L’objectif pratique des deux livres,
« Les points clés de la question
sociale » et « en introduction à la
tri-articulation ». La pensée sociale
est aujourd'hui soit très matérialiste
ou complètement abstraite. Le
mouvement de tri-articulation comme
travail pour une guérison de la vie
sociale. Ce qui se tient contre son
succès: la routine libre d’esprit en
lien avec l'imprécision mystique. Les
difficultés de Futurum et du Jour qui
vient, trouver les collaborateurs
corrects. La restriction de l'intérêt
de beaucoup sur le pur gagner de
l'argent. Ce dont il s’agit dans le
problème de prix. La déformation des
prix par le caractère de marchandises
de l'argent aujourd'hui. Une
organisation associative de la vie de
l’économie comme condition préalable
pour un prix correct/juste. Les
associations comme lien de branche à
branche, en tant que regroupement
entre consommateurs et producteurs.
Action pratique signifie : associer,
pas purement théoriser.
|
|
Die praktische Zielrichtung der
beiden Bücher «Die Kernpunkte der
sozialen Frage» und «In Ausführung
zur Dreigliederung». Das soziale
Denken ist heute entweder ganz
materialistisch oder ganz abstrakt.
Die Dreigliederungsbewegung als
Wirken für eine Gesundung des
sozialen Lebens. Was ihrem Erfolg
entgegensteht: geist-freie Routine
in Verbindung mit mystischer
Verschwommenheit. Die
Schwierigkeiten der Futurum und des
Kommenden Tages, die richtigen
Mitarbeiter zu finden. Die
Beschränkung des Interesses vieler
aufs bloße Geldverdienen. Worauf es
beim Preisproblem ankommt. Die
Verfälschung der Preise durch den
heutigen Warencharakter des Geldes.
Eine assoziative Gestaltung des
Wirtschaftslebens als Voraussetzung
für eine richtige Preisbildung. Die
Assoziationen als Verbindung von
Branche zu Branche, als
Zusammenschluß zwischen Konsumenten
und Produzenten. Praktisches
Handeln, heißt: assoziieren, nicht
bloß theoretisieren.
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Mes
très chers présents ! On a exprimé
le souhait que je parle ici encore
un peu de questions économiques,
de ce domaine qui est le domaine
économique de la triarticulation
de l'organisme social. En fait,
j'avais l'intention, précisément
pendant ce cours universitaire,
d'utiliser davantage ma propre
force pour montrer comment la
science de l'esprit peut avoir un
effet fécond dans les domaines
scientifiques les plus divers et
dans la vie en général. Le domaine
de la vie de l'économie est en
effet celui qui nécessite avant
tout la collaboration
compréhensive des praticiens
actifs à l'intérieur du mouvement
anthroposophique. Et on a surtout
besoin que ce que les praticiens
ont pu tirer de leur pratique de
la vie soit transmis à la science
de l'esprit, tout comme les biens
scientifiques ont été si bien
transmis de toutes parts. Eh bien,
nous allons parler de ces choses
plus en détail dans un instant.
Comme on a exprimé le souhait que
je présente quelque chose sur le
troisième membre de l'organisme
social, j'ai pensé qu'il serait
préférable que les souhaits
exprimés par le public soient
couchés sur le papier, afin que je
puisse en quelque sorte les
intégrer dans mon exposé
d'aujourd'hui. Cependant, la
journée d'aujourd'hui était
tellement chargée que cela n'a pas
du tout pu se faire de la manière
que je souhaitais, car les
souhaits les plus divers ont été
formulés dans 39 questions qui
n'ont vraiment pas pu être
étudiées dans le peu de temps dont
je disposais aujourd'hui. Mais en
outre, la manière dont ces
questions ont été posées m'a
permis de voir combien il reste
encore à faire dans ce domaine, et
c'est pourquoi il sera nécessaire
que je discute aujourd'hui d'une
partie de ce qui ressort en
quelque sorte de l'impression
générale qui se dégage de ces
questions. Et je profiterai de
l'occasion qui m'est donnée mardi
prochain à 8 heures pour
poursuivre les réflexions
d'aujourd'hui de manière plus
spécifique, de sorte que les
auteurs de ces questions, ainsi
que d'autres qui souhaitent en
savoir plus sur ces questions, y
trouveront peut-être leur compte.
Je ne veux parler aujourd'hui que
de manière préliminaire, afin que
nous puissions entrer dans le vif
du sujet mardi. Mais un tel
discours préliminaire est
nécessaire pour une compréhension
mutuelle plus saine. Il sera alors
peut-être possible, mardi soir,
d'enchaîner ce que j'aurai à dire
par une sorte de discussion
générale, et nous pourrons
peut-être nous en sortir de cette
manière.
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01
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Meine sehr verehrten
Anwesenden! Es ist der Wunsch
geäußert worden, daß hier noch
etwas von mir gesprochen werde
über mehr wirtschaftliche Fragen,
über dasjenige Gebiet also,
welches das wirtschaftliche Gebiet
der Dreigliederung des sozialen
Organismus ist. Nun war eigentlich
meine Absicht, gerade während
diesem Hochschulkurs meine eigene
Kraft mehr dafür zu verwenden zu
zeigen, wie in die verschiedensten
wissenschaftlichen Gebiete hinein
und in das Leben im allgemeinen
Geisteswissenschaft befruchtend
wirken kann. Das Gebiet des
Wirtschaftslebens, das ist ja
dasjenige, was vor allen Dingen
der verständnisvollen Mitarbeit
der innerhalb der
anthroposophischen Bewegung
tätigen Praktiker bedarf. Und man
hat ja vor allen Dingen notwendig,
daß dasjenige, was die Praktiker
aus ihrer Lebenspraxis haben
gewinnen können, daß das ebenso
herangetragen werde an das
Geisteswissenschaftliche, wie ja
nach vieler Richtung hin so schön
herangetragen worden ist von den
verschiedensten Seiten her das
wissenschaftliche Gut. Nun, wir
werden gleich über diese Dinge
noch näher sprechen. Da der
Wunsch ausgesprochen wurde, daß
hier noch auch von mir etwas
vorgebracht werden soll über das
dritte Glied des sozialen
Organismus, so glaubte ich, am
besten dabei zu fahren, wenn die
Wünsche, welche aus den verehrten
Zuhörerkreisen selbst sich geltend
gemacht haben, zu Papier gebracht
würden, so daß ich gewissermaßen
das heute in den Vortrag
hineinarbeiten könnte. Der heutige
Tag war allerdings so besetzt, daß
das durchaus nicht in der mir
wünschenswerten Weise hat
geschehen können, denn die
verschiedensten Wünsche sind in 39
Fragen formuliert worden, die nun
wirklich nicht zu studieren waren
in der kurzen Zeit, die mir heute
zur Verfügung stand. Aber außerdem
habe ich aus der Art und Weise,
wie diese Fragen gestellt worden
sind, gesehen, wieviel gerade auf
diesem Gebiete eigentlich noch zu
tun ist, und deshalb wird es
notwendig sein, daß ich heute
einiges von dem bespreche, was
gewissermaßen aus einem
allgemeinen Eindruck, den diese
Fragen hervorrufen, hervorgeht.
Und ich werde dann noch
Gelegenheit nehmen, am nächsten
Dienstag um 8 Uhr die heutigen
Betrachtungen mehr ins Spezielle
hinein fortzusetzen, so daß
vielleicht diese Fragesteller und
auch andere, die noch etwas über
diese Fragen zu erfahren wünschen,
auf ihre Rechnung kommen. Ich
möchte heute gewissermaßen nur
präliminarisch sprechen, damit
wir am Dienstag in Einzelnes ganz
praktisch eintreten können. Aber
es ist ein solches
präliminarisches Sprechen
notwendig zu einem gesünderen
gegenseitigen Verständnis. Dann
kann ja vielleicht gerade am
Dienstagabend noch an dasjenige,
was ich zu sagen haben werde,
wiederum eine Art allgemeiner
Besprechung, eine Art Diskussion
angeschlossen werden, und wir
werden auf diese Weise vielleicht
mit der Sache zurechtkommen.
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Mes
trés chers présents, bien que je
l'aie déjà fait ici à des heures
tardives de la soirée, j'aimerais
avant tout souligner encore une
fois que mon livre "Die Kernpunkte
der Sozialen Frage" (Les points
essentiels de la question sociale)
et, à sa suite, l'autre livre qui
vient de paraître aux éditions de
Stuttgart "Der Kommende Tag" (Le
jour qui vient), "In Ausführung
der Dreigliederung des sozialen
Organismus" (En application de la
triarticulation de l'organisme
social), sont des livres conçus de
manière tout à fait pratique et
que celui qui les prend de manière
théorique les comprend mal. Ils
sont conçus de telle sorte qu'ils
s'adressent à ces humains qui
comprennent ressentir et saisir de
l'œil la vie sociale de manière
vivante et concrète/contemplative.
Il est peu probable que ce que
l'on appelle aujourd'hui la
question sociale puisse être
promue pour l'essentiel par
d'autres personnes que celles-là.
J'ai déjà insisté sur le fait
qu'il ne faut rien chercher
d'utopique dans ces deux livres.
Mais j'ai dû remarquer que
beaucoup de gens qui abordent ces
deux livres, en raison d'une
certaine tendance de notre époque,
traduisent d'abord la chose en
utopie, en utopisme, en s'en
faisant des idées à leur propre
goût, qui ont ensuite l'air
utopistes. Je voudrais attirer
votre attention sur une remarque
que vous trouverez sur une page
quelconque de mes "points
essentiels". J'y dis expressément
: pour une chose qui est conçue de
manière pratique, conçue
pratiquement comme une exigence de
temps, on peut penser de
différentes manières aux détails
de l'exécution. — C'est pourquoi,
dans le livre "Les points
essentiels de la question
sociale", je ne donne en fait sur
les détails que des explications
qui se veulent exemplaires. Ce qui
est dit sur l'une ou l'autre
question de détail concerne les
choses qui peuvent être réalisées
de la manière la plus diverse dans
la vie pratique. Si je parle de
ces choses dans le sens où je
présente une réalisation
[possible], c'est [pour] que l'on
puisse voir concrètement comment
toute l'impulsion de la
triarticulation de l'organisme
social s'inscrit dans la réalité.
J'étais avant tout d'avis qu'après
la parution de ce livre, les
praticiens de la vie se mettraient
à faire passer les résultats de
leur pratique de la vie dans le
courant de la question sociale en
s'inspirant de ce livre.
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02
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Meine sehr verehrten
Anwesenden, trotzdem ich es schon
einmal hier in später Abendstunde
getan habe, möchte ich es vor
allen Dingen noch einmal betonen,
daß mein Buch «Die Kernpunkte der
Sozialen Frage» und im Anschluß
daran das andere Buch, das jetzt
im Stuttgarter Verlag «Der
Kommende Tag» erschienen ist, «In
Ausführung der Dreigliederung des
sozialen Organismus», daß diese
beiden Bücher durchaus praktisch
gedacht sind und daß derjenige,
welcher sie theoretisch nimmt, sie
eben mißversteht. Sie sind so
gedacht, daß sie sich wenden an
diejenigen Menschen, die
gewissermaßen anschaulich und
lebendig das soziale Leben zu
empfinden und ins Auge zu fassen
verstehen. Durch andere Menschen
als solche wird auch kaum
dasjenige, was man heute soziale
Frage nennt, im wesentlichen
gefördert werden können. Ich habe
vor allen Dingen auch das schon
betont, daß nichts Utopisches in
diesen beiden Büchern gesucht
werden soll. Aber das habe ich
bemerken müssen, daß viele
Menschen, welche an diese beiden
Bücher herangehen, im Grunde
genommen aus einer gewissen
Neigung unserer Zeit heraus die
Sache erst ins Utopische
ünersetzen, ins Utopistische, daß
sie sich Vorstellungen davon
machen nach ihrem eigenen
Geschmack, die dann utopistisch
sich ausnehmen. Ich möchte Sie
aufmerksam machen auf eine
Bemerkung, die Sie auf irgendeiner
Seite meiner «Kernpunkte» finden.
Da sage ich ausdrücklich: Bei
einer Sache, die praktisch gedacht
ist, praktisch als eine
Zeitforderung gedacht ist, kann
man über die Einzelheiten der
Ausführung verschiedenartig
denken. -- Und deshalb gebe ich in
dem Buch «Die Kernpunkte der
Sozialen Frage» über die
Einzelheiten eigentlich nur
beispielsweise gemeinte
Ausführungen. Dasjenige, was
gesagt ist über die eine oder
andere Detailfrage, betrifft die
Dinge, die im praktischen Leben in
der verschiedensten Weise
ausgeführt werden können. Daß ich
über diese Dinge in dem Sinne auch
spreche, daß ich eine [mögliche]
Ausführung hinstelle, [geschieht
deshalb,] damit man anschaulich
sehen kann, wie sich der ganze
Impuls der Dreigliederung des
sozialen Organismus in die
Wirklichkeit hineinsetzt. Es war
vor allen Dingen meine Meinung,
daß, nachdem dieses Buch
erschienen war, sich
Lebenspraktiker daranmachen
würden, die Ergebnisse ihrer
Lebenspraxis unter Anregung dieses
Buches in die Strömung der
sozialen Frage einlaufen zu
lassen.
|
Les
questions qui m'ont été posées
aujourd'hui me montrent à quel
point notre époque est imprégnée
de pensées non pratiques et à quel
point l'humain contemporain a du
mal à penser de manière pratique.
C'est précisément la tragédie de
notre époque, c'est la grande
difficulté qui ne nous permet pas
de nous approcher vraiment de la
vie : d'une part, nous nageons
entièrement dans des conceptions
et des représentations
matérialistes que nous avons
assimilées par l'exploitation
unilatérale de la science de la
nature, et d'autre part, nous nous
sommes habitués à voir toutes les
choses de la même manière, comme
nous devons nécessairement
considérer les choses extérieures
de la nature - même les choses qui
doivent être considérées
différemment de ces choses
extérieures de la nature, les
choses qui nécessitent avant tout
que l'on pénètre plus en
profondeur qu'il n'est nécessaire
de le faire par rapport aux choses
extérieures de la nature -, que
nous avons ainsi perdu pour ces
choses tout sentiment de
traitement approprié. Et c'est
ainsi que l'on pense d'une part de
manière tout à fait matérialiste
et d'autre part de manière tout à
fait abstraite, tout à fait
abstraite, précisément sur les
choses sociales. On pense à des
choses qui n'ont pas la moindre
chance d'intervenir dans la vie
réelle. Ou alors, on trouve aussi
que des gens qui croient avoir
quelque chose de très réel à
proposer se contentent de se
répandre en généralités. Nous
sommes aujourd'hui habitués à ce
que les praticiens se répandent en
généralités lorsqu'ils s'expriment
sur un sujet qui doit être traité
de manière très concrète, comme la
question sociale. Le fait est que
des siècles d'éducation au sein de
la civilisation occidentale ne
nous ont vraiment pas rapprochés
de la vie, mais nous ont en fait
éloignés de la vie. Et j'aimerais
dire :
|
03
|
Auch aus den Fragen, die
mir heute wieder gestellt worden
sind, ersehe ich, wieviel
eigentlich durch und durch
unpraktisches Denken in unserer
Zeit lebt und wie schwer sich
gerade der Mensch der Gegenwart
dazu versteht, praktisch zu
denken. Gerade das ist ja die
Tragik unserer Zeit, das ist die
große Schwierigkeit, die uns nicht
wirklich herankommen läßt an das
Leben, daß wir auf der einen Seite
ganz in materialistischen
Anschauungen und Vorstellungen
schwimmen, die wir aufgenommen
haben durch den einseitigen
Betrieb der Naturwissenschaft, daß
wir dadurch, daß wir uns gewöhnt
haben, alle Dinge so anzusehen,
wie wir notwendig die äußeren
Naturdinge ansehen müssen — auch
die Dinge, die anders angeschaut
werden müssen als diese äußeren
Naturdinge, Dinge, die vor allem
notwendig machen, daß man mehr in
die Tiefe dringt, als man es
notwendig hat gegenüber den
äußeren Naturdingen —, daß wir
dadurch für diese Dinge alles
Gefühl der entsprechenden
Behandlung eigentlich verloren
haben. Und so denkt man auf der
einen Seite ganz materialistisch
und auf der anderen Seite ganz
abstrakt, ganz abstrakt gerade
über die sozialen Dinge. Man denkt
Gedanken, die nicht im
entferntesten irgendwie Aussicht
haben, in das wirkliche Leben
einzugreifen. Oder aber man findet
auch, daß Leute, die glauben,
etwas recht Reales vorzubringen,
sich einfach in allgemeinen
Redensarten ergehen. Gerade von
Praktikern sind wir es heute
gewöhnt, daß sie sich in
allgemeinen Redensarten ergehen,
wenn sie sich über so etwas
auslassen, was ganz konkret
behandelt werden muß wie die
soziale Frage. Es ist eben so, daß
wir durch eine jahrhundertlange
Erziehung innerhalb der
Zivilisation des Abendlandes
wirklich dem Leben nicht näher
gebracht worden sind, sondern dem
Leben eigentlich entfremdet worden
sind. Und ich möchte sagen:
|
De
tout cela, on se rend compte à
quel point on s'est aliéné la vie,
mais comment on méconnaît la
nature et le caractère de cette
aliénation. On le méconnaît au
sein des différentes parties, et
chaque partie rejette toujours la
faute sur l'autre. C'est ce qui
m'est apparu, par exemple, dans
les questions posées.
|
04
|
Aus allem springt einem
heraus diese Erkenntnis, wie sehr
man dem Leben eigentlich
entfremdet worden ist, wie man
selbst aber die Natur und den
Charakter dieser Entfremdung
verkennt. Man verkennt das
innerhalb der verschiedensten
Parteien, und immer gibt jede
Partei wieder der anderen die
Schuld. Das ging mir zum Beispiel
gerade auch aus den gestellten
Fragen hervor.
|
Il
y avait des questions qui me
rappelaient maintes amertumes que
j'ai dû ressentir en me consacrant
pendant des décennies à la
compréhension des conditions
sociales modernes, actuelles.
C'est là, par exemple, que surgit,
sous plusieurs formes, la question
qui fait écho à la compréhension
presque impossible qui devrait
jouer, qui devrait agir entre le
prolétariat d'une part et les
autres classes de l'humanité
d'autre part. Du côté du
prolétariat, une question est en
fait revêtue de la forme d'un
reproche, d'un reproche sévère.
