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GA196 - Œuvres complètes de Rudolf Steiner - CHANGEMENTS SPIRITUELS ET SOCIAUX DANS L'ÉVOLUTION HUMAINE




DIX-HUITIÈME CONFÉRENCE,
Dornach, 22 février 1920
Le développement historique de l'impérialisme, troisième conférence
ACHTZEHNTER VORTRAG,
Dornach, 22. Februar 1920.
Die geschichtliche Entwicklung des Imperialismus, dritter Vortrag


 


 

Les références Rudolf Steiner Œuvres complètes ga 196  275-293 1992  22/02/1920



Original





Traducteur: FG v.01 - 24/09/2022 Editeur: SITE

DIX-HUITIÈME CONFÉRENCE


ACHTZEHNTER VORTRAG

Dornach, le 22 février 1920


Dornach, 22. Februar 1920

Si vous parcourez encore une fois en pensée les considérations que nous avons faites hier et avant-hier, vous verrez : à l'essence/l'être de l'impérialisme appartient que dans une communauté qui représente l'impérialisme, quelque chose, qui était auparavant une sorte de tâche, une tâche explicable, même si pas toujours une tache justifiée, se poursuit avec un certain automatisme, aimerais-je dire. Dans les phénomènes historiques de l'évolution de l'humanité, il arrive que des choses qui étaient justifiées ou explicables, qui avaient des causes, soient maintenues par une certaine inertie, et qu'elles perdent ensuite leur motivation. Si une communauté a besoin de se défendre pendant un certain temps, c'est certainement quelque chose de justifié. Pour cette défense, on crée alors des professions, une profession policière, une profession militaire. Mais lorsque le danger contre lequel on doit se défendre n'existe plus, la profession en question est là ; il faut continuer à avoir les humains correspondants. Ils veulent continuer à agir dans le sens de leur profession, et il se forme alors quelque chose qui n'a plus de causes explicables dans les conditions réelles. Il se peut même qu'à partir de ce qui était là pour la défense, quelque chose se forme qui a alors un caractère agressif. Et il en est ainsi avec tous les impérialismes, en dehors de l'impérialisme originel du premier stade de l'humanité, dont je vous ai parlé avant-hier, qui donc peut dériver du début, parce que, dans la conscience des humains y appartenant, le dominant/règnant est Dieu, peut déployer sa légitimité/justification, la domination, aussi loin que possible. Chez tous les impérialismes suivants, repose donc au fond qu'une motivation interne à étendre de la domination ne peut être là.

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Wenn Sie die Betrachtungen, die wir gestern und vorgestern angestellt haben, noch einmal in Gedanken durchlaufen, dann werden Sie sehen: Zum Wesen des Imperialismus gehört, daß sich in einer Gemeinschaft, die den Imperialismus vertritt, etwas, was vorher eine Art Aufgabe war, eine erklärliche, wenn auch nicht immer berechtigte Aufgabe, mit einem gewissen Automatismus, möchte ich sagen, fortsetzt. Es ist bei geschichtlichen Erscheinungen in der Entwickelung der Menschheit so, daß einfach aus einer gewissen Trägheit heraus Dinge festgehalten wer­den, die einmal eine Berechtigung gehabt haben oder erklärlich waren, Ursachen gehabt haben, und die dann diese Antriebe eingebüßt haben. Wenn ein Gemeinwesen eine Zeitlang nötig hat, sich zu verteidigen, so ist das gewiß etwas Berechtigtes. Zu dieser Verteidigung werden dann Berufe geschaffen, ein polizeilicher, ein militärischer Beruf. Wenn dann aber die Gefahr nicht mehr vorhanden ist, gegen die man sich ver­teidigen soll, dann ist der betreffende Berufsstand da; man muß die entsprechenden Menschen weiter haben. Die wollen im Sinne ihres Be­rufes weiter wirken, und es bildet sich dann etwas heraus, was nicht mehr erklärliche Ursachen in den realen Verhältnissen hat. Es bildet sich dann vielleicht sogar aus dem, was zur Verteidigung da war, etwas heraus, was dann einen aggressiven Charakter hat. Und so ist es eigent­lich mit allen Imperialismen, außer dem ursprünglichen Imperialismus des ersten Menschheitsstadiums, von dem ich Ihnen vorgestern ge­sprochen habe, der ja von vornherein dadurch, daß im Bewußtsein der zugehörigen Menschen der Herrschende der Gott ist, seine Berech­tigung, die Herrschaft so weit auszudehnen als möglich, ableiten kann. Bei allen folgenden Imperialismen liegt ja im Grunde genommen schon das vor, daß ein innerer Antrieb, Herrschaft auszubreiten, nicht da sein kann.

Car considérons encore une fois, d'un point de vue très précis, ce qui existe dans l'évolution historique de l'humanité. Là nous trouvons qu'aux époques les plus anciennes, que nous ne pouvons plus suivre historiquement dans leur intégralité, mais dans lesquelles les faits que l'on peut suivre historiquement se reflètent encore, la volonté de celui qui est considéré comme une entité divine est le facteur de pouvoir indiscutable. Dans de tels impérialismes, il n'y a au fond rien à discuter dans la vie publique ; mais cette impossibilité de discuter doit justement se fonder sur le fait qu'en effet, dans le dirigeant, c'est un dieu à forme humaine qui marche sur la Terre. Il y a là, si je puis dire, un terrain sûr et solide pour l'ordre des affaires publiques et sociales.

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Denn betrachten wir noch einmal von ganz bestimmten Gesichts­punkten aus dasjenige, was eigentlich in der geschichtlichen Entwicke­lung der Menschheit vorliegt. Da finden wir, daß den ältesten Zeiten, die wir geschichtlich nicht mehr ganz verfolgen können, aber in die noch zurückleuchten diejenigen Tatsachen, die geschichtlich zu verfolgen sind, daß da der Wille desjenigen, der als göttliche Wesenheit angesehen wird, der indiskutable Machtfaktor ist. Es gibt im öffentlichen Leben in sol­chen Imperialismen im Grunde genommen nichts zu diskutieren; aber diese Unmöglichkeit, zu diskutieren, muß sich eben darauf gründen, daß in der Tat in dem Herrschenden ein Gott in Menschengestalt auf der Erde wandelt. Da ist, wenn ich so sagen darf, für die Ordnung der öffent­lichen, sozialen Angelegenheiten ein sicherer, ein fester Boden da.

Peu à peu, ce qui est ainsi solide, fondé sur un réel, sur une volonté divine et humaine, passe au deuxième stade. Au deuxième stade, ce que l'on peut observer ici dans la vie physique, que ce soit les personnes, les insignes des personnes, les actes des personnes qui gouvernent ou qui dominent, tout cela est un symbolum, un signe. Alors qu'au premier stade de l'impérialisme, l'esprit est directement conçu comme existant dans le monde physique, au deuxième stade, ce qui est physiquement présent est conçu comme un reflet, une image, un symbole de ce qui n'est pas présent dans le monde physique, mais qui ne se figure dans le monde physique qu'à travers les personnes, les actes et autres.

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Nun, allmählich geht dasjenige, was so als ein Festes, auf ein Reales, auf einen göttlich-menschlichen Willen Begründetes ist, in das zweite Stadium über. Im zweiten Stadium ist dasjenige, was hier im physi­schen Leben beobachtet werden kann, seien es Personen, seien es die Insignien von Personen, seien es die Taten der regierenden oder herr­schenden Personen, das alles ist Symbolum, ist Zeichen. Während also im ersten Stadium des Imperialismus hier in der physischen Welt un­mittelbar der Geist als daseiend gedacht wird, wird im zweiten Stadium dasjenige, was physisch da ist, als ein Abglanz, als ein Bild, als ein Sym­bolum desjenigen gedacht, was nicht in der physischen Welt da ist, son­dern was sich eben nur durch die Personen, durch die Taten, durch an­deres in der physischen Welt verbildlicht.

De telles périodes où joue ce deuxième stade sont celles dans lesquelles la discussion prend un sens jusque dans le monde des pensées humaines, dans la mesure où les affaires publiques sont concernées. Dans le premier stade de l'impérialisme, ne peut aussi pas être parlé de ce que nous appelons aujourd'hui droit. On ne peut pas non plus parler d'une quelconque institution étatique. On ne peut parler que des manifestations de la violence divine par des humains physiques. Il peut seulement être parlé de l'action de la volonté concrète et réelle des humains physiques dans les affaires sociales. La question de savoir si cette volonté est justifiée ou non n'a alors aucun sens. Elle est là, tout simplement. Elle doit être respectée. Discuter de la question de savoir si le dieu sous forme humaine doit faire ou ne pas faire ce qu'il fait n'a aucun sens. Cela n'existait pas non plus dans les temps les plus anciens, où l'on trouvait vraiment les conditions que je vous ai décrites pour ces temps les plus anciens. Mais si l'on ne doit voir dans les conditions physiques que l'image du monde spirituel, si l'on parle de ce que saint Augustin appelle encore l'État de Dieu, c'est-à-dire l'État qui se trouve ici sur la Terre, mais qui est une image des faits célestes, des personnalités célestes, alors l'un peut avoir l'opinion que ce qui se passe par la personnalité représentant le divin est juste, que c'est une image réelle ; l'autre peut le contester et dire : ce n'est pas une image réelle. - C'est là que naît la possibilité de discussion. L'humain d'aujourd'hui croit, parce qu'il est habitué à tout critiquer, à discuter de tout, que la critique et la discussion ont toujours existé dans l'évolution de l'humanité. Ce n'est pas vrai. Discuter et critiquer n'est qu'une caractéristique du deuxième stade que je vous ai décrit. C'est là que commence la possibilité de juger en son for intérieur, c'est-à-dire d'ajouter un prédicat à un sujet. Dans les formes d'expression les plus anciennes de l'humain, ce jugement personnel n'existait pas du tout en ce qui concerne les affaires publiques. Ce n'est qu'au deuxième stade que tout ce que nous appelons aujourd'hui parlement, par exemple, peut se préparer lentement ; car le parlement n'a de sens que si l'on peut discuter d'affaires publiques. Ainsi, même les formes les plus primitives de discussion publique ne sont qu'une caractéristique du deuxième stade.

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Solche Zeiten, in denen dieses zweite Stadium spielt, sind diejenigen, in denen eigentlich erst einen Sinn bekommt bis in die menschliche Ge­dankenwelt hinein, soweit öffentliche Angelegenheiten betroffen wer­den, das Diskutieren. In dem ersten Stadium des Imperialismus kann von dem, was wir heute Recht nennen, eigentlich noch gar nicht gespro­chen werden. Es kann auch nicht gesprochen werden von irgendwelchen staatlichen Einrichtungen. Es kann nur gesprochen werden von den Er­scheinungen der göttlichen Gewalt durch physische Menschen. Es kann nur davon gesprochen werden, daß in den sozialen Angelegenheiten der konkrete reale Wille der physischen Menschen wirkt. Da hat die Frage, ob dieser Wille berechtigt ist oder nicht, gar keinen Sinn. Er ist eben da. Er muß befolgt werden. Darüber zu diskutieren, ob der Gott in Men­schengestalt das tun soll oder nicht tun soll, was er tut, ist sinnlos. Das gab es auch in jenen ältesten Zeiten gar nicht, in denen wirklich die Zu‑ stände vorhanden waren, die ich Ihnen für diese ältesten Zeiten geschildert habe. Aber wenn man in den physischen Verhältnissen nur das Bild der geistigen Welt zu sehen hat, wenn man von dem redet, was noch der heilige Augustinus als den Gottesstaat, das heißt den Staat, der auf der Erde hier liegt, der aber ein Abbild ist der himmlischen Tatsachen, der himmlischen Persönlichkeiten, bezeichnet, dann kann der eine die Ansicht haben, das, was durch die das Göttliche abbildende Persönlichkeit geschieht, das ist richtig, das ist ein wirkliches Abbild; der andere kann dawiderstreiten und kann sagen: Es ist nicht ein wirkliches Abbild. — Da entsteht erst die Möglichkeit der Diskussion. Der heutige Mensch glaubt, weil er gewohnt ist, alles zu kritisieren, über alles zu diskutieren, Kritisieren und Diskutieren sei in der Menschheitsentwickelung immer vorhanden gewesen. Das ist nicht wahr. Das Diskutieren und Kritisieren ist erst ein Kennzeichen des zweiten Stadiums, das ich Ihnen geschildert habe. Da beginnt auch erst die Möglichkeit, im eigenen Inneren zu urteilen, das heißt, ein Prädikat zu einem Subjekte hinzuzufügen. In den ältesten Ausdrucksformen der Menschen gab es dieses persönliche Urteil überhaupt nicht in bezug auf öffentliche Angelegenheiten. Im zweiten Stadium kann sich erst langsam alles dasjenige vorbereiten, was wir zum Beispiel heute Parlament nennen; denn das Parlament hat nur einen Sinn, wenn diskutiert werden kann über öffentliche Angelegenheiten. So daß also selbst die primitivsten Formen des öffentlichen Diskutierens erst ein Charakteristikon des zweiten Stadiums sind.

Nous vivons aujourd'hui, dans la mesure où la forme caractéristique des pays occidentaux se répand plus ou moins dans le monde, au troisième stade, ce troisième stade que je vous ai décrit comme le stade de la phrase, dans la mesure où la vie de l'âme entre en ligne de compte.

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Wir leben heute, insoferne die gerade für westliche Länder charakteristische Form mehr oder weniger sich über die Welt ausbreitet, im dritten Stadium, in jenem dritten Stadium, das ich Ihnen, insofern das Seelenleben in Betracht kommt, als das Stadium der Phrase bezeichnete.

Ce stade de la phrase, tel que je vous l'ai caractérisé hier, est précisément celui où la substance intérieure a disparu de la discussion et où, par conséquent, chacun peut avoir raison ou du moins croire qu'il peut avoir raison, où l'on ne peut pas non plus lui prouver qu'il a tort, parce qu'au fond, tout peut être affirmé dans le monde de la phrase. Mais les stades antérieurs se maintiennent toujours dans les stades suivants. C'est ainsi que naissent au fond toujours les impulsions internes aux impérialismes. Les humains n'observent les choses que de manière très superficielle. Lorsque l'ancien empereur allemand écrivait, comme expression de ses sentiments, dans un livre que l'on ouvrait pour l'inscrire : "La volonté du roi est la loi la plus sublime", comme il l'a fait, qu'est-ce que cela signifie ? Cela signifie qu'il s'exprime à l'époque de la phrase de telle sorte que l'expression n'a de signification que pour le premier stade. Au premier stade, il était effectivement vrai que la volonté du souverain était la loi suprême. Le concept de droit, qui implique toujours la discussion, qui a toujours l'avocat/advocatoire à sa suite, est essentiellement une caractéristique du deuxième stade, et il ne peut être compris dans sa réalité qu'à partir du deuxième stade. Celui qui a suivi les nombreuses discussions sur l'origine et le caractère du droit a déjà pu déduire de ces discussions qu'il y a quelque chose de chatoyant dans les concepts juridiques en tant que tels, parce qu'on a justement affaire à l'ère symbolique, où le spirituel scintille, miroite, brille à travers le matériel, de sorte que si l'on n'a devant soi que le signe extérieur, qui peut aussi être présent dans les mots, dans les usages juridiques, on peut alors discuter du droit, et que, de manière générale, on peut aussi discuter des droits dans la vie publique de manière advocatoire.

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Dieses Stadium der Phrase, wie ich es Ihnen gestern charakterisiert habe, ist eben dasjenige, wo auch aus der Diskussion heraus verschwunden ist die innerliche Substanz und wo daher jeder recht haben kann oder wenigstens glaubt, recht haben zu können, wo man ihm auch nicht beweisen kann, daß er unrecht hat, weil im Grunde genommen innerhalb der Welt der Phrase alles behauptet werden kann. Immer aber erhalten sich frühere Stadien in die nächsten Stadien hinein. Dadurch entstehen im Grunde genommen immer erst die inneren Impulse zu den Imperialis­men. Die Menschen beobachten die Dinge nur sehr oberflächlich. Wenn der frühere deutsche Kaiser als den Ausdruck seiner Gesinnung in ein Buch, das man auflegte zum Einschreiben, hineinschrieb: Des Königs Wille ist erhabenstes Gesetz — wie er es getan hat, was bedeutet das ? Das bedeutet: Er drückt sich im Zeitalter der Phrase so aus, daß der Aus­druck nur eine Bedeutung für das erste Stadium hat. Im ersten Stadium war es tatsächlich so, daß der Wille des Herrschers oberstes Gesetz war. Der Rechtsbegriff, der immer die Diskussion einschließt, der immer das Advokatorische im Gefolge hat, der ist wesentlich ein Charakteristikon des zweiten Stadiums, und er kann nur in seiner Realität aus dem zwei­ten Stadium heraus begriffen werden. Wer verfolgt hat, wieviel über Ursprung und Charakter des Rechtes diskutiert worden ist, der hat schon aus diesen Diskussionen entnehmen können, daß in den Rechts­begriffen als solchen etwas Schillerndes ist, weil man es eben mit dem symbolischen Zeitalter zu tun hat, wo das Geistige durch das Materielle hindurchschillert, schimmert, scheint, so daß, wenn man nur das äußere Zeichen, das auch im Worte, in den Rechtsusancen vorliegen kann, vor sich hat, dann über das Rechte gestritten werden kann, daß überhaupt auch im öffentlichen Leben über Rechte advokatorisch diskutiert werden kann.

