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GA196 - Œuvres complètes de Rudolf Steiner - CHANGEMENTS SPIRITUELS ET SOCIAUX DANS L'ÉVOLUTION HUMAINE




DOUZIÈME CONFÉRENCE,
8. Février 1920
Transformation des besoins de la vie sociale dans l'évolution de l’humanité
ZWÖLFTER VORTRAG,
Dornach, 8. Februar 1920
Wandlungen der Bedürfnisse des sozialen Lebens in der Menschheitsentwicklung

 


 

Les références Rudolf Steiner Œuvres complètes ga 196 180-195  1992  08/02/1920



Original





Traducteur: FG v. 01 31/07/2022 Editeur: SITE

On ne sait peut-être pas trop comment, au cours des temps, non seulement les états d'âme des humains changent, mais aussi comment ce que l'on tient pour nécessaire à la vie sociale de l'humain est soumis à une transformation. J'ai déjà inséré à plusieurs reprises de telles choses dans des considérations antérieures. J'ai par exemple mentionné comment, dans l'ancien Empire romain, ce n'était pas du tout une exigence populaire générale que tous les enfants apprennent les tables de multiplication comme base du calcul, mais qu'il était en revanche tout à fait général que chaque enfant qui grandissait connaisse les lois des douze tables. L'opinion sur ce qui doit être une conception générale, une connaissance générale à l'intérieur de l'humanité, a beaucoup changé au cours des temps. Ces choses sont liées à l'ensemble de l'évolution de l'humanité. Pour envisager ce qui est quand même nécessaire là-dessus, il est quand même de se conduire une fois devant les yeux la vraie forme des processus d'évolution de l'humanité.

01

Es ist vielleicht nicht allzu bekannt, wie im Laufe der Zeiten sich nicht nur die ganzen Seelenverfassungen der Menschen ändern, sondern wie auch dasjenige einer Verwandlung unterworfen ist, was man im sozialen Leben für den Menschen als notwendig hält. Ich habe solche Dinge in vorhergehenden Betrachtungen schon wiederholt eingeschoben. Ich habe zum Beispiel erwähnt, wie es im alten Römischen Reich durchaus nicht eine allgemeine Volksanforderung war, daß alle Menschen als Kinder das Einmaleins als Grundlage des Rechnens lernten, daß es dagegen ganz allgemein war, daß jedes Kind, das heranwuchs, die Zwölftafel­gesetze kannte. Die Ansicht darüber, was so Allgemeinanschauung, All­gemeinkenntnis innerhalb der Menschheit sein soll, hat sich im Laufe der Zeiten sehr geändert. Diese Dinge hängen zusammen mit der ganzen Entwickelung der Menschheit. Um darüber das Nötige einzusehen, ist es doch erforderlich, sich die wahre Gestalt der Entwickelungsvorgänge der Menschheit einmal vor Augen zu führen.

Avant qu'il n'y ait une population telle que nous la connaissons actuellement en Europe, en Asie, en Afrique et aussi en Amérique, il y avait un vaste continent à l'endroit où se trouve actuellement l'océan Atlantique. La surface de la Terre était donc essentiellement la région située entre l'Europe, l'Afrique d'un côté et l'Amérique de l'autre, à une époque où la majeure partie de l'Europe, de l'Afrique, de l'Asie et de l'Amérique était sous l'eau.

02

Bevor es eine Bevölkerung, so wie wir sie jetzt kennen, in Europa, in Asien, in Afrika, auch in Amerika gab, war ein ausgedehnter Kontinent an der Stelle, wo jetzt der Atlantische Ozean ist. Im wesentlichen war also Erdoberfläche einmal die Gegend zwischen Europa, Afrika auf der einen Seite, Amerika auf der andern Seite, in einer Zeit, als der größte Teil von Europa, Afrika, Asien und Amerika unter Wasser stand.

Nous savons que ce continent atlantique, comme nous l'appelons, a disparu à la suite d'une catastrophe importante, et nous l'avons déjà mentionné à plusieurs reprises, que des migrations ont eu lieu depuis ce continent atlantique, qui est devenu progressivement de plus en plus inhabitable, vers les pays qui se sont progressivement élevés et qui constituent aujourd'hui l'Europe, l'Asie et l'Afrique. La population de l'Europe, de l'Asie et de l'Afrique est essentiellement composée - vous pouvez le lire dans mon livre "La science secrète dans ses grandes lignes" - des descendants des anciens Atlantes.

03

Wir wissen, daß dieser atlantische Kontinent, so nennen wir ihn, untergegangen ist infolge einer bedeutungsvollen Katastrophe, und wir haben es ja auch schon öfters erwähnt, daß Wanderungen stattgefunden haben von diesem atlantischen Kontinente, der allmählich immer mehr und mehr unbewohnbar wurde, nach den sich allmählich hebenden Län­dern, die heute Europa, Asien, Afrika ausmachen. Im wesentlichen be­steht — Sie können das in meiner «Geheimwissenschaft im Umriß» nach­lesen — die Bevölkerung von Europa, Asien, Afrika aus der Nachkommenschaft der alten Atlantier.

Or, des distinctions pleines de signification sont apparues entre ces populations, et les effets de ces distinctions sont toujours encore là. On peut encore comprendre les séquelles de ces distinctions si l'on se dit ceci : il y a eu certaines parties de la population qui migraient du continent atlantique vers l'est. Nous voulons maintenant faire abstraction de l'Amérique, qui était aussi peuplée à l'époque depuis le continent atlantique, mais nous voulons faire abstraction de cela. Certaines parties de la population se sont donc déplacées vers l'est. Un certain nombre d'entre elles se sont dirigées vers l'Asie, et parmi les populations qui se sont ainsi déplacées de l'ouest vers l'est sont apparues les cultures que nous avons appelées la culture de l'Inde ancienne, la culture de la Perse ancienne, la culture de l'Égypte ancienne et de la Chaldée, puis la culture gréco-latine, et maintenant en Europe la cinquième culture post-atlantique, dans laquelle nous vivons nous-mêmes, qui a commencé vers le milieu du XVe siècle. Mais ces cultures se sont développées de la manière suivante : certaines parties de la population se sont trouvées incitées, par la constitution de leur âme et de leur corps, à migrer le plus loin possible vers l'Asie, d'autres sont restées en Europe. Plus tard, il y a eu ces migrations dont parle l'histoire extérieure et qui ont fait passer certaines parties de la population d'Asie vers l'Europe. Mais ce qui constitue aujourd'hui la population européenne est certes en partie, mais pas seulement, la descendance de ce qui est venu plus tard d'Asie, mais ce qui peuple aujourd'hui l'Europe est aussi la descendance de ce qui est resté à l'origine lors de la migration du continent atlantique vers l'Est. Et une grande partie de ce qui vit chez les Européens remonte à des constitutions corporelles et psychiques qui s'expliquent par le fait qu'elles étaient justement liées aux humains qui étaient restés en Europe et qui n'avaient pas migré vers l'Asie. En Europe, nous avons tout à fait affaire à une fusion des éléments de population les plus divers. Mais le fait que certaines parties de la population se soient déplacées vers l'Asie et que d'autres soient restées en Europe a entraîné une différence importante, une différenciation significative de la population euro-asiatique. Les populations qui, à l'origine, avaient déjà immigré en Asie au cours des 8e, 7e et 6e millénaires, étaient d'une nature telle qu'elles ont fortement intégré la culture spirituelle humaine qui a pu se répandre dans l'élément d'âme. Aujourd'hui encore, on peut constater dans la population d'Asie, qui s'est en quelque sorte dégradée, que cette population a développé l'élément spirituel, et aussi l'élément de raison analytique, essentiellement dans la partie d'âme.





On peut dire, et ce n'est pas parlé en image, mais c'est en fait la pleine vérité, que cette population orientale, dont le membre le plus éminent est la population asiatique, a peu laissé le corps participer à son développement. Tout ce qui a été conçu, qui a vécu et qui vit encore jusqu'à un certain point dans la décadence de la culture asiatique, dépend peu des caractéristiques physiques de l'humain, mais fortement des caractéristiques de l'âme. C'est pourquoi cette culture spirituelle, qui n'existe absolument plus ainsi aujourd'hui, mais aussi qui n'est pas appréciée aujourd'hui parce que les documents historiques n'en parlent que très peu, a pu naître dans cette Asie, et ne peut être admirée que par ceux qui sont capables de se mettre à la place de ces immenses coups d'œil profond spirituels que la population asiatique a pu faire une fois il y a des millénaires.

04

Nun traten aber unter diesen Bevölkerungen bedeutungsvolle Unterscheidungen auf, und die Nachwirkungen dieser Unterscheidungen sind noch immer da. Die Nachwirkungen dieser Unterscheidungen kann man noch verstehen, wenn man sich folgendes sagt: Es gab gewisse Bevölke­rungsteile, welche vom atlantischen Kontinente nach Osten wanderten. Wir wollen von Amerika jetzt absehen, das allerdings damals auch bevölkert wurde vom atlantischen Kontinent aus, aber wir wollen davon absehen. Es zogen also gewisse Bevölkerungsteile nach Osten. Eine Anzahl derselben zog weithin nach Asien, und es entstanden unter den Bevölkerungen, die auf diese Weise von Westen nach Osten gezogen waren, jene Kulturen, die wir bezeichnet haben als altindische Kultur, als altpersische Kultur, als altägyptisch-chaldäische Kultur, dann als die griechisch-lateinische Zeitkultur, und jetzt in Europa die fünfte nachatlantische Kultur, in der wir selber drinnen leben, welche um die Mitte des 15. Jahrhunderts begonnen hat. Aber diese Kulturen entstanden ja auf die folgende Art: Gewisse Bevölkerungsteile fanden sich durch ihre Seelen- und Körperkonstitution eben veranlaßt, am weitesten zu ziehen nach Asien hinüber, andere blieben zurück in Europa. Es haben später allerdings jene Wanderungen stattgefunden, von denen auch die äuße­re Geschichte redet, durch die wiederum gewisse Bevölkerungsteile Asiens herüber nach Europa gezogen sind. Aber das, was jetzt die eu­ropäische Bevölkerung bildet, ist zwar zum Teil, aber nicht etwa bloß die Nachkommenschaft von dem, was später wiederum aus Asien herübergezogen ist, sondern was heute Europa bevölkert, ist auch die Nachkommenschaft dessen, was früher ursprünglich zurückgeblieben ist bei der Wanderung von dem atlantischen Kontinente nach dem Osten. Und vieles von dem, was in europäischen Menschen lebt, führt zurück in Körper- und Seelenkonstitutionen, welche dadurch zu er­klären sind, daß mit ihnen behaftet waren eben die Menschen, die zurückgeblieben waren in Europa, die nicht hinübergezogen waren nach Asien. In Europa haben wir es eben durchaus mit einem Zu­sammenfließen der allerverschiedensten Bevölkerungselemente zu tun. Daß aber gewisse Teile der Bevölkerung nach Asien hinüberge­zogen, andere in Europa zurückgeblieben sind, das bewirkte einen bedeutsamen Unterschied, eine bedeutsame Differenzierung der euro­päisch-asiatischen Bevölkerung. Diejenigen Bevölkerungen, die ur‑ sprünglich im 8., 7., 6. Jahrtausend in Asien bereits eingewandert waren, waren so geartet, daß sie die menschliche Geisteskultur, die sich ausbrei­ten konnte, sehr stark in das seelische Element hereinnahmen. Jetzt noch kann man es an der Bevölkerung Asiens, die ja in gewisser Beziehung verkommen ist, bemerken, daß diese Bevölkerung das geistige, auch das verstandesmäßige Element ausgebildet hat wesentlich im seelischen Teil. Man kann sagen, und das ist nicht bildlich gesprochen, sondern ist eigent­lich die volle Wahrheit: Diese östliche Bevölkerung, deren hervor­ragendstes Glied die asiatische Bevölkerung ist, hat den Körper wenig an ihrer Entwickelung teilnehmen lassen. Alles dasjenige, was ersonnen worden ist, was gelebt hat und bis zu einem gewissen Grade auch in der Dekadenz noch in der Kultur Asiens lebt, ist wenig von körperlichen Eigenschaften des Menschen abhängig, es ist stark von seelischen Eigen­schaften abhängig. Daher konnte in diesem Asien jene heute durchaus nicht mehr so bestehende, aber auch, weil die historischen Dokumente nur weniges ' darüber aussagen, heute nicht gewürdigte geistige Kultur entstehen, die eigentlich nur derjenige bewundern kann, der sich so recht hineinzuversetzen vermag in jene ungeheuren geistigen Tiefblicke, welche einmal vor Jahrtausenden die asiatische Bevölkerung hat tun können.

Ce qui est transmis historiquement, ce qui peut être reconnu à partir des enseignements originels historiques, ne donne aucune image de ce qui existait autrefois comme sagesse originelle des humains dans cette Asie. Ce qui est présenté aujourd'hui comme la science des astres chaldéenne, comme la sagesse des brahmanes indiens, comme la sagesse égyptienne, à travers tel ou tel document, à travers tel ou tel monument, est déjà un produit tardif. Toutes ces choses remontent à une compréhension merveilleuse, grandiose, énorme du monde spirituel, elles remontent à un pendant scientifique grandiose, énorme, que les humains ont pénétré, entre la terre et le cosmos tout entiers, le monde des étoiles tout entier. Aujourd'hui, en Europe, les humains ne cherchent pas à comprendre, même seulement aussi a posteriori, ce que l'on savait dans ces temps anciens, ils ne l'apprécient pas non plus, car ils ne peuvent en quelque sorte rien en faire. Ils n'ont pas la possibilité de s'orienter vers ces choses.

