Die Drei, 2/2014. (Traduction Daniel Kmiecik,
légèrement revue FG)
Dietrich Spitta
L’entité
humaine en tant que source de la justice et de
l’injustice
La question de l’essence et de la
nature du droit, et avec elle sa source originelle,
préoccupe l’humanité pensante déjà depuis l’époque des
philosophes grecs antiques. Et il existe depuis ce
temps une multitude de tentatives telle qu’on ne peut
pas l’embrasser du regard, pour répondre à cette
question.
Dietrich Spitta
explore ici l’évolution des termes du problème à
l’époque plus récente et les examine en profondeur
sous l’implication de l’anthropologie
anthroposophique dans diverses directions, ce par
quoi il explore aussi la différence entre l’animal
et l’être humain ainsi que le comportement de l’être
humain à l’égard de la nature.( 1 )
Lorsqu’on pose la question des
origines du droit à l’époque récente, cela se
produit d’une part, en considérant les phénomènes
extérieurs du droit, tels qu’ils se présentent en
lois et ordonnances ainsi que le droit coutumier.
Ceux-ci n’acceptent, en tant qu’essence du droit,
que ce qui est reconnaissable et qui est réalisé
formellement et correctement sous cette forme en
tant que droit. Étant donné que d’après cette
conception, le droit est identique aux lois, de
telles lois sont aussi considérées comme devant être
suivies, par amour de la garantie du droit, même
lorsqu’on les ressent comme injustes. Par exemple,
Karl Bergboom dans son ouvrage paru en 1892, Jurisprudence et philosophie du
droit, dit que nous
« devons reconnaître comme obligatoire même le
droit légal le plus abject, pour autant qu’il soit
correctement engendré au plan formel. » ( 2
) Et à l’époque plus récente encore, Hans
Ulrich Evers, dans son ouvrage paru en 1956, le juge et la loi immorale, défend la conception que le juge
s’adonne à une violation du droit, lorsqu’il décide
à l’encontre d’une loi, même lorsqu’elle est, en
effet, une loi immorale, voire corrompue.( 3 )
D’autre part, il existe de
nombreuses et diverses tentatives de dériver de
l’essence de l’être humain, de la révélation divine,
de la raison ou bien du droit extérieur se
présentant, des principes généraux du droit et de
placer ces derniers en tant que « droits
naturels », à côté ou au-dessus du droit
positif.( 4 ) Enfin existent encore des conceptions
intermédiaires, selon lesquelles le droit positif
extérieur n’est alors droit et pas non-droit,
lorsque sont réalisés en lui les principes généraux
du droit comme en particulier le principe de la
justice [équité, ndt]. Ainsi, Arthur Kaufmann écrit par
exemple, dans sa Philosophie
du droit en mutation :
« L’équité en tant que principe de droit
positif n’est en réalité qu’un droit positif, et un
droit positif est seulement valide par sa
participation à l’équité. »( 5 )
L’entité de l’être humain
C’est à peine donc si la
question est posée jusqu’à présent de savoir si le
droit, et avec cela aussi le non-droit, ne résultent
pas directement de l’entité humaine. Arthur Kaufmann
a certes affirmé, dans son ouvrage L’être
humain dans le droit,
en se référant à Gustav Radbruch, qu’il s’agissait
pour celui-ci tout au long de son cheminement
« constamment du rapport d’être
humain et droit — d’être humain dans le droit et du droit
de l’être humain ».(
6 ) Pourtant,
ni lui ni Radbruch ne se pose pas la question de
savoir si pas l’être humain lui-même est bien source
du droit.
Pour pouvoir répondre à cette
question, devra d’abord être posée
la question de l’essence de
l’entité humaine. Des philosophes plus récents ont
exposé dans des essais ontologiques, que l’entité de
l’être humain n’est pas seulement constituée de
substance respectivement de matière, mais aussi de vie, d’âme et
d’esprit.( 7 ) À ce sujet,
Theodor Litt rétorque en s’opposant aux
représentations d’une construction stratifiée de
l’être humain et parle, en considération de
l’association de la vie d’âme et de l’esprit avec le
susbtantiel-corporel, d’une « structure
sensible-suprasensible » et dit que
« toutes les deux, dans la plus étroite
communauté, s’entraident mutuellement en s’élevant à
une détermination supérieure. »( 8 ) Rudolf Steiner parle de son côté d'une
entité quadruplement composée,
qu’il présenta dès 1904, dans son ouvrage Théosophie.
En cela il parle toutefois
moins de
matière, vie, d’âme et d'esprit, mais nomme ces quatre
composantes essentielles de l’humain, en se rattachant à de plus
anciennes désignations, en corps physique, corps
d’éther ou de vie, corps astral, ou selon le cas,
corps d’âme et Je. Lorsque Steiner désigne
l’organisation de vie en tant que corps éthérique
et de l’âme en tant que corps astral,
cela peut sembler étrangé
à plus d’un. Cela dépend
toutefois du fait qu’il n’a pas inféré ces
composantes philosophiquement de la nature humaine,
à partir de phénomènes perceptibles aux sens
extérieurs, mais qu’il les a examinées, au
contraire, avec une capacité cognitive suprasensible
systématiquement développée et que l’organisation de
vie et l’âme de l’être humain apparaissent alors à
cette contemplation suprasensible comme façonnée et
organisée en enveloppes « de
corps » du Je
humain.( 9 )
L’être humain forme son corps physique comme la
plante et l’animal à partir du monde extérieur
substantiel et matériel. Son organisation de vie,
qui se révèle particulièrement dans la croissance,
la régénération et la reproduction, il la possède en
commun avec le végétal et l’animal. Comme l’animal,
l’être humain a aussi une âme avec des sensations,
des sentiments, des pulsions et des convoitises et
autres. Mais chez l’être humain seulement, se
manifeste un Je, en tant qu’être spirituel
individuel avec la faculté de connaître et de
parler, ainsi que d’agir en liberté selon ses
connaissances ou bien d’agir à l’encontre mêmes de
ses connaissances.
Existent-ils des rapports de droit entre
des animaux ?
Ni dans le monde des substances
(minéral), ni dans celui du végétal, nous ne pouvons
parler de rapports de droit. Dans le monde animal,
par contre, se laissent découvrir des comportements
qui pourraient être considérés comme relevant du
droit. Ainsi, des biologistes ont découvert chez
divers genres d’animaux, par exemple chez les
oiseaux et libellules, mais aussi chez les reptiles,
poissons et
mammifères, ce qu’on a appelé une possession
de territoire,
défendue vis-à-vis des congénères et aussi
désignée territoire
de domination.( 10 )
D’autres phénomènes dans le
règne animal, à partir desquels on pourrait conclure
à l’existence de comportements juridiques et même
étatiques, sont les « états » des abeilles
et fourmis. Chez ces peuples d’insectes, il s’agit
de sociétés d’individus consanguins, provenant tous
de la même mère. Au moyen des divers soins d’élevage
du couvain, les populations se différencient en êtres
sexués, qui veillent à la reproduction, et d’autres
aux travaux (« ouvrièr(e)s » et à la
défense (« soldats ») de la colonie. On en
arrive ainsi à la formation
de « castes » chargées de tâches
diverses.(
11 )
Avec la
« possession territoriale » défendue
contre les congénères, on ne peut pas parler
véritablement de « possession » et
« d'entraide », au sens juridique, car ces manières
de se comporter sont innées et reposent sur des
instincts. La même chose vaut en correspondance pour
les « formations étatiques » [ou mieux des colonies, terme
biologiquement plus exact quant à la manière dont
ces colonies d’individus prennent naissance comme
des colonies bactériennes, le terme français est
plus précis et exact ! ndt] chez les
abeilles et les fourmis [et
les termites¸ ndt].
