Républicaine, non pas démocratique

Institut pour une triarticulation sociale
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Républicaine, non pas démocratique


Ernst Lehrs . . . . . . . original allemand.

autre texte de l'auteur sur la jeunesse

Républicaine, pas démocratique


Republikanisch, nicht demokratisch

01.09.1956


01.09.1956

Par Ernst Lehrs


Von Ernst Lehrs

La rédaction : Dans cet article, un compagnon de route de Rudolf Steiner décrit la constitution que Steiner s'efforçait de donner aux organes de la vie de l'esprit. Rudolf Steiner plaçait la constitution pour les institutions de la vie de l'esprit, caractérisée ici comme « républicaine », à côté de ses propositions tout à fait différentes pour la vie juridique (démocratique) et pour la vie économique (associative). Publié pour la première fois dans les « Mitteilungen aus der anthroposophischen Arbeit in Deutschland (Nouvelles du travail anthroposophique en Allemagne)», n° 37, Michaeli 1956, p. 110-116.


Die Redaktion: In diesem Beitrag beschreibt ein Weggefährte Rudolf Steiners die Verfassung, die Steiner Organen des Geisteslebens zu geben bemüht war. Rudolf Steiner stellte die hier als "republikanisch" charakterisierte Verfassung für Einrichtungen des Geisteslebens neben seine ganz andersartigen Vorschläge für das Rechtsleben (demokratisch) und für das Wirtschaftsleben (assoziativ). Erstmals veröffentlicht in den «Mitteilungen aus der anthroposophischen Arbeit in Deutschland», Nr. 37, Michaeli 1956, S. 110-116.




Pour la version française, c'est en 1987, qu'un professeur de l'école Rudolf Steiner de Delft (Pays-Bas) indiqua l'existence de ce texte à Marc Deru lorsque celui-ci lui exposa les difficultés de l'école de Laboissière. Il en fit alors la traduction française avec Michel Joseph. Dans le courrier qu'il a joint à sa traduction, Marc Deru conclut en ces termes : «Encore actuellement, ce texte m'éclaire sur les difficultés politiques et sociales de nos pays d'Europe. Il analyse un élément crucial de la vie sociale, et il me semble très heureux qu'il continue à circuler, à intéresser, à faire l'objet de nouvelles publications». Une grande partie de ce texte a également été traduite par Paul-Henri Bideau dans L'Esprit du Temps de Noël 1996.




Relecture F. Germani, v. 02 - 20240930
Commentaire :
Lorsque Ernst Lehrs publie ce texte en 1956, il s'appuie principalement, comme d'autres, sur ses souvenirs vécus dans toute leur justesse face à une nouvelle génération qui n'en dispose pas et pas encore non plus des œuvres complètes qui commencent seulement à être rassemblées et publiées.
Ce que nous savons aujourd'hui, c'est qu'il est possible d'élargir et préciser son propos.

En effet, ce qu'il écrit est au fond une introduction à ce dont nous disposons en allemand depuis les années 80, plus récemment encore en français. A savoir que la triarticulation qu'il évoque sur la fin à propos d'une observation et une explication de R. Steiner sur la prévision d'un coût de construction est le développement historique concret de ce que lui, Lehrs, commence à décrire cependant encore en référence à une culture du passé (Grèce, Rome,... il existe aussi la contribution d'un autre auteur sur ces questions qui utilise des références nous étant un peu plus proche - Moyen-âge et renaissance, il me semble - je le rechercherai).
Stephan Eisenhut, lors d'une première rencontre chez moi avec les collaborateurs internationaux de l'institut, nous fit, il y a quelques années déjà, une conférence improvisée, où il décrivit cette triarticulation comme une forme de société devant nécessairement s'installer un jour dans la succession des anciennes. Je ne me souviens pas exactement de l'ordre organique de succession dans l'histoire qu'il nous présenta, mais c'était quelque chose comme ça : théocratie, aristocratie, 
tyrannie, démocratie, dictature, république, oligarchie (?) dans une alternance de positif et de contre-coups, puis venait, comme hypothèse, la triarticulation. Il semblait tirer cela d'Aristote ou d'un autre... je ne sais plus exactement.

Toujours est-il que si on étudie ce qu'a rassemblé S. Coiplet dans ses "Questions fondamentales de triarticulation" on sait aujourd'hui, qu'a chacun des trois domaines sociaux devrait correspondre trois formes d' "outils relationnels" (libres conseils mutuels, lois, contrats) comme aussi trois formes de "jugement" (individuel, "démocratique", collectif). Cela comme conséquence du rapport nécessairement inversé entre une science de la nature et une science sociale (voir un autre parmi les autres évoqués plus haut : Hans Kühn, 1967,  Le phénomène du "renversement" de l'activité d’âme de l' humain vis-à-vis de l'organisme social).
On pourrait alors en quelque sorte ré-intituler plus justement l'essai en disant : Ni républicaine, ni démocratique, triarticulée !

C'est donc de ce point de vue que je regarde aujourd'hui cet essai de 1956 comme une juste introduction (tous les éléments y sont), mais qui demanderait à être sortis encore plus avant de représentations par trop "politico-spirituelles" pour justement prendre plus en compte le chambardement qu'y apporte de plus en plus, depuis environ 200 ans,  un troisième élément qui est l'économie moderne en ce qu'elle est aussi encore une hégémonie sur la vie de droit et la vie de l'esprit ( Qu'on réfléchisse peut être aussi plus avant à la question, juste effleurée, de la place de la communication dans tout ce que décrit Lehrs).

Ajout 20241002 -Si on ne fait pas cela, on risque, particulièrement en France, la mère du concept d'état-nation, concernant la SAF, de "croupir" dans le "mal français" qui finalement ramène toute libre vie de l'esprit, sous la pression du laïcisme, version laïque du catholicisme, à une vie de l'esprit "juridicisée" bien plus confortable.





Un jour, dans les premières années d'existence de l'école Waldorf de Stuttgart, quelques membres du collège des professeurs demandèrent à Rudolf Steiner quelle devrait être la juste constitution pour un tel collège. Rudolf Steiner donna cette simple réponse . «Républicaine, non pas démocratique». Au cours des années suivantes, après le décès de Rudolf Steiner, il nous fallut lutter pour trouver une forme appropriée de collaboration dans ce collège. Et ce qu'il avait voulu dire par cette remarque nous apparut alors clairement. Par là, il nous était donné une mission tout à fait nouvelle, correspondant à l'esprit de notre temps, les expériences et les épreuves qu'il nous fallut vivre par la suite nous firent bien voir où se situaient les difficultés de cette mission, et où se trouvait la véritable solution. D'autre part, il nous fut donné de reconnaître que la Société Anthroposophique fondée par le Congrès de Noël se trouvait précisément, et sur une grande échelle, devant cette même mission sociale, et que Rudolf Steiner, par sa propre manière d'agir, avait donné jusque dans les détails un modèle des plus élevés pour un comportement véritablement «républicain ». La vie de la Société exige qu'à partir de ce point de vue, nous fassions la lumière sur la manière dont elle doit être constituée.


Als Rudolf Steiner aus dem Kreise des Kollegiums der Stuttgarter Waldorfschule in den ersten Jahren ihres Bestehens einmal gefragt wurde, was für eine Verfassung die richtige für ein solches Kollegium wäre, gab er zur Antwort: „Eine republikanische, nicht eine demokratische." Im Laufe der folgenden Jahre, als wir nach Dr. Steiners Hingang um eine sachgemäße Form des Zusammenwirkens in diesem Kollegium zu ringen hatten, konnte sich einem zeigen, was mit diesem Hinweis gemeint war, und dass damit eine ganz neue, dem Geiste unserer Zeit entsprechende soziale Aufgabe gestellt war. Im Erleben und Erleiden dieses Ringens konnte auch deutlich werden, worin die Schwierigkeiten für eine rechte Lösung dieser Aufgabe bestehen. Andererseits ergab sich die Erkenntnis, dass mit der Weihnachtstagung der durch sie gegründeten Anthroposophischen Gesellschaft genau diese soziale Aufgabe im großen Stile gestellt war, und dass Rudolf Steiner durch seine eigene Handhabung dieser Gründung bis in Einzelheiten hinein ein höchstes Vorbild für wahrhaft „republikanisches" Verhalten gegeben hat. Das Leben der Gesellschaft gebietet es, dass einmal von dieser Seite Licht auf ihre Konstitution geworfen werde.