Pour que rien ne reste en
arrière-plan, mais pour que l'on
se confronte en toute sincérité,
honnêteté et vérité, je peux lire
ici cette question, qui implique
en fait un reproche :
|
05
|
Da waren Fragen, die mich
an manche Bitternis erinnerten,
die ich empfinden mußte, indem ich
mich durch Jahrzehnte hindurch der
Anschauung der modernen, der
gegenwärtigen sozialen
Verhältnisse gewidmet habe. Da
taucht zum Beispiel in mehrfacher
Gestalt die Frage auf, die
anklingt an das fast Unmögliche
eines Verständnisses, welches
spielen sollte, wirken sollte
zwischen dem Proletariat auf der
einen Seite und den anderen
Klassen der Menschheit auf der
anderen Seite. Da ist von
proletarischer Seite eine Frage
eigentlich in die Form eines
Vorwurfes, eines herben Vorwurfes
gekleidet. Ich darf, damit nichts
im Hintergrund bleibe, sondern
damit man sich gegenüberstehe in
voller Aufrichtigkeit, Ehrlichkeit
und Wahrheit, ich darf diese
Frage, die eigentlich einen
Vorwurf involviert, hier verlesen:
|
Les
ouvriers réunis ici ont fait
l'expérience qu'une collaboration
avec les anthroposophes, avec les
milieux bourgeois, n'est pas
possible ; il semble en
particulier que les étudiants
n'aient pas l'impulsion nécessaire
pour pouvoir se projeter dans une
collaboration entre tous les
humains, sinon il serait
impossible de poursuivre ici le
corps des camarades d'études.
|
06
|
Die hier versammelten
Arbeiter haben die Erfahrung
gemacht, daß ein Zusammenarbeiten
mit Anthroposophen, mit
bürgerlichen Kreisen nicht möglich
ist; besonders scheint der
Studentenschaft der Impuls zu
fehlen, sich in das
Zusammenarbeiten aller Menschen
hineindenken zu können, sonst
würde es unmöglich sein, hier die
Kommilitonenschaft fortzusetzen.
|
Que
d'un côté, mes très chers
présents, il n'a aucun savoir
jusqu'à quel point il y a tout de
suite une lutte à l'intérieur du
corps des étudiants lutte pour
arriver à la clareté avec les
exigences sociales de notre époque
! Une terrible méfiance s'est
installée, précisément dans les
cercles du prolétariat. Et celui
qui est capable de regarder la
question sociale avec des yeux
ouverts ne peut absolument pas
passer à côté de cette méfiance,
parce qu'elle est l'un des
facteurs les plus réels. Mais cela
ne concerne pas tant les
étudiants, qui sont, me
semble-t-il, injustement accusés
par les prolétaires, du moins une
partie des étudiants n'est pas
concernée. Mais, mes très chers
présents, il doit en général quand
même être dit qu'à notre époque,
précisément dans les cercles de la
bourgeoisie et de ceux qui se
trouvent au-dessus et en dessous
de la bourgeoisie, il y a peu de
tendance à envisager vraiment la
question sociale sous son aspect
prolétarien, à comprendre vraiment
comment la question prolétarienne
est intimement liée à l'ensemble
de la question sociale et donc au
destin de notre civilisation
moderne. Comme je l'ai dit, je ne
parle aujourd'hui que de manière
préliminaire, afin que nous
puissions mieux nous comprendre,
car on ne peut présenter ces
choses de manière compréhensive
que si l'on sait de quels
soubassements elles proviennent.
|
07
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Das auf der einen Seite,
meine sehr verehrten Anwesenden:
gar kein Wissen darüber, wie sehr
es gerade innerhalb der
Studentenschaft ein Ringen gibt,
zur Klarheit zu kommen über die
sozialen Anforderungen unserer
Zeit! Es ist ein furchtbares
Mißtrauen eingezogen, gerade in
die Kreise des Proletariats. Und
derjenige, der mit offenen Augen
die Soziale Frage anzuschauen
vermag, der kann an diesem
Mißtrauen, weil es einer der am
meisten realen Faktoren ist,
durchaus nicht vorübergehen. Es
betrifft aber eigentlich weniger
die Studentenschaft, die, wie mir
scheint mit Unrecht, von
proletarischer Seite angeklagt
wird, wenigstens betrifft es einen
Teil der Studentenschaft nicht.
Aber, meine sehr verehrten
Anwesenden, im allgemeinen muß
doch gesagt werden, daß in unserer
Zeit gerade in den Kreisen der
Bourgeoisie und derjenigen, die
eben oberhalb und unterhalb der
Bourgeoisie stehen, wenig Neigung
vorhanden ist, die Soziale Frage
gerade von ihrem proletarischen
Aspekt aus wirklich ins Auge zu
fassen, wirklich Verständnis zu
gewinnen, wie die proletarische
Frage innig zusammenhängt mit der
gesamten Sozialen Frage und damit
überhaupt mit dem Schicksal
unserer modernen Zivilisation. Wie
gesagt, ich rede heute nur
präliminarisch, damit wir uns dann
besser verstehen, denn man kann
diese Dinge nur verständnisvoll
vorbringen, wenn man weiß, aus
welchen Untergründen sie
hervorgehen.
|
Voyez-vous,
Mes très chers présents, lorsque
nous avons commencé l'année
dernière, à partir du mois
d'avril, à travailler à partir du
Wurtemberg dans le sens de
l'"Appel" que j'avais rédigé et de
mes "Points essentiels de la
question sociale" pour assainir
notre vie sociale, c'était une
époque qui, d'une certaine
manière, était encore - certains
l'appelleront éclipsée/adombrée,
d'autres sur-éclairée -, qui était
donc éclipsée ou sur-éclairée par
ce qui passait comme une sorte de
vague révolutionnaire à travers
l'Europe ; et on rencontrait à
l'époque surtout les grands
bourgeois et leur entourage, la
population des entrepreneurs, au
stade de la peur. Ils avaient très
peur de ce qui pourrait surgir des
profondeurs de l'existence sociale
du prolétariat, et c'est justement
en avril et en mai que l'on est
entré dans une vague sociale où
l'on a vraiment fait du
socialisme, ou du moins de la
socialisation, jusque dans de
larges cercles - on a rêvé, pour
mieux dire. Mais ensuite, les
temps ont changé. Il s'est avéré
que le prolétariat n'était pas
suffisamment formé pour parvenir à
une formulation claire de ses
revendications, de sorte qu'il
puisse en résulter quelque chose
de socialement positif. Certes,
les cercles les plus larges du
prolétariat feraient preuve de
compréhension à l'égard de
l'impulsion de la triarticulation,
si l'on pouvait surmonter ce qui
constitue la direction de ce
prolétariat. Et nous ne devons
nous faire aucune illusion à ce
sujet, l'expérience que nous
venons de faire avec nos
aspirations le prouve clairement :
le prolétariat ne parviendra à la
clarté que lorsque tous les
dirigeants auront disparu et qu'il
pourra s'appuyer sur ses propres
instincts, sur sa propre raison.
C'est à eux que l'on pourra
parler. On pourra parler aux
instincts des prolétaires, on
pourra parler à la raison
synthétique des prolétaires, mais
on ne pourra pas parler aux
dirigeants qui réunissent deux
caractéristiques : premièrement,
un terrible rabâchage de ce que
les bourgeois ont pensé pour eux,
et deuxièmement, dans toute leur
attitude, une surenchère du
bourgeoisisme le plus ordinaire.
Mais cela, comme je l'ai dit,
n'est dirigé que contre le corps
des dirigeants.
|
08
|
Sehen Sie, meine sehr
verehrten Anwesenden, als wir im
vorigen Jahr begannen, vom April
ab von Württemberg aus im Sinne
des von mir verfaßten «Aufrufes»
und meiner «Kernpunkte der
sozialen Frage» für eine Gesundung
unseres sozialen Lebens zu wirken,
da war die Zeit, die in gewisser
Weise noch — mag es der eine
überschattet, der andere
überleuchtet nennen —, die also
überschattet oder überleuchtet war
von dem, was wie eine Art
revolutionäre Welle über Europa
ging; und man traf dazumal vor
allen Dingen die Großbourgeois und
ihren Anhang, die
Unternehmerbevölkerung, im Stadium
der Angstmeierei. Sie hatten
riesige Angst vor dem, was nun
heraufkommen könnte aus den
Untergründen des proletarischen
sozialen Daseins, und man kam
gerade im April und Mai in eine
soziale Welle hinein, wo wirklich
bis in weite Kreise hinauf in
Sozialismus, mindestens in
Sozialisierung gemacht wurde —
geträumt wurde, besser gesagt.
Dann aber kamen andere Zeiten. Es
stellte sich heraus, wie wenig
eigentlich das Proletariat
zunächst geschult ist, um aus sich
heraus wirklich auch nur zu
irgendeiner klaren Formulierung
seiner Forderungen so zu kommen,
daß irgend etwas sozial Positives
daraus erwachsen könnte. Gewiß,
Verständnis würden die weitesten
Kreise des Proletariats gerade dem
Dreigliederungsimpuls
entgegenbringen, wenn überwunden
werden könnte dasjenige, was die
Führerschaft dieses Proletariats
ist. Und darüber dürfen wir uns
gar keiner Täuschung hingeben, das
kann aus der Erfahrung, die wir
gerade gemacht haben mit unseren
Bestrebungen, klipp und klar
bewiesen werden: Das Proletariat
wird erst dann zu einer Klarheit
kommen, wenn sämtliche Führer weg
sind und wenn es sich auf seine
eigenen Instinkte, auf seine
eigene Vernunft stützen kann. Zu
denen wird man sprechen können.
Man wird zu den Instinkten der
Proletarier sprechen können, man
wird zu der Vernunft der
Proletarier sprechen können, aber
man kann nicht zu den Führern
sprechen, die zwei Eigenschaften
in sich vereinigen: erstens ein
furchtbares Nachplappern
desjenigen, was ihnen die
Bürgerlichen vorgedacht haben, und
zweitens in ihrem ganzen Gehabe
ein Überspießern des
gewöhnlichsten Spießertums. Das
aber, wie gesagt, richtet sich nur
gegen die Führerschaft.
|
Mais
cela doit être reconnu, tout comme
il est nécessaire à notre époque
d'envisager très sérieusement et
radicalement que tout ce qui sort
des temps anciens et voudrait
faire remonter ce qui existait
avant 1914, que cela ne convient
pas à la poursuite de la
construction - cela doit être
reconnu. Et tant que, dans toutes
les parties du monde civilisé, on
ne pensera à rien d'autre qu'à la
question de savoir comment on peut
faire accéder tel ou tel à tel ou
tel poste, parce qu'il a déjà
occupé un tel poste avant 1914 ou
pendant l'épopée de la guerre,
tant que l'on pensera de la sorte,
on ne pourra pratiquement pas
identifier quoi que ce soit qui
puisse conduire à un progrès. Nous
avons absolument besoin d'humains
nouveaux, issus d'une nouvelle
manière de penser.
|
09
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Aber das muß erkannt
werden, wie es in unserer Zeit
überhaupt notwendig ist, ganz
ernstlich und radikal ins Auge zu
fassen, daß alles dasjenige, was
aus den alten Zeiten herausragt
und heraufbringen möchte das, was
vor 1914 war, daß das nicht taugt
zum Weiteraufbau — das muß
erkannt werden. Und solange in
allen Teilen der zivilisierten
Welt man doch an nichts anderes
denkt als: wie kriegt man den und
den wiederum in dieses oder jenes
Amt hinein, weil er schon früher
einmal, vor 1914 oder während der
Kriegsepoehe, in einem solchen
Amte drinnen war —, solange man so
denkt, solange läßt sich praktisch
überhaupt nicht irgend etwas
ausmachen, was zu einem
Fortschritt führen kann. Wir
brauchen durchaus neue Menschen,
die aus einer neuen Denkweise
hervorgehen.
|
Nous
n'avons pas besoin de ceux
auxquels on veut recourir parce
qu'on est trop à l'aise pour
développer des pensées qui amènent
une appréciation de nouveaux
humains. J'ai dit que viendraient
des temps différents. Le
prolétariat s'est avéré incapable
d'atteindre la clarté à partir de
lui-même. Le sentiment de peur
s'est peu à peu transformé en une
sorte de sécurité, une sécurité
telle que l'on s'est dit :
"Maintenant, nous pouvons essayer
de continuer sur la même voie". -
J'aimerais dire qu'à l'époque, on
pouvait comprendre de semaine en
semaine comment tout ce qui était
l'esprit d'entreprise d'autrefois
retombait dans les vieilles
habitudes de pensée ; et
maintenant, au fond, il est de
retour, mais il ne se doute pas
qu'il danse sur un volcan. C'est
la première expérience qui a
montré, pour ainsi dire,
l'inutilité totale des dirigeants
du prolétariat et l'impuissance
totale de ceux qui, dans le
domaine économique, occupaient
autrefois des postes de direction
ici ou là. Oui, dans ces cercles
et dans l'annexe de ces cercles,
il n'y a vraiment pas de tendance
à connaître ce qui palpite
réellement dans le présent, ce qui
veut certainement travailler à la
surface, souvent de manière peu
claire, précisément à partir du
prolétariat.
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10
|
Wir können nicht brauchen
diejenigen, auf die man wiederum
rekurrieren will, weil man zu
bequem ist, Gedanken zu
entwickeln, die eine Wertschätzung
neuer Menschen herbeiführen. Ich
sagte, es kamen andere Zeiten. Das
Proletariat erwies sich so, daß es
zu keiner Klarheit aus sich selber
heraus kommen konnte. Die
Angstmeierei verwandelte sich
allmählich in eine Art von
Sicherheit, Sicherheit so weit,
daß man sich sagte: Nun können wir
ja versuchen, wiederum im alten
Geleise fortzufahren. — Ich möchte
sagen, man hat dazumal von Woche
zu Woche verstehen können, wie
alles dasjenige, was
Unternehmertum von früher war,
wiederum zurückfiel in die alten
Gedankenallüren; und jetzt ist es
im Grunde genommen ganz wiederum
drinnen, ahnt aber nur nicht, daß
es auf einem Vulkan tanzt. Das war
ja die erste Erfahrung, daß
sozusagen die völlige
Unbrauchbarkeit der Führer des
Proletariats sich ergeben hat und
daß auf der anderen Seite die
völlige Impotenz derjenigen, die
gerade auf wirtschaftlichem
Gebiete früher da oder dort
führende Stellen hatten, sich
ergeben hat. Ja, in diesen Kreisen
und in dem Anhang dieser Kreise
ist nun wirklich nicht eine
Neigung vorhanden, kennenzulernen
dasjenige, was eigentlich in der
Gegenwart pulst, dasjenige, was
gewiß oftmals in unklarer Weise
gerade aus dem Proletariat heraus
an die Oberfläche sich arbeiten
will.
|
On
ne veut tout simplement pas
s'engager dans ce dont il s'agit.
|
11
|
Man will sich eben
einfach nicht einlassen auf
dasjenige, worauf es ankommt.
|
C'est
pourquoi on a si peu compris le
premier tiers de mes "Points
essentiels de la question
sociale", ce premier tiers qui
s'efforce de préférence de
représenter cette "double
comptabilité" - je ne parle pas
maintenant de celle dont
M. Leinhas a parlé ici dans
le contexte historique, mais je
parle d'une autre qu'il a même
évoquée -, c'est cette double
comptabilité, à laquelle on est
arrivé peu à peu et qui consiste,
d'une certaine manière, à ne
considérer le monde que d'après
son contexte matériel et
mécanique, à ne penser qu'à
l'intérieur de ce contexte
matériel et mécanique, à faire de
la pratique de la vie une routine,
comme je l'ai appelé un jour, et à
vouloir développer d'un autre côté
tout ce qui est possible de beau,
tout ce qui est possible de
spirituel, tout ce qui est
possible de moral.
|
12
|
Daher hat man so wenig
das erste Drittel meiner
«Kernpunkte der Sozialen Frage»
verstanden, jenes erste Drittel,
welches sich vorzugsweise bemüht
darzustellen jene «doppelte
Buchführung» — ich meine jetzt
nicht diejenige, von der Herr
Leinhas hier gesprochen hat im
historischen Zusammenhang, sondern
ich meine eine andere, die er ja
sogar angedeutet hat —, es ist
jene doppelte Buchführung, zu der
man allmählich gekommen ist und
die darin besteht, daß man
gewissermaßen auf der einen Seite
die Welt betrachtet nur nach ihrem
materiellen, mechanischen
Zusammenhange, daß man nur in
diesem materiellen, mechanischen
Zusammenhange drinnen denkt, daß
man, wie ich es einmal genannt
habe, die Lebenspraxis zur Routine
macht und auf der anderen Seite
dann entwickeln will alles
mögliche Schöne, alles mögliche
Geistige, alles mögliche
Moralische.
|
Nous
savons donc combien les humains
pratiques s'efforcent d'avoir la
pratique à l'intérieur de l'usine,
mais ensuite, lorsqu'ils ont fermé
la porte du bureau le soir, ils
s'efforcent de pouvoir se livrer
quelque part à ce qui permet aux
pensées de vivre librement, à
l'âme de se développer, de se
réchauffer intérieurement par des
pensées qui les libèrent enfin de
ce qui se trouve derrière la porte
du bureau, etc. ; il doit y avoir
une vie spirituelle en dehors de
l'usine - ce sera déjà une telle
devise [chez ces personnes], et
c'est cette devise que mon livre a
en fait voulu inverser.
|
13
|
Wir wissen ja, wie sehr
es das Bestreben der praktischen
Menschen ist, die Praxis drinnen
zu haben in der Fabrik, dann aber,
wenn sie die Türe des Kontors des
Abends zugemacht haben, dann ist
ihr Bestreben, irgendwo sich
ergehen zu können in demjenigen,
wo die Gedanken frei leben können,
wo die Seele sich entwickeln kann,
wo man so recht innerlich warm
werden kann in Gedanken, die einen
endlich befreien von dem, was
hinter der Kontortüre und so
weiter ist; es soll ein geistiges
Leben noch außer der Fabrik geben
— das wird schon solch eine Devise
[bei diesen Menschen] sein, und
diese Devise hat mein Buch
eigentlich umkehren wollen.
|
Dans
ce livre, je voulais attirer
l'attention sur le fait qu'il ne
s'agit pas de fermer l'usine
derrière soi pour trouver la vie
de l'esprit dehors, mais ce dont
il s'agit, le matin, quand on
entre dans l'usine, de faire
entrer l'esprit dans l'usine, afin
que la vie matérielle, mécanique,
puisse être imprégnée de raison
synthétique, d'esprit et ainsi de
suite, afin que l'esprit ne se
développe pas à côté de la vie
réelle comme un luxe, ce qu'il est
devenu peu à peu par cette double
comptabilité. D'un côté, il y a
l'usance/usage commercial, que je
n'ai pas besoin de vous décrire
plus avant, telle qu'on la trouve
souvent aujourd'hui, de l'autre,
il y a l'église, les mains
jointes, la demande d'une vie
heureuse et éternelle,
l'entrelacement des deux.
|
14
|
In diesem Buche wollte
ich darauf aufmerksam machen, daß
es nicht darauf ankommt, die
Fabrik hinter sich zuzuschließen,
um das Geistesleben draußen zu
finden, sondern daß es darauf
ankommt, des Morgens, wenn man in
die Fabrik hineingeht, den Geist
in die Fabrik hineinzutragen,
damit das materielle, mechanische
Leben durchdrungen werden könne
von Vernunft, von Geist und so
weiter, damit der Geist sich nicht
neben dem wirklichen Leben als ein
Luxus entwickelt, der er nach und
nach geworden ist durch diese
doppelte Buchführung. Auf der
einen Seite ist die
Geschäftsusance, die ich Ihnen ja
nicht weiter zu beschreiben
brauche, wie sie heute vielfach zu
finden ist, auf der anderen Seite
ist die Kirche, sind die
gefalteten Hände, ist das Bitten
um ein glückliches, ewiges Leben,
das Ineinanderweben der beiden.
|
Ce
qui est nécessaire, c'est le
penser ensemble, et c'est ce qui
met beaucoup d'humains mal à
l'aise. Ils aimeraient d'une part
une routine sans esprit, que l'on
acquiert de telle sorte que l'on
n'y est pas vraiment, et d'autre
part ils aimeraient un flou
mystique par lequel ils pourraient
satisfaire la volupté de leur âme.
