Collection:
GA337b - Œuvres
complètes de Rudolf Steiner - IDÉES
SOCIALES, RÉALITÉ SOCIALE, PRATIQUE
SOCIALE
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PREMIÈRE SOIRÉE DE SÉMINAIRE à
l'occasion du premier cours
universitaire anthroposophique.
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Dornach, le 5 octobre 1920 -
QUESTIONS SUR LA PRATIQUE
ÉCONOMIQUE I.
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ERSTER
SEMINARABEND anläßlich des
ersten anthroposophischen
Hochschulkurses. -
Dornach, 5. Oktober 1920 -
FRAGEN ZUR WIRTSCHAFTLICHEN
PRAXIS I.
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Les
références Rudolf Steiner Œuvres
complètes ga 337b 147-158 1999
05/10/1920 |
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Traducteur:
FG v.01 - 2022 |
Editeur: SITE |
Que signifie-penser économiquement ?
Les idées utopiques de Silvio Gesell.
Les associations doivent se former à
partir de la vie économique elle-même.
Deux exemples pour des associations
concrètes : le travail commun avec un
producteur de pain théosophique et les
Éditions
philosophiques-anthroposophiques. Les
conditions sous lesquelles la loi de
la cellule primitive/originelle vient
à porter dans la vie de l'économie.
L'argent comme une sorte de
comptabilité déambulante. Le salaire
n’a plus le droit d'être un facteur de
coût. Ce qui sera recherché avec le
Futurum et le Jour qui vient. Un
axiome social : Que peut suivre ses
propres lois, se régule soi-même.
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Was heißt wirtschaftlich denken? Die
utopistischen Ideen von Silvio Gesell.
Die Assoziationen müssen sich aus dem
Wirtschaftsleben selber bilden. Zwei
Beispiele für konkrete Assoziationen:
die Zusammenarbeit mit einem
theosophischen Brotproduzenten und der
Philosophisch-Anthroposophische
Verlag. Die Bedingungen, unter denen
das Gesetz der Urzelle im
Wirtschaftsleben zum Tragen kommt. Das
Geld als eine Art wandelnde
Buchhaltung. Der Lohn darf kein
Kostenfaktor mehr sein. Was mit der
Futurum und dem Kommenden Tag bezweckt
wird. Ein soziales Axiom: Was eigenen
Gesetzen folgen kann, regelt sich
selbst.
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Les deux conférences
d'Arnold Ith des 4 et
5 octobre 1920 sur "Le
système bancaire et la formation
des prix dans leur signification
actuelle et future pour
l'économie" servent de base à la
soirée. La discussion est ouverte
:
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01
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Als
Grundlage des Abends dienen die
beiden Vorträge von Arnold Ith
vorn 4. und 5. Oktober 1920 über
«Bankwesen und Preisgestaltung in
ihrer heutigen und zukünftigen
Bedeutung für das
Wirtschaftswesen». Es wird die
Diskussion eröffnet:
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Rudolf Toepel part de
deux passages des "Kernpunkten".
Il s'exprime sur le problème de la
détermination des besoins et, en
lien avec cela, sur la question de
la fixation des prix.
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02
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Rudolf
Toepel geht von zwei Stellen in
den «Kernpunkten» aus. Er äußert
sich zum Problem der
Bedürfnisermittlung und, damit
verbunden, zur Frage der
Preisgestaltung.
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Roman Boos : Je dois
rejeter l'avis du Dr Toepel ; les
deux passages des "Kernpunkten"
sont sortis de leur contexte. À la
présentation du Dr Toepel manque
le fondement anthroposophique. On
ne peut pas avancer ainsi. L'État
ne peut pas prescrire des mesures
administratives pour l'économie ;
on n'avance pas dans la vie
économique si on n'entre pas dans
d'autres pensées. Les humains qui
doivent vivre dans une telle vie
de l'économie se rebellent contre
une telle vie de l'économie, où
les besoins des humains sont
déterminés par des statistiques.
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03
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Roman
Boos: Ich muß die Auffassung Dr.
Toepels zurückweisen; die zwei
Stellen aus den «Kernpunkten» sind
aus dem Zusammenhang gerissen. Der
Darstellung von Dr. Toepel fehlt
die anthroposophische Grundlage.
So kommt man nicht weiter. Der
Staat kann nicht
Verwaltungsmaßnahmen für die
Wirtschaft vorschreiben; man kommt
im Wirtschaftsleben nicht weiter,
wenn man nicht in andere Gedanken
hineinkommt. Gegen ein solches
Wirtschaftsleben, wo durch
Statistiken die Bedürfnisse der
Menschen festgestellt werden,
rebellieren die Menschen, die in
solchem Wirtschaftsleben drinnen
leben müssen.
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Et il faut encore penser
à un autre danger. Après-demain,
il se peut que de nouveaux besoins
apparaissent, que l'on ne
connaisse pas encore aujourd'hui.
Partout, il est important, comme
l'a toujours souligné le Dr
Steiner, de ne pas intervenir dans
les besoins en tant que tels.
L'État n'a pas à se mêler de la
question des besoins en tant que
tels, et les statistiques n'ont
pas non plus à s'en mêler, sinon
on est toujours dans l'ancienne
façon de penser. Tout de suite
cette ancienne manière de penser
me semble aussi vivre pour part
dans les explications du Directeur
Ith.
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04
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Und
da ist noch an eine andere Gefahr
zu denken. Es könnten doch
vielleicht übermorgen neue
Bedürfnisse entstehen, die man
heute noch nicht kennt. Überall
kommt es darauf an, daß, wie es
von Dr. Steiner immer betont
worden ist, nicht hineinregiert
werde in die Bedürfnisse als
solche. Der Staat hat nicht
hineinzureden, und eine Statistik
hat auch nicht hineinzureden in
die Bedürfnisfrage als solche,
sonst ist man immer noch in der
alten Denkweise drinnen. Gerade
diese alte Denkweise scheint mir
auch zum Teil in den Ausführungen
von Direktor Ith zu leben.
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C'est pourquoi j'aimerais
encore une fois attirer
expressément l'attention sur
l'idée fondamentale du Dr Steiner
concernant la cellule économique
originelle : le prix détaché doit
donner la possibilité à celui qui
a produit un certain produit
économique d'être ensuite en
mesure de produire à nouveau le
même. La politique des prix en
tant que telle est un domaine dans
lequel on ne peut pas simplement
réglementer depuis l'État, sinon
on détruit absolument la vie
économique.
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05
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Ich
möchte deshalb noch einmal
ausdrücklich auf den Grundgedanken
Dr. Steiners von der
wirtschaftlichen Urzelle
hinweisen: Der gelöste Preis soll
die Möglichkeit geben, daß
derjenige, der ein bestimmtes
wirtschaftliches Produkt erzeugt
hat, nachher in die Lage versetzt
wird, das gleiche wieder zu
erzeugen. Die Preispolitik als
solche ist etwas, in dem man nicht
einfach vom Staate her
herumregulieren darf, sonst
zerstört man das wirtschaftliche
Leben absolut.
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Werner Zimmermann
s'exprime en tant que représentant
de la théorie de l'argent libre et
de la terre libre de Silvio
Gesell.
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06
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Werner
Zimmermann spricht als Vertreter
der Freigeld- und Freilandtheorie
von Silvio Gesell.
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Roman Boos interrompt
l'orateur : l'important n'est pas
le but, mais le début. Et là, il
s'agit de créer des associations ;
nous devons créer des
associations.
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07
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Roman
Boos unterbricht den Redner:
Wichtig ist nicht das Ziel,
sondern der Anfang. Und da geht es
darum, Assoziationen zu schaffen;
wir müssen Assoziationen schaffen.
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Arnold Ith : Il y a
différents points sur lesquels
j'aimerais avoir plus de clarté et
qui devraient être discutés plus
en détail. Premièrement : quel est
le rôle du commerce dans
l'organisme social triarticulé ?
Deuxièmement : comment le capital
est-il créé dans l'organisme
social triarticulé ? Troisièmement
: les usines et les biens
immobiliers peuvent-ils aussi être
vendus ? Le capital privé est-il
encore possible après
l'introduction de la
triarticulation ? Quatrièmement, y
a-t-il encore absolument de
l'argent dans l'organisme social
triarticulé ? L'argent est donc
alors purement une instruction sur
des marchandises. Et maintenant
encore à ce qu'ont dit les
orateurs précédents. Ce que
Monsieur Zimmermann a dit
précédemment sur la théorie de la
monnaie libre ne peut absolument
pas être compris et suivi. Aussi
vis-à-vis les exposés du Dr
Toepel, des objections doivent
être amenées ; justement ainsi
qu'au Dr. Boos et à sa
présentation de la cellule
économique originelle. Et dans ce
contexte, revenant sur l'objection
du Dr Boos à l'égard de mes
explications, je voudrais demander
: en quoi cela doit-il se
rapporter aux explications que
j'ai données ici, et en quoi
quelque chose doit-il y apparaître
comme incorrect ? C'est une
question concrète.
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08
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Arnold
Ith: Es gibt verschiedene Punkte,
über die ich gerne noch größere
Klarheit hätte und über die noch
eingehender diskutiert werden
müßte. Erstens: Welche Rolle
spielt der Handel im
dreigegliederten sozialen
Organismus? Zweitens: Wie
entsteht Kapital im
dreigegliederten sozialen
Organismus? Drittens: Können
Fabriken und Immobilien auch
verkauft werden? Ist nach
Einführung der Dreigliederung
Privatkapital überhaupt noch
möglich? Viertens: Gibt es im
dreigegliederten sozialen
Organismus überhaupt noch Geld?
Geld ist ja dann bloß noch eine
Anweisung auf Waren. Und nun noch
zu dem, was die Herren Vorredner
gesagt haben. Was vorher Herr
Zimmermann über die
Freigeldtheorie gesprochen kann,
kann überhaupt nicht eingesehen
und nachvollzogen werden. Auch
gegenüber den Ausführungen von Dr.
Toepel müssen einige Einwände
vorgebracht werden; ebenso
gegenüber Dr. Boos und seiner
Darstellung der wirtschaftlichen
Urzelle. Und in diesem
Zusammenhang auf den Einwand von
Dr. Boos gegenüber meinen
Ausführungen zurückkommend, möchte
ich fragen: Inwiefern soll das
auf die Ausführungen bezug haben,
die von mir hier gemacht wurden,
und inwiefern soll darin etwas als
unrichtig erscheinen? Das als
konkrete Frage.
