UNE « SOCIÉTÉ POUR UNE
CULTURE ÉTHIQUE » EN ALLEMAGNE
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EINE
«GESELLSCHAFT FÜR ETHISCHE KULTUR» IN
DEUTSCHLAND
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Mercure littéraire, XIIe
année, n° 40,
10 octobre 1892
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Literarischer
Merkur, XII. Jg., Nr. 40,
10. Oktober 1892
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Cela ne va pas plus loin
ainsi que nous l'avons jusqu’à présent fait.
La moralité profondément entrée dans la
poussière devra de nouveau être aidée à être
debout ! Ainsi pensait un nombre d'êtres
humains bien pensant, et ils fondèrent une «
association pour une culture éthique ». Ainsi
justement, de Berlin, par les journaux, la
nouvelle parti que ce nouvel établissement
pour le salut de l'humanité était entrée dans
la vie, et l'invitation à s'y joindre. Et nous
trouvons parmi les fondateurs maints noms dont
une des personnalités appartenant aux
personnalités admirées par nous. L'objectif de
l'association devrait être, vis-à-vis de
toutes les particularités religieuses et
morales des religions et cultures
particulières de faire étalage de
l’universellement humain et rendre cela
porteur de sa conception du monde et sa
conduite de vie.(…)
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01
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Es geht so
nicht mehr weiter, wie wir es bis jetzt
getrieben haben. Der tief in den Staub
getretenen Sittlichkeit muß wieder aufgeholfen
werden! So dachte eine Anzahl wohlmeinender
Menschen, und sie begründeten einen «Verein
für ethische Kultur». Soeben ging von Berlin
aus die Nachricht durch die Zeitungen, daß
diese neue Anstalt zum Heile der Menschheit
ins Leben getreten ist, und die Aufforderung
sich anzuschließen. Und wir finden unter den
Begründern manchen Namen, der einer von uns
verehrten Persönlichkeit angehört. Der Zweck
des Vereins soll sein, gegenüber allen
religiösen und sittlichen Besonderheiten der
einzelnen Religionen und Kulturen das
Allgemein-Menschliche hervorzukehren und dies
zum Träger seiner Weltanschauung und
Lebensführung zu machen.[...]
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L'erreur fondamentale, qui
repose ici à la base, est la croyance à une
moralité humaine universelle. Aussi peu que «
l'être humain en général » est possible mais
est seulement une fiction conceptuelle, aussi
peu pourra être parlé d'une éthique en
général. Chaque peuple, chaque époque, oui au
fond, chaque individu a sa propre moralité. Le
penseur peut alors rechercher le commun de
toutes ces façons de voir morales, il peut
chercher après les forces propulsantes, qui
sont également agissantes en tous. Mais le
résultat obtenu par là a seulement une valeur
théorique. C'est infiniment important pour la
connaissance de la nature éthique de l'être
humain, son entité morale ; ce ne pourra
jamais, et jamais plus, être fait porteur de
la conduite de vie. Et cela ne peut rien
donner de plus satisfaisant que ce n'est pas
possible. À la place du vécu individuel des
natures de peuple et d'êtres humains,
d'époques et individus interviendrait sinon un
traitement de nature routinière de poupées
morales, qui seraient toujours tirées aux fils
de la doctrine morale universellement humaine.
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02
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Der
Grundirrtum, der hier zugrunde liegt, ist der
Glaube an eine allgemein-menschliche
Sittlichkeit. So wenig der «Mensch im
allgemeinen» möglich, sondern nur eine
begriffliche Fiktion ist, so wenig kann von
einer Ethik im allgemeinen gesprochen werden.
Jedes Volk, jedes Zeitalter, ja im Grunde
jedes Individuum hat seine eigene
Sittlichkeit. Der Denker kann dann das
Gemeinsame aller dieser sittlichen
Anschauungen aufsuchen, er kann nach den
treibenden Kräften forschen, die in allen
gleich wirksam sind. Aber das dadurch erlangte
Ergebnis hat nur einen theoretischen Wert. Es
ist für die Erkenntnis der ethischen Natur des
Menschen, seiner sittlichen Wesenheit,
unendlich wichtig; zum Träger der
Lebensführung kann es nie und nimmer gemacht
werden. Und es kann nichts Befriedigenderes
geben, als daß dies nicht möglich ist. An die
Stelle des individuellen Auslebens der Volks-
und Menschennaturen, der Zeitalter und
Individuen träte sonst schablonenhaftes
Handeln sittlicher Puppen, die an den Fäden
der allgemein-menschlichen Sittenlehre immer
aufgezogen würden.
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Nulle part plus que dans la
vie morale peut valoir le principe : vivre et
laisser vivre ! La moralité du moment d'un
être humain ou d'une époque est le résultat
inconscient de sa façon de voir le monde et la
vie. Conformément à une certaine sorte du
penser et sentir, l'action gagne une marque
individuelle ;
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03
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Nirgends mehr
als im sittlichen Leben kann der Grundsatz
gelten: leben und leben lassen! Die jeweilige
Sittlichkeit eines Menschen oder eines
Zeitalters ist das unbewußte Ergebnis seiner
Welt- und Lebensanschauung. Gemäß einer
gewissen Art des Denkens und Fühlens gewinnt
das Handeln ein individuelles Gepräge;
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et jamais ne pourra être
pensé à un soin isolé de cette dernière. Une
élite de personnes cultivées travaille
aujourd'hui à une rénovation de notre façon de
voir la vie, aussi bien en rapport à la
science comme à la religion et à l'art. Chacun
fait le sien pour cela. Ce qui ressort de
cela, cela deviendra déterminant pour notre
action. Le soin du savoir, de la vérité, de la
façon de voir artistique peut être le contenu
d'efforts communs. Elle aura alors d'elle-même
pour conséquence une éthique commune en de
nombreuse chose. Chacun expose ouvert ce qu'il
sait, apporte sur le plan public ce qu'il a
fourni ; bref, qu'il se vive d'après chaque
direction : alors il sera plus à l'ensemble
que quand il se présente devant lui avec la
prétention de pouvoir lui dire, comment il
devrait se comporter. Beaucoup de nos
contemporains sont finalement rassasiés du
discours sur ce que nous devrions faire et
laisser. Ils réclament après de la raison dans
l'animation du monde. Quand vous avez
celle-ci, alors vous savez aussi, comment vous
avez à vous comporter dans ce monde reconnu.
