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Institut pour une triarticulation sociale
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La tri-articulation sociale, un contre-projet au nationalisme

par Sylvain Coiplet




4 Rudolf Steiner sur la distinction entre nations

4 Rudolf Steiner zur Unterscheidung zwischen Nationen

 


 


Original




Traducteur: FG Editeur: SITE


L’idée de la tri-articulation traverse l’ensemble de l’œuvre de Steiner. Elle sera aussi appliquée par lui à la question sociale. Il n’y a donc pas de question sociale générale, mais trois différentes. La question économique, la question étatique (vie de droit) et la question culturelle (vie de l’esprit) se tiennent chacune pour elle-même. Si est répondu à la question économique, cela ne signifie encore rien pour la question étatique ou culturelle'.

« On voit à partir d’ici que la « question sociale » s’articule en trois questions particulières. Par la première sera à indiquer sur la forme saine de la vie de l’esprit dans l’organisme social; par la seconde, sera a regarder le rapport de travail dans sa correcte en-articulation/insertion dans la vie de la communauté, et comme troisième pourra se donner comment la vie de l’économie devrait oeuvrer dans cette vie 2.»

Mais Steiner n’a pas fait la distinction entre nation économique, état-nation et nation de culture. Ces trois mots ne peuvent être trouvés chez lui. Cela a aussi sa bonne raison. Il lui en va d’une autonomisation de l’économie, de l’état et de la culture dans toutes les sociétés, d’une tri-articulation sociale. Chacun de ces domaines devrait se gérer/s’administrer lui-même, résoudre ses propres problèmes lui-même. Chacun a sa propre logique et devrait aussi la suivre dans le futur. Steiner veut donc rendre attentif sur la différence entre l’économie, l’état et la culture. Il fait alors peu de sens de parler partout de nation.


J’ai fait cette distinction malgré cela. Je continuerai aussi à l’utiliser pour
périphraser les déclarations de Steiner. J’ai deux raisons à cela. Cela rend premièrement possible de jeter un pont vers d’autres recherches sur le na­tionalisme. Si l’économie, l’état et la culture sont placés sur leurs propres pieds, cela n’exclut pas, deuxièmement, chaque nationalisme. L’état, peut




1. 
[40]Steiner (23), p.26-45 (04 1919).

2.  [41]Steiner (23), p.45 (04 1919).

par exemple continuer à pratiquer son nationalisme. Il peut former une unité politique différente qui se différencie d’autres unités politiques. Ce qu’il ne peut plus, c’est tirer à soi les unités culturelles et économiques. Mais il peut dessiner ses limites politiques propre. Mais, il ne peut pas forcer que les limites économiques et culturelles s’y tiennent. Elles peuvent toujours tirer un « trait à travers la frontière ».


« Le plus remarquable ( ... ) est que les faits économiques ont récemment pris des formes qui ne se tiennent plus en accord aux limitations des état. 3 [ ... ] Les États devront laisser l’établissement des relations économiques aux personnes ou groupes de personnes participant à l’économie. Si par là les relations spirituelles de culture ne devraient pas arriver en dépendance sans reste des intérêts de l’économie, ainsi ces relations doivent déployer leur vie internationale à partir de leurs propres conditions préalables 4. [... ] Cela ne sera pas autrement possible que quand les domaines dans lesquels la vie commune de l’esprit règne, donnent des frontières/limites sont relativement indépendants des limites de domaine qui apparaissent des conditions préalables de la vie de l’économie 5. »

Le nationalisme dans le sens d’une tendance à la communauté totale n’est donc plus là. Ce qui reste au plus sont des nationalismes partiels. Le chemin vers le nationalisme total leur est coupé. Qui veut encore parler de d’état-nation, par exemple, doit tenir compte de ce fait. Un tel état-nation- est et restera un état-nation. Il ne n’aspire plus à devenir nation totale. Il en va de même de la nation-économique et de la nation de culture.

Dans le déroulement supplémentaire de ce travail, j’appellerai ces nationalismes partiels de purs nationalismes. Les purs nationalismes sont plus faciles à explorer que les formes mixtes du nationalisme. Ils portent en effet leur cause en eux-mêmes. Une nation purement culturelle, par exemple, a exclusivement des causes culturelles. Elle ne peut plus être le résultat, la conséquence d’un quelque état-nation ou nation-économique. Mais comment elle se comporte à

3.  [42]Steiner (24), p.22 (07 1919).

4.  [43]Steiner (24), p.23 (07 1919).

      5.  [44]Steiner (24), p.24-25 (07 1919). Sur la nécessité de séparer les frontières culturelles des frontières d’État, qui n’est pas explicitement mentionné ici : Steiner (162), pp. 45-46 (24 05 1915) et Steiner (185a), pp. 100-103 (16 11 1918) (les deux dans l’exemple allemand) ; Steiner (23), p.117-118 (04 1919) (sur l’exemple austro-hongrois); aussi Steiner (185a), p.219-220 (24 11 1918) (en prenant l’exemple des élections judiciaires au-delà des frontières de l’État).

d’autres nations de culture se tient encore ouvert (voir point 4.2). L’expression nation purement culturelle signifie seulement qu’une telle nation ne contient rien d’autre que de la culture. Rien n’est dit avec cela, si cette culture restera pure d’influences culturelles étrangères. La plupart des chercheurs sur le nationalisme considèrent cette autonomisation de la culture, de l’état et de l’économie comme utopique. Ils remarquent déjà ce que le nationalisme actuel est comme enchevêtrement. Mais il ne leur vient pas à l’esprit de chercher des chemins pour le démêler. De quelques avantages présumés d’un tel enchevêtrement, ils préfèrent conclure à la nécessité de ce nationalisme6. Un triste égarement de la science, qui se vengera à l’humanité.

