Dans
la conférence d'hier, j'ai déjà
souligné comment, sous l'influence
de la nouvelle conception du monde
déterminée par la science de la
nature, une certaine incertitude a
dû naître dans l'humanité en
rapport à la question : comment ce
devenir du monde, que la science
de la nature présente comme étant
justement nécessaire à la nature,
se place-t-il à la validité, à la
signification des valeurs humaines
morales ?
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01
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Im gestrigen
Vortrag habe ich schon darauf
hingewiesen, wie unter dem
Einflusse der neueren, von der
Naturwissenschaft her
bestimmten Weltanschauung eine
gewisse Unsicherheit in die
Menschheit kommen mußte in bezug
auf die Frage: Wie stellt sich
dasjenige Weltgeschehen, das die
Naturwissenschaft als eben
naturnotwendig darstellt, zu der
Geltung, zu der Bedeutung der
sittlichen Menschenwerte?
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La
vision du monde de science de la
nature est donc toujours de plus
en plus à indiquer sur ce que tout
ce qui se passe dans le monde est
nécessaire selon les lois de la
nature. Et elle en est venue de
plus en plus à n'inclure dans
cette loi/légité naturelle que ce
qui, au fond, n'a rien à voir avec
l'humain moral. Et c'est ainsi que
nous avons vu naître, à vrai dire
très clairement au milieu du XIXe
siècle, une image de science de la
nature du monde composée des
différents résultats de la pensée
de science de la nature, qui dit à
peu près, tout d'abord pour notre
Terre et ce qui y appartient :
cette Terre serait un membre d'un
système général, notre système
solaire, et elle est sortie avec
lui d'une sorte d'état de
brouillard primitif, elle s'en
serait dégagée, se serait séparée
au cours du temps. Alors seraient
apparus les êtres du règne
minéral, du règne végétal, du
règne animal et, par le
perfectionnement de la forme
animale, aussi l'humain. Si la
nécessité naturelle de l'action
des forces, qui a conduit le cours
du monde jusqu'à ce moment et
jusqu'à cette forme actuelle, se
poursuit, ce qui est actuellement
habité par les humains en tant que
Terre sera un jour vide d'humains,
vide d'animaux, vide de plantes,
et disparaîtra à nouveau dans le
processus général du monde.
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02
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Die
naturwissenschaftliche
Weltanschauung ist ja immer mehr
und mehr dazu gekommen, darauf
hinzuweisen, daß alles
dasjenige, was in der Welt
geschieht, naturgesetzlich
notwendig geschieht. Und sie ist
immer mehr und mehr dahin
gekommen, in diese
Naturgesetzlichkeit nur
dasjenige einzuschließen, was im
Grunde genommen gar nichts zu
tun hat mit dem sittlichen
Menschen. Und so haben wir
entstehen sehen, eigentlich so
recht deutlich erst in der Mitte
des 19. Jahrhunderts, ein
naturwissenschaftliches
Weltbild, zusammengefügt aus den
verschiedenen Ergebnissen des
naturwissenschaftlichen
Denkens, das ungefähr sagt
zunächst für unsere Erde und was
zu ihr gehört: diese Erde sei
ein Glied eines allgemeinen
Systems, unseres Sonnensystems,
und sie sei mit demselben
hervorgegangen aus einer Art
Urnebelzustand, habe sich da
heraus-geballt, habe sich
abgesondert im Laufe der Zeit.
Dann seien entstanden die Wesen
des mineralischen, des
pflanzlichen, des tierischen
Reiches, durch die
Vervollkommnung der tierischen
Form auch der Mensch. Es werde,
indem jene naturgesetzliche
Notwendigkeit des
Kräftewirkens, welche den
Weltengang bis zu diesem
Zeitpunkt und bis zu dieser
gegenwärtigen Gestalt geführt
habe, weitergehe, einmal
dasjenige, was jetzt von
Menschen bewohnt ist als Erde,
menschenleer sein, tierleer
sein, pflanzenleer sein, es
werde wiederum verschwinden in
den allgemeinen Weltenprozeß
hinein.
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Certes,
celui qui ressent énergiquement ce
que la science de la nature
représente aujourd'hui pour les
humains en tant qu'autorité, ne
doutera guère que cette conception
du monde ait une certaine
importance exclusive. Oui, il y en
aura beaucoup, tout de suite parmi
les éduqués actuels, qui
affirmeront strictement que celui
qui ne veut pas reconnaître
l'importance de cette conception
du monde se ridiculiserait.
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03
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Gewiß, wer energisch
dasjenige fühlt, was
Naturwissenschaft heute als
Autorität den Menschen bedeutet,
wird kaum daran zweifeln, daß
dieses Weltbild eine gewisse
ausschließliche Bedeutung hat.
Ja, es werden sehr viele gerade
unter den gegenwärtigen Gebildeten
sein, welche strikte behaupten,
daß derjenige, der die Bedeutung
dieses Weltbildes nicht anerkennen
will, sich blamiere.
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Toutefois,
parmi ceux qui se ridiculisent
ainsi, sont des gens dont les voix
sont à mettre en avant tout
pesamment. J'ai déjà attiré
l'attention sur le fait que
l'historien de l'art Herman Grimm,
dans son livre sur Goethe,
souligne à quel point cette vision
du monde ne correspond pas à la
sensibilité originelle et
élémentaire de l'humain. Il dit
même que la vue d'un os autour
duquel un chien affamé tourne en
rond est plus appétissante que
cette vision du monde. Il sera
difficile à une future
historiographie de l'humanité
d'expliquer la folie du temps qui
aurait conduit à cette théorie de
Kant-Laplace.
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04
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Allerdings sind
unter denjenigen, die sich so
blamieren, Leute, deren Stimmen
ganz gewichtig ins Feld zu
stellen sind. Ich habe hier
schon einmal bei früheren
Vorträgen aufmerksam darauf
gemacht, wie der geistvolle
Kunstforscher Herman Grimm in
seinem Goethe-Buch darauf
hinweist, wie wenig dem
ursprünglichen, elementaren
Empfinden des Menschen
entsprechen kann dieses
Weltbild. Er sagt geradezu: Der
Anblick eines Knochens, um den
herum ein hungriger Hund seine
Kreise zieht, sei appetitlicher
als dieses Weltbild. Es werde
einer zukünftigen
Geschichtsschreibung der
Menschheit einigermaßen schwer
werden, den Zeitwahnsinn zu
erklären, der zu dieser
Kant-Laplaceschen Theorie
geführt habe.
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Certes,
une telle chose est aujourd'hui
considérée comme de l'amateurisme,
du dilettantisme, etc. Ce qui est
établi par la science de la nature
s'érige dans une certaine mesure
comme vision du monde en une
entière image du monde, et
s'impose/se fait valoir alors de
cette manière. Et nous sommes
devant à demander : face à une
telle image du monde qui en
certaine relation, revendique son
exclusivité, comment la voix de
l'idéal moral, la voix de la
conscience, qui se fait entendre
au fond de l'humain, la voix qui
nous invite à faire ceci ou à ne
pas faire cela, la voix qui nous
dit que ceci est bien ou que cela
est mal, se situe-t-elle face à
une telle image du monde ? Comment
toute la vie morale s'inscrit-elle
dans cette image du monde ?
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05
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Gewiß, so etwas wird
heute als Laienhaftigkeit,
Dilettantismus und so weiter
angesehen. Dasjenige, was
naturwissenschaftlich festgestellt
ist, bauscht sich gewissermaßen
als Weltanschauung zu einem ganzen
Weltbild auf, und dann macht es
sich in dieser Weise geltend. Und
wir stehen davor, zu fragen: Wie
stellt sich nun gegenüber einem
solchen Weltbilde, das in gewisser
Beziehung seine Ausschließlichkeit
in Anspruch nimmt, wie stellt sich
einem solchen Weltbilde gegenüber
die ja doch im Innern des Menschen
vernehmbare Stimme des sittlichen
Ideales, des Gewissens, die
Stimme, welche uns auffordert,
dieses zu tun, jenes zu
unterlassen, die Stimme, welche
uns sagt, dieses sei gut, jenes
böse? Wie stellt sich das ganze
sittliche Leben in dieses Weltbild
hinein?
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J'ai
appris à connaître beaucoup
d'humains qui considèrent cette
vie morale comme une sorte de
fumée éphémère qui s'élève, en
fait l'illusion d'une fumée qui
s'élève du devenir de science de
la nature, qui remplit l'humain
d'illusion pendant un temps
durant, pour alors disparaître
pour toujours. Et comment
devrait-on penser autrement, si
l'on est tout à fait honnête, que
ce qui naît dans la tête de
l'humain après que l'humain se
soit formé au cours de millions
d'années à partir de formes
animales inférieures, comment
devrait-on penser autrement que ce
qui naît dans la tête de l'humain
en tant qu'idéal disparaîtra aussi
à nouveau dépourvu de traces
lorsque la Terre retournera à
l'état dans lequel elle se dissout
dans le cours général du monde. Ce
n'aurait justement été qu'un
épisode, que les humains se soient
proposés des idéaux moraux. Les
humains auraient agi sous
l'influence de ces idéaux moraux.
Tous ces idéaux moraux n'auraient
rien signifié de plus que des
bulles d'illusion qui se seraient
élevées, selon lesquelles les
humains auraient organisé leur
vie, et qui n'auraient eu aucune
autre conséquence dans l'évolution
du monde.
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06
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Ich habe viele
Menschen kennengelernt, die
dieses sittliche Leben wie eine
Art vergänglichen Rauch ansehen,
der aufsteigt, eigentlich die
Illusion eines Rauches, die
aufsteige aus dem
naturwissenschaftlichen
Geschehen, den Menschen
illusionär eine Zeitlang
erfülle, um dann für immer zu
verschwinden. Und wie sollte man
denn eigentlich anders denken,
wenn man ganz ehrlich ist, als
daß dasjenige, was in dem Kopfe
des Menschen entsteht, nachdem
der Mensch im Laufe von
Jahrmillionen aus niederen
Tierformen sich herausgebildet
hat, wie sollte man anders
denken, als daß das, was da im
Kopfe des Menschen als Ideale
ersteht, auch wiederum spurlos
verschwunden sein werde, wenn
die Erde in den Zustand
zurückfällt, in den sie sich in
dem allgemeinen Weltenlauf
auflöst. Es wäre eben eine
Episode gewesen, daß die
Menschen sich sittliche Ideale
vorgesetzt hätten. Die Menschen
hätten unter dem Einfluß dieser
sittlichen Ideale gehandelt.
Alle diese sittlichen Ideale
hätten eben nichts mehr zu
bedeuten, als daß sie
illusionäre Blasen seien, die
aufgestiegen wären, nach welchen
die Menschen ihr Leben
eingerichtet hätten, und die
weiter keine Folgen in der
Weltenentwickelung hätten.
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Je
sais combien du côté matérialiste
est aussi aujourd'hui objecté à
une telle pleine conséquence de
cette image du monde. Mais il y a
quelque chose qui doit aussi être
une fois touché face aux
objections que font aujourd'hui
les matérialistes lorsqu'on leur
dit : votre vision du monde, votre
image du monde purement tirée de
sciences de la nature, ne fait en
fait de la valeur morale de
l'humain rien d'autre qu'une bulle
illusoire.
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07
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Ich weiß, wieviel von
materialistischer Seite auch heute
eingewendet wird gegen eine
solche volle Konsequenz dieses
Weltbildes. Aber es gibt etwas,
was auch einmal berührt werden muß
gegenüber den Einwendungen, die
heute Materialisten machen, wenn
man ihnen sagt: Euer Weltbild,
euer bloß aus Naturwissenschaft
geholtes Weltbild läßt eigentlich
den sittlichen Menschenwert doch
zu nichts anderem werden als zu
einer illusionären Blase.
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Regardons
une fois autour de nous dans le
temps où l'image du monde de
science de la nature a fait son
apparition dans le monde civilisé,
avec toute sa fraîcheur et tout
son feu. C'était à peu près au
milieu du XIXe siècle, où,
j'aimerais dire, non pas avec
autant de somnolence et
d'inconséquence qu'aujourd'hui,
mais de pleins feux, les
matérialistes ont enfoncé le clou
sur la façon dont on pensait aux
valeurs morales à partir de l'idée
que tout est ordonné comme le
veulent la physique, la chimie et
la biologie ; je voudrais en
donner quelques échantillons, qui
ne sont peut-être plus assez
connus aujourd'hui. Voyez-vous,
dans le temps où le matérialisme
traversait, j'aimerais dire, la
civilisation européenne dans sa
fraîcheur de jeunesse, il y avait
un historien, Hellwald, qui
écrivait une histoire de la
culture du point de vue de l'image
de science de la nature du monde.
Il se disait, en tirant la
véritable conséquence de cette
image de science de la nature du
monde : les idéaux moraux, les
idées morales de l'humain en
général, ce sont des illusions.
Comment peut-on penser à une
quelconque justification objective
d'idées morales après les
événements nécessaires, comme le
suppose la chimie, comme le
suppose la physique ? Mais les
humains ont toujours eu des idées
morales. Cela doit simplement être
expliqué par science de nature,
dit l'historien de la culture
Friedrich von Hellwald. Mais pour
l'instant, il s'exprime sur les
idéaux moraux du point de vue
purement scientifique,
c'est-à-dire à l'époque du point
de vue de science de nature. Cette
façon de s'exprimer, j'aimerais la
présenter une fois en un
échantillon. Il dit : "La tâche de
la science est de détruire tous
les idéaux, de prouver leur
vacuité, leur nullité, de montrer
que la foi en Dieu et la religion
sont des tromperies, que la
moralité, l'amour, la liberté et
les droits de l'humain sont des
mensonges".
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08
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Sehen wir uns
einmal um in der Zeit, in der
mit voller Frische und mit
vollem Feuer das
naturwissenschaftliche Weltbild
heraufgezogen ist in der
zivilisierten Welt. Es war
ungefähr in der Mitte des 19.
Jahrhunderts, wo, ich möchte
sagen, nicht so schläfrig und
inkonsequent wie heute, sondern
aus vollem Feuer heraus die
Materialisten die Nägel
geschlagen haben dazu, wie man
aus dem Gedanken heraus — alles
ist nur so geordnet, wie Physik,
Chemie, Biologie es wollen —,
wie man aus diesem Gedanken
heraus gedacht hat über die
sittlichen Werte; davon möchte
ich doch einige Proben geben,
die vielleicht heute nicht mehr
genügend bekannt sind. Sehen
Sie, in der Zeit, in welcher der
Materialismus, ich möchte sagen,
in seiner Jugendfrische durch
die europäische Zivilisation
zog, da war ein
Geschichtsschreiber Hellwald; er
schrieb vom Standpunkte des
naturwissenschaftlichen
Weltbildes aus eine
Kulturgeschichte. Er sagte sich,
indem er die wirkliche, wahre
Konsequenz dieses
naturwissenschaftlichen
Weltbildes zog: Sittliche
Ideale, überhaupt sittliche
Ideen des Menschen, das sind
Illusionen. Wie soll man nach
dem notwendigen Geschehen, wie
es die Chemie annimmt, wie es
die Physik annimmt, an
irgendwelche objektive
Berechtigung von sittlichen
Ideen denken? Aber die Menschen
haben immer sittliche Ideen
gehabt. Das muß einfach
naturwissenschaftlich erklärt
werden, sagt der
Kulturhistoriker Friedrich von
Hellwald. Vorerst aber drückt er
sich über die sittlichen Ideale
vom rein wissenschaftlichen, das
heißt damals
naturwissenschaftlichen
Standpunkte aus. Diese Art des
Sich-Ausdrückens, die möchte ich
doch einmal in einer Probe
vorführen. Er sagt: «Aufgabe der
Wissenschaft ist es, alle Ideale
zu zerstören, ihre Hohlheit,
Nichtigkeit zu erweisen, zu
zeigen, daß Gottesglaube und
Religion Trug, daß Sittlichkeit,
Liebe, Freiheit und
Menschenrecht Lügen sind.»
|
Vous
voyez, c'est ainsi que l'on
parlait quand on croyait que la
causalité scientifique de nature
serait la seule à pouvoir être
présentée comme une image du
monde, dans le temps où cela
entrait frais dans les cœurs, où
l'on n'abordait pas incohérent et
froid ces choses.
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09
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Sehen Sie, so hat man
gesprochen, als man glaubte,
naturwissenschaftliche Kausalität
sei einzig hinzustellen als ein
Weltbild, in der Zeit, in der das
frisch in die Herzen einzog, in
der man nicht inkonsequent und
kalt diesen Dingen gegenübertrat.
|
Mais,
dit maintenant le même historien,
pourquoi les humains se sont-ils
fait des illusions sur ces idéaux
moraux, qui sont nuls ? La science
témoigne de leur nullité. Parce
que les humains, dit-il, en
avaient besoin ; dans la lutte
pour l'existence/l'être-là, ils en
avaient besoin. Si l'on a des
illusions morales, si l'on croit à
la tromperie des idéaux moraux ou
des idéaux de vérité, on progresse
mieux dans la lutte pour
l'existence que si l'on ne croit
pas à ces illusions. C'est pour
cela que ces bulles se sont
élevées. C'est pourquoi on s'est
emparé de ces idéaux moraux. Ils
ont été les bons moyens dans la
lutte pour l'existence.
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10
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Aber, sagt nun derselbe
Historiker, warum haben sich die
Menschen nun diese sittlichen
Ideale vorgemacht, die ja nichtig
sind? Die Wissenschaft bezeugt
ihre Nichtigkeit. Weil die
Menschen, sagt er, sie brauchten;
im Kampf ums Dasein brauchten sie
diese. Hat man sittliche
Illusionen, glaubt man an den Trug
der sittlichen Ideale oder der
Wahrheitsideale, so kommt man
besser im Kampf ums Dasein
vorwärts, als wenn man nicht an
diese Trugbilder glaubt. Deshalb
stiegen diese Blasen auf. Deshalb
hat man sich dieser sittlichen
Ideale bemächtigt. Sie sind die
richtigen Mittel im Kampf ums
Dasein gewesen.
|
C'était
la conséquence du dernier tiers du
19e siècle ! C'est quelque chose
qui gronde encore dans les âmes ;
mais les âmes ne sont plus aussi
cohérentes que celles des gens de
l'époque, et c'est pourquoi les
âmes d'aujourd'hui n'admettent pas
la cohérence qui consiste à dire :
ou bien j'adopte l'image de la
nature de Kant-Laplace ou une
image similaire, et alors je dois
déclarer que les idéaux moraux
sont des mirages et des mensonges,
ou bien je dois démolir ce qui
n'est qu'une image du monde
scientifique.
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11
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Das war Konsequenz vom
letzten Drittel des 19.
Jahrhunderts! Das ist etwas, was
allerdings nocht murkst in den
Seelen; aber die Seelen sind nicht
mehr so konsequent, wie diejenigen
der damaligen Leute waren, und
daher gestehen sich die heutigen
Seelen nicht die Konsequenz, die
darinnen besteht: Entweder nehme
ich das KantLaplacesche oder ein
ähnliches Naturbild an, dann muß
ich die sittlichen Ideale als
Trugbilder und Lügen erklären,
oder aber ich muß abreißen
dasjenige, was bloß
naturwissenschaftliches Weltbild
ist.
