Regardant en arrière sur les
efforts passés et leur échec.
Comment cela devrait continuer :
réalisation pratique de l'idée de
tri-articulation par création
d’institutions économiques modèles.
Pourquoi un tel changement de cap
est nécessaire ? La nécessité d'une
organisation associative de la vie
de l’économie. Ce que sont les
associations. Les étapes du récent
développement économique. Les
conséquences du capitalisme d'argent
: sol et moyens de production seront
placés sur le même pied que les
biens de consommation. Les effets
nocifs de formations de trusts. La
création d'un véritable réseau de
relations économiques par les
associations. Idée de la
tri-articulation comme la contre
image de toutes les utopies
sociales. Ce qui différencie le sol
par des moyens industriels de
production et des marchandises. Les
concepts dans le social ont besoin
d'être mobiles. Il
ne peut pas y avoir
d'anthroposophie sans
tri-articulation. Comme
une famine peut être évitée. Les
conditions pour une nouvelle
efficacité de la politique étrangère
de l’Europe centrale. Sur le travail
commun avec d'autres partis et la
participation à des élections.
|
|
Rückblick auf
die bisherigen Bemühungen und ihr
Fehlschlagen. Wie es weitergehen
soll: praktische Verwirklichung
der Dreigliederungsidee durch
Schaffung von wirtschaftlichen
Musterinstitutionen. Warum eine
solche Kursänderung nötig ist. Die
Notwendigkeit einer assoziativen
Gestaltung des Wirtschaftslebens.
Was Assoziationen sind. Stufen der
neueren wirtschaftlichen
Entwicklung. Die Folgen des
Geldkapitalismus: Boden und
Produktionsmittel werden auf die
gleiche Stufe wie Konsumgüter
gestellt. Die schädlichen
Auswirkungen von Trustbildungen.
Die Schaffung eines realen
wirtschaftlichen Beziehungsnetzes
durch die Assoziationen. Idee der
Dreigliederung als das Gegenbild
aller sozialen Utopien. Was den
Boden vom industriellen
Produktionsmittel und von der Ware
unterscheidet. Die Begriffe im
Sozialen müssen beweglich sein. Es kann keine
Anthroposophie ohne
Dreigliederung geben. Wie eine Hungersnot
vermieden werden kann. Die
Bedingungen für eine neue
außenpolitisch Wirksamkeit
Mitteleuropas. Über die Mitarbeit
in anderen Parteien und die
Beteiligung an Wahlen.
|
|
|
|
Rudolf Steiner : Mes très
chers présents ! Ce que j'aurai à
dire dans ces paroles
d'introduction sortira bien sûr un
peu des habitudes de ces soirées,
pour la simple raison que je suis
arrivé en quelque sorte par
surprise et qu'il n'est donc pas
possible de reprendre
immédiatement là où nous nous
sommes arrêtés la dernière fois.
Je pense donc qu'aujourd'hui,
l'accent devra être mis sur la
discussion elle-même, à laquelle
je vous invite à participer en
grand nombre.
|
01
|
Rudolf Steiner: Meine
sehr verehrten Anwesenden! Das,
was ich in diesen einleitenden
Worten werde zu sagen haben, wird
ja selbstverständlich etwas
herausfallen aus den
Gepflogenheiten, wie sie hier an
diesen Abenden bisher waren, aus
dem einfachen Grunde, weil ich
gewissermaßen hereingeschneit bin
und es daher nicht möglich ist,
unmittelbar gerade da
fortzusetzen, wo das letzte Mal
aufgehört worden ist. So wird wohl
heute vielleicht der Schwerpunkt
liegen müssen in der Diskussion
selbst, an der ich Sie bitte, sich
zahlreich zu beteiligen.
|
Lorsque nous avons
commencé, il y a dix mois, ici à
Stuttgart, à populariser les idées
qui sont à la base de la
triarticulation sociale, cette
entreprise était tout à fait
pensée dans le sens des événements
de l'époque. Nous nous trouvions
alors, en tant que membres des
régions étatiques, spirituelles et
économiques d'Europe centrale -
immédiatement après le coup
terrible porté à l'Europe centrale
par les événements terribles des
quatre à cinq dernières années -,
nous nous trouvions alors devant
toutes les questions qui devaient
être soulevées du point de vue :
comment devons-nous nous comporter
en tant qu'humains d'Europe
centrale, qui - disons-le
sèchement - étaient justement à
l'époque "les vaincus" ? Et là, il
fallait partir du principe que -
compte tenu des terribles
expériences, moins maintenant des
événements de la guerre que de
ceux de la fin de la guerre, qui,
bien sûr, ne sont pas moins
terribles que les événements de la
guerre eux-mêmes - il fallait
éveiller la compréhension d'un
nombre suffisamment important de
personnes pour les idées de
réorganisation sociale qui
auraient pu conduire à une
reconstruction des affaires
européennes précisément à partir
du cercle des vaincus.
|
02
|
Als
wir jetzt vor zehn Monaten hier
in Stuttgart begonnen haben mit
der Popularisierung jener Ideen,
die der sozialen Dreigliederung
zugrundeliegen, da war dieses
Unternehmen durchaus gedacht im
Sinne der damaligen
Zeitereignisse. Wir standen
damals als Angehörige der
mitteleuropäischen Staats-,
Geistes- und Wirtschaftsgebiete
— unmittelbar nach dem
furchtbaren Schlag, den die
Schreckensereignisse der letzten
vier bis fünf Jahre Mitteleuropa
gebracht hatten —, wir standen
dazumal eben vor all denjenigen
Fragen, die aufgeworfen werden
mußten unter dem Gesichtspunkt:
Wie haben wir uns zu verhalten
als Menschen Mitteleuropas, die
— nun, sagen wir es trocken —
eben damals «die Besiegten»
waren? Und da mußte die
Anschauung zugrundegelegt
werden, daß — angesichts der
furchtbaren Erlebnisse, weniger
jetzt der Kriegsereignisse als
derjenigen des Kriegsausganges,
die, natürlich in anderer
Beziehung, nicht weniger
schrecklich sind als die
Kriegsereignisse selber —
Verständnis erweckt werden müßte
bei einer genügend großen Anzahl
von Menschen für diejenigen
Ideen von einer sozialen
Neugestaltung, die gerade aus
dem Kreise der Besiegten heraus
zu einem Wiederaufbau der
europäischen Angelegenheiten
hätten führen können.
|
Quand on a affaire, mes
chers amis, à la propagande d'une
idée quelconque, on entend très
souvent dire qu'il s'agit d'idées
de longue portée. On dit que l'on
peut peut-être espérer que de
telles idées se réaliseront un
jour dans un avenir lointain - et
selon que l'on est plus ou moins
optimiste, on indique alors des
délais plus ou moins longs -, que
l'on peut seulement travailler
pour que l'humanité se rapproche
de tels idéaux, et ainsi de suite.
Mais au début de notre travail,
l'époque ne nous incitait pas à
penser dans cette direction. On
voulait alors dire que la
prochaine nécessité consistait à
susciter dans le plus grand nombre
possible d'esprits la
compréhension de l'impulsion de la
triarticulation de l'organisme
social : pour une vie de l'esprit
indépendante, pour une vie
étatique ou de droit indépendante
et pour une vie économique
indépendante. On aurait pu espérer
que les événements amers auraient
pu faire naître cette
compréhension chez les humains.
Mais il s'est avéré qu'à l'époque
où cela aurait été nécessaire,
cette compréhension n'a
effectivement pas pu être générée
chez un nombre suffisamment
important d'humains - pour des
raisons qu'il n'est pas nécessaire
d'aborder plus avant aujourd'hui.
Et aujourd'hui, la question est
soulevée à juste titre par
certains : cette idée de la
triarticulation peut-elle
continuer à être cultivée de la
même manière qu'autrefois ? Ne
sommes-nous pas déjà trop avancés
dans la dégradation de notre vie
économique ? Celui qui observe la
vie économique actuelle ne peut
pas répondre sans autre - je dis
intentionnellement "sans plus" - à
cette question par la négative.
Car, supposons qu'à l'époque où
nous avons commencé notre travail
en avril de l'année dernière, nous
ayons eu le succès nécessaire
grâce à la complaisance d'un
nombre suffisamment important
d'humains - qui auraient
certainement pu faire changer les
choses -, il va de soi que notre
vie économique serait aujourd'hui
sur un tout autre pied. Cela peut
paraître présomptueux à certains
de dire cela, mais c'est pourtant
le cas. Et les différents articles
qui ont été publiés dans notre
journal de triarticulation peuvent
servir de preuve, de justificatif
de ce que je viens de dire.
|
03
|
Wenn
man es zu tun hat, meine lieben
Freunde, mit der Propagierung
irgendeiner Idee, so hört man
sehr häufig das Wort, das seien
weittragende Ideen. Es wird
gesagt, man könne vielleicht
hoffen, daß solche weittragende
Ideen sich in ferner Zeit einmal
verwirklichen lassen werden —
und je nach dem größeren oder
geringeren Optimismus werden
dann größere oder kleinere
Zeiträume angegeben —, man könne
nur dahin arbeiten, daß die
Menschheit sich solchen Idealen
annähere und so weiter. Aber zu
Gedanken, die sich in dieser
Richtung bewegen, forderte die
Zeitlage bei Beginn unserer
Arbeit eigentlich nicht heraus.
Gemeint war dazumal, daß die
nächste Notwendigkeit darin
besteht, in möglichst vielen
Köpfen Verständnis hervorzurufen
für den Impuls der
Dreigliederung des sozialen
Organismus: für ein
selbständiges Geistesleben, für
ein selbständiges Staats- oder
Rechtsleben und für ein
selbständiges Wirtschaftsleben.
Man hat hoffen können, daß die
bitteren Ereignisse dieses
Verständnis bei den Menschen
hätten hervorbringen können. Es
hat sich aber gezeigt, daß in
der Zeit, in der es notwendig
gewesen wäre, dieses Verständnis
in einer genügend großen Anzahl
von Menschen tatsächlich nicht
hat hervorgebracht werden können
— aus Gründen, die heute nicht
weiter berührt werden sollen.
Und heute wird mit Recht von
mancher Seite her die Frage
aufgeworfen: Kann denn
eigentlich diese Idee der
Dreigliederung in derselben
Weise weitergepflegt werden wie
dazumal? Sind wir denn heute
nicht schon im Abbau unseres
Wirtschaftslebens zu stark
vorgerückt? Wer allerdings
dieses Wirtschaftsleben der
Gegenwart durchschaut, der kann
nicht so ohne weiteres — ich
sage absichtlich «nicht ohne
weiteres» -- diese Frage
verneinen. Denn, setzen wir
einmal die Hypothese, man hätte
dazumal, als wir im April des
vorigen Jahres mit unserer
Arbeit begonnen haben, durch das
Entgegenkommen einer genügend
großen Anzahl von Menschen - die
ganz gewiß hätten herbeiführen
können eine Änderung der
Verhältnisse -, wir hätten in
der Tat den nötigen Erfolg
gehabt: dann stünde
selbstverständlich heute unser
Wirtschaftsleben auf einem ganz
anderen Boden. Es mag manchem
anmaßend erscheinen, wenn ich
das sage, aber es ist doch so.
Und die verschiedenen Artikel,
die in unserer
Dreigliederungszeitung gekommen
sind, können ja als Beweis, als
Beleg des soeben Gesagten
dienen.
|
Si nous, qui travaillons
en cercle restreint à la poursuite
des idées de la triarticulation,
croyons néanmoins tout à fait que
le travail doit être poursuivi,
nous sommes d'autre part aussi
profondément convaincus que la
voie qui vient d'être empruntée -
convaincre un nombre suffisamment
grand d'âmes de la nécessité de la
triarticulation - ne peut
aujourd'hui conduire assez
rapidement au succès. C'est
pourquoi nous devons aujourd'hui
penser à des entreprises
immédiatement pratiques, dont la
forme doit déjà se présenter dans
un avenir proche devant notre
proche contemporain. Nous devons
penser à atteindre notre objectif
par le biais de certaines
institutions qui peuvent remplacer
ce qui aurait été réalisé par la
coopération d'un nombre
suffisamment important de
personnes convaincues. Nous devons
au moins tenter de créer, par le
biais d'institutions qui sont des
institutions économiques, les
premières institutions modèles qui
permettront de voir que nos idées
peuvent être concrètement
réalisées dans de telles
institutions économiques.
Celles-ci pourront alors faire des
émules, dans le sens où l'on
croira alors aux faits ce que l'on
ne voulait pas croire auparavant
aux paroles qui nous semblaient
convaincantes. D'autre part, ces
institutions modèles pourront
effectivement avoir des
conséquences économiques telles
qu'une partie de l'héliocentrisme
économique qui s'est déjà produit
pourra être réparé. En effet, un
grand nombre de personnes en
Europe centrale en sont arrivées
au point de ne plus se soucier du
lieu d'où elles tirent leurs
bénéfices. Ils se laissent
éventuellement donner les
directives et les soubassements
matériels par les vainqueurs, si
cela leur permet d'avoir des
bénéfices correspondants. La
manière dont on pense aujourd'hui
dans certains milieux à s'aider
économiquement en Europe centrale
est tout à fait honteuse. Il faut
donc penser à créer, à partir de
l'idée de triarticulation
elle-même, des institutions
pratiques qui pourront apporter la
preuve - même dans des conditions
déjà très difficiles - que cette
idée de triarticulation n'est
effectivement pas une idée
utopiste, mais une idée pratique.
|
04
|
Wenn
wir, die wir in engerem Kreis an
der Fortführung der
Dreigliederungsideen arbeiten,
dennoch durchaus glauben, daß
die Arbeit fortgesetzt werden
muß, so sind wir auf der anderen
Seite auch gründlich davon
überzeugt, daß der Weg, der eben
zunächst eingeschlagen worden
ist — eine genügend große Anzahl
von Seelen zu überzeugen von der
Notwendigkeit der Dreigliederung
—, daß dieser Weg heute nicht
rasch genug zum Erfolg führen
kann. Deshalb müssen wir heute
denken an unmittelbar praktische
Unternehmungen, deren Gestalt ja
schon in der nächsten Zeit vor
unsere engere Zeitgenossenschaft
hintreten soll. Wir müssen daran
denken, unser Ziel zu erreichen
durch gewisse Institutionen, die
ersetzen können dasjenige, was
bewirkt worden wäre durch das
Zusammenwirken einer genügend
großen Anzahl von überzeugten
Menschen. Wir müssen wenigstens
den Versuch machen, durch
Institutionen, die
wirtschaftliche Institutionen
sind, erste Musterinstitutionen
zu schaffen, an denen man sehen
wird, daß in solchen
wirtschaftlichen Institutionen
unsere Ideen praktisch
verwirklicht werden können.
Diese können dann Nacheiferung
finden in dem Sinne, daß man
dann den Tatsachen dasjenige
glaubt, was man vorher den uns
überzeugend scheinenden Worten
nicht glauben wollte. Auf der
anderen Seite werden diese
Musterinstitutionen auch
tatsächlich solche
wirtschaftlichen Folgen haben
können, daß manches von dem, was
schon eingetreten ist an
wirtschaftlicher Helotisierung,
wiederum gutgemacht werden kann.
In der Tat ist ja eine große
Anzahl von Menschen in diesem
Mitteleuropa soweit gekommen,
daß es ihnen ganz gleichgültig
ist, woher sie ihre Profite
beziehen. Sie lassen sich von
den Siegern unter Umständen die
Direktiven und auch die
sachlichen materiellen
Unterlagen geben, wenn das für
sie nur möglich macht,
entsprechende Profite zu haben.
Die Art und Weise, wie man in
manchen Kreisen heute daran
denkt, sich wirtschaftlich
aufzuhelfen in Mitteleuropa, ist
ja geradezu beschämend. So muß
gedacht werden, aus der
Dreigliederungsidee selber
heraus praktische Institutionen
zu schaffen, welche den Beweis
werden liefern können — selbst
unter den schon recht schwierig
gewordenen Verhältnissen —, daß
diese Dreigliederungsidee
tatsächlich nicht eine
utopistische, sondern eine
praktische ist.
|
Vous voyez, lorsque nous
avons commencé notre travail, on
nous a souvent demandé : "Oui,
pouvez-vous nous donner des points
de vue pratiques pour certaines
institutions ? Comment faire ceci
ou cela ? - Celui qui a soulevé
une telle question a généralement
ignoré le fait qu'il ne s'agissait
pas de maintenir, par de bons
conseils, l'une ou l'autre
institution qui venait de prouver
son inutilité, mais qu'il
s'agissait de provoquer, par une
transformation à grande échelle,
une reconstruction sociale
complète, grâce à laquelle les
différentes institutions auraient
ensuite été soutenues. Pour cela,
il n'aurait pas été nécessaire de
donner des conseils pour l'une ou
l'autre chose, mais il aurait
fallu que les idées soient
comprises à grande échelle,
c'est-à-dire par un nombre
suffisamment important d'humains -
car finalement, toutes les
institutions sont faites par des
humains.
|
05
|
Sehen Sie, als wir mit
unserer Arbeit begonnen haben,
wurde vielfach gefragt: Ja, könnt
ihr uns für einzelne Einrichtungen
praktische Gesichtspunkte geben?
Wie soll man das oder jenes
machen? — Derjenige, der eine
solche Frage aufgeworfen hat, der
hat gewöhnlich ganz davon
abgesehen, daß es sich nicht darum
handeln konnte, die eine oder
andere Institution, die gerade
ihre Unbrauchbarkeit erwiesen
hat, durch gute Ratschläge weiter
zu erhalten, sondern daß es sich
darum gehandelt hat, durch
Umwandlung im großen einen
völligen sozialen Neuaufbau zu
bewirken, durch den dann die
einzelnen Institutionen getragen
worden wären. Dazu hätte es nicht
der Ratschläge bedurft für das
eine oder andere, sondern dazu
hätte es bedurft, daß die Ideen im
großen eingesehen worden wären,
das heißt von einer genügend
großen Anzahl von Menschen — denn
zuletzt werden doch alle
Institutionen von Menschen
gemacht.
|
Ainsi, nous sommes
aujourd'hui déjà confrontés à une
sorte de changement de cap, qui
n'a vraiment pas été provoqué par
le fait que nous pensions nous
être trompés dans nos idées. Les
idées de cette sorte doivent
toujours tenir compte des
phénomènes du temps. Et si
l'humanité ne tient pas compte de
ces phénomènes, alors les idées
doivent changer, elles doivent au
moins prendre un autre cours. Nous
avons ainsi attiré l'attention sur
le fait que notre mouvement de
triarticulation, qui n'est pas
encore vieux, a déjà une histoire
fondée sur les conditions
actuelles du temps, une histoire
qui pourrait peut-être être
instructive pour certains, s'ils
voulaient seulement la prendre en
considération.
|
06
|
So
stehen wir heute schon einmal
vor einer Art von Kursänderung,
die wahrhaftig nicht dadurch
herbeigeführt worden ist, daß
wir etwa glauben, daß wir uns in
unseren Ideen geirrt hätten.
Ideen dieser Art müssen immer
rechnen mit den
Zeiterscheinungen. Und wenn die
Menschheit nicht auf diese
Zeiterscheinungen eingeht, dann
müssen eben die Ideen anders
werden, müssen wenigstens einen
anderen Kurs einschlagen. Damit
haben wir darauf hingewiesen,
daß unsere noch gar nicht alte
Dreigliederungsbewegung
tatsächlich schon eine in den
heutigen Zeitverhältnissen
begründete, arg sprechende
Geschichte hat — eine
Geschichte, die vielleicht doch
für manchen lehrreich sein
könnte, wenn er sie nur beachten
möchte.
|
Ce que je viens de dire,
je voudrais vous l'illustrer par
un exemple : celui qui parcourt le
livre "Les points essentiels de la
question sociale", tel qu'il a été
écrit il y a maintenant un an, en
ce qui concerne les explications
économiques, y trouvera certaines
considérations sur l'organisation
de la vie économique, qui doit
acquérir une certaine indépendance
nécessaire, qui ne doit pas
dépendre à l'avenir des
institutions de l'État, des
administrations de l'État, qui
doit absolument être placé sur ses
propres bases, et qui doit être
construit sur ses propres bases,
sur le principe des associations.
Je ne peux bien sûr donner
aujourd'hui que quelques points de
vue, peut-être que la discussion
en fournira d'autres.
|
07
|
Das, was ich jetzt gesagt
habe, möchte ich Ihnen anschaulich
machen an einem Beispiel:
Derjenige, welcher das Buch «Die
Kernpunkte der Sozialen Frage»,
wie es vor jetzt einem Jahr
entstanden ist, auf die
wirtschaftlichen Ausführungen hin
durchnimmt, der wird da finden
gewisse Betrachtungen über die
Organisation des
Wirtschaftslebens, das eine
gewisse notwendige Selbständigkeit
erlangen soll, das nicht abhängig
sein darf in der Zukunft von
staatlichen Institutionen,
staatlichen Verwaltungen, das
durchaus gestellt sein muß auf
seine eigenen Grundlagen, und das
aufgebaut sein muß aus seinen
eigenen Grundlagen auf dem Prinzip
der Assoziationen. Ich kann
natürlich heute nur einige
Gesichtspunkte angeben, vielleicht
wird die Diskussion das weitere
liefern.
|
Quel doit être le sens de
telles associations dans la vie de
l'économie ? Le sens de ces
associations doit être que, dans
un premier temps, des cercles
professionnels qui sont en quelque
sorte apparentés, qui doivent
collaborer sur le plan matériel,
qui s'occupent de leur économie de
manière totalement libre et
indépendante, sans être soumis à
une quelconque administration
étatique, se réunissent. Et
ensuite, ces associations de
cercles professionnels doivent à
leur tour s'associer avec les
consommateurs correspondants, de
sorte que ce qui se produit comme
échanges, d'abord entre les
cercles professionnels apparentés,
mais ensuite aussi [en second
lieu] entre les cercles de
producteurs et de consommateurs,
soit à son tour réuni en
associations. L'administration
économique actuelle doit être
remplacée par ce qui résulte de la
libre circulation des associations
économiques.
|
08
|
Was
soll denn eigentlich der Sinn
solcher Assoziationen sein im
Wirtschaftsleben? Der Sinn
dieser Assoziationen soll sein,
daß sich zunächst verbinden
Berufskreise, die irgendwie
verwandt sind, die sachlich
zusammenarbeiten müssen, die
vollständig frei und
selbständig, ohne irgendwelchen
staatlichen Verwaltungen zu
unterstehen, ihre Wirtschaft
besorgen, daß sich die
zusammenfinden. Und dann sollen
sich diese Assoziationen von
Berufskreisen wiederum
assoziieren mit den
entsprechenden Konsumenten, so
daß das, was als Wechselverkehr
eintritt erstens zwischen den
verwandten Berufskreisen, dann
aber auch [zweitens] zwischen
den Produzenten-und
Konsumentenkreisen, wiederum in
Assoziationen
zusammengeschlossen ist. Es soll
an die Stelle der heutigen
Wirtschaftsverwaltung dasjenige
treten, was sich durch den
freien Verkehr der
wirtschaftlichen Assoziationen
ergibt.
|
Bien entendu, ce tissu
d'institutions économiques - en
rapport avec l'économie - comprend
également tout ce qui travaille
dans la vie de droit, dans la vie
de l'État et dans la vie
spirituelle. La vie spirituelle en
tant que telle est indépendante,
mais ceux qui agissent dans la vie
spirituelle doivent manger, boire,
se vêtir ; ils doivent donc aussi
former d'eux-mêmes des
corporations économiques qui
doivent s'intégrer au corps
économique, qui s'associent dans
le corps économique avec les
corporations qui peuvent justement
servir leurs intérêts. Il doit en
être de même pour la corporation
des humains qui se trouvent dans
la vie de l'État. Ainsi, la vie
économique contiendra tout ce
qu'il y a d'humains dans
l'organisme social, tout comme les
deux autres membres, la vie de
l'État et la vie de l'esprit,
contiennent tout ce qui appartient
à l'organisme social. Seulement,
les humains se trouvent dans les
trois membres de l'organisme
social sous des aspects
différents. Ce qui importe, c'est
que l'organisme social ne soit pas
divisé selon les classes
sociales/les états sociaux, mais
selon les points de vue, et que
chaque membre de l'organisme
social, avec ses intérêts,
contienne chaque humain.
|
09
|
Selbstverständlich
gehört zu diesem Gewebe von
wirtschaftlichen Institutionen
— mit Bezug auf das Wirtschaften
— auch alles dasjenige, was
sonst arbeitet im Rechtsleben,
im Staatsleben, was arbeitet im
geistigen Leben. Das geistige
Leben als solches ist
unabhängig auf seine eigenen
Füße gestellt, aber diejenigen,
die im geistigen Leben wirksam
sind, die müssen essen, trinken,
sich kleiden; sie müssen daher
von sich aus auch wiederum
Wirtschaftskorporationen
bilden, die sich als solche dem
Wirtschaftskörper
einzuverleiben haben, die im
Wirtschaftskörper sich
assoziieren mit denjenigen
Korporationen, die nun wiederum
gerade ihren Interessen dienen
können. Dasselbe muß geschehen
mit der Korporation derjenigen
Menschen, die im Staatsleben
stehen. So wird im
Wirtschaftsleben alles drinnen
sein, was an Menschen überhaupt
im sozialen Organismus drinnen
ist -- geradeso, wie in den
beiden andern Gliedern, im
Staatsleben und Geistesleben,
alles drinnen ist an Menschen,
was dem sozialen Organismus
angehört. Nur sind die Menschen
unter verschiedenen
Gesichtspunkten in den drei
Gliedern des sozialen Organismus
drinnen. Das, worauf es ankommt,
das ist ja, daß der soziale
Organismus nicht gegliedert ist
nach Ständen, sondern nach
Gesichtspunkten, und daß in
jedem Gliede des sozialen
Organismus mit seinen Interessen
ein jeder Mensch drinnensteht.
|
Qu'est-ce qui peut être
obtenu par une telle vie
économique basée sur le principe
d'association ? - ce qui peut être
obtenu, c'est que soient éliminés
de la vie économique, et donc de
la vie humaine en général, les
dommages qui ont été
progressivement causés par le mode
de production des derniers
siècles, en particulier du XIXe
siècle. Ces dommages - l'humain en
fait aujourd'hui l'expérience dans
sa propre chair, aimerais-je dire-
sont survenus parce qu'au cours
des siècles récents, d'autres
conditions sont apparues par
rapport à la production dans la
vie de l'économie.
|
10
|
Was kann erreicht werden
durch ein solches auf dem
Assoziationsprinzip beruhendes
Wirtschaftsleben? — Das kann
erreicht werden, daß die Schäden,
die sich allmählich ergeben haben
durch die Produktionsweise der
letzten Jahrhunderte, besonders
des 19. Jahrhunderts, aus dem
Wirtschaftsleben und damit aus dem
menschlichen Leben überhaupt
beseitigt werden. Diese Schäden —
der Mensch erlebt sie ja heute
zunächst an seinem eigenen Leibe,
möchte ich sagen —, sie haben sich
ergeben, weil im Laufe der neueren
Jahrhunderte aus den früheren
Bedingungen heraus sich andere
Bedingungen ergeben haben in bezug
auf die Produktion im
Wirtschaftsleben.
|
Si l'on se réfère à la
période du XVIIe au XVIIIe siècle,
on constate que la manière de
produire est encore liée dans une
certaine mesure à l'humain et à
son organisation même. On voit
qu'à l'époque, pour déterminer le
prix, celui-ci ne dépendait pas
des facteurs dont il dépend
aujourd'hui uniquement, mais par
exemple des capacités des humains,
notamment de la mesure dans
laquelle un humain est capable de
travailler tant et tant d'heures
par jour à telle ou telle
production avec un certain
dévouement et un certain plaisir.
