J. Mossman - La démocratie élargie

Institut pour une triarticulation sociale
(version française du site allemand)
Conditions d'utilisation.

Accueil

 

Deutsch English Dutch Skandinavisk Français Italiano Español Português (Brasileiro) Russisch
Recherche
 Contact   BLOG  Impressum 


Die Drei 12/2019. (Traduction Daniel Kmiecik revue par F.G.
nouvelle relecture au 16/04/2020 10:12)

La démocratie élargie — Partie II - (précédent / suivant)
Johannes Mosmann

La cause originelle cachée du changement climatique


Sur Internet, une lutte d’opinions fait rage entre activistes et « négationnistes » du climat. Alors que les uns croient « voir de leurs yeux » comment le CO2 réchauffe la Terre, les autres parlent de fabrication d’une panique mise au service d’intérêts financiers. Les deux camps présument derrière l’opinion de l’autre des manipulations ou bien même des conjurations/conspirations. Plus d’un climato-négationniste affirme que Fridays for future [FfF] a été « créé » par des investisseurs financiers tels que George Soros tandis que des activistes du climat du genre sceptique le tiennent pour l’œuvre des agents de relation publique des riches et puissants. Il est intéressant de noter que  les deux camps, voient le « néo-libéralisme » à l’œuvre derrière tout cela, d’une manière ou d’une autre. La désunion règne seulement sur quelle carte ce dernier à en main : celle de la mise à prix du CO2 requise par les écoliers ou bien la négation de la problématique du CO2. Or, ici aucune prise de parti ne doit intervenir, mais il faut plutôt diriger son attention sur ce qui relie les deux côté : l’incertitude dans l’évaluation des forces économiques. Et en dehors de cela, que tous deux tiennent la démocratie comme la seule et unique forme possible de pouvoir du peuple, et à cause de cela, voient l’état en responsabilité pour l’économie. Les deux camps se déplacent donc dans un système de coordonnées relevant de la même conception du monde. Le dualisme entre le marché et l’état, en tant que condition préalable évidente de chaque formation d’opinion, c’est nommément de son côté l’œuvre du néolibéralisme. La solution au problème climatique repose dans son dépassement et non pas, par exemple, en mettant de côté des symptômes particuliers de la dis-économie mondiale.

Les cheminées fumantes des centrales thermiques au charbon sont à bon droit un tableau de l’intervention destructrice humaine dans la nature. Et ceci d’autant plus que la substance qui y est brûlée, est la même que celle sur laquelle s’édifie toute vie : le carbone. Ainsi donc, de la même façon que la « combustion métabolique » du carbone chez l’être humain permet son travail, de même la combustion chimique du charbon, permet le travail des machines. Ainsi se place, à côté de la nature une deuxième nature, artificiellement créée, qui travaille pareillement et exhale pareillement du CO2 à l’instar de l’être humain : l’industrie. Cette dernière offre du temps à l’être humain, en relevant considérablement le degré d’efficacité de la productivité humaine. On peut ainsi produire de plus en plus avec toujours moins d’êtres humains, ce par quoi à nouveau toujours plus de temps de travail humain devient libre. S’il ne venait pas s’y rajouter quelque chose d’autre, dans l’état actuel de la technique, nous aurions tous  seulement encore besoin de travailler très peu. Et nous pourrions décider en commun comment nous voulons utiliser le temps de vie devenu libre. Est-ce que le temps de travail doit être réduit à 4 heures par jour, afin que nous ayons plus de temps pour nos enfants ? Devons-nos plutôt fabriquer de nouvelles sortes de produits qui satisfasse des besoins que nous ne soupçonnons même pas ? Voulons-nous relever le nombre de travailleurs en agriculture pour lutter contre l’érosion des sols ? Ou bien déplaçons-nous plutôt le temps dans la vie de l’esprit pour la production de nouvelles séries sur Netflix ?