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Oui,
les humains étaient plus
cohérents. J'aimerais vous lire un
autre échantillon. Une dame a
écrit à l'un des concepteurs de
l'image du monde scientifique qui
donnait le ton à l'époque,
Moleschott. Cette dame écrivait
alors ce qui suit à propos de sa
conception de la valeur morale de
l'humain : "La mesure morale pour
chaque humain ne réside que dans
sa propre nature, et est donc
différente pour chacun. Qu'est-ce
que la débauche et les passions en
soi ? Rien d'autre qu'une mesure
plus ou moins grande d'un
instinct/une pulsion pleinement
justifiée". Et la dame écrit plus
loin : "J'aime l'humanité telle
qu'elle est, et même le voleur et
l'assassin, a appris son
enseignement" — elle pense
l'enseignement de Moleschott - " à
respecter et à reconnaître ses
droits humains. Dans le cercle des
dispositions humaines, tout ce qui
fait le voleur aussi bien que le
marchand est pleinement justifié.
L'astuce et la ruse, liées à
l'instinct de gain, ne sont ici et
là qu'un assemblage avec d'autres
forces spirituelles, le principe
vivifiant. Tout ce qui entre dans
la vie a acquis, avec cette
entrée, le droit de vivre. C'est
pourquoi je dois le dire encore
une fois : même l'humain devenu
voleur a apporté avec lui le droit
d'achever sa nature et de la
rendre universelle, et ne peut
être de cette façon qu'une nature
puissante, une nature morale. Et
comme le voleur, ainsi tout
vicieux, ainsi celui qui est
devenu meurtrier. Celui-ci ne peut
parvenir à la perfection de son
humanité qu'en satisfaisant son
désir de meurtre".
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12
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Ja, die Menschen
waren konsequenter. Ich möchte
Ihnen noch eine Probe vorlesen.
Eine Dame schrieb an einen der
tonangebenden
naturwissenschaftlichen
Weltbildgestalter der damaligen
Zeit, an Moleschott. Diese Dame
schrieb dazumal über ihre
Anschauung in bezug auf den
sittlichen Menschenwert das
Folgende: «Das sittliche Maß für
jeden Menschen liegt nur in
seiner eigenen Natur, und ist
darum für jeden ein anderes. Was
sind Ausschweifungen und
Leidenschaften an sich? Nichts
anderes als ein größeres oder
kleineres Ausmaß eines
vollberechtigten Triebes.» Und
weiter schreibt die Dame: «Die
Menschheit habe ich lieb, wie
sie ist, und selbst den Dieb und
den Mörder hat ihre Lehre» --
sie meint Moleschotts Lehre —
«mich achten und seine
Menschenrechte anerkennen
gelehrt. Vollberechtigt im
Kreise menschlicher Anlagen ist
alles, was den Dieb sowohl als
den Kaufmann macht. List und
Verschlagenheit, mit dem
Erwerbstrieb verbunden, ist hier
wie dort nur eine
Zusammenstellung mit anderen
Geisteskräften, das belebende
Prinzip. Alles, was ins Leben
eintritt, hat mit diesem
Eintritt auch sein Recht zu
leben erworben. Darum muß ich es
noch einmal aussprechen: Auch
der zum Dieb gewordene Mensch
brachte das Recht mit sich,
seine Natur zu vollenden, und
sie allseitig zu machen, und
kann auf diese Weise nur eine
kraftvolle, eine sittliche Natur
sein. Und wie der Dieb, so jeder
Lasterhafte, auch der zum Mörder
Gewordene. Dieser kann zur
Vollendung seiner Menschheit nur
gelangen, indem er seine
Mordlust befriedigt.»
|
Mes
très chers présents, il ne s'agit
pas d'une révolutionnaire, mais
d'une très brave dame à la
mentalité bourgeoise qui, à
l'époque de la virginité de cette
vision du monde qui est
aujourd'hui aussi
défendue/représentée, mais qui
n'est pas prise au sérieux, a pris
cette vision du monde suffisamment
au sérieux et savait que si l'on
pense comme la plupart des humains
le font encore aujourd'hui en ce
qui concerne l'image scientifique
de nature du monde, alors on doit
penser à la valeur morale de
l'humain comme elle le pense.
C'était un engagement intime
qu'une telle personnalité
ressentait à l'égard de la
profession de foi que je viens
d'évoquer, qui conduit au fond à
la dissolution de toute aspiration
à la vérité, à la dissolution de
tout idéal, et qui n'a absolument
aucun point de repère pour penser
la valeur morale de l'humain
ancrée dans le monde.
|
13
|
Meine sehr
verehrten Anwesenden, das ist
nicht eine Revolutionärin, das
ist eine ganz brave, bürgerlich
gesinnte Dame gewesen, die nur
in der damaligen Zeit der
Jungfräulichkeit jener
Weltanschauung, die heute im
Grunde genommen auch vertreten,
aber nur nicht ernst genommen
wird, die diese Weltanschauung
eben ernst genug genommen hat,
die nur wußte: wenn man so
denkt, wie auch heute noch in
bezug auf das
naturwissenschaftliche Weltbild
die meisten Menschen denken,
dann muß man über den sittlichen
Menschenwert so denken, wie sie
denkt. Es war eine
tiefinnerlicle Verpflichtung,
die da gefühlt wurde von einer
solchen Persönlichkeit zu dem
Bekenntnis, das ich hier
anführte, das ja im Grunde
genommen zur Auflösung alles
Wahrheitsstrebens, zur Auflösung
aller Ideale führt und durchaus
keinen Anhaltspunkt hat,
sittlichen Menschenwert in der
Welt irgendwie verankert zu
denken.
|
Je
vous ai lu ces échantillons, qui
pourraient encore être multipliés,
pour que vous voyiez comment ce
qui se passe aujourd'hui en Europe
a pris place dans les âmes
humaines. A-t-on besoin de
s'étonner que par-dessus l'Europe
aille aujourd'hui cette ambiance
que vous connaissez suffisamment,
alors que cette ambiance est née
tout de suite chez les humains qui
pensaient et ressentaient de
manière conséquente et qui
représentaient cette vision du
monde vers le milieu du XIXe
siècle et au début du dernier
tiers du XIXe siècle ?
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14
|
Ich habe Ihnen diese
Proben, die noch vermehrt werden
könnten, vorgelesen, damit Sie
sehen, wie es gekommen ist, daß
dasjenige, was heute über Europa
geht, in den Menschenseelen Platz
gegriffen hat. Braucht man sich zu
wundern, daß über Europa heute
jene Stimmung geht, die Sie
genügend kennen, wenn diese
Stimmung herausgeboren wurde
gerade in den konsequent denkenden
und empfindenden Menschen, die um
die Mitte des 19. Jahrhunderts und
im Beginne des letzten Drittels
des 19. Jahrhunderts diese
Weltanschauung vertreten haben?
|
Il
est donc dans le fait ainsi que
l'humain actuel, dans la
demi-mesure de son âme, ne s'avoue
pas seulement qu'il devrait penser
ainsi à la valeur morale de
l'humain s'il ne révisait pas son
image du monde, telle que les
concepteurs de visions du monde à
tendance de scientifique de nature
la lui présentent. C'est la grande
gravité de toutes ces questions
qui surgissent lorsqu'on envisage
une nouvelle construction de notre
image du monde. C'est ce qui pèse
si lourdement sur l'âme de ceux
qui voient dans la science de
l'esprit, dont je vous ai aussi de
nouveau parlé hier, quelque chose
qui doit nécessairement s'insérer
dans le cours actuel de
l'évolution de l'humanité et dans
celui du prochain avenir. Ce n'est
qu'à partir de là que l'on peut
s'attendre à ce que la valeur
morale de l'humain gagne du
terrain/du foncier, gagne vraiment
du terrain, et que la vision du
monde de science de la nature soit
elle-même fécondée par la science
de l'esprit, par la connaissance
de l'esprit.
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15
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Es ist ja in der
Tat so, daß der heutige Mensch
in der Halbheit seiner Seele
sich nur nicht gesteht, daß er
eigentlich über sittlichen
Menschenwert so denken müßte,
wenn er nicht sein Weltbild, wie
es ihm die naturwissenschaftlich
gesinnten
Weltanschauungsgestalter
vormachen, revidiert. Das ist
der große Ernst all jener
Fragen, die entstehen, wenn nach
einem neuen Aufbau unseres
Weltbildes gesehen wird. Das ist
dasjenige, was so schwer lastend
auf der Seele derjenigen liegt,
die in der Geisteswissenschaft,
von der ich Ihnen auch gestern
wieder gesprochen habe, etwas
sehen, was notwendig sich
hineinstellen muß in den
gegenwärtigen Gang der
Menschheitsentwickelung und dem
der nächsten Zukunft. Nur davon
ist zu erwarten, daß der
sittliche Menschenwert Grund und
Boden gewinne, wahrhaftig Grund
und Boden gewinne, daß die
naturwissenschaftliche
Weltanschauung selbst durch
Geisteswissenschaft, durch die
Erkenntnis des Geistes
befruchtet werde.
|
Il
nous suffit maintenant de
considérer quelques-unes des
choses qui ont été mentionnées ici
hier pour comprendre en profondeur
comment le monde ne peut pas être
connu par l'humain s'il ne peut
pas d'abord s'éclairer lui-même.
Les processus à l'extérieur dans
le monde, nous ne les
reconnaîtrons dans leur véritable
essence que si nous pouvons les
explorer à partir de l'entité de
l'âme. Nous nous souvenons alors,
comme nous l'avons fait valoir
hier, comment la science de
l'esprit qui est pensée ici
cherche ses méthodes et ses
connaissances spirituelles à
travers l'évolution intérieure de
l'âme. Et je veux encore une fois
indiquer brièvement sur ce qui se
développe à nous à l'intérieur de
l'âme humaine, sur la manière dont
cette âme humaine est amenée plus
loin que dans la vie ordinaire et
la science ordinaire, pour entrer
dans les visions du monde
spirituel. J'ai indiqué comment la
tête/le chef se développe, comment
nous voyons dans l'enfant, en
entrant dans le monde, comment de
jour en jour, d'année en année, un
d'âme-d'esprit intérieur se presse
à la surface.
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16
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Nun brauchen wir
nur einige der Dinge zu
bedenken, die hier gestern
erwähnt worden sind, um so recht
in allen Tiefen zu durchschauen,
wie die Welt nicht erkannt
werden kann von dem Menschen,
wenn er nicht zuerst über sich
selbst sich aufklären kann. Die
Prozesse draußen in der Welt,
wir werden sie nur in ihrer
wahren Wesenheit erkennen, wenn
wir sie von der Seelenwesenheit
aus erforschen können. Da
erinnern wir uns, wie gestern
geltend gemacht worden ist, wie
die hier gemeinte
Geisteswissenschaft durch innere
Seelenentwickelung ihre
Methoden, ihre geistigen
Erkenntnisse sucht. Und noch
einmal will ich kurz hinweisen
auf dasjenige, was da im Innern
der menschlichen Seele
heranentwickelt wird, wie dieses
menschliche Seelenwesen weiter
gebracht wird, als im
gewöhnlichen Leben und in der
gewöhnlichen Wissenschaft, um
einzutreten in die Anschauungen
der geistigen Welt. Ich habe
darauf hingewiesen, wie das
Haupt sich entwickelt, wie wir
in dem Kinde sehen, indem es in
die Welt hereintritt, wie von
Tag zu Tag, von Jahr zu Jahr ein
inneres Seelisch-Geistiges sich
an die Oberfläche drängt.
|
Nous
voyons comment les traits du
visage de l'enfant deviennent de
plus en plus psychiques, de plus
en plus spirituels, comment
quelque chose travaille à
l'intérieur, qui façonne
plastiquement l'être humain à la
surface. Nous ne faisons peut-être
que pressentir, mais une
observation impartiale qui va plus
loin dans les choses comprend que
ce qui s'exprime ainsi, j'aimerais
dire, dans les traits du visage,
s'étend plus loin dans
l'organisation de l'enfant. Et
j'ai attiré hier l'attention sur
le fait que l'expression la plus
intense de ce qui se passe par
cette transformation plastique du
corps humain par le
psycho-spirituel est le changement
de dents, la sortie des deuxièmes
dents qui remplacent les dents de
lait. Ces deuxièmes dents montrent
de la manière la plus marquante,
la plus frappante, comment
l'organisme humain tend/tire à
l'endurcissement au cours des sept
premières années de sa vie.
|
17
|
Wir sehen, wie die
Züge des kindlichen Antlitzes
immer seelischer, immer
geistiger werden, wie da drinnen
etwas arbeitet, das an die
Oberfläche heraus plastisch das
Menschenwesen gestaltet. Wir
ahnen vielleicht nur, aber ein
unbefangenes Beobachten, das
weiter in die Dinge eingeht,
durchschaut es, daß dasjenige,
was sich so, ich möchte sagen,
in den Zügen des Antlitzes
ausdrückt, sich weiter hinein
erstreckt in die kindliche
Organisation. Und ich habe
gestern darauf aufmerksam
gemacht, wie der intensivste
Ausdruck desjeni‑ gen, was da
geschieht durch dieses
plastische Durchgestalten des
Menschenleibes von dem
Seelisch-Geistigen, der
Zahnwechsel ist, das
Herausdringen der zweiten Zähne
ist, die an die Stelle der
Milchzähne treten. Diese zweiten
Zähne zeigen in ihrer Bildung am
markantesten, am auffälligsten,
wie in den ersten sieben Lebens‑
jahren der menschliche
Organismus in seine Verhärtung
schießt.
|
Lorsque
l'enfant a reçu les dents, les
représentations reçoivent forme,
elles peuvent devenir des
souvenirs durables, elles
reçoivent des contours. À
l'instant de la vie humaine, où
les forces qui ont œuvré à
l'intérieur de l'organisme jusqu'à
la septième année de vie ont,
d'une certaine manière, rempli
leur tâche pour l'organisme, le
changement de dents est là. Alors
ces forces qui ont œuvré dans
l'organisme jusqu'au changement de
dents viennent en leur liberté.
Elles se montrent dans leur forme
spirituelle-âme ; elles œuvrent
alors dans le patrimoine/la
capacité humaine de mémoire, dans
la capacité humaine de penser. La
même chose avec quoi nous pensons,
ce avec quoi nous formons notre
mémoire, cela a travaillé dans
notre organisme jusqu'à l'âge de
sept ans en tant que plasticien
humain ; c'est ce qui l'a amené à
ce que la substance dentaire s'est
séparée de l'ensemble de la
substance organique humaine, si
j'ai la permission de le suggérer
de façon aussi aphoristique, sinon
on devrait faire de nombreuses
conférences sur ce changement de
dents pour expliquer la chose
entièrement.
|
18
|
Dann, wenn das Kind die
Zähne bekommen hat, bekommen die
Vorstellungen Gestalt, sie können
bleibende Erinnerungen werden; sie
bekommen Konturen. In dem
Augenblicke des menschlichen
Lebens, wo die Kräfte, die im
Innern des Organismus bis zum
siebenten Lebensjahre gewirkt
haben, ihre Aufgabe für den
Organismus in einer gewissen Weise
erfüllt haben, ist der Zahnwechsel
da. Dann kommen diejenigen Kräfte,
die im Organismus gewirkt haben
bis zum Zahnwechsel hin, in ihre
Freiheit. Sie zeigen sich in ihrer
geistig-seelischen Gestalt; sie
wirken dann im menschlichen
Erinnerungsvermögen, im
menschlichen Denkvermögen.
Dasselbe womit wir denken, womit
wir unsere Erinnerung bilden, das
hat bis zu unserem siebenten
Lebensjahre in unserem Organismus
als der menschliche Plastiker
gearbeitet; das hat es dahin
gebracht, daß aus der Ganzheit der
menschlichen organischen Substanz
die Zahnsubstanz sich abgesondert
hat, wenn ich es so aphoristisch
andeuten darf, sonst müßte man, um
die Sache ganz zu erklären, viele
Vorträge über diesen Zahnwechsel
halten.
|
Vous
voyez, ce n'est qu'un petit
échantillon, mais c'est justement
un échantillon de la manière dont
la science de l'esprit ne veut pas
se complaire dans un nid de coucou
dans les nuages, de la manière
dont elle ne s'élève pas dans un
brouillard mystique, mais de la
manière dont elle interprète
précisément la connaissance de la
réalité, de la manière dont elle
montre ce qui, en tant que
spirituel-psychique, travaille
dans l'organisme humain au cours
des sept premières années. Cette
science de l'esprit apprend
d'abord à connaître l'organisme
humain ! C'est précisément le
destin du matérialisme de ne pas
pouvoir reconnaître la matière, de
ne rien nous dire tout de suite
sur la matière. La science de
l'esprit nous dit précisément sur
la matière des choses telles que
je viens de les évoquer dans le
travail de ce qui deviendra plus
tard le mouvement de la pensée,
sur l'organisme humain jusqu'à la
septième année. Si l'on pouvait
entrer dans le détail, dans le
concret, on verrait comment le
spirituel-psychique travaille sur
les organes humains, sur le foie,
les poumons, les reins, et ainsi
de suite. La science de l'esprit
apportera la véritable
connaissance des processus
matériels, car elle est en mesure
d'expliquer ces processus
matériels à partir du spirituel.
|
19
|
Sehen Sie, es ist
nur eine kleine Probe, aber eben
eine Probe davon, wie
Geisteswissenschaft nicht im
Wolkenkuckucksheim irgendwie
sich ergehen will, wie sie nicht
in mystischen Nebel aufsteigt,
sondern wie sie gerade in die
Erkenntnis der Wirklichkeit
hineindeutet, wie sie zeigt, was
als Geistig-Seelisches in den
ersten sieben Jahren am
menschlichen Organismus
arbeitet. Diese
Geisteswissenschaft lehrt ja
erst den menschlichen Organismus
erkennen! Das ist gerade das
Schicksal des Materialismus, daß
er die Materie nicht erkennen
kann, daß er uns nichts sagt
über die Materie.
Geisteswissenschaft sagt uns
gerade über die Materie solche
Dinge, wie ich sie jetzt
angedeutet habe in dem Arbeiten
desjenigen, was später
Gedankenbewegung wird, an dem
menschlichen Organismus bis zum
siebenten Jahre hin. Würde man
eingehen können ins Einzelne,
Konkrete, so würde man sehen,
wie das Geistig-Seelische
arbeitet an den menschlichen
Organen, an Leber, Lunge, Niere
und so weiter.
