Rudolf
Steiner : mes très chers présents
! Il repose bien dans la nature
d'une telle soirée d'étude de ne
pas faire un exposé proprement
dit, mais de présenter d'abord
quelques éléments aphoristiques,
afin qu'une discussion aussi large
que possible puisse s'ensuivre sur
ce qui tient à cœur à l'un ou
l'autre de nos honorables
auditeurs et qui semble nécessaire
dans l'intérêt de la poursuite de
notre propagande en faveur de la
triarticulation de l'organisme
social. Il m'a été signifié qu'une
question importante est maintenant
celle de la manière particulière
dont la propagande pour cette idée
de triarticulation doit être
organisée dans les temps à venir.
Je n'étais pas présent lors des
dernières soirées d'étude et ce
que je peux dire aujourd'hui est
peut-être en dehors du contexte.
Mais c'est justement cette
question de la propagande qui m'a
été présentée comme quelque chose
de très significatif.
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01
|
Rudolf Steiner:
Meine sehr verehrten Anwesenden!
Es liegt wohl in der Natur eines
solchen Studienabends, daß ich
nicht einen eigentlichen Vortrag
halte, sondern zunächst einiges
aphoristisch vorbringe, damit
sich dann anschließen kann eine
möglichst weit‑ gehende
Diskussion über dasjenige, was
dem einen oder anderen der
verehrten Zuhörer am Herzen
liegt und was im Interesse der
Fortführung unserer Propaganda
für die Dreigliederung des
sozia‑ len Organismus nötig
erscheint. Es ist mir bedeutet
worden, daß eine wichtige Frage
jetzt die ist nach der
besonderen Art, wie die
Propaganda für diese
Dreigliederungsidee in der
nächsten Zeit ein‑ zurichten
ist. Ich war ja nicht anwesend
bei den letzten Studien‑ abenden
und falle gewissermaßen mit dem,
was ich heute sagen kann, aus
dem Zusammenhang vielleicht
heraus. Aber gerade diese
Propagandafrage wurde mir als
etwas sehr Bedeutsames
hingestellt.
|
Il
n'est guère fructueux de parler
aujourd'hui de la manière de
propager la triarticulation si
l'on ne fonde pas ce que l'on veut
faire sur les expériences qui ont
été faites jusqu'à présent. En
discutant d'un tel sujet,
j'aimerais quand même faire
remarquer que, par rapport à la
situation mondiale actuelle, il ne
peut vraiment pas s'agir de la
manière dont on doit penser l'une
ou l'autre affaire très détaillée,
notamment dans le domaine
économique - on ne devrait
effectivement plus s'attendre
aujourd'hui à beaucoup de mesures
à petite échelle. Il faut
aujourd'hui comprendre qu'au fond,
on ne peut obtenir quelque chose
que par ce que j'appellerais une
prise en compte de la grandeur.
Nous avons fait d'étranges
expériences avec notre propagande.
Et la note fondamentale qui nous
est toujours revenue de ces
expériences, c'est combien il est
difficile aujourd'hui, même en ces
temps de détresse, d'atteindre
l'âme des humains avec ce que l'on
doit absolument tenir comme
nécessaire sur le plan spirituel,
politique et économique.
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02
|
Nun ist wohl kaum
fruchtbar, heute über die Art
und Weise zu sprechen, wie nun
die Dreigliederung zu
propagieren ist, wenn man nicht
das, was man dabei beabsichtigt,
basiert auf die Erfahrungen, die
bisher gemacht worden sind. Beim
Besprechen einer solchen Sache
möchte ich doch darauf
hinweisen, daß es sich ge‑
genüber der heutigen Weltlage ja
wirklich nicht darum handeln
kann, wie man die eine oder
andere ganz ins einzelne gehende
Angelegenheit, namentlich auf
wirtschaftlichem Gebiet, sich
ausge‑ staltet zu denken hat —
von Maßregeln im kleinen sollte
man sich tatsächlich heute nicht
mehr sehr viel versprechen. Man
sollte sich heute einen Blick
dafür aneignen, wie im Grunde
genommen doch nur etwas zu
erreichen ist von einem — ich
möchte sagen — Eingehen auf das
Große. Wir haben ja mit unserer
Propaganda merkwürdige
Erfahrungen gemacht. Und der
Grundton, der uns immer wieder
kam aus diesen Erfahrungen, ist
der, wie schwer es eigent‑ lich
heute ist, selbst in dieser Zeit
der Not, nur an die
Menschenseelen heranzukommen
mit demjenigen, was man in
geistiger, in politischer, in
wirtschaftlicher Beziehung
unbedingt für nötig halten muß.
|
La
dernière fois, j'ai évoqué la
manière dont certains plans ont
échoué et comment nous avons donc
été contraints de nous attaquer à
certains détails qui se sont peu à
peu concentrés dans notre
entreprise "Le jour qui vient".
Nous savons naturellement très
bien que cette entreprise, si
notre propagande globale pour
l'idée de la triarticulation ne
peut pas avoir d'effet percutant,
ne peut être au fond qu'un
substitut assez peu satisfaisant -
et cela à tous égards. Car ce qui
est particulièrement important
aujourd'hui - il faut le souligner
encore et encore - c'est que le
plus grand nombre possible
d'esprits comprenne la force
porteuse de l'idée de la
triarticulation. Sans un nombre
suffisamment important de
personnes qui comprennent vraiment
cette idée de triarticulation,
nous ne pouvons pas nous en
sortir. Et cette compréhension se
rapporte à beaucoup de choses, mes
très chers présents. J'aimerais
indiquer là sur quelque chose de
concret.
|
03
|
Ich habe das letzte Mal
darauf hingewiesen, wie gewisse
Pläne ja gescheitert sind und wie
wir daher genötigt waren, gewisse
Einzelheiten in Angriff zu
nehmen, die sich ja allmählich
konzentriert haben in unserer
Unternehmung «Der Kommende Tag».
Wir wissen selbstverständlich
ganz genau, daß diese
Unternehmung, wenn unsere
Gesamtpropaganda für die
Dreigliederungsidee nicht
durchschlagend wirken kann,
zunächst im Grunde genommen doch
nur ein recht wenig befriedigendes
Surrogat sein kann — und das in
jeder Beziehung. Denn worauf es
heute ganz besonders ankommt, das
ist — das muß immer wieder und
wiederum betont werden —, daß in
möglichst viele Köpfe hineingeht
ein Verständnis für die tragende
Kraft der Dreigliederungsidee.
Ohne daß wir eine genügend große
Anzahl von Menschen haben, welche
diese Dreigliederungsidee
wirklich verstehen, ist nicht
auszukommen. Und dieses
Verständnis bezieht sich ja auf
vieles, meine verehrten
Anwesenden. Ich möchte da auf
etwas Konkretes hinweisen.
|
Vous
voyez, lorsque nous avons commencé
notre propagande ici, nous avons
d'abord essayé de travailler dans
la direction que nous venons
d'indiquer, de gagner le plus
grand nombre possible d'âmes
compréhensives. Les questions
concrètes de la vie de l'économie
ont été réellement abordées. Par
exemple - et pas seulement une
fois, mais plusieurs fois - j'ai
abordé une question très
spécifique de la vie de l'économie
: la question de la formation des
prix. J'ai attiré l'attention sur
le fait que cette question de la
formation des prix est une
question essentielle ; il s'agit
simplement du fait que, dans le
processus d'économie de peuple,
certaines autres questions - même
la question des salaires et autres
- ne doivent pas être réglées en
premier lieu, mais seulement sur
la base de la question des prix.
J'ai attiré l'attention sur le
fait que seul un prix bien
déterminé pour un article
quelconque peut être considéré
comme un fait sain dans la vie
économique. En d'autres termes, un
article donné doit pouvoir être
obtenu à un prix donné à
l'intérieur d'un contexte
économique. Les conditions
économiques doivent être réglées
d'après. Le plus malsain, c'est de
considérer le prix comme quelque
chose qui peut être augmenté de
n'importe quelle manière et de
commencer ensuite à faire un tour
de vis sans fin : aménager les
rapports salariaux en fonction des
prix qui augmentent à volonté. Si
les prix augmentent, les salaires
augmentent ; [si les salaires
augmentent, les prix augmentent]
et ainsi de suite. On prend le
problème à l'envers. À l'époque,
j'ai examiné cette question
concrète sous l'angle de
l'économie de peuple. Quelle en a
été la conséquence ? Nous avions
alors des réunions auxquelles ne
participaient en grande partie que
des prolétaires. Les cercles
bourgeois se sont tenus à l'écart,
car ils pensaient que nous
mettions tout en place pour que
cela ne plaise qu'au prolétariat.
Bref, nous avons trouvé une
certaine compréhension dans les
cercles de prolétaires qui nous
ont entendus à l'époque. Mais
cette compréhension s'est
complètement tarie ; les gens sont
peu à peu partis. Ils ont posé
comme questions leurs vieux
chapeaux de boutique des schémas
de parti, puis ils sont partis peu
à peu. Et c'est ainsi que l'une
des questions cardinales s'est
tout simplement tarie.
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04
|
Sehen Sie, als wir
hier mit unserer Propaganda
begonnen haben, haben wir ja
zunächst versucht, nach der eben
angegebenen Richtung zu
arbeiten, möglichst viele
verständnisvolle Seelen zu
gewinnen. Es sind die konkreten
Fragen auch des
Wirtschaftslebens wirklich
erörtert worden. Da ist zum
Beispiel — und nicht nur
einmal, sondern öfter — von mir
eine ganz bestimmte Frage des
Wirtschaftslebens zur
Erörterung gekommen: es war die
Frage der Preisbildung. Ich habe
darauf aufmerksam gemacht, daß
diese Preisbildungsfrage eine
Kardinalfrage ist; es
handelt sich darum, daß
einfach im
volkswirtschaftlichen Prozeß
gewisse andere Fragen — selbst
die Lohnfrage und dergleichen
— nicht primär zu erledigen
sind, sondern erst auf
Grundlage der Preisfrage. Ich
habe darauf aufmerksam gemacht,
daß man nur einen ganz
bestimmten Preis für irgendeinen
Artikel als eine gesunde
Tatsache im wirtschaftlichen
Leben ansehen kann. Mit anderen
Worten: Ein bestimmter Artikel
muß für einen bestimmten Preis
innerhalb eines wirtschaftlichen
Zusammenhanges zu erreichen
sein. Danach müssen die
volkswirtschaftlichen
Verhältnisse geregelt werden.
Das Ungesundeste ist, den Preis
als etwas in beliebiger Weise
Steigerbares anzusehen und dann
anzufangen mit der Schraube ohne
Ende: die Lohnverhältnisse
einzurichten nach den sich nach
Belieben steigernden Preisen.
Steigen die Preise, dann steigen
die Löhne; [steigen die Löhne,
dann steigen die Preise] und so
fort. Man faßt die ganze Sache
am verkehrten Ende an. Ich habe
damals solch eine konkrete Frage
aus volkswirtschaftlichen
Untergründen heraus erörtert.
Was war die Folge? Wir haben
dazumal Versammlungen gehabt,
bei denen ja zum größten Teil
nur Proletarier erschienen
waren. Die bürgerlichen Kreise
haben sich ferngehalten, weil
sie gemeint haben, wir würden
alles einrichten, damit es nur
dem Proletariat gefalle. Kurz,
wir haben einiges Verständnis
gefunden in den Kreisen der
Proletarier, die uns dazumal
gehört haben. Aber dieses
Verständnis ist vollständig
versiegt; die Leute blieben nach
und nach weg. Sie haben ihre
alten Ladenhüter aus den
Parteischablonen vorgebracht als
Fragen, dann blieben sie nach
und nach weg. Und so versiegte
eine der Kardinalfragen einfach.
|
Je
vais en prendre un exemple, on
pourrait en citer beaucoup
d'autres. J'ai eu récemment
l'occasion de m'entretenir avec un
homme d'un système d'État
européen, non pas allemand, qui
était très impliqué dans la vie de
l'économie et qui avait le sens
des affaires.
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05
|
Ich greife ein Beispiel
heraus, es könnten viele andere
angeführt werden. Ich hatte vor
kurzem Gelegenheit, mit einem im
Wirt‑ schaftsleben gründlich
drinstehenden, geschäftstüchtigen
Manne eines europäischen
Staatswesens, nicht des deutschen,
zu sprechen.
|
Il
en est ressorti que sa pratique
d'homme d'affaires pratique l'a
amené à penser que le problème le
plus important auquel il faut
s'attaquer est celui de la
formation des prix. Oui, mes très
chers présents, j'en suis
convaincu : on s'en sort avec des
gens qui sont à la fois des hommes
d'affaires et qui pensent en même
temps. Je dois avouer que jusqu'à
présent, j'ai trouvé assez peu de
gens de ce genre. J'ai souvent
trouvé des gens d'affaires qui ne
pensent pas vraiment, mais qui ont
encore l'habitude de penser qu'il
s'agit avant tout d'être un
praticien. Et on est un praticien
quand on compte sur l'État ou sur
quelqu'un d'autre pour penser à
notre place ; ils pensent : "Ils
le feront déjà". C'est ainsi qu'on
a fait en Allemagne pendant la
guerre. On a pensé que les gens du
Grand Quartier Général
comprendraient déjà la chose.
Comme je l'ai dit, j'ai trouvé peu
de gens qui soient à la fois des
gens d'affaires et pensent, mais
si on en trouve aujourd'hui, il ne
fait aucun doute que leur
réflexion sur les conditions
pratiques des affaires aboutit aux
mêmes conclusions que celles que
vous trouverez dans mes "points
essentiels". Vous n'avez pas
besoin de comparer mes "points
essentiels" à ce qui est contenu
dans les programmes des partis et
de les examiner. Ces programmes
des dix partis qui viennent d'être
élus au Reichstag - qui sera une
structure impossible - sont tous
aussi inutilisables et
impossibles. Il s'agit de comparer
ce qui est écrit dans les "points
essentiels" avec la pratique
réelle de la vie, avec ce qui est
effectivement nécessaire dans la
vie réelle. Il faut toutefois
vouloir réfléchir à cette vie
réelle et ne pas se contenter
d'être un prédicateur de vieux
schémas et de boutiques de
chapeaux. Mais ce genre de
propagande ne veut pas se
répandre, elle ne veut pas
vraiment examiner ce qui [dans les
"points essentiels"] ne pouvait
bien sûr être dit que sur un
certain nombre de pages, car on ne
peut pas tout de suite écrire une
bibliothèque entière ; elle serait
encore moins lue que les "points
essentiels".
|
06
|
Es kam dabei
heraus, daß er einfach aus
seiner Praxis heraus als
praktischer Geschäftsmann zu der
Ansicht gekommen ist: Das
Wichtigste, das man anfassen
muß, ist das Problem der
Preisbildung. Ja, meine sehr
verehrten Anwesenden, ich bin
überzeugt davon: Mit Leuten, die
Geschäftsleute sind und die
zugleich denken, kommt man schon
zurecht. ich muß gestehen, ich
habe bis jetzt recht wenig
Menschen von dieser Sorte
gefunden. Ich habe oft
Geschäftsleute gefunden, die
nicht wirklich denken, sondern
die noch immer die
Denkgewohnheit haben, es handle
sich vor allen ingen darum, daß
man ein Praktiker sei. Und ein
Praktiker ist man, wenn man
darauf ausgeht, daß der Staat
oder sonst jemand für einen
denkt; sie glauben: «Die werden
es schon machen». So hat man es
ja auch während des Krieges in
Deutschland gemacht. Man hat
gedacht, die Leute im Großen
Hauptquartier werden die Sache
schon verstehen. Also, wie
gesagt, ich habe wenige Leute
gefunden, die zugleich
Geschäftsleute sind und denken,
aber wenn man sol‑ che heute
findet, dann kommen die ganz
zweifellos aus ihrem Denken über
die praktischen
Geschäftsverhältnisse zu den
gleichen Ergebnissen, wie Sie
sie in meinen «Kernpunkten»
dargestellt finden. Sie müssen
nicht meine «Kernpunkte»
vergleichen mit dem und sie
prüfen nach dem, was in den
vertrackten Parteiprogrammen
enthalten ist. Diese Programme
der zehn Parteien, die jetzt in
den Reichstag gewählt wurden —
der wird ja ein unmögliches
Gebilde sein —, sie sind alle
gleich unbrauchbar und
unmöglich. Es handelt sich
darum, daß man dasjenige, was in
den «Kernpunkten» steht, mit der
wirklichen Lebenspraxis
vergleicht, mit dem, was
tatsächlich im realen Leben
notwendig ist. Man muß
allerdings über dieses reale
Leben auch nachdenken wollen und
nicht bloß ein Prediger von
alten Schablonen und Ladenhütern
sein. Aber diese Art der
Propagierung, die will ja nicht
um sich greifen, die will nicht
wirklich prüfen dasjenige, was
[in den «Kernpunkten»]
selbstverständlich nur auf einer
Anzahl von Seiten gesagt werden
konnte, denn man kann nicht
gleich eine ganze Bibliothek
schrei‑ ben; die würde noch
weniger gelesen werden als die
«Kernpunkte».
|
Mais
au lieu de comparer ce qui est dit
dans les "points essentiels" avec
ce que l'on peut apprendre à
l'usine en tant qu'économiste, en
tant que technicien, au lieu de
cela, on manipule de l'ancien, de
vieux modèles et programmes de
parti. Et ce qui est pratique, ce
que les "points essentiels"
veulent dire, au lieu d'être
comparé à la pratique, est comparé
à quelque chose qui se niche dans
la tête de quelqu'un comme un
préjugé et qui est considéré comme
une pratique.
|
07
|
Aber statt das, was in
den «Kernpunkten» gesagt wird, zu
vergleichen mit dem, was man
lernen kann in der Fabrik als
Wirtschafter, als Techniker,
stattdessen wir herumhantiert mit
Altem, mit alten Parteischablonen
und -programmen. Und das
Praktische, was die «Kernpunkte»
meinen, das wird — statt es zu
vergleichen mit der Praxis —
verglichen mit irgendwas, was in
dem oder jenem Kopf als Vorurteil
nistet und als Praxis angesehen
wird.
|
Ce
que nous devons d'abord faire,
c'est nous résoudre à faire
reconnaître qu'il n'est vraiment
pas si facile de s'accommoder des
conditions publiques. J'ai essayé
à l'époque d'écrire ce livre en
fonction des nécessités de
l'époque, et je dois dire que pour
moi, c'est une pilule amère, une
expérience amère, que des humains
se présentent maintenant, qui
exigent que l'on transforme en
choux ce qui est écrit dans les
"points essentiels" et qu'on
l'étale simplement sur une feuille
de papier. Car c'est ce que
veulent les gens : ils veulent
recevoir sur une feuille de
papier, ou peut-être même sur un
court tract, ce qui est déjà dit
aussi brièvement que possible dans
les "points essentiels". Si vous
me demandez quelle est la misère
de notre époque, je vous répondrai
qu'elle réside précisément dans le
fait que l'on réclame encore ce
genre de choses aujourd'hui. - On
ne veut pas passer à la minutie.
Mais on veut avoir sur une feuille
imprimée comme du charbon - comme
elle a déjà été publiée comme
extrait des "points essentiels" -
tout ce qu'il faudrait connaître
soigneusement. Tant que cet état
d'esprit régnera, on n'obtiendra
rien par la voie par laquelle on
doit aujourd'hui nécessairement
obtenir quelque chose. Certes, je
ferai prochainement paraître les
"points essentiels" de telle sorte
que je résumerai brièvement sur
une feuille, dans une préface
spéciale, ce qui est contenu dans
les "points essentiels". Mais cela
ne doit alors servir que comme une
sorte de préparation, imprimée
avant les "points essentiels",
pour ainsi dire pour préparer à la
lecture de l'ensemble de l'écrit.
Mais celui qui croit pouvoir
comprendre en encore moins de
pages [que dans la préface] ce qui
est nécessaire aujourd'hui, n'a
justement pas de cœur pour ce qui
doit réellement se passer
aujourd'hui.
|
08
|
Was wir zunächst
erreichen müssen, ist: Wir
müssen uns ent‑ schließen, dahin
zu wirken, daß eingesehen wird,
daß es wirklich nicht so leicht
ist, mit den öffentlichen
Verhältnissen zurechtzu‑ kommen.
Ich habe dazumal versucht,
dieses Buch zu schreiben aus den
Notwendigkeiten der Zeit heraus,
und ich muß sagen, für mich ist
es eine bittere Pille, eine
bittere Erfahrung, daß jetzt
Menschen auftreten, die da
fordern, man solle dasjenige,
was in den «Kern‑ punkten»
steht, zu einem Kohl verarbeiten
und bloß auf etwa einem Bogen
Papier verzapfen. Denn das
wollen die Leute: Sie wollen auf
einem Bogen Papier oder
womöglich gar nur auf einem
kurzen Flugblatt entgegennehmen,
was in den «Kernpunkten» schon
so kurz als möglich gesagt ist.
Wenn Sie mich fragen, worin
heute das Elend der Zeit liegt,
dann sage ich: Es liegt gerade
darin, daß man heute noch immer
nach so etwas verlangt. — Man
will nicht zur Gründlichkeit
übergehen. Aber man will auf
einem kohlartig zu‑
sammengedruckten Bogen — wie er
ja auch schon als Auszug der
«Kernpunkte» erschienen ist —,
alles das haben, was man
sorgfältig kennenlernen müßte.
Solange diese Gesinnung
herrscht, solange wird man
nichts erreichen auf dem Wege,
auf dem heute notwendig etwas
erreicht werden muß. Gewiß, ich
werde demnächst die «Kernpunkte»
auch so erscheinen lassen, daß
ich in einer besonde‑ ren
Vorrede auf einem Bogen kurz
dasjenige zusammenstelle, was in
den «Kernpunkten» enthalten ist.
Aber dann soll es nur dienen als
eine Art von Vorbereitung, die
den «Kernpunkten» voran‑
gedruckt ist, gewissermaßen um
vorzubereiten für das Lesen der
ganzen Schrift. Aber wer glaubt,
er könne auf noch weniger Seiten
[als in der Vorrede] dasjenige
verstehen, was heute notwendig
ist, der hat eben kein Herz für
das, was heute wirklich
geschehen muß.
|
C'est
ce qu'il faut avant tout prendre
en considération si nous prenons
au sérieux ce que nous pouvons
appeler la question de la
propagande.
|
09
|
Das ist es, was
zuallererst zu bedenken ist, wenn
wir es ernst meinen mit dem, was
wir die Propagandafrage nennen
können.
|
Car
prenez un fait concret : notre
revue "Dreigliederung des sozialen
Organismus" compte jusqu'à présent
quarante-neuf numéros.
Quarante-neuf numéros ! Prenez ces
quarante-neuf numéros, lisez-les
l'un après l'autre, et vous verrez
combien nous y avons rassemblé de
tout ce qui est nécessaire à
l'humanité de savoir sur la
question de la triarticulation.