Le prix était donc déterminé par
l'adéquation entre l'humain et sa
production. Aujourd'hui, c'est
tout au plus encore le cas dans
certaines branches de la vie de
l'esprit. Lorsque quelqu'un écrit
un livre, on ne peut pas lui dire
combien d'heures il doit
travailler par jour et lui offrir
un salaire pour un nombre d'heures
égal à zéro. Si, par exemple, la
journée de travail de huit heures
était introduite pour l'écriture
d'un livre, il en résulterait
quelque chose de beau, car il
pourrait très facilement arriver
que vous travailliez huit heures
et que vous receviez un salaire
pour cela, mais que rien ne vous
vienne à l'esprit pendant quatre
heures réparties sur trois jours
de la semaine. De même qu'il
existe ici un lien intime entre
les capacités humaines, entre
l'organisation spirituelle humaine
et les produits obtenus, il en a
été de même pour des branches
beaucoup plus matérielles - et
même, plus nous remontons dans
l'évolution humaine, pour toutes
les branches matérielles en
général. Ce n'est qu'à une époque
récente que le lien entre le
produit et le producteur s'est
distendu. D'un point de vue
global, c'est une absurdité totale
de vouloir maintenir ce
détachement entre le produit et le
producteur. Cela peut se
manifester de manière évidente
dans certaines branches de
production. Prenez par exemple,
d'un point de vue purement
économique, la fabrication de
livres. Les livres doivent être
écrits ; cela ne peut pas être
soumis aux lois de la
rémunération, telles que les
défend par exemple la
social-démocratie actuelle pour la
production. Il n'en résulterait
rien. Mais les livres doivent être
imprimés, et celui qui les compose
peut déjà s'appuyer sur les
principes de la social-démocratie
actuelle, sur le principe
syndical. Car pour composer, on
n'a pas besoin de penser à autre
chose ; on n'a pas besoin d'un
lien intime entre les producteurs
et la production. Mais si l'on
remonte aux sources, on trouvera
partout que le travail pour lequel
on n'a pas besoin d'un tel lien ne
serait pas là s'il n'y avait pas
d'abord les travaux dont dépend
tout ce travail extérieur. Si le
maître d'œuvre n'était pas là,
tous les ouvriers salariés qui
construisent les maisons ne
pourraient pas travailler.
|
11
|
Wenn
man zurückblickt auf die Zeit
vom 17. bis 18. Jahrhundert, so
findet man durchaus, daß die Art
und Weise, wie produziert wurde,
noch in einem gewissen
Zusammenhang steht mit dem
Menschen und seiner Organisation
selbst. Man sieht, daß damals
bei der Preisbestimmung dieser
Preis abhängig war nicht von
denjenigen Faktoren, von denen
er heute einzig und allein
abhängig ist, sondern zum
Beispiel von den Fähigkeiten der
Menschen, namentlich zum
Beispiel davon, inwiefern ein
Mensch befähigt ist,
soundsoviele Stunden des Tages
an dieser oder jener Produktion
mit einer gewissen Hingebung
und Freude zu arbeiten. Der
Preis wurde also bestimmt durch
das Zusammengewachsensein des
Menschen mit seiner Produktion.
Heute ist das allerdings
höchstens noch in gewissen
Zweigen des Geisteslebens der
Fall. Wenn jemand ein Buch
schreibt, kann man ihm nicht
vorschreiben, wieviele Stunden
des Tages er arbeiten soll und
einen Lohn aussetzen für
soundsoviele Stunden des Tages.
Wenn zum Beispiel der
achtstündige Arbeitstag
eingeführt würde fürs
Bücherschreiben, würde etwas
Schönes dabei herauskommen, denn
es könnte sehr leicht sein, daß
Sie acht Stunden arbeiten und
dafür einen Lohn bekommen
sollen, daß Ihnen aber während
vier Stunden durch drei
Wochentage gar nichts einfällt.
So wie hier ein inniges Band ist
zwischen den menschlichen
Befähigungen, zwischen der
geistigen menschlichen
Organisation und den
hervorgebrachten Produkten, so
war das auch so für viel
materiellere Zweige — ja, je
weiter wir zurückgehen in der
menschlichen Entwickelung,
überhaupt für alle materiellen
Zweige. Erst in der neueren Zeit
hat sich das Band gelöst
zwischen dem Produkt und dem
Produzierenden. Umfassend
betrachtet ist es im Grunde
genommen ein völliger Unsinn,
daß man aufrechterhalten will
diese Loslösung des Produktes
von dem Produzierenden. In
einzelnen Produktionszweigen
kann sich das augenfällig
zeigen. Nehmen Sie, jetzt bloß
ökonomisch betrachtet, zum
Beispiel das Buchfabrizieren.
Bücher müssen geschrieben
werden; das kann nicht unter die
Gesetze der Entlohnung gestellt
werden, wie sie zum Beispiel die
heutige Sozialdemokratie für das
Produzieren vertritt. Dabei
würde nichts herauskommen. Aber
Bücher müssen gedruckt werden,
und derjenige, der sie setzt,
der kann schon auf die
Prinzipien der heutigen
Sozialdemokratie sich stützen,
auf das gewerkschaftliche
Prinzip. Denn zum Setzen braucht
einem nichts weiter einzufallen;
da braucht man kein intimer
geartetes Band zwischen
Produzenten und Produktion. Aber
wenn man auf die Quellen
zurückgeht, wird man überall
finden, daß gerade diejenige
Arbeit, für die man ein solches
Band nicht braucht, gar nicht da
wäre, wenn nicht zuerst
diejenigen Arbeiten da wären,
von denen all diese äußere
Arbeit abhängt. Wäre der
Baumeister nicht da, so könnten
alle Lohnarbeiter, die die
Häuser bauen, nicht arbeiten.
|
Si l'écrivain n'était pas
là, le typographe ne pourrait pas
composer de livres. Ce sont des
réflexions que l'on ne fait pas
aujourd'hui, mais qui doivent être
prises en compte dans les
considérations d'économies de
peuple au sens le plus éminent.
|
12
|
Wäre der Bücherschreiber
nicht da, so könnte der Setzer
keine Bücher setzen. Das sind doch
Gedankengänge, die heute nicht
angestellt werden, aber im
eminentesten Sinne bei
volkswirtschaftlichen
Betrachtungen durchaus
zugrundegelegt werden müssen.
|
Je n'ai pas pu détailler
toutes les expériences de vie qui
ont été intégrées dans les "Points
essentiels", car ils ont été
conçus pour des lecteurs qui
réfléchissent. Et je peux vous
assurer qu'il est tout à fait
utile aujourd'hui de penser un peu
en lisant un livre et de ne pas
toujours dire : c'est si difficile
à comprendre, on doit penser que
cela aurait dû être écrit de
manière beaucoup plus populaire. —
Mais grâce aux processus mis en
lumière sous les angles les plus
divers dans les articles de notre
journal de triarticulation, ce
lien entre producteurs et
production s'est de plus en plus
distendu. Et c'est seulement parce
qu'à l'époque récente, sous
l'influence surtout de la pensée
matérialiste, on n'a plus
considéré que le mode de
production et non la constitution
et la capacité du producteur,
qu'est née l'idée des agitateurs
et des penseurs abstraits
socialistes selon laquelle la
production en tant que telle est
ce qui domine toute l'histoire,
toute la vie humaine. Cette
conception est née du fait que la
technique moderne et d'autres
conditions sociales ont entraîné
une domination du produit sur les
humains qui produisent. On peut
donc dire que : alors
qu'auparavant, jusqu'à il y a
environ trois siècles, l'humain
était dominé par bien d'autres
choses, c'est [depuis] l'humain
économique qui est devenu dans la
vie sociale celui qui apparaît
[aujourd'hui] comme déterminant -
l'humain économique et le
processus économique. Des humains
comme Renner, par exemple, qui est
même parvenu à devenir chancelier
d'État autrichien, ont déclaré
qu'il ne fallait plus parler de
l'"homo sapiens" qui hantait la
tête des humains au cours des
derniers siècles, mais qu'on ne
pouvait plus parler que de l'"homo
oeconomicus" - c'était la seule
réalité. Or, depuis le XIXe
siècle, parce que les choses se
transforment dans la réalité selon
leurs propres lois, ce n'est même
plus l'homo oeconomicus, l'humain
économique, le processus
économique qui est resté
déterminant, mais nous pouvons
dire qu'à partir de 1810 environ -
pour fixer une date - l'humain
dominant est devenu le banquier.
Et plus qu'on ne le croit, c'est
le banquier qui est devenu
dominant dans la vie économique du
monde civilisé au cours de ce 19e
siècle, le changeur d'argent,
celui qui ne fait que gérer
l'argent. Tous les événements qui
se sont produits depuis cette
époque sont plus ou moins
influencés par ce renversement
historique : dans le contexte de
l'économie nationale, l'humain
économique et le processus
économique sont peu à peu devenus
le banquier, le changeur d'argent,
le prêteur avant tout, et le
processus social public est devenu
l'administration financière,
l'administration de l'argent.
|
13
|
Ich
konnte nicht alles, was an
Lebenserfahrungen in die
«Kernpunkte» eingeflossen ist,
genau ausführen, denn sie sind
ja auf denkende Leser
berechnet. Und ich kann Ihnen
die Versicherung geben, es ist
doch heute ganz nützlich, wenn
man beim Lesen eines Buches auch
ein bißchen denkt und nicht
immer sagt: Das ist ja so schwer
verständlich, dabei muß man ja
denken, das hätte viel
populärer geschrieben sein
müssen. -- Aber durch die ja
gerade in den Artikeln unserer
Dreigliederungszeitung von den
verschiedensten Gesichtspunkten
aus beleuchteten Vorgänge ist ja
immer mehr und mehr dieses Band
gelockert worden zwischen
Produzenten und Produktion. Und
nur dadurch, daß wirklich in der
neueren Zeit, unter dem Einfluß
vor allem auch der
materialistischen Denkweise, nur
mehr auf die Produktionsart und
nicht auf die Verfassung und
Fähigkeit des Produzierenden
gesehen worden ist, ist ja sogar
die Anschauung entstanden der
abstrakten, sozialistischen
Agitatoren und Denker, daß die
Produktion als solche überhaupt
dasjenige sei, was die ganze
Geschichte, das ganze
Menschenleben beherrsche. Diese
Anschauung ist aus dem Grunde
entstanden, weil in der Tat
durch die moderne Technik und
durch andere gewisse soziale
Verhältnisse eine Herrschaft
des Produktes über die
produzierenden Menschen
eingetreten ist. So daß man
sagen kann: Während früher, bis
vor drei Jahrhunderten ungefähr,
noch viel anderes vom Menschen
herrschend war, ist [seitdem] im
sozialen Leben der ökonomische
Mensch derjenige geworden, der
[heute] maßgebend erscheint —
der ökonomische Mensch und der
ökonomische Prozeß. Solche
Menschen wie Renner zum
Beispiel, der es sogar dahin
gebracht hat, österreichischer
Staatskanzler zu werden, haben
es ja ausgesprochen, daß ferner
nicht mehr geredet werden solle
von dem «homo sapiens», der in
den letzten Jahrhunderten spukte
in den Köpfen der Menschen,
sondern daß nur noch geredet
werden könne von dem «homo
oeconomicus» — das sei die
einzige Wirklichkeit. Nun, seit
dem 19. Jahrhundert aber, weil
die Dinge in der Wirklichkeit
Verwandlungen eingehen durch
ihre eigenen Gesetze, ist nicht
einmal mehr maßgebend geblieben
der homo oeconomicus, der
ökonomische Mensch, der
ökonomische Prozeß, sondern wir
können sagen: ungefähr vom Jahre
1810 ab — um einen Zeitpunkt
anzusetzen — ist der herrschende
Mensch geworden der Bankier. Und
mehr als man glaubt, ist in
diesem 19. Jahrhundert im
wirtschaftlichen Leben der
zivilisierten Welt der Bankier
herrschend geworden, der
Geldwechsler, derjenige, der
eigentlich bloß das Geld
verwaltet. Alle Ereignisse,
welche seit jener Zeit
eingetreten sind, stehen mehr
oder weniger unter dem Einfluß
dieses geschichtlichen
Umschwunges: daß im
volkswirtschaftlichen
Zusammenhang aus dem
ökonomischen Menschen und
ökonomischen Prozeß allmählich
geworden ist der Bankier, der
Geldwechsler, der Verleiher vor
allen Dingen, und aus dem
öffentlichen sozialen Prozeß die
Finanzverwaltung, die
Geldverwaltung.
|
Maintenant, l'argent a
des particularités bien précises.
L'argent est un représentant de
différentes choses, mais l'argent
en tant que tel est identique. Je
peux acquérir une somme d'argent
en vendant un morceau de musique -
une production spirituelle. Ou je
peux acquérir une somme d'argent
en vendant des bottes. La somme
d'argent peut toujours être la
même, mais ce que je vends peut
être très différent. L'argent
prend ainsi un certain caractère
abstrait par rapport au processus
de vie réel. Et c'est ainsi qu'a
dû naître, sous l'influence de
l'économie bancaire mondiale,
l'effacement des interactions
concrètes dans les rapports
sociaux humains, l'effacement des
interactions concrètes [entre le
produit et celui qui le produit,
et c'est ainsi qu'est né] le
rapport du simple représentant,
l'argent.
|
14
|
Nun hat aber das Geld
ganz gewisse Eigenschaften. Das
Geld ist ein Repräsentant für
Verschiedenes, aber das Geld als
solches ist gleich. Ich kann eine
Summe Geldes erwerben dadurch, daß
ich ein Tonstück verkaufe — eine
geistige Produktion. Oder ich kann
eine Summe Geldes erwerben
dadurch, daß ich Stiefel verkaufe.
Die Summe Geldes kann immer gleich
sein, dasjenige aber, was ich
verkaufe, das kann sehr
verschieden sein. Das Geld nimmt
dadurch gegenüber dem wirklichen
Lebensprozeß einen gewissen
abstrakten Charakter an. Und so
mußte entstehen unter dem Einfluß
der Welt-Bankierwirtschaft die
Auslöschung der konkreten
Wechselwirkungen im menschlichen
sozialen Verkehr, die Auslöschung
der konkreten Wechselwirkungen
[zwischen Produkt und
Produzierendem, und es entstand]
der Verkehr des bloßen
Repräsentanten, des Geldes.
|
Mais cela a des
conséquences bien précises. Cela a
pour conséquence que les trois
éléments les plus essentiels de
notre processus économique - la
terre, les moyens de production et
les moyens de consommation - qui,
de par leur nature, se situent de
manière tout à fait différente
dans le processus économique, sont
placés, non pas simplement en
pensée, mais en réalité, sous le
même pouvoir, sont traités de la
même manière. Car pour celui qui
ne se soucie que d'acquérir ou de
gérer une certaine somme d'argent,
il peut être indifférent que cette
somme d'argent représente des
terres ou des moyens de
production, c'est-à-dire des
machines ou des choses semblables
qui servent à d'autres
productions, mais qui ont été
fabriquées par des humains, ou
qu'elle représente des articles de
consommation, des articles d'usage
immédiat. Ce qui compte pour lui,
c'est qu'il reçoive une certaine
somme d'argent en échange de
quelque chose, ou que, lorsqu'il
l'a, elle porte intérêt, peu
importe par quoi. C'est ainsi que
l'on devait de plus en plus
considérer la suppression des
intérêts que l'on a dans les
différents produits et branches de
production, et leur remplacement
par l'intérêt abstrait dans le
capital, c'est-à-dire le
capital-argent, qui efface toutes
ces différenciations. Mais il en
résulte certaines choses.
|
15
|
Das
aber hat ganz bestimmte Folgen.
Das hat die Folge, daß die drei
wesentlichsten Bestandteile
unseres wirtschaftlichen
Prozesses — Grund und Boden,
Produktionsmittel und
Konsumtionsmittel —, die ihrer
Natur nach im
volkswirtschaftlichen Prozeß in
ganz verschiedener Weise
drinnenstehen, nicht etwa bloß
gedanklich, sondern real unter
dieselbe Macht gestellt werden,
in derselben Weise behandelt
werden. Denn demjenigen, dem es
nur darauf ankommt, eine gewisse
Summe Geldes zu erwerben oder zu
verwalten, dem kann es
gleichgültig sein, ob diese
Summe Geldes repräsentiert Grund
und Boden oder
Produktionsmittel, das heißt
Maschinen oder dergleichen, die
für andere Produktionen dienen,
aber von Menschen hergestellt
worden sind, oder ob sie
repräsentiert
Konsumtionsartikel, unmittelbare
Gebrauchsartikel. Dem kommt es
nur darauf an, daß er eine
bestimmte Summe Geldes für etwas
erhält respektive daß, wenn er
sie hat, sie sich verzinst,
gleichgültig durch was. Es mußte
so der Gesichtspunkt immer mehr
und mehr heraufkommen,
auszulöschen die Interessen, die
man an den einzelnen Produkten
und Produktionszweigen hat, und
zu ersetzen diese Interessen
durch das abstrakte Interesse am
alle diese Differenzierungen
auslöschenden Kapital, das heißt
am Geldkapital. Dadurch aber
kommen ganz gewisse Dinge
heraus.
|
Prenons par exemple la
terre et le sol. La terre n'est
pas seulement quelque chose
d'arbitraire, mais elle est située
à un endroit précis et se trouve
en relation avec les humains de
cet endroit, et les humains de cet
endroit ont aussi des intérêts à
cette terre, que l'on peut décrire
des intérêts moraux, d'intérêts de
la sorte de l'âme. Par exemple, le
fait de planter un certain produit
sur ce terrain peut être un point
important pour les intérêts
généraux de la culture et de
l'humanité. Je veux dessiner les
rapports de manière un peu
radicale, ils ne sont pas aussi
radicaux dans la vie ordinaire,
mais l'essentiel, ce qui est
important, peut ainsi être
représenté. Celui qui, par
l'ensemble de ses conditions de
vie, a grandi avec le sol, aura
une compréhension de la relation,
disons, entre la production de
telle ou telle chose à partir du
sol et l'ensemble des conditions
de vie. Il a acquis son expérience
en côtoyant la terre. La question
de savoir s'il est bon ou non de
déboiser une région, par exemple,
peut être importante et ne peut
être jugée que si l'on a grandi
avec les conditions locales d'une
région. On ne peut obtenir de
telles choses que par
l'expérience.
|
16
|
Nehmen
wir einmal Grund und Boden. Der
Grund und Boden ist ja nicht nur
irgend etwas Beliebiges, sondern
er ist an einem bestimmten Ort
gelegen und steht in einem
Verhältnis zu den Menschen
dieses Ortes, und die Menschen
dieses Ortes haben gerade an
diesem Grund und Boden auch
Interessen, die man als
moralische Interessen bezeichnen
kann, als Interessen seelischer
Art. Es kann durchaus zum
Beispiel ein wichtiger Punkt für
die allgemeinen Kultur- und
Menschheitsinteressen sein, daß
auf diesem Grund und Boden ein
gewisses Produkt gepflanzt wird.
Ich will etwas radikal die
Verhältnisse zeichnen, sie sind
ja im gewöhnlichen Leben nicht
so radikal, aber das
Wesentliche, worauf es ankommt,
kann damit dargestellt werden.
Wer durch seine ganzen
Lebensverhältnisse mit dem Grund
und Boden zusammengewachsen ist,
der wird eine Einsicht darin
haben, wie zusammenhängt, sagen
wir, die Hervorbringung von dem
oder jenem aus dem Grund und
Boden mit den ganzen
Lebensverhältnissen. Er hat
seine Erfahrungen gewonnen im
Zusammensein mit Grund und
Boden. Ob es zum Beispiel gut
ist, eine Gegend abzuholzen oder
nicht, dafür können Fragen
bedeutsam sein, die durchaus nur
zu beurteilen sind, wenn man
zusammengewachsen ist mit den
lokalen Verhältnissen einer
Gegend. Man kann solche Dinge
nur durch Erfahrungen gewinnen.
|
On peut tout à fait
comprendre qu'il est salutaire
pour les conditions générales de
l'humanité qu'un terrain
quelconque soit exploité d'une
manière bien précise, mais que
cette exploitation ne produise
qu'un revenu déterminé. Ces points
de vue disparaissent immédiatement
lorsque le principe du capitalisme
monétaire se substitue à l'humain
lié à la terre. Il s'agit alors de
faire passer la terre d'une main à
l'autre comme une simple
marchandise. Mais celui qui
acquiert la terre en donnant de
l'argent n'a qu'un seul intérêt :
que l'argent soit rémunéré de la
manière correspondante. Un
principe abstrait se déverse sur
tout ce qui était autrefois
l'intérêt concret de l'humanité.
Et celui qui n'a que l'intérêt de
l'argent se demande si - dans les
conditions que l'autre humain, qui
a grandi avec la terre, reconnaît
comme nécessaires - la chose lui
rapporte suffisamment ; si ce
n'est pas le cas, il faut utiliser
la terre pour autre chose. On
détruit ainsi les rapports humains
nécessaires du seul point de vue
du capitalisme monétaire.
|
17
|
Man
kann nun durchaus einsehen, daß
es für die allgemeinen
Menschheitsverhältnisse heilsam
ist, wenn irgendein Grund und
Boden in einer ganz bestimmten
Weise verwertet wird, aber unter
dieser Verwertung nur ein
bestimmtes Erträgnis abwirft.
Diese Gesichtspunkte
verschwinden sofort, wenn an die
Stelle des mit Grund und Boden
zusammenhängenden Menschen das
Prinzip des Geldkapitalismus
tritt. Da handelt es sich darum,
daß dann Grund und Boden einfach
als eine Ware von einer Hand in
die andere übergehen kann.
Derjenige, der aber Grund und
Boden einfach erwirbt dadurch,
daß er das Geld hingibt, der hat
nur das Interesse daran, daß
sich das Geld in der
entsprechenden Weise verzinst.
Ein abstraktes Prinzip wird über
alles das hinüber ergossen, was
früher konkretes
Menschheitsinteresse war. Und
fragen tut sich der Betreffende,
der bloß das Geldinteresse hat,
ob denn — unter den
Verhältnissen, die der andere
Mensch, der mit dem Grund und
Boden zusammengewachsen ist, als
notwendig erkennt — die Sache
für ihn genügend abwirft; wenn
nicht, so müsse man den Boden zu
etwas anderem verwenden. Damit
zerstört man die notwendigen
Menschenverhältnisse bloß unter
dem Gesichtspunkte des
Geldkapitalismus.
|
Et c'est ainsi que le
point de vue du capitalisme
monétaire a été appliqué à toutes
les conditions humaines. Dans
l'économie de peuple, ils ont
détourné les humains de ce qui
peut seulement se développer si
l'humain est lié à la production,
lié à la terre et lié aux produits
de consommation qui circulent
parmi les humains dans une région
quelconque. Cela existait pourtant
dans les siècles précédents. Cela
a déjà disparu sous l'influence de
l'humain économique, mais surtout
sous l'influence du banquier au
XIXe siècle. Alors que jusqu'en
1810 environ, l'économie de peuple
dépendait des commerçants et des
industriels, au XIXe siècle, les
commerçants et les industriels,
même s'ils ne se l'avouaient pas,
sont devenus essentiellement
dépendants de l'économie monétaire
nationale et internationale, des
banquiers.
|
18
|
Und so sind über alle
menschliche Verhältnisse die
Gesichtspunkte des
Geldkapitalismus gezogen worden.
Sie haben in der Volkswirtschaft
die Menschen abgelenkt von dem,
was nur herauswachsen kann, wenn
der Mensch verbunden ist mit der
Produktion, verbunden ist mit
Grund und Boden und verbunden ist
mit den Konsumtionsprodukten, die
in irgendeinem Gebiet unter den
Menschen zirkulieren. Das war
allerdings in früheren
Jahrhunderten vorhanden. Das ist
schon verschwunden unter dem
Einfluß des ökonomischen Menschen,
am meisten aber unter dem Einfluß
des Bankiers im 19. Jahrhundert.
Während ungefähr bis zum Jahre
1810 die Volkswirtschaft abhängig
war von den Händlern und von den
Industriellen, wurden im 19.