Geisteswissenschaft wird die
wirkliche Erkenntnis gerade der
materiellen Vorgänge bringen,
weil sie diese materiellen
Vorgänge aus dem Geistigen
heraus zu erklären in der Lage
ist.
|
Si
l'on poursuit, en tant que
chercheur en esprit, la formation
de la méthode par laquelle on peut
entrer dans le monde spirituel,
alors il faut continuer à former
par la méditation - comme je l'ai
indiqué hier - ce qui s'est séparé
au cours de la septième année
comme activité de pensée, comme
activité de représentation. Il
faut alors travailler
intérieurement en pensée aussi
fortement que la pensée travaille
pendant les sept premières années
de la vie, lorsqu'elle n'a pas
seulement des pensées à faire
apparaître devant la conscience,
mais lorsque la force de la pensée
travaille si fortement dans
l'organisme qu'elle finit par
faire sortir les dents de
l'organisme. Si l'on travaille par
la méditation dans une telle
activité renforcée de pensée et de
représentation, on remarque
cependant aussi la différence
entre cette pensée qui nous amène
directement dans la vision du
monde spirituel, qui nous fait
immédiatement reconnaître comment
l'humain est descendu du
spirituel-âme par la naissance
dans son existence physique, et on
peut alors comparer ce que l'on a
ainsi, j'aimerais dire,
artificiellement conquis par la
méditation, avec ce qu'est la
pensée humaine ordinaire.
|
20
|
Wenn man als
Geistesforscher weitergeht in
der Heranbildung jener Methode,
durch die man eintreten kann in
die geistige Welt, dann muß man
ja dasjenige, was sich da
abgegliedert hat im siebenten
Jahre als denkerische Tätigkeit,
als Vorstellungstätigkeit, durch
Meditation — wie ich es gestern
angedeutet habe — weiter
ausbilden. Dann muß man so stark
in Gedanken innerlich arbeiten,
wie der Gedanke arbeitet in den
ersten sieben Lebensjahren, wenn
er nicht bloß Gedanken eben vor
das Bewußtsein zu zaubern hat,
sondern wenn die Gedankenkraft
so stark im Organismus arbeitet,
daß sie es zuletzt dahin bringt,
die Zähne herauszugestalten aus
dem Organismus. Arbeitet man
durch Meditation sich in eine
solche verstärkte Gedanken- und
Vorstellungstätigkeit hinein,
dann merkt man aber auch den
Unterschied zwischen diesem
Denken, das einem dann
unmittelbar in die Anschauung
der geistigen Welt hinein
bringt, das einen unmittelbar
erkennen läßt, wie der Mensch
aus einem Geistig-Seelischen
heruntergestiegen ist durch die
Geburt in sein physisches
Dasein, und kann dann
vergleichen dasjenige, was man
sich so, ich möchte sagen,
künstlich durch Meditation
errungen hat, mit dem, was das
gewöhnliche menschliche Denken
ist.
|
N'est-ce
pas ainsi que l'on a expérimenté
en quoi consiste la pensée humaine
ordinaire, celle que l'humain
exerce dans la vie quotidienne,
dans la science ordinaire. C'est
la pensée que les humains
exercent, mais ils ne peuvent pas
savoir en quoi consiste cette
pensée. On n'apprend à reconnaître
en quoi consiste cette pensée que
si l'on peut placer à côté d'elle
la pensée qui est libre de corps,
qui n'est pas liée au cerveau, qui
se déroule dans le pur
spirituel-âme, l'éthérique, que
l'on peut s'approprier seulement
par la méditation. C'est alors en
premier que l'on a la possibilité
de comparer, que l'on peut
comparer la pensée ordinaire de
l'humain avec cette pensée
entièrement libre de corps. C'est
important qu'on le puisse, car
cela donne alors une véritable
science sur toute la signification
de l'être d'âme humain.
|
21
|
Nicht wahr, auf
diese Weise hat man erfahren,
woraus das gewöhnliche
menschliche Denken besteht, das
der Mensch im täglichen Leben,
in der gewöhnlichen Wissenschaft
ausübt. Dieses Denken üben die
Menschen aus; aber sie können ja
nicht wissen, worinnen dieses
Denken eigentlich besteht. Man
lernt erst erkennen, worinnen
dieses Denken besteht, wenn man
daneben stellen kann das Denken,
das leibfrei ist, das nicht an
das Gehirn gebunden ist, das im
rein Geistig-Seelischen,
Ätherischen verläuft, das man
sich nur durch Meditation
aneignen kann. Man hat dann erst
die Vergleichsmöglichkeit, kann
dann erst das gewöhnliche Denken
des Menschen vergleichen mit
diesem ganz leibfreien Denken.
Das ist wichtig, daß man das
kann, denn das gibt dann erst
eine wirkliche Wissenschaft über
die ganze Bedeutung des
menschlichen Seelenwesens.
|
Vous
voyez, c'est une expérience
extraordinairement pleine de
signification que l'on fait une
fois que l'on est une fois aussi
loin à saisir la pensée dans son
état/contexte libre de corps et
avec, à comparer ce qu'est la
pensée lorsqu'elle est liée au
cerveau en tant que pensée
ordinaire de la vie. On voit alors
en rapport à la pensée, la
différence qui existe entre
l'humain et l'animal.
|
22
|
Sehen Sie, es ist eine
außerordentlich bedeutungsvolle
Erfahrung, die man macht, wenn man
einmal soweit ist, das Denken in
seinem leibfreien Zustande zu
erfassen, und damit zu
vergleichen, wie das Denken ist,
wenn es als gewöhnliches Denken
des Lebens an das Gehirn gebunden
ist. Man sieht dann in bezug auf
das Denken den Unterschied, der
besteht zwischen dem Menschen und
dem Tiere.
|
|
23
|
|
Beaucoup
a donc été glosé/fabulé sur cette
différence entre l'humain et
l'animal, notamment beaucoup
fabulé par la science moderne.
Mais reconnaître en quoi consiste
cette différence - on le peut
d'abord que par un comparer tel
que j'ai justement suggérer.
|
24
|
Über diesen Unterschied
des Menschen vom Tiere ist ja viel
gefabelt worden, namentlich viel
von der modernen Wissenschaft
gefabelt worden. Aber erkennen,
worinnen dieser Unterschied
besteht — man kann es erst durch
solches Vergleichen, wie ich es
eben angedeutet habe.
|
Et
quand on se demande : oui, par
quoi donc apparait la pensée
ordinaire, par
opposition/contraste à la libre de
corps qui rattache immédiatement à
l'être psychique/d'âme de
l'humain, en ce qu'elle se déroule
seulement dans le
spirituel-psychique/âme, en quoi
consiste donc - on peut le
demander ainsi maintenant - la
pensée ordinaire du point de vue
de cette pensée libre de corps ?
Cette pensée ordinaire est
absolument liée au cerveau. Il
doit être là quelque chose
d'organisation organique ce par
quoi cette pensée ordinaire se
déroule. La pensée libre de corps,
acquise par la méditation, n'a pas
besoin de cet outil nerveux. La
pensée ordinaire a besoin de cet
outil nerveux. L'humain n'a cet
outil nerveux que parce que chez
lui l'organisation n'est pas
poussée aussi loin que chez
l'animal. L'animal pousse dans une
certaine mesure son organisation
animale jusqu'à un certain point,
il s'endurcit jusqu'à un certain
point. Au début de la vie,
l'humain ne va pas aussi loin dans
le durcissement, l'ossification et
la sclérose de la vie psychique/de
l'âme que les animaux au début de
la vie. Mais pendant la vie,
l'humain développe ce
durcissement. Car ce qui s'exprime
dans le durcissement de
l'organisme par le fait que les
deuxièmes dents apparaissent comme
de purs produits de durcissement
se poursuit aussi dans la pensée
quotidienne ordinaire ; ce ne sont
simplement pas des dents, mais des
insertions beaucoup plus légères,
aimerais-je dire, dans
l'organisme, qui se dissolvent à
nouveau. Mais cette pensée, cette
pensée ordinaire, consiste
justement en ce que l'humain, dans
le processus continu, tue
continuellement ce qui naît en
lui, la vie qui pousse, qui
bourgeonne. Cela vient au jour
qu'en nous, la pensée, qui a une
réalité antérieure à celle des
dents, jaillit continuellement de
l'organisme sous forme de parties
mortes, et que ce jaillissement se
dissout à nouveau dans la
sclérose, l'ossification. La
pensée consiste précisément en ce
que nous portons continuellement
la mort en nous en rapport à notre
système de tête, notre système
nerveux-sensoriel.
|
25
|
Und wenn man sich
fragt: Ja, wodurch entsteht denn
das gewöhnliche Denken im
Gegensatze zu dem leibfreien
Denken, das unmittelbar
anknüpft an das seelische Sein
des Menschen, indem es nur im
Geistig-Seelischen verläuft,
worinnen besteht denn — so kann
man jetzt fragen — vom
Gesichtspunkte dieses leibfreien
Denkens, das gewöhnliche Denken?
Dieses gewöhnliche Denken ist
durchaus an das Gehirn gebunden.
Es muß etwas da sein von
organischer Organisation,
wodurch dieses gewöhnliche
Denken verläuft. Das leibfreie
Denken, das durch Meditation
erworben wird, braucht dieses
Nervenwerkzeug nicht. Das
gewöhnliche Denken braucht
dieses Nervenwerkzeug. Dieses
Nervenwerkzeug hat der Mensch
nur dadurch, daß bei ihm die
Organisation nicht so weit
getrieben wird wie beim Tiere.
Das Tier schießt gewissermaßen
mit seiner tierischen
Organisation bis zu einem
gewissen Punkte vor, verhärtet
sich bis zu einem gewissen
Punkte. Der Mensch geht in der
Verhärtung, in der
Verknöcherung in das
Sklerotisieren des Seelenlebens
beim Beginne des Lebens nicht so
weit, wie die Tiere am Beginne
des Lebens. Aber während des
Lebens entwickelt der Mensch
dieses Verhärten. Denn
dasjenige, was im Verhärten des
Organismus sich dadurch
ausdrückt, daß die zweiten Zähne
als reine Verhärtungsprodukte
erscheinen, das setzt sich ja
auch im gewöhnlichen
alltäglichen Denken fort; es
werden nur nicht Zähne, es
werden viel gelindere
Einschiebsel, möchte ich sagen,
in den Organismus, die sich
wiederum auflösen. Aber dieses
Denken, dieses gewöhnliche
Denken besteht eben darinnen,
daß der Mensch im fortlaufenden
Prozesse fortwährend dasjenige,
was entsteht in ihm,
sprießendes, sprossendes Leben
ist, daß er das fortwährend
ertötet. Dasjenige tritt zutage,
daß in uns fortwährend
vorübergehend der Gedanke, der
frühere Wirklichkeit hat als die
Zähne, als abgestorbene Teile
aus dem Organismus herausschießt
und daß dieses Schießen in die
Sklerotisierung, Verknöcherung
sich wieder auflöst. Das Denken
besteht eben darinnen, daß wir
in bezug auf unser Kopfsystem,
unser Nerven-Sinnessystem,
fortwährend den Tod in uns
tragen.
|
C'est
ce sur quoi j'ai déjà attiré
l'attention dans d'autres
contextes, ici à cette place.
Notre pensée consiste en ce que,
dans le processus temporel
continu, nous accomplissons par
notre propre activité intérieure
ce pour quoi l'animal est conçu
dès le début : le processus de
sclérose, le processus
d'ossification, le processus de
mort que nous portons dans notre
organisme. Du point de vue de la
pensée libre de corps, que l'on
s'est approprié par la méditation,
on regarde cette mort continuelle,
sans laquelle la pensée ordinaire
de l'humain ne peut pas se
dérouler. Et cette mort est
seulement continuellement
compensée parce qu’à nouveau les
forces vivifiantes jaillissent de
l'organisation restante, de
l'organisation du sang et du cœur,
dans la tête qui tend à mourir
continuellement. Dans l'humain,
tout de suite en ce qu'il est un
penseur, il y a un combat
permanent entre mourir et vivre.
Et ce qui se produit à la fin de
la vie physique, le moment unique
du mourir, est justement seulement
le résumé synthétique de ce qui se
passe toujours dans le petit. Nous
mourons continuellement à partir
de notre organisation nerveuse
sensorielle ; seulement, cette
mort est continuellement
suspendue. Ce n'est que lorsque le
reste de l'organisme, et pas
seulement l'organisme de la tête,
n'a plus la capacité de suspendre
la mort, que nous mourons
réellement. La mort n'est pas
quelque chose qui n'arrive qu'une
fois à l'humain, la mort est un
processus permanent/durable. Et
c'est à cette mort que nous devons
la pensée. En ce que nous
intégrons/membrons la mort en nous
par la pensée, premièrement, cette
pensée est absolument disponible
seulement en nous, et deuxièmement
cependant, nous apprenons à
reconnaître ce qu'est en fait
substantiellement la mort.
|
26
|
Das ist dasjenige,
worauf ich in anderen
Zusammenhängen auch hier an
dieser Stelle schon aufmerksam
gemacht habe. Unser Denken
besteht darinnen, daß wir im
fortlaufenden Zeitprozesse durch
unsere eigene innere Aktivität
dasjenige vollziehen, wozu das
Tier von Anfang an angelegt ist:
den Sklerotisierungs-, den
Verknöcherungsprozeß, den
Todesprozeß, den wir
hineintragen in unseren
Organismus. Man blickt hin vom
Gesichtspunkte des leibfreien
Denkens, das man sich durch
Meditation angeeignet hat, auf
dieses fortwährende Sterben,
ohne das das gewöhnliche Denken
des Menschen nicht vor sich
gehen kann. Und dieses Sterben
wird nur fortwährend
ausgeglichen dadurch, daß
wiederum aus der übrigen
Organisation, aus der Blut- und
Herz-Organisation, in den zum
fortwährenden Sterben neigenden
Kopf heraufschießen die
belebenden Kräfte. Im Menschen
ist, gerade indem er ein Denker
ist, ein fortwährender Kampf
zwischen Sterben und Leben. Und
dasjenige, was am Ende des
physischen Lebens auftritt, der
einmalige Moment des Sterbens,
ist eben nur die synthetische
Zusammenfassung desjenigen, was
im kleinen immer geschieht. Wir
sterben von unserer
Sinnes-Nervenorganisation aus
fortwährend; nur wird dieses
Sterben fortwährend aufgehoben.
Erst wenn der übrige Organismus,
nicht bloß der Organismus des
Kopfes, nicht mehr die Fähigkeit
hat, das Sterben aufzuheben,
erst dann sterben wir wirklich.
Der Tod ist nicht etwas, was
eben nur einmal an den Menschen
herantritt, der Tod ist ein
dauernder Prozeß. Und diesem
Tode verdanken wir das Denken.
Dadurch, daß wir durch das
Denken den Tod in uns
eingliedern, dadurch ist erstens
dieses Denken überhaupt nur in
uns vorhanden, zweitens aber
lernen wir erkennen, was das
Tote eigentlich substantiell
ist.
|
Quand
on s'est formé la pensée libre de
corps, cultivée à nous par la
méditation, ainsi on regarde
d'abord sur l'autre pensée, on
voit comment elle minéralise,
ossifie continuellement la
substance humaine, et on apprend à
connaître le processus de
minéralisation. En apprenant à
connaître en l'humain un minéral
pur comme le produit de la pensée,
qui remplit l'humain, qui le
remplit de ce qui est mort, on
apprend à connaître en soi le
règne minéral. Et en élevant la
pensée en soi au-dessus du degré
de la mort, en l'éveillant en
soi-même, en faisant l'expérience
que quelque chose doit mourir en
nous pour que les pensées
naissent, en faisant cette
expérience, on apprend à connaître
aussi le mystère/secret de
l'univers. On apprend à
reconnaître ce que signifie
réellement ce royaume minéral là
dehors. Ce royaume minéral du
monde extrahumain, on apprend à le
reconnaître uniquement en
reconnaissant le royaume minéral
lié à la pensée dans l'humain
lui-même. La connaissance juste du
monde ne s'acquiert que par la
connaissance intime de l'humain.
Et en voyant comment quelque chose
s'éteint/meurt en l'humain, on
échappe au préjugé qui s'est
glissé dans le XIXe siècle comme
le préjugé le plus aigu et le plus
intense et qui est resté jusqu'à
nos jours ; c'est ainsi que
l'humain fixait, aimerais-je dire,
sous l'emprise d'une suggestion
infâme, le monde minéral et sa
causalité. Il ne connaissait rien
en lui qui lui eût appris à
connaître l'essence de ce monde
minéral. Il ne pouvait rien se
dire d'autre : Ce monde était
autrefois une nébuleuse mondiale,
la nébuleuse primitive de
Kant-Laplace. C'est de là qu'est
né le système planétaire, la Terre
; c'est de là que s'est développé
tout le reste, et cela continuera
ainsi. Ce devenir, cet événement
causal, est quelque chose
d'éternel ; les valeurs morales
humaines y sont des bulles qui
s'élèvent, des bulles qui ne sont
que des illusions. - Si l'on
apprend à reconnaître ce règne
minéral en apprenant à le
reconnaître en soi-même, alors on
apprend à percevoir son essence
dans le monde extérieur. On voit
en soi comment le règne minéral
est une mort perpétuelle. Et on ne
construit plus l'image extérieure
du monde de l'ancienne manière,
mais on sait maintenant comment
cette image extérieure du monde
est en fait construite sous le
préjugé de la science. Nous avons
déjà attiré l'attention sur le
fait qu'elle est construite avec
beaucoup d'esprit : on pourrait
suivre la transformation du cœur
humain pendant cinq ans et on
trouverait que le cœur humain est
aujourd'hui quelque chose de
différent qu'il y a cinq ans. On
pourrait alors continuer à suivre
ce qu'il est après cinq autres
années, on pourrait ensuite
calculer ce qu'il est après trois
cents ans, il n'est simplement
plus là, mais le calcul peut être
très rigoureux et juste. C'est
ainsi que les géologues et les
astronomes calculent ce qu'il en
serait sur cette Terre après des
millions d'années. Cette terre
n'est pas plus présente que
l'humain physique ne l'est après
trois cents ans. Et de même que le
cœur humain n'était pas là il y a
trois cents ans, de même la Terre
n'était pas là à l'époque pour
laquelle les géologues font leurs
calculs !
|
27
|
Wenn man sich das
leibfreie, durch Meditation
herangepflegte Denken
ausgebildet hat, so sieht man
erstens auf das andere Denken
hin, sieht, wie es fortwährend
mineralisiert, verknöchert die
menschliche Substanz, und man
lernt den Mineralisierungsprozeß
kennen. Indem man im Menschen
ein Mineralisches rein als das
Produkt des Denkens, ausfüllend
den Menschen, ausfüllend ihn mit
dem Toten, kennenlernt, lernt
man in sich das Mineralreich
kennen. Und indem man das Denken
in sich erhebt über den Grad des
Todes, in sich selber erweckt,
indem man erlebt, daß in uns
etwas sterben muß, damit die
Gedanken entstehen, indem man
dieses erlebt, lernt man
erkennen auch das Geheimnis des
Weltenalls. Man lernt erkennen,
was eigentlich dieses
Mineralreich da draußen
bedeutet. Dieses Mineralreich
der außermenschlichen Welt, man
lernt es eben nur dadurch
erkennen, daß man das an das
Denken gebundene Mineralreich
im Menschen selbst erkennt. Die
rechte Welterkenntnis wird einem
nur durch die intime
Menschenerkenntnis. Und indem
man sieht, wie etwas erstirbt im
Menschen, entgeht man dem
Vorurteil, das als das
schärfste, intensivste Vorurteil
sich in das 19. Jahrhundert
hereingeschlichen hat und
geblieben ist bis in unsere
Tage; so starrte, möchte ich
sagen, unter einer infamen
Suggestion befangen, starrte der
Mensch hin auf die mineralische
Welt mit ihrer Kausalität. Er
kannte ja nichts in sich, was
ihn die Wesenheit dieser
mineralischen Welt kennen
gelehrt hätte. Er konnte sich
nichts anderes sagen, als: Diese
Welt war einstmals Weltennebel,
Kant-Laplacescher Urnebel.