Et qui n'a pas cette raison et cependant se
présente à elle avec ses bonnes théories pour
notre action, il vaut pour elle comme sophiste
moral. Notre tâche à l'intérieur de l'humanité
se donne simplement de notre connaissance de
l'essence de cette partie-là du même être
auquel nous appartenons. Pour celui qui
reconnaît la vérité de ce principe, pour
celui-là les efforts, comme ils reposent à la
base de l' « association pour une culture
éthique », valent comme non modernes et
arriérés.
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und nie kann an
eine abgesonderte Pflege des letzteren gedacht
werden. Eine Elite der Gebildeten arbeitet
heute an einer Neugestaltung unserer
Lebensanschauung, sowohl in bezug auf
Wissenschaft wie auf Religion und Kunst. Jeder
tut das Seine dazu. Was dabei herauskommt, das
wird bestimmend für unser Handeln werden. Die
Pflege des Wissens, der Wahrheit, der
künstlerischen Anschauungen kann der Inhalt
gemeinsamer Bestrebungen sein. Sie wird dann
von selbst eine in vielen Dingen gemeinsame
Ethik zur Folge haben. Lege jeder offen dar,
was er weiß, bringe er auf den öffentlichen
Plan das, was er geleistet hat; kurz, lebe er
sich nach jeder Richtung hin aus: dann wird er
der Gesamtheit mehr sein, als wenn er mit der
Prätention vor sie hintritt, ihr sagen zu
können, wie sie sich verhalten soll. Viele
unserer Zeitgenossen haben das Gerede über
das, was wir tun und lassen sollen, endlich
satt. Sie verlangen nach Einsicht in das
Weltgetriebe. Wenn sie die haben, dann wissen
sie auch, wie sie sich in der von ihnen
erkannten Welt zu verhalten haben. Und wer
diese Einsicht nicht hat und dennoch mit
seinen guten Lehren für unser Handeln an sie
herantritt, der gilt ihnen als Moralsophist.
Unsere Aufgabe innerhalb der Menschheit ergibt
sich einfach aus unserer Erkenntnis des Wesens
desjenigen Teiles derselben, zu dem wir
gehören. Für denjenigen, der die Wahrheit
dieser Sätze erkennt, für den gelten
Bestrebungen, wie sie dem «Verein für ethische
Kultur» zugrunde liegen, als unmodern und
rückständig.
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Nous avons de toutes autres
choses à faire que de penser à comment nous
devrions nous comporter. Toute notre vie est
sur le fond dans une période de transition,
parce que nous vieilles façon de voir ne
suffisent plus à la conscience moderne,
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Wir haben ganz
andere Dinge zu tun, als darüber nachzudenken,
wie wir uns verhalten sollen. Unser ganzes
Leben ist aus dem Grunde in einer
Übergangsperiode, weil unsere alten
Anschauungen dem modernen Bewußtsein nicht
mehr genügen,
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et parce que le
matérialisme, que les sciences de la nature
veulent nous mettre à sa place, est seulement
une raison pour des têtes plates. Nous sommes
peut-être bientôt au point où n'importe qui
prononce la parole libératrice, laquelle délie
l'énigme du monde du côté duquel l'humanité du
présent l'a lancée. Nous souffrons de nouveau
aux grandes questions de connaissance et aux
problèmes artistiques les plus hauts. L'ancien
est devenu pourri. Et quand elle sera trouvée
la grande solution, à laquelle les humains
pourrons croire pour quelque temps, quand il
sera là le nouvel évangile, alors, comme
toujours dans ce cas, la nouvelle coutume
apparaîtra aussi elle-même comme conséquence
nécessaire. De nouvelles façons de voir le
monde actualisent d'elles-mêmes une nouvelle
éthique. Le messie de la vérité est toujours
aussi le messie de la morale. Des pédagogues
du peuple qui ont beaucoup pour notre cœur,
mais rien pour notre tête, nous ne pouvons pas
utiliser. Le cœur suit la tête, quand la
dernière à seulement une direction déterminée.
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und weil der
Materialismus, den uns die Naturwissenschaften
an seine Stelle setzen wollen, nur eine
Ansicht für Flachköpfe ist. Wir sind
vielleicht bald auf dem Punkte, wo irgend
jemand das erlösende Wort spricht, welches das
Welträtsel von der Seite aus löst, von der es
die Menschheit der Gegenwart aufgeworfen hat.
Wir kranken wieder an den großen
Erkenntnisfragen und an den höchsten
Kunstproblemen. Das Alte ist morsch geworden.
Und wenn sie gefunden sein wird die große
Lösung, an die viele Menschen für einige Zeit
werden glauben können, wenn es da sein wird
das neue Evangelium, dann wird, wie immer in
diesem Falle, auch die neue Sitte als
notwendige Konsequenz von selbst entstehen.
Neue Weltanschauungen zeitigen ganz von selbst
neue Sittenlehren. Der Messias der Wahrheit
ist immer auch der Messias der Moral.
Volkspädagogen, die viel für unser Herz,
nichts aber für unseren Kopf haben, können wir
nicht brauchen. Das Herz folgt dem Kopfe, wenn
der letztere nur eine bestimmte Richtung hat.
