triarticulation

Institut pour une triarticulation sociale
(contenu spécifique au site français)
Conditions d'utilisation.

Accueil

 

Deutsch English Dutch Skandinavisk Français Italiano Español Português (Brasileiro) Russisch
Recherche
 contact   BLOG  impressum 
Collection:

Œuvres complètes de Rudolf Steiner - GA334

DE L'ÉTAT UNITAIRE À L’ORGANISME SOCIAL TRI-ARTICULÉ.




ÊTRE D'ÂME ET VALEUR MORALE DE L'HUMAIN À LA LUMIÈRE DE LA SCIENCE DE L'ESPRIT (ANTHROPOSOPHIE) -
Deuxième conférence,
Bâle, 5 mai 1920 [p. 251]
SEELENWESEN UND SITTLICHER MENSCHENWERT IM LICHTE DER GEISTESWISSENSCHAFT (ANTHROPOSOPHIE) -
Zweiter Vortrag,
Basel, 5. Mai 1920 [s. 251]

 


 

Les références Rudolf Steiner Œuvres complètes ga 334  251-272 1983  05/05/1920



Original





Traducteur: FG v.01 - 09/05/2022 Editeur: SITE

Dans la conférence d'hier, j'ai déjà souligné comment, sous l'influence de la nouvelle conception du monde déterminée par la science de la nature, une certaine incertitude a dû naître dans l'humanité en rapport à la question : comment ce devenir du monde, que la science de la nature présente comme étant justement nécessaire à la nature, se place-t-il à la validité, à la signification des valeurs humaines morales ?

01

Im gestrigen Vortrag habe ich schon darauf hingewiesen, wie unter dem Einflusse der neueren, von der Naturwissenschaft her bestimm­ten Weltanschauung eine gewisse Unsicherheit in die Menschheit kommen mußte in bezug auf die Frage: Wie stellt sich dasjenige Weltgeschehen, das die Naturwissenschaft als eben naturnotwendig darstellt, zu der Geltung, zu der Bedeutung der sittlichen Men­schenwerte?

La vision du monde de science de la nature est donc toujours de plus en plus à indiquer sur ce que tout ce qui se passe dans le monde est nécessaire selon les lois de la nature. Et elle en est venue de plus en plus à n'inclure dans cette loi/légité naturelle que ce qui, au fond, n'a rien à voir avec l'humain moral. Et c'est ainsi que nous avons vu naître, à vrai dire très clairement au milieu du XIXe siècle, une image de science de la nature du monde composée des différents résultats de la pensée de science de la nature, qui dit à peu près, tout d'abord pour notre Terre et ce qui y appartient : cette Terre serait un membre d'un système général, notre système solaire, et elle est sortie avec lui d'une sorte d'état de brouillard primitif, elle s'en serait dégagée, se serait séparée au cours du temps. Alors seraient apparus les êtres du règne minéral, du règne végétal, du règne animal et, par le perfectionnement de la forme animale, aussi l'humain. Si la nécessité naturelle de l'action des forces, qui a conduit le cours du monde jusqu'à ce moment et jusqu'à cette forme actuelle, se poursuit, ce qui est actuellement habité par les humains en tant que Terre sera un jour vide d'humains, vide d'animaux, vide de plantes, et disparaîtra à nouveau dans le processus général du monde.

02

Die naturwissenschaftliche Weltanschauung ist ja immer mehr und mehr dazu gekommen, darauf hinzuweisen, daß alles dasjenige, was in der Welt geschieht, naturgesetzlich notwendig geschieht. Und sie ist immer mehr und mehr dahin gekommen, in diese Naturgesetzlichkeit nur dasjenige einzuschließen, was im Grunde genommen gar nichts zu tun hat mit dem sittlichen Menschen. Und so haben wir entstehen sehen, eigentlich so recht deutlich erst in der Mitte des 19. Jahrhunderts, ein naturwissenschaftliches Weltbild, zusammengefügt aus den verschiedenen Ergebnissen des naturwis­senschaftlichen Denkens, das ungefähr sagt zunächst für unsere Erde und was zu ihr gehört: diese Erde sei ein Glied eines allge­meinen Systems, unseres Sonnensystems, und sie sei mit demselben hervorgegangen aus einer Art Urnebelzustand, habe sich da heraus-geballt, habe sich abgesondert im Laufe der Zeit. Dann seien ent­standen die Wesen des mineralischen, des pflanzlichen, des tieri­schen Reiches, durch die Vervollkommnung der tierischen Form auch der Mensch. Es werde, indem jene naturgesetzliche Notwen­digkeit des Kräftewirkens, welche den Weltengang bis zu diesem Zeitpunkt und bis zu dieser gegenwärtigen Gestalt geführt habe, wei­tergehe, einmal dasjenige, was jetzt von Menschen bewohnt ist als Erde, menschenleer sein, tierleer sein, pflanzenleer sein, es werde wiederum verschwinden in den allgemeinen Weltenprozeß hinein.

Certes, celui qui ressent énergiquement ce que la science de la nature représente aujourd'hui pour les humains en tant qu'autorité, ne doutera guère que cette conception du monde ait une certaine importance exclusive. Oui, il y en aura beaucoup, tout de suite parmi les éduqués actuels, qui affirmeront strictement que celui qui ne veut pas reconnaître l'importance de cette conception du monde se ridiculiserait.

03

Gewiß, wer energisch dasjenige fühlt, was Naturwissenschaft heute als Autorität den Menschen bedeutet, wird kaum daran zweifeln, daß dieses Weltbild eine gewisse ausschließliche Bedeu­tung hat. Ja, es werden sehr viele gerade unter den gegenwärtigen Gebildeten sein, welche strikte behaupten, daß derjenige, der die Bedeutung dieses Weltbildes nicht anerkennen will, sich blamiere.

Toutefois, parmi ceux qui se ridiculisent ainsi, sont des gens dont les voix sont à mettre en avant tout pesamment. J'ai déjà attiré l'attention sur le fait que l'historien de l'art Herman Grimm, dans son livre sur Goethe, souligne à quel point cette vision du monde ne correspond pas à la sensibilité originelle et élémentaire de l'humain. Il dit même que la vue d'un os autour duquel un chien affamé tourne en rond est plus appétissante que cette vision du monde. Il sera difficile à une future historiographie de l'humanité d'expliquer la folie du temps qui aurait conduit à cette théorie de Kant-Laplace.

04

Allerdings sind unter denjenigen, die sich so blamieren, Leute, deren Stimmen ganz gewichtig ins Feld zu stellen sind. Ich habe hier schon einmal bei früheren Vorträgen aufmerksam darauf gemacht, wie der geistvolle Kunstforscher Herman Grimm in seinem Goe­the-Buch darauf hinweist, wie wenig dem ursprünglichen, elemen­taren Empfinden des Menschen entsprechen kann dieses Weltbild. Er sagt geradezu: Der Anblick eines Knochens, um den herum ein hungriger Hund seine Kreise zieht, sei appetitlicher als dieses Weltbild. Es werde einer zukünftigen Geschichtsschreibung der Menschheit einigermaßen schwer werden, den Zeitwahnsinn zu erklären, der zu dieser Kant-Laplaceschen Theorie geführt habe.

Certes, une telle chose est aujourd'hui considérée comme de l'amateurisme, du dilettantisme, etc. Ce qui est établi par la science de la nature s'érige dans une certaine mesure comme vision du monde en une entière image du monde, et s'impose/se fait valoir alors de cette manière. Et nous sommes devant à demander : face à une telle image du monde qui en certaine relation, revendique son exclusivité, comment la voix de l'idéal moral, la voix de la conscience, qui se fait entendre au fond de l'humain, la voix qui nous invite à faire ceci ou à ne pas faire cela, la voix qui nous dit que ceci est bien ou que cela est mal, se situe-t-elle face à une telle image du monde ? Comment toute la vie morale s'inscrit-elle dans cette image du monde ?

05

Gewiß, so etwas wird heute als Laienhaftigkeit, Dilettantismus und so weiter angesehen. Dasjenige, was naturwissenschaftlich festgestellt ist, bauscht sich gewissermaßen als Weltanschauung zu einem ganzen Weltbild auf, und dann macht es sich in dieser Weise geltend. Und wir stehen davor, zu fragen: Wie stellt sich nun gegenüber einem solchen Weltbilde, das in gewisser Beziehung seine Ausschließlichkeit in Anspruch nimmt, wie stellt sich einem solchen Weltbilde gegenüber die ja doch im Innern des Menschen vernehmbare Stimme des sittlichen Ideales, des Gewissens, die Stimme, welche uns auffordert, dieses zu tun, jenes zu unterlassen, die Stimme, welche uns sagt, dieses sei gut, jenes böse? Wie stellt sich das ganze sittliche Leben in dieses Weltbild hinein?

J'ai appris à connaître beaucoup d'humains qui considèrent cette vie morale comme une sorte de fumée éphémère qui s'élève, en fait l'illusion d'une fumée qui s'élève du devenir de science de la nature, qui remplit l'humain d'illusion pendant un temps durant, pour alors disparaître pour toujours. Et comment devrait-on penser autrement, si l'on est tout à fait honnête, que ce qui naît dans la tête de l'humain après que l'humain se soit formé au cours de millions d'années à partir de formes animales inférieures, comment devrait-on penser autrement que ce qui naît dans la tête de l'humain en tant qu'idéal disparaîtra aussi à nouveau dépourvu de traces lorsque la Terre retournera à l'état dans lequel elle se dissout dans le cours général du monde. Ce n'aurait justement été qu'un épisode, que les humains se soient proposés des idéaux moraux. Les humains auraient agi sous l'influence de ces idéaux moraux. Tous ces idéaux moraux n'auraient rien signifié de plus que des bulles d'illusion qui se seraient élevées, selon lesquelles les humains auraient organisé leur vie, et qui n'auraient eu aucune autre conséquence dans l'évolution du monde.

06

Ich habe viele Menschen kennengelernt, die dieses sittliche Leben wie eine Art vergänglichen Rauch ansehen, der aufsteigt, eigentlich die Illusion eines Rauches, die aufsteige aus dem naturwissenschaft­lichen Geschehen, den Menschen illusionär eine Zeitlang erfülle, um dann für immer zu verschwinden. Und wie sollte man denn eigent­lich anders denken, wenn man ganz ehrlich ist, als daß dasjenige, was in dem Kopfe des Menschen entsteht, nachdem der Mensch im Laufe von Jahrmillionen aus niederen Tierformen sich herausge­bildet hat, wie sollte man anders denken, als daß das, was da im Kopfe des Menschen als Ideale ersteht, auch wiederum spurlos verschwunden sein werde, wenn die Erde in den Zustand zurück­fällt, in den sie sich in dem allgemeinen Weltenlauf auflöst. Es wäre eben eine Episode gewesen, daß die Menschen sich sittliche Ideale vorgesetzt hätten. Die Menschen hätten unter dem Einfluß dieser sittlichen Ideale gehandelt. Alle diese sittlichen Ideale hätten eben nichts mehr zu bedeuten, als daß sie illusionäre Blasen seien, die aufgestiegen wären, nach welchen die Menschen ihr Leben einge­richtet hätten, und die weiter keine Folgen in der Weltenentwicke­lung hätten.

Je sais combien du côté matérialiste est aussi aujourd'hui objecté à une telle pleine conséquence de cette image du monde. Mais il y a quelque chose qui doit aussi être une fois touché face aux objections que font aujourd'hui les matérialistes lorsqu'on leur dit : votre vision du monde, votre image du monde purement tirée de sciences de la nature, ne fait en fait de la valeur morale de l'humain rien d'autre qu'une bulle illusoire.

07

Ich weiß, wieviel von materialistischer Seite auch heute einge­wendet wird gegen eine solche volle Konsequenz dieses Weltbildes. Aber es gibt etwas, was auch einmal berührt werden muß gegenüber den Einwendungen, die heute Materialisten machen, wenn man ihnen sagt: Euer Weltbild, euer bloß aus Naturwissenschaft gehol­tes Weltbild läßt eigentlich den sittlichen Menschenwert doch zu nichts anderem werden als zu einer illusionären Blase.

Regardons une fois autour de nous dans le temps où l'image du monde de science de la nature a fait son apparition dans le monde civilisé, avec toute sa fraîcheur et tout son feu. C'était à peu près au milieu du XIXe siècle, où, j'aimerais dire, non pas avec autant de somnolence et d'inconséquence qu'aujourd'hui, mais de pleins feux, les matérialistes ont enfoncé le clou sur la façon dont on pensait aux valeurs morales à partir de l'idée que tout est ordonné comme le veulent la physique, la chimie et la biologie ; je voudrais en donner quelques échantillons, qui ne sont peut-être plus assez connus aujourd'hui. Voyez-vous, dans le temps où le matérialisme traversait, j'aimerais dire, la civilisation européenne dans sa fraîcheur de jeunesse, il y avait un historien, Hellwald, qui écrivait une histoire de la culture du point de vue de l'image de science de la nature du monde. Il se disait, en tirant la véritable conséquence de cette image de science de la nature du monde : les idéaux moraux, les idées morales de l'humain en général, ce sont des illusions. Comment peut-on penser à une quelconque justification objective d'idées morales après les événements nécessaires, comme le suppose la chimie, comme le suppose la physique ? Mais les humains ont toujours eu des idées morales. Cela doit simplement être expliqué par science de nature, dit l'historien de la culture Friedrich von Hellwald. Mais pour l'instant, il s'exprime sur les idéaux moraux du point de vue purement scientifique, c'est-à-dire à l'époque du point de vue de science de nature. Cette façon de s'exprimer, j'aimerais la présenter une fois en un échantillon. Il dit : "La tâche de la science est de détruire tous les idéaux, de prouver leur vacuité, leur nullité, de montrer que la foi en Dieu et la religion sont des tromperies, que la moralité, l'amour, la liberté et les droits de l'humain sont des mensonges".

08

Sehen wir uns einmal um in der Zeit, in der mit voller Frische und mit vollem Feuer das naturwissenschaftliche Weltbild heraufge­zogen ist in der zivilisierten Welt. Es war ungefähr in der Mitte des 19. Jahrhunderts, wo, ich möchte sagen, nicht so schläfrig und inkonsequent wie heute, sondern aus vollem Feuer heraus die Materialisten die Nägel geschlagen haben dazu, wie man aus dem Gedanken heraus — alles ist nur so geordnet, wie Physik, Chemie, Biologie es wollen —, wie man aus diesem Gedanken heraus gedacht hat über die sittlichen Werte; davon möchte ich doch einige Proben geben, die vielleicht heute nicht mehr genügend bekannt sind. Sehen Sie, in der Zeit, in welcher der Materialismus, ich möchte sagen, in seiner Jugendfrische durch die europäische Zivilisation zog, da war ein Geschichtsschreiber Hellwald; er schrieb vom Standpunkte des naturwissenschaftlichen Weltbildes aus eine Kulturgeschichte. Er sagte sich, indem er die wirkliche, wahre Konsequenz dieses naturwissenschaftlichen Weltbildes zog: Sittliche Ideale, überhaupt sittli­che Ideen des Menschen, das sind Illusionen. Wie soll man nach dem notwendigen Geschehen, wie es die Chemie annimmt, wie es die Physik annimmt, an irgendwelche objektive Berechtigung von sittli­chen Ideen denken? Aber die Menschen haben immer sittliche Ideen gehabt. Das muß einfach naturwissenschaftlich erklärt werden, sagt der Kulturhistoriker Friedrich von Hellwald. Vorerst aber drückt er sich über die sittlichen Ideale vom rein wissenschaftlichen, das heißt damals naturwissenschaftlichen Standpunkte aus. Diese Art des Sich-Ausdrückens, die möchte ich doch einmal in einer Probe vorführen. Er sagt: «Aufgabe der Wissenschaft ist es, alle Ideale zu zerstören, ihre Hohlheit, Nichtigkeit zu erweisen, zu zeigen, daß Gottesglaube und Religion Trug, daß Sittlichkeit, Liebe, Freiheit und Menschenrecht Lügen sind.»

Vous voyez, c'est ainsi que l'on parlait quand on croyait que la causalité scientifique de nature serait la seule à pouvoir être présentée comme une image du monde, dans le temps où cela entrait frais dans les cœurs, où l'on n'abordait pas incohérent et froid ces choses.

09

Sehen Sie, so hat man gesprochen, als man glaubte, naturwissen­schaftliche Kausalität sei einzig hinzustellen als ein Weltbild, in der Zeit, in der das frisch in die Herzen einzog, in der man nicht inkonsequent und kalt diesen Dingen gegenübertrat.

Mais, dit maintenant le même historien, pourquoi les humains se sont-ils fait des illusions sur ces idéaux moraux, qui sont nuls ? La science témoigne de leur nullité. Parce que les humains, dit-il, en avaient besoin ; dans la lutte pour l'existence/l'être-là, ils en avaient besoin. Si l'on a des illusions morales, si l'on croit à la tromperie des idéaux moraux ou des idéaux de vérité, on progresse mieux dans la lutte pour l'existence que si l'on ne croit pas à ces illusions. C'est pour cela que ces bulles se sont élevées. C'est pourquoi on s'est emparé de ces idéaux moraux. Ils ont été les bons moyens dans la lutte pour l'existence.

10

Aber, sagt nun derselbe Historiker, warum haben sich die Men­schen nun diese sittlichen Ideale vorgemacht, die ja nichtig sind? Die Wissenschaft bezeugt ihre Nichtigkeit. Weil die Menschen, sagt er, sie brauchten; im Kampf ums Dasein brauchten sie diese. Hat man sittliche Illusionen, glaubt man an den Trug der sittlichen Ideale oder der Wahrheitsideale, so kommt man besser im Kampf ums Dasein vorwärts, als wenn man nicht an diese Trugbilder glaubt. Deshalb stiegen diese Blasen auf. Deshalb hat man sich dieser sittlichen Ideale bemächtigt. Sie sind die richtigen Mittel im Kampf ums Dasein gewesen.

C'était la conséquence du dernier tiers du 19e siècle ! C'est quelque chose qui gronde encore dans les âmes ; mais les âmes ne sont plus aussi cohérentes que celles des gens de l'époque, et c'est pourquoi les âmes d'aujourd'hui n'admettent pas la cohérence qui consiste à dire : ou bien j'adopte l'image de la nature de Kant-Laplace ou une image similaire, et alors je dois déclarer que les idéaux moraux sont des mirages et des mensonges, ou bien je dois démolir ce qui n'est qu'une image du monde scientifique.