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Roman Boos : Je voudrais
poser une contre-question : quel
rôle attribuez-vous à l'État dans
la fixation des prix ?
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09
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Roman
Boos: Ich möchte eine Gegenfrage
stellen: Was für eine Rolle messen
Sie dem Staat zu für die
Preisfestsetzung?
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Arnold Ith : Avec cette
articulation du prix, je voulais
seulement montrer comment une
partie du prix est répartie entre
les travailleurs et l'autre entre
les producteurs. Dans cette
mesure, l'État aura son mot à dire
sur les prix, en fixant justement
ce qui est nécessaire à l'individu
pour son niveau de vie.
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10
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Arnold
Ith: Ich wollte mit dieser
Gliederung des Preises nur dartun,
wie ein Teil des Preises auf die
Arbeiter kommt und der andere auf
die Produzenten verteilt ist.
Insofern wird da der Staat
mitzusprechen haben bezüglich der
Preise, indem er eben festsetzt,
was das Bedürfnis des einzelnen
ist für seine Lebenshaltung.
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Interjection. Dépourvu de
sens.
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11
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Zwischenruf.
Sinnlos.
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Roman Boos : C'est
justement ce point que j'ai
entendu et qui m'a amené à
soulever une objection. Jusqu'à
présent, j'ai toujours été d'avis
que dans l'organisme social
triarticulé, l'État n'a quelque
chose à déterminer qu'en ce qui
concerne la nature du travail et
le temps, mais qu'il n'a pas à
déterminer un prix ou à fixer les
besoins ; l'État doit seulement
créer de l'extérieur les faits
avec lesquels la vie économique
doit compter comme des faits
donnés.
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12
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Roman
Boos: Ich habe eben eigentlich
gerade diesen Punkt herausgehört
und mich dadurch veranlaßt
gesehen, einen Einwand zu erheben.
Ich war bisher immer der
Auffassung, daß im
dreigegliederten sozialen
Organismus der Staat nur bezüglich
der Art der Arbeit und der Zeit
etwas zu bestimmen hat, aber nicht
irgendwie zu bestimmen hat einen
Preis oder festzusetzen hat die
Bedürfnisse; der Staat soll nur
von außen die Tatsachen schaffen,
mit denen das Wirtschaftleben als
mit gegebenen Tatsachen zu rechnen
hat.
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Arnold Ith : Il ne s'agit
pas d'une fixation du niveau
nominal des prix par l'État, mais
d'une répartition proportionnelle
et réelle, d'une attribution en
pourcentage. Je peux peut-être
demander à M. Steiner de
répondre à cette question.
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13
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Arnold
Ith: Es handelt sich nicht um eine
Festsetzung der nominellen
Preishöhe durch den Staat, sondern
um eine verhältnismäßige, reale
Verteilung, um eine prozentuale
Zuteilung. Ich darf vielleicht
Herrn Dr. Steiner bitten bei
dieser Frage.
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Rudolf Steiner : Mes très
chers présents ! J'aimerais bien
parler de certains points qui ont
été abordés ici. Mais il n'est
guère possible d'en parler en peu
de temps, et c'est
particulièrement difficile quand
un certain nombre d'humains se
sont déjà affrontés auparavant.
C'est là que se compliquent
généralement les choses qui sont
normalement simples. C'est
pourquoi je ne veux faire que
quelques remarques, mais qui
répondent à certaines choses ou du
moins qui tentent de les mettre
dans la bonne direction.
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Rudolf
Steiner: Meine sehr verehrten
Anwesenden! Ich würde ja sehr gern
über einzelne Dinge, die hier
berührt worden sind, sprechen.
Aber in Kürze darüber zu sprechen,
ist kaum möglich und besonders
dann schwer möglich, wenn vorher
schon eine Anzahl von Menschen mit
ihren Köpfen aneinander geraten
sind. Da komplizieren sich
gewöhnlich auch diejenigen Dinge,
die sonst einfach sind. Ich möchte
deshalb nur ganz weniges bemerken,
das aber einige Dinge beantwortet
oder wenigstens versucht, sie in
die richtige Richtung zu bringen.
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J'aimerais souligner que
dans la vie économique, il est
vraiment important de penser de
manière économique. Or, penser
économiquement signifie avoir des
représentations sur la production
et la consommation qui, dans leur
déroulement, ont des effets
déterminés d'un côté ou de l'autre
; et avec notre bien-être et notre
malheur physiques, nous nous
trouvons justement dans ce
processus économique. On ne peut
rien commencer avec des opinions
favorites. Celui qui pense, par
exemple, que l'on peut obtenir
quelque chose simplement en
réduisant [ou en augmentant] la
quantité d'argent, selon que les
prix augmentent ou baissent,
montre qu'il s'est fait peu
d'idées réelles sur le processus
économique. Avec une telle
fixation de la valeur de l'argent,
avec une réduction en quelque
sorte de la quantité d'argent ou
encore avec une expansion bien
déterminée ou quelque chose de ce
genre, on ne fait rien du tout.
Car dès l'instant où l'on ne peut
plus spéculer avec de l'argent, on
spécule sur des marchandises -
vous voyez, c'est seulement
maintenant que nous entrons dans
la réalité avec nos pensées, il
faut pouvoir regarder les réalités
- et il n'est absolument pas
nécessaire de modifier la quantité
d'argent, mais il est très facile,
par toutes sortes de machinations,
de faire baisser ou monter les
prix d'un certain type de
produits, alors que d'autres
produits n'ont absolument pas
besoin de donner lieu à une telle
baisse ou à une telle hausse.
D'une manière générale, toute
l'idée de l'indexation de l'argent
- sans compter qu'il ne peut en
être question tant qu'il existe
une monnaie d'or dans un pays
déterminant -, toute cette idée
est purement utopique. Je ne veux
que le suggérer, il faudrait en
parler en détail, mais toute la
pensée de Gesell n'est qu'une
pensée née d'une méconnaissance
totale de la vie économique en
tant que telle. Si l'on veut
vraiment intervenir dans la vie
économique et qu'il en résulte
quelque chose, il ne s'agit pas
d'intervenir sur l'argent, mais
d'intervenir de manière vivante
dans la consommation et la
production. Il est important que
des associations se forment et
qu'elles aient la possibilité
d'exercer un véritable effet sur
le processus économique. Bien sûr,
si des associations se forment ici
ou là, elles pourront être
correctes dans leur principe, mais
elles ne pourront pas exercer
d'influence favorable ; elles ne
pourront exercer une influence
favorable que lorsque le principe
associatif pourra vraiment agir de
manière pénétrante à travers la
triarticulation de l'organisme
social. Mais on se demande sans
cesse : comment se forment les
associations ?
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15
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Ich
möchte darauf hinweisen, daß es im
wirtschaftlichen Leben wirklich
darauf ankommt, wirtschaftlich zu
denken. Wirtschaftlich denken
heißt aber, Vorstellungen zu haben
von der Produktion und Konsumtion,
die in ihrem Verlaufe bestimmte
Wirkungen nach der einen oder
anderen Seite haben; und mit
unserem physischen Wohl und Wehe
stehen wir eben in diesem
Wirtschaftsprozesse darinnen. Mit
Lieblingsmeinungen läßt sich dabei
gar nichts anfangen. Wer zum
Beispiel meint, daß man einfach
durch eine Reduktion [oder
Expansion] der Geldmenge, je
nachdem, ob die Preise steigen
oder sinken, irgend etwas
erreichen kann, der zeigt, daß er
wenig reale Vorstellungen vom
Wirtschaftsprozesse sich gemacht
hat. Mit einer solchen Festsetzung
des Geldwertes, mit einer
Reduktion gewissermaßen der
Geldmenge oder auch mit einer ganz
bestimmten Expansion oder
dergleichen, ist ja gar nichts
getan. Denn in dem Augenblicke,
wenn nicht mehr mit Geld
spekuliert werden kann, spekuliert
man in Waren — sehen Sie, jetzt
erst kommen wir mit den Gedanken
in die Realität hinein, man muß
Realitäten anschauen können —, und
da ist durchaus nicht notwendig,
die Geldmenge zu verändern,
sondern es kann sehr leicht
[bewirkt] werden durch allerlei
Machinationen, daß die Preise für
eine bestimmte Art von Produkten
sinken oder steigen, während
andere Produkte durchaus keine
Veranlassung zu einem solchen
Sinken und Steigen zu geben
brauchen. Überhaupt, der ganze
Gedanke von der Indexierung des
Geldes — abgesehen davon, daß ja,
solange es in irgendeinem
maßgebenden Lande Goldwährung
gibt, davon keine Rede sein kann
—, der ganze Gedanke ist ein rein
utopistischer. Ich will das nur
andeuten, es müßte ausführlich
darüber gesprochen werden, aber
der ganze Gesellsche Gedanke ist
nichts als ein Gedanke, der
herausgeboren ist aus einer
vollständigen Unkenntnis des
Wirtschaftslebens als solchem.
Wenn man wirklich ins
Wirtschaftsleben eingreifen will,
daß dabei etwas herauskommt, so
handelt es sich darum, daß man
nicht beim Gelde eingreift,
sondern daß man in die Konsumtion
und Produktion in lebendiger Weise
eingreift. Da kommt es darauf an,
daß Assoziationen sich bilden,
welche die Möglichkeit haben, auf
den Wirtschaftsprozeß einen
wirklichen Effekt auszuüben.
Natürlich, wenn sich Assoziationen
da oder dort einmal bilden, dann
werden sie zwar im Prinzip richtig
sein können, aber sie werden einen
günstigen Einfluß gar nicht
ausüben können; einen günstigen
Einfluß können sie erst dann
ausüben, wenn das assoziative
Prinzip durch die Dreigliederung
des sozialen Organismus wirklich
durchgreifend wirken kann. Aber
man fragt fortwährend: Wie bilden
sich Assoziationen?