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Quand en Amérique des
efforts comme l'« association pour une culture
éthique » les a, sont depuis longtemps à
l'ordre du jour, ainsi nous, Allemands,
n'avons aucune raison d'imiter quelque chose
de tel. Parmi les peuples avec de tendances
matérielles, pratiques prépondérantes est une
certaine mollesse en rapport aux questions de
connaissances. Ils n'ont donc pas l'intérêt
plein de vie pour les questions du connaître
et de la vérité qui est encore chez lui chez
nous en Allemagne. Par cela, il leur est donc
commode de pouvoir se le rendre commode sur le
lit de repos d'une éthique universellement
humaine. Ce à quoi ils pensent, cela la morale
étalon ne l'entrave pas. Ils ne connaissent
pas les tourments du penseur, pas ceux de
l'artiste. Au moins pas ceux qui appartiennent
aux sociétés pour une culture éthique.
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Wenn in Amerika
Bestrebungen, wie sie der «Verein für ethische
Kultur» hat, längst an der Tagesordnung sind,
so haben wir Deutschen keinen Grund, solches
nachzumachen. Unter den Völkern mit vorwiegend
praktischen, materiellen Tendenzen ist eine
gewisse Schlaffheit in bezug auf
Erkenntnisfragen eingerissen. Das lebhafte
Interesse für Fragen des Erkennens und der
Wahrheit, das bei uns in Deutschland noch
heimisch ist, haben sie dort nicht. Es ist
ihnen daher bequem, auf dem Ruhebett einer
allgemein-menschlichen Sittenlehre es sich
bequem machen zu können. Woran sie denken,
daran hemmt sie die schablonenhafte Moral
nicht. Sie kennen nicht die Qualen des
Denkers, nicht die des Künstlers. Wenigstens
jene nicht, welche zu den Gesellschaften für
ethische Kultur gehören.
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Mais qui, comme l'allemand a
en soi une vie idéelle, qui veut aller de
l'avant dans le spirituel, pour lui la vie
doit reposer libre et ouverte, ne pas être
embarrassée par des prescriptions morales et
des mesures d'éducation populaires. Il faut,
pour répéter une parole souvent utilisée, que
chacun puisse être sauvé à sa façon.
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Wer aber, wie
der Deutsche, ideelles Leben in sich hat, wer
im Geistigen vorwärts will, für den muß die
Bahn frei und offen liegen, nicht verlegt sein
durch sittliche Vorschriften und
volkserzieherische Maßnahmen. Es muß, um ein
oft gebrauchtes Wort zu wiederholen, jeder
nach seiner Fasson selig werden können.
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C'est pourquoi aucun penseur
moderne ne peut se rattacher ou approuver ces
tendances de l'association en cause. Je ne
doute pas que le mot « tolérance » que la
société a écrit sur ses drapeaux, exercera son
effet simili-or sur de larges couches de la
société. On obtiendra justement ainsi certes
beaucoup comme avec l'autre non moins mésusé :
libéralisme et humanité. Goethe disait, il
voudrait ne rien savoir d'idées libérales,
seules opinions et sentiments pourraient être
libéraux. Un libéral ne jurant que par là,
alors que je citais la façon de voir du grand
poète, a eu vite terminé avec ses jugements :
elle serait justement une des maintes
faiblesses que Goethe aurait eu. Mais à moi
elle semble comme un des nombreux avis qu'a eu
Goethe avec tous les être humain s'activant
énergiquement sur domaine spirituel : la
pénétration sans scrupules pour ce qui est
reconnu et vérifié comme vrai, qui en même
temps se relie avec le plus élevé respect de
l'individualité étrangère. Seul qui est
lui-même quelque chose, peut aussi reconnaître
l'autre, qui pareillement signifie quelque
chose. L'être humain moyen, qui tout et à
cause de cela ne veut rien être, réclame
justement de tels riens à côté de son soi
propre. Qui lui-même vit d'après le modèle,
aimerait aussi façonner l'autre d'après. C'est
pourquoi tous les êtres humains qui ont
quelque chose à dire ont aussi de l'intérêt
pour les autres.
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Deshalb kann
kein modern Denkender sich dem in Rede
stehenden Verein anschließen oder dessen
Tendenzen billigen. Ich zweifle nicht, daß das
Wort «Toleranz», das die Gesellschaft auf ihre
Fahne geschrieben hat, seine talmigoldartige
Wirkung auf breite Gesellschaftsschichten
ausüben wird. Man wird damit gewiß ebenso viel
ausrichten, wie mit den nicht minder
mißbrauchten andern: Liberalismus und
Humanität. Goethe sagte, er wolle von
liberalen Ideen nichts wissen, nur Gesinnungen
und Empfindungen könnten liberal sein. Ein
eingeschworener Liberaler war, als ich ihm
einmal die Anschauung des großen Dichters
zitierte, bald mit seinem Urteile fertig: sie
sei eben eine der mancherlei Schwachheiten,
die Goethe an sich gehabt habe. Mir kommt sie
aber vor wie eine der vielen Ansichten, die
Goethe mit allen auf geistigem Gebiete
energisch sich betätigenden Menschen gemein
hat: das rücksichtslose Eintreten für das als
wahr Erkannte und Durchschaute, das sich
zugleich verbindet mit der höchsten Achtung
der fremden Individualität. Nur wer selbst
etwas ist, kann auch den andern erkennen, der
gleichfalls etwas bedeutet. Der
Durchschnittsmensch, der alles und deshalb
nichts sein will, verlangt ebensolche Nichtse
neben seinem eigenen. Wer selbst nach der
Schablone lebt, möchte auch die andern danach
gestalten. Deshalb haben alle Menschen, die
etwas zu sagen haben, auch Interesse für die
andern.