Toutefois, ces
manières de se comporter sont remplies de sens,
comme l’écrit Adolph Portmann : « Les
faits de la vie ont des causes — mais ils ont aussi
du sens. »(
12 )
La nature en tant que bien humain constant
Une autre question c’est de savoir si l’animal,
comme l’être humain, a un droit autonome sur la vie et
à l’inviolabilité corporelle. Sur la base de la
conscience environnementale qui s’est développée entre
temps, il y a dans la Loi fondamentale allemande et
dans les constitutions des Länder,
ainsi que dans d’autres lois fédérales et régionales,
des prescriptions pour la protection de
l’environnement et aussi pour les végétaux et animaux.
Ainsi dans l’article 20a de la Loi fondamentale fut
stipulé ce par quoi l’État protège les fondements de
vie naturels et les animaux. Le Code pénal allemand
renferme des prescriptions pénales pour la protection
de l’eau, du sol et de la pureté de l’air. Dans le
paragraphe 1 de la loi de protection de l’animal, il a
été ajouté à cette fin qu’à partir de la
responsabilité de l’être humain à l’égard de l’animal,
en tant que co-créature, sa vie et son bien-être
doivent être protégés. Conformément à cela, cette loi
renferme de nombreuses prescriptions pour la
protection animale. Dans la loi de protection de la
nature des Länder fédéraux, il y a toute une
série de prescriptions qui veillent à la protection
des végétaux et animaux.
Dans de telles
déterminations juridiques s’exprime une nouvelle
conscience de la responsabilité de l’humanité pour
la Terre et ses fondements de vie. Hans Jonas l’a
nettement exprimée dans son ouvrage « Le principe de responsabilité.
Essai d’une éthique de la civilisation
technologique », en
écrivant : « Il n’est plus insensé, pour
le moins, de se demander si l’état de la nature
extra-humaine, la biosphère dans son ensemble et ses
composantes, qui sont soumises à notre pouvoir à
présent, sont devenues avec cela un bien humain
véridique, et si cela est une sorte d’exigence
morale de notre part — non seulement pour l’amour de
nous, mais au contraire aussi pour l’amour
d’elles-mêmes, à partir de leurs droits
propres. » Si c’était le cas, cela voudrait
signifier « d’étendre la reconnaissance »
des « buts en soi » au-delà de la sphère
de l’être humain et le souci pour cela d’entrer dans
le concept du bien humain. » Jonas signale
qu’aucune éthique antérieure n’a préparé les êtres
humains à
ce rôle de fidéicommissaire et que la vision
régnante sur la nature nous refuse encore tout droit
théorique de penser sur la nature comme quelque
chose dont il faille juridiquement tenir compte.
D’un autre côté, pour lui, il semble émaner des
menaces multiples qui pèsent pourtant désormais sur
le monde vivant, une sorte d’injonction
« silencieuse » en faveur du ménagement de
son intégrité. Si nous entendons cet
« appel » et que nous le reconnaissons
comme nous obligeant, parce qu’il sanctionne de par
la nature même des choses, cela nous nécessiterait
« d’étendre largement le retournement du penser
mentionné à la fois au-delà de la doctrine de
l’action, c’est-à-dire l’éthique, et au-delà de la
doctrine de l’être, à savoir de pousser au-delà la
métaphysique, dans laquelle finalement toute éthique
doit se fonder nécessairement. »
Malheureusement, Jonas en reste ici, car il ne veut
plus rien dire de cet « objet
spéculatif », il conclut cependant avec
l’indication importante, « que nous devrions
rester ouverts à l’idée que la science de la nature
ne dit pas toute la vérité sur la nature. »( 13 )
À cette vérité
totale, Rudolf Steiner a ajouté — toutefois pas par des
moyens spéculatifs, métaphysiques, mais au contraire
à partir de ses investigations en science de
l’esprit, qui lui permirent d’élargir ses capacités
du connaître — ce qu’il pouvait concrètement
dépeindre comme des êtres élémentaires et des
entités spirituelles supérieures se trouvant aux
fondements mêmes de tous les phénomènes naturels.( 14 )
Dans son ouvrage Science de l’occulte en esquisses il a aussi
exposé la manière dont au cours d’une évolution de
la Terre extrêmement compliquée, l’évolution de
l’être humain s’est concomitamment produite, de
sorte qu’il en naquît la formation d’une étroite
communauté de destin entre la Terre et l’être
humain.( 15
) Par
dessus le marché, dans une conférence du 9 novembre
1919, il a attiré l’attention sur le fait que de
l’humanité — et pas seulement par son action
extérieure — émanent des énergies, d’une part
destructrices et d’autre part édificatrices, et que
les êtres humains eux-mêmes, pour cette raison, ont
une responsabilité morale pour ce que la Terre
traverse dans les époques cosmiques. En tant que
femme ou homme de la Terre, on ne se ressent ensuite
correctement que « lorsqu’au sein de
l’humanité, on ressent que la Terre elle-même est le
corps de toute l’humanité terrestre. » Dans
notre disposition d’âme, devrait donc passer le fait
que nous nous sentons comme membres la Terre
entière.( 16
) En outre, Rudolf Steiner a
aussi attiré l’attention sur le fait que depuis le
Mystère du Golgotha, le Christ ressuscité s’est
relié à la Terre et à l’humanité et qu’Il est devenu
ainsi l’Esprit de la Terre.( 17 )Dans la
mesure où nous, les êtres humains, nous développons
une conscience de ce fait et que la disposition
d’esprit désignée est élargie, on ne considéra plus
comme justifiée aucune propriété privée d’une partie
de la nature, les ainsi
nommées parcelles de terrain, mais seulement encore
une propriété limitée dans le temps, dépendant de
l'usage personnel de celle-ci. Malgré le lien étroit
entre humanité et Terre, et la responsabilité morale
qui en résulte pour tous les êtres humains,
vis-à-vis de la nature et des êtres vivants qui en
sont à sa base, on ne peut pourtant pas encore dire
actuellement que ceux-ci ont des revendications
autonomes de droit à l’encontre des êtres humains.
Il peut en effet seulement s’agir que ces derniers,
par une science de la nature élargie, incluant les
dimensions spirituelles et morales, deviennent de
plus en plus conscients de leur responsabilité pour
l’avenir de la Terre et avec cela, en même temps
aussi, pour le futur de l’humanité, ce qui
contribuera à ce qu’ils se comportent en
correspondance. Cela mènera aussi à ce que les
prescriptions légales se multiplient aussi par des
associations de droit international pour veiller à
la plus vaste protection possible de
l’environnement. Au sein des trois règnes naturels
eux-mêmes, on ne peut ni parler de droit de rapports
juridiques ni de formations d’États. Quoiqu’il
s’agisse, avec la nature, d’entités spirituelles et
de hautes individualités spirituelles, reposant à la
base de la nature, vis-à-vis desquelles nous avons
une grande responsabilité morale , on ne peut
évidemment parler de
rapports juridiques, que lorsqu’il s’agit de
rapports entre des êtres spirituels incarnés sur la
Terre, et ce ne sont que les êtres humains, tout
comme leurs comportements
à l’intérieur des organisations formées par
eux-mêmes.