Daraus ist hervorgegangen das
Planetensystem, die Erde; daraus
hat sich alles andere
entwickelt, und das wird so
fortgehen. Dieses Werden, dieses
kausale Geschehen, das ist etwas
Ewiges; darinnen sind die
sittlichen Menschenwerte Blasen,
die aufsteigen, noch dazu
Blasen, die nur aus Illusionen
bestehen. — Lernt man erkennen
dieses mineralische Reich, indem
man es in sich selber erkennen
lernt, dann lernt man seine
Wesenheit in der äußeren Welt
durchschauen. Man sieht in sich,
wie das mineralische Reich ein
fortwährendes Sterben ist. Und
man konstruiert nicht mehr in
der alten Weise das äußere
Weltbild, sondern man weiß
jetzt, wie dieses äußere
Weltbild eigentlich konstruiert
ist unter dem Vorurteil von
Wissenschaft. Sehr geistvoll ist
es konstruiert, darauf haben wir
schon aufmerksam gemacht: Man
könnte ja durch fünf Jahre die
Veränderung des menschlichen
Herzens verfolgen und man würde
finden, daß heute das
menschliche Herz etwas anderes
ist als vor fünf Jahren. Man
könnte dann weiter verfolgen,
wie es nach weiteren fünf Jahren
ist, könnte dann ausrechnen, wie
es nach dreihundert Jahren ist,
es ist nur nicht mehr da, aber
die Ausrechnung kann sehr
starksinnig und richtig sein. So
rechnen die Geologen, so
rechnen die Astronomen, wie es
ausschauen würde auf dieser Erde
nach Jahrmillionen. Diese Erde
ist nur dann ebenso wenig da,
wie der Mensch als physischer
Mensch nach dreihundert Jahren
noch da ist. Und ebensowenig,
wie das menschliche Herz vor
dreihundert Jahren da war,
ebensowenig war die Erde zu der
Zeit da, wofür die Geologen ihre
Rechnung anstellen!
|
C'est
ce que l'on apprend justement à
reconnaître en apprenant à
connaître la nature du règne
minéral dans l'entité humaine
soi-même, par le chemin que je
vous ai indiqué. Mais lorsqu'on a
appris à connaître de cette
manière l'essence du règne
minéral, alors on sait que ce
règne minéral disparaît justement
ainsi de la Terre sans que la
Terre entière ne disparaisse, de
la même manière que ce qui est
ossifié chez l'humain cesse dans
la mort sans que l'humain entier
cesse
psychiquement-spirituellement.
|
28
|
Das lernt man eben
erkennen, indem man die Natur des
Mineralreiches in der
menschlichen Wesenheit selber auf
dem Wege kennenlernt, den ich
Ihnen angegeben habe. Dann aber,
wenn man kennengelernt hat auf
diese Weise das Wesen des
Mineralreiches, dann weiß man:
Dieses Mineralreich versinkt
ebenso von der Erde, ohne daß die
ganze Erde versinkt, wie beim
Menschen aufhört dasjenige, was
bei ihm verknöchert ist, im Tode,
ohne daß der ganze Mensch
seelisch-geistig aufhört.
|
Et
plus loin : de même que l'on peut
faire progresser le penser par la
méditation, de même on peut faire
progresser le sentir humain ; de
même que l'on peut rendre la
pensée humaine clairvoyante d'une
certaine manière, on peut rendre
le sentiment humain
clair-sensible, de sorte que l'on
entre aussi dans le monde
spirituel par le sentiment humain.
Et de même que l'on apprend à
connaître le règne minéral par la
pensée comme je viens de
l'indiquer, de même, en rendant le
ressenti libre de corps, on
apprend à regarder en arrière sur
le ressenti quotidien tel qu'il
est lié au système glandulaire
humain, on apprend à reconnaître
comment ce ressenti quotidien est
lié à un processus similaire dans
l'organisme, comme l'est le
processus végétal dans le monde
extérieur.
|
29
|
Und weiter: Man
kann ebenso, wie man das Denken
durch Meditation vorwärts
bringt; ebenso kann man das
menschliche Fühlen vorwärts
bringen; wie man das menschliche
Denken in einer gewissen Weise
hellsichtig machen kann, so kann
man das menschliche Fühlen
hellfühlig machen, so daß man
auch durch das menschliche
Fühlen in die geistige Welt
eintritt. Und wie man durch das
Denken in der Art wie ich es
eben angedeutet habe, das
mineralische Reich kennenlernt,
so lernt man dadurch, daß das
Fühlen leibfrei wird, und man
zurückschauen kann auf das
alltägliche Fühlen, wie es
gebunden ist an das menschliche
Drüsensystem, man lernt
erkennen, wie dieses
alltägliche Fühlen an einen
ähnlichen Prozeß im Organismus
gebunden ist, wie es der
Pflanzenprozeß in der äußeren
Welt ist.
|
Et
à nouveau, on apprend à connaître
l'essence/l'être du processus
végétal dans le monde extérieur.
Et on apprend à reconnaître - ce
qui semble très paradoxal à
l'humain actuel - que le règne
végétal a un être-là/une existence
plus longue que le règne minéral,
que le règne végétal est aussi
plus ancien que le règne minéral.
L'humain actuel ne peut rien se
représenter d'autre que le règne
végétal pousse du sol du minéral.
Il devrait plutôt se contempler
comment du règne végétal en pousse
un règne clairement minéral dans
la houille ! Il pourrait partant
de là voir comment tout le minéral
qui existe aujourd'hui est une
ségrégation, un résultat d'un
végétal originel, et comment le
végétal aura une existence plus
longue que le minéral.
|
30
|
Und wiederum lernt man
das Wesen des Pflanzenprozesses in
der äußeren Welt kennen. Und man
lernt erkennen — was dem heutigen
Menschen sehr paradox erscheint —,
daß das Pflanzenreich ein längeres
Dasein hat als das mineralische
Reich, daß das Pflanzenreich auch
älter ist als das Mineralreich.
Der heutige Mensch kann sich gar
nichts anderes vorstellen, als daß
das pflanzliche Reich aus dem
Boden des Mineralischen
herauswächst. Er sollte sich
lieber anschauen, wie aus dem
pflanzlichen Reich ein deutlich
Mineralisches in der Steinkohle
daraus wächst! Er würde von da
ausgehend erschauen können, wie
alles Mineralische, das heute
existiert, eine Absonderung ist,
ein Ergebnis eines ursprünglichen
Pflanzlichen, und wie das
Pflanzliche ein längeres Dasein
haben wird als das Mineralische.
|
De
même que l'on peut rendre la
pensée et le sentiment libre de
corps, ainsi aussi la volonté. Et
si l'on obtient cette volonté
libre de corps - j'ai aussi parlé
hier de ce par quoi on obtient
cette volonté libre de corps, par
une auto-éducation
particulièrement appropriée et
intensive, par un s'auto-saisir,
par un auto-élevage -, alors on
apprend à reconnaître l'essence
particulière dans l'humain, qui
est maintenant apparentée au règne
animal. Alors on apprend aussi à
reconnaître l'essence de ce règne
animal. Mais on apprend aussi
comment le règne végétal est à son
tour une séparation du règne
animal, comment le règne animal
est plus ancien que le règne
végétal, comment il a séparé le
règne végétal de lui-même, comment
il existera plus longtemps,
comment le règne végétal
disparaîtra plus tôt que le règne
animal. Bien sûr, pas dans les
formes d'animaux physiques comme
aujourd'hui, mais sous la forme
d'entités animales qui sont
incarnées dans ce règne physique.
|
31
|
Ebenso wie man
leibfrei machen kann das Denken
und Fühlen, so auch den Willen.
Und erlangt man diesen
leibfreien Willen — ich habe
auch davon gestern gesprochen,
wodurch man diesen leibfreien
Willen erlangt, durch eine
besonders geeignete, intensive
Selbsterziehung, durch ein
Sich-Selbsterfassen, durch
Selbstzucht —, dann lernt man
erkennen das besondere Wesen im
Menschen, das nun verwandt ist
dem tierischen Reiche. Dann
lernt man auch erkennen das
Wesen dieses tierischen Reiches.
Aber auch wie das pflanzliche
Reich wiederum eine Absonderung
des tierischen Reiches ist, wie
das tierische Reich älter ist
als das pflanzliche, das
pflanzliche aus sich
herausgesondert hat, wie es
länger bestehen wird, wie das
pflanzliche Reich eher
verschwinden wird als das
tierische Reich. Allerdings
natürlich nicht in den
physischen Tierformen wie heute,
aber in den Tierwesenheiten, die
in diesem physischen Reiche
verkörpert sind.
|
Et
c'est alors seulement que l'on
reçoit un véritable aperçu du
monde humain. On a alors un tel
aperçu de ce monde humain que l'on
se dit : c'est l'humain qui a
grandi au-dessus de tous ces
règnes, parce que, comme le règne
végétal a séparé le règne minéral,
le règne animal a séparé le règne
végétal, l'humain a séparé
l'animal de lui ; il est plus
ancien que le règne animal et dure
plus longtemps que le règne
animal. C'est d'abord le minéral
qui disparaît, puis le végétal,
puis l'animal. C'est alors
qu'existera l'humain que l'on a
appris à connaître en regardant ce
qui s'est élevé de la mort du
minéral, ce qui s'est élevé de la
mort du végétal, de la mort de
l'animal, lorsque les trois autres
règnes auront disparu. - Qu'est-ce
qui s'élèvera alors de notre
Terre, de notre existence
terrestre ? Celui qui apprend à
connaître l'humain apprend déjà
maintenant à reconnaître cela. Il
voit comment le penser, comment
les pensées - et les idéaux moraux
sont des pensées - comment elles
s'élèvent/se dressent du tombeau
de la partie ossifiante de
l'organisme en nous ; ainsi, un
jour, il n'y aura que ce que
l'humain aura produit. Lorsque ce
qui se trouve dans le règne
minéral, le règne végétal et le
règne animal aura disparu, ce qui
se détachera de tout ce qui a
disparu, c'est ce que l'humain
aura produit en surmontant le
règne minéral mort, en surmontant
le règne végétal et en surmontant
le règne animal. Et nous sommes
informés que ce que nous formons
aujourd'hui en tant qu'idéaux
moraux sera constitutif du monde
dans nos pensées germinales,
lorsque tout ce qui est contenu
dans le règne minéral, végétal et
animal actuel aura disparu. Nous
nous plaçons désormais dans le
monde comme nous devons nous
placer lorsque nous regardons la
plante dans l'image : elle
grandit, forme feuille après
feuille, mais le petit germe qui
deviendra la nouvelle plante est
déjà formé. Le vieux feuillage
s'écaille de la plante ; les
pétales, tout cela n'a aucune
importance pour la suite. Nous
sommes dans le monde en tant
qu'être humain. Nous voyons
comment se produit en nous, dès
maintenant, ce qui sera un jour le
processus terrestre. Nous voyons
comment se forme en nous un règne
minéral, parce que nous pensons,
comment se forme en nous un règne
végétal, parce que nous pensons,
comment se forme en nous un règne
animal, parce que nous pensons.
Sut tout cela triomphe ce qui se
forme en nous comme pensée,
sentiment et volonté. Avec cela le
germe est donné. Nous devons
seulement avoir la possibilité de
savoir que ce à partir de quoi ce
germe se développe tombe, comme
tombent les pétales, les feuilles
de la tige, et que cela donne
justement le germe d'un nouveau
monde.
|
32
|
Und dann bekommt
man erst einen wahren Einblick
in die Menschenwelt. Dann
bekommt man einen solchen
Einblick in diese Menschenwelt,
daß man sich sagt: Der Mensch
ist es ja, der herausgewachsen
ist über all diese Reiche, weil
er gewissermaßen so, wie das
pflanzliche Reich das
mineralische, das tierische
Reich das pflanzliche
abgesondert hat, so hat der
Mensch wiederum das Tier aus
sich herausgesondert; er ist
älter als das tierische Reich
und dauert länger als das
tierische Reich. Zuerst geht das
Mineralische zugrunde, dann das
Pflanzliche, dann das Tierische.
Dann wird dasjenige vom Menschen
da sein, das man kennenlernte,
indem man hinschaute auf
dasjenige, was sich aus dem Tode
des Mineralischen erhob, was
sich erhob auf dem Tode des
Pflanzlichen, auf dem Tode des
Tierischen, wenn die übrigen
drei Reiche verschwunden sein
werden. — Was wird sich dann
erheben aus unserer Erde, aus
unserem Erdendasein? Derjenige,
der den Menschen kennenlernt,
lernt das schon jetzt erkennen.
Er sieht, wie das Denken, wie
die Gedanken — und die
sittlichen Ideale sind Gedanken
—, wie die sich erheben aus dem
Grabe des verknöchernden Teiles
des Organismus in uns; so wird
einstmals nur dasjenige da sein,
was der Mensch hervorgebracht
hat. Es wird sich, wenn
verschwunden sein wird
dasjenige, was im mineralischen
Reich, was im pflanzlichen
Reich, was im tierischen Reich
ist, es wird sich das
hervorheben aus allem diesem
Untergegangenen, was gerade der
Mensch hervorgezogen hat aus
Überwindung des toten
Mineralreiches, aus der
Überwindung des
Pflanzenreiches, aus der
Überwindung des Tierreiches. Und
wir werden darauf hingewiesen,
daß dasjenige, was wir heute als
sittliche Ideale ausbilden, in
unseren keimhaften Gedanken
weltbildend sein wird, wenn
alles dasjenige verschwunden
sein wird, was im heutigen
mineralischen, pflanzlichen,
tierischen Reich enthalten ist.
Wir stellen uns zur Welt nunmehr
so, wie wir uns stellen müssen,
wenn wir im Bilde die Pflanze
anschauen: Da wächst sie herauf,
bildet Blatt für Blatt; dann ist
aber schon veranlagt der kleine
Keim, der dann zur neuen Pflanze
wird. Das alte Laub blättert von
der Pflanze ab; die
Blütenblätter, all das hat keine
Bedeutung für den weiteren
Fortgang. Wir stehen in der Welt
als Mensch darinnen. Wir sehen,
wie dasjenige in uns schon jetzt
geschieht, was einmal
Erdenprozeß sein wird. Wir
sehen, wie in uns ein
Mineralreich sich bildet, weil
wir denken, wie in uns ein
Pflanzenreich sich bildet, weil
wir denken, wie in uns ein
Tierreich sich bildet, weil wir
denken. Über all dieses
triumphiert dasjenige, was sich
in uns als Denken, Fühlen und
Wollen ausbildet. Damit ist der
Keim gegeben. Wir müssen nur die
Möglichkeit haben zu wissen, daß
dasjenige, aus dem dieser Keim
sich entwickelt, abfällt, wie
die Blütenblätter, die
Stengelblätter abfallen, daß das
eben den Keim einer neuen Welt
ergibt.
|
L'ennemi
de cette reconnaissance s'est
développé vers en haut au XIXe
siècle, en ce sens que l'on ne
pouvait rien se représenter
d'autre que le devenir minéral
renferme en lui une substantialité
qui est constante. On parlait de
constance de la matière, de la
force/énergie. À l'instant où l'on
a posé ces dogmes, en cet instant,
ce minéral est quelque chose ; en
cet instant, on n'envisage pas que
ce minéral est voué à
disparaître/au déclin, que plus
tard le végétal est voué à
disparaître, que plus tard
l'animal est voué à disparaître,
et que sur toute cette tombe ne se
dressera pas un néant, mais se
dressera ce que nous, les humains,
portons aujourd'hui en nous.
|
33
|
Der Feind dieser
Anerkennung hat sich im 19.
Jahrhundert heraufentwickelt,
indem man sich nichts anderes
vorstellen konnte als: Das
mineralische Geschehen schließt
in sich eine Substantialität,
die konstant ist. Man redete von
Konstanz der Materie, der Kraft.
In dem Augenblick, wo man diese
Dogmen hingestellt hat, in
diesem Augenblick ist dieses
Mineralische etwas; in diesem
Augenblick sieht man nicht ein,
daß dieses Mineralische dem
Untergange geweiht ist, später
das Pflanzliche dem Untergange
geweiht ist, später das
Tierische dem Untergange geweiht
ist, und daß sich auf diesem
ganzen Grabe nicht ein Nichts
erheben wird, sondern dasjenige
erheben wird, was wir Menschen
heute in uns tragen.
|
Oui,
cette Terre, avec tout ce qui est
sur elle dans les trois règnes, va
périr. Mais ce que nous formons en
nous déjà aujourd'hui, et auquel
nous attribuons une valeur humaine
morale, est le germe d'une
nouvelle Terre, le germe d'un
nouvel être-là mondial. Nous ne
regardons pas vers la valeur
morale de l'humain en disant :
c'est une bulle illusoire qui
s'élève - parce que nous voyons
comment tout ce qui est autour,
comme les feuilles de la plante en
tombe, de même que tout le reste
de la Terre tombe, mais se
développe comme un germe ce que
nous portons en nous comme la
valeur morale de l'humain. Nous
devons seulement surmonter des
représentations telles que le
préjugé de la constance de la
matière, de la constance de la
force/de l'énergie, ces terribles
dogmes que la science de la nature
a implantés au XIXe siècle parce
qu'elle n'avait aucun
pressentiment de ce que l'humain
peut connaître lorsqu'il se hisse
à la connaissance de l'esprit et
qu'il fait alors l'expérience en
lui-même, dans le microcosme, dans
l'humain : la mort du règne
minéral, dont triomphe la pensée,
qui ne peut se développer qu'en ce
que nous mourons continuellement,
tout de suite ainsi que le nouveau
germe de la plante peut seulement
se développer en ce que meurent
les vieilles feuilles de la plante
et que le germe triomphe sur les
vieilles feuilles de la plante.
Notre être humain moral, notre
valeur humaine morale, est le
triomphateur de ce qui périt dans
les règnes restant, dans ce qui,
de nous-mêmes, appartient aussi à
ces autres règnes.
|
34
|
Ja, diese Erde mit
allem, was in den drei Reichen
auf ihr ist, wird zugrunde
gehen. Aber dasjenige, was wir
schon heute in uns ausbilden,
und dem wir sittlichen
Menschenwert zuschreiben, das
ist der Keim einer neuen Erde,
der Keim eines neuen
Weltendaseins. Wir sehen nicht
auf den sittlichen Menschenwert
hin, indem wir sagen: Das ist
eine illusionäre Blase, die
aufsteigt — weil wir einsehen,
wie alles dasjenige rings herum,
wie die Blätter der Pflanze
abfallen, ebenso alles übrige
von der Erde abfällt, aber als
ein Keim sich entwickelt
dasjenige, was wir als den
sittlichen Menschenwert in uns
tragen. Wir müssen nur solche
Vorstellungen überwinden, wie
das Vorurteil von der Konstanz
der Materie, von der Konstanz
der Kraft, diese furchtbaren
Dogmen, welche die
Naturwissenschaft
hereingepflanzt hat im 19.
Jahrhundert, weil sie keine
Ahnung davon hatte, was der
Mensch erkennen kann, wenn er
sich zur Geist-Erkenntnis
aufschwingt und das dann in sich
selber erlebt, im
Mikrokosmischen, im
Menschlichen: den Tod des
mineralischen Reiches, über den
triumphiert der Gedanke, der
sich nur entwickeln kann, indem
wir fortwährend sterben,
geradeso wie sich der neue
Pflanzenkeim nur entwickeln
kann, indem die alten
Pflanzenblätter absterben und
der Keim über die alten
Pflanzenblätter triumphiert.
Unser sittliches Menschenwesen,
unser sittlicher Menschenwert
ist der Triumphator über
dasjenige, was untergeht in den
übrigen Reichen, in demjenigen,
was von uns selber auch diesen
übrigen Reichen angehört.
|
C'est
là que nous voyons comment les
visions morales du monde
jaillissent dans les visions de
science de la nature du monde.
Nous voyons là comment la vision
du monde de science de la nature a
affaire à ce qui meurt au monde,
la vision morale du monde a
affaire à ce qui se lève
maintenant comme germe dans ce
dépérir, comme un monde nouveau.
