La
répartition de l'humanité en trois
zones culturelles : de l’ouest, du
milieu et de l'Est. En Europe centrale
: seulement des théories abstraites
comme ligne directrice pour la
reconstruction sociale. Le livre du
professeur Varga sur la République des
conseils en Hongrie. La description
des mesures révolutionnaires prises
par Varga et son aveu surprenants non
marxiste. Dans l'ouest : l'expansion
économique et politique comme un
principe de vie évident. Le manque
d'une telle conscience en Europe
centrale. Cecil Rhodes comme un outil
de la politique économique mondiale
missionnaire de l'Angleterre. Dans
l'est : reprise sans discussion
d’idées de l'Occident. Pourquoi l’idée
de tri-articulation devrait être
réalisée, avant tout en Europe
centrale. À l'origine, elle était
pensée comme contre programme aux
Quatorze Points de Wilson. Dans
quelles conditions le sous bilan de
l'industrie envers l'agriculture peut
être pondéré. Ce que l’idée de
tri-articulation veut : non la
tripartition de l’humain peuple, mais
l’articulation de l'organisme social
dans trois organisations de vie.
L’humain se tient dans toutes les
trois parties de l'organisme social ;
les trois systèmes se pénètrent
mutuellement.
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Die Aufgliederung der Menschheit in
drei Kulturgebiete: den Westen, die
Mitte und den Osten. In Mitteleuropa:
nur abstrakte Theorien als Leitlinie
für den sozialen Aufbau. Das Buch von
Professor Varga über die Räterepublik
in Ungarn. Die Schilderung der
getroffenen revolutionären Maßnahmen
durch Varga und sein überraschend
unmarxistisches Geständnis. Im Westen:
wirtschaftliche und politische
Expansion als selbstverständliches
Lebensprinzip. Das Fehlen eines
solchen Bewußtseins in Mitteleuropa.
Cecil Rhodes als Instrument der
missionarischen Weltwirtschaftspolitik
Englands. Im Osten: diskussionslose
Übernahme von Ideen aus dem Westen.
Warum die Dreigliederungsidee vor
allem in Mitteleuropa verwirklicht
werden müßte. Ursprünglich war sie als
Gegenprogramm zu den Vierzehn Punkten
von Wilson gedacht. Unter welchen
Bedingungen die Unterbilanz der
Industrie gegenüber der Landwirtschaft
ausgeglichen werden kann. Was die
Dreigliederungsidee will: nicht die
Dreiteilung des Menschen, sondern die
Gliederung des sozialen Organismus in
drei Lebensorganisationen. Der Mensch
steht in allen drei Teilen des
sozialen Organismus drinnen; die drei
Systeme durchdringen sich gegenseitig.
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Au
début de la soirée d'étude, Ludwig
Graf Polzer-Hoditz fait une
conférence intitulée " Sur la
politique étrangère à la lumière
de la science de l'esprit et de la
triarticulation. ". Rudolf Steiner
prend ensuite la parole.
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01
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Zu Beginn des
Studienabends hält Ludwig Graf
Polzer-Hoditz einen Vortrag «
Über Außenpolitik im Lichte der
Geisteswissenschaft und
Dreigliederung». Anschließend
ergreift Rudolf Steiner das Wort.
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Rudolf
Steiner : Mes très chers présents
! J'aimerais peut-être dire l'une
ou l'autre chose, de manière
aphoristique, sur certains sujets
abordés aujourd'hui par le comte
Polzer, car il a été fait allusion
à plusieurs reprises à des choses
que j'ai évoquées ici ou là au
cours du temps.
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02
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Rudolf Steiner: Meine
sehr verehrten Anwesenden! Ich
möchte über einiges, das Graf
Polzer heute berührt hat,
aphoristisch vielleicht das eine
oder andere sagen, da ja
wiederholt auch angespielt worden
ist auf Dinge, die ich da oder
dort im Laufe der Zeit berührt
habe.
|
On
peut voir très clairement, à
travers différents phénomènes,
comment, dans l'évolution
politique récente du XIXe siècle,
apparaît le fait auquel le comte
Polzer a voulu faire référence,
cette rupture, dirais-je, qui a
ensuite conduit à la catastrophe.
Il a parlé de ces années de
transition et de désarroi total,
notamment pour les peuples
d'Europe centrale, des années
soixante-dix et quatre-vingt, au
cours desquelles ont eu lieu en
Autriche les combats sur
l'occupation de la Bosnie, la
question slave et ainsi de suite.
Avant cela, il y a eu les années
soixante, au cours desquelles il y
avait encore une certaine
rémanence de ces ambiances
politiques européennes qui datent
de 1848. On peut suivre ces
ambiances dans toute l'Europe
centrale, aussi bien dans les pays
autrichiens que dans ce qui est
devenu plus tard l'Empire allemand
: c'est ce qu'on pourrait appeler
l'apparition d'un certain
libéralisme abstrait, d'un
libéralisme abstrait et théorique.
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03
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Man kann an verschiedenen
Erscheinungen ganz deutlich sehen,
wie in der neueren politischen
Entwicklung im 19. Jahrhundert die
Tatsache auftritt, auf die Graf
Polzer hat hinweisen wollen,
dieser Bruch, möchte ich sagen,
der dann in die Katastrophe
hineingeführt hat. Er hat
gesprochen von diesen Jahren des
Übergangs und der völligen
Ratlosigkeit namentlich der
mitteleuropäischen Völker, von den
siebziger, achtziger Jahren, wo in
Österreich stattgefunden haben
die Kämpfe über die Okkupation
Bosniens, die Slawenfrage und so
weiter. Dem vorangegangen sind die
sechziger Jahre, in denen noch
eine gewisse Nachwirkung vorhanden
war jener europäischen politischen
Stimmungen, die aus dem Jahre 1848
stammen. Man kann diese Stimmungen
eigentlich in ganz Mitteleuropa
verfolgen, sowohl in den
österreichischen Ländern wie auch
in dem, was dann später zu dem
Deutschen Reich geworden ist: es
ist dasjenige, was man nennen
könnte das Auftreten eines
gewissen abstrakten Liberalismus,
eines abstrakt-theoretischen
Liberalismus.
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En
Autriche, à la fin des années
soixante, les ministères
Schmerling et Belcredi ont donné
naissance au premier ministère dit
des citoyens, celui de Carlos
Auersperg, qui avait un caractère
nettement libéral, mais
théoriquement abstrait et libéral.
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04
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In Österreich war es ja
Ende der sechziger Jahre, als
herauswuchs aus den Ministerien
Schmerling, Belcredi das erste
sogenannte Bürgerministerium
Carlos Auersperg, das einen
ausgesprochen liberalen, aber
theoretisch-abstrakt-liberalen
Charakter hatte.
|
Puis,
après un très court gouvernement
intermédiaire, où la question
slave a été portée à un certain
niveau sous Taaffe, Potocki,
Hohenwart, s'est formé dans les
années 70 en Autriche ce que l'on
appelle le deuxième ministère des
citoyens, le ministère Adolf
Auersperg, à nouveau une sorte de
tendance bourgeoise libérale. Ces
tendances ont été accompagnées par
les luttes menées par les partis
libéraux de Prusse et des
différents États allemands contre
l'impérialisme naissant de
Bismarck, etc. Ces courants
libéraux qui ont émergé sont
extrêmement instructifs, et il est
dommage que la génération actuelle
se souvienne si peu de ce qui a
été dit en Allemagne, en Prusse
dans les années 1970 et 1980 par
des hommes comme Lasker et ainsi
de suite, et en Autriche par
Giskra, mentionné aujourd'hui par
le comte Polzer, et d'autres
hommes d'État libéralisateurs
similaires. On verrait bien qu'une
certaine bonne volonté libérale
s'est manifestée, mais qu'au fond,
elle était dénuée de toute vision
politique positive. C'est la
caractéristique de l'émergence en
Europe centrale d'un libéralisme
abstrait, qui a beaucoup de beaux
principes de liberté, mais qui ne
sait pas compter avec les faits
historiques, qui parle de tous les
droits des humains possibles, mais
qui sait peu parler de l'histoire
et surtout peu agir à partir de
l'histoire. Et ce qui a peut-être
été fatal à toute l'Europe
centrale - c'est en Autriche que
la guerre mondiale a commencé, ou
du moins c'est d'Autriche qu'elle
est partie -, c'est que cette
tendance liberticide en Autriche
était si terriblement apolitique
face aux grands problèmes qui sont
apparus en Autriche et auxquels le
comte Polzer a fait allusion dans
les parties les plus importantes.
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05
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Dann, nach einer ganz
kurzen Zwischenregierung, wo die
slawische Frage zu einer gewissen
Höhe geführt wurde unter Taaffe,
Potocki, Hohenwart bildete sich
dann heraus in den siebziger
Jahren in Österreich das
sogenannte zweite
Bürgerministerium, das Ministerium
Adolf Auersperg, wieder eine Art
von bürgerlich-liberalistischer
Richtung. Diesen Richtungen gingen
parallel die Kämpfe, die geführt
worden sind von den
liberalistischen Parteien Preußens
und der einzelnen deutschen
Staaten gegen den auftauchenden
Imperialismus Bismarcks und so
weiter. Diese liberalistischen
Strömungen, die da auftauchten,
sie sind außerordentlich
lehrreich, und es ist eigentlich
schade, daß sich die heutige
Generation so wenig erinnert an
dasjenige, was in Deutschland
gesprochen worden ist, in Preußen
gesprochen worden ist in den
siebziger, achtziger Jahren von
Männern wie Lasker und so weiter,
was in Österreich gesprochen
worden ist von dem heute von Graf
Polzer erwähnten Giskra und
anderen ähnlich liberalisierenden
Staatsmännern. Man würde eben
sehen, wie da ein gewisser
freisinniger, guter Wille
heraufkam, der aber im Grunde
genommen verlassen war von einer
jeglichen positiven politischen
Einsicht. Das ist das
Charakteristische, daß heraufzieht
in Mitteleuropa ein abstrakter
Liberalismus, der viele schöne,
freiheitliche Grundsätze hat, der
aber nicht mit historischen
Tatsachen zu rechnen weiß, der von
allen möglichen Menschenrechten
redet, der aber wenig von der
Geschichte zu reden und namentlich
wenig aus der Geschichte heraus zu
wirken versteht. Und es ist
vielleicht das Verhängnis für ganz
Mitteleuropa gewesen — in
Österreich hat ja der Weltkrieg
begonnen, oder wenigstens von
Österreich aus nahm er seinen
Anfang —, es ist das Verhängnis
gewesen, daß diese
liberalisierende Richtung in
Österreich so furchtbar
unpolitisch gegenüberstand den
großen Problemen, die gerade in
Österreich zum Vorschein kamen und
auf die ja in den wichtigsten
Teilen Graf Polzer hingewiesen
hat.