Le tort dans le comportement des humains
entre eux
L’être humain peut à présent, comme mentionné, se
comporter correctement/juridiquement à
l’égard de ses semblables ou il peut leur faire du tort,
en ce qu'il viole leurs droits. Des comportements
injustes dépendent du fait qu’homme et animal ont une
âme, dans laquelle vivent, entre autres des instincts
et convoitises et dans laquelle peuvent se faire
prévaloir aussi des passions chez l’être humain. Si
celles-ci ne sont pas tenues en bride par le Je
humain, à partir de l’attention portée au semblable,
on peut en venir à des manières de se comporter, par
lesquelles on en arrive, selon diverses façons et
degrés, à léser son semblable. De telles atteintes
peuvent consister, par exemple, au non-respect des
contrats ou bien au non-respect de leur
conformité ; elles peuvent être d’ordre
psychique, du fait, par exemple, que l’on mente à
autrui, qu’on le trompe ou bien qu’on l’offense, ou
encore du fait qu’on le vole ou le frappe ou bien
qu’on le viole ou qu’on l’assassine. Dans tous ces cas
de comportements moralement coupables, il se produit
un tort. Avec ces diverses formes de mauvais
comportements humains se pose à présent la question de
la manière dont de telles manières injustes
de se comporter sont à juger et comment on peut
veiller au droit vis-à-vis d'elles. Étant
donné que les citoyens veulent vivre en sécurité dans
la communauté étatique, c’est la tâche de cette
communauté de décider vis-à-vis de quelles violations
des droits, les citoyens doivent être protégés. Le droit
pénal public sert à cette protection, par
lequel le législateur fixe dans la loi quelles actions
doivent se voir sanctionner par une peine. Mais il
existe à présent aussi des violations du droit, qui ne
sont pas considérées par la communauté juridique comme
punissables. Ici, il s’agit de telles actions
manquées, qui se réfèrent seulement aux circonstances
privées des individus et doivent donc être considérées
comme relevant du domaine du droit privé. En
relèvent, par exemple, des comportements contraires au
respect d’un contrat, de détériorations volontaires
par incurie, d’enrichissements injustifiés et ainsi de
suite. Ici, il importe alors qu’un juge, en tant
qu’instance impartiale, décide au cas par cas, de ce
qu’est le droit. Dans le droit privé valent les
principes de l’autonomie privée et de la liberté de
contrat. Pourtant, ces principes ne valent pas de
manière illimitée. Il est plus précisément nécessaire
que la communauté juridique, en considération du
maintien de la sécurité, pose donc des limites à la
liberté de contrat, aussi bien pour la sécurité des
citoyens individuels que pour sa propre sécurité à
elle. Ainsi, le législateur a-t-il déclaré comme nuls
et non avenus entre autres des contrats, qui se
heurteraient à une interdiction légale ou bien contre
les bonnes mœurs. Il existe aussi, par exemple, des
dispositions juridiques, par lesquelles une
association poursuivant des objectifs
anticonstitutionnels peut se voir interdite par le
gouvernement de l’État. Avec ce genre de lois, il
s’agit en fait, dans l’esprit de Rudolf Steiner, de droit
public, parce que celles-ci ne valent pas pour
des relations de droit privées concrètes
particulières, mais fixent des limites pour tous les
citoyens pour leur comportement personnel et pour la
fondation de relations de droit privées de la même
façon. La distinction des trois domaines du droit par
Rudolf Steiner en droit privé, droit public et droit
pénal, sera abordée d’une manière plus détaillée dans
un prochain article.
« Le droit, c’est ce que nous
reconnaissons pour « juste » dans un cas
particulier »
Maintenant on peut
reconnaître par ce qui vient d’être dit que l’être
humain est lui-même source du droit et du non-droit.
On peut aussi se rendre compte que le comportement
juste est en même temps un comportement moral, ainsi
que sur ce point droit
et morale sont étroitement liés l’un à l’autre. En
général, l’être humain se comporte de manière à ne
pas blesser ses
semblables dans leurs droits et dans leur dignité
humaine. S’il se comporte ainsi, on parle alors d’un
être humain créateur du droit, c’est-à-dire, qu’un
tel être humain se tient dans un rapport juridique
avec ses semblables : il agit
« conformément au droit ». Le professeur
suisse de droit civil, Peter Jäggi, donne dans son
ouvrage Droit privé et État, l’exemple
d’une mère qui a donné la vie à un enfant. Celle-ci
savait qu’elle doit
veiller sur lui. « Si elle le fait, en effet,
alors elle se comporte conformément au droit ;
si elle ne le fait pas, alors il se produit un
tort. »(
18 )Juste et injuste sont
donc des propriétés inhérentes au comportement
humain, indépendamment de savoir si l’on a statué en
tant que devoir sur un tel comportement par une loi,
ou selon le cas, si l’on a placé sous punition
légale un comportement non juste correspondant.
Jäggi remarque en plus : « En tant
que qualité, le « droit », dans le cas
particulier, doit être caractérisé par un
qualificatif. Le terme principal « droit »
(tout simplement) décrit cette qualité in
abstracto, exactement comme le terme
principal « beauté » décrit la qualité du
« beau » in abstracto. Avec le
terme de « droit objectif » une règle
juridique est par contre toujours
caractérisée. »(
19 )Jäggi distingue donc
entre la règle juridique abstraite (le droit
objectif) en tant que moyen de connaissance
juridique et ce qui est reconnu avec cela, le juste,
tout bonnement. Pour lui, la quintessence des normes
juridiques ne représente pas le droit lui-même, au
contraire de la conception des positivistes du
droit. Si nous libérons donc le concept du droit de
la cuirasse de l’abstraction, dans laquelle il se
trouve nécessairement, à cause de la propriété de
notre penser (abstrait), alors le droit c’est
« ce que nous reconnaissons réellement
comme « juste » se produisant dans
un cas particulier ». C’est donc un jugement de
valeur que nous prononçons sur quelque chose qui a
lieu (dans la vie ensemble des hommes). Plus
encore : c’est une propriété, qui est inhérente
à ce qui se produit sans considération de notre
jugement et qu’avec l’aide de règles nous essayons
de reconnaître. » Ainsi, la mère, dans
l’exemple cité, sait qu’elle doit veiller sur son
enfant. « Elle le sait, même si aucune règle de
ce genre ne fut jamais posée ni ne fut jamais fixée
dans un manuel de droit. » Sa seule, unique et
immédiate source du droit, c’est sa raison, que
Jäggi, sous ce point de vue, appelle ici sentiment
du droit. Et dans l’ensemble des circonstances
et dans la nature de la chose,
repose la seule et unique, mais suffisante, raison
du caractère d’obligation pour le devoir qui en
résulte.( 20
)
Le sentiment du droit
Ici se pose la
question de savoir dans quelle ampleur le sentiment
du droit peut être une source cognitive du droit.
Julius Hermann von Kirchmann, donne à entendre, à
bon droit, qu’une particularité de l’objet de la
jurisprudence consiste dans le fait que « le
droit n’est pas simplement dans le savoir, mais il
est encore aussi dans le sentir, à savoir que son
objet n’a pas simplement son siège dans la tête,
mais aussi dans la poitrine de l’être
humain. » Les objets des autres sciences
sont libres de ce genre d’ajout. D’eux on n’exige en
effet que la vérité. Dans le droit, par contre, se
mélangeraient à la recherche de la vérité,
l’exaspération, les passions et les partis-pris. Le
sentiment ne serait donc jamais, ni nulle part, un
critère de vérité ; dans le cas contraire, les
investigations de la science en seraient rendues
bien difficiles. Ainsi, toutes les grandes questions
du jour deviendraient des questions de partis-pris.
Comme exemple pour cela, Kirchmann donne les
questions de droit
politique, qui
n’étaient encore que contestées à son époque, comme
de savoir s’il fallait introduire une constitution
ou pas, si la presse devait être libre ou bien s’il
devait y avoir de la censure, de savoir si la trique
devait être conservée comme façon de punir, si l’on
devait permettre un mariage entre Chrétiens et
Juifs, et ainsi de suite.( 21 )
Les exemples indiqués par Kirchmann montrent qu’il
s’agit de questions qui ne se réfèrent pas aux actions
privées et aux rapports de droit, mais qui sont au
contraire de celles qui doivent être décidées par la
totalité de la communauté juridique de manière
démocratique et être ensuite obligatoires en tant que
droit public pour tous les citoyens de manière égale.
Dans de tels cas, le sentiment individuel du droit ne
peut pas être décisif, comme le dit Kirchmann à
raison. Il en va pourtant autrement en considération
des manières humaines et personnelles de se comporter,
vis-à-vis desquelles le sentiment humain du droit,
comme l’expose pertinemment Jäggi en tant que source
du droit pose foncièrement question.