Comme scientifiques, ils veulent avant tout savoir ce en quoi consiste ce méli-mélo national. Mais ici Deutsch est aller assez fondamentalement à l’œuvre. Dans son analyse du nationalisme, il arrive déjà en 1953 sur 14 facteurs. Ses étudiants l’ont amené jusqu’à 75 facteurs 7. Mais se demande aussi si des cher-cheurs actuels peuvent absolument découvrir encore des facteurs que Deutsch n’a pas encore connus 8. Mais se demande aussi ce que cette science du désar-roi/de la confusion apporte de plus qu’une justification du nationalisme. Mais qu’adviendra de l’économie quand elle est laissée à elle-même? Se dissout-elle elle-même comme une nation, comme dans le marxisme? Comment s’admi-nistrent des nations purement culturelles et des nations purement étatiques? Continuent-elles à se tenir dans des frontières comme chez Renan et Meinecke ? Ou se dissolvent-elles peut-être en tant que nations ?

Quel avenir ont les nationalismes, qui survivent tout d’abord à une introduction de la tri-articulation sociale? Ce que Rudolf Steiner dit à ce sujet est l’un des aspects les plus intéressants de sa science sociale.

4.1 De la pure nation économique par les conseils d’entreprise à l’économie mondiale

Steiner a tenu un cycle de conférences complet sur « l’économie nationale »9 . Les auditeurs se sont bientôt demandés ce que le titre devait être en fait.Qui veut savoir comment une économie nationale fonctionne et échange avec d’autres économies nationales s’en va/repart en effet sans rien. Le thème est seulement comment une économie mondiale peut fonctionner 10.

6.  [45] A ces sympathisants du nationalisme je compte Deutsch, Gellner et Senghaas.

7.  [46]Weiser (1994), p.129.

8.  [47]Senghaas (1992) le conteste à Gellner, Anderson et Hobsbawm.

9.  [48]Steiner (340), (07 à 08 1922).

« Le domaine de l’économique mondiale ne se limite pas à d’autres choses, et cela rend nécessaire qu’on examine encore de plus exactement certains processus économiques qui se distinguent maintenant indépendamment des limites dans la zone économique fermée. Aujourd’hui, le problème cardinal pour la science de l’économie est de dissoudre la zone économique fermée, en de gigantesque zones économiques". »

Une économie globale ne peut plus se débarrasser de sa surproduction par l’exportation. Si elle veut éviter les crises de vente, la production et la consommation doivent se couvrir 12.

Steiner n’aurait guère pu rendre plus clair comment il apprécie le nationalisme économique. Pour lui, les nations économiques pures tendent elles-mêmes à l’économie mondiale. Des désignations telles que « made in germany » ne font bientôt plus aucun sens. Cette branche du nationalisme est donc vouée à la mort. Ici Steiner et Marx concordent dans leur pronostic.

Mais ce sera différent lorsque les unités économiques se laissent nationaliser. Elles deviennent alors des « états commerciaux fermés » centralisés 13 . Ici repose une ironie du marxisme. Il se croit porté par la tendance à l’économie mondiale. Mais par ses nationalisations 14, il se place pleinement en travers. Comme il est économiquement inférieur, sa révolution mondiale reste limitée à une partie du monde. Après un certain temps, ses états commerciaux sont tellement en retard qu’ils offrent d’excellents marchés de vente. Le reste du monde peut continuer à s’exporter là sainement pendant un certain temps sans avoir à penser selon l’économie mondiale.

Le marxisme veut donc abolir le contraste entre les nations opprimantes et opprimées 15 , mais ne peut que l’approfondir 16. Steiner se promet déjà plus de l’ anarcho-syndicalisme, qui veut gérer/administrer l’économie directement et non pas par l’état 17.

 Le mouvement économique des conseils (printemps 1919) lui est une confirmation de cette orientation de pensée. Elle montre qu’avec le mouvement politique des conseils (automne 1918), l’économie ne peut être aidée. Dans les conseils économiques, il voit la possibilité d’une mise en réseaux mondiale. Les conseils d’entreprise apparus spontanément devront être complétés dans ce but par des conseils commerciaux et de consommation 18. Il faut travailler sur un équilibre de la production et de la consommation 19. Les conseils économiques devraient donc se mettre au diapason de l’économie mondiale dès le départ.

   17. [49]Steiner (340), p.162-163 (03 08 1922) et Steiner (341), p.71-73 (04 08 1922).

    18. [50]Steiner (340), p.163 (03 08 1922).

19. [51]Steiner (340), p.155-169 (03 08 1922).

20. (NDT : en référence au livre de Fichte : L’État commercial fermé)

21. [52] Comme note 11, p.45.

22. [53] Comme note 11, p.43.

23. [54]Steiner (185a), p.168-169 (22 11 1918).

4.2 De la pure nation de culture par l’individualité à la culture mondiale

Encore plus étonnant est comment Steiner apprécie les nations purement culturelles. Si elles sont laissées à elles-mêmes, alors elles se développent à une culture mondiale.

«Les organisations spirituelles des domaine de pays/secteurs de territoire particuliers pourront entrer en des relations les uns avec les autres, qui se donneront seulement de la vie de l’esprit commune de l’humanité. Dans cette relation ne règne aussi aucune distinction entre les prestations de la science internationale entièrement publique et celles d’autres domaines spirituels. Un domaine spirituel représente aussi le langage propre à un peuple, et tout ce qui se donne immédiatement en rapport avec la langue. La conscience de peuple appartient à ce domaine (mise en avant de Steiner) » 20. »

Pour un penseur monolithique comme Marx, l’économie mondiale conduit entièrement d’elle-même à une « littérature mondiale ».