Jahrhundert die Händler und die
Industriellen, wenn sie sich das
auch nicht gestanden, im
wesentlichen abhängig von der
nationalen und internationalen
Geldwirtschaft, von den Bankiers.
|
On peut seulement être
complètement entraîné dans
l'égoïsme économique par ce type
d'économie monétaire. Mais il ne
faut pas confondre ce type
d'économie monétaire, comme c'est
souvent le cas aujourd'hui, avec
le simple capitalisme. Le simple
capitalisme - vous trouverez des
explications plus détaillées dans
mes "points essentiels" - doit
permettre que seul celui qui est
capable et qui, pour cette raison
même, croît avec la production,
puisse avoir en mains de grandes
masses de capital, que ce soit en
moyens de production ou en argent,
le représentant des moyens de
production. Et il ne doit rester
lié à elle que tant qu'il peut
utiliser ses capacités au service
de la production. Ce simple
capitalisme est tout à fait
nécessaire à l'économie moderne,
et s'insurger contre lui est un
non-sens. L'abolir reviendrait à
saper l'ensemble de l'économie
moderne. C'est précisément ce qui
importe, que l'on regarde la
réalité en face, que l'on
comprenne par exemple la
différence entre l'administration
d'un grand complexe de terres,
dans lequel l'appartenance commune
de la forêt et des terres peut
être nécessaire, et le fait que
quelqu'un sépare la forêt et les
terres, puis morcelle les terres,
les divise en petites propriétés
et autres choses de ce genre. Cela
peut être bon pour certaines
régions, mais dans d'autres, cela
devrait ruiner l'économie
nationale. Tout dépend des
conditions concrètes. Et nous
devons enfin retrouver le chemin
des conditions concrètes.
|
19
|
Vollständig
in den wirtschaftlichen Egoismus
hineingetrieben kann man nur
werden durch diese Art von
Geldwirtschaft. Aber diese Art
von Geldwirtschaft sollte man,
was heute vielfach geschieht,
nicht verwechseln mit dem bloßen
Kapitalismus. Der bloße
Kapitalismus -- Sie finden das
näher ausgeführt in meinen
«Kernpunkten» — der soll
ermöglichen, daß nur derjenige
große Kapitalmassen in den
Händen haben kann, sei es an
Produktionsmitteln, sei es an
Geld, dem Repräsentanten von
Produktionsmitteln, der befähigt
ist und gerade deshalb mit der
Produktion zusammenwächst. Und
er soll auch nur solange mit ihr
verbunden bleiben, als er seine
Fähigkeiten im Dienste der
Produktion verwenden kann.
Dieser bloße Kapitalismus ist
durchaus für die moderne
Volkswirtschaft notwendig, und
gegen ihn zu wettern ist Unsinn.
Ihn abschaffen würde bedeuten:
die gesamte moderne
Volkswirtschaft untergraben.
Darauf kommt es gerade an, daß
man in die Wirklichkeit
hineinsieht, daß man zum
Beispiel den Unterschied
einsieht, daß die Verwaltung
eines großen Komplexes von Grund
und Boden, bei der durchaus das
Zusammengehören von Wald und
Grund notwendig sein kann, in
der Hand eines befähigten
Menschen etwas anderes bedeuten
wird, als wenn einer den Wald
abtrennt und Grund und Boden
absondert, dann den Grund und
Boden parzelliert, in
Kleinbesitz auflöst und
dergleichen. Das kann für
gewisse Gegenden gut sein, in
anderen müßte es die
Volkswirtschaft ruinieren.
Überall kommt es auf die
konkreten Verhältnisse an. Und
wir müssen endlich den Weg
zurückfinden zu den konkreten
Verhältnissen.
|
Mais le [manque de
concret] ne se manifeste pas
seulement dans l'économie
nationale, dans l'économie de
peuple particulière, mais il se
manifeste toujours de plus en plus
dans le système économique
international. Il s'avère - c'est
tout à fait clair pour celui qui
étudie les choses - que les
humains, aussi s'ils sont
capitalistes, quand ils sont
placés sur soi et approvisionnent
une quelque branche de production
d'après leurs facultés, qu'ils ne
se gênent pas les uns les autres,
mais au contraire travaillent dans
les mains les uns des autres. Le
pire commence en premier lorsque
les humains grandissent, d'une
manière ou d'une autre, hors de
leur lien/être-lié-ensemble avec
les branches de production. Je ne
citerai qu'un exemple où cela
s'est particulièrement manifesté
sous l'influence de l'économie
monétaire des XIXe et XXe siècles
: lors de la formation de trusts,
lors de la formation de cartels.
Supposons qu'une série de branches
de production s'unissent en un
trust, en un cartel. Quelle en est
la conséquence ? Un trust, un
cartel doit avoir un but
quelconque, et ce but est bien
entendu que les humains gagnent
plus avec le trust que sans le
trust. Mais ils ne peuvent le
faire que s'ils créent des prix de
monopole, c'est-à-dire s'ils
vendent au-dessus des prix
habituels de la concurrence qui se
formeraient. Il faut donc créer la
possibilité d'augmenter les prix,
c'est-à-dire de convenir de prix
supérieurs aux prix habituels de
la concurrence. Oui, on peut créer
de tels prix, on les a d'ailleurs
souvent créés. Mais on n'est pas
arrivé à produire [sainement].
|
20
|
Aber
das [Fehlen des Konkreten]
äußert sich nicht nur in der
nationalen Wirtschaft, in der
einzelnen Volkswirtschaft,
sondern das äußert sich immer
mehr und mehr im internationalen
wirtschaftlichen Wesen. Es zeigt
sich — das ist für den, der die
Dinge studiert, ganz klar —, daß
die Menschen, auch wenn sie
Kapitalisten sind, wenn sie auf
sich gestellt und nach ihren
Fähigkeiten irgendwelche
Produktionszweige versorgen, daß
sie einander nicht stören,
sondern im Gegenteil einander in
die Hände arbeiten. Das Schlimme
beginnt erst, wenn die Menschen
auf irgendeine Weise
herauswachsen aus ihrem
Zusammengebundensein mit den
Produktionszweigen. Ich will nur
ein Beispiel anführen, wo das
unter dem Einfluß der
Geldwirtschaft des 19. und 20.
Jahrhunderts besonders
hervorgetreten ist: bei
Trustbildungen, bei
Kartellbildungen. Nehmen wir an,
eine Reihe von
Produktionszweigen schließt sich
zusammen zu einem Trust, zu
einem Kartell. Was ist die
Folge? Ein Trust, ein Kartell
muß doch irgendeinen Zweck
haben, und der ist
selbstverständlich, daß die
Menschen mehr gewinnen durch den
Trust als ohne Trust. Das können
sie aber nur, wenn sie
Monopolpreise schaffen, das
heißt über den gewöhnlichen
Konkurrenzpreisen, die sich
bilden würden, verkaufen. Man
muß also die Möglichkeit
schaffen, die Preise zu erhöhen,
das heißt, Preise zu
vereinbaren, die über den
gewöhnlichen Konkurrenzpreisen
liegen. Ja, solche Preise kann
man schaffen, man hat sie auch
vielfach geschaffen. Aber man
kam nicht zum [gesunden]
Produzieren.
|
On ne peut notamment pas
produire de manière saine sous
l'influence de cette sorte de
profit. N'est-ce pas, si l'on ne
veut pas créer une disproportion
avec les coûts des installations
qui coûteraient beaucoup trop
cher, si l'on ne produit que ce
que l'on produit au-dessus du prix
de la concurrence, alors il faut
produire autant [plus] que l'on
couvre les coûts des machines et
de toute
l'installation/institution, et
d'ailleurs autant que l'on
produirait si l'on ne recevait que
le prix de concurrence. Mais on ne
peut vendre que ce qui est vendu
au prix de monopole. Car donc, si
on produisait au prix de
concurrence, on vendrait beaucoup
plus et on devrait donc produire
beaucoup plus que ce que l'on vend
au prix du monopole. C'est une
expérience de l'économie de peuple
: on vend moins quand on vend à
des prix de monopole, mais on ne
peut pas produire moins, parce que
sinon la production ne se porter
pas. Quelle est la conséquence ?
On doit aller dans le pays voisin
et s'y procurer son débouché ; on
y vend en dessous du prix de
production. Mais maintenant, on
entre dans la concurrence
internationale. Cette concurrence
internationale a joué un rôle
énorme. Si l'on tient simplement
compte de la fixation du prix
conditionnée par l'économie
monétaire, on se crée une
concurrence qui ne serait sinon
pas là, en vendant différemment :
dans la région de vente immédiate
[au-dessus du prix de production]
et dans le pays voisin en dessous
du prix de production. On peut le
faire ; si l'on calcule en
conséquence, on gagne même
toujours plus, mais on porte
préjudice aux cercles de
producteurs correspondants dans le
pays voisin. Si l'on recherche un
jour les causes des sentiments qui
ont conduit aux causes de la
guerre en Occident, on trouvera
les causes dans ces choses. On
découvrira alors quel énorme pas
en avant dans les dommages
[sociaux] se trouve sur le chemin
du capitalisme vers la formation
de trusts, vers la formation de
cartels, vers la monopolisation
par des cartels. Le capitaliste en
tant que tel, qui produit à des
prix concurrentiels, n'a jamais
intérêt à des droits de douane
protecteurs. Le droit de douane
protecteur est également un
élément qui a joué un rôle dans
les causes de la guerre. Vous avez
là les dommages causés à
l'économie monétaire dans la vie
internationale. Tout cela est si
clair pour celui qui étudie la vie
économique moderne qu'il n'y a pas
vraiment d'objection. La question
doit donc nécessairement se poser
: comment pouvons-nous aller
au-delà de ces dommages ? - Nous
ne pouvons pas dépasser ces
dommages autrement qu'en reliant à
nouveau l'humain au produit, en
créant directement le lien entre
l'humain et la production.
|
21
|
Man
kann nämlich nicht unter dem
Einfluß dieser Art des Profites
auf eine gesunde Weise
produzieren. Nicht wahr, wenn
man nicht ein Mißverhältnis
hervorrufen will zu den Kosten
der Einrichtungen, die viel zu
teuer kommen würden, wenn man
nur dasjenige produziert, was
man über dem Konkurrenzpreis
produziert, dann muß man soviel
[mehr] produzieren, daß die
Kosten für die Maschinen und die
ganze Einrichtung gedeckt
werden, und zwar soviel, als man
produzieren würde, wenn man nur
den Konkurrenzpreis bekommen
würde. Man kann aber nur soviel
verkaufen, als verkauft wird zu
Monopolpreisen. Denn man würde
ja, wenn man zu
Konkurrenzpreisen produzieren
würde, viel mehr absetzen und
dadurch auch viel mehr
produzieren müssen, als man zu
Monopolpreisen absetzt. Das ist
eine Erfahrung der
Volkswirtschaft: Man setzt
weniger ab, wenn man zu
Monopolpreisen verkauft, aber
man kann nicht weniger
produzieren, weil sonst die
Produktion sich nicht trägt. Was
ist die Folge? Man muß nach dem
Nachbarland gehen und dort sich
seinen Absatz verschaffen; da
verkauft man unter dem
Produktionspreis. Jetzt kommt
man aber in internationale
Konkurrenz hinein. Diese
internationale Konkurrenz hat
eine ungeheure Rolle gespielt.
Wenn man bloß Rücksicht nimmt
auf die durch die Geldwirtschaft
bedingte Festsetzung des
Preises, schafft man sich eine
Konkurrenz, die sonst nicht da
wäre, indem man verschieden
verkauft: im unmittelbaren
Absatzgebiet [über dem
Produktionspreis] und im
Nachbarland unter dem
Produktionspreis. Das kann man;
wenn man nur entsprechend
kalkuliert, verdient man sogar
noch immer mehr, aber man
schädigt die entsprechenden
Produzentenkreise im
Nachbarland. Wenn man einmal
aufsuchen wird die Ursachen
jener Stimmungen, die zu den
Kriegsursachen im Westen geführt
haben, wird man in diesen Dingen
die Ursachen finden. Dann wird
man finden, welcher gewaltige
Schritt in die [soziale]
Schädigung hinein liegt auf dem
Wege vom Kapitalismus zur
Trustbildung, zur
Kartellbildung, zu der
Monopolisierung durch Kartelle.
Der Kapitalist als solcher, der
produziert zu Konkurrenzpreisen,
der hat an Schutzzöllen nie ein
Interesse. Der Schutzzoll ist
auch wieder etwas, was in die
Kriegsursachen hineingespielt
hat. Da haben Sie die
Schädigungen der Geldwirtschaft
im internationalen Leben. Das
alles ist so sonnenklar für den,
der das moderne Wirtschaftsleben
studiert, daß dagegen eigentlich
nichts eingewendet werden kann.
Die Frage muß daher
notwendigerweise entstehen: Wie
kommen wir über diese
Schädigungen hinaus? — Über
die Schädigungen kommen wir
auf keine andere Weise hinaus,
als daß wir wiederum verbinden
den Menschen mit dem Produkt,
daß wir wiederum unmittelbar
das Band herstellen zwischen
Mensch und Produktion.
|
C'est ambitionné dans
l'idée économique de la
triarticulation sociale : Le lien
qui existait autrefois, dans des
conditions tout à fait
différentes, entre les humains
individuels et la production en
tant que lien, peut seulement être
établi aujourd'hui par le fait que
les producteurs/produisants de
même sorte se relient entre eux et
que les personnes regroupées en
cercles professionnels se
regroupent à leur tour en cercles,
en associations, avec les autres
branches de production et les
consommateurs correspondants. Par
cela, les associations, les
humains réunis, sauront comment on
peut amener la production en
circulation - et pas purement
l'argent, qui se déverse sur la
production comme une chose
semblable. Mais avec cela, d'une
façon tout à fait essentielle,
pourrait à nouveau être suscité ce
qui rend de nouveau possible une
économie de peuple prospère pour
l'humanité.
|
22
|
Das ist in der
wirtschaftlichen Idee der sozialen
Dreigliederung angestrebt:
Dasjenige, was früher unter ganz
anderen Verhältnissen zwischen den
einzelnen Menschen und der
Produktion als Band bestand, kann
heute nur dadurch herbeigeführt
werden, daß sich die gleichartig
Produzierenden miteinander
verbinden und die aus
Berufskreisen heraus
zusammengeschlossenen Menschen
sich wie derum zu Kreisen, zu
Assoziationen, zusammenschließen
mit den übrigen Produktionszweigen
und den entsprechenden Konsumen
ten. Dadurch werden die
Assoziationen, die
zusammengeschlosse nen Menschen,
wissen, wie man die Produktion in
Zirkulation bringen kann — nicht
bloß das Geld, das sich als ein
Gleichartiges über die Produktion
hin ergießt. Damit aber könnte in
einer ganz wesentlichen Art
dasjenige wiederum hervorgerufen
werden, was erst eine gedeihliche
Volkswirtschaft für die Menschheit
wieder möglich macht.
|
Vous voyez, c'était
nécessaire aujourd'hui d'examiner
la réalité en profondeur, parce
que tout le truc socio-économique
que l'on a bavardé ces derniers
temps a été dit en excluant tout
regard sur la réalité. Certes,
certains humains ont fait des
remarques pertinentes sur l'une ou
l'autre chose. Mais la plupart de
ce qui a été exprimé, et en
particulier tout ce sous
l'influence de quoi se sont
développés le capitalisme mondial
moderne d'un côté et la lutterie
pour les salaires de l'autre côté,
ce dommage cancéreux de la vie
moderne est né du fait que l'on
n'a plus vraiment regardé dans le
pendant légal de la vie de
l'économie, et que l'on n'a plus
du tout vu - en tant qu'humain
vivant dans la vie de l'économie -
comment les fils passaient et
repassaient, parce que l'argent a
tout éteint. Mais lorsque les
associations seront là, la manière
dont l'un ou l'autre doit être
produit sera à nouveau claire et
ouverte. Celui qui a à produire
quelque chose - parce qu'il y a
des associations - recevra de la
clientèle par les humains qui sont
dans les associations
correspondantes, [et il sera
conseillé et déterminé] si telle
ou telle quantité peut être
produite par tel ou tel. C'est là
que quelque chose peut naître sans
l'économie forcée du bavardage de
Moellendorff ; c'est là que tout
peut être réparti - dans la mesure
où l'un est instruit par l'autre
dans la libre circulation - de
telle sorte que la consommation
soit vraiment déterminante pour
tous.
|
23
|
Sehen
Sie, das war notwendig, daß
heute einmal gründlich
hineingeschaut wurde in die
Wirklichkeit, denn all das
sozialökonomische Zeug, was in
der neueren Zeit geschwätzt
worden ist, ist ja im Grunde
genommen mit Ausschluß jedes
Blickens auf die Wirklichkeit
gesagt. Gewiß, einzelne Menschen
haben treffende Bemerkungen über
das eine oder andere gemacht.
Aber das meiste von dem, was
geäußert worden ist, und
besonders alles dasjenige, unter
dessen Einfluß der moderne
Weltkapitalismus auf der einen
und die Lohnkämpferei auf der
anderen Seite sich entwickelt
haben, dieser Krebsschaden des
modernen Lebens ist entstanden
dadurch, daß man nicht mehr
wirklich hineingeschaut hat in
den gesetzmäßigen Zusammenhang
des Wirtschaftslebens, und daß
einem auch gar nicht mehr vor
Augen stand — indem man als
Mensch im Wirtschaftsleben lebte
—, wie die Fäden herüber- und
hinübergehen, weil das Geld
alles ausgelöscht hat. Wenn aber
die Assoziationen da sein
werden, wird wiederum klar und
offen daliegen, wie das eine
oder andere produziert sein muß.
Da wird derjenige, der etwas zu
produzieren hat — weil
Assoziationen da sind —,
Kundschaft durch die Menschen
erhalten, die in entsprechenden
Assoziationen sind, [und es wird
beraten und festgelegt werden,]
ob soviel produziert werden kann
von dem oder jenem. Da kann ohne
Zwangswirtschaft
Moellendorffscher
Geschwätzigkeit etwas entstehen;
da kann — in dem der eine durch
den anderen in freiem Verkehr
unterrichtet wird — alles so
eingeteilt werden, daß wirklich
der Konsum für alle das
Maßgebende ist.
|
C'est ce dont il
s'agissait à l'idée de la
triarticulation : parler une fois
à l'humanité à partir de la pleine
réalité.
|
24
|
Darauf kam es bei der
Idee der Dreigliederung an: Einmal
aus der vollen Wirklichkeit heraus
zu der Menschheit zu sprechen.
|
C'est parce que les
humains sont si peu habitués à
l'heure actuelle à aborder la
réalité que l'on comprend si
difficilement la chose ; les
humains ne sont pas habitués à
aborder la réalité. Que
comprennent donc les gens d'une
vie de l'économie comme tout ? Le
maître d'œuvre comprend quelque
chose à la construction, le maître
menuisier comprend quelque chose à
la menuiserie, le cordonnier à la
fabrication de chaussures, le
coiffeur à la taille de la barbe,
chacun comprend quelque chose à
l'économie correspondante à
laquelle il est lié. Mais tout ce
que ces "praticiens de la vie"
savent d'une manière ou d'une
autre de la vie économique n'est
en fait lié qu'à la leur et non à
celle des autres ensemble. C'est
ce qui la rend si abstraite. Il
devait une fois être parlé à
l'humanité à partir du contexte
réel de la vie sociale dans son
ensemble. Parce que c'est devenu
inhabituel pour les humains
d'utiliser l'expérience de la vie
comme fil conducteur, ils voient
tout de suite comme une utopie ce
qui est né de la réalité.
|
25
|
Weil
die Menschen so ungewohnt sind
in der Gegenwart, an die
Wirklichkeit heranzugehen,
deshalb versteht man die Sache
auch so schwer; die Menschen
sind ungewohnt, an die
Wirklichkeit heranzugehen. Was
verstehen denn die Leute von
einem Wirtschaftsleben als
ganzem? Der Baumeister versteht
etwas vom Bauen, der
Tischlermeister versteht etwas
vom Tischlern, der Schuhmacher
vom Schuhemachen, der Friseur
vom Bartschneiden, jeder
versteht etwas von dem
entsprechenden Wirtschaftlichen,
mit dem er zusammenhängt. Aber
das alles, was diese
«Lebenspraktiker» irgendwie
wissen über das wirtschaftliche
Leben, hängt ja doch nur mit dem
ihrem und nicht mit dem der
anderen zusammen. Dadurch ist es
so abstrakt. Es mußte einmal aus
dem wirklichen Zusammenhang des
gesamten sozialen Lebens heraus
zu der Menschheit gesprochen
werden. Weil es für die Menschen
ungewohnt geworden ist, die
Lebenserfahrungen zur
Richtschnur zu benützen, sehen
sie gerade das, was aus der
Wirklichkeit geboren ist, als
Utopie an.
|
C'est pourquoi il s'agit
que cette
idée
de la triarticulation sociale soit
reconnue comme l'antithèse de
toute utopie, de la reconnaître
comme ce qui est né à partir de la
vie réelle et qui peut donc aussi
se placer dans la vie réelle. Et
il s'agit seulement que les
humains envisagent ces choses. On
trouvera alors que chacun - quel
que soit le sol où il se tient -
comprenne correctement l'idée de
la triarticulation de l'organisme
social, tout de suite s'il
comprend quelque chose du pendant
de sa production avec l'ensemble
du processus économique du monde.
Cette idée de la triarticulation
de l'organisme social ne recule
pas devant un examen minutieux de
la part de ceux qui, de par leur
rapport à la vie, comprennent
quelque chose à la vie de
l'économie. Mais aujourd'hui, peu
d'humains comprennent absolument
quelque chose de la vie économique
ou de la vie sociale ; ils se
laissent porter et s'en sortent le
mieux quand ils n'ont pas besoin
de participer eux-mêmes à une
quelconque [décision sur l'ordre
social], mais que le gouvernement
s'en charge pour eux.
|
26
|
Darum
aber handelt es sich, daß diese
Idee von der sozialen
Dreigliederung erkannt wird als
das Gegenbild aller Utopie, daß
sie erkannt wird als dasjenige,
was aus dem wirklichen Leben
heraus geboren ist, und daher
auch in das wirkliche Leben sich
hineinstellen kann. Und nur
darum handelt es sich: daß die
Menschen diese Dinge einsehen
werden. Dann wird man finden,
daß jeder — auf welchem Boden er
auch immer stehen mag —, die
Idee von der Dreigliederung des
sozialen Organismus richtig
verstehen wird, gerade wenn er
etwas versteht von dem
Zusammenhang seiner Produktion
mit dem ganzen Wirtschaftsprozeß
der Welt. Diese Idee von der
Dreigliederung des sozialen
Organismus schreckt nicht zurück
vor einer genauen Prüfung durch
diejenigen, die durch ihr ganzes
Verhältnis zum Leben etwas vom
Wirtschaftsleben verstehen. Aber
es verstehen heute nicht viele
Menschen vom Wirtschaftsleben
oder sozialen Leben überhaupt
etwas; sie lassen sich treiben
und haben es am besten, wenn sie
selber nicht teilzunehmen
brauchen an irgendwelcher
[Entscheidung über die soziale]
Ordnung, sondern wenn das die
Regierung für sie besorgt.
|
C'est pourquoi les
humains en arrivent à des idées si
embrouillées qu'ils considèrent
comme utopiste ce qui est réel
dans la vie. Toutefois, la
situation est aujourd'hui quelque
peu obscurcie par ce que les
puissances occidentales se sont
conquis la possibilité, grâce à
leur victoire, de ne pas s'élever
à la hauteur de l'époque. Ce qui
est exigé aujourd'hui dans l'idée
de la triarticulation est exigé
par l'époque. L'évolution de
l'humanité en est aujourd'hui
arrivée à ce point. La victoire
des puissances occidentales ne
signifie rien d'autre que la
conquête d'un délai de grâce pour
pouvoir rester dans les anciennes
conditions sociales. Les
puissances occidentales peuvent
s'offrir ce luxe ; elles l'ont
obtenu de haute lutte. Mais les
puissances centrales ne peuvent
pas s'offrir ce luxe ; elles sont
obligées de satisfaire aux
exigences de l'époque. Si elles
les satisfont, cela aura un impact
sur le monde entier. Si elles ne
les satisfont pas, elles
disparaîtront.
|
27
|
Daher
kommen die Menschen zu solch
vertrackten Ideen, daß sie das,
was lebenswirklich ist, als
utopistisch ansehen. Allerdings,
die Situation ist heute dadurch
etwas verdunkelt, daß sich durch
ihren Sieg die Westmächte die
Möglichkeit erkämpft haben,
nicht zur Höhe der Zeit
heraufzukommen. Das, was heute
in der Idee der Dreigliederung
gefordert wird, das wird von der
Zeit gefordert. An diesem Punkte
ist heute die
Menschheitsentwicklung
angelangt. Der
Sieg der Westmächte bedeutet
nichts anderes als die
Erkämpfung einer Galgenfrist,
um unter den alten sozialen
Verhältnissen noch bleiben zu
können. Diesen Luxus können
sich die Westmächte gönnen;
sie haben ihn erkämpft. Die
Mittelmächte aber können sich
diesen Luxus nicht gönnen; sie
sind darauf angewiesen, die
Forderungen der Zeit zu
befriedigen. Befriedigen sie
sie, dann wird das auf die
ganze Welt wirken. Befriedigen
sie sie nicht, dann gehen sie
unter.
|
Cela doit être dit
clairement aujourd'hui, car il
s'agit aujourd'hui d'un "ou bien,
ou bien". C'est pourquoi il est si
frivole de voir des gens très
intelligents dire, par exemple,
qu'un désaccord va à nouveau
survenir entre les Français et les
Anglais. Car les Anglais, de par
leurs anciennes traditions, ne
veulent conclure aucune alliance
militariste avec les Français ;
ils ne veulent non plus accorder
aucun crédits ; ils ne sont pas
non plus tout à fait d'accord avec
les intentions des Français
concernant la frontière du Rhin,
etc. - C'est la continuation de ce
qui a déjà eu un effet si
dévastateur pendant et avant la
guerre. Là aussi, on a toujours
spéculé : maintenant, les ennemis
sont à nouveau en désaccord ;
peut-être pouvons-nous conclure
une paix séparée avec quelqu'un. -
Grâce à cette diplomatie, on a
finalement réussi à avoir presque
le monde entier contre soi. Si des
gens de ce calibre continuent
aujourd'hui à corrompre les idées
des humains et à spéculer sur le
fait que les Français et les
Anglais sont à nouveau en
désaccord, c'est un vrai rêve ; ce
n'est pas une prise de conscience
de la réalité. C'est une
continuation de la vieille pensée
diplomatique que Czernin a si bien
décrite dans son livre, dans
lequel il exige que l'importance
extraordinaire des diplomates soit
reconnue. Mais cette importance
extraordinaire des diplomates
résidait dans le fait qu'ils
pouvaient fréquenter les salons
correspondants, y observer
l'ambiance et écrire ensuite de
longues lettres sur cette
ambiance, et ainsi de suite.
