Institut pour une
triarticulation sociale
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Retour au menu des pages thématiques Longtemps appelée "Droits humains et vie juridique", cette page devient aujourd'huiDroits humains, vie juridique et/ou éthiqueparce qu'on ne se rend communément pas assez compte que
l'aspiration démocratique, nécessiterait, pour sa
satisfaction, de distinguer trois domaines distincts de vie
quand nous faisons société. Cependant, à l'intérieur même du domaine strictement spirituel, avant même toute juridicisation, se présente déjà le problème de bien distinguer entre éthique jaillissant de l'individu et éthique (ou plus communément "morale") proposée ou s'imposant, de l'extérieur et aussi traditionnellement. Deux articles* critiques de R.
Steiner de la fin du 19e siècle
concernant une (* dans Literarischer Merkur, XII. an., Nr. 40, 10. octobre
1892 et Die Zukunft, I. volume, Nr. 5, 29. Oktober 1892
- repris dans ga031) Il ne se contentera cependant pas de productions et avis intellectuels. Il accompagnera et permettra le rassemblement d'un mouvement spirituel-scientifique, en quasi "ingénieur social", nouveau métier en train de naître en son temps. Pour le suivre à l'action sous l'angle positif, on pourra se référer aux tentatives successives dont le livre de J. Kierch se fait un des rares témoignages au cœur de la question traduit en français (quand la plupart des biographies décrivent les choses de l'extérieur) : On trouvera, notamment au chapitre 3, l'évocation d'une première tentative (avortée en 1911) de société fondée uniquement sur la vie de l'esprit, indépendamment de tout recours à la vie de droit. Notons en passant que l'enjeu est de taille, pas seulement
une question d'indépendance par rapport aux pouvoirs dits
séculiers de l’État du moment. Cette première tentative sera donc renouvelée en 1924 par le
compromis consistant à créer une société de support (la
société anthroposophique d'abord qualifiée d'internationale,
puis plus tard de "générale" ou "universelle" - suivant les
options de traduction) dûment enregistrée juridiquement pour
une seconde réalité, elle purement de vie de l'esprit comme
"Université pour une science de l'esprit". L’École supérieure ou Université libre, vit sont animateur
et conseillé principal et en même temps président de la
société la portant,
tomber assez rapidement malade et disparaître de la vie
terrestre quelques mois après (mars 1925) laissant des
collaborateurs alors tout de suite bien en peine pour garder
le cap face aussi à une mise en ordre entre plusieurs formes
juridiques inachevées (travaux sur la constitution). Et les
distinctions des formes de conscience (ou de jugement)
pas vraiment menées à bien. Voire ignorées (l'apport de la
triarticulation sociale notamment - mais pas seulement - ayant
fait l'objet d'un quasi rejet d'une partie importante du
mouvement). Elle furent donc presque oubliées puisque
redécouvertes au fond assez récemment. Une compréhension simpliste de la tri-articulation consisterait à prêter à Rudolf Steiner l'organisation de notre monde en vie culturelle, juridique et économique sous les motifs idéaux, mais encore abstraits, de liberté, d'égalité et de fraternité. Ce n'est pas totalement faux, mais revient à passer à côté de sa conception d'un organisme social sain si on n'entre pas plus profondément dans le concept pour lequel il choisira le terme allemand : "Dreigliederung" qu'on pourrait traduire en français par "trimembrement" (un tout "organique" où interagiraient trois membres), ou "triarticulation" qui tenterai de déplacer l'attention d'une séparation en trois (ou tripartition) sur des rapports dynamiques articulés, "triarticulés". Une "triarticulation" donc. Et ce concept n'est pas que statique, il s'appuie aussi sur des phases de développement organique, c'est à dire a aussi un caractère temporel. Aussi bien dans chaque individualité se dotant d'un corps terrestre et le pratiquant au cours de la vie, que dans l'évolution des corps sociaux principaux les uns aux autres dans l'histoire. De nombreuses sociétés anciennes ou traditionnelles,
