triarticulation

Institut pour une triarticulation sociale
(version française du site allemand)
Conditions d'utilisation.

Accueil

 

Deutsch EnglishDutchSkandinaviskFrançais ItalianoEspañolPortuguês (Brasileiro)Russisch
Recherche
 Contact   BLOG  Impressum 

Collection: F1 - Question foncière
Sujet: Comment la rente foncière peut elle être faite non dommageable
 
Les références : Rudolf Steiner Oeuvres complètes 340, Page 83 - 85, 5/1979, 29.07.1922, Dornach
Original
Traducteur: Editeur: EAR

(revoir illustration et traduction)
06004 - Hier nous avons placé devant le regard de l'âme : nature — travail — capital, lequel est utilisé par l'esprit. Je pourrais tout aussi bien écrire ici, à la place de capital, esprit. Nous avons d'abord parcouru ce circuit dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. Nous avons signalé qu'au point de la nature, il ne doit se produire aucun amoncellement de capital, mais que ne doit transiter que ce qui revêt un caractère de semence, un pouvoir de relancer le processus économique, et non pas un capital fixé dans la nature produisant une rente foncière et constituant un barrage économique. Je vous ai même précisé qu'en fait, le revenu tiré de la vente d'une propriété, la valeur obtenue par un bien foncier était en contradiction, dans le processus économique, avec l'intérêt qu'on peut avoir à produire des biens qui ont une valeur.


06005 - Celui qui désire valoriser des biens à l'aide du capital préfère des taux d'emprunt aussi bas que possible. Il a ainsi moins d'argent à dépenser en intérêts et peut disposer plus librement du capital mis à sa disposition. Mais — je me permets d'évoquer ces choses, car elles sont importantes dans notre économie —, celui dont l'intérêt réside dans l'augmentation de la valeur de la propriété foncière profitera d'un abaissement du taux d'intérêt. En payant de faibles intérêts, il fera augmenter la valeur13 de ses propriétés, alors que celui qui crée des produits de valeurs en payant des intérêts plus faibles pour les sommes empruntées pourra abaisser ses coûts de production. Ainsi les marchandises, où importe le processus de production, seront meilleur marché pour un taux réduit, alors que le bien foncier qui produit des revenus sans qu'il soit rien créé au préalable renchérit par taux bas. Vous pouvez facilement le calculer. C'est une réalité économique.



06006 - Nous sommes devant la nécessité de devoir utiliser deux taux d'intérêt différents : l'un aussi bas que possible, assigné au capital d'équipement et d'installation du travail de production des biens, et l'autre aussi élevé que possible assigné au capital foncier. Cela coule de source. Nous devrions donc avoir un taux d'intérêt le plus élevé possible pour ce qui concerne le sol. Voilà qui ne se laisse pas faire sans autre dans la pratique.

 

Un taux d'intérêt majoré pourrait sans doute être fixé pour le capital d'emprunt foncier. Mais cela ne servirait pas à grand-chose, car je veux parler d'une très forte augmentation — je pense par exemple à un taux de cent pour cent qui aurait pour effet de stabiliser la valeur d'un bien foncier — mais on se heurterait alors à de grosses difficultés d'application. Un taux de rémunération de cent pour cent des capitaux hypothécaires assainirait immédiatement la situation. Toutefois cette mesure est inapplicable en pratique. Il s'agit en l'occurrence de se faire une idée claire du processus économique ; on découvre bien vite que seule la vie associative peut assainir le processus économique car, vu sous un angle correct, on est amené à le conduire de manière juste.

 



06007 - Au sujet du processus économique, nous devons évoquer la production et la consommation, comme je l'ai dit hier. Nous devons examiner l'action de fabriquer et celle de consommer. Or, il s'agit d'une opposition qui a joué à notre époque un grand rôle dans les discussions à propos d'économie, et qui a animé la polémique. On s'est notamment beaucoup disputé autour de la question de savoir si le travail de l'esprit, en tant que tel, était même en mesure de produire des valeurs économiques.


06008 - Le travailleur spirituel est sans aucun doute un consommateur. Mais qu'il soit aussi un producteur, dans le sens que nous devons donner à ce mot en économie, a été très controversé. Par exemple, les marxistes les plus extrêmes ont mis en avant, sans se lasser, le cas de ce malheureux comptable communal des Indes ; bien qu'absent du travail aux champs comme de tout autre travail 'productif', il devait tenir les registres de la commune et consigner tous les travaux productifs. Les marxistes lui dénient toute activité productive. Ils en concluent qu'il vit de la plus-value obtenue du travail des producteurs. Nous avons donc ce comptable de luxe, sur qui on insiste sans relâche comme une rengaine, de même que nous avons Caïus dans tous les cours de logique formelle des gymnases, où il est question de prouver la mortalité des hommes, vous savez bien, dans le fameux syllogisme : «Tous les hommes sont mortels, Caïus est un homme, donc Caïus est mortel.» Or, à force d'avoir démontré le caractère mortel de l'être humain, il se trouve que Caïus est devenu un personnage logique immortel. Ainsi en est-il du comptable indien ne vivant que de la plus value du travail des producteurs ; voilà ce qu'il en est de lui dans la littérature de pure culture marxiste.


06009 - Cette question est donc semée d'embûches de cette nature, je dois le dire, et elle fait trébucher, lorsqu'on l'envisage dans le champ économique : dans quelle mesure — ou même principalement — le travail de l'esprit est-il économiquement productif ? Voyez-vous, la réponse dépend fortement de la distinction que l'on fait entre le passé et l'avenir. Si vous ne considérez que le passé et les enseignements statistiques que l'on peut en tirer, vous prouverez que le travail spirituel qui se tourne vers les effets déjà accomplis et les conséquences immédiates de ce passé est tout à fait improductif. Ce que le passé livre à l'avenir porte uniquement sur des résultats matériels, et c'est ce travail seul qui peut être considéré comme productif ainsi que ses conséquences au regard économique. Il en est tout autrement dès que vous envisagez l'avenir — et l'activité économique consiste justement, à partir du passé, à travailler pour l'avenir. Un exemple très simple vous permettra d'en juger. Supposez qu'un artisan dans un village, tombe malade. Selon les circonstances, il peut être soigné par un médecin inexpérimenté, et devra garder le lit pendant trois semaines au cours desquelles il lui sera impossible de travailler, sinon à son rétablissement. Sa maladie apportera une perturbation au processus économique. S'il s'agit d'un cordonnier fabriquant des chaussures, il ne pourra plus livrer de chaussures sur le marché — pris au sens large — pendant trois semaines. Mais supposez qu'il soit traité par un médecin habile qui le remette sur pied en huit jours, il reprendra son travail plus rapidement, vous allez pouvoir vous répondre même sérieusement à la question : qui a fabriqué les chaussures pendant les deux semaines ainsi gagnées ? Le cordonnier ou le médecin ? À vrai dire, le médecin, sans aucun doute. C'est donc très clair, dès que vous envisagez le futur, vous ne pouvez plus affirmer que l'esprit, tourné vers le futur, n'est pas productif. Tourné vers le passé, l'esprit ou plus exactement celui qui travaille avec son esprit, n'est que simple consommateur.
En rapport avec l'avenir il est parfaitement productif, c'est même le plus productif de tous. Que ceux qui travaillent de leur esprit soient les plus productifs par leur capacité de transformer complètement des processus de production, est démontré par la construction des tunnels. En effet, ceux-ci n'auraient pu être percés aujourd'hui si le calcul différentiel n'avait été inventé. Avec cette sorte de travail, Leibnitz participe encore aujourd'hui à la construction de tous les tunnels, et le niveau des coûts est essentiellement une conséquence de la mise en oeuvre des forces de l'esprit. En conséquence vous ne pouvez jamais répondre aux questions économiques de la même manière, selon que vous observez le passé ou l'avenir. Et la vie ne remonte pas vers le passé, ni même ne prolonge le passé, elle tend vers l'avenir.