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Mais ceux, qui en fait n'ont
rien du tout à dire, ils parlent de tolérance
et de libéralisme. Ils ne pensent avec cela
rien plus loin que devrait être créé un home
pour tout le non significatif et plat. À cela
ils devraient seulement ne pas compter sur
ceux qui ont des tâches dans le monde. Pour
ceux-là, c'est blessant quand on exige d'eux
de se plier sous le joug d'une quelconque
collectivité ; que ce soit une quelconque
norme artistique ou quelconque morale
collective. Ils veulent être libres, avoir
libre mouvement de leur individualité. Dans le
rejet de quelque norme repose tout simplement
le train fondamental de la conscience moderne.
Le principe de Kant : vis ainsi que la maxime
de ton action puisse être valable
universellement, est défait. A sa place doit
venir celle-ci : vis ainsi comme cela exprime
le mieux ton être intérieur ; vis-toi
entièrement, sans reste. Tout de suite alors,
quand un donne cela à l'ensemble, qu'aucun
autre, mais seulement lui peut donner, alors
il fournit le plus pour elle. Mais le principe
de Kant promeut la prestation de ce que tous
peuvent uniformément. Qui est un vrai être
humain, cela ne l'intéresse donc pas. La «
société pour une culture éthique » comprend
mal notre temps. Son programme prouve cela.
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Die aber, die
eigentlich gar nichts zu sagen haben, die
sprechen von Toleranz und Liberalismus. Sie
meinen damit aber nichts weiter, als daß ein
allgemeines Heim für alles Unbedeutende und
Flache geschaffen werden soll. Sie sollen
dabei nur nicht auf die rechnen, die Aufgaben
in der Welt haben. Für diese ist es
verletzend, wenn man ihnen zumutet, sich unter
das Joch irgendeiner Allgemeinheit zu beugen;
sei es das einer allgemeinen Kunstnorm oder
das einer allgemeinen Sittlichkeit. Sie wollen
frei sein, freie Bewegung ihrer Individualität
haben. In der Ablehnung jeglicher Norm besteht
geradezu der Hauptgrundzug des modernen
Bewußtseins. Kants Grundsatz: Lebe so, daß die
Maxime deines Handelns allgemeingeltend werden
kann, ist abgetan. An seine Stelle muß der
treten: Lebe so, wie es deinem innern Wesen am
besten entspricht; lebe dich ganz, restlos
aus. Gerade dann, wenn ein jeder der
Gesamtheit das gibt, was ihr kein anderer,
sondern nur er geben kann, dann leistet er das
meiste für sie. Kants Grundsatz aber fordert
die Leistung dessen, was alle gleichmäßig
können. Wer ein rechter Mensch ist, den
interessiert das jedoch nicht. Die
«Gesellschaft für ethische Kultur» versteht
unsere Zeit schlecht. Das beweist ihr
Programm.
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UNE « SOCIÉTÉ POUR UNE
CULTURE ÉTHIQUE »
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EINE
«GESELLSCHAFT FÜR ETHISCHE KULTUR»
|
L'avenir, volume I, n° 5,
29 octobre 1892
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|
Die Zukunft,
I. Band, Nr. 5,
29. Oktober 1892
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Pourquoi Friederich
Nietzsche s'est-il follement pensé les grandes
questions de la morale humaine ? Parce que
cela aurait été plus simple d'écouter le
professeur de philosophie d’Amérique Felix
Adler sur la « moralité commune à tous les
bons êtres humains », et annoncer celle
apprise de lui au peuple allemand comme
doctrine de salut.
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01
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Warum hat sich
Friedrich Nietzsche wahnsinnig gedacht über
die großen Fragen der menschlichen Moral? Viel
einfacher wäre es doch gewesen, den
Philosophie-Professor aus Amerika Felix Adler
zu hören über die «allen guten Menschen
gemeinsame Sittlichkeit», und das von ihm
Vernommene dem deutschen Volke als Heilslehre
zu verkünden.
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Ainsi l'a fait une élite de
cultivés allemands et fondé une « société pour
une culture éthique », dont l'objectif est de
faire ce «commun » porteur principal de la
conduite de vie des êtres humains cultivés. Je
remarque tout de suite du début que sous les
raisons de la société se trouvent des
messieurs que j'estime hautement. Mais la
fondation elle-même jaillit d'une conception
de vie arriérée. Des philosophes officiels,
qui aujourd'hui encore toujours remâche le
vieux Kant – l'estropié du concept le nomme
Nietsche, se tiennent fortement au point de
vue de croire qu'il y aurait quelque chose
comme une morale « commune à tous les bons
êtres humains » ; pensée moderne, qui saisit
son temps et voit aussi un peu l'avenir est
par-dessus cela. « Agit ainsi, que le principe
de ton action puisse valoir pour tous les
humains ; cela est le principe noyau de la
doctrine morale de Kant ; Et en toutes les
sortes de tons résonne la petite phrase dans
les oreilles de la confession de ceux qui se
nomment libéraux, apôtres de l'humanité, etc.
Mais il y a aujourd'hui aussi déjà un cercle
d'êtres humains qui savent, que ce principe
est la mort de toute vie individuelle, et que
tout progrès de la culture, repose sur le
vivre de l'individualité jusqu'au bout. Ce qui
est fiché de particulier dans chaque être
humain, cela doit sortir de lui et devenir une
partie constitutive du processus d'évolution.
Voit-on à partir de ce particulier que chacun
a pour lui, alors reste seulement un
entièrement banal « universel », que
l'humanité ne peut aussi pas porter plus loin
pour un laps de temps Une paire de règles
d'utilités/d'opportunités pour la circulation
mutuelle, c'est tout qui peut sortir là comme
« commun à tous les bons êtres humains », qui
commence juste là dans le sens véritable de la
vie éthique où celles-ci arrêtent à des lois
fondées sur l'utilité.