Plutôt que de commencer de manière purement conceptuelle, je prendrai tout d'abord un cas concret que j'ai vécu au début de mes activités comme professeur Waldorf. C'était avant que je prenne connaissance de ce qu'avait dit Rudolf Steiner. Ce cas tellement significatif m'a beaucoup frappé et j'en ai gardé un souvenir très vivant. J'assistais à la répétition générale d'une fête mensuelle de l'école. Cela se passait quelque temps avant mon déménagement pour Stuttgart, suite à un entretien que j'avais eu avec Rudolf Steiner. Là, j'entendis deux professeurs d'eurythmie exprimer des critiques sur la manière dont le programme avait été établi ; dans ce programme, elles devaient apparaître une ou plusieurs fois. Comme toutes deux étaient d'accord dans leur critique, je leur demandai avec étonnement pourquoi elles n'avaient pas pu modifier, ou faire modifier, l'ordonnance du programme. Elles m'expliquèrent alors qu'on avait, par une décision du collège, confié à un certain collègue la tâche de mettre au point le programme. Ce collègue avait fait ce travail après les répétitions et avant la répétition générale, et dès lors, une modification n'était plus possible. En effet, si jusqu'au dernier moment chacun avait le droit d'intervenir dans ce genre de chose, rien ne pourrait jamais se faire. «Une fois que nous avons confié ô l'un d'entre nous la tâche d'établir le programme, nous ne pouvons évidemment plus intervenir dans ses décisions, même si nous sommes intimement en désaccord». Si, à l'époque, j'avais déjà connu l'indication de Rudolf Steiner sur la constitution (indication à laquelle ne s'était cependant jamais référé consciemment le Collège dans son ensemble), le caractère «républicain» de cette attitude me serait apparu avec évidence. Par la suite, bien des fois nous nous sommes retrouvés en contradiction avec cette indication de Rudolf Steiner, dans des situations douloureuses, et souvent je dus repenser à cette expérience.


Anstatt rein begrifflich zu beginnen, beginne ich lieber mit einem praktischen Fall, der mir noch vor der Kenntnis von Dr. Steiners Anweisung gleichsam am Vortage des Beginns meiner eigenen Tätigkeit als Waldorflehrer entgegengetreten ist, und den ich wegen der Bedeutung, die er mir sogleich zu haben schien, stets lebhaft in Erinnerung behalten habe. Es war nach der Generalprobe für eine sogenannte Monatsfeier der Schule, der ich einige Zeit vor meiner Übersiedelung nach Stuttgart bei Gelegenheit einer Vorbesprechung mit Dr. Steiner beigewohnt hatte. Da hörte ich zwei Eurythmielehrerinnen sich kritisch über die Programmfolge äußern, in der sie beide durch je eine oder mehrere Nummern vertreten waren. Da sie beide in ihrer Kritik einig waren, fragte ich sie erstaunt, warum sie denn die Reihenfolge nicht änderten bzw. ändern ließen? Daraufhin wurde mir erklärt, man habe einmal durch Kollegiumsbeschluss einen bestimmten Kollegen mit der Aufgabe der Festsetzung der Programmfolge betraut. Dieser tue dies nach den Vorproben vor der Generalprobe, wonach eine Änderung nicht mehr in Frage komme. Wenn jeder bis zuletzt immer dreinreden könne, so würde niemals etwas zustandekommen. „Nachdem wir einmal selber einen von uns mit der Aufgabe der Programmfestsetzung betraut haben, müssen wir uns natürlich seinen Entschlüssen fügen, auch wenn wir innerlich nicht damit einig gehen." Hätte ich damals Rudolf Steiners konstitutionelle Anweisung schon gekannt (die das Kollegium als Ganzes aber niemals recht ins Bewusstsein genommen hat), so wäre mir der „republikanische" Zug in dem, was mir damals entgegentrat, sogleich deutlich gewesen. Als später vielfach hiergegen so schmerzlich gefehlt wurde, musste ich oft an dieses Erlebnis zurück denken.

Qu'est-ce qui distingue une constitution républicaine d'une constitution ancienne théocratique hiérarchisée ? Et à quoi pensait Rudolf Steiner quand, la distinguant d'une constitution démocratique, il parlait justement d'une constitution «républicaine» ?


Was unterscheidet eine republikanische von einer älteren theokratisch-hierarchischen Verfassung, und was hatte Rudolf Steiner im Sinn, als er sie im Unterschiede zu einer demokratischen Verfassung eben eine „republikanische" nannte?

Comme nous le savons, l'ordre social aux origines de l'humanité était purement vertical et était déterminé par une direction suprasensible venant d'en haut. L'édification et la conservation de ces sociétés étaient l'affaire des prêtres initiés. La place de chacun des membres de ces sociétés était fixée par les liens du sang qu'il possédait de par sa naissance. C'est cela qui déterminait les aptitudes, et aussi les possibilités d'assumer une fonction, de l'individu au sein de l'ensemble. Mettre chaque individu à sa juste place était l'affaire des initiés représentant la divinité, autrement dit des divinités agissant à travers les initiés. A la place de cet ordre ancien, apparurent pour la première fois en Grèce la démocratie et à Rome la république. De la première cependant, on se ferait une fausse représentation si on voulait y appliquer le concept actuel de démocratie. Certes, ce mot signifie «le pouvoir au peuple»; ce mot devait exprimer que, ce qui autrefois était ordonné et dirigé purement d'en haut, se trouvait maintenant entre les mains des membres de l'organisme social lui-même. Mais le «peuple» (demos) était cependant toujours un groupe lié par le sang, avec une âme-groupe collective, à travers laquelle pouvait s'exprimer et agir une entité divine déterminée. C'est à elle qu'on se référait pour toutes les affaires communautaires, et c'est par rapport à elle qu'on se sentait responsable. Qu'on se souvienne de la description qu'a faite Rudolf Steiner du cas d'Aristide : un homme en avance sur son temps, hautement considéré par ses concitoyens qui lui avaient même décerné le titre de «juste», mais qui finit cependant par être banni car il s'était séparé de l'âme-groupe.


Wie wir wissen, waren die ursprünglichen Sozialordnungen der Menschheit rein vertikale, durch die übersinnliche Führung von oben herab bestimmte. Die Einrichtung und Erhaltung dieser Ordnungen war Sache der Eingeweihten-Priester. Die jeweilige Sprosse auf der sich die Angehörigen dieser Ordnung befanden, war durch den Blutszusammenhang, in dem sie durch ihre Geburt standen, gegeben. Dadurch waren die Fähigkeiten und damit die Funktionsmöglichkeiten des Einzelnen in der Gesamtheit bestimmt. Sie an geeigneter Stelle einzusetzen, war Sache des die Gottheit vertretenden Eingeweihten, bzw. der durch den Eingeweihten wirkenden Gottheit. An die Stelle dieser Ordnung trat in Griechenland erstmalig die Demokratie und in Rom die Republik. Von ersterer macht man sich aber eine falsche Vorstellung, wenn man den heutigen Begriff der Demokratie darauf anwendet. Das Wort bedeutet zwar Volks-Herrschaft, und es sollte ausdrücken, dass das, was früher rein von oben herab geordnet und verwaltet worden war, jetzt in die Hände der Glieder des sozialen Organismus selbst gelegt war. Aber das „Volk" war ja immer noch blutsverwandte Gruppe mit einer gemeinsamen Gruppenseele, durch die eine bestimmte göttliche Wesenheit wirkend erlebt wurde. Auf diese bezog man sich daher auch in allen gemeinsamen Angelegenheiten und fühlte sich ihr entsprechend verantwortlich. Man erinnere sich an Rudolf Steiners Darstellung des Falles des Aristides, der als ein der Zeit vorauseilender individuell „Gerechter" von seinen Mitbürgern hoch geehrt und sogar mit diesem Beinamen ausgezeichnet wurde, zugleich aber als ein aus der Gruppenseele Herausfallender verbannt wurde.