« À la place des anciennes autosuffisances et isolements de l’autonomie locale et nationale, se présente un échange aux multiples côtés , une dépendance aux multiples côtés des nations les uns avec les autres. Et,comme dans la production matérielle, ainsi aussi dans la spirituelle. Les productions spirituelles des nations particulières deviennent bien commun. L’unilatéralité et la limitation nationale devient de plus en plus impossible, et des nombreuses littératures nationales et locales, se forme une littérature mondiale. 21 »

24. [55]Steiner (331), p.265-268 (17 07 1919) et Steiner (334), p.171-172 (19 03 1920).

     25. [56]Steiner (331), p.135-146 (14 06 1919).

     26. [57]Steiner (331), p.80-82 (22 05 1919).

     27. [58]Steiner (23), p.112-113 (04 1919).

Mais ici Steiner parle de nations de culture, qui ne sont pas pendantes de n’importe quelles nations économiques, mais suivent leur propre chemin. Elle ne se laissent pas expliquer par l’économie, mais seulement par elles-mêmes 22.

Au point de départ de l’économie mondiale se tient le réseautage. Par contre, le chemin des nations de culture vers la culture mondiale passe par l’indi­vidualisation. Ce n’est pas seulement l’humain particulier, mais les nations de culture elles-mêmes qui devraient devenir plus individuelles. Comment les deux se distinguent et se laissent quand même conciliées pourra seulement être discutée plus tard (voir point 7.3).

Chaque humain devrait suivre son chemin culturel particulier, se développer à sa façon. Qui est repu de nationalisme de culture peut seulement le saluer. Il se demande seulement comment une culture mondiale devrait émerger ainsi de tant d’obstination. Steiner l’explique par ce qu’il y a seulement un monde spirituel. Qui s’augmente à son propre esprit trouve à ce commun spirituel. Le plus individuel est en même temps le plus général.

« La différence entre moi et mes semblables ne repose absolument pas dans ce que nous vivons dans deux mondes de l’esprit entièrement différents, mais de ce qu’il reçoit d’autres intuitions du monde des idées qui nous est commun que moi. Il veut vivre jusqu’au bout ses intuitions, moi les miennes. Quand nous deux créons vraiment à partir des idées et ne suivons pas d’impulsions extérieures (physiques ou spirituelles), ainsi nous pouvons seulement nous rencontrer dans la même aspiration, dans les mêmes intentions (mises en évidence de Steiner) 23. »

Chaque nation de culture aussi devrait fournir sa contribution spécifique à la culture mondiale. Cette culture mondiale n’a pas la permission de se réduire à ce qui est déjà aujourd’hui le dénominateur commun de toutes les nations de culture et des êtres humains particuliers 24. Si elle le fait, ainsi en sort une culture mondiale au plus triviale.

21. [59] Comme note 11, p.30.

22. [60]Steiner (24), p.23-25 (07 1919).

23. [61]Steiner (4), p.166 (1894) ; plus loin Steiner (73), p.108-109 (07 11 1917) (l’individu en tant qu’état intermédiaire) ; aussi se référant à l’individuel des peuples : Steiner (54), p.430-451 (29 03 1906) et Steiner (20), pp. 10-19 (1916).
24.
[62]Steiner (31), p.417-420 (1901).


«
Chaque peuple, chaque époque, oui, au fond chaque individu a sa propre25 moralité» . [ ... ] Ce qui est particulier dans chaque être humain, cela doit en sortir et devenir une partie constitutive du processus d’évolution. Si on voit à partir de ce particulier que chacun a pour soi, alors en reste seulement un « général » entièrement banal, qui ne peut aussi pas amener l’humanité plus loin pour un laps de temps. Quelques règles pratiques pour les échanges mutuels, c’est tout ce qui peut sortir comme « commun à tous les bons humains ». Mais la vie éthique de l’être humain ne commence au vrai sens du mot que là où les lois fondées sur l’utilité cessent. Et cette vie peut seulement venir du point central de la personnalité et ne sera jamais le résultat de doctrines implantées. Il n’y a pas d’éthique universellement humaine. 26 ».


Une nation de culture peut être dissoute en premier lorsqu’elle a apporté du nouveau au monde, et est devenue ce nouveau bien commun. La distinction dans les nations de culture devrait donc être surmontée, mais ainsi qu’elle n’a pas été en vain. Cela fait en premier sens lorsque la culture mondiale a été enrichie par elle.

À ma connaissance, Steiner voit ces conditions remplies seulement dans la nation juive de culture. En soi, elle s’élèverait dans le monde de culture, donc tout d’abord dans les nations de culture qu’elle a déjà enrichies. Ce qui l’en empêche est l’antisémitisme 27.

Cette évaluation elle-même maints adversaires de Steiner la tienne pour anti-sémite. Je la vois plutôt comme une invitation à travailler ainsi sur sa propre culture nationale afin qu’elle remplisse bientôt cette condition. Et Steiner me semble avoir agi d’après cela.

25. [63]Steiner (31), p.165 (1892).

26. [64]Steiner (31), p.170-171 (1892).

27. [65]Steiner (31), p.409 (1901). Pour des critiques supplémentaires de l’antisémitisme p.196-201 (il y a aussi la critique du sionisme d’État) + 221-231 + 276-281 + 360-367 + 378-420 + 640 (1897-1901), Steiner (185), p.136- 137 (1918) et Steiner (353), p.201-205 (08 05 1924) (il y a aussi la critique de l’état sioniste et de l’endogamie). Aussi la figure de Simon dans les drames mystérieux: Steiner (14), Vol.1, p.211-241 (1911).