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So hat es eine
Elite der deutschen Gebildeten gemacht und
eine «Gesellschaft für ethische Kultur»
begründet, deren Zweck ist, jenes «Gemeinsame»
zum Hauptträger der Lebensführung gebildeter
Menschen zu machen. Ich bemerke gleich von
vornherein, daß unter den Gründern der
Gesellschaft sich Männer befinden, die ich
hochschätze. Die Gründung selbst aber
entspringt einer rückständigen
Lebensauffassung. Offizielle Philosophen, die
heute noch immer den alten Kant -
Begriffskrüppel nennt ihn Nietzsche -
wiederkäuen, stehen fest auf dem Standpunkt zu
glauben, daß es so etwas, wie eine «allen
guten Menschen gemeinsame» Moral gebe;
modernes Denken, das seine Zeit erfaßt und ein
wenig auch in die Zukunft sieht, ist darüber
hinaus. «Handle so, daß die Grundsätze deines
Handelns für alle Menschen gelten können»; das
ist der Kernsatz der Sittenlehre Kants. Und in
allen Tonarten klingt dies Sprüchlein uns an
die Ohren aus den Bekenntnissen derer, die
sich Freisinnige, Liberale, Humanitätsapostel
usw. nennen. Aber es gibt heute auch schon
einen Kreis von Menschen, die wissen, daß
dieser Satz der Tod alles individuellen Lebens
ist, und daß auf dem Ausleben der
Individualität aller Kulturfortschritt beruht.
Was in jedem Menschen Besonderes steckt, das
muß aus ihm heraustreten und ein Bestandteil
des Entwicklungsprozesses werden. Sieht man
von diesem Besonderen ab, das jeder für sich
hat, dann bleibt nur ein ganz banales
«Allgemeines» zurück, das die Menschheit auch
nicht um eine Spanne weiterbringen kann. Ein
paar Zweckmäßigkeitsregeln für den
gegenseitigen Verkehr, das ist alles, was da
als «allen guten Menschen Gemeinsames»
herauskommen kann, Das im eigentlichen Sinne
ethische Leben des Menschen fängt aber da erst
an, wo diese auf Nützlichkeit begründeten
Gesetze aufhören.
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Et cette vie peut seulement
faire souche du point central de la
personnalité et sera jamais le résultat de
principes implantés. Une éthique
universellement humaine, il n'a pas. Au
principe Kantien le sentiment moderne doit
justement rétorquer le contraire : agit ainsi,
comme, d'après ton individualité propre tu
peux tout de suite agir ; alors tu portes le
plus au tout ; car tu accomplis alors ce qu'un
autre ne pourrait. Ainsi s'y sont aussi tenus
les être humains dont l'histoire sait raconter
quelque chose. C'est pourquoi il y a autant de
conceptions morales qu'il y a eu et il y a de
peuples, époques, oui pris fondamentalement,
d'individus. Et quand à la place de cette loi
de la nature entra ce qui sera tenu pour
correct par le philosophe moral pensant au
sens kantien : une fade uniformité de toute
action humaine serait la conséquence
nécessaire. De tels principes moraux «
universels » ont souvent été établit ; mais
jamais un être humain n'a organisé sa vie
d'après ; Et la connaissance qu'il s'agit ici
d'une affaire pour têtes oiseuses, devrait
donner le cachet à toute pensée moderne.
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Und dieses
Leben kann nur aus dem Mittelpunkte der
Persönlichkeit stammen und wird nie das
Ergebnis eingepflanzter Lehrsätze sein. Eine
allgemein-menschliche Ethik gibt es nicht. Auf
den Kantischen Satz muß modernes Empfinden das
gerade Gegenteil erwidern: Handle so, wie,
nach deiner besonderen Individualität, nur
gerade du handeln kannst; dann trägst du am
meisten zum Ganzen bei; denn du vollbringst
dann, was ein anderer nicht vermag. So haben
es auch alle Menschen gehalten, von denen die
Geschichte zu berichten weiß. Deshalb gibt es
so viele verschiedene sittliche Auffassungen,
als es Völker, Zeitalter, ja im Grunde so
viele, als es Individuen gegeben hat und gibt.
Und wenn an die Stelle dieses Naturgesetzes
dasjenige träte, welches von den im Kantischen
Sinne denkenden Moralphilosophen für richtig
gehalten wird: eine fade Einförmigkeit alles
menschlichen Handelns wäre die notwendige
Folge. Solche «allgemeine» Moralprinzipien
sind oft aufgestellt worden; nie hat aber ein
Mensch sein Leben danach eingerichtet. Und die
Erkenntnis, daß es sich hier um ein Geschäft
für müßige Köpfe handelt, sollte allem
modernen Denken das Gepräge geben.
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Je peux volontiers me penser
quelles objections seront dressées contre ces
principes. « Cela fonde donc la pure anarchie
! » « Quand chacun se vit seulement jusqu'au
bout, alors n'est pas à penser à un ouvrage
commun ! Si je n'avais pas réellement entendu
de telles objections, je le trouverais
superflu de les rayer aussi avec quelques
mots. Il est question ici, comme déjà dit, de
la vie éthique de l'être humain. Ce qui repose
sous son niveau, ce n'est pas soumis à des
étalons moraux ; cela est soumis seul au
jugement d'après son opportunité et
inopportunité.
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02
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Ich kann mir
wohl denken, welche Einwände gegen diese Sätze
erhoben werden. «Das begründet ja die reine
Anarchie! » «Wenn jeder nur sich auslebt, dann
ist an ein gemeinsames Wirken nicht zu denken!
» Hätte ich solche Einwände nicht wirklich
gehört, ich fände es überflüssig, sie auch nur
mit einigen Worten zu streifen. Es ist hier
vom ethischen Leben des Menschen, wie schon
gesagt, die Rede. Was unter seinem Niveau
liegt, das ist nicht moralischen Maßstäben
unterworfen; das unterliegt allein der
Beurteilung nach seiner Zweckmäßigkeit und
Unzweckmäßigkeit.