La main invisible

En fait, nous ne pouvons absolument pas décider de tout cela nous-mêmes. Bien que la gestion du temps devenant libre avec la montée de la manière industrielle d’économie, soit devenue la véritable tâche sociétale communautaire, l’humanité n’a jamais eut moins de contrôle sur son temps de vie qu’aujourd’hui. Car évidemment, il peut seulement être travaillé à ce pourquoi un revenu se tient à disposition. Si l’humanité veut contrôler elle-même son temps de vie, elle doit donc contrôler la formation de revenu et sa répartition. La décision sur où, et à quel moment du temps, du revenu est formé, vers où donc du capital doit être déplacé, ne repose ni dans la main de la communauté, ni dans celle de l’humain particulier. Pris plus exactement, elle ne repose absolument pas dans une main humaine. La science économique suppose à cause de cela qu’elle se trouve dans une main « invisible » et ne se gène pas aussi pour l’enseigner. Le « jeu de l’offre et de la demande » déciderait sur ce qui doit être fait à un moment donné et donc de ce qui remplit notre temps de vie. Si un bien, mesuré à la demande, était trop rare, la production correspondante tirerait à elle le capital nécessaire. Travail et ressources seraient ré-orientés, ce qui multiplie le bien auparavant trop rare.
Avec cela, la science économique décrit la réalité actuelle absolument pertinemment. Par leurs demandes, tous les consommateurs déterminent ensemble, la croissance et le déclin de diverses branches de production. Ils gouvernent en définitive l’utilisation du temps de vie et la consommation d’énergie. Avec cela, les consommateurs définissent aussi les conditions/rapports de prix, avec lesquelles ils devront vivre demain, et qui forment la condition préalable pour toute économie future. En ce que plus de forces de travail sont dirigées dans la production d’un bien plus fortement demandé, celui-ci se réduit en effet en prix vis-à-vis d’autres biens. La modicité/l’équité de prix est à nouveau une raison pour demander encore plus fortement le bien correspondant le lendemain. Notre demande ne dépend donc pas uniquement de nos besoins, mais encore des conditions/rapports de prix — que nous engendrons nous-mêmes d’une manière non-intentionnelle. Pourtant, à aucun moment nous savons ce que les autres participants au marché demandent et comment se répercutent nos décisions d’achat. Comment notre demande, après des offres sur Internet, influence-t-elle les conditions de vie de l’agriculture et ce que cela a à nouveau à faire avec le climat ? En tant que consommateurs nous sommes tous coupables de tout, mais ne portons cependant aucune responsabilité, puisque nous ne connaissons pas les contextes/pendants/rapports. Inversement, chacun travaille pour un marché, sans savoir auparavant si son produit atteindra en fait une demande correspondante. Si le propre travail, en considération de l’ensemble du contexte économique, intervient à la juste place, nous pouvons le savoir seulement après l’avoir exécuté. Mais alors la détresse sociale et la destruction de l’environnement ont toujours déjà eu lieu.
Sous les conditions d’une économie de marché, l’individu agit donc fondamentalement sans connaissance des répercussions de son action. Consommateurs et travailleurs sont des sommes d’êtres humains, mais ne forment pas de communautés agissant selon un plan. Mais, conformément à la théorie économique libérale, elles ne doivent aussi pas être cela, parce que justement, cette « main invisible » amènerait les actions individuelles dépourvues de plan dans un contexte/une cohérence/un pendant/un rapport sensé. Et elle pourrait le faire d’autant mieux, que l’individu est soucieux de son avantage personnel. Déjà au début du 20ème siècle, des doutes surgirent cependant à propos du libéralisme. En réaction à cela naquit le néo-libéralisme qui, lui, postula : L’état devrait « mettre en ordre/ordonner » le marché et en tant qu’état social, compenser les dommages que produit une économie chaotique en soi. Le néo-libéralisme veut donc, autrement que le soutien l’opinion courant le pays, absolument organiser socialement l’économie, mais peut cependant seulement se représenter une action communautaire et planifiée à nouveau comme un processus démocratique. C’est pourquoi il doit faire l’hypothèse de deux systèmes relativement autonomes : le marché et l’état. En correspondance à cela est compris aujourd’hui sous l’expression « d’ordre économique » c’est ce que la démocratie en tant que « conditions d’encadrement » peut apporter de l’extérieur au devenir économique. Aussi loin que la science économique recherche aussi, à l’intérieur de l’économie, à nouveau un ordre, alors au sens d’une description de ce qui se donne d’un télescopage des actions individuelles non intentionnelles avec la nécessité naturelle [c’est donc aussi la science de l’accidentogénie sociale, ndtDK]. Le « libre jeu » de la « main invisible » est/sera statistiquement évalué et fait la base d’investissements futurs. Mais ce qui se présentera réellement, est inconnu. Parce qu’elle ne connaît pas les conditions/rapports de valeur se donnant de l’interaction des besoins, chaque production et avec cela chaque travail, est aujourd’hui spéculatif.