05

Was historisch überliefert ist, was erkannt werden kann aus den historischen Urkunden, das gibt kein Bild von dem, was einstmals als eine Urweisheit der Menschen vorhanden war in diesem Asien. Was als chaldäische Sternenkunde, was als indische Brahmanenweisheit, was als ägyptische Weisheit heute ausgekramt wird durch diese oder jene Doku­mente, durch diese oder jene Denkmäler, das ist alles schon ein Spät­produkt. Alle diese Dinge führen zurück auf eine wunderbare, groß­artige, gewaltige Einsicht in die geistige Welt, führen zurück auf einen großartigen, gewaltigen wissenschaftlichen Zusammenhang, den die Menschen durchschaut haben, zwischen der Erde und dem ganzen Kos­mos, der ganzen Sternenwelt. Die Menschen in Europa sind heute gar nicht danach geartet, das auch nur nachträglich zu verstehen, was man in diesen alten Zeiten gewußt hat, würdigen das auch nicht, denn sie können gewissermaßen nichts damit anfangen. Sie haben keine Mög­lichkeit, sich nach diesen Dingen zu richten.

Mais tout ce qui a vécu autrefois en Orient en matière de sagesse merveilleuse a vécu parce que ces humains ont reçu ce qu'ils ont reçu spirituellement avec leur âme pure, et que le corps n'y a que peu participé. Ensuite, comme vous le savez - et vous trouverez plus de détails à ce sujet dans mon livre "Le christianisme en tant que fait mystique" -, de tout ce que l'Orient ancien avait possédé de sagesse merveilleuse est née la conception que l'on a eue du christianisme. Car, pour l'essentiel, ce que l'on sait du christianisme est un héritage de l'Orient. Mais la sagesse originelle orientale est arrivée en Europe en partie par le biais de la Grèce, et en partie par la transformation qu'elle a subie à travers le mystère du Golgotha.

06

Aber alles dasjenige, was so an einer wunderbaren Weisheit einstmals da drüben im Osten gelebt hat, es hat dadurch gelebt, daß diese Men­schen das, was sie geistig empfingen, mit der reinen Seele aufnahmen, daß sich das Körperliche wenig daran beteiligte. Dann ist ja, wie Sie wissen — und Sie finden das Genauere darüber in meinem Buche «Das Christentum als mystische Tatsache» —, aus all dem, was an so wunder­barer Weisheit der alte Orient besessen hatte, die Anschauung heraus­gekommen, die man über das Christentum gewonnen hat. Denn im we­sentlichen ist ja das, was Anschauung ist über das Christentum, ein Ver­mächtnis des Orients. Aber zum Teil ist die orientalische Urweisheit selbst auf dem Wege durch das Griechentum, zum Teil in der Verwand­lung, welche sie durch das Mysterium von Golgatha durchgemacht hat, nach Europa gekommen.

Et maintenant, remarquez ce qui est extrêmement important : ce qui s'est formé dans l'âme sans la part d'organisation corporelle en Orient, migre par le sud de l'Europe, par l'Afrique, vers le reste de l'Europe, et y rencontre la population qui, à l'exception de ceux qui se sont retirés d'Asie, était pour l'essentiel les humains restés en arrière lors des migrations de l'Atlantide vers l'Orient. Et la question doit se poser parmi nous : quelle était la constitution particulière de ces humains restés en Europe, du fait qu'elles n'avaient justement pas migré avec vers l'Asie, qu'elles étaient restées en Europe ?

07

Und jetzt beachten Sie dasjenige, was außerordentlich wichtig ist: Dasjenige, was im Seelischen ohne den Anteil körperlicher Organisation im Osten ausgebildet worden ist, das wandert über den Süden von Europa, über Afrika herein in das übrige Europa, trifft da auf jene Be­völkerung, die mit Ausnahme derjenigen, die wiederum zurückgezogen sind aus Asien, im wesentlichen die bei den Wanderungen von der At­lantis nach dem Osten zurückgebliebenen Menschen waren. Und die Frage muß unter uns entstehen: Welche besondere Konstitution hatten diese in Europa zurückgebliebenen Menschen dadurch, daß sie eben nicht mit hinübergezogen waren nach Asien, daß sie zurückgeblieben sind in Europa ?

Nous arrivons alors à quelque chose d'extrêmement significatif. Nous en venons à envisager ou à devoir envisager que cette population restée en Europe lors de la migration de l'Atlantide vers l'Est a reçu ce qu'elle a reçu en termes de connaissances extérieures et intérieures, ce qu'elle a reçu en termes de compréhension du monde spirituel et de compréhension de l'ordre social, économique et commercial du monde, qu'elle a reçu cela par la fonction de l'organisation physique. Le fondement de la population européenne repose essentiellement sur le fait que les plus importants de ces Européens ont absorbé ce qu'ils ont reçu avant tout par l'intermédiaire de leur corps. Les humains qui ont migré plus à l'est étaient ainsi faits qu'ils absorbaient davantage avec leur âme ; ils ont négligé, parce qu'il ne leur était pas du tout donné de former la fonction corporelle, tout ce qui doit justement être compris du monde et de l'ordre humain par le biais du corps. Les Européens utilisaient pour ce qu'ils devaient fonder comme leur culture l'outil physique de leur cerveau, les outils physiques du reste de la corporéité. Et c'est ainsi que nous sommes confrontés à l'étrange phénomène que ce qui s'est formé en Asie en tant que christianisme, à partir d'une merveilleuse sagesse originelle, a migré vers l'Europe et a été reçu en Europe dans des conditions tout à fait différentes de celles dans lesquelles il a été formé en Asie. En Asie, il n'a été formé qu'à partir de l'âme, en Europe, il a été reçu à partir du corps. Pourquoi a-t-il pu être absorbé par le corps ? Il a pu être absorbé par le corps parce qu'en fait, les corps européens étaient formés de telle sorte qu'ils pouvaient devenir de véritables instruments du spirituel. Les corps des Asiatiques n'étaient pas aussi formés. La population européenne était restée en arrière pour que, dans les conditions climatiques et autres conditions culturelles de la vieille Europe, le corps soit en quelque sorte rendu réceptif au recueil de connaissances, d'impulsions de la volonté, et ainsi de suite.

08

Da kommen wir auf etwas ungeheuer Bedeutungsvolles. Wir kom­men darauf, einzusehen oder einsehen zu müssen, daß diese bei der Wanderung von der Atlantis nach dem Osten in Europa zurückgeblie­bene Bevölkerung dasjenige, was sie empfing an äußeren und inneren Erkenntnissen, was sie empfing an Einsichten über die geistige Welt und an Einsichten über die soziale und ökonomische und kommerzielle Ord­nung der Welt, daß sie das empfing durch die Funktion der physischen Organisation. Auf dem Grunde von Europas Bevölkerung ruht im wesentlichen das, daß die hauptsächlichsten dieser Europäer das, was sie aufnahmen, vor allem durch das Werkzeug ihres Körpers aufnahmen. Die weiter nach Osten hinübergewanderten Menschen, die waren so geartet, daß sie mehr mit der Seele aufnahmen; sie vernachlässigten, weil es ihnen gar nicht gegeben war, die körperliche Funktion auszu­bilden, alles das, was gerade von der Welt und von der menschlichen Ordnung begriffen werden soll durch das Körperliche. Die Europäer verwendeten zu dem, was sie als ihre Kultur begründen sollten, das physische Werkzeug ihres Gehirns, die physischen Werkzeuge der übri­gen Körperlichkeit. Und so haben wir das merkwürdige Phänomen vor uns, daß dasjenige, was drüben in Asien auch als Christentum sich her­ausgebildet hat aus einer wunderbaren Urweisheit, nach Europa her­überwanderte und unter ganz andern Bedingungen aufgenommen wurde in Europa, als es in Asien ausgebildet wurde. In Asien wurde es nur ausgebildet vom Seelischen, in Europa wurde es aufgenommen vom Körperlichen. Warum konnte es da aufgenommen werden vom Körper­lichen ? Es konnte aufgenommen werden vom Körperlichen, weil tat­sächlich die europäischen Körper so gebildet waren, daß sie richtige Werkzeuge des Geistigen werden konnten. Die Leiber, die Körper der Asiaten waren nicht so gebildet. Die Bevölkerung Europas war zurück­geblieben, um unter den klimatischen und sonstigen Kulturverhältnis­sen des alten Europa den Körper gewissermaßen empfänglich zu ma­chen für die Aufnahme von Erkenntnissen, von Willensimpulsen und so weiter.

Dans l'ensemble du contexte mondial, on doit avoir telle opinion sur l'un, telle autre sur l'autre ; mais le moins bon occupe aussi une place tout à fait justifiée. Cela maintes personnes ne peuvent pas le comprendre. Nous essayons aussi de démontrer la nocivité du matérialisme, mais nous devons reconnaître d'un autre côté que le matérialisme devait arriver jusqu'au XIXe siècle. Seulement, il doit maintenant être surmonté. Maints humains aimeraient se rendre les choses commodes dans ces questions, elles disent : le corps humain est donc l'instrument dans lequel l'âme habite ; l'âme est céleste, le corps est terrestre, tenons-nous-en à ce qui est d'âme. - C'est une conception commode de la vie. Mais c'est le mérite qui revient au matérialisme qu'il a appris aux humains qu'aussi le corporel a part au spirituel, que déjà parmi certains éléments de la race humaine/du genre humain, le corps était organisé précisément pour l'accueil du spirituel. Et les humains les plus remarquables ont été ceux que le christianisme a rencontrés. Dans les premiers temps, lorsque le christianisme s'est répandu en Europe, les corps de ces humains européens étaient de bons instruments de réception pour l'accueil du christianisme, le cerveau physique était justement un bon organe de réception pour le christianisme, parce qu'il s'était formé d'une certaine manière à partir du monde spirituel. Et tandis qu'en Asie le christianisme est apparu après des siècles, des millénaires de développement dans une culture qui n'était que pour les âmes, ce christianisme s'est heurté en Asie à une culture décadente, une culture en voie de disparition, une culture de l'âme qui était bonne pour les temps anciens, qui n'était plus bonne pour l'époque où le christianisme a pris place, ce christianisme a rencontré en Europe des humains réceptifs qui étaient organisés par leurs corps pour grandir dans ce christianisme, pour faire de leurs corps des instruments de réception du christianisme ; car dans ces corps, il y avait encore beaucoup d'esprit, d'esprit cosmique, d'esprit de la nature. C'est tout de suite le significatif de la population européenne primitive de l'époque post-atlantique, c'est qu'il y avait de l'esprit dans les corps et que le christianisme a été reçu avec cet esprit qui se trouvait dans les corps. Mais cet esprit s'est peu à peu éteint, cet esprit cessa. Cet esprit ne resta pas dans les corps européens. Et c'est précisément l'essentiel de la transition qui s'est produite au milieu du XVe siècle de l'ère postchrétienne, à savoir que l'esprit de la nature qui se trouvait dans les corps humains européens a commencé à s'épuiser, que les corps sont devenus peu à peu incapables de comprendre par eux-mêmes ce qu'ils avaient d'abord reçu comme christianisme avec une force fraîche, parce qu'avec la force du corps. C'est ainsi qu'à partir du XVe siècle, la compréhension du christianisme s'est peu à peu perdue. Il ne restait plus que la tradition. Les rapports qui sont à la base de tout cela, on les méconnaît en fait, dans la science extérieure ordinaire, on les méconnaît complètement. On croit en effet que l'humain est l'humain, et on pense pouvoir étudier cet humain en portant les cadavres dans les cliniques et en les anatomisant. Là, on apprend le moins possible sur l'humain, car la constitution la plus fine de ces humains change presque de siècle en siècle. L'humanité d'un siècle est au fond, en ce qui concerne la constitution fine, tout autre chose que l'humanité du siècle précédent. Parce que cela n'apparaît pas en gros et ne peut pas être constaté avec des moyens scientifiques grossiers, c'est pourquoi les humains ne veulent pas en entendre parler. Mais cet humain est une organisation très fine, et ce qui se développe successivement au cours du temps subsiste l'un à côté des autres. Pour l'anatomie grossière, la croyance règne, mais ce n'est qu'une croyance : si l'on prélève le sang d'un Occidental et si l'on prélève le sang d'un Oriental, on prélève du sang ; le sang est le sang. - Mais cette croyance, le sang c'est le sang, est une absurdité totale face à une véritable connaissance plus profonde de l'humanité. Je ne peux parler de cette question que schématiquement et je peux aujourd'hui aussi seulement, j'aimerais dire, donner les résultats de recherches déployées. Mais ces résultats sont extrêmement importants. Si je devais dessiner schématiquement quelque chose - ce qui serait évidemment différent si ce n'était pas schématique, mais réel -, je devrais le dessiner de la manière suivante. Si je devais donc dessiner le caillot de sang dans le corps humain vivant d'un Occidental, je le dessinerais ainsi (voir dessin a). Si je devais dessiner le caillot de sang dans la veine chez un humain russe, je devrais le dessiner ainsi (voir dessin b).