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Il
faut maintenant étudier un peu
plus en détail ce que ce
libéralisme représente en
Autriche. On peut l'étudier en
écoutant aujourd'hui encore les
discours de l'ancien et du jeune
Plener. On peut l'étudier en
écoutant les discours d'Herbst, ce
Herbst qui voulait être un grand
homme d'État autrichien de la
tendance libérale. Bismarck, le
politicien réaliste, appelait les
partisans d'Herbst "les
sansautomnes", un de ces bons mots
qui tuent dans la vie publique. Et
l'on peut encore étudier ce
libéralisme en un autre lieu, en
Hongrie, où Koloman Tisza est
apparu à plusieurs reprises et à
nouveau avec un sentiment de
puissance extraordinairement fort
au sein de la diète hongroise,
précisément aussi dans son
comportement extérieur, je
voudrais dire qu'il est le
représentant correct du
libéralisme détaché du monde,
étranger au monde, qui - sans les
faits historiques - ne compte que
sur ce qui résulte de principes
abstraits et généraux. Tisza,
l'aîné, donc le père de celui qui
a joué un rôle dans la guerre
mondiale, le montrait déjà dans
son comportement extérieur. Il ne
pouvait jamais se présenter
autrement qu'avec un crayon à la
main, comme s'il récitait ses
principes, fixés dans des notes au
crayon, devant ceux qui
représentent un public de
croyants. Dans un certain sens, on
peut étudier une édition
légèrement inférieure chez
l'opposant à Bismarck Eugen
Richter, qui appartient toutefois
à une époque ultérieure en
Prusse-Allemagne. On peut analyser
à ces gens ce qui s'est développé
comme une politique très i
fructueuse. Tous ces gens ont
notamment appris la politique à
l'école politique anglaise. Et le
fait le plus important,
l'essentiel, c'est que tout ce que
Plener, Giskra, Hausner, Berger,
Lasker, Lasser ont présenté, ce
que Tisza a présenté en Hongrie,
c'est quelque chose de positif, de
concret pour les Anglais ; que
cela signifie quelque chose pour
les Anglais, parce que cela se
réfère à des faits, parce
qu'effectivement, ce qui est
poursuivi comme principes
libérateurs, appliqués, peut
conduire peu à peu à
l'impérialisme dans le monde. Oui,
je voudrais dire que
l'impérialisme est fortement
présent dans ces choses chez les
représentants anglais de ces
principes. Lorsque ces mêmes
principes ont été défendus dans
leurs parlements par les
personnalités que je viens de
mentionner, il s'agissait de
citrons pressés ; ces mêmes
principes ne se référaient à rien
; il s'agissait d'abstractions.
C'est précisément là que l'on peut
le mieux étudier la différence
entre une réalité et une phrase.
La différence ne réside pas dans
les mots, mais dans le fait d'être
ou non dans la réalité. Si l'on
dit les mêmes choses au Parlement
de Vienne ou de Berlin qu'au
Parlement de Londres, c'est tout à
fait différent. Et c'est pourquoi
ce qui est venu d'Angleterre en
tant que direction libératrice et
qui était une politique positive
et concrète en Angleterre, était
une phrase, une politique de
phrases à Berlin et à Vienne.
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06
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Nun muß man ein wenig
näher studieren, was dieser
Liberalismus in Österreich
eigentlich vorstellt. Man kann ihn
studieren, wenn man heute noch
vernimmt die Reden des älteren und
jüngeren Plener. Man kann ihn
studieren, wenn man die Reden von
Herbst vernimmt, jenes Herbst, der
ein großer österreichischer
Staatsmann sein wollte der
liberalisierenden Richtung.
Bismarck, der Realpolitiker,
nannte die Anhänger von Herbst
«die Herbstzeitlosen», eines von
jenen Bonmots, welche ertötend
sind im öffentlichen Leben. Und
man kann diesen Liberalismus noch
an einem anderen Orte studieren,
in Ungarn, wo immer wieder und
wiederum mit einem außerordentlich
starken Machtgefühl im ungarischen
Reichstag Koloman Tisza auftrat,
gerade auch im äußeren Gebaren,
möchte ich sagen, der richtige
Vertreter des weltabgewandten,
weltfremden Liberalismus, der —
ohne die historische Tatsachen —
nur rechnet mit dem, was aus
abstrakten, allgemeinen
Grundsätzen hervorgeht. Tisza, der
ältere, also der Vater dessen, der
im Weltkrieg eine Rolle spielte,
zeigte das schon in seinem äußeren
Gebaren. Er konnte nie anders als
mit dem Bleistift in der Hand
auftreten, wie wenn er seine
Grundsätze, die in
Bleistiftnotizen fixiert sind,
abreden würde vor denjenigen, die
ein gläubiges Publikum darstellen.
In gewissem Sinne kann man eine
etwas mindere Auflage studieren an
dem Bismarckgegner Eugen Richter,
der in Preußen-Deutschland aber
einer späteren Zeit angehört. An
diesen Leuten kann man analysieren
dasjenige, was als so recht
unfruchtbare Politik heraufgezogen
ist. Namentlich haben alle diese
Leute Politik in der englischen
politischen Schule gelernt. Und
das wichtigste Faktum, das
Wesentliche war dieses, daß alles,
was Plener, Giskra, Hausner,
Berger, Lasker, Lasser
vorbrachten, was der Tisza in
Ungarn vorbrachte, daß das etwas
Positives, Konkretes für die
Engländer ist; daß es bei den
Engländern etwas bedeutet, weil es
sich da auf Tatsachen bezieht,
weil tatsächlich dasjenige, was da
als liberalisierende Grundsätze
verfolgt wird, angewendet, in der
Welt nach und nach zum
Imperialismus führen kann. Ja, ich
möchte sagen, es steckt in den
englischen Vertretern dieser
Grundsätze der Imperialismus stark
in diesen Dingen drinnen. Indem
dieselben Grundsätze von den eben
genannten Persönlichkeiten in
ihren Parlamenten vertreten
wurden, waren das ausgepreßte
Zitronen; da bezogen sich
dieselben Grundsätze auf nichts;
da waren sie Abstraktionen. Gerade
da kann man am besten studieren,
worin der Unterschied liegt
zwischen einer Realität und einer
Phrase. Der Unterschied liegt
nicht im Wortlaut, sondern er
liegt darin, ob man in der
Wirklichkeit drinnensteht oder
nicht. Wenn man im Wiener oder
Berliner Parlament dieselben Dinge
sagt wie im Londoner Parlament, so
ist das etwas ganz anderes. Und
deshalb war dasjenige, was als
liberalisierende Richtung von
England herkam und in England
positive, konkrete Politik war, in
Berlin und Wien Phrase,
phrasenhafte Politik.
|
Je
ne peux pas développer toutes ces
choses aujourd'hui, je ne peux que
présenter quelques aphorismes,
peut-être seulement des images.
Mais si l'on veut voir les
contradictions qui existent, il
est intéressant d'écouter ou de se
remémorer comment, dans le
parlement autrichien de l'époque
ou dans les délégations, des
orateurs comme Suess, Sturm ou
Plener ont pris la parole lors du
débat qui a suivi l'occupation
prévue, puis effective, de la
Bosnie et de l'Herzégovine. Et
comment un homme s'est alors
exprimé à partir de la culture
slave. Je me souviens encore très
bien d'un discours qui a fait une
certaine impression à l'époque,
c'est le discours qu'Otto Hausner
a tenu au parlement autrichien et
qu'il a fait paraître dans
"Deutschtum und Deutsches Reich" —
je n'ai malheureusement pas pu le
récupérer, j'aimerais beaucoup
l'avoir à nouveau, mais je ne sais
pas s'il est complètement épuisé.
Si on lit ce discours en relation
avec un autre qu'il a tenu lors de
la construction du tunnel de
l'Arlberg, si on lit ce qu'il a
dit là du point de vue de la
politique supérieure et ce qu'il a
lancé depuis la tribune politique
au parlement autrichien, lorsque
Andrâssy a commencé à œuvrer pour
l'occupation de la Bosnie, des
réalités ont été dites. Hausner
était, extérieurement parlant, une
sorte de coquin, un genre de
coquin usé, snob et masqué, que
l'on voyait constamment avec son
monocle dans la maison de maître
viennoise, que l'on rencontrait
toujours au Café Central à une
certaine heure, un vieux coquin,
mais profondément spirituel et
parlant à partir de réalités. Si
l'on rassemble tous ces discours,
on peut dire que [la catastrophe
de] 1914-1918 a été annoncée à
l'avance, et même ce que nous
vivons actuellement, le sommeil de
l'âme qui se déverse sur cette
Europe centrale. Et c'est là que
l'on voit comment celui qui
regarde les réalités - et je
pourrais vous en citer encore
beaucoup, beaucoup - devait
effectivement arriver à la
deuxième thèse dont on vous a
parlé ce soir, à partir de la
réalité.
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07
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Ich kann ja hier nicht
diese Dinge alle entwickeln heute,
sondern nur ein paar Aphorismen,
vielleicht nur Bilder hinstellen.
Aber wenn man sehen will, was da
für Gegensätze vorhanden sind, ist
es interessant, einmal zu hören
oder sich wieder zu
vergegenwärtigen, wie in dem
damaligen österreichischen
Parlament oder in den Delegationen
solche Redner gesprochen haben wie
Suess, Sturm oder Plener gerade
bei jener Debatte, die sich
angeknüpft hat an die
beabsichtigte und dann sich
vollziehende Okkupation von
Bosnien und der Herzegowina. Und
wie dann aufgetreten ist ein Mann,
der aus dem slawischen Volkstum
heraus gesprochen hat. Ich
erinnere mich noch lebhaft einer
Rede, die einen gewissen großen
Eindruck dazumal gemacht hat, es
ist die Rede, die dazumal Otto
Hausner im österreichischen
Parlament gehalten hat, die er
dann auch erscheinen ließ
«Deutschtum und Deutsches Reich»
-- ich konnte sie leider nicht
wieder bekommen, ich würde sie
sehr gerne wieder haben, aber ich
weiß nicht, ob sie völlig
vergriffen ist. Wenn man diese
Rede im Zusammenhang liest mit
einer anderen, die er gehalten
hat, als der Arlbergtunnel gebaut
worden ist, wenn man liest, was er
da unter dem Gesichtspunkte
höherer Politik gesagt hat und was
er vom politischen Podium
hineinwarf in das österreichische
Parlament, als Andrâssy daranging,
für die Okkupation Bosniens zu
wirken, da wurden Realitäten
gesprochen. Hausner war, äußerlich
angesehen, eine Art Geck, eine Art
von abgelebtem, snobistischem und
maskiertem Geck, der ständig mit
dem Monokel im Wiener Herrenhaus
zu sehen war, dem man im Café
Central um ein bestimmte Stunde
immer begegnete, ein alter Geck,
aber durch und durch geistvoll und
aus Realitäten heraus sprechend.
Wenn man all diese Reden
zusammenhält, so ist im Grunde
genommen [die Katastrophe von]
1914 bis 1918 dazumal
vorausverkündet worden, sogar auch
das, was wir jetzt erleben, der
Seelenschlaf, der sich über dieses
Mitteleuropa ergießt. Und da sieht
man eben, wie derjenige, der die
Realitäten anschaut — und ich
könnte Ihnen solche noch viele,
viele anführen —, tatsächlich zu
der zweiten These, von der Ihnen
heute Abend gesprochen worden ist,
kommen mußte aus der Wirklichkeit
heraus.
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Toutes
ces choses qui sont liées à la
triarticulation ne sont vraiment
pas des idées théoriques, elles
n'ont rien de professoral, mais
elles sont tirées de la réalité.
Et quiconque a vécu la rencontre
en Autriche entre la germanité
autrichienne - car c'était
essentiellement elle qui portait
le libéralisme autrichien - et le
slavisme autrichien qui se
développait à l'époque et élevait
ses prétentions, a dû cristalliser
en lui cette conception : le
panslavisme est une force
positive. - Ce panslavisme s'est
vraiment développé comme une force
positive. Et peut-être que ce qui
est venu de la Tchécoslovaquie -
de Palacki à Rieger - est plus
important que ce qui est venu de
la Pologne. Les Polonais ont joué
un rôle extrêmement important en
Autriche en tant qu'élément
d'avancée, en tant que groupe
d'avant-garde pour le slavisme, et
ils ont tous défendu des points de
vue politiques globaux. Hausner,
qui était polonisé, a lui-même
déclaré un jour dans un discours
que des "globules de sang rétiques
-alémaniques" - une chimie étrange
- circulaient dans ses veines ;
mais il se sentait comme un
Polonais originel. Mais d'autres
Polonais prirent aussi la parole
au Parlement de Vienne,
précisément à cette époque
importante : Grocholski,
Goluchowski et Dzieduszycki, et
ainsi de suite, et il faut dire
qu'il en ressortit déjà de grands
points de vue politiques, tandis
que le germanisme libéralisateur
dégénérait malheureusement en
phrases. Il n'a pas pu se
maintenir, si bien qu'il a
finalement rejoint le parti que
Polzer-Hoditz a également
mentionné, le parti
chrétien-social - le parti que les
jeunes Viennois qui s'occupaient
de politique à l'époque, et dont
je m'occupais aussi à l'époque,
appelaient le "parti des idiots de
Vienne" ; il en est ensuite devenu
le parti Lueger (ndt : menteur?).