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Atteindre ici le correct est
tâche des corps sociaux ; l'éthique n'a rien a
voir avec cela. L'état aimerait veiller sur
l'utilité ou la nuisibilité des actions
humaines et soigner le plus approprié ; la
valeur éthique de mes actes, est quelque chose
que j'ai à définir comme individu avec
moi-même. Il peut y avoir des prescriptions de
l'opportunité d'une action, et leur respect
aimerait aussi être contrainte avec pouvoir ;
des prescriptions de l'action morale il n'y a
pas. L'anarchisme n'est pas à rejeter à cause
de ce qu'il est immoral mais parce qu'il est
inapproprié. Dans le domaine de la réelle
moralité peut seul valoir le principe : vivre
et laisser vivre. Qu'en Amérique, où tout
passe sous le soin des besoins de vie commun
sous une éminente vie de culture matérielle,
la pensée des « sociétés éthiques » ait trouvé
une résonance n'est pas étonnant. Mais en
Allemagne, où est encore un sens pour les plus
hautes tâches de l'humanité, le semblable ne
devrait pas être imité. Où on pense seulement
à cela de rendre la vie physique aussi
confortable que possible, là on aimerait
chercher après le moyen agréable d'informer de
principes moraux parce qu'il manque donc
d'impulsions morales. Mais dans un domaine de
culture où règne une vraie vie de l'esprit la
conduite de vie morale correspondante peut
seulement être le résultat de la conception du
monde dominante. Comme je me place au deux
d'après ma conception de nature et monde des
humains, de cela dépendra mon attitude dans la
vie. La morale est toujours une conséquence
nécessaire de la connaissance d'une époque,
peuple ou être humain. C'est pourquoi de
grandes individualités qui annoncent de
nouvelles vérités à leur époque, donnent
toujours aussi une empreinte nouvelle à la
conduite de vie.
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Hier das
Richtige zu treffen, ist Aufgabe der sozialen
Körperschaften; die Ethik hat damit nichts zu
tun. Der Staat mag über die Nützlichkeit oder
Schädlichkeit menschlicher Handlungen wachen
und für das Zweckmäßigste sorgen; der ethische
Wert meiner Taten ist etwas, was ich als
Individuum mit mir selbst abzumachen habe.
Vorschriften der Zweckmäßigkeit des Handelns
kann es geben, und deren Einhaltung mag auch
mit Gewalt erzwungen werden; Vorschriften des
sittlichen Handelns gibt es nicht. Der
Anarchismus ist nicht deswegen zu verwerfen,
weil er unsittlich, sondern weil er
unzweckmäßig ist. In dem Gebiet der
eigentlichen Sittlichkeit kann allein der
Grundsatz gelten: leben und leben lassen. Daß
man in Amerika, wo in einem eminent
materiellen Kulturleben alles über die Sorge
für die gemeinen Lebensbedürfnisse
hinausführende Denken untergeht, der Gedanke
der «ethischen Gesellschaften» Anklang
gefunden hat, ist nicht zu verwundern. In
Deutschland, wo noch Sinn für die höheren
Aufgaben der Menschheit ist, sollte
dergleichen aber nicht nachgeahmt werden. Wo
man nur daran denkt, das physische Leben so
bequem wie möglich zu machen, da mag man nach
dem behaglichen Auskunftsmittel sittlicher
Grundsätze suchen, weil es doch an sittlichen
Impulsen fehlt. In einem Kulturgebiet aber, wo
ein wahres Geistesleben herrscht, kann die
jeweilige sittliche Lebensführung nur das
Ergebnis der herrschenden Weltanschauung sein.
Wie ich mich, nach meiner Auffassung von Natur
und Menschenwelt, zu beiden stelle, davon wird
meine Haltung im Leben abhängen. Die Sitte ist
immer eine notwendige Folge der Erkenntnis
eines Zeitalters, Volkes oder Menschen. Darum
werden große Individualitäten, die ihren
Zeitaltern neue Wahrheiten verkünden, immer
auch der Lebensführung ein neues Gepräge
geben.
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Un messie d'une nouvelle
vérité est toujours aussi l'annonciateur d'une
nouvelle morale Un moraliste qui n'a à donner
que des dispositions d'administration sans
savoir quelque chose de particulier sur la
nature ou l'humain, ne sera jamais entendu.
C'est pourquoi il ne peut rien y avoir de plus
inversé que la disposition décidée par
l'assemblée constitutive de la « société
éthique », de vouloir intervenir sur
l'amélioration de la vie éthique par diffusion
d'écrits moraux. Qu'en cela on ait entièrement
mis à part les écrits allemands et pour le
moment on pense seulement à des traductions de
livres américains, m'est entièrement
éclairant. En Allemagne, on ne trouverait pas
beaucoup d'utilisable pour cet objectif. Des
livres sur l'éthique font ici seulement les
philosophes d'école imbus de doctrine
kantienne non moderne. Mais ils écrivent une
langue d'école tout à fait incompréhensible
pour de tels cercles sur lesquels comptent la
« société éthique ». Mais des philosophes se
tenant hors de l'école n'érigent aucun
principe moral. Ici la manière de penser
individualiste morale s'est déjà profondément
intégrée. Les livres américains de cette sorte
contiennent la plupart du temps des
trivialités qui ne sont à conseiller seulement
qu'à de vaporeuses vieilles filles ou
d'immatures garçons des écoles. Le philistin
allemand correct, cultivé ou non en achètera
maints, saura raconter aussi beaucoup de
glorieux d'eux, il ne les lira pas. Des
messieurs de quelque connaissance qui ne sont
pas complètement venus en bas par notre triste
philosophie d'école savent que dans la plupart
de ces livres sont écrites seulement des
sagesses sur lesquelles chez nous des
progressistes, il y a plus de cent ans,
auraient seulement eu au plus un bâillement.
