Institut pour une triarticulation sociale
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Œuvres complètes de Rudolf Steiner - GA337a

IDÉES SOCIALES, RÉALITÉ SOCIALE, PRATIQUE SOCIALE




DEUXIÈME SOIRÉE DE QUESTIONS -Stuttgart, 30 mai 1919 -
Questions sur l'idée de la triarticulation de l'organisme social II

ZWEITER FRAGEABEND -
Stuttgart, 30. Mai 1919 - Fragen zur Idee der Dreigliederung des sozialen Organismus II

 


 

Les références Rudolf Steiner Œuvres complètes ga 337a  103-137 1983  30/05/1919



Original





Traducteur: FG v.01 - 09/05/2022 Editeur: SITE

La grande tâche sociale, qui est posée à l'humanité après la catastrophe de la guerre mondiale. La décomposition des humains en deux groupes : l’un représente une pratique ancienne sans but, l’autre poursuit un nouveau but sans pratique. Le sous bilan de la production industrielle par opposition au sur bilan de la production du sol. Attitude conservatrice et progressive comme conséquence de ce contraire. Solution de cette opposition par la réalisation de la tri-articulation. La régulation du système de presse dans une société tri-articulée. La justification limitée du parlementaire démocratique. La collaboration entre les plus hauts organes des trois domaines de vie. Questions particulières en rapport à la mise en œuvre de la tri-articulation. La loi de la cellule originelle de la vie de l’économie. Par la tri-articulation cessera le mélange des intérêts économiques, juridiques et spirituels. Qu'est-ce qu’on peut espérer de la réalisation de la tri-articulation. La libération de la force de travail de son caractère de marchandise comme l’exigence principale du prolétariat. Ce qui est nécessaire n’est pas seulement la libération du travail physique, mais aussi le travail spirituel. Reconstruction de la vie de l’esprit par la fondation d’un conseil de culture.


Die große soziale Aufgabe, die der Menschheit nach der Weltkriegskatastrophe gestellt ist. Die Aufspaltung der Menschen in zwei Gruppen: die eine vertritt eine alte Praxis ohne Ziel, die andere verfolgt ein neues Ziel ohne Praxis. Die Unterbilanz des Industrieproduktion im Gegensatz zur Überbilanz der Bodenproduktion. Konservative und progressive Gesinnung als Folge dieses Gegensatzes. Lösung dieses Gegensatzes durch die Vervvirklichung der Dreigliederung. Die Regelung des Pressewesens in einer dreigegliederten Gesellschaft. Die eingeschränkte Berechtigung des demokratischen Parlamentarismus. Das Zusammenwirken zwischen den obersten Organen der drei Lebensgebiete. Einzelfragen im Zusammenhang mit der Verwirklichung der Dreigliederung. Das Gesetz der Urzelle des Wirtschaftslebens. Durch die Dreigliederung wird die Vermischung von wirtschaftlichen, rechtlichen und geistigen Interessen aufhören. Was man sich von einer Verwirklichung der Dreigliederung erhoffen kann. Die Befreiung der Arbeitskraft von ihrem Warencharakter als die hauptsächliche Forderung des Proletariats. Nötig ist nicht nur die Befreiung der physischen, sondern auch der geistigen Arbeit. Neuaufbau des Geisteslebens durch die Gründung eines Kulturrates.

Wilhelm von Blume : Chers participants, au nom de la Fédération pour la triarticulation de l'organisme social, je vous souhaite à nouveau la bienvenue aujourd'hui. Nous avons prévu une soirée au cours de laquelle nous répondrons aux questions qui ont été ou seront posées par l'assemblée, et je demande tout d'abord à Monsieur Steiner de prendre la parole pour quelques remarques introductives.

01

Wilhelm von Blume: Sehr verehrte Anwesende, im Namen des Bundes für Dreigliederung des sozialen Organismus heiße ich Sie auch heute wieder willkommen. Wir haben für heute angesetzt einen Abend, an dem Fragen beantwortet werden sollen, die aus der Mitte der Versammlung heraus ge­stellt worden sind oder etwa noch gestellt werden, und ich bitte zunächst Herrn Dr. Steiner, das Wort zu nehmen zu einigen einleitenden Bemer­kungen.

Rudolf Steiner : Mes très chers présents, la soirée d'aujourd'hui doit avant tout être consacrée à répondre aux questions qui ont été posées par le cher cercle des auditeurs, dans le prolongement de l'impulsion donnée par l'idée de la triarticulation sociale. Demain, j'aurai à traiter l'une des principales objections dans un exposé que nous tiendrons ici, l'objection selon laquelle l'impulsion donnée par l'organisme social triarticulé n'est qu'une idée sophistiquée, une idéologie ou une utopie quelconque, et j'essaierai de prouver demain qu'il s'agit vraiment de l'affaire/l'occasion la plus pratique de notre époque. Aujourd'hui, permettez-moi seulement d'introduire en quelques mots la réponse aux questions qui constituent le contenu de l'ordre du jour d'aujourd'hui.

02

Rudolf Steiner: Sehr verehrte Anwesende, der heutige Abend soll ja vor allen Dingen gewidmet sein der Beantwortung der Fragen, welche aus dem verehrten Zuhörerkreis hervorgegangen sind in Anknüpfung an den Impuls, der mit der Idee der sozialen Dreigliederung gegeben worden ist. Morgen werde ich dann einen der Haupteinwände zu behandeln haben in einem hier zu haltenden Vortrag, den Einwand, daß es sich bei dem Impuls des dreigliedrigen sozialen Organismus nur handle um irgendeine ausgeklügelte Idee, um irgendeine Ideologie oder Utopie, und ich werde morgen zu beweisen versuchen, daß es sich wirklich um die praktischste Angelegenheit in unserer Gegenwart handelt. Heute gestatten Sie mir nur, daß ich mit ein paar Worten die Fragenbeantwortung, die den Inhalt der heutigen Tagesordnung ausmacht, einleite.

Au fond, mes très chers présents, il n'a pas encore beaucoup été remarqué que l'impulsion donnée à l'organisme social triarticulé est destinée à attirer l'attention sur la tâche la plus importante que les conditions de développement ont imposée à l'humanité à l'époque récente. Ce n'est vraiment pas faire preuve d'un pessimisme excessif que d'affirmer aujourd'hui que l'on n'a encore que trop peu - vraiment trop peu - conscience du grand sérieux de l'époque, du grand sérieux des exigences de l'époque dans les cercles les plus larges. Nous sommes vraiment confrontés à une tâche qui est tout simplement énorme. Car toute l'évolution de l'humanité moderne a été telle que cette tâche s'est posée une fois, et elle a été posée à l'humanité à partir des événements significatifs de la catastrophe de la guerre mondiale. Mais l'importance tout à fait extraordinaire de cette tâche n'est absolument pas comprise aujourd'hui dans les cercles les plus larges, et l'on voudrait croire que c'est à nouveau une tâche de faire prendre pleinement conscience de la gravité de cette tâche aux humains du présent. La tâche se manifeste d'abord dans les phénomènes, dans les faits de l'époque. C'est par rapport à ces phénomènes, à ces faits de l'époque, que les humains issus des classes les plus diverses, des milieux sociaux les plus variés et des partis les plus divers prennent position.

03

Es ist im Grunde genommen, meine sehr verehrten Anwesenden, noch wenig bemerkt worden, daß mit dem Impuls zum dreigliedrigen sozialen Organismus hingewiesen werden soll auf die allerbedeutsamste Aufgabe, welche aus den Entwicklungsverhält­nissen heraus in der neueren Zeit dieser Menschheit gestellt worden ist. Es ist wahrhaftig nicht heraus aus einem übertriebenen Pessi­mismus, wenn man seine Anschauung heute dahin ausspricht, daß noch allzuwenig — wahrhaftig allzuwenig — der große Ernst der Zeit, der große Ernst der Zeitforderungen in den weitesten Kreisen eingesehen wird. Wir stehen eben wirklich vor einer Aufgabe, welche schier riesengroß ist. Denn die ganze Entwicklung der neueren Menschheit spitzte sich so zu, daß sich diese Aufgabe einmal stellte, und sie ist der Menschheit gestellt worden aus den bedeutungsvollen Ereignissen dieser Weltkriegskatastrophe heraus. Begriffen aber ist die ganz außerordentliche Bedeutung dieser Aufgabe heute in weitesten Kreisen keineswegs, und man möchte glauben, daß es selbst wiederum eine Aufgabe ist, den Ernst dieser Aufgabe den Menschen der Gegenwart vollständig zum Bewußtsein zu bringen. Die Aufgabe tritt ja zunächst hervor in den Erscheinungen, in den Tatsachen der Zeit. Zu diesen Erscheinungen, zu diesen Tatsachen der Zeit nehmen die Menschen aus den verschiedensten Klassen, aus den verschiedensten Gesellschaftskreisen und auch aus den verschiedensten Parteien heraus ihre Stellung.

De tout ce qui a résulté de ces prises de position jusqu'à aujourd'hui, il ressort en fait une double chose, et c'est cette double chose que je voudrais caractériser dans ces quelques mots d'introduction ; je reviendrai demain sur tout ce qui est plus détaillé. Je voudrais le faire en guise d'introduction, car il est souhaitable que la question d'aujourd'hui porte davantage sur des questions individuelles, concrètes et pratiques. Mais aujourd'hui, il est nécessaire pour l'humain de regarder encore et encore la grandeur et l'étendue de la tâche, ne serait-ce que pour éveiller en lui la responsabilité face aux grandes questions de notre temps.

04

Aus alle dem, was sich aus solchen Stellungnahmen heraus bis heute ergeben hat, tritt einem eigentlich ein Zweifaches entgegen, und dieses Zweifache möchte ich in diesen paar einleitenden Worten charakterisieren; auf alles Nähere will ich dann morgen weiter eingehen. Ich möchte dies einleitungsweise charakterisieren, weil ja, wie es auch wünschenswert ist, bei der heutigen Fragestellung mehr einzelne, konkrete, praktische Fragen zur Besprechung kommen sollen. Aber es ist heute für den Menschen einmal notwendig, auf das Große, Umfassende der Aufgabe immer wieder und wiederum hinzuschauen, schon darum, damit die Verantwortlichkeit gegenüber den großen Zeitfragen in den Menschen aufgerüttelt werde.

J'ai dit que l'on pouvait constater deux choses si l'on prenait en considération les prises de position des milieux les plus divers sur cette grande tâche. On peut dire qu'une première sorte d'humains qui prend position a avant tout intérêt à rétablir d'une certaine manière - sous une forme que l'on trouve acceptable - ce qui a été détruit par la catastrophe de la guerre mondiale. Et l'autre sorte d'humains, qui vient d'un tout autre côté, a surtout intérêt à tout faire différemment de ce qui existait avant la catastrophe de la guerre mondiale - en partie dans le but que de telles horreurs ne puissent plus s'abattre sur l'humanité, en partie aussi parce qu'ils ont le sentiment et la conviction qu'il n'est pas possible d'aller plus loin sur la base de l'ancien ordre économique, étatique et spirituel, et qu'il faut s'attaquer très sérieusement à une nouvelle construction. Si nous voulons nommer une sorte d'humains - vis-à-vis des exigences tout à fait nouvelles - plutôt les conservateurs, notre regard est attiré vers tous les cercles qui appartiennent plus ou moins aux anciennes conceptions sociales du monde, qui sont en quelque sorte mêlées à ce que les anciennes conceptions du monde ont apporté à l'humanité, surtout aussi en matière d'ordre économique. De l'autre côté, nous voyons les partis qui se précipitent vers l'avant, qui se composent notamment du prolétariat, et là, nous voyons ce qui prend position d'une toute autre manière par rapport à la grande tâche, et qui prend position d'une fçon telle qu'une sorte d'humain ne comprend plus l'autre. Si l'on cherche les raisons de cette incompréhension - je ne veux aujourd'hui que les esquisser -, si l'on cherche les raisons de cette incompréhension, on trouvera que, d'un côté, les représentants de l'ancien, qui souhaitent d'une manière ou d'une autre continuer à être liés à cet ancien, ont perdu au cours de l'histoire moderne un véritable objectif culturel et ont conservé une ancienne pratique culturelle dans laquelle ils ont continué à travailler. Ces gens, très chers présents, ont une pratique, mais cette pratique n'est plus imprégnée d'impulsions ciblées. Cette pratique s'exprime toujours par le fait que, lorsqu'on demande à ces humains : "Comment voulez-vous avancer maintenant que les grandes tâches arrivent ? -, ils répondent en quelque sorte par ce qui n'est qu'une continuation de l'ancien ; mais ils ne répondent pas non plus par un grand objectif quelconque ; ils ne répondent au fond que par ce qui leur est venu de la routine de la pratique passée. Ils ont une pratique sans but. De l'autre côté, il y a le prolétariat. Il a un objectif, un but, que l'on peut exprimer de différentes manières, mais c'est un but. Mais ce prolétariat n'a pas de pratique ; il lui manque toute possibilité pratique de traduire dans la réalité ce qu'il définit d'une manière ou d'une autre comme ses objectifs. Il y a donc d'un côté une pratique ancestrale sans but, et de l'autre un nouveau but sans pratique. Le prolétariat a été tenu à l'écart de la pratique, il a seulement été appelé à la machine, il a seulement été attelé à l'usine et au capitalisme. C'est de là qu'est né son objectif, en ce sens qu'il s'attaque, je dirais, à ce qu'il a connu, mais il n'est jamais lié à la direction, à la direction des formes économiques elles-mêmes. Il réclame aujourd'hui de nouvelles formes de vie ; mais il ne sait rien d'une pratique. D'où vient ce fossé ?

05

Ein Zweifaches, sagte ich, kann man bemerken, wenn man die Stellungnahmen der verschiedensten Kreise heute zu dieser großen Aufgabe in Betracht zieht. Man kann sagen: Die eine Art der Menschen, die Stellung nimmt, sie hat vor allen Dingen ein Interesse daran, in einer gewissen Weise dasjenige wieder herzustellen in irgendeiner Form — in einer Form, in der man es annehmbar findet —, was durch die bedeutsame Weltkriegskatastrophe zerstört worden ist. Und die andere Art von Menschen, von ganz anderer Seite herkommend, sie hat vor allen Dingen ein Interesse, alles anders zu machen, als es vor der Weltkriegskatastrophe war — zum Teil dem Ziele nachgehend, daß solch Furchtbares über die Menschheit nicht mehr hereinbrechen könne, zum Teil auch aus der Empfindung und Überzeugung heraus, daß auf Grundlage der alten Wirtschafts-, Staatsund Geistesordnung eben nicht weiterzukommen ist, daß ein Neubau ganz ernstlich in Angriff genommen werden muß. Wenn wir die eine Art von Menschen — gegenüber den ja ganz neuen Forderungen — mehr die konservativen Menschen nennen wollen, so wird unser Blick gelenkt auf alle diejenigen Kreise, welche mehr oder weniger den alten sozialen Weltanschauungen angehören, die irgendwie verquickt sind mit demjenigen, was die alten Weltanschauungen vor allen Dingen auch an wirtschaftlichen Ordnungen der Menschheit gebracht haben. Auf der anderen Seite sehen wir die vorwärtsstürmenden Parteien, welche namentlich sich zusammensetzen aus dem Proletariat heraus, und da sehen wir dasjenige, was in einer ganz anderen Weise Stellung nimmt zu der großen Aufgabe und was in einer solchen Art Stellung nimmt, daß die eine Art von Menschen die andere nicht mehr versteht. Sucht man nach den Gründen dieses Nichtverstehens — ich will sie heute nur skizzenhaft anführen —, sucht man nach den Gründen dieses Nichtverstehens, dann wird man finden, daß auf der einen Seite die Vertreter des Alten, die in irgendeiner Weise mit diesem Alten weiter zusammenhängen möchten, im Laufe der neueren Geschichte verloren haben ein eigentliches Kulturziel und behalten haben eine alte Kulturpraxis, in der sie fortgearbeitet haben. Diese Leute, sehr verehrte Anwesende, die haben eine Praxis, aber diese Praxis ist nicht mehr durchdrungen von zielvollen Impulsen. Diese Praxis, sie drückt sich immer darin aus,daß, wenn man diese Menschen fragt: Wie wollt Ihr eigentlich jetzt,wo die großen Aufgaben kommen, vorwärtsdringen? —, sie irgend‑wie doch mit dem antworten, was nur eine Fortsetzung des Altenbedeutet; sie antworten aber auch nicht mit irgendeinem großenZiele; sie antworten im Grunde genommen nur mit dem, was sichihnen aus der Routine der bisherigen Praxis ergeben hat. Sie haben eine Praxis ohne ein Ziel. Auf der anderen Seite steht das Proletariat. Das hat ein Ziel, ein Ziel, das man ja in der verschiedensten Weise zum Ausdruck bringen kann, aber es ist ein Ziel. Aber dieses Proletariat hat keine Praxis; diesem Proletariat fehlt alle praktische Möglichkeit, dasjenige, was es als seine Ziele irgendwie definiert, in die Wirklichkeit umzusetzen. So steht auf der einen Seite althergebrachte Praxis ohne Ziel, auf der anderen Seite ein neues Ziel ohne Praxis. Das Proletariat ist ferngehalten worden von der Praxis, nur hingerufen worden zur Maschine, nur eingespannt worden in die Fabrik und in den Kapitalismus. Daraus ist ihm sein Ziel erwachsen, indem es, ich möchte sagen anstürmt gegen das, was es erfahren hat, aber es ist niemals verbunden mit der Leitung, mit der Führung der Wirtschaftsformen selber. Es fordert heute neue Lebensformen; es weiß aber nichts von einer Praxis. Woher kommt diese Kluft?

Ce fossé vient justement de ce que nous sommes placés devant le plus grand problème des temps modernes, et ce plus grand problème des temps modernes a justement surgi à l'époque qui a porté l'industrialisme à son apogée. Ce problème repose d'abord caché dans le domaine économique, mais il étend ses différentes branches vers les autres formes de vie. Ce problème est si important que même un esprit aussi vif que Walter Rathenau, par exemple, l'a tout au plus un peu effleuré, mais n'est pas parvenu à une quelconque vision claire de ce problème décisif du présent, de ce problème dont nous sommes tous malades, de ce problème qui exige impérieusement sa solution. L'impulsion donnée pour la triarticulation de l'organisme social voudrait au moins envisager ce problème sans préjugés et de manière vivante. Et si je dois l'évoquer en quelques mots, en quelque sorte comme introduction à l'exposé de demain qui doit le traiter sous ses formes particulières, je dois dire que ce problème a dû s'élever lentement dans l'humanité, s'élever en quelque sorte jusqu'à son plus haut développement à l'époque de l'industrialisme toujours plus répandu et de la technique moderne, et qu'il se dresse aujourd'hui devant nous, interrogatif et menaçant. Il réside dans le fait que tout industrialisme travaille avec un passif dans l'économie de peuple - c'est ainsi et pas autrement. L'économie de peuple doit être préparée en sachant que tout industrialisme, dans la mesure où il se développe de plus en plus grâce à ses moyens de production, travaille avec un bilan négatif/sous-bilan vis-à-vis de ce qui est l'économie de peuple de l'humanité. Pour autant que l'industrialisme travaille avec un sous-bilan, ce qui manque dans l'économie de peuple humaine doit être remplacé d'un autre côté.

06

Diese Kluft kommt eben davon, daß wir vor das größte Problem der neueren Zeit gestellt sind, und dieses größte Problem der neueren Zeit, es ist aufgegangen eben in dem Zeitalter, das den Industrialismus zu seiner höchsten Blüte gebracht hat. Es liegt dieses Problem zunächst auf wirtschaftlichem Gebiete verborgen, es streckt aber nach den anderen Lebensformen seine verschiedenen Zweige aus. Dieses Problem ist so bedeutsam, daß selbst ein so scharfer Kopf wie zum Beispiel Walter Rathenau höchstens ein wenig daran getippt hat, aber nicht zu irgendeiner klaren Anschauung über dieses einschneidende Problem der Gegenwart kommt, über dieses Problem, an dem wir alle kranken, über dieses Problem, das gebieterisch seine Lösung fordert. Wenigstens ins Auge fassen möchte vorurteilsfrei und lebensvoll der Impuls für die Dreigliederung des sozialen Organismus dieses Problem. Und wenn ich es mit ein paar Worten andeuten soll, gewissermaßen als Einleitung zu dem morgigen Vortrage, der es in seinen speziellen Formen behandeln soll, dann muß ich sagen: Dieses Problem, es mußte heraufziehen langsam in der Menschheit, mußte sich gewissermaßen bis zu seiner höchsten Entfaltung erheben in der Zeit des sich immer mehr ausbreitenden Industrialismus und der modernen Technik und steht heute fragend und drohend vor uns. Es besteht darinnen, daß aller Industrialismus in der Volkswirtschaft mit einem Passivum arbeitet — das ist so und nicht anders. Die Volkswirtschaft muß darauf eingestellt sein, das man weiß: Aller Industrialismus, insofern er sich durch seine Produktionsmittel immer weiter und weiter entwickelt, arbeitet gegenüber dem, was Volkswirtschaft der Menschheit ist, mit Unterbilanz. Insofern der Industrialismus mit Unterbilanz arbeitet, muß in der menschlichen Volkswirtschaft das Fehlende von anderer Seite ersetzt werden.

C'est le grand problème du présent que tout l'industrialisme travaille avec un sous-bilan et que la question ne peut pas être posée par moi ou par d'autres pour savoir si ce sous-bilan est couvert, mais que la vie est continuellement invitée à couvrir le sous-bilan de l'industrialisme. D'où est-il donc couvert ? Il est couvert uniquement par le sol, mes très chers présents, uniquement par ce que le sol produit. Dans l'économie de peuple moderne, nous nous tenons continuellement dans ce processus d'alternance [entre l'industrie et la production du sol] - qui est recouvert par des processus secondaires - dans la mesure où le sous-bilan de l'industrie doit être couvert par le sur-bilan de la production du sol au sens le plus large. Tout ce qui se trouve à l'intérieur de la vie moderne comme question de salaire, comme question de capital, comme question de prix, provient uniquement du fait que l'excédent doit passer de la production du sol au sous-bilan de l'industrie.

07

Das ist das große Problem der Gegenwart, daß aller Industrialismus mit Unterbilanz arbeitet und daß die Frage nicht von mir oder anderen gestellt werden kann, ob diese Unterbilanz gedeckt wird, sondern das Leben ist fortwährend dazu aufgefordert, die Unterbilanz des Industrialismus zu decken. Woher wird sie denn gedeckt? Allein vom Boden wird sie gedeckt, meine sehr verehrten Anwesenden, allein durch dasjenige, was der Boden hervorbringt. In der neueren Volkswirtschaft stehen wir fortwährend in diesem Wechselprozeß [zwischen Industrie und Bodenproduktion] drinnen — der durch sekundäre Vorgänge überdeckt wird —, indem die Unterbilanz der Industrie durch die Überbilanz der Bodenproduktion im weitesten Sinne gedeckt werden muß. Alles dasjenige, was als Lohnfrage, was als Kapitalfrage, was als Preisfrage innerhalb des modernen Lebens drinnen ist, das ist lediglich herrührend davon, daß hinüberwandern muß von der Bodenproduktion der Überschuß in die Unterbilanz der Industrie.

Mais cela, mes très chers présents, est attaché à quelque chose d'autre. C'est attaché avec ce que, d'un côté, tout ce qui, dans l'humain, est pendant au sol, tend vers un certain conservatisme. Si le sol et ses produits étaient les seuls à exister, nous en serions plus ou moins réduits, en ce qui concerne la culture, à l'état primitif de l'humanité. Le progrès de l'humanité provient du fait que l'industrie, avec sa large division du travail, favorise ce progrès. Mais l'industrie devient ainsi en même temps le vecteur du progrès dans les domaines les plus divers, d'abord du libéralisme, puis du socialisme. Ce qui est exprimé dans l'opposition significative, je dirais même livresque/comptable, entre le sol et les moyens industriels de production se transpose donc dans les mentalités humaines. Et comme les mentalités humaines se disputent entre elles dans la vie, cette dispute est intimement liée à ce qui se trouve en dessous : les intérêts économiques opposés du sol et des moyens de production industriels. Mais ce problème s'est encore aggravé d'une autre manière à l'époque moderne. Non seulement le libéralisme et le socialisme s'opposent au conservatisme dans les parlements - en raison simplement des actifs et des passifs de l'ensemble de l'économie mondiale -, non seulement l'élément conservateur et progressiste s'est insinué dans les représentations populaires de l'humanité, mais les intérêts économiques s'y sont insinués, dans la mesure où, d'un côté, tout ce qui est pendant au sol agit en faveur de la stagnation et, de l'autre, tout ce qui est pendant à l'industrie agit en faveur du progrès. Et c'est ainsi que l'on en est arrivé à ce que, d'un côté, le progrès de l'esprit humain et, de l'autre, les intérêts économiques de l'humain s'entremêlent/sont jetés ensemble comme des dés de manière chaotique à l'époque moderne dans notre ordre d'État unitaire.

08

Das aber, sehr verehrte Anwesende, ist mit etwas anderem verknüpft. Es ist damit verknüpft, daß auf der einen Seite alles dasjenige, was im Menschen mit dem Boden zusammenhängt, hinneigt zu einem gewissen Konservativismus. Diese Sache läßt sich streng beweisen, doch ich will sie heute nur einleitungsweise andeuten.Wäre nur der Boden mit seinen Produkten vorhanden, so würdenwir mehr oder weniger in bezug auf die Kultur in Urzuständen derMenschheit verbleiben müssen. Der Fortschritt der Menschheitrührt her davon, daß das Industrielle mit seiner weitgehendenArbeitsteilung diesen Fortschritt begünstigt. Damit aber wird das Industrielle zu gleicher Zeit auf den verschiedensten Gebieten zum Träger des Fortschritts, zuerst des Liberalismus, dann des Sozialis­mus. Es überträgt sich also dasjenige, was ausgesprochen ist in dem bedeutsamen, ich möchte sagen buchmäßigen Gegensatz zwischen Boden und industriellen Produktionsmitteln, auf menschliche Gesinnung. Und indem menschliche Gesinnungen miteinander streiten im Leben, ist dieser Streit innig zusammenhängend mit demjenigen, was darunter ist: die gegensätzlichen wirtschaftlichen Interessen des Bodens und der industriellen Produktionsmittel. Aber noch auf eine andere Weise hat in der neueren Zeit sich dieses ganze Problem zugespitzt. Nicht nur, daß in den Parlamenten Liberales und Sozialistisches dem Konservativen gegenübersitzt — herrührend einfach aus den Aktiven und Passiven der gesamten Weltwirtschaft —, nicht nur, daß sich in der neueren Zeit hineinge­schlichen hat das konservative und progressistische Element in die Volksvertretungen der Menschheit, sondern es haben sich hinein­geschlichen die wirtschaftlichen Interessen, indem auf der einen Seite alles dasjenige, was mit dem Boden zusammenhängt, für das Stehenbleibende wirkt, auf der andern Seite alles dasjenige, was mit der Industrie zusammenhängt, für das Fortschreitende wirkt. Und so ist man dazu gekommen, daß auf der einen Seite des Menschen Geistesfortschritt, auf der andern Seite des Menschen wirtschaft­liche Interessen chaotisch zusammengewürfelt sind in der neueren Zeit in unserer Einheitsstaatsordnung.

C'est le grand problème qui se tient aujourd'hui devant les humains, un problème énorme, aimerais-je dire. Les gens de gauche et de droite font des doctorats sur ce problème. C'est parce qu'il est si énorme que la compréhension est si difficile. Les humains d'un côté ne veulent aujourd'hui s'en tenir qu'à ce qui est le plus proche et ne veulent appeler cela que pratique, alors que l'époque nous impose la tâche de trouver une solution à la grande opposition comptable entre les produits de la terre et les produits industriels, dont l'humanité se nourrit, se vêt et satisfait d'autres besoins, dans le développement récent de l'humanité. Tout ce qui s'est produit est finalement dû, j'aimerais presque dire en mesure de chiffres, au résultat comptable mentionné. Mais on a vraiment besoin de bonne volonté pour s'engager dans la force fondamentale de la vie vraiment pratique, si l'on veut seulement aussi voir la tâche. Nous sommes aujourd'hui sur le terrain où nous devons voir cette tâche, où ce qui tourbillonne chaotiquement doit être à nouveau dispersé de la bonne manière. C'est la tâche que veut se donner l'impulsion vers un organisme social triarticulé qui, de la bonne manière, veut faire reposer un organisme social sain sur ses trois jambes saines, le spirituel, le juridique et l'économique. Ce problème est né tout simplement de ce qui se trouve dans cette évolution récente. Et même si les humains trouvent contestables les prochains résultats auxquels l'impulsion pour l'organisme social triarticulé est parvenue, on ne s'approche pas du plus grand problème qui nous est posé, on ne s'approche pas de ce qui seul peut nous sortir du chaos et de la confusion qui nous menacent.

09

Das ist das große Problem, das heute vor den Menschen steht, riesengroß möchte ich sagen. An diesem Problem doktern herum die links- und die rechtsstehenden Leute. Weil es so riesengroß ist, des­halb ist auch die Verständigung so schwer. Die Menschen auf der einen Seite wollen sich heute nur an das Allernächste halten und nur das praktisch nennen, während die Zeit uns die Aufgabe stellt, den großen buchmäßigen Gegensatz zwischen Bodenprodukten und In­dustrieprodukten, von denen beiden die Menschheit sich nährt, klei­det und andere Bedürfnisse befriedigt, in der neueren Menschheits­entwicklung zu irgendeiner Lösung zu bringen. Alles dasjenige, was aufgetreten ist, das ist zuletzt, ich möchte sagen fast zahlenmäßig zurückzuführen auf das angeführte buchmäßige Ergebnis. Aber man braucht wirklich guten Willen, sich auf die Grundkraft des wirklich praktischen Lebens einzulassen, wenn man die Aufgabe auch nur sehen will. Wir sind heute auf dem Boden, daß wir diese Aufgabe sehen müssen, daß wieder auseinandergetrieben werden muß in der rechten Weise dasjenige, was chaotisch durcheinanderwirbelt. Diese Aufgabe will sich der Impuls zum dreigliedrigen sozialen Organis­mus stellen, der in der richtigen Weise einen gesunden sozialen Or­ganismus auf seine gesunden drei Beine stellen will, auf das Geistige, das Rechtliche und das Wirtschaftliche. Einfach aus dem, was in die­ser Entwicklung der neueren Zeit drinnenliegt, ist dieses Problem entstanden. Und mögen die Menschen meinetwillen die nächsten Resultate, zu denen der Impuls für den dreigliedrigen sozialen Orga­nismus gekommen ist, noch anfechtbar finden, man kommt, ohne nach diesen drei Lebensgebieten so zu fragen, daß für ihre sachge­mäße Organisierung in der Zukunft eine Form gesucht wird, man kommt dem größten Problem, das uns gestellt ist, nicht näher; man kommt dem nicht näher, was allein herausführen kann aus dem drohenden Chaos und der drohenden Wirrnis.

Je voulais seulement dire cela en guise d'introduction pour la simple raison que, d'un côté, devrait être vu comment l'impulsion vers l'organisme social triarticulé se rattache vraiment à ce qui est le plus élevé, ce qui est posé à l'humanité comme une grande tâche de développement historique, et que, de l'autre, la réponse à la question pourra montrer combien on peut dire dès aujourd'hui, à partir d'une observation réelle de la vie, sur ce qui peut résulter en pratique dans les détails des questions posées aujourd'hui.