Là en croit en nous la conscience
qu'en construisant un monde moral
avec des idéaux, nous travaillons
au germe d'un monde futur. Là, la
valeur morale de l'humain est
alors placée sur la même ligne
avec le devenir naturel. Mais le
devenir/l'événement naturel est
renvoyé dans ses limites, cette
observation de la nature qui
arrive de toute façon à ses
résultats en prenant l'humain dans
les cliniques et en faisant les
examens au cadavre. La science de
la nature fait ses recherches sur
le mourant. Elle parvient
seulement aussi à des conclusions
que sur ce qui est en train de
mourir. Mais ce que le clinicien
ne peut pas porter dans la chambre
mortuaire, ce qui ne peut pas être
disséqué, ce qui triomphe de ce
qui doit être disséqué, c'est ce
qui construit déjà un nouveau
monde en tant que valeur humaine
morale.
|
35
|
Da sehen wir, wie
die sittlichen Weltanschauungen
hineinschießen in die
naturwissenschaftlichen
Weltanschauungen. Da sehen wir,
wie die naturwissenschaftliche
Weltanschauung es mit demjenigen
zu tun hat, was abstirbt an der
Welt, die sittliche
Weltanschauung es zu tun hat mit
demjenigen, was jetzt als Keim
in diesem Absterbenden als eine
neue Welt aufgeht. Da erwächst
in uns das Bewußtsein, daß wir,
indem wir eine sittliche Welt
mit Idealen aufbauen, arbeiten
an dem Keime einer zukünftigen
Welt. Da wird der sittliche
Menschenwert auf dieselbe Linie
gestellt mit dem Naturgeschehen.
Da wird aber das Naturgeschehen
in seine Grenzen
zurückgewiesen, dieses
Naturbetrachten, das ja ohnedies
zu seinen Ergebnissen kommt,
indem es den Menschen
hineinnimmt in die Kliniken und
an dem Kadaver die
Untersuchungen macht. Die
Naturwissenschaft macht die
Untersuchungen an dem
Absterbenden. Sie gelangt auch
nur zu Erkenntnissen über das
Absterbende. Dasjenige aber,
was der Kliniker nicht in die
Leichenkammer tragen kann, was
nicht seziert werden kann,
dasjenige was triumphiert über
das Seziert-zu-Werdende, das ist
dasjenige, was schon jetzt als
sittlicher Menschenwert aufbaut
eine neue Welt.
|
Voyez-vous,
la science de l'esprit a toutefois
la tâche de briser les
prétentions, si j'ai la permission
de dire ainsi, de la vision du
monde de science de la nature. Car
la science de l'esprit envisage
clairement et distinctement : oui,
c'est ainsi, soit on rejette cette
vision du monde de science de la
nature - pas la science de la
nature avec ses résultats
sécurisés, évidemment -, on
rejette cette vision de science de
la nature, soit on doit rejeter la
valeur morale de l'humain. Ce
n'est que parce que les humains
sont aujourd'hui si inconséquents
et sublimes qu'ils ne voient pas
que, pour sauver la valeur morale
de l'humain, ils doivent se
décider à recourir à une
conception du monde spirituelle
scientifique. L'humanité ne
l'envisage pas parce qu'elle veut
conserver la vision du monde qui
se fonde aujourd'hui uniquement
sur la vision de la nature. Mais
elle devrait alors parler comme
une fois Mathilde Reichardt l'a
écrit jadis à Moleschott, le
naturaliste matérialiste : "C'est
pourquoi je dois le dire encore
une fois : même l'humain devenu
voleur a apporté avec lui le droit
d'achever sa nature et de la
rendre universelle, et ne peut
être de cette façon qu'une nature
puissante, une nature morale. Et
comme le voleur, ainsi tout
vicieux, ainsi celui qui est
devenu meurtrier. Celui-ci ne peut
parvenir à la perfection de son
humanité qu'en satisfaisant son
désir de meurtre". Soit on parle
ainsi, et on donne ainsi son droit
à la science de la nature en tant
que vision du monde, on lui dénie
toute valeur humaine morale, soit
on a recours à la science de
l'esprit.
|
36
|
Sehen Sie,
Geisteswissenschaft hat
allerdings die Aufgabe, die
Anmaßungen, wenn ich so sagen
darf, der
naturwissenschaftlichen
Weltanschauung zu brechen. Denn
Geisteswissenschaft sieht klar
und deutlich ein: Ja, es ist so,
entweder man lehnt diese
naturwissenschaftliche
Weltanschauung — nicht die
Naturwissenschaft mit ihren
gesicherten Resultaten
selbstverständlich —, man lehnt
diese naturwissenschaftliche
Anschauung ab, oder aber man muß
den sittlichen Menschenwert
ablehnen. Nur weil heute die
Menschen so unkonsequent und
erhaben sind, sehen sie nicht
ein, daß sie sich entschließen
müssen, um den sittlichen
Menschenwert zu retten, zu einer
geisteswissenschaftlichen
Weltanschauung zu greifen. Die
Menschheit sieht es nicht ein,
weil sie diejenige
Weltanschauung, die heute bloß
auf Naturanschauung baut,
behalten will. Dann aber müßte
sie so sprechen, wie einstmals
Mathilde Reichardt dem
Moleschott, dem
materialistischen Naturforscher
geschrieben hat: «Darum muß ich
es noch einmal aussprechen: Auch
der zum Dieb gewordene Mensch
brachte das Recht mit sich,
seine Natur zu vollenden und sie
allseitig zu machen, und kann
auf diese Weise nur eine
kraftvolle, eine sittliche Natur
sein. Und wie der Dieb, so jeder
Lasterhafte, auch der zum Mörder
Gewordene. Dieser kann zur
Vollendung seiner Menschheit nur
gelangen, indem er seine
Mordlust befriedigt.» Entweder
man spricht so, und gibt damit
der Naturwissenschaft als
Weltanschauung ihr Recht,
spricht ihr jeden sittlichen
Menschenwert ab, oder man greift
zur Geisteswissenschaft.
|
Il
y a encore une troisième chose. On
dit : toute vision du monde m'est
indifférente, je préfère dormir
l'existence du monde de manière
instinctive. Certes, ce troisième
est aussi possible. Beaucoup
d'humains le font actuellement.
Celui qui veut sérieusement faire
le point sur lui-même et sur son
rapport au monde peut seulement
emprunter un des chemins décrits.
C'est ainsi que les choses se
passent aujourd'hui. Cette
décision est là. La science de la
nature s'est agrandie en vision du
monde. On ne prêche pas
théoriquement, comme l'ont fait
Mathilde Reichardt et l'historien
de la culture Hellwald et
d'autres, que le voleur, que
l'assassin ne peut devenir un
humain complet que s'il se vit,
parce que la causalité de la
nature opère en lui exactement de
la même manière que chez le
soi-disant honnête humain. On ne
le prêche pas théoriquement. Mais
ce qui vit dans cette mentalité
traverse l'Europe. Elle a été
générée au cours des cinq à six
dernières années. Elle va
continuer à agir. L'Europe est é ;
ou bien l'Europe doit envisager
qu'elle ne peut pas construire une
vision du monde sur la base de la
seule science de la nature.
|
37
|
Es gibt noch ein
Drittes. Man sagt: Alle
Weltanschauung ist mir
gleichgültig, ich will lieber
das Weltendasein in
instinktartiger Weise
verschlafen. Gewiß, dieses
Dritte ist auch möglich. Viele
Menschen tun es heute. Wer
ernstlich mit sich selbst und
mit seinem Verhältnis zur Welt
ins klare kommen will, kann nur
den einen der bezeichneten Wege
gehen. So liegen heute die
Dinge. Diese Enscheidung ist da.
Die Naturwissenschaft hat sich
zur Weltanschauung
ausgewachsen. Man predigt nicht
theoretisch, so wie Mathilde
Reichardt und der
Kulturhistoriker Hellwald und
andere getan haben, daß der
Dieb, daß der Mörder zum vollen
Menschen nur werden kann, wenn
er sich auslebt, weil in ihm die
Naturkausalität in genau
derselben Weise wirtschaftet wie
in dem sogenannten ehrlichen
Menschen. Man predigt das nicht
theoretisch. Aber dasjenige,
was in dieser Gesinnung lebt,
das geht durch Europa. Es hat
die letzten fünf bis sechs Jahre
erzeugt. Es wird weiter wirken.
Europa wird barbarisiert; oder
Europa muß einsehen, daß es
keine Weltanschauung auf der
Grundlage der Naturwissenschaft
allein aufbauen kann.
|
Cela
peut paraître parlé aujourd'hui
fanatique, cela peut paraître
parlé aujourd'hui radical. Que
chacun frappe soi-même sa poitrine
et demande, mais qu'il demande
assez sérieusement, et je ne crois
pas que le sérieux puisse donner
une autre réponse. Et puis, que
l'on regarde sur une telle
conception du monde qui veut à
nouveau reconquérir la valeur
morale de l'humain à partir de
l'être de l'âme, qui est obligée
de chercher à nouveau la valeur
morale de l'humain à partir de
l'esprit, qui doit rompre avec ce
que sont devenus les préjugés les
plus divers de notre époque :
Constance de l'énergie, constance
de la substance et ainsi de suite.
Que l'on regarde cette science de
l'esprit : elle doit s'approprier
une toute autre manière de se
représenter, une toute autre
manière de se situer par rapport
au monde. Elle en vient à regarder
ainsi ce qui n'est apparemment que
pensé, ce qui n'est apparemment
qu'une pensée tout à fait diluée
qui s'agite et disparaît, elle en
vient à considérer cela comme le
germe d'une nouvelle réalité,
après que la Terre entière aura
disparu. Cette science de l'esprit
sera ressentie comme une nécessité
de notre temps par celui qui prend
la chose au sérieux. Mais elle
devra aussi être ressentie comme
une nécessité par le religieux,
par le véritable religieux de
notre époque. Notre époque a
besoin de pouvoir comprendre
comment quelque chose de spirituel
peut se placer dans ce monde
physique.
|
38
|
Das scheint heute
vielleicht fanatisch gesprochen,
das scheint heute vielleicht
radikal gesprochen. Jeder klopfe
sich selber an seine Brust und
frage, aber er frage ernst
genug, und ich glaube nicht, daß
der Ernst eine andere Antwort
geben könne. Und dann sehe man
hin auf eine solche
Weltanschauung, die so vom
Seelenwesen aus den sittlichen
Menschenwert wiederum erobern
will, wie sie genötigt ist,
eben vom Geiste aus den
sittlichen Menschenwert wieder
zu suchen, wie sie brechen muß
mit demjenigen, was die
mannigfaltigsten Vorurteile
unserer Zeit geworden sind:
Konstanz der Energie, Konstanz
der Substanz und so weiter. Man
sehe hin auf diese
Geisteswissenschaft: sie muß
eine ganz andere Art des
Vorstellens, eine ganz andere
Art des Sich-zur-Welt-Stellens
sich aneignen. Sie kommt dadurch
dazu, so auf dasjenige
hinzuschauen, was scheinbar nur
Gedanke ist, was scheinbar ganz
verdünnter Gedanke nur ist, der
dahinhuscht und verschwindet,
sie kommt dazu, das als den Keim
zu einer neuen Realität, nachdem
die ganze Erde verschwunden
sein wird, zu halten. Diese
Geisteswissenschaft wird von
dem, der die Sache ernst meint,
als eine Notwendigkeit unserer
Zeit empfunden werden. Sie wird
aber auch von dem Religiösen,
von dem wahrhaft Religiösen
unserer Zeit als eine
Notwendigkeit empfunden werden
müssen. Unsere Zeit braucht die
Möglichkeit, begreifen zu
können, wie etwas Geistiges sich
hineinstellen kann in diese
physische Welt.
|
Maintenant,
qu'on se voit ce que l'humain
imprégné de l'éducation actuelle
peut dire de l'événement du
Golgotha. Il ne peut rien d'autre
que dire de l'événement du
Golgotha : "Eh bien, pendant tout
le temps qui a précédé cet
événement du Golgotha, il a dû se
préparer dans les événements/le
devenir de la Terre, puis il était
là. Ensuite, il a eu ses
conséquences. Il doit se trouver
dans la série des causes et des
effets. Car d'où celui qui se
tient dans cette formation
actuelle, construite uniquement
sur la science de la nature,
pourrait-il voir la possibilité
qu'avec l'événement du Golgotha,
quelque chose de tout à fait
nouveau se soit introduit dans la
Terre pour continuer à se former
avec l'évolution de la terre ? Ce
n'est que par le fait que l'on
comprend déjà comment la vie
intérieure de l'humain, le monde
des pensées proprement dit,
contient quelque chose qui dure
au-delà de cette Terre et de tous
ses règnes, que l'on comprend
qu'il y a quelque chose dans la
Terre qui ne s'épuise pas dans
l'extérieur à la mesure de la
raison analytique, dans
l'extérieur à la mesure des sens,
qui triomphe par-dessus cette
Terre, ce qui, par sa substance,
va au-delà de ce terrestre, on est
aussi capable de regarder
l'entité, l'entité spirituelle,
qui est entrée dans la Terre par
le mystère du Golgotha et qui, en
tant que Christ Jésus, donne à la
Terre son sens supplémentaire.
|
39
|
Nun sehe man sich
dasjenige an, was der von der
heutigen Bildung durchdrungene
Mensch über das Ereignis von
Golgatha sagen kann. Er kann
nicht anders, als von dem
Ereignis von Golgatha sagen: Nun
ja, die ganze Zeit über, die
vorangegangen ist diesem
Ereignis von Golgatha, muß es
sich vorbereitet haben im
Geschehen der Erde, dann war es
da. Dann hat es wieder seine
Folgen gehabt. Es muß in der
Reihe der Ursachen und der
Wirkungen drinnenstehen. Denn
woher sollte derjenige, der in
dieser heutigen Bildung steht,
die auf Naturwissenschaft allein
gebaut ist, worinnen sollte er
die Möglichkeit sehen, daß mit
dem Ereignis von Golgatha etwas
ganz Neues in die Erde sich
hereinbegeben hat, um sich
nunmehr mit dem Weiterentwickeln
der Erde auch weiter zu
gestalten! Einzig und allein
dadurch, daß man schon begreift,
wie in dem menschlichen
innersten Leben, der
eigentlichen Gedankenwelt etwas
enthalten ist, was dauert über
diese Erde hinaus und all ihre
Reiche, nur dadurch, daß man
dieses begreift, daß etwas in
der Erde ist, was sich nicht
erschöpft in dem
verstandesmäßigen Äußeren, in
dem sinnengemäßen Äußeren, was
triumphiert über diese Erde, was
seiner Substanz nach über dieses
Irdische hinausgeht, ist man
auch befähigt, hinzuschauen auf
diejenige Wesenheit, auf die
Geistwesenheit, die durch das
Mysterium von Golgatha in die
Erde hereingezogen ist und als
Christus Jesus der Erde ihren
weiteren Sinn gibt.
|
Aujourd'hui,
il est nécessaire que l'on
s'approche du mystère du Golgotha,
des mystères du christianisme,
avec ce que la science de l'esprit
allume en l'humain. Car
aujourd'hui, le christianisme doit
être compris de manière
spirituelle. Regardons du côté des
matérialistes : tout de suite
ainsi qu'ils nient la valeur
morale de l'humain, s'ils sont
cohérents/conséquents, de même le
christianisme doit être pour eux
une absurdité/non-chose. Les
humains ne peuvent pas rester au
point de vue des anciennes
confessions traditionnelles, car
si vous regardez les
représentants, disons de l'Église
catholique par exemple, vous
verrez, lorsque ces représentants
deviennent justement des
scientifiques, comment ils
cultivent la science la plus
matérialiste ! Vous pouvez
regarder chez ceux qui, en tant
que prêtres catholiques,
deviennent des scientifiques : ils
ne veulent pas introduire l'esprit
dans la science. Ils veulent
justement que la science soit
préservée de l'introduction de
l'esprit, car ils veulent
continuer à conserver les
anciennes formes traditionnelles
dans l'esprit. Ils ont peur de la
nouvelle découverte de la
substantialité spirituelle, ils la
fuient. Il n'y a rien à en tirer
non plus. - Et si nous regardons
les formes protestantes
d'interprétation du christianisme,
nous voyons à quel point la
conception scientifique du monde
pèse sur cette récente théologie
protestante : ils ne peuvent pas
intégrer l'événement du Golgotha
dans ce qui se passe dans le monde
! C'est pourquoi ils disent qu'il
faut simplement comprendre le
Christ Jésus en fonction de ses
qualités morales, en fonction de
ce qu'il y a apporté comme éthos.
- Mais alors, cet éthos reste
complètement en l'air si on ne
l'ancre pas dans une vision du
monde spirituelle scientifique.
|
40
|
Heute ist es
notwendig, daß man sich mit dem,
was Geisteswissenschaft
entzündet im Menschen, dem
Mysterium von Golgatha, den
Geheimnissen des Christentums
nähert. Denn heute muß das
Christentum geistig verstanden
werden. Sehen wir bei den
Materialisten nach: Geradeso,
wie sie den sittlichen
Menschenwert, wenn sie
konsequent sind, ableugnen, so
muß ihnen das Christentum ein
Unding sein. Auf dem Standpunkte
der alten traditionellen
Bekenntnisse können die
Menschen nicht bleiben, denn,
sehen Sie einmal nach bei den
Vertretern, sagen wir zum
Beispiel der katholischen
Kirche, da sehen Sie, wenn diese
Vertreter gerade Wissenschafter
werden, wie sie die
allermaterialistischste
Wissenschaft pflegen! Sie können
nachsehen bei denjenigen, die
als katholische Priester
Wissenschafter werden: Sie
wollen nicht den Geist in die
Wissenschaft hineintragen. Sie
wollen gerade die Wissenschaft
bewahrt wissen vor dem
Hineintragen des Geistes, denn
sie wollen die alten
traditionellen Formen im Geiste
weiterbewahren. Sie fürchten
sich vor der neuen Entdeckung
geistiger Substantialität, sie
flüchten davor. Davon ist auch
nichts zu holen. — Und sehen wir
bei den protestantischen Formen
der Christentums-Interpretation
nach, da sehen wir, wie mächtig
auf diese protestantische neuere
Theologie die
naturwissenschaftliche
Weltanschauung drückt: Sie
können nicht in dasjenige, was
in der Welt geschieht, das
Ereignis von Golgatha einreihen!
Deshalb sagen sie, man müsse den
Christus Jesus bloß auffassen
hinsichtlich seiner moralischen
Qualitäten, hinsichtlich
desjenigen, was er als Ethos
hereingebracht hat. — Aber dann
steht wiederum dieses Ethos
vollständig in der Luft, wenn
man es nicht verankert in einer
geisteswissenschaftlichen
Weltanschauung.
|
Celui
qui reconnaît les dangers dans
lesquels le christianisme plane
actuellement doit tout de suite se
dire : tout de suite le
christianisme est obligé de
recourir à la science de l'esprit
pour connaître son centre, pour
connaître le mystère du Golgotha
en soi. Car, de même que la
science de l'esprit indique où se
trouve le germe de la Terre
future, de même la science de
l'esprit indique sur où se
trouvent les forces qui se sont
unies à la Terre sans qu'elles
aient immédiatement été contenues
dans le préchrétien de la Terre.
On peut seulement comprendre la
spiritualité du mystère du
Golgotha si l'on s'est d'abord
hissé à une compréhension
spirituelle par la science de
l'esprit. Tout de suite ceux qui
prennent le christianisme au
sérieux devraient justement faire
appel à la science de l'esprit
pour sauver ce christianisme.
C'est ce que feront aussi ceux qui
prennent au sérieux le
christianisme et le religieux
absolument.
|
41
|
Wer die Gefahren,
in denen das Christentum gerade
heute schwebt, erkennt, der wird
sich sagen müssen: Gerade das
Christentum ist darauf
angewiesen, zur Erkenntnis
seines Mittelpunktes, zur
Erkenntnis des Mysteriums von
Golgatha selbst, zur
Geisteswissenschaft zu greifen.