 

 


06010 - Aucune considération sur l'économie ne pourra donc être tenue pour réelle si elle ignore des accomplissements du travail spirituel, pour les appeler ainsi, mais disons plutôt, des accomplissements de la pensée. Or il est vraiment très difficile de saisir exactement la part de ce travail spirituel, car ce travail spirituel a des propriétés tout à fait particulières, qui sont de prime abord très difficiles à concevoir en terme d'économie. Le travail spirituel commence déjà lorsque la pensée organisatrice apporte une structure au travail. Mais cette pensée devient de plus en plus autonome. Si vous pouvez saisir la part du travail spirituel dans l'activité d'un responsable d'une entreprise au sein de notre culture matérielle, vous verrez qu'il dépense une somme importante de travail spirituel, mais il travaille encore avec ce que le processus économique lui fournit du passé. Or il est inévitable que dans une activité spirituelle — je préfère cette appellation à celle de travail — apparaît aussi, ne serait-ce que pour des raisons purement pratiques, une part d'action spirituelle totalement libre. Avec l'invention du calcul différentiel et, à plus forte raison, lorsqu'on peint un tableau, on a affaire à une véritable activité spirituelle autonome. Du moins peut-on parler d'une façon relative d'activité spirituelle libre, puisque ce qui a été employé, provenant du passé, les couleurs et les produits nécessaires, était peu de chose en regard du volume des achats de produits bruts indispensables à nos fabrications matérielles.

06011 - Continuant notre chemin, nous parvenons maintenant (dessin 4) dans le domaine de la vie spirituelle complètement libre et y trouvons, avant tout autre chose, l'instruction et l'éducation. Les personnes qui sont chargées de l'instruction et de l'éducation se trouvent entièrement au sein d'une activité spirituelle absolument libre. À l'égard du déroulement purement matériel du processus économique, ces libres travailleurs spirituels ne sont, en regard du passé, que de purs consommateurs, ils ne sont que consommateurs. Or, vous pouvez dire maintenant que ces gens produisent bel et bien quelque chose et sont même rétribués en fonction du produit de leur travail — si se sont des artistes peintres par exemple. Ainsi le processus économique semble applicable à leur cas, comme si l'on fabriquait une table et qu'on la vendait. Cependant, les choses deviennent tout autres dès que nous cessons de nous intéresser à l'achat ou à la vente individuelle pour réfléchir en termes d'économie et porter notre attention sur l'ensemble de l'organisme économique — or la division du travail a tellement progressé que nous sommes obligés d'étendre notre regard.


 

 

 

06012 - Il existe en outre au sein de l'organisme social encore d'autres sortes de purs consommateurs. Ce sont les jeunes gens, les enfants et les personnes âgées. Les premiers sont d'abord de purs consommateurs jusqu'à un certain âge. Et ceux qui ont pris leur retraite ou qui ont été pensionnés sont aussi redevenus de purs consommateurs.
06013 - Il vous suffira d'une modeste réflexion pour découvrir aussitôt qu'il est nécessaire, dans le processus économique, qu'il y ait de purs consommateurs, qui ne sont pas des producteurs ; sans eux le processus ne pourrait pas progresser ; car si tous étaient producteurs, ce qui est produit ne pourrait être consommé totalement. Or le processus économique doit pouvoir se poursuivre — du moins comme il en va de la vie humaine. Et la vie humaine n'est pas faite que d'économie, c'est un tout. Ainsi le progrès du processus économique n'est possible que s'il se trouve en son sein de purs consommateurs.
06014 - , je vais vous illustrer d'un tout autre point de vue le fait qu'il y a des consommateurs purs dans le processus économique. Nous pouvons garnir ce cercle-là (dessin 4), qui peut devenir très riche d'enseignements, de toutes sortes de propriétés possibles, et la question se posera pourtant, comment pourrons-nous loger dans ce cercle chacun des événements du processus économique, car il est précisément le cycle de notre économie ? Or il y a, sur le marché un fait qui se produit immédiatement lors d'une vente ou d'un achat quand je paie comptant. Que je paie avec de l'argent ou que je pratique le troc en donnant en échange une marchandise acceptée par le vendeur, cela n'a aucune importance. Ce qui importe, c'est avant tout le fait de payer immédiatement, de payer, tout simplement. Et maintenant, il nous faut, à cet endroit du dessin 4 passer du regard habituel, trivial, à un regard conforme à l'économie. Car les différents concepts interfèrent continuellement les uns dans les autres, et la vision d'ensemble résulte du jeu réciproque des différents facteurs. Vous pouvez dire : on pourrait concevoir que l'usage s'établisse de ne plus payer comptant. On ne paierait qu'après, disons un mois ou un délai convenu. Oui, il s'agit de voir que nous aurions alors un concept totalement faux : en disant que je reçois aujourd'hui un habit que je ne paie qu'après un mois. Réellement, je ne paie après un mois non seulement le prix du costume, mais encore quelque chose d'autre : je paie ce qui, éventuellement se serait produit dans l'intervalle, une augmentation ou une réduction des prix, je paie alors quelque chose d'immatériel. Le concept du paiement au comptant doit exister, il l'est d'ailleurs pour les achats ordinaires. Ainsi un bien devient une marchandise lorsqu'il est payé immédiatement. C'est notamment le cas des produits transformés de la nature. Là je paie, le paiement joue le rôle essentiel. Ce paiement doit être effectué et je dois ouvrir ma bourse et en sortir l'argent ; et la valeur est déterminée à ce moment ou lorsque j'effectue l'échange d'une marchandise contre une autre. Là on paie. Voilà pour le premier point : il faut que le paiement soit effectué.

 

 

 



06015 - Le second point est celui sur lequel j'ai attiré votre attention hier en mentionnant qu'il joue un rôle semblable au paiement. C'est le prêt. Il n'interfère en aucune façon avec le paiement ; c'est un fait tout différent qui pourtant est là. Lorsqu'on me prête de l'argent je peux appliquer mon esprit à ce capital. Je deviens débiteur ; mais je deviens aussi producteur. Là le prêt joue un rôle très réel dans l'économie. Il doit être possible, si je suis doué de facultés créatrices, que je reçoive, d'une provenance quelconque, un capital en prêt pour mes réalisations. Je dois donc pouvoir le recevoir et pour cela il doit exister du capital de prêt. Au paiement on doit donc ajouter le prêt (dessin 4). Avec cela nous avons deux facteurs d'une très grande importance dans le processus économique : le paiement et le prêt.