Nous en arrivons avec cela au résultat provisoire
que la source du droit repose d’abord dans l’être
humain et que celui-ci même peut reconnaître
lesquelles de ses actions sont « justes » ou
« injustes ». Quant à savoir comment cette
connaissance prend naissance dans l’individu et si une
telle connaissance du droit sourd encore d’autres
sources du droit, ainsi que la manière dont le droit
et la morale se tiennent ensemble, c’est ce que nous
explorerons plus en détail dans un autre article.
Dr. en droit Dietrich Spitta,
avocat de profession, cofondateur de la clinique Filder
et du libre collège universitaire de Stuttgart. Dans
ce dernier, durant son existence, il a donné des cours
d’introduction à la science juridique et à la science
politique ; des années d’étude de
l’anthroposophie et de collaboration active à la
Société anthroposophique à Stuttgart et à la ville de
Filder, ainsi qu’au sein du département des sciences
sociales du Goetheanum à Dornach. À son actif, de
nombreuses publications, entre autres, L’idée
d’État chez Wilhelm von Humboldt (2004), Formation
humaine et État. L’idéal de formation de Wilhelm von
Humboldt eu égard à la critique de l’humanisme
(2006)¸L’initiation de Goethe et son conte du
Serpent vert et du beau Lys (2008).
( 1 ) L’article suivant est une partie d’un
travail plus important, qui n’est pas encore achevé,
traitant de la présentation de la société, du droit
et de l’État à partir du point de vue
anthroposophique.
( 2 ) Karl Bergbohm : Jurisprudence
et science du droit,
Vol. 1, Leipzig 1892, p.144.
(
3 ) Hans-Ultich Evers :
Le juge et la loi
immorale, Berlin
1956, p.142, cité d’après Arthur
Kaufmann : Philosophie
du droit en transformation,
Cologne/Berlin/Bonn/Munich 21984, pp.131 et suiv.
( 4 ) Voir, par exemple, la doctrine du
droit naturel de Christian Wolff dans son ouvrage
paru en 1740-48 : Jus
naturae methodo scientifica Pertractatum ; Johann Gottlieb Fichte : Fondements du droit naturel selon
les principes de la doctrine de la science (1796/97) ;Immanuel Kant : Fondements initiaux métaphysiques
de la doctrine juridique
(1797 ; partie 1 : Métaphysique
des lois morales) ;
Heinrich A. Rommen : L’éternel
retour du droit naturel,
Leipzig 1936, 2ème édition élargie en 1947 ; Felix
Flückiger : Histoire
du droit naturel,
Zurich 1954 ; Erik Wolf : le
problème de la doctrine du droit naturel, 3ème édition, ; Karlsruhe 1964 ; Hans
Welzel : Droit
naturel et justice matérielle,
4ème
édition élargie Göttingen 1964 ; Karl
Larenz : Droit
de justice. Grandes lignes d’un éthique juridique (Munich 1979).
( 5 ) Arthur Kaufmann : Philosophie
en mutation, à
l’endroit cité précédemment, p.108.
( 6 ) Voir Arthur Kaufmann : Philosophie du droit en mutation, à l’endroit cité précédemment, p.30.
( 7 ) Voir entre autres, Nicolai
Hartmann : L’édification
du monde réel, Glan
1949, pp.188 et suiv. ; Günther Jakoby : Ontologie générale, Halle 1925/55 : Karl
Jaspers : Philosophie, Vol. 1, Berlin 1932, pp.165 et
suiv. ; Theodor Litt : Penser
et être,
Stuttgart/Zurich 1948, pp.130 et suiv. ; 134 et
suiv. ;214 et suiv. [l’ontologie est la
partie de la métaphysique qui s’applique à l’être en
tant qu’être indépendamment de ses déterminations
particulières, ndt]
( 8 ) Theodor Litt : Penser et
être, à l’endroit cité précedemment, pp.134
et suiv. ;en particulier p.138.
( 9 ) Voir Rudolf Steiner : Théosophie
(1904 ; GA 9), Dornach 2003, voir les paragraphes
« corps, âme, esprit » dans le chapitre
« La nature de
l’être humain ».
[La notion de corps, Leib, pour Rudolf Steiner n’est pas
exactement celle de la chimie ou de la
physique : c’est un ensemble qui apparaît à la
vision spirituelle comme ayant suffisamment
de consistante
pour être « vu » ou « identifié » : de la même façon qu’une
étoffe ou une bière a
du corps (das Bier, das Tuch hat Leib), ndt]
( 10 ) Voir Adolph Portmann : L’animal en tant qu’être social. Francfort-sur-le-Main 1969, pp.25 et
suiv.
( 11 ) Voir Adolph Portmann : L’animal
en tant qu’être social, à l’endroit cité
précédemment, p.76 et suiv. [il faut se méfier de
nos dénominations humaines chez ces genres
d’insectes sociaux tels que « reine » pour
« mère » en fait, et « soldats »
pour « gardiens », et
« ouvrières » pour « insectes ayant
2n chromosomes) en fait. Ndt]
(12 ) Voir Adolph Portmann : L’animal en tant qu’être social, à l’endroit cité précédemment, p.26.
( 13 ) Voir Hans Jonas : Le
principe de responsabilité
Francfort-sur-le-Main 1987, pp.29 et suiv. [C’est en
particulier le problème que pose l’élevage en
agriculture, par exemple les vaches vivent 355 jours
par ans dans leur propre diarrhée d’ensilage et 10
jours par an, pomponnées et shampouinées et
parfumées pour le parisien au salon, lequel, grand
naïf idiot, est poussé à croire qu’elles sont
respectée à la ferme. La science de la nature ne
nous dit donc pas toute la vérité ! Car elle
devrait s’élever contre de telles pratiques
« d’élevage » ndt]
( 14 ) Voir Rudolf Steiner : Les entités spirituelles dans les
corps célestes et les règnes naturels (1912 ; GA
136), Dornach
1996. [Ce qui fait d’ailleurs que tout un pan nous
échappe des causes originelles de ces phénomènes de
la nature, faute de développer les concepts nécessaires sur le monde élémentaire,
un monde frustré et souffrant, qui nous
permettraient non seulement de le comprendre, mais
de vivre en bonne intelligence avec. Ndt]
( 15 ) Rudolf Steiner : La
science de l’occulte en esquisse (1910, 1925, GA
13) Dornach
1989.
( 16 ) Voir Rudolf Steiner : Compréhension sociale à partir de
la connaissance de science de l’esprit (1919 ; GA
191), Dornach
1989 ; Wilfrid Jaensch, lequel au moyen d’un
entraînement spirituel intense parvint à élargie ces
possibilités cognitives dont il a publié les
résultats dans son « Auto-entretien
avec la Madone noire »,
publié dans le livre du même nom, Dornach 1999,
pp.65 et suiv. La Madone noire est une entité
spirituelle qui s’est sacrifiée dans l’organisme
terrestre, pour rendre possible la vie de l’humanité
sur la Terre.
( 17 ) Voir Rudolf Steiner : L’Évangiel de Jean en rapport aux
trois autres Évangiles, en particulier avec celui
de Luc (1909 ;
GA 112), Dornach 1975, p.15, 266 et
suiv. ; en outre ; du même auteur : La théosophie du Rose-Croix (1907 ; GA
99), Dornach
1962, p.99.
( 18 ) Voir Peter Jäggi : Droit privé et État, Zurich 1976, p.7.
( 19 ) Voir Peter Jäggi : Droit privé et État, à l’endroit cité précédemment, p.6,
remarque 10.
( 20 ) Voir Perter Jäggi : Droit privé et État, à l’endroit cité précédemment, pp.6
et suiv.
( 21 ) Voir Julius Hermann von Kirchmann: L’absence
de valeur de la jurisprudence en tant que science,
(Berlin 1848), Heidelberg 1988, pp.21 et suiv.
