Collection:
GA337b - Œuvres
complètes de Rudolf Steiner - IDÉES
SOCIALES, RÉALITÉ SOCIALE, PRATIQUE
SOCIALE
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TROISIÈME SOIRÉE DE SÉMINAIRE à
l'occasion du premier cours
universitaire anthroposophique.
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Dornach, le 11 octobre 1920 -
QUESTIONS SUR LA PRATIQUE
ÉCONOMIQUE III.
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DRITTER
SEMINARABEND anläßlich des
ersten anthroposophischen
Hochschulkurses. -
Dornach, 11. Oktober 1920 -
FRAGEN ZUR WIRTSCHAFTLICHEN
PRAXIS III.
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Les
références Rudolf Steiner Œuvres
complètes ga 337b 175-193 1999
11/10/1920 |
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Traducteur:
FG v.01 - 2022 |
Editeur: SITE |
L'action sociale comme une exigence
complémentaire à côté de la fondation
d’entreprises telles que Futurum et
Jour qui vient. Le chemin pour
surmonter le fossé social entre
entrepreneurs et travailleurs ; la
disparition des syndicats comme
condition préalable. Comment on fait
entrer l’idée de tri-articulation dans
les têtes des humains. La technique
manquante jusqu’à présent dans
l'agitation. La nécessité d'un art
personnel de l’agitation, adapté aux
auditeurs. Le but des cours
d’agitateurs planifiés à Stuttgart.
L’ersatz des syndicats par
associations entre dirigeant le
travail et preneur du travail.
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Die soziale Aktion als zusätzliches
Erfordernis neben der Gründung von
Unternehmungen wie Futurum und
Kommender Tag. Der Weg zur Überwindung
der sozialen Kluft zwischen
Unternehmern und Arbeitern; das
Verschwinden der Gewerkschaften als
Voraussetzung. Wie man die
Dreigliederungsidee in die Köpfe der
Menschen hineinbringt. Die bisher
fehlende Technik im Agitieren. Die
Notwendigkeit einer persönlichen, auf
die Zuhörer abgestimmten
Agitationskunst. Der Zweck des
geplanten Agitatorenkurses in
Stuttgart. Der Ersatz der
Gewerkschaften durch Assoziationen
zwischen Arbeitleitenden und
Arbeitnehmenden.
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Roman
Boos souhaite une discussion sur
la manière dont on pourrait -
selon l'avis des personnes se
tenant dans la vie de l'économie -
arriver, du point de vue
économique, à ce que ce que l'on a
travaillé ici pendant le cours
universitaire ait ses conséquences
fructueuses.
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01
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Roman Boos wünscht eine
Aussprache darüber, wie man — nach
Auffassung der im Wirtschaftsleben
Stehenden — in wirtschaftlicher
Hinsicht dahin kommen könne, daß
das, was man hier während des
Hochschulkurses gearbeitet hat,
seine fruchtbaren Folgen habe.
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Carl
Unger : J'aimerais suggérer que
les détenteurs d'expériences, de
capacités et de connaissances
économiques essaient de tendre des
cornes d'approche à partir des
différents centres, afin que les
expériences puissent s'étendre là
où il existe une possibilité
d'aboutir à des relations réelles
de type économique. Une liste a
déjà été publiée chez "Futurum",
sur laquelle les économistes
devaient s'inscrire, afin que
l'économique puisse se donner
réellement.
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02
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Carl Unger: Ich möchte
anregen, daß Träger
wirtschaftlicher Erfahrungen,
Fähigkeiten und Kenntnisse den
Versuch machen, von den
verschiedenen Mittelpunkten
Fühlhörner auszustrecken, damit
die Erfahrungen hinausdringen
können, dahin, wo eine Möglichkeit
besteht, zu realen Beziehungen
wirtschaftlicher Art zu gelangen.
Es wurde bereits ja auch eine
Liste aufgelegt beim «Futurum», wo
die Wirtschafter sich eintragen
sollten, damit Wirtschaftliches
sich real ergeben könne.
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J'aimerais
citer certains phénomènes typiques
de la vie de l'économie elle-même
et prendre pour exemple une petite
entreprise de la branche des
machines. L'entreprise a été
fondée par moi en 1906 pour
fabriquer certaines pièces de
machines dont la demande était
tout de suite grande à l'époque.
Après l'ouverture, il y a eu une
grande crise en 1907, où les
ventes étaient au ralenti. Il a
alors fallu injecter de gros
capitaux pour créer les bases
techniques permettant de répondre
à la demande. 1914 a d'abord été
un point culminant ; lorsque la
guerre a éclaté, tout s'est
complètement arrêté ; la guerre
elle-même a ensuite provoqué une
sorte de demande impétueuse ; des
difficultés sont apparues au
niveau des matières premières, il
a fallu créer des locaux. Et c'est
ainsi que les grands capitaux sont
entrés en jeu, il a fallu
notamment créer de grands intérêts
bancaires. A la fin de la guerre,
un trafic économique apparemment
favorable démarra ; il régnait une
conjoncture anormalement élevée.
Il était nécessaire de chercher de
nouvelles voies avec les ouvriers,
d'introduire de nouveaux points de
vue ; la triarticulation a fait
ses preuves dans la pratique en
cela. Je peux seulement évoquer
tout cela. Il y avait un grand
besoin de capital. Le
renchérissement s'est installé
sans qu'il soit possible d'agir
sur l'autre côté. Dans cette
situation, il s'est avéré que
l'entreprise industrielle était un
gouffre à capitaux et il fallait
se demander si une telle
entreprise était viable dans le
sens d'une vie de l'économie qui
s'organiserait elle-même à
l'avenir ou non. On se trouvait
face à différentes alternatives :
soit on cherchait à s'associer à
des entreprises voisines pour
remplacer les besoins en capitaux
qui devaient être couverts par
d'autres sources et qui laissaient
espérer un avenir prometteur pour
l'économie. Ou alors, pour ne pas
être écrasé par le capitalisme, il
fallait vendre à des communautés
d'entreprises. Ou bien,
troisièmement, il fallait
envisager la possibilité
d'arracher l'exploitation à
l'ensemble de l'économie, de la
démolir et de laisser la charrue
passer sur le terrain. Mais cela
n'était pas envisageable en raison
des humains qui y travaillaient.
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03
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Ich möchte gewisse
typische Erscheinungen aus dem
Wirtschaftsleben selbst anführen
und dabei einen kleinen Betrieb
der Maschinenbranche als Beispiel
nehmen. Das Unternehmen wurde 1906
von mir gegründet, um gewisse
Teile von Maschinen herzustellen,
nach denen damals gerade großer
Bedarf war. Nach der Eröffnung kam
es 1907 zur großen Krise, wo der
Absatz stockend war. Dann mußten
große Kapitalien hineingesteckt
werden, um die technischen
Grundlagen zu schaffen, damit der
Bedarf gedeckt werden konnte. 1914
war zunächst ein Höhepunkt; bei
Ausbruch des Krieges stockte
alles völlig; durch den Krieg
selbst trat dann eine Art
stürmischer Nachfrage ein; es
stellten sich
Rohstoffschwierigkeiten ein,
Räumlichkeiten mußten geschaffen
werden. Und so trat Großkapital
ein, insbesondere große
Bankkapital-Verzinsungen mußten
geschafft werden. Mit Ende des
Krieges setzte ein scheinbar
günstiger Wirtschaftsverkehr ein ;
es herrschte eine unnormal hohe
Konjunktur. Es war notwendig, neue
Wege mit der Arbeiterschaft zu
suchen, neue Gesichtspunkte
hereinzuwerfen; die Dreigliederung
hat sich dabei praktisch bewährt.
Ich kann das alles nur andeuten.
Es bestand ein großer
Kapitalbedarf. Die Teuerung setzte
ein, ohne daß eine Gegensteuerung
auf der anderen Seite möglich war.
In dieser Situation zeigte sich,
daß der Industriebetrieb ein
Kapitalfresser war, und man mußte
sich fragen: Ist ein solcher
Betrieb lebensfähig im Sinne eines
sich künftig selbst gestaltenden
Wirtschaftslebens oder nicht? Man
stand vor verschiedenen
Alternativen: Entweder mußte man,
um anstelle des überflutenden
Kapitalbedarfs, der von anderer
Seite gedeckt werden mußte, etwas
zu stellen haben für die
Wirtschaft, was für die Zukunft
Hoffnungen ergibt, Anschluß suchen
an irgendwelche benachbarten
Betriebe. Oder man mußte, um nicht
vom Kapitalismus erdrückt zu
werden, an Betriebsgemeinschaften
verkaufen. Oder drittens war die
Möglichkeit zu erwägen, den
Betrieb aus der ganzen Wirtschaft
herauszureißen und niederzureißen
und den Pflug über den Grund und
Boden gehen zu lassen. Dies war
aber wegen der darin arbeitenden
Menschen nicht angängig.
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C'est
à partir de cette situation que
s'est développée la nécessité
d'une exploitation associative ;
le lien réel avec une association
s'est avéré absolument nécessaire,
de sorte que l'exploitation est
maintenant rattachée au Jour qui
vient. Bien entendu, il ne s'agit
que d'un premier début de ce qui
doit se former à partir du Jour
qui vient. Mais il existe au moins
la possibilité de faire
fonctionner une telle entreprise
de manière saine sur le plan
économique et d'avoir la
possibilité de surmonter les
crises à venir grâce à
l'association avec le Jour qui
vient et à la formation d'un
centre. Ainsi, les expériences des
uns et des autres peuvent être
échangées avec les résultats de
l'entreprise et ainsi de suite, ce
qui conduira certainement à
l'établissement de relations
économiques réelles entre les
humains qui se rencontrent de
différents côtés. Voilà un exemple
de la vie économique réelle telle
qu'elle se présente aujourd'hui.
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04
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Aus dieser Situation
heraus entwickelte sich die
Notwendigkeit eines assoziativen
Betriebes; die reale Anknüpfung an
eine Assoziation erwies sich als
unbedingt notwendig, so daß der
Betrieb nun dem Kommenden Tag
angeschlossen ist.
Selbstverständlich handelt es sich
nur um einen ersten Anfang
dessen, was sich aus dem Kommenden
Tag herausgestalten soll. Aber es
besteht wenigstens die
Möglichkeit, in
volkswirtschaftlich gesunder Weise
einen solchen Betrieb in Gang zu
halten und durch den
Zusammenschluß mit dem Kommenden
Tag und die Bildung eines
Zentrums die Möglichkeit zu
haben, die bevorstehenden Krisen
zu überstehen. So können die
Erfahrungen der einzelnen mit den
Betriebsresultaten und so weiter
ausgetauscht werden, was dann
gewiß auch dahin führen wird, daß
sich zwischen den Menschen, die
von verschiedenen Seiten her
zusammmenkommen, reale
wirtschaftliche Beziehungen
ergeben können. Dies ein Beispiel
aus dem wirklichen
Wirtschaftsleben, wie es sich
heute darstellt.
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Roman
Boos donne la parole au banquier
Adolf Koch.
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05
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Roman Boos erteilt das
Wort an den Bankier Adolf Koch.
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Adolf
Koch : chers Mesdames et Messieurs
! Il n'est plus nécessaire de
parler du comment et de la
possibilité des associations après
les explications impressionnantes
du Dr Steiner hier. La question
est tout d'abord de savoir ce que
nous pouvons mettre en place
aujourd'hui dans une telle
économie d'association. Par
exemple, l'industrie des fleurs
artificielles ? Elle est aussi
obligée de lever des capitaux,
etc. Pour nous, il est nécessaire
d'identifier les besoins du peuple
allemand qui doivent être
satisfaits. Si nous nous plongeons
dans la vie pratique et que nous
voyons que d'une part nous devons
manger du pain pourri et que
d'autre part l'industrie du luxe
se développe et que d'énormes
matières premières sont fournies,
alors nous devons, nous qui
voulons construire, nous demander
partout : qu'allons-nous intégrer
dans notre économie associative ?
Si le Jour qui vient est en
situation d'inclure aussi des
exploitations agricoles, c'est
absolument souhaitable ; mais nous
devons voir partout que nous
pouvons aussi inclure des
industries de machines ou
d'autres. C'est d'abord le
soubassement sur lequel toute
l'humanité peut reconstruire.
Aujourd'hui, en Allemagne, nous ne
pouvons compter que sur
nous-mêmes, et nous devons nous
relever de nous-mêmes ; la
nourriture, les vêtements, le
charbon et ainsi de suite sont
nécessaires. Deuxièmement, le Jour
qui vient en tant que tel. Je
parle ici en tant que
professionnel de la banque et,
comme je l'ai dit, sans avoir de
relation réelle avec le Jour qui
vient ; je parle en effet ici de
manière tout à fait objective à
partir de mes expériences. Si nous
voulons nous libérer de l'État
corrompu en Allemagne, une
entreprise comme le Kommende Tag,
telle qu'elle est conçue, est la
solution pour nous libérer de
toutes les choses pourries qui
règnent actuellement en Allemagne.
Tous ceux qui ont affaire au
capital doivent sortir de l'ancien
et entrer dans la triarticulation.
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06
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Adolf Koch: Verehrte
Damen und Herren! Über das Wie und
die Möglichkeit der Assoziationen
sich zu verbreiten, ist nicht mehr
notwendig nach den eindrucksvollen
Ausführungen Dr. Steiners gestern.
Die Frage ist erstens: Was können
wir heute in eine solche
Assoziationswirtschaft
hineinstellen? Zum Beispiel die
Kunstblumen-Industrie? Die ist ja
auch gezwungen, Kapital
aufzunehmen und so weiter. Für uns
ist es nun einmal notwendig zu
erkennen, welche Bedürfnisse im
deutschen Volke überhaupt zu
befriedigen sind. Wenn wir im
Praktischen ganz hineingreifen ins
Leben und sehen, daß wir auf der
einen Seite verfaultes Brot essen
müssen und daß auf der anderen
Seite die Luxusindustrie auflebt
und dafür ungeheure Rohmaterialien
gegeben werden, dann müssen wir,
die wir aufbauen wollen, überall
fragen: Was nehmen wir denn
zunächst in unsere
Assoziationswirtschaft hinein?
Wenn der Kommende Tag in der Lage
ist, auch landwirtschaftliche
Betriebe in sich hineinzunehmen,
so ist das durchaus
wünschenswert; aber wir müssen
überall sehen, daß wir auch
Maschinen- oder andere Industrie
hineinnehmen können. Das ist
zunächst die Unterlage, auf der
die ganze Menschheit aufbauen
kann. Wir sind heute in
Deutschland auf uns selbst
angewiesen, und wir müssen aus uns
heraus wieder hochkommen;
Ernährung, Kleidung, Kohlen und so
weiter sind nötig. Zweitens: Der
Kommende Tag als solcher. Ich
spreche hier als Bankfachmann und,
wie gesagt, ohne irgendwelche
wirkliche Beziehung zum Kommenden
Tag zu haben; ich spreche hier in
der Tat ganz objektiv aus meinen
Erfahrungen heraus. Wenn wir uns
befreien wollen von dem korrupten
Staatswesen in Deutschland, dann
ist ein Unternehmen wie der
Kommende Tag, so wie es gedacht
ist, das Gegebene, um uns zu
befreien von all dem faulen Zeug,
das jetzt in Deutschland die
Oberhand hat. Jeder, der mit
Kapital zu tun hat, muß aus dem
Alten heraus und in die
Dreigliederung hinein.
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Le
papier-monnaie allemand n'est en
fin de compte rien d'autre qu'une
revendication envers le grand État
corrompu lui-même. Si nous en
sortons, nous nous libérons de ce
papier-monnaie qui énerve tout le
monde à cause de sa saleté, non
seulement à l'extérieur, mais
aussi à l'intérieur. Les grandes
banques berlinoises ont environ 40
milliards d'argent étranger, de
l'argent d'épargne ; elles sont là
comme une grosse araignée et
aspirent tout l'argent libre
disponible. Sur ces 40 milliards,
environ 60 % sont placés en
bons du Trésor, auxquels les
communes et les villes ajoutent
15 % supplémentaires, de
sorte que chaque personne est
théoriquement mariée à l'État avec
750 marks. Comment s'en
sortir ? - On le met dans le Jour
qui vient, à condition que le Jour
qui vient le mette dans des
entreprises productives. Avec cela
est donnée la possibilité que les
humains peuvent se dire, en cas
d'effondrement général : j'ai
alors le rattachement à des
entreprises productives. Là
l'égoïsme du capitalisme aide donc
; avec capitalisme ; on a aussi en
main un moyen d'éduquer les gens.
Il n'est absolument pas
condamnable dans la situation
actuelle. Je parle en tant que
professionnel de la banque. Je
n'ai aucune relation avec l'une ou
l'autre chose, de sorte que je
parle en faveur de l'une ou de
l'autre. Si l'on place dans le
'Jour qui vient' des humains qui
veulent réellement ce qui est
favorable, on a là le germe de la
reconstruction, la cellule
originelle pour la reconstruction.
Je parle en tant que praticien à
des gens dont je suppose qu'ils
veulent entendre quelque chose sur
la pratique bancaire.
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07
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Das deutsche Papiergeld
ist letzten Endes nichts weiter
als ein Anspruch an den großen
korrupten Staat selbst. Wenn wir
uns daraus herausziehen, befreien
wir uns von diesem Papiergeld,
welches alle anödet wegen seiner
Schmutzigkeit, nicht bloß
äußerlich, sondern auch innerlich.
