Collection
c331 :
Conseils
d'entreprise et socialisation /
Betriebsräte und Sozialisierung
|
|
|
|
|
|
SEPTIÈME
SOIRÉE DE DISCUSSION
Stuttgart, jeudi 17 juillet
1919
|
SIEBENTER
DISKUSSIONSABEND
Stuttgart,
17. Juli 1919 |
|
|
|
|
|
Les
références Rudolf Steiner Œuvres
complètes ga 331 235-270 (1989)
17/07/1919 |
Les éventuelles
mises en évidence sont à usage interne,
veuillez nous en excuser.
|
|
|
|
|
|
|
Traducteur:
FG - v.01 - 01/08/2021 |
Éditeur: SITE |
Le
président, M. Roser,
ouvre la séance. Il
annonce ensuite qu'il est
prévu d'introduire des
soirées d'étude au cours
desquelles on expliquera
l'idée de tri-articulation
de l'organisme social et
où, en particulier, on
discutera en profondeur du
livre "Les fondements de
la question sociale". La
première soirée d'étude
aura lieu la semaine
prochaine. Il a ensuite
indiqué que l'industrie de
la chaussure avait fait
des progrès en ce qui
concerne la question des
conseils d'entreprise.
Elle est déjà allée si
loin que les conseils
d'entreprise de
l'industrie du cuir ont
formé une commission
d'action qui a l'intention
de devenir active dans
l'industrie de la
chaussure dans un avenir
proche.
|
01
|
Der
Vorsitzende, Herr Roser,
eröffnet die Versammlung.
Anschließend teilt er mit, daß
beabsichtigt ist, Studienabende
einzuführen, an denen
Erläuterungen zur Idee der
Dreigliederung des sozialen
Organismus gegeben werden
sollen und an denen insbesondere
das Buch «Die Kernpunkte der
sozialen Frage» gründlich
besprochen werden soll. Der
erste Studienabend soll in der
kommenden Woche stattfinden.
Dann berichtet er, daß die
Schuhindustrie in bezug auf die
Betriebsrätefrage Fortschritte
erzielt habe. Man sei dort
bereits so weit gekommen, daß
sich die Betriebsräte der
Lederbranche zu einem
Aktionsausschuß
zusammengeschlossen hätten, der
beabsichtige, in nächster Zeit
innerhalb des Schuhgewerbes
aktiv zu werden.
|
Mots
d'introduction
|
02
|
Einleitende
Worte
|
Rudolf
Steiner : Mes très chers
présents ! Comme les soirs
précédents, je ne ferai
aujourd'hui qu'une brève
introduction, afin que
nous puissions ensuite
aborder en détail l'une ou
l'autre question
spécifique au cours de la
discussion. Mais compte
tenu de l'intérêt
s’ankylosant pour la
question des conseils
d'entreprise, il serait
peut-être bon de commencer
cette soirée par quelques
remarques plus générales.
|
03
|
Rudolf
Steiner: Meine sehr werten
Anwesenden! Wie an den Abenden
zuvor, so werde ich auch heute
nur eine kurze Einleitung geben,
damit wir uns dann in der
Diskussion ausführlich über die
eine oder andere spezielle Frage
unterhalten können. Aber
angesichts des erlahmenden
Interesses an der
Betriebsrätefrage wird es sich
vielleicht empfehlen, zu Beginn
des heutigen Abends zunächst
einige allgemeinere Bemerkungen
zu machen.
|
Vous
voyez, de la part du "Bund
für Dreigliederung des
sozialen Organismus"
(Fédération pour la
tri-articulation de
l'organisme social) il a
été ambitionné de faire le
premier pas vraiment
pratique dans la direction
qui a été fondamentalement
tracée par le mouvement
social depuis plus d'un
demi-siècle, par la
création d'une compagnie
de conseils d'entreprise.
|
04
|
Sehen
Sie, von seiten des «Bundes für
Dreigliederung des sozialen
Organismus» ist angestrebt
worden, mit der Schaffung einer
Betriebsräteschaft den ersten
wirklich praktischen Schritt in
die Richtung zu gehen, die im
Grunde genommen seit mehr als
einem halben Jahrhundert durch
die soziale Bewegung
vorgezeichnet ist.
|
Ce
mouvement est, après tout,
comme un cri du
prolétariat contre son
oppression. Mais ce tollé
n'est au fond rien d'autre
qu'une sorte de critique
historique mondiale de
l'ordre économique
capitaliste. La
catastrophe de la guerre
mondiale a créé des
conditions qui rendent
nécessaire le remplacement
de la critique à laquelle
les partis du mouvement
socialiste se sont
habitués par autre chose.
Lorsque, à partir de ce
mouvement, on a commencé à
trouver à son tour les
voies d'un renouveau
social, on pouvait espérer
que, surtout au sein des
larges masses de la classe
ouvrière, d'abord à partir
de leurs expériences au
sein de l'ordre social
capitaliste, ensuite à
partir des soubassements
qui surgissent parce que
la classe ouvrière est
vraiment beaucoup plus
instruite politiquement
par ses expériences que la
bourgeoisie, une
compréhension se formerait
pour ce qui devait
remplacer autrefois la
critique purement sociale
de l'ordre social. Après
ledit effondrement du
Reich allemand, on pouvait
en fait seulement espérer
quelque chose de vraiment
incisif de ce côté, car
ceux qui étaient
complètement liés à
l'ancien ordre étatique et
économique, malgré les
expériences de la
catastrophe de la guerre
mondiale et de ses
conséquences, n'avaient
rien à offrir qui puisse
réellement mener à une
nouvelle construction.
|
05
|
Diese
Bewegung ist ja wie ein
Aufschrei des Proletariats gegen
seine Unterdrückung. Dieser
Aufschrei ist aber im Grunde
genommen nichts anderes als
eine Art weltgeschichtliche
Kritik an der kapitalistischen
Wirtschaftsordnung. Bedingt
durch die Ieltkriegskatastrophe
haben sich jetzt Verhältnisse
herausgebildet, die es
erforderlich machen, daß die
Kritik, an die sich die Parteien
der sozialistischen Bewegung
gewöhnt haben, durch etwas
anderes abgelöst werden muß.
Als man aus dieser Bewegung
heraus wiederum begann, Wege zu
einer sozialen Erneuerung zu
finden, da konnte man ja die
Hoffnung haben, daß sich
besonders innerhalb der breiten
Massen der Arbeiterschaft,
erstens aus ihren Erlebnissen
innerhalb der kapitalistischen
Gesellschaftsordnung heraus,
zweitens aus den Untergründen
heraus, die sich ergeben, weil
die Arbeiterschaft durch ihre
Erfahrungen wirklich politisch
viel geschulter ist als das
Bürgertum, ein Verständnis
bilden würde für das, was die
früher bloß soziale Kritik an
der Gesellschaftsordnung
ersetzen sollte. Nach dem
sogenannten Zusammenbruch des
Deutschen Reiches konnte man im
Grunde genommen etwas wirklich
Einschneidendes nur von dieser
Seite her erhoffen, denn
diejenigen, die ganz mit der
alten Staats- und
Wirtschaftsordnung verknüpft
waren, die hatten, trotz der
Erfahrungen der
Weltkriegskatastrophe und deren
Folgen, nichts zu bieten, was zu
einem Neuaufbau wirklich führen
könnte.
|
On
reçoit de bien troubles
pensées actuellement
quand, d'un côté on
envisage quand même, que
pour une nouvelle
construction
l'intelligence est
nécessaire, et quand, de
l’autre côté, on considère
la constitution d’âme et
politique de cette
intelligence dans l’Europe
centrale actuelle,
notamment l'intelligence
de ceux qui appartiennent
aux personnalités
dirigeantes. De tout ce
qui a été dit ici jusqu'à
présent, ceux d'entre vous
qui sont venus souvent
auront vu que si nous
voulons vraiment
progresser, un nouvel
ordre de société doit
aussi être trouvé à partir
d'un nouvel esprit. Cela
est en particulier vrai à
l'heure actuelle, qui
montre clairement que
l'Europe centrale est
saisie dans
l'effondrement. L'exemple
suivant montre que rien ne
serait à attendre de
certains cercles.
|
06
|
Man
bekommt recht trübe Gedanken
heute, wenn man doch auf der
einen Seite einsieht, daß zu
einem Neuaufbau die Intelligenz
notwendig ist, und wenn man auf
der anderen Seite die seelische
und die politische Verfassung
dieser Intelligenz im heutigen
Mitteleuropa ins Auge faßt,
namentlich der Intelligenz
jener, die zu den führenden
Persönlichkeiten gehören. Aus
all dem, was hier bislang
gesprochen wurde, werden
diejenigen unter Ihnen, die
öfter hier waren, gesehen haben,
daß, wenn wir wirklich
weiterkommen wollen, eine neue
Gesellschaftsordnung auch aus
einem neuen Geist heraus
gefunden werden muß. Dies gilt
insbesondere für den jetzigen
Zeitpunkt, der deutlich zeigt,
daß Mitteleuropa im
Zusammenbruch begriffen ist. Daß
von gewissen Kreisen nichts zu
erhoffen ist, sei an folgendem
Beispiel verdeutlicht.
|
Voyez-vous,
lorsqu'on parle d'un esprit
nouveau à partir duquel
l'avenir devrait être
façonné, alors on doit
d'abord se demander : où
sont les dispositions à cet
esprit nouveau ? Maintenant,
l'esprit politique qui
domine aujourd'hui au-dessus
de toutes les classes
dirigeantes, j’aimerais
l'illustrer au moyen d'un
exemple qui, cependant,
pourrait être multiplié par
mille. Dans un discours de
Berlin, on trouve les mots
suivants. Je vous prie
d'écouter attentivement, car
il est nécessaire de se
mettre dans l'esprit du
peuple aujourd'hui. Écoutez
donc attentivement : "Le
fait qu'avant la Révolution,
nous pouvions avoir
confiance dans la fiabilité
honnête et objective de
notre gouvernement, que dans
l'excellente bureaucratie
prussienne nous pouvions
nous épargner la nécessité
d'avoir notre mot à dire,
n'est pas la moindre des
racines de la supériorité
intellectuelle dont
l'Allemagne en général,
surtout dans son
développement scientifique
et technique, a fait preuve
au cours du XIXe siècle. On
ne peut pas servir deux
maîtres en même temps. La
politisation générale est
nécessairement l'ennemie de
la collecte stricte et de
l'immersion dans le travail
créatif. Puisse l'esprit
allemand trouver la force de
se frayer un chemin à
travers l'affreux déluge de
péchés politiques et de boue
pour revenir à ce louable
état de confiance que les
Hohenzollern de Prusse nous
avaient donné !".
|
07
|
Sehen
Sie, wenn man von einem neuen
Geiste spricht, aus dem heraus
die Zukunft gestaltet werden
soll, dann muß man sich zunächst
fragen: Wo sind die Anlagen zu
diesem neuen Geiste? Nun, den
politischen Geist, der heute vor
allem die führenden Klassen
beherrscht, den möchte ich an
einem Beispiel, das aber
vertausendfacht werden könnte,
veranschaulichen. In einer
Berliner Rede finden sich die
folgenden Worte. Ich bitte Sie,
hören Sie genau zu, denn man muß
sich heute mit dem Geist der
Menschen vertraut machen. Hören
Sie also genau zu: «Daß wir vor
der Revolution im ganzen auf die
redliche und sachliche
Zuverlässigkeit unserer
Regierung vertrauen durften, daß
wir in dem vortrefflichen
preußischen Beamtenstaat uns das
Mitreden ersparen konnten, darin
nicht zuletzt wurzelt die
geistige Überlegenheit, die
Deutschland allgemein, zumal
auch in seiner
wissenschaftlichen und
technischen Entwicklung, während
des neunzehnten Jahrhunderts
erwiesen hat. Man kann nicht
zweien Herren zugleich dienen.
Die allgemeine Politisierung
ist notwendig ein Feind strenger
Sammlung und Versenkung in
schaffende Arbeit. Möge der
deutsche Geist die Kraft
entwickeln, sich durch die
häßliche politische Sünd- und
Schlammflut wieder zu jenem
rühmlichen Staate des Vertrauens
durchzuarbeiten, wie ihn uns
Preußen die Hohenzollern
geschenkt hatten!»
|
[Interjection
: Est-ce le regard de Janus
d'Oldenburg ?]
|
08
|
[Zwischenruf:
Ist das der Oldenburg
Januschau?]
|
Oui,
vous croyez que c'est le
regard de Janus d'Oldenburg
! Ce serait réconfortant si
c'était au moins lui. Mais
voyez-vous, ces mots ont été
prononcés par le professeur
de langue et de littérature
allemandes de l'université
de Berlin qui donne le ton.
C'est la chose décisive !
Ces paroles, prononcées par
le représentant de la langue
et de la littérature
allemandes, le premier
représentant de cette
matière dans la première
université allemande, sont
donc probablement dans une
certaine mesure décisives
pour l'esprit qui règne
parmi ceux qui doivent
aujourd'hui inspirer notre
jeunesse pour ce que
l'humanité doit attendre de
l'avenir. Faut-il s'étonner
que des pensées troubles
surgissent lorsqu'on pense à
cet avenir ? Au fond, on
cite quelque chose comme ça
comme caractéristique parce
que, après tout, aussi ces
humains qui parlent dans le
journalisme/les médias
aujourd'hui, surtout dans
« la comm » [NDT
Publizistik] des partis,
parce que même s'ils se sont
approprié des points
particuliers du programme,
ils ont beaucoup appris de
ces gens-là en ce qui
concerne toute leur pensée.
Ils ont avant tout appris à
être myopes, pour ne pas
dire obtus.
|
09
|
Ja,
das glauben Sie, daß das der
Oldenburg-Januschau ist! Es wäre
tröstlich, wenn es wenigstens er
wäre. Aber sehen Sie, diese
Worte hat der tonangebende
Professor für deutsche Sprache
und Literatur an der Berliner
Universität gesprochen. Das ist
das Ausschlaggebende! Diese
Worte, die also der Vertreter
der deutschen Sprache und
Literatur, der erste Vertreter
dieses Faches an der ersten
deutschen Universität,
gesprochen hat, die sind wohl
einigermaßen ausschlaggebend für
den Geist, der bei denjenigen
herrscht, die heute unsere
Jugend zu begeistern haben für
das, was die Menschheit von der
Zukunft zu erwarten hat. Muß man
sich da wundern, daß trübe
Gedanken aufsteigen, wenn man an
diese Zukunft denkt? Im Grunde
genommen führt man so etwas als
charakteristisch deshalb an,
weil ja schließlich auch
diejenigen Menschen, die heute
in der Publizistik das Wort
führen, insbesondere in der
Publizistik der Parteien, weil
die ja, selbst wenn sie sich
einzelne Programmpunkte
angeeignet haben, in bezug auf
ihr ganzes Denken doch manches
von diesen Leuten gelernt haben.
Vor allem haben sie gelernt,
kurzsichtig, um nicht zu sagen
stumpfsinnig, zu sein.
|
Vis-à-vis
de cela, doit justement
toujours de nouveau être
accentué : tant que les
humains ne se décident pas
un esprit vraiment nouveau,
un esprit global, cela ne
pourra pas au fond devenir
mieux. C'est pourquoi il est
si infiniment regrettable
que, là où quand même l'idée
de la fondation d’une
compagnie de conseils
d'entreprise est créée à
partir d'un esprit vraiment
nouveau, cette idée de
compagnie de conseils
d'entreprise, qui est donc
vraiment une idée pratique,
trouve si peu d'écho chez
les masses. Naturellement,
les choses peuvent aussi
aller une fois lentement, et
ce ne serait pas une fois le
pire, mais la façon dont les
choses se sont passées, on
doit déjà la compter aux
pires des choses.
|
10
|
Gegenüber
diesem muß eben immer wieder
betont werden: Ehe sich die
Menschen nicht zu einem wirklich
neuen Geist aufraffen, zu einem
umfassenden Geist, kann es im
Grunde genommen nicht besser
werden. Deshalb ist es so
unendlich bedauerlich, daß, wo
doch die Idee der Begründung
einer Betriebsräteschaft
herausgeschöpft war aus einem
wirklich neuen Geiste, daß diese
Idee der Betriebsräteschaft, die
ja eine wirklich praktische Idee
ist, bei den Massen so wenig
Anklang findet. Natürlich kann
auch einmal etwas langsam gehen,
das wäre ja nicht einmal das
Schlimmste, aber zum
Allerschlimmsten muß man schon
zählen, wie die Sache geschehen
ist.
|
Nous
avons donc commencé ici
notre travail dans le sens
de la tri-articulation de
l'organisme social. Au
début, comme je l'ai déjà
exprimé une fois, ces gens
qui sont toujours écoutés
ont dit : "Maintenant, c'est
une fois une petite bêtise,
on va la laisser tomber.
Mais cette folie s'est
avérée être quelque chose
qui a trouvé des milliers
d'adeptes à Stuttgart et
dans les environs. C'est là
que les choses sont devenues
très inconfortables pour les
gens. C'est alors que l'idée
pratique des conseils
d'entreprise est apparue
sous une forme vraiment
concrète. La situation est
alors devenue encore plus
inconfortable pour les gens,
et il s'est produit ce fait
étrange, qu'il faut noter
encore et encore, que
maintenant, de la part des
partis, des choses étranges
sont apportées sur le
terrain contre la
tri-articulation de
l'organisme social en
général et contre la
question des conseils
d'entreprise en particulier.
D'un côté, nous entendons :
"Oui, la tri-articulation,
elle est déjà très bonne. -
L'autre jour, lorsque nos
amis Gönnewein et Roser ont
pris la parole lors d'une
réunion du peuple de l’autre
côté dans la salle
Dinkelacker, la intervint
parmi les différents
orateurs, par exemple, un
qui s'opposait en grande
partie à nous, et a dit :
"Oui, la tri-articulation de
l'organisme social est très
bonne ; elle doit finir par
se réaliser, mais nous la
combattons ! - Donc, il est
bon et doit finalement se
rendre, mais elle sera quand
même combattue. - Nous
voulons, disait-il, tout
d'abord quelque chose de
tout à fait différent, et
ensuite, lorsque nous aurons
réalisé cette chose tout à
fait différente, la
tri-articulation surgira
d’elle-même.
|
11
|
Wir
haben ja hier begonnen mit der
Arbeit im Sinne der
Dreigliederung des sozialen
Organismus. Zuerst haben sich,
das habe ich schon einmal
ausgesprochen, diejenigen Leute,
auf die ja immer gehört wird,
gesagt: Nun, das ist mal eine
kleine Narretei, die lassen wir
gewähren. Dann aber hat sich
diese Narretei als etwas
entpuppt, das eine nach
Tausenden zählende
Anhängerschaft in Stuttgart und
Umgebung gefunden hat. Da ist es
den Leuten höchst ungemütlich
geworden. Dann trat die
praktische Idee der Betriebsräte
in einer wirklich praktischen
Gestalt hervor. Da wurde es den
Leuten noch ungemütlicher, und
da stellte sich dann eben diese
merkwürdige Tatsache ein, die
immer wieder festgehalten werden
muß, daß nun von seiten der
Parteien gegen die
Dreigliederung des sozialen
Organismus im allgemeinen und
gegen die
Betriebsräteschafts-Frage im
besonderen Merkwürdiges ins Feld
geführt wird. Da hören wir auf
der einen Seite: Ja, die
Dreigliederung, die ist ja
schon ganz gut. — Als neulich
unsere Freunde Gönnewein und
Roser in einer Volksversammlung
gesprochen haben drüben im
Dinkelacker-Saal, da trat zum
Beispiel unter den
verschiedenen, zum großen Teil
uns gegnerisch
gegenüberstehenden
Diskussionsrednern wieder einer
auf, der da sagte: Ja, die
Dreigliederung des sozialen
Organismus ist ja ganz gut; sie
muß sich letztlich ergeben, aber
wir bekämpfen sie! — Also, sie
ist gut und muß sich letztlich
auch ergeben, aber sie wird doch
bekämpft. — Wir wollen, so sagte
er, zunächst etwas ganz anderes,
und dann, wenn wir dieses ganz
andere verwirklicht haben, dann
wird sich die Dreigliederung von
selbst ergeben.
|
Maintenant,
il n'est pas question que la
tri-articulation se donne
d’elle-même ; mais elle doit
justement être durement
travaillée. C'est, je dois
déjà prononcer le mot, la
plus grande escroquerie que
de répéter sans cesse les
mêmes vieilles paroles :
nous avons seulement à faire
ceci ou cela, telle ou telle
classe a seulement à obtenir
la domination, et alors un
système social correctement
ordonné se donnera de
lui-même. - Non, le système
sociétal correctement
ordonné doit d'abord être
reconnu et alors élaboré. Et
il est caractéristique
justement que l’on dise
toujours de nouveau : la
tri-articulation de
l'organisme social est très
bonne, ainsi doit aussi être
une fois un ordre de
société, comme le dit cette
tri-articulation, mais nous
le combattons. - Mais quand
une fois les gens devraient
dire ce qu'ils veulent donc,
alors on entend seulement
des slogans et des phrases.
La seule chose que j'ai
trouvée au sein du parti
communiste en rapport à sa
lutte contre la
tri-articulation, c'est
qu'il y a un accord - pour
autant qu'on soit concerné -
sur le fait que la
tri-articulation est tout à
fait bien, mais qu'on doit
la combattre. Il y a un
accord en cela. Et de
l'autre côté, il s’est
montré - ne croyez pas que
je me soucie de la question,
mais quand il s'agit de
lutter contre quelque chose,
alors de telles choses
doivent être examinées -
qu'à l'occasion de la
publication du premier
numéro de notre journal
hebdomadaire "Dreigliederung
des sozialen Organismus"
(Tri-articulation de
l'organisme social) pas une
seule des pensées contenues
dans ce document n'a été
traitée, mais celle-là a été
sauvagement réprimandée.
Cela résulte de
l'abrutissement, de
l'incapacité à produire ne
serait-ce qu'une seule
véritable pensée propre. On
ne peut donc que fulminer.
De nombreux éléments ont
également été tirés des
troisième et quatrième pages
qui vont dans le même sens.
Les choses ont toujours été
traitées de telle manière
qu'il est vite apparu que
toutes ces critiques ne
soulèvent pas du tout
d'objections réellement
factuelles. D'un côté, se
révèle là leur incapacité,
l’incapacité, et de l'autre,
leur stupidité, en ce qu’on
dise toujours de nouveau que
la tri-articulation en soi
est bonne, mais doit être
combattue. Maintenant, si
ces choses ne sont pas
examinées, si les dommages
cancéreux ne sont pas
considérés comme le résultat
de l'activité dû/des partis,
alors rien de sain ne peut
sortir de la lutte dans
laquelle nous nous trouvons.
|
12
|
Nun,
es kann keine Rede davon sein,
daß sich die Dreigliederung von
selbst ergeben wird, sondern sie
muß eben gerade hart erarbeitet
werden. Es ist, ich muß das Wort
schon aussprechen, der größte
Schwindel, wenn man immer wieder
und wieder das alte Wort
wiederholt: Wir brauchen nur
dieses oder jenes zu tun, es
braucht nur diese oder jene
Klasse die Herrschaft zu
erhalten, dann wird sich schon
ein richtig geordnetes
gesellschaftliches Wesen von
selbst ergeben. — Nein, das
richtig geordnete
gesellschaftliche Wesen, es muß
zuerst erkannt und dann
erarbeitet werden. Und
charakteristisch ist eben, daß
man immer wieder sagt: Die
Dreigliederung des sozialen
Organismus ist ganz gut, so muß
auch einmal eine
Gesellschaftsordnung sein, wie
diese Dreigliederung es sagt,
aber wir bekämpfen sie. — Wenn
die Leute aber einmal das sagen
sollen, was sie denn wollen,
dann hört man nichts anderes als
Schlagworte und Phrasen Das
einzige, was ich innerhalb der
Kommunistischen Partei in bezug
auf deren Bekämpfung der
Dreigliederung gefunden habe,
das ist, daß man sich dort einig
ist — soweit einem das
entgegentritt —, daß die
Dreigliederung ganz gut ist,
aber daß man sie bekämpfen muß.
Darin ist man sich einig. Und
von der anderen Seite her hat es
sich gezeigt — glauben Sie
nicht, daß mir irgend etwas an
der Sache liegt, aber wenn es
sich darum handelt, etwas
durchzukämpfen, dann muß auf
solche Dinge hingesehen werden
—, daß man anläßlich des
Erscheinens der ersten Nummer
unserer Wochenschrift
«Dreigliederung des sozialen
Organismus» auf keinen einzigen
der in diesem Blatt enthaltenen
Gedanken eingegangen ist, aber
daß man wüst geschimpft hat. Das
resultiert aus der Stumpfheit,
aus der Unfähigkeit, auch nur
einen eigenen wirklichen
Gedanken hervorzubringen. Daher
kann man nichts anderes als
schimpfen. Auch von dritter und
vierter Seite ist manches
angeführt worden, was in eine
ähnliche Richtung zielt. Die
Dinge wurden immer so behandelt,
daß schon bald deutlich wurde,
daß all diese Kritiker wirklich
sachliche Einwände gar nicht
vorbringen. Einerseits offenbart
sich da die Unfähigkeit, die
Impotenz, andererseits die
Dummheit, indem man immer wieder
sagt, daß die Dreigliederung an
sich ja gut ist, aber bekämpft
werden muß. Nun, wenn auf diese
Dinge nicht hingeschaut wird,
wenn nicht der Krebsschaden als
Folge der Parteibetriebsamkeit
gesehen wird, dann kann nichts
Heilsames aus dem Kampf, in dem
wir uns befinden, herauskommen.
|
Mes
très chers présents !,
ce n'est véritablement pas
le moment dans lequel on a
la permission de se perdre
dans de telles querelles de
partis, car nous sommes
aujourd'hui proches du point
où des personnes ayant une
attitude telle que celle du
professeur Gustav Roethe de
l'université de Berlin, que
je vous ai lue, prennent à
nouveau le dessus, même dans
les cercles capitalistes. On
n’a véritablement pas besoin
d'être ami de ces idées, qui
ne sont que des demi-idées
ou des quarts d'idées et, de
plus, tout à fait
impraticables, et l'on n'a
pas besoin d'être ami de
Wissell et de Moellendorff
(NDT :
https://de.wikipedia.org/wiki/Wichard_von_Moellendorff_%28Ingenieur%29),
mais on doit quand même dire
que d'un certain côté on
avait le pouvoir d’évincer
les deux. S'ils avaient été
évincés de l'autre côté,
cela n'aurait pas été un
dommage particulier, mais
qu'on ait eu le pouvoir de
les évincer justement de ce
côté prouve la gravité
actuelle de la situation en
Europe centrale. Cela prouve
que certains milieux se
sentent à nouveau en
sécurité, des milieux qui,
il y a, relativement, peu de
temps, se sentaient très peu
sûrs.
|
13
|
Meine
sehr verehrten Anwesenden! Es
ist heute wahrhaftig nicht die
Zeit, in der man sich in solchem
Parteigezänke verlieren darf,
denn wir stehen heute nahe an
dem Punkt, daß nämlich die
Menschen, die eine solche
Gesinnung haben wie Professor
Gustav Roethe von der Berliner
Universität, die ich Ihnen
vorgelesen habe, auch in
kapitalistischen Kreisen wieder
die Oberhand gewinnen. Man
braucht wahrhaftig kein Freund
sein dieser Ideen, die ja nur
Halb- oder Viertelsideen und
obendrein ziemlich unpraktisch
sind, und man braucht kein
Freund zu sein von Wissell und
Moellendorff, aber man muß doch
sagen, daß man von einer
gewissen Seite her die Macht
hatte, die beiden zu verdrängen.
Wären sie von anderer Seite
verdrängt worden, so wäre dies
kein besonderer Schaden gewesen,
aber daß man die Macht hatte,
sie eben von jener Seite her zu
verdrängen, das beweist den
gegenwärtigen Ernst der Lage in
Mitteleuropa. Das beweist, daß
sich gewisse Kreise wieder
sicher fühlen, Kreise, die sich
vor verhältnismäßig kurzer Zeit
noch sehr unsicher fühlten.
|
Il
y a quelques semaines, au
moment où je suis venu de
Suisse, de Dornach, à
Stuttgart, et où nous avons
commencé notre activité,
c’était encore ainsi que le
règne d'entreprise, oui
absolument, les cercles
dirigeants se sentaient
encore insécures dans un
certain sens. Il y avait
encore une atmosphère très
étrange dans ces cercles. Et
l'on pouvait certainement
avoir l'impression que
quelque chose pouvait être
réalisé lorsqu'un mouvement
énergique se présentait, qui
avait un contenu et un sens.
À l'époque, ceux pour qui
l'économie planifiée et les
lois-cadres de Moellendorff
étaient un anathème
n'avaient pas autant de
courage pour se manifester
aussi hardiment
qu'aujourd'hui. Mais parce
qu'il était possible de
prévoir l'évolution de la
situation, ici et dans
d'autres réunions où je suis
intervenu, une pensée a été
formulée à maintes reprises,
pour beaucoup, probablement
jusqu'à la lassitude, à
savoir : qu’on avance au
fait en ce qui concerne
l'idée des conseils
d'entreprise, avant qu'il ne
soit trop tard. En pendant
avec le départ de
Moellendorff et Wissell, il
convient de noter que la loi
sur les conseils
d'entreprise a depuis peu à
nouveau été soumise à
l'Assemblée nationale. Vous
pouvez prendre tous ces
symptômes ensemble, et vous
ne trouverez pas incroyable
qu'aujourd'hui quelqu'un qui
se penche un peu sur ces
choses vous dise : tout cela
est un travail systématique
de l'autre côté, un travail
systématique de la part des
anciens entrepreneurs qui
s'étaient déjà sentis au
bord du gouffre et qui
maintenant paralysent
progressivement le mouvement
social en Europe centrale.
De ce côté également, aucun
moyen n'est épargné, y
compris la collaboration
avec l'Entente, lorsqu'il
s'agit de paralyser le
mouvement social en Europe
centrale. Si les idées de
ces gens qui sont à l’œuvre
aujourd'hui, et ce n'est pas
une exagération, se
réalisent, alors il arrivera
que toute lutte/aspiration
sociale, telle que vous la
ressentez/éprouvez, sera une
chose impossible pendant de
nombreuses années. Car il ne
s'agit pas de savoir quelle
est la force du capitalisme
en Europe centrale, mais
quelle est la force du
capitalisme de l'Entente.
C'est ainsi que vont les
choses d'un côté. De
l'autre, nous avons les
querelles de partis les plus
folles, que le le seul moyen
serait de balayer pour
arriver à un effort
objectif.
|
14
|
Vor
ein paar Wochen, gerade in der
Zeit, als ich von der Schweiz,
von Dornach, nach Stuttgart kam
und wir unsere Tätigkeit
begannen, da war es noch so, daß
sich das Unternehmertum, ja die
führenden Kreise überhaupt, in
einem gewissen Sinne unsicher
fühlten. Da herrschte in diesen
Kreisen noch eine ganz
sonderbare Stimmung. Und da
konnte man durchaus den Eindruck
haben, daß dann, wenn eine
energische Bewegung, die Inhalt
und Sinn hat, kommt, etwas
erreicht werden kann. Damals
hatten die, denen die
Planwirtschaft und die
Rahmengesetze von Moellendorff
ein Greuel waren, noch nicht so
viel Mut, um so kühn
hervorzutreten, wie sie das
heute tun. Weil man aber
voraussehen konnte, wie sich die
Sache entwickeln würde, wurde
hier und auch in anderen
Versammlungen, auf denen ich
gesprochen habe, ein Gedanke
immer wieder und wieder
vorgebracht, für viele
wahrscheinlich bis zum Überdruß,
nämlich: Man schreite mit Bezug
auf die Idee der Betriebsräte
zur Tat, ehe es zu spät ist. Im
Zusammenhang mit der
Verabschiedung von Moellendorff
und Wissell gilt es zu beachten,
daß das Betriebsrätegesetz nun
neuerdings wiederum der
Nationalversammlung vorgelegt
worden ist. Alle diese Symptome
können Sie zusammennehmen, und
Sie werden es nicht unglaublich
finden, wenn heute derjenige,
der in diese Dinge etwas
hineinschaut, Ihnen sagt: Das
alles ist systematische Arbeit
von der anderen Seite her,
systematische Arbeit von seiten
der ehemaligen Unternehmer, die
sich schon sehr am Rande des
Abgrunds gefühlt hatten und die
nun nach und nach die soziale
Bewegung in Mitteleuropa
lahmlegen. Von dieser Seite wird
auch kein Mittel gescheut, auch
mit der Entente zusammenzugehen,
wenn es sich darum handelt, die
soziale Bewegung in Mitteleuropa
lahmzulegen. Wenn die Ideen
derjenigen Leute, die heute am
Werk sind, und das ist keine
Übertreibung, sich erfüllen,
dann ist es so, daß alles
soziale Streben, wie Sie es
empfinden, für viele Jahre ein
Ding der Unmöglichkeit ist. Denn
da handelt es sich dann nicht
darum, wie stark der
Kapitalismus in Mitteleuropa
ist, sondern darum, wie stark
der Entente-Kapitalismus ist. So
verhalten sich die Dinge auf der
einen Seite. Auf der anderen
haben wir das wüsteste
Parteigezänk, das hinwegzufegen
die einzige Möglichkeit wäre, um
zu einem sachlichen Streben zu
kommen.
|
Que
révèle cette querelle
partisane ? Elle révèle
avant tout la nécessité de
la tri-articulation de
l'organisme social. Dans
cette tri-articulation, d'un
côté la vie de l’esprit
devrait avoir une
administration indépendante,
de l'autre côté la vie de
l'État ou la vie de droit
devrait avoir sa propre
administration, et sur le
troisième côté la vie de
l’économie. À l’intérieur de
la vie de l’économie, en
tant qu'institution purement
économique, nous voulons
laisser naître les conseils
d'entreprise. Cette
compagnie de conseils
d'entreprise marquerait le
début d'une véritable
socialisation en séparant
l'administration économique
de la vie spirituelle et
politique. Quel serait le
moyen le plus sûr de
maintenir la vie économique
à la merci du capitalisme ?