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die Drei 2/2014
Dietrich Spitta
Die
menschliche Wesenheit als Quelle von Recht und
Unrecht
Die Frage nach dem Sein und
Wesen des Rechts und damit nach seiner Quelle
beschäftigt die denkende Menschheit schon seit der
Zeit der alten griechischen Philosophen. Und es gibt
seither eine unübersehbare Fülle von Versuchen, diese
Frage zu beantworten.
Dietrich Spitta untersucht die Entwicklung dieser
Fragestellung in jüngerer Zeit und lotet sie unter
Einbeziehung der anthroposophischen Menschenkunde in
verschiedene Richtungen aus, wobei er auch den
Unterschied zwischen Tier und Mensch sowie das
Verhältnis des Menschen zur Natur untersucht.'
Wenn man
die Frage nach den Quellen des Rechts in der neueren
Zeit stellt, so geschieht dies zum einem, indem man
auf die äußeren Erscheinungen des Rechts hinblickt,
wie sie in Gesetzen und Verordnungen sowie im
Gewohnheitsrecht vorliegen. Diese akzeptieren als
Sein des Rechts nur, was in dieser Form als Recht
erkennbar und formal richtig zustande gekommen ist.
Da nach dieser Auffassung das Recht mit den Gesetzen
identisch ist, werden um der Rechtssicherheit willen
auch solche Gesetze als Recht angesehen, die auch
dann zu befolgen sind, wenn sie als ungerecht
empfunden werden. So meint zum Beispiel Karl
Bergboom in seinem 1892 erschienenen Werk Jurisprudenz und Rechtsphilosophie, dass wir »auch das niederträchtigste
Gesetzesrecht, sofern es nur formal korrekt erzeugt
ist, als verbindlich anerkennen müssen.«2 Und in neuerer
Zeit hat Hans-Ulrich Evers in seinem 1956
erschienenen Buch Der
Richter und das unsittliche Gesetz die Auffassung vertreten, dass der
Richter eine Rechtsbeugung begehe, wenn er gegen ein
Gesetz entscheidet, selbst wenn es ein verderbtes,
ja unsittliches Gesetz sei.'
Zum anderen gibt es zahlreiche und
sehr unterschiedliche Versuche, aus dem Wesen des
Menschen, aus der göttlichen Offen barung, aus der
Vernunft oder aus dem äußerlich vorliegenden Recht
allgemeine Rechtsprinzipien abzuleiten und diese als
»Naturrecht« neben oder über das positive Recht zu
setzen.4
Schließlich existieren noch vermittelnde
Auffassungen, nach denen das äußere positive Recht
nur dann Recht und kein Unrecht ist,
wenn in ihm allgemeine Rechtsprinzipien wie
insbesondere das Prinzip der Gerechtigkeit
verwirklicht sind. So schreibt z. B. Arthur Kaufmann
in Rechtsphilosophie im
Wandel: »Die
Gerechtigkeit als überpositives Rechtsprinzip ist
wirklich nur im positiven Recht, und positives Recht
ist nur gültig durch seine Partizipation an der
Gerechtigkeit.«5
Die Wesenheit des
Menschen
Kaum
gestellt wurde bisher die Frage, ob das Recht und
damit auch das Unrecht nicht vielleicht unmittelbar
aus der Wesenheit des Menschen hervorgehen. Arthur
Kaufmann hat zwar in seinem Aufsatz Der
Mensch im Recht mit
Bezug auf Gustav Radbruch gesagt, dass es diesem auf
seinem ganzen Weg »stets um das Verhältnis von Mensch und Recht - um den Menschen im Recht und um das Recht
des Menschen« ging.' Doch stellt weder er noch
Radbruch die Frage, ob nicht der Mensch selbst
Quelle des Rechts ist.
Um diese Frage beantworten zu können,
muss zunächst die Frage nach der Wesenheit des
Menschen gestellt werden. Neuere Philosophen haben
in ontologischen Schriften ausgeführt, dass die
Wesenheit des Menschen nicht nur aus Stoff bzw.
Materie, sondern auch aus Leben, Seele und Geist
besteht.' Theodor Litt wendet sich hierbei gegen die
Vorstellungen von einem schichtenartigen Aufbau und
spricht im Hinblick auf die Verbindung des
Seelisch-Geistigen mit dem Stofflich-Leiblichen von
einem »sinnlich-unsinnlichen Gefüge« und sagt, dass
»beide in engster Gemeinschaft einander zu ihrer
höheren Bestimmung empor helfen.«' Rudolf Steiner
spricht seinerseits von einer viergliedrigen
Wesenheit des
Menschen, die er schon 1904 in seinem Buche Theosophie dargestellt
hat. Dabei spricht er allerdings weniger von
Materie, Leben, Seele und Geist, sondern nennt diese
vier Wesensglieder des Menschen anknüpfend an ältere
Bezeichnungen physischer Leib, Äther- oder
Lebensleib, Astral leib bzw. Seelenleib und Ich.
Wenn Steiner die Lebensorganisation als Ätherleib
und die Seele als Astralleib bezeichnet, so mag dies
manchem befremdlich erscheinen. Es hängt dies jedoch
damit zusammen, dass er diese Glieder der
Menschennatur nicht aus mit äußeren Sinnen
wahrnehmbaren Phänomenen philosophisch erschlossen
hat, sondern er diese mit seinem systematisch
entwickelten übersinnlichen Erkenntnisvermögen
geschaut hat und dass die Lebensorganisation und die
Seele des Menschen diesem übersinnlichen Schauen wie
gestaltete und gegliederte »Leibes«-Hüllen
des menschlichen Ich
erscheinen.'
Seinen physischen Leib
bildet der Mensch wie Pflanze und Tier aus der
stofflich-materiellen Welt. Seine Lebensorganisation,
die sich insbesondere in Wachstum, Regeneration und
Fortpflanzung zeigt, hat er gemeinsam mit Pflanzen und
Tieren. So wie das Tier hat auch der Mensch eine Seele
mit Empfindungen, Ge fühlen, Trieben, Begierden usw.
Aber nur im Menschen offenbart sich ein Ich als
individuelles Geistwesen mit der Fähigkeit des
Erkennens und des Sprechens sowie mit der Freiheit,
nach seinen Erkenntnissen zu handeln oder ihnen auch
zuwider zu handeln.
Gibt es Rechtsverhältnisse zwischen Tieren?
Weder in der Stoffeswelt noch im Pflanzenreich
können wir von Rechtsverhältnissen sprechen. In der
Tierwelt hingegen lassen sich Verhaltensweisen
finden, die als ein rechtliches Verhalten angesehen
werden könnten. So haben Biologen bei verschie denen
Tierarten wie z.B. bei Vögeln und Libellen, aber
auch bei Reptilien, Fischen und Säugetieren einen
sogenannten Revierbesitz
entdeckt, der
gegenüber Artgenossen verteidigt und auch Herrschaftsbereich genannt wird.10 Weitere Phänomene im Tierreich, aus
denen man auf rechtlich-staatliche Verhältnisse
schließen könnte, sind die »Staaten« der Bienen und
Ameisen. Bei diesen Insektenvölkern handelt es sich
um Gesellschaften von Blutsverwandten, da alle von
einer Mutter abstammen. Durch die unterschiedliche
Brutpflege differenzieren sich die Völker in
Geschlechtswesen, die für die Fortpflanzung sorgen,
in Arbeitstiere und in »Soldaten«. Dadurch kommt es
gewisser maßen zur Bildung von »Kasten« mit
unterschiedlichen Aufgaben."
Bei dem »Revierbesitz«, der gegenüber Artgenossen
verteidigt wird, kann man aber nicht eigentlich von
»Besitz« und von »Selbsthilfe« im rechtlichen Sinne
sprechen, denn diese Verhaltensweisen sind angeboren
und beruhen auf Instinkten. Entsprechendes gilt auch
für die »Staatenbildungen« bei Bienen und Ameisen.