C'est avec Rome seulement que cette vision verticale disparut, et qu'à sa place apparut pour la première fois le concept de «socius» (citoyen), c'est-à-dire membre de la société (d'où découla l'expression de «social» dans ses différentes applications). Ceci, par rapport aux temps anciens, correspondait à une nouvelle vision, cette fois-ci horizontale. Les Romains voulaient dire par là que l'organisation et la manière de gérer les affaires communautaires étaient devenues «res publics» (chose publique). Certes, cet ensemble social avait encore besoin d'une-certaine hiérarchisation verticale, mais celle-ci résultait d'une décision des « socii », décision prise sur la base de leur compréhension des intérêts communautaire est sur la base de leur jugement individuel concernant l'aptitude-de leur concitoyen auquel ils voulaient confier une fonction déterminée. Il faut remarquer cependant que Rome eut besoin jusqu'à un certain point, au début de son histoire, du principe de loyauté relié à l'ordre cosmique. D'autre part, l'histoire de Rome aboutissant à l'empire avec ses despotes tout puissants qui se divinisaient eux-mêmes, montre bien à quel point l'humanité est encline à perdre, à la longue, la maîtrise d'un tel ordre social républicain.


Erst in Rom verschwand dieser immer noch vertikale Aufblick, und es trat erstmalig der Begriff des „socius", des Genossen auf (woraus dann der Ausdruck „sozial" in seinen verschiedenen Anwendungen entsprungen ist) entsprechend der neuen im Vergleich zur früheren horizontalen Blickrichtung. Und so betont dann der Römer, dass die Ordnung und Handhabung der gemeinsamen Angelegenheiten „öffentliche Sache" – res publica ist. Wohl bedurfte auch da das soziale Ganze einer vertikalen Abstufung, aber diese ergab sich aus Beschlüssen der socii auf Grund der ihnen allen zugänglichen Einsicht in die gemeinsamen Belange und ihres selbstgebildeten Urteils über die Eignung ihrer mit der jeweiligen Funktion zu betrauenden Mitbürger. Dennoch bedurfte auch Rom eines bis zu einem gewissen Grade noch kosmisch verbundenen Königtums am Beginn seiner Geschichte. Und wie wenig die Menschheit in der Lage ist, auf die Dauer eine solche Sozialordnung zu meistern, zeigt das Hineinmünden der römischen Geschichte in das Kaisertum mit seiner Selbstvergottung des allmächtigen Herrschers.

Pour atteindre notre but, il nous est nécessaire d'éclaircir encore un autre concept sociologique : celui d'aristocratie. Dans le langage actuel, on utilise ce mot pour désigner une couche de la population qui, par le sang, l'hérédité, se distingue des autres couches. Autrefois, dans la société humaine, des droits et des devoirs de nature supérieure étaient liés à ce statut, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. En fait le sens de ce mot s'est beaucoup éloigné de sa signification originelle. En effet, étymologiquement parlant, il caractérise en premier lieu non pas une classe, mais un ordre social, tout comme le mot démocratie, et en second lieu ce mot indique qu'il s'agit du «pouvoir aux meilleurs» ; cette notion d'être «meilleur» (aristos) socialement étant à l'origine liée au sang, à l'hérédité.


Wir bedürfen für unsere Zwecke noch der Klärung eines weiteren soziologischen Begriffes. Das ist der der Aristokratie. Der neuere Sprachgebrauch kennt dieses Wort zur Bezeichnung einer Schichte der Bevölkerung, die durch einen bestimmten Blutszusammenhang von anderen Schichten unterschieden ist, wobei mit diesem heute allerdings nicht mehr gültige Rechte und Pflichten höherer Art in der menschlichen Gesellschaft verbunden waren. Damit ist dieses Wort aber weit abgekommen von seiner ursprünglichen Bedeutung. Denn erstens bezeichnet es seinem Wortsinne nach ebenso wenig wie Demokratie einen Stand, sondern eine Sozialordnung, und zweitens meint es als solches eine „Herrschaft der Besten", wobei das soziale „Besser"-Sein allerdings ursprünglich eine Gegebenheit des Blutszusammenhanges war.

Dans le combat contre les prétentions traditionnelles d'un ordre social vertical «aristocratique », fondé uniquement sur les privilèges du sang, apparut dans les temps modernes le concept de démocratie. Ce concept avait cependant perdu la relation qu'il avait dans l'antiquité avec la qualité d'être suprasensible du «demos» (peuple). Dans le sens actuel, tous sont pareillement le peuple, et tous décident ensemble des affaires communautaires. Il n'est pas possible, ni même utile, d'expliquer ici dans les détails comment ce concept a conduit au parlementarisme avec ses divers systèmes de représentation d'intérêts de groupe par des représentants élus, comment, par la méthode de décisions à la majorité, des impulsions sociales conformes à notre temps ont été contrecarrées ( Voir à ce sujet la 3e Conférence dans Geschichtliche Symptomatologie – Symptomatologie historique - faite à Dornach le 20/ 10/1 9 I 8).


Im Kampfe gegen die traditionellen Ansprüche einer vertikalen, rein auf Blutsvorrechte gegründeten „aristokratischen" Sozialordnung, kam in neuer Zeit der Begriff der Demokratie auf, nun aber ohne jene antike Bezugsmöglichkeit auf eine übersinnliche Wesensseite des „demos". Alle sind da gleicherweise Volk und bestimmen als miteinander Gleiche ihre gemeinsamen Angelegenheiten. Es ist nicht möglich und auch nicht nötig, hier ins Einzelne zu gehen darüber, wie dies zum Parlamentarismus geführt hat mit seinen verschiedenen Systemen der Vertretung von GruppenInteressen durch gewählte Vertreter, und wie durch die Methode der Mehrheitsbeschlüsse der an sich zeitgerechte soziale Impuls an seiner Auswirkung gerade verhindert worden ist. (Siehe hierzu den Vortrag III in „Geschichtliche Symptomatologie", gehalten am 20. Oktober 1918 in Dornach.)

Cependant c'est précisément ce concept falsifié, engendré par l'incapacité première des hommes de notre temps de se forger des concepts correspondant aux nouvelles impulsions sociales, c'est ce concept falsifié qui, aujourd'hui, dans le monde occidental, est qualifié de «démocratie ». Et c'est à ce concept de démocratie que se référait Rudolf Steiner quand il disait : «non démocratique ».


Es ist aber gerade diese Verfälschung bewirkt durch die zunächst bestehende Unfähigkeit der Menschen des neuen Zeitalters, für den neuen Sozialimpuls die entsprechenden Begriffe zu bilden -, welche heute im Westen der Welt allgemein als „Demokratie" bezeichnet wird. Und auf diesen Begriff der Demokratie bezog sich Rudolf Steiners Hinweis: „nicht demokratisch".

Essayons à présent de nous- remettre en mémoire l'exemple donné au début, tiré de la vie de l'école Waldorf, et de voir clair sur ce qui doit être, par opposition à la démocratie dans le sens expliqué ci-dessus, une organisation communautaire républicaine. Permettez-moi de me référer à nouveau à mes longues années d'expérience comme professeur Waldorf.


Versuchen wir jetzt, uns in Erinnerung an den eingangs geschilderten Fall aus dem Leben der Waldorfschule klar zu machen, was im Unterschiede zur Demokratie in dem zuletzt aufgetretenen Sinne eine republikanische Gemeinschaftsordnung ist. Es sei mir gestattet, dabei wieder an meine früheren langjährigen Berufserfahrungen als Waldorflehrer anzuknüpfen.

Dans nos écoles, la réunion des professeurs est d'habitude subdivisée/articulée en une partie pédagogique et une partie technique (d'autres termes peuvent être utilisés pour désigner cette dernière). Cette partie technique est particulièrement difficile à maîtriser, mais c'est elle qui constitue précisément la base concrète qui permet d'acquérir le nouveau comportement social. Et c'est d'elle que nous allons nous occuper ici. Il est caractéristique que cette partie de réunion n'existe pas dans les écoles administrées par un directeur. En effet, elle n'est nécessaire que là où les « choses» (res) de l'école sont l'affaire de tous les professeurs (publica). Dans un tel Collège donc, chaque membre a le droit et le devoir d'être informé sur toutes les affaires qui concernent l'intérieur et l'extérieur de l'école, et de même il a le droit et le devoir de participer à la réflexion commune, à l'application des mesures à prendre pour administrer l'école dans sa globalité et dans ses détails. Dans ce domaine de l'administration, diverses fonctions apparaissent, telles que : relations avec les autorités, avec les parents, administration financière, entretien des bâtiments, du matériel d'enseignement, conduite des réunions, etc. Pour remplir ces diverses fonctions, il est nécessaire que soient mandatées des personnes individuelles. Ces personnes sont mandatées par le collège selon le critère que pour chaque fonction, ce sera le «meilleur» qui sera choisi. La validité de ces mandats peut et doit (pour des raisons sur lesquelles nous reviendrons plus loin) être limitée dans le temps. Cette durée sera aussi le résultat d'une concertation commune.