En continuant à amalgamer la
vie économique avec la vie
politique ! Et qu'est-ce qui
couine alors là des
querelles stupides des
partis ? C'est le mélange et
la fusion sauvages de points
de vue économiques et de
points de vue politiques.
Ces partis modernes sont si
nuisibles parce qu'ils sont
entièrement basés sur ce qui
a survécu comme la fusion de
la vie politique avec la vie
économique. C'est pourquoi
on entend encore et encore,
de la part de gens qui ne
comprennent rien à la
structure de l'ordre social,
qu'il faut d'abord avoir le
pouvoir politique et ensuite
le pouvoir économique. Puis
ils inversent à nouveau la
tendance, et ainsi de suite.
Toutes ces choses témoignent
du dilettantisme le plus
méprisable. Le fait que de
telles opinions apparaissent
au sein des partis montre à
quel point la
tri-articulation de
l'organisme social est
nécessaire. Et de nos jours,
j’aimerais dire que l'on
devrait vraiment prendre
conseil avec soi-même, comme
on l'a fait à l'approche de
la douzième heure, et se
demander : veut-on vraiment
être l'idiot de la réaction
à venir en suivant
aveuglément les slogans du
parti à la lettre, plus
aveuglément que ne l'ont
jamais fait les catholiques,
apparemment de bonne foi ?
Ne veut-on pas se fier à son
propre jugement ? Si l'on
s'était fié à son propre
jugement, la compagnie des
conseils d’entreprise aurait
déjà vu le jour. Pensez une
fois à ce que cela
signifierait si la compagnie
des conseils d’entreprise
étaient déjà une réalité et
si les revendications
économiques du prolétariat
étaient maintenant reprises
par les conseils
d’entreprise et résonnaient
dans tout ce qui se passe
actuellement au sein du
capitalisme et du règne
d'entreprise se renforçant à
nouveau, dans ce qui est
impulsé du côté de
l'industrie minière/de
l’Erzbergerie, qui
est beaucoup plus nuisible
qu'on ne le pense, et dans
ce qui est lié au traité de
paix. Les gens ont toujours
souligné qu'il s'agit avant
tout de la conquête du
pouvoir politique.
|
15
|
Was offenbart
denn dieses Parteigezänke? Es
offenbart vor allem die
Notwendigkeit der
Dreigliederung des sozialen
Organismus. In dieser
Dreigliederung soll auf der
einen Seite das Geistesleben
eine selbständige Verwaltung
haben, auf der anderen Seite
soll das Staats- oder
Rechtsleben eine eigene
Verwaltung haben und auf
der
dritten Seite das
Wirtschaftsleben. Innerhalb
des Wirtschaftslebens
als einer rein
wirtschaftlichen
Einrichtung wollen wir
die Betriebsräte
entstehen lassen. Diese
Betriebsräteschaft würde
den Beginn einer
wirklichen
Sozialisierung dadurch
einleiten, daß sie die
Wirtschaftsverwaltung
von dem geistigen und
politischen Leben
abtrennt. Wodurch wäre
denn das
Wirtschaftsleben am
sichersten auch
weiterhin dem
Kapitalismus
ausgeliefert? Dadurch,
daß das Wirtschaftsleben
weiterhin verquickt wird
mit dem politischen
Leben! Und was quiekt
denn da eigentlich aus
dem törichten
Parteigezänke heraus? Es
ist das wüste
Durcheinanderwerfen und
Ineinanderverschmelzen
von wirtschaftlichen
Gesichtspunkten und
politischen
Gesichtspunkten. Diese
neuzeitlichen Parteien
sind deshalb so
schädlich, weil sie ganz
auf dem beruhen, was
sich als Verschmelzung
des politischen mit dem
wirtschaftlichen Leben
überlebt hat. Daher hört
man immer wieder von
Leuten, die von einer
Struktur der sozialen
Ordnung rein gar nichts
verstehen, daß man erst
die politische Macht
haben muß und dann die
wirtschaftliche. Dann
kehren sie das wiederum
um und so weiter. Aus
all diesen Dingen
spricht der wüsteste
Dilettantismus. Daß
gerade solche
Anschauungen innerhalb
der Parteien auftreten,
zeigt, wie notwendig die
Dreigliederung des
sozialen Organismus ist.
Und in unseren Tagen
sollte man, ich möchte
sagen, wirklich wie
schon beim Herannahen
der zwölften Stunde, mit
sich zu Rate gehen und
sich fragen: Will man
denn wirklich der Narr
der heraufziehenden
Reaktion dadurch sein,
daß man blinder als
jemals die scheinbar
gutgläubigen Katholiken
den Parteiparolen aufs
Wort folgt? Will man
sich denn nicht auf das
eigene Urteil stützen?
Hätte man sich auf das
gesunde eigene Urteil
gestützt, dann wäre die
Betriebsräteschaft schon
zustande gekommen.
Denken Sie einmal, was
das bedeuten würde, wenn
die Betriebsräteschaft
jetzt schon Wirklichkeit
wäre und wenn jetzt die
wirtschaftlichen
Forderungen des
Proletariats von den
Betriebsräten
aufgegriffen und
hineintönen würden in
all das, was sich jetzt
abspielt innerhalb des
wiedererstarkten
Kapitalismus und
Unternehmertums, in
das, was getrieben wird
von seiten der
Erzbergerei, die ja viel
schädlicher ist, als man
denkt, und in das, was
mit dem Friedensvertrag
zusammenhängt. Die Leute
haben immerfort betont,
daß es sich vor allen
Dingen darum handle, die
politische Macht zu
erobern.
|
Oh,
Mes très chers présents, il
ne me vient rien de plus
risible devant une telle
phrase. Naturellement, on
peut prononcer de telles
phrases que donc on doit
d'abord avoir le pouvoir
politique. Mais si devait
être fait le premier pas,
pour parvenir absolument au
pouvoir, comme cela aurait
pu se passer par l’élection
des conseils d'entreprise,
alors ce premier pas n'est
d’abord pas fait. Il n'est
pas fait parce que l’on aime
parler avec de grands mots
et de grandes phrases. Mais
on n'aime pas aller vraiment
à la mesure des choses à ce
qui est vraiment nécessaire.
|
16
|
Oh,
meine sehr verehrten Anwesenden,
es kommt mir nichts lächerlicher
vor als solch eine Phrase. Man
kann natürlich solche Phrasen,
also daß man erst die politische
Macht haben müsse, aussprechen.
Wenn aber der erste Schritt
getan werden soll, um überhaupt
zur Macht zu gelangen, wie es
durch die Wahl der Betriebsräte
hätte geschehen können, dann
wird dieser erste Schritt nicht
getan. Er wird nicht getan, weil
man es liebt, in großen Worten
und Phrasen zu sprechen. Man
liebt es aber nicht, wirklich
sachgemäß an das heranzugehen,
was wirklich notwendig ist.
|
Le
projet de loi sur les
conseils d'entreprise
existant jusqu’à présent
s'est révélé comme quelque
chose d'impraticable,
d'inacceptable. Aujourd'hui,
un nouveau projet est
présenté à l'Assemblée
nationale, après que la
timide tentative de
Moellendorff et Wissell, qui
contenait aussi les bases
d'une économie planifiée,
ait été jetée aux enfers, et
les deux personnalités avec
elle. Tout cela montre la
bêtise qui est pratiquée
d'un certain côté, mais qui,
en fin de compte, ne peut
finalement mener à rien.
Qu’on se représente si,
depuis quinze jours, notre
compagnie de conseils
d'entreprise en Wurtemberg
avait siégé, et que chaque
jour ait été envoyé dans le
monde des propositions
tangibles pour une véritable
socialisation ! Si c'était
le cas, on pourrait alors
dire : de ce prolétariat
surgi l'esprit nouveau
nécessaire à une nouvelle
construction. Si, maintenant
mille conseils d’entreprise
étaient assis ici
maintenant, et pas seulement
les quelques bonshommes,
alors nous pourrions dire :
nous rions de ce que, après
le début de la révolution de
novembre et après le
déclenchement de la grève,
ce grand industriel a
exprimé dans les termes
suivants : nous ne devons
rien faire d'autre
qu'attendre ! Car le moment
viendra où les travailleurs
se présenteront en
pleurnichant et en suppliant
à la porte de notre
établissement et seront
satisfaits si on leur permet
de travailler un quart de ce
qu'ils demandent maintenant.
- Aujourd'hui, cependant, on
n'est pas encore en mesure
de regarder les choses avec
le sérieux nécessaire. Il ne
suffit pas d'exprimer ce
sérieux en paroles, mais il
est important que ce sérieux
s'exprime aussi en actes. Si
nous considérons le fait que
les industriels d'Europe
centrale recevront le
soutien de l'Entente en ce
qui concerne leur pouvoir,
nous devons arriver à la
conclusion que ces conseils
d'entreprise doivent voir le
jour avant qu'il ne soit
trop tard. Je ne veux pas
dire par là qu’on ne peut
plus rien faire maintenant.
Évidemment, il doit être
continué de travailler dans
la direction où nous avons
commencé, mais ce serait un
jeu de vache d'aveugle si
l’on voulait fermer les yeux
devant la situation générale
du monde. Nous nous tenons
maintenant une fois en elle,
et en fait nous n’aurions
pas dû y tomber ainsi, sans
que nous ayons déjà des
conseils d’entreprise.
|
17
|
Der
bisher vorliegende
Betriebsräte-Gesetzentwurf hat
sich als etwas Unpraktisches,
als etwas Unannehmbares
entpuppt. Jetzt wird ein neuer
Entwurf der Nationalversammlung
vorgelegt, nach‑ dem man ja den
schüchternen Versuch von
Moellendorff und Wissell, der
auch Ansätze zu einer
Planwirtschaft enthielt, in den
Orkus hinabgestürzt hat und die
beiden Persönlichkeiten gleich
dazu. Das alles zeigt, welcher
Unfug von einer gewissen Seite
her getrieben wird, der aber
zuletzt zu nichts führen kann.
Man stelle sich vor, wenn seit
vierzehn Tagen unsere
Betriebsräteschaft in
Württemberg tagen würde und
jeden Tag greifbare Vorschläge
für eine wirkliche
Sozialisierung in die Welt
senden würde! Wenn das der Fall
wäre, dann könnte man sagen: Aus
diesem Proletariat heraus, da
ersteht der neue Geist, der für
einen Neuaufbau notwendig ist.
Wenn jetzt tausend Betriebsräte
hier säßen und nicht nur die
paar Männchen, dann könnten wir
sagen: Wir lachen über das, was
nach dem Beginn der
Novemberrevolution und nach
Ausbruch des Streiks jener
Großindustrielle mit folgenden
Worten zum Ausdruck gebracht
hat: Wir brauchen nichts anderes
tun, als zu warten! Denn der
Zeitpunkt wird kommen, an dem
die Arbeiter winselnd und
flehend vor unserer
Etablissementtüre erscheinen
werden und zufrieden sein
werden, wenn sie ein Viertel von
dem arbeiten dürfen, was sie
jetzt verlangen. — Nun, man ist
aber heute noch nicht in der
Lage, die Dinge mit dem nötigen
Ernst zu betrachten. Es reicht
aber auch nicht aus, diesen
Ernst nur in Worten zum Ausdruck
zu bringen, sondern es kommt
darauf an, daß sich dieser Ernst
auch in Taten niederschlägt.
Wenn man darauf hinschaut, daß
die mitteleuropäischen
Industriellen in bezug auf ihre
Macht Unterstützung von seiten
der Entente bekommen werden,
dann muß man doch zu dem Schluß
kommen, daß diese
Betriebsräteschaft entstehen
muß, ehe es zu spät ist. Ich
will mit alledem nicht sagen,
daß man jetzt nichts mehr tun
kann. Selbstverständlich muß in
der angefangenen Richtung
weitergearbeitet werden, aber es
wäre ein Blinde-Kuh-Spiel, wenn
man die Augen vor der
allgemeinen Weltlage
verschließen wollte. Wir stehen
nun einmal in ihr drinnen, und
eigentlich hätten wir nicht so
in sie hineingeraten sollen,
ohne daß wir schon Betriebsräte
haben.
|
Vous
voyez, saisir le bon moment,
utiliser le bon moment, cela
revêt une importance toute
particulière à l'époque des
bouleversements dans
lesquels nous vivons. Il
s'agit de ne pas être
capable d'attendre quatre à
six semaines pour ce qui
devrait se passer.
Aujourd'hui, beaucoup de
gens savent qu'avec la
grande Révolution française
à la fin du 18e siècle et
avec les révolutions
suivantes au 19e siècle,
seule une sorte
d'émancipation de l'homme en
tant que citoyen d’état a
été atteinte. Mais le fait
que, dans une certaine
mesure, des individus
humains soient devenus plus
libres est dépourvu de
signification pour la large
masse du prolétariat.
Pourquoi ? Parce que ceux
qui se sont rebellés contre
l'ancien ordre féodal, tout
en conquérant le pouvoir de
l'État, n'ont pas réussi à
enlever la camisole de force
économique du travailleur,
même s'il était maintenant
personnellement libre.
Aujourd'hui, il est temps de
réaliser qu’avec la simple
conquête du pouvoir de
l'État, rien n’est fait.
Comme conséquence des
révolutions, d'autres
humains certes parvinrent au
pouvoir, mais on ne créa pas
vraiment quelque chose de
nouveau. L'ancien cadre de
l'État a été maintenu. Et
ainsi on a travaillé jusqu'à
la catastrophe de la guerre
mondiale. Tout a été
comprimé dans le cadre de
l'ancien État unitaire.
Aujourd'hui, le moment est
venu de reconnaître que le
prolétariat ne doit pas
simplement imiter la
bourgeoisie, qui ne voulait
que conquérir le pouvoir
d'État. Le prolétariat doit
développer quelque chose de
nouveau et ne pas
s'accrocher à l'ancien État
unitaire. Le prolétariat
doit amener au déploiement
l'organisme social
tri-articulé. Soit-on
comprendra/saisira cette
tri-articulation, soit on
fera voile à nouveau dans
une structure aussi
impossible que l’était
l'état du XIXe siècle et du
XXe siècle commençant.
|
18
|
Sehen
Sie, den richtigen Moment, den
richtigen Augenblick zu
erfassen, zu nutzen, das ist in
Zeiten solcher Umwälzungen, in
denen wir leben, von ganz
besonderer Wichtigkeit. Da geht
es darum, daß man nicht vier bis
sechs Wochen warten kann mit
demjenigen, was gleich geschehen
soll. Heute wissen ja viele
Leute, daß mit der großen
Französischen Revolution Ende
des 18. Jahrhunderts und mit
den folgenden Revolutionen im
19. Jahrhundert eigentlich nur
eine Art Emanzipation des
Menschen als Staatsbürger
erreicht worden ist. Aber die
Tatsache, daß in einem gewissen
Grade einzelne Menschen freier
geworden sind, ist für die
breite Masse des Proletariats
bedeutungslos. Warum? Weil
diejenigen, die sich gegen die
alte Feudalordnung aufgelehnt
haben, zwar die Staatsmacht
erobert haben, aber es
unterlassen haben, dem
Arbeiter, auch wenn er jetzt
persönlich frei war, die
wirtschaftliche Zwangsjacke
auszuziehen. Heute ist es an der
Zeit, daß man einsieht, daß es
mit der bloßen Eroberung der
Staatsmacht nicht getan ist. Als
Folge der Revolutionen gelangten
zwar andere Menschen an die
Macht, doch man schuf nicht
wirklich etwas Neues. Der alte
Rahmen des Staates wurde
beibehalten. Und so arbeitete
man immer weiter bis hin zur
Weltkriegskatastrophe. Man
preßte alles in den Rahmen des
alten Einheitsstaates hinein.
Heute ist die Zeit gekommen, wo
man erkennen sollte, daß das
Proletariat nicht einfach das
Bürgertum, das nur die
Staatsmacht erobern wollte,
nachahmen darf. Das Proletariat
muß etwas Neues entwikkein und
darf nicht festhalten am alten
Einheitsstaat. Das Proletariat
muß den dreigliedrigen sozialen
Organismus zur Entfaltung
bringen. Entweder man wird diese
Dreigliederung begreifen, oder
man wird wieder in ein solch
unmögliches Gebilde
hineinsegeln, wie es der Staat
des 19. Jahrhunderts und des
beginnenden 20. Jahrhunderts
war.
|
Il
ne suffit pas de dire et
redire que l'on voudrait
renverser les anciennes
institutions et mettre de
nouvelles formes sociales à
la place du capitalisme ! On
doit aussi savoir en quoi
ces nouvelles formes doivent
consister ! C'est pourquoi
j'ai essayé, dans mon livre
"Les points clés de la
question sociale", de
présenter aux gens quelque
chose qui donne vraiment une
articulation/un membrement
organique à la communauté
sociale tant désirée. Il y
est montré comment cette
communauté sociale peut
devenir possible, comment
elle peut être formée. À
quoi bon dire toujours : les
choses doivent venir
d'elles-mêmes !
|
19
|
Es
ist nicht damit getan, daß man
immer wieder sagt, daß man die
alten Einrichtungen stürzen und
an die Stelle des Kapitalismus
neue soziale Formen setzen
wolle! Man muß auch wissen,
worin diese neuen Formen
bestehen sollen! Deshalb ist
auch versucht worden, mit meinem
Buch «Die Kernpunkte der
sozialen Frage» etwas vor die
Menschen hinzustellen, was dem
ersehnten sozialen Gemeinwesen
nun wirklich eine organische
Gliederung gibt. Es wird dort
gezeigt, wie dieses soziale
Gemeinwesen möglich werden, wie
es sich gestalten kann. Was
nützt es denn, wenn man immer
sagt: Die Dinge müssen von
selber kommen!
|
Maintenant,
je pourrais me représenter
que de tels fanatiques de
l'arriver par soi-même
croient encore que l'ordre
social est venu de lui-même,
alors qu'en réalité il
devrait être durement
conquis. Vous voyez, si le
coq chante sur le tas de
fumier avant le lever du
soleil, c'est-à-dire quand
il fait encore sombre, et
que le soleil se lève, alors
le coq peut s'imaginer que
par son chant le soleil
s'est levé. Il est tout à
fait certain qu'un nouvel
ordre social ne se réalisera
pas par ce qu’on chante
toujours seulement
socialisme et dictature du
prolétariat. Celui-ci
viendra seulement lorsque la
pensée vit dans un nombre
suffisamment important
d’humains : nous devons
travailler à l'avènement de
ce nouvel ordre social. Nous
devons élire parmi nous ceux
en qui nous avons confiance,
afin que, sur la base de
l'expérience économique
existante, quelque chose de
productif pour la vie
économique puisse être mis
en place, qui puisse alors
éclipser toutes les
propositions législatives
bureaucratiques et autres
que l'on cherche à faire
venir d'ailleurs.
|
20
|
Nun,
ich könnte mir vorstellen, daß
solche Fanatiker des
Von‑selber-Kommens auch dann
noch glauben, die soziale
Ordnung sei von selber gekommen,
wenn sie in Wirklichkeit hart
erkämpft werden mußte. Sehen
Sie, wenn der Hahn auf dem Mist
vor Sonnenaufgang, also wenn es
noch dunkel ist, kräht und dann
die Sonne aufgeht, dann kann
sich der Hahn einbilden, daß
durch sein Krähen die Sonne
aufgegangen ist. Ganz gewiß wird
dadurch, daß man immer nur
Sozialismus und Diktatur des
Proletariats kräht, eine neue
soziale Ordnung nicht
heraufziehen. Diese kommt nur,
wenn in einer genügend großen
Anzahl von Menschen der Gedanke
lebt: Wir müssen arbeiten, um
diese neue soziale Ordnung
herbeizuführen. Wir müssen aus
unserer Mitte heraus diejenigen,
zu denen wir Vertrauen haben,
wählen, damit auf der Grundlage
der vorhandenen wirtschaftlichen
Erfahrungen etwas für das
wirtschaftliche Leben
Ersprießliches zustande kommt,
das dann alle bürokratischen
Gesetzesvorschläge und
dergleichen, nach dem man von
anderer Seite her strebt, in den
Schatten stellen kann.
|
Je
vous le demande : on
s’effraye donc devant un tel
travail, ou pourquoi
s'abstient-on de créer une
telle compagnie de conseil
d'entreprise, qui serait
donc vraiment un facteur de
pouvoir, car elle sera
soutenue par la confiance
des travailleurs ? Vous
pouvez être sûrs de ceci :
au moment où une telle
compagnie de conseils
d'entreprise produit des
idées nouvelles et
fructueuses, à ce moment-là,
la compagnie de conseils
d'entreprise est la plus
grande puissance dans
certains domaines. Ce n’est
plus alors un chant de coq
sur le tas de fumier, qui
croit que par son chant, le
soleil se lève. C'est un
appel à aller au travail,
mais à un travail dont on
sait dans quel but il
devrait se dérouler.
|
21
|
Ich
frage Sie: Schreckt man denn vor
solch einer Arbeit zurück, oder
warum unterläßt man das Schaffen
einer solchen
Betriebsräteschaft, die ja
wirklich dadurch, daß sie vom
Vertrauen der Arbeiter getragen
sein wird, ein Machtfaktor wäre?
In dem Augenblick, dessen können
Sie sich sicher sein, in dem
eine solche Betriebsräteschaft
neue fruchtbare Gedanken
hervorbringt, in diesem
Augenblick ist die
Betriebsräteschaft auf
bestimmten Gebieten die größte
Macht. Das ist dann kein Krähen
des Hahnes auf dem Mist, der
glaubt, daß durch sein Krähen
die Sonne aufgeht. Das ist ein
Appell, an die Arbeit zu gehen,
aber an eine solche Arbeit, von
der man weiß, in welchem Sinn
sie verlaufen soll.
|
Vous
voyez, c'est seulement à
partir d’un tel sentiment,
je crois que le nouvel
esprit pourrait s'épanouir.
Mais tant que ce nouvel
esprit n'habitera pas la
tranquillité des âmes, rien
de salutaire ne viendra. Et
la situation économique
actuelle est telle que nous
devons avant tout réfléchir
à la manière de remettre,
dans une certaine mesure,
notre vie économique en
Europe centrale sur pied. De
nouvelles sources de
matières premières de toutes
sortes devront être
exploitées, notamment à
l'Est. De nombreuses choses
seront nécessaires ici que
la compagnie des
entrepreneurs d'Europe
centrale n'a pas encore
abordées. Toutefois, il ne
sera probablement plus
possible de développer des
sources de matières
premières en Sibérie, car le
cours du monde ne le permet
pas aujourd'hui ; les
Américains et les Japonais
ne le permettent plus. Là où
nous pouvons être efficaces,
c'est dans l'ensemble de
l'Europe de l'Est. Mais là,
il s'agira de trouver le ton
juste pour aller ensemble
avec le peuple russe. C'est
précisément ce qu'il y avait
de pire dans les cercles
industriels jusqu'alors
dominants : ils n'ont jamais
trouvé le ton juste pour
entrer dans la relation
correspondant à d’autres
âmes de peuple. Aussi par ce
qu’un nouvel esprit doit
entrer dans notre vie de
l’économie. Sinon, l'Est
nous claquera la porte au
nez, surtout si nous venons
avec l'esprit que nos
cercles dirigeants ont
développé jusqu'à présent.
Avant tout, nous devons
développer une fraternité
avec l'Est, une fraternité
économique, sinon nous ne
sortirons jamais de la
situation dans laquelle nous
sommes tombés.
|
22
|
Sehen
Sie, allein aus einer solchen
Empfindung heraus könnte, so
glaube ich, der neue Geist
erblühen. Aber solange dieser
neue Geist nicht in den Gemütern
lebt, so lange wird nichts
Heilsames kommen. Und die
jetzige wirtschaftliche Lage ist
nun einmal so, daß vor allen
Dingen daran gedacht werden muß,
wie wir unser Wirtschaftsleben
in Mitteleuropa wieder
einigermaßen auf die Beine
bringen. So werden neue
Rohstoffquellen der
verschiedensten Art erschlossen
werden müssen, insbesondere im
Osten. Da wird so manches
notwendig sein, was die
mitteleuropäische
Unternehmerschaft bisher nicht
in Angriff genommen hat.
Allerdings lassen sich
Rohstoffquellen in Sibirien wohl
nicht mehr erschließen, denn der
Lauf der Welt läßt dies heute
nicht zu; das lassen die
Amerikaner und die Japaner
nicht mehr zu. Da, wo wir
wirksam werden können, das ist
der gesamte europäische Osten.
Aber da wird es darum gehen, daß
man den richtigen Ton findet, um
mit der russischen Volksseele
zusammenzugehen. Das war gerade
das Schlimmste an den bisher
leitenden industriellen Kreisen,
daß sie nie den Ton gefunden
haben, um mit anderen
Volksseelen eine entsprechende
Verbindung einzugehen. Auch
deshalb muß ein neuer Geist in
unser Wirtschaftsleben hinein.
Ansonsten wird uns der Osten die
Türe zuschlagen, nämlich vor
allem dann, wenn wir mit dem
Geiste kommen, den bisher unsere
führenden Kreise entwickelt
haben. Vor allem sind wir darauf
angewiesen, mit dem Osten eine
Brüderlichkeit, eine
wirtschaftliche Brüderlichkeit
zu entwickeln, sonst kommen wir
aus der Situation, in die wir
hineingeraten sind, niemals
heraus.
|
Un
nouvel esprit est nécessaire
dans les différentes
directions ! Ce nouvel
esprit aimerait germer dans
les cœurs et la tranquillité
des âmes, car nous en avons
besoin. Vous ne trouverez
pas l'esprit nouveau dans ce
que je vous ai lu au début,
car il est dit : " qu'avant
la Révolution, il nous était
permis de faire confiance,
dans l'ensemble, à la
fiabilité honnête et
objective de notre
gouvernement, que dans
l'excellent État
bureaucratique prussien nous
pouvions nous épargner la
peine d'avoir notre mot à
dire, c'est en cela, et ce
n'est pas le moins
important, que réside la
supériorité intellectuelle
dont l'Allemagne en général,
surtout dans son
développement scientifique
et technique, a fait preuve
au cours du XIXe siècle "...
Puisse l'esprit allemand
trouver la force de se
frayer un chemin à travers
l'affreux déluge de péchés
et de boue politiques pour
retrouver cet état louable
de confiance que les
Hohenzollern nous avaient
offert en Prusse."
|
23
|
Ein
neuer Geist nach den
verschiedensten Richtungen hin
ist notwendig! Dieser neue Geist
möge in den Herzen und Gemütern
aufkeimen, denn wir brauchen
ihn. In dem, was ich Ihnen am
Anfang vorgelesen habe, in dem
können Sie den neuen Geist nicht
finden, denn da wird gesagt,
«daß wir vor der Revolution im
ganzen auf die redliche und
sachliche Zuverlässigkeit
unserer Regierung vertrauen
durften, daß wir in dem
vortrefflichen preußischen
Beamtenstaat uns das Mitreden
ersparen konnten, darin nicht
zuletzt wurzelt die geistige
Überlegenheit, die Deutschland
allgemein, zumal auch in seiner
wissenschaftlichen und
technischen Entwicklung, während
des neunzehnten Jahrhunderts
erwiesen hat. ... Möge der
deutsche Geist die Kraft
entwickeln, sich durch die
häßliche politische Sünd- und
Schlammflut wieder zu jenem
rühmlichen Staate des
Vertrauens durchzuarbeiten, wie
ihn uns Preußen die Hohenzollern
geschenkt hatten.»
|
On
n’a pas la permission de
parler ainsi aujourd'hui,
vous verrez. Mais, mes très
chers présents, je vais
maintenant traduire ces mots
dans une autre langue et je
vous demanderai alors s'il
est permis de parler ainsi
aujourd'hui : le fait
qu'avant la Révolution, nous
pouvions avoir confiance
dans l'ensemble de la
fiabilité honnête et
objective des gros bonnets
de notre parti, que dans
l'excellente bureaucratie
des gros bonnets de notre
parti, nous pouvions nous
épargner la nécessité
d'avoir notre mot à dire,
cela s'explique notamment
par la supériorité
intellectuelle dont
l'Allemagne a fait preuve en
général, mais pas dans son
développement
social-démocrate et
socialiste, au cours du XIXe
siècle. On ne peut pas
servir deux maîtres, les
gros bonnets du parti et la
tri-articulation. La
politisation générale est
nécessairement un ennemi du
strict rassemblement et de
l'immersion dans la
dévotion, dans la
capitulation, dans la
bigoterie du parti. Puisse
l'esprit social développer
la force nécessaire pour se
frayer un chemin à travers
l'affreux déluge politique
de péchés et de boue jusqu'à
ce système de parti louable
de confiance, tel que les
grands pontes du parti nous
l'ont offert à nous, les
sociaux-démocrates.
|
24
|
So
darf man heute nicht sprechen,
das werden Sie einsehen. Aber,
meine sehr verehrten Anwesenden,
ich werde diese Worte nun in
eine andere Sprache übersetzen
und frage Sie dann, ob man heute
so sprechen darf: Daß wir vor
der Revolution im ganzen auf die
redliche und sachliche
Zuverlässigkeit unserer
Parteibonzen vertrauen durften,
daß wir in dem vortrefflichen
Parteibonzen-Bürokratismus uns
das Mitreden ersparen konnten,
darin nicht zuletzt wurzelt die
geistige Überlegenheit, die
Deutschland allgemein, nicht
aber in seiner
sozialdemokratischen und
sozialistischen Entwicklung,
während des neunzehnten
Jahrhunderts erwiesen hat. Man
kann nicht zwei Herren dienen,
den Parteibonzen und der
Dreigliederung. Die allgemeine
Politisierung ist notwendig ein
Feind strenger Sammlung und
Versenkung in die Hingabe, in
die Ergebenheit, in das
Parteibonzentum. Möge der
soziale Geist die Kraft
entwickeln, sich durch die
häßliche politische Sünd- und
Schlammflut wieder zu jenem
rühmlichen Parteiwesen des
Vertrauens durchzuarbeiten, wie
ihn uns Sozialdemokraten die
Parteibonzen geschenkt haben.
|
Vous
voyez, vous avez là les
mêmes formes de pensée, mais
appliquées à autre chose.
Que l'on soit le professeur
Roethe et que l'on parle
ainsi des Hohenzollern, ou
que l'on soit un homme de
parti de bonne foi et que
l'on parle ainsi des gros
bonnets du parti, les deux
sont basés sur les mêmes
sentiments d’âme. Cela ne
rend pas un humain plus
libre simplement en rendant
hommage à d'autres idoles !
On devient libre en
s’appuyant sur son propre
jugement, sur sa propre
raison synthétique et sur
son propre sentiment. C'est
à ce propre sentiment que
nous avons fait appel.
J'espère qu'il apparaîtra
que nous n'avons pas fait
appel en vain, car, si nous
avions fait appel en vain,
le développement/l’évolution
du prolétariat serait en
mauvaise posture.
|
25
|
Sehen
Sie, da haben Sie dieselben
Gedankenformen nur auf etwas
anderes angewendet. Ob man der
Professor Roethe ist und so über
die Hohenzollern spricht oder ob
man irgendein gutgläubiger
Parteimann ist und so über die
Parteibonzen spricht, beides
beruht auf denselben seelischen
Empfindungen. Es macht den
Menschen nicht freier, wenn er
einfach anderen Götzen huldigt!
Frei wird man dadurch, daß man
sich auf sein eigenes Urteil,
auf seine eigene Vernunft und
auf seine eigene Empfindung
stützt. An diese eigene
Empfindung haben wir appelliert.
Ich hoffe, daß sich doch noch
die Tatsache herausstellt, daß
wir nicht vergeblich appelliert
haben, denn hätten wir
vergeblich appelliert, so würde
es schlimm um die Entwicklung
des Proletariats stehen.
|
Discussion
|
26
|
Diskussion
|
M. Huch
: L'orateur est pleinement
d'accord avec les exposés du
Dr Steiner et regrette que
l'idée de la
tri-articulation de
l'organisme social ne soit
pas reprise comme cela
serait nécessaire. Il voit
la faute en grande partie
chez les syndicats. En tant
que membre d'une commission
de travailleurs, il constate
lui aussi que le règne
d'entreprise se présente
aujourd'hui de manière très
différente de ce qu'il était
il y a six à huit semaines.
|
27
|
Herr
Huch: Der Redner ist mit Herrn
Dr. Steiners Ausführungen völlig
einverstanden und spricht sein
Bedauern darüber aus, daß die
Idee der Dreigliederung des
sozialen Organismus nicht so
aufgenommen wird, wie es nötig
wäre. Er sieht die Schuld zum
großen Teil bei den
Gewerkschaften. Als Mitglied
eines Arbeiterausschusses
bemerkt auch er, daß das
Unternehmertum heute wieder ganz
anders auftritt als vor sechs
bis acht Wochen.
|
M. Fischer
: Il se présente comme un
dirigeant syndical et défend
le travail des syndicats
contre l'orateur précédent.
Selon lui, si le syndicat ne
fait pas les choses
correctement, c'est aux
travailleurs eux-mêmes de
s'en charger. - La faible
participation à la réunion
d'aujourd'hui est
probablement liée aussi au
fait que les ouvriers se
méfient de tout ce qui vient
de philosophes, de
théosophes et de conseillers
au commerce. - En ce qui
concerne les conseils de
travailleurs,
M. Fischer critique le
fait que les conseils de
travailleurs en Allemagne se
divisent aussi. Si des
compétitions se déroulent
maintenant dans différentes
villes, indépendamment les
unes des autres et à partir
de différentes branches, sur
des conseils d'entreprise,
c'est une grande erreur.
L'orateur se dit partisan
des conseils d'entreprise.