Allerdings sind diese instinktiven Verhaltensweisen
sinnerfüllt, wie Adolf Portmann schreibt: »Die
Lebenstatsachen haben Ursachen - aber sie haben auch
Sinn.«'2
Die Natur als
menschliches Treugut
Eine
andere Frage ist, ob z.B. Tiere so wie die Menschen
ein eigenständiges Recht haben auf Leben und
körperliche Unversehrtheit. Aufgrund des inzwischen
entwickelten Umweltbewusstseins gibt es im
Grundgesetz und in deutschen Landesverfassungen
sowie in anderen Bundes- und Landesgesetzen
zahlreiche Vorschriften zum Schutze der Umwelt sowie
von Pflanzen und Tieren. So wurde in das Grundgesetz
Art. 20a ein gefügt, wonach der Staat die
natürlichen Lebensgrundlagen und die Tiere schützt.
Das deutsche Strafgesetzbuch enthält
Strafvorschriften zum Schutz gegen Wasser-, Boden-
und Luftverunreinigung. In § 1 des
Tierschutzgesetzes wird als sein Zweck angegeben,
aus der Verantwortung des Menschen für das Tier als
Mitgeschöpf dessen Leben und Wohlbefinden zu
schützen. Dementsprechend enthält dieses Gesetz
zahlreiche Vorschriften zum Schutz der Tiere. In den
Naturschutzgesetzen der Bundesländer sind eine Reihe
von Vorschriften enthalten, welche für den Schutz
der Pflanzen und Tiere sorgen.
In solchen Rechtsbestimmungen kommt ein neues
Bewusstsein von der Verantwortung der Menschheit für
die Erde als ihre natürliche Lebensgrundlage zum
Ausdruck. Hans Jonas hat dies in seinem Buch Das Prinzip Verantwortung. Versuch
einer Ethik für die technologische Zivilisation deutlich ausgesprochen, in dem er sagt:
»Es ist zumindest nicht mehr sinnlos, zu fragen, ob
der Zustand der außermenschlichen Natur, die
Biosphäre als Ganzes und in ihren Teilen, die jetzt
unserer Macht unterworfen ist, eben damit ein
menschliches Treugut geworden ist und so etwas wie
einen moralischen Anspruch an uns hat - nicht nur um
unsretwillen, sondern auch um ihrer selbst willen
und aus eigenem Recht.« Wenn solches der Fall wäre,
so würde dies be deuten, »die Anerkennung von
>Zwecken an sich selbst< über die Sphäre des
Menschen hinaus auszudehnen und die Sorge dafür in
den Begriff des menschlichen Guts einzubeziehen.«
Jonas weist darauf hin, dass keine frühere Ethik die
Menschen für eine solche Treuhänderrolle vorbereitet
hat und dass die herrschende Ansicht der Natur uns
jedes theoretische Recht versagt, über die Natur
noch als etwas zu Achtendes zu denken. Andererseits
scheint für ihn von der bedrohten Fülle der
Lebenswelt ein stummer Appell um Schonung ihrer
Integrität auszugehen. Wenn wir auf diesen Appell
hören und seinen Anspruch als verbindlich, weil
sanktioniert von der Natur der Dinge, anerkennen, so
würde uns dies nötigen, »das erwähnte Umdenken weit
auszudehnen und über die Lehre vom Handeln, das
heißt die Ethik, hinaus in die Lehre vom Sein, das
heißt die Metaphysik, voranzutreiben, in der alle
Ethik letztlich gegründet sein muss.« Hier bleibt
Jonas leider stehen, indem er über diesen
»spekulativen Gegenstand« nicht mehr sagen will,
schließt aber mit dem wichtigen Hinweis, »dass wir
uns offen halten sollten für den Gedanken, dass die
Naturwissenschaft nicht die ganze Wahrheit über die
Natur aussagt.« 13
Zu dieser ganzen Wahrheit hat Rudolf Steiner
hingeführt, indem er - allerdings nicht auf
spekulativem, metaphysischem Wege, sondern durch
seine geisteswissenschaftlichen Forschungen, welche
ihm durch die Erweiterung seines Erkenntnisvermögens
ermöglicht wurden - konkret schildern konnte, wie
allen Naturerscheinungen Elementarwesen und hohe
geistige Wesenheiten zugrunde liegen.14 Auch hat er in seinem Buche Die Geheimwissenschaft im Umriss dargestellt, wie im Laufe der
außerordentlich langen und komplizierten
Erdenevolution die Entwicklung von Menschheit und
Erde gemeinsam erfolgt ist, so dass diese eine enge
Schicksalsgemeinschaft bilden.15 Darüber hinaus hat er in einem Vortrag
vom 9. November 1919 darauf hingewiesen, dass von
der Menschheit - nicht nur durch ihr äußeres Handeln
- einerseits zerstörende, andererseits aufbauende
Kräfte ausgehen und dass die Menschen deshalb eine
moralische Verantwortung für dasjenige haben, was
die Erde in kosmischen Zeiten durchmacht. Als
Erdenmensch fühle man sich nur dann richtig, »wenn
man sich innerhalb der Menschheit so fühlt, dass die
Erde selber der Leib ist der ganzen
Erdenmenschheit.« In unsere Gesinnung müsse
übergehen, dass wir uns fühlen als ein Glied der
ganzen Erde.15
Außerdem hat Rudolf Steiner darauf aufmerksam
gemacht, dass seit dem Mysterium von Golgatha der
auferstandene Christus sich mit der Menschheit und
mit der Erde verbunden hat und damit zum Geist der
Erde geworden ist." In dem Maße, wie wir Menschen
ein Bewusstsein von dieser Tatsache entwickeln und
die genannte Gesinnung sich verbreiten wird, wird
man kein privates Eigentum an Teilen der Natur, den
sogenannten Grundstücken, mehr als gerechtfertigt
ansehen, sondern nur noch einen von der persönlichen
Nutzung abhängigen, zeitlich begrenzten Besitz an
denselben. Trotz der engen Verbindung zwischen
Menschheit und Erde und der daraus sich ergebenden
moralischen Verantwortung aller Menschen gegenüber
der Natur und den ihr zugrunde liegenden Naturwesen,
kann doch nicht davon gesprochen wer den, dass diese
selbst eigenständige Rechtsansprüche gegen die
Menschen hätten. Es kann sich wohl nur darum
handeln, dass die Menschen durch eine erweiterte
Naturwissenschaft, welche die geistige und
moralische Dimension der Natur einbezieht, sich
ihrer Verantwortung für die Zukunft der Erde und
damit zugleich auch für die Zukunft der Menschheit
mehr und mehr bewusst werden, was dazu beitragen
wird, dass sie sich ent sprechend verhalten. Dies
wird auch dazu führen, dass durch gesetzliche
Vorschriften sowie durch völkerrechtliche
Vereinbarungen vermehrt für den größtmöglichen
Schutz der Umwelt gesorgt wird. Innerhalb der drei
Naturreiche selbst kann weder von
Rechtsverhältnissen noch von Staatsbildungen
gesprochen werden. Obwohl es sich bei den der Natur
zugrunde liegenden geistigen Wesenheiten um hohe
Geistindividualitäten handelt, denen gegenüber wir
eine große moralische Verantwortung haben, können
wir offensichtlich von Rechtsverhältnissen doch nur
sprechen, wenn es sich um Beziehungen zwischen auf
der Erde verkörperten Geistwesen, und das sind nur
die Menschen, sowie um deren Verhältnisse innerhalb
der von ihnen gebildeten Organisationen handelt.