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Ein Messias
einer neuen Wahrheit ist immer auch der
Verkünder einer neuen Moral. Ein Moralist, der
nur Verhaltungsmaßregeln zu geben hat, ohne
etwas Besonderes über Natur oder Menschen zu
wissen, wird nie gehört. Daher kann es nichts
Verkehrteres geben als die von der
konstituierenden Versammlung der «ethischen
Gesellschaft» beschlossene Maßregel, durch
Verbreitung moralischer Schriften auf die
Verbesserung des ethischen Lebens einwirken zu
wollen. Daß man dabei von deutschen Schriften
ganz abgesehen hat und zunächst nur an
Übersetzungen amerikanischer Bücher denkt, ist
mir ganz erklärlich. In Deutschland fände man
nicht viel für diesen Zweck Brauchbares.
Bücher über Ethik machen eben hier nur die in
der unmodernen Kantischen Doktrin befangenen
Schulphilosophen. Die aber schreiben eine für
solche Kreise, auf welche die «ethische
Gesellschaft» rechnet, ganz unverständliche
Schulsprache. Außerhalb der Schule stehende
Philosophen aber stellen keine Moralprinzipien
auf. Hier hat sich die
sittlich-individualistische Denkweise bereits
tief eingelebt. Die amerikanischen Bücher
dieser Art enthalten zumeist Trivialitäten,
die zu lesen nur gefühlsduseligen alten
Mädchen oder unreifen Schuljungen zuzumuten
ist. Der richtige deutsche, gelehrte oder
ungelehrte, Philister wird manche kaufen, auch
viel Rühmliches von ihnen zu erzählen wissen;
lesen wird er sie nicht. Männer von einigen
Kenntnissen, die nicht durch unsere traurige
Schulphilosophie im Denken ganz
heruntergekommen sind, wissen, daß in der
Mehrzahl dieser Bücher nur Weisheiten stehen,
über die bei uns Fortgeschrittene vor hundert
Jahren nur mehr ein - Gähnen hatten.
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Mais c'est pitoyable à
entendre qu'à l'éducation de la jeunesse
devrait être inoculé ces maximes de moralité
ennuyeuse.
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Bejammernswert
zu hören ist es aber, daß der Jugenderziehung
diese öden Sittlichkeitsmaximen eingeimpft
werden sollen.
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Monsieur de Gizycky à
prononcer les plus acérées paroles sur
l'influence pédagogique blâmable de
l'éducation purement confessionnelle.
Là-dessus un penseur moderne ne disputera à
peine avec lui. Mais ce que les confessions
font avec leurs principes moraux, cela la «
société éthique » veut l'imiter avec
l'universellement-humain. Mais ici et là ne
sera rien atteint que la mise à mort de
l'individu et l'assujettissement de la vie par
des lois rigides dépourvues de vie. À la place
des curetons des religions devraient entrer
les curetons de la morale universellement
humaine. Mais avec ceux-ci c'est encore pire
qu'avec ceux-là. Les coutumes morales
confessionnelles sont les résultats de
conceptions du monde déterminées, qui quand
même font une fois le contenu de culture
justifié de l'humanité ; la doctrine morale
universellement humaine est une somme de lieux
communs ; ce sont des lambeaux ramenés
ensemble de toutes conceptions morales
possibles qui ne se détachent pas de
l'arrière-plan d'une grande façon de voir
d'époque. Qui tient du même pour capable de
vie ou d'approprié à réformer le contenu
éthique de notre culture, celui-ci délivre
avec cela de son avis psychologique un mauvais
bulletin.
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Herr von
Gizycki hat die schärfsten Worte über den
pädagogisch verwerflichen Einfluß der rein
konfessionellen Erziehung gesprochen. Darüber
wird kaum ein modern Denkender mit ihm
streiten. Aber was die Konfessionen mit ihren
Moralprinzipien machen, das will die «ethische
Gesellschaft» mit den allgemein-menschlichen
nachahmen. Dort und hier wird aber nichts
erreicht als die Ertötung des Individuums und
die Unterjochung des Lebens durch unlebendige,
starre Gesetze. An die Stelle der Pfaffen der
Religionen sollen die Pfaffen der
allgemein-menschlichen Moral treten. Mit
diesen aber ist es sogar noch übler bestellt
als mit jenen. Die konfessionellen
Sittenlehren sind die Ergebnisse bestimmter
Weltanschauungen, die doch einmal den
berechtigten Kulturinhalt der Menschheit
ausmachen; die allgemeinmenschliche
Sittenlehre ist eine Summe von Gemeinplätzen;
es sind aus allen möglichen sittlichen
Anschauungen zusammengeholte Fetzen, die nicht
von dem Hintergrunde einer großen
Zeitanschauung sich abheben. Wer dergleichen
für lebensfähig oder gar für geeignet hält,
den ethischen Gehalt unserer Kultur zu
reformieren, der stellt damit seiner
psychologischen Einsicht ein schlechtes
Zeugnis aus.
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Nous nous tenons devant une
réorganisation de toute notre conception du
monde. Toutes les douleurs qu'une génération
luttant avec les plus hautes questions a à
traverser, reposent sur nous. Nous ressentons
le supplice des questions ; le bonheur de la
solution des grandes énigmes devrait nous
apporter un messie, que nous attendons en
fait. Notre temps de souffrance sera peut-être
long, car nous sommes devenus exigeants ; et
nous ne nous laisserons pas si vite éconduire.
Mais tant est certain : ce qu'il nous
annoncera aussi, le réformateur : avec la
nouvelle connaissance viendra aussi une
nouvelle morale.
