1907 - L'année de Rudolf Steiner

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1906 < ....... 1907 ........ > 1908

Replacer dans son contexte

L'année 1907 a été remplie d'une intense activité de voyage en Allemagne et d'autres pays. Rudolf Steiner était presque constamment en chemin et est seulement retourné brièvement à son lieu de résidence d'alors. Quiconque considère les voyages, les conférences, les activités littéraires, les conversations et les consultations quotidiennes avec de nombreuses personnes peut saisir l'énorme pouvoir de concentration, au milieu de ces déviations et transformations toujours changeantes de la sphère d'action, que conditionnait une activité créatrice constante que d'autres peuvent seulement accomplir dans l'isolement du moine, dans la closure de la chambre d'érudit, ou dans la solitude du philosophe et du poète. Il a toujours créé ses nouvelles œuvres en contact direct avec les humains et les événements du temps.

L'activité de conférences de 1907 commença avec quelques thèmes pédagogiques, les 10 et 12 janvier sur « L'éducation de l'enfant du point de vue de la science de l'esprit ». Le 24 janvier, les conférences de maison d'architecte, étaient cette fois ouvertes par un discours sur « Questions sur l'école du point de vue de la science de l'esprit » et poursuivies le 28 février, avec ​​le thème « Le cours de la vie de l'humain ».

Dans le même temps des questions plus médicales ont été traitées les 20/21 janvier. « Maladie et mort », le 14 février, « Sagesse et santé ».Les 26 et 31 janvier, il a parlé d'une question particulière, qui s'est avéré être en ce moment de plus en plus comme un problème social : « La folie du point de vue de la science de l'esprit » - Plus tard, sur la base de l'aide des informations de Rudolf Steiner, on été établis les excellents établissements de soins du Dr. en medecine F. Husemann et dans plusieurs pays des instituts de soins pour enfants nécessitant des soins de l'âme. Nous présenterons cela plus en détail dans ce qui suit. Ici les premiers pas de développement ­seront indiqués.

Que soit aussi mentionner de ce temps une conférence de Rudolf Steiner, le 16 mars 1907, « L'âme de l'animal », parce qu'a aussi été accompli, par maints de ses étudiants, un travail de chercheur supplémentaire et des ​​ publications scientifiques construisant sur ses indications reconnues dans le domaine de la théorie de l'être de l'animal* comme des prestations significatives par le monde environnant. Ainsi, les êtres restés en arrière dans les processus d'évolutions ont été reconnus dans leur se tenir dans le devenir cosmique-terrestre et rapprochés de la compréhension et de l'aide conscience par l'humain, qui à son tour sera à nouveau seulement capable de cela par une évolution plus haute de ses forces de conscience. Car l'intervention dans des régions de développement plus profondes de l'être-là peuvent être réalisée ciblée d'après la vieille tradition spirituelle seulement par une vue dans des sphères d'évolution plus élevées.

* voir là-dessus Dr. Hermann Poppelbaum: « Etre humain et animal » et « Théorie sur l'être des animaux »; . G8a-Sophie, Vol V « Le monde animal », le Dr J. Wert: « L'humain et les animaux domestiques », entre autres.

[99] En ce printemps, Rudolf Steiner a parlé dans différentes villes sur une série de questions religieuses : En janvier « Bible et sagesse », puis « Le sermon sur la montagne », « Le Notre père », le 17 février, « L'origine des confessions religieuses et formules de prière », en mars à Bonn « Christianisme ésotérique » et les 17, 19 et 26 mars à Munich et à Berlin les conférences de Pâques: « Les Mystères de l'Esprit, du Fils et du Père ». La libération de l'humain des liens du sang teintés d'égoïsme qui étaient autrefois la caractéristique de l'ère pré-chrétienne et qui ont été surmontés par le mystère du Golgotha ​​et l'acte rédempteur du Fils de Dieu pour l'humanité dans son ensemble, de sorte qu'elle peut de nouveau s'unir dans une communauté spirituelle supérieure, cela a été rendu conscient dans ces conférences de Pâques comme l'événement central de l'histoire de la terre à ceux qui voulaient entendre. Plus tard, alors que les dangers d'une rechute dans les anciennes façons de penser augmentaient dans l'environnement, Rudolf Steiner a de plus en plus placé ce motif originel de l'histoire de l'esprit au centre des considérations.

En particulier, Rudolf Steiner a dédié, dans les années à venir, de nombreuses conférences à la réalité spirituelle du salut et de la grâce. Ceci serait particulièrement mis en avant, parce que par maints théologiens non orientés a aussi été construit plus tard le reproche selon lequel l'anthroposophie de Rudolf Steiner connaît seulement le concept du destin, et non celui du salut et de la grâce. C'est une affirmation tout à fait absurde parce que Rudolf Steiner a souligné encore et encore, comme explorateur de la réalité spirituelle et des expériences spirituelles des humains, dans ses conférences à travers toutes ces années, quelle influence décisive prend tout de suite l'élément de la grâce dans la vie des chercheurs spirituels, combien il est nécessaire d'attendre le bon moment dans le rythme de la vie pour avoir la permission de recevoir des expériences spirituelles, et comment la décision sur le degré de maturité, qui conditionne les différentes étapes de développement intérieur de l'humain, se tient chez des êtres et pouvoirs spirituels qui sont sur-ordonné à l'humain. Mais l'humain doit pour sa part, aussi avoir de la volonté et invoquer en lui-même les forces qui forment les organes spirituels internes, qui peuvent recevoir le message spirituel.