Combien de fois n'a-t-on pas fait
l'expérience, et notamment à
l'époque où l'on devait passer de
l'aspiration spirituelle
anthroposophique à l'aspiration
pratique, que des gens de la vie
pratique se présentaient à nous,
qui voulaient devenir quelque
chose, devenir dans la vie
pratique à partir des usages qui
se sont développés au cours des
dernières décennies. Comment ces
gens veulent-ils devenir quelque
chose ? Les conversations qui ont
été menées lorsqu'il s'agissait de
recruter des gens, disons pour le
Futurum ou pour le Jour qui vient
- des gens qui devaient travailler
avec le véritable spirituel, mais
qui triomphait du matériel -, ces
conversations [ont montré] : Il
est extrêmement difficile de
trouver de telles personnes
aujourd'hui, pour la simple raison
que la vie économique a fait
naître l'habitude que le jeune
humain se laisse former de
l'extérieur. Il se laisse
entraîner quelque part dans une
affaire, et en fait, en étant
ailleurs avec ses pensées dans une
vie spirituelle, parfois très
bonne, il ne porte pas l'esprit
dans son affaire. Là, il n'est pas
avec son âme, il se laisse
entraîner de l'extérieur, il se
laisse routiniser dans les
affaires ; ensuite, il se laisse
envoyer quelque part, en Amérique
ou à Londres, et là, il continue à
s'entraîner.
|
15
|
Was notwendig ist, das
Zusammendenken, das ist es, was
sehr vielen Menschen höchst
unbequem ist. Sie möchten auf der
einen Seite eine geistfreie
Routine, die man sich aneignet so,
daß man eigentlich nicht recht
dabei ist, und auf der andern
Seite möchten sie eine mystische
Verschwommenheit, durch die sie
die Wollust ihrer Seelen
befriedigen können. Wie oft hat
man es erfahren, und namentlich in
der Zeit, in der der Übergang
gemacht werden sollte von dem
anthroposophischen geistigen
Streben zu dem praktischen
Streben, daß einem Leute des
praktischen Lebens entgegentraten,
die was werden wollten, werden
wollten im praktischen Leben aus
den Usancen heraus, die sich in
den letzten Jahrzehnten ergeben
haben. Wie wollen denn diese Leute
etwas werden? Gespräche, die
geführt worden sind, wenn es dazu
kommen sollte, Leute zu gewinnen,
sagen wir für das Futurum oder für
den Kommenden Tag — Leute, die da
mit dem wirklichen Geistigen
arbeiten sollten, das aber das
Materielle bezwingt —, diese
Gespräche [haben gezeigt]: Solche
Leute sind heute außerordentlich
schwer zu finden, aus dem
einfachen Grunde, weil aus dem
wirtschaftlichen Leben heraus sich
die Usance gebildet hat, daß der
junge Mensch sich eigentlich von
außen her trainieren läßt. Er läßt
sich irgendwo hineinbringen in ein
Geschäft, und indem er eigentlich
mit seinen Gedanken irgendwo
anders bei einem geistigen Leben
ist, manchmal bei einem sehr
guten, trägt er aber den Geist
nicht in sein Geschäft hinein. Da
ist er mit seiner Seele nicht
dabei, da läßt er sich trainieren
von außen, da läßt er sich
geschäftlich routiniert machen;
dann läßt er sich schicken
irgendwohin, nach Amerika oder
London, und da wird er weiter
trainiert.
|
Après,
il sait comment on fait, et alors
il rentre, et puis il fait ceci ou
cela.
|
16
|
Nachher weiß er, wie man
es macht, und dann geht er zurück,
und dann treibt er dies oder
jenes.
|
Oui,
mes très chers présents, cela mène
à des questions sociales, car on
ne peut pas avancer avec de tels
humains ; si nous ne nous décidons
pas à éclairer et à agir sur ces
choses, on ne peut rien faire.
Nous avons besoin d'humains qui
soient éduqués, dès l'école, de
telle sorte qu'ils interviennent
avec leur initiative lorsqu'il
s'agit de se préparer de manière
adéquate à la vie pratique, de
telle sorte que l'initiative
veuille en quelque sorte sortir de
soi. Mais pour cela, il faut que
l'école ne tue pas cette
initiative. J'aimerais dire que
c'est tout de suite la chose
considérée du côté humain.
|
17
|
Ja, meine sehr verehrten
Anwesenden, das führt zur Sozialen
Frage, denn mit solchen Menschen
läßt sich nicht vorwärtskommen;
wenn wir uns nicht entschließen,
in diese Dinge hineinzuleuchten
und hineinzuwirken, läßt sich
nichts machen. Wir brauchen
Menschen, die so erzogen werden,
schon durch die Schule, daß sie
mit ihrer Initiative dann
eingreifen, wenn es sich darum
handelt, sich für das praktische
Leben in der richtigen Weise zu
präparieren, so daß gewissermaßen
die Initiative aus einem heraus
will. Dazu ist allerdings
notwendig, daß die Schule diese
Initiative nicht tottritt. Das
ist, möchte ich sagen, gerade von
der menschlichen Seite her die
Sache betrachtet.
|
Un
tout autre esprit doit entrer dans
notre vie de l'économie. Cet
esprit animera avant tout ce
pendant qui doit exister entre
l'humain et ce qu'il produit
directement ou indirectement dans
le monde. Pour de nombreuses
branches de notre vie, ce pendant
n'existe plus vraiment. Beaucoup
d'humains sont extrêmement
indifférents à ce à quoi ils
travaillent, à la manière dont ce
à quoi ils travaillent s'insère
dans le contexte social. Ils ne
s'intéressent qu'à combien ils
acquièrent par leur travail,
c'est-à-dire qu'ils réduisent tout
l'intérêt qu'ils ont dans le monde
extérieur, matériel, à l'intérêt
qu'ils peuvent avoir pour la
quantité d'argent qui peut leur
venir de ce monde extérieur en
raison de la constellation
particulière dans laquelle ils se
trouvent par rapport à ce monde
extérieur. Cette réduction à
l'intérêt lucratif, et non à la
chose qui est faite, est ce qui
empoisonne au fond toute notre vie
de l'économie. Mais c'est aussi là
que se trouvent les graves
obstacles à la compréhension de
l'impulsion de la triarticulation
de l'organisme social.
|
18
|
Ein ganz anderer Geist
muß in unser Wirtschaftsleben
hineinkommen. Dieser Geist, er
wird vor allen Dingen beleben
jenen Zusammenhang, der bestehen
muß zwischen dem Menschen und
demjenigen, was er mittelbar oder
unmittelbar in der Welt
hervorbringt. Dieser Zusammenhang
besteht ja für viele Zweige
unseres Lebens gar nicht mehr
richtig. Es ist vielen Menschen
höchst gleichgültig, woran sie
arbeiten, wie dasjenige, woran sie
arbeiten, sich in den sozialen
Zusammenhang hineinstellt. Sie
interessieren sich nur, wieviel
sie erwerben durch ihre Arbeit,
das heißt, sie reduzieren alles
Interesse, das sie in der äußeren,
materiellen Welt haben, auf jenes
Interesse, das sie für die
Geldmenge haben können, die ihnen
von dieser äußeren Welt durch ihre
besondere Konstellation, in der
sie zu dieser äußeren Welt stehen,
zukommen kann. Dieses Reduzieren
auf das Erwerbsinteresse, nicht
auf die Sache, die gemacht wird,
das ist es, was im Grunde genommen
unser ganzes Wirtschaftsleben
vergiftet. Aber hier liegen auch
die schweren Hindernisse des
Verständnisses gegenüber dem
Impuls der Dreigliederung des
sozialen Organismus.
|
Comme
je l'ai dit, je parle de manière
préliminaire, mais j'aimerais déjà
indiquer sur certaines choses
aphoristiquement dès aujourd'hui.
Il a été mentionné à maintes
reprises - cette mention est
d'ailleurs correcte - qu'il
fallait œuvrer à une vie
économique dominée par des
impulsions d'association.
Associations - j'ai fait une
expérience étrange. J'ai parlé une
fois des associations dans un
cercle de prolétaires à Stuttgart.
Ils m'ont dit : "Nous avons
entendu parler de toutes sortes de
choses, de coopératives, de
trusts, de cartels, de syndicats,
mais nous n'avons jamais entendu
parler de ce que devraient être
des associations. - Si l'on veut
s'y retrouver dans ces affaires,
il faut justement pouvoir
envisager, je dirais même saisir
concrètement, la nouveauté de ce
concept, notamment du point de vue
de la vie de l'économie. Les
associations ne sont pas des
coopératives, les associations ne
sont pas des cartels ni des
syndicats ; les associations sont
avant tout des rassemblements, ou
plutôt des liens, qui travaillent
entièrement en vue d'un objectif
déterminé. Quel peut être ce but ?
|
19
|
Wie gesagt, ich rede
präliminarisch, aber ich möchte
auf einzelnes aphoristisch schon
heute hinweisen. Es ist immer
wieder und wieder erwähnt worden —
diese Erwähnung ist ja auch
richtig —, daß hingearbeitet
werden müsse auf ein
Wirtschaftsleben, das durch
Assoziationsimpulse beherrscht
wird. Assoziationen — ich habe
eine merkwürdige Erfahrung
gemacht. Ich habe von den
Assoziationen einmal in einem
Kreise von Proletariern in
Stuttgart gesprochen. Die sagten
mir: Wir haben von allem möglichen
gehört, von Genossenschaften, von
Trusts, von Kartellen, von
Syndikaten, aber was
Assoziationen sein sollen, davon
haben wir noch nichts gehört. —
Man muß gerade das Neuartige
dieses Begriffs ganz praktisch,
namentlich vom Gesichtspunkt des
Wirtschaftslebens aus, ganz
praktisch ins Auge fassen, ich
möchte sagen ganz anschaulich
erfassen können, wenn man sich in
diesen Angelegenheiten
zurechtfinden will. Assoziationen
sind keine Genossenschaften,
Assoziationen sind keine Kartelle,
keine Syndikate; Assoziationen
sind vor allen Dingen
Vereinigungen, besser gesagt
Verbindungen, die ganz nach einem
bestimmten Ziele hinarbeiten.
Welches kann dieses Ziel sein?
|
Nous
allons progressivement nous
rapprocher d'une compréhension
pratique de la vie de l'économie :
quel peut être cet objectif ? Mes
très chers présents, cet objectif
ne peut pas être autre chose que
de travailler à un façonnement
entièrement déterminé des prix des
marchandises particulières. On ne
pourra pas penser correctement
selon l'économie de peuple avant
d'être en mesure de placer le
problème des prix au centre de
cette pensée d'économie de peuple,
comme le fait - peut-être pas
toujours de manière pédante avec
des théories, mais dans l'esprit -
le troisième tiers de mon livre
"Les points essentiels de la
question sociale".
|
20
|
Wir werden uns allmählich
nähern einem praktischen
Verständnis des Wirtschaftslebens:
Welches kan dieses Ziel sein?
Meine sehr verehrten Anwesenden,
dieses Ziel kann nämlich kein
anderes sein, als das Hinarbeiten
nach einer ganz bestimmten
Preisgestaltung der einzelnen
Waren. Man wird nicht früher
richtig volkswirtschaftlich denken
können, bis man in der Lage ist,
das Preisproblem so in den
Mittelpunkt dieses
volkswirtschaftlichen Denkens zu
rücken, wie das — vielleicht nicht
immer pedantisch mit Theorien,
wohl aber dem ganzen Geiste nach —
das dritte Drittel meines Buches
«Die Kernpunkte der Sozialen
Frage» tut.
|
De
quoi s'agit-il donc au problème
des prix ? Il s'agit de ce qu'en
fait chaque marchandise peut
seulement avoir un prix déterminé,
tout au plus de petites
fluctuations vers le haut et vers
le bas peuvent avoir lieu. À
chaque marchandise correspond un
prix déterminé, car, mes très
chers présents, le prix d'une
marchandise est - laissez de côté
l'argent, j'en parlerai aussi
après-demain - le prix d'une
marchandise n'est rien d'autre que
ce qui représente sa valeur par
rapport à la valeur des autres
marchandises dont on a besoin en
tant qu'être humain. Le prix
exprime un rapport, par exemple le
rapport entre la valeur d'un
costume à celle d'une miche de
pain ou d'une botte à celle d'un
chapeau.
|
21
|
Worauf kommt es denn beim
Preisproblem an? Es kommt darauf
an, daß tatsächlich jede Ware nur
einen bestimmten Preis haben kann,
höchstens sollten kleine
Schwankungen nach oben und nach
unten stattfinden. Jeder Ware
entspricht ein bestimmter Preis,
denn, meine sehr verehrten
Anwesenden, der Preis einer Ware
ist -- sehen Sie jetzt vom Gelde
ab, ich werde auch darüber
übermorgen sprechen —, der Preis
einer Ware ist nichts anderes als
dasjenige, was ihren Wert
darstellt im Vergleich zum Wert
der anderen Waren, für die man als
Mensch Bedürfnis hat. Der Preis
drückt ein Verhältnis aus, zum
Beispiel das Verhältnis zwischen
dem Wert eines Rockes zu einem
Laib Brot oder eines Stiefels zu
einem Hute.
|
Cette
proportionnalité est ce qui
conduit finalement au problème du
prix. Mais cette
proportionnalité/ce qui à mesure
de rapport ne peut pas être résolu
par une quelconque arithmétique
ordinaire, elle ne peut pas non
plus être fixée par une loi, par
aucun corps, mais elle peut
seulement être conquise par un
travail associatif.
|
22
|
Dieses Verhältnismäßige,
das ist dasjenige, was zuletzt zum
Preisproblem führt. Aber dieses
Verhältnismäßige kann nicht durch
irgendeine gewöhnliche Arithmetik
gelöst werden, kann auch nicht
gesetzmäßig festgelegt werden, von
gar keiner Körperschaft, sondern
kann nur durch assoziative Arbeit
errungen werden.
|
Qu'est-ce
qui, dans la vie économique
actuelle, travaille à l'encontre
d'une formation saine des prix, et
qu'est-ce qui nous a conduits à la
misère économique que nous avons ?
C'est que le prix des marchandises
ne se forme pas à partir de la vie
de l'économie, mais qu'entre les
marchandises d'usage courant - les
marchandises qui répondent aux
besoins - s'insère quelque chose
qui ne peut pas être une
marchandise, qui ne peut servir
que de moyen de compensation pour
les rapports de valeur réciproques
des marchandises : l'argent. Comme
je l'ai dit, nous voulons encore
parler de tout cela plus en
détail, mais je veux maintenant
suggérer quelques généralités.
L'argent est doté d'un caractère
de marchandise, notamment parce
que s'est instauré ce rapport
réellement ambigu entre le
papier-monnaie et l'or-monnaie,
qui est maintenant à son apogée.
Ainsi, il devient même possible
que l'on n'échange pas seulement
des marchandises et que l'argent
ne serve que de moyen de
facilitation pour l'échange dans
une grande région avec une
division du travail et de
l'emploi, mais que l'argent
lui-même soit devenu une
marchandise. Et cela se manifeste
simplement par le fait que l'on
peut faire du commerce avec
l'argent, que l'on peut acheter et
vendre de l'argent, que la valeur
de l'argent change par la
spéculation, change par ce que
l'on fait sur le marché monétaire.
Mais il s'y mêle maintenant
quelque chose qui montre très
clairement comment l'État unitaire
maintient encore aujourd'hui ce
qui veut s'articuler en trois
parties. L'argent tel que nous
l'avons aujourd'hui : sa valeur
est en quelque sorte légalement
fixée par l'État. C'est de l'État
que part l'impulsion qui détermine
essentiellement la valeur de cette
"marchandise". Et c'est cette
interaction de deux choses,
l'échange de marchandises et la
fixation de la valeur de l'argent
par l'État, qui rend toute notre
vie économique confuse, de sorte
qu'elle n'est plus du tout
compréhensible pour l'humain qui
s'y trouve aujourd'hui.
|
23
|
Was arbeitet denn in dem
gegenwärtigen Wirtschaftsleben
einer gesunden Preisbildung
entgegen, und was ist zugleich
dasjenige, was uns in solches
wirtschaftliches Elend
hineingeführt hat, wie wir es
haben? Das ist, daß der Preis der
Waren nicht aus dem
Wirtschaftsleben heraus gebildet
wird, sondern daß sich einschiebt
zwischen die Gebrauchswaren — die
Waren, die den Bedürfnissen
entsprechen — etwas, was nicht
Ware sein kann, was nur dazu
dienen kann, ein Ausgleichsmittel
für die gegenseitigen
Wertverhältnisse der Ware zu sein:
das Geld. Wie gesagt, wir wollen
über alles das noch genauer
sprechen, aber ich will jetzt
einiges auch Allgemeines andeuten.
Das Geld ist mit einem
Warencharakter ausgestattet,
namentlich dadurch, daß jenes real
unklare Verhältnis zwischen
Papiergeld und Goldgeld
eingetreten ist, das jetzt in
seiner Kulmination ist. So wird es
sogar möglich, daß man nun nicht
bloß Waren austauscht und das Geld
nur als Erleichterungsmittel dient
für den Austausch in einem großen
Gebiete mit reichlicher
Arbeitsteilung,
Beschäftigungsteilung, sondern daß
das Geld selber eine Ware geworden
ist. Und das zeigt sich einfach
darinnen, daß man mit Geld handeln
kann, daß man Geld kaufen und
verkaufen kann, daß sich der
Geldwert ändert durch
Spekulationen, ändert durch
dasjenige, was man vollbringt auf
dem Geldmarkt. Aber nun mischt
sich hier etwas hinein, was
durchaus ganz anschaulich zeigt,
wie vom Einheitsstaate aus heute
noch dasjenige zusammengehalten
wird, was sich dreigliedern will.
Das Geld, so wie wir es heute
haben: es wird ja gewissermaßen
sein Wert gesetzmäßig vom Staate
aus festgelegt. Vom Staate geht
der Impuls aus, der den Wert
dieser «Ware» im wesentlichen
bestimmt. Und durch dieses
Zusammenwirken von zwei Dingen,
des Warenaustausches und der
Festlegung des Geldwertes von
seiten des Staates, dadurch wird
unser ganzes Wirtschaftsleben eben
konfus gemacht, so daß es für den
Menschen, der heute darinnensteht,
überhaupt nicht mehr durchschaubar
ist.
|
Les
gens qui se trouvent dans la vie
de l'économie aimeraient-ils donc
admettre honnêtement que, d'un
côté, une quelconque quantité
d'argent qui circule est une
abstraction économique complète -
circule comme le concept le plus
abstrait dans notre pensée -, que,
d'autre part, il y a la
production, l'échange et la
consommation des marchandises, si
étroitement liés au bien-être et
au malheur de l'humain, et que,
d'une certaine manière, comme une
grande contrefaçon, la valeur
actuelle de l'argent écrase tout,
efface tout ce qui doit être
vivant dans la détermination
mutuelle de la valeur des
marchandises. Mais ces choses ne
doivent pas être considérées de
manière agitatrice, elles doivent
être considérées très sobrement et
objectivement, sinon on ne peut
pas s'en sortir. D'un point de vue
idéal, chaque type de marchandise
au sein de la vie de l'économique
dépend d'une valeur bien
déterminée. Une certaine catégorie
de marchandises X doit avoir un
rapport clair avec les autres
catégories de marchandises en ce
qui concerne sa valeur.
|
24
|
Möchten sich doch die
Leute, die im Wirtschaftsleben
stehen, ehrlich eingestehen, daß
auf der einen Seite irgendeine
Geldmenge, die da zirkuliert, ein
völliges wirtschaftliches
Abstraktum ist — zirkuliert wie
der allerabstrakteste Begriff in
unserem Denken —, daß auf der
anderen Seite das mit dem
menschlichen Wohl und Wehe so eng
zusammenhängende Erzeugen,
Austauschen und Konsumieren der
Waren steht und daß gewissermaßen
wie eine große Fälschung der
gegenwärtige Geldwert alles
übertönt, alles auslöscht, was an
gegenseitiger Wertbestimniung der
Waren gerade lebendig sein soll.
Diese Dinge müssen aber eben auch
nicht agitatorisch betrachtet
werden, sondern sie müssen ganz
nüchtern und sachlich, ganz
objektiv betrachtet werden, sonst
kommt man auch nicht zu Rande
damit. Es ist ideell einmal so,
daß zunächst ganz real jede
Warengattung innerhalb des
Wirtschaftslebens darauf
angewiesen ist, einen ganz
bestimmten Wert zu haben.
Irgendeine Warengattung X muß in
einem eindeutigen Verhältnis in
bezug auf ihren Wert zu den
anderen Warengattungen stehen.
|
Mais
pour que cette valeur apparaisse,
plusieurs choses sont nécessaires.