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Mes très chers présents,
tant que l'on se dispute si
maintenant d'un côté, les
producteurs doivent se regrouper
en associations et si, de l'autre,
les consommateurs doivent se
regrouper en coopératives et se
donner mutuellement des
instructions, l'idée d'association
ne sera pas réalisée, même de
loin. Bien entendu, l'idée
d'association ne consiste pas du
tout à ce que des commissions
quelconques se réunissent et
créent des associations et autres,
mais à ce que ces associations se
forment à partir de la vie
économique elle-même. Je voudrais
donner deux exemples que j'ai déjà
donnés à plusieurs reprises.
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16
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Meine
sehr verehrten Anwesenden, solange
man sich noch streitet darüber, ob
nun auf der einen Seite die
Produzenten sich zusammenschließen
sollen zu Assoziationen und auf
der anderen Seite die Konsumenten
zu Genossenschaften und da
gegenseitig irgend etwas
ausstipulieren, solange ist der
Assoziationsgedanke auch nicht im
entferntesten verwirklicht. Es
handelt sich natürlich beim
Assoziationsgedanken durchaus
nicht darum, daß nun irgendwelche
Kommissionen sich zusammensetzen
und Assoziationen und dergleichen
bilden, sondern darum, daß diese
Assoziationen aus dem
Wirtschaftsleben selber sich
herausbilden. Ich möchte zwei
Beispiele geben, die ich schon
öfter gegeben habe.
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Quelque temps avant la
guerre, il y avait un de nos
membres qui était une sorte de
boulanger ; il faisait du pain, il
produisait donc du pain, avec tout
ce que cela implique bien sûr. On
a eu l'idée de faire quelque chose
qui pourrait être une sorte de
modèle. Nous avions la Société
anthroposophique, les
anthroposophes mangent aussi du
pain, ils étaient déjà réunis, et
rien n'était plus facile que
d'associer le producteur de pain
aux anthroposophes. Il avait ainsi
des consommateurs, et une
association était déjà prête. Bien
sûr, si une telle chose est
isolée, elle peut avoir toutes
sortes de défauts.
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17
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Einige
Zeit vor dem Kriege, da war ein
Mitglied von uns, der war eine Art
Bäcker; er backte Brot,
produzierte also Brot, mit allem
natürlich, was dahintersteht. Nun,
man kam darauf, da irgend etwas zu
machen, was zunächst einmal eine
Art Musterbeispiel sein könnte.
Wir hatten die Anthroposophische
Gesellschaft, Anthroposophen essen
auch Brot, sie waren schon
vereinigt, und nichts war
leichter, als daß man den
Brotproduzenten mit den
Anthroposophen zusammenspannte. Er
hatte dadurch Konsumenten, und
schon war eine Assoziation fertig.
Natürlich, wenn eine solche Sache
für sich allein steht, kann sie
alle möglichen Mängel haben.
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Dans ce cas, elle avait
des défauts du fait que le
producteur avait aussi des défauts
et des bizarreries, ce qui a mis
le tout sur un plan biaisé. Mais
en fin de compte, cela n'a pas
d'importance. Une association naît
d'elle-même d'un lien organique
entre les consommateurs et les
producteurs - le producteur devant
bien sûr prendre l'initiative - et
cette association fera alors ses
preuves d'elle-même.
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18
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In
diesem Falle hatte sie Mängel
dadurch, daß der Produzent auch
Mucken und Schrullen hatte und
dadurch das Ganze auf eine schiefe
Ebene kam. Aber das macht es
letzten Endes nicht aus. Eine
Assoziation entsteht von selber
aus einer organischen Verbindung
der Konsumenten mit den
Produzenten, wobei natürlich der
Produzent in der Regel die
Initiative ergreifen muß —, und
dann wird sich diese Assoziation
schon ganz von selbst bewähren.
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Et puis je donne souvent
l'exemple d'un autre type de
travail, celui qui est créé par la
maison d'édition philosophique et
anthroposophique de Berlin. Elle
consiste en ce que cette maison
d'édition ne travaille pas comme
les autres maisons d'édition.
Comment travaillent les autres
maisons d'édition ? Elles
travaillent en concluant des
contrats pour des livres avec le
plus grand nombre possible
d'auteurs, bons ou mauvais.
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19
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Und
dann gebe ich öfters ein Beispiel
einer anderen Art von Arbeit,
diejenige, die durch den
Philosophisch-Anthroposophischen
Verlag in Berlin geschaffen ist.
Sie besteht darin, daß dieser
Verlag nicht so arbeitet, wie
andere Verlage arbeiten. Wie
arbeiten die anderen Verlage? Die
arbeiten, indem sie mit möglichst
vielen Autoren, guten und
schlechten, Verträge über Bücher
abschließen.
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N'est-ce pas, elles se
mettent ensuite à imprimer ces
livres. Mais pour imprimer des
livres, il faut du papier, il faut
employer des typographes, etc.
Maintenant, essayez d'imaginer
combien de livres sont imprimés
chaque année - disons simplement
en Allemagne - et qui ne sont pas
vendus, pour lesquels il n'y a
donc aucun consommateur. Calculez,
faites le compte de la quantité de
poésie imprimée en Allemagne et de
la quantité de poésie achetée, et
vous aurez une idée de la quantité
de travail humain nécessaire à la
fabrication du papier, qui est
utilisé dans le vent, du nombre de
typographes travaillant pour les
livres correspondants, etc. Voilà
ce qui est important : nous devons
entrer dans la vie économique en
pensant économiquement,
c'est-à-dire en pensant dans une
direction qui nous permette
d'éviter le travail inutile, le
travail gaspillé. Cela n'est pas
possible dans le cas d'une
association telle qu'elle existait
et existe entre la Société
anthroposophique et les Éditions
philosophiques et
anthroposophiques, du fait que les
Éditions philosophiques et
anthroposophiques n'impriment pour
ainsi dire aucun livre qui ne soit
pas vendu. Il y a des
consommateurs. Pourquoi ?
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20
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Nicht
wahr, dann gehen sie daran, diese
Bücher zu drucken. Wenn aber
Bücher gedruckt werden, muß Papier
dazu da sein, es müssen Setzer
beschäftigt werden und so weiter.
Nun probieren Sie einmal sich
vorzustellen, wieviel Bücher in
jedem Jahr gedruckt werden — sagen
wir einmal bloß in dem Terrain
Deutschland —, die nicht verkauft
werden, für die es also überhaupt
keine Konsumenten gibt. Rechnen
Sie aus, rechnen Sie bloß einmal
zusammen, wieviel Lyrik in
Deutschland gedruckt wird und
wieviel Lyrik gekauft wird, da
haben Sie dann eine Vorstellung
davon, wieviel Menschenarbeit
aufgewendet werden muß zur
Papierfabrikation, die in den Wind
verbraucht wird, wieviele Setzer
arbeiten für die entsprechenden
Bücher und so weiter -- lauter
Arbeit, die für nichts geleistet
wird. Das ist dasjenige, auf was
es ankommt: Wir müssen ins
Wirtschaftsleben hineinkommen,
indem wir wirtschaftlich denken,
das heißt, indem wir in einer
solchen Richtung denken, durch die
wir die unnötige Arbeit, die
verschwendete Arbeit vermeiden.
Das ist bei einer Assoziation, wie
sie bestand und besteht zwischen
der Anthroposophischen
Gesellschaft und dem
Philosophisch-Anthroposophischen
Verlag, dadurch nicht möglich, daß
der
Philosophisch-Anthroposophische
Verlag sozusagen kein einziges
Buch druckt, das nicht verkauft
wird. Da sind Konsumenten da.
Warum?
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Parce qu'on travaille
pour que les consommateurs soient
là ? Au contraire, la maison
d'édition n'a pas la possibilité
de produire suffisamment pour la
consommation. Mais là au moins, on
ne gaspille pas le travail. Nous
ne faisons pas produire du papier
dans lequel il y a du travail
gaspillé ; nous ne faisons pas
travailler des typographes qui
travaillent pour rien, etc.
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21
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Weil
gearbeitet wird dafür, daß die
Konsumenten da sind? Im Gegenteil,
der Verlag hat gar nicht die
nötige Möglichkeit, für den Konsum
genügend zu produzieren. Da wird
aber wenigstens nicht Arbeit
verschwendet. Wir lassen kein
Papier erzeugen, in dem
verschwendete Arbeit steckt; wir
lassen keine Setzer beschäftigt
sein, die für nichts arbeiten und
so weiter.
|
Et exactement ce que vous
avez pu voir dans ces deux
exemples, vous pouvez le faire
dans tous les domaines possibles.
Il s'agit de penser correctement
l'association. Si elle est pensée
correctement, on évite avant tout
le travail inutile. Et c'est ce
qui est important. Il s'agit de
créer, par des mesures réelles, un
rapport correct entre la
production et la consommation dans
tous les domaines possibles. C'est
alors que s'établit cette cellule
originelle de la vie économique,
c'est alors que s'établit un prix
qui sera approprié à toute la vie,
de sorte que celui qui produit
quelque chose, un produit
quelconque, disons une paire de
bottes, reçoive pour cela autant
qu'il en a besoin pour ses
besoins, jusqu'à ce qu'il ait
fabriqué une autre paire de bottes
tout aussi bonne. Il ne s'agit pas
de fixer le prix d'une manière ou
d'une autre, d'établir des
statistiques et autres, mais il
s'agit de travailler de telle
sorte que la consommation soit
proportionnelle à la production.
Et cela ne peut se faire que si la
consommation détermine la
production. Quand on cite des
exemples, on le voit concrètement.
Il ne s'agit pas d'ergoter sur les
besoins et les nécessités, mais
d'être au cœur des besoins. Il
faut d'une part être apparenté à
la [consommation] et d'autre part
être capable d'intervenir dans la
production de manière à la faire
passer directement à la
satisfaction des besoins. Il ne
s'agit pas de créer autant de
chiffres et de les envoyer d'un
endroit à l'autre, mais d'avoir
des personnes vivantes dans
l'association, qui voient comment
elles ont à médier entre la
consommation et la production.
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22
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Und
genau dasselbe, was Sie in diesen
zwei Beispielen haben sehen
können, das können Sie auf allen
möglichen Gebieten machen. Darum
handelt es sich, daß die
Assoziation richtig gedacht wird.