11

Das war Konsequenz vom letzten Drittel des 19. Jahrhunderts! Das ist etwas, was allerdings nocht murkst in den Seelen; aber die Seelen sind nicht mehr so konsequent, wie diejenigen der damaligen Leute waren, und daher gestehen sich die heutigen Seelen nicht die Konsequenz, die darinnen besteht: Entweder nehme ich das Kant­Laplacesche oder ein ähnliches Naturbild an, dann muß ich die sittlichen Ideale als Trugbilder und Lügen erklären, oder aber ich muß abreißen dasjenige, was bloß naturwissenschaftliches Welt­bild ist.

Oui, les humains étaient plus cohérents. J'aimerais vous lire un autre échantillon. Une dame a écrit à l'un des concepteurs de l'image du monde scientifique qui donnait le ton à l'époque, Moleschott. Cette dame écrivait alors ce qui suit à propos de sa conception de la valeur morale de l'humain : "La mesure morale pour chaque humain ne réside que dans sa propre nature, et est donc différente pour chacun. Qu'est-ce que la débauche et les passions en soi ? Rien d'autre qu'une mesure plus ou moins grande d'un instinct/une pulsion pleinement justifiée". Et la dame écrit plus loin : "J'aime l'humanité telle qu'elle est, et même le voleur et l'assassin, a appris son enseignement" — elle pense l'enseignement de Moleschott - " à respecter et à reconnaître ses droits humains. Dans le cercle des dispositions humaines, tout ce qui fait le voleur aussi bien que le marchand est pleinement justifié. L'astuce et la ruse, liées à l'instinct de gain, ne sont ici et là qu'un assemblage avec d'autres forces spirituelles, le principe vivifiant. Tout ce qui entre dans la vie a acquis, avec cette entrée, le droit de vivre. C'est pourquoi je dois le dire encore une fois : même l'humain devenu voleur a apporté avec lui le droit d'achever sa nature et de la rendre universelle, et ne peut être de cette façon qu'une nature puissante, une nature morale. Et comme le voleur, ainsi tout vicieux, ainsi celui qui est devenu meurtrier. Celui-ci ne peut parvenir à la perfection de son humanité qu'en satisfaisant son désir de meurtre".

12

Ja, die Menschen waren konsequenter. Ich möchte Ihnen noch eine Probe vorlesen. Eine Dame schrieb an einen der tonangebenden naturwissenschaftlichen Weltbildgestalter der damaligen Zeit, an Moleschott. Diese Dame schrieb dazumal über ihre Anschauung in bezug auf den sittlichen Menschenwert das Folgende: «Das sittliche Maß für jeden Menschen liegt nur in seiner eigenen Natur, und ist darum für jeden ein anderes. Was sind Ausschweifungen und Leidenschaften an sich? Nichts anderes als ein größeres oder kleine­res Ausmaß eines vollberechtigten Triebes.» Und weiter schreibt die Dame: «Die Menschheit habe ich lieb, wie sie ist, und selbst den Dieb und den Mörder hat ihre Lehre» -- sie meint Moleschotts Lehre — «mich achten und seine Menschenrechte anerkennen gelehrt. Vollberechtigt im Kreise menschlicher Anlagen ist alles, was den Dieb sowohl als den Kaufmann macht. List und Verschlagenheit, mit dem Erwerbstrieb verbunden, ist hier wie dort nur eine Zusam­menstellung mit anderen Geisteskräften, das belebende Prinzip. Alles, was ins Leben eintritt, hat mit diesem Eintritt auch sein Recht zu leben erworben. Darum muß ich es noch einmal aussprechen: Auch der zum Dieb gewordene Mensch brachte das Recht mit sich, seine Natur zu vollenden, und sie allseitig zu machen, und kann auf diese Weise nur eine kraftvolle, eine sittliche Natur sein. Und wie der Dieb, so jeder Lasterhafte, auch der zum Mörder Gewordene. Dieser kann zur Vollendung seiner Menschheit nur gelangen, indem er seine Mordlust befriedigt.»

Mes très chers présents, il ne s'agit pas d'une révolutionnaire, mais d'une très brave dame à la mentalité bourgeoise qui, à l'époque de la virginité de cette vision du monde qui est aujourd'hui aussi défendue/représentée, mais qui n'est pas prise au sérieux, a pris cette vision du monde suffisamment au sérieux et savait que si l'on pense comme la plupart des humains le font encore aujourd'hui en ce qui concerne l'image scientifique de nature du monde, alors on doit penser à la valeur morale de l'humain comme elle le pense. C'était un engagement intime qu'une telle personnalité ressentait à l'égard de la profession de foi que je viens d'évoquer, qui conduit au fond à la dissolution de toute aspiration à la vérité, à la dissolution de tout idéal, et qui n'a absolument aucun point de repère pour penser la valeur morale de l'humain ancrée dans le monde.

13

Meine sehr verehrten Anwesenden, das ist nicht eine Revolutio­närin, das ist eine ganz brave, bürgerlich gesinnte Dame gewesen, die nur in der damaligen Zeit der Jungfräulichkeit jener Weltan­schauung, die heute im Grunde genommen auch vertreten, aber nur nicht ernst genommen wird, die diese Weltanschauung eben ernst genug genommen hat, die nur wußte: wenn man so denkt, wie auch heute noch in bezug auf das naturwissenschaftliche Weltbild die meisten Menschen denken, dann muß man über den sittlichen Menschenwert so denken, wie sie denkt. Es war eine tiefinnerlicle Verpflichtung, die da gefühlt wurde von einer solchen Persönlich­keit zu dem Bekenntnis, das ich hier anführte, das ja im Grunde genommen zur Auflösung alles Wahrheitsstrebens, zur Auflösung aller Ideale führt und durchaus keinen Anhaltspunkt hat, sittlichen Menschenwert in der Welt irgendwie verankert zu denken.

Je vous ai lu ces échantillons, qui pourraient encore être multipliés, pour que vous voyiez comment ce qui se passe aujourd'hui en Europe a pris place dans les âmes humaines. A-t-on besoin de s'étonner que par-dessus l'Europe aille aujourd'hui cette ambiance que vous connaissez suffisamment, alors que cette ambiance est née tout de suite chez les humains qui pensaient et ressentaient de manière conséquente et qui représentaient cette vision du monde vers le milieu du XIXe siècle et au début du dernier tiers du XIXe siècle ?

14

Ich habe Ihnen diese Proben, die noch vermehrt werden könnten, vorgelesen, damit Sie sehen, wie es gekommen ist, daß dasjenige, was heute über Europa geht, in den Menschenseelen Platz gegriffen hat. Braucht man sich zu wundern, daß über Europa heute jene Stimmung geht, die Sie genügend kennen, wenn diese Stimmung herausgeboren wurde gerade in den konsequent denkenden und empfindenden Menschen, die um die Mitte des 19. Jahrhunderts und im Beginne des letzten Drittels des 19. Jahrhunderts diese Weltanschauung vertreten haben?

Il est donc dans le fait ainsi que l'humain actuel, dans la demi-mesure de son âme, ne s'avoue pas seulement qu'il devrait penser ainsi à la valeur morale de l'humain s'il ne révisait pas son image du monde, telle que les concepteurs de visions du monde à tendance de scientifique de nature la lui présentent. C'est la grande gravité de toutes ces questions qui surgissent lorsqu'on envisage une nouvelle construction de notre image du monde. C'est ce qui pèse si lourdement sur l'âme de ceux qui voient dans la science de l'esprit, dont je vous ai aussi de nouveau parlé hier, quelque chose qui doit nécessairement s'insérer dans le cours actuel de l'évolution de l'humanité et dans celui du prochain avenir. Ce n'est qu'à partir de là que l'on peut s'attendre à ce que la valeur morale de l'humain gagne du terrain/du foncier, gagne vraiment du terrain, et que la vision du monde de science de la nature soit elle-même fécondée par la science de l'esprit, par la connaissance de l'esprit.

15

Es ist ja in der Tat so, daß der heutige Mensch in der Halbheit seiner Seele sich nur nicht gesteht, daß er eigentlich über sittlichen Menschenwert so denken müßte, wenn er nicht sein Weltbild, wie es ihm die naturwissenschaftlich gesinnten Weltanschauungsgestalter vormachen, revidiert. Das ist der große Ernst all jener Fragen, die entstehen, wenn nach einem neuen Aufbau unseres Weltbildes gesehen wird. Das ist dasjenige, was so schwer lastend auf der Seele derjenigen liegt, die in der Geisteswissenschaft, von der ich Ihnen auch gestern wieder gesprochen habe, etwas sehen, was notwendig sich hineinstellen muß in den gegenwärtigen Gang der Menschheits­entwickelung und dem der nächsten Zukunft. Nur davon ist zu erwarten, daß der sittliche Menschenwert Grund und Boden gewin­ne, wahrhaftig Grund und Boden gewinne, daß die naturwissen­schaftliche Weltanschauung selbst durch Geisteswissenschaft, durch die Erkenntnis des Geistes befruchtet werde.

Il nous suffit maintenant de considérer quelques-unes des choses qui ont été mentionnées ici hier pour comprendre en profondeur comment le monde ne peut pas être connu par l'humain s'il ne peut pas d'abord s'éclairer lui-même. Les processus à l'extérieur dans le monde, nous ne les reconnaîtrons dans leur véritable essence que si nous pouvons les explorer à partir de l'entité de l'âme. Nous nous souvenons alors, comme nous l'avons fait valoir hier, comment la science de l'esprit qui est pensée ici cherche ses méthodes et ses connaissances spirituelles à travers l'évolution intérieure de l'âme. Et je veux encore une fois indiquer brièvement sur ce qui se développe à nous à l'intérieur de l'âme humaine, sur la manière dont cette âme humaine est amenée plus loin que dans la vie ordinaire et la science ordinaire, pour entrer dans les visions du monde spirituel. J'ai indiqué comment la tête/le chef se développe, comment nous voyons dans l'enfant, en entrant dans le monde, comment de jour en jour, d'année en année, un d'âme-d'esprit intérieur se presse à la surface.

16

Nun brauchen wir nur einige der Dinge zu bedenken, die hier gestern erwähnt worden sind, um so recht in allen Tiefen zu durchschauen, wie die Welt nicht erkannt werden kann von dem Menschen, wenn er nicht zuerst über sich selbst sich aufklären kann. Die Prozesse draußen in der Welt, wir werden sie nur in ihrer wahren Wesenheit erkennen, wenn wir sie von der Seelenwesenheit aus erforschen können. Da erinnern wir uns, wie gestern geltend gemacht worden ist, wie die hier gemeinte Geisteswissenschaft durch innere Seelenentwickelung ihre Methoden, ihre geistigen Erkenntnisse sucht. Und noch einmal will ich kurz hinweisen auf dasjenige, was da im Innern der menschlichen Seele heranentwickelt wird, wie dieses menschliche Seelenwesen weiter gebracht wird, als im gewöhnlichen Leben und in der gewöhnlichen Wissenschaft, um einzutreten in die Anschauungen der geistigen Welt. Ich habe darauf hingewiesen, wie das Haupt sich entwickelt, wie wir in dem Kinde sehen, indem es in die Welt hereintritt, wie von Tag zu Tag, von Jahr zu Jahr ein inneres Seelisch-Geistiges sich an die Oberfläche drängt.

Nous voyons comment les traits du visage de l'enfant deviennent de plus en plus psychiques, de plus en plus spirituels, comment quelque chose travaille à l'intérieur, qui façonne plastiquement l'être humain à la surface. Nous ne faisons peut-être que pressentir, mais une observation impartiale qui va plus loin dans les choses comprend que ce qui s'exprime ainsi, j'aimerais dire, dans les traits du visage, s'étend plus loin dans l'organisation de l'enfant. Et j'ai attiré hier l'attention sur le fait que l'expression la plus intense de ce qui se passe par cette transformation plastique du corps humain par le psycho-spirituel est le changement de dents, la sortie des deuxièmes dents qui remplacent les dents de lait. Ces deuxièmes dents montrent de la manière la plus marquante, la plus frappante, comment l'organisme humain tend/tire à l'endurcissement au cours des sept premières années de sa vie.

17

Wir sehen, wie die Züge des kindlichen Antlitzes immer seelischer, immer geistiger werden, wie da drinnen etwas arbeitet, das an die Oberfläche heraus plastisch das Menschenwesen gestaltet. Wir ahnen vielleicht nur, aber ein unbefangenes Beobachten, das weiter in die Dinge eingeht, durchschaut es, daß dasjenige, was sich so, ich möchte sagen, in den Zügen des Antlitzes ausdrückt, sich weiter hinein erstreckt in die kindliche Organisation. Und ich habe gestern darauf aufmerksam gemacht, wie der intensivste Ausdruck desjeni‑ gen, was da geschieht durch dieses plastische Durchgestalten des Menschenleibes von dem Seelisch-Geistigen, der Zahnwechsel ist, das Herausdringen der zweiten Zähne ist, die an die Stelle der Milchzähne treten. Diese zweiten Zähne zeigen in ihrer Bildung am markantesten, am auffälligsten, wie in den ersten sieben Lebens‑ jahren der menschliche Organismus in seine Verhärtung schießt.

Lorsque l'enfant a reçu les dents, les représentations reçoivent forme, elles peuvent devenir des souvenirs durables, elles reçoivent des contours. À l'instant de la vie humaine, où les forces qui ont œuvré à l'intérieur de l'organisme jusqu'à la septième année de vie ont, d'une certaine manière, rempli leur tâche pour l'organisme, le changement de dents est là. Alors ces forces qui ont œuvré dans l'organisme jusqu'au changement de dents viennent en leur liberté. Elles se montrent dans leur forme spirituelle-âme ; elles œuvrent alors dans le patrimoine/la capacité humaine de mémoire, dans la capacité humaine de penser. La même chose avec quoi nous pensons, ce avec quoi nous formons notre mémoire, cela a travaillé dans notre organisme jusqu'à l'âge de sept ans en tant que plasticien humain ; c'est ce qui l'a amené à ce que la substance dentaire s'est séparée de l'ensemble de la substance organique humaine, si j'ai la permission de le suggérer de façon aussi aphoristique, sinon on devrait faire de nombreuses conférences sur ce changement de dents pour expliquer la chose entièrement.

18

Dann, wenn das Kind die Zähne bekommen hat, bekommen die Vorstellungen Gestalt, sie können bleibende Erinnerungen werden; sie bekommen Konturen. In dem Augenblicke des menschlichen Lebens, wo die Kräfte, die im Innern des Organismus bis zum siebenten Lebensjahre gewirkt haben, ihre Aufgabe für den Organismus in einer gewissen Weise erfüllt haben, ist der Zahnwechsel da. Dann kommen diejenigen Kräfte, die im Organismus gewirkt haben bis zum Zahnwechsel hin, in ihre Freiheit. Sie zeigen sich in ihrer geistig-seelischen Gestalt; sie wirken dann im menschlichen Erinnerungsvermögen, im menschlichen Denkvermögen. Dasselbe womit wir denken, womit wir unsere Erinnerung bilden, das hat bis zu unserem siebenten Lebensjahre in unserem Organismus als der menschliche Plastiker gearbeitet; das hat es dahin gebracht, daß aus der Ganzheit der menschlichen organischen Substanz die Zahnsubstanz sich abgesondert hat, wenn ich es so aphoristisch andeuten darf, sonst müßte man, um die Sache ganz zu erklären, viele Vorträge über diesen Zahnwechsel halten.

Vous voyez, ce n'est qu'un petit échantillon, mais c'est justement un échantillon de la manière dont la science de l'esprit ne veut pas se complaire dans un nid de coucou dans les nuages, de la manière dont elle ne s'élève pas dans un brouillard mystique, mais de la manière dont elle interprète précisément la connaissance de la réalité, de la manière dont elle montre ce qui, en tant que spirituel-psychique, travaille dans l'organisme humain au cours des sept premières années. Cette science de l'esprit apprend d'abord à connaître l'organisme humain ! C'est précisément le destin du matérialisme de ne pas pouvoir reconnaître la matière, de ne rien nous dire tout de suite sur la matière. La science de l'esprit nous dit précisément sur la matière des choses telles que je viens de les évoquer dans le travail de ce qui deviendra plus tard le mouvement de la pensée, sur l'organisme humain jusqu'à la septième année. Si l'on pouvait entrer dans le détail, dans le concret, on verrait comment le spirituel-psychique travaille sur les organes humains, sur le foie, les poumons, les reins, et ainsi de suite. La science de l'esprit apportera la véritable connaissance des processus matériels, car elle est en mesure d'expliquer ces processus matériels à partir du spirituel.

19

Sehen Sie, es ist nur eine kleine Probe, aber eben eine Probe davon, wie Geisteswissenschaft nicht im Wolkenkuckucksheim irgendwie sich ergehen will, wie sie nicht in mystischen Nebel aufsteigt, sondern wie sie gerade in die Erkenntnis der Wirklichkeit hineindeutet, wie sie zeigt, was als Geistig-Seelisches in den ersten sieben Jahren am menschlichen Organismus arbeitet. Diese Gei­steswissenschaft lehrt ja erst den menschlichen Organismus erken­nen! Das ist gerade das Schicksal des Materialismus, daß er die Materie nicht erkennen kann, daß er uns nichts sagt über die Materie. Geisteswissenschaft sagt uns gerade über die Materie solche Dinge, wie ich sie jetzt angedeutet habe in dem Arbeiten desjenigen, was später Gedankenbewegung wird, an dem menschli­chen Organismus bis zum siebenten Jahre hin. Würde man eingehen können ins Einzelne, Konkrete, so würde man sehen, wie das Geistig-Seelische arbeitet an den menschlichen Organen, an Leber, Lunge, Niere und so weiter. Geisteswissenschaft wird die wirkliche Erkenntnis gerade der materiellen Vorgänge bringen, weil sie diese materiellen Vorgänge aus dem Geistigen heraus zu erklären in der Lage ist.

Si l'on poursuit, en tant que chercheur en esprit, la formation de la méthode par laquelle on peut entrer dans le monde spirituel, alors il faut continuer à former par la méditation - comme je l'ai indiqué hier - ce qui s'est séparé au cours de la septième année comme activité de pensée, comme activité de représentation. Il faut alors travailler intérieurement en pensée aussi fortement que la pensée travaille pendant les sept premières années de la vie, lorsqu'elle n'a pas seulement des pensées à faire apparaître devant la conscience, mais lorsque la force de la pensée travaille si fortement dans l'organisme qu'elle finit par faire sortir les dents de l'organisme. Si l'on travaille par la méditation dans une telle activité renforcée de pensée et de représentation, on remarque cependant aussi la différence entre cette pensée qui nous amène directement dans la vision du monde spirituel, qui nous fait immédiatement reconnaître comment l'humain est descendu du spirituel-âme par la naissance dans son existence physique, et on peut alors comparer ce que l'on a ainsi, j'aimerais dire, artificiellement conquis par la méditation, avec ce qu'est la pensée humaine ordinaire.