09

Im ganzen Weltenzusammenhang muß man über das eine diese, über das andere jene Ansicht haben; aber es steht auch das minder Gute durchaus an seiner berechtigten Stelle. Das können manche Menschen nicht begreifen. Wir versuchen auch, die Schädlichkeit des Materialismus nachzuweisen; aber wir müssen auf der andern Seite wiederum erken­nen, daß der Materialismus bis ins 19. Jahrhundert kommen mußte. Nur muß er jetzt überwunden werden. Manche Menschen möchten es sich in solchen Fragen sehr bequem machen, sie sagen: Der menschliche Körper ist halt das Werkzeug, in dem die Seele wohnt; die Seele ist himmlisch, der Körper ist irdisch, halten wir uns an das Seelische. — Das ist eine bequeme Lebensauffassung. Aber das ist das Verdienst, das dem Materialismus zukommt, daß er die Menschen gelehrt hat, daß auch das Körperliche am Geistigen Anteil hat, daß schon unter gewissen Elementen des menschlichen Geschlechts der Körper organisiert war gerade zur Aufnahme des Geistigen. Und die hervorragendsten Menschen wa­ren diejenigen, auf die das Christentum aufgetroffen ist. Eben in den ersten Zeiten, als sich das Christentum in Europa verbreitet hatte, da waren die Leiber dieser europäischen Menschen gute Empfangsinstru­mente für die Aufnahme des Christentums, da war gerade das physische Gehirn dadurch, daß es sich in einer gewissen Weise aus der geistigen Welt heraus gebildet hatte, ein gutes Empfangsorgan für das Christen­tum. Und während in Asien das Christentum hervorgetreten ist nach jahrhunderte-, jahrtausendelanger Entwickelung in einer Kultur, die nur für Seelen war, aber in Asien dieses Christentum auftraf auf eine dekadente, auf eine im Absterben begriffene Kultur, eine Seelenkultur, die gut war für alte Zeiten, die nicht mehr gut war für die Zeit, in der das Christentum Platz griff, stieß in Europa dieses Christentum auf empfängliche Menschen, die durch ihre Leiber organisiert waren, in dieses Christentum hineinzuwachsen, ihre Leiber zu Empfangsinstru­menten des Christentums zu machen; denn in diesen Leibern war noch viel Geist, kosmischer Geist, Naturgeist. Das ist gerade das Bedeutsame der europäischen Urbevölkerung der nachatlantischen Zeit, daß in den Leibern Geist war und daß mit diesem in den Leibern befindlichen Geiste das Christentum aufgenommen worden ist. Aber dieser Geist verrauchte allmählich, dieser Geist hörte auf. Dieser Geist blieb nicht bei den europäischen Leibern. Und das ist gerade das Wesentlichste jenes Überganges, der stattgefunden hat in der Mitte des 15. Jahrhun­derts der nachchristlichen Zeit, daß im wesentlichen da jener Naturgeist, der in den menschlichen europäischen Leibern war, anfing zu verrauchen, daß die Leiber allmählich unfähig wurden, aus sich das zu verstehen, was sie erst mit frischer Kraft, weil mit Leibeskraft, als Christentum aufgenommen hatten. Dadurch versank allmählich seit dem 15. Jahr­hundert das Verständnis für das Christentum. Es blieb nur die Tradi­tion übrig. Die Verhältnisse, die da zugrunde liegen, sie verkennt man eigentlich, in der gewöhnlichen äußeren Wissenschaft verkennt man sie vollständig. Man glaubt nämlich, Mensch ist Mensch, und man glaubt, man könne diesen Menschen studieren, wenn man die Leichname in die Kliniken trägt und da anatomisiert. Da erfährt man das Allerwenigste vom Menschen, denn die feinste Konstitution dieser Menschen ändert sich fast von Jahrhundert zu Jahrhundert. Die Menschheit eines Jahr‑ hunderts ist im Grunde in bezug auf die feine Konstitution etwas ganz anderes als die Menschheit des vorigen Jahrhunderts. Weil das nicht im Groben auftritt und nicht mit groben wissenschaftlichen Mitteln zu konstatieren ist, deshalb wollen die Menschen nichts davon wissen. Aber dieser Mensch ist eine sehr feine Organisation, und dasjenige, was sich im Laufe der Zeit nacheinander entwickelt, das bleibt nebeneinander bestehen. Für die grobe Anatomie herrscht der Glaube, aber es ist nur ein Glaube: Wenn man einem westlichen Menschen das Blut abzapft und einem östlichen Menschen das Blut abzapft, zapft man halt Blut ab; Blut ist Blut. — Aber diese Anschauung, Blut ist Blut, ist ein völliger Unsinn vor einer wirklichen tieferen Menschheitserkenntnis. Ich kann über diese Sache nur schematisch sprechen und kann heute auch nur, ich möchte sagen, die Ergebnisse ausgedehnter Forschung angeben. Aber diese Ergebnisse sind außerordentlich wichtig. Sollte ich eigentlich schematisch etwas zeichnen — was selbstverständlich, wenn es nicht schematisch, sondern real gezeichnet würde, etwas anderes wäre —, so müßte ich es in der folgenden Weise zeichnen. Würde ich also das Blutgerinnsel im lebendigen menschlichen Leibe bei einem westlichen Menschen zeichnen, so würde ich es so zeichnen (siehe Zeichnung a). Sollte ich das Blutgerinnsel in der Ader bei einem russischen Menschen zeichnen, so würde ich es so zeichnen müssen (siehe Zeichnung b).

De même qu'une forme de lignée se rapporte à une autre forme de lignée, de même le caractère interne et matériel du sang de la population orientale se rapporte au caractère du sang de la population occidentale. Mais le développement du sang est lié à ce que j'ai appelé la réceptivité physique. Cette réceptivité physique, comme je l'ai dit, est épuisée ; aujourd'hui, au moins pour la population européenne occidentale et son annexe américaine, le physique ne donne plus rien de spirituel. C'est pourquoi le spirituel doit être recherché par une autre voie, par la voie indiquée par la science de l'esprit d'orientation anthroposophique. On peut dire, en gros, que : le spirituel issu de la matérialité physique et corporelle, qui a essentiellement servi à ouvrir la compréhension du christianisme au cours des siècles jusqu'au milieu du XVe siècle, s'est desséché. Aujourd'hui, dans la culture occidentale, on vit avec des corps desséchés, et ce qui s'affirme n'est qu'une culture mécaniste, parce qu'elle provient d'organisations corporelles desséchées et inanimées. Ce changement n'est donc pas seulement celui que dessinent les historiens abstraits d'aujourd'hui, il est tel qu'il pénètre au plus profond de l'être corporel de l'humain.

10

Wie sich die eine Linienform zu der andern Linienform verhält, so verhält sich der innere, auch materielle Charakter des Blutes bei der östlichen Bevölkerung zu dem Charakter des Blutes bei der westlichen Bevölkerung. Aber mit der Blutentwikkelung hängt dasjenige zusammen, was ich als körperliche Empfänglichkeit charakterisiert habe. Diese körperliche Empfänglichkeit, wie gesagt, ist verraucht, heute gibt wenigstens für die westliche europäische Bevölkerung und ihren amerikanischen Anhang das Körperliche nichts Geistiges mehr her. Daher muß das Geistige auf anderem Wege, auf dem Wege gesucht werden, den anthroposophisch orientierte Geisteswissenschaft angibt. Man kann sagen, grob gesprochen: Das aus der physisch-leiblichen Materialität hervorgegangene Geistige, welches im wesentlichen gedient hat, in den Jahrhunderten bis in die Mitte des 15. Jahrhunderts hinein, Verständnis für das Christen­tum zu eröffnen, das ist vertrocknet. Man lebt heute gerade in der west­lichen Kultur mit vertrockneten Leibern, und das, was sich geltend macht, ist eine bloße mechanistische Kultur, weil es aus den unlebendi­gen, vertrockneten Leibesorganisationen kommt. Diese Veränderung ist also nicht bloß eine solche, wie sie die heute abstrakten Historiker zeichnen, sie ist eine solche, daß sie bis tief in das Leibeswesen des Men­schen hineingeht.

La plupart des humains actuels se ferment à ce que je viens de vous dire. Mais de même que les Romains ont appris les lois des douze tables, de même qu'il était d'usage plus tard de considérer les tables de multiplication comme quelque chose de nécessaire pour l'humain, de même un avenir pas du tout éloigné, vers lequel nous devons travailler, devra compter parmi l'éducation générale le fait d'avoir de telles notions élémentaires sur l'évolution de l'humanité. Sinon, au bout de quinze ans, l'évolution terrestre de l'humanité civilisée connaîtra une catastrophe telle que celle que nous avons connue au cours des cinq ou six dernières années. Car le fait que les humains se soient fermés à ce qui veut s'imposer comme une nouvelle formation dans l'humanité civilisée est la véritable raison de la confusion qui a régné au cours des cinq ou six dernières années. Et si les humains veulent continuer à vivre à partir de leur corps matérialisé desséché, ils concocteront d'eux-mêmes, à partir de ce corps matérialisé desséché, des caractéristiques qui conduiront tous les quinze à vingt ans à une confusion telle que celle que nous avons connue en Europe en 1914. Aujourd'hui, il n'y a que deux choses possibles : soit on se résout à admettre cette infusion d'une nouvelle formation dans l'humanité, et donc aussi l'infusion d'une nouvelle compréhension du christianisme soutenue par la science de l'esprit, soit on s'attend à ce que des éléments destructeurs entrent dans la vie sociale humaine dans une mesure terrible.

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Vor dem, was ich Ihnen jetzt gesagt habe, verschließen sich die mei­sten Menschen der Gegenwart. Aber so wie die Römer die Zwölftafel­gesetze gelernt haben, so wie es später Usus war, das Einmaleins als etwas für den Menschen Notwendiges zu betrachten, so wird eine gar nicht ferne Zukunft, auf die wir hinarbeiten müssen, zur allgemeinen Bildung rechnen müssen, solche elementaren Begriffe über die Mensch­heitsentwickelung zu haben. Sonst wird nach je fünfzehn Jahren eine solche Katastrophe über die Erdenentwickelung der zivilisierten Mensch­heit kommen, wie wir sie in den letzten fünf bis sechs Jahren gehabt haben. Denn daß sich die Menschen verschlossen haben gegenüber dem, was hereinbrechen will als eine Neubildung in die zivilisierte Mensch­heit, das ist der wahre Grund, warum jene Konfusion herausgekommen ist, die in den letzten fünf bis sechs Jahren da war. Und wollen die Menschen weiter aus ihrem vertrockneten materialisierten Leibe heraus leben, so werden sie ganz von selber aus diesem vertrockneten, materia­lisierten Leibe heraus Eigenschaften aushecken, welche alle fünfzehn bis zwanzig Jahre zu einer solchen Verwirrung führen, wie die Verwirrung, die wir 1914 in Europa gehabt haben. Es gibt heute nur zweierlei: Ent­weder man bequemt sich dazu, dieses Einfließen einer Neubildung in die Menschheit, damit auch das Einfließen eines neuen, durch die Geisteswissenschaft unterstützten Verständnisses des Christentums zuzulassen, oder damit zu rechnen, daß zerstörerische Elemente in einem furchtbaren Maße in das menschliche soziale Leben eintreten.

Nos amis anglais vont maintenant retourner en Angleterre - pas tout de suite, espérons-le -, mais ils rencontreront alors en Angleterre l'humain que je vous ai décrit une fois ici comme un représentant de l'époque actuelle d'une manière particulière, parce que durant toute sa vie, bien qu'il soit aujourd'hui beaucoup plus âgé, il n'a pas dépassé le stade d'évolution d'un jeune de vingt-sept ans. Vous y rencontrerez, probablement encore, Lloyd George, l'humain qui a pu donner le ton précisément parce qu'il n'est resté capable de se développer que jusqu'à l'âge de vingt-sept ans, qu'il a ensuite été élu au Parlement, bien entendu, et qu'il n'est plus capable de se développer depuis, si bien qu'aujourd'hui encore, en tant que vieil humain, il continue de penser comme un jeune de vingt-sept ans, c'est-à-dire de manière immature. Vous trouverez dans une telle tête des idées particulières, par exemple : jusqu'à présent, nous nous sommes rangés du côté de la contre-révolution russe, elle est vaincue ; il n'est plus rentable de se ranger du côté de la contre-révolution russe, essayons donc de nous arranger avec les bolcheviks, essayons de parvenir à une paix acceptable avec eux.<<<<

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Unsere englischen Freunde werden jetzt einmal zurückgehen nach England — hoffentlich noch nicht so bald —, dann aber werden sie in England jenen Menschen treffen, den ich Ihnen einmal hier als Reprä­sentanten der gegenwärtigen Zeit in einer besonderen Art charakteri­siert habe, weil er sein ganzes Leben hindurch, trotzdem er heute viel älter ist, nicht über die Entwickelungsstufe des Siebenundzwanzigjähri­gen hinausgekommen ist. Sie werden dort tonangebend, wahrscheinlich noch, Lloyd George treffen, jenen Menschen, der eben dadurch ton­angebend werden konnte, daß er nur bis zum siebenundzwanzigsten Lebensjahre entwickelungsfähig blieb, dann ins Parlament gewählt wurde, selbstverständlich, und seither nicht mehr entwickelungsfähig ist, so daß er jetzt als alter Mann noch immer so denkt wie ein Sieben­undzwanzigjähriger, das heißt unreif. Sie werden aus einem solchen Kopfe besondere Ideen hervorgehend finden, zum Beispiel: Bis jetzt haben wir uns auf die Seite der russischen Gegenrevolution gestellt, sie ist unterlegen; es ist nicht weiter profitabel, sich auf die Seite der russi­schen Gegenrevolution zu stellen, also versuchen wir uns einzurichten mit den Bolschewisten, versuchen wir mit denen zu einem leidlichen Frieden zu kommen.

C'est typiquement ce que pense aujourd'hui un humain qui est totalement éloigné de toute compréhension des lois réelles de la vie, qui n'a aucune idée de ce qui est réel dans le monde, et c'est ce que pensent d'autres dit "hommes d'État" - je remarque que j'écris maintenant "hommes d'État" avec des guillemets. Il ne faut pas oublier que cet "homme d'État" dépasse encore de beaucoup le dilettante abstrait Woodrow Wilson, par lequel le monde entier s'est laissé séduire à un certain moment du développement européen. Avec de telles choses, on était à certaines époques un "prédicateur dans le désert". À l'époque où le monde entier adorait Woodrow Wilson, je n'ai cessé de dire ici, en Suisse, exactement la même chose sur Woodrow Wilson que ce que je vous dis aujourd'hui. Maintenant, le monde commence à se rendre compte, car il est trop tard, à quel point ce qui émane de Woodrow Wilson est éloigné de la réalité. Et les gens qui se sont assis avec lui à la conférence de Versailles ont été étonnés de voir à quel point cet humain n'a pas apporté d'Amérique en Europe, même le plus petit instinct de réalité.