Mais à l'époque de la phrase, on perd complètement la compréhension de la nécessité, pour fixer le concept de droit en général, de faire régner dans les rapports sociaux la conception suivante : le royaume spirituel brille dans le royaume physique. Et c'est alors que l'on fait des définitions du droit, comme je vous l'ai montré hier avec l'exemple de Woodrow Wilson. Je veux aujourd'hui vous lire mot pour mot une définition que Woodrow Wilson a donnée du droit, et vous verrez que cette définition se caractérise par le fait qu'elle ne contient que des phrases. Je l'ai déjà évoqué hier, je voudrais le faire aujourd'hui de manière très précise. Il dit : "Le droit est la volonté de l'État en ce qui concerne la performance/représentation civile/citoyenne de ceux qui sont sous son autorité". Donc, l'État déploie une volonté ! Il faut s'imaginer que quelqu'un qui est par ailleurs très fortement dans l'idéalisme abstrait, pour ne pas dire dans le matérialisme - car c'est presque la même chose, l'idéalisme abstrait et le matérialisme -, peut parler de cela : le droit est la volonté de l'État. - L'État doit donc avoir une volonté. Il faut être abandonné de tout esprit de vision concrète pour être tenté de dire ou d'écrire une telle chose. C'est ce que contient l'ouvrage dont je vous ai déjà parlé hier, le code de phraséologie : "L'État, éléments de politique historique et pratique" de Woodrow Wilson.

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Im Zeitalter der Phrase verliert man aber völlig das Verständnis dafür, wie zur Fixierung überhaupt des Rechtsbegriffes es notwendig ist, daß in den sozialen Verhältnissen die Anschauung herrsche: Es scheint herein das geistige Reich in das physische Reich. Und dann macht man eben solche Definitionen des Rechtes, wie ich sie Ihnen gestern vor­geführt habe durch das Beispiel des Woodrow Wilson. Ich will Ihnen heute eine Definition wörtlich vorlesen, die Woodrow Wilson gegeben hat vom Rechte, und Sie werden sehen, daß sich diese Definition da­durch auszeichnet, daß sie lauter Phrasenhaftes enthält. Ich habe es schon gestern angeführt, ich möchte das heute noch ganz genau anführen. Er sagt: «Das Recht ist der Wille des Staates in bezug auf die bürgerliche Aufführung derjenigen, die unter seiner Autorität stehen.» Also, der Staat entfaltet einen Willen ! Man soll sich vorstellen, daß jemand, der sonst sehr stark im abstrakten Idealismus, um nicht zu sagen, im Materialismus — denn das ist ja fast dasselbe, abstrakter Idealismus und Materialismus —, drinnensteht, daß der davon spricht: Das Recht ist der Wille des Staates. — Der Staat also soll einen Willen haben. Man muß von allen Geistern konkreter Anschauung verlassen sein, wenn man überhaupt nur in Versuchung fällt, dergleichen zu sagen oder hinzu­schreiben. Es ist dieses eben enthalten in jenem Werke, von dem ich Ihnen schon gestern gesprochen habe, in dem Kodex der Phraseologie: «Der Staat, Elemente historischer und praktischer Politik» von Wood­row Wilson.

Mais il y a aussi d'autres choses intéressantes dedans. Je voudrais juste attirer votre attention sur un passage de la parenthèse, où Woodrow Wilson parle dans ce livre de l'Empire allemand, après avoir développé comment les efforts pour fonder cet Empire allemand se sont faits petit à petit, jusqu'à ce qu'il s'arrondisse en 1870/71. C'est ce qu'il décrit en conclusion avec les phrases suivantes : "La guerre franco-allemande de 1870/71 apporta la dernière impulsion à la réalisation d'une complète unité nationale. Les brillants succès de la Prusse dans cette lutte, menée dans l'intérêt du patriotisme allemand contre l'insolence française, mirent fin à la froide réserve des États du centre vis-à-vis de leur grand voisin du nord ; ils s'unirent au reste de l'Allemagne, et l'Empire allemand fut fondé au château royal de Versailles le 18 janvier 1871".

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Es stehen allerdings auch andere interessante Sachen darinnen. Auf eine Stelle möchte ich nur in Parenthese einmal Ihre Aufmerksamkeit lenken, da, wo Woodrow Wilson in diesem Buche über das Deutsche Reich spricht, nachdem er entwickelt hat, wie die Bestrebungen zur Begründung dieses Deutschen Reiches nach und nach gekommen sind, bis es zuletzt 1870/71 einer gewissen Rundung zustrebte. Das schildert er abschließend mit folgenden Sätzen: «Den letzten Antrieb zur Er­reichung vollständiger nationaler Einigkeit brachte der Deutsch-Fran­zösische Krieg von 1870/71. Die glänzenden Erfolge Preußens in diesem Kampfe, der im Interesse des deutschen Patriotismus gegen französi­sche Unverschämtheit geführt wurde, machte der kühlen Zurückhal­tung der Mittelstaaten ihrem großen Nachbarn im Norden gegenüber ein Ende; sie vereinigten sich mit dem übrigen Deutschland, und das Deutsche Reich wurde im Königsschloß zu Versailles am 18. Januar 1871 begründet.»

C'est toutefois le même homme qui a écrit cela et qui, quelque temps plus tard, s'est uni à Versailles avec ceux qui, par leur "insolence", ont donné l'occasion de fonder l'Empire allemand. Beaucoup de choses dans le jugement public actuel proviennent du fait que l'humanité est si terriblement superficielle et ne se soucie pas des choses. Si l'on se décide à juger sur des bases objectives, les choses se présentent toujours différemment de ce qu'elles sont aujourd'hui dans le jugement public et sont répétées par des milliers et des milliers d'humains. Cela n'aurait pas fait de mal, lorsque Woodrow Wilson est arrivé à Paris dans un train glorieux, fêté de toutes parts, de lui opposer une fois cette déclaration. C'est ce sur quoi il faut insister, vraiment pour des raisons internes, afin que les faits, c'est-à-dire la vérité, soient réellement mis en évidence.

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Das hat allerdings derselbe Mann geschrieben, der dann einige Zeit danach in Versailles sich vereinigt hat mit denjenigen, die dazumal in ihrer «Unverschämtheit» die Veranlassung dazu gegeben haben, daß das Deutsche Reich begründet worden ist. Vieles im heutigen öffent­lichen Urteil rührt eben davon her, daß die Menschheit so entsetzlich oberflächlich ist und sich um die Dinge nicht kümmert. Wenn man sich entschließt, aus sachlichen Untergründen heraus zu urteilen, dann neh­men sich die Dinge immer anders aus, als sie heute im öffentlichen Urteil so hinschwimmen und von Tausenden und aber Tausenden von Men­schen nachgesprochen werden. Es hätte gar nichts geschadet, damals, als Woodrow Wilson im gloriosen Zug in Paris angekommen ist, gefeiert von allen Seiten, ihm einmal diesen Ausspruch entgegenzuhalten. Das ist dasjenige, worauf gedrungen werden muß, wirklich aus inneren Gründen, daß auf die Tatsachen, das heißt zugleich auf die Wahrheit, wirklich hingewiesen werde.

Donc, au deuxième stade, nous avons affaire à ce qui conduit à la discussion, ce qui rend en fait possible le concept de droit public. Au troisième stade, nous avons affaire, comme nous l'avons vu, à la réalité essentielle qu'est la vie économique. Et nous avons montré hier comment, au cours de l'évolution historique, cette ère de la phrase est absolument nécessaire pour que la phrase, qui ne contient plus rien, ouvre les yeux des humains sur la réalité de la vie économique et sur la nécessité de répandre réellement le spirituel, le nouveau spirituel, dans le monde.

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Also im zweiten Stadium haben wir es zu tun mit dem, was zur Dis­kussion führt, was eigentlich erst den öffentlichen Rechtsbegriff möglich macht. Im dritten Stadium haben wir es zu tun, wie wir gesehen haben, als wesentliche Realität mit dem wirtschaftlichen Leben. Und wir haben gestern gezeigt, wie im Lauf der historischen Entwickelung dieses Zeit­alter der Phrase durchaus notwendig ist, damit die Phrase, die nichts mehr enthält, den Menschen die Augen darüber öffnet, wie sie als in einer Realität nur im wirtschaftlichen Leben stehen und wie sie nötig haben, das Geistige, das neue Geistige nun wirklich in der Welt zu ver­breiten.

Les humains se font d'abord seulement une représentation très vague de ce nouveau spirituel. Et il est donc compréhensible que ce nouveau spirituel soit encore aujourd'hui l'objet des malentendus les plus aigus. Car ce nouveau spirituel doit s'affirmer jusque dans les profondeurs de la vie humaine. Et autant la substance et le contenu des sociétés secrètes dont j'ai parlé hier ne font que conserver traditionnellement l'ancien, autant la devise extérieure d'être "frères", c'est-à-dire de ne pas faire pénétrer dans les loges les stratifications de classes extérieures et de ne rien donner aux confessions subjectives individuelles, est quelque chose qui, dans un certain sens - si quelque chose d'autre, que je vais caractériser, vient s'y ajouter - préparera l'avenir de la bonne manière.

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Von diesem neuen Geistigen machen sich die Menschen zunächst nur eine sehr spärliche Vorstellung. Und begreiflich ist es daher, daß gerade dieses neue Geistige mit den schärfsten Mißverständnissen heute noch belegt wird. Denn bis in die Untergründe des menschlichen Lebens hinein muß sich dieses neue Geistige geltend machen. Und so sehr der Substanz nach, dem Inhalte nach jene Geheimgesellschaften, von denen ich gestern gesprochen habe, auch nur traditionell bewahren das Alte, so sehr ist die äußere Devise, «Brüder» zu sein, das heißt, die äußeren Klassenschichtungen nicht hineinzutragen in die Logen und auf die einzelnen subjektiven Bekenntnisse nichts zu geben, doch etwas, was in gewissem Sinne — wenn etwas anderes noch, das ich gleich charak­terisieren will, hinzukommt — die Zukunft in der richtigen Weise vorbereiten wird.

Nous disons aujourd'hui - je vous demande d'y prêter une attention toute particulière -, prenons quelque chose de tout à fait banal, d'ordinaire : l'arbre est vert. - C'est une expression qui appartient tout à fait au deuxième stade de l'évolution humaine : l'arbre est vert. - Peut-être me comprendrez-vous mieux si je vous demande de vous imaginer que l'on doit peindre ce que l'on exprime par le jugement : l'arbre est vert. On ne peut pas le peindre ! On ne peut pas peindre : L'arbre est vert. - On aura une surface blanche ou autre, on y mettra de la couleur verte, mais on ne peindra rien de l'arbre ! Et si l'on peint quelque chose de l'arbre en dehors de ce qui est encore vert, ce sera quelque chose qui ne dérangera que l'objectif. On veut peindre : L'arbre est vert -, alors on peint quelque chose qui est en fait un mort. La manière dont nous assemblons le sujet et le prédicat dans notre langue n'est au fond utilisable que pour notre vision du monde de ce qui est mort, de ce qui n'est pas vivant. Parce que nous n'avons encore aucune idée de la manière dont tout est vivant dans le monde et de la manière dont nous devons nous exprimer par rapport au fait que tout vit et tisse, nous formons des jugements tels que : L'arbre est vert - ce qui présuppose en fait qu'il existe un rapport entre quelque chose et la couleur verte, alors que la couleur verte elle-même est le créateur, avec la force qui agit et vit. La transformation de la pensée et des sentiments humains devra s'opérer jusqu'au plus profond de la vie de l'âme - cela prendra toutefois beaucoup de temps - et cette transformation se répercutera sur les rapports sociaux extérieurs, sur les relations des humains entre eux.

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Wir sagen heute — ich bitte Sie, auf das ganz besonders zu achten —, nehmen wir etwas ganz Banales, Gewöhnliches: Der Baum ist grün. — Das ist eine Redewendung, die durchaus dem zweiten Stadium menschli­cher Entwickelung angehört: Der Baum ist grün. — Vielleicht werden Sie mich am besten verstehen, wenn ich Sie bitte, sich vorzustellen, man soll dasjenige, was man ausdrückt durch das Urteil: Der Baum ist grün —, man soll das malen. Man kann es nicht malen ! Man kann nicht malen: Der Baum ist grün. — Man wird irgendeine weiße oder sonstige Fläche haben, wird da grüne Farbe auftragen, aber vom Baume malt man doch nichts ! Und wenn man vom Baume etwas malt erst außer dem, was da noch grün ist, so wird das etwas sein, was nur das Objektive stört. Will man malen: Der Baum ist grün —, so malt man eben etwas, was eigentlich ein Totes ist. Die Art und Weise, wie wir Subjekt und Prädikat in un­serer Sprache zusammenfügen, die ist im Grunde genommen nur brauch­bar für unsere Weltanschauung des Toten, des Unlebendigen. Weil wir noch keine Vorstellung davon haben, wie alles in der Welt lebendig ist und wie wir uns auszudrücken haben gegenüber dem, daß alles lebt und webt, bilden wir solche Urteile wie: Der Baum ist grün —, was eigentlich voraussetzt, daß ein Verhältnis besteht zwischen irgend etwas und der grünen Farbe, während die grüne Farbe selbst das Schöpferische ist, mit die Kraft ist, die da wirkt und lebt. Bis in das Innerste des Seelen­lebens hinein wird — das wird allerdings eine lange Zeit in Anspruch nehmen — die Umwandelung des menschlichen Denkens und Empfin­dens vor sich gehen müssen, und diese Umwandelung wird sich über­tragen auf die äußerlichen sozialen Verhältnisse, auf die Beziehungen der Menschen untereinander.

En rapport à tout cela, nous nous tenons actuellement en premier absolument au début. Mais on doit envisager quels sont les chemins qui mènent à la lumière en cette relation. Je disais : il repose quelque chose de significatif lorsque des humains s'unissent entre eux, de sorte que la confession subjective ne joue aucun rôle parmi eux. - Et poursuivez une fois ce point de vue - mais faites-le vraiment une fois dans vos pensées - la façon et la manière dont tout de suite est décrit dans l'anthroposophie. Il n'est pas du tout décrit ainsi que des définitions que des jugements ordinaires soient donnés. Il est essayé - on doit naturellement calculer avec ce que les humains ne l'acceptent pas encore du tout comme seule chose - mais c'est essayé essentiellement de donner des images, de présenter les choses sous les angles les plus divers, et c'est à peu près la chose la plus insensée que de vouloir fixer/placarder quelque chose qui est vraiment pensé dans le sens de la science de l'esprit sur le pur jugement du oui ou du non. C'est certes ce que les humains du présent veulent toujours encore, mais on ne le peut pas.

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Mit Bezug auf alles das stehen wir heute erst durchaus im Anfange. Aber man muß einsehen, welches die Wege sind, die in dieser Beziehung zum Lichte führen. Ich sagte: Darinnen liegt etwas Bedeutsames, wenn sich Menschen untereinander vereinigen, so daß unter ihnen das sub­jektive Bekenntnis keine Rolle spielt. — Und verfolgen Sie einmal von diesem Gesichtspunkte aus — aber tun Sie es wirklich einmal in Ihren Gedanken — die Art und Weise, wie gerade in der Anthroposophie ge­schildert wird. Es wird da gar nicht so geschildert, daß Definitionen, daß gewöhnliche Urteile gegeben werden. Es wird versucht — man muß natürlich damit rechnen, daß die Menschen das als einziges noch gar nicht aufnehmen —, aber es wird im wesentlichen versucht, Bilder zu geben, die Dinge gerade von den verschiedensten Seiten darzustellen, und es ist so ziemlich das Unsinnigste, wenn man etwas, was wirklich im geisteswissenschaftlichen Sinne gemeint ist, auf das bloße Urteil des Ja oder Nein hin festnageln will. Das wollen ja gewiß die Menschen in der Gegenwart noch immer, aber das kann man nicht.