Ainsi Rudolf Steiner parla par ex., dans sa conférence du 14 janvier 1907, sur la façon dont l'ambiance d'Ignorabimus du 19e siècle pourrait être surmonté par la science de l'esprit du 20e siècle s'ouvrant activement à l'inspiration. Un des auditeurs de ces conférences rapporte de ces déclarations: « Si l'humain n'avait pas l’œil, il ne verrait pas la lumière; s'il avait un sens électrique, il percevrait les qualités de puissance correspondantes avec ce sens électrique. ' Il y a autant de mondes qu'il y a d'organes'. La science de l'esprit montrerait qu'on peut amener l'homme plus haut, qu'il est possible d'élargir les limites de la connaissance. Fichte aurait su des 'sens supérieurs' et expliqué clairement comment les aveugles se comportaient envers ceux qu'ils avaient développés et entraînés. Du passage de l'obscurité à la lumière aurait su les religions, le sage et le poète. Ce réveil de l'âme à la vision aurait été une renaissance spirituelle qui valait pour plus importante que la physique. - La Bible serait écrite de tels qui ont vécu cette 'renaissance' ! » Et sur le contenu et les forces d'éveil de la conscience de l’Évangile de Jean il a rapporté après cet apport : « Qui essaie de comprendre les premières phrases, remarque pendant des jours et des années, que ce livre est autre que d'autres livres. Ce livre aurait une force magique. Si nous pouvions le laisser devenir vivant en nous, ainsi nous verrions dans le monde spirituel. Il a été utilisé ainsi par beaucoup comme une somme d'exercices, pas seulement comme la base de la recherche historique On obtiendrait un œil nouveau. De même que la lumière extérieure a suscité l'organe de la vision, ainsi le Christ crée en nous l'idée du Christ ». C'est pourquoi Rudolf Steiner considérait les évangiles aussi comme écrits pour l'exercice spirituel, écrits par des personnalités initiées, pour exercer à travers la méditation de ces mots et contenus, les organes spirituels corrects avec lequel l'humain pourrait recevoir l'inspiration assujettie à la grâce par laquelle des êtres spirituels révèlent le plan du monde et son devenir. Cette introduction dans des questions religieuses culmina à la fête de Pâques dans ces conférences mentionnées ci-dessus sur « Les Mystères de l'Esprit, du Fils et du Père. » Ont ensuite suivi à Munich quatre conférences sur « L'Apocalypse », un écrit d'inspiration particulièrement difficile à comprendre que Rudolf Steiner a alors expliqué en détail, en 1908, dans un cycle spécial de conférences et à la fin de sa vie en 1924, devant un cercle de théologiens, sur lequel nous reviendrons de plus près.

Sur les allégations d'ignorance jaillies de maints théologiens en raison du prétendu manque de concept de rédemption et de grâce dans les enseignements de Rudolf Steiner et sur sa vraie façon de voir de l'être de la grâce, le théologien significatif qui a maintenant vraiment appris à connaître le travail de Rudolf Steiner depuis sa base, Frédéric Rittelmeyer, dans son beau livre « Ma rencontre de vie avec Rudolf Steiner * » disait que c'était tout de suite Rudolf Steiner, qui « comme aucun autre avant lui a enseigné le fait-Christ, l'acte de grâce non mérité et qui dépasse de loin notre pensée comme l'événement décisif de l'humanité sans lequel toute l'humanité aurait été perdue et qu'elle ne pourrait jamais accomplir elle-même - ainsi qu'il fonda sur lui tout l'avenir de l'humanité et tout l'avenir de chaque individu... Il a dit : plus cela monte haut, plus tout sera grâce... Sa propre recherche la plus élevée n'était rien d'autre qu'une réception de grâces. Mais il parlait peu de cela et ne parlait pas dans la langue des théologiens ».

Au cours de cette série de conférences du début de l'année 1907, Rudolf Steiner rendit visite à nouveau, comme chaque année, à la Suisse, où il parla le 5 février dans le grand amphithéâtre du Bernoullianum à Bâle devant plus de 500 auditeurs sur « Les énigmes de l'existence/l'être-là », et le 7 février à Berne sur « Les enseignements de sagesse du christianisme ».
* Dr. Friedrich Rittelmeyer: "Ma rencontre avec Rudolf Steiner".
[101] Peu de temps après, il a voyagé en Autriche. C'est à notre connaissance la première fois que Rudolf Steiner, depuis les temps qu'il passa jeune homme à Vienne, tint là des conférences maintenant en tant que fondateur du mouvement anthroposophique. Il a donné une conférence publique à Vienne les 21 et 22 février 1907 : « L'investigation du supra sensible et sa mission dans le présent » et une conférence pour amis et intéressés sur « Évolution intérieure ».

Ce doit avoir été une expérience particulière pour Rudolf Steiner, comme il est maintenant dans sa patrie, et particulièrement dans ce lieu où 35 ans avant, donc cinq septaines de vie, comme un écolier de 11 ans, fréquenta le collège à Wiener Neustadt en 1872, et où la significative année 1879, il a de nouveau sept ans plus tard commencé ses études à l'Institut technique supérieur de Vienne, de parler maintenant pour la première fois devant un large public sur « L'investigation du suprasensible » fondée méthodiquement par lui. Ici se montre de nouveau une fois ce rythme de sept ans de vie si facilement découvrable chez toutes les personnalités extraordinaires, qui non seulement dans l'enfance, mais - quand aussi par l'attachement intérieur de tels humains avec le rythme général/universel du destin se déroulant d'autre façon et articulation – détermine aussi de manière si étrange le processus de maturation du destin et de style de vie.

Le 23 février 1907, il parla pour la première fois à Prague sur « L'éducation de l'enfant du point de vue de la science de l'esprit » et le 24 février pour la première fois à Budapest, également sur « L'investigation du suprasensible et sa mission dans le présent ».

Cela a été suivi par une tournée supplémentaire de conférences dans différentes villes en mars / avril, qui a principalement porté sur les sujets déjà traités précédemment.

Aux jours de la Pentecôte, le 18 mai 1907, sous sa direction, commença maintenant le congrès préparé de Munich de la Fédération des sections européennes. Rudolf Steiner se réfère à ce congrès de Munich avec les derniers mots de son autobiographie malheureusement restée inachevée, « Le cours de ma vie », et dit au sujet du plan, qui pour la première fois était si intensément réalisé, de mettre de plus en plus l'élément artistique au premier plan : « La grande salle de concert, qui devait servir pour la conférence, nous l'avions - les organisateurs - laisser munir d'une décoration intérieure, qui devait refléter artistiquement dans la forme et la couleur l'humeur qui régnait dans le contenu de l'oral traité. L'environnement artistique et l'activité spirituelle dans l'espace devraient être une unité harmonieuse. J'accorde la plus grande importance à éviter le symbolisme abstrait et non artistique et à laisser parler le sentiment artistique.

