Républicaine, non pas démocratique
Ernst Lehrs .
. . . . . . original allemand.
autre
texte de l'auteur sur la jeunesse
Républicaine,
pas démocratique
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Republikanisch,
nicht demokratisch
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01.09.1956
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01.09.1956
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Par Ernst Lehrs
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Von Ernst Lehrs
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La rédaction : Dans cet article, un
compagnon de route de Rudolf Steiner décrit la
constitution que Steiner s'efforçait de donner
aux organes de la vie de l'esprit. Rudolf
Steiner plaçait la constitution pour les
institutions de la vie de l'esprit, caractérisée
ici comme « républicaine », à côté de ses
propositions tout à fait différentes pour la vie
juridique (démocratique) et pour la vie
économique (associative). Publié pour la
première fois dans les « Mitteilungen aus der
anthroposophischen Arbeit in Deutschland
(Nouvelles du travail anthroposophique en
Allemagne)», n° 37, Michaeli 1956, p. 110-116.
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Die Redaktion:
In diesem Beitrag beschreibt ein Weggefährte
Rudolf Steiners die Verfassung, die Steiner
Organen des Geisteslebens zu geben bemüht war.
Rudolf Steiner stellte die hier als
"republikanisch" charakterisierte Verfassung für
Einrichtungen des Geisteslebens neben seine ganz
andersartigen Vorschläge für das Rechtsleben
(demokratisch) und für das Wirtschaftsleben
(assoziativ). Erstmals veröffentlicht in den
«Mitteilungen aus der anthroposophischen Arbeit
in Deutschland», Nr. 37, Michaeli 1956, S.
110-116.
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Pour la version
française, c'est en 1987, qu'un professeur de
l'école Rudolf Steiner de Delft (Pays-Bas)
indiqua l'existence de ce texte à Marc Deru
lorsque celui-ci lui exposa les difficultés de
l'école de Laboissière. Il en fit alors la
traduction française avec Michel Joseph. Dans le
courrier qu'il a joint à sa traduction, Marc
Deru conclut en ces termes : «Encore
actuellement, ce texte m'éclaire sur les
difficultés politiques et sociales de nos pays
d'Europe. Il analyse un élément crucial de la
vie sociale, et il me semble très heureux qu'il
continue à circuler, à intéresser, à faire
l'objet de nouvelles publications». Une grande
partie de ce texte a également été traduite par
Paul-Henri Bideau dans L'Esprit du Temps de Noël
1996.
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Relecture F. Germani, v. 02
- 20240930
Commentaire :
Lorsque Ernst Lehrs publie ce texte en 1956, il
s'appuie principalement, comme d'autres, sur ses
souvenirs vécus dans toute leur justesse face à une
nouvelle génération qui n'en dispose pas et pas encore
non plus des œuvres complètes qui commencent seulement
à être rassemblées et publiées.
Ce que nous savons aujourd'hui, c'est qu'il est
possible d'élargir et préciser son propos.
En effet, ce qu'il écrit est au fond une introduction
à ce dont nous disposons en allemand depuis les années
80, plus récemment encore en français. A savoir que la
triarticulation qu'il évoque sur la fin à propos d'une
observation et une explication de R. Steiner sur la
prévision d'un coût de construction est le
développement historique concret de ce que lui, Lehrs,
commence à décrire cependant encore en référence à une
culture du passé (Grèce, Rome,... il existe aussi la
contribution d'un autre auteur sur ces questions qui
utilise des références nous étant un peu plus proche -
Moyen-âge et renaissance, il me semble - je le
rechercherai).
Stephan Eisenhut, lors d'une première rencontre chez
moi avec les collaborateurs internationaux de
l'institut, nous fit, il y a quelques années déjà, une
conférence improvisée, où il décrivit cette
triarticulation comme une forme de société devant
nécessairement s'installer un jour dans la succession
des anciennes. Je ne me souviens pas exactement de
l'ordre organique de succession dans l'histoire qu'il
nous présenta, mais c'était quelque chose comme ça :
théocratie, aristocratie, tyrannie, démocratie,
dictature, république, oligarchie (?) dans une
alternance de positif et de contre-coups, puis venait,
comme hypothèse, la triarticulation. Il semblait tirer
cela d'Aristote ou d'un autre... je ne sais plus
exactement.
Toujours est-il que si on étudie ce qu'a rassemblé S.
Coiplet dans ses "Questions
fondamentales de triarticulation" on sait
aujourd'hui, qu'a chacun des trois domaines sociaux
devrait correspondre trois formes d' "outils
relationnels" (libres conseils mutuels, lois,
contrats) comme aussi trois formes de "jugement"
(individuel, "démocratique", collectif). Cela comme
conséquence du rapport nécessairement inversé entre
une science de la nature et une science sociale (voir
un autre parmi les autres évoqués plus haut : Hans
Kühn, 1967, Le
phénomène du "renversement" de l'activité d’âme de
l' humain vis-à-vis de l'organisme social).
On pourrait alors en quelque sorte ré-intituler plus
justement l'essai en disant : Ni républicaine, ni
démocratique, triarticulée !
C'est donc de ce point de vue que je regarde
aujourd'hui cet essai de 1956 comme une juste
introduction (tous les éléments y sont), mais qui
demanderait à être sortis encore plus avant de
représentations par trop "politico-spirituelles" pour
justement prendre plus en compte le chambardement qu'y
apporte de plus en plus, depuis environ 200 ans,
un troisième élément qui est l'économie moderne en ce
qu'elle est aussi encore une hégémonie sur la vie de
droit et la vie de l'esprit ( Qu'on réfléchisse peut
être aussi plus avant à la question, juste effleurée,
de la place de la communication dans tout ce que
décrit Lehrs).
Ajout 20241002 -Si on ne fait pas cela, on risque,
particulièrement en France, la mère du concept
d'état-nation, concernant la SAF, de "croupir" dans le
"mal français" qui finalement ramène toute libre vie
de l'esprit, sous la pression du laïcisme, version
laïque du catholicisme, à une vie de l'esprit
"juridicisée" bien plus confortable.
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Un jour, dans les premières années
d'existence de l'école Waldorf de Stuttgart,
quelques membres du collège des professeurs
demandèrent à Rudolf Steiner quelle devrait être
la juste constitution pour un tel collège. Rudolf
Steiner donna cette simple réponse .
«Républicaine, non pas démocratique». Au cours des
années suivantes, après le décès de Rudolf
Steiner, il nous fallut lutter pour trouver une
forme appropriée de collaboration dans ce collège.
Et ce qu'il avait voulu dire par cette remarque
nous apparut alors clairement. Par là, il nous
était donné une mission tout à fait nouvelle,
correspondant à l'esprit de notre temps, les
expériences et les épreuves qu'il nous fallut
vivre par la suite nous firent bien voir où se
situaient les difficultés de cette mission, et où
se trouvait la véritable solution. D'autre part,
il nous fut donné de reconnaître que la Société
Anthroposophique fondée par le Congrès de Noël se
trouvait précisément, et sur une grande échelle,
devant cette même mission sociale, et que Rudolf
Steiner, par sa propre manière d'agir, avait donné
jusque dans les détails un modèle des plus élevés
pour un comportement véritablement «républicain ».
La vie de la Société exige qu'à partir de ce point
de vue, nous fassions la lumière sur la manière
dont elle doit être constituée.
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Als Rudolf
Steiner aus dem Kreise des Kollegiums der
Stuttgarter Waldorfschule in den ersten Jahren
ihres Bestehens einmal gefragt wurde, was für eine
Verfassung die richtige für ein solches Kollegium
wäre, gab er zur Antwort: „Eine republikanische,
nicht eine demokratische." Im Laufe der folgenden
Jahre, als wir nach Dr. Steiners Hingang um eine
sachgemäße Form des Zusammenwirkens in diesem
Kollegium zu ringen hatten, konnte sich einem
zeigen, was mit diesem Hinweis gemeint war, und
dass damit eine ganz neue, dem Geiste unserer Zeit
entsprechende soziale Aufgabe gestellt war. Im
Erleben und Erleiden dieses Ringens konnte auch
deutlich werden, worin die Schwierigkeiten für
eine rechte Lösung dieser Aufgabe bestehen.
Andererseits ergab sich die Erkenntnis, dass mit
der Weihnachtstagung der durch sie gegründeten
Anthroposophischen Gesellschaft genau diese
soziale Aufgabe im großen Stile gestellt war, und
dass Rudolf Steiner durch seine eigene Handhabung
dieser Gründung bis in Einzelheiten hinein ein
höchstes Vorbild für wahrhaft „republikanisches"
Verhalten gegeben hat. Das Leben der Gesellschaft
gebietet es, dass einmal von dieser Seite Licht
auf ihre Konstitution geworfen werde.