Dès que les partis et les
syndicats auront perdu leur
utilité, ils devront
évidemment être balayés ; la
seule question est de savoir
ce que nous mettrons à leur
place.
|
28
|
Herr
Fischer: Er stellt sich als
Gewerkschaftsführer vor und
verteidigt die Arbeit der
Gewerkschaften gegen den Herrn
Vorredner. Es liege, so führt er
aus, an den Arbeitern selbst,
wenn die Gewerkschaft nicht
richtig vorgehe. — Der schlechte
Besuch der heutigen Versammlung
hängt wohl auch damit zusammen,
daß die Arbeiter mißtrauisch
sind gegen alles, was von
Philosophen, Theosophen und
Kommerzienräten kommt. —
Bezüglich der Betriebsräte
tadelt Herr Fischer, daß sich
auch die Betriebsräte in
Deutschland zersplittern. Wenn
jetzt in verschiedenen Städten
unabhängig voneinander und von
verschiedenen Branchen ausgehend
Konkurrenzen stattfinden über
Betriebsräte, so ist das ein
großer Fehler. Der Redner
bekennt sich als Anhänger der
Betriebsräte. In dem Augenblick,
wo die Parteien und die
Gewerkschaften sich überlebt
haben, müssen sie
selbstverständlich hinweggefegt
werden; es fragt sich nur noch,
was wir an deren Stelle setzen.
|
Il
faut comprendre qu'on ne
peut pas jeter sur le côté
sans plus des organisations
qui ont eu jusqu'ici la
confiance des masses. -
L'orateur ne peut se penser
comment l'unité peut
prévaloir dans un conseil
d'entreprise, alors que des
humains aux façons de voir
économiques et politiques
les plus diverses siègent.
Si devait être réalisée une
socialisation pratique,
alors on doit commencer par
retirer les moyens de
production et la terre des
mains des exploiteurs et les
transférer en possession de
la société, car le pouvoir
des capitalistes est basé
sur la possession de ces
moyens. - L'orateur demande
au Dr Steiner de lui
indiquer la manière dont les
conseils d'entreprise
peuvent résoudre cette
tâche. En outre, il est
demandé au Dr Steiner de
donner des informations sur
la manière dont, à son avis,
les conseils d'entreprise
peuvent être mis en mesure
d’établir le besoin. Car
aussi longtemps que le
travailleur doive demander :
Est-ce que j'ai assez pour
vivre ? -, tant qu'il ne
s'occupera pas de problèmes
spirituels élevés. Les
masses affamées ont soif de
pain, pas d'idéaux
spirituels. Ce n'est que
lorsqu'il y aura à nouveau
de la nourriture qu'il y
aura de la vigueur
spirituelle. La grande masse
ne va certainement pas
pleurnicher et mendier du
travail, mais elle va
envoyer la société au
tapis/chasser la société au
diable. La confrontation du
prolétariat avec les
capitalistes ne se fera pas
sous la forme de belles
conférences, mais sous la
forme d'un recours à la
violence.
|
29
|
Man
muß sich darüber im klaren sein,
daß man so ohne weiteres die
Organisationen, die bisher das
Vertrauen der Massen hatten,
nicht auf die Seite werfen kann.
— Der Redner kann sich nicht
denken, wie in einer
Betriebsräteschaft Einigkeit
herrschen soll, wo doch dort
Menschen der verschiedensten
wirtschaftlichen und politischen
Anschauungen sitzen werden.
Wenn praktische Sozialisierung
getrieben werden soll, dann muß
man damit anfangen,
Produktionsmittel sowie Grund
und Boden den Ausbeutern aus den
Händen zu nehmen und sie in den
Besitz der Gesellschaft
überzuführen, weil die Macht der
Kapitalisten auf dem Besitz
dieser Mittel beruht. — Der
Redner bittet Herrn Dr. Steiner,
ihm den Weg anzugeben, wie die
Betriebsräte diese Aufgabe lösen
können. Ferner wird Herr Dr.
Steiner gebeten, Aufschluß zu
geben darüber, wie seiner
Meinung nach die Betriebsräte in
die Lage versetzt werden können,
um den Bedarf festzustellen.
Denn solange der Arbeiter fragen
muß: Habe ich genug zum Leben?
—, so lange wird er sich nicht
mit hohen geistigen Problemen
beschäftigen. Die ausgehungerten
Massen lechzen nach Brot, nicht
nach geistigen Idealen. Erst
wenn wieder Nahrung da ist, wird
auch geistige Spannkraft dasein.
Die große Masse wird sicher
nicht um Arbeit winseln und
betteln, sondern sie wird die
Gesellschaft zum Teufel jagen.
Die Auseinandersetzung des
Proletariats mit den
Kapitalisten wird nicht in Form
von schönen Vorträgen vor sich
gehen, sondern in der Form, daß
Gewalt angewendet werden muß.
|
Un
autre intervenant dans la
discussion : l'idée du Dr
Steiner selon laquelle nous
devons nous orienter vers
l'Est coïncide avec ce que
j'ai aussi déclaré lors
d'une réunion. Moi aussi,
j'ai dit que la nouveauté
vient de l'Est ; une
nouvelle forme de société y
est apparue, peut-être pas
encore comme elle devrait
l'être, mais la nouveauté
vient de là, et nous devons
nous orienter vers elle. Que
vivons-nous ? Notre
gouvernement n'a su que
regarder anxieusement vers
l'Ouest, et veiller à ce que
rien n'arrive que ce qui est
cher à l'Entente. C'est là
tout le mal avec lequel nous
devons composer aujourd'hui.
Le capitalisme allemand a
été remplacé par le
capitalisme de l'Entente, et
nous devrons nous battre
très fort si nous voulons
nous débarrasser de ce
capitalisme de l'Entente.
Personne n'a encore réussi à
indiquer ce chemin. Si cela
réussit au Dr Steiner, la
compagnie des travailleurs
le suivra.
|
30
|
Ein
weiterer Diskussionsredner: Der
Gedanke des Herrn Dr. Steiner,
daß wir uns nach dem Osten hin
orientieren müssen, deckt sich
mit dem, was auch ich in einer
Versammlung ausgeführt habe.
Auch ich habe gesagt, daß aus
dem Osten das Neue kommt; dort
ist eine neue Gesellschaftsform
entstanden, vielleicht noch
nicht so, wie sie sein soll,
aber von dort kommt das Neue,
und wir müssen uns nach dorthin
orientieren. Was erleben wir?
Unsere Regierung hat nichts
anderes gewußt, als ängstlich
nach dem Westen zu sehen und
darauf zu achten, daß nichts
anderes geschieht, als was der
Entente lieb ist. Das ist das
ganze Übel, mit dem wir es heute
zu tun haben. An die Stelle des
deutschen Kapitalismus ist eben
der Entente-Kapitalismus
getreten, und wir werden sehr
schwere Kämpfe hinter uns zu
bringen haben, wenn wir diesen
Entente-Kapitalismus aus der
Welt schaffen wollen. Diesen Weg
zu weisen ist noch niemandem
gelungen. Wenn es Dr. Steiner
gelingt, wird die Arbeiterschaft
ihm folgen.
|
Rudolf
Steiner : Je veux tout
d'abord envoyer quelques
remarques avant de revenir
sur les propos de l'orateur
précédent.
|
31
|
Rudolf
Steiner: Ich will zunächst
einige Bemerkungen
vorausschikken, bevor ich auf
die Worte des Herrn Vorredners
zurückkomme.
|
Tout
d'abord, il a été dit que la
classe ouvrière avait un
fort préjugé contre la
tri-articulation, parce
qu'elle proviendrait de
philosophes, de conseillers
au commerce et semblable. La
chose ne colle donc pas du
tout ; mais la vérité est
qu'au début de notre
activité, la classe ouvrière
n'avait pas d’idées
préconçues. Au contraire, il
s'est avéré que nous avons
trouvé des milliers et des
milliers de partisans pour
ce que nous diffusions, non
pas comme une idée utopique,
mais comme quelque chose qui
relevait directement de
pensée germinale d’actions,
comme je les appelais à
l'époque. Les travailleurs
de l'époque se fichaient
éperdument de savoir si ces
pensées venaient de
philosophes ou de
conseillers du commerce,
mais se fiaient à leur bon
sens/saine raison analytique
humaine et écoutaient. Et
ceux qui avaient des
préjugés, ils sifflaient
d'un tout autre côté. Et ils
sont arrivés à un point où
ce parti pris n'est apparu
que progressivement. Donc,
la chose est tout autre.
|
32
|
Zunächst
wurde gesagt, daß die
Arbeiterschaft stark
voreingenommen sei gegen die
Dreigliederung, da sie eben
ausgehe von Philosophen,
Kommerzienräten und dergleichen.
Die Sache stimmt ja gar nicht,
sondern die Wahrheit ist, daß
die Arbeiterschaft zu Beginn
unserer Tätigkeit gar nicht sehr
voreingenommen war. Vielmehr
hat sich herausgestellt, daß wir
Tausende und aber Tausende von
Anhängern fanden für das, was
wir nicht als eine utopistische
Idee verbreiten, sondern als
etwas, was unmittelbar
Tat-Keimgedanken sind, wie ich
sie damals genannt habe. Die
Arbeiter haben sich dazumal
einen Teufel darum geschert, ob
diese Gedanken von Philosophen
oder Kommerzienräten kommen,
sondern sie haben sich auf
ihren gesunden Menschenverstand
verlassen und zugehört. Und
diejenigen, die voreingenommen
waren, die pfiffen von einer
ganz anderen Seite her. Und die
haben es dahin gebracht, daß
diese Voreingenommenheit erst
nach und nach entstanden ist.
Also, die Sache ist eine ganz
andere.
|
Bien
que l'orateur précédent ait
correctement caractérisé le
mouvement des employés de
commerce, qui présente
vraiment de meilleurs traits
et qui mériterait d'être
étudié d'un peu plus près
par le reste de la classe
ouvrière, ses propos
indiquent néanmoins qu'il
ignore totalement ce qui est
la tri-articulation en
général et ce qu'il veut en
particulier avec la création
d'une compagnie de conseils
d'entreprise. Car c'est tout
de suite ce qui doit être le
plus vivement combattu du
côté de la tri-articulation
de l'organisme social, à
savoir que cette
fragmentation se produit. Il
n'a jamais été dans notre
intention de créer des
conseils d'entreprise pour
une branche quelconque
respectivement
d'individualiser à
l’intérieur de la compagnie
de conseils d'entreprise.
Combien de fois a-t-il été
dit : si les conseils
d'entreprise sont créés pour
des branches particulières,
c'est le contraire de ce qui
doit être recherché dans le
cadre d'une véritable
socialisation. Nous avons
toujours aspiré à une
compagnie de conseil
d'entreprise qui s'étende
uniformément sur une zone
économique plus vaste et
autonome/fermée en
elle-même. Et ce n'est qu'à
partir d'une telle compagnie
de conseils d'entreprise que
tout ce qui est nécessaire à
l'individualisation devrait
alors provenir. Que la chose
ait pris la forme d'un zèle
plus grand dans certaines
branches que dans d'autres,
n'a rien à voir avec la
compagnie de conseil
d'entreprise telle qu'il
aurait dû naître de l'idée
de tri-articulation.
|
33
|
Obwohl
der Herr Vorredner die ja
wirklich einige bessere Züge
zeigende Bewegung der
kaufmännischen Angestellten, die
es verdiente, von der übrigen
Arbeiterschaft etwas genauer
studiert zu werden, richtig
charakterisiert hat, lassen
seine Worte doch erkennen, daß
ihm das, was die Dreigliederung
im allgemeinen ist und was sie
im besonderen mit der Gründung
einer Betriebsräteschaft will,
ganz und gar unbekannt ist. Denn
das ist es ja gerade, was am
schärfsten von seiten der
Dreigliederung des sozialen
Organismus bekämpft werden muß,
nämlich daß diese Zersplitterung
eintritt. Es war niemals unser
Bestreben, lediglich
Betriebsräte für irgendwelche
Branchen zu schaffen
beziehungsweise innerhalb der
Betriebsräteschaft zu
individualisieren. Wie oft ist
gesagt worden: Wenn Betriebsräte
für die einzelnen Branchen
geschaffen werden, so ist das
das Gegenteil dessen, was im
Rahmen einer wirklichen
Sozialisierung angestrebt werden
muß. Wir haben immer eine
Betriebsräteschaft angestrebt,
die sich einheitlich über ein
größeres, in sich geschlossenes
Wirtschaftsgebiet erstreckt. Und
erst aus einer solchen
Betriebsräteschaft sollte dann
alles, was zur
Individualisierung notwendig
ist, hervorgehen. Daß die Sache
die Gestalt angenommen hat, daß
in einzelnen Branchen mehr Eifer
gezeigt wird als in anderen, das
hat nichts zu tun mit der
Betriebsräteschaft, wie sie
hätte von der
Dreigliederungsidee her
entstehen sollen.
|
Oui,
et puis l'intervenant
précédent a également évoqué
l'argument selon lequel nous
devrions commencer par
transférer les moyens de
production et la terre dans
la propriété de la société.
Essayez simplement de
réfléchir jusqu'au bout à ce
que signifie réellement
cette phrase nébuleuse !
Pensez à ce qu'une telle
demande signifie
concrètement ! - J’aimerais
là faire un lien avec
quelque chose encore. Dans
une quelque ville, je crois
que c'était à Göppingen,
j'ai parlé une fois sur ces
choses, et un homme parla
après moi, qui en fait a
parlé assez bien d'un
certain point de vue. Il
était communiste, je
suppose. Il a dit qu'il
était cordonnier. Au début,
il parlait très bien, mais
ensuite quelque chose
d'étrange s'est produit, il
a dit : " Oui, je le sais
déjà, qu'en n'ayant rien
appris je ne puisse pas
devenir officier d'état
civil, il faut de
l'intelligence pour cela ".
- Maintenant, pardonnez-moi,
à cela n’appartient pas tant
de raison analytique, mais
beaucoup de raison
analytique et beaucoup de
perspicacité appartiennent à
ce que cet homme voulait
savoir sur la conquête du
pouvoir politique et
semblable. Ces choses
doivent être saisies de
l’œil.
|
34
|
Ja,
und dann brachte der Vorredner
noch das Argument, daß man damit
anfangen müßte, die
Produktionsmittel sowie Grund
und Boden in den Besitz der
Gesellschaft überzuführen.
Versuchen Sie nur einmal das,
was mit diesem nebulosen Satz
eigentlich gemeint ist,
konsequent zu Ende zu denken!
Bedenken Sie einmal, was eine
solche Forderung praktisch
bedeutet! — Ich möchte da noch
an etwas anknüpfen. In
irgendeiner Stadt, ich glaube,
es war in Göppingen, sprach ich
einmal über diese Dinge, und
nach mir sprach ein Mann, der
von einem gewissen
Gesichtspunkte aus eigentlich
ganz gut sprach. Er war wohl
Kommunist. Er sagte, er sei
Schuhflicker. Zunächst hat er
sehr gut gesprochen, aber dann
kam etwas Merkwürdiges, er
sagte: Ja, das weiß ich schon,
daß ich, nachdem ich nichts
gelernt habe, kein
Standesbeamter werden kann, dazu
braucht man Intelligenz. — Nun,
verzeihen Sie, dazu gehört wohl
nicht so sehr viel Verstand,
aber sehr viel Verstand und sehr
viel Einsicht gehört zu dem, was
dieser Mann wissen wollte über
die Eroberung politischer Macht
und dergleichen. Diese Dinge
müssen ins Auge gefaßt werden.
|
Maintenant,
il s'agit quand même
concrètement de la question
de comment la demande
fondamentalement correcte de
transfert des moyens de
production et des sols à la
collectivité se laisse
réaliser. Naturellement, les
humains doivent alors aussi
être disponibles qui peuvent
administrer les moyens de
production et le sol
conformément à la chose. La
chose est donc ainsi : ce
qui a été jusqu'à présent la
forme de production
capitaliste a une
configuration bien
déterminée ; pour cela, un
mode de maniement bien
défini était nécessaire.
Celle-ci doit être
transformée en une autre
forme de maniement, et
celle-ci doit d'abord être
créée. Tant que vous n'avez
pas d'approches concrètes de
l'administration des moyens
de production et des sols,
vous ne pouvez pas
simplement exiger que les
moyens de production et
autres soient transférés à
la collectivité ! C'est ce
que les conseils
d'entreprise devraient alors
prendre bien pratiquement en
main. On ne peut pas
révolutionner quelque chose
avec des phrases, avec des
théories, mais seulement
avec des humains, et ces
humains auraient dû être les
conseils d'entreprise, et
d’ailleurs la compagnie de
conseils d'entreprise
unifiée, pas la fragmentée.
C'est de cela qu'il s'agit.
On n'arrive pas plus loin si
l'on répète que les
propositions des philosophes
et des conseillers au
commerce viennent des
nuages, et qu'on leur oppose
alors une soi-disant
pratique issue de régions
encore plus nébuleuses,
parce qu’il se montre alors
que l'on ne peut absolument
pas dire, comment de telles
choses se laissent dérouler.
Mais il s’agit donc tout de
suite de ce
« comment ». Ce
comment est élaborer dans
mon livre « Les points
fondamentaux de la question
sociale » ; on a
seulement besoin de la
comprendre, c’est de cela
qu’il s’agit.
|
35
|
Nun,
es handelt sich doch konkret um
die Frage, wie sich die
grundsätzlich ja richtige
Forderung nach einer Überführung
der Produktionsmittel sowie des
Grund und Bodens in die
Allgemeinheit vollziehen läßt.
Es müssen natürlich dann auch
die Menschen vorhanden sein, die
die Produktionsmittel sowie
Grund und Boden sachgemäß werden
verwalten können. Die Sache ist
ja so: Dasjenige, was bisher
die kapitalistische
Produktionsform war, das hat
eine ganz bestimmte
Konfiguration; dazu war eine
ganz bestimmte Art der
Handhabung notwendig. Diese muß
umgewandelt werden in eine
andere Handhabung, und diese muß
erst geschaffen werden. Sie
können heute, bevor Sie nicht
konkrete Ansätze haben,
bezüglich der Verwaltung der
Produktionsmittel sowie des
Grund und Bodens, nicht einfach
die Überführung der
Produktionsmittel und so weiter
in die Allgemeinheit fordern!
Das ist ja dann dasjenige, was
die Betriebsräte dann ja ganz
praktisch in die Hand nehmen
sollen. Man kann nicht mit
Sätzen, mit Theorien etwas
revolutionieren, sondern nur mit
Menschen, und diese Menschen
hätten die Betriebsräte sein
sollen, und zwar die
einheitliche, nicht die
zersplitterte
Betriebsräteschaft. Das ist es,
worum es sich handelt. Man
kommt nicht weiter, wenn man
immer wieder sagt, daß die
Vorschläge der Philosophen und
Kommerzienräte aus den Wolken
kommen, und diesem dann eine
sogenannte Praxis
entgegenstellt, die noch viel
nebuloseren Regionen entsprungen
ist, weil es sich dann zeigt,
daß man überhaupt nicht sagen
kann, wie sich solche Dinge
wirklich vollziehen lassen. Aber
gerade um dieses «Wie» handelt
es sich ja. Dieses «Wie» ist
ausgearbeitet in meinem Buch
«Die Kernpunkte der sozialen
Frage»; man braucht sie nur zu
verstehen, darum geht es.
|
Oui,
et alors il a aussi été dit
à plusieurs reprises que
nous devons d'abord changer
l'ordre économique. Le
spirituel surgira alors de
lui-même. - Ça n'arrivera
pas. Nous avons déjà besoin
de ce nouvel esprit pour
changer la forme économique.
Et on parle tout de suite de
manière impraticable,
nébuleuse, quand toujours de
nouveau on dit : nous
changeons la forme
économique, alors le nouvel
esprit vient déjà de
lui-même. Non, vous avez
besoin du nouvel esprit pour
changer la forme économique
avec lui. C'est pourquoi je
vous dis : ma foi, chassez
toute la société - selon les
mots de l'honorable orateur
précédent - mais précisez
alors aussi ce que vous avez
à faire lorsque vous avez
chassé l'ancienne société.
Savez-vous ce que vous
voulez faire alors ? Vous ne
pouvez donc pas faire la
même chose, sinon vous
n'auriez pas besoin de la
chasser. Si vous centralisez
toute l'économie et placez
de grands pontes au-dessus
des grands pontes,
pensez-vous que cela
améliorera quoi que ce soit
? C'est ce que j'aimerais
voir, si quelque chose était
amélioré pour les masses
laborieuses si vous mettiez
maintenant les pontes
syndicaux les plus hauts
placés à la place des
capitalistes et des
entrepreneurs aux postes les
plus élevés. C'est ce que
vous devriez considérer.
C'est justement ce qui se
donna de considérations
pratiques, aussi sympathique
que le ton général de
l'orateur précédent m’était.
Mais il n'a pas encore été
compris ce dont il s’agit
vraiment, car tout ce qui se
passe dans l'industrie
optique, dans l'industrie
automobile et du genre, est
à l'opposé de ce qui est
propagé ici. C'est pourquoi
il ne suffit pas de montrer
la voie, mais il faut qu'une
véritable compréhension
s'installe dans l'ensemble
de la compagnie des
travailleurs et soit amenée
alors au déploiement dans la
pratique concrète. C’est
pourquoi je crois de mon
côté devoir dire quand est
dit : le Steiner nous montre
les chemins - qu'il ne
servira à rien que je montre
ces chemins, tant que de
grandes masses seront
empêchées de comprendre par
le fait qu'arrivent toujours
des gens qui n'ont pas
encore compris ce chemin et
qui parlent alors du
contraire, comme cela vient
encore de se produire, et
qui disent alors : si on
nous montre les voies, nous
les suivrons ; je me laisse
volontiers enseigner. - Mais
quand quelque chose est
montré, alors on objecte que
ce n'est rien. Non, tant que
c'est le cas, nous
n'avançons pas. Nous ne
progressons qu'en acquérant
l'instinct pour le
correct/convenable. Et c'est
ce que nous déplorons à la
"Fédération pour la
tri-articulation de
l'organisme social". Au
début, nous avons trouvé un
certain instinct de masse
sain, mais ensuite nous
avons dû apprendre que
l'obéissance aux anciens
dirigeants en est quand même
une grande. Je ne doute pas
de l'émergence d'un instinct
sain, mais il n'émergera que
lorsque ne se présenteront
plus devant les masses ces
orateurs qui, sans pénétrer
suffisamment dans la chose,
se contentent de parler et
empêchent les masses de
faire de nouveaux pas, mais,
au contraire, les ramènent
sans cesse à l'ancienne
obéissance et à des idées
douteuses - ou plutôt, les y
conduisent en répétant sans
cesse : Allez-y, faites
tranquillement des conseils
d'entreprise ; ils voleront
quand même de nouveau en
éclats.
|
36
|
Ja,
und dann ist auch schon
wiederholt gesagt worden, daß
wir erst die Wirtschaftsordnung
ändern müssen. Das Geistige wird
dann schon von selbst entstehen.
— Das wird es nicht. Wir
brauchen bereits diesen neuen
Geist, um die Wirtschaftsform zu
ändern. Und man redet gerade
dann unpraktisch, nebulos, wenn
man immer wieder sagt: Wir
ändern die Wirtschaftsform, dann
kommt der neue Geist schon von
selbst. Nein, Sie brauchen den
neuen Geist, um damit die
Wirtschaftsform zu ändern.
Deshalb sage ich Ihnen:
Meinetwillen jagen Sie die ganze
Gesellschaft — nach den Worten
des verehrten Vorredners — weg,
aber machen Sie sich dann auch
klar, was Sie zu tun haben, wenn
Sie die alte Gesellschaft
weggejagt haben. Wissen Sie, was
Sie dann machen wollen? Sie
können ja nicht dasselbe machen,
sonst brauchten Sie sie nicht zu
verjagen. Wenn Sie die ganze
Wirtschaft zentralisieren und
Oberbonzen über Oberbonzen
hinstellen, glauben Sie, daß
dadurch etwas verbessert wird?
Das möchte ich sehen, ob etwas
für die arbeitende Masse besser
wird, wenn Sie nun die
ranghöchsten
Gewerkschaftsbonzen statt der
Kapitalisten und Unternehmer an
die obersten Stellen setzen
würden. Das ist das, was Sie
sich überlegen sollen. Das ist
eben das, was sich aus
praktischen Überlegungen ergab,
so sympathisch mir auch der
ganze Ton des Herrn Vorredners
war. Aber es ist noch nicht
verstanden worden, um was es
wirklich geht, denn alles das,
was in der optischen Industrie,
in der Autoindustrie und
dergleichen geschieht, ist das
Gegenteil von dem, was hier
propagiert wird. Und deshalb
genügt es nicht, nur Wege zu
zeigen, sondern es muß ein
wirkliches Verständnis in der
breiten Arbeiterschaft Platz
greifen und dann in der
konkreten Praxis zur Entfaltung
gebracht werden. Deshalb glaube
ich meinerseits sagen zu müssen,
wenn gesagt wird: Der Steiner
zeigt uns die Wege —, daß es
nichts nützen wird, daß ich
diese Wege zeige, solange immer
wieder große Massen vom
Verständnis abgehalten werden
dadurch, daß immer wieder Leute
kommen, die diesen Weg noch
nicht verstanden haben und dann
vom Gegenteil reden, wie es eben
wieder geschehen ist, und dann
sagen: Wenn uns die Wege gezeigt
werden, werden wir ihnen folgen;
ich lasse mich gerne belehren. —
Wenn aber etwas gezeigt wird,
dann wendet man ein, daß es
nichts ist. Nein, solange dies
der Fall ist, kommen wir nicht
vorwärts. Wir kommen nur
vorwärts, wenn wir uns einen
Instinkt für das Richtige
aneignen. Und das ist es, was
wir vom «Bund für Dreigliederung
des sozialen Organismus»
vermissen. Zunächst haben wir
einen gewissen gesunden
Masseninstinkt gefunden, dann
aber haben wir erfahren müssen,
daß der Gehorsam gegenüber den
alten Führern doch ein großer
ist. An der Entstehung eines
gesunden Instinktes werde ich
nicht zweifeln, aber er wird
erst hervortreten, wenn nicht
mehr jene Redner gegenüber den
Massen auftreten, die, ohne
ausreichend in die Sache
einzudringen, einfach reden und
die Massen davon abhalten,
weitere Schritte zu tun, ja im
Gegenteil sie immer wieder zum
alten Gehorsam und zu
zweifelhaften Ideen
zurück-beziehungsweise
hinführen, indem sie immer
wieder sagen: Macht ruhig
Betriebsräte; sie werden doch
wieder zersplittern.
|
Si
ce que nous avons ambitionné
avait vraiment été alors
nous n'aurions aucune
fragmentation, mais une
organisation unifiée des
questions économiques au
sein de la compagnie de
conseils d'entreprise à
l'avenir, au moins pour le
Wurtemberg. Cela aurait
alors un effet stimulant sur
les autres et pourrait être
efficace au-delà de cette
zone économique.
|
37
|
Wenn
wirklich das, was wir angestrebt
haben, verwirklicht worden
wäre, dann würden wir keine
Zersplitterung haben, sondern
eine einheitliche Gestaltung der
wirtschaftlichen Belange
innerhalb der Betriebsräteschaft
in die Zukunft hinein, zumindest
für Württemberg. Das würde dann
anfeuernd wirken für andere und
über dieses Wirtschaftsgebiet
hinaus wirksam werden können.
|
M. Fischer
: Il déclare que ses
critiques à l'égard des
délégués syndicaux n'étaient
pas dirigées contre le Dr
Steiner, mais contre les
remarques faites au début
par le président... J'ai dit
: je suis convaincu que les
idées que le Dr Steiner a
élaborées et portées aux
masses étaient différentes.
Mais quelque chose de
différent a été propagé que
ce qui s’est montré dans la
pratique. - Le Dr Steiner a
dit que la sociétarisation
des moyens de production
serait une phrase et
qu'après, il n'y aurait
personne qui saurait comment
les moyens de production
devaient alors être
administrés. - Il serait
triste que les ouvriers et
les employés qui ont fait le
travail depuis ne sachent
pas quoi faire des moyens de
production ! J'entends par
là qu'il faut se débarrasser
des actionnaires et qu'il
faut dire que les actions
n'ont plus aucune valeur. La
chose devient la propriété
de la collectivité et est
administrée par la
collectivité. - Le Dr
Steiner place les idées
spirituelles au-dessus de
tout. Mais la compagnie des
travailleurs veut
aujourd'hui seulement du
pain, car elle est
corporellement au plus bas
et pas en situation
d’accueillir des idées
spirituelles. Je demande au
Dr Steiner d'approfondir
cette question et de montrer
comment ces idées peuvent
être rendues accessibles aux
masses qui ont l'estomac
affamé.
|
38
|
Herr
Fischer: Er stellt fest, daß
sich seine Kritik an den
Betriebsräten nicht gegen Herrn
Dr. Steiner gerichtet habe,
sondern gegen die eingangs von
dem Vorsitzenden gemachten
Ausführungen ... Ich habe
gesagt: Ich bin überzeugt, daß
die Ideen, die Dr. Steiner
ausgearbeitet und in die Massen
getragen hat, andere waren. Es
ist aber etwas anderes
propagiert worden, als es sich
in der Praxis gezeigt hat. —
Herr Dr. Steiner hat gesagt, daß
die Vergesellschaftung der
Produktionsmittel eine Phrase
sei und daß nachher niemand da
wäre, der wissen würde, wie die
Produktionsmittel dann zu
verwalten wären. — Es wäre doch
traurig, wenn die Arbeiter und
die Angestellten, die seither
die Arbeit gemacht haben, nicht
wüßten, was sie mit den
Produktionsmitteln anzufangen
hätten! Ich verstehe darunter,
daß man die Aktionäre aus der
Welt schafft und sagt: Die
Aktien haben keinen Wert mehr.
Die Sache geht in den Besitz der
Allgemeinheit über und wird von
der Allgemeinheit verwaltet. —
Herr Dr. Steiner stellt geistige
Ideen über alles. Die
Arbeiterschaft will aber heute
nur Brot, weil sie körperlich
heruntergekommen ist und nicht
in der Lage ist, geistige Ideen
anzunehmen. Ich bitte Herrn Dr.
Steiner, darauf einzugehen und
zu zeigen, wie den Massen diese
Ideen zugänglich gemacht werden
können mit hungrigem Magen.
|
Rudolf
Steiner : C'est un serpent
qui se mord la queue.
Pensez, on dit d'un côté :
on peut transférer les
moyens de production à la
collectivité. - Maintenant,
un corps vraiment concret
qui représenterait cette
collectivité, ce serait
justement les conseils
d’entreprise. Mais un tel
corps doit d'abord être créé
; il n'est pas là ! Certes,
les grandes masses sont
affaiblies par la faim. Mais
devons-nous attendre que la
manne tombe du ciel pour que
le pain soit disponible et
puisse ensuite être
socialisé ? C'est un serpent
qui se mord la queue. Nous
devons, évidemment, viser
les deux à la fois, et nous
n'arriverons à rien si nous
ne travaillons pas tous
ensemble, car la manne ne
tombera pas du ciel. Cela
doit être élaboré ! Nous
devrons tous travailler,
mais nous n'aurons vraiment
envie de travailler que si
nous voyons ce que ce
travail apporte. Nous
travaillerons même avec des
muscles affaiblis, avec un
estomac affamé, si nous
savons : demain, notre
travail aboutira à un
résultat. - Mais si nous est
toujours seulement dit que
ça doit être socialisé, nous
ne pourrons pas travailler
même avec un estomac affamé,
car nous savons que si nous
ne travaillons pas avec des
idées pratiques, nous ne
serons pas non plus
rassasiés demain.
|
39
|
Rudolf
Steiner: Das ist eine Schlange,
die sich in den Schwanz beißt.
Denken Sie, es wird auf der
einen Seite gesagt: Wir können
die Produktionsmittel in die
Allgemeinheit überführen. — Nun,
eine wirklich konkrete
Körperschaft, die diese
Allgemeinheit repräsentieren
würde, das wären eben die
Betriebsräte. Solch eine
Körperschaft aber muß erst
geschaffen werden, sie ist nicht
da! Gewiß, die große Masse ist
durch den Hunger geschwächt.
Aber sollen wir denn warten, bis
Manna vom Himmel fällt, damit
Brot da ist und dann
sozialisiert werden kann? Das
ist eine Schlange, die sich in
den Schwanz beißt. Wir müssen
selbstverständlich beides zur
gleichen Zeit anstreben, und wir
werden nichts erreichen, wenn
wir nicht alle zusammenarbeiten,
denn das Manna wird nicht
einfach vom Himmel fallen. Es
muß gearbeitet werden! Alle
werden wir arbeiten müssen, aber
wir werden doch nur wirklich
arbeiten wollen, wenn wir sehen,
was bei dieser Arbeit
herauskommt. Wir werden selbst
noch mit geschwächten Muskeln,
mit hungrigem Magen arbeiten,
wenn wir wissen: Morgen führt
unsere Arbeit zu einem Ergebnis.
— Aber wenn uns immer nur gesagt
wird, es soll sozialisiert
werden, dann werden wir auch mit
hungrigem Magen nicht arbeiten
können, weil wir wissen, daß wir
auch morgen nicht satt werden,
wenn wir nicht mit praktischen
Ideen arbeiten.
|
Donc,
ce qui compte aujourd'hui,
c'est que nous nous
impliquions dans cette
affaire et que nous disions
aussi : maintenant déjà,
l'ancienne société a été
chassée en masse le
9 novembre [...]
L'orateur précédent, qui a
absolument dit de très
bonnes choses, a ensuite
très bien décrit ce qui
s'est passé ensuite. Je ne
veux pas examiner maintenant
dans quelle mesure ce qui
s'est passé était dû à
l'incompétence. Car
j'attribue plus à
l'incapacité de ceux qui
sont au pouvoir aujourd'hui
qu'à leur mauvaise volonté.
C'est à cause de cette
incapacité que ce qui
devrait être surmonté se
produit encore et encore.
Cela doit être évité. Quant
à savoir si, avec ou sans
violence, cette société dont
nous avons parlé aujourd'hui
sera chassée, c'est une
autre question. Mais ceux
qui se mettent à sa place
doivent savoir ce qu'ils
veulent. Rien que ça, c'est
penser pratique. Et c'est
l'effort de la "Fédération
pour la tri-articulation de
l'organisme social", que le
9 novembre ne trouve
pas de répétition, et qu'il
ne soit pas de nouveau dit
après quelques mois : vous
voyez, maintenant, nous
avons un régime différent
partout dans la vie
économique, mais il fait
tout comme le précédent. -
Cela doit être empêché. Mais
cela peut seulement être
évité en ce qu’on met sur
pied une compagnie de
conseils d'entreprise et
montre alors que le travail
sera effectué différemment
sous le nouveau régime.