Une représentation artistique a été ajoutée au programme du congrès. Marie von Sivers avait depuis longtemps traduit la reconstruction du drame d'Eleusis par Schuré [102]. Je l'orientais linguistiquement pour une représentation. Nous avons ajouté ce drame au programme. Un lien avec l'ancien être des mystères, bien qu'encore dans une forme si faible, a été donnée avec cela - mais, ce qui était la chose principale, le congrès avait de l'artistique en lui. De l'artistique, qui indique sur la volonté, de ne pas laisser la vie spirituelle sans l'artistique dans la société. Marie von Sivers, qui avait pris le rôle de Demeter, a clairement indiqué dans sa présentation sur les nuances que l'élément dramatique devrait atteindre dans la société. En dehors de cela, nous étions à un moment où l'art déclamatoire et récitatif de Marie von Sivers était arrivé au point décisif à partir duquel, dans l'élaboration à partir de la force intérieure de la parole, pouvait être fructueusement allé plus loin dans ce domaine ».

Le congrès, ouvert par le Dr. Steiner le 18 mai à 10 heures à la Tonhalle de Munich s'est tenu devant environ 600 participants et délégués de nombreux pays. Il a d'abord souhaité la bienvenue à la Présidente et aux représentants des sections, et a commémoré le Président Colonel Olcott, décédé le 17 février 1907, soulignant à nouveau que son travail se caractérisait par le fait « qu'il avait respecté chaque individu dans son effort de se développer, dans son être ». Après ce discours du représentant de la section allemande, les délégués de l'Angleterre, de la France, de la Hollande, de la Belgique, de la Scandinavie, de l'Italie, de la Hongrie, de la Bohême, de la Russie, de la Bulgarie, des États-Unis d'Amérique, etc. apportèrent les salutations de leurs pays. Suivi un discours de Mme Besant Un participant, l'étudiant Kleeberg, rapporte son impression de cette apparition: «Une imposante vieille dame en robe de soie blanche et cheveux argentés. Son discours était entièrement étrange, tout musique et rythme. C'était un spectacle mémorable de voir Rudolf Steiner et Annie Besant debout ensemble, ils représentaient déjà maintenant deux opposés. En cinq ans, cela est venu ouvertement à l'explosion ». Mme Besant fit avec amour quelques mots au genius loci, en disant: « Il est bon que nous puissions nous rencontrer en Allemagne, car nous sommes au pays des grands philosophes, des excellents poètes, des grands artistes et mystiques. De puissants dirigeants de la pensée et de l'esprit ont vécu ici, des hommes qui ont beaucoup contribué à la connaissance du monde. Et même si nous nous rencontrons dans une période d'épreuves et de confusion, une nouvelle vie naîtra de la tempête ». Après ces discours d'ouverture, l'impressionnant agencement de la grande Tonhalle-Saal a été visité avec une collection de peintures et de sculptures. Les bustes de Schelling, Hegel et Fichte étaient placés devant la scène où les représentants des sections avaient leurs sièges, et à droite et à gauche deux colonnes rondes, la colonne de gauche portait l'inscription:

« Dans les pensées pures, tu trouves
Le soi qui peut se maintenir.
Marches-tu à l'image des pensées
Tu vis l'expérience de la sagesse créatrice ».

[103] La colonne de droite:

« Décompresses-tu le sentiment à la lumière, tu révèles la force formatrice.
Réifies-tu la volonté à l'être, ainsi tu crées dans l'être du monde ».

La salle elle-même a été immergé dans une expérience de couleur intense grâce à l'utilisation de tissus rouges. Nous reviendrons là-dessus sur la base des explications données par Rudolf Steiner lors du congrès.

L'après-midi du premier jour a apporté un certain nombre de conférences des délégués, parmi lesquelles serait à souligner en particulier celle de Michael Bauer, « Sur le rapport de la nature à l'humain ». Cet érudit, plein d'esprit, artistique, a donc encore contribué pendant de nombreuses années à l'épanouissement du mouvement. Dans la soirée, les participants du congrès se sont réunis pour un événement musical-déclamatoire. Après la représentation de quelques œuvres de musique classique, Mademoiselle. Von Sivers a présenté des passages de la partie II du « Faust » de Goethe. C'est là que réside un germe de la grande œuvre de sa vie, car, trente ans plus tard, elle accomplit dans le Goetheanum, de présenter l'œuvre complète de Faust, I et II, pour la première fois dans l'histoire sur scène. Un développement formidable et inlassablement accompli depuis la première récitation-«Faust» en 1907.

Le matin du dimanche de la Pentecôte, le 19 mai, deux conférences se côtoyèrent devant les âmes des auditeurs, d'abord par A. Besant sur ​​l'être du phénoménalisme, alors une conférence de Rudolf Steiner sur « L'initiation du Rose-Croix ». A nouveau la différence d'être et de sorte d'esprit de la tradition orientale et occidentale pouvait être vécue. Pendant que A. Besant rattachait à HP Blavatzki, c'était, comme le remarque un participant dans ses mémoires, descriptif que Rudolf Steiner « a commencé par une référence à une parole de connaissance, de Hegel et a conclu d'une parole de sagesse de Goethe. Il caractérisait après la mention de la voie du yoga déjà traité par lui, le chemin chrétien d'initiation comme aujourd'hui contemporain celui de la Rose-Croix. Il serait rigide de dire que Steiner aurait établit un 'programme'. C'était son message, le message de l'École de l'Esprit, dont il était l'enseignant et l'annonciateur. Le 20, il parla de nouveau sur « Evolution planétaire et de l'humain ». Il a montré comment l'évolution humaine est liée au cosmos. Le passé devenait clair et l'avenir pré-éclairé. Histoire, légendes et contes sont devenus transparents ».  Et l'auditeur ajoute de ses expériences : « Mais comment se peut-il seulement que les paroles de cet homme qui parlait là, ont été prises par l'oreille, par le cœur comme de l'eau du ciel de la terre arable ?.Il y avait là une familiarité. Il a parlé de ce qui reposait dans les profondeurs. Là on a pas besoin d'être croyant, aveugle, dépourvu de jugement. Il ne demandait pas tout cela, il le rejetait même. Il parlait seulement de ce qu'il savait et sur quoi il faisait des recherches et ­avait expérimenté. Mais finalement, nous l'avions vécu une fois vécu justement ainsi il y a des temps [104] et cela reposait maintenant dans le fond profond du lac de notre âme. Ce qu'il a fait, c'est qu'il l'a appelé. Là il se frotta les yeux, notre être prénatal de l'âme ». Rudolf Steiner avait la capacité extraordinaire d'éveiller en nous les forces de la mémoire à la nature-esprit du cosmos sommeillant dans l'humain, dont nous sommes tous nés et d'éduquer à des forces de connaissances conscientes pour l'avenir.