La tumeur cancéreuse
Cela a premièrement pour conséquence que continuellement le travail, et donc du temps de vie humaine, et de l’énergie, à savoir souvent du temps de vie de la Terre, sont dirigés dans des production, pour lesquelles n’existe pas du tout de besoin, qui donc entraîne derrière soi une « faillite ». De la vie est consommée pour quelque chose qui ne sert pas à nouveau la vie — en fait la contradiction absolue de chaque penser économique. Mais cela est seulement le sommet de l’iceberg. Car se rajoute, deuxièmement, que la demande elle-même alors, lorsqu’elle devient pertinente, n’exprime pas les besoins réels. Si nommément nous aurions en fait plutôt besoin d’un autre produit, plus cher et qu’avec un ré-aménagement des ressources correspondantes — c’est-à-dire une réduction des prix — le demanderions plus fortement, ne devient jamais visible dans une économie de marché. Se rajoute, troisièmement, le fait que l’offre n’atteint pas seulement une demande existante, mais engendre elle-même une/de la demande. Justement parce que le producteur ne connaît pas les besoins, il doit produire lui-même la demande qui lui rend possible l’écoulement de ses marchandises. Les techniques psychologiques mises en œuvre à cela sont connues en suffisance et deviennent omniprésentes. Dans l’économie de marché, la demande et la croissance ne correspondent fondamentalement pas aux besoins effectifs des êtres humains.
Le charbon alimente les machines. Pourtant le feu ne sera pas déclenché par les passions et besoins s’extériorisant de manière chaotique comme « demande ». C’est la vraie raison pour ce que l’humanité fait sauter les limites des possibles humains et écologiques. Certains, guère nombreux, renvoient à l’encontre de cela, à la nécessité d’une « réduction saine » de l’économie. En cela, ils ne voient cependant pas que la croissance économique est purement une abstraction. En tant que grandeur de référence, sera nommément attiré le produit intérieur brut et donc la valeur d’ensemble de toutes les marchandises et prestations de service qui ont été produites durant une année à l’intérieur d’un domaine étatique donné. Si en général une « telle valeur d’ensemble » croît ou diminue, n’est cependant pas important en considération du changement climatique. Car même pour le cerveau-silicium d’« Aladdin », la machine légendaire à « jeter les dés » de la plus grande banque opaque du monde, à savoir Blackrock, la croissance c’est simplement de la croissance, et ceci totalement indépendamment de ce qui croît exactement. Mais quelque chose peut croître réellement qui est profitable à l’ensemble du développement, ou bien quelque chose qui dévore de l’énergie et du temps de vie tout en affaiblissant l’organisme économique. Une critique de la croissance en soi, est à cause de cela exactement aussi fausse qu’une promotion de la croissance en soi. En considération du climat, il peut seulement s’agir de pénétrer dans les processus de croissance et de trouver les chemins pour en piloter la direction. Le nerf de vie du néolibéralisme est la croyance à la démocratie comme seule forme possible de responsabilité en commun. En ce que toutes les aspirations sociales sont absorbées par le processus démocratiques, l’économie reste abandonnée à elle-même. Mais dans les dynamiques propres aux processus économiques, reposent pourtant les causes premières du changement climatique. C’est pourquoi le mouvement des écoliers, FfF, contribue sans en avoir l’intention à l’absence d’issue à la situation. Dans sa perspective, le « sauvetage du monde » semble n’être qu’un problème purement technique. Le moteur humanité ne nécessite presque qu’un changement de batterie.