Die Berliner Großbanken haben
ungefähr 40 Milliarden fremde
Gelder, Spargelder; sie sitzen wie
eine große Spinne da und saugen
heraus, was an freiem Geld
vorhanden ist. Von diesen 40
Milliarden sind ungefähr 60% in
Staatsschatzanweisungen angelegt,
wozu Gemeinden und Städte weitere
15% abgeben, so daß jeder Mensch
theoretisch mit 750 Mark mit dem
Staat verheiratet ist. Wie kommen
wir da heraus? — Man gibt es in
den Kommenden Tag, unter der
Voraussetzung, daß es der Kommende
Tag in produktive Unternehmen
stecke. Damit ist die Möglichkeit
gegeben, daß die Menschen im Falle
des Gesamtzusammenbruchs sich
sagen können: dann habe ich den
Anschluß an produktive
Unternehmen. Da hilft also der
Egoismus des Kapitalismus; mit dem
Kapitalismus hat man auch ein
Mittel in der Hand, womit man die
Leute erziehen kann. Er ist
durchaus nicht verwerflich, wie
die Situation heute steht. Ich
spreche als Bankfachmann. Ich habe
weder zu der einen noch der
anderen Sache irgendwelche
Beziehungen der Art, daß ich
zugunsten des einen oder des
anderen spreche. Wenn man in den
Kommenden Tag Menschen
hineinsetzt, die tatsächlich das
wollen, was förderlich ist, so ist
hier die Keimzelle gegeben für den
Wiederaufbau, die Urzelle für den
Wiederaufbau. Ich spreche als
Praktiker zu Leuten, von denen ich
annehme, daß sie über Bankpraxis
etwas hören wollen.
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Je
demande aux messieurs avec qui
j'ai négocié à Stuttgart en
janvier de cette année de rester
pour la fin. J'ai quelques
remarques personnelles à faire.
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08
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Die Herren, mit denen ich
einmal im Januar dieses Jahres in
Stuttgart zusammensaß und mit
denen ich verhandelt habe, bitte
ich, am Schluß noch zu bleiben.
Ich habe ein paar persönliche
Bemerkungen zu machen.
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Rudolf
Steiner : N'est-ce pas, vous venez
d'entendre d'une manière tout à
fait claire et professionnelle ce
qui peut être dit sur un certain
problème du point de vue de la
pensée économique. Et je voudrais
aussi apporter une contribution à
ce sujet.
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09
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Rudolf Steiner: Nicht
wahr, Sie haben jetzt in einer
ganz anschaulichen und
fachgemäßen Weise dasjenige
gehört, was über ein gewisses
Problem vom Standpunkt des
wirtschaftlichen Denkens aus
gesagt werden kann. Und dazu
möchte ich auch noch etwas
beitragen.
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Nous
devons aujourd'hui - l'actualité
nous l'enseigne - aborder chaque
problème économique sous deux
angles. L'un est celui qui a été
exposé ici de manière très
pertinente, l'autre est le côté
social. Et même des entreprises
telles que le Jour qui vient ou le
Futurum - même si elles sont par
ailleurs menées avec habileté et
pertinence - dépendent du fait
qu'elles soient également
soutenues du point de vue social
lorsque la situation dans laquelle
nous ne pourrons plus travailler
se prépare de plus en plus. Car,
n'est-ce pas, nous pouvons bien
sûr placer autant d'argent que
nous voulons dans des entreprises
productives - si nous ne pouvons
plus travailler, nous ne pouvons
pas non plus dépasser la crise
économique. Ce que l'on peut faire
d'un côté doit aussi être soutenu
de l'autre par une action sociale.
Celle-ci doit au moins être
parallèle. Il suffit d'évoquer ce
qui pourrait se passer
aujourd'hui. Supposons qu'un
patron d'usine soit aussi
philanthrope que possible, qu'il
fasse autant de choses pour ses
ouvriers : s'il s'agit d'une grève
générale, les ouvriers se mettront
en grève - ou pas ?
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10
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Wir müssen heute — das
lehrt die Zeit — jedes
wirtschaftliche Problem von zwei
Seiten anfassen. Die eine Seite
ist die, die ja hier sehr
sachgemäß dargelegt worden ist,
die andere Seite ist die soziale.
Und auch solche Unternehmungen wie
der Kommende Tag oder das Futurum
— wenn sie sonst auch geschickt
und sachgemäß geführt werden —
hängen davon ab, daß sie auch von
der sozialen Seite her dann
gestützt werden, wenn sich der
Zustand immer mehr und mehr
vorbereitet, unter dem wir eben
nicht mehr werden arbeiten
können. Denn, nicht wahr, wir
können natürlich noch soviel Geld
unterbringen in produktiven
Unternehmungen — wenn nicht mehr
gearbeitet werden kann, dann
kommen auch wir nicht über die
wirtschaftliche Krisis hinaus.
Dasjenige, was man nach der einen
Seite tun kann, muß auch nach der
anderen Seite unterstützt werden
durch eine soziale Aktion. Die muß
mindestens Parallelgehen. Sie
brauchen ja nur anzudeuten, was
heute etwa geschehen könnte.
Nehmen wir an, ein
Fabrikunternehmer sei noch so
menschenfreundlich, tue noch so
viel für seine Arbeiterschaft:
wenn es sich um einen
Generalstreik handelt, so streiken
die Arbeiter eben — oder nicht?
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Cri
: Oui ! Et tant que nous ne
dépasserons pas cette question, il
ne sera pas possible d'envisager
un véritable assainissement de la
vie de l'économie. C'est là que la
question sociale doit absolument
être introduite.
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11
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Zuruf: Ja! Und solange
wir über diese Frage nicht
hinauskommen, solange ist es nicht
möglich, Aussicht zu haben für
eine wirkliche Gesun1 7R dung des
Wirtschaftslebens. Hier muß die
soziale Frage unbedingt
hereingebracht werden.
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Or,
c'est donc tout de suite l'erreur
que l'on a toujours commise ; on a
pensé l'économie de telle sorte
que l'on n'a pensé qu'à
l'intérieur de la production et
non pas jusqu'au travailleur
manuel proprement dit. Dans notre
système économique actuel, le
travailleur manuel reçoit en
réalité des déductions du capital,
et non un salaire - vous devriez
seulement y réfléchir, c'est vrai.
C'est un fait réel, mais c'est
quelque chose avec quoi on ne peut
pas avancer. Et c'est pourquoi il
est nécessaire que le principe
associatif soit abordé de manière
active et objective dès que nous
aurons fait l'expérience que nous
avons pu faire depuis le mois
d'avril de l'année dernière. Il
est nécessaire d'abandonner enfin
cette vieille erreur selon
laquelle il y a d'un côté le grand
patronat, qui fait tout au plus
quelque chose dans le sens
patriarcal, et de l'autre les
ouvriers, organisés en syndicats,
de sorte que l'ouvrier individuel
se trouve dans une situation
terriblement difficile. Ce fossé
doit d'abord être comblé, et cela
ne peut pas se faire autrement
qu'en préparant des associations
réelles. Les associations réelles
consistent justement en une
association des gens d'un côté -
du côté des entrepreneurs, du côté
des dirigeants, du côté des
travailleurs intellectuels - et de
l'autre côté, des gens issus de la
classe ouvrière. Dans un premier
temps, il ne sera pas possible de
former une association économique,
une association économique
réellement sociale, qui doit
porter en elle le caractère [d'une
collaboration entre] consommateurs
et producteurs. Eh bien, les
associations doivent avoir cet
objectif, et cet objectif doit
être poursuivi de manière
rigoureusement agitatrice. Sinon,
nous n'irons nulle part. Et ce but
doit consister [d'abord] à amener
les syndicats et les associations
de prolétaires et d'ouvriers,
aujourd'hui unilatérales, à se
dissoudre, pour faire naître des
associations entre les uns et les
autres, afin que, lors de la crise
économique, nous ayons des
entreprises dans lesquelles nous
puissions nous maintenir en tant
qu'ouvriers. Vous aimeriez dire
que ce n'est pas possible sinon
absolument la vie économique
devait s'effondrer. - Mais cela
doit être essayé. Sans que nous ne
nous posions l'objectif de faire
exploser les syndicats et le
gardions à l'œil, nous
n'avancerons pas dans la vie de
l'économie. Et des organisations
doivent être fondées. Et il serait
beaucoup plus utile de parler de
cette voie pratique que d'élaborer
des plans utopistes sur la manière
dont les associations pourraient
être créées dans l'État du futur.
Il s'agit toujours de saisir la
tâche suivante. La prochaine tâche
est la dissolution, le dynamitage
de toute la vie syndicale.
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12
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Nun, das ist ja gerade
der Fehler, den man immer begangen
hat; man hat wirtschaftlich so
gedacht, daß man eigentlich nur
innerhalb der Produktion gedacht
hat und nicht bis zum eigentlichen
Handarbeiter. Der Handarbeiter
bekommt ja in unserer jetzigen
Wirtschaftsordnung in Wirklichkeit
Abzüge vom Kapital ausbezahlt,
nicht Lohn — Sie sollen sich das
nur durchdenken, es ist wahr. Das
ist der wirkliche Tatbestand, aber
es ist etwas, womit man nicht
weiterkommt. Und daher ist es
notwendig, daß das assoziative
Prinzip tatkräftig, in sachlicher
Weise sofort in Angriff genommen
wird, nachdem wir die Erfahrungen
gemacht haben, die wir seit dem
April des vorigen Jahres haben
machen können. Es ist notwendig,
daß endlich einmal jener alte
Irrtum verlassen werde, daß es auf
der einen Seite die
Unternehmerschaft im großen gibt,
die höchstens im patriarchalischen
Sinne etwas tut, und daß es auf
der anderen Seite die
Arbeiterschaft gibt, stramm in
Gewerkschaften organisiert, so
daß der einzelne Arbeiter unter
einer furchtbaren Bedrängnis
steht. Diese Kluft muß erst einmal
überbrückt werden, und das kann
nicht anders geschehen, als wenn
Sie reale Assoziationen
vorbereiten. Reale Assoziationen,
die bestehen eben in einem
Assoziieren der Leute von der
einen Seite — von der
Unternehmerseite her, der
Leiterseite, der Seite der
geistigen Arbeiter — und auf der
anderen Seite der Leute aus der
Arbeiterschaft. Da wird sich ja
zunächst eine wirtschaftliche,
eine wirklich soziale
wirtschaftliche Assoziation, die
den Charakter [eines
Zusammenarbeitens von]
Konsumenten und Produzenten
untereinander schon von sich
selbst aus in sich tragen muß,
nicht bilden lassen. Nun, die
Assoziationen müssen dieses Ziel
haben, und dieses Ziel muß stramm
agitatorisch verfolgt werden. Wir
kommen sonst nicht weiter. Und
dieses Ziel muß darin bestehen,
[zunächst] die Gewerkschaften und
die heute einseitigen Proletarier-
und Arbeiterverbände zur
Auflösung zu bringen, um aus dem
hervorgehen zu lassen zwischen der
einen und der anderen Seite die
Assoziationen, damit bei der
wirtschaftlichen Krisis wir
Unternehmungen haben, in denen wir
uns Arbeiter erhalten können. Sie
mögen sagen: Das ist nicht
möglich, wenn nicht überhaupt das
wirtschaftliche Leben
zusammenbrechen soll. — Es muß
aber versucht werden. Ohne daß wir
uns das Ziel einer Sprengung der
Gewerkschaften stellen und im Auge
behalten, kommen wir im
Wirtschaftsleben nicht weiter. Und
es müssen Organisationen gegründet
werden. Und über diesen
praktischen Weg könnte gesprochen
werden viel nützlicher, als wenn
utopistische Pläne aufgestellt
werden über die Art und Weise,
wie im Zukunftsstaat die
Assoziationen gebildet werden
könnten. Es handelt sich immer
darum, die nächste Aufgabe zu
ergreifen. Die nächste Aufgabe
ist die Auflösung, die Sprengung
des gesamten gewerkschaftlichen
Lebens.
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Oskar
Schmiedel : Il est très difficile
de parler après le Dr Steiner,
parce qu'il a déjà exprimé les
meilleures idées.
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13
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Oskar Schmiedel: Es ist
sehr schwer, nach Herrn Dr.
Steiner zu sprechen, und zwar,
weil er die besten Gedanken schon
ausgesprochen hat.
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Il
est tout à fait vrai que nous
n'avancerons pas si les
organisations syndicales
n'explosent pas. Mais comment y
parvenir ? C'est tout l'enjeu. Le
jour qui vient doit être l'éponge
qui absorbera les 40 milliards
d'épargnes. Je suis convaincu de
l'excellence de l'idée de
M. Koch de soutenir et de
consolider nos efforts par le
biais du capitalisme. Mais
aujourd'hui, le Jour qui vient
n'est rien d'autre [pour les
étrangers] qu'un capitaliste, un
capitaliste qui a besoin du
capital et du profit pour soutenir
ses ambitions. Je ne suis pas
dupe. J'en ai déjà parlé avec des
gens qui sont éloignés des
aspirations ici, ils disent : la
fin justifie les moyens.
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14
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Es ist ganz richtig, wir
kommen nicht vorwärts, wenn nicht
die gewerkschaftlichen
Organisationen gesprengt werden.
Aber wie bringt man das zuwege?
Darum dreht es sich. Der Kommende
Tag soll der Schwamm sein, die 40
Milliarden Spargelder aufzusaugen.
Ich bin überzeugt von der
Vortrefflichkeit des Gedankens
von Herrn Koch, unsere
Bestrebungen kapitalistisch zu
unterstützen, zu befestigen. Es
ist aber der Kommende Tag [für
Außenstehende] heute nichts
anderes als auch wieder
gewissermaßen ein Kapitalist, ein
Kapitalist, der das Kapital
braucht und den Profit braucht, um
seine Bestrebungen zu fördern. Da
kann man mir nichts vormachen. Ich
habe mit Leuten schon darüber
gesprochen, die fernstehen den
Bestrebungen hier, sie sagen: der
Zweck heiligt das Mittel.
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Certes,
le Jour qui vient veut réaliser
des profits, mais il veut utiliser
ces profits pour tout autre chose
que ce que font les capitalistes,
il veut les utiliser pour le bien
de la collectivité. Avant même de
connaître le livre du Dr Steiner
sur la triarticulation de
l'organisme social, je me suis
posé la question : comment sortir
de l'horreur du socialisme et du
capitalisme ? - Après avoir lu le
livre, j'ai respiré et je me suis
demandé : quel effet cela a-t-il
sur les autres ? - Que la
substance à transmettre aux autres
soit incroyablement fragile, c'est
certain. Et il ne peut pas en être
autrement. On est confronté à la
question : comment l'amener
clairement aux autres ? -- Jusqu'à
aujourd'hui, j'ai pu faire peu de
conquêtes avec ce sujet, et c'est
pourquoi je dois adresser la
demande aux personnes ici réunies,
qui connaissent et diffusent
probablement les idées depuis bien
plus longtemps que moi, de
partager leurs pensées. Que de
nouvelles personnes soient gagnées
à l'idée de la triarticulation,
que de nouvelles personnes soient
toujours gagnées, c'est ce qui me
paraît le plus important.
|
15
|
Gewiß will der Kommende
Tag Profite erzielen, aber er will
den Profit zu etwas ganz anderem
verwenden, als ihn Kapitalisten
verwenden, er will ihn für das
Wohl der Allgemeinheit verwenden.
Ich habe, schon bevor ich das Buch
Dr. Steiners über die
Dreigliederung des sozialen
Organismus gekannt habe, mir die
Frage vorgelegt: Wie kommen wir
aus diesem Schauderhaften des
Sozialistischen und des
Kapitalismus heraus? — Nachdem ich
das Buch gelesen hatte, atmete ich
auf, und ich habe mich gefragt:
Wie wirkt dies auf die anderen? —
Daß der Stoff, um ihn anderen
weiterzugeben, ungemein spröde
ist, das ist gewiß. Und es kann
gar nicht anders sein. Man steht
vor der Frage: Wie bringt man es
den anderen klar bei? -- Ich habe
bis heute wenig Eroberungen damit
machen können, und deswegen muß
ich die Bitte an die hier
Versammelten richten, die
wahrscheinlich die Ideen viel
länger kennen und verbreiten als
ich, ihre Gedanken mitzuteilen.
Daß neue Leute gewonnen werden für
die Idee der Dreigliederung, immer
neue Leute gewonnen werden, das
halte ich für das Allerwichtigste.
|
Cri
: C'est exact ! Ils se présentent
devant les ouvriers comme devant
un mur fermé. Même si les
individus sont accessibles et
raisonnables, vous vous heurtez
immédiatement à une résistance
ferme lorsque vous voulez
introduire les idées dans une
usine, vous vous heurtez à un mur
fermé d'hommes de confiance et de
dirigeants ouvriers eux-mêmes.
Pour le directeur de l'industrie,
s'il doit être responsable, c'est
d'autant plus difficile qu'il
n'est pas lui-même le
propriétaire. Autrefois, on
soutenait les gens en leur donnant
de la nourriture, des vêtements ;
ce n'est plus le cas aujourd'hui.
Les dirigeants ouvriers, qui ont
la plupart du temps un horizon
très limité, veulent seulement
avoir la direction en main.
L'ouvrier est un égoïste ; il se
demande : qu'est-ce que je retire
matériellement de la chose ? -
Dans la triarticulation, rien
n'est prévu pour le présent, tout
au plus pour l'avenir. Par
égoïsme, on dit alors souvent :
"Je ne veux naturellement rien
céder volontairement de mes
droits, que mon père et moi avons
acquis".
|
16
|
Zuruf: Ganz richtig! Sie
treten den Arbeitern gegenüber wie
vor eine geschlossene Mauer. Wenn
die einzelnen auch zugänglich und
vernünftig sind, so stoßen Sie
sofort auf fertigen Widerstand,
wenn Sie die Ideen hineinbringen
wollen in eine Fabrik, Sie stoßen
auf eine geschlossene Mauer der
Vertrauensmänner und der
Arbeiterführer selbst. Für den
Leiter der Industrie, wenn er
verantwortlich sein soll, ist
dies umso schwieriger, wenn er
nicht selber der Besitzer ist.