Le dimanche après-midi de la Pentecôte le drame sacré d'Eleusis, un drame de mystère par Edouard Schuré, parvint maintenant à la représentation sur scène, ce pour quoi la salle avait reçu un cadre composé de piliers et colonnes artistiquement conçues. Tous les détails de la préparation, de la répétition des artistes, des costumes et des décors avaient été réalisés selon les intentions et les indications de Rudolf Steiner. Schuré lui-même a écrit sur l'origine et l'idée de ce drame :

« Ce que j'avais inconsciemment regardé et représenté, Rudolf Steiner l'a reconnu à ce moment-là comme pleinement vrai et a confirmé la justification de ma nouvelle création. Il a reconnu que, dans ce mystère d'Eleusis, était le point de départ de la réelle dramatique... Le Mystère d'Eleusis était un festival complet de neuf jours des Grecs, qui était célébré tous les cinq ans autour de la Michaeli (NDT St Michel) et dont l'acte final, le 9e jour était le drame sacré. Ainsi, le chemin vers le monde spirituel et le neuvième jour l'entrée dans celui-ci devait être représentée. J'ai reconstitué ce drame avec le prologue, et Rudolf Steiner a dirigé la préparation de cette première représentation dramatique ».

Rudolf Steiner lui-même a dit plus tard sur cette représentation : « Car ce drame se prolonge dans ces temps de l'évolution culturelle européenne, dans lequel les courants humains particuliers de l'esprit qui nous font face aujourd'hui comme science, religion et art n'étaient pas encore séparés les uns des autres, mais intimement liés. De cette manière, nous tournons dans une certaine mesure notre sentiment vers le haut des premiers temps de l'évolution culturelle européenne, en ces temps où une culture unitaire, qui était née directement de la vie de l'esprit la plus profonde, transvaporisait les âmes humaines avec l'élévation religieuse au plus haut de ce que l'humain peut absolument atteindre pour son âme ; de sorte que dans cette culture pulsait immédiatement la vie religieuse. Et la permission est de dire : Cette culture était religion ».

Le troisième jour du Congrès, le 20 mai, a apporté le matin les conférences et présentations du Dr Carl Unger qui a parlé sur des questions de la façon de voir le monde et sur ​​la conception concrète du travail de branche. Il a apporté des contributions extraordinaires à la fois au progrès du mouvement et, surtout, par ses excellents écrits épistémologiques et philosophiques. Dans l'après-midi, Rudolf Steiner a donné sa deuxième conférence sur « Evolution des planètes et évolution de l'humanité », dans laquelle a été présenté le rythme de l'évolution articulé en sept membres, et la soirée a réuni à nouveau les participants pour des représentations musicales.

Le mardi 21 mai, le dernier jour du congrès, Rudolf Steiner a organisé, après une libre explication des participants, une visite guidée de l'installation artistique du Palais des Congrès avec explication des [105] pensées et objectifs sous-jacents. Il est venu à parler aussi en cela, sur l'être des couleurs de base utilisées qui avaient fait une forte impression sur les participants et ont également été utilisés plus tard dans la conception colorée des locaux de branches dans d'autres villes. Nous irons plus près de cela aussi à l'occasion de l'inauguration de la maison de la branche de Stuttgart. Rudolf Steiner s'était occupé, en tant qu'éditeur des écrits de science de la nature de Goethe ­le plus intensément avec la façon de voir de Goethe de « l'effet sensoriel-moral » des couleurs. Il a exposé maintenant, comment le rouge et le bleu n'agissaient pas seulement sur l'œil, mais sur tout l'être animique et spirituel de l'humain, et d'ailleurs aussi par ce que dans l'humain même les couleurs complémentaires ou opposées seraient appelées. Donc, des endroits ésotériques et exotériques auraient tenu compte de l'effet du monde de la couleur où l'humain accomplissait un travail spirituel, dans les premiers temps, mais surtout le rouge et le bleu. - J'ai peut-être la permission de parler aussi des expériences distinctives d'un temps plus tard dans ce contexte. Comme le second Goetheanum a été construit sur le modèle et les détails de Rudolf Steiner, je lui ai fait part de mon intention de tinter de jaune la salle où j'avais la tâche de recevoir des visites. Rudolf Steiner me regarda un instant amicalement souriant, et me dit: « Si vous voulez vous disputer avec les gens, alors oui, vous pouvez peindre la chambre en jaune. Je peindrai en bleu ». Là-dessus j'ai naturellement plongé la salle en bleu et vécu depuis dans d'innombrables cas l'effet d'apaisement, de sérénité intérieure généré par cette pièce teinte en bleu foncé sur ses habitant et visiteurs. Ici l'« effets sensoriel-moral » des couleurs découvert par Goethe et exploré de plus près par Rudolf Steiner devint pratique de la vie. La conception de la salle de congrès en 1907 a de nouveau devenu un germe vivant pour de nouveaux développements et vues.

Lors de cette visite guidée Rudolf Steiner a maintenant encore donné une présentation des sept sceaux et colonnes construites artistiquement dans la salle, et expliqua comment par le correct approfondissement des douze signes du zodiaque appliqués justement là, l'art peut pourrait établir la relation plus étroite avec les processus de vie dans le cosmos. Mais cela n'aurait jamais la permission d'arriver seulement symboliquement ou allégoriquement, ce qui serait non-artistique, mais dans l'esprit du devenir organique, des impulsions créatrices des forces œuvrant dans la nature. - Au soir du 19 mai, après des représentations musicales, il prononça le discours de clôture et annonça que le prochain congrès aurait lieu à Budapest dans deux ans.