Pendant la guerre, cela s'est très
bien poursuivi, dans la mesure du
possible, sauf que l'on a alors
davantage jugé l'ambiance par des
voies détournées.
|
28
|
Das
muß heute einmal ganz klipp und
klar gesagt werden, denn heute
handelt es sich um ein
Entweder-Oder. Deshalb ist es
auch so frivol, wenn immer
wieder ganz kluge Leute
auftreten und zum Beispiel
sagen: Jetzt wird wiederum
einmal eine Uneinigkeit
entstehen zwischen Franzosen
und Engländern. Denn die
Engländer wollen aus ihren alten
Traditionen keine
militaristische Allianz mit den
Franzosen schließen; sie wollen
auch keine Kredite bewilligen;
sie sind auch nicht ganz
einverstanden mit den Absichten
der Franzosen bezüglich der
Rheingrenze und so weiter. — Das
ist die Fortsetzung desjenigen,
was schon im Krieg und vor dem
Krieg so verheerend gewirkt hat.
Da hat man auch immer
spekuliert: Jetzt sind wieder
einmal die Feinde uneins;
vielleicht können wir mit
jemandem einen Separatfrieden
schließen. — Mit dieser
Diplomatie hat man es endlich
dahin gebracht, fast die ganze
Welt gegen sich zu haben. Wenn
heute Leute von diesem Kaliber
die Ideen der Menschen weiter
verderben und weiter darauf
spekulieren, daß die Franzosen
und Engländer wieder einmal
uneins sind, dann ist das ein
richtiger Traum; das ist nicht
ein Erfassen der Wirklichkeit.
Das ist eine Fortsetzung
derjenigen alten diplomatischen
Denkweise, die Czernin so schön
geschildert hat in seinem Buche,
in dem er verlangt, daß die
außerordentliche Bedeutung der
Diplomaten anerkannt werden muß.
Diese außerordentliche Bedeutung
der Diplomaten hat aber darin
bestanden, daß sie in den
entsprechenden Salons verkehren
konnten, die Stimmung da
beobachteten und dann lange
Briefe schrieben über diese
Stimmung und so weiter. Im Krieg
wurde das noch sehr schön
fortgesetzt, soweit man konnte,
nur hat man da die Stimmung mehr
auf Schleichwegen beurteilt.
|
La catastrophe de la
guerre est justement née de cette
évaluation de l'humeur avant la
guerre. Et maintenant, les gens
commencent à nouveau à spéculer de
la même manière. Mais quand les
gens se réveilleront, ils verront
qu'en réalité, ils n'ont fait que
s'asseoir entre deux chaises. On
parle d'un profond fossé qui se
creuse entre les Français et les
Anglais ; les plus intelligents en
parlent aujourd'hui. Quand on se
réveillera, on verra que ce fossé
existe bel et bien, mais
qu'au-delà de ce fossé, les gens
[les Français et les Anglais] sont
d'accord, et que l'on est soi-même
assis dans ce profond fossé. Que
cette manière de penser si fatale
à l'humanité soit remplacée par
une manière de penser conforme à
la réalité, voilà le véritable
fondement de l'impulsion de la
triarticulation de l'organisme
social. Et lorsque l'on comprendra
cela, on se tournera vers cette
triarticulation avec une nécessité
intérieure.
|
29
|
Aus diesem
Stimmungbeurteilen vor dem Kriege
ist eben die Kriegskatastrophe
mitentstanden. Und jetzt fangen
die Leute wiederum an, auf
dieselbe Weise zu spekulieren.
Aber wenn die Leute aufwachen
werden, werden sie sehen, daß sie
es in Wirklichkeit nur dahin
gebracht haben, selbst zwischen
zwei Stühlen zu sitzen. Man
spricht von einer tiefen Kluft,
die sich auftut zwischen Franzosen
und Engländern; die ganz
Gescheiten reden heute davon. Wenn
man aufwachen wird, wird man
sehen, daß diese Kluft zwar da
ist, aber über diese Kluft hinüber
sind sich die Leute, [die
Franzosen und Engländer,] einig,
und selber sitzt man in der tiefen
Kluft drinnen. Daß an die Stelle
dieser für die Menschheit so
verhängnisvollen Denkweise eine
wirklichkeitsgemäße dringe, das
ist die eigentliche Grundlage des
Impulses der Dreigliederung des
sozialen Organismus. Und wenn man
das einsehen wird, wird man sich
mit einer inneren Notwendigkeit zu
dieser Dreigliederung wenden.
|
Après les paroles
d'introduction de Rudolf Steiner,
la discussion est ouverte ;
différentes personnalités prennent
la parole : Georg Herberg pense
qu'au vu de l'augmentation des
prix au cours des dernières années
- il cite l'exemple du prix d'une
tonne de fer qui coûtait autrefois
13 marks et qui coûte
aujourd'hui 1700 marks - il
est nécessaire d'examiner de plus
près le problème des prix. Il faut
notamment s'intéresser au pôle
opposé des consommateurs,
c'est-à-dire au côté des
producteurs.
|
30
|
Nach den einleitenden
Worten von Rudolf Steiner wird die
Diskussion eröffnet; es melden
sich verschiedene Persönlichkeiten
zu Wort: Georg Herberg glaubt, daß
es angesichts der
Preissteigerungen in den letzten
Jahren — als Beispiel führt er den
Preis für eine Tonne Eisen an, die
früher 13 Mark gekostet habe,
heute aber 1700 Mark koste —
notwendig sei, das Preisproblem
näher zu beleuchten. Es müsse
dabei insbesondere der Gegenpol
der Konsumenten, das heißt die
Produzentenseite, ins Auge gefaßt
werden.
|
Avant d'entamer la
discussion proprement dite,
Siegfried Dorfner aimerait attirer
l'attention des personnes
présentes sur trois faits
fondamentaux que l'on peut
considérer comme typiques de toute
la situation dans le travail de
triarticulation : premièrement,
des dirigeants du parti auraient
été invités pour cette soirée,
mais ils ne seraient pas là.
Deuxièmement, s'ils viennent déjà
une fois, ils se taisent la
plupart du temps lors des
discussions ; il n'y aurait aucun
demandeurs/ouvreur de portes.
Troisièmement, on observe très
souvent chez les adeptes de
l'anthroposophie l'attitude
suivante : "J'aime
l'anthroposophie, mais pas la
triarticulation". Le manque de
succès des efforts de la
triarticulation n'est donc pas
surprenant.
|
31
|
Siegfried
Dorfner möchte, bevor die
eigentliche Diskussion beginnt,
die Anwesenden auf drei
grundsätzliche Sachverhalte
aufmerksam machen, die man als
typisch für die ganze Situation
in der Dreigliederungsarbeit
betrachten könne: Erstens seien
für diesen Abend Parteiführer
eingeladen worden; diese seien
aber nicht da. Zweitens würden
sie, wenn sie schon einmal
kommen, in den Diskussionen
meist schweigen; es gäbe keine `
Tortforderer. Drittens
lasse sich bei den Anhängern
der Anthroposophie sehr oft
die Einstellung beobachten:
«Anthroposophie mag ich, die
Dreigliederung aber nicht.»
Und so sei der fehlende Erfolg
der ganzen
Dreigliederungsbemiihungen
nicht weiter verwunderlich.
|
Carl Unger souhaite
revenir sur ce qui précède et
souligne l'importance des trusts
dans la vie économique actuelle.
L'exemple du fer a été cité ; dans
ce domaine, il faut partir du
principe que l'on a affaire à un
trust d'acier. Les sucreries
allemandes occupent une position
de monopole similaire ; il y a
certes d'innombrables champs de
betteraves en Allemagne, mais le
prix est trop élevé par rapport à
cette offre importante.
|
32
|
Carl Unger möchte noch
einmal auf das Vorangehende
zurückkommen und weist auf die
Bedeutung der Trusts im heutigen
Wirtschaftsleben hin. Es sei das
Beispiel des Eisens genannt
worden; da müsse man eben davon
ausgehen, daß man es auf diesem
Gebiete mit einem Stahltrust zu
tun habe. Eine ähnliche
Monopolstellung nähmen auch die
deutschen Zuckerfabriken ein; es
gäbe zwar in Deutschland unendlich
viele Rübenfelder, aber der Preis
sei im Vergleich zu diesem großen
Angebot überhöht.
|
Walter Johannes Stein est
d'avis que la situation de
l'économie sucrière allemande
renvoie à un problème tout à fait
central, celui du rapport entre
les terres et les moyens de
production en général. La question
se pose en effet de savoir si la
vache, par exemple, est un moyen
de production ou si elle fait
partie du patrimoine foncier. Mais
la question se complique encore
lorsque la vache est finalement
abattue ; ne prend-elle pas alors
le caractère d'une marchandise ?
Il demande donc à Rudolf Steiner
d'expliquer plus précisément le
rapport entre la terre, les moyens
de production et les marchandises.
|
33
|
Walter
Johannes Stein ist der Meinung,
daß die Situation in der
deutschen Zuckerwirtschaft auf
ein ganz zentrales Problem
hinweise, auf das Verhältnis
von Grund und Boden zu den
Produktionsmitteln ganz
allgemein. Es
stelle sich nämlich die Frage,
ob zum Beispiel die Kuh ein
Produktionsmittel sei oder ob
sie zu Grund und Boden gehöre.
Komplizierter werde die Sache
aber noch, wenn die Kuh
schließlich geschlachtet
werde; ob sie dann nicht den
Charakter einer Ware annehme.
So
bitte er Rudolf Steiner, doch
noch Genaueres über das
Verhältnis zwischen Grund und
Boden, Produktionsmittel und
Ware auszuführen.
|
Rudolf Steiner : Mes
chers amis ! En ce qui concerne la
distinction entre le foncier et
les moyens de production,
l'essentiel est déjà que le
foncier est quelque chose de
limité, qu'il n'a rien
d'élastique, qu'il ne peut pas
être multiplié dans un certain
sens, alors que les moyens de
production, qui résultent
eux-mêmes du travail humain,
peuvent être multipliés, et que la
multiplication des moyens de
production permet justement
d'augmenter la production.
|
34
|
Rudolf Steiner: Meine
lieben Freunde! Mit Bezug auf die
Unterscheidung von Grund und Boden
und Produktionsmitteln ist schon
das Wesentliche, daß Grund und
Boden etwas Begrenztes ist, nichts
Elastisches ist, daß er in
bestimmtem Sinne nicht vermehrt
werden kann, während die
Produktionsmittel, die selbst
durch menschliche Arbeit
entstehen, vermehrt werden können,
und durch die Vermehrung der
Produktionsmittel kann eben die
Produktion wiederum erhöht werden.
|
Or, si l'on fait de
telles distinctions, c'est parce
que l'on doit souvent partir de
différents points de vue. En
distinguant le foncier des moyens
de production, on désigne comme
"foncier" ce qui est d'abord là et
qui n'a pas été produit par la
main de l'humain. Pour
l'économiste, une vache que
l'humain ne fabrique pas lui-même
par son travail fait tout
simplement partie du "foncier"
tant qu'elle n'est pas abattue ;
si elle est abattue, elle est bien
entendu une marchandise. Mais elle
apparaît alors d'une manière très
particulière sur le marché des
marchandises, et l'on est
confronté à deux faits :
premièrement, le fait qu'elle est
soustraite à la force de
production du sol, et
deuxièmement, l'autre fait qu'elle
apparaît comme une marchandise ;
la vache est en un certain sens un
produit limite/frontière. De tels
produits frontières existent
partout. Mais il s'agit en quelque
sorte de fixer ce que l'on a en
vue, en ce sens que l'on peut
prendre les désignations du
représentant caractéristique.
|
35
|
Nun,
wenn man solche Unterscheidungen
angibt, handelt es sich ja
darum, daß man oftmals natürlich
von verschiedenen
Gesichtspunkten ausgehen muß.
Indem man Grund und Boden vom
Produktionsmittel unterscheidet,
bezeichnet man dasjenige, was
zunächst da ist und nicht durch
Menschenhände hergestellt worden
ist, als «Grund und Boden». Für
den volkswirtschaftlich
Betrachtenden gehört eine Kuh,
die der Mensch durch seine
Arbeit nicht selbst fabriziert,
eben einfach zu «Grund und
Boden», solange sie nicht
geschlachtet wird; wenn sie
geschlachtet wird, ist sie
selbstverständlich eine Ware.
Dann tritt sie aber in einer
ganz bestimmten Weise auf dem
Warenmarkte auf, und man hat es
mit zwei Tatsachen zu tun:
erstens mit der Tatsache, daß
sie entzogen wird der
Produktionskraft des Grund und
Bodens, und zweitens mit der
anderen Tatsache, daß sie als
Ware auftritt; die Kuh ist in
einem gewissen Sinne ein
Grenzprodukt. Solche
Grenzprodukte gibt es überall.
Aber es handelt sich darum, daß
man gewissermaßen das festhält,
was man im Auge hat, indem man
die Benennungen ja hernehmen
kann von dem jeweils
charakteristischen
Repräsentanten.
|
N'est-ce pas, dans le
processus économique, on a tout
d'abord affaire à ce qui est
nécessaire à la production, mais
qui ne peut pas être produit
lui-même. Cela comprend le foncier
lui-même et quelques autres choses
; on les regroupe simplement sous
le terme de "foncier/fond et sol".
Deuxièmement, le processus
économique englobe tout ce qui
sert à produire autre chose, mais
qui doit d'abord être produit
soi-même, par exemple comme les
machines. Dans le contexte
économique, le processus de
travail, le travail qui doit être
utilisé pour fabriquer les moyens
de production, disparaît dans le
cas du foncier. C'est là
l'essentiel pour l'économie de
peuple : les moyens de production
sont seulement aussi longtemps à
considérer du point de vue de
l'équivalent-travail jusqu'à ce
qu'ils soient prêts à être
utilisés pour la production. Dès
l'instant où les moyens de
production sont là, ils
s'inscrivent en fait dans le
processus économique au même titre
que le foncier. Tant que l'on
travaille sur les moyens de
production et que l'on doit faire
appel à l'économie de peuple pour
pouvoir travailler sur les moyens
de production, il faut voir une
différence dans la manière dont
les moyens de production et les
terres sont placés dans l'économie
de peuple. Dès l'instant où les
moyens de production sont prêts,
ils sont soumis à la même
catégorie économique que le
foncier. Tant que je dois encore
fabriquer la locomotive, je dois
juger le processus économique dans
lequel se déroule la fabrication
de la locomotive autrement qu'au
moment où elle est terminée.
Lorsqu'elle est sur les rails [en
tant que moyen de production fini]
et qu'elle est déplacée par les
humains pour une nouvelle
production, elle se trouve dans le
processus économique au même titre
que le foncier. C'est la
difficulté de la distinction, à
savoir que le moyen de production
fini est soumis à la même
catégorie que le foncier. Ce qui
est essentiel, c'est le travail
nécessaire à la création d'un
moyen de production, et cela
s'ajoute aux moyens de production
et fait défaut/manque au foncier.
Cela est bien sûr lié à ce qui
suit. Si le foncier était
élastique, si on pouvait le
multiplier, alors soit il devrait
croître lui-même, soit les humains
devraient pouvoir le produire.
Mais je ne veux pas m'étendre sur
cette question. Que justement le
foncier existe dans une certaine
mesure est ce qui la distingue des
moyens de production. Il peut
seulement être exploité plus ou
moins, ce qui le rend à nouveau
semblable aux moyens de
production.
|
36
|
Nicht
wahr, im wirtschaftlichen Prozeß
hat man es erstens zu tun mit
dem, was notwendig ist zur
Produktion, was aber nicht
selbst produziert werden kann.
Dazu gehört der Grund und Boden
selbst und auch einiges andere;
man faßt dies einfach zusammen
unter «Grund und Boden».
Zweitens gehört in den
wirtschaftlichen Prozeß hinein
alles, was dazu dient, anderes
zu produzieren, was aber vorher
selbst produziert werden muß,
wie zum Beispiel Maschinen. Im
volkswirtschaftlichen
Zusammenhange gesehen fällt der
Prozeß des Arbeitens, die
Arbeit, die verwendet werden muß
zur Herstellung der
Produktionsmittel, bei Grund und
Boden weg. Das ist das
volkswirtschaftlich Wesentliche:
Produktionsmittel sind nur so
lange unter dem Gesichtspunkte
des Arbeits-Äquivalents zu
betrachten, bis sie als
Produktionsmittel für die
Produktion fertig sind. In dem
Augenblick, in dem
Produktionsmittel da sind,
stellen sie sich eigentlich in
den Wirtschaftsprozeß genauso
hinein wie Grund und Boden.
Solange man an
Produktionsmitteln arbeitet und
die Volkswirtschaft in Anspruch
nehmen muß, um an den
Produktionsmitteln arbeiten zu
können, solange muß ein
Unterschied gesehen werden, wie
Produktionsmittel und Grund und
Boden in die Volkswirtschaft
hineingestellt sind. In dem
Augenblick, wo die
Produktionsmittel fertig sind,
unterliegen sie derselben
volkswirtschaftlichen Kategorie
wie der Grund und Boden. Solange
ich an der Lokomotive noch zu
fabrizieren habe, muß ich den
volkswirtschaftlichen Prozeß, in
dem das Fabrizieren der
Lokomotive vor sich geht,
anders beurteilen als in dem
Augenblick, wo sie fertig ist.
Wenn sie [als fertiges
Produktionsmittel] auf den
Schienen steht und bewegt wird
durch die Menschen für weitere
Produktion, steht sie im
volkswirtschaftlichen Prozeß
ebenso drinnen wie Grund und
Boden. Das ist die Schwierigkeit
in der Unterscheidung, daß
tatsächlich das fertige
Produktionsmittel derselben
Kategorie untersteht wie Grund
und Boden. Was an Arbeit
aufgewendet werden muß, um ein
Produktionsmittel zu schaffen,
ist das Wesentliche, und das
kommt bei Produktionsmitteln
dazu und das fehlt bei Grund und
Boden. Das hängt natürlich mit
folgendem zusammen. Würde der
Grund und Boden elastisch sein,
würde man ihn vermehren können,
dann müßte er entweder selber
wachsen oder aber die Menschen
müßten ihn hervorbringen können.
Ich will diese Frage aber nicht
weiter erörtern. Daß eben der
Grund und Boden in bestimmtem
Ausmaß da ist, dadurch
unterscheidet er sich von den
Produktionsmitteln. Er kann nur
stärker oder schwächer
ausgenützt werden, wodurch er
wieder den Produktionsmitteln
ähnlich wird.
|
Maintenant, il faut bien
sûr aussi considérer le troisième
membre, la marchandise proprement
dite. Elle se caractérise par le
fait qu'elle est consommée. De ce
fait, elle est, dans le processus
d'économie de peuple, quelque
chose d'essentiellement différent
du moyen de production qui, lui,
n'est pas directement consommé,
mais seulement usé. Ainsi, la
marchandise est aussi de nouveau
quelque chose d'autre que le
foncier, qui sert justement aussi
peu à la consommation, mais qui
doit tout au plus être améliorée,
et ainsi de suite.
|
37
|
Nun muß man natürlich
auch das dritte Glied etwas ins
Auge fassen, die eigentliche Ware.
Sie ist dadurch charakterisiert,
daß sie verbraucht wird. Dadurch
ist sie im volkswirtschaftlichen
Prozeß etwas wesentlich anderes
als das Produktionsmittel, das
selbst nicht unmittelbar
verbraucht, sondern nur abgenützt
wird. Damit ist Ware aber auch
wieder etwas anderes als Grund und
Boden, der ebenso wenig dem
Verbrauch dient, sondern höchstens
verbessert werden muß und so
weiter.
|
Il faut donc distinguer
ces trois choses comme étant
essentiellement différentes dans
le processus économique : 1. le
foncier, qui [existe] sans que le
travail humain y ait été employé ;
2. le moyen de production, qui
commence lorsque le travail humain
a été utilisé ; les deux - le
foncier et le moyen de production
- ne sont pas là pour la
consommation immédiate ; 3. la
marchandise, qui est là pour la
consommation immédiate.
|
38
|
Damit sind diese drei
Dinge als wesentlich verschieden
im volkswirtschaftlichen Prozeß zu
unterscheiden: 1. der Grund und
Boden, der [vorhanden ist], ohne
daß menschliche Arbeit darauf
aufgewendet worden ist; 2. das
Produktionsmittel, das beginnt,
wenn menschliche Arbeit verwendet
worden ist; beide — Grund und
Boden und Produktionsmittel — sind
nicht zum unmittelbaren Verbrauch
da; 3. die Ware, die zum
unmittelbaren Verbrauch da ist.
|
Mais vous voyez,
l'affaire est telle que tout cela
est aussi une question de temps.
Car au moment où vous réfléchissez
au fait que les moyens de
production, par exemple de sorte
machine, sont consommés en un
certain temps, à ce moment-là, les
moyens de production vous
apparaissent comme des
marchandises - seulement comme des
marchandises qui ont besoin d'un
temps plus long pour être
consommées. Lorsque l'on fait des
distinctions dans la vie, ces
distinctions ont la particularité
d'être extrêmement inconfortables
; elles ne sont jamais telles que
l'on puisse faire une répartition
stricte.
|
39
|
Aber sehen Sie, die Sache
liegt ja so, daß das Ganze
wiederum auch eine Zeitfrage ist.
Denn in dem Augenblick, wo Sie
darüber nachdenken, daß ja
Produktionsmittel, zum Beispiel
maschineller Art, innerhalb einer
gewissen Zeit aufgebraucht sind,
in diesem Augenblick erscheinen
Ihnen die Produktionsmittel als
Ware — nur als Ware, die eben eine
längere Zeit braucht, um
verbraucht zu werden. Wenn man
Unterscheidungen macht im Leben,
so haben diese Unterscheidungen
die Eigenschaft, daß sie höchst
unbequem sind; sie sind überhaupt
niemals so, daß man strikte
einteilen kann.
|
Il faut rester
souple/mobile sur ces questions.
Car, en effet, les moyens de
production ont aussi, d'une
certaine manière, un caractère
marchand. Ce caractère de
marchandise que peuvent avoir les
moyens de production, le foncier
ne l'a pas de la même manière,
c'est pourquoi il faut là encore
faire une distinction plus
stricte. Il est absolument absurde
de conférer au foncier le
caractère de marchandise d'un
point de vue purement capitaliste.
Vous voyez donc que si l'on
applique quelque chose dans la
réalité, on ne peut pas s'arrêter
à des concepts abstraits. C'est en
effet quelque chose que les gens
font valoir comme objection
lorsqu'ils lisent les "Points
essentiels de la question sociale"
: ils veulent avoir des concepts
joliment emboîtés. Alors, ce
qu'ils lisent est beau pour eux ;
on sait alors, après avoir lu une
demi-page, ce que l'on a lu. Mais
dans la réalité, un moyen de
production ne peut être saisi que
si l'on sait qu'il n'est d'abord
pas consommé, mais que si on
l'utilise pendant une longue
période, il est comme une
marchandise. Il faut donc
considérer que le moyen de
production a la propriété d'être
consommé et de ne pas être
consommé, et que le concept doit
correspondre à cela.
|
40
|
Man muß in diesen
Fragen beweglich bleiben. Denn
in der Tat, die
Produktionsmittel haben in
einer gewissen Weise auch
Warencharakter. Diesen
Warencharakter, wie ihn die
Produktionsmittel haben
können, hat Grund und Boden
nicht in derselben Weise,
weshalb man da wiederum einen
strengeren Unterschied machen
muß. Es ist überhaupt bei
Grund und Boden ein Unfug, ihn
unter rein
geldkapitalistischen
Gesichtspunkten mit dem
Warencharakter auszustatten.
Also Sie sehen, wenn man
irgend etwas anwendet in der
Wirklichkeit, so darf man
nicht bei abstrakten Begriffen
stehenbleiben. Das ist nämlich
etwas, was die Leute beim
Lesen der «Kernpunkte der
Sozialen Frage» als Einwand
geltend machen: sie möchten
hübsch eingeschachtelte
Begriffe haben. Dann ist das
für sie schön, was sie lesen;
dann weiß man doch, wenn man
eine halbe Seite gelesen hat,
was man gelesen hat. In der
Wirklichkeit ist ein
Produktionsmittel aber nur zu
erfassen, wenn man weiß: es
wird zunächst nicht
verbraucht, aber wenn man es
über einen längeren Zeitraum
in Anspruch nimmt, ist es
gleich einer Ware. Also muß
man bedenken, daß das
Produktionsmittel sowohl die
Eigenschaft des
Verbrauchtwerdens wie des
Nichtverbrauchtwerdens hat und
der Begriff dem entsprechen
muß.
|
Il faut avoir des
concepts mobiles. Les gens ne
veulent pas de cela aujourd'hui ;
ils veulent des concepts emboîtés.
Ils ne veulent absolument pas
penser dehors dans la réalité.
Sinon, de telles choses ne
pourraient pas se produire, que
les gens disent par exemple :
l'anthroposophie me plaît bien,
mais je ne veux rien savoir de la
triarticulation. - Celui qui parle
ainsi ressemble à peu près à celui
qui dit : oui, je m'intéresse au
spirituel, mais ce spirituel ne
doit pas déborder sur le politique
; ce spirituel doit être
indépendant du politique. Oui, mes
chers amis, c'est précisément ce
que veut atteindre la
triarticulation. Mais comme le
spirituel n'est aujourd'hui
indépendant nulle part, c'est une
illusion si vous croyez pouvoir
vous intéresser uniquement au
spirituel. Pour que votre idéal
abstrait puisse devenir concret,
pour que vous puissiez vous
intéresser à quelque chose sans
que cela soit influencé par la
politique, la triarticulation doit
d'abord conquérir un tel domaine,
pour qu'il y ait un domaine où
l'on n'ait pas besoin de
s'intéresser à la politique. La
triarticulation lutte précisément
pour le domaine dans lequel les
âmes assoupies veulent se sentir à
l'aise, mais qui n'est qu'une
illusion devant elles. Ces âmes
assoupies - oh, on aimerait
tellement les réveiller ! - se
sentent si bien lorsqu'elles sont
intérieurement mystiques,
lorsqu'elles saisissent
intérieurement le monde entier,
lorsqu'elles découvrent le Dieu
dans leur propre âme et deviennent
ainsi des humains parfaits ! Mais
cette intériorité n'a de valeur
que si elle se manifeste dans la
vie. Je voudrais savoir si elle a
une valeur si maintenant, à
l'époque où tout presse, où le
monde est en feu, l'humain ne
trouve pas le moyen de prendre la
parole dans les affaires
publiques. C'est un bel intérêt
pour l'anthroposophie, qui ne veut
s'intéresser qu'à l'anthroposophie
et ne trouve même pas la
possibilité de participer à ce à
quoi l'anthroposophie veut
inciter. Les anthroposophes qui ne
veulent s'intéresser qu'à
l'anthroposophie et non à ce que
l'anthroposophie peut devenir dans
la vie, ressemblent à un humain
qui n'est charitable que de la
bouche, mais qui ferme vite ses
poches quand il devrait être
vraiment charitable. C'est
pourquoi ce que l'on trouve chez
les gens qui ne veulent
s'intéresser à l'anthroposophie
qu'à leur manière, c'est du
bavardage anthroposophique. Mais
la réalité de l'anthroposophie,
c'est ce qui passe dans la vie.
|
41
|
Man
muß bewegliche Begriffe haben.