Früher hat man die Leute
unterstützt mit Lebensmitteln, mit
Kleidern; das ist heute nicht mehr
der Fall. Die Arbeiterführer, die
meistens einen sehr beschränkten
Horizont haben, wollen nur die
Führung in der Hand haben. Der
Arbeiter ist ein Egoist; er fragt
sich: Was habe ich materiell von
der Sache? — In der Dreigliederung
ist für die Gegenwart nichts
geboten, höchstens nur für die
Zukunft. Es heißt dann oft aus
Egoismus: Von meinen Rechten, die
mein Vater und ich mir erworben
haben, von denen will ich
natürlich freiwillig nichts
preisgeben.
|
Comme
je l'ai dit, la substance est
extrêmement fragile. Dans le
Wurtemberg, vous avez sans aucun
doute une situation beaucoup plus
éclairée qu'en Haute-Autriche ; ce
sont des demi-paysans et des
demi-ouvriers industriels - ils ne
sont pas disposés à recevoir des
encouragements spirituels. Mais il
doit y avoir un moyen. Et c'est ce
qui m'intéresse. Toute la question
de la triarticulation de
l'organisme social est en fait
aussi une question de pouvoir ; la
violence en fait partie, afin
d'inculquer même la meilleure
pensée à l'humanité ; il faut
aussi la contraindre au bien, au
meilleur. Si j'avais quelques
régiments de cavalerie, ce serait
peut-être possible, ou alors il
faut de l'argent, beaucoup
d'argent. La presse n'en parle
presque pas. Nous n'avons pas de
temps à perdre. La question est de
savoir comment aborder cela dans
la pratique, afin de pouvoir
avancer grâce à la force de la
pensée.
|
17
|
Der Stoff ist, wie
gesagt, ungemein spröde. In
Württemberg haben Sie zweifellos
eine viel aufgeklärtere Lage als
in Oberösterreich; das sind halbe
Bauern und halbe Industriearbeiter
— für geistige Anfeuerung nicht zu
haben. Aber es muß einen Weg
geben. Und das ist es, was mich
interessiert. Die ganze Frage der
Dreigliederung des sozialen
Organismus ist eigentlich auch
eine Machtfrage; Gewalt gehört
dazu, um selbst den besten
Gedanken der Menschheit
beizubringen; auch zum Guten, zum
Besten muß man sie zwingen. Wenn
ich einige Regimenter Kavallerie
hätte, wäre es vielleicht möglich,
oder Geld, sehr viel Geld gehört
dazu. In der Presse kommt fast gar
nichts darüber. Wir haben keine
Zeit zu verlieren. Es ist die
Frage, wie das praktisch
anzufassen ist, um doch durch die
Stärke des Gedankens
weiterzukommen.
|
Wilhelm
von Blume : Je ne suis pas
économiste et je ne prendrais
peut-être pas la parole
aujourd'hui si je n'y étais pas
incité par les propos du dernier
orateur. Je voudrais tout de suite
expliquer une chose : je crois que
la question de la triarticulation
n'est pas une question de pouvoir,
mais une question de confiance, et
il s'agira avant tout de gagner la
confiance de ceux qui sont
concernés.
|
18
|
Wilhelm von Blume: Ich
bin kein Wirtschafter und würde ja
vielleicht heute überhaupt nicht
hier sprechen, wenn nicht gerade
durch die Worte des letzten Herrn
Redners ich dazu veranlaßt würde.
Eines möchte ich gleich erklären:
Ich glaube doch, daß die Frage der
Dreigliederung letztlich keine
Machtfrage, sondern eine
Vertrauensfrage ist, und es wird
vor allem darauf ankommen, das
Vertrauen derer zu gewinnen, die
es angeht.
|
De
mon côté, j'ai essayé, lors de mes
tournées de conférences, d'agir
personnellement auprès des
entrepreneurs et de ceux qui
comptent aujourd'hui, en
particulier en Rhénanie et en
Westphalie, et j'ai appris
beaucoup de choses. D'un point de
vue très précis, une idée vient
très vite à l'esprit de ces
messieurs, c'est l'idée de
l'autogestion de l'économie. On se
sent tout de suite à l'aise. Ils
continuent toutefois à penser en
termes de capitalisme ; ils
pensent pouvoir utiliser leur
pouvoir pour écarter cet État, qui
ne fait que les gêner de toutes
les manières, et pour créer leur
propre État économique, à la tête
duquel se trouve finalement Hugo
Stinnes. Toujours est-il que
lorsqu'une séparation pure et
simple entre l'État et l'économie
est exigée, ils acceptent encore
de remplir la chose de l'esprit
nécessaire. Mais ils voient aussi
très bien l'aspect social de toute
l'affaire, sur lequel
M. Steiner a tant insisté,
mais ils se sont arrangés comme
suit : Ils veulent continuer à
développer la "communauté de
travail" - ce mot-clé est utilisé
-, ils veulent une communauté
d'économie de peuple entre les
capitalistes et les ouvriers. Et
les ouvriers y répondent ici et
là. Il me suffit de rappeler
l'industrie du charbon, que les
ouvriers pensent au fond de
manière tout à fait capitaliste -
les ouvriers pensent souvent de
manière plus capitaliste que les
capitalistes - ; ils voient très
bien le profit qu'ils en tirent.
Et toute l'économie continue à
s'enfoncer dans l'abîme. Seuls les
secteurs économiques tels que
l'industrie du charbon parviennent
à s'élever, tout comme l'ensemble
du système bancaire, parce que
l'on exige sans cesse des crédits
pour le fonctionnement des
entreprises. Les autres secteurs
économiques disparaissent peu à
peu. C'est là qu'il faut
intervenir, qu'il faut faire
comprendre aux travailleurs qu'ils
ne sont pas seulement des
producteurs, mais aussi des
consommateurs, qu'il faut créer
des communautés de travail du type
de celle que M. Steiner a
décrite hier. Il y a tout d'abord
un grand danger à se contenter de
dire aux gens que les
entrepreneurs et les travailleurs
doivent s'entendre. Il faut en
toutes circonstances mener une
politique de production et de
consommation, et mener la
production à partir de la
consommation.
|
19
|
Nun habe ich meinerseits
auf Vortragsreisen versucht, auch
ganz persönlich zu wirken bei
Unternehmern und auch bei solchen,
die etwas bedeuten heute;
insbesondere auch im Rheinland und
in Westfalen und habe so einiges
erfahren. Von einem ganz
bestimmten Gesichtswinkel aus geht
ein Gedanke den Herren sehr
schnell ein, das ist der Gedanke
der Selbstverwaltung der
Wirtschaft. Man gewinnt sofort
Fühlung. Allerdings wird weiter
kapitalistisch gedacht; sie
denken, daß sie ihre Macht
benützen können, um diesen Staat,
der ihnen ja auf allen Wegen nur
lästig ist, beiseite-zuschieben
und sich ihren eigenen
Wirtschaftsstaat zu schaffen, an
dessen Spitze dann schließlich
Hugo Stinnes steht. Immerhin, wenn
reinliche Scheidung von Staat und
Wirtschaft gefordert wird, lassen
sie noch gelten, die Sache mit dem
nötigen Geiste zu füllen. Aber die
soziale Seite der ganzen Sache,
die Herr Dr. Steiner so stark
betont hat, sehen sie auch ganz
genau, sie haben sich aber
folgendes zurechtgelegt: Sie
wollen die «Arbeitsgemeinschaft»
weiter ausbauen — dieses Stichwort
wird benutzt —, sie wollen eine
Volkswirtschaftsgemeinschaft
zwischen den Kapitalisten und den
Arbeitern. Und die Arbeiter gehen
hie und da darauf ein. Ich brauche
nur zu erinnern an die
Kohleindustrie, die die Arbeiter
im Grunde genommen selbst ganz
kapitalistisch sich denken — die
Arbeiter denken vielfach
kapitalistischer als die
Kapitalisten —; sie sehen den
Profit, den sie dabei haben, sehr
gut. Und die ganze Wirtschaft
kommt aber dabei doch weiter in
den Abgrund hinein. Nur diejenigen
Wirtschaftszweige wie zum Beispiel
die Kohleindustrie kommen in die
Höhe, wie auf der anderen Seite
auch das ganze Bankwesen, weil
eben fortwährend Kredit für den
Betrieb der Unternehmen gefordert
wird. Die andern Wirtschaftszweige
gehen allmählich zugrunde. Hier
muß man einsetzen, man muß den
Arbeitern klarmachen, daß sie
nicht bloß Produzenten sind,
sondern auch Konsumenten, daß
Arbeitsgemeinschaften hergestellt
werden in der Art, wie gestern
Herr Dr. Steiner geschildert hat.
Große Gefahr ist zunächst einmal
vorhanden darin, daß man lediglich
die Leute darauf hinweist:
Unternehmer und Arbeiter sollen
sich miteinander einigen. Man muß
unter allen Umständen
Produzenten- und
Konsumentenpolitik treiben und die
Produktion vom Konsum aus
betreiben.
|
C'est
ainsi que l'on peut faire passer
les bonnes idées parmi les
ouvriers. Les syndicats sont en
effet aujourd'hui un lourd
obstacle, car ils sont imprégnés
de l'ancien esprit. Mais cette
mauvaise loi sur les comités
d'entreprise va ruiner les
syndicats. Cette loi, qui n'est
pas du tout conçue de cette
manière, qui est conçue tout
autrement, va détruire de plus en
plus de syndicats dans un avenir
pas si lointain que ça, ce qui
fait que nous n'avons peut-être
pas besoin de beaucoup d'aide dans
cette direction, de sorte que nous
n'avons qu'à montrer ce qui est
positif, ce qui construit. On peut
peut-être espérer qu'il en sera de
même pour les autres questions. Il
faut faire attention aux dangers
et ne tolérer en aucun cas que
l'on pousse la chose jusqu'au bout
dans la mauvaise direction.
|
20
|
Auf diesem Wege lassen
sich die richtigen Gedanken
hineinbringen in die
Arbeiterschaft. Die Gewerkschaften
sind heute in der Tat ein schweres
Hindernis, weil von altem Geiste
erfüllt. Aber dieses üble
Betriebsrätegesetz wird die
Gewerkschaften ruinieren. An
diesem Gesetz, das ja gar nicht so
gemeint ist, das ganz anders
gemeint ist, werden in gar nicht
ferner Zeit mehr und mehr die
Gewerkschaften vollständig
zugrundegehen, Zwischenruf: Sehr
richtig! so daß wir vielleicht
nach dieser Richtung gar nicht
viel nachzuhelfen brauchen, so
daß wir bloß das Positive, das
Aufbauende zu weisen brauchen.
Vielleicht kann man hoffen, daß es
auch in den anderen Fragen so
gehen wird. Man muß auf die
Gefahren achten und unter keinen
Umständen dulden, daß in der
falschen Richtung die Sache bis
ans Ende getrieben wird.
|
Hans
Schwedes : Je peux vous dire
quelques mots sur les syndicats.
En tant qu'enseignant, j'ai été
amené à y donner des explications
sur la triarticulation, sur l'idée
des associations. Les dirigeants
syndicaux, en liaison avec les
dirigeants du parti, s'opposent
bec et ongles aux nouvelles idées,
et les dirigeants syndicaux
craignent que les nouvelles idées
ne leur fassent perdre leurs
places et leurs postes dans les
syndicats. Les ouvriers eux-mêmes,
qui en général réfléchissent peu à
ces choses, se laissent mener sans
aucune volonté. Si nous
expliquions et organisions les
choses de la bonne manière, il
serait déjà possible de toucher
les ouvriers. Nous devons parvenir
à une telle économie associative
dans les plus brefs délais, car
les circonstances nous y poussent.
Nous ne pouvons en aucun cas
attendre encore quelques années
qu'un événement quelconque nous y
aide. Une telle action devrait
être intimement liée à l'action
sociale, à une action sociale
généreuse, qui fasse passer dans
l'opinion publique l'idée de la
triarticulation de l'organisme
social. Les cercles de
consommateurs sont eux aussi de
plus en plus inquiets et exigent
de plus en plus, d'une manière ou
d'une autre, un droit de
participation à l'élaboration des
conditions, notamment à la
fixation des prix. C'est
précisément pour répondre à cet
état d'esprit et pour introduire
dans ce terrain quelque chose qui
puisse nous aider à mettre en
place une telle économie
associative qu'il faudrait lancer
une action généreuse en faveur de
la triarticulation de l'organisme
social.
|
21
|
Hans Schwedes: Über die
Gewerkschaften kann ich Ihnen
einiges sagen. Ich bin als Lehrer
hingeführt worden, um gerade dort
über die Dreigliederung, über den
Gedanken der Assoziationen
Aufklärung zu geben. Die
Gewerkschaftsführer, in Verbindung
mit den Parteiführern, wehren sich
mit Händen und Füßen gegen neue
Gedanken, und die
Gewerkschaftsführer fürchten, daß
durch neue Gedanken ihre
Gewerkschaftsstellen und -posten
verlorengehen. Die Arbeiter
selbst, die im allgemeinen wenig
über diese Dinge nachdenken,
lassen sich vollständig willenlos
führen. Wenn von uns in der
richtigen Weise aufgeklärt und
organisiert wird, wäre es schon
möglich, die Arbeiterschaft
anzufassen. Wir müssen in
kürzester Zeit zu einer solchen
assoziativen Wirtschaft kommen,
weil die Verhältnisse dazu
drängen. Wir können unter keinen
Umständen noch einige Jahre
warten, bis irgendein Ereignis uns
dazu verhelfen könnte. Mit einer
solchen Aktion müßte im innersten
verbunden sein die soziale Aktion,
eine großzügige soziale Aktion,
die in die öffentliche Meinung
hinein den Gedanken der
Dreigliederung des sozialen
Organismus bringt. Auch die
Konsumentenkreise werden immer
unruhiger und verlangen immer mehr
und mehr irgendwie ein
Mitbestimmungsrecht bei der
Gestaltung der Verhältnisse,
insbesondere bei der
Preisgestaltung. Gerade um diese
Stimmung aufzufangen und um in
diesen Boden etwas
hineinzubringen, was uns helfen
kann, eine solche assoziative
Wirtschaft zustandezubringen,
müßte eine großzügige Aktion für
die Dreigliederung des sozialen
Organismus einsetzen.
|
Nous
avons entendu le Dr Steiner dire
qu'il fallait créer un pont entre
les ouvriers d'une part et les
entrepreneurs d'autre part. Ce
serait bien si nous, peut-être
vous ici, je veux dire ceux
d'entre vous qui sont là en tant
qu'entrepreneurs, qui sont des
praticiens dans la vie de
l'économie, s'ils fondaient ici un
rassemblement qui se donnerait
pour objectif de créer des
associations, c'est-à-dire de
faire tout ce qui peut conduire à
une telle création d'associations.
Peut-être que l'un d'entre vous
pourrait venir à Darmstadt,
quelqu'un qui sait exactement ce
qu'il en est, et y faire une
conférence devant des
entrepreneurs invités et y
discuter exactement de l'idée
d'association. Il y en aura
certainement ici qui répondront à
cette idée et qui discuteront avec
ces entrepreneurs de la manière
dont on peut faire un travail
d'information avec les
travailleurs. Si les entrepreneurs
prenaient en charge les différents
efforts de formation souhaités par
les ouvriers, par exemple les
efforts des universités, si les
entrepreneurs y collaboraient, de
sorte que des conférences puissent
être organisées - il faudrait bien
sûr qu'elles traitent précisément
de ce qui va dans le sens des
associations -, alors la confiance
mutuelle pourrait donner lieu à
des actions, et il serait alors
possible de créer une ambiance
dans le public.
|
22
|
Wir haben von Dr. Steiner
gehört, es muß eine Brücke
geschaffen werden zwischen der
Arbeiterschaft auf der einen Seite
und den Unternehmern auf der
anderen Seite. WiP wate es, wenn
wir, ja vielleicht Sie hier, ich
meine diejenigen von Ihnen, die
als Unternehmer da sind, die
Praktiker sind im
Wirtschaftsleben, wenn die hier
eine Vereinigung gründen würden,
die sich das Ziel setzt,
Assoziationen herbeizuführen, das
heißt alles mögliche zu tun, was
zu einer solchen Gestaltung von
Assoziationen führen kann.
Vielleicht könnte jemand von
Ihnen auch nach Darmstadt kommen,
jemand, der genau Bescheid weiß,
und dort einen Vortrag halten vor
geladenen Unternehmern und dort
den Assoziationsgedanken genau
besprechen. Es werden sicher
einige hier sein, die auf diesen
Gedanken eingehen und mit diesen
Unternehmern zusammen beraten, wie
man mit den Arbeitern
Aufklärungsarbeit treiben kann.
Wenn die Unternehmer sich annehmen
würden der verschiedenen
Bildungsbestrebungen, die von den
Arbeitern gewünscht werden, zum
Beispiel von
Hochschulbestrebungen, wenn da der
Unternehmer mitarbeiten würde, so
daß zum Beispiel Vorträge
veranstaltet werden könnten —
natürlich müßte in diesen gerade
das behandelt werden, was auf die
Assoziationen hingeht —, dann kann
aus dem gegenseitigen Vertrauen
heraus eine Möglichkeit zu Taten
gefunden werden, dann wäre es auch
möglich, in der Öffentlichkeit
Stimmung zu machen.
|
Donc,
pour trouver un point de départ
pratique, je propose de créer un
rassemblement libre
d'entrepreneurs qui vise à
promouvoir l'idée d'association en
tant que telle de toutes les
manières possibles, et ce par le
biais de manifestations à
Darmstadt, afin de gagner un
terrain sur lequel on peut
s'associer.
|
23
|
Also um einen praktischen
Anknüpfungspunkt zu finden, mache
ich den Vorschlag, eine freie
Vereinigung von Unternehmern zu
gründen, die darauf ausgeht, den
Assoziationsgedanken als solchen
in jeder Weise zu fördern, und
zwar durch Veranstaltungen in
Darmstadt, um einen Boden zu
gewinnen, auf dem angeschlossen
werden kann.
|
Roman
Boos : Il me semble qu'une autre
attitude est nécessaire pour
propager l'idée d'association.