20

Wenn man als Geistesforscher weitergeht in der Heranbildung jener Methode, durch die man eintreten kann in die geistige Welt, dann muß man ja dasjenige, was sich da abgegliedert hat im sieben­ten Jahre als denkerische Tätigkeit, als Vorstellungstätigkeit, durch Meditation — wie ich es gestern angedeutet habe — weiter ausbilden. Dann muß man so stark in Gedanken innerlich arbeiten, wie der Gedanke arbeitet in den ersten sieben Lebensjahren, wenn er nicht bloß Gedanken eben vor das Bewußtsein zu zaubern hat, sondern wenn die Gedankenkraft so stark im Organismus arbeitet, daß sie es zuletzt dahin bringt, die Zähne herauszugestalten aus dem Organis­mus. Arbeitet man durch Meditation sich in eine solche verstärkte Gedanken- und Vorstellungstätigkeit hinein, dann merkt man aber auch den Unterschied zwischen diesem Denken, das einem dann unmittelbar in die Anschauung der geistigen Welt hinein bringt, das einen unmittelbar erkennen läßt, wie der Mensch aus einem Gei­stig-Seelischen heruntergestiegen ist durch die Geburt in sein physi­sches Dasein, und kann dann vergleichen dasjenige, was man sich so, ich möchte sagen, künstlich durch Meditation errungen hat, mit dem, was das gewöhnliche menschliche Denken ist.

N'est-ce pas ainsi que l'on a expérimenté en quoi consiste la pensée humaine ordinaire, celle que l'humain exerce dans la vie quotidienne, dans la science ordinaire. C'est la pensée que les humains exercent, mais ils ne peuvent pas savoir en quoi consiste cette pensée. On n'apprend à reconnaître en quoi consiste cette pensée que si l'on peut placer à côté d'elle la pensée qui est libre de corps, qui n'est pas liée au cerveau, qui se déroule dans le pur spirituel-âme, l'éthérique, que l'on peut s'approprier seulement par la méditation. C'est alors en premier que l'on a la possibilité de comparer, que l'on peut comparer la pensée ordinaire de l'humain avec cette pensée entièrement libre de corps. C'est important qu'on le puisse, car cela donne alors une véritable science sur toute la signification de l'être d'âme humain.

21

Nicht wahr, auf diese Weise hat man erfahren, woraus das gewöhnliche menschliche Denken besteht, das der Mensch im täglichen Leben, in der gewöhnlichen Wissenschaft ausübt. Dieses Denken üben die Menschen aus; aber sie können ja nicht wissen, worinnen dieses Denken eigentlich besteht. Man lernt erst erken­nen, worinnen dieses Denken besteht, wenn man daneben stellen kann das Denken, das leibfrei ist, das nicht an das Gehirn gebunden ist, das im rein Geistig-Seelischen, Ätherischen verläuft, das man sich nur durch Meditation aneignen kann. Man hat dann erst die Vergleichsmöglichkeit, kann dann erst das gewöhnliche Denken des Menschen vergleichen mit diesem ganz leibfreien Denken. Das ist wichtig, daß man das kann, denn das gibt dann erst eine wirkliche Wissenschaft über die ganze Bedeutung des menschlichen Seelen­wesens.

Vous voyez, c'est une expérience extraordinairement pleine de signification que l'on fait une fois que l'on est une fois aussi loin à saisir la pensée dans son état/contexte libre de corps et avec, à comparer ce qu'est la pensée lorsqu'elle est liée au cerveau en tant que pensée ordinaire de la vie. On voit alors en rapport à la pensée, la différence qui existe entre l'humain et l'animal.

22

Sehen Sie, es ist eine außerordentlich bedeutungsvolle Erfahrung, die man macht, wenn man einmal soweit ist, das Denken in seinem leibfreien Zustande zu erfassen, und damit zu vergleichen, wie das Denken ist, wenn es als gewöhnliches Denken des Lebens an das Gehirn gebunden ist. Man sieht dann in bezug auf das Denken den Unterschied, der besteht zwischen dem Menschen und dem Tiere.


23


Beaucoup a donc été glosé/fabulé sur cette différence entre l'humain et l'animal, notamment beaucoup fabulé par la science moderne. Mais reconnaître en quoi consiste cette différence - on le peut d'abord que par un comparer tel que j'ai justement suggérer.

24

Über diesen Unterschied des Menschen vom Tiere ist ja viel gefabelt worden, namentlich viel von der modernen Wissenschaft gefabelt worden. Aber erkennen, worinnen dieser Unterschied besteht — man kann es erst durch solches Vergleichen, wie ich es eben angedeutet habe.

Et quand on se demande : oui, par quoi donc apparait la pensée ordinaire, par opposition/contraste à la libre de corps qui rattache immédiatement à l'être psychique/d'âme de l'humain, en ce qu'elle se déroule seulement dans le spirituel-psychique/âme, en quoi consiste donc - on peut le demander ainsi maintenant - la pensée ordinaire du point de vue de cette pensée libre de corps ? Cette pensée ordinaire est absolument liée au cerveau. Il doit être là quelque chose d'organisation organique ce par quoi cette pensée ordinaire se déroule. La pensée libre de corps, acquise par la méditation, n'a pas besoin de cet outil nerveux. La pensée ordinaire a besoin de cet outil nerveux. L'humain n'a cet outil nerveux que parce que chez lui l'organisation n'est pas poussée aussi loin que chez l'animal. L'animal pousse dans une certaine mesure son organisation animale jusqu'à un certain point, il s'endurcit jusqu'à un certain point. Au début de la vie, l'humain ne va pas aussi loin dans le durcissement, l'ossification et la sclérose de la vie psychique/de l'âme que les animaux au début de la vie. Mais pendant la vie, l'humain développe ce durcissement. Car ce qui s'exprime dans le durcissement de l'organisme par le fait que les deuxièmes dents apparaissent comme de purs produits de durcissement se poursuit aussi dans la pensée quotidienne ordinaire ; ce ne sont simplement pas des dents, mais des insertions beaucoup plus légères, aimerais-je dire, dans l'organisme, qui se dissolvent à nouveau. Mais cette pensée, cette pensée ordinaire, consiste justement en ce que l'humain, dans le processus continu, tue continuellement ce qui naît en lui, la vie qui pousse, qui bourgeonne. Cela vient au jour qu'en nous, la pensée, qui a une réalité antérieure à celle des dents, jaillit continuellement de l'organisme sous forme de parties mortes, et que ce jaillissement se dissout à nouveau dans la sclérose, l'ossification. La pensée consiste précisément en ce que nous portons continuellement la mort en nous en rapport à notre système de tête, notre système nerveux-sensoriel.

25

Und wenn man sich fragt: Ja, wodurch entsteht denn das gewöhn­liche Denken im Gegensatze zu dem leibfreien Denken, das unmit­telbar anknüpft an das seelische Sein des Menschen, indem es nur im Geistig-Seelischen verläuft, worinnen besteht denn — so kann man jetzt fragen — vom Gesichtspunkte dieses leibfreien Denkens, das gewöhnliche Denken? Dieses gewöhnliche Denken ist durchaus an das Gehirn gebunden. Es muß etwas da sein von organischer Organisation, wodurch dieses gewöhnliche Denken verläuft. Das leibfreie Denken, das durch Meditation erworben wird, braucht dieses Nervenwerkzeug nicht. Das gewöhnliche Denken braucht dieses Nervenwerkzeug. Dieses Nervenwerkzeug hat der Mensch nur dadurch, daß bei ihm die Organisation nicht so weit getrieben wird wie beim Tiere. Das Tier schießt gewissermaßen mit seiner tierischen Organisation bis zu einem gewissen Punkte vor, verhärtet sich bis zu einem gewissen Punkte. Der Mensch geht in der Verhär­tung, in der Verknöcherung in das Sklerotisieren des Seelenlebens beim Beginne des Lebens nicht so weit, wie die Tiere am Beginne des Lebens. Aber während des Lebens entwickelt der Mensch dieses Verhärten. Denn dasjenige, was im Verhärten des Organismus sich dadurch ausdrückt, daß die zweiten Zähne als reine Verhärtungs­produkte erscheinen, das setzt sich ja auch im gewöhnlichen alltägli­chen Denken fort; es werden nur nicht Zähne, es werden viel gelindere Einschiebsel, möchte ich sagen, in den Organismus, die sich wiederum auflösen. Aber dieses Denken, dieses gewöhnliche Denken besteht eben darinnen, daß der Mensch im fortlaufenden Prozesse fortwährend dasjenige, was entsteht in ihm, sprießendes, sprossendes Leben ist, daß er das fortwährend ertötet. Dasjenige tritt zutage, daß in uns fortwährend vorübergehend der Gedanke, der frühere Wirklichkeit hat als die Zähne, als abgestorbene Teile aus dem Organismus herausschießt und daß dieses Schießen in die Sklerotisierung, Verknöcherung sich wieder auflöst. Das Denken besteht eben darinnen, daß wir in bezug auf unser Kopfsystem, unser Nerven-Sinnessystem, fortwährend den Tod in uns tragen.

C'est ce sur quoi j'ai déjà attiré l'attention dans d'autres contextes, ici à cette place. Notre pensée consiste en ce que, dans le processus temporel continu, nous accomplissons par notre propre activité intérieure ce pour quoi l'animal est conçu dès le début : le processus de sclérose, le processus d'ossification, le processus de mort que nous portons dans notre organisme. Du point de vue de la pensée libre de corps, que l'on s'est approprié par la méditation, on regarde cette mort continuelle, sans laquelle la pensée ordinaire de l'humain ne peut pas se dérouler. Et cette mort est seulement continuellement compensée parce qu’à nouveau les forces vivifiantes jaillissent de l'organisation restante, de l'organisation du sang et du cœur, dans la tête qui tend à mourir continuellement. Dans l'humain, tout de suite en ce qu'il est un penseur, il y a un combat permanent entre mourir et vivre. Et ce qui se produit à la fin de la vie physique, le moment unique du mourir, est justement seulement le résumé synthétique de ce qui se passe toujours dans le petit. Nous mourons continuellement à partir de notre organisation nerveuse sensorielle ; seulement, cette mort est continuellement suspendue. Ce n'est que lorsque le reste de l'organisme, et pas seulement l'organisme de la tête, n'a plus la capacité de suspendre la mort, que nous mourons réellement. La mort n'est pas quelque chose qui n'arrive qu'une fois à l'humain, la mort est un processus permanent/durable. Et c'est à cette mort que nous devons la pensée. En ce que nous intégrons/membrons la mort en nous par la pensée, premièrement, cette pensée est absolument disponible seulement en nous, et deuxièmement cependant, nous apprenons à reconnaître ce qu'est en fait substantiellement la mort.

26

Das ist dasjenige, worauf ich in anderen Zusammenhängen auch hier an dieser Stelle schon aufmerksam gemacht habe. Unser Denken besteht darinnen, daß wir im fortlaufenden Zeitprozesse durch unsere eigene innere Aktivität dasjenige vollziehen, wozu das Tier von Anfang an angelegt ist: den Sklerotisierungs-, den Verknöche­rungsprozeß, den Todesprozeß, den wir hineintragen in unseren Organismus. Man blickt hin vom Gesichtspunkte des leibfreien Denkens, das man sich durch Meditation angeeignet hat, auf dieses fortwährende Sterben, ohne das das gewöhnliche Denken des Men­schen nicht vor sich gehen kann. Und dieses Sterben wird nur fortwährend ausgeglichen dadurch, daß wiederum aus der übrigen Organisation, aus der Blut- und Herz-Organisation, in den zum fortwährenden Sterben neigenden Kopf heraufschießen die bele­benden Kräfte. Im Menschen ist, gerade indem er ein Denker ist, ein fortwährender Kampf zwischen Sterben und Leben. Und dasjenige, was am Ende des physischen Lebens auftritt, der einmalige Moment des Sterbens, ist eben nur die synthetische Zusammenfassung desje­nigen, was im kleinen immer geschieht. Wir sterben von unserer Sinnes-Nervenorganisation aus fortwährend; nur wird dieses Ster­ben fortwährend aufgehoben. Erst wenn der übrige Organismus, nicht bloß der Organismus des Kopfes, nicht mehr die Fähigkeit hat, das Sterben aufzuheben, erst dann sterben wir wirklich. Der Tod ist nicht etwas, was eben nur einmal an den Menschen heran­tritt, der Tod ist ein dauernder Prozeß. Und diesem Tode verdanken wir das Denken. Dadurch, daß wir durch das Denken den Tod in uns eingliedern, dadurch ist erstens dieses Denken überhaupt nur in uns vorhanden, zweitens aber lernen wir erkennen, was das Tote eigentlich substantiell ist.

Quand on s'est formé la pensée libre de corps, cultivée à nous par la méditation, ainsi on regarde d'abord sur l'autre pensée, on voit comment elle minéralise, ossifie continuellement la substance humaine, et on apprend à connaître le processus de minéralisation. En apprenant à connaître en l'humain un minéral pur comme le produit de la pensée, qui remplit l'humain, qui le remplit de ce qui est mort, on apprend à connaître en soi le règne minéral. Et en élevant la pensée en soi au-dessus du degré de la mort, en l'éveillant en soi-même, en faisant l'expérience que quelque chose doit mourir en nous pour que les pensées naissent, en faisant cette expérience, on apprend à connaître aussi le mystère/secret de l'univers. On apprend à reconnaître ce que signifie réellement ce royaume minéral là dehors. Ce royaume minéral du monde extrahumain, on apprend à le reconnaître uniquement en reconnaissant le royaume minéral lié à la pensée dans l'humain lui-même. La connaissance juste du monde ne s'acquiert que par la connaissance intime de l'humain. Et en voyant comment quelque chose s'éteint/meurt en l'humain, on échappe au préjugé qui s'est glissé dans le XIXe siècle comme le préjugé le plus aigu et le plus intense et qui est resté jusqu'à nos jours ; c'est ainsi que l'humain fixait, aimerais-je dire, sous l'emprise d'une suggestion infâme, le monde minéral et sa causalité. Il ne connaissait rien en lui qui lui eût appris à connaître l'essence de ce monde minéral. Il ne pouvait rien se dire d'autre : Ce monde était autrefois une nébuleuse mondiale, la nébuleuse primitive de Kant-Laplace. C'est de là qu'est né le système planétaire, la Terre ; c'est de là que s'est développé tout le reste, et cela continuera ainsi. Ce devenir, cet événement causal, est quelque chose d'éternel ; les valeurs morales humaines y sont des bulles qui s'élèvent, des bulles qui ne sont que des illusions. - Si l'on apprend à reconnaître ce règne minéral en apprenant à le reconnaître en soi-même, alors on apprend à percevoir son essence dans le monde extérieur. On voit en soi comment le règne minéral est une mort perpétuelle. Et on ne construit plus l'image extérieure du monde de l'ancienne manière, mais on sait maintenant comment cette image extérieure du monde est en fait construite sous le préjugé de la science. Nous avons déjà attiré l'attention sur le fait qu'elle est construite avec beaucoup d'esprit : on pourrait suivre la transformation du cœur humain pendant cinq ans et on trouverait que le cœur humain est aujourd'hui quelque chose de différent qu'il y a cinq ans. On pourrait alors continuer à suivre ce qu'il est après cinq autres années, on pourrait ensuite calculer ce qu'il est après trois cents ans, il n'est simplement plus là, mais le calcul peut être très rigoureux et juste. C'est ainsi que les géologues et les astronomes calculent ce qu'il en serait sur cette Terre après des millions d'années. Cette terre n'est pas plus présente que l'humain physique ne l'est après trois cents ans. Et de même que le cœur humain n'était pas là il y a trois cents ans, de même la Terre n'était pas là à l'époque pour laquelle les géologues font leurs calculs !

27

Wenn man sich das leibfreie, durch Meditation herangepflegte Denken ausgebildet hat, so sieht man erstens auf das andere Denken hin, sieht, wie es fortwährend mineralisiert, verknöchert die mensch­liche Substanz, und man lernt den Mineralisierungsprozeß kennen. Indem man im Menschen ein Mineralisches rein als das Produkt des Denkens, ausfüllend den Menschen, ausfüllend ihn mit dem Toten, kennenlernt, lernt man in sich das Mineralreich kennen. Und indem man das Denken in sich erhebt über den Grad des Todes, in sich selber erweckt, indem man erlebt, daß in uns etwas sterben muß, damit die Gedanken entstehen, indem man dieses erlebt, lernt man erkennen auch das Geheimnis des Weltenalls. Man lernt erkennen, was eigentlich dieses Mineralreich da draußen bedeutet. Dieses Mineralreich der außermenschlichen Welt, man lernt es eben nur dadurch erkennen, daß man das an das Denken gebundene Mineral­reich im Menschen selbst erkennt. Die rechte Welterkenntnis wird einem nur durch die intime Menschenerkenntnis. Und indem man sieht, wie etwas erstirbt im Menschen, entgeht man dem Vorurteil, das als das schärfste, intensivste Vorurteil sich in das 19. Jahrhundert hereingeschlichen hat und geblieben ist bis in unsere Tage; so starrte, möchte ich sagen, unter einer infamen Suggestion befangen, starrte der Mensch hin auf die mineralische Welt mit ihrer Kausali­tät. Er kannte ja nichts in sich, was ihn die Wesenheit dieser mineralischen Welt kennen gelehrt hätte. Er konnte sich nichts anderes sagen, als: Diese Welt war einstmals Weltennebel, Kant-La­placescher Urnebel. Daraus ist hervorgegangen das Planetensystem, die Erde; daraus hat sich alles andere entwickelt, und das wird so fortgehen. Dieses Werden, dieses kausale Geschehen, das ist etwas Ewiges; darinnen sind die sittlichen Menschenwerte Blasen, die aufsteigen, noch dazu Blasen, die nur aus Illusionen bestehen. — Lernt man erkennen dieses mineralische Reich, indem man es in sich selber erkennen lernt, dann lernt man seine Wesenheit in der äußeren Welt durchschauen. Man sieht in sich, wie das mineralische Reich ein fortwährendes Sterben ist. Und man konstruiert nicht mehr in der alten Weise das äußere Weltbild, sondern man weiß jetzt, wie dieses äußere Weltbild eigentlich konstruiert ist unter dem Vorurteil von Wissenschaft. Sehr geistvoll ist es konstruiert, darauf haben wir schon aufmerksam gemacht: Man könnte ja durch fünf Jahre die Veränderung des menschlichen Herzens verfolgen und man würde finden, daß heute das menschliche Herz etwas anderes ist als vor fünf Jahren. Man könnte dann weiter verfolgen, wie es nach weiteren fünf Jahren ist, könnte dann ausrechnen, wie es nach dreihundert Jahren ist, es ist nur nicht mehr da, aber die Ausrech­nung kann sehr starksinnig und richtig sein. So rechnen die Geo­logen, so rechnen die Astronomen, wie es ausschauen würde auf dieser Erde nach Jahrmillionen. Diese Erde ist nur dann ebenso wenig da, wie der Mensch als physischer Mensch nach dreihundert Jahren noch da ist. Und ebensowenig, wie das menschliche Herz vor dreihundert Jahren da war, ebensowenig war die Erde zu der Zeit da, wofür die Geologen ihre Rechnung anstellen!

C'est ce que l'on apprend justement à reconnaître en apprenant à connaître la nature du règne minéral dans l'entité humaine soi-même, par le chemin que je vous ai indiqué. Mais lorsqu'on a appris à connaître de cette manière l'essence du règne minéral, alors on sait que ce règne minéral disparaît justement ainsi de la Terre sans que la Terre entière ne disparaisse, de la même manière que ce qui est ossifié chez l'humain cesse dans la mort sans que l'humain entier cesse psychiquement-spirituellement.

28

Das lernt man eben erkennen, indem man die Natur des Mineral­reiches in der menschlichen Wesenheit selber auf dem Wege kennen­lernt, den ich Ihnen angegeben habe. Dann aber, wenn man kennen­gelernt hat auf diese Weise das Wesen des Mineralreiches, dann weiß man: Dieses Mineralreich versinkt ebenso von der Erde, ohne daß die ganze Erde versinkt, wie beim Menschen aufhört dasjenige, was bei ihm verknöchert ist, im Tode, ohne daß der ganze Mensch seelisch-geistig aufhört.

Et plus loin : de même que l'on peut faire progresser le penser par la méditation, de même on peut faire progresser le sentir humain ; de même que l'on peut rendre la pensée humaine clairvoyante d'une certaine manière, on peut rendre le sentiment humain clair-sensible, de sorte que l'on entre aussi dans le monde spirituel par le sentiment humain. Et de même que l'on apprend à connaître le règne minéral par la pensée comme je viens de l'indiquer, de même, en rendant le ressenti libre de corps, on apprend à regarder en arrière sur le ressenti quotidien tel qu'il est lié au système glandulaire humain, on apprend à reconnaître comment ce ressenti quotidien est lié à un processus similaire dans l'organisme, comme l'est le processus végétal dans le monde extérieur.

29

Und weiter: Man kann ebenso, wie man das Denken durch Meditation vorwärts bringt; ebenso kann man das menschliche Fühlen vorwärts bringen; wie man das menschliche Denken in einer gewissen Weise hellsichtig machen kann, so kann man das mensch­liche Fühlen hellfühlig machen, so daß man auch durch das mensch­liche Fühlen in die geistige Welt eintritt. Und wie man durch das Denken in der Art wie ich es eben angedeutet habe, das mineralische Reich kennenlernt, so lernt man dadurch, daß das Fühlen leibfrei wird, und man zurückschauen kann auf das alltägliche Fühlen, wie es gebunden ist an das menschliche Drüsensystem, man lernt erken­nen, wie dieses alltägliche Fühlen an einen ähnlichen Prozeß im Organismus gebunden ist, wie es der Pflanzenprozeß in der äußeren Welt ist.

Et à nouveau, on apprend à connaître l'essence/l'être du processus végétal dans le monde extérieur. Et on apprend à reconnaître - ce qui semble très paradoxal à l'humain actuel - que le règne végétal a un être-là/une existence plus longue que le règne minéral, que le règne végétal est aussi plus ancien que le règne minéral. L'humain actuel ne peut rien se représenter d'autre que le règne végétal pousse du sol du minéral. Il devrait plutôt se contempler comment du règne végétal en pousse un règne clairement minéral dans la houille ! Il pourrait partant de là voir comment tout le minéral qui existe aujourd'hui est une ségrégation, un résultat d'un végétal originel, et comment le végétal aura une existence plus longue que le minéral.

30

Und wiederum lernt man das Wesen des Pflanzenprozesses in der äußeren Welt kennen. Und man lernt erkennen — was dem heutigen Menschen sehr paradox erscheint —, daß das Pflanzenreich ein längeres Dasein hat als das mineralische Reich, daß das Pflanzen­reich auch älter ist als das Mineralreich. Der heutige Mensch kann sich gar nichts anderes vorstellen, als daß das pflanzliche Reich aus dem Boden des Mineralischen herauswächst. Er sollte sich lieber anschauen, wie aus dem pflanzlichen Reich ein deutlich Minerali­sches in der Steinkohle daraus wächst! Er würde von da ausgehend erschauen können, wie alles Mineralische, das heute existiert, eine Absonderung ist, ein Ergebnis eines ursprünglichen Pflanzlichen, und wie das Pflanzliche ein längeres Dasein haben wird als das Mineralische.

De même que l'on peut rendre la pensée et le sentiment libre de corps, ainsi aussi la volonté. Et si l'on obtient cette volonté libre de corps - j'ai aussi parlé hier de ce par quoi on obtient cette volonté libre de corps, par une auto-éducation particulièrement appropriée et intensive, par un s'auto-saisir, par un auto-élevage -, alors on apprend à reconnaître l'essence particulière dans l'humain, qui est maintenant apparentée au règne animal. Alors on apprend aussi à reconnaître l'essence de ce règne animal. Mais on apprend aussi comment le règne végétal est à son tour une séparation du règne animal, comment le règne animal est plus ancien que le règne végétal, comment il a séparé le règne végétal de lui-même, comment il existera plus longtemps, comment le règne végétal disparaîtra plus tôt que le règne animal. Bien sûr, pas dans les formes d'animaux physiques comme aujourd'hui, mais sous la forme d'entités animales qui sont incarnées dans ce règne physique.

31

Ebenso wie man leibfrei machen kann das Denken und Fühlen, so auch den Willen. Und erlangt man diesen leibfreien Willen — ich habe auch davon gestern gesprochen, wodurch man diesen leibfrei­en Willen erlangt, durch eine besonders geeignete, intensive Selbst­erziehung, durch ein Sich-Selbsterfassen, durch Selbstzucht —, dann lernt man erkennen das besondere Wesen im Menschen, das nun verwandt ist dem tierischen Reiche. Dann lernt man auch erkennen das Wesen dieses tierischen Reiches. Aber auch wie das pflanzliche Reich wiederum eine Absonderung des tierischen Reiches ist, wie das tierische Reich älter ist als das pflanzliche, das pflanzliche aus sich herausgesondert hat, wie es länger bestehen wird, wie das pflanzliche Reich eher verschwinden wird als das tierische Reich. Allerdings natürlich nicht in den physischen Tierformen wie heute, aber in den Tierwesenheiten, die in diesem physischen Reiche verkörpert sind.

Et c'est alors seulement que l'on reçoit un véritable aperçu du monde humain. On a alors un tel aperçu de ce monde humain que l'on se dit : c'est l'humain qui a grandi au-dessus de tous ces règnes, parce que, comme le règne végétal a séparé le règne minéral, le règne animal a séparé le règne végétal, l'humain a séparé l'animal de lui ; il est plus ancien que le règne animal et dure plus longtemps que le règne animal. C'est d'abord le minéral qui disparaît, puis le végétal, puis l'animal. C'est alors qu'existera l'humain que l'on a appris à connaître en regardant ce qui s'est élevé de la mort du minéral, ce qui s'est élevé de la mort du végétal, de la mort de l'animal, lorsque les trois autres règnes auront disparu. - Qu'est-ce qui s'élèvera alors de notre Terre, de notre existence terrestre ? Celui qui apprend à connaître l'humain apprend déjà maintenant à reconnaître cela. Il voit comment le penser, comment les pensées - et les idéaux moraux sont des pensées - comment elles s'élèvent/se dressent du tombeau de la partie ossifiante de l'organisme en nous ; ainsi, un jour, il n'y aura que ce que l'humain aura produit. Lorsque ce qui se trouve dans le règne minéral, le règne végétal et le règne animal aura disparu, ce qui se détachera de tout ce qui a disparu, c'est ce que l'humain aura produit en surmontant le règne minéral mort, en surmontant le règne végétal et en surmontant le règne animal. Et nous sommes informés que ce que nous formons aujourd'hui en tant qu'idéaux moraux sera constitutif du monde dans nos pensées germinales, lorsque tout ce qui est contenu dans le règne minéral, végétal et animal actuel aura disparu. Nous nous plaçons désormais dans le monde comme nous devons nous placer lorsque nous regardons la plante dans l'image : elle grandit, forme feuille après feuille, mais le petit germe qui deviendra la nouvelle plante est déjà formé. Le vieux feuillage s'écaille de la plante ; les pétales, tout cela n'a aucune importance pour la suite. Nous sommes dans le monde en tant qu'être humain. Nous voyons comment se produit en nous, dès maintenant, ce qui sera un jour le processus terrestre. Nous voyons comment se forme en nous un règne minéral, parce que nous pensons, comment se forme en nous un règne végétal, parce que nous pensons, comment se forme en nous un règne animal, parce que nous pensons. Sut tout cela triomphe ce qui se forme en nous comme pensée, sentiment et volonté. Avec cela le germe est donné. Nous devons seulement avoir la possibilité de savoir que ce à partir de quoi ce germe se développe tombe, comme tombent les pétales, les feuilles de la tige, et que cela donne justement le germe d'un nouveau monde.

32

Und dann bekommt man erst einen wahren Einblick in die Menschenwelt. Dann bekommt man einen solchen Einblick in diese Menschenwelt, daß man sich sagt: Der Mensch ist es ja, der herausgewachsen ist über all diese Reiche, weil er gewissermaßen so, wie das pflanzliche Reich das mineralische, das tierische Reich das pflanzliche abgesondert hat, so hat der Mensch wiederum das Tier aus sich herausgesondert; er ist älter als das tierische Reich und dauert länger als das tierische Reich. Zuerst geht das Mineralische zugrunde, dann das Pflanzliche, dann das Tierische. Dann wird dasjenige vom Menschen da sein, das man kennenlernte, indem man hinschaute auf dasjenige, was sich aus dem Tode des Mineralischen erhob, was sich erhob auf dem Tode des Pflanzlichen, auf dem Tode des Tierischen, wenn die übrigen drei Reiche verschwunden sein werden. — Was wird sich dann erheben aus unserer Erde, aus unserem Erdendasein? Derjenige, der den Menschen kennenlernt, lernt das schon jetzt erkennen. Er sieht, wie das Denken, wie die Gedanken — und die sittlichen Ideale sind Gedanken —, wie die sich erheben aus dem Grabe des verknöchernden Teiles des Organismus in uns; so wird einstmals nur dasjenige da sein, was der Mensch hervorgebracht hat. Es wird sich, wenn verschwunden sein wird dasjenige, was im mineralischen Reich, was im pflanzlichen Reich, was im tierischen Reich ist, es wird sich das hervorheben aus allem diesem Untergegangenen, was gerade der Mensch hervorgezogen hat aus Überwindung des toten Mineralreiches, aus der Überwin­dung des Pflanzenreiches, aus der Überwindung des Tierreiches. Und wir werden darauf hingewiesen, daß dasjenige, was wir heute als sittliche Ideale ausbilden, in unseren keimhaften Gedanken weltbildend sein wird, wenn alles dasjenige verschwunden sein wird, was im heutigen mineralischen, pflanzlichen, tierischen Reich enthalten ist. Wir stellen uns zur Welt nunmehr so, wie wir uns stellen müssen, wenn wir im Bilde die Pflanze anschauen: Da wächst sie herauf, bildet Blatt für Blatt; dann ist aber schon veranlagt der kleine Keim, der dann zur neuen Pflanze wird. Das alte Laub blättert von der Pflanze ab; die Blütenblätter, all das hat keine Bedeutung für den weiteren Fortgang. Wir stehen in der Welt als Mensch darinnen. Wir sehen, wie dasjenige in uns schon jetzt geschieht, was einmal Erdenprozeß sein wird. Wir sehen, wie in uns ein Mineralreich sich bildet, weil wir denken, wie in uns ein Pflanzenreich sich bildet, weil wir denken, wie in uns ein Tierreich sich bildet, weil wir denken. Über all dieses triumphiert dasjenige, was sich in uns als Denken, Fühlen und Wollen ausbildet. Damit ist der Keim gegeben. Wir müssen nur die Möglichkeit haben zu wissen, daß dasjenige, aus dem dieser Keim sich entwickelt, abfällt, wie die Blütenblätter, die Stengelblätter abfallen, daß das eben den Keim einer neuen Welt ergibt.

L'ennemi de cette reconnaissance s'est développé vers en haut au XIXe siècle, en ce sens que l'on ne pouvait rien se représenter d'autre que le devenir minéral renferme en lui une substantialité qui est constante. On parlait de constance de la matière, de la force/énergie. À l'instant où l'on a posé ces dogmes, en cet instant, ce minéral est quelque chose ; en cet instant, on n'envisage pas que ce minéral est voué à disparaître/au déclin, que plus tard le végétal est voué à disparaître, que plus tard l'animal est voué à disparaître, et que sur toute cette tombe ne se dressera pas un néant, mais se dressera ce que nous, les humains, portons aujourd'hui en nous.

33

Der Feind dieser Anerkennung hat sich im 19. Jahrhundert heraufentwickelt, indem man sich nichts anderes vorstellen konnte als: Das mineralische Geschehen schließt in sich eine Substantialität, die konstant ist. Man redete von Konstanz der Materie, der Kraft. In dem Augenblick, wo man diese Dogmen hingestellt hat, in diesem Augenblick ist dieses Mineralische etwas; in diesem Augenblick sieht man nicht ein, daß dieses Mineralische dem Untergange geweiht ist, später das Pflanzliche dem Untergange geweiht ist, später das Tierische dem Untergange geweiht ist, und daß sich auf diesem ganzen Grabe nicht ein Nichts erheben wird, sondern dasjenige erheben wird, was wir Menschen heute in uns tragen.

Oui, cette Terre, avec tout ce qui est sur elle dans les trois règnes, va périr. Mais ce que nous formons en nous déjà aujourd'hui, et auquel nous attribuons une valeur humaine morale, est le germe d'une nouvelle Terre, le germe d'un nouvel être-là mondial. Nous ne regardons pas vers la valeur morale de l'humain en disant : c'est une bulle illusoire qui s'élève - parce que nous voyons comment tout ce qui est autour, comme les feuilles de la plante en tombe, de même que tout le reste de la Terre tombe, mais se développe comme un germe ce que nous portons en nous comme la valeur morale de l'humain. Nous devons seulement surmonter des représentations telles que le préjugé de la constance de la matière, de la constance de la force/de l'énergie, ces terribles dogmes que la science de la nature a implantés au XIXe siècle parce qu'elle n'avait aucun pressentiment de ce que l'humain peut connaître lorsqu'il se hisse à la connaissance de l'esprit et qu'il fait alors l'expérience en lui-même, dans le microcosme, dans l'humain : la mort du règne minéral, dont triomphe la pensée, qui ne peut se développer qu'en ce que nous mourons continuellement, tout de suite ainsi que le nouveau germe de la plante peut seulement se développer en ce que meurent les vieilles feuilles de la plante et que le germe triomphe sur les vieilles feuilles de la plante. Notre être humain moral, notre valeur humaine morale, est le triomphateur de ce qui périt dans les règnes restant, dans ce qui, de nous-mêmes, appartient aussi à ces autres règnes.

34

Ja, diese Erde mit allem, was in den drei Reichen auf ihr ist, wird zugrunde gehen. Aber dasjenige, was wir schon heute in uns ausbilden, und dem wir sittlichen Menschenwert zuschreiben, das ist der Keim einer neuen Erde, der Keim eines neuen Weltendaseins. Wir sehen nicht auf den sittlichen Menschenwert hin, indem wir sagen: Das ist eine illusionäre Blase, die aufsteigt — weil wir einse­hen, wie alles dasjenige rings herum, wie die Blätter der Pflanze abfallen, ebenso alles übrige von der Erde abfällt, aber als ein Keim sich entwickelt dasjenige, was wir als den sittlichen Menschenwert in uns tragen. Wir müssen nur solche Vorstellungen überwinden, wie das Vorurteil von der Konstanz der Materie, von der Konstanz der Kraft, diese furchtbaren Dogmen, welche die Naturwissen­schaft hereingepflanzt hat im 19. Jahrhundert, weil sie keine Ah­nung davon hatte, was der Mensch erkennen kann, wenn er sich zur Geist-Erkenntnis aufschwingt und das dann in sich selber erlebt, im Mikrokosmischen, im Menschlichen: den Tod des mineralischen Reiches, über den triumphiert der Gedanke, der sich nur entwickeln kann, indem wir fortwährend sterben, geradeso wie sich der neue Pflanzenkeim nur entwickeln kann, indem die alten Pflanzenblätter absterben und der Keim über die alten Pflanzenblätter triumphiert. Unser sittliches Menschenwesen, unser sittlicher Menschenwert ist der Triumphator über dasjenige, was untergeht in den übrigen Reichen, in demjenigen, was von uns selber auch diesen übrigen Reichen angehört.

C'est là que nous voyons comment les visions morales du monde jaillissent dans les visions de science de la nature du monde. Nous voyons là comment la vision du monde de science de la nature a affaire à ce qui meurt au monde, la vision morale du monde a affaire à ce qui se lève maintenant comme germe dans ce dépérir, comme un monde nouveau. Là en croit en nous la conscience qu'en construisant un monde moral avec des idéaux, nous travaillons au germe d'un monde futur. Là, la valeur morale de l'humain est alors placée sur la même ligne avec le devenir naturel. Mais le devenir/l'événement naturel est renvoyé dans ses limites, cette observation de la nature qui arrive de toute façon à ses résultats en prenant l'humain dans les cliniques et en faisant les examens au cadavre. La science de la nature fait ses recherches sur le mourant. Elle parvient seulement aussi à des conclusions que sur ce qui est en train de mourir. Mais ce que le clinicien ne peut pas porter dans la chambre mortuaire, ce qui ne peut pas être disséqué, ce qui triomphe de ce qui doit être disséqué, c'est ce qui construit déjà un nouveau monde en tant que valeur humaine morale.