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Plutôt que de commencer de manière
purement conceptuelle, je prendrai tout d'abord un
cas concret que j'ai vécu au début de mes
activités comme professeur Waldorf. C'était avant
que je prenne connaissance de ce qu'avait dit
Rudolf Steiner. Ce cas tellement significatif m'a
beaucoup frappé et j'en ai gardé un souvenir très
vivant. J'assistais à la répétition générale d'une
fête mensuelle de l'école. Cela se passait quelque
temps avant mon déménagement pour Stuttgart, suite
à un entretien que j'avais eu avec Rudolf Steiner.
Là, j'entendis deux professeurs d'eurythmie
exprimer des critiques sur la manière dont le
programme avait été établi ; dans ce programme,
elles devaient apparaître une ou plusieurs fois.
Comme toutes deux étaient d'accord dans leur
critique, je leur demandai avec étonnement
pourquoi elles n'avaient pas pu modifier, ou faire
modifier, l'ordonnance du programme. Elles
m'expliquèrent alors qu'on avait, par une décision
du collège, confié à un certain collègue la tâche
de mettre au point le programme. Ce collègue avait
fait ce travail après les répétitions et avant la
répétition générale, et dès lors, une modification
n'était plus possible. En effet, si jusqu'au
dernier moment chacun avait le droit d'intervenir
dans ce genre de chose, rien ne pourrait jamais se
faire. «Une fois que nous avons confié ô l'un
d'entre nous la tâche d'établir le programme, nous
ne pouvons évidemment plus intervenir dans ses
décisions, même si nous sommes intimement en
désaccord». Si, à l'époque, j'avais déjà connu
l'indication de Rudolf Steiner sur la constitution
(indication à laquelle ne s'était cependant jamais
référé consciemment le Collège dans son ensemble),
le caractère «républicain» de cette attitude me
serait apparu avec évidence. Par la suite, bien
des fois nous nous sommes retrouvés en
contradiction avec cette indication de Rudolf
Steiner, dans des situations douloureuses, et
souvent je dus repenser à cette expérience.
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Anstatt rein
begrifflich zu beginnen, beginne ich lieber mit
einem praktischen Fall, der mir noch vor der
Kenntnis von Dr. Steiners Anweisung gleichsam am
Vortage des Beginns meiner eigenen Tätigkeit als
Waldorflehrer entgegengetreten ist, und den ich
wegen der Bedeutung, die er mir sogleich zu haben
schien, stets lebhaft in Erinnerung behalten habe.
Es war nach der Generalprobe für eine sogenannte
Monatsfeier der Schule, der ich einige Zeit vor
meiner Übersiedelung nach Stuttgart bei
Gelegenheit einer Vorbesprechung mit Dr. Steiner
beigewohnt hatte. Da hörte ich zwei
Eurythmielehrerinnen sich kritisch über die
Programmfolge äußern, in der sie beide durch je
eine oder mehrere Nummern vertreten waren. Da sie
beide in ihrer Kritik einig waren, fragte ich sie
erstaunt, warum sie denn die Reihenfolge nicht
änderten bzw. ändern ließen? Daraufhin wurde mir
erklärt, man habe einmal durch Kollegiumsbeschluss
einen bestimmten Kollegen mit der Aufgabe der
Festsetzung der Programmfolge betraut. Dieser tue
dies nach den Vorproben vor der Generalprobe,
wonach eine Änderung nicht mehr in Frage komme.
Wenn jeder bis zuletzt immer dreinreden könne, so
würde niemals etwas zustandekommen. „Nachdem wir
einmal selber einen von uns mit der Aufgabe der
Programmfestsetzung betraut haben, müssen wir uns
natürlich seinen Entschlüssen fügen, auch wenn wir
innerlich nicht damit einig gehen." Hätte ich
damals Rudolf Steiners konstitutionelle Anweisung
schon gekannt (die das Kollegium als Ganzes aber
niemals recht ins Bewusstsein genommen hat), so
wäre mir der „republikanische" Zug in dem, was mir
damals entgegentrat, sogleich deutlich gewesen.
Als später vielfach hiergegen so schmerzlich
gefehlt wurde, musste ich oft an dieses Erlebnis
zurück denken.
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Qu'est-ce qui distingue une constitution
républicaine d'une constitution ancienne
théocratique hiérarchisée ? Et à quoi pensait
Rudolf Steiner quand, la distinguant d'une
constitution démocratique, il parlait justement
d'une constitution «républicaine» ?
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Was unterscheidet
eine republikanische von einer älteren
theokratisch-hierarchischen Verfassung, und was
hatte Rudolf Steiner im Sinn, als er sie im
Unterschiede zu einer demokratischen Verfassung
eben eine „republikanische" nannte?
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Comme nous le savons, l'ordre social aux
origines de l'humanité était purement vertical et
était déterminé par une direction suprasensible
venant d'en haut. L'édification et la conservation
de ces sociétés étaient l'affaire des prêtres
initiés. La place de chacun des membres de ces
sociétés était fixée par les liens du sang qu'il
possédait de par sa naissance. C'est cela qui
déterminait les aptitudes, et aussi les
possibilités d'assumer une fonction, de l'individu
au sein de l'ensemble. Mettre chaque individu à sa
juste place était l'affaire des initiés
représentant la divinité, autrement dit des
divinités agissant à travers les initiés. A la
place de cet ordre ancien, apparurent pour la
première fois en Grèce la démocratie et à Rome la
république. De la première cependant, on se ferait
une fausse représentation si on voulait y
appliquer le concept actuel de démocratie. Certes,
ce mot signifie «le pouvoir au peuple»; ce mot
devait exprimer que, ce qui autrefois était
ordonné et dirigé purement d'en haut, se trouvait
maintenant entre les mains des membres de
l'organisme social lui-même. Mais le «peuple»
(demos) était cependant toujours un groupe lié par
le sang, avec une âme-groupe collective, à travers
laquelle pouvait s'exprimer et agir une entité
divine déterminée. C'est à elle qu'on se référait
pour toutes les affaires communautaires, et c'est
par rapport à elle qu'on se sentait responsable.
Qu'on se souvienne de la description qu'a faite
Rudolf Steiner du cas d'Aristide : un homme en
avance sur son temps, hautement considéré par ses
concitoyens qui lui avaient même décerné le titre
de «juste», mais qui finit cependant par être
banni car il s'était séparé de l'âme-groupe.
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Wie wir wissen,
waren die ursprünglichen Sozialordnungen der
Menschheit rein vertikale, durch die übersinnliche
Führung von oben herab bestimmte. Die Einrichtung
und Erhaltung dieser Ordnungen war Sache der
Eingeweihten-Priester. Die jeweilige Sprosse auf
der sich die Angehörigen dieser Ordnung befanden,
war durch den Blutszusammenhang, in dem sie durch
ihre Geburt standen, gegeben. Dadurch waren die
Fähigkeiten und damit die Funktionsmöglichkeiten
des Einzelnen in der Gesamtheit bestimmt. Sie an
geeigneter Stelle einzusetzen, war Sache des die
Gottheit vertretenden Eingeweihten, bzw. der durch
den Eingeweihten wirkenden Gottheit. An die Stelle
dieser Ordnung trat in Griechenland erstmalig die
Demokratie und in Rom die Republik. Von ersterer
macht man sich aber eine falsche Vorstellung, wenn
man den heutigen Begriff der Demokratie darauf
anwendet. Das Wort bedeutet zwar Volks-Herrschaft,
und es sollte ausdrücken, dass das, was früher
rein von oben herab geordnet und verwaltet worden
war, jetzt in die Hände der Glieder des sozialen
Organismus selbst gelegt war. Aber das „Volk" war
ja immer noch blutsverwandte Gruppe mit einer
gemeinsamen Gruppenseele, durch die eine bestimmte
göttliche Wesenheit wirkend erlebt wurde. Auf
diese bezog man sich daher auch in allen
gemeinsamen Angelegenheiten und fühlte sich ihr
entsprechend verantwortlich. Man erinnere sich an
Rudolf Steiners Darstellung des Falles des
Aristides, der als ein der Zeit vorauseilender
individuell „Gerechter" von seinen Mitbürgern hoch
geehrt und sogar mit diesem Beinamen ausgezeichnet
wurde, zugleich aber als ein aus der Gruppenseele
Herausfallender verbannt wurde.
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C'est avec Rome seulement que cette
vision verticale disparut, et qu'à sa place
apparut pour la première fois le concept de
«socius» (citoyen), c'est-à-dire membre de la
société (d'où découla l'expression de «social»
dans ses différentes applications). Ceci, par
rapport aux temps anciens, correspondait à une
nouvelle vision, cette fois-ci horizontale. Les
Romains voulaient dire par là que l'organisation
et la manière de gérer les affaires communautaires
étaient devenues «res publics» (chose publique).