Premièrement, il est nécessaire
que les connaissances soient
disponibles, les véritables
connaissances techniques et
universelles, afin de pouvoir
produire la marchandise en
question pour une époque donnée
dans le meilleur état possible et
de manière rationnelle,
c'est-à-dire en utilisant le moins
de force de travail possible et
sans nuire à l'humain. Et
deuxièmement, il est nécessaire
qu'il n'y ait pas plus d'humains
employés dans le [processus de
production entier] qu'il n'en faut
pour que cette marchandise reçoive
un prix déterminé, un prix
clairement déterminé, en fonction
de ses coûts de production et
ainsi de suite. Si trop de
travailleurs sont employés dans la
direction qui mène à un certain
genre de marchandise, celui-ci
obtient un prix trop bas ; si trop
peu de travailleurs sont employés,
la marchandise obtient un prix
trop élevé ; et il est donc
nécessaire, dans la vie
économique, que l'on comprenne
combien de personnes doivent être
employées dans un domaine
déterminé de la production de
marchandises.
|
25
|
Damit aber dieser Wert
herauskommt, dazu sind
verschiedene Dinge notwendig.
Erstens ist dazu notwendig, daß
die Kenntnisse vorhanden sind, die
wirklichen technisch-universellen
Kenntnisse, um für irgendein
bestimmtes Zeitalter die
betreffende Ware in
Bestmöglichstem Zustande und auf
rationelle Weise, das heißt mit
Aufwendung der geringsten
Arbeitskraft und ohne den Menschen
zu schädigen, herstellen zu
können. Und zweitens ist es
notwendig, daß nicht mehr Menschen
beschäftigt sind in dem [ganzen
Produktionsprozeß], als
beschäftigt sein müssen, damit
gerade diese eine Ware nach ihren
Herstellungskosten und so weiter
den einen bestimmten Preis, den
eindeutig bestimmten Preis
bekommt. Sind zuviele Arbeiter
beschäftigt in jener Richtung, die
zu einer bestimmten Warengattung
führt, so bekommt die Ware einen
zu niedrigen Preis; sind zu wenig
Arbeiter beschäftigt, so bekommt
die Ware einen zu hohen Preis; und
es ist daher notwendig, daß man
durchschaut im Wirtschaftsleben,
wie viele Menschen in einem
bestimmten Gebiete der
Warenerzeugung beschäftigt sein
müssen.
|
Cette
connaissance du nombre de
personnes employées pour la
production d'une certaine
catégorie de marchandises
destinées à la consommation est
nécessaire pour arriver au point
culminant de la vie économique, le
problème des prix. Cela se fait en
travaillant de manière positive,
en négociant dans la vie de
l'économie avec les gens la
manière dont ils devraient être
placés. Bien sûr, cela ne doit pas
être interprété de manière pédante
ou bureaucratique. Vous
remarquerez que la liberté totale,
y compris économique, est tout de
suite assurée à l'humain par ce
que veulent "Les points essentiels
de la question sociale". Il ne
s'agit pas d'une léninisation ou
d'une trotskisation bureaucratique
ou mécaniste, mais d'une
association par laquelle, d'un
côté, la vie industrielle est
envisagée de façon correcte et, de
l'autre, la liberté de l'humain
est pleinement préservée. Vous
voyez donc de quoi il s'agit en
fin de compte. Mais nous verrons
après-demain comment l'argent s'y
intègre.
|
26
|
Diese Kenntnis der Anzahl
von beschäftigten Menschen, die
für die Produktion einer
bestimmten, für den Konsum
gedachten Warengattung arbeiten,
diese Kenntnis ist notwendig, um
zum Kulminationspunkt des
Wirtschaftslebens, dem
Preisproblem, zu kommen. Das
geschieht dadurch, daß man positiv
arbeitet, indem man verhandelt im
Wirtschaftsleben mit den Leuten,
wie sie an ihre Plätze gestellt
werden sollen. Das darf natürlich
nicht pedantisch aufgefaßt werden
und nicht bürokratisch aufgefaßt
werden. Sie werden bemerken, daß
die völlige, auch wirtschaftliche
Freiheit gerade durch dasjenige
dem Menschen gesichert wird, was
«Die Kernpunkte der Sozialen
Frage» wollen. Da handelt es sich
nicht um ein bürokratisches oder
mechanistisches Leninisieren oder
Trotzkiisieren, sondern da handelt
es sich um ein Assoziieren, durch
das auf der einen Seite gerade das
industrielle Leben in der
richtigen Art ins Auge gefaßt wird
und durch das auf der anderen
Seite die Freiheit des Menschen
voll gewahrt wird. Sie sehen also,
worauf es zuletzt ankommt. Wie
sich dann aber das Geld
hineinstellt: wir werden das noch
übermorgen sehen.
|
Ce
dont il s'agit tout d'abord, c'est
- malgré l'intervention de
l'argent - la valeur mutuelle de
la marchandise, c'est-à-dire la
valeur mutuelle des produits du
travail humain. C'est cela qui
compte, et les associations
doivent travailler à faire
ressortir cette valeur par ce
qu'elles font dans la vie
économique, par leurs
négociations, par leurs contrats
réciproques, etc. Oui, comment de
telles négociations, qui ont à
voir avec la valeur mutuelle des
marchandises, peuvent-elles se
dérouler ? Jamais par une
organisation du même, par une
corporation du même, mais
uniquement par des associations.
Comment voulez-vous que vous
trouviez le rapport entre le prix
de la botte et le prix du chapeau
si vous ne faites pas travailler
ensemble les chapeliers et les
cordonniers par la voie
associative, s'il n'y a pas
d'association, si des associations
ne sont pas formées ? Il n'y a pas
d'associations au sein d'une
branche, car ce ne sont pas des
associations, mais des
associations qui vont d'une
branche à l'autre, et surtout des
producteurs aux consommateurs. Les
associations sont l'exact
contraire de ce qui mène au trust,
au syndicat et autres. Nous
verrons ensuite comment certaines
associations entre les
entrepreneurs d'une même catégorie
de marchandises sont également
nécessaires ; mais elles ont alors
une tout autre fonction. Mais ce
qui constitue la naissance - je ne
dis pas la fixation, mais la
naissance - du prix correct ne
peut se développer que par une vie
associative qui va de branche en
branche ; lorsque les associations
œuvrent ensemble avec leurs
expériences, alors seulement le
prix correct peut être fixé à
partir de l'expérience. Ce ne sera
pas plus compliqué que, par
exemple, la vie dans nos États
policiers ou dans nos démocraties
; au contraire, ce sera beaucoup
plus simple, même si cela va de
branche en branche.
|
27
|
Worauf es zunächst
ankommt, das ist — trotzdem das
Geld da dazwischentritt — der
gegenseitige Wert der Ware, also
der gegenseitige Wert der
menschlichen Arbeitsprodukte. Auf
den kommt es an, und die
Assoziationen müssen hinarbeiten,
diesen Wert herauszubekommen
durch dasjenige, was sie tun im
Wirtschaftsleben, durch ihre
Verhandlungen, durch ihre
gegenseitigen Verträge und so
weiter. Ja, wie kommen denn solche
Verhandlungen zustande, die es mit
dem gegenseitigen Warenwert zu tun
haben? Niemals durch eine
Organisation des Gleichen, durch
eine Korporation des Gleichen,
sondern das kommt lediglich durch
Assoziationen zustande. Wie
sollen Sie denn meinetwillen
herausbekommen, welches
Verhältnis der Preis des Stiefels
zum Preis des Hutes haben soll,
wenn Sie nicht auf dem
assoziativen Wege die Hutmacher
mit den Schustern zusammenarbeiten
lassen, wenn nicht Assoziierung
stattfindet, wenn nicht
Assoziationen gebildet werden?
Assoziationen innerhalb einer
Branche gibt es nicht, denn das
sind keine Assoziationen, sondern
Assoziationen gehen von Branche zu
Branche, gehen vor allen Dingen
auch von den Produzenten zu den
Konsumenten hin. Assoziationen
sind das genaue Gegenteil von dem,
was zum Trust, zum Syndikat und
dergleichen hinführt. Wir werden
dann noch sehen, wie auch gewisse
Zusammenhänge zwischen den
Unternehmern einer Warengattung
notwendig sind; die haben dann
aber eine ganz andere Funktion.
Dasjenige aber, was die Entstehung
— ich sage nicht Festsetzung,
sondern Entstehung — des richtigen
Preises ist, das kann nur durch
ein assoziatives Leben sich
entwickeln, das von Branche zu
Branche geht; wenn die
Assoziationen zusammenwirken mit
ihren Erfahrungen, dann erst kann
aus der Erfahrung heraus der
richtige Preis festgelegt werden.
Komplizierter wird das auch nicht
sein als zum Beispiel das Leben in
unseren Polizeistaaten oder in
unseren Demokratien; es wird im
Gegenteil — trotzdem es von
Branche zu Branche geht — sich
viel einfacher gestalten.
|
Maintenant,
on doit donc aussi être au clair
sur ce que la vie pense absolument
autrement, si je puis m'exprimer
ainsi, de ce que pensent les
abstraits, même s'ils sont des
praticiens. Ces abstraits
penseront avant tout que tout
dépend soit des associations des
producteurs [entre eux], soit des
associations des producteurs avec
les consommateurs. - Oui, mais,
mes très chers présents, c'est
donc purement une question de
temps. Pensez-vous quand même
seulement une fois (il est dessiné
au tableau) que si vous associez
la branche A des producteurs à une
somme quelconque de consommateurs
B, celle-ci à la branche C des
producteurs et celle-ci à une
somme quelconque de consommateurs
D - alors, il apparait une
association.
|
28
|
Nun muß man ja auch sich
klar sein darüber, daß das Leben
durchaus anders denkt, wenn ich
mich so ausdrücken darf, als die
Abstraktlinge denken, auch wenn
sie Praktiker sind. Diese
Abstraktlinge werden vor allen
Dingen denken: Also, es kommt
entweder auf die Assoziationen
der Produzenten [untereinander]
oder auf die Assoziationen der
Produzenten mit den Konsumenten
an. — Ja, aber, meine sehr
verehrten Anwesenden, das ist ja
bloß eine Zeitfrage. Denken Sie
sich doch nur einmal (es wird an
die Tafel gezeichnet), wenn Sie
assoziieren die
Produzenten-Branche A mit
irgendeiner Summe von Konsumenten
B, diese mit der
Produzenten-Branche C und diese
wiederum irgendwie mit einer Summe
von Konsumenten D — gut, dann
entsteht eine Assoziation.
|
Mais
elle naît ainsi parce que l'on a
d'abord vu seulement sur le
producteur ou seulement sur le
consommateur ; mais le
consommateur est donc un
producteur pour un autre article,
s'il n'est pas tout de suite un
rentier ou un paresseux. Il ne
s'agit pas du tout que vous alliez
par catégories [abstraites] ; si
vous pensez la chose plus
universelle et que vous faites des
associations de tous les
contextes, vous avez aussi les
consommateurs dans les contextes.
Mais dans l'état actuel des
choses, on ne peut pas du tout
commencer par les producteurs
entre eux, il n'en résulterait que
des trusts ou des cartels qui ne
veulent que des intérêts
d'entrepreneurs, je ne veux même
pas dire qui ne veulent qu'avoir,
mais qui ne peuvent même qu'avoir.
|
29
|
Aber sie entsteht so
dadurch, daß man zunächst nur auf
den Produzenten gesehen hat oder
nur auf den Konsumenten gesehen
hat; aber der Konsument ist ja ein
Produzent für einen anderen
Artikel, wenn er nicht gerade ein
Rentier oder ein Faulenzer ist. Es
kommt ja gar nicht darauf an, daß
Sie nach [abstrakten] Kategorien
gehen; wenn Sie die Sache
universeller denken und aus allen
Zusammenhängen Assoziationen
machen, so haben Sie auch die
Konsumenten in den Zusammenhängen
drinnen. Aber so, wie die Sachen
heute praktisch liegen, so kann
man gar nicht mit den Produzenten
unter sich anfangen, da würden
eben nur Trusts oder Kartelle
entstehen, die nur
Unternehmerinteressen, ich will
gar nicht einmal sagen nur haben
wollen, sondern sogar nur haben
können.
|
Aujourd'hui,
il s'agit de former ces
associations avant tout selon le
modèle que j'ai cité une fois
comme un modèle tout à fait
primitif. Nous voulions un jour
établir nous-mêmes un pendant de
consommation de pain au sein de la
Société anthroposophique et
l'associer à un fabricant de pain,
de sorte qu'il y ait un rapport
entre tout ce que les
anthroposophes pouvaient payer en
une certaine relation en
produisant en même temps quelque
chose [d'autre] ; et pour la
contre-valeur de ce qu'ils
produisaient, ils recevaient ce
que le boulanger concerné
produisait. Donc, cela revenait
effectivement à agir sur le prix
dans les échanges
commerciaux/d'entreprises
réciproques. Ce sera l'essence de
ces associations que de tendre
progressivement, en fonctionnant
vraiment correctement, vers le
prix correct, justifié selon
l'économie de peuple.
|
30
|
Heute handelt es sich
darum, diese Assoziationen vor
allen Dingen nach dem Muster [zu
bilden], das ich einmal als ein
ganz primitives Muster angeführt
habe. Wir wollten einmal selbst
einen Konsumzusammenhang für Brot
in der Anthroposophischen
Gesellschaft herstellen und den
assoziieren mit einem
Brotfabrikanten, so daß da ein
Verhältnis [entstehen sollte]
zwischen all dem, was in einer
gewissen Beziehung bezahlen
konnten die Anthroposophen, indem
sie zu gleicher Zeit [selbst]
irgend etwas [anderes]
produzierten; und für den
Gegenwert desjenigen, was sie
produzierten, bekamen sie
dasjenige, was der betreffende
Bäcker produzierte. Also, es lief
tatsächlich darauf hinaus, in dem
gegenseitigen Geschäftsverkehr
einzuwirken auf den Preis. Das
wird das Wesen dieser
Assoziationen sein, daß sie
allmählich, indem sie wirklich
richtig funktionieren, nach dem
richtigen, volkswirtschaftlich
gerechtfertigten Preis
hintendieren.
|
Si
vous réfléchissez correctement
quelque chose comme ça, vous
verrez que cela ne contredit
absolument pas l'expérience
pratique, pour autant qu'on peut
encore la faire dans la vie
économique perverse d'aujourd'hui.
Car, prenez l'économie la plus
simple : celui qui sait gérer
l'économie la plus simple finit
par trouver les prix corrects, et
il développe les bons prix à
partir de ses propres conditions.
Il détermine les bons prix à
partir de deux composants concrets
: premièrement, ce qu'il aimerait
avoir pour ses produits et
deuxièmement, ce qu'il obtient ;
c'est-à-dire qu'il s'engage avec
les consommateurs, même si c'est
encore très vague, dans une
association. Elle est toujours là,
même si elle n'est pas
fermée/conclue extérieurement.
Seulement, notre vie est devenue
si compliquée que nous devons
justement amener ces choses à une
pleine conscience et à un
former/façonner extérieur. Si l'on
ne se réfléchit pas en ces choses,
alors il en résulte toujours
quelque chose d'utopique. Mais il
serait avant tout nécessaire de
rassembler les expériences qui
sont avant tout liées à la
production et à la consommation.
Et nous aurions surtout besoin,
dans les cercles qui collaborent
avec nous, de praticiens qui
pourraient en quelque sorte souder
les expériences de la vie pour en
faire une science
empirique/d'expérience sur la vie
de l'économie, de sorte que - et
cela pourrait absolument être - on
partirait à l'origine de
l'expérience.
|
31
|
Wenn Sie so etwas richtig
bedenken, dann werden Sie sehen,
daß das der praktischen Erfahrung,
insofern man sie in dem heutigen
perversen Wirtschaftsleben
überhaupt noch machen kann,
durchaus nicht widerspricht.
Denn, nehmen Sie die
allereinfachste Wirtschaft:
Derjenige, der in der
allereinfachsten Wirtschaft zu
wirtschaften versteht, bei dem
kommt es schließlich zuletzt auch
darauf an, die richtigen Preise
herauszufinden, und er entwickelt
eben aus seinen Bedingungen heraus
die richtigen Preise. Er bestimmt
aus zwei konkreten Komponenten
zusammen die richtigen Preise:
erstens aus dem, was er gerne
hätte für seine Produkte, und
zweitens aus dem, was er kriegt;
das heißt, er geht schon, wenn es
noch so unbestimmt ist, eine
Assoziation mit den Konsumenten
ein. Die ist immer da, auch wenn
sie nicht äußerlich geschlossen
ist. Nur ist unser Leben so
kompliziert geworden, daß wir
diese Dinge eben zur vollen
Bewußtheit und zum äußeren
Ausgestalten bringen müssen. Wenn
man nicht sich hineindenkt in
diese Dinge, dann kommt immer
etwas von Utopistischem heraus.
Notwendig wäre es aber vor allen
Dingen, daß zusammengetragen
würden die Erfahrungen, die vor
allen Dingen mit der Produktion
und Konsumtion zusammenhängen. Und
brauchen würden wir in denjenigen
Kreisen, die mit uns
zusammenarbeiten, vor allen Dingen
Praktiker, welche die Erfahrungen
des Lebens gewissermaßen
zusammenschweißen könnten zu einer
Erfahrungswissenschaft über das
Wirtschaftsleben, so daß — und das
könnte durchaus sein — am Ursprung
von der Erfahrung ausgegangen
würde.
|
Mais
aujourd'hui, mes très chers
présents, vous pouvez lire chez
les économistes quelque peu dans
le style suivant : On calcule pour
un territoire quelconque, disons
pour l'Allemagne, quelle est la
part de la fortune totale, ou
disons des recettes annuelles
totales, réalisées sur ce
territoire, que représentent les
bénéfices des entreprises, quelle
est la part des montants qui
doivent être utilisés pour le
commerce intermédiaire au sens le
plus large, et on calcule cela en
argent, en marks. Et ceux qui
parlent de ces choses en tant
qu'économistes réduisent en
général tout à un rapport
monétaire abstrait.
|
32
|
Aber heute, meine sehr
verehrten Anwesenden, können Sie
bei den Volkswirtschaftern etwa in
folgendem Stil lesen: Da wird für
irgendein Territorium, sagen wir
für Deutschland, ausgerechnet,
wieviel vom gesamten Vermögen,
oder sagen wir, von den gesamten
Jahreseinnahmen, die in diesem
Territorium gemacht werden, die
Unternehmergewinne ausmachen,
wieviel die Beträge ausmachen, die
für den Zwischenhandel im
weitesten Stile verwendet werden
müssen, und man rechnet das in
Geld, nach Mark aus. Und
diejenigen, die als
Volkswirtschafter über diese Dinge
reden, sie reduzieren in der Regel
alles auf das abstrakte
Geldverhältnis.
|
Mais
cela ne permet pas d'avoir un
aperçu du fonctionnement réel de
l'économie. On ne pourrait s'en
faire une idée que si l'on
entendait ceux qui sont dans la
vie économique expliquer comment
on travaille dans le commerce
intermédiaire. Il faudrait par
exemple que l'on nous décrive
comment des existences ratées se
terrent dans le commerce
intermédiaire. Et l'on apprendrait
aussi, par exemple, le fait
intéressant que, dans un
territoire économique fermé, les
bénéfices des entrepreneurs sont à
peu près aussi nombreux que les
stocks de marchandises inutiles
mis sur le marché. Ce qui est tout
à fait curieux, c'est que le
chiffre indiqué pour un territoire
quelconque comme étant la somme
des bénéfices des entrepreneurs
correspond à peu près au prix fixé
par le marché des marchandises qui
figurent inutilement sur le marché
comme étant en stock, qui ne sont
pas vendues. Vous voyez là un
rapport que l'on peut observer que
l'on peut résumer, mais qui ne
serait éclairé de manière
intéressante que si les
praticiens, qui ne comprennent en
fait rien à la pratique réelle,
venaient vous montrer comment les
choses se passent réellement chez
eux, afin que l'on puisse
justement voir quels sont les
rapports entre ce qui est
travaillé sur le marché et qui
n'est pas vendu, et le profit de
l'entrepreneur qui sort du travail
excédentaire, le pur profit du
capital je pense.
|
33
|
Dadurch bekommt man aber
keinen Einblick in den wirklichen
Gang der wirtschaftlichen
Verhältnisse. Einen Einblick würde
man nur bekommen, wenn man von
denjenigen, die im
Wirtschaftsleben drinnenstehen,
hören würde, wie im Zwischenhandel
gearbeitet wird. Man würde da zum
Beispiel geschildert bekommen
müssen, wie gerade in dem
Zwischenhandel lebensgescheiterte
Existenzen unterkriechen. Und man
würde zum Beispiel auch die
interessante Tatsache erfahren,
daß in einem geschlossenen
Wirtschaftsgebiet ungefähr
ebensoviel Unternehmergewinn
eingeheimst wird als unnötige
Warenvorräte auf den Markt
gebracht werden. Ganz
kurioserweise geschieht das, daß
die Zahl, welche für irgendein
Territorium als die Summe der
Unternehmergewinne angegeben wird,
ungefähr dem marktmäßig
feststehenden Preise derjenigen
Waren entspricht, welche unnötig
auf dem Markt als vorrätig
figurieren, welche nicht verkauft
werden. Sie sehen da einen
Zusammenhang, den man schauen
kann, zusammenschauen kann, der
aber erst interessant beleuchtet
werden würde, wenn die Praktiker,
die eigentlich im Grunde genommen
nichts verstehen von der
wirklichen Praxis, wenn diese
Praktiker kommen würden und würden
einem einmal zeigen, wie die Dinge
wirklich bei ihnen laufen, damit
gerade das herauskommt, wie die
Zusammenhänge sind zwischen dem,
was auf dem Markt gearbeitet und
nicht verkauft wird, und dem
Unternehmergewinn, der nun von
überschüssiger Arbeit herauskommt,
den reinen Kapitalprofit meine
ich.
|
Il
est tout à fait évident que les
gens qui n'ont aucune idée de ce
que sont de tels pendants dans la
vie de l'économie ne sont pas non
plus en mesure aujourd'hui de
parler de la composition réelle
d'associations. Car quelle est la
tâche de ces associations ? Elles
ont pour tâche d'utiliser tout de
suite ces connaissances qui
manquent encore là pour parvenir
finalement à un prix
économiquement justifié. Si
association et association
échangent leurs expériences, si
ces expériences, au lieu d'être
calculées, sont échangées de
manière vivante, ainsi finalement
le problème des prix se laisse
simplement résoudre pratiquement.