Das wollen die Leute heute
nicht; sie wollen
eingeschachtelte Begriffe
haben. Sie wollen überhaupt
nicht hinausdenken in die
Wirklichkeit. Solche Dinge
könnten sonst nicht entstehen,
daß zum Beispiel die Leute
sagen: Anthroposophie
gefällt mir ganz gut, aber von
der Dreigliederung will ich
nichts wissen. — Wer so
spricht, gleicht ungefähr
demjenigen, der sagt: Ja, für
das Geistige interessiere ich
mich, aber dieses Geistige
darf nicht in das Politische
übergreifen; dieses Geistige
muß unabhängig sein von dem
Politischen. Ja, meine lieben
Freunde, das will ja gerade
die Dreigliederung erreichen. Aber
weil das Geistige heute
nirgends unabhängig ist, so
ist das eine Illusion, wenn
Sie glauben, sich nur
interessieren zu können für
bloß Geistiges. Damit
Ihr abstraktes Ideal konkret
werden kann, damit Sie etwas
haben, wofür Sie sich
interessieren können, ohne daß
es von Politik beeinflußt ist,
muß die Dreigliederung erst
ein solches Gebiet erkämpfen,
damit ein Gebiet da ist, auf
dem man sich nicht für Politik
zu interessieren braucht. Die
Dreigliederung kämpft gerade
für dasjenige, in dem die
schläfrigen Seelen sich
wohlfühlen wollen, es aber nur
als Illusion vor sich haben. Diese
schläfrigen Seelen — oh, man
möchte sie so gerne aufwecken!
sie fühlen sich so ungeheuer
wohl, wenn sie innerlich
Mystiker sind, wenn sie die
ganze Welt erfassen innerlich,
wenn sie den Gott in ihrer
eigenen Seele entdecken und
dadurch so vollkommene
Menschen werden! Aber diese
Innerlichkeit hat nur einen
Wert, wenn sie heraustritt ins
Leben. Ich möchte wissen, ob
sie einen Wert hat, wenn
jetzt, in der Zeit, wo alles
drängt, wo die Welt in Flammen
steht, der Mensch nicht den
Weg findet, mitzusprechen in
den öffentlichen
Angelegenheiten. Das
ist ein schönes Interesse für
Anthroposophie, das sich nur
für Anthroposophie
interessieren will und nicht
einmal die Möglichkeit findet,
mitzureden bei dem, wozu
Anthroposophie anregen will.
Diejenigen Anthroposophen, die
sich nur für Anthroposophie
interessieren wollen und nicht
für das, was aus
Anthroposophie werden kann dem
Leben gegenüber, die gleichen
einem Menschen, der wohltätig
ist nur mit dem Munde, aber
sonst schnell die Taschen
zumacht, wenn er wirklich
wohltätig sein sollte. Deshalb
ist das, was bei den Leuten zu
finden ist, die sich nur in
ihrer Art für Anthroposophie
interessieren wollen,
anthroposophisches Geschwätz.
Die Wirklichkeit der
Anthroposophie ist aber
dasjenige, was in das Leben
übergeht.
|
En rattachement, un débat
sur le futur travail de
triarticulation a lieu avec les
meneurs des groupes locaux. Trois
questions principales sont à
l'ordre du jour. Premièrement :
peut-on faire des compromis ?
Deuxièmement : faut-il participer
aux élections ? Troisièmement :
sous quelle forme faut-il faire de
la propagande pour l'idée de la
triarticulation ? Paul Kretschmar,
de Cologne, préconise d'essayer
d'exercer une influence sur le
corps des conseils d'entreprise
existants et sur le Parlement. Les
journaux joueraient un rôle non
négligeable à cet égard. Il
faudrait donc créer une sorte de
bureau journalistique afin de
rédiger des articles pour les
revues spécialisées. Il serait
également important de former des
orateurs compétents ; ceux-ci
devraient pouvoir s'appuyer sur
une sorte d'abécédaire de la
triarticulation - à l'instar de
l'abécédaire du sol publié par
Damaschke. La création d'une
propre maison d'édition serait
également nécessaire pour soutenir
efficacement la propagande dans
les journaux. Au fond, il faudrait
même envisager de participer aux
élections.
|
42
|
Anschließend findet eine
Aussprache über die künftige
Dreigliederungsarbeit mit den
Leitern der Ortgruppen statt. Es
sind drei hauptsächliche Fragen,
die zur Diskussion stehen.
Erstens: Darf man Kompromisse
eingehen? Zweitens: Soll man sich
an den Wahlen beteiligen?
Drittens: In welcher Form soll
Propaganda für die
Dreigliederungsidee betrieben
werden? Paul Kretschmar, aus Köln,
tritt dafür ein, daß man versuchen
müßte, auf die bestehende
Betriebsräteschaft und auf das
Parlament Einfluß zu nehmen. Die
Zeitungen würden in dieser
Beziehung eine nicht unerhebliche
Rolle spielen. Man müßte deshalb
eine Art journalistisches Büro
bilden, um Artikel für
Fachzeitschriften zu verfassen.
Wichtig sei auch die Ausbildung
von kompetenten Rednern; diese
müßten sich auf eine Art
Dreigliederungsfibel abstützen
können — ähnlich wie Damaschke
eine Bodenfibel herausgegeben
habe. Die Gründung eines eigenen
Verlages sei ebenfalls nötig, um
die Zeitungspropaganda wirksam
abzustützen. Im Grunde wäre sogar
eine Beteiligung an den Wahlen ins
Auge zu fassen.
|
M. Klug, également
de Cologne, met en garde contre
une participation aux élections
qui ne serait que purement
individuelle. On peut tout au plus
discuter de la possibilité de
s'unir avec d'autres partis
indépendants. De plus, il faudrait
absolument discuter de la
possibilité de créer des
associations de consommateurs.
|
43
|
Herr Klug, ebenfalls aus
Köln, warnt dagegen vor einer ganz
auf sich selbst gestellten
Wahlbeteiligung. Diskutabel sei
allenfalls, ob man mit anderen
unabhängigen Parteien vereint
vorgehen könne. Weiter müßte
unbedingt diskutiert werden, ob
nicht Konsumentenvereinigungen
gebildet werden könnten.
|
Hermann Heisler pense
qu'il faudrait vraiment disposer
d'une sorte de "catéchisme de la
triarticulation" ; celui-ci
devrait servir de guide pour
savoir comment la triarticulation
s'intègre dans la vie pratique, en
particulier dans la vie de
l'économie. Dans la situation
actuelle, trois questions se
posent en particulier.
Premièrement : comment la
triarticulation, si elle était
effectivement réalisée en Europe
centrale, pourrait-elle contrer la
famine européenne à laquelle il
faut s'attendre ? Deuxièmement,
quel objectif faut-il donner aux
travailleurs à l'heure actuelle ?
Troisièmement : jusqu'où peut-on
aller dans les manifestations
pratiques des partis politiques et
se déclarer en faveur des
objectifs de la triarticulation ?
Siegfried Dorfner est convaincu
que le meilleur moyen de
propagande pour la triarticulation
est de sortir du parti.
|
44
|
Hermann Heisler meint,
eigentlich müßte wirklich eine Art
«Katechismus der Dreigliederung»
vorliegen; dieser müßte den
Leitfaden dafür abgeben, wie die
Dreigliederung sich in das
praktische Leben, insbesondere in
das Wirtschaftsleben,
hineinstelle. In der gegenwärtigen
Situation würden sich insbesondere
drei Fragen stellen. Erstens: Wie
könnte Dreigliederung, wenn sie
tatsächlich in Mitteleuropa
verwirklicht wäre, der zu
erwartenden europäischen
Hungersnot entgegenwirken?.
Zweitens: Was für ein Ziel muß der
Arbeiterschaft jetzt gegeben
werden? Drittens: Wie weit darf
man in den praktischen
Veranstaltungen der politischen
Parteien gehen und sich zu den
Zielsetzungen der Dreigliederung
bekennen? Siegfried Dorfner ist
der Überzeugung, das beste
Propagandamittel für
Dreigliederung sei, aus der Partei
herauszugehen.
|
Walter Conradt pense
qu'en ce qui concerne le
traitement de la presse, il faut
partir du principe qu'il y a eu
une décentralisation des opinions
du côté opposé. En revanche, en ce
qui concerne le traitement du
parti prolétarien, les événements
de l'année dernière - en
particulier ceux liés à la
"mission d'affichage" - ont montré
que le prolétariat est pour ainsi
dire "décalé" depuis un an, et
qu'il ne faut donc plus compter
avec lui dans un premier temps.
|
45
|
Walter Conradt glaubt,
was die Bearbeitung der Presse
betreffe, so müsse davon
ausgegangen werden, daß auf der
Gegenseite eine Dezentralisation
der Meinungen eingetreten sei. Was
hingegen die Bearbeitung der
proletarischen Partei betreffe,
so hätten die Ereignisse des
letzten Jahres — insbesondere im
Zusammenhang mit der
«Plakatmission» — gezeigt, daß das
Proletariat seit einem Jahre
sozusagen «verschoben» sei, also
zunächst nicht mehr mit ihm zu
rechnen sei.
|
Richard Seebohm estime
qu'il est déjà arrivé qu'un
journal réponde à certaines
questions, mais qu'il ne faut pas
oublier que, même si la
surveillance de l'État est
désormais supprimée, les journaux
restent sous la contrainte de
l'industrie. Il ne faut pas non
plus oublier qu'il y a finalement
aussi des triarticuleurs qui
aimeraient ne rien avoir à faire
avec l'anthroposophie. Pour ces
raisons, il est important de se
ranger derrière le journal de
triarticulation existant.
|
46
|
Richard
Seebohm meint, es sei durchaus
schon vorgekommen, daß eine
Zeitung auf einzelne Fragen
eingegangen sei, aber man dürfe
nicht vergessen, daß, wenn auch
die staatliche Aufsicht jetzt
aufgehoben sei, die Zeitungen
doch unter dem Zwang der
Industrie stehen würden. Und es
dürfe auch nicht übersehen
werden, daß es schließlich auch
Dreigliederer gebe, die nichts
mit Anthroposophie zu tun haben
möchten. Aus diesen Gründen sei
es wichtig, sich hinter die
bestehende
Dreigliederungszeitung zu
stellen.
|
Paul Kretschmar mentionne
le "Generalanzeiger" de Cologne,
dans lequel il serait certainement
possible d'insérer des articles
sur la triarticulation.
|
47
|
Paul Kretschmar erwähnt
den Kölner «Generalanzeiger», in
dem sicher auch Artikel über die
Dreigliederung untergebracht
werden könnten.
|
Ernst Uehli mentionne un
ami étranger qui lui a confirmé
que la presse ne pouvait pas être
gagnée aux grandes idées ; en
général, on peut constater que
l'idée de la triarticulation est
beaucoup critiquée dans les
journaux. L'aspiration à une
véritable "humanité" et la presse
ne sont pas compatibles, comme
l'avait déjà constaté le
philosophe allemand Karl Christian
Planck.
|
48
|
Ernst Uehli erwähnt einen
ausländischen Freund, der ihm
bestätigt habe, daß die Presse für
große Ideen nicht gewonnen werden
könne; allgemein lasse sich
feststellen, daß die
Dreigliederungsidee in den
Zeitungen viel kritisiert würde.
Das Streben nach wahrer
«Menschheit» und das Pressewesen
ließen sich nicht vereinbaren, wie
ja schon der deutsche Philosoph
Karl Christian Planck festgestellt
habe.
|
Emil Molt signale que le
Bund für Dreigliederung a
l'intention d'organiser un cours
d'agitateurs - un cours pour
orateurs - sous la direction de
Rudolf Steiner.
|
49
|
Emil Molt weist darauf
hin, daß vom Bund für
Dreigliederung beabsichtigt sei,
einen Agitatorenkurs — einen Kurs
für Redner — unter der Leitung von
Rudolf Steiner durchzuführen.
|
Une fois la discussion
terminée, Rudolf Steiner est prié
de prendre position sur les
différentes questions qui y sont
soulevées, malgré l'heure avancée.
|
50
|
Nach Abschluß der
Diskussion wird Rudolf Steiner
gebeten, zu den verschiedenen
darin aufgeworfenen Fragen — trotz
der vorgeschrittenen Zeit —
Stellung zu nehmen.
|
Rudolf Steiner : mes très
chers présents ! Tout d'abord, je
voudrais seulement dire que je
serai obligé de parler par brèves
allusions, et je vous prie d'en
tenir compte. Il n'est donc plus
possible de parler en détail des
différentes questions posées.
Peut-être pourrons-nous le faire
une prochaine fois.
|
|
Rudolf Steiner: Meine
sehr verehrten Anwesenden!
Zunächst möchte ich nur sagen, daß
ich genötigt sein werde, in kurzen
Andeutungen zu sprechen, und ich
bitte Sie, das durchaus zu
berücksichtigen. Ausführlich läßt
sich also über die einzelnen
gestellten Fragen nicht mehr
sprechen. Vielleicht können wir
das ein nächstes Mal tun.
|
Commençons par la
question relativement la plus
importante, celle de l'impact de
la triarticulation sur la
prochaine famine européenne.
J'aimerais dire, bien que cela
puisse paraître étrange à
certains, que cette question en
cache une autre, tout à fait
différente, qui rend la réponse
difficile. Mais d'une manière
générale, voici ce qu'il faut
retenir de cette question.
N'est-ce pas, il y a, disons, dix
ans, le monde ne connaissait pas
ce que l'on appelle une famine, en
tout cas pas ce qui peut arriver
prochainement comme famine et qui
arrivera probablement, puisque les
âmes sont endormies. Mais il faut
tout de même faire les
considérations suivantes, aussi
simples et primitives qu'elles
puissent paraître : il n'y a pas
moins de matières premières dans
la terre qu'il y a dix ans ; il
n'y a pas moins de champs qu'il y
a dix ans ; il n'y a pas non plus
moins de force humaine de travail
qu'il y a dix ans - des millions
de personnes ont certes péri dans
la guerre, mais pas seulement
comme producteurs, mais aussi
comme consommateurs. Donc, en
général, les possibilités
économiques, les conditions
économiques sont exactement les
mêmes qu'il y a dix ans.
|
51
|
Zunächst wollen wir die
relativ wichtigste Frage
herausgreifen, die Frage: Wie
würde die Dreigliederung wirken
bei der kommenden europäischen
Hungersnot? Wie würde die
Dreigliederung wirken bei der
kommenden europäischen Hungersnot?
Ich möchte, trotzdem das
vielleicht manchem sonderbar
erscheinen wird, sagen, daß hinter
dieser Frage eine ganz andere
steckt, die die Beantwortung
schwierig macht. Aber so im
allgemeinen muß gegenüber dieser
Frage das folgende gelten. Nicht
wahr, vor — sagen wir — zehn
Jahren hatte die Welt nicht das,
was man eine Hungersnot nennt,
jedenfalls nicht das, was als
Hungersnot in der nächsten Zeit
kommen kann und wahrscheinlich, da
ja die Seelen schlafen, auch
kommen wird. Aber muß man doch die
folgenden Erwägungen anstellen,
so einfach und primitiv sie
erscheinen: Rohstoffe sind nicht
weniger da in der Erde als vor
zehn Jahren; Felder sind nicht
weniger da als vor zehn Jahren;
menschliche Arbeitskräfte sind
auch im wesentlichen nicht weniger
vorhanden als vor zehn Jahren — es
sind zwar Millionen im Kriege
zugrunde gegangen, aber nicht nur
als Produzenten, sondern auch als
Konsumenten. Also im allgemeinen
steht es mit den wirtschaftlichen
Möglichkeiten, mit den
wirtschaftlichen Bedingungen genau
so wie vor zehn Jahren.
|
C'était il y a peut-être
huit semaines, lorsque les
journaux ont publié une lettre
écrite par le célèbre politique,
le prince russe Kropotkin, dans
laquelle il fait deux
communications étranges. La
première est qu'il travaille
maintenant à une éthique - il est
intéressant qu'il commence à
écrire une éthique. L'autre
communication est qu'il n'y a plus
qu'une chose à faire, que
l'Occident livre des denrées
alimentaires à la Russie, que le
pain soit livré. C'est bien sûr le
plus simple, quand il n'y a pas de
pain, de le prendre du côté où il
se trouve. Eh bien, d'autres
personnes ont aussi parfois ce
genre d'avis. Il y a quinze jours,
j'ai reçu une lettre d'un avocat
et notaire d'Allemagne centrale.
La lettre avait un ton très avocat
et notaire, car elle était
grossière et stupide. Mais on y
lisait aussi qu'on ne pouvait pas
mettre un chien derrière le poêle
avec un quelconque idéalisme,
qu'il fallait se battre pour le
pain nu.
|
52
|
Es war vor vielleicht
acht Wochen, als durch die
Zeitungen ein Brief ging, den der
bekannte Politiker, der russische
Fürst Kropotkin, geschrieben
hatte, in dem er zwei merkwürdige
Mitteilungen macht. Die eine ist
diese, daß er jetzt arbeite an
einer Ethik — interessant, daß er
nun anfängt eine Ethik zu
schreiben. Die andere Mitteilung
ist die, daß es jetzt nur das eine
gebe, daß vom Westen nach Rußland
Lebensmittel geliefert würden, daß
Brot geliefert würde. Es ist ja
natürlich das einfachste, wenn
kein Brot da ist, es von der Seite
zu nehmen, wo es gerade vorhanden
ist. Nun, es haben ja auch andere
Leute manchmal solche Ansichten.
Vor vierzehn Tagen bekam ich
einen Brief von einem
mitteldeutschen Rechtsanwalt und
Notar. Der Brief klang sehr
rechtsanwaltlich und notarlich,
denn er war grob und dumm. Aber da
drinnen stand auch, man könne
jetzt mit irgendwelchen Idealismen
nicht einen Hund hinterm Ofen
hervorlocken, es käme darauf an,
um das nackte Brot zu kämpfen.
|
Eh bien, vous voyez, tout
ce que je viens d'expliquer ne
tient pas compte de ce qui est le
plus simple et le plus primitif.
Car celui qui y réfléchit, saura
qu'il ne s'agit que d'amener les
humains à une telle organisation,
de sorte que les antécédents
actuels, comme ceux d'il y a dix
ans, puissent être exploités et le
soient. Cela ne sera certainement
pas possible si les gens sont
traités avec ce que les anciens
"Czernine" considèrent comme la
sagesse de l'État et du peuple, ou
les anciens "Bethmaners", écrits
avec ou sans h, ni ce que les
anciens sociaux-démocrates, cette
sorte particulière de "Bethmaners
négatifs", suggèrent ; mais ce qui
compte, c'est qu'aux gens soient à
nouveau donné des objectifs,
qu'ils voient que c'est vers cela
que nous travaillons. Et cela peut
justement être donné par le
mouvement de la triarticulation.
Il est important de ne pas dire ce
que beaucoup disent aujourd'hui,
même si c'est relativement vrai :
nous n'aurons pas de famine ou
nous pourrons la surmonter si les
gens travaillent à nouveau. Oui,
si ! Mais si les gens ont devant
eux cette absence de perspective
de travail qui résulte pour eux
des anciens programmes et des
anciennes machinations, alors ils
ne veulent pas travailler. Mais
qu'on apporte à l'humanité quelque
chose qui s'allume, de sorte que
les gens voient devant eux quelque
chose qui puisse les conduire à
une existence digne, [alors ils
voudront travailler], et alors on
pourra aussi produire du pain.
C'est une condition de base
importante pour la production de
pain : la confiance en l'humanité.
Si nous ne gagnons pas cette
confiance, la famine viendra
certainement.
|
53
|
Nun,
sehen Sie, alles das, was ich
eben ausgeführt habe, bedenkt
eben nicht das Einfachste und
Primitivste. Denn wer das
bedenkt, der wird wissen, daß es
nur darauf ankommt, die Menschen
zu einer solchen Organisation zu
bringen, so daß aus den jetzt
wie vor zehn Jahren vorhandenen
Antezedenzien gewirtschaftet
werden kann und wird. Das wird
ganz gewiß nicht erreicht
werden, wenn die Leute
abgefertigt werden entweder mit
dem, was die alten «Czernine»
als Staats-, und Volksweisheit
ansehen, oder die alten
«Bethmänner», mit h oder ohne h
geschrieben, auch nicht was die
alten Sozialdemokraten, diese
besondere Art von «negativen
Bethmännern», anregen; sondern
darauf kommt es an, daß den
Leuten wiederum Ziele gegeben
werden, daß sie sehen, auf das
arbeiten wir hinaus. Und das
kann eben durch die Bewegung der
Dreigliederung gegeben werden.
Darauf kommt es an, daß man
nicht das sagt, was heute viele
sagen, auch wenn es ja relativ
richtig ist: Wir werden keine
Hungersnot haben oder wir können
sie überwinden, wenn die Leute
wiederum arbeiten. Ja, wenn!
Wenn die Leute aber jene
Aussichtslosigkeit der Arbeit
vor sich haben, die sich ihnen
aus den alten Programmen und
alten Machinationen ergibt, dann
wollen sie nicht arbeiten. Aber
man bringe etwas in die
Menschheit, das zündet, so daß
die Leute etwas vor sich sehen,
was sie zu einem
menschenwürdigen Dasein führen
kann, [dann wollen sie
arbeiten], und dann wird auch
Brot hergestellt werden können.
Das ist eine wichtige
Grundbedingung für das
Herstellen von Brot: Vertrauen
in die Menschheit. Wenn wir
dieses Vertrauen nicht gewinnen,
dann wird die Hungersnot mit
Sicherheit kommen.
|
Mais pour que la
confiance naisse, la
triarticulation est nécessaire. Je
ne peux que le suggérer dans ce
contexte.
|
54
|
Dazu aber, daß Vertrauen
entstehe, dazu ist die
Dreigliederung notwendig. Das kann
ich in diesem Zusammenhang nur
andeuten.
|
Mais si vous suivez cette
idée, vous verrez que la famine
peut être évitée seulement par la
propagation de la triarticulation.
Il y a toutefois une nécessité :
cette idée de triarticulation doit
avant tout prendre place dans le
plus grand nombre possible
d'esprits, afin que ces esprits ne
tombent pas dans toutes sortes
d'idées qui ne sont que la
continuation de l'ancien système.
Cette continuation de l'ancien
système se répand très, très
largement - seulement sous une
forme apparemment nouvelle.
|
55
|
Wenn
Sie aber diesen Gedanken
verfolgen, so werden Sie sehen,
daß der Hungersnot sogar im
wesentlichen vorgebeugt werden
kann nur durch die Propagierung
der Dreigliederung. Allerdings,
eine Notwendigkeit liegt vor:
daß diese Dreigliederungsidee
vor allen Dingen in möglichst
vielen Köpfen Platz greifen muß,
damit diese Köpfe nicht
hereinfallen auf alles mögliche,
was nur die Fortsetzung des
alten Systems ist. Diese
Fortsetzung des alten Systems,
sie macht sich sehr, sehr breit
— nur in einer scheinbar neuen
Form.
|
Car voyez-vous, de
certains côtés, c'est comme si,
parmi les personnalités
dirigeantes, on se donnait
justement pour mission de
provoquer la famine. Aujourd'hui,
le prix de toutes sortes de choses
augmente de manière fantastique.
Mais les prix n'ont de sens que
s'ils sont relatifs les uns aux
autres. Les prix des denrées
alimentaires les plus importantes
sont aujourd'hui artificiellement
maintenus à un niveau bas. Je ne
veux pas dire qu'ils doivent
augmenter, mais ils ne doivent pas
être disproportionnés par rapport
aux prix des autres choses. Cette
disproportion empêche que l'on
veuille encore se consacrer d'une
manière ou d'une autre à la
production de produits bruts, de
denrées alimentaires. La création
d'une famine est donc devenue une
règle de gouvernement. Il faut
s'en rendre compte.
|
56
|
Denn sehen Sie, auf
gewissen Seiten ist es heute so,
als ob man sich unter den
führenden Persönlichkeiten gerade
die Aufgabe setzen würde, die
Hungersnot herbeizuführen. Heute
steigt alles mögliche im Preis in
phantastischer Weise. Preise haben
aber nur einen Sinn, wenn sie
relativ zueinander sind. Die
Preise der wichtigsten
Lebensmittel werden heute
künstlich niedergehalten. Ich will
nicht sagen, daß sie hinaufgehen
sollen, aber sie dürfen in keinem
Mißverhältnis zu den Preisen der
anderen Dinge stehen. Dieses
Mißverhältnis verhindert, daß man
nächstens noch in irgendeiner
Weise sich wird widmen wollen der
Erzeugung von Rohprodukten, von
Lebensmitteln. Die Erzeugung einer
Hungersnot ist somit geradezu
Regierungsmaßregel geworden. Das
muß durchschaut werden.
|
Deuxièmement, il faut
souligner que cette affaire est
une affaire internationale et que
la question peut être soulevée :
peut-on obtenir quelque chose en
Europe centrale par la seule
introduction de la triarticulation
- ou quel que soit le nom qu'on
lui donne ? Je dois alors me
référer à ce que j'ai écrit dans
le journal de la triarticulation,
et ce à maintes reprises et à
nouveau sous les angles les plus
divers : si seulement on prenait
vraiment le courage de propager la
triarticulation, même dans les
conditions les plus défavorables,
même en cas de famine - cela
aurait un effet, si quelque chose
de positif pouvait être vu chez
nous par les gens des régions
occidentales ou orientales.
|
57
|
Zweitens
ist das zu betonen, daß ja
allerdings die Sache eine
internationale Angelegenheit ist
und die Frage aufgeworfen werden
kann: Kann man in Mitteleuropa
allein mit der Einführung der
Dreigliederung — oder wie man es
sonst nennen will — etwas
erreichen? Da muß ich hinweisen
auf dasjenige, was ich in der
Dreigliederungszeitung
geschrieben habe, und zwar immer
wieder und wiederum von den
verschiedensten Gesichtspunkten
aus: Wenn man nur wirklich den
Mut fassen würde, die
Dreigliederung zu propagieren,
selbst unter den ungünstigsten
Verhältnissen, selbst bei einer
Hungersnot — das würde wirken,
wenn etwas Positives bei uns
gesehen werden könnte von den
Menschen in den westlichen oder
östlichen Gebieten.
|
C'est ainsi que nous en
sommes encore aujourd'hui au point
où le monde se trouvait lorsque
l'offre de paix a été envoyée au
monde en 1916, où phrase sur
phrase, mais rien de concret n'a
été dit devant le monde. Essayez
donc de voir l'effet que cela
produirait dans la vie
internationale si l'on se
présentait avec quelque chose
d'aussi concret, qui a de la
substance et du contenu, comme
l'idée de la triarticulation de
l'organisme social. Actuellement,
on voit comment les humains d'État
anglais, par exemple, prennent
peur de semaine en semaine face à
ce qui se passe en Allemagne.