Marie von Sivers  etRudolf Steiner  à Landin (1906)

Mais maintenant jusqu'à ce prochain congrès, se sont déroulée des évolutions, tout d'abord plus cachées, alors toujours plus apparentes, qui ont été d'une influence décisive sur le devenir ultérieur du mouvement. Déjà pendant le Congrès de Munich, comme mentionné, pour l'observateur intime ont émergé les différences fondamentales, les deux courants spirituels différents à partir desquels oeuvraient Rudolf Steiner et les autres personnalités dirigeantes [106], avant tout Mme Besant. Il dit de ces divergences dans son œuvre « Le cours de ma vie » : « Alors, mon cercle plus étroit se comportait dans les premières années extérieurement en tant que département de l'école ésotérique de Mme Besant. Intérieurement ce ne l'était pas du tout. Et en 1907, quand Mme Besant était avec nous au congrès théosophique à Munich, et après un accord conclu entre Mme Besant et moi, cessa aussi complètement le rapport extérieur ». Et un participant attentif avait donc déjà noté, comme déjà mentionné, l'expérience : « C'était un spectacle qui donnait à penser de voir Rudolf Steiner et Annie Besant debout ensemble. Ils représentaient déjà maintenant deux opposés. En cinq ans, cela vint à éclater ouvertement ». Déjà en 1907 a été reconnu et convenu comme tel pendant le Congrès dans des rencontres personnelles que les chemins devaient se séparer. Nous sommes arrivés à parler dans cette donnée de la nécessité spirituelle, d'abord par accord amiable, alors, quand cela n'alla pas autrement, à ce moment-là, le détachement par la mise en acte radicale des conséquences, où elles devinrent également visibles de l'extérieur. Après la brève visite au Congrès de Munich, Mme Besant retourna dans sa lointaine sphère de travail, Rudolf Steiner repris la sienne propre en l'infaillible conséquence de nouveau de même façon que jusqu'à présent.

En mai 1907, il a tenu d'abord à Munich deux conférences publiques sur le thème « Bible et sagesse » et a donné 14 conférences du cycle II: « La Théosophie de la Rose-Croix ». Quels concepts spéciaux il a associé au terme « Théosophie » et « Rosicrucianisme », et à quels courants historiques il rattachait cela, a déjà été indiqué dans ce qui précède (voir p. 58 et suivantes). Il a donné dans ces conférences des aspects choisis toujours nouveaux d'une image de l'évolution du cosmos, de la terre et de l'humain, les formes d'être-là de l'humain dans la vie terrestre et entre la mort et la renaissance, et sa transformation par l'éducation de soi-même. Il a expliqué avant tout aussi la relation entre le destin et la liberté, telle qu'elle se donne par le se-tenir-dedans de l'humain dans les processus de devenir cosmique. Ceci est particulièrement important parce que de l'autre côté sera souvent affirmé à tort que la loi du karma serait incompatible avec l'impulsion de la liberté. Mais Rudolf Steiner formule le résultat de ses recherches sur la position de l'homme comme suit : « Il est à chaque moment libre d'insérer de nouveaux postes dans le livre karmique de la vie ; par conséquent, qu'on ne croit jamais que dans la vie, une loi inaltérable du destin serait déterminée ; la liberté ne sera pas affectée par la loi du karma. Et c'est pourquoi avec la loi du karma, nous avons justement autant besoin de penser, à l'avenir qu'au passé. - Nous portons les effets des actions passées et nous sommes les esclaves du passé, mais les maîtres de l'avenir ».

Il a conclu cette description dans le sens d'un Rosicrucianisme vrai et pur avec les mots :[107] « A-t-elle été comprise pas seulement dans l'abstraction, mais ainsi qu'elle a amenée des connaissances, ainsi elle peut immédiatement œuvrer dans la vie. Quand ces connaissances s'écoulent à tous nos membres, de la tête au cœur, et de là dans la main, dans toutes nos actions et travaux, alors nous avons saisi les bases de notre mouvement. Ensuite, nous avons enregistré la grande tache de culture, qui est placé entre nos mains, et alors les sentiments se développent aussi à partir de ces résultats qu'un plus pratique aimerait développer directement.

La Théosophie rosicrucienne ne veut pas se délecter de sentiments, elle veut vous conduire les faits de l'esprit devant les yeux. L'humain doit collaborer, il doit être stimulé par les faits qu'il a reçus dans la description, se laisser motiver, - il doit détacher sensations et sentiments par ces mêmes en soi. En ce sens, la science spirituelle devrait devenir une puissante impulsion pour le monde des sensations, mais en même temps être ce qui nous conduit directement dans les faits des perceptions suprasensibles immédiates ».

De 16.-29. juin Rudolf Steiner a tenu un cycle de 14 conférences sur « Théosophie » à Wilhelmshohe près de Kassel, qui a jouit de nombreuses visites. Le mois de juillet passé à Berlin servi principalement à l'activité littéraire. En août de cette année, suivit maintenant, après le travail très intense, une époque plus calme. Dans cette première phase du mouvement, Rudolf Steiner pouvait très souvent en ce temps d'été se tourner ici ou là à la détente et au travail littéraire plus tranquille. Le plus souvent dans ces années, avec la famille de Mlle von Sivers et des amis personnels particuliers, il est allé à la campagne, en « villégiature », où, comme me l'a raconté Marie Steiner, il l'a aussi, de sa manière cordiale, dédié à sa mère, Mme von Sivers. À celle-ci, à partir de contextes de vie agencés entièrement différemment de ces cercles de société, la vie et le champ d'intérêt des gens qui entouraient Rudolf Steiner devaient parfois sembler d'une sorte bien nouvelle, mais Rudolf Steiner savait constamment relier ces deux sphères de la vie dans sa façon d'être aimable, pleine d'esprit et d'âme, et ainsi il passait souvent un bon moment dans ces mois d'été dans ce cercle plus intime qu'il interrompait ici et là par des voyages, pour retourner ensuite au lieu de détente commun. En ces années la région de Bayreuth a été visitée : le château Margrave, l'Ermitage et le magnifique parc, aussi cette auberge où Jean Paul avait obtenu, il y a un siècle, par la maîtresse de maison, la veuve Roller, une petite salle de travail, où il a écrit ses œuvres en paix. La chambre simple et modeste sera toujours conservée telle qu'elle était alors. Rudolf Steiner avait, il y a dix ans, à la fin de sa période de travail de Weimar en 1897, édité les œuvres de Jean Paul avec une introduction biographique * et présentés par son empathie objective les forces et les faiblesses de cette personnalité « disposée à une vie dans les plus grands styles ». Par conséquent, la visite du lieu d'action de ce philosophe et poète à Bayreuth signifiait aussi pour lui le contact avec une sphère de la vie dans laquelle il s'était ressenti biographe.