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So denkt heute typisch ein Mensch, der aller Einsicht in die wirklichen Gesetze des Lebens ganz fernesteht, der keine Ahnung von dem hat, was in der Welt Wirklichkeit ist, und so denken andere sogenannte «Staatsmänner» — ich bemerke, daß ich «Staatsmänner» jetzt immer nur in Gänsefüßchen schreibe. Dabei darf man nicht vergessen, daß dieser «Staatsmann» immer noch turmhoch überragt den abstrakten Dilettan­ten Woodrow Wilson, von dem die ganze Welt in einem bestimmten Momente europäischer Entwickelung sich verführen ließ. Mit solchen Dingen war man ja insbesondere in gewissen Zeiten ein «Prediger in der Wüste». In den Zeiten, in denen die ganze Welt Woodrow Wilson an­gebetet hat, habe ich hier in der Schweiz immer wieder und wiederum genau dasselbe über Woodrow Wilson gesagt, was ich Ihnen heute sage. Jetzt fängt die Welt an, da es zu spät ist, ein wenig einzusehen, wie wirklichkeitsfremd das ist, was von Woodrow Wilson ausgeht. Und Leute, die mit ihm zusammengesessen haben bei der Versailler Kon­ferenz, die waren erstaunt darüber, wie wenig dieser Mann selbst von dem allergeringsten Wirklichkeitsinstinkt aus Amerika nach Europa mitbrachte.

Les choses dans lesquelles on vit aujourd'hui doivent être considérées à partir d'horizons mondiaux si l'on veut avoir son mot à dire sur les choses, même les plus petites. Et on ne pourra pas les considérer si l'on ne pose pas comme principe qu'une certaine explication de l'humain doit devenir une culture générale dans un avenir très proche, tout comme les tables de multiplication ont commencé à devenir un objet de culture générale à une certaine époque.

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Die Dinge, in denen man heute lebt, müssen von Welthorizonten aus betrachtet werden, wenn man auch im Kleinsten über die Dinge mit­sprechen will. Und man wird sie nicht betrachten können, wenn man es nicht zum Prinzip macht, daß eine gewisse Aufklärung über den Men­schen ebenso in einer allernächsten Zukunft Allgemeinbildung werden muß, wie das Einmaleins in einer gewissen Zeit angefangen hat, Gegen­stand der Allgemeinbildung zu werden.

Il n'est pas question de discuter de l'apparition ou non de revendications sociales, pas plus que de savoir si un tremblement de terre se produira ou non dans une région quelconque. Mais il faut discuter de la manière dont on se comporte face à de tels phénomènes. Personne ne pourra adopter une position adéquate face à de tels phénomènes s'il n'a pas de connaissances humaines dans le sens évoqué. C'est quelque chose dont il faut s'imprégner très profondément. Et la question de savoir si la vie du monde civilisé européen pourra continuer ou non dépendra de l'existence d'un nombre suffisamment important de personnes qui comprennent l'impossibilité d'un autre régime/régiment mondial, particulièrement influencé par des personnes aussi éloignées de la réalité que Lloyd George. Vous savez tous que je ne parle pas d'un quelconque point de vue chauvin, d'un quelconque côté, mais d'un point de vue purement factuel, qui découle de l'observation des faits objectifs. En tant qu'Allemand, dit Allemand, je n'ai jamais eu quoi que ce soit contre Woodrow Wilson ou Lloyd George. Comparé à d'autres personnes aujourd'hui, même Lloyd George est un "type bien". Mais c'est justement un humain de vingt-sept ans qui n'est pas en mesure d'assimiler ce que l'on ne peut assimiler que lorsque l'évolution descendante prend place, c'est-à-dire lorsque l'on a dépassé les années trente. Car les corps européens desséchés, qui ne veulent pas se tourner vers l'accueil de quelque chose de spirituel, perdent la possibilité d'évoluer dans les années de la trentaine. Ils peuvent alors être des parlementaires, même des parlementaires aussi infiniment compétents, aussi extraordinairement bons que Lloyd George, qui, comme on le sait, a mené des réformes tout à fait admirables lorsqu'il a été nommé ministre.

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Ob soziale Forderungen auftreten oder nicht, darüber ist nicht zu diskutieren, ebensowenig wie darüber zu diskutieren ist, ob ein Erd­beben in irgendeiner Gegend eintreten wird oder nicht. Aber darüber ist zu diskutieren, wie man sich solchen Erscheinungen gegenüber ver­hält. Niemand wird eine entsprechende Stellung zu solchen Erscheinun­gen gewinnen können, der nicht in dem angedeuteten Sinne Menschen­wissen hat. Das ist etwas, womit man sich ganz tief durchdringen muß. Und ob das Leben der zivilisierten europäischen Welt wird weitergehen können oder nicht, das wird davon abhängen, ob es eine genügend große Anzahl von Menschen geben wird, welche durchschauen die Unmöglich­keit eines weiteren Weltregimentes, das besonders beeinflußt wird von solchen wirklichkeitsfremden Menschen, wie Lloyd George einer ist. Sie wissen alle, ich rede ja nicht von irgendeinem chauvinistischen Stand­punkte, von irgendeiner bestimmten Seite her, sondern ich rede von einem rein sachlichen, aus der Beobachtung der objektiven Tatsachen fließenden Gesichtspunkt. Ich habe wahrhaftig niemals irgend etwas als Deutscher, als sogenannter Deutscher, gegen Woodrow Wilson oder Lloyd George gehabt. Verglichen mit andern Menschen heute, ist sogar Lloyd George ein «Prachtskerl». Aber er ist eben ein Siebenundzwan­zigjährig-Bleibender als Mensch, der nicht imstande ist, dasjenige in sich aufzunehmen, was man erst aufnehmen kann, wenn die absteigende Entwickelung Platz greift, wenn man also über die Dreißigerjahre hin­ausgekommen ist. Denn die vertrockneten europäischen Leiber, die nicht sich hinwenden wollen zur Aufnahme von etwas Geistigem, verlieren die Entwickelungsmöglichkeit in den Dreißigerjahren. Sie können dann Parlamentarier sein, sogar so unendlich versierte, so außerordentlich gute Parlamentarier wie Lloyd George, der ja bekanntlich, als man ihn zum Minister machte, ganz bewundernswürdige Reformen durchführte.

N'est-ce pas, c'est ainsi que l'on procède avec les humains de l'opposition : on les fait entrer au ministère pour qu'elles ne deviennent pas gênantes à l'extérieur du Parlement. Au même moment, en Angleterre, on a nommé Lloyd George ministre, d'abord parce qu'on ne voulait pas de lui dans l'opposition ; mais on l'a nommé ministre en disant : on lui donne le portefeuille qu'il ne connaît pas du tout. C'est la manière habituelle de traiter les parlementaires dangereux. Et voilà qu'une fois qu'on a donné à Lloyd George le portefeuille auquel il ne comprenait rien, il a développé une activité fébrile, il a introduit des réformes qui sont vraiment admirables, et les autres se sont retrouvés avec un long nez.

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Nicht wahr, man macht das den Oppositionsmenschen gegenüber so: Man nimmt sie, damit sie draußen im Parlament nicht unbequem wer­den, ins Ministerium hinein. Im gegebenen Momente machte man in England auch Lloyd George zum Minister, zunächst aus dem Grunde, weil man ihn nicht zur Opposition haben wollte; aber zum Minister machte man ihn, indem man sagte: Man gibt ihm das Ressort, von dem er gar nichts versteht. Das ist ja die gewöhnliche Art, gefährliche Par­lamentarier zu behandeln. Und siehe da, als man Lloyd George das Ressort gegeben hatte, von dem er gar nichts verstand, da entwickelte er eine fieberhafte Tätigkeit, führte Reformen ein, die wirklich bewun­dernswert sind, und die andern standen da mit langen Nasen.

On doit aujourd'hui pouvoir juger tous ces phénomènes du point de vue des lois de l'évolution de l'humanité. Il n'est généralement pas agréable de juger l'humanité d'après ses particularités, et ce n'est surtout pas dans l'habitude des humains aujourd'hui de s'intéresser à l'autre humain. C'est pourquoi, aujourd'hui, on prend volontiers les êtres humains en fonction de leurs estampilles. On n'a pas envie de se mettre mal à l'aise pour savoir, en rencontrant un être humain, s'il a des capacités, si quelque chose vit dans son âme qui a des possibilités d'action. On ne veut pas non plus s'engager à juger l'être humain de cette manière, par l'impression directe issue de la vie. On a besoin d'autres possibilités. Il y a quelqu'un qui est diplômé, qui possède un doctorat - c'est donc un humain sage. Il n'est pas nécessaire de le connaître, il suffit de savoir : Il a déjà passé des examens ou il est - je ne sais pas s'il ne faut pas dire : il a été - conseiller d'État. C'est bien, c'est quelque chose que l'on doit respecter, on n'a pas besoin de se préoccuper davantage de savoir s'il a une quelconque possibilité d'action dans son âme. Un gouvernement a fait de vous un conseiller/Rat, écrit avec un t, et non la cinquième roue/Rad du carrosse, écrite avec un d doux. Il faut donc des possibilités venant de l'extérieur. À l'avenir, on aura besoin d'une relation vraiment directe d'humain à humain. Personne ne l'acquerra s'il ne développe pas ses forces spirituelles humaines de manière appropriée. Cette méthode est celle de la science de l'esprit. Si vous lisez par exemple ma "Science secrète", vous pouvez lire ce qui s'y trouve, vous pouvez assimiler ce qui s'y trouve selon son contenu. Si vous l'assimilez d'après son contenu, de sorte que vous puissiez ensuite le réciter très bien dans votre mémoire, je trouverais presque plus utile que vous lisiez un livre de cuisine ou, si vous n'êtes pas justement des femmes, un traité quelconque sur les conventions collectives ou quelque chose de ce genre ; ce sera plus utile que si vous lisiez ma "science secrète". Cette "science secrète" n'a d'importance à la lecture que si, par la mise en forme particulière des pensées - qui irrite les humains au point qu'ils refusent de s'occuper de ce qu'ils appellent "mal stylisé" - cette manière d'écrire et de penser a un effet éducatif sur l'ensemble de l'état d'âme, si c'est le comment et non le quoi qui façonne l'âme. Celui qui laisse agir sur lui la "science secrète" - il peut bien sûr s'agir d'un autre livre - et qui entre ensuite dans la vie, verra qu'il a effectivement renforcé sa vision intérieure, de sorte qu'il en retire une connaissance des humains. Les choses deviennent tout autre chose qu'un simple enregistrement scolaire de la chose en soi-même ! Aujourd'hui, quand on a lu un livre, on a l'impression d'avoir fait le nécessaire si on a le contenu en soi, c'est-à-dire si on l'a en soi de manière à pouvoir éventuellement passer un examen. Les livres spirituels scientifiques ne sont jamais conçus de cette manière. L'essentiel n'est pas fait lorsque l'on peut compter le contenu sur ses doigts, mais le nécessaire n'est fait que lorsque les choses sont passées dans toute la constitution de l'âme, dans tout l'état d'âme, lorsque l'on a ainsi développé des forces d'âme adaptées à la vie.

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Alle diese Erscheinungen muß man heute beurteilen können vom Standpunkte der Gesetze der Menschheitsentwickelung. Es ist im allge­meinen nichts Angenehmes, die Menschheit nach ihren Eigentümlich­keiten zu beurteilen, und es liegt vor allen Dingen heute nicht in der Ge­wohnheit der Menschen, auf den andern Menschen einzugehen. Daher nimmt man die Menschen heute gern nach ihrer Abstempelung. Man hat nicht die Neigung, sich die Unbequemlichkeit zu machen, durch Begeg­nung mit einem Menschen zu erfahren, ob er Fähigkeiten hat, ob etwas in seiner Seele lebt, was Wirkungsmöglichkeiten hat. Man will sich auch gar nicht darauf einlassen, in dieser Weise durch den unmittelbaren aus dem Leben stammenden Eindruck den Menschen zu beurteilen. Man braucht andere Möglichkeiten. Es ist einer graduiert, er ist im Besitze eines Doktordiploms — also ist er ein weiser Mann. Da braucht man ihn nicht erst kennenzulernen, man braucht bloß zu wissen: Er hat einmal Prüfungen gemacht, oder er ist — ich weiß nicht, ob man nicht sagen soll: er war — Regierungsrat. Schön, da ist er etwas, was man zu respektieren hat, man braucht sich nicht weiter darum zu kümmern, ob er irgend­welche Wirkungsmöglichkeiten in seiner Seele hat. Eine Regierung hat einen zum Rat gemacht, mit t geschrieben, nicht zum fünften Rad am Wagen, mit weichem d geschrieben. Also man braucht von außen kom­mende Möglichkeiten. In der Zukunft wird man ein wirklich unmittel­bares Verhältnis von Mensch zu Mensch brauchen. Niemand wird sich das erwerben, der nicht seine menschlichen Geisteskräfte in entsprechen­der Weise ausbildet. Diese entsprechende Weise ist die durch die Geistes‑ wissenschaft. Wenn Sie zum Beispiel meine «Geheimwissenschaft» lesen, so können Sie das lesen, was darinnensteht, Sie können das, was darin­nensteht, dem Inhalte nach aufnehmen. Wenn Sie das dem Inhalte nach aufnehmen, so daß Sie es dann gedächtnismäßig ganz gut hersagen können, dann fände ich es fast nützlicher, Sie lesen ein Kochbuch, oder wenn Sie nicht gerade zufällig Frauen sind, irgendeine Abhandlung über Tarifverträge oder dergleichen; es wird nützlicher sein, als wenn Sie meine «Geheimwissenschaft» lesen. Diese «Geheimwissenschaft» hat nur dann bei der Lektüre ihre Bedeutung, wenn durch die besondere Formung der Gedanken — welche die Menschen so ärgert, daß sie es ab­lehnen, sich mit dem, was sie «schlecht stilisiert» nennen, zu befassen — diese Art zu schreiben und zu denken erzieherisch wirkt auf die ganze Seelenverfassung, wenn das Wie, nicht das Was die Seele gestaltet. Wer so die «Geheimwissenschaft» — es kann natürlich auch ein anderes Buch sein — auf sich wirken läßt, dann ins Leben geht, der wird sehen, daß er tatsächlich sein innerliches Schauen verstärkt hat, so daß ihm Menschen­kenntnis daraus wird. Es wird etwas ganz anderes aus den Dingen als ein bloßes schulmäßiges In-sich-aufgenommen-Haben der Sache ! Heute hat man, wenn man ein Buch gelesen hat, die Vorstellung, man habe das Nötige getan, wenn man den Inhalt in sich hat, das heißt, ihn so in sich hat, daß man eventuell ein Examen ablegen kann. So sind geisteswis­senschaftliche Bücher niemals gemeint. Da ist das Wesentlichste nicht dann getan, wenn man den Inhalt an den Fingern herzählen kann, son­dern da ist das Nötige erst getan, wenn die Dinge übergegangen sind in die ganze Seelenkonstitution, in die ganze Seelenverfassung, wenn man sich dadurch für das Leben geeignete Seelenkräfte herangebildet hat.