elles, étaient tripartites, c'est à dire composées de
trois catégories d'humains comme Platon en parle. Ces castes,
états sociaux, voire classes servaient de cadre à l'individu
en gestation. On naissait et... mourrait généralement dans la
même à quelques exceptions prêt. Chacune avait des règles
propres et aussi des privilèges. Elles séparaient les humains,
les spécialisant dans les tâches de société
(favorisaient structurellement certains aux détriment des
autres feront remarquer certains aujourd'hui). Tout cela posait cependant déjà question à la frange progressiste de l'idéalisme allemand avant sa disparition (W. von Humboldt, Schiller, Goethe,...). Ils étaient certes admiratifs de ce qu'elle portait d'émancipation, ils voyaient bien aussi le risque hégémonique de ce nouvel être ensemble. On était alors encore partagé entre références à la Grèce ou à la Rome antiques. L'économie était encore traditionnelle. Mais Humbold s'intéresse quand même aux limites de la pertinence de l'état. Schiller a l' (auto) éducation esthétique de l'humain. Goethe développe un conte ésotérique où s'effondre un Roi composite et où un serpent devient pont ! Ce n'est qu'un peu plus de 100 ans plus tard que fut conceptualisé en science sociale (elle-même naissante), une voie tenant vraiment compte de ce troisième facteur désormais pattant par l'industrialisation, la première mondialisation et la classe ouvrière (prolétaires de tous les pays..., l'Internationale...) quand le marxisme qui précéda conceptuellement ramenait les deux premiers à la seule conséquence du troisième. Le rapport à l'esprit devint "idéologie" se dégageant des rapports économiques de classe. En effet, reconnaître pensant cette triarticulation de la
société à partir de celle de l'âme dans son rapport au corps
et avec ses trois états de conscience (veille, rêve, sommeil)
place en réalité chacun individuellement consciemment
devant la nécessité d'une maîtrise vraiment humaine de la vie
en société. Chaque individu est désormais participant
(et régulateur, si possible responsable) dans les trois
domaines. L'autonomie morale de chacun, ne peut se décréter de l'extérieur (ce serait tenter de la garantir comme ce qu'est une béquille à la mobilité de la jambe qu'il faudrait pourtant justement davantage exercer), et cela au moment d'histoire où c'est pourtant elle qui est finalement de plus en plus exigée partout dans un monde toujours plus complexe. Les injonctions extérieures montrent leur inefficacité sinon. En fait, elles peuvent même tarir les efforts de l'individu dans le citoyen. Surtout si elle prétendent régir le domaine de la formation et de la recherche. La triarticulation sociale ne propose pas de triarticuler la société qui l'a toujours plus ou moins été, mais de lever les vieux obstacles, les vieilles confusions, les vieux amalgames (et cela jusque dans l'intériorité la plus personnelle s'il s'agit de connaître par soi-même) qui empêchent encore un auto-équilibrage des trois réalités sociales par leur dynamique propre. On devrait notamment bien comprendre comment Steiner est
amené à bien distinguer une vie sociale de l'esprit centrée
sur la promotion de ce qui est individuel, intérieur à
l'individu et une vie sociale de droit centrée sur ce que les
individus ont de véritablement commun "contre" toute
individualité (il s'agit bien là de forces contraires, de
polarité). 27 mai 2014, revu juillet, puis août 2024 Ci-dessous, les lectures proposées jadis : 2014/03 - Dietrich Spitta - La structuration du droit en droit privé,
droit public et droit pénal. et bien sûr chez R. Steiner : Bd. 5 - Démocratie et vie juridique Nouvelles propositions possibles (à vérifier)Sur
la façon non dogmatique dont R. Steiner aborde les formes
juridiques dans le mouvement, malgré tous ses apports sur le
fond Exaltation d'esprit de groupe et conception réaliste de la vie dans le penser et le vouloir sociaux. De
Luther à Steiner - Un problème culturel allemand par Ernst
Boldt - 1921 |