Die Lehrerkonferenzen unserer Schulen pflegen gegliedert zu sein in einen „pädagogischen" und einen „geschäftlichen" Teil (mit verschiedenen Namen für den letzteren). Es ist dieser letztere, welcher der zumeist schwierig zu meisternde ist, gerade weil er den Schulungsgrund für das neue soziale Verhalten bildet. Er soll uns daher auch hier allein beschäftigen. Es ist charakteristisch, dass es diesen Konferenzteil in einer direktorial verwalteten Schule nicht gibt. Denn eines solchen bedarf es nur dort, wo die „Sache" (res) der Schule eine Angelegenheit aller Lehrer (publica) ist. In einem solchen Kollegium ist also ein jedes Mitglied berechtigt und verpflichtet, über alle die Schule innerlich und äußerlich betreffenden Angelegenheiten informiert zu sein, und es hat ebenso das Recht und die Pflicht, an der gemeinsamen Ansichtsbildung über die zu fassenden Maßnahmen für die Verwaltung der Schule im Ganzen und in den Einzelheiten mitzuwirken. Zur Ausübung der einzelnen Maßnahmen wie Verkehr mit den Behörden, mit den Eltern, Verwaltung der Finanzen, Betreuung der Gebäude, Lehrmittel usw., Führung der Konferenzen bedarf es einzelner Personen, die mit diesen Funktionen betraut sind. Ihre Beauftragung geschieht durch das Kollegium nach dem Gesichtspunkt, dass sie die jeweils „Besten" für die betreffende Funktion sind. Diese 3 Beauftragung mag und – aus naheliegenden Gründen, die uns aber noch genauer beschäftigen werden - muss im allgemeinen für eine begrenzte Zeitdauer gelten, deren Länge ebenfalls durch gemeinsame Verabredung festgesetzt ist.

La communauté engendre donc par ce processus qui au départ est démocratique, une hiérarchie de fonctionnaires (les mandataires), et par là-même elle renonce par la suite à une relation démocratique avec ceux-ci. Car ici doit être mise en vigueur la règle illustrée au début par l'exemple tiré de la vie de l'école. En effet, pendant la durée de leur mandat, ces fonctionnaires forment vis-à-vis du collège, une «aristocratie» dont les décisions doivent être respectées par le «peuple ». Dans ce passage de la démocratie à une véritable république (qui, on peut le voir ici, n'est pas du tout en contradiction avec le vrai concept d'aristocratie), interviennent deux règles essentielles. Si on n'en tient pas compte et si on ne le considère pas avec une conscience constamment en éveil, la république courra continuellement le danger de devenir soit une simple démocratie soit une oligarchie (c'est-à-dire un gouvernement par quelques-uns). A ces règles, la nature ancestrale de l'homme a toujours manqué et il s'agit maintenant de les reconnaître et de les intégrer à nos habitudes de vie. C'est chose difficile, mais c'est cela la véritable mission sociale. C'est difficile car, comme nous allons le voir, ce n'est pas possible sans un sacrifice réciproque


Indem die Gemeinschaft sich auf diese zunächst demokratische Weise eine Hierarchie von Funktionären erzeugt, begibt sie sich des weiteren eines demokratischen Verhältnisses zu diesen. Denn nun tritt jene Regel in Kraft, zu deren Kennzeichnung das eingangs mitgeteilte Beispiel aus dem Leben der Schule dienen sollte. Denn für die Zeit ihrer Amtsausübung bilden diese Funktionäre gegenüber dem Kollegium eine „Aristokratie", deren Maßnahmen sich das „Volk" zu fügen hat. An diesem Grenzübergang von der Demokratie zur wahren Republik, die, wie sich hier zeigt, keineswegs im Widerspruch zum wahren Begriff der Aristokratie steht, treten nun aber zwei wesentliche Faktoren ins Spiel, ohne deren Berücksichtigung und ständig bewusste Handhabung die Republik ständig in Gefahr ist, einerseits zur bloßen Demokratie, andererseits zu einer Oligarchie (Herrschaft der Wenigen) zu werden. Es sind diese Faktoren, gegen die aus der hergebrachten Natur der Menschen immer wieder gefehlt wird, und die zu erkennen und in die rechte Lebensgewohnheit zu bekommen daher die schwierige, aber eigentliche soziale Aufgabe darstellt. Denn, wie wir sehen werden, ist das nämlich nicht ohne ein zweiseitiges Opfer möglich.

 Lorsque les fonctionnaires ont accepté leur charge, ils doivent en l'exerçant donner le meilleur d'eux-mêmes. Mais un homme ne peut donner le meilleur de lui-même que s'il peut agir, dans une certaine mesure, d'une façon créatrice. Cela exige dès lors qu'il dispose d'une libre initiative ; alors seulement il sera en état d'agir à partir de son «je». Il ne faut donc pas qu'il soit constamment gêné par des interventions démocratiques, il ne faut pas que des décisions prises de manière démocratique empiètent sur son champ d'action, il ne faut pas lui imposer des directives pour l'exécution de sa tâche. Dans la vie pratique, ce n'est pas du tout facile de renoncer à cela. Car le fonctionnaire a été choisi par la collectivité comme le «meilleur» relatif. Mais personne n'est parfait, et il peut arriver que dans l'un ou l'autre cas, un non-fonctionnaire aurait fait la chose mieux que le fonctionnaire désigné. Cela exige donc de la part de la collectivité qu'elle s'exerce à ce renoncement une fois qu'elle a désigné quelqu'un, qu'elle assume pour elle-même les conséquences de la manière d'agir de ce fonctionnaire, qu'elle les porte avec lui fraternellement. Si à la longue, le fonctionnaire s'avère incompétent, on a toujours la possibilité de le remplacer à la fin de son mandat. Ou même déjà avant, dans des cas exceptionnels. Cependant une erreur, supposée ou réelle, dans sa manière d'agir au cours de son mandat, ne justifie pas qu'on limite ou qu'on entrave le développement ultérieur de sa libre initiative, car cela le rendrait à coup sûr toujours plus incompétent. Et si on faisait remarquer qu'il justifie lui-même la méfiance qu'on manifeste en ses capacités, on oublie qu'on est soi-même responsable de cette situation. Lorsqu'au début des années 20 j'entrai dans la Société, Stuttgart était, selon une expression utilisée par Rudolf Steiner, pleine de « cadavres» de ce genre.


Die Funktionäre, haben sie einmal ihr Amt übernommen, sollen ja in Ausübung desselben ihr möglichst Bestes geben können. Mit seinem Besten nun ist der Mensch aber bei der Sache, wenn er sich in irgendeinem Grade schöpferisch betätigen kann. Das aber verlangt für ihn die Möglichkeit freier Initiative; denn nur dann ist er in der Lage, von seinem Ich aus zu wirken. Daran darf er also nicht durch dauerndes demokratisches Dreinreden behindert werden oder gar dadurch, dass man sein Wirkensfeld betreffende Beschlüsse auf demokratische Weise fasst und ihm deren Ausführung aufnötigt. Im praktischen Leben ist es nicht immer leicht, hierauf zu verzichten. Denn der Funktionär ist von der Gesamtheit zwar als ein relativ „Bester" gewählt worden; aber niemand ist vollkommen, und es mag vorkommen, dass in dem oder jenem Falle ein Nichtfunktionär die Sache wirklich besser gemacht hätte. Und da heißt es denn auf Seiten dieser, den Verzicht auszuüben, zu dem sie sich durch das Herausstellen des Einzelnen entschlossen haben, und jede Folge aus der Handlungsweise des Funktionärs auf sich zu nehmen und mit ihm brüderlich durchzutragen. Erweist er sich auf die Dauer als ungeeignet, so hat man ja die Möglichkeit, ihn nach Ablauf seiner Amtszeit - oder in Ausnahmefällen schon vorher -, durch eine andere Person zu ersetzen. Nur darf ein vermeintlicher oder wirklicher Fehlschlag in seinem Amte nicht dazu führen, dass man ihn an der weiteren Entfaltung freier Initiative beschränkt oder hindert. Denn dann wird sein Handeln mit Sicherheit immer fehlerhafter werden. Und während man meint, dass er den Beweis für das Misstrauen in seine Fähigkeiten selber erbracht hat, bemerkt man nicht, dass man daran selber die Schuld trägt. Als ich Anfang der zwanziger Jahre zur Gesellschaft kam, war Stuttgart, nach einem von Dr. Steiner gebrauchten Ausdruck, voll solcher „Leichen".