Certes, cet ensemble social avait encore besoin
d'une-certaine hiérarchisation verticale, mais
celle-ci résultait d'une décision des « socii »,
décision prise sur la base de leur compréhension
des intérêts communautaire est sur la base de leur
jugement individuel concernant l'aptitude-de leur
concitoyen auquel ils voulaient confier une
fonction déterminée. Il faut remarquer cependant
que Rome eut besoin jusqu'à un certain point, au
début de son histoire, du principe de loyauté
relié à l'ordre cosmique. D'autre part, l'histoire
de Rome aboutissant à l'empire avec ses despotes
tout puissants qui se divinisaient eux-mêmes,
montre bien à quel point l'humanité est encline à
perdre, à la longue, la maîtrise d'un tel ordre
social républicain.
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Erst in Rom
verschwand dieser immer noch vertikale Aufblick,
und es trat erstmalig der Begriff des „socius",
des Genossen auf (woraus dann der Ausdruck
„sozial" in seinen verschiedenen Anwendungen
entsprungen ist) entsprechend der neuen im
Vergleich zur früheren horizontalen Blickrichtung.
Und so betont dann der Römer, dass die Ordnung und
Handhabung der gemeinsamen Angelegenheiten
„öffentliche Sache" – res publica ist. Wohl
bedurfte auch da das soziale Ganze einer
vertikalen Abstufung, aber diese ergab sich aus
Beschlüssen der socii auf Grund der ihnen allen
zugänglichen Einsicht in die gemeinsamen Belange
und ihres selbstgebildeten Urteils über die
Eignung ihrer mit der jeweiligen Funktion zu
betrauenden Mitbürger. Dennoch bedurfte auch Rom
eines bis zu einem gewissen Grade noch kosmisch
verbundenen Königtums am Beginn seiner Geschichte.
Und wie wenig die Menschheit in der Lage ist, auf
die Dauer eine solche Sozialordnung zu meistern,
zeigt das Hineinmünden der römischen Geschichte in
das Kaisertum mit seiner Selbstvergottung des
allmächtigen Herrschers.
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Pour atteindre notre but, il nous est
nécessaire d'éclaircir encore un autre concept
sociologique : celui d'aristocratie. Dans le
langage actuel, on utilise ce mot pour désigner
une couche de la population qui, par le sang,
l'hérédité, se distingue des autres couches.
Autrefois, dans la société humaine, des droits et
des devoirs de nature supérieure étaient liés à ce
statut, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. En
fait le sens de ce mot s'est beaucoup éloigné de
sa signification originelle. En effet,
étymologiquement parlant, il caractérise en
premier lieu non pas une classe, mais un ordre
social, tout comme le mot démocratie, et en second
lieu ce mot indique qu'il s'agit du «pouvoir aux
meilleurs» ; cette notion d'être «meilleur»
(aristos) socialement étant à l'origine liée au
sang, à l'hérédité.
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Wir bedürfen für
unsere Zwecke noch der Klärung eines weiteren
soziologischen Begriffes. Das ist der der
Aristokratie. Der neuere Sprachgebrauch kennt
dieses Wort zur Bezeichnung einer Schichte der
Bevölkerung, die durch einen bestimmten
Blutszusammenhang von anderen Schichten
unterschieden ist, wobei mit diesem heute
allerdings nicht mehr gültige Rechte und Pflichten
höherer Art in der menschlichen Gesellschaft
verbunden waren. Damit ist dieses Wort aber weit
abgekommen von seiner ursprünglichen Bedeutung.
Denn erstens bezeichnet es seinem Wortsinne nach
ebenso wenig wie Demokratie einen Stand, sondern
eine Sozialordnung, und zweitens meint es als
solches eine „Herrschaft der Besten", wobei das
soziale „Besser"-Sein allerdings ursprünglich eine
Gegebenheit des Blutszusammenhanges war.
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Dans le combat contre les prétentions
traditionnelles d'un ordre social vertical
«aristocratique », fondé uniquement sur les
privilèges du sang, apparut dans les temps
modernes le concept de démocratie. Ce concept
avait cependant perdu la relation qu'il avait dans
l'antiquité avec la qualité d'être suprasensible
du «demos» (peuple). Dans le sens actuel, tous
sont pareillement le peuple, et tous décident
ensemble des affaires communautaires. Il n'est pas
possible, ni même utile, d'expliquer ici dans les
détails comment ce concept a conduit au
parlementarisme avec ses divers systèmes de
représentation d'intérêts de groupe par des
représentants élus, comment, par la méthode de
décisions à la majorité, des impulsions sociales
conformes à notre temps ont été contrecarrées (
Voir à ce sujet la 3e Conférence dans
Geschichtliche Symptomatologie – Symptomatologie
historique - faite à Dornach le 20/ 10/1 9 I 8).
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Im Kampfe gegen
die traditionellen Ansprüche einer vertikalen,
rein auf Blutsvorrechte gegründeten
„aristokratischen" Sozialordnung, kam in neuer
Zeit der Begriff der Demokratie auf, nun aber ohne
jene antike Bezugsmöglichkeit auf eine
übersinnliche Wesensseite des „demos". Alle sind
da gleicherweise Volk und bestimmen als
miteinander Gleiche ihre gemeinsamen
Angelegenheiten. Es ist nicht möglich und auch
nicht nötig, hier ins Einzelne zu gehen darüber,
wie dies zum Parlamentarismus geführt hat mit
seinen verschiedenen Systemen der Vertretung von
GruppenInteressen durch gewählte Vertreter, und
wie durch die Methode der Mehrheitsbeschlüsse der
an sich zeitgerechte soziale Impuls an seiner
Auswirkung gerade verhindert worden ist. (Siehe
hierzu den Vortrag III in „Geschichtliche
Symptomatologie", gehalten am 20. Oktober 1918 in
Dornach.)
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Cependant c'est précisément ce concept
falsifié, engendré par l'incapacité première des
hommes de notre temps de se forger des concepts
correspondant aux nouvelles impulsions sociales,
c'est ce concept falsifié qui, aujourd'hui, dans
le monde occidental, est qualifié de «démocratie
». Et c'est à ce concept de démocratie que se
référait Rudolf Steiner quand il disait : «non
démocratique ».
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Es ist aber
gerade diese Verfälschung bewirkt durch die
zunächst bestehende Unfähigkeit der Menschen des
neuen Zeitalters, für den neuen Sozialimpuls die
entsprechenden Begriffe zu bilden -, welche heute
im Westen der Welt allgemein als „Demokratie"
bezeichnet wird. Und auf diesen Begriff der
Demokratie bezog sich Rudolf Steiners Hinweis:
„nicht demokratisch".
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Essayons à présent de nous- remettre en
mémoire l'exemple donné au début, tiré de la vie
de l'école Waldorf, et de voir clair sur ce qui
doit être, par opposition à la démocratie dans le
sens expliqué ci-dessus, une organisation
communautaire républicaine. Permettez-moi de me
référer à nouveau à mes longues années
d'expérience comme professeur Waldorf.
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Versuchen wir
jetzt, uns in Erinnerung an den eingangs
geschilderten Fall aus dem Leben der Waldorfschule
klar zu machen, was im Unterschiede zur Demokratie
in dem zuletzt aufgetretenen Sinne eine
republikanische Gemeinschaftsordnung ist. Es sei
mir gestattet, dabei wieder an meine früheren
langjährigen Berufserfahrungen als Waldorflehrer
anzuknüpfen.
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Dans nos écoles, la réunion des
professeurs est d'habitude subdivisée/articulée en
une partie pédagogique et une partie technique
(d'autres termes peuvent être utilisés pour
désigner cette dernière). Cette partie technique
est particulièrement difficile à maîtriser, mais
c'est elle qui constitue précisément la base
concrète qui permet d'acquérir le nouveau
comportement social. Et c'est d'elle que nous
allons nous occuper ici. Il est caractéristique
que cette partie de réunion n'existe pas dans les
écoles administrées par un directeur. En effet,
elle n'est nécessaire que là où les « choses»
(res) de l'école sont l'affaire de tous les
professeurs (publica). Dans un tel Collège donc,
chaque membre a le droit et le devoir d'être
informé sur toutes les affaires qui concernent
l'intérieur et l'extérieur de l'école, et de même
il a le droit et le devoir de participer à la
réflexion commune, à l'application des mesures à
prendre pour administrer l'école dans sa globalité
et dans ses détails. Dans ce domaine de
l'administration, diverses fonctions apparaissent,
telles que : relations avec les autorités, avec
les parents, administration financière, entretien
des bâtiments, du matériel d'enseignement,
conduite des réunions, etc. Pour remplir ces
diverses fonctions, il est nécessaire que soient
mandatées des personnes individuelles. Ces
personnes sont mandatées par le collège selon le
critère que pour chaque fonction, ce sera le
«meilleur» qui sera choisi. La validité de ces
mandats peut et doit (pour des raisons sur
lesquelles nous reviendrons plus loin) être
limitée dans le temps. Cette durée sera aussi le
résultat d'une concertation commune.