06016 - Et maintenant, par une simple déduction, nous pouvons réellement trouver le troisième facteur, nous devons seulement le vérifier là, sur le dessin 4 ; à aucun moment vous n'aurez pu avoir de doute sur ce qu'est ce troisième facteur. Après les deux premiers qui sont payer et prêter, voici donner. Payer, prêter et donner, telle est la trinité de concepts qui doivent entrer dans toute économie saine. Nous avons une certaine réticence à considérer le don comme un facteur économique ; mais si le don n'existait pas, le processus économique ne pourrait tout simplement pas se poursuivre. Imaginez, par exemple, ce qu'il adviendrait des enfants si on ne leur donnait rien ! Nous ne cessons de faire des dons aux enfants et, dans le processus pensé en son entier et devant se poursuivre, le don est tout simplement là. Il est donc parfaitement injustifié de ne pas intégrer dans le processus économique les valeurs faisant l'objet de transfert sous la forme de dons. J'insiste particulièrement sur cette catégorie de transfert — au véritable scandale de beaucoup de personnes — dans mon ouvrage Éléments fondamentaux pour la solution du problème social, à laquelle pourraient appartenir les moyens de production dont le transfert devrait s'apparenter à la donation à celui qui est capable de poursuivre judicieusement leur mise en oeuvre. Il est bien certain qu'il faudra veiller à ce que ces donations n'aient pas lieu dans la confusion, mais au sens de l'économie, il s'agit bien de donations. De telles donations sont tout à fait indispensables.



06017 - Plus vous y réfléchirez, plus vous trouverez que la trinité : paiement, prêt et don est une nécessité économique. Vous vous direz que si elle n'était pas présente dans chaque cas où le processus économique est engagé, on aboutirait à une situation absurde.

 


06018 - On peut la combattre momentanément ; mais les connaissances en économie sont aujourd'hui encore très rudimentaires et, précisément ceux qui veulent l'enseigner, devraient l'admettre et réaliser, avant toute chose, que l'on est peu enclin à envisager le véritable contexte économique. Je pourrais dire que cela saute aux yeux. Cela saute tellement aux yeux que vous pouvez curieusement lire aujourd'hui dans les Basler Nachrichten une considération sur l'absence d'intérêt, autant chez les dirigeants que les particuliers, pour le développement de la pensée en économie. Je ne crois pas que des sujets qui ne sautent pas aux yeux aujourd'hui puissent être précisément discutés dans les Basler Nachrichten ! C'est une évidence. Et il est néanmoins intéressant qu'on en ait parlé de cette manière ; l'article est intéressant du fait que pour une fois l'absolue impuissance en économie se trouve sous le feu des projecteurs et qu'il y est demandé un changement et que les gouvernements et les particuliers devraient enfin commencer à raisonner autrement. Mais son raisonnement s'arrête là. Quant à cette autre manière de raisonner, les Basler Nachrichten n'en soufflent mot. Ce qui est d'ailleurs aussi très intéressant.

 



06019 - Or, on peut créer des perturbations dans le processus économique si l'on ne met pas en une juste relation les trois éléments de cette trinité. Il y a aujourd'hui des personnes qui s'enthousiasment tout particulièrement en faveur d'une forte taxation des successions, lesquelles sont évidemment aussi des donations. Ce prélèvement n'a pas une importance particulière en économie. Il ne dévalorise en rien l'héritage, dont la valeur V est décomposée en deux, V1 et V2. Si l'on donne la valeur V2 à une autre personne, ne laissant que la valeur V1 à l'héritier, cela veut dire que la valeur V intéresse deux personnes. Il s'agit de savoir si celui qui a reçu la valeur V2 est aussi capable de gérer celle-ci que celui qui aurait reçu à la fois les valeurs V2 et Vl. Chacun pourra décider à son gré si un seul propriétaire capable exploitera l'ensemble de l'héritage avec plus de succès ou s'il est préférable de remettre une partie seulement à l'héritier et l'autre à l'État avec lequel il doit collaborer.

 



06020 - De telles choses nous détournent singulièrement de la pensée économique pure ; car elles sont produites par le ressentir, elles émanent de sentiments. Il est un fait que l'on envie les riches héritiers. Il se peut que de tels sentiments soient fondés, mais on ne peut pas en parler isolément dans un raisonnement économique. Ce qui importe c'est le contenu de la pensée économique ; c'est cette pensée qui doit guider les événements. Ainsi vous pouvez imaginer un organisme social malade à la suite d'une interaction inorganique entre le paiement, le prêt et le don, du fait que l'on s'oppose à l'un ou à l'autre de ces facteurs, ou qu'on favorise l'un au détriment de l'autre. Or, ces trois éléments agissent ensemble quoiqu'on en veuille. Si d'un côté vous ne faites que supprimer la donation, vous ne faites que transférer14. Et la question de savoir si l'on doit transférer une donation n'est pas décisive, il faut plutôt savoir si le transfert a des effets favorables ; car choisir si un héritage doit être recueilli individuellement ou partagé avec l'État est une question qui doit être d'abord décidée dans le cadre économique. Il importe de savoir si l'une des solutions est meilleure que l'autre.

06021 - Il importe de voir que nous sommes devant le fait que la vie spirituelle libre jaillit avec une certaine nécessité du fait même de l'intervention de l'esprit dans la vie économique. Et cette vie libre de l'esprit — je l'ai dit tout à l'heure — conduit, considérant le passé, à la présence de purs consommateurs. Mais qu'en est-il de cette vie libre de l'esprit considérant l'avenir ? Eh bien ! elle peut être indirectement productive, mais alors extrêmement productive. Imaginez par exemple que cette vie spirituelle puisse être libérée réellement au sein de l'organisme social, de telle sorte qu'elle permette partout l'épanouissement effectif des capacités ; elle serait en mesure d'exercer une influence d'une extraordinaire fécondité sur la part de vie spirituelle semi-libre, celle qui s'applique à la production matérielle. Considérée de cette façon, la vie spirituelle acquiert tout à fait sa place parmi les éléments économiques.