Je peux me rappeler maints exemples où le collège des professeurs a dérapé dans le sens de la démocratie, a paralysé la force de l'individu, a pu même arriver au bord de la destruction et dans ces cas, rien n'aurait changé si on avait eu l'idée, pour éviter l'écueil de la démocratie, de renoncer aux décisions à la majorité et de ne prendre les décisions qu'à l'unanimité. Car alors, même si le fonctionnaire en question présente à la réunion un projet d'action bien réfléchi, il suffirait d'un seul collègue pour en empêcher l'exécution. Dans ce cas-là, il se trouve toujours des gens qui se tranquillisent en disant que «au moins» «rien» ne s'est passé.


Ich kann mich manches Falles erinnern, in welchem in diesem Sinne das Lehrerkollegium, einmal in die Demokratie abgeglitten, Initiativkraft des Einzelnen gelähmt, ja bis an den Rand der Zerstörung gebracht hat. Und daran änderte auch nichts, wenn man in der Meinung, dadurch Demokratie zu vermeiden, von Mehrheitsbeschlüssen absah und Einmütigkeit zur Voraussetzung von Beschlüssen machte. Denn da konnte dann der betreffende Funktionär eine wohlbedachte Tatabsicht in die Konferenz bringen, und es genügte die widersprechende Stimme eines einzigen Kollegen, um die Ausführung der Tat zu verhindern. Dann fand man manche sich dabei beruhigen, dass „wenigstens nichts" geschah!

En réalité, la situation est tout autre. Nous pouvons nous représenter la situation avant l'apport de l'initiative au collège comme un plan zéro, avec un champ positif au-dessus et un champ négatif en dessous. L'apport de l'initiative, c'est tout d'abord une situation au-dessus de zéro. Si ensuite l'initiative est réduite à néant de la manière dont on l'a décrite, alors la situation ne retombe pas seulement au plan zéro, mais passe dans la zone négative dans la même mesure qu'elle était positive auparavant. C'est ainsi que, dans l'organisme vivant d'une institution, on crée des vides spirituels dans lesquels peuvent agir des esprits bien différents des bons esprits du groupe humain en question.


In Wirklichkeit aber ist die Lage dann eine ganz andere. Denken wir uns diese vor dem Hereinbringen der Initiative in das Kollegium im Bilde einer „Null-Ebene" mit einem positiven Feld über und einem negativen unter ihr. Durch das Hereinbringen der Initiative ist zunächst eine Situation über der Nullebene hergestellt. Wird die Initiative auf die geschilderte Weise zunichte gemacht, so sinkt die Situation nicht auf die Nullebene zurück, sondern um ebensoviel unter sie, als sie vorher über ihr war. Auf diese Weise werden im Lebensorganismus einer solchen Institution geistige Hohlstellen erzeugt, in die hinein recht andere als die guten Geister der betreffenden Menschengruppe hineinzuwirken beginnen.

Là situation est différente quand le fonctionnaire, en délibérant avec le groupe, en arrive de lui-même à la conviction qu'il ferait mieux de cesser d'agir, ou d'agir autrement. Mais ceci nous amène à aborder l'autre face du problème social ici évoqué. Malgré la grande liberté «aristocratique» du fonctionnaire, il faut que la «res» reste «publica». Ceci exige dès lors que la collectivité soit constamment tenue au courant par une information suivie, qu'elle ait aussi conscience de tout ce qui la concerne et ceci de manière telle et à un point tel que les individus possèdent les bases pour se former un jugement pertinent et pouvoir donner aussi des conseils compétents aux fonctionnaires. C'est ici qu'apparaît le danger qui guette le fonctionnaire :que l'élément aristocratique qui lui revient ne dégénère en oligarchie. Il peut arriver en effet qu'il ressente le besoin de préserver sa liberté d'initiative et que, dans ce but, il donne trop peu d'information à la collectivité et trop peu d'explications. Cette situation peut naître facilement si la collectivité outrepasse son droit de conseiller ; si, par exemple, comme on l'a déjà décrit, les opinions qui s'expriment en son sein essaient de s'imposer au fonctionnaire et de «diriger» aussi ses actions. Le devoir du fonctionnaire est d'écouter attentivement toute opinion et tout conseil. Mais qu'il en tienne compte pour son action et de quelle manière, cela relève de sa liberté. Nous voyons donc comment les difficultés et leurs remèdes retentissent mutuellement les uns sur les autres.


Etwas anderes liegt vor, wenn durch die Beratung, die der Funktionär mit der Gesamtheit gepflogen hat, er selber zu der Überzeugung gekommen ist, dass er besser nicht oder anders handelt. Das aber bringt uns zu der anderen Seite des hier vorliegenden sozialen Problems. Bei aller „aristokratischen" Freiheit der Funktionäre will ja die „res" eine „publica" bleiben. Das nun verlangt, dass die Gesamtheit ständig durch gehörige Information ein Bewusstsein der sie angehenden Belange hat und zwar in solchem Grade und auf solche Weise, dass den Einzelnen die Voraussetzungen zu sachgemäßer Urteilsbildung gegeben sind, und dadurch auch zu sachgemäßer Beratung der Funktionäre. Hier herrscht auf Seiten der Funktionäre die Gefahr, dass das ihnen zustehende aristokratische Element zur Oligarchie ausartet, indem sie in dem Bedürfnis, ihre Handlungsfreiheit zu wahren, die Gesamtheit nicht genügend informieren und ihr nicht genügend Rede und Antwort stehen. Leicht entsteht dies gerade dadurch, dass die Gesamtheit ihr Recht auf Beratung überschreitet, indem sie, wie schon geschildert, die in ihrem Kreise geäußerten Meinungen dem Funktionär als „Direktiven" für seine Handlungen aufzunötigen versucht. Seine Pflicht ist es, ernsthaft auf jede Meinung und jeden Rat zu hören. Ob und wie er sie für seine Handlungen verwendet, steht ihm frei. Wir sehen, wie die Schwierigkeiten und das Vermeiden derselben sich gegenseitig bedingen.

«Sacrifier une liberté pour une liberté plus haute», est une devise donnée un jour par Rudolf Steiner pour les hommes qui ont le devoir spirituel de travailler ensemble. Sans cela, une véritable république, que nous pourrions peut-être nommer maintenant une aristo-démocratie, n'est pas possible. Chaque jour, de part et d'autre, on doit s'exercer au sacrifice nécessaire du côté du «demos», les actions de 1'«aristos» doivent être reconnues comme un destin que le «demos» lui-même choisi et qu'il a à porter avec 1'« aristos» ; et l'« aristos» quant à lui, doit reconnaître au «demos» son rôle d'organe de conscience propre. Si on fait cela, alors on crée entre les deux pôles une sphère intermédiaire rythmique dans laquelle le «je» de la communauté peut arriver à battre comme un cœur. Et cette considération bienveillante vis-à-vis des intérêts des uns et des autres crée une atmosphère telle que le corps communautaire peut y développer une saine respiration.