Pour les associations, il s'agit
seulement qu'on les fonde d'une
manière ou d'une autre, et non de
propager les pensées en tant que
telles. Et fonder une association
patronale spécifique uniquement
pour la propagande ne serait pas
non plus la bonne chose à faire ;
Futurum et le Jour qui vient
doivent collaborer dans la
pratique, de sorte que ces
organisations les plus diverses
travaillent ensemble, que ce qui
est élaboré à l'école Waldorf et
par la Fédération pour le travail
universitaire et ce qui est
représenté par la Fédération pour
la triarticulation soit représenté
avec la plus grande intensité,
mais par tous ces groupes
ensemble. Il ne faudrait pas que
la triarticulation en tant que
telle soit encore compromise si
elle se présente simplement comme
une affaire des milieux patronaux
! Il s'est avéré à plusieurs
reprises que des ouvriers ont été
arrachés à l'univers de pensée de
leurs syndicats et de leurs partis
au contact des membres de ces
différents cercles. Par exemple,
l'organisation de jeunesse bâloise
a organisé une manifestation au
cours de laquelle elle a expliqué
comment ce type de pensée exigeait
un autre type de formation de la
pensée. De même, quelques semaines
plus tard, une réunion a eu lieu
avec des membres de l'association
protestante des travailleurs. Dans
les deux cas, la manière dont les
gens ont ensuite écrit dans les
journaux a montré qu'ils étaient
sortis de leurs cercles de pensée
habituels.
|
24
|
Roman Boos: Mir scheint,
bei der Propagierung des
Assoziationsgedankens ist eine
andere Einstellung nötig. Bei
Assoziationen kommt es nur darauf
an, daß man sie irgendwie
praktisch begründet, und nicht
darauf, daß man den Gedanken als
solchen propagiert. Und rein zur
Propagierung einen spezifischen
Arbeitgeberverein zu gründen, wäre
auch nicht das Richtige; es haben
Futurum und Kommender Tag
praktisch mitzuwirken, so daß eben
diese verschiedensten
Organisationen zusammenarbeiten,
daß das, was in der Waldorfschule
und vom Bund für Hochschularbeit
erarbeitet wird und was vom
Dreigliederungsbund aus vertreten
wird, mit der stärksten Intensität
vertreten wird, aber von allen
diesen Gruppen gemeinsam. Nicht
daß die Dreigliederung als solche
womöglich noch kompromittiert
wird, wenn sie sich bloß als eine
Angelegenheit der
Arbeitgeberkreise gibt! Es hat
sich wiederholt gezeigt, daß durch
Berührung mit den Angehörigen
dieser verschiedenen Kreise
Arbeiter herausgerissen worden
sind aus der Gedankenwelt ihrer
Gewerkschaften und Parteien. Zum
Beispiel wurde bei der Basler
Jugendorganisation hier eine
Veranstaltung durchgeführt, wo
auseinandergesetzt wurde, wie
diese Art des Denkens eine andere
Art der Gedankenformung erfordert.
In ähnlicher Weise fand einige
Wochen später mit Angehörigen der
evangelischen Arbeitervereinigung
ebenfalls eine Zusammenkunft
statt. In beiden Fällen zeigte
sich in der Art, wie die Leute
nachher in den Zeitungen
schrieben, daß sie herausgerissen
waren aus ihren gewohnten
Gedankenkreisen.
|
Et
maintenant, la question du
directeur Schmiedel : comment
fait-on entrer l'idée de la
triarticulation dans l'esprit des
gens ? - Cela impressionne
énormément un ouvrier lorsqu'on
lui dit : des résultats et des
connaissances scientifiques pour
la médecine sont issus de ces
pensées, car il vit dans ces
choses, même si c'est de manière
populaire. Cela lui fait une
impression extraordinairement
forte. Et c'est justement parce
qu'il met tout sur le plan
scientifique, même si ce n'est
qu'en paroles, qu'il faut essayer
d'avancer sur un large front, de
travailler si possible sur le
front le plus large.
|
25
|
Und nun die Frage
Direktor Schmiedels: Wie bekommt
man eigentlich den
Dreigliederungsgedanken in die
Köpfe der Menschen hinein? — Einem
Arbeiter imponiert es ungeheuer,
wenn ihm gesagt wird: Aus diesen
Gedanken heraus kommen
naturwissenschaftliche Ergebnisse
und Erkenntnisse für das
Medizinische —, denn in diesen
Dingen lebt er ja drinnen, wenn
auch in populärer Weise. Das macht
ihm außerordentlich starken
Eindruck. Und gerade, weil er
alles auf die wissenschaftliche
Kante legt, wenn auch nur dem Wort
nach, muß man versuchen, auf
breiter Front vorwärtszukommen,
möglichst auf der breitesten Front
zu arbeiten.
|
Emil
Leinhas : Le professeur von Blume
a déjà fait allusion à la force
dont il dit qu'elle "veut toujours
le mal et crée toujours le bien".
Je crois que l'on ne peut pas
ignorer que cette force est active
de manière extraordinairement
forte. Je ne pense pas qu'il
suffise de l'aider un tout petit
peu, mais au vu de la situation
actuelle, il faudra un travail et
une efficacité des plus intenses
pour que le bien en sorte et non
le mal. Nous avons pour cela les
idées de la triarticulation de
l'organisme social, et si nous
sommes bien placés, nous pouvons
aussi transmettre ces idées. Et
là, je dois dire à la remarque de
M. Schmiedel selon laquelle
la substance que nous avons devant
nous est "friable" : je suis
justement de l'avis contraire ;
nous sommes nous-mêmes d'abord
friables, dans la mesure où nous
ne nous situons pas correctement à
l'intérieur du sujet. C'est la
véritable fragilité, et ce ne sont
pas les "points essentiels" ni la
triarticulation de l'organisme
social qui sont fragiles. Ces
dernières semaines, j'ai eu à
m'occuper de substances assez
fragiles, l'histoire du
capitalisme. Je me suis assis tard
le soir et j'ai lu quelques pages
des "Kernpunkten". L'air frais
s'est alors mis à circuler de tous
les côtés ; on se rend compte que
l'on est plongé dans la vie
réelle. Ne vous inquiétez pas : la
matière que nous avons sous les
yeux dans "Kernpunkten" n'est pas
friable, la friabilité est
ailleurs.
|
26
|
Emil Leinhas: Herr
Professor von Blume hat bereits
auf die Kraft hingewiesen, von
der er sagt, daß sie «stets das
Böse will und stets das Gute
schafft». Ich glaube, man kann
nicht verkennen, daß diese Kraft
in außerordentlich starker Weise
tätig ist. Ich glaube nicht, daß
es genügt, nur ein klein wenig
nachzuhelfen, sondern so, wie
heute die Dinge liegen, wird es
der allerintensivsten Arbeit und
Wirksamkeit bedürfen, daß das Gute
herauskommen wird und nicht das
Böse. Wir haben dazu die Gedanken
der Dreigliederung des sozialen
Organismus, und wenn wir richtig
darinnen-stehen, können wir diese
Gedanken auch weitervermitteln.
Und da muß ich zur Bemerkung von
Herrn Schmiedel, der Stoff sei
«spröde», den wir da vor uns
haben, sagen: Ich bin gerade der
gegenteiligen Meinung; wir selbst
sind zunächst spröde, indem wir
nicht richtig in der Sache
darinnenstehen. Das ist die
tatsächliche Sprödigkeit, und
nicht die «Kernpunkte» und nicht
die Dreigliederung des sozialen
Organismus sind spröde. Ich habe
mich in den letzten Wochen mit
recht spröden Stoffen zu
beschäftigen gehabt, mit der
Geschichte des Kapitalismus. Ich
habe mich dann spät abends noch
hingesetzt und ein paar Seiten in
den «Kernpunkten» gelesen. Da
strömte von allen Seiten auf
einmal frische Luft; man merkt,
daß man im wirklichen Leben
drinnensteckt. Seien Sie
unbesorgt: der Stoff, der uns
vorliegt in den «Kernpunkten», der
ist nicht spröde, sondern die
Sprödigkeit liegt ganz woanders.
|
Mais
il ne faut pas oublier une chose :
il faudrait qu'il y ait beaucoup
plus de gens pour que les choses
avancent. M. Unger et
M. Koch ont déjà fait
quelques allusions à ce sujet :
cette invitation à l'adresse de
ceux qui veulent raccorder leur
entreprise parce qu'elle ne peut
plus exister seule est
certainement nécessaire dans
l'intérêt général. Il est
également nécessaire d'inviter
ceux qui ont des capitaux à ne pas
les donner aux banques, où ils ne
servent qu'à couler. Il est
nécessaire de ne pas se contenter
d'une approche économique
unilatérale, mais d'agir de
manière globale en matière
d'éducation économique et sociale.
Très peu a été fait dans ce
domaine, et comme il reste
énormément à faire dans un avenir
proche, nous devons, dans la
mesure où nous sommes impliqués
dans la vie économique, commencer
par des faits concrets et nous
présenter devant l'humanité pour
l'éclairer. Nous devrions pouvoir
apporter des réponses à des
questions telles que le lien entre
la surproduction et l'esprit
d'entreprise, la cellule
originelle de la vie de
l'économie, la quantité de travail
social qui serait nécessaire si le
travail était correctement
réparti, ou encore la fixation des
prix - autant de points, parmi
tant d'autres, auxquels aucune
réponse n'a encore été apportée.
|
27
|
Nur darf man etwas nicht
vergessen: Es müßten sehr viel
mehr Menschen da sein, dann
könnte die Sache schon
vorwärtsgehen. Es sind ja schon
von Herrn Dr. Unger und Herrn Dr.
Koch einige Andeutungen gegeben
worden: Diese Aufforderung an die
Adresse derjenigen, die ihren
Betrieb anschließen wollen, weil
er allein nicht mehr existieren
kann, ist sicher im allgemeinen
Interesse notwendig. Notwendig ist
auch die Aufforderung an
diejenigen, die Kapital haben, es
nicht den Banken zu geben, wo es
nur dem Untergange dient. Es ist
notwendig, nicht nur in einseitig
wirtschaftlicher Weise an das
anzuknüpfen, sondern in
umfassender Weise wirtschaftlich
und sozial aufklärend zu wirken.
Da ist noch sehr wenig getan
worden, und da außerordentlich
viel für die nächste Zeit zu tun
ist, müssen wir, soweit wir im
Wirtschaftsleben drinnenstehen,
mit konkreten Tatsachen anfangen
und aufklärend vor die Menschheit
hintreten. Man müßte Antworten
geben können auf solche Punkte wie
zum Beispiel der Zusammenhang
zwischen der Überproduktion und
dem Unternehmertum oder die
Urzelle des Wirtschaftslebens oder
wieviel gesellschaftliche Arbeit
eigentlich überhaupt notwendig
wäre, wenn die Arbeit in richtiger
Weise verteilt wäre, oder die
ganze Preisgestaltung — das sind
Punkte neben vielen anderen, auf
die bisher noch keine Antworten
gegeben wurden.
|
Je
voudrais adresser une demande
concrète aux personnes présentes.
J'aimerais demander à ceux qui
pensent être en mesure de
collaborer sur ce terrain d'aider
par des conférences et autres,
mais surtout d'écrire quelque
chose sur les choses concrètes de
la vie économique, qui ne
devraient pas seulement tenir
compte de l'économique, mais aussi
du social. J'aimerais vous inviter
à me contacter pour des
contributions d'économie de peuple
ou économiques.
|
28
|
Ich möchte eine konkrete
Aufforderung an die Anwesenden
richten. Ich möchte diejenigen
bitten, die glauben in der Lage zu
sein, auf diesem Boden
mitarbeiten zu können, daß sie
durch Vorträge und dergleichen
helfen, vor allem aber auch, daß
sie etwas schreiben über die
konkreten Dinge des
Wirtschaftslebens, die aber nicht
nur einseitig das Wirtschaftliche,
sondern auch das Soziale
berücksichtigen müßten. Ich möchte
die Aufforderung an Sie richten,
sich bei mir zu melden für
volkswirtschaftliche oder
ökonomische Beiträge.
|
Roman
Boos : J'aimerais me joindre à la
suggestion de Monsieur Leinhas et
demander s'il ne serait pas
possible de fonder, au Jour qui
vie t, un département permanent de
sciences économiques qui aurait
ses organes dans l'Alliance pour
la triarticulation, donc une sorte
de centrale qui aurait justement
pour tâche de relier ce qui est
pratique économique avec la
science économique.
|
29
|
Roman Boos: Ich möchte
mich dieser Anregung des Herrn
Leinhas anschließen und fragen,
ob es nicht möglich wäre, beim
Kommenden Tag eine ständige
wirtschaftswissenschaftliche
Abteilung zu begründen, die ihre
Organe dann hätte in dem Bund für
Dreigliederung, also eine Art
Zentrale, die eben die Aufgabe
hätte, dasjenige, was
wirtschaftliche Praxis ist, zu
verbinden mit der
Wirtschaftswissenschaft.
|
Rudolf
Steiner : seulement quelques mots.
C'est toujours une mauvaise chose
lorsqu'une pensée importante
lancée dans la discussion n'est
pas poursuivie par la suite. Et
une pensée importante était celle
que Monsieur Schmiedel a lancée
concernant la question : comment
pouvons-nous vraiment faire entrer
la triarticulation de l'organisme
social dans les têtes ou dans les
actes des humains ? - Je crois que
j'ai bien compris la pensée dans
ce sens. Et là, j'aimerais avant
tout attirer l'attention sur un
point qui n'a pratiquement jamais
été pris en compte de manière
approfondie.
|
30
|
Rudolf Steiner: Nur ein
paar Worte. Es ist immer eine
mißliche Sache, wenn ein wichtiger
Gedanke, der in die Diskussion
hineingeworfen wird, dann nicht
fortgesetzt wird. Und ein
wichtiger Gedanke war der, den
Herr Dr. Schmiedel hineingeworfen
hat bezüglich der Frage: Wie
bekommen wir eigentlich die
Dreigliederung des sozialen
Organismus wirklich in die Köpfe
beziehungsweise in die Taten der
Menschen hinein? — Ich glaube, ich
habe den Gedanken in dieser Weise
richtig verstanden. Und da möchte
ich vor allen Dingen auf eines
aufmerksam machen, was eigentlich
kaum jemals schon irgendwie
gründlich berücksichtigt worden
ist.
|
Vous
voyez, au fond, nous n'avons pas
du tout développé d'habileté, de
véritable habileté rationnelle
dans l'agitation. Nous ne savons
tout simplement pas faire de
l'agitation. Premièrement, nous
n'avons pas de pratique ; nous
n'avons pas non plus la propension
à acquérir une pratique de
l'agitation. Deuxièmement, nous
n'avons pas non plus chez la
plupart des personnalités la
tendance à se décider réellement à
faire ce qui est nécessaire :
déployer une efficacité
personnelle. Certes, nous devons
aussi agir par l'intermédiaire de
l'encre/le noir d'imprimerie, et
nous avons montré, en fondant le
journal de la triarticulation, que
nous tenons compte du fait que
c'est nécessaire. Mais tout cela
reste inefficace si nous ne
pouvons pas passer à une véritable
agitation personnelle. Schmiedel
me donnera probablement raison si
je lui dis : je saurais, comme je
le fais pour les troncs de chênes
de la région de Homer - je connais
les gens là-bas -, je saurais
aussi, si je devais me limiter à
ce cercle, comment je devrais
présenter la triarticulation aux
paysans de cette région, si je ne
pouvais être que là et agir. Mais
c'est justement cela : nous nous
trouvons aujourd'hui à un point de
l'évolution de l'humanité,
notamment en Europe centrale et
occidentale, où nous ne sommes
absolument pas compris si nous ne
parlons pas la langue des humains.
Pensez donc : il est impossible de
parler aujourd'hui dans une
assemblée d'ouvriers comme dans
une assemblée d'entrepreneurs, non
pas parce que vous voulez parler
dans la bouche des gens, mais
simplement parce que vous devez
être compris. Et à cet égard, il
faut dire qu'un grand nombre de
nos amis doivent vraiment
commencer par acquérir une sorte
d'habileté, une sorte de
technique. Vous voyez, j'ai fait
la conférence de Daimler, n'est-ce
pas. Les quinze premiers jours de
notre activité à Stuttgart ont
montré les choses : Si l'on avait
continué dans cette direction, les
adeptes se seraient beaucoup
développés. Au lieu de cela, la
conférence de Daimler a été
imprimée et, n'est-ce pas, on a
reçu l'écho de la conférence de
Daimler de la part de quelque curé
paysan ; oui, qu'il ne puisse pas
comprendre de lui-même ce qui a
été dit pour les ouvriers de
Daimler, cela va de soi. Donc,
avant toute chose, connaître la
vie, c'est de cela qu'il s'agit.
|
31
|
Sehen Sie, wir haben ja
im Grunde genommen gar keine
Geschicklichkeit entwickelt,
wirkliche rationelle
Geschicklichkeit im Agitieren. Wir
können eben einfach nicht
agitieren. Erstens haben wir keine
Praxis; wir haben auch keine
Neigung, uns Praxis zu erwerben
für das Agitieren. Zweitens haben
wir bei den meisten
Persönlichkeiten auch nicht die
Neigung, wirklich sich zu
entschließen, ihrerseits
dasjenige zu tun, was notwendig
ist: persönliche Wirksamkeit zu
entfalten. Gewiß, wir müssen auch
durch die Druckerschwärze wirken,
und wir haben ja gezeigt durch die
Begründung der
Dreigliederungszeitung, daß wir
eben auch berücksichtigen, daß
man das muß. Aber all das bleibt
unwirksam, wenn wir nicht
übergehen können zu einer
wirklichen persönlichen Agitation.