35

Da sehen wir, wie die sittlichen Weltanschauungen hinein­schießen in die naturwissenschaftlichen Weltanschauungen. Da sehen wir, wie die naturwissenschaftliche Weltanschauung es mit demjenigen zu tun hat, was abstirbt an der Welt, die sittliche Weltanschauung es zu tun hat mit demjenigen, was jetzt als Keim in diesem Absterbenden als eine neue Welt aufgeht. Da erwächst in uns das Bewußtsein, daß wir, indem wir eine sittliche Welt mit Idealen aufbauen, arbeiten an dem Keime einer zukünftigen Welt. Da wird der sittliche Menschenwert auf dieselbe Linie gestellt mit dem Naturgeschehen. Da wird aber das Naturgeschehen in seine Gren­zen zurückgewiesen, dieses Naturbetrachten, das ja ohnedies zu seinen Ergebnissen kommt, indem es den Menschen hineinnimmt in die Kliniken und an dem Kadaver die Untersuchungen macht. Die Naturwissenschaft macht die Untersuchungen an dem Abster­benden. Sie gelangt auch nur zu Erkenntnissen über das Abster­bende. Dasjenige aber, was der Kliniker nicht in die Leichenkammer tragen kann, was nicht seziert werden kann, dasjenige was trium­phiert über das Seziert-zu-Werdende, das ist dasjenige, was schon jetzt als sittlicher Menschenwert aufbaut eine neue Welt.

Voyez-vous, la science de l'esprit a toutefois la tâche de briser les prétentions, si j'ai la permission de dire ainsi, de la vision du monde de science de la nature. Car la science de l'esprit envisage clairement et distinctement : oui, c'est ainsi, soit on rejette cette vision du monde de science de la nature - pas la science de la nature avec ses résultats sécurisés, évidemment -, on rejette cette vision de science de la nature, soit on doit rejeter la valeur morale de l'humain. Ce n'est que parce que les humains sont aujourd'hui si inconséquents et sublimes qu'ils ne voient pas que, pour sauver la valeur morale de l'humain, ils doivent se décider à recourir à une conception du monde spirituelle scientifique. L'humanité ne l'envisage pas parce qu'elle veut conserver la vision du monde qui se fonde aujourd'hui uniquement sur la vision de la nature. Mais elle devrait alors parler comme une fois Mathilde Reichardt l'a écrit jadis à Moleschott, le naturaliste matérialiste : "C'est pourquoi je dois le dire encore une fois : même l'humain devenu voleur a apporté avec lui le droit d'achever sa nature et de la rendre universelle, et ne peut être de cette façon qu'une nature puissante, une nature morale. Et comme le voleur, ainsi tout vicieux, ainsi celui qui est devenu meurtrier. Celui-ci ne peut parvenir à la perfection de son humanité qu'en satisfaisant son désir de meurtre". Soit on parle ainsi, et on donne ainsi son droit à la science de la nature en tant que vision du monde, on lui dénie toute valeur humaine morale, soit on a recours à la science de l'esprit.

36

Sehen Sie, Geisteswissenschaft hat allerdings die Aufgabe, die Anmaßungen, wenn ich so sagen darf, der naturwissenschaftlichen Weltanschauung zu brechen. Denn Geisteswissenschaft sieht klar und deutlich ein: Ja, es ist so, entweder man lehnt diese naturwissen­schaftliche Weltanschauung — nicht die Naturwissenschaft mit ihren gesicherten Resultaten selbstverständlich —, man lehnt diese natur­wissenschaftliche Anschauung ab, oder aber man muß den sittlichen Menschenwert ablehnen. Nur weil heute die Menschen so unkonse­quent und erhaben sind, sehen sie nicht ein, daß sie sich entschließen müssen, um den sittlichen Menschenwert zu retten, zu einer gei­steswissenschaftlichen Weltanschauung zu greifen. Die Menschheit sieht es nicht ein, weil sie diejenige Weltanschauung, die heute bloß auf Naturanschauung baut, behalten will. Dann aber müßte sie so sprechen, wie einstmals Mathilde Reichardt dem Moleschott, dem materialistischen Naturforscher geschrieben hat: «Darum muß ich es noch einmal aussprechen: Auch der zum Dieb gewordene Mensch brachte das Recht mit sich, seine Natur zu vollenden und sie allseitig zu machen, und kann auf diese Weise nur eine kraftvolle, eine sittliche Natur sein. Und wie der Dieb, so jeder Lasterhafte, auch der zum Mörder Gewordene. Dieser kann zur Vollendung seiner Menschheit nur gelangen, indem er seine Mordlust befrie­digt.» Entweder man spricht so, und gibt damit der Naturwissenschaft als Weltanschauung ihr Recht, spricht ihr jeden sittlichen Menschenwert ab, oder man greift zur Geisteswissenschaft.

Il y a encore une troisième chose. On dit : toute vision du monde m'est indifférente, je préfère dormir l'existence du monde de manière instinctive. Certes, ce troisième est aussi possible. Beaucoup d'humains le font actuellement. Celui qui veut sérieusement faire le point sur lui-même et sur son rapport au monde peut seulement emprunter un des chemins décrits. C'est ainsi que les choses se passent aujourd'hui. Cette décision est là. La science de la nature s'est agrandie en vision du monde. On ne prêche pas théoriquement, comme l'ont fait Mathilde Reichardt et l'historien de la culture Hellwald et d'autres, que le voleur, que l'assassin ne peut devenir un humain complet que s'il se vit, parce que la causalité de la nature opère en lui exactement de la même manière que chez le soi-disant honnête humain. On ne le prêche pas théoriquement. Mais ce qui vit dans cette mentalité traverse l'Europe. Elle a été générée au cours des cinq à six dernières années. Elle va continuer à agir. L'Europe est é ; ou bien l'Europe doit envisager qu'elle ne peut pas construire une vision du monde sur la base de la seule science de la nature.

37

Es gibt noch ein Drittes. Man sagt: Alle Weltanschauung ist mir gleichgültig, ich will lieber das Weltendasein in instinktartiger Weise verschlafen. Gewiß, dieses Dritte ist auch möglich. Viele Menschen tun es heute. Wer ernstlich mit sich selbst und mit seinem Verhältnis zur Welt ins klare kommen will, kann nur den einen der bezeichneten Wege gehen. So liegen heute die Dinge. Diese Enscheidung ist da. Die Naturwissenschaft hat sich zur Weltan­schauung ausgewachsen. Man predigt nicht theoretisch, so wie Mathilde Reichardt und der Kulturhistoriker Hellwald und andere getan haben, daß der Dieb, daß der Mörder zum vollen Menschen nur werden kann, wenn er sich auslebt, weil in ihm die Naturkausa­lität in genau derselben Weise wirtschaftet wie in dem sogenannten ehrlichen Menschen. Man predigt das nicht theoretisch. Aber dasje­nige, was in dieser Gesinnung lebt, das geht durch Europa. Es hat die letzten fünf bis sechs Jahre erzeugt. Es wird weiter wirken. Europa wird barbarisiert; oder Europa muß einsehen, daß es keine Weltanschauung auf der Grundlage der Naturwissenschaft allein aufbauen kann.

Cela peut paraître parlé aujourd'hui fanatique, cela peut paraître parlé aujourd'hui radical. Que chacun frappe soi-même sa poitrine et demande, mais qu'il demande assez sérieusement, et je ne crois pas que le sérieux puisse donner une autre réponse. Et puis, que l'on regarde sur une telle conception du monde qui veut à nouveau reconquérir la valeur morale de l'humain à partir de l'être de l'âme, qui est obligée de chercher à nouveau la valeur morale de l'humain à partir de l'esprit, qui doit rompre avec ce que sont devenus les préjugés les plus divers de notre époque : Constance de l'énergie, constance de la substance et ainsi de suite. Que l'on regarde cette science de l'esprit : elle doit s'approprier une toute autre manière de se représenter, une toute autre manière de se situer par rapport au monde. Elle en vient à regarder ainsi ce qui n'est apparemment que pensé, ce qui n'est apparemment qu'une pensée tout à fait diluée qui s'agite et disparaît, elle en vient à considérer cela comme le germe d'une nouvelle réalité, après que la Terre entière aura disparu. Cette science de l'esprit sera ressentie comme une nécessité de notre temps par celui qui prend la chose au sérieux. Mais elle devra aussi être ressentie comme une nécessité par le religieux, par le véritable religieux de notre époque. Notre époque a besoin de pouvoir comprendre comment quelque chose de spirituel peut se placer dans ce monde physique.

38

Das scheint heute vielleicht fanatisch gesprochen, das scheint heute vielleicht radikal gesprochen. Jeder klopfe sich selber an seine Brust und frage, aber er frage ernst genug, und ich glaube nicht, daß der Ernst eine andere Antwort geben könne. Und dann sehe man hin auf eine solche Weltanschauung, die so vom Seelenwesen aus den sittlichen Menschenwert wiederum erobern will, wie sie genö­tigt ist, eben vom Geiste aus den sittlichen Menschenwert wieder zu suchen, wie sie brechen muß mit demjenigen, was die mannigfal­tigsten Vorurteile unserer Zeit geworden sind: Konstanz der Ener­gie, Konstanz der Substanz und so weiter. Man sehe hin auf diese Geisteswissenschaft: sie muß eine ganz andere Art des Vorstellens, eine ganz andere Art des Sich-zur-Welt-Stellens sich aneignen. Sie kommt dadurch dazu, so auf dasjenige hinzuschauen, was scheinbar nur Gedanke ist, was scheinbar ganz verdünnter Gedanke nur ist, der dahinhuscht und verschwindet, sie kommt dazu, das als den Keim zu einer neuen Realität, nachdem die ganze Erde ver­schwunden sein wird, zu halten. Diese Geisteswissenschaft wird von dem, der die Sache ernst meint, als eine Notwendigkeit unserer Zeit empfunden werden. Sie wird aber auch von dem Religiösen, von dem wahrhaft Religiösen unserer Zeit als eine Notwendigkeit empfunden werden müssen. Unsere Zeit braucht die Möglichkeit, begreifen zu können, wie etwas Geistiges sich hineinstellen kann in diese physische Welt.

Maintenant, qu'on se voit ce que l'humain imprégné de l'éducation actuelle peut dire de l'événement du Golgotha. Il ne peut rien d'autre que dire de l'événement du Golgotha : "Eh bien, pendant tout le temps qui a précédé cet événement du Golgotha, il a dû se préparer dans les événements/le devenir de la Terre, puis il était là. Ensuite, il a eu ses conséquences. Il doit se trouver dans la série des causes et des effets. Car d'où celui qui se tient dans cette formation actuelle, construite uniquement sur la science de la nature, pourrait-il voir la possibilité qu'avec l'événement du Golgotha, quelque chose de tout à fait nouveau se soit introduit dans la Terre pour continuer à se former avec l'évolution de la terre ? Ce n'est que par le fait que l'on comprend déjà comment la vie intérieure de l'humain, le monde des pensées proprement dit, contient quelque chose qui dure au-delà de cette Terre et de tous ses règnes, que l'on comprend qu'il y a quelque chose dans la Terre qui ne s'épuise pas dans l'extérieur à la mesure de la raison analytique, dans l'extérieur à la mesure des sens, qui triomphe par-dessus cette Terre, ce qui, par sa substance, va au-delà de ce terrestre, on est aussi capable de regarder l'entité, l'entité spirituelle, qui est entrée dans la Terre par le mystère du Golgotha et qui, en tant que Christ Jésus, donne à la Terre son sens supplémentaire.

39

Nun sehe man sich dasjenige an, was der von der heutigen Bildung durchdrungene Mensch über das Ereignis von Golgatha sagen kann. Er kann nicht anders, als von dem Ereignis von Golgatha sagen: Nun ja, die ganze Zeit über, die vorangegangen ist diesem Ereignis von Golgatha, muß es sich vorbereitet haben im Geschehen der Erde, dann war es da. Dann hat es wieder seine Folgen gehabt. Es muß in der Reihe der Ursachen und der Wirkun­gen drinnenstehen. Denn woher sollte derjenige, der in dieser heutigen Bildung steht, die auf Naturwissenschaft allein gebaut ist, worinnen sollte er die Möglichkeit sehen, daß mit dem Ereignis von Golgatha etwas ganz Neues in die Erde sich hereinbegeben hat, um sich nunmehr mit dem Weiterentwickeln der Erde auch weiter zu gestalten! Einzig und allein dadurch, daß man schon begreift, wie in dem menschlichen innersten Leben, der eigentlichen Gedankenwelt etwas enthalten ist, was dauert über diese Erde hinaus und all ihre Reiche, nur dadurch, daß man dieses begreift, daß etwas in der Erde ist, was sich nicht erschöpft in dem verstandesmäßigen Äußeren, in dem sinnengemäßen Äußeren, was triumphiert über diese Erde, was seiner Substanz nach über dieses Irdische hinausgeht, ist man auch befähigt, hinzuschauen auf diejenige Wesenheit, auf die Geist­wesenheit, die durch das Mysterium von Golgatha in die Erde her­eingezogen ist und als Christus Jesus der Erde ihren weiteren Sinn gibt.

Aujourd'hui, il est nécessaire que l'on s'approche du mystère du Golgotha, des mystères du christianisme, avec ce que la science de l'esprit allume en l'humain. Car aujourd'hui, le christianisme doit être compris de manière spirituelle. Regardons du côté des matérialistes : tout de suite ainsi qu'ils nient la valeur morale de l'humain, s'ils sont cohérents/conséquents, de même le christianisme doit être pour eux une absurdité/non-chose. Les humains ne peuvent pas rester au point de vue des anciennes confessions traditionnelles, car si vous regardez les représentants, disons de l'Église catholique par exemple, vous verrez, lorsque ces représentants deviennent justement des scientifiques, comment ils cultivent la science la plus matérialiste ! Vous pouvez regarder chez ceux qui, en tant que prêtres catholiques, deviennent des scientifiques : ils ne veulent pas introduire l'esprit dans la science. Ils veulent justement que la science soit préservée de l'introduction de l'esprit, car ils veulent continuer à conserver les anciennes formes traditionnelles dans l'esprit. Ils ont peur de la nouvelle découverte de la substantialité spirituelle, ils la fuient. Il n'y a rien à en tirer non plus. - Et si nous regardons les formes protestantes d'interprétation du christianisme, nous voyons à quel point la conception scientifique du monde pèse sur cette récente théologie protestante : ils ne peuvent pas intégrer l'événement du Golgotha dans ce qui se passe dans le monde ! C'est pourquoi ils disent qu'il faut simplement comprendre le Christ Jésus en fonction de ses qualités morales, en fonction de ce qu'il y a apporté comme éthos. - Mais alors, cet éthos reste complètement en l'air si on ne l'ancre pas dans une vision du monde spirituelle scientifique.

40

Heute ist es notwendig, daß man sich mit dem, was Geisteswissen­schaft entzündet im Menschen, dem Mysterium von Golgatha, den Geheimnissen des Christentums nähert. Denn heute muß das Chri­stentum geistig verstanden werden. Sehen wir bei den Materialisten nach: Geradeso, wie sie den sittlichen Menschenwert, wenn sie konsequent sind, ableugnen, so muß ihnen das Christentum ein Unding sein. Auf dem Standpunkte der alten traditionellen Be­kenntnisse können die Menschen nicht bleiben, denn, sehen Sie einmal nach bei den Vertretern, sagen wir zum Beispiel der katholi­schen Kirche, da sehen Sie, wenn diese Vertreter gerade Wissen­schafter werden, wie sie die allermaterialistischste Wissenschaft pflegen! Sie können nachsehen bei denjenigen, die als katholische Priester Wissenschafter werden: Sie wollen nicht den Geist in die Wissenschaft hineintragen. Sie wollen gerade die Wissenschaft be­wahrt wissen vor dem Hineintragen des Geistes, denn sie wollen die alten traditionellen Formen im Geiste weiterbewahren. Sie fürchten sich vor der neuen Entdeckung geistiger Substantialität, sie flüchten davor. Davon ist auch nichts zu holen. — Und sehen wir bei den protestantischen Formen der Christentums-Interpretation nach, da sehen wir, wie mächtig auf diese protestantische neuere Theologie die naturwissenschaftliche Weltanschauung drückt: Sie können nicht in dasjenige, was in der Welt geschieht, das Ereignis von Golgatha einreihen! Deshalb sagen sie, man müsse den Christus Jesus bloß auffassen hinsichtlich seiner moralischen Qualitäten, hinsichtlich des­jenigen, was er als Ethos hereingebracht hat. — Aber dann steht wiederum dieses Ethos vollständig in der Luft, wenn man es nicht verankert in einer geisteswissenschaftlichen Weltanschauung.

Celui qui reconnaît les dangers dans lesquels le christianisme plane actuellement doit tout de suite se dire : tout de suite le christianisme est obligé de recourir à la science de l'esprit pour connaître son centre, pour connaître le mystère du Golgotha en soi. Car, de même que la science de l'esprit indique où se trouve le germe de la Terre future, de même la science de l'esprit indique sur où se trouvent les forces qui se sont unies à la Terre sans qu'elles aient immédiatement été contenues dans le préchrétien de la Terre. On peut seulement comprendre la spiritualité du mystère du Golgotha si l'on s'est d'abord hissé à une compréhension spirituelle par la science de l'esprit. Tout de suite ceux qui prennent le christianisme au sérieux devraient justement faire appel à la science de l'esprit pour sauver ce christianisme. C'est ce que feront aussi ceux qui prennent au sérieux le christianisme et le religieux absolument.

41

Wer die Gefahren, in denen das Christentum gerade heute schwebt, erkennt, der wird sich sagen müssen: Gerade das Chri­stentum ist darauf angewiesen, zur Erkenntnis seines Mittelpunk­tes, zur Erkenntnis des Mysteriums von Golgatha selbst, zur Gei­steswissenschaft zu greifen. Denn wie Geisteswissenschaft hin­weist, wo der Keim ist zur zukünftigen Erde, so weist Geisteswis­senschaft auch hin darauf, wo die Kräfte sind, die sich mit der Erde verbunden haben, ohne daß sie unmittelbar in dem Vorchristlichen der Erde enthalten waren. Man kann die Geistigkeit des Mysteriums von Golgatha nur begreifen, wenn man sich durch Geisteswissen­schaft erst zu einem geistigen Begreifen überhaupt heraufgerungen hat. Gerade sollten diejenigen, die es mit dem Christentum ernst meinen, zur Rettung dieses Christentums an die Geisteswissen­schaft appellieren. Das werden auch diejenigen tun, die es mit dem Christentum, die es überhaupt mit dem Religiösen ernst nehmen.