Freiheit opfern um einer höheren Freiheit willen", hat Rudolf Steiner einmal als ein Motto für geistig verpflichtendes menschliches Zusammenwirken ausgesprochen. Ohne dieses ist eine wahre Republik, oder, wie wir nun auch vielleicht wagen können sie zu nennen, eine rechte Aristo-Demokratie nicht möglich. Bemüht man sich täglich auf der einen wie auf der anderen Seite darum, das nötige Opfer zu bringen auf der Seite des „demos": die Handlungen der „aristoi" als selbstgewähltes Schicksal anzuerkennen und mitzutragen; auf der Seite der „aristoi": dem „demos" die Rolle des eigenen Bewusstseinsorgans zuzuerkennen dann entsteht zwischen beiden Polen eine rhythmische Zwischensphäre, in der das Ich der Gemeinschaft zu seinem Herzschlag kommen kann. Und die aus der wohlwollenden Beachtung der gegenseitigen Belange entstehende Atmosphäre wird eine solche, dass der Gemeinschaftskörper darin eine gesunde Atmung entwickeln kann.

Si quelqu'un pense que l'événement de la fondation de la Société Anthroposophique à la Noël 1923 n'a pas été un processus républicain au sens décrit ici, et que la constitution donnée à la Société n'est pas républicaine, c'est qu'il n'a pas compris ces deux choses dans leur essence. On pourrait être tenté de croire que les choses se sont alors passées autrement, puisque Rudolf Steiner en tant qu'initié, ayant entrepris de renouveler les Mystères (comme les guides des Mystères d'autrefois), a fondé la Société à partir de l'Esprit et lui a donné ainsi sa pierre de fondation spirituelle. Certes on a eu besoin de lui, avec toutes ses facultés, pour que les choses se réalisent de cette manière. Mais pour l'élément républicain, cela signifie seulement une métamorphose, non pas le remplacement par un élément essentiellement différent. De plus, comme nous le verrons encore, on pourrait croire que ce qui s'est passé au Congrès de Noël ne vaut que pour un événement de cette sorte; mais en fait, il y a là quelque chose qui vaut pour toute aspiration sociale orientée dans un sens républicain.


Wer etwa meinte, dass der Vorgang der Gesellschaftsgründung an Weihnachten 1923 kein in dem hier dargestellten Sinne republikanischer war, und dass die der Gesellschaft gegebene Verfassung keine republikanische sei, der hat beide nicht in ihrem Wesen verstanden. Man könnte geneigt sein zu glauben, dass hier die Dinge doch anders lagen, indem Rudolf Steiner als Eingeweihter im Sinne der von ihm beabsichtigten Erneuerung der Mysterien ähnlich den einstigen Mysterienführern die Gesellschaft aus dem Geiste herab begründet und ihr ihren geistigen Grundstein gegeben hat. Gewiss bedurfte es seiner mit allen seinen Fähigkeiten, damit all dies auf eine solche Weise zustandekommen konnte. Aber das bedeutete für das republikanische Element nur eine Metamorphose, nicht den Ersatz desselben durch ein wesentlich anderes Element. Ja, wie wir noch sehen werden, hat etwas, dem man allein Gültigkeit für ein Geschehen vom Charakter der Weihnachtstagung zuzuschreiben geneigt sein möchte, grundsätzlich Geltung für jedes im republikanischen Sinne orientierte soziale Streben.

Voyons un peu comment les choses se sont passées quand Rudolf Steiner est devenu président de la Société. En fait, il n'a pas du tout fondé une Société en se présentant lui-même comme président et en nous demandant ensuite d'en devenir membres. Au contraire, il nous a invités à fonder ensemble, avec lui, une Société dont il était prêt à assumer la présidence. Pour sa part, nous expliqua-t-il, il posait avec cela une condition : que nous acceptions un certain nombre de personnes comme ses collaborateurs dans le Comité Directeur, car ce n'est qu'avec cet ensemble de personnes qu'il pouvait accomplir le travail. Nous fîmes là l'expérience pour la première fois, comme un principe social de notre temps, que la liberté fait face à la liberté; par la suite nous fîmes cette expérience souvent et de plus, il indiqua expressément que ce principe valait aussi en ce qui concerne l'école ésotérique.[1] En effet, nous étions libres d'accepter cette proposition et Rudolf Steiner était libre dans les conditions qu'il avait assorties à sa proposition. Sa position ne devint effective que quand nous eûmes donné notre assentiment pour le choix qu'il avait fait de ses collaborateurs. Par la suite, il est vrai, il a déclaré avec constance et insistance que ce Comité Directeur était ésotérique. Mais que pouvait signifier cela, sinon que les raisons pour lesquelles ces personnes ont pu être jugées les plus dignes pour cette mission appartenaient à un monde inaccessible aux sens et au jugement logique ? En procédant ainsi, Rudolf Steiner ne nous demandait pas notre avis concernant ces personnes, mais bien notre avis sur lui-même : était-il quelqu'un capable d'explorer objectivement ces mondes suprasensibles ? Pour apprécier cela il nous avait bien sûr donné lui-même, par toute son activité, les bases nécessaires. Cela n'empêche qu'il ne jugea pas superflu lors de cette assemblée, de présenter individuellement chaque membre associé, en caractérisant brièvement quelques unes de ses qualités appréciables aisément de l'extérieur, et de nous faire confirmer ensuite par acclamation le choix de chaque membre individuellement. Avec insistance, il fit remarquer que ce Comité Directeur n'avait pas été réuni par un vote au sens habituel, donc pas d'une manière démocratique.[2] Mais au sens le plus exact du terme, le choix avait été « républicain ».


Betrachten wir einmal daraufhin, wie Dr. Steiners Stellung als Vorsitzender der Gesellschaft zustande gekommen ist. Nicht ist dies etwa so geschehen, dass er eine Gesellschaft mit sich als Vorsitzendem begründet hat, in die einzutreten wir dann von ihm aufgefordert wurden. Vielmehr hat er uns angeboten, mit uns zusammen eine Gesellschaft zu gründen, in der er bereit war, den Vorsitz zu übernehmen. Zur Bedingung stand dabei von seiner Seite, so erklärte er, dass wir diejenigen Personen als seine Mitarbeiter im Vorstand anerkannten, mit denen zusammen allein er die Arbeit durchführen könne. Da erlebte man zum ersten Male als ein soziales Prinzip unseres Zeitalters Freiheit gegen Freiheit gestellt, wie wir dies später noch wiederholt erleben konnten, und wie er dies selber ausdrücklich als für die Handhabung der esoterischen Schule gültig bezeichnet hat [1]. Denn wir waren frei gelassen, diesen Vorschlag anzunehmen, und Rudolf Steiner war frei in den mit seinem Vorschlag verbundenen Bedingungen. Real wurde seine Stellung erst durch unsere Zustimmung zu seiner Wahl seiner Mitarbeiter. Er hat dann zwar diesen Vorstand ständig und mit Nachdruck als einen esoterischen bezeichnet. Aber was hieß das anderes, als dass die Gründe dafür, dass diese Persönlichkeiten als für diese Aufgabe bestens Geeignete beurteilt werden konnten, in der den Sinnen und dem verstandesmäßigen Urteil nicht zugänglichen Welt angehörten. Damit appellierte er nicht an unser Urteil über diese Persönlichkeiten, sondern an unser Urteil über ihn selber als jemanden, der fähig war, in jener Welt objektiv forschen zu können, für welches Urteil er uns ja aber durch sein ganzes bisheriges Wirken die Erfahrungsgrundlage gegeben hatte. Dennoch machte ihm dies nicht überflüssig, der damaligen Versammlung die Mitglieder des zu gründenden Vorstandes einzeln vorzustellen mit einer kurzen Charakterisierung einiger der äußeren Beurteilung wohl zugänglicher Eigenschaften und jedes Mitglied einzeln von uns durch Akklamation bestätigen zu lassen. Nachdrücklich hat er dabei darauf hingewiesen, dass dieser Vorstand nicht im sonst üblichen Sinne durch Wahl zustande gekommen ist, also nicht auf demokratischem Wege [2]. Aber „Republik" war es im genauesten Sinne des Wortes.

Ensuite, avec une patience exemplaire, il informa le public, il permit qu'on l'interroge sur chaque paragraphe des Principes de la Société et qu'ainsi l'information soit la plus précise possible. Pour terminer, il fit approuver chaque paragraphe par les assistants. Ainsi tout fut donc fait pour que la « res » naissante soit aussi réellement « publica ». Et toutes les personnes associées à l'époque à l'anthroposophie y étaient incluses. Car l'assemblée s'était déroulée tout à fait dans le sens qu'exprime le paragraphe 2 des Principes: «Les personnes rassemblées à Noël 1923 forment le tronc de cette Société, de même que les individus et les groupes qui s'y firent représenter».