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08
|
Diese Dinge, die mit der
Dreigliederung zusammenhängen,
sind ja alle wahrhaftig nicht
irgendwie theoretisch ausgedacht,
sind nichts Professorenhaftes,
sondern sie sind durchaus aus der
Wirklichkeit herausgeholt. Und wer
erlebt hat, wie dazumal
zusammenstießen in Österreich
dieses österreichische Deutschtum
— denn das war im wesentlichen der
Träger des österreichischen
Liberalismus — mit dem damals
heraufkommenden und seine
Prätentionen erhebenden
österreichischen Slawentum, in dem
mußte sich die Anschauung
zusammenkristallisieren: Der
Panslawismus ist eine positive
Macht. — Er hat sich wirklich
heraufgelebt als eine positive
Macht, dieser Panslawismus. Und
vielleicht wichtiger als
dasjenige, was von dem
Tschechentum gekommen ist — von
dem Palacki bis zu dem Rieger —,
ist das, was vom Polentum gekommen
ist. Die Polen haben gerade in
Österreich als eine Art
Vorstoßelement, als Vortrupp für
das Slawentum, eine
außerordentlich große Rolle
gespielt, und umfassende
politische Gesichtspunkte haben
sie alle vertreten. Hausner, der
ja polonisiert war, sagte selbst
einmal in einer Rede, daß
«rätisch-alemannische
Blutkügelchen» -- eine sonderbare
Chemie — in seinen Adern rollen;
er fühlte sich aber als Urpole.
Aber es sprachen ja im Wiener
Parlament gerade in diesen
wichtigen Zeiten auch andere
Polen: Grocholski, Goluchowski und
Dzieduszycki und so weiter, und
man muß sagen, da kamen schon
große politische Gesichtspunkte
heraus, währenddem das
liberalisierende Deutschtum leider
in die Phrase ausartete. Es konnte
sich nicht halten, so daß es dann
endlich einlief in diejenige
Partei, die Polzer-Hoditz auch
erwähnt hat, in die
Christlichsoziale Partei —
diejenige Partei, die unter den
jungen Leuten in Wien, die sich
dazumal mit Politik beschäftigten,
mit der auch ich mich damals
beschäftigt habe, die «Partei der
dummen Kerle von Wien» genannt
wurde; es ist dann die
Lueger-Partei daraus geworden.
|
Cette
opposition entre une direction
descendante et une direction
montante est très intéressante. Et
dans un certain sens, les Polonais
n'avaient pas de scrupules, si
bien qu'il en est sorti toutes
sortes de choses, par exemple ce
qui suit : On voulait revenir en
Autriche à l'ancienne loi
scolaire, à l'ancienne loi
scolaire cléricale - je dis
"Autriche", mais pour exprimer son
caractère concret, on ne parlait
pas au parlement autrichien [le
Reichsrat] d'"Autriche" ou de
quelque chose comme ça, mais des
"royaumes et pays représentés au
Reichsrat" ; l'Autriche-Hongrie
avait en effet une forme de
gouvernement dualiste ; une partie
s'appelait "les royaumes et pays
représentés au Reichsrat", l'autre
"la représentation des pays de la
Sainte-Couronne Étienne". Lorsque
l'on voulut revenir à une loi
scolaire cléricale en Autriche,
une majorité ne pouvait pas être
formée par les seuls Allemands,
mais il fallait y associer soit
les Polonais, soit les Ruthènes.
Chaque fois que l'opinion allait
dans une certaine direction, une
coalition se formait entre les
Allemands et les Ruthènes, et si
elle allait dans une autre
direction, entre les Allemands et
les Polonais. Il s'agissait donc à
l'époque de créer une loi scolaire
cléricale. Les Polonais ont fait
pencher la balance, mais
qu'ont-ils fait ? Ils ont dit :
oui, d'accord, nous approuvons
cette loi scolaire, mais la
Galicie, nous l'excluons. - Ils
ont donc exclu leur propre pays.
C'est ainsi qu'une loi scolaire a
été élaborée par une majorité qui
comptait des délégués polonais en
son sein, mais ces délégués
polonais ont exclu leur propre
pays, ils ont imposé une loi
scolaire aux autres Länder
autrichiens. En conclusion, une
région régnait sur l'autre et
décrétait quelque chose qu'elle ne
voulait pas voir appliquer sur son
propre territoire. Les choses
étaient ainsi. Comment pouvait-on
être politiquement à la hauteur
des tâches gigantesques qui se
présentaient ? Il s'est alors
avéré qu'après ce deuxième
ministère bourgeois, le
gouvernement est finalement passé
à ce ministère Taaffe, qui s'est
lui-même certifié : en Autriche,
si l'on veut gouverner
correctement, on ne peut que
bricoler, c'est-à-dire jongler
d'une difficulté à l'autre, sauver
l'une par l'autre, et ainsi de
suite. Le ministère que Taaffe
avait à sa tête en tant que
Premier ministre était alors
également dirigé de manière
"spirituelle". Taaffe ne devait
pas tant sa position à ses
capacités intellectuelles qu'au
fait qu'à l'époque, à la cour de
Vienne - la cour de Vienne était
déjà dans un état qui a conduit au
drame terrifiant de Mayerling -, à
l'époque, à la cour de Vienne, il
y avait une grande réceptivité à
l'art particulier du comte Taaffe,
qui consistait à faire des petits
lapins et des ombres avec un
mouchoir et des doigts. Celui-ci
plaisait particulièrement aux gens
de la cour viennoise, et la
position de Taaffe s'en trouva
renforcée. Pendant une dizaine
d'années, il a pu maintenir ce
chaos autrichien dans un courant
correspondant. C'était en fait
tout à fait désolant, si l'on en
juge par la situation. J'ai
vraiment parlé à l'époque avec des
gens très raisonnables. On savait
que ce Taffe se maintenait grâce
aux lapins. Mais des gens comme le
poète Rollett, par exemple, me
disaient : "Oui, mais ce Taaffe,
c'est finalement notre plus
intelligent". - C'était déjà une
situation désespérée. Et il ne
faut pas oublier comment, peu à
peu, au cours de ce demi-siècle
auquel le comte Polzer a fait
allusion, les choses se sont
préparées, et comment, pendant la
guerre mondiale, Czernin, très
spirituel, mais foncièrement
frivole, a pu jouer un rôle de
premier plan au moment le plus
important. Comment pouvait-on
alors espérer que quelque chose
comme l'idée de la triartiulation
de l'organisme social, née des
forces internes de l'histoire,
soit comprise autrement que par la
nécessité, et qui a été présentée
aux puissances d'Europe centrale
en 1917. Mais les gens n'y ont
rien compris, et cela n'a rien
d'étonnant, car il ne suffit pas
de faire des lapins pour
comprendre la triarticulation.
D'autres arts seront nécessaires
pour pénétrer dans ces choses.
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09
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Dieser Gegensatz von
einer niedergehenden Richtung
gegenüber einer aufgehenden ist
sehr interessant. Und in einem
gewissen Sinn waren die Polen
skrupellos, so daß alles mögliche
herauskam, zum Beispiel das
folgende: Man wollte in Österreich
zurückkehren zum alten
Schulgesetz, zum alten, klerikalen
Schulgesetz — ich sage
«Österreich», aber, um seine
Konkretheit auszudrücken, sprach
man im österreichischen Parlament,
[dem Reichsrat], nicht von
«Österreich» oder sowas, sondern
von den «im Reichsrat vertretenen
Königreichen und Ländern»;
Österreich-Ungarn hatte ja eine
dualistische Regierungsform; der
eine Teil hieß «die im Reichsrat
vertretenen Königreiche und
Länder», der andere «die
Vertretung der Länder der Heiligen
Stephanskrone». Als man also in
Österreich wiederum zu einem
klerikalen Schulgesetz
zurückkommen wollte, konnte aber
eine Majorität nicht gebildet
werden durch die Deutschen bloß,
sondern damit mußten entweder die
Polen oder die Ruthenen sich
verbinden. Immer wenn gerade die
Meinung nach einer bestimmten
Richtung ging, wurde eine
Koalition gebildet zwischen
Deutschen und Ruthenen, und, wenn
sie nach einer anderen Richtung
ging, zwischen Deutschen und
Polen. Damals handelte es sich
also darum, ein klerikales
Schulgesetz zu bilden. Die Polen
gaben den Ausschlag, aber was
haben sie getan? Sie sagten: Ja,
gut, wir stimmen diesem
Schulgesetz zu, aber Galizien, das
nehmen wir aus. — Also das eigene
Land nahmen sie aus. So entstand
dazumal ein Schulgesetz durch eine
Majorität, die polnische
Delegierte in ihrem Schoß hatte,
aber diese polnischen Delegierten
nahmen das eigene Land aus, sie
verhängten ein Schulgesetz über
die anderen österreichischen
Länder. Das hat zum Schluß
ergeben, daß ein Gebiet über das
andere regierte und etwas
verfügte, was es im eigenen Gebiet
nicht angewendet wissen wollte. So
standen die Dinge. Wie sollte man
da politisch gewachsen sein den
Riesenaufgaben, die herankamen! Es
kam dann so, daß die Regierung
nach diesem zweiten bürgerlichen
Ministerium schließlich überging
an dieses Ministerium Taaffe, das
ja selbst sich das Zeugnis
ausstellte: In Österreich kann
man, wenn man richtig regieren
will, nur wursteln —, das heißt
also von einer Schwierigkeit zur
anderen jonglierend sich bewegen,
eines durch das andere retten und
so weiter. Das Ministerium, das
Taaffe an der Spitze hatte als
Ministerpräsidenten, wurde dann
auch «geistreich» geführt. Taaffe
verdankte ja seine Stellung
weniger seinen intellektuellen
Kapazitäten, sondern der Tatsache,
daß dazumal am Wiener Hofe — der
Wiener Hof war ja auch schon in
einem Zustande, der hineinsegelte
in das schauerliche Drama von
Mayerling —, daß dazumal am Wiener
Hofe eine große Empfänglichkeit
vorhanden war für die besondere
Kunst des Grafen Taaffe, die darin
bestand, daß er mit dem
Taschentuch und Fingern kleine
Häschen und Schattenfiguren machen
konnte. Die gefielen dazumal den
Wiener Hofleuten ganz besonders,
und dadurch wurde Taaffes Stellung
gefestigt. Er konnte durch ein
Jahrzehnt hindurch dieses
österreichische Chaos in einer
entsprechenden Strömung halten. Es
ist eigentlich ganz trostlos
gewesen, wenn man die Sache mit
angesehen hat. Ich habe dazumal
wahrhaftig mit recht vernünftigen
Leuten gesprochen. Man wußte, daß
sich dieser Taaffe hielt durch die
Häschen. Aber solche Menschen, wie
zum Beispiel der Dichter Rollett,
der sagte mir: Ja, aber dieser
Taaffe, das ist schließlich noch
unser Gescheitester. — Es waren
schon trostlose Verhältnisse. Und
man darf nicht außer acht lassen,
wie nach und nach im Verlauf jenes
halben Jahrhunderts, auf das Graf
Polzer hingewiesen hat, sich das
vorbereitet hat, das dann während
des Weltkrieges der ganz
geistreiche, aber durch und durch
frivole Czernin eine führende
Rolle einnehmen konnte in dem
wichtigsten Augenblick. Wie konnte
man da hoffen, daß anders als
durch die Not so etwas wie die
Idee der Dreigliederung des
sozialen Organismus aufgefaßt
würde, die, nun aus den inneren
Kräften der Geschichte heraus
geboren, im Jahre 1917 an die
mitteleuropäischen Mächte
herangebracht worden ist. Die
Leute haben nur nichts davon
verstanden, und das ist ja auch
nicht zu verwundern, denn
schließlich mit Häschenmachen ist
die Dreigliederung nicht zu
verstehen. Es werden andere Künste
notwendig sein, um in diese Dinge
einzudringen.
|
Eh
bien, vous voyez, j'ai présenté
tout cela comme une sorte d'image.