4.3 Du pur état-nation par la démocratie au droit
du monde/mondial

Des purs états-nation Steiner attend qu’ils tendront au conservatisme28. Cela sonne assez désagréable. Quel est le coût total d’une tri-articulation sociale, si cela ne rend pas une fois les États plus progressistes? La question est déjà justifiée. Mais elle ne semble rien avoir à faire avec le nationalisme.

La chose se présente différemment quand devient clair ce qui devrait être conservé. A cela appartiennent entre autre les frontières d’état. Le conserva-tisme signifie ici pas seulement la défense du propre territoire, mais aussi la renonciation à la conquête de territoires étrangers. Il deviendra alors com-préhensible pourquoi Steiner a loué Wilhelm II pour son conservatisme en 1888. Dans son discours inaugural, il avait proclamé qu’il ne voulait mener aucune guerre d’agression, mais exclusivement des défensives. Cette retenue était à peine à attendre d’un militaire enthousiaste 29. Inversement, la social-démocratie allemande s’est montrée plus conservatrice que prévu depuis le déclenchement de la guerre 30. Ce qu’il veut dire plus précisément, Steiner ne l’explique pas en 1917. On peut y voir une référence aux paix de château. La lutte de classe a été reportée pour soutenir une prétendue guerre défen-sive. D’un parti de travailleurs orienté sur l’international, on l’aurait à peine attendu.

Une tri-articulation sociale contribue donc à la stabilisation des frontières d’état. La distinction en différents états-nation devrait être préservée. Cela signifie-t-il que le nationalisme d’Etat, contrairement aux nations économiques et aux nations de culture, ne tend pas à l’auto-dissolution?

Un temps durant, j’ai été convaincu de cela. Il me semblait qu’avec l’Etat, aucun internationalisme pouvait être fait mais seulement du nationalisme. Mais Steiner le voit autrement.

Une chose sont les frontières d’état, l’autre est la cohérence en contenu, respec-tivement la proximité entre les législations respectives. Et ici Steiner part de ce que l’introduction d’une tri-articulation sociale conduirait à un rapproche-ment. Cela repose en que son pur état-nation n’est pas seulement conservateur,

28. [66]Steiner (24), p.350+370-372 (07 1917).

29. [67]Steiner (31), p.130-134 (1888), plus tard il devient déjà plus critique.

30. [68]Steiner (24), p.350 (07 1917).

mais aussi encore démocratique. Après le déclenchement de la révolution de novembre, Steiner parle même en rapport à l’état seulement encore de celui-là (comme) un idéal. Il se promet, de tels purs états, des statuts internationaux de droit qui vont au-delà de ce que la société des Nations – et en fait aussi les actuelles Nations Unies –pourraient respectivement fournir 31.

4.4 La totalité du monde à travers une tri-articulation sociale

Selon Steiner des nations de pures culture, des états-nations et des nations éco­nomiques trouvent d’eux-mêmes leur propre chemin pour sortir du nationalisme. Mais cette universalité ne se laisse transférée de l’une sur l’autre.

C’est en particulier une illusion de croire que la tendance progressant de l’économie actuelle à l’économie mondiale s’exerce automatiquement sur les états, et encore bien moins les cultures. Tout au contraire. Une telle nation de culture, tombée sous pression étrangère, réagit alors au mieux avec un isolationnisme qui, avant tout, lui est dommageable. La même chose vaut pour l’ état-nations.

C’est tout de suite cette évolution qui menace actuellement en Europe. Il est tenté de parvenir à une politique commune par-dessus une unification économique. Ce qui menace alors, c’est la rechute dans l’extrémisme national. Cela est d’autant plus irrationnel, alors que cultures et états peuvent s’accorder d’eux-mêmes. Ici, l’humanité est gaspillée et transformée en son contraire.  

Qu’est donc une nation pour Steiner ? Il utilise le concept positivement seule­ment dans le sens de culture. Par son refus de l’assimiler à l’État, il pose les bases pour une différenciation qui donne aux deux – tout comme à l’économie - la possibilité de grandir au-delà de leur nationalisme respectif.

  .

31. [69] Steiner (332a), p.194-198, (30 10 1919)




Die Idee der Dreigliederung zieht sich durch das ganze Werk Steiners. Sie
wird von ihm auch auf die soziale Frage angewendet. Es gibt demnach keine allgemeine, sondern drei unterschiedliche soziale Fragen. Wirtschaftliche Frage, staatliche Frage (Rechtsleben) und kulturelle Frage (Geistesleben) stehen jede für sich. Wird die wirtschaftliche Frage beantwortet, so heißt dies noch nichts für die staatliche und die kulturelle Frage 1.

"Man sieht [... ] hieraus, daß die "soziale Frage" sich in drei besondere Fragen gliedert. Durch die erste wird auf die gesunde Gestalt des Geistes­lebens im sozialen Organismus zu deuten sein; durch die zweite wird das Arbeitsverhältnis in seiner rechten Eingliederung in das Gemeinschafts­leben zu betrachten sein; und als drittes wird sich ergeben können, wie das Wirtschaftsleben in diesem Leben wirken soll 2."