10

Das wollte ich nur einleitungsweise sagen aus dem einfachen Grunde, weil auf der einen Seite gesehen werden soll, wie der Impuls zum dreigliedrigen sozialen Organismus wirklich an das Höchste anknüpft, was der Menschheit als eine große geschicht­liche Entwicklungsaufgabe gestellt ist, und weil auf der anderen Seite die Beantwortung der Frage wird zeigen können, wie viel man heute schon aus einer wirklichen Lebensbeobachtung heraus über dasjenige sagen kann, was sich im einzelnen praktisch aus den heute gestellten Fragen ergeben kann.

Je vais maintenant commencer par répondre aux questions qui m'ont été transmises.

11

Ich werde nun zuerst in die Beantwortung von Fragen eintreten, die mir übergeben worden sind.

Wilhelm von Blume : Nous allons donc maintenant commencer à répondre aux questions qui ont été posées par écrit.

12

Wilhelm von Blume: Wir treten also nunmehr an die Beantwortung der zunächst schriftlich gestellten Fragen heran.

Rudolf Steiner : Chers auditeurs, je vais essayer de répondre aux questions qui m'ont été transmises par écrit sous une forme pas trop longue, pour la simple raison que je pense que de nombreuses questions seront peut-être posées par la suite, oralement ou par écrit, par l'honorable auditoire.

13

Rudolf Seeiner: Sehr verehrte Anwesende, ich werde versuchen,die Fragen, die mir schriftlich übergeben worden sind, in einer ,-7 nicht allzu langen Form zu beantworten, aus dem einfachen Grunde, weil ich glaube, daß vielleicht nachher auch noch zahlreiche Fragen aus der verehrten Zuhörerschaft mündlich oder schriftlich gestellt werden dürften.

La première série de questions qui m'est soumise est intitulée "La triarticulation". La première question :

14

Das erste Fragebündel, das mir vorliegt, trägt die Überschrift «Zur Dreigliederung». Die erste Frage:

De quelle manière les personnes individuelles, les associations et les entreprises sont-ils soumis aux trois organisations différentes ? Les éditeurs de journaux, les établissements de santé publique, les théâtres et les entreprises cinématographiques constituent des cas limites.

15

In welcher Weise werden Einzelpersonen, Assoziationen und Betriebe den drei verschiedenen Organisationen unterstellt? Einzelne Grenzfälle sind beispielsweise der Zeitungsverleger, Anstalten der öffentlichen Gesund­heitspflege, Theater und Kinounternehmungen.

Maintenant, mes très chers présents, je veux surtout mettre en avant le secteur de la presse dans cette première question. Car c'est précisément à partir de quelque chose comme l'industrie de la presse que l'on pourra voir comment, d'un côté, la triarticulation de l'organisme social peut effectivement conduire à une transformation complète des conditions actuelles, mais de manière organique, et comment, de l'autre, il peut en résulter que l'unité de la vie n'est pas du tout perturbée. Au fond, il apparaîtra aussi que ce que les humains disent de l'incompréhensible de l'organisme social tripartite repose en fait sur ceque l'on ne veut pas encore, en raison des anciennes habitudes de pensée, s'engager dans ce qui est précisément nécessaire dans le présent. Mais il faudra bien se décider à aller vers ce qui est nécessaire. Vous voyez, très chers présents, que dans làctivité professionnelle de la presse convergent en fait les trois modes d'activité de la vie humaine. Dans l'industrie de la presse, nous avons d'une part l'éditeur, celui qui doit veiller à ce que le journal soit imprimé, à ce qu'il soit distribué de manière appropriée et ainsi de suite - c'est une tâche purement économique. De l'autre côté, nous avons ceux qui écrivent le journal. Je crois qu'aujourd'hui, beaucoup d'humains, en raison de nos conditions étranges, s'accoutument de l'avis que les journaux devraient être écrits autrement que ce qu'ils sont souvent. Car, voyez-vous, quelque chose de salutaire pour l'humanité ne peut résulter de l'écriture d'un journal que si ce qui est écrit provient uniquement des intérêts et des besoins de la vie spirituelle de l'humanité et des besoins qui résultent du fait que la vie spirituelle s'intéresse aussi aux différentes autres branches de la vie. Le rédacteur du journal et tout ce qui fait partie du personnel de rédaction appartiennent à la vie spirituelle. Et comme on a affaire de part et d'autre, aussi bien dans la partie économique de l'industrie de la presse que dans la partie spirituelle de l'industrie de la presse, à des humains qui sont à leur tour en relation en tant qu'humains, non seulement avec leurs abonnés, mais aussi avec l'ensemble du public, on a affaire à des rapports qui jouent d'humain à humain, c'est-à-dire à des rapports de droits. Ce dont il s'agit, mes très chers présents, c'est qu'à l'avenir, dans un secteur comme celui de la presse, l'économique, le juridique et le spirituel, le culturel, ne s'imbriquent pas l'un dans l'autre pour le plus grand malheur de l'humanité, sinon nous en arriverons à la culmination du malheur, à des choses comme celles que nous connaissons actuellement. L'autre jour, une étrange annonce a été publiée dans ce que l'on appelle la presse. On y invite le monde des grands industriels et celui des capitalistes à s'unir pour créer un nouveau journal. On fait donc de la publicité pour un nouveau journal, en particulier auprès des capitalistes et des grands industriels. La tâche de ce journal doit être de lutter par tous les moyens spirituels contre la socialisation des moyens de production. Ainsi, mes très chers présents, l'intérêt des capitalistes et des grands industriels doit asservir tout ce qui, en fait, devrait éclairer l'humanité à partir du jugement qui vient de l'impulsion du monde spirituel. Ceux qui ont un peu d'expérience dans la vie sauront comment, dans l'industrie de la presse en particulier, ces choses se sont toujours imbriquées les unes dans les autres à une époque récente et se sont développées d'une manière particulièrement grotesque dans les conditions actuelles.

16

Nun, sehr verehrte Anwesende, ich will herausheben aus dieser ersten Frage vor allen Dingen das Zeitungsgewerbe. Denn gerade an so etwas wie dem Zeitungsgewerbe wird man ersehen können, wie auf der einen Seite tatsächlich die Dreigliederung des sozialen Organismus zu einer vollständigen Umgestaltung der gegenwärtigen Verhältnisse führen kann, aber in organischer Weise, und wie auf der anderen Seite sich daraus ergeben kann, daß die Einheit des Lebens gar nicht gestört wird. Im Grunde genommen wird es sich dabei auch zeigen können, daß dasjenige, was die Menschen über das Unverständliche des dreigeteilten sozialen Organismus sagen, eigentlich darauf beruht, daß man sich eben aus den alten Denkgewohnheiten heraus in der Gegenwart noch nicht einlassen will auf das, was eben notwendig ist. Aber man wird sich entschließen müssen, zu diesem Notwendigen sich zu bequemen. Sie sehen, sehr verehrte Anwesende, im Zeitungsgewerbe fließen im Grunde genommen alle drei Betätigungsweisen des menschlichen Lebens zusammen. Im Zeitungsgewerbe haben wir auf der einen Seite den Verleger, denjenigen, der dafür zu sorgen hat, daß die Zeitung gedruckt wird, daß sie in der entsprechenden Weise vertrieben wird und so weiter — das ist eine rein wirtschaftliche Aufgabe. Auf der anderen Seite haben wir diejenigen, welche die Zeitung schreiben. Ich glaube, daß heute doch schon viele Menschen aus unseren merkwürdigen Verhältnissen heraus sich zu der Ansicht bequemen, daß die Zeitungen anders geschrieben werden sollten, als sie vielfach geschrieben werden. Denn, sehen Sie, irgend etwas der Menschheit Heilsames kann ja bei dem Zeitungsschreiben nur herauskommen, wenn dasjenige, was geschrieben wird, lediglich hervorgeht aus den Interessen und Bedürfnissen des geistigen Lebens der Menschheit und aus den Bedürfnissen, die sich dadurch ergeben, daß das geistige Leben auch die verschiedenen anderen Lebenszweige anschaut. Der Zeitungsschreiber und alles dasjenige, was zum Redaktionstab gehört, gehört dem geistigen Leben an. Und da man es beiderseits, sowohl im wirtschaftlichen Teile des Zeitungsgewerbes wie im geistigen Teile des Zeitungsgewerbes, zu tun hat mit Menschen, die ihrerseits wieder als Menschen in Beziehungen stehen, nicht etwa bloß zu ihren Abonnenten, sondern auch zu der ganzen breiten Öffentlichkeit, so hat man es dabei zu tun mit Verhältnissen, die von Mensch zu Mensch spielen, das heißt mit Rechtsverhältnissen. Dasjenige, um was es sich handelt, sehr verehrte Anwesende, das ist, daß gerade bei einem solchen Gewerbe wie dem Zeitungsgewerbe in der Zukunft nicht ineinanderspielt zum Unheile der Menschheit das eine in das andere, das Wirtschaftliche, das Rechtliche und das Geistige, Kulturelle, sonst kommen wir am Ende in der Kulmination des Unheils zu solchen Dingen, wie wir sie zum Beispiel in der Gegenwart erfahren. Neulich ist eine merkwürdige Annonce durch den sogenannten Blätterwald gegangen. Da wird aufgefordert, daß sich insbesondere die Welt der Großindustriellen und die Welt der Kapitalisten zusammentun zu einer neuen Zeitung. Es wird also geworben für eine neue Zeitung insbesondere bei Kapitalisten und Großindustriellen. Die Aufgabe dieser Zeitung soll sein, mit allen geistigen Mitteln zu kämpfen gegen die Sozialisierung der Produktionsmittel. Also, sehr verehrte Anwesende, das Interesse von Kapitalisten und Großindustriellen soll alles dasjenige versklaven, was eigentlich aus dem Urteil, das aus dem Impulse der geistigen Welt kommt, die Menschheit aufklären sollte. Diejenigen, die etwas Erfahrung haben im Leben, werden wissen, wie gerade im Zeitungsgewerbe diese Dinge in der neue­ren Zeit immer ineinander gegangen sind und sich unter den Verhältnissen der Gegenwart in einer ganz besonders grotesken Weise ausgebildet haben.

À l'avenir, il faudra s'efforcer de faire en sorte que l'éditeur de journaux, l'imprimeur, ne soit qu'un simple économiste/gestionnaire et soit soumis à l'administration de la partie économique de l'organisme social. Il fera partie de l'organisme économique avec tous les intérêts qu'il peut développer au sein de son entreprise de presse. Ce n'est pas le comité de rédaction qui sera à l'intérieur de l'organisme économique, mais le comité de rédaction sera entièrement soumis à l'autogestion de la vie spirituelle - avec les autres branches de la vie spirituelle. Le comité de rédaction formera une unité avec tout ce qui est enseignement, art ou autre, avec les autres branches de la vie spirituelle. La manière dont un éditeur de journal donné pourra arriver à un rédacteur donné dépendra du contrat qui pourra être conclu entre l'éditeur de journal et le rédacteur, le rédacteur étant indépendant de l'éditeur de journal pour toute sa vie matérielle parce qu'il appartient à l'autogestion de l'organisme spirituel. Le rédacteur n'aura qu'un seul intérêt, celui de pouvoir exercer sa profession. S'il n'avait pas cet intérêt à exercer sa profession, il n'aurait pas de gagne-pain. Mais dès l'instant où il parvient à conclure un contrat avec une administration quelconque, il ne recevra pas l'indemnité pour cette profession en fonction des intérêts de cette administration, mais en fonction des intérêts de la vie de l'esprit qui s'autogère. S'il y a des choses par lesquelles l'une ou l'autre partie du journal viole le droit, cette violation du droit sera soumise aux lois de l'État de droit. Pour une telle branche de production, il faudra donc s'efforcer à l'avenir de faire jouer en elle les trois grandes branches administratives de la vie spirituelle, juridique et économique. Dans les branches de production les plus diverses convergeront ces intérêts gérés par les directions les plus diverses. Et il résultera de la coopération des humains que ces intérêts - qui sinon, lorsqu'ils se confondent, lorsqu'ils se fondent en une pelote, ne font que se gêner mutuellement - se moraliseront, s'éthiciseront, se soutiendront mutuellement. Celui qui a vraiment le sens pratique se dira qu'il n'y a aucun doute que l'on peut vraiment procéder à une telle division d'un métier particulier. Et grâce à cette structuration de l'ensemble de l'organisme social, qui intervient dans les rapports individuels, nous avons alors l'assainissement de la vie sociale dans son ensemble. Seulement, aujourd'hui encore, les gens n'ont pas l'habitude de penser précisément à ce qui conduit à un tel assainissement. Ils n'y sont pas non plus habitués parce qu'ils doivent renoncer à certaines choses qu'ils considèrent comme presque indispensables en raison de certaines anciennes habitudes de vie. Aujourd'hui, on considère comme indispensable que celui qui assume le risque économique d'un journal fasse également de celui qui est employé par la rédaction de ce journal son scribe. Il ne pourra pas le faire à l'avenir. Il en résultera une grande indépendance de l'écrivain vis-à-vis des intérêts économiques de l'éditeur du journal dans l'industrie de la presse, et c'est tout de suite dans cette branche qu'interviendra un assainissement dont nous avons vraiment besoin et dont nous devons admettre que nous en avons besoin si nous voulons répondre aux conditions de vie d'un organisme social sain.

17

In der Zukunft muß angestrebt werden, daß der Zeitungsver­leger, der Drucker, ein bloßer Wirtschafter ist und der Verwaltung des wirtschaftlichen Teils des sozialen Organismus untersteht. Er wird mit alle dem, was er an Interessen entwickeln kann innerhalb seines Zeitungsgewerbes, drinnenstehen in dem wirtschaftlichen Organismus. Nicht wird in dem wirtschaftlichen Organismus drin­nenstehen der Redaktionsstab, sondern der Redaktionsstab wird ganz und gar der Selbstverwaltung des geistigen Lebens — mit den anderen Zweigen des geistigen Lebens — unterliegen. Der Redak­tionsstab wird eine Einheit bilden mit alle dem, was Unterrichts, Kunstwesen oder dergleichen ist, was sonstige Zweige des geistigen Lebens sind. Wie ein bestimmter Zeitungsverleger zu einem bestimmten Redakteur wird kommen können, hängt von dem Vertrag ab, welcher abgeschlossen werden kann zwischen dem Zeitungsverleger und dem Redakteur, wobei der Redakteur, weil er der Selbstverwaltung des geistigen Organismus zugehört, mit Bezug auf sein ganzes materielles Leben unabhängig ist von der Zeitungsverlegerschaft. Der Redakteur wird bloß ein Interesse daran haben, überhaupt seinen Beruf ausüben zu können. Ginge er diesem Interesse nicht nach, seinen Beruf auszuüben, so würde er ja brotlos sein. Aber in dem Augenblicke, wo es ihm gelingt, einen Vertrag abzuschließen mit irgendeiner Administration, wird er nicht die Entschädigung für diesen Beruf aus den Interessen dieser Administration heraus erhalten, sondern aus den Interessen des sich selbstverwaltenden Geisteslebens. Wenn irgendwelche Dinge vorliegen, durch die der eine oder andere Teil der Zeitung das Recht verletzt, wird diese Rechtsverletzung den Gesetzen des Rechtsstaates unterstehen. Für einen solchen Produktionszweig wird also in der Zukunft anzustreben sein, daß in ihn hineinspielen die drei großen Verwaltungszweige des geistigen, rechtlichen und wirtschaftlichen Lebens. In den mannigfachsten Produktionszwei­gen werden zusammenfließen diejenigen Interessen, die von den verschiedensten Richtungen her verwaltet werden. Und das wird sich ergeben in dem Zusammenwirken der Menschen, daß diese Interessen — die sich sonst, wenn sie konfundiert werden, wenn sie zusammengeschmolzen werden in einen Knäuel, nur gegenseitig stören —, daß sich diese Interessen gerade gegenseitig moralisieren, ethisieren, stützen werden. Derjenige, der wirklich praktischen Sinn hat, der wird sich sagen: Es unterliegt gar keinem Zweifel, daß wirklich praktisch eine solche Gliederung eines einzelnen Gewer­bes vorgenommen werden kann. Und durch diese Gliederung des ganzen sozialen Organismus, die in die einzelnen Verhältnisse hin­eingreift, haben wir dann die Gesundung des gesamten sozialen Lebens. Nur ist es den Menschen heute noch ungewohnt, gerade dasjenige zu denken, was zu einer solchen Gesundung führt. Es ist ihnen auch aus dem Grunde ungewohnt, weil sie von manchem lassen müssen, was sie aus gewissen alten Lebensgepflogenheiten heraus für fast unerläßlich halten. Für unerläßlich betrachtet man heute, daß derjenige, der das wirtschaftliche Risiko für eine Zeitung übernimmt, auch denjenigen, der an der Zeitung im Redaktionsstabe angestellt ist, zu seinem Schreiber macht. Das wird er in der Zukunft nicht tun können. Daraus wird eine groß­artige Unabhängigkeit des Schreibenden gegenüber den wirtschaft­lichen Interessen des Zeitungsverlegers im Zeitungsgewerbe entste­hen, und gerade in diesem Zweige wird eine Gesundung eintreten, die wir wahrhaftig brauchen und von der wir zugeben müssen, daß wir sie brauchen, wenn wir auf die Lebensbedingungen des gesun­den sozialen Organismus eingehen wollen.

La deuxième question qui m'est posée est la suivante :

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Als zweite Frage ist mir vorgelegt:

L'administration communale sera-t-elle maintenue avec ses entreprises qui rompent avec la triarticulation dans le domaine des trois organisations - par exemple les écoles, les usines à gaz, la justice ?

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Wird die Gemeindeverwaltung mit ihren die Dreigliederung durchbrechen­den Betrieben auf dem Gebiete der drei Organisationen -also beispiels­weise Schulen, Gaswerken, Gerichtsbarkeit — aufrechterhalten?

Maintenant, très chers présents, il ne s'agit pas aujourd'hui, dans la période de transition - dans laquelle nous ne sommes même pas encore entrés, mais à laquelle nous aspirons seulement - de parler de la taille des différents domaines spirituels, juridiques et économiques, dont j'ai parlé dans mon dernier exposé ici. En ce qui concerne la structure extérieure de la vie sociale, il n'y a pas besoin de changer grand-chose en cas de socialisation réelle de l'ensemble de la vie humaine. Mais ce que je viens d'exposer pour un seul métier pourra tout aussi bien être réalisé par un État ou un empire que par une administration communale. Les écoles, les usines à gaz, les tribunaux auront leurs différents côtés, en partie du côté du droit, en partie du côté de l'économie - dans le cas des écoles, aussi du côté du spirituel - et ce qui émane de ces trois organisations et de leurs administrations se répercutera sur l'entreprise individuelle, qu'elle soit spirituelle ou plus ou moins purement matérielle, économique.

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Nun, sehr verehrte Anwesende, nicht darum handelt es sich, daß heute, in der Übergangszeit — in der wir ja noch nicht einmal drin­nen sind, sondern die wir erst anstreben —, schon über die Größe der einzelnen Geistes-, Rechtsund Wirtschaftsgebiete gesprochen wird, von der ich im letzten Vortrage hier gesprochen habe. In bezug auf die äußere Struktur des sozialen Lebens braucht sich bei einer wirklichen Sozialisierung des gesamten menschlichen Lebens gar nicht besonders viel zu ändern. Dasjenige aber, was ich gerade ausgeführt habe für ein einzelnes Gewerbe, das wird ebensogut von irgendeinem Staate, einem Reiche wie von einer einzelnen Gemein­deverwaltung durchgeführt werden können. Schulen, Gaswerke, Gerichtsbarkeit, sie werden ihre verschiedenen Seiten haben zum Teil nach der Rechtsseite, zum Teil nach der Wirtschaftsseite hin — bei den Schulen auch nach der geistigen Seite hin —, und es wird hereinspielen in den einzelnen Betrieb, sei er geistig oder mehr oder weniger bloß materiell, wirtschaftlich, dasjenige, was von den drei Organisationen und ihren Verwaltungen ausgeht.

La troisième question :

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Die dritte Frage:

Qui décide de l'appartenance à l'un des trois organismes ?

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Wer entscheidet über die jeweilige Zugehörigkeit zu einem der drei Orga­nismen?

Cette question, très chers présents, découle en fait - pardonnez-moi ce terme un peu dur - d'un certain préjugé selon lequel tout doit émaner d'une autorité. Dans ce qui est visé comme organisme social sain pour l'avenir, l'appartenance résulte en effet de la chose. Nous venons de voir, en parlant de l'industrie de la presse, comment cette appartenance découle de la chose. De cette appartenance découlera une réponse beaucoup plus large que ce que l'on pense aujourd'hui. Et une question comme celle-ci - on la reconnaîtra comme une question qui découle en fait de l'humeur d'obéissance à l'autorité du présent, et non d'un fondement vraiment objectif.

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Diese Frage, sehr verehrte Anwesende, geht eigentlich — verzeihen Sie das harte Wort — aus einem gewissen Vorurteile hervor, daß alles von einer Obrigkeit ausgehen muß. In demjenigen, was als gesunder sozialer Organismus für die Zukunft angestrebt wird, ergibt sich nämlich die Zugehörigkeit aus der Sache heraus. Wir haben gerade bei der Besprechung des Zeitungsgewerbes gesehen, wie sich aus der Sache heraus diese Zugehörigkeit ergibt. Aus die­ser Zugehörigkeit heraus wird sich eine viel umfassendere Antwort geben, als man heute denkt. Und eine solche Frage wie diese — man wird sie erkennen als eine solche, die eigentlich aus der obrigkeits­gehorsamlichen Stimmung der Gegenwart heraus fließt, und nicht aus einem wirklich sachlichen Untergrunde.

La quatrième question :

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Die vierte Frage:

À côté ou au-dessus des représentations spéciales des trois membres, est-il encore pensé à un parlement (pour les États ? pour l'Empire ?) composé de leur direction suprême ou à élire ?

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Ist neben oder über den Sondervertretungen der drei Glieder noch ein — etwa aus deren obersten Leitung bestehendes oder ein zu wählendes — Parlament (für die Einzelstaaten? für das Reich?) gedacht?

Maintenant, mes très chers présents, là doit tout d'abord être retenu qu'évidemment, - comme je l'ai expliqué dans mon livre sur la question sociale - ce qui est administration ou représentation dans chacun des trois membres de l'organisme social doit être lié aux autres d'une manière ou d'une autre et qu'un échange mutuel doit avoir lieu par les humains. Mais à cet égard aussi, on pense souvent aujourd'hui de manière trop schématique. Par exemple, dans un long document qui m'a été envoyé ces jours-ci, il a été expliqué - cela ne concerne pas cette question - que la triarticulation nécessitait en fait trois parlements différents : un parlement culturel, un parlement étatique et un parlement économique. Maintenant, j'ai toutefois l'opinion que si trois parlements et trois ministères siégeaient côte à côte de manière aussi schématique, il ne pourrait en résulter qu'un seul résultat : que les trois se sabotent mutuellement. C'est précisément ce qui résulte d'une véritable prise de conscience des conditions réelles, à savoir que le parlementarisme - et seul un parlementarisme démocratique est un véritable parlementarisme -, ce parlementarisme ne peut reposer que sur ce qui peut être établi entre l'humain et l'humain par le fait que l'humain est simplement un humain adulte et responsable. Chacun doit pouvoir participer à la vie parlementaire démocratique s'il est un humain adulte et responsable. Car c'est sur ce qu'est un humain normal, sain, adulte et responsable, sur ce qu'il peut savoir, penser, ressentir et vouloir, que peut se fonder tout ce qui s'exprime dans la vie de droit. Mais dans cette vie de droit s'est mêlée la vie de l'économie, qui ne repose donc pas seulement sur les sentiments et les pensées de l'humain adulte et responsable, mais qui repose premièrement sur l'expérience économique, que l'on ne peut acquérir que dans chaque domaine concret, et deuxièmement sur les bases réelles, je dirais sur le crédit au sens le plus large - je ne parle pas de crédit monétaire, mais de crédit au sens le plus large, qui est généré dans un groupe humain par le fait que ce groupe humain se trouve dans une branche de production déterminée. Parce que tout doit se développer dans la vie économique à partir de l'expérience réelle et de la base administrative réelle de chaque branche concrète, ce qui existe dans la vie économique en termes d'organisation ne peut se développer que sur une telle base, c'est-à-dire que seule une administration à la mesure des choses peut se développer dans la vie de l'économie à partir de l'expérience économique et des faits et bases économiques. Là, il n'y aura pas de représentation parlementaire au sommet, mais une structure d'associations, de coalitions, de coopératives issues des professions, de la combinaison/du membrement ensemble de la production et de la consommation et ainsi de suite, qui s'organiseront et pourront s'administrer. Et cette structure va également évoluer vers une certaine pointe - j'aimerais dire vers un conseil central. Mais cela ne peut pas être la même structure que celle qui s'exprime dans ce qui doit être séparé de manière autonome en tant que base juridique/sol de droit. En revanche, il est évident que ce qui doit être réintroduit dans la vie de l'économie en tant que droit le sera correctement, parce qu'il pourra naître sur le terrain du droit de la communauté de tous les humains devenus majeurs, sans être contaminés par les intérêts économiques.

26

Nun, verehrte Anwesende, da muß zunächst festgehalten werden,daß selbstverständlich — das habe ich ja auch in meinem Buche über die Soziale Frage ausgeführt -dasjenige, was Verwaltung oder Vertretung in den einzelnen der drei Glieder des sozialen Organismus ist, daß das mit den anderen in irgendeiner Weise zusammengehören muß und daß ein gegenseitiger Austausch stattfinden muß durch die Menschen. Aber man denkt auch in dieser Beziehung vielfach heute schon viel zu schablonenmäßig. So zum Beispiel ist — das steht nicht in dieser Frage — in einem langen Schriftstück, das mir in diesen Tagen übersandt worden ist, ausgeführt worden, daß die Dreigliederung eigentlich notwendig mache drei verschiedene Parlamente: ein Kulturparlament, ein Staatsparlament und ein Wirtschaftsparlament. Nun, ich habe allerdings die Meinung, daß, wenn in solch schablonenhafter Weise drei Parlamente mit drei Ministerien nebeneinander säßen, dann nur die eine Folge entstehen könnte, daß sich alle drei gegenseitig sabotieren. Das ist gerade dasjenige, was sich ergibt aus einer wirklichen Erkenntnis der tatsächlichen Verhältnisse, daß der Parlamentarismus — und nur ein demokratischer Parlamentarismus ist ein wirklicher Parlamentarismus —, daß dieser Parlamentarismus nur beruhen kann auf demjenigen, was zwischen Mensch und Mensch dadurch festgesetzt werden kann, daß der Mensch einfach ein erwachsener, mündiger Mensch ist. Jeder muß teilnehmen können an dem demokratischen parlamentarischen Leben, der ein erwachsener, mündiger Mensch ist. Denn auf dem, was ein normaler, gesunder, erwachsener, mündiger Mensch ist, auf dem, was er wissen, was er denken, was er fühlen und was er wollen kann, auf dem kann alles dasjenige beruhen, was im Rechtsleben zum Austrag kommt. Aber in dieses Rechtsleben hat sich hineingemischt das Wirtschaftsleben, was also nicht bloß beruht auf den Empfindungen und Gedanken des erwachsenen, mündigen Menschen, sondern was beruht erstens aufwirtschaftlicher Erfahrung, die man sich nur im einzelnen konkreten Gebiete erwerben kann, zweitens auf den tatsächlichen Grundlagen, ich möchte sagen auf dem Kredit im umfassendsten Sinne —ich meine nicht Geldkredit, sondern Kredit im umfassendsten Sinne, der dadurch in einer Menschengruppe erzeugt wird, daß diese Menschengruppe in einem bestimmten Produktionszweige drinnensteht. Weil sich da im Wirtschaftsleben alles entwickeln muß aus tatsächlicher Erfahrung und tatsächlicher Verwaltungsgrundlage des konkreten einzelnen Zweiges, kann dasjenige, was im Wirtschaftsleben an Organisation vorhanden ist, auch nur auf einer solchen Grundlage erwachsen, das heißt, es kann im Wirtschaftsleben nur eine sachgemäße Verwaltung aus der wirtschaftlichen Erfahrung und aus den wirtschaftlichen Tatsachen, Grundlagen heraus sich entwickeln. Da wird es keine parlamentarische Vertretung an der Spitze geben, sondern es wird eine Struktur geben von Assoziationen, Koalitionen, Genossenschaften aus den Berufsständen, aus der Zusammengliederung von Produktion und Konsumtion und so weiter, die sich organisieren, die sich verwalten können. Und diese Struktur wird auch zu einer gewissen Spitze treiben — ich möchte sagen zu einem Zentralrat treiben. Das kann aber nicht dieselbe Struktur sein, welche zum Ausdruck kommt in dem, was als Rechtsboden selbständig abgegliedert werden muß. Dafür wird natürlich gerade dasjenige, was wieder hereinwirken soll in das Wirtschaftsleben als Recht, das wird gerade dadurch richtig als Recht hereinwirken, daß es nun reinlich, ohne verunreinigt zu sein durch die wirtschaftlichen Interessen, auf dem Rechtsboden aus der Gemeinschaft aller mündig gewordenen Menschen entstehen kann.

Et justement aussi peu que la vie de l'économie peut être administrée de façon parlementaire, pas plus la vie de l'esprit peut être administrée de cette manière, car à nouveau elle doit développer, à partir de ses conditions particulières, une organisation fondée sur ses propres lois qui sera tout à fait différente de celle de la vie de l'économie. Ce qui émerge au sommet de la vie de l'esprit, avec tout ce qui se trouve au milieu, sur le terrain de droit, ce qui est administré par le parlement et les ministères, et avec ce qui émerge comme une sorte de conseil central dans la vie économique, pourra ordonner les affaires communes. Je sais que de nombreuses personnes ne peuvent pas s'imaginer une telle chose, mais dans la pratique, ce sera plus simple et surtout plus fructueux que tout ce qui en tient lieu aujourd'hui.

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Und ebensowenig wie in der schablonenhaften, parlamentarischen Weise das Wirtschaftsleben verwaltet werden kann, ebensowenig kann auf diese Weise verwaltet werden das Geistesleben, das wiederum aus seinen besonderen Verhältnissen heraus eine auf seine eigenen Gesetze sich gründende Organisation entwickeln muß, die ganz anders sein wird als diejenige des Wirtschaftslebens. Dasjenige, was da im Geistesleben als die oberste Spitze sich ergibt, das wird gemeinsam mit alle dem, was in der Mitte steht, auf dem Rechtsboden, was parlamentarisch und ministeriell verwaltet, und mit dem, was als eine Art Zentralrat im Wirtschaftsleben sich ergibt, die gemeinsamen Angelegenheiten ordnen können. Ich weiß, es sind sehr viele Menschen, die sich so etwas nicht vorstellen können; aber in der Praxis wird es einfacher sein, vor allen Dingen fruchtbarer sein als all dasjenige, was heute an dessen Stelle steht.

La deuxième série de questions s'intitule "La vie économique". Premièrement : qu'advient-il des possessions disponibles de patrimoine des personnes aisées, en particulier des biens fonciers agricoles et urbains ? Cette question est clairement exposée dans mon livre sur la question sociale. Ce qui nous a conduits aux différentes crises de la vie économique et maintenant à la grande crise - car la catastrophe mondiale actuelle en est une -, c'est la forme de la vie économique moderne que j'ai essayé de mettre en évidence dans mon livre "Les points essentiels de la question sociale". Dans ce livre, il est répondu à la question de savoir comment, à l'avenir, il faudra considérer [différemment] d'un côté les moyens de production constitués par la terre, et d'autre part les moyens de production industriels. Les moyens de production industriels ne peuvent aspirer le capital du corps économique que jusqu'à ce qu'ils soient prêts ; lorsqu'ils sont prêts, leur aspiration du capital du corps économique est aussi terminée. En d'autres termes, les moyens de production industriels ne peuvent avoir un coût que tant que l'on travaille sur eux jusqu'à leur achèvement ; ensuite, ils doivent passer dans le processus de circulation des moyens de production ; alors, ils doivent absolument être ce qui est la propriété commune. Mais la terre qui n'est pas fabriquée, mais qui est déjà là, ne peut jamais coûter quoi que ce soit.