Je l'ai dit et redit sous les formes les plus diverses depuis des décennies. Mais dans de larges cercles, on considère que l'essentiel est de savoir que l'humain est constitué de ceci et de cela, qu'il y a des vies terrestres répétées, etc. - Mais ce n'est pas la chose principale. L'essentiel, c'est qu'à travers toute cette manière de penser, on saisit en l'humain quelque chose qui ne peut être saisi par rien d'autre en l'humain. Et ce qui est ainsi saisi par l'humain doit être là. Si ce n'est pas le cas, tous les gens bien intentionnés qui disent par exemple : "Il doit toujours y avoir un christianisme", n'arriveront à rien. Car de même que vous ne pouvez pas obtenir de magnétisme à partir d'un morceau de fer non magnétique, de même, si rien d'autre ne se produit, vous ne pouvez pas obtenir un christianisme à partir de ce que deviennent les Européens. Cela peut rester traditionnel pendant un certain temps, mais les gens adopteront la tradition par manque de sincérité. Ce dont il s'agit, c'est que quelque chose doit être saisi dans les âmes qui conduise à une nouvelle compréhension du mystère du Golgotha, et donc à une nouvelle compréhension du christianisme tout entier. Dans l'Antiquité préchrétienne, comme je l'ai déjà mentionné aujourd'hui, il y avait une sagesse primordiale étendue, grandiose et admirable, et celui qui veut admirer la sagesse païenne fait bien, et celui qui veut admirer la sagesse païenne même à l'époque où elle fait déjà écho au christianisme fait encore plus bien. Les premiers pères de l'Église chrétienne étaient en fait plus intelligents, bien plus intelligents que leurs successeurs actuels. Leurs successeurs actuels interdisent la lecture des écrits anthroposophiques. Comme vous le savez, c'est interdit aux catholiques par décision de la Congrégation du Saint-Office à Rome depuis le 18 juillet 1919. Mais les premiers Pères de l'Église chrétienne ont dit : ce qu'on appelle maintenant le christianisme a toujours été là, mais sous une autre forme, et Héraclite et Socrate et Platon étaient chrétiens à leur manière avant le mystère du Golgotha. - Pour les membres actuels de la Congrégation romaine de l'Index, c'est bien sûr une remarque extraordinairement hérétique, même si elle émane de véritables Pères de l'Église, très hérétique ! Et pourtant, il faut dire que quelque chose est en train de se décider. Cette décision de la Congrégation romaine de l'Index d'interdire aux catholiques la lecture des livres anthroposophiques est en fait la conséquence correcte de l'évolution catholique romaine, de l'évolution de l'Église catholique romaine, et il faut reconnaître qu'un nouveau courant spirituel doit venir, qui comprendra le christianisme d'une nouvelle manière.

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In den verschiedensten Formen habe ich das seit Jahrzehnten immer wieder und wiederum gesagt. Es wird aber deshalb doch über weite Kreise für die Hauptsache gehalten, daß man nun weiß: Der Mensch besteht aus dem und dem, es gibt wiederholte Erdenleben und so weiter. — Das ist aber nicht die Hauptsache. Die Hauptsache ist, daß durch diese ganze Art zu denken im Menschen etwas erfaßt wird, was durch nichts anderes im Menschen erfaßt werden kann. Und das, was so vom Menschen erfaßt wird, das muß da sein. Wird es nicht da sein, dann werden alle die gutmeinenden Leute, die zum Beispiel sagen: Ein Christentum muß es immer geben —, die werden nichts erreichen. Denn ebensowenig wie Sie aus einem nichtmagnetischen Stück Eisen Magne­tismus herausgewinnen können, ebensowenig können Sie, wenn nichts anderes eintritt, aus dem, was aus den Europäern wird, ein Christen­tum herausschlagen. Das kann traditionell bleiben eine Zeitlang; aber die Leute werden aus Unwahrhaftigkeit die Tradition annehmen. Wor­um es sich handelt, ist, daß etwas in den Seelen ergriffen werden muß, was zu einem neuen Verständnis des Mysteriums von Golgatha führt, und damit zu einem neuen Verständnis des ganzen Christentums. Es hat im Altertum der vorchristlichen Zeit, wie ich heute auch schon erwähnt habe, eine ausgebreitete, großartige, bewundernswürdige Ur­weisheit gegeben, und wer die heidnische Weisheit bewundern will, der tut recht, und wer die heidnische Weisheit auch in den Zeiten bewun­dern will, in denen sie bereits anklingt an das Christliche, der tut noch mehr recht. Die ersten christlichen Kirchenväter waren eigentlich ge­scheiter, viel gescheiter als ihre jetzigen Nachfolger. Ihre jetzigen Nach­folger verbieten das Lesen der anthroposophischen Schriften. Wie Sie wissen, ist es den Katholiken verboten durch die Verfügung der Kon­gregation des Heiligen Offiziums in Rom seit dem 18. Juli 1919. Die ersten christlichen Kirchenväter aber haben gesagt: Das, was man jetzt Christentum nennt, war immer da, nur in anderer Form, und Heraklit und Sokrates und Plato waren vor dem Mysterium von Golgatha in ihrer Art Christen. — Das ist natürlich für die heutigen Mitglieder der römischen Index-Kongregation eine außerordentlich ketzerische Be­merkung, trotzdem sie von echten Kirchenvätern herrührt, sehr ketze­risch! Und dennoch muß man sagen: Es entscheidet sich etwas. Diese Verfügung der römischen Index-Kongregation, das Lesen der anthro­posophischen Bücher sei für die Katholiken zu verbieten, ist eigentlich die richtige Konsequenz der römisch-katholischen Entwickelung, der Entwickelung der römisch-katholischen Kirche, und man muß einsehen, daß eben eine neue Geistesströmung kommen muß, die das Christen­tum neu begreift.

Comme je l'ai dit, la vision du monde préchrétienne est, d'une certaine manière, admirable. Mais elle ne s'est pas étendue à certaines choses qui sont de nature terrestre. Et là, je touche à quelque chose qui est d'une importance extraordinaire pour l'évolution terrestre. L'évolution humaine s'est faite par rapport à tout ce que l'humain porte sur lui en tant qu'humain physique. Vers le 15e millénaire avant Jésus-Christ, dans l'ancienne Atlantide, l'humain a développé en lui, jusqu'à un certain état de maturité, toutes les caractéristiques de sa constitution physique, qui se sont ensuite plus ou moins lentement durcies. Mais en ce qui concerne l'évolution principale, l'évolution de la connaissance, c'était différent. Il est resté quelque chose comme une grande apparition de l'humanité, un savoir de l'humanité, transmis par les guides des mystères jusqu'à l'événement du Golgotha. Ce que les anciens sages païens avaient en eux était en quelque sorte le reflet d'une sagesse encore plus ancienne, mais d'une sagesse qui pouvait encore observer spirituellement ; mais tout était reflet. C'est alors qu'est apparu le mystère du Golgotha, c'est-à-dire rien de moins qu'une chose extraterrestre : l'être du Christ. Quelque chose qui descendait sur la Terre depuis des sphères tout à fait extraterrestres s'unissait à un corps physique humain, le corps de Jésus de Nazareth. C'est ainsi qu'est entré dans l'évolution terrestre de l'humanité quelque chose qui ne s'était pas produit pendant toute l'évolution terrestre précédente : que quelque chose de cosmique est entré dans l'humanité. Depuis le quinzième millénaire jusqu'au mystère du Golgotha, les humains ont essentiellement vécu avec leur constitution physique, à travers leur constitution psychique/d'âme de tête, sur la base d'un héritage ancien. Il se produisit alors un événement qui, d'une certaine manière, relia le ciel à la terre. Un être extraterrestre s'est uni à un corps humain.

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Wie gesagt, die vorchristliche Weltanschauung, sie ist in einer ge­wissen Weise bewundernswürdig. Aber sie hat sich nicht erstreckt auf gewisse Dinge, welche irdischer Natur sind. Und da berühre ich etwas, was einzusehen für die Erdenentwickelung von außerordentlicher Wich­tigkeit ist. Mit Bezug auf alles dasjenige, was der Mensch als physischer Mensch an sich trägt, war eigentlich die menschliche Entwickelung gegeben. Etwa im 15. vorchristlichen Jahrtausend, noch in der alten Atlantis drüben, hat der Mensch bis zu einem gewissen fertigen Zu­stande in sich alle diejenigen Eigenschaften seiner physischen Kon­stitution ausgebildet, die dann mehr oder weniger langsam verhärtet sind. Aber in bezug auf die Hauptesentwickelung, auf die Erkenntnis­entwickelung war das anders. Da blieb etwas zurück wie eine große Menschheitserscheinung, ein Wissen der Menschheit, vermittelt durch die Führer der Mysterien bis zum Ereignis von Golgatha. Was die alten heidnischen Weisen in sich hatten, das war gewissermaßen das Spiegelbild einer noch älteren Weisheit, jedoch einer solchen Weisheit, die noch geistig beobachten konnte; aber es war alles Spiegelbild. Da trat das Mysterium von Golgatha ein, das heißt nichts Geringeres als etwas Außerirdisches: das Christus-Wesen. Etwas, das aus Sphären, die durchaus außerirdisch sind, auf die Erde herabdrang, verband sich mit einem menschlichen physischen Leibe, dem Leibe des Jesus von Nazareth. Damit trat etwas ein in die irdische Menschheitsentwicke­lung, was die ganze frühere Erdenentwickelung hindurch nicht ein­getreten ist: daß etwas Kosmisches in die Menschheit hereingekommen ist. Die Menschen haben im wesentlichen mit ihrer physischen Kon­stitution seit dem 15. Jahrtausend bis zum Mysterium von Golgatha durch ihre seelische Kopfkonstitution von alter Erbschaft gelebt. Jetzt trat etwas ein, was in gewisser Beziehung den Himmel mit der Erde verband. Ein außerirdisches Wesen verband sich mit einem Menschen­leibe.

Comprendre un tel mystère était encore possible pour les humains les plus arriérés, ceux qui étaient restés assis en Europe et qui avaient encore dans leur corps certaines caractéristiques spirituelles naturelles. Il n'était pas possible aux Asiatiques instruits de le comprendre. C'était dans une certaine mesure encore un don de Dieu pour cette population européenne d'avoir des corps qui étaient réceptifs au christianisme de par leur constitution corporelle. Depuis le XVe siècle, cela a cessé, et c'est pourquoi une connaissance spirituelle doit intervenir pour comprendre récemment le mystère du Golgotha. Sans la compréhension de ces processus d'évolution de l'humanité, la nature humaine ne peut plus avancer et devrait aller vers sa perte, car ce qui est entré dans l'évolution terrestre par le mystère du Golgotha devrait tout simplement disparaître. Sans une nouvelle compréhension spirituelle du lien entre la Terre et le monde extraterrestre, le mystère du Golgotha ne peut pas continuer à vivre.

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Solch ein Mysterium zu verstehen war noch möglich den zurück­gebliebensten Menschen, die ja in Europa sitzengeblieben waren, die noch im Leibe gewisse naturgeistige Eigenschaften hatten. Den fort­gebildeten Asiaten war es nicht möglich, das zu begreifen. Es war ge­wissermaßen noch ein Gottesgeschenk für diese europäische Bevölke­rung, Leiber zu haben, die für das Christentum durch die leibliche Konstitution empfänglich waren. Seit dem 15. Jahrhundert hörte das auf, und daher muß ein geistiges Wissen eintreten, um neuerdings das Mysterium von Golgatha zu begreifen. Ohne das Durchschauen dieser Entwickelungsvorgänge der Menschheit geht die menschliche Natur nicht weiter und müßte ihrem Untergang entgegengehen, denn es müßte das, was durch das Mysterium von Golgatha in die Erden­entwickelung hereingekommen ist, einfach verschwinden. Ohne daß wiederum geistig begriffen werde der Zusammenhang der Erde mit der außerirdischen Welt, kann das Mysterium von Golgatha nicht weiter­leben.

Puisque ce fait existe, ceux qui veulent aujourd'hui rester dans l'ancien traditionnel - et vous savez combien ils sont nombreux, car je vous ai toujours fait part de temps en temps des attaques laides qui viennent de ce côté-là - s'opposent avec une virulence particulière à la vérité proclamée par la science de l'esprit, selon laquelle on a affaire à un Christ cosmique, à un Christ qui n'est pas seulement terrestre, mais cosmique. C'est étrange, mais il n'en reste pas moins que le fait que la science de l'esprit parle d'un Christ cosmique irrite au plus haut point le clergé catholique romain et le jésuitisme, par exemple. Il est vrai que l'on assiste aujourd'hui à un divorce des esprits. Et on ne devrait pas fermer les yeux face à cela ; on devrait justement ouvrir les yeux face à cela. Pour pouvoir contribuer à la mise en place de tout ce qui doit être mis en place pour l'humanité, à la plus petite place où l'on se trouve, il est aujourd'hui nécessaire d'avoir une vue d'ensemble des grandes conditions/rapports de la vie.