Die Unterscheidung zwischen Wirtschaftsnation, Staatsnation und Kulturnation hat Steiner aber nicht gemacht. Diese drei Worte sind bei ihm nicht zu finden. Es hat auch seinen guten Grund. Ihm geht es um eine Verselbständigung von Wirtschaft, Staat und Kultur in allen Gesellschaften, um eine soziale Dreigliederung. Jedes dieser Gebiete soll sich selbst verwalten, seine Probleme selbst lösen. Es hat jedes seine eigene Logik und soll ihr in Zukunft auch folgen. Steiner will also auf den Unterschied von Wirtschaft, Staat und Kultur aufmerksam machen. Es macht dann wenig Sinn, überall von Nation zu reden.

Diese Unterscheidung habe ich trotzdem gemacht. Ich werde sie auch weiter benutzen, um die Aussagen Steiners umzuschreiben. Dazu habe ich zwei Gründe. Es macht es erstens möglich, eine Brücke zur sonstigen Nationalismus-Forschung zu schlagen. Werden Wirtschaft, Staat und Kultur auf die eigenen Füße gestellt, so schließt es zweitens nicht jeden Nationalismus aus. Der Staat 

      1.  [40]Steiner (23), S.26-45 (04 1919).
    2.  [41]Steiner (23), S.45 (04 1919).

zum Beispiel kann seinen Nationalismus weiter treiben. Er kann eine politische Einheit bilden, die sich von anderen politischen Einheiten unterscheidet. Was er nicht mehr kann, ist, die kulturelle und wirtschaftliche Einheit nach sich ziehen. Er kann seine politischen Grenzen ziehen. Er kann aber nicht erzwingen, daß sich die wirtschaftlichen und kulturellen Grenzen daran halten. Sie können ihm jederzeit einen "Strich durch die Grenze" ziehen.


"Am auffälligsten ( .... ) ist, daß die wirtschaftlichen Tatsachen in der neuesten Zeit Gestalten angenommen haben, die mit den Staatenabgren­zungen nicht mehr im Einklange stehen. 3 [ ... ] Die Staaten werden die Herstellung der Wirtschaftsbeziehungen den an der Wirtschaft beteilig­ten Personen oder Personengruppen überlassen müssen. Sollen dadurch nicht die geistigen Kulturbeziehungen in restlose Abhängigkeit kommen von den Wirtschaftsinteressen, so müssen diese Beziehungen aus ihren eigenen Voraussetzungen heraus ihr internationales Leben entfalten 4. [... ] Das wird nicht anders möglich sein, als wenn sich die Gebiete, in denen gemeinsames Geistesleben herrscht, Grenzen geben, die relativ unabhängig sind von den Gebietsgrenzen, die aus den Voraussetzungen des Wirtschaftslebens entstehen 5."

Nationalismus im Sinne von Tendenz zur totalen Gemeinschaft gibt es also nicht mehr. Was höchstens übrigbleibt, sind Teilnationalismen. Der Weg zum Total­nationalismus ist ihnen abgeschnitten. Wer noch zum Beispiel von Staatsnation sprechen will, muß diese Tatsache berücksichtigen. Eine solche Staatsnation ist und bleibt Staatsnation. Sie strebt nicht mehr dazu, Totalnation zu werden. Dasselbe gilt für die Wirtschaftsnation und die Kulturnation.

Diese Teilnationalismen werde ich im weiteren Verlauf dieser Arbeit reine Nationalismen nennen. Reine Nationalismen sind leichter zu erforschen als Mischformen des Nationalismus. Sie tragen nämlich ihre Ursache in sich selbst. Eine rein kulturelle Nation zum Beispiel hat ausschließlich kulturelle Ursachen. Sie kann nicht mehr das Ergebnis, die Folge irgendwelcher Staatsnation oder

3.  [42]Steiner (24), S.22 (07 1919).

4.  [43]Steiner (24), S.23 (07 1919).

      5.  [44]Steiner (24), S.24-25 (07 1919). Zur Notwendigkeit einer Verselbständigung der Kulturgrenzen von den Staatsgrenzen, die hier nicht ausdrücklich erwähnt wird : Steiner (162), S.45-46 (24 05 1915) und Steiner (185a), S.100-103 (16 11 1918) (beide am deutschen Beispiel) ; Steiner (23), S.117-118 (04 1919) (am österreich-ungarischen Beispiel) ; ferner Steiner (185a), S.219-220 (24 11 1918) (am Beispiel der Richterwahl über Staatsgrenzen hinweg).

Wirtschaftsnation sein. Wie sie sich zu anderen kulturellen Nationen verhält, steht aber noch offen (siehe Punkt 4.2). Der Ausdruck rein kulturelle Nation meint nur, daß eine solche Nation nichts anderes enthält als Kultur. Darüber ob diese Kultur rein von fremden kulturellen Einflüssen bleiben wird, ist damit nichts gesagt. Die meisten Nationalismus-Forscher halten diese Verselbständi­gung von Kultur, Staat und Wirtschaft für utopisch. Sie merken schon, was für ein Mischmasch der heutige Nationalismus ist. Ihnen fällt es aber nicht ein, Wege zu seiner Entmischung zu suchen. Von einigen angeblichen Vorteilen solcher Mischung schliessen sie lieber auf die Notwendigkeit dieses Nationa­lismus 6 Ein trauriger Irrweg der Wissenschaft, der sich an die Menschheit rächen wird. Als Wissenschaftler wollen sie vor allem wissen, woraus dieses nationale Allerlei besteht. Hier ist aber Deutsch ziemlich gründlich zu Werke gegangen. In seiner Analyse des Nationalismus kommt er schon 1953 auf 14 Faktoren. Seine Schüler haben es bis auf 75 Faktoren gebracht 7. Es fragt sich, ob heutige Forscher überhaupt noch Faktoren entdecken können, die Deutsch nicht schon gekannt hat 8. Es fragt sich aber auch, was diese Wissenschaft der Verwirrung mehr bringt als eine Rechtfertigung des Nationalismus. Was wird aber aus der Wirtschaft, wenn sie sich selbst überlassen ist ? Löst sie sich als Nation selbst auf, wie beim Marxismus? Wie verhalten sich rein kulturelle Nationen und rein staatliche Nationen? Halten sie sich weiter in Grenzen wie bei Renan und Meinecke ? Oder lösen sie sich vielleicht als Nationen auf?