Pourquoi les humains de l'ère purement de science de la nature ont-ils encore des idéaux moraux ? C'est ce que peuvent nous apprendre des voix comme celles de Hellwald et de Mathilde Reichardt, mais qui pourraient être multipliées par de nombreuses autres. Elles nous enseignent que la tâche de la science est de détruire tous les idéaux, de démontrer leur vacuité, leur inanité, de montrer que la foi en Dieu et la religion sont des tromperies, que la moralité est un mensonge, etc. - C'est ce que l'on devrait dire à partir d'une simple vision scientifique du monde, si l'on n'était pas trop lâche pour le faire !

42

Warum haben denn die Menschen des rein naturwissenschaftli­chen Zeitalters noch sittliche Ideale? Das können uns wiederum solche Stimmen wie die von Hellwald und Mathilde Reichardt lehren, die aber durch zahlreiche andere vermehrt werden könnten. Sie lehren uns: Aufgabe der Wissenschaft ist, alle Ideale zu zerstö­ren, ihre Hohlheit, ihre Nichtigkeit zu erweisen, zu zeigen, daß Gottesglaube und Religion Trug seien, daß Sittlichkeit Lüge ist und so weiter. — So müßte man eigentlich aus einer bloß naturwissen­schaftlichen Weltanschauung heraus sagen, wenn man nicht zu feige dazu wäre!

Le christianisme ne peut pas être sauvé à partir d'un tel point de vue. Le seul et unique moyen de créer à nouveau un terrain favorable au christianisme est d'obtenir, par la science de l'esprit, la possibilité de regarder dans le spirituel lui-même, de regarder de telle sorte que cette vie spirituelle soit reconnue comme une réalité et non comme des bulles d'illusion auxquelles on ne s'abandonne que parce qu'on en a besoin dans la lutte pour l'existence. Non, pas parce que l'on a besoin du spirituel dans la lutte pour l'existence, mais parce qu'il est produit par nécessité à partir de notre monde, comme le germe de la nouvelle plante est produit par nécessité à partir de l'ancienne ! Mais seulement si l'on comprend que l'ancien n'est pas soumis à la constance de l'énergie, à l'indestructibilité de la matière, mais que toute la matière tombe comme tombent les feuilles des plantes, et que le spirituel est le germe de ce qui vient, comme le germe de la plante produit la nouvelle plante. C'est seulement quand on envisage cette nécessité portée par l'esprit qu'on vient aux sources dans l'intérieur humain, où à nouveau de la valeur humaine morale est produite, où à nouveau de la valeur humaine morale vit.

43

Von einem solchen Standpunkte aus ist das Christentum nicht zu retten. Einzig und allein dadurch wird dem Christentum wiederum der Boden geschaffen, daß durch Geisteswissenschaft die Möglich­keit erreicht wird, ins Geistige selber hineinzuschauen, so hin­einzuschauen, daß dieses geistige Leben als Realität erkannt wird und nicht als illusionäre Blasen, denen man sich nur hingibt, weil man es im Kampfe ums Dasein braucht. Nein, nicht weil man das Geistige im Kampfe ums Dasein braucht, sondern weil es erzeugt wird mit einer Notwendigkeit aus unserer Welt, wie der Keim der neuen Pflanze aus der alten mit der Notwendigkeit erzeugt wird! Aber nur, wenn man einsieht, daß das Alte nicht der Konstanz der Energie, der Unzerstörbarkeit des Stoffes unterliegt, sondern daß abfällt alles Stoffliche wie die Pflanzenblätter abfallen, und daß das Geistige der Keim desjenigen ist, was da kommt, wie der Pflanzen­keim die neue Pflanze hervorbringt. Nur wenn man diese geistgetragene Notwendigkeit einsieht, kommt man zu den Quellen im menschlichen Innern, wo wiederum sittlicher Menschenwert erzeugt wird, wo wiederum sittlicher Menschenwert lebt.

Pour toutes ces raisons, la science de l'esprit ne croit vraiment pas agir par le simple besoin subjectif de ses adeptes, mais croit agir à partir de la nécessité du temps. - J'aimerais parler demain de la manière dont elle doit agir en fonction de la nécessité du caractère des peuples terrestres actuels, de la manière dont ces peuples terrestres sont aujourd'hui constitués par rapport à leur âme, par rapport à leurs conditions culturelles extérieures : de la manière dont il s'avère également nécessaire, par la considération, j'aimerais dire, de cette biographie spirituelle et de l'histoire de la Terre - ce que j'ai essayé de démontrer aujourd'hui par la nature de l'être humain de l'âme en relation avec la valeur morale de l'humain - de tourner le regard vers l'émergence d'une nouvelle vie de l'esprit. Car ce n'est que si nous trouvons ce chemin vers l'esprit que nous retrouverons les sources de la valeur morale de l'humain, que nous n'aurons plus besoin de désespérer du fait qu'un jour la Terre entière ne sera plus qu'une tombe désolée, et qu'il ne restera même pas un souvenir de ce qui a vécu comme valeur morale de l'humain dans l'être de l'âme.

44

Aus all diesen Gründen heraus glaubt Geisteswissenschaft wirk­lich nicht aus bloßem subjektivem Bedürfnisse ihrer Bekenner zu wirken, sondern glaubt zu wirken aus der Notwendigkeit der Zeit heraus. — Wie sie wirken muß aus der Notwendigkeit des Charak­ters der heutigen Erdenvölker, wie diese Erdenvölker heute in bezug auf ihre Seele, in bezug auf ihre äußeren Kulturverhältnisse beschaffen sind, davon möchte ich dann morgen sprechen: wie es sich auch durch die Betrachtung, ich möchte sagen, dieser geistigen Biographie und Geschichte der Erde als eine Notwendigkeit erweist — was ich heute durch die Natur des menschlichen Seelenwesens mit Bezug auf den sittlichen Menschenwert zu erweisen versuchte —, den Blick hinzuwenden zu dem Aufgang eines neuen Geisteslebens. Denn nur dann, wenn wir diesen Weg zum Geiste finden, finden wir auch wiederum die Quellen des sittlichen Menschenwertes, brau­chen wir nicht mehr zu verzweifeln darüber, daß einstmals die ganze Erde ein ödes Grab sein werde, und nicht einmal eine Erinnerung zurückgeblieben sein werde an dasjenige, was als sittliche Men­schenwerte im Seelenwesen gelebt hat.

La science de l'esprit montre que les valeurs humaines morales se fondent à juste titre dans l'être de l'âme, parce que les mondes futurs créent leurs germes tout de suite dans les âmes humaines par des valeurs humaines morales. Les valeurs humaines morales d'aujourd'hui sont les valeurs naturelles des mondes futurs. De même que nous regardons aujourd'hui dans les valeurs naturelles et voyons les résultats des mondes passés, de même nous voyons dans ce qui naît au plus profond de notre poitrine l'émergence de nouveaux mondes. Ce n'est pas sous une forme abstraite que la science de l'esprit parle de l'éternité. Car ce qui vit ainsi dans l'éternel devenir, dans le changement, de telle sorte qu'il naît comme naturel de ce qui est moral et porte à nouveau en son sein ce qui est moral pour les mondes futurs, ce qui vit ainsi dans le changement des temps, a la vie des éternités. Et c'est ainsi, parce que le germe repose pour l'éternité dans l'entité de l'âme humaine, que l'âme humaine a sa véritable éternité.

45

Geisteswissenschaft zeigt, daß sittliche Menschenwerte mit Recht im Seelenwesen aufgehen, weil sich künftige Welten ihre Keime gerade in den Menschenseelen durch sittliche Menschenwerte schaf­fen. Sittliche Menschenwerte von heute sind Naturwerte zukünf­tiger Welten. Wie wir heute in die Naturwerte hineinschauen und sehen die Ergebnisse vergangener Welten, so sehen wir in dem, was tief in unserer Brust entsteht, den Aufgang von neuen Welten. Nicht in abstrakter Form spricht Geisteswissenschaft von der Ewigkeit. Denn was so im ewigen Werden, im Wandel lebt, so daß es als Natürliches aus Sittlichem hervorgeht und wieder Sittliches für künftige Welten in seinem Schoße trägt, was so im Wandel der Zeiten lebt, das hat das Leben der Ewigkeiten. Und damit hat, weil der Keim für Ewigkeiten in der Menschen-Seelenwesenheit ruht, die Menschenseele ihre wahre Ewigkeit.




 

Français seulement

ÊTRE D'ÂME ET VALEUR MORALE DE L'HUMAIN À LA LUMIÈRE DE LA SCIENCE DE L'ESPRIT (ANTHROPOSOPHIE) -
Deuxième conférence, Bâle, 5 mai 1920 [p. 251]

              La signification de la vie morale dans l’image du monde actuel. Pour le développement de l’image du monde en science de la nature. Développement de la vie psychique. Sur la différence entre la pensée libre de corps et l’habituelle. L’entrainement d'un sentiment et d’une volonté libre du corps. Les relations internes entre le règne minéral, végétal, animal et le monde des humains. Conception du monde en science de l’esprit comme sauveteur des valeurs morales de l’humain. La nécessité d'un rapprochement aux secrets du christianisme.