Nous avons fait paraître
quarante-neuf numéros. Il y a
vraiment déjà tout ce qu'il faut
savoir dans un premier temps. Mais
on nous demande encore des
renseignements sur telle ou telle
question. Et que devons-nous nous
dire aujourd'hui ? Nous avons en
principe écrit ces quarante-neuf
numéros de "Triarticulation", mais
tout le matériel est
provisoirement parti en fumée.
|
10
|
Denn nehmen Sie die
konkrete Tatsache: Unsere
Zeitschrift «Dreigliederung des
sozialen Organismus» hat bis
jetzt neunund‑ vierzig Nummern.
Neunundvierzig Nummern! Nehmen
Sie diese neunundvierzig
Nummern, lesen Sie sie der Reihe
nach durch, und Sie werden
sehen, wieviel wir da im Grunde
genommen zusammengetragen haben
von alledem, was für die
Menschheit zunächst notwendig
ist zu wissen über die
Dreigliederungsfrage.
Neunundvierzig Nummern haben
wir erscheinen lassen. Da steht
wirklich schon alles drinnen,
was zunächst notwendig ist zu
wissen. Aber man verlangt von
uns immer noch Auskunft über
diese oder jene Frage. Und was
müssen wir uns heute sagen? Wir
haben im Grunde genommen diese
neunundvierzig Nummern der
«Dreigliederung» geschrieben,
aber das ganze Material ist
vorläufig verpufft.
|
Ne
sommes-nous pas presque obligés de
reprendre notre revue depuis le
début, de faire paraître le numéro
un et les numéros suivants tels
qu'ils ont été publiés ? Après que
beaucoup de choses soient tombées
à l'eau et n'aient pas du tout
pénétré dans les esprits,
devrions-nous toujours trouver
quelque chose de nouveau ? Eh
bien, ils ne peuvent finalement
pas exiger trop d'idées de notre
part, les humains dehors. Ce dont
il s'agit, c'est de propager
effectivement l'idée de la
triarticulation telle qu'elle est.
Il y a bien sûr une infinité de
choses qui s'y opposent, mais tout
cela ne tient qu'à la volonté
humaine. Il est nécessaire que les
âmes s'éveillent aujourd'hui et
que l'on prenne au sérieux ce dont
il s'agit réellement.
|
11
|
Stehen wir da nicht fast
vor der Notwendigkeit, daß wir nun
wie‑ derum mit unserer Zeitschrift
von Anfang anfangen müssen, daß
wir Nummer eins und die folgenden
Nummern genauso erscheinen lassen
müssen, wie sie erschienen sind?
Nachdem im Grunde genommen vieles
verpufft und gar nicht in die
Köpfe hineingegangen ist von dem,
was wir gesagt haben, soll uns
immer wieder etwas Neues
einfallen? Nun, gar zu viel
Einfälle können sie schließlich
doch nicht von uns verlangen, die
Menschen draußen. Dasjenige, um
was es sich handelt, wäre,
zunächst die Dreigliederungsidee
tatsächlich so, wie sie ist, zu
propagieren. Dem steht natürlich
unendlich viel entgegen, aber all
dieses Viele liegt lediglich im
menschlichen Willen. Es ist
notwendig, daß die Seelen heute
auf‑ wachen und daß man es ernst
nimmt mit dem, um was es sich
eigentlich handelt.
|
Vous
voyez, il y a une question que les
humains évitent continuellement
aujourd'hui. C'est la question
dont les "points essentiels" sont
partis dès le début et sur
laquelle doit reposer, en
principe, toute la propagande de
la triarticulation - non pas sur
le plan matériel, mais en ce qui
concerne l'essence de la
propagande. C'est la
reconnaissance de ce
qu'aujourd'hui, dans la soi-disant
question sociale, nous n'avons
vraiment pas affaire à ce dont la
plupart des humains parlent. La
plupart des humains demandent en
effet, en parlant de la question
sociale : que doit-on faire de
telle ou telle institution ? Que
devrait-on mettre en place dans
tel ou tel domaine ? Celui qui
parle ainsi n'a absolument aucune
compréhension de ce qui se passe à
notre époque - pour la simple
raison qu'il ne voit pas que vous
pouvez faire aujourd'hui les
institutions les plus brillantes
et que, lorsque vous les avez
faites, vous avez ensuite très
vite exactement la même agitation
que celle que vous aviez
auparavant. Maintenant, la
constitution de l'humanité est
ainsi : prenez par exemple la
social-démocratie majoritaire
actuelle, qui a longtemps été un
parti d'opposition. Au moment où
ces socialistes majoritaires sont
arrivés au pouvoir, le soi-disant
Parti social-démocrate indépendant
s'est formé. Si celui-ci arrivait
au pouvoir, un nouveau parti
d'opposition se formerait à son
tour, les communistes. Si ces
derniers arrivaient au pouvoir, il
y aurait déjà un nouveau parti
d'opposition. Il ne s'agit pas du
tout aujourd'hui de venir avec des
propositions quelconques pour des
institutions particulières, mais
il s'agit de ce que la question
sociale est aujourd'hui une
véritable question d'humanité, une
question de la valeur humaine et
de la conscience humaine.
|
12
|
Sehen Sie, da ist
eine Frage, an der sich heute
die Menschen auch fortwährend
vorbeidrücken. Es ist diejenige
Frage, von der die «Kernpunkte»
von Anfang an ausgegangen sind,
auf der im Grun‑ de genommen die
ganze Dreigliederungspropaganda
beruhen muß — nicht sachlich,
aber in bezug auf das Wesen der
Propagierung. Es ist die
Erkenntnis, daß wir es in der
sogenannten sozialen Frage heute
wahrhaftig nicht zu tun haben
mit dem, wovon die meisten
Menschen reden. Die meisten
Menschen fragen ja, indem sie
von der sozialen Frage reden:
Was soll man mit dieser oder
jener Institution machen? Was
soll man auf diesem oder jenem
Gebiet einrichten? Wer so redet,
hat überhaupt kein Verständnis
für das, was in unserer Zeit
vorgeht — aus dem einfachen
Grund nicht, weil er nicht
einsieht, daß Sie heute die
glänzendsten Einrichtungen ma‑
chen können und daß Sie, wenn
Sie sie gemacht haben, dann hin‑
terher trotzdem sehr bald genau
dieselbe Agitation haben, wie
Sie sie vorher hatten. Jetzt ist
die Menschheitsverfassung so:
Nehmen Sie zum Beispiel die
jetzige
Mehrheitssozialdemokratie, die
eine lange Zeit
Oppositionspartei war. In dem
Augenblick, wo diese
Mehrheitssozialisten zur
Herrschaft kamen, bildete sich
die soge‑ nannte Unabhängige
Sozialdemokratische Partei.
Würde diese zur Herrschaft
kommen, so würde sich wiederum
eine neue Opposi‑ tionspartei
bilden, die Kommunisten. Würden
diese zur Herrschaft kommen, so
würde schon wieder eine neue
Oppositionspartei da sein. Es
handelt sich heute gar nicht
darum, mit irgendwelchen
Vorschlägen zu kommen für
einzelne Einrichtungen, sondern
es handelt sich darum, daß die
soziale Frage heute eine
richtige Menschheitsfrage ist,
eine Frage des Menschenwertes
und des Menschheitsbewußtseins.
|
Et
on voit plus clairement ce qu'est
la question sociale quand on
regarde autour de soi dans les
pays où tout ne s'est pas encore
effondré, mais où tout va
s'effondrer prochainement. Là, il
y a d'un côté les anciens cercles
dirigeants.
|
13
|
Und man sieht das klarer,
was die soziale Frage ist, wenn
man einmal Umschau hält in
Ländern, in denen noch nicht alles
zusam‑ mengebrochen ist, sondern
erst demnächst zusammenbrechen
wird. Da gibt es auf der einen
Seite die ehemals führenden
Kreise.
|
Ces
cercles voient tout d'abord que
toute la vie commerciale s'arrête,
que des stocks énormes
s'accumulent dans les entrepôts,
que l'on a du mal à en tirer assez
pour payer les ouvriers, et ils se
font des réflexions : si les
choses continuent ainsi, on ne
pourra bientôt plus payer les
ouvriers. Mais on ne pourra pas
non plus écouler [les
marchandises] que l'on a en stock
dans les magasins. On voit bien
tout cela, mais on se dit qu'un
miracle va se produire, et que les
choses vont bientôt changer. On
attend ce miracle pour ne pas
avoir à réfléchir à ce que l'on
doit faire. De l'autre côté, il y
a ceux qui tiennent un tout autre
langage, les larges masses du
prolétariat du monde civilisé.
|
14
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Diese Kreise sehen
zunächst, daß alles Geschäftsleben
stockt, daß sich in den Magazinen
ungeheure Vorräte ansammeln, daß
man nur noch mit Mühe soviel
herausschlägt, um die Arbeiter zu
bezahlen, und man macht sich
Gedanken: Wenn die Sache so
fortgeht, wird man die Arbeiter
bald nicht mehr bezahlen können.
Man wird aber auch nicht [die
Waren] losschlagen können, die man
in den Maga‑ zinen lagernd hat.
Das alles sieht man ja, aber man
denkt sich: Ein Wunder wird schon
kommen, und dann wird es demnächst
doch anders werden. Auf dieses
Wunder wartet man, damit man nicht
nötig hat nachzudenken, was man
eigentlich tun soll. Auf der
anderen Seite stehen diejenigen
da, die eine ganz andere Sprache
führen, die breiten Massen des
Proletariats der zivilisierten
Welt.
|
Les
cercles dirigeants que nous venons
de caractériser n'ont pas le
moindre pressentiment de ce qui se
passe parmi ces larges masses.
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15
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Von dem, was unter diesen
breiten Massen vorgeht, haben die
eben charakterisierten führenden
Kreise nicht die geringste Ahnung.
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Mais
il y a dans ce prolétariat une
volonté, une volonté qui habille
ses questions de concepts,
d'idées, et au moment où celles-ci
se réaliseraient, elles raseraient
tout ce que nous avons de
civilisation humaine, tout, tout
raser, tout balayer. Et les
classes dirigeantes se disent
qu'elles pourront bientôt revenir
à l'année 1913 ou au début de
l'année 1914, pour recommencer là
où elles se sont arrêtées à
l'époque, et qu'alors, parmi ces
larges masses, il se trouverait
très volontiers des gens qui
travailleraient à nouveau comme
ils l'ont fait à l'époque. Non,
nous n'avons pas affaire
aujourd'hui à une question
d'institutions, mais à une
question d'humanité. Et nous
devons reconnaître que, depuis
très longtemps, nous n'avons pas
trouvé chez les classes
dirigeantes la moindre
compréhension pour ce qu'est leur
tâche. Oui, croyez-vous que
quelque chose d'autre que ce que
nous avons vécu avec horreur ici à
Stuttgart, où nous avons commencé
la propagande de la
triarticulation, puisse se
développer à partir des masses ?
Voyez-vous, à deux conditions, ce
que nous avons commencé en avril
de l'année dernière aurait pu très
bien se poursuivre - à deux
conditions. La première, c'est que
nous aurions réussi à gagner les
larges masses du prolétariat à une
conception compréhensive de la
vie, sans tenir compte des
dirigeants prolétariens. C'était
en bonne voie. D'autre part, il se
serait agi que ceux qui avaient
une certaine influence au sein de
la bourgeoisie nous tendent la
main, nous auraient fait confiance
et se seraient dit : là est une
fois une tentative de construire
un pont entre le prolétariat et
les autres.
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16
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Aber es ist in
diesem Proletariat ein Wille
vorhanden, ein Wille, der seine
Fragen in Begriffe, in Ideen
kleidet, und in dem Augenblick,
wo diese verwirklicht werden,
würden sie alles, was wir an
menschlicher Zivilisation haben,
zugrunderichten, alles, alles
zugrunderichten, alles
hinwegfegen. Und die führenden
Klassen denken sich, sie werden
demnächst wieder zurückkehren
können vielleicht zum Jahre 1913
oder Anfang 1914, um da wiederum
an‑ zufangen, wo sie damals
aufgehört haben, und dann würden
sich ganz willig aus diesen
breiten Massen auch die Menschen
finden, die wiederum so
arbeiten, wie sie dazumal
gearbeitet haben. Nein, wir
haben es heute nicht zu tun mit
einer Frage der Institutionen,
sondern mit einer
Menschheitsfrage. Und wir müssen
einsehen, daß wir bei den
führenden Klassen schon seit
langer, langer Zeit eben nicht
das geringste Verständnis
gefunden haben für das, was ihre
Aufgabe ist. Ja, glauben Sie
denn, daß aus den Massen heraus
sich überhaupt etwas anderes
entwickeln wird als das, was wir
hier in Stuttgart, wo wir mit
der Dreigliederungspropaganda
begonnen haben, zu unserem
Entsetzen erleben mußten? Sehen
Sie, unter zwei Voraussetzungen
hätte das, was wir im April
vorigen Jahres begonnen haben,
sehr gut seinen Fortgang nehmen
können — unter zwei
Voraussetzungen. Die eine wäre
die gewesen, daß es gelungen
wäre, ohne Berücksichtigung der
prole‑ tarischen Führer die
breiten Massen des Proletariats
für eine ver‑ ständnisvolle
Lebensauffassung zu gewinnen.
Das war auf dem besten Wege. Auf
der anderen Seite hätte es sich
darum gehandelt, daß diejenigen,
die einen gewissen Einfluß
hatten innerhalb des Bürgertums,
der Bourgeoisie, uns jetzt die
Hand gereicht, uns Vertrauen
entgegengebracht hätten und sich
gesagt hätten: Da wird einmal
der Versuch gemacht, eine Brücke
zu bauen zwischen dem
Proletariat und den anderen.
|
Qu'est-ce
qui aurait dû se passer ? Vous
pouvez vous penser que la chose
n'est pas facile, car le
prolétariat n'aura jamais
confiance dans tous ceux qui
parlent aujourd'hui comme
Stresemann ou d'autres personnes
de ce genre, ou qui ont l'air de
lorgner de ce côté-là, quelles que
soient les circonstances. Mais,
mes très chers présents, nous
étions sur la voie de pouvoir
parler au prolétariat simplement
sur la base de la raison
synthétique. Et il aurait suffi
que la bourgeoisie nous fasse
preuve d'une telle compréhension
qu'elle nous dise : "Bon, essayons
de voir de quoi vous êtes
capables. Nous voulons bien
admettre qu'il y a parmi nous de
nombreuses personnes qui ne
peuvent pas gagner cette
confiance, parce qu'elles l'ont
perdue, mais si l'on procède
ainsi, on pourra jeter un pont.
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17
|
Was hätte geschehen
müssen? Sie können sich denken,
daß die Sache nicht leicht ist,
denn zu alle dem, was heute so
redet wie Stresemann oder
dergleichen Leute oder was
irgendwie in dem Geruch steht,
nach jener Seite hinzuschielen, zu
dem wird das Proletariat unter
keinen Umständen jemals Vertrauen
haben. Aber, meine sehr verehrten
Anwesenden, wir waren doch auf dem
Wege, einfach durch Vernunftgründe
zu dem Proletariat sprechen zu
können. Und es wäre nur notwendig
gewesen, daß uns von seiten der
Bourgeoisie soviel Verständnis
entgegengebracht worden wäre, daß
man uns gesagt hätte: Gut, wir
wollen versuchen abzuwarten, wozu
ihr imstande seid. Wir wollen
zugeben, daß unter uns selbst
zahlreiche Leute sind, die nicht
dieses Vertrauen gewinnen können,
weil sie es sich verscherzt haben,
aber man wird, wenn man so
vorgeht, die Brücke schlagen
können.
|
Que
s'est-il passé au lieu de cela ?
Les gens qui auraient dû faire
preuve d'une telle compréhension
se sont tenus debout, les jambes
écartées, et ont déclaré : "Ce
sont des gens qui nous mènent
presque ou totalement vers le
bolchevisme ! Ce sont des gens qui
ne s'intéressent qu'au prolétariat
! - On ne pouvait pas trouver la
moindre compréhension de ce
côté-là. Et dans ces conditions,
les dirigeants du prolétariat,
avec lesquels on ne devait rien
avoir à faire, pouvaient
facilement nous aliéner ce
prolétariat. C'est ce qui a fait
échouer la chose cette fois-là.
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18
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Was ist statt
dessen geschehen? Die Leute, die
solches Verständnis hätten
aufbringen sollen, die haben
sich breitbeinig hingestellt und
haben erklärt: Das sind ja
Leute, die uns fast oder ganz
nach dem Bolschewismus
hinführen! Das sind ja Leute,
die es alle nur mit dem
Proletariat halten! — Nicht das
geringste Verständnis konnte auf
dieser Seite gefunden werden.
Und unter solchen Verhältnissen
konnten die Führer des
Proletariats, mit denen man
nichts zu tun haben durfte,
leicht dann dieses Proletariat
wiederum uns entfremden. Das ist
es, was dazumal die Sache
scheitern machte.
|
Et
tout ce que nous pourrions faire
en matière de propagande
échouerait également si, par
exemple, l'opinion suivante se
répandait : "Oui, ce qui est écrit
dans le journal de triarticulation
est trop difficile à comprendre.
Si quelqu'un me dit cela, je
considère qu'il est de mon devoir
de lui faire comprendre en toute
courtoisie - on doit généralement
être courtois avec de telles
personnes - en toute courtoisie :
c'est précisément parce que l'on a
toujours cherché à trouver
incompréhensible ce qui est issu
de la pratique réelle de la vie et
qui a toujours été exigé : vous
devriez vous abaisser à un autre
niveau pour écrire, - c'est
pourquoi nous avons la misère. Et
tu es le représentant de ceux qui
nous ont mis dans la misère. En
exigeant que l'on écrive selon la
compréhension qui t'est venue à la
bouche, tu te montres justement
comme un parasite issu du cercle
de ceux qui nous ont mis dans la
situation actuelle. - Tant que
nous ne serons pas en mesure - en
toute courtoisie, bien sûr, s'il
s'agit d'un cas particulier -,
tant que nous ne serons pas en
mesure de trouver suffisamment
d'humains qui ont le cœur pour
dire enfin : il faut qu'un nouveau
matin arrive avec de nouvelles
gens ; il doit être balayé tout ce
qui est là de ces terribles vieux
partis ; il doit naitre quelque
chose de tout à fait nouveau ! -
aussi longtemps tous les discours
sur les moyens de propagande les
plus efficaces sont tout
simplement pour le chat.
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19
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Und auch alles das,
was wir tun könnten mit Bezug
auf Propaganda, das würde
wiederum scheitern müssen, wenn
zum Beispiel die Ansicht
vordringen würde: Ja, was in der
Dreigliederungszeitung steht,
ist ja zu schwer verständlich.
Wenn mir einer das sagt, dann
betrachte ich es als meine
Aufgabe, ihm in aller
Höflichkeit — höflich muß man ja
gewöhnlich mit solchen Leuten
sein —, ihm in aller Höflichkeit
klarzumachen: Gerade weil man
solange immer gesucht hat, das
unverständlich zu finden, was
aus der wirklichen Lebenspraxis
heraus ist und immerfort
gefordert hat: Ihr solltet auf
ein anderes Niveau
heruntersinken, um zu schreiben,
— deshalb haben wir das Elend.
Und du bist der Repräsentant
derjenigen, die uns in das Elend
hineingebracht haben. Indem du
forderst, man solle nach dem
Verständnis schreiben, das dir
zum Munde gewachsen ist, zeigst
du dich eben als ein Schädling
aus dem Kreise derjenigen, die
uns in die heutige Situation
hineingebracht haben. — Solange
wir nicht in der Lage sind — in
aller Höflichkeit
selbstverständlich, wenn es
sich um einen einzelnen Fall
handelt —, solange wir nicht in
der Lage sind, genügend Menschen
zu finden, die das Herz dazu
haben, endlich zu sagen: Es muß
ein neuer Morgen kommen mit
neuen Leuten; es muß
hinweggefegt werden alles das,
was von diesen schrecklichen
alten Parteien da ist; es muß
etwas ganz Neues entstehen! —
solange ist alles Reden über die
wirksamsten Propagandamittel
einfach für die Katz.
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Nous
ne vivons pas aujourd'hui à une
époque où les moyens mesquins
s'enlisent d'une manière ou d'une
autre, mais à une époque où il est
urgent qu'un nombre suffisamment
important d'humains parlant la
même langue et ayant les mêmes
idées s'engagent, et pas seulement
s'enthousiasment. Je crois, mes
chers présents, que certains se
demandent pourquoi cela va si loin
crescendo, que l'on parle avec des
mots de plus en plus forts,
notamment aussi de ma part. Eh
bien, il y a une raison très
simple à cela. Pensez donc : si
l'on a pris des dispositions pour
qu'une partie de l'humanité
s'éveille, et si l'on remarque que
de plus en plus de gens
s'assoupissent doucement, alors ce
que l'on a à dire augmente aussi
la voix dans la même mesure, parce
que l'on a le besoin instinctif de
vaincre le besoin de sommeil de
ses semblables. Et en ce qui
concerne la compréhension
nécessaire des questions sociales
actuelles, nous ne pouvons
vraiment pas dire que le besoin de
sommeil de nos semblables ait
diminué ces derniers temps. Même
au sein de notre mouvement, on
prend les choses à l'envers. J'ai
récemment tenu une conférence sur
l'idée de la triarticulation, sur
la nécessité de placer la vie de
l'esprit sur sa propre base. On
m'a répondu d'une manière
extraordinairement bienveillante
et bien intentionnée : Ici, chez
nous, il n'est pas vraiment
nécessaire de se plaindre du
manque de liberté de la vie de
l'esprit ; nous avons un degré
élevé de liberté de la vie de
l'esprit ; l'État s'immisce très
peu dans ce que nous entreprenons
dans le domaine du système
d'école.
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20
|
Wir leben heute
nicht in einer Zeit, in der die
kleinlichen Mittel irgendwie
verfangen, sondern wir leben in
einer Zeit, in der es dringend
notwendig ist, daß eine genügend
große Anzahl von Menschen von
gleicher Sprache und gleichen
Gedanken sich einsetzen, nicht
nur sich begeistern. Ich glaube,
meine verehrten Anwesenden,
mancher fragt sich, warum es
denn eigentlich so in crescendo
geht, daß in immer stärkeren und
stärkeren Worten gesprochen
wird, namentlich auch von mir.
Nun, das hat einen sehr ein‑
fachen Grund. Denken Sie doch
nur einmal: Wenn man die
Veranstaltungen dazu getroffen
hat, daß ein Teil der Menschheit
wach werden soll, und wenn man
merkt, wie immer mehr Menschen
sanft entschlummern, dann erhöht
sich bei dem, was man zu sagen
hat, in demselben Maße auch die
Stimme, weil man das instinktive
Bedürfnis hat, das
Schlafbedürfnis seiner
Mitmenschen zu über‑ winden. Und
in bezug auf das notwendige
Auffassen der sozialen Fragen
der Gegenwart können wir
wahrhaftig nicht sagen, daß das
Schlafbedürfnis unserer
Mitmenschheit in der letzten
Zeit geringer geworden ist. Man
faßt ja sogar innerhalb unserer
Bewegung die Sache am
allerallerverkehrtesten Ende an.