Welche Zukunft haben die Nationalismen, die eine Einführung der sozialen Dreigliederung zunächst überleben? Was Rudolf Steiner dazu sagt, gehört zu den interessantesten Aspekte seiner Sozialwissenschaft.


4.1 Von der reinen Wirtschaftsnation über die
Betriebsräte zur Weltwirtschaft

Über "Nationalökonomie" hat Steiner einen ganzen Vortragszyklus gehalten 9. Die Zuhörer haben sich bald gefragt, was der Titel eigentlich soll. Wer wissen will, wie eine nationale Wirtschaft funktioniert und mit anderen nationalen Wirtschaften tauscht, geht nämlich leer aus. Thema ist allein, wie eine Weltwirtschaft funktionieren kann 10.

6.   [45] Zu diesen Sympathisanten des Nationalismus rechne ich Deutsch, Gellner und Senghaas.

7.   [46]Weiser (1994), S.129.

8.   [47]Senghaas (1992) spricht es Gellner, Anderson und Hobsbawm ab.

9.   [48]Steiner (340), (07 bis 08 1922).

"Das Weltwirtschaftsgebiet grenzt an nichts anderes an, und das macht notwendig, daß man noch genauer auf gewisse wirtschaftliche Vorgänge hinschaut, die sich unabhängig von den Grenzen innerhalb des ges­chlossenen Wirtschaftsgebietes nun herausstellen. Es ist heute das Kar­dinalproblem für die Wirtschaftswissenschaft das des geschlossenen Wirtschaftsgebietes, Riesenwirtschaftsgebietes, zu lösen "."

Eine globale Wirtschaft kann ihre Überproduktion nicht mehr durch Export loswerden. Will sie Absatzkrisen vermeiden, so müssen sich Produktion und Konsum decken 12.

Steiner hätte kaum deutlicher machen können, wie er den Wirtschaftsnationalismus einschätzt. Für ihn tendieren reine Wirtschaftsnationen von selbst zur Welt­wirtschaft. Bezeichnungen wie made in germany machen bald keinen Sinn mehr. Dieser Zweig des Nationalismus ist also dem Tod geweiht. Hier stimmen Steiner und Marx in ihrer Prognose überein.

Anders wird es aber, wenn sich die wirtschaftlichen Einheiten verstaatlichen lassen. Sie werden dann zu zentralistischen "Geschlossenen Handelstaaten." Hier liegt eine Ironie des Marxismus. Er glaubt sich von der Tendenz zur Weltwirtschaft getragen. Durch seine Verstaatlichungen 13, stellt er sich ihr aber völlig quer. Da er wirtschaftlich unterlegen ist, bleibt seine Weltrevolution auf einen Teil der Welt beschränkt. Nach einiger Zeit sind seine Handelstaa­ten so rückständig, daß sie ausgezeichnete Absatzmärkte bieten. Der Rest der Welt kann sich noch eine Zeit lang dorthin gesund exportieren, ohne weltwirtschaftlich denken zu müssen.

Der Marxismus will also den Gegensatz zwischen unterdrückenden und un­terdrückten Nationen aufheben 14, kann ihn aber nur vertiefen15. Steiner verspricht sich schon mehr vom Anarcho-Syndikalismus, der die Wirtschaft direkt und nicht vom Staat aus verwalten will 16.

Die wirtschaftliche Rätebewegung (Frühjahr 1919) ist ihm eine Bestätigung dieser Denkrichtung. Sie zeigt, daß mit der politischen Rätebewegung (Herbst 1918) der Wirtschaft nicht zu helfen ist. In den Wirtschaftsräten sieht er die Möglichkeit einer weltweiten Vernetzung. Die spontan entstandenen Betriebsräte müssen zu diesem Zweck um Handels- und Konsumräte ergänzt werden 17. Es soll auf einen Ausgleich von Produktion und Konsumtion hingearbeitet werden 18. Die Wirtschaftsräte sollen sich also von vornherein auf Weltwirtschaft einstellen.

10. [49]Steiner (340), S.162-163 (03 08 1922) und Steiner (341), S.71-73 (04 08 1922).

11. [50]Steiner (340), S.163 (03 08 1922).

12. [51]Steiner (340), S.155-169 (03 08 1922).

13. [52]Wie Fußnote 11, S.45.

14. [53] Wie Fußnote 11, S.43.

15. [54]Steiner (185a), S.168-169 (22 11 1918).

16. [55]Steiner (331), S.265-268 (17 07 1919) und Steiner (334), S.171-172 (19 03 1920).


4.2 Von der reinen Kulturnation über die Individualität zur Weltkultur

Schon erstaunlicher ist, wie Steiner rein kulturelle Nationen einschätzt. Werden sie sich selbst überlassen, dann entwickeln sie sich zur Weltkultur.

"Die geistigen Organisationen der einzelnen Landesgebiete werden zuei­nander in Beziehungen treten können, die nur aus dem gemeinsamen Geistesleben der Menschheit selbst sich ergeben. [... ] In dieser Bezie­hung herrscht auch kein Unterschied zwischen den Leistungen der ganz offenbar internationalen Wissenschaft und denjenigen anderer geisti­ger Gebiete. Ein geistiges Gebiet stellt ja auch die einem Volke eigene Sprache dar und alles, was sich in unmittelbaren Zusammenhange mit der Sprache ergibt. Das Volksbewußtsein selbst gehört in dieses Gebiet (Hervorhebung von Steiner) 19."