À considérer la vie sans préjugé, on pourra se dire qu'il n'est pas indifférent que les hommes qui agissent dans la vie spirituelle libre, dans un domaine quelconque, soient écartés — en raison peut-être du fait qu'ils ne peuvent plus vivre, n'étant pas rémunérés, seuls l'étant ceux qui participent à l'exécution des opérations matérielles de productions — ou qu'ils puissent vraiment exister au sein de l'organisme social des hommes capables de développer une libre activité spirituelle. Ces hommes actifs dans la libre vie spirituelle disposent de la faculté de libérer chez les autres leur spiritualité, en leur donnant une pensée plus mobile et en les rendant plus aptes à intervenir dans les processus matériels. Or, il s'agit d'êtres humains. Ne réfutez pas ce que je vous dis maintenant, en citant l'exemple de l'Italie où il y a vraiment beaucoup de vie spirituelle libre sans que pour autant les processus économiques, issus de la vie spirituelle, n'en aient été particulièrement stimulés. Oui, il s'agit bien d'une vie libre de l'esprit, mais elle provient du passé, des monuments, des musées etc. Or, celle-ci reste sans influence aucune. L'influence provient de ce qui vit, c'est-à-dire de ce qui émane des hommes dont la libre activité spirituelle agit favorablement sur les facultés de ceux qui réalisent la production. C'est cela qui agit sur l'avenir comme un élément de production économique. On peut affirmer qu'il est tout à fait possible d'améliorer la santé du processus économique en donnant leur champ d'action aux travailleurs libres de l'esprit, en permettant qu'existe un tel champ.



Admettez que vous ayez une vie associative saine dans une communauté sociale. Il relève de l'activité de cette association de régler le processus de production en répartissant judicieusement la main-d'œuvre au sein d'une branche d'activité. Voilà ce dont il s'agit, négocier avec les hommes de manière vivante, et laisser surgir tout l'ordre social à partir du discernement qui naît au sein des associations. Et si, un jour les associations commencent à comprendre quelque chose à l'influence de la libre vie de l'esprit sur les processus économiques, alors elles disposeront d'un bon moyen, que j'ai déjà indiqué dans Éléments fondamentaux pour la solution du problème social, de régulariser le circuit économique. Ces associations s'apercevront en effet que, si le libre travail de l'esprit régresse, la cause résidera dans le trop faible volume des donations. Elles établiront la relation entre la cause et l'effet, entre la faiblesse des donations et le ralentissement des prestations de la vie spirituelle libre. En cas de rareté du travail spirituel libre on s'apercevra de la faiblesse des donations. On remarquera que le travail spirituel libre recule par manque de donations.
Il y a une très bonne occasion de porter le taux d'intérêt des biens-fonds à cent pour cent en remettant l'essentiel de la propriété foncière, sous forme de don libre, aux producteurs spirituels. Là réside une possibilité de mettre la question foncière en relation directe avec ce qui agira le plus fortement dans l'avenir, en d'autres termes : verser le capital en mal d'emploi, celui qui tend à s'investir dans des hypothèques, vers des institutions spirituelles libres. Voilà le côté pratique de la question. Laissez aux associations le soin de trouver, à l'argent qui a tendance à s'investir dans des hypothèques, un chemin vers les institutions spirituelles libres ! Voilà comment cela doit se passer dans la pratique. Laissez les associations s'occuper de diriger l'argent, qui tend à s'investir dans les hypothèques, vers les institutions spirituelles libres ! Voilà le lien entre la vie associative et la vie en général. Vous voyez, par cet exemple, qu'il suffit d'essayer de pénétrer dans les réalités de la vie économique pour découvrir ce qu'il y a lieu de faire de ses différents éléments. Je ne veux pas faire de polémique et dire de faire ceci ou cela, je ne désire qu'attirer l'attention sur ce qui se passe en réalité. Et il en est ainsi : ce que nous ne pourrons jamais obtenir par la législation, écarter le capital excédentaire de la nature, pourra être atteint par l'intermédiaire des associations, lorsqu'elles dirigeront le capital en excès vers les institutions spirituelles libres. Je ne peux dire que ceci : une chose en entraîne une autre, et la science permet de connaître les conditions qui les relient.


Wir haben ja gestern uns den Kreislauf vor die Seele geführt (siehe Zeichnung 3): Natur - Arbeit - Kapital, das also vom Geiste verwertet wird. Ich könnte hier statt Kapital ebensogut herschreiben Geist. Und wir haben zunächst den volkswirtschaftlichen Prozeß in dieser Richtung - gegen den Uhrzeiger - verfolgt und gefunden, daß hier, bei der Natur, keine Stauung stattfinden darf, sondern daß eigentlich da nur durchkommen darf, was als eine Art Samen die Möglichkeit hat, den volkswirtschaftlichen Prozeß fortzusetzen, so daß also nicht durch eine Fixierung des Kapitals in der Bodenrente eine volkswirtschaftliche Stauung entsteht. Nun sagte ich Ihnen ja, daß im Grunde genommen der Ertrag von Grund und Boden beim Verkauf, also die Bewertung von Grund und Boden, widerspricht im volkswirtschaftlichen Prozeß den Interessen, die man hat bei der Herstellung von wertvollen Gütern.

Derjenige, der mit Hilfe von Kapital wertvolle Güter herstellen will, hat ein Interesse daran, daß der Zinsfuß niedrig ist; denn er braucht dann weniger Zins zurückzuzahlen und kann sich dadurch leichter bewegen mit dem, was er als Leihkapital bekommt. Derjenige aber, der Besitzer etwa ist - ich darf diese Dinge, weil sie innerhalb unserer Volkswirtschaft Bedeutung haben, durchaus besprechen -, derjenige, der ein Interesse daran hat, den Grund und Boden teurer zu machen, der macht ihn gerade dadurch teurer, daß der Zinsfuß ein niedriger ist. Hat er niedrigen Zins zu bezahlen, so wächst der Wert seines Grundes und Bodens, der wird immer teurer; während derjenige, der einen niedrigen Zinsfuß zu bezahlen hat, bei der Herstellung von wertvollen Waren die Waren billiger herstellen kann. Also Waren, bei denen es ankommt auf den Prozeß der Herstellung, werden bei niedrigem Zinsfuß billig: Grund und Boden, der einen Ertrag liefert, ohne daß man ihn erst herstellt, der wird teurer bei niedrigerem Zinsfuß. Sie können sich das einfach ausrechnen. Es ist das eine volkswirtschaftliche Tatsache.
Nun handelt es sich darum, daß also dann eigentlich die Notwendigkeit vorliegen würde, den Zinsfuß in zweifachem Sinn zu gestalten: man müßte also einen möglichst niedrigen Zinsfuß für das Installieren der Arbeit, des Erzeugens der wertvollen Warengüter haben, und man müßte einen möglichst hohen Zinsfuß haben für dasjenige, was Grund und Boden ist. Das folgt ja unmittelbar daraus. Man müßte einen möglichst hohen Zinsfuß haben für das, was Grund und Boden ist. Das ist etwas, was so ohne weiteres praktisch nicht leicht durchführbar ist.