Denn wie Geisteswissenschaft
hinweist, wo der Keim ist zur
zukünftigen Erde, so weist
Geisteswissenschaft auch hin
darauf, wo die Kräfte sind, die
sich mit der Erde verbunden
haben, ohne daß sie unmittelbar
in dem Vorchristlichen der Erde
enthalten waren. Man kann die
Geistigkeit des Mysteriums von
Golgatha nur begreifen, wenn man
sich durch Geisteswissenschaft
erst zu einem geistigen
Begreifen überhaupt
heraufgerungen hat. Gerade
sollten diejenigen, die es mit
dem Christentum ernst meinen,
zur Rettung dieses Christentums
an die Geisteswissenschaft
appellieren. Das werden auch
diejenigen tun, die es mit dem
Christentum, die es überhaupt
mit dem Religiösen ernst nehmen.
|
Pourquoi
les humains de l'ère purement de
science de la nature ont-ils
encore des idéaux moraux ? C'est
ce que peuvent nous apprendre des
voix comme celles de Hellwald et
de Mathilde Reichardt, mais qui
pourraient être multipliées par de
nombreuses autres. Elles nous
enseignent que la tâche de la
science est de détruire tous les
idéaux, de démontrer leur vacuité,
leur inanité, de montrer que la
foi en Dieu et la religion sont
des tromperies, que la moralité
est un mensonge, etc. - C'est ce
que l'on devrait dire à partir
d'une simple vision scientifique
du monde, si l'on n'était pas trop
lâche pour le faire !
|
42
|
Warum haben denn
die Menschen des rein
naturwissenschaftlichen
Zeitalters noch sittliche
Ideale? Das können uns wiederum
solche Stimmen wie die von
Hellwald und Mathilde Reichardt
lehren, die aber durch
zahlreiche andere vermehrt
werden könnten. Sie lehren uns:
Aufgabe der Wissenschaft ist,
alle Ideale zu zerstören, ihre
Hohlheit, ihre Nichtigkeit zu
erweisen, zu zeigen, daß
Gottesglaube und Religion Trug
seien, daß Sittlichkeit Lüge ist
und so weiter. — So müßte man
eigentlich aus einer bloß
naturwissenschaftlichen
Weltanschauung heraus sagen,
wenn man nicht zu feige dazu
wäre!
|
Le
christianisme ne peut pas être
sauvé à partir d'un tel point de
vue. Le seul et unique moyen de
créer à nouveau un terrain
favorable au christianisme est
d'obtenir, par la science de
l'esprit, la possibilité de
regarder dans le spirituel
lui-même, de regarder de telle
sorte que cette vie spirituelle
soit reconnue comme une réalité et
non comme des bulles d'illusion
auxquelles on ne s'abandonne que
parce qu'on en a besoin dans la
lutte pour l'existence. Non, pas
parce que l'on a besoin du
spirituel dans la lutte pour
l'existence, mais parce qu'il est
produit par nécessité à partir de
notre monde, comme le germe de la
nouvelle plante est produit par
nécessité à partir de l'ancienne !
Mais seulement si l'on comprend
que l'ancien n'est pas soumis à la
constance de l'énergie, à
l'indestructibilité de la matière,
mais que toute la matière tombe
comme tombent les feuilles des
plantes, et que le spirituel est
le germe de ce qui vient, comme le
germe de la plante produit la
nouvelle plante. C'est seulement
quand on envisage cette nécessité
portée par l'esprit qu'on vient
aux sources dans l'intérieur
humain, où à nouveau de la valeur
humaine morale est produite, où à
nouveau de la valeur humaine
morale vit.
|
43
|
Von einem solchen
Standpunkte aus ist das
Christentum nicht zu retten.
Einzig und allein dadurch wird
dem Christentum wiederum der
Boden geschaffen, daß durch
Geisteswissenschaft die
Möglichkeit erreicht wird, ins
Geistige selber hineinzuschauen,
so hineinzuschauen, daß dieses
geistige Leben als Realität
erkannt wird und nicht als
illusionäre Blasen, denen man
sich nur hingibt, weil man es im
Kampfe ums Dasein braucht. Nein,
nicht weil man das Geistige im
Kampfe ums Dasein braucht,
sondern weil es erzeugt wird mit
einer Notwendigkeit aus unserer
Welt, wie der Keim der neuen
Pflanze aus der alten mit der
Notwendigkeit erzeugt wird! Aber
nur, wenn man einsieht, daß das
Alte nicht der Konstanz der
Energie, der Unzerstörbarkeit
des Stoffes unterliegt, sondern
daß abfällt alles Stoffliche wie
die Pflanzenblätter abfallen,
und daß das Geistige der Keim
desjenigen ist, was da kommt,
wie der Pflanzenkeim die neue
Pflanze hervorbringt. Nur wenn
man diese geistgetragene
Notwendigkeit einsieht, kommt
man zu den Quellen im
menschlichen Innern, wo wiederum
sittlicher Menschenwert erzeugt
wird, wo wiederum sittlicher
Menschenwert lebt.
|
Pour
toutes ces raisons, la science de
l'esprit ne croit vraiment pas
agir par le simple besoin
subjectif de ses adeptes, mais
croit agir à partir de la
nécessité du temps. - J'aimerais
parler demain de la manière dont
elle doit agir en fonction de la
nécessité du caractère des peuples
terrestres actuels, de la manière
dont ces peuples terrestres sont
aujourd'hui constitués par rapport
à leur âme, par rapport à leurs
conditions culturelles extérieures
: de la manière dont il s'avère
également nécessaire, par la
considération, j'aimerais dire, de
cette biographie spirituelle et de
l'histoire de la Terre - ce que
j'ai essayé de démontrer
aujourd'hui par la nature de
l'être humain de l'âme en relation
avec la valeur morale de l'humain
- de tourner le regard vers
l'émergence d'une nouvelle vie de
l'esprit. Car ce n'est que si nous
trouvons ce chemin vers l'esprit
que nous retrouverons les sources
de la valeur morale de l'humain,
que nous n'aurons plus besoin de
désespérer du fait qu'un jour la
Terre entière ne sera plus qu'une
tombe désolée, et qu'il ne restera
même pas un souvenir de ce qui a
vécu comme valeur morale de
l'humain dans l'être de l'âme.
|
44
|
Aus all diesen Gründen
heraus glaubt Geisteswissenschaft
wirklich nicht aus bloßem
subjektivem Bedürfnisse ihrer
Bekenner zu wirken, sondern glaubt
zu wirken aus der Notwendigkeit
der Zeit heraus. — Wie sie wirken
muß aus der Notwendigkeit des
Charakters der heutigen
Erdenvölker, wie diese Erdenvölker
heute in bezug auf ihre Seele, in
bezug auf ihre äußeren
Kulturverhältnisse beschaffen
sind, davon möchte ich dann morgen
sprechen: wie es sich auch durch
die Betrachtung, ich möchte sagen,
dieser geistigen Biographie und
Geschichte der Erde als eine
Notwendigkeit erweist — was ich
heute durch die Natur des
menschlichen Seelenwesens mit
Bezug auf den sittlichen
Menschenwert zu erweisen versuchte
—, den Blick hinzuwenden zu dem
Aufgang eines neuen Geisteslebens.
Denn nur dann, wenn wir diesen Weg
zum Geiste finden, finden wir auch
wiederum die Quellen des
sittlichen Menschenwertes,
brauchen wir nicht mehr zu
verzweifeln darüber, daß einstmals
die ganze Erde ein ödes Grab sein
werde, und nicht einmal eine
Erinnerung zurückgeblieben sein
werde an dasjenige, was als
sittliche Menschenwerte im
Seelenwesen gelebt hat.
|
La
science de l'esprit montre que les
valeurs humaines morales se
fondent à juste titre dans l'être
de l'âme, parce que les mondes
futurs créent leurs germes tout de
suite dans les âmes humaines par
des valeurs humaines morales. Les
valeurs humaines morales
d'aujourd'hui sont les valeurs
naturelles des mondes futurs. De
même que nous regardons
aujourd'hui dans les valeurs
naturelles et voyons les résultats
des mondes passés, de même nous
voyons dans ce qui naît au plus
profond de notre poitrine
l'émergence de nouveaux mondes. Ce
n'est pas sous une forme abstraite
que la science de l'esprit parle
de l'éternité. Car ce qui vit
ainsi dans l'éternel devenir, dans
le changement, de telle sorte
qu'il naît comme naturel de ce qui
est moral et porte à nouveau en
son sein ce qui est moral pour les
mondes futurs, ce qui vit ainsi
dans le changement des temps, a la
vie des éternités. Et c'est ainsi,
parce que le germe repose pour
l'éternité dans l'entité de l'âme
humaine, que l'âme humaine a sa
véritable éternité.
|
45
|
Geisteswissenschaft
zeigt, daß sittliche
Menschenwerte mit Recht im
Seelenwesen aufgehen, weil sich
künftige Welten ihre Keime
gerade in den Menschenseelen
durch sittliche Menschenwerte
schaffen. Sittliche
Menschenwerte von heute sind
Naturwerte zukünftiger Welten.
Wie wir heute in die Naturwerte
hineinschauen und sehen die
Ergebnisse vergangener Welten,
so sehen wir in dem, was tief in
unserer Brust entsteht, den
Aufgang von neuen Welten. Nicht
in abstrakter Form spricht
Geisteswissenschaft von der
Ewigkeit. Denn was so im ewigen
Werden, im Wandel lebt, so daß
es als Natürliches aus
Sittlichem hervorgeht und wieder
Sittliches für künftige Welten
in seinem Schoße trägt, was so
im Wandel der Zeiten lebt, das
hat das Leben der Ewigkeiten.
Und damit hat, weil der Keim für
Ewigkeiten in der
Menschen-Seelenwesenheit ruht,
die Menschenseele ihre wahre
Ewigkeit.
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Français
seulement
ÊTRE D'ÂME ET
VALEUR MORALE DE L'HUMAIN À LA LUMIÈRE DE LA
SCIENCE DE L'ESPRIT (ANTHROPOSOPHIE) -
Deuxième conférence, Bâle, 5 mai 1920 [p. 251]
La signification de la vie morale dans
l’image du monde actuel. Pour le
développement de l’image du monde en science
de la nature. Développement de la vie
psychique. Sur la différence entre la pensée
libre de corps et l’habituelle.
L’entrainement d'un sentiment et d’une
volonté libre du corps. Les relations
internes entre le règne minéral, végétal,
animal et le monde des humains. Conception
du monde en science de l’esprit comme
sauveteur des valeurs morales de l’humain.
La nécessité d'un rapprochement aux secrets
du christianisme.
01
Dans la conférence d'hier, j'ai déjà souligné
comment, sous l'influence de la nouvelle
conception du monde déterminée par la science
de la nature, une certaine incertitude a dû
naître dans l'humanité en rapport à la
question : comment ce devenir du monde, que la
science de la nature présente comme étant
justement nécessaire à la nature, se
place-t-il à la validité, à la signification
des valeurs humaines morales ?
02
La vision du monde de science de la nature est
donc toujours de plus en plus à indiquer sur
ce que tout ce qui se passe dans le monde est
nécessaire selon les lois de la nature. Et
elle en est venue de plus en plus à n'inclure
dans cette loi/légité naturelle que ce qui, au
fond, n'a rien à voir avec l'humain moral. Et
c'est ainsi que nous avons vu naître, à vrai
dire très clairement au milieu du XIXe siècle,
une image de science de la nature du monde
composée des différents résultats de la pensée
de science de la nature, qui dit à peu près,
tout d'abord pour notre Terre et ce qui y
appartient : cette Terre serait un membre d'un
système général, notre système solaire, et
elle est sortie avec lui d'une sorte d'état de
brouillard primitif, elle s'en serait dégagée,
se serait séparée au cours du temps. Alors
seraient apparus les êtres du règne minéral,
du règne végétal, du règne animal et, par le
perfectionnement de la forme animale, aussi
l'humain. Si la nécessité naturelle de
l'action des forces, qui a conduit le cours du
monde jusqu'à ce moment et jusqu'à cette forme
actuelle, se poursuit, ce qui est actuellement
habité par les humains en tant que Terre sera
un jour vide d'humains, vide d'animaux, vide
de plantes, et disparaîtra à nouveau dans le
processus général du monde.
03
Certes, celui qui ressent énergiquement ce que
la science de la nature représente aujourd'hui
pour les humains en tant qu'autorité, ne
doutera guère que cette conception du monde
ait une certaine importance exclusive. Oui, il
y en aura beaucoup, tout de suite parmi les
éduqués actuels, qui affirmeront strictement
que celui qui ne veut pas reconnaître
l'importance de cette conception du monde se
ridiculiserait.
04
Toutefois, parmi ceux qui se ridiculisent
ainsi, sont des gens dont les voix sont à
mettre en avant tout pesamment. J'ai déjà
attiré l'attention sur le fait que l'historien
de l'art Herman Grimm, dans son livre sur
Goethe, souligne à quel point cette vision du
monde ne correspond pas à la sensibilité
originelle et élémentaire de l'humain. Il dit
même que la vue d'un os autour duquel un chien
affamé tourne en rond est plus appétissante
que cette vision du monde. Il sera difficile à
une future historiographie de l'humanité
d'expliquer la folie du temps qui aurait
conduit à cette théorie de Kant-Laplace.
05
Certes, une telle chose est aujourd'hui
considérée comme de l'amateurisme, du
dilettantisme, etc. Ce qui est établi par la
science de la nature s'érige dans une certaine
mesure comme vision du monde en une entière
image du monde, et s'impose/se fait valoir
alors de cette manière. Et nous sommes devant
à demander : face à une telle image du monde
qui en certaine relation, revendique son
exclusivité, comment la voix de l'idéal moral,
la voix de la conscience, qui se fait entendre
au fond de l'humain, la voix qui nous invite à
faire ceci ou à ne pas faire cela, la voix qui
nous dit que ceci est bien ou que cela est
mal, se situe-t-elle face à une telle image du
monde ? Comment toute la vie morale
s'inscrit-elle dans cette image du monde ?
06
J'ai appris à connaître beaucoup d'humains qui
considèrent cette vie morale comme une sorte
de fumée éphémère qui s'élève, en fait
l'illusion d'une fumée qui s'élève du devenir
de science de la nature, qui remplit l'humain
d'illusion pendant un temps durant, pour alors
disparaître pour toujours. Et comment
devrait-on penser autrement, si l'on est tout
à fait honnête, que ce qui naît dans la tête
de l'humain après que l'humain se soit formé
au cours de millions d'années à partir de
formes animales inférieures, comment
devrait-on penser autrement que ce qui naît
dans la tête de l'humain en tant qu'idéal
disparaîtra aussi à nouveau dépourvu de traces
lorsque la Terre retournera à l'état dans
lequel elle se dissout dans le cours général
du monde. Ce n'aurait justement été qu'un
épisode, que les humains se soient proposés
des idéaux moraux. Les humains auraient agi
sous l'influence de ces idéaux moraux. Tous
ces idéaux moraux n'auraient rien signifié de
plus que des bulles d'illusion qui se seraient
élevées, selon lesquelles les humains auraient
organisé leur vie, et qui n'auraient eu aucune
autre conséquence dans l'évolution du monde.
07
Je sais combien du côté matérialiste est aussi
aujourd'hui objecté à une telle pleine
conséquence de cette image du monde. Mais il y
a quelque chose qui doit aussi être une fois
touché face aux objections que font
aujourd'hui les matérialistes lorsqu'on leur
dit : votre vision du monde, votre image du
monde purement tirée de sciences de la nature,
ne fait en fait de la valeur morale de
l'humain rien d'autre qu'une bulle illusoire.
08
Regardons une fois autour de nous dans le
temps où l'image du monde de science de la
nature a fait son apparition dans le monde
civilisé, avec toute sa fraîcheur et tout son
feu. C'était à peu près au milieu du XIXe
siècle, où, j'aimerais dire, non pas avec
autant de somnolence et d'inconséquence
qu'aujourd'hui, mais de pleins feux, les
matérialistes ont enfoncé le clou sur la façon
dont on pensait aux valeurs morales à partir
de l'idée que tout est ordonné comme le
veulent la physique, la chimie et la biologie
; je voudrais en donner quelques échantillons,
qui ne sont peut-être plus assez connus
aujourd'hui. Voyez-vous, dans le temps où le
matérialisme traversait, j'aimerais dire, la
civilisation européenne dans sa fraîcheur de
jeunesse, il y avait un historien, Hellwald,
qui écrivait une histoire de la culture du
point de vue de l'image de science de la
nature du monde. Il se disait, en tirant la
véritable conséquence de cette image de
science de la nature du monde : les idéaux
moraux, les idées morales de l'humain en
général, ce sont des illusions. Comment
peut-on penser à une quelconque justification
objective d'idées morales après les événements
nécessaires, comme le suppose la chimie, comme
le suppose la physique ? Mais les humains ont
toujours eu des idées morales. Cela doit
simplement être expliqué par science de
nature, dit l'historien de la culture
Friedrich von Hellwald. Mais pour l'instant,
il s'exprime sur les idéaux moraux du point de
vue purement scientifique, c'est-à-dire à
l'époque du point de vue de science de nature.
Cette façon de s'exprimer, j'aimerais la
présenter une fois en un échantillon. Il dit :
"La tâche de la science est de détruire tous
les idéaux, de prouver leur vacuité, leur
nullité, de montrer que la foi en Dieu et la
religion sont des tromperies, que la moralité,
l'amour, la liberté et les droits de l'humain
sont des mensonges".
09
Vous voyez, c'est ainsi que l'on parlait quand
on croyait que la causalité scientifique de
nature serait la seule à pouvoir être
présentée comme une image du monde, dans le
temps où cela entrait frais dans les cœurs, où
l'on n'abordait pas incohérent et froid ces
choses.
10
Mais, dit maintenant le même historien,
pourquoi les humains se sont-ils fait des
illusions sur ces idéaux moraux, qui sont nuls
? La science témoigne de leur nullité. Parce
que les humains, dit-il, en avaient besoin ;
dans la lutte pour l'existence/l'être-là, ils
en avaient besoin. Si l'on a des illusions
morales, si l'on croit à la tromperie des
idéaux moraux ou des idéaux de vérité, on
progresse mieux dans la lutte pour l'existence
que si l'on ne croit pas à ces illusions.
C'est pour cela que ces bulles se sont
élevées. C'est pourquoi on s'est emparé de ces
idéaux moraux. Ils ont été les bons moyens
dans la lutte pour l'existence.
11
C'était la conséquence du dernier tiers du 19e
siècle ! C'est quelque chose qui gronde encore
dans les âmes ; mais les âmes ne sont plus
aussi cohérentes que celles des gens de
l'époque, et c'est pourquoi les âmes
d'aujourd'hui n'admettent pas la cohérence qui
consiste à dire : ou bien j'adopte l'image de
la nature de Kant-Laplace ou une image
similaire, et alors je dois déclarer que les
idéaux moraux sont des mirages et des
mensonges, ou bien je dois démolir ce qui
n'est qu'une image du monde scientifique.
12
Oui, les humains étaient plus cohérents.