Wird sie richtig gedacht, so wird
vor allen Dingen die unnötige
Arbeit vermieden. Und das ist es,
worauf es ankommt. Es handelt sich
darum, daß durch reale Maßnahmen
ein richtiges Verhältnis
geschaffen wird zwischen der
Produktion und dem Konsum auf
allen möglichen Gebieten. Dann
kommt diese Urzelle des
Wirtschaftslebens zustande, dann
kommt ein Preis zustande, der
angemessen sein wird dem ganzen
Leben, so daß derjenige, der
irgend etwas produziert, irgendein
Produkt, sagen wir ein Paar
Stiefel, daß der dafür dann soviel
bekommt, als er nötig hat bei
seinen Bedürfnissen, bis er ein
ebenso gutes Paar Stiefel wieder
fabriziert haben wird. Es kommt
nicht darauf an, daß wir irgendwie
den Preis stipulieren, daß wir
Statistiken aufstellen und
dergleichen, sondern es kommt
darauf an, daß wir so arbeiten,
daß der Konsum der Produktion
angemessen ist. Und das kann nur
dadurch geschehen, daß der Konsum
die Produktion bestimmt. Wenn
Beispiele angeführt werden, so
sieht man das handgreiflich.
Darauf kommt es an, daß man nicht
irgendwie herumschwafelt in bezug
auf den Bedarf und die Bedürfnisse
und dergleichen, sondern daß man
drinnensteht in den Bedürfnissen.
Es kommt darauf an, daß man mit
dem [Konsum] auf der einen Seite
verwandt ist und auf der andern
Seite in die Produktion
hineinzugreifen vermag so, daß man
sie unmittelbar hinüberleitet zu
der Befriedigung der Bedürfnisse.
Darauf kommt es nicht an, daß man
soundso viele Zahlen schafft und
sie von einer Stelle zur andern
Stelle schickt, sondern darauf
kommt es an, daß man lebendige
Menschen in der Assoziation
drinnen hat, die überschauen, wie
sie zu vermitteln haben zwischen
Konsumtion und Produktion.
|
C'est tout de suite en
déchargeant de tout sur
l'instrument de mesure de la
valeur qu'est l'argent que nous
avons provoqué une dégradation si
terrible de notre vie économique.
Mais l'argent n'a que la valeur
qu'il a, selon que le processus
économique est de telle ou telle
nature. Bien entendu, vous ne
pouvez pas commencer tout de suite
par le plus abstrait, par
l'argent, et introduire une
quelconque réforme. Il n'est même
pas nécessaire de commencer par
discuter de la question de savoir
si l'argent doit être une
instruction pour des marchandises
ou autres choses. Je voudrais en
effet savoir ce que l'argent que
j'ai dans mon porte-monnaie est
autre chose qu'une instruction
pour des marchandises. Et si je ne
l'avais pas dans mon
porte-monnaie, le paiement d'un
travail que j'ai effectué pourrait
aussi se trouver quelque part dans
un livre ; on pourrait toujours y
jeter un coup d'œil ma foi; mais
au lieu que ce soit seulement
écrit là, on pourrait aussi me
l'écrire. Toutes ces choses ne
doivent pas être pensées de
manière secondaire ou partielle,
mais de manière primaire, et on
doit être clair à soi-même que
l'argent devient de lui-même une
sorte de comptabilité ambulante
dans la vie économique, si l'on
pense économiquement - non pas
théoriquement, mais économiquement
-, c'est-à-dire si l'on est
capable d'établir de manière
dynamique des rapports économiques
corrects entre eux.
|
23
|
Wir
haben gerade dadurch eine
Schädigung unseres
Wirtschaftslebens in einer so
furchtbaren Weise herbeigeführt,
daß wir alles abgeladen haben auf
den Wertmesser des Geldes. Das
Geld, das hat aber nur denjenigen
Wert, den es hat, je nachdem der
Wirtschaftsprozeß so oder so
geartet ist. Selbstverständlich
können Sie nicht sogleich bei dem
Allerabstraktesten, bei dem Geld,
anfangen und dabei irgendwelche
Reformen einführen. Sie brauchen
überhaupt zunächst gar nicht
darüber zu diskutieren, ob das
Geld nun eine Anweisung für Waren
sein soll oder irgend etwas
anderes. Ich möchte nämlich
wissen, was das Geld, das ich in
meinem Portemonnaie habe, anderes
ist als eine Anweisung für Waren.
Und wenn ich es nun nicht hätte im
Portemonnaie, so könnte die
Zahlung für eine Arbeit, die ich
geleistet habe, auch irgendwo in
einem Buche stehen; man könnte
dort immer nachschauen
meinetwillen; statt daß es aber
nur dort drinnensteht, könnte man
es mir auch herausschreiben. Diese
Dinge alle muß man nicht sekundär
und partiär denken, sondern
primär, und man muß sich klar sein
darüber, daß das Geld von selbst
im Wirtschaftsleben zu einer Art
wandelnder Buchhaltung wird, wenn
man wirtschaftlich denkt — nicht
theoretisch, sondern
wirtschaftlich denkt —, das heißt,
wenn man dynamisch die
wirtschaftlichen Verhältnisse
gegenseitig in richtige
Beziehungen zu bringen vermag.
|
Interruption : Très juste
! C'est tout à fait ça. Mais cette
pensée pratique, qui devrait
justement être jetée dans le
développement culturel du présent
par les "points essentiels", cette
pensée pratique, est terriblement
éloignée des humains
d'aujourd'hui, ils entrent
immédiatement dans la
théorisation, ils ont
immédiatement tout à schématiser
et à théoriser, alors qu'il est
important d'approcher les humains
de telle sorte qu'ils soient à
nouveau pleinement impliqués dans
la vie, c'est-à-dire dans la vie
économique - alors les rapports
corrects pourront déjà se
développer dans cette vie
économique. Nous n'avons bien sûr
pas pu fonder d'autres
associations, parce qu'on ne nous
aurait pas laissé en fonder
d'autres que celle de la maison
d'édition philosophique et
anthroposophique. Mais s'il vous
plaît, réfléchissez une heure au
calme, mes très chers présents, à
ce que cela signifie comme effet
pour toute la vie économique, s'il
y a quelque chose qui empêche que
du travail inutile soit fourni -
cela se répercute sur toute la vie
économique.
|
24
|
Zwischenruf:
Sehr richtig! Das ist es. Aber
dieses praktische Denken, das
gerade durch die «Kernpunkte»
einmal hineingeworfen werden
sollte in die Kulturentwicklung
der Gegenwart, dieses praktische
Denken, das liegt ja furchtbar
fern den heutigen Menschen, sie
kommen gleich wiederum ins
Theoretisieren hinein, sie haben
gleich wiederum alles mögliche zu
schematisieren und theoretisieren,
während es doch darauf ankommt, an
die Menschen so heranzukommen, daß
sie wiederum mit vollem Anteil in
dem Leben drinnenstehen, also im
Wirtschaftsleben — dann werden
schon die richtigen Verhältnisse
in diesem Wirtschaftsleben sich
entwickeln können. Wir konnten
natürlich nicht andere
Assoziationen gründen, weil man
uns andere nicht hätte gründen
lassen als die mit dem
Philosophisch-Anthroposophischen
Verlag. Aber bitte überlegen Sie
einmal in einer Stunde ruhigen
Nachdenkens, meine sehr verehrten
Anwesenden, was das nun bedeutet
als Effekt für das ganze
Wirtschaftsleben, wenn es irgend
etwas gibt, welches verhindert,
daß unnötige Arbeit geleistet wird
— das wirkt ja in das ganze
Wirtschaftsleben hinein.
|
Les typographes que nous
avons épargnés en ne les employant
pas inutilement ont effectué
d'autres travaux pendant ce temps,
et les personnes qui ont travaillé
dans la fabrication du papier ont
effectué d'autres travaux pendant
ce temps. On se trouve alors au
cœur de tout le processus
économique. Il ne faut pas penser
à une entreprise de manière aussi
réductrice, mais il faut être
conscient de l'effet qu'elle a sur
l'ensemble de la vie économique.
C'est cela qui compte.
|
25
|
Die
Setzer, die wir erspart haben
dadurch, daß wir sie nicht unnötig
beschäftigt haben, die haben ja
andere Arbeit verrichtet in der
Zeit, und die Leute, die in der
Papierfabrikation gearbeitet
haben, haben andere Arbeiten
verrichtet in der Zeit. Da steht
man ja im ganzen Wirtschaftsprozeß
drinnen. Man darf nicht so kurz
denken, daß man nur an ein
Unternehmen denkt, sondern man muß
sich klar sein, welchen Effekt es
hat im ganzen Wirtschaftsleben.
Darauf kommt es an.
|
Je voulais seulement
faire remarquer qu'il faut essayer
de penser vraiment en termes
économiques. Et si des questions
sont soulevées sur ce qu'il
advient des associations
économiques, il est vrai que
chacun, à la place où il se
trouve, trouverait suffisamment
d'occasions, s'il le voulait, de
créer de telles associations
économiques à partir de la
question. Bien sûr, on ne peut pas
dire à moi, au Dr Boos ou à
d'autres : "Comment puis-je faire
des associations ? - et supposer
ensuite qu'un empire doit être
créé pour la formation
d'associations.
|
26
|
Ich
wollte nur darauf hinweisen, daß
man versuchen muß, wirklich
wirtschaftlich zu denken. Und wenn
Fragen aufgeworfen werden, wie es
mit den Wirtschaftsassoziationen
wird, so ist es so, daß jeder an
seinem Platze, an dem er steht,
genügend Veranlassung finden
würde, wenn er wollte, aus der
Sache heraus solche
Wirtschaftsassoziationen zu
bilden. Natürlich kann man nicht
zu mir oder zu Dr. Boos oder zu
anderen sagen: Wie soll ich
Assoziationen machen? — und dann
voraussetzen, daß ein Imperium
geschaffen werden solle für
Assoziationsbildung.
|
Ce n'est pas cela qui
compte, mais d'essayer enfin de
réfléchir et de réfléchir
objectivement - c'est cela qui
compte. Certes, l'ancienne façon
de penser vous frappe encore un
peu la nuque ; et même si
M. Ith a sans aucun doute
très bien compris les choses et
les a très bien présentées, nous
avons dû entendre par exemple - ce
n'était qu'un dérapage, mais il a
quand même eu lieu - qu'il avait
aussi un salaire sous ses coûts de
facturation. Il n'y a évidemment
pas de salaire lorsque l'on
établit des bilans dans le sens de
la triarticulation - il ne peut
pas être question de salaire, ni
d'une quelconque évaluation des
produits bruts ; car il s'agit
simplement de pouvoir prendre en
compte [la différence] entre les
produits du travail et les
produits bruts, et ainsi de suite.