On pourrait montrer à l'aide de
nombreuses images similaires
comment toute cette catastrophe
s'est longuement préparée à partir
de beaucoup, beaucoup de choses et
comment [en Europe centrale] ce
qui était et est une réalité à
l'Ouest est devenu une phrase. Et
cela constituait principalement
quelque chose que j'utilisais [à
l'époque dans les conversations]
comme habillage face à des gens
[comme Kühlmann par exemple] - on
avait en effet besoin d'un
habillage face à Kühlmann - :
cette position de la politique
anglaise dans la réalité des
grands points de vue historiques.
Cette politique anglaise a
justement préparé depuis des
siècles ce qui s'est passé
ensuite, à partir de choses
historiques. Je crois que pour
comprendre toute l'affaire, il est
bien sûr nécessaire de se plonger
dans ce qui sous-tend le
développement et la représentation
de l'histoire extérieure.
|
10
|
Nun, sehen Sie, ich habe
dieses alles so wie eine Art
Bilder vorgebracht. Man könnte an
vielen ähnlichen Bildern zeigen,
wie nun diese ganze Katastrophe
aus vielem, vielem heraus sich
lange vorbereitet hat und wie [in
Mitteleuropa] zur Phrase geworden
ist dasjenige, was im Westen eine
Realität war und ist. Und das
bildete hauptsächlich etwas, was
ich [damals in Gesprächen] als
Einkleidung immer gebrauchte
gegenüber Leuten [wie zum Beispiel
Kühlmann] — Kühlmann gegenüber
brauchte man ja eine Einkleidung
—: dieses im Realen der großen
historischen Gesichtspunkte
Drinnenstehen der englischen
Politik. Diese englische Politik
hat eben seit Jahrhunderten
vorbereitet dasjenige, was dann
geschehen ist, aus historischen
Dingen heraus. Ich glaube, daß
natürlich, um die ganze Sache
einzusehen, es schon notwendig
ist, sich zu vertiefen in das,
was der äußeren
Geschichtsentwicklung,
Geschichtsdarstellung
zugrundeliegt.
|
Mais,
mes très chers présents, lisez les
mémoires des gens. Vous verrez
comment, en effet, là où les gens
se présentent d'une certaine
manière tels qu'ils sont, ce que
l'on peut appeler l'Europe
centrale se présente à nous :
L'Europe centrale se dégrade peu à
peu en ce qui concerne la grandeur
des idées, et les idées qui sont
justement les plus fécondes pour
l'Europe centrale se développent
en Angleterre. C'est intéressant -
suivez par exemple la figure du
prédécesseur d'Andrâssy, le comte
Beust, ce ministre étrange qui
pouvait représenter n'importe quel
patriotisme, qui pouvait servir
tout le monde. Je voudrais aussi
vous décrire le comte Beust en
image - il y a différentes
représentations dans les mémoires
de la manière dont il entrait en
relation avec des personnalités
d'Europe occidentale : Il se met à
genoux, très poliment, mais il se
met à genoux. Voilà donc l'homme
d'État d'Europe centrale qui, en
fait, ne peut pas participer. Je
dois mentionner tout cela parce
que le comte Polzer m'a
directement posé la question
suivante : comment se manifeste ce
qui travaille depuis des siècles
depuis l'Ouest, notamment en tant
que politique anglaise consciente,
travaillant avec les puissances
historiques ? Le véritable vecteur
extérieur [de cette politique
anglaise], c'est le roi Jacques
Ier, et je voudrais dire que la
conspiration des poudres est
encore tout autre chose que ce qui
est présenté dans l'histoire. Elle
est en fait le signe extérieur, le
symptôme extérieur de l'importance
de ce qui, depuis l'Angleterre,
traverse l'Europe comme une
impulsion. C'est justement une
politique des grands points de vue
historiques. Vous comprenez
parfaitement la thèse que le comte
Polzer a mentionnée aujourd'hui et
que j'ai exposée à l'occasion de
la première représentation de la
triarticulation : on ne peut pas,
par des mesures quelconques - on
les appelle aujourd'hui
stupidement la Société des Nations
-, éliminer ce qui est
objectivement donné et doit
objectivement agir en permanence,
à savoir la lutte économique
centre européenne-angloaméricaine.
Cette lutte existe, tout comme la
lutte pour l'existence au sein du
règne animal. Elle doit exister,
elle ne peut pas être éliminée du
monde, mais elle doit être prise
en compte parce qu'elle est un
fait. Les porteurs de cette
politique anglo-américaine le
comprennent très bien. Et c'est là
que quelque chose de clairement
démontrable se présente à nous -
je ne raconte pas des hypothèses,
mais des choses que vous avez pu
entendre dans les discours en
Angleterre dans la deuxième moitié
du 19e siècle. Il y a été dit très
clairement : une grande guerre
mondiale doit éclater en Europe -
comme je l'ai dit, je ne fais que
citer des discours de la deuxième
moitié du XIXe siècle - cette
guerre mondiale aura pour
conséquence l'entrée en Russie du
grand champ d'expérimentation du
socialisme. C'est là [en Russie]
que seront menées des expériences
de socialisme que nous n'aurions
pas l'idée de tenter dans les pays
occidentaux, parce que les
conditions ne le permettent pas.
Vous voyez là de grands points de
vue, dont vous reconnaissez la
grandeur au fait qu'ils se sont en
grande partie réalisés et - vous
pouvez en être sûrs - qu'ils
continueront à se réaliser. Mais
ces points de vue ne datent pas
d'hier ; les "esprits" des humains
d'aujourd'hui sont d'hier, mais
pas ces points de vue - ils sont
vieux de plusieurs siècles.
|
11
|
Aber, sehr verehrte
Anwesende, lesen Sie die Memoiren
der Leute. Sie werden sehen, wie
tatsächlich da, wo sich die Leute
in einer gewissen Weise geben, wie
sie sind, wie da uns das
entgegentritt, was man nennen
kann: Mitteleuropa verkommt nach
und nach in bezug auf die Größe
der Ideen, und die Ideen, die
gerade für Mitteleuropa die
fruchtbaren sind, die gehen in
England drüben auf. Es ist
interessant — verfolgen Sie zum
Beispiel die Figur des Vorgängers
des Andrâssy, den Grafen Beust,
jenen merkwürdigen Minister, der
jeden Patriotismus vertreten
konnte, der allen dienen konnte.
Ich möchte Ihnen den Grafen Beust
auch bildlich schildern — es gibt
in Memoiren verschiedene
Darstellungen, wie er in Beziehung
trat zu westeuropäischen
Persönlichkeiten: Da knickt er in
die Knie zusammen, sehr höflich,
aber er knickt in die Knie. So
also ist der mitteleuropäische
Staatsmann, der eigentlich nicht
mitkann. Ich muß das alles
erwähnen, weil ich direkt
daraufhin gefragt worden bin vom
Grafen Polzer: Wie zeigt sich das,
was seit Jahrhunderten vom Westen
her arbeitete, namentlich als eine
bewußte, mit den historischen
Mächten arbeitende englische
Politik? Der eigentliche
äußerliche Träger [dieser
englischen Politik], der ist König
Jakob I., und ich möchte sagen,
die Pulververschwörung ist noch
etwas ganz anderes, als es in der
Geschichte dargestellt wird. Sie
ist ja eigentlich das äußere
Zeichen, das äußere Symptom für
die Wichtigkeit desjenigen, was da
von England aus als Impuls durch
Europa hindurchgeht. Das ist eben
eine Politik der großen
geschichtlichen Gesichtspunkte.
Sie sehen durchaus ein die These,
die heute Graf Polzer erwähnt hat
und die ich aufgestellt habe
gelegentlich dem ersten Vertreten
der Dreigliederung: Man kann nicht
durch irgendwelche Maßnahmen — man
nennt sie heute blödsinnigerweise
den Völkerbund — dasjenige, was
sachlich gegeben ist und sachlich
fortwährend wirken muß, nämlich
den
mitteleuropäisch-englisch-amerikanischen
Wirtschaftskampf, aus der Welt
schaffen. Dieser Kampf existiert,
so wie der Kampf ums Dasein
innerhalb der Tierreiches. Er muß
da sein, er kann nicht aus der
Welt geschafft werden, sondern er
muß aufgenommen werden, weil er
eine Tatsache ist. Das
durchschauen die Träger dieser
angloamerikanischen Politik sehr
gut. Und da tritt uns etwas
deutlich nachweisbar entgegen —
ich erzähle nicht Hypothesen,
sondern ich erzähle Dinge, die Sie
in den Reden in England hören
konnten in der zweiten Hälfte der
19. Jahrhunderts. Es wurde da ganz
deutlich gesagt: In Europa muß ein
großer Weltkrieg entstehen — wie
gesagt, ich zitiere nur aus Reden
der zweiten Hälfte des 19.
Jahrhunderts — dieser Weltkrieg
wird dazu führen, daß in Rußland
das große Experimentierfeld
eintritt für den Sozialismus.
Dort, [in Rußland], werden
Experimente ausgeführt werden für
den Sozialismus, die uns in den
westlichen Ländern nicht einfallen
würden, anstreben zu wollen, weil
da die Verhältnisse das nicht
zulassen. Da sehen Sie große
Gesichtspunkte, deren Größe Sie
daran erkennen, daß sie zum großen
Teil eingetroffen sind, und — Sie
können sicher sein — weiter
eintreffen werden. Aber diese
Gesichtspunkte sind nicht von
gestern; die «Verstande» der
Menschen von heute, die sind von
gestern, aber nicht diese
Gesichtspunkte — die sind
jahrhundertealt.
|
Et
ce que le comte Polzer vous
présentera dans huit jours comme
l'esprit même du testament de
Pierre le Grand, c'était tout
simplement ce qui devait être
opposé impérialement [par l'Est] à
l'impérialisme de l'Ouest.
L'impérialisme occidental,
l'essence anglo-américaine,
voulait en quelque sorte fonder
l'empire mondial anglo-américain
du point de vue du producteur
universel. En Orient, on a
vraiment agi et pensé pendant de
très longues années en s'appuyant
sur les principes du testament de
Pierre le Grand - vous entendrez
encore dire dans quelle mesure ce
testament est vrai ou faux ; mais
ce sont des choses qui ont en fait
une valeur très secondaire. Et à
ce qui existe en Occident, on
aurait dû opposer [en Orient] un
empire universel de la
consommation - ce dernier a déjà
pris aujourd'hui des formes
graves. Mais là, ces deux empires
s'opposent. On peut dire qu'au
fond, l'un et l'autre sont un
mauvais unilatéralisme. Et entre
les deux se frotte ce qui apparaît
comme une avancée de l'Occident
dans la politique liberticide des
Beust, Andrássy, Tisza, Berger,
Lasker, Lasser et ainsi de suite.