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Da diese Tatsache besteht, wenden sich diejenigen, die heute im Tra­ditionell-Alten verbleiben wollen — und Sie wissen, wie zahlreich sie sind, denn ich habe Ihnen immer von Zeit zu Zeit die häßlichen An­griffe, die von jener Seite kommen, mitgeteilt —, mit besonderer Giftig­keit gegen die Wahrheit, die aus der Geisteswissenschaft heraus ver­kündet wird, daß man es zu tun habe mit einem kosmischen Christus, mit einem Christus, der nicht bloß irdisch, sondern kosmisch ist. Es ist ja sonderbar, aber es ist trotzdem so, daß es zum Beispiel die römisch-katholische Klerisei und den Jesuitismus am allermeisten ärgert, daß Geisteswissenschaft von einem kosmischen Christus spricht. Es ist einmal so, daß eine Scheidung der Geister heute eintritt. Und demgegenüber soll­te man nicht die Augen verschließen; demgegenüber sollte man gerade die Augen öffnen. Um alles dasjenige, was für die Menschheit einzurich­ten ist, miteinrichten zu können an dem kleinsten Platze, auf dem man steht, ist es heute notwendig, daß man Einsicht hat in die großen Verhält­nisse des Lebens.

Ne dites vraiment pas qu'il n'y a pas de temps à perdre. - Car c'est aussi quelque chose que l'on peut entendre dire : L'humain est aujourd'hui si occupé, si infiniment occupé, qu'il n'a pas le temps de lever les yeux vers ces vérités spirituelles. - J'aimerais vous dire combien de bavardages ont lieu lors des "Five o'clock teas", des "Jausen", des "afternoon teas", des "Frühschoppen", dans certaines régions lors des "Dämmerschoppen" - il y en a aussi -, lors des "Skatklopfen" et d'autres choses, et vous verriez qu'il en résulterait une somme considérable de temps pendant lequel les humains auraient l'occasion, s'ils le voulaient, de se familiariser avec ce qui est immensément nécessaire au développement de l'humanité pour l'avenir. Ce n'est pas le temps qui manque, c'est la nonchalance des humains, c'est la somnolence des humains. L'encéphalite léthargique se manifeste maintenant extérieurement dans des cas isolés ; les âmes en sont atteintes depuis longtemps dans le vaste cercle de l'humanité. La maladie du sommeil des âmes est une épidémie très répandue. Car ce dont il s'agit en fin de compte, c'est d'avoir la volonté de mettre en mouvement ses forces spirituelles. Lorsque l'on étudie aujourd'hui à l'université - à quelques exceptions près, qui se comptent sur les doigts de la main -, on n'a vraiment pas besoin de faire travailler sa pensée. On nous transmet une certaine somme de résultats expérimentaux, on peut les assimiler. On n'a pas besoin de mettre en mouvement sa force de réflexion. Mais à la place de cette formation, il faut que la force de pensée devienne à son tour mobile, que toutes les forces de l'âme deviennent mobiles, que l'agitation de la vie intérieure de l'âme prenne la place de la nonchalance et de la somnolence. On peut être très actif dans la vie extérieure et immensément somnolent dans sa vie spirituelle. Mais cela doit cesser dans l'évolution de l'humanité. Que cela cesse, c'est une nécessité vraiment profonde, profonde. Aujourd'hui, des gens disent : il faut d'abord que l'humanité ait du pain. - Certes, elle doit avoir du pain. Mais si l'on ne pense pas à prendre des dispositions spirituelles pour que ce pain puisse être produit demain, alors on ne mangera que ce que la terre donne encore avant, et on n'aura pas de pain demain et après-demain. Qu'on ait encore du pain aujourd'hui, c'est encore possible pendant un certain temps avec les anciennes pensées. Mais après-demain - au sens figuré, bien sûr - on n'aura plus de pain si on ne fait pas sortir les institutions de la terre d'une nouvelle spiritualité.

22

Sagen Sie wirklich nicht: Dazu ist nicht Zeit. — Es ist nämlich auch etwas, was man hören kann, daß gesagt wird: Der Mensch ist heute so beschäftigt, so unendlich beschäftigt, daß er ja nicht Zeit hat, aufzu­blicken zu diesen geistigen Wahrheiten. — Ich möchte Ihnen zusammen­rechnen, wieviel Schwatz abläuft bei «Five o'clock teas», bei «Jausen», bei «Nachmittagstees», bei «Frühschoppen», in gewissen Gegenden beim «Dämmerschoppen» — solche gibt es ja auch —, beim «Skatklopfen» und andern Dingen, und Sie würden sehen, daß eine erkleckliche Summe von Zeit herauskommt, in der die Menschen Gelegenheit haben würden, wenn sie wollten, sich bekanntzumachen mit dem, was der Menschheits­entwickelung ungeheuer notwendig ist für die Zukunft. Es liegt nicht an der Zeit, es liegt an der Lässigkeit der Menschen, an der Schläfrigkeit der Menschen. Die Encephalitis lethargica tritt jetzt äußerlich in einzelnen Fällen auf; die Seelen sind längst von ihr befallen im weiten Umkreise der Menschheit. Die Schlafkrankheit der Seelen ist eine sehr verbreitete Epi­demie. Denn dasjenige, um was es sich zuletzt handelt, ist, den Willen zu haben, seine geistigen Kräfte in Bewegung zu setzen. Wenn man heute an der Universität studiert — mit geringen Ausnahmen, die an den Fingern herzuzählen sind —, braucht man sein Denken eigentlich wirklich nicht anzustrengen. Es wird einem eine gewisse Summe von zum großen Teile Experimentalergebnissen vermittelt, man kann das aufnehmen. Die Denkkraft braucht man dabei nicht in Bewegung zu setzen. An die Stelle dieser Bildung muß aber treten, daß die Denkkraft wiederum beweglich wird, daß die ganzen Seelenkräfte beweglich werden, daß Emsigkeit des inneren Seelenlebens an die Stelle von Lässigkeit und Schläfrigkeit trete. Man kann sehr tätig sein im äußeren Leben und ungeheuer schläfrig sein in seinem Seelenleben. Aber das muß in der Menschheitsentwickelung aufhören. Daß es aufhört, das ist eine wirklich tief, tiefgehende Notwen­digkeit. Heute sagen Leute: Zunächst muß die Menschheit Brot haben. — Gewiß muß sie Brot haben. Aber wenn nicht daran gedacht wird, die Einrichtung aus dem Geistigen heraus so zu treffen, daß dieses Brot auch morgen erzeugt werden kann, dann wird man eben nur dasjenige essen, was die Erde noch vorher hergibt, und man wird morgen und übermorgen kein Brot haben. Daß man heute noch Brot hat, das geht noch eine Weile mit den alten Gedanken. Aber man wird übermorgen — bildlich gespro­chen selbstverständlich — kein Brot haben, wenn man nicht die Institu­tionen der Erde aus einer neuen Geistigkeit heraus treiben wird.

Réfléchissez à cette chose, car il s'agit d'affaires sérieuses.

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Denken Sie über diese Sache nach, denn es handelt sich um ernste Angelegenheiten.

 

Français seulement


DOUZIÈME CONFÉRENCE, Dornach, le 8 février 1920
Transformation des besoins de la vie sociale dans l'évolution de l’humanité

01
On ne sait peut-être pas trop comment, au cours des temps, non seulement les états d'âme des humains changent, mais aussi comment ce que l'on tient pour nécessaire à la vie sociale de l'humain est soumis à une transformation. J'ai déjà inséré à plusieurs reprises de telles choses dans des considérations antérieures. J'ai par exemple mentionné comment, dans l'ancien Empire romain, ce n'était pas du tout une exigence populaire générale que tous les enfants apprennent les tables de multiplication comme base du calcul, mais qu'il était en revanche tout à fait général que chaque enfant qui grandissait connaisse les lois des douze tables. L'opinion sur ce qui doit être une conception générale, une connaissance générale à l'intérieur de l'humanité, a beaucoup changé au cours des temps. Ces choses sont liées à l'ensemble de l'évolution de l'humanité. Pour envisager ce qui est quand même nécessaire là-dessus, il est quand même de se conduire une fois devant les yeux la vraie forme des processus d'évolution de l'humanité.
02
Avant qu'il n'y ait une population telle que nous la connaissons actuellement en Europe, en Asie, en Afrique et aussi en Amérique, il y avait un vaste continent à l'endroit où se trouve actuellement l'océan Atlantique. La surface de la Terre était donc essentiellement la région située entre l'Europe, l'Afrique d'un côté et l'Amérique de l'autre, à une époque où la majeure partie de l'Europe, de l'Afrique, de l'Asie et de l'Amérique était sous l'eau.
03
Nous savons que ce continent atlantique, comme nous l'appelons, a disparu à la suite d'une catastrophe importante, et nous l'avons déjà mentionné à plusieurs reprises, que des migrations ont eu lieu depuis ce continent atlantique, qui est devenu progressivement de plus en plus inhabitable, vers les pays qui se sont progressivement élevés et qui constituent aujourd'hui l'Europe, l'Asie et l'Afrique. La population de l'Europe, de l'Asie et de l'Afrique est essentiellement composée - vous pouvez le lire dans mon livre "La science secrète dans ses grandes lignes" - des descendants des anciens Atlantes.
04
Or, des distinctions pleines de signification sont apparues entre ces populations, et les effets de ces distinctions sont toujours encore là. On peut encore comprendre les séquelles de ces distinctions si l'on se dit ceci : il y a eu certaines parties de la population qui migraient du continent atlantique vers l'est. Nous voulons maintenant faire abstraction de l'Amérique, qui était aussi peuplée à l'époque depuis le continent atlantique, mais nous voulons faire abstraction de cela. Certaines parties de la population se sont donc déplacées vers l'est. Un certain nombre d'entre elles se sont dirigées vers l'Asie, et parmi les populations qui se sont ainsi déplacées de l'ouest vers l'est sont apparues les cultures que nous avons appelées la culture de l'Inde ancienne, la culture de la Perse ancienne, la culture de l'Égypte ancienne et de la Chaldée, puis la culture gréco-latine, et maintenant en Europe la cinquième culture post-atlantique, dans laquelle nous vivons nous-mêmes, qui a commencé vers le milieu du XVe siècle. Mais ces cultures se sont développées de la manière suivante : certaines parties de la population se sont trouvées incitées, par la constitution de leur âme et de leur corps, à migrer le plus loin possible vers l'Asie, d'autres sont restées en Europe. Plus tard, il y a eu ces migrations dont parle l'histoire extérieure et qui ont fait passer certaines parties de la population d'Asie vers l'Europe. Mais ce qui constitue aujourd'hui la population européenne est certes en partie, mais pas seulement, la descendance de ce qui est venu plus tard d'Asie, mais ce qui peuple aujourd'hui l'Europe est aussi la descendance de ce qui est resté à l'origine lors de la migration du continent atlantique vers l'Est. Et une grande partie de ce qui vit chez les Européens remonte à des constitutions corporelles et psychiques qui s'expliquent par le fait qu'elles étaient justement liées aux humains qui étaient restés en Europe et qui n'avaient pas migré vers l'Asie. En Europe, nous avons tout à fait affaire à une fusion des éléments de population les plus divers. Mais le fait que certaines parties de la population se soient déplacées vers l'Asie et que d'autres soient restées en Europe a entraîné une différence importante, une différenciation significative de la population euro-asiatique. Les populations qui, à l'origine, avaient déjà immigré en Asie au cours des 8e, 7e et 6e millénaires, étaient d'une nature telle qu'elles ont fortement intégré la culture spirituelle humaine qui a pu se répandre dans l'élément d'âme. Aujourd'hui encore, on peut constater dans la population d'Asie, qui s'est en quelque sorte dégradée, que cette population a développé l'élément spirituel, et aussi l'élément de raison analytique, essentiellement dans la partie d'âme.