(photo Ibto: Stefan Boness / IPON)
Étant donné que l’état, à nouveau, dispose du moyen d’exercer le pouvoir physique , il est donc « mis sous pression » dans la perception des activistes du climat. Greta Thunberg constate : « la politique » aurait échouée, et exige de l’Etat, sous les applaudissements de millions d’adultes ébahis, le « sauvetage du climat ». Selon la présence sur Internet de l’expression germanophone de ce mouvement des écoliers, le gouvernement fédérale doit, premièrement, atteindre le « Zéro net » (NdtFG: seule est émise la quantité de gaz à effet de serre qui est absorbée à nouveau par les processus naturels - par exemple, la croissance des plantes) en 2035 ; deuxièmement, décréter la sortie du charbon d’ici 2030 ; assurer les 100% d’approvisionnement en énergie renouvelable d’ici à 2035. Jusqu’à la fin 2019, pour cela, le quart des centrales à charbon sont à mettre à l’arrêt et des impositions fiscales sont à prélever sur « toutes les émissions de gaz à effet de serre ». On confie donc à l’état, au nom de l’humanité, la direction d’entreprise, afin qu’il presse les boutons corrects — arrêter les énergies fossiles et enclencher la production des énergies renouvelables. Ceci ne fonctionnera pas parce que la vie sociale, à l’heure qu’il est, n’est pas une machine. On peut bien faire pression sur les chefs d’industrie. La vie sociale réagit, elle, conformément à ses propres lois internes de sorte que le résultat échoira totalement autrement que celui attendu.

Reports/déplacements
Conditionnée par la consommation, l’utilisation d’énergie augmente sans relâche ainsi que l’émission de CO2 qui lui est connexe. Le mouvement du climat souhaiterait bien pour cette raison « découpler » la croissance économique des émissions de CO2, en changeant les sources/porteurs d’énergie. Cette pensée n’est pas totalement fausse, mais justement pensée purement techniquement. Au cas où, conformément aux exigences de FfF, une « sortie du charbon » serait contrainte par une loi, on en viendrait dans l’économie purement et simplement à de simples déplacements. L’industrie de l’acier de l’Europe, par exemple, qui, conditionnée par la production, ne peut pas être alimentée par l’électricité et pour cette raison doit émettre plus de CO2 que d’autres branches de l’économie, se retrouveraient ainsi acculée à l’arrêt — au profit d’importations de Chine et Russie à meilleur marché. L’émission absolue de CO2 demeurerait indemne et continuerait même de monter— Eu égard à l’existence d’énergies renouvelables, comme celles éolienne et solaire, il se peut qu’une telle issue apparaisse incompréhensible. On ne s’aperçoit pas nonobstant que l’énergie électrique ne couvre actuellement [en Allemagne, ndtDK] que 20% des besoins en énergie. On utilise principalement des sources/porteurs d'énergie, qui stockent l'énergie elle-même. Développer toutes les techniques afin de travailler avec l'électricité est plutôt visionnaire - et certainement pas à réaliser par décret dans les délais prescrits. Et même au cas où on y parvînt, d’autres problèmes ne manqueraient pas de surgir. Des chercheurs de l’université d’Harvard affirment certes, dans une étude actuelle, que l’Allemagne pourrait retirer de l’éolien jusqu’à 62% de son énergie électrique — si l’ensemble du territoire de la RFA était planté d’éoliennes. Mais ils accentuent aussi sur le fait que cela contribuerait dans une mesure considérable au réchauffement climatique. Autrement que pour les porteurs d’énergies fossiles, se pose en plus la question de la sauvegarde/du stockage de telles masses gigantesques de courant. Lors de la construction d’un tel réseau d’alimentation pour la RFA, on devrait compter avec des quantités énormes de lithium et de cobalt, dont l’extraction s’accompagne de destructions dramatiques de l’environnement. Des problèmes analogues surgiraient si l’on passait à l’énergie solaire. L’exploitation de la biomasse se trouve, pour sa part en concurrence directe avec la production de céréales et en plus elle présente un mauvais bilan en CO2. Les soi-disant énergies « renouvelables » ne sont donc pas amicales non plus pour l’environnement. Avec un arrêt de croissance économique, elles ne tarderaient pas non plus à révéler leurs côtés ténébreux. Pour cela un encouragement des énergies à faible émission de CO2 n’est certes pas faux. Mais tandis que, d’un côté, il faut s’efforcer à un découplage du rejet de CO2 d’avec la croissance économique, d’un autre côté la croissance en tant que telle doit être saisie « à pleines mains » et conduite. Si l’humanité ne devient pas maîtresse de son temps de vie, le temps s’enfuit réellement pour la Terre. Le rejet de CO2  peut ici — indépendamment de la signification que l’on puisse éventuellement y mesurer pour le réchauffement terrestre — en indiquer la trace correcte. Si l’on en reste à l’impression, fournie par nos sens, des cheminées d’usines qui fument, l’Asie semble être le plus grand émetteur de CO2. Ce n’est pourtant pas décisif où est émis le CO2, mais pour qui. Mesuré au comportement de consommation, certes, l’Asie est responsable de 52% des émissions de CO2 — mais il est vrai qu’elle représente aussi 60% de la population mondiale. L’Occident « progressiste », par contre, ne représente que 15% de cette population, mais mesuré à sa consommation, il est responsable de 37% des émissions de CO2. Rapporté à la consommation par tête, l’Asie est un émetteur de CO2 relativement plus faible que l’Europe. Le déséquilibre devient encore plus évident lorsqu’on prend en compte les conditions de revenus : les pays riches ne représentent ensemble que 15% de la population mondiale, mais sont responsables à hauteur de 46% des rejets de CO2.
Ce tableau est transposable sur  la consommation d’énergie. Cela étant, on pourrait ici aussi esquiver de nouveau le problème du système économique, en ce qu’au lieu de cela on cherche à découpler la croissance de la consommation d’énergie. Des lampes à basse consommation d’énergie, les réfrigérateurs hautement efficients ou l’économie d’énergie toute simple — tout cela aide à continuer de faire comme aujourd’hui en en utilisant moins. Des évolutions analogues ont lieu dans la production de sorte que dans presque toutes les branches, la consommation d’énergie baisse proportionnellement à la productivité. Dans l’ensemble, la consommation d’énergie augmente pourtant de manière exponentielle, actuellement, autour du mythique 2 à 3% par an. Selon des estimations le besoin mondial en énergie augmentera autour de 37% d’ici à 20 ans.
En outre, il y a un domaine dans lequel l’utilisation d’énergie en rapport à la productivité ne baisse effectivement pas mais, bien au contraire, monte dramatiquement : l’informatisation et les médias. Non seulement dans la production du hardware, mais aussi celle de l’utilisation du software. La diffusion informatique de musique, par exemple, est plus consommatrice d’énergie que la production d’un porteur de son en plastique.8 Aujourd’hui déjà, la consommation d’énergie des centres de répartition et de diffusion d’Internet rejettent plus de CO2 que l’ensemble du transport aérien mondial. Avec la 5G, cette consommation va atteindre des niveaux astronomiques. Les plus gros dévoreurs d’énergie sont ici le porno, les jeux en ligne, les médias sociaux et d’autres formats de distraction.

