La façon de considérer
l’évolution sociale moderne, comme
j’ai tenté de l’expliquer hier, a
donné naissance à ce que vous trouvez
indiqué dans mon livre Éléments
fondamentaux, à l’idée de
triarticulation de l’organisation
sociale. J’ai voulu que cette idée de
triarticulation de l’organisme social
soit absolument pratique pour la vie
et ne comporte rien d’utopique. J’ai
donc voulu d’emblée, pour la rédaction
de mon livre, qu’on l’accepte avec un
certain instinct pour les faits
véritables, qu’on ne le juge pas sur
la base de théories préconçues, de
préjugés partisans. Toutefois, s’il
est exact – et ce que j’ai exposé hier
est certainement exact – que, dans les
conditions de vie de l’homme, les
faits sociaux sont peu à peu devenus
tellement complexes qu’il est
maintenant très difficile de s’en
faire une idée d’ensemble, nous aurons
besoin d’une méthode particulière pour
discuter de ce qui aujourd’hui doit
conduire à la volonté.
À l’évidence, l’homme a
une certaine compréhension de cette
complexité, il comprend plus ou moins
les phénomènes économiques du milieu
dans lequel il vit. Déjà, tout ce qui
s’y passe dépend de tout le reste de
l’économie et, aujourd’hui, non pas
seulement de l’économie d’un pays,
mais de l’économie mondiale. Là,
l’individu en arrivera bien souvent
dans la situation, évidente et
compréhensible, de vouloir juger ce
qui est nécessaire pour l’économie
mondiale d’après ce qui se passe dans
son environnement le plus proche. Et
là, il fera fausse route. Quand on
s’est familiarisé avec les exigences
d’une pensée conforme à la réalité, on
sait ce que signifie approcher les
phénomènes du monde avec un certain
instinct de réalité pour en arriver à
certaines connaissances fondamentales,
qui jouent alors dans la vie un rôle
similaire à des connaissances
scolaires fondamentales.
Voyez-vous, si l’on
partait de l’idée qu’il est nécessaire
de connaître en détail toute la vie de
l’économie pour en tirer les
conclusions relatives à une volonté
sociale, on n’en finirait jamais. Mais
on ne s’en sortirait pas non plus si,
par exemple, pour reconnaître la
vérité du théorème de Pythagore, on
devait passer en revue tous les points
où il s’applique dans la vie
technique. Si l’on s’approprie la
vérité du théorème de Pythagore à
partir de certains rapports
intérieurs, on sait : il ne peut
qu’être valable partout où il entre en
ligne de compte. Dans la question
sociale, on lutte aussi pour que la
conscience reconnaisse comme vraies,
par leur nature interne, certaines
connaissances fondamentales. Et il
suffit d’avoir le sens de la réalité
pour s’apercevoir qu’elles
s’appliquent partout où elles entrent
en ligne de compte. De même, il
faudrait comprendre mon livre à partir
de sa nature intérieure, à partir de
la nature intérieure de la situation
sociale que j’expose, et ainsi,
peut-être, à partir de l’idée générale
de la triarticulation de l’organisme
social. Mais j’essaierai dans ces
conférences de montrer comment chaque
phénomène de la vie sociale vient
confirmer ce qui découle de cette idée
de la triarticulation de l’organisme
social, qui résulte des nécessités de
vie du présent et du proche avenir de
l’humanité.
Pour commencer, en guise
d’introduction et avant d’aborder mon
thème d’aujourd’hui, il me faut
exposer simplement ce qu’est l’idée de
base de cette triarticulation de
l’organisme social. Nous avons conclu
hier soir que notre vie sociale doit
tirer ses exigences de trois racines
fondamentales ; autrement dit, que la
question sociale est une question
d’esprit, une question d’État ou de
droit, une question politique, et une
question d’économie. Si l’on analyse
l’évolution récente de l’humanité, on
s’aperçoit que ces trois éléments –
vie de l’esprit, vie de droit et
d’État ou politique, vie de l’économie
– ont fusionné peu à peu, jusqu’à
aujourd’hui, en un ensemble chaotique,
une unité, et que les dégâts sociaux
actuels sont nés de cette fusion.
Si l’on comprend cela
parfaitement – et ces conférences
devraient permettre de bien le
comprendre – on s’apercevra qu’à
l’avenir, la vie, la vie publique,
l’organisme social sera articulé en
une administration autonome de
l’esprit, c’est-à-dire de la vie
publique de l’esprit en un système
d’éducation et d’enseignement, en une
administration autonome du politique,
des rapports d’État, de droit, et en
une administration pleinement autonome
de la vie de l’économie.
Actuellement dans nos
États, une administration unique
englobe ces trois éléments de la vie
et, quand on parle de triarticulation,
les malentendus surgissent aussitôt.
Les gens comprennent : il y en un là
qui veut une administration autonome
pour la vie de l’esprit, une
administration autonome pour la vie du
droit, de l’État, pour la politique,
et une administration autonome pour la
vie de l’économie ; il réclame donc
trois parlements, un parlement
culturel, un parlement politique
démocratique et un parlement
économique. – Si l’on réclamait cela,
on ne comprendrait absolument rien à
l’idée de la triarticulation de
l’organisme social, car cette idée de
triarticulation veut justement prendre
tout à fait au sérieux les exigences
apparues dans l’histoire moderne de
l’humanité. On peut exprimer ces trois
exigences par trois mots qui sont
toutefois déjà devenus des slogans ;
mais si l’on dépasse ces slogans pour
rencontrer la réalité, on se rend
compte que ces mots contiennent trois
impulsions historiques justifiées. Ces
trois mots sont les impulsions vers la
liberté de la vie humaine, l’impulsion
vers la démocratie et l’impulsion vers
une formation sociale de la
communauté. Mais si l’on prend au
sérieux ces trois exigences, on ne
peut plus les mélanger, en faire une
seule administration, car l’une gênera
toujours l’autre. Celui qui, par
exemple, prend au sérieux l’appel à la
démocratie doit se dire : cette
démocratie ne peut se manifester par
une représentation du peuple ou par un
référendum que quand chaque être
humain majeur, égal à tous les autres
êtres humains majeurs, peut décider
par son jugement ce qui peut justement
être décidé, sur une base
démocratique, par la capacité de
jugement de chaque homme majeur.
Comme le dit l’idée de
la triarticulation de l’organisme
social, il y a tout un domaine de vie,
le domaine de la vie du droit, le
domaine de la vie de l’État, le
domaine des rapports politiques, dans
lequel chaque homme majeur est appelé
à se prononcer à partir de sa
conscience démocratique. Mais, quand
on prend ainsi la démocratie au
sérieux et que l’on veut entièrement
démocratiser la vie de l’État, on ne
peut plus jamais attirer le domaine
spirituel dans cette démocratie, ni
attirer le cycle de la vie de
l’économie dans cette administration
démocratique.
Un parlement est tout à
fait à sa place dans cette
administration démocratique. Mais dans
un tel parlement démocratique, on ne
peut jamais décider ce qu’il faut
réaliser sur la base de la vie de
l’esprit, sur la base du système
d’éducation et d’enseignement. Je
voudrais évoquer aujourd’hui, à titre
d’introduction, ce que j’aurai à
exposer bien plus précisément dans la
quatrième conférence : la
triarticulation de l’organisme social
aspire à une vie de l’esprit autonome,
en particulier dans les affaires
publiques, dans le système d’éducation
et d’enseignement. Cela signifie
qu’aucune prescription d’État ne
devrait à l’avenir déterminer ce qui
doit être enseigné et comment ; ceux
qui au cœur de l’enseignement
pratique, de l’éducation pratique,
devraient aussi être les
administrateurs du système
d’éducation. Cela signifie que, du
plus bas niveau d’école primaire
jusqu’aux plus hauts niveaux,
l’enseignant devrait être indépendant
de tout autre pouvoir, étatique ou
économique, pour ce qui est du quoi et
du comment il devrait enseigner. Cela
doit découler de ce qui est ressenti
comme approprié pour la vie de
l’esprit au sein de la collectivité
spirituelle autonome elle-même. Et
l’individu ne devrait pas être obligé
de consacrer trop de temps à
l’enseignement, au point de ne plus en
avoir assez pour être coadministrateur
non seulement de tout le système
d’enseignement et d’éducation, mais
aussi de toute la vie spirituelle.
J’essaierai de prouver
dans la quatrième conférence que, par
cette autonomie de la vie de l’esprit,
la constitution spirituelle de l’homme
sera placée sur une tout autre base et
qu’il se produira aussitôt ce à quoi
on s’attendrait le moins d’après les
préjugés actuels. Par cette autonomie,
la vie de l’esprit trouvera la force
de vraiment intervenir fructueusement
dans la vie de l’État et
particulièrement dans la vie de
l’économie. Intérieurement, une vie
autonome de l’esprit ne sera pas une
théorie grisâtre, n’aboutira pas à des
façons de voir scientifiques
étrangères au monde, mais s’introduira
en même temps dans la vie humaine de
sorte que l’homme sera pénétré par
cette vie de l’esprit autonome et non
par des façons de voir spirituelles
purement abstraites ; il sera pénétré
par des connaissances qui lui
permettront de faire ses preuves dans
la vie économique. C’est justement par
l’autonomie que la vie de l’esprit
deviendra pratique. On peut donc dire
: c’est la vie de l’esprit qui devra
dominer la connaissance factuelle et
l’application des connaissances
factuelles, et non pas ce qui peut
venir du jugement d’un homme majeur
devenu capable de jugement. Il faut
donc que l’administration de la vie de
l’esprit sorte du parlementarisme.
Quiconque croit qu’il devrait régner
là un parlement démocratique ne
comprend absolument pas la force
d’entraînement que possède la
triarticulation de l’organisme social.
Il en va de même dans la
vie de l’économie. Mais la vie de
l’économie a des racines
indépendantes. Elle doit être
administrée sur la base de ses propres
conditions. Mais, je le répète, les
individus majeurs ne peuvent pas juger
démocratiquement de l’art et de la
manière d’agir économiquement ; seul
le peut celui qui travaille dans une
branche de l’économie, qui a acquis
les capacités pour cela, qui sait de
quelle manière cette branche est
reliée aux autres branches, comment
elle dépend d’elles. Seules la
compétence et la capacité
professionnelles sont à même de
générer quelque chose de fécond dans
la vie de l’économie. Celle-ci devra
donc être libérée d’un côté de l’État
de droit, de l’autre de la vie de
l’esprit. Elle devra reposer sur sa
propre base.
Cela, ceux qui ont des
idées socialistes ne le voient pas non
plus aujourd’hui. Ils se représentent
une forme que la vie de l’économie
devrait adopter pour que, dans
l’avenir de l’humanité, certains
dégâts de nature sociale
disparaissent. On a vu, et c’est
facile à voir, que l’ordre économique
reposant sur le capitalisme privé ont,
ces derniers siècles, entraîné des
dégâts évidents. Comment juge-t-on ?
On se dit : le capitalisme privé est
apparu et il a provoqué des dégâts,
qui disparaîtront quand nous abolirons
ce capitalisme, quand nous le
remplacerons par l’économie
collective. Ces dégâts sont dus au
fait que certains propriétaires
possèdent personnellement les moyens
de production. Si donc les moyens de
production ne sont plus la propriété
de certains individus, mais qu’ils
sont gérés par la collectivité, les
dégâts disparaîtront.
Nous pouvons donc dire :
les penseurs socialistes ont déjà
acquis certaines connaissances, et il
est intéressant de voir que ces
connaissances sont déjà agissantes au
sein de ces groupes. On y dit
aujourd’hui qu’il faudrait gérer
collectivement les moyens de
production ou le capital, qui
représente les moyens de production.
Mais on a vu à quoi a abouti, par
exemple, l’étatisation de certains
moyens de production, l’étatisation de
la Poste et des chemins de fer, etc.,
et on ne peut absolument pas dire que
le fait que l’État soit devenu
capitaliste ait évité les dégâts. Donc
on ne peut pas étatiser. On ne peut
pas non plus collectiviser. On ne peut
pas arriver à quelque chose de fécond
en créant des coopératives de
consommation où se rassemblent des
gens ayant besoin de consommer un
quelconque article. Les gens qui
règlent cette consommation et qui, de
ce fait, veulent aussi régler la
production des biens à consommer ne
seront plus de simples consommateurs,
mais se transformeront en tyrans de la
production – ce qui est aussi l’avis
des penseurs socialistes. On a donc
déjà compris que l’étatisation et la
collectivisation, tout comme
l’administration par des coopératives
de consommation, évoluent vers la
tyrannie des consommateurs. Ceux qui
produisent deviendraient entièrement
dépendants de ceux qui consomment.
Certains en arrivent ainsi à penser
que l’on peut fonder une sorte de
gestion collective qui serait assurée
par des associations productives de
travailleurs, des coopératives
productives de travailleurs, où
ceux-ci s’associeraient d’eux-mêmes et
produiraient pour eux-mêmes,
conformément à leurs opinions, à leurs
principes.
Là encore, des penseurs
socialistes se sont rendu compte que
remplacer un seul capitaliste par un
certain nombre de travailleurs
produisant de manière capitaliste n’y
change rien. Et ces travailleurs
produisant de manière capitaliste ne
sont pas non plus capables de faire
autre chose que le capitaliste. On
rejette donc aussi les coopératives
productives de travailleurs.
Mais on n’est toujours
pas satisfait, car on s’aperçoit que
ces collectivités n’aboutiraient à
rien de fécond à l’avenir. Il suffit
d’imaginer que toute la société d’un
État, d’un domaine économique fermé,
pourrait devenir en quelque sorte une
grande coopérative dans laquelle tous
les participants seraient en même
temps producteurs et consommateurs, si
bien que ce ne serait pas l’individu
qui, de lui-même, prendrait
l’initiative de produire ceci ou cela
pour la collectivité, mais que la
collectivité donnerait les solutions
quant à la façon de produire, de
répartir ce qui serait à produire,
etc. On veut donc mettre la grande
coopérative, englobant consommation et
production, à la place de la gestion
économique privée de notre vie de
l’économie moderne.
Si l’on regarde la
réalité de plus près, on sait que,
dans le fond, le passage au niveau
supérieur, à celui de cette grande
coopérative, est dû uniquement au fait
qu’il est plus difficile de déceler ce
qui est faux chez elle que de voir en
détail ce qui ne va pas dans
l’étatisation, dans la
collectivisation, dans les
coopératives productives de
travailleurs, dans les coopératives de
consommation. Dans ces dernières, il y
a en quelque sorte moins de choses à
voir. On voit plus facilement les
erreurs que l’on fait quand on
considère de telles institutions que
dans une grande coopérative englobant
un secteur entier de la société. En se
concentrant sur ce qu’on veut faire,
on ne se rend pas encore compte que
les erreurs que l’on repère très bien
en petit vont aussi apparaître en
grand, mais on ne les repère pas parce
qu’on n’est pas capable d’avoir une
vue d’ensemble de la situation. C’est
de cela qu’il s’agit. Et il faut
comprendre sur quoi repose l’erreur
fondamentale de toute cette pensée qui
fait voile vers une grosse
coopérative, qui est censée gérer
elle-même l’ensemble de la
consommation et l’ensemble de la
production.
Comment pense-t-on en
fait quand on veut réaliser une telle
chose ? De nombreux programmes de
partis qui apparaissent à l’heure
actuelle nous montrent directement
comment on pense. Comment
apparaissent-ils, ces programmes ? On
se dit : il y a là des branches de
production qui doivent être gérées
collectivement et qui, à leur tour,
s’associeront à de plus grandes
branches, à de plus grands secteurs de
gestion. Et là il faudra à nouveau une
centrale de gestion qui administrera
le tout, et ainsi de suite vers le
haut jusqu’au centre économique qui
administrera la totalité de la
consommation et de la production. À
quelles pensées, à quelles
représentations fait-on appel
lorsqu’on veut articuler ainsi la vie
de l’économie ? On fait appel à ce
qu’on doit s’approprier dans la vie
politique, à ce qui s’est développé
dans l’histoire récente de l’humanité.
Les hommes qui parlent aujourd’hui de
programmes économiques ont pour la
plupart fait leurs classes dans la vie
purement politique. Ils ont participé
à tout ce qui se joue dans les combats
électoraux, ce qui se joue quand on
est élu et que l’on doit représenter,
dans une l’une ou l’autre
représentation du peuple, ceux par
lesquels on est élu. Ils ont connu les
rapports par lesquels on arrive dans
des positions administratives qui sont
des positions politiques, et ainsi de
suite. Ils ont d’une certaine façon
appris à connaître le modèle de
l’administration politique et ils
veulent plaquer ce modèle
d’administration politique sur le
cycle de la vie de l’économie.
Autrement dit, la vie de l’économie
devrait être totalement politisée
d’après de tels programmes, car on ne
connaît que l’aspect politique de
l’administration.
Ce dont on manque
cruellement aujourd’hui, c’est de
comprendre que ce modèle, une fois
plaqué sur la vie de l’économie, lui
est totalement étranger. Mais la
plupart des gens qui aujourd’hui
parlent de réformes, voire de
révolutions de la vie de l’économie,
sont au fond de purs politiciens qui
partent d’une superstition : ils
croient que ce qu’ils ont appris dans
le champ politique s’appliquera aussi
à l’administration de la vie de
l’économie. Mais on ne pourra guérir
notre cycle économique que lorsqu’on
considérera et organisera cette vie de
l’économie à partir de ses propres
conditions.
Qu’exigent donc ces
réformateurs économiques qui pensent
comme des politiques ? Ils n’exigent
rien de moins que la prise
hiérarchique des décisions par le
centre économique, administratif.
Celui-ci déterminerait, premièrement,
ce qui doit être produit et comment ce
doit être produit ; deuxièmement, la
manière dont les choses sont produites
; troisièmement, les hommes qui
doivent participer au processus de
production, leur choix et
l’attribution des postes ;
quatrièmement, la répartition des
matériaux bruts entre les différentes
entreprises. L’ensemble de la
production serait ainsi placé sous une
administration politique hiérarchisée.
C’est vers cela que tendent à l’heure
actuelle la plupart des idées
réformatrices économiques. Mais on ne
se rend pas compte qu’avec une telle
réforme, on resterait sur la même base
qu’aujourd’hui et que l’on ne
supprimerait pas ses dégâts, mais
qu’au contraire on les amplifierait
démesurément. On voit ce qui ne va pas
avec l’étatisation, avec la
collectivisation, avec les
coopératives de consommation, avec les
coopératives de production de
travailleurs ; mais on ne voit pas que
l’on ne ferait que transférer sur la
gestion collective des moyens de
production ce que l’on reproche si
lourdement au système capitaliste
privé.
Il faut surtout
comprendre aujourd’hui que c’est par
une telle mesure, par de telles
institutions, où qu’elles soient, que
devrait pénétrer ce qui aujourd’hui
déjà apparaît très clairement dans
l’est de l’Europe. En Europe de l’Est,
certains individus ont réussi à
appliquer ces idées de réformes
économiques, à les transposer dans la
réalité. Les hommes qui veulent
apprendre des faits pourraient
comprendre, d’après le destin
au-devant duquel va l’Europe de l’Est,
comment ces mesures aboutissent
d’elles-mêmes à quelque chose
d’absurde. Et si les hommes ne
s’accrochaient pas à leurs dogmes,
mais voulaient réellement apprendre
des faits, on ne dirait pas
aujourd’hui que la socialisation
économique a échoué en Hongrie pour
telle ou telle raison mineure, mais on
étudierait pourquoi elle ne pouvait
pas faire autrement qu’échouer, et on
comprendrait que toute socialisation
de ce genre ne peut que détruire,
qu’elle ne peut rien créer de fécond
pour l’avenir.
Mais aujourd’hui, de
nombreux cercles ont encore des
difficultés à apprendre des faits de
cette manière. Cela transparaît
particulièrement dans des choses que
les penseurs socialistes mentionnent
souvent entre parenthèses. Ils disent
: oui, c’est vrai, la technique
moderne a transformé toute la vie de
l’économie moderne. Mais s’ils
voulaient bien poursuivre ce
raisonnement, ils devraient voir le
rapport entre la technique moderne et
la compétence et la capacité
professionnelles. Ils seraient obligés
de voir que cette technique moderne
intervient partout dans l’activité
économique. Mais ils ne veulent pas le
voir. Et donc, ils disent entre
parenthèses qu’ils ne veulent pas
travailler sur l’aspect technique des
processus de production, parce qu’il
se suffit à lui-même. Ils veulent
seulement travailler sur l’art et la
manière dont les hommes qui
participent aux processus de
production s’y tiennent socialement,
sur la forme que prend la vie sociale
pour les hommes impliqués dans le
processus.