Naturellement, s'il n'était
pas possible de trouver des
humains parmi la population
active, parmi les employés,
qui puissent réellement
travailler, alors il
faudrait effectivement
désespérer. Mais ce n'est
pas la seule chose. Il est
essentiel que de nouvelles
formes de socialisation
deviennent visibles alors.
Les gens sont donc tous
habitués à travailler d'une
certaine manière sous
l'ancien régime. Par
conséquent, une fois que le
pouvoir a été conquis, ceux
qui l'ont conquis doivent
vraiment comprendre comment
le gérer. Donc, il s'agit
d'être vraiment pratique
pour une fois. Et c'est ce
qui est triste, c'est
qu'aujourd'hui on ne
comprenne pas une approche
aussi pratique et toujours
de nouveau revienne avec les
vieilles phrases. Ne vous
méprenez pas, je ne dis pas
que le transfert des moyens
de production et des sols à
la communauté est une phrase
en soi. Je n'ai pas dit ça.
Mais une phrase, c'est quoi,
une phrase ? Une chose est
une phrase pour une personne
parce qu'elle ne voit rien
de spécial derrière les
mots, tandis que, pour une
autre, c'est une vérité
dorée et profonde parce
qu'elle voit quelque chose
de concret derrière elle.
Quand, par exemple,
Bethmann-Hohlkopf (tête
creuse), je veux dire
Bethmann-Hollweg (chemin
creux), dit : "Voie libre
pour les braves ! Il s'agit
d'une phrase, car il
comprend peut-être qu'elle
signifie, par exemple, que
son neveu ou quelqu'un
d'autre est le plus
compétent. Mais quand
quelqu'un qui a une vraie
perspicacité sociale et un
vrai sens de la nature
humaine dit : "Voie libre
pour les braves ! -... Ce
n'est pas une phrase, c'est
réel. Si quelqu'un utilise
simplement la vieille phrase
du parti sur la
socialisation des moyens de
production encore et encore,
alors cela peut être une
simple phrase. Si celui qui
le dit le caractérise comme
c’est écrit dans mon livre,
alors ce n'est pas une
phrase, c'est l'expression
d'une réalité. C’est
pourquoi, vous ne devez pas
à croire que lorsque
j'appelle quelque chose une
phrase, cela veut dire
qu'elle est absolue. Je veux
dire, c'est une phrase quand
il n'y a pas de réalité
derrière ce qui est dit.
C'est ce que je voulais
encore dire.
|
40
|
Es
kommt also heute darauf an, daß
wir uns auf dieses einlassen und
zudem sagen: Nun schön, die alte
Gesellschaft wurde ja am 9.
November in großen Scharen
davongejagt [...] Der Herr
Vorredner, der überhaupt sehr
Gutes gesagt hat, hat dann sehr
gut geschildert, was dann
eingetreten ist. Ich will jetzt
nicht untersuchen, wieviel von
dem, was da eingetreten ist, auf
Unfähigkeit zurückzuführen ist.
Ich führe nämlich mehr auf die
Unfähigkeiten der heute
Herrschenden zurück als auf
ihren bösen Willen. Aufgrund
dieser Unfähigkeit kommt auch
immer wieder das, was eigentlich
überwunden werden sollte, zum
Zuge. Das muß vermieden werden.
Ob nun mit oder ohne Gewalt
diese Gesellschaft, von der
heute die Rede war, davongejagt
wird, das ist eine andere Frage.
Aber diejenigen, die sich an
deren Stelle setzen, die müssen
wissen, was sie wollen. Das
allein ist praktisch gedacht.
Und das ist das Bestreben des
«Bundes für Dreigliederung des
sozialen Organismus», daß der 9.
November keine Wiederholung
findet und daß nicht nach ein
paar Monaten wieder gesagt
werden muß: Nun seht Ihr, nun
haben wir überall im
wirtschaftlichen Leben ein
anderes Regime, aber das macht
es geradeso wie das frühere. —
Das muß verhindert werden. Das
kann aber nur dadurch
verhindert werden, daß man eine
Betriebsräteschaft auf die Beine
stellt und dann zeigt, daß unter
dem neuen Regime eben anders
gearbeitet wird. Natürlich,
wenn unter der arbeitenden
Bevölkerung, unter den
Angestellten sieh keine Menschen
finden lassen könnten, die
wirklich arbeiten können, dann
müßte man in der Tat
verzweifeln. Aber das ist es
nicht allein. Wesentlich ist,
daß dann neue Formen der
Sozialisierung sichtbar werden.
Die Leute sind ja alle gewöhnt,
unter dem alten Regime irgendwie
zu arbeiten. Deshalb muß nun,
wenn die Macht errungen ist, von
denen, die sie errungen haben,
wirklich erkannt werden, wie man
mit dieser Macht umzugehen hat.
Also, es handelt sich darum, die
Sache einmal wirklich praktisch
anzufassen. Und das ist das
Traurige, daß man gerade für ein
solches praktisches Vorgehen
heute kein Verständnis hat und
immer wieder mit alten Phrasen
kommt. Mißverstehen Sie mich
nicht, ich sage nicht, daß die
Überführung der
Produktionsmittel sowie des
Grund und Bodens in die
Gemeinschaft eine Phrase als
solche ist. Das habe ich nicht
gesagt. Aber Phrase, was ist
eine Phrase? Etwas ist für den
einen eine Phrase, weil er
hinter den Worten nichts
Besonderes sehen kann, während
es für den anderen eine tiefe
goldene Wahrheit ist, weil er
etwas Konkretes dahinter sieht.
Wenn zum Beispiel
Bethmann-Hohlkopf, ich will
sagen, Bethmann-Hollweg, sagt:
Freie Bahn dem Tüchtigen! —, so
ist das eine Phrase, weil er
vielleicht darunter versteht,
daß zum Beispiel sein Neffe oder
ein anderer der Tüchtigste ist.
Wenn aber jemand, der wirkliche
soziale Einsichten und eine
wirkliche Menschenempfindung
hat, sagt: Freie Bahn dem
Tüchtigen! —, so ist das keine
Phrase, so ist das real. Wenn
jemand einfach die alte
Parteiphrase von der
Vergesellschaftung der
Produktionsmittel immer wieder
benutzt, dann kann es eine reine
Phrase sein. Wenn derjenige es
sagt, der es so charakterisiert,
wie es in meinem Buch steht,
dann ist es keine Phrase, dann
ist es Ausdruck für eine
Realität. Deshalb müssen Sie
nicht glauben, daß, wenn ich
etwas eine Phrase nenne, dieses
absolut gemeint ist. Ich meine,
eine Phrase ist es dann, wenn
hinter dem Gesagten nicht die
nötige Realität steht. Das ist
es, was ich noch sagen wollte.
|
M. Roser
: L'orateur précédent se
trompe s'il pense que
j'aurais accueilli
favorablement les conseils
d'entreprise dans
l'industrie de la chaussure
parce qu'ils ont été formés
séparément. Je voulais
seulement dire que
l'industrie du cuir a saisi
la tri-articulation de
l'organisme social. Je dois
dire que les conseils
d'entreprise de l'industrie
de la chaussure ont été
constitués fermement sur le
sol de la tri-articulation ;
seulement pour cela j'ai
salué la chose. À un point
doit quand même être fait un
début.
|
41
|
Herr
Roser: Der Herr Vorredner
befindet sich in einem Irrtum,
wenn er meint, daß ich die
Betriebsräte in der
Schuhindustrie deshalb begrüßt
hätte, weil sie sich separat
gebildet haben. Ich wollte nur
feststellen, daß die
Lederindustrie die
Dreigliederung des sozialen
Organismus erfaßt hat. Ich muß
feststellen, daß die
Betriebsräte der
Schuhwarenindustrie sich fest
auf dem Boden der Dreigliederung
gebildet hat; nur deshalb habe
ich die Sache begrüßt. An einem
Punkt muß doch der Anfang
gemacht werden.
|
Mme Bühl
: J’aimerais quand même dire
à M. Fischer que le
secrétaire syndical a dit :
sans la loi, pas de conseils
d'entreprise ; la loi doit
d'abord être créée. Les
partis sont les principaux
responsables du fait que
nous n'avons pas encore de
conseils d'entreprise. Il
est honteux que, lorsque
vous vous rendez à des
réunions et que vous parlez
de vos convictions, on vous
dise immédiatement que vous
êtes aussi l'un de ceux du
Dr Steiner. - Pourquoi
n'est-il pas permis
d'exprimer ses convictions
pour une fois ? - Et puis on
nous parle toujours des
"conseillers au commerce" !
Pourquoi parlez-vous
toujours au pluriel ? Je ne
connais qu'un seul
conseiller au commerce ici,
et ce ne serait pas une
erreur/faute si nous en
avions quelques dizaines.
Qu'est-ce qu'un seul
conseiller au commerce a
déjà fait ! Tout d'abord,
l'école libre. C'est une
honte d'entendre comment la
chose est jugée. C'est quand
même bien que des
conseillers au commerce le
font ainsi. Je ne peux
ouvrir aucune école. C'est
la méfiance stupide chez la
compagnie des travailleurs
et chez les partis.
[Interjection : d’où
a-t-il l’argent?] Un homme
ouvre son portefeuille,
l'autre ne le fait pas,
c'est là toute la
différence. Si un homme
pense socialement et a un
sentiment pour ses
travailleurs, c'est la chose
principale !
|
42
|
Frau
Bühl: Ich möchte dem Herrn
Fischer doch sagen, daß der Herr
Gewerkschaftssekretär gesagt
hat: Ohne Gesetz keine
Betriebsräte; das Gesetz muß
erst geschaffen werden. Die
Hauptschuld, daß wir noch keine
Betriebsräte haben, liegt bei
den Parteien. Es ist eine
Schande, daß, wenn man an
Versammlungen ist und von seiner
Überzeugung spricht, es dann
gleich heißt: Das ist auch so
eine von denen von Dr. Steiner.
— Warum darf man denn nicht
einmal seine Überzeugung zum
Ausdruck bringen? — Und dann
kommt man uns immer mit den
«Kommerzienräten»! Warum
sprechen Sie immer in der
Mehrzahl? Ich kenne bloß einen
Kommerzienrat bei uns, und es
wäre kein Fehler, wenn wir deren
ein paar Dutzend hätten. Was der
eine Kommerzienrat schon alles
geschaffen hat! Erstmal die
freie Schule. Es ist eine
Schande, wenn man hört, wie die
Sache beurteilt wird. Es ist
doch gut, wenn Kommerzienräte es
so machen. Ich kann keine Schule
aufmachen. Das ist das dumme
Mißtrauen bei der Arbeiterschaft
und bei den Parteien. [Zuruf:
Woher hat er das Geld?] Der eine
macht sein Portemonnaie auf, der
andere macht es nicht auf; das
ist der Unterschied. Wenn ein
Mensch sozial denkt und eine
Empfindung hat für seine
Arbeiter, das ist die
Hauptsache!
|
M.
Huth : les exposés de
M. Fischer attirent mon
attention. Tout d'abord, je
lui confirmerai volontiers,
parce que je le connais,
qu'il n'est pas un de ces
gros bonnets syndicaux qui
se déplacent dans l'esprit
d'un Légien, mais un de ceux
qui sont actifs dans le sens
d'une compagnie des
travailleurs réellement
révolutionnaire. Mais s'il
critique le fait que des
conseils d'entreprise ont
été créés dans l'industrie
de la chaussure et qu'ils se
sont regroupés, et s'il veut
dire que cela conduirait à
une fragmentation parce que
d'autres branches
professionnelles ont
également des conseils
d'entreprise, alors je dois
le convaincre du contraire.
Dans l'industrie de la
chaussure, lorsque nous
avons élu nos conseils
d'entreprise, nous avons
attendu assez longtemps que
l'industrie métallurgique
élise également ses propres
conseils d'entreprise, afin
que nous puissions former
avec eux un conseil
d'entreprise dans l'esprit
de la tri-articulation. Mais
maintenant que le temps a
passé, par la faute des
partis prolétariens, et que
dans les autres métiers la
question n'a pas encore
progressé aussi loin que
dans l'industrie de la
chaussure, nous avons dû
nous dire : cela ne sert à
rien si nous ne nous
réunissons pas et ne faisons
pas de travaux pratiques à
partir de nous-mêmes. Nous
devons former une compagnie
de conseils d'entreprise,
aussi petite soit-elle, et
ensuite porter l'idée d'une
compagnie de conseils
d'entreprise dans les
cercles de ces travailleurs
qui n'ont encore rien
entrepris dans ce sens.
|
43
|
Herr
Huth: Die Ausführungen des Herrn
Fischer rufen mich auf den Plan.
Ich will ihm zunächst gern
bestätigen, weil ich ihn kenne,
daß er nicht zu denjenigen
Gewerkschaftsbonzen zählt, die
sich im Geiste eines Legien
bewegen, sondern zu denen, die
im Sinne einer wirklich
revolutionären Arbeiterschaft
tätig sind. Wenn er aber
kritisiert, daß sich in der
Schuhindustrie Betriebsräte
gebildet und sich
zusammengeschlossen haben, und
wenn er damit feststellen will,
daß damit eine Zersplitterung
stattfinden würde, weil noch
andere Berufszweige Betriebsräte
haben, so muß ich ihn eines
anderen belehren. Wir haben ja
in der Schuhindustrie, als wir
unsere Betriebsräte wählten,
ziemlich lange gewartet, bis
auch die Metallindustrie hier
dazu übergehen würde, ihre
Betriebsräte zu wählen, um mit
denen zusammen eine
Betriebsräteschaft im Sinne der
Dreigliederung zu bilden.
Nachdem aber die Zeit
verstrichen ist, und zwar durch
die Schuld der proletarischen
Parteien, und in den anderen
Berufen die Sache noch nicht
soweit gediehen ist wie bei der
Schuhindustrie, haben wir uns
sagen müssen: Es hat keinen
Sinn, wenn wir uns nicht
zusammenfinden und aus uns
heraus praktische Arbeit
leisten. Wir müssen eine
Betriebsräteschaft bilden, auch
wenn sie noch so klein ist, und
dann den Gedanken der
Betriebsräteschaft hinaustragen
in die Kreise derjenigen
Arbeiter, die noch nichts in
dieser Richtung unternommen
haben.
|
Nous
ne pouvons pas attendre
jusqu'à ce qu’un quelque
gouvernement nous apporte la
socialisation. La libération
du prolétariat doit venir du
prolétariat lui-même, et
quand c'est par un chemin
montré par un philosophe, si
le chemin est bon. Il a été
indiqué que toujours de
nouveau le vieux slogan
"Nous devons d'abord
conquérir le pouvoir
politique" hante les têtes.
Cela est martelé aux
prolétaires toujours de
nouveau. Cette parole est en
fait une phrase, une phrase
mensongère des partis qui se
disent aujourd'hui
prolétariens, mais ne savent
pas ce qu'ils doivent faire
à l'heure donnée. Parce
qu'ils ne le savent pas, ils
renvoient toujours le
prolétariat au grand
cladderadatsch (grand soir
?) jusqu'à ce que nous
obtenions la croissance de
l'Occident, qui mettra le
pouvoir politique entre nos
mains. - Nous avions le
pouvoir, mais qu'en
avons-nous fait ? Nous
l'avons encore laissé
échapper parce que nous ne
savions pas quoi en faire.
Nous devons passer du
pouvoir politique au pouvoir
économique par les conseils
d'entreprise. Alors le
pouvoir ne pourra plus nous
échapper. Les conseils
d'entreprise, censés être
des instruments purement
économiques, seront alors
complétés par des conseils
politiques, par une
organisation de droit. Mais
si nous n'ajoutons pas à ces
deux organisations
l'organisation spirituelle,
alors nous n'arriverons pas
à des conditions saines,
comme le montre la Russie.
Les dirigeants de l'USP se
sont déjà élevés à une
organisation de branche.
Mais la partie culturelle
aussi n’a pas la permission
d’être oubliée !
|
44
|
Wir
können nicht warten, bis
irgendeine Regierung uns die
Sozialisierung bringt. Die
Befreiung des Proletariats muß
vom Proletariat selbst kommen,
und wenn es auf einem Wege ist,
den ein Philosoph gezeigt hat,
wenn der Weg gut ist. Es wurde
darauf hingewiesen, daß immer
wieder das alte Schlagwort: Wir
müssen uns zuerst die politische
Macht erobern — in den Köpfen
spukt. Das wird den Proletariern
immer wieder eingehämmert.
Dieses Wort ist tatsächlich eine
Phrase, eine Verlogenheitsphrase
der Parteien, die sich heute
proletarisch nennen, aber nicht
wissen, was sie in der gegebenen
Stunde zu tun haben. Weil sie
das nicht wissen, vertrösten sie
das Proletariat immer auf den
großen Kladderadatsch, bis wir
Zuwachs von Westen bekommen, der
uns die politische Macht in die
Hand geben wird. — Wir hatten
die Macht, aber was haben wir
mit ihr getan? Wir haben sie
wieder aus der Hand gleiten
lassen, weil wir nichts mit ihr
anzufangen wußten. Wir müssen
dazu übergehen, nicht die
politische Macht, sondern die
wirtschaftliche Macht zu erobern
durch die Betriebsräte. Dann
wird uns die Macht nicht mehr
aus der Hand gleiten können. Die
Betriebsräte, die nur
wirtschaftliche Instrumente sein
sollen, werden dann ergänzt
werden durch politische Räte,
durch eine Rechtsorganisation.
Wenn wir aber diesen beiden
Organisationen nicht auch die
geistige Organisation
zugesellen, dann werden wir
nicht zu gesunden Zuständen
kommen, wie es Rußland zeigt.
Die Führer der USP haben sich zu
einer Zweigliederung schon
aufgeschwungen. Aber auch der
kulturelle Teil darf nicht
vergessen werden!
|
Quand
je lis Däumig ou Müller, je
dois me dire : mis en
pratique, cela va conduire à
la tri-articulation, car ils
ont en fait seulement oublié
la partie culturelle. - Je
suis membre de l'USP, mais
je n'ai pas peur de donner
aux parties le témoignage
dont ils ne savent pas quoi
faire. En tant que
prolétaires, nous devons
dire : si vous ne savez pas
comment nous diriger, alors
vous devez quitter la place.
- Chaque mouvement a les
dirigeants qu'il mérite ;
nous aussi. Le prolétariat
dans son ensemble n'a pas
encore trouvé le courage de
dire aux dirigeants qui ils
sont. S'il est déjà bien
tard, nous devons malgré
cela reprendre la question
des conseils d'entreprise
avec une énergie renouvelée.
|
45
|
Wenn
ich Däumig oder Müller lese, muß
ich mir sagen: In die Praxis
umgesetzt, wird das zur
Dreigliederung führen, denn sie
haben den kulturellen Teil
eigentlich nur vergessen. — Ich
bin Mitglied der USP, aber ich
scheue mich nicht, den Parteien
das Zeugnis auszustellen, daß
sie nicht wissen, was zu tun
ist. Als Proletarier müssen wir
sagen: Wenn ihr es nicht
versteht, uns zu führen, dann
habt ihr den Platz zu verlassen.
— Jede Bewegung hat die Führer,
die sie verdient; wir auch. Das
Proletariat hat in seiner
Gesamtheit noch nicht den Mut
aufgebracht, den Führern zu
sagen, wer sie sind. Wenn es
auch schon reichlich spät ist,
so müssen wir die Frage der
Betriebsräte trotzdem mit
erneuter Energie aufgreifen.
|
Monsieur
Molt : On a parlé à
plusieurs reprises ce soir
de celui qui vous parle et
qui, si je puis dire,
appartient encore à
l'ancienne compagnie des
conseillers. Monsieur
Fischer, que je n'ai pas le
plaisir de rencontrer pour
la première fois, m'a posé
une question précise sur
l'origine de l'argent dont
je dispose. Cet argent
provient exactement du même
capitalisme que celui dont
M. Fischer tire son
argent, donc aussi du cycle
économique capitaliste. Et
la question est seulement de
savoir si on garde l'argent
qu’on a acquis sur le sol
capitaliste ou si on le rend
à la collectivité. C'est à
leurs actes vous devriez les
reconnaître ! - Dans le
temps, on disait : "À leurs
fruits". - Quand on fonde
une école afin que le vrai
socialisme puisse être
réalisé, quand on utilise ce
qu’on a économisé par un
travail assidu - vraiment
par du travail, pas par le
capitalisme - quand on
l'utilise à ce que la
génération montante puisse
apprendre d'autres choses
que ce que nous avons
appris, alors j'appellerai
cela le fruit pratique d'une
bonne idée. Si elle est
seulement apparue parce que
j'ai pu remplir un peu mieux
mon estomac pendant la
guerre et que j'ai donc eu
une bonne idée, c'est quand
même bien qu'elle soit au
moins là. L'idée semble
justement être là. Et s'il
n'y a pas partout de bonnes
idées, alors on peut au
moins se réjouir qu'il y ait
encore des humains qui ont
des idées, et la chose
principale est qu'elles
soient réalisées.
|
46
|
Herr
Molt: Es ist heute abend
wiederholt die Rede von dem
gewesen, der zu Ihnen spricht
und der, wenn ich so sagen darf,
der alten Räteschaft noch
angehört. Herr Fischer, dem zu
begegnen ich jetzt nicht zum
ersten Mal das Vergnügen habe,
hat die konkrete Frage an mich
gestellt, woher das Geld
eigentlich komme, das ich habe.
Dieses Geld kommt genau von
demselben Kapitalismus her, von
dem auch Herr Fischer sein Geld
bezieht, also auch aus dem
kapitalistischen
Wirtschaftskreislauf. Und die
Frage ist nur, ob man das Geld,
das man auf kapitalistischem
Boden erwirbt, für sich behält
oder ob man es zurückgibt an die
Allgemeinheit. An ihren Taten
sollt ihr sie erkennen! — Früher
sagte man: An ihren Früchten. —
Wenn man eine Schule begründet,
damit der wahre Sozialismus
durchgeführt wird, wenn man das,
was man erspart hat durch saure
Arbeit — wirklich durch Arbeit,
nicht durch Kapitalismus —, wenn
man das dazu verwendet, daß die
heranwachsende Generation auch
andere Dinge kennenlernt, als
was wir kennengelernt haben, so
würde ich eben das die
praktische Frucht einer guten
Idee nennen. Wenn sie nur
deshalb entstanden ist, weil ich
während des Krieges den Magen
noch etwas besser füllen konnte
und dadurch eine gute Idee
hatte, dann ist es doch gut, daß
die wenigstens da ist. Die Idee
scheint eben wirklich dazusein.
Und wenn nicht überall gute
Ideen sind, dann kann man
wenigstens froh sein, daß noch
Menschen da sind, die Ideen
haben, und die Hauptsache ist,
daß sie durchgeführt werden.
|
Vous
voyez, la question des
conseils d'entreprise, que
M. Fischer a si mal
comprise, est vraiment
entrée dans une phase
beaucoup plus grave que ce
qui a été exprimé ce soir.
Il s'agit vraiment d'être ou
de ne pas être ! Soit nous
créons les conseils
d'entreprise, et alors nous
avons le socialisme, soit
nous périssons du
capitalisme de l'entente,
non seulement le travailleur
des mains, mais aussi le
travailleur de la tête. Et
ce fait, joint à une idée
vraie du socialisme, peut
réchauffer intérieurement
notre temps au point de
rendre réels les conseils
d'entreprise et de se mettre
au service de cette cause
même comme un conseiller au
commerce, et cela parce
qu'on le veut vraiment
honnêtement. Et qu'on le
pense honnêtement est prouvé
par le fait merveilleux que
même les assemblées
prolétariennes désirent que
cet étrange conseiller au
commerce leur tienne des
conférences sur les conseils
d'entreprise, non pas au
détriment de cette
assemblée. C'est pourquoi je
me tiens consciencieusement
sur le terrain des conseils
d'entreprise comme sur le
terrain de la
tri-articulation de
l'organisme social. Ces
conseils d'entreprise sont
différents de ceux de
l'industrie automobile et
optique, car ils ne sont
rien d'autre que des moyens
politiques pour renforcer
les partis ; ils ne sont pas
là pour socialiser en
profondeur la vie économique
à grande et véritable
échelle. C'est pourquoi, au
sein de la « Fédération pour
la tri-articulation »,
nous sommes si résolument
opposés à l'idée que les
conseils d'entreprise issus
des partis soient confondus
avec ceux que nous voulons.
|
47
|
Sehen
Sie, die Frage der Betriebsräte,
die Herr Fischer so gründlich
mißverstanden hat, sie ist
wirklich in ein viel ernsteres
Stadium getreten, als es heute
abend zum Ausdruck gekommen ist.
Es handelt sich wahrhaftig um
Sein oder Nichtsein! Entweder
wir schaffen die Betriebsräte,
dann haben wir den Sozialismus,
oder wir gehen am
Entente-Kapitalismus zugrunde,
nicht nur der Handarbeiter,
sondern auch der Kopfarbeiter.
Und diese Tatsache, zusammen mit
einer wahren Idee vom
Sozialismus, die kann auch schon
unsere Zeit innerlich dafür
erwärmen, daß man wahr macht die
Betriebsräte und selbst als
Kommerzienrat sich in den Dienst
dieser Sache stellt, und zwar
deshalb, weil man es auch
wirklich ehrlich meint. Und daß
man es ehrlich meint, beweist
die wunderbare Tatsache, daß
selbst Proletarierversammlungen
diesen merkwürdigen
Kommerzienrat wünschen, um ihnen
Vorträge über Betriebsräte zu
halten, nicht zum Nachteil
dieser Versammlung. Deshalb
stehe ich gewissenhaft auf dem
Boden der Betriebsräte wie auf
dem Boden der Dreigliederung des
sozialen Organismus. Diese
Betriebsräte sind eben anders
als die in der Autobranche und
in der optischen Branche, denn
diese sind ja nichts anderes als
politische Mittel, um die
Parteien zu stärken, sie sind
nicht deshalb da, um das
Wirtschaftsleben im großen und
wahren Maßstabe gründlich zu
sozialisieren. Deshalb wenden
wir uns ja vom «Bund für
Dreigliederung» aus mit dieser
großen Entschiedenheit dagegen,
daß man etwa die Betriebsräte,
die von den Parteien kommen,
verwurstelt mit denen, die wir
wollen.
|
Vous
avez probablement déjà lu
dans un des journaux
d'aujourd'hui que cette loi
sur les conseils
d'entreprise est une fois de
plus parvenue au
gouvernement. Nous sommes
bien conscients que les
conseils d'entreprise ne
peuvent pas être
standardisés, car chaque
entreprise est différente.
La vie économique ne peut
être régulée ni par le
pouvoir politique ni par les
lois ; elle ne peut que
s'autoréguler. Une fois que
la loi est en place, il est
difficile de s'y opposer ;
là on doit déjà être un
révolutionnaire. Mais si
l'on ne prend même pas
sérieusement position contre
les projets, combien moins
cela sera-t-il possible une
fois que la loi sera là ?
Nous ne sommes qu'à quelques
semaines de cette loi. Ce
temps doit être utilisé. Si
elle n'est pas utilisée, il
sera tout simplement trop
tard pour les conseils
d'entreprise et pour la
socialisation. C'est
pourquoi nous espérons tant
que les travailleurs vont
enfin se réveiller. Il n'est
pas juste de penser que les
ouvriers ont des préjugés
contre "les philosophes et
les conseillers au
commerce". La question est
autre. Celui qui a lu le
journal et qui a lu ce que
le "Social-démocrate" a dit
de cette école Waldorf - il
dit : "L'école est belle,
mais elle vient de
fabricants/propriétaires
d'usines, donc elle n'est
absolument rien" - doit déjà
se dire : ce sont les
humains qui font obstacle au
vrai socialisme et au vrai
progrès. Les gros bonnets du
parti, toutes tendances,
sont responsables du fait
que nos efforts honnêtes et
les conseils d’entreprise
n'ont rien donné jusqu'à
présent. Mais le prolétariat
lui-même verra bientôt
comment il sera entraîné
dans la misère et les
difficultés s'il ne se
ressaisit pas à temps.
|
48
|
Sie
haben wohl schon heute in einer
Tageszeitung gelesen, daß dieses
Betriebsrätegesetz wiederum an
die Regierung gelangt ist. Wir
sind uns klar darüber, daß die
Betriebsräte nicht normiert
werden können, weil eben jeder
Betrieb anders ist. Das
Wirtschaftsleben kann weder
durch politische Macht noch
durch Gesetze geregelt werden,
sondern es kann sich nur aus
sich selbst regeln. Wenn das
Gesetz einmal da ist, so ist es
schwer, dagegen anzugehen; da
muß man schon ein Revolutionär
sein. Wenn man aber nicht einmal
gegen die Entwürfe ernstlich
Stellung nimmt, wieviel weniger
wird es möglich sein, wenn das
Gesetz einmal da ist? Wenige
Wochen trennen uns noch von
diesem Gesetz. Diese Zeit muß
genutzt werden. Wird sie nicht
genutzt, so ist es einfach zu
spät mit den Betriebsräten und
mit dem Sozialisieren. Deshalb
wünscht man so sehnsüchtig, daß
endlich die Arbeiterschaft
aufwacht. Es ist nicht richtig,
wenn man meint, die Arbeiter
seien voreingenommen gegen
«Philosophen und
Kommerzienräte». Die Sache liegt
anders. Wer die Zeitung gelesen
hat und gelesen hat, was der
«Sozialdemokrat» zu dieser
Waldorfschule gesagt hat — er
sagt: «Die Schule ist schön,
aber sie kommt von Fabrikanten,
also ist sie überhaupt nichts»
—, der muß sich schon sagen: Das
sind die Menschen, die den
wahren Sozialismus und den
wahren Fortschritt hemmen. Die
Parteibonzen aller
Schattierungen sind schuld, daß
unsere ehrlichen Bestrebungen
und die Betriebsräte bis jetzt
nichts wurden. Aber das
Proletariat wird ja selber in
Bälde sehen, wie es in Elend und
Not hineingetrieben wird, wenn
es sich nicht rechtzeitig
aufrafft.
|
Cet
appel devrait vous être
adressé une nouvelle fois
aujourd'hui. Il n'y a pas de
temps à perdre ! Il ne nous
reste que trois ou quatre
semaines. Si elles sont
manquées, c'est fini pour de
bon. Pour que vous puissiez
vous rendre compte de la
gravité de la situation, je
voudrais vous lire quelques
lignes d'une lettre qui
m'est parvenue aujourd'hui
même. Cette lettre est celle
d'un diplomate allemand qui
se trouve en première
position à l'étranger, et
vous entendrez comment les
conditions allemandes sont
caractérisées de ce point de
vue :
|
49
|
Dieser
Appell sollte heute noch einmal
an Sie gerichtet werden. Es ist
keine Zeit zu verlieren! Wir
haben nur noch drei bis vier
Wochen. Wenn die versäumt
werden, ist es endgültig aus.
Damit Sie sehen, wie ernst es
ist, möchte ich Ihnen ein paar
Zeilen aus einem Brief vorlesen,
der gerade heute in meine Hand
kam. Dieser Brief stammt von
einem deutschen Diplomaten, der
an erster Stelle steht im
Ausland, und Sie sollen hören,
wie von jener Seite die
deutschen Zustände
charakterisiert werden:
|
"Les
conditions au pays natal
deviennent de plus en plus
mauvaises, et je crains que
la catastrophe que l'on
voulait éviter en acceptant
la paix n'ait été
qu'ajournée, pour nous
tomber dessus avec d'autant
plus de violence. Ce qu'on
appelle aujourd'hui un
gouvernement en Allemagne
n'en est qu'une caricature,
vacillant entre les
doctrines de parti et la
peur de la révolution de
gauche à droite. Dans le
processus, le moral du
peuple [die Moral des
Volkes] s'effondre
complètement. Il est
impossible de décrire la
rapidité avec laquelle notre
prestige à l'étranger
s'effondre ; il est
impossible de sauver
beaucoup de choses en cela."
|
50
|
«Die
Zustände in der Heimat werden
immer schlimmer, und ich
fürchte, die Katastrophe, die
man durch Annahme des Friedens
vermeiden wollte, ist nur
aufgeschoben, um dann um so
gewaltiger über uns
hereinzubrechen. Das, was man in
Deutschland jetzt Regierung
heißt, ist doch nur eine
Karikatur einer solchen,
schwankend zwischen
Parteidoktrinen und Angst vor
der Revolution von links nach
rechts. Dabei geht die Moral des
Volkes vollends in die Brüche.
Mit welcher Geschwindigkeit
unser Ansehen im Auslande sinkt,
ist nicht zu beschreiben; dabei
viel zu retten ist unmöglich.»
|
Il
s'agit d'une lettre reçue
aujourd'hui d'un diplomate
allemand en première
position, qui connaît les
circonstances et comment les
choses sont, comment on est
considéré à l'étranger
aujourd'hui. Mais les choses
peuvent vraiment seulement
devenir différentes si
justement on n'oublie pas,
dans les cercles des
travailleurs, que nous nous
approchons seulement de la
vraie misère, et si nous
nous ressaisissons alors à
la dernière heure pour
atteindre un état tel que
notre vie économique, qui
est au bord de l'abîme,
puisse être relevée à
nouveau. Et cela ne peut se
faire que si nous donnons
nous-mêmes un coup de main,
si nous voulons que la
situation s'améliore enfin
grâce à l'introduction de la
compagnie des conseils
d'entreprise. Je voulais
vous lancer cet appel une
fois de plus, afin que nous
n'ayons pas à dire dans
trois ou quatre semaines :
maintenant, il est trop
tard. - Il est encore temps,
mais c'est la douzième
heure. C'est à vous de
décider, pas à nous.
|
51
|
Das
ist ein heute eingetroffener
Brief eines deutschen Diplomaten
an erster Stelle, der die
Verhältnisse kennt und weiß, wie
die Dinge liegen, wie man heute
im Ausland betrachtet wird. Die
Dinge können aber wahrhaftig
nur andere werden, wenn man eben
in Arbeiterkreisen nicht
verschläft, daß wir dem wahren
Elend jetzt erst entgegengehen,
und wenn man dann in letzter
Stunde sich aufrafft, um zu
einem solchen Zustand zu
gelangen, daß unser am Rande des
Abgrundes sich befindendes
Wirtschaftsleben wieder gehoben
werden kann. Und das kann nur
geschehen, wenn wir selbst Hand
anlegen, wenn wir selbst wollen,
daß durch die Einführung der
Betriebsräteschaft endlich ein
Aufschwung nach oben gemacht
wird. Diesen Appell wollte ich
nochmals an Sie richten, damit
wir nicht in drei bis vier
Wochen sagen müssen: Jetzt ist
es zu spät. — Es ist noch Zeit,
aber es ist die zwölfte Stunde.