Il n'y a aucune théorie pour
résoudre le problème des prix. On
ne peut pas le formuler, mais on
peut seulement, en partant d'une
marchandise quelconque et en
faisant réellement l'expérience
dans la vie des marchandises
échangées avec cette marchandise,
déterminer pratiquement combien
cette marchandise doit coûter,
mais pratiquement avec une
précision/exactitude presque
totale. Cela ne peut pas être fait
avec des chiffres, cela doit être
fait parce qu'un groupe de
personnes qui a l'expérience d'une
branche, un autre groupe qui a
l'expérience d'une autre branche,
un troisième groupe qui a
l'expérience d'une troisième
branche et ainsi de suite, que ces
groupes fassent converger leurs
expériences. La chose n'est pas
aussi compliquée qu'on se la
représente peut-être aujourd'hui ;
et vous pouvez être tout à fait
sûrs qu'on n'aura pas besoin
d'autant d'humains que certains
États en ont eu besoin pour leur
militarisme et pour leur système
de police, pour mettre vraiment
les associations sur pied de
manière à ce qu'elles puissent
résoudre le problème des prix. Et
c'est le plus important dans la
vie de l'économie. Chacun a alors,
dans un certain sens, une norme ;
il voit au prix combien il a
besoin de travailler. On n'a pas
du tout besoin de réfléchir
comment on veut amener l'humain à
travailler, parce qu'il voit, à
partir de ce qui détermine le
prix, combien il doit travailler ;
il pourra s'y orienter et négocier
sur un tout autre terrain la
quantité de son travail, le temps
de son travail et ainsi de suite,
avec les autres humains, sur la
base de la réciprocité.
|
34
|
Es ist ganz
selbstverständlich, daß Leute, die
keine Ahnung davon haben, wie
solche Zusammenhänge im
Wirtschaftsleben sind, heute auch
nicht in der Lage sind, über die
eigentliche Zusammensetzung von
Assoziationen zu sprechen. Denn
was haben diese Assoziationen für
eine Aufgabe? Sie haben die
Aufgabe, gerade diejenigen
Erkenntnisse, die da noch fehlen,
dazu zu gebrauchen, um zuletzt zu
dem wirtschaftlich
gerechtfertigten Preise zu kommen.
Wenn Assoziation und Assoziation
ihre Erfahrungen austauschen, wenn
diese Erfahrungen, statt daß
gerechnet wird, lebendig
ausgetauscht werden, so läßt sich
zuletzt das Preisproblem einfach
praktisch lösen. Es gibt keine
Theorie, um das Preisproblem zu
lösen. Man kann es nicht
formulieren, sondern man kann nur
dann, wenn man ausgeht von
irgendeiner Ware und wirklich im
Leben erlebt, welche Waren mit
dieser Ware ausgetauscht werden,
man kann nur dann praktisch
bestimmen, wieviel diese Ware
kosten muß, aber praktisch mit
fast vollständiger Genauigkeit.
Das kann nicht mit Zahlen gemacht
werden, das muß dadurch gemacht
werden, daß eine Gruppe von
Menschen, die Erfahrungen hat mit
einer Branche, eine andere Gruppe,
die Erfahrungen gemacht hat mit
einer anderen Branche, eine dritte
mit einer dritten Branche und so
weiter, daß diese Gruppen ihre
Erfahrungen zusammenlaufen lassen.
Die
Sache ist nicht so kompliziert,
wie man sie sich vielleicht
heute vorstellt; und Sie können
ganz sicher sein, so viele
Menschen, wie gewisse Staaten
für ihren Militarismus gebraucht
haben und für ihr Polizeiwesen,
so viele Menschen wird man nicht
brauchen, um die Assoziationen
wirklich in dieser Weise auf die
Beine zu stellen, daß sie das
Preisproblem lösen können. Und das ist das
Wichtigste im Wirtschaftsleben.
Dann hat jeder in einem gewissen
Sinne ein Normativ; er sieht an
dem Preis, wieviel er notwendig
hat zu arbeiten. Man braucht gar
nicht darüber nachzudenken, wie
man den Menschen zur Arbeit
bringen will, denn er sieht aus
dem, was da preisbestimmend ist,
wieviel er zu arbeiten hat; er
wird sich danach richten können,
und er wird unterhandeln können
auf einem ganz anderen Boden über
das Maß seiner Arbeit, über die
Zeit seiner Arbeit und so weiter,
mit den anderen Menschen, auf
Gegenseitigkeit.
|
J'aimerais
seulement dire encore ceci
aujourd'hui : qu'est-ce qui est
donc essentiel dans la vie de
l'économie ? Le prix des
marchandises. Si vous sortez de la
vie de l'économie, dans le sens
des "points essentiels de la
question sociale", vous trouverez
aussi ce qui est le plus important
dans la vie de l'État - mais nous
devons toutefois penser là à une
vie de l'État vivante. Dans la vie
de l'État, le plus important, ce
sont les droits et les devoirs que
les humains se fixent mutuellement
et qui peuvent être établis par la
cohabitation/vie en commun
démocratique. On doit penser à
comment, dans la vie de
l'économie, les expériences sont
rassemblées par l'activité des
associations pour arriver
finalement au prix des
marchandises qui domine la vie de
l'économie ; il faut penser à la
manière dont tout ce qui ne
s'applique pas à la fixation de ce
prix doit être retiré de la vie de
l'économie. Le contexte
démocratique dans la vie de l'État
ou, s'il s'agit de la vie de
l'esprit, la libre insertion du
membre spirituel dans l'organisme
social ; dans la vie de l'esprit,
c'est la confiance qui fonde la
constitution, dans la vie de
l'État, le sens à mesure de
sensation pour des droits et des
devoirs. L'associatif travaille
après le prix correct. La vie de
l'économie a besoin de la
confiance comme force de la vie de
l'esprit, elle a besoin de la
sensation pour le droit et le
devoir. Avec ce rythme du droit et
du devoir, nous avons une double
respiration, comme nous avons une
expiration et une inspiration dans
la vie humaine. C'est ce qui doit
pulser dans la vie de l'État, et
la confiance est ce qui doit
pulser dans la vie de l'esprit.
|
35
|
Ich möchte heute nur noch
dieses sagen: Was ist also im
Wirtschaftsleben das Wesentliche?
Der Warenpreis. Gehen Sie aus dem
Wirtschaftsleben heraus, im Sinne
der «Kernpunkte der sozialen
Frage», dann finden Sie auch, was
im Staatsleben das Wichtigste ist
— aber allerdings an ein
lebendiges Staatsleben müssen wir
da denken. Im Staatsleben ist das
Wichtigste die durch
demokratisches Zusammenleben
feststellbaren Rechte und
Pflichten, die sich die Menschen
gegenseitig festsetzen. Daran muß
man denken, wie im
Wirtschaftsleben Erfahrungen
zusammengetragen werden durch die
Tätigkeit der Assoziationen, um
zuletzt zu dem das
Wirtschaftsleben beherrschenden
Warenpreis zu kommen; daran muß
man denken, wie alles dasjenige,
was nicht nach dieser
Preisfeststellung hintendiert,
herausgenommen werden muß aus dem
Wirtschaftsleben. Demokratischer
Zustand im Staatsleben oder, wenn
es sich um das Geistesleben
handelt, freies Hineinstellen des
geistigen Gliedes in den sozialen
Organismus; im Geistesleben ist es
das Vertrauen, welches die
Konstitution begründet, im
Staatsleben der gefühlsmäßige Sinn
für Rechte und Pflichten. Das
Assoziative arbeitet nach dem
richtigen Preise hin. Das
Wirtschaftsleben benötigt
Vertrauen als Kraft des
Geisteslebens, benötigt Gefühl für
Recht und Pflicht. Mit diesem
Rhythmus von Recht und Pflicht, da
haben wir ein Zweifaches, wie wir
im Menschenleben Ausatmung und
Einatmung haben. Das ist
dasjenige, was im Staatsleben zu
pulsieren hat, und Vertrauen ist
dasjenige, was im Geistesleben zu
pulsieren hat.
|
En
ce qui concerne les questions -
comme je l'ai dit, je n'ai pris
aujourd'hui que l'impression
générale des différentes questions
-, il y a par exemple quelque
chose qui entre en ligne de compte
par rapport à une telle impression
générale : c'est la question de
savoir comment cette vie de
l'esprit doit agir sur les deux
autres membres de l'organisme
social, comment elle doit être
constituée en soi-même. Mais nous
en parlerons encore après-demain.
Mais laissez seulement une fois
tirer à travers votre âme - de
manière sensible et impartiale,
sans être influencé par ce qui est
déjà là et qui a toujours été
apporté dans la vie de l'esprit du
côté de l'État - laissez tirer à
travers votre âme ce qu'est la vie
de l'esprit placée sur elle-même.
Maintenant, mes très chers
présents, je pense que vous me
comprendrez tous très bien sur ce
point : Lorsque la vie de l'esprit
sera libre, alors la compétence
reconnue et soutenue par la
confiance agira en premier lieu
dans la vie de l'esprit ; cette
compétence agira, et elle agira
dans la même mesure que cette vie
de l'esprit sera émancipée de
l'État. Et chez toutes ces
"tresses" qui ne voulaient rien
savoir de notre conseil culturel,
on pouvait très bien remarquer -
je l'ai déjà évoqué d'un autre
point de vue - que si c'était
l'efficacité portée par la
confiance qui comptait, et non
l'efficacité estampillée par
l'État, ils ne seraient très vite
plus assis sur leurs chaises
curules. C'est ce qui a fait fuir
si vite les gens de tous côtés
devant notre appel au Conseil de
la culture, que les pans de leurs
manteaux et de leurs robes ont
encore volé loin, très loin dans
le vent, à cause de la rapidité
avec laquelle ils se sont enfuis
lorsque nous les avons appelés à
une libre vie de l'esprit.
|
36
|
Bei den Fragen — wie
gesagt, ich habe heute nur den
allgemeinen Eindruck aus den
verschiedenen Fragen genommen —,
da ist zum Beispiel etwas, was in
bezug auf solch einen allgemeinen
Eindruck in Frage kommt: es ist
die Frage, wie denn dieses
Geistesleben nun eigentlich
wirken soll auf die anderen beiden
Glieder des sozialen Organismus,
wie es in sich selbst konstituiert
sein soll. Aber darüber wollen wir
übermorgen noch sprechen. Aber
lassen Sie nur einmal durch Ihre
Seele ziehen — empfindungsgemäß
und unbefangen, nicht beeinflußt
von dem, was schon da ist und
immerfort von der Staatsseite her
in das Geistesleben hineingetragen
worden ist —, lassen Sie durch
Ihre Seele ziehen das, was das auf
sich selbst gestellte Geistesleben
ist. Nun, meine sehr verehrten
Anwesenden, ich denke, darin
werden Sie mich eigentlich alle
recht gut verstehen können: Wenn
das Geistesleben erst frei ist,
dann wird im Geistesleben
zuallernächst die Tüchtigkeit
wirken, die durch das Vertrauen
erkannt wird, getragen wird; diese
Tüchtigkeit wird wirken, und sie
wird in demselben Maße wirken, in
dem dieses Geistesleben vom
Staate emanzipiert wird. Und bei
all denjenigen «Zöpfen», die
nichts wissen wollten von unserem
Kulturrat, da konnte man recht gut
merken — ich habe das schon von
einer anderen Seite her
angedeutet —: Wenn es auf die
durch das Vertrauen getragene
Tüchtigkeit ankommen sollte, nicht
auf die vom Staate abgestempelte
Tüchtigkeit, dann würden sie sehr
bald nicht mehr auf ihren
kurulischen Stühlen sitzen. Das
ist dasjenige, was nach allen
Seiten die Leute so schnell hat
verduften lassen vor unserem
Kulturrats-Aufruf, daß noch —
bildlich vorgestellt — die Frack-
und Rockschöße weit, weit im Winde
geflogen sind von der
Schnelligkeit, mit der sie
Reißaus genommen haben, als wir
sie aufforderten zu einem freien
Geistesleben.
|
Maintenant,
je voulais aujourd'hui, mes très
chers présents, parler de manière
préliminaire de certaines choses
qui peuvent nous conduire à
aborder des questions
particulières en adossement à
celles qui ont été posées.
J'aimerais avant tout, parce que
je vois qu'il y a un besoin
urgent, aborder la question
concrète de l'organisation des
différents éléments de l'organisme
social et de leur interaction.
Mais je veux être compris et, à
cette fin, je veux étudier et
élaborer correctement les
questions pour le prochain mardi.
Mais cela, vous le verrez aussi
bien par l'étude des "points
essentiels de la question sociale"
que par tout ce que j'ai dit par
ailleurs en m'appuyant sur cette
direction de notre activité
spirituelle à scie toxique : il ne
s'agit vraiment pas de quelque
chose d'utopiste. Mais cela me
donne peut-être aussi le droit de
dire, dans un certain sens, que
l'on ne devrait pas transposer en
utopisme ce que l'on entend par
les "points essentiels de la
question sociale". J'entends cet
utopisme dans de nombreuses
expressions qui me sont adressées,
par exemple lorsque quelqu'un
vient me demander : lorsque nous
aurons la triarticulation de
l'organisme social, qu'en
sera-t-il de ceci et de cela ? -
C'est justement ce que pense
l'utopiste. Le praticien, lui,
pense avant tout à la mise en
place de quelque chose de positif.
Il ne s'agit vraiment pas de
savoir ce qui va se passer avec le
banquier A, avec la modiste F,
avec la propriétaire de la machine
à coudre C - toutes ces questions
sont soulevées -, mais il s'agit
de quelque chose d'essentiellement
différent. Il s'agit
d'entreprendre des choses qui
reposent dans le sens de l'une des
trois impulsions pour la
triarticulation de l'organisme
social.
|
37
|
Nun, ich wollte heute,
meine sehr verehrten Anwesenden,
eben präliminarisch über einiges
sprechen, was uns dazu führen
kann, in Anlehnung an die
gestellten Fragen auf einzelnes
einzugehen. Ich möchte vor allen
Dingen, weil ich sehe, daß ja ein
dringendes Bedürfnis danach ist,
auf die konkrete Fragestellung in
bezug auf die Gestaltung der
einzelnen Glieder des sozialen
Organismus und auf ihr
Zusammenwirken eingehen. Aber ich
möchte verstanden werden, und zu
diesem Zweck möchte ich eben
durchaus die Fragen richtig für
den nächsten Dienstag studieren
und verarbeiten. Das aber werden
Sie sowohl aus dem Studium der
«Kernpunkte der sozialen Frage»
wie auch aus allem ersehen, was
ich sonst in Anlehnung an diese
Richtung unserer
geisteswissenschaftlichen
Tätigkeit gesagt habe: daß es
sich wahrhaftig nicht um etwas
Utopistisches handelt. Das gibt
mir aber vielleicht auch in
gewissem Sinne ein Recht darauf zu
sagen, daß man nicht dasjenige,
was mit den «Kernpunkten der
sozialen Frage» gemeint wird, ins
Utopistische umsetzen sollte. Ich
höre dieses Utopistische aus
vielen Redensarten heraus, die
mir entgegengebracht werden, zum
Beispiel, wenn einer kommt und
fragt: Wenn wir die Dreigliederung
des sozialen Organismus haben
werden, wie wird es denn mit dem
und dem sein? — So denkt eben
gerade der Utopist. Der Praktiker
aber denkt vor allen Dingen daran,
daß irgend etwas Positives
eingerichtet werde. Es kommt
wahrhaftig nicht darauf an, was
geschehen soll mit dem Bankier A,
mit der Modistin F, mit der
Nähmaschinenbesitzerin C — alle
diese Fragen werden ja aufgeworfen
—, sondern es kommt auf etwas
wesentlich anderes an. Es kommt
darauf an, daß Dinge unternommen
werden, welche in der Richtung
irgendeiner der drei Impulse für
die Dreigliederung des sozialen
Organismus liegen.
|
Il
est important que l'on commence
n'importe comment par des
associations. Il doit être montré
comment ni les coopératives de
production, ni les coopératives de
consommation ne peuvent être
prospères à l'avenir. Il faut
renoncer aux coopératives de
production parce que l'expérience
a montré que les humains ne se
consacrent pas à elles avec une
véritable initiative personnelle
et qu'ils ne le peuvent même pas.
Il faut aussi renoncer aux
coopératives de consommation, bien
qu'elles soient encore les
meilleures, notamment lorsqu'elles
passent à l'autoproduction ; mais
elles ne peuvent pas atteindre le
but nécessaire pour l'avenir, pour
la simple raison qu'elles ne
naissent pas de l'association de
ce qui existe, mais qu'elles se
trouvent à nouveau à l'intérieur
du capitalisme tout à fait
ordinaire - du moins d'un certain
point de vue, en ce sens qu'elles
n'organisent d'abord
qu'unilatéralement la consommation
et qu'elles n'intègrent en fait la
production qu'à l'organisation de
la consommation, si elles le font.