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Das zweite Fragebündel trägt die Überschrift «Zum Wirtschaftsleben». Erstens: Was geschieht mit dem vorhandenen Vermögensbesitz der Begüterten,insbesondere dem landwirtschaftlichen und dem städtischen Grundbesitz? Die Frage ist klar ausgeführt in meinem Buche über die Soziale Frage. Dasjenige, was uns in die einzelnen Krisen des Wirtschaftslebens und nun in die große Krise hineingeführt hat — denn eine solche ist die gegenwärtige Weltkatastrophe —, das ist jene Gestalt des modernen Wirtschaftslebens, die ich herauszustellen versuchte in meinem Buche «Die Kernpunkte der Sozialen Frage». In diesem Buche wird beantwortet, wie in der Zukunft auf der einen Seite das Produktionsmittel, das in Boden besteht, und auf der anderen Seite das industrielle Produktionsmittel [anders angesehen werden müssen]. Die industriellen Produktionsmittel dürfen nur solange Kapital saugen aus dem Wirtschaftskörper, bis sie fertig sind; wenn sie fertig sind, dann ist auch ihr Saugen des Kapitals aus dem Wirtschaftskörper fertig. Mit anderen Worten: Kosten können industrielle Produktionsmittel nur solange etwas, als an ihnen gearbeitet wird bis zu ihrer Fertigstellung; dann müssen sie übergehen in den Zirkulationsprozeß für Produktionsmittel; dann müssen sie durchaus dasjenige sein, was Allgemeinbesitz ist. Der Boden aber, der nicht fabriziert wird, sondern schon da ist, der kann überhaupt niemals etwas kosten.

Voyez-vous, mes très chers présents, si l'on pense sainement, cela se produit déjà aujourd'hui dans une certaine mesure, mais seulement dans les cas particuliers où l'on pense sainement en termes économiques. En tant qu'école supérieure pour la science de l'esprit à Dornach, nous avons présenté un bâtiment qui n'est pas encore terminé et dont l'achèvement a été entravé par la catastrophe de la guerre mondiale. Nous l'avons bien entendu construit en tenant compte des conditions économiques actuelles, mais cette construction peut soulever la question : lorsque nous serons tous morts, lorsque nous ne serons plus là, lorsque la construction sera terminée, à qui appartiendra cette construction, qui pourra la vendre à quelqu'un d'autre ? - Cette question se résout d'elle-même pour notre construction. Elle n'appartiendra à personne ; elle appartient bien entendu à la collectivité. Car elle a été construite sur la base saine qu'elle pourra un jour [dans l'avenir] être transmise comme bien commun de toute l'humanité à celui qui pourra à son tour la gérer. Il suffit d'avoir pensé une fois à une telle chose dans la pratique. Dans la forme économique actuelle, on ne peut que s'en approcher, mais on verra que ce qui est écrit dans mon livre "Les points essentiels de la question sociale", à savoir que tout rapport d'achat s'arrête à un moyen de production lorsqu'il est achevé, et que, sous d'autres formes, ce moyen de production qui ne peut plus être acheté passe à l'administration de la société. Et l'on verra qu'il y a là quelque chose d'éminemment pratique.

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Sehen Sie, sehr verehrte Anwesende, wenn man gesund denkt, ergibt sich das in einer gewissen Weise heute schon, aber eben nur in den einzelnen Fällen, wo man gesund wirtschaftlich denkt. Wir haben als Hochschule für Geisteswissenschaft in Dornach einen Bau aufgeführt, der noch nicht fertig ist, der durch die Weltkriegskatastrophe in seiner Fertigstellung beeinträchtigt worden ist. Wir haben ihn selbstverständlich aus den gegenwärtigen Wirtschafts­Verhältnissen heraus gebaut, aber bei diesem Bau kann die Frage aufgeworfen werden: Wenn wir nun alle einmal tot sein werden, wenn wir alle nicht mehr dabei sein werden, wenn der Bau fertig sein wird, wem wird dann dieser Bau gehören, wer wird ihn einem andern verkaufen können? — Diese Frage beantwortet sich für unseren Bau ganz von selber. Er wird niemandem gehören; er gehört selbstverständlich der Allgemeinheit. Denn er ist aus der gesunden Grundlage heraus gebaut, daß er einmal [in der Zukunft] als Gemeingut der ganzen Menschheit wird übergehen können auf den, der ihn wiederum verwalten kann. Man muß nur einmal praktisch auf eine solche Sache gekommen sein. Man kann in der gegenwärtigen Wirtschaftsform nur annähernd dazu kommen, aber man wird sehen, daß dasjenige, was in meinem Buche «Die Kernpunkte der Sozialen Frage» darüber steht, daß jedes Kaufverhältnis aufhört bei einem Produktionsmittel, wenn es fertiggestellt ist, und daß eben in anderen Formen dieses dann nicht mehr käufliche Produktionsmittel in die Verwaltung der Gesellschaft übergeht. Und man wird sehen, daß darinnen etwas im eminentesten Sinne Praktisches liegt.

La deuxième question :

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Die zweite Frage:

Comment organiser le petit artisan et le petit commerce ?

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Wie ist der Kleinhandwerker und das Kleingewerbe zu organisieren?

Il ne doit pas être organisé autrement que le grand commerce et le grand artisanat, pour la simple raison qu'il résultera des lois mêmes de la vie économique - des lois que j'ai exposées l'autre jour dans mon exposé - qu'un trop grand commerce ou une trop grande entreprise nuit à ceux qui se trouvent en dehors d'elle, les affament, et qu'un trop petit commerce ou une trop petite entreprise nuit à ceux qui se trouvent en son sein. La taille s'imposera d'elle-même en fonction des conditions économiques futures.

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Es ist nicht anders zu organisieren als das Großgewerbe und das Großhandwerk, aus dem einfachen Grunde, weil sich aus den Gesetzen des Wirtschaftslebens selbst heraus ergeben wird — aus den Gesetzen, die ich neulich im Vortrag ausgeführt habe —, daß ein zu großes Gewerbe oder zu ein großer Betrieb diejenigen schädigt, verhungern läßt, die außer ihm stehen, und daß ein zu kleines Gewerbe, ein zu kleiner Betrieb diejenigen schädigt, die in ihm stehen. Es wird sich die Größe aus den zukünftigen wirtschaftlichen Verhältnissen von selbst anstreben lassen.

La troisième question :

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Die dritte Frage:

Le commerce, en particulier le commerce de gros pour l'importation et l'exportation, doit-il cesser ?

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Soll der Handel, insbesondere der Großhandel für Import und Export, aufhören?

Ce serait bien sûr une absurdité totale s'il devait cesser.

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Das wäre natürlich ein völliges Unding, wenn er aufhören würde.

Celui qui réfléchit vraiment, avec un sens pratique, à ce qui est exposé dans mon livre "Les points essentiels de la question sociale", verra que les conditions réelles aux frontières des domaines de l'économie, du droit et de l'esprit ne seront autres par aucun chemin. Pas une fois l'initiative de l'individu n'en devient une autre, qui donc est nécessaire vis-à-vis de l'extérieur. Ce qui est changé, ce sont seulement les rapports sociaux à l'intérieur. Seules des choses qui n'ont absolument rien à voir avec ce qui se passe aux frontières seront modifiées, si ce n'est qu'à ces frontières, ce qui jusqu'à présent agissait de manière si dérangeante et s'exprimait dans les terribles explosions de guerre, s'harmonisera réciproquement.

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Wer wirklich mit einem praktischen Sinn sich durchdenkt dasjenige, was in meinem Buche «Die Kernpunkte der Sozialen Frage» ausgeführt ist, der wird sehen, daß die tatsächlichen Verhältnisse an den Grenzen des Wirtschafts-, des Rechts-, des Geistesgebietes keineswegs andere werden. Nicht einmal die Initiative der einzelnen wird dadurch eine andere, die ja notwendig ist selbstverständlich nach außen hin. Dasjenige, was geändert wird, sind nur die sozialen Verhältnisse im Innern. Geändert werden überhaupt nur Dinge, die gar nichts zu tun haben mit demjenigen, was an den Grenzen vorgeht, außer daß an diesen Grenzen dasjenige, was bisher in so störender Weise wirkte und in den furchtbaren Kriegsexplosionen sich auslebte, sich gegenseitig harmonisieren wird.

Du fait que les rapports économiques aux frontières ont un effet équilibrant/compensatoire sur les rapports de droits internationaux et sur les rapports spirituels internationaux - par exemple aussi aux frontières linguistiques -, c'est tout de suite par cela que l'organisme social triarticulé aura sa grande importance dans les relations internationales, comme je l'ai expliqué dans mon livre. Seulement, il ne sera plus possible de mélanger de manière bigarrée, à l'importation et à l'exportation, ce qui se développe d'un côté à partir de l'économique et de l'autre à partir du juridique ou du spirituel, dont fait également partie le national. L'aberration qu'est l'"économie nationale" cessera toutefois d'exister pour la simple raison qu'au-delà des frontières, seules les conditions économiques seront déterminantes pour l'exportation et l'importation, et qu'il n'y aura plus la possibilité que de tels conflits mondiaux soient provoqués par l'enchevêtrement d'intérêts économiques et politiques. C'est dans un tel enchevêtrement de questions politiques, culturelles et économiques tel qu'il est apparu par exemple dans la question du Sandjak ou des Dardanelles au sud-est du continent européen ou dans le problème du chemin de fer de Bagdad, que réside une grande partie de ce qui a conduit à la catastrophe actuelle de la guerre mondiale.

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Dadurch, daß die wirtschaftlichen Verhältnisse an den Grenzen ausgleichend wirken auf die internationalen Rechtsverhältnisse und auf die internationalen Geistesverhältnisse — zum Beispiel auch an den Sprachgrenzen —, dadurch wird gerade der dreigegliederte soziale Organismus in internationaler Beziehung, wie ich in meinem Buche ausgeführt habe, seine große Bedeutung haben. Da wird nur nicht mehr bei Import und Export in bunter Weise sich durcheinandermischen können dasjenige, was auf der einen Seite aus dem Wirtschaftlichen und auf der anderen Seite aus dem Rechtlichen oder aus dem Geistigen, zu dem auch das Nationale gehört, sich entwickelt. Das Unding «nationale Wirtschaft», das wird allerdings aufhören, aus dem einfachen Grunde, weil über die Grenzen hin für Export und Import lediglich wirtschaftliche Verhältnisse maßgebend sein werden und weil nicht mehr die Möglichkeit bestehen wird, daß solche Weltkonflikte hervorgerufen werden durch das Ineinanderknäueln von wirtschaftlichen und politischen Interessen. In einer solchen Durcheinanderknäuelung von politischen, kulturellen, wirtschaftlichen Fragen, wie sie zum Beispiel bei der Sandschak-Frage oder der Dardanellen-Frage im Südosten des europäischen Kontinents oder beim Bagdadbahn-Problem aufgetaucht ist, liegt ein großer Teil von dem, was dann zu der gegenwärtigen Weltkriegskatastrophe geführt hat.

La quatrième question :

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Die vierte Frage:

L'économie en nature remplace-t-elle la circulation monétaire pour le "salaire" ?

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Tritt für den «Lohn» Naturalwirtschaft an die Stelle des Geldverkehrs?

Que le concept du salaire n'a plus de signification correcte dans l'avenir, en ce qu'une sorte de sociétalisation intervienne entre le travailleur manuel et le travailleur spirituel - j'ai expliqué cela dans mon livre, et je l'ai aussi souvent évoqué dans des conférences. Il ne peut donc naturellement pas être question d'un retour à une simple économie en nature. Mais l'argent - aussi si l'Angleterre, l'État commercial le plus important, s'en tient à la monnaie d'or - aura tout d'abord une autre signification, du moins dans les échanges intérieurs. Ce qui est aujourd'hui attaché à l'argent - le fait qu'il soit une marchandise - cela tombera. Ce qui existera dans le système monétaire ne sera qu'une sorte de comptabilité ambulante sur les échanges de marchandises des humains appartenant à la zone économique. On aura une sorte d'avoir écrit dans ce que l'on a comme support monétaire. Et une déduction de ces avoirs aura lieu lorsque l'on obtiendra quelque chose dont on aura besoin. Le système monétaire sera une sorte de comptabilité, une comptabilité changeante. L'argent, qui est aujourd'hui une marchandise et dont la contre-valeur, l'or, n'est qu'une marchandise fictive, ne sera plus une marchandise à l'avenir.

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Daß der Begriff des Lohnes in der Zukunft keine rechte Bedeutung mehr hat, indem eine Art Vergesellschaftung eintreten wird zwischen dem Handarbeiter und dem geistigen Arbeiter — das habe ich in meinem Buche ausgeführt, auch in Vorträgen vielfach schon angedeutet. Also von einer Rückkehr zur bloßen Naturalwirtschaft kann natürlich nicht die Rede sein. Aber das Geld wird — auch wenn der führende Handelsstaat England an der Goldwährung festhält — zunächst wenigstens im Inlandsverkehr eine andere Bedeutung erhalten. Es wird dasjenige, was heute dem Gelde anhaftet — daß es Ware ist —, das wird wegfallen. Dasjenige, was im Geldwesen vorliegen wird, wird nur eine Art wandelnde Buchhaltung sein über den Warenaustausch der dem Wirtschaftsgebiet angehörenden Menschen. Eine Art aufgeschriebener Guthaben wird man haben in dem, was man als Geldunterlage hat. Und ein Abstreichen dieser Guthaben wird stattfinden, wenn man irgend etwas erlangt, was man zu seinem Bedarf braucht. Eine Art Buchführung, wandelnder Buchführung wird das Geldwesen sein. Das Geld, das heute Ware ist und dessen Gegenwert, das Gold, ja nur eine Scheinware ist, das wird in Zukunft nicht mehr Ware sein.

La cinquième question :

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Die fünfte Frage:

Le travail obligatoire est-il envisagé ?

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Ist Arbeitszwang in Aussicht genommen?

Maintenant, mes très chers présents, qui pénètre dans l'esprit de mon livre "Les points essentiels de la question sociale", verra que ce qui doit vraiment apparaître à tout humain un tant soit peu humain - je le dis ici sans détour - comme la chose la plus abominable, une obligation de travailler imposée par la bureaucratie, peut être supprimée à l'avenir [dans un organisme social triarticulé]. Naturellement, chacun est donc obligé de travailler à partir des conditions sociales, et on a seulement le choix de mourir de faim ou de travailler. Il ne peut y avoir d'autre obligation de travailler que celle qui résulte de cette manière des conditions [dans un ordre social], dans lequel la liberté de l'être humain est quand même une condition fondamentale.

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Nun, sehr verehrte Anwesende, wer in den Geist meines Buches «Die Kernpunkte der Sozialen Frage» eindringt, der wird sehen, daß dasjenige, was nun wirklich jedem einigermaßen menschlich denkenden Menschen — das sage ich hier ganz unverblümt — als das Scheußlichste erscheinen muß, ein bürokratisch angeordneter Arbeitszwang, daß der in der Zukunft [in einem dreigegliederten sozialen Organismus] wegfallen kann. Natürlich ist ja jeder aus den sozialen Verhältnissen heraus gezwungen zu arbeiten, und man hat nur die Wahl, entweder zu verhungern oder zu arbeiten. Einen anderen Arbeitszwang als den, der sich auf diese Weise aus den Verhältnissen ergibt, kann es nicht geben [in einer sozialen Ordnung], in der doch die Freiheit des menschlichen Wesens eine Grundbedingung ist.

La sixième question :

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Die sechste Frage:

Est-il planifié d'abolir tout droit d'héritage ?

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Ist Abschaffung jedes Erbrechtes geplant?

Le droit d'héritage, dans la mesure où des parties de celui-ci subsistent, pourra tout au plus reposer sur le fait que, dans une période de transition, devra être compté n'importe comment avec des rapports de piété et du genre.

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Das Erbrecht, insofern Teile desselben bleiben, wird ja höchstens darauf beruhen können, daß in einer Übergangszeit irgendwie gerechnet werden muß mit Pietätsverhältnissen und dergleichen.

Mais à l'avenir, on ne pourra plus parler de droit successoral [au sens du droit successoral jusqu'à présent] pour la simple raison que, d'un côte, il ne sera plus possible de donner une valeur à quelque chose qui ne peut pas être vendu, qui ne peut pas être acheté. De l'autre ôté, on n'aura plus besoin du droit d'héritage, parce que parmi les institutions d'un organisme social sain, les humains pourront indemniser ceux qui leur appartiennent pour leur avenir d'une manière tout à fait différente de ce qui se passe aujourd'hui dans le cadre du droit d'héritage purement matériel - je l'ai exprimé dans mon livre.

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Aber von einem Erbrecht [im Sinne des bisherigen Erbrechts] wird in der Zukunft nicht mehr gesprochen werden können aus dem einfachen Grunde, weil auf der einen Seite es das nicht mehr geben kann, daß irgend etwas, was eigentlich nicht verkauft werden kann, was nicht käuflich ist, für einen noch einen Wert hat. Auf der anderen Seite wird man das Erbrecht nicht mehr brauchen, weil unter den Einrichtungen des gesunden sozialen Organismus die Menschen diejenigen, die zu ihnen gehören, in einer ganz andern Weise werden für ihre Zukunft abfinden können, als es heute unter dem rein materiellen Erbrecht geschieht — ich habe das in meinem Buche ausgesprochen.

La troisième série de questions est intitulée : "Sur la faisabilité pratique". - La première question :

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Das dritte Fragebündel ist überschrieben: «Zur praktischen Durchführbarkeit». — Die erste Frage:

Ne crée-t-on pas, par le hasard des talents personnels (souvent non pas matériels, mais individuels, comme l'habileté, le talent oratoire et autres), une classe supérieure qui risque d'abuser du pouvoir qui lui est confié, de se laisser corrompre et de susciter l'envie et la jalousie des classes inférieures ?

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Wird nicht durch die Zufälligkeit persönlicher Begabung (oft nicht sach­lichen Gehalts, sondern individueller Fähigkeit wie Gewandtheit, Redner­gabe und dergleichen) eine Oberschicht geschaffen, bei welcher die Gefahr des Mißbrauches der anvertrauten Macht sowie der Korruption besteht und welcher gegenüber Neid und Mißgunst der Unterschicht bestehen bleibt?

Maintenant, très chers présents, celui qui ne veut pas de cette organisation, si elle ne correspond pas à l'état absolument idéal, ne pourra jamais contribuer à une organisation fructueuse de l'organisme social. Le plus grand ennemi de toutes les impulsions sociales est celui qui veut en quelque sorte fonder le bonheur de l'humanité sur ces impulsions sociales. Je voudrais utiliser une comparaison. Voyez-vous, très chers présents, prenons l'organisme humain, supposons qu'il s'agisse d'un organisme dit sain. On ne le sent pas du tout, et c'est justement parce qu'on ne sent rien dans son organisme qu'il est un organisme sain. La joie, l'harmonie, la culture intérieure de l'âme doivent d'abord naître sur la base d'un tel organisme sain. Vous ne pouvez pas exiger du médecin qu'il vous donne, en plus de la santé, la joie de l'âme ou la culture intérieure de l'âme, mais vous pouvez seulement exiger de lui qu'il rende votre organisme sain. C'est sur la base d'un organisme sain que doit se développer ce qui est la culture intérieure de l'âme. Mais si l'organisme est malade, l'âme participe à la maladie, sa vie intérieure dépend de cette maladie. Il en va de même dans l'organisme social. L'organisme social malade rend les humains malheureux ; l'organisme social sain ne peut cependant pas encore rendre les humains heureux, mais c'est seulement lorsque l'organisme social est sain que le terrain est créé pour le bonheur des humains, qui peut alors survenir. C'est pourquoi l'impulsion pour l'organisme social triarticulé est de rechercher les conditions de vie d'un organisme social sain. Évidemment, des corruptions ou autres peuvent survenir - on ne peut le nier -, mais ces corruptions peuvent être améliorées par des contre-attaques, et la plus grande chance de les améliorer, si elles surviennent, réside dans la santé de l'organisme social lui-même. Je suis fermement convaincu que si l'organisme social est en bonne santé, les bavards professionnels feront tout simplement fuir les gens avec leurs talents d'orateurs, ils n'auront pas beaucoup de succès. Actuellement, dans nos conditions sociales, ce n'est pas encore le cas. En particulier là où la vie spirituelle doit s'épanouir, il arrive parfois que les auditeurs d'un bavard professionnel assis sur une chaire s'enfuient, mais ils doivent payer leurs frais de scolarité et, dans certaines circonstances, ils peuvent aussi passer leurs examens. Et le bavardage professionnel avec sa corruption n'a en fait aucun effet particulier sur la vie réelle extérieure, sur les conditions de vie de l'organisme social. Ces choses disparaîtront naturellement à l'avenir, lorsque l'humain devra compter sur la confiance de ses semblables dans la vie spirituelle et que ce qu'il peut accomplir ne reposera que sur cette confiance.

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Nun, sehr verehrte Anwesende, derjenige wird niemals zu irgendeiner fruchtbaren Gestaltung des sozialen Organismus irgend etwas beitragen können, der diese Gestaltung nicht haben will, wenn sie nicht dem absolut idealen Zustand entspricht. Der größte Feind aller sozialen Impulse ist der, wenn man durch diese sozialen Im­pulse gewissermaßen das Glück der Menschheit begründen will. Ich möchte da einen Vergleich gebrauchen. Sehen Sie, sehr verehrte Anwesende, nehmen wir den menschlichen Organismus, nehmen wir an, er sei ein sogenannter gesunder Organismus. Den spürt man ja gar nicht, und gerade dadurch, daß man in seinem Organismus nichts spürt, ist er ein gesunder Organismus. Freude, Harmonie, innere Kultur der Seele muß sich auf der Grundlage eines solchen gesunden Organismus erst ergeben. Sie können dem Arzte nicht zumuten, daß er Ihnen außer Gesundheit auch Seelenfreude oder innere Seelenkultur gibt, sondern sie können ihm nur zumuten, daß er Ihren Organismus gesund macht. Auf der Grundlage eines gesunden Organismus muß sich dann dasjenige, was innere Seelenkultur ist, erst ergeben. Ist aber der Organismus krank, dann nimmt die Seele teil an der Krankheit, dann ist ihr inneres Leben von dieser Krankheit abhängig. So ist es auch im sozialen Organismus. Der kranke soziale Organismus macht die Menschen unglücklich; der gesunde soziale Organismus kann aber die Menschen noch nicht glücklich machen, sondern es ist erst der Boden geschaffen für das Glück der Menschen, das dann entstehen kann, wenn der soziale Organismus gesund ist. Daher ist der Impuls für den dreigliedrigen sozialen Organismus der, die Lebensbedingungen eines gesunden sozialen Organismus zu suchen. Selbstverständlich können auch da Korruptionen oder dergleichen entstehen — das kann nicht in Abrede gestellt werden —, allein solche Korruptionen werden durch Gegenschläge wiederum verbessert werden können, und die größte Aussicht, sie zu verbessern, wenn sie auftreten, liegt eben in der Gesundheit des sozialen Organismus selber. Ich bin ganz fest davon überzeugt: Wenn der soziale Organismus gesund ist, dann werden die Professionsschwätzer mit ihrer Rednergabe einfach die Menschen vertreiben, sie werden nicht viel Zuspruch haben. Gegenwärtig ist aus unseren sozialen Verhältnissen heraus das ja noch nicht der Fall. Insbesondere da, wo das geistige Leben gedeihen soll, da tritt manchmal das ein, daß bei irgendeinem auf einem Lehrstuhl sitzenden Professionsschwätzer die Zuhörer zwar Reißaus nehmen, aber ihre Kollegiengelder müssen sie bezahlen und unter Umständen können sie auch ihre Examina ablegen. Und die Professionsschwätzerei mit ihrer Korruption hat auf das äußere wirkliche Leben, auf die Lebensbedingungen des sozialen Organismus eigentlich keine besondere Wirkung. Derlei Dinge werden natürlich wegfallen in der Zukunft, wenn der Mensch angewiesen ist, im geistigen Leben darauf zu bauen, daß er sich das Vertrauen seiner Mitmenschen erwerben muß und daß zum Beispiel nur auf diesem Vertrauen seiner Mitmenschen dasjenige beruht, was er leisten kann.

La deuxième question, et c'est la dernière qui m'a été posée dans ce faisceau de questions :

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Die zweite Frage, und das ist die letzte Frage, die mir in diesem Fragebündel gestellt worden ist:

Quels sont les éléments qui permettent de penser que le communisme, qui n'aspire pas à l'égalité du prolétariat avec la bourgeoisie, mais à la domination du prolétariat, et qui considère que la bourgeoisie ne renonce pas volontairement à sa position actuelle, renonce à son programme de pouvoir en faveur de la triarticulation et ne voit pas dans une concession de la part des possédants qu'un simple acompte ?

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Welche Anhaltspunkte bestehen dafür, daß der Kommunismus, welcher nicht die Gleichberechtigung des Proletariats mit der Bourgeoisie, sondern die Herrschaft des Proletariats anstrebt und der Ansicht ist, daß die Bour­geoisie auf ihre derzeitige Stellung nicht freiwillig verzichtet, auf sein Machtprogramm zugunsten der Dreigliederung verzichtet und in einem Entgegenkommen der Besitzenden nicht nur eine Abschlagszahlung erblickt?

Il n'est pas possible de répondre à cette question sans plus à partir du façonnement de l'organisme triarticulé, mais là doit être dit que le fossé qui s'est creusé entre le prolétariat d'un côté et le non-prolétariat de l'autre est essentiellement dû à la faute des cercles dirigeants, c'est-à-dire du non-prolétariat, et que la prochaine tâche de ces cercles dirigeants consisterait à comprendre réellement les revendications du prolétariat, à pouvoir réellement y répondre ; car le prolétariat aura besoin avant tout de ce qui constitue la force des travailleurs spirituels. Il ne faut pas voir un danger dans des revendications impossibles de l'un ou l'autre côté, mais uniquement dans le manque de bonne volonté pour jeter un pont quelconque par-dessus l'abîme.

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Diese Frage ist nicht so ohne weiteres aus der Gestaltung des dreigliedrigen Organismus heraus zu beantworten, sondern da muß gesagt werden, daß die Kluft, welche aufgerichtet worden ist zwischen dem Proletariat einerseits und dem Nichtproletariat andererseits, im wesentlichen aus der Schuld der führenden Kreise, also des Nichtproletariats, heraus entstanden ist und daß die nächste Aufgabe dieser führenden Kreise darin bestehen würde, die Forderungen des Proletariats wirklich zu verstehen, wirklich auf sie eingehen zu können; denn das Proletariat wird brauchen vor allen Dingen dasjenige, was die Kraft der geistigen Arbeiter ist. Nicht in irgendwelchen unmöglichen Ansprüchen von der einen oder andern Seite her sollte man eine Gefahr erblicken, sondern allein in dem mangelnden guten Willen, über den Abgrund hinüber irgendwelche Brücke zu schlagen.

Il y a encore quelques autres questions écrites, par exemple la question suivante :

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Es liegen nun noch ein paar andere schriftliche Fragen vor, zum Beispiel die Frage:

Dans l'organisme social triarticulé, la force de travail humaine perdra son caractère de marchandise. Il n'y aura plus de salaire au sens où nous l'entendons aujourd'hui. Les ouvriers d'une entreprise recevront une partie, à convenir par contrat, du revenu total de l'entreprise concernée, une autre partie appartiendra aux employés et au chef d'entreprise. Comment veillera-t-on à ce qu'une sorte de minimum vital soit assuré à l'ouvrier, par exemple en cas de faible rentabilité d'une entreprise ?

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Im dreigliedrigen sozialen Organismus wird die menschliche Arbeitskraft den Charakter der Ware verlieren. Einen Lohn in seitherigem Sinne wird es nicht mehr geben. Den Arbeitern eines Betriebes wird ein vertraglich zu vereinbarender Teil des Gesamtertrages des betreffenden Betriebes zukom­men, ein anderer Teil wird den Angestellten und dem Betriebsleiter gehören. Auf welche Weise wird nun dafür gesorgt sein, daß dem Arbeiter eine Art Existenzminimum gesichert bleibt, zum Beispiel bei geringer Ertrag­fähigkeit eines einzelnen Betriebes?

Cette question est traitée dans mon livre, et j'ai ici seulement à remarquer que, si les trois membres de l'organisme social sain existent réellement, la question est d'ordre économique, et que la socialisation de la vie économique entraînera une grande question pratique pour les administrations qui seront actives au sein du corps économique. Pour l'essentiel, je dirais que cette question se réduit à ceci : ce que l'on appelle aujourd'hui le minimum vital est encore toujours pensé en fonction du rapport salarial. Ce type de réflexion ne peut pas avoir lieu de la même manière dans la vie économique indépendante. La question devra être posée de manière pure et simple à partir de la vie de l'économie. La question se posera alors en ces termes : l'humain, en accomplissant une prestation quelconque, en produisant quelque chose, devra recevoir en échange de cette prestation autant d'autres prestations de l'humanité qu'il lui en faudra pour satisfaire ses besoins et ceux de ceux qui lui appartiennent, jusqu'à ce qu'il ait produit un nouveau produit de même sorte. En cela doit seulement venir en compte tout ce que l'humain doit fournir comme travail et du genre pour sa famille. On trouvera alors une certaine, je dirais, cellule originelle de la vie de l'économie. Et ce qui fera de cette cellule originelle de la vie de l'économique ce qui permettra justement à l'humain de satisfaire ses besoins jusqu'à ce qu'il produise un nouveau produit de même sorte, cela vaut pour toutes les branches de la vie spirituelle et matérielle. Cela devra être organisé de telle sorte que les associations, les coalitions, les coopératives de la sorte de celles que j'ai présentées tout à l'heure, devront veiller à ce que cette cellule originelle de la vie économique puisse exister. Cela signifie que chaque produit a, par rapport à d'autres produits, une valeur égale à celle des autres produits dont on a besoin pour satisfaire les besoins jusqu'à la fabrication d'un nouveau produit similaire. Si cette cellule originelle de la vie de l'économie n'existe pas encore aujourd'hui, c'est précisément parce que le travail, la marchandise et le droit se rejoignent dans l'offre et la demande du marché actuel, et que ces trois domaines devront à l'avenir être séparés dans l'organisme social triparti et sain.