An Ihnen, nicht an uns liegt es.
|
|
52
|
|
M. Jansen
: Lorsque le Dr Steiner a
commencé ses conférences il
y a huit à dix semaines,
l'idée de la
tri-articulation de
l'organisme social a suscité
un grand enthousiasme. Mais
au moment où le Dr Steiner
et avec lui le "Bund für
soziale Dreigliederung" sont
passés à la pratique,
c'est-à-dire sont passés de
la pensée à la réalité, au
moment où l'on a exigé du
travail, de la prestation,
là s’arrêta déjà une partie
de l’enthousiasme chez ceux
qui jusque là criaient
seulement bravo et
applaudissaient. L'attitude
froide de la compagnie des
travailleurs a aussi été en
partie responsable du fait
que l'enthousiasme pour les
idées du Dr Steiner n'est
pas allé jusqu'à pouvoir
combattre les dirigeants.
Tous ceux d'entre nous qui
se sont tenus dans
l'agitation, nous savons
parler un mot sur ce flegme.
Le Dr Steiner aussi reçoit à
sentir le flegme des masses.
La pensée des conseils
d'entreprise a réveillé dans
le capitalisme, qui n'était
vraiment pas très assuré il
y a un quart d'année, les
dernières forces qui y
reposaient. Il a essayé,
afin de zigouiller ces
conseils d'entreprise, de
nier leur justesse et leur
faisabilité. Et la caste
dite instruite de notre
société actuelle, et la
presse encore bon marché de
toutes nuances, elles ont
réussi à tirer vers le bas
l'idée vraie de la
tri-articulation de
l'organisme social et des
conseils d'entreprise comme
c’est écrit dans les
journaux.
|
53
|
Herr
Jansen: Als vor acht bis
zehn Wochen Herr Dr.
Steiner mit seinen
Vorträgen begonnen hat,
war wirklich eine große
Begeisterung für die
Idee der Dreigliederung
des sozialen Organismus
vorhanden. In dem
Augenblick aber, wo Herr
Dr. Steiner und mit ihm
der «Bund für soziale
Dreigliederung» überging
zur Praxis, also von dem
Gedanken zur
Wirklichkeit überging,
in dem Augenblick, wo
Arbeit, wo Leistung
verlangt wurde von
denen, die bisher nur
bravo schreien und
klatschen durften, da
hörte schon ein Teil der
Begeisterung auf. Die kühle
Haltung der
Arbeiterschaft ist auch
mit Schuld gewesen, daß
die Begeisterung für die
Ideen Dr. Steiners nicht
so weit ging, um gegen
die Führer ankämpfen zu
können. Wir alle, die in
der Agitation gestanden
haben, wir wissen über
dieses Phlegma ein Wort
zu reden. Auch Herr Dr.
Steiner bekommt das
Phlegma der Massen zu
spüren. Der Gedanke der
Betriebsräte hat bei dem
vor einem Vierteljahr
wirklich nicht allzu
sicheren Kapitalismus
die letzten in ihm
ruhenden Kräfte
hervorgerufen. Er hat
versucht, um diese
Betriebsräte
abzumurksen, die
Richtigkeit und die
Durchführbarkeit zu
leugnen. Und die
sogenannte gebildete
Kaste unserer heutigen
Gesellschaft und die
noch wohlfeilere Presse
aller Schattierungen,
sie haben es
fertiggebracht, daß die
wahre Idee der
Dreigliederung des
sozialen Organismus und
der Betriebsräte so
herabgezogen wurde, wie
es in den Zeitungen
steht.
|
Alors
qu'un demi-siècle s'est
écoulé depuis que Karl Marx
est mort de faim, on se
dispute aujourd'hui autour
de la manière dont il est
possible de réaliser la
socialisation. Et il y a
plus de six mois que la Jena
des travailleurs allemands,
la révolution de novembre, a
éclaté, et ils ne savent
toujours pas comment la
socialisation doit être
réalisée. On devrait
certainement être
reconnaissant lorsqu'un
homme a pris la peine de
chercher un moyen pratique,
un moyen par lequel il est
maintenant possible
d'introduire le socialisme
dans un temps relativement
court. L'inverse est vrai !
On peut dire : d'un côté, la
jalousie est à blâmer, de
l'autre, la stupidité. Je
l'ai déjà illustré il y a
quelques semaines par un
exemple : on parle de battre
à mort le lion, le
capitalisme, mais on a peur
de la petite souris, du
représentant des fabriques,
du directeur, et des
fonctionnaires des syndicats
et du parti, et du genre.
|
54
|
Nachdem
ein halbes Jahrhundert
verflossen ist seit dem
Hungertod von Karl Marx,
streitet man sich heute herum,
wie es möglich ist, die
Sozialisierung durchzuführen.
Und über ein halbes Jahr ist es
her, daß das Jena der deutschen
Arbeiter, die
Novemberrevolution,
hereingebrochen ist, und noch
immer weiß man nicht, wie die
Sozialisierung zu machen ist.
Man sollte doch dankbar sein,
wenn ein Mann sich die Mühe
gemacht hat, einen praktisch
gangbaren Weg zu suchen, einen
Weg, auf dem es nun möglich ist,
den Sozialismus in
verhältnismäßig kurzer Zeit
einzuführen. Das Gegenteil
trifft zu! Man darf es sagen:
Einerseits ist die Eifersucht,
andererseits ist die Dummheit
daran schuld. Ich habe es schon
einmal vor ein paar Wochen an
einem Beispiel verdeutlicht: Man
spricht davon, den Löwen, den
Kapitalismus, totzuschlagen,
aber man fürchtet sich vor dem
Mäuschen, dem Vertreter der
Fabriken, dem Direktor, und vor
den Gewerkschafts- und
Parteibeamten und dergleichen.
|
M. Fischer
a parlé de conseillers au
commerce, de professeurs, de
docteurs, qui représentent
l'idée de la
tri-articulation.
N'avons-nous pas aussi des
professeurs et des docteurs
dans les partis ?
Disons-nous aussi de leurs
idées qu'elles ne sont pas
valables ? Et s'ils
n'étaient pas dans le parti
- les partis auraient depuis
longtemps péri de la
stupidité des masses. Encore
un chapitre particulier : M.
Molt, que je salue comme un
collaborateur et à qui nous
avons demandé de parler de
manière éclairante des
conseils d'entreprise lors
de notre réunion de demain,
ce monsieur a de l'argent.
Nous avons dans le Parti une
grande masse de gens qui ont
aussi de l'argent, qui en
ont eu ou qui en ont gagné
en travaillant dans le
Parti. Ces hommes qui se
disent camarades de parti,
chefs de parti, gardent
tranquillement leur argent
pour eux. Ils ne le mettent
pas à la disposition du
parti ! Ils s'achètent des
résidences et s'y installent
déjà bien là-haut. C’est
pourquoi seulement pas trop
bruyant et trop prompt à les
accuser d'avoir de l'argent.
- On doit voir ce que les
gens parmi nous font de leur
argent.
|
55
|
Herr
Fischer sprach von
Kommerzienräten, Professoren,
Doktoren, die die Idee der
Dreigliederung vertreten. Haben
wir nicht auch in den Parteien
Professoren und Doktoren? Sagen
wir auch von ihren Ideen, daß
sie deshalb nichts taugen? Und
wenn die nicht in der Partei
wären — an der Dummheit der
Massen wären die Parteien längst
zugrunde gegangen. Ein
eigenartiges Kapitelchen noch:
Herr Molt, den ich als
Mitarbeiter begrüße und den wir
gebeten haben, morgen in unserer
Sitzung über Betriebsräte in
aufklärender Weise zu sprechen,
dieser Herr hat Geld. Wir haben
in der Partei eine Unmasse an
Menschen, die auch Geld haben,
die es früher hatten oder die es
durch die Tätigkeit in der
Partei zu Geld gebracht haben.
Diese Männer, die sich
Parteigenossen, Parteiführer
nennen, die behalten ihr Geld
ruhig für sich. Sie stellen es
der Partei nicht zur Verfügung!
Sie kaufen sich Villen und
setzen sich da oben schön fest.
Deshalb nur nicht allzu laut und
allzu schnell mit dem Vorwurf:
Der Mann hat Geld. — Man muß
sehen, was die Leute unter uns
mit ihrem Geld tun.
|
Il
a été dit : il faut d'abord
éliminer la faim, pour que
les gens soient à tout
moment accessibles à la
nourriture spirituelle. - Un
communiste a dit récemment :
la faim est le pire des
révolutionnaires. Une fois
que la faim fait rage, on ne
peut plus l'arrêter, alors
ce qui a été réprimé pendant
si longtemps éclate. - Que
sont les grèves, sinon des
révoltes de la faim ? Et
parce que la faim est une
bonne force motrice, il ne
serait pas bon d'éliminer la
faim aujourd'hui. Faisons en
sorte d'abolir la faim de
masse en abolissant
l'exploitation de masse. Le
socialisme est le moyen d'y
parvenir ! La faim est enfin
une impulsion à exécuter une
fois enfin la socialisation.
|
56
|
Es
wurde gesagt: Der Hunger muß
zuerst beseitigt werden, damit
die Menschen überhaupt für
geistige Kost zugänglich sind. —
Es hat neulich ein Kommunist
gesagt: Der Hunger ist der
schlimmste Revolutionär. Wenn
der Hunger einmal tobt, dann
gibt es kein Halt mehr, dann
bricht das sich Bahn, was so
lange unterdrückt worden ist. —
Was sind denn die Streiks
anderes als Hungerrevolten? Und
weil der Hunger ein guter
Antrieb ist, deshalb wäre es
nicht gut, den Hunger heute
schon zu beseitigen. Sorgen wir
dafür, daß wir den Massenhunger
dadurch abschaffen, daß wir die
Massenausbeutung abschaffen. Der
Sozialismus ist doch der Weg
dahin! Der Hunger ist ein
Antrieb, um die Sozialisierung
endlich einmal durchzuführen.
|
Monsieur
Kühn : En tant que directeur
général du "Bund für
Dreigliederung des sozialen
Organismus", j’aimerais dire
plusieurs choses sur ce qui
a été demandé. - Nous avons
l'intention de convoquer les
conseils d'entreprise la
semaine prochaine pour une
première réunion. En outre,
nous commencerons les
soirées d'étude la semaine
prochaine. M. Roser en
a donc déjà parlé. Peut-être
pourrais-je dire quelques
mots sur la discussion qui
s’est déroulée ce soir avec
M. Fischer.
Malheureusement,
M. Fischer est déjà
parti. Je voulais lui dire
avant la réunion que je sais
définitivement qu'il n'a
jamais été présent, ni ici
ni ailleurs, à aucune des
conférences du Dr Steiner.
La seule fois où je l'ai
rencontré, c'était lors
d'une réunion pour discuter
de la question des conseils
d'entreprise, qui avait été
convoquée par les employés,
et où il avait entendu
parler de la
tri-articulation par
certains orateurs. Le Dr
Steiner n'était pas présent.
- C'est ainsi que jugent les
gens qui n'ont aucune idée
de la question ; ils veulent
dire tout le possible et
veulent simplement rejeter
la chose. Mais en passant,
M. Fischer m'a dit ce
soir que son syndicat, ou
plutôt son association, a
l'intention d'organiser des
réunions dans un avenir
proche pour parler des
conseils d'entreprise et
mettre en place des conseils
d'entreprise dans les
fabriques à titre d'essai.
Vous voyez, les gens
viennent maintenant, quand
ils ont entendu quelque
chose ici et là, et en font
leur chose. C'est ce que
nous voulons éviter et ce
contre quoi nous devons
lutter. Nous ne devons pas
faire cause commune avec
ceux qui ne veulent rien
savoir de la
tri-articulation de
l'organisme social et qui
n'y travaillent pas. Des
conseils d'entreprise qui ne
sont pas créés sur la base
de l'idée de
tri-articulation de
l'organisme social ne seront
jamais en mesure de réaliser
le socialisme. Les conseils
d'entreprise que nous
voulions introduire auraient
été le premier pas vers la
socialisation au sens de la
tri-articulation. Nous
devons rejeter tout le
reste. Il est dommage que
M. Fischer soit parti
et ne puisse plus discuter
avec nous sur la
tri-articulation elle-même.
|
57
|
Herr
Kühn: Als Geschäftsführer des
«Bundes für Dreigliederung des
sozialen Organismus» möchte ich
verschiedenes sagen zu dem, was
gefragt worden ist. — Wir haben
die Absicht, die Betriebsräte in
der nächsten Woche zu einer
ersten Versammlung
zusammenzurufen. Ferner werden
wir in der nächsten Woche mit
den Studienabenden beginnen.
Herr Roser hat ja darüber schon
gesprochen. Ich darf vielleicht
ein paar Worte sagen zu der
Diskussion, die sich am heutigen
Abend mit Herrn Fischer
abgespielt hat. Herr Fischer
ist leider schon fortgegangen.
Ich wollte ihm vor der
Versammlung sagen, daß ich
definitiv weiß, daß er niemals,
weder hier noch anderswo,
anwesend war bei Vorträgen des
Herrn Dr. Steiner. Das einzige
Mal, wo er mir begegnet ist, das
war bei einer Versammlung zur
Besprechung der
Betriebsrätefrage, die von
Angestellten einberufen war und
wo er von einigen Rednern etwas
über die Dreigliederung gehört
hat. Herr Dr. Steiner war nicht
anwesend. — So urteilen die
Leute, die von der Sache keine
Ahnung haben; sie meinen alles
mögliche und wollen die Sache
einfach abtun. Nebenher hat Herr
Fischer mir aber heute abend
gesagt, daß seine Gewerkschaft
beziehungsweise sein Verband in
der nächsten Zeit Versammlungen
abhalten wolle, um über
Betriebsräte zu sprechen und
probeweise Betriebsräte in den
Fabriken aufzustellen. Sehen
Sie, die Leute kommen nun, wenn
sie hier und da etwas gehört
haben, und machen ihre Sache
daraus. Das ist, was wir
vermeiden wollen und was wir
bekämpfen müssen. Wir dürfen
nicht gemeinsame Sache mit denen
machen, die von der
Dreigliederung des sozialen
Organismus nichts wissen wollen
und nicht auf sie hinarbeiten.
Betriebsräte, die nicht auf der
Grundlage der Idee der
Dreigliederung des sozialen
Organismus geschaffen werden,
werden niemals den Sozialismus
verwirklichen können. Die
Betriebsräte, die wir einführen
wollten, wären der erste Schritt
zur Sozialisierung im Sinne der
Dreigliederung gewesen. Alles
andere müssen wir ablehnen. Es
ist schade, daß Herr Fischer
fortgegangen ist und sich nicht
mehr mit uns über die
Dreigliederung selbst
auseinandersetzen kann.
|
Des
objections à l'encontre de
la tri-articulation viennent
toujours de nouveau de
personnes qui ne savent rien
d’elle, mais aussi de
personnes qui ont entendu de
nombreuses conférences sur
la tri-articulation.
J’aimerais vous raconter un
exemple. Il existe un leader
communiste qui a un don
oratoire et qui captive les
grandes foules. Il apparaît
dans presque toutes les
réunions. Cet homme a
beaucoup entendu parler de
la tri-articulation, mais
n'en a rien compris. Ainsi
il dit par exemple : "Oui,
la tri-articulation à un
système à trois classes,
parce que si vous créez
trois membres, alors il y
aura une classe dans chaque
membre, et donc nous aurons
des conditions encore pires
que celles que nous avons
aujourd'hui ; aujourd'hui
nous n'avons que deux
classes. - Si l'on voulait
tirer des conclusions sur
les classes à partir des
organisations, il faudrait
lui dire : aujourd'hui, nous
avons un État unitaire,
c'est-à-dire un seul membre.
Donc, aujourd'hui, nous
devrions aussi avoir une
seule classe ! L'homme ne
comprend pas cela et en
arrive à un tel préjugé.
C'est tout de suite pour
éliminer la domination de
classe que nous voulons
remettre l'organisme social
sur ses pieds sains. Il
n'est pas question d'une
tri-articulation des
classes. Le même homme
affirme aussi la même chose
que Monsieur Fischer, à
savoir que la
tri-articulation prend les
entrepreneurs sous sa
protection. Tous ceux qui
ont lu le livre du Dr
Steiner savent que le type
d'entreprise d'aujourd'hui
est appelé à disparaître
absolument. Mais la plus
belle objection de ce
dirigeant communiste est
qu'il a dit : "On ne peut
pas séparer l'économie de la
politique. On le voit tout
le temps au Reichstag ou à
l'Assemblée nationale,
comment les gens
représentent leurs intérêts
économiques ; il suffit de
penser aux industriels de
l'industrie lourde ! Ils ne
peuvent s'empêcher de
représenter leurs intérêts
économiques. - Alors les
gens s'accrochent à
l'ancien, à cette idole,
l'État unitaire, parce
qu'ils ne voient pas que
c'est tout de suite ce que
nous voulons combattre, ce
que nous voulons abolir.
Tout de suite la politique
économique qui nous a
conduits à cette catastrophe
désastreuse. Les gens le
voient très bien, aussi dans
une conversation calme, mais
ils ne peuvent pas trouver
la force de prendre des
mesures qui rendront une
telle politique économique
impossible. Ce sont avant
tout les chefs de parti qui
nous ont gâché la compagnie
des conseils d'entreprise.
Nous devons nous débarrasser
de ces gens. Le prolétariat
ne peut pas aucun socialisme
se réaliser plus tôt.
|
58
|
Immer
wieder kommen Einwände gegen die
Dreigliederung von Leuten, die
nichts von ihr wissen, aber auch
von Leuten, die schon viele
Vorträge über die Dreigliederung
gehört haben. Ein Beispiel
möchte ich Ihnen erzählen. Da
ist ein Kommunistenführer, der
eine ziemlich große Rednergabe
besitzt und große Massen an sich
fesselt. Er tritt fast in jeder
Versammlung auf. Dieser Mann hat
viel von der Dreigliederung
gehört, aber nichts davon
begriffen. So sagt er zum
Beispiel: Ja, die Dreigliederung
führt zum Dreiklassensystem,
denn wenn man drei Glieder
schafft, dann gibt es in jedem
Glied eine Klasse, und so
bekommen wir noch schlimmere
Zustände als heute; heute haben
wir ja nur zwei Klassen. — Wenn
man von den Organisationen auf
die Klassen schließen wollte, so
müßte man ihm ja sagen: Heute
haben wir doch einen
Einheitsstaat, also ein Glied.
Da müßte man doch heute auch nur
eine Klasse haben! So etwas
begreift der Mann nicht und
kommt zu einem derartigen
Vorurteil. Wir wollen gerade, um
die Klassenherrschaft zu
beseitigen, den sozialen
Organismus auf seine gesunden
Füße stellen. Von einer
Dreigliederung der Klassen ist
nicht die Rede. Derselbe Mann
behauptet auch das gleiche, was
Herr Fischer behauptet hat,
nämlich daß die Dreigliederung
die Unternehmer in Schutz
nimmt. Wer das Buch von Herrn
Dr. Steiner gelesen hat, weiß,
daß der Unternehmertypus von
heute überhaupt verschwinden
wird. Der allerschönste Einwand
dieses Kommunistenführers war
aber der, daß er sagte: Die
Wirtschaft von der Politik
trennen, das kann man nicht. Das
sieht man ja ständig im
Reichstag oder in der
Nationalversammlung, wie die
Leute ihre wirtschaftlichen
Interessen vertreten, denken Sie
allein an die Industriellen der
Schwerindustrie! Die können
nicht anders, als ihre
wirtschaftlichen Interessen zu
vertreten. — So hängen die
Menschen am alten, an diesem
Götzen Einheitsstaat, weil sie
nicht sehen, daß das gerade das
ist, was wir bekämpfen wollen,
was wir abschaffen wollen.
Gerade die Wirtschaftspolitik
hat uns in diese unheilvolle
Katastrophe hineingetrieben. Das
sehen die Leute auch im ruhigen
Gespräch sehr gut ein, aber die
Kraft dazu aufzubringen, daß man
Maßnahmen trifft, die eine
solche Wirtschaftspolitik nicht
mehr möglich machen, ja, das ist
den Leuten nicht möglich. Da
sind vor allem die
Parteiführer, die uns die
Betriebsräteschaft verdorben
haben. Diese Leute müssen wir
abschütteln. Eher kann das
Proletariat keinen Sozialismus
verwirklicht sehen.
|
Dans
le cas des employés, que
nous avons aussi sollicités,
on se heurte constamment à
un incroyable préjugé.
J'aimerais aussi donner un
exemple pour cela : un
humain que j'estime beaucoup
et qui, en tant qu'employé,
donne le ton dans une
fabrique, m'a dit : je ne
sais pas encore si le
capitalisme est si faux. En
tout cas, j'insiste sur le
fait que c'est mieux
aujourd'hui que ça
deviendra. J'en reste à ma
façon de voir et je
préférerais m'enfoncer avec
elle plutôt que d'introduire
quelque chose de nouveau. Je
sais que je suis seul avec
cela et que, dans peu de
temps, je serai peut-être à
la rue, mais je préfère
cela. Je reste alors honnête
et cohérent. - Il m'a été
dit que c'est un homme qui a
un cœur pour le prolétariat,
un tel homme parle alors
ainsi de manière
conservatrice. Quand je lui
ai dit qu'il était
conservateur, il s'est mis
terriblement en colère. Il a
dit que c'était juste être
honnête. Je lui ai dit :
"C'est quand même exactement
comme quand on va en train.
À une station, le chef de
train arrive et dit que le
train va dérailler vers la
prochaine station, et on dit
alors : Je reste quand même
assis dedans, plutôt
accidenter que d'en sortir.
- J'ai dit : je descends
aussi vite que possible et
je vais voir si le train ne
peut pas être déplacé sur
une autre voie où il ne
déraillera pas. - Ainsi nous
devons donc nous ressaisir
au dernier moment et faire
tout ce qui est en notre
pouvoir pour réunir les
conseils d’entreprise. Nous
devons réaliser et
représenter ce que nous
considérons comme la voie
pratique et ne pas avoir
peur d'être attaqués trop
fortement par les gros
bonnets du parti. En fait,
le bouche-à-bouche devrait
donner une autre leçon aux
gens et leur ouvrir les yeux
sur le philistinisme des
dirigeants de leur parti.
|
59
|
Bei
den Angestellten, die wir auch
aufgefordert haben, begegnet man
ständig einem unglaublichen
Vorurteil. Auch dafür möchte ich
ein Beispiel anführen: Ein von
mir sehr geschätzter Mensch, der
als Angestellter tonangebend
ist in einer Fabrik, sagte zu
mir: Ich weiß noch nicht, ob der
Kapitalismus so falsch ist. Ich
bestehe jedenfalls darauf, daß
es heute besser ist, als es
werden wird. Ich bleibe bei
meiner Anschauung und gehe
lieber damit unter, als daß ich
etwas Neues einführe. Ich weiß,
daß ich damit allein stehe und
damit vielleicht in kurzer Zeit
auf der Straße stehe, aber
lieber das. Ich bleibe dann
ehrlich und konsequent. — Es ist
mir gesagt worden, es sei das
ein Mann, der ein Herz für das
Proletariat hat, so einer
spricht dann in dieser Weise
konservativ. Als ich ihm sagte,
er sei konservativ, wurde er
furchtbar wütend. Er meinte, das
sei nur ehrlich. Ich sagte ihm:
Das ist doch genau so, als wenn
man mit einem Zug fährt. An
einer Station kommt der
Zugführer herein und sagt, der
Zug werde bis zur nächsten
Station entgleisen, und man sagt
dann: Ich bleibe doch darin
sitzen; lieber verunglücken als
aussteigen. — Ich sagte: Ich
würde doch möglichst schnell
aussteigen und sehen, ob man
nicht den Zug auf ein anderes
Gleis bringen kann, wo er nicht
entgleist. — So müssen wir uns
im letzten Moment zusammenraffen
und alles tun, was wir können,
damit wir die Betriebsräte
zusammenbekommen. Das, worin wir
den praktischen Weg sehen, das
müssen wir hinaustragen und
vertreten und nicht ängstlich
sein, daß man von den
Parteibonzen zu stark
angegriffen werde. Eigentlich
müßte das Vertreten von Mund zu
Mund die Menschen wieder eines
anderen belehren und ihnen die
Augen öffnen über das
Philistertum ihrer Parteiführer.
|
[04331265268198917071920
- Rudolf Steiner : Il a
encore été posé la
question : comment ce
qui vit comme sain dans le
syndicalisme peut être amené
en rapport à la
tri-articulation de
l'organisme social ? -
Maintenant cela conduirait
donc naturellement très
loin, si nous nous
entretenions encore
aujourd'hui sur l'essence du
syndicalisme à cette heure
avancée. Mais ainsi
j'aimerais quand même dire
pour autant que dans le
syndicalisme, comme,
naturellement, aussi en
d'autres efforts du présent,
vivent toute sorte de choses
vraiment saines. Ce qui est
sain vit avant tout dans le
syndicalisme, là donc où
chez beaucoup de
syndicalistes prévaut l'idée
qu'on doit venir sans égard
à l'éternelle revendication
à la légalité d’État dans
l'immédiate lutte de
compétition avec
l'entrepreneuriat sur les
conquêtes économiques pour
les larges masses de la
population laborieuse. Que
de la vie de l'économie
elle-même par une sorte
d'articulation fédérative
pourrait apparaître quelque
chose d'avenir, cela vit
comme idée saine à
l'intérieur du syndicalisme.
Le syndicalisme donc
particulièrement venu ces
derniers temps de
l'intérieur du mouvement
ouvrier français, et c'est
n'importe comment typique
qu'il y soit tout de suite
apparu le plus fortement.
Les Français ont donc un
sentiment de l’État très
fortement développé. Mais à
l'instant, où en France,
tout de suite des humains
étatiquement bien
intentionnés voulaient
fonder un certain mouvement
ouvrier, il en vinrent là à
ce que celui-ci pourrait
alors seulement être
d'utilité quand finalement
on se meut sur sol
économique. L'articulation
fédérative de la vie de
l'économie, comme le
syndicalisme l'envisage,
présente même certaines
similitudes avec ce qui à
partir de l'idée de la
tri-articulation sera
ambitionné avec les
associations.
|
60
|
Rudolf
Steiner: Es ist noch die Frage
gestellt worden: Wie kann das,
was im Syndikalismus als
Gesundes lebt, in Beziehung zur
Dreigliederung des sozialen
Organismus gebracht werden? —
Nun, es würde ja natürlich sehr
weit führen, wenn wir uns heute
noch zu vorgerückter Stunde über
das Wesen des Syndikalismus
unterhalten würden. Aber so viel
möchte ich doch sagen, daß in
dem Syndikalismus, wie natürlich
auch in anderen Bestrebungen der
Gegenwart, mancherlei wirklich
Gesundes lebt. Das Gesunde lebt
vor allem im Syndikalismus, da
doch bei sehr vielen
Syndikalisten die Idee
vorherrscht, daß man ohne
Rücksicht auf das ewige Pochen
auf die Staatsgesetzlichkeit im
unmittelbaren Wettstreit mit dem
Unternehmertum zu
wirtschaftlichen
Errungenschaften für die breiten
Massen der arbeitenden
Bevölkerung kommen muß. Daß aus
dem Wirtschaftsleben selbst
durch eine Art föderativer
Gliederung etwas Zukünftiges
entstehen könne, das lebt als
gesunder Gedanke innerhalb des
Syndikalismus. Der Syndikalismus
trat ja besonders in letzter
Zeit innerhalb der französischen
Arbeiterbewegung hervor, und es
ist irgendwie bezeichnend, daß
er gerade dort am stärksten
hervorgetreten ist. Die
Franzosen haben ja ein sehr
stark entwickeltes Staatsgefühl.
Aber in dem Augenblick, als
gerade gut staatlich gesinnte
Menschen in Frankreich eine
gewisse Arbeiterbewegung
begründen wollten, kamen sie
darauf, daß diese eigentlich nur
dann von Nutzen sein könne, wenn
man sich ausschließlich auf
wirtschaftlichem Boden bewegt.
Die föderative Gliederung des
Wirtschaftslebens, wie sie der
Syndikalismus vorsieht, weist
sogar gewisse Ähnlichkeiten mit
dem auf, was aus der Idee der
Dreigliederung heraus mit den
Assoziationen angestrebt wird.
|
Voyez-vous,
dans l'organisme social
tri-articulé nous avons une
vie de l'esprit autonome,
alors une vie de l’État ou
de droit autonome et plus
loin une vie de l’économie
autonome. Cette vie
économique autonome j'en ai
donc souvent parlé, cela
aura a se construire sur
bases corporatives
coopératives, cela signifie,
que se forment d'un côté des
associations des différents
groupes de professions et de
l'autre côté de certains
rapports/pendants entre
production et consommation.
Une des objections qui par
exemple ont été faites par
le Professeur Heck dans la
« Tribune »,
s'appuie sur ce qu'il
dit : oui, comment la
vie de l'économie
sera-t-elle alors, quand
dans le futur elle devrait
être articulée ainsi que le
veut monsieur le Dr Steiner,
comment sera-t-il alors
possible que par exemple les
artisans, les commerçants,
soient experts en ce qui
concerne les affaires de la
grande industrie ? -
Maintenant cela montre
qu'aussi le Professeur Heck
n'a pas compris, comment la
chose est pensée. On ne peut
évidemment pas être expert
dans tous les domaines, et
on n'en a aussi pas besoin,
car quand une articulation
fédérative a vraiment lieu
et que les associations
particulières travaillent
intensivement ensemble,
alors ressortira quelque
chose de fructueux pour la
vie de l'économie. Il n'est
maintenant une fois pas
possible que tout ce qui
doit se développer sur base
purement démocratique, comme
le droit du travail par
exemple, soit représenté ou
administré de la même
manière que le pur
économique. Cette conception
vous vient, au moins dans
les grandes lignes, aussi
dans le syndicalisme. Dans
le mouvement ouvrier
anglo-américain, c'est donc
ainsi que là encore règne
très fort le principe du
parlementarisme
anglo-américain. Parce que
celui-ci est installé sur un
certain système de
balançoire, à savoir pouvoir
contre pouvoir, les
organisations de
travailleurs
anglo-américaines sont aussi
organisées sur le même
principe, à savoir pouvoir
ouvrier contre pouvoir
entrepreneurial, seront
ainsi joués l'un contre
l'autre comme au parlement
les partis libéraux et
conservateurs se font face.
|
61
|
Sehen
Sie, in dem dreigliedrigen
sozialen Organismus haben wir
ein selbständiges Geistesleben,
dann ein selbständiges
Staatsoder Rechtsleben und
ferner ein selbständiges
Wirtschaftsleben. Dieses
selbständige Wirtschaftsleben,
ich habe ja oftmals davon
gesprochen, das wird sich
aufzubauen haben auf
korporativen
genossenschaftlichen
Grundlagen, das heißt, daß sich
einerseits aus den verschiedenen
Berufsgruppen und andererseits
aus gewissen Zusammenhängen
zwischen Produktion und
Konsumtion Assoziationen
bilden. Einer der Einwände, die
zum Beispiel von Professor Heck
in der «Tribüne» gemacht worden
sind, stützt sich darauf, daß er
sagt: Ja, wie wird denn, wenn in
der Zukunft das
Wirtschaftsleben so gegliedert
sein soll, wie Herr Dr. Steiner
will, wie wird es denn dann
möglich sein, daß zum Beispiel
die Handwerker, die kleinen
Kaufleute, hinsichtlich der
Belange der Großindustrie
sachverständig sind? — Nun, dies
zeigt, daß auch Professor Heck
nicht verstanden hat, wie die
Sache gemeint ist. Man kann
selbstverständlich nicht auf
allen Gebieten sachkundig sein,
und man braucht es auch nicht,
denn wenn eine föderative
Gliederung wirklich zustande
kommt und die einzelnen
Assoziationen intensiv
zusammenarbeiten, dann wird
etwas für das Wirtschaftsleben
Fruchtbares herauskommen. Es ist
nun einmal nicht möglich, daß
alles das, was auf rein
demokratischer Grundlage sich
entwickeln muß, wie zum Beispiel
das Arbeitsrecht, in derselben
Weise vertreten oder verwaltet
wird wie das rein
Wirtschaftliche. Diese
Auffassung tritt einem,
zumindest ansatzweise, auch im
Syndikalismus entgegen. In der
anglo-amerikanischen
Arbeiterbewegung ist es ja so,
daß dort noch sehr stark das
Prinzip des
englisch-amerikanischen
Parlamentarismus herrscht. Da
dieser auf ein gewisses
Schaukelsystem, nämlich Macht
gegen Macht, eingestellt ist,
sind auch die
anglo-amerikanischen
Arbeiterorganisationen nach dem
gleichen Prinzip ausgerichtet,
nämlich Arbeitermacht gegen
Unternehmermacht wird
gegeneinander ausgespielt, so
wie sich im Parlament die
liberale und die konservative
Partei gegenüberstehen.
|
Une
autre forme vient vers nous en
Allemagne à l'intérieur des
organisations de travailleurs.