De telles coopératives, par
exemple comme la coopérative de
matières premières et ainsi de
suite, témoignent encore moins
d'un véritable progrès ; de telles
coopératives n'ont absolument
aucun sens de la vie associative,
mais elles ne reviennent en fait
qu'à faire quelque chose dans un
domaine partiel de la vie de
l'économie, dans un coin
quelconque, alors que justement la
question des matières premières
est étroitement liée à la question
de la consommation. On aimerait
dire, mais c'est un peu imagé :
dans l'ensemble de la vie de
l'économie, ce sont les fumeurs
qui devraient s'intéresser le plus
aux travaux de préparation de la
matière première dans les régions
productrices de tabac. J'aimerais
maintenant savoir comment, dans
notre économie décadente et
perverse, l'intérêt que le fumeur
porte à la question des matières
premières, à l'économie des
matières premières, est lié au
produit qu'il vaporise finalement
dans l'air ; il ne compte en effet
que sur la périphérie la plus
éloignée. Je n'ai choisi qu'un
seul exemple, qui semble déjà un
peu étrange, parce qu'il est si
éloigné ; dans d'autres exemples,
le lien est beaucoup plus
perceptible. Le lien associatif
nécessaire entre
l'approvisionnement en matières
premières et la consommation n'est
même pas remarqué aujourd'hui.
|
38
|
Es kommt darauf an, daß
irgendwie mit Assoziationen
begonnen werde. Es muß gezeigt
werden, wie weder die
Produktivgenossenschaften noch
auch die Konsumgenossenschaften
für die Zukunft gedeihlich wirken
können. Es muß abgesehen werden
von den Produktivgenossenschaften,
weil diese gerade in der Erfahrung
gezeigt haben, daß sich die
Menschen mit wirklicher
persönlicher Initiative doch nicht
ihnen widmen, es auch gar nicht
können. Es muß aber auch abgesehen
werden von den
Konsumgenossenschaften, obwohl
die noch die allerbesten sind,
namentlich dann, wenn sie zum
Selbstproduzieren übergehen; aber
sie können doch nicht das
notwendige Ziel für die Zukunft
erreichen, aus dem einfachen
Grunde, weil sie nicht durch
Assoziation desjenigen, was da
ist, entstehen, sondern weil sie
doch wiederum innerhalb des ganz
gewöhnlichen Kapitalismus
drinnenstehen — wenigstens von
einer Ecke her, indem sie zunächst
nur einseitig den Konsum
organisieren und die Produktion
eigentlich nur der
Konsumorganisation eingliedern,
wenn sie es überhaupt tun. Noch
weniger für einen wirklichen
Fortschritt zeugen solche
Genossenschaften wie etwa die
Rohstoffgenossenschaft und so
weiter; solche Genossenschaften
haben überhaupt keinen Sinn für
assoziatives Leben, sondern sie
laufen eigentlich nur darauf
hinaus, ganz in einem
Partialgebiet des
Wirtschaftslebens, in einer
beliebigen Ecke etwas zu machen,
während gerade die Rohstoff-Frage
eng zusammenhängt mit der
Konsumtionsfrage. Man möchte
sagen, aber das ist jetzt etwas
bildlich gesprochen: Das meiste
Interesse innerhalb des ganzen
Wirtschaftslebens für die Arbeiten
der Tabakrohstoffbereitung in
Tabaksgegenden müßten eigentlich
die Raucher haben. Nun möchte ich
einmal wissen, wie heute in
unserer dekadenten, perversen
Wirtschaft zusammenhängt das
Interesse, das der Raucher hat an
der Rohstoff-Frage, an der
Rohstoffwirtschaft, mit dem
Produkt, das er zuletzt in die
Luft verdampft; er rechnet ja nur
mit der alleräußersten Peripherie.
Ich habe nur ein Beispiel
herausgewählt, das schon etwas
komisch wirkt, weil es so weit ab
ist; bei anderen Beispielen ist
der Zusammenhang viel mehr zu
bemerken. Der notwendige
assoziative Zusammenhang gerade
zwischen der Rohstoffbeschaffung
und dem Konsum, er wird ja heute
gar nicht bemerkt.
|
Il
se trouve que cette pensée
déconnectée de la réalité traduit
toujours en théorie ce qui est en
fait pensé en pratique dans les
"points essentiels". Et j'ai
trouvé le plus de théorie, le plus
de simple mystique
commerciale/d'entreprise, si je
peux utiliser cette expression,
lorsque les praticiens
d'aujourd'hui traduisent dans leur
langage la pensée pratique des
"points essentiels", car ils ne
pensent en général que depuis un
tout petit coin ; et tout ce qui
est à l'extérieur, en dehors de ce
coin qu'ils maîtrisent en tant que
routiniers, s'estompe pour eux
dans une mystique
commerciale/d'entreprise
nébuleuse. Mais c'est justement
contraire au principe associatif.
Le principe associatif doit œuvrer
pour que la valeur des
marchandises soit déterminée par
leur rapport mutuel. Mais cela ne
peut se faire que si les branches
les plus diverses s'associent, car
autant de branches sont en
relation associative directe ou
indirecte, autant de branches
tendent à obtenir par leur
activité le prix économique des
marchandises, qui est nécessaire.
On ne peut pas calculer le prix,
mais on peut regrouper les
branches économiques de manière
associative, et si elles se
regroupent de telle sorte que,
lors de ce regroupement, il en
résulte la quantité de personnes
qui doivent être employée dans
chaque branche individuelle en
fonction de l'économie globale, de
la production et de la
consommation, alors cela sort tout
seul : tu me donnes tes bottes
pour tant de chapeaux que je te
donne. - L'argent n'est alors que
l'intermédiaire. Mais derrière ce
qui est médiatisé par l'argent, il
y a quand même - même si beaucoup
d'argent s'insère comme produit
intermédiaire - comment la valeur
des bottes détermine la valeur du
chapeau, comment la valeur du pain
détermine la valeur du beurre,
etc. Mais cela n'apparaît qu'en
frottant branche contre branche
dans la vie associative. Croire
que l'on peut fonder des
associations uniquement entre les
producteurs d'une branche - cela
ne s'associe pas. Nous verrons la
prochaine fois, après-demain, ce
que cela signifie. L'association,
c'est le regroupement, l'union,
pour que cette union puisse
générer cet exposant commun qui se
manifeste ensuite dans le prix.
C'est le déploiement vivant de la
vie de l'économie, et ce n'est
qu'ainsi que cette vie de
l'économie parviendra à satisfaire
correctement les besoins humains.
Cela ne peut se produire que si
les humains s'intéressent
pleinement à la vie de l'économie
et ne se contentent pas de se
demander : quels sont les intérêts
de ma branche ? Qu'est-ce que je
gagne dans ma branche ? Comment
est-ce que j'emploie les gens dans
ma branche ? - Cela ne peut se
faire que si les gens s'en
préoccupent : comment ma branche
doit-elle se situer par rapport
aux autres branches, afin que les
valeurs réciproques des
marchandises soient déterminées de
manière correcte ?
|
39
|
Es ist eben so, daß
dieses von der Wirklichkeit
abgezogene Denken immer dasjenige
in ein Theoretisches übersetzt,
was eigentlich praktisch gedacht
ist in den «Kernpunkten». Und am
meisten Theorie, am meisten bloße
Geschäftsmystik, wenn ich den
Ausdruck gebrauchen darf, habe ich
dann gefunden, wenn die heutigen
Praktiker das Praktisch-Gedachte
der «Kernpunkte» in ihre Sprache
übersetzen, denn sie denken in der
Regel nur aus einer ganz winzigen
Ecke heraus; und alles dasjenige,
was draußen ist, außerhalb dieser
Ecke, die sie als Routiniers
beherrschen, das verschwimmt für
sie in einer nebulösen
Geschäftsmystik. Das ist aber
gerade gegen das assoziative
Prinzip. Das assoziative Prinzip
muß daraufhin arbeiten, daß der
Wert der Waren durcn ihr
gegenseitiges Verhältnis bestimmt
werde. Das kann aber nur dann
geschehen, wenn sich
verschiedenste Branchen
assoziieren, denn soviel Branchen
in irgendeiner direkten oder
indirekten assoziativen Verbindung
stehen, soviel Branchen tendieren
dahin, den wirtschaftsgemäßen
Preis der Waren durch ihre
Tätigkeit herauszukriegen, der
notwendig ist. Man kann nicht den
Preis errechnen, aber man kann
Wirtschaftsbranchen assoziativ
zusammenschließen, und wenn diese
sich so zusammenschließen, daß bei
diesem Zusammenschließen
herauskommt die Menge der Leute,
die beschäftigt sein müssen in
jeder einzelnen Branche nach der
Gesamtwirtschaft, nach Produktion
und Konsumtion, dann kommt das
ganz von selbst heraus: Du gibst
mir deine Stiefel für soundso viel
Hüte, die ich dir gebe. — Das Geld
ist dann nur der Vermittler. Aber
hinter dem, was durch das Geld
vermittelt wird, steht doch — wenn
auch noch so viel Geld sich
einschiebt als Zwischenprodukt —,
steht doch das, wie der
Stiefelwert den Hutwert, wie der
Brotwert den Butterwert und so
weiter bestimmt. Das aber kommt
nur heraus, indem sich Branche an
Branche abschleift im assoziativen
Leben. Zu glauben, daß man
Assoziationen gründen kann bloß
zwischen Produzenten einer Branche
— das assoziiert sich nicht. Was
das bedeutet, werden wir noch das
nächste Mal, übermorgen, sehen.
Assoziation ist der
Zusammenschluß, das Vereinigen,
damit dieses Vereinigen jenen
gemeinsamen Exponenten erzeugen
kann, der sich dann im Preis
auslebt. Das ist lebendiges
Entfalten des Wirtschaftslebens,
und nur so kommt dieses
Wirtschaftsleben an eine richtige
Befriedigung der menschlichen
Bedürfnisse heran. Das kann nur
geschehen, wenn Menschen sich mit
vollem Interesse in das
Wirtschaftsleben hineinstellen,
nicht nur fragen: Was sind die
Interessen meiner Branche? Was
erwerbe ich in meiner Branche? Wie
beschäftige ich die Leute in
meiner Branche? — Das kann nur
geschehen, wenn die Menschen sich
darum kümmern: Wie muß meine
Branche zu den anderen Branchen
stehen, damit die gegenseitigen
Warenwerte in der richtigen Weise
bestimmt werden?
|
Vous
voyez, mes très chers présents, ce
n'est surtout pas une phrase quand
je dis qu'il s'agit d'un
changement de manière de penser.
Celui qui croit aujourd'hui qu'il
peut aller plus loin en continuant
à penser comme avant, ne fait
qu'enfoncer les humains dans la
décadence. Nous devons croire
aujourd'hui que c'est dans la vie
de l'économie que nous devons le
plus réapprendre//apprendre
inversement.
|
40
|
Sie sehen, meine sehr
verehrten Anwesenden, vor allen
Dingen ist es keine Phrase, wenn
ich sage, es handelt sich um eine
Umänderung der Denkweise. Wer
heute glaubt, daß er mit dem
Fortsprudeln in der alten
Denkweise es weiter bringen kann,
der bringt die Menschen nur weiter
in die Dekadenz hinein. Wir müssen
heute daran glauben, das wir
gerade im Wirtschaftsleben am
allermeisten wirklich umlernen
müssen.
|
Ce
sera donc pour après-demain.
|
41
|
Davon also dann
übermorgen.
|
|
|
|
Français
seulement
PREMIÈRE SOIRÉE DE QUESTIONS à l'occasion du
premier cours universitaire anthroposophique.
- Dornach, le 10 octobre 1920 -
QUESTIONS SUR LA VIE ÉCONOMIQUE I.
L’objectif pratique des deux livres, « Les
points clés de la question sociale » et « en
introduction à la tri-articulation ». La
pensée sociale est aujourd'hui soit très
matérialiste ou complètement abstraite. Le
mouvement de tri-articulation comme travail
pour une guérison de la vie
sociale. Ce qui se
tient contre son succès: la routine libre
d’esprit en lien avec l'imprécision
mystique. Les difficultés de Futurum et du
Jour qui vient, trouver les collaborateurs
corrects. La restriction de l'intérêt
de beaucoup sur le pur gagner de l'argent.
Ce dont il s’agit dans le problème de prix.
La déformation des prix par le caractère de
marchandises de l'argent aujourd'hui. Une
organisation associative de la vie de
l’économie comme condition préalable pour un
prix correct/juste. Les associations comme
lien de branche à branche, en tant que
regroupement entre consommateurs et
producteurs. Action pratique signifie :
associer, pas purement théoriser.
01
Mes très chers présents ! On a exprimé le
souhait que je parle ici encore un peu de
questions économiques, de ce domaine qui est
le domaine économique de la triarticulation de
l'organisme social. En fait, j'avais
l'intention, précisément pendant ce cours
universitaire, d'utiliser davantage ma propre
force pour montrer comment la science de
l'esprit peut avoir un effet fécond dans les
domaines scientifiques les plus divers et dans
la vie en général. Le domaine de la vie de
l'économie est en effet celui qui nécessite
avant tout la collaboration compréhensive des
praticiens actifs à l'intérieur du mouvement
anthroposophique. Et on a surtout besoin que
ce que les praticiens ont pu tirer de leur
pratique de la vie soit transmis à la science
de l'esprit, tout comme les biens
scientifiques ont été si bien transmis de
toutes parts. Eh bien, nous allons parler de
ces choses plus en détail dans un instant.
Comme on a exprimé le souhait que je présente
quelque chose sur le troisième membre de
l'organisme social, j'ai pensé qu'il serait
préférable que les souhaits exprimés par le
public soient couchés sur le papier, afin que
je puisse en quelque sorte les intégrer dans
mon exposé d'aujourd'hui. Cependant, la
journée d'aujourd'hui était tellement chargée
que cela n'a pas du tout pu se faire de la
manière que je souhaitais, car les souhaits
les plus divers ont été formulés dans 39
questions qui n'ont vraiment pas pu être
étudiées dans le peu de temps dont je
disposais aujourd'hui. Mais en outre, la
manière dont ces questions ont été posées m'a
permis de voir combien il reste encore à faire
dans ce domaine, et c'est pourquoi il sera
nécessaire que je discute aujourd'hui d'une
partie de ce qui ressort en quelque sorte de
l'impression générale qui se dégage de ces
questions. Et je profiterai de l'occasion qui
m'est donnée mardi prochain à 8 heures pour
poursuivre les réflexions d'aujourd'hui de
manière plus spécifique, de sorte que les
auteurs de ces questions, ainsi que d'autres
qui souhaitent en savoir plus sur ces
questions, y trouveront peut-être leur compte.
Je ne veux parler aujourd'hui que de manière
préliminaire, afin que nous puissions entrer
dans le vif du sujet mardi. Mais un tel
discours préliminaire est nécessaire pour une
compréhension mutuelle plus saine. Il sera
alors peut-être possible, mardi soir,
d'enchaîner ce que j'aurai à dire par une
sorte de discussion générale, et nous pourrons
peut-être nous en sortir de cette manière.
02
Mes trés chers présents, bien que je l'aie
déjà fait ici à des heures tardives de la
soirée, j'aimerais avant tout souligner encore
une fois que mon livre "Die Kernpunkte der
Sozialen Frage" (Les points essentiels de la
question sociale) et, à sa suite, l'autre
livre qui vient de paraître aux éditions de
Stuttgart "Der Kommende Tag" (Le jour qui
vient), "In Ausführung der Dreigliederung des
sozialen Organismus" (En application de la
triarticulation de l'organisme social), sont
des livres conçus de manière tout à fait
pratique et que celui qui les prend de manière
théorique les comprend mal. Ils sont conçus de
telle sorte qu'ils s'adressent à ces humains
qui comprennent ressentir et saisir de l'œil
la vie sociale de manière vivante et
concrète/contemplative. Il est peu probable
que ce que l'on appelle aujourd'hui la
question sociale puisse être promue pour
l'essentiel par d'autres personnes que
celles-là. J'ai déjà insisté sur le fait qu'il
ne faut rien chercher d'utopique dans ces deux
livres. Mais j'ai dû remarquer que beaucoup de
gens qui abordent ces deux livres, en raison
d'une certaine tendance de notre époque,
traduisent d'abord la chose en utopie, en
utopisme, en s'en faisant des idées à leur
propre goût, qui ont ensuite l'air utopistes.
Je voudrais attirer votre attention sur une
remarque que vous trouverez sur une page
quelconque de mes "points essentiels". J'y dis
expressément : pour une chose qui est conçue
de manière pratique, conçue pratiquement comme
une exigence de temps, on peut penser de
différentes manières aux détails de
l'exécution. — C'est pourquoi, dans le livre
"Les points essentiels de la question
sociale", je ne donne en fait sur les détails
que des explications qui se veulent
exemplaires. Ce qui est dit sur l'une ou
l'autre question de détail concerne les choses
qui peuvent être réalisées de la manière la
plus diverse dans la vie pratique. Si je parle
de ces choses dans le sens où je présente une
réalisation [possible], c'est [pour] que l'on
puisse voir concrètement comment toute
l'impulsion de la triarticulation de
l'organisme social s'inscrit dans la réalité.
J'étais avant tout d'avis qu'après la parution
de ce livre, les praticiens de la vie se
mettraient à faire passer les résultats de
leur pratique de la vie dans le courant de la
question sociale en s'inspirant de ce livre.
03
Les questions qui m'ont été posées aujourd'hui
me montrent à quel point notre époque est
imprégnée de pensées non pratiques et à quel
point l'humain contemporain a du mal à penser
de manière pratique. C'est précisément la
tragédie de notre époque, c'est la grande
difficulté qui ne nous permet pas de nous
approcher vraiment de la vie : d'une part,
nous nageons entièrement dans des conceptions
et des représentations matérialistes que nous
avons assimilées par l'exploitation
unilatérale de la science de la nature, et
d'autre part, nous nous sommes habitués à voir
toutes les choses de la même manière, comme
nous devons nécessairement considérer les
choses extérieures de la nature - même les
choses qui doivent être considérées
différemment de ces choses extérieures de la
nature, les choses qui nécessitent avant tout
que l'on pénètre plus en profondeur qu'il
n'est nécessaire de le faire par rapport aux
choses extérieures de la nature -, que nous
avons ainsi perdu pour ces choses tout
sentiment de traitement approprié. Et c'est
ainsi que l'on pense d'une part de manière
tout à fait matérialiste et d'autre part de
manière tout à fait abstraite, tout à fait
abstraite, précisément sur les choses
sociales. On pense à des choses qui n'ont pas
la moindre chance d'intervenir dans la vie
réelle. Ou alors, on trouve aussi que des gens
qui croient avoir quelque chose de très réel à
proposer se contentent de se répandre en
généralités. Nous sommes aujourd'hui habitués
à ce que les praticiens se répandent en
généralités lorsqu'ils s'expriment sur un
sujet qui doit être traité de manière très
concrète, comme la question sociale. Le fait
est que des siècles d'éducation au sein de la
civilisation occidentale ne nous ont vraiment
pas rapprochés de la vie, mais nous ont en
fait éloignés de la vie. Et j'aimerais dire :
04
De tout cela, on se rend compte à quel point
on s'est aliéné la vie, mais comment on
méconnaît la nature et le caractère de cette
aliénation. On le méconnaît au sein des
différentes parties, et chaque partie rejette
toujours la faute sur l'autre. C'est ce qui
m'est apparu, par exemple, dans les questions
posées.
05
Il y avait des questions qui me rappelaient
maintes amertumes que j'ai dû ressentir en me
consacrant pendant des décennies à la
compréhension des conditions sociales
modernes, actuelles. C'est là, par exemple,
que surgit, sous plusieurs formes, la question
qui fait écho à la compréhension presque
impossible qui devrait jouer, qui devrait agir
entre le prolétariat d'une part et les autres
classes de l'humanité d'autre part. Du côté du
prolétariat, une question est en fait revêtue
de la forme d'un reproche, d'un reproche
sévère. Pour que rien ne reste en
arrière-plan, mais pour que l'on se confronte
en toute sincérité, honnêteté et vérité, je
peux lire ici cette question, qui implique en
fait un reproche :
06
Les ouvriers réunis ici ont fait l'expérience
qu'une collaboration avec les anthroposophes,
avec les milieux bourgeois, n'est pas possible
; il semble en particulier que les étudiants
n'aient pas l'impulsion nécessaire pour
pouvoir se projeter dans une collaboration
entre tous les humains, sinon il serait
impossible de poursuivre ici le corps des
camarades d'études.