Il arrive donc toujours de nouveau et à nouveau, parce que nous grandissons à partir du deuxième stade et que nous grandissons dans le troisième, que l'on nous demande d'une manière ou d'une autre : qu'est-ce qui est bon pour moi, qui aie maintenant à lutter avec telle ou telle difficulté dans la vie ? - On donne un conseil quelconque. Aha, dit la personne concernée, donc dans telle ou telle situation de la vie, il faut faire ceci ou cela. - C'est généralisé ! Mais la chose n'a qu'une signification très limitée, car les jugements qui sont portés depuis le monde spirituel n'ont toujours qu'une signification individuelle, ils ne sont applicables qu'à un cas particulier. Cette manière de généraliser, à laquelle nous sommes habitués depuis le deuxième stade de l'évolution humaine, ne doit pas du tout se poursuivre dans l'avenir. Les humains sont aujourd'hui tellement habitués à prolonger les choses du passé dans l'avenir. On peut se déshabituer de ce qui vit dans les âmes de manière pernicieuse en regardant les choses dans toute leur clarté.

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Es kommt ja immer wieder und wiederum vor, weil wir aus dem zweiten Stadium herauswachsen, in das dritte Stadium hineinwachsen, daß man irgendwie gefragt wird: Was ist gut für mich, der ich jetzt mit diesen oder jenen Schwierigkeiten im Leben zu kämpfen habe ? — Man gibt irgendeinen Rat. Aha, sagt der Betreffende, also in dieser oder jener Lage des Lebens muß man dies oder jenes machen. — Es wird ge­neralisiert ! Aber die Sache hat nur eine sehr eingeschränkte Bedeutung, denn Urteile, die aus der geistigen Welt heraus gefällt werden, die haben immer nur eine individuelle Bedeutung, sind immer nur für den einzel­nen Fall anwendbar. Diese Art zu generalisieren, die wir gewohnt wor­den sind aus dem zweiten Stadium der menschlichen Entwickelung heraus, die darf sich gar nicht in die Zukunft hinein fortsetzen. Die Menschen sind heute nur so sehr gewöhnt daran, die Dinge der Vergan­genheit in die Zukunft hinein fortzusetzen. Abgewöhnen kann man sich, was da in den Seelen verderblich lebt, dadurch, daß man die Dinge eben in ihrer vollen Klarheit überschaut.

Je vous ai fait remarquer hier qu'en fait l'Église catholique renvoie en beaucoup de relation au premier stade. Elle contient en quelque sorte quelque chose comme une apparence ou une ombre du premier stade de l'évolution de l'humanité, une apparence ou une ombre qui s'est parfois fortement condensée en une sorte d'impérialisme d'âme, par exemple comme au XIe siècle, lorsque les moines de Cluny régnaient effectivement beaucoup plus sur l'Europe qu'on ne le pense. C'est d'eux qu'est issu le pape Grégoire VII, le pape puissant et impérialiste. Le fait que, selon la dogmatique catholique romaine, le prêtre doive se sentir plus important que le Christ, parce qu'il peut forcer le Christ à être présent sur l'autel, prouve clairement que l'institution de l'Église catholique est essentiellement le simulacre et l'ombre de ce qui a été le premier stade de l'évolution humaine dans l'impérialisme originel le plus ancien.

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Ich habe Sie gestern darauf hingewiesen, daß eigentlich die katho­lische Kirche in vieler Beziehung zurückweist auf das erste Stadium. Sie enthält gewissermaßen etwas wie einen Schein oder Schatten des ersten Stadiums der Menschheitsentwickelung, einen Schein oder Schatten, der sich zuweilen sehr stark zu einer Art seelischen Imperialismus verdichtet hat, wie zum Beispiel im 11. Jahrhundert, als die Mönche von Cluny tatsächlich viel mehr über Europa herrschten, als man denkt. Aus ihnen ging dann der Papst Gregor VII. hervor, der mächtige, imperialistische Papst. Dadurch, daß eigentlich, vermöge der römisch-katholischen Dog­matik, sich der Priester als mehr fühlen muß als der Christus, weil er den Christus zwingen kann, auf dem Altar anwesend zu sein, dadurch ist deutlich bezeugt, daß die Institution der katholischen Kirche im wesentlichen das Schein- und Schattenbild ist desjenigen, was als erstes Stadium der Menschheitsentwickelung in dem urältesten Imperialismus da war.

Vous savez maintenant qu'une grande hostilité existe dans les régions occidentales entre l'Église catholique et toutes les sociétés qui ont pour instrument la franc-maçonnerie, une certaine sorte de franc-maçonnerie au moins. Maintenant, cela conduirait donc très loin, et je ne peux plus le faire dans cet exposé, de montrer en détail comment cette hostilité s'est peu à peu accrue de plus en plus dans les temps récents. Mais sur une chose peut être indiqué, c'est qu'il y a déjà une chose qui vit très fort dans ces sociétés secrètes, c'est l'opinion selon laquelle l'Église catholique n'est que l'ombre de l'impérialisme du premier stade qui a disparu. Pour ces sociétés secrètes, c'est justement la doctrine de base, à savoir que l'Église catholique est l'ombre, le résidu du premier stade de l'impérialisme. Le Saint Empire romain de la nation allemande a encore utilisé ce cadre, Charlemagne et les Ottoniens se sont fait couronner par le pape, ils ont utilisé l'impérialisme de l'âme comme onguent pour l'impérialisme du monde extérieur. On a pris ce qui existait, ce qui était resté des temps anciens, et on y a versé ce qui était nouveau. Ainsi, dans le cadre des premiers impérialismes, on a versé les impérialismes du deuxième stade.

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Nun wissen Sie, daß eine große Feindschaft zwischen der katholischen Kirche und allen den Gesellschaften, die die Freimaurerei, eine gewisse Sorte wenigstens von Freimaurerei, zu ihrem Werkzeuge haben, in westlichen Gegenden besteht. Nun würde es ja sehr weit führen, und ich kann dies in diesem Vortrage nicht mehr tun, in den Einzelheiten zu zeigen, wie sich diese Feindschaft nach und nach in der neueren Zeit immer mehr und mehr vergrößert hat. Aber auf das eine kann hingewiesen werden, daß in diesen Geheimgesellschaften schon eines sehr stark lebt, die Ansicht nämlich, daß die katholische Kirche nur das Schattenbild des eigentlich untergegangenen Imperialismus des ersten Stadiums ist. Das ist für diese Geheimgesellschaften eben doch Grundlehre, daß die katholische Kirche das Schattenbild, der stehengebliebene Rest des ersten Stadiums des Imperialismus ist. Das Heilige Römische Reich Deutscher Nation hat noch diesen Rahmen benützt, Karl der Große und die Ottonen haben sich von dem Papst krönen lassen, haben den Imperialismus des Seelischen als Salbungsmittel für den Imperialismus der äußeren Welt benützt. Man nahm das, was da war, was aus alten Zeiten geblieben war, und da hinein goß man dasjenige, was das Neue war. So daß man in den Rahmen der ersten Imperialismen die Imperialismen des zweiten Stadiums hineingegossen hat.

Nous sommes maintenant parvenus au troisième stade, qui se manifeste en particulier dans les régions occidentales, l'impérialisme économique. Cet impérialisme économique a en arrière-plan, comme je l'ai dit, un monde spirituel de sociétés secrètes qui se rassasie de symbolisme a puissance de phrasé. Mais si l'on remarque clairement que la constitution extérieure, la constitution sociale de l'Église n'est que l'ombre de quelque chose qui existait autrefois et qui n'a plus de signification aujourd'hui, on n'en prend pas conscience en ce qui concerne le deuxième stade, et c'est là que réside encore la grande illusion dans laquelle se trouvent notamment les hommes d'État des États occidentaux. Il est tout de même significatif que Woodrow Wilson puisse parler de la "volonté de l'État". Il ne parlerait plus de la volonté de l'Église, mais il parle de la volonté de l'État comme d'une évidence.

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Nun sind wir beim dritten Stadium angelangt, das sich insbesondere in westlichen Gegenden zeigt, beim Wirtschaftsimperialismus. Dieser Wirtschaftsimperialismus, der hat in seinem Hintergrunde, wie gesagt, eine geistige Welt der Geheimgesellschaften, die mit phrasenhafter Symbolik sich sättigt. Aber wenn nun klar das bemerkt wird, daß die äußere Konstitution, die soziale Konstitution der Kirche nur ein Schattenbild von etwas ist, was früher da war und jetzt keine Bedeutung mehr hat, so wird das in bezug auf das zweite Stadium eben nicht durchschaut, und darinnen besteht noch die große Illusion, in der namentlich die Staatsleute der Weststaaten stehen. Es ist ja immerhin bezeichnend, daß Woodrow Wilson von dem «Willen des Staates» sprechen kann. Er würde nicht mehr sprechen von dem Willen der Kirche, aber er spricht von dem Willen des Staates als etwas Selbstverständlichem.

Or, l'État, en tant que détenteur du droit, pris comme une totalité, comme un tout, n'a eu l'importance qu'on lui attribue qu'au deuxième stade de l'évolution de l'humanité. Alors que dans les temps les plus anciens, l'Église était tout, ou plutôt ce dont l'Église est devenue tout, dans le deuxième stade, c'était tout ce dont l'État est devenu.

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Nun hat der Staat als der Träger des Rechtes, indem er als eine Totalität genommen wird, als eine Ganzheit genommen wird, nur im zwei‑ ten Stadium der Menschheitsentwickelung die Bedeutung, die ihm bei‑ gelegt wird, gehabt. Während in den ältesten Zeiten die Kirche alles war, beziehungsweise das, woraus die Kirche geworden ist, alles war, war in dem zweiten Stadium das alles, woraus der Staat geworden ist.

Pour l'Église, on remarque la chose, en particulier dans les sociétés secrètes ; pour l'État, on ne le remarque pas, on ne veut pas le remarquer. Pour l'instant, on verse dans l'État ce qui était nouveau, comme on le faisait dans l'Église au Moyen Âge ; on verse dans l'État ce qui s'est uni sous un certain concept de liberté. Tout l'impérialisme économique de la Grande-Bretagne a été versé dans l'État. Et ceux qui sont élevés bravement en Grande-Bretagne voient dans l'État quelque chose qui va de soi/d'évident, quelque chose à quoi ils peuvent très bien attribuer une quelconque volonté.

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Für die Kirche bemerkt man die Sache, insbesondere in den Geheimgesellschaften; für den Staat bemerkt man es nicht, will es nicht be­merken. In den Staat wird vorläufig so hineingegossen, wie im Mittel­alter in die Kirche hineingegossen wurde dasjenige, was neu war; in den Staat wird hineingegossen dasjenige, was sich etwa vereinigt hat unter einem gewissen Freiheitsbegriff. In den Staat wurde hineingegossen der ganze wirtschaftliche Imperialismus Großbritanniens. Und diejenigen, die brav aufgezogen werden in Großbritannien, sehen in dem Staat etwas Selbstverständliches, etwas, dem sie ganz gut irgendeinen Willen zuschreiben können.

Mais il faut justement comprendre que ce type de concept d'État doit suivre le même chemin que le concept d'Église. On doit reconnaître : quand on maintient pour l'ensemble de l'organisme social ce concept d'État, qui est une pure institution de droit, et que l'on fait entrer tout le reste dans cette institution juridique, alors on propage des ombres, comme on a déjà propagé/transplanté une ombre dans l'Église - maintenant déjà de manière consciente pour les sociétés secrètes. Mais de cela est encore disponible peu de conscience. Car pensez quand même seulement une fois qu'ainsi presque tout ce qui passionne les humains aujourd'hui dans les affaires publiques est pressé dans le concept d'État. Là sont des humains qui sont nationalistes, chauvins et ainsi de suite, tout ce qu'on appelle nation, national, chauvinisme, tout cela est incorporé dans le cadre de l'État ! On y injecte le nationalisme et on construit le concept d'État-nation. Ou bien on a certaines idées, disons, sur le socialisme, le socialisme radical ma foi : on prend le cadre de l'État ! Au lieu d'y faire entrer le nationalisme, on y fait entrer le socialisme. Mais on n'a aucun concept de ce que cela doit seulement encore devenir une image ombre, comme la constitution de l'Église est devenue une image ombre.

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Das aber muß eben gerade durchschaut werden, daß diese Art des Staatsbegriffes denselben Weg nehmen muß, den der Kirchenbegriff genommen hat. Man muß erkennen: Wenn man für die Gesamtheit des sozialen Organismus diesen Staatsbegriff beibehält, der eine bloße Rechtsinstitution ist, und alles andere in diese Rechtsinstitution hineinpreßt, dann pflanzt man eben Schatten so fort, wie man in der Kirche — jetzt schon bewußterweise für die Geheimgesellschaften — einen Schat­ten fortgepflanzt hat. Aber davon ist noch wenig Bewußtsein vorhan­den. Denn denken Sie doch nur einmal, daß so ziemlich alles, was heute die Menschen begeistert in öffentlichen Angelegenheiten, in den Staats­begriff hineingepreßt wird. Da sind Menschen, die sind Nationalisten, Chauvinisten und so weiter, alles was man nennt Nation, national, Chauvinismus, das wird dem Rahmen Staat einverleibt ! Da preßt man hinein den Nationalismus und konstruiert den Begriff Nationalstaat. Oder man hat gewisse Anschauungen über, sagen wir, Sozialismus, meinetwillen ganz radikalen Sozialismus: Man nimmt den Rahmen des Staates ! Statt daß man den Nationalismus hineinpreßt, preßt man nun eben den Sozialismus hinein. Aber davon hat man keinen Begriff, daß das nur noch ein Schattengebilde werden muß, wie die Konstitution der Kirche ein Schattenbegriff geworden ist.

Dans certains cercles protestants, on a reçu le concept que l'Église n'est qu'une institution extérieure, que l'essence du religieux doit s'enraciner dans le cœur de l'humain. Ce stade de l'évolution humaine n'est pas encore arrivé pour le concept d'État, sinon on ne voudrait pas faire entrer toutes sortes de nationalismes dans les délimitations européennes, les délimitations d'État, provoquées par les derniers événements guerriers. Toutes ces choses ne tiennent pas compte d'une chose. Elles ne tiennent pas compte du fait que ce qui se déroule dans l'évolution historique de l'humanité est la vie et non un mécanisme. Et à la vie appartient qu'elle apparaisse et disparaisse. Mais à la conception impérialiste appartient quelque chose d'autre. Ilappartient à cela qu'on ne se fait aucune pensée sur l'avenir. Cela appartient à la conception des affaires publiques des humains du présent, qu'ils ne se fassent pas de pensées vivantes sur l'avenir, mais des pensées mortes. Ils pensent : aujourd'hui, nous mettons en place quelque chose, c'est bien, cela doit rester éternel. C'est ainsi que pense le mouvement féministe, c'est ainsi que pense le socialisme, c'est ainsi que pense le nationalisme : nous fondons quelque chose, cela commence avec nous ; on nous a attendus jusqu'à ce que nous soyons devenus si intelligents. Mais maintenant que nous avons trouvé ce qu'il y a de plus intelligent pour l'éternité, cela va durer pour l'éternité. - C'est un peu comme si j'avais élevé un garçon jusqu'à ses dix-huit ans et que je me disais : maintenant que je l'ai bien élevé, il restera comme il est. - Mais il va vieillir, et il va aussi mourir, et il en va de même pour tout ce qui naît dans l'évolution humaine.

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Man hat in einzelnen protestantischen Kreisen den Begriff bekommen, daß die Kirche nur eine äußerliche Institution ist, daß das Wesen des Religiösen im Herzen des Menschen wurzeln muß. Dieses Stadium der menschlichen Entwickelung ist für den Staatsbegriff noch gar nicht da, sonst würde man nicht alle möglichen Nationalismen in die durch die letzten kriegerischen Ereignisse bewirkten europäischen Abgrenzungen, Staatsabgrenzungen hineinpressen wollen. Alle diese Dinge rechnen mit einem nicht. Sie rechnen nicht mit der Tatsache, daß dasjenige, was in der geschichtlichen Entwickelung der Menschheit sich vollzieht, Leben ist und nicht Mechanismus. Und zum Leben gehört, daß es entsteht und vergeht. Zur imperialistischen Auffassung gehört aber etwas anderes. Es gehört dazu, daß man sich über die Zukunft keine Gedanken macht. Das gehört überhaupt zu der Auffassung der öffentlichen Angelegenheiten der Menschen der Gegenwart, daß sie sich über die Zukunft nicht leben­dige Gedanken machen, sondern tote Gedanken. Sie denken: Heute rich­ten wir irgend etwas ein, das ist dann gut, das muß dann ewig bleiben. So denkt die Frauenbewegung, so denkt der Sozialismus, so denkt der Nationalismus: Wir begründen irgend etwas, das fängt an mit uns; man hat auf uns gewartet, bis wir so gescheit geworden sind. Aber jetzt haben wir für alle Ewigkeit das Gescheiteste herausgefunden, das wird nun in alle Ewigkeiten bestehen. — Der Gedanke ist ungefähr so, als wenn ich mir einen Jungen herangezogen habe bis zu seinem achtzehnten Jahr und sage: Jetzt habe ich ihn ordentlich aufgezogen, jetzt bleibt er so, wie er ist. — Er wird aber älter werden, und er wird auch sterben, und so ist es mit allem, was in der menschlichen Entwickelung entsteht.