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Die
Lehrerkonferenzen unserer Schulen pflegen
gegliedert zu sein in einen „pädagogischen" und
einen „geschäftlichen" Teil (mit verschiedenen
Namen für den letzteren). Es ist dieser letztere,
welcher der zumeist schwierig zu meisternde ist,
gerade weil er den Schulungsgrund für das neue
soziale Verhalten bildet. Er soll uns daher auch
hier allein beschäftigen. Es ist charakteristisch,
dass es diesen Konferenzteil in einer direktorial
verwalteten Schule nicht gibt. Denn eines solchen
bedarf es nur dort, wo die „Sache" (res) der
Schule eine Angelegenheit aller Lehrer (publica)
ist. In einem solchen Kollegium ist also ein jedes
Mitglied berechtigt und verpflichtet, über alle
die Schule innerlich und äußerlich betreffenden
Angelegenheiten informiert zu sein, und es hat
ebenso das Recht und die Pflicht, an der
gemeinsamen Ansichtsbildung über die zu fassenden
Maßnahmen für die Verwaltung der Schule im Ganzen
und in den Einzelheiten mitzuwirken. Zur Ausübung
der einzelnen Maßnahmen wie Verkehr mit den
Behörden, mit den Eltern, Verwaltung der Finanzen,
Betreuung der Gebäude, Lehrmittel usw., Führung
der Konferenzen bedarf es einzelner Personen, die
mit diesen Funktionen betraut sind. Ihre
Beauftragung geschieht durch das Kollegium nach
dem Gesichtspunkt, dass sie die jeweils „Besten"
für die betreffende Funktion sind. Diese 3
Beauftragung mag und – aus naheliegenden Gründen,
die uns aber noch genauer beschäftigen werden -
muss im allgemeinen für eine begrenzte Zeitdauer
gelten, deren Länge ebenfalls durch gemeinsame
Verabredung festgesetzt ist.
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La communauté engendre donc par ce
processus qui au départ est démocratique, une
hiérarchie de fonctionnaires (les mandataires), et
par là-même elle renonce par la suite à une
relation démocratique avec ceux-ci. Car ici doit
être mise en vigueur la règle illustrée au début
par l'exemple tiré de la vie de l'école. En effet,
pendant la durée de leur mandat, ces
fonctionnaires forment vis-à-vis du collège, une
«aristocratie» dont les décisions doivent être
respectées par le «peuple ». Dans ce passage de la
démocratie à une véritable république (qui, on
peut le voir ici, n'est pas du tout en
contradiction avec le vrai concept
d'aristocratie), interviennent deux règles
essentielles. Si on n'en tient pas compte et si on
ne le considère pas avec une conscience
constamment en éveil, la république courra
continuellement le danger de devenir soit une
simple démocratie soit une oligarchie
(c'est-à-dire un gouvernement par quelques-uns). A
ces règles, la nature ancestrale de l'homme a
toujours manqué et il s'agit maintenant de les
reconnaître et de les intégrer à nos habitudes de
vie. C'est chose difficile, mais c'est cela la
véritable mission sociale. C'est difficile car,
comme nous allons le voir, ce n'est pas possible
sans un sacrifice réciproque
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Indem die
Gemeinschaft sich auf diese zunächst demokratische
Weise eine Hierarchie von Funktionären erzeugt,
begibt sie sich des weiteren eines demokratischen
Verhältnisses zu diesen. Denn nun tritt jene Regel
in Kraft, zu deren Kennzeichnung das eingangs
mitgeteilte Beispiel aus dem Leben der Schule
dienen sollte. Denn für die Zeit ihrer
Amtsausübung bilden diese Funktionäre gegenüber
dem Kollegium eine „Aristokratie", deren Maßnahmen
sich das „Volk" zu fügen hat. An diesem
Grenzübergang von der Demokratie zur wahren
Republik, die, wie sich hier zeigt, keineswegs im
Widerspruch zum wahren Begriff der Aristokratie
steht, treten nun aber zwei wesentliche Faktoren
ins Spiel, ohne deren Berücksichtigung und ständig
bewusste Handhabung die Republik ständig in Gefahr
ist, einerseits zur bloßen Demokratie,
andererseits zu einer Oligarchie (Herrschaft der
Wenigen) zu werden. Es sind diese Faktoren, gegen
die aus der hergebrachten Natur der Menschen immer
wieder gefehlt wird, und die zu erkennen und in
die rechte Lebensgewohnheit zu bekommen daher die
schwierige, aber eigentliche soziale Aufgabe
darstellt. Denn, wie wir sehen werden, ist das
nämlich nicht ohne ein zweiseitiges Opfer möglich.
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Lorsque
les fonctionnaires ont accepté leur charge, ils
doivent en l'exerçant donner le meilleur
d'eux-mêmes. Mais un homme ne peut donner le
meilleur de lui-même que s'il peut agir, dans une
certaine mesure, d'une façon créatrice. Cela exige
dès lors qu'il dispose d'une libre initiative ;
alors seulement il sera en état d'agir à partir de
son «je». Il ne faut donc pas qu'il soit
constamment gêné par des interventions
démocratiques, il ne faut pas que des décisions
prises de manière démocratique empiètent sur son
champ d'action, il ne faut pas lui imposer des
directives pour l'exécution de sa tâche. Dans la
vie pratique, ce n'est pas du tout facile de
renoncer à cela. Car le fonctionnaire a été choisi
par la collectivité comme le «meilleur» relatif.
Mais personne n'est parfait, et il peut arriver
que dans l'un ou l'autre cas, un non-fonctionnaire
aurait fait la chose mieux que le fonctionnaire
désigné. Cela exige donc de la part de la
collectivité qu'elle s'exerce à ce renoncement une
fois qu'elle a désigné quelqu'un, qu'elle assume
pour elle-même les conséquences de la manière
d'agir de ce fonctionnaire, qu'elle les porte avec
lui fraternellement. Si à la longue, le
fonctionnaire s'avère incompétent, on a toujours
la possibilité de le remplacer à la fin de son
mandat. Ou même déjà avant, dans des cas
exceptionnels. Cependant une erreur, supposée ou
réelle, dans sa manière d'agir au cours de son
mandat, ne justifie pas qu'on limite ou qu'on
entrave le développement ultérieur de sa libre
initiative, car cela le rendrait à coup sûr
toujours plus incompétent. Et si on faisait
remarquer qu'il justifie lui-même la méfiance
qu'on manifeste en ses capacités, on oublie qu'on
est soi-même responsable de cette situation.
Lorsqu'au début des années 20 j'entrai dans la
Société, Stuttgart était, selon une expression
utilisée par Rudolf Steiner, pleine de « cadavres»
de ce genre.
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Die Funktionäre,
haben sie einmal ihr Amt übernommen, sollen ja in
Ausübung desselben ihr möglichst Bestes geben
können. Mit seinem Besten nun ist der Mensch aber
bei der Sache, wenn er sich in irgendeinem Grade
schöpferisch betätigen kann. Das aber verlangt für
ihn die Möglichkeit freier Initiative; denn nur
dann ist er in der Lage, von seinem Ich aus zu
wirken. Daran darf er also nicht durch dauerndes
demokratisches Dreinreden behindert werden oder
gar dadurch, dass man sein Wirkensfeld betreffende
Beschlüsse auf demokratische Weise fasst und ihm
deren Ausführung aufnötigt. Im praktischen Leben
ist es nicht immer leicht, hierauf zu verzichten.
Denn der Funktionär ist von der Gesamtheit zwar
als ein relativ „Bester" gewählt worden; aber
niemand ist vollkommen, und es mag vorkommen, dass
in dem oder jenem Falle ein Nichtfunktionär die
Sache wirklich besser gemacht hätte. Und da heißt
es denn auf Seiten dieser, den Verzicht auszuüben,
zu dem sie sich durch das Herausstellen des
Einzelnen entschlossen haben, und jede Folge aus
der Handlungsweise des Funktionärs auf sich zu
nehmen und mit ihm brüderlich durchzutragen.