C’est pourtant évident –
il suffit de vouloir le voir, de
comprendre comment la technique
elle-même intervient dans la vie
économique immédiate. Je ne donnerai
qu’un exemple, un exemple classique.
Avec la technique moderne, on en est
arrivé – pour résumer – à ce que de
nombreuses machines fabriquent des
produits qui servent à la
consommation. Or ces machines
dépendent uniquement du fait que 400 à
500 millions de tonnes de charbon ont
été extraites pour l’activité
économique dans la période qui a
précédé l’éclatement de cette
catastrophe guerrière. Si l’on
convertit ce qui est produit par la
machine, qui repose sur des pensées
humaines, qui ne peut être utilisée
que par des pensées humaines, en
énergies économiques, en forces
économiques, on aboutit à la
conclusion suivante : en prenant pour
base des journées de travail de huit
heures, on se rend compte que les
machines, c’est-à-dire les pensées
humaines incorporées dans les
machines, l’esprit de découverte, ont
produit autant d’énergie de travail,
autant de force de travail, que 700 à
800 millions d’hommes.
Si vous songez que la
Terre est peuplée d’environ 1500
millions d’hommes qui emploient leurs
forces de travail, elle en a gagné,
grâce à l’esprit de découverte des
hommes durant l’évolution de culture
moderne, grâce à l’évolution
technique, 700 à 800 millions, ce qui
représente le travail de 2000 millions
d’hommes ; autrement dit, ces 700 à
800 millions d’hommes ne travaillent
pas, les machines travaillent pour
eux. Mais qu’est-ce qui travaille dans
les machines ? C’est l’esprit humain.
Il est extrêmement
important que l’on comprenne
parfaitement de tels faits, que l’on
peut facilement multiplier. Car de
tels faits permettront de comprendre
que l’on ne peut pas laisser ainsi la
technique entre parenthèses, mais que
la technique en tant que telle
collabore toujours activement dans le
processus économique, qu’elle est au
cœur du processus. La vie de
l’économie moderne n’est absolument
pas pensable sans la base de la
technique moderne, sans la compétence
et la capacité professionnelles.
On ne part pas de la réalité, mais
d’idées préconçues, issues des
passions humaines, quand on ne voit
pas de telles choses. L’idée de la
triarticulation de l’organisme social
est honnête avec la question sociale.
Mais elle ne peut pas partir de la
même base que ceux qui invoquent des
slogans, des programmes de partis.
Elle doit parler à partir du factuel.
Du fait qu’elle se fonde sur la
réalité, elle doit reconnaître que
l’activité économique, en particulier
dans notre vie compliquée, dépend
entièrement de l’initiative de
l’individu. Si l’on remplace celle-ci
par la collectivité abstraite, cela
signifie l’extinction, la mort de la
vie de l’économie. L’Europe de l’Est
le prouvera si elle reste encore
longtemps sous la même domination
qu’aujourd’hui. Retirer à l’individu
l’initiative qui doit partir de son
esprit et voler dans le mouvement des
moyens de production, pour le bien de
la communauté humaine, signifie
l’extinction, la mort de la vie de
l’économie.
Mais qu’est-ce qui a
engendré les dégâts que nous voyons
aujourd’hui ? De par l’évolution
moderne de l’humanité, le processus de
production moderne, par ses
perfections techniques, promeut
l’initiative de l’individu, et donc
aussi la possibilité que celui-ci
dispose de capital et puisse mettre en
œuvre le processus économique de sa
propre initiative. Quant aux dégâts
qui ont accompagné cette évolution,
ils ont une toute autre origine. Pour
connaître cette origine, il faut se
fonder non pas sur le principe de
coopération, même quand on pense à des
grandes coopératives, mais sur le
principe d’association.
Que signifie se fonder
sur le principe associatif plutôt que
sur le principe coopératif ? Cela
signifie ce qui suit : si l’on part du
principe coopératif, on prétend que
les hommes n’ont qu’à se mettre
ensemble, à prendre des décisions à
partir de leur collectif, pour pouvoir
administrer les processus de
production. On décide donc d’abord
l’association des hommes, le
regroupement des hommes, et ensuite on
veut produire à partir de ce
regroupement, de cette collectivité
d’hommes. L’idée de l’organisme
triarticulé part de la réalité et dit
: il faut d’abord qu’il y ait des
hommes, les hommes qui peuvent
produire, qui ont la compétence et la
capacité professionnelles. C’est d’eux
que doit dépendre le processus de
production. Et ces hommes compétents
et capables doivent se rassembler et
s’occuper de la vie de l’économie sur
la base de cette production qui part
de l’initiative de l’individu. – C’est
le véritable principe de
l’association. On commence par
produire et on amène ensuite le
produit à la consommation sur la base
du regroupement des personnes qui
produisent.
Que l’on ne voie pas
aujourd’hui la différence, la
différence radicale entre ces deux
principes, c’est en quelque sorte le
malheur de notre temps. Car c’est la
cause de tout. On n’a pas l’instinct
de voir que toute communauté abstraite
doit enfouir le processus de
production quand elle veut le gérer.
La communauté qui va devenir une
association peut accueillir ce qui est
produit uniquement à partir de
l’initiative de l’individu et le
répartir socialement entre les
consommateurs.
On ne voit pas aujourd’hui le point
important qui est à la base de ces
choses pour une raison que j’ai déjà
indiquée hier : les métaux précieux
sont arrivés d’Amérique centrale et
d’Amérique du Sud à peu près à
l’époque où, dans l’histoire moderne
de l’humanité, se produisaient la
Renaissance, la Réforme ; ces métaux
ont provoqué le passage de ce qui
jusque-là était encore quasiment le
seul élément déterminant, l’économie
naturelle, à l’économie de l’argent.
Ce fut là une révolution économique
majeure en Europe, qui a donné
naissance à des conditions sous
l’influence desquelles nous sommes
encore et qui ont en même temps
constitué des sortes de voiles ne
permettant pas d’apercevoir les vraies
réalités.
Examinons de plus près
ces conditions. Partons de l’ancienne
économie naturelle, bien qu’elle ne
soit plus présente dans toute sa
plénitude aujourd’hui. Dans le
processus économique de l’ancienne
économie naturelle, on n’a affaire
qu’à ce que l’individu produit et à ce
qu’il peut échanger avec ce que
l’autre produit. On pourrait dire :
une certaine qualité doit régner au
sein de cette économie naturelle, où
l’on ne peut qu’échanger un produit
contre un autre. Car si l’on veut un
produit dont on a besoin, on doit en
avoir un que l’on puisse échanger, un
produit tel que l’autre l’accepte
comme étant de même valeur. Autrement
dit, les hommes sont obligés, quand
ils veulent avoir quelque chose, de
produire aussi quelque chose. Ils sont
obligés d’échanger quelque chose qui a
une valeur réelle, une valeur réelle
évidente.
À la place de cet
échange de biens, ayant une valeur
réelle pour la vie humaine, est
arrivée l’économie de l’argent. Et
l’argent est devenu une chose avec
laquelle on a une activité économique,
avec lequel on a la même activité
économique que celle que l’on a dans
l’économie naturelle avec les objets
réels. Mais en devenant un véritable
objet économique, l’argent fait
réellement miroiter quelque chose
d’imaginaire chez l’homme et, ce
faisant, il le tyrannise.
Prenons un cas extrême :
l’économie du crédit, à laquelle j’ai
fait allusion hier à la fin de mon
exposé, s’écoule dans l’économie de
l’argent, ce qu’elle a fait
diversement dans les derniers temps.
Il en ressort par exemple ce qui suit
: on veut, en tant qu’État ou en tant
que particulier, installer quelque
chose comme le télégraphe. On peut
demander un crédit, un crédit d’un
montant très important. On arrivera à
faire cette installation
télégraphique. Certaines conditions
nécessiteront une certaine masse
monétaire. Mais cette masse monétaire
devra rapporter des intérêts. Il faut
pouvoir assumer ces intérêts. Et dans
de nombreux cas, que se passe-t-il au
sein de de notre structure sociale –
le plus souvent dans l’étatisation,
quand c’est l’État qui gère ? Ce qu’on
a fabriqué dans le temps et pour quoi
on a utilisé l’argent en question est
depuis longtemps consommé, n’est plus
là, et les gens doivent continuer à
payer ce qui jadis a été demandé comme
crédit ! Cela signifie : ce qui est dû
en tant que crédit a déjà disparu,
mais l’activité économique continue à
tourner autour de l’argent.
Ces choses ont aussi une
importance pour l’économie mondiale.
Napoléon III, qui était complètement
emballé par les idées modernes, a eu
l’idée d’embellir Paris et a fait
beaucoup construire. Les ministres,
qui étaient ses outils dociles, ont
construit. On peut utiliser les
revenus de l’État – ils sont arrivés
après – pour simplement payer les
intérêts. Paris est maintenant bien
plus beau, mais les gens paient
aujourd’hui encore les dettes
contractées jadis ! Autrement dit :
une fois que les choses ne constituent
plus depuis longtemps la base réelle,
l’activité économique continue à
tourner autour de l’argent, qui est
devenu lui-même un objet économique.
Mais ce phénomène a
aussi un côté positif. Dans l’ancienne
économie naturelle, il était
nécessaire, quand on avait une
activité économique, de produire des
biens. Ceux-ci étaient évidemment
soumis au dépérissement, ils pouvaient
disparaître, et on était alors obligé
de continuer à travailler, de toujours
fabriquer de nouveaux biens si on en
avait le besoin. Avec l’argent, ce
n’est pas nécessaire. On le donne, on
le prête à quelqu’un, on le sécurise.
Cela signifie qu’avec l’argent, on a
une activité économique entièrement
libre de ceux qui fabriquent les
biens. L’argent, en quelque sorte,
émancipe les hommes des processus
économiques immédiats, justement parce
qu’il devient lui-même un processus
économique. C’est extraordinairement
important. Car dans l’ancienne
économie naturelle, l’individu était
dépendant de l’individu, l’homme était
dépendant de l’homme. Les hommes
étaient obligés de collaborer, de se
supporter. Ils devaient se mettre
d’accord sur certaines installations,
sinon la vie de l’économie s’arrêtait
là. Avec l’économie de l’argent,
naturellement, celui qui devient le
capitaliste est aussi dépendant de
ceux qui travaillent, mais il est tout
à fait étranger par rapport à eux.
Quelle proximité il y avait, dans
l’ancienne économie naturelle, où l’on
avait affaire à des biens réels, entre
le consommateur et le producteur !
Quel éloignement entre celui dont
l’activité économique passe par
l’argent et celui qui travaille pour
que cet argent puisse produire des
intérêts ! Des fossés se sont creusés
entre les hommes. Dans l’économie de
l’argent, il n’y a plus de proximité
entre les hommes. Il faut absolument
tenir compte de ces choses si l’on
veut comprendre comment il faut à
nouveau rapprocher les masses humaines
laborieuses, qu’il s’agisse de
travailleurs de l’esprit ou de
travailleurs physiques, ceux qui
vraiment produisent, de ceux qui, par
des placements, rendent possible
l’activité économique. Mais cela ne
peut passer que par le principe
d’association, que par un nouveau
regroupement des hommes en tant
qu’hommes. Le principe d’association
est une exigence de la vie sociale,
mais une exigence comme celle que j’ai
caractérisée, pas une comme celles qui
servent souvent de base aux programmes
socialistes.
Et qu’est-ce qui, dans
les temps modernes, s’est aussi imposé
de plus en plus par le biais de
l’économie de l’argent ? Par là, ce
qu’on nomme travail humain est aussi
devenu dépendant de l’argent. Les
socialistes se disputent avec d’autres
à propos de la place du travail humain
dans la structure sociale. Et on peut
fournir de très bons arguments pour et
contre ce qui est formulé des deux
côtés. On le comprend parfaitement, en
particulier quand on a appris, non à
penser et à ressentir sur le
prolétariat, mais à penser et à
ressentir avec le prolétariat ; on le
comprend tout à fait quand le
prolétariat dit que sa force de
travail ne doit plus être une
marchandise, quand il dit qu’on ne
doit plus tolérer que, d’un côté, on
paie des biens sur le marché des
marchandises, et que, de l’autre, on
paie le travail humain sur le marché
du travail sous forme de salaire. Il
est bon de comprendre cela. Et il est
bon de comprendre pourquoi Karl Marx a
trouvé beaucoup de partisans quand il
a calculé que celui qui travaille
produit une plus-value, qu’il ne
reçoit pas le plein bénéfice de sa
force de travail, mais qu’il produit
une plus-value qui est donnée à
l’entrepreneur ; on comprend pourquoi
le travailleur, sous l’influence d’une
telle théorie, se bat pour cette
plus-value. Mais, de l’autre côté, il
est tout aussi facile de prouver que
le salaire du travail est payé à
partir du capital, que la vie de
l’économie moderne est entièrement
réglée par l’économie du capital, que
certains produits rapportent de
manière capitaliste, et que l’on paie
le salaire du travail, que l’on achète
le travail, en fonction de ce qu’ils
rapportent ; autrement dit, le salaire
du travail est produit par le capital.
On peut affirmer tout aussi bien l’une
ou l’autre chose. On peut prouver que
le capital est le parasite du travail,
on peut prouver que le capital est le
créateur du salaire du travail, bref,
on peut défendre les opinions des
partis tout aussi valablement d’un
côté comme de l’autre.
Il faut bien voir tout
cela. On comprendrait alors pourquoi,
à l’heure actuelle, on préfère obtenir
quelque chose seulement par les luttes
et non pas en avançant objectivement
et en clarifiant la situation. Le
travail est quelque chose de
totalement différent des marchandises,
au point qu’on ne peut absolument pas
payer avec de l’argent de la même
manière pour la marchandise et pour le
travail sans provoquer des dégâts
économiques. Mais les hommes ne
comprennent pas ces rapports.
Aujourd’hui, ils n’ont pas encore une
vue d’ensemble de la structure
économique dans ce domaine.
Il y a aujourd’hui de
nombreux économistes qui se disent :
quand la masse monétaire – l’argent
qui circule, c’est-à-dire l’argent
métal ou l’argent papier – est
multipliée de manière d’une manière
quelconque, l’argent devient bon
marché et les biens les plus
nécessaires, en particulier,
deviennent plus chers. On le voit, et
on se rend compte de l’absurdité que
représente la simple augmentation de
la masse monétaire. Car cette simple
augmentation de la masse monétaire –
c’est une évidence – ne fait rien
d’autre qu’augmenter aussi le prix des
denrées alimentaires. On le sait,
c’est une spirale sans fin. Mais il y
a autre chose qu’on ne comprend pas :
dès que l’on paie le travail de la
même façon que l’on paie la
marchandise, que l’on paie les
produits, le travail aspire
évidemment, par les luttes, à être de
mieux en mieux payé, à être compensé
par des salaires toujours plus élevés.
Mais l’argent que le travail ramène
comme rémunération a la même fonction
pour la formation des prix que la
simple multiplication de la masse
monétaire circulante. C’est cela que
l’on devrait comprendre.
Vous pouvez, comme de
nombreux ministres des finances l’on
fait, plutôt que d’augmenter la
production, plutôt que de veiller à ce
que la production devienne plus
féconde, vous contenter d’apporter des
billets, de multiplier la masse
monétaire circulante. Il y a alors
plus d’argent en circulation, mais
tous les produits, en particulier les
denrées alimentaires nécessaires, sont
aussi plus chers. Cela, les hommes le
savent déjà. Ils en déduisent qu’il
est absurde de se contenter de
multiplier abstraitement la masse
monétaire circulante. Mais on ne
comprend pas que tout l’argent que
l’on dépense uniquement dans le but de
payer du travail a un effet direct sur
le renchérissement des biens. Car des
prix sains ne peuvent se former qu’au
sein d’une vie de l’économie autonome.
Des prix sains ne peuvent se former
que quand ils se développent à partir
de la valorisation du travail humain.
C’est pourquoi l’idée de la
triarticulation de l’organisme social
– que j’expliquerai plus en détail
demain – cherche à faire sortir
complètement le travail du processus
économique.
Le travail en tant que
tel n’appartient pas du tout au
processus économique. Pensez à ce qui
suit. Cela semble curieux, paradoxal,
quand on le dit, mais l’on prend
aujourd’hui beaucoup de choses pour
paradoxales alors qu’il faudrait
absolument les comprendre. Les hommes
se sont beaucoup éloignés de la pensée
droite et, de ce fait, ils trouvent
tout à fait absurdes beaucoup de
choses qu’il faut dire quand on se
fonde sur la réalité. Supposez
qu’aujourd’hui quelqu’un fasse du
sport, un genre de sport, du matin au
soir. Il utilise exactement tout
autant sa force de travail que
quelqu’un qui fend du bois ; il
utilise tout autant sa force de
travail. Seulement, ce qui importe,
c’est qu’on utilise sa force de
travail pour la communauté humaine.
Celui qui fait du sport ne fait rien
pour la communauté humaine, tout au
plus, il se fortifie ; mais, de
manière générale, il ne l’utilise pas.
De manière générale, que quelqu’un
fasse du sport n’a pas d’importance
pour la communauté, même si cela le
fatigue autant que de fendre du bois.
Fendre du bois, cela a de
l’importance.
Autrement dit, utiliser
sa force de travail n’est pas quelque
chose qui entre en ligne de compte
dans la vie sociale ; ce qui entre en
ligne de compte, c’est ce qui est
généré par l’utilisation de la force
de travail. Ce qu’il faut prendre en
considération, c’est ce qui est généré
par la force de travail. C’est cela
qui a de la valeur pour la communauté.
C’est pourquoi, seul peut entrer en
ligne de compte dans la vie de
l’économie le produit qui généré par
la force de travail. Et
l’administration économique ne peut
s’occuper que de cela : régler la
valeur réciproque des produits. Le
travail doit rester totalement
en-dehors du cycle de production.
Il doit se fonder sur le droit, sur la
base dont nous discuterons demain, où
chaque homme majeur doit juger chaque
homme majeur en tant qu’égal. Le type,
le temps et le caractère du travail
sont déterminés par les rapports de
droit des hommes entre eux. Il faut
sortir le travail du processus
économique. Ce dernier n’aura alors
plus qu’à se charger de ce qu’on peut
nommer la régulation de la
valorisation réciproque des
marchandises, c’est-à-dire qu’il
n’aura plus qu’à décider combien on
doit obtenir du travail d’un autre
pour son propre travail. Il faudra
donc qu’apparaissent des hommes qui se
détacheront des associations, qui
décideront entre producteurs et autres
producteurs, entre producteurs et
consommateurs, etc. Et cela, on devra
le faire par la formation de prix.
Le travail ne sera
absolument pas un domaine à régler à
l’intérieur de la vie de l’économie,
il sera expulsé de l’économie. S’il
reste à l’intérieur de la vie de
l’économie, il faut le payer à partir
du capital. C’est pour cette raison
que, dans la vie de l’économie
moderne, on peut appeler cela la
recherche du profit, du gain. Car
ainsi, celui qui veut fournir des
produits économiques est complètement
prisonnier d’un processus qui trouve
son achèvement dans le marché.
Quelqu’un de
véritablement sensé introduira ici une
idée, un concept, dont la forme est
aujourd’hui très, très erronée. On dit
: le producteur capitaliste apporte
ses produits sur le marché, il veut
profiter. Et après un long moment, des
penseurs socialistes ont dit, plus ou
moins à juste titre : l’éthique n’a
rien à voir avec le fait de produire,
seule la pensée économique a à voir
avec lui – aujourd’hui, on cherche
trop, à partir de points de vue
éthiques, moraux, à mélanger le
profit, le gain, avec l’éthique. Il ne
convient pas ici de parler, d’un côté,
uniquement de moral, d’un autre côté
uniquement d’économique ; il faut
parler du point de vue de la société
dans son ensemble. Mais ce que montre
le gain, le profit, qu’est-ce donc
? C’est quelque chose dont, dans
un contexte économique réel, on ne
peut que comparer à la colonne de
mercure qui monte quand il fait plus
chaud dans une pièce. Quand quelqu’un
dit : cette colonne de mercure me
montre qu’il fait plus chaud, il sait
que ce n’est pas elle qui a chauffé la
pièce, qu’elle ne fait qu’indiquer que
d’autres facteurs ont fait monter la
température dans la pièce. Le gain sur
le marché, tel qu’il résulte de nos
conditions actuelles de production,
n’est rien d’autre non plus
qu’indiquer que l’on peut produire des
produits qui rapportent un gain. Parce
que j’aimerais savoir, aujourd’hui,
dans le monde entier, où l’on pourrait
trouver un indice montrant qu’il faut
produire un produit s’il ne s’avérait
pas que, quand on le produit et le met
sur le marché, ce produit rapporte !
C’est le seul indicateur montrant que
nous pouvons organiser la structure
économique de sorte que ce produit
apparaisse. Le seul moyen de se rendre
compte qu’il ne faut pas fabriquer un
produit est de voir que, si on le met
sur le marché, il ne se vend pas ! Les
gens ne le demandent pas. On ne gagne
rien. – C’est ça la réalité, et non
pas toutes les fables et les radotages
que l’on a entendu à propos d’offre et
de demande dans de nombreuses
économies. Dans ce domaine, le
phénomène originel, la manifestation
originelle, c’est qu’aujourd’hui, seul
le fait de rapporter permet à l’homme
de se dire : tu peux produire ce
produit, car il aura une certaine
valeur au sein de la communauté
humaine.
Le marché, qui a aujourd’hui cette
signification, se transformera quand
il y aura un véritable principe
d’association au sein de notre vie
sociale. Ce ne seront alors plus la
demande impersonnelle, dissociée de
l’homme, ni l’offre sur le marché, qui
décideront si un produit doit être
produit ou non ; il émergera de ces
associations, par la volonté sociale
des hommes qui y travaillent, des
personnalités qui s’occuperont
d’étudier la relation entre la valeur
d’un bien produit et son prix.
Aujourd’hui, la valeur d’un bien
produit n’entre pas du tout en ligne
de compte dans une situation donnée ;
à vrai dire, elle constitue le moteur
de la demande. Mais, dans notre vie
sociale actuelle, cette demande est
très problématique, parce qu’elle se
confronte toujours à la question de
savoir si les moyens correspondants,
les possessions correspondantes, sont
eux aussi présents. On peut bien avoir
des besoins, mais si on ne dispose pas
des moyens nécessaires pour les
satisfaire, on ne peut pas du tout les
demander. Or il s’agit de créer un
élément de liaison entre les besoins
humains, qui donnent leur valeur aux
biens, aux produits, et les prix. Car
la valeur humaine dépend du besoin
qu’on a de ce bien. Il faudra que des
institutions se dégagent de l’ordre
social pour, à partir de cette valeur
qui est imprimée aux produits par les
besoins humains, former le pont avec
le prix qu’ils doivent avoir.
Aujourd’hui, le prix est déterminé par
le marché, selon que des gens ayant
l’argent nécessaire peuvent acheter
ces biens. Un véritable ordre social
doit donc être orienté de manière que
les hommes qui, en raison de leurs
besoins justifiés, doivent avoir des
biens, puissent aussi les recevoir,
autrement dit, que le prix soit
vraiment assorti à la valeur des
biens, qu’il lui corresponde. Le
marché chaotique actuel doit faire
place à une institution qui ne
tyrannise pas les besoins des hommes,
la consommation des hommes, comme le
font les coopératives productives de
travailleurs ou les grandes
coopératives socialistes, mais qui
sonde la consommation des hommes puis
détermine comment répondre à cette
consommation.
Il est nécessaire à cet
effet que, sous l’influence du
principe associatif, on amène
réellement la possibilité de produire
des marchandises de façon qu’elles
correspondent aux besoins observés,
autrement dit, qu’il y ait des
institutions avec des personnes qui
étudient les besoins. La statistique
n’est qu’un instantané ; elle n’est
jamais déterminante pour l’avenir. Il
faut d’abord étudier les besoins
existants à chaque moment, puis mettre
en place les institutions nécessaires
pour produire. Le fait qu’un article
ait tendance à devenir trop cher
indique que trop peu d’hommes
travaillent pour cet article. Il
convient alors de mener des
négociations pour que des travailleurs
soit reconvertis et passent d’une
autre branche de production à
celle-ci, de manière à produire
davantage de cet article. À l’inverse,
si un article tend à devenir trop bon
marché, si son producteur gagne trop
peu, les négociations doivent viser
une diminution du nombre d’hommes
travaillant à cet article. Cela
signifie que la satisfaction des
besoins devra dépendre à l’avenir de
l’art et de la manière de placer les
hommes à leur poste. Le prix des
produits est conditionné par le nombre
d’hommes qui y travaillent. Mais avec
de telles institutions, la valeur sera
comparable, comparable pour
l’essentiel, à la valeur que le besoin
humain a attribuée au bien produit.
Nous voyons que la raison de l’homme
agira à la place du marché aléatoire,
que le prix exprimera ce que les
hommes auront négocié, et quels
contrats les hommes auront contractés
par le biais des institutions
existantes. Nous voyons ainsi que la
raison, en remplaçant le hasard qui
règne aujourd’hui sur le marché,
transformera celui-ci.
Nous voyons que, dès que
nous détachons la vie de l’économie
des deux autres domaines, dont nous
parlerons ces prochains jours, nous
parlerons aussi de la relation avec la
vie de l’économie, ce qui clarifiera
de nombreux points qui ne peuvent pas
être clairs aujourd’hui, mais qui le
deviendront dès que nous détacherons
la vie de l’économie des deux autres,
du domaine du droit ou de l’État et du
domaine de la vie de l’esprit ; la vie
de l’économie reposera ainsi sur une
base saine, raisonnable. Car on n’y
verra plus que l’art et la manière
d’agir économiquement. De cette façon
on n’a plus besoin d’intervenir sur le
prix des marchandises de sorte que ce
prix prenne aussi en compte combien de
temps on devrait travailler, combien
on devrait travailler ou quel salaire
il faudrait verser, etc., mais on n’a
plus affaire, dans la vie de
l’économie, qu’avec la valeur
comparative des marchandises. La vie
de l’économie se fonde alors, elle
aussi, sur un principe sain.
Ce principe sain doit
être préservé pour toute la vie de
l’économie. C’est pourquoi, dans cette
vie de l’économie, on peut ramener à
une base naturelle de bonne qualité ce
qui aujourd’hui ne peut être que pure
apparence, parce que l’économie est
uniquement une économie de l’argent,
où l’argent est lui-même un objet de
l’économie. À l’avenir, on ne pourra
plus avoir affaire avec l’activité
économique par l’argent et pour
l’argent, car les institutions auront
affaire avec les valeurs réciproques
des biens. Autrement dit, on reviendra
à la bonne qualité des biens, et donc
à la capacité de travail, à la
compétence de l’homme. Et on ne pourra
plus faire dépendre les rapports de
crédit de la présence ou de l’absence
d’argent, de la présence ou de
l’absence de risque ; les rapports de
crédit dépendront de la présence
d’hommes compétents pour mettre
réellement en œuvre, pour produire,
l’une ou l’autre chose. C’est la
compétence humaine qui aura le crédit.
Du fait que la
compétence humaine indiquera la mesure
dans laquelle on accordera ce crédit,
on ne pourra pas en accorder au-delà
de cette compétence. Si vous vous
contentez de donner de l’argent et
confiez l’activité économique à
l’argent, ce qui est ainsi créé peut
être depuis longtemps consommé – et
l’activité économique continue à
tourner autour de l’argent. Si vous
donnez de l’argent uniquement pour la
compétence humaine, l’activité
économique que l’on peut faire avec
cet argent s’arrête évidemment avec
cette compétence. Nous parlerons de
cela ces prochains jours.
Ce n’est que quand la
vie de l’économie sera séparée des
deux autres domaines, le domaine de
droit autonome et le domaine de
l’esprit autonome, qu’elle pourra
reposer sainement sur ses bases
propres. Mais alors, au sein de la vie
de l’économie, tout devra aussi
résulter des conditions économiques.
Les biens matériels sont
produits à partir des conditions
économiques. Il suffit de penser à une
chose que l’on trouve dans la vie
sociale, comme, dirais-je, un déchet
de la vie de l’économie, et l’on verra
qu’une pensée réellement économique
doit se débarrasser de nombreuses
choses considérées aujourd’hui comme
une évidence dans l’ordre social, pour
lesquelles on se bat comme si c’était
un progrès.
Tous ceux qui croient comprendre
quelque chose de la vraie vie
considèrent aujourd’hui encore comme
un grand progrès le passage de tous
les impôts indirects possibles et des
autres recettes de l’État à ce qu’on
appelle l’impôt sur le revenu, en
particulier à l’impôt progressif sur
le revenu. Tous pensent aujourd’hui
que le plus juste est évidemment
d’imposer le revenu. Et pourtant,
aussi paradoxal que cela paraisse à
l’homme actuel, cette pensée – que
l’on puisse aboutir à une imposition
juste par l’imposition du revenu –
provient seulement de la confusion
qu’a apportée l’économie de l’argent.
On reçoit de l’argent,
on s’en sert pour des activités
économiques ; par l’argent on se
libère de la qualité du processus de
production lui-même. D’une certaine
façon, on abstrait l’argent dans le
processus économique comme les pensées
dans le processus de la pensée. Mais
on ne peut faire sortir des pensées
abstraites, comme par enchantement,
des représentations et des sentiments
véritables, pas plus que l’on ne peut
faire sortir de l’argent, comme par
enchantement, quelque chose de réel,
si l’on ne voit pas que l’argent n’est
qu’un symbole pour les biens qui sont
produits, que l’argent est une sorte
de comptabilité, une comptabilité
volante, de façon que chaque symbole
monétaire corresponde à un bien
quelconque.
Nous reparlerons plus précisément de
ces questions dans les prochains
jours. Mais aujourd’hui, il faut dire
qu’une époque qui voit seulement que
l’argent devient un objet économique
autonome voit surtout dans les
rentrées d’argent ce que l’on doit
imposer. Or, ce faisant, en réclamant
un impôt, on devient coresponsable de
l’économie financière abstraite ! On
impose ce qui en fait n’est pas un
véritable bien, mais seulement le
symbole d’un bien. On travaille avec
quelque chose d’économiquement
abstrait. L’argent ne devient réel que
lorsqu’il est dépensé. Là, il
l’emporte sur le processus économique,
que je le dépense pour mon plaisir ou
pour mes besoins physiques et
spirituels, ou que je le place dans
une banque de sorte qu’il soit utilisé
dans le processus économique. Si je le
place dans une banque, il s’agit d’une
sorte de dépense que je fais – c’est,
bien sûr, quelque chose à retenir.
Mais l’argent ne devient réel dans les
processus économiques qu’au moment où
il se détache de ma possession et
passe dans le processus économique.
L’homme n’a besoin de penser qu’à une
chose : il ne lui sert à rien de
gagner beaucoup. S’il cache la grosse
somme d’argent qu’il a gagnée dans son
bas de laine, elle est effectivement
en sa possession ; mais elle ne lui
sert à rien du tout dans le processus
économique. La seule chose utile pour
l’homme est la possibilité de pouvoir
beaucoup dépenser.
Pour la vie publique, la véritable vie
productive, ce qui montre qu’on a
beaucoup gagné est justement le fait
de pouvoir beaucoup dépenser. Si, dans
le système fiscal, on ne veut pas
créer quelque chose qui parasite le
processus économique, mais que l’on
veut créer quelque chose qui soit
véritablement un don du processus
économique à la collectivité, il faut
imposer le capital à l’instant où il
est transféré dans le processus
économique. Curieusement, il faut donc
transformer l’impôt sur les recettes
en un impôt sur les dépenses – que je
vous prie de ne pas confondre avec des
impôts indirects. À l’heure actuelle,
ces derniers répondent souvent aux
souhaits de certains gouvernants pour
le seul motif que les impôts directs,
les impôts sur les recettes, ne
rapportent habituellement pas assez.
Quand ici je parle d’impôts sur les
dépenses, la question n’est pas de
savoir s’il s’agit d’impôts indirects
ou d’impôts directs ; l’important,
c’est que l’on impose la somme que
j’ai gagnée au moment où elle passe
dans le processus économique, où elle
devient productive.
L’exemple de l’impôt
nous montre immédiatement combien il
est nécessaire de transformer sa façon
d’apprendre et de penser. La croyance
selon laquelle un impôt sur le revenu
est préférable constitue un phénomène
d’accompagnement du système d’argent
qui est apparu dans la civilisation
moderne depuis la Renaissance et la
Réforme. Si l’on fait reposer la vie
de l’économie sur sa propre base, la
seule chose importante est que
l’activité économique réelle, ce qui
est au cœur du processus de
production, procure les moyens
nécessaires pour travailler ce qui est
nécessaire à la communauté. Il s’agira
alors d’un impôt sur les dépenses et
jamais d’un impôt sur le revenu.
Voyez-vous, comme je le disais hier,
on doit apprendre autrement et penser
autrement. Jusqu’à présent, dans ces
deux conférences, je n’ai pu que vous
esquisser certains points, que je
développerai dans les quatre
suivantes. Celui qui parle de telles
choses sait très bien que cela va
susciter la réprobation aussi bien à
gauche qu’à droite, que pratiquement
personne ne lui donnera raison, car
toutes ces affaires ont plongé dans la
sphère des opinions de parti. Mais on
ne pourra pas espérer une guérison
tant que ces affaires remonteront à la
surface, dans le domaine où les
passions des partis se déchaînent,
pour envahir le domaine de la pensée
factuelle, réellement tirée de la vie.
On aimerait tellement
que les hommes, lorsqu’ils luttent
contre la triarticulation de
l’organisme social, ne jugent pas
d’après les modèles des partis, les
principes des partis, mais qu’ils
s’aident, pour leurs jugements, de
l’instinct de réalité. Les opinions et
les principes des partis ont
diversement détourné les hommes de cet
instinct de réalité. C’est pourquoi on
refait sans cesse la même expérience :
ceux qui aujourd’hui sont plus ou
moins dépendants de la consommation de
base comprennent facilement, à partir
de leurs instincts, ce que veut
réellement une idée de réalité comme
celle de la triarticulation de
l’organisme social. Mais là-dessus
arrivent les dirigeants, en
particulier ceux des masses
socialistes. Et là, aujourd’hui, on ne
peut pas se voiler la face : les
dirigeants des masses socialistes ne
sont absolument pas enclins à aborder
la réalité.
On peut aujourd’hui
malheureusement déplorer une chose qui
relève aussi, en particulier dans le
domaine économique, des urgences de la
question sociale : en travaillant pour
la triarticulation, nous avons vu
comment on parle aux masses et nous
nous sommes aperçus que les masses, à
partir de leur instinct de réalité,
ont bien compris ce qu’on leur disait.
Alors, les dirigeants sont venus
expliquer : c’est utopique ! En
vérité, le problème était simplement
que cela ne concordait pas avec les
idées qui ont l’habitude, depuis des
décennies, de tourner en rond dans
leurs têtes ; ils disent donc à leurs
fidèles partisans que ce serait
utopique, que ce n’est pas la réalité.
Malheureusement, à l’heure actuelle,
il s’est formé dans ce domaine une
puissante croyance aveugle, des
groupes de partisans aveugles, un
terrible sentiment d’autorité. Il faut
dire : le sentiment d’autorité qui est
apparu, par exemple, vis-à-vis des
évêques et des archevêques de l’Église
catholique, n’est rien par rapport au
puissant sentiment d’autorité qu’ont
les masses de travailleurs modernes
vis-à-vis de leurs dirigeants. C’est
pourquoi ces dirigeants arrivent assez
facilement à faire passer ce qu’ils
veulent faire passer.
Mais l’important est de
parler de ce qui est honnête dans ce
domaine, et non pas de ce qui va dans
le sens des modèles des partis. Si je
réussis à montrer dans ces conférences
que ce que à quoi aspire la
triarticulation vise vraiment,
honnêtement, le bien de toute
l’humanité, sans différences de
classe, de catégorie sociale, etc.,
j’aurai atteint pour l’essentiel ce à
quoi, dans de telles conférences, on
ne peut qu’aspirer.
Réponses aux
questions après la deuxième
conférence
|
Aus den Anschauungen, die erwachsen
sind gegenüber den Tatsachen der
sozialen Entwickelung der neueren
Zeit, wie ich sie gestern versuchte
auseinanderzusetzen, ist entstanden,
was Sie verzeichnet finden in meinem
Buche «Die Kernpunkte der sozialen
Frage», ist entstanden die Idee von
der Dreigliederung der sozialen
Organisation. Diese Idee von der
Dreigliederung des sozialen Organismus
will eine durchaus praktische
Lebensidee sein und nicht irgend etwas
Utopistisches in sich. enthalten.
Daher war die Voraussetzung für die
Abfassung meines Buches die, daβ es
hingenommen werde mit einem gewissen
Instinkt für die wirklichen Tatsachen,
daβ es nicht beurteilt werde aus
vorgefaβten Theorien, vorgefaβten
Parteimeinungen heraus. Allerdings,
wenn das richtig ist — und es ist
zweifellos richtig, was ich gestern
anführte —, daβ allmählich die
sozialen Tatsachen in den
Lebensverhältnissen der Menschen so
kompliziert geworden sind, daβ sie
sich außerordentlich schwer nur
übersehen lassen, wird eine besondere
Methode notwendig sein bei der
Besprechung dessen, was heute zum
Wollen führen soll.
Es ist ja gegenüber
dieser Kompliziertheit der Tatsachen
nur zu selbstverständlich, daβ der
Mensch zunächst für dasjenige ein
gewisses Verständnis hat, namentlich
an wirtschaftlichen Erscheinungen, was
in seinen Lebenskreisen liegt. Allein
alles, was in ihnen liegt, ist
abhängig von der ganzen übrigen
Wirtschaft, und heute nicht nur von
der Wirtschaft eines Landes, sondern
von der ganzen Weltwirtschaft. Da wird
der einzelne gar oft in die
selbstverständliche und begreifliche
Lage kommen, die Notwendigkeiten für
die Weltwirtschaft nach den
Erfahrungen seines allernächsten
Lebenskreises beurteilen zu wollen. Er
wird natürlich dabei fehlgehen. Wer
bekannt ist mit den Anforderungen
eines wirklichkeitsgemässen Denkens,
der weiβ auch, welche Bedeutung es
hat, mit einem gewissen
Wirklichkeitsinstinkt an die
Erscheinungen der Welt heranzugehen,
um dadurch zu gewissen grundlegenden
Erkenntnissen zu kommen, die dann im
Leben eine ähnliche Rolle spielen
können wie in gewissen
Schulerkenntnissen grundlegende
Wahrheiten.
Sehen Sie, wenn man
darauf ausgehen wollte, das ganze
Wirtschaftsleben mit allen seinen
Einzelheiten zu erkennen und daraus
erst Schlüsse zu ziehen für ein
soziales Wollen, man würde ja nie
fertig. Man würde aber ebensowenig
fertig, wenn man alle die
Einzelheiten, in denen, sagen wir, der
pythagoräische Lehrsatz Anwendung
findet im technischen Leben, erst
durchnehmen müβte, um die Wahrheit des
pythagoräischen Lehrsatzes zu
erkennen. Man eignet sich die Wahrheit
des pythagoräischen Lehrsatzes aus
gewissen inneren Zusammenhängen an und
weiβ dann: überall, wo seine Anwendung
in Frage kommt, muβ er gelten. Man
ringt sich auch im sozialen Erkennen
dazu durch, daβ gewisse
Fundamentalerkenntnisse durch ihre
innere Natur sich dem Bewusstsein als
wahr ergeben können. Und wenn man dann
nur Wirklichkeitssinn hat, dann wird
man finden, daβ sie überall, wo sie in
Frage kommen, auch anwendbar sind. So
möchte das Buch «Die Kernpunkte der
sozialen Frage» verstanden werden aus
seiner inneren Natur heraus, aus der
inneren Natur der angeführten sozialen
Verhältnisse heraus, und so möchte
zunächst auch die Gesamtidee von der
Dreigliederung des sozialen Organismus
aufgefasst werden. Aber ich werde in
diesen Vorträgen durchaus versuchen,
zu zeigen, wie einzelne Erscheinungen
des sozialen Lebens Bekräftigungen
liefern für das, was aus dieser Idee
der Dreigliederung des sozialen
Organismus, die sich aus den
Lebensnotwendigkeiten der Gegenwart
und der nächsten Zukunft der
Menschheit ergibt, folgt.