01
Dans la conférence d'hier, j'ai déjà souligné comment, sous l'influence de la nouvelle conception du monde déterminée par la science de la nature, une certaine incertitude a dû naître dans l'humanité en rapport à la question : comment ce devenir du monde, que la science de la nature présente comme étant justement nécessaire à la nature, se place-t-il à la validité, à la signification des valeurs humaines morales ?
02
La vision du monde de science de la nature est donc toujours de plus en plus à indiquer sur ce que tout ce qui se passe dans le monde est nécessaire selon les lois de la nature. Et elle en est venue de plus en plus à n'inclure dans cette loi/légité naturelle que ce qui, au fond, n'a rien à voir avec l'humain moral. Et c'est ainsi que nous avons vu naître, à vrai dire très clairement au milieu du XIXe siècle, une image de science de la nature du monde composée des différents résultats de la pensée de science de la nature, qui dit à peu près, tout d'abord pour notre Terre et ce qui y appartient : cette Terre serait un membre d'un système général, notre système solaire, et elle est sortie avec lui d'une sorte d'état de brouillard primitif, elle s'en serait dégagée, se serait séparée au cours du temps. Alors seraient apparus les êtres du règne minéral, du règne végétal, du règne animal et, par le perfectionnement de la forme animale, aussi l'humain. Si la nécessité naturelle de l'action des forces, qui a conduit le cours du monde jusqu'à ce moment et jusqu'à cette forme actuelle, se poursuit, ce qui est actuellement habité par les humains en tant que Terre sera un jour vide d'humains, vide d'animaux, vide de plantes, et disparaîtra à nouveau dans le processus général du monde.
03
Certes, celui qui ressent énergiquement ce que la science de la nature représente aujourd'hui pour les humains en tant qu'autorité, ne doutera guère que cette conception du monde ait une certaine importance exclusive. Oui, il y en aura beaucoup, tout de suite parmi les éduqués actuels, qui affirmeront strictement que celui qui ne veut pas reconnaître l'importance de cette conception du monde se ridiculiserait.
04
Toutefois, parmi ceux qui se ridiculisent ainsi, sont des gens dont les voix sont à mettre en avant tout pesamment. J'ai déjà attiré l'attention sur le fait que l'historien de l'art Herman Grimm, dans son livre sur Goethe, souligne à quel point cette vision du monde ne correspond pas à la sensibilité originelle et élémentaire de l'humain. Il dit même que la vue d'un os autour duquel un chien affamé tourne en rond est plus appétissante que cette vision du monde. Il sera difficile à une future historiographie de l'humanité d'expliquer la folie du temps qui aurait conduit à cette théorie de Kant-Laplace.
05
Certes, une telle chose est aujourd'hui considérée comme de l'amateurisme, du dilettantisme, etc. Ce qui est établi par la science de la nature s'érige dans une certaine mesure comme vision du monde en une entière image du monde, et s'impose/se fait valoir alors de cette manière. Et nous sommes devant à demander : face à une telle image du monde qui en certaine relation, revendique son exclusivité, comment la voix de l'idéal moral, la voix de la conscience, qui se fait entendre au fond de l'humain, la voix qui nous invite à faire ceci ou à ne pas faire cela, la voix qui nous dit que ceci est bien ou que cela est mal, se situe-t-elle face à une telle image du monde ? Comment toute la vie morale s'inscrit-elle dans cette image du monde ?
06
J'ai appris à connaître beaucoup d'humains qui considèrent cette vie morale comme une sorte de fumée éphémère qui s'élève, en fait l'illusion d'une fumée qui s'élève du devenir de science de la nature, qui remplit l'humain d'illusion pendant un temps durant, pour alors disparaître pour toujours. Et comment devrait-on penser autrement, si l'on est tout à fait honnête, que ce qui naît dans la tête de l'humain après que l'humain se soit formé au cours de millions d'années à partir de formes animales inférieures, comment devrait-on penser autrement que ce qui naît dans la tête de l'humain en tant qu'idéal disparaîtra aussi à nouveau dépourvu de traces lorsque la Terre retournera à l'état dans lequel elle se dissout dans le cours général du monde. Ce n'aurait justement été qu'un épisode, que les humains se soient proposés des idéaux moraux. Les humains auraient agi sous l'influence de ces idéaux moraux. Tous ces idéaux moraux n'auraient rien signifié de plus que des bulles d'illusion qui se seraient élevées, selon lesquelles les humains auraient organisé leur vie, et qui n'auraient eu aucune autre conséquence dans l'évolution du monde.
07
Je sais combien du côté matérialiste est aussi aujourd'hui objecté à une telle pleine conséquence de cette image du monde. Mais il y a quelque chose qui doit aussi être une fois touché face aux objections que font aujourd'hui les matérialistes lorsqu'on leur dit : votre vision du monde, votre image du monde purement tirée de sciences de la nature, ne fait en fait de la valeur morale de l'humain rien d'autre qu'une bulle illusoire.
08
Regardons une fois autour de nous dans le temps où l'image du monde de science de la nature a fait son apparition dans le monde civilisé, avec toute sa fraîcheur et tout son feu. C'était à peu près au milieu du XIXe siècle, où, j'aimerais dire, non pas avec autant de somnolence et d'inconséquence qu'aujourd'hui, mais de pleins feux, les matérialistes ont enfoncé le clou sur la façon dont on pensait aux valeurs morales à partir de l'idée que tout est ordonné comme le veulent la physique, la chimie et la biologie ; je voudrais en donner quelques échantillons, qui ne sont peut-être plus assez connus aujourd'hui. Voyez-vous, dans le temps où le matérialisme traversait, j'aimerais dire, la civilisation européenne dans sa fraîcheur de jeunesse, il y avait un historien, Hellwald, qui écrivait une histoire de la culture du point de vue de l'image de science de la nature du monde. Il se disait, en tirant la véritable conséquence de cette image de science de la nature du monde : les idéaux moraux, les idées morales de l'humain en général, ce sont des illusions. Comment peut-on penser à une quelconque justification objective d'idées morales après les événements nécessaires, comme le suppose la chimie, comme le suppose la physique ? Mais les humains ont toujours eu des idées morales. Cela doit simplement être expliqué par science de nature, dit l'historien de la culture Friedrich von Hellwald. Mais pour l'instant, il s'exprime sur les idéaux moraux du point de vue purement scientifique, c'est-à-dire à l'époque du point de vue de science de nature. Cette façon de s'exprimer, j'aimerais la présenter une fois en un échantillon. Il dit : "La tâche de la science est de détruire tous les idéaux, de prouver leur vacuité, leur nullité, de montrer que la foi en Dieu et la religion sont des tromperies, que la moralité, l'amour, la liberté et les droits de l'humain sont des mensonges".
09
Vous voyez, c'est ainsi que l'on parlait quand on croyait que la causalité scientifique de nature serait la seule à pouvoir être présentée comme une image du monde, dans le temps où cela entrait frais dans les cœurs, où l'on n'abordait pas incohérent et froid ces choses.
10
Mais, dit maintenant le même historien, pourquoi les humains se sont-ils fait des illusions sur ces idéaux moraux, qui sont nuls ? La science témoigne de leur nullité. Parce que les humains, dit-il, en avaient besoin ; dans la lutte pour l'existence/l'être-là, ils en avaient besoin. Si l'on a des illusions morales, si l'on croit à la tromperie des idéaux moraux ou des idéaux de vérité, on progresse mieux dans la lutte pour l'existence que si l'on ne croit pas à ces illusions. C'est pour cela que ces bulles se sont élevées. C'est pourquoi on s'est emparé de ces idéaux moraux. Ils ont été les bons moyens dans la lutte pour l'existence.
11
C'était la conséquence du dernier tiers du 19e siècle ! C'est quelque chose qui gronde encore dans les âmes ; mais les âmes ne sont plus aussi cohérentes que celles des gens de l'époque, et c'est pourquoi les âmes d'aujourd'hui n'admettent pas la cohérence qui consiste à dire : ou bien j'adopte l'image de la nature de Kant-Laplace ou une image similaire, et alors je dois déclarer que les idéaux moraux sont des mirages et des mensonges, ou bien je dois démolir ce qui n'est qu'une image du monde scientifique.
12
Oui, les humains étaient plus cohérents. J'aimerais vous lire un autre échantillon. Une dame a écrit à l'un des concepteurs de l'image du monde scientifique qui donnait le ton à l'époque, Moleschott. Cette dame écrivait alors ce qui suit à propos de sa conception de la valeur morale de l'humain : "La mesure morale pour chaque humain ne réside que dans sa propre nature, et est donc différente pour chacun. Qu'est-ce que la débauche et les passions en soi ? Rien d'autre qu'une mesure plus ou moins grande d'un instinct/une pulsion pleinement justifiée". Et la dame écrit plus loin : "J'aime l'humanité telle qu'elle est, et même le voleur et l'assassin, a appris son enseignement" — elle pense l'enseignement de Moleschott - " à respecter et à reconnaître ses droits humains. Dans le cercle des dispositions humaines, tout ce qui fait le voleur aussi bien que le marchand est pleinement justifié. L'astuce et la ruse, liées à l'instinct de gain, ne sont ici et là qu'un assemblage avec d'autres forces spirituelles, le principe vivifiant. Tout ce qui entre dans la vie a acquis, avec cette entrée, le droit de vivre. C'est pourquoi je dois le dire encore une fois : même l'humain devenu voleur a apporté avec lui le droit d'achever sa nature et de la rendre universelle, et ne peut être de cette façon qu'une nature puissante, une nature morale. Et comme le voleur, ainsi tout vicieux, ainsi celui qui est devenu meurtrier. Celui-ci ne peut parvenir à la perfection de son humanité qu'en satisfaisant son désir de meurtre".
13
Mes très chers présents, il ne s'agit pas d'une révolutionnaire, mais d'une très brave dame à la mentalité bourgeoise qui, à l'époque de la virginité de cette vision du monde qui est aujourd'hui aussi défendue/représentée, mais qui n'est pas prise au sérieux, a pris cette vision du monde suffisamment au sérieux et savait que si l'on pense comme la plupart des humains le font encore aujourd'hui en ce qui concerne l'image scientifique de nature du monde, alors on doit penser à la valeur morale de l'humain comme elle le pense. C'était un engagement intime qu'une telle personnalité ressentait à l'égard de la profession de foi que je viens d'évoquer, qui conduit au fond à la dissolution de toute aspiration à la vérité, à la dissolution de tout idéal, et qui n'a absolument aucun point de repère pour penser la valeur morale de l'humain ancrée dans le monde.
14
Je vous ai lu ces échantillons, qui pourraient encore être multipliés, pour que vous voyiez comment ce qui se passe aujourd'hui en Europe a pris place dans les âmes humaines. A-t-on besoin de s'étonner que par-dessus l'Europe aille aujourd'hui cette ambiance que vous connaissez suffisamment, alors que cette ambiance est née tout de suite chez les humains qui pensaient et ressentaient de manière conséquente et qui représentaient cette vision du monde vers le milieu du XIXe siècle et au début du dernier tiers du XIXe siècle ?
15
Il est donc dans le fait ainsi que l'humain actuel, dans la demi-mesure de son âme, ne s'avoue pas seulement qu'il devrait penser ainsi à la valeur morale de l'humain s'il ne révisait pas son image du monde, telle que les concepteurs de visions du monde à tendance de scientifique de nature la lui présentent. C'est la grande gravité de toutes ces questions qui surgissent lorsqu'on envisage une nouvelle construction de notre image du monde. C'est ce qui pèse si lourdement sur l'âme de ceux qui voient dans la science de l'esprit, dont je vous ai aussi de nouveau parlé hier, quelque chose qui doit nécessairement s'insérer dans le cours actuel de l'évolution de l'humanité et dans celui du prochain avenir. Ce n'est qu'à partir de là que l'on peut s'attendre à ce que la valeur morale de l'humain gagne du terrain/du foncier, gagne vraiment du terrain, et que la vision du monde de science de la nature soit elle-même fécondée par la science de l'esprit, par la connaissance de l'esprit.
16
Il nous suffit maintenant de considérer quelques-unes des choses qui ont été mentionnées ici hier pour comprendre en profondeur comment le monde ne peut pas être connu par l'humain s'il ne peut pas d'abord s'éclairer lui-même. Les processus à l'extérieur dans le monde, nous ne les reconnaîtrons dans leur véritable essence que si nous pouvons les explorer à partir de l'entité de l'âme. Nous nous souvenons alors, comme nous l'avons fait valoir hier, comment la science de l'esprit qui est pensée ici cherche ses méthodes et ses connaissances spirituelles à travers l'évolution intérieure de l'âme. Et je veux encore une fois indiquer brièvement sur ce qui se développe à nous à l'intérieur de l'âme humaine, sur la manière dont cette âme humaine est amenée plus loin que dans la vie ordinaire et la science ordinaire, pour entrer dans les visions du monde spirituel. J'ai indiqué comment la tête/le chef se développe, comment nous voyons dans l'enfant, en entrant dans le monde, comment de jour en jour, d'année en année, un d'âme-d'esprit intérieur se presse à la surface.
17
Nous voyons comment les traits du visage de l'enfant deviennent de plus en plus psychiques, de plus en plus spirituels, comment quelque chose travaille à l'intérieur, qui façonne plastiquement l'être humain à la surface. Nous ne faisons peut-être que pressentir, mais une observation impartiale qui va plus loin dans les choses comprend que ce qui s'exprime ainsi, j'aimerais dire, dans les traits du visage, s'étend plus loin dans l'organisation de l'enfant. Et j'ai attiré hier l'attention sur le fait que l'expression la plus intense de ce qui se passe par cette transformation plastique du corps humain par le psycho-spirituel est le changement de dents, la sortie des deuxièmes dents qui remplacent les dents de lait. Ces deuxièmes dents montrent de la manière la plus marquante, la plus frappante, comment l'organisme humain tend/tire à l'endurcissement au cours des sept premières années de sa vie.
18
Lorsque l'enfant a reçu les dents, les représentations reçoivent forme, elles peuvent devenir des souvenirs durables, elles reçoivent des contours. À l'instant de la vie humaine, où les forces qui ont œuvré à l'intérieur de l'organisme jusqu'à la septième année de vie ont, d'une certaine manière, rempli leur tâche pour l'organisme, le changement de dents est là. Alors ces forces qui ont œuvré dans l'organisme jusqu'au changement de dents viennent en leur liberté. Elles se montrent dans leur forme spirituelle-âme ; elles œuvrent alors dans le patrimoine/la capacité humaine de mémoire, dans la capacité humaine de penser. La même chose avec quoi nous pensons, ce avec quoi nous formons notre mémoire, cela a travaillé dans notre organisme jusqu'à l'âge de sept ans en tant que plasticien humain ; c'est ce qui l'a amené à ce que la substance dentaire s'est séparée de l'ensemble de la substance organique humaine, si j'ai la permission de le suggérer de façon aussi aphoristique, sinon on devrait faire de nombreuses conférences sur ce changement de dents pour expliquer la chose entièrement.
19
Vous voyez, ce n'est qu'un petit échantillon, mais c'est justement un échantillon de la manière dont la science de l'esprit ne veut pas se complaire dans un nid de coucou dans les nuages, de la manière dont elle ne s'élève pas dans un brouillard mystique, mais de la manière dont elle interprète précisément la connaissance de la réalité, de la manière dont elle montre ce qui, en tant que spirituel-psychique, travaille dans l'organisme humain au cours des sept premières années. Cette science de l'esprit apprend d'abord à connaître l'organisme humain ! C'est précisément le destin du matérialisme de ne pas pouvoir reconnaître la matière, de ne rien nous dire tout de suite sur la matière. La science de l'esprit nous dit précisément sur la matière des choses telles que je viens de les évoquer dans le travail de ce qui deviendra plus tard le mouvement de la pensée, sur l'organisme humain jusqu'à la septième année. Si l'on pouvait entrer dans le détail, dans le concret, on verrait comment le spirituel-psychique travaille sur les organes humains, sur le foie, les poumons, les reins, et ainsi de suite. La science de l'esprit apportera la véritable connaissance des processus matériels, car elle est en mesure d'expliquer ces processus matériels à partir du spirituel.
20
Si l'on poursuit, en tant que chercheur en esprit, la formation de la méthode par laquelle on peut entrer dans le monde spirituel, alors il faut continuer à former par la méditation - comme je l'ai indiqué hier - ce qui s'est séparé au cours de la septième année comme activité de pensée, comme activité de représentation. Il faut alors travailler intérieurement en pensée aussi fortement que la pensée travaille pendant les sept premières années de la vie, lorsqu'elle n'a pas seulement des pensées à faire apparaître devant la conscience, mais lorsque la force de la pensée travaille si fortement dans l'organisme qu'elle finit par faire sortir les dents de l'organisme. Si l'on travaille par la méditation dans une telle activité renforcée de pensée et de représentation, on remarque cependant aussi la différence entre cette pensée qui nous amène directement dans la vision du monde spirituel, qui nous fait immédiatement reconnaître comment l'humain est descendu du spirituel-âme par la naissance dans son existence physique, et on peut alors comparer ce que l'on a ainsi, j'aimerais dire, artificiellement conquis par la méditation, avec ce qu'est la pensée humaine ordinaire.
21
N'est-ce pas ainsi que l'on a expérimenté en quoi consiste la pensée humaine ordinaire, celle que l'humain exerce dans la vie quotidienne, dans la science ordinaire. C'est la pensée que les humains exercent, mais ils ne peuvent pas savoir en quoi consiste cette pensée. On n'apprend à reconnaître en quoi consiste cette pensée que si l'on peut placer à côté d'elle la pensée qui est libre de corps, qui n'est pas liée au cerveau, qui se déroule dans le pur spirituel-âme, l'éthérique, que l'on peut s'approprier seulement par la méditation. C'est alors en premier que l'on a la possibilité de comparer, que l'on peut comparer la pensée ordinaire de l'humain avec cette pensée entièrement libre de corps. C'est important qu'on le puisse, car cela donne alors une véritable science sur toute la signification de l'être d'âme humain.
22
Vous voyez, c'est une expérience extraordinairement pleine de signification que l'on fait une fois que l'on est une fois aussi loin à saisir la pensée dans son état/contexte libre de corps et avec, à comparer ce qu'est la pensée lorsqu'elle est liée au cerveau en tant que pensée ordinaire de la vie. On voit alors en rapport à la pensée, la différence qui existe entre l'humain et l'animal.
23