Für einen monolitischen Denker wie Marx führt die Weltwirtschaft ganz von selbst zu einer "Weltliteratur".

"An die Stelle der alten lokalen und nationalen Selbstgenügsamkeit und Abgeschlossenheit tritt ein allseitiger Verkehr, eine allseitige Abhängig­keit der Nationen voneinander. Und wie in der materiellen, so auch in der geistigen Produktion. Die geistigen Erzeugnisse der einzelnen Nationen werden Gemeingut. Die nationale Einseitigkeit und Beschränktheit wird mehr und mehr unmöglich, und aus den vielen nationalen und lokalen Literaturen bildet sich eine Weltliteratur20."


17. [56]Steiner (331), S.135-146 (14 06 1919).

18. [57]Steiner (331), S.80-82 (22 05 1919).

19. [58]Steiner (23), S.112-113 (04 1919).



Hier spricht aber Steiner von
Kulturnationen, die nicht im Schlepptau irgend­welcher Wirtschaftsnationen hängen, sondern ihrem eigenen Weg folgen. Sie lassen sich nicht durch die Wirtschaft, sondern nur durch sich selbst erklären 21.

Am Ausgangpunkt der Weltwirtschaft steht die Vernetzung. Der Weg der Kulturnationen zur Weltkultur geht dagegen über die Individualisierung. Nicht nur der Einzelmensch, sondern die Kulturnationen selbst sollen individueller werden. Wie beides sich unterscheiden und doch vereinbaren läßt, kann erst später besprochen werden (siehe Punkt 7.3).

Jeder Mensch soll seinen eigenen kulturellen Weg gehen, sich auf seine eigene Art entwickeln. Wer den Kulturnationalismus satt hat, kann es nur begrüßen. Er fragt sich nur, wie aus so viel Eigensinn eine Weltkultur entstehen soll. Steiner erklärt es dadurch, daß es nur eine geistige Welt gibt. Wer sich zum eigenen Geist steigert, findet zu diesem gemeinsamen Geistigen. Das Individuellste ist zugleich das Allgemeinste.

"Der Unterschied zwischen mir und meinem Mitmenschen liegt durchaus nicht darin, daß wir in zwei ganz verschiedenen Geisteswelten leben, sondern daß er aus der uns gemeinsamen Ideenwelt andere Intuitionen empfängt als ich. Er will seine Intuitionen ausleben, ich die meinigen. Wenn wir beide wirklich aus der Idee schöpfen und keinen äußeren (phy­sischen oder geistigen) Antrieben folgen, so können wir uns nur in dem gleichen Streben, in denselben Intentionen begegnen (Hervorhebungen von Steiner) 22."



Auch jede
Kulturnation soll ihren spezifischen Beitrag zur Weltkultur leisten. Diese Weltkultur darf sich nicht auf das reduzieren, was schon heute gemein­samer Nenner aller Kulturnationen und Einzelmenschen ist 23. Macht sie es, so kommt eine höchst triviale Weltkultur heraus.

20. [59] Wie Fußnote 11, S.30.

21. [60]Steiner (24), S.23-25 (07 1919).

22. [61]Steiner (4), S.166 (1894) ; ferner Steiner (73), S.108-109 (07 11 1917) (das Indivi­duelle als Zwischenzustand ) ; auch bezogen auf das Individuelle der Völker : Steiner (54), S.430-451 (29 03 1906) und Steiner (20), S.10-19 (1916).

23. [62]Steiner (31), S.417-420 (1901).

"Jedes Volk, jedes Zeitalter, ja im Grunde jedes Individuum hat seine eigene Sittlichkeit 24. [... ] Was in jedem Menschen Besonderes steckt, das muß aus ihm heraustreten und ein Bestandteil des Entwicklung­sprozesses werden. Sieht man von diesem Besonderen ab, das jeder für sich hat, dann bleibt nur ein ganz banales "Allgemeines" zurück, das die Menschheit auch nicht um eine Spanne weiterbringen kann. Ein paar Zweckmäßigkeitsregeln für den gegenseitigen Verkehr, das ist alles, was da als "allen guten Menschen Gemeinsames" herauskommen kann. Das im eigentlichen Sinne ethische Leben des Menschen fängt aber da erst an, wo diese auf Nützlichkeit begründeten Gesetze aufhören. Und dieses Leben kann nur aus dem Mittelpunkte der Persönlichkeit stammen und wird nie das Ergebnis eingepflanzter Lehrsätze sein. Eine allgemein-menschliche Ethik gibt es nicht 25."

Eine Kulturnation darf sich erst auflösen, wenn sie der Welt Neues gebracht hat, und dieses Neue Allgemeingut geworden ist. Die Unterscheidung in Kul­turnationen soll also überwunden werden, aber so, daß sie nicht umsonst gewesen ist. Sie macht erst Sinn, wenn die Weltkultur dadurch bereichert worden ist.

Meines Wissens sieht Steiner diese Bedingungen nur bei der jüdischen Kul­turnation erfüllt. Von sich aus würde sie in die Weltkultur aufgehen, also zunächst in die Kulturnationen, die sie schon bereichert hat. Was sie davon abhält, ist der Antisemitismus 26.