Erweist er sich auf die Dauer als ungeeignet, so
hat man ja die Möglichkeit, ihn nach Ablauf seiner
Amtszeit - oder in Ausnahmefällen schon vorher -,
durch eine andere Person zu ersetzen. Nur darf ein
vermeintlicher oder wirklicher Fehlschlag in
seinem Amte nicht dazu führen, dass man ihn an der
weiteren Entfaltung freier Initiative beschränkt
oder hindert. Denn dann wird sein Handeln mit
Sicherheit immer fehlerhafter werden. Und während
man meint, dass er den Beweis für das Misstrauen
in seine Fähigkeiten selber erbracht hat, bemerkt
man nicht, dass man daran selber die Schuld trägt.
Als ich Anfang der zwanziger Jahre zur
Gesellschaft kam, war Stuttgart, nach einem von
Dr. Steiner gebrauchten Ausdruck, voll solcher
„Leichen".
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Je peux me rappeler maints exemples où le
collège des professeurs a dérapé dans le sens de
la démocratie, a paralysé la force de l'individu,
a pu même arriver au bord de la destruction et
dans ces cas, rien n'aurait changé si on avait eu
l'idée, pour éviter l'écueil de la démocratie, de
renoncer aux décisions à la majorité et de ne
prendre les décisions qu'à l'unanimité. Car alors,
même si le fonctionnaire en question présente à la
réunion un projet d'action bien réfléchi, il
suffirait d'un seul collègue pour en empêcher
l'exécution. Dans ce cas-là, il se trouve toujours
des gens qui se tranquillisent en disant que «au
moins» «rien» ne s'est passé.
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Ich kann mich
manches Falles erinnern, in welchem in diesem
Sinne das Lehrerkollegium, einmal in die
Demokratie abgeglitten, Initiativkraft des
Einzelnen gelähmt, ja bis an den Rand der
Zerstörung gebracht hat. Und daran änderte auch
nichts, wenn man in der Meinung, dadurch
Demokratie zu vermeiden, von Mehrheitsbeschlüssen
absah und Einmütigkeit zur Voraussetzung von
Beschlüssen machte. Denn da konnte dann der
betreffende Funktionär eine wohlbedachte
Tatabsicht in die Konferenz bringen, und es
genügte die widersprechende Stimme eines einzigen
Kollegen, um die Ausführung der Tat zu verhindern.
Dann fand man manche sich dabei beruhigen, dass
„wenigstens nichts" geschah!
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En réalité, la situation est tout autre.
Nous pouvons nous représenter la situation avant
l'apport de l'initiative au collège comme un plan
zéro, avec un champ positif au-dessus et un champ
négatif en dessous. L'apport de l'initiative,
c'est tout d'abord une situation au-dessus de
zéro. Si ensuite l'initiative est réduite à néant
de la manière dont on l'a décrite, alors la
situation ne retombe pas seulement au plan zéro,
mais passe dans la zone négative dans la même
mesure qu'elle était positive auparavant. C'est
ainsi que, dans l'organisme vivant d'une
institution, on crée des vides spirituels dans
lesquels peuvent agir des esprits bien différents
des bons esprits du groupe humain en question.
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In Wirklichkeit
aber ist die Lage dann eine ganz andere. Denken
wir uns diese vor dem Hereinbringen der Initiative
in das Kollegium im Bilde einer „Null-Ebene" mit
einem positiven Feld über und einem negativen
unter ihr. Durch das Hereinbringen der Initiative
ist zunächst eine Situation über der Nullebene
hergestellt. Wird die Initiative auf die
geschilderte Weise zunichte gemacht, so sinkt die
Situation nicht auf die Nullebene zurück, sondern
um ebensoviel unter sie, als sie vorher über ihr
war. Auf diese Weise werden im Lebensorganismus
einer solchen Institution geistige Hohlstellen
erzeugt, in die hinein recht andere als die guten
Geister der betreffenden Menschengruppe
hineinzuwirken beginnen.
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Là situation est différente quand le
fonctionnaire, en délibérant avec le groupe, en
arrive de lui-même à la conviction qu'il ferait
mieux de cesser d'agir, ou d'agir autrement. Mais
ceci nous amène à aborder l'autre face du problème
social ici évoqué. Malgré la grande liberté
«aristocratique» du fonctionnaire, il faut que la
«res» reste «publica». Ceci exige dès lors que la
collectivité soit constamment tenue au courant par
une information suivie, qu'elle ait aussi
conscience de tout ce qui la concerne et ceci de
manière telle et à un point tel que les individus
possèdent les bases pour se former un jugement
pertinent et pouvoir donner aussi des conseils
compétents aux fonctionnaires. C'est ici
qu'apparaît le danger qui guette le fonctionnaire
:que l'élément aristocratique qui lui revient ne
dégénère en oligarchie. Il peut arriver en effet
qu'il ressente le besoin de préserver sa liberté
d'initiative et que, dans ce but, il donne trop
peu d'information à la collectivité et trop peu
d'explications. Cette situation peut naître
facilement si la collectivité outrepasse son droit
de conseiller ; si, par exemple, comme on l'a déjà
décrit, les opinions qui s'expriment en son sein
essaient de s'imposer au fonctionnaire et de
«diriger» aussi ses actions. Le devoir du
fonctionnaire est d'écouter attentivement toute
opinion et tout conseil. Mais qu'il en tienne
compte pour son action et de quelle manière, cela
relève de sa liberté. Nous voyons donc comment les
difficultés et leurs remèdes retentissent
mutuellement les uns sur les autres.
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Etwas anderes
liegt vor, wenn durch die Beratung, die der
Funktionär mit der Gesamtheit gepflogen hat, er
selber zu der Überzeugung gekommen ist, dass er
besser nicht oder anders handelt. Das aber bringt
uns zu der anderen Seite des hier vorliegenden
sozialen Problems. Bei aller „aristokratischen"
Freiheit der Funktionäre will ja die „res" eine
„publica" bleiben. Das nun verlangt, dass die
Gesamtheit ständig durch gehörige Information ein
Bewusstsein der sie angehenden Belange hat und
zwar in solchem Grade und auf solche Weise, dass
den Einzelnen die Voraussetzungen zu sachgemäßer
Urteilsbildung gegeben sind, und dadurch auch zu
sachgemäßer Beratung der Funktionäre. Hier
herrscht auf Seiten der Funktionäre die Gefahr,
dass das ihnen zustehende aristokratische Element
zur Oligarchie ausartet, indem sie in dem
Bedürfnis, ihre Handlungsfreiheit zu wahren, die
Gesamtheit nicht genügend informieren und ihr
nicht genügend Rede und Antwort stehen. Leicht
entsteht dies gerade dadurch, dass die Gesamtheit
ihr Recht auf Beratung überschreitet, indem sie,
wie schon geschildert, die in ihrem Kreise
geäußerten Meinungen dem Funktionär als
„Direktiven" für seine Handlungen aufzunötigen
versucht. Seine Pflicht ist es, ernsthaft auf jede
Meinung und jeden Rat zu hören. Ob und wie er sie
für seine Handlungen verwendet, steht ihm frei.
Wir sehen, wie die Schwierigkeiten und das
Vermeiden derselben sich gegenseitig bedingen.
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«Sacrifier une liberté pour une liberté
plus haute», est une devise donnée un jour par
Rudolf Steiner pour les hommes qui ont le devoir
spirituel de travailler ensemble. Sans cela, une
véritable république, que nous pourrions peut-être
nommer maintenant une aristo-démocratie, n'est pas
possible. Chaque jour, de part et d'autre, on doit
s'exercer au sacrifice nécessaire du côté du
«demos», les actions de 1'«aristos» doivent être
reconnues comme un destin que le «demos» lui-même
choisi et qu'il a à porter avec 1'« aristos» ; et
l'« aristos» quant à lui, doit reconnaître au
«demos» son rôle d'organe de conscience propre. Si
on fait cela, alors on crée entre les deux pôles
une sphère intermédiaire rythmique dans laquelle
le «je» de la communauté peut arriver à battre
comme un cœur. Et cette considération
bienveillante vis-à-vis des intérêts des uns et
des autres crée une atmosphère telle que le corps
communautaire peut y développer une saine
respiration.
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„Freiheit opfern
um einer höheren Freiheit willen", hat Rudolf
Steiner einmal als ein Motto für geistig
verpflichtendes menschliches Zusammenwirken
ausgesprochen. Ohne dieses ist eine wahre
Republik, oder, wie wir nun auch vielleicht wagen
können sie zu nennen, eine rechte
Aristo-Demokratie nicht möglich. Bemüht man sich
täglich auf der einen wie auf der anderen Seite
darum, das nötige Opfer zu bringen auf der Seite
des „demos": die Handlungen der „aristoi" als
selbstgewähltes Schicksal anzuerkennen und
mitzutragen; auf der Seite der „aristoi": dem
„demos" die Rolle des eigenen Bewusstseinsorgans
zuzuerkennen dann entsteht zwischen beiden Polen
eine rhythmische Zwischensphäre, in der das Ich
der Gemeinschaft zu seinem Herzschlag kommen kann.