J'aimerais vous lire un autre échantillon. Une
dame a écrit à l'un des concepteurs de l'image
du monde scientifique qui donnait le ton à
l'époque, Moleschott. Cette dame écrivait
alors ce qui suit à propos de sa conception de
la valeur morale de l'humain : "La mesure
morale pour chaque humain ne réside que dans
sa propre nature, et est donc différente pour
chacun. Qu'est-ce que la débauche et les
passions en soi ? Rien d'autre qu'une mesure
plus ou moins grande d'un instinct/une pulsion
pleinement justifiée". Et la dame écrit plus
loin : "J'aime l'humanité telle qu'elle est,
et même le voleur et l'assassin, a appris son
enseignement" — elle pense l'enseignement de
Moleschott - " à respecter et à reconnaître
ses droits humains. Dans le cercle des
dispositions humaines, tout ce qui fait le
voleur aussi bien que le marchand est
pleinement justifié. L'astuce et la ruse,
liées à l'instinct de gain, ne sont ici et là
qu'un assemblage avec d'autres forces
spirituelles, le principe vivifiant. Tout ce
qui entre dans la vie a acquis, avec cette
entrée, le droit de vivre. C'est pourquoi je
dois le dire encore une fois : même l'humain
devenu voleur a apporté avec lui le droit
d'achever sa nature et de la rendre
universelle, et ne peut être de cette façon
qu'une nature puissante, une nature morale. Et
comme le voleur, ainsi tout vicieux, ainsi
celui qui est devenu meurtrier. Celui-ci ne
peut parvenir à la perfection de son humanité
qu'en satisfaisant son désir de meurtre".
13
Mes très chers présents, il ne s'agit pas
d'une révolutionnaire, mais d'une très brave
dame à la mentalité bourgeoise qui, à l'époque
de la virginité de cette vision du monde qui
est aujourd'hui aussi défendue/représentée,
mais qui n'est pas prise au sérieux, a pris
cette vision du monde suffisamment au sérieux
et savait que si l'on pense comme la plupart
des humains le font encore aujourd'hui en ce
qui concerne l'image scientifique de nature du
monde, alors on doit penser à la valeur morale
de l'humain comme elle le pense. C'était un
engagement intime qu'une telle personnalité
ressentait à l'égard de la profession de foi
que je viens d'évoquer, qui conduit au fond à
la dissolution de toute aspiration à la
vérité, à la dissolution de tout idéal, et qui
n'a absolument aucun point de repère pour
penser la valeur morale de l'humain ancrée
dans le monde.
14
Je vous ai lu ces échantillons, qui pourraient
encore être multipliés, pour que vous voyiez
comment ce qui se passe aujourd'hui en Europe
a pris place dans les âmes humaines. A-t-on
besoin de s'étonner que par-dessus l'Europe
aille aujourd'hui cette ambiance que vous
connaissez suffisamment, alors que cette
ambiance est née tout de suite chez les
humains qui pensaient et ressentaient de
manière conséquente et qui représentaient
cette vision du monde vers le milieu du XIXe
siècle et au début du dernier tiers du XIXe
siècle ?
15
Il est donc dans le fait ainsi que l'humain
actuel, dans la demi-mesure de son âme, ne
s'avoue pas seulement qu'il devrait penser
ainsi à la valeur morale de l'humain s'il ne
révisait pas son image du monde, telle que les
concepteurs de visions du monde à tendance de
scientifique de nature la lui présentent.
C'est la grande gravité de toutes ces
questions qui surgissent lorsqu'on envisage
une nouvelle construction de notre image du
monde. C'est ce qui pèse si lourdement sur
l'âme de ceux qui voient dans la science de
l'esprit, dont je vous ai aussi de nouveau
parlé hier, quelque chose qui doit
nécessairement s'insérer dans le cours actuel
de l'évolution de l'humanité et dans celui du
prochain avenir. Ce n'est qu'à partir de là
que l'on peut s'attendre à ce que la valeur
morale de l'humain gagne du terrain/du
foncier, gagne vraiment du terrain, et que la
vision du monde de science de la nature soit
elle-même fécondée par la science de l'esprit,
par la connaissance de l'esprit.
16
Il nous suffit maintenant de considérer
quelques-unes des choses qui ont été
mentionnées ici hier pour comprendre en
profondeur comment le monde ne peut pas être
connu par l'humain s'il ne peut pas d'abord
s'éclairer lui-même. Les processus à
l'extérieur dans le monde, nous ne les
reconnaîtrons dans leur véritable essence que
si nous pouvons les explorer à partir de
l'entité de l'âme. Nous nous souvenons alors,
comme nous l'avons fait valoir hier, comment
la science de l'esprit qui est pensée ici
cherche ses méthodes et ses connaissances
spirituelles à travers l'évolution intérieure
de l'âme. Et je veux encore une fois indiquer
brièvement sur ce qui se développe à nous à
l'intérieur de l'âme humaine, sur la manière
dont cette âme humaine est amenée plus loin
que dans la vie ordinaire et la science
ordinaire, pour entrer dans les visions du
monde spirituel. J'ai indiqué comment la
tête/le chef se développe, comment nous voyons
dans l'enfant, en entrant dans le monde,
comment de jour en jour, d'année en année, un
d'âme-d'esprit intérieur se presse à la
surface.
17
Nous voyons comment les traits du visage de
l'enfant deviennent de plus en plus
psychiques, de plus en plus spirituels,
comment quelque chose travaille à l'intérieur,
qui façonne plastiquement l'être humain à la
surface. Nous ne faisons peut-être que
pressentir, mais une observation impartiale
qui va plus loin dans les choses comprend que
ce qui s'exprime ainsi, j'aimerais dire, dans
les traits du visage, s'étend plus loin dans
l'organisation de l'enfant. Et j'ai attiré
hier l'attention sur le fait que l'expression
la plus intense de ce qui se passe par cette
transformation plastique du corps humain par
le psycho-spirituel est le changement de
dents, la sortie des deuxièmes dents qui
remplacent les dents de lait. Ces deuxièmes
dents montrent de la manière la plus
marquante, la plus frappante, comment
l'organisme humain tend/tire à
l'endurcissement au cours des sept premières
années de sa vie.
18
Lorsque l'enfant a reçu les dents, les
représentations reçoivent forme, elles peuvent
devenir des souvenirs durables, elles
reçoivent des contours. À l'instant de la vie
humaine, où les forces qui ont œuvré à
l'intérieur de l'organisme jusqu'à la septième
année de vie ont, d'une certaine manière,
rempli leur tâche pour l'organisme, le
changement de dents est là. Alors ces forces
qui ont œuvré dans l'organisme jusqu'au
changement de dents viennent en leur liberté.
Elles se montrent dans leur forme
spirituelle-âme ; elles œuvrent alors dans le
patrimoine/la capacité humaine de mémoire,
dans la capacité humaine de penser. La même
chose avec quoi nous pensons, ce avec quoi
nous formons notre mémoire, cela a travaillé
dans notre organisme jusqu'à l'âge de sept ans
en tant que plasticien humain ; c'est ce qui
l'a amené à ce que la substance dentaire s'est
séparée de l'ensemble de la substance
organique humaine, si j'ai la permission de le
suggérer de façon aussi aphoristique, sinon on
devrait faire de nombreuses conférences sur ce
changement de dents pour expliquer la chose
entièrement.
19
Vous voyez, ce n'est qu'un petit échantillon,
mais c'est justement un échantillon de la
manière dont la science de l'esprit ne veut
pas se complaire dans un nid de coucou dans
les nuages, de la manière dont elle ne s'élève
pas dans un brouillard mystique, mais de la
manière dont elle interprète précisément la
connaissance de la réalité, de la manière dont
elle montre ce qui, en tant que
spirituel-psychique, travaille dans
l'organisme humain au cours des sept premières
années. Cette science de l'esprit apprend
d'abord à connaître l'organisme humain ! C'est
précisément le destin du matérialisme de ne
pas pouvoir reconnaître la matière, de ne rien
nous dire tout de suite sur la matière. La
science de l'esprit nous dit précisément sur
la matière des choses telles que je viens de
les évoquer dans le travail de ce qui
deviendra plus tard le mouvement de la pensée,
sur l'organisme humain jusqu'à la septième
année. Si l'on pouvait entrer dans le détail,
dans le concret, on verrait comment le
spirituel-psychique travaille sur les organes
humains, sur le foie, les poumons, les reins,
et ainsi de suite. La science de l'esprit
apportera la véritable connaissance des
processus matériels, car elle est en mesure
d'expliquer ces processus matériels à partir
du spirituel.
20
Si l'on poursuit, en tant que chercheur en
esprit, la formation de la méthode par
laquelle on peut entrer dans le monde
spirituel, alors il faut continuer à former
par la méditation - comme je l'ai indiqué hier
- ce qui s'est séparé au cours de la septième
année comme activité de pensée, comme activité
de représentation. Il faut alors travailler
intérieurement en pensée aussi fortement que
la pensée travaille pendant les sept premières
années de la vie, lorsqu'elle n'a pas
seulement des pensées à faire apparaître
devant la conscience, mais lorsque la force de
la pensée travaille si fortement dans
l'organisme qu'elle finit par faire sortir les
dents de l'organisme. Si l'on travaille par la
méditation dans une telle activité renforcée
de pensée et de représentation, on remarque
cependant aussi la différence entre cette
pensée qui nous amène directement dans la
vision du monde spirituel, qui nous fait
immédiatement reconnaître comment l'humain est
descendu du spirituel-âme par la naissance
dans son existence physique, et on peut alors
comparer ce que l'on a ainsi, j'aimerais dire,
artificiellement conquis par la méditation,
avec ce qu'est la pensée humaine ordinaire.
21
N'est-ce pas ainsi que l'on a expérimenté en
quoi consiste la pensée humaine ordinaire,
celle que l'humain exerce dans la vie
quotidienne, dans la science ordinaire. C'est
la pensée que les humains exercent, mais ils
ne peuvent pas savoir en quoi consiste cette
pensée. On n'apprend à reconnaître en quoi
consiste cette pensée que si l'on peut placer
à côté d'elle la pensée qui est libre de
corps, qui n'est pas liée au cerveau, qui se
déroule dans le pur spirituel-âme,
l'éthérique, que l'on peut s'approprier
seulement par la méditation. C'est alors en
premier que l'on a la possibilité de comparer,
que l'on peut comparer la pensée ordinaire de
l'humain avec cette pensée entièrement libre
de corps. C'est important qu'on le puisse, car
cela donne alors une véritable science sur
toute la signification de l'être d'âme humain.
22
Vous voyez, c'est une expérience
extraordinairement pleine de signification que
l'on fait une fois que l'on est une fois aussi
loin à saisir la pensée dans son état/contexte
libre de corps et avec, à comparer ce qu'est
la pensée lorsqu'elle est liée au cerveau en
tant que pensée ordinaire de la vie. On voit
alors en rapport à la pensée, la différence
qui existe entre l'humain et l'animal.
23
24
Beaucoup a donc été glosé/fabulé sur cette
différence entre l'humain et l'animal,
notamment beaucoup fabulé par la science
moderne. Mais reconnaître en quoi consiste
cette différence - on le peut d'abord que par
un comparer tel que j'ai justement suggérer.
25
Et quand on se demande : oui, par quoi donc
apparait la pensée ordinaire, par
opposition/contraste à la libre de corps qui
rattache immédiatement à l'être
psychique/d'âme de l'humain, en ce qu'elle se
déroule seulement dans le
spirituel-psychique/âme, en quoi consiste donc
- on peut le demander ainsi maintenant - la
pensée ordinaire du point de vue de cette
pensée libre de corps ? Cette pensée ordinaire
est absolument liée au cerveau. Il doit être
là quelque chose d'organisation organique ce
par quoi cette pensée ordinaire se déroule. La
pensée libre de corps, acquise par la
méditation, n'a pas besoin de cet outil
nerveux. La pensée ordinaire a besoin de cet
outil nerveux. L'humain n'a cet outil nerveux
que parce que chez lui l'organisation n'est
pas poussée aussi loin que chez l'animal.
L'animal pousse dans une certaine mesure son
organisation animale jusqu'à un certain point,
il s'endurcit jusqu'à un certain point. Au
début de la vie, l'humain ne va pas aussi loin
dans le durcissement, l'ossification et la
sclérose de la vie psychique/de l'âme que les
animaux au début de la vie. Mais pendant la
vie, l'humain développe ce durcissement. Car
ce qui s'exprime dans le durcissement de
l'organisme par le fait que les deuxièmes
dents apparaissent comme de purs produits de
durcissement se poursuit aussi dans la pensée
quotidienne ordinaire ; ce ne sont simplement
pas des dents, mais des insertions beaucoup
plus légères, aimerais-je dire, dans
l'organisme, qui se dissolvent à nouveau. Mais
cette pensée, cette pensée ordinaire, consiste
justement en ce que l'humain, dans le
processus continu, tue continuellement ce qui
naît en lui, la vie qui pousse, qui
bourgeonne. Cela vient au jour qu'en nous, la
pensée, qui a une réalité antérieure à celle
des dents, jaillit continuellement de
l'organisme sous forme de parties mortes, et
que ce jaillissement se dissout à nouveau dans
la sclérose, l'ossification. La pensée
consiste précisément en ce que nous portons
continuellement la mort en nous en rapport à
notre système de tête, notre système
nerveux-sensoriel.
26
C'est ce sur quoi j'ai déjà attiré l'attention
dans d'autres contextes, ici à cette place.
Notre pensée consiste en ce que, dans le
processus temporel continu, nous accomplissons
par notre propre activité intérieure ce pour
quoi l'animal est conçu dès le début : le
processus de sclérose, le processus
d'ossification, le processus de mort que nous
portons dans notre organisme. Du point de vue
de la pensée libre de corps, que l'on s'est
approprié par la méditation, on regarde cette
mort continuelle, sans laquelle la pensée
ordinaire de l'humain ne peut pas se dérouler.
Et cette mort est seulement continuellement
compensée parce qu’à nouveau les forces
vivifiantes jaillissent de l'organisation
restante, de l'organisation du sang et du
cœur, dans la tête qui tend à mourir
continuellement. Dans l'humain, tout de suite
en ce qu'il est un penseur, il y a un combat
permanent entre mourir et vivre. Et ce qui se
produit à la fin de la vie physique, le moment
unique du mourir, est justement seulement le
résumé synthétique de ce qui se passe toujours
dans le petit. Nous mourons continuellement à
partir de notre organisation nerveuse
sensorielle ; seulement, cette mort est
continuellement suspendue. Ce n'est que
lorsque le reste de l'organisme, et pas
seulement l'organisme de la tête, n'a plus la
capacité de suspendre la mort, que nous
mourons réellement. La mort n'est pas quelque
chose qui n'arrive qu'une fois à l'humain, la
mort est un processus permanent/durable. Et
c'est à cette mort que nous devons la pensée.
En ce que nous intégrons/membrons la mort en
nous par la pensée, premièrement, cette pensée
est absolument disponible seulement en nous,
et deuxièmement cependant, nous apprenons à
reconnaître ce qu'est en fait
substantiellement la mort.
27
Quand on s'est formé la pensée libre de corps,
cultivée à nous par la méditation, ainsi on
regarde d'abord sur l'autre pensée, on voit
comment elle minéralise, ossifie
continuellement la substance humaine, et on
apprend à connaître le processus de
minéralisation. En apprenant à connaître en
l'humain un minéral pur comme le produit de la
pensée, qui remplit l'humain, qui le remplit
de ce qui est mort, on apprend à connaître en
soi le règne minéral. Et en élevant la pensée
en soi au-dessus du degré de la mort, en
l'éveillant en soi-même, en faisant
l'expérience que quelque chose doit mourir en
nous pour que les pensées naissent, en faisant
cette expérience, on apprend à connaître aussi
le mystère/secret de l'univers. On apprend à
reconnaître ce que signifie réellement ce
royaume minéral là dehors. Ce royaume minéral
du monde extrahumain, on apprend à le
reconnaître uniquement en reconnaissant le
royaume minéral lié à la pensée dans l'humain
lui-même. La connaissance juste du monde ne
s'acquiert que par la connaissance intime de
l'humain. Et en voyant comment quelque chose
s'éteint/meurt en l'humain, on échappe au
préjugé qui s'est glissé dans le XIXe siècle
comme le préjugé le plus aigu et le plus
intense et qui est resté jusqu'à nos jours ;
c'est ainsi que l'humain fixait, aimerais-je
dire, sous l'emprise d'une suggestion infâme,
le monde minéral et sa causalité. Il ne
connaissait rien en lui qui lui eût appris à
connaître l'essence de ce monde minéral. Il ne
pouvait rien se dire d'autre : Ce monde était
autrefois une nébuleuse mondiale, la nébuleuse
primitive de Kant-Laplace. C'est de là qu'est
né le système planétaire, la Terre ; c'est de
là que s'est développé tout le reste, et cela
continuera ainsi. Ce devenir, cet événement
causal, est quelque chose d'éternel ; les
valeurs morales humaines y sont des bulles qui
s'élèvent, des bulles qui ne sont que des
illusions. - Si l'on apprend à reconnaître ce
règne minéral en apprenant à le reconnaître en
soi-même, alors on apprend à percevoir son
essence dans le monde extérieur. On voit en
soi comment le règne minéral est une mort
perpétuelle. Et on ne construit plus l'image
extérieure du monde de l'ancienne manière,
mais on sait maintenant comment cette image
extérieure du monde est en fait construite
sous le préjugé de la science. Nous avons déjà
attiré l'attention sur le fait qu'elle est
construite avec beaucoup d'esprit : on
pourrait suivre la transformation du cœur
humain pendant cinq ans et on trouverait que
le cœur humain est aujourd'hui quelque chose
de différent qu'il y a cinq ans. On pourrait
alors continuer à suivre ce qu'il est après
cinq autres années, on pourrait ensuite
calculer ce qu'il est après trois cents ans,
il n'est simplement plus là, mais le calcul
peut être très rigoureux et juste. C'est ainsi
que les géologues et les astronomes calculent
ce qu'il en serait sur cette Terre après des
millions d'années. Cette terre n'est pas plus
présente que l'humain physique ne l'est après
trois cents ans. Et de même que le cœur humain
n'était pas là il y a trois cents ans, de même
la Terre n'était pas là à l'époque pour
laquelle les géologues font leurs calculs !
28
C'est ce que l'on apprend justement à
reconnaître en apprenant à connaître la nature
du règne minéral dans l'entité humaine
soi-même, par le chemin que je vous ai
indiqué. Mais lorsqu'on a appris à connaître
de cette manière l'essence du règne minéral,
alors on sait que ce règne minéral disparaît
justement ainsi de la Terre sans que la Terre
entière ne disparaisse, de la même manière que
ce qui est ossifié chez l'humain cesse dans la
mort sans que l'humain entier cesse
psychiquement-spirituellement.
29
Et plus loin : de même que l'on peut faire
progresser le penser par la méditation, de
même on peut faire progresser le sentir humain
; de même que l'on peut rendre la pensée
humaine clairvoyante d'une certaine manière,
on peut rendre le sentiment humain
clair-sensible, de sorte que l'on entre aussi
dans le monde spirituel par le sentiment
humain. Et de même que l'on apprend à
connaître le règne minéral par la pensée comme
je viens de l'indiquer, de même, en rendant le
ressenti libre de corps, on apprend à regarder
en arrière sur le ressenti quotidien tel qu'il
est lié au système glandulaire humain, on
apprend à reconnaître comment ce ressenti
quotidien est lié à un processus similaire
dans l'organisme, comme l'est le processus
végétal dans le monde extérieur.
30
Et à nouveau, on apprend à connaître
l'essence/l'être du processus végétal dans le
monde extérieur. Et on apprend à reconnaître -
ce qui semble très paradoxal à l'humain actuel
- que le règne végétal a un être-là/une
existence plus longue que le règne minéral,
que le règne végétal est aussi plus ancien que
le règne minéral. L'humain actuel ne peut rien
se représenter d'autre que le règne végétal
pousse du sol du minéral. Il devrait plutôt se
contempler comment du règne végétal en pousse
un règne clairement minéral dans la houille !
Il pourrait partant de là voir comment tout le
minéral qui existe aujourd'hui est une
ségrégation, un résultat d'un végétal
originel, et comment le végétal aura une
existence plus longue que le minéral.