J'en viens maintenant à ce que j'ai mentionné tout à l'heure, à ce qui doit s'ajouter au principe d'indifférence à l'égard de la confession subjective ou de l'amour fraternel humain. Ce qui doit s'y ajouter, c'est la vision vivante qui, pour cette vie terrestre, compte aussi avec la mort, qui devient consciente à soi : Nous faisons dans le présent des institutions qui doivent nécessairement disparaître, parce qu'elles portent déjà en elles le principe de la mort, qui ne veulent pas du tout avoir une existence éternelle, qui ne pensent même pas à être quelque chose de durable/restant.

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Jetzt komme ich zu dem, was ich vorhin erwähnt habe, was hinzu­kommen muß zu dem Prinzip der Gleichgültigkeit gegenüber dem sub­jektiven Bekenntnis oder der menschlichen Bruderliebe. Was hinzu­kommen muß, ist die lebendige Anschauung, die für dieses Erdenleben auch mit dem Tod rechnet, die sich bewußt wird: Wir machen in der Gegenwart Institutionen, die notwendigerweise auch untergehen müs­sen, weil sie schon das Todesprinzip in sich tragen, die gar nicht wollen einen ewigen Bestand haben, die gar nicht daran denken, etwas Bleiben­des zu sein.

Mais par quoi une telle chose peut-elle être réalisée ? Oui, sous l'influence du mode de pensée du deuxième stade, cela ne se réalisera jamais. Mais lorsque le sentiment de honte dont j'ai parlé hier apparaîtra, lorsque l'on réalisera : Nous vivons dans le royaume de la phrase, sous lequel brille la pure vie de l'économie, le simple impérialisme économique -, alors on appellera après l'esprit qui règne de manière invisible, mais dans la réalité. On appellera après une telle connaissance du spirituel, qui parle du spirituel comme d'un royaume invisible, comme d'un royaume qui n'est pas de ce monde, dans lequel l'impulsion du Christ peut donc réellement prendre place. On appellera à la connaissance d'un tel royaume.

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Wodurch kann denn aber so etwas realisiert werden ? Ja, unter dem Einfluß der Denkweise aus dem zweiten Stadium wird das niemals realisiert werden. Aber wenn jenes Schamgefühl eintreten wird, von dem ich gestern gesprochen habe, wenn man erkennen wird: Wir leben im Reich der Phrase, unter dem das bloße Wirtschaftsleben, der bloße wirtschaftliche Imperialismus glimmt —, dann wird man rufen nach dem Geiste, der unsichtbar, aber in der Wirklichkeit waltet. Man wird rufen nach einer solchen Erkenntnis des Geistigen, die vom Geistigen als einem unsichtbaren Reiche spricht, als einem Reiche, das nicht von dieser Welt ist, in dem daher wirklich der Christus-Impuls Platz greifen kann. Man wird rufen nach der Erkenntnis von einem solchen Reiche.

Cela peut seulement être quand l'ordre social est trimembré/triarticulé : la vie économique sera gérée pour soi, la vie juridique n'est plus le concept absolu et global de l'État, mais justement est État seulement tout ce qui est réellement/vraiment soumis/subordonné au droit, et la vie de l'esprit est réellement libre, c'est-à-dire qu'elle peut se façonner ici dans la réalité comme une véritable vie de l'esprit. L'esprit peut seulement régner parmi les humains si l'esprit ne dépend de rien d'autre que de lui-même et si toutes les institutions qui ont pour mission de cultiver l'esprit ne dépendent de rien d'autre qu'elles-mêmes.

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Das kann nur sein, wenn die soziale Ordnung dreigegliedert ist: das wirtschaftliche Leben für sich verwaltet wird, das rechtliche Leben nicht mehr der absolute, alles umfassende Staatsbegriff ist, sondern eben Staat ist nur alles dasjenige, was wirklich dem Rechte unterworfen ist, und das Geistesleben wirklich frei ist, das heißt, sich hier in der Wirklichkeit als ein wirkliches Geistesleben ausgestalten kann. Geist kann unter den Menschen nur walten, wenn der Geist von nichts anderem als von sich selber abhängig ist und wenn alle Institutionen, die den Geist zu pflegen haben, von nichts anderem als von sich selber abhängig sind.

Qu'avons-nous alors, lorsque nous avons cet organisme trimembré, l'organisme social ? Nous avons alors une vie économique. Elle est très certainement de la sorte de l'impérialisme originel. Tout est là qui règne en elle, aussi à l'intérieur de la vie de la terre physique. Dans cet organisme membre économique, les forces administratives doivent vraiment être retirées de la vie économique elle-même. Je ne crois au moins pas que n'importe qui serait de l'opinion, si cet organisme économique est organisé comme je l'ai décrit dans mes "points essentiels", qu'un quelconque élément suprasensible intervienne dans la vie économique immédiate. Lorsque nous mangeons, lorsque nous préparons à manger, lorsque nous préparons des vêtements, tout cela est une réalité ; l'esthétique aimerait être symbole, mais le vêtement est réalité.

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Was haben wir dann, wenn wir diesen dreigegliederten Organismus haben, den sozialen Organismus haben ? Dann haben wir ein wirt­schaftliches Leben. Das ist ganz gewiß so geartet, wie der ursprüngliche Imperialismus geartet war. Es ist alles, was in ihm waltet, auch inner­halb des Lebens der physischen Erde da. In diesem wirtschaftlichen Gliedorganismus müssen wirklich die verwaltenden Kräfte aus dem Wirtschaftsleben selbst herausgenommen werden. Ich glaube wenigstens nicht, daß dann irgend jemand der Meinung sein werde, wenn dieser wirtschaftliche Organismus so organisiert ist, wie es in meinen «Kern­punkten» geschildert ist, daß irgendein Übersinnliches in das unmittel­bare Wirtschaftsleben hereingreift. Wenn wir essen, wenn wir Essen zubereiten, wenn wir Kleider zubereiten, so ist alles Wirklichkeit; die Ästhetik daran mag Symbol sein, aber das Kleid ist Wirklichkeit.

Si nous considérons alors le deuxième membre de l'organisme social, nous n'avons toutefois pas pour l'avenir une symbolique telle que celle du deuxième stade de l'évolution de l'humanité, où l'État, le droit incarné, était une totalité, mais nous avons dans tout ce qui vient au jour chez un humain un décalque de ce qui vit chez l'autre humain. Nous avons reconstruit nouvelle la symbolique à partir de l'époque actuelle. Ce que fait l'un des humains sera toujours un signe pour toute la sorte de constitution de droit social qui s'édifie.

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Wenn wir dann das zweite Glied des sozialen Organismus uns an­sehen, so haben wir allerdings für die Zukunft nicht eine solche Sym­bolik, wie die war des zweiten Stadiums der Menschheitsentwickelung, wo der Staat, das verkörperte Recht, eine Totalität war, aber wir haben in all dem, was in dem einen Menschen zutage tritt, eine Abbildung des­jenigen, was in dem andern Menschen lebt. Wir haben aus der gegen­wärtigen Zeit heraus die Symbolik neu aufgebaut. Was der eine Mensch tut, wird immer ein Zeichen sein für die ganze Art der sozialen Rechts­konstitution, die sich aufbaut.

Et la troisième ne sera pas un signe ni une phrase, mais une réalité spirituelle. L'esprit aura la possibilité de vivre réellement parmi les humains.

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Und das dritte wird nicht Zeichen und nicht Phrase sein, sondern es wird geistige Wirklichkeit sein. Der Geist wird die Möglichkeit haben, unter den Menschen wirklich zu leben.

Ainsi, l'ordre social intérieur ne pourra être établi que si l'on passe réellement à la véracité intérieure. Mais cela sera particulièrement difficile à l'époque de la phrase. Car à l'époque de la phrase, les humains s'habituent certes à une certaine sagesse raffinée, mais cette sagesse raffinée n'est en fait rien d'autre qu'un jeu avec les représentants verbaux d'anciens concepts. Pensez seulement à l'exemple caractéristique de l'impérialisme de la phrase selon laquelle il serait bon que le roi ou la reine d'Angleterre reçoive également le titre d'"empereur des Indes". Cela n'a absolument rien changé. On peut bien sûr trouver les plus belles raisons pour ce titre d'"impératrice des Indes" ou d'"empereur des Indes". Mais imaginez que cela n'ait pas été fait - rien n'aurait été différent ! L'empereur d'Autriche, qui fait maintenant partie des chassés, portait jusqu'à son éviction, en plus de ses nombreux autres titres, un titre tout à fait étrange. Il y avait - que sais-je - François-Joseph Ier, empereur d'Autriche, roi apostolique de Hongrie, roi de Bohème, de Dalmatie, de Croatie, de Slovénie, de Galicie, de Lodomérie, d'Illyrie et ainsi de suite. Parmi ces nombreux titres figurait aussi celui de "roi de Jérusalem" ! L'empereur autrichien portait - jusqu'à ce qu'il ne soit plus empereur - le titre de roi de Jérusalem. Cela datait encore des croisades. Il n'y a pas de plus belle façon de prouver le rôle du non-dit. Et ce non-dit joue finalement un rôle beaucoup plus important que vous ne le pensez.

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So wird die innere soziale Ordnung erst aufgebaut werden können, wenn man wirklich übergeht zur inneren Wahrhaftigkeit. Das aber wird im Zeitalter der Phrase ganz besonders schwer. Denn im Zeitalter der Phrase gewöhnen sich die Menschen zwar eine gewisse raffinierte Gescheitheit an, aber diese raffinierte Gescheitheit ist eigentlich im we­sentlichen nichts anderes als ein Spiel mit den Wortrepräsentanten alter Begriffe. Denken Sie doch nur einmal an das charakteristische Beispiel, plötzlich tauchte es aus Phrasenimperialismus heraus auf, daß es gut wäre, wenn der König oder die Königin von England auch den Titel «Kaiser von Indien» erhielte. Es hat sich absolut nichts geändert. Man kann selbstverständlich die schönsten Gründe finden für diese Betitelung «Kaiserin von Indien» oder «Kaiser von Indien». Aber denken Sie sich, das wäre nicht gemacht worden — es wäre gar nichts anders verlaufen! Der Kaiser von Österreich, der ja jetzt auch zu den Davongejagten ge­hört, der trug bis zu seiner Davonjagung neben seinen andern vielen Titeln einen ganz merkwürdigen Titel. Da war — was weiß ich — Franz Joseph I. Kaiser von Österreich, apostolischer König von Ungarn, König von Böhmen, Dalmatien, Kroatien, Slowenien, Galizien, Lodo­merien, Illyrien und so weiter. Unter diesen vielen Titeln stand auch «König von Jerusalem» ! Der österreichische Kaiser führte — bis er nicht mehr Kaiser war — den Titel König von Jerusalem. Das war noch von den Kreuzzügen her. Man kann doch auf keine schönere Art beweisen, welche Rolle das Nichtssagende spielt. Und dieses Nichtssagende spielt schließlich eine viel größere Rolle, als Sie eigentlich meinen.

Il s'agit donc de s'élever vraiment à cette connaissance du phrasé dans le présent. Et cela est rendu plus difficile par le fait que celui qui vit dans la phrase ne fait qu'agiter dans son cerveau les représentants verbaux de vieux concepts et croit penser. Mais on ne peut vraiment revenir à la pensée que si l'on imprègne la vie intérieure de l'âme de substance, et celle-ci ne peut venir que de la connaissance du monde spirituel, de la vie spirituelle. Ce n'est qu'en s'imprégnant de la vie spirituelle que l'humain peut à nouveau devenir un humain à part entière, après être devenu un boyau de phrases, un boyau de phrases vidé de son contenu, qui se contente de mots creux/cosse de mots.

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Also es handelt sich darum, daß man wirklich aufsteigt zu dieser Er­kenntnis des Phrasenhaften in der Gegenwart. Und das ist dadurch erschwert, daß eben derjenige, der in der Phrase lebt, bloß die Wort­repräsentanten alter Begriffe in seinem Gehirn herumkollert und glaubt zu denken. Aber man kann nur wirklich zum Denken wieder kommen, wenn man das innere Seelenleben mit Substanz durchdringt, und die kann nur aus der Erkenntnis der geistigen Welt, dem spirituellen Leben kommen. Nur durch dieses Sichdurchdringen mit dem spirituellen Leben kann der Mensch wiederum ein vollinhaltlicher Mensch werden, nachdem er ein Phrasendarm, ein Phrasengedärme geworden ist, das ausgeleert ist, das sich mit Worthülsen zufrieden gibt.

De ce que j'ai déjà évoqué hier l'appel au spirituel naîtra comme un sentiment de honte. Et la possibilité que le spirituel se propage ne viendra pas autrement que par le fait que la vie spirituelle se développe de manière autonome. Sinon, il faut toujours travailler dans de petits trous, comme nous avons dû le faire pour l'école Waldorf, parce que la loi scolaire du Wurtemberg comportait encore ce trou qui permettait d'aménager une école Waldorf uniquement selon des lois spirituelles, selon des principes spirituels, ce qui ne serait possible pratiquement dans aucun autre endroit du monde. Mais on ne peut vraiment mettre en place ce qui est lié à la vie spirituelle qu'à partir de l'esprit, si les deux autres membres de l'organisme social n'interviennent pas, si les choses ne sont vraiment tirées que du spirituel.

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Aus diesem, was ich gestern schon andeutete als ein Schamgefühl, wird der Ruf nach dem Geistigen entstehen. Und die Möglichkeit, daß Geistiges sich verbreite, wird nicht anders kommen als dadurch, daß das geistige Leben selbständig sich entwickelt. Sonst muß man immer in kleine Löchelchen hineinarbeiten, wie wir es bei der Waldorfschule machen mußten, weil das württembergische Schulgesetz eben noch die­ses eine Loch gehabt hat, daß es möglich war, eine Waldorfschule einzu­richten bloß nach geistigen Gesetzen, nach geistigen Prinzipien, das fast auf keinem andern Fleck der Erde jetzt möglich wäre. Aber man kann ja dasjenige, was mit dem Geistesleben zusammenhängt, nur wirklich aus dem Geiste einrichten, wenn die andern beiden Glieder des sozialen Organismus nicht hineinsprechen, wenn wirklich nur aus dem Geistigen heraus die Dinge geholt werden.

Pour l'instant, la tendance de l'époque va tout à fait à l'encontre de cela. Mais cette tendance de l'époque ne s'attend jamais à ce qu'avec chaque nouvelle génération, une nouvelle vie spirituelle apparaisse de plus en plus sur la terre. Peu importe que l'on établisse aujourd'hui un État absolutiste ou une république des conseils : Si l'on continuait avec de telles institutions sans prendre conscience que tout ce qui naît est soumis à la vie et doit se transformer continuellement, doit aussi passer par la mort, doit subir de nouvelles formes, des métamorphoses, alors on ne préparerait rien d'autre que le fait que la génération suivante devienne chaque fois révolutionnaire, car on n'incorporerait dans l'organisme social que pour le présent, ce que l'on considère comme bon pour le présent. Aux principes qui, dans les régions occidentales, sont encore très enfouis dans la phrase, doit s'ajouter celui de considérer l'organisme social comme un être vivant. On ne le considère comme vivant que si l'on voit à travers sa trimembrité. C'est pourquoi il est de la forte, de la terrible, de l'intense responsabilité de ceux qui, grâce aux avantages économiques, étendent aujourd'hui un impérialisme sur presque tout le monde, de prendre conscience que dans cet impérialisme doit être versé le soin d'une vraie vie de l'esprit. Il faut ressentir comme une moquerie le fait qu'un empire économique soit fondé sur le monde entier dans les îles britanniques et que, si l'on veut une spiritualité mystique particulièrement profonde, on aille chez ceux que l'on a conquis économiquement, que l'on exploite économiquement, et que l'on prenne cette spiritualité chez eux. On a l'obligation de faire couler de soi-même de la substance spirituelle dans la forme extérieure de l'organisme social.