07
Que d'un côté, mes très chers présents, il n'a
aucun savoir jusqu'à quel point il y a tout de
suite une lutte à l'intérieur du corps des
étudiants lutte pour arriver à la clareté avec
les exigences sociales de notre époque ! Une
terrible méfiance s'est installée, précisément
dans les cercles du prolétariat. Et celui qui
est capable de regarder la question sociale
avec des yeux ouverts ne peut absolument pas
passer à côté de cette méfiance, parce qu'elle
est l'un des facteurs les plus réels. Mais
cela ne concerne pas tant les étudiants, qui
sont, me semble-t-il, injustement accusés par
les prolétaires, du moins une partie des
étudiants n'est pas concernée. Mais, mes très
chers présents, il doit en général quand même
être dit qu'à notre époque, précisément dans
les cercles de la bourgeoisie et de ceux qui
se trouvent au-dessus et en dessous de la
bourgeoisie, il y a peu de tendance à
envisager vraiment la question sociale sous
son aspect prolétarien, à comprendre vraiment
comment la question prolétarienne est
intimement liée à l'ensemble de la question
sociale et donc au destin de notre
civilisation moderne. Comme je l'ai dit, je ne
parle aujourd'hui que de manière préliminaire,
afin que nous puissions mieux nous comprendre,
car on ne peut présenter ces choses de manière
compréhensive que si l'on sait de quels
soubassements elles proviennent.
08
Voyez-vous, Mes très chers présents, lorsque
nous avons commencé l'année dernière, à partir
du mois d'avril, à travailler à partir du
Wurtemberg dans le sens de l'"Appel" que
j'avais rédigé et de mes "Points essentiels de
la question sociale" pour assainir notre vie
sociale, c'était une époque qui, d'une
certaine manière, était encore - certains
l'appelleront éclipsée/adombrée, d'autres
sur-éclairée -, qui était donc éclipsée ou
sur-éclairée par ce qui passait comme une
sorte de vague révolutionnaire à travers
l'Europe ; et on rencontrait à l'époque
surtout les grands bourgeois et leur
entourage, la population des entrepreneurs, au
stade de la peur. Ils avaient très peur de ce
qui pourrait surgir des profondeurs de
l'existence sociale du prolétariat, et c'est
justement en avril et en mai que l'on est
entré dans une vague sociale où l'on a
vraiment fait du socialisme, ou du moins de la
socialisation, jusque dans de larges cercles -
on a rêvé, pour mieux dire. Mais ensuite, les
temps ont changé. Il s'est avéré que le
prolétariat n'était pas suffisamment formé
pour parvenir à une formulation claire de ses
revendications, de sorte qu'il puisse en
résulter quelque chose de socialement positif.
Certes, les cercles les plus larges du
prolétariat feraient preuve de compréhension à
l'égard de l'impulsion de la triarticulation,
si l'on pouvait surmonter ce qui constitue la
direction de ce prolétariat. Et nous ne devons
nous faire aucune illusion à ce sujet,
l'expérience que nous venons de faire avec nos
aspirations le prouve clairement : le
prolétariat ne parviendra à la clarté que
lorsque tous les dirigeants auront disparu et
qu'il pourra s'appuyer sur ses propres
instincts, sur sa propre raison. C'est à eux
que l'on pourra parler. On pourra parler aux
instincts des prolétaires, on pourra parler à
la raison synthétique des prolétaires, mais on
ne pourra pas parler aux dirigeants qui
réunissent deux caractéristiques :
premièrement, un terrible rabâchage de ce que
les bourgeois ont pensé pour eux, et
deuxièmement, dans toute leur attitude, une
surenchère du bourgeoisisme le plus ordinaire.
Mais cela, comme je l'ai dit, n'est dirigé que
contre le corps des dirigeants.
09
Mais cela doit être reconnu, tout comme il est
nécessaire à notre époque d'envisager très
sérieusement et radicalement que tout ce qui
sort des temps anciens et voudrait faire
remonter ce qui existait avant 1914, que cela
ne convient pas à la poursuite de la
construction - cela doit être reconnu. Et tant
que, dans toutes les parties du monde
civilisé, on ne pensera à rien d'autre qu'à la
question de savoir comment on peut faire
accéder tel ou tel à tel ou tel poste, parce
qu'il a déjà occupé un tel poste avant 1914 ou
pendant l'épopée de la guerre, tant que l'on
pensera de la sorte, on ne pourra pratiquement
pas identifier quoi que ce soit qui puisse
conduire à un progrès. Nous avons absolument
besoin d'humains nouveaux, issus d'une
nouvelle manière de penser.
10
Nous n'avons pas besoin de ceux auxquels on
veut recourir parce qu'on est trop à l'aise
pour développer des pensées qui amènent une
appréciation de nouveaux humains. J'ai dit que
viendraient des temps différents. Le
prolétariat s'est avéré incapable d'atteindre
la clarté à partir de lui-même. Le sentiment
de peur s'est peu à peu transformé en une
sorte de sécurité, une sécurité telle que l'on
s'est dit : "Maintenant, nous pouvons essayer
de continuer sur la même voie". - J'aimerais
dire qu'à l'époque, on pouvait comprendre de
semaine en semaine comment tout ce qui était
l'esprit d'entreprise d'autrefois retombait
dans les vieilles habitudes de pensée ; et
maintenant, au fond, il est de retour, mais il
ne se doute pas qu'il danse sur un volcan.
C'est la première expérience qui a montré,
pour ainsi dire, l'inutilité totale des
dirigeants du prolétariat et l'impuissance
totale de ceux qui, dans le domaine
économique, occupaient autrefois des postes de
direction ici ou là. Oui, dans ces cercles et
dans l'annexe de ces cercles, il n'y a
vraiment pas de tendance à connaître ce qui
palpite réellement dans le présent, ce qui
veut certainement travailler à la surface,
souvent de manière peu claire, précisément à
partir du prolétariat.
11
On ne veut tout simplement pas s'engager dans
ce dont il s'agit.
12
C'est pourquoi on a si peu compris le premier
tiers de mes "Points essentiels de la question
sociale", ce premier tiers qui s'efforce de
préférence de représenter cette "double
comptabilité" - je ne parle pas maintenant de
celle dont M. Leinhas a parlé ici dans le
contexte historique, mais je parle d'une autre
qu'il a même évoquée -, c'est cette double
comptabilité, à laquelle on est arrivé peu à
peu et qui consiste, d'une certaine manière, à
ne considérer le monde que d'après son
contexte matériel et mécanique, à ne penser
qu'à l'intérieur de ce contexte matériel et
mécanique, à faire de la pratique de la vie
une routine, comme je l'ai appelé un jour, et
à vouloir développer d'un autre côté tout ce
qui est possible de beau, tout ce qui est
possible de spirituel, tout ce qui est
possible de moral.
13
Nous savons donc combien les humains pratiques
s'efforcent d'avoir la pratique à l'intérieur
de l'usine, mais ensuite, lorsqu'ils ont fermé
la porte du bureau le soir, ils s'efforcent de
pouvoir se livrer quelque part à ce qui permet
aux pensées de vivre librement, à l'âme de se
développer, de se réchauffer intérieurement
par des pensées qui les libèrent enfin de ce
qui se trouve derrière la porte du bureau,
etc. ; il doit y avoir une vie spirituelle en
dehors de l'usine - ce sera déjà une telle
devise [chez ces personnes], et c'est cette
devise que mon livre a en fait voulu inverser.
14
Dans ce livre, je voulais attirer l'attention
sur le fait qu'il ne s'agit pas de fermer
l'usine derrière soi pour trouver la vie de
l'esprit dehors, mais ce dont il s'agit, le
matin, quand on entre dans l'usine, de faire
entrer l'esprit dans l'usine, afin que la vie
matérielle, mécanique, puisse être imprégnée
de raison synthétique, d'esprit et ainsi de
suite, afin que l'esprit ne se développe pas à
côté de la vie réelle comme un luxe, ce qu'il
est devenu peu à peu par cette double
comptabilité. D'un côté, il y a l'usance/usage
commercial, que je n'ai pas besoin de vous
décrire plus avant, telle qu'on la trouve
souvent aujourd'hui, de l'autre, il y a
l'église, les mains jointes, la demande d'une
vie heureuse et éternelle, l'entrelacement des
deux.
15
Ce qui est nécessaire, c'est le penser
ensemble, et c'est ce qui met beaucoup
d'humains mal à l'aise. Ils aimeraient d'une
part une routine sans esprit, que l'on
acquiert de telle sorte que l'on n'y est pas
vraiment, et d'autre part ils aimeraient un
flou mystique par lequel ils pourraient
satisfaire la volupté de leur âme. Combien de
fois n'a-t-on pas fait l'expérience, et
notamment à l'époque où l'on devait passer de
l'aspiration spirituelle anthroposophique à
l'aspiration pratique, que des gens de la vie
pratique se présentaient à nous, qui voulaient
devenir quelque chose, devenir dans la vie
pratique à partir des usages qui se sont
développés au cours des dernières décennies.
Comment ces gens veulent-ils devenir quelque
chose ? Les conversations qui ont été menées
lorsqu'il s'agissait de recruter des gens,
disons pour le Futurum ou pour le Jour qui
vient - des gens qui devaient travailler avec
le véritable spirituel, mais qui triomphait du
matériel -, ces conversations [ont montré] :
Il est extrêmement difficile de trouver de
telles personnes aujourd'hui, pour la simple
raison que la vie économique a fait naître
l'habitude que le jeune humain se laisse
former de l'extérieur. Il se laisse entraîner
quelque part dans une affaire, et en fait, en
étant ailleurs avec ses pensées dans une vie
spirituelle, parfois très bonne, il ne porte
pas l'esprit dans son affaire. Là, il n'est
pas avec son âme, il se laisse entraîner de
l'extérieur, il se laisse routiniser dans les
affaires ; ensuite, il se laisse envoyer
quelque part, en Amérique ou à Londres, et là,
il continue à s'entraîner.
16
Après, il sait comment on fait, et alors il
rentre, et puis il fait ceci ou cela.
17
Oui, mes très chers présents, cela mène à des
questions sociales, car on ne peut pas avancer
avec de tels humains ; si nous ne nous
décidons pas à éclairer et à agir sur ces
choses, on ne peut rien faire. Nous avons
besoin d'humains qui soient éduqués, dès
l'école, de telle sorte qu'ils interviennent
avec leur initiative lorsqu'il s'agit de se
préparer de manière adéquate à la vie
pratique, de telle sorte que l'initiative
veuille en quelque sorte sortir de soi. Mais
pour cela, il faut que l'école ne tue pas
cette initiative. J'aimerais dire que c'est
tout de suite la chose considérée du côté
humain.
18
Un tout autre esprit doit entrer dans notre
vie de l'économie. Cet esprit animera avant
tout ce pendant qui doit exister entre
l'humain et ce qu'il produit directement ou
indirectement dans le monde. Pour de
nombreuses branches de notre vie, ce pendant
n'existe plus vraiment. Beaucoup d'humains
sont extrêmement indifférents à ce à quoi ils
travaillent, à la manière dont ce à quoi ils
travaillent s'insère dans le contexte social.
Ils ne s'intéressent qu'à combien ils
acquièrent par leur travail, c'est-à-dire
qu'ils réduisent tout l'intérêt qu'ils ont
dans le monde extérieur, matériel, à l'intérêt
qu'ils peuvent avoir pour la quantité d'argent
qui peut leur venir de ce monde extérieur en
raison de la constellation particulière dans
laquelle ils se trouvent par rapport à ce
monde extérieur. Cette réduction à l'intérêt
lucratif, et non à la chose qui est faite, est
ce qui empoisonne au fond toute notre vie de
l'économie. Mais c'est aussi là que se
trouvent les graves obstacles à la
compréhension de l'impulsion de la
triarticulation de l'organisme social.
19
Comme je l'ai dit, je parle de manière
préliminaire, mais j'aimerais déjà indiquer
sur certaines choses aphoristiquement dès
aujourd'hui. Il a été mentionné à maintes
reprises - cette mention est d'ailleurs
correcte - qu'il fallait œuvrer à une vie
économique dominée par des impulsions
d'association. Associations - j'ai fait une
expérience étrange. J'ai parlé une fois des
associations dans un cercle de prolétaires à
Stuttgart. Ils m'ont dit : "Nous avons entendu
parler de toutes sortes de choses, de
coopératives, de trusts, de cartels, de
syndicats, mais nous n'avons jamais entendu
parler de ce que devraient être des
associations. - Si l'on veut s'y retrouver
dans ces affaires, il faut justement pouvoir
envisager, je dirais même saisir concrètement,
la nouveauté de ce concept, notamment du point
de vue de la vie de l'économie. Les
associations ne sont pas des coopératives, les
associations ne sont pas des cartels ni des
syndicats ; les associations sont avant tout
des rassemblements, ou plutôt des liens, qui
travaillent entièrement en vue d'un objectif
déterminé. Quel peut être ce but ?
20
Nous allons progressivement nous rapprocher
d'une compréhension pratique de la vie de
l'économie : quel peut être cet objectif ? Mes
très chers présents, cet objectif ne peut pas
être autre chose que de travailler à un
façonnement entièrement déterminé des prix des
marchandises particulières. On ne pourra pas
penser correctement selon l'économie de peuple
avant d'être en mesure de placer le problème
des prix au centre de cette pensée d'économie
de peuple, comme le fait - peut-être pas
toujours de manière pédante avec des théories,
mais dans l'esprit - le troisième tiers de mon
livre "Les points essentiels de la question
sociale".
21
De quoi s'agit-il donc au problème des prix ?
Il s'agit de ce qu'en fait chaque marchandise
peut seulement avoir un prix déterminé, tout
au plus de petites fluctuations vers le haut
et vers le bas peuvent avoir lieu. À chaque
marchandise correspond un prix déterminé, car,
mes très chers présents, le prix d'une
marchandise est - laissez de côté l'argent,
j'en parlerai aussi après-demain - le prix
d'une marchandise n'est rien d'autre que ce
qui représente sa valeur par rapport à la
valeur des autres marchandises dont on a
besoin en tant qu'être humain. Le prix exprime
un rapport, par exemple le rapport entre la
valeur d'un costume à celle d'une miche de
pain ou d'une botte à celle d'un chapeau.
22
Cette proportionnalité est ce qui conduit
finalement au problème du prix. Mais cette
proportionnalité/ce qui à mesure de rapport ne
peut pas être résolu par une quelconque
arithmétique ordinaire, elle ne peut pas non
plus être fixée par une loi, par aucun corps,
mais elle peut seulement être conquise par un
travail associatif.
23
Qu'est-ce qui, dans la vie économique
actuelle, travaille à l'encontre d'une
formation saine des prix, et qu'est-ce qui
nous a conduits à la misère économique que
nous avons ? C'est que le prix des
marchandises ne se forme pas à partir de la
vie de l'économie, mais qu'entre les
marchandises d'usage courant - les
marchandises qui répondent aux besoins -
s'insère quelque chose qui ne peut pas être
une marchandise, qui ne peut servir que de
moyen de compensation pour les rapports de
valeur réciproques des marchandises :
l'argent. Comme je l'ai dit, nous voulons
encore parler de tout cela plus en détail,
mais je veux maintenant suggérer quelques
généralités. L'argent est doté d'un caractère
de marchandise, notamment parce que s'est
instauré ce rapport réellement ambigu entre le
papier-monnaie et l'or-monnaie, qui est
maintenant à son apogée. Ainsi, il devient
même possible que l'on n'échange pas seulement
des marchandises et que l'argent ne serve que
de moyen de facilitation pour l'échange dans
une grande région avec une division du travail
et de l'emploi, mais que l'argent lui-même
soit devenu une marchandise. Et cela se
manifeste simplement par le fait que l'on peut
faire du commerce avec l'argent, que l'on peut
acheter et vendre de l'argent, que la valeur
de l'argent change par la spéculation, change
par ce que l'on fait sur le marché monétaire.
Mais il s'y mêle maintenant quelque chose qui
montre très clairement comment l'État unitaire
maintient encore aujourd'hui ce qui veut
s'articuler en trois parties. L'argent tel que
nous l'avons aujourd'hui : sa valeur est en
quelque sorte légalement fixée par l'État.
C'est de l'État que part l'impulsion qui
détermine essentiellement la valeur de cette
"marchandise". Et c'est cette interaction de
deux choses, l'échange de marchandises et la
fixation de la valeur de l'argent par l'État,
qui rend toute notre vie économique confuse,
de sorte qu'elle n'est plus du tout
compréhensible pour l'humain qui s'y trouve
aujourd'hui.
24
Les gens qui se trouvent dans la vie de
l'économie aimeraient-ils donc admettre
honnêtement que, d'un côté, une quelconque
quantité d'argent qui circule est une
abstraction économique complète - circule
comme le concept le plus abstrait dans notre
pensée -, que, d'autre part, il y a la
production, l'échange et la consommation des
marchandises, si étroitement liés au bien-être
et au malheur de l'humain, et que, d'une
certaine manière, comme une grande
contrefaçon, la valeur actuelle de l'argent
écrase tout, efface tout ce qui doit être
vivant dans la détermination mutuelle de la
valeur des marchandises. Mais ces choses ne
doivent pas être considérées de manière
agitatrice, elles doivent être considérées
très sobrement et objectivement, sinon on ne
peut pas s'en sortir. D'un point de vue idéal,
chaque type de marchandise au sein de la vie
de l'économique dépend d'une valeur bien
déterminée. Une certaine catégorie de
marchandises X doit avoir un rapport clair
avec les autres catégories de marchandises en
ce qui concerne sa valeur.
25
Mais pour que cette valeur apparaisse,
plusieurs choses sont nécessaires.
Premièrement, il est nécessaire que les
connaissances soient disponibles, les
véritables connaissances techniques et
universelles, afin de pouvoir produire la
marchandise en question pour une époque donnée
dans le meilleur état possible et de manière
rationnelle, c'est-à-dire en utilisant le
moins de force de travail possible et sans
nuire à l'humain. Et deuxièmement, il est
nécessaire qu'il n'y ait pas plus d'humains
employés dans le [processus de production
entier] qu'il n'en faut pour que cette
marchandise reçoive un prix déterminé, un prix
clairement déterminé, en fonction de ses coûts
de production et ainsi de suite. Si trop de
travailleurs sont employés dans la direction
qui mène à un certain genre de marchandise,
celui-ci obtient un prix trop bas ; si trop
peu de travailleurs sont employés, la
marchandise obtient un prix trop élevé ; et il
est donc nécessaire, dans la vie économique,
que l'on comprenne combien de personnes
doivent être employées dans un domaine
déterminé de la production de marchandises.
26
Cette connaissance du nombre de personnes
employées pour la production d'une certaine
catégorie de marchandises destinées à la
consommation est nécessaire pour arriver au
point culminant de la vie économique, le
problème des prix. Cela se fait en travaillant
de manière positive, en négociant dans la vie
de l'économie avec les gens la manière dont
ils devraient être placés. Bien sûr, cela ne
doit pas être interprété de manière pédante ou
bureaucratique. Vous remarquerez que la
liberté totale, y compris économique, est tout
de suite assurée à l'humain par ce que veulent
"Les points essentiels de la question
sociale". Il ne s'agit pas d'une léninisation
ou d'une trotskisation bureaucratique ou
mécaniste, mais d'une association par
laquelle, d'un côté, la vie industrielle est
envisagée de façon correcte et, de l'autre, la
liberté de l'humain est pleinement préservée.
Vous voyez donc de quoi il s'agit en fin de
compte. Mais nous verrons après-demain comment
l'argent s'y intègre.
27
Ce dont il s'agit tout d'abord, c'est - malgré
l'intervention de l'argent - la valeur
mutuelle de la marchandise, c'est-à-dire la
valeur mutuelle des produits du travail
humain. C'est cela qui compte, et les
associations doivent travailler à faire
ressortir cette valeur par ce qu'elles font
dans la vie économique, par leurs
négociations, par leurs contrats réciproques,
etc. Oui, comment de telles négociations, qui
ont à voir avec la valeur mutuelle des
marchandises, peuvent-elles se dérouler ?