Dr. Schmiedel wird mir
wahrscheinlich Recht geben, wenn
ich ihm sage: Ich wüßte, gerade
wie ich den Eichenstämmen aus der
Homer Gegend — ich kenne dort die
Leute —, ich wüßte ungefähr auch,
wenn ich mich gerade beschränken
sollte auf diesen Kreis, wie ich
den dortigen Bauern die
Dreigliederung unterbreiten müßte,
wenn ich nur dort sein könnte und
wirken könnte. Aber das ist es
gerade: Wir stehen heute auf einem
Punkte der
Menschheitsentwicklung,
namentlich in Mittel- und
Westeuropa, wo wir durchaus nicht
verstanden werden, wenn wir nicht
in[ der Sprache der Menschen
reden. Denken Sie doch nur einmal:
Es ist rein un möglich, heute in
einer Arbeiterversammlung so zu
reden wie in einer
Unternehmerversammlung -- nicht
aus dem Grunde, weil Sie den
Leuten in den Mund hinein reden
wollen, sondern einfach, weil Sie
verstanden werden sollen. Und in
dieser Beziehung, muß man sagen,
müssen sich eine größere Anzahl
unserer Freunde wirklich erst
einmal eine Art Geschicklichkeit,
eine Art Technik aneignen. Sehen
Sie, ich habe den Daimler-Vortrag
gehalten, nicht wahr. Die ersten
vierzehn Tage unseres Wirkens in
Stuttgart haben ja die Dinge
gezeigt: Hätte man in dieser
Richtung fortgewirkt, die
Anhängerschaft wäre sehr stark
gewachsen. Stattdessen wurde der
Daimler-Vortrag gedruckt und,
nicht wahr, dann kriegte man das
Echo des Daimler-Vortrags von
irgendeinem bäurischen Pfarrer;
ja, daß der nicht das für die
Daimler-Arbeiter Gesprochene
verstehen kann von sich aus, das
ist ja ganz selbstverständlich.
Also vor allen Dingen das Leben
kennenlernen, das ist es, um was
es sich handelt.
|
Jusqu'à
présent, nous avons toujours fait
nous-mêmes les erreurs les plus
importantes. Dans l'agitation de
triarticulation, nous les avons
commises en n'appliquant aucune
technique d'agitation, mais en
ayant seulement une certaine
préférence pour telle ou telle
direction d'agitation et en
croyant toujours que les humains
allaient suivre cette direction,
qu'ils allaient se faire des idées
dans cette direction et qu'elles
seraient alors justes. Eh bien,
vous entrez dans une assemblée
d'ouvriers et vous leur dites la
même chose [qu'à d'autres
personnes auparavant]. Bien sûr,
on peut aussi le faire, mais il
faut le dire dans le langage de
chacun. Nous ne nous sommes pas
approprié cela, et c'est en cela
que je trouve une certaine
opposition, justement au sein du
mouvement de la triarticulation.
La majorité est telle qu'elle ne
veut absolument pas sortir,
surtout en pratique, de ce, je
dirais, monisme de l'agitation,
qu'elle ne veut pas s'engager à
créer la possibilité d'accéder
réellement aux gens. C'est cette
opposition interne qui doit être
surmontée, que nous devons
dépasser. C'est une sorte
d'opposition pratique qui se fait
au sein de larges cercles du
mouvement de la triarticulation.
Les gens veulent faire de
l'agitation comme cela leur plaît
et non comme le monde l'exige. Je
n'ai cessé d'insister sur ce point
: ce qui compte, ce n'est pas que
la chose nous plaise, mais que
nous la fassions comme les faits
l'exigent. Et je l'ai montré en
pratique en essayant une fois de
faire une sorte de test pour
l'exemple d'une manière nouvelle.
Je voulais avoir une communauté
d'agitateurs ; je voulais que
cinquante personnes soient
choisies en Europe centrale pour
suivre un cours d'agitateurs à
Stuttgart, afin de pouvoir ensuite
déterminer personnellement comment
les choses devaient être gérées.
Cela ne peut pas se faire par le
biais de l'encre d'imprimerie, où
l'on présente à l'ouvrier la même
chose qu'à l'entrepreneur. Un
cours d'agitateurs aurait dû être
organisé, mais cette entreprise si
importante n'a tout simplement pas
abouti, parce que l'on n'a pas
trouvé de personnes qui soient
amenées à diffuser de cette
manière un art de l'agitation
vraiment personnel.
|
32
|
Die hauptsächlichsten
Fehler haben wir bisher immer noch
selber gemacht. In der
Dreigliederungs-Agitation haben
wir sie gemacht, indem wir keine
Technik der Agitation ausgeführt
haben, sondern nur eine gewisse
Vorliebe für diese oder jene
Agitationsrichtung hatten und
immer glaubten, die Menschen
würden dieser Richtung folgen, sie
würden sich in dieser Richtung
Gedanken machen und die seien dann
richtig. Nun, dann geht man hinein
in eine Versammlung von
Eisenarbeitern und sagt ihnen
dasselbe [wie vorher anderen
Leuten]. Gewiß, das kann man auch,
aber man muß es in der Sprache
eines jeden sagen. Das haben wir
uns nicht angeeignet, und darin
finde ich eine gewisse Opposition
gerade innerhalb der
Dreigliederungsbewegung. Die
Mehrheit ist ja so, daß sie
durchaus nicht heraus will, vor
allen Dingen praktisch nicht
heraus will aus diesem, ich möchte
sagen Monismus des Agitierens, die
nicht sich dazu bekennen will, nun
die Möglichkeit zu schaffen,
wirklich den Zugang zu den Leuten
zu finden. Diese innere
Opposition, die ist es, die
einmal überwunden werden muß, über
die wir hinauskommen müssen. Es
ist das eine Art praktische
Opposition, die gemacht wird
innerhalb weiter Kreise auch der
Dreigliederungsbewegung. Die
Leute wollen so agitieren, wie es
ihnen gefällt, und nicht, wie es
die Welt erfordert. Ich habe immer
wieder und wiederum darauf
hingewiesen: Darauf kommt es nicht
an, daß uns die Sache gefällt,
sondern daß wir es so machen, wie
es die Tatsachen erfordern. Und
praktisch habe ich das gezeigt,
indem ich einmal versuchte, in
einer neuen Weise eine Art Probe
aufs Exempel zu machen. Ich wollte
haben eine agitatorische
Gemeinschaft; ich wollte haben,
daß in Mitteleuropa fünfzig Leute
ausgesucht werden, die in
Stuttgart einen Agitatoren-Kurs
durchmachen, damit dann persönlich
ausgemacht würde, wie die Dinge zu
handhaben sind. Es geht eben
einfach nicht auf dem Weg der
Druckerschwärze, wo man dem
Arbeiter dasselbe vorlegt wie dem
Unternehmer. Ein Agitatorenkurs
hätte organisiert werden sollen,
aber aus dieser so wichtigen
Unternehmung wurde eben einfach
nichts, weil man keine Leute fand,
die dazu gebracht wurden, in
dieser Weise nun wirklich
persönliche Agitationskunst zu
verbreiten.
|
Tant
que nous ne nous sommes pas
vraiment attelés à cette œuvre
d'agitation personnelle, la
question posée par le Dr.
Schmiedel a soulevé. Mais on ne
peut pas y répondre par des
discussions, mais seulement par
une telle activité.
|
33
|
Solange wir nicht
wirklich an dieses Werk der
persönlichen Agitationskunst
gegangen sind, solange gilt
allerdings die Frage, die Dr.
Schmiedel aufgeworfen hat. Aber
durch Diskussionen kann sie nicht
beantwortet werden, sondern nur
durch eine solche Tätigkeit.
|
Un
participant à la discussion :
Monsieur Dr. Steiner parle du fait
que les ouvriers eux-mêmes ne
savent pas ce qu'ils veulent. Et
si je veux essayer de formuler ce
que veulent les ouvriers, cela ne
sort pas tout de suite de manière
systématique, mais plutôt de
manière erratique. Quand les
ouvriers font de l'agitation, ils
ont entre eux un certain sentiment
de solidarité ; cela vient du fait
que les gens ont travaillé
ensemble. Le Dr Steiner a dit
qu'il fallait faire exploser les
syndicats. J'ai passé quelques
semaines à Berlin, j'ai vu à quel
point les choses étaient
paresseuses et que l'on cherchait
partout. Pourquoi ne pas montrer
le chemin aux gens par une action
pratique ? Ne sera-t-il pas
possible que l'ouvrier, qui ne
peut rien apporter d'autre que son
travail, ait lui aussi une place
où il puisse se dire : Bien, si je
peux apporter ma force de travail
quelque part, si je peux
travailler [dans le Jour qui
vient], si j'y ai une position de
travailleur, alors je suis déjà
prêt à me penser dans la science
de l'esprit. Si quelqu'un
réfléchit à son travail, il peut
en faire le double. Et on peut
s'aider mutuellement, intervenir
ici et là, on peut dire : laisse
tomber, je vais t'aider. - Si on
pouvait dire maintenant : si vous
voulez vous détacher du syndicat,
vous pouvez aller quelque part,
vous avez une place, même si c'est
dans l'agriculture. - si seulement
nous avions l'occasion de
travailler dans le 'Jour qui
vient' ! N'est-il pas possible que
le Jour qui vient crée cette
opportunité pour que des
travailleurs puissent y être
employés ? Je sais bien qu'on
objectera qu'il ne faut pas
attirer tout le monde à Stuttgart
; nous avons aussi besoin
d'ouvriers ailleurs. Mais il faut
commencer là. Nous devons avoir
des gens qui, si nous en arrivons
là, ne feront pas grève, qui
poursuivront le travail à partir
de leur conscience. Les voies sont
indiquées par le Jour qui vient.
Il s'agit de trouver des
travailleurs manuels, et si nous
les avons, la chose continuera à
se développer à partir de cette
cellule de base.
|
34
|
Ein
Diskussionsteilnehmer: Herr Dr.
Steiner spricht davon, daß die
Arbeiter selbst nicht wissen, was
sie wollen. Und wenn ich nun
versuchen will, das zu
formulieren, was die Arbeiter
wollen, so kommt das nicht gleich
systematisch heraus, sondern mehr
sprunghaft. Wenn Arbeiter
agitieren, da haben sie
untereinander ein gewisses Gefühl
der Verbundenheit; das kommt
daher, weil die Leute zusammen
gearbeitet haben. Dr. Steiner
sagte, es komme darauf an, die
Gewerkschaften zu sprengen. Ich
war einige Wochen in Berlin, habe
gesehen, wie faul die Sache steht
und daß man überall sucht. Warum
zeigt man den Leuten nicht den Weg
durch eine praktische Tat? Wird es
nicht möglich sein, daß auch der
Arbeiter, der nichts sonst bringen
kann als seine Arbeit, daß der
einen Platz hat, wo er sich sagen
kann: Gut, wenn ich meine
Arbeitskraft irgendwo hinbringen
kann, wenn ich [im Kommenden Tag]
arbeiten kann, dort eine Stellung
als Arbeiter habe, so bin ich
schon bereit, mich in die
Geisteswissenschaft
hineinzudenken. Wenn jemand seine
Arbeit überlegt, kann er ja das
Doppelte leisten. Und man kann
einander helfen, da und dort
eingreifen, man kann sagen: laß
das einmal, ich werde dir helfen.
— Wenn man jetzt sagen könnte:
Wenn ihr euch loslösen wollt von
der Gewerkschaft, dann könnt ihr
irgendwo Kommen- hingehen,, da
habt ihr einen platz, und wenn es
auch die Landwirtschaft ist. —
wenn wir nur die Gelegenheit
hätten im Kommenden Tag zu
arbeiten! Ist es nicht möglich,
daß der Kommende Tag diese
Gelegenheit schafft, daß Arbeiter
dort beschäftigt werden können?
Ich weiß ja wohl, daß man dagegen
einwenden wird, daß man nicht alle
Leute nach Stuttgart ziehen soll;
wir brauchen auch anderwärts
Arbeiter. Aber man muß dort
beginnen. Wir müssen Leute haben,
die, wenn es soweit kommt, nicht
streiken, die aus ihrem Bewußtsein
heraus die Arbeit weiterführen.
Die Wege sind gezeigt durch den
Kommenden Tag. Es handelt sich
darum, daß wir die Handarbeiter
finden, und wenn wir die haben,
wird von dieser Keimzelle aus die
Sache weiter sich entwickeln
|
Roman
Boos : Nous ne sommes pas
compétents pour voter pour le Jour
qui vient. Pour le reste, cela
dépend bien sûr des circonstances
du Jour qui vient, si ce qui est
certainement idéal peut être
réalisé dans la pratique. Je vous
demande d'être aussi brefs que
possible. Nous avons encore quatre
orateurs prévus.
|
35
|
Roman Boos: Wir sind
nicht kompetent, abzustimmen für
den Kommenden Tag. Im übrigen
hängt es selbstverständlich von
den Umständen des Kommenden Tages
ab, ob das, was sicher ideal ist,
ob das praktisch verwirklicht
werden kann. Ich bitte, sich
möglichst kurz zu fassen. Wir
haben noch vier Redner vorgesehen.
|
Un
autre participant à la discussion
: j'aimerais faire savoir que j'ai
été actif pendant de longues
années dans les syndicats en tant
qu'agitateur de la vieille école.
Et je voudrais suggérer, si nous
pouvions poursuivre la discussion
pour que je puisse transmettre un
peu de mon expérience à ces gens.
J'ai supposé qu'il n'y avait
aujourd'hui que des économistes,
des employeurs en quelque sorte,
entre eux.
|
36
|
Ein anderer
Diskussionsteilnehmer: Ich möchte
mitteilen, daß ich lange Jahre in
Gewerkschaften tätig gewesen bin
als einer der Agitatoren von altem
Schrot und Korn. Und ich möchte
vorschlagen, ob wir das Gespräch
nicht mal fortsetzen könnten,
damit ich etwas von meinen
Erfahrungen an diese Leute
weitergeben könnte. Ich habe
angenommen, es wären heute nur
Wirtschafter, gewissermaßen
Arbeitgeber unter sich.
|
Roman
Boos : On pourrait peut-être
organiser une autre manifestation
dans les prochains jours.
|
37
|
Roman Boos: Vielleicht
kann man in den nächsten Tagen
noch einmal eine Veranstaltung
machen.
|
Franz
Dreidax : Si nous répondions au
besoin de logements des ouvriers
en commençant à construire
eux-mêmes les maisons et en
achetant tous les matériaux
nécessaires aux usines du Jour qui
vient, cela me semblerait être un
moyen d'étendre toujours plus les
cercles sur une base tout à fait
naturelle. Il faudrait bien sûr
que le Jour qui vient le lance.
|
38
|
Franz Dreidax: Wenn wir
das Bedürfnis der Arbeiter nach
Wohnungen dadurch befriedigen
würden, daß die Arbeiter die
Häuser selber zu bauen anfangen
und alles Material dazu von den
Fabriken des Kommenden Tages
beziehen, so schiene mir dies ein
Weg, daß auf ganz natürlicher
Grundlage immer weitere Kreise
gezogen werden könnten. Das müßte
natürlich der Kommende Tag
lancieren.
|
Roman
Boos : Nous entrons maintenant un
peu trop dans la politique de
construction, qui est un problème
en soi ; il existe une grande
littérature et une grande pratique
à ce sujet. La question de savoir
si nous devons parler ici des
possibilités des coopératives de
construction relève d'un autre
domaine.
|
39
|
Roman Boos: Wir kommen
nun etwas zu sehr in die
Baupolitik hinein, die ein eigenes
Problem ist; eine große Literatur
und Praxis ist darüber vorhanden.