Vorerst aber werde ich
genötigt sein, einleitungsweise, bevor
ich zu meinem eigentlichen heutigen
Thema übergehe, einfach referierend
vor Sie hinzustellen, was die
Grundidee von dieser Dreigliederung
des sozialen Organismus ist. Wir haben
gestern das Ergebnis fassen können,
daβ unser soziales Leben aus drei
Grundwurzeln heraus seine Forderungen
stellen muβ, mit anderen Worten, daβ
die soziale Frage eine Geistesfrage,
eine Staats- oder Rechtsfrage, eine
politische Frage, und eine
Wirtschaftsfrage sei. Wer das Leben
der neueren Entwickelung der
Menschheit durchforscht, der wird
finden, daβ diese drei Lebenselemente
Geistesleben, Rechts- und Staats- oder
politisches Leben und Wirtschaftsleben
— chaotisch allmählich bis in unsere
Gegenwart herein in eine Gesamtheit,
in eine Einheit zusammengeflossen
sind, und dass aus diesem
Zusammenfließen heraus unsere
gegenwärtigen sozialen Schäden
entstanden sind.
Erkennt man dieses
durchgreifend — und diese Vorträge
sollen die Grundlage dafür abgeben,
dass man das durchgreifend erkennen
könne - so wird man finden, dass die
Zukunft sich so entwickeln müsse, daβ
das Leben, das öffentliche Leben, der
soziale Organismus gegliedert werde in
eine selbständige Geistesverwaltung
namentlich des öffentlichen
Geisteslebens in Erziehung und
Unterrichtswesen, in eine selbständige
Verwaltung der politischen, der
Staats-, der Rechtsverhältnisse, und
in eine völlig selbständige Verwaltung
des Wirtschaftslebens.
Gegenwärtig umfasst eine einzige
Verwaltung in unseren Staaten diese
drei Elemente des Lebens, und wenn man
von einer Dreigliederung spricht, wird
man heute sogleich missverstanden. Man
wird so verstanden, daβ gesagt wird:
Nun ja, da will irgend jemand eine
selbständige Verwaltung für das
Geistesleben, eine selbständige
Verwaltung für das Rechts- oder
Staats- oder politische Leben, eine
selbständige Verwaltung für das
Wirtschaftsleben; also fordert er drei
Parlamente, ein Kulturparlament, ein
demokratisch-politisches Parlament und
ein Wirtschaftsparlament. — Wenn man
dies fordern würde, so würde man von
der Idee der Dreigliederung des
sozialen Organismus eben gar nichts
verstehen, denn diese Idee der
Dreigliederung des sozialen Organismus
will eben einfach vollständig ernst
nehmen die Forderungen, die sich
geschichtlich im Laufe der neueren
Entwickelung der Menschheit ergeben
haben. Und diese drei Forderungen kann
man aussprechen mit den drei Worten,
die allerdings schon zu Schlagworten
geworden sind; geht man aber aus den
Schlagworten heraus, um die
Wirklichkeit zu treffen, so findet
man, daβ berechtigte geschichtliche
Impulse in diesen drei Worten
enthalten sind. Diese drei Worte sind
der Impuls nach der Freiheit des
menschlichen Lebens, der Impuls nach
Demokratie, und der Impuls
nach einer sozialen Gestaltung des
Gemeinschaftswesens. Aber wenn man
diese drei Forderungen ernst nimmt, so
kann man sie nicht zusammenknäueln in
eine einzige Verwaltung, denn das eine
muβ dann immer das andere stören. Wer
zum Beispiel den Ruf nach Demokratie
ernst nimmt, der muβ sich sagen: Diese
Demokratie kann sich nur ausleben in
einer Volksvertretung oder durch ein
Referendum, wenn jeder einzelne mündig
gewordene Mensch, indem er
gleichgestellt ist jedem anderen
mündig gewordenen Menschen gegenüber,
entscheiden kann durch sein Urteil,
was eben auf demokratischem Boden
durch die Urteilsfähigkeit eines jeden
mündig gewordenen Menschen entschieden
werden kann.
Nun gibt es — so sagt
die Idee von der Dreigliederung des
sozialen Organismus ein ganzes
Lebensgebiet, das ist eben das Gebiet
des Rechtslebens, das Gebiet des
Staatslebens, das Gebiet der
politischen Verhältnisse, in dem jeder
mündig gewordene Mensch berufen ist,
aus seinem demokratischen Bewuβtsein
heraus mitzureden. Aber nimmermehr
kann dann, wenn so mit der Demokratie
ernst gemacht und das Staatsleben ganz
demokratisiert werden soll, das
geistige Gebiet auf der einen Seite
einbezogen werden in diese Demokratie,
und nimmermehr kann der Kreislauf des
Wirtschaftslebens einbezogen werden in
diese demokratische Verwaltung.
In dieser
demokratischen Verwaltung ist ein
Parlament durchaus am Platze. Aber in
einem solchen demokratischen Parlament
kann niemals entschieden werden über
das, was sich auf dem Boden des
Geisteslebens, auch auf dem Boden des
Erziehungs- und Unterrichtswesens, zu
vollziehen habe. Was ich im vierten
Vortrage viel genauer auszuführen
haben werde, will ich heute
einleitungsweise andeuten: die
Dreigliederung des sozialen Organismus
erstrebt ein selbständiges
Geistesleben insbesondere in den
öffentlichen Angelegenheiten, im
Erziehungs- und Unterrichtswesen. Das
heiβt, es soll künftig
nicht durch irgendwelche
Staatsverordnungen bestimmt werden,
was und wie zu lehren sei, sondern
diejenigen, die wirklich drinnen
stehen im praktischen Lehren, im
praktischen Erziehen, die sollen auch
die Verwalter des Erziehungswesens
selber sein. Das heiβt, von der
untersten Volksschulstufe bis hinauf
zu der höchsten Unterrichtsstufe soll
die Lehrperson unabhängig sein von
irgendeiner anderen, staatlichen oder
wirtschaftlichen Macht in bezug auf
dasjenige, was und wie sie zu
unterrichten habe. Das soll aus dem
folgen, was als angemessen empfunden
wird für das Geistesleben innerhalb
der selbständigen Geistkörperschaft
selbst. Und nur so viel Zeit soll der
einzelne für den Unterricht zu
verwenden brauchen, daβ ihm die Zeit
noch übrigbleibt, um Mitverwalter zu
sein des gesamten Unterrichts- und
Erziehungswesens, aber auch des
gesamten geistigen Lebens.
Ich werde im vierten
Vortrage zu beweisen versuchen, wie
durch diese Selbständigkeit des
Geisteslebens die geistige Verfassung
der Menschen überhaupt auf einen ganz
anderen Boden gestellt und wie gerade
dasjenige eintreten wird, wovon man
nach dem heutigen Vorurteil am
wenigsten glauben kann, daβ es kommen
werde: Durch diese Selbständigkeit
wird das Geistesleben die Kraft
bekommen, wirklich von sich aus
fruchtbar einzugreifen in das Staats-
und namentlich in das
Wirtschaftsleben. Und innerlich wird
gerade ein selbständiges Geistesleben
nicht graue Theorie, nicht weltfremde
wissenschaftliche Anschauungen
liefern, sondern zu gleicher Zeit
eindringen in das menschliche Leben,
so daβ sich der Mensch von einem
solchen selbständigen Geistesleben aus
durchdringen wird nicht mit bloss
abstrakten Geistesanschauungen,
sondern mit Erkenntnissen, durch die
er im wirtschaftlichen Leben seinen
Mann stellen kann. Gerade durch die
Selbständigkeit wird das Geistesleben
zugleich praktisch werden. So dass man
sagen kann: Geistesleben wird zu
herrschen haben Sachkenntnis und
Anwendung der Sachkenntnis. Nicht wird
zu herrschen haben, was aus dem Urteil
eines jeden urteilsfähigen, mündig
gewordenen Menschen kommen kann. Es
muss also aus dem Parlamentarismus
herausgenommen werden die Verwaltung
des Geisteslebens. Wer glaubt, daβ da
ein demokratisches Parlament herrschen
soll, der miβversteht gründlich gerade
den Antrieb zur Dreigliederung des
sozialen Organismus.
Ähnlich ist es im
Wirtschaftsleben. Aber das
Wirtschaftsleben hat seine
selbständigen Wurzeln. Es muβ
verwaltet werden aus seinen eigenen
Bedingungen heraus. Es kann wiederum
nicht über die Art und Weise, wie
gewirtschaftet werden soll,
demokratisch geurteilt werden von
jedem mündig gewordenen Menschen,
sondern nur von dem, der drinnen steht
in irgendeinem Wirtschaftszweige, der
tüchtig geworden ist für einen
Wirtschaftszweig, der die Verkettungen
kennt, wie dieser Wirtschaftszweig mit
anderen Wirtschaftszweigen
zusammenhängt. Fachkundigkeit und
Fachtüchtigkeit, das sind die
Bedingungen, durch die im
Wirtschaftsleben allein etwas
Fruchtbringendes zustande kommen kann.
Dieses Wirtschaftsleben wird also
losgegliedert werden müssen auf der
einen Seite von dem Rechtsstaate, auf
der anderen Seite vom Geistesleben. Es
wird auf seine eigene Basis gestellt
werden müssen.
Das wird auch von
sozialistisch Denkenden heute am
allermeisten verkannt. Diese
sozialistisch Denkenden stellen sich
irgendeine Gestalt vor, welche das
Wirtschaftsleben annehmen soll, damit
gewisse Schäden sozialer Natur in der
Zukunft der Menschheit verschwinden.
Man hat gesehen, und es ist ja leicht
zu sehen, dass durch die
privatkapitalistische
Wirtschaftsordnung der letzten
Jahrhunderte gewisse Schäden
entstanden sind. Diese Schäden sind
offenbar. Wie urteilt man? Man sagt
sich: Die privat-kapitalistische
Wirtschaftsordnung ist heraufgekommen;
sie hat die Schäden gebracht. Die
Schäden werden verschwinden, wenn wir
die privat-kapitalistische
Wirtschaftsordnung abschaffen, wenn
wir an die Stelle der
privat-kapitalistischen
Wirtschaftsordnung die
Gemeinwirtschaft treten lassen. Was
als Schäden heraufgezogen ist, ist
dadurch gekommen, dass einzelne
Besitzer persönlich die
Produktionsmittel zum Eigentum haben.
Wenn nun nicht mehr einzelne Besitzer
die Produktionsmittel zu ihrem
Eigentum haben werden, sondern die
Gemeinschaft die Produktionsmittel
verwalten wird, dann werden die
Schäden verschwinden.
Nun kann man sagen:
Einzelerkenntnisse haben sich auch
schon sozialistisch Denkende heute
errungen, und es ist interessant, wie
diese Einzelerkenntnisse durchaus
schon in sozialistischen Kreisen
wirksam sind. Man sagt heute schon:
Ja, gemeinschaftlich verwaltet werden
sollen die Produktionsmittel oder das
Kapital, welches ja der Repräsentant
der Produktionsmittel ist. Aber man
hat gesehen, wozu geführt hat zum
Beispiel die Verstaatlichung gewisser
Produktionsmittel, die Verstaatlichung
der Post und der Eisenbahnen und so
weiter, und man kann durchaus nicht
sagen, dass die Schäden dadurch
beseitigt seien, dass der Staat nun
zum Kapitalisten geworden ist. Also
man kann nicht verstaatlichen. Man
kann auch nicht kommunalisieren. Man
kann auch nicht etwas Fruchtbringendes
dadurch erreichen, dass man
Konsumgenossenschaften gründet, in
denen sich die Leute zusammentun, die
für irgendwelche Artikel Konsum nötig
haben. Diejenigen Leute, die diesen
Konsum regeln und auch danach regeln
wollen die Produktion der zu
konsumierenden Güter, die werden, auch
nach der Ansicht von sozialistisch
Denkenden, als Konsumierende zu
Tyrannen der Produktion. Und so ist
die Erkenntnis schon durchgedrungen,
dass sowohl die Verstaatlichung wie
die Kommunalisierung, wie auch die
Verwaltung durch
Konsumgenossenschaften zur Tyrannis
wird der Konsumierenden. Die
Produzierenden würden ganz in
tyrannische Abhängigkeit kommen von
den Konsumierenden. So denken dann
manche, daβ gegründet werden können,
als eine Art von gemeinschaftlicher
Verwaltung,
Arbeiter-Produktivassoziationen,
Arbeiter-Produktivgenossenschaften; da
würden sich die Arbeiter selbst
zusammenschlieβen, würden nach ihren
Meinungen, nach ihren Grundsätzen für
sich selber produzieren.
Wiederum haben
sozialistisch Denkende eingesehen, daβ
man auch dadurch nichts anderes
erreichen würde, als daβ man an die
Stelle eines einzelnen Kapitalisten
eine Anzahl von kapitalistisch
produzierenden Arbeitern treten lassen
würde. Und diese kapitalistisch
produzierenden Arbeiter wären auch
nicht imstande, etwas anderes zu tun
als der einzelne Privatkapitalist.
Also auch die
Arbeiterproduktivgenossenschaften
weist man zurück.
Aber damit ist man
noch nicht zufrieden, einzusehen,
daβ diese einzelnen
Gemeinsamkeiten zu nichts
Fruchtbringendem in der Zukunft führen
können. Man denkt sich nun, die
gesamte Gesellschaft irgendeines
Staates, irgendeines geschlossenen
Wirtschaftsgebietes könne
gewissermaßen doch eine
Großgenossenschaft werden, eine
Großgenossenschaft, in der alle daran
Beteiligten zu gleicher Zeit
Produzenten und Konsumenten sind, so
daβ nicht der einzelne Mensch
unmittelbar von sich aus die
Initiative entwickelt, das oder jenes
zu produzieren für die Gemeinschaft,
sondern daβ die Gemeinschaft selbst
die Losungen ausgibt, wie produziert
werden soll, wie das zu Produzierende
verteilt werden soll und so weiter.
Ja, solch eine Großgenossenschaft
also, die Konsum und Produktion
umfaβt, will man an die Stelle der
privatwirtschaftlichen Verwaltung
unseres modernen Wirtschaftslebens
setzen.
Wer nun genauer in die
Wirklichkeit hineinsieht, der weiss,
daβ im Grunde genommen dieses
Aufsteigen zu der Anschauung über
diese Großgenossenschaft nur davon
herrührt, daβ bei ihr das Irrtümliche
nicht so leicht zu überschauen ist wie
im einzelnen bei der Verstaatlichung,
bei der Kommunalisierung, bei den
Arbeiterproduktivgenossenschaften, bei
den Konsumgenossenschaften. Bei den
letzteren ist gewissermassen der
Umkreis dessen, was man zu überschauen
hat, kleiner. Man sieht leichter die
Fehler, die man dabei macht, wenn man
solche Einrichtungen anstrebt, als bei
der Großgenossenschaft, die ein ganzes
Gesellschaftsgebiet umfaβt. Hier redet
man hinein in das, was man machen
will, und überschaut noch nicht, daβ
dieselben Irrtümer entstehen müssen,
die man im kleinen ganz gut anerkennt,
und die man im großen nur nicht
anerkennt, weil man nicht fähig ist,
die ganze Sache zu überblicken. Das
ist es, worauf es ankommt. Und man muβ
einsehen, worauf der Grundfehler
dieses ganzen Denkens eigentlich
beruht, das in eine Großgenossenschaft
hineinsegelt, welche sich darüber
hermachen soll, den gesamten Konsum
und die gesamte Produktion von sich
aus zu verwalten.
Wie denkt man
eigentlich, wenn man so etwas
verwirklichen will? Nun, wie man dabei
denkt, das zeigen zahlreiche
Parteiprogramme, die gerade in unserer
Gegenwart auftreten. Wie treten sie
auf, diese Parteiprogramme ? Man sagt
sich: Nun ja, da sind gewisse
Produktionszweige, die müssen nun
gemeinschaftlich verwaltet werden.
Dann wiederum müssen sie sich
zusammenschließen zu größeren Zweigen,
zu größeren Verwaltungsgebieten. Da
muss wiederum so irgendeine
Verwaltungszentrale sein, welche das
Ganze verwaltet, und so hinauf bis zu
der Zentralwirtschaftsstelle, die das
Ganze des Konsums und der Produktion
verwaltet. Welche Gedanken, welche
Vorstellungen wendet man dabei an,
wenn man so das Wirtschaftsleben
gliedern will? Man wendet nämlich das
an, was man sich anzueignen hat im
politischen Leben, so wie es sich
herauf entwickelt hat in der neueren
Menschheitsgeschichte. Die Menschen,
die heute von wirtschaftlichen
Programmen sprechen, haben zum großen
Teil ihre Schule durchgemacht im rein
politischen Leben. Sie haben
teilgenommen an alledem, was sich
abspielt bei Wahlkämpfen, was sich
abspielt, wenn man gewählt wird und
dann in irgendeiner Volksvertretung
diejenigen zu vertreten hat, von denen
man gewählt ist. Sie haben
durchgemacht, in welche Beziehungen
man dann zu Amtsstellen, die
politische Stellen sind, tritt und so
weiter. Sie haben gewissermassen die
ganze Schablone der politischen
Verwaltung kennengelernt, und sie
wollen diese Schablone der politischen
Verwaltung stülpen über den ganzen
Kreislauf des Wirtschaftslebens. Das
heiβt, das Wirtschaftsleben soll nach
solchen Programmen durch und durch
verpolitisiert werden, denn man hat
nur kennengelernt das Politische der
Verwaltung.
Was uns heute bitter
not tut, ist: einzusehen, daβ diese
ganze Schablone, wenn man sie auf das
Wirtschaftsleben draufstülpt, etwas
dem Wirtschaftsleben total Fremdes
ist. Aber die allermeisten Leute, die
heute von irgendwelchen Reformen des
Wirtschaftslebens oder gar von
Revolution des Wirtschaftslebens
reden, sind im Grunde genommen bloβe
Politiker, die von dem Aberglauben
ausgehen, dasjenige, was sie auf
politischem Felde gelernt haben, lasse
sich in der Verwaltung des
Wirtschaftslebens anwenden. Eine
Gesundung aber unseres
Wirtschaftskreislaufes wird nur
eintreten, wenn dieses
Wirtschaftsleben aus seinen eigenen
Bedingungen heraus betrachtet und
gestaltet wird.
Was fordern denn solche
politisierenden Wirtschaftsreformer?
Sie fordern nichts Geringeres, als daβ
durch diese Hierarchie der
Zentralstelle in der Zukunft bestimmt
werde: Erstens, was produziert werden
solle und wie produziert werden solle.
Zweitens fordert sie, daβ die ganze
Art des Produktionsprozesses von den
Verwaltungsstellen aus bestimmt werden
solle. Drittens fordert sie, dass
diejenigen Menschen, die am
Produktionsprozeβ teilnehmen sollen,
durch diese Zentralstellen ausgewählt
und bestimmt und an ihre Plätze
gesetzt werden. Viertens fordert sie,
daβ diese Zentralstellen die
Verteilung der Rohmaterialien an die
einzelnen Betriebe bewirken. Also die
gesamte Produktion soll unterstellt
werden einer Hierarchie von
politischer Verwaltung. Das ist es
doch, auf das die meisten
wirtschaftsreformerischen Ideen der
Gegenwart hinauslaufen. Nur sieht man
nicht ein, daβ man mit einer solchen
Reform ganz auf dem Boden stehen
bleiben würde, den man heute auch
schon hat, und seine Schäden nicht
beseitigen, sondern im Gegenteil ins
Maßlose vergrößern würde. Man sieht
ein, wie es nicht geht mit
Verstaatlichung, Kommunalisierung, mit
den Konsumgenossenschaften, mit
Arbeiterproduktionsgenossenschaften;
man sieht aber nicht ein, wie man nur
übertragen würde, was man so schwer
tadelt an dem privat kapitalistischen
System, auf die Gemeinverwaltung der
Produktionsmittel.