L’intelligence de la nature de besoin
Les ressources disponibles en quantité limitée doivent-elles affluer plutôt dans la production de poutrelles d’acier ou bien dans une série de Netflix ? Dans la réponse pratique à telles questions repose la solution de la problématique environnementale. Mais cela n’a rien à faire avec des appels quelconques aux habitudes de consommation de l’individu. En ce que le mouvement pour le climat exige des lois nouvelles, d’un côté, et en appelle de l’autre côté à un comportement de consommation plus conscient, il se meut lui-même à l’intérieur du système de coordonnées du néo-libéralisme. La démocratie n’est pourtant pas l’unique forme possible de formation de communauté. Ici devrait être indiqué sur la possibilité de surmonter l’isolement de l’Homo oeconomicus et de conduire communautairement consommation et travail. Cela sonne plus difficile que ça n’est. La structure d’une économie solidaire se trouve fondée notoirement dans la nature des processus économiques et peut devenir lisibles en ceux-ci si seulement on parvient d’abord à briser la fixation sur l’état. Pour cela il faut envisager tout d’abord les besoins humains. Ceux-ci ne se présentent pas sans relation les uns avec les autres, mais forment une hiérarchie. Pour celui qui observe, non pas immédiatement les besoins, mais seulement la demande après l’offre qui a déjà eu lieu, cette hiérarchie est invisible. Lorsqu’une série Netflix est offerte à un prix que l’on peut payer, pourquoi ne devrait-on pas la regarder ? L’affaire serait tout autre, si le consommateur dût prendre la décision avant la production : combien de ressources, disponibles de manière limitée, doivent-elles affluer dans la production d’une série Netflix et combien d’autres, par contre, dans celle de la fabrication d’une poutrelle d’acier pour une construction de maison ? Alors il deviendrait instantanément visible que les marchandises et prestations de service ont absolument leur qualité de valeur interne. Elles se valorisent, mesurées aux besoins humains, mutuellement.
Si la croissance devait s’orienter aux besoins humains, ceux-ci devraient être connus avant de s’articuler en tant que demande, avant donc qu’une offre soit disponible. Pareillement pour les différents groupes de marchandises, les conditions de leur production, celles spirituelles et celles naturelles, doivent être connues avant la production et ainsi, par exemple, les possibilités techniques et d’utilisations d’énergie, étant donné que celles-ci vont définir l’engagement de travail nécessaire et co-déterminer en retour les éventuelles conditions du prix. Lorsque des deux côtés, les besoins réellement existants et les conditions effectives de production sont appréhendés avant la production et explorés jusque dans l’ensemble de leurs interactions, l’endroit devient évident quant à savoir où il faut déplacer les forces et où il faut plutôt en soustraire. Or cela n’a pas le moindrement à faire avec la politique, des décisions démocratiques ou des lois. L’économie ne repose pas sur des opinions, mais plutôt sur des faits concrets, sur des possibilités et des impossibilités, qui résultent de l’interaction réciproque entre des besoins et des conditions de production. Si l’on met en relation des besoins en produits alimentaires sains avec le besoin d’une automobile personnelle et qu’on mette ensuite tous les deux en relation avec les possibilités de l’agriculture, alors on peut calculer combien de surface cultivable se trouvera effectivement à la disposition du biocarburant, et donc aussi dans quelle mesure on peut construire quelque chose [ou pas…, ndtDK] sur cette source énergétique. Un tel cas factuel ne peut donc pas être décidé par des voies démocratiques, mais au contraire seulement étudié ou aménagé au moyen d’une association correspondante des êtres humains qui y participent.