Donc, n'est-ce pas, parfois la
vieille habitude de penser
s'impose encore ; mais ce n'est
pas grave, si l'on a seulement la
volonté de penser dans la vie
économique positive, alors il en
résulte déjà ce qui est correct.
|
27
|
Darauf
kommt es nicht an, sondern darauf,
endlich einmal zu versuchen
nachzudenken und sachlich zu
überlegen — darauf kommt es an.
Gewiß, es schlägt einem manchmal
noch die alte Denkweise so ein
bißchen in den Nacken hinein; und
wenn auch Herr Ith die Dinge
zweifellos außerordentlich gut
verstanden hat und sie im
wesentlichen auch ganz gut
vorgetragen hat, so mußten wir zum
Beispiel doch hören — es ist ja
nur eine Entgleisung gewesen, aber
sie ist immerhin dagewesen —, daß
er unter seinen Verrechnungskosten
auch noch Lohn hatte. Lohn gibt es
ja natürlich nicht, wenn man im
Sinne der Dreigliederung Bilanzen
aufstellt — da kann nicht die Rede
sein von Lohn, auch nicht von
irgendeiner Bewertung der
Rohprodukte; denn es handelt sich
bloß darum, daß man [die
Differenz] dessen, was
Arbeitsprodukte sind und was
Rohprodukte sind, noch irgendwie
in Rechnung setzen kann und
dergleichen. Also nicht wahr,
manchmal schlägt noch die alte
Denkgewohnheit durch; das macht
aber nichts, wenn man nur den
Willen hat, eben in das positive
Wirtschaftsleben hineinzudenken,
dann kommt schon das Richtige
heraus.
|
Il va de soi que des
entreprises telles que Futurum ou
le Jour qui vient ne peuvent pas
être construites en totalité selon
les "points essentiels" ; on est
au cœur d'une autre vie
économique, qui fait des vagues
partout. Mais en créant de telles
entreprises, dans lesquelles le
principe bancaire unilatéral d'un
côté, et le principe commercial ou
industriel unilatéral de l'autre
--- c'est-à-dire le principe du
prêter de l'argent du côté de la
banque, et le principe de
l'emprunter à la banque de l'autre
-, c'est-à-dire le sortir l'un de
l'autre de banque et entreprise
commerciale, industrielle, feront
de celle-ci une seule, et on ouvre
ainsi la voie au principe
associatif. Ce n'est tout d'abord
qu'un chemin à parcourir. Le
véritable principe associatif
serait atteint si vous pouviez le
mettre en œuvre dans la réalité,
comme je l'ai montré dans les deux
exemples. Bien sûr, il serait
nécessaire que les producteurs
seuls, c'est-à-dire des gens qui
savent créer un article
quelconque, prennent l'initiative
de le faire ; c'est-à-dire que les
consommateurs ne peuvent
naturellement pas prendre
l'initiative si une association
doit être formée. Mais d'un autre
côté, celui qui prend l'initiative
de créer une association dépendra
essentiellement, pour
l'organisation de l'association,
de ce que les consommateurs
développent comme besoins ; il ne
peut s'adresser qu'à certains
besoins que personne n'a à régler.
Si, par exemple, il existe des
besoins de luxe et autres, ils se
règlent d'eux-mêmes.
|
28
|
Es
ist ja auch selbstverständlich,
daß solche Unternehmungen wie
Futurum oder der Kommende Tag
nicht gleich in allen Stücken
gewissermaßen nach den
«Kernpunkten» errichtet werden
können; man steckt ja mitten im
anderen Wirtschaftsleben drinnen,
das schlägt seine Wellen überall
herein. Aber indem solche
Unternehmungen errichtet werden,
in denen überwunden wird auf der
einen Seite das einseitige
Bankprinzip, auf der andern Seite
das einseitige kaufmännische oder
industrielle Prinzip --- das heißt
auf der einen Seite das Prinzip
des Verleihens von Geld von seiten
der Bank, auf der anderen Seite
das Prinzip des Leihens von der
Bank —, also das Auseinandergehen
von Bank und industriellem,
kaufmännischem Unternehmen, werden
diese zu einem gemacht, und
dadurch wird der Weg beschritten
zu dem assoziativen Prinzip. Es
ist zunächst nur eine Beschreitung
des Weges. Das wirkliche
assoziative Prinzip würde erreicht
werden, wenn Sie es im Realen so
durchführen könnten, wie ich es an
den zwei Beispielen gezeigt habe.
Natürlich wäre es da notwendig,
daß die Produzenten allein, also
Leute, die verstehen, irgendeinen
Artikel zu schaffen, daß diese die
Initiative dazu ergreifen; das
heißt, von den Konsumenten kann
natürlich die Initiative nicht
ausgehen, wenn eine Assoziation
gebildet werden soll. Aber auf der
anderen Seite wird derjenige, der
die Initiative zur Einrichtung
einer Assoziation ergreift, für
die Gestaltung der Assoziation im
wesentlichen abhängig sein von
dem, was die Konsumenten an
Bedürfnissen entwickeln; er kann
sich ja immer nur an bestimmte
Bedürfnisse richten, die niemand
zu regeln hat. Wenn zum Beispiel
meinetwillen Luxusbedürfnisse und
so weiter existieren, die regeln
sich schon ganz von selber.
|
L'autre jour, on m'a
demandé : on m'a dit qu'il fallait
compter avec les besoins ; or, il
y a des besoins étranges ; l'un
d'eux a par exemple besoin de
bottes particulièrement hautes, de
bottes d'équitation et ainsi de
suite ; [comment se comporter
envers lui]. Il s'agit de penser
vraiment à la vie économique ; et
quand on pense à la vie
économique, on s'éloigne de ces
détails, car une vie économique
saine règle aussi les besoins
d'une certaine manière. On peut
déjà attendre de voir comment les
besoins vont évoluer si le
principe associatif donne
naissance à une vie économique
saine, si l'on évite avant tout
les occupations inutiles, le
travail à l'aveuglette, donc le
travail inutile. C'est de cela
qu'il s'agit.
|
29
|
Neulich
wurde ich einmal gefragt: Es sei
von mir gesagt worden, mit
Bedürfnissen solle man rechnen;
nun gebe es aber sonderbare
Bedürfnisse; der eine habe zum
Beispiel ein Bedürfnis nach
besonders hohen Rohrstiefeln,
Reitstiefeln und so weiter; [wie
man sich dem gegenüber verhalten
müsse].— Ja, meine sehr verehrten
Anwesenden, dies alles
berücksichtigt in seinem Denken
nur einen ganz kleinen Ausschnitt.
Es handelt sich doch darum, nun
wirklich ins Wirtschaftsleben
hineinzudenken; und wenn man da
hineindenkt, dann kommt man ab von
diesen Einzelheiten, denn ein
gesundes Wirtschaftsleben regelt
in einer gewissen Weise auch die
Bedürfnisse. Man kann schon
abwarten, wie die Bedürfnisse
werden, wenn unter dem
assoziativen Prinzip eben ein
gesundes Wirtschaftsleben
herauskommt, wenn vor allen Dingen
unnötige Beschäftigung,
Indie-Luft-hinaus-Arbeiten, also
unnötige Arbeit verhindert wird.
Das ist dasjenige, um was es sich
handelt.
|
Avec ces quelques
allusions, il n'a évidemment pas
été possible de dire beaucoup de
choses essentielles ; mais je veux
au moins souligner que l'on ne
comprend correctement les "points
essentiels" que si on les comprend
dans un sens pratique, si l'on
pense à la manière dont on peut
réaliser concrètement, dans la
vie, une telle association, qui
est construite de manière à
combiner de la façon la plus
organique possible la consommation
et la production. Si l'on sait
comment une telle structure
économique, construite
économiquement sur le principe de
l'association, agit sur l'ensemble
de la vie économique en
l'économisant aussi, alors on peut
effectivement créer des bases
économiques où les uns ne doivent
plus fournir autant de travail
inutile et où les autres ne
peuvent plus ne pas satisfaire
autant de besoins. Dans le monde,
il en est déjà ainsi - on pourrait
le justifier en détail et même le
présenter comme une sorte d'axiome
-, dans la vie du monde, il est
déjà ainsi que certaines choses,
si on ne leur enlève pas la
possibilité de suivre leurs
propres lois, se règlent
d'elles-mêmes d'une manière tout à
fait étrange.
|
30
|
Mit
diesen paar Andeutungen konnte
natürlich noch nicht sehr
Wesentliches gesagt werden; aber
ich will wenigstens darauf
hinweisen, daß man die
«Kernpunkte» doch nur richtig
versteht, wenn man sie im
praktischen Sinne versteht, wenn
man daran denkt, wie man im
Konkreten, im Leben, solch eine
Assoziation zustandebringt, die
darauf aufgebaut ist, in möglichst
organischer Weise
zusammenzugliedern Konsumtion und
Produktion. Wenn man weiß, wie ein
solches Wirtschaftsgebilde, das in
ökonomischer Weise auf das
Assoziationsprinzip aufgebaut ist,
wie das auf das ganze
Wirtschaftsleben auch
ökonomisierend hinauswirkt, dann
können tatsächlich wirtschaftliche
Grundlagen geschaffen werden, wo
die einen nicht mehr soviel
unnötige Arbeit leisten müssen und
wo die anderen nicht mehr soviele
Bedürfnisse nicht befriedigen
können. In der Welt ist es ja
schon einmal so — das könnte man
auch sehr im einzelnen begründen
und sogar wie eine Art Axiom
hinstellen —, im Weltenleben ist
es schon so, daß gewisse Dinge,
wenn man ihnen nicht die
Möglichkeit nimmt, ihren eigenen
Gesetzen zu folgen, sich in einer
ganz merkwürdigen Weise von selbst
regeln.
|
Mes très chers présents,
si demain un humain avait vraiment
l'idée de disposer d'un moyen
sérieux pour déterminer la
naissance d'un garçon ou d'une
fille au cours du développement
embryonnaire, je suis fermement
convaincu qu'il en résulterait le
plus terrible chaos. Les
proportions entre les filles et
les garçons qui naîtraient
donneraient une situation
catastrophique épouvantable ; des
crises et des catastrophes se
produiraient d'une manière tout à
fait épouvantable. Ce n'est
qu'ainsi, en soustrayant en
quelque sorte cela au jugement de
l'intelligence des humains, que
l'on obtient ce rapport
étrangement merveilleux - qui est
naturellement approximatif, comme
tout dans la nature - que chaque
femme peut trouver son mari et
chaque homme sa femme. Et si un
homme reste célibataire, une femme
doit également rester célibataire.