On peut dire, et ce n'est pas parlé en image, mais c'est en fait la pleine vérité, que cette population orientale, dont le membre le plus éminent est la population asiatique, a peu laissé le corps participer à son développement. Tout ce qui a été conçu, qui a vécu et qui vit encore jusqu'à un certain point dans la décadence de la culture asiatique, dépend peu des caractéristiques physiques de l'humain, mais fortement des caractéristiques de l'âme. C'est pourquoi cette culture spirituelle, qui n'existe absolument plus ainsi aujourd'hui, mais aussi qui n'est pas appréciée aujourd'hui parce que les documents historiques n'en parlent que très peu, a pu naître dans cette Asie, et ne peut être admirée que par ceux qui sont capables de se mettre à la place de ces immenses coups d'œil profond spirituels que la population asiatique a pu faire une fois il y a des millénaires.
05
Ce qui est transmis historiquement, ce qui peut être reconnu à partir des enseignements originels historiques, ne donne aucune image de ce qui existait autrefois comme sagesse originelle des humains dans cette Asie. Ce qui est présenté aujourd'hui comme la science des astres chaldéenne, comme la sagesse des brahmanes indiens, comme la sagesse égyptienne, à travers tel ou tel document, à travers tel ou tel monument, est déjà un produit tardif. Toutes ces choses remontent à une compréhension merveilleuse, grandiose, énorme du monde spirituel, elles remontent à un pendant scientifique grandiose, énorme, que les humains ont pénétré, entre la terre et le cosmos tout entiers, le monde des étoiles tout entier. Aujourd'hui, en Europe, les humains ne cherchent pas à comprendre, même seulement aussi a posteriori, ce que l'on savait dans ces temps anciens, ils ne l'apprécient pas non plus, car ils ne peuvent en quelque sorte rien en faire. Ils n'ont pas la possibilité de s'orienter vers ces choses.
06
Mais tout ce qui a vécu autrefois en Orient en matière de sagesse merveilleuse a vécu parce que ces humains ont reçu ce qu'ils ont reçu spirituellement avec leur âme pure, et que le corps n'y a que peu participé. Ensuite, comme vous le savez - et vous trouverez plus de détails à ce sujet dans mon livre "Le christianisme en tant que fait mystique" -, de tout ce que l'Orient ancien avait possédé de sagesse merveilleuse est née la conception que l'on a eue du christianisme. Car, pour l'essentiel, ce que l'on sait du christianisme est un héritage de l'Orient. Mais la sagesse originelle orientale est arrivée en Europe en partie par le biais de la Grèce, et en partie par la transformation qu'elle a subie à travers le mystère du Golgotha.
07
Et maintenant, remarquez ce qui est extrêmement important : ce qui s'est formé dans l'âme sans la part d'organisation corporelle en Orient, migre par le sud de l'Europe, par l'Afrique, vers le reste de l'Europe, et y rencontre la population qui, à l'exception de ceux qui se sont retirés d'Asie, était pour l'essentiel les humains restés en arrière lors des migrations de l'Atlantide vers l'Orient. Et la question doit se poser parmi nous : quelle était la constitution particulière de ces humains restés en Europe, du fait qu'elles n'avaient justement pas migré avec vers l'Asie, qu'elles étaient restées en Europe ?
08
Nous arrivons alors à quelque chose d'extrêmement significatif. Nous en venons à envisager ou à devoir envisager que cette population restée en Europe lors de la migration de l'Atlantide vers l'Est a reçu ce qu'elle a reçu en termes de connaissances extérieures et intérieures, ce qu'elle a reçu en termes de compréhension du monde spirituel et de compréhension de l'ordre social, économique et commercial du monde, qu'elle a reçu cela par la fonction de l'organisation physique. Le fondement de la population européenne repose essentiellement sur le fait que les plus importants de ces Européens ont absorbé ce qu'ils ont reçu avant tout par l'intermédiaire de leur corps. Les humains qui ont migré plus à l'est étaient ainsi faits qu'ils absorbaient davantage avec leur âme ; ils ont négligé, parce qu'il ne leur était pas du tout donné de former la fonction corporelle, tout ce qui doit justement être compris du monde et de l'ordre humain par le biais du corps. Les Européens utilisaient pour ce qu'ils devaient fonder comme leur culture l'outil physique de leur cerveau, les outils physiques du reste de la corporéité. Et c'est ainsi que nous sommes confrontés à l'étrange phénomène que ce qui s'est formé en Asie en tant que christianisme, à partir d'une merveilleuse sagesse originelle, a migré vers l'Europe et a été reçu en Europe dans des conditions tout à fait différentes de celles dans lesquelles il a été formé en Asie. En Asie, il n'a été formé qu'à partir de l'âme, en Europe, il a été reçu à partir du corps. Pourquoi a-t-il pu être absorbé par le corps ? Il a pu être absorbé par le corps parce qu'en fait, les corps européens étaient formés de telle sorte qu'ils pouvaient devenir de véritables instruments du spirituel. Les corps des Asiatiques n'étaient pas aussi formés. La population européenne était restée en arrière pour que, dans les conditions climatiques et autres conditions culturelles de la vieille Europe, le corps soit en quelque sorte rendu réceptif au recueil de connaissances, d'impulsions de la volonté, et ainsi de suite.
09
Dans l'ensemble du contexte mondial, on doit avoir telle opinion sur l'un, telle autre sur l'autre ; mais le moins bon occupe aussi une place tout à fait justifiée. Cela maintes personnes ne peuvent pas le comprendre. Nous essayons aussi de démontrer la nocivité du matérialisme, mais nous devons reconnaître d'un autre côté que le matérialisme devait arriver jusqu'au XIXe siècle. Seulement, il doit maintenant être surmonté. Maints humains aimeraient se rendre les choses commodes dans ces questions, elles disent : le corps humain est donc l'instrument dans lequel l'âme habite ; l'âme est céleste, le corps est terrestre, tenons-nous-en à ce qui est d'âme. - C'est une conception commode de la vie. Mais c'est le mérite qui revient au matérialisme qu'il a appris aux humains qu'aussi le corporel a part au spirituel, que déjà parmi certains éléments de la race humaine/du genre humain, le corps était organisé précisément pour l'accueil du spirituel. Et les humains les plus remarquables ont été ceux que le christianisme a rencontrés. Dans les premiers temps, lorsque le christianisme s'est répandu en Europe, les corps de ces humains européens étaient de bons instruments de réception pour l'accueil du christianisme, le cerveau physique était justement un bon organe de réception pour le christianisme, parce qu'il s'était formé d'une certaine manière à partir du monde spirituel. Et tandis qu'en Asie le christianisme est apparu après des siècles, des millénaires de développement dans une culture qui n'était que pour les âmes, ce christianisme s'est heurté en Asie à une culture décadente, une culture en voie de disparition, une culture de l'âme qui était bonne pour les temps anciens, qui n'était plus bonne pour l'époque où le christianisme a pris place, ce christianisme a rencontré en Europe des humains réceptifs qui étaient organisés par leurs corps pour grandir dans ce christianisme, pour faire de leurs corps des instruments de réception du christianisme ; car dans ces corps, il y avait encore beaucoup d'esprit, d'esprit cosmique, d'esprit de la nature. C'est tout de suite le significatif de la population européenne primitive de l'époque post-atlantique, c'est qu'il y avait de l'esprit dans les corps et que le christianisme a été reçu avec cet esprit qui se trouvait dans les corps. Mais cet esprit s'est peu à peu éteint, cet esprit cessa. Cet esprit ne resta pas dans les corps européens. Et c'est précisément l'essentiel de la transition qui s'est produite au milieu du XVe siècle de l'ère postchrétienne, à savoir que l'esprit de la nature qui se trouvait dans les corps humains européens a commencé à s'épuiser, que les corps sont devenus peu à peu incapables de comprendre par eux-mêmes ce qu'ils avaient d'abord reçu comme christianisme avec une force fraîche, parce qu'avec la force du corps. C'est ainsi qu'à partir du XVe siècle, la compréhension du christianisme s'est peu à peu perdue. Il ne restait plus que la tradition. Les rapports qui sont à la base de tout cela, on les méconnaît en fait, dans la science extérieure ordinaire, on les méconnaît complètement. On croit en effet que l'humain est l'humain, et on pense pouvoir étudier cet humain en portant les cadavres dans les cliniques et en les anatomisant. Là, on apprend le moins possible sur l'humain, car la constitution la plus fine de ces humains change presque de siècle en siècle. L'humanité d'un siècle est au fond, en ce qui concerne la constitution fine, tout autre chose que l'humanité du siècle précédent. Parce que cela n'apparaît pas en gros et ne peut pas être constaté avec des moyens scientifiques grossiers, c'est pourquoi les humains ne veulent pas en entendre parler. Mais cet humain est une organisation très fine, et ce qui se développe successivement au cours du temps subsiste l'un à côté des autres. Pour l'anatomie grossière, la croyance règne, mais ce n'est qu'une croyance : si l'on prélève le sang d'un Occidental et si l'on prélève le sang d'un Oriental, on prélève du sang ; le sang est le sang. - Mais cette croyance, le sang c'est le sang, est une absurdité totale face à une véritable connaissance plus profonde de l'humanité. Je ne peux parler de cette question que schématiquement et je peux aujourd'hui aussi seulement, j'aimerais dire, donner les résultats de recherches déployées. Mais ces résultats sont extrêmement importants. Si je devais dessiner schématiquement quelque chose - ce qui serait évidemment différent si ce n'était pas schématique, mais réel -, je devrais le dessiner de la manière suivante. Si je devais donc dessiner le caillot de sang dans le corps humain vivant d'un Occidental, je le dessinerais ainsi (voir dessin a). Si je devais dessiner le caillot de sang dans la veine chez un humain russe, je devrais le dessiner ainsi (voir dessin b).
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De même qu'une forme de lignée se rapporte à une autre forme de lignée, de même le caractère interne et matériel du sang de la population orientale se rapporte au caractère du sang de la population occidentale. Mais le développement du sang est lié à ce que j'ai appelé la réceptivité physique. Cette réceptivité physique, comme je l'ai dit, est épuisée ; aujourd'hui, au moins pour la population européenne occidentale et son annexe américaine, le physique ne donne plus rien de spirituel. C'est pourquoi le spirituel doit être recherché par une autre voie, par la voie indiquée par la science de l'esprit d'orientation anthroposophique. On peut dire, en gros, que : le spirituel issu de la matérialité physique et corporelle, qui a essentiellement servi à ouvrir la compréhension du christianisme au cours des siècles jusqu'au milieu du XVe siècle, s'est desséché. Aujourd'hui, dans la culture occidentale, on vit avec des corps desséchés, et ce qui s'affirme n'est qu'une culture mécaniste, parce qu'elle provient d'organisations corporelles desséchées et inanimées. Ce changement n'est donc pas seulement celui que dessinent les historiens abstraits d'aujourd'hui, il est tel qu'il pénètre au plus profond de l'être corporel de l'humain.
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La plupart des humains actuels se ferment à ce que je viens de vous dire. Mais de même que les Romains ont appris les lois des douze tables, de même qu'il était d'usage plus tard de considérer les tables de multiplication comme quelque chose de nécessaire pour l'humain, de même un avenir pas du tout éloigné, vers lequel nous devons travailler, devra compter parmi l'éducation générale le fait d'avoir de telles notions élémentaires sur l'évolution de l'humanité. Sinon, au bout de quinze ans, l'évolution terrestre de l'humanité civilisée connaîtra une catastrophe telle que celle que nous avons connue au cours des cinq ou six dernières années. Car le fait que les humains se soient fermés à ce qui veut s'imposer comme une nouvelle formation dans l'humanité civilisée est la véritable raison de la confusion qui a régné au cours des cinq ou six dernières années. Et si les humains veulent continuer à vivre à partir de leur corps matérialisé desséché, ils concocteront d'eux-mêmes, à partir de ce corps matérialisé desséché, des caractéristiques qui conduiront tous les quinze à vingt ans à une confusion telle que celle que nous avons connue en Europe en 1914. Aujourd'hui, il n'y a que deux choses possibles : soit on se résout à admettre cette infusion d'une nouvelle formation dans l'humanité, et donc aussi l'infusion d'une nouvelle compréhension du christianisme soutenue par la science de l'esprit, soit on s'attend à ce que des éléments destructeurs entrent dans la vie sociale humaine dans une mesure terrible.
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Nos amis anglais vont maintenant retourner en Angleterre - pas tout de suite, espérons-le -, mais ils rencontreront alors en Angleterre l'humain que je vous ai décrit une fois ici comme un représentant de l'époque actuelle d'une manière particulière, parce que durant toute sa vie, bien qu'il soit aujourd'hui beaucoup plus âgé, il n'a pas dépassé le stade d'évolution d'un jeune de vingt-sept ans. Vous y rencontrerez, probablement encore, Lloyd George, l'humain qui a pu donner le ton précisément parce qu'il n'est resté capable de se développer que jusqu'à l'âge de vingt-sept ans, qu'il a ensuite été élu au Parlement, bien entendu, et qu'il n'est plus capable de se développer depuis, si bien qu'aujourd'hui encore, en tant que vieil humain, il continue de penser comme un jeune de vingt-sept ans, c'est-à-dire de manière immature. Vous trouverez dans une telle tête des idées particulières, par exemple : jusqu'à présent, nous nous sommes rangés du côté de la contre-révolution russe, elle est vaincue ; il n'est plus rentable de se ranger du côté de la contre-révolution russe, essayons donc de nous arranger avec les bolcheviks, essayons de parvenir à une paix acceptable avec eux.
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C'est typiquement ce que pense aujourd'hui un humain qui est totalement éloigné de toute compréhension des lois réelles de la vie, qui n'a aucune idée de ce qui est réel dans le monde, et c'est ce que pensent d'autres dit "hommes d'État" - je remarque que j'écris maintenant "hommes d'État" avec des guillemets. Il ne faut pas oublier que cet "homme d'État" dépasse encore de beaucoup le dilettante abstrait Woodrow Wilson, par lequel le monde entier s'est laissé séduire à un certain moment du développement européen. Avec de telles choses, on était à certaines époques un "prédicateur dans le désert". À l'époque où le monde entier adorait Woodrow Wilson, je n'ai cessé de dire ici, en Suisse, exactement la même chose sur Woodrow Wilson que ce que je vous dis aujourd'hui. Maintenant, le monde commence à se rendre compte, car il est trop tard, à quel point ce qui émane de Woodrow Wilson est éloigné de la réalité. Et les gens qui se sont assis avec lui à la conférence de Versailles ont été étonnés de voir à quel point cet humain n'a pas apporté d'Amérique en Europe, même le plus petit instinct de réalité.
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Les choses dans lesquelles on vit aujourd'hui doivent être considérées à partir d'horizons mondiaux si l'on veut avoir son mot à dire sur les choses, même les plus petites. Et on ne pourra pas les considérer si l'on ne pose pas comme principe qu'une certaine explication de l'humain doit devenir une culture générale dans un avenir très proche, tout comme les tables de multiplication ont commencé à devenir un objet de culture générale à une certaine époque.
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Il n'est pas question de discuter de l'apparition ou non de revendications sociales, pas plus que de savoir si un tremblement de terre se produira ou non dans une région quelconque. Mais il faut discuter de la manière dont on se comporte face à de tels phénomènes. Personne ne pourra adopter une position adéquate face à de tels phénomènes s'il n'a pas de connaissances humaines dans le sens évoqué. C'est quelque chose dont il faut s'imprégner très profondément. Et la question de savoir si la vie du monde civilisé européen pourra continuer ou non dépendra de l'existence d'un nombre suffisamment important de personnes qui comprennent l'impossibilité d'un autre régime/régiment mondial, particulièrement influencé par des personnes aussi éloignées de la réalité que Lloyd George. Vous savez tous que je ne parle pas d'un quelconque point de vue chauvin, d'un quelconque côté, mais d'un point de vue purement factuel, qui découle de l'observation des faits objectifs. En tant qu'Allemand, dit Allemand, je n'ai jamais eu quoi que ce soit contre Woodrow Wilson ou Lloyd George. Comparé à d'autres personnes aujourd'hui, même Lloyd George est un "type bien". Mais c'est justement un humain de vingt-sept ans qui n'est pas en mesure d'assimiler ce que l'on ne peut assimiler que lorsque l'évolution descendante prend place, c'est-à-dire lorsque l'on a dépassé les années trente. Car les corps européens desséchés, qui ne veulent pas se tourner vers l'accueil de quelque chose de spirituel, perdent la possibilité d'évoluer dans les années de la trentaine. Ils peuvent alors être des parlementaires, même des parlementaires aussi infiniment compétents, aussi extraordinairement bons que Lloyd George, qui, comme on le sait, a mené des réformes tout à fait admirables lorsqu'il a été nommé ministre.
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N'est-ce pas, c'est ainsi que l'on procède avec les humains de l'opposition : on les fait entrer au ministère pour qu'elles ne deviennent pas gênantes à l'extérieur du Parlement. Au même moment, en Angleterre, on a nommé Lloyd George ministre, d'abord parce qu'on ne voulait pas de lui dans l'opposition ; mais on l'a nommé ministre en disant : on lui donne le portefeuille qu'il ne connaît pas du tout. C'est la manière habituelle de traiter les parlementaires dangereux. Et voilà qu'une fois qu'on a donné à Lloyd George le portefeuille auquel il ne comprenait rien, il a développé une activité fébrile, il a introduit des réformes qui sont vraiment admirables, et les autres se sont retrouvés avec un long nez.
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On doit aujourd'hui pouvoir juger tous ces phénomènes du point de vue des lois de l'évolution de l'humanité. Il n'est généralement pas agréable de juger l'humanité d'après ses particularités, et ce n'est surtout pas dans l'habitude des humains aujourd'hui de s'intéresser à l'autre humain. C'est pourquoi, aujourd'hui, on prend volontiers les êtres humains en fonction de leurs estampilles. On n'a pas envie de se mettre mal à l'aise pour savoir, en rencontrant un être humain, s'il a des capacités, si quelque chose vit dans son âme qui a des possibilités d'action. On ne veut pas non plus s'engager à juger l'être humain de cette manière, par l'impression directe issue de la vie. On a besoin d'autres possibilités. Il y a quelqu'un qui est diplômé, qui possède un doctorat - c'est donc un humain sage. Il n'est pas nécessaire de le connaître, il suffit de savoir : Il a déjà passé des examens ou il est - je ne sais pas s'il ne faut pas dire : il a été - conseiller d'État. C'est bien, c'est quelque chose que l'on doit respecter, on n'a pas besoin de se préoccuper davantage de savoir s'il a une quelconque possibilité d'action dans son âme. Un gouvernement a fait de vous un conseiller/Rat, écrit avec un t, et non la cinquième roue/Rad du carrosse, écrite avec un d doux. Il faut donc des possibilités venant de l'extérieur. À l'avenir, on aura besoin d'une relation vraiment directe d'humain à humain. Personne ne l'acquerra s'il ne développe pas ses forces spirituelles humaines de manière appropriée. Cette méthode est celle de la science de l'esprit. Si vous lisez par exemple ma "Science secrète", vous pouvez lire ce qui s'y trouve, vous pouvez assimiler ce qui s'y trouve selon son contenu. Si vous l'assimilez d'après son contenu, de sorte que vous puissiez ensuite le réciter très bien dans votre mémoire, je trouverais presque plus utile que vous lisiez un livre de cuisine ou, si vous n'êtes pas justement des femmes, un traité quelconque sur les conventions collectives ou quelque chose de ce genre ; ce sera plus utile que si vous lisiez ma "science secrète". Cette "science secrète" n'a d'importance à la lecture que si, par la mise en forme particulière des pensées - qui irrite les humains au point qu'ils refusent de s'occuper de ce qu'ils appellent "mal stylisé" - cette manière d'écrire et de penser a un effet éducatif sur l'ensemble de l'état d'âme, si c'est le comment et non le quoi qui façonne l'âme. Celui qui laisse agir sur lui la "science secrète" - il peut bien sûr s'agir d'un autre livre - et qui entre ensuite dans la vie, verra qu'il a effectivement renforcé sa vision intérieure, de sorte qu'il en retire une connaissance des humains. Les choses deviennent tout autre chose qu'un simple enregistrement scolaire de la chose en soi-même ! Aujourd'hui, quand on a lu un livre, on a l'impression d'avoir fait le nécessaire si on a le contenu en soi, c'est-à-dire si on l'a en soi de manière à pouvoir éventuellement passer un examen. Les livres spirituels scientifiques ne sont jamais conçus de cette manière. L'essentiel n'est pas fait lorsque l'on peut compter le contenu sur ses doigts, mais le nécessaire n'est fait que lorsque les choses sont passées dans toute la constitution de l'âme, dans tout l'état d'âme, lorsque l'on a ainsi développé des forces d'âme adaptées à la vie.
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Je l'ai dit et redit sous les formes les plus diverses depuis des décennies. Mais dans de larges cercles, on considère que l'essentiel est de savoir que l'humain est constitué de ceci et de cela, qu'il y a des vies terrestres répétées, etc. - Mais ce n'est pas la chose principale. L'essentiel, c'est qu'à travers toute cette manière de penser, on saisit en l'humain quelque chose qui ne peut être saisi par rien d'autre en l'humain. Et ce qui est ainsi saisi par l'humain doit être là. Si ce n'est pas le cas, tous les gens bien intentionnés qui disent par exemple : "Il doit toujours y avoir un christianisme", n'arriveront à rien. Car de même que vous ne pouvez pas obtenir de magnétisme à partir d'un morceau de fer non magnétique, de même, si rien d'autre ne se produit, vous ne pouvez pas obtenir un christianisme à partir de ce que deviennent les Européens. Cela peut rester traditionnel pendant un certain temps, mais les gens adopteront la tradition par manque de sincérité. Ce dont il s'agit, c'est que quelque chose doit être saisi dans les âmes qui conduise à une nouvelle compréhension du mystère du Golgotha, et donc à une nouvelle compréhension du christianisme tout entier. Dans l'Antiquité préchrétienne, comme je l'ai déjà mentionné aujourd'hui, il y avait une sagesse primordiale étendue, grandiose et admirable, et celui qui veut admirer la sagesse païenne fait bien, et celui qui veut admirer la sagesse païenne même à l'époque où elle fait déjà écho au christianisme fait encore plus bien. Les premiers pères de l'Église chrétienne étaient en fait plus intelligents, bien plus intelligents que leurs successeurs actuels. Leurs successeurs actuels interdisent la lecture des écrits anthroposophiques. Comme vous le savez, c'est interdit aux catholiques par décision de la Congrégation du Saint-Office à Rome depuis le 18 juillet 1919. Mais les premiers Pères de l'Église chrétienne ont dit : ce qu'on appelle maintenant le christianisme a toujours été là, mais sous une autre forme, et Héraclite et Socrate et Platon étaient chrétiens à leur manière avant le mystère du Golgotha. - Pour les membres actuels de la Congrégation romaine de l'Index, c'est bien sûr une remarque extraordinairement hérétique, même si elle émane de véritables Pères de l'Église, très hérétique ! Et pourtant, il faut dire que quelque chose est en train de se décider. Cette décision de la Congrégation romaine de l'Index d'interdire aux catholiques la lecture des livres anthroposophiques est en fait la conséquence correcte de l'évolution catholique romaine, de l'évolution de l'Église catholique romaine, et il faut reconnaître qu'un nouveau courant spirituel doit venir, qui comprendra le christianisme d'une nouvelle manière.
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Comme je l'ai dit, la vision du monde préchrétienne est, d'une certaine manière, admirable. Mais elle ne s'est pas étendue à certaines choses qui sont de nature terrestre. Et là, je touche à quelque chose qui est d'une importance extraordinaire pour l'évolution terrestre. L'évolution humaine s'est faite par rapport à tout ce que l'humain porte sur lui en tant qu'humain physique. Vers le 15e millénaire avant Jésus-Christ, dans l'ancienne Atlantide, l'humain a développé en lui, jusqu'à un certain état de maturité, toutes les caractéristiques de sa constitution physique, qui se sont ensuite plus ou moins lentement durcies. Mais en ce qui concerne l'évolution principale, l'évolution de la connaissance, c'était différent. Il est resté quelque chose comme une grande apparition de l'humanité, un savoir de l'humanité, transmis par les guides des mystères jusqu'à l'événement du Golgotha. Ce que les anciens sages païens avaient en eux était en quelque sorte le reflet d'une sagesse encore plus ancienne, mais d'une sagesse qui pouvait encore observer spirituellement ; mais tout était reflet. C'est alors qu'est apparu le mystère du Golgotha, c'est-à-dire rien de moins qu'une chose extraterrestre : l'être du Christ. Quelque chose qui descendait sur la Terre depuis des sphères tout à fait extraterrestres s'unissait à un corps physique humain, le corps de Jésus de Nazareth. C'est ainsi qu'est entré dans l'évolution terrestre de l'humanité quelque chose qui ne s'était pas produit pendant toute l'évolution terrestre précédente : que quelque chose de cosmique est entré dans l'humanité. Depuis le quinzième millénaire jusqu'au mystère du Golgotha, les humains ont essentiellement vécu avec leur constitution physique, à travers leur constitution psychique/d'âme de tête, sur la base d'un héritage ancien. Il se produisit alors un événement qui, d'une certaine manière, relia le ciel à la terre. Un être extraterrestre s'est uni à un corps humain.
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Comprendre un tel mystère était encore possible pour les humains les plus arriérés, ceux qui étaient restés assis en Europe et qui avaient encore dans leur corps certaines caractéristiques spirituelles naturelles. Il n'était pas possible aux Asiatiques instruits de le comprendre. C'était dans une certaine mesure encore un don de Dieu pour cette population européenne d'avoir des corps qui étaient réceptifs au christianisme de par leur constitution corporelle. Depuis le XVe siècle, cela a cessé, et c'est pourquoi une connaissance spirituelle doit intervenir pour comprendre récemment le mystère du Golgotha. Sans la compréhension de ces processus d'évolution de l'humanité, la nature humaine ne peut plus avancer et devrait aller vers sa perte, car ce qui est entré dans l'évolution terrestre par le mystère du Golgotha devrait tout simplement disparaître. Sans une nouvelle compréhension spirituelle du lien entre la Terre et le monde extraterrestre, le mystère du Golgotha ne peut pas continuer à vivre.
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Puisque ce fait existe, ceux qui veulent aujourd'hui rester dans l'ancien traditionnel - et vous savez combien ils sont nombreux, car je vous ai toujours fait part de temps en temps des attaques laides qui viennent de ce côté-là - s'opposent avec une virulence particulière à la vérité proclamée par la science de l'esprit, selon laquelle on a affaire à un Christ cosmique, à un Christ qui n'est pas seulement terrestre, mais cosmique. C'est étrange, mais il n'en reste pas moins que le fait que la science de l'esprit parle d'un Christ cosmique irrite au plus haut point le clergé catholique romain et le jésuitisme, par exemple. Il est vrai que l'on assiste aujourd'hui à un divorce des esprits. Et on ne devrait pas fermer les yeux face à cela ; on devrait justement ouvrir les yeux face à cela. Pour pouvoir contribuer à la mise en place de tout ce qui doit être mis en place pour l'humanité, à la plus petite place où l'on se trouve, il est aujourd'hui nécessaire d'avoir une vue d'ensemble des grandes conditions/rapports de la vie.
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Ne dites vraiment pas qu'il n'y a pas de temps à perdre. - Car c'est aussi quelque chose que l'on peut entendre dire : L'humain est aujourd'hui si occupé, si infiniment occupé, qu'il n'a pas le temps de lever les yeux vers ces vérités spirituelles. - J'aimerais vous dire combien de bavardages ont lieu lors des "Five o'clock teas", des "Jausen", des "afternoon teas", des "Frühschoppen", dans certaines régions lors des "Dämmerschoppen" - il y en a aussi -, lors des "Skatklopfen" et d'autres choses, et vous verriez qu'il en résulterait une somme considérable de temps pendant lequel les humains auraient l'occasion, s'ils le voulaient, de se familiariser avec ce qui est immensément nécessaire au développement de l'humanité pour l'avenir. Ce n'est pas le temps qui manque, c'est la nonchalance des humains, c'est la somnolence des humains. L'encéphalite léthargique se manifeste maintenant extérieurement dans des cas isolés ; les âmes en sont atteintes depuis longtemps dans le vaste cercle de l'humanité. La maladie du sommeil des âmes est une épidémie très répandue. Car ce dont il s'agit en fin de compte, c'est d'avoir la volonté de mettre en mouvement ses forces spirituelles. Lorsque l'on étudie aujourd'hui à l'université - à quelques exceptions près, qui se comptent sur les doigts de la main -, on n'a vraiment pas besoin de faire travailler sa pensée. On nous transmet une certaine somme de résultats expérimentaux, on peut les assimiler. On n'a pas besoin de mettre en mouvement sa force de réflexion. Mais à la place de cette formation, il faut que la force de pensée devienne à son tour mobile, que toutes les forces de l'âme deviennent mobiles, que l'agitation de la vie intérieure de l'âme prenne la place de la nonchalance et de la somnolence. On peut être très actif dans la vie extérieure et immensément somnolent dans sa vie spirituelle. Mais cela doit cesser dans l'évolution de l'humanité. Que cela cesse, c'est une nécessité vraiment profonde, profonde. Aujourd'hui, des gens disent : il faut d'abord que l'humanité ait du pain. - Certes, elle doit avoir du pain. Mais si l'on ne pense pas à prendre des dispositions spirituelles pour que ce pain puisse être produit demain, alors on ne mangera que ce que la terre donne encore avant, et on n'aura pas de pain demain et après-demain. Qu'on ait encore du pain aujourd'hui, c'est encore possible pendant un certain temps avec les anciennes pensées. Mais après-demain - au sens figuré, bien sûr - on n'aura plus de pain si on ne fait pas sortir les institutions de la terre d'une nouvelle spiritualité.
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Réfléchissez à cette chose, car il s'agit d'affaires sérieuses.