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Diese Frage ist in meinem Buch behandelt, und ich habe hier nur zu bemerken, daß die Frage im eminentesten Sinne dann, wenn wirklich die drei Glieder des gesunden sozialen Organismus be­stehen, eine Wirtschaftsfrage ist und daß durch die Sozialisierung des Wirtschaftslebens eine große praktische Frage für diejenigen Verwaltungen entstehen wird, welche innerhalb des Wirtschafts­körpers tätig sein werden. Im wesentlichen, möchte ich sagen, re­duziert sich diese Frage auf das folgende: Dasjenige, was man heute ein Existenzminimum nennt, das ist noch immer auf das Lohn­verhältnis hin gedacht. Diese Art des Denkens, die wird beim selb­ständigen Wirtschaftsleben nicht in derselben Weise stattfinden können. Da wird die Frage reinlich aus dem Wirtschaftsleben her­aus gestellt werden müssen. Diese Frage wird sich dann so stellen, daß der Mensch, indem er irgendeine Leistung vollbringt, indem er irgend etwas hervorbringt, für diese Leistung so viel an anderen Menschheitsleistungen durch Austausch wird zu bekommen ha­ben, als er nötig hat, um seine Bedürfnisse und die Bedürfnisse derjenigen, die zu ihm gehören, zu befriedigen, bis er ein neues, gleichartiges Produkt hervorgebracht hat. Dabei muß nur in An­rechnung kommen all das, was der Mensch für seine Familie an Arbeit und dergleichen zu leisten hat. Dann wird man eine gewisse, ich möchte sagen Urzelle des Wirtschaftslebens finden. Und dasje­nige, was diese Urzelle des Wirtschaftslebens zu dem machen wird, was eben den Menschen seine Bedürfnisse wird befriedigen lassen, bis er ein gleichartiges, neues Produkt hervorbringt, das gilt für alle Zweige des geistigen und materiellen Lebens. Das wird so zu ord­nen sein, daß die Assoziationen, die Koalitionen, die Genossen­schaften von der Art, wie ich sie vorhin dargestellt habe, zu sorgen haben werden, daß diese Urzelle des Wirtschaftslebens bestehen kann. Das heißt, daß ein jegliches Produkt im Vergleich mit ande­ren Produkten denjenigen Wert hat, der gleichkommt den anderen Produkten, die man braucht zu Befriedigung der Bedürfnisse bis zur Herstellung eines neuen, gleichartigen Produkts. Daß diese Urzelle des Wirtschaftslebens heute noch nicht besteht, das beruht eben darauf, daß im Angebot und Nachfrage des heutigen Marktes zusammenfließen Arbeit, Ware und Recht und daß diese drei Gebiete in der Zukunft getrennt werden müssen im dreigeteilten, gesunden sozialen Organismus.

La question suivante a encore été posée :

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Dann ist noch folgende Frage gestellt worden:

Comment M. Steiner se pense-t-il l'amélioration de l'avenir de l'état d'enseignant(e) privé(e) et d'autres professions similaires, dont les revenus nécessaires à la vie dépendent actuellement du nombre d'heures de travail qu'ils effectuent personnellement ? Comment sera-t-il possible à l'avenir de dépouiller leur force de travail de son caractère de marchandise ?

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Wie denkt sich Herr Dr. Steiner die verbesserte Zukunft des Standes der Privatlehrer und -lehrerinnen sowie ähnlicher Berufsarten, deren zum Le­ben notwendige Einnahmen jetzt von der Anzahl der von ihnen persönlich geleisteten Arbeitsstunden abhängig ist? Wie wird es möglich werden, in Zukunft auch deren Arbeitskraft des Charakters der Ware zu entkleiden?

Maintenant, cela se fait entièrement de soi, car chaque enseignant qui est actif dans la vie spirituelle, lorsqu'il ne sera plus attelé dans la machine étatique, sera en fait plus ou moins libre, mais de manière saine, comme toute activité culturelle spirituelle dans l'organisme triarticulé. Voilà ce qui est à dire sur une telle question. Simplement, de telles personnes, comme celles dont il est question ici, seront mises sur un pied d'égalité avec celles qui ont aujourd'hui des monopoles, du fait que leur position dans le domaine spirituel est mêlée aux conditions purement étatiques.

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Nun, das macht sich ganz von selbst, denn jeder, der als Lehrer im geistigen Leben tätig ist, der wird, wenn er nicht mehr eingespannt ist in die Staatsmaschine, eigentlich mehr oder weniger gestellt sein in Freiheit, aber dann in gesunder Weise, wie jede geistige Kulturtätigkeit im dreigegliederten Organismus. Das ist dasjenige, was etwa über eine solche Frage zu sagen ist. Einfach werden solche Personen, wie sie hier gemeint sind, gleichgestellt sein denjenigen, die heute Monopole haben, dadurch, daß sie auf dem Gebiete des Geistigen verquickt sind in ihrer Stellung mit den rein staatlichen Verhältnissen.

Je pense que je vais maintenant interrompre la réponse aux questions posées par écrit, afin de ne pas entraver les questions qui devraient émaner de l'honorable auditoire. Les questions auxquelles j'ai répondu en premier lieu étaient déjà sur ma table depuis un certain temps, et je voulais y répondre aujourd'hui, car je pense qu'elles pourraient vraiment être importantes pour un cercle plus large. Si je ne peux pas répondre aux questions aujourd'hui, je pourrai le faire à une autre occasion. Je pense donc qu'il serait bon que nous laissions venir à nous les questions qui pourraient surgir du cercle des auditeurs. Wilhelm von Blume : Je prie donc les personnes présentes, si elles ont encore des questions à poser, de s'exprimer maintenant et de les faire parvenir ici par écrit, dans la mesure du possible. Mais vous pouvez aussi poser des questions oralement, mais nous vous prions alors de venir ici et de poser la question d'ici, afin que nous puissions tous vous entendre.

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Ich glaube, ich werde nun eine Unterbrechung in der Beantwortung der schriftlich gestellten Fragen eintreten lassen, damit nicht etwa noch Fragen, die aus dem verehrten Zuhörerkreise herauskommen sollten, beeinträchtigt werden. Die Fragen, die ich zuerst beantwortet habe, die lagen mir schon seit längerer Zeit vor, und ich wollte sie heute zunächst beantworten, weil ich glaube, daß sie wirklich für einen größeren Kreis bedeutsam sein könnten. Sollte heute die Beantwortung der Fragen nicht zu Ende geführt werden können, so kann das ja bei anderer Gelegenheit geschehen. Ich glaube also, es wird gut sein, wenn wir die Fragen, die sich aus dem Zuhörerkreise ergeben könnten, jetzt vielleicht an uns herankommen lassen.Wilhelm von Blume: Ich bitte also die verehrten Anwesenden, wenn etwa Ihnen noch Fragen auf dem Herzen liegen, sich jetzt zu äußern und sie soweit irgend möglich schriftlich hier heraufzugeben. Es soll aber auch unbenommen sein, mündlich Fragen zu stellen, nur würden wir dann bitten, hierherzukommen und die Frage von hier zu stellen, damit wir Sie alle vernehmen können.

Entre-temps, je peux peut-être répondre d'un mot à la question qui a été soulevée tout à l'heure et que je voudrais ajouter à ce qu'a dit M. Steiner, parce que cette question m'est parfois venue à l'esprit et que j'ai donc bien compris qu'elle avait été posée. Il s'agit de la question de la position des communes dans le futur organisme triarticulé. Peut-être l'auteur de la question souhaite-t-il en savoir plus sur la situation future des communes dans l'organisme social triarticulé. La question a été posée : qu'en sera-t-il des écoles communales, des usines à gaz, etc. Derrière cette question se cache celle de savoir ce qu'il adviendra de la commune à l'avenir si, comme cela ne fait aucun doute, l'usine à gaz doit être intégrée dans l'organisation globale de la vie de l'économie en tant qu'événement de la vie économique et ne peut donc plus être considérée comme une institution communale particulière. L'auteur de la question n'a pas mentionné un autre point, qui est tout aussi important, à savoir la question de la fourniture de logements. Qui sera chargé à l'avenir de la construction de logements ? La construction de logements est, pour ainsi dire, un processus économique, puisqu'il s'agit de "production". Et il ne fait aucun doute que la mise à disposition de logements à des fins d'utilisation doit également être considérée comme une opération économique. Cette question devra donc être réglée à l'avenir par l'organisation spéciale de la vie de l'économie. On pourrait donc penser que la commune perdrait alors toutes les tâches qu'elle avait jusqu'à présent, ou du moins à peu près - et que deviendrait donc la commune ? Et pourtant : la commune reste, et la commune continuera à jouer un rôle extrêmement important à l'avenir, tout comme l'État reste et aura encore des tâches à accomplir à l'avenir. Je pense que chacun ressentira immédiatement que le passage de l'usine à gaz d'une administration purement communale à une administration économique particulière a aussi ses très, très bons côtés, lorsqu'il se dira que le prix du gaz demandé aujourd'hui par la commune n'est pas fixé en tenant compte du fait que le plus grand nombre possible de personnes peuvent avoir accès à ce gaz à un prix correspondant aux coûts de production, mais que l'usine à gaz est une institution communale acquérante et que [l'excédent] permet d'alimenter les finances communales. Il en va de même pour les centrales électriques, les tramways, etc. Cela signifie donc que ces établissements, qui doivent en fait poursuivre des objectifs économiques bien précis, doivent également servir les objectifs financiers de la commune, et ce assez souvent de telle manière que l'objectif réel de l'approvisionnement des habitants de la commune en ces biens extrêmement importants est fortement compromis. C'est donc déjà un avantage si, à l'avenir, la commune ne peut plus utiliser de tels établissements à des fins financières, mais si ceux-ci ne sont plus utilisés qu'à des fins purement économiques. Mais la commune reste l'organisation subordonnée à l'État de l'ensemble du système juridique et administratif, c'est-à-dire en particulier de la police et de ce que l'on appelle l'assistance sociale - l'assistance sociale, dans la mesure où elle se rapporte à la préservation de la force des individus. Ce sera la tâche de la commune, et c'est là qu'elle a sa mission la plus importante, comme c'est déjà le cas aujourd'hui. En fait, la commune n'en est arrivée à faire de l'économie que parce que personne d'autre ne s'est occupé correctement de cette tâche, et c'est une chance, je pense, pour une vie communale correcte, si à l'avenir la commune ne s'occupe plus de l'aspect purement économique. C'est une chance si, à l'avenir, l'administration communale n'est plus organisée de manière à ce que les intérêts égoïstes règnent en maîtres, mais si elle est organisée de telle sorte que chaque individu puisse y faire valoir ses droits.

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Vielleicht darf ich inzwischen die eine Frage, die vorhin angeregt worden ist, noch mit einem Worte beantworten, die ich dem von Herrn Dr. Steiner Gesagten hinzufügen möchte, weil mir selbst nämlich diese Frage gelegentlich aufgestiegen ist und ich deswegen wohl begriff, daß sie gestellt wurde. Es ist das die Frage nach der Stellung der Gemeinden in dem zukünf­tigen dreigegliederten Organismus. Vielleicht möchte der Fragesteller noch Genaueres darüber wissen, wie denn eigentlich bei der Dreigliederung des sozialen Organismus in Zukunft die Lage der Gemeinden sein wird. Es ist da gefragt worden: Was wird denn eigentlich mit den Schulen der Gemein­den, was wird mit den Gaswerken und so weiter? Dahinter steckt die Frage: Ja, was wird denn aus der Gemeinde in Zukunft, wenn nämlich, wie es ja wohl zweifellos ist, das Gaswerk als eine Veranstaltung des Wirtschafts­lebens hineingefügt werden muß in die Gesamtorganisation des Wirtschafts­lebens, also nicht mehr als eine besondere Gemeindeanstalt gelten kann? Etwas anderes ist von dem Herrn Fragesteller nicht erwähnt worden, was aber zum mindesten ebenso wichtig ist, das ist die Frage der Beschaffung von Wohnungen. Wer wird denn in Zukunft zu sorgen haben für die Her­stellung von Wohnungen? Die Herstellung von Wohnungen ist, um es ein­mal so auszudrücken, ein wirtschaftlicher Vorgang, da es sich um «Produk­tion» handelt. Und daß die Überlassung von Wohnungen zum Gebrauch ebenfalls als ein wirtschaftlicher Vorgang anzusehen ist, darüber kann wohl kein Zweifel sein. Diese Angelegenheit wird dann in Zukunft erledigt wer­den müssen durch die Sonderorganisation des Wirtschaftslebens. Man könn­te also meinen, die Gemeinde, die verliert ja dann die Aufgaben alle oder wenigstens ziemlich alle, die sie bis heute gehabt hat — und was wird denn eigentlich aus der Gemeinde? Und dennoch: die Gemeinde bleibt, und die Gemeinde wird auch in Zukunft noch eine außerordentlich wichtige Rolle spielen, genauso wie der Staat ja bleibt und auch in Zukunft noch Aufgaben zu erledigen hat. Daß die Überführung des Gaswerks aus der reinen Geeindeverwaltung in eine besondere Wirtschaftsverwaltung doch auch ihre sehr, sehr guten Seiten hat, ich glaube, das wird jeder sofort empfinden, wenn er sich sagt, daß der Preis des Gases, der heute von der Gemeinde gefordert wird, nicht etwa festgesetzt wird mit Rücksicht darauf, daß mög­lichst viele Menschen dieses Gas zu dem Preise haben können, der den Kosten der Produktion entspricht, sondern daß das Gaswerk eine erwerben­de Gemeindeanstalt ist und daß [durch den Überschuß] die Gemeindefinan­zen bestritten werden. Genauso ist es mit den Elektrizitätswerken, der Stra­ßenbahn und so weiter. Das heißt also, daß diese Anstalten, die eigentlich ganz bestimmte wirtschaftliche Zwecke verfolgen sollen, auch finanziellen Zwecken der Gemeinde dienen müssen, und zwar häufig genug so, daß der eigentliche Zweck der Versorgung der Gemeindeangehörigen mit diesen überaus wichtigen Gütern aufs allerstärkste beeinträchtigt wird. Also ein Vorteil ist es schon, wenn die Gemeinde in Zukunft nicht mehr solche Anstalten für ihre finanziellen Zwecke benutzen kann, sondern wenn diese nur noch zu rein wirtschaftlichen Zwecken verwendet werden. Aber die Gemeinde bleibt die dem Staat untergeordnete Organisation des gesamten Rechts- und Verwaltungswesens, das heißt insbesondere des Polizeiwesens und der sogenannten Wohlfahrtspflege — der Wohlfahrtspflege, soweit sie sich bezieht auf die Erhaltung der Kraft der einzelnen Menschen. Das wird die Aufgabe der Gemeinde sein, und da hat sie ihre allerwichtigste Aufgabe, wie heute schon. Es ist die Gemeinde eigentlich nur dazu gekommen zu wirtschaften, weil kein anderer sich dieser Aufgabe in richtiger Weise an­nahm, und es ist ein Glück, glaube ich, für ein richtiges Gemeindeleben, wenn in der Zukunft das rein Wirtschaftliche nicht mehr von der Gemeinde besorgt wird. Es ist ein Glück, wenn in Zukunft die Gemeindeverwaltung nicht mehr so organisiert ist, daß die egoistischen Interessen die Herrschaft haben, sondern wenn sie so organisiert wird, daß in der Tat dort jeder einzelne zu seinem Rechte kommen kann.

De l'autre côté, en ce qui concerne la vie spirituelle, ce qui vaut en général pour le détachement de cette vie spirituelle de l'influence de l'État doit également s'appliquer à la commune. Il est clair qu'aujourd'hui, les communes ont fait beaucoup de bien dans ce domaine, mais les inconvénients de l'intervention des intérêts économiques - en particulier dans le domaine de la culture - qui se manifestent toujours à nouveau, ces inconvénients sont suffisamment perceptibles dans le domaine de la vie communale. Mais il reste quand même pour la commune le très grand domaine qu'elle avait déjà auparavant, avant de prendre en charge elle-même de tels établissements communaux. La crainte que la commune devienne complètement superflue est donc tout aussi injustifiée que l'autre crainte selon laquelle l'État serait en fait achevé par cette triarticulation. Ce n'est pas le cas.

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Was auf der anderen Seite das geistige Leben betrifft, so wird auch das gegenüber der Gemeinde gelten müssen, was allgemein für die Loslösung dieses geistigen Lebens vom Einflusse des Staates gilt. Es ist klar, daß heute die Gemeinden auf diesem Gebiete sehr vieles Gute geschaffen haben, aber die Nachteile des Hineinregierens von wirtschaftlichen Interessen — insbe­sondere in das Kulturgebiet, die sich immer wieder zeigen —, diese Nachteile sind auf dem Gebiete des Gemeindelebens deutlich genug zu spüren. Aber trotzdem bleibt für die Gemeinde noch das ganz große Gebiet, das sie auch schon früher gehabt hat, ehe sie solche Gemeindeanstalten in eigene Regie nahm. Also die Befürchtung, daß die Gemeinde vollständig überflüssig würde, ist geradeso ungerechtfertigt, wie die andere Befürchtung, daß der Staat eigentlich erledigt wäre durch diese Dreigliederung. So ist es nicht.

Des questions supplémentaires n'ont pas été posées par l'assemblée jusqu'à présent. Monsieur Dr Steiner va continuer à répondre aux questions posées par écrit.

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Weitere Fragen sind aus der Versammlung bis jetzt nicht gestellt wor­den. Herr Dr. Steiner wird in der Beantwortung der schriftlich gestellten Fragen fortfahren.

Rudolf Steiner : Il y a encore la question :

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Rudolf Steiner: Es liegt weiter die Frage vor:

L'ordre économique Steinerien devra se soumettre dans ses grandes lignes à une politique gouvernementale déterminée, par exemple celle du principe des nationalités, de l'ordre mondial militariste ou pacifiste. Selon ces principes directeurs, la charge de l'économie (en dehors de la charge actuelle des dettes de guerre et des indemnités de guerre) sera-t-elle différente ? Une politique nationaliste, dans l'ancien processus de pensée, ne pèsera-t-elle pas à nouveau sur l'économie avant toute autre chose et ne sapera-t-elle pas le bien-être général ?

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Die Steinersche Wirtschaftsordnung wird sich in großen Zügen einer be­stimmten Regierungspolitik zu unterwerfen haben, etwa der des Nationa­litätenprinzips, der militaristischen oder pazifistischen Weltordnung. Wird nach diesen führenden Prinzipien die Belastung der Wirtschaft (abgesehen von der gegenwärtigen durch Kriegsschulden und Kriegsentschädigungen) eine andere sein? Wird nicht zum Beispiel eine im alten Denkvorgang nationalistische Politik die Wirtschaft wieder vor allem anderen belasten und die allgemeine Wohlfahrt untergraben?

Maintenant, mes très chers présents, la question est née d'une compréhension encore incomplète de ce qui constitue l'essence même de l'organisme social triarticulé. Vous voyez, les dommages de l'État unitaire proviennent du fait que, disons, des intérêts économiques s'immiscent dans la vie de droit, c'est-à-dire dans la politique au sens le plus large, que les agriculteurs, par exemple, forment une fédération et s'affirment au parlement de l'État en tant que "fédération des agriculteurs" et y exercent une influence sur la vie de droit à partir de leurs intérêts. Ou bien, d'un autre côté, [il peut y avoir des dommages si] une corporation qui poursuit des intérêts purement spirituels - disons, par exemple, le "Centre" organisé par les catholiques - s'installe à son tour dans le parlement de l'État et y transforme les intérêts de droit en intérêts spirituels transformés. Vous direz alors : bon, à l'avenir, les trois membres existeront séparément : l'organisme spirituel, qui s'autogère complètement à partir des principes spirituels ; l'organisme juridique, qui constituera la continuation de l'organisme étatique actuel, mais qui n'aura pas en lui la vie spirituelle et la vie économique, mais seulement la vie de droit et politique ; l'organisme économique, le circuit de la vie de l'économie. Mais, me direz-vous, les trois domaines ont quand même certaines choses, certains intérêts en commun, et ils sont pendant par l'humain lui-même ; l'humain individuel se trouve dans des entreprises quelconques dans lesquelles interviennent les trois domaines administratifs autonomes. Vous demanderez : oui, ne pourrait-on pas, à l'avenir, faire valoir pour le parlement du terrain de droit un club quelconque ou quelque chose de semblable, qui porterait les intérêts économiques sur le terrain de droit et ferait valoir ses intérêts au parlement de l'État, de la même manière que, par exemple, dans l'État unitaire, la fédération des agriculteurs veut faire des droits à partir des intérêts économiques, ou que le centre veut faire des droits à partir des intérêts religieux, confessionnels, c'est-à-dire à partir de la vie de l'esprit, en formant des coalitions avec d'autres partis ?

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Nun, sehr verehrte Anwesende, die Frage, sie ist entstanden aus einer noch nicht völligen Durchdringung desjenigen, was eigentlich das Wesen des dreigliedrigen sozialen Organismus ist. Sehen Sie, die Schäden des Einheitsstaates, sie entstehen ja dadurch, daß sich, sagen wir in das Rechtsleben, also im weitesten Umfange in die Politik hineinmischen wirtschaftliche Interessen, daß zum Beispiel die Landwirte einen Bund bilden und als «Bund der Landwirte» sich im Staatsparlament geltend machen und dort aus ihren Interessen heraus Einfluß auf das Rechtsleben nehmen. Oder auf der anderen Seite [können Schäden entstehen, wenn] sich eine Korporation, die rein geistige Interessen verfolgt -- sagen wir zum Beispiel das katholisch organisierte «Zentrum» — wiederum in das Staatsparlament hineinsetzt und dort die Rechtsinteressen, ich möchte sagen zu umgestalteten geistigen Interessen macht. Nun werden Sie sagen: Gut, in Zukunft bestehen getrennt voneinander die drei Glieder: geistiger Organismus, der sich vollständig selbstverwaltet aus den geistigen Grundsätzen heraus; rechtlicher Organismus, der die Fortsetzung des gegenwärtigen staatlichen Organismus bilden wird, aber eben nicht in sich das geistige Leben und das wirtschaftliche Leben haben wird, sondern nur das Rechts- und politische Leben; wirtschaftlicher Organismus, der Kreislauf des Wirtschaftslebens. Aber, werden Sie sagen, die drei Gebiete haben doch gewisse Dinge, gewisse Interessen miteinander gemein, und sie hängen ja durch den Menschen selbst zusammen; der einzelne Mensch steht in irgendwelchen Betrieben drinnen, in die die drei selbständigen Verwaltungsgebiete hineinspielen. Sie werden fragen: Ja, könnte denn nicht auch in der Zukunft für das Parlament des Rechtsbodens irgendein Klub oder dergleichen sich geltend machen, der die Wirtschaftsinteressen hereinträgt auf den Rechtsboden und im Staatsparlament geradeso seine Interessen geltend macht, wie zum Beispiel beim Einheitsstaat der Bund der Landwirte aus Wirtschaftsinteressen Rechte machen will oder wie das Zentrum aus religiösen, aus konfessionellen Interessen, also vom Geistesleben aus, Rechte machen will durch Koalitionen mit anderen Parteien?

Maintenant, mes très chers présents, l'essence de l'organisme social triarticulé, qui est encore si peu comprise aujourd'hui, consiste en ce que, dans le domaine du sol économique, on ne pourra prendre que des mesures économiques, pas de mesures de droit ni de mesures ayant un rapport avec le développement des facultés humaines à gérer dans la vie de l'esprit ; dans le domaine de la vie de droit, on ne pourra absolument que développer des questions de droit.

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Nun, sehr verehrte Anwesende, das Wesen des dreigliedrigen sozialen Organismus, das heute noch so wenig eingesehen wird, das besteht darin, daß man auf dem Gebiete des Wirtschaftsbodens nur wirtschaftliche Maßnahmen wird treffen können, keine Rechtsmaßnahmen und keine Maßnahmen, die mit der Entwicklung der menschlichen Fähigkeiten etwas zu tun haben, die im Geistesleben zu verwalten sind; auf dem Boden des Rechtslebens wird man überhaupt nur Rechtsfragen zu entwickeln haben.

Supposons donc qu'il se trouve un club avec des intérêts économiques dans le parlement du terrain de droit, dans le parlement de l'État, il ne pourrait jamais prendre de mesures qui aient une quelconque influence sur la vie de l'économie, puisque dans ce parlement, on ne discute que de questions de droit qui se rapportent à l'égalité de tous les humains. Elles ne peuvent donc pas non plus être pensées en fonction de la vie de l'économie. La vie de l'économie n'entre absolument pas en ligne de compte dans le parlement de droit. Il est impossible à quiconque, même s'il entre au Parlement de droit avec autant d'intérêts économiques que possible, d'y faire valoir ses intérêts économiques, parce que rien ne peut se faire sur le terrain de la vie de droit qui ait un caractère économique - cela ne peut se faire que sur le terrain de la vie de l'économie. C'est tout de suite le sens que les humains ne soient pas articulés/membrés n'importe comment en classes/états sociaux, mais que - séparé des humains - l'organisme social lui-même soit articulé. Donc, ce qui est maintenant l'État unitaire se divise/éclate en trois domaines, et on ne pourra pas faire valoir les intérêts de l'autre domaine dans chacun des trois domaines, parce que la revendication ne peut pas avoir d'effet dans ce domaine. C'est tout de suite dans cette conséquence que résidera à l'avenir ce qui sera salutaire pour l'organisme social ; c'est aussi la raison pour laquelle cet organisme social triparti est une nécessité sociale.

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Nehmen wir also an, es würde sich ein Klub mit wirtschaftlichen Interessen finden in dem Parlament des Rechtsbodens, in dem Staatsparlament, so würde er niemals Maßnahmen treffen können, die irgendwie auf das Wirtschaftsleben einen Einfluß haben, da in diesem Parlament überhaupt nur Rechtsfragen zur Verhandlung kommen, die sich auf die Gleichheit aller Menschen beziehen. Sie können also auch nicht aus dem Wirtschaftsleben heraus gedacht sein. Wirtschaftsleben kommt überhaupt nicht in Frage im Rechtsparlament. Es ist jedem unmöglich, auch wenn er mit noch so viel wirtschaftlichen Interessen hineinkommt ins Rechtsparlament, dort drinnen die wirtschaftlichen Interessen zur Geltung zu bringen, weil auf dem Boden des Rechtslebens nichts geschehen kann, was wirtschaftlichen Charakter hat — das kann nur auf dem Boden des Wirtschaftslebens geschehen. Das ist gerade der Sinn, daß nicht irgendwie die Menschen in Stände gegliedert werden, sondern daß — von den Menschen abgesondert — der soziale Organismus selbst gegliedert wird. Also dasjenige, was jetzt Einheitsstaat ist, zerfällt in drei Gebiete, und man wird auf jedem der drei Gebiete die Interessen des andern Gebietes gar nicht geltend machen können, weil die Geltendmachung keine Wirkung haben kann auf diesem Gebiete. Diese Konsequenz ist es gerade, in der das in der Zukunft Heilsame für den sozialen Organismus liegen wird; sie ist auch der Grund, warum dieser dreigeteilte soziale Organismus eine soziale Notwendigkeit ist.

Je crois que la plupart de ceux qui se sont déjà familiarisés aujourd'hui avec l'impulsion de l'organisme tripartite considèrent encore beaucoup trop ce qu'il signifie comme quelque chose de sophistiqué, comme quelque chose d'extérieur à la pratique, comme quelque chose où quelqu'un a réfléchi une fois de plus et s'est dit : l'organisme unitaire a mal tourné, alors faisons-le à trois. - Il ne s'agit pas de cela, mais de la reconnaissance de la vraie vie, des vraies nécessités de la vie, c'est ce qui donne comme conséquence l'organisme social triparti. Aujourd'hui, on entend très souvent les gens dire : "Oui, nous ne comprenons pas ce qu'il veut vraiment. - On ne comprend pas ce qui est réellement voulu. Aujourd'hui, tant de gens disent face à une telle impulsion : nous ne comprenons pas. -

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Ich glaube, die Mehrzahl derjenigen, die sich heute schon bekannt gemacht haben mit dem Impuls des dreigeteilten Organismus, betrachten das, was mit ihm gemeint ist, noch viel zu sehr als etwas Ausgeklügeltes, als etwas außerhalb der Praxis Stehendes, als etwas, wo wieder einmal einer nachgedacht hat und dabei ihm eingefallen ist: Mit dem Einheitsorganismus ist es schlecht gegangen, na, machen wir ihn zu dreien. — Darum handelt es sich nicht, sondern das Erkennen des wirklichen Lebens, der wirklichen Lebensnotwendigkeiten, das ist es, was als Konsequenz den dreigeteilten sozialen Organismus ergibt. Man hört heute so sehr häufig die Leute sagen: Ja, was der eigentlich will, verstehen wir nicht. — Man versteht nicht, was eigentlich gewollt ist. Heute sagen so viele Leute einem solchen Impuls gegenüber: Das verstehen wir nicht. —

D'où cela vient-il ? Vous voyez, cela vient à nouveau de quelque chose qui doit devenir différent et meilleur grâce à l'organisme triarticulé. Aujourd'hui, quand les gens doivent juger quelque chose, il leur manque avant tout le lien avec la vie. Si l'on parle aujourd'hui à partir d'une théorie, à partir de quelque chose qui [peut être expliqué] par quelques principes généraux, qui sont finalement compréhensibles pour tout humain normal lorsqu'il est devenu majeur, [alors les gens le comprennent]. Mais quand on parle aujourd'hui de quelque chose qui ne peut pas être compris de cette manière, mais pour lequel le véritable lien avec la vie est nécessaire, où l'on doit faire appel à l'expérience de la vie - les gens viennent et disent qu'ils ne comprennent pas. D'où cela vient-il en fait ? Cela vient de l'État unitaire que nous avons depuis quatre siècles ; grâce à cet État unitaire, les gens ont été jetés dans une vie où ils se trouvent dans un domaine particulier de la vie et ont acquis une certaine routine dans ce domaine. Cette routine, ils l'appellent leur pratique. Ils savent ce qu'ils ont grâce à cette routine. Par ailleurs, ils sont éduqués par l'État depuis le plus bas niveau scolaire. Ce qui entre dans l'éducation, ce n'est pas ce qui entrera dans l'éducation à l'avenir, la vie réelle, mais ce qui entre dans l'éducation, ce sont les règlements, les lois et ainsi de suite. La pensée humaine est déjà imprégnée [depuis le plus bas niveau scolaire] de l'abstrait du règlement, de la loi, de sorte que les gens n'ont aujourd'hui que la routine d'une branche particulière, qu'ils appliquent de manière tout à fait mécanique. Celui qui n'est pas d'accord avec eux sur ce point en raison d'une expérience de vie plus large, ils le traitent d'idiot ou d'humain peu pratique. Et à côté de cela, ils ont la tête pleine d'abstractions, parce qu'ils n'ont été éduqués qu'à partir de décrets, de lois, d'objectifs d'enseignement et ainsi de suite, qui ne sont pas tirés de la vie, mais seulement de quelque mode abstrait de pensée, qui n'a de justification que sur le terrain du droit, mais sur aucun autre terrain de la vie. Elle est justifiée sur le terrain du droit parce que ce qui est justifié sur le terrain du droit, c'est ce que chaque humain normal, devenu majeur, peut tirer de lui-même du simple fait qu'il est majeur, et revendiquer comme droit humain vis-à-vis de tous les autres humains. Mais ce qui doit être intégré dans l'administration de la vie de l'économie et dans le développement de la vie de l'esprit ne peut pas être filé à partir de cela.