Là règne notamment un certain
centralisme, j'aimerais même
dire un certain système
militaire, cela basé sur ordre
et obéissance. Je ne sais pas,
si vous serez entièrement
d'accord avec cela, mais je
peux vous assurer que j'ai
pris à plusieurs reprises part
à des rassemblements syndicaux
et que j'ai chaque fois été
désagréablement touché que
toujours alors, quand
différentes opinions sont
apparues, le dirigeant de
rassemblement s'est levé et a
dit : enfant, ainsi cela
n'a quand même aucun
sens ! - Donc, ce système
centraliste-militaire est la
deuxième chose ; et la
troisième est ce qui est pensé
avec l'articulation
fédérative, avec
l'articulation en
collectivités autonomes, dans
laquelle n'aura pas lieu de
mise en minorité ou de
centralisation, mais de la
négociation
objective/factuelle. Cela
apparaît comme une bonne
impulsion chez le
syndicalisme, cependant un pas
supplémentaire est aussi
nécessaire, comme il est
ambitionné avec l'idée de la
tri-articulation de
l'organisme social, à savoir
que soit vraiment calculé avec
les facteurs progressistes qui
premièrement doivent encore
rentrer dans la pensée de
l'humanité présente. Et là je
crois que peut-être tout de
suite à partir du syndicalisme
peut se développer une
compréhension. Mais on ne
devrait absolument pas
concevoir cela comme si je
voulais uniquement chanter ici
un chant de louange au
syndicalisme. Toutefois, je
crois absolument que de ce
côté la tri-articulation
pourra être mieux comprise que
d'autres directions. -
04331265268198917071920]
|
62
|
Eine
andere Form tritt uns innerhalb
der Arbeiterorganisationen in
Deutschland entgegen. Da
herrscht nämlich ein gewisser
Zentralismus vor, ich möchte
sogar sagen ein gewisses
militärisches System, das
basiert auf Befehl und Gehorsam.
Ich weiß nicht, ob Sie ganz
damit einverstanden sein werden,
aber ich kann Ihnen versichern,
daß ich mehrfach an
gewerkschaftlichen Versammlungen
teilgenommen habe und daß ich
jedesmal unangenehm davon
berührt war, daß immer dann,
wenn verschiedene Meinungen auf‑
getreten sind, der
Versammlungsleiter aufgestanden
ist und gesagt hat: Kinder, so
hat es doch keinen Sinn! — Also,
dieses
zentralistisch-militärische
System ist das zweite; und das
dritte ist das, was mit der
föderativen Gliederung, mit der
Gliederung in selbständige
Körperschaften, gemeint ist, in
der keine Majorisierung oder
Zentralisierung, sondern
sachliches Verhandeln
stattfinden wird. Dies tritt
beim Syndikalismus als ein guter
Impuls auf, doch ist auch hier
ein weiterer Schritt notwendig,
wie er mit der Idee der
Dreigliederung des sozialen
Organismus angestrebt wird,
nämlich daß wirklich mit den
fortschrittlichen Faktoren
gerechnet wird, die erst noch in
das Denken der gegenwärtigen
Menschheit hineinkommen müssen.
Und da glaube ich, daß sich
vielleicht gerade aus dem
Syndikalismus heraus hierfür ein
Verständnis entwickeln kann.
Aber man soll das durchaus nicht
so auffassen, als wenn ich hier
einzig dem Syndikalismus ein
Loblied singen wollte.
Allerdings glaube ich durchaus,
daß von dieser Seite die
Dreigliederung besser
verstanden werden kann als von
einer der anderen Richtungen.
|
Eh
bien, je n'ai pas grand-chose
à ajouter à ce que les
derniers intervenants ont
amené à l’expression ici.
J’aimerais seulement remarquer
une chose, notamment qu’à moi
et aux amis de la
tri-articulation est récemment
devenu très clairement
conscient ce qu'un orateur a
dit à propos du flegme des
grandes masses. Oui, à la
place du flegme, on aurait
déjà besoin de feu, car si
nous voulons vraiment
progresser dans le temps
présent, il nous faut non
seulement de la perspicacité –
celle-ci, naturellement, en
premier lieu - mais aussi du
feu. Vous
voyez, quand il est
continuellement
dit
qu’on
n'a, en
fait, pas
besoin de l'esprit, qu'il
viendra déjà
avec
la transformation
économique, alors je vous
demande : oui, la
possibilité de faire des
progrès était là jusqu’à
un
certain degré.
Le 9 novembre,
l'Assemblée nationale a été
élue. Mais un nouvel esprit
est-il visible dans cette
Assemblée nationale ? Il
existe désormais un tout
nouveau groupe d'électeurs
qui n'avaient pas le droit
de vote auparavant : le
monde entier des femmes. Il
est cependant étrange que
l'esprit ne soit pas encore
descendu sur ce monde de
femmes, car l'Assemblée
nationale ne montre encore
rien de ce dont nous avons
vraiment besoin pour
l'avenir. Mais pour
cela, de l'enthousiasme et du
feu seront nécessaires.
|
63
|
Nun,
dem, was die letzten Redner hier
zum Ausdruck gebracht haben,
habe ich nicht mehr viel
hinzuzufügen. Ich möchte nur das
eine bemerken, nämlich daß mir
und den Dreigliederungsfreunden
in der letzten Zeit sehr
deutlich bewußt wurde, was ein
Redner über das Phlegma der
großen Masse gesagt hat. Ja, an
der Stelle des Phlegmas, da
bräuchte man schon Feuer, denn
wenn wir in der heutigen Zeit
wirklich weiterkommen wollen,
dann brauchen wir nicht nur
Einsicht — dies natürlich ja in
erster Linie —, sondern auch
Feuer. Sehen Sie, wenn immerfort
gesagt wird, daß man den Geist
eigentlich nicht braucht, der
werde bei der wirtschaftlichen
Umgestaltung schon kommen, dann
frage ich Sie: Ja, die
Möglichkeit weiterzukommen war
ja bis zu einem gewissen Grade
da. Der 9. November war da, die
Nationalversammlung ist gewählt
worden. Aber, ist in dieser
Nationalversammlung etwas von
einem neuen Geist sichtbar? Es
gab ja jetzt eine ganz neue
Gruppe von Wählern, die früher
nicht wahlberechtigt war: die
ganze Frauenwelt. Merkwürdig ist
aber, daß ganz offensichtlich
auch auf diese Frauenwelt der
Geist noch nicht herabgekommen
ist, denn die
Nationalversammlung zeigt
durchaus noch nichts von dem,
was wir wirklich brauchen für
die Zukunft. Dazu aber wird
Begeisterung, wird Feuer
notwendig sein.
|
Dans
ce contexte, je vous demande
s'il n'est pas un peu myope de
ne pas remarquer qu'une
certaine socialisation a déjà
commencé - et ce avant la
socialisation officielle ?
Veut-on donc avoir une
socialisation seulement sur le
papier ? Est-on alors
satisfait ? Reprentez-vous une
fois que ce conseiller au
commerce qui s'est consacré à
la tri-articulation l’aurait
fait ainsi que les autres
conseillers au commerce. Il se
serait alors avéré qu'à
l’instant, où devrait être
socialisé, n'aurait été
disponible aucun conseiller au
commerce du tout ! Le résultat
aurait été qu'à un moment
donné, on aurait exproprié ce
conseiller au commerce comme
d’autres conseillers au
commerce, et il n'y aurait
alors plus eu d'argent pour
une véritable socialisation ou
de meilleures écoles et
semblable. Et maintenant je
vous demande : est-ce un grand
péché si quelqu'un, avant que
l'humanité ne soit mûre pour
retirer l'argent de l'autre,
donne déjà son argent pour la
socialisation ? Est-ce un
péché si quelqu'un ne proclame
pas toujours : les moyens de
production doivent être
transmis à la collectivité !
-mais le fait de son propre
chef ? Je crains que ceux qui
ne cessent de claironner que
les moyens de production
doivent être mis au service de
la collectivité n'en fassent
pas un usage aussi judicieux
que ceux qui s'en font une
perspective propre. C'est la
socialisation avant la
socialisation officielle.
C'est élaboré à partir de
l'esprit que nous allons
appeler de nos vœux comme
étant l'esprit social de
l'avenir. Et reprocher à
quelqu'un d'avoir l'esprit
social avant, c'est-à-dire
avant qu'il ne se tienne dans
une quelconque constitution,
ce n'est pas du tout être
capable de pénétrer dans
l'esprit qui seul peut sauver
l'humanité, mais seulement
montrer une nostalgie de la
parole écrite. La loi que vous
donnez, vous pouvez la porter
tranquille à la maison. - Nous
avons besoin de l’esprit à
partir duquel sera socialisé.
C'est pourquoi il ne faudrait
pas tomber dans l'erreur de
dire : l'école Waldorf est
donc belle, mais elle est
faite par un conseiller au
commerce ; nous ne
voulons rien savoir de cela !
- Il serait plus intelligent
de dire : prenez-vous en un
exemple, et devenez en tant
que socialisateurs à l'avenir,
ainsi qu’il est, alors ce sera
bien. Ce qui est
continuellement avancé de ce
coin contre les titres et
autres choses ne fait que
témoigner que, malgré tout, on
est plus attaché aux mots et
aux phrases qu'aux actes. Et
tant que nous n'aurons pas la
volonté d'agir et de professer
l'action, d'où qu'elle vienne,
nous n'avancerons pas ; telle
doit être notre conviction. Et
si cela devient notre
conviction, alors nous ne
regarderons sur rien d'autre
que de savoir si quelqu'un est
une personne perspicace animée
par des sentiments sociaux, et
nous ne demanderons après rien
d'autre. Tant que nous
poserons des questions sur
autre chose, nous n’avancerons
pas. Si cela ne vient pas à la
connaissance, ainsi tout
discours est vain. Car le
début doit être fait par ces
gens qui comprennent quelque
chose de ce qui devrait se
passer, égal qu'elles aient
joué tel ou tel rôle dans
l'ordre jusqu’à présent. Tous,
qui vivons aujourd'hui, avons
évidemment, obtenu ce dont
nous vivons à partir du
capitalisme, capitaliste ou
dernier travailleur. Et nous
ne pouvons rien changer si
nous ne regardons pas ce qui
vit dans l'esprit et doit se
produire par l'esprit. Nous
devons enfin vaincre la
phrase, nous devons passer à
ce qui peut réellement devenir
acte.
|
64
|
In
diesem Zusammenhang frage ich
Sie, ob es nicht recht
kurzsichtig ist, wenn man nicht
bemerken will, daß eine gewisse
Sozialisierung bereits schon —
und dies vor der offiziellen
Sozialisierung — begonnen wurde?
Will man denn eine
Sozialisierung nur auf dem
Papier haben? Ist man dann erst
zufrieden? Stellen Sie sich
einmal vor, jener Kommerzienrat,
der sich der Dreigliederung
gewidmet hat, der hätte es so
gemacht wie die anderen
Kommerzienräte. Dann wäre es
nämlich dazu gekommen, daß in
dem Augenblick, wo sozialisiert
werden soll, gar kein
Kommerzienrat vorhanden gewesen
wäre! Es wäre dann so gekommen,
daß man irgendwann diesen
Kommerzienrat so wie andere
Kommerzienräte enteignet hätte,
und dann wäre kein Geld mehr für
eine wirkliche Sozialisierung
oder bessere Schulen und
dergleichen vorhanden gewesen.
Und nun frage ich Sie: Ist es
eine große Sünde, wenn jemand,
bevor die Menschheit reif ist,
das Geld dem anderen abzunehmen,
sein Geld zur Sozialisierung
schon hergibt? Ist es eine
Sünde, wenn jemand nicht immer
hinausposaunt: Die
Produktionsmittel müssen der
Allgemeinheit übergeben werden!
—, sondern es aus eigenem
Antrieb tut? Ich fürchte, daß
diejenigen, die immer
phrasenhaft hinausposaunen, daß
die Produktionsmittel in den
Dienst der Allgemeinheit
gestellt werden müssen, sie
nicht so sinnvoll anwenden
werden wie jene, die etwas aus
eigener Einsicht schon vorher
tun. Das ist Sozialisierung vor
der offiziellen Sozialisierung.
Das ist herausgearbeitet aus dem
Geist, den wir gerade
herbeisehnen wollen als den
sozialen Geist der Zukunft. Und
den Vorwurf erheben, daß jemand
den sozialen Geist vorher hat,
also bevor er in irgendeiner
Verfassung steht, das heißt
überhaupt nicht fähig sein, in
den Geist, der die Menschheit
einzig und allein retten kann,
einzudringen, sondern zeigt nur
die Sehnsucht nach dem
geschriebenen Wort. Das Gesetz,
das Ihr gebt, das könnt Ihr
getrost nach Hause tragen. — Wir
brauchen den Geist, aus dem
heraus sozialisiert wird.
Deshalb sollte man nicht in den
Fehler verfallen zu sagen: Die
Waldorf-Schule ist ja schön,
aber sie wird von einem
Kommerzienrat gemacht; davon
wollen wir nichts wissen! —
Gescheiter wäre es zu sagen:
Nehmt euch an ihm ein Beispiel,
und werdet als Sozialisierer in
der Zukunft so, wie er ist, dann
wird es gut sein. Das, was von
dieser Ecke fortwährend
vorgebracht wird gegen Titel und
anderes, das bezeugt nur, daß
man trotz allem an den Worten
und an den Phrasen mehr hängt
als an der Tat. Und ehe wir uns
nicht entschließen können, uns
zur Tat aufzuraffen und uns auch
zur Tat zu bekennen,
gleichgültig, von wo sie kommt,
kommen wir nicht vorwärts; das
muß unsere Überzeugung sein. Und
wenn das unsere Überzeugung
wird, dann werden wir nicht auf
etwas anderes blicken als
darauf, ob jemand ein
einsichtiger, von sozialen
Empfindungen beseelter Mensch
ist, und wir werden nicht nach
etwas anderem fragen. Solange
wir nach etwas anderem fragen,
kommen wir nicht vorwärts. Wird
dies nicht zur Erkenntnis, so
ist alles Reden vergeblich.
Denn der Anfang muß gemacht
werden von denjenigen Leuten,
die etwas verstehen von dem, was
geschehen soll, gleichgültig,
ob sie diese oder jene Rolle in
der bisherigen Ordnung spielen.
Alle, die wir heute leben, haben
selbstverständlich das, wovon
wir leben, aus dem Kapitalismus
heraus, ob Kapitalist oder
letzter Arbeiter. Und wir können
nichts ändern, wenn wir nicht
schauen auf das, was im Geiste
lebt und aus dem Geiste heraus
geschehen muß. Wir müssen
endlich die Phrase besiegen, wir
müssen übergehen zu dem, was
wirklich Tat werden kann.
|
M. Roser
: En tant que président, il
remercie Monsieur le Dr Steiner
pour sa présentation et attire à
nouveau l'attention sur le
prochain événement. Il demande
une fois de plus aux personnes
présentes d'étudier le livre
"Die Kernpunkte der sozialen
Frage" (Les points clés de la
question sociale) afin qu'elles
soient en situation de parler
sur le livre et sur la
tri-articulation de l'organisme
social dans les cercles où elles
évoluent.
|
65
|
Herr
Roser: Er dankt als Vorsitzender
Herrn Dr. Steiner für seine
Ausführung und macht nochmals
aufmerksam auf die nächste
Veranstaltung. Er bittet die
Anwesenden nochmals, sich mit
dem Buch «Die Kernpunkte der
sozialen Frage» zu beschäftigen,
damit sie in der Lage sind, in
den Kreisen, in denen sie
verkehren, über das Buch und
über die Dreigliederung des
sozialen Organismus zu sprechen.
|
Français
seulement
|
|
|
Stuttgart,
17 juillet 1919
|
01
|
Le
président, M. Roser,
ouvre la séance. Il
annonce ensuite qu'il est
prévu d'introduire des
soirées d'étude au cours
desquelles on expliquera
l'idée de tri-articulation
de l'organisme social et
où, en particulier, on
discutera en profondeur du
livre "Les fondements de
la question sociale". La
première soirée d'étude
aura lieu la semaine
prochaine. Il a ensuite
indiqué que l'industrie de
la chaussure avait fait
des progrès en ce qui
concerne la question des
conseils d'entreprise.
Elle est déjà allée si
loin que les conseils
d'entreprise de
l'industrie du cuir ont
formé une commission
d'action qui a l'intention
de devenir active dans
l'industrie de la
chaussure dans un avenir
proche.
|
02
|
Mots
d'introduction
|
03
|
Rudolf
Steiner : Mes très chers
présents ! Comme les soirs
précédents, je ne ferai
aujourd'hui qu'une brève
introduction, afin que
nous puissions ensuite
aborder en détail l'une ou
l'autre question
spécifique au cours de la
discussion. Mais compte
tenu de l'intérêt
s’ankylosant pour la
question des conseils
d'entreprise, il serait
peut-être bon de commencer
cette soirée par quelques
remarques plus générales.
|
04
|
Vous
voyez, de la part du "Bund
für Dreigliederung des
sozialen Organismus"
(Fédération pour la
tri-articulation de
l'organisme social) il a
été ambitionné de faire le
premier pas vraiment
pratique dans la direction
qui a été fondamentalement
tracée par le mouvement
social depuis plus d'un
demi-siècle, par la
création d'une compagnie
de conseils d'entreprise.
|
05
|
Ce
mouvement est, après tout,
comme un cri du
prolétariat contre son
oppression. Mais ce tollé
n'est au fond rien d'autre
qu'une sorte de critique
historique mondiale de
l'ordre économique
capitaliste. La
catastrophe de la guerre
mondiale a créé des
conditions qui rendent
nécessaire le remplacement
de la critique à laquelle
les partis du mouvement
socialiste se sont
habitués par autre chose.
Lorsque, à partir de ce
mouvement, on a commencé à
trouver à son tour les
voies d'un renouveau
social, on pouvait espérer
que, surtout au sein des
larges masses de la classe
ouvrière, d'abord à partir
de leurs expériences au
sein de l'ordre social
capitaliste, ensuite à
partir des soubassements
qui surgissent parce que
la classe ouvrière est
vraiment beaucoup plus
instruite politiquement
par ses expériences que la
bourgeoisie, une
compréhension se formerait
pour ce qui devait
remplacer autrefois la
critique purement sociale
de l'ordre social. Après
ledit effondrement du
Reich allemand, on pouvait
en fait seulement espérer
quelque chose de vraiment
incisif de ce côté, car
ceux qui étaient
complètement liés à
l'ancien ordre étatique et
économique, malgré les
expériences de la
catastrophe de la guerre
mondiale et de ses
conséquences, n'avaient
rien à offrir qui puisse
réellement mener à une
nouvelle construction.
|
06
|
On
reçoit de bien troubles
pensées actuellement
quand, d'un côté on
envisage quand même, que
pour une nouvelle
construction
l'intelligence est
nécessaire, et quand, de
l’autre côté, on considère
la constitution d’âme et
politique de cette
intelligence dans l’Europe
centrale actuelle,
notamment l'intelligence
de ceux qui appartiennent
aux personnalités
dirigeantes. De tout ce
qui a été dit ici jusqu'à
présent, ceux d'entre vous
qui sont venus souvent
auront vu que si nous
voulons vraiment
progresser, un nouvel
ordre de société doit
aussi être trouvé à partir
d'un nouvel esprit. Cela
est en particulier vrai à
l'heure actuelle, qui
montre clairement que
l'Europe centrale est
saisie dans
l'effondrement. L'exemple
suivant montre que rien ne
serait à attendre de
certains cercles.
|
07
|
Voyez-vous,
lorsqu'on parle d'un esprit
nouveau à partir duquel
l'avenir devrait être
façonné, alors on doit
d'abord se demander : où
sont les dispositions à cet
esprit nouveau ? Maintenant,
l'esprit politique qui
domine aujourd'hui au-dessus
de toutes les classes
dirigeantes, j’aimerais
l'illustrer au moyen d'un
exemple qui, cependant,
pourrait être multiplié par
mille. Dans un discours de
Berlin, on trouve les mots
suivants. Je vous prie
d'écouter attentivement, car
il est nécessaire de se
mettre dans l'esprit du
peuple aujourd'hui. Écoutez
donc attentivement : "Le
fait qu'avant la Révolution,
nous pouvions avoir
confiance dans la fiabilité
honnête et objective de
notre gouvernement, que dans
l'excellente bureaucratie
prussienne nous pouvions
nous épargner la nécessité
d'avoir notre mot à dire,
n'est pas la moindre des
racines de la supériorité
intellectuelle dont
l'Allemagne en général,
surtout dans son
développement scientifique
et technique, a fait preuve
au cours du XIXe siècle. On
ne peut pas servir deux
maîtres en même temps. La
politisation générale est
nécessairement l'ennemie de
la collecte stricte et de
l'immersion dans le travail
créatif. Puisse l'esprit
allemand trouver la force de
se frayer un chemin à
travers l'affreux déluge de
péchés politiques et de boue
pour revenir à ce louable
état de confiance que les
Hohenzollern de Prusse nous
avaient donné !".
|
08
|
[Interjection
: Est-ce le regard de Janus
d'Oldenburg ?]
|
09
|
Oui,
vous croyez que c'est le
regard de Janus d'Oldenburg
! Ce serait réconfortant si
c'était au moins lui. Mais
voyez-vous, ces mots ont été
prononcés par le professeur
de langue et de littérature
allemandes de l'université
de Berlin qui donne le ton.
C'est la chose décisive !
Ces paroles, prononcées par
le représentant de la langue
et de la littérature
allemandes, le premier
représentant de cette
matière dans la première
université allemande, sont
donc probablement dans une
certaine mesure décisives
pour l'esprit qui règne
parmi ceux qui doivent
aujourd'hui inspirer notre
jeunesse pour ce que
l'humanité doit attendre de
l'avenir. Faut-il s'étonner
que des pensées troubles
surgissent lorsqu'on pense à
cet avenir ? Au fond, on
cite quelque chose comme ça
comme caractéristique parce
que, après tout, aussi ces
humains qui parlent dans le
journalisme/les médias
aujourd'hui, surtout dans
« la comm » [NDT
Publizistik] des partis,
parce que même s'ils se sont
approprié des points
particuliers du programme,
ils ont beaucoup appris de
ces gens-là en ce qui
concerne toute leur pensée.
Ils ont avant tout appris à
être myopes, pour ne pas
dire obtus.
|
10
|
Vis-à-vis
de cela, doit justement
toujours de nouveau être
accentué : tant que les
humains ne se décident pas
un esprit vraiment nouveau,
un esprit global, cela ne
pourra pas au fond devenir
mieux. C'est pourquoi il est
si infiniment regrettable
que, là où quand même l'idée
de la fondation d’une
compagnie de conseils
d'entreprise est créée à
partir d'un esprit vraiment
nouveau, cette idée de
compagnie de conseils
d'entreprise, qui est donc
vraiment une idée pratique,
trouve si peu d'écho chez
les masses. Naturellement,
les choses peuvent aussi
aller une fois lentement, et
ce ne serait pas une fois le
pire, mais la façon dont les
choses se sont passées, on
doit déjà la compter aux
pires des choses.
|
11
|
Nous
avons donc commencé ici
notre travail dans le sens
de la tri-articulation de
l'organisme social. Au
début, comme je l'ai déjà
exprimé une fois, ces gens
qui sont toujours écoutés
ont dit : "Maintenant, c'est
une fois une petite bêtise,
on va la laisser tomber.
Mais cette folie s'est
avérée être quelque chose
qui a trouvé des milliers
d'adeptes à Stuttgart et
dans les environs. C'est là
que les choses sont devenues
très inconfortables pour les
gens. C'est alors que l'idée
pratique des conseils
d'entreprise est apparue
sous une forme vraiment
concrète. La situation est
alors devenue encore plus
inconfortable pour les gens,
et il s'est produit ce fait
étrange, qu'il faut noter
encore et encore, que
maintenant, de la part des
partis, des choses étranges
sont apportées sur le
terrain contre la
tri-articulation de
l'organisme social en
général et contre la
question des conseils
d'entreprise en particulier.
D'un côté, nous entendons :
"Oui, la tri-articulation,
elle est déjà très bonne. -
L'autre jour, lorsque nos
amis Gönnewein et Roser ont
pris la parole lors d'une
réunion du peuple de l’autre
côté dans la salle
Dinkelacker, la intervint
parmi les différents
orateurs, par exemple, un
qui s'opposait en grande
partie à nous, et a dit :
"Oui, la tri-articulation de
l'organisme social est très
bonne ; elle doit finir par
se réaliser, mais nous la
combattons ! - Donc, il est
bon et doit finalement se
rendre, mais elle sera quand
même combattue. - Nous
voulons, disait-il, tout
d'abord quelque chose de
tout à fait différent, et
ensuite, lorsque nous aurons
réalisé cette chose tout à
fait différente, la
tri-articulation surgira
d’elle-même.
|
12
|
Maintenant,
il n'est pas question que la
tri-articulation se donne
d’elle-même ; mais elle doit
justement être durement
travaillée. C'est, je dois
déjà prononcer le mot, la
plus grande escroquerie que
de répéter sans cesse les
mêmes vieilles paroles :
nous avons seulement à faire
ceci ou cela, telle ou telle
classe a seulement à obtenir
la domination, et alors un
système social correctement
ordonné se donnera de
lui-même. - Non, le système
sociétal correctement
ordonné doit d'abord être
reconnu et alors élaboré. Et
il est caractéristique
justement que l’on dise
toujours de nouveau : la
tri-articulation de
l'organisme social est très
bonne, ainsi doit aussi être
une fois un ordre de
société, comme le dit cette
tri-articulation, mais nous
le combattons. - Mais quand
une fois les gens devraient
dire ce qu'ils veulent donc,
alors on entend seulement
des slogans et des phrases.
La seule chose que j'ai
trouvée au sein du parti
communiste en rapport à sa
lutte contre la
tri-articulation, c'est
qu'il y a un accord - pour
autant qu'on soit concerné -
sur le fait que la
tri-articulation est tout à
fait bien, mais qu'on doit
la combattre. Il y a un
accord en cela. Et de
l'autre côté, il s’est
montré - ne croyez pas que
je me soucie de la question,
mais quand il s'agit de
lutter contre quelque chose,
alors de telles choses
doivent être examinées -
qu'à l'occasion de la
publication du premier
numéro de notre journal
hebdomadaire "Dreigliederung
des sozialen Organismus"
(Tri-articulation de
l'organisme social) pas une
seule des pensées contenues
dans ce document n'a été
traitée, mais celle-là a été
sauvagement réprimandée.
Cela résulte de
l'abrutissement, de
l'incapacité à produire ne
serait-ce qu'une seule
véritable pensée propre. On
ne peut donc que fulminer.
De nombreux éléments ont
également été tirés des
troisième et quatrième pages
qui vont dans le même sens.
Les choses ont toujours été
traitées de telle manière
qu'il est vite apparu que
toutes ces critiques ne
soulèvent pas du tout
d'objections réellement
factuelles. D'un côté, se
révèle là leur incapacité,
l’incapacité, et de l'autre,
leur stupidité, en ce qu’on
dise toujours de nouveau que
la tri-articulation en soi
est bonne, mais doit être
combattue. Maintenant, si
ces choses ne sont pas
examinées, si les dommages
cancéreux ne sont pas
considérés comme le résultat
de l'activité dû/des partis,
alors rien de sain ne peut
sortir de la lutte dans
laquelle nous nous trouvons.
|
13
|
Mes
très chers présents !,
ce n'est véritablement pas
le moment dans lequel on a
la permission de se perdre
dans de telles querelles de
partis, car nous sommes
aujourd'hui proches du point
où des personnes ayant une
attitude telle que celle du
professeur Gustav Roethe de
l'université de Berlin, que
je vous ai lue, prennent à
nouveau le dessus, même dans
les cercles capitalistes. On
n’a véritablement pas besoin
d'être ami de ces idées, qui
ne sont que des demi-idées
ou des quarts d'idées et, de
plus, tout à fait
impraticables, et l'on n'a
pas besoin d'être ami de
Wissell et de Moellendorff
(NDT :
https://de.wikipedia.org/wiki/Wichard_von_Moellendorff_%28Ingenieur%29),
mais on doit quand même dire
que d'un certain côté on
avait le pouvoir d’évincer
les deux. S'ils avaient été
évincés de l'autre côté,
cela n'aurait pas été un
dommage particulier, mais
qu'on ait eu le pouvoir de
les évincer justement de ce
côté prouve la gravité
actuelle de la situation en
Europe centrale. Cela prouve
que certains milieux se
sentent à nouveau en
sécurité, des milieux qui,
il y a, relativement, peu de
temps, se sentaient très peu
sûrs.
|
14
|
Il
y a quelques semaines, au
moment où je suis venu de
Suisse, de Dornach, à
Stuttgart, et où nous avons
commencé notre activité,
c’était encore ainsi que le
règne d'entreprise, oui
absolument, les cercles
dirigeants se sentaient
encore insécures dans un
certain sens. Il y avait
encore une atmosphère très
étrange dans ces cercles. Et
l'on pouvait certainement
avoir l'impression que
quelque chose pouvait être
réalisé lorsqu'un mouvement
énergique se présentait, qui
avait un contenu et un sens.
À l'époque, ceux pour qui
l'économie planifiée et les
lois-cadres de Moellendorff
étaient un anathème
n'avaient pas autant de
courage pour se manifester
aussi hardiment
qu'aujourd'hui. Mais parce
qu'il était possible de
prévoir l'évolution de la
situation, ici et dans
d'autres réunions où je suis
intervenu, une pensée a été
formulée à maintes reprises,
pour beaucoup, probablement
jusqu'à la lassitude, à
savoir : qu’on avance au
fait en ce qui concerne
l'idée des conseils
d'entreprise, avant qu'il ne
soit trop tard. En pendant
avec le départ de
Moellendorff et Wissell, il
convient de noter que la loi
sur les conseils
d'entreprise a depuis peu à
nouveau été soumise à
l'Assemblée nationale. Vous
pouvez prendre tous ces
symptômes ensemble, et vous
ne trouverez pas incroyable
qu'aujourd'hui quelqu'un qui
se penche un peu sur ces
choses vous dise : tout cela
est un travail systématique
de l'autre côté, un travail
systématique de la part des
anciens entrepreneurs qui
s'étaient déjà sentis au
bord du gouffre et qui
maintenant paralysent
progressivement le mouvement
social en Europe centrale.
De ce côté également, aucun
moyen n'est épargné, y
compris la collaboration
avec l'Entente, lorsqu'il
s'agit de paralyser le
mouvement social en Europe
centrale. Si les idées de
ces gens qui sont à l’œuvre
aujourd'hui, et ce n'est pas
une exagération, se
réalisent, alors il arrivera
que toute lutte/aspiration
sociale, telle que vous la
ressentez/éprouvez, sera une
chose impossible pendant de
nombreuses années. Car il ne
s'agit pas de savoir quelle
est la force du capitalisme
en Europe centrale, mais
quelle est la force du
capitalisme de l'Entente.
C'est ainsi que vont les
choses d'un côté. De
l'autre, nous avons les
querelles de partis les plus
folles, que le le seul moyen
serait de balayer pour
arriver à un effort
objectif.
|
15
|
Que
révèle cette querelle
partisane ? Elle révèle
avant tout la nécessité de
la tri-articulation de
l'organisme social. Dans
cette tri-articulation, d'un
côté la vie de l’esprit
devrait avoir une
administration indépendante,
de l'autre côté la vie de
l'État ou la vie de droit
devrait avoir sa propre
administration, et sur le
troisième côté la vie de
l’économie. À l’intérieur de
la vie de l’économie, en
tant qu'institution purement
économique, nous voulons
laisser naître les conseils
d'entreprise. Cette
compagnie de conseils
d'entreprise marquerait le
début d'une véritable
socialisation en séparant
l'administration économique
de la vie spirituelle et
politique. Quel serait le
moyen le plus sûr de
maintenir la vie économique
à la merci du capitalisme ?
En continuant à amalgamer la
vie économique avec la vie
politique ! Et qu'est-ce qui
couine alors là des
querelles stupides des
partis ? C'est le mélange et
la fusion sauvages de points
de vue économiques et de
points de vue politiques.
Ces partis modernes sont si
nuisibles parce qu'ils sont
entièrement basés sur ce qui
a survécu comme la fusion de
la vie politique avec la vie
économique. C'est pourquoi
on entend encore et encore,
de la part de gens qui ne
comprennent rien à la
structure de l'ordre social,
qu'il faut d'abord avoir le
pouvoir politique et ensuite
le pouvoir économique. Puis
ils inversent à nouveau la
tendance, et ainsi de suite.
Toutes ces choses témoignent
du dilettantisme le plus
méprisable. Le fait que de
telles opinions apparaissent
au sein des partis montre à
quel point la
tri-articulation de
l'organisme social est
nécessaire. Et de nos jours,
j’aimerais dire que l'on
devrait vraiment prendre
conseil avec soi-même, comme
on l'a fait à l'approche de
la douzième heure, et se
demander : veut-on vraiment
être l'idiot de la réaction
à venir en suivant
aveuglément les slogans du
parti à la lettre, plus
aveuglément que ne l'ont
jamais fait les catholiques,
apparemment de bonne foi ?
Ne veut-on pas se fier à son
propre jugement ? Si l'on
s'était fié à son propre
jugement, la compagnie des
conseils d’entreprise aurait
déjà vu le jour. Pensez une
fois à ce que cela
signifierait si la compagnie
des conseils d’entreprise
étaient déjà une réalité et
si les revendications
économiques du prolétariat
étaient maintenant reprises
par les conseils
d’entreprise et résonnaient
dans tout ce qui se passe
actuellement au sein du
capitalisme et du règne
d'entreprise se renforçant à
nouveau, dans ce qui est
impulsé du côté de
l'industrie minière/de
l’Erzbergerie, qui
est beaucoup plus nuisible
qu'on ne le pense, et dans
ce qui est lié au traité de
paix. Les gens ont toujours
souligné qu'il s'agit avant
tout de la conquête du
pouvoir politique.
|
16
|
Oh,
Mes très chers présents, il
ne me vient rien de plus
risible devant une telle
phrase. Naturellement, on
peut prononcer de telles
phrases que donc on doit
d'abord avoir le pouvoir
politique. Mais si devait
être fait le premier pas,
pour parvenir absolument au
pouvoir, comme cela aurait
pu se passer par l’élection
des conseils d'entreprise,
alors ce premier pas n'est
d’abord pas fait. Il n'est
pas fait parce que l’on aime
parler avec de grands mots
et de grandes phrases. Mais
on n'aime pas aller vraiment
à la mesure des choses à ce
qui est vraiment nécessaire.
|
17
|
Le
projet de loi sur les
conseils d'entreprise
existant jusqu’à présent
s'est révélé comme quelque
chose d'impraticable,
d'inacceptable. Aujourd'hui,
un nouveau projet est
présenté à l'Assemblée
nationale, après que la
timide tentative de
Moellendorff et Wissell, qui
contenait aussi les bases
d'une économie planifiée,
ait été jetée aux enfers, et
les deux personnalités avec
elle. Tout cela montre la
bêtise qui est pratiquée
d'un certain côté, mais qui,
en fin de compte, ne peut
finalement mener à rien.