Ob wir uns nun hier über die
Möglichkeiten von
Baugenossenschaften unterhalten
sollen, liegt auf einem anderen
Gebiet.
|
Mais
aujourd'hui, celui qui n'est pas
membre d'un syndicat ne trouve
plus de travail nulle part ; il
doit mourir de faim avec femme et
enfant. Les autres ouvriers le
tuent s'ils l'attrapent. Il faut
donner aux ouvriers la
possibilité, la sécurité et la
confiance qu'ils peuvent continuer
à travailler. Et si nous
commençons à construire des
maisons, à cultiver des terrains
et ainsi de suite, il pourrait
peut-être y avoir peu à peu une
circulation alternée avec les
localités environnantes. Les
produits agricoles peuvent
approvisionner les ouvriers des
usines de la ville. Et vice-versa
aussi. Je ne sais pas encore
comment cela peut se faire à
grande échelle, mais je vois une
idée de la possibilité d'obtenir
un intérêt mutuel et de faire
naître la confiance, une vraie
confiance. Il est déjà écrit dans
les "points essentiels" que la
confiance est nécessaire. Je ne
vois pas d'autre solution. Je ne
veux pas parler de faire exploser
les syndicats s'il n'y a pas en
même temps la certitude que
l'ouvrier pourra encore exister
par la suite.
|
40
|
Aber wer heute nicht in
einer Gewerkschaft ist, der findet
nirgends mehr Arbeit; er muß
verhungern mit Frau und Kind. Die
anderen Arbeiter erschlagen ihn,
wenn sie ihn erwischen. Es muß den
Arbeitern die Möglichkeit gegeben
werden, die Sicherheit und das
Vertrauen, daß er auch weiterhin
arbeiten kann. Und wenn wir nun
mit dem Häuserbauen anfangen,
zugleich auch Grundstücke
landwirtschaftlich bebauen und so
weiter, so könnte vielleicht mit
den umliegenden Ortschaften
allmählich ein Wechselverkehr
stattfinden. Von den
landwirtschaftlichen Produkten
können die Fabrikarbeiter in der
Stadt versorgt werden. Und auch
umgekehrt. Ich weiß noch nicht,
wie es ins Große gehen kann, sehe
aber einen Gedanken der
Möglichkeit, wie wir gegenseitiges
Interesse bekommen und wie
Vertrauen Platz greift,
wirkliches Vertrauen. Es steht
auch schon in den «Kernpunkten»,
daß Vertrauen nötig ist. Ich weiß
keinen andern Ausweg. Ich möchte
nicht von der Sprengung der
Gewerkschaften sprechen, wenn es
nicht zugleich die Sicherheit
gibt, daß der Arbeiter nachher
überhaupt noch existieren kann.
|
Roman
Boos : Je voudrais rappeler que
toutes ces entreprises doivent
être financées par le Jour qui
vient. Si l'action de financement
réussit comme elle devrait
objectivement réussir, il serait
évidemment très précieux de créer
de tels corps économiques. Dès que
ces entreprises économiques seront
florissantes...
|
41
|
Roman Boos: Ich möchte
daran erinnern: Alle diese
Unternehmungen müssen auch
finanziert werden vom Kommenden
Tag. Wenn die Finanzierungsaktion
so gelingt, wie sie objektiv
eigentlich gelingen müßte, wäre es
selbstverständlich sehr wertvoll,
solche Wirtschaftskörper zu
schaffen. Sobald diese
wirtschaftlichen Unternehmungen
hier florieren ...
|
Un
orateur de Wroclaw : "Il faudrait
reparler de la question du
dynamitage des syndicats et de la
formation des agitateurs.
J'aimerais demander à ces
messieurs que lors de la prochaine
réunion, on parle directement de
trouver des moyens pour que cette
action puisse effectivement être
menée. Cela a déjà été manqué une
fois.
|
42
|
Ein Diskussionsredner aus
Breslau: Über die Frage der
Sprengung der Gewerkschaften und
die Ausbildung der Agitatoren
sollte noch einmal gesprochen
werden. Ich möchte die Herren
bitten, daß an der nächsten
Zusammenkunft direkt darüber
gesprochen werde, Wege zu finden,
damit diese Aktion auch
tatsächlich durchgeführt werden
kann. Es ist schon einmal verpaßt
worden.
|
Rudolf
Steiner : J'aimerais seulement
faire remarquer qu'il ne faut
vraiment pas faire de ce que j'ai
dit ici un slogan qui peut très
facilement être transformé en
dogme. Si, à la suite de ce que
j'ai dit, on dit quelque chose
comme ça - ce n'est qu'en faisant
sauter les syndicats que l'on aide
les ouvriers à se mettre sur la
voie -, ce n'est pas juste. Car un
raisonnement même pas très poussé
montrerait immédiatement que ce
n'est que par la voie que j'ai
indiquée, c'est-à-dire en
provoquant les associations des
dirigeants et des travailleurs,
que l'on coupe l'herbe sous le
pied des syndicats et que l'on met
quelque chose d'autre à leur
place. On ne jette jamais les
syndicats à la rue en répétant
simplement un slogan socialiste,
marxiste, quand on parle de "faire
sauter les syndicats". Ce n'est
pas cela qui compte, c'est la
pensée positive ; il s'agit de
pouvoir apporter une pensée
concrète dans ce genre de choses.
|
43
|
Rudolf Steiner: Ich
möchte nur bemerken, daß man aus
etwas, was ich hier gesagt habe,
nun wirklich nicht ein Schlagwort
macht, das sehr leicht ins Dogma
hinübergeführt werden kann. Wenn
im Anschluß an dasjenige, was ich
ausgesprochen habe, so etwas
gesagt wird — nur durch die
Sprengung der Gewerkschaften werde
den Arbeitern auf die Wege
geholfen —, so ist das nicht
richtig. Denn eine gar nicht
einmal sehr weit getriebene
Überlegung würde sofort zeigen,
daß nur auf dem Wege, den ich
angedeutet habe, nämlich indem man
die Assoziationen der
Arbeitleitenden und -nehmenden
herbeiführt, den Gewerkschaften
den Boden abgräbt und etwas
anderes an ihre Stelle setzt. Es
werden die Gewerkschaften niemals
auf die Straße geworfen dadurch,
daß man nur eine sozialistische,
marxistische Parole wiederholt,
wenn man von «Sprengung der
Gewerkschaften» spricht. Es kommt
nicht auf das an, sondern auf
positives Denken kommt es an; es
handelt sich darum, daß man
konkretes Denken in solche Sachen
hineinzutragen vermag.
|
J'ai
reçu récemment un conseiller
d'État secret, qui fait partie
d'une sorte de ministère d'un État
allemand, et qui voulait
s'entretenir avec moi des mesures
à prendre. Je lui ai dit : tout ce
que vous dites est très bien, mais
vous n'arriverez à rien si vous
restez assis dans votre bureau à
concocter toutes sortes de choses
qui sont à chaque fois différentes
de la réalité. Vous n'arriverez à
rien non plus si vous laissez les
dirigeants du parti et des
syndicats venir vous voir dans
votre bureau. Allez dans les
assemblées d'ouvriers ; parlez-y !
C'est là que vous trouverez la
possibilité de devenir le
confident des gens. Ensuite,
faites avancer les choses. -
Aujourd'hui, il n'y a qu'une seule
agitation de ce genre.
|
44
|
Bei mir war erst jüngst
ein Geheimer Regierungsrat, der in
einer Art Ministerium eines
deutschen Staates ist und der sich
mit mir besprechen wollte über die
Maßnahmen, die zu treffen wären.
Ich sagte ihm: Das ist ja alles
recht schön, was Sie sagen; aber
Sie erreichen praktisch gar
nichts, wenn Sie drinnen sitzen
bleiben in Ihrem Büro und allerlei
Dinge aushecken, die jedesmal
anders aussehen als die
Wirklichkeit. Sie erreichen aber
auch dann nichts, wenn Sie Partei-
und Gewerkschaftsführer zu sich
kommen lassen in Ihr Büro. Gehen
Sie in die Arbeiterversammlungen;
reden Sie dort! Dort werden Sie
die Möglichkeit finden, der
Vertraute der Leute zu werden.
Dann bringen Sie es weiter. —
Heute gibt es nur eine solche
Agitation.
|
Mais
quelle expérience avons-nous faite
dans le Wurtemberg ? Quand on nous
a vraiment promis, je dirais dix
fois, qu'un employé supérieur du
ministère du Travail ou même un
ministre du parti socialiste
viendrait à quelque chose - au
moment où il était attendu, on
nous disait toujours, surtout au
début : "Oui, c'est encore une
réunion ministérielle. - Ces
messieurs s'assoient toujours en
réunion, il ne leur vient même pas
à l'esprit de venir. Et ceux qui
sont sortis du parti socialiste
sont ceux qui ont le moins essayé.
|
45
|
Aber was haben wir in
Württemberg für eine Erfahrung
gemacht? Wenn wir es nun wirklich,
ich möchte sagen zehnmal
versprochen bekommen hatten, wenn
irgendein höherer Arbeitender im
Arbeitsministerium oder sogar etwa
ein Minister aus der
sozialistischen Partei zehnmal
versprochen hat, er komme zu
irgend etwas — in dem Augenblicke,
wo er erwartet wurde, hieß es
immer, namentlich im Anfang: Ja,
es ist eben wiederum
Ministersitzung. — Die Herren
setzen sich immer in Sitzungen
zusammen, es fällt ihnen gar nicht
ein zu kommen. Und diejenigen, die
aus der sozialistischen Partei
herausgewachsen sind, haben es
praktisch am allerwenigsten
versucht.
|
Bien
sûr, ne pensez pas, pour parler
devant des syndicalistes, que vous
pouvez établir le même programme.
C'est déjà le cas, mais il s'agit
de la manière dont il se
développe.
|
46
|
Denken Sie natürlich
nicht, um vor Gewerkschaftlern zu
sprechen, Sie könnten dasselbe
Programm aufstellen. Es wächst das
schon heraus, aber es handelt sich
darum, wie es herauswächst.
|
Et
c'est surtout pour cela que le
slogan "l'ouvrier est jeté à la
rue par le dynamitage des
syndicats" n'est plus valable
aujourd'hui.
|
47
|
Und darum handelt es sich
besonders, daß das Schlagwort,
«der Arbeiter wird durch die
Sprengung der Gewerkschaften auf
die Straße geworfen», heute nicht
mehr gilt.
|
Un
participant à la discussion : d'un
côté, vous avez tous les
entrepreneurs et de l'autre, tous
les travailleurs dont vous
dépendez, et les deux groupes
devraient siéger ensemble dans
l'organisme triarticulé
organiquement.
|
48
|
Ein
Diskussionsteilnehmer: Auf der
einen Seite hat man alle
Unternehmer und auf der anderen
Seite alle Arbeiter, auf die man
angewiesen ist, und die beiden
Gruppen sollten im organisch
gegliederten dreigliedrigen
Organismus zusammensitzen.
|
Roman
Boos : Nous ne pouvons tout de
même pas ériger l'égoïsme de
groupe économique en principe
d'organisation ; cela ne va pas !
|
49
|
Roman Boos: Wir können
doch nicht den wirtschaftlichen
Gruppenegoismus zum
Organisationsprinzip erheben; das
geht nicht!
|
|
|
|
Français
seulement
TROISIÈME SOIRÉE DE SÉMINAIRE à l'occasion du
premier cours universitaire anthroposophique. -
Dornach, le 11 octobre 1920 -
QUESTIONS SUR LA PRATIQUE ÉCONOMIQUE III.
L'action sociale comme une exigence
complémentaire à côté de la fondation
d’entreprises telles que Futurum et Jour qui
vient. Le chemin pour surmonter le fossé social
entre entrepreneurs et travailleurs ; la
disparition des syndicats comme condition
préalable. Comment on fait entrer l’idée de
tri-articulation dans les têtes des
humains. La
technique manquante jusqu’à présent dans
l'agitation. La nécessité d'un art personnel de
l’agitation, adapté aux auditeurs. Le but des
cours d’agitateurs planifiés à
Stuttgart.
L’ersatz des syndicats par associations entre
dirigeant le travail et preneur du travail.
01
Roman Boos souhaite une discussion sur la
manière dont on pourrait - selon l'avis des
personnes se tenant dans la vie de l'économie -
arriver, du point de vue économique, à ce que ce
que l'on a travaillé ici pendant le cours
universitaire ait ses conséquences fructueuses.
02
Carl Unger : J'aimerais suggérer que les
détenteurs d'expériences, de capacités et de
connaissances économiques essaient de tendre des
cornes d'approche à partir des différents
centres, afin que les expériences puissent
s'étendre là où il existe une possibilité
d'aboutir à des relations réelles de type
économique. Une liste a déjà été publiée chez
"Futurum", sur laquelle les économistes devaient
s'inscrire, afin que l'économique puisse se
donner réellement.
03
J'aimerais citer certains phénomènes typiques de
la vie de l'économie elle-même et prendre pour
exemple une petite entreprise de la branche des
machines. L'entreprise a été fondée par moi en
1906 pour fabriquer certaines pièces de machines
dont la demande était tout de suite grande à
l'époque. Après l'ouverture, il y a eu une
grande crise en 1907, où les ventes étaient au
ralenti. Il a alors fallu injecter de gros
capitaux pour créer les bases techniques
permettant de répondre à la demande. 1914 a
d'abord été un point culminant ; lorsque la
guerre a éclaté, tout s'est complètement arrêté
; la guerre elle-même a ensuite provoqué une
sorte de demande impétueuse ; des difficultés
sont apparues au niveau des matières premières,
il a fallu créer des locaux. Et c'est ainsi que
les grands capitaux sont entrés en jeu, il a
fallu notamment créer de grands intérêts
bancaires. A la fin de la guerre, un trafic
économique apparemment favorable démarra ; il
régnait une conjoncture anormalement élevée. Il
était nécessaire de chercher de nouvelles voies
avec les ouvriers, d'introduire de nouveaux
points de vue ; la triarticulation a fait ses
preuves dans la pratique en cela. Je peux
seulement évoquer tout cela. Il y avait un grand
besoin de capital. Le renchérissement s'est
installé sans qu'il soit possible d'agir sur
l'autre côté. Dans cette situation, il s'est
avéré que l'entreprise industrielle était un
gouffre à capitaux et il fallait se demander si
une telle entreprise était viable dans le sens
d'une vie de l'économie qui s'organiserait
elle-même à l'avenir ou non. On se trouvait face
à différentes alternatives : soit on cherchait à
s'associer à des entreprises voisines pour
remplacer les besoins en capitaux qui devaient
être couverts par d'autres sources et qui
laissaient espérer un avenir prometteur pour
l'économie. Ou alors, pour ne pas être écrasé
par le capitalisme, il fallait vendre à des
communautés d'entreprises. Ou bien,
troisièmement, il fallait envisager la
possibilité d'arracher l'exploitation à
l'ensemble de l'économie, de la démolir et de
laisser la charrue passer sur le terrain. Mais
cela n'était pas envisageable en raison des
humains qui y travaillaient.
04
C'est à partir de cette situation que s'est
développée la nécessité d'une exploitation
associative ; le lien réel avec une association
s'est avéré absolument nécessaire, de sorte que
l'exploitation est maintenant rattachée au Jour
qui vient. Bien entendu, il ne s'agit que d'un
premier début de ce qui doit se former à partir
du Jour qui vient. Mais il existe au moins la
possibilité de faire fonctionner une telle
entreprise de manière saine sur le plan
économique et d'avoir la possibilité de
surmonter les crises à venir grâce à
l'association avec le Jour qui vient et à la
formation d'un centre. Ainsi, les expériences
des uns et des autres peuvent être échangées
avec les résultats de l'entreprise et ainsi de
suite, ce qui conduira certainement à
l'établissement de relations économiques réelles
entre les humains qui se rencontrent de
différents côtés. Voilà un exemple de la vie
économique réelle telle qu'elle se présente
aujourd'hui.
05
Roman Boos donne la parole au banquier Adolf
Koch.
06
Adolf Koch : chers Mesdames et Messieurs ! Il
n'est plus nécessaire de parler du comment et de
la possibilité des associations après les
explications impressionnantes du Dr Steiner
hier. La question est tout d'abord de savoir ce
que nous pouvons mettre en place aujourd'hui
dans une telle économie d'association. Par
exemple, l'industrie des fleurs artificielles ?
Elle est aussi obligée de lever des capitaux,
etc. Pour nous, il est nécessaire d'identifier
les besoins du peuple allemand qui doivent être
satisfaits. Si nous nous plongeons dans la vie
pratique et que nous voyons que d'une part nous
devons manger du pain pourri et que d'autre part
l'industrie du luxe se développe et que
d'énormes matières premières sont fournies,
alors nous devons, nous qui voulons construire,
nous demander partout : qu'allons-nous intégrer
dans notre économie associative ? Si le Jour qui
vient est en situation d'inclure aussi des
exploitations agricoles, c'est absolument
souhaitable ; mais nous devons voir partout que
nous pouvons aussi inclure des industries de
machines ou d'autres. C'est d'abord le
soubassement sur lequel toute l'humanité peut
reconstruire. Aujourd'hui, en Allemagne, nous ne
pouvons compter que sur nous-mêmes, et nous
devons nous relever de nous-mêmes ; la
nourriture, les vêtements, le charbon et ainsi
de suite sont nécessaires. Deuxièmement, le Jour
qui vient en tant que tel. Je parle ici en tant
que professionnel de la banque et, comme je l'ai
dit, sans avoir de relation réelle avec le Jour
qui vient ; je parle en effet ici de manière
tout à fait objective à partir de mes
expériences. Si nous voulons nous libérer de
l'État corrompu en Allemagne, une entreprise
comme le Kommende Tag, telle qu'elle est conçue,
est la solution pour nous libérer de toutes les
choses pourries qui règnent actuellement en
Allemagne. Tous ceux qui ont affaire au capital
doivent sortir de l'ancien et entrer dans la
triarticulation.
07
Le papier-monnaie allemand n'est en fin de
compte rien d'autre qu'une revendication envers
le grand État corrompu lui-même. Si nous en
sortons, nous nous libérons de ce papier-monnaie
qui énerve tout le monde à cause de sa saleté,
non seulement à l'extérieur, mais aussi à
l'intérieur. Les grandes banques berlinoises ont
environ 40 milliards d'argent étranger, de
l'argent d'épargne ; elles sont là comme une
grosse araignée et aspirent tout l'argent libre
disponible. Sur ces 40 milliards, environ
60 % sont placés en bons du Trésor,
auxquels les communes et les villes ajoutent
15 % supplémentaires, de sorte que chaque
personne est théoriquement mariée à l'État avec
750 marks. Comment s'en sortir ? - On le
met dans le Jour qui vient, à condition que le
Jour qui vient le mette dans des entreprises
productives. Avec cela est donnée la possibilité
que les humains peuvent se dire, en cas
d'effondrement général : j'ai alors le
rattachement à des entreprises productives. Là
l'égoïsme du capitalisme aide donc ; avec
capitalisme ; on a aussi en main un moyen
d'éduquer les gens. Il n'est absolument pas
condamnable dans la situation actuelle. Je parle
en tant que professionnel de la banque. Je n'ai
aucune relation avec l'une ou l'autre chose, de
sorte que je parle en faveur de l'une ou de
l'autre. Si l'on place dans le 'Jour qui vient'
des humains qui veulent réellement ce qui est
favorable, on a là le germe de la
reconstruction, la cellule originelle pour la
reconstruction. Je parle en tant que praticien à
des gens dont je suppose qu'ils veulent entendre
quelque chose sur la pratique bancaire.