Ce qui apparaît là comme un
rejeton de l'occidentalisme se
frotte à ce qui vient de l'Est, en
Prusse uniquement sous la forme
d'un polarisme indifférencié, en
Autriche dans les têtes de
caractère qui sont là. En effet,
dans ce slavisme, toutes les têtes
de caractère sont représentées :
Rieger, court, trapu, aux larges
épaules, au visage large, presque
carré, au regard immensément
puissant - j'aimerais dire que son
regard était la force - ; en
Rieger vivait quelque chose comme
une répercussion de Palacky, qui
avait représenté le panslavisme
depuis Prague en 1848 ; Le vieux
Geck Hausner, très spirituel, mais
avec lui apparaît une autre nuance
de ce qui est actif à l'Est ; et
puis des gens comme Dzieduszycki,
qui parlait comme s'il avait des
boulettes ou des quenelles à la
bouche, mais qui était tout à fait
spirituel et maîtrisait
parfaitement la matière. On
pouvait alors étudier comment la
germanité autrichienne, notamment,
conservait un grand et merveilleux
caractère. Lorsque j'étais à
Uermannstadt en 1889 et que je
devais donner une conférence, j'ai
pu étudier l'eutschtum en déclin
dans les Saxons de Transylvanie -
Schröer a écrit une grammaire de
l'allemand de Spiš et de celui du
Gottscheerland. J'ai souligné la
grandeur de cette germanité en
déclin dans mon livre "Vom
Menschenrätsel". On y trouve ces
personnages étranges qui avaient
encore en eux quelque chose de la
grandeur élémentaire de la
germanité, comme Hamerling et
Fercher von Steinwand. Mais
Fercher von Steinwand, par
exemple, a tenu un discours dans
les années cinquante du XIXe
siècle, qui renferme toute la
tragédie de l'Europe centrale. Il
a dit : "À quoi doit-on penser
quand on pense à l'avenir de la
germanité ? Il décrit alors - les
Tziganes, l'absence de patrie des
Tziganes. Il est étrange de voir
comment les meilleures gens
d'Europe centrale se sont aperçus
de certaines choses de manière
prophétique. En fait, les
meilleures gens ont été opprimés,
et ceux qui étaient en haut
étaient des gens terribles. Et
c'est ainsi que s'est préparée la
misère, qui devrait pourtant être
le grand maître d'enseignement.
|
12
|
Und dasjenige, was Ihnen
in acht Tagen Graf Polzer
vorführen wird als eigentlichen
Geist des Testamentes Peter des
Großen, das war einfach dasjenige,
was [vom Osten] imperialistisch
entgegengesetzt werden sollte dem
Imperialismus des Westens. Der
westliche Imperialismus, das
anglo-amerikanische Wesen, wollte
gewissermaßen vom Standpunkte des
universellen Produzenten das
angloamerikanische Weltreich
gründen. Im Osten ist wahrhaftig
durch lange, lange Zeiten
gehandelt, gedacht worden
anknüpfend an die Prinzipien des
Testamentes Peters des Großen —
Sie werden noch hören, inwiefern
das Testament Wahrheit oder
Fälschung ist; das sind aber
Dinge, die eigentlich sehr
untergeordneten Wert haben. Und
diesem, was da ist im Westen,
hätte [im Osten] gewissermaßen
ein universelles Reich der
Konsumtion entgegengestellt werden
sollen — das letztere hat heute
schon schlimme Formen angenommen.
Aber da stehen sich diese beiden
Reiche gegenüber. Man kann sagen,
es ist im Grunde genommen das eine
wie das andere eine böse
Einseitigkeit. Und dazwischen
reibt sich dasjenige, was wie ein
Vorstoß des Westens auftritt in
der liberalisierenden Politik der
Beust, Andrássy, Tisza, Berger,
Lasker, Lasser und so weiter. Das,
was da als Ausläufer des
Westlertums auftritt, das reibt
sich an dem, was von Osten
herüberkommt, in Preußen ja nur in
einer Form des undifferenzierten
Polentums, in Österreich in den
Charakterköpfen, die da sind.
Denn in der Tat, in diesem
Slawentum sind vertreten alle
Charakterköpfe: der kurze,
gedrungene, breitschultrige
Rieger mit dem breiten, fast
viereckigen Gesicht, mit dem
ungeheuer kraftvollen Blick — ich
möchte sagen, sein Blick war Kraft
—; in Rieger lebte so etwas wie
eine Nachwirkung des Palacky, der
1848 von Prag aus den Panslawismus
vertreten hatte; der alte Geck
Hausner, sehr geistreich, aber mit
ihm tritt da wiederum eine andere
Nuance desjenigen hervor, was da
im Osten tätig ist; und dann
solche Leute, wie etwa der
Dzieduszycki, der so sprach, wie
wenn er Klöße oder Knödel im Munde
hätte, aber durchaus geistreich
und durch und durch die Materie
beherrschend. Da konnte man
studieren, wie einen großen,
wunderbaren Charakter namentlich
das österreichische Deutschtum
bewahrte. Als ich 1889 in
Uermannstadt war und einen Vortrag
zu halten hatte, konnte ich das
untergehende eutschtum in den
Siebenbürger Sachsen studieren —
Schröer hat eine Grammatik des
Zipser Deutschtums und desjenigen
des Gottscheerländchens
geschrieben. Ich habe manches von
der Größe dieses untergehenden
Deutschtums hervorgehoben in
meinem Buche «Vom Menschenrätsel».
Da stehen diese merkwürdigen
Gestalten da, die noch etwas von
der elementaren Größe des
Deutschtums in sich hatten, wie
etwa Hamerling und Fercher von
Steinwand. Aber gerade Fercher von
Steinwand zum Beispiel hat eine
Rede gehalten in den fünfziger
Jahren des 19. Jahrhunderts, die
die ganze Tragik Mitteleuropas in
sich schließt. Da sagte er: An was
soll man eigentlich denken, wenn
man an die Zukunft des Deutschtums
denkt? Da schildert er — die
Zigeuner, die Heimatlosigkeit der
Zigeuner. Es ist merkwürdig, wie
den besten Leuten Mitteleuropas
manches prophetisch aufgegangen
ist. Und es ist so, die besten
Leute sind eben eigentlich
unterdrückt gewesen, und
diejenigen, die oben waren, die
waren furchtbare Menschen. Und so
hat sich ja diese Not vorbereitet,
die doch eigentlich die große
Lehrmeisterin sein müßte.
|
Dans
cet État, en Autriche, où il y
avait treize langues officielles
avant la guerre, on a vraiment pu
constater à quel point cette
ancienne structure étatique est
impossible dans l'humanité
moderne, à quel point ce qu'on
avait l'habitude d'appeler un État
unitaire est impossible. Ces
treize peuples différents - en
fait, il y en avait encore plus,
mais officiellement, ils étaient
treize - réclamaient de toutes
leurs forces ce qui devait ensuite
être exprimé comme l'idée de la
triarticulation. Et l'Autriche
pouvait être la grande école de
cette politique historique
mondiale. En particulier, si on
l'a étudiée en Autriche dans les
années quatre-vingt - j'avais
alors à assumer la rédaction de la
"Deutsche Wochenschrift" -, dans
les années quatre-vingt, lorsque
le Taaffe régnait extérieurement,
lorsque Lueger était préparé, on
avait vraiment l'occasion de voir
les forces motrices. C'est alors
que toute la signature de Vienne a
changé. Vienne est passée d'une
ville au caractère allemand à une
ville au caractère international,
presque cosmopolite, en raison de
l'invasion slave. On pouvait
étudier comment les choses
évoluaient. On comprenait alors
qu'il y avait quelque chose
d'impuissant dans ce qui était
sorti du libéralisme. C'était
comme une impuissance quand
l'automne parlait. Et puis les
gens ont fini par s'en rendre
compte : cette politique ne sert
plus à rien ! Mais ce n'était pas
parce qu'ils comprenaient en leur
for intérieur le caractère banal
d'une politique comme celle
d'Herbst, qui ne faisait que des
abstractions, mais parce que le
gouvernement viennois aspirait à
la préservation de son prestige et
à l'impérialisme, et utilisait
l'occupation de la Bosnie et de
l'Herzégovine. Lorsqu'un homme
comme Herbst s'y opposait, on ne
voyait pas la vacuité de ses
phrases, on voyait seulement qu'il
ne pouvait pas s'impliquer dans la
politique impérialiste. [À
l'inverse,] Plener, qui prononçait
au fond des phrases aussi vides,
mais qui s'y retrouvait et se
convertissait aux gens qui étaient
pour l'occupation, parce qu'il
était un plus grand
fayot/arriviste.
|
13
|
Es hat sich in diesem
Staat, in Österreich, in dem es
dreizehn offizielle Sprachen gab
es vor dem Krieg, wirklich so
recht gezeigt, wie unmöglich
eigentlich dieses alte
Staatsgebilde in der modernen
Menschheit ist, wie unmöglich das
ist, was man gewohnt war, einen
Einheitsstaat zu nennen. Diese
dreizehn verschiedenen
Völkerschaften — es waren im
Grunde genommen noch mehr, aber
offiziell waren es dreizehn —, die
forderten mit aller Macht
dasjenige, was dann ausgesprochen
werden mußte als
Dreigliederungsidee. Und
Österreich konnte geradezu die
große Schule sein für diese
weltgeschichtliche Politik.
Namentlich, wenn man sie in
Österreich studiert hat in den
achtziger Jahren — ich hatte
dazumal zu übernehmen die
Redaktion der «Deutschen
Wochenschrift» —, in den achtziger
Jahren, als äußerlich der Taaffe
regierte, als Lueger vorbereitet
wurde, da hatte man wirklich
Gelegenheit, die treibenden Kräfte
zu sehen. Damals änderte sich die
ganze Signatur von Wien. Wien
wurde von einer Stadt, die einen
deutschen Charakter hatte, zu
einer Stadt von internationalem,
fast kosmopolitischem Charakter
durch das eindringende Slawentum.
Man konnte studieren, wie sich die
Dinge entwickelten. Da begriff
man, es war etwas von Ohnmacht in
dem, was herausgekommen war aus
dem Liberalismus. Es war so wie
Ohnmacht, wenn der Herbst sprach.
Dann kam es endlich dazu, daß die
Leute fanden: Diese Politik taugt
nichts mehr! Aber sie fanden das
nicht etwa, weil sie innerlich die
Phrasenhaftigkeit einer solchen
Politik wie die von Herbst
einsahen, der nur Abstraktionen
zuwegebrachte, sondern weil die
Wiener Regierung nach
Prestigebewahrung und nach
Imperialismus strebte und die
Okkupation von Bosnien und der
Herzegowina gebrauchte. Wenn sich
solch ein Mensch wie Herbst
dagegenwandte, sah man nicht die
Leerheit seiner Sätze, sondern man
sah nur, daß er sich nicht
reinfinden konnte in die
imperialistische Politik. [Im
Gegensatz dazu] Plener, der im
Grunde genommen ebensolche leeren
Phrasen sprach, der aber sich
hineinfand und sich zu den Leuten
bekehrte, die für die Okkupation
waren, weil er ein größerer
Streber war.
|
C'est
à cette époque que, sous
l'influence de l'occupation
bosniaque, Hausner a prononcé ses
grands discours, dans lesquels il
prédisait de manière prophétique
ce qui est finalement arrivé. Il y
avait déjà dans ce qui avait été
dit, et où le testament de Pierre
le Grand jouait un rôle, quelque
chose de la lueur d'espoir de ce
qui s'est ensuite produit de
manière si terrible. Les discours
mentionnés aujourd'hui par le
comte Polzer, qui ont si souvent
évoqué le testament de Pierre le
Grand et les grands aspects de la
politique slave, offrent une
certaine occasion de voir ce que
l'on aurait dû faire, si l'on
avait été raisonnable, vis-à-vis
de la politique britannique et de
ses grands aspects historiques.