Qu’on se représente si,
depuis quinze jours, notre
compagnie de conseils
d'entreprise en Wurtemberg
avait siégé, et que chaque
jour ait été envoyé dans le
monde des propositions
tangibles pour une véritable
socialisation ! Si c'était
le cas, on pourrait alors
dire : de ce prolétariat
surgi l'esprit nouveau
nécessaire à une nouvelle
construction. Si, maintenant
mille conseils d’entreprise
étaient assis ici
maintenant, et pas seulement
les quelques bonshommes,
alors nous pourrions dire :
nous rions de ce que, après
le début de la révolution de
novembre et après le
déclenchement de la grève,
ce grand industriel a
exprimé dans les termes
suivants : nous ne devons
rien faire d'autre
qu'attendre ! Car le moment
viendra où les travailleurs
se présenteront en
pleurnichant et en suppliant
à la porte de notre
établissement et seront
satisfaits si on leur permet
de travailler un quart de ce
qu'ils demandent maintenant.
- Aujourd'hui, cependant, on
n'est pas encore en mesure
de regarder les choses avec
le sérieux nécessaire. Il ne
suffit pas d'exprimer ce
sérieux en paroles, mais il
est important que ce sérieux
s'exprime aussi en actes. Si
nous considérons le fait que
les industriels d'Europe
centrale recevront le
soutien de l'Entente en ce
qui concerne leur pouvoir,
nous devons arriver à la
conclusion que ces conseils
d'entreprise doivent voir le
jour avant qu'il ne soit
trop tard. Je ne veux pas
dire par là qu’on ne peut
plus rien faire maintenant.
Évidemment, il doit être
continué de travailler dans
la direction où nous avons
commencé, mais ce serait un
jeu de vache d'aveugle si
l’on voulait fermer les yeux
devant la situation générale
du monde. Nous nous tenons
maintenant une fois en elle,
et en fait nous n’aurions
pas dû y tomber ainsi, sans
que nous ayons déjà des
conseils d’entreprise.
|
18
|
Vous
voyez, saisir le bon moment,
utiliser le bon moment, cela
revêt une importance toute
particulière à l'époque des
bouleversements dans
lesquels nous vivons. Il
s'agit de ne pas être
capable d'attendre quatre à
six semaines pour ce qui
devrait se passer.
Aujourd'hui, beaucoup de
gens savent qu'avec la
grande Révolution française
à la fin du 18e siècle et
avec les révolutions
suivantes au 19e siècle,
seule une sorte
d'émancipation de l'homme en
tant que citoyen d’état a
été atteinte. Mais le fait
que, dans une certaine
mesure, des individus
humains soient devenus plus
libres est dépourvu de
signification pour la large
masse du prolétariat.
Pourquoi ? Parce que ceux
qui se sont rebellés contre
l'ancien ordre féodal, tout
en conquérant le pouvoir de
l'État, n'ont pas réussi à
enlever la camisole de force
économique du travailleur,
même s'il était maintenant
personnellement libre.
Aujourd'hui, il est temps de
réaliser qu’avec la simple
conquête du pouvoir de
l'État, rien n’est fait.
Comme conséquence des
révolutions, d'autres
humains certes parvinrent au
pouvoir, mais on ne créa pas
vraiment quelque chose de
nouveau. L'ancien cadre de
l'État a été maintenu. Et
ainsi on a travaillé jusqu'à
la catastrophe de la guerre
mondiale. Tout a été
comprimé dans le cadre de
l'ancien État unitaire.
Aujourd'hui, le moment est
venu de reconnaître que le
prolétariat ne doit pas
simplement imiter la
bourgeoisie, qui ne voulait
que conquérir le pouvoir
d'État. Le prolétariat doit
développer quelque chose de
nouveau et ne pas
s'accrocher à l'ancien État
unitaire. Le prolétariat
doit amener au déploiement
l'organisme social
tri-articulé. Soit-on
comprendra/saisira cette
tri-articulation, soit on
fera voile à nouveau dans
une structure aussi
impossible que l’était
l'état du XIXe siècle et du
XXe siècle commençant.
|
19
|
Il
ne suffit pas de dire et
redire que l'on voudrait
renverser les anciennes
institutions et mettre de
nouvelles formes sociales à
la place du capitalisme ! On
doit aussi savoir en quoi
ces nouvelles formes doivent
consister ! C'est pourquoi
j'ai essayé, dans mon livre
"Les points clés de la
question sociale", de
présenter aux gens quelque
chose qui donne vraiment une
articulation/un membrement
organique à la communauté
sociale tant désirée. Il y
est montré comment cette
communauté sociale peut
devenir possible, comment
elle peut être formée. À
quoi bon dire toujours : les
choses doivent venir
d'elles-mêmes !
|
20
|
Maintenant,
je pourrais me représenter
que de tels fanatiques de
l'arriver par soi-même
croient encore que l'ordre
social est venu de lui-même,
alors qu'en réalité il
devrait être durement
conquis. Vous voyez, si le
coq chante sur le tas de
fumier avant le lever du
soleil, c'est-à-dire quand
il fait encore sombre, et
que le soleil se lève, alors
le coq peut s'imaginer que
par son chant le soleil
s'est levé. Il est tout à
fait certain qu'un nouvel
ordre social ne se réalisera
pas par ce qu’on chante
toujours seulement
socialisme et dictature du
prolétariat. Celui-ci
viendra seulement lorsque la
pensée vit dans un nombre
suffisamment important
d’humains : nous devons
travailler à l'avènement de
ce nouvel ordre social. Nous
devons élire parmi nous ceux
en qui nous avons confiance,
afin que, sur la base de
l'expérience économique
existante, quelque chose de
productif pour la vie
économique puisse être mis
en place, qui puisse alors
éclipser toutes les
propositions législatives
bureaucratiques et autres
que l'on cherche à faire
venir d'ailleurs.
|
21
|
Je
vous le demande : on
s’effraye donc devant un tel
travail, ou pourquoi
s'abstient-on de créer une
telle compagnie de conseil
d'entreprise, qui serait
donc vraiment un facteur de
pouvoir, car elle sera
soutenue par la confiance
des travailleurs ? Vous
pouvez être sûrs de ceci :
au moment où une telle
compagnie de conseils
d'entreprise produit des
idées nouvelles et
fructueuses, à ce moment-là,
la compagnie de conseils
d'entreprise est la plus
grande puissance dans
certains domaines. Ce n’est
plus alors un chant de coq
sur le tas de fumier, qui
croit que par son chant, le
soleil se lève. C'est un
appel à aller au travail,
mais à un travail dont on
sait dans quel but il
devrait se dérouler.
|
22
|
Vous
voyez, c'est seulement à
partir d’un tel sentiment,
je crois que le nouvel
esprit pourrait s'épanouir.
Mais tant que ce nouvel
esprit n'habitera pas la
tranquillité des âmes, rien
de salutaire ne viendra. Et
la situation économique
actuelle est telle que nous
devons avant tout réfléchir
à la manière de remettre,
dans une certaine mesure,
notre vie économique en
Europe centrale sur pied. De
nouvelles sources de
matières premières de toutes
sortes devront être
exploitées, notamment à
l'Est. De nombreuses choses
seront nécessaires ici que
la compagnie des
entrepreneurs d'Europe
centrale n'a pas encore
abordées. Toutefois, il ne
sera probablement plus
possible de développer des
sources de matières
premières en Sibérie, car le
cours du monde ne le permet
pas aujourd'hui ; les
Américains et les Japonais
ne le permettent plus. Là où
nous pouvons être efficaces,
c'est dans l'ensemble de
l'Europe de l'Est. Mais là,
il s'agira de trouver le ton
juste pour aller ensemble
avec le peuple russe. C'est
précisément ce qu'il y avait
de pire dans les cercles
industriels jusqu'alors
dominants : ils n'ont jamais
trouvé le ton juste pour
entrer dans la relation
correspondant à d’autres
âmes de peuple. Aussi par ce
qu’un nouvel esprit doit
entrer dans notre vie de
l’économie. Sinon, l'Est
nous claquera la porte au
nez, surtout si nous venons
avec l'esprit que nos
cercles dirigeants ont
développé jusqu'à présent.
Avant tout, nous devons
développer une fraternité
avec l'Est, une fraternité
économique, sinon nous ne
sortirons jamais de la
situation dans laquelle nous
sommes tombés.
|
23
|
Un
nouvel esprit est nécessaire
dans les différentes
directions ! Ce nouvel
esprit aimerait germer dans
les cœurs et la tranquillité
des âmes, car nous en avons
besoin. Vous ne trouverez
pas l'esprit nouveau dans ce
que je vous ai lu au début,
car il est dit : " qu'avant
la Révolution, il nous était
permis de faire confiance,
dans l'ensemble, à la
fiabilité honnête et
objective de notre
gouvernement, que dans
l'excellent État
bureaucratique prussien nous
pouvions nous épargner la
peine d'avoir notre mot à
dire, c'est en cela, et ce
n'est pas le moins
important, que réside la
supériorité intellectuelle
dont l'Allemagne en général,
surtout dans son
développement scientifique
et technique, a fait preuve
au cours du XIXe siècle "...
Puisse l'esprit allemand
trouver la force de se
frayer un chemin à travers
l'affreux déluge de péchés
et de boue politiques pour
retrouver cet état louable
de confiance que les
Hohenzollern nous avaient
offert en Prusse."
|
24
|
On
n’a pas la permission de
parler ainsi aujourd'hui,
vous verrez. Mais, mes très
chers présents, je vais
maintenant traduire ces mots
dans une autre langue et je
vous demanderai alors s'il
est permis de parler ainsi
aujourd'hui : le fait
qu'avant la Révolution, nous
pouvions avoir confiance
dans l'ensemble de la
fiabilité honnête et
objective des gros bonnets
de notre parti, que dans
l'excellente bureaucratie
des gros bonnets de notre
parti, nous pouvions nous
épargner la nécessité
d'avoir notre mot à dire,
cela s'explique notamment
par la supériorité
intellectuelle dont
l'Allemagne a fait preuve en
général, mais pas dans son
développement
social-démocrate et
socialiste, au cours du XIXe
siècle. On ne peut pas
servir deux maîtres, les
gros bonnets du parti et la
tri-articulation. La
politisation générale est
nécessairement un ennemi du
strict rassemblement et de
l'immersion dans la
dévotion, dans la
capitulation, dans la
bigoterie du parti. Puisse
l'esprit social développer
la force nécessaire pour se
frayer un chemin à travers
l'affreux déluge politique
de péchés et de boue jusqu'à
ce système de parti louable
de confiance, tel que les
grands pontes du parti nous
l'ont offert à nous, les
sociaux-démocrates.
|
25
|
Vous
voyez, vous avez là les
mêmes formes de pensée, mais
appliquées à autre chose.
Que l'on soit le professeur
Roethe et que l'on parle
ainsi des Hohenzollern, ou
que l'on soit un homme de
parti de bonne foi et que
l'on parle ainsi des gros
bonnets du parti, les deux
sont basés sur les mêmes
sentiments d’âme. Cela ne
rend pas un humain plus
libre simplement en rendant
hommage à d'autres idoles !
On devient libre en
s’appuyant sur son propre
jugement, sur sa propre
raison synthétique et sur
son propre sentiment. C'est
à ce propre sentiment que
nous avons fait appel.
J'espère qu'il apparaîtra
que nous n'avons pas fait
appel en vain, car, si nous
avions fait appel en vain,
le développement/l’évolution
du prolétariat serait en
mauvaise posture.
|
26
|
Discussion
|
27
|
M. Huch
: L'orateur est pleinement
d'accord avec les exposés du
Dr Steiner et regrette que
l'idée de la
tri-articulation de
l'organisme social ne soit
pas reprise comme cela
serait nécessaire. Il voit
la faute en grande partie
chez les syndicats. En tant
que membre d'une commission
de travailleurs, il constate
lui aussi que le règne
d'entreprise se présente
aujourd'hui de manière très
différente de ce qu'il était
il y a six à huit semaines.
|
28
|
M. Fischer
: Il se présente comme un
dirigeant syndical et défend
le travail des syndicats
contre l'orateur précédent.
Selon lui, si le syndicat ne
fait pas les choses
correctement, c'est aux
travailleurs eux-mêmes de
s'en charger. - La faible
participation à la réunion
d'aujourd'hui est
probablement liée aussi au
fait que les ouvriers se
méfient de tout ce qui vient
de philosophes, de
théosophes et de conseillers
au commerce. - En ce qui
concerne les conseils de
travailleurs,
M. Fischer critique le
fait que les conseils de
travailleurs en Allemagne se
divisent aussi. Si des
compétitions se déroulent
maintenant dans différentes
villes, indépendamment les
unes des autres et à partir
de différentes branches, sur
des conseils d'entreprise,
c'est une grande erreur.
L'orateur se dit partisan
des conseils d'entreprise.
Dès que les partis et les
syndicats auront perdu leur
utilité, ils devront
évidemment être balayés ; la
seule question est de savoir
ce que nous mettrons à leur
place.
|
29
|
Il
faut comprendre qu'on ne
peut pas jeter sur le côté
sans plus des organisations
qui ont eu jusqu'ici la
confiance des masses. -
L'orateur ne peut se penser
comment l'unité peut
prévaloir dans un conseil
d'entreprise, alors que des
humains aux façons de voir
économiques et politiques
les plus diverses siègent.
Si devait être réalisée une
socialisation pratique,
alors on doit commencer par
retirer les moyens de
production et la terre des
mains des exploiteurs et les
transférer en possession de
la société, car le pouvoir
des capitalistes est basé
sur la possession de ces
moyens. - L'orateur demande
au Dr Steiner de lui
indiquer la manière dont les
conseils d'entreprise
peuvent résoudre cette
tâche. En outre, il est
demandé au Dr Steiner de
donner des informations sur
la manière dont, à son avis,
les conseils d'entreprise
peuvent être mis en mesure
d’établir le besoin. Car
aussi longtemps que le
travailleur doive demander :
Est-ce que j'ai assez pour
vivre ? -, tant qu'il ne
s'occupera pas de problèmes
spirituels élevés. Les
masses affamées ont soif de
pain, pas d'idéaux
spirituels. Ce n'est que
lorsqu'il y aura à nouveau
de la nourriture qu'il y
aura de la vigueur
spirituelle. La grande masse
ne va certainement pas
pleurnicher et mendier du
travail, mais elle va
envoyer la société au
tapis/chasser la société au
diable. La confrontation du
prolétariat avec les
capitalistes ne se fera pas
sous la forme de belles
conférences, mais sous la
forme d'un recours à la
violence.
|
30
|
Un
autre intervenant dans la
discussion : l'idée du Dr
Steiner selon laquelle nous
devons nous orienter vers
l'Est coïncide avec ce que
j'ai aussi déclaré lors
d'une réunion. Moi aussi,
j'ai dit que la nouveauté
vient de l'Est ; une
nouvelle forme de société y
est apparue, peut-être pas
encore comme elle devrait
l'être, mais la nouveauté
vient de là, et nous devons
nous orienter vers elle. Que
vivons-nous ? Notre
gouvernement n'a su que
regarder anxieusement vers
l'Ouest, et veiller à ce que
rien n'arrive que ce qui est
cher à l'Entente. C'est là
tout le mal avec lequel nous
devons composer aujourd'hui.
Le capitalisme allemand a
été remplacé par le
capitalisme de l'Entente, et
nous devrons nous battre
très fort si nous voulons
nous débarrasser de ce
capitalisme de l'Entente.
Personne n'a encore réussi à
indiquer ce chemin. Si cela
réussit au Dr Steiner, la
compagnie des travailleurs
le suivra.
|
31
|
Rudolf
Steiner : Je veux tout
d'abord envoyer quelques
remarques avant de revenir
sur les propos de l'orateur
précédent.
|
32
|
Tout
d'abord, il a été dit que la
classe ouvrière avait un
fort préjugé contre la
tri-articulation, parce
qu'elle proviendrait de
philosophes, de conseillers
au commerce et semblable. La
chose ne colle donc pas du
tout ; mais la vérité est
qu'au début de notre
activité, la classe ouvrière
n'avait pas d’idées
préconçues. Au contraire, il
s'est avéré que nous avons
trouvé des milliers et des
milliers de partisans pour
ce que nous diffusions, non
pas comme une idée utopique,
mais comme quelque chose qui
relevait directement de
pensée germinale d’actions,
comme je les appelais à
l'époque. Les travailleurs
de l'époque se fichaient
éperdument de savoir si ces
pensées venaient de
philosophes ou de
conseillers du commerce,
mais se fiaient à leur bon
sens/saine raison analytique
humaine et écoutaient. Et
ceux qui avaient des
préjugés, ils sifflaient
d'un tout autre côté. Et ils
sont arrivés à un point où
ce parti pris n'est apparu
que progressivement. Donc,
la chose est tout autre.
|
33
|
Bien
que l'orateur précédent ait
correctement caractérisé le
mouvement des employés de
commerce, qui présente
vraiment de meilleurs traits
et qui mériterait d'être
étudié d'un peu plus près
par le reste de la classe
ouvrière, ses propos
indiquent néanmoins qu'il
ignore totalement ce qui est
la tri-articulation en
général et ce qu'il veut en
particulier avec la création
d'une compagnie de conseils
d'entreprise. Car c'est tout
de suite ce qui doit être le
plus vivement combattu du
côté de la tri-articulation
de l'organisme social, à
savoir que cette
fragmentation se produit. Il
n'a jamais été dans notre
intention de créer des
conseils d'entreprise pour
une branche quelconque
respectivement
d'individualiser à
l’intérieur de la compagnie
de conseils d'entreprise.
Combien de fois a-t-il été
dit : si les conseils
d'entreprise sont créés pour
des branches particulières,
c'est le contraire de ce qui
doit être recherché dans le
cadre d'une véritable
socialisation. Nous avons
toujours aspiré à une
compagnie de conseil
d'entreprise qui s'étende
uniformément sur une zone
économique plus vaste et
autonome/fermée en
elle-même. Et ce n'est qu'à
partir d'une telle compagnie
de conseils d'entreprise que
tout ce qui est nécessaire à
l'individualisation devrait
alors provenir. Que la chose
ait pris la forme d'un zèle
plus grand dans certaines
branches que dans d'autres,
n'a rien à voir avec la
compagnie de conseil
d'entreprise telle qu'il
aurait dû naître de l'idée
de tri-articulation.
|
34
|
Oui,
et puis l'intervenant
précédent a également évoqué
l'argument selon lequel nous
devrions commencer par
transférer les moyens de
production et la terre dans
la propriété de la société.
Essayez simplement de
réfléchir jusqu'au bout à ce
que signifie réellement
cette phrase nébuleuse !
Pensez à ce qu'une telle
demande signifie
concrètement ! - J’aimerais
là faire un lien avec
quelque chose encore. Dans
une quelque ville, je crois
que c'était à Göppingen,
j'ai parlé une fois sur ces
choses, et un homme parla
après moi, qui en fait a
parlé assez bien d'un
certain point de vue. Il
était communiste, je
suppose. Il a dit qu'il
était cordonnier. Au début,
il parlait très bien, mais
ensuite quelque chose
d'étrange s'est produit, il
a dit : " Oui, je le sais
déjà, qu'en n'ayant rien
appris je ne puisse pas
devenir officier d'état
civil, il faut de
l'intelligence pour cela ".
- Maintenant, pardonnez-moi,
à cela n’appartient pas tant
de raison analytique, mais
beaucoup de raison
analytique et beaucoup de
perspicacité appartiennent à
ce que cet homme voulait
savoir sur la conquête du
pouvoir politique et
semblable. Ces choses
doivent être saisies de
l’œil.
|
35
|
Maintenant,
il s'agit quand même
concrètement de la question
de comment la demande
fondamentalement correcte de
transfert des moyens de
production et des sols à la
collectivité se laisse
réaliser. Naturellement, les
humains doivent alors aussi
être disponibles qui peuvent
administrer les moyens de
production et le sol
conformément à la chose. La
chose est donc ainsi : ce
qui a été jusqu'à présent la
forme de production
capitaliste a une
configuration bien
déterminée ; pour cela, un
mode de maniement bien
défini était nécessaire.
Celle-ci doit être
transformée en une autre
forme de maniement, et
celle-ci doit d'abord être
créée. Tant que vous n'avez
pas d'approches concrètes de
l'administration des moyens
de production et des sols,
vous ne pouvez pas
simplement exiger que les
moyens de production et
autres soient transférés à
la collectivité ! C'est ce
que les conseils
d'entreprise devraient alors
prendre bien pratiquement en
main. On ne peut pas
révolutionner quelque chose
avec des phrases, avec des
théories, mais seulement
avec des humains, et ces
humains auraient dû être les
conseils d'entreprise, et
d’ailleurs la compagnie de
conseils d'entreprise
unifiée, pas la fragmentée.
C'est de cela qu'il s'agit.
On n'arrive pas plus loin si
l'on répète que les
propositions des philosophes
et des conseillers au
commerce viennent des
nuages, et qu'on leur oppose
alors une soi-disant
pratique issue de régions
encore plus nébuleuses,
parce qu’il se montre alors
que l'on ne peut absolument
pas dire, comment de telles
choses se laissent dérouler.
Mais il s’agit donc tout de
suite de ce
« comment ». Ce
comment est élaborer dans
mon livre « Les points
fondamentaux de la question
sociale » ; on a
seulement besoin de la
comprendre, c’est de cela
qu’il s’agit.
|
36
|
Oui,
et alors il a aussi été dit
à plusieurs reprises que
nous devons d'abord changer
l'ordre économique. Le
spirituel surgira alors de
lui-même. - Ça n'arrivera
pas. Nous avons déjà besoin
de ce nouvel esprit pour
changer la forme économique.
Et on parle tout de suite de
manière impraticable,
nébuleuse, quand toujours de
nouveau on dit : nous
changeons la forme
économique, alors le nouvel
esprit vient déjà de
lui-même. Non, vous avez
besoin du nouvel esprit pour
changer la forme économique
avec lui. C'est pourquoi je
vous dis : ma foi, chassez
toute la société - selon les
mots de l'honorable orateur
précédent - mais précisez
alors aussi ce que vous avez
à faire lorsque vous avez
chassé l'ancienne société.
Savez-vous ce que vous
voulez faire alors ? Vous ne
pouvez donc pas faire la
même chose, sinon vous
n'auriez pas besoin de la
chasser. Si vous centralisez
toute l'économie et placez
de grands pontes au-dessus
des grands pontes,
pensez-vous que cela
améliorera quoi que ce soit
? C'est ce que j'aimerais
voir, si quelque chose était
amélioré pour les masses
laborieuses si vous mettiez
maintenant les pontes
syndicaux les plus hauts
placés à la place des
capitalistes et des
entrepreneurs aux postes les
plus élevés. C'est ce que
vous devriez considérer.
C'est justement ce qui se
donna de considérations
pratiques, aussi sympathique
que le ton général de
l'orateur précédent m’était.
Mais il n'a pas encore été
compris ce dont il s’agit
vraiment, car tout ce qui se
passe dans l'industrie
optique, dans l'industrie
automobile et du genre, est
à l'opposé de ce qui est
propagé ici. C'est pourquoi
il ne suffit pas de montrer
la voie, mais il faut qu'une
véritable compréhension
s'installe dans l'ensemble
de la compagnie des
travailleurs et soit amenée
alors au déploiement dans la
pratique concrète. C’est
pourquoi je crois de mon
côté devoir dire quand est
dit : le Steiner nous montre
les chemins - qu'il ne
servira à rien que je montre
ces chemins, tant que de
grandes masses seront
empêchées de comprendre par
le fait qu'arrivent toujours
des gens qui n'ont pas
encore compris ce chemin et
qui parlent alors du
contraire, comme cela vient
encore de se produire, et
qui disent alors : si on
nous montre les voies, nous
les suivrons ; je me laisse
volontiers enseigner. - Mais
quand quelque chose est
montré, alors on objecte que
ce n'est rien. Non, tant que
c'est le cas, nous
n'avançons pas. Nous ne
progressons qu'en acquérant
l'instinct pour le
correct/convenable. Et c'est
ce que nous déplorons à la
"Fédération pour la
tri-articulation de
l'organisme social". Au
début, nous avons trouvé un
certain instinct de masse
sain, mais ensuite nous
avons dû apprendre que
l'obéissance aux anciens
dirigeants en est quand même
une grande. Je ne doute pas
de l'émergence d'un instinct
sain, mais il n'émergera que
lorsque ne se présenteront
plus devant les masses ces
orateurs qui, sans pénétrer
suffisamment dans la chose,
se contentent de parler et
empêchent les masses de
faire de nouveaux pas, mais,
au contraire, les ramènent
sans cesse à l'ancienne
obéissance et à des idées
douteuses - ou plutôt, les y
conduisent en répétant sans
cesse : Allez-y, faites
tranquillement des conseils
d'entreprise ; ils voleront
quand même de nouveau en
éclats.
|
37
|
Si
ce que nous avons ambitionné
avait vraiment été alors
nous n'aurions aucune
fragmentation, mais une
organisation unifiée des
questions économiques au
sein de la compagnie de
conseils d'entreprise à
l'avenir, au moins pour le
Wurtemberg. Cela aurait
alors un effet stimulant sur
les autres et pourrait être
efficace au-delà de cette
zone économique.
|
38
|
M. Fischer
: Il déclare que ses
critiques à l'égard des
délégués syndicaux n'étaient
pas dirigées contre le Dr
Steiner, mais contre les
remarques faites au début
par le président... J'ai dit
: je suis convaincu que les
idées que le Dr Steiner a
élaborées et portées aux
masses étaient différentes.
Mais quelque chose de
différent a été propagé que
ce qui s’est montré dans la
pratique. - Le Dr Steiner a
dit que la sociétarisation
des moyens de production
serait une phrase et
qu'après, il n'y aurait
personne qui saurait comment
les moyens de production
devaient alors être
administrés. - Il serait
triste que les ouvriers et
les employés qui ont fait le
travail depuis ne sachent
pas quoi faire des moyens de
production ! J'entends par
là qu'il faut se débarrasser
des actionnaires et qu'il
faut dire que les actions
n'ont plus aucune valeur. La
chose devient la propriété
de la collectivité et est
administrée par la
collectivité. - Le Dr
Steiner place les idées
spirituelles au-dessus de
tout. Mais la compagnie des
travailleurs veut
aujourd'hui seulement du
pain, car elle est
corporellement au plus bas
et pas en situation
d’accueillir des idées
spirituelles. Je demande au
Dr Steiner d'approfondir
cette question et de montrer
comment ces idées peuvent
être rendues accessibles aux
masses qui ont l'estomac
affamé.
|
39
|
Rudolf
Steiner : C'est un serpent
qui se mord la queue.
Pensez, on dit d'un côté :
on peut transférer les
moyens de production à la
collectivité. - Maintenant,
un corps vraiment concret
qui représenterait cette
collectivité, ce serait
justement les conseils
d’entreprise. Mais un tel
corps doit d'abord être créé
; il n'est pas là ! Certes,
les grandes masses sont
affaiblies par la faim. Mais
devons-nous attendre que la
manne tombe du ciel pour que
le pain soit disponible et
puisse ensuite être
socialisé ? C'est un serpent
qui se mord la queue. Nous
devons, évidemment, viser
les deux à la fois, et nous
n'arriverons à rien si nous
ne travaillons pas tous
ensemble, car la manne ne
tombera pas du ciel. Cela
doit être élaboré ! Nous
devrons tous travailler,
mais nous n'aurons vraiment
envie de travailler que si
nous voyons ce que ce
travail apporte. Nous
travaillerons même avec des
muscles affaiblis, avec un
estomac affamé, si nous
savons : demain, notre
travail aboutira à un
résultat. - Mais si nous est
toujours seulement dit que
ça doit être socialisé, nous
ne pourrons pas travailler
même avec un estomac affamé,
car nous savons que si nous
ne travaillons pas avec des
idées pratiques, nous ne
serons pas non plus
rassasiés demain.
|
40
|
Donc,
ce qui compte aujourd'hui,
c'est que nous nous
impliquions dans cette
affaire et que nous disions
aussi : maintenant déjà,
l'ancienne société a été
chassée en masse le
9 novembre [...]
L'orateur précédent, qui a
absolument dit de très
bonnes choses, a ensuite
très bien décrit ce qui
s'est passé ensuite. Je ne
veux pas examiner maintenant
dans quelle mesure ce qui
s'est passé était dû à
l'incompétence. Car
j'attribue plus à
l'incapacité de ceux qui
sont au pouvoir aujourd'hui
qu'à leur mauvaise volonté.
C'est à cause de cette
incapacité que ce qui
devrait être surmonté se
produit encore et encore.
Cela doit être évité. Quant
à savoir si, avec ou sans
violence, cette société dont
nous avons parlé aujourd'hui
sera chassée, c'est une
autre question. Mais ceux
qui se mettent à sa place
doivent savoir ce qu'ils
veulent. Rien que ça, c'est
penser pratique. Et c'est
l'effort de la "Fédération
pour la tri-articulation de
l'organisme social", que le
9 novembre ne trouve
pas de répétition, et qu'il
ne soit pas de nouveau dit
après quelques mois : vous
voyez, maintenant, nous
avons un régime différent
partout dans la vie
économique, mais il fait
tout comme le précédent. -
Cela doit être empêché. Mais
cela peut seulement être
évité en ce qu’on met sur
pied une compagnie de
conseils d'entreprise et
montre alors que le travail
sera effectué différemment
sous le nouveau régime.
Naturellement, s'il n'était
pas possible de trouver des
humains parmi la population
active, parmi les employés,
qui puissent réellement
travailler, alors il
faudrait effectivement
désespérer. Mais ce n'est
pas la seule chose. Il est
essentiel que de nouvelles
formes de socialisation
deviennent visibles alors.
Les gens sont donc tous
habitués à travailler d'une
certaine manière sous
l'ancien régime. Par
conséquent, une fois que le
pouvoir a été conquis, ceux
qui l'ont conquis doivent
vraiment comprendre comment
le gérer. Donc, il s'agit
d'être vraiment pratique
pour une fois. Et c'est ce
qui est triste, c'est
qu'aujourd'hui on ne
comprenne pas une approche
aussi pratique et toujours
de nouveau revienne avec les
vieilles phrases. Ne vous
méprenez pas, je ne dis pas
que le transfert des moyens
de production et des sols à
la communauté est une phrase
en soi. Je n'ai pas dit ça.
Mais une phrase, c'est quoi,
une phrase ? Une chose est
une phrase pour une personne
parce qu'elle ne voit rien
de spécial derrière les
mots, tandis que, pour une
autre, c'est une vérité
dorée et profonde parce
qu'elle voit quelque chose
de concret derrière elle.
Quand, par exemple,
Bethmann-Hohlkopf (tête
creuse), je veux dire
Bethmann-Hollweg (chemin
creux), dit : "Voie libre
pour les braves ! Il s'agit
d'une phrase, car il
comprend peut-être qu'elle
signifie, par exemple, que
son neveu ou quelqu'un
d'autre est le plus
compétent. Mais quand
quelqu'un qui a une vraie
perspicacité sociale et un
vrai sens de la nature
humaine dit : "Voie libre
pour les braves ! -... Ce
n'est pas une phrase, c'est
réel. Si quelqu'un utilise
simplement la vieille phrase
du parti sur la
socialisation des moyens de
production encore et encore,
alors cela peut être une
simple phrase. Si celui qui
le dit le caractérise comme
c’est écrit dans mon livre,
alors ce n'est pas une
phrase, c'est l'expression
d'une réalité. C’est
pourquoi, vous ne devez pas
à croire que lorsque
j'appelle quelque chose une
phrase, cela veut dire
qu'elle est absolue. Je veux
dire, c'est une phrase quand
il n'y a pas de réalité
derrière ce qui est dit.
C'est ce que je voulais
encore dire.
|
41
|
M. Roser
: L'orateur précédent se
trompe s'il pense que
j'aurais accueilli
favorablement les conseils
d'entreprise dans
l'industrie de la chaussure
parce qu'ils ont été formés
séparément. Je voulais
seulement dire que
l'industrie du cuir a saisi
la tri-articulation de
l'organisme social. Je dois
dire que les conseils
d'entreprise de l'industrie
de la chaussure ont été
constitués fermement sur le
sol de la tri-articulation ;
seulement pour cela j'ai
salué la chose. À un point
doit quand même être fait un
début.
|
42
|
Mme Bühl
: J’aimerais quand même dire
à M. Fischer que le
secrétaire syndical a dit :
sans la loi, pas de conseils
d'entreprise ; la loi doit
d'abord être créée. Les
partis sont les principaux
responsables du fait que
nous n'avons pas encore de
conseils d'entreprise. Il
est honteux que, lorsque
vous vous rendez à des
réunions et que vous parlez
de vos convictions, on vous
dise immédiatement que vous
êtes aussi l'un de ceux du
Dr Steiner. - Pourquoi
n'est-il pas permis
d'exprimer ses convictions
pour une fois ? - Et puis on
nous parle toujours des
"conseillers au commerce" !
Pourquoi parlez-vous
toujours au pluriel ? Je ne
connais qu'un seul
conseiller au commerce ici,
et ce ne serait pas une
erreur/faute si nous en
avions quelques dizaines.
Qu'est-ce qu'un seul
conseiller au commerce a
déjà fait ! Tout d'abord,
l'école libre. C'est une
honte d'entendre comment la
chose est jugée. C'est quand
même bien que des
conseillers au commerce le
font ainsi. Je ne peux
ouvrir aucune école. C'est
la méfiance stupide chez la
compagnie des travailleurs
et chez les partis.
[Interjection : d’où
a-t-il l’argent?] Un homme
ouvre son portefeuille,
l'autre ne le fait pas,
c'est là toute la
différence. Si un homme
pense socialement et a un
sentiment pour ses
travailleurs, c'est la chose
principale !
|
43
|
M.