Ich habe neulich einen Vortrag
gehalten über die Idee der
Dreigliederung, über die Not‑
wendigkeit, das Geistesleben auf
seine eigene Basis zu stellen.
Es wurde mir in einer
außerordentlich gutmütigen,
gutmeinenden Weise erwidert:
Hier bei uns ist es eigentlich
nicht nötig, daß man sich über
die Unfreiheit des Geisteslebens
beklagt; wir haben einen hohen
Grad von Freiheit des
Geisteslebens; uns spricht der
Staat sehr wenig eigentlich in
dasjenige hinein, was wir auf
dem Gebiete des Schulwesens
unternehmen.
|
Mes
très chers présents, les gens qui
parlent ainsi sont le meilleur
témoignage de la nécessité de la
libération de la vie de l'esprit.
Car ceux qui sentent encore
combien ils ne sont pas libres
sont ceux dont on peut encore
mieux se servir. Mais ceux qui ne
sentent même plus à quel point ils
ne sont pas libres, qui
considèrent les idées de pédagogie
d'État déjà instillées dans leur
tête comme leur propre liberté
intérieure et qui n'ont aucune
idée de l'étendue de l'esclavage
de la pédagogie populaire/de
peuple, ceux-là sont en fait ceux
qui arrêtent tout. Il faut
justement pouvoir saisir la chose
par le bon bout. Ceux qui prennent
inconsciemment l'esclavage pour la
liberté sont ceux qui ne nous
permettent pas d'avancer. Il faut
donc dire qu'il s'agit avant tout
de reconnaître que toute
compréhension mutuelle a été
perdue entre les grandes masses et
ceux qui, pendant longtemps,
auraient eu la tâche de parler
ainsi dans le monde, que ces
grandes masses ne défendent pas
aujourd'hui dans leurs journaux et
ainsi de suite les points de vue
qu'elles défendent justement. Il
ne faut notamment pas croire
qu'une [véritable vie de l'esprit]
quelconque émane des larges masses
du prolétariat.
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21
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Meine sehr
verehrten Anwesenden, die Leute,
die so sprechen, sind das beste
Zeugnis dafür, wie notwendig die
Befreiung des Geisteslebens ist.
Denn diejenigen, die noch
spüren, wie unfrei sie sind, das
sind die, die man noch besser
brauchen kann. Diejenigen, die
es aber nicht einmal mehr
spüren, wie unfrei sie sind, die
die schon in ihre Köpfe
hineingetrichterten
staatspädagogischen Ideen für
ihre eigene innere Freiheit
halten und keine Ahnung haben,
wie weit die volkspädagogische
Sklaverei geht, das sind
diejenigen, die eigentlich alles
aufhalten. Man muß die Sache
eben gerade am rechten Ende
fassen können. Diejenigen, die
unbewußt Sklaverei für Freiheit
halten, das sind diejenigen, die
uns natürlich nicht
vorwärtskommen lassen. Und so
muß man sagen: Es handelt sich
darum, vor allen Dingen
einzusehen, daß alles
gegenseitige Verständnis
verlorengegangen ist zwischen
den breiten Massen und
denjenigen, die durch lange
Zeiten hindurch die Aufgabe
gehabt hätten, so zu sprechen in
der Welt, daß diese breiten
Massen heute nicht in ihren
Zeitungen und so weiter
diejenigen Ansichten vertreten,
die sie eben vertreten. Man darf
namentlich nicht glauben, daß
irgendein [wirkliches
Geistesleben] aus der breiten
Masse des Proletariats kommt.
|
L'autre
jour, à la Pentecôte, j'ai lu un
journal socialiste dans un autre
pays. On y trouvait les articles
les plus curieux sur la Pentecôte,
où tout, tout était rejeté de
l'esprit et où il était indiqué
que le seul esprit était celui qui
sortait des larges masses. Par ces
articles de Pentecôte d'un journal
social-démocrate aux accents
bolcheviques, on se sent tellement
transposé [dans une image] qu'on
se dit : maintenant, je devrais
intercepter quelque part cet
esprit qui s'élève comme une fumée
des larges masses. - Oui, mes très
chers présents, si l'on s'apprête
à penser, et encore moins à saisir
quoi que ce soit de cet esprit des
masses, on a quand même le
sentiment que c'est une
superstition bien pire que celle
qui voit dans chaque buisson, dans
chaque arbre, un démon, un elfe ou
quelque chose comme ça. Les
humains modernes n'ont aucune idée
des formes de superstition dans
lesquelles ils vivent en réalité.
Et où cela nous mène-t-il
finalement ? Vous voyez, cela
revient à dire que les humains
sont tout à fait trop à l'aise
pour penser à la manière dont une
nouvelle vie de l'esprit doit
réellement être construite. Vous
voyez, on a pu le constater à fond
depuis des décennies. Si l'on
vient aux humains avec la
supposition que maintenant une
nouvelle vie de l'esprit doit être
construite, oui, on trouve en tout
cas des humains qui se décident,
en plus de ce qu'ils font
d'habitude dans la vie, à se
consacrer à ce nouveau mouvement
spirituel pour l'après-midi du
dimanche ou pour la soirée des
branches ou pour le moment où ils
lisent des livres
anthroposophiques. Mais qu'ils
chercheraient un lien entre ce
nouveau mouvement spirituel et ce
qu'ils font sinon dans la vie, ils
ne peuvent quand même pas décider.
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22
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Ich habe neulich zu
Pfingsten in einem anderen Lande
eine sozialistische Zeitung
gelesen. Da standen die
kuriosesten Pfingstartikel, da
wurde alles, alles vom Geist
abgewiesen und darauf
hingewiesen, daß der einzige
Geist derjenige sei, der aus den
breiten Massen herauskomme.
Durch diese Pfingstartikel einer
sozialdemokratischen Zeitung
mit bolschewistischem Anstrich
fühlt man sich so [in ein Bild]
versetzt, daß man sich sagt:
Jetzt sollte ich irgendwo
abfangen diesen Geist, der da
wie ein Rauch aufsteigt aus den
breiten Massen. — Ja, meine sehr
verehrten Anwesenden, wenn man
sich dann anschickt, irgend
etwas nur zu denken, geschweige
denn zu erfassen von diesem
Geist der breiten Massen, dann
hat man doch das Gefühl: Das ist
ein viel schlimmerer Aberglaube
als jener Aberglaube, der in
jedem Strauche, in jedem Baum
irgendeinen Dämon oder eine
Elfe oder dergleichen sieht. Die
modernen Menschen haben ja keine
Ahnung, in welchen Formen des
Aberglaubens sie eigentlich in
Wirklichkeit leben. Und worauf
kommt das denn schließlich
hinaus? Sehen Sie, es kommt
darauf hinaus, daß die Menschen
durchaus zu bequem sind, daran
zu denken, wie ein neues
Geistesleben wirklich gebaut
werden muß. Sehen Sie, das hat
man nun seit Jahrzehnten
gründlich erleben können. Kommt
man dann an die Menschen heran
mit der Zumutung, daß jetzt ein
neues Geistesleben gebaut werden
muß, ja, dann findet man
allenfalls Menschen, welche
sich entschließen, daß sie außer
dem, was sie sonst im Leben
treiben, noch für den
Sonntagnachmittag oder für den
Zweigabend oder für die Zeit, in
der sie gerade anthroposophische
Bücher lesen, sich widmen dieser
neuen Geistesbewegung. Aber daß
sie einen Zusammenhang suchen
würden zwischen dieser neuen
Geistesbewegung und demjenigen,
was sie sonst im Leben treiben,
dazu können sie sich doch nicht
entschließen.
|
Mais
il y a aussi beaucoup, beaucoup
d'autres humains qui viennent et
disent : "Oui, ce que tu veux là,
au fond, c'est ce que veulent
aussi les meilleurs catholiques et
les meilleurs évangéliques ; il y
avait un pasteur qui parlait en
chaire dans un sens tout à fait
anthroposophique ; au fond, tout
ce que tu veux là, on le trouve
aussi ici et là. - Les gens qui
veulent faire des compromis au
point de laisser l'anthroposophie
se fondre dans ce à quoi les
humains sont habitués, on les
trouve déjà en très grand nombre.
Les humains qui, face à ce qui
doit être voulu, précisément dans
le sens de l'exposé public d'hier,
rendent hommage au principe :
"Lave-moi la fourrure, mais ne me
mouille pas d'une goutte" - ces
personnes sont particulièrement
nombreuses aujourd'hui. Et tant
que nous n'aurons pas la
possibilité d'amener dans le plus
grand nombre possible d'esprits la
conscience qu'une nouvelle vie
spirituelle est avant tout
nécessaire - une vie spirituelle
pénétrante -, nous n'avancerons
pas. Lorsque nous aurons cette
nouvelle vie de l'esprit, lorsque
nous ne serons plus obligés de
lutter contre les intellectuels
incompréhensifs, alors nous aurons
à nouveau quelque chose qui pourra
parler aux humains de telle sorte
que la parole puisse produire des
faits sociaux.
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23
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Aber auch
zahlreich, ganz zahlreich sind
die anderen Menschen, die da
kommen und sagen: Ja, was du da
willst, das wollen ja im Grunde
genommen die besseren Katholiken
und die besseren Evangelischen
auch; da war ein Pastor, der hat
von der Kanzel ganz im
anthroposophischen Sinne
gesprochen; im Grunde genommen
findet man alles das, was du da
willst, auch da und dort. — Die
Leute, die Kompromisse schließen
wollen bis zu dem Grade, daß sie
eigentlich die Anthroposophie
untergehen lassen möchten in
dasjenige, was die Menschen
gewohnt sind, die findet man
schon sehr zahlreich. Die
Menschen, die gegenüber dem, was
gewollt werden muß, gerade im
Sinne des gestrigen öffentlichen
Vortrages, doch auch dem
Grundsatz huldigen: «Wasch mir
den Pelz, aber mach mich nicht
einen Tropfen naß» — diese
Menschen sind heute ganz
besonders zahlreich. Und solange
wir nicht die Möglichkeit
gewinnen, in möglichst viele
Köpfe hinein das Bewußtsein zu
brin‑ gen, daß vor allen Dingen
ein neues Geistesleben notwendig
ist — ein Geistesleben, das
durchgreifend ist —, solange
kommen wir nicht vorwärts. Wenn
wir dieses neue Geistesleben
haben, wenn wir nicht mehr
genötigt sind, zu kämpfen mit
den unverständigen
Intellektuellen, dann werden wir
wiederum etwas haben, was
sprechen kann zu den Menschen
so, daß das Sprechen soziale
Tat‑ sachen bewirken kann.
|
Mes
très chers présents, les humains
devraient seulement une fois se
faire une représentation de
l'effet que peut avoir la parole.
Vous voyez aujourd'hui dans tout
le monde civilisé entier, pour
autant qu'il soit accessible, si
vous voyagez en train ou en
voiture, des villages et des
villes partout, et dans ces
villages et ces villes, vous voyez
des églises, des églises qui ont
été construites. Toutes ces
églises n'existaient pas il y a
encore peu de temps. Au cours des
premiers siècles de notre ère
chrétienne, il y avait tout autre
chose dans cette Europe
aujourd'hui parsemée d'églises. Et
ils étaient peu nombreux à
l'époque à s'avancer parmi les
humains, mais parmi une humanité
plus fraîche, moins endormie, et
ces quelques-uns ont fait en
sorte, par leurs paroles, que
l'Europe ait aujourd'hui cette
forme. Si les humains qui ont fait
cela avaient eu le même état
d'esprit que les douze chefs de
nos quatorze partis, il n'y aurait
certainement même pas eu une
douzaine d'églises construites.
C'est pourtant la force intérieure
de l'esprit qui doit créer les
faits sociaux. Mais cette force
intérieure de l'esprit doit alors
être portée par des humains qui
ont vraiment le courage de la
porter. Et aujourd'hui, nous
sommes confrontés au fait que
l'ancienne vie de l'esprit, qui a
été fondée autrefois dans son
contenu, ne peut se maintenir que
par des mesures de force, par des
préjugés, par l'habitude, mais
qu'au fond, si les humains sont
intérieurement vrais et honnêtes,
elle ne peut pas être maintenue,
qu'elle doit être remplacée par
une nouvelle vie spirituelle ;
nous ne pouvons pas avancer
autrement qu'en la remplaçant par
une nouvelle vie de l'esprit.
Chaque sorte de compromis est
aujourd'hui une impossibilité. Et
tant que l'on n'envisage pas qu'il
est nécessaire de remplacer toutes
ces vieilles choses par quelque
chose de tout à fait nouveau, mais
qui développe à partir de l'esprit
la force d'un façonnement social,
nous n'avancerons pas. C'est
pourquoi, mes très chers présents,
je considère que, dans un certain
sens, comme de signification très
subordonnée si on s'entretient
ainsi ou ainsi sur les petits
moyens de propagation, si on le
fait ainsi ou ainsi, - tout peut
être très bon ou très mauvais d'un
certain point de vue. Ce n'est pas
de cela qu'il s'agit, mais il
s'agit - ce que j'ai exprimé à
maintes reprises dans notre revue
de triarticulation - de trouver un
nombre suffisamment important
d'humains qui est décidé à
défendre courageusement nos idées,
qui sont décidées à ne pas revenir
encore et encore avec le ronron de
l'ancien.
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24
|
Meine sehr
verehrten Anwesenden, die
Menschen sollten sich nur einmal
die Vorstellung machen, was das
Wort für eine Wirkung haben
kann. Sie sehen heute über die
ganze zivilisierte Welt hin,
soweit sie zugänglich ist, wenn
Sie in der Eisenbahn oder im
Auto fahren, überall Dörfer und
Städte, und in diesen Dörfern
und Städten sehen Sie Kirchen,
Kirchen, die gebaut worden sind.
Diese Kirchen waren alle nicht
da vor einer gar nicht zu langen
Zeit. In den ersten Jahr‑
hunderten unserer christlichen
Zeitrechnung war in diesem heute
mit Kirchen besäten Europa etwas
ganz anderes da. Und wenige wa‑
ren es damals, die unter die
Menschen getreten sind,
allerdings unter eine frischere,
weniger schlafende Menschheit,
und diese wenigen, die haben es
aus ihren Worten heraus bewirkt,
daß heute Europa diese Gestalt
hat. Hätten die Menschen, die
das bewirkt haben, die‑ selbe
Gesinnung gehabt etwa, wie sie
diese Dutzendführer unserer
sämtlichen vierzehn Parteien
haben -- es wären ganz gewiß
vielleicht nicht einmal ein
Dutzend Kirchen gebaut worden.
Es ist doch die innere Kraft des
Geistes, welche die sozialen
Tatsachen schaffen muß. Aber
dann muß diese innere Kraft des
Geistes eben getragen sein von
Menschen, die wirklich den Mut
haben, sie zu tragen. Und heute
stehen wir einmal vor der
Tatsache, daß das alte
Geistesleben, das dazumal
begründet worden ist in seinem
Inhalte, sich nur auf‑
rechterhalten kann durch
Gewaltmaßregeln, durch
Vorurteile, durch Gewohnheit,
daß es aber im Grunde genommen,
wenn die Menschen innerlich wahr
und ehrlich sind, nicht
aufrechterhalten werden kann,
daß es ersetzt werden muß durch
ein neues Geistes‑ leben; wir
kommen gar nicht anders vorwärts
als dadurch, daß wir es ersetzen
durch ein neues Geistesleben.
Jede Art des Kompromisses ist
heute eine Unmöglichkeit. Und
ehe man nicht einsieht, daß es
notwendig werden muß, an die
Stelle all dieser alten Dinge
etwas ganz Neues zu setzen, das
aber vom Geiste heraus die Kraft
zur sozialen Gestaltung
entwickelt, eher kommen wir
nicht weiter. Daher, meine sehr
verehrten Anwesenden, betrachte
ich es in einem gewissen Sinne
als von sehr untergeordneter
Bedeutung, ob man sich über die
kleinen Mittel der Propagierung
so oder so unterhält, ob man es
so oder so macht, — es kann
alles von einem gewissen
Standpunkte aus sehr gut oder
spottschlecht sein. Darum
handelt es sich nicht, sondern
darum handelt es sich — was ich
immer wieder und wiederum in
unserer
Dreigliederungszeitschrift
ausgesprochen habe —, daß wir
eine genügend große Anzahl von
Menschen finden, welche unsere
Ideen mutvoll zu vertreten
entschlossen sind, welche
entschlossen sind, nicht immer
wieder und wiederum mit dem
Schlendrian des Alten zu kommen.
|
Maintenant,
mes très chers présents, nous
sommes au milieu de fondations qui
sont justement regroupées sous ce
"jour à venir". Ce qui me frappe
le plus, c'est que des humains
bien intentionnés viennent
toujours dire : "Oui, en fait, il
faut faire les choses tout
autrement, il faut nommer un
spécialiste, il faut nommer un
praticien. - C'est la chose la
plus désolante que l'on puisse
vivre lorsqu'on cède à une telle
demande. Car il ressort en réalité
d'une telle demande que l'on tente
d'implanter à nouveau chez nous
l'ancienne gabegie non pratique.
Il ne s'agit pas de transplanter
les anciens soi-disant praticiens
dans notre institution, mais
d'être clairs : ceux qui, dans un
domaine quelconque, ont
aujourd'hui la meilleure
réputation en sachant appliquer
l'ancienne routine, sont les moins
utiles pour nous. Et ceux qui sont
les plus utiles sont ceux qui sont
prêts à accomplir un nouveau
travail à partir de leur
initiative la plus immédiate et la
plus intime, et qui ne se font pas
d'illusions sur ce qu'ils ont
appris dans les anciennes
conditions. Si nous n'abandonnons
pas cette idée préconçue de ce qui
est encore issu des anciennes
conditions, nous ne pourrons en
aucun cas avancer. C'est ce que
nous devons examiner aujourd'hui.
Et pour finir, je vous dis :
propageons avant tout ce qui a été
tenté de créer depuis plus d'un
an. Il ne faut pas toujours
essayer d'être super intelligent,
en voulant seulement transformer
l'ancien pour lui donner une autre
forme, en se léchant les doigts -
pardonnez-moi l'expression - de
son intelligence, et en pensant :
ils commencent tout de manière non
pratique, là doit être fait ceci
ou cela.
|
25
|
Jetzt, meine sehr
verehrten Anwesenden, stehen wir
mitten drin‑ nen in Gründungen,
die eben zusammengefaßt sind
unter diesem «Kommenden Tag».
Was mir dabei am meisten
auffällt, ist, daß doch immer
wieder gutmeinende Menschen
kommen und sagen: Ja, eigentlich
muß man das ganz anders machen,
da mußt du einen Fachmann
berufen, da mußt du einen
Praktiker berufen. — Es ist das
Jammervollste, was man erlebt,
wenn man dann einmal einem
solchen Ansinnen nachgibt. Denn
aus solchem Ansinnen geht
eigentlich hervor, daß versucht
wird, den alten unpraktischen
Schlendrian auch wieder zu uns
hineinzuverpflanzen. Nicht darum
handelt es sich, daß wir die
alten sogenannten Praktiker in
unsere Institution
hineinverpflanzen, sondern daß
wir uns klar sind: Die‑ jenigen,
die auf irgendeinem Gebiet unter
Umständen den besten Ruf heute
haben, indem sie die alte
Routine zu handhaben wußten,
sind für uns am wenigsten zu
gebrauchen. Und diejenigen sind
am besten zu gebrauchen, die
bereit sind, neue Arbeit zu
leisten aus unmittelbarster,
innerster Initiative heraus, und
die sich nichts einbilden auf
dasjenige, was sie aus den alten
Verhältnissen heraus gelernt
haben. Ohne daß wir ablegen
diese Einbildung auf das, was
noch aus den alten Verhältnissen
herausgeholt ist, ohne das
kommen wir auf keinen Fall
weiter. Das ist es, was wir
heute durchschauen müssen. Und
schließlich sage ich Ihnen:
Propagieren wir vor allen Dingen
dasjenige, was nun wirklich seit
mehr als Jahresfrist versucht
worden ist zu schaffen. Man
sollte nicht immerfort
versuchen, superklug zu sein,
indem man doch nur das Alte
umbiegen will, um es in
irgendeine andere Form zu
bringen, und sich dabei —
verzeihen Sie den Ausdruck — die
Finger ableckt, wie gescheit man
ist, und glauben: die fangen
alles unpraktisch an, da muß das
oder das gemacht werden.
|
Que
l'on essaie seulement une fois [de
se tenir devant les yeux] ce que
signifie le fait que quarante-neuf
numéros de la
Dreigliederungszeitung sont partis
en fumée. Pourquoi sont-ils partis
en fumée ? En réalité, le journal
de triarticulation devrait être
aujourd'hui au point que nous
puissions la faire paraître chaque
jour comme journal quotidien.
Pourquoi dis-je cela ? Parce qu'en
fait, je dois me tenir aujourd'hui
au même point de vue qu'en avril
et mai de l'année dernière,
lorsque nous avons commencé cette
affaire. Croyez-vous que cela
aurait été une tournure de parole,
aurait été une phrase, que j'aurai
conclu un grand nombre de discours
à l'époque par ces mots ? Qu'on se
décide à quelque chose avant qu'il
ne soit trop tard ! - À l'époque,
il s'agissait de reconnaître le
moment correct pour certaines
choses. Aujourd'hui, il est tout
simplement trop tard pour beaucoup
de choses. Aujourd'hui, nous ne
pouvons évidemment pas avancer sur
les voies que nous avons
empruntées à l'époque pour tenter
tout ce qui était possible.
Aujourd'hui, il ne s'agit pas du
tout de nous engager dans une
discussion avec tous les vieux
boutiquiers, qu'il s'agisse de
confessions ou de partis.
Aujourd'hui, il s'agit de nous
tenir fermement sur le terrain de
ce que nous avons à dire et de le
faire passer dans le plus grand
nombre possible de têtes.
Autrement, nous n'avancerons pas.
Car il est justement devenu tout
simplement trop tard pour beaucoup
de choses. Et il sera peut-être
bientôt trop tard pour maintes de
choses qui peuvent encore se
faire, notamment pour la diffusion
de nos idées, si nous nous
préoccupons toujours de nouveau et
à nouveau seulement de quelque
chose d'accessoire et que nous
n'allons pas à la chose principale
: diffuser nos idées.
|
26
|
Man versuche nur
einmal, [sich vor Augen zu
halten,] was es heißt, daß
neunundvierzig Nummern der
Dreigliederungszeitung verpufft
sind. Warum sind sie verpufft?
In Wirklichkeit müßte heute die
Dreigliederungszeitung soweit
sein, daß wir sie jeden Tag als
Tageszeitung erscheinen lassen
könnten. Warum sage ich das?
Weil ich tatsächlich auch heute
auf dem gleichen Standpunkte
ste‑ hen muß wie im April und
Mai vorigen Jahres, als wir
diese Sache begonnen haben.