Diese Einschätzung selbst halten manche Gegner Steiners für antisemitisch.
Ich sehe es eher als Aufforderung, so an der eigenen nationalen Kultur zu arbeiten, daß sie bald auch diese Bedingung erfüllt. Und danach scheint mir Steiner gehandelt zu haben.


      24.
[63]Steiner (31), S.165 (1892).

25. [64]Steiner (31), S.170-171 (1892).

26. [65]Steiner (31), S.409 (1901). Zur weiteren Kritik des Antisemitismus S.196-201 (dort auch Kritik des Staatszionismus) +221-231+276-281+360-367+378-420+640 (1897 bis 1901), Steiner (185), S.136-137 (1918) und Steiner (353), S.201-205 (08 05 1924) (dort auch Kritik des Staatszionismus und Endogamie). Ferner die Gestalt des Simons in den Mysteriendramen : Steiner (14), Bd. 1, S.211-241 (1911).

4.3 Von der reinen Staatsnation über die Demokratie zum Weltrecht

Von reinen Staatsnationen erwartet Steiner, daß sie zum Konservatismus neigen werden 27. Es klingt ziemlich ernüchternd. Was soll der ganze Aufwand einer sozialen Dreigliederung, wenn es die Staaten nicht einmal progressiver macht ? Die Frage ist schon berechtigt. Mit dem Nationalismus scheint sie aber nichts zu tun zu haben.

Die Sache stellt sich anders dar, wenn klar wird, was konserviert werden soll. Dazu gehören unter anderem die Staatsgrenzen. Konservatismus heißt hier nicht nur Verteidigung des eigenen Territoriums, sondern auch Verzicht auf die Eroberung fremder Territorien. Es wird dann verständlich, warum Steiner 1888 Wilhelm II. für seinen Konservatismus lobt. In seiner Antrittsrede hatte dieser verkündet, keine Angriffs- sondern ausschließlich Verteidigungskriege führen zu wollen. Von einem begeisterten Militär ist eine solche Zurückhaltung kaum zu erwarten gewesen 28. Umgekehrt hat sich die deutsche Sozialdemokratie seit Kriegsausbruch konservativer gezeigt als erwartet 29. Was er genauer damit meint, führt Steiner 1917 nicht aus. Man kann darin einen Hinweis auf den Burgfrieden sehen. Der Klassenkampf ist aufgeschoben worden, um einen vermeintlichen Verteidigungskrieg zu unterstützen. Von einer international orientierten Arbeiterpartei haben es die Außenstehenden kaum erwartet.

Eine soziale Dreigliederung trägt also zur Stabilisierung der Staatsgrenzen bei. Die Unterscheidung in verschiedenen Staatsnationen soll erhalten bleiben. Heißt es, daß der Staatsnationalismus im Gegensatz zu den Wirtschaftsnationen und Kulturnationen nicht zur Selbstauflösung neigt ?

Eine Zeit lang bin ich davon überzeugt gewesen. Mir schien, daß mit dem Staat kein Internationalismus, sondern nur Nationalismus zu machen sei. Steiner sieht es aber anders.

Das eine sind die Staatsgrenzen, das andere ist die inhaltliche Übereinstim­mung, beziehungsweise Nähe zwischen den jeweiligen Gesetzgebungen. Und hier geht Steiner davon aus, daß die Einführung einer sozialen Dreigliede­rung zu einer Annäherung führen würde. Dies liegt daran, daß seine reine

27. [66]Steiner (24), S.350+370-372 (07 1917).

28. [67]Steiner (31), S.130-134 (1888), plus tard il devient déjà plus critique.

29. [68]Steiner (24), S.350 (07 1917).

Staatsnation nicht nur konservativ, sondern auch noch demokratisch ist. Nach dem Ausbruch der Novemberrevolution spricht Steiner sogar bezüglich des Staates nur noch von diesem einem Ideal. Von solchen reinen Staaten verspricht er sich internationale Rechtssatzungen, die über das hinausgehen, was der damalige Völkerbund –und eigentlich auch die heutigen Vereinten Nationen – leisten könnte beziehungsweise leisten können 30.

4.4 Totalität der Welt durch eine soziale Dreigliederung

Laut Steiner finden also reine Kulturnationen, Staatsnationen und Wirtschaftsnationen von selbst ihren eigenen Weg aus dem Nationalismus heraus. Diese Universalität läßt sich aber nicht von der einen auf die andere übertragen.

Es ist insbesondere eine Illusion zu glauben, daß die fortgeschrittene Tendenz der heutigen Wirtschaft zur Weltwirtschaft sich automatisch auf die Staaten, geschweige denn auf die Kulturen auswirkt. Ganz im Gegenteil. Eine solche unter fremdem Druck geratene Kulturnation reagiert dann bestenfalls mit einem Isolationismus, der vor allem ihr selbst schadet. Dasselbe gilt für die Staatsnation.

Gerade diese Entwicklung droht heute in Europa. Es wird versucht über eine wirtschaftliche Einigung zu einer gemeinsamen Politik zu kommen. Was dann droht, ist der Rückfall in den nationalen Extremismus. Dies ist um so widersinniger, als Kulturen und Staaten sich von selbst ganz gut einigen könnten. Hier wird Menschlichkeit verschwendet und in ihr Gegenteil gekehrt. Was ist also für Steiner eine Nation? Positiv nutzt er den Begriff nur im Sinne von Kultur. Durch seine Ablehnung, sie mit dem Staat gleichzusetzen, legt er die Grundlage für eine Differenzierung, die ihnen beidensowie der Wirtschaft - die Möglichkeit gibt, über ihren jeweiligen Nationalismus hinauszuwachsen.   .

30. [69] Steiner (332a), S.194-198, (30 10 1919)