Ni économie de marché ni économie planifiée
Ce qu’est la loi pour la vie de l’état, c'est le contrat pour la vie de l’économie. Aussi lorsque le « consommateur » achète une marchandise, c’est en vérité un contrat qui est réalisé. Il mandate par là même notoirement le producteur pour renouveler la fabrication de la même marchandise. Seulement la configuration du contrat s’accomplit actuellement en absence de la conscience ad hoc. Mais les consommateurs pourraient absolument, au lieu de s’exercer à leur morale individuelle lors de cet achat, s’associer entre eux en tant que consommateurs et mandater contractuellement des personnes appropriées afin de saisir leurs besoins et les représenter vis-à-vis de la production. On pourrait par exemple penser à développer plus avant les associations de protection des consommateurs, en les transformant en d’authentiques agents mandatés par des consommateurs, qui entrent ensuite dans les négociations correspondantes de contrats avec les humains qui travaillent. D’un autre côté, les humains qui travaillent pourraient faire la chose correspondante, c’est-à-dire s’associer à leur tour, en gagnant sur des entreprises et les branches. Pour cela ils devraient toutefois surmonter la contrainte syndicale. Or, que se passe-t-il notoirement lorsque des conducteurs de métro se mettent en grève pour le relèvement de leur salaire ? Ils relèvent par là-même le prix du billet de transport et diminuent de fait le revenu réel de leurs semblables. Cela a pour conséquence que tôt ou tard, les travailleurs d’une autre branche doivent se mettre en grève à leur tour, car les revenus n’y suffisent plus non plus. Aussi longtemps que tout un chacun, à sa place, lutte pour son propre revenu, tous se refilent mutuellement le Schwarze Peter (NdtFG : le Pierre noir est la carte d'un jeu de carte dont il faut toujours se débarrasser, un peu comme d'une patate chaude) — et tout le monde reste ainsi dépendant du capital. Si, par contre, les travailleurs s’unissaient, en gagnant sur les branches, mais maintenant non dans l’intérêt de leur revenu propre, mais au contraire pour conduire le travail, leur propre travail deviendrait dès lors un facteur de pouvoir, avec lequel les possesseurs du capital eussent à compter nécessairement. Le but devrait être, en alliance avec les unions de consommateurs, de rendre visibles tous les facteurs d’interactions économiques pour tous les participants afin de pouvoir prendre leurs décisions d’achats et de travail en conscience de leur vraies signification. Ni la demande, ni l’état, mais le besoin réel guiderait alors ici ou là les courants humains entre les branches de la vie économique. Là où un bien serait trop bon marché, selon le jugement des représentations de consommateurs, on pourrait retirer du capital et des travailleurs et les diriger là où ce bien deviendrait par contre trop cher. Avec cela s’installent des rapports de prix qui à tout moment permettraient un réel revenu dignement humain.