Abbildung A.1.: Zeichnung 3
Ein etwas höherer Zinsfuß, der auch schon praktisch durchführbar wäre für Leihkapital, das auf Grund und Boden gegeben wird, würde nicht außerordentlich viel helfen, und ein wesentlich höherer Zinsfuß - ich will zum Beispiel sagen, der Zinsfuß, der einfach als Zinsfuß Grund und Boden immer auf einem gleichen Wert hielte, der Zinsfuß von hundert Prozent -, der würde auch praktisch außerordentlich schwierig so ohne weiteres durchführbar sein. Hundert Prozent für Beleihung von Grund und Boden würde ja sofort die Sache verbessern; aber es ist eben, wie gesagt, praktisch nicht durchführbar. Aber bei solchen Dingen handelt es sich darum, daß man klar und deutlich hineinschaut in den volkswirtschaftlichen Prozeß; und da merkt man dann, daß schon das Assoziationswesen dasjenige ist, was allein den volkswirtschaftlichen Prozeß gesund machen kann, weil nämlich der volkswirtschaftliche Prozeß, in der richtigen Weise angeschaut, dennoch dahin führt, daß man ihn auch in der richtigen Weise dirigieren kann.
Wir müssen ja reden im volkswirtschaftlichen Prozeß von Produktion und Konsum, wie ich schon gestern angedeutet habe. Wir müssen also sehen das Produzieren und das Konsumieren. Nun, das ist ja ein Gegensatz, der insbesondere in den neueren, vielfach geführten Diskussionen auf volkswirtschaftlichem Gebiet, die dann auch in die Agitation hineingegangen sind, eine große Rolle gespielt hat. Man hat namentlich über die Frage viel disputiert, ob die geistige Arbeit - einfach die geistige Arbeit als solche -, ob diese überhaupt auf wirtschaftlichem Gebiet werterzeugend sei.
Der geistige Arbeiter ist ja sicher ein Konsument. Ob er auch in dem Sinne, wie man es schon auf volkswirtschaftlichein Gebiet ansehen muß, ein Produzent ist, darüber ist ja viel diskutiert worden; und die extremsten Marxisten zum Beispiel haben ja immer und immer wiederum den unglückseligen indischen Buchhalter angeführt, der für seine Gemeinde die Bücher zu führen hat, der also nicht die Âcker besorgt oder eine andere produktive Arbeit verrichtet, sondern diese produktive Arbeit nur registriert, und sie sprechen diesem nun die Fähigkeit ab, irgend etwas zu produzieren. So daß sie konstatieren, daß er lediglich unterhalten wird aus dem Mehrwert, den die Produzenten erarbeiten. So daß wir diesen Prachtbuchhalter haben, wie er immer angeführt wird, wie wir ja auch den Cajus haben in der formalen Logik in den Gymnasien, der die Sterblichkeit der Menschen immer beweisen soll. Sie wissen ja: Alle Menschen sind sterblich, Cajus ist ein Mensch, also ist Cajus sterblich! - Dieser Cajus ist dadurch, daß er immerfort die Sterblichkeit des Menschen beweisen mußte, eine unsterbliche logische Persönlichkeit geworden. So ist es mit dem indischen Buchhalter, der nur vom Mehrwert der Produzenten erhalten wird; so ist es mit ihm in der marxistischen Literatur, wo man ihn sozusagen in Reinkultur findet.
Nun, diese Frage, die ist außerordentlich, ich möchte sagen, voll von allerlei solchen Schlingen, in denen man sich verfängt, wenn man sie volkswirtschaftlich durchführen will, diese Frage: Inwiefern ist - oder ist überhaupt - das geistige Arbeiten, die geistige Arbeit wirtschaftlich produktiv? - Sehen Sie, da kommt es eben sehr stark darauf an, daß man unterscheidet zwischen der Vergangenheit und der Zukunft. Wenn Sie nämlich bloß die Vergangenheit ins Auge fassen und bloß auf die Vergangenheit statistisch reflektieren, dann werden Sie beweisen können, daß die geistige Arbeit mit Bezug auf die Vergangenheit und alles dasjenige, was nur eine unmittelbare Fortsetzung der Vergangenheit ist, daß die geistige Arbeit dafür eigentlich unproduktiv ist. Von der Vergangenheit in die Zukunft ist an Materiellem nur die rein materielle Arbeit auch im volkswirtschaftlichen Prozeß produktiv zu denken mit ihrer Fortsetzung. Ganz anders ist es, wenn Sie die Zukunft ins Auge fassen - und Wirtschaften heißt eben, aus der Vergangenheit in die Zukunft hineinarbeiten. Da brauchen Sie ja nur an das einfache Beispiel zu denken: Sagen wir, irgendein Handwerker verfertigt irgend etwas in einem Dorf und er wird krank. Er wird, sagen wir, unter gewissen Verhältnissen, wenn er an einen ungeschickten Arzt kommt, drei Wochen im Bett liegen müssen und seine Dinge nicht verfertigen können. Da wird er den volkswirtschaftlichen Prozeß sehr wesentlich stören; denn es werden durch drei Wochen hindurch, wenn der Betreffende, sagen wir, Schuhe verfertigt hat, die Schuhe nicht auf den Markt gebracht werden - Markt im weitesten Sinne verstanden. Nehmen wir aber an, er kommt an einen sehr geschickten Arzt, der ihn in acht Tagen gesund macht, so daß er nach acht Tagen wieder arbeiten kann, dann können Sie die Frage in ernsthaftem Sinn entscheiden: Wer hat denn dann durch diese vierzehn Tage hindurch die Schuhe fabriziert? Der Schuhmacher oder der Arzt? Eigentlich hat der Arzt die Schuhe fabriziert. Und es ist ganz klar: Sobald Sie von irgendeinem Punkt an die Zukunft ins Auge fassen, können Sie nicht mehr sagen, daß das Geistige in die Zukunft hinein nicht produktiv wäre. Der Vergangenheit gegenüber ist das Geistige, das heißt, sind diejenigen Menschen, die im Geistigen arbeiten, nur konsumierend; in bezug auf die Zukunft sind sie durchaus produzierend, ja die Produzierenderen. Daß sie die Produzierenderen sind, in dem Sinn auch, daß sie den ganzen Produktionsprozeß umgestalten und ihn zu einem eminent anderen machen im volkswirtschaftlichen Sinn, das sehen Sie zum Beispiel, sagen wir, wenn heute Tunnels gebaut werden: sie können nicht gebaut werden, ohne daß die Differentialrechnung gefunden worden ist. Mit dieser Art Arbeit baut heute Leibniz noch an allen Tunnels mit, und wie sich da die Preise stellen, ist im wesentlichen durch diese Anspannung der geistigen Kräfte entschieden worden. So daß Sie niemals die Dinge so beantworten können, daß Sie in der volkswirtschaftlichen Betrachtung das Vergangene im gleichen Sinn betrachten wie das Zukünftige. Aber das Leben geht nicht nach der Vergangenheit hin, setzt auch die Vergangenheit nicht fort, sondern das Leben geht in die Zukunft hinein.
Daher ist keine volkswirtschaftliche Betrachtung eine reale, die nicht mit dem rechnet, was eben durch die geistige Arbeit - wenn wir sie so nennen wollen -, das heißt aber im Grunde genommen, durch das Denken geleistet wird. Aber diese geistige Arbeit, die ist nun wirklich recht schwer zu fassen; denn diese geistige Arbeit hat ganz bestimmte Eigentümlichkeiten, die sich wirtschaftlich zunächst außerordentlich schwer fassen lassen. Die geistige Arbeit, sie beginnt ja schon damit, daß die Arbeit durch organisierendes Denken organisiert, gegliedert wird. Sie wird aber immer selbständiger und selbständiger. Wenn Sie diese geistige Arbeit fassen bei demjenigen, der irgendein in der materiellen Kultur stehendes Unternehmen leitet, so wendet er eine große Summe von geistiger Arbeit auf, aber er arbeitet noch mit dem, was ihm der volkswirtschaftliche Prozeß aus der Vergangenheit liefert. Aber es ist ja nicht zu umgehen, rein auch aus ganz praktischen Interessen, daß innerhalb der geistigen Betätigung - so will ich es statt Arbeit nennen -, des geistigen Wirkens, auch das vollständig freie Wirken auftritt. Schon wenn man die Differentialrechnung erfindet, und gar erst, wenn man ein Bild malt, tritt eine vollständig freie geistige Betätigung auf. Mindestens kann man relativ von freier geistiger Betätigung sprechen, weil dasjenige, was aus der Vergangenheit verwendet wird, die Farben und dergleichen gegenüber dem, was zustande kommt, nun nicht mehr die Bedeutung hat wie etwa der Rohprodukteeinkauf bei der materiellen Fabrikation.