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Vorläufig geht die Tendenz des Zeitalters ganz dawider. Aber diese Tendenz des Zeitalters wird niemals damit rechnen, daß tatsächlich mit jeder neuen Generation immer mehr und mehr auf der Erde ein neues Geistesleben erscheinen wird. Ganz gleichgültig, ob man heute einen absolutistischen Staat oder eine Räterepublik errichtet: Würde man mit solchen Einrichtungen fortfahren ohne das Bewußtsein, daß alles, was entsteht, dem Leben unterworfen ist und sich fortwährend umwandeln muß, auch durch Tode gehen muß, neue Gestalten, Metamorphosen durchmachen muß, dann würde man nichts anderes vorbereiten, als daß jedesmal die nächste Generation revolutionär wird, denn man würde ja nur für die Gegenwart, das, was man für die Gegenwart gut hält, dem sozialen Organismus einverleiben. Zu den Grundsätzen, welche in westlichen Gegenden noch sehr in die Phrase hineingeheimnißt sind, muß der kommen, den sozialen Organismus als ein Lebendiges anzu­sehen. Man sieht ihn als ein Lebendiges nur an, wenn man ihn in seiner Dreigliedrigkeit durchschaut. Daher liegt es gerade in der starken, in der furchtbaren, in der intensiven Verantwortlichkeit derjenigen, die durch die wirtschaftliche Begünstigung heute einen Imperialismus nahezu über die ganze Welt ausdehnen, sich bewußt zu werden, daß in diesen Imperialismus hineingegossen werden muß die Pflege eines wahren Geisteslebens. Als Hohn muß es empfunden werden, daß auf den Britischen Inseln ein Wirtschaftsreich über die ganze Welt gegründet wird und daß man dann, wenn man besonders tief mystische Geistigkeit will, zu den­jenigen geht, die man wirtschaftlich erobert hat, die man wirtschaftlich ausbeutet, und diese Geistigkeit von ihnen nimmt. Man hat die Ver­pflichtung, von sich aus geistige Substanz in die äußere Gestalt des so­zialen Organismus hineinfließen zu lassen.

C'est la conscience que je pense que nos amis britanniques devraient prendre d'ici, la conscience qu'en ce grand moment de l'histoire mondiale, tous ceux qui appartiennent à des organismes mondiaux où l'on parle la langue anglaise ont la responsabilité d'apporter une véritable spiritualité dans l'empire économique extérieur. Car il n'y a qu'un seul choix possible : soit l'effort reste dans le simple empire économique, et alors la chute certaine de la civilisation terrestre est la conséquence nécessaire - soit l'esprit est insufflé dans cet empire économique, et alors on atteint ce qui était en fait visé par l'évolution terrestre. Je voudrais dire : chaque matin, on devrait se le rappeler très sérieusement, et toutes les actions individuelles devraient être organisées dans le sens de cette impulsion. L'heure mondiale sonne très sérieusement dans le présent. De manière terrible, cette heure mondiale sonne sérieusement. Nous sommes en quelque sorte arrivés à l'apogée de la phraséologie. Au moment où la phrase est vidée de tout son contenu, qui est entré autrefois dans les humains d'une autre manière et qui n'a aucune signification pour aujourd'hui, nous devons accueillir ce qui peut à son tour apporter un véritable contenu substantiel dans notre vie d'âme et sociale. Nous devons être conscients qu'aujourd'hui, chacun doit décider pour lui-même de ce choix et que chacun doit participer à cette décision avec les forces les plus profondes de son âme. Sinon, on ne vit en fait pas les affaires de l'humanité.

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Das ist das Bewußtsein, von dem ich glaube, daß es unsere britischen Freunde von hier aus mitnehmen müßten, das Bewußtsein, daß jetzt in diesem welthistorischen großen Augenblicke bei all denen, die hinzu­gehören zu Weltorganismen, in denen die englische Sprache gesprochen wird, die Verantwortlichkeit vorhanden ist, in das äußere Wirtschafts­imperium wirkliche Spiritualität hineinzubringen. Denn es gibt da nur ein Entweder-Oder: Entweder es bleibt das Bestreben im bloßen Wirt­schaftsimperium, dann ist der sichere Untergang der irdischen Zivilisa­tion die notwendige Folge — oder es wird Geist in dieses Wirtschafts­imperium hineingegossen, dann wird dasjenige erreicht, was mit der Erdenentwickelung eigentlich beabsichtigt war. Ich möchte sagen: Jeden Morgen sollte man sich das in ganz ernsthaftiger Weise vorhalten, und alle einzelnen Handlungen sollte man im Sinne dieses Impulses ein­richten. Die Weltenstunde schlägt durchaus ernst in der Gegenwart. In furchtbarer Weise schlägt diese Weltenstunde ernst. Wir sind gewisser­maßen im Höhepunkt der Phrasenhaftigkeit angelangt. Wir müssen in dem Zeitpunkt, in dem aus der Phrase ausgequetscht ist aller Inhalt, der einmal in die Menschen in anderer Art hereingekommen ist und der für heute keine Bedeutung hat, aufnehmen dasjenige, was in unser seelisches und soziales Leben wiederum wirklichen substantiellen Inhalt hinein­bringen kann. Wir müssen uns klar darüber sein, daß dieses Entweder-Oder eigentlich jeder heute für sich selbst zu entscheiden hat und daß jeder mit seinen innersten Seelenkräften an dieser Entscheidung teil­nehmen muß. Sonst lebt man eigentlich nicht die Angelegenheiten der Menschheit mit.

Mais la nostalgie de l'illusion est particulièrement grande aujourd'hui, à l'ère de la phrase. On aimerait tellement se voiler la face sur le sérieux de la vie. On ne veut pas regarder la vérité qui règne dans notre évolution. Sinon, comment l'humanité se serait-elle laissée berner par le wilsonisme si elle avait vraiment le désir le plus profond de s'éclairer par la vérité ? Cela doit venir. La nostalgie de la vérité doit naître chez les humains. Il faut avant tout que grandisse chez les humains la nostalgie de la libération de la vie de l'esprit et la reconnaissance que personne n'a le droit de se dire chrétien s'il ne comprend pas l'affirmation : "Mon royaume n'est pas de ce monde".

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Aber die Sehnsucht nach der Illusion ist insbesondere heute im Zeit­alter der Phrase eine ungeheuer große. Man möchte so gerne sich über den Ernst des Lebens hinwegtäuschen. Man möchte nicht hinschauen auf die Wahrheit, die waltet in unserer Entwickelung. Wie hätte sich die Menschheit sonst täuschen lassen von dem Wilsonianismus, wenn sie wirklich das innigste Bestreben hätte, sich durch die Wahrheit auf­zuklären ? Das muß kommen. Es muß in den Menschen erwachsen die Sehnsucht nach der Wahrheit. Vor allen Dingen muß in den Menschen wachsen die Sehnsucht nach der Befreiung des Geisteslebens und die Erkenntnis, daß keiner ein Recht hat, sich Christ zu nennen, der nicht den Ausspruch begreift: «Mein Reich ist nicht von dieser Welt.»

Cela signifie que le royaume du Christ doit devenir un royaume invisible, un véritable royaume invisible, un royaume dont on parle comme de choses invisibles. Ce n'est que lorsque la science de l'esprit sera à l'œuvre que l'on parlera de ce royaume. Ce n'est pas une église extérieure, ce n'est pas un État extérieur qui peut réaliser ce royaume, ce n'est pas un empire économique. Seule la volonté de l'humain individuel, qui vit là dans la vie de l'esprit libérée, peut réaliser ce royaume.

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Das heißt, das Reich des Christus muß werden ein unsichtbares Reich, ein wirkliches unsichtbares Reich, ein Reich, von dem man spricht als von unsichtbaren Dingen. Nur wenn die Geisteswissenschaft waltet, wird man von diesem Reiche sprechen. Nicht eine äußere Kirche, nicht ein äußerer Staat kann dieses Reich verwirklichen, nicht ein Wirtschafts­imperium. Verwirklichen kann dieses Reich allein der Wille des einzel­nen Menschen, der da lebt in dem befreiten Geistesleben.

On peut difficilement croire aujourd'hui que dans ces régions où vivent des humains qui sont écrasés, on puisse faire beaucoup pour cette libération de la vie de l'esprit. C'est pourquoi ce doit tout de suite être fait dans ces régions qui ne font pas partie aujourd'hui de celles qui ont été piétinées politiquement, économiquement et, bien sûr, bientôt aussi spirituellement. Avant toute chose, il faut que l'on prenne conscience que nous ne sommes vraiment pas arrivés au jour où nous disons : "Jusqu'ici, nous sommes allés vers le bas, nous irons de nouveau vers le haut ! - Non, si les humains ne font pas quelque chose en ce sens à partir de l'Esprit, cela n'ira pas vers le haut, mais toujours vers le bas. L'humanité ne vit pas aujourd'hui de quelque chose qu'elle produit - car la production doit d'abord être renouvelée sous l'impulsion de l'esprit -, l'humanité vit aujourd'hui de réserves, d'anciennes réserves, et celles-ci seront épuisées. Et il est puéril et naïf de croire qu'un jour ou l'autre, on sera arrivé au point le plus bas, et qu'alors les choses iront mieux, même si on baisse les bras/pose les mains dans le tablier. Ce n'est pas ainsi. Et on aimerait en particulier qu'une telle parole, comme celle qui vient d'être prononcée, allume vraiment quelques feux dans les âmes qui se comptent au mouvement anthroposophique. On aimerait que l'esprit qui hantait si fortement chez ceux qui sont peut-être venus à ce mouvement anthroposophique soit vaincu par l'esprit qui est pensé ici. Certes, c'est donc ainsi que l'individu, lorsqu'il vient à un tel mouvement, veut souvent quelque chose pour lui-même, pour son âme. Çà, il peut donc aussi avoir, mais seulement afin qu'alors il puisse placer son âme au service du tout. Il devrait progresser, certes, pour lui-même, mais pour que l'humanité progresse à travers lui. On ne se le répétera jamais assez. On devrait ajouter cela à l'autre chose dont j'ai dit qu'on devrait se la rappeler chaque matin.

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Man kann heute schwerlich glauben, daß in denjenigen Gegenden, in denen Menschen leben, die zertreten sind, viel getan werden kann für diese Befreiung des Geisteslebens. Daher muß es gerade in denjenigen Gegenden getan werden, die heute nicht zu den politisch, wirtschaftlich und selbstverständlich auch bald geistig getretenen gehören. Vor allen Dingen muß die Erkenntnis durchdringen, daß wir wirklich nicht an dem Tage angelangt sind, wo wir sagen: Es ist bisher abwärts gegangen, es wird wieder aufwärts gehen ! — Nein, wenn die Menschen nicht aus dem Geiste heraus etwas dazu tun werden, wird es nicht aufwärts gehen, sondern immer weiter abwärts. Die Menschheit lebt heute nicht von irgend etwas, was sie produziert — denn produziert muß erst wiederum werden unter dem Impulse des Geistes --, die Menschheit lebt heute von Reserven, von alten Reserven, und die werden aufgebraucht werden. Und es ist kindisch und naiv, zu glauben, daß man an irgendeinem Tage beim tiefsten Punkt angekommen ist, und dann wird es schon wieder besser gehen, auch wenn man die Hände in den Schoß legt. So ist es nicht. Und man möchte insbesondere, daß ein solches Wort, wie das eben gesprochene, wirklich einiges Feuer entzünde in den Seelen, die sich hinzurechnen zur anthroposophischen Bewegung. Man möchte, daß der Geist, der so stark spukte gerade bei denjenigen, die vielleicht zu dieser anthroposophischen Bewegung gekommen sind, besiegt werde durch den Geist, der hier gemeint wird. Gewiß ist es ja so, daß der einzelne oftmals, wenn er zu einer solchen Bewegung kommt, für sich selbst etwas haben will, für seine Seele. Das kann er ja auch haben, aber nur, damit er dann seine Seele in den Dienst des Ganzen stellen kann. Er soll weiterkommen, gewiß, für sich, aber damit die Menschheit durch ihn weiterkomme. Das kann man sich wiederum nicht oft genug sagen. Das sollte man hinzufügen zu dem andern, wovon ich gesagt habe, daß man sich es eigentlich an jedem Morgen vorhalten solle.

Si l'on avait pris tout à fait au sérieux l'impulsion intime de ce mouvement, nous devrions être plus avancés aujourd'hui. Mais dans de nombreux cas, ce qui est fait dans nos cercles n'est pas une promotion de l'avenir, mais souvent un obstacle. Nous devrions beaucoup réfléchir à ce sujet. C'est très important. Et surtout, nous ne devons absolument pas croire qu'aujourd'hui les forces adverses les plus virulentes ne se dressent pas de tous côtés face à ce qui est précisément recherché pour le salut de l'humanité.

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Wenn man ganz ernst genommen hätte den innersten Impuls dieser Bewegung, wir müßten ja heute weiter sein. Aber vielfach ist dasjenige, was in unseren Kreisen getan wird, nicht eine Zukunftsförderung, son­dern oftmals nur Hindernis. Darüber sollten wir viel mit uns selbst zu Rate gehen. Das ist sehr wichtig. Und vor allen Dingen sollen wir durchaus nicht glauben, daß heute nicht die schärfsten gegnerischen Mächte von allen Seiten sich auftun gegenüber demjenigen, was gerade zum Heil der Menschheit angestrebt wird.

Je vous ai déjà parlé de ce qui se fait dans le monde pour contrer ce mouvement, et de l'hostilité que l'on met sur le chemin de ce mouvement. Je me sens justement obligé de vous faire connaître ces choses, afin que vous voyiez que l'on ne doit pas se dire un jour qu'il y a un problème : nous avons à nouveau réfuté ceci ou cela. - Nous n'avons rien réfuté, parce que ce qui compte chez ces opposants, ce n'est pas du tout qu'ils veuillent défendre la vérité d'une manière ou d'une autre, mais qu'ils s'occupent le moins possible de l'affaire, mais qu'ils recourent à la calomnie de tous les côtés possibles.

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Ich habe Sie ja hier auf mancherlei hingewiesen von dem, was getan wird in der Welt, um dieser Bewegung zu begegnen, was an Feindselig­keiten dieser Bewegung in den Weg gelegt wird. Ich fühle mich eben verpflichtet, Sie auch mit diesen Dingen bekanntzumachen, damit Sie sehen, daß man eigentlich an keinem Tage sich sagen soll: Da haben wir wiederum das oder jenes widerlegt. — Nichts haben wir widerlegt, weil es bei diesen Gegnerschaften gar nicht darauf ankommt, daß sie die Wahrheit irgendwie vertreten wollen, sondern daß sie sich über­haupt mit der Sache möglichst wenig zu schaffen machen, aber aus allen möglichen Ecken heraus zu Verleumdungen greifen.

J'aimerais lire un passage d'une lettre qui est arrivée ces jours-ci à Stuttgart en provenance de Kristiania. J'aimerais lire seulement un passage : "Un de nos amis anthroposophes travaille en effet dans une ainsi nommée université populaire à Kristiania avec un certain Schirmer. Ce Monsieur Schirmer est, dans un certain sens, un enseignant très compétent, mais il est en outre un raciste fanatique et un antisémite conspirateur. Lors d'une assemblée populaire, où trois d'entre nous ont fait des exposés sur la triarticulation, il s'est élevé contre nous, ou plutôt contre les <points essentiels> du Dr Steiner, bien que sans succès particulier. Ce type a une certaine influence dans les milieux enseignants, et il travaille en fait de lui-même dans le sens de la triarticulation à l'école, dans la mesure où il représente la liberté et l'objectivité vivante vis-à-vis de l'enfant, et quand même il travaille contre la triarticulation et le Dr Steiner, pour la simple raison qu'il nourrit un soupçon que le Dr Steiner est un juif. Ce n'est sans doute pas si grave. Nous devons sans doute nous attendre à une plus grande et plus grande résistance et la surmonter. Mais maintenant, il a reçu la confirmation de ses soupçons : Il s'est adressé à une <autorité>, à savoir le rédacteur de la revue politique anthropologique mensuelle, Berlin-Steglitz. Celle-ci, une revue purement antisémite lui a écrit que le Dr Steiner est un juif de la plus pure eau. Il est lié aux sionistes, en fait, il est lié à eux. Et le rédacteur ajoute qu'ils, les antisémites, ont depuis longtemps porté leur attention sur vous. Monsieur Schirmer poursuit en disant qu'une persécution pure et simple des Juifs est en cours actuellement en Allemagne, et que tous les Juifs qui sont maintenant sur la liste noire des antisémites doivent tout simplement être abattus, ou, comme on dit, "mis hors d'état de nuire", et ainsi de suite.