Glauben Sie, es wäre eine
Redewendung gewesen, es wäre ein
Phrase gewesen, daß ich eine
große Anzahl von Reden dazumal
mit den Worten geschlossen habe:
Man entschließe sich zu irgend
etwas, bevor es zu spät ist! —
Dazumal handelte es sich darum,
daß man für gewisse Dinge den
richtigen Zeitpunkt zu erkennen
hatte. Für viele Dinge ist es
heute einfach zu spät. Heute
können wir auf den Wegen, auf
denen wir dazumal alles mögliche
versuchten, selbstverständlich
nicht weiterkommen. Es handelt
sich heute gar nicht darum, daß
wir uns irgendwie noch einlassen
auf eine Diskussion mit all den
alten Ladenhütern, seien es die
der Bekenntnisse, seien es die
der Parteien. Heute handelt es
sich darum, daß wir ganz fest
auf dem Boden desjenigen stehen,
was wir zu sagen haben und es in
möglichst viele Köpfe
hineinbringen. Anders kommen wir
nicht vorwärts. Denn es ist für
vieles eben einfach zu spät
geworden. Und es wird auch unter
Umständen recht bald zu spät
sein für manches, was noch
geschehen kann, namentlich für
die Verbreitung unserer Ideen,
wenn wir immer wieder und
wiederum nur auf irgendwelche
Nebensachen bedacht sind und
nicht auf die Hauptsache gehen:
auszubreiten unsere Ideen.
|
J'ai
dit tout à l'heure : ce que nous
avons fondé comme le Jour qui
vient ne peut être au fond qu'un
substitut insatisfaisant. Pourquoi
donc ? Parce que nous ne nous
faisons pas d'illusions sur le
fait que nous pouvons être
pratiques sans nous appuyer sur
des actes pratiques. Nous essayons
d'être actifs sur le plan
économique, mais les gens viennent
et nous demandent : "Oui, comment
doit-on aménager un magasin
d'épices pour qu'il s'intègre le
mieux possible dans l'organisme
social triarticulé ? — Certes,
nous voulons fonder des
entreprises économiques dans le
Jour qui vient, mais il s'agit là
de ce qu'on les saisisse
pratiquement. Et comment
devrait-on aujourd'hui saisir la
chose pratiquement, si l'on doit
se dire : Si je gère une certaine
sorte d'entreprises, ainsi je
dois, afin de pouvoir gérer
rationnellement, avoir aussi un
autre groupe d'entreprises - par
exemple, pour un certain groupe
d'entreprises industrielles, je
dois avoir un certain groupe
d'entreprises agricoles. Oui,
pouvez-vous alors faire cela ?
Tout cela est donc impossible
aujourd'hui. L'État vous rend donc
impossible de prendre une telle
disposition pratique. Le pouvoir
de l'État est si grand
aujourd'hui. Il ne s'agit pas d'un
manque de pratique, mais d'une
violence qui rend la chose
impossible.
|
27
|
Ich sagte vorhin:
Das, was wir begründeten als den
Kommenden Tag, das kann ja im
Grunde genommen nur ein
unbefriedigendes Surrogat sein.
Warum denn? Weil wir eben uns
keine Illusionen vormachen, daß
wir praktisch sein können, ohne
auf praktische Taten uns zu
stützen. Wir versuchen,
wirtschaftlich tätig zu sein,
aber da kommen dann die Leute
und fragen einen: Ja, wie muß
man denn einen Gewürzkrämerladen
einrichten, damit er sich
möglichst gut in den
dreigliedrigen sozialen
Organismus hineinstellt? --
Gewiß, wir wollen in dem
Kommenden Tag wirtschaftliche
Unternehmungen begründen, aber
da handelt es sich darum, daß
man sie wirklich praktisch
anfaßt. Und wie sollte man heute
praktisch die Sache anfassen,
wenn man sich sagen muß:
Wirtschafte ich mit einer
bestimmten Sorte von
Unternehmungen, so muß ich,
damit ich da rationell
wirtschaften kann, auch eine
andere Gruppe von Unternehmungen
haben — zum Beispiel zu einer
bestimmten Gruppe von
industriellen Unternehmungen muß
ich eine bestimmte Gruppe von
landwirtschaftlichen
Unternehmungen haben. Ja, können
Sie denn das? Das ist ja heute
alles unmöglich. Der Staat macht
es Ihnen ja unmöglich, eine
solche praktische Einrichtung zu
treffen. So groß ist heute ja
die Gewalt des Staates. Nicht
darum handelt es sich, daß
Unpraxis vorliegt, sondern daß
Gewalt auf der anderen Seite die
Sache unmöglich macht.
|
C'est
pourquoi les personnes qui se
tiennent maintenant effectivement
dans un domaine quelconque de la
vie économique ne devraient
vraiment pas s'entretenir
aujourd'hui de questions
secondaires/subordonnées, mais
plutôt de la manière dont les
différentes professions/états
sociaux économiques, les
associations économiques viennent
absolument à se détacher de ce
qu'est l'État politique, comment
elles peuvent s'en
dégager/éplucher vers dehors. Tant
que les techniciens, par exemple,
tant que telle ou telle gens ne
pensent qu'à prendre des
dispositions qui s'intègrent le
mieux dans la vie étatique
actuelle, nous n'avancerons pas.
Nous avancerons en premier
lorsqu'on en discutera de comment
nous en sortir ? Comment fonder
une vie de l'économique vraiment
libre, où l'on n'organise pas d'en
haut vers en bas, mais où l'on est
associé, où les états
professionnels se rattachent
objectivement aux états
professionnels ? Le tout premier
b.a.-ba de la triarticulation
n'est même pas encore intégré dans
les discussions pratiques, mais on
continue toujours à faire du
charabia et à parler en tenant
compte des conditions actuelles.
Mais toutes ces discussions ne
mènent à rien aujourd'hui.
Défendons-nous contre les gens qui
ne cessent de répéter : "Qu'en
est-il de ceci et de cela ? - Nous
ne commencerons à pouvoir parler
raisonnablement synthétiquement
que lorsque nous serons un peu
plus avancés dans la
triarticulation, lorsque nous
serons vraiment si impliqués dans
cette propagande en faveur de la
triarticulation qu'un nombre
suffisamment important d'humains
actif dans l'économie le sauront :
Nous ne pouvons absolument rien
dire de synthétiquement
raisonnable tant que nous
continuons à calculer que la vie
de l'économie nous est faite par
des institutions étatiques. Ce
n'est que dans la mesure où l'on
se trouve à l'intérieur d'une vie
de l'économie libre, qui n'a rien
à faire avec la politique, que
l'on peut parler raisonnablement
synthétiquement - avant cela,
c'est un non-sens. De même, on ne
peut pas parler de réformes de la
vie de l'esprit tant qu'on n'est
pas clair à soi qu'on ne peut
absolument pas commencer à
s'entretenir là-dessus avant de se
tenir dans une organisation
spirituelle libre. On doit au
moins être conscient que tant que
l'on se trouve dans une
organisation spirituelle qui
dépend de l'État, on doit dire des
bêtises/du non-sens, on ne peut
pas réformer.
|
28
|
Daher sollten
diejenigen Menschen, die nun
tatsächlich auf ir‑ gendeinem
Gebiete des wirtschaftlichen
Lebens stehen, doch heute
wahrhaftig nicht über
untergeordnete Fragen sich
unterhalten, sondern sie sollten
sich darüber unterhalten, wie
die verschiedenen
wirtschaftlichen Berufsstände,
die wirtschaftlichen
Assoziationen überhaupt
loskommen von dem, was
politischer Staat ist, wie sie
sich aus ihm herausschälen
können. Solange zum Beispiel die
Techniker, solange diese und
jene Leute nichts anderes
denken, als Ein‑ richtungen zu
treffen, die am besten
hineinpassen in das gegenwär‑
tige Staatsleben, solange kommen
wir keinen Schritt weiter. Erst
dann kommen wir vorwärts, wenn
darüber diskutiert wird: Wie
kommen wir los? Wie gründen wir
ein wirklich freies
Wirtschaftsleben, in dem nicht
organisiert wird von oben
herunter, sondern assoziiert
wird, wo sich Berufsstände an
Berufsstände sachlich
angliedern? Es ist ja noch nicht
einmal das allererste ABC von
der Dreigliederung in den
praktischen Diskussionen
drinnen, sondern immer wieder
wird unter der Rücksichtnahme
auf die gegenwärti‑ gen
Verhältnisse weiter
gequacksalbert und herumgeredet.
Aber all dieses Herumreden führt
zu nichts heute. Erwehren wir
uns der Leute, die immer wieder
und wiederum sagen: Wie ist es
denn mit dem und jenem? — Wir
werden erst anfangen, vernünftig
reden zu können, wenn wir ein
Stück weiter sind in der
Dreigliederung, wenn wir
wirklich so drinnenstehen in
dieser Propaganda für die
Dreigliederung, daß eine
genügend große Anzahl von
wirtschaftenden Menschen wissen:
Wir können überhaupt nichts
Vernünftiges reden, solange wir
noch immer darauf kalkulieren,
daß uns das Wirtschaftsleben
durch Staatseinrichtungen
gemacht wird. Nur in dem Maße,
in dem man drinnensteht in einem
freien Wirtschaftsleben, das
nichts zu tun hat mit Politik,
kann man erst vernünftig reden
-- vorher ist es Unsinn. Ebenso
kann man nicht über Reformen des
Geisteslebens sprechen, solange
man sich nicht klar ist, daß man
überhaupt nicht anfangen kann,
darüber sich zu unterhalten, ehe
man nicht in einer freien
geistigen Organisation drinnen‑
steht. Man muß sich wenigstens
bewußt sein: Solange man in
einer geistigen Organisation
drinnen ist, die vom Staate
abhängt, solange muß man Unsinn
reden, solange kann man nicht
reformieren.
|
Vous
voyez, on touche là du doigt le
point essentiel. Il ne s'agit pas
de petites choses, mais de grandes
choses. Et plus on le comprendra,
plus on obtiendra de résultats
dans le domaine de la pratique de
la vie.
|
29
|
Sehen Sie, damit ist
scharf der Punkt bezeichnet, auf
den es an‑ kommt. Es handelt sich
nicht um Kleinigkeiten, sondern um
Gro‑ ßigkeiten. Und je mehr man
das einsehen wird, desto mehr wird
man gerade auf dem Gebiete der
Lebenspraxis erreichen.
|
Vous
direz : qu'avons-nous maintenant
si une telle philippique est tenue
sur la question de savoir comment
nous devrions faire de la
propagande ? Mais si vous
réfléchissez à ce que j'ai dit,
vous trouverez quand même que tant
que l'on s'entretient, même dans
nos cercles, de la plus petite
façon et manière de la propagande
- j'aimerais appeler cela une
propagande "à vingt-sept
kreutzers", comme on dit en
Autriche, parce qu'on y avait créé
des magasins où chaque article
était vendu pour vingt-sept
kreuzers -, nous n'avancerons pas.
Nous avancerons alors en premier
lorsque nous aurons le cœur et le
sens pour les grandes forces
motrices, car ce sont ces grandes
forces motrices dont il s'agit
aujourd'hui.
|
30
|
Sie werden sagen: Was
haben wir nun, wenn eine solche
Philippika gehalten wird über die
Frage, wie sollen wir Propaganda
treiben? Aber wenn Sie überlegen,
was ich gesagt habe, so werden Sie
doch finden, daß, solange man sich
auch in unseren Kreisen unterhält
über die kleinste Art und Weise
der Propaganda — ich möchte das
nennen eine «Siebenundzwanzig
Kreuzer»-Propaganda, wie man in
Österreich sagt, weil man dort
einmal Geschäfte gegründet hatte,
wo jeder Artikel für
siebenundzwanzig Kreuzer zu haben
war —, solange werden wir nicht
weiterkommen. Wir werden dann erst
weiterkommen, wenn man Herz und
Sinn hat für die großen,
treibenden Kräfte, denn auf diese
großen, treibenden Kräfte kommt es
heute an.
|
Maintenant,
mes très chers présents, j'ai déjà
beaucoup parlé, en vain, pour dire
que ce dont il s'agit, ce sont les
grandes forces motrices. Mais je
ne me lasserai pas d'être à
nouveau principalement hostile à
tout ce qui, aujourd'hui, aimerait
faire des compromis et se fondre
dans la mesquinerie. Je ne me
lasserai pas d'insister encore et
encore sur la nécessité d'amener
aujourd'hui les grandes questions
mouvant le monde à la
compréhension des masses les plus
larges. C'est pourquoi je me sens
toujours obligé de tenir les
conférences publiques dans le même
style qu'hier et de défier tous
les gens super intelligents qui
disent qu'il faut parler de
manière plus compréhensible aux
grandes masses. Ordinairement, ils
ne pensent qu’à eux-mêmes, à leur
propre niveau. Je défendrai
toujours la vision que les humains
qui parlent ainsi sont tout de
suite les nuisibles, ce sont eux
que nous devons surmonter.
|
31
|
Nun, meine sehr verehrten
Anwesenden, ich habe schon vieles
vergeblich geredet in der Richtung
hin, daß es auf die großen, trei‑
benden Kräfte ankommt. Aber ich
werde nicht müde werden, doch in
der Hauptsache wiederum ablehnend
zu sein gegen alles das‑ jenige,
was heute Kompromisse schließen
und im Kleinlichen aufgehen
möchte. Ich werde nicht müde
werden, immer wieder und wiederum
hinzuweisen darauf, wie es
notwendig ist, heute die großen
weltbewegenden Fragen wirklich zum
Verständnis der breite‑ sten
Massen zu bringen. Deshalb fühle
ich mich auch immer genötigt, die
öffentlichen Vorträge in dem Stile
zu halten wie gestern und zu
trotzen all den superklugen
Leuten, die sagen, man müßte
verständlicher zur großen Masse
reden. Sie meinen damit gewöhnlich
nur sich selbst, ihr eigenes
Niveau. Ich werde immer die
Anschauung vertreten: die
Menschen, die so reden, das sind
gerade die Schädlinge, das sind
die, die wir überwinden müssen.
|
Et
pour cela, nous devons venir à
avoir le courage de nous dire :
oui, quelque chose de tout à fait
nouveau doit être fondé. Comme je
l'ai écrit récemment dans notre
revue, les anciens partis
n'existent plus, ils ne sont plus
que des mensonges et des phrases,
composés de gens qui, parce qu'ils
ne savent rien de nouveau, se
drapent dans les slogans des
anciens partis. L'ensemble des
rouages [des partis], y compris
ces derniers jours, prouve
justement à quel point une
nouveauté est nécessaire dans une
relation la plus radicale.
|
32
|
Und dazu müssen wir
kommen, den Mut zu haben, uns zu
sagen: Ja, es muß etwas ganz Neues
begründet werden. Es ist so, wie
ich neulich in unserer Zeitschrift
geschrieben habe, daß die alten
Parteien im Grunde genommen gar
nicht mehr da sind, daß sie nur
noch als Lüge und Phrase da sind
und aus Leuten bestehen, die, weil
sie nichts Neues wissen, mit den
Schlagworten der alten Parteien
sich drapieren. Das ganze
[Parteien-]Getriebe, auch der
letzten Tage, beweist gerade, wie
sehr in radikalster Beziehung ein
Neues notwendig ist.
|
Après
les explications de Rudolf
Steiner, différentes personnalités
prennent la parole pour discuter
et poser des questions :
|
33
|
Nach den Ausführungen von
Rudolf Steiner melden sich
verschiedene Persönlichkeiten mit
Diskussionsbeiträgen und Fragen zu
Wort:
|
Siegfried
Dorfner : Ce qui s'est joué ces
derniers jours le montre
clairement : ce qui vient des
partis n'est rien d'autre que des
absurdités mesquines. Ce qu'il
faut, c'est une critique
fondamentale de toute la politique
menée jusqu'à présent par les
partis. Il s'agit de propager la
vérité. À cet égard, l'attitude
intransigeante des jésuites est
remarquable. Ils le proclament :
même si de nombreux croyants se
détournent de l'Église,
l'important est que pas une seule
vérité ne se perde. Ce qui importe
aux jésuites, c'est le maintien
des vérités, rien d'autre. Ne
faudrait-il pas adopter une
attitude similaire à l'égard de la
propagation de la triarticulation
? On ne peut pas compter sur la
pensée des humains ; il n'y a pas
de pensée dans les masses. Ainsi
doit donc être trouvée une voie à
partir de la vie. On doit parler
aux humains qui se tiennent devant
la machine. On peut compter sur
leur confiance, mais seulement
tant qu'on est soi-même dans la
même classe.
|
|
Siegfried Dorfner: Was
sich da in den letzten Tagen
abgespielt hat, macht es
offenkundig: Was von den Parteien
kommt, ist nichts als kleinlicher
Unsinn. Nötig ist eine
grundsätzliche Kritik der ganzen
bisherigen Politik der Parteien.
Es geht um die Propagierung des
Wahrhaftigen. In dieser Beziehung
ist die kompromißlose Haltung der
Jesuiten bemerkenswert. Die
verkünden: Auch wenn noch so viele
Gläubige sich von der Kirche
abwenden, so ist doch das
Wichtige, daß nicht eine einzige
Wahrheit verlorengeht. Nur auf
die Aufrechterhaltung der
Wahrheiten kommt es den Jesuiten
an, auf nichts anderes sonst.
Müßte man nicht auch in bezug auf
die Propagierung der
Dreigliederung eine ähnliche
Haltung einnehmen? Man kann ja
nicht mit dem Denken der Menschen
rechnen; in den Massen ist kein
Denken vorhanden. So muß irgendwie
aus dem Leben heraus ein Weg
gefunden werden. Man muß zu den
Menschen, die an der Maschine
stehen, sprechen. Man kann auf ihr
Vertrauen zählen, aber nur solange
man selber in der gleichen Klasse
steht.
|
M. Roser
: L'effet ne va effectivement que
de l'humain vers l'humain. Les
humains ne veulent pas lire la
pensée de la triarticulation dans
un journal ; ils veulent
l'apprendre à partir de relations
personnelles. Il y a maintenant un
an, on s'efforçait de réaliser
l'idée de la triarticulation. Si
quelqu'un a échoué à l'époque,
c'est la classe bourgeoise ; elle
est responsable de l'échec des
efforts de triarticulation. On ne
peut pas blâmer les circonstances
; ce sont toujours les humains qui
échouent.
|
34
|
Herr Roser: Die
Wirkung geht tatsächlich nur vom
Menschen zum Menschen. Die
Menschen wollen den
Dreigliederungsgedanken nicht in
einer Zeitung lesen; sie wollen
ihn aus persönlichen Beziehungen
heraus erfahren. Es ist jetzt
ein Jahr her, da bemühte man
sich um die Verwirklichung der
Dreigliederungsidee. Wenn damals
jemand versagte, so war es die
bürgerliche Klasse; sie ist
dafür verantwortlich, daß die
Dreigliederungsbemühungen
fehlschlugen. Man kann nicht den
Verhältnissen die Schuld geben;
sondern es sind immer die
Menschen, die versagen.
|
Un
participant à la discussion :
Quelle est la position de M. Dr
Steiner, quelle est la position de
la triarticulation par rapport au
syndicalisme ?
|
|
Ein
Diskussionsteilnehmer: Wie stellt
sich Herr Dr. Steiner, wie stellt
sich die Dreigliederung zum
Syndikalismus?
|
Un
autre participant à la discussion
: Je voudrais demander comment
M. Steiner conçoit que la
triarticulation puisse continuer à
se répandre à partir de
l'organisation "Le jour qui vient"
?
|
|
Ein anderer
Diskussionsteilnehmer: Ich möchte
fragen, wie es von Herrn Dr.
Steiner gedacht ist, daß von der
Organisation «Der Kommende Tag»
aus die Dreigliederung weiter um
sich greifen kann?
|
Georg
Herberg : tout d'abord, la
question de la propagande
correcte. On doit élaborer des
propositions de solutions
pratiques du point de vue de la
triarticulation, par exemple sur
la question de l'habillement et du
logement, afin que le peuple ait
un moyen d'action pratique. Ce
sont en fait les architectes du
gouvernement, les ingénieurs
diplômés, qui sont responsables de
la résolution de la question du
logement. Mais un autre problème
important se pose : il s'agit de
la disproportion entre les
techniciens et les juristes qui
règne dans notre société. Les
juristes occupent les positions
les plus importantes ; ils sont
déterminants pour les décisions
politiques. C'est d'eux que
viennent les mots qui résonnent,
c'est d'eux que vient le discours
édifiant. Ce qui est représenté
par les juristes et ce qui est
représenté par les techniciens
doit converger. Le circuit entre
la production, la circulation et
la consommation des marchandises
doit en effet être fermé ; et
c'est le technicien qui est
responsable du domaine de la
production. Pour pouvoir défendre
correctement les intérêts et les
tâches des techniciens dans la
société, une "association
académique des techniciens"
devrait être appelée.
|
35
|
Georg Herberg:
Zunächst zur Frage der richtigen
Propaganda. Man muß praktische
Lösungsvorschläge aus der Sicht
der Dreigliederung ausarbeiten,
zum Beispiel zur Kleidungs- und
Wohnungsfrage, damit das Volk
eine praktische Handhabe hat.
Für die Lösung der Wohnungsfrage
sind eigentlich die
Regierungsbaumeister, die
Diplomingenieure verantwortlich.
Aber da stellt sich ein anderes
wichtiges Problem: Es ist das
Mißverhältnis zwischen
Technikern und Juristen, das in
unserer Gesellschaft herrscht.
Die Juristen nehmen die
führenden Stellungen ein; sie
sind maßgebend für die
politischen Entscheide. Von
ihnen kommen die klangvollen
Worte, von ihnen ertönt das
erbauliche Sagen. Das, was von
den Juristen, und das, was von
den Technikern repräsentiert
wird, muß zusammenwachsen. Der
Kreislauf zwischen Erzeugung,
Verkehr und Verbrauch der Waren
muß ja auch geschlossen sein;
und es ist der Techniker, der
für das Gebiet der Erzeugung
zuständig ist. Um die Interessen
und Aufgaben der Techniker in
der Gesellschaft richtig
wahrnehmen zu können, müßte ein
«Akademikerbund für Techniker»
ins Leben gerufen werden.
|
Robert
Wolfgang Wallach : Il est
fondamentalement déprimant qu'il y
ait absolument une question de
propagande en rapport avec la
triarticulation. Nous devrions
pourtant porter cette idée de
manière si vivante en nous que
nous pourrions agir directement
sur les humains, simplement en
nous adressant à l'humain dans
l'humain. Le balayeur a besoin du
maître de maison, et le maître de
maison a besoin du balayeur ; tous
deux dépendent l'un de l'autre. Il
ne devrait donc plus arriver que
le balayeur regarde le maître de
maison de travers et vice versa.
|
36
|
Robert Wolfgang Wallach:
Es ist im Grunde deprimierend, daß
es im Zusammenhang mit der
Dreigliederung überhaupt eine
Propagandafrage gibt. Wir müßten
diese Idee doch so lebendig in uns
tragen, daß wir unmittelbar zu
den Menschen wirken könnten,
einfach dadurch, daß wir den
Mensch im Menschen ansprechen. Der
Straßenkehrer braucht den
Hausherrn, und der Hausherr
braucht den Straßenkehrer; beide
sind aufeinander angewiesen. Es
sollte deshalb nicht mehr
vorkommen, daß der Straßenkehrer
den Hausherrn scheel ansieht und
umgekehrt.
|
Rudolf
Steiner : mes très chers présents
! Dans cette discussion, on a
malheureusement trop peu parlé de
l'idée de triarticulation
proprement dite, mais seulement de
maintes autres choses.
|
37
|
Rudolf Steiner: Meine
sehr verehrten Anwesenden! Es ist
in dieser Diskussion leider
allzuwenig gesprochen worden über
die eigentliche
Dreigliederungsidee, sondern nur
über manches andere.
|
J'aimerais
revenir un peu sur l'idée de la
triarticulation et sur ce qui s'y
rapporte, en prenant quelques
questions qui ont été traitées et
en revenant à nouveau à l'exposé.
|
38
|
Ich möchte doch ein wenig
zurückführen auf die
Dreigliederungs‑ idee und auf das,
was damit zusammenhängt, indem ich
einzelne Fragen, die behandelt
worden sind, herausgreife und
dadurch wiederum auf den Vortrag
zurückkommen werde.
|
Ainsi,
la question a été posée de savoir
comment je me positionne par
rapport au syndicalisme ou comment
la triarticulation se positionne
par rapport à cela.
|
39
|
So ist die Frage gestellt
worden, wie ich mich zum
Syndikalis‑ mus stelle oder wie
die Dreigliederung sich dazu
stellt.
|
Voyez-vous,
nous avons essayé - en vérité - de
nous positionner par rapport aux
courants les plus divers.
Moi-même, je devrais encore dire
aujourd'hui ce que j'ai souvent
dit sur le syndicalisme, que donc
dans certains cercles
syndicalistes, vit une conscience
de combien le rassemblement des
différents états professionnels,
des différentes branches
professionnelles, et ainsi de
suite, donc la pensée syndicale
peut être un certain chemin, au
moins dans la vie de l'économie,
pour venir à quelque chose de
fructueux. Je veux bien
reconnaître absolument tout cela,
par exemple aussi que le
syndicalisme se tient dans un
rapport moins servile à la pensée
d'État que, par exemple, le
socialisme marxiste ordinaire.
Cela aussi, je veux absolument le
reconnaître et je l'ai souvent
reconnu. Seulement j'aimerais dire
que toutes ces orientations - je
ne dis pas du présent - toutes ces
orientations n'appartiennent pas
au présent, mais au passé, et
qu'elles n'empiètent sur le
présent que parce que les gens qui
s'appelaient ainsi [selon une
telle orientation] ne peuvent
absolument pas réapprendre. On
peut dire qu'en fait, tous les
modèles de partis ont déjà perdu
leur signification par rapport aux
circonstances actuelles. Seuls les
humains qui appartenaient
autrefois à ces choses, qui sont
caractérisées par ce modèle de
parti, ne se sont pas encore
accommodés de se désigner par
autre chose que par [les noms des]
anciens modèles de parti.
Voyez-vous, cela avait un certain
sens jusqu'en 1914 que les gens se
désignent par un tel nom, par
exemple comme aujourd'hui encore
Monsieur von Heydebrand
s'appelle "et la Lasa" et ainsi de
suite. Mais aujourd'hui, cela n'a
plus de sens. Ainsi, s'accrocher à
de telles choses passées, comme
l'est le syndicalisme, n'a plus
vraiment de signification
aujourd'hui.
|
40
|
Sehen Sie, wir
haben versucht — wahrhaftig —
uns zu den ver‑ schiedensten
Strömungen zu stellen. Ich
selbst würde auch heute noch
dasjenige sagen müssen, was ich
oftmals über den Syndikalismus
gesagt habe, daß ja in gewissen
syndikalistischen Kreisen ein
Bewußtsein davon lebt, wie sehr
der Zusammenschluß der einzelnen
Berufsstände, der einzelnen
Berufszweige und so weiter, also
der syndikalistische Gedanke,
ein gewisser Weg sein kann,
wenigstens im Wirtschaftsleben
zu einem Fruchtbaren zu kommen.
Alles das will ich durchaus
anerkennen, zum Beispiel auch,
daß der Syndikalismus in einem
weniger sklavischen Verhältnis
zum Staatsgedanken steht als zum
Beispiel der gewöhnliche
marxistische Sozialismus. Auch
das will ich durchaus anerkennen
und habe es oftmals anerkannt.
Allein ich möchte sagen: All
diese Richtungen -- ich sage
nicht der Gegenwart — all diese
Richtungen gehören ja nicht der
Gegenwart, sondern der
Vergangenheit an und ragen nur
deshalb noch in die Gegenwart
hinein, weil die Leute, die sich
früher so [nach irgendeiner
solchen Richtung] genannt haben,
durchaus nicht umlernen können.
Man kann sagen, eigentlich haben
schon die ganzen
Parteischablonen ihre Bedeutung
gegenüber den Verhältnissen der
Gegenwart verloren. Nur die
Menschen, die früher zu diesen
Dingen gehörten, die durch diese
Parteischablone charakterisiert
werden, sie haben sich noch
nicht dazu bequemt, sich mit
etwas anderem zu bezeichnen als
mit [den Namen der] alten
Parteischablonen. Sehen Sie, es
hatte einen gewissen Sinn bis
zum Jahre 1914, daß sich die
Leute mit einem solchen Namen
benennen, wie sich zum Beispiel
heute noch Herr von Heydebrand
«und der Lasa» nennt und so
weiter. Aber heute hat es keinen
Sinn mehr. So hat auch heute das
Festhalten an solchen
vergangenen Dingen, wie der
Syndikalismus ist, keine rechte
Bedeutung mehr.
|
Et
tant que l'on a pu tenter
d'atteindre les humains dont on
pouvait croire que le cerveau
était encore assez "mou" pour
dépasser ces vieux schémas de
parti, on l'a fait. Mais il faut
apprendre quelque chose des
circonstances. Et aujourd'hui, il
est vraiment urgent que l'on
apprenne quelque chose des
circonstances. Et je dois donc
dire qu'aujourd'hui, je ne ressens
plus du tout la violence de la
question "Comment me positionner
par rapport au syndicalisme", mais
je vous explique : J'ai essayé de
me positionner par rapport au
syndicalisme, c'est-à-dire de
trouver au sein du syndicalisme
des gens qui seraient capables de
comprendre la triarticulation à
travers un cerveau encore "mou" -
mais cela aussi a été en vain.
C'est pourquoi doit être parlé
ainsi aujourd'hui - comme je l'ai
fait ce soir - qu'il s'agit de se
tenir sur le sol ferme de la
triarticulation et de ne pas se
préoccuper de l'autre.
|
41
|
Und solange der Versuch
gemacht werden konnte, an die
Menschen heranzukommen, von denen
man glauben konnte, daß ihr Gehirn
noch «weich» genug ist, um über
diese alten Parteischablonen
hinwegzukommen, solange ist er
gemacht worden. Aber man muß da
von den Verhältnissen etwas
lernen. Und heute ist es wirklich
dringend notwendig, daß man von
den Verhältnissen etwas lernt. Und
so muß ich sagen, ich empfinde
heute gar nicht mehr die Gewalt
der Frage «Wie stelle ich mich zum
Syndikalismus?», sondern ich
erkläre Ihnen: Ich habe versucht,
mich auch zum Syndi‑ kalismus zu
stellen, das heißt innerhalb des
Syndikalismus Leute zu finden, die
fähig wären, durch ein noch
«weiches» Gehirn die
Dreigliederung zu begreifen — aber
auch das war vergeblich. Daher muß
heute so geredet werden -- wie ich
es heute Abend getan habe —, daß
es sich darum handelt, auf dem
festen Boden der Drei‑ gliederung
zu stehen und sich nicht zu
kümmern um das andere.
|
Car
il s'agit aujourd'hui de trouver
un nombre suffisamment grand
d'humains qui comprennent la
triarticulation, qu'elles viennent
de tel ou tel camp, du
syndicaliste ou d'un autre, cela
nous est tout à fait égal.
Aujourd'hui, nous ne nous
préoccupons plus de savoir comment
la triarticulation se positionne
par rapport aux syndicalistes,
mais nous attendons de voir
comment les syndicalistes veulent
se positionner par rapport à la
triarticulation. Au cours de
l'année écoulée, nous avons appris
que tout le reste est vain, et
aujourd'hui, seul celui qui peut
apprendre quelque chose peut agir.
|
42
|
Denn es handelt sich
heute darum, daß wir eine genügend
große Anzahl von Menschen finden
müssen, die die Dreigliederung
verstehen; ob sie nun aus diesem
oder jenem Lager kommen, aus dem
syndikalistischen oder aus einem
anderen, das ist uns ganz
gleichgültig. Wir kümmern uns
heute nicht mehr darum, wie die
Drei‑ gliederung zu den
Syndikalisten steht, sondern wir
warten es ab, wie sich die
Syndikalisten zur Dreigliederung
stellen wollen. Im Verlauf des
letzten Jahres haben wir gelernt,
daß alles andere etwas
Vergebliches ist, und heute kann
nur derjenige wirken, der etwas
lernen kann.
|
La
question a ensuite été posée de
savoir comment il est possible de
concevoir que la triarticulation
puisse se répandre à partir de
l'organisation "Le jour qui
vient".
|
43
|
Dann ist die Frage
gestellt worden, wie es gedacht
ist, daß von der Organisation «Der
Kommende Tag» aus die
Dreigliederung weiter um sich
greifen kann.
|
Je
vous prie donc, justement pour une
telle question, de considérer que
l'idée de la triarticulation est,
dans toute sa conception, quelque
chose de tout à fait pratique et
qu'elle ne baigne pas dans un
quelconque brouillard bleu, mais
qu'il s'agit de quelque chose de
concret. Le 'jour qui vient' a été
créé parce que l'on s'est rendu
compte qu'au cours du XIXe siècle,
le système bancaire actuel était
devenu un élément nuisible à notre
vie de l'économie. J'ai également
attiré l'attention sur ce point
lors de ma dernière présence à une
soirée d'étude. J'ai montré que
depuis le premier tiers du XIXe
siècle environ, l'argent joue dans
la vie économique de la
civilisation moderne un rôle
semblable à celui des concepts
abstraits dans notre pensée, qu'il
a peu à peu effacé toute
aspiration concrète, qu'il se pose
comme un voile occultant sur ce
qui doit s'exprimer dans les
forces économiques. Et c'est
pourquoi il est aujourd'hui
nécessaire de fonder quelque chose
qui ne soit pas purement une
banque, mais qui concentre les
forces économiques de telle sorte
qu'elles soient à la fois une
banque et une économie concrète.
Il est donc nécessaire de fonder
quelque chose qui regroupe
l'économie vraiment concrète et
l'organisation de ces branches
économiques, ainsi que sinon la
vie de l'économie est regroupée
dans une banque, mais sans tenir
compte des conditions économiques,
seulement de manière abstraite.
Cela signifie qu'ici dans le 'jour
qui vient', il sera pratiquement
tenté de surmonter les dommages
causés par le système monétaire.
|
44
|
Da
bitte ich Sie doch, gerade bei
einer solchen Einzelfrage ins
Auge zu fassen, daß die
Dreigliederungsidee ihrer
ganzen Anlage nach etwas
durchaus Praktisches ist und
nicht in irgendeinem blauen
Nebeldunst schwimmt, sondern
daß es sich um etwas Konkretes
handelt. Der Kommende Tag ist
gegründet worden, weil
eingesehen worden ist, daß das
heutige, gewöhnliche Bankwesen
im Laufe des 19. Jahrhunderts
allmählich ein schädigendes
Element geworden ist in
unserem Wirtschaftsleben.
Darauf habe ich bei meiner
letzten Anwesenheit auch an
einem Studienabend
hingewiesen. Ich habe gezeigt,
daß etwa seit dem ersten
Drittel des 19. Jahrhunderts
das Geld im Wirtschaftsleben
der modernen Zivilisation eine
ähnliche Rolle spielt wie die
abstrakten Begriffe in unserem
Denken, daß es allmählich
ausgelöscht hat alles konkrete
Streben, daß es wie ein
verdeckender Schleier sich
hinüberlegt über das, was sich
in wirtschaftlichen Kräften
ausleben muß. Und daher
entsteht heute die
Notwendigkeit, etwas zu
begründen, was nicht bloß eine
Bank ist, sondern was die
wirtschaftlichen Kräfte so
konzentriert, daß sie zu
gleicher Zeit Bank sind und zu
gleicher Zeit im Konkreten
wirtschaften. Also es besteht
die Notwendigkeit, etwas zu
begründen, was zusammenfaßt
wirklich konkretes
Wirtschaften und die
Organisation dieser
Wirtschaftszweige, so wie
sonst in einer Bank das
Wirtschaftsleben
zusammengefaßt wird, aber ohne
auf wirtschaftliche
Verhältnisse Rücksicht zu
nehmen, nur in abstrakter
Weise. Das heißt, es wird hier
im Kommenden Tag praktisch
versucht, zu überwinden die
Schäden des Geldwesens.
|
Nous
faisons l'expérience que
aujourd'hui que toutes sortes de
gens, Gesell et d'autres - il y a
donc d'étranges "compagnons" de la
vie - danser alentour et parler de
l'argent libre. Ce sont des
utopistes. Ce sont des
abstracteurs. Ce dont il s'agit,
c'est que l'on arrive, par une
connaissance de la vie pratique, à
savoir où en fait reposent les
dommages. Et un dommage repose
dans ce que le système bancaire a
pris la forme économique qu'il a
aujourd'hui. Dans la vie
économique, le système bancaire
est aujourd'hui comme les pensées
sont dans la vie de l'âme d'un
humain qui transforme tout en
abstractions et qui ne se
préoccupe pas des choses concrètes
individuelles auxquelles on a
affaire, mais qui transforme tout
en hautes abstractions. L'humain
qui transforme tout en hautes
abstractions — et c'est le cas de
la plupart des humains actuels -,
un tel humain ne parvient jamais à
une véritable saisie de la
réalité. Vous voyez, vous pouvez
aujourd'hui entendre de telles
abstractions chaque dimanche dans
chaque chaire. De telles
abstractions, avec lesquelles les
gens se sentent si bien parce
qu'ils peuvent rêver de la vie le
temps d'un dimanche après-midi,
n'ont plus rien à voir avec la
vie. Et ce qui est pour la vie de
l'âme individuelle l'abstraction
dépourvue d'essence qui se réfugie
haut dans un nid de coucou dans
les nuages, est pour la vie
économique le système bancaire qui
se vit uniquement dans l'argent.
|
45
|
Wir erleben es
heute, daß allerlei Leute,
Gesell und andere — es gibt ja
sonderbare «Gesellen» des Lebens
— heute herumtanzen und vom
freien Gelde reden. Das sind
Utopisten. Das sind
Abstraktlinge. Um was es sich
handelt, ist, daß man durch eine
Erkenntnis des praktischen
Lebens darauf kommt, wo
eigentlich die Schäden liegen.
Und ein Schaden liegt darin, daß
sich das Bankwesen wirt‑
schaftlich so gestaltet hat, wie
es heute ist. Im
wirtschaftlichen Leben steht
heute das Bankwesen so drinnen,
wie die Gedanken im Seelenleben
eines Menschen drinnenstehen,
der alles gleich in
Abstraktionen umsetzt und der
sich nicht um einzelne konkrete
Dinge kümmert, mit denen man es
zu tun hat, sondern alles in
hohe Abstraktionen umsetzt. Der
Mensch, der alles in hohe
Abstraktionen umsetzt -- und das
sind die meisten heutigen
Menschen —, ein solcher Mensch
kommt niemals zu einer
wirklichen Erfassung der
Wirklichkeit. Sehen Sie, solche
Abstraktionen können Sie heute
an jedem Sonntag auf jeder
Kanzel hören. Solche
Abstraktionen, bei denen sich
die Leute, weil sie sich
herausträumen können aus dem
Leben für einen
Sonntagnachmittag, so ungeheuer
wohl fühlen, haben nichts mehr
zu tun mit dem Leben. Und
dasselbe, was für das einzelne
Seelenleben die wesenlose
Abstraktion ist, die sich hinauf
in ein Wolkenkuckucksheim
flüchtet, das ist für das
wirtschaftliche Leben das bloß
im Geld sich auslebende
Bankwesen.
|
C'est
pourquoi, en faisant une tentative
à petite échelle - qui, nous
l'espérons, grandira en une toute
grande - on pouvait organiser les
choses ainsi que l'on ramène dans
une certaine mesure l'argent à
l'économie et conduise l'économie
en haut à l'argent, ainsi que
l'argent soit à nouveau quelque
chose qui serve à faciliter et à
mettre en mouvement l'économie. De
même que nos pensées ne doivent
pas servir à nous élever dans des
hauteurs abstraites et à nous
sentir bien, mais à mettre en
mouvement les faits concrets de la
vie, de même il s'agit de placer
l'argent dans la vie économique
réelle. Nous voulons exploiter des
branches économiques et non pas
nous installer dans une banque et
ne faire que des affaires
d'argent, car les affaires
d'argent sont en soi le plus grand
dommage de notre vie de l'économie
depuis le 19e siècle et le début
du 20e siècle. Donc, avec Le jour
qui vient est simplement saisie
une idée pratique. Et tant que
l'on n'envisagera pas qu'il s'agit
ici de penser les idées de manière
très pratique, jusque dans les
moindres détails, on ne comprendra
pas non plus la Fédération pour la
triarticulation de l'organisme
social.
|
46
|
Deshalb konnte man,
indem man einen Versuch im
Kleinen machte — der hoffentlich
ins ganz Große sich auswächst —,
die Dinge so gestalten, daß man
gewissermaßen zurückführt das
Geld zur Wirtschaft und die
Wirtschaft hinaufführt zum Geld,
so daß das Geld wiederum etwas
ist, was zur Erleichterung und
zum In‑ Bewegung-Bringen des
Wirtschaftens dient. Wie unsere
Gedanken nicht dazu dienen
sollen, uns in abstrakte Höhen
zu erheben und uns wohl dabei zu
fühlen, sondern dazu, daß wir
die konkreten Tatsachen des
Lebens in Bewegung bringen, so
handelt es sich darum, daß wir
das Geld hineinstellen ins
wirkliche Wirtschaftsleben. Wir
wollen Wirtschaftszweige
betreiben und nicht uns
hineinsetzen in eine Bank und
nur Geldgeschäfte machen, denn
Geldgeschäfte an sich sind der
größte Schaden unseres
Wirtschafts‑ lebens seit dem 19.
Jahrhundert und dem Beginn des
20. Jahrhunderts. Also, mit dem
Kommenden Tag ist einfach eine
praktische Idee aufgegriffen.
Und ehe man nicht einsehen wird,
daß es sich hier darum handelt,
Ideen ganz praktisch zu denken
bis ins Einzelnste, wird man
auch nicht den Bund für
Dreigliederung des sozialen
Organismus verstehen.
|
Et
maintenant, j'aimerais rendre
attentif sur quelque chose qui est
un peu en rapport avec tout le ton
que j'ai essayé de donner
aujourd'hui, sur un côté que
M. Dorfner a indiqué - sur
les jésuites. Là, on trouve, aussi
si c'est pour une cause avec
laquelle je ne veux vraiment pas
avoir affaire, une façon efficace
de défendre/représenter les
choses. Vous pouvez toujours
entendre de ce côté-là : "Et si
des milliers et des milliers de
nos partisans tombent, si nous
perdons des milliers et des
milliers, cela ne nous fait rien.
Cela nous ferait en premier
quelque chose si nous perdions une
seule vérité ! - Vous pouvez
entendre encore et encore cette
phrase de la part de la partie à
laquelle M. Dorfner a fait
allusion : que des milliers et des
milliers d'adhérents tombent, mais
qu'une seule vérité ne soit pas
perdue. - On pourrait comprendre
que là où l'on parle ainsi pour
une cause avec laquelle je ne veux
vraiment pas avoir affaire, il y a
une façon efficace de faire de la
propagande. On pourrait donc se
poser sur le sol : Ce n'est rien
d'avoir beaucoup de partisans,
mais c'est tout de pouvoir se
tenir sur le terrain de ses
vérités, sans faire de compromis,
sans lorgner quelque part [et
penser], est-ce que tu l'auras
aussi, est-ce que tu devras lui
faire un peu d'ombre/beau. Il ne
s'agit pas de ce genre de
propagande chez la
triarticulation. Là, il s'agit de
gagner le plus grand nombre
possible d'humains à ce que
contient la triarticulation, non
pas parce qu'on est amoureux de la
triarticulation ou parce qu'on est
borné, mais parce qu'on envisage :
cela va seulement plus loin de
cette manière.
|
47
|
Und nun möchte ich
aufmerksam machen auf etwas, was
ein wenig zusammenhängt mit dem
ganzen Ton, den ich heute
anzuschlagen versuchte, auf eine
Seite, auf die Herr Dorfner
hingewiesen hat — auf die
Jesuiten. Da findet man, wenn
auch für eine Sache, mit der ich
nun wahrhaftig nichts zu tun
haben will, eine wirksame Art,
die Dinge zu vertreten. Sie
können immer wiederum hören von
jener Seite: Und wenn Tausende
und Tausende unserer Anhänger
abfallen, wenn wir Tausende und
Tausende verlieren, so macht uns
das nichts. Es würde uns erst
etwas machen, wenn wir eine
einzige Wahrheit verlören! —
Immer wieder und wiederum können
Sie das hören von jener Seite,
auf die Herr Dorfner hingewiesen
hat: Mögen abfallen Tausende und
Tausende von Anhän‑ gern, aber
es darf nicht eine einzige
Wahrheit verloren gehen. — Daß
da, wo so gesprochen wird für
eine Sache, mit der ich wahr‑
haftig nichts zu tun haben will,
eine wirksame Art für Propaganda
vorliegt, das könnte man
einsehen. Also man könnte sich
stellen auf den Boden: Nichts
ist es, viele Anhänger zu haben,
aber alles ist es, auf dem Boden
seiner Wahrheiten stehen zu
können, ohne Kompromißbildung,
ohne irgendwo hinzuschielen [und
zu denken], kriegst du den auch,
mußt du dem ein bißchen
schöntun. Um diese Art der
Propaganda handelt es sich bei
der Dreigliederung nicht. Da
handelt es sich darum, möglichst
viele Menschen zu gewinnen für
dasjenige, was die
Dreigliederung enthält —
wahrhaftig nicht deshalb, weil
man in die Dreigliederung
verliebt ist oder weil man
starrköpfig ist, sondern weil
man einsieht: Nur auf diese
Weise geht es weiter.
|
Maintenant,
il n'est pas nécessaire de revenir
sur ce que le Dr. Herberg a dit
sur les "architectes diplômés" et
les "architectes du gouvernement"
dans leur disproportion par
rapport aux juristes. Ce sont des
choses qui ont été réglées depuis
longtemps par les discussions les
plus élémentaires de la
fédération. Et, n'est-ce pas, il
n'est pas du tout possible que,
lorsque nous discutons dans
l'esprit de la triarticulation,
nous nous placions en quelque
sorte complètement en dehors du
terrain de la triarticulation.
Car, voyez-vous, cela ferait tout
de même une drôle d'impression si
nous parlions par exemple de la
libre vie de l'esprit et si nous
soulevions une discussion sur la
question de savoir s'il est juste
de remplacer les anciennes
appellations des personnes
travaillant au lycée par des
titres tels que "assesseur
d'études" et ainsi de suite.
Toutes ces questions se tiennent
sur le terrain de l'ancien système
étatique. Il en va de même pour
les "maîtres d'ouvrage du
gouvernement" ; il ne peut s'agir
de la manière dont ceux-ci
s'opposent aux juristes. Car dès
l'instant où l'on aborde la
triarticulation, on ne peut plus
parler de "maîtres d'œuvre du
gouvernement", mais nous nous
trouvons là sur le terrain de cet
État politique qui englobe,
strictement démocratique, où
chaque humain majeur se trouve en
face de chaque autre humain majeur
en tant qu'égal. Il ne peut pas
s'agir de comment cet État
démocratique se comporte par
rapport à celui auquel devrait
être donné un tel titre, et plus
de ce genre. Absolument, nous
devons nous habituer à entrer un
peu plus dans le réel.
|
49
|
Nun, es erübrigt
sich wohl, auf das einzugehen,
was Herr Dr. Herberg gesagt hat
über «Diplombaumeister» und
«Regierungsbaumeister» in ihrem
Mißverhältnis zu den Juristen.
Diese Dinge sind es, die durch
die allerelementarsten
Diskussionen des Bundes sich
längst erledigt haben. Und,
nicht wahr, es geht auch schon
ganz und gar nicht, daß, wenn
wir im Sinne der Dreigliederung
diskutieren, wir gewissermaßen
ganz und gar uns außerhalb des
Bodens der Dreigliederung
stellen. Denn sehen Sie, es
würde schließlich doch auch
einen sonderbaren Eindruck
machen, wenn wir zum Beispiel
vom freien Geistesleben sprechen
und eine Dis‑ kussion aufwerfen
würden, ob es denn nun richtig
wäre, die alten Bezeichnungen
für die am Gymnasium wirkenden
Leute zu ersetzen durch Titel
wie «Studienassessor» und so
weiter. Das sind alles Fragen,
die auf dem Boden des alten
Staatswesens stehen. So ist es
auch mit den
«Regierungsbaumeistern»; es kann
sich nicht darum handeln, wie
diese den Juristen
gegenüberstehen. Denn in dem
Augenblick, wo man auf die
Dreigliederung eingeht, kann man
nicht mehr von
«Regierungsbaumeistern»
sprechen, sondern da stehen wir
auf dem Boden jenes politischen
Staates, der streng demokratisch
das umfaßt, wo jeder mündige
Mensch jedem anderen mündigen
Menschen als gleicher
gegenübersteht. Es kann sich
nicht darum handeln, wie dieser
demokratische Staat sich verhält
zu dem, dem ein solcher Titel
gegeben werden soll und
dergleichen mehr. Überhaupt, wir
müssen uns angewöhnen, etwas
mehr in das Reelle
hineinzugehen.
|
Voyez-vous,
il y a beaucoup de choses qui vous
arrivent dans la vie, et vous
pouvez vous souvenir de beaucoup
d'expériences. Par exemple,
j'étais une fois avec une
personnalité socialiste, qui était
un bon socialiste, et je lui ai
parlé d'un très, très haut
fonctionnaire du gouvernement. Je
pensais que ce très, très haut
fonctionnaire était totalement
incapable, que c'était un humain
impossible. Et j'ai dit que je
pensais que [le mieux] pour ce
très haut fonctionnaire du
gouvernement serait qu'il quitte
son poste et devienne balayeur de
rues - ce serait le métier correct
pour lui. Vous auriez dû voir
l'effroi de la personnalité
socialiste à l'idée qu'un humain
qu'elle connaissait bien doive
devenir balayeur. Oui, c'était
toutefois seulement une pensée,
mais elle me semble indiquer plus
de réalité que la pensée -
pardonnez-moi - qui vient d'être
exprimée : le maître de maison ne
doit pas regarder le balayeur de
rues de travers, et le balayeur de
rues ne doit pas regarder le
maître de maison de travers ! -
Oui, ce n'est vraiment pas ainsi
que nous résoudrons la question
sociale, en ne nous regardant pas
de travers. Il est vrai que dans
notre ordre social actuel, le
maître de maison a besoin du
balayeur et le balayeur a besoin
du maître de maison, mais s'ils ne
se regardent pas de travers, la
question sociale ne sera
certainement pas résolue. Et que
l'on s'imagine quelque chose ou
que l'on ne s'imagine rien, ce
sont finalement des questions qui
n'ont vraiment rien à voir avec
les faits et les réalités
sérieuses de la vie actuelle. Il
ne s'agit vraiment pas de faire
comprendre aux humains aujourd'hui
que le maître de maison a besoin
du balayeur et que le balayeur a
besoin du maître de maison. Nous
avons toujours en arrière-plan
l'idée que le balayeur doit rester
balayeur et que le maître de
maison doit rester maître de
maison, mais qu'ils ne doivent pas
se regarder de travers, ce qui est
certainement plus facile pour le
maître de maison que pour le
balayeur. Mais je crois qu'avec
toutes ces choses qui sentent un
peu fort l'acide moralinique, nous
n'arriverons pas aujourd'hui à une
branche verte, mais
qu'aujourd'hui, il ne s'agit pas
seulement de ne pas se regarder de
travers, mais de mettre la main à
la pâte pour que les choses
changent, pour que nous parvenions
avant tout à trouver à nouveau une
compréhension [les uns pour les
autres] au-delà des classes. Et
cette compréhension mènera à une
transformation complète de la vie,
pas seulement à un changement de
regard de la méchanceté à la
bonté, mais à des choses
totalement différentes. Et si vous
passez en revue les intentions de
l'idée de la triarticulation, vous
verrez qu'il en résulte en fait
quelque chose à quoi l'humanité
doit aspirer aujourd'hui, si elle
comprend quelque chose de ce qui
veut se réaliser dans l'histoire
mondiale. Et c'est à de telles
choses que l'on doit s'intéresser
aujourd'hui, et non pas à quelque
chose qui est simplement
moralisateur et qui se rattache
pourtant à nouveau aux anciennes
formes qui s'expriment encore dans
la vie sociale actuelle. Non, nous
devons nous être clair aujourd'hui
que nous avons besoin d'une
nouvelle vie de l'esprit qui
naisse du sol même de cette vie de
l'esprit. Même si les choses ont
été mal faites dans la mise en
œuvre de la triarticulation, il
faut toujours dire et redire que
cette triarticulation repose sur
le sol : Ce n'est qu'en repensant,
en transformant les pensées et les
sentiments humains jusqu'au plus
profond de nous-mêmes que nous
pourrons obtenir une amélioration,
et rien d'autre.
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50
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Sehen Sie, es
passiert einem ja so manches im
Leben, und man kann sich an so
manches Erlebnis erinnern. So
war ich zum Bei‑ spiel einmal
mit einer sozialistischen
Persönlichkeit zusammen, die ein
guter Sozialist war, und ich
sprach mit ihr über einen sehr,
sehr hohen Regierungsbeamten.
Ich hielt diesen sehr, sehr
hohen Regie‑ rungsbeamten für
total unfähig, für einen ganz
unmöglichen Menschen. Und ich
sagte, ich würde meinen, [das
beste] für jenen sehr hohen
Regierungsbeamten wäre
eigentlich, wenn er von seinem
Posten wegkäme und Straßenkehrer
würde — das wäre der richtige
Beruf für ihn. Sie hätten nur
sehen sollen, welches Entsetzen
die sozialistische
Persönlichkeit erfaßte bei der
Zumutung, daß nun der ihr
wohlbekannte Mann Straßenkehrer
werden müßte. Ja, das war ja
allerdings nur ein Gedanke, aber
er scheint mir auf mehr Realität
hinzuweisen, als der Gedanke —
verzeihen Sie schon —, der
soeben ausgesprochen wurde: der
Hausherr solle den Straßenkehrer
nicht scheel ansehen, und der
Straßenkehrer den Hausherrn
nicht! — Ja, damit lösen wir die
soziale Frage wahrhaftig nicht,
daß wir uns nicht scheel
ansehen. Es handelt sich ja
wirklich darum, daß in unserer
heutigen sozialen Ordnung der
Hausherr den Straßenkeh‑ rer
braucht und der Straßenkehrer
den Hausherrn, aber wenn sie
bloß sich nicht scheel ansehen,
wird die soziale Frage doch
wahr‑ scheinlich nicht gelöst
werden. Und ob man sich auf
irgend etwas was einbildet oder
nichts einbildet, das sind
schließlich Fragen, die wirklich
mit den Sachlichkeiten und
ernsten Realitäten des gegen‑
wärtigen Lebens im Grunde
genommen gar nichts zu tun
haben. Es handelt sich wirklich
nicht darum, daß wir heute den
Menschen nur klarmac aen: der
Hausherr braucht den
Straßenkehrer und der
Straßenkehrer braucht den
Hausherren. Da haben wir doch
immer im Hintergrund so ein
bißchen die Idee: der
Straßenkehrer soll Straßenkehrer
bleiben, und der Hausherr soll
Hausherr bleiben, sie sollen
sich nur nicht scheel ansehen, —
was ja gewiß dem Hausherren
leichter fallen wird als dem
Straßenkehrer. Aber ich glaube,
mit all diesen Dingen, die etwas
stark nach Moralinsäure riechen,
kommen wir heute nicht auf einen
grünen Zweig, sondern heute
handelt es sich nicht bloß
darum, daß wir uns nicht scheel
ansehen, sondern daß wir Hand
anlegen, daß es anders werde,
daß wir vor allen Dingen das
erreichen, wiederum Verständnis
[für einander] zu finden über
die Klassen hinweg. Und dieses
Verständnis wird zu einer ganzen
Umgestaltung des Lebens führen,
nicht nur zu einem
Augenverdrehen von der
Scheelheit zur Gradheit, sondern
zu ganz anderen Dingen. Und
gehen Sie durch, was intendiert
ist in der Dreigliederungsidee,
da werden Sie sehen, daß in der
Tat heraus‑ kommt etwas, wonach
sich die Menschheit heute sehnen
muß, wenn sie etwas davon
versteht, was sich
weltgeschichtlich verwirk‑
lichen will. Und auf solche
Dinge hat man heute hinzusehen,
nicht auf etwas, was bloß
moralisierend ist und was doch
wiederum anknüpft an die alten
Formen, die sich noch immer im
gegenwärtigen sozialen Leben
ausleben. Nein, wir müssen uns
heute klar sein, daß wir ein
neues Geistesleben brauchen, das
aus dem Boden dieses
Geisteslebens selber hervorgeht.
Mag es im einzelnen bei der
Durchführung der Dreigliederung
noch so schlecht gemacht wor‑den
sein, es muß doch immer wieder
und wiederum gesagt werden, daß
diese Dreigliederung auf dem
Boden steht: Nur einem Um‑
denken, nur einem Umwandeln der
menschlichen Gedanken und
Empfindungen bis ins tiefste
Innere hinein werden wir eine
Besse‑ rung verdanken und nichts
anderem.
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seulement
TROISIÈME SOIRÉE D'ÉTUDES -
Stuttgart, 9 juin 1920 -
LA PROPAGATION DE L'IDÉE DE LA
TRIARTICULATION.
La précédente tentative de propager l'idée
de tri-articulation. Le manque de
compréhension des gens, parce qu'ils
s’orientent seulement à de vieux modèles de
partis. L'effet de la revue «
tri-articulation de l’organisme social » est
dissipé. La question sociale n’est pas une
question de la transformation d’institutions
particulières, mais une question d'humanité.
Les raisons de l'échec du mouvement de
tri-articulation de 1919. La
tri-articulation est à propager ainsi,
qu'elle dans autant de têtes que possible.
La nécessité d'un ersatz de l'ancienne vie
de l’esprit par une nouvelle vie de
l’esprit. Pourquoi le « Jour qui vient » ne
peut être qu’un succédané ? Réformer
vraiment, on ne le peut que sur la base des
vies de l’économie et de l’esprit libérées
de l'État. Sur la relation entre
tri-articulation et le syndicalisme. Quelles
considérations sont fichées derrière la
fondation du « Jour qui vient » ? Comment
l'enseignement de Silvio Gesell sur l'argent
libre est à juger. Avec de l’acide
moralinique on ne vient pas plus loin, mais
seulement avec repenser.
01
Rudolf Steiner : mes très chers présents ! Il
repose bien dans la nature d'une telle soirée
d'étude de ne pas faire un exposé proprement
dit, mais de présenter d'abord quelques
éléments aphoristiques, afin qu'une discussion
aussi large que possible puisse s'ensuivre sur
ce qui tient à cœur à l'un ou l'autre de nos
honorables auditeurs et qui semble nécessaire
dans l'intérêt de la poursuite de notre
propagande en faveur de la triarticulation de
l'organisme social. Il m'a été signifié qu'une
question importante est maintenant celle de la
manière particulière dont la propagande pour
cette idée de triarticulation doit être
organisée dans les temps à venir. Je n'étais
pas présent lors des dernières soirées d'étude
et ce que je peux dire aujourd'hui est
peut-être en dehors du contexte. Mais c'est
justement cette question de la propagande qui
m'a été présentée comme quelque chose de très
significatif.
02
Il n'est guère fructueux de parler aujourd'hui
de la manière de propager la triarticulation
si l'on ne fonde pas ce que l'on veut faire
sur les expériences qui ont été faites jusqu'à
présent. En discutant d'un tel sujet,
j'aimerais quand même faire remarquer que, par
rapport à la situation mondiale actuelle, il
ne peut vraiment pas s'agir de la manière dont
on doit penser l'une ou l'autre affaire très
détaillée, notamment dans le domaine
économique - on ne devrait effectivement plus
s'attendre aujourd'hui à beaucoup de mesures à
petite échelle. Il faut aujourd'hui comprendre
qu'au fond, on ne peut obtenir quelque chose
que par ce que j'appellerais une prise en
compte de la grandeur. Nous avons fait
d'étranges expériences avec notre propagande.
Et la note fondamentale qui nous est toujours
revenue de ces expériences, c'est combien il
est difficile aujourd'hui, même en ces temps
de détresse, d'atteindre l'âme des humains
avec ce que l'on doit absolument tenir comme
nécessaire sur le plan spirituel, politique et
économique.
03
La dernière fois, j'ai évoqué la manière dont
certains plans ont échoué et comment nous
avons donc été contraints de nous attaquer à
certains détails qui se sont peu à peu
concentrés dans notre entreprise "Le jour qui
vient". Nous savons naturellement très bien
que cette entreprise, si notre propagande
globale pour l'idée de la triarticulation ne
peut pas avoir d'effet percutant, ne peut être
au fond qu'un substitut assez peu satisfaisant
- et cela à tous égards. Car ce qui est
particulièrement important aujourd'hui - il
faut le souligner encore et encore - c'est que
le plus grand nombre possible d'esprits
comprenne la force porteuse de l'idée de la
triarticulation. Sans un nombre suffisamment
important de personnes qui comprennent
vraiment cette idée de triarticulation, nous
ne pouvons pas nous en sortir. Et cette
compréhension se rapporte à beaucoup de
choses, mes très chers présents. J'aimerais
indiquer là sur quelque chose de concret.
04
Vous voyez, lorsque nous avons commencé notre
propagande ici, nous avons d'abord essayé de
travailler dans la direction que nous venons
d'indiquer, de gagner le plus grand nombre
possible d'âmes compréhensives. Les questions
concrètes de la vie de l'économie ont été
réellement abordées. Par exemple - et pas
seulement une fois, mais plusieurs fois - j'ai
abordé une question très spécifique de la vie
de l'économie : la question de la formation
des prix. J'ai attiré l'attention sur le fait
que cette question de la formation des prix
est une question essentielle ; il s'agit
simplement du fait que, dans le processus
d'économie de peuple, certaines autres
questions - même la question des salaires et
autres - ne doivent pas être réglées en
premier lieu, mais seulement sur la base de la
question des prix. J'ai attiré l'attention sur
le fait que seul un prix bien déterminé pour
un article quelconque peut être considéré
comme un fait sain dans la vie économique. En
d'autres termes, un article donné doit pouvoir
être obtenu à un prix donné à l'intérieur d'un
contexte économique. Les conditions
économiques doivent être réglées d'après. Le
plus malsain, c'est de considérer le prix
comme quelque chose qui peut être augmenté de
n'importe quelle manière et de commencer
ensuite à faire un tour de vis sans fin :
aménager les rapports salariaux en fonction
des prix qui augmentent à volonté. Si les prix
augmentent, les salaires augmentent ; [si les
salaires augmentent, les prix augmentent] et
ainsi de suite. On prend le problème à
l'envers. À l'époque, j'ai examiné cette
question concrète sous l'angle de l'économie
de peuple. Quelle en a été la conséquence ?
Nous avions alors des réunions auxquelles ne
participaient en grande partie que des
prolétaires. Les cercles bourgeois se sont
tenus à l'écart, car ils pensaient que nous
mettions tout en place pour que cela ne plaise
qu'au prolétariat. Bref, nous avons trouvé une
certaine compréhension dans les cercles de
prolétaires qui nous ont entendus à l'époque.
Mais cette compréhension s'est complètement
tarie ; les gens sont peu à peu partis. Ils
ont posé comme questions leurs vieux chapeaux
de boutique des schémas de parti, puis ils
sont partis peu à peu. Et c'est ainsi que
l'une des questions cardinales s'est tout
simplement tarie.
05
Je vais en prendre un exemple, on pourrait en
citer beaucoup d'autres. J'ai eu récemment
l'occasion de m'entretenir avec un homme d'un
système d'État européen, non pas allemand, qui
était très impliqué dans la vie de l'économie
et qui avait le sens des affaires.
06
Il en est ressorti que sa pratique d'homme
d'affaires pratique l'a amené à penser que le
problème le plus important auquel il faut
s'attaquer est celui de la formation des prix.
Oui, mes très chers présents, j'en suis
convaincu : on s'en sort avec des gens qui
sont à la fois des hommes d'affaires et qui
pensent en même temps. Je dois avouer que
jusqu'à présent, j'ai trouvé assez peu de gens
de ce genre. J'ai souvent trouvé des gens
d'affaires qui ne pensent pas vraiment, mais
qui ont encore l'habitude de penser qu'il
s'agit avant tout d'être un praticien. Et on
est un praticien quand on compte sur l'État ou
sur quelqu'un d'autre pour penser à notre
place ; ils pensent : "Ils le feront déjà".
C'est ainsi qu'on a fait en Allemagne pendant
la guerre. On a pensé que les gens du Grand
Quartier Général comprendraient déjà la chose.
Comme je l'ai dit, j'ai trouvé peu de gens qui
soient à la fois des gens d'affaires et
pensent, mais si on en trouve aujourd'hui, il
ne fait aucun doute que leur réflexion sur les
conditions pratiques des affaires aboutit aux
mêmes conclusions que celles que vous
trouverez dans mes "points essentiels". Vous
n'avez pas besoin de comparer mes "points
essentiels" à ce qui est contenu dans les
programmes des partis et de les examiner. Ces
programmes des dix partis qui viennent d'être
élus au Reichstag - qui sera une structure
impossible - sont tous aussi inutilisables et
impossibles. Il s'agit de comparer ce qui est
écrit dans les "points essentiels" avec la
pratique réelle de la vie, avec ce qui est
effectivement nécessaire dans la vie réelle.
Il faut toutefois vouloir réfléchir à cette
vie réelle et ne pas se contenter d'être un
prédicateur de vieux schémas et de boutiques
de chapeaux. Mais ce genre de propagande ne
veut pas se répandre, elle ne veut pas
vraiment examiner ce qui [dans les "points
essentiels"] ne pouvait bien sûr être dit que
sur un certain nombre de pages, car on ne peut
pas tout de suite écrire une bibliothèque
entière ; elle serait encore moins lue que les
"points essentiels".
07
Mais au lieu de comparer ce qui est dit dans
les "points essentiels" avec ce que l'on peut
apprendre à l'usine en tant qu'économiste, en
tant que technicien, au lieu de cela, on
manipule de l'ancien, de vieux modèles et
programmes de parti. Et ce qui est pratique,
ce que les "points essentiels" veulent dire,
au lieu d'être comparé à la pratique, est
comparé à quelque chose qui se niche dans la
tête de quelqu'un comme un préjugé et qui est
considéré comme une pratique.
08
Ce que nous devons d'abord faire, c'est nous
résoudre à faire reconnaître qu'il n'est
vraiment pas si facile de s'accommoder des
conditions publiques. J'ai essayé à l'époque
d'écrire ce livre en fonction des nécessités
de l'époque, et je dois dire que pour moi,
c'est une pilule amère, une expérience amère,
que des humains se présentent maintenant, qui
exigent que l'on transforme en choux ce qui
est écrit dans les "points essentiels" et
qu'on l'étale simplement sur une feuille de
papier. Car c'est ce que veulent les gens :
ils veulent recevoir sur une feuille de
papier, ou peut-être même sur un court tract,
ce qui est déjà dit aussi brièvement que
possible dans les "points essentiels". Si vous
me demandez quelle est la misère de notre
époque, je vous répondrai qu'elle réside
précisément dans le fait que l'on réclame
encore ce genre de choses aujourd'hui. - On ne
veut pas passer à la minutie. Mais on veut
avoir sur une feuille imprimée comme du
charbon - comme elle a déjà été publiée comme
extrait des "points essentiels" - tout ce
qu'il faudrait connaître soigneusement. Tant
que cet état d'esprit régnera, on n'obtiendra
rien par la voie par laquelle on doit
aujourd'hui nécessairement obtenir quelque
chose. Certes, je ferai prochainement paraître
les "points essentiels" de telle sorte que je
résumerai brièvement sur une feuille, dans une
préface spéciale, ce qui est contenu dans les
"points essentiels". Mais cela ne doit alors
servir que comme une sorte de préparation,
imprimée avant les "points essentiels", pour
ainsi dire pour préparer à la lecture de
l'ensemble de l'écrit. Mais celui qui croit
pouvoir comprendre en encore moins de pages
[que dans la préface] ce qui est nécessaire
aujourd'hui, n'a justement pas de cœur pour ce
qui doit réellement se passer aujourd'hui.
09
C'est ce qu'il faut avant tout prendre en
considération si nous prenons au sérieux ce
que nous pouvons appeler la question de la
propagande.
10
Car prenez un fait concret : notre revue
"Dreigliederung des sozialen Organismus"
compte jusqu'à présent quarante-neuf numéros.
Quarante-neuf numéros ! Prenez ces
quarante-neuf numéros, lisez-les l'un après
l'autre, et vous verrez combien nous y avons
rassemblé de tout ce qui est nécessaire à
l'humanité de savoir sur la question de la
triarticulation. Nous avons fait paraître
quarante-neuf numéros. Il y a vraiment déjà
tout ce qu'il faut savoir dans un premier
temps. Mais on nous demande encore des
renseignements sur telle ou telle question. Et
que devons-nous nous dire aujourd'hui ? Nous
avons en principe écrit ces quarante-neuf
numéros de "Triarticulation", mais tout le
matériel est provisoirement parti en fumée.
11
Ne sommes-nous pas presque obligés de
reprendre notre revue depuis le début, de
faire paraître le numéro un et les numéros
suivants tels qu'ils ont été publiés ? Après
que beaucoup de choses soient tombées à l'eau
et n'aient pas du tout pénétré dans les
esprits, devrions-nous toujours trouver
quelque chose de nouveau ? Eh bien, ils ne
peuvent finalement pas exiger trop d'idées de
notre part, les humains dehors. Ce dont il
s'agit, c'est de propager effectivement l'idée
de la triarticulation telle qu'elle est. Il y
a bien sûr une infinité de choses qui s'y
opposent, mais tout cela ne tient qu'à la
volonté humaine. Il est nécessaire que les
âmes s'éveillent aujourd'hui et que l'on
prenne au sérieux ce dont il s'agit
réellement.
12
Vous voyez, il y a une question que les
humains évitent continuellement aujourd'hui.
C'est la question dont les "points essentiels"
sont partis dès le début et sur laquelle doit
reposer, en principe, toute la propagande de
la triarticulation - non pas sur le plan
matériel, mais en ce qui concerne l'essence de
la propagande. C'est la reconnaissance de ce
qu'aujourd'hui, dans la soi-disant question
sociale, nous n'avons vraiment pas affaire à
ce dont la plupart des humains parlent. La
plupart des humains demandent en effet, en
parlant de la question sociale : que doit-on
faire de telle ou telle institution ? Que
devrait-on mettre en place dans tel ou tel
domaine ? Celui qui parle ainsi n'a absolument
aucune compréhension de ce qui se passe à
notre époque - pour la simple raison qu'il ne
voit pas que vous pouvez faire aujourd'hui les
institutions les plus brillantes et que,
lorsque vous les avez faites, vous avez
ensuite très vite exactement la même agitation
que celle que vous aviez auparavant.
Maintenant, la constitution de l'humanité est
ainsi : prenez par exemple la
social-démocratie majoritaire actuelle, qui a
longtemps été un parti d'opposition. Au moment
où ces socialistes majoritaires sont arrivés
au pouvoir, le soi-disant Parti
social-démocrate indépendant s'est formé. Si
celui-ci arrivait au pouvoir, un nouveau parti
d'opposition se formerait à son tour, les
communistes. Si ces derniers arrivaient au
pouvoir, il y aurait déjà un nouveau parti
d'opposition. Il ne s'agit pas du tout
aujourd'hui de venir avec des propositions
quelconques pour des institutions
particulières, mais il s'agit de ce que la
question sociale est aujourd'hui une véritable
question d'humanité, une question de la valeur
humaine et de la conscience humaine.
13
Et on voit plus clairement ce qu'est la
question sociale quand on regarde autour de
soi dans les pays où tout ne s'est pas encore
effondré, mais où tout va s'effondrer
prochainement. Là, il y a d'un côté les
anciens cercles dirigeants.
14
Ces cercles voient tout d'abord que toute la
vie commerciale s'arrête, que des stocks
énormes s'accumulent dans les entrepôts, que
l'on a du mal à en tirer assez pour payer les
ouvriers, et ils se font des réflexions : si
les choses continuent ainsi, on ne pourra
bientôt plus payer les ouvriers. Mais on ne
pourra pas non plus écouler [les marchandises]
que l'on a en stock dans les magasins. On voit
bien tout cela, mais on se dit qu'un miracle
va se produire, et que les choses vont bientôt
changer. On attend ce miracle pour ne pas
avoir à réfléchir à ce que l'on doit faire. De
l'autre côté, il y a ceux qui tiennent un tout
autre langage, les larges masses du
prolétariat du monde civilisé.
15
Les cercles dirigeants que nous venons de
caractériser n'ont pas le moindre
pressentiment de ce qui se passe parmi ces
larges masses.
16
Mais il y a dans ce prolétariat une volonté,
une volonté qui habille ses questions de
concepts, d'idées, et au moment où celles-ci
se réaliseraient, elles raseraient tout ce que
nous avons de civilisation humaine, tout, tout
raser, tout balayer. Et les classes
dirigeantes se disent qu'elles pourront
bientôt revenir à l'année 1913 ou au début de
l'année 1914, pour recommencer là où elles se
sont arrêtées à l'époque, et qu'alors, parmi
ces larges masses, il se trouverait très
volontiers des gens qui travailleraient à
nouveau comme ils l'ont fait à l'époque. Non,
nous n'avons pas affaire aujourd'hui à une
question d'institutions, mais à une question
d'humanité. Et nous devons reconnaître que,
depuis très longtemps, nous n'avons pas trouvé
chez les classes dirigeantes la moindre
compréhension pour ce qu'est leur tâche. Oui,
croyez-vous que quelque chose d'autre que ce
que nous avons vécu avec horreur ici à
Stuttgart, où nous avons commencé la
propagande de la triarticulation, puisse se
développer à partir des masses ? Voyez-vous, à
deux conditions, ce que nous avons commencé en
avril de l'année dernière aurait pu très bien
se poursuivre - à deux conditions. La
première, c'est que nous aurions réussi à
gagner les larges masses du prolétariat à une
conception compréhensive de la vie, sans tenir
compte des dirigeants prolétariens. C'était en
bonne voie. D'autre part, il se serait agi que
ceux qui avaient une certaine influence au
sein de la bourgeoisie nous tendent la main,
nous auraient fait confiance et se seraient
dit : là est une fois une tentative de
construire un pont entre le prolétariat et les
autres.
17
Qu'est-ce qui aurait dû se passer ? Vous
pouvez vous penser que la chose n'est pas
facile, car le prolétariat n'aura jamais
confiance dans tous ceux qui parlent
aujourd'hui comme Stresemann ou d'autres
personnes de ce genre, ou qui ont l'air de
lorgner de ce côté-là, quelles que soient les
circonstances. Mais, mes très chers présents,
nous étions sur la voie de pouvoir parler au
prolétariat simplement sur la base de la
raison synthétique. Et il aurait suffi que la
bourgeoisie nous fasse preuve d'une telle
compréhension qu'elle nous dise : "Bon,
essayons de voir de quoi vous êtes capables.
Nous voulons bien admettre qu'il y a parmi
nous de nombreuses personnes qui ne peuvent
pas gagner cette confiance, parce qu'elles
l'ont perdue, mais si l'on procède ainsi, on
pourra jeter un pont.
18
Que s'est-il passé au lieu de cela ? Les gens
qui auraient dû faire preuve d'une telle
compréhension se sont tenus debout, les jambes
écartées, et ont déclaré : "Ce sont des gens
qui nous mènent presque ou totalement vers le
bolchevisme ! Ce sont des gens qui ne
s'intéressent qu'au prolétariat ! - On ne
pouvait pas trouver la moindre compréhension
de ce côté-là. Et dans ces conditions, les
dirigeants du prolétariat, avec lesquels on ne
devait rien avoir à faire, pouvaient
facilement nous aliéner ce prolétariat. C'est
ce qui a fait échouer la chose cette fois-là.
19
Et tout ce que nous pourrions faire en matière
de propagande échouerait également si, par
exemple, l'opinion suivante se répandait :
"Oui, ce qui est écrit dans le journal de
triarticulation est trop difficile à
comprendre. Si quelqu'un me dit cela, je
considère qu'il est de mon devoir de lui faire
comprendre en toute courtoisie - on doit
généralement être courtois avec de telles
personnes - en toute courtoisie : c'est
précisément parce que l'on a toujours cherché
à trouver incompréhensible ce qui est issu de
la pratique réelle de la vie et qui a toujours
été exigé : vous devriez vous abaisser à un
autre niveau pour écrire, - c'est pourquoi
nous avons la misère. Et tu es le représentant
de ceux qui nous ont mis dans la misère. En
exigeant que l'on écrive selon la
compréhension qui t'est venue à la bouche, tu
te montres justement comme un parasite issu du
cercle de ceux qui nous ont mis dans la
situation actuelle. - Tant que nous ne serons
pas en mesure - en toute courtoisie, bien sûr,
s'il s'agit d'un cas particulier -, tant que
nous ne serons pas en mesure de trouver
suffisamment d'humains qui ont le cœur pour
dire enfin : il faut qu'un nouveau matin
arrive avec de nouvelles gens ; il doit être
balayé tout ce qui est là de ces terribles
vieux partis ; il doit naitre quelque chose de
tout à fait nouveau ! - aussi longtemps tous
les discours sur les moyens de propagande les
plus efficaces sont tout simplement pour le
chat.
20
Nous ne vivons pas aujourd'hui à une époque où
les moyens mesquins s'enlisent d'une manière
ou d'une autre, mais à une époque où il est
urgent qu'un nombre suffisamment important
d'humains parlant la même langue et ayant les
mêmes idées s'engagent, et pas seulement
s'enthousiasment. Je crois, mes chers
présents, que certains se demandent pourquoi
cela va si loin crescendo, que l'on parle avec
des mots de plus en plus forts, notamment
aussi de ma part. Eh bien, il y a une raison
très simple à cela. Pensez donc : si l'on a
pris des dispositions pour qu'une partie de
l'humanité s'éveille, et si l'on remarque que
de plus en plus de gens s'assoupissent
doucement, alors ce que l'on a à dire augmente
aussi la voix dans la même mesure, parce que
l'on a le besoin instinctif de vaincre le
besoin de sommeil de ses semblables. Et en ce
qui concerne la compréhension nécessaire des
questions sociales actuelles, nous ne pouvons
vraiment pas dire que le besoin de sommeil de
nos semblables ait diminué ces derniers temps.
Même au sein de notre mouvement, on prend les
choses à l'envers. J'ai récemment tenu une
conférence sur l'idée de la triarticulation,
sur la nécessité de placer la vie de l'esprit
sur sa propre base. On m'a répondu d'une
manière extraordinairement bienveillante et
bien intentionnée : Ici, chez nous, il n'est
pas vraiment nécessaire de se plaindre du
manque de liberté de la vie de l'esprit ; nous
avons un degré élevé de liberté de la vie de
l'esprit ; l'État s'immisce très peu dans ce
que nous entreprenons dans le domaine du
système d'école.
21
Mes très chers présents, les gens qui parlent
ainsi sont le meilleur témoignage de la
nécessité de la libération de la vie de
l'esprit. Car ceux qui sentent encore combien
ils ne sont pas libres sont ceux dont on peut
encore mieux se servir. Mais ceux qui ne
sentent même plus à quel point ils ne sont pas
libres, qui considèrent les idées de pédagogie
d'État déjà instillées dans leur tête comme
leur propre liberté intérieure et qui n'ont
aucune idée de l'étendue de l'esclavage de la
pédagogie populaire/de peuple, ceux-là sont en
fait ceux qui arrêtent tout. Il faut justement
pouvoir saisir la chose par le bon bout. Ceux
qui prennent inconsciemment l'esclavage pour
la liberté sont ceux qui ne nous permettent
pas d'avancer. Il faut donc dire qu'il s'agit
avant tout de reconnaître que toute
compréhension mutuelle a été perdue entre les
grandes masses et ceux qui, pendant longtemps,
auraient eu la tâche de parler ainsi dans le
monde, que ces grandes masses ne défendent pas
aujourd'hui dans leurs journaux et ainsi de
suite les points de vue qu'elles défendent
justement. Il ne faut notamment pas croire
qu'une [véritable vie de l'esprit] quelconque
émane des larges masses du prolétariat.
22
L'autre jour, à la Pentecôte, j'ai lu un
journal socialiste dans un autre pays. On y
trouvait les articles les plus curieux sur la
Pentecôte, où tout, tout était rejeté de
l'esprit et où il était indiqué que le seul
esprit était celui qui sortait des larges
masses. Par ces articles de Pentecôte d'un
journal social-démocrate aux accents
bolcheviques, on se sent tellement transposé
[dans une image] qu'on se dit : maintenant, je
devrais intercepter quelque part cet esprit
qui s'élève comme une fumée des larges masses.
- Oui, mes très chers présents, si l'on
s'apprête à penser, et encore moins à saisir
quoi que ce soit de cet esprit des masses, on
a quand même le sentiment que c'est une
superstition bien pire que celle qui voit dans
chaque buisson, dans chaque arbre, un démon,
un elfe ou quelque chose comme ça. Les humains
modernes n'ont aucune idée des formes de
superstition dans lesquelles ils vivent en
réalité. Et où cela nous mène-t-il finalement
? Vous voyez, cela revient à dire que les
humains sont tout à fait trop à l'aise pour
penser à la manière dont une nouvelle vie de
l'esprit doit réellement être construite. Vous
voyez, on a pu le constater à fond depuis des
décennies. Si l'on vient aux humains avec la
supposition que maintenant une nouvelle vie de
l'esprit doit être construite, oui, on trouve
en tout cas des humains qui se décident, en
plus de ce qu'ils font d'habitude dans la vie,
à se consacrer à ce nouveau mouvement
spirituel pour l'après-midi du dimanche ou
pour la soirée des branches ou pour le moment
où ils lisent des livres anthroposophiques.
Mais qu'ils chercheraient un lien entre ce
nouveau mouvement spirituel et ce qu'ils font
sinon dans la vie, ils ne peuvent quand même
pas décider.
23
Mais il y a aussi beaucoup, beaucoup d'autres
humains qui viennent et disent : "Oui, ce que
tu veux là, au fond, c'est ce que veulent
aussi les meilleurs catholiques et les
meilleurs évangéliques ; il y avait un pasteur
qui parlait en chaire dans un sens tout à fait
anthroposophique ; au fond, tout ce que tu
veux là, on le trouve aussi ici et là. - Les
gens qui veulent faire des compromis au point
de laisser l'anthroposophie se fondre dans ce
à quoi les humains sont habitués, on les
trouve déjà en très grand nombre. Les humains
qui, face à ce qui doit être voulu,
précisément dans le sens de l'exposé public
d'hier, rendent hommage au principe :
"Lave-moi la fourrure, mais ne me mouille pas
d'une goutte" - ces personnes sont
particulièrement nombreuses aujourd'hui. Et
tant que nous n'aurons pas la possibilité
d'amener dans le plus grand nombre possible
d'esprits la conscience qu'une nouvelle vie
spirituelle est avant tout nécessaire - une
vie spirituelle pénétrante -, nous
n'avancerons pas. Lorsque nous aurons cette
nouvelle vie de l'esprit, lorsque nous ne
serons plus obligés de lutter contre les
intellectuels incompréhensifs, alors nous
aurons à nouveau quelque chose qui pourra
parler aux humains de telle sorte que la
parole puisse produire des faits sociaux.
24
Mes très chers présents, les humains devraient
seulement une fois se faire une représentation
de l'effet que peut avoir la parole. Vous
voyez aujourd'hui dans tout le monde civilisé
entier, pour autant qu'il soit accessible, si
vous voyagez en train ou en voiture, des
villages et des villes partout, et dans ces
villages et ces villes, vous voyez des
églises, des églises qui ont été construites.
Toutes ces églises n'existaient pas il y a
encore peu de temps. Au cours des premiers
siècles de notre ère chrétienne, il y avait
tout autre chose dans cette Europe aujourd'hui
parsemée d'églises. Et ils étaient peu
nombreux à l'époque à s'avancer parmi les
humains, mais parmi une humanité plus fraîche,
moins endormie, et ces quelques-uns ont fait
en sorte, par leurs paroles, que l'Europe ait
aujourd'hui cette forme. Si les humains qui
ont fait cela avaient eu le même état d'esprit
que les douze chefs de nos quatorze partis, il
n'y aurait certainement même pas eu une
douzaine d'églises construites. C'est pourtant
la force intérieure de l'esprit qui doit créer
les faits sociaux. Mais cette force intérieure
de l'esprit doit alors être portée par des
humains qui ont vraiment le courage de la
porter. Et aujourd'hui, nous sommes confrontés
au fait que l'ancienne vie de l'esprit, qui a
été fondée autrefois dans son contenu, ne peut
se maintenir que par des mesures de force, par
des préjugés, par l'habitude, mais qu'au fond,
si les humains sont intérieurement vrais et
honnêtes, elle ne peut pas être maintenue,
qu'elle doit être remplacée par une nouvelle
vie spirituelle ; nous ne pouvons pas avancer
autrement qu'en la remplaçant par une nouvelle
vie de l'esprit. Chaque sorte de compromis est
aujourd'hui une impossibilité. Et tant que
l'on n'envisage pas qu'il est nécessaire de
remplacer toutes ces vieilles choses par
quelque chose de tout à fait nouveau, mais qui
développe à partir de l'esprit la force d'un
façonnement social, nous n'avancerons pas.
C'est pourquoi, mes très chers présents, je
considère que, dans un certain sens, comme de
signification très subordonnée si on
s'entretient ainsi ou ainsi sur les petits
moyens de propagation, si on le fait ainsi ou
ainsi, - tout peut être très bon ou très
mauvais d'un certain point de vue. Ce n'est
pas de cela qu'il s'agit, mais il s'agit - ce
que j'ai exprimé à maintes reprises dans notre
revue de triarticulation - de trouver un
nombre suffisamment important d'humains qui
est décidé à défendre courageusement nos
idées, qui sont décidées à ne pas revenir
encore et encore avec le ronron de l'ancien.
25
Maintenant, mes très chers présents, nous
sommes au milieu de fondations qui sont
justement regroupées sous ce "jour à venir".
Ce qui me frappe le plus, c'est que des
humains bien intentionnés viennent toujours
dire : "Oui, en fait, il faut faire les choses
tout autrement, il faut nommer un spécialiste,
il faut nommer un praticien. - C'est la chose
la plus désolante que l'on puisse vivre
lorsqu'on cède à une telle demande. Car il
ressort en réalité d'une telle demande que
l'on tente d'implanter à nouveau chez nous
l'ancienne gabegie non pratique. Il ne s'agit
pas de transplanter les anciens soi-disant
praticiens dans notre institution, mais d'être
clairs : ceux qui, dans un domaine quelconque,
ont aujourd'hui la meilleure réputation en
sachant appliquer l'ancienne routine, sont les
moins utiles pour nous. Et ceux qui sont les
plus utiles sont ceux qui sont prêts à
accomplir un nouveau travail à partir de leur
initiative la plus immédiate et la plus
intime, et qui ne se font pas d'illusions sur
ce qu'ils ont appris dans les anciennes
conditions. Si nous n'abandonnons pas cette
idée préconçue de ce qui est encore issu des
anciennes conditions, nous ne pourrons en
aucun cas avancer. C'est ce que nous devons
examiner aujourd'hui. Et pour finir, je vous
dis : propageons avant tout ce qui a été tenté
de créer depuis plus d'un an. Il ne faut pas
toujours essayer d'être super intelligent, en
voulant seulement transformer l'ancien pour
lui donner une autre forme, en se léchant les
doigts - pardonnez-moi l'expression - de son
intelligence, et en pensant : ils commencent
tout de manière non pratique, là doit être
fait ceci ou cela.
26
Que l'on essaie seulement une fois [de se
tenir devant les yeux] ce que signifie le fait
que quarante-neuf numéros de la
Dreigliederungszeitung sont partis en fumée.
Pourquoi sont-ils partis en fumée ? En
réalité, le journal de triarticulation devrait
être aujourd'hui au point que nous puissions
la faire paraître chaque jour comme journal
quotidien. Pourquoi dis-je cela ? Parce qu'en
fait, je dois me tenir aujourd'hui au même
point de vue qu'en avril et mai de l'année
dernière, lorsque nous avons commencé cette
affaire. Croyez-vous que cela aurait été une
tournure de parole, aurait été une phrase, que
j'aurai conclu un grand nombre de discours à
l'époque par ces mots ? Qu'on se décide à
quelque chose avant qu'il ne soit trop tard !
- À l'époque, il s'agissait de reconnaître le
moment correct pour certaines choses.
Aujourd'hui, il est tout simplement trop tard
pour beaucoup de choses. Aujourd'hui, nous ne
pouvons évidemment pas avancer sur les voies
que nous avons empruntées à l'époque pour
tenter tout ce qui était possible.
Aujourd'hui, il ne s'agit pas du tout de nous
engager dans une discussion avec tous les
vieux boutiquiers, qu'il s'agisse de
confessions ou de partis. Aujourd'hui, il
s'agit de nous tenir fermement sur le terrain
de ce que nous avons à dire et de le faire
passer dans le plus grand nombre possible de
têtes. Autrement, nous n'avancerons pas. Car
il est justement devenu tout simplement trop
tard pour beaucoup de choses. Et il sera
peut-être bientôt trop tard pour maintes de
choses qui peuvent encore se faire, notamment
pour la diffusion de nos idées, si nous nous
préoccupons toujours de nouveau et à nouveau
seulement de quelque chose d'accessoire et que
nous n'allons pas à la chose principale :
diffuser nos idées.
27
J'ai dit tout à l'heure : ce que nous avons
fondé comme le Jour qui vient ne peut être au
fond qu'un substitut insatisfaisant. Pourquoi
donc ? Parce que nous ne nous faisons pas
d'illusions sur le fait que nous pouvons être
pratiques sans nous appuyer sur des actes
pratiques. Nous essayons d'être actifs sur le
plan économique, mais les gens viennent et
nous demandent : "Oui, comment doit-on
aménager un magasin d'épices pour qu'il
s'intègre le mieux possible dans l'organisme
social triarticulé ? — Certes, nous voulons
fonder des entreprises économiques dans le
Jour qui vient, mais il s'agit là de ce qu'on
les saisisse pratiquement. Et comment
devrait-on aujourd'hui saisir la chose
pratiquement, si l'on doit se dire : Si je
gère une certaine sorte d'entreprises, ainsi
je dois, afin de pouvoir gérer
rationnellement, avoir aussi un autre groupe
d'entreprises - par exemple, pour un certain
groupe d'entreprises industrielles, je dois
avoir un certain groupe d'entreprises
agricoles. Oui, pouvez-vous alors faire cela ?
Tout cela est donc impossible aujourd'hui.
L'État vous rend donc impossible de prendre
une telle disposition pratique. Le pouvoir de
l'État est si grand aujourd'hui. Il ne s'agit
pas d'un manque de pratique, mais d'une
violence qui rend la chose impossible.