Wir kommen, indem wir da (siehe Zeichnung) herübergehen, in das Gebiet des vollständig freien Geisteslebens hinein und finden auf diesem Gebiet des freien Geisteslebens vor allen Dingen den Unterricht und die Erziehung. Diejenigen Menschen, die den Unterricht und die Erziehung zu leisten haben, die stehen eigentlich im völlig freien Geistesleben darin. Für den rein materiellen Fortgang des volkswirtschaftlichen Prozesses
sind insbesondere diese freien Geistesarbeiter der Vergangenheit gegenüber durchaus Konsumenten, absolut Konsumenten nur. Nun, Sie können sagen: Sie produzieren ja etwas und bekommen für das, was sie produziert haben - wenn sie zum Beispiel Maler sind -, sogar etwas bezahlt. - Also es spielt sich scheinbar derselbe volkswirtschaftliche Prozeß ab, wie wenn ich den Tisch fabriziere und verkaufe. Und doch ist es ein wesentlich anderer, sobald wir nicht auf den Kauf

Abbildung A.2.: Zeichnung 4
und Verkauf des einzelnen Menschen sehen, sondern beginnen, volkswirtschaftlich zu denken und auf den ganzen volkswirtschaftlichen Organismus unser Augenmerk zu lenken - und das müssen wir heute bei der so weit vorgeschrittenen Arbeitsteilung. Außerdem aber sind innerhalb eines sozialen Organismus reine Konsumenten anderer Art noch da. Das sind die jungen Leute, die Kinder, und die alten Leute. Jene sind bis zu einer gewissen Altersstufe zunächst reine Konsumenten. Und diejenigen, die sich haben pensionieren lassen oder pensioniert worden sind, die sind wiederum reine Konsumenten.
06012 - Sie brauchen nur eine geringe Überlegung, so werden Sie sich sehr bald sagen: Ohne daß im volkswirtschaftlichen Prozeß reine Konsumenten da sind, die keine Produzenten sind, geht es gar nicht vorwärts, denn wenn alle produzieren würden, könnte nicht alles, was produziert wird, auch konsumiert werden, wenn der volkswirtschaftliche Prozeß überhaupt weitergehen soll - so wenigstens, wie es nun einmal im Menschenleben ist. Und das Menschenleben ist ja nicht bloß Volkswirtschaft, sondern ist als Ganzes zu nehmen. So ist der Fortschritt des volkswirtschaftlichen Prozesses nur möglich, wenn wir in ihm reine Konsumenten haben.
Nun, daß wir im volkswirtschaftlichen Prozeß reine Konsumenten haben, das muß ich Ihnen jetzt von einer ganz anderen Seite aus beleuchten.