Und mit welch vorbildlicher Geduld hat er dann das „Publikum" informiert und ihm erlaubt, sich durch Fragen an ihn über jeden Paragraphen der Prinzipien der Gesellschaft genauestens zu informieren, und jeden einzelnen durch die Anwesenden bestätigen lassen. Alles wurde da so vorgenommen, dass die neu entstehende „res" auch wirklich eine „publica" war. Und darin war die ganze damals bestehende Anthroposophenschaft einbezogen. Denn die Versammlung war ja ganz im Sinne desjenigen abgehalten, was im Abs. 2 der „Prinzipien" mit den Worten gesagt ist: „Den Grundstock dieser Gesellschaft bilden die in der Weihnachtszeit 1923 versammelten Persönlichkeiten, sowohl die einzelnen, wie auch die Gruppen, die sich vertreten ließen."

Les Assemblées Générales futures de la Société ne furent pas pensées différemment.[3]


Anders waren denn auch die künftig von der Gesellschaft abzuhaltenden Generalversammlungen nicht gemeint [3].

Dans ses actions, Rudolf Steiner n'a jamais voulu exclure la collectivité, même quand il s'est agi de la fondation spirituelle de la Société. Bien sûr, dans cet événement culturel il était  en quelque sorte le grand-prêtre intermédiaire entre les mondes spirituels et la terre. Mais il suffit de lire les discours de fondation dans cette optique pour voir comme il a systématiquement et activement inclut les âmes terrestres présentes à chaque pas de ce processus.


Von diesem Einbeziehen der Gesamtheit in seine Handlungen hat Rudolf Steiner nicht einmal den Akt der geistigen Grundsteinlegung ausgenommen. Gewiss, in diesem kultischen Vorgang war er der gewissermaßen hohepriesterliche Vermittler zwischen den geistigen Welten und der Erde. Aber man lese die Grundsteinansprache daraufhin nach, wie konsequent er die anwesenden Erdenseelen in jeden Schritt der Handlung aktiv einbezogen hat.

Plutôt que de donner d'autres exemples de ces faits caractéristiques que l'on peut facilement trouver dans les comptes rendus de la fondation de la Société, je voudrais citer une indication que m'a donnée Rudolf Steiner après le Congrès de Noël. Cette indication éclaire l'autre aspect de la constitution républicaine, de la même manière que nous avons essayé plus haut de le préciser. C' était en relation avec une question précise qui se rapportait aux sections. Il me dit la chose suivante, en prenant l'exemple de la section médicale : il n'est pas possible que tous les médecins dans le monde entrent en relation avec la section et la prennent en charge par une présence personnelle. C'est pourquoi, à la longue, il faudrait développer une correspondance entre les dirigeants de la section et le corps médical extérieur : des lettres adressées aux membres. de la section avec des informations, mais aussi des questions auxquelles les membres donneraient ensuite des réponses, réponses qui permettraient à son tour à la direction de la section de préciser les choses. (On reconnaît ici un pôle de la constitution républicaine). Mais toute la correspondance devrait être adressée au Dr. Ita Wegman. Toutes les lettres concernant la section médicale qui seraient adressées à lui (Rudolf Steiner) iraient à la corbeille à papier sans être lues.


Anstatt weiterer Beispiele für das hier zu Kennzeichnende, die durch ein Studium des Gründungsberichtes leicht zu finden sind, sei ein mir von Rudolf Steiner nach der Weihnachtstagung gegebener Hinweis berichtet, welcher die andere Seite der republikanischen Verfassung beleuchtet, ganz in der Art, wie wir sie uns weiter oben zu verdeutlichen versucht haben. Es war im Zusammenhang einer bestimmten Frage, das Sektionswesen betreffend, dass er mir am Beispiel der Medizinischen Sektion das Folgende sagte: Es könnten ja nicht alle Arzte in der Welt durch persönliche Anwesenheit in Verbindung mit der Sektion kommen und diese pflegen. Daher würde mit der Zeit eine Korrespondenz zwischen der Sektionsleitung und der Ärzteschaft draußen entwickelt werden, indem Briefe hinausgeschrieben würden zur Information der Sektionsmitglieder, aber auch Fragen gestellt würden, auf die dann Antworten einlaufen, welche die Sektionsleitung veranlassen würden, wiederum weiteres hinauszuschreiben. (Man erkennt hier den einen Pol der republikanischen Verfassung.) Aber es müsse hinfort alle Korrespondenz an Frau Dr. Wegman gerichtet sein. An ihn in Sachen der medizinischen Sektion gerichtete Briefe würden „ungelesen" in den Papierkorb wandern.

En entendant ces paroles, je ne pus m'empêcher de penser aux « cadavres » de Stuttgart. Et je me sentais heureux : ici on veillait à ce que le courant de vie continue à fluer vers les responsables d'une fonction afin que ces « meilleurs » relatifs, ainsi fécondés, puissent devenir toujours « meilleurs » : il ne pourra pas survenir que ces responsables, desséchés par une interruption du courant de vie, en viennent à devenir « mauvais » comme les avaient déjà d'avance jugés, avec leur intelligence assurée, ceux qui interrompent ce courant.


Im Anhören dieser Worte konnte ich nicht anders, als an den Ausspruch über die Stuttgarter „Leichen" denken. Und beglückt empfand ich: Hier wird dafür gesorgt, dass der Strom des Lebens zu dem einmal in Funktion Befindlichen hingeleitet bleibt, damit er an sich ein relativ „Bester" durch diesen befruchtet immer „besserwerden kann und nicht durch Fortleiten des Stromes vertrocknet, bis er so „schlecht" geworden ist, wie ihn die den Strom Fortleitenden mit untrüglichem Verstande schon vorweg beurteilt hatten.

Ce qui vient d'être dit devrait suffire pour mettre ceci en évidence : le fait que Rudolf Steiner, en tant qu'initié, ait aidé à la fondation de la Société (avec lui-même comme président) et que, en tant que tel, il lui ait donné un fondement et un Comité Directeur ésotériques, ce fait n'a pas empêché qu'il lui donne une forme vivante purement républicaine. Et nous voudrions maintenant montrer qu'inversement, une communauté de travail ordinaire, si elle vit de manière véritablement républicaine, ne se distingue fondamentalement qu’à peine de celle qui, par sa nature, ne peut naître que par l'initiative et l'application personnelle d'un initié. Nous avons eu l'occasion de parler précédemment du battement cardiaque du «je» d'un telle communauté et de la respiration saine de son organisme, choses qui apparaissent quand, de part et d'autre, on fait avec constance et persistance le sacrifice nécessaire. Ceci va maintenant être précisé de la manière suivante.


Das hier Vorgebrachte möge genügen; um zu zeigen, dass die Tatsache, dass Rudolf Steiner als Eingeweihter der Gesellschaft mit sich selbst als Vorsitzendem zur Begründung verholfen hat, als solcher ihr einen esoterischen Grundstein und einen esoterischen Vorstand gegeben hat, nicht ausgeschlossen hat, ihr eine rein republikanische Lebensform zu geben. Jetzt sei noch gezeigt, dass ebenso wenig umgekehrt eine gewöhnliche Werkgemeinschaft, wenn sie nur wirklich republikanisch lebt, sich von dem grundsätzlich unterscheidet, was in seiner Art gewiss nur durch die Initiative und das persönliche Darinnenstehen des Eingeweihten entstehen kann. Wir hatten weiter oben Gelegenheit, von dem Herzschlag des Ich einer solchen Gemeinschaft zu sprechen und der gesunden Atmung ihres Organismus, welcher zustandekommen kann, wenn die von beiden Seiten nötigen Opfer gebracht und aufrecht erhalten werden. Dies sei nun noch auf folgende Weise verdeutlicht.