Jamais par une organisation du même, par une
corporation du même, mais uniquement par des
associations. Comment voulez-vous que vous
trouviez le rapport entre le prix de la botte
et le prix du chapeau si vous ne faites pas
travailler ensemble les chapeliers et les
cordonniers par la voie associative, s'il n'y
a pas d'association, si des associations ne
sont pas formées ? Il n'y a pas d'associations
au sein d'une branche, car ce ne sont pas des
associations, mais des associations qui vont
d'une branche à l'autre, et surtout des
producteurs aux consommateurs. Les
associations sont l'exact contraire de ce qui
mène au trust, au syndicat et autres. Nous
verrons ensuite comment certaines associations
entre les entrepreneurs d'une même catégorie
de marchandises sont également nécessaires ;
mais elles ont alors une tout autre fonction.
Mais ce qui constitue la naissance - je ne dis
pas la fixation, mais la naissance - du prix
correct ne peut se développer que par une vie
associative qui va de branche en branche ;
lorsque les associations œuvrent ensemble avec
leurs expériences, alors seulement le prix
correct peut être fixé à partir de
l'expérience. Ce ne sera pas plus compliqué
que, par exemple, la vie dans nos États
policiers ou dans nos démocraties ; au
contraire, ce sera beaucoup plus simple, même
si cela va de branche en branche.
28
Maintenant, on doit donc aussi être au clair
sur ce que la vie pense absolument autrement,
si je puis m'exprimer ainsi, de ce que pensent
les abstraits, même s'ils sont des praticiens.
Ces abstraits penseront avant tout que tout
dépend soit des associations des producteurs
[entre eux], soit des associations des
producteurs avec les consommateurs. - Oui,
mais, mes très chers présents, c'est donc
purement une question de temps. Pensez-vous
quand même seulement une fois (il est dessiné
au tableau) que si vous associez la branche A
des producteurs à une somme quelconque de
consommateurs B, celle-ci à la branche C des
producteurs et celle-ci à une somme quelconque
de consommateurs D - alors, il apparait une
association.
29
Mais elle naît ainsi parce que l'on a d'abord
vu seulement sur le producteur ou seulement
sur le consommateur ; mais le consommateur est
donc un producteur pour un autre article, s'il
n'est pas tout de suite un rentier ou un
paresseux. Il ne s'agit pas du tout que vous
alliez par catégories [abstraites] ; si vous
pensez la chose plus universelle et que vous
faites des associations de tous les contextes,
vous avez aussi les consommateurs dans les
contextes. Mais dans l'état actuel des choses,
on ne peut pas du tout commencer par les
producteurs entre eux, il n'en résulterait que
des trusts ou des cartels qui ne veulent que
des intérêts d'entrepreneurs, je ne veux même
pas dire qui ne veulent qu'avoir, mais qui ne
peuvent même qu'avoir.
30
Aujourd'hui, il s'agit de former ces
associations avant tout selon le modèle que
j'ai cité une fois comme un modèle tout à fait
primitif. Nous voulions un jour établir
nous-mêmes un pendant de consommation de pain
au sein de la Société anthroposophique et
l'associer à un fabricant de pain, de sorte
qu'il y ait un rapport entre tout ce que les
anthroposophes pouvaient payer en une certaine
relation en produisant en même temps quelque
chose [d'autre] ; et pour la contre-valeur de
ce qu'ils produisaient, ils recevaient ce que
le boulanger concerné produisait. Donc, cela
revenait effectivement à agir sur le prix dans
les échanges commerciaux/d'entreprises
réciproques. Ce sera l'essence de ces
associations que de tendre progressivement, en
fonctionnant vraiment correctement, vers le
prix correct, justifié selon l'économie de
peuple.
31
Si vous réfléchissez correctement quelque
chose comme ça, vous verrez que cela ne
contredit absolument pas l'expérience
pratique, pour autant qu'on peut encore la
faire dans la vie économique perverse
d'aujourd'hui. Car, prenez l'économie la plus
simple : celui qui sait gérer l'économie la
plus simple finit par trouver les prix
corrects, et il développe les bons prix à
partir de ses propres conditions. Il détermine
les bons prix à partir de deux composants
concrets : premièrement, ce qu'il aimerait
avoir pour ses produits et deuxièmement, ce
qu'il obtient ; c'est-à-dire qu'il s'engage
avec les consommateurs, même si c'est encore
très vague, dans une association. Elle est
toujours là, même si elle n'est pas
fermée/conclue extérieurement. Seulement,
notre vie est devenue si compliquée que nous
devons justement amener ces choses à une
pleine conscience et à un former/façonner
extérieur. Si l'on ne se réfléchit pas en ces
choses, alors il en résulte toujours quelque
chose d'utopique. Mais il serait avant tout
nécessaire de rassembler les expériences qui
sont avant tout liées à la production et à la
consommation. Et nous aurions surtout besoin,
dans les cercles qui collaborent avec nous, de
praticiens qui pourraient en quelque sorte
souder les expériences de la vie pour en faire
une science empirique/d'expérience sur la vie
de l'économie, de sorte que - et cela pourrait
absolument être - on partirait à l'origine de
l'expérience.
32
Mais aujourd'hui, mes très chers présents,
vous pouvez lire chez les économistes quelque
peu dans le style suivant : On calcule pour un
territoire quelconque, disons pour
l'Allemagne, quelle est la part de la fortune
totale, ou disons des recettes annuelles
totales, réalisées sur ce territoire, que
représentent les bénéfices des entreprises,
quelle est la part des montants qui doivent
être utilisés pour le commerce intermédiaire
au sens le plus large, et on calcule cela en
argent, en marks. Et ceux qui parlent de ces
choses en tant qu'économistes réduisent en
général tout à un rapport monétaire abstrait.
33
Mais cela ne permet pas d'avoir un aperçu du
fonctionnement réel de l'économie. On ne
pourrait s'en faire une idée que si l'on
entendait ceux qui sont dans la vie économique
expliquer comment on travaille dans le
commerce intermédiaire. Il faudrait par
exemple que l'on nous décrive comment des
existences ratées se terrent dans le commerce
intermédiaire. Et l'on apprendrait aussi, par
exemple, le fait intéressant que, dans un
territoire économique fermé, les bénéfices des
entrepreneurs sont à peu près aussi nombreux
que les stocks de marchandises inutiles mis
sur le marché. Ce qui est tout à fait curieux,
c'est que le chiffre indiqué pour un
territoire quelconque comme étant la somme des
bénéfices des entrepreneurs correspond à peu
près au prix fixé par le marché des
marchandises qui figurent inutilement sur le
marché comme étant en stock, qui ne sont pas
vendues. Vous voyez là un rapport que l'on
peut observer que l'on peut résumer, mais qui
ne serait éclairé de manière intéressante que
si les praticiens, qui ne comprennent en fait
rien à la pratique réelle, venaient vous
montrer comment les choses se passent
réellement chez eux, afin que l'on puisse
justement voir quels sont les rapports entre
ce qui est travaillé sur le marché et qui
n'est pas vendu, et le profit de
l'entrepreneur qui sort du travail
excédentaire, le pur profit du capital je
pense.
34
Il est tout à fait évident que les gens qui
n'ont aucune idée de ce que sont de tels
pendants dans la vie de l'économie ne sont pas
non plus en mesure aujourd'hui de parler de la
composition réelle d'associations. Car quelle
est la tâche de ces associations ? Elles ont
pour tâche d'utiliser tout de suite ces
connaissances qui manquent encore là pour
parvenir finalement à un prix économiquement
justifié. Si association et association
échangent leurs expériences, si ces
expériences, au lieu d'être calculées, sont
échangées de manière vivante, ainsi finalement
le problème des prix se laisse simplement
résoudre pratiquement. Il n'y a aucune théorie
pour résoudre le problème des prix. On ne peut
pas le formuler, mais on peut seulement, en
partant d'une marchandise quelconque et en
faisant réellement l'expérience dans la vie
des marchandises échangées avec cette
marchandise, déterminer pratiquement combien
cette marchandise doit coûter, mais
pratiquement avec une précision/exactitude
presque totale. Cela ne peut pas être fait
avec des chiffres, cela doit être fait parce
qu'un groupe de personnes qui a l'expérience
d'une branche, un autre groupe qui a
l'expérience d'une autre branche, un troisième
groupe qui a l'expérience d'une troisième
branche et ainsi de suite, que ces groupes
fassent converger leurs expériences. La chose
n'est pas aussi compliquée qu'on se la
représente peut-être aujourd'hui ; et vous
pouvez être tout à fait sûrs qu'on n'aura pas
besoin d'autant d'humains que certains États
en ont eu besoin pour leur militarisme et pour
leur système de police, pour mettre vraiment
les associations sur pied de manière à ce
qu'elles puissent résoudre le problème des
prix. Et c'est le plus important dans la vie
de l'économie. Chacun a alors, dans un certain
sens, une norme ; il voit au prix combien il a
besoin de travailler. On n'a pas du tout
besoin de réfléchir comment on veut amener
l'humain à travailler, parce qu'il voit, à
partir de ce qui détermine le prix, combien il
doit travailler ; il pourra s'y orienter et
négocier sur un tout autre terrain la quantité
de son travail, le temps de son travail et
ainsi de suite, avec les autres humains, sur
la base de la réciprocité.
35
J'aimerais seulement dire encore ceci
aujourd'hui : qu'est-ce qui est donc essentiel
dans la vie de l'économie ? Le prix des
marchandises. Si vous sortez de la vie de
l'économie, dans le sens des "points
essentiels de la question sociale", vous
trouverez aussi ce qui est le plus important
dans la vie de l'État - mais nous devons
toutefois penser là à une vie de l'État
vivante. Dans la vie de l'État, le plus
important, ce sont les droits et les devoirs
que les humains se fixent mutuellement et qui
peuvent être établis par la cohabitation/vie
en commun démocratique. On doit penser à
comment, dans la vie de l'économie, les
expériences sont rassemblées par l'activité
des associations pour arriver finalement au
prix des marchandises qui domine la vie de
l'économie ; il faut penser à la manière dont
tout ce qui ne s'applique pas à la fixation de
ce prix doit être retiré de la vie de
l'économie. Le contexte démocratique dans la
vie de l'État ou, s'il s'agit de la vie de
l'esprit, la libre insertion du membre
spirituel dans l'organisme social ; dans la
vie de l'esprit, c'est la confiance qui fonde
la constitution, dans la vie de l'État, le
sens à mesure de sensation pour des droits et
des devoirs. L'associatif travaille après le
prix correct. La vie de l'économie a besoin de
la confiance comme force de la vie de
l'esprit, elle a besoin de la sensation pour
le droit et le devoir. Avec ce rythme du droit
et du devoir, nous avons une double
respiration, comme nous avons une expiration
et une inspiration dans la vie humaine. C'est
ce qui doit pulser dans la vie de l'État, et
la confiance est ce qui doit pulser dans la
vie de l'esprit.
36
En ce qui concerne les questions - comme je
l'ai dit, je n'ai pris aujourd'hui que
l'impression générale des différentes
questions -, il y a par exemple quelque chose
qui entre en ligne de compte par rapport à une
telle impression générale : c'est la question
de savoir comment cette vie de l'esprit doit
agir sur les deux autres membres de
l'organisme social, comment elle doit être
constituée en soi-même. Mais nous en parlerons
encore après-demain. Mais laissez seulement
une fois tirer à travers votre âme - de
manière sensible et impartiale, sans être
influencé par ce qui est déjà là et qui a
toujours été apporté dans la vie de l'esprit
du côté de l'État - laissez tirer à travers
votre âme ce qu'est la vie de l'esprit placée
sur elle-même. Maintenant, mes très chers
présents, je pense que vous me comprendrez
tous très bien sur ce point : Lorsque la vie
de l'esprit sera libre, alors la compétence
reconnue et soutenue par la confiance agira en
premier lieu dans la vie de l'esprit ; cette
compétence agira, et elle agira dans la même
mesure que cette vie de l'esprit sera
émancipée de l'État. Et chez toutes ces
"tresses" qui ne voulaient rien savoir de
notre conseil culturel, on pouvait très bien
remarquer - je l'ai déjà évoqué d'un autre
point de vue - que si c'était l'efficacité
portée par la confiance qui comptait, et non
l'efficacité estampillée par l'État, ils ne
seraient très vite plus assis sur leurs
chaises curules. C'est ce qui a fait fuir si
vite les gens de tous côtés devant notre appel
au Conseil de la culture, que les pans de
leurs manteaux et de leurs robes ont encore
volé loin, très loin dans le vent, à cause de
la rapidité avec laquelle ils se sont enfuis
lorsque nous les avons appelés à une libre vie
de l'esprit.
37
Maintenant, je voulais aujourd'hui, mes très
chers présents, parler de manière préliminaire
de certaines choses qui peuvent nous conduire
à aborder des questions particulières en
adossement à celles qui ont été posées.
J'aimerais avant tout, parce que je vois qu'il
y a un besoin urgent, aborder la question
concrète de l'organisation des différents
éléments de l'organisme social et de leur
interaction. Mais je veux être compris et, à
cette fin, je veux étudier et élaborer
correctement les questions pour le prochain
mardi. Mais cela, vous le verrez aussi bien
par l'étude des "points essentiels de la
question sociale" que par tout ce que j'ai dit
par ailleurs en m'appuyant sur cette direction
de notre activité spirituelle à scie toxique :
il ne s'agit vraiment pas de quelque chose
d'utopiste. Mais cela me donne peut-être aussi
le droit de dire, dans un certain sens, que
l'on ne devrait pas transposer en utopisme ce
que l'on entend par les "points essentiels de
la question sociale". J'entends cet utopisme
dans de nombreuses expressions qui me sont
adressées, par exemple lorsque quelqu'un vient
me demander : lorsque nous aurons la
triarticulation de l'organisme social, qu'en
sera-t-il de ceci et de cela ? - C'est
justement ce que pense l'utopiste. Le
praticien, lui, pense avant tout à la mise en
place de quelque chose de positif. Il ne
s'agit vraiment pas de savoir ce qui va se
passer avec le banquier A, avec la modiste F,
avec la propriétaire de la machine à coudre C
- toutes ces questions sont soulevées -, mais
il s'agit de quelque chose d'essentiellement
différent. Il s'agit d'entreprendre des choses
qui reposent dans le sens de l'une des trois
impulsions pour la triarticulation de
l'organisme social.
38
Il est important que l'on commence n'importe
comment par des associations. Il doit être
montré comment ni les coopératives de
production, ni les coopératives de
consommation ne peuvent être prospères à
l'avenir. Il faut renoncer aux coopératives de
production parce que l'expérience a montré que
les humains ne se consacrent pas à elles avec
une véritable initiative personnelle et qu'ils
ne le peuvent même pas. Il faut aussi renoncer
aux coopératives de consommation, bien
qu'elles soient encore les meilleures,
notamment lorsqu'elles passent à
l'autoproduction ; mais elles ne peuvent pas
atteindre le but nécessaire pour l'avenir,
pour la simple raison qu'elles ne naissent pas
de l'association de ce qui existe, mais
qu'elles se trouvent à nouveau à l'intérieur
du capitalisme tout à fait ordinaire - du
moins d'un certain point de vue, en ce sens
qu'elles n'organisent d'abord
qu'unilatéralement la consommation et qu'elles
n'intègrent en fait la production qu'à
l'organisation de la consommation, si elles le
font. De telles coopératives, par exemple
comme la coopérative de matières premières et
ainsi de suite, témoignent encore moins d'un
véritable progrès ; de telles coopératives
n'ont absolument aucun sens de la vie
associative, mais elles ne reviennent en fait
qu'à faire quelque chose dans un domaine
partiel de la vie de l'économie, dans un coin
quelconque, alors que justement la question
des matières premières est étroitement liée à
la question de la consommation. On aimerait
dire, mais c'est un peu imagé : dans
l'ensemble de la vie de l'économie, ce sont
les fumeurs qui devraient s'intéresser le plus
aux travaux de préparation de la matière
première dans les régions productrices de
tabac. J'aimerais maintenant savoir comment,
dans notre économie décadente et perverse,
l'intérêt que le fumeur porte à la question
des matières premières, à l'économie des
matières premières, est lié au produit qu'il
vaporise finalement dans l'air ; il ne compte
en effet que sur la périphérie la plus
éloignée. Je n'ai choisi qu'un seul exemple,
qui semble déjà un peu étrange, parce qu'il
est si éloigné ; dans d'autres exemples, le
lien est beaucoup plus perceptible. Le lien
associatif nécessaire entre
l'approvisionnement en matières premières et
la consommation n'est même pas remarqué
aujourd'hui.
39
Il se trouve que cette pensée déconnectée de
la réalité traduit toujours en théorie ce qui
est en fait pensé en pratique dans les "points
essentiels". Et j'ai trouvé le plus de
théorie, le plus de simple mystique
commerciale/d'entreprise, si je peux utiliser
cette expression, lorsque les praticiens
d'aujourd'hui traduisent dans leur langage la
pensée pratique des "points essentiels", car
ils ne pensent en général que depuis un tout
petit coin ; et tout ce qui est à l'extérieur,
en dehors de ce coin qu'ils maîtrisent en tant
que routiniers, s'estompe pour eux dans une
mystique commerciale/d'entreprise nébuleuse.
Mais c'est justement contraire au principe
associatif. Le principe associatif doit œuvrer
pour que la valeur des marchandises soit
déterminée par leur rapport mutuel. Mais cela
ne peut se faire que si les branches les plus
diverses s'associent, car autant de branches
sont en relation associative directe ou
indirecte, autant de branches tendent à
obtenir par leur activité le prix économique
des marchandises, qui est nécessaire. On ne
peut pas calculer le prix, mais on peut
regrouper les branches économiques de manière
associative, et si elles se regroupent de
telle sorte que, lors de ce regroupement, il
en résulte la quantité de personnes qui
doivent être employée dans chaque branche
individuelle en fonction de l'économie
globale, de la production et de la
consommation, alors cela sort tout seul : tu
me donnes tes bottes pour tant de chapeaux que
je te donne. - L'argent n'est alors que
l'intermédiaire. Mais derrière ce qui est
médiatisé par l'argent, il y a quand même -
même si beaucoup d'argent s'insère comme
produit intermédiaire - comment la valeur des
bottes détermine la valeur du chapeau, comment
la valeur du pain détermine la valeur du
beurre, etc. Mais cela n'apparaît qu'en
frottant branche contre branche dans la vie
associative. Croire que l'on peut fonder des
associations uniquement entre les producteurs
d'une branche - cela ne s'associe pas. Nous
verrons la prochaine fois, après-demain, ce
que cela signifie. L'association, c'est le
regroupement, l'union, pour que cette union
puisse générer cet exposant commun qui se
manifeste ensuite dans le prix. C'est le
déploiement vivant de la vie de l'économie, et
ce n'est qu'ainsi que cette vie de l'économie
parviendra à satisfaire correctement les
besoins humains. Cela ne peut se produire que
si les humains s'intéressent pleinement à la
vie de l'économie et ne se contentent pas de
se demander : quels sont les intérêts de ma
branche ? Qu'est-ce que je gagne dans ma
branche ? Comment est-ce que j'emploie les
gens dans ma branche ? - Cela ne peut se faire
que si les gens s'en préoccupent : comment ma
branche doit-elle se situer par rapport aux
autres branches, afin que les valeurs
réciproques des marchandises soient
déterminées de manière correcte ?
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Vous voyez, mes très chers présents, ce n'est
surtout pas une phrase quand je dis qu'il
s'agit d'un changement de manière de penser.
Celui qui croit aujourd'hui qu'il peut aller
plus loin en continuant à penser comme avant,
ne fait qu'enfoncer les humains dans la
décadence. Nous devons croire aujourd'hui que
c'est dans la vie de l'économie que nous
devons le plus réapprendre//apprendre
inversement.
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Ce sera donc pour après-demain.
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