Unrecht im Verhalten der
Menschen untereinander
Nun kann der Mensch wie erwähnt sich seinen
Mitmenschen gegenüber rechtlich verhalten
oder er kann ihnen auch Unrecht
antun, indem er ihre
Rechte verletzt. Unrechtes Verhalten hängt damit
zusammen, dass Mensch Tier eine Seele haben, in
welcher unter anderem Triebe und Begierden leben und
in der sich beim Menschen auch Leidenschaften
geltend machen können. Wenn diese nicht aus Achtung
vor dem Mitmenschen durch das menschliche Ich
gezügelt werden, kann es zu Verhaltensweisen kommen,
durch welche der Mensch in verschiedener Art und in
verschiedenem Grade seine Mitmenschen verletzt.
Solche Verletzungen können z.B. darin bestehen, dass
Verträge nicht eingehalten oder nicht ordnungsgemäß
erfüllt werden; sie können psychischer Art sein,
indem andere z.B. angelogen, betrogen oder beleidigt
werden; sie können in physischen Handlungen
bestehen, indem ein Mitmensch z.B. bestohlen,
geschlagen, vergewaltigt oder getötet wird usw. In
all solchen Fällen von moralischem Fehlverhalten
geschieht Unrecht. Bei diesen verschiedenen Formen des
menschlichen Fehlverhaltens stellt sich nun die
Frage, wie solche unrechten
Verhaltensweisen zu
beurteilen sind und wie ihnen gegenüber für Recht gesorgt
werden kann. Da die Bürger
in der staatlichen Gemeinschaft in Sicherheit leben
wollen, ist es Aufgabe dieser Gemeinschaft zu
entscheiden, vor welchen Rechtsverletzungen die
Bürger geschützt werden sollen. Einem solchen Schutz
dient das öffentliche Strafrecht,
durch welches der
Gesetzgeber gesetzlich festlegt, welche Handlungen
mit Strafe verfolgt werden sollen. Nun gibt es aber
auch Rechtsverletzungen, die von der
Rechtsgemeinschaft nicht als strafwürdig angesehen
werden. Hierbei handelt es sich um solche
Fehlhandlungen, die sich nur auf die privaten
Verhältnisse Einzelner beziehen und deshalb dem
Bereich des Privatrechts
zugerechnet werden.
Dazu gehören z.B. vertragswidriges Verhalten,
fahrlässige Sachbeschädigungen, ungerechtfertigte
Bereicherungen usw. Hier kommt es darauf an, dass
ein Richter als unparteiische Instanz im Einzelfall
entscheidet, was Recht ist. Im Privatrecht gelten
die Prinzipien der Privatautonomie und der
Vertragsfreiheit. Doch gelten diese Prinzipen nicht
uneingeschränkt. Vielmehr ist es notwendig, dass die
Rechtsgemeinschaft im Hinblick auf die Erhaltung der
Sicherheit sowohl der einzelnen Bürger als auch
ihrer eigenen Sicherheit der Vertragsfreiheit
Grenzen setzt. So hat der Gesetzgeber u.a. Verträge,
die gegen ein gesetzliches Verbot oder gegen die
guten Sitten verstoßen, für nichtig erklärt. Auch
gibt es z.B. gesetzliche Bestimmungen, wonach ein
Verein, der verfassungsfeindliche Ziele verfolgt,
von der staatlichen Verwaltung verboten werden kann.
Bei derartigen Gesetzen handelt es sich im Sinne
Rudolf Steiners um öffentliches
Recht, weil diese
nicht für einzelne konkrete private
Rechtsverhältnisse gelten, sondern allen Bürgern für
ihr persönliches Verhalten und bei der Begründung
von privaten Rechtsverhältnissen in gleicher Weise
Grenzen setzen. Auf die Unterscheidung der drei
Rechtsgebiete Privatrecht, öffentliches Recht und
Strafrecht durch Rudolf Steiner wird in einem
folgenden Beitrag näher eingegangen werden.
»Recht ist, was wir im
Einzelfall als >recht< erkennen«
Nun kann
man aus dem Gesagten erkennen, dass der Mensch
zunächst selbst Quelle von Recht und Unrecht ist.
Auch kann man ersehen, dass das rechtliche Verhalten
zugleich ein moralisches Verhalten ist, so dass
insofern Recht und Moral eng mit einander verbunden
sind. In der Regel verhält sich der Mensch so, dass
er seine Mitmenschen in ihren Rechten und in ihrer
Menschenwürde nicht verletzt. Wenn er sich so
verhält, dann spricht man von einem rechtschaffenen
Menschen, das heißt, ein solcher Mensch steht zu
seinen Mitmenschen in einem rechtlichen
Verhältnis: Er
handelt »recht«. Der Schweizer Professor des
Zivilrechts Peter Jäggi bringt in seinem Aufsatz Privatrecht und Staat das Beispiel einer Mutter, die einem Kind
das Leben geschenkt hat. Diese wisse, dass sie für
dieses sorgen muss. »lüt
sie dies, so geschieht Recht; tut sie es nicht, so
geschieht Unrecht.«18 Recht
und Unrecht sind somit Eigenschaften, die dem menschlichen Verhalten innewohnen,
unabhängig davon, ob ein
solches Verhalten in einem Gesetz als Pflicht
statuiert bzw. ein entsprechendes unrechtes
Verhalten gesetzlich unter Strafe gestellt ist.
Jäggi bemerkt hierzu: »Als Eigenschaft muss
>recht< im Einzelfall mit einem
Eigenschaftswort bezeichnet werden. Das Hauptwort
>Recht< (schlechthin) bezeichnet diese
Eigenschaft in abstracto, gleich wie das Hauptwort
>Schönheit< die Eigenschaft >schön< in
abstracto bezeichnet. Mit dem Wort >objektives
Recht< wird dagegen immer eine Rechtsregel
bezeichnet.«19
Jäggi unterscheidet somit zwischen der abstrakten
Rechtsregel (dem objektiven Recht) als Mittel der
Rechtserkenntnis und dem damit Erkannten, dem Recht
schlechthin. Für ihn stellt der In begriff der
Rechtsnormen im Gegensatz zu der Auffassung der
Rechtspositivisten nicht das Recht selbst dar. Wenn
wir den Rechtsbegriff aus dem Panzer der Abstraktion
befreien, in dem er sich wegen der Eigenart unseres
(abstrakten) Denkens notwendig befindet, dann ist
Recht das, »was wir im wirklich sich ereignenden
Einzelfall als >recht< erkennen. Es ist also
ein Wert urteil, das wir über das (im Zusammenleben
der Menschen) Geschehende fällen. Noch mehr: Es ist
eine Eigenschaft, die diesem Geschehenden ohne
Rücksicht auf unser Urteil anhaftet und die wir mit
Hilfe von Regeln zu erkennen trachten.« So weiß die
Mutter in dem angeführten Beispiel, dass sie für ihr
Kind sorgen muss. »Sie weiß
es, auch wenn eine Regel
dieser Art nie aufgestellt und nie in einem
Gesetzbuch festgelegt wurde.« Ihre einzige und
unmittelbare Rechtsquelle sei die Vernunft, die
Jäggi unter diesem Gesichtspunkt Rechtsgefühl nennt.
Und in der Gesamtheit
der Umstände, in der
Natur der Sache, liege der einzige, aber ausreichende
Grund der Verbindlichkeit
für die daraus
erkannte Pflicht.20
Das Rechtsgefühl
Hier
stellt sich die Frage, inwieweit das Rechtsgefühl
eine Quelle der Rechtserkenntnis sein kann. Julius
Herrmann von Kirchmann weist mit Recht darauf hin,
dass eine Eigentümlichkeit des Gegenstandes der
Jurisprudenz darin besteht, dass das »Recht nicht
bloß im Wissen, sondern auch im Fühlen ist, dass ihr
Gegenstand nicht bloß im Kopfe, sondern auch in der
Brust des Menschen ihren Sitz hat.« Die Objekte
anderer Wissenschaften seien von diesem Zusatz frei.
In ihnen werde nur die Wahrheit verlangt. Im Recht
hingegen würden sich in die Aufsuchung der Wahrheit
Erbitterung, Leidenschaften und Parteiungen mischen.