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Woher rührt das? Sehen Sie, das rührt wieder von etwas her, was durch den dreigegliederten Organismus anders und eben besser werden soll. Heute fehlt bei den Menschen, wenn sie etwas beurteilen sollen, vor allen Dingen der Zusammenhang mit dem Leben. Wenn man heute aus einer Theorie heraus spricht, aus irgend etwas heraus spricht, was sich mit ein paar allgemeinen Grundsätzen [erklären läßt], die schließlich für jeden normalen Menschen begreiflich sind, wenn er mündig geworden ist, [dann verstehen das die Leute]. Wenn man aber heute von so etwas spricht, was sich nicht auf diese Art begreifen läßt, sondern wozu der wahre Zusammenhang mit dem Leben notwendig ist, wo man appellieren muß an die Lebenserfahrung — da kommen die Leute und sagen, das verstehen sie nicht. Woher rührt das eigentlich? Das rührt her vom Einheitsstaat, den wir seit vier Jahrhunderten haben; durch diesen Einheitsstaat sind die Menschen in ein Leben hineingeworfen worden, wo sie in einem besonderen Lebensgebiete drinnenstehen und in diesem sich eine gewisse Routine erworben haben. Diese Routine, die nennen sie ihre Praxis. Das wissen sie, was sie durch diese Routine haben. Im übrigen werden sie vom Staate erzogen von der untersten Schulstufe auf. Da spielt nicht das in die Erziehung hinein, was in der Zukunft in die Erziehung hineinspielen wird, das wirkliche Leben, sondern da spielen in die Erziehung hinein Verordnungen, Gesetze und so weiter. In das menschliche Denken fließt schon [von der untersten Schulstufe] ein das Abstrakte der Verordnung, des Gesetzes, so daß die Menschen heute nur die Routine irgendeines einzelnen Zweiges haben, die sie ganz mechanisch handhaben. Wer mit ihnen darüber nicht einverstanden ist aus einer breiteren Lebenserfahrung, den nennen sie einen Trottel oder einen unpraktischen Menschen. Und daneben haben sie einen Kopf voll Abstraktionen, weil sie nur erzogen worden sind aus Verordnungen, Gesetzen, Lehrzielen und so weiter heraus, die nicht aus dem Leben, sondern bloß aus irgendwelcher abstrakten Denkweise heraus entnommen sind, die einzig und allein Berechtigung hat auf dem Rechtsboden, aber auf keinem anderen Lebensboden. Auf dem Rechtsboden hat sie Berechtigung aus dem Grunde, weil auf dem Rechtsboden Berechtigung hat, was jeder normale, mündig gewordene Mensch einfach dadurch, daß er mündig ist, aus sich herausspinnen und als Menschenrecht gegenüber allen anderen Menschen in Anspruch nehmen kann. Aus dem aber kann nicht herausgesponnen werden, was in die Verwaltung des Wirtschaftslebens, was in die Entwicklung des Geisteslebens einfließen muß.

C'est pourquoi, parce que nous avons été privés de la liberté de la vie de l'esprit, de l'autonomie/l'être-placé-sur-soi de la vie de l'esprit, nous avons aujourd'hui ce phénomène étrange que les humains ne peuvent comprendre que ce qu'ils ont déjà pensé depuis longtemps.

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Daher, weil wir entbehrt haben die Freiheit des Geisteslebens, das Auf-sich-selbst-Gestelltsein des Geisteslebens, haben wir heute jene sonderbare Erscheinung, daß die Menschen nur dasjenige begreifen können, was sie sich schon seit langem gedacht haben.

J'ai récemment parlé dans une ville voisine des mêmes questions que celles dont je parle maintenant. Après cela, quelqu'un s'est inscrit à la discussion et a présenté quelque chose dont on pouvait déduire qu'il n'avait retenu et même entendu de mes explications que ce à quoi il était habitué depuis des décennies, même jusqu'à la formation des phrases.

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Ich habe neulich in einer Nachbarstadt über dieselben Fragen gesprochen, über die ich jetzt auch hier spreche. Nachher hat sich zur Diskussion jemand gemeldet, welcher etwas vorgebracht hat, aus dem man ersehen konnte, daß er einfach von meinen Ausführungen nur dasjenige aufgenommen und sogar gehört hat, woran er schon seit Jahrzehnten gewohnt war, sogar bis auf die Satzbildung.

Mais ce qui n'était pas déjà dans sa boîte crânienne depuis des décennies, l'humain ne l'a même pas entendu, cela lui a été tellement étranger qu'il ne l'a même pas entendu, qu'il l'a même nié dans la discussion. Cela vient du fait que quelque chose comme l'impulsion vers un organisme social triarticulé ne doit pas faire appel à ce qui nous a été inculqué par des règlements abstraits, des lois, des objectifs pédagogiques, des cours et ainsi de suite, mais doit faire appel à ce que l'humain comprend de sa propre vie. C'est pourquoi un tel fossé s'est creusé aujourd'hui lorsque l'on ne parle pas à partir d'une pensée utopiste et idéologique, mais justement à partir de la vie. Plus on parle aujourd'hui de manière pratique, plus les humains nous traitent de non-pratique, parce que les humains n'ont pas de réelle pratique de la vie, mais seulement une routine de vie et des abstractions dans la tête. C'est aussi ce qui fait craindre qu'à l'avenir, dans l'organisme social triarticulé, il puisse y avoir d'une manière ou d'une autre une tyrannie d'un côté ou de l'autre. Cela ne peut pas arriver, parce que, comme je l'ai expliqué, une telle tyrannie ne peut même pas s'affirmer. On aurait beau légiférer au sein du parlement de droit, on ne toucherait rien dans la vie de l'économie, parce que même ce qui serait dangereux pour les intérêts de la vie de l'économie ne pourrait pas avoir d'effet sur la vie de l'économie, puisque celle-ci s'administre de manière autonome.

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Was aber nicht in seinem Hirnkästchen schon drinnen war seit Jahrzehnten, das hat der Mensch nicht einmal gehört, das ging so fremd an ihm vorbei, daß er es nicht einmal gehört hat, daß er es in der Diskussion überhaupt abgeleugnet hat. Das kommt daher, weil so etwas wie der Impuls zum dreigegliederten sozialen Organismus appellieren muß nicht an das, was uns anerzogen ist durch abstrakte Verordnungen, Gesetze, Lehrziele, Lehrgänge und so weiter, sondern appellieren muß an das, was der Mensch aus dem Leben selber heraus versteht. Deshalb hat sich heute eine solche Kluft aufgerichtet, wenn man nicht aus utopistischem und ideologischem Denken heraus redet, sondern eben gerade aus dem Leben heraus redet. Je praktischer man heute redet, desto unpraktischer nennen einen die Menschen, weil die Menschen eine wirkliche Lebenspraxis nicht haben, sondern lediglich Lebensroutine und Abstraktionen im Kopfe haben. Das ist es auch, was zu der Furcht führt, daß es in der Zukunft im dreigegliederten sozialen Organismus irgendwie zu einer Tyrannei von der einen oder andern Seite kommen könne. Die kann ja gar nicht kommen, weil eine solche Tyrannei, wie ich ausgeführt habe, sich gar nicht einmal geltend machen kann. Man würde, wenn man noch so viel Gesetze gäbe in dem Rechtsparlament, damit gar nichts treffen im Wirtschaftsleben, weil selbst das, was für die Interessen des Wirtschaftslebens gefährlich wäre, auf das Wirtschaftsleben nicht wirken könnte, da es sich selbständig verwaltet.

Une question supplémentaire:

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Eine weitere Frage:

De l'autre côté, comment sont réglées les exigences de la politique sociale, par exemple l'aide aux invalides de guerre, aux orphelins, aux faibles et ainsi de suite ? En particulier, dans quelle mesure ? Comment les résultats de l'économie sont-ils utilisés ? La politique sociale du Dr Steiner ne peut-elle pas être rendue illusoire par une constellation correspondante du gouvernement ? Même si les principaux excès du capitalisme, l'économie de rente, étaient éliminés, la répartition des charges ne peut-elle pas continuer à être unilatérale ?

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Wie werden andererseits die Anforderungen der Sozialpolitik, zum Beispiel Unterstützung der Kriegsinvaliden, Waisen, Schwachen und so weiter ge­regelt? Insbesondere in welchem Maßstabe? Wie werden die Ergebnisse der Wirtschaft verwendet? Kann nicht durch eine entsprechende Konstellation der Regierung die Sozialpolitik von Dr. Steiner illusorisch gemacht wer­den? Wenn auch die Hauptauswüchse des Kapitalismus, die Rentenwirtschaft, beseitigt wären, kann nicht die Verteilung der Lasten nach wie vor eine einseitige sein?

La réponse à la dernière partie de la question est déjà donnée par ce que je viens de dire. Mais j'ai expliqué plus en détail dans mon livre "Die Kernpunkte der Sozialen Frage" (Les points essentiels de la question sociale) qu'une vie de l'économie vraiment placée sur elle-même peut à plus forte raison s'occuper des veuves et des orphelins, etc. J'ai même déjà indiqué tout à l'heure qu'il fallait inclure dans la cellule économique de base ce que chacun doit apporter comme quote-part à ce que les veuves et les orphelins, et en général les autres personnes incapables de travailler - comme je l'ai expliqué dans mon livre, aussi pour les enfants pour lesquels je revendique le droit d'éducation - ont à recevoir. Le critère pour cela sera simplement le niveau de vie des personnes restantes. Comme on a avec la cellule économique originelle un critère pour le niveau de vie d'une personne selon la prospérité économique globale existante, on a en même temps la possibilité de créer un critère pour la vie de ceux qui ne peuvent vraiment pas travailler.

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Der letzte Teil der Frage ist ja schon mit dem beantwortet, was ich eben gesagt habe. Daß aber ein wirklich auf sich selbst gestelltes Wirtschaftsleben erst recht sorgen kann für Witwen und Waisen und so weiter, das habe ich in meinem Buche «Die Kernpunkte der Sozialen Frage» des breiteren ausgeführt. Ich habe es sogar vorhin schon angedeutet, daß eingerechnet werden muß in die wirtschaft­liche Urzelle dasjenige, was ein jeder als Quote beizusteuern hat zu dem, was Witwen und Waisen, überhaupt sonstige nicht arbeitsfä­hige Menschen -- wie in meinem Buche ausgeführt ist, auch für die Kinder, für die ich das Erziehungsrecht in Anspruch nehme —, zu bekommen haben. Der Maßstab dafür wird sich ergeben einfach aus der Lebenshaltung der übrigen Personen. Da man mit der wirt­schaftlichen Urzelle einen Maßstab hat für die Lebenshaltung einer Person nach dem bestehenden wirtschaftlichen Gesamtwohlstande, so ist damit zu gleicher Zeit auch die Möglichkeit gegeben, einen Maßstab zu schaffen für das Leben derjenigen, die wirklich nicht arbeiten können.

La question suivante :

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Die nächste Frage:

Les dangers de l'ai si nommé gouvernement bourgeois ne pourraient-ils donc pas subsister ? Ceux-ci ne sont-ils pas encore renforcés par le fait que, selon la composition de la tendance politique dirigeante, la répartition des postes peut se faire de telle sorte que, malgré toutes les bonnes paroles, la direction et l'occupation des usines, des coopératives et ainsi de suite se font par la voie dite des "cousins" ? Dans une société gouvernante arriérée, c'est-à-dire au parlement, qui garantit l'élimination de l'incapable, du paresseux d'un poste de direction ou d'une position indépendante ? Une économie de clique ne peut-elle pas détruire en peu de temps les avantages du système steinerien ?

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Könnten also die Gefahren der sogenannten Bourgeois-Regierung nicht nach wie vor bestehen bleiben? Werden diese nicht noch bestärkt, daß je nach Zusammensetzung der führenden politischen Richtung die Verteilung der Ämter so vor sich gehen kann, daß trotz aller guten Worte die Führung und die Besetzung der Fabriken, Genossenschaften und so weiter auf dem sogenannten «Vetterles»-Weg geschieht? Wer verbürgt bei einer rückstän­digen regierenden Gesellschaft, das heißt im Parlament, die Entfernung des Unfähigen, Faulen aus einer leitenden oder selbständigen Stellung? Kann nicht eine Cliquenwirtschaft die Vorzüge des Steinerschen Systems in kurzem vernichten?

Au fond, la réponse à cette question découle aussi de ce que j'ai déjà dit. Car, très chers présents, il ne s'agit vraiment pas d'imaginer un quelconque état idéal dans lequel il ne pourrait plus arriver que l'un ou l'autre dévore quelque chose, mais il s'agit de trouver le meilleur état possible adapté à une société humaine concrète. Ce que l'on appelle ici la voie "des cousins " et autres, si vous réfléchissez vraiment aux choses - mais en pratique, en fonction de la réalité - cela deviendrait tout à fait impossible. Car, pensez seulement que dans cet organisme social triarticulé, la circulation des moyens de production s'effectue dans la plus large mesure possible, qu'en outre la collaboration des travailleurs manuels avec les travailleurs intellectuels repose sur un contrat entièrement libre concernant les prestations, que donc, dans le cas d'un quelconque népotisme, l'ensemble des travailleurs, spirituels et physiques, d'une entreprise devrait être d'accord avec ce népotisme. Les garanties créées sont donc bien plus importantes que partout ailleurs. Si l'on réfléchit par exemple à tout ce qui peut se produire en matière de corruption et d'espionnage dans un grand système économique coopératif devenu tyrannique et étatique, j'aimerais savoir comment cela peut être comparé à ce qui peut certes se produire ici ou là dans l'organisme triarticulé par une erreur de la nature humaine, mais qui se corrigera naturellement rapidement. La plus grande garantie que les dommages inhérents à la nature humaine ne se propagent pas trop est précisément offerte par la vitalité qui existe dans l'organisme social triarticulé, parce que les trois membres de l'organisme social se contrôlent eux-mêmes à nouveau. Un organisme unitaire, s'il est de surcroît construit sur la seule vie économique matérielle, porte en lui les dangers qui sont caractérisés par cette question ; et c'est parce que l'on peut prévoir ces dangers que la question est née - à nouveau d'une nécessité pratique : comment peut-on éliminer d'un corps économique unique la possibilité que ces dommages surviennent ? En retirant/sortant la vie juridique, c'est-à-dire en créant une correction pour ce qui peut survenir comme injustice. Par quoi élimine-t-on les dommages du système de production économique dans le domaine spirituel ? Par le fait que le domaine spirituel s'administre lui-même ; il doit reposer sur la confiance en ses semblables, et l'inefficace doit renoncer à la vie spirituelle et devenir travailleur manuel ou autre. Tout cela résulte précisément de la triarticulation de l'organisme social, parce que cette triarticulation donne en même temps la possibilité de corriger les dommages qui surviennent dans l'un ou l'autre domaine.

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Im Grunde genommen geht auch die Beantwortung dieser Frage aus demjenigen hervor, was ich schon gesagt habe. Denn, sehr verehrte Anwesende, es handelt sich wirklich nicht darum, irgend­einen Idealzustand auszudenken, in dem es nun gar nicht mehr vorkommen kann, daß der eine oder andere etwas ausfrißt, sondern es handelt sich darum, den irgendeiner konkreten menschlichen Gesellschaft angepaßten bestmöglichen Zustand herauszufinden. Dasjenige, was etwa hier der «Vetterles»-Weg und dergleichen genannt wird, das würde, wenn Sie nur die Dinge ganz wirklich überdenken — aber praktisch, der Wirklichkeit gemäß überdenken —, ganz unmöglich. Denn, denken Sie nur daran, daß in diesem dreigliedrigen sozialen Organismus die Zirkulation der Produktionsmittel in weitestem Umfange stattfindet, daß ferner die Zusammenarbeit der Handarbeiter mit den Geistesarbeitern auf einem völlig freien Vertrag über die Leistungen beruht, daß also bei irgendeiner Vetternwirtschaft die ganze Arbeiterschaft, die geistige und physische Arbeiterschaft eines Betriebes einverstanden sein müßte mit dieser Vetternwirtschaft. Da sind also viel größere Garantien geschaffen als irgendwo anders. Wenn man überdenkt, was zum Beispiel bei einem tyrannisch zum Staatswesen gewordenen großen wirtschaftlichen Genossenschaftswesen alles an Korruption, an Spitzeltum entstehen kann, dann möchte ich wissen, wie sich das vergleichen läßt mit demjenigen, was im dreigegliederten Organismus durch einen Fehler der Menschennatur im einzelnen gewiß da und dort entstehen kann, sich selbstverständlich aber bald wieder korrigieren wird. Die größte Gewähr, daß Schäden, die nun einmal in der menschlichen Natur liegen, nicht zu stark um sich greifen, die wird gerade durch jene Lebendigkeit geboten, welche im dreigegliederten sozialen Organismus stattfindet, weil ja die drei Glieder des sozialen Organismus selber sich wiederum kontrollieren. Ein Einheitsorganismus, wenn er noch dazu auf das bloß materielle Wirtschaftsleben gebaut ist, der trägt gerade die Gefahren in sich, die mit dieser Frage charakterisiert sind; und weil man diese Gefahren voraussehen kann, ist — wiederum aus einer praktischen Notwendigkeit heraus — die Frage entstanden: Wie entfernt man aus einem Einheitswirtschaftskörper die Möglichkeit, daß diese Schäden entstehen? Dadurch, daß man das Rechtsleben herausnimmt, also die Korrektur schafft für dasjenige, was als Unrecht entstehen kann. Wodurch entfernt man die Schäden des wirtschaftlichen Produktionswesens auf geistigem Gebiete? Dadurch, daß das geistige Gebiet sich selbst verwaltet; es muß auf dem Vertrauen zu den Mitmenschen beruhen, und der Untüchtige muß sich vom geistigen Leben verabschieden und Handarbeiter oder dergleichen werden. Das alles ergibt sich gerade aus der Dreigliederung des sozialen Organismus, weil diese Dreigliederung zu gleicher Zeit die Möglichkeit der Korrektur für Schäden gibt, die auf dem einen oder anderen Gebiete entstehen.

Ici est encore posée une question :

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Hier ist noch eine Frage gestellt:

Comment vous pensez-vous l'autogestion du domaine spirituel et par quelles organisations sera-t-elle portée ?

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Wie denken Sie sich die Selbstverwaltung des geistigen Gebiets und von welchen Organisationen wird sie getragen werden?

Maintenant, voyez-vous, chers présents, il faudrait beaucoup, beaucoup de temps pour vous décrire en détail cette autogestion complexe du domaine spirituel. Je peux seulement suggérer qu'au sein de l'autogestion du domaine spirituel, les administrateurs seront uniquement les personnes qui sont elles-mêmes actives dans ce domaine spirituel. Dans le domaine de l'enseignement, par exemple, rien d'autre n'entrera dans l'autogestion que ce que le pédagogue doit exercer comme influence sur le pédagogue. De même, le choix des personnalités pour certains postes ne se fera pas sur la base d'examens, de règlements et autres, mais sur la base d'une connaissance réellement pédagogique des capacités et ainsi de suite, de sorte que la place que j'occupe dans l'organisme spirituel ne dépendra de rien d'autre que - disons dans le domaine particulier de l'école - des seuls points de vue pédagogiques, c'est-à-dire des points de vue internes. Jamais un autre corps, le corps économique ou le corps d'État, ne pourra aménager les écoles selon ses besoins. Les écoles sont uniquement aménagées en fonction des besoins humains jusqu'à l'âge de 15 ans et, à partir de cet âge, en fonction des besoins de l'organisme social, en fonction des besoins de la vie de cet organisme social. Mais cela implique qu'en réalité, ce qui relève de l'administration dépend exactement des mêmes points de vue que l'enseignement lui-même dans les établissements d'enseignement. À l'avenir, l'humain ne doit pas être placé à un endroit par un État et devoir ensuite suivre les décrets de l'État, mais tout ce qui s'active dans la vie spirituelle n'est placé que dans une administration qui est née du point de vue de cette vie spirituelle elle-même.

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Nun, sehen Sie, sehr verehrte Anwesende, im einzelnen diese kom­plizierte Selbstverwaltung des geistigen Gebietes Ihnen jetzt zu charakterisieren, das würde lange, lange Zeit in Anspruch nehmen. Ich kann nur andeuten, daß es sich darum handeln wird, daß inner­halb der Selbstverwaltung des geistigen Gebietes als Verwaltende nur stehen werden diejenigen Menschen, die auch in diesem geisti­gen Gebiete selbst tätig sind. Zum Beispiel auf dem Gebiete des Schulwesens wird also nichts anderes in die Selbstverwaltung einfließen als dasjenige, was der Pädagoge über den Pädagogen sachgemäß als Einfluß ausüben muß. Auch die Auswahl der Per­sönlichkeiten für bestimmte Stellen wird nicht auf Examen, Ver­ordnungen und dergleichen, sondern auf die wirklich pädagogische Erkenntnis der Fähigkeiten und so weiter gebaut sein, so daß es von nichts anderem abhängen wird, an welcher Stelle ich im geisti­gen Organismus stehe, als — sagen wir auf dem speziellen Gebiet der Schule — von pädagogischen Gesichtspunkten allein, also von inneren Gesichtspunkten. Niemals wird irgendeine andere Körper­schaft, die Wirtschafts- oder Staatskörperschaft, nach ihren Bedürf­nissen die Schulen einrichten können. Die Schulen werden lediglich eingerichtet nach den menschlichen Bedürfnissen bis zum 15. Jahre und vom 15. Jahre ab nach den Bedürfnissen des sozialen Organis­mus, nach den Bedürfnissen des Lebens dieses sozialen Organis­mus. Dazu gehört aber, daß in der Tat dasjenige, was Verwaltung ist, genau von denselben Gesichtspunkten abhängt wie in den Unterrichtsanstalten der Unterricht selber. Es darf nicht in der Zukunft der Mensch von einem Staate an eine Stelle gestellt werden und dann auch den Verordnungen des Staates zu folgen haben, sondern alles dasjenige, was im geistigen Leben sich betätigt, ist nur in eine Verwaltung gestellt, die aus dem Gesichtspunkte dieses geistigen Lebens selbst heraus entstanden ist.

La question se pose alors :

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Dann liegt die Frage vor:

Le Bund für Dreigliederung a-t-il déjà envisagé la création d'un conseil culturel pour le domaine spirituel ? Si ce n'est pas le cas, l'assemblée devrait en prendre l'initiative.

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Ist vom Bund für Dreigliederung bereits die Gründung eines Kulturrates für das geistige Gebiet in Aussicht genommen? Wenn nicht, dann sollte von der Versammlung die Initiative dazu ergriffen werden.

Maintenant, très chers présents, il ne sert à rien aujourd'hui de ne pas parler ouvertement et honnêtement des grandes tâches que nous impose le présent. La vie de l'économie a pris des formes qui ont amené le prolétariat à défendre énergiquement ses intérêts économiques. Il est bien connu, par les circonstances les plus diverses, que le prolétariat est aujourd'hui très malade du fait qu'il a plus ou moins un but théorique, mais pas de pratique. Pourtant, ce qui vit dans le prolétariat, c'est un certain vouloir, c'est aussi le résultat d'une formation politique bien déterminée, qui a traversé des décennies. C'est à partir de cette volonté que l'on pourra former aujourd'hui quelque chose comme un conseil d'entreprise ou un corps de conseils d'entreprise composés de travailleurs spirituels et physiques ensemble. Ce ne sera pas facile, d'autant plus que si cela n'est pas fait rapidement, il pourrait être trop tard.

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Nun, sehr verehrte Anwesende, es nützt heute nichts, wenn man nicht auf dem Gebiete der großen Aufgaben, die uns die Gegenwart auferlegt, ganz unbedingt offen und ehrlich redet. Das Wirtschafts­leben hat Formen angenommen, durch die das Proletariat zu einer energischen Vertretung seiner wirtschaftlichen Interessen gebracht worden ist. Es ist ja durch die mannigfachsten Umstände durchaus bekannt, daß heute das Proletariat sehr krankt an dem Umstande, daß es mehr oder weniger ein theoretisches Ziel, aber keine Praxis hat. Dennoch, was da lebt im Proletariat, das ist ein bestimmtes Wollen, das ist auch das Ergebnis einer ganz bestimmten politischen Schulung, die durch Jahrzehnte hindurchgegangen ist. Aus diesem Wollen wird sich heute so etwas formen lassen wie zum Beispiel ein Betriebsrat oder eine Betriebsräteschaft aus geistigen und physischen Arbeitern zusammen. Das wird nicht leicht sein, namentlich da es, wenn es nicht schnell geschieht, zu spät werden könnte.

Mais, j'aimerais dire qu'aujourd'hui, c'est un travail qui se heurte à des obstacles encore moins redoutables que la création d'un conseil culturel, car on y rencontre les [obstacles] les plus divers. Par exemple, il y a aujourd'hui des dirigeants de parti qui croient qu'ils doivent penser de manière socialiste, tout à fait socialiste, qu'ils ne doivent plus penser du tout dans le sens de l'ancienne culture de l'esprit des classes privilégiées, et pourtant ils n'ont adopté rien d'autre que cette culture de l'esprit. Il n'y a rien d'autre qui vit dans leur tête que la dernière conséquence de cette culture de l'esprit. Cette culture de l'esprit des cercles dirigeants, elle peut être caractérisée par le fait qu'au cours des quatre derniers siècles, elle a débouché de plus en plus sur un rapport entre la vie spirituelle et la vie de l'économie, de telle sorte que la vie spirituelle n'est plus qu'une conséquence de la vie de l'économie, une sorte de superstructure sur la vie de l'économie. C'est à partir de cette expérience des trois ou quatre derniers siècles que le prolétariat, ou plutôt la théorie prolétarienne, s'est forgé la vision que la vie de l'esprit en général ne peut être que quelque chose qui provient de la vie de l'économie. Dès l'instant où l'on ferait pratique que la vie de l'esprit aurait seulement la permission de provenir de la vie de l'économie, dans cet instant, on poserait la première pierre d'une destruction totale de la vie de l'esprit, d'une destruction totale de la culture. La bourgeoisie ne peut pas exiger aujourd'hui que le prolétariat se tienne à un autre point de vue que celui d'attendre tout le salut de la vie de l'économie — pour la raison que la bourgeoisie elle-même a tout amené au point de vue que finalement tout spirituel est n'importe comment dépend d'une manière ou d'une autre de l'économique.

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Aber, ich möchte sagen, es ist heute eine mit immer noch weni­ger furchtbaren Hindernissen kämpfende Arbeit als die Schaffung eines Kulturrats, denn da tritt einem das mannigfachste [an Hin­dernissen] entgegen. Zum Beispiel gibt es heute Parteiführer, die glauben, sozialistisch, ganz sozialistisch zu denken, gar nicht mehr im Sinne der alten Geisteskultur der bevorzugten Klassen zu den­ken, und dennoch haben sie nichts anderes als diese Geisteskultur übernommen. Es lebt in ihren Köpfen nichts anderes als die letzte Konsequenz dieser Geisteskultur. Diese Geisteskultur der leiten­den, führenden Kreise, sie kann dadurch charakterisiert werden, daß sie innerhalb der letzten vier Jahrhunderte immer mehr und mehr eingemündet ist in ein solches Verhältnis vom geistigen Le­ben zum Wirtschaftsleben, daß das geistige Leben eigentlich nur­mehr eine Folge des Wirtschaftslebens, eine Art Überbau über das Wirtschaftsleben ist. Aus dieser Erfahrung der letzten drei bis vier Jahrhunderte hat sich nun das Proletariat respektive die proletari­sche Theorie die Anschauung gebildet, daß das Geistesleben über­haupt nur etwas sein darf, was aus dem Wirtschaftsleben hervor­geht. In dem Augenblick, wo man das praktisch machen würde, daß das Geistesleben nur aus dem Wirtschaftsleben hervorgehen dürfe, in dem Augenblicke legt man den Grundstein zu einer völ­ligen Vernichtung des Geisteslebens, zu einer völligen Vernichtung der Kultur. Das Bürgertum kann heute nicht verlangen, daß das Proletariat auf einem andern Standpunkte steht, als alles Heil vom Wirtschaftsleben zu erwarten -- aus dem Grunde, weil das Bürger­tum selbst alles zu dem Standpunkte gebracht hat, daß schließlich alles Geistige irgendwie vom Wirtschaftlichen abhängig ist.

Le cours de l'évolution a été tel que l'évolution historique a d'abord permis de surmonter ces dommages qui résultaient pour l'humain de l'ordre aristocratique au sein de la société humaine. Cet ordre aristocratique a entraîné des dommages de droit ; la bourgeoisie a lutté pour obtenir des droits par rapport à ce qui était auparavant l'ordre aristocratique. Ensuite, au cours de l'évolution historique, l'opposition entre la bourgeoisie et le prolétariat, c'est-à-dire entre les possédants et les dépourvus de possession, est apparue. La grande lutte entre la bourgeoisie et le prolétariat consiste à faire en sorte que la force de travail ne soit plus une marchandise. En l'état actuel des choses, il s'agit pour le prolétariat d'exiger énergiquement - et ce n'est pas seulement une revendication prolétarienne, mais une revendication historique - qu'à l'avenir la force de travail physique ne soit plus une marchandise. La bourgeoisie a exigé le libéralisme parce qu'elle ne voulait plus des anciennes prérogatives aristocratiques, parce qu'elle ne voulait plus faire du droit une chose de conquête et d'achat. Le prolétariat exige l'émancipation de la force de travail du caractère marchand. Si nous ne voulons pas laisser subsister quelque chose qui ferait basculer toute l'Europe centrale et orientale dans l'état de barbarie, nous devons aujourd'hui en reconnaître une autre. Si le prolétariat n'exigeait pas aujourd'hui de collaborer avec compréhension avec les travailleurs spirituels, alors il dépouillerait certes le travail physique de son caractère marchand, mais la conséquence en serait qu'il en résulterait à l'avenir une situation dans laquelle toute force humaine spirituelle deviendrait une marchandise. Cet état ne doit pas être atteint, ne doit pas être provoqué. Il faut saisir le sérieux de la tâche de telle sorte qu'en même temps que le travail physique, le travail spirituel, véritablement spirituel, reçoive son dû/droit. L'ancienne aristocratie a provoqué l'absence de droit de l'humain, l'ancienne bourgeoisie a provoqué l'absence de possession du prolétariat. Si la conception purement matérialiste-économique de la question prolétarienne persistait, il resterait la déshumanisation de la vie de l'esprit. Nous nous tenons devant ce danger si ceux qui ont le cœur et le sens pour la vie de l'esprit ne se mettent pas sur le terrain de libérer cette vie de l'esprit elle-même. Et cette vie de l'esprit ne peut être libérée que si nous prenons congé de [la dépendance de la] vie de l'esprit, que j'ai donc caractérisée des manières les plus différentes, et si nous provoquons vraiment une nouvelle articulation de la vie de l'esprit par un conseil culturel sérieux. Mais la doit être aujourd'hui parlé honnêtement et ouvertement : L'intérêt est malheureusement encore trop peu présent sur ce terrain. Reconnaître qu'il y a là une question brûlante, c'est la tâche la plus proche, la plus brûlante. Un conseil de la culture doit voir le jour.

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Der Gang der Entwicklung war ein solcher, daß zunächst diejenigen Schäden durch die geschichtliche Entwicklung überwunden wurden, die sich für den Menschen innerhalb der menschlichen Gesellschaft ergeben haben aus der aristokratischen Ordnung heraus. Aus dieser aristokratischen Ordnung heraus haben sich ergeben Rechtsschäden; das Bürgertum kämpfte um Rechte gegen­über demjenigen, was früher aristokratische Ordnung war. Dann hat sich in der geschichtlichen Entwicklung als weiteres ergeben der Gegensatz zwischen Bürgertum und Proletariat, das heißt zwi­schen Besitzenden und Besitzlosen. Der große Kampf zwischen Bürgertum und Proletariat geht dahin, die Arbeitskraft nicht mehr eine Ware sein zu lassen. So wie die Dinge heute liegen, handelt es sich darum, daß das Proletariat energisch verlangt — und das ist nicht allein eine proletarische Forderung, sondern eine geschicht­liche —, daß in der Zukunft die physische Arbeitskraft nicht mehr Ware sein dürfe. Das Bürgertum hat den Liberalismus verlangt, weil es die alten aristokratischen Vorrechte nicht mehr wollte, weil es das Recht nicht mehr zu einer Eroberungs- und Kaufsache machen wollte. Das Proletariat verlangt die Emanzipation der Arbeitskraft vom Warencharakter. Wollen wir nicht etwas übriglassen, was ganz Mittel- und Osteuropa in den Zustand der Barbarei bringen würde, so müssen wir heute noch ein weiteres einsehen. Würde sich heute nicht die Forderung aus dem Proletariat heraus ergeben, mit den geistigen Arbeitern verständnisvoll zusammenzuarbeiten, dann würde das Proletariat zwar die physische Arbeit des Warencharakters entkleiden, aber die Folge davon wäre, daß in der Zukunft eintreten würde ein Zustand, durch den alle geistige Menschenkraft zur Ware wird. Dieser Zustand darf nicht erreicht werden, darf nicht herbeigeführt werden. Es muß der Ernst der Aufgabe so erfaßt werden, daß mit der physischen Arbeit zu gleicher Zeit auch der geistigen, wirklich geistigen Arbeit ihr Recht werde. Die alte Aristokratie hat herbeigeführt die Rechtlosigkeit des Menschen, das alte Bürgertum hat herbeigeführt die Besitzlosigkeit des Proletariats. Wenn die bloß materialistisch-wirtschaftliche Auffassung der proletarischen Frage bliebe, so würde zurückbleiben die Entmenschtheit des Geisteslebens. Vor dieser Gefahr stehen wir, wenn nicht diejenigen, welche Herz und Sinn haben für das Geistesleben, sich auf den Boden stellen, dieses Geistesleben selbst zu befreien. Und dieses Geistesleben kann nur befreit werden, wenn wir von [der Abhängigkeit des] Geisteslebens, das ich ja in der verschiedensten Weise charakterisiert habe, Abschied nehmen und wirklich durch einen ernsthaften Kulturrat eine Neugliederung des Geisteslebens herbeiführen. Da muß aber heute ehrlich und offen gesprochen werden: Das Interesse, das ist auf diesem Boden leider noch viel zu wenig da. Einzusehen, daß eine brennende Frage hier vorliegt, das ist die allernächste, die brennendste Aufgabe. Ein Kulturrat muß entstehen.

Les tentatives que nous avons faites, notamment lors d'une réunion hier, n'ont pas donné de résultats très prometteurs, parce que les humains n'ont pas encore conscience de ce qui est en jeu aujourd'hui si nous ne parvenons pas à mettre le travail spirituel sur ses propres pieds et à ne pas le laisser être l'esclave de la vie économique ou étatique. Il est donc urgent d'éveiller les cœurs et les esprits dans un avenir proche, précisément pour un conseil de la culture. L'apolitisme/le non-politique de nos humains centre européens, qui s'est malheureusement manifesté de manière si horrible au cours des quatre ou cinq dernières années, est ce qui devrait conduire à la connaissance de soi, tout de suite dans le domaine spirituel. C'est ce qui devrait ouvrir l'œil spirituel des humains sur la manière dont notre vie de l'esprit a été jusqu'à présent seulement une vie de l'esprit d'une petite clique, calculée pour se développer sur le sol de larges masses qui ne pouvaient pas participer à cette vie de l'esprit, et qu'il faut aujourd'hui créer une vie de l'esprit dans laquelle chaque humain trouve une existence digne de l'humain, non seulement sur le plan physique, mais aussi sur le plan spirituel et animique/d'âme. Très chers présents, si l'on regardait les dégâts causés par cette vie de l'esprit au cours des années qui se sont avérées être les décennies de préparation à la catastrophe mondiale actuelle, on pouvait vraiment être saisi par des soucis culturels.

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Bei den Versuchen, die wir gemacht haben, unter anderem gestern in einer Sitzung, hat sich nicht gerade sehr Verheißungsvolles ergeben, weil den Menschen noch nicht vor Augen steht, was heute auf dem Spiele steht, wenn wir nicht dazu kommen, die geistige Arbeit auf ihre eigenen Füße zu stellen und sie nicht eine Sklavin des Wirtschafts- oder Staatslebens sein lassen. Es ist daher eine dringende Notwendigkeit, daß in der allernächsten Zeit Herz und Sinn erregt werde gerade für einen Kulturrat. Das Unpolitische unserer mitteleuropäischen Menschen, das sich ja leider in so gräßlicher Weise in den letzten vier bis fünf Jahren gezeigt hat, das ist dasjenige, was zu Selbsterkenntnis gerade auf dem geistigen Gebiete führen müßte. Das ist dasjenige, was den Menschen das geistige, das Seelenauge dafür auftun sollte, wie unser Geistesleben bisher nur ein Geistesleben einer kleinen Clique war, darauf berechnet, daß es sich auf dem Boden breiter Massen entwickelte, die nicht teilnehmen konnten an diesem Geistesleben, und daß heute geschaffen werden muß ein Geistesleben, in dem jeder Mensch nicht nur physisch, sondern auch geistig und seelisch ein menschenwürdiges Dasein findet. Sehr verehrte Anwesende, wenn man gerade in den Jahren, die sich als die Jahrzehnte zur Vorbereitung der gegenwärtigen Weltkatastrophe erwiesen haben, in die Schäden dieses Geisteslebens hineinschaute, da konnte man wahrhaftig von Kultursorgen ergriffen werden.

On demanda alors :

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Dann wurde gefragt:

Comment nos enfants seront-ils éduqués au mieux ?

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Wie werden unsere Kinder am besten erzogen?

Dans le temps où l'on se targuait de ne pas vouloir rendre hommage à une quelconque autorité, les enfants étaient éduqués de telle sorte que la foi aveugle en l'autorité était la chose la plus importante, et que l'on ne pouvait plus du tout juger du rapport entre cette autorité et la vie. On n'avait ni le cœur ni le sens pour comprendre, par exemple, que ce que l'humain assimile comme habitudes de pensée dans les dernières années de sa vie de jeunesse, cela imprègne tout son être humain, que cela constitue tout son être humain.

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In der Zeit, in der man sich soviel zugute darauf tat, daß man keiner Autorität huldigen will, wurden die Kinder eben doch so erzogen, daß der blindeste Autoritätsglaube an das Bestehende das Allermaßgebendste war, und den Zusammenhang dieses Bestehenden mit dem Leben, den konnte man überhaupt gar nicht mehr beurteilen. Man hatte nicht Herz und Sinn dafür, daß zum Beispiel dasjenige, was der Mensch in den letzten Jugendjahren seines Lebens in sich als Denkgewohnheiten aufnimmt, daß das seinenganzen Menschen durchdringt, seinen ganzen Menschen ausmacht.Nehmen wir da, insofern wir gerade den geistig führenden Ständenangehören, wirklich Lebendiges für die Gegenwart auf?

Très chers participants, il s'agit aujourd'hui de parler ouvertement, honnêtement et avec insistance de cette question. Une grande partie de nos dirigeants actuels s'imprègnent au lycée des formes de pensée des Grecs et des Romains, ils s'imprègnent de la manière dont les Grecs et les Romains pensaient à la vie, dont les Grecs et les Romains se partageaient la vie. Seuls ceux qui pratiquaient la science, l'art, la politique ou la gestion de l'agriculture étaient dignes d'être des humains libres. Les autres étaient condamnés à n'être que des humains non libres, des hilotes ou des esclaves. La manière dont les humains vivent s'étend jusqu'à la structure de la langue que nous acquérons dans notre jeunesse, jusqu'à la construction des phrases, et pas seulement jusqu'à la forme des mots/paroles. Dans les lycées, les membres des cercles dirigeants absorbent ce qui était viable pour la vie des Grecs et des Romains, et rien de ce qui est viable pour notre vie actuelle. Celui qui dit cela aujourd'hui - et il faut le dire, parce que seule l'ouverture la plus radicale peut conduire au véritable salut - est bien sûr encore considéré comme un fou par un grand nombre de personnes ; mais ce qui est encore considéré comme fou aujourd'hui fait partie de ce dont nous avons besoin pour assainir l'organisme social. Nous avons besoin d'humains qui pensent comme la vie actuelle est, et non comme la vie grecque et romaine était. C'est là que commence très fortement la question sociale dans la vie spirituelle. Interjection : Très juste !

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Sehr verehrte Anwesende, es gilt heute offen und ehrlich und eindringlich über diese Frage zu sprechen. Ein großer Teil unserer führenden Leute der Gegenwart nimmt im Gymnasium auf die Gedankenformen der Griechen und Römer, sie nimmt auf, wie die Griechen und Römer über das Leben gedacht haben, wie die Griechen und Römer sich das Leben eingeteilt haben. Da war nur derjenige würdig, ein freier Mensch zu sein, welcher Wissenschaft, Kunst, Politik oder die Leitung der Landwirtschaft trieb. Die übrigen Menschen waren dazu verurteilt, nicht-freie Menschen zu sein, Heloten oder Sklaven. Wie die Menschen leben, das geht hinein bis in das Gefüge der Sprache, die wir uns aneignen in derJugend, bis in den Satzbau, nicht allein bis in die Form des Wortes.In den Gymnasien nehmen die Angehörigen der leitenden, führen den Kreise dasjenige auf, was für das Leben der Griechen und Römer lebensfähig war, und nichts von dem, was für unser gegenwärtiges Leben lebensfähig ist. Wer heute das sagt — und es muß gesagt werden, weil nur die radikalste Offenheit zum wirklichen Heil führen kann —, der gilt selbstverständlich einer großen Anzahl von Menschen heute noch als ein Narr; aber dasjenige, was heute noch als närrisch gilt, das gehört zu dem, was wir brauchen zu einer Gesundung des sozialen Organismus. Wir brauchen Menschen, die so denken, wie das gegenwärtige Leben ist, nicht wie das griechische und römische war. Hier beginnt die soziale Frage im geistigen Leben sehr stark. Zwischenruf Sehr richtig!

Oh, cette vie spirituelle a besoin d'une transformation fondamentale, et il est très difficile de trouver dès aujourd'hui une oreille attentive dans ce domaine parmi les humains. Mais tant que cette oreille attentive n'aura pas été trouvée, il n'y aura pas de salut. Il n'y a pas de solution unilatérale à la question sociale, mais seulement une solution triarticulée. À cela appartient qu'on se place sur le terrain d'une vie de l'esprit qui naît réellement de la vie. La bonne volonté en fait partie, pas la mauvaise volonté inconsciente des tresses.

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Oh, dieses geistige Leben, das bedarf einer gründlichen Umwandlung, und es ist sehr schwer, auf diesem Gebiete heute schon bei den Menschen ein geneigtes Ohr zu finden. Ehe aber dieses geneigte Ohr nicht gefunden ist, eher gibt es kein Heil. Es gibt keine einseitige Lösung der sozialen Frage, sondern allein eine dreigliedrige. Es gehört dazu, daß man sich auf den Boden eines Geisteslebens stellt, welches wirklich aus dem Leben entsteht. Dazu gehört der gute Wille, nicht der unbewußt böse Wille der Zöpfe.

C'est pourquoi il est urgent de créer dans ce domaine ce que l'on peut appeler un conseil culturel. Je ne peux que dire qu'un conseil de la culture me semble être une exigence de tout premier ordre, car il doit développer une activité qui nous sauve de ce que le travail spirituel prend un caractère de marchandise dans la vie extérieure.

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Deshalb ist es dringend notwendig, daß gerade auf diesem Gebiete das entsteht, was man einen Kulturrat nennen kann. Ich kann nur sagen, ein Kulturrat erscheint mir als eine Forderung allerersten Ranges, denn der muß eine Tätigkeit entwickeln, die uns davor rettet, daß geistige Arbeit im äußeren Leben Warencharakter bekommt.

Il semble que cette question soit apparentée à l'autre qui a été posée :

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Es ist, wie es scheint, diese Frage verwandt mit der anderen, die gestellt worden ist:

Si l'on peut s'attendre à ce que la transformation de la vie économique dans le sens d'une sortie de l'État unitaire s'accomplisse rapidement grâce à l'organisation du corps de conseils d'entreprise, comment la vie spirituelle pourrait-elle alors être rapidement placée sur elle-même et sa reconstruction attaquée ?

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Wenn zu erwarten ist, daß die Umwandlung der Wirtschaftslebens im Sin­ne der Herauslösung aus dem Einheitsstaate durch die Organisation der Betriebsräteschaft sich rasch vollziehen wird, wie könnte alsdann das Gei­stesleben rasch auf sich selbst gestellt werden und dessen Neuaufbau in Angriff genommen werden?

Justement par l'être enclin à créer un conseil culturel et d'étudier à l'intérieur de ce conseil les exigences nécessaires à la reconstruction de notre vie de l'esprit. Voilà ce que j'ai à dire en rapport à ces questions.

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Eben durch die Geneigtheit, einen Kulturrat zu bilden und inner­halb dieses Kulturrats die Erfordernisse zu erforschen, die für den Neuaufbau unseres Geisteslebens notwendig sind. Das ist das­jenige, was ich mit Bezug auf diese Fragen zu sagen habe.

Vifs applaudissements et battements de mains.

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Lebhafter Beifall und Händeklatschen.

Carl Unger : très chers présents, nous avons reçu toute une série d'autres questions auxquelles nous répondrons, je l'espère, dans une soirée ultérieure.

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Dr. Carl Unger: Sehr verehrte Anwesende, es ist noch eine ganze Reihe von weiteren Fragen eingelaufen, die wir wohl — und ich hoffe auf ihr Einverständnis — zur Beantwortung auf einen späteren Abend verschieben werden.

Maintenant, il doit nous tenir particulièrement à cœur de laisser les dernières paroles de l'honorable orateur nous pénétrer le cœur. Tout de suite en ces jours, il y a parmi nous un appel qui porte en lui le caractère momifié d'une vie de l'esprit dégradée économiquement : la question de la galvanisation et de la conservation des lycées humanistes au sens ancien du terme. Nous avons entendu dire dans quelle direction nous devions regarder lorsque nous examinons les graves conséquences de la vie actuelle, et nous avons entendu dire où nous devions attaquer à la vie spirituelle. Et tout de suite en ces jours-ci que nous avons remarqué comment à l'impulsion d'une nouvelle vie spirituelle et artistique a été opposée la plus grande philistrosité. Très chers présents, nous devons laisser les paroles que nous venons d'entendre faire naître en nous de fortes impulsions qui agissent en vue de déclencher en nous des forces et une volonté forte, voire révolutionnaire, pour la vie spirituelle, dans le sens de la préparation de la fondation ou de la formation d'un véritable conseil culturel. Mais celui-ci ne peut se fonder que sur la liberté, sur la propre initiative des personnalités individuelles qui, à partir d'une situation quelconque de la vie de l'esprit, sont prêtes et capables de contribuer à une véritable reconstruction de la vie de l'esprit. Le but de mes paroles est de déclencher cette initiative personnelle et d'œuvrer à ce que les personnes présentes fassent de la publicité pour cette idée et pour la triarticulation de l'organisme social. Nous sommes tout d'abord prêts à recevoir des adresses - et ce soir encore - de personnalités qui sont prêtes à répondre à l'appel fort que notre honorable orateur de ce soir nous a adressé. Je vous prie de me permettre de vous adresser cet appel, et je voudrais justement vous demander de laisser agir en vous de la manière la plus forte possible les impulsions pour la reconstruction de la vie de l'esprit et de les mettre en valeur chez d'autres personnalités.

Avec cela, permettez-moi de clore l'actuelle assemblée.

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Nun muß uns aber außerordentlich viel daran liegen, gerade die letzten Worte des verehrten Redners uns wirklich zu Herzen dringen zu lassen. Gerade jetzt in diesen Tagen geht wieder herum unter uns eine Aufforde­rung, die so recht den Mumiencharakter des abgewirtschafteten Geistes­lebens an sich trägt: die Frage nach der Galvanisierung und Konservierung der humanistischen Gymnasien im alten Sinne. Wir haben gehört, nach welcher Richtung wir zu schauen haben, wenn wir auf die schlimmen Folgen des gegenwärtigen Lebens schauen, und wir haben gehört, wo wir anzugreifen haben bei dem Geistesleben. Und gerade in diesen Tagen auch haben wir bemerkt, wie dem Impulse eines neuen geistigen, eines neuen künstlerischen Lebens die größte Philistrosität entgegengebracht worden ist. Sehr verehrte Anwesende, wir müssen aus den eben gehörten Worten starke Impulse in uns aufquellen lassen, die dahin wirken, Kräfte und star­ken, auch revolutionären Willen für das Geistesleben in uns auszulösen in der Richtung auf die Vorbereitung zur Gründung oder Bildung eines echten Kulturrats. Der kann sich aber nur gründen auf die Freiheit, auf die eigene Initiative der einzelnen Persönlichkeiten, die aus irgendeiner Lage des Geisteslebens her bereit und imstande sind, zu einem wirklichen Neu­aufbau des Geisteslebens beizutragen. Diese eigene Initiative auszulösen und dahin zu wirken, daß unter den Anwesenden geworben wird für diesen Gedanken und für die Dreigliederung des sozialen Organismus, das soll der Zweck meiner jetzigen Worte sein. Wir sind bereit, zunächst einmal Adres­sen entgegenzunehmen — und zwar am heutigen Abend noch — von Persön­lichkeiten, die bereit sind, im Sinne des starken Appells, den unser verehr­ter Redner des Abends an uns gerichtet hat. Ich bitte, mir zu erlauben, mit dieser Aufforderung an Sie heranzutreten, und ich möchte Sie gerade bitten, in allerstärkster Weise die Impulse für den Neuaufbau des Geistes­lebens in sich wirken zu lassen und auch in anderen Persönlichkeiten zur Geltung zu bringen.

Damit gestatten Sie mir, die heutige Versammlung zu schließen.

 

Français seulement


DEUXIÈME SOIRÉE DE QUESTIONS - Stuttgart, 30 mai 1919,
Questions sur l'idée de la triarticulation de l'organisme social II


La grande tâche sociale, qui est posée à l'humanité après la catastrophe de la guerre mondiale. La décomposition des humains en deux groupes : l’un représente une pratique ancienne sans but, l’autre poursuit un nouveau but sans pratique. Le sous bilan de la production industrielle par opposition au sur bilan de la production du sol. Attitude conservatrice et progressive comme conséquence de ce contraire. Solution de cette opposition par la réalisation de la tri-articulation. La régulation du système de presse dans une société tri-articulée. La justification limitée du parlementaire démocratique. La collaboration entre les plus hauts organes des trois domaines de vie. Questions particulières en rapport à la mise en œuvre de la tri-articulation. La loi de la cellule originelle de la vie de l’économie. Par la tri-articulation cessera le mélange des intérêts économiques, juridiques et spirituels. Qu'est-ce qu’on peut espérer de la réalisation de la tri-articulation. La libération de la force de travail de son caractère de marchandise comme l’exigence principale du prolétariat. Ce qui est nécessaire n’est pas seulement la libération du travail physique, mais aussi le travail spirituel. Reconstruction de la vie de l’esprit par la fondation d’un conseil de culture.