08
Je demande aux messieurs avec qui j'ai négocié à
Stuttgart en janvier de cette année de rester
pour la fin. J'ai quelques remarques
personnelles à faire.
09
Rudolf Steiner : N'est-ce pas, vous venez
d'entendre d'une manière tout à fait claire et
professionnelle ce qui peut être dit sur un
certain problème du point de vue de la pensée
économique. Et je voudrais aussi apporter une
contribution à ce sujet.
10
Nous devons aujourd'hui - l'actualité nous
l'enseigne - aborder chaque problème économique
sous deux angles. L'un est celui qui a été
exposé ici de manière très pertinente, l'autre
est le côté social. Et même des entreprises
telles que le Jour qui vient ou le Futurum -
même si elles sont par ailleurs menées avec
habileté et pertinence - dépendent du fait
qu'elles soient également soutenues du point de
vue social lorsque la situation dans laquelle
nous ne pourrons plus travailler se prépare de
plus en plus. Car, n'est-ce pas, nous pouvons
bien sûr placer autant d'argent que nous voulons
dans des entreprises productives - si nous ne
pouvons plus travailler, nous ne pouvons pas non
plus dépasser la crise économique. Ce que l'on
peut faire d'un côté doit aussi être soutenu de
l'autre par une action sociale. Celle-ci doit au
moins être parallèle. Il suffit d'évoquer ce qui
pourrait se passer aujourd'hui. Supposons qu'un
patron d'usine soit aussi philanthrope que
possible, qu'il fasse autant de choses pour ses
ouvriers : s'il s'agit d'une grève générale, les
ouvriers se mettront en grève - ou pas ?
11
Cri : Oui ! Et tant que nous ne dépasserons pas
cette question, il ne sera pas possible
d'envisager un véritable assainissement de la
vie de l'économie. C'est là que la question
sociale doit absolument être introduite.
12
Or, c'est donc tout de suite l'erreur que l'on a
toujours commise ; on a pensé l'économie de
telle sorte que l'on n'a pensé qu'à l'intérieur
de la production et non pas jusqu'au travailleur
manuel proprement dit. Dans notre système
économique actuel, le travailleur manuel reçoit
en réalité des déductions du capital, et non un
salaire - vous devriez seulement y réfléchir,
c'est vrai. C'est un fait réel, mais c'est
quelque chose avec quoi on ne peut pas avancer.
Et c'est pourquoi il est nécessaire que le
principe associatif soit abordé de manière
active et objective dès que nous aurons fait
l'expérience que nous avons pu faire depuis le
mois d'avril de l'année dernière. Il est
nécessaire d'abandonner enfin cette vieille
erreur selon laquelle il y a d'un côté le grand
patronat, qui fait tout au plus quelque chose
dans le sens patriarcal, et de l'autre les
ouvriers, organisés en syndicats, de sorte que
l'ouvrier individuel se trouve dans une
situation terriblement difficile. Ce fossé doit
d'abord être comblé, et cela ne peut pas se
faire autrement qu'en préparant des associations
réelles. Les associations réelles consistent
justement en une association des gens d'un côté
- du côté des entrepreneurs, du côté des
dirigeants, du côté des travailleurs
intellectuels - et de l'autre côté, des gens
issus de la classe ouvrière. Dans un premier
temps, il ne sera pas possible de former une
association économique, une association
économique réellement sociale, qui doit porter
en elle le caractère [d'une collaboration entre]
consommateurs et producteurs. Eh bien, les
associations doivent avoir cet objectif, et cet
objectif doit être poursuivi de manière
rigoureusement agitatrice. Sinon, nous n'irons
nulle part. Et ce but doit consister [d'abord] à
amener les syndicats et les associations de
prolétaires et d'ouvriers, aujourd'hui
unilatérales, à se dissoudre, pour faire naître
des associations entre les uns et les autres,
afin que, lors de la crise économique, nous
ayons des entreprises dans lesquelles nous
puissions nous maintenir en tant qu'ouvriers.
Vous aimeriez dire que ce n'est pas possible
sinon absolument la vie économique devait
s'effondrer. - Mais cela doit être essayé. Sans
que nous ne nous posions l'objectif de faire
exploser les syndicats et le gardions à l'œil,
nous n'avancerons pas dans la vie de l'économie.
Et des organisations doivent être fondées. Et il
serait beaucoup plus utile de parler de cette
voie pratique que d'élaborer des plans utopistes
sur la manière dont les associations pourraient
être créées dans l'État du futur. Il s'agit
toujours de saisir la tâche suivante. La
prochaine tâche est la dissolution, le
dynamitage de toute la vie syndicale.
13
Oskar Schmiedel : Il est très difficile de
parler après le Dr Steiner, parce qu'il a déjà
exprimé les meilleures idées.
14
Il est tout à fait vrai que nous n'avancerons
pas si les organisations syndicales n'explosent
pas. Mais comment y parvenir ? C'est tout
l'enjeu. Le jour qui vient doit être l'éponge
qui absorbera les 40 milliards d'épargnes. Je
suis convaincu de l'excellence de l'idée de
M. Koch de soutenir et de consolider nos
efforts par le biais du capitalisme. Mais
aujourd'hui, le Jour qui vient n'est rien
d'autre [pour les étrangers] qu'un capitaliste,
un capitaliste qui a besoin du capital et du
profit pour soutenir ses ambitions. Je ne suis
pas dupe. J'en ai déjà parlé avec des gens qui
sont éloignés des aspirations ici, ils disent :
la fin justifie les moyens.
15
Certes, le Jour qui vient veut réaliser des
profits, mais il veut utiliser ces profits pour
tout autre chose que ce que font les
capitalistes, il veut les utiliser pour le bien
de la collectivité. Avant même de connaître le
livre du Dr Steiner sur la triarticulation de
l'organisme social, je me suis posé la question
: comment sortir de l'horreur du socialisme et
du capitalisme ? - Après avoir lu le livre, j'ai
respiré et je me suis demandé : quel effet cela
a-t-il sur les autres ? - Que la substance à
transmettre aux autres soit incroyablement
fragile, c'est certain. Et il ne peut pas en
être autrement. On est confronté à la question :
comment l'amener clairement aux autres ? --
Jusqu'à aujourd'hui, j'ai pu faire peu de
conquêtes avec ce sujet, et c'est pourquoi je
dois adresser la demande aux personnes ici
réunies, qui connaissent et diffusent
probablement les idées depuis bien plus
longtemps que moi, de partager leurs pensées.
Que de nouvelles personnes soient gagnées à
l'idée de la triarticulation, que de nouvelles
personnes soient toujours gagnées, c'est ce qui
me paraît le plus important.
16
Cri : C'est exact ! Ils se présentent devant les
ouvriers comme devant un mur fermé. Même si les
individus sont accessibles et raisonnables, vous
vous heurtez immédiatement à une résistance
ferme lorsque vous voulez introduire les idées
dans une usine, vous vous heurtez à un mur fermé
d'hommes de confiance et de dirigeants ouvriers
eux-mêmes. Pour le directeur de l'industrie,
s'il doit être responsable, c'est d'autant plus
difficile qu'il n'est pas lui-même le
propriétaire. Autrefois, on soutenait les gens
en leur donnant de la nourriture, des vêtements
; ce n'est plus le cas aujourd'hui. Les
dirigeants ouvriers, qui ont la plupart du temps
un horizon très limité, veulent seulement avoir
la direction en main. L'ouvrier est un égoïste ;
il se demande : qu'est-ce que je retire
matériellement de la chose ? - Dans la
triarticulation, rien n'est prévu pour le
présent, tout au plus pour l'avenir. Par
égoïsme, on dit alors souvent : "Je ne veux
naturellement rien céder volontairement de mes
droits, que mon père et moi avons acquis".
17
Comme je l'ai dit, la substance est extrêmement
fragile. Dans le Wurtemberg, vous avez sans
aucun doute une situation beaucoup plus éclairée
qu'en Haute-Autriche ; ce sont des demi-paysans
et des demi-ouvriers industriels - ils ne sont
pas disposés à recevoir des encouragements
spirituels. Mais il doit y avoir un moyen. Et
c'est ce qui m'intéresse. Toute la question de
la triarticulation de l'organisme social est en
fait aussi une question de pouvoir ; la violence
en fait partie, afin d'inculquer même la
meilleure pensée à l'humanité ; il faut aussi la
contraindre au bien, au meilleur. Si j'avais
quelques régiments de cavalerie, ce serait
peut-être possible, ou alors il faut de
l'argent, beaucoup d'argent. La presse n'en
parle presque pas. Nous n'avons pas de temps à
perdre. La question est de savoir comment
aborder cela dans la pratique, afin de pouvoir
avancer grâce à la force de la pensée.
18
Wilhelm von Blume : Je ne suis pas économiste et
je ne prendrais peut-être pas la parole
aujourd'hui si je n'y étais pas incité par les
propos du dernier orateur. Je voudrais tout de
suite expliquer une chose : je crois que la
question de la triarticulation n'est pas une
question de pouvoir, mais une question de
confiance, et il s'agira avant tout de gagner la
confiance de ceux qui sont concernés.
19
De mon côté, j'ai essayé, lors de mes tournées
de conférences, d'agir personnellement auprès
des entrepreneurs et de ceux qui comptent
aujourd'hui, en particulier en Rhénanie et en
Westphalie, et j'ai appris beaucoup de choses.
D'un point de vue très précis, une idée vient
très vite à l'esprit de ces messieurs, c'est
l'idée de l'autogestion de l'économie. On se
sent tout de suite à l'aise. Ils continuent
toutefois à penser en termes de capitalisme ;
ils pensent pouvoir utiliser leur pouvoir pour
écarter cet État, qui ne fait que les gêner de
toutes les manières, et pour créer leur propre
État économique, à la tête duquel se trouve
finalement Hugo Stinnes. Toujours est-il que
lorsqu'une séparation pure et simple entre
l'État et l'économie est exigée, ils acceptent
encore de remplir la chose de l'esprit
nécessaire. Mais ils voient aussi très bien
l'aspect social de toute l'affaire, sur lequel
M. Steiner a tant insisté, mais ils se sont
arrangés comme suit : Ils veulent continuer à
développer la "communauté de travail" - ce
mot-clé est utilisé -, ils veulent une
communauté d'économie de peuple entre les
capitalistes et les ouvriers. Et les ouvriers y
répondent ici et là. Il me suffit de rappeler
l'industrie du charbon, que les ouvriers pensent
au fond de manière tout à fait capitaliste - les
ouvriers pensent souvent de manière plus
capitaliste que les capitalistes - ; ils voient
très bien le profit qu'ils en tirent. Et toute
l'économie continue à s'enfoncer dans l'abîme.
Seuls les secteurs économiques tels que
l'industrie du charbon parviennent à s'élever,
tout comme l'ensemble du système bancaire, parce
que l'on exige sans cesse des crédits pour le
fonctionnement des entreprises. Les autres
secteurs économiques disparaissent peu à peu.
C'est là qu'il faut intervenir, qu'il faut faire
comprendre aux travailleurs qu'ils ne sont pas
seulement des producteurs, mais aussi des
consommateurs, qu'il faut créer des communautés
de travail du type de celle que M. Steiner
a décrite hier. Il y a tout d'abord un grand
danger à se contenter de dire aux gens que les
entrepreneurs et les travailleurs doivent
s'entendre. Il faut en toutes circonstances
mener une politique de production et de
consommation, et mener la production à partir de
la consommation.
20
C'est ainsi que l'on peut faire passer les
bonnes idées parmi les ouvriers. Les syndicats
sont en effet aujourd'hui un lourd obstacle, car
ils sont imprégnés de l'ancien esprit. Mais
cette mauvaise loi sur les comités d'entreprise
va ruiner les syndicats. Cette loi, qui n'est
pas du tout conçue de cette manière, qui est
conçue tout autrement, va détruire de plus en
plus de syndicats dans un avenir pas si lointain
que ça, ce qui fait que nous n'avons peut-être
pas besoin de beaucoup d'aide dans cette
direction, de sorte que nous n'avons qu'à
montrer ce qui est positif, ce qui construit. On
peut peut-être espérer qu'il en sera de même
pour les autres questions. Il faut faire
attention aux dangers et ne tolérer en aucun cas
que l'on pousse la chose jusqu'au bout dans la
mauvaise direction.
21
Hans Schwedes : Je peux vous dire quelques mots
sur les syndicats. En tant qu'enseignant, j'ai
été amené à y donner des explications sur la
triarticulation, sur l'idée des associations.
Les dirigeants syndicaux, en liaison avec les
dirigeants du parti, s'opposent bec et ongles
aux nouvelles idées, et les dirigeants syndicaux
craignent que les nouvelles idées ne leur
fassent perdre leurs places et leurs postes dans
les syndicats. Les ouvriers eux-mêmes, qui en
général réfléchissent peu à ces choses, se
laissent mener sans aucune volonté. Si nous
expliquions et organisions les choses de la
bonne manière, il serait déjà possible de
toucher les ouvriers. Nous devons parvenir à une
telle économie associative dans les plus brefs
délais, car les circonstances nous y poussent.
Nous ne pouvons en aucun cas attendre encore
quelques années qu'un événement quelconque nous
y aide. Une telle action devrait être intimement
liée à l'action sociale, à une action sociale
généreuse, qui fasse passer dans l'opinion
publique l'idée de la triarticulation de
l'organisme social. Les cercles de consommateurs
sont eux aussi de plus en plus inquiets et
exigent de plus en plus, d'une manière ou d'une
autre, un droit de participation à l'élaboration
des conditions, notamment à la fixation des
prix. C'est précisément pour répondre à cet état
d'esprit et pour introduire dans ce terrain
quelque chose qui puisse nous aider à mettre en
place une telle économie associative qu'il
faudrait lancer une action généreuse en faveur
de la triarticulation de l'organisme social.
22
Nous avons entendu le Dr Steiner dire qu'il
fallait créer un pont entre les ouvriers d'une
part et les entrepreneurs d'autre part. Ce
serait bien si nous, peut-être vous ici, je veux
dire ceux d'entre vous qui sont là en tant
qu'entrepreneurs, qui sont des praticiens dans
la vie de l'économie, s'ils fondaient ici un
rassemblement qui se donnerait pour objectif de
créer des associations, c'est-à-dire de faire
tout ce qui peut conduire à une telle création
d'associations. Peut-être que l'un d'entre vous
pourrait venir à Darmstadt, quelqu'un qui sait
exactement ce qu'il en est, et y faire une
conférence devant des entrepreneurs invités et y
discuter exactement de l'idée d'association. Il
y en aura certainement ici qui répondront à
cette idée et qui discuteront avec ces
entrepreneurs de la manière dont on peut faire
un travail d'information avec les travailleurs.
Si les entrepreneurs prenaient en charge les
différents efforts de formation souhaités par
les ouvriers, par exemple les efforts des
universités, si les entrepreneurs y
collaboraient, de sorte que des conférences
puissent être organisées - il faudrait bien sûr
qu'elles traitent précisément de ce qui va dans
le sens des associations -, alors la confiance
mutuelle pourrait donner lieu à des actions, et
il serait alors possible de créer une ambiance
dans le public.
23
Donc, pour trouver un point de départ pratique,
je propose de créer un rassemblement libre
d'entrepreneurs qui vise à promouvoir l'idée
d'association en tant que telle de toutes les
manières possibles, et ce par le biais de
manifestations à Darmstadt, afin de gagner un
terrain sur lequel on peut s'associer.
24
Roman Boos : Il me semble qu'une autre attitude
est nécessaire pour propager l'idée
d'association. Pour les associations, il s'agit
seulement qu'on les fonde d'une manière ou d'une
autre, et non de propager les pensées en tant
que telles. Et fonder une association patronale
spécifique uniquement pour la propagande ne
serait pas non plus la bonne chose à faire ;
Futurum et le Jour qui vient doivent collaborer
dans la pratique, de sorte que ces organisations
les plus diverses travaillent ensemble, que ce
qui est élaboré à l'école Waldorf et par la
Fédération pour le travail universitaire et ce
qui est représenté par la Fédération pour la
triarticulation soit représenté avec la plus
grande intensité, mais par tous ces groupes
ensemble. Il ne faudrait pas que la
triarticulation en tant que telle soit encore
compromise si elle se présente simplement comme
une affaire des milieux patronaux ! Il s'est
avéré à plusieurs reprises que des ouvriers ont
été arrachés à l'univers de pensée de leurs
syndicats et de leurs partis au contact des
membres de ces différents cercles. Par exemple,
l'organisation de jeunesse bâloise a organisé
une manifestation au cours de laquelle elle a
expliqué comment ce type de pensée exigeait un
autre type de formation de la pensée. De même,
quelques semaines plus tard, une réunion a eu
lieu avec des membres de l'association
protestante des travailleurs. Dans les deux cas,
la manière dont les gens ont ensuite écrit dans
les journaux a montré qu'ils étaient sortis de
leurs cercles de pensée habituels.
25
Et maintenant, la question du directeur
Schmiedel : comment fait-on entrer l'idée de la
triarticulation dans l'esprit des gens ? - Cela
impressionne énormément un ouvrier lorsqu'on lui
dit : des résultats et des connaissances
scientifiques pour la médecine sont issus de ces
pensées, car il vit dans ces choses, même si
c'est de manière populaire. Cela lui fait une
impression extraordinairement forte. Et c'est
justement parce qu'il met tout sur le plan
scientifique, même si ce n'est qu'en paroles,
qu'il faut essayer d'avancer sur un large front,
de travailler si possible sur le front le plus
large.