24
Beaucoup a donc été glosé/fabulé sur cette différence entre l'humain et l'animal, notamment beaucoup fabulé par la science moderne. Mais reconnaître en quoi consiste cette différence - on le peut d'abord que par un comparer tel que j'ai justement suggérer.
25
Et quand on se demande : oui, par quoi donc apparait la pensée ordinaire, par opposition/contraste à la libre de corps qui rattache immédiatement à l'être psychique/d'âme de l'humain, en ce qu'elle se déroule seulement dans le spirituel-psychique/âme, en quoi consiste donc - on peut le demander ainsi maintenant - la pensée ordinaire du point de vue de cette pensée libre de corps ? Cette pensée ordinaire est absolument liée au cerveau. Il doit être là quelque chose d'organisation organique ce par quoi cette pensée ordinaire se déroule. La pensée libre de corps, acquise par la méditation, n'a pas besoin de cet outil nerveux. La pensée ordinaire a besoin de cet outil nerveux. L'humain n'a cet outil nerveux que parce que chez lui l'organisation n'est pas poussée aussi loin que chez l'animal. L'animal pousse dans une certaine mesure son organisation animale jusqu'à un certain point, il s'endurcit jusqu'à un certain point. Au début de la vie, l'humain ne va pas aussi loin dans le durcissement, l'ossification et la sclérose de la vie psychique/de l'âme que les animaux au début de la vie. Mais pendant la vie, l'humain développe ce durcissement. Car ce qui s'exprime dans le durcissement de l'organisme par le fait que les deuxièmes dents apparaissent comme de purs produits de durcissement se poursuit aussi dans la pensée quotidienne ordinaire ; ce ne sont simplement pas des dents, mais des insertions beaucoup plus légères, aimerais-je dire, dans l'organisme, qui se dissolvent à nouveau. Mais cette pensée, cette pensée ordinaire, consiste justement en ce que l'humain, dans le processus continu, tue continuellement ce qui naît en lui, la vie qui pousse, qui bourgeonne. Cela vient au jour qu'en nous, la pensée, qui a une réalité antérieure à celle des dents, jaillit continuellement de l'organisme sous forme de parties mortes, et que ce jaillissement se dissout à nouveau dans la sclérose, l'ossification. La pensée consiste précisément en ce que nous portons continuellement la mort en nous en rapport à notre système de tête, notre système nerveux-sensoriel.
26
C'est ce sur quoi j'ai déjà attiré l'attention dans d'autres contextes, ici à cette place. Notre pensée consiste en ce que, dans le processus temporel continu, nous accomplissons par notre propre activité intérieure ce pour quoi l'animal est conçu dès le début : le processus de sclérose, le processus d'ossification, le processus de mort que nous portons dans notre organisme. Du point de vue de la pensée libre de corps, que l'on s'est approprié par la méditation, on regarde cette mort continuelle, sans laquelle la pensée ordinaire de l'humain ne peut pas se dérouler. Et cette mort est seulement continuellement compensée parce qu’à nouveau les forces vivifiantes jaillissent de l'organisation restante, de l'organisation du sang et du cœur, dans la tête qui tend à mourir continuellement. Dans l'humain, tout de suite en ce qu'il est un penseur, il y a un combat permanent entre mourir et vivre. Et ce qui se produit à la fin de la vie physique, le moment unique du mourir, est justement seulement le résumé synthétique de ce qui se passe toujours dans le petit. Nous mourons continuellement à partir de notre organisation nerveuse sensorielle ; seulement, cette mort est continuellement suspendue. Ce n'est que lorsque le reste de l'organisme, et pas seulement l'organisme de la tête, n'a plus la capacité de suspendre la mort, que nous mourons réellement. La mort n'est pas quelque chose qui n'arrive qu'une fois à l'humain, la mort est un processus permanent/durable. Et c'est à cette mort que nous devons la pensée. En ce que nous intégrons/membrons la mort en nous par la pensée, premièrement, cette pensée est absolument disponible seulement en nous, et deuxièmement cependant, nous apprenons à reconnaître ce qu'est en fait substantiellement la mort.
27
Quand on s'est formé la pensée libre de corps, cultivée à nous par la méditation, ainsi on regarde d'abord sur l'autre pensée, on voit comment elle minéralise, ossifie continuellement la substance humaine, et on apprend à connaître le processus de minéralisation. En apprenant à connaître en l'humain un minéral pur comme le produit de la pensée, qui remplit l'humain, qui le remplit de ce qui est mort, on apprend à connaître en soi le règne minéral. Et en élevant la pensée en soi au-dessus du degré de la mort, en l'éveillant en soi-même, en faisant l'expérience que quelque chose doit mourir en nous pour que les pensées naissent, en faisant cette expérience, on apprend à connaître aussi le mystère/secret de l'univers. On apprend à reconnaître ce que signifie réellement ce royaume minéral là dehors. Ce royaume minéral du monde extrahumain, on apprend à le reconnaître uniquement en reconnaissant le royaume minéral lié à la pensée dans l'humain lui-même. La connaissance juste du monde ne s'acquiert que par la connaissance intime de l'humain. Et en voyant comment quelque chose s'éteint/meurt en l'humain, on échappe au préjugé qui s'est glissé dans le XIXe siècle comme le préjugé le plus aigu et le plus intense et qui est resté jusqu'à nos jours ; c'est ainsi que l'humain fixait, aimerais-je dire, sous l'emprise d'une suggestion infâme, le monde minéral et sa causalité. Il ne connaissait rien en lui qui lui eût appris à connaître l'essence de ce monde minéral. Il ne pouvait rien se dire d'autre : Ce monde était autrefois une nébuleuse mondiale, la nébuleuse primitive de Kant-Laplace. C'est de là qu'est né le système planétaire, la Terre ; c'est de là que s'est développé tout le reste, et cela continuera ainsi. Ce devenir, cet événement causal, est quelque chose d'éternel ; les valeurs morales humaines y sont des bulles qui s'élèvent, des bulles qui ne sont que des illusions. - Si l'on apprend à reconnaître ce règne minéral en apprenant à le reconnaître en soi-même, alors on apprend à percevoir son essence dans le monde extérieur. On voit en soi comment le règne minéral est une mort perpétuelle. Et on ne construit plus l'image extérieure du monde de l'ancienne manière, mais on sait maintenant comment cette image extérieure du monde est en fait construite sous le préjugé de la science. Nous avons déjà attiré l'attention sur le fait qu'elle est construite avec beaucoup d'esprit : on pourrait suivre la transformation du cœur humain pendant cinq ans et on trouverait que le cœur humain est aujourd'hui quelque chose de différent qu'il y a cinq ans. On pourrait alors continuer à suivre ce qu'il est après cinq autres années, on pourrait ensuite calculer ce qu'il est après trois cents ans, il n'est simplement plus là, mais le calcul peut être très rigoureux et juste. C'est ainsi que les géologues et les astronomes calculent ce qu'il en serait sur cette Terre après des millions d'années. Cette terre n'est pas plus présente que l'humain physique ne l'est après trois cents ans. Et de même que le cœur humain n'était pas là il y a trois cents ans, de même la Terre n'était pas là à l'époque pour laquelle les géologues font leurs calculs !
28
C'est ce que l'on apprend justement à reconnaître en apprenant à connaître la nature du règne minéral dans l'entité humaine soi-même, par le chemin que je vous ai indiqué. Mais lorsqu'on a appris à connaître de cette manière l'essence du règne minéral, alors on sait que ce règne minéral disparaît justement ainsi de la Terre sans que la Terre entière ne disparaisse, de la même manière que ce qui est ossifié chez l'humain cesse dans la mort sans que l'humain entier cesse psychiquement-spirituellement.
29
Et plus loin : de même que l'on peut faire progresser le penser par la méditation, de même on peut faire progresser le sentir humain ; de même que l'on peut rendre la pensée humaine clairvoyante d'une certaine manière, on peut rendre le sentiment humain clair-sensible, de sorte que l'on entre aussi dans le monde spirituel par le sentiment humain. Et de même que l'on apprend à connaître le règne minéral par la pensée comme je viens de l'indiquer, de même, en rendant le ressenti libre de corps, on apprend à regarder en arrière sur le ressenti quotidien tel qu'il est lié au système glandulaire humain, on apprend à reconnaître comment ce ressenti quotidien est lié à un processus similaire dans l'organisme, comme l'est le processus végétal dans le monde extérieur.
30
Et à nouveau, on apprend à connaître l'essence/l'être du processus végétal dans le monde extérieur. Et on apprend à reconnaître - ce qui semble très paradoxal à l'humain actuel - que le règne végétal a un être-là/une existence plus longue que le règne minéral, que le règne végétal est aussi plus ancien que le règne minéral. L'humain actuel ne peut rien se représenter d'autre que le règne végétal pousse du sol du minéral. Il devrait plutôt se contempler comment du règne végétal en pousse un règne clairement minéral dans la houille ! Il pourrait partant de là voir comment tout le minéral qui existe aujourd'hui est une ségrégation, un résultat d'un végétal originel, et comment le végétal aura une existence plus longue que le minéral.
31
De même que l'on peut rendre la pensée et le sentiment libre de corps, ainsi aussi la volonté. Et si l'on obtient cette volonté libre de corps - j'ai aussi parlé hier de ce par quoi on obtient cette volonté libre de corps, par une auto-éducation particulièrement appropriée et intensive, par un s'auto-saisir, par un auto-élevage -, alors on apprend à reconnaître l'essence particulière dans l'humain, qui est maintenant apparentée au règne animal. Alors on apprend aussi à reconnaître l'essence de ce règne animal. Mais on apprend aussi comment le règne végétal est à son tour une séparation du règne animal, comment le règne animal est plus ancien que le règne végétal, comment il a séparé le règne végétal de lui-même, comment il existera plus longtemps, comment le règne végétal disparaîtra plus tôt que le règne animal. Bien sûr, pas dans les formes d'animaux physiques comme aujourd'hui, mais sous la forme d'entités animales qui sont incarnées dans ce règne physique.
32
Et c'est alors seulement que l'on reçoit un véritable aperçu du monde humain. On a alors un tel aperçu de ce monde humain que l'on se dit : c'est l'humain qui a grandi au-dessus de tous ces règnes, parce que, comme le règne végétal a séparé le règne minéral, le règne animal a séparé le règne végétal, l'humain a séparé l'animal de lui ; il est plus ancien que le règne animal et dure plus longtemps que le règne animal. C'est d'abord le minéral qui disparaît, puis le végétal, puis l'animal. C'est alors qu'existera l'humain que l'on a appris à connaître en regardant ce qui s'est élevé de la mort du minéral, ce qui s'est élevé de la mort du végétal, de la mort de l'animal, lorsque les trois autres règnes auront disparu. - Qu'est-ce qui s'élèvera alors de notre Terre, de notre existence terrestre ? Celui qui apprend à connaître l'humain apprend déjà maintenant à reconnaître cela. Il voit comment le penser, comment les pensées - et les idéaux moraux sont des pensées - comment elles s'élèvent/se dressent du tombeau de la partie ossifiante de l'organisme en nous ; ainsi, un jour, il n'y aura que ce que l'humain aura produit. Lorsque ce qui se trouve dans le règne minéral, le règne végétal et le règne animal aura disparu, ce qui se détachera de tout ce qui a disparu, c'est ce que l'humain aura produit en surmontant le règne minéral mort, en surmontant le règne végétal et en surmontant le règne animal. Et nous sommes informés que ce que nous formons aujourd'hui en tant qu'idéaux moraux sera constitutif du monde dans nos pensées germinales, lorsque tout ce qui est contenu dans le règne minéral, végétal et animal actuel aura disparu. Nous nous plaçons désormais dans le monde comme nous devons nous placer lorsque nous regardons la plante dans l'image : elle grandit, forme feuille après feuille, mais le petit germe qui deviendra la nouvelle plante est déjà formé. Le vieux feuillage s'écaille de la plante ; les pétales, tout cela n'a aucune importance pour la suite. Nous sommes dans le monde en tant qu'être humain. Nous voyons comment se produit en nous, dès maintenant, ce qui sera un jour le processus terrestre. Nous voyons comment se forme en nous un règne minéral, parce que nous pensons, comment se forme en nous un règne végétal, parce que nous pensons, comment se forme en nous un règne animal, parce que nous pensons. Sut tout cela triomphe ce qui se forme en nous comme pensée, sentiment et volonté. Avec cela le germe est donné. Nous devons seulement avoir la possibilité de savoir que ce à partir de quoi ce germe se développe tombe, comme tombent les pétales, les feuilles de la tige, et que cela donne justement le germe d'un nouveau monde.
33
L'ennemi de cette reconnaissance s'est développé vers en haut au XIXe siècle, en ce sens que l'on ne pouvait rien se représenter d'autre que le devenir minéral renferme en lui une substantialité qui est constante. On parlait de constance de la matière, de la force/énergie. À l'instant où l'on a posé ces dogmes, en cet instant, ce minéral est quelque chose ; en cet instant, on n'envisage pas que ce minéral est voué à disparaître/au déclin, que plus tard le végétal est voué à disparaître, que plus tard l'animal est voué à disparaître, et que sur toute cette tombe ne se dressera pas un néant, mais se dressera ce que nous, les humains, portons aujourd'hui en nous.
34
Oui, cette Terre, avec tout ce qui est sur elle dans les trois règnes, va périr. Mais ce que nous formons en nous déjà aujourd'hui, et auquel nous attribuons une valeur humaine morale, est le germe d'une nouvelle Terre, le germe d'un nouvel être-là mondial. Nous ne regardons pas vers la valeur morale de l'humain en disant : c'est une bulle illusoire qui s'élève - parce que nous voyons comment tout ce qui est autour, comme les feuilles de la plante en tombe, de même que tout le reste de la Terre tombe, mais se développe comme un germe ce que nous portons en nous comme la valeur morale de l'humain. Nous devons seulement surmonter des représentations telles que le préjugé de la constance de la matière, de la constance de la force/de l'énergie, ces terribles dogmes que la science de la nature a implantés au XIXe siècle parce qu'elle n'avait aucun pressentiment de ce que l'humain peut connaître lorsqu'il se hisse à la connaissance de l'esprit et qu'il fait alors l'expérience en lui-même, dans le microcosme, dans l'humain : la mort du règne minéral, dont triomphe la pensée, qui ne peut se développer qu'en ce que nous mourons continuellement, tout de suite ainsi que le nouveau germe de la plante peut seulement se développer en ce que meurent les vieilles feuilles de la plante et que le germe triomphe sur les vieilles feuilles de la plante. Notre être humain moral, notre valeur humaine morale, est le triomphateur de ce qui périt dans les règnes restant, dans ce qui, de nous-mêmes, appartient aussi à ces autres règnes.
35
C'est là que nous voyons comment les visions morales du monde jaillissent dans les visions de science de la nature du monde. Nous voyons là comment la vision du monde de science de la nature a affaire à ce qui meurt au monde, la vision morale du monde a affaire à ce qui se lève maintenant comme germe dans ce dépérir, comme un monde nouveau. Là en croit en nous la conscience qu'en construisant un monde moral avec des idéaux, nous travaillons au germe d'un monde futur. Là, la valeur morale de l'humain est alors placée sur la même ligne avec le devenir naturel. Mais le devenir/l'événement naturel est renvoyé dans ses limites, cette observation de la nature qui arrive de toute façon à ses résultats en prenant l'humain dans les cliniques et en faisant les examens au cadavre. La science de la nature fait ses recherches sur le mourant. Elle parvient seulement aussi à des conclusions que sur ce qui est en train de mourir. Mais ce que le clinicien ne peut pas porter dans la chambre mortuaire, ce qui ne peut pas être disséqué, ce qui triomphe de ce qui doit être disséqué, c'est ce qui construit déjà un nouveau monde en tant que valeur humaine morale.
36
Voyez-vous, la science de l'esprit a toutefois la tâche de briser les prétentions, si j'ai la permission de dire ainsi, de la vision du monde de science de la nature. Car la science de l'esprit envisage clairement et distinctement : oui, c'est ainsi, soit on rejette cette vision du monde de science de la nature - pas la science de la nature avec ses résultats sécurisés, évidemment -, on rejette cette vision de science de la nature, soit on doit rejeter la valeur morale de l'humain. Ce n'est que parce que les humains sont aujourd'hui si inconséquents et sublimes qu'ils ne voient pas que, pour sauver la valeur morale de l'humain, ils doivent se décider à recourir à une conception du monde spirituelle scientifique. L'humanité ne l'envisage pas parce qu'elle veut conserver la vision du monde qui se fonde aujourd'hui uniquement sur la vision de la nature. Mais elle devrait alors parler comme une fois Mathilde Reichardt l'a écrit jadis à Moleschott, le naturaliste matérialiste : "C'est pourquoi je dois le dire encore une fois : même l'humain devenu voleur a apporté avec lui le droit d'achever sa nature et de la rendre universelle, et ne peut être de cette façon qu'une nature puissante, une nature morale. Et comme le voleur, ainsi tout vicieux, ainsi celui qui est devenu meurtrier. Celui-ci ne peut parvenir à la perfection de son humanité qu'en satisfaisant son désir de meurtre". Soit on parle ainsi, et on donne ainsi son droit à la science de la nature en tant que vision du monde, on lui dénie toute valeur humaine morale, soit on a recours à la science de l'esprit.
37
Il y a encore une troisième chose. On dit : toute vision du monde m'est indifférente, je préfère dormir l'existence du monde de manière instinctive. Certes, ce troisième est aussi possible. Beaucoup d'humains le font actuellement. Celui qui veut sérieusement faire le point sur lui-même et sur son rapport au monde peut seulement emprunter un des chemins décrits. C'est ainsi que les choses se passent aujourd'hui. Cette décision est là. La science de la nature s'est agrandie en vision du monde. On ne prêche pas théoriquement, comme l'ont fait Mathilde Reichardt et l'historien de la culture Hellwald et d'autres, que le voleur, que l'assassin ne peut devenir un humain complet que s'il se vit, parce que la causalité de la nature opère en lui exactement de la même manière que chez le soi-disant honnête humain. On ne le prêche pas théoriquement. Mais ce qui vit dans cette mentalité traverse l'Europe. Elle a été générée au cours des cinq à six dernières années. Elle va continuer à agir. L'Europe est é ; ou bien l'Europe doit envisager qu'elle ne peut pas construire une vision du monde sur la base de la seule science de la nature.
38
Cela peut paraître parlé aujourd'hui fanatique, cela peut paraître parlé aujourd'hui radical. Que chacun frappe soi-même sa poitrine et demande, mais qu'il demande assez sérieusement, et je ne crois pas que le sérieux puisse donner une autre réponse. Et puis, que l'on regarde sur une telle conception du monde qui veut à nouveau reconquérir la valeur morale de l'humain à partir de l'être de l'âme, qui est obligée de chercher à nouveau la valeur morale de l'humain à partir de l'esprit, qui doit rompre avec ce que sont devenus les préjugés les plus divers de notre époque : Constance de l'énergie, constance de la substance et ainsi de suite. Que l'on regarde cette science de l'esprit : elle doit s'approprier une toute autre manière de se représenter, une toute autre manière de se situer par rapport au monde. Elle en vient à regarder ainsi ce qui n'est apparemment que pensé, ce qui n'est apparemment qu'une pensée tout à fait diluée qui s'agite et disparaît, elle en vient à considérer cela comme le germe d'une nouvelle réalité, après que la Terre entière aura disparu. Cette science de l'esprit sera ressentie comme une nécessité de notre temps par celui qui prend la chose au sérieux. Mais elle devra aussi être ressentie comme une nécessité par le religieux, par le véritable religieux de notre époque. Notre époque a besoin de pouvoir comprendre comment quelque chose de spirituel peut se placer dans ce monde physique.
39
Maintenant, qu'on se voit ce que l'humain imprégné de l'éducation actuelle peut dire de l'événement du Golgotha. Il ne peut rien d'autre que dire de l'événement du Golgotha : "Eh bien, pendant tout le temps qui a précédé cet événement du Golgotha, il a dû se préparer dans les événements/le devenir de la Terre, puis il était là. Ensuite, il a eu ses conséquences. Il doit se trouver dans la série des causes et des effets. Car d'où celui qui se tient dans cette formation actuelle, construite uniquement sur la science de la nature, pourrait-il voir la possibilité qu'avec l'événement du Golgotha, quelque chose de tout à fait nouveau se soit introduit dans la Terre pour continuer à se former avec l'évolution de la terre ? Ce n'est que par le fait que l'on comprend déjà comment la vie intérieure de l'humain, le monde des pensées proprement dit, contient quelque chose qui dure au-delà de cette Terre et de tous ses règnes, que l'on comprend qu'il y a quelque chose dans la Terre qui ne s'épuise pas dans l'extérieur à la mesure de la raison analytique, dans l'extérieur à la mesure des sens, qui triomphe par-dessus cette Terre, ce qui, par sa substance, va au-delà de ce terrestre, on est aussi capable de regarder l'entité, l'entité spirituelle, qui est entrée dans la Terre par le mystère du Golgotha et qui, en tant que Christ Jésus, donne à la Terre son sens supplémentaire.
40
Aujourd'hui, il est nécessaire que l'on s'approche du mystère du Golgotha, des mystères du christianisme, avec ce que la science de l'esprit allume en l'humain. Car aujourd'hui, le christianisme doit être compris de manière spirituelle. Regardons du côté des matérialistes : tout de suite ainsi qu'ils nient la valeur morale de l'humain, s'ils sont cohérents/conséquents, de même le christianisme doit être pour eux une absurdité/non-chose. Les humains ne peuvent pas rester au point de vue des anciennes confessions traditionnelles, car si vous regardez les représentants, disons de l'Église catholique par exemple, vous verrez, lorsque ces représentants deviennent justement des scientifiques, comment ils cultivent la science la plus matérialiste ! Vous pouvez regarder chez ceux qui, en tant que prêtres catholiques, deviennent des scientifiques : ils ne veulent pas introduire l'esprit dans la science. Ils veulent justement que la science soit préservée de l'introduction de l'esprit, car ils veulent continuer à conserver les anciennes formes traditionnelles dans l'esprit. Ils ont peur de la nouvelle découverte de la substantialité spirituelle, ils la fuient. Il n'y a rien à en tirer non plus. - Et si nous regardons les formes protestantes d'interprétation du christianisme, nous voyons à quel point la conception scientifique du monde pèse sur cette récente théologie protestante : ils ne peuvent pas intégrer l'événement du Golgotha dans ce qui se passe dans le monde ! C'est pourquoi ils disent qu'il faut simplement comprendre le Christ Jésus en fonction de ses qualités morales, en fonction de ce qu'il y a apporté comme éthos. - Mais alors, cet éthos reste complètement en l'air si on ne l'ancre pas dans une vision du monde spirituelle scientifique.
41
Celui qui reconnaît les dangers dans lesquels le christianisme plane actuellement doit tout de suite se dire  : tout de suite le christianisme est obligé de recourir à la science de l'esprit pour connaître son centre, pour connaître le mystère du Golgotha en soi. Car, de même que la science de l'esprit indique où se trouve le germe de la Terre future, de même la science de l'esprit indique sur où se trouvent les forces qui se sont unies à la Terre sans qu'elles aient immédiatement été contenues dans le préchrétien de la Terre. On peut seulement comprendre la spiritualité du mystère du Golgotha si l'on s'est d'abord hissé à une compréhension spirituelle par la science de l'esprit. Tout de suite ceux qui prennent le christianisme au sérieux devraient justement faire appel à la science de l'esprit pour sauver ce christianisme. C'est ce que feront aussi ceux qui prennent au sérieux le christianisme et le religieux absolument.
42
Pourquoi les humains de l'ère purement de science de la nature ont-ils encore des idéaux moraux ? C'est ce que peuvent nous apprendre des voix comme celles de Hellwald et de Mathilde Reichardt, mais qui pourraient être multipliées par de nombreuses autres. Elles nous enseignent que la tâche de la science est de détruire tous les idéaux, de démontrer leur vacuité, leur inanité, de montrer que la foi en Dieu et la religion sont des tromperies, que la moralité est un mensonge, etc. - C'est ce que l'on devrait dire à partir d'une simple vision scientifique du monde, si l'on n'était pas trop lâche pour le faire !
43
Le christianisme ne peut pas être sauvé à partir d'un tel point de vue. Le seul et unique moyen de créer à nouveau un terrain favorable au christianisme est d'obtenir, par la science de l'esprit, la possibilité de regarder dans le spirituel lui-même, de regarder de telle sorte que cette vie spirituelle soit reconnue comme une réalité et non comme des bulles d'illusion auxquelles on ne s'abandonne que parce qu'on en a besoin dans la lutte pour l'existence. Non, pas parce que l'on a besoin du spirituel dans la lutte pour l'existence, mais parce qu'il est produit par nécessité à partir de notre monde, comme le germe de la nouvelle plante est produit par nécessité à partir de l'ancienne ! Mais seulement si l'on comprend que l'ancien n'est pas soumis à la constance de l'énergie, à l'indestructibilité de la matière, mais que toute la matière tombe comme tombent les feuilles des plantes, et que le spirituel est le germe de ce qui vient, comme le germe de la plante produit la nouvelle plante. C'est seulement quand on envisage cette nécessité portée par l'esprit qu'on vient aux sources dans l'intérieur humain, où à nouveau de la valeur humaine morale est produite, où à nouveau de la valeur humaine morale vit.
44
Pour toutes ces raisons, la science de l'esprit ne croit vraiment pas agir par le simple besoin subjectif de ses adeptes, mais croit agir à partir de la nécessité du temps. - J'aimerais parler demain de la manière dont elle doit agir en fonction de la nécessité du caractère des peuples terrestres actuels, de la manière dont ces peuples terrestres sont aujourd'hui constitués par rapport à leur âme, par rapport à leurs conditions culturelles extérieures : de la manière dont il s'avère également nécessaire, par la considération, j'aimerais dire, de cette biographie spirituelle et de l'histoire de la Terre - ce que j'ai essayé de démontrer aujourd'hui par la nature de l'être humain de l'âme en relation avec la valeur morale de l'humain - de tourner le regard vers l'émergence d'une nouvelle vie de l'esprit. Car ce n'est que si nous trouvons ce chemin vers l'esprit que nous retrouverons les sources de la valeur morale de l'humain, que nous n'aurons plus besoin de désespérer du fait qu'un jour la Terre entière ne sera plus qu'une tombe désolée, et qu'il ne restera même pas un souvenir de ce qui a vécu comme valeur morale de l'humain dans l'être de l'âme.
45
La science de l'esprit montre que les valeurs humaines morales se fondent à juste titre dans l'être de l'âme, parce que les mondes futurs créent leurs germes tout de suite dans les âmes humaines par des valeurs humaines morales. Les valeurs humaines morales d'aujourd'hui sont les valeurs naturelles des mondes futurs. De même que nous regardons aujourd'hui dans les valeurs naturelles et voyons les résultats des mondes passés, de même nous voyons dans ce qui naît au plus profond de notre poitrine l'émergence de nouveaux mondes. Ce n'est pas sous une forme abstraite que la science de l'esprit parle de l'éternité. Car ce qui vit ainsi dans l'éternel devenir, dans le changement, de telle sorte qu'il naît comme naturel de ce qui est moral et porte à nouveau en son sein ce qui est moral pour les mondes futurs, ce qui vit ainsi dans le changement des temps, a la vie des éternités. Et c'est ainsi, parce que le germe repose pour l'éternité dans l'entité de l'âme humaine, que l'âme humaine a sa véritable éternité.