Das ist es, was heute
vor allen Dingen wirklich eingesehen
werden muss: daβ durch eine solche
Maßnahme, durch solche Einrichtungen
wirklich überall da, wo sie getroffen
werden, das eintreten müβte, was heute
schon sehr deutlich sich zeigt im
Osten von Europa. In diesem Osten von
Europa waren einzelne Leute imstande,
solche wirtschaftsreformerische Ideen
auszuführen, sie in Wirklichkeit
umzusetzen. Die Menschen, die von
Tatsachen lernen wollen, die könnten
sehen an dem Schicksal, dem der Osten
Europas entgegengeht, wie diese
Maβnahmen sich selbst ad absurdum
führen. Und wenn die Menschen nicht
bei ihren Dogmen beharren würden,
sondern von den Tatsachen wirklich
lernen wollten, dann würde man heute
nicht sagen, aus diesen oder jenen
untergeordneten Gründen sei die
Sozialisierung, die wirtschaftliche
Sozialisierung in Ungarn miβglückt,
sondern man würde studieren, warum sie
miβglücken müsste, und man würde
einsehen, daβ jede solche
Sozialisierung nur zerstören, nichts
Fruchtbares für die Zukunft schaffen
kann.
Aber es wird weiten
Kreisen heute noch schwer, in dieser
Weise von den Tatsachen zu lernen. Das
zeigt sich ja am besten an Dingen, die
eigentlich von sozialistischen Denkern
oftmals nur wie in Parenthese
angeführt werden. Sie sagen: Ja, es
ist richtig, das ganze moderne
Wirtschaftsleben ist umgestaltet
worden durch die moderne Technik.
Wollten sie aber diesen Gedankengang
fortsetzen, dann müssten sie den
Zusammenhang erkennen zwischen
moderner Technik und Sachkenntnis und
Fachtüchtigkeit. Sie müβten sehen, wie
überall in das Wirtschaften selber
diese moderne Technik hineingreift.
Aber das wollen sie nicht sehen. Und
so sagen sie in Parenthese: sie wollen
sich nichts zu schaffen machen mit der
technischen Art der
Produktionsprozesse. Die möge auf sich
selbst beruhen. Sie wollen sich nur zu
schaffen machen mit der Art und Weise,
wie die Menschen, die an den
Produktionsprozessen beteiligt sind,
gesellschaftlich im Leben drinnen
stehen, wie sich das gesellschaftliche
Leben für die am Produktionsprozesse
beteiligten Menschen gestalte.
Aber es ist doch
handgreiflich — wenn man es nur sehen
will, wenn man es nur greifen will wie
Technik selbst hineingreift in das
unmittelbare wirtschaftliche Leben.
Nur ein Beispiel, das geradezu ein
klassisches Beispiel ist, sei
angeführt. Die moderne Technik hat es
dahin gebracht — wenn ich mich
summarisch ausdrücke durch zahlreiche
Maschinen Produkte hervorzubringen,
die dann dem Konsum dienen. Und diese
Maschinen hängen einzig und allein
davon ab, dass vierhundert bis
fünfhundert Millionen Tonnen Kohlen
gefördert worden sind in der Zeit,
bevor diese Kriegskatastrophe
hereingebrochen ist, für die
wirtschaftliche Tätigkeit. Rechnet man
um, was durch die Maschine, die auf
menschlichen Gedanken beruht, die nur
durch menschliche Gedanken verwendet
werden kann, an wirtschaftlichen
Energien, an wirtschaftlichen Kräften
aufgebracht wird, so ergibt sich
folgendes interessante Resultat:
Rechnet man achtstündige Arbeitstage,
so ergibt sich, daβ durch die
Maschinen, das heiβt durch die in den
Maschinen verkörperten menschlichen
Gedanken, durch die Erfindungsgabe der
Geister, so viel Arbeitsenergien, so
viel Arbeitskraft aufgebracht wird,
wie aufgebracht werden könnte durch
siebenhundert bis achthundert
Millionen Menschen.
Wenn Sie daher sich
vorstellen, daβ die Erde zu ihrer
Bevölkerung ungefähr tausend
fünfhundert Millionen Menschen hat,
die ihre Arbeitskräfte anwenden, so
hat sie durch die Erfindungsgabe der
Menschen in der neueren
Kulturentwickelung durch die
technische Entwickelung siebenhundert
bis achthundert Millionen mehr dazu
bekommen. Also zweitausend Millionen
Menschen arbeiten; das heiβt, wirklich
arbeiten diese siebenhundert bis
achthundert Millionen Menschen nicht,
aber es arbeiten für sie die
Maschinen. Was arbeitet denn in den
Maschinen ? Da arbeitet der
menschliche Geist.
Das ist auβerordentlich
bedeutsam, daβ man solche Tatsachen,
die sich leicht vermehren lassen,
wirklich durchschaut. Denn aus solchen
Tatsachen heraus wird man erkennen,
daβ die Technik nicht so in Parenthese
beiseite gelassen werden kann, sondern
daβ die Technik als solche
immerwährend im Wirtschaftsprozesse
aktiv mitarbeitet, daβ sie drinnen
steckt. Das moderne Wirtschaftsleben
ist ohne die Grundlage der modernen
Technik, ohne Sach- und Fachkenntnis
überhaupt nicht denkbar.
Nicht mit der
Wirklichkeit rechnet man, sondern mit
vorgefassten, aus den menschlichen
Leidenschaften hervorgehenden Ideen,
wenn man solche Dinge übersieht. Die
Idee von der Dreigliederung des
sozialen Organismus meint es gewiss
ehrlich mit der sozialen Frage.
Deshalb aber kann sie nicht auf dem
Boden stehen, auf dem diejenigen
stehen, die so aus Schlagworten, aus
Parteiprogrammen heraus reden. Sie muβ
aus dem Sachlichen heraus reden. Sie
muβ daher, indem sie auf dem Boden der
Wirklichkeit steht, anerkennen, daβ
das Wirtschaften, insbesondere in
unserem komplizierten Leben, ganz und
gar gestellt ist in die Initiative des
einzelnen. Stellt man an die Stelle
der Initiative des einzelnen die
abstrakte Gemeinsamkeit, so bedeutet
das das Auslöschen, den Tod des
Wirtschaftslebens. Der Osten Europas
wird es beweisen können, wenn er noch
lange unter derselben Herrschaft
bleibt, unter der er eben ist. Die
Auslöschung, den Tod des
Wirtschaftslebens bedeutet es, wenn
man von dem einzelnen abnimmt die
Initiative, die von seinem Geiste
ausgehen muβ und hineinfliegen muβ in
die Bewegung der Produktionsmittel,
gerade zum Wohle der menschlichen
Gemeinsamkeit.
Wodurch ist nun aber
das entstanden, was wir heute als
Schaden sehen? Daβ der moderne
Produktionsprozess durch seine technischen
Vollkommenheiten die Initiative des
einzelnen fordert, daher auch die
Möglichkeit fordert, daβ der einzelne
über Kapital verfüge und den
Produktionsprozeβ aus seiner
Initiative ausführen kann, das ist es,
was die neuere Menschheitsentwickelung
heraufgebracht hat. Und die Schäden,
die mitgekommen sind — man erkennt
ihren Ursprung aus ganz anderen
Untergründen heraus. Will man diesen
Ursprung erkennen, dann muβ man sich
vor allen Dingen statt auf den Boden
des Genossenschaftsprinzipes, auch
wenn man Großgenossenschaften meint,
auf den Boden des Assoziationsprinzips
stellen.
Was heiβt das, sich
statt auf den Boden des
Genossenschaftsprinzips auf den Boden
des Assoziationsprinzips stellen? Das
heiβt das folgende : Wer sich auf den
Boden des Genossenschaftsprinzips
stellt, der behauptet, die Menschen
brauchen sich nur zusammenzutun, aus
ihrer Gemeinsamkeit heraus Beschlüsse
zu fassen, dann können sie die
Produktionsprozesse verwalten. Also
man beschlieβt zuerst die Assoziierung
der Menschen, die Zusammenschlieβung
der Menschen, und dann will man
produzieren von dem gemeinsamen
Zusammenschlug, von der Gemeinschaft
der Menschen aus. Die Idee vom
dreigliederten Organismus stellt sich
auf den Boden der Wirklichkeit und
sagt: Zuerst müssen da sein die
Menschen, die produzieren können, die
sachkundig und fach tüchtig sind. Von
ihnen muβ der Produktionsprozess
abhängen. Und diese sachkundigen und
fachtüchtigen Menschen, die müssen
sich nun zusammenschliegen und das
Wirtschaftsleben besorgen auf
Grundlage jener Produktion, die aus
der Initiative des einzelnen fliegt. —
Das ist das wirkliche
Assoziationsprinzip. Da wird zuerst
produziert und dann das Produzierte
auf Grundlage des Zusammenschlusses
der produzierenden Personen zum Konsum
gebracht.
Daβ man den
Unterschied, den radikalen Unterschied
zwischen diesen zwei Prinzipien heute
nicht einsieht, das ist gewissermassen
das Unheil unserer Zeit. Denn auf
diese Einsicht kommt im Grunde alles
an. Man hat nicht den Instinkt dafür,
einzusehen, daβ jede abstrakte
Gemeinschaft den Produktionsprozess,
wenn sie ihn verwalten will,
untergraben muβ. Die Gemeinschaft, die
eine Assoziation sein soll, kann nur
das aufnehmen, was aus der Initiative
des einzelnen heraus produziert wird
und kann es sozial zur Verteilung an
die Konsumierenden bringen.
Man durchschaut heute
das Wichtige nicht, was diesen Dingen
zugrunde liegt, aus einem Grunde, den
ich gestern schon angeführt habe: daβ
ungefähr zu der Zeit, in welcher in
der neueren Menschheitsgeschichte die
Renaissance, die Reformation sich
ereigneten, herüber gewandert sind aus
Mittel- und Südamerika die
Edelmetalle, welche aus der bis dahin
fast einzig noch maβgebenden
Naturalwirtschaft zur Geldwirtschaft
geführt haben. Damit hat sich eine
bedeutsame wirtschaftliche Revolution
in. Europa vollzogen. Verhältnisse
haben sich herausgebildet, unter deren
Einflusse wir heute durchaus noch
stehen. Aber diese Verhältnisse haben
zu gleicher Zeit, ich möchte sagen,
Vorhänge gebildet, durch die man nicht
hindurchsehen kann auf die wahren
Wirklichkeiten.
Sehen wir uns noch
diese Verhältnisse einmal genauer an.
Gehen wir aus, obwohl sie heute ja
nicht mehr in ihrer Ausdehnung da ist,
von der alten Naturalwirtschaft. Man
hat es da im Wirtschaftsprozesse nur
zu tun mit dem, was der einzelne
hervorbringt. Das kann er austauschen
gegen das, was der andere
hervorbringt. Und man möchte sagen:
innerhalb dieser Naturalwirtschaft, wo
nur Produkt gegen Produkt ausgetauscht
werden kann, muβ eine gewisse
Gediegenheit herrschen. Denn will man
ein Produkt, das man braucht,
eintauschen, so muss man eins haben,
das man dafür austauschen kann, und
man muss ein solches Produkt haben,
das der andere als gleichwertig
annimmt. Das heiβt, die Menschen sind
gezwungen, wenn sie etwas haben
wollen, auch etwas zu erzeugen. Sie
sind gezwungen, auszutauschen, was
einen realen, einen offenbar liegenden
realen Wert hat.
An die Stelle dieses
Austausches von Gütern, die für das
menschliche Leben einen realen Wert
haben, ist die Geldwirtschaft
getreten. Und das Geld ist etwas
geworden, mit dem man wirtschaftet,
mit dem man ebenso wirtschaftet, wie
man in der Naturalwirtschaft
wirtschaftet mit realen Objekten.
Dadurch aber, daβ das Geld ein
wirkliches Wirtschaftsobjekt geworden
ist, spiegelt es wirklich etwas
Imaginäres den Menschen vor, und indem
es so wirkt, tyrannisiert es zu
gleicher Zeit die Menschen.
Nehmen wir einen
extremen Fall: das gerade die
Kreditwirtschaft, auf die ich gestern
am Schlusse hingedeutet habe,
hineinfließt in die Geldwirtschaft.
Das hat sie ja in der letzten Zeit
vielfach getan. Da stellt sich dann
zum Beispiel das folgende heraus: Man
will irgendeine Anlage machen, als
Staat oder als einzelner, eine
Telegraphenanlage oder dergleichen.
Man kann Kredit beanspruchen, Kredit
von einer ganz bedeutenden Höhe. Man
wird diese Telegraphenanlage zustande
bringen können. Gewisse Verhältnisse
werden gewisse Geldmengen in Anspruch
nehmen. Aber diese Geldmengen müssen
verzinst werden. Für diese Verzinsung
muβ man aufkommen. Und in zahlreichen
Fällen, was stellt sich innerhalb
unserer sozialen Struktur heraus — am
meisten in der Verstaatlichung, wenn
der Staat selber wirtschaftet was
stellt sich heraus? daβ dasjenige, was
man dazumal hergestellt hat und wozu
man das betreffende Geld verwendet
hat, längst verbraucht ist, daβ es
nicht mehr da ist, und daβ die Leute
noch immer das abzahlen müssen, was
damals als Kredit gefordert worden
ist! Das heiβt: Was kreditgemäss
geschuldet wird, das ist schon fort,
aber an dem Geld wirtschaftet man noch
immer herum.
Solche Dinge haben auch
weltwirtschaftliche Bedeutung. NapoleonIII.,
der ganz eingefädelt war von
den modernen Ideen, bekam die Idee,
Paris zu verschönern, und er hat sehr
vieles bauen lassen. Die Minister, die
seine gefügigen Werkzeuge waren, haben
gebaut. Die Einkünfte des Staates —
sie kamen darauf — kann man verwenden,
um einfach die Zinsen zu bezahlen. Nun
ist Paris viel schöner geworden, aber
die Leute bezahlen heute noch die
Schulden, die damals gemacht worden
sind! Das heiβt: Nachdem die Dinge
längst dasjenige nicht mehr sind, was
Reales zugrunde liegt, wirtschaftet
man noch immer an dem Gelde herum, das
selber ein Wirtschaftsobjekt geworden
ist.
Das hat auch seine
Lichtseite. In der alten
Naturalwirtschaft, da war es nekig,
wenn man wirtschaftete, Güter
hervorzubringen. Die unterlagen
selbstverständlich dem Verderben, die
konnten zugrunde gehen, und man war
darauf angewiesen, immer weiter zu
arbeiten, immer neue Güter zu
erarbeiten, wenn solche da sein
sollten. Beim Gelde ist das nicht
nötig. Man gibt es hin, leiht es
jemandem, stellt sich sicher. Das
heisst, man wirtschaftet mit dem Gelde
ganz frei von denjenigen, die die
Güter erzeugen. Das Geld emanzipiert
gewissermaβen den Menschen von dem
unmittelbaren Wirtschaftsprozeβ,
gerade indem es selber zum
Wirtschaftsprozess wird. Dies ist
auβerordentlich bedeutsam. Denn in der
alten Naturalwirtschaft war ja der
einzelne auf den einzelnen angewiesen,
Mensch auf Mensch angewiesen. Die
Menschen muβten zusammenwirken, sie
müβten sich vertragen. Sie müβten
übereinkommen über gewisse
Einrichtungen, sonst ging das
Wirtschaftsleben nicht weiter. Unter
der Geldwirtschaft ist natürlich
derjenige, der Kapitalist wird, auch
abhängig von denen, die arbeiten, aber
denen, die arbeiten, steht er ganz
fremd gegenüber. Wie nahe stand auch
der Konsument dem Produzenten in der
alten Naturalwirtschaft, wo man es mit
wirklichen Gütern zu tun hatte! Wie
fern steht derjenige, der mit dem Geld
wirtschaftet, denjenigen, die dafür
arbeiten, daβ dieses Geld seine Zinsen
abwerfen kann! Es werden Klüfte
aufgerissen zwischen den Menschen. Die
Menschen stehen sich nicht mehr nahe
unter der Geldwirtschaft. Das muss vor
allem Dingen in Erwägung gezogen
werden, wenn man einsehen will, wie
die arbeitenden Menschenmassen,
gleichgültig ob sie geistige, ob sie
physische Arbeiter sind, wie
diejenigen, die wirklich produzieren,
wiederum nahegebracht werden müssen
denen, die auch mit Kapitalanlagen das
Wirtschaften möglich machen. Das aber
kann nur geschehen durch das
Assoziationsprinzip, dadurch, daβ sich
die Menschen wiederum als Menschen
zusammenschlissen. Das
Assoziationsprinzip ist eine Forderung
des sozialen Lebens, aber eine solche
Forderung, wie ich es charakterisiert
habe, nicht eine solche, wie sie
vielfach in sozialistischen Programmen
fungiert.
Und was ist noch
anderes eingetreten gerade unter der
immer mehr und mehr überhandnehmenden
Geldwirtschaft der neueren Zeit?
Dadurch ist auch derjenige, was man
menschliche Arbeit nennt, abhängig
geworden vom Gelde. Um die
Hineinordnung der menschlichen Arbeit
in die soziale Struktur streiten ja
Sozialisten und andere. Und man kann
für und gegen das, was von beiden
Seiten vorgebracht wird, recht gute
Gründe anführen. Man versteht es
vollkommen, insbesondere wenn man
gelernt hat, nicht über das
Proletariat zu denken und zu
empfinden, sondern mit dem Proletariat
zu denken und zu empfinden, man
versteht es völlig, wenn der
Proletarier sagt, es dürfe in Zukunft
nicht mehr seine Arbeitskraft Ware
sein, es dürfe nicht das Verhältnis
weiter bestehen, daβ man auf der einen
Seite auf dem Warenmarkte Güter
bezahlt, und auf der anderen Seite auf
dem Arbeitsmarkte in der Form des
Lohnes die menschliche Arbeit bezahlt.
Das ist gut zu begreifen. Und es ist
gut zu begreifen, dass Karl Marx
viele Anhänger gefunden hatte,
als er ausrechnete, dass derjenige,
der arbeitet, einen Mehrwert erzeugt,
dass er nicht das volle Erträgnis
seiner Arbeitskraft bekommt, sondern
einen Mehrwert erzeugt, dass dieser
Mehrwert abgeliefert wird an den
Unternehmer, und dass dann der
Arbeiter unter dem Einflusse einer
solchen Theorie um diesen Mehrwert
kämpft. Aber es ist auf der anderen
Seite ebenso leicht zu beweisen, daβ
der Arbeitslohn aus dem Kapital
bezahlt wird, dass das moderne
Wirtschaftsleben ganz geregelt wird
durch die Kapitalwirtschaft, daβ
gewisse Produkte kapitalistisch etwas
abwerfen, und daβ man nach dem, was
sie abwerfen, den Arbeitslohn bezahlt,
die Arbeit kauft; das heiβt, es wird
der Arbeitslohn aus dem Kapital
erzeugt. — Man kann das eine ebenso
gut wie das andere beweisen. Man kann
beweisen, daβ das Kapital der Parasit
der Arbeit ist, man kann beweisen, daβ
das Kapital der Schöpfer überhaupt des
Arbeitslohnes ist, kurz, man kann
Parteimeinungen mit der gleichen
Geltung vertreten von der einen und
von der anderen Seite.
Das sollte man einmal
durchgreifend einsehen. Dann würde man
einsehen, wie es kommt, dass in der
Gegenwart vorzugsweise nur durch Kampf
etwas zu erreichen gesucht wird und
nicht durch das sachliche
Fortschreiten und Klären der
Verhältnisse. Die Arbeit ist etwas,
was so durchaus verschieden ist von
den Waren, daβ es ganz und gar ohne
wirtschaftliche Schäden unmöglich ist,
in der gleichen Weise Geld zu zahlen
für die Ware und für die Arbeit. Nur
sehen die Menschen nicht ein, wie die
Zusammenhänge sind. Sie durchschauen
heute noch nicht die wirtschaftliche
Struktur gerade auf diesem Gebiete.
Es sind heute
zahlreiche Nationalökonomen, die sagen
sich: Wenn die Geldmittel, die
Umlaufsmittel, also Metallgeld oder
Papiergeld, in beliebiger Weise
vermehrt werden, so wird das Geld
billig, und insbesondere die
notwendigsten Lebensgüter werden dann
teuer. — Man bemerkt das, und man
sieht ein das Unsinnige der einfachen
Geldvermehrung. Denn diese einfache
Geldvermehrung — so kann man es mit
Händen greifen — bewirkt nichts
anderes, als daβ die Lebensmittel auch
teuer werden. Die bekannte Schraube
ohne Ende geht immer, bewegt sich
immer. Aber man sieht etwas anderes
nicht ein: daβ in dem Augenblicke, wo
man Arbeit ebenso bezahlt, wie man
Ware, wie man Erzeugnisse bezahlt, die
Arbeit selbstverständlich danach
streben muss, durch Kämpfe immer
bessere und bessere Bezahlung, immer
bessere und bessere Entlohnung zu
bekommen. Aber was die Arbeit an Geld
als Entlohnung bekommt, das hat
dieselbe Funktion für die Preisbildung
wie die bloße Vermehrung der
Geldumlaufsmittel. Das ist es, was man
einsehen müsste.
Sie können, wie es
manche Finanzminister getan haben,
statt die Produktion zu erhöhen, statt
dafür zu sorgen, daβ die Produktion
fruchtbarer wird, einfach. Noten
bringen, die Umlaufsmittel vermehren.
Dann werden die Menschen mehr
Umlaufsmittel haben, aber alle
Produkte, insbesondere die notwendigen
Lebensprodukte werden auch teurer. Das
sehen die Menschen schon ein. Daher
sehen sie ein, wie unsinnig es ist,
einfach abstrakt die Geldumlaufsmittel
zu vermehren. Aber man sieht nicht
ein, daβ all das Geld, das man nur
unter dem Gesichtspunkt ausgibt,
Arbeit zu bezahlen, geradeso wirkt auf
die Verteuerung der Güter. Denn
gesunde Preise können sich nur im
selbständigen Wirtschaftsleben selber
drinnen bilden. Gesunde Preise können
sich nur bilden, wenn sie
heranentwickelt werden an der
Bewertung der menschlichen Leistung.
Deshalb sucht die Idee von der
Dreigliederung des sozialen Organismus
— und das im genaueren auszuführen
wird die Aufgabe sein besonders morgen
— die Arbeit vollständig
herauszugliedern aus dem
Wirtschaftsprozesse.
Die Arbeit als solche
ist gar nicht etwas, was in den
Wirtschaftsprozeβ hineingehört. Denken
Sie doch einmal das folgende. Es sieht
sonderbar, paradox aus, wenn man es
sagt, aber viele Dinge nehmen sich
heute paradox aus, die eben durchaus
eingesehen werden müssen. Die Menschen
sind sehr weit abgekommen von geradem
Denken; deshalb finden sie manches
ganz absurd, was gerade aus den
Grundlagen der Wirklichkeit heraus
gesagt werden muss. Nehmen Sie an,
heute treibt einer Sport vom Morgen
bis zum Abend. Er treibt eine Art
Sport. Er wendet genau ebenso die
Arbeitskraft auf wie einer, der Holz
hackt; ganz genau ebenso wendet er die
Arbeitskraft auf. Nur kommt es darauf
an, dass einer Arbeitskraft aufwendet
für die menschliche Gemeinschaft. Der,
der Sport treibt, tut das dadurch
nicht für die menschliche
Gemeinschaft, höchstens dadurch, daβ
er sich stark macht; nur wendet er es
in der Regel nicht an. Aber für die
Gemeinschaft hat das in der Regel gar
keine Bedeutung, wenn einer seine
Arbeit wegen des Sportes betreibt,
wodurch er sich ebenso ermüdet wie
durch das Holzhacken. Das Holzhacken,
das hat Bedeutung.
Das heiβt, Arbeitskraft aufzuwenden,
das ist etwas, was gar nicht sozial in
Frage kommt; aber dasjenige, was durch
das Aufwenden der Arbeitskraft
entsteht, das ist es, was im sozialen
Leben in Frage kommt. Auf das, was
durch die Arbeitskraft entsteht, muss
man sehen. Das hat für die
Gemeinschaft Wert. Daher kann auch
innerhalb des Wirtschaftslebens nur in
Frage kommen das Produkt, das durch
die Arbeitskraft hervorgebracht wird.
Und es kann sich die
Wirtschaftsverwaltung nur damit
befassen, den gegenseitigen Wert der
Produkte zu regeln. Aus dem
Wirtschaftskreislauf muβ die Arbeit
ganz drauβen liegen.
Sie muβ liegen auf dem
Rechtsboden, auf dem Boden, den wir
morgen besprechen werden, wo jeder
mündig gewordene Mensch als ein
Gleicher zu urteilen hat jedem mündig
gewordenen Menschen gegenüber. Art und
Zeit, Charakter der Arbeit wird
bestimmt durch die Rechtsverhältnisse
der Menschen untereinander. Arbeit muβ
herausgehoben werden aus dem
Wirtschaftsprozeβ. Dann wird für den
Wirtschaftsprozefi nur zurückbleiben,
was man nennen kann die Regelung der
gegenseitigen Bewertung der Waren, die
Regelung, wieviel man zu kriegen hat
von den Leistungen eines anderen für
seine eigene Leistung. Dafür werden
aufzukommen haben die Menschen, die
sich herausgliedern aus den
Assoziationen, die geschlossen werden
zwischen Produzierenden und anderen
Produzierenden, Produzierenden und
Konsumierenden und so weiter. Mit der
Preisbildung wird man es zu tun haben.
Die Arbeit wird
überhaupt kein Gebiet sein, das man zu
regeln hat innerhalb des
Wirtschaftslebens; die wird
hinausgewiesen aus dem
Wirtschaftsleben. Wenn die Arbeit im
Wirtschaftsleben drinnen steht, so hat
man die Arbeit aus dem Kapital heraus
zu bezahlen. Dadurch wird gerade das
bewirkt, was im neueren
Wirtschaftsleben das Streben genannt
werden kann nach bloβem Profit, nach
bloβem Gewinn. Denn dadurch steht
derjenige, der wirtschaftliche
Produkte liefern will, ganz drinnen in
einem Prozeβ, der zuletzt seinen
Abschluss findet im Märkte.
Und hier müβte
eigentlich von dem, der wirklich
einsichtig werden will, eine Idee, ein
Begriff zurechtgestellt werden, der
heute sehr, sehr irrtümlich gestaltet
ist. Man sagt: Der kapitalistisch
Produzierende bringt seine Produkte
auf den Markt; er will profitieren.
Und nachdem lange Zeit mit einem
gewissen Rechte die sozialistisch
Denkenden gesagt haben: Die ganze
Sittenlehre hat gar nichts zu tun mit
diesem Produzieren, allein das
wirtschaftliche Denken - will man
heute gar sehr von ethischen, von
sittlichen Gesichtspunkten aus den
Profit, den Gewinn mit der Sittenlehre
vermischen. Hier soll nicht gesprochen
werden vom einseitig sittlichen, nicht
vom einseitig wirtschaftlichen,
sondern vom gesamtgesellschaftlichen
Standpunkte aus. Und da muss man
sagen: Was sich im Gewinn, im Profit
zeigt, was ist es denn.? Etwas, wovon
man eigentlich im wirklichen
volkswirtschaftlichen Zusammenhänge
nur so sprechen kann, wie man davon
sprechen kann, wenn die
Thermometersäule, die Quecksilbersäule
im Zimmer steigt, de es wärmer
geworden ist. Wenn jemand sagt: Diese
Quecksilbersäule zeigt mir, dass es
wärmer geworden ist dann wird er
wissen, dass nicht diese
Quecksilberseule das Zimmer wärmer
gemacht hat, dass diese
Quecksilbersäule nur anzeigt, dass es
im Zimmer durch andere Faktoren wärmer
geworden ist. Der Gewinn auf dem
Markte, der sich ergibt unter unseren
heutigen Produktionsverhältnissen, ist
auch zunächst nichts anderes als der
Anzeiger dafür, clae man die Produkte
produzieren darf, die einen Gewinn
abwerfen. Denn ich müchte wissen,
woher in aller Welt man heute
irgendeinen Anhaltspunkt dafür
gewinnen sollte, ein Produkt zu
produzieren sei, wenn es sich nicht
herausstellt, dass es, wenn man es
produziert und zu Markte bringt, einen
Gewinn abwirft! Dies ist das einzige
Kennzeichen dafür, dass man die
wirtschaftliche Struktur so gestalten
darf, daβ dieses Produkt hervorkommt.
daβ ein Produkt nicht produziert
werden darf, zeigt sich nur dadurch,
de man, wenn man es zu Markte bringt,
merkt: Es ist kein Absatz da. Die
Menschen verlangen es nicht. Man
erzielt keinen Gewinn. — Das ist der
wirkliche Sachverhalt, nicht all das
Gefabel und Gefasel, welches von
Angebot und Nachfrage gesprochen
worden ist in vielen
Nationalökonomien. Das Urphänomen, die
Urerscheinung auf diesem Gebiete ist,
daβ heute einzig und allein das
Gewinnabwerfen den Menschen in den
Stand setzt, sich zu sagen: Du kannst
ein gewisses Produkt produzieren, denn
es wird einen gewissen Wert
haben innerhalb der menschlichen
Gemeinschaft.
Die Umgestaltung des
Marktes, der heute diese Bedeutung
hat, wird sich ergeben, wenn ein
wirkliches Assoziationsprinzip in
unserem sozialen Leben drinnen sein
wird. Dann wird nicht die
unpersönliche, vom Menschen
abgesonderte Nachfrage und das Angebot
auf dem Märkte entscheiden, ob ein
Produkt produziert werden soll oder
nicht, dann werden aus diesen
Assoziationen durch das soziale Wollen
der darin beschäftigten Menschen
andere Persönlichkeiten hervorgehen,
welche sich damit beschäftigen werden,
das Verhältnis zu untersuchen zwischen
dem Wert eines erzeugten Gutes und
seinem Preise.
Der Wert eines erzeugten
Gutes kommt heute in einer gewissen
Beziehung gar nicht in Frage. Er
bildet allerdings den Antrieb zur
Nachfrage. Aber diese Nachfrage ist ja
deshalb in unserem heutigen sozialen
Leben eine recht problematische, weil
ihr immer die Frage gegenübersteht, ob
auch zur Nachfrage die entsprechenden
Mittel, die entsprechenden
Besitzverhältnisse vorhanden sind. Man
kann gut Bedürfnisse haben: wenn man
nicht die nötigen Mittel besitzt, sie
zu befriedigen, so wird man sie gar
nicht nachfragen können. Aber es
handelt sich darum, daβ ein
Verbindungsglied geschaffen werden
muss zwischen den menschlichen
Bedürfnissen, die den Gütern, den
Erzeugnissen ihren Wert geben, und den
Preisen. Denn was man bedarf, hat je
nach diesem Bedürfnis seinen
menschlichen Wert. Es werden sich
Einrichtungen herausgliedern müssen
aus der sozialen Ordnung, die die
Brücke schaffen von diesem Wert, der
den Erzeugnissen aufgedrückt wird
durch die menschlichen Bedürfnisse,
und den Preisen, die sie haben müssen.
Heute wird der Preis
bestimmt durch den Markt, danach, ob
Leute da sind, die diese Güter kaufen
können, die das nötige Geld haben.
Eine wirkliche soziale Ordnung muβ
dahin orientiert sein, daβ die
Menschen, die aus ihren berechtigten
Bedürfnissen heraus Güter haben
müssen, sie auch bekommen können, das
heiβt, daβ der Preis dem Werte der
Güter wirklich angeähnelt wird, daβ er
ihm entspricht. An die Stelle des
heutigen chaotischen Marktes muβ eine
Einrichtung treten, durch welche nicht
etwa die Bedürfnisse der Menschen, der
Konsum der Menschen tyrannisiert wird,
wie durch
Arbeiterproduktivgenossenschaften oder
durch die sozialistische
Groβgenossenschaft, sondern durch
welche der Konsum der Menschen
erforscht und danach bestimmt wird,
wie diesem Konsum entsprochen werden
soll.
Dazu ist notwendig, daβ
unter dem Einflug des
Assoziationsprinzipes wirklich die
Möglichkeit herbeigeführt werde,
Ware so zu erzeugen, daβ sich
den beobachteten Bedürfnissen
entspreche, das heisst, Einrichtungen
müssen da sein mit Personen, die die
Bedürfnisse studieren. Die Statistik
kann nur einen Augenblick aufnehmen;
sie ist niemals für die Zukunft
maβgebend. Die Bedürfnisse, die
jeweils vorhanden sind, müssen
studiert werden, danach müssen die
Einrichtungen für das Produzieren
getroffen werden. Wenn ein Artikel
irgendwie die Tendenz entwickelt, zu
teuer zu werden, dann ist das ein
Zeichen dafür, daβ zu wenige Menschen
für diesen Artikel arbeiten. Es müssen
Verhandlungen gepflogen werden, durch
die aus anderen Produktionszweigen zu
diesem Produktionszweig arbeitende
Menschen übergeführt werden, so daβ
mehr von diesem Artikel erzeugt wird.
Hat ein Artikel die Tendenz, zu billig
zu werden, verdient sein Erzeuger zu
wenig, dann müssen Verhandlungen
eingeleitet werden, durch die weniger
Menschen gerade an diesem Artikel
arbeiten. Das heiβt: Von der Art und
Weise, wie die Menschen an ihre Plätze
gestellt werden, muβ in der Zukunft
abhängig werden, wie die Bedürfnisse
befriedigt werden. Der Preis des
Produkts bedingt sich durch die Zahl
der Menschen, die daran arbeiten. Aber
er wird durch solche Einrichtungen dem
Werte ähnlich sein, gleich sein im
wesentlichen dem, Werte, den das
menschliche Bedürfnis dem betreffenden
erzeugten Gut beizulegen hat.Da sehen
wir, wie an der Stelle des
Zufallsmarktes die Vernunft der
Menschen wirken wird, wie der Preis
zum Ausdruck bringen wird, was die
Menschen verhandelt haben, in welche
Verträge die Menschen eingegangen sind
durch die Einrichtungen, welche
bestehen. So sehen wir die Umwandelung
des Marktes gegeben dadurch, daβ
Vernunft tritt an die Stelle des
Marktzufalles, der heute herrscht.
Wir sehen überhaupt:
Sobald wir das Wirtschaftsleben
abgliedern von den beiden anderen
Gebieten, die wir in den nächsten
Tagen besprechen werden auch die
Beziehung zum Wirtschaftsleben werden
wir besprechen und manches, was heute
unklar bleiben muss, wird dann klar
werden sobald wir das Wirtschaftsleben
abgliedern von den beiden anderen, dem
Rechts- oder Staatsgebiet und dem
Geistesleben, so wird das
Wirtschaftsleben auf eine gesunde,
vernünftige Basis gestellt. Denn es
wird dann darin nur gesehen auf die
Art und Weise, wie man wirtschaftet.
Man braucht dadurch nicht mehr die
Preise der Waren beeinträchtigen zu
lassen, daβ die Warenpreise nun auch
feststellen sollen, wie lang
gearbeitet werden soll, oder wieviel
gearbeitet werden soll, oder wieviel
Lohn bezahlt werden soll und
dergleichen, sondern man hat es im
Wirtschaftsleben nur zu tun mit dem
vergleichsweisen Wert der Waren. Damit
steht man im Wirtschaftsleben auch auf
einem gesunden Boden.
Dieser gesunde Boden
muss für das gesamte Wirtschaftsleben
erhalten werden. Daher wird in einem
solchen Wirtschaftsleben wiederum
dasjenige, was heute durch die bloβe
Geldwirtschaft, wo das Geld selbst
Wirtschaftsobjekt ist, nur
Scheingebilde sein kann, zurückgeführt
auf seine natürliche gediegene
Grundlage. Man wird es in der Zukunft
nicht mehr zu tun haben können mit dem
Wirtschaften durch das Geld und für
das Geld, denn die Einrichtungen
werden es zu tun haben mit dem
gegenseitigen Werte der Waren. Das
heiβt, man wird wiederum auf das
Gediegene der Güter zurückgehen, und
damit auch zurückgehen auf die
Leistungsfähigkeit, auf die
Tüchtigkeit der Menschen. Und nicht
mehr wird man die Kreditverhältnisse
abhängig machen können davon, ob Geld
vorhanden ist oder nicht, oder ob Geld
so und so riskiert wird, sondern die
Kreditverhältnisse werden abhängig
davon sein, ob Menschen vorhanden
sind, die tüchtig dazu sind, das eine
oder das andere wirklich in Szene zu
setzen, das eine oder das andere
hervorzubringen. Kredit wird haben die
menschliche Tüchtigkeit.
Und indem die
menschliche Tüchtigkeit die Grenze
abgibt, wie weit man Kredit gewährt,
wird dieser Kredit nicht gewährt
werden können über diese menschliche
Tüchtigkeit hinaus. Wenn Sie bloβ Geld
hingeben und Geld wirtschaften lassen,
dann kann dasjenige, was dadurch
geschaffen wird, längst verbraucht
sein — an dem Gelde muss man noch
immer herumwirtschaften. Wenn Sie Geld
nur hingeben für menschliche
Tüchtigkeit, dann hört
selbstverständlich mit dieser
menschlichen Tüchtigkeit auch auf, was
man mit dem Gelde wirtschaften kann.
Davon wollen wir dann in den nächsten
Tagen sprechen.
Nur dann, wenn dem
Wirtschaftsleben die beiden anderen
Gebiete zur Seite stehen, das
Rechtsgebiet, das selbständig ist, und
das selbständige Geistesgebiet, kann
das Wirtschaftsleben sich in gesunder
Weise auf seine eigenen Füsse stellen.
Dann aber muβ auch alles innerhalb des
Wirtschaftslebens aus wirtschaftlichen
Voraussetzungen selbst folgen.
Aus den
wirtschaftlichen Voraussetzungen
werden die materiellen Güter
produziert. Man braucht nur an etwas,
was im sozialen Leben wie, ich möchte
sagen, ein Abfall vom Wirtschaftsleben
dasteht, zu denken, und man wird
sehen, wie ein wirkliches
wirtschaftliches Denken manches von
dem hinwegschaffen muβ, was heute noch
wie eine Selbstverständlichkeit in der
sozialen Ordnung gilt, ja wofür man
als für einen Fortschritt kämpft.
Es denkt heute noch
keiner von denen, die da glauben, von
dem wirklichen Leben etwas zu
verstehen, daran, daβ es nicht einen
grossen Fortschritt bedeute, wenn man
von allen möglichen indirekten Steuern
oder sonstigen Einnahmen des Staates
übergehe zu der sogenannten
Einkommenssteuer, insbesondere zu der
steigenden Einkommenssteuer. Es denkt
heute jeder, es sei selbstverständlich
das Gerechte, das Einkommen zu
besteuern. Und doch, so paradox es für
den heutigen Menschen klingt, dieser
Gedanke, daβ man die gerechte
Besteuerung durch die Besteuerung des
Einkommens erreichen Unne, rührt nur
von der Täuschung her, die die
Geldwirtschaft gebracht hat.
Geld nimmt man ein. Mit
Geld wirtschaftet man. Durch das Geld
befreit man sich von der Gediegenheit
des produktiven Prozesses selbst. Man
abstrahiert gewissermaβen das Geld im
Wirtschaftsprozesse, wie man im
Gedankenprozeβ die Gedanken
abstrahiert. Aber geradesowenig wie
man aus abstrakten Gedanken
irgendwelche wirklichen Vorstellungen
und Empfindungen hervorzaubern kann,
so kann man aus dem Gelde etwas
Wirkliches hervorzaubern, wenn man
übersieht, daβ das Geld bloβ ein
Zeichen ist für Güter, die produziert
werden, daβ das Geld gewisserrnagen
bloβ eine Art Buchhaltung ist, eine
fliegende Buchhaltung, daβ jedes
Geldzeichen stehen muβ für irgendein
Gut.
Auch darüber soll noch
im genaueren in den folgenden Tagen
gesprochen werden. Heute
aber muβ gesagt werden, daβ eine Zeit,
die nur sieht, wie das Geld zum
selbständigen Wirtschaftsobjekt wird,
daβ eine solche Zeit in den
Geldeinnahmen dasjenige sehen was man
vor allen Dingen besteuern soll. Aber
damit macht man sich ja als der
Besteuernde mitschuldig an der
abstrakten Geldwirtschaft! Man
besteuert, was eigentlich kein
wirküches Gut ist, sondern nur Zeichen
für ein Gut. Man arbeitet mit etwas
Wirtschaftlich-Abstraktem. Geld wird
erst zu einem Wirklichen, wenn es
ausgegeben wird. Da tritt es über in
den Wirtschaftsprozess, gleichgültig
ob ich es für mein Vergnügen oder für
meine leiblichen und geistigen
Bedürfnisse ausgebe, oder ob ich es in
einer Bank anlege, so dass es da für
den wirtschaftlichen Prozess verwendet
wird. Wenn ich es in einer Bank
anlege, so ist es eine Art von
Ausgabe, die ich mache — das ist
natürlich festzuhalten. Aber Geld wird
in dem Augenblicke zu etwas Realem im
Wirtschaftsprozesse, wo es sich von
meinem Besitze ablöst, in den
Wirtschaftsprozess übergeht. Die
Menschen brauchten ja auch nur eines
zu bedenken: Es nützt dem Menschen gar
nichts, wenn er viel einnimmt. Wenn er
die grofie Einnahme in den Strohsack
legt, so mag er sie haben; das nützt
ihm gar nichts im Wirtschaftsprozess.
Den Menschen nützt nur die
Möglichkeit, viel ausgeben zu können.
Und für das öffentliche Leben, für das
wirkliche produktive Leben ist das
Zeichen für viele Einnahmen eben, dass
man viel ausgeben kann. Daher muss
man, wenn man im Steuersystem nicht
etwas schaffen will, was parasitär am
Wirtschaftsprozesse ist, sondern wenn
man etwas schaffen will, was eine
wirkliche Hingabe des
Wirtschaftsprozesses an die
Allgemeinheit ist, das Kapital in dem
Augenblicke versteuern, in dem es in
den Wirtschaftsprozess übergeführt
wird. Und das Sonderbare stellt sich
heraus, dass die Einnahmesteuer
verwandelt werden muss in eine
Ausgabensteuer — die ich bitte, nicht
zu verwechseln mit indirekter Steuer.
Indirekte Steuern treten in der
Gegenwart oftmals als Wünsche gewisser
Regierender nur aus dem Grunde hervor,
weil man an den direkten Steuern, an
den Einnahmesteuern gewahnlich nicht
genug hat. Nicht um indirekte Steuern
und nicht um direkte Steuern handelt
es sich, indem hier von Ausgabensteuer
gesprochen wird, sondern darum handelt
es sich, daβ dasjenige, was ich
erworben habe, in dem Momente, wo es
übergeht in den Wirtschaftsprozess, wo
es produktiv wird, auch besteuert
wird.
Gerade an dem Steuerbeispiel sieht
man, wie ein Umlernen und Umdenken
notwendig ist. Der Glaube, dass es auf
eine Einnahmesteuer vorzugsweise
ankomme, ist eine Begleiterscheinung
jenes Geldsystems, das in der modernen
Zivilisation seit der Renaissance und
Reformation heraufgekomrnen ist. Wenn
man das Wirtschaftsleben auf seine
eigene Basis stellt, dann wird es sich
nur darum handeln können, daβ das, was
wirklich wirtschaftet, was
darinnensteckt im Produktionsprozess,
die Mittel zur Arbeit desjenigen
hergibt, was der Gemeinschaft
notwendig ist. Dann wird es sich
handeln um eine Ausgabensteuer,
niemals um eine Einkommenssteuer.
Sehen Sie, man muss,
wie ich schon gestern sagte, umlernen
und umdenken. Ich konnte Ihnen bisher
in diesen beiden Vorträgen nur
skizzenhaft einiges andeuten. In den
vier folgenden soll vieles davon
ausgeführt werden. Wer heute solche
Dinge ausspricht, der weiss ganz gut,
dass er Anstoss erregen muss nach
links und nach rechts, daβ ihm
zunächst kaum irgend jemand Recht
geben wird, denn alle diese
Angelegenheiten sind untergetaucht in
die Sphäre der Parteimeinung. Aber
nicht früher ist ein Heil zu erhoffen,
bevor diese Angelegenheiten nicht
wieder aufsteigen aus dem Gebiete, wo
die Leidenschaften der Parteien wüten,
in das Gebiet des sachlichen, des
wirklich dem Leben entnommenen
Denkens.
Und das möchte man so
gern: dass die Menschen, indem sie der
Dreigliederung des sozialen Organismus
entgegentreten, nicht urteilen nach
Parteischablonen, nach
Parteiprinzipien, sonder daβ sie zu
Hilfe nehmen zu ihren Urteilen den
Wirklichkeitsinstinkt. Parteimeinungen
und Parteiprinzipien haben die
Menschen vielfach abgebracht von
diesem Wirklichkeitsinstinkt. Daher
erlebt man es immer wieder und
wiederum, gerade diejenigen, die heute
mehr oder weniger auf den bloßen
Konsum angewiesen sind, im Grunde
genommen recht leicht aus ihren
Instinkten heraus verstehen, was eine
solche Wirklichkeitsidee wie die von
der Dreigliederung des sozialen
Organismus eigentlich will. Dann aber
kommen die Führer, insbesondere der
sozialistischen Massen. Und da darf es
heute nicht verhehlt werden, daβ diese
Führer der sozialistischen Massen
durchaus nicht geneigt sind, auf das
Gebiet der Wirklichkeit einzugehen.
Und eines ist heute
leider zu bemerken, und das gehört
auch, insbesondere auf dem
Wirtschaftsgebiete, zu den drängenden
Dingen der sozialen Frage: Wir haben
es erlebt, indem wir gearbeitet haben
für die Dreigliederung, wie zu den
Massen gesprochen worden ist, und wie
die Massen aus ihrem
Wirklichkeitsinstinkt heraus gut
verstanden haben, was gesprochen
worden ist. Dann sind die Führer
gekommen und haben erklärt: Das ist
utopistisch! — In Wahrheit stimmte es
nur nicht mit dem, was sie seit
Jahrzehnten gewohnt sind, in ihren
Köpfen zu tragen und herumzuwirbeln,
und dann sagen sie ihren getreuen
Anhängern, das sei utopistisch, das
sei keine Wirklichkeit. Und leider hat
sich in der Gegenwart zu stark ein
blinder Glaube herausgebildet, eine
blinde Anhängerschaft, ein furchtbares
Autoritätsgefühl auf diesem Gebiete.
Und man muss sagen: Was einmal
aufgebracht worden ist an
Autoritätsgefühl, sagen wir, gegenüber
den Bischöfen und Erzbischöfen der
katholischen Kirche, das ist ein
Kleines gegenüber dem starken
Autoritätsgefühl der modernen
Arbeitermassen gegenüber ihren
Führern. Daher haben es diese Führer
verhältnismässig leicht, mit dem, was
sie wollen, durchzudringen.
Was aber gefordert
wird, ist, darauf hinzuweisen vor
allen Dingen, was ehrlich ist auf
diesem Gebiete, nicht was für die
Parteischablone spricht. Wenn es mir
gelingen sollte, gerade in diesen
Vorträgen zu zeigen, dass dasjenige,
was durch die Dreigliederung
angestrebt wird, wirklich ehrlich
gemeint ist für das Gesamtwohl der
ganzen Menschheit, ohne Unterschied
von Klasse, Stand und so weiter, dann
wird im wesentlichen erreicht sein,
was durch solche Vorträge nur
angestrebt werden kann.
Fragenbeantwortung nach dem
zweiten Vortrag
Ein
Maschinentechniker bringt einen im
heutigen System oft anzutreffenden
Missstand zur Sprache: daβ mehrere
Fabriken Kapital in gleichartigen
Maschinen investieren, die überall
nur teilweise ausgenutzt werden. Er
fragt, ob nicht in einer assoziativ
geführten Wirtschaft diese
Kapitalverschwendung beseitigt
werden könnte.
Dr. Steiner: Ich
darf vielleicht gleich darauf sagen:
Was der Herr eben gesagt hat,
bestätigt durchaus das
Assoziationsprinzip. Wenn gearbeitet
wird in vollständig rein individueller
Weise, ohne daβ sich die Produzenten
assoziieren, also zusammenarbeiten, so
wird natürlich eintreten, was Sie
vorausgesetzt haben: dass eine
Maschine nur teilweise ausgenützt
wird. Die vollständige Ausnützung
aber, die kann nur bewirkt werden
dadurch, daβ sich wirklich die
Betreffenden assoziieren. Also es
liegt durchaus in der Linie
desjenigen, was mit dem
Assoziationsprinzip gemeint ist, was
Sie sagen.
Es wird gefragt,
wie es im Osten Europas unter den
damaligen Umständen anders hätte
angefasst werden können, und ob
nicht gegenüber dem Zarismus die
Verhältnisse verheißungsvoller
geworden seien.
Dr. Steiner: Nicht
wahr, es gibt heute in wirklich gar
nicht so engen Kreisen — das muss
gesagt werden, ohne daβ man weder mit
Furcht noch mit Hoffnung bei den
Meinungen dieser Kreise steht — die
Meinung, was im Osten geschieht, sei
etwas Furchtbares. Es gibt auch
wiederum Kreise, welche darinnen etwas
Zukunftsverheissendes sehen.
Gewöhnlich wird von denjenigen, die
mit mehr oder weniger Recht die
Verhältnisse im Osten verurteilen,
dann das eine oder das andere
Furchtbare, was geschieht,
vorgebracht; es werden die Zustände
geschildert, und von manchem, was da
geschildert wird, kann es ja schon den
Menschen recht gruselig werden; das
ist klar. Diejenigen, die dann solche
Dinge zurechtrücken wollen, die mehr
Anhänger dessen sind, was da gemacht
wird, ja, die wollen dann die
furchtbaren Verhältnisse etwas
beschönigen oder hinwegleugnen und
dergleichen.
Ja, aber sehen Sie,
damit kommt man wirklich nicht weiter.
Aus einzelnen Symptomen lassen sich
diese Dinge tatsächlich nicht
beurteilen. Es mögen noch so viele
Journalisten nach dem Osten reisen und
die Dinge, die sie da bemerken,
beschreiben, aus solchen
Beschreibungen wird niemand ein Urteil
sich bilden dürfen, aus dem einfachen
Grunde, weil ja heute auch noch kein
Mensch beurteilen kann, was zum
Beispiel von den Schrecknissen des
europäischen Ostens, die ja wahrhaftig
nicht kleine sind, zu schreiben ist
auf das Konto der gegenwärtigen
Herrscher und was zu schreiben ist auf
das Konto der Nachwirkungen des
furchtbaren Krieges. Diese Dinge gehen
durcheinander: die Nachwirkungen des
Krieges und dasjenige, was aus den
gegenwärtigen Verhältnissen sich
herausentwickelt. Was man so
unmittelbar sieht und was so
unmittelbar geschieht, das mag
Gegenstand sein recht netter
feuilletonistischer Unterhaltungen,
aber zur Beurteilung der Lage gibt es
keinen Anhalt. Da muss man schon fähig
sein, einzugehen auf die Intentionen,
aus denen heraus das geschieht, was
eben im Osten zur Einleitung einer
sozialen Menschenzukunft getan wird.
Nun frägt der Herr, ob
ich glaube, dass etwas anderes hätte
getan werden können, oder ob die
gegenwärtigen Verhältnisse nicht doch
verheissungsvoller seien als die
vorhergehenden.
Nun weiss ich sehr gut,
wie wenig verheissungsvoll die
vorhergehenden zaristischen
Verhältnisse waren. Dass sie sehr
vielen Leuten gefallen, das rührt ja
nur davon her, daβ sich diese Leute
nicht wirklich einen Untergrund für
ein wahres Urteil zustande gebracht
haben und gar nicht den Willen dazu
hatten, ihn zustande zu bringen. Wer
alles, was der Zarismus verbrochen
hat, namentlich was er in der
allerneuesten Zeit verbrochen hat,
wirklich ins Auge fast, der kann unter
Umständen schon zu der Frage kommen:
Was ist besser, das Damalige oder das
Heutige? — Aber darum kann es sich
auch wiederum nicht handeln, sondern
es kann sich nur darum handeln: Ist
dasjenige, was da heute eingetreten
ist, im Prinzip, im Wesen etwas, was
die alten Zustände wirklich verbessert
hat? — Da muss man in der Lage sein,
einzugehen auf die Intentionen, und
man muss sich auf einem solchen
Gebiete ein unbefangenes Urteil
wahren.
Solch ein unbefangenes
Urteil können Sie zum Beispiel
gewinnen, wenn Sie eingehen auf
Intentionen wie die des Lenin. Lesen
Sie so etwas wie «Staat und
Revolution» von Lenin. Da finden Sie
aus Vorkriegszeiten heraus — das Buch
ist ja schon vorher geschrieben
gewesen — die Intentionen Lenins. Man
darf sagen: Lenin hat in einem
gewissen Sinne sogar Recht, wenn er
abkanzelt alle die halben oder
Viertels oder Dreiviertelsmarxisten
und sich schlisslich für den einzig
wirklichen, wirklich konsequenten
Marxisten hält: Es müβten die Menschen
in der Zukunft in der sozialen Ordnung
so gestellt sein, dass jeder darinnen
leben kann «nach seinen Fähigkeiten
und seinen Bedürfnissen». Das müβte
erst ein weiterer Zustand werden, der
sich aus dem ungerechten, unmöglichen
Zustand ergeben kante. Nun findet sich
bei Lenin eine höchst interessante
Auseinandersetzung, die darauf
hinausläuft, daβ er sagt: Aber das
kann man mit den heutigen Menschen
nicht machen, daβ sie nach ihren
Fähigkeiten und Bedürfnissen in der
sozialen Ordnung leben, sondern das
kann man erst machen, wenn andere
Menschen da sein werden, eine ganz
andere Menschenrasse. Diese ganz
andere Menschenrasse muss erst
geschaffen werden.
Ja, sehen Sie, da haben
Sie das Hineinsegeln in die allererste
Unwirklichkeit und das Rechnen mit
etwas, das ja gar nicht zu erhoffen
ist. Denn durch die Zustände, die von
Lenin herbeigeführt werden, wird ganz
gewiβ diese neue Menschensorte nicht
gezüchtet, die dann die gerechten
sozialen Zustände herbeiführt. Auf so
brüchigem Grunde stehen die
Intentionen zu dem, was vorgeht. Und
da mag man über die Einzelheiten sich
entsetzen oder sie notwendig finden,
sie loben oder tadeln — darauf kommt
es nicht an. Sondern darauf kommt es
an, daβ man einsieht: da wird mit
unwirklichen Gedanken gerechnet. Und
deshalb ist dasjenige, was so
verwirklicht wird, nichts anderes als
Raubbau an der Vergangenheit.
Mir trat das, wie einem
an Symptomen manchmal die wichtigsten
Dinge entgegentreten, vor einigen
Monaten besonders schön in Basel
entgegen, wo ich vor einer Versammlung
auch über den Gegenstand, über den ich
jetzt zu Ihnen spreche, gesprochen
habe. Da stand ein Herr auf, der
sagte: Ja, das ist ja alles ganz schön
und wäre auch sogar schön, wenn es
verwirklicht würde; aber das kann
nicht früher verwirklicht werden, als
bis Lenin Weltherrscher wird. — Ich
musste dazumal antworten : Wenn irgend
etwas sozialisiert werden soli, so
handelt es sich doch darum, daβ vor
allen Dingen die
Herrschaftsverhältnisse sozialisiert
werden. Aber dieser Sozialist, der ein
Anhänger des Lenin war, der will Lenin
zum Weltherrscher machen, zum
Weltkaiser oder zum Weltpapst
wirtschaftlicher Sorte. Da werden die
Herrschaftsverhältfisse nicht
sozialisiert, auch nicht
demokratisiert, sondern da werden sie
monarchisiert, tyrannisiert, da wird
eine Autokratie geschaffen. Wer so
etwas behauptet, versteht noch nicht
einmal, wie man anfangen muss damit,
vor allem die Herrschaftsverhältnisse
zu sozialisieren.
So stellt sich für den,
der genauer zusieht, für die
Wirklichkeitsstruktur des heutigen
Ostens etwas sehr Merkwürdiges heraus:
Es glauben diejenigen, die Bekenner
der Intentionen des heutigen Ostens
sind, dass damit etwas erzielt werde.
Nein, was da gewollt wird, das ist in
seinem Wesen nicht in Opposition gegen
den Zarismus, das ist nur das ganze
Wesen des Zarismus für eine andere
Klasse weiter ausgebaut, in
schlimmerer Weise der Zarismus
fortgesetzt als er war, wie überhaupt
diejenigen, die auf dem linkesten
Flügel der radikalen Parteien stehen,
heute schon gar nicht mehr damit
zurückhalten, dass sie nicht
Fortschrittsmenschen sind, sondern
noch viel ärgere Reaktionäre als
diejenigen waren, die früher
Reaktionen getragen haben. Indem
gefordert wird die Diktatur einer
Klasse, würde ja aus dieser Klasse
nichts anderes herauskommen als die
Tyrannis einzelner ich will nicht
einmal sagen: Erwählter —; es würden
ganz gewiss nicht die Erwählten sein,
sondern diejenigen, die den anderen
Sand in die Augen streuen. Es würde
die Tyrannis derienigen aus den
einzelnen Klassen herauskommen, die
den anderen Sand in die Augen streuen.
Es würde nur eine Umkugelung der
Menschheit stattfinden. Aber die
Verhältnisse, sie würden sich ganz
gewiss nicht verbessern, sondern im
wesentlichen eher verschlechtern.
Also es handelt sich da
darum, dass man wirklich auf das
Prinzip sieht, dass man aus der
Wirklichkeit heraus denkt, nicht aus
vorgefassten grauen Theorien heraus
denkt. Sehen Sie, manchmal haben
diejenigen, die gesund aus der
Wirklichkeit heraus denken, von
einzelnen Erscheinungen her schon ein
sehr gesundes Urteil. Ich habe Ihnen
heute ausgeführt, dass die
Geldherrschaft eigentlich verwirrend
wirkt über die wirklichen sozialen
Zustände. Das muss man nur
durchschauen. Sie wirkt tatsächlich
so, dass das Geld Machtverhältnisse,
tyrannisierte Verhältnisse bewirkt,
dass an die Stelle alter
Eroberermächte und dergleichen einfach
Geldmacht tritt. In Europa durchschaut
man solche Dinge noch wenig. Ein
amerikanisches Sprichwort gibt es, das
sagt ungefähr: Reich geworden durch
blosse Kapitalwirtschaft bedeutet,
nach drei Generationen wiederum in
Hemdsärmeln herumgehen! — Da wird das
Imaginäre der Kapitalwirtschaft ganz
deutlich hingestellt, dieses
Sich-Auflösen, dieses Imaginäre. Man
kann Milliardär werden, und nach drei
Generationen gehen die Nachkommen
selbstverstandlich Hemdsärmeln herum,
weil das Geld der Herrscher wird über
den Menschen.
Und nun handelt es sich
diejenigen, die nach den Intentionen
des Lenin arbeiten, durchaus nicht
darum, neue Prinzipien zu finden,
wirklich zu erforschen aus den
Lebensbedingungen der Menschheit
heraus, wie die soziale Struktur sein
soll, sondern es handelt sich für sie
darum, was sie über den Kapitalismus
gelernt haben, auf einen
Großkapitalisten, den sie rekrutieren
aus dem ihnen zur Verfügung stehenden
Gebiete, zu übertragen. Was in der
kapitalistischen Herrschaft gewirkt
hat, das wird dann durch
Spionenwirtschaft, durch
Protektionswirtschaft und alles
mögliche andere weiter wirken. Früher
hat man gesagt: Thron und Altar. Da im
Osten sagt man: Kontor und Maschine.
Aber der Aberglaube ist ein gleich
grösser Es handelt sich eben heute
darum, nicht mit den alten Begriffen,
nur durch eine andere Menschenklasse,
neue Zustände herbeiführen zu wollen,
sondern es handelt sich heute darum,
sich zu scharen um wirklich neue
Prinzipien, um eine wirklich neue
Einsicht.
Schlisslich geht das
hervor auch aus der Wirklichkeit der
Entwickelung. Nehmen Sie wiederum
Amerika. Da haben Sie heute eine
Republikanische und eine Demokratische
Partei.Wenn man diese Parteien heute
studieren und gar nichts wissen würde
von der Geschichte, so würde man nicht
einsehen, warum sich diese Parteien so
nennen; denn die Republikanische
Partei ist nicht republikanisch und
die Demokratische Partei ist nicht
demokratisch, sondern es sind
Vertretungen von Cliquen, die jede ihr
besonderes Cliqueninteresse vertritt.
Die Parteibenennungen sind geblieben
als Reste aus früheren Zeiten. Was mit
diesen Parteienennungen gemeint ist,
hat längst seine Bedeutung verloren.
Die Wirklichkeit ist eine ganz andere.
Heute handelt es sich durchaus nicht
darum, sich durch irgendwelche
Parteischablonen blenden zu lassen,
sondern in die Wirklichkeit praktisch
hineinzuschauen. Das ist es.
Und wer in die
Wirklichkeit des Ostens praktisch
hineinschaut, der sagt sich dann das
Folgende. Ich darf vielleicht dabei
eine kleine Geschichte erzählen. Es
ist ja wichtig, daβ solche Dinge zur
Symptomatologie der Zeit nicht ganz
verschwiegen werden. Als ich im Januar
1918 aus der Schweiz wiederum nach
Berlin kam, da sprach ich mit einem
Manne, der in den Ereignissen sehr
tief drinnen stand, sehr in sie
verstrickt war, und der längst meine
Ideen kannte: daβ nun in Mittel- und
Osteuropa die Idee von der
Dreigliederung des sozialen Organismus
gefasst werden müsse. Ich habe sie
dazumal ausgearbeitet gehabt und nach
der damaligen Zeitlage den Menschen,
die hätten daran arbeiten können,
vorgelegt. Der Mann hat das auch
gewusst. Es schien ihm sehr plausibel,
daβ es sich darum hätte handeln
können, auf geistigem Wege aus der
Misere herauszukommen. Darüber war
dazumal gesprochen gewesen bereits
seit längerer Zeit. Ich kam, wie
gesagt — erinnern Sie sich an das, was
dazumal im Januar 1918 war nach
Berlin. Der Mann, er war Militär, ein
höherer Militär, sagte, als ich ihm
sprach von der unglückseligen, der
unmöglichen Idee, noch einmal diese
schreckliche Frühjahrsoffensive vom
Jahre 1918 zu beginnen, anstatt einer
geistigen Aktion — er sagte: Was
wollen Sie denn, hat nicht der Kühlmann
die Dreigliederung in der
Tasche gehabt? — Er hatte sie in der
Tasche; und dennoch hat er
Brest-Litowsk gemacht!
Es mag Ihnen heute
ausschauen wie die Mitteilungen
irgendeines Phantasten; ich weiβ aber,
daβ diese «Phantasterei» tief in der
Wirklichkeit wurzelt. Ich weiβ, daβ im
russischen Volk gerade die Elemente
drinnen liegen, um zuallererst, wenn
man sie in der richtigen Weise
mitteilt, die Idee von der
Dreigliederung zu fassen. Das hätte
treten müssen als eine geistige Aktion
an die Stelle der unmöglichen Aktion
von Brest-Litowsk. Da hätte es eine
Kommunion geben können zwischen
Mitteleuropa und dem Osten Europas,
die eine geistige Aktion gewesen wäre,
ein Zusichkommen. Das wäre etwas ganz
anderes gewesen.
Was war es aber, das
den Leninismus nach Ruβland gebracht
hat? Ich erinnere nur daran, dass
Lenin im plombierten Wagen durch
Deutschland nach Ruβland geführt
worden ist. Der Leninismus ist ein
Import. Will man vom «deutschen
Militarismus» sprechen, so muss man
davon sprechen, daβ der Leninismus ein
Import gewesen ist.
Wohl aber kann man die
Meinung haben, daβ eine geistige
Aktion etwas ganz anderes hätte
bewirken können als die Tatsache, daβ
diese geistige Aktion ausgeblieben ist
und an ihre Stelle, anstelle dessen,
was aus dem russischen Volk heraus
spielt, eine abstrakte, allgemeine,
marxistische Phrase über
Verwirklichung von sozialen Zuständen
gesetzt wurde, die, wenn sie überhaupt
verwirklicht werden könnte, ebensogut
wie man sie auf Ruβland hinaufstülpt,
auf Brasilien, Argentinien, irgendwo
anders, ganz ohne Kenntnis der
Volkszusammenhänge, meinetwillen auch
auf den Mond hinaufgestülpt werden
kannte. Dieser Aberglaube, daβ alles
auf jedes draufgestülpt werden kann,
das ist das groβe Unglück des Ostens,
das ist es, was dort die Tyrannis
einer Idee begründet, die furchtbar in
ihren Ergebnissen sein wird, weil sie
mit dem Vergangenen Raubbau treibt.
Wenn sie noch so sehr ein Schlechtes
ablast: worinnen sie produktiv ist,
das sind nur die Überreste, die
Überbleibsel des Alten. Wenn sie aber
selbst produktiv sein soll, wird sie
in die Nullität gesetzt sein.
Diese Dinge heute nicht
unbefangen zu beurteilen, das ist ein
soziales Versäumnis. Denn heute liegen
die Dinge in Wahrheit ausserordentlich
ernst. Daher kann man nicht aus
irgendeiner Parteimeinung heraus
solche wichtigen Dinge beurteilen,
sondern man muβ sie beurteilen aus dem
ganzen Umfang der Wirklichkeit selber.
Da muβ man fragen: Was hätte
herausgestaltet werden müssen aus den
Grundlagen der russischen Sozietät
selber? Jedenfalls nicht der
Leninismus, der eine Abstraktion ist,
und eine solche Abstraktion, die noch
dazu sagt: Es muβ die Menschenrasse
erst erzeugt werden. Deshalb ist
Lenins Arbeit nicht für die Russen,
sondern für Menschen, die er
heranzüchten will durch unmögiche
Zustände, die er erst herbeiführt. Das
ist das wirkliche Faktum.
-Wahrhaftig, nicht
liegt dem, was ich sage, irgendeine
Sympathie oder Antipathie zugrunde,
sondern das Streben nach Einsicht. Es
nützt nichts, diese Dinge heute nicht
in ihrem vollen, in ihrem umfänglichen
Ernste zu betrachten.
Eine weitere Frage
ist diese:
In welchem
Zusammenhange steht mit dem heute
Gesagten die Szene des
Geldschwindels des Mephistopheles im
«Faust» von Goethe?
Es ist interessant, daβ
diese Frage gestellt wird, denn man
kann darauf antworten, wie tief
eigentlich der Goetheanismus durch Goethe
schon hineinsah in die realen
Verhältnisse. Stellen Sie sich einmal
die ganze Szene im zweiten Teil des
«Faust» vor Augen, wo Mephistopheles,
der Teufel, das Papiergeld erfindet,
wo er den ganzen Geldschwindel vor den
Kaiser hinstellt. Sie haben im Grunde
genommen eine schöne Imagination, eine
bildhafte Darstellung dessen, was man
heute als soziale Wahrheiten
aussprechen muβ Das ganze Abheben der
Geldwirtschaft von der gediegenen
Wirklichkeit ist hingestellt als eine
Schöpfung des «Geistes, der stets
verneint», der nichts Positives
schafft, in grandioser dichterischer
Gestaltung. Das zeigt nur, wie Goethe
dichterisch gestaltete, was er zu
seiner Zeit wahrhaftig nicht in der
Wirklichkeit hätte gestalten können.
Denn selbst der sehr vorurteilslose
Herzog Karl August von
Weimar würde wenig haben eingehen
können auf das, was Goethe eigentlich
gemeint hat mit dieser Schaffung des
Geldes als solchem durch den «Geist,
der stets verneint». Aber Goethe
wollte sich doch aussprechen. Und
sehen Sie einmal nach, wie vieles in
«Wilhelm Meisters Wanderjahren» von
solchen Ideen drinnen ist. Goethe
wollte sich aussprechen. Er konnte
sich in seiner Zeit nicht anders
aussprechen, als er sich ausgesprochen
hat. Aber es liegt ungeheuer viel von
sozial Impulsivem und sozial
impulsierender Einsicht gerade in
dieser Szene.
Man wird überhaupt erst
nach und nach erkennen, was es bei
Goethe bedeutet, daβ er sein ganzes
Leben hindurch in Entwickelung
begriffen war. Das versteht man in der
heutigen Zeit sehr wenig; denn heute —
man redet von der Entwickelung in der
Naturwissenschaft, aber Entwickelung
des Menschen durch das Leben hindurch?
Wenn man zwanzig Jahre alt ist, ist
man reif, in das Staatsparlament
gewählt zu werden, Feuilletons zu
schreiben, zu urteilen über alles
mögliche! Daβ man sich dann noch
entwickeln soll, daran denkt man ja
heute, nicht wahr, wenig.
Goethe dachte daran. Er
wuβte ganz gut, daβ er sich in
späteren Jahren seiner Entwickelung
Dinge erobert hatte, die er in
früheren Jahren nicht hatte. Ja, es
gibt einen Achtzeiler, recht nett, aus
Goethes Nachlaβ. Darin hat er sich
ausgesprochen über diejenigen
Menschen, welche sagten: 0 ja, Goethe
ist alt geworden. Die Jugendwerke —
dazumal war nur der erste Teil des
«Faust» gedruckt —, die zeugen von
wirklicher künstlerischer Kraft. Aber
der alte Goethe, der ist eben alt
geworden! — Das hat man ja noch
nachträglich gesagt. Sehen Sie, der
Schwaben-Vischer, der
V-Vischer, er hat den zweiten Teil des
«Faust» ein zusammengeschustertes, zu
sammengeleimtes Machwerk des Alters
genannt. Ich habe gar nichts gegen den
V-Vischer sonst einzuwenden und
schätze ihn sehr; aber ein Philister,
der nicht verstehen konnte, was Goethe
sich durch seine Entwickelung errungen
hat, war der V-Vischer durchaus, voll
philiströsen Geistes. Goethe selbst
hat einen Achtzeiler hinterlassen, der
für die Zeitgenossen und auch sonst
noch gilt. Da steht:
Da loben
sie den Faust,
— er
meint den ersten Teil des «Faust»; der
zweite Teil war noch nicht gedruckt,
er war ein Werk der reifen
Entwickelung —
Und was
noch sunsten
In
meinen Schriften braust Zu ihren
Gunsten;
Das alte
Mick und Mack
Das
freut sie sehr;
Es meint
das Lumpenpack,
Man wär's
nicht mehr!
Sehen Sie, Goethe war
sich dessen schon bewuβt, daβ er etwas
erreicht hat, was er eben nur der
Entwickelung des höheren Alters
verdanken konnte. Und so ist das, was
er hineingeheimnifit hat in den
zweiten Teil des «Faust», wirklich
recht künstlerisch. Und es zeigt sich
erst, wie künstlerisch es auch in der
Gestaltungskraft ist, wenn man es
eurythmisch darstellt, wie wir
demnächst die Szene aus dem zweiten
Teil des «Faust» über die Sorge
darstellen wollen.
Aber die Menschen sind
ja nicht gerade auf die Entwickelung
aufmerksam. Sie denken, eine
entwickelte Weltanschauung zu treffen
damit, dass sie auf das abstrakte
Gefühl hinweisen und sagen, beim
jungen Goethe stehe ja schon alles:
«Name ist Schall und Rauch Gefühl ist
alles... Wer darf ihn nennen und wer
bekennen? . den Allerhalter,
Allumfasser » und so weiter. Das soll
grösser sein als jede entwickelte
Weltanschauung! Sogar Philosophen
zitieren das, vergessen ganz, dass
Goethe es dem Faust in den Mund gelegt
hat, wo Faust ein sechzehnjähriges
Backfischchen katechisiert. Also die
sechzehnjährigeBackfischlehre, die
soll angeführt werden gegen die
entwickelte Weltanschauung! In vielen
Dingen muss eben heute durchaus
umgelernt werden. Und der
Goetheanismus ist schon etwas, an dem
sich umlernen lässt. Und ebenso wie
diese Szene mit dem Geldschwindel, so
kannte manches andere gerade aus dem
zweiten Teil des «Faust», aus «Wilhelm
Meisters Wanderjahren», aus manchem
anderen angeführt werden, das zeigen
könnte, was menschliche Entwickelung
ist, wie man sich anlehnen kann an
diesen Goethe.
Nun bin ich noch gefragt worden:
Wovon
soll der Arbeitslohn bezahlt werden,
wenn nicht durch den Erlös der Ware?
Über den Arbeitslohn zu
denken — es ist ja die Zeit so
vorgeschritten, daβ ich nur kurz
darauf eingehen kann ist eigentlich
recht interessant. Es ist merkwürdig,
wie nach und nach einzig und allein
das Wirtschaftsleben so stark
hypnotisierend gewirkt hat, daβ in der
Zeit, in der die Menschheit begann
sich der groβen Täuschung hinzugeben,
das sozialistische Programm eine
vollständige Umgestaltung erfuhr
gerade mit Bezug auf solche Dinge. Es
gehôrt zum interessantesten Studium
der modernen Arbeiterbewegung,
kennenzulernen die drei Programme: Das
Eisenacher Programm, das Gothaer, das
Erfurter Programm. Nimmt man die
Programme — bis zum Erfurter, das im
Jahre 1891 gefaβt worden ist so findet
man überall: Da ist noch ein
Bewuβtsein davon vorhanden, daβ aus
gewissen Rechts- und Staats- und
politischen Anschauungen heraus
gearbeitet werden soll. Daher findet
man als die zwei Hauptforderungen der
älteren Programme die Abschaffung des
Lohnes und die Herstellung gleicher
politischer Rechte. Das Erfurter
Programm aber ist ganz ein bloβes
Wirtschaftsprogramm, aber ein
politisierendes, wie ich heute
dargestellt habe. Da werden als die
Hauptforderungen aufgestellt:
überführung der Produktionsmittel in
die Gemeinverwaltung, in das
Gemeineigentum, und Produktion durch
die Gemeinschaft. Rein wirtschaftlich,
aber politisch gedacht, wird das
Programm festgelegt.
Man denkt so stark im
Sinne der heutigen
Gesellschaftsordnung, der heutigen
sozialen Ordnung, daβ
man in weitesten Kreisen überhaupt gar
nicht gewahr wird, wie der Lohn als
solcher ja in Wirklichkeit eine
soziale Unwahrheit ist. In
Wirklichkeit besteht das Verhältnis
so, daβ der
sogenannte Lohnarbeiter
zusammenarbeiter mit dem Leiter der
Unternehmung, und was stattfindet, ist
in Wirklichkeit eine
Auseinandersetzung — die nur kaschiert
wird durch allerlei täuschende
Verhältnisse, durch Machtverhältnisse
meistens und so weiter — über die
Verteilung des Erlöses. Wenn man
paradox sprechen wollte, so könnte man
sagen: Lohn gibt es ja gar nicht,
sondern Verteilung des Erlöses gibt es
— heute schon, nur daβ
in der Regel derjenige heute, der der
wirtschaftlich Schwache ist, sich bei
der Teilung übers Ohr gehauen findet.
Das ist das ganze. Es handelt sich
darum, hier nicht etwas, was nur auf
einem sozialen Irrtum beruht, auf die
Wirklichkeit zu übertragen. In dem
Augenblicke, wo die soziale Struktur
so ist, wie ich sie dargestellt habe
in meinem Buch: «Die Kernpunkte der
sozialen Frage», wird es durchsichtig
sein, wie ein Zusammenarbeiten besteht
zwischen dem sogenannten Arbeitnehmer
und Arbeitgeber, wie diese Begriffe
Arbeitnehmer und Arbeitgeber aufhören,
und wie ein Verteilungsverhältnis
besteht. Dann hat das Lohnverhältnis
überhaupt vollständig seine Bedeutung
verloren.
Dann aber darf nicht
mehr daran gedacht werden, die Arbeit
als solche zu bezahlen. Das ist
natürlich der andere Pol. Die Arbeit
wird einem Rechtsverhältnis - ich
werde morgen davon noch sprechen-
unterstellt; die Arbeit wird nach Maβ
und Art bestimmt im demokratischen
Zusammenleben, im Rechtsstaat. Die
Arbeit wird so, wie die Naturkräfte,
zur Grundlage der wirtschaftlichen
Ordnung, und das, was produziert wird,
wird nicht als Maβstab für irgendeine
Entlöhnung da sein.
Was da sein wird auf
dem Wirtschaftsboden, wird lediglich
die Bewertung der Leistung sein. Da
handelt es sich darum, kennenzulernen
das Fundament, gewissermaβen die
Urzelle des Wirtschaftslebens. Diese
Urzelle, ich habe sie höfter so
ausgesprochen, dass ich sagte: Im
wesentlichen müssen die Einrichtungen,
die ich heute geschildert habe, darauf
hinauslaufen, daβ durch die lebendige
Wirksamkeit der Assoziationen ein
jeder Mensch als Gleichwertiges für
das, was er erzeugt, das bekommt, was
ihn in den Stand setzt, seine
Bedürfnisse so lange zu befriedigen,
bis er ein gleiches Produkt wieder
erzeugt haben wird. Einfach
gesprochen: Erzeuge ich ein paar
Stiefel, so müssen durch die
Einrichtungen, die ich heute
geschildert habe, diese Stiefel so
viel wert sein, muβ ich so viel dafür
bekommen, als ich brauche, bis ich
wieder ein paar Stiefel angefertigt
habe.
Also es kann sich gar
nicht handeln um irgendwelche
Bestimmung des Lohnes für Arbeit,
sondern um die Bestimmung der
gegenseitigen Preise. Eingerechnet
muf3 natürlich sein alles, was
Invaliden-, Kranken-und so weiter
-Unterstützung ist, für
Kindererziehung und so weiter. Darüber
soll noch gesprochen werden. Es
handelt sich darum, daβ eine solche
soziale Struktur geschaffen werde,
wodurch wirklich die Leistung in den
Vordergrund geschoben wird, die Arbeit
aber bloβ auf ein Rechtsverhältnis
begründet werden kann, denn die kann
nicht anders geregelt werden, als daβ
der eine für den anderen arbeitet. Das
aber muβ auf dem Rechtsboden geregelt
werden: wie der eine für den anderen
arbeitet; das darf nicht auf dem
Marktboden der wirtschaftlichen
Verhältnisse stehen. Sie werden ja
morgen sehen, daβ diese Dinge durchaus
auch auf realer wirklicher Grundlage
stehen.
Dann werde ich
noch gefragt:
Wie sollen die
Ausgaben erfaβt werden?
Ja, das ist sehr
leicht, die Ausgaben zu erfassen. Man
kann sie nicht verbergen. Jedesmal,
wenn ich irgend etwas überführe in den
sozialen Prozess, kann es
selbstverständlich erfasst werden,
geradeso wie ein Brief erfaβt wird,
den mir die Post befördert, die es
auch nicht auβer acht lassen wird,
dafür die Postmarke mir abzufordern
und so weiter. Diese einzelnen,
speziellen Einrichtungen wer nur
darüber nachdenkt, der wird sie nicht
allzuschwierig finden.
Nun noch:
Wie verhalten sich
die landwirtschaftlichen
Kreditverhältnisse?
Es würde heute zu spät
werden, um auf diese Dinge einzugehen.
Ich werde im Lauf der nächsten
Vorträge gerade auf die
landwirtschaftlichen Verhältnisse in
anderen Zusammenhängen noch zu
sprechen kommen.
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