26
Emil Leinhas : Le professeur von Blume a déjà
fait allusion à la force dont il dit qu'elle
"veut toujours le mal et crée toujours le bien".
Je crois que l'on ne peut pas ignorer que cette
force est active de manière extraordinairement
forte. Je ne pense pas qu'il suffise de l'aider
un tout petit peu, mais au vu de la situation
actuelle, il faudra un travail et une efficacité
des plus intenses pour que le bien en sorte et
non le mal. Nous avons pour cela les idées de la
triarticulation de l'organisme social, et si
nous sommes bien placés, nous pouvons aussi
transmettre ces idées. Et là, je dois dire à la
remarque de M. Schmiedel selon laquelle la
substance que nous avons devant nous est
"friable" : je suis justement de l'avis
contraire ; nous sommes nous-mêmes d'abord
friables, dans la mesure où nous ne nous situons
pas correctement à l'intérieur du sujet. C'est
la véritable fragilité, et ce ne sont pas les
"points essentiels" ni la triarticulation de
l'organisme social qui sont fragiles. Ces
dernières semaines, j'ai eu à m'occuper de
substances assez fragiles, l'histoire du
capitalisme. Je me suis assis tard le soir et
j'ai lu quelques pages des "Kernpunkten". L'air
frais s'est alors mis à circuler de tous les
côtés ; on se rend compte que l'on est plongé
dans la vie réelle. Ne vous inquiétez pas : la
matière que nous avons sous les yeux dans
"Kernpunkten" n'est pas friable, la friabilité
est ailleurs.
27
Mais il ne faut pas oublier une chose : il
faudrait qu'il y ait beaucoup plus de gens pour
que les choses avancent. M. Unger et
M. Koch ont déjà fait quelques allusions à
ce sujet : cette invitation à l'adresse de ceux
qui veulent raccorder leur entreprise parce
qu'elle ne peut plus exister seule est
certainement nécessaire dans l'intérêt général.
Il est également nécessaire d'inviter ceux qui
ont des capitaux à ne pas les donner aux
banques, où ils ne servent qu'à couler. Il est
nécessaire de ne pas se contenter d'une approche
économique unilatérale, mais d'agir de manière
globale en matière d'éducation économique et
sociale. Très peu a été fait dans ce domaine, et
comme il reste énormément à faire dans un avenir
proche, nous devons, dans la mesure où nous
sommes impliqués dans la vie économique,
commencer par des faits concrets et nous
présenter devant l'humanité pour l'éclairer.
Nous devrions pouvoir apporter des réponses à
des questions telles que le lien entre la
surproduction et l'esprit d'entreprise, la
cellule originelle de la vie de l'économie, la
quantité de travail social qui serait nécessaire
si le travail était correctement réparti, ou
encore la fixation des prix - autant de points,
parmi tant d'autres, auxquels aucune réponse n'a
encore été apportée.
28
Je voudrais adresser une demande concrète aux
personnes présentes. J'aimerais demander à ceux
qui pensent être en mesure de collaborer sur ce
terrain d'aider par des conférences et autres,
mais surtout d'écrire quelque chose sur les
choses concrètes de la vie économique, qui ne
devraient pas seulement tenir compte de
l'économique, mais aussi du social. J'aimerais
vous inviter à me contacter pour des
contributions d'économie de peuple ou
économiques.
29
Roman Boos : J'aimerais me joindre à la
suggestion de Monsieur Leinhas et demander s'il
ne serait pas possible de fonder, au Jour qui
vie t, un département permanent de sciences
économiques qui aurait ses organes dans
l'Alliance pour la triarticulation, donc une
sorte de centrale qui aurait justement pour
tâche de relier ce qui est pratique économique
avec la science économique.
30
Rudolf Steiner : seulement quelques mots. C'est
toujours une mauvaise chose lorsqu'une pensée
importante lancée dans la discussion n'est pas
poursuivie par la suite. Et une pensée
importante était celle que Monsieur Schmiedel a
lancée concernant la question : comment
pouvons-nous vraiment faire entrer la
triarticulation de l'organisme social dans les
têtes ou dans les actes des humains ? - Je crois
que j'ai bien compris la pensée dans ce sens. Et
là, j'aimerais avant tout attirer l'attention
sur un point qui n'a pratiquement jamais été
pris en compte de manière approfondie.
31
Vous voyez, au fond, nous n'avons pas du tout
développé d'habileté, de véritable habileté
rationnelle dans l'agitation. Nous ne savons
tout simplement pas faire de l'agitation.
Premièrement, nous n'avons pas de pratique ;
nous n'avons pas non plus la propension à
acquérir une pratique de l'agitation.
Deuxièmement, nous n'avons pas non plus chez la
plupart des personnalités la tendance à se
décider réellement à faire ce qui est nécessaire
: déployer une efficacité personnelle. Certes,
nous devons aussi agir par l'intermédiaire de
l'encre/le noir d'imprimerie, et nous avons
montré, en fondant le journal de la
triarticulation, que nous tenons compte du fait
que c'est nécessaire. Mais tout cela reste
inefficace si nous ne pouvons pas passer à une
véritable agitation personnelle. Schmiedel me
donnera probablement raison si je lui dis : je
saurais, comme je le fais pour les troncs de
chênes de la région de Homer - je connais les
gens là-bas -, je saurais aussi, si je devais me
limiter à ce cercle, comment je devrais
présenter la triarticulation aux paysans de
cette région, si je ne pouvais être que là et
agir. Mais c'est justement cela : nous nous
trouvons aujourd'hui à un point de l'évolution
de l'humanité, notamment en Europe centrale et
occidentale, où nous ne sommes absolument pas
compris si nous ne parlons pas la langue des
humains. Pensez donc : il est impossible de
parler aujourd'hui dans une assemblée d'ouvriers
comme dans une assemblée d'entrepreneurs, non
pas parce que vous voulez parler dans la bouche
des gens, mais simplement parce que vous devez
être compris. Et à cet égard, il faut dire qu'un
grand nombre de nos amis doivent vraiment
commencer par acquérir une sorte d'habileté, une
sorte de technique. Vous voyez, j'ai fait la
conférence de Daimler, n'est-ce pas. Les quinze
premiers jours de notre activité à Stuttgart ont
montré les choses : Si l'on avait continué dans
cette direction, les adeptes se seraient
beaucoup développés. Au lieu de cela, la
conférence de Daimler a été imprimée et,
n'est-ce pas, on a reçu l'écho de la conférence
de Daimler de la part de quelque curé paysan ;
oui, qu'il ne puisse pas comprendre de lui-même
ce qui a été dit pour les ouvriers de Daimler,
cela va de soi. Donc, avant toute chose,
connaître la vie, c'est de cela qu'il s'agit.
32
Jusqu'à présent, nous avons toujours fait
nous-mêmes les erreurs les plus importantes.
Dans l'agitation de triarticulation, nous les
avons commises en n'appliquant aucune technique
d'agitation, mais en ayant seulement une
certaine préférence pour telle ou telle
direction d'agitation et en croyant toujours que
les humains allaient suivre cette direction,
qu'ils allaient se faire des idées dans cette
direction et qu'elles seraient alors justes. Eh
bien, vous entrez dans une assemblée d'ouvriers
et vous leur dites la même chose [qu'à d'autres
personnes auparavant]. Bien sûr, on peut aussi
le faire, mais il faut le dire dans le langage
de chacun. Nous ne nous sommes pas approprié
cela, et c'est en cela que je trouve une
certaine opposition, justement au sein du
mouvement de la triarticulation. La majorité est
telle qu'elle ne veut absolument pas sortir,
surtout en pratique, de ce, je dirais, monisme
de l'agitation, qu'elle ne veut pas s'engager à
créer la possibilité d'accéder réellement aux
gens. C'est cette opposition interne qui doit
être surmontée, que nous devons dépasser. C'est
une sorte d'opposition pratique qui se fait au
sein de larges cercles du mouvement de la
triarticulation. Les gens veulent faire de
l'agitation comme cela leur plaît et non comme
le monde l'exige. Je n'ai cessé d'insister sur
ce point : ce qui compte, ce n'est pas que la
chose nous plaise, mais que nous la fassions
comme les faits l'exigent. Et je l'ai montré en
pratique en essayant une fois de faire une sorte
de test pour l'exemple d'une manière nouvelle.
Je voulais avoir une communauté d'agitateurs ;
je voulais que cinquante personnes soient
choisies en Europe centrale pour suivre un cours
d'agitateurs à Stuttgart, afin de pouvoir
ensuite déterminer personnellement comment les
choses devaient être gérées. Cela ne peut pas se
faire par le biais de l'encre d'imprimerie, où
l'on présente à l'ouvrier la même chose qu'à
l'entrepreneur. Un cours d'agitateurs aurait dû
être organisé, mais cette entreprise si
importante n'a tout simplement pas abouti, parce
que l'on n'a pas trouvé de personnes qui soient
amenées à diffuser de cette manière un art de
l'agitation vraiment personnel.
33
Tant que nous ne nous sommes pas vraiment
attelés à cette œuvre d'agitation personnelle,
la question posée par le Dr. Schmiedel a
soulevé. Mais on ne peut pas y répondre par des
discussions, mais seulement par une telle
activité.
34
Un participant à la discussion : Monsieur Dr.
Steiner parle du fait que les ouvriers eux-mêmes
ne savent pas ce qu'ils veulent. Et si je veux
essayer de formuler ce que veulent les ouvriers,
cela ne sort pas tout de suite de manière
systématique, mais plutôt de manière erratique.
Quand les ouvriers font de l'agitation, ils ont
entre eux un certain sentiment de solidarité ;
cela vient du fait que les gens ont travaillé
ensemble. Le Dr Steiner a dit qu'il fallait
faire exploser les syndicats. J'ai passé
quelques semaines à Berlin, j'ai vu à quel point
les choses étaient paresseuses et que l'on
cherchait partout. Pourquoi ne pas montrer le
chemin aux gens par une action pratique ? Ne
sera-t-il pas possible que l'ouvrier, qui ne
peut rien apporter d'autre que son travail, ait
lui aussi une place où il puisse se dire : Bien,
si je peux apporter ma force de travail quelque
part, si je peux travailler [dans le Jour qui
vient], si j'y ai une position de travailleur,
alors je suis déjà prêt à me penser dans la
science de l'esprit. Si quelqu'un réfléchit à
son travail, il peut en faire le double. Et on
peut s'aider mutuellement, intervenir ici et là,
on peut dire : laisse tomber, je vais t'aider. -
Si on pouvait dire maintenant : si vous voulez
vous détacher du syndicat, vous pouvez aller
quelque part, vous avez une place, même si c'est
dans l'agriculture. - si seulement nous avions
l'occasion de travailler dans le 'Jour qui
vient' ! N'est-il pas possible que le Jour qui
vient crée cette opportunité pour que des
travailleurs puissent y être employés ? Je sais
bien qu'on objectera qu'il ne faut pas attirer
tout le monde à Stuttgart ; nous avons aussi
besoin d'ouvriers ailleurs. Mais il faut
commencer là. Nous devons avoir des gens qui, si
nous en arrivons là, ne feront pas grève, qui
poursuivront le travail à partir de leur
conscience. Les voies sont indiquées par le Jour
qui vient. Il s'agit de trouver des travailleurs
manuels, et si nous les avons, la chose
continuera à se développer à partir de cette
cellule de base.
35
Roman Boos : Nous ne sommes pas compétents pour
voter pour le Jour qui vient. Pour le reste,
cela dépend bien sûr des circonstances du Jour
qui vient, si ce qui est certainement idéal peut
être réalisé dans la pratique. Je vous demande
d'être aussi brefs que possible. Nous avons
encore quatre orateurs prévus.
36
Un autre participant à la discussion :
j'aimerais faire savoir que j'ai été actif
pendant de longues années dans les syndicats en
tant qu'agitateur de la vieille école. Et je
voudrais suggérer, si nous pouvions poursuivre
la discussion pour que je puisse transmettre un
peu de mon expérience à ces gens. J'ai supposé
qu'il n'y avait aujourd'hui que des économistes,
des employeurs en quelque sorte, entre eux.
37
Roman Boos : On pourrait peut-être organiser une
autre manifestation dans les prochains jours.
38
Franz Dreidax : Si nous répondions au besoin de
logements des ouvriers en commençant à
construire eux-mêmes les maisons et en achetant
tous les matériaux nécessaires aux usines du
Jour qui vient, cela me semblerait être un moyen
d'étendre toujours plus les cercles sur une base
tout à fait naturelle. Il faudrait bien sûr que
le Jour qui vient le lance.
39
Roman Boos : Nous entrons maintenant un peu trop
dans la politique de construction, qui est un
problème en soi ; il existe une grande
littérature et une grande pratique à ce sujet.
La question de savoir si nous devons parler ici
des possibilités des coopératives de
construction relève d'un autre domaine.
40
Mais aujourd'hui, celui qui n'est pas membre
d'un syndicat ne trouve plus de travail nulle
part ; il doit mourir de faim avec femme et
enfant. Les autres ouvriers le tuent s'ils
l'attrapent. Il faut donner aux ouvriers la
possibilité, la sécurité et la confiance qu'ils
peuvent continuer à travailler. Et si nous
commençons à construire des maisons, à cultiver
des terrains et ainsi de suite, il pourrait
peut-être y avoir peu à peu une circulation
alternée avec les localités environnantes. Les
produits agricoles peuvent approvisionner les
ouvriers des usines de la ville. Et vice-versa
aussi. Je ne sais pas encore comment cela peut
se faire à grande échelle, mais je vois une idée
de la possibilité d'obtenir un intérêt mutuel et
de faire naître la confiance, une vraie
confiance. Il est déjà écrit dans les "points
essentiels" que la confiance est nécessaire. Je
ne vois pas d'autre solution. Je ne veux pas
parler de faire exploser les syndicats s'il n'y
a pas en même temps la certitude que l'ouvrier
pourra encore exister par la suite.
41
Roman Boos : Je voudrais rappeler que toutes ces
entreprises doivent être financées par le Jour
qui vient. Si l'action de financement réussit
comme elle devrait objectivement réussir, il
serait évidemment très précieux de créer de tels
corps économiques. Dès que ces entreprises
économiques seront florissantes...
42
Un orateur de Wroclaw : "Il faudrait reparler de
la question du dynamitage des syndicats et de la
formation des agitateurs. J'aimerais demander à
ces messieurs que lors de la prochaine réunion,
on parle directement de trouver des moyens pour
que cette action puisse effectivement être
menée. Cela a déjà été manqué une fois.
43
Rudolf Steiner : J'aimerais seulement faire
remarquer qu'il ne faut vraiment pas faire de ce
que j'ai dit ici un slogan qui peut très
facilement être transformé en dogme. Si, à la
suite de ce que j'ai dit, on dit quelque chose
comme ça - ce n'est qu'en faisant sauter les
syndicats que l'on aide les ouvriers à se mettre
sur la voie -, ce n'est pas juste. Car un
raisonnement même pas très poussé montrerait
immédiatement que ce n'est que par la voie que
j'ai indiquée, c'est-à-dire en provoquant les
associations des dirigeants et des travailleurs,
que l'on coupe l'herbe sous le pied des
syndicats et que l'on met quelque chose d'autre
à leur place. On ne jette jamais les syndicats à
la rue en répétant simplement un slogan
socialiste, marxiste, quand on parle de "faire
sauter les syndicats". Ce n'est pas cela qui
compte, c'est la pensée positive ; il s'agit de
pouvoir apporter une pensée concrète dans ce
genre de choses.
44
J'ai reçu récemment un conseiller d'État secret,
qui fait partie d'une sorte de ministère d'un
État allemand, et qui voulait s'entretenir avec
moi des mesures à prendre. Je lui ai dit : tout
ce que vous dites est très bien, mais vous
n'arriverez à rien si vous restez assis dans
votre bureau à concocter toutes sortes de choses
qui sont à chaque fois différentes de la
réalité. Vous n'arriverez à rien non plus si
vous laissez les dirigeants du parti et des
syndicats venir vous voir dans votre bureau.
Allez dans les assemblées d'ouvriers ; parlez-y
! C'est là que vous trouverez la possibilité de
devenir le confident des gens. Ensuite, faites
avancer les choses. - Aujourd'hui, il n'y a
qu'une seule agitation de ce genre.
45
Mais quelle expérience avons-nous faite dans le
Wurtemberg ? Quand on nous a vraiment promis, je
dirais dix fois, qu'un employé supérieur du
ministère du Travail ou même un ministre du
parti socialiste viendrait à quelque chose - au
moment où il était attendu, on nous disait
toujours, surtout au début : "Oui, c'est encore
une réunion ministérielle. - Ces messieurs
s'assoient toujours en réunion, il ne leur vient
même pas à l'esprit de venir. Et ceux qui sont
sortis du parti socialiste sont ceux qui ont le
moins essayé.
46
Bien sûr, ne pensez pas, pour parler devant des
syndicalistes, que vous pouvez établir le même
programme. C'est déjà le cas, mais il s'agit de
la manière dont il se développe.
47
Et c'est surtout pour cela que le slogan
"l'ouvrier est jeté à la rue par le dynamitage
des syndicats" n'est plus valable aujourd'hui.
48
Un participant à la discussion : d'un côté, vous
avez tous les entrepreneurs et de l'autre, tous
les travailleurs dont vous dépendez, et les deux
groupes devraient siéger ensemble dans
l'organisme triarticulé organiquement.
49
Roman Boos : Nous ne pouvons tout de même pas
ériger l'égoïsme de groupe économique en
principe d'organisation ; cela ne va pas !
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