C'est en fait quelque chose qu'ils
ne connaissent pas du tout. Et
comme ils ne peuvent rien en faire
de correct, ils ont peur qu'un
bolchevisme encore pire que celui
de la Russie ne se développe ici.
|
58
|
So stehen wir heute noch
immer auf dem Standpunkt, auf dem
die Welt gestanden hat, als das
Friedensangebot 1916 in die Welt
hinausgeschickt worden ist, wo
Phrase über Phrase, aber nichts
Konkretes gesagt worden ist vor
der Welt. Man probiere doch
einmal, wie es wirken würde im
internationalen Leben, wenn man
mit so etwas auftritt, was Hand
und Fuß hat, was Substanz und
Inhalt hat wie die Idee von der
Dreigliederung des sozialen
Organismus. Gegenwärtig sieht man,
wie zum Beispiel gerade die
englischen Staatsmänner von Woche
zu Woche mehr Angst bekommen vor
dem, was da in diesem Deutschland
vorgeht. Es ist ihnen eigentlich
etwas höchst Unbekanntes. Und weil
sie nichts Richtiges daraus machen
können, kriegen sie es mit der
Angst zu tun, daß hier sogar
schlimmerer Bolschewismus
entstehen könnte als in Rußland.
|
Mais s'ils connaissaient
mieux Bauer, Ebert et Noske, ce
serait même un bon moyen de leur
faire oublier leur peur. Car la
vérité, c'est qu'il ne se passe
rien ici, qu'en réalité, les mois
passent sans que rien ne se passe.
Essayons de voir à quoi
ressemblerait la vie
internationale si quelque chose de
substantiel était mis au monde par
l'Europe centrale. Ce n'est que
lorsque l'on est au clair sur ces
choses que l'on peut aborder une
question telle que celle de
l'action de la triarticulation en
cas de famine ; pour le reste, ce
n'est pas une question. Il est
vrai que seule la triarticulation
est en mesure de provoquer une
telle organisation, que l'on
pourra à nouveau travailler et que
la confiance pourra à nouveau
exister. La famine pourra alors
être évitée.
|
59
|
Wenn
sie aber Bauer, Ebert und Noske
genauer kennen würden, so wäre
das sogar ein gutes Mittel, daß
ihnen die Angst vergeht. Denn
die Wahrheit ist diese, daß hier
nichts geschieht, daß in
Wirklichkeit Monat für Monat
vergeht, ohne daß etwas
geschieht. Man probiere es
einmal, wie es aussehen würde im
internationalen Leben, wenn
gerade von Mitteleuropa etwas
Substantielles in die Welt
gesetzt würde. Erst wenn man
sich über diese Dinge klar ist,
kann man an eine solche Frage
herantreten wie die, wie die
Dreigliederung wirken wird bei
einer hereinbrechenden
Hungersnot; in bezug auf alles
übrige ist das keine Frage. Es
gilt, daß einzig und allein die
Dreigliederung imstande ist,
eine solche Organisation zu
bewirken, daß wieder gearbeitet
werden wird und daß wieder
Vertrauen da sein kann. Dann
wird die Hungersnot verhindert
werden können.
|
Pour agir au niveau
international, il faut toutefois
que l'idée de la triarticulation
prenne place dans les esprits de
manière efficace. Je ne craindrais
alors pas qu'elle n'agisse pas
dans les relations
internationales. Tant que l'on ne
négociera qu'à partir du
chauvinisme, on n'arrivera pas à
une branche verte. Si l'on
inventait quelque chose
d'important ici, en Europe
centrale, cela aurait déjà une
portée internationale. Si des
idées saines prennent place ici,
les barrières internationales
tomberont d'elles-mêmes, car les
humains agissent selon leur
intérêt et prennent le bien là où
ils peuvent le trouver.
|
60
|
Um im Internationalen zu
wirken, muß allerdings die
Dreigliederungsidee in wirksamer
Weise in den Köpfen Platz greifen.
Dann wäre ich nicht besorgt, daß
sie im internationalen Verkehr
nicht wirken wird. Solange nur aus
dem Chauvinismus heraus verhandelt
wird, kommt man auf keinen grünen
Zweig. Wenn hier in Mitteleuropa
irgend etwas von Bedeutung
erfunden würde, würde es sich
schon internationale Geltung
verschaffen. Wenn hier gesunde
Ideen Platz greifen, werden die
internationalen Schranken von
selbst hinwegfallen; denn die
Menschen handeln doch nach ihrem
Interesse und nehmen das Gute
dort, wo sie es finden können.
|
Et je voulais encore vous
donner quelques indications sur la
question des journaux : je ne veux
pas nier que certaines choses sont
très importantes dans ce qui a été
dit. Et il sera méritoire que l'un
ou l'autre de nos amis fasse
paraître un article ici ou là dans
un journal quelconque. Mais
l'essentiel reste que, de même que
l'on ne peut rien obtenir en se
cachant dans les partis, on ne
peut rien obtenir en se cachant
dans les autres journaux. On peut
le faire, mais c'est en fait la
même chose, mais avec une autre
couleur. Je ne le blâme pas, je
suis tout à fait d'accord si cela
se fait. Mais je verrais le côté
positif dans le fait que notre
journal, notre journal de
triarticulation soit propagé par
les amis - autant que possible.
Vous pouvez dire : bien, mais les
journaux dans lesquels nous
voulons faire paraître les
articles, les gens les ont ; ils
doivent s'abonner en plus au
journal de la triarticulation. Ils
doivent justement s'y abonner.
Tous ne le feront pas, mais un
certain nombre le feront déjà.
Nous parviendrons alors à
transformer le journal de la
triarticulation en un quotidien.
Ce n'est qu'alors que nous
pourrons insérer les articles que
nous voulons insérer ; cela sera
alors efficace. Il s'agit donc de
travailler autant pour le journal
de la triarticulation, qui est
encore un hebdomadaire, que ce
journal puisse être transformé en
quotidien grâce à ses propres
revenus. Nous n'avons alors pas
besoin de "ramper" chez les autres
; c'est cela qui compte. Pourquoi
ne serait-il pas possible de
mettre sur pied une chose d'une
telle importance !
|
61
|
Und
noch einige Andeutungen wollte
ich Ihnen geben zu der
Zeitungsfrage: Ich möchte nicht
in Abrede stellen, daß manches
sehr wichtig ist von dem, was
gesagt worden ist. Und
verdienstvoll wird es sein, wenn
der eine oder andere der Freunde
da oder dort in irgendeiner
Zeitung einen Artikel
unterbringt. Aber das
Wesentlichste bleibt dabei, daß
ebensowenig, wie man irgend
etwas erreichen kann durch das
Unterkriechen in den Parteien,
man etwas erreichen kann durch
das Unterkriechen in den anderen
Zeitungen. Man kann es tun, aber
es ist eigentlich dieselbe
Sache, nur in einer anderen
Farbe. Ich tadle es nicht, ich
bin durchaus einverstanden, wenn
es geschieht. Das Positive aber
würde ich darin sehen, daß
unsere Zeitung, unsere
Dreigliederungszeitung
propagiert würde von den
Freunden - soviel als nur
möglich. Sie können sagen:
Schön, aber die Zeitungen, in
die wir die Artikel
hineinbringen wollen, die haben
die Leute; die
Dreigliederungszeitung müssen
sie hinzuabonnieren. Sie müssen
sie eben hinzuabonnieren. Alle
werden es nicht tun, eine Anzahl
aber wird es schon tun. Dann
werden wir es dazu bringen, die
Dreigliederungszeitung in eine
Tageszeitung zu verwandeln. Dann
erst können wir dasjenige an
Artikeln unterbringen, was wir
unterbringen wollen; das wird
dann wirksam sein. Also es
handelt sich darum, so viel für
die Dreigliederungszeitung zu
arbeiten, die jetzt noch ein
Wochenblatt ist, daß durch die
eigenen Erträgnisse diese
Zeitung in eine Tageszeitung
umgewandelt werden kann. Dann
brauchen wir nicht
«unterzukriechen» bei den
anderen; darauf kommt es an.
Warum sollte es nicht möglich
sein, eine Sache, die von so
eminenter Wichtigkeit ist, auf
eigene Beine zu stellen!
|
Ensuite, plusieurs autres
points ont été évoqués. En ce qui
concerne la participation aux
élections, j'aimerais simplement
dire ceci : bien sûr, on peut tout
à fait dire in abstracto que
participer aux élections, entrer
au parlement et y travailler,
c'est soutenir l'État actuel. - On
ne peut pas dire cela sans autre.
Je ne veux même pas parler aussi
fortement pour ou contre ; cela
dépend des différentes
circonstances concrètes, si l'on
participe ou non aux élections.
Mais si l'on conçoit strictement
la triarticulation, il n'est pas
tout à fait juste, en principe, de
ne pas participer au parlement. Ce
qui est juste en principe, pensé
de manière conséquente dans le
sens de la triarticulation, serait
de participer aux élections, de
faire élire autant de personnes
qu'il est possible d'en élire,
d'entrer au parlement et de faire
de l'obstruction pour toutes les
questions qui se rapportent à la
vie de l'esprit et à la vie de
l'économie. Ce serait une pensée
cohérente dans le sens de la
triarticulation. Il s'agit de
séparer/démembrer la partie
centrale, la vie de l'État.
Celle-ci ne peut être extraite que
si l'autre partie est rejetée à
gauche et à droite. On ne peut pas
faire autrement que de se faire
élire, de s'engager et de faire
obstruction à tout ce qui est
négocié et décidé dans le domaine
de la vie de l'esprit et de
l'économie. Ce serait une pensée
cohérente dans le sens de la
triarticulation de l'organisme
social. Cette idée est quelque
chose qui doit être pensé de
manière conséquente et qui peut
aussi être pensé de manière
conséquente par rapport aux
conditions concrètes, parce
qu'elle est tirée de la réalité. -
C'est ce que l'on pourrait dire en
ce qui concerne les questions les
plus importantes.
|
63
|
Dann
ist noch auf verschiedenes
andere hingewiesen worden.
Bezüglich der Beteiligung an den
Wahlen möchte ich nur das
folgende sagen: Natürlich kann
man in abstracto durchaus sagen,
an der Wahl sich beteiligen und
ins Parlament eintreten und dort
wirken, das stütze den
gegenwärtigen Staat. — Das kann
man nicht so ohne weiteres
sagen. Ich will nicht einmal so
stark pro oder contra sprechen;
das hängt von den verschiedenen
konkreten Verhältnissen ab, ob
man sich an der Wahl beteiligt
oder nicht. Aber wenn man streng
die Dreigliederung auffaßt, ist
es prinzipiell nicht ganz
richtig, sich nicht zu
beteiligen am Parlament. Das
prinzipiell Richtige, im Sinne
der Dreigliederung konsequent
gedacht, wäre: an den Wahlen
sich beteiligen, soviele wählen
lassen als gewählt werden
können, ins Parlament eintreten
und Obstruktion treiben bei
allen Fragen, die sich auf
Geistesleben und
Wirtschaftsleben beziehen. Das
würde konsequent im Sinne der
Dreigliederung gedacht sein. Es
handelt sich darum, abzugliedern
den mittleren Teil, das
Staatsleben. Das kann nur
herausgeholt werden, wenn das
andere links und rechts
abgeworfen wird. Das kann man
dann nicht anders tun, als indem
man sich wirklich wählen läßt,
eintritt und Obstruktion treibt
bei alle dem, was verhandelt und
beschlossen wird auf dem Gebiete
des Geistes- und
Wirtschaftslebens. Das wäre
konsequent gedacht im Sinne der
Dreigliederung des sozialen
Organismus. Diese Idee ist
etwas, was konsequent gedacht
werden muß und auch konsequent
in bezug auf konkrete
Verhältnisse gedacht werden
kann, weil sie aus der
Wirklichkeit heraus gewonnen
ist. — Das wäre in bezug auf die
wichtigsten Fragen zu sagen.
|
En ce qui concerne le
nouvel objectif que l'on doit
maintenant donner aux
travailleurs, je dois dire
qu'après les expériences faites
avec les conseils d'entreprise, il
s'agit pour moi d'une question
plus académique. La question devra
être traitée différemment ; [il
faut se demander] si on devait
vraiment donner un tel objectif.
La question des conseils
d'entreprise a été soulevée. On
s'est donné toutes les peines
possibles et on a essayé partout
de donner un élan aux conseils
d'entreprise. Les ouvriers ont
promis tout le possible et n'ont
rien tenu.
|
64
|
In bezug auf das neue
Ziel, das man jetzt den Arbeitern
geben soll, muß ich sagen, daß es
mir nach den Erfahrungen mit den
Betriebsräten mehr eine
akademische Frage ist. Die Frage
wird anders behandelt werden
müssen; [es muß gefragt werden],
ob man überhaupt solch ein Ziel
geben soll. Die Betriebsrätefrage
ist aufgeworfen worden. Man hat
sich alle mögliche Mühe gegeben
und überall versucht, die
Betriebsräte in Schwung zu
bringen. Die Arbeiter haben alles
Mögliche versprochen und nichts
gehalten.
|
D'abord, ils se sont
présentés aux assemblées, puis ils
ont fait défaut. Il en irait de
même pour les nouveaux objectifs à
venir s'ils étaient portés dans
les organisations ouvrières
actuelles.
|
65
|
Zuerst sind sie in den
Versammlungen erschienen, dann
sind sie ausgeblieben. So würde es
mit den nächsten neuen Zielen auch
wiederum sein, wenn sie in die
gegenwärtigen
Arbeiterorganisationen
hineingetragen würden.
|
|
|
|
Français
seulement
DEUXIÈME SÉANCE D'ÉTUDES -
Stuttgart, 3 mars 1920 -
COMMENT LE TRAVAIL DE TRIARTICULATION DOIT-IL
ÊTRE POURSUIVI ?
Regardant en arrière sur les efforts passés
et leur échec. Comment cela devrait
continuer : réalisation pratique de l'idée
de tri-articulation par création
d’institutions économiques modèles. Pourquoi
un tel changement de cap est nécessaire ? La
nécessité d'une organisation associative de
la vie de l’économie. Ce que sont les
associations. Les étapes du récent
développement économique. Les conséquences
du capitalisme d'argent : sol et moyens de
production seront placés sur le même pied
que les biens de consommation. Les effets
nocifs de formations de trusts. La création
d'un véritable réseau de relations
économiques par les associations. Idée
de la tri-articulation comme la contre image
de toutes les utopies sociales. Ce qui
différencie le sol par des moyens
industriels de production et des
marchandises. Les concepts dans le social
ont besoin d'être mobiles. Il ne peut
pas y avoir d'anthroposophie sans
tri-articulation. Comme une famine
peut être évitée. Les conditions pour une
nouvelle efficacité de la politique
étrangère de l’Europe centrale. Sur le
travail commun avec d'autres partis et la
participation à des élections.
01
Rudolf Steiner : Mes très chers présents ! Ce
que j'aurai à dire dans ces paroles
d'introduction sortira bien sûr un peu des
habitudes de ces soirées, pour la simple
raison que je suis arrivé en quelque sorte par
surprise et qu'il n'est donc pas possible de
reprendre immédiatement là où nous nous sommes
arrêtés la dernière fois. Je pense donc
qu'aujourd'hui, l'accent devra être mis sur la
discussion elle-même, à laquelle je vous
invite à participer en grand nombre.
02
Lorsque nous avons commencé, il y a dix mois,
ici à Stuttgart, à populariser les idées qui
sont à la base de la triarticulation sociale,
cette entreprise était tout à fait pensée dans
le sens des événements de l'époque. Nous nous
trouvions alors, en tant que membres des
régions étatiques, spirituelles et économiques
d'Europe centrale - immédiatement après le
coup terrible porté à l'Europe centrale par
les événements terribles des quatre à cinq
dernières années -, nous nous trouvions alors
devant toutes les questions qui devaient être
soulevées du point de vue : comment
devons-nous nous comporter en tant qu'humains
d'Europe centrale, qui - disons-le sèchement -
étaient justement à l'époque "les vaincus" ?
Et là, il fallait partir du principe que -
compte tenu des terribles expériences, moins
maintenant des événements de la guerre que de
ceux de la fin de la guerre, qui, bien sûr, ne
sont pas moins terribles que les événements de
la guerre eux-mêmes - il fallait éveiller la
compréhension d'un nombre suffisamment
important de personnes pour les idées de
réorganisation sociale qui auraient pu
conduire à une reconstruction des affaires
européennes précisément à partir du cercle des
vaincus.
03
Quand on a affaire, mes chers amis, à la
propagande d'une idée quelconque, on entend
très souvent dire qu'il s'agit d'idées de
longue portée. On dit que l'on peut peut-être
espérer que de telles idées se réaliseront un
jour dans un avenir lointain - et selon que
l'on est plus ou moins optimiste, on indique
alors des délais plus ou moins longs -, que
l'on peut seulement travailler pour que
l'humanité se rapproche de tels idéaux, et
ainsi de suite. Mais au début de notre
travail, l'époque ne nous incitait pas à
penser dans cette direction. On voulait alors
dire que la prochaine nécessité consistait à
susciter dans le plus grand nombre possible
d'esprits la compréhension de l'impulsion de
la triarticulation de l'organisme social :
pour une vie de l'esprit indépendante, pour
une vie étatique ou de droit indépendante et
pour une vie économique indépendante. On
aurait pu espérer que les événements amers
auraient pu faire naître cette compréhension
chez les humains. Mais il s'est avéré qu'à
l'époque où cela aurait été nécessaire, cette
compréhension n'a effectivement pas pu être
générée chez un nombre suffisamment important
d'humains - pour des raisons qu'il n'est pas
nécessaire d'aborder plus avant aujourd'hui.
Et aujourd'hui, la question est soulevée à
juste titre par certains : cette idée de la
triarticulation peut-elle continuer à être
cultivée de la même manière qu'autrefois ? Ne
sommes-nous pas déjà trop avancés dans la
dégradation de notre vie économique ? Celui
qui observe la vie économique actuelle ne peut
pas répondre sans autre - je dis
intentionnellement "sans plus" - à cette
question par la négative. Car, supposons qu'à
l'époque où nous avons commencé notre travail
en avril de l'année dernière, nous ayons eu le
succès nécessaire grâce à la complaisance d'un
nombre suffisamment important d'humains - qui
auraient certainement pu faire changer les
choses -, il va de soi que notre vie
économique serait aujourd'hui sur un tout
autre pied. Cela peut paraître présomptueux à
certains de dire cela, mais c'est pourtant le
cas. Et les différents articles qui ont été
publiés dans notre journal de triarticulation
peuvent servir de preuve, de justificatif de
ce que je viens de dire.
04
Si nous, qui travaillons en cercle restreint à
la poursuite des idées de la triarticulation,
croyons néanmoins tout à fait que le travail
doit être poursuivi, nous sommes d'autre part
aussi profondément convaincus que la voie qui
vient d'être empruntée - convaincre un nombre
suffisamment grand d'âmes de la nécessité de
la triarticulation - ne peut aujourd'hui
conduire assez rapidement au succès. C'est
pourquoi nous devons aujourd'hui penser à des
entreprises immédiatement pratiques, dont la
forme doit déjà se présenter dans un avenir
proche devant notre proche contemporain. Nous
devons penser à atteindre notre objectif par
le biais de certaines institutions qui peuvent
remplacer ce qui aurait été réalisé par la
coopération d'un nombre suffisamment important
de personnes convaincues. Nous devons au moins
tenter de créer, par le biais d'institutions
qui sont des institutions économiques, les
premières institutions modèles qui permettront
de voir que nos idées peuvent être
concrètement réalisées dans de telles
institutions économiques. Celles-ci pourront
alors faire des émules, dans le sens où l'on
croira alors aux faits ce que l'on ne voulait
pas croire auparavant aux paroles qui nous
semblaient convaincantes. D'autre part, ces
institutions modèles pourront effectivement
avoir des conséquences économiques telles
qu'une partie de l'héliocentrisme économique
qui s'est déjà produit pourra être réparé. En
effet, un grand nombre de personnes en Europe
centrale en sont arrivées au point de ne plus
se soucier du lieu d'où elles tirent leurs
bénéfices. Ils se laissent éventuellement
donner les directives et les soubassements
matériels par les vainqueurs, si cela leur
permet d'avoir des bénéfices correspondants.
La manière dont on pense aujourd'hui dans
certains milieux à s'aider économiquement en
Europe centrale est tout à fait honteuse. Il
faut donc penser à créer, à partir de l'idée
de triarticulation elle-même, des institutions
pratiques qui pourront apporter la preuve -
même dans des conditions déjà très difficiles
- que cette idée de triarticulation n'est
effectivement pas une idée utopiste, mais une
idée pratique.
05
Vous voyez, lorsque nous avons commencé notre
travail, on nous a souvent demandé : "Oui,
pouvez-vous nous donner des points de vue
pratiques pour certaines institutions ?
Comment faire ceci ou cela ? - Celui qui a
soulevé une telle question a généralement
ignoré le fait qu'il ne s'agissait pas de
maintenir, par de bons conseils, l'une ou
l'autre institution qui venait de prouver son
inutilité, mais qu'il s'agissait de provoquer,
par une transformation à grande échelle, une
reconstruction sociale complète, grâce à
laquelle les différentes institutions auraient
ensuite été soutenues. Pour cela, il n'aurait
pas été nécessaire de donner des conseils pour
l'une ou l'autre chose, mais il aurait fallu
que les idées soient comprises à grande
échelle, c'est-à-dire par un nombre
suffisamment important d'humains - car
finalement, toutes les institutions sont
faites par des humains.
06
Ainsi, nous sommes aujourd'hui déjà confrontés
à une sorte de changement de cap, qui n'a
vraiment pas été provoqué par le fait que nous
pensions nous être trompés dans nos idées. Les
idées de cette sorte doivent toujours tenir
compte des phénomènes du temps. Et si
l'humanité ne tient pas compte de ces
phénomènes, alors les idées doivent changer,
elles doivent au moins prendre un autre cours.
Nous avons ainsi attiré l'attention sur le
fait que notre mouvement de triarticulation,
qui n'est pas encore vieux, a déjà une
histoire fondée sur les conditions actuelles
du temps, une histoire qui pourrait peut-être
être instructive pour certains, s'ils
voulaient seulement la prendre en
considération.
07
Ce que je viens de dire, je voudrais vous
l'illustrer par un exemple : celui qui
parcourt le livre "Les points essentiels de la
question sociale", tel qu'il a été écrit il y
a maintenant un an, en ce qui concerne les
explications économiques, y trouvera certaines
considérations sur l'organisation de la vie
économique, qui doit acquérir une certaine
indépendance nécessaire, qui ne doit pas
dépendre à l'avenir des institutions de
l'État, des administrations de l'État, qui
doit absolument être placé sur ses propres
bases, et qui doit être construit sur ses
propres bases, sur le principe des
associations. Je ne peux bien sûr donner
aujourd'hui que quelques points de vue,
peut-être que la discussion en fournira
d'autres.
08
Quel doit être le sens de telles associations
dans la vie de l'économie ? Le sens de ces
associations doit être que, dans un premier
temps, des cercles professionnels qui sont en
quelque sorte apparentés, qui doivent
collaborer sur le plan matériel, qui
s'occupent de leur économie de manière
totalement libre et indépendante, sans être
soumis à une quelconque administration
étatique, se réunissent. Et ensuite, ces
associations de cercles professionnels doivent
à leur tour s'associer avec les consommateurs
correspondants, de sorte que ce qui se produit
comme échanges, d'abord entre les cercles
professionnels apparentés, mais ensuite aussi
[en second lieu] entre les cercles de
producteurs et de consommateurs, soit à son
tour réuni en associations. L'administration
économique actuelle doit être remplacée par ce
qui résulte de la libre circulation des
associations économiques.
09
Bien entendu, ce tissu d'institutions
économiques - en rapport avec l'économie -
comprend également tout ce qui travaille dans
la vie de droit, dans la vie de l'État et dans
la vie spirituelle. La vie spirituelle en tant
que telle est indépendante, mais ceux qui
agissent dans la vie spirituelle doivent
manger, boire, se vêtir ; ils doivent donc
aussi former d'eux-mêmes des corporations
économiques qui doivent s'intégrer au corps
économique, qui s'associent dans le corps
économique avec les corporations qui peuvent
justement servir leurs intérêts. Il doit en
être de même pour la corporation des humains
qui se trouvent dans la vie de l'État. Ainsi,
la vie économique contiendra tout ce qu'il y a
d'humains dans l'organisme social, tout comme
les deux autres membres, la vie de l'État et
la vie de l'esprit, contiennent tout ce qui
appartient à l'organisme social. Seulement,
les humains se trouvent dans les trois membres
de l'organisme social sous des aspects
différents. Ce qui importe, c'est que
l'organisme social ne soit pas divisé selon
les classes sociales/les états sociaux, mais
selon les points de vue, et que chaque membre
de l'organisme social, avec ses intérêts,
contienne chaque humain.