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Ich möchte eine Stelle aus einem Briefe vorlesen, der dieser Tage ein­getroffen ist in Stuttgart von Kristiania aus. Nur eine Stelle möchte ich vorlesen: «Einer unserer anthroposophischen Freunde arbeitet nämlich an einer sogenannten Volkshochschule zu Kristiania mit einem gewissen Schirmer gemeinsam. Dieser Herr Schirmer ist in gewissem Sinn ein sehr tüchtiger Lehrer, aber ist daneben ein fanatischer Rassemensch und ein verschworener Antisemit. Bei einer Volksversammlung, wo drei von uns Vorträge gehalten haben über die Dreigliederung, ist er gegen uns aufgetreten, oder vielmehr gegen die <Kernpunkte> Dr. Steiners, ob­wohl ohne besonderen Erfolg. Der Kerl hat einen gewissen Einfluß in Lehrerkreisen, und er arbeitet von sich aus eigentlich im Sinne der Dreigliederung in der Schule, insofern er die Freiheit und die lebendige Sach­lichkeit dem Kinde gegenüber vertritt, und doch arbeitet er gegen die Dreigliederung und Dr. Steiner, aus dem einfachen Grunde, weil er einen Verdacht hegt, daß Dr. Steiner ein Jude ist. Das ist wohl nicht so schlimm. Wir müssen wohl mehr und größeren Widerstand erwarten und überwinden. Aber jetzt hat er seinen Verdacht bestätigt erhalten: Er hat sich an eine <Autorität> gewendet, nämlich an den Redakteur der politisch anthropologischen Monatsschrift, Berlin-Steglitz. Diese, eine rein antisemitische Zeitschrift, schrieb ihm, Dr. Steiner ist Jude reinsten Wassers. Er ist mit den Zionisten verbunden, eigentlich an sie geknüpft. Und der Redakteur fügt hinzu, daß sie, die Antisemiten, schon lange ihre Aufmerksamkeit auf Sie gerichtet haben. Herr Schirmer erzählt weiter, daß eine reine Judenverfolgung jetzt im Anfange in Deutsch­land ist, und daß alle Juden, die jetzt auf der schwarzen Liste stehen der Antisemiten, einfach niedergeschossen werden sollen, oder wie es heißt, unschädlich gemacht werden sollen» und so weiter.

Vous voyez, il ne s'agit ici naturellement pas de quelque chose d'antisémite d'une quelconque manière ; c'est donc seulement une apparence/extériorité. Dans de tels contextes, on choisit des slogans qui permettent d'avoir le plus d'impact possible sur ceux qui entendent ces slogans. Mais avec de telles choses, on attire justement l'attention sur ce que la plupart des gens ne veulent pas voir dans le présent, sur ce qu'ils veulent de plus en plus ignorer. La situation actuelle est bien plus grave que vous ne voulez le croire, et il s'agit de ne pas méconnaître la gravité de l'époque, mais de se rendre compte que nous sommes au début de ce genre de choses, qui vont à l'encontre de tout ce qui est voulu dans le sens du progrès de l'humanité, que nous n'en sommes qu'au début et que l'on ne devrait jamais, sans violer sa responsabilité, détourner l'attention de tout ce qui s'ouvre à partir de l'époque actuelle comme un mal radical au sein de l'humanité, qui se réalise comme un mal radical au sein de l'humanité. Le pire qui puisse arriver aujourd'hui, c'est d'écouter en quelque sorte de simples slogans et phrases, de croire que ce que donne la sonorité des mots anciens, que cela s'enracine encore aujourd'hui d'une certaine manière dans des réalités humaines, si l'on ne fait pas émerger une nouvelle réalité des sources mêmes du spirituel.

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Sie sehen, es handelt sich hier natürlich nicht um etwas in irgendeiner Weise Antisemitisches; das ist ja nur ganz eine Äußerlichkeit. Man wählt in solchen Zusammenhängen Schlagworte, mit denen man mög­lichst viel ausrichten kann bei denjenigen, die auf Schlagworte irgend­wie hören. Aber mit solchen Dingen wird eben hingewiesen auf das­jenige, was die meisten Menschen in der Gegenwart nicht sehen wollen, worüber sie sich immer mehr und mehr hinwegtäuschen wollen. Es ist heute durchaus viel ernster, als Sie denken wollen eigentlich, und es han­delt sich darum, daß man diesen Ernst der Zeit nicht verkennt, sondern daß man sich klar darüber ist, daß wir uns in bezug auf solche Dinge, die ja entgegenwirken allem, was im Sinne des Menschheitsfortschrittes gewollt wird, erst im Anfange befinden und daß man eigentlich nie­mals, ohne seine Verantwortlichkeit zu verletzen, das Augenmerk ab­lenken sollte von all dem, was sich geradezu auftut von der jetzigen Zeit ab als ein radikal Böses innerhalb der Menschheit, was sich verwirklicht als ein radikal Böses innerhalb der Menschheit. Das Schlimmste, das heute passieren kann, ist, auf bloße Schlagworte und Phrasen irgend­wie hinzuhören, zu glauben, daß dasjenige, was der Wortklang alter Begriffe gibt, daß das heute noch irgendwie wurzelt in menschlichen Realitäten, wenn man nicht eine neue Realität aus den Quellen des Geistigen selbst hervorholt.

Voilà, mes chers amis, une partie de ce que je voulais encore vous dire aujourd'hui, dire d'abord à vous tous, mais en particulier à ceux dont nous nous sommes réjouis de la visite ici, dire en particulier à nos amis anglais, afin qu'ils puissent, à partir d'une certaine prise de conscience, lorsqu'ils retourneront maintenant là où cela sera si important, ajuster leur comportement. Vous aurez vu qu'ici, on ne parle pas pour faire plaisir à quelqu'un ou pour faire du mal à quelqu'un. On ne parle pas ici pour flatter qui que ce soit. Ici, on ne parle que pour dire la vérité. J'ai aussi appris à connaître des théosophes : lorsqu'ils s'adressaient aux membres d'une nation qui leur était étrangère, ils commençaient à parler de l'honneur qu'ils se faisaient de pouvoir répandre la doctrine de la vie spirituelle au sein de la grande nation qui a accumulé tant de gloire. Ce n'est pas à partir de tels fondements que pouvait-vous être parlé ici. Mais je pense que vous êtes venus ici pour entendre la vérité, et je pense vous avoir servi au mieux en essayant vraiment de vous dire la vérité sans fard. Vous aurez saisi de ces régions ici qu'il n'est pas facile de dire la vérité aujourd'hui, car la vérité suscite aujourd'hui plus que jamais l'opposition. N'ayez pas peur de l'adversité, car c'est aujourd'hui la même chose : avoir des adversaires et dire la vérité. Ces choses doivent être comprises. Et nous nous comprendrons toujours au mieux si, dans les profondeurs de cette compréhension mutuelle, nous voulons aussi entendre la vérité sans fard.

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Das, meine lieben Freunde, war etwas von dem, was ich Ihnen heute noch sagen wollte, sagen wollte erstens für Sie alle, aber insbesondere für diejenigen, über deren Besuch wir uns hier herzlich gefreut haben, insbesondere sagen wollte unseren englischen Freunden, damit sie aus einer gewissen Erkenntnis heraus, wenn sie jetzt zurückgehen, dort, wo es so wichtig sein wird, ihr Verhalten einrichten. Sie werden gesehen haben, hier wird nicht gesprochen jemandem zuliebe oder jemandem zuleide. Zu schmeicheln irgend jemandem, wird hier nicht gesprochen. Hier wird lediglich gesprochen, um die Wahrheit zu sagen. Ich habe auch Theosophen kennengelernt: Wenn sie sich gerichtet haben an die An­gehörigen einer ihnen fremden Nation, dann haben sie angefangen davon zu reden, wie sie es sich zur Ehre anrechnen, innerhalb der großen Nation, die so viel Glorie auf sich gesammelt hat, nun auch die Lehre vom geistigen Leben verbreiten zu können. Aus solchen Untergründen heraus konnte hier nicht zu Ihnen gesprochen werden. Aber ich denke, Sie sind hierhergekommen, um die Wahrheit zu hören, und ich glaube, Ihnen am besten dadurch gedient zu haben, daß ich Ihnen wirklich versucht habe, ungeschminkt die Wahrheit zu sagen. Sie werden aus diesen Gegenden hier erfahren haben, daß die Wahrheit zu sagen heute keine bequeme Sache ist, denn die Wahrheit ruft heute mehr als jemals Gegnerschaft hervor. Scheuen Sie sich nicht vor Gegnerschaften, denn es ist heute ein und dasselbe: Gegner zu haben und die Wahrheit zu sagen. Diese Dinge müssen durchschaut werden. Und wir werden uns immer dann am allerbesten verstehen, wenn wir in den Untergründen dieses gegenseitigen Verständnisses auch das haben, ungeschminkt die Wahrheit hören zu wollen.

C'est ce que j'ai voulu exprimer aujourd'hui en général et en particulier aussi aux amis anglais, alors que je parle devant vous pour la dernière fois avant mon voyage en Allemagne.

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Das ist dasjenige, was ich heute, wo ich zum letztenmal vor meiner Reise nach Deutschland vor Ihnen spreche, noch im allgemeinen und ins­besondere auch zu den englischen Freunden habe aussprechen wollen.

 