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04
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Wir stehen vor
einer Neugestaltung unserer ganzen
Weltanschauung. Alle Schmerzen, die ein mit
den höchsten Fragen ringendes Geschlecht
durchzumachen hat, lasten auf uns. Wir
empfinden die Qualen des Fragens; das Glück
der Lösung des großen Rätsels soll uns ein
Messias bringen, den wir täglich erwarten.
Unsere Leidenszeit wird vielleicht lang sein,
denn wir sind anspruchsvoll geworden; und wir
werden uns nicht so bald abspeisen lassen. So
viel aber ist gewiß: was er uns auch verkünden
wird, der Reformator: mit der neuen Erkenntnis
wird auch die neue Moral kommen.
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Alors nous saurons aussi
comment nous avons à nous adapter à la
nouvelle vie. Placer maintenant les anciens
vestiges de culture comme la formation d'un
bien moral éternel de l'humanité, signifie
l'émousser pour le sentiment de la
manifestation de la fermentation du temps, et
la rendre inappropriée pour la collaboration
aux tâches du proche avenir.
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Dann werden wir
auch wissen, wie wir uns das neue Leben
einzurichten haben. Den Gebildeten jetzt alte
Kulturüberbleibsel als ewiges sittliches Gut
der Menschheit hinzustellen, heißt sie
abstumpfen für die Empfindung der
Gärungserscheinungen der Zeit, und sie
ungeeignet machen für die Mitarbeit an den
Aufgaben der nächsten Zukunft.
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[Parmi les statuts de la
"Société pour une culture éthique", il y en a
quelques-uns qui auront un effet positif.
L'amorce d'une discussion plus animée sur les
questions religieuses, l'aspiration à
améliorer la situation des couches populaires
les plus pauvres sont des choses qui méritent
toute notre reconnaissance. Mais tout cela n'a
rien à voir avec les tendances fondamentales
de la société qui veulent reléguer toute
conception de la vie éthique à un niveau
dépassé par la conscience moderne. Une
diffusion de ces idées fondamentales ne
pourrait qu'entraver le développement de
conceptions véritablement modernes.]
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[Unter den
Satzungen der «Gesellschaft für ethische Kul-
tur» sind ja auch einige, die eine günstige
Wirkung haben werden. Die Anbahnung einer
lebhafteren Diskussion reli- giöser Fragen,
das Streben nach Hebung der Lebenslage der
ärmeren Volksschichten sind Dinge, die alle
Anerkennung verdienen. Alles das hat aber
nichts zu tun mit den Grund- tendenzen der
Gesellschaft, die alle Auffassung des
ethischen Lebens auf eine von dem modernen
Bewußtsein überwun- dene Stufe zurückdrängen
möchten. Eine Verbreitung dieser Grundgedanken
könnte nur hemmend für die Entwicklung
wahrhaft moderner Anschauungen werden.]
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Dans l'édition du dimanche
du « journal-national » du 15 mai 1892 est
paru une sorte de programme officiel de la
société, sans doute de la plume d'un de ses
fondateurs les plus remarquables. Là, il est
question de : « L'affirmation qu'il n'y aurait
pas de morale universellement humaine, est une
injure, que l'humanité n'a pas la permission
d'accepter, sans subir une perte à un
sentiment de soi sain et à la foi en sa
destinée ». Et quelques lignes plus loin sera
placé comme principe de la « culture éthique »
: « développer … la formation
morale...seulement des conditions d'existence
et lois fondamentales de la nature humaine ».
Cela signifie alors donc, regarder la chose
quelque peu superficiellement. Chaque période
de formation a sa propre façon de voir des
conditions d'existences et lois fondamentales
de la nature ;
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In der
Sonntags-Beilage der «National-Zeitung» vom
15. Mai 1892 erschien eine Art von offiziellem
Programm der Gesellschaft, ohne Zweifel aus
der Feder eines ihrer hervorragenderen
Gründer. Da heißt es: «Die Behauptung, daß es
keine allgemein-menschliche Moral gebe, ist
eine Beleidigung, welche die Menschheit nicht
hinnehmen darf, ohne eine Einbuße an gesundem
Selbstgefühl und an dem Glauben an ihre
Bestimmung zu erleiden.» Und einige Zeilen
weiter wird als Grundsatz der «ethischen
Kultur» hingestellt: «die sittliche Bildung
... allein aus den Existenzbedingungen und
Grundgesetzen der menschlichen Natur ... zu
entwickeln». Das heißt denn doch, die Sache
etwas gar zu oberflächlich betrachten. Jede
Bildungsperiode hat ihre eigene Anschauung von
den Existenzbedingungen und Grundgesetzen der
Natur;
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d'après cette façon de voir,
l'éthique s'oriente. Celle -ci est est aussi
changeante que celles-là. On ne devrait
véritablement pas se présenter à des
tentatives de cure morale, sans connaître les
paroles vigoureuses de la « Généalogie morale
» de Nietsche, qui nous témoigne fort et
intelligible de l'évolution des vérités
éthiques, aussi quand nous n'avons pas de sens
pour une pensée abstraite. Mais une recette de
masse de l'entourage de la grande pharmacie
morale doit tout de suite être énergiquement
repoussé par les préparateurs d'un avenir
meilleur.
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nach dieser
Anschauung richtet sich ihre Ethik. Diese ist
so wandelbar wie jene. Man sollte wahrhaftig
nicht an moralische Kurversuche herantreten,
ohne die kräftigen Worte aus Nietzsches
«Genealogie der Moral» zu kennen, die uns die
Entwicklung der ethischen Wahrheiten laut und
vernehmlich künden, auch wenn wir für
abstraktes Denken keinen Sinn haben. Ein
Massenrezept aus dem Dunstkreis der großen
moralischen Apotheke aber muß gerade von den
Bereitern einer besseren Zukunft energisch
zurückgewiesen werden.
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