10
Qu'est-ce qui peut être obtenu par une telle
vie économique basée sur le principe
d'association ? - ce qui peut être obtenu,
c'est que soient éliminés de la vie
économique, et donc de la vie humaine en
général, les dommages qui ont été
progressivement causés par le mode de
production des derniers siècles, en
particulier du XIXe siècle. Ces dommages -
l'humain en fait aujourd'hui l'expérience dans
sa propre chair, aimerais-je dire- sont
survenus parce qu'au cours des siècles
récents, d'autres conditions sont apparues par
rapport à la production dans la vie de
l'économie.
11
Si l'on se réfère à la période du XVIIe au
XVIIIe siècle, on constate que la manière de
produire est encore liée dans une certaine
mesure à l'humain et à son organisation même.
On voit qu'à l'époque, pour déterminer le
prix, celui-ci ne dépendait pas des facteurs
dont il dépend aujourd'hui uniquement, mais
par exemple des capacités des humains,
notamment de la mesure dans laquelle un humain
est capable de travailler tant et tant
d'heures par jour à telle ou telle production
avec un certain dévouement et un certain
plaisir. Le prix était donc déterminé par
l'adéquation entre l'humain et sa production.
Aujourd'hui, c'est tout au plus encore le cas
dans certaines branches de la vie de l'esprit.
Lorsque quelqu'un écrit un livre, on ne peut
pas lui dire combien d'heures il doit
travailler par jour et lui offrir un salaire
pour un nombre d'heures égal à zéro. Si, par
exemple, la journée de travail de huit heures
était introduite pour l'écriture d'un livre,
il en résulterait quelque chose de beau, car
il pourrait très facilement arriver que vous
travailliez huit heures et que vous receviez
un salaire pour cela, mais que rien ne vous
vienne à l'esprit pendant quatre heures
réparties sur trois jours de la semaine. De
même qu'il existe ici un lien intime entre les
capacités humaines, entre l'organisation
spirituelle humaine et les produits obtenus,
il en a été de même pour des branches beaucoup
plus matérielles - et même, plus nous
remontons dans l'évolution humaine, pour
toutes les branches matérielles en général. Ce
n'est qu'à une époque récente que le lien
entre le produit et le producteur s'est
distendu. D'un point de vue global, c'est une
absurdité totale de vouloir maintenir ce
détachement entre le produit et le producteur.
Cela peut se manifester de manière évidente
dans certaines branches de production. Prenez
par exemple, d'un point de vue purement
économique, la fabrication de livres. Les
livres doivent être écrits ; cela ne peut pas
être soumis aux lois de la rémunération,
telles que les défend par exemple la
social-démocratie actuelle pour la production.
Il n'en résulterait rien. Mais les livres
doivent être imprimés, et celui qui les
compose peut déjà s'appuyer sur les principes
de la social-démocratie actuelle, sur le
principe syndical. Car pour composer, on n'a
pas besoin de penser à autre chose ; on n'a
pas besoin d'un lien intime entre les
producteurs et la production. Mais si l'on
remonte aux sources, on trouvera partout que
le travail pour lequel on n'a pas besoin d'un
tel lien ne serait pas là s'il n'y avait pas
d'abord les travaux dont dépend tout ce
travail extérieur. Si le maître d'œuvre
n'était pas là, tous les ouvriers salariés qui
construisent les maisons ne pourraient pas
travailler.
12
Si l'écrivain n'était pas là, le typographe ne
pourrait pas composer de livres. Ce sont des
réflexions que l'on ne fait pas aujourd'hui,
mais qui doivent être prises en compte dans
les considérations d'économies de peuple au
sens le plus éminent.
13
Je n'ai pas pu détailler toutes les
expériences de vie qui ont été intégrées dans
les "Points essentiels", car ils ont été
conçus pour des lecteurs qui réfléchissent. Et
je peux vous assurer qu'il est tout à fait
utile aujourd'hui de penser un peu en lisant
un livre et de ne pas toujours dire : c'est si
difficile à comprendre, on doit penser que
cela aurait dû être écrit de manière beaucoup
plus populaire. — Mais grâce aux processus mis
en lumière sous les angles les plus divers
dans les articles de notre journal de
triarticulation, ce lien entre producteurs et
production s'est de plus en plus distendu. Et
c'est seulement parce qu'à l'époque récente,
sous l'influence surtout de la pensée
matérialiste, on n'a plus considéré que le
mode de production et non la constitution et
la capacité du producteur, qu'est née l'idée
des agitateurs et des penseurs abstraits
socialistes selon laquelle la production en
tant que telle est ce qui domine toute
l'histoire, toute la vie humaine. Cette
conception est née du fait que la technique
moderne et d'autres conditions sociales ont
entraîné une domination du produit sur les
humains qui produisent. On peut donc dire que
: alors qu'auparavant, jusqu'à il y a environ
trois siècles, l'humain était dominé par bien
d'autres choses, c'est [depuis] l'humain
économique qui est devenu dans la vie sociale
celui qui apparaît [aujourd'hui] comme
déterminant - l'humain économique et le
processus économique. Des humains comme
Renner, par exemple, qui est même parvenu à
devenir chancelier d'État autrichien, ont
déclaré qu'il ne fallait plus parler de
l'"homo sapiens" qui hantait la tête des
humains au cours des derniers siècles, mais
qu'on ne pouvait plus parler que de l'"homo
oeconomicus" - c'était la seule réalité. Or,
depuis le XIXe siècle, parce que les choses se
transforment dans la réalité selon leurs
propres lois, ce n'est même plus l'homo
oeconomicus, l'humain économique, le processus
économique qui est resté déterminant, mais
nous pouvons dire qu'à partir de 1810 environ
- pour fixer une date - l'humain dominant est
devenu le banquier. Et plus qu'on ne le croit,
c'est le banquier qui est devenu dominant dans
la vie économique du monde civilisé au cours
de ce 19e siècle, le changeur d'argent, celui
qui ne fait que gérer l'argent. Tous les
événements qui se sont produits depuis cette
époque sont plus ou moins influencés par ce
renversement historique : dans le contexte de
l'économie nationale, l'humain économique et
le processus économique sont peu à peu devenus
le banquier, le changeur d'argent, le prêteur
avant tout, et le processus social public est
devenu l'administration financière,
l'administration de l'argent.
14
Maintenant, l'argent a des particularités bien
précises. L'argent est un représentant de
différentes choses, mais l'argent en tant que
tel est identique. Je peux acquérir une somme
d'argent en vendant un morceau de musique -
une production spirituelle. Ou je peux
acquérir une somme d'argent en vendant des
bottes. La somme d'argent peut toujours être
la même, mais ce que je vends peut être très
différent. L'argent prend ainsi un certain
caractère abstrait par rapport au processus de
vie réel. Et c'est ainsi qu'a dû naître, sous
l'influence de l'économie bancaire mondiale,
l'effacement des interactions concrètes dans
les rapports sociaux humains, l'effacement des
interactions concrètes [entre le produit et
celui qui le produit, et c'est ainsi qu'est
né] le rapport du simple représentant,
l'argent.
15
Mais cela a des conséquences bien précises.
Cela a pour conséquence que les trois éléments
les plus essentiels de notre processus
économique - la terre, les moyens de
production et les moyens de consommation -
qui, de par leur nature, se situent de manière
tout à fait différente dans le processus
économique, sont placés, non pas simplement en
pensée, mais en réalité, sous le même pouvoir,
sont traités de la même manière. Car pour
celui qui ne se soucie que d'acquérir ou de
gérer une certaine somme d'argent, il peut
être indifférent que cette somme d'argent
représente des terres ou des moyens de
production, c'est-à-dire des machines ou des
choses semblables qui servent à d'autres
productions, mais qui ont été fabriquées par
des humains, ou qu'elle représente des
articles de consommation, des articles d'usage
immédiat. Ce qui compte pour lui, c'est qu'il
reçoive une certaine somme d'argent en échange
de quelque chose, ou que, lorsqu'il l'a, elle
porte intérêt, peu importe par quoi. C'est
ainsi que l'on devait de plus en plus
considérer la suppression des intérêts que
l'on a dans les différents produits et
branches de production, et leur remplacement
par l'intérêt abstrait dans le capital,
c'est-à-dire le capital-argent, qui efface
toutes ces différenciations. Mais il en
résulte certaines choses.
16
Prenons par exemple la terre et le sol. La
terre n'est pas seulement quelque chose
d'arbitraire, mais elle est située à un
endroit précis et se trouve en relation avec
les humains de cet endroit, et les humains de
cet endroit ont aussi des intérêts à cette
terre, que l'on peut décrire des intérêts
moraux, d'intérêts de la sorte de l'âme. Par
exemple, le fait de planter un certain produit
sur ce terrain peut être un point important
pour les intérêts généraux de la culture et de
l'humanité. Je veux dessiner les rapports de
manière un peu radicale, ils ne sont pas aussi
radicaux dans la vie ordinaire, mais
l'essentiel, ce qui est important, peut ainsi
être représenté. Celui qui, par l'ensemble de
ses conditions de vie, a grandi avec le sol,
aura une compréhension de la relation, disons,
entre la production de telle ou telle chose à
partir du sol et l'ensemble des conditions de
vie. Il a acquis son expérience en côtoyant la
terre. La question de savoir s'il est bon ou
non de déboiser une région, par exemple, peut
être importante et ne peut être jugée que si
l'on a grandi avec les conditions locales
d'une région. On ne peut obtenir de telles
choses que par l'expérience.
17
On peut tout à fait comprendre qu'il est
salutaire pour les conditions générales de
l'humanité qu'un terrain quelconque soit
exploité d'une manière bien précise, mais que
cette exploitation ne produise qu'un revenu
déterminé. Ces points de vue disparaissent
immédiatement lorsque le principe du
capitalisme monétaire se substitue à l'humain
lié à la terre. Il s'agit alors de faire
passer la terre d'une main à l'autre comme une
simple marchandise. Mais celui qui acquiert la
terre en donnant de l'argent n'a qu'un seul
intérêt : que l'argent soit rémunéré de la
manière correspondante. Un principe abstrait
se déverse sur tout ce qui était autrefois
l'intérêt concret de l'humanité. Et celui qui
n'a que l'intérêt de l'argent se demande si -
dans les conditions que l'autre humain, qui a
grandi avec la terre, reconnaît comme
nécessaires - la chose lui rapporte
suffisamment ; si ce n'est pas le cas, il faut
utiliser la terre pour autre chose. On détruit
ainsi les rapports humains nécessaires du seul
point de vue du capitalisme monétaire.
18
Et c'est ainsi que le point de vue du
capitalisme monétaire a été appliqué à toutes
les conditions humaines. Dans l'économie de
peuple, ils ont détourné les humains de ce qui
peut seulement se développer si l'humain est
lié à la production, lié à la terre et lié aux
produits de consommation qui circulent parmi
les humains dans une région quelconque. Cela
existait pourtant dans les siècles précédents.
Cela a déjà disparu sous l'influence de
l'humain économique, mais surtout sous
l'influence du banquier au XIXe siècle. Alors
que jusqu'en 1810 environ, l'économie de
peuple dépendait des commerçants et des
industriels, au XIXe siècle, les commerçants
et les industriels, même s'ils ne se
l'avouaient pas, sont devenus essentiellement
dépendants de l'économie monétaire nationale
et internationale, des banquiers.
19
On peut seulement être complètement entraîné
dans l'égoïsme économique par ce type
d'économie monétaire. Mais il ne faut pas
confondre ce type d'économie monétaire, comme
c'est souvent le cas aujourd'hui, avec le
simple capitalisme. Le simple capitalisme -
vous trouverez des explications plus
détaillées dans mes "points essentiels" - doit
permettre que seul celui qui est capable et
qui, pour cette raison même, croît avec la
production, puisse avoir en mains de grandes
masses de capital, que ce soit en moyens de
production ou en argent, le représentant des
moyens de production. Et il ne doit rester lié
à elle que tant qu'il peut utiliser ses
capacités au service de la production. Ce
simple capitalisme est tout à fait nécessaire
à l'économie moderne, et s'insurger contre lui
est un non-sens. L'abolir reviendrait à saper
l'ensemble de l'économie moderne. C'est
précisément ce qui importe, que l'on regarde
la réalité en face, que l'on comprenne par
exemple la différence entre l'administration
d'un grand complexe de terres, dans lequel
l'appartenance commune de la forêt et des
terres peut être nécessaire, et le fait que
quelqu'un sépare la forêt et les terres, puis
morcelle les terres, les divise en petites
propriétés et autres choses de ce genre. Cela
peut être bon pour certaines régions, mais
dans d'autres, cela devrait ruiner l'économie
nationale. Tout dépend des conditions
concrètes. Et nous devons enfin retrouver le
chemin des conditions concrètes.
20
Mais le [manque de concret] ne se manifeste
pas seulement dans l'économie nationale, dans
l'économie de peuple particulière, mais il se
manifeste toujours de plus en plus dans le
système économique international. Il s'avère -
c'est tout à fait clair pour celui qui étudie
les choses - que les humains, aussi s'ils sont
capitalistes, quand ils sont placés sur soi et
approvisionnent une quelque branche de
production d'après leurs facultés, qu'ils ne
se gênent pas les uns les autres, mais au
contraire travaillent dans les mains les uns
des autres. Le pire commence en premier
lorsque les humains grandissent, d'une manière
ou d'une autre, hors de leur
lien/être-lié-ensemble avec les branches de
production. Je ne citerai qu'un exemple où
cela s'est particulièrement manifesté sous
l'influence de l'économie monétaire des XIXe
et XXe siècles : lors de la formation de
trusts, lors de la formation de cartels.
Supposons qu'une série de branches de
production s'unissent en un trust, en un
cartel. Quelle en est la conséquence ? Un
trust, un cartel doit avoir un but quelconque,
et ce but est bien entendu que les humains
gagnent plus avec le trust que sans le trust.
Mais ils ne peuvent le faire que s'ils créent
des prix de monopole, c'est-à-dire s'ils
vendent au-dessus des prix habituels de la
concurrence qui se formeraient. Il faut donc
créer la possibilité d'augmenter les prix,
c'est-à-dire de convenir de prix supérieurs
aux prix habituels de la concurrence. Oui, on
peut créer de tels prix, on les a d'ailleurs
souvent créés. Mais on n'est pas arrivé à
produire [sainement].
21
On ne peut notamment pas produire de manière
saine sous l'influence de cette sorte de
profit. N'est-ce pas, si l'on ne veut pas
créer une disproportion avec les coûts des
installations qui coûteraient beaucoup trop
cher, si l'on ne produit que ce que l'on
produit au-dessus du prix de la concurrence,
alors il faut produire autant [plus] que l'on
couvre les coûts des machines et de toute
l'installation/institution, et d'ailleurs
autant que l'on produirait si l'on ne recevait
que le prix de concurrence. Mais on ne peut
vendre que ce qui est vendu au prix de
monopole. Car donc, si on produisait au prix
de concurrence, on vendrait beaucoup plus et
on devrait donc produire beaucoup plus que ce
que l'on vend au prix du monopole. C'est une
expérience de l'économie de peuple : on vend
moins quand on vend à des prix de monopole,
mais on ne peut pas produire moins, parce que
sinon la production ne se porter pas. Quelle
est la conséquence ? On doit aller dans le
pays voisin et s'y procurer son débouché ; on
y vend en dessous du prix de production. Mais
maintenant, on entre dans la concurrence
internationale. Cette concurrence
internationale a joué un rôle énorme. Si l'on
tient simplement compte de la fixation du prix
conditionnée par l'économie monétaire, on se
crée une concurrence qui ne serait sinon pas
là, en vendant différemment : dans la région
de vente immédiate [au-dessus du prix de
production] et dans le pays voisin en dessous
du prix de production. On peut le faire ; si
l'on calcule en conséquence, on gagne même
toujours plus, mais on porte préjudice aux
cercles de producteurs correspondants dans le
pays voisin. Si l'on recherche un jour les
causes des sentiments qui ont conduit aux
causes de la guerre en Occident, on trouvera
les causes dans ces choses. On découvrira
alors quel énorme pas en avant dans les
dommages [sociaux] se trouve sur le chemin du
capitalisme vers la formation de trusts, vers
la formation de cartels, vers la
monopolisation par des cartels. Le capitaliste
en tant que tel, qui produit à des prix
concurrentiels, n'a jamais intérêt à des
droits de douane protecteurs. Le droit de
douane protecteur est également un élément qui
a joué un rôle dans les causes de la guerre.
Vous avez là les dommages causés à l'économie
monétaire dans la vie internationale. Tout
cela est si clair pour celui qui étudie la vie
économique moderne qu'il n'y a pas vraiment
d'objection. La question doit donc
nécessairement se poser : comment pouvons-nous
aller au-delà de ces dommages ? - Nous ne
pouvons pas dépasser ces dommages autrement
qu'en reliant à nouveau l'humain au produit,
en créant directement le lien entre l'humain
et la production.
22
C'est ambitionné dans l'idée économique de la
triarticulation sociale : Le lien qui existait
autrefois, dans des conditions tout à fait
différentes, entre les humains individuels et
la production en tant que lien, peut seulement
être établi aujourd'hui par le fait que les
producteurs/produisants de même sorte se
relient entre eux et que les personnes
regroupées en cercles professionnels se
regroupent à leur tour en cercles, en
associations, avec les autres branches de
production et les consommateurs
correspondants. Par cela, les associations,
les humains réunis, sauront comment on peut
amener la production en circulation - et pas
purement l'argent, qui se déverse sur la
production comme une chose semblable. Mais
avec cela, d'une façon tout à fait
essentielle, pourrait à nouveau être suscité
ce qui rend de nouveau possible une économie
de peuple prospère pour l'humanité.
23
Vous voyez, c'était nécessaire aujourd'hui
d'examiner la réalité en profondeur, parce que
tout le truc socio-économique que l'on a
bavardé ces derniers temps a été dit en
excluant tout regard sur la réalité. Certes,
certains humains ont fait des remarques
pertinentes sur l'une ou l'autre chose. Mais
la plupart de ce qui a été exprimé, et en
particulier tout ce sous l'influence de quoi
se sont développés le capitalisme mondial
moderne d'un côté et la lutterie pour les
salaires de l'autre côté, ce dommage cancéreux
de la vie moderne est né du fait que l'on n'a
plus vraiment regardé dans le pendant légal de
la vie de l'économie, et que l'on n'a plus du
tout vu - en tant qu'humain vivant dans la vie
de l'économie - comment les fils passaient et
repassaient, parce que l'argent a tout éteint.
Mais lorsque les associations seront là, la
manière dont l'un ou l'autre doit être produit
sera à nouveau claire et ouverte. Celui qui a
à produire quelque chose - parce qu'il y a des
associations - recevra de la clientèle par les
humains qui sont dans les associations
correspondantes, [et il sera conseillé et
déterminé] si telle ou telle quantité peut
être produite par tel ou tel. C'est là que
quelque chose peut naître sans l'économie
forcée du bavardage de Moellendorff ; c'est là
que tout peut être réparti - dans la mesure où
l'un est instruit par l'autre dans la libre
circulation - de telle sorte que la
consommation soit vraiment déterminante pour
tous.
24
C'est ce dont il s'agissait à l'idée de la
triarticulation : parler une fois à l'humanité
à partir de la pleine réalité.
25
C'est parce que les humains sont si peu
habitués à l'heure actuelle à aborder la
réalité que l'on comprend si difficilement la
chose ; les humains ne sont pas habitués à
aborder la réalité. Que comprennent donc les
gens d'une vie de l'économie comme tout ? Le
maître d'œuvre comprend quelque chose à la
construction, le maître menuisier comprend
quelque chose à la menuiserie, le cordonnier à
la fabrication de chaussures, le coiffeur à la
taille de la barbe, chacun comprend quelque
chose à l'économie correspondante à laquelle
il est lié. Mais tout ce que ces "praticiens
de la vie" savent d'une manière ou d'une autre
de la vie économique n'est en fait lié qu'à la
leur et non à celle des autres ensemble. C'est
ce qui la rend si abstraite. Il devait une
fois être parlé à l'humanité à partir du
contexte réel de la vie sociale dans son
ensemble. Parce que c'est devenu inhabituel
pour les humains d'utiliser l'expérience de la
vie comme fil conducteur, ils voient tout de
suite comme une utopie ce qui est né de la
réalité.
26
C'est pourquoi il s'agit que cette
idée de la triarticulation sociale soit
reconnue comme l'antithèse de toute utopie, de
la reconnaître comme ce qui est né à partir de
la vie réelle et qui peut donc aussi se placer
dans la vie réelle. Et il s'agit seulement que
les humains envisagent ces choses. On trouvera
alors que chacun - quel que soit le sol où il
se tient - comprenne correctement l'idée de la
triarticulation de l'organisme social, tout de
suite s'il comprend quelque chose du pendant
de sa production avec l'ensemble du processus
économique du monde. Cette idée de la
triarticulation de l'organisme social ne
recule pas devant un examen minutieux de la
part de ceux qui, de par leur rapport à la
vie, comprennent quelque chose à la vie de
l'économie. Mais aujourd'hui, peu d'humains
comprennent absolument quelque chose de la vie
économique ou de la vie sociale ; ils se
laissent porter et s'en sortent le mieux quand
ils n'ont pas besoin de participer eux-mêmes à
une quelconque [décision sur l'ordre social],
mais que le gouvernement s'en charge pour eux.
27
C'est pourquoi les humains en arrivent à des
idées si embrouillées qu'ils considèrent comme
utopiste ce qui est réel dans la vie.
Toutefois, la situation est aujourd'hui
quelque peu obscurcie par ce que les
puissances occidentales se sont conquis la
possibilité, grâce à leur victoire, de ne pas
s'élever à la hauteur de l'époque. Ce qui est
exigé aujourd'hui dans l'idée de la
triarticulation est exigé par l'époque.
L'évolution de l'humanité en est aujourd'hui
arrivée à ce point. La victoire des puissances
occidentales ne signifie rien d'autre que la
conquête d'un délai de grâce pour pouvoir
rester dans les anciennes conditions sociales.
Les puissances occidentales peuvent s'offrir
ce luxe ; elles l'ont obtenu de haute lutte.
Mais les puissances centrales ne peuvent pas
s'offrir ce luxe ; elles sont obligées de
satisfaire aux exigences de l'époque. Si elles
les satisfont, cela aura un impact sur le
monde entier. Si elles ne les satisfont pas,
elles disparaîtront.
28
Cela doit être dit clairement aujourd'hui, car
il s'agit aujourd'hui d'un "ou bien, ou bien".
C'est pourquoi il est si frivole de voir des
gens très intelligents dire, par exemple,
qu'un désaccord va à nouveau survenir entre
les Français et les Anglais. Car les Anglais,
de par leurs anciennes traditions, ne veulent
conclure aucune alliance militariste avec les
Français ; ils ne veulent non plus accorder
aucun crédits ; ils ne sont pas non plus tout
à fait d'accord avec les intentions des
Français concernant la frontière du Rhin, etc.
- C'est la continuation de ce qui a déjà eu un
effet si dévastateur pendant et avant la
guerre. Là aussi, on a toujours spéculé :
maintenant, les ennemis sont à nouveau en
désaccord ; peut-être pouvons-nous conclure
une paix séparée avec quelqu'un. - Grâce à
cette diplomatie, on a finalement réussi à
avoir presque le monde entier contre soi. Si
des gens de ce calibre continuent aujourd'hui
à corrompre les idées des humains et à
spéculer sur le fait que les Français et les
Anglais sont à nouveau en désaccord, c'est un
vrai rêve ; ce n'est pas une prise de
conscience de la réalité. C'est une
continuation de la vieille pensée diplomatique
que Czernin a si bien décrite dans son livre,
dans lequel il exige que l'importance
extraordinaire des diplomates soit reconnue.
Mais cette importance extraordinaire des
diplomates résidait dans le fait qu'ils
pouvaient fréquenter les salons
correspondants, y observer l'ambiance et
écrire ensuite de longues lettres sur cette
ambiance, et ainsi de suite. Pendant la
guerre, cela s'est très bien poursuivi, dans
la mesure du possible, sauf que l'on a alors
davantage jugé l'ambiance par des voies
détournées.
29
La catastrophe de la guerre est justement née
de cette évaluation de l'humeur avant la
guerre. Et maintenant, les gens commencent à
nouveau à spéculer de la même manière. Mais
quand les gens se réveilleront, ils verront
qu'en réalité, ils n'ont fait que s'asseoir
entre deux chaises. On parle d'un profond
fossé qui se creuse entre les Français et les
Anglais ; les plus intelligents en parlent
aujourd'hui. Quand on se réveillera, on verra
que ce fossé existe bel et bien, mais
qu'au-delà de ce fossé, les gens [les Français
et les Anglais] sont d'accord, et que l'on est
soi-même assis dans ce profond fossé. Que
cette manière de penser si fatale à l'humanité
soit remplacée par une manière de penser
conforme à la réalité, voilà le véritable
fondement de l'impulsion de la triarticulation
de l'organisme social. Et lorsque l'on
comprendra cela, on se tournera vers cette
triarticulation avec une nécessité intérieure.
30
Après les paroles d'introduction de Rudolf
Steiner, la discussion est ouverte ;
différentes personnalités prennent la parole :
Georg Herberg pense qu'au vu de l'augmentation
des prix au cours des dernières années - il
cite l'exemple du prix d'une tonne de fer qui
coûtait autrefois 13 marks et qui coûte
aujourd'hui 1700 marks - il est
nécessaire d'examiner de plus près le problème
des prix. Il faut notamment s'intéresser au
pôle opposé des consommateurs, c'est-à-dire au
côté des producteurs.
31
Avant d'entamer la discussion proprement dite,
Siegfried Dorfner aimerait attirer l'attention
des personnes présentes sur trois faits
fondamentaux que l'on peut considérer comme
typiques de toute la situation dans le travail
de triarticulation : premièrement, des
dirigeants du parti auraient été invités pour
cette soirée, mais ils ne seraient pas là.
Deuxièmement, s'ils viennent déjà une fois,
ils se taisent la plupart du temps lors des
discussions ; il n'y aurait aucun
demandeurs/ouvreur de portes. Troisièmement,
on observe très souvent chez les adeptes de
l'anthroposophie l'attitude suivante : "J'aime
l'anthroposophie, mais pas la
triarticulation". Le manque de succès des
efforts de la triarticulation n'est donc pas
surprenant.
32
Carl Unger souhaite revenir sur ce qui précède
et souligne l'importance des trusts dans la
vie économique actuelle. L'exemple du fer a
été cité ; dans ce domaine, il faut partir du
principe que l'on a affaire à un trust
d'acier. Les sucreries allemandes occupent une
position de monopole similaire ; il y a certes
d'innombrables champs de betteraves en
Allemagne, mais le prix est trop élevé par
rapport à cette offre importante.