Français seulement


DIX-HUITIÈME CONFÉRENCE, Dornach, le 22 février 1920

Le développement historique de l'impérialisme, troisième conférence

01
Si vous parcourez encore une fois en pensée les considérations que nous avons faites hier et avant-hier, vous verrez : à l'essence/l'être de l'impérialisme appartient que dans une communauté qui représente l'impérialisme, quelque chose, qui était auparavant une sorte de tâche, une tâche explicable, même si pas toujours une tache justifiée, se poursuit avec un certain automatisme, aimerais-je dire. Dans les phénomènes historiques de l'évolution de l'humanité, il arrive que des choses qui étaient justifiées ou explicables, qui avaient des causes, soient maintenues par une certaine inertie, et qu'elles perdent ensuite leur motivation. Si une communauté a besoin de se défendre pendant un certain temps, c'est certainement quelque chose de justifié. Pour cette défense, on crée alors des professions, une profession policière, une profession militaire. Mais lorsque le danger contre lequel on doit se défendre n'existe plus, la profession en question est là ; il faut continuer à avoir les humains correspondants. Ils veulent continuer à agir dans le sens de leur profession, et il se forme alors quelque chose qui n'a plus de causes explicables dans les conditions réelles. Il se peut même qu'à partir de ce qui était là pour la défense, quelque chose se forme qui a alors un caractère agressif. Et il en est ainsi avec tous les impérialismes, en dehors de l'impérialisme originel du premier stade de l'humanité, dont je vous ai parlé avant-hier, qui donc peut dériver du début, parce que, dans la conscience des humains y appartenant, le dominant/règnant est Dieu, peut déployer sa légitimité/justification, la domination, aussi loin que possible. Chez tous les impérialismes suivants, repose donc au fond qu'une motivation interne à étendre de la domination ne peut être là.
02
Car considérons encore une fois, d'un point de vue très précis, ce qui existe dans l'évolution historique de l'humanité. Là nous trouvons qu'aux époques les plus anciennes, que nous ne pouvons plus suivre historiquement dans leur intégralité, mais dans lesquelles les faits que l'on peut suivre historiquement se reflètent encore, la volonté de celui qui est considéré comme une entité divine est le facteur de pouvoir indiscutable. Dans de tels impérialismes, il n'y a au fond rien à discuter dans la vie publique ; mais cette impossibilité de discuter doit justement se fonder sur le fait qu'en effet, dans le dirigeant, c'est un dieu à forme humaine qui marche sur la Terre. Il y a là, si je puis dire, un terrain sûr et solide pour l'ordre des affaires publiques et sociales.
03
Peu à peu, ce qui est ainsi solide, fondé sur un réel, sur une volonté divine et humaine, passe au deuxième stade. Au deuxième stade, ce que l'on peut observer ici dans la vie physique, que ce soit les personnes, les insignes des personnes, les actes des personnes qui gouvernent ou qui dominent, tout cela est un symbolum, un signe. Alors qu'au premier stade de l'impérialisme, l'esprit est directement conçu comme existant dans le monde physique, au deuxième stade, ce qui est physiquement présent est conçu comme un reflet, une image, un symbole de ce qui n'est pas présent dans le monde physique, mais qui ne se figure dans le monde physique qu'à travers les personnes, les actes et autres.
04
De telles périodes où joue ce deuxième stade sont celles dans lesquelles la discussion prend un sens jusque dans le monde des pensées humaines, dans la mesure où les affaires publiques sont concernées. Dans le premier stade de l'impérialisme, ne peut aussi pas être parlé de ce que nous appelons aujourd'hui droit. On ne peut pas non plus parler d'une quelconque institution étatique. On ne peut parler que des manifestations de la violence divine par des humains physiques. Il peut seulement être parlé de l'action de la volonté concrète et réelle des humains physiques dans les affaires sociales. La question de savoir si cette volonté est justifiée ou non n'a alors aucun sens. Elle est là, tout simplement. Elle doit être respectée. Discuter de la question de savoir si le dieu sous forme humaine doit faire ou ne pas faire ce qu'il fait n'a aucun sens. Cela n'existait pas non plus dans les temps les plus anciens, où l'on trouvait vraiment les conditions que je vous ai décrites pour ces temps les plus anciens. Mais si l'on ne doit voir dans les conditions physiques que l'image du monde spirituel, si l'on parle de ce que saint Augustin appelle encore l'État de Dieu, c'est-à-dire l'État qui se trouve ici sur la Terre, mais qui est une image des faits célestes, des personnalités célestes, alors l'un peut avoir l'opinion que ce qui se passe par la personnalité représentant le divin est juste, que c'est une image réelle ; l'autre peut le contester et dire : ce n'est pas une image réelle. - C'est là que naît la possibilité de discussion. L'humain d'aujourd'hui croit, parce qu'il est habitué à tout critiquer, à discuter de tout, que la critique et la discussion ont toujours existé dans l'évolution de l'humanité. Ce n'est pas vrai. Discuter et critiquer n'est qu'une caractéristique du deuxième stade que je vous ai décrit. C'est là que commence la possibilité de juger en son for intérieur, c'est-à-dire d'ajouter un prédicat à un sujet. Dans les formes d'expression les plus anciennes de l'humain, ce jugement personnel n'existait pas du tout en ce qui concerne les affaires publiques. Ce n'est qu'au deuxième stade que tout ce que nous appelons aujourd'hui parlement, par exemple, peut se préparer lentement ; car le parlement n'a de sens que si l'on peut discuter d'affaires publiques. Ainsi, même les formes les plus primitives de discussion publique ne sont qu'une caractéristique du deuxième stade.
05
Nous vivons aujourd'hui, dans la mesure où la forme caractéristique des pays occidentaux se répand plus ou moins dans le monde, au troisième stade, ce troisième stade que je vous ai décrit comme le stade de la phrase, dans la mesure où la vie de l'âme entre en ligne de compte.
06
Ce stade de la phrase, tel que je vous l'ai caractérisé hier, est précisément celui où la substance intérieure a disparu de la discussion et où, par conséquent, chacun peut avoir raison ou du moins croire qu'il peut avoir raison, où l'on ne peut pas non plus lui prouver qu'il a tort, parce qu'au fond, tout peut être affirmé dans le monde de la phrase. Mais les stades antérieurs se maintiennent toujours dans les stades suivants. C'est ainsi que naissent au fond toujours les impulsions internes aux impérialismes. Les humains n'observent les choses que de manière très superficielle. Lorsque l'ancien empereur allemand écrivait, comme expression de ses sentiments, dans un livre que l'on ouvrait pour l'inscrire : "La volonté du roi est la loi la plus sublime", comme il l'a fait, qu'est-ce que cela signifie ? Cela signifie qu'il s'exprime à l'époque de la phrase de telle sorte que l'expression n'a de signification que pour le premier stade. Au premier stade, il était effectivement vrai que la volonté du souverain était la loi suprême. Le concept de droit, qui implique toujours la discussion, qui a toujours l'avocat/advocatoire à sa suite, est essentiellement une caractéristique du deuxième stade, et il ne peut être compris dans sa réalité qu'à partir du deuxième stade. Celui qui a suivi les nombreuses discussions sur l'origine et le caractère du droit a déjà pu déduire de ces discussions qu'il y a quelque chose de chatoyant dans les concepts juridiques en tant que tels, parce qu'on a justement affaire à l'ère symbolique, où le spirituel scintille, miroite, brille à travers le matériel, de sorte que si l'on n'a devant soi que le signe extérieur, qui peut aussi être présent dans les mots, dans les usages juridiques, on peut alors discuter du droit, et que, de manière générale, on peut aussi discuter des droits dans la vie publique de manière advocatoire.
07
Mais à l'époque de la phrase, on perd complètement la compréhension de la nécessité, pour fixer le concept de droit en général, de faire régner dans les rapports sociaux la conception suivante : le royaume spirituel brille dans le royaume physique. Et c'est alors que l'on fait des définitions du droit, comme je vous l'ai montré hier avec l'exemple de Woodrow Wilson. Je veux aujourd'hui vous lire mot pour mot une définition que Woodrow Wilson a donnée du droit, et vous verrez que cette définition se caractérise par le fait qu'elle ne contient que des phrases. Je l'ai déjà évoqué hier, je voudrais le faire aujourd'hui de manière très précise. Il dit : "Le droit est la volonté de l'État en ce qui concerne la performance/représentation civile/citoyenne de ceux qui sont sous son autorité". Donc, l'État déploie une volonté ! Il faut s'imaginer que quelqu'un qui est par ailleurs très fortement dans l'idéalisme abstrait, pour ne pas dire dans le matérialisme - car c'est presque la même chose, l'idéalisme abstrait et le matérialisme -, peut parler de cela : le droit est la volonté de l'État. - L'État doit donc avoir une volonté. Il faut être abandonné de tout esprit de vision concrète pour être tenté de dire ou d'écrire une telle chose. C'est ce que contient l'ouvrage dont je vous ai déjà parlé hier, le code de phraséologie : "L'État, éléments de politique historique et pratique" de Woodrow Wilson.
08
Mais il y a aussi d'autres choses intéressantes dedans. Je voudrais juste attirer votre attention sur un passage de la parenthèse, où Woodrow Wilson parle dans ce livre de l'Empire allemand, après avoir développé comment les efforts pour fonder cet Empire allemand se sont faits petit à petit, jusqu'à ce qu'il s'arrondisse en 1870/71. C'est ce qu'il décrit en conclusion avec les phrases suivantes : "La guerre franco-allemande de 1870/71 apporta la dernière impulsion à la réalisation d'une complète unité nationale. Les brillants succès de la Prusse dans cette lutte, menée dans l'intérêt du patriotisme allemand contre l'insolence française, mirent fin à la froide réserve des États du centre vis-à-vis de leur grand voisin du nord ; ils s'unirent au reste de l'Allemagne, et l'Empire allemand fut fondé au château royal de Versailles le 18 janvier 1871".
09
C'est toutefois le même homme qui a écrit cela et qui, quelque temps plus tard, s'est uni à Versailles avec ceux qui, par leur "insolence", ont donné l'occasion de fonder l'Empire allemand. Beaucoup de choses dans le jugement public actuel proviennent du fait que l'humanité est si terriblement superficielle et ne se soucie pas des choses. Si l'on se décide à juger sur des bases objectives, les choses se présentent toujours différemment de ce qu'elles sont aujourd'hui dans le jugement public et sont répétées par des milliers et des milliers d'humains. Cela n'aurait pas fait de mal, lorsque Woodrow Wilson est arrivé à Paris dans un train glorieux, fêté de toutes parts, de lui opposer une fois cette déclaration. C'est ce sur quoi il faut insister, vraiment pour des raisons internes, afin que les faits, c'est-à-dire la vérité, soient réellement mis en évidence.
10
Donc, au deuxième stade, nous avons affaire à ce qui conduit à la discussion, ce qui rend en fait possible le concept de droit public. Au troisième stade, nous avons affaire, comme nous l'avons vu, à la réalité essentielle qu'est la vie économique. Et nous avons montré hier comment, au cours de l'évolution historique, cette ère de la phrase est absolument nécessaire pour que la phrase, qui ne contient plus rien, ouvre les yeux des humains sur la réalité de la vie économique et sur la nécessité de répandre réellement le spirituel, le nouveau spirituel, dans le monde.
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Les humains se font d'abord seulement une représentation très vague de ce nouveau spirituel. Et il est donc compréhensible que ce nouveau spirituel soit encore aujourd'hui l'objet des malentendus les plus aigus. Car ce nouveau spirituel doit s'affirmer jusque dans les profondeurs de la vie humaine. Et autant la substance et le contenu des sociétés secrètes dont j'ai parlé hier ne font que conserver traditionnellement l'ancien, autant la devise extérieure d'être "frères", c'est-à-dire de ne pas faire pénétrer dans les loges les stratifications de classes extérieures et de ne rien donner aux confessions subjectives individuelles, est quelque chose qui, dans un certain sens - si quelque chose d'autre, que je vais caractériser, vient s'y ajouter - préparera l'avenir de la bonne manière.
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Nous disons aujourd'hui - je vous demande d'y prêter une attention toute particulière -, prenons quelque chose de tout à fait banal, d'ordinaire : l'arbre est vert. - C'est une expression qui appartient tout à fait au deuxième stade de l'évolution humaine : l'arbre est vert. - Peut-être me comprendrez-vous mieux si je vous demande de vous imaginer que l'on doit peindre ce que l'on exprime par le jugement : l'arbre est vert. On ne peut pas le peindre ! On ne peut pas peindre : L'arbre est vert. - On aura une surface blanche ou autre, on y mettra de la couleur verte, mais on ne peindra rien de l'arbre ! Et si l'on peint quelque chose de l'arbre en dehors de ce qui est encore vert, ce sera quelque chose qui ne dérangera que l'objectif. On veut peindre : L'arbre est vert -, alors on peint quelque chose qui est en fait un mort. La manière dont nous assemblons le sujet et le prédicat dans notre langue n'est au fond utilisable que pour notre vision du monde de ce qui est mort, de ce qui n'est pas vivant. Parce que nous n'avons encore aucune idée de la manière dont tout est vivant dans le monde et de la manière dont nous devons nous exprimer par rapport au fait que tout vit et tisse, nous formons des jugements tels que : L'arbre est vert - ce qui présuppose en fait qu'il existe un rapport entre quelque chose et la couleur verte, alors que la couleur verte elle-même est le créateur, avec la force qui agit et vit. La transformation de la pensée et des sentiments humains devra s'opérer jusqu'au plus profond de la vie de l'âme - cela prendra toutefois beaucoup de temps - et cette transformation se répercutera sur les rapports sociaux extérieurs, sur les relations des humains entre eux.
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En rapport à tout cela, nous nous tenons actuellement en premier absolument au début. Mais on doit envisager quels sont les chemins qui mènent à la lumière en cette relation. Je disais : il repose quelque chose de significatif lorsque des humains s'unissent entre eux, de sorte que la confession subjective ne joue aucun rôle parmi eux. - Et poursuivez une fois ce point de vue - mais faites-le vraiment une fois dans vos pensées - la façon et la manière dont tout de suite est décrit dans l'anthroposophie. Il n'est pas du tout décrit ainsi que des définitions que des jugements ordinaires soient donnés. Il est essayé - on doit naturellement calculer avec ce que les humains ne l'acceptent pas encore du tout comme seule chose - mais c'est essayé essentiellement de donner des images, de présenter les choses sous les angles les plus divers, et c'est à peu près la chose la plus insensée que de vouloir fixer/placarder quelque chose qui est vraiment pensé dans le sens de la science de l'esprit sur le pur jugement du oui ou du non. C'est certes ce que les humains du présent veulent toujours encore, mais on ne le peut pas.
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Il arrive donc toujours de nouveau et à nouveau, parce que nous grandissons à partir du deuxième stade et que nous grandissons dans le troisième, que l'on nous demande d'une manière ou d'une autre : qu'est-ce qui est bon pour moi, qui aie maintenant à lutter avec telle ou telle difficulté dans la vie ? - On donne un conseil quelconque. Aha, dit la personne concernée, donc dans telle ou telle situation de la vie, il faut faire ceci ou cela. - C'est généralisé ! Mais la chose n'a qu'une signification très limitée, car les jugements qui sont portés depuis le monde spirituel n'ont toujours qu'une signification individuelle, ils ne sont applicables qu'à un cas particulier. Cette manière de généraliser, à laquelle nous sommes habitués depuis le deuxième stade de l'évolution humaine, ne doit pas du tout se poursuivre dans l'avenir. Les humains sont aujourd'hui tellement habitués à prolonger les choses du passé dans l'avenir. On peut se déshabituer de ce qui vit dans les âmes de manière pernicieuse en regardant les choses dans toute leur clarté.
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Je vous ai fait remarquer hier qu'en fait l'Église catholique renvoie en beaucoup de relation au premier stade. Elle contient en quelque sorte quelque chose comme une apparence ou une ombre du premier stade de l'évolution de l'humanité, une apparence ou une ombre qui s'est parfois fortement condensée en une sorte d'impérialisme d'âme, par exemple comme au XIe siècle, lorsque les moines de Cluny régnaient effectivement beaucoup plus sur l'Europe qu'on ne le pense. C'est d'eux qu'est issu le pape Grégoire VII, le pape puissant et impérialiste. Le fait que, selon la dogmatique catholique romaine, le prêtre doive se sentir plus important que le Christ, parce qu'il peut forcer le Christ à être présent sur l'autel, prouve clairement que l'institution de l'Église catholique est essentiellement le simulacre et l'ombre de ce qui a été le premier stade de l'évolution humaine dans l'impérialisme originel le plus ancien.
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Vous savez maintenant qu'une grande hostilité existe dans les régions occidentales entre l'Église catholique et toutes les sociétés qui ont pour instrument la franc-maçonnerie, une certaine sorte de franc-maçonnerie au moins. Maintenant, cela conduirait donc très loin, et je ne peux plus le faire dans cet exposé, de montrer en détail comment cette hostilité s'est peu à peu accrue de plus en plus dans les temps récents. Mais sur une chose peut être indiqué, c'est qu'il y a déjà une chose qui vit très fort dans ces sociétés secrètes, c'est l'opinion selon laquelle l'Église catholique n'est que l'ombre de l'impérialisme du premier stade qui a disparu. Pour ces sociétés secrètes, c'est justement la doctrine de base, à savoir que l'Église catholique est l'ombre, le résidu du premier stade de l'impérialisme. Le Saint Empire romain de la nation allemande a encore utilisé ce cadre, Charlemagne et les Ottoniens se sont fait couronner par le pape, ils ont utilisé l'impérialisme de l'âme comme onguent pour l'impérialisme du monde extérieur. On a pris ce qui existait, ce qui était resté des temps anciens, et on y a versé ce qui était nouveau. Ainsi, dans le cadre des premiers impérialismes, on a versé les impérialismes du deuxième stade.
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Nous sommes maintenant parvenus au troisième stade, qui se manifeste en particulier dans les régions occidentales, l'impérialisme économique. Cet impérialisme économique a en arrière-plan, comme je l'ai dit, un monde spirituel de sociétés secrètes qui se rassasie de symbolisme a puissance de phrasé. Mais si l'on remarque clairement que la constitution extérieure, la constitution sociale de l'Église n'est que l'ombre de quelque chose qui existait autrefois et qui n'a plus de signification aujourd'hui, on n'en prend pas conscience en ce qui concerne le deuxième stade, et c'est là que réside encore la grande illusion dans laquelle se trouvent notamment les hommes d'État des États occidentaux. Il est tout de même significatif que Woodrow Wilson puisse parler de la "volonté de l'État". Il ne parlerait plus de la volonté de l'Église, mais il parle de la volonté de l'État comme d'une évidence.
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Or, l'État, en tant que détenteur du droit, pris comme une totalité, comme un tout, n'a eu l'importance qu'on lui attribue qu'au deuxième stade de l'évolution de l'humanité. Alors que dans les temps les plus anciens, l'Église était tout, ou plutôt ce dont l'Église est devenue tout, dans le deuxième stade, c'était tout ce dont l'État est devenu.
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Pour l'Église, on remarque la chose, en particulier dans les sociétés secrètes ; pour l'État, on ne le remarque pas, on ne veut pas le remarquer. Pour l'instant, on verse dans l'État ce qui était nouveau, comme on le faisait dans l'Église au Moyen Âge ; on verse dans l'État ce qui s'est uni sous un certain concept de liberté. Tout l'impérialisme économique de la Grande-Bretagne a été versé dans l'État. Et ceux qui sont élevés bravement en Grande-Bretagne voient dans l'État quelque chose qui va de soi/d'évident, quelque chose à quoi ils peuvent très bien attribuer une quelconque volonté.
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Mais il faut justement comprendre que ce type de concept d'État doit suivre le même chemin que le concept d'Église. On doit reconnaître : quand on maintient pour l'ensemble de l'organisme social ce concept d'État, qui est une pure institution de droit, et que l'on fait entrer tout le reste dans cette institution juridique, alors on propage des ombres, comme on a déjà propagé/transplanté une ombre dans l'Église - maintenant déjà de manière consciente pour les sociétés secrètes. Mais de cela est encore disponible peu de conscience. Car pensez quand même seulement une fois qu'ainsi presque tout ce qui passionne les humains aujourd'hui dans les affaires publiques est pressé dans le concept d'État. Là sont des humains qui sont nationalistes, chauvins et ainsi de suite, tout ce qu'on appelle nation, national, chauvinisme, tout cela est incorporé dans le cadre de l'État ! On y injecte le nationalisme et on construit le concept d'État-nation. Ou bien on a certaines idées, disons, sur le socialisme, le socialisme radical ma foi : on prend le cadre de l'État ! Au lieu d'y faire entrer le nationalisme, on y fait entrer le socialisme. Mais on n'a aucun concept de ce que cela doit seulement encore devenir une image ombre, comme la constitution de l'Église est devenue une image ombre.