Und die aus der wohlwollenden Beachtung der
gegenseitigen Belange entstehende Atmosphäre wird
eine solche, dass der Gemeinschaftskörper darin
eine gesunde Atmung entwickeln kann.
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Si quelqu'un pense que l'événement de la
fondation de la Société Anthroposophique à la Noël
1923 n'a pas été un processus républicain au sens
décrit ici, et que la constitution donnée à la
Société n'est pas républicaine, c'est qu'il n'a
pas compris ces deux choses dans leur essence. On
pourrait être tenté de croire que les choses se
sont alors passées autrement, puisque Rudolf
Steiner en tant qu'initié, ayant entrepris de
renouveler les Mystères (comme les guides des
Mystères d'autrefois), a fondé la Société à partir
de l'Esprit et lui a donné ainsi sa pierre de
fondation spirituelle. Certes on a eu besoin de
lui, avec toutes ses facultés, pour que les choses
se réalisent de cette manière. Mais pour l'élément
républicain, cela signifie seulement une
métamorphose, non pas le remplacement par un
élément essentiellement différent. De plus, comme
nous le verrons encore, on pourrait croire que ce
qui s'est passé au Congrès de Noël ne vaut que
pour un événement de cette sorte; mais en fait, il
y a là quelque chose qui vaut pour toute
aspiration sociale orientée dans un sens
républicain.
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Wer etwa meinte,
dass der Vorgang der Gesellschaftsgründung an
Weihnachten 1923 kein in dem hier dargestellten
Sinne republikanischer war, und dass die der
Gesellschaft gegebene Verfassung keine
republikanische sei, der hat beide nicht in ihrem
Wesen verstanden. Man könnte geneigt sein zu
glauben, dass hier die Dinge doch anders lagen,
indem Rudolf Steiner als Eingeweihter im Sinne der
von ihm beabsichtigten Erneuerung der Mysterien
ähnlich den einstigen Mysterienführern die
Gesellschaft aus dem Geiste herab begründet und
ihr ihren geistigen Grundstein gegeben hat. Gewiss
bedurfte es seiner mit allen seinen Fähigkeiten,
damit all dies auf eine solche Weise
zustandekommen konnte. Aber das bedeutete für das
republikanische Element nur eine Metamorphose,
nicht den Ersatz desselben durch ein wesentlich
anderes Element. Ja, wie wir noch sehen werden,
hat etwas, dem man allein Gültigkeit für ein
Geschehen vom Charakter der Weihnachtstagung
zuzuschreiben geneigt sein möchte, grundsätzlich
Geltung für jedes im republikanischen Sinne
orientierte soziale Streben.
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Voyons un peu comment les choses se sont
passées quand Rudolf Steiner est devenu président
de la Société. En fait, il n'a pas du tout fondé
une Société en se présentant lui-même comme
président et en nous demandant ensuite d'en
devenir membres. Au contraire, il nous a invités à
fonder ensemble, avec lui, une Société dont il
était prêt à assumer la présidence. Pour sa part,
nous expliqua-t-il, il posait avec cela une
condition : que nous acceptions un certain nombre
de personnes comme ses collaborateurs dans le
Comité Directeur, car ce n'est qu'avec cet
ensemble de personnes qu'il pouvait accomplir le
travail. Nous fîmes là l'expérience pour la
première fois, comme un principe social de notre
temps, que la liberté fait face à la liberté; par
la suite nous fîmes cette expérience souvent et de
plus, il indiqua expressément que ce principe
valait aussi en ce qui concerne l'école
ésotérique.[1] En effet, nous étions libres
d'accepter cette proposition et Rudolf Steiner
était libre dans les conditions qu'il avait
assorties à sa proposition. Sa position ne devint
effective que quand nous eûmes donné notre
assentiment pour le choix qu'il avait fait de ses
collaborateurs. Par la suite, il est vrai, il a
déclaré avec constance et insistance que ce Comité
Directeur était ésotérique. Mais que pouvait
signifier cela, sinon que les raisons pour
lesquelles ces personnes ont pu être jugées les
plus dignes pour cette mission appartenaient à un
monde inaccessible aux sens et au jugement logique
? En procédant ainsi, Rudolf Steiner ne nous
demandait pas notre avis concernant ces personnes,
mais bien notre avis sur lui-même : était-il
quelqu'un capable d'explorer objectivement ces
mondes suprasensibles ? Pour apprécier cela il
nous avait bien sûr donné lui-même, par toute son
activité, les bases nécessaires. Cela n'empêche
qu'il ne jugea pas superflu lors de cette
assemblée, de présenter individuellement chaque
membre associé, en caractérisant brièvement
quelques unes de ses qualités appréciables
aisément de l'extérieur, et de nous faire
confirmer ensuite par acclamation le choix de
chaque membre individuellement. Avec insistance,
il fit remarquer que ce Comité Directeur n'avait
pas été réuni par un vote au sens habituel, donc
pas d'une manière démocratique.[2] Mais au sens le
plus exact du terme, le choix avait été «
républicain ».
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Betrachten wir
einmal daraufhin, wie Dr. Steiners Stellung als
Vorsitzender der Gesellschaft zustande gekommen
ist. Nicht ist dies etwa so geschehen, dass er
eine Gesellschaft mit sich als Vorsitzendem
begründet hat, in die einzutreten wir dann von ihm
aufgefordert wurden. Vielmehr hat er uns
angeboten, mit uns zusammen eine Gesellschaft zu
gründen, in der er bereit war, den Vorsitz zu
übernehmen. Zur Bedingung stand dabei von seiner
Seite, so erklärte er, dass wir diejenigen
Personen als seine Mitarbeiter im Vorstand
anerkannten, mit denen zusammen allein er die
Arbeit durchführen könne. Da erlebte man zum
ersten Male als ein soziales Prinzip unseres
Zeitalters Freiheit gegen Freiheit gestellt, wie
wir dies später noch wiederholt erleben konnten,
und wie er dies selber ausdrücklich als für die
Handhabung der esoterischen Schule gültig
bezeichnet hat [1]. Denn wir waren frei gelassen,
diesen Vorschlag anzunehmen, und Rudolf Steiner
war frei in den mit seinem Vorschlag verbundenen
Bedingungen. Real wurde seine Stellung erst durch
unsere Zustimmung zu seiner Wahl seiner
Mitarbeiter. Er hat dann zwar diesen Vorstand
ständig und mit Nachdruck als einen esoterischen
bezeichnet. Aber was hieß das anderes, als dass
die Gründe dafür, dass diese Persönlichkeiten als
für diese Aufgabe bestens Geeignete beurteilt
werden konnten, in der den Sinnen und dem
verstandesmäßigen Urteil nicht zugänglichen Welt
angehörten. Damit appellierte er nicht an unser
Urteil über diese Persönlichkeiten, sondern an
unser Urteil über ihn selber als jemanden, der
fähig war, in jener Welt objektiv forschen zu
können, für welches Urteil er uns ja aber durch
sein ganzes bisheriges Wirken die
Erfahrungsgrundlage gegeben hatte. Dennoch machte
ihm dies nicht überflüssig, der damaligen
Versammlung die Mitglieder des zu gründenden
Vorstandes einzeln vorzustellen mit einer kurzen
Charakterisierung einiger der äußeren Beurteilung
wohl zugänglicher Eigenschaften und jedes Mitglied
einzeln von uns durch Akklamation bestätigen zu
lassen. Nachdrücklich hat er dabei darauf
hingewiesen, dass dieser Vorstand nicht im sonst
üblichen Sinne durch Wahl zustande gekommen ist,
also nicht auf demokratischem Wege [2]. Aber
„Republik" war es im genauesten Sinne des Wortes.
|
Ensuite, avec une patience exemplaire, il
informa le public, il permit qu'on l'interroge sur
chaque paragraphe des Principes de la Société et
qu'ainsi l'information soit la plus précise
possible. Pour terminer, il fit approuver chaque
paragraphe par les assistants. Ainsi tout fut donc
fait pour que la « res » naissante soit aussi
réellement « publica ». Et toutes les personnes
associées à l'époque à l'anthroposophie y étaient
incluses. Car l'assemblée s'était déroulée tout à
fait dans le sens qu'exprime le paragraphe 2 des
Principes: «Les personnes rassemblées à Noël 1923
forment le tronc de cette Société, de même que les
individus et les groupes qui s'y firent
représenter».
|
|
Und mit welch
vorbildlicher Geduld hat er dann das „Publikum"
informiert und ihm erlaubt, sich durch Fragen an
ihn über jeden Paragraphen der Prinzipien der
Gesellschaft genauestens zu informieren, und jeden
einzelnen durch die Anwesenden bestätigen lassen.