Wir können diesen Kreis hier (siehe Zeichnung 4), der sehr lehrreich sein kann, mit allen möglichen Eigenschaften ausstaffieren, und es wird immer die Frage sein, wie wir die einzelnen volkswirtschaftlichen Vorgänge, volkswirtschaftlichen Tatsachen in diesen Kreis, der uns eben der Kreisgang des volkswirtschaftlichen Prozesses ist, hineinbringen. - Da gibt es eine Tatsache, die spielt sich ab unmittelbar auf dem Markt bei Verkauf und Kauf, wenn ich dasjenige, was ich bekomme, gleich bezahle. Es kommt nicht einmal darauf an, daß ich es gleich mit Geld bezahle, ich kann es auch noch, wenn es Tauschhandel ist, mit der entsprechenden Ware bezahlen, die der Betreffende annehmen will. Es kommt darauf an, daß ich zunächst gleich bezahle, das heißt überhaupt zahle. Und jetzt haben wir wieder nötig, an dieser Stelle (siehe Zeichnung 4) von der gewöhnlichen trivialen Betrachtung zur volkswirtschaftlichen Betrachtung überzugehen. Es spielen nämlich in der Volkswirtschaft die einzelnen Begriffe fortwährend ineinander, und die Gesamterscheinung, die Gesamttatsache, ergibt sich aus dem Zusammenspiel der verschiedensten Faktoren. Sie können sagen: Es wäre ja auch denkbar, daß durch irgendeine Maßregel überhaupt niemand gleich bezahlen würde - dann gäbe es das Gleichzahlen nicht. Man würde also immer erst, sagen wir, nach einem Monat zahlen oder nach irgendeiner Zeit. Ja, es handelt sich nur darum, daß man dann in einer ganz falschen Begriffsbildung drinnen ist, wenn man sagt: Heute übergibt mir jemand einen Anzug und ich bezahle ihn nach einem Monat. Ich bezahle eben nach einem Monat nicht mehr diesen Anzug allein, sondern ich bezahle dann in diesem Moment etwas anderes: ich bezahle dasjenige, was unter Umständen durch eine Steigerung oder Erniedrigung der Preise etwas anderes ist, ich bezahle ein Ideelles dazu. Also der Begriff des A-tempo-Zahlens, der muß durchaus da sein, und der ist beim einfachen Kauf da. Und etwas wird eine Ware des Marktes dadurch, daß ich es gleich bezahle. So ist es im wesentlichen mit denjenigen Waren, die bearbeitete Natur sind. Da zahle ich, da spielt das Zahlen die wesentliche Rolle. Dieses Zahlen muß durchaus sein; denn zahlen tue ich dann, wenn ich meine Börse aufmache und Geld weggebe, und der Wert wird bestimmt in dem Moment, wo ich das Geld weggebe oder meine Ware gegen eine andere austausche. Da wird bezahlt. Dieses ist das eine, daß im volkswirtschaftlichen Prozeß gezahlt werden muß.
06015 - Das Zweite ist das, worauf ich gestern schon aufmerksam gemacht habe, was eine ähnliche Rolle spielt wie das Zahlen. Das ist das Leihen. Das tangiert, wie gesagt, das Zahlen als solches nicht; das Leihen ist wiederum eine ganz andere Tatsache, die doch da ist. Wenn ich Geld geliehen bekomme, kann ich meinen Geist anwenden auf dieses geliehene Kapital. Ich werde zum Schuldner; aber ich werde zum Produzenten. Da spielt das Leihen eine wirklich volkswirtschaftliche Rolle. Es muß möglich sein, daß ich, wenn ich geistig befähigt bin, dieses oder jenes zu tun, Leihkapital bekomme, ganz gleichgültig woher; aber ich muß es bekommen, es muß einfach Leihkapital geben. Es muß also zum Zahlen das Leihen kommen (siehe Zeichnung 4). Und damit haben wir zwei ganz wichtige Faktoren im volkswirtschaftlichen Prozeß darinnen: das Zahlen und das Leihen.
Und jetzt können wir wirklich durch eine einfache Deduktion - wir müssen sie nur da (siehe Zeichnung 4) verifizieren - das Dritte finden. Sie werden in keinem Moment im Zweifel sein, was dieses Dritte ist. Zahlen, Leihen - und das Dritte ist Schenken. Zahlen, Leihen, Schenken: Das ist tatsächlich eine Trinität von Begriffen, die in eine gesunde Volkswirtschaft hineingehört. Man hat eine gewisse Abneigung, das Schenken zum volkswirtschaftlichen Prozeß zu rechnen; aber, wenn es das Schenken irgendwo nicht gibt, so kann überhaupt der volkswirtschaftliche Prozeß nicht weitergehen. Denn denken Sie sich doch einmal, was wir machen sollten aus den Kindern, wenn wir ihnen nichts schenken würden. Wir schenken fortwährend an die Kinder und, im volkswirtschaftlichen Prozeß darinnen gedacht, ist eben dann das Schenken da, wenn wir ihn vollständig betrachten, wenn wir ihn als einen fortlaufenden Prozeß betrachten. So daß der Übergang von Werten, die eine Schenkung bedeuten, eigentlich sehr mit Unrecht angesehen wird als irgend etwas, was nicht zulässig ist im volkswirtschaftlichen Prozeß. Sie finden daher - zum Horror sehr vieler Leute - in meinen « Kernpunkten der sozialen Frage » gerade diese Kategorie ausgebildet, wo die Werte übergehen, zum Beispiel die Produktionsmittel übergehen, im Grunde genommen durch einen Prozeß, der mit dem Schenken identisch ist, auf den, der dazu befähigt ist, sie weiter zu verwalten. Daß die Schenkung nicht in konfuser Weise gemacht wird, dafür muß eben vorgesorgt werden; aber im volkswirtschaftlichen Sinn ist das eine Schenkung. Diese Schenkungen sind durchaus notwendig.
06017 - Aber denken Sie sich jetzt einmal dieses, was Sie immer mehr finden werden als eine volkswirtschaftliche Notwendigkeit, daß die Trinität von Zahlen, Leihen und Schenken drinnen ist im volkswirtschaftlichen Prozeß, dann werden Sie sich eben sagen: Ja, sie muß in jedem volkswirtschaftlichen Prozeß - sonst könnte er gar keiner sein, sonst würde er sich überall ins Absurde hineinführen -, sie muß in jedem volkswirtschaftlichen Prozeß drinnen sein.
Man kann sie zeitweilig bekämpfen; aber die volkswirtschaftlichen Kenntnisse sind heute keine sehr großen, und gerade diejenigen, die Volkswirtschaftswissenschaft lehren wollen, die müßten sich eigentlich ganz klar darüber sein, daß die volkswirtschaftlichen Kenntnisse heute keine sehr großen sind, daß man vor allen Dingen nicht sehr geneigt ist, in die wirklichen volkswirtschaftlichen Zusammenhänge hineinzugehen. Es ist ja mit Händen zu greifen, möchte ich sagen. So stark mit Händen zu greifen, daß Sie, wenn Sie heute die « Basler Nachrichten » lesen, kurioserweise heute in ihnen eine Betrachtung darüber angestellt finden, wie weder bei Regierungen noch bei Privaten heute die Neigung vorhanden ist, volkswirtschaftliches Denken zu entwickeln. Ich glaube ja nicht, daß Dinge, die nicht heute mit Händen zu greifen sind, just gerade in den « Basler Nachrichten » erörtert werden! Es ist schon mit Händen zu greifen. Und es ist immerhin interessant, daß das in dieser Weise besprochen wird; der Artikel ist interessant durch dieses, daß er einmal auf die absolute volkswirtschaftliche Impotenz ein grelles Licht zu werfen beginnt; und auch dadurch, daß er sagt: Das muß nun anders werden, die Regierungen und die Privaten müssen anfangen, nun endlich anders zu denken. - Damit schließt er aber auch. Wie sie anders denken sollen, darüber ist natürlich nichts zu finden in den « Basler Nachrichten ». Das ist natürlich auch sehr interessant.
Nun, man kann störend eingreifen in den volkswirtschaftlichen Prozeß, wenn man diese Trinität eben nicht in der richtigen Weise, das eine mit dem anderen in ein Verhältnis bringt. Es gibt heute viele Leute, die enthusiasmieren sich ganz besonders dafür, daß zum Beispiel Erbschaften, die auch Schenkungen sind, daß diese hoch besteuert werden müssen. Ja, das bedeutet ja nicht irgend etwas volkswirtschaftlich Bedeutsames; denn man entwertet die Erbschaft eigentlich nicht, wenn, sagen wir, sie einen Wert = W hat, und man teilt diesen Wert = W in zwei Teile, W 1 und W 2, und gibt dieses W 2 an jemand anderen ab und läßt dem einen nur das W 1, dann wirtschaften halt mit diesem Wert W die beiden zusammen. Und es handelt sich darum, ob derjenige, der das W 2 hat, ebenso günstig wirtschaften wird wie derjenige, der eventuell W 1 und W 2 zusammen bekommen hätte. Nicht wahr, es kann jeder selber nach seinem Geschmack das Folgende entscheiden: Ob nun ein gescheiter Einzelner, wenn er die Gesamterbschaft bekommt, besser wirtschaftet, oder ob besser wirtschaftet derjenige, der nur einen Teil der Gesamterbschaft bekommt und den