01
Wilhelm von Blume : Chers participants, au nom de la Fédération pour la triarticulation de l'organisme social, je vous souhaite à nouveau la bienvenue aujourd'hui. Nous avons prévu une soirée au cours de laquelle nous répondrons aux questions qui ont été ou seront posées par l'assemblée, et je demande tout d'abord à Monsieur Steiner de prendre la parole pour quelques remarques introductives.
02
Rudolf Steiner : Mes très chers présents, la soirée d'aujourd'hui doit avant tout être consacrée à répondre aux questions qui ont été posées par le cher cercle des auditeurs, dans le prolongement de l'impulsion donnée par l'idée de la triarticulation sociale. Demain, j'aurai à traiter l'une des principales objections dans un exposé que nous tiendrons ici, l'objection selon laquelle l'impulsion donnée par l'organisme social triarticulé n'est qu'une idée sophistiquée, une idéologie ou une utopie quelconque, et j'essaierai de prouver demain qu'il s'agit vraiment de l'affaire/l'occasion la plus pratique de notre époque. Aujourd'hui, permettez-moi seulement d'introduire en quelques mots la réponse aux questions qui constituent le contenu de l'ordre du jour d'aujourd'hui.
03
Au fond, mes très chers présents, il n'a pas encore beaucoup été remarqué que l'impulsion donnée à l'organisme social triarticulé est destinée à attirer l'attention sur la tâche la plus importante que les conditions de développement ont imposée à l'humanité à l'époque récente. Ce n'est vraiment pas faire preuve d'un pessimisme excessif que d'affirmer aujourd'hui que l'on n'a encore que trop peu - vraiment trop peu - conscience du grand sérieux de l'époque, du grand sérieux des exigences de l'époque dans les cercles les plus larges. Nous sommes vraiment confrontés à une tâche qui est tout simplement énorme. Car toute l'évolution de l'humanité moderne a été telle que cette tâche s'est posée une fois, et elle a été posée à l'humanité à partir des événements significatifs de la catastrophe de la guerre mondiale. Mais l'importance tout à fait extraordinaire de cette tâche n'est absolument pas comprise aujourd'hui dans les cercles les plus larges, et l'on voudrait croire que c'est à nouveau une tâche de faire prendre pleinement conscience de la gravité de cette tâche aux humains du présent. La tâche se manifeste d'abord dans les phénomènes, dans les faits de l'époque. C'est par rapport à ces phénomènes, à ces faits de l'époque, que les humains issus des classes les plus diverses, des milieux sociaux les plus variés et des partis les plus divers prennent position.
04
De tout ce qui a résulté de ces prises de position jusqu'à aujourd'hui, il ressort en fait une double chose, et c'est cette double chose que je voudrais caractériser dans ces quelques mots d'introduction ; je reviendrai demain sur tout ce qui est plus détaillé. Je voudrais le faire en guise d'introduction, car il est souhaitable que la question d'aujourd'hui porte davantage sur des questions individuelles, concrètes et pratiques. Mais aujourd'hui, il est nécessaire pour l'humain de regarder encore et encore la grandeur et l'étendue de la tâche, ne serait-ce que pour éveiller en lui la responsabilité face aux grandes questions de notre temps.
05
J'ai dit que l'on pouvait constater deux choses si l'on prenait en considération les prises de position des milieux les plus divers sur cette grande tâche. On peut dire qu'une première sorte d'humains qui prend position a avant tout intérêt à rétablir d'une certaine manière - sous une forme que l'on trouve acceptable - ce qui a été détruit par la catastrophe de la guerre mondiale. Et l'autre sorte d'humains, qui vient d'un tout autre côté, a surtout intérêt à tout faire différemment de ce qui existait avant la catastrophe de la guerre mondiale - en partie dans le but que de telles horreurs ne puissent plus s'abattre sur l'humanité, en partie aussi parce qu'ils ont le sentiment et la conviction qu'il n'est pas possible d'aller plus loin sur la base de l'ancien ordre économique, étatique et spirituel, et qu'il faut s'attaquer très sérieusement à une nouvelle construction. Si nous voulons nommer une sorte d'humains - vis-à-vis des exigences tout à fait nouvelles - plutôt les conservateurs, notre regard est attiré vers tous les cercles qui appartiennent plus ou moins aux anciennes conceptions sociales du monde, qui sont en quelque sorte mêlées à ce que les anciennes conceptions du monde ont apporté à l'humanité, surtout aussi en matière d'ordre économique. De l'autre côté, nous voyons les partis qui se précipitent vers l'avant, qui se composent notamment du prolétariat, et là, nous voyons ce qui prend position d'une toute autre manière par rapport à la grande tâche, et qui prend position d'une fçon telle qu'une sorte d'humain ne comprend plus l'autre. Si l'on cherche les raisons de cette incompréhension - je ne veux aujourd'hui que les esquisser -, si l'on cherche les raisons de cette incompréhension, on trouvera que, d'un côté, les représentants de l'ancien, qui souhaitent d'une manière ou d'une autre continuer à être liés à cet ancien, ont perdu au cours de l'histoire moderne un véritable objectif culturel et ont conservé une ancienne pratique culturelle dans laquelle ils ont continué à travailler. Ces gens, très chers présents, ont une pratique, mais cette pratique n'est plus imprégnée d'impulsions ciblées. Cette pratique s'exprime toujours par le fait que, lorsqu'on demande à ces humains : "Comment voulez-vous avancer maintenant que les grandes tâches arrivent ? -, ils répondent en quelque sorte par ce qui n'est qu'une continuation de l'ancien ; mais ils ne répondent pas non plus par un grand objectif quelconque ; ils ne répondent au fond que par ce qui leur est venu de la routine de la pratique passée. Ils ont une pratique sans but. De l'autre côté, il y a le prolétariat. Il a un objectif, un but, que l'on peut exprimer de différentes manières, mais c'est un but. Mais ce prolétariat n'a pas de pratique ; il lui manque toute possibilité pratique de traduire dans la réalité ce qu'il définit d'une manière ou d'une autre comme ses objectifs. Il y a donc d'un côté une pratique ancestrale sans but, et de l'autre un nouveau but sans pratique. Le prolétariat a été tenu à l'écart de la pratique, il a seulement été appelé à la machine, il a seulement été attelé à l'usine et au capitalisme. C'est de là qu'est né son objectif, en ce sens qu'il s'attaque, je dirais, à ce qu'il a connu, mais il n'est jamais lié à la direction, à la direction des formes économiques elles-mêmes. Il réclame aujourd'hui de nouvelles formes de vie ; mais il ne sait rien d'une pratique. D'où vient ce fossé ?
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Ce fossé vient justement de ce que nous sommes placés devant le plus grand problème des temps modernes, et ce plus grand problème des temps modernes a justement surgi à l'époque qui a porté l'industrialisme à son apogée. Ce problème repose d'abord caché dans le domaine économique, mais il étend ses différentes branches vers les autres formes de vie. Ce problème est si important que même un esprit aussi vif que Walter Rathenau, par exemple, l'a tout au plus un peu effleuré, mais n'est pas parvenu à une quelconque vision claire de ce problème décisif du présent, de ce problème dont nous sommes tous malades, de ce problème qui exige impérieusement sa solution. L'impulsion donnée pour la triarticulation de l'organisme social voudrait au moins envisager ce problème sans préjugés et de manière vivante. Et si je dois l'évoquer en quelques mots, en quelque sorte comme introduction à l'exposé de demain qui doit le traiter sous ses formes particulières, je dois dire que ce problème a dû s'élever lentement dans l'humanité, s'élever en quelque sorte jusqu'à son plus haut développement à l'époque de l'industrialisme toujours plus répandu et de la technique moderne, et qu'il se dresse aujourd'hui devant nous, interrogatif et menaçant. Il réside dans le fait que tout industrialisme travaille avec un passif dans l'économie de peuple - c'est ainsi et pas autrement. L'économie de peuple doit être préparée en sachant que tout industrialisme, dans la mesure où il se développe de plus en plus grâce à ses moyens de production, travaille avec un bilan négatif/sous-bilan vis-à-vis de ce qui est l'économie de peuple de l'humanité. Pour autant que l'industrialisme travaille avec un sous-bilan, ce qui manque dans l'économie de peuple humaine doit être remplacé d'un autre côté.
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C'est le grand problème du présent que tout l'industrialisme travaille avec un sous-bilan et que la question ne peut pas être posée par moi ou par d'autres pour savoir si ce sous-bilan est couvert, mais que la vie est continuellement invitée à couvrir le sous-bilan de l'industrialisme. D'où est-il donc couvert ? Il est couvert uniquement par le sol, mes très chers présents, uniquement par ce que le sol produit. Dans l'économie de peuple moderne, nous nous tenons continuellement dans ce processus d'alternance [entre l'industrie et la production du sol] - qui est recouvert par des processus secondaires - dans la mesure où le sous-bilan de l'industrie doit être couvert par le sur-bilan de la production du sol au sens le plus large. Tout ce qui se trouve à l'intérieur de la vie moderne comme question de salaire, comme question de capital, comme question de prix, provient uniquement du fait que l'excédent doit passer de la production du sol au sous-bilan de l'industrie.
08
Mais cela, mes très chers présents, est attaché à quelque chose d'autre. C'est attaché avec ce que, d'un côté, tout ce qui, dans l'humain, est pendant au sol, tend vers un certain conservatisme. Si le sol et ses produits étaient les seuls à exister, nous en serions plus ou moins réduits, en ce qui concerne la culture, à l'état primitif de l'humanité. Le progrès de l'humanité provient du fait que l'industrie, avec sa large division du travail, favorise ce progrès. Mais l'industrie devient ainsi en même temps le vecteur du progrès dans les domaines les plus divers, d'abord du libéralisme, puis du socialisme. Ce qui est exprimé dans l'opposition significative, je dirais même livresque/comptable, entre le sol et les moyens industriels de production se transpose donc dans les mentalités humaines. Et comme les mentalités humaines se disputent entre elles dans la vie, cette dispute est intimement liée à ce qui se trouve en dessous : les intérêts économiques opposés du sol et des moyens de production industriels. Mais ce problème s'est encore aggravé d'une autre manière à l'époque moderne. Non seulement le libéralisme et le socialisme s'opposent au conservatisme dans les parlements - en raison simplement des actifs et des passifs de l'ensemble de l'économie mondiale -, non seulement l'élément conservateur et progressiste s'est insinué dans les représentations populaires de l'humanité, mais les intérêts économiques s'y sont insinués, dans la mesure où, d'un côté, tout ce qui est pendant au sol agit en faveur de la stagnation et, de l'autre, tout ce qui est pendant à l'industrie agit en faveur du progrès. Et c'est ainsi que l'on en est arrivé à ce que, d'un côté, le progrès de l'esprit humain et, de l'autre, les intérêts économiques de l'humain s'entremêlent/sont jetés ensemble comme des dés de manière chaotique à l'époque moderne dans notre ordre d'État unitaire.
09
C'est le grand problème qui se tient aujourd'hui devant les humains, un problème énorme, aimerais-je dire. Les gens de gauche et de droite font des doctorats sur ce problème. C'est parce qu'il est si énorme que la compréhension est si difficile. Les humains d'un côté ne veulent aujourd'hui s'en tenir qu'à ce qui est le plus proche et ne veulent appeler cela que pratique, alors que l'époque nous impose la tâche de trouver une solution à la grande opposition comptable entre les produits de la terre et les produits industriels, dont l'humanité se nourrit, se vêt et satisfait d'autres besoins, dans le développement récent de l'humanité. Tout ce qui s'est produit est finalement dû, j'aimerais presque dire en mesure de chiffres, au résultat comptable mentionné. Mais on a vraiment besoin de bonne volonté pour s'engager dans la force fondamentale de la vie vraiment pratique, si l'on veut seulement aussi voir la tâche. Nous sommes aujourd'hui sur le terrain où nous devons voir cette tâche, où ce qui tourbillonne chaotiquement doit être à nouveau dispersé de la bonne manière. C'est la tâche que veut se donner l'impulsion vers un organisme social triarticulé qui, de la bonne manière, veut faire reposer un organisme social sain sur ses trois jambes saines, le spirituel, le juridique et l'économique. Ce problème est né tout simplement de ce qui se trouve dans cette évolution récente. Et même si les humains trouvent contestables les prochains résultats auxquels l'impulsion pour l'organisme social triarticulé est parvenue, on ne s'approche pas du plus grand problème qui nous est posé, on ne s'approche pas de ce qui seul peut nous sortir du chaos et de la confusion qui nous menacent.
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Je voulais seulement dire cela en guise d'introduction pour la simple raison que, d'un côté, devrait être vu comment l'impulsion vers l'organisme social triarticulé se rattache vraiment à ce qui est le plus élevé, ce qui est posé à l'humanité comme une grande tâche de développement historique, et que, de l'autre, la réponse à la question pourra montrer combien on peut dire dès aujourd'hui, à partir d'une observation réelle de la vie, sur ce qui peut résulter en pratique dans les détails des questions posées aujourd'hui.
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Je vais maintenant commencer par répondre aux questions qui m'ont été transmises.
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Wilhelm von Blume : Nous allons donc maintenant commencer à répondre aux questions qui ont été posées par écrit.
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Rudolf Steiner : Chers auditeurs, je vais essayer de répondre aux questions qui m'ont été transmises par écrit sous une forme pas trop longue, pour la simple raison que je pense que de nombreuses questions seront peut-être posées par la suite, oralement ou par écrit, par l'honorable auditoire.
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La première série de questions qui m'est soumise est intitulée "La triarticulation". La première question :
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De quelle manière les personnes individuelles, les associations et les entreprises sont-ils soumis aux trois organisations différentes ? Les éditeurs de journaux, les établissements de santé publique, les théâtres et les entreprises cinématographiques constituent des cas limites.
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Maintenant, mes très chers présents, je veux surtout mettre en avant le secteur de la presse dans cette première question. Car c'est précisément à partir de quelque chose comme l'industrie de la presse que l'on pourra voir comment, d'un côté, la triarticulation de l'organisme social peut effectivement conduire à une transformation complète des conditions actuelles, mais de manière organique, et comment, de l'autre, il peut en résulter que l'unité de la vie n'est pas du tout perturbée. Au fond, il apparaîtra aussi que ce que les humains disent de l'incompréhensible de l'organisme social tripartite repose en fait sur ceque l'on ne veut pas encore, en raison des anciennes habitudes de pensée, s'engager dans ce qui est précisément nécessaire dans le présent. Mais il faudra bien se décider à aller vers ce qui est nécessaire. Vous voyez, très chers présents, que dans làctivité professionnelle de la presse convergent en fait les trois modes d'activité de la vie humaine. Dans l'industrie de la presse, nous avons d'une part l'éditeur, celui qui doit veiller à ce que le journal soit imprimé, à ce qu'il soit distribué de manière appropriée et ainsi de suite - c'est une tâche purement économique. De l'autre côté, nous avons ceux qui écrivent le journal. Je crois qu'aujourd'hui, beaucoup d'humains, en raison de nos conditions étranges, s'accoutument de l'avis que les journaux devraient être écrits autrement que ce qu'ils sont souvent. Car, voyez-vous, quelque chose de salutaire pour l'humanité ne peut résulter de l'écriture d'un journal que si ce qui est écrit provient uniquement des intérêts et des besoins de la vie spirituelle de l'humanité et des besoins qui résultent du fait que la vie spirituelle s'intéresse aussi aux différentes autres branches de la vie. Le rédacteur du journal et tout ce qui fait partie du personnel de rédaction appartiennent à la vie spirituelle. Et comme on a affaire de part et d'autre, aussi bien dans la partie économique de l'industrie de la presse que dans la partie spirituelle de l'industrie de la presse, à des humains qui sont à leur tour en relation en tant qu'humains, non seulement avec leurs abonnés, mais aussi avec l'ensemble du public, on a affaire à des rapports qui jouent d'humain à humain, c'est-à-dire à des rapports de droits. Ce dont il s'agit, mes très chers présents, c'est qu'à l'avenir, dans un secteur comme celui de la presse, l'économique, le juridique et le spirituel, le culturel, ne s'imbriquent pas l'un dans l'autre pour le plus grand malheur de l'humanité, sinon nous en arriverons à la culmination du malheur, à des choses comme celles que nous connaissons actuellement. L'autre jour, une étrange annonce a été publiée dans ce que l'on appelle la presse. On y invite le monde des grands industriels et celui des capitalistes à s'unir pour créer un nouveau journal. On fait donc de la publicité pour un nouveau journal, en particulier auprès des capitalistes et des grands industriels. La tâche de ce journal doit être de lutter par tous les moyens spirituels contre la socialisation des moyens de production. Ainsi, mes très chers présents, l'intérêt des capitalistes et des grands industriels doit asservir tout ce qui, en fait, devrait éclairer l'humanité à partir du jugement qui vient de l'impulsion du monde spirituel. Ceux qui ont un peu d'expérience dans la vie sauront comment, dans l'industrie de la presse en particulier, ces choses se sont toujours imbriquées les unes dans les autres à une époque récente et se sont développées d'une manière particulièrement grotesque dans les conditions actuelles.
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À l'avenir, il faudra s'efforcer de faire en sorte que l'éditeur de journaux, l'imprimeur, ne soit qu'un simple économiste/gestionnaire et soit soumis à l'administration de la partie économique de l'organisme social. Il fera partie de l'organisme économique avec tous les intérêts qu'il peut développer au sein de son entreprise de presse. Ce n'est pas le comité de rédaction qui sera à l'intérieur de l'organisme économique, mais le comité de rédaction sera entièrement soumis à l'autogestion de la vie spirituelle - avec les autres branches de la vie spirituelle. Le comité de rédaction formera une unité avec tout ce qui est enseignement, art ou autre, avec les autres branches de la vie spirituelle. La manière dont un éditeur de journal donné pourra arriver à un rédacteur donné dépendra du contrat qui pourra être conclu entre l'éditeur de journal et le rédacteur, le rédacteur étant indépendant de l'éditeur de journal pour toute sa vie matérielle parce qu'il appartient à l'autogestion de l'organisme spirituel. Le rédacteur n'aura qu'un seul intérêt, celui de pouvoir exercer sa profession. S'il n'avait pas cet intérêt à exercer sa profession, il n'aurait pas de gagne-pain. Mais dès l'instant où il parvient à conclure un contrat avec une administration quelconque, il ne recevra pas l'indemnité pour cette profession en fonction des intérêts de cette administration, mais en fonction des intérêts de la vie de l'esprit qui s'autogère. S'il y a des choses par lesquelles l'une ou l'autre partie du journal viole le droit, cette violation du droit sera soumise aux lois de l'État de droit. Pour une telle branche de production, il faudra donc s'efforcer à l'avenir de faire jouer en elle les trois grandes branches administratives de la vie spirituelle, juridique et économique. Dans les branches de production les plus diverses convergeront ces intérêts gérés par les directions les plus diverses. Et il résultera de la coopération des humains que ces intérêts - qui sinon, lorsqu'ils se confondent, lorsqu'ils se fondent en une pelote, ne font que se gêner mutuellement - se moraliseront, s'éthiciseront, se soutiendront mutuellement. Celui qui a vraiment le sens pratique se dira qu'il n'y a aucun doute que l'on peut vraiment procéder à une telle division d'un métier particulier. Et grâce à cette structuration de l'ensemble de l'organisme social, qui intervient dans les rapports individuels, nous avons alors l'assainissement de la vie sociale dans son ensemble. Seulement, aujourd'hui encore, les gens n'ont pas l'habitude de penser précisément à ce qui conduit à un tel assainissement. Ils n'y sont pas non plus habitués parce qu'ils doivent renoncer à certaines choses qu'ils considèrent comme presque indispensables en raison de certaines anciennes habitudes de vie. Aujourd'hui, on considère comme indispensable que celui qui assume le risque économique d'un journal fasse également de celui qui est employé par la rédaction de ce journal son scribe. Il ne pourra pas le faire à l'avenir. Il en résultera une grande indépendance de l'écrivain vis-à-vis des intérêts économiques de l'éditeur du journal dans l'industrie de la presse, et c'est tout de suite dans cette branche qu'interviendra un assainissement dont nous avons vraiment besoin et dont nous devons admettre que nous en avons besoin si nous voulons répondre aux conditions de vie d'un organisme social sain.
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La deuxième question qui m'est posée est la suivante :
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L'administration communale sera-t-elle maintenue avec ses entreprises qui rompent avec la triarticulation dans le domaine des trois organisations - par exemple les écoles, les usines à gaz, la justice ?
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Maintenant, très chers présents, il ne s'agit pas aujourd'hui, dans la période de transition - dans laquelle nous ne sommes même pas encore entrés, mais à laquelle nous aspirons seulement - de parler de la taille des différents domaines spirituels, juridiques et économiques, dont j'ai parlé dans mon dernier exposé ici. En ce qui concerne la structure extérieure de la vie sociale, il n'y a pas besoin de changer grand-chose en cas de socialisation réelle de l'ensemble de la vie humaine. Mais ce que je viens d'exposer pour un seul métier pourra tout aussi bien être réalisé par un État ou un empire que par une administration communale. Les écoles, les usines à gaz, les tribunaux auront leurs différents côtés, en partie du côté du droit, en partie du côté de l'économie - dans le cas des écoles, aussi du côté du spirituel - et ce qui émane de ces trois organisations et de leurs administrations se répercutera sur l'entreprise individuelle, qu'elle soit spirituelle ou plus ou moins purement matérielle, économique.
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La troisième question :
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Qui décide de l'appartenance à l'un des trois organismes ?
23
Cette question, très chers présents, découle en fait - pardonnez-moi ce terme un peu dur - d'un certain préjugé selon lequel tout doit émaner d'une autorité. Dans ce qui est visé comme organisme social sain pour l'avenir, l'appartenance résulte en effet de la chose. Nous venons de voir, en parlant de l'industrie de la presse, comment cette appartenance découle de la chose. De cette appartenance découlera une réponse beaucoup plus large que ce que l'on pense aujourd'hui. Et une question comme celle-ci - on la reconnaîtra comme une question qui découle en fait de l'humeur d'obéissance à l'autorité du présent, et non d'un fondement vraiment objectif.
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La quatrième question :
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À côté ou au-dessus des représentations spéciales des trois membres, est-il encore pensé à un parlement (pour les États ? pour l'Empire ?) composé de leur direction suprême ou à élire ?
26
Maintenant, mes très chers présents, là doit tout d'abord être retenu qu'évidemment, - comme je l'ai expliqué dans mon livre sur la question sociale - ce qui est administration ou représentation dans chacun des trois membres de l'organisme social doit être lié aux autres d'une manière ou d'une autre et qu'un échange mutuel doit avoir lieu par les humains. Mais à cet égard aussi, on pense souvent aujourd'hui de manière trop schématique. Par exemple, dans un long document qui m'a été envoyé ces jours-ci, il a été expliqué - cela ne concerne pas cette question - que la triarticulation nécessitait en fait trois parlements différents : un parlement culturel, un parlement étatique et un parlement économique. Maintenant, j'ai toutefois l'opinion que si trois parlements et trois ministères siégeaient côte à côte de manière aussi schématique, il ne pourrait en résulter qu'un seul résultat : que les trois se sabotent mutuellement. C'est précisément ce qui résulte d'une véritable prise de conscience des conditions réelles, à savoir que le parlementarisme - et seul un parlementarisme démocratique est un véritable parlementarisme -, ce parlementarisme ne peut reposer que sur ce qui peut être établi entre l'humain et l'humain par le fait que l'humain est simplement un humain adulte et responsable. Chacun doit pouvoir participer à la vie parlementaire démocratique s'il est un humain adulte et responsable. Car c'est sur ce qu'est un humain normal, sain, adulte et responsable, sur ce qu'il peut savoir, penser, ressentir et vouloir, que peut se fonder tout ce qui s'exprime dans la vie de droit. Mais dans cette vie de droit s'est mêlée la vie de l'économie, qui ne repose donc pas seulement sur les sentiments et les pensées de l'humain adulte et responsable, mais qui repose premièrement sur l'expérience économique, que l'on ne peut acquérir que dans chaque domaine concret, et deuxièmement sur les bases réelles, je dirais sur le crédit au sens le plus large - je ne parle pas de crédit monétaire, mais de crédit au sens le plus large, qui est généré dans un groupe humain par le fait que ce groupe humain se trouve dans une branche de production déterminée. Parce que tout doit se développer dans la vie économique à partir de l'expérience réelle et de la base administrative réelle de chaque branche concrète, ce qui existe dans la vie économique en termes d'organisation ne peut se développer que sur une telle base, c'est-à-dire que seule une administration à la mesure des choses peut se développer dans la vie de l'économie à partir de l'expérience économique et des faits et bases économiques. Là, il n'y aura pas de représentation parlementaire au sommet, mais une structure d'associations, de coalitions, de coopératives issues des professions, de la combinaison/du membrement ensemble de la production et de la consommation et ainsi de suite, qui s'organiseront et pourront s'administrer. Et cette structure va également évoluer vers une certaine pointe - j'aimerais dire vers un conseil central. Mais cela ne peut pas être la même structure que celle qui s'exprime dans ce qui doit être séparé de manière autonome en tant que base juridique/sol de droit. En revanche, il est évident que ce qui doit être réintroduit dans la vie de l'économie en tant que droit le sera correctement, parce qu'il pourra naître sur le terrain du droit de la communauté de tous les humains devenus majeurs, sans être contaminés par les intérêts économiques.
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Et justement aussi peu que la vie de l'économie peut être administrée de façon parlementaire, pas plus la vie de l'esprit peut être administrée de cette manière, car à nouveau elle doit développer, à partir de ses conditions particulières, une organisation fondée sur ses propres lois qui sera tout à fait différente de celle de la vie de l'économie. Ce qui émerge au sommet de la vie de l'esprit, avec tout ce qui se trouve au milieu, sur le terrain de droit, ce qui est administré par le parlement et les ministères, et avec ce qui émerge comme une sorte de conseil central dans la vie économique, pourra ordonner les affaires communes. Je sais que de nombreuses personnes ne peuvent pas s'imaginer une telle chose, mais dans la pratique, ce sera plus simple et surtout plus fructueux que tout ce qui en tient lieu aujourd'hui.
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La deuxième série de questions s'intitule "La vie économique". Premièrement : qu'advient-il des possessions disponibles de patrimoine des personnes aisées, en particulier des biens fonciers agricoles et urbains ? Cette question est clairement exposée dans mon livre sur la question sociale. Ce qui nous a conduits aux différentes crises de la vie économique et maintenant à la grande crise - car la catastrophe mondiale actuelle en est une -, c'est la forme de la vie économique moderne que j'ai essayé de mettre en évidence dans mon livre "Les points essentiels de la question sociale". Dans ce livre, il est répondu à la question de savoir comment, à l'avenir, il faudra considérer [différemment] d'un côté les moyens de production constitués par la terre, et d'autre part les moyens de production industriels. Les moyens de production industriels ne peuvent aspirer le capital du corps économique que jusqu'à ce qu'ils soient prêts ; lorsqu'ils sont prêts, leur aspiration du capital du corps économique est aussi terminée. En d'autres termes, les moyens de production industriels ne peuvent avoir un coût que tant que l'on travaille sur eux jusqu'à leur achèvement ; ensuite, ils doivent passer dans le processus de circulation des moyens de production ; alors, ils doivent absolument être ce qui est la propriété commune. Mais la terre qui n'est pas fabriquée, mais qui est déjà là, ne peut jamais coûter quoi que ce soit.
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Voyez-vous, mes très chers présents, si l'on pense sainement, cela se produit déjà aujourd'hui dans une certaine mesure, mais seulement dans les cas particuliers où l'on pense sainement en termes économiques. En tant qu'école supérieure pour la science de l'esprit à Dornach, nous avons présenté un bâtiment qui n'est pas encore terminé et dont l'achèvement a été entravé par la catastrophe de la guerre mondiale. Nous l'avons bien entendu construit en tenant compte des conditions économiques actuelles, mais cette construction peut soulever la question : lorsque nous serons tous morts, lorsque nous ne serons plus là, lorsque la construction sera terminée, à qui appartiendra cette construction, qui pourra la vendre à quelqu'un d'autre ? - Cette question se résout d'elle-même pour notre construction. Elle n'appartiendra à personne ; elle appartient bien entendu à la collectivité. Car elle a été construite sur la base saine qu'elle pourra un jour [dans l'avenir] être transmise comme bien commun de toute l'humanité à celui qui pourra à son tour la gérer. Il suffit d'avoir pensé une fois à une telle chose dans la pratique. Dans la forme économique actuelle, on ne peut que s'en approcher, mais on verra que ce qui est écrit dans mon livre "Les points essentiels de la question sociale", à savoir que tout rapport d'achat s'arrête à un moyen de production lorsqu'il est achevé, et que, sous d'autres formes, ce moyen de production qui ne peut plus être acheté passe à l'administration de la société. Et l'on verra qu'il y a là quelque chose d'éminemment pratique.
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La deuxième question :
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Comment organiser le petit artisan et le petit commerce ?
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Il ne doit pas être organisé autrement que le grand commerce et le grand artisanat, pour la simple raison qu'il résultera des lois mêmes de la vie économique - des lois que j'ai exposées l'autre jour dans mon exposé - qu'un trop grand commerce ou une trop grande entreprise nuit à ceux qui se trouvent en dehors d'elle, les affament, et qu'un trop petit commerce ou une trop petite entreprise nuit à ceux qui se trouvent en son sein. La taille s'imposera d'elle-même en fonction des conditions économiques futures.
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La troisième question :
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Le commerce, en particulier le commerce de gros pour l'importation et l'exportation, doit-il cesser ?
35
Ce serait bien sûr une absurdité totale s'il devait cesser.
36
Celui qui réfléchit vraiment, avec un sens pratique, à ce qui est exposé dans mon livre "Les points essentiels de la question sociale", verra que les conditions réelles aux frontières des domaines de l'économie, du droit et de l'esprit ne seront autres par aucun chemin. Pas une fois l'initiative de l'individu n'en devient une autre, qui donc est nécessaire vis-à-vis de l'extérieur. Ce qui est changé, ce sont seulement les rapports sociaux à l'intérieur. Seules des choses qui n'ont absolument rien à voir avec ce qui se passe aux frontières seront modifiées, si ce n'est qu'à ces frontières, ce qui jusqu'à présent agissait de manière si dérangeante et s'exprimait dans les terribles explosions de guerre, s'harmonisera réciproquement.
37
Du fait que les rapports économiques aux frontières ont un effet équilibrant/compensatoire sur les rapports de droits internationaux et sur les rapports spirituels internationaux - par exemple aussi aux frontières linguistiques -, c'est tout de suite par cela que l'organisme social triarticulé aura sa grande importance dans les relations internationales, comme je l'ai expliqué dans mon livre. Seulement, il ne sera plus possible de mélanger de manière bigarrée, à l'importation et à l'exportation, ce qui se développe d'un côté à partir de l'économique et de l'autre à partir du juridique ou du spirituel, dont fait également partie le national. L'aberration qu'est l'"économie nationale" cessera toutefois d'exister pour la simple raison qu'au-delà des frontières, seules les conditions économiques seront déterminantes pour l'exportation et l'importation, et qu'il n'y aura plus la possibilité que de tels conflits mondiaux soient provoqués par l'enchevêtrement d'intérêts économiques et politiques. C'est dans un tel enchevêtrement de questions politiques, culturelles et économiques tel qu'il est apparu par exemple dans la question du Sandjak ou des Dardanelles au sud-est du continent européen ou dans le problème du chemin de fer de Bagdad, que réside une grande partie de ce qui a conduit à la catastrophe actuelle de la guerre mondiale.
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La quatrième question :
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L'économie en nature remplace-t-elle la circulation monétaire pour le "salaire" ?
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Que le concept du salaire n'a plus de signification correcte dans l'avenir, en ce qu'une sorte de sociétalisation intervienne entre le travailleur manuel et le travailleur spirituel - j'ai expliqué cela dans mon livre, et je l'ai aussi souvent évoqué dans des conférences. Il ne peut donc naturellement pas être question d'un retour à une simple économie en nature. Mais l'argent - aussi si l'Angleterre, l'État commercial le plus important, s'en tient à la monnaie d'or - aura tout d'abord une autre signification, du moins dans les échanges intérieurs. Ce qui est aujourd'hui attaché à l'argent - le fait qu'il soit une marchandise - cela tombera. Ce qui existera dans le système monétaire ne sera qu'une sorte de comptabilité ambulante sur les échanges de marchandises des humains appartenant à la zone économique. On aura une sorte d'avoir écrit dans ce que l'on a comme support monétaire. Et une déduction de ces avoirs aura lieu lorsque l'on obtiendra quelque chose dont on aura besoin. Le système monétaire sera une sorte de comptabilité, une comptabilité changeante. L'argent, qui est aujourd'hui une marchandise et dont la contre-valeur, l'or, n'est qu'une marchandise fictive, ne sera plus une marchandise à l'avenir.
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La cinquième question :
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Le travail obligatoire est-il envisagé ?
43
Maintenant, mes très chers présents, qui pénètre dans l'esprit de mon livre "Les points essentiels de la question sociale", verra que ce qui doit vraiment apparaître à tout humain un tant soit peu humain - je le dis ici sans détour - comme la chose la plus abominable, une obligation de travailler imposée par la bureaucratie, peut être supprimée à l'avenir [dans un organisme social triarticulé]. Naturellement, chacun est donc obligé de travailler à partir des conditions sociales, et on a seulement le choix de mourir de faim ou de travailler. Il ne peut y avoir d'autre obligation de travailler que celle qui résulte de cette manière des conditions [dans un ordre social], dans lequel la liberté de l'être humain est quand même une condition fondamentale.
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La sixième question :
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Est-il planifié d'abolir tout droit d'héritage ?
46
Le droit d'héritage, dans la mesure où des parties de celui-ci subsistent, pourra tout au plus reposer sur le fait que, dans une période de transition, devra être compté n'importe comment avec des rapports de piété et du genre.
47
Mais à l'avenir, on ne pourra plus parler de droit successoral [au sens du droit successoral jusqu'à présent] pour la simple raison que, d'un côte, il ne sera plus possible de donner une valeur à quelque chose qui ne peut pas être vendu, qui ne peut pas être acheté. De l'autre ôté, on n'aura plus besoin du droit d'héritage, parce que parmi les institutions d'un organisme social sain, les humains pourront indemniser ceux qui leur appartiennent pour leur avenir d'une manière tout à fait différente de ce qui se passe aujourd'hui dans le cadre du droit d'héritage purement matériel - je l'ai exprimé dans mon livre.
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La troisième série de questions est intitulée : "Sur la faisabilité pratique". - La première question :
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Ne crée-t-on pas, par le hasard des talents personnels (souvent non pas matériels, mais individuels, comme l'habileté, le talent oratoire et autres), une classe supérieure qui risque d'abuser du pouvoir qui lui est confié, de se laisser corrompre et de susciter l'envie et la jalousie des classes inférieures ?
50
Maintenant, très chers présents, celui qui ne veut pas de cette organisation, si elle ne correspond pas à l'état absolument idéal, ne pourra jamais contribuer à une organisation fructueuse de l'organisme social. Le plus grand ennemi de toutes les impulsions sociales est celui qui veut en quelque sorte fonder le bonheur de l'humanité sur ces impulsions sociales. Je voudrais utiliser une comparaison. Voyez-vous, très chers présents, prenons l'organisme humain, supposons qu'il s'agisse d'un organisme dit sain. On ne le sent pas du tout, et c'est justement parce qu'on ne sent rien dans son organisme qu'il est un organisme sain. La joie, l'harmonie, la culture intérieure de l'âme doivent d'abord naître sur la base d'un tel organisme sain. Vous ne pouvez pas exiger du médecin qu'il vous donne, en plus de la santé, la joie de l'âme ou la culture intérieure de l'âme, mais vous pouvez seulement exiger de lui qu'il rende votre organisme sain. C'est sur la base d'un organisme sain que doit se développer ce qui est la culture intérieure de l'âme. Mais si l'organisme est malade, l'âme participe à la maladie, sa vie intérieure dépend de cette maladie. Il en va de même dans l'organisme social. L'organisme social malade rend les humains malheureux ; l'organisme social sain ne peut cependant pas encore rendre les humains heureux, mais c'est seulement lorsque l'organisme social est sain que le terrain est créé pour le bonheur des humains, qui peut alors survenir. C'est pourquoi l'impulsion pour l'organisme social triarticulé est de rechercher les conditions de vie d'un organisme social sain. Évidemment, des corruptions ou autres peuvent survenir - on ne peut le nier -, mais ces corruptions peuvent être améliorées par des contre-attaques, et la plus grande chance de les améliorer, si elles surviennent, réside dans la santé de l'organisme social lui-même. Je suis fermement convaincu que si l'organisme social est en bonne santé, les bavards professionnels feront tout simplement fuir les gens avec leurs talents d'orateurs, ils n'auront pas beaucoup de succès. Actuellement, dans nos conditions sociales, ce n'est pas encore le cas. En particulier là où la vie spirituelle doit s'épanouir, il arrive parfois que les auditeurs d'un bavard professionnel assis sur une chaire s'enfuient, mais ils doivent payer leurs frais de scolarité et, dans certaines circonstances, ils peuvent aussi passer leurs examens. Et le bavardage professionnel avec sa corruption n'a en fait aucun effet particulier sur la vie réelle extérieure, sur les conditions de vie de l'organisme social. Ces choses disparaîtront naturellement à l'avenir, lorsque l'humain devra compter sur la confiance de ses semblables dans la vie spirituelle et que ce qu'il peut accomplir ne reposera que sur cette confiance.
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La deuxième question, et c'est la dernière qui m'a été posée dans ce faisceau de questions :
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Quels sont les éléments qui permettent de penser que le communisme, qui n'aspire pas à l'égalité du prolétariat avec la bourgeoisie, mais à la domination du prolétariat, et qui considère que la bourgeoisie ne renonce pas volontairement à sa position actuelle, renonce à son programme de pouvoir en faveur de la triarticulation et ne voit pas dans une concession de la part des possédants qu'un simple acompte ?
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Il n'est pas possible de répondre à cette question sans plus à partir du façonnement de l'organisme triarticulé, mais là doit être dit que le fossé qui s'est creusé entre le prolétariat d'un côté et le non-prolétariat de l'autre est essentiellement dû à la faute des cercles dirigeants, c'est-à-dire du non-prolétariat, et que la prochaine tâche de ces cercles dirigeants consisterait à comprendre réellement les revendications du prolétariat, à pouvoir réellement y répondre ; car le prolétariat aura besoin avant tout de ce qui constitue la force des travailleurs spirituels. Il ne faut pas voir un danger dans des revendications impossibles de l'un ou l'autre côté, mais uniquement dans le manque de bonne volonté pour jeter un pont quelconque par-dessus l'abîme.