33
Walter Johannes Stein est d'avis que la
situation de l'économie sucrière allemande
renvoie à un problème tout à fait central,
celui du rapport entre les terres et les
moyens de production en général. La question
se pose en effet de savoir si la vache, par
exemple, est un moyen de production ou si elle
fait partie du patrimoine foncier. Mais la
question se complique encore lorsque la vache
est finalement abattue ; ne prend-elle pas
alors le caractère d'une marchandise ? Il
demande donc à Rudolf Steiner d'expliquer plus
précisément le rapport entre la terre, les
moyens de production et les marchandises.
34
Rudolf Steiner : Mes chers amis ! En ce qui
concerne la distinction entre le foncier et
les moyens de production, l'essentiel est déjà
que le foncier est quelque chose de limité,
qu'il n'a rien d'élastique, qu'il ne peut pas
être multiplié dans un certain sens, alors que
les moyens de production, qui résultent
eux-mêmes du travail humain, peuvent être
multipliés, et que la multiplication des
moyens de production permet justement
d'augmenter la production.
35
Or, si l'on fait de telles distinctions, c'est
parce que l'on doit souvent partir de
différents points de vue. En distinguant le
foncier des moyens de production, on désigne
comme "foncier" ce qui est d'abord là et qui
n'a pas été produit par la main de l'humain.
Pour l'économiste, une vache que l'humain ne
fabrique pas lui-même par son travail fait
tout simplement partie du "foncier" tant
qu'elle n'est pas abattue ; si elle est
abattue, elle est bien entendu une
marchandise. Mais elle apparaît alors d'une
manière très particulière sur le marché des
marchandises, et l'on est confronté à deux
faits : premièrement, le fait qu'elle est
soustraite à la force de production du sol, et
deuxièmement, l'autre fait qu'elle apparaît
comme une marchandise ; la vache est en un
certain sens un produit limite/frontière. De
tels produits frontières existent partout.
Mais il s'agit en quelque sorte de fixer ce
que l'on a en vue, en ce sens que l'on peut
prendre les désignations du représentant
caractéristique.
36
N'est-ce pas, dans le processus économique, on
a tout d'abord affaire à ce qui est nécessaire
à la production, mais qui ne peut pas être
produit lui-même. Cela comprend le foncier
lui-même et quelques autres choses ; on les
regroupe simplement sous le terme de
"foncier/fond et sol". Deuxièmement, le
processus économique englobe tout ce qui sert
à produire autre chose, mais qui doit d'abord
être produit soi-même, par exemple comme les
machines. Dans le contexte économique, le
processus de travail, le travail qui doit être
utilisé pour fabriquer les moyens de
production, disparaît dans le cas du foncier.
C'est là l'essentiel pour l'économie de peuple
: les moyens de production sont seulement
aussi longtemps à considérer du point de vue
de l'équivalent-travail jusqu'à ce qu'ils
soient prêts à être utilisés pour la
production. Dès l'instant où les moyens de
production sont là, ils s'inscrivent en fait
dans le processus économique au même titre que
le foncier. Tant que l'on travaille sur les
moyens de production et que l'on doit faire
appel à l'économie de peuple pour pouvoir
travailler sur les moyens de production, il
faut voir une différence dans la manière dont
les moyens de production et les terres sont
placés dans l'économie de peuple. Dès
l'instant où les moyens de production sont
prêts, ils sont soumis à la même catégorie
économique que le foncier. Tant que je dois
encore fabriquer la locomotive, je dois juger
le processus économique dans lequel se déroule
la fabrication de la locomotive autrement
qu'au moment où elle est terminée. Lorsqu'elle
est sur les rails [en tant que moyen de
production fini] et qu'elle est déplacée par
les humains pour une nouvelle production, elle
se trouve dans le processus économique au même
titre que le foncier. C'est la difficulté de
la distinction, à savoir que le moyen de
production fini est soumis à la même catégorie
que le foncier. Ce qui est essentiel, c'est le
travail nécessaire à la création d'un moyen de
production, et cela s'ajoute aux moyens de
production et fait défaut/manque au foncier.
Cela est bien sûr lié à ce qui suit. Si le
foncier était élastique, si on pouvait le
multiplier, alors soit il devrait croître
lui-même, soit les humains devraient pouvoir
le produire. Mais je ne veux pas m'étendre sur
cette question. Que justement le foncier
existe dans une certaine mesure est ce qui la
distingue des moyens de production. Il peut
seulement être exploité plus ou moins, ce qui
le rend à nouveau semblable aux moyens de
production.
37
Maintenant, il faut bien sûr aussi considérer
le troisième membre, la marchandise proprement
dite. Elle se caractérise par le fait qu'elle
est consommée. De ce fait, elle est, dans le
processus d'économie de peuple, quelque chose
d'essentiellement différent du moyen de
production qui, lui, n'est pas directement
consommé, mais seulement usé. Ainsi, la
marchandise est aussi de nouveau quelque chose
d'autre que le foncier, qui sert justement
aussi peu à la consommation, mais qui doit
tout au plus être améliorée, et ainsi de
suite.
38
Il faut donc distinguer ces trois choses comme
étant essentiellement différentes dans le
processus économique : 1. le foncier, qui
[existe] sans que le travail humain y ait été
employé ; 2. le moyen de production, qui
commence lorsque le travail humain a été
utilisé ; les deux - le foncier et le moyen de
production - ne sont pas là pour la
consommation immédiate ; 3. la marchandise,
qui est là pour la consommation immédiate.
39
Mais vous voyez, l'affaire est telle que tout
cela est aussi une question de temps. Car au
moment où vous réfléchissez au fait que les
moyens de production, par exemple de sorte
machine, sont consommés en un certain temps, à
ce moment-là, les moyens de production vous
apparaissent comme des marchandises -
seulement comme des marchandises qui ont
besoin d'un temps plus long pour être
consommées. Lorsque l'on fait des distinctions
dans la vie, ces distinctions ont la
particularité d'être extrêmement
inconfortables ; elles ne sont jamais telles
que l'on puisse faire une répartition stricte.
40
Il faut rester souple/mobile sur ces
questions. Car, en effet, les moyens de
production ont aussi, d'une certaine manière,
un caractère marchand. Ce caractère de
marchandise que peuvent avoir les moyens de
production, le foncier ne l'a pas de la même
manière, c'est pourquoi il faut là encore
faire une distinction plus stricte. Il est
absolument absurde de conférer au foncier le
caractère de marchandise d'un point de vue
purement capitaliste. Vous voyez donc que si
l'on applique quelque chose dans la réalité,
on ne peut pas s'arrêter à des concepts
abstraits. C'est en effet quelque chose que
les gens font valoir comme objection
lorsqu'ils lisent les "Points essentiels de la
question sociale" : ils veulent avoir des
concepts joliment emboîtés. Alors, ce qu'ils
lisent est beau pour eux ; on sait alors,
après avoir lu une demi-page, ce que l'on a
lu. Mais dans la réalité, un moyen de
production ne peut être saisi que si l'on sait
qu'il n'est d'abord pas consommé, mais que si
on l'utilise pendant une longue période, il
est comme une marchandise. Il faut donc
considérer que le moyen de production a la
propriété d'être consommé et de ne pas être
consommé, et que le concept doit correspondre
à cela.
41
Il faut avoir des concepts mobiles. Les gens
ne veulent pas de cela aujourd'hui ; ils
veulent des concepts emboîtés. Ils ne veulent
absolument pas penser dehors dans la réalité.
Sinon, de telles choses ne pourraient pas se
produire, que les gens disent par exemple :
l'anthroposophie me plaît bien, mais je ne
veux rien savoir de la triarticulation. -
Celui qui parle ainsi ressemble à peu près à
celui qui dit : oui, je m'intéresse au
spirituel, mais ce spirituel ne doit pas
déborder sur le politique ; ce spirituel doit
être indépendant du politique. Oui, mes chers
amis, c'est précisément ce que veut atteindre
la triarticulation. Mais comme le spirituel
n'est aujourd'hui indépendant nulle part,
c'est une illusion si vous croyez pouvoir vous
intéresser uniquement au spirituel. Pour que
votre idéal abstrait puisse devenir concret,
pour que vous puissiez vous intéresser à
quelque chose sans que cela soit influencé par
la politique, la triarticulation doit d'abord
conquérir un tel domaine, pour qu'il y ait un
domaine où l'on n'ait pas besoin de
s'intéresser à la politique. La
triarticulation lutte précisément pour le
domaine dans lequel les âmes assoupies veulent
se sentir à l'aise, mais qui n'est qu'une
illusion devant elles. Ces âmes assoupies -
oh, on aimerait tellement les réveiller ! - se
sentent si bien lorsqu'elles sont
intérieurement mystiques, lorsqu'elles
saisissent intérieurement le monde entier,
lorsqu'elles découvrent le Dieu dans leur
propre âme et deviennent ainsi des humains
parfaits ! Mais cette intériorité n'a de
valeur que si elle se manifeste dans la vie.
Je voudrais savoir si elle a une valeur si
maintenant, à l'époque où tout presse, où le
monde est en feu, l'humain ne trouve pas le
moyen de prendre la parole dans les affaires
publiques. C'est un bel intérêt pour
l'anthroposophie, qui ne veut s'intéresser
qu'à l'anthroposophie et ne trouve même pas la
possibilité de participer à ce à quoi
l'anthroposophie veut inciter. Les
anthroposophes qui ne veulent s'intéresser
qu'à l'anthroposophie et non à ce que
l'anthroposophie peut devenir dans la vie,
ressemblent à un humain qui n'est charitable
que de la bouche, mais qui ferme vite ses
poches quand il devrait être vraiment
charitable. C'est pourquoi ce que l'on trouve
chez les gens qui ne veulent s'intéresser à
l'anthroposophie qu'à leur manière, c'est du
bavardage anthroposophique. Mais la réalité de
l'anthroposophie, c'est ce qui passe dans la
vie.
42
En rattachement, un débat sur le futur travail
de triarticulation a lieu avec les meneurs des
groupes locaux. Trois questions principales
sont à l'ordre du jour. Premièrement : peut-on
faire des compromis ? Deuxièmement : faut-il
participer aux élections ? Troisièmement :
sous quelle forme faut-il faire de la
propagande pour l'idée de la triarticulation ?
Paul Kretschmar, de Cologne, préconise
d'essayer d'exercer une influence sur le corps
des conseils d'entreprise existants et sur le
Parlement. Les journaux joueraient un rôle non
négligeable à cet égard. Il faudrait donc
créer une sorte de bureau journalistique afin
de rédiger des articles pour les revues
spécialisées. Il serait également important de
former des orateurs compétents ; ceux-ci
devraient pouvoir s'appuyer sur une sorte
d'abécédaire de la triarticulation - à
l'instar de l'abécédaire du sol publié par
Damaschke. La création d'une propre maison
d'édition serait également nécessaire pour
soutenir efficacement la propagande dans les
journaux. Au fond, il faudrait même envisager
de participer aux élections.
43
M. Klug, également de Cologne, met en
garde contre une participation aux élections
qui ne serait que purement individuelle. On
peut tout au plus discuter de la possibilité
de s'unir avec d'autres partis indépendants.
De plus, il faudrait absolument discuter de la
possibilité de créer des associations de
consommateurs.
44
Hermann Heisler pense qu'il faudrait vraiment
disposer d'une sorte de "catéchisme de la
triarticulation" ; celui-ci devrait servir de
guide pour savoir comment la triarticulation
s'intègre dans la vie pratique, en particulier
dans la vie de l'économie. Dans la situation
actuelle, trois questions se posent en
particulier. Premièrement : comment la
triarticulation, si elle était effectivement
réalisée en Europe centrale, pourrait-elle
contrer la famine européenne à laquelle il
faut s'attendre ? Deuxièmement, quel objectif
faut-il donner aux travailleurs à l'heure
actuelle ? Troisièmement : jusqu'où peut-on
aller dans les manifestations pratiques des
partis politiques et se déclarer en faveur des
objectifs de la triarticulation ? Siegfried
Dorfner est convaincu que le meilleur moyen de
propagande pour la triarticulation est de
sortir du parti.
45
Walter Conradt pense qu'en ce qui concerne le
traitement de la presse, il faut partir du
principe qu'il y a eu une décentralisation des
opinions du côté opposé. En revanche, en ce
qui concerne le traitement du parti
prolétarien, les événements de l'année
dernière - en particulier ceux liés à la
"mission d'affichage" - ont montré que le
prolétariat est pour ainsi dire "décalé"
depuis un an, et qu'il ne faut donc plus
compter avec lui dans un premier temps.
46
Richard Seebohm estime qu'il est déjà arrivé
qu'un journal réponde à certaines questions,
mais qu'il ne faut pas oublier que, même si la
surveillance de l'État est désormais
supprimée, les journaux restent sous la
contrainte de l'industrie. Il ne faut pas non
plus oublier qu'il y a finalement aussi des
triarticuleurs qui aimeraient ne rien avoir à
faire avec l'anthroposophie. Pour ces raisons,
il est important de se ranger derrière le
journal de triarticulation existant.
47
Paul Kretschmar mentionne le "Generalanzeiger"
de Cologne, dans lequel il serait certainement
possible d'insérer des articles sur la
triarticulation.
48
Ernst Uehli mentionne un ami étranger qui lui
a confirmé que la presse ne pouvait pas être
gagnée aux grandes idées ; en général, on peut
constater que l'idée de la triarticulation est
beaucoup critiquée dans les journaux.
L'aspiration à une véritable "humanité" et la
presse ne sont pas compatibles, comme l'avait
déjà constaté le philosophe allemand Karl
Christian Planck.
49
Emil Molt signale que le Bund für
Dreigliederung a l'intention d'organiser un
cours d'agitateurs - un cours pour orateurs -
sous la direction de Rudolf Steiner.
50
Une fois la discussion terminée, Rudolf
Steiner est prié de prendre position sur les
différentes questions qui y sont soulevées,
malgré l'heure avancée.
Rudolf Steiner : mes très chers présents !
Tout d'abord, je voudrais seulement dire que
je serai obligé de parler par brèves
allusions, et je vous prie d'en tenir compte.
Il n'est donc plus possible de parler en
détail des différentes questions posées.
Peut-être pourrons-nous le faire une prochaine
fois.
51
Commençons par la question relativement la
plus importante, celle de l'impact de la
triarticulation sur la prochaine famine
européenne. J'aimerais dire, bien que cela
puisse paraître étrange à certains, que cette
question en cache une autre, tout à fait
différente, qui rend la réponse difficile.
Mais d'une manière générale, voici ce qu'il
faut retenir de cette question. N'est-ce pas,
il y a, disons, dix ans, le monde ne
connaissait pas ce que l'on appelle une
famine, en tout cas pas ce qui peut arriver
prochainement comme famine et qui arrivera
probablement, puisque les âmes sont endormies.
Mais il faut tout de même faire les
considérations suivantes, aussi simples et
primitives qu'elles puissent paraître : il n'y
a pas moins de matières premières dans la
terre qu'il y a dix ans ; il n'y a pas moins
de champs qu'il y a dix ans ; il n'y a pas non
plus moins de force humaine de travail qu'il y
a dix ans - des millions de personnes ont
certes péri dans la guerre, mais pas seulement
comme producteurs, mais aussi comme
consommateurs. Donc, en général, les
possibilités économiques, les conditions
économiques sont exactement les mêmes qu'il y
a dix ans.
52
C'était il y a peut-être huit semaines,
lorsque les journaux ont publié une lettre
écrite par le célèbre politique, le prince
russe Kropotkin, dans laquelle il fait deux
communications étranges. La première est qu'il
travaille maintenant à une éthique - il est
intéressant qu'il commence à écrire une
éthique. L'autre communication est qu'il n'y a
plus qu'une chose à faire, que l'Occident
livre des denrées alimentaires à la Russie,
que le pain soit livré. C'est bien sûr le plus
simple, quand il n'y a pas de pain, de le
prendre du côté où il se trouve. Eh bien,
d'autres personnes ont aussi parfois ce genre
d'avis. Il y a quinze jours, j'ai reçu une
lettre d'un avocat et notaire d'Allemagne
centrale. La lettre avait un ton très avocat
et notaire, car elle était grossière et
stupide. Mais on y lisait aussi qu'on ne
pouvait pas mettre un chien derrière le poêle
avec un quelconque idéalisme, qu'il fallait se
battre pour le pain nu.
53
Eh bien, vous voyez, tout ce que je viens
d'expliquer ne tient pas compte de ce qui est
le plus simple et le plus primitif. Car celui
qui y réfléchit, saura qu'il ne s'agit que
d'amener les humains à une telle organisation,
de sorte que les antécédents actuels, comme
ceux d'il y a dix ans, puissent être exploités
et le soient. Cela ne sera certainement pas
possible si les gens sont traités avec ce que
les anciens "Czernine" considèrent comme la
sagesse de l'État et du peuple, ou les anciens
"Bethmaners", écrits avec ou sans h, ni ce que
les anciens sociaux-démocrates, cette sorte
particulière de "Bethmaners négatifs",
suggèrent ; mais ce qui compte, c'est qu'aux
gens soient à nouveau donné des objectifs,
qu'ils voient que c'est vers cela que nous
travaillons. Et cela peut justement être donné
par le mouvement de la triarticulation. Il est
important de ne pas dire ce que beaucoup
disent aujourd'hui, même si c'est relativement
vrai : nous n'aurons pas de famine ou nous
pourrons la surmonter si les gens travaillent
à nouveau. Oui, si ! Mais si les gens ont
devant eux cette absence de perspective de
travail qui résulte pour eux des anciens
programmes et des anciennes machinations,
alors ils ne veulent pas travailler. Mais
qu'on apporte à l'humanité quelque chose qui
s'allume, de sorte que les gens voient devant
eux quelque chose qui puisse les conduire à
une existence digne, [alors ils voudront
travailler], et alors on pourra aussi produire
du pain. C'est une condition de base
importante pour la production de pain : la
confiance en l'humanité. Si nous ne gagnons
pas cette confiance, la famine viendra
certainement.
54
Mais pour que la confiance naisse, la
triarticulation est nécessaire. Je ne peux que
le suggérer dans ce contexte.
55
Mais si vous suivez cette idée, vous verrez
que la famine peut être évitée seulement par
la propagation de la triarticulation. Il y a
toutefois une nécessité : cette idée de
triarticulation doit avant tout prendre place
dans le plus grand nombre possible d'esprits,
afin que ces esprits ne tombent pas dans
toutes sortes d'idées qui ne sont que la
continuation de l'ancien système. Cette
continuation de l'ancien système se répand
très, très largement - seulement sous une
forme apparemment nouvelle.
56
Car voyez-vous, de certains côtés, c'est comme
si, parmi les personnalités dirigeantes, on se
donnait justement pour mission de provoquer la
famine. Aujourd'hui, le prix de toutes sortes
de choses augmente de manière fantastique.
Mais les prix n'ont de sens que s'ils sont
relatifs les uns aux autres. Les prix des
denrées alimentaires les plus importantes sont
aujourd'hui artificiellement maintenus à un
niveau bas. Je ne veux pas dire qu'ils doivent
augmenter, mais ils ne doivent pas être
disproportionnés par rapport aux prix des
autres choses. Cette disproportion empêche que
l'on veuille encore se consacrer d'une manière
ou d'une autre à la production de produits
bruts, de denrées alimentaires. La création
d'une famine est donc devenue une règle de
gouvernement. Il faut s'en rendre compte.
57
Deuxièmement, il faut souligner que cette
affaire est une affaire internationale et que
la question peut être soulevée : peut-on
obtenir quelque chose en Europe centrale par
la seule introduction de la triarticulation -
ou quel que soit le nom qu'on lui donne ? Je
dois alors me référer à ce que j'ai écrit dans
le journal de la triarticulation, et ce à
maintes reprises et à nouveau sous les angles
les plus divers : si seulement on prenait
vraiment le courage de propager la
triarticulation, même dans les conditions les
plus défavorables, même en cas de famine -
cela aurait un effet, si quelque chose de
positif pouvait être vu chez nous par les gens
des régions occidentales ou orientales.
58
C'est ainsi que nous en sommes encore
aujourd'hui au point où le monde se trouvait
lorsque l'offre de paix a été envoyée au monde
en 1916, où phrase sur phrase, mais rien de
concret n'a été dit devant le monde. Essayez
donc de voir l'effet que cela produirait dans
la vie internationale si l'on se présentait
avec quelque chose d'aussi concret, qui a de
la substance et du contenu, comme l'idée de la
triarticulation de l'organisme social.
Actuellement, on voit comment les humains
d'État anglais, par exemple, prennent peur de
semaine en semaine face à ce qui se passe en
Allemagne. C'est en fait quelque chose qu'ils
ne connaissent pas du tout. Et comme ils ne
peuvent rien en faire de correct, ils ont peur
qu'un bolchevisme encore pire que celui de la
Russie ne se développe ici.
59
Mais s'ils connaissaient mieux Bauer, Ebert et
Noske, ce serait même un bon moyen de leur
faire oublier leur peur. Car la vérité, c'est
qu'il ne se passe rien ici, qu'en réalité, les
mois passent sans que rien ne se passe.
Essayons de voir à quoi ressemblerait la vie
internationale si quelque chose de substantiel
était mis au monde par l'Europe centrale. Ce
n'est que lorsque l'on est au clair sur ces
choses que l'on peut aborder une question
telle que celle de l'action de la
triarticulation en cas de famine ; pour le
reste, ce n'est pas une question. Il est vrai
que seule la triarticulation est en mesure de
provoquer une telle organisation, que l'on
pourra à nouveau travailler et que la
confiance pourra à nouveau exister. La famine
pourra alors être évitée.
60
Pour agir au niveau international, il faut
toutefois que l'idée de la triarticulation
prenne place dans les esprits de manière
efficace. Je ne craindrais alors pas qu'elle
n'agisse pas dans les relations
internationales. Tant que l'on ne négociera
qu'à partir du chauvinisme, on n'arrivera pas
à une branche verte. Si l'on inventait quelque
chose d'important ici, en Europe centrale,
cela aurait déjà une portée internationale. Si
des idées saines prennent place ici, les
barrières internationales tomberont
d'elles-mêmes, car les humains agissent selon
leur intérêt et prennent le bien là où ils
peuvent le trouver.
61
Et je voulais encore vous donner quelques
indications sur la question des journaux : je
ne veux pas nier que certaines choses sont
très importantes dans ce qui a été dit. Et il
sera méritoire que l'un ou l'autre de nos amis
fasse paraître un article ici ou là dans un
journal quelconque. Mais l'essentiel reste
que, de même que l'on ne peut rien obtenir en
se cachant dans les partis, on ne peut rien
obtenir en se cachant dans les autres
journaux. On peut le faire, mais c'est en fait
la même chose, mais avec une autre couleur. Je
ne le blâme pas, je suis tout à fait d'accord
si cela se fait. Mais je verrais le côté
positif dans le fait que notre journal, notre
journal de triarticulation soit propagé par
les amis - autant que possible. Vous pouvez
dire : bien, mais les journaux dans lesquels
nous voulons faire paraître les articles, les
gens les ont ; ils doivent s'abonner en plus
au journal de la triarticulation. Ils doivent
justement s'y abonner. Tous ne le feront pas,
mais un certain nombre le feront déjà. Nous
parviendrons alors à transformer le journal de
la triarticulation en un quotidien. Ce n'est
qu'alors que nous pourrons insérer les
articles que nous voulons insérer ; cela sera
alors efficace. Il s'agit donc de travailler
autant pour le journal de la triarticulation,
qui est encore un hebdomadaire, que ce journal
puisse être transformé en quotidien grâce à
ses propres revenus. Nous n'avons alors pas
besoin de "ramper" chez les autres ; c'est
cela qui compte. Pourquoi ne serait-il pas
possible de mettre sur pied une chose d'une
telle importance !
63
Ensuite, plusieurs autres points ont été
évoqués. En ce qui concerne la participation
aux élections, j'aimerais simplement dire ceci
: bien sûr, on peut tout à fait dire in
abstracto que participer aux élections, entrer
au parlement et y travailler, c'est soutenir
l'État actuel. - On ne peut pas dire cela sans
autre. Je ne veux même pas parler aussi
fortement pour ou contre ; cela dépend des
différentes circonstances concrètes, si l'on
participe ou non aux élections. Mais si l'on
conçoit strictement la triarticulation, il
n'est pas tout à fait juste, en principe, de
ne pas participer au parlement. Ce qui est
juste en principe, pensé de manière
conséquente dans le sens de la
triarticulation, serait de participer aux
élections, de faire élire autant de personnes
qu'il est possible d'en élire, d'entrer au
parlement et de faire de l'obstruction pour
toutes les questions qui se rapportent à la
vie de l'esprit et à la vie de l'économie. Ce
serait une pensée cohérente dans le sens de la
triarticulation. Il s'agit de
séparer/démembrer la partie centrale, la vie
de l'État. Celle-ci ne peut être extraite que
si l'autre partie est rejetée à gauche et à
droite. On ne peut pas faire autrement que de
se faire élire, de s'engager et de faire
obstruction à tout ce qui est négocié et
décidé dans le domaine de la vie de l'esprit
et de l'économie. Ce serait une pensée
cohérente dans le sens de la triarticulation
de l'organisme social. Cette idée est quelque
chose qui doit être pensé de manière
conséquente et qui peut aussi être pensé de
manière conséquente par rapport aux conditions
concrètes, parce qu'elle est tirée de la
réalité. - C'est ce que l'on pourrait dire en
ce qui concerne les questions les plus
importantes.
64
En ce qui concerne le nouvel objectif que l'on
doit maintenant donner aux travailleurs, je
dois dire qu'après les expériences faites avec
les conseils d'entreprise, il s'agit pour moi
d'une question plus académique. La question
devra être traitée différemment ; [il faut se
demander] si on devait vraiment donner un tel
objectif. La question des conseils
d'entreprise a été soulevée. On s'est donné
toutes les peines possibles et on a essayé
partout de donner un élan aux conseils
d'entreprise. Les ouvriers ont promis tout le
possible et n'ont rien tenu.
65
D'abord, ils se sont présentés aux assemblées,
puis ils ont fait défaut. Il en irait de même
pour les nouveaux objectifs à venir s'ils
étaient portés dans les organisations
ouvrières actuelles.
|