Alles wurde da so vorgenommen, dass die neu
entstehende „res" auch wirklich eine „publica"
war. Und darin war die ganze damals bestehende
Anthroposophenschaft einbezogen. Denn die
Versammlung war ja ganz im Sinne desjenigen
abgehalten, was im Abs. 2 der „Prinzipien" mit den
Worten gesagt ist: „Den Grundstock dieser
Gesellschaft bilden die in der Weihnachtszeit 1923
versammelten Persönlichkeiten, sowohl die
einzelnen, wie auch die Gruppen, die sich
vertreten ließen."
|
Les Assemblées Générales futures de la
Société ne furent pas pensées différemment.[3]
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Anders waren denn
auch die künftig von der Gesellschaft
abzuhaltenden Generalversammlungen nicht gemeint
[3].
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Dans ses actions, Rudolf Steiner n'a
jamais voulu exclure la collectivité, même quand
il s'est agi de la fondation spirituelle de la
Société. Bien sûr, dans cet événement culturel il
était en quelque sorte le grand-prêtre
intermédiaire entre les mondes spirituels et la
terre. Mais il suffit de lire les discours de
fondation dans cette optique pour voir comme il a
systématiquement et activement inclut les âmes
terrestres présentes à chaque pas de ce processus.
|
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Von diesem
Einbeziehen der Gesamtheit in seine Handlungen hat
Rudolf Steiner nicht einmal den Akt der geistigen
Grundsteinlegung ausgenommen. Gewiss, in diesem
kultischen Vorgang war er der gewissermaßen
hohepriesterliche Vermittler zwischen den
geistigen Welten und der Erde. Aber man lese die
Grundsteinansprache daraufhin nach, wie konsequent
er die anwesenden Erdenseelen in jeden Schritt der
Handlung aktiv einbezogen hat.
|
Plutôt que de donner d'autres exemples de
ces faits caractéristiques que l'on peut
facilement trouver dans les comptes rendus de la
fondation de la Société, je voudrais citer une
indication que m'a donnée Rudolf Steiner après le
Congrès de Noël. Cette indication éclaire l'autre
aspect de la constitution républicaine, de la même
manière que nous avons essayé plus haut de le
préciser. C' était en relation avec une question
précise qui se rapportait aux sections. Il me dit
la chose suivante, en prenant l'exemple de la
section médicale : il n'est pas possible que tous
les médecins dans le monde entrent en relation
avec la section et la prennent en charge par une
présence personnelle. C'est pourquoi, à la longue,
il faudrait développer une correspondance entre
les dirigeants de la section et le corps médical
extérieur : des lettres adressées aux membres. de
la section avec des informations, mais aussi des
questions auxquelles les membres donneraient
ensuite des réponses, réponses qui permettraient à
son tour à la direction de la section de préciser
les choses. (On reconnaît ici un pôle de la
constitution républicaine). Mais toute la
correspondance devrait être adressée au Dr. Ita
Wegman. Toutes les lettres concernant la section
médicale qui seraient adressées à lui (Rudolf
Steiner) iraient à la corbeille à papier sans être
lues.
|
|
Anstatt weiterer
Beispiele für das hier zu Kennzeichnende, die
durch ein Studium des Gründungsberichtes leicht zu
finden sind, sei ein mir von Rudolf Steiner nach
der Weihnachtstagung gegebener Hinweis berichtet,
welcher die andere Seite der republikanischen
Verfassung beleuchtet, ganz in der Art, wie wir
sie uns weiter oben zu verdeutlichen versucht
haben. Es war im Zusammenhang einer bestimmten
Frage, das Sektionswesen betreffend, dass er mir
am Beispiel der Medizinischen Sektion das Folgende
sagte: Es könnten ja nicht alle Arzte in der Welt
durch persönliche Anwesenheit in Verbindung mit
der Sektion kommen und diese pflegen. Daher würde
mit der Zeit eine Korrespondenz zwischen der
Sektionsleitung und der Ärzteschaft draußen
entwickelt werden, indem Briefe hinausgeschrieben
würden zur Information der Sektionsmitglieder,
aber auch Fragen gestellt würden, auf die dann
Antworten einlaufen, welche die Sektionsleitung
veranlassen würden, wiederum weiteres
hinauszuschreiben. (Man erkennt hier den einen Pol
der republikanischen Verfassung.) Aber es müsse
hinfort alle Korrespondenz an Frau Dr. Wegman
gerichtet sein. An ihn in Sachen der medizinischen
Sektion gerichtete Briefe würden „ungelesen" in
den Papierkorb wandern.
|
En entendant ces paroles, je ne pus
m'empêcher de penser aux « cadavres » de
Stuttgart. Et je me sentais heureux : ici on
veillait à ce que le courant de vie continue à
fluer vers les responsables d'une fonction afin
que ces « meilleurs » relatifs, ainsi fécondés,
puissent devenir toujours « meilleurs » : il ne
pourra pas survenir que ces responsables,
desséchés par une interruption du courant de vie,
en viennent à devenir « mauvais » comme les
avaient déjà d'avance jugés, avec leur
intelligence assurée, ceux qui interrompent ce
courant.
|
|
Im Anhören dieser
Worte konnte ich nicht anders, als an den
Ausspruch über die Stuttgarter „Leichen" denken.
Und beglückt empfand ich: Hier wird dafür gesorgt,
dass der Strom des Lebens zu dem einmal in
Funktion Befindlichen hingeleitet bleibt, damit er
an sich ein relativ „Bester" durch diesen
befruchtet immer „besserwerden kann und nicht
durch Fortleiten des Stromes vertrocknet, bis er
so „schlecht" geworden ist, wie ihn die den Strom
Fortleitenden mit untrüglichem Verstande schon
vorweg beurteilt hatten.
|
Ce qui vient d'être dit devrait suffire
pour mettre ceci en évidence : le fait que Rudolf
Steiner, en tant qu'initié, ait aidé à la
fondation de la Société (avec lui-même comme
président) et que, en tant que tel, il lui ait
donné un fondement et un Comité Directeur
ésotériques, ce fait n'a pas empêché qu'il lui
donne une forme vivante purement républicaine. Et
nous voudrions maintenant montrer qu'inversement,
une communauté de travail ordinaire, si elle vit
de manière véritablement républicaine, ne se
distingue fondamentalement qu’à peine de celle
qui, par sa nature, ne peut naître que par
l'initiative et l'application personnelle d'un
initié. Nous avons eu l'occasion de parler
précédemment du battement cardiaque du «je» d'un
telle communauté et de la respiration saine de son
organisme, choses qui apparaissent quand, de part
et d'autre, on fait avec constance et persistance
le sacrifice nécessaire. Ceci va maintenant être
précisé de la manière suivante.
|
|
Das hier
Vorgebrachte möge genügen; um zu zeigen, dass die
Tatsache, dass Rudolf Steiner als Eingeweihter der
Gesellschaft mit sich selbst als Vorsitzendem zur
Begründung verholfen hat, als solcher ihr einen
esoterischen Grundstein und einen esoterischen
Vorstand gegeben hat, nicht ausgeschlossen hat,
ihr eine rein republikanische Lebensform zu geben.
Jetzt sei noch gezeigt, dass ebenso wenig
umgekehrt eine gewöhnliche Werkgemeinschaft, wenn
sie nur wirklich republikanisch lebt, sich von dem
grundsätzlich unterscheidet, was in seiner Art
gewiss nur durch die Initiative und das
persönliche Darinnenstehen des Eingeweihten
entstehen kann. Wir hatten weiter oben
Gelegenheit, von dem Herzschlag des Ich einer
solchen Gemeinschaft zu sprechen und der gesunden
Atmung ihres Organismus, welcher zustandekommen
kann, wenn die von beiden Seiten nötigen Opfer
gebracht und aufrecht erhalten werden. Dies sei
nun noch auf folgende Weise verdeutlicht.
|
Rudolf Steiner réalisa un jour cet
exploit : en pleine période d'inflation galopante,
il donna pour un bâtiment qui devait être
construit, à la seule vue des plans de
l'architecte, un prix nettement plus élevé que
celui-ci prévoyait. Ce prix s'avéra par la suite,
et contre toute attente de I 'architecte, le prix
réel. Quand on lui demanda comment il y était
arrivé, il répondit que pour cela il fallait être
capable d'imagination. Par elle on peut percevoir
le vrai prix des choses. s'ensuivit une autre
question : comment, dans ces conditions, peut-on
espérer un assainissement de la vie économique
tant que ceux qui travaillent dans l'économie
n'ont pas atteint cette faculté d'imagination ?