54
Il y a encore quelques autres questions écrites, par exemple la question suivante :
55
Dans l'organisme social triarticulé, la force de travail humaine perdra son caractère de marchandise. Il n'y aura plus de salaire au sens où nous l'entendons aujourd'hui. Les ouvriers d'une entreprise recevront une partie, à convenir par contrat, du revenu total de l'entreprise concernée, une autre partie appartiendra aux employés et au chef d'entreprise. Comment veillera-t-on à ce qu'une sorte de minimum vital soit assuré à l'ouvrier, par exemple en cas de faible rentabilité d'une entreprise ?
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Cette question est traitée dans mon livre, et j'ai ici seulement à remarquer que, si les trois membres de l'organisme social sain existent réellement, la question est d'ordre économique, et que la socialisation de la vie économique entraînera une grande question pratique pour les administrations qui seront actives au sein du corps économique. Pour l'essentiel, je dirais que cette question se réduit à ceci : ce que l'on appelle aujourd'hui le minimum vital est encore toujours pensé en fonction du rapport salarial. Ce type de réflexion ne peut pas avoir lieu de la même manière dans la vie économique indépendante. La question devra être posée de manière pure et simple à partir de la vie de l'économie. La question se posera alors en ces termes : l'humain, en accomplissant une prestation quelconque, en produisant quelque chose, devra recevoir en échange de cette prestation autant d'autres prestations de l'humanité qu'il lui en faudra pour satisfaire ses besoins et ceux de ceux qui lui appartiennent, jusqu'à ce qu'il ait produit un nouveau produit de même sorte. En cela doit seulement venir en compte tout ce que l'humain doit fournir comme travail et du genre pour sa famille. On trouvera alors une certaine, je dirais, cellule originelle de la vie de l'économie. Et ce qui fera de cette cellule originelle de la vie de l'économique ce qui permettra justement à l'humain de satisfaire ses besoins jusqu'à ce qu'il produise un nouveau produit de même sorte, cela vaut pour toutes les branches de la vie spirituelle et matérielle. Cela devra être organisé de telle sorte que les associations, les coalitions, les coopératives de la sorte de celles que j'ai présentées tout à l'heure, devront veiller à ce que cette cellule originelle de la vie économique puisse exister. Cela signifie que chaque produit a, par rapport à d'autres produits, une valeur égale à celle des autres produits dont on a besoin pour satisfaire les besoins jusqu'à la fabrication d'un nouveau produit similaire. Si cette cellule originelle de la vie de l'économie n'existe pas encore aujourd'hui, c'est précisément parce que le travail, la marchandise et le droit se rejoignent dans l'offre et la demande du marché actuel, et que ces trois domaines devront à l'avenir être séparés dans l'organisme social triparti et sain.
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La question suivante a encore été posée :
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Comment M. Steiner se pense-t-il l'amélioration de l'avenir de l'état d'enseignant(e) privé(e) et d'autres professions similaires, dont les revenus nécessaires à la vie dépendent actuellement du nombre d'heures de travail qu'ils effectuent personnellement ? Comment sera-t-il possible à l'avenir de dépouiller leur force de travail de son caractère de marchandise ?
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Maintenant, cela se fait entièrement de soi, car chaque enseignant qui est actif dans la vie spirituelle, lorsqu'il ne sera plus attelé dans la machine étatique, sera en fait plus ou moins libre, mais de manière saine, comme toute activité culturelle spirituelle dans l'organisme triarticulé. Voilà ce qui est à dire sur une telle question. Simplement, de telles personnes, comme celles dont il est question ici, seront mises sur un pied d'égalité avec celles qui ont aujourd'hui des monopoles, du fait que leur position dans le domaine spirituel est mêlée aux conditions purement étatiques.
60
Je pense que je vais maintenant interrompre la réponse aux questions posées par écrit, afin de ne pas entraver les questions qui devraient émaner de l'honorable auditoire. Les questions auxquelles j'ai répondu en premier lieu étaient déjà sur ma table depuis un certain temps, et je voulais y répondre aujourd'hui, car je pense qu'elles pourraient vraiment être importantes pour un cercle plus large. Si je ne peux pas répondre aux questions aujourd'hui, je pourrai le faire à une autre occasion. Je pense donc qu'il serait bon que nous laissions venir à nous les questions qui pourraient surgir du cercle des auditeurs. Wilhelm von Blume : Je prie donc les personnes présentes, si elles ont encore des questions à poser, de s'exprimer maintenant et de les faire parvenir ici par écrit, dans la mesure du possible. Mais vous pouvez aussi poser des questions oralement, mais nous vous prions alors de venir ici et de poser la question d'ici, afin que nous puissions tous vous entendre.
61
Entre-temps, je peux peut-être répondre d'un mot à la question qui a été soulevée tout à l'heure et que je voudrais ajouter à ce qu'a dit M. Steiner, parce que cette question m'est parfois venue à l'esprit et que j'ai donc bien compris qu'elle avait été posée. Il s'agit de la question de la position des communes dans le futur organisme triarticulé. Peut-être l'auteur de la question souhaite-t-il en savoir plus sur la situation future des communes dans l'organisme social triarticulé. La question a été posée : qu'en sera-t-il des écoles communales, des usines à gaz, etc. Derrière cette question se cache celle de savoir ce qu'il adviendra de la commune à l'avenir si, comme cela ne fait aucun doute, l'usine à gaz doit être intégrée dans l'organisation globale de la vie de l'économie en tant qu'événement de la vie économique et ne peut donc plus être considérée comme une institution communale particulière. L'auteur de la question n'a pas mentionné un autre point, qui est tout aussi important, à savoir la question de la fourniture de logements. Qui sera chargé à l'avenir de la construction de logements ? La construction de logements est, pour ainsi dire, un processus économique, puisqu'il s'agit de "production". Et il ne fait aucun doute que la mise à disposition de logements à des fins d'utilisation doit également être considérée comme une opération économique. Cette question devra donc être réglée à l'avenir par l'organisation spéciale de la vie de l'économie. On pourrait donc penser que la commune perdrait alors toutes les tâches qu'elle avait jusqu'à présent, ou du moins à peu près - et que deviendrait donc la commune ? Et pourtant : la commune reste, et la commune continuera à jouer un rôle extrêmement important à l'avenir, tout comme l'État reste et aura encore des tâches à accomplir à l'avenir. Je pense que chacun ressentira immédiatement que le passage de l'usine à gaz d'une administration purement communale à une administration économique particulière a aussi ses très, très bons côtés, lorsqu'il se dira que le prix du gaz demandé aujourd'hui par la commune n'est pas fixé en tenant compte du fait que le plus grand nombre possible de personnes peuvent avoir accès à ce gaz à un prix correspondant aux coûts de production, mais que l'usine à gaz est une institution communale acquérante et que [l'excédent] permet d'alimenter les finances communales. Il en va de même pour les centrales électriques, les tramways, etc. Cela signifie donc que ces établissements, qui doivent en fait poursuivre des objectifs économiques bien précis, doivent également servir les objectifs financiers de la commune, et ce assez souvent de telle manière que l'objectif réel de l'approvisionnement des habitants de la commune en ces biens extrêmement importants est fortement compromis. C'est donc déjà un avantage si, à l'avenir, la commune ne peut plus utiliser de tels établissements à des fins financières, mais si ceux-ci ne sont plus utilisés qu'à des fins purement économiques. Mais la commune reste l'organisation subordonnée à l'État de l'ensemble du système juridique et administratif, c'est-à-dire en particulier de la police et de ce que l'on appelle l'assistance sociale - l'assistance sociale, dans la mesure où elle se rapporte à la préservation de la force des individus. Ce sera la tâche de la commune, et c'est là qu'elle a sa mission la plus importante, comme c'est déjà le cas aujourd'hui. En fait, la commune n'en est arrivée à faire de l'économie que parce que personne d'autre ne s'est occupé correctement de cette tâche, et c'est une chance, je pense, pour une vie communale correcte, si à l'avenir la commune ne s'occupe plus de l'aspect purement économique. C'est une chance si, à l'avenir, l'administration communale n'est plus organisée de manière à ce que les intérêts égoïstes règnent en maîtres, mais si elle est organisée de telle sorte que chaque individu puisse y faire valoir ses droits.
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De l'autre côté, en ce qui concerne la vie spirituelle, ce qui vaut en général pour le détachement de cette vie spirituelle de l'influence de l'État doit également s'appliquer à la commune. Il est clair qu'aujourd'hui, les communes ont fait beaucoup de bien dans ce domaine, mais les inconvénients de l'intervention des intérêts économiques - en particulier dans le domaine de la culture - qui se manifestent toujours à nouveau, ces inconvénients sont suffisamment perceptibles dans le domaine de la vie communale. Mais il reste quand même pour la commune le très grand domaine qu'elle avait déjà auparavant, avant de prendre en charge elle-même de tels établissements communaux. La crainte que la commune devienne complètement superflue est donc tout aussi injustifiée que l'autre crainte selon laquelle l'État serait en fait achevé par cette triarticulation. Ce n'est pas le cas.
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Des questions supplémentaires n'ont pas été posées par l'assemblée jusqu'à présent. Monsieur Dr Steiner va continuer à répondre aux questions posées par écrit.
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Rudolf Steiner : Il y a encore la question :
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L'ordre économique Steinerien devra se soumettre dans ses grandes lignes à une politique gouvernementale déterminée, par exemple celle du principe des nationalités, de l'ordre mondial militariste ou pacifiste. Selon ces principes directeurs, la charge de l'économie (en dehors de la charge actuelle des dettes de guerre et des indemnités de guerre) sera-t-elle différente ? Une politique nationaliste, dans l'ancien processus de pensée, ne pèsera-t-elle pas à nouveau sur l'économie avant toute autre chose et ne sapera-t-elle pas le bien-être général ?
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Maintenant, mes très chers présents, la question est née d'une compréhension encore incomplète de ce qui constitue l'essence même de l'organisme social triarticulé. Vous voyez, les dommages de l'État unitaire proviennent du fait que, disons, des intérêts économiques s'immiscent dans la vie de droit, c'est-à-dire dans la politique au sens le plus large, que les agriculteurs, par exemple, forment une fédération et s'affirment au parlement de l'État en tant que "fédération des agriculteurs" et y exercent une influence sur la vie de droit à partir de leurs intérêts. Ou bien, d'un autre côté, [il peut y avoir des dommages si] une corporation qui poursuit des intérêts purement spirituels - disons, par exemple, le "Centre" organisé par les catholiques - s'installe à son tour dans le parlement de l'État et y transforme les intérêts de droit en intérêts spirituels transformés. Vous direz alors : bon, à l'avenir, les trois membres existeront séparément : l'organisme spirituel, qui s'autogère complètement à partir des principes spirituels ; l'organisme juridique, qui constituera la continuation de l'organisme étatique actuel, mais qui n'aura pas en lui la vie spirituelle et la vie économique, mais seulement la vie de droit et politique ; l'organisme économique, le circuit de la vie de l'économie. Mais, me direz-vous, les trois domaines ont quand même certaines choses, certains intérêts en commun, et ils sont pendant par l'humain lui-même ; l'humain individuel se trouve dans des entreprises quelconques dans lesquelles interviennent les trois domaines administratifs autonomes. Vous demanderez : oui, ne pourrait-on pas, à l'avenir, faire valoir pour le parlement du terrain de droit un club quelconque ou quelque chose de semblable, qui porterait les intérêts économiques sur le terrain de droit et ferait valoir ses intérêts au parlement de l'État, de la même manière que, par exemple, dans l'État unitaire, la fédération des agriculteurs veut faire des droits à partir des intérêts économiques, ou que le centre veut faire des droits à partir des intérêts religieux, confessionnels, c'est-à-dire à partir de la vie de l'esprit, en formant des coalitions avec d'autres partis ?
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Maintenant, mes très chers présents, l'essence de l'organisme social triarticulé, qui est encore si peu comprise aujourd'hui, consiste en ce que, dans le domaine du sol économique, on ne pourra prendre que des mesures économiques, pas de mesures de droit ni de mesures ayant un rapport avec le développement des facultés humaines à gérer dans la vie de l'esprit ; dans le domaine de la vie de droit, on ne pourra absolument que développer des questions de droit.
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Supposons donc qu'il se trouve un club avec des intérêts économiques dans le parlement du terrain de droit, dans le parlement de l'État, il ne pourrait jamais prendre de mesures qui aient une quelconque influence sur la vie de l'économie, puisque dans ce parlement, on ne discute que de questions de droit qui se rapportent à l'égalité de tous les humains. Elles ne peuvent donc pas non plus être pensées en fonction de la vie de l'économie. La vie de l'économie n'entre absolument pas en ligne de compte dans le parlement de droit. Il est impossible à quiconque, même s'il entre au Parlement de droit avec autant d'intérêts économiques que possible, d'y faire valoir ses intérêts économiques, parce que rien ne peut se faire sur le terrain de la vie de droit qui ait un caractère économique - cela ne peut se faire que sur le terrain de la vie de l'économie. C'est tout de suite le sens que les humains ne soient pas articulés/membrés n'importe comment en classes/états sociaux, mais que - séparé des humains - l'organisme social lui-même soit articulé. Donc, ce qui est maintenant l'État unitaire se divise/éclate en trois domaines, et on ne pourra pas faire valoir les intérêts de l'autre domaine dans chacun des trois domaines, parce que la revendication ne peut pas avoir d'effet dans ce domaine. C'est tout de suite dans cette conséquence que résidera à l'avenir ce qui sera salutaire pour l'organisme social ; c'est aussi la raison pour laquelle cet organisme social triparti est une nécessité sociale.
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Je crois que la plupart de ceux qui se sont déjà familiarisés aujourd'hui avec l'impulsion de l'organisme tripartite considèrent encore beaucoup trop ce qu'il signifie comme quelque chose de sophistiqué, comme quelque chose d'extérieur à la pratique, comme quelque chose où quelqu'un a réfléchi une fois de plus et s'est dit : l'organisme unitaire a mal tourné, alors faisons-le à trois. - Il ne s'agit pas de cela, mais de la reconnaissance de la vraie vie, des vraies nécessités de la vie, c'est ce qui donne comme conséquence l'organisme social triparti. Aujourd'hui, on entend très souvent les gens dire : "Oui, nous ne comprenons pas ce qu'il veut vraiment. - On ne comprend pas ce qui est réellement voulu. Aujourd'hui, tant de gens disent face à une telle impulsion : nous ne comprenons pas. -
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D'où cela vient-il ? Vous voyez, cela vient à nouveau de quelque chose qui doit devenir différent et meilleur grâce à l'organisme triarticulé. Aujourd'hui, quand les gens doivent juger quelque chose, il leur manque avant tout le lien avec la vie. Si l'on parle aujourd'hui à partir d'une théorie, à partir de quelque chose qui [peut être expliqué] par quelques principes généraux, qui sont finalement compréhensibles pour tout humain normal lorsqu'il est devenu majeur, [alors les gens le comprennent]. Mais quand on parle aujourd'hui de quelque chose qui ne peut pas être compris de cette manière, mais pour lequel le véritable lien avec la vie est nécessaire, où l'on doit faire appel à l'expérience de la vie - les gens viennent et disent qu'ils ne comprennent pas. D'où cela vient-il en fait ? Cela vient de l'État unitaire que nous avons depuis quatre siècles ; grâce à cet État unitaire, les gens ont été jetés dans une vie où ils se trouvent dans un domaine particulier de la vie et ont acquis une certaine routine dans ce domaine. Cette routine, ils l'appellent leur pratique. Ils savent ce qu'ils ont grâce à cette routine. Par ailleurs, ils sont éduqués par l'État depuis le plus bas niveau scolaire. Ce qui entre dans l'éducation, ce n'est pas ce qui entrera dans l'éducation à l'avenir, la vie réelle, mais ce qui entre dans l'éducation, ce sont les règlements, les lois et ainsi de suite. La pensée humaine est déjà imprégnée [depuis le plus bas niveau scolaire] de l'abstrait du règlement, de la loi, de sorte que les gens n'ont aujourd'hui que la routine d'une branche particulière, qu'ils appliquent de manière tout à fait mécanique. Celui qui n'est pas d'accord avec eux sur ce point en raison d'une expérience de vie plus large, ils le traitent d'idiot ou d'humain peu pratique. Et à côté de cela, ils ont la tête pleine d'abstractions, parce qu'ils n'ont été éduqués qu'à partir de décrets, de lois, d'objectifs d'enseignement et ainsi de suite, qui ne sont pas tirés de la vie, mais seulement de quelque mode abstrait de pensée, qui n'a de justification que sur le terrain du droit, mais sur aucun autre terrain de la vie. Elle est justifiée sur le terrain du droit parce que ce qui est justifié sur le terrain du droit, c'est ce que chaque humain normal, devenu majeur, peut tirer de lui-même du simple fait qu'il est majeur, et revendiquer comme droit humain vis-à-vis de tous les autres humains. Mais ce qui doit être intégré dans l'administration de la vie de l'économie et dans le développement de la vie de l'esprit ne peut pas être filé à partir de cela.
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C'est pourquoi, parce que nous avons été privés de la liberté de la vie de l'esprit, de l'autonomie/l'être-placé-sur-soi de la vie de l'esprit, nous avons aujourd'hui ce phénomène étrange que les humains ne peuvent comprendre que ce qu'ils ont déjà pensé depuis longtemps.
72
J'ai récemment parlé dans une ville voisine des mêmes questions que celles dont je parle maintenant. Après cela, quelqu'un s'est inscrit à la discussion et a présenté quelque chose dont on pouvait déduire qu'il n'avait retenu et même entendu de mes explications que ce à quoi il était habitué depuis des décennies, même jusqu'à la formation des phrases.
73
Mais ce qui n'était pas déjà dans sa boîte crânienne depuis des décennies, l'humain ne l'a même pas entendu, cela lui a été tellement étranger qu'il ne l'a même pas entendu, qu'il l'a même nié dans la discussion. Cela vient du fait que quelque chose comme l'impulsion vers un organisme social triarticulé ne doit pas faire appel à ce qui nous a été inculqué par des règlements abstraits, des lois, des objectifs pédagogiques, des cours et ainsi de suite, mais doit faire appel à ce que l'humain comprend de sa propre vie. C'est pourquoi un tel fossé s'est creusé aujourd'hui lorsque l'on ne parle pas à partir d'une pensée utopiste et idéologique, mais justement à partir de la vie. Plus on parle aujourd'hui de manière pratique, plus les humains nous traitent de non-pratique, parce que les humains n'ont pas de réelle pratique de la vie, mais seulement une routine de vie et des abstractions dans la tête. C'est aussi ce qui fait craindre qu'à l'avenir, dans l'organisme social triarticulé, il puisse y avoir d'une manière ou d'une autre une tyrannie d'un côté ou de l'autre. Cela ne peut pas arriver, parce que, comme je l'ai expliqué, une telle tyrannie ne peut même pas s'affirmer. On aurait beau légiférer au sein du parlement de droit, on ne toucherait rien dans la vie de l'économie, parce que même ce qui serait dangereux pour les intérêts de la vie de l'économie ne pourrait pas avoir d'effet sur la vie de l'économie, puisque celle-ci s'administre de manière autonome.
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Une question supplémentaire:
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De l'autre côté, comment sont réglées les exigences de la politique sociale, par exemple l'aide aux invalides de guerre, aux orphelins, aux faibles et ainsi de suite ? En particulier, dans quelle mesure ? Comment les résultats de l'économie sont-ils utilisés ? La politique sociale du Dr Steiner ne peut-elle pas être rendue illusoire par une constellation correspondante du gouvernement ? Même si les principaux excès du capitalisme, l'économie de rente, étaient éliminés, la répartition des charges ne peut-elle pas continuer à être unilatérale ?
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La réponse à la dernière partie de la question est déjà donnée par ce que je viens de dire. Mais j'ai expliqué plus en détail dans mon livre "Die Kernpunkte der Sozialen Frage" (Les points essentiels de la question sociale) qu'une vie de l'économie vraiment placée sur elle-même peut à plus forte raison s'occuper des veuves et des orphelins, etc. J'ai même déjà indiqué tout à l'heure qu'il fallait inclure dans la cellule économique de base ce que chacun doit apporter comme quote-part à ce que les veuves et les orphelins, et en général les autres personnes incapables de travailler - comme je l'ai expliqué dans mon livre, aussi pour les enfants pour lesquels je revendique le droit d'éducation - ont à recevoir. Le critère pour cela sera simplement le niveau de vie des personnes restantes. Comme on a avec la cellule économique originelle un critère pour le niveau de vie d'une personne selon la prospérité économique globale existante, on a en même temps la possibilité de créer un critère pour la vie de ceux qui ne peuvent vraiment pas travailler.
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La question suivante :
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Les dangers de l'ai si nommé gouvernement bourgeois ne pourraient-ils donc pas subsister ? Ceux-ci ne sont-ils pas encore renforcés par le fait que, selon la composition de la tendance politique dirigeante, la répartition des postes peut se faire de telle sorte que, malgré toutes les bonnes paroles, la direction et l'occupation des usines, des coopératives et ainsi de suite se font par la voie dite des "cousins" ? Dans une société gouvernante arriérée, c'est-à-dire au parlement, qui garantit l'élimination de l'incapable, du paresseux d'un poste de direction ou d'une position indépendante ? Une économie de clique ne peut-elle pas détruire en peu de temps les avantages du système steinerien ?
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Au fond, la réponse à cette question découle aussi de ce que j'ai déjà dit. Car, très chers présents, il ne s'agit vraiment pas d'imaginer un quelconque état idéal dans lequel il ne pourrait plus arriver que l'un ou l'autre dévore quelque chose, mais il s'agit de trouver le meilleur état possible adapté à une société humaine concrète. Ce que l'on appelle ici la voie "des cousins " et autres, si vous réfléchissez vraiment aux choses - mais en pratique, en fonction de la réalité - cela deviendrait tout à fait impossible. Car, pensez seulement que dans cet organisme social triarticulé, la circulation des moyens de production s'effectue dans la plus large mesure possible, qu'en outre la collaboration des travailleurs manuels avec les travailleurs intellectuels repose sur un contrat entièrement libre concernant les prestations, que donc, dans le cas d'un quelconque népotisme, l'ensemble des travailleurs, spirituels et physiques, d'une entreprise devrait être d'accord avec ce népotisme. Les garanties créées sont donc bien plus importantes que partout ailleurs. Si l'on réfléchit par exemple à tout ce qui peut se produire en matière de corruption et d'espionnage dans un grand système économique coopératif devenu tyrannique et étatique, j'aimerais savoir comment cela peut être comparé à ce qui peut certes se produire ici ou là dans l'organisme triarticulé par une erreur de la nature humaine, mais qui se corrigera naturellement rapidement. La plus grande garantie que les dommages inhérents à la nature humaine ne se propagent pas trop est précisément offerte par la vitalité qui existe dans l'organisme social triarticulé, parce que les trois membres de l'organisme social se contrôlent eux-mêmes à nouveau. Un organisme unitaire, s'il est de surcroît construit sur la seule vie économique matérielle, porte en lui les dangers qui sont caractérisés par cette question ; et c'est parce que l'on peut prévoir ces dangers que la question est née - à nouveau d'une nécessité pratique : comment peut-on éliminer d'un corps économique unique la possibilité que ces dommages surviennent ? En retirant/sortant la vie juridique, c'est-à-dire en créant une correction pour ce qui peut survenir comme injustice. Par quoi élimine-t-on les dommages du système de production économique dans le domaine spirituel ? Par le fait que le domaine spirituel s'administre lui-même ; il doit reposer sur la confiance en ses semblables, et l'inefficace doit renoncer à la vie spirituelle et devenir travailleur manuel ou autre. Tout cela résulte précisément de la triarticulation de l'organisme social, parce que cette triarticulation donne en même temps la possibilité de corriger les dommages qui surviennent dans l'un ou l'autre domaine.
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Ici est encore posée une question :
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Comment vous pensez-vous l'autogestion du domaine spirituel et par quelles organisations sera-t-elle portée ?
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Maintenant, voyez-vous, chers présents, il faudrait beaucoup, beaucoup de temps pour vous décrire en détail cette autogestion complexe du domaine spirituel. Je peux seulement suggérer qu'au sein de l'autogestion du domaine spirituel, les administrateurs seront uniquement les personnes qui sont elles-mêmes actives dans ce domaine spirituel. Dans le domaine de l'enseignement, par exemple, rien d'autre n'entrera dans l'autogestion que ce que le pédagogue doit exercer comme influence sur le pédagogue. De même, le choix des personnalités pour certains postes ne se fera pas sur la base d'examens, de règlements et autres, mais sur la base d'une connaissance réellement pédagogique des capacités et ainsi de suite, de sorte que la place que j'occupe dans l'organisme spirituel ne dépendra de rien d'autre que - disons dans le domaine particulier de l'école - des seuls points de vue pédagogiques, c'est-à-dire des points de vue internes. Jamais un autre corps, le corps économique ou le corps d'État, ne pourra aménager les écoles selon ses besoins. Les écoles sont uniquement aménagées en fonction des besoins humains jusqu'à l'âge de 15 ans et, à partir de cet âge, en fonction des besoins de l'organisme social, en fonction des besoins de la vie de cet organisme social. Mais cela implique qu'en réalité, ce qui relève de l'administration dépend exactement des mêmes points de vue que l'enseignement lui-même dans les établissements d'enseignement. À l'avenir, l'humain ne doit pas être placé à un endroit par un État et devoir ensuite suivre les décrets de l'État, mais tout ce qui s'active dans la vie spirituelle n'est placé que dans une administration qui est née du point de vue de cette vie spirituelle elle-même.
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La question se pose alors :
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Le Bund für Dreigliederung a-t-il déjà envisagé la création d'un conseil culturel pour le domaine spirituel ? Si ce n'est pas le cas, l'assemblée devrait en prendre l'initiative.
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Maintenant, très chers présents, il ne sert à rien aujourd'hui de ne pas parler ouvertement et honnêtement des grandes tâches que nous impose le présent. La vie de l'économie a pris des formes qui ont amené le prolétariat à défendre énergiquement ses intérêts économiques. Il est bien connu, par les circonstances les plus diverses, que le prolétariat est aujourd'hui très malade du fait qu'il a plus ou moins un but théorique, mais pas de pratique. Pourtant, ce qui vit dans le prolétariat, c'est un certain vouloir, c'est aussi le résultat d'une formation politique bien déterminée, qui a traversé des décennies. C'est à partir de cette volonté que l'on pourra former aujourd'hui quelque chose comme un conseil d'entreprise ou un corps de conseils d'entreprise composés de travailleurs spirituels et physiques ensemble. Ce ne sera pas facile, d'autant plus que si cela n'est pas fait rapidement, il pourrait être trop tard.
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Mais, j'aimerais dire qu'aujourd'hui, c'est un travail qui se heurte à des obstacles encore moins redoutables que la création d'un conseil culturel, car on y rencontre les [obstacles] les plus divers. Par exemple, il y a aujourd'hui des dirigeants de parti qui croient qu'ils doivent penser de manière socialiste, tout à fait socialiste, qu'ils ne doivent plus penser du tout dans le sens de l'ancienne culture de l'esprit des classes privilégiées, et pourtant ils n'ont adopté rien d'autre que cette culture de l'esprit. Il n'y a rien d'autre qui vit dans leur tête que la dernière conséquence de cette culture de l'esprit. Cette culture de l'esprit des cercles dirigeants, elle peut être caractérisée par le fait qu'au cours des quatre derniers siècles, elle a débouché de plus en plus sur un rapport entre la vie spirituelle et la vie de l'économie, de telle sorte que la vie spirituelle n'est plus qu'une conséquence de la vie de l'économie, une sorte de superstructure sur la vie de l'économie. C'est à partir de cette expérience des trois ou quatre derniers siècles que le prolétariat, ou plutôt la théorie prolétarienne, s'est forgé la vision que la vie de l'esprit en général ne peut être que quelque chose qui provient de la vie de l'économie. Dès l'instant où l'on ferait pratique que la vie de l'esprit aurait seulement la permission de provenir de la vie de l'économie, dans cet instant, on poserait la première pierre d'une destruction totale de la vie de l'esprit, d'une destruction totale de la culture. La bourgeoisie ne peut pas exiger aujourd'hui que le prolétariat se tienne à un autre point de vue que celui d'attendre tout le salut de la vie de l'économie — pour la raison que la bourgeoisie elle-même a tout amené au point de vue que finalement tout spirituel est n'importe comment dépend d'une manière ou d'une autre de l'économique.
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Le cours de l'évolution a été tel que l'évolution historique a d'abord permis de surmonter ces dommages qui résultaient pour l'humain de l'ordre aristocratique au sein de la société humaine. Cet ordre aristocratique a entraîné des dommages de droit ; la bourgeoisie a lutté pour obtenir des droits par rapport à ce qui était auparavant l'ordre aristocratique. Ensuite, au cours de l'évolution historique, l'opposition entre la bourgeoisie et le prolétariat, c'est-à-dire entre les possédants et les dépourvus de possession, est apparue. La grande lutte entre la bourgeoisie et le prolétariat consiste à faire en sorte que la force de travail ne soit plus une marchandise. En l'état actuel des choses, il s'agit pour le prolétariat d'exiger énergiquement - et ce n'est pas seulement une revendication prolétarienne, mais une revendication historique - qu'à l'avenir la force de travail physique ne soit plus une marchandise. La bourgeoisie a exigé le libéralisme parce qu'elle ne voulait plus des anciennes prérogatives aristocratiques, parce qu'elle ne voulait plus faire du droit une chose de conquête et d'achat. Le prolétariat exige l'émancipation de la force de travail du caractère marchand. Si nous ne voulons pas laisser subsister quelque chose qui ferait basculer toute l'Europe centrale et orientale dans l'état de barbarie, nous devons aujourd'hui en reconnaître une autre. Si le prolétariat n'exigeait pas aujourd'hui de collaborer avec compréhension avec les travailleurs spirituels, alors il dépouillerait certes le travail physique de son caractère marchand, mais la conséquence en serait qu'il en résulterait à l'avenir une situation dans laquelle toute force humaine spirituelle deviendrait une marchandise. Cet état ne doit pas être atteint, ne doit pas être provoqué. Il faut saisir le sérieux de la tâche de telle sorte qu'en même temps que le travail physique, le travail spirituel, véritablement spirituel, reçoive son dû/droit. L'ancienne aristocratie a provoqué l'absence de droit de l'humain, l'ancienne bourgeoisie a provoqué l'absence de possession du prolétariat. Si la conception purement matérialiste-économique de la question prolétarienne persistait, il resterait la déshumanisation de la vie de l'esprit. Nous nous tenons devant ce danger si ceux qui ont le cœur et le sens pour la vie de l'esprit ne se mettent pas sur le terrain de libérer cette vie de l'esprit elle-même. Et cette vie de l'esprit ne peut être libérée que si nous prenons congé de [la dépendance de la] vie de l'esprit, que j'ai donc caractérisée des manières les plus différentes, et si nous provoquons vraiment une nouvelle articulation de la vie de l'esprit par un conseil culturel sérieux. Mais la doit être aujourd'hui parlé honnêtement et ouvertement : L'intérêt est malheureusement encore trop peu présent sur ce terrain. Reconnaître qu'il y a là une question brûlante, c'est la tâche la plus proche, la plus brûlante. Un conseil de la culture doit voir le jour.
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Les tentatives que nous avons faites, notamment lors d'une réunion hier, n'ont pas donné de résultats très prometteurs, parce que les humains n'ont pas encore conscience de ce qui est en jeu aujourd'hui si nous ne parvenons pas à mettre le travail spirituel sur ses propres pieds et à ne pas le laisser être l'esclave de la vie économique ou étatique. Il est donc urgent d'éveiller les cœurs et les esprits dans un avenir proche, précisément pour un conseil de la culture. L'apolitisme/le non-politique de nos humains centre européens, qui s'est malheureusement manifesté de manière si horrible au cours des quatre ou cinq dernières années, est ce qui devrait conduire à la connaissance de soi, tout de suite dans le domaine spirituel. C'est ce qui devrait ouvrir l'œil spirituel des humains sur la manière dont notre vie de l'esprit a été jusqu'à présent seulement une vie de l'esprit d'une petite clique, calculée pour se développer sur le sol de larges masses qui ne pouvaient pas participer à cette vie de l'esprit, et qu'il faut aujourd'hui créer une vie de l'esprit dans laquelle chaque humain trouve une existence digne de l'humain, non seulement sur le plan physique, mais aussi sur le plan spirituel et animique/d'âme. Très chers présents, si l'on regardait les dégâts causés par cette vie de l'esprit au cours des années qui se sont avérées être les décennies de préparation à la catastrophe mondiale actuelle, on pouvait vraiment être saisi par des soucis culturels.
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On demanda alors :
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Comment nos enfants seront-ils éduqués au mieux ?
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Dans le temps où l'on se targuait de ne pas vouloir rendre hommage à une quelconque autorité, les enfants étaient éduqués de telle sorte que la foi aveugle en l'autorité était la chose la plus importante, et que l'on ne pouvait plus du tout juger du rapport entre cette autorité et la vie. On n'avait ni le cœur ni le sens pour comprendre, par exemple, que ce que l'humain assimile comme habitudes de pensée dans les dernières années de sa vie de jeunesse, cela imprègne tout son être humain, que cela constitue tout son être humain.
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Très chers participants, il s'agit aujourd'hui de parler ouvertement, honnêtement et avec insistance de cette question. Une grande partie de nos dirigeants actuels s'imprègnent au lycée des formes de pensée des Grecs et des Romains, ils s'imprègnent de la manière dont les Grecs et les Romains pensaient à la vie, dont les Grecs et les Romains se partageaient la vie. Seuls ceux qui pratiquaient la science, l'art, la politique ou la gestion de l'agriculture étaient dignes d'être des humains libres. Les autres étaient condamnés à n'être que des humains non libres, des hilotes ou des esclaves. La manière dont les humains vivent s'étend jusqu'à la structure de la langue que nous acquérons dans notre jeunesse, jusqu'à la construction des phrases, et pas seulement jusqu'à la forme des mots/paroles. Dans les lycées, les membres des cercles dirigeants absorbent ce qui était viable pour la vie des Grecs et des Romains, et rien de ce qui est viable pour notre vie actuelle. Celui qui dit cela aujourd'hui - et il faut le dire, parce que seule l'ouverture la plus radicale peut conduire au véritable salut - est bien sûr encore considéré comme un fou par un grand nombre de personnes ; mais ce qui est encore considéré comme fou aujourd'hui fait partie de ce dont nous avons besoin pour assainir l'organisme social. Nous avons besoin d'humains qui pensent comme la vie actuelle est, et non comme la vie grecque et romaine était. C'est là que commence très fortement la question sociale dans la vie spirituelle. Interjection : Très juste !
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Oh, cette vie spirituelle a besoin d'une transformation fondamentale, et il est très difficile de trouver dès aujourd'hui une oreille attentive dans ce domaine parmi les humains. Mais tant que cette oreille attentive n'aura pas été trouvée, il n'y aura pas de salut. Il n'y a pas de solution unilatérale à la question sociale, mais seulement une solution triarticulée. À cela appartient qu'on se place sur le terrain d'une vie de l'esprit qui naît réellement de la vie. La bonne volonté en fait partie, pas la mauvaise volonté inconsciente des tresses.
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C'est pourquoi il est urgent de créer dans ce domaine ce que l'on peut appeler un conseil culturel. Je ne peux que dire qu'un conseil de la culture me semble être une exigence de tout premier ordre, car il doit développer une activité qui nous sauve de ce que le travail spirituel prend un caractère de marchandise dans la vie extérieure.
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Il semble que cette question soit apparentée à l'autre qui a été posée :
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Si l'on peut s'attendre à ce que la transformation de la vie économique dans le sens d'une sortie de l'État unitaire s'accomplisse rapidement grâce à l'organisation du corps de conseils d'entreprise, comment la vie spirituelle pourrait-elle alors être rapidement placée sur elle-même et sa reconstruction attaquée ?
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Justement par l'être enclin à créer un conseil culturel et d'étudier à l'intérieur de ce conseil les exigences nécessaires à la reconstruction de notre vie de l'esprit. Voilà ce que j'ai à dire en rapport à ces questions.
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Vifs applaudissements et battements de mains.
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Carl Unger : très chers présents, nous avons reçu toute une série d'autres questions auxquelles nous répondrons, je l'espère, dans une soirée ultérieure.
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Maintenant, il doit nous tenir particulièrement à cœur de laisser les dernières paroles de l'honorable orateur nous pénétrer le cœur. Tout de suite en ces jours, il y a parmi nous un appel qui porte en lui le caractère momifié d'une vie de l'esprit dégradée économiquement  : la question de la galvanisation et de la conservation des lycées humanistes au sens ancien du terme. Nous avons entendu dire dans quelle direction nous devions regarder lorsque nous examinons les graves conséquences de la vie actuelle, et nous avons entendu dire où nous devions attaquer à la vie spirituelle. Et tout de suite en ces jours-ci que nous avons remarqué comment à l'impulsion d'une nouvelle vie spirituelle et artistique a été opposée la plus grande philistrosité. Très chers présents, nous devons laisser les paroles que nous venons d'entendre faire naître en nous de fortes impulsions qui agissent en vue de déclencher en nous des forces et une volonté forte, voire révolutionnaire, pour la vie spirituelle, dans le sens de la préparation de la fondation ou de la formation d'un véritable conseil culturel. Mais celui-ci ne peut se fonder que sur la liberté, sur la propre initiative des personnalités individuelles qui, à partir d'une situation quelconque de la vie de l'esprit, sont prêtes et capables de contribuer à une véritable reconstruction de la vie de l'esprit. Le but de mes paroles est de déclencher cette initiative personnelle et d'œuvrer à ce que les personnes présentes fassent de la publicité pour cette idée et pour la triarticulation de l'organisme social. Nous sommes tout d'abord prêts à recevoir des adresses - et ce soir encore - de personnalités qui sont prêtes à répondre à l'appel fort que notre honorable orateur de ce soir nous a adressé. Je vous prie de me permettre de vous adresser cet appel, et je voudrais justement vous demander de laisser agir en vous de la manière la plus forte possible les impulsions pour la reconstruction de la vie de l'esprit et de les mettre en valeur chez d'autres personnalités.
Avec cela, permettez-moi de clore l'actuelle assemblée.