Das sind die Dinge, die ganz entschieden abführen von dem rein volkswirtschaftlichen Denken; denn es ist ein Denken des Ressentiments, ein Denken aus dem Gefühl heraus. Man beneidet eben die reichen Erben. Das mag ja begründet sein; aber von solchen Dingen allein kann man nicht reden, wenn man volkswirtschaftlich denken will. Darauf kommt es an, was im volkswirtschaftlichen Sinn gedacht werden muß; denn danach muß sich erst richten, was sonst einzutreten hat. So können Sie sich natürlich einen sozialen Organismus denken, der dadurch krank wird, daß in unorganischer Weise das Zahlen mit dem Leihen und dem Schenken zusammenwirkt, indem man gegen das eine oder andere auftritt oder das eine und das andere fördert. Irgendwie zusammenwirken tun sie doch. Denn schaffen Sie nur das Schenken auf der einen Seite ab, so lagern Sie es nämlich nur um. Und entscheidend ist nicht die Frage, ob man umlagern soll, sondern ob das Umlagern immer günstig ist; denn ob die Erbschaft der einzelne individuelle Erbe allein antritt oder mit dem Staat zusammen, das ist eine Frage, die erst volkswirtschaftlich entschieden werden muß. Ob das eine oder das andere günstiger ist, das ist es, worauf es ankommt.
Nun aber, das Wichtige ist nämlich dieses, daß wir vor der Tatsache stehen, daß ja das freie Geistesleben mit einer gewissen Notwendigkeit herausentsteht aus dem Eintritt des Geistes überhaupt in das Wirtschaftsleben. Und dieses freie Geistesleben - ich habe es vorhin gesagt -, es führt dazu, daß reine Konsumenten da sind für die Vergangenheit. Aber wie steht es denn mit diesem freien Geistesleben mit Bezug auf die Zukunft? Da ist es nämlich in einem gewissen Sinn mittelbar produktiv, aber außerordentlich produktiv. Wenn Sie sich nämlich dieses freie Geistesleben auch wirklich befreit denken im sozialen Organismus, so daß tatsächlich immer die Fähigkeiten sich voll entwickeln können, dann wird gerade dieses freie Geistesleben in der Lage sein, einen außerordentlich befruchtenden Einfluß auszuüben auf das halbfreie Geistesleben, auf dasjenige Geistesleben, das in das materielle Schaffen hineingeht. Und da, wenn wir das betrachten, beginnt die Sache eine durchaus volkswirtschaftliche Seite zu bekommen.
Wer das Leben unbefangen betrachten kann, der wird sich sagen: Es ist durchaus nicht gleichgültig, ob irgendwo auf einem Gebiet alle diejenigen, die sich im freien Geistesleben betätigen, nun ausgerottet sind - vielleicht dadurch, daß sie nichts mehr zum Konsumieren erhalten können und man das Recht, da zu sein, nur denjenigen zuspricht, die in den materiellen Prozeß eingreifen -, oder ob innerhalb des sozialen Organismus wirklich freie Geistesmenschen existieren können. Diese freien Geistesmenschen haben nämlich die Eigenschaft, daß sie den « Gritzi », die Geistigkeit, bei den anderen loslösen, daß sie ihr Denken beweglicher machen, und daß dadurch die anderen besser in die materiellen Prozesse einzugreifen vermögen. Nur handelt es sich darum, daß es Menschen sind. Sie dürfen daher nicht etwa dasjenige, was ich jetzt sagen möchte, widerlegen wollen dadurch, daß Sie auf Italien hinweisen und sagen: In Italien ist ja wirklich sehr viel von freiem Geistesleben, aber die volkswirtschaftlichen Prozesse, die aus dem Geist herausgehen, wurden dadurch doch nicht in besonderer Weise angeregt. - Ja, es ist freies Geistesleben, aber freies Geistesleben, das aus der Vergangenheit stammt. Es sind Denkmäler, Museen und so weiter. Die machen es aber nicht aus. Ausgemacht wird es durch das, was lebendig ist. Und das ist dasjenige, was vom freien Geistesmenschen ausgeht auf die anderen geistig Produzierenden. Das ist dasjenige, was in die Zukunft hinein als ein auch volkswirtschaftlich Produzierendes wirkt. Man kann also sagen: Es ist völlig die Möglichkeit gegeben, auf den volkswirtschaftlichen Prozeß gesundend einzuwirken, indem den freien Geistesarbeitern ihr Feld gegeben wird, das Feld freigegeben wird.
Nun denken Sie sich, Sie haben ein gesundes assoziatives Leben in einer sozialen Gemeinschaft. Es kommt ja bei diesem gesunden assoziativen Leben darauf an, daß man den Produktionsprozeß so ordnet, daß, wenn irgendwo auf einem Gebiet zu viele arbeiten, daß man sie auf etwas anderes hinüberleitet. Auf dieses lebendige Verhandeln mit den Menschen kommt es an, auf dieses Hervorgehenlassen der ganzen sozialen Ordnung aus den Einsichten der Assoziationen. Und wenn diese Assoziationen eines Tages anfangen, etwas zu verstehen von dem Einfluß des freien Geisteslebens auf den volkswirtschaftlichen Prozeß, dann kann man ihnen ein gutes Mittel übergeben - und darauf ist auch schon gedeutet in meinen « Kernpunkten der sozialen Frage » -, ein gutes Mittel, den Wirtschaftskreislauf zu regulieren. Sie werden nämlich finden, diese Assoziationen, daß wenn die freie Geistesarbeit zurückgeht, daß dann zuwenig geschenkt wird, und sie werden daraus, daß zuwenig geschenkt wird, den Zusammenhang erkennen. Sie werden den Zusammenhang zwischen dem Zuwenig-Schenken und dem Mangel an freier Geistesarbeit erkennen. Wenn zuwenig freie Geistesarbeit da ist, werden sie merken, daß zuwenig geschenkt wird. Sie werden merken, daß die freie Geistesarbeit zurückgeht, wenn zuwenig geschenkt wird.
Es gibt nun die grôßte Môglichkeit, den Zinsfuß für den Naturbesitz geradezu auf hundert Prozent hinaufzutreiben dadurch, daß man môglichst viel von dem Naturbesitz in freier Schenkung vermittelt den geistig Produzierenden. Da haben Sie die Môglichkeit, die Bodenfrage in unmittelbaren Zusammenhang zu bringen mit demjenigen, was nun am meisten in die Zukunft hineinwirkt, das heißt mit anderen Worten: Dem Kapital, das angelegt werden will, das also die Tendenz hat, in die Hypotheken hineinzumarschieren, dem muß man den Ablauf schaffen in freie geistige Institutionen hinein. So nimmt sich das praktisch aus. Lassen Sie die Assoziationen dafür sorgen, daß das Geld, das die Tendenz hat, in die Hypotheken hineinzugehen, den Weg in freie geistige Institutionen hinein findet! Da haben Sie den Zusammenhang des assoziativen Lebens mit dem allgemeinen Leben. Sie sehen daraus, daß einem, wenn man nur versucht, in die Realitäten des wirtschaftlichen Lebens hineinzudringen, erst in Wirklichkeit aufgeht, was da zu tun ist, was mit dem einen oder anderen zu machen ist. Ich will gar nicht agitatorisch sagen, das oder jenes soll geschehen, sondern ich will nur darauf hinweisen, was ist. Und es ist der Fall, daß wir dasjenige, was wir durch einfache Gesetzesmaßregeln nie erreichen kônnen, nämlich das überschüssige Kapital abzuhalten von der Natur, erreichen durch das assoziative Wesen, indem wir das Kapital ableiten in freie geistige Institute. Ich sage nur: Wenn das eine der Fall ist, so ist das andere der Fall. - Die Wissenschaft gibt ja die Bedingungen an, unter denen die Dinge zusammenhängen.