Naturellement, là où la volonté
humaine correspondante entre en
jeu, il en résulte des
catastrophes ; mais si nous avons
la vie sociale, alors nous devons
déjà regarder avec un certain
intérêt ce qui agit en quelque
sorte par sa propre loi. Et vous
pouvez être tout à fait sûrs que
si les associations avec une
compréhension réelle sont en
mesure d'organiser les corps
économiques dans lesquels se
déroulent la consommation et la
production de telle sorte que seul
le travail nécessaire soit fourni
de la manière la plus rationnelle,
alors les besoins des humains
pourront être satisfaits dans la
mesure du possible, parce que l'un
provoque l'autre. C'est ce que
l'on voit avec une pensée réelle.
|
31
|
Meine
sehr verehrten Anwesenden, wenn
nun wirklich morgen ein Mensch
darauf käme, bei den Geburten der
Menschen ein ernsthaftiges Mittel
zu haben für die jeweilige
Entstehung eines Knaben oder
Mädchens in der
Embryonalentwicklung, dann, ich
bin fest davon überzeugt, dann
würde das furchtbarste Chaos
herauskommen. Es würden die
Verhältniszahlen zwischen den
Mädchen und den Knaben, die
entstehen, eine fürchterliche
katastrophale Lage abgeben; es
würden Krisen und Katastrophen
eintreten auf eine ganz
fürchterliche Weise. Nur so, daß
dieses gewissermaßen dem
Verstandesurteil der Menschen
vorenthalten wird, nur so kommt
das merkwürdig wunderbare
Verhältnis heraus — das ja
natürlich approximativ ist, wie
alles in der Natur —, daß doch
jede Frau ihren Mann und jeder
Mann seine Frau finden kann. Und
wenn halt ein Mann unverheiratet
bleibt, so muß auch eine Frau
dafür unverheiratet bleiben. Es
kommt ja natürlich da, wo
entsprechender menschliche Wille
hereinkommt, Katastrophales
heraus; aber wenn wir das soziale
Leben haben, dann müssen wir schon
mit einer gewissen
Interessiertheit auf dasjenige
sehen, was gewissermaßen durch
seine eigene Gesetzmäßigkeit
wirkt. Und Sie können ganz sicher
sein, wenn Assoziationen mit
wirklichem Verständnisse in der
Lage sind, Wirtschaftskörper, in
denen sich Konsumtion und
Produktion abspielen, so zu
gestalten, daß in rationellster
Weise nur die notwendige Arbeit
geleistet wird, dann werden auch
nach aller Möglichkeit die
Bedürfnisse der Menschen
befriedigt werden können, weil das
eine das andere hervorruft. Das
sieht man mit realem Denken ein.
|
J'aimerais encore
souligner que lorsqu'on discute de
telles questions, il faut avant
tout penser réellement et se
débarrasser des abstractions. Dans
le domaine scientifique, il est
d'ailleus mauvais aussi d'élaborer
toutes sortes de théories.
|
32
|
Ich
möchte noch darauf hinweisen, wenn
man über solche Fragen diskutiert,
dann muß man vor allen Dingen real
denken und sich gerade die
Abstraktionen abgewöhnen. Im
Wissenschaftlichen, da ist es zwar
auch schlimm, wenn man allerlei
Theorien aussinnt.
|
Si, par exemple,
quelqu'un développait une théorie
dans le domaine scientifique,
comme le fait Gesell dans le
domaine économique, si quelqu'un
élaborait une telle théorie dans
le domaine scientifique, il serait
dépassé par certains faits ; il
lui suffirait alors de diminuer
quelque peu la valeur des
théories. Dans le domaine
économique, il s'agit d'intervenir
de manière vraiment pratique dans
la vie immédiate et de penser de
manière pratique. La pensée
pratique, c'est précisément
l'exigence de la science de
l'esprit. La science de l'esprit
pense de manière pratique dans le
domaine spirituel ; elle apprend
aux humains à penser de manière
pratique. Il n'en résulte pas des
théories compliquées.
|
33
|
Wenn
zum Beispiel auf
wissenschaftlichem Gebiet jemand
eine Theorie entwickeln würde, wie
es der Gesell auf wirtschaftlichem
Gebiet tut, wenn da auf
wissenschaftlichem Gebiet einer
eine solche Theorie ausdenken
würde, dann würden ihm
irgendwelche Tatsachen über den
Kopf wachsen; er brauchte dann nur
den Wert der Theorien etwas
herabzusetzen. Im Wirtschaftlichen
handelt es sich darum, wirklich
praktisch ins unmittelbare Leben
einzugreifen und praktisch zu
denken. Praktisches Denken, das
ist gerade die Forderung der
Geisteswissenschaft.
Geisteswissenschaft denkt
praktisch auf dem geistigen
Gebiete; sie lehrt die Menschen,
praktisch zu denken. Dabei kommen
nicht vertrackte Theorien heraus.
|
Elle éduque les humains,
et elle les éduquera aussi à la
pensée pratique dans la vie de
l'économie. Et cette pensée
pratique, c'est la tâche.
|
34
|
Sie
erzieht die Menschen, und sie wird
sie erziehen auch zu praktischem
Denken im Wirtschaftsleben. Und
dieses praktische Denken, das ist
die Aufgabe.
|
|
|
|
Français
seulement
PREMIÈRE SOIRÉE DE SÉMINAIRE à l'occasion du
premier cours universitaire anthroposophique. -
Dornach, le 5 octobre 1920 -
QUESTIONS SUR LA PRATIQUE ÉCONOMIQUE I.
Que signifie-penser économiquement ? Les idées
utopiques de Silvio Gesell. Les associations
doivent se former à partir de la vie économique
elle-même. Deux exemples pour des associations
concrètes : le travail commun avec un producteur
de pain théosophique et les Éditions
philosophiques-anthroposophiques. Les conditions
sous lesquelles la loi de la cellule
primitive/originelle vient à porter dans la vie
de l'économie. L'argent comme une sorte de
comptabilité déambulante. Le salaire n’a plus le
droit d'être un facteur de
coût. Ce qui sera
recherché avec le Futurum et le Jour qui vient.
Un axiome social : Que peut suivre ses propres
lois, se régule soi-même.
01
Les deux conférences d'Arnold Ith des 4 et
5 octobre 1920 sur "Le système bancaire et
la formation des prix dans leur signification
actuelle et future pour l'économie" servent de
base à la soirée. La discussion est ouverte :
02
Rudolf Toepel part de deux passages des
"Kernpunkten". Il s'exprime sur le problème de
la détermination des besoins et, en lien avec
cela, sur la question de la fixation des prix.
03
Roman Boos : Je dois rejeter l'avis du Dr Toepel
; les deux passages des "Kernpunkten" sont
sortis de leur contexte. À la présentation du Dr
Toepel manque le fondement anthroposophique. On
ne peut pas avancer ainsi. L'État ne peut pas
prescrire des mesures administratives pour
l'économie ; on n'avance pas dans la vie
économique si on n'entre pas dans d'autres
pensées. Les humains qui doivent vivre dans une
telle vie de l'économie se rebellent contre une
telle vie de l'économie, où les besoins des
humains sont déterminés par des statistiques.
04
Et il faut encore penser à un autre danger.
Après-demain, il se peut que de nouveaux besoins
apparaissent, que l'on ne connaisse pas encore
aujourd'hui. Partout, il est important, comme
l'a toujours souligné le Dr Steiner, de ne pas
intervenir dans les besoins en tant que tels.
L'État n'a pas à se mêler de la question des
besoins en tant que tels, et les statistiques
n'ont pas non plus à s'en mêler, sinon on est
toujours dans l'ancienne façon de penser. Tout
de suite cette ancienne manière de penser me
semble aussi vivre pour part dans les
explications du Directeur Ith.
05
C'est pourquoi j'aimerais encore une fois
attirer expressément l'attention sur l'idée
fondamentale du Dr Steiner concernant la cellule
économique originelle : le prix détaché doit
donner la possibilité à celui qui a produit un
certain produit économique d'être ensuite en
mesure de produire à nouveau le même. La
politique des prix en tant que telle est un
domaine dans lequel on ne peut pas simplement
réglementer depuis l'État, sinon on détruit
absolument la vie économique.
06
Werner Zimmermann s'exprime en tant que
représentant de la théorie de l'argent libre et
de la terre libre de Silvio Gesell.
07
Roman Boos interrompt l'orateur : l'important
n'est pas le but, mais le début. Et là, il
s'agit de créer des associations ; nous devons
créer des associations.
08
Arnold Ith : Il y a différents points sur
lesquels j'aimerais avoir plus de clarté et qui
devraient être discutés plus en détail.
Premièrement : quel est le rôle du commerce dans
l'organisme social triarticulé ? Deuxièmement :
comment le capital est-il créé dans l'organisme
social triarticulé ? Troisièmement : les usines
et les biens immobiliers peuvent-ils aussi être
vendus ? Le capital privé est-il encore possible
après l'introduction de la triarticulation ?
Quatrièmement, y a-t-il encore absolument de
l'argent dans l'organisme social triarticulé ?