* s. Rudolf Steiner: „Quatre biographies. Uhland, Wieland, Jean Paul, Schopenhauer“.[108]

À la fin du mois d'août, la période de repos et de travail tranquille décrite a pris fin et Rudolf Steiner a repris les tournées de conférences et le semestre d'hiver a repris son cours. Au début du mois de septembre, il a d'abord visité la Suisse et s'est exprimé à Berne lors de deux conférences publiques sur « De ce côté ci et de l'autre côté de la mort » et « Le sens de la souffrance ». Un « Cours d'introduction » de 14 jours, a réuni alors, du 21 septembre à 4 octobre, beaucoup d'amis à Hanovre. Deux sujets intéressants, plus de la sorte médicale, ont été discutées à Leipzig les 11 et 12 octobre. « La maladie de la manie à la lumière de la science de l'esprit » et « La fièvre de santé à la lumière de la science de l'esprit ». Les 10 et 17 octobre à la Maison des Architectes à Berlin, les cours du semestre d'hiver ont été repris avec les thèmes « La science de la nature à la croisée des chemins », « La connaissance de l'âme et l'esprit », « L'ascendance de l'humain » entre autres. Les conférences pour les membres traitaient principalement des « Mythes et légendes antiques nordiques, perses et germaniques ».

Le 20 octobre, les membres de la section se sont réunis pour la 5ème Assemblée générale. Rudolf Steiner attachait au travail de des membres entre eux et dans les branches une grande importance, tant pour la mise au point et le complément du contenu des connaissances par les différents talents des individus, et aussi à cause de la valeur éducative interne, que oui, apporte en premier la collaboration gagnante, pleine compréhension d'humains de très différents types d'éducation, modes de vie, professions, etc... il a toujours de nouveau appelé au soin intensif et à la formation de ce travail de branche dans le développement ultérieur du mouvement. C'était aussi une tâche importante des membres plus âgés que de présenter aux nouveaux venus les résultats de recherche par des cours spéciaux donnés dans les branches locales. Voilà pourquoi il a dit une fois en hiver 1908-1909 sur ces « cours d'initiation » au début d'un nouveau cycle de conférences: « J'aimerai vous prier à cause de cela de considérer autant que possible ces cours, il est donc nécessaire qu'on ait un endroit où on peut continuer à progresser avec les conférences, sinon on devrait donc recommencer du début chaque année ». Et à la fin d'un autre cycle, il a souligné la nécessité « d'être studieux ensemble » dans la société. Il prévoyait qu'il y aurait tout particulièrement besoin dans les années à venir de ce renforcement intérieur et la concentration sur la substance spirituelle du mouvement, car se montrait à l'horizon du destin à venir, le premier flamboiement du temps de ces confrontations que ses élèves et lui furent forcés d'avoir par le comportement querelleur des cercles dogmatiques et voulant toujours avoir le dernier mot autour de Mme Besant. Dans le discours de salutation pour les membres de sa section à l'Assemblée générale, résonne le tonnerre souterrain des événements à venir, d'abord doux et alerte, comme nous le savons d'après les rapports scrupuleux de M. Scholl, Rudolf Steiner dit aux rassemblés : [109] « Non seulement ce que nous négocions en de telles occasions entre en considération, mais que nous sommes absolument ensemble, que nos pensées sont encore plus intimement touchées par les rapports immédiats qu'elles peuvent se toucher sinon. Cela doit également être compté aux choses qui viennent à l'esprit dans un tel rassemblement comme l'est le nôtre ».

Et combien tant lui-même était réticent alors au combat forcé, à quel point il le regardait comme une perte de temps et de forces précieuses, il l'accentua par l'indication qu'une telle société pouvait seulement faire son travail spécifique, « non par ce qu'elle combat des puissances adverses, mais en ce qu'elle fournit un travail positif, en ce qu'elle recueille purement ce qui lui coule des mondes spirituels et le laisse à nouveau couler dans le monde.

Rudolf Steiner et Marie von Sivers  à Stuttgart (1908)

C'est aussi un sentiment beaucoup plus beau quand il y a des forces ennemies tout autour, et qu'on ne dit rien à ces forces ennemies, mais fait valoir simplement à l'intérieur des vagues déferlantes ce qu'on parvient à faire soi-même. Nous sommes en fait là, non pour se battre, aussi pas se battre avec des mots, mais pour faire, pour créer, et aussi longtemps que la société est au stade actuel de l'évolution, les actions individuelles et peut-être les meilleures actions que nous pouvons faire, seront encore longtemps nos paroles pénétrées par l'essence la plus intime de l'esprit. Mais toujours plus nous accepterons alors d’accueillir en nous la conscience que de telles paroles que nous prononçons, de telles pensées que nous chérissons, sont de tels actes apparemment invisibles à l'extérieur, de la graine pour de vrais événements futurs.

Il y a de nombreux partis, de nombreux courants et sociétés pour la promotion de tel ou tel bien. Ils peuvent difficilement aider mais répandent le bien d'après leur foi, pour lutter contre le mal fluant en vis-à-vis. Cette société doit être distinguée des autres sociétés tout de suite parce que qu'elle peut supporter, quand aussi les puissances ennemies se rapprochent d'elle de tous les côtés, les membres de la société ne se soucient pas d'elles, aussi pas en paroles, mais font tranquillement le travail.

Il est possible que nous ne soyons pas toujours capables de le garder ainsi ; il est possible que l'esprit qui a pénétré dans maints cercles occultes, aussi ceux qui se nomment théosophiques, nous force parfois à prendre position. Dans le monde extérieur, on ne peut pas toujours réaliser exactement ce qui est l'idéal le plus élevé; mais nous ne resterons pas un instant dans le non clair sur le fait que si nous étions contraints de nous battre pour notre vision spirituelle du monde, cette lutte signifierait du temps perdu. Peut-être sommes-nous obligés de sacrifier le temps perdu, de fournir du travail perdu; mais nous avons alors la conscience que ces choses n'appartiennent pas aux points principaux de notre effort.