|
14
|
Damals war es, als unter
dem Eindruck dieser bosnischen
Okkupation Hausner seine großen
Reden gehalten hat, in denen
prophetisch vorausgesagt ist
dasjenige, was im Grunde dann auch
gekommen ist. Es war schon in dem,
was da gesprochen wurde und wo das
Testament Peters des Großen eine
Rolle spielte, etwas von dem
Wetterleuchten desjenigen, was
dann in so furchtbarer Weise
heraufgezogen ist. Gerade in den
Reden, die heute Graf Polzer
erwähnt hat und in denen so oft
das Testament Peters des Großen,
ebenso die großen Gesichtspunkte
der Slawenpolitik berührt wurden,
ist eine gewisse Gelegenheit da zu
sehen, was man, wenn man
vernünftig gewesen wäre, hätte tun
müssen gegenüber der britischen
Politik und ihren großen
historischen Gesichtspunkten.
|
La
politique, mes très chers
présents, doit être étudiée comme
une réalité, vécue comme une
réalité. Et je dois toujours dire
qu'il m'est extrêmement pénible
que les gens qui reçoivent les "Points
essentiels" ne voient pas qu'ils
ont été écrits à partir d'une
observation fidèle des conditions
européennes et autres de la vie
moderne civilisée et en tenant
compte de tous les détails
déterminants. Mais, mes très chers
présents, on ne peut vraiment pas
écrire toutes ces choses en détail
dans un
livre qui est publié comme une
sorte de programme.
|
15
|
Politik, meine sehr
verehrten Anwesenden, will als
eine Realität studiert sein, als
Realität erlebt sein. Und immer
wiederum muß ich sagen, daß es mir
eigentlich außerordentlich
schmerzlich ist, wenn die Leute,
die die «Kernpunkte» in die Hand
bekommen, diesen nicht ansehen,
daß sie herausgeschrieben sind aus
treulicher Beobachtung der
europäischen und sonstigen
Verhältnisse des zivilisierten
neueren Lebens und unter
Berücksichtigung aller maßgebenden
Einzelheiten. Aber, meine sehr
verehrten Anwesenden, man kann
doch wahrhaftig nicht in einem
Buch, das als eine Art
Programmbuch herausgegeben ist,
alle diese Dinge im einzelnen
schreiben.
|
Aujourd'hui,
je n'ai fait qu'en évoquer
quelques-unes en images ; mais si
l'on voulait écrire à ce sujet, il
faudrait écrire cinquante volumes.
On ne peut évidemment pas écrire
ces cinquante volumes, mais ils
sont intégrés dans les "points
essentiels". Et c'est la grande -
ou la petite - caractéristique de
notre époque que l'on ne sente pas
qu'il y a une différence entre les
phrases prononcées et écrites à
partir de la réalité et toutes les
énormes bêtises qui circulent
aujourd'hui dans le monde et qui
sont traitées aujourd'hui comme
quelque chose d'équivalent à ce
qui puise dans la réalité positive
et qui est vécu. On devrait sentir
que cela se trouve dans les
"points essentiels" et ne pas
avoir besoin de la preuve des
cinquante volumes. C'est une
preuve de pauvreté pour l'humanité
que de ne pas pouvoir ressentir
s'il y a de la vie dans une phrase
qui ne fait peut-être que deux
lignes ou s'il s'agit simplement
d'une phrase journalistique.
|
16
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Ich habe heute nur
einiges in Bildern angedeutet;
wollte man aber darüber schreiben,
so müßte man fünfzig Bände
schreiben. Diese fünfzig Bände
kann man natürlich nicht
schreiben, aber sie sind ihrem
Inhalt nach eingeflossen in die
«Kernpunkte». Und das ist das
große — oder kleine —, es ist das
kleine Kennzeichen unserer Zeit,
daß man nicht fühlt, daß ein
Unterschied besteht zwischen den
Sätzen, die aus der Wirklichkeit
heraus gesprochen und geschrieben
sind, und all dem Riesenquatsch,
der heute durch die Welt geht und
der heute eigentlich als etwas
Gleichbedeutendes behandelt wird
gegenüber dem, was aus der
positiven Wirklichkeit heraus
schöpft und was erlebt ist. Fühlen
sollte man, daß das in den
«Kernpunkten» drinnen ist und
nicht erst den Beweis der fünfzig
Bände brauchen. Es ist ein
Armutszeugnis für die Menschheit,
dieses Nichtfühlenkönnen, ob in
einem Satz, der vielleicht nur
zwei Zeilen lang ist, Leben ist
oder bloß journalistische Phrase.
|
C'est
ce qui est nécessaire et ce à quoi
nous devons et pouvons arriver :
savoir distinguer le journalisme
et la phrase du contenu vécu et
exsangue. Sans cela, nous
n'avancerons pas. Et c'est
précisément lorsque l'on tente de
s'orienter vers la grande
politique étrangère que l'on voit
à quel point il est nécessaire
aujourd'hui que l'humanité
parvienne à une telle distinction.
|
17
|
Das ist dasjenige, was
notwendig ist und wozu wir kommen
müssen und auch kommen können:
unterscheiden zu können
Journalismus und Phrase von
erlebtem, erblutetem Inhalt. Ohne
das kommen wir nicht weiter. Und
gerade, wenn einmal an der großen
Außenpolitik eine Orientierung
versucht wird, so zeigt es sich,
wie notwendig es heute ist, daß
die Menschheit vordringe zu einer
solchen Unterscheidung.
|
C'est
ce que je voulais suggérer avec
quelques phrases vraiment
insuffisantes sur les explications
du comte Polzer.
|
18
|
Das ist es, was ich mit
ein paar wirklich recht
ungenügenden Sätzen zu den
Ausführungen des Grafen Polzer
eben andeuten wollte.
|
Après
l'exposé de Rudolf Steiner,
l'occasion sera donnée de
discuter.
|
19
|
Im Anschluß an die
Ausführungen von Rudolf Steiner
wird die Gelegenheit zur
Diskussion gegeben.
|
Français
seulement
CINQUIÈME SOIRÉE D'ÉTUDES, -
Stuttgart, 23 juin 1920. -
SUR LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE À LA LUMIÈRE DE LA
SCIENCE DE L'ESPRIT ET DE LA TRIARTICULATION.
La répartition de l'humanité en trois zones
culturelles : de l’ouest, du milieu et de
l'Est. En Europe centrale : seulement des
théories abstraites comme ligne directrice
pour la reconstruction sociale. Le livre du
professeur Varga sur la République des
conseils en Hongrie. La description des
mesures révolutionnaires prises par Varga et
son aveu surprenants non marxiste. Dans
l'ouest : l'expansion économique et politique
comme un principe de vie évident. Le manque
d'une telle conscience en Europe centrale.
Cecil Rhodes comme un outil de la politique
économique mondiale missionnaire de
l'Angleterre. Dans l'est : reprise sans
discussion d’idées de l'Occident. Pourquoi
l’idée de tri-articulation devrait être
réalisée, avant tout en Europe centrale. À
l'origine, elle était pensée comme contre
programme aux Quatorze Points de Wilson. Dans
quelles conditions le sous bilan de
l'industrie envers l'agriculture peut être
pondéré. Ce que l’idée de tri-articulation
veut : non la tripartition de l’humain peuple,
mais l’articulation de l'organisme social dans
trois organisations de vie. L’humain se tient
dans toutes les trois parties de l'organisme
social ; les trois systèmes se pénètrent
mutuellement.
01
Au début de la soirée d'étude, Ludwig Graf
Polzer-Hoditz fait une conférence intitulée "
Sur la politique étrangère à la lumière de la
science de l'esprit et de la triarticulation.
". Rudolf Steiner prend ensuite la parole.
02
Rudolf Steiner : Mes très chers présents !
J'aimerais peut-être dire l'une ou l'autre
chose, de manière aphoristique, sur certains
sujets abordés aujourd'hui par le comte
Polzer, car il a été fait allusion à plusieurs
reprises à des choses que j'ai évoquées ici ou
là au cours du temps.
03
On peut voir très clairement, à travers
différents phénomènes, comment, dans
l'évolution politique récente du XIXe siècle,
apparaît le fait auquel le comte Polzer a
voulu faire référence, cette rupture,
dirais-je, qui a ensuite conduit à la
catastrophe. Il a parlé de ces années de
transition et de désarroi total, notamment
pour les peuples d'Europe centrale, des années
soixante-dix et quatre-vingt, au cours
desquelles ont eu lieu en Autriche les combats
sur l'occupation de la Bosnie, la question
slave et ainsi de suite. Avant cela, il y a eu
les années soixante, au cours desquelles il y
avait encore une certaine rémanence de ces
ambiances politiques européennes qui datent de
1848. On peut suivre ces ambiances dans toute
l'Europe centrale, aussi bien dans les pays
autrichiens que dans ce qui est devenu plus
tard l'Empire allemand : c'est ce qu'on
pourrait appeler l'apparition d'un certain
libéralisme abstrait, d'un libéralisme
abstrait et théorique.
04
En Autriche, à la fin des années soixante, les
ministères Schmerling et Belcredi ont donné
naissance au premier ministère dit des
citoyens, celui de Carlos Auersperg, qui avait
un caractère nettement libéral, mais
théoriquement abstrait et libéral.
05
Puis, après un très court gouvernement
intermédiaire, où la question slave a été
portée à un certain niveau sous Taaffe,
Potocki, Hohenwart, s'est formé dans les
années 70 en Autriche ce que l'on appelle le
deuxième ministère des citoyens, le ministère
Adolf Auersperg, à nouveau une sorte de
tendance bourgeoise libérale. Ces tendances
ont été accompagnées par les luttes menées par
les partis libéraux de Prusse et des
différents États allemands contre
l'impérialisme naissant de Bismarck, etc. Ces
courants libéraux qui ont émergé sont
extrêmement instructifs, et il est dommage que
la génération actuelle se souvienne si peu de
ce qui a été dit en Allemagne, en Prusse dans
les années 1970 et 1980 par des hommes comme
Lasker et ainsi de suite, et en Autriche par
Giskra, mentionné aujourd'hui par le comte
Polzer, et d'autres hommes d'État
libéralisateurs similaires. On verrait bien
qu'une certaine bonne volonté libérale s'est
manifestée, mais qu'au fond, elle était dénuée
de toute vision politique positive. C'est la
caractéristique de l'émergence en Europe
centrale d'un libéralisme abstrait, qui a
beaucoup de beaux principes de liberté, mais
qui ne sait pas compter avec les faits
historiques, qui parle de tous les droits des
humains possibles, mais qui sait peu parler de
l'histoire et surtout peu agir à partir de
l'histoire. Et ce qui a peut-être été fatal à
toute l'Europe centrale - c'est en Autriche
que la guerre mondiale a commencé, ou du moins
c'est d'Autriche qu'elle est partie -, c'est
que cette tendance liberticide en Autriche
était si terriblement apolitique face aux
grands problèmes qui sont apparus en Autriche
et auxquels le comte Polzer a fait allusion
dans les parties les plus importantes.