Das Gefühl sei nie und nirgends ein Kriterium der
Wahrheit; die Untersuchungen der Wissenschaft würden
dadurch erschwert. So seien
alle großen Fragen des Tages zu Parteifragen
geworden. Als Beispiele hierfür gibt von Kirchmann
lauter damals umstrittene rechtspolitische
Fragen an wie zum
Beispiel, ob eine Konstitution eingeführt werden
soll oder nicht, ob Pressefreiheit oder Zensur
gelten soll, ob die Prügel als Strafart beibehalten
werden sollen, ob eine Ehe zwischen Christen und
Juden zulässig sein soll und so weiter.21
Die von Kirchmann genannten
Beispiele zeigen, dass es sich um Fragen handelt, die
sich nicht auf konkrete private Handlungen und
Rechtsverhältnisse beziehen, sondern um solche, die
von der ganzen Rechtsgemeinschaft demokratisch
entschieden werden müssen und dann als öffentliches
Recht für alle Bürger in gleicher Weise verbindlich
sind. In solchen Fällen kann nicht das individuelle
Rechtsgefühl entscheidend sein, wie Kirchmann mit
Recht sagt. Anders ist es jedoch im Hinblick auf
persönliche menschlichen Verhaltensweisen, denen
gegenüber das menschliche Rechtsgefühl wie Jäggi
zutreffend darstellt, als Rechtsquelle durchaus
infrage kommt
Wir kommen somit zu dem
vorläufigen Ergebnis, dass die Quelle des Rechts
zunächst im Menschen liegt und dass dieser selbst
erkennen kann, welche seiner Handlungen »recht« oder
»un recht« sind. Wie diese Erkenntnis im Einzelnen
entsteht, ob eine solche Rechtserkenntnis noch aus
anderen Rechtsquellen erfließt und wie Recht und Moral
zusammenhängen, soll an anderer Stelle genauer
untersucht werden.
Autorennotiz
DR. JUR.
DIETRICH SPITA, von Beruf Rechtsanwalt, Mitbegründer der
Filderklinik und des Freien Hochschulkollegs in
Stuttgart. In letzterem hat er während seines
Bestehens Kurse zur Einführung in die
Rechtswissenschaft und in die Staatslehre gegeben.
Jahrzehntelanges Studium der Anthroposophie und
aktive Mitarbeit in der Anthroposophischen
Gesellschaft in Stuttgart und in Filderstadt sowie
in der Sektion für Sozialwissenschaft am Goetheanum
in Dornach. Veröffentlichungen u.a. über Die Staatsidee Wilhelm von Humboldts
(2004), Menschenbildung
und Staat. Das Bildungsideal Wilhelm von Humboldts
angesichts der Kritik des Humanismus (2006), Goethes
Einweihung und sein Märchen von der grünen
Schlange und der schönen Lilie (2008)
1 Der folgende Aufsatz ist
Teil einer noch nicht abgeschlossenen größeren Arbeit
mit einer Darstellung von Gesellschaft, Recht und
Staat vom Gesichtspunkt der An throposophie.
2 Karl
Bergbohm: Jurisprudenz
und Rechtswissenschaft, Bd.1,
Leipzig 1892, S. 144.
3
Hans-Ulrich Evers: Der
Richter und das unsittliche Gesetz, Berlin 1956, S. 142, zitiert nach Arthur
Kauf mann: Rechtsphilosophie
im Wandel, Köln/Berlin/Bonn/
München'1984, S. 131f.
4 Vgl.
z.B. die Naturrechts lehre von Christian Wolff in
seinem 1740-48 erschienenen Werk Jus
naturae methodo scientifica pertractatum; Jo hann Gottlieb Fichte: Grund
lage des Naturrechts nach Prinzipien der
Wissenschaftslehre (1796/97);
Immanuel Kant: Metaphysische
Anfangsgründe der Rechtslehre (1797;
Teil I seiner Metaphysik
der Sitten); Heinrich
A. Rommen: Die ewige
Wiederkehr des Naturrechts, Leip
zig 1936, 2. erw. Aufl. München 1947; Felix
Flückiger: Geschichte
des Naturrechts, Zürich
1954; Erik Wolf: Das
Problem der Naturrechtslehre, 3.
Aufl. Karlsruhe 1964; Hans Welzel: Naturrecht
und materiale Gerechtigkeit, 4.
erw. Aufl. Göttingen 1962; Karl Larenz: Richtiges Recht. Grundzüge einer
Rechtsethik (München
1979).
5 Arthur Kaufmann: Rechtsphilosophie
im Wandel, a.a.O.,
S. 108.
6 Vgl. Arthur Kaufmann: Rechtsphilosophie
im Wandel, a.a.O., S. 30.
7 Vgl.
u.a. Nicolai Hart mann: Der
Aufbau der realen Welt, Glan
1949, S. 188ff.; Günther Jakoby: Allgemeine
Ontologie der Wirklichkeit, Halle
1925/55; Karl Jaspers: Philosophie,
1. Band, Berlin 1932,
S. 165 ff.; Theodor Litt: Denken
und Sein, Stuttgart/
Zürich 1948, S. 130ff., 134ff., 214ff.
8 Theodor Litt: Denken und Sein, a.a.O., S.
134ff., insbesondere 'S. 138.
9 Vgl.
Rudolf Steiners: Theosophie
(1904; GA 9), Dor
nach 2003, dort der Abschnitt »Leib, Seele und
Geist« im Kapitel »Das Wesen des Men schen«.
10 Vgl.
Adolf Portmann: Das
Tier als soziales Wesen, Frankfurt
am Main 1969, S. 25ff.
11 Vgl. Adolf Portmann: Das Tier als soziales Wesen, a.a.O.S., 76 ff.
12 Vgl. Adolf Portmann: Das
Tier als soziales Wesen, a.a.O.,
S. 26.
13 Vgl.
Hans Jonas: Das Prinzip
Verantwortung, Frankfurt
am Main 61987,
S. 29 f.
14 Vgl. Rudolf Steiner: Die
geistigen Wesenheiten in den Himmelskörpern und
Natur reichen (1912;
GA 136), Dor nach 1996.
15 Rudolf Steiner: Die
Geheimwissenschaft im Umriss (1910,
1925; GA 13) Dornach 1989.
16 Vgl.
Rudolf Steiner: Soziales
Verständnis aus geisteswissenschaftlicher
Erkenntnis (1919; GA
191), Dornach 1989; Wilfrid Jaensch, dem es durch
intensive geistige Schulung ähnlich wie Rudolf
Steiner gelang, sein Erkenntnisvermögen zu
erweitern, hat in dem Aufsatz »Selbstgespräch mit
der schwarzen Madonna«, veröffentlicht in dem
gleichnamigen Buch, Dornach 1999, S. 65 ff., die
schwarze Madonna als eine geistige Wesenheit
geschildert, welche sich in den Erdenorganismus
hineingeopfert hat, um der Menschheit das Leben auf
der Erde zu ermöglichen.
17 Vgl.
Rudolf Steiner: Das
Johannes-Evangelium im Verhältnis zu den drei
anderen Evangelien, besonders zu dem
Lukas-Evangelium (1909;
GA 112), Dornach 1975, S. 15, 266ff.; ferner: ders:
Die Theosophie des
Rosenkreuzers (1907;
GA 99), Dornach 1962, S. 99.
18 Vgl.
Peter Jäggi: Privatrecht
und Staat, Zürich
1976, S. 7.
19 Vgl. Peter Jäggi: Privat
recht und Staat, a.a.O.,
S. 6, Anm.
10.
20 Vgl. Peter Jäggi: Privatrecht und Staat,
a.a.O., S. 6ff.
21 Vgl.
Julius Hermann von Kirchmann: Die
Wertlosigkeit der Jurisprudenz als Wissen schaft,
(Berlin 1848),
Heidelberg 1988, Seite 21f.
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