Comme je l'ai dit, bien qu'aussi maints excès sont entrés ou entreront dans la société, notre mentalité, notre connaissance devrait être qu'alors aussi nous considérons toute opposition comme du temps perdu quand nous sommes obligés de nous défendre. La seule chose fructueuse est de fournir du travail positif. La pensée s'est toujours plus répandue que la science de l'esprit est un fait. Accentuons volontiers qu'elle est un fait et ne peut être une somme de principes, une somme de points de programme... Ce qui est fait, est la vie spirituelle qui par un nombre d'humains qui sont unis sera versée dans le monde aujourd'hui. C'est de ce qui nous vient des sources supérieures dont il s'agit. C'est l'image, et tout le reste est cadre. Nous aimerions encore discuter beaucoup de la meilleure constitution de la société ; tout est dispute pour le meilleur cadre. Mais ce n'est pas le cadre qui compte, mais le fait qu'il y ait une image dans le cadre, et que l'on apprenne à ne pas avoir le cadre en premier, mais l'image en premier. On aimerait voir un peu de sentiment artistique inspiré des pensées répandu dans la société. Le meilleur cadre se donnera au fil du temps de lui-même, quand on le fait dans la conception du cadre, comme dans la sélection du cadre pour une bonne image.

Celui qui veut un beau cadre, et se procure ensuite une image pour cela, ira généralement dans l'erreur; mais celui qui est en état de gagner les pensées du cadre à partir du contenu de l'image ira dans le chemin correct. - Par conséquent, nous n'avons pas besoin d'avoir peur si la constitution doit changer une fois ici ou là. Tant que la vie, l'image est là, le cadre va se façonner et changer en fonction de l'image ».

Il a encore fallu maint changement jusqu'à ce que Rudolf Steiner, ait pu créer au mouvement anthroposophique fondé par lui, l'unité parfaite de l'image et du cadre à travers la fondation de la Société anthroposophique universelle en 1923 après le déroulé d'une troisième septaine de vie. Alors se tenait le contenu, l'image, et en tant qu'artiste et créateur lui-même, il modelait le cadre, la formation extérieure qui correspondait organiquement à cet être vivant. Ce n'est que lorsque, après 21 ans de son devenir, la société acheva la maturité de la naissance-je, qu'il s'associa lui-même de tout son être pour durer avec elle, comme il le disait lui-même. Certes, maints des membres et des intéressés à l'anthroposophie n'ont pas compris ce grand processus de développement systématique, mais la plupart ont quand même réellement vécu avec intérieurement et reconnu le travail significatif de la vie de Rudolf Steiner qu'il a créé en 1923, équivalent à ses autres œuvres, en l'unité organique de la substance de l'esprit et la forme de vie de la société.

Dans cette réunion du 20 octobre 1907 où tout cela n'a pas encore mûri, mais était seulement dans les débuts germinaux, il pouvait d'abord souligner le travail fécond, spirituel déjà fait par le résumé des activités de la section : « Notre mouvement en Europe centrale a augmenté de manière très satisfaisante. La façon actuelle du travail, qui a été poursuivi dans le même esprit que précédemment, a sans aucun doute prouvé sa valeur ». Encore une fois, a été pensé au Congrès de Munich, et remercié pour le travail dévoué de tous ses collaborateurs. Melle von Sivers informa maintenant comme secrétaire que le nombre de branches de la section était de 28, et les membres inscrits a augmenté à 872. Un avertissement de Rudolf Steiner qui a parlé de nombreuses années d'expérience et qui est aussi le plus souvent resté valable plus tard est toujours intéressant : « Je peux bien comprendre que des amis, qui voient la chose d'un peu plus loin, croient pouvoir faire quelque chose par la presse en ce qu'ils laissent amener à l'expression dans le même article. Mais quiconque a de l'expérience dans la vie publique et peut faire des observations, sait ce que « presse » signifie absolument aujourd'hui. Je suis tellement désolé que je dois dire cela [111] ». - Après cette « partie formelle » de l'Assemblée générale, a suivi de nouveau la « partie factuelle » plus importante. Rudolf Steiner a parlé cette fois sur « Les maladies et la physionomie de la mort », où ont été traités les maladies de culture et de celles des souffrances d'âme et physiques résultant des tendances au durcissement du temps. Dans une conférence supplémentaire, il a parlé sur « Mythes et légendes nordiques anciennes ». Il a attribué à l'étude du contenu spirituel vrai des mythes antiques également un pouvoir de guérison pour la vie intellectuelle des peuples et des personnes.

Au début de novembre les villes autrichiennes ont été visités à nouveau. Les conférences à Prague ont traités « Les énigmes de l'être-là », et de celles tenues en novembre du 4 au 7 à Vienne serait a mettre en lumière le thème : « Les soi-disant dangers du développement occulte » et « La vie intérieure ésotérique et la connaissance suprasensible ». Car à Vienne, où dominait largement par le mauvais usage du mot « occulte » une occupation malsaine, seulement curieuse et superficielle avec des problèmes spirituels, c'était particulièrement nécessaire, de délimiter strictement la connaissance exacte du suprasensoriel des abus inappropriées et dangereux de telles connaissances. A Graz une conférence publique éclaira « Le mystère de la mort et le mystère de la vie ».

Un événement important était maintenant la série de conférences du 16 au 25 novembre annoncée et préparée depuis longtemps sur « L'Evangile de Jean » à Bâle. Cela a été le premier des quatre cycles sur les Évangiles, que Rudolf Steiner a tous inaugurés en Suisse, puis répétés dans d'autres pays. Ainsi, il a eu le cycle sur l'évangile de Jean, Luc et Marc pour la première fois à Bâle, celui sur l'Evangile de Matthieu à Berne. La branche de Bâle, qui a organisé ce congrès, existait depuis 1906, la branche de Berne a été constituée le 15 décembre 1907. Pour la série de conférences de Bâle en novembre 1907, un grand nombre d'amis des différents pays s'étaient rassemblés. Les huit conférences avaient lieu, grâce à une amicale concession du gouvernement, dans l'auditorium de la Maison de l'école De Wette. - Le 23 novembre, une conférence publique était prévue à l'auditorium du musée de Bâle sur « La science à la croisée des chemins ».