06
Il faut maintenant étudier un peu plus en
détail ce que ce libéralisme représente en
Autriche. On peut l'étudier en écoutant
aujourd'hui encore les discours de l'ancien et
du jeune Plener. On peut l'étudier en écoutant
les discours d'Herbst, ce Herbst qui voulait
être un grand homme d'État autrichien de la
tendance libérale. Bismarck, le politicien
réaliste, appelait les partisans d'Herbst "les
sansautomnes", un de ces bons mots qui tuent
dans la vie publique. Et l'on peut encore
étudier ce libéralisme en un autre lieu, en
Hongrie, où Koloman Tisza est apparu à
plusieurs reprises et à nouveau avec un
sentiment de puissance extraordinairement fort
au sein de la diète hongroise, précisément
aussi dans son comportement extérieur, je
voudrais dire qu'il est le représentant
correct du libéralisme détaché du monde,
étranger au monde, qui - sans les faits
historiques - ne compte que sur ce qui résulte
de principes abstraits et généraux. Tisza,
l'aîné, donc le père de celui qui a joué un
rôle dans la guerre mondiale, le montrait déjà
dans son comportement extérieur. Il ne pouvait
jamais se présenter autrement qu'avec un
crayon à la main, comme s'il récitait ses
principes, fixés dans des notes au crayon,
devant ceux qui représentent un public de
croyants. Dans un certain sens, on peut
étudier une édition légèrement inférieure chez
l'opposant à Bismarck Eugen Richter, qui
appartient toutefois à une époque ultérieure
en Prusse-Allemagne. On peut analyser à ces
gens ce qui s'est développé comme une
politique très i fructueuse. Tous ces gens ont
notamment appris la politique à l'école
politique anglaise. Et le fait le plus
important, l'essentiel, c'est que tout ce que
Plener, Giskra, Hausner, Berger, Lasker,
Lasser ont présenté, ce que Tisza a présenté
en Hongrie, c'est quelque chose de positif, de
concret pour les Anglais ; que cela signifie
quelque chose pour les Anglais, parce que cela
se réfère à des faits, parce qu'effectivement,
ce qui est poursuivi comme principes
libérateurs, appliqués, peut conduire peu à
peu à l'impérialisme dans le monde. Oui, je
voudrais dire que l'impérialisme est fortement
présent dans ces choses chez les représentants
anglais de ces principes. Lorsque ces mêmes
principes ont été défendus dans leurs
parlements par les personnalités que je viens
de mentionner, il s'agissait de citrons
pressés ; ces mêmes principes ne se référaient
à rien ; il s'agissait d'abstractions. C'est
précisément là que l'on peut le mieux étudier
la différence entre une réalité et une phrase.
La différence ne réside pas dans les mots,
mais dans le fait d'être ou non dans la
réalité. Si l'on dit les mêmes choses au
Parlement de Vienne ou de Berlin qu'au
Parlement de Londres, c'est tout à fait
différent. Et c'est pourquoi ce qui est venu
d'Angleterre en tant que direction libératrice
et qui était une politique positive et
concrète en Angleterre, était une phrase, une
politique de phrases à Berlin et à Vienne.
07
Je ne peux pas développer toutes ces choses
aujourd'hui, je ne peux que présenter quelques
aphorismes, peut-être seulement des images.
Mais si l'on veut voir les contradictions qui
existent, il est intéressant d'écouter ou de
se remémorer comment, dans le parlement
autrichien de l'époque ou dans les
délégations, des orateurs comme Suess, Sturm
ou Plener ont pris la parole lors du débat qui
a suivi l'occupation prévue, puis effective,
de la Bosnie et de l'Herzégovine. Et comment
un homme s'est alors exprimé à partir de la
culture slave. Je me souviens encore très bien
d'un discours qui a fait une certaine
impression à l'époque, c'est le discours
qu'Otto Hausner a tenu au parlement autrichien
et qu'il a fait paraître dans "Deutschtum und
Deutsches Reich" — je n'ai malheureusement pas
pu le récupérer, j'aimerais beaucoup l'avoir à
nouveau, mais je ne sais pas s'il est
complètement épuisé. Si on lit ce discours en
relation avec un autre qu'il a tenu lors de la
construction du tunnel de l'Arlberg, si on lit
ce qu'il a dit là du point de vue de la
politique supérieure et ce qu'il a lancé
depuis la tribune politique au parlement
autrichien, lorsque Andrâssy a commencé à
œuvrer pour l'occupation de la Bosnie, des
réalités ont été dites. Hausner était,
extérieurement parlant, une sorte de coquin,
un genre de coquin usé, snob et masqué, que
l'on voyait constamment avec son monocle dans
la maison de maître viennoise, que l'on
rencontrait toujours au Café Central à une
certaine heure, un vieux coquin, mais
profondément spirituel et parlant à partir de
réalités. Si l'on rassemble tous ces discours,
on peut dire que [la catastrophe de] 1914-1918
a été annoncée à l'avance, et même ce que nous
vivons actuellement, le sommeil de l'âme qui
se déverse sur cette Europe centrale. Et c'est
là que l'on voit comment celui qui regarde les
réalités - et je pourrais vous en citer encore
beaucoup, beaucoup - devait effectivement
arriver à la deuxième thèse dont on vous a
parlé ce soir, à partir de la réalité.
08
Toutes ces choses qui sont liées à la
triarticulation ne sont vraiment pas des idées
théoriques, elles n'ont rien de professoral,
mais elles sont tirées de la réalité. Et
quiconque a vécu la rencontre en Autriche
entre la germanité autrichienne - car c'était
essentiellement elle qui portait le
libéralisme autrichien - et le slavisme
autrichien qui se développait à l'époque et
élevait ses prétentions, a dû cristalliser en
lui cette conception : le panslavisme est une
force positive. - Ce panslavisme s'est
vraiment développé comme une force positive.
Et peut-être que ce qui est venu de la
Tchécoslovaquie - de Palacki à Rieger - est
plus important que ce qui est venu de la
Pologne. Les Polonais ont joué un rôle
extrêmement important en Autriche en tant
qu'élément d'avancée, en tant que groupe
d'avant-garde pour le slavisme, et ils ont
tous défendu des points de vue politiques
globaux. Hausner, qui était polonisé, a
lui-même déclaré un jour dans un discours que
des "globules de sang rétiques -alémaniques" -
une chimie étrange - circulaient dans ses
veines ; mais il se sentait comme un Polonais
originel. Mais d'autres Polonais prirent aussi
la parole au Parlement de Vienne, précisément
à cette époque importante : Grocholski,
Goluchowski et Dzieduszycki, et ainsi de
suite, et il faut dire qu'il en ressortit déjà
de grands points de vue politiques, tandis que
le germanisme libéralisateur dégénérait
malheureusement en phrases. Il n'a pas pu se
maintenir, si bien qu'il a finalement rejoint
le parti que Polzer-Hoditz a également
mentionné, le parti chrétien-social - le parti
que les jeunes Viennois qui s'occupaient de
politique à l'époque, et dont je m'occupais
aussi à l'époque, appelaient le "parti des
idiots de Vienne" ; il en est ensuite devenu
le parti Lueger (ndt : menteur?).
09
Cette opposition entre une direction
descendante et une direction montante est très
intéressante. Et dans un certain sens, les
Polonais n'avaient pas de scrupules, si bien
qu'il en est sorti toutes sortes de choses,
par exemple ce qui suit : On voulait revenir
en Autriche à l'ancienne loi scolaire, à
l'ancienne loi scolaire cléricale - je dis
"Autriche", mais pour exprimer son caractère
concret, on ne parlait pas au parlement
autrichien [le Reichsrat] d'"Autriche" ou de
quelque chose comme ça, mais des "royaumes et
pays représentés au Reichsrat" ;
l'Autriche-Hongrie avait en effet une forme de
gouvernement dualiste ; une partie s'appelait
"les royaumes et pays représentés au
Reichsrat", l'autre "la représentation des
pays de la Sainte-Couronne Étienne". Lorsque
l'on voulut revenir à une loi scolaire
cléricale en Autriche, une majorité ne pouvait
pas être formée par les seuls Allemands, mais
il fallait y associer soit les Polonais, soit
les Ruthènes. Chaque fois que l'opinion allait
dans une certaine direction, une coalition se
formait entre les Allemands et les Ruthènes,
et si elle allait dans une autre direction,
entre les Allemands et les Polonais. Il
s'agissait donc à l'époque de créer une loi
scolaire cléricale. Les Polonais ont fait
pencher la balance, mais qu'ont-ils fait ? Ils
ont dit : oui, d'accord, nous approuvons cette
loi scolaire, mais la Galicie, nous
l'excluons. - Ils ont donc exclu leur propre
pays. C'est ainsi qu'une loi scolaire a été
élaborée par une majorité qui comptait des
délégués polonais en son sein, mais ces
délégués polonais ont exclu leur propre pays,
ils ont imposé une loi scolaire aux autres
Länder autrichiens. En conclusion, une région
régnait sur l'autre et décrétait quelque chose
qu'elle ne voulait pas voir appliquer sur son
propre territoire. Les choses étaient ainsi.
Comment pouvait-on être politiquement à la
hauteur des tâches gigantesques qui se
présentaient ? Il s'est alors avéré qu'après
ce deuxième ministère bourgeois, le
gouvernement est finalement passé à ce
ministère Taaffe, qui s'est lui-même certifié
: en Autriche, si l'on veut gouverner
correctement, on ne peut que bricoler,
c'est-à-dire jongler d'une difficulté à
l'autre, sauver l'une par l'autre, et ainsi de
suite. Le ministère que Taaffe avait à sa tête
en tant que Premier ministre était alors
également dirigé de manière "spirituelle".
Taaffe ne devait pas tant sa position à ses
capacités intellectuelles qu'au fait qu'à
l'époque, à la cour de Vienne - la cour de
Vienne était déjà dans un état qui a conduit
au drame terrifiant de Mayerling -, à
l'époque, à la cour de Vienne, il y avait une
grande réceptivité à l'art particulier du
comte Taaffe, qui consistait à faire des
petits lapins et des ombres avec un mouchoir
et des doigts. Celui-ci plaisait
particulièrement aux gens de la cour
viennoise, et la position de Taaffe s'en
trouva renforcée. Pendant une dizaine
d'années, il a pu maintenir ce chaos
autrichien dans un courant correspondant.
C'était en fait tout à fait désolant, si l'on
en juge par la situation. J'ai vraiment parlé
à l'époque avec des gens très raisonnables. On
savait que ce Taffe se maintenait grâce aux
lapins. Mais des gens comme le poète Rollett,
par exemple, me disaient : "Oui, mais ce
Taaffe, c'est finalement notre plus
intelligent". - C'était déjà une situation
désespérée. Et il ne faut pas oublier comment,
peu à peu, au cours de ce demi-siècle auquel
le comte Polzer a fait allusion, les choses se
sont préparées, et comment, pendant la guerre
mondiale, Czernin, très spirituel, mais
foncièrement frivole, a pu jouer un rôle de
premier plan au moment le plus important.
Comment pouvait-on alors espérer que quelque
chose comme l'idée de la triartiulation de
l'organisme social, née des forces internes de
l'histoire, soit comprise autrement que par la
nécessité, et qui a été présentée aux
puissances d'Europe centrale en 1917. Mais les
gens n'y ont rien compris, et cela n'a rien
d'étonnant, car il ne suffit pas de faire des
lapins pour comprendre la triarticulation.
D'autres arts seront nécessaires pour pénétrer
dans ces choses.
10
Eh bien, vous voyez, j'ai présenté tout cela
comme une sorte d'image. On pourrait montrer à
l'aide de nombreuses images similaires comment
toute cette catastrophe s'est longuement
préparée à partir de beaucoup, beaucoup de
choses et comment [en Europe centrale] ce qui
était et est une réalité à l'Ouest est devenu
une phrase. Et cela constituait principalement
quelque chose que j'utilisais [à l'époque dans
les conversations] comme habillage face à des
gens [comme Kühlmann par exemple] - on avait
en effet besoin d'un habillage face à Kühlmann
- : cette position de la politique anglaise
dans la réalité des grands points de vue
historiques. Cette politique anglaise a
justement préparé depuis des siècles ce qui
s'est passé ensuite, à partir de choses
historiques. Je crois que pour comprendre
toute l'affaire, il est bien sûr nécessaire de
se plonger dans ce qui sous-tend le
développement et la représentation de
l'histoire extérieure.