Rudolf Steiner réalisa un jour cet exploit : en pleine période d'inflation galopante, il donna pour un bâtiment qui devait être construit, à la seule vue des plans de l'architecte, un prix nettement plus élevé que celui-ci prévoyait. Ce prix s'avéra par la suite, et contre toute attente de I 'architecte, le prix réel. Quand on lui demanda comment il y était arrivé, il répondit que pour cela il fallait être capable d'imagination. Par elle on peut percevoir le vrai prix des choses. s'ensuivit une autre question : comment, dans ces conditions, peut-on espérer un assainissement de la vie économique tant que ceux qui travaillent dans l'économie n'ont pas atteint cette faculté d'imagination ? (Cela se passait à 1'époque du mouvement de la triarticulation). Il répondit alors que justement, dans ce but, il avait donné l'impulsion pour une organisation associative de la vie de l'économie. En effet, si un certain nombre de consciences se réunissent pour échanger avec bienveillance, elles peuvent alors, ensemble, parvenir a ce qui pour une conscience individuelle, n'est possible que par l'initiation sur un plan supérieur. Ceci est une loi universellement/généralement valable.


Rudolf Steiner hat einmal die Leistung vollbracht, mitten in der ansteigenden Inflationsflut für ein zu errichtendes Gebäude im Anblick der Zeichnungen des Architekten gegenüber dem von diesem genannten Preis einen beträchtlich höheren zu nennen, den der Bau dann wider das Erwarten des Architekten dann auch wirklich gekostet hat. Gefragt, wie er das zustande gebracht hätte, erwiderte er, dass man dazu der Imagination fähig sein müsse. Durch sie könne man des wahren Preises der Dinge gewahr werden. Auf die daraufhin gestellte weitere Frage, wie denn dann aber jemals eine Gesundung des Wirtschaftslebens erhofft werden könne, solange die darin Arbeitenden nicht die Fähigkeit der Imagination erlangt hätten (es war das in der Zeit der Dreigliederungsbewegung), antwortete er, dass er zu diesem Zwecke den assoziativen Aufbau des Wirtschaftslebens angegeben habe. Denn wenn eine Anzahl Bewusstseine sich in wohlwollendem Austausch zusammenfinden, dann können sie zusammen ersetzen, was dem einzelnen Bewusstsein erst durch Einweihung auf höherer Ebene möglich wird. Das sei ein allgemein gültiges Gesetz.

Par conséquent, nous pouvons dire que là où règnent les conditions conformes à l'essence de la vraie république, la communauté devient telle que le principe d'initiation devient le principe de la structuration sociale. C'est pourquoi ceci fait partie des efforts, dans le sens du renouvellement des Mystères, que Rudolf Steiner a indiqué comme étant la mission de la Société qu'il fondait par le Congrès de Noël. Mais combien il est difficile de faire le sacrifice nécessaire (aussi bien oligarchique que démocratique), toute l'histoire de la Société Anthroposophique l'a manifesté douloureusement.


So dürfen wir uns denn sagen, dass da, wo Bedingungen herrschen, die dem Wesen der wahren Republik entsprechen, die Gemeinschaft zu einer solchen wird, in welcher das Initiationsprinzip zum Prinzip der sozialen Gestaltung wird. Auch dies gehört daher zu den Bemühungen im Sinne der Erneuerung der Mysterien, die Rudolf Steiner als Aufgabe der durch die Weihnachtstagung begründeten Gesellschaft bezeichnet hat. Wie schwer es aber ist, die dafür nötigen Opfer - sowohl der Oligarchie wie der Demokratie – zu bringen, das hat die bisherige Geschichte der Anthroposophischen Gesellschaft schmerzlich gezeigt.

Notes


Anmerkungen

[1] « Il s'agit, dans ce que je voudrais tout d'abord constituer comme première classe, que la relation de la direction avec les différents membres soit en quelque sorte présentée comme une relation contractuelle libre, mais une relation contractuelle libre que l'on conclut réellement. De sorte que la direction ne peut à aucun moment se sentir obligée de faire ce qui doit être fait en première classe avec un membre, si ce dernier ne prend pas l'engagement inverse. Il s'agit donc vraiment d'une relation contractuelle libre ». (Extrait de « Die Konstitution der Freien Hochschule für Geisteswissenschaft - La constitution de l’Université libre de science de l’esprit», Dornach 1944, p. 42/3).


[1] „Es handelt sich bei dem, was ich zunächst als 1. Klasse konstituieren möchte, darum, dass das Verhältnis der Leitung zu den einzelnen Mitgliedern gewissermaßen als ein freies Vertragsverhältnis vorgestellt werden muss, aber als ein freies Vertragsverhältnis, das man eben wirklich eingeht. So dass die Leitung eben in keinem Augenblicke sich gebunden fühlen kann, irgendwie dasjenige, was in der 1. Klasse getrieben werden soll, mit einem Mitgliede zu treiben, wenn das Mitglied eben nicht die Gegenverpflichtung übernimmt. Also es handelt sich wirklich um ein freies Vertragsverhältnis." (Aus „Die Konstitution der Freien Hochschule für Geisteswissenschaft", Dornach 1944, S. 42/3.)

[2] « Il est dit que le Comité général est constitué ; il est ainsi indiqué qu'il n'a été ni élu, ni nommé, mais qu'il a été fondé lors de cette assemblée constitutive comme un Comité désigné d'office par les raisons qui ont été invoquées, un Comité désigné par la chose. Alors je vous demande, maintenant, non pas dans le sens d'un vote comme l'étaient les votes précédents, mais avec le sentiment que vous donnez raison à ce caractère fondamental de la direction d'une véritable Société anthroposophique, je vous demande de donner votre accord pour que ce comité soit créé ici pour la fondation de la Société anthroposophique ». (Applaudissements prolongés.) (Extrait de « Die Weihnachtstagung – Le congrès de Noël », Dornach 1944, p. 128/9.)


[2] „Es ist gesagt: der Gesamtvorstand wird gebildet; damit ist darauf hingewiesen, dass er weder gewählt, noch ernannt worden ist, sondern als ein selbstverständlicher, durch die Gründe, die angeführt worden sind, designierter Vorstand, von der Sache designierter Vorstand also bei dieser Gründungsversammlung begründet worden ist ... Dann bitte ich Sie, jetzt nicht im Sinne einer Abstimmung in dem Sinne, wie die früheren Abstimmungen waren, sondern mit dem Gefühl: Sie geben diesem Grundcharakter der Führung einer wirklichen Anthroposophischen Gesellschaft recht, bitte ich Sie, Ihre Zustimmung dazu zu geben, dass dieser Vorstand hier für die Gründung der Anthroposophischen Gesellschaft gegründet werde." (Lang anhaltender Beifall.) (Aus „Die Weihnachtstagung", Dornach 1944, S. 128/9.)

[3] C'est ce qui ressort du passage suivant des procès-verbaux de la réunion de Noël : Monsieur Donner, Helsingfors : « Il est bien question sur ce point (assemblée générale annuelle à Dornach) que les sociétés nationales tiennent d'abord leurs assemblées générales, et que l'assemblée générale de la Société anthroposophique universelle ait lieu ensuite seulement. Est-ce que c'est pratique que cela se fasse à chaque fois ? ». Dr Steiner : « Il serait peut-être tout à fait pratique que les sociétés nationales tiennent d'abord une assemblée au cours de laquelle elles désignent leurs délégués pour l'assemblée locale, et qu'elles se fassent ensuite présenter dans une autre assemblée ce qui s'est passé ici. Ce serait peut-être la meilleure pratique ». (Extrait de « Die Weihnachtstagung – Le congrès de Noël», Dornach 1944, p. 125).


[3] Dies geht aus dem folgenden Passus aus den Protokollen der Weihnachtstagung hervor: Herr Donner, Helsingfors: „Es kommt wohl in Frage bei diesem Punkte (jährliche Generalversammlung in Dornach), dass die Landesgesellschaften ihre Generalversammlungen zuerst abhalten sollten, und dass dann erst die Generalversammlung der Allgemeinen Anthroposophischen Gesellschaft stattfindet. Ob es praktisch ist, dass dies jedesmal geschieht?" Dr. Steiner: „Es dürfte ja vielleicht ganz praktisch sein, wenn sich der Usus herausbilden würde, dass die Ländergesellschaften zunächst eine Versammlung abhielten, in der sie ihre Delegierten für die hiesige Versammlung bestimmten, und sich dann in einer weiteren Versammlung referieren ließen über das, was hier geschehen ist. Das würde vielleicht als der beste Usus herauskommen." (Aus „Die Weihnachtstagung", Dornach 1944, S. 125.)