La mesure des forces
Une telle amorce est toutefois réaliste, seulement sous la condition préalable d’un engagement/sérieux absolu. Le propriétaire de capital aspirera notoirement toujours à écouler ses marchandises, c’est-à-dire ne pas travailler pour le besoin, mais plutôt l’inventer lui-même. Un exemple aimerait expliquer ceci : 27% des vidéos vues sur Internet sont des pornos.(10)   Journellement, les portails online correspondants encaissent quelques 12,6 millions d’€uros.(11)  Pour toujours plus de jeunes humains ceci est une première perception de la sexualité, 50 % de tous les adolescents, entre 14 et 20 ans, ont déjà vu de la pornographie en ligne, la moitié d’entre eux ont déjà « buté » sur de la publicité agressive à ce sujet.(12) Ceci modifie leur comportement sexuel à venir, car particulièrement de jeunes hommes persistent particulièrement à imiter ce qu’ils ont vu.(13)  Le bilan climatique de cette évolution est catastrophique et se décompte/comptabilise en plus de 80 millions de tonnes de CO2.
Cela étant, s’ils devaient décider où l’énergie dût être consommée avant la production, le moins de consommateurs s’exprimeraient pour des pornos. Dès que la raison synthétique est interpellée, la disproportion devient évidente. Mais c’est un fait qu’une offre, dès l’instant où elle existe, agit sur les instincts et influence immédiatement l’action individuelle. À l’exemple de la pornographie, l’effet peut être particulièrement net, la même chose vaut pour tout produit. Le design maniable de l’iPhone ou bien le ronronnement de la tesla étincelle au travers du même canal de la sous-conscience. Or ceux qui ignorent les besoins effectifs le savent très bien et aimeraient gagner de l’argent par le détour de la demande. Il ne peut donc pas s’agir d’appels à un « comportement de consommation plus conscient » de l’individu, mais seulement d’agir en commun.( 14 )   L’intérêt porté à certains biens doit conduire à des engagements concrets vis-à-vis des producteurs réels, c’est-à-dire les êtres humains qui travaillent pour ceux-ci. Inversement une offre qui est en contradiction avec des besoins réels, doit être boycottée sur tous les plans. L’individu ne peut pas ici être purement renvoyé à sa morale personnelle, mais en considération d’un but économique concret, il doit pouvoir se savoir en accord avec ses co-consommateurs. Un boycott  pourrait s’étendre sur tous les plans. À l’exemple de l’industrie de la pornographie, cela voudrait dire, par exemple, que l’entreprise de voyage TUI pourrait pareillement être concernée étant donné qu’elle réalise des réservations de séjour par le prestataire de service de paiement Wirecard¸ dont les racines se trouvent dans la branche industrielle de la pornographique et des jeux de hasard. Semblable viendrait en considération pour des banques qui ont la Wirecard en dépôt et ainsi de suite. Pour tous les prestataires de services de paiements cela deviendrait tout d’un coup très difficile de fournir des fonds pour des offres pornographiques. Bien entendu, non pas parce qu’on juge moralement les penchants sexuels des consommateurs, mais plutôt parce qu’en considération des ressources limitées, on ne peut pas tout avoir et tout faire. La morale est un thème relevant de la vie de l’esprit, l’économie, par contre, a à faire avec les rapports de valeur mesurés aux besoins.