11
Mais, mes très chers présents, lisez les
mémoires des gens. Vous verrez comment, en
effet, là où les gens se présentent d'une
certaine manière tels qu'ils sont, ce que l'on
peut appeler l'Europe centrale se présente à
nous : L'Europe centrale se dégrade peu à peu
en ce qui concerne la grandeur des idées, et
les idées qui sont justement les plus fécondes
pour l'Europe centrale se développent en
Angleterre. C'est intéressant - suivez par
exemple la figure du prédécesseur d'Andrâssy,
le comte Beust, ce ministre étrange qui
pouvait représenter n'importe quel
patriotisme, qui pouvait servir tout le monde.
Je voudrais aussi vous décrire le comte Beust
en image - il y a différentes représentations
dans les mémoires de la manière dont il
entrait en relation avec des personnalités
d'Europe occidentale : Il se met à genoux,
très poliment, mais il se met à genoux. Voilà
donc l'homme d'État d'Europe centrale qui, en
fait, ne peut pas participer. Je dois
mentionner tout cela parce que le comte Polzer
m'a directement posé la question suivante :
comment se manifeste ce qui travaille depuis
des siècles depuis l'Ouest, notamment en tant
que politique anglaise consciente, travaillant
avec les puissances historiques ? Le véritable
vecteur extérieur [de cette politique
anglaise], c'est le roi Jacques Ier, et je
voudrais dire que la conspiration des poudres
est encore tout autre chose que ce qui est
présenté dans l'histoire. Elle est en fait le
signe extérieur, le symptôme extérieur de
l'importance de ce qui, depuis l'Angleterre,
traverse l'Europe comme une impulsion. C'est
justement une politique des grands points de
vue historiques. Vous comprenez parfaitement
la thèse que le comte Polzer a mentionnée
aujourd'hui et que j'ai exposée à l'occasion
de la première représentation de la
triarticulation : on ne peut pas, par des
mesures quelconques - on les appelle
aujourd'hui stupidement la Société des Nations
-, éliminer ce qui est objectivement donné et
doit objectivement agir en permanence, à
savoir la lutte économique centre
européenne-angloaméricaine. Cette lutte
existe, tout comme la lutte pour l'existence
au sein du règne animal. Elle doit exister,
elle ne peut pas être éliminée du monde, mais
elle doit être prise en compte parce qu'elle
est un fait. Les porteurs de cette politique
anglo-américaine le comprennent très bien. Et
c'est là que quelque chose de clairement
démontrable se présente à nous - je ne raconte
pas des hypothèses, mais des choses que vous
avez pu entendre dans les discours en
Angleterre dans la deuxième moitié du 19e
siècle. Il y a été dit très clairement : une
grande guerre mondiale doit éclater en Europe
- comme je l'ai dit, je ne fais que citer des
discours de la deuxième moitié du XIXe siècle
- cette guerre mondiale aura pour conséquence
l'entrée en Russie du grand champ
d'expérimentation du socialisme. C'est là [en
Russie] que seront menées des expériences de
socialisme que nous n'aurions pas l'idée de
tenter dans les pays occidentaux, parce que
les conditions ne le permettent pas. Vous
voyez là de grands points de vue, dont vous
reconnaissez la grandeur au fait qu'ils se
sont en grande partie réalisés et - vous
pouvez en être sûrs - qu'ils continueront à se
réaliser. Mais ces points de vue ne datent pas
d'hier ; les "esprits" des humains
d'aujourd'hui sont d'hier, mais pas ces points
de vue - ils sont vieux de plusieurs siècles.
12
Et ce que le comte Polzer vous présentera dans
huit jours comme l'esprit même du testament de
Pierre le Grand, c'était tout simplement ce
qui devait être opposé impérialement [par
l'Est] à l'impérialisme de l'Ouest.
L'impérialisme occidental, l'essence
anglo-américaine, voulait en quelque sorte
fonder l'empire mondial anglo-américain du
point de vue du producteur universel. En
Orient, on a vraiment agi et pensé pendant de
très longues années en s'appuyant sur les
principes du testament de Pierre le Grand -
vous entendrez encore dire dans quelle mesure
ce testament est vrai ou faux ; mais ce sont
des choses qui ont en fait une valeur très
secondaire. Et à ce qui existe en Occident, on
aurait dû opposer [en Orient] un empire
universel de la consommation - ce dernier a
déjà pris aujourd'hui des formes graves. Mais
là, ces deux empires s'opposent. On peut dire
qu'au fond, l'un et l'autre sont un mauvais
unilatéralisme. Et entre les deux se frotte ce
qui apparaît comme une avancée de l'Occident
dans la politique liberticide des Beust,
Andrássy, Tisza, Berger, Lasker, Lasser et
ainsi de suite. Ce qui apparaît là comme un
rejeton de l'occidentalisme se frotte à ce qui
vient de l'Est, en Prusse uniquement sous la
forme d'un polarisme indifférencié, en
Autriche dans les têtes de caractère qui sont
là. En effet, dans ce slavisme, toutes les
têtes de caractère sont représentées : Rieger,
court, trapu, aux larges épaules, au visage
large, presque carré, au regard immensément
puissant - j'aimerais dire que son regard
était la force - ; en Rieger vivait quelque
chose comme une répercussion de Palacky, qui
avait représenté le panslavisme depuis Prague
en 1848 ; Le vieux Geck Hausner, très
spirituel, mais avec lui apparaît une autre
nuance de ce qui est actif à l'Est ; et puis
des gens comme Dzieduszycki, qui parlait comme
s'il avait des boulettes ou des quenelles à la
bouche, mais qui était tout à fait spirituel
et maîtrisait parfaitement la matière. On
pouvait alors étudier comment la germanité
autrichienne, notamment, conservait un grand
et merveilleux caractère. Lorsque j'étais à
Uermannstadt en 1889 et que je devais donner
une conférence, j'ai pu étudier l'eutschtum en
déclin dans les Saxons de Transylvanie -
Schröer a écrit une grammaire de l'allemand de
Spiš et de celui du Gottscheerland. J'ai
souligné la grandeur de cette germanité en
déclin dans mon livre "Vom Menschenrätsel". On
y trouve ces personnages étranges qui avaient
encore en eux quelque chose de la grandeur
élémentaire de la germanité, comme Hamerling
et Fercher von Steinwand. Mais Fercher von
Steinwand, par exemple, a tenu un discours
dans les années cinquante du XIXe siècle, qui
renferme toute la tragédie de l'Europe
centrale. Il a dit : "À quoi doit-on penser
quand on pense à l'avenir de la germanité ? Il
décrit alors - les Tziganes, l'absence de
patrie des Tziganes. Il est étrange de voir
comment les meilleures gens d'Europe centrale
se sont aperçus de certaines choses de manière
prophétique. En fait, les meilleures gens ont
été opprimés, et ceux qui étaient en haut
étaient des gens terribles. Et c'est ainsi que
s'est préparée la misère, qui devrait pourtant
être le grand maître d'enseignement.
13
Dans cet État, en Autriche, où il y avait
treize langues officielles avant la guerre, on
a vraiment pu constater à quel point cette
ancienne structure étatique est impossible
dans l'humanité moderne, à quel point ce qu'on
avait l'habitude d'appeler un État unitaire
est impossible. Ces treize peuples différents
- en fait, il y en avait encore plus, mais
officiellement, ils étaient treize -
réclamaient de toutes leurs forces ce qui
devait ensuite être exprimé comme l'idée de la
triarticulation. Et l'Autriche pouvait être la
grande école de cette politique historique
mondiale. En particulier, si on l'a étudiée en
Autriche dans les années quatre-vingt -
j'avais alors à assumer la rédaction de la
"Deutsche Wochenschrift" -, dans les années
quatre-vingt, lorsque le Taaffe régnait
extérieurement, lorsque Lueger était préparé,
on avait vraiment l'occasion de voir les
forces motrices. C'est alors que toute la
signature de Vienne a changé. Vienne est
passée d'une ville au caractère allemand à une
ville au caractère international, presque
cosmopolite, en raison de l'invasion slave. On
pouvait étudier comment les choses évoluaient.
On comprenait alors qu'il y avait quelque
chose d'impuissant dans ce qui était sorti du
libéralisme. C'était comme une impuissance
quand l'automne parlait. Et puis les gens ont
fini par s'en rendre compte : cette politique
ne sert plus à rien ! Mais ce n'était pas
parce qu'ils comprenaient en leur for
intérieur le caractère banal d'une politique
comme celle d'Herbst, qui ne faisait que des
abstractions, mais parce que le gouvernement
viennois aspirait à la préservation de son
prestige et à l'impérialisme, et utilisait
l'occupation de la Bosnie et de l'Herzégovine.
Lorsqu'un homme comme Herbst s'y opposait, on
ne voyait pas la vacuité de ses phrases, on
voyait seulement qu'il ne pouvait pas
s'impliquer dans la politique impérialiste. [À
l'inverse,] Plener, qui prononçait au fond des
phrases aussi vides, mais qui s'y retrouvait
et se convertissait aux gens qui étaient pour
l'occupation, parce qu'il était un plus grand
fayot/arriviste.
14
C'est à cette époque que, sous l'influence de
l'occupation bosniaque, Hausner a prononcé ses
grands discours, dans lesquels il prédisait de
manière prophétique ce qui est finalement
arrivé. Il y avait déjà dans ce qui avait été
dit, et où le testament de Pierre le Grand
jouait un rôle, quelque chose de la lueur
d'espoir de ce qui s'est ensuite produit de
manière si terrible. Les discours mentionnés
aujourd'hui par le comte Polzer, qui ont si
souvent évoqué le testament de Pierre le Grand
et les grands aspects de la politique slave,
offrent une certaine occasion de voir ce que
l'on aurait dû faire, si l'on avait été
raisonnable, vis-à-vis de la politique
britannique et de ses grands aspects
historiques.
15
La politique, mes très chers présents, doit
être étudiée comme une réalité, vécue comme
une réalité. Et je dois toujours dire qu'il
m'est extrêmement pénible que les gens qui
reçoivent les "Points essentiels" ne voient
pas qu'ils ont été écrits à partir d'une
observation fidèle des conditions européennes
et autres de la vie moderne civilisée et en
tenant compte de tous les détails
déterminants. Mais, mes très chers présents,
on ne peut vraiment pas écrire toutes ces
choses en détail dans un livre qui est publié
comme une sorte de programme.
16
Aujourd'hui, je n'ai fait qu'en évoquer
quelques-unes en images ; mais si l'on voulait
écrire à ce sujet, il faudrait écrire
cinquante volumes. On ne peut évidemment pas
écrire ces cinquante volumes, mais ils sont
intégrés dans les "points essentiels". Et
c'est la grande - ou la petite -
caractéristique de notre époque que l'on ne
sente pas qu'il y a une différence entre les
phrases prononcées et écrites à partir de la
réalité et toutes les énormes bêtises qui
circulent aujourd'hui dans le monde et qui
sont traitées aujourd'hui comme quelque chose
d'équivalent à ce qui puise dans la réalité
positive et qui est vécu. On devrait sentir
que cela se trouve dans les "points
essentiels" et ne pas avoir besoin de la
preuve des cinquante volumes. C'est une preuve
de pauvreté pour l'humanité que de ne pas
pouvoir ressentir s'il y a de la vie dans une
phrase qui ne fait peut-être que deux lignes
ou s'il s'agit simplement d'une phrase
journalistique.
17
C'est ce qui est nécessaire et ce à quoi nous
devons et pouvons arriver : savoir distinguer
le journalisme et la phrase du contenu vécu et
exsangue. Sans cela, nous n'avancerons pas. Et
c'est précisément lorsque l'on tente de
s'orienter vers la grande politique étrangère
que l'on voit à quel point il est nécessaire
aujourd'hui que l'humanité parvienne à une
telle distinction.
18
C'est ce que je voulais suggérer avec quelques
phrases vraiment insuffisantes sur les
explications du comte Polzer.
19
Après l'exposé de Rudolf Steiner, l'occasion
sera donnée de discuter.
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