L'argent est donc alors purement une instruction
sur des marchandises. Et maintenant encore à ce
qu'ont dit les orateurs précédents. Ce que
Monsieur Zimmermann a dit précédemment sur la
théorie de la monnaie libre ne peut absolument
pas être compris et suivi. Aussi vis-à-vis les
exposés du Dr Toepel, des objections doivent
être amenées ; justement ainsi qu'au Dr. Boos et
à sa présentation de la cellule économique
originelle. Et dans ce contexte, revenant sur
l'objection du Dr Boos à l'égard de mes
explications, je voudrais demander : en quoi
cela doit-il se rapporter aux explications que
j'ai données ici, et en quoi quelque chose
doit-il y apparaître comme incorrect ? C'est une
question concrète.
09
Roman Boos : Je voudrais poser une
contre-question : quel rôle attribuez-vous à
l'État dans la fixation des prix ?
10
Arnold Ith : Avec cette articulation du prix, je
voulais seulement montrer comment une partie du
prix est répartie entre les travailleurs et
l'autre entre les producteurs. Dans cette
mesure, l'État aura son mot à dire sur les prix,
en fixant justement ce qui est nécessaire à
l'individu pour son niveau de vie.
11
Interjection. Dépourvu de sens.
12
Roman Boos : C'est justement ce point que j'ai
entendu et qui m'a amené à soulever une
objection. Jusqu'à présent, j'ai toujours été
d'avis que dans l'organisme social triarticulé,
l'État n'a quelque chose à déterminer qu'en ce
qui concerne la nature du travail et le temps,
mais qu'il n'a pas à déterminer un prix ou à
fixer les besoins ; l'État doit seulement créer
de l'extérieur les faits avec lesquels la vie
économique doit compter comme des faits donnés.
13
Arnold Ith : Il ne s'agit pas d'une fixation du
niveau nominal des prix par l'État, mais d'une
répartition proportionnelle et réelle, d'une
attribution en pourcentage. Je peux peut-être
demander à M. Steiner de répondre à cette
question.
14
Rudolf Steiner : Mes très chers présents !
J'aimerais bien parler de certains points qui
ont été abordés ici. Mais il n'est guère
possible d'en parler en peu de temps, et c'est
particulièrement difficile quand un certain
nombre d'humains se sont déjà affrontés
auparavant. C'est là que se compliquent
généralement les choses qui sont normalement
simples. C'est pourquoi je ne veux faire que
quelques remarques, mais qui répondent à
certaines choses ou du moins qui tentent de les
mettre dans la bonne direction.
15
J'aimerais souligner que dans la vie économique,
il est vraiment important de penser de manière
économique. Or, penser économiquement signifie
avoir des représentations sur la production et
la consommation qui, dans leur déroulement, ont
des effets déterminés d'un côté ou de l'autre ;
et avec notre bien-être et notre malheur
physiques, nous nous trouvons justement dans ce
processus économique. On ne peut rien commencer
avec des opinions favorites. Celui qui pense,
par exemple, que l'on peut obtenir quelque chose
simplement en réduisant [ou en augmentant] la
quantité d'argent, selon que les prix augmentent
ou baissent, montre qu'il s'est fait peu d'idées
réelles sur le processus économique. Avec une
telle fixation de la valeur de l'argent, avec
une réduction en quelque sorte de la quantité
d'argent ou encore avec une expansion bien
déterminée ou quelque chose de ce genre, on ne
fait rien du tout. Car dès l'instant où l'on ne
peut plus spéculer avec de l'argent, on spécule
sur des marchandises - vous voyez, c'est
seulement maintenant que nous entrons dans la
réalité avec nos pensées, il faut pouvoir
regarder les réalités - et il n'est absolument
pas nécessaire de modifier la quantité d'argent,
mais il est très facile, par toutes sortes de
machinations, de faire baisser ou monter les
prix d'un certain type de produits, alors que
d'autres produits n'ont absolument pas besoin de
donner lieu à une telle baisse ou à une telle
hausse. D'une manière générale, toute l'idée de
l'indexation de l'argent - sans compter qu'il ne
peut en être question tant qu'il existe une
monnaie d'or dans un pays déterminant -, toute
cette idée est purement utopique. Je ne veux que
le suggérer, il faudrait en parler en détail,
mais toute la pensée de Gesell n'est qu'une
pensée née d'une méconnaissance totale de la vie
économique en tant que telle. Si l'on veut
vraiment intervenir dans la vie économique et
qu'il en résulte quelque chose, il ne s'agit pas
d'intervenir sur l'argent, mais d'intervenir de
manière vivante dans la consommation et la
production. Il est important que des
associations se forment et qu'elles aient la
possibilité d'exercer un véritable effet sur le
processus économique. Bien sûr, si des
associations se forment ici ou là, elles
pourront être correctes dans leur principe, mais
elles ne pourront pas exercer d'influence
favorable ; elles ne pourront exercer une
influence favorable que lorsque le principe
associatif pourra vraiment agir de manière
pénétrante à travers la triarticulation de
l'organisme social. Mais on se demande sans
cesse : comment se forment les associations ?
16
Mes très chers présents, tant que l'on se
dispute si maintenant d'un côté, les producteurs
doivent se regrouper en associations et si, de
l'autre, les consommateurs doivent se regrouper
en coopératives et se donner mutuellement des
instructions, l'idée d'association ne sera pas
réalisée, même de loin. Bien entendu, l'idée
d'association ne consiste pas du tout à ce que
des commissions quelconques se réunissent et
créent des associations et autres, mais à ce que
ces associations se forment à partir de la vie
économique elle-même. Je voudrais donner deux
exemples que j'ai déjà donnés à plusieurs
reprises.
17
Quelque temps avant la guerre, il y avait un de
nos membres qui était une sorte de boulanger ;
il faisait du pain, il produisait donc du pain,
avec tout ce que cela implique bien sûr. On a eu
l'idée de faire quelque chose qui pourrait être
une sorte de modèle. Nous avions la Société
anthroposophique, les anthroposophes mangent
aussi du pain, ils étaient déjà réunis, et rien
n'était plus facile que d'associer le producteur
de pain aux anthroposophes. Il avait ainsi des
consommateurs, et une association était déjà
prête. Bien sûr, si une telle chose est isolée,
elle peut avoir toutes sortes de défauts.
18
Dans ce cas, elle avait des défauts du fait que
le producteur avait aussi des défauts et des
bizarreries, ce qui a mis le tout sur un plan
biaisé. Mais en fin de compte, cela n'a pas
d'importance. Une association naît d'elle-même
d'un lien organique entre les consommateurs et
les producteurs - le producteur devant bien sûr
prendre l'initiative - et cette association fera
alors ses preuves d'elle-même.
19
Et puis je donne souvent l'exemple d'un autre
type de travail, celui qui est créé par la
maison d'édition philosophique et
anthroposophique de Berlin. Elle consiste en ce
que cette maison d'édition ne travaille pas
comme les autres maisons d'édition. Comment
travaillent les autres maisons d'édition ? Elles
travaillent en concluant des contrats pour des
livres avec le plus grand nombre possible
d'auteurs, bons ou mauvais.
20
N'est-ce pas, elles se mettent ensuite à
imprimer ces livres. Mais pour imprimer des
livres, il faut du papier, il faut employer des
typographes, etc. Maintenant, essayez d'imaginer
combien de livres sont imprimés chaque année -
disons simplement en Allemagne - et qui ne sont
pas vendus, pour lesquels il n'y a donc aucun
consommateur. Calculez, faites le compte de la
quantité de poésie imprimée en Allemagne et de
la quantité de poésie achetée, et vous aurez une
idée de la quantité de travail humain nécessaire
à la fabrication du papier, qui est utilisé dans
le vent, du nombre de typographes travaillant
pour les livres correspondants, etc. Voilà ce
qui est important : nous devons entrer dans la
vie économique en pensant économiquement,
c'est-à-dire en pensant dans une direction qui
nous permette d'éviter le travail inutile, le
travail gaspillé. Cela n'est pas possible dans
le cas d'une association telle qu'elle existait
et existe entre la Société anthroposophique et
les Éditions philosophiques et
anthroposophiques, du fait que les Éditions
philosophiques et anthroposophiques n'impriment
pour ainsi dire aucun livre qui ne soit pas
vendu. Il y a des consommateurs. Pourquoi ?
21
Parce qu'on travaille pour que les consommateurs
soient là ? Au contraire, la maison d'édition
n'a pas la possibilité de produire suffisamment
pour la consommation. Mais là au moins, on ne
gaspille pas le travail. Nous ne faisons pas
produire du papier dans lequel il y a du travail
gaspillé ; nous ne faisons pas travailler des
typographes qui travaillent pour rien, etc.
22
Et exactement ce que vous avez pu voir dans ces
deux exemples, vous pouvez le faire dans tous
les domaines possibles. Il s'agit de penser
correctement l'association. Si elle est pensée
correctement, on évite avant tout le travail
inutile. Et c'est ce qui est important. Il
s'agit de créer, par des mesures réelles, un
rapport correct entre la production et la
consommation dans tous les domaines possibles.
C'est alors que s'établit cette cellule
originelle de la vie économique, c'est alors que
s'établit un prix qui sera approprié à toute la
vie, de sorte que celui qui produit quelque
chose, un produit quelconque, disons une paire
de bottes, reçoive pour cela autant qu'il en a
besoin pour ses besoins, jusqu'à ce qu'il ait
fabriqué une autre paire de bottes tout aussi
bonne. Il ne s'agit pas de fixer le prix d'une
manière ou d'une autre, d'établir des
statistiques et autres, mais il s'agit de
travailler de telle sorte que la consommation
soit proportionnelle à la production. Et cela ne
peut se faire que si la consommation détermine
la production. Quand on cite des exemples, on le
voit concrètement. Il ne s'agit pas d'ergoter
sur les besoins et les nécessités, mais d'être
au cœur des besoins. Il faut d'une part être
apparenté à la [consommation] et d'autre part
être capable d'intervenir dans la production de
manière à la faire passer directement à la
satisfaction des besoins. Il ne s'agit pas de
créer autant de chiffres et de les envoyer d'un
endroit à l'autre, mais d'avoir des personnes
vivantes dans l'association, qui voient comment
elles ont à médier entre la consommation et la
production.