Une conclusion logique
Celui qui reconnaît les faits physiques qui font disparaître la question sociale reposant cependant derrière, en vient inéluctablement à ceci : le problème n’est pas le système économique, en tant que tel, mais plutôt le nombre de la population. Au lieu de rechercher les conditions économiques et culturelles, sous lesquelles tous les êtres humains puissent vivre, il vaut de contrôler le taux des naissances. De fait de plus en plus d’activistes du climat et de chercheurs proposent une relation entre croissance de la population et « état climatique ».(16)
Ils ont avant tout en vue l’Afrique, où particulièrement les pauvres se reproduisent souvent en disproportion. Mesurée en épargne de CO2 la vie d’un Européen a toutefois douze fois la « valeur » de celle d’un Africain. Pour créer de la place pour un bébé blanc d’aisance/de confort, on devrait donc empêcher la naissance de 12 bébés noirs. Ou inversement : des guerres à venir devraient décimer la population de l’Europe pour dégager l’espace à un accroissement de population d’autres continents. De fait les victimes des guerres passées et actuelles sont en partie déjà à mettre au compte d’ensemble de l’économie mondiale — sans cela l’aisance actuelle (NdtFG : chez nous) ne serait pas possible.

Quand bien même les apologistes de la « sur-population » ne pensent pas cette idée jusqu’à ces extrémités et que de nombreux chercheurs sur le climat font part de leurs « réflexions éthiques » contre cette idée, la décimation de la population est pourtant d’une manière ou d’une autre, la conclusion logique qui se tire à partir des exigences soulevées par le mouvement climatique — à moins que, consommateurs et travailleurs reprennent bel et bien le contrôle sur leur temps de vie.


1 www.rubikon.news/artikel/die-klimakriege

2 https://fridaysforfuture.de/forderungen/

3 https://ourworldindata.org/co2-and-other-greenhouse-gas-emissions

4 www.iea.org/weo2018/electricity/

5 www.heise.de/tp/features/Wenn-Windenergiezur-Klimaerwaermung-beitraegt-4186780.html

6 https://ourworldindata.org/global-inequalitiesco2-consumption

7 www.erneuerbareenergien.de/archiv/ energiehunger-waechst-um-37-prozentbis-2040-150-437-83352. html

8 www.sueddeutsche.de/digital/internet-smartphone-streaming-klimabilanz-1.4444996

9 www.fr.de/wirtschaft/mit-einem-hurrikan-kannnicht-verhandeln-12272668.html

10 www.rundschau-online.de/ratgeber/digital/ netflix--pornos--youtube-studie-zeigt--wie-klimaschaedlich-video-streaming-ist-32963922

11 www.netzsieger.de/ratgeber/internet-pornografie-statistiken

12 www.uni-hohenheim.de/pressemitteilung?tx_ ttnews [tt_news] = 37983&cHash = 91bc3a6dc5c6b93 04555ab08df7da545

13 www.return-mediensucht.de/092017-pornoto-pia-zaubertrunk-aus-dem-netz/

( 14 ) C'est là que réside ma différence personnelle avec certains représentants de l'idée de la tri-articulation de Rudolf Steiner. Ils décrivent cette idée, déviant des exposés de Steiner, comme si la vie de droit était le domaine des « accords » et du commun en général/absolument. En revanche, dans la vie de l’esprit, il s’agirait du Je, et dans la vie de l’économie, du sens des responsabilités du consommateur. Mais c'est en fait la position du néolibéralisme. Comme l' « idée sociale anthroposophique », selon cette interprétation courante, ne se différencie avec cela absolument pas du système actuel, elle ne trouve d’un côté aucun écho, et peu de l'autre côté être enregistrée/comptabilisée comme « partiellement réalisée ». Rudolf Steiner parle cependant de trois formes différentes de construction de la communauté, ayant chacune le je pour pôle opposé, et ne situe de surcroît pas contrat et accord dans la vie de droit mais dans la vie de l’économie.

15 www.n-tv.de/wirtschaft/Vom-Porno-Bezahldienst-zum-Dax-Konzern-article20605915.html

16 www.blick.ch/life/wissen/klima/umstrittene-forderung-von-klimaforschern-sind-weniger-gebur-ten-die-loesung-id8854039.html