28
C'est pourquoi les personnes qui se tiennent
maintenant effectivement dans un domaine
quelconque de la vie économique ne devraient
vraiment pas s'entretenir aujourd'hui de
questions secondaires/subordonnées, mais
plutôt de la manière dont les différentes
professions/états sociaux économiques, les
associations économiques viennent absolument à
se détacher de ce qu'est l'État politique,
comment elles peuvent s'en dégager/éplucher
vers dehors. Tant que les techniciens, par
exemple, tant que telle ou telle gens ne
pensent qu'à prendre des dispositions qui
s'intègrent le mieux dans la vie étatique
actuelle, nous n'avancerons pas. Nous
avancerons en premier lorsqu'on en discutera
de comment nous en sortir ? Comment fonder une
vie de l'économique vraiment libre, où l'on
n'organise pas d'en haut vers en bas, mais où
l'on est associé, où les états professionnels
se rattachent objectivement aux états
professionnels ? Le tout premier b.a.-ba de la
triarticulation n'est même pas encore intégré
dans les discussions pratiques, mais on
continue toujours à faire du charabia et à
parler en tenant compte des conditions
actuelles. Mais toutes ces discussions ne
mènent à rien aujourd'hui. Défendons-nous
contre les gens qui ne cessent de répéter :
"Qu'en est-il de ceci et de cela ? - Nous ne
commencerons à pouvoir parler raisonnablement
synthétiquement que lorsque nous serons un peu
plus avancés dans la triarticulation, lorsque
nous serons vraiment si impliqués dans cette
propagande en faveur de la triarticulation
qu'un nombre suffisamment important d'humains
actif dans l'économie le sauront : Nous ne
pouvons absolument rien dire de
synthétiquement raisonnable tant que nous
continuons à calculer que la vie de l'économie
nous est faite par des institutions étatiques.
Ce n'est que dans la mesure où l'on se trouve
à l'intérieur d'une vie de l'économie libre,
qui n'a rien à faire avec la politique, que
l'on peut parler raisonnablement
synthétiquement - avant cela, c'est un
non-sens. De même, on ne peut pas parler de
réformes de la vie de l'esprit tant qu'on
n'est pas clair à soi qu'on ne peut absolument
pas commencer à s'entretenir là-dessus avant
de se tenir dans une organisation spirituelle
libre. On doit au moins être conscient que
tant que l'on se trouve dans une organisation
spirituelle qui dépend de l'État, on doit dire
des bêtises/du non-sens, on ne peut pas
réformer.
29
Vous voyez, on touche là du doigt le point
essentiel. Il ne s'agit pas de petites choses,
mais de grandes choses. Et plus on le
comprendra, plus on obtiendra de résultats
dans le domaine de la pratique de la vie.
30
Vous direz : qu'avons-nous maintenant si une
telle philippique est tenue sur la question de
savoir comment nous devrions faire de la
propagande ? Mais si vous réfléchissez à ce
que j'ai dit, vous trouverez quand même que
tant que l'on s'entretient, même dans nos
cercles, de la plus petite façon et manière de
la propagande - j'aimerais appeler cela une
propagande "à vingt-sept kreutzers", comme on
dit en Autriche, parce qu'on y avait créé des
magasins où chaque article était vendu pour
vingt-sept kreuzers -, nous n'avancerons pas.
Nous avancerons alors en premier lorsque nous
aurons le cœur et le sens pour les grandes
forces motrices, car ce sont ces grandes
forces motrices dont il s'agit aujourd'hui.
31
Maintenant, mes très chers présents, j'ai déjà
beaucoup parlé, en vain, pour dire que ce dont
il s'agit, ce sont les grandes forces
motrices. Mais je ne me lasserai pas d'être à
nouveau principalement hostile à tout ce qui,
aujourd'hui, aimerait faire des compromis et
se fondre dans la mesquinerie. Je ne me
lasserai pas d'insister encore et encore sur
la nécessité d'amener aujourd'hui les grandes
questions mouvant le monde à la compréhension
des masses les plus larges. C'est pourquoi je
me sens toujours obligé de tenir les
conférences publiques dans le même style
qu'hier et de défier tous les gens super
intelligents qui disent qu'il faut parler de
manière plus compréhensible aux grandes
masses. Ordinairement, ils ne pensent qu’à
eux-mêmes, à leur propre niveau. Je défendrai
toujours la vision que les humains qui parlent
ainsi sont tout de suite les nuisibles, ce
sont eux que nous devons surmonter.
32
Et pour cela, nous devons venir à avoir le
courage de nous dire : oui, quelque chose de
tout à fait nouveau doit être fondé. Comme je
l'ai écrit récemment dans notre revue, les
anciens partis n'existent plus, ils ne sont
plus que des mensonges et des phrases,
composés de gens qui, parce qu'ils ne savent
rien de nouveau, se drapent dans les slogans
des anciens partis. L'ensemble des rouages
[des partis], y compris ces derniers jours,
prouve justement à quel point une nouveauté
est nécessaire dans une relation la plus
radicale.
33
Après les explications de Rudolf Steiner,
différentes personnalités prennent la parole
pour discuter et poser des questions :
Siegfried Dorfner : Ce qui s'est joué ces
derniers jours le montre clairement : ce qui
vient des partis n'est rien d'autre que des
absurdités mesquines. Ce qu'il faut, c'est une
critique fondamentale de toute la politique
menée jusqu'à présent par les partis. Il
s'agit de propager la vérité. À cet égard,
l'attitude intransigeante des jésuites est
remarquable. Ils le proclament : même si de
nombreux croyants se détournent de l'Église,
l'important est que pas une seule vérité ne se
perde. Ce qui importe aux jésuites, c'est le
maintien des vérités, rien d'autre. Ne
faudrait-il pas adopter une attitude similaire
à l'égard de la propagation de la
triarticulation ? On ne peut pas compter sur
la pensée des humains ; il n'y a pas de pensée
dans les masses. Ainsi doit donc être trouvée
une voie à partir de la vie. On doit parler
aux humains qui se tiennent devant la machine.
On peut compter sur leur confiance, mais
seulement tant qu'on est soi-même dans la même
classe.
34
M. Roser : L'effet ne va effectivement
que de l'humain vers l'humain. Les humains ne
veulent pas lire la pensée de la
triarticulation dans un journal ; ils veulent
l'apprendre à partir de relations
personnelles. Il y a maintenant un an, on
s'efforçait de réaliser l'idée de la
triarticulation. Si quelqu'un a échoué à
l'époque, c'est la classe bourgeoise ; elle
est responsable de l'échec des efforts de
triarticulation. On ne peut pas blâmer les
circonstances ; ce sont toujours les humains
qui échouent.
Un participant à la discussion : Quelle est la
position de M. Dr Steiner, quelle est la
position de la triarticulation par rapport au
syndicalisme ?
Un autre participant à la discussion : Je
voudrais demander comment M. Steiner
conçoit que la triarticulation puisse
continuer à se répandre à partir de
l'organisation "Le jour qui vient" ?
35
Georg Herberg : tout d'abord, la question de
la propagande correcte. On doit élaborer des
propositions de solutions pratiques du point
de vue de la triarticulation, par exemple sur
la question de l'habillement et du logement,
afin que le peuple ait un moyen d'action
pratique. Ce sont en fait les architectes du
gouvernement, les ingénieurs diplômés, qui
sont responsables de la résolution de la
question du logement. Mais un autre problème
important se pose : il s'agit de la
disproportion entre les techniciens et les
juristes qui règne dans notre société. Les
juristes occupent les positions les plus
importantes ; ils sont déterminants pour les
décisions politiques. C'est d'eux que viennent
les mots qui résonnent, c'est d'eux que vient
le discours édifiant. Ce qui est représenté
par les juristes et ce qui est représenté par
les techniciens doit converger. Le circuit
entre la production, la circulation et la
consommation des marchandises doit en effet
être fermé ; et c'est le technicien qui est
responsable du domaine de la production. Pour
pouvoir défendre correctement les intérêts et
les tâches des techniciens dans la société,
une "association académique des techniciens"
devrait être appelée.
36
Robert Wolfgang Wallach : Il est
fondamentalement déprimant qu'il y ait
absolument une question de propagande en
rapport avec la triarticulation. Nous devrions
pourtant porter cette idée de manière si
vivante en nous que nous pourrions agir
directement sur les humains, simplement en
nous adressant à l'humain dans l'humain. Le
balayeur a besoin du maître de maison, et le
maître de maison a besoin du balayeur ; tous
deux dépendent l'un de l'autre. Il ne devrait
donc plus arriver que le balayeur regarde le
maître de maison de travers et vice versa.
37
Rudolf Steiner : mes très chers présents !
Dans cette discussion, on a malheureusement
trop peu parlé de l'idée de triarticulation
proprement dite, mais seulement de maintes
autres choses.
38
J'aimerais revenir un peu sur l'idée de la
triarticulation et sur ce qui s'y rapporte, en
prenant quelques questions qui ont été
traitées et en revenant à nouveau à l'exposé.
39
Ainsi, la question a été posée de savoir
comment je me positionne par rapport au
syndicalisme ou comment la triarticulation se
positionne par rapport à cela.
40
Voyez-vous, nous avons essayé - en vérité - de
nous positionner par rapport aux courants les
plus divers. Moi-même, je devrais encore dire
aujourd'hui ce que j'ai souvent dit sur le
syndicalisme, que donc dans certains cercles
syndicalistes, vit une conscience de combien
le rassemblement des différents états
professionnels, des différentes branches
professionnelles, et ainsi de suite, donc la
pensée syndicale peut être un certain chemin,
au moins dans la vie de l'économie, pour venir
à quelque chose de fructueux. Je veux bien
reconnaître absolument tout cela, par exemple
aussi que le syndicalisme se tient dans un
rapport moins servile à la pensée d'État que,
par exemple, le socialisme marxiste ordinaire.
Cela aussi, je veux absolument le reconnaître
et je l'ai souvent reconnu. Seulement
j'aimerais dire que toutes ces orientations -
je ne dis pas du présent - toutes ces
orientations n'appartiennent pas au présent,
mais au passé, et qu'elles n'empiètent sur le
présent que parce que les gens qui
s'appelaient ainsi [selon une telle
orientation] ne peuvent absolument pas
réapprendre. On peut dire qu'en fait, tous les
modèles de partis ont déjà perdu leur
signification par rapport aux circonstances
actuelles. Seuls les humains qui appartenaient
autrefois à ces choses, qui sont caractérisées
par ce modèle de parti, ne se sont pas encore
accommodés de se désigner par autre chose que
par [les noms des] anciens modèles de parti.
Voyez-vous, cela avait un certain sens
jusqu'en 1914 que les gens se désignent par un
tel nom, par exemple comme aujourd'hui encore
Monsieur von Heydebrand s'appelle "et la
Lasa" et ainsi de suite. Mais aujourd'hui,
cela n'a plus de sens. Ainsi, s'accrocher à de
telles choses passées, comme l'est le
syndicalisme, n'a plus vraiment de
signification aujourd'hui.
41
Et tant que l'on a pu tenter d'atteindre les
humains dont on pouvait croire que le cerveau
était encore assez "mou" pour dépasser ces
vieux schémas de parti, on l'a fait. Mais il
faut apprendre quelque chose des
circonstances. Et aujourd'hui, il est vraiment
urgent que l'on apprenne quelque chose des
circonstances. Et je dois donc dire
qu'aujourd'hui, je ne ressens plus du tout la
violence de la question "Comment me
positionner par rapport au syndicalisme", mais
je vous explique : J'ai essayé de me
positionner par rapport au syndicalisme,
c'est-à-dire de trouver au sein du
syndicalisme des gens qui seraient capables de
comprendre la triarticulation à travers un
cerveau encore "mou" - mais cela aussi a été
en vain. C'est pourquoi doit être parlé ainsi
aujourd'hui - comme je l'ai fait ce soir -
qu'il s'agit de se tenir sur le sol ferme de
la triarticulation et de ne pas se préoccuper
de l'autre.
42
Car il s'agit aujourd'hui de trouver un nombre
suffisamment grand d'humains qui comprennent
la triarticulation, qu'elles viennent de tel
ou tel camp, du syndicaliste ou d'un autre,
cela nous est tout à fait égal. Aujourd'hui,
nous ne nous préoccupons plus de savoir
comment la triarticulation se positionne par
rapport aux syndicalistes, mais nous attendons
de voir comment les syndicalistes veulent se
positionner par rapport à la triarticulation.
Au cours de l'année écoulée, nous avons appris
que tout le reste est vain, et aujourd'hui,
seul celui qui peut apprendre quelque chose
peut agir.
43
La question a ensuite été posée de savoir
comment il est possible de concevoir que la
triarticulation puisse se répandre à partir de
l'organisation "Le jour qui vient".
44
Je vous prie donc, justement pour une telle
question, de considérer que l'idée de la
triarticulation est, dans toute sa conception,
quelque chose de tout à fait pratique et
qu'elle ne baigne pas dans un quelconque
brouillard bleu, mais qu'il s'agit de quelque
chose de concret. Le 'jour qui vient' a été
créé parce que l'on s'est rendu compte qu'au
cours du XIXe siècle, le système bancaire
actuel était devenu un élément nuisible à
notre vie de l'économie. J'ai également attiré
l'attention sur ce point lors de ma dernière
présence à une soirée d'étude. J'ai montré que
depuis le premier tiers du XIXe siècle
environ, l'argent joue dans la vie économique
de la civilisation moderne un rôle semblable à
celui des concepts abstraits dans notre
pensée, qu'il a peu à peu effacé toute
aspiration concrète, qu'il se pose comme un
voile occultant sur ce qui doit s'exprimer
dans les forces économiques. Et c'est pourquoi
il est aujourd'hui nécessaire de fonder
quelque chose qui ne soit pas purement une
banque, mais qui concentre les forces
économiques de telle sorte qu'elles soient à
la fois une banque et une économie concrète.
Il est donc nécessaire de fonder quelque chose
qui regroupe l'économie vraiment concrète et
l'organisation de ces branches économiques,
ainsi que sinon la vie de l'économie est
regroupée dans une banque, mais sans tenir
compte des conditions économiques, seulement
de manière abstraite. Cela signifie qu'ici
dans le 'jour qui vient', il sera pratiquement
tenté de surmonter les dommages causés par le
système monétaire.
45
Nous faisons l'expérience que aujourd'hui que
toutes sortes de gens, Gesell et d'autres - il
y a donc d'étranges "compagnons" de la vie -
danser alentour et parler de l'argent libre.
Ce sont des utopistes. Ce sont des
abstracteurs. Ce dont il s'agit, c'est que
l'on arrive, par une connaissance de la vie
pratique, à savoir où en fait reposent les
dommages. Et un dommage repose dans ce que le
système bancaire a pris la forme économique
qu'il a aujourd'hui. Dans la vie économique,
le système bancaire est aujourd'hui comme les
pensées sont dans la vie de l'âme d'un humain
qui transforme tout en abstractions et qui ne
se préoccupe pas des choses concrètes
individuelles auxquelles on a affaire, mais
qui transforme tout en hautes abstractions.
L'humain qui transforme tout en hautes
abstractions — et c'est le cas de la plupart
des humains actuels -, un tel humain ne
parvient jamais à une véritable saisie de la
réalité. Vous voyez, vous pouvez aujourd'hui
entendre de telles abstractions chaque
dimanche dans chaque chaire. De telles
abstractions, avec lesquelles les gens se
sentent si bien parce qu'ils peuvent rêver de
la vie le temps d'un dimanche après-midi,
n'ont plus rien à voir avec la vie. Et ce qui
est pour la vie de l'âme individuelle
l'abstraction dépourvue d'essence qui se
réfugie haut dans un nid de coucou dans les
nuages, est pour la vie économique le système
bancaire qui se vit uniquement dans l'argent.
46
C'est pourquoi, en faisant une tentative à
petite échelle - qui, nous l'espérons,
grandira en une toute grande - on pouvait
organiser les choses ainsi que l'on ramène
dans une certaine mesure l'argent à l'économie
et conduise l'économie en haut à l'argent,
ainsi que l'argent soit à nouveau quelque
chose qui serve à faciliter et à mettre en
mouvement l'économie. De même que nos pensées
ne doivent pas servir à nous élever dans des
hauteurs abstraites et à nous sentir bien,
mais à mettre en mouvement les faits concrets
de la vie, de même il s'agit de placer
l'argent dans la vie économique réelle. Nous
voulons exploiter des branches économiques et
non pas nous installer dans une banque et ne
faire que des affaires d'argent, car les
affaires d'argent sont en soi le plus grand
dommage de notre vie de l'économie depuis le
19e siècle et le début du 20e siècle. Donc,
avec Le jour qui vient est simplement saisie
une idée pratique. Et tant que l'on
n'envisagera pas qu'il s'agit ici de penser
les idées de manière très pratique, jusque
dans les moindres détails, on ne comprendra
pas non plus la Fédération pour la
triarticulation de l'organisme social.
47
Et maintenant, j'aimerais rendre attentif sur
quelque chose qui est un peu en rapport avec
tout le ton que j'ai essayé de donner
aujourd'hui, sur un côté que M. Dorfner a
indiqué - sur les jésuites. Là, on trouve,
aussi si c'est pour une cause avec laquelle je
ne veux vraiment pas avoir affaire, une façon
efficace de défendre/représenter les choses.
Vous pouvez toujours entendre de ce côté-là :
"Et si des milliers et des milliers de nos
partisans tombent, si nous perdons des
milliers et des milliers, cela ne nous fait
rien. Cela nous ferait en premier quelque
chose si nous perdions une seule vérité ! -
Vous pouvez entendre encore et encore cette
phrase de la part de la partie à laquelle
M. Dorfner a fait allusion : que des
milliers et des milliers d'adhérents tombent,
mais qu'une seule vérité ne soit pas perdue. -
On pourrait comprendre que là où l'on parle
ainsi pour une cause avec laquelle je ne veux
vraiment pas avoir affaire, il y a une façon
efficace de faire de la propagande. On
pourrait donc se poser sur le sol : Ce n'est
rien d'avoir beaucoup de partisans, mais c'est
tout de pouvoir se tenir sur le terrain de ses
vérités, sans faire de compromis, sans lorgner
quelque part [et penser], est-ce que tu
l'auras aussi, est-ce que tu devras lui faire
un peu d'ombre/beau. Il ne s'agit pas de ce
genre de propagande chez la triarticulation.
Là, il s'agit de gagner le plus grand nombre
possible d'humains à ce que contient la
triarticulation, non pas parce qu'on est
amoureux de la triarticulation ou parce qu'on
est borné, mais parce qu'on envisage : cela va
seulement plus loin de cette manière.
49
Maintenant, il n'est pas nécessaire de revenir
sur ce que le Dr. Herberg a dit sur les
"architectes diplômés" et les "architectes du
gouvernement" dans leur disproportion par
rapport aux juristes. Ce sont des choses qui
ont été réglées depuis longtemps par les
discussions les plus élémentaires de la
fédération. Et, n'est-ce pas, il n'est pas du
tout possible que, lorsque nous discutons dans
l'esprit de la triarticulation, nous nous
placions en quelque sorte complètement en
dehors du terrain de la triarticulation. Car,
voyez-vous, cela ferait tout de même une drôle
d'impression si nous parlions par exemple de
la libre vie de l'esprit et si nous soulevions
une discussion sur la question de savoir s'il
est juste de remplacer les anciennes
appellations des personnes travaillant au
lycée par des titres tels que "assesseur
d'études" et ainsi de suite. Toutes ces
questions se tiennent sur le terrain de
l'ancien système étatique. Il en va de même
pour les "maîtres d'ouvrage du gouvernement" ;
il ne peut s'agir de la manière dont ceux-ci
s'opposent aux juristes. Car dès l'instant où
l'on aborde la triarticulation, on ne peut
plus parler de "maîtres d'œuvre du
gouvernement", mais nous nous trouvons là sur
le terrain de cet État politique qui englobe,
strictement démocratique, où chaque humain
majeur se trouve en face de chaque autre
humain majeur en tant qu'égal. Il ne peut pas
s'agir de comment cet État démocratique se
comporte par rapport à celui auquel devrait
être donné un tel titre, et plus de ce genre.
Absolument, nous devons nous habituer à entrer
un peu plus dans le réel.
50
Voyez-vous, il y a beaucoup de choses qui vous
arrivent dans la vie, et vous pouvez vous
souvenir de beaucoup d'expériences. Par
exemple, j'étais une fois avec une
personnalité socialiste, qui était un bon
socialiste, et je lui ai parlé d'un très, très
haut fonctionnaire du gouvernement. Je pensais
que ce très, très haut fonctionnaire était
totalement incapable, que c'était un humain
impossible. Et j'ai dit que je pensais que [le
mieux] pour ce très haut fonctionnaire du
gouvernement serait qu'il quitte son poste et
devienne balayeur de rues - ce serait le
métier correct pour lui. Vous auriez dû voir
l'effroi de la personnalité socialiste à
l'idée qu'un humain qu'elle connaissait bien
doive devenir balayeur. Oui, c'était toutefois
seulement une pensée, mais elle me semble
indiquer plus de réalité que la pensée -
pardonnez-moi - qui vient d'être exprimée : le
maître de maison ne doit pas regarder le
balayeur de rues de travers, et le balayeur de
rues ne doit pas regarder le maître de maison
de travers ! - Oui, ce n'est vraiment pas
ainsi que nous résoudrons la question sociale,
en ne nous regardant pas de travers. Il est
vrai que dans notre ordre social actuel, le
maître de maison a besoin du balayeur et le
balayeur a besoin du maître de maison, mais
s'ils ne se regardent pas de travers, la
question sociale ne sera certainement pas
résolue. Et que l'on s'imagine quelque chose
ou que l'on ne s'imagine rien, ce sont
finalement des questions qui n'ont vraiment
rien à voir avec les faits et les réalités
sérieuses de la vie actuelle. Il ne s'agit
vraiment pas de faire comprendre aux humains
aujourd'hui que le maître de maison a besoin
du balayeur et que le balayeur a besoin du
maître de maison. Nous avons toujours en
arrière-plan l'idée que le balayeur doit
rester balayeur et que le maître de maison
doit rester maître de maison, mais qu'ils ne
doivent pas se regarder de travers, ce qui est
certainement plus facile pour le maître de
maison que pour le balayeur. Mais je crois
qu'avec toutes ces choses qui sentent un peu
fort l'acide moralinique, nous n'arriverons
pas aujourd'hui à une branche verte, mais
qu'aujourd'hui, il ne s'agit pas seulement de
ne pas se regarder de travers, mais de mettre
la main à la pâte pour que les choses
changent, pour que nous parvenions avant tout
à trouver à nouveau une compréhension [les uns
pour les autres] au-delà des classes. Et cette
compréhension mènera à une transformation
complète de la vie, pas seulement à un
changement de regard de la méchanceté à la
bonté, mais à des choses totalement
différentes. Et si vous passez en revue les
intentions de l'idée de la triarticulation,
vous verrez qu'il en résulte en fait quelque
chose à quoi l'humanité doit aspirer
aujourd'hui, si elle comprend quelque chose de
ce qui veut se réaliser dans l'histoire
mondiale. Et c'est à de telles choses que l'on
doit s'intéresser aujourd'hui, et non pas à
quelque chose qui est simplement moralisateur
et qui se rattache pourtant à nouveau aux
anciennes formes qui s'expriment encore dans
la vie sociale actuelle. Non, nous devons nous
être clair aujourd'hui que nous avons besoin
d'une nouvelle vie de l'esprit qui naisse du
sol même de cette vie de l'esprit. Même si les
choses ont été mal faites dans la mise en
œuvre de la triarticulation, il faut toujours
dire et redire que cette triarticulation
repose sur le sol : Ce n'est qu'en repensant,
en transformant les pensées et les sentiments
humains jusqu'au plus profond de nous-mêmes
que nous pourrons obtenir une amélioration, et
rien d'autre.
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