(Cela se passait à 1'époque du mouvement de la
triarticulation). Il répondit alors que justement,
dans ce but, il avait donné l'impulsion pour une
organisation associative de la vie de l'économie.
En effet, si un certain nombre de consciences se
réunissent pour échanger avec bienveillance, elles
peuvent alors, ensemble, parvenir a ce qui pour
une conscience individuelle, n'est possible que
par l'initiation sur un plan supérieur. Ceci est
une loi universellement/généralement valable.
|
|
Rudolf Steiner
hat einmal die Leistung vollbracht, mitten in der
ansteigenden Inflationsflut für ein zu
errichtendes Gebäude im Anblick der Zeichnungen
des Architekten gegenüber dem von diesem genannten
Preis einen beträchtlich höheren zu nennen, den
der Bau dann wider das Erwarten des Architekten
dann auch wirklich gekostet hat. Gefragt, wie er
das zustande gebracht hätte, erwiderte er, dass
man dazu der Imagination fähig sein müsse. Durch
sie könne man des wahren Preises der Dinge gewahr
werden. Auf die daraufhin gestellte weitere Frage,
wie denn dann aber jemals eine Gesundung des
Wirtschaftslebens erhofft werden könne, solange
die darin Arbeitenden nicht die Fähigkeit der
Imagination erlangt hätten (es war das in der Zeit
der Dreigliederungsbewegung), antwortete er, dass
er zu diesem Zwecke den assoziativen Aufbau des
Wirtschaftslebens angegeben habe. Denn wenn eine
Anzahl Bewusstseine sich in wohlwollendem
Austausch zusammenfinden, dann können sie zusammen
ersetzen, was dem einzelnen Bewusstsein erst durch
Einweihung auf höherer Ebene möglich wird. Das sei
ein allgemein gültiges Gesetz.
|
Par conséquent, nous pouvons dire que là
où règnent les conditions conformes à l'essence de
la vraie république, la communauté devient telle
que le principe d'initiation devient le principe
de la structuration sociale. C'est pourquoi ceci
fait partie des efforts, dans le sens du
renouvellement des Mystères, que Rudolf Steiner a
indiqué comme étant la mission de la Société qu'il
fondait par le Congrès de Noël. Mais combien il
est difficile de faire le sacrifice nécessaire
(aussi bien oligarchique que démocratique), toute
l'histoire de la Société Anthroposophique l'a
manifesté douloureusement.
|
|
So dürfen wir uns
denn sagen, dass da, wo Bedingungen herrschen, die
dem Wesen der wahren Republik entsprechen, die
Gemeinschaft zu einer solchen wird, in welcher das
Initiationsprinzip zum Prinzip der sozialen
Gestaltung wird. Auch dies gehört daher zu den
Bemühungen im Sinne der Erneuerung der Mysterien,
die Rudolf Steiner als Aufgabe der durch die
Weihnachtstagung begründeten Gesellschaft
bezeichnet hat. Wie schwer es aber ist, die dafür
nötigen Opfer - sowohl der Oligarchie wie der
Demokratie – zu bringen, das hat die bisherige
Geschichte der Anthroposophischen Gesellschaft
schmerzlich gezeigt.
|
Notes
|
|
Anmerkungen
|
[1] « Il s'agit, dans ce que je voudrais
tout d'abord constituer comme première classe, que
la relation de la direction avec les différents
membres soit en quelque sorte présentée comme une
relation contractuelle libre, mais une relation
contractuelle libre que l'on conclut réellement.
De sorte que la direction ne peut à aucun moment
se sentir obligée de faire ce qui doit être fait
en première classe avec un membre, si ce dernier
ne prend pas l'engagement inverse. Il s'agit donc
vraiment d'une relation contractuelle libre ».
(Extrait de « Die Konstitution der Freien
Hochschule für Geisteswissenschaft - La
constitution de l’Université libre de science de
l’esprit», Dornach 1944, p. 42/3).
|
|
[1] „Es handelt
sich bei dem, was ich zunächst als 1. Klasse
konstituieren möchte, darum, dass das Verhältnis
der Leitung zu den einzelnen Mitgliedern
gewissermaßen als ein freies Vertragsverhältnis
vorgestellt werden muss, aber als ein freies
Vertragsverhältnis, das man eben wirklich eingeht.
So dass die Leitung eben in keinem Augenblicke
sich gebunden fühlen kann, irgendwie dasjenige,
was in der 1. Klasse getrieben werden soll, mit
einem Mitgliede zu treiben, wenn das Mitglied eben
nicht die Gegenverpflichtung übernimmt. Also es
handelt sich wirklich um ein freies
Vertragsverhältnis." (Aus „Die Konstitution der
Freien Hochschule für Geisteswissenschaft",
Dornach 1944, S. 42/3.)
|
[2] « Il est dit que le Comité général
est constitué ; il est ainsi indiqué qu'il n'a été
ni élu, ni nommé, mais qu'il a été fondé lors de
cette assemblée constitutive comme un Comité
désigné d'office par les raisons qui ont été
invoquées, un Comité désigné par la chose. Alors
je vous demande, maintenant, non pas dans le sens
d'un vote comme l'étaient les votes précédents,
mais avec le sentiment que vous donnez raison à ce
caractère fondamental de la direction d'une
véritable Société anthroposophique, je vous
demande de donner votre accord pour que ce comité
soit créé ici pour la fondation de la Société
anthroposophique ». (Applaudissements prolongés.)
(Extrait de « Die Weihnachtstagung – Le congrès de
Noël
», Dornach 1944, p. 128/9.)
|
|
[2] „Es ist
gesagt: der Gesamtvorstand wird gebildet; damit
ist darauf hingewiesen, dass er weder gewählt,
noch ernannt worden ist, sondern als ein
selbstverständlicher, durch die Gründe, die
angeführt worden sind, designierter Vorstand, von
der Sache designierter Vorstand also bei dieser
Gründungsversammlung begründet worden ist ... Dann
bitte ich Sie, jetzt nicht im Sinne einer
Abstimmung in dem Sinne, wie die früheren
Abstimmungen waren, sondern mit dem Gefühl: Sie
geben diesem Grundcharakter der Führung einer
wirklichen Anthroposophischen Gesellschaft recht,
bitte ich Sie, Ihre Zustimmung dazu zu geben, dass
dieser Vorstand hier für die Gründung der
Anthroposophischen Gesellschaft gegründet werde."
(Lang anhaltender Beifall.) (Aus „Die
Weihnachtstagung", Dornach 1944, S. 128/9.)
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[3] C'est ce qui ressort du passage
suivant des procès-verbaux de la réunion de Noël :
Monsieur Donner, Helsingfors : « Il est bien
question sur ce point (assemblée générale annuelle
à Dornach) que les sociétés nationales tiennent
d'abord leurs assemblées générales, et que
l'assemblée générale de la Société
anthroposophique universelle ait lieu ensuite
seulement. Est-ce que c'est pratique que cela se
fasse à chaque fois ? ». Dr Steiner : « Il serait
peut-être tout à fait pratique que les sociétés
nationales tiennent d'abord une assemblée au cours
de laquelle elles désignent leurs délégués pour
l'assemblée locale, et qu'elles se fassent ensuite
présenter dans une autre assemblée ce qui s'est
passé ici. Ce serait peut-être la meilleure
pratique ». (Extrait de « Die Weihnachtstagung –
Le congrès de Noël»,
Dornach 1944, p. 125).
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[3] Dies geht aus
dem folgenden Passus aus den Protokollen der
Weihnachtstagung hervor: Herr Donner, Helsingfors:
„Es kommt wohl in Frage bei diesem Punkte
(jährliche Generalversammlung in Dornach), dass
die Landesgesellschaften ihre Generalversammlungen
zuerst abhalten sollten, und dass dann erst die
Generalversammlung der Allgemeinen
Anthroposophischen Gesellschaft stattfindet. Ob es
praktisch ist, dass dies jedesmal geschieht?" Dr.
Steiner: „Es dürfte ja vielleicht ganz praktisch
sein, wenn sich der Usus herausbilden würde, dass
die Ländergesellschaften zunächst eine Versammlung
abhielten, in der sie ihre Delegierten für die
hiesige Versammlung bestimmten, und sich dann in
einer weiteren Versammlung referieren ließen über
das, was hier geschehen ist. Das würde vielleicht
als der beste Usus herauskommen." (Aus „Die
Weihnachtstagung", Dornach 1944, S. 125.)
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