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Dans certains cercles protestants, on a reçu le concept que l'Église n'est qu'une institution extérieure, que l'essence du religieux doit s'enraciner dans le cœur de l'humain. Ce stade de l'évolution humaine n'est pas encore arrivé pour le concept d'État, sinon on ne voudrait pas faire entrer toutes sortes de nationalismes dans les délimitations européennes, les délimitations d'État, provoquées par les derniers événements guerriers. Toutes ces choses ne tiennent pas compte d'une chose. Elles ne tiennent pas compte du fait que ce qui se déroule dans l'évolution historique de l'humanité est la vie et non un mécanisme. Et à la vie appartient qu'elle apparaisse et disparaisse. Mais à la conception impérialiste appartient quelque chose d'autre. Ilappartient à cela qu'on ne se fait aucune pensée sur l'avenir. Cela appartient à la conception des affaires publiques des humains du présent, qu'ils ne se fassent pas de pensées vivantes sur l'avenir, mais des pensées mortes. Ils pensent : aujourd'hui, nous mettons en place quelque chose, c'est bien, cela doit rester éternel. C'est ainsi que pense le mouvement féministe, c'est ainsi que pense le socialisme, c'est ainsi que pense le nationalisme : nous fondons quelque chose, cela commence avec nous ; on nous a attendus jusqu'à ce que nous soyons devenus si intelligents. Mais maintenant que nous avons trouvé ce qu'il y a de plus intelligent pour l'éternité, cela va durer pour l'éternité. - C'est un peu comme si j'avais élevé un garçon jusqu'à ses dix-huit ans et que je me disais : maintenant que je l'ai bien élevé, il restera comme il est. - Mais il va vieillir, et il va aussi mourir, et il en va de même pour tout ce qui naît dans l'évolution humaine.
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J'en viens maintenant à ce que j'ai mentionné tout à l'heure, à ce qui doit s'ajouter au principe d'indifférence à l'égard de la confession subjective ou de l'amour fraternel humain. Ce qui doit s'y ajouter, c'est la vision vivante qui, pour cette vie terrestre, compte aussi avec la mort, qui devient consciente à soi : Nous faisons dans le présent des institutions qui doivent nécessairement disparaître, parce qu'elles portent déjà en elles le principe de la mort, qui ne veulent pas du tout avoir une existence éternelle, qui ne pensent même pas à être quelque chose de durable/restant.
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Mais par quoi une telle chose peut-elle être réalisée ? Oui, sous l'influence du mode de pensée du deuxième stade, cela ne se réalisera jamais. Mais lorsque le sentiment de honte dont j'ai parlé hier apparaîtra, lorsque l'on réalisera : Nous vivons dans le royaume de la phrase, sous lequel brille la pure vie de l'économie, le simple impérialisme économique -, alors on appellera après l'esprit qui règne de manière invisible, mais dans la réalité. On appellera après une telle connaissance du spirituel, qui parle du spirituel comme d'un royaume invisible, comme d'un royaume qui n'est pas de ce monde, dans lequel l'impulsion du Christ peut donc réellement prendre place. On appellera à la connaissance d'un tel royaume.
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Cela peut seulement être quand l'ordre social est trimembré/triarticulé : la vie économique sera gérée pour soi, la vie juridique n'est plus le concept absolu et global de l'État, mais justement est État seulement tout ce qui est réellement/vraiment soumis/subordonné au droit, et la vie de l'esprit est réellement libre, c'est-à-dire qu'elle peut se façonner ici dans la réalité comme une véritable vie de l'esprit. L'esprit peut seulement régner parmi les humains si l'esprit ne dépend de rien d'autre que de lui-même et si toutes les institutions qui ont pour mission de cultiver l'esprit ne dépendent de rien d'autre qu'elles-mêmes.
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Qu'avons-nous alors, lorsque nous avons cet organisme trimembré, l'organisme social ? Nous avons alors une vie économique. Elle est très certainement de la sorte de l'impérialisme originel. Tout est là qui règne en elle, aussi à l'intérieur de la vie de la terre physique. Dans cet organisme membre économique, les forces administratives doivent vraiment être retirées de la vie économique elle-même. Je ne crois au moins pas que n'importe qui serait de l'opinion, si cet organisme économique est organisé comme je l'ai décrit dans mes "points essentiels", qu'un quelconque élément suprasensible intervienne dans la vie économique immédiate. Lorsque nous mangeons, lorsque nous préparons à manger, lorsque nous préparons des vêtements, tout cela est une réalité ; l'esthétique aimerait être symbole, mais le vêtement est réalité.
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Si nous considérons alors le deuxième membre de l'organisme social, nous n'avons toutefois pas pour l'avenir une symbolique telle que celle du deuxième stade de l'évolution de l'humanité, où l'État, le droit incarné, était une totalité, mais nous avons dans tout ce qui vient au jour chez un humain un décalque de ce qui vit chez l'autre humain. Nous avons reconstruit nouvelle la symbolique à partir de l'époque actuelle. Ce que fait l'un des humains sera toujours un signe pour toute la sorte de constitution de droit social qui s'édifie.
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Et la troisième ne sera pas un signe ni une phrase, mais une réalité spirituelle. L'esprit aura la possibilité de vivre réellement parmi les humains.
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Ainsi, l'ordre social intérieur ne pourra être établi que si l'on passe réellement à la véracité intérieure. Mais cela sera particulièrement difficile à l'époque de la phrase. Car à l'époque de la phrase, les humains s'habituent certes à une certaine sagesse raffinée, mais cette sagesse raffinée n'est en fait rien d'autre qu'un jeu avec les représentants verbaux d'anciens concepts. Pensez seulement à l'exemple caractéristique de l'impérialisme de la phrase selon laquelle il serait bon que le roi ou la reine d'Angleterre reçoive également le titre d'"empereur des Indes". Cela n'a absolument rien changé. On peut bien sûr trouver les plus belles raisons pour ce titre d'"impératrice des Indes" ou d'"empereur des Indes". Mais imaginez que cela n'ait pas été fait - rien n'aurait été différent ! L'empereur d'Autriche, qui fait maintenant partie des chassés, portait jusqu'à son éviction, en plus de ses nombreux autres titres, un titre tout à fait étrange. Il y avait - que sais-je - François-Joseph Ier, empereur d'Autriche, roi apostolique de Hongrie, roi de Bohème, de Dalmatie, de Croatie, de Slovénie, de Galicie, de Lodomérie, d'Illyrie et ainsi de suite. Parmi ces nombreux titres figurait aussi celui de "roi de Jérusalem" ! L'empereur autrichien portait - jusqu'à ce qu'il ne soit plus empereur - le titre de roi de Jérusalem. Cela datait encore des croisades. Il n'y a pas de plus belle façon de prouver le rôle du non-dit. Et ce non-dit joue finalement un rôle beaucoup plus important que vous ne le pensez.
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Il s'agit donc de s'élever vraiment à cette connaissance du phrasé dans le présent. Et cela est rendu plus difficile par le fait que celui qui vit dans la phrase ne fait qu'agiter dans son cerveau les représentants verbaux de vieux concepts et croit penser. Mais on ne peut vraiment revenir à la pensée que si l'on imprègne la vie intérieure de l'âme de substance, et celle-ci ne peut venir que de la connaissance du monde spirituel, de la vie spirituelle. Ce n'est qu'en s'imprégnant de la vie spirituelle que l'humain peut à nouveau devenir un humain à part entière, après être devenu un boyau de phrases, un boyau de phrases vidé de son contenu, qui se contente de mots creux/cosse de mots.
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De ce que j'ai déjà évoqué hier l'appel au spirituel naîtra comme un sentiment de honte. Et la possibilité que le spirituel se propage ne viendra pas autrement que par le fait que la vie spirituelle se développe de manière autonome. Sinon, il faut toujours travailler dans de petits trous, comme nous avons dû le faire pour l'école Waldorf, parce que la loi scolaire du Wurtemberg comportait encore ce trou qui permettait d'aménager une école Waldorf uniquement selon des lois spirituelles, selon des principes spirituels, ce qui ne serait possible pratiquement dans aucun autre endroit du monde. Mais on ne peut vraiment mettre en place ce qui est lié à la vie spirituelle qu'à partir de l'esprit, si les deux autres membres de l'organisme social n'interviennent pas, si les choses ne sont vraiment tirées que du spirituel.
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Pour l'instant, la tendance de l'époque va tout à fait à l'encontre de cela. Mais cette tendance de l'époque ne s'attend jamais à ce qu'avec chaque nouvelle génération, une nouvelle vie spirituelle apparaisse de plus en plus sur la terre. Peu importe que l'on établisse aujourd'hui un État absolutiste ou une république des conseils : Si l'on continuait avec de telles institutions sans prendre conscience que tout ce qui naît est soumis à la vie et doit se transformer continuellement, doit aussi passer par la mort, doit subir de nouvelles formes, des métamorphoses, alors on ne préparerait rien d'autre que le fait que la génération suivante devienne chaque fois révolutionnaire, car on n'incorporerait dans l'organisme social que pour le présent, ce que l'on considère comme bon pour le présent. Aux principes qui, dans les régions occidentales, sont encore très enfouis dans la phrase, doit s'ajouter celui de considérer l'organisme social comme un être vivant. On ne le considère comme vivant que si l'on voit à travers sa trimembrité. C'est pourquoi il est de la forte, de la terrible, de l'intense responsabilité de ceux qui, grâce aux avantages économiques, étendent aujourd'hui un impérialisme sur presque tout le monde, de prendre conscience que dans cet impérialisme doit être versé le soin d'une vraie vie de l'esprit. Il faut ressentir comme une moquerie le fait qu'un empire économique soit fondé sur le monde entier dans les îles britanniques et que, si l'on veut une spiritualité mystique particulièrement profonde, on aille chez ceux que l'on a conquis économiquement, que l'on exploite économiquement, et que l'on prenne cette spiritualité chez eux. On a l'obligation de faire couler de soi-même de la substance spirituelle dans la forme extérieure de l'organisme social.
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C'est la conscience que je pense que nos amis britanniques devraient prendre d'ici, la conscience qu'en ce grand moment de l'histoire mondiale, tous ceux qui appartiennent à des organismes mondiaux où l'on parle la langue anglaise ont la responsabilité d'apporter une véritable spiritualité dans l'empire économique extérieur. Car il n'y a qu'un seul choix possible : soit l'effort reste dans le simple empire économique, et alors la chute certaine de la civilisation terrestre est la conséquence nécessaire - soit l'esprit est insufflé dans cet empire économique, et alors on atteint ce qui était en fait visé par l'évolution terrestre. Je voudrais dire : chaque matin, on devrait se le rappeler très sérieusement, et toutes les actions individuelles devraient être organisées dans le sens de cette impulsion. L'heure mondiale sonne très sérieusement dans le présent. De manière terrible, cette heure mondiale sonne sérieusement. Nous sommes en quelque sorte arrivés à l'apogée de la phraséologie. Au moment où la phrase est vidée de tout son contenu, qui est entré autrefois dans les humains d'une autre manière et qui n'a aucune signification pour aujourd'hui, nous devons accueillir ce qui peut à son tour apporter un véritable contenu substantiel dans notre vie d'âme et sociale. Nous devons être conscients qu'aujourd'hui, chacun doit décider pour lui-même de ce choix et que chacun doit participer à cette décision avec les forces les plus profondes de son âme. Sinon, on ne vit en fait pas les affaires de l'humanité.
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Mais la nostalgie de l'illusion est particulièrement grande aujourd'hui, à l'ère de la phrase. On aimerait tellement se voiler la face sur le sérieux de la vie. On ne veut pas regarder la vérité qui règne dans notre évolution. Sinon, comment l'humanité se serait-elle laissée berner par le wilsonisme si elle avait vraiment le désir le plus profond de s'éclairer par la vérité ? Cela doit venir. La nostalgie de la vérité doit naître chez les humains. Il faut avant tout que grandisse chez les humains la nostalgie de la libération de la vie de l'esprit et la reconnaissance que personne n'a le droit de se dire chrétien s'il ne comprend pas l'affirmation : "Mon royaume n'est pas de ce monde".
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Cela signifie que le royaume du Christ doit devenir un royaume invisible, un véritable royaume invisible, un royaume dont on parle comme de choses invisibles. Ce n'est que lorsque la science de l'esprit sera à l'œuvre que l'on parlera de ce royaume. Ce n'est pas une église extérieure, ce n'est pas un État extérieur qui peut réaliser ce royaume, ce n'est pas un empire économique. Seule la volonté de l'humain individuel, qui vit là dans la vie de l'esprit libérée, peut réaliser ce royaume.
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On peut difficilement croire aujourd'hui que dans ces régions où vivent des humains qui sont écrasés, on puisse faire beaucoup pour cette libération de la vie de l'esprit. C'est pourquoi ce doit tout de suite être fait dans ces régions qui ne font pas partie aujourd'hui de celles qui ont été piétinées politiquement, économiquement et, bien sûr, bientôt aussi spirituellement. Avant toute chose, il faut que l'on prenne conscience que nous ne sommes vraiment pas arrivés au jour où nous disons : "Jusqu'ici, nous sommes allés vers le bas, nous irons de nouveau vers le haut ! - Non, si les humains ne font pas quelque chose en ce sens à partir de l'Esprit, cela n'ira pas vers le haut, mais toujours vers le bas. L'humanité ne vit pas aujourd'hui de quelque chose qu'elle produit - car la production doit d'abord être renouvelée sous l'impulsion de l'esprit -, l'humanité vit aujourd'hui de réserves, d'anciennes réserves, et celles-ci seront épuisées. Et il est puéril et naïf de croire qu'un jour ou l'autre, on sera arrivé au point le plus bas, et qu'alors les choses iront mieux, même si on baisse les bras/pose les mains dans le tablier. Ce n'est pas ainsi. Et on aimerait en particulier qu'une telle parole, comme celle qui vient d'être prononcée, allume vraiment quelques feux dans les âmes qui se comptent au mouvement anthroposophique. On aimerait que l'esprit qui hantait si fortement chez ceux qui sont peut-être venus à ce mouvement anthroposophique soit vaincu par l'esprit qui est pensé ici. Certes, c'est donc ainsi que l'individu, lorsqu'il vient à un tel mouvement, veut souvent quelque chose pour lui-même, pour son âme. Çà, il peut donc aussi avoir, mais seulement afin qu'alors il puisse placer son âme au service du tout. Il devrait progresser, certes, pour lui-même, mais pour que l'humanité progresse à travers lui. On ne se le répétera jamais assez. On devrait ajouter cela à l'autre chose dont j'ai dit qu'on devrait se la rappeler chaque matin.
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Si l'on avait pris tout à fait au sérieux l'impulsion intime de ce mouvement, nous devrions être plus avancés aujourd'hui. Mais dans de nombreux cas, ce qui est fait dans nos cercles n'est pas une promotion de l'avenir, mais souvent un obstacle. Nous devrions beaucoup réfléchir à ce sujet. C'est très important. Et surtout, nous ne devons absolument pas croire qu'aujourd'hui les forces adverses les plus virulentes ne se dressent pas de tous côtés face à ce qui est précisément recherché pour le salut de l'humanité.
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Je vous ai déjà parlé de ce qui se fait dans le monde pour contrer ce mouvement, et de l'hostilité que l'on met sur le chemin de ce mouvement. Je me sens justement obligé de vous faire connaître ces choses, afin que vous voyiez que l'on ne doit pas se dire un jour qu'il y a un problème : nous avons à nouveau réfuté ceci ou cela. - Nous n'avons rien réfuté, parce que ce qui compte chez ces opposants, ce n'est pas du tout qu'ils veuillent défendre la vérité d'une manière ou d'une autre, mais qu'ils s'occupent le moins possible de l'affaire, mais qu'ils recourent à la calomnie de tous les côtés possibles.
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J'aimerais lire un passage d'une lettre qui est arrivée ces jours-ci à Stuttgart en provenance de Kristiania. J'aimerais lire seulement un passage : "Un de nos amis anthroposophes travaille en effet dans une ainsi nommée université populaire à Kristiania avec un certain Schirmer. Ce Monsieur Schirmer est, dans un certain sens, un enseignant très compétent, mais il est en outre un raciste fanatique et un antisémite conspirateur. Lors d'une assemblée populaire, où trois d'entre nous ont fait des exposés sur la triarticulation, il s'est élevé contre nous, ou plutôt contre les <points essentiels> du Dr Steiner, bien que sans succès particulier. Ce type a une certaine influence dans les milieux enseignants, et il travaille en fait de lui-même dans le sens de la triarticulation à l'école, dans la mesure où il représente la liberté et l'objectivité vivante vis-à-vis de l'enfant, et quand même il travaille contre la triarticulation et le Dr Steiner, pour la simple raison qu'il nourrit un soupçon que le Dr Steiner est un juif. Ce n'est sans doute pas si grave. Nous devons sans doute nous attendre à une plus grande et plus grande résistance et la surmonter. Mais maintenant, il a reçu la confirmation de ses soupçons : Il s'est adressé à une <autorité>, à savoir le rédacteur de la revue politique anthropologique mensuelle, Berlin-Steglitz. Celle-ci, une revue purement antisémite lui a écrit que le Dr Steiner est un juif de la plus pure eau. Il est lié aux sionistes, en fait, il est lié à eux. Et le rédacteur ajoute qu'ils, les antisémites, ont depuis longtemps porté leur attention sur vous. Monsieur Schirmer poursuit en disant qu'une persécution pure et simple des Juifs est en cours actuellement en Allemagne, et que tous les Juifs qui sont maintenant sur la liste noire des antisémites doivent tout simplement être abattus, ou, comme on dit, "mis hors d'état de nuire", et ainsi de suite.
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Vous voyez, il ne s'agit ici naturellement pas de quelque chose d'antisémite d'une quelconque manière ; c'est donc seulement une apparence/extériorité. Dans de tels contextes, on choisit des slogans qui permettent d'avoir le plus d'impact possible sur ceux qui entendent ces slogans. Mais avec de telles choses, on attire justement l'attention sur ce que la plupart des gens ne veulent pas voir dans le présent, sur ce qu'ils veulent de plus en plus ignorer. La situation actuelle est bien plus grave que vous ne voulez le croire, et il s'agit de ne pas méconnaître la gravité de l'époque, mais de se rendre compte que nous sommes au début de ce genre de choses, qui vont à l'encontre de tout ce qui est voulu dans le sens du progrès de l'humanité, que nous n'en sommes qu'au début et que l'on ne devrait jamais, sans violer sa responsabilité, détourner l'attention de tout ce qui s'ouvre à partir de l'époque actuelle comme un mal radical au sein de l'humanité, qui se réalise comme un mal radical au sein de l'humanité. Le pire qui puisse arriver aujourd'hui, c'est d'écouter en quelque sorte de simples slogans et phrases, de croire que ce que donne la sonorité des mots anciens, que cela s'enracine encore aujourd'hui d'une certaine manière dans des réalités humaines, si l'on ne fait pas émerger une nouvelle réalité des sources mêmes du spirituel.
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Voilà, mes chers amis, une partie de ce que je voulais encore vous dire aujourd'hui, dire d'abord à vous tous, mais en particulier à ceux dont nous nous sommes réjouis de la visite ici, dire en particulier à nos amis anglais, afin qu'ils puissent, à partir d'une certaine prise de conscience, lorsqu'ils retourneront maintenant là où cela sera si important, ajuster leur comportement. Vous aurez vu qu'ici, on ne parle pas pour faire plaisir à quelqu'un ou pour faire du mal à quelqu'un. On ne parle pas ici pour flatter qui que ce soit. Ici, on ne parle que pour dire la vérité. J'ai aussi appris à connaître des théosophes : lorsqu'ils s'adressaient aux membres d'une nation qui leur était étrangère, ils commençaient à parler de l'honneur qu'ils se faisaient de pouvoir répandre la doctrine de la vie spirituelle au sein de la grande nation qui a accumulé tant de gloire. Ce n'est pas à partir de tels fondements que pouvait-vous être parlé ici. Mais je pense que vous êtes venus ici pour entendre la vérité, et je pense vous avoir servi au mieux en essayant vraiment de vous dire la vérité sans fard. Vous aurez saisi de ces régions ici qu'il n'est pas facile de dire la vérité aujourd'hui, car la vérité suscite aujourd'hui plus que jamais l'opposition. N'ayez pas peur de l'adversité, car c'est aujourd'hui la même chose : avoir des adversaires et dire la vérité. Ces choses doivent être comprises. Et nous nous comprendrons toujours au mieux si, dans les profondeurs de cette compréhension mutuelle, nous voulons aussi entendre la vérité sans fard.
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C'est ce que j'ai voulu exprimer aujourd'hui en général et en particulier aussi aux amis anglais, alors que je parle devant vous pour la dernière fois avant mon voyage en Allemagne.