Notre tâche, nous l'avons dit, ne saurait être de reproduire ici le contenu de ces cycles riches et variés sur les évangiles ouvrant une toute nouvelle sphère de la connaissance chrétienne. La répétition du cycle de Bâle, qui a eu lieu à la fin du mois de mai 1908 à Hambourg, a donc aussi été publiée. Nous mentionnerons plus loin les disputes qui surgirent naturellement à propos de ces présentations selon la science de l'esprit et des interprétations cosmologiques contenues dedans des premiers mots de l'Évangile de Jean et de toute l'évolution de l'humanité qui se produire conformément à la nature avec des cercles d'experts théologiques ainsi nommés. Rudolf Steiner ne voulait aussi pas du tout parler à ceux qui trouveraient leur satisfaction dans les lignes habituelles et coutumières ou qui voudront remettre sans plus tout à la sphère de la croyance d'une manière confortable sans compréhension supplémentaire. Ils ne devraient en aucun cas être restreints dans leur travail et leur volonté. Mais il y avait et il y a un nombre incalculable d'humains qui, avec les forces conscientes éveillées de notre temps, cherchent une nouvelle expérience intérieure et aussi une compréhension spirituelle des textes évangéliques, et ils pouvaient et ne voulait pas se soustraire à leurs questions en fidélité à ses principes et tâches. Dans une conférence tenue près de Bâle, à Liestal, le 11 janvier 1916, Rudolf Steiner a clairement exposé sa position sur ces problèmes : « Eh bien, très chers participants, il sera aussi demandé - et cette question sera même à décrire comme une évidence, comment la science de l'esprit ou anthroposophie se tient à la vie religieuse de l'humain. Mais elle n'interviendra pas immédiatement d'après toute son essence dans une quelque confession religieuse, dans le domaine d'une quelque vie religieuse. J'aimerais me rendre clair à cet égard de la manière suivante. Supposons que nous avons à faire de la science de la nature. Nous ne nous imaginerons pas, parce que nous gagnons une connaissance de la nature, que nous pouvons créer quoi que ce soit dans la nature elle-même. La connaissance de la nature ne crée pas une quelque chose dans la nature. Nous n'imaginerons pas non plus que nous puissions créer quelque chose dans les faits spirituels en acquérant la connaissance des rapports/conditions spirituels/les. Nous observons les conditions spirituelles. La science de l'esprit cherche à parvenir derrière les secrets des rapports spirituels. Les religions sont des faits dans la vie historique de l'humanité. La science de l'esprit peut toutefois aussi s'étendre à considérer les phénomènes spirituels qui se sont apparus comme religion au cours du développement des mondes. Seulement, la science de l'esprit ne peut jamais vouloir créer une religion, justement aussi peu que la science de la nature s'adonne à l'illusion de créer quelque chose dans la nature. Par conséquent, dans les cercles de la vision du monde selon la science de l'esprit, les diverses confessions religieuses vivront ensemble dans la plus profonde paix et en harmonie complète et pourront aspirer à la connaissance du spirituel ; - aspirer ainsi, que ce que l'individu porte, en tant que croyance religieuse, ne sera restreint en aucune façon. Aussi l'intensité dans l'exercice de sa foi religieuse et son culte religieux n'auront pas besoin d'être affecté en aucune manière par ce que l'humain trouve dans la science de l'esprit. Il faut plutôt dire que même la science de la nature, comme elle est apparue ces derniers temps, a beaucoup emportés les humains loin d'une compréhension religieuse de la vie, de la vraie religiosité intérieure. Et c'est précisément une expérience que nous faisons dans la science de l'esprit que ceux qui sont rendus étrangers par les demi-vérités de science de la nature à toute la vie religieuse peuvent tout de suite être ramenés à cette vie par la science de l'esprit. Personne n'a besoin d'être détourné de sa vie religieuse par la science de l'esprit. C'est pourquoi on ne peut donc parler du fait que la science de l'esprit en tant que telle serait une confession religieuse. Elle veut ni créer une confession religieuse, ni restreindre de quelque façon l'humain en rapport à ce qu'il a de croyances religieuses. Néanmoins, il semble que l'on se ferait des pensées sur la religion des anthroposophes. En vérité, on ne peut pas du tout parler de telle façon, car dans la société anthroposophique, toutes les confessions religieuses sont représentées ; et aucun sera empêché par elle de pratiquer sa confession religieuse aussi pratiquement de la manière la plus complète, la plus étendue et la plus intense. La science de l'esprit veut seulement inclure le monde entier dans sa considération 8 [113] ; elle veut aussi regarder la vie historique, aussi ce qui est entré dans la vie historique de la plus haute spiritualité. Pour cette raison, qu'elle effectue aussi des observations sur les religions ne contredit absolument pas ce que j'ai justement exprimé. Et ainsi vient que l'observation du monde selon la science de l'esprit doit approfondir l'être humain dans une certaine relation, aussi en rapport aux objets de la vie religieuse ».

Par les cycles sur les Évangiles, ne devrait aussi être fondée aucune « nouvelle religion », mais les documents originels les plus nobles de l'histoire spirituelle de l'humanité placés au centre de la sphère universelle temporelle et spaciale de la connaissance spirituelle. C'est la vraie signature de notre époque que l'expérience religieuse et l'image spirituelle du monde ne se contredisent pas, mais devraient se compléter. Rudolf Steiner a reconnu cette demande légitime et l'a remplie.

Après le cycle de Bâle, le 28 novembre, les conférences dans la maison des architectes de Berlin ont été reprises avec le thème « L'initiation ». Pour la fête de Noël, il a eu « Une considération à partir de la sagesse de vie (Vitae Sophia) », qui est également parue plus tard imprimée. Pendant que la conférence de Pâques de cette année avait discuté « Les mystères de l'Esprit, du Fils et du Père » et concluait avec les mots « Vous connaîtrez la vérité par la vérité et elle vous affranchira », le mystère de Noël était maintenant présenté dans ses relations avec l'« esprit de la Terre », et cela résonna de l'invite : « Ainsi nos fêtes redeviendront quelque chose qui parcoure les âmes humaines comme d'un souffle vivant ; l'humain se vivra de nouveau dans de tels instants de fête dans l'ouvrage et le tissage de nature pleinement spirituelle et d'âme. Et l'étudiant/l'élève/l'écolier de la science de l'esprit devrait tout d'abord pressentir comme un pionnier, ce que les fêtes peuvent devenir quand l'humanité comprendra de nouveau l'Esprit, vivra ce que signifie : comprendre à nouveau 'l'esprit dans les fêtes' ».

Après une semaine de travail à Cologne pendant le temps de Noël, l'activité de cette année riche en événements se conclut avec un discours sur le poème de Noël et de Pâques « Les Secrets » de Goethe.[114]

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