31
De même que l'on peut rendre la pensée et le
sentiment libre de corps, ainsi aussi la
volonté. Et si l'on obtient cette volonté
libre de corps - j'ai aussi parlé hier de ce
par quoi on obtient cette volonté libre de
corps, par une auto-éducation particulièrement
appropriée et intensive, par un s'auto-saisir,
par un auto-élevage -, alors on apprend à
reconnaître l'essence particulière dans
l'humain, qui est maintenant apparentée au
règne animal. Alors on apprend aussi à
reconnaître l'essence de ce règne animal. Mais
on apprend aussi comment le règne végétal est
à son tour une séparation du règne animal,
comment le règne animal est plus ancien que le
règne végétal, comment il a séparé le règne
végétal de lui-même, comment il existera plus
longtemps, comment le règne végétal
disparaîtra plus tôt que le règne animal. Bien
sûr, pas dans les formes d'animaux physiques
comme aujourd'hui, mais sous la forme
d'entités animales qui sont incarnées dans ce
règne physique.
32
Et c'est alors seulement que l'on reçoit un
véritable aperçu du monde humain. On a alors
un tel aperçu de ce monde humain que l'on se
dit : c'est l'humain qui a grandi au-dessus de
tous ces règnes, parce que, comme le règne
végétal a séparé le règne minéral, le règne
animal a séparé le règne végétal, l'humain a
séparé l'animal de lui ; il est plus ancien
que le règne animal et dure plus longtemps que
le règne animal. C'est d'abord le minéral qui
disparaît, puis le végétal, puis l'animal.
C'est alors qu'existera l'humain que l'on a
appris à connaître en regardant ce qui s'est
élevé de la mort du minéral, ce qui s'est
élevé de la mort du végétal, de la mort de
l'animal, lorsque les trois autres règnes
auront disparu. - Qu'est-ce qui s'élèvera
alors de notre Terre, de notre existence
terrestre ? Celui qui apprend à connaître
l'humain apprend déjà maintenant à reconnaître
cela. Il voit comment le penser, comment les
pensées - et les idéaux moraux sont des
pensées - comment elles s'élèvent/se dressent
du tombeau de la partie ossifiante de
l'organisme en nous ; ainsi, un jour, il n'y
aura que ce que l'humain aura produit. Lorsque
ce qui se trouve dans le règne minéral, le
règne végétal et le règne animal aura disparu,
ce qui se détachera de tout ce qui a disparu,
c'est ce que l'humain aura produit en
surmontant le règne minéral mort, en
surmontant le règne végétal et en surmontant
le règne animal. Et nous sommes informés que
ce que nous formons aujourd'hui en tant
qu'idéaux moraux sera constitutif du monde
dans nos pensées germinales, lorsque tout ce
qui est contenu dans le règne minéral, végétal
et animal actuel aura disparu. Nous nous
plaçons désormais dans le monde comme nous
devons nous placer lorsque nous regardons la
plante dans l'image : elle grandit, forme
feuille après feuille, mais le petit germe qui
deviendra la nouvelle plante est déjà formé.
Le vieux feuillage s'écaille de la plante ;
les pétales, tout cela n'a aucune importance
pour la suite. Nous sommes dans le monde en
tant qu'être humain. Nous voyons comment se
produit en nous, dès maintenant, ce qui sera
un jour le processus terrestre. Nous voyons
comment se forme en nous un règne minéral,
parce que nous pensons, comment se forme en
nous un règne végétal, parce que nous pensons,
comment se forme en nous un règne animal,
parce que nous pensons. Sut tout cela triomphe
ce qui se forme en nous comme pensée,
sentiment et volonté. Avec cela le germe est
donné. Nous devons seulement avoir la
possibilité de savoir que ce à partir de quoi
ce germe se développe tombe, comme tombent les
pétales, les feuilles de la tige, et que cela
donne justement le germe d'un nouveau monde.
33
L'ennemi de cette reconnaissance s'est
développé vers en haut au XIXe siècle, en ce
sens que l'on ne pouvait rien se représenter
d'autre que le devenir minéral renferme en lui
une substantialité qui est constante. On
parlait de constance de la matière, de la
force/énergie. À l'instant où l'on a posé ces
dogmes, en cet instant, ce minéral est quelque
chose ; en cet instant, on n'envisage pas que
ce minéral est voué à disparaître/au déclin,
que plus tard le végétal est voué à
disparaître, que plus tard l'animal est voué à
disparaître, et que sur toute cette tombe ne
se dressera pas un néant, mais se dressera ce
que nous, les humains, portons aujourd'hui en
nous.
34
Oui, cette Terre, avec tout ce qui est sur
elle dans les trois règnes, va périr. Mais ce
que nous formons en nous déjà aujourd'hui, et
auquel nous attribuons une valeur humaine
morale, est le germe d'une nouvelle Terre, le
germe d'un nouvel être-là mondial. Nous ne
regardons pas vers la valeur morale de
l'humain en disant : c'est une bulle illusoire
qui s'élève - parce que nous voyons comment
tout ce qui est autour, comme les feuilles de
la plante en tombe, de même que tout le reste
de la Terre tombe, mais se développe comme un
germe ce que nous portons en nous comme la
valeur morale de l'humain. Nous devons
seulement surmonter des représentations telles
que le préjugé de la constance de la matière,
de la constance de la force/de l'énergie, ces
terribles dogmes que la science de la nature a
implantés au XIXe siècle parce qu'elle n'avait
aucun pressentiment de ce que l'humain peut
connaître lorsqu'il se hisse à la connaissance
de l'esprit et qu'il fait alors l'expérience
en lui-même, dans le microcosme, dans l'humain
: la mort du règne minéral, dont triomphe la
pensée, qui ne peut se développer qu'en ce que
nous mourons continuellement, tout de suite
ainsi que le nouveau germe de la plante peut
seulement se développer en ce que meurent les
vieilles feuilles de la plante et que le germe
triomphe sur les vieilles feuilles de la
plante. Notre être humain moral, notre valeur
humaine morale, est le triomphateur de ce qui
périt dans les règnes restant, dans ce qui, de
nous-mêmes, appartient aussi à ces autres
règnes.
35
C'est là que nous voyons comment les visions
morales du monde jaillissent dans les visions
de science de la nature du monde. Nous voyons
là comment la vision du monde de science de la
nature a affaire à ce qui meurt au monde, la
vision morale du monde a affaire à ce qui se
lève maintenant comme germe dans ce dépérir,
comme un monde nouveau. Là en croit en nous la
conscience qu'en construisant un monde moral
avec des idéaux, nous travaillons au germe
d'un monde futur. Là, la valeur morale de
l'humain est alors placée sur la même ligne
avec le devenir naturel. Mais le
devenir/l'événement naturel est renvoyé dans
ses limites, cette observation de la nature
qui arrive de toute façon à ses résultats en
prenant l'humain dans les cliniques et en
faisant les examens au cadavre. La science de
la nature fait ses recherches sur le mourant.
Elle parvient seulement aussi à des
conclusions que sur ce qui est en train de
mourir. Mais ce que le clinicien ne peut pas
porter dans la chambre mortuaire, ce qui ne
peut pas être disséqué, ce qui triomphe de ce
qui doit être disséqué, c'est ce qui construit
déjà un nouveau monde en tant que valeur
humaine morale.
36
Voyez-vous, la science de l'esprit a toutefois
la tâche de briser les prétentions, si j'ai la
permission de dire ainsi, de la vision du
monde de science de la nature. Car la science
de l'esprit envisage clairement et
distinctement : oui, c'est ainsi, soit on
rejette cette vision du monde de science de la
nature - pas la science de la nature avec ses
résultats sécurisés, évidemment -, on rejette
cette vision de science de la nature, soit on
doit rejeter la valeur morale de l'humain. Ce
n'est que parce que les humains sont
aujourd'hui si inconséquents et sublimes
qu'ils ne voient pas que, pour sauver la
valeur morale de l'humain, ils doivent se
décider à recourir à une conception du monde
spirituelle scientifique. L'humanité ne
l'envisage pas parce qu'elle veut conserver la
vision du monde qui se fonde aujourd'hui
uniquement sur la vision de la nature. Mais
elle devrait alors parler comme une fois
Mathilde Reichardt l'a écrit jadis à
Moleschott, le naturaliste matérialiste :
"C'est pourquoi je dois le dire encore une
fois : même l'humain devenu voleur a apporté
avec lui le droit d'achever sa nature et de la
rendre universelle, et ne peut être de cette
façon qu'une nature puissante, une nature
morale. Et comme le voleur, ainsi tout
vicieux, ainsi celui qui est devenu meurtrier.
Celui-ci ne peut parvenir à la perfection de
son humanité qu'en satisfaisant son désir de
meurtre". Soit on parle ainsi, et on donne
ainsi son droit à la science de la nature en
tant que vision du monde, on lui dénie toute
valeur humaine morale, soit on a recours à la
science de l'esprit.
37
Il y a encore une troisième chose. On dit :
toute vision du monde m'est indifférente, je
préfère dormir l'existence du monde de manière
instinctive. Certes, ce troisième est aussi
possible. Beaucoup d'humains le font
actuellement. Celui qui veut sérieusement
faire le point sur lui-même et sur son rapport
au monde peut seulement emprunter un des
chemins décrits. C'est ainsi que les choses se
passent aujourd'hui. Cette décision est là. La
science de la nature s'est agrandie en vision
du monde. On ne prêche pas théoriquement,
comme l'ont fait Mathilde Reichardt et
l'historien de la culture Hellwald et
d'autres, que le voleur, que l'assassin ne
peut devenir un humain complet que s'il se
vit, parce que la causalité de la nature opère
en lui exactement de la même manière que chez
le soi-disant honnête humain. On ne le prêche
pas théoriquement. Mais ce qui vit dans cette
mentalité traverse l'Europe. Elle a été
générée au cours des cinq à six dernières
années. Elle va continuer à agir. L'Europe est
é ; ou bien l'Europe doit envisager qu'elle ne
peut pas construire une vision du monde sur la
base de la seule science de la nature.
38
Cela peut paraître parlé aujourd'hui
fanatique, cela peut paraître parlé
aujourd'hui radical. Que chacun frappe
soi-même sa poitrine et demande, mais qu'il
demande assez sérieusement, et je ne crois pas
que le sérieux puisse donner une autre
réponse. Et puis, que l'on regarde sur une
telle conception du monde qui veut à nouveau
reconquérir la valeur morale de l'humain à
partir de l'être de l'âme, qui est obligée de
chercher à nouveau la valeur morale de
l'humain à partir de l'esprit, qui doit rompre
avec ce que sont devenus les préjugés les plus
divers de notre époque : Constance de
l'énergie, constance de la substance et ainsi
de suite. Que l'on regarde cette science de
l'esprit : elle doit s'approprier une toute
autre manière de se représenter, une toute
autre manière de se situer par rapport au
monde. Elle en vient à regarder ainsi ce qui
n'est apparemment que pensé, ce qui n'est
apparemment qu'une pensée tout à fait diluée
qui s'agite et disparaît, elle en vient à
considérer cela comme le germe d'une nouvelle
réalité, après que la Terre entière aura
disparu. Cette science de l'esprit sera
ressentie comme une nécessité de notre temps
par celui qui prend la chose au sérieux. Mais
elle devra aussi être ressentie comme une
nécessité par le religieux, par le véritable
religieux de notre époque. Notre époque a
besoin de pouvoir comprendre comment quelque
chose de spirituel peut se placer dans ce
monde physique.
39
Maintenant, qu'on se voit ce que l'humain
imprégné de l'éducation actuelle peut dire de
l'événement du Golgotha. Il ne peut rien
d'autre que dire de l'événement du Golgotha :
"Eh bien, pendant tout le temps qui a précédé
cet événement du Golgotha, il a dû se préparer
dans les événements/le devenir de la Terre,
puis il était là. Ensuite, il a eu ses
conséquences. Il doit se trouver dans la série
des causes et des effets. Car d'où celui qui
se tient dans cette formation actuelle,
construite uniquement sur la science de la
nature, pourrait-il voir la possibilité
qu'avec l'événement du Golgotha, quelque chose
de tout à fait nouveau se soit introduit dans
la Terre pour continuer à se former avec
l'évolution de la terre ? Ce n'est que par le
fait que l'on comprend déjà comment la vie
intérieure de l'humain, le monde des pensées
proprement dit, contient quelque chose qui
dure au-delà de cette Terre et de tous ses
règnes, que l'on comprend qu'il y a quelque
chose dans la Terre qui ne s'épuise pas dans
l'extérieur à la mesure de la raison
analytique, dans l'extérieur à la mesure des
sens, qui triomphe par-dessus cette Terre, ce
qui, par sa substance, va au-delà de ce
terrestre, on est aussi capable de regarder
l'entité, l'entité spirituelle, qui est entrée
dans la Terre par le mystère du Golgotha et
qui, en tant que Christ Jésus, donne à la
Terre son sens supplémentaire.
40
Aujourd'hui, il est nécessaire que l'on
s'approche du mystère du Golgotha, des
mystères du christianisme, avec ce que la
science de l'esprit allume en l'humain. Car
aujourd'hui, le christianisme doit être
compris de manière spirituelle. Regardons du
côté des matérialistes : tout de suite ainsi
qu'ils nient la valeur morale de l'humain,
s'ils sont cohérents/conséquents, de même le
christianisme doit être pour eux une
absurdité/non-chose. Les humains ne peuvent
pas rester au point de vue des anciennes
confessions traditionnelles, car si vous
regardez les représentants, disons de l'Église
catholique par exemple, vous verrez, lorsque
ces représentants deviennent justement des
scientifiques, comment ils cultivent la
science la plus matérialiste ! Vous pouvez
regarder chez ceux qui, en tant que prêtres
catholiques, deviennent des scientifiques :
ils ne veulent pas introduire l'esprit dans la
science. Ils veulent justement que la science
soit préservée de l'introduction de l'esprit,
car ils veulent continuer à conserver les
anciennes formes traditionnelles dans
l'esprit. Ils ont peur de la nouvelle
découverte de la substantialité spirituelle,
ils la fuient. Il n'y a rien à en tirer non
plus. - Et si nous regardons les formes
protestantes d'interprétation du
christianisme, nous voyons à quel point la
conception scientifique du monde pèse sur
cette récente théologie protestante : ils ne
peuvent pas intégrer l'événement du Golgotha
dans ce qui se passe dans le monde ! C'est
pourquoi ils disent qu'il faut simplement
comprendre le Christ Jésus en fonction de ses
qualités morales, en fonction de ce qu'il y a
apporté comme éthos. - Mais alors, cet éthos
reste complètement en l'air si on ne l'ancre
pas dans une vision du monde spirituelle
scientifique.
41
Celui qui reconnaît les dangers dans lesquels
le christianisme plane actuellement doit tout
de suite se dire : tout de suite le
christianisme est obligé de recourir à la
science de l'esprit pour connaître son centre,
pour connaître le mystère du Golgotha en soi.
Car, de même que la science de l'esprit
indique où se trouve le germe de la Terre
future, de même la science de l'esprit indique
sur où se trouvent les forces qui se sont
unies à la Terre sans qu'elles aient
immédiatement été contenues dans le
préchrétien de la Terre. On peut seulement
comprendre la spiritualité du mystère du
Golgotha si l'on s'est d'abord hissé à une
compréhension spirituelle par la science de
l'esprit. Tout de suite ceux qui prennent le
christianisme au sérieux devraient justement
faire appel à la science de l'esprit pour
sauver ce christianisme. C'est ce que feront
aussi ceux qui prennent au sérieux le
christianisme et le religieux absolument.
42
Pourquoi les humains de l'ère purement de
science de la nature ont-ils encore des idéaux
moraux ? C'est ce que peuvent nous apprendre
des voix comme celles de Hellwald et de
Mathilde Reichardt, mais qui pourraient être
multipliées par de nombreuses autres. Elles
nous enseignent que la tâche de la science est
de détruire tous les idéaux, de démontrer leur
vacuité, leur inanité, de montrer que la foi
en Dieu et la religion sont des tromperies,
que la moralité est un mensonge, etc. - C'est
ce que l'on devrait dire à partir d'une simple
vision scientifique du monde, si l'on n'était
pas trop lâche pour le faire !
43
Le christianisme ne peut pas être sauvé à
partir d'un tel point de vue. Le seul et
unique moyen de créer à nouveau un terrain
favorable au christianisme est d'obtenir, par
la science de l'esprit, la possibilité de
regarder dans le spirituel lui-même, de
regarder de telle sorte que cette vie
spirituelle soit reconnue comme une réalité et
non comme des bulles d'illusion auxquelles on
ne s'abandonne que parce qu'on en a besoin
dans la lutte pour l'existence. Non, pas parce
que l'on a besoin du spirituel dans la lutte
pour l'existence, mais parce qu'il est produit
par nécessité à partir de notre monde, comme
le germe de la nouvelle plante est produit par
nécessité à partir de l'ancienne ! Mais
seulement si l'on comprend que l'ancien n'est
pas soumis à la constance de l'énergie, à
l'indestructibilité de la matière, mais que
toute la matière tombe comme tombent les
feuilles des plantes, et que le spirituel est
le germe de ce qui vient, comme le germe de la
plante produit la nouvelle plante. C'est
seulement quand on envisage cette nécessité
portée par l'esprit qu'on vient aux sources
dans l'intérieur humain, où à nouveau de la
valeur humaine morale est produite, où à
nouveau de la valeur humaine morale vit.
44
Pour toutes ces raisons, la science de
l'esprit ne croit vraiment pas agir par le
simple besoin subjectif de ses adeptes, mais
croit agir à partir de la nécessité du temps.
- J'aimerais parler demain de la manière dont
elle doit agir en fonction de la nécessité du
caractère des peuples terrestres actuels, de
la manière dont ces peuples terrestres sont
aujourd'hui constitués par rapport à leur âme,
par rapport à leurs conditions culturelles
extérieures : de la manière dont il s'avère
également nécessaire, par la considération,
j'aimerais dire, de cette biographie
spirituelle et de l'histoire de la Terre - ce
que j'ai essayé de démontrer aujourd'hui par
la nature de l'être humain de l'âme en
relation avec la valeur morale de l'humain -
de tourner le regard vers l'émergence d'une
nouvelle vie de l'esprit. Car ce n'est que si
nous trouvons ce chemin vers l'esprit que nous
retrouverons les sources de la valeur morale
de l'humain, que nous n'aurons plus besoin de
désespérer du fait qu'un jour la Terre entière
ne sera plus qu'une tombe désolée, et qu'il ne
restera même pas un souvenir de ce qui a vécu
comme valeur morale de l'humain dans l'être de
l'âme.
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La science de l'esprit montre que les valeurs
humaines morales se fondent à juste titre dans
l'être de l'âme, parce que les mondes futurs
créent leurs germes tout de suite dans les
âmes humaines par des valeurs humaines
morales. Les valeurs humaines morales
d'aujourd'hui sont les valeurs naturelles des
mondes futurs. De même que nous regardons
aujourd'hui dans les valeurs naturelles et
voyons les résultats des mondes passés, de
même nous voyons dans ce qui naît au plus
profond de notre poitrine l'émergence de
nouveaux mondes. Ce n'est pas sous une forme
abstraite que la science de l'esprit parle de
l'éternité. Car ce qui vit ainsi dans
l'éternel devenir, dans le changement, de
telle sorte qu'il naît comme naturel de ce qui
est moral et porte à nouveau en son sein ce
qui est moral pour les mondes futurs, ce qui
vit ainsi dans le changement des temps, a la
vie des éternités. Et c'est ainsi, parce que
le germe repose pour l'éternité dans l'entité
de l'âme humaine, que l'âme humaine a sa
véritable éternité.
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