Huth : les exposés de
M. Fischer attirent mon
attention. Tout d'abord, je
lui confirmerai volontiers,
parce que je le connais,
qu'il n'est pas un de ces
gros bonnets syndicaux qui
se déplacent dans l'esprit
d'un Légien, mais un de ceux
qui sont actifs dans le sens
d'une compagnie des
travailleurs réellement
révolutionnaire. Mais s'il
critique le fait que des
conseils d'entreprise ont
été créés dans l'industrie
de la chaussure et qu'ils se
sont regroupés, et s'il veut
dire que cela conduirait à
une fragmentation parce que
d'autres branches
professionnelles ont
également des conseils
d'entreprise, alors je dois
le convaincre du contraire.
Dans l'industrie de la
chaussure, lorsque nous
avons élu nos conseils
d'entreprise, nous avons
attendu assez longtemps que
l'industrie métallurgique
élise également ses propres
conseils d'entreprise, afin
que nous puissions former
avec eux un conseil
d'entreprise dans l'esprit
de la tri-articulation. Mais
maintenant que le temps a
passé, par la faute des
partis prolétariens, et que
dans les autres métiers la
question n'a pas encore
progressé aussi loin que
dans l'industrie de la
chaussure, nous avons dû
nous dire : cela ne sert à
rien si nous ne nous
réunissons pas et ne faisons
pas de travaux pratiques à
partir de nous-mêmes. Nous
devons former une compagnie
de conseils d'entreprise,
aussi petite soit-elle, et
ensuite porter l'idée d'une
compagnie de conseils
d'entreprise dans les
cercles de ces travailleurs
qui n'ont encore rien
entrepris dans ce sens.
|
44
|
Nous
ne pouvons pas attendre
jusqu'à ce qu’un quelque
gouvernement nous apporte la
socialisation. La libération
du prolétariat doit venir du
prolétariat lui-même, et
quand c'est par un chemin
montré par un philosophe, si
le chemin est bon. Il a été
indiqué que toujours de
nouveau le vieux slogan
"Nous devons d'abord
conquérir le pouvoir
politique" hante les têtes.
Cela est martelé aux
prolétaires toujours de
nouveau. Cette parole est en
fait une phrase, une phrase
mensongère des partis qui se
disent aujourd'hui
prolétariens, mais ne savent
pas ce qu'ils doivent faire
à l'heure donnée. Parce
qu'ils ne le savent pas, ils
renvoient toujours le
prolétariat au grand
cladderadatsch (grand soir
?) jusqu'à ce que nous
obtenions la croissance de
l'Occident, qui mettra le
pouvoir politique entre nos
mains. - Nous avions le
pouvoir, mais qu'en
avons-nous fait ? Nous
l'avons encore laissé
échapper parce que nous ne
savions pas quoi en faire.
Nous devons passer du
pouvoir politique au pouvoir
économique par les conseils
d'entreprise. Alors le
pouvoir ne pourra plus nous
échapper. Les conseils
d'entreprise, censés être
des instruments purement
économiques, seront alors
complétés par des conseils
politiques, par une
organisation de droit. Mais
si nous n'ajoutons pas à ces
deux organisations
l'organisation spirituelle,
alors nous n'arriverons pas
à des conditions saines,
comme le montre la Russie.
Les dirigeants de l'USP se
sont déjà élevés à une
organisation de branche.
Mais la partie culturelle
aussi n’a pas la permission
d’être oubliée !
|
45
|
Quand
je lis Däumig ou Müller, je
dois me dire : mis en
pratique, cela va conduire à
la tri-articulation, car ils
ont en fait seulement oublié
la partie culturelle. - Je
suis membre de l'USP, mais
je n'ai pas peur de donner
aux parties le témoignage
dont ils ne savent pas quoi
faire. En tant que
prolétaires, nous devons
dire : si vous ne savez pas
comment nous diriger, alors
vous devez quitter la place.
- Chaque mouvement a les
dirigeants qu'il mérite ;
nous aussi. Le prolétariat
dans son ensemble n'a pas
encore trouvé le courage de
dire aux dirigeants qui ils
sont. S'il est déjà bien
tard, nous devons malgré
cela reprendre la question
des conseils d'entreprise
avec une énergie renouvelée.
|
46
|
Monsieur
Molt : On a parlé à
plusieurs reprises ce soir
de celui qui vous parle et
qui, si je puis dire,
appartient encore à
l'ancienne compagnie des
conseillers. Monsieur
Fischer, que je n'ai pas le
plaisir de rencontrer pour
la première fois, m'a posé
une question précise sur
l'origine de l'argent dont
je dispose. Cet argent
provient exactement du même
capitalisme que celui dont
M. Fischer tire son
argent, donc aussi du cycle
économique capitaliste. Et
la question est seulement de
savoir si on garde l'argent
qu’on a acquis sur le sol
capitaliste ou si on le rend
à la collectivité. C'est à
leurs actes vous devriez les
reconnaître ! - Dans le
temps, on disait : "À leurs
fruits". - Quand on fonde
une école afin que le vrai
socialisme puisse être
réalisé, quand on utilise ce
qu’on a économisé par un
travail assidu - vraiment
par du travail, pas par le
capitalisme - quand on
l'utilise à ce que la
génération montante puisse
apprendre d'autres choses
que ce que nous avons
appris, alors j'appellerai
cela le fruit pratique d'une
bonne idée. Si elle est
seulement apparue parce que
j'ai pu remplir un peu mieux
mon estomac pendant la
guerre et que j'ai donc eu
une bonne idée, c'est quand
même bien qu'elle soit au
moins là. L'idée semble
justement être là. Et s'il
n'y a pas partout de bonnes
idées, alors on peut au
moins se réjouir qu'il y ait
encore des humains qui ont
des idées, et la chose
principale est qu'elles
soient réalisées.
|
47
|
Vous
voyez, la question des
conseils d'entreprise, que
M. Fischer a si mal
comprise, est vraiment
entrée dans une phase
beaucoup plus grave que ce
qui a été exprimé ce soir.
Il s'agit vraiment d'être ou
de ne pas être ! Soit nous
créons les conseils
d'entreprise, et alors nous
avons le socialisme, soit
nous périssons du
capitalisme de l'entente,
non seulement le travailleur
des mains, mais aussi le
travailleur de la tête. Et
ce fait, joint à une idée
vraie du socialisme, peut
réchauffer intérieurement
notre temps au point de
rendre réels les conseils
d'entreprise et de se mettre
au service de cette cause
même comme un conseiller au
commerce, et cela parce
qu'on le veut vraiment
honnêtement. Et qu'on le
pense honnêtement est prouvé
par le fait merveilleux que
même les assemblées
prolétariennes désirent que
cet étrange conseiller au
commerce leur tienne des
conférences sur les conseils
d'entreprise, non pas au
détriment de cette
assemblée. C'est pourquoi je
me tiens consciencieusement
sur le terrain des conseils
d'entreprise comme sur le
terrain de la
tri-articulation de
l'organisme social. Ces
conseils d'entreprise sont
différents de ceux de
l'industrie automobile et
optique, car ils ne sont
rien d'autre que des moyens
politiques pour renforcer
les partis ; ils ne sont pas
là pour socialiser en
profondeur la vie économique
à grande et véritable
échelle. C'est pourquoi, au
sein de la « Fédération pour
la tri-articulation »,
nous sommes si résolument
opposés à l'idée que les
conseils d'entreprise issus
des partis soient confondus
avec ceux que nous voulons.
|
48
|
Vous
avez probablement déjà lu
dans un des journaux
d'aujourd'hui que cette loi
sur les conseils
d'entreprise est une fois de
plus parvenue au
gouvernement. Nous sommes
bien conscients que les
conseils d'entreprise ne
peuvent pas être
standardisés, car chaque
entreprise est différente.
La vie économique ne peut
être régulée ni par le
pouvoir politique ni par les
lois ; elle ne peut que
s'autoréguler. Une fois que
la loi est en place, il est
difficile de s'y opposer ;
là on doit déjà être un
révolutionnaire. Mais si
l'on ne prend même pas
sérieusement position contre
les projets, combien moins
cela sera-t-il possible une
fois que la loi sera là ?
Nous ne sommes qu'à quelques
semaines de cette loi. Ce
temps doit être utilisé. Si
elle n'est pas utilisée, il
sera tout simplement trop
tard pour les conseils
d'entreprise et pour la
socialisation. C'est
pourquoi nous espérons tant
que les travailleurs vont
enfin se réveiller. Il n'est
pas juste de penser que les
ouvriers ont des préjugés
contre "les philosophes et
les conseillers au
commerce". La question est
autre. Celui qui a lu le
journal et qui a lu ce que
le "Social-démocrate" a dit
de cette école Waldorf - il
dit : "L'école est belle,
mais elle vient de
fabricants/propriétaires
d'usines, donc elle n'est
absolument rien" - doit déjà
se dire : ce sont les
humains qui font obstacle au
vrai socialisme et au vrai
progrès. Les gros bonnets du
parti, toutes tendances,
sont responsables du fait
que nos efforts honnêtes et
les conseils d’entreprise
n'ont rien donné jusqu'à
présent. Mais le prolétariat
lui-même verra bientôt
comment il sera entraîné
dans la misère et les
difficultés s'il ne se
ressaisit pas à temps.
|
49
|
Cet
appel devrait vous être
adressé une nouvelle fois
aujourd'hui. Il n'y a pas de
temps à perdre ! Il ne nous
reste que trois ou quatre
semaines. Si elles sont
manquées, c'est fini pour de
bon. Pour que vous puissiez
vous rendre compte de la
gravité de la situation, je
voudrais vous lire quelques
lignes d'une lettre qui
m'est parvenue aujourd'hui
même. Cette lettre est celle
d'un diplomate allemand qui
se trouve en première
position à l'étranger, et
vous entendrez comment les
conditions allemandes sont
caractérisées de ce point de
vue :
|
50
|
"Les
conditions au pays natal
deviennent de plus en plus
mauvaises, et je crains que
la catastrophe que l'on
voulait éviter en acceptant
la paix n'ait été
qu'ajournée, pour nous
tomber dessus avec d'autant
plus de violence. Ce qu'on
appelle aujourd'hui un
gouvernement en Allemagne
n'en est qu'une caricature,
vacillant entre les
doctrines de parti et la
peur de la révolution de
gauche à droite. Dans le
processus, le moral du
peuple [die Moral des
Volkes] s'effondre
complètement. Il est
impossible de décrire la
rapidité avec laquelle notre
prestige à l'étranger
s'effondre ; il est
impossible de sauver
beaucoup de choses en cela."
|
51
|
Il
s'agit d'une lettre reçue
aujourd'hui d'un diplomate
allemand en première
position, qui connaît les
circonstances et comment les
choses sont, comment on est
considéré à l'étranger
aujourd'hui. Mais les choses
peuvent vraiment seulement
devenir différentes si
justement on n'oublie pas,
dans les cercles des
travailleurs, que nous nous
approchons seulement de la
vraie misère, et si nous
nous ressaisissons alors à
la dernière heure pour
atteindre un état tel que
notre vie économique, qui
est au bord de l'abîme,
puisse être relevée à
nouveau. Et cela ne peut se
faire que si nous donnons
nous-mêmes un coup de main,
si nous voulons que la
situation s'améliore enfin
grâce à l'introduction de la
compagnie des conseils
d'entreprise. Je voulais
vous lancer cet appel une
fois de plus, afin que nous
n'ayons pas à dire dans
trois ou quatre semaines :
maintenant, il est trop
tard. - Il est encore temps,
mais c'est la douzième
heure. C'est à vous de
décider, pas à nous.
|
52
|
|
53
|
M. Jansen
: Lorsque le Dr Steiner a
commencé ses conférences il
y a huit à dix semaines,
l'idée de la
tri-articulation de
l'organisme social a suscité
un grand enthousiasme. Mais
au moment où le Dr Steiner
et avec lui le "Bund für
soziale Dreigliederung" sont
passés à la pratique,
c'est-à-dire sont passés de
la pensée à la réalité, au
moment où l'on a exigé du
travail, de la prestation,
là s’arrêta déjà une partie
de l’enthousiasme chez ceux
qui jusque là criaient
seulement bravo et
applaudissaient. L'attitude
froide de la compagnie des
travailleurs a aussi été en
partie responsable du fait
que l'enthousiasme pour les
idées du Dr Steiner n'est
pas allé jusqu'à pouvoir
combattre les dirigeants.
Tous ceux d'entre nous qui
se sont tenus dans
l'agitation, nous savons
parler un mot sur ce flegme.
Le Dr Steiner aussi reçoit à
sentir le flegme des masses.
La pensée des conseils
d'entreprise a réveillé dans
le capitalisme, qui n'était
vraiment pas très assuré il
y a un quart d'année, les
dernières forces qui y
reposaient. Il a essayé,
afin de zigouiller ces
conseils d'entreprise, de
nier leur justesse et leur
faisabilité. Et la caste
dite instruite de notre
société actuelle, et la
presse encore bon marché de
toutes nuances, elles ont
réussi à tirer vers le bas
l'idée vraie de la
tri-articulation de
l'organisme social et des
conseils d'entreprise comme
c’est écrit dans les
journaux.
|
54
|
Alors
qu'un demi-siècle s'est
écoulé depuis que Karl Marx
est mort de faim, on se
dispute aujourd'hui autour
de la manière dont il est
possible de réaliser la
socialisation. Et il y a
plus de six mois que la Jena
des travailleurs allemands,
la révolution de novembre, a
éclaté, et ils ne savent
toujours pas comment la
socialisation doit être
réalisée. On devrait
certainement être
reconnaissant lorsqu'un
homme a pris la peine de
chercher un moyen pratique,
un moyen par lequel il est
maintenant possible
d'introduire le socialisme
dans un temps relativement
court. L'inverse est vrai !
On peut dire : d'un côté, la
jalousie est à blâmer, de
l'autre, la stupidité. Je
l'ai déjà illustré il y a
quelques semaines par un
exemple : on parle de battre
à mort le lion, le
capitalisme, mais on a peur
de la petite souris, du
représentant des fabriques,
du directeur, et des
fonctionnaires des syndicats
et du parti, et du genre.
|
55
|
M. Fischer
a parlé de conseillers au
commerce, de professeurs, de
docteurs, qui représentent
l'idée de la
tri-articulation.
N'avons-nous pas aussi des
professeurs et des docteurs
dans les partis ?
Disons-nous aussi de leurs
idées qu'elles ne sont pas
valables ? Et s'ils
n'étaient pas dans le parti
- les partis auraient depuis
longtemps péri de la
stupidité des masses. Encore
un chapitre particulier : M.
Molt, que je salue comme un
collaborateur et à qui nous
avons demandé de parler de
manière éclairante des
conseils d'entreprise lors
de notre réunion de demain,
ce monsieur a de l'argent.
Nous avons dans le Parti une
grande masse de gens qui ont
aussi de l'argent, qui en
ont eu ou qui en ont gagné
en travaillant dans le
Parti. Ces hommes qui se
disent camarades de parti,
chefs de parti, gardent
tranquillement leur argent
pour eux. Ils ne le mettent
pas à la disposition du
parti ! Ils s'achètent des
résidences et s'y installent
déjà bien là-haut. C’est
pourquoi seulement pas trop
bruyant et trop prompt à les
accuser d'avoir de l'argent.
- On doit voir ce que les
gens parmi nous font de leur
argent.
|
56
|
Il
a été dit : il faut d'abord
éliminer la faim, pour que
les gens soient à tout
moment accessibles à la
nourriture spirituelle. - Un
communiste a dit récemment :
la faim est le pire des
révolutionnaires. Une fois
que la faim fait rage, on ne
peut plus l'arrêter, alors
ce qui a été réprimé pendant
si longtemps éclate. - Que
sont les grèves, sinon des
révoltes de la faim ? Et
parce que la faim est une
bonne force motrice, il ne
serait pas bon d'éliminer la
faim aujourd'hui. Faisons en
sorte d'abolir la faim de
masse en abolissant
l'exploitation de masse. Le
socialisme est le moyen d'y
parvenir ! La faim est enfin
une impulsion à exécuter une
fois enfin la socialisation.
|
57
|
Monsieur
Kühn : En tant que directeur
général du "Bund für
Dreigliederung des sozialen
Organismus", j’aimerais dire
plusieurs choses sur ce qui
a été demandé. - Nous avons
l'intention de convoquer les
conseils d'entreprise la
semaine prochaine pour une
première réunion. En outre,
nous commencerons les
soirées d'étude la semaine
prochaine. M. Roser en
a donc déjà parlé. Peut-être
pourrais-je dire quelques
mots sur la discussion qui
s’est déroulée ce soir avec
M. Fischer.
Malheureusement,
M. Fischer est déjà
parti. Je voulais lui dire
avant la réunion que je sais
définitivement qu'il n'a
jamais été présent, ni ici
ni ailleurs, à aucune des
conférences du Dr Steiner.
La seule fois où je l'ai
rencontré, c'était lors
d'une réunion pour discuter
de la question des conseils
d'entreprise, qui avait été
convoquée par les employés,
et où il avait entendu
parler de la
tri-articulation par
certains orateurs. Le Dr
Steiner n'était pas présent.
- C'est ainsi que jugent les
gens qui n'ont aucune idée
de la question ; ils veulent
dire tout le possible et
veulent simplement rejeter
la chose. Mais en passant,
M. Fischer m'a dit ce
soir que son syndicat, ou
plutôt son association, a
l'intention d'organiser des
réunions dans un avenir
proche pour parler des
conseils d'entreprise et
mettre en place des conseils
d'entreprise dans les
fabriques à titre d'essai.
Vous voyez, les gens
viennent maintenant, quand
ils ont entendu quelque
chose ici et là, et en font
leur chose. C'est ce que
nous voulons éviter et ce
contre quoi nous devons
lutter. Nous ne devons pas
faire cause commune avec
ceux qui ne veulent rien
savoir de la
tri-articulation de
l'organisme social et qui
n'y travaillent pas. Des
conseils d'entreprise qui ne
sont pas créés sur la base
de l'idée de
tri-articulation de
l'organisme social ne seront
jamais en mesure de réaliser
le socialisme. Les conseils
d'entreprise que nous
voulions introduire auraient
été le premier pas vers la
socialisation au sens de la
tri-articulation. Nous
devons rejeter tout le
reste. Il est dommage que
M. Fischer soit parti
et ne puisse plus discuter
avec nous sur la
tri-articulation elle-même.
|
58
|
Des
objections à l'encontre de
la tri-articulation viennent
toujours de nouveau de
personnes qui ne savent rien
d’elle, mais aussi de
personnes qui ont entendu de
nombreuses conférences sur
la tri-articulation.
J’aimerais vous raconter un
exemple. Il existe un leader
communiste qui a un don
oratoire et qui captive les
grandes foules. Il apparaît
dans presque toutes les
réunions. Cet homme a
beaucoup entendu parler de
la tri-articulation, mais
n'en a rien compris. Ainsi
il dit par exemple : "Oui,
la tri-articulation à un
système à trois classes,
parce que si vous créez
trois membres, alors il y
aura une classe dans chaque
membre, et donc nous aurons
des conditions encore pires
que celles que nous avons
aujourd'hui ; aujourd'hui
nous n'avons que deux
classes. - Si l'on voulait
tirer des conclusions sur
les classes à partir des
organisations, il faudrait
lui dire : aujourd'hui, nous
avons un État unitaire,
c'est-à-dire un seul membre.
Donc, aujourd'hui, nous
devrions aussi avoir une
seule classe ! L'homme ne
comprend pas cela et en
arrive à un tel préjugé.
C'est tout de suite pour
éliminer la domination de
classe que nous voulons
remettre l'organisme social
sur ses pieds sains. Il
n'est pas question d'une
tri-articulation des
classes. Le même homme
affirme aussi la même chose
que Monsieur Fischer, à
savoir que la
tri-articulation prend les
entrepreneurs sous sa
protection. Tous ceux qui
ont lu le livre du Dr
Steiner savent que le type
d'entreprise d'aujourd'hui
est appelé à disparaître
absolument. Mais la plus
belle objection de ce
dirigeant communiste est
qu'il a dit : "On ne peut
pas séparer l'économie de la
politique. On le voit tout
le temps au Reichstag ou à
l'Assemblée nationale,
comment les gens
représentent leurs intérêts
économiques ; il suffit de
penser aux industriels de
l'industrie lourde ! Ils ne
peuvent s'empêcher de
représenter leurs intérêts
économiques. - Alors les
gens s'accrochent à
l'ancien, à cette idole,
l'État unitaire, parce
qu'ils ne voient pas que
c'est tout de suite ce que
nous voulons combattre, ce
que nous voulons abolir.
Tout de suite la politique
économique qui nous a
conduits à cette catastrophe
désastreuse. Les gens le
voient très bien, aussi dans
une conversation calme, mais
ils ne peuvent pas trouver
la force de prendre des
mesures qui rendront une
telle politique économique
impossible. Ce sont avant
tout les chefs de parti qui
nous ont gâché la compagnie
des conseils d'entreprise.
Nous devons nous débarrasser
de ces gens. Le prolétariat
ne peut pas aucun socialisme
se réaliser plus tôt.
|
59
|
Dans
le cas des employés, que
nous avons aussi sollicités,
on se heurte constamment à
un incroyable préjugé.
J'aimerais aussi donner un
exemple pour cela : un
humain que j'estime beaucoup
et qui, en tant qu'employé,
donne le ton dans une
fabrique, m'a dit : je ne
sais pas encore si le
capitalisme est si faux. En
tout cas, j'insiste sur le
fait que c'est mieux
aujourd'hui que ça
deviendra. J'en reste à ma
façon de voir et je
préférerais m'enfoncer avec
elle plutôt que d'introduire
quelque chose de nouveau. Je
sais que je suis seul avec
cela et que, dans peu de
temps, je serai peut-être à
la rue, mais je préfère
cela. Je reste alors honnête
et cohérent. - Il m'a été
dit que c'est un homme qui a
un cœur pour le prolétariat,
un tel homme parle alors
ainsi de manière
conservatrice. Quand je lui
ai dit qu'il était
conservateur, il s'est mis
terriblement en colère. Il a
dit que c'était juste être
honnête. Je lui ai dit :
"C'est quand même exactement
comme quand on va en train.
À une station, le chef de
train arrive et dit que le
train va dérailler vers la
prochaine station, et on dit
alors : Je reste quand même
assis dedans, plutôt
accidenter que d'en sortir.
- J'ai dit : je descends
aussi vite que possible et
je vais voir si le train ne
peut pas être déplacé sur
une autre voie où il ne
déraillera pas. - Ainsi nous
devons donc nous ressaisir
au dernier moment et faire
tout ce qui est en notre
pouvoir pour réunir les
conseils d’entreprise. Nous
devons réaliser et
représenter ce que nous
considérons comme la voie
pratique et ne pas avoir
peur d'être attaqués trop
fortement par les gros
bonnets du parti. En fait,
le bouche-à-bouche devrait
donner une autre leçon aux
gens et leur ouvrir les yeux
sur le philistinisme des
dirigeants de leur parti.
|
60
|
[04331265268198917071920
- Rudolf Steiner : Il a
encore été posé la
question : comment ce
qui vit comme sain dans le
syndicalisme peut être amené
en rapport à la
tri-articulation de
l'organisme social ? -
Maintenant cela conduirait
donc naturellement très
loin, si nous nous
entretenions encore
aujourd'hui sur l'essence du
syndicalisme à cette heure
avancée. Mais ainsi
j'aimerais quand même dire
pour autant que dans le
syndicalisme, comme,
naturellement, aussi en
d'autres efforts du présent,
vivent toute sorte de choses
vraiment saines. Ce qui est
sain vit avant tout dans le
syndicalisme, là donc où
chez beaucoup de
syndicalistes prévaut l'idée
qu'on doit venir sans égard
à l'éternelle revendication
à la légalité d’État dans
l'immédiate lutte de
compétition avec
l'entrepreneuriat sur les
conquêtes économiques pour
les larges masses de la
population laborieuse. Que
de la vie de l'économie
elle-même par une sorte
d'articulation fédérative
pourrait apparaître quelque
chose d'avenir, cela vit
comme idée saine à
l'intérieur du syndicalisme.
Le syndicalisme donc
particulièrement venu ces
derniers temps de
l'intérieur du mouvement
ouvrier français, et c'est
n'importe comment typique
qu'il y soit tout de suite
apparu le plus fortement.
Les Français ont donc un
sentiment de l’État très
fortement développé. Mais à
l'instant, où en France,
tout de suite des humains
étatiquement bien
intentionnés voulaient
fonder un certain mouvement
ouvrier, il en vinrent là à
ce que celui-ci pourrait
alors seulement être
d'utilité quand finalement
on se meut sur sol
économique. L'articulation
fédérative de la vie de
l'économie, comme le
syndicalisme l'envisage,
présente même certaines
similitudes avec ce qui à
partir de l'idée de la
tri-articulation sera
ambitionné avec les
associations.
|
61
|
Voyez-vous,
dans l'organisme social
tri-articulé nous avons une
vie de l'esprit autonome,
alors une vie de l’État ou
de droit autonome et plus
loin une vie de l’économie
autonome. Cette vie
économique autonome j'en ai
donc souvent parlé, cela
aura a se construire sur
bases corporatives
coopératives, cela signifie,
que se forment d'un côté des
associations des différents
groupes de professions et de
l'autre côté de certains
rapports/pendants entre
production et consommation.
Une des objections qui par
exemple ont été faites par
le Professeur Heck dans la
« Tribune »,
s'appuie sur ce qu'il
dit : oui, comment la
vie de l'économie
sera-t-elle alors, quand
dans le futur elle devrait
être articulée ainsi que le
veut monsieur le Dr Steiner,
comment sera-t-il alors
possible que par exemple les
artisans, les commerçants,
soient experts en ce qui
concerne les affaires de la
grande industrie ? -
Maintenant cela montre
qu'aussi le Professeur Heck
n'a pas compris, comment la
chose est pensée. On ne peut
évidemment pas être expert
dans tous les domaines, et
on n'en a aussi pas besoin,
car quand une articulation
fédérative a vraiment lieu
et que les associations
particulières travaillent
intensivement ensemble,
alors ressortira quelque
chose de fructueux pour la
vie de l'économie. Il n'est
maintenant une fois pas
possible que tout ce qui
doit se développer sur base
purement démocratique, comme
le droit du travail par
exemple, soit représenté ou
administré de la même
manière que le pur
économique. Cette conception
vous vient, au moins dans
les grandes lignes, aussi
dans le syndicalisme. Dans
le mouvement ouvrier
anglo-américain, c'est donc
ainsi que là encore règne
très fort le principe du
parlementarisme
anglo-américain. Parce que
celui-ci est installé sur un
certain système de
balançoire, à savoir pouvoir
contre pouvoir, les
organisations de
travailleurs
anglo-américaines sont aussi
organisées sur le même
principe, à savoir pouvoir
ouvrier contre pouvoir
entrepreneurial, seront
ainsi joués l'un contre
l'autre comme au parlement
les partis libéraux et
conservateurs se font face.
|
62
|
Une
autre forme vient vers nous en
Allemagne à l'intérieur des
organisations de travailleurs.
Là règne notamment un certain
centralisme, j'aimerais même
dire un certain système
militaire, cela basé sur ordre
et obéissance. Je ne sais pas,
si vous serez entièrement
d'accord avec cela, mais je
peux vous assurer que j'ai
pris à plusieurs reprises part
à des rassemblements syndicaux
et que j'ai chaque fois été
désagréablement touché que
toujours alors, quand
différentes opinions sont
apparues, le dirigeant de
rassemblement s'est levé et a
dit : enfant, ainsi cela
n'a quand même aucun
sens ! - Donc, ce système
centraliste-militaire est la
deuxième chose ; et la
troisième est ce qui est pensé
avec l'articulation
fédérative, avec
l'articulation en
collectivités autonomes, dans
laquelle n'aura pas lieu de
mise en minorité ou de
centralisation, mais de la
négociation
objective/factuelle. Cela
apparaît comme une bonne
impulsion chez le
syndicalisme, cependant un pas
supplémentaire est aussi
nécessaire, comme il est
ambitionné avec l'idée de la
tri-articulation de
l'organisme social, à savoir
que soit vraiment calculé avec
les facteurs progressistes qui
premièrement doivent encore
rentrer dans la pensée de
l'humanité présente. Et là je
crois que peut-être tout de
suite à partir du syndicalisme
peut se développer une
compréhension. Mais on ne
devrait absolument pas
concevoir cela comme si je
voulais uniquement chanter ici
un chant de louange au
syndicalisme. Toutefois, je
crois absolument que de ce
côté la tri-articulation
pourra être mieux comprise que
d'autres directions. -
04331265268198917071920]
|
63
|
Eh
bien, je n'ai pas grand-chose
à ajouter à ce que les
derniers intervenants ont
amené à l’expression ici.
J’aimerais seulement remarquer
une chose, notamment qu’à moi
et aux amis de la
tri-articulation est récemment
devenu très clairement
conscient ce qu'un orateur a
dit à propos du flegme des
grandes masses. Oui, à la
place du flegme, on aurait
déjà besoin de feu, car si
nous voulons vraiment
progresser dans le temps
présent, il nous faut non
seulement de la perspicacité –
celle-ci, naturellement, en
premier lieu - mais aussi du
feu. Vous
voyez, quand il est
continuellement
dit
qu’on
n'a, en
fait, pas
besoin de l'esprit, qu'il
viendra déjà
avec
la transformation
économique, alors je vous
demande : oui, la
possibilité de faire des
progrès était là jusqu’à
un
certain degré.
Le 9 novembre,
l'Assemblée nationale a été
élue. Mais un nouvel esprit
est-il visible dans cette
Assemblée nationale ? Il
existe désormais un tout
nouveau groupe d'électeurs
qui n'avaient pas le droit
de vote auparavant : le
monde entier des femmes. Il
est cependant étrange que
l'esprit ne soit pas encore
descendu sur ce monde de
femmes, car l'Assemblée
nationale ne montre encore
rien de ce dont nous avons
vraiment besoin pour
l'avenir. Mais pour
cela, de l'enthousiasme et du
feu seront nécessaires.
|
64
|
Dans
ce contexte, je vous demande
s'il n'est pas un peu myope de
ne pas remarquer qu'une
certaine socialisation a déjà
commencé - et ce avant la
socialisation officielle ?
Veut-on donc avoir une
socialisation seulement sur le
papier ? Est-on alors
satisfait ? Reprentez-vous une
fois que ce conseiller au
commerce qui s'est consacré à
la tri-articulation l’aurait
fait ainsi que les autres
conseillers au commerce. Il se
serait alors avéré qu'à
l’instant, où devrait être
socialisé, n'aurait été
disponible aucun conseiller au
commerce du tout ! Le résultat
aurait été qu'à un moment
donné, on aurait exproprié ce
conseiller au commerce comme
d’autres conseillers au
commerce, et il n'y aurait
alors plus eu d'argent pour
une véritable socialisation ou
de meilleures écoles et
semblable. Et maintenant je
vous demande : est-ce un grand
péché si quelqu'un, avant que
l'humanité ne soit mûre pour
retirer l'argent de l'autre,
donne déjà son argent pour la
socialisation ? Est-ce un
péché si quelqu'un ne proclame
pas toujours : les moyens de
production doivent être
transmis à la collectivité !
-mais le fait de son propre
chef ? Je crains que ceux qui
ne cessent de claironner que
les moyens de production
doivent être mis au service de
la collectivité n'en fassent
pas un usage aussi judicieux
que ceux qui s'en font une
perspective propre. C'est la
socialisation avant la
socialisation officielle.
C'est élaboré à partir de
l'esprit que nous allons
appeler de nos vœux comme
étant l'esprit social de
l'avenir. Et reprocher à
quelqu'un d'avoir l'esprit
social avant, c'est-à-dire
avant qu'il ne se tienne dans
une quelconque constitution,
ce n'est pas du tout être
capable de pénétrer dans
l'esprit qui seul peut sauver
l'humanité, mais seulement
montrer une nostalgie de la
parole écrite. La loi que vous
donnez, vous pouvez la porter
tranquille à la maison. - Nous
avons besoin de l’esprit à
partir duquel sera socialisé.
C'est pourquoi il ne faudrait
pas tomber dans l'erreur de
dire : l'école Waldorf est
donc belle, mais elle est
faite par un conseiller au
commerce ; nous ne
voulons rien savoir de cela !
- Il serait plus intelligent
de dire : prenez-vous en un
exemple, et devenez en tant
que socialisateurs à l'avenir,
ainsi qu’il est, alors ce sera
bien. Ce qui est
continuellement avancé de ce
coin contre les titres et
autres choses ne fait que
témoigner que, malgré tout, on
est plus attaché aux mots et
aux phrases qu'aux actes. Et
tant que nous n'aurons pas la
volonté d'agir et de professer
l'action, d'où qu'elle vienne,
nous n'avancerons pas ; telle
doit être notre conviction. Et
si cela devient notre
conviction, alors nous ne
regarderons sur rien d'autre
que de savoir si quelqu'un est
une personne perspicace animée
par des sentiments sociaux, et
nous ne demanderons après rien
d'autre. Tant que nous
poserons des questions sur
autre chose, nous n’avancerons
pas. Si cela ne vient pas à la
connaissance, ainsi tout
discours est vain. Car le
début doit être fait par ces
gens qui comprennent quelque
chose de ce qui devrait se
passer, égal qu'elles aient
joué tel ou tel rôle dans
l'ordre jusqu’à présent. Tous,
qui vivons aujourd'hui, avons
évidemment, obtenu ce dont
nous vivons à partir du
capitalisme, capitaliste ou
dernier travailleur. Et nous
ne pouvons rien changer si
nous ne regardons pas ce qui
vit dans l'esprit et doit se
produire par l'esprit. Nous
devons enfin vaincre la
phrase, nous devons passer à
ce qui peut réellement devenir
acte.
|
65
|
M. Roser
: En tant que président, il
remercie Monsieur le Dr Steiner
pour sa présentation et attire à
nouveau l'attention sur le
prochain événement. Il demande
une fois de plus aux personnes
présentes d'étudier le livre
"Die Kernpunkte der sozialen
Frage" (Les points clés de la
question sociale) afin qu'elles
soient en situation de parler
sur le livre et sur la
tri-articulation de l'organisme
social dans les cercles où elles
évoluent.
|
|
|
|
|
|