23
C'est tout de suite en déchargeant de tout sur
l'instrument de mesure de la valeur qu'est
l'argent que nous avons provoqué une dégradation
si terrible de notre vie économique. Mais
l'argent n'a que la valeur qu'il a, selon que le
processus économique est de telle ou telle
nature. Bien entendu, vous ne pouvez pas
commencer tout de suite par le plus abstrait,
par l'argent, et introduire une quelconque
réforme. Il n'est même pas nécessaire de
commencer par discuter de la question de savoir
si l'argent doit être une instruction pour des
marchandises ou autres choses. Je voudrais en
effet savoir ce que l'argent que j'ai dans mon
porte-monnaie est autre chose qu'une instruction
pour des marchandises. Et si je ne l'avais pas
dans mon porte-monnaie, le paiement d'un travail
que j'ai effectué pourrait aussi se trouver
quelque part dans un livre ; on pourrait
toujours y jeter un coup d'œil ma foi; mais au
lieu que ce soit seulement écrit là, on pourrait
aussi me l'écrire. Toutes ces choses ne doivent
pas être pensées de manière secondaire ou
partielle, mais de manière primaire, et on doit
être clair à soi-même que l'argent devient de
lui-même une sorte de comptabilité ambulante
dans la vie économique, si l'on pense
économiquement - non pas théoriquement, mais
économiquement -, c'est-à-dire si l'on est
capable d'établir de manière dynamique des
rapports économiques corrects entre eux.
24
Interruption : Très juste ! C'est tout à fait
ça. Mais cette pensée pratique, qui devrait
justement être jetée dans le développement
culturel du présent par les "points essentiels",
cette pensée pratique, est terriblement éloignée
des humains d'aujourd'hui, ils entrent
immédiatement dans la théorisation, ils ont
immédiatement tout à schématiser et à théoriser,
alors qu'il est important d'approcher les
humains de telle sorte qu'ils soient à nouveau
pleinement impliqués dans la vie, c'est-à-dire
dans la vie économique - alors les rapports
corrects pourront déjà se développer dans cette
vie économique. Nous n'avons bien sûr pas pu
fonder d'autres associations, parce qu'on ne
nous aurait pas laissé en fonder d'autres que
celle de la maison d'édition philosophique et
anthroposophique. Mais s'il vous plaît,
réfléchissez une heure au calme, mes très chers
présents, à ce que cela signifie comme effet
pour toute la vie économique, s'il y a quelque
chose qui empêche que du travail inutile soit
fourni - cela se répercute sur toute la vie
économique.
25
Les typographes que nous avons épargnés en ne
les employant pas inutilement ont effectué
d'autres travaux pendant ce temps, et les
personnes qui ont travaillé dans la fabrication
du papier ont effectué d'autres travaux pendant
ce temps. On se trouve alors au cœur de tout le
processus économique. Il ne faut pas penser à
une entreprise de manière aussi réductrice, mais
il faut être conscient de l'effet qu'elle a sur
l'ensemble de la vie économique. C'est cela qui
compte.
26
Je voulais seulement faire remarquer qu'il faut
essayer de penser vraiment en termes
économiques. Et si des questions sont soulevées
sur ce qu'il advient des associations
économiques, il est vrai que chacun, à la place
où il se trouve, trouverait suffisamment
d'occasions, s'il le voulait, de créer de telles
associations économiques à partir de la
question. Bien sûr, on ne peut pas dire à moi,
au Dr Boos ou à d'autres : "Comment puis-je
faire des associations ? - et supposer ensuite
qu'un empire doit être créé pour la formation
d'associations.
27
Ce n'est pas cela qui compte, mais d'essayer
enfin de réfléchir et de réfléchir objectivement
- c'est cela qui compte. Certes, l'ancienne
façon de penser vous frappe encore un peu la
nuque ; et même si M. Ith a sans aucun
doute très bien compris les choses et les a très
bien présentées, nous avons dû entendre par
exemple - ce n'était qu'un dérapage, mais il a
quand même eu lieu - qu'il avait aussi un
salaire sous ses coûts de facturation. Il n'y a
évidemment pas de salaire lorsque l'on établit
des bilans dans le sens de la triarticulation -
il ne peut pas être question de salaire, ni
d'une quelconque évaluation des produits bruts ;
car il s'agit simplement de pouvoir prendre en
compte [la différence] entre les produits du
travail et les produits bruts, et ainsi de
suite. Donc, n'est-ce pas, parfois la vieille
habitude de penser s'impose encore ; mais ce
n'est pas grave, si l'on a seulement la volonté
de penser dans la vie économique positive, alors
il en résulte déjà ce qui est correct.
28
Il va de soi que des entreprises telles que
Futurum ou le Jour qui vient ne peuvent pas être
construites en totalité selon les "points
essentiels" ; on est au cœur d'une autre vie
économique, qui fait des vagues partout. Mais en
créant de telles entreprises, dans lesquelles le
principe bancaire unilatéral d'un côté, et le
principe commercial ou industriel unilatéral de
l'autre --- c'est-à-dire le principe du prêter
de l'argent du côté de la banque, et le principe
de l'emprunter à la banque de l'autre -,
c'est-à-dire le sortir l'un de l'autre de banque
et entreprise commerciale, industrielle, feront
de celle-ci une seule, et on ouvre ainsi la voie
au principe associatif. Ce n'est tout d'abord
qu'un chemin à parcourir. Le véritable principe
associatif serait atteint si vous pouviez le
mettre en œuvre dans la réalité, comme je l'ai
montré dans les deux exemples. Bien sûr, il
serait nécessaire que les producteurs seuls,
c'est-à-dire des gens qui savent créer un
article quelconque, prennent l'initiative de le
faire ; c'est-à-dire que les consommateurs ne
peuvent naturellement pas prendre l'initiative
si une association doit être formée. Mais d'un
autre côté, celui qui prend l'initiative de
créer une association dépendra essentiellement,
pour l'organisation de l'association, de ce que
les consommateurs développent comme besoins ; il
ne peut s'adresser qu'à certains besoins que
personne n'a à régler. Si, par exemple, il
existe des besoins de luxe et autres, ils se
règlent d'eux-mêmes.
29
L'autre jour, on m'a demandé : on m'a dit qu'il
fallait compter avec les besoins ; or, il y a
des besoins étranges ; l'un d'eux a par exemple
besoin de bottes particulièrement hautes, de
bottes d'équitation et ainsi de suite ; [comment
se comporter envers lui]. Il s'agit de penser
vraiment à la vie économique ; et quand on pense
à la vie économique, on s'éloigne de ces
détails, car une vie économique saine règle
aussi les besoins d'une certaine manière. On
peut déjà attendre de voir comment les besoins
vont évoluer si le principe associatif donne
naissance à une vie économique saine, si l'on
évite avant tout les occupations inutiles, le
travail à l'aveuglette, donc le travail inutile.
C'est de cela qu'il s'agit.
30
Avec ces quelques allusions, il n'a évidemment
pas été possible de dire beaucoup de choses
essentielles ; mais je veux au moins souligner
que l'on ne comprend correctement les "points
essentiels" que si on les comprend dans un sens
pratique, si l'on pense à la manière dont on
peut réaliser concrètement, dans la vie, une
telle association, qui est construite de manière
à combiner de la façon la plus organique
possible la consommation et la production. Si
l'on sait comment une telle structure
économique, construite économiquement sur le
principe de l'association, agit sur l'ensemble
de la vie économique en l'économisant aussi,
alors on peut effectivement créer des bases
économiques où les uns ne doivent plus fournir
autant de travail inutile et où les autres ne
peuvent plus ne pas satisfaire autant de
besoins. Dans le monde, il en est déjà ainsi -
on pourrait le justifier en détail et même le
présenter comme une sorte d'axiome -, dans la
vie du monde, il est déjà ainsi que certaines
choses, si on ne leur enlève pas la possibilité
de suivre leurs propres lois, se règlent
d'elles-mêmes d'une manière tout à fait étrange.
31
Mes très chers présents, si demain un humain
avait vraiment l'idée de disposer d'un moyen
sérieux pour déterminer la naissance d'un garçon
ou d'une fille au cours du développement
embryonnaire, je suis fermement convaincu qu'il
en résulterait le plus terrible chaos. Les
proportions entre les filles et les garçons qui
naîtraient donneraient une situation
catastrophique épouvantable ; des crises et des
catastrophes se produiraient d'une manière tout
à fait épouvantable. Ce n'est qu'ainsi, en
soustrayant en quelque sorte cela au jugement de
l'intelligence des humains, que l'on obtient ce
rapport étrangement merveilleux - qui est
naturellement approximatif, comme tout dans la
nature - que chaque femme peut trouver son mari
et chaque homme sa femme. Et si un homme reste
célibataire, une femme doit également rester
célibataire. Naturellement, là où la volonté
humaine correspondante entre en jeu, il en
résulte des catastrophes ; mais si nous avons la
vie sociale, alors nous devons déjà regarder
avec un certain intérêt ce qui agit en quelque
sorte par sa propre loi. Et vous pouvez être
tout à fait sûrs que si les associations avec
une compréhension réelle sont en mesure
d'organiser les corps économiques dans lesquels
se déroulent la consommation et la production de
telle sorte que seul le travail nécessaire soit
fourni de la manière la plus rationnelle, alors
les besoins des humains pourront être satisfaits
dans la mesure du possible, parce que l'un
provoque l'autre. C'est ce que l'on voit avec
une pensée réelle.
32
J'aimerais encore souligner que lorsqu'on
discute de telles questions, il faut avant tout
penser réellement et se débarrasser des
abstractions. Dans le domaine scientifique, il
est d'ailleus mauvais aussi d'élaborer toutes
sortes de théories.
33
Si, par exemple, quelqu'un développait une
théorie dans le domaine scientifique, comme le
fait Gesell dans le domaine économique, si
quelqu'un élaborait une telle théorie dans le
domaine scientifique, il serait dépassé par
certains faits ; il lui suffirait alors de
diminuer quelque peu la valeur des théories.
Dans le domaine économique, il s'agit
d'intervenir de manière vraiment pratique dans
la vie immédiate et de penser de manière
pratique. La pensée pratique, c'est précisément
l'exigence de la science de l'esprit. La science
de l'esprit pense de manière pratique dans le
domaine spirituel ; elle apprend aux humains à
penser de manière pratique. Il n'en résulte pas
des théories compliquées.
34
Elle éduque les humains, et elle les éduquera
aussi à la pensée pratique dans la vie de
l'économie. Et cette pensée pratique, c'est la
tâche.
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