J'imagine
que le rédacteur d'un journal
humoristique pourrait être séduit
par l'intervention du constructeur
de l'Université libre des sciences
spirituelles de Dornach, le
Goetheanum, lors de l'organisation
d'une foire d'échantillons sur
l'assainissement de la vie
économique. Car il est déjà bien
établi dans la conscience générale
de l'époque que rien ne pourrait
être plus éloigné l'un de l'autre
que ce que les hommes qui
connaissent superficiellement la
chose s'imaginent sous la mystique
nébuleuse du Goetheanum de
Dornach, et que l'on considère
comme la pratique de la vie. Et
pourtant, il pourrait peut-être
sembler encore plus paradoxal et
amusant que ce soit précisément
ces derniers temps, ces dernières
semaines, dans un lieu du sud de
l'Allemagne - et la Suisse suivra
ce modèle dans un avenir très
proche - que l'on s'apprête à
fonder, précisément par le courant
d'esprit et de vision du monde
représenté à Dornach, des
entreprises purement économiques,
une société anonyme pour la
promotion de valeurs économiques
et spirituelles réelles.
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01
|
Ich könnte mir
denken, daß es den Redaktor
eines Witzblattes reizen könnte,
wenn bei einer Veranstaltung
einer Mustermesse über die
Gesundung des wirtschaftlichen
Lebens der Erbauer der Dornacher
Freien Hochschule für
Geisteswissenschaft, des
Goetheanum, das Wort ergreift.
Denn es ist ja schon einmal im
allgemeinen Zeitbewußtsein wohl
gelegen, daß nichts einander
ferner stehen könnte, als
dasjenige, was sich die
Menschen, die die Sache
oberflächlich kennen, vorstellen
unter der nebulosen Mystik des
Dornacher Goetheanum, und was
man ansieht als die
Lebenspraxis. Und dennoch, es
könnte ja vielleicht noch
paradoxer und witziger
erscheinen, daß gerade in den
letzten Zeiten, in den letzten
Wochen, an einem Orte
Süddeutschlands — und die
Schweiz wird in allernächster
Zeit diesem Muster folgen -- an
die Gründung gegangen wird,
gerade von derjenigen Geistes-
und Weltanschauungsströmung, die
in Dornach vertreten wird, rein
wirtschaftlicher Unternehmungen,
einer Aktiengesellschaft zur
Förderung wirtschaftlicher und
geistiger realer Werte.
|
Comme
je l'ai dit, cela pourrait
paraître encore plus paradoxal.
Car on voit dans un mouvement
spirituel tel que celui dont le
bâtiment de Dornach est censé être
l'expression extérieure, on y voit
quelque chose de tout à fait
impraticable, qui n'a de raison
d'être que si l'on doit se
détourner plus ou moins des
véritables objectifs pratiques de
la vie pour se reposer le
dimanche.
|
02
|
Wie gesagt, das könnte
noch paradoxer erscheinen. Denn
man sieht eben in einer solchen
geistigen Bewegung, wie diese ist,
für die der Dornacher Bau als
Repräsentant der äußerliche
Ausdruck sein soll, man sieht eben
darinnen durchaus etwas
Unpraktisches, das nur dann zu
reden hat, wenn man sich mehr oder
weniger zur Sonntagsruhe
abzuwenden hat von den wirklichen
praktischen Lebenszielen.
|
Maintenant,
mes très chers présents, je ne
veux absolument pas vous retenir
longtemps, en guise
d'introduction, par un quelconque
exposé sur les tâches du mouvement
spirituel représenté par le
Goetheanum. Mais je voudrais
seulement dire que ce mouvement
spirituel, par sa particularité,
veut être la base de la pratique
de vie dont nous avons besoin
aujourd'hui pour sortir de ce dans
quoi nous sommes entrés, de ce que
l'on a toujours considéré comme si
pratique, et qui s'est montré si
particulièrement pratique dans la
ruine de la civilisation
européenne au cours des cinq ou
six dernières années !
|
03
|
Nun, meine sehr verehrten
Anwesenden, ich will Sie durchaus
nicht etwa lange aufhalten
einleitend mit irgendeiner
Ausführung über die Aufgaben der
durch das Goetheanum
repräsentierten Geistesbewegung.
Aber ich möchte nur so viel sagen,
daß diese Geistesbewegung gerade
durch ihre besondere Eigenart sein
will die Grundlage für diejenige
Lebenspraxis, die wir so recht für
die Gegenwart brauchen, um
herauszukommen aus demjenigen,
wohinein uns geritten hat
dasjenige, was man immer als so
praktisch angesehen hat, und was
sich so ganz besonders praktisch
gezeigt hat an dem Ruinieren der
europäischen Zivilisation in den
letzten fünf bis sechs Jahren!
|
Certes,
dans cette université libre de la
science de l'esprit dont il est
question ici, le regard de
l'humain ne doit pas seulement se
tourner vers ce qui se présente à
l'humain dans le monde matériel
extérieur, mais l'humanité doit
une fois de plus être rendue
attentive au fait que tout ce qui
est matériel repose sur du
spirituel, et que l'on ne peut
justement pas comprendre le
matériel si l'on ne comprend pas
le spirituel qui le sous-tend.
Mais je ne veux pas parler
aujourd'hui de la manière dont le
monde spirituel doit être ouvert
ni des chemins que l'individu doit
emprunter pour accéder à ce monde
spirituel réel et effectif. On en
a parlé dans les différents livres
qui ont été publiés en abondance
sur ce sujet. Mais je voudrais
parler du fait que c'est
précisément le type particulier
d'activité spirituelle qui doit
être cultivé pour obtenir ce que
l'on appelle la science de
l'esprit, qui, par ce type
particulier d'activité et d'effort
spirituels, produit quelque chose
dans l'humain qui ne le rend pas
impratique, mais tout de suite
pratique, en lui ouvrant un regard
sain et sans illusion sur la
réalité. Aussi étrange que cela
puisse paraître, l'école
supérieure de Dornach n'a pas pour
but de fuir la réalité, bien au
contraire. L'objectif de l'école
supérieure de Dornach est
l'acquisition d'un regard sain sur
la réalité, l'acquisition d'un tel
regard sain qui peut voir ce qui
se passe aussi dans chaque
réalité, qui doit être dirigée par
l'humain lui-même, avant tout
aussi dans la réalité économique.
|
04
|
Gewiß, in jener
freien Hochschule für
Geisteswissenschaft, die hier
gemeint ist, soll der Blick der
Menschen nicht nur auf dasjenige
gewendet werden, was in der
äußeren materiellen Welt dem
Menschen entgegentritt, sondern
es soll wiederum einmal die
Menschheit darauf hingewiesen
werden, daß allem Materiellen
Geistiges zugrunde liegt, und
daß man gerade das Materielle
nicht verstehen kann, wenn man
nicht das zugrunde liegende
Geistige versteht. Aber wie die
geistige Welt erschlossen werden
soll, welche Wege der einzelne
Mensch einzuschlagen hat, um zu
dieser wirklichen, realen
Geisteswelt zu kommen, darüber
will ich ja heute nicht
sprechen. Darüber ist gesprochen
in den verschiedenen Büchern,
die ja reichlich gerade über
diesen Gegenstand erschienen
sind. Aber davon möchte ich
sprechen, daß gerade die
besondere Art der geistigen
Betätigung, die gepflegt werden
muß, um dasjenige, was man die
Geisteswissenschaft nennt, durch
diese besondere Art geistiger
Betätigung und Anstrengung etwas
hervorruft im Menschen, was ihn
nun nicht unpraktisch, sondern
gerade praktisch macht, indem
sie ihm eröffnet einen gesunden,
illusionsfreien Blick auf die
Wirklichkeit. So sonderbar es
klingt, durch die Dornacher
Hochschule wird nicht angestrebt
eine Flucht aus der
Wirklichkeit, sondern im
Gegenteil. Durch die Dornacher
Hochschule wird angestrebt die
Aneignung eines gesunden Blickes
für die Wirklichkeit, die
Aneignung eines solchen
gesunden Blickes, der sehen
kann, was auch in jeder
Wirklichkeit vor sich geht, die
vom Menschen selbst dirigiert
werden muß, vor allen Dingen
auch in der wirtschaftlichen
Wirklichkeit.
|
Et
pour m'exprimer encore plus
clairement sur ce que je pense en
fait, j'aimerais illustrer ce que
j'ai à dire par la comparaison
suivante.
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05
|
Und um mich noch
deutlicher zu dem, was ich
eigentlich meine, auszudrücken,
möchte ich durch folgenden
Vergleich das, was ich zu sagen
habe, veranschaulichen.
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Voyez-vous,
mes très chers présents, si
quelqu'un prétendait, en tant que
chimiste, avoir inventé un moyen
de blanchir le linge, un nouveau
moyen de blanchir le linge, et
qu'il se met ensuite à utiliser ce
moyen, et que le linge devient
brun sale à cause de ce moyen, on
ne le considérerait probablement
pas comme un bon chimiste, et on
dirait qu'il ne comprend en fait
rien à la véritable science
chimique. Il en va de même
aujourd'hui dans le domaine de la
technique et de la vie extérieure,
dans la mesure où ce domaine
dépend de la pensée scientifique.
Mais ce n'est absolument pas le
cas lorsqu'il s'agit de la
technique qui se manifeste dans la
vie économique, dans la gestion de
la vie économique, et qui doit
dépendre d'une manière ou d'une
autre d'une pensée économique
saine, d'une véritable économie,
disons nationale ou sociale, ou
semblable. Vous voyez, un exemple
de cela — mais je pourrais en
citer beaucoup : Il y a quelque
temps déjà, on se disputait
beaucoup dans le monde
international parmi les personnes
qui réfléchissaient aux questions
économiques, sur la meilleure
façon de faire triompher le
mouvement économique que l'on
appelle le mouvement de
libre-échange. On étudiait d'un
certain point de vue les dommages
causés à la vie économique
internationale par l'imposition de
droits de douane et autres aux
frontières des pays, droits de
douane qui étaient motivés par les
intentions les plus diverses.
Bref, il y a eu des parlements -
il y a bien longtemps maintenant
que cette époque est révolue - où
l'on considérait le libre-échange
comme un idéal, comme un idéal
économique. On a alors cherché
dans certains cercles un moyen de
promouvoir le libre-échange, le
libre-échange douanier avant toute
chose. On s'est alors pris aux
cheveux, on s'est tellement pris
aux cheveux qu'on a dit : c'est
par l'amour et par la question des
droits de douane que l'on devient
le plus fou au monde. Les
partisans de la monnaie d'or et
les partisans du métallisme, de la
monnaie d'or et d'argent, étaient
alors à couteaux tirés. Les
partisans de la prétendue monnaie
d'or étaient les personnes qui
disaient, sur la base de leurs
connaissances scientifiques et
économiques, que la monnaie d'or
n'était pas une monnaie : en
favorisant la monnaie-or, nous
favorisons le libre-échange. -
C'était une conviction économique
et scientifique.
|
06
|
Sehen Sie, meine
sehr verehrten Anwesenden, wenn
jemand als Chemiker behaupten
würde, er habe ein Mittel
erfunden, um Wäsche zu bleichen,
ein neues Mittel, um Wäsche zu
bleichen, und er dann dieses
Mittel in Angriff nehmen würde,
und siehe da, die Wäsche würde
von diesem Mittel schmutzig
braun, man würde ihn
wahrscheinlich nicht für einen
guten Chemiker halten, und man
würde sagen: Der versteht
eigentlich nichts von der
wirklichen chemischen
Wissenschaft. So gilt es heute
durchaus auf dem Gebiete der
Technik und des äußeren Lebens,
insofern dieses Gebiet abhängig
ist vom naturwissenschaftlichen
Denken. So gilt es aber
durchaus nicht, wenn es sich um
jene Technik handelt, die im
Wirtschaftsleben, in der
Handhabung des Wirtschaftslebens
zutage tritt, und die in
irgendeiner Weise abhängig sein
soll auch von einem gesunden
wirtschaftlichen Denken, von
einer wirklichen, sagen wir
Nationaloder Sozialökonomie
oder dergleichen. Sehen Sie,
dafür ein Beispiel -- aber ich
könnte viele anführen: Es ist
schon einige Zeit her, da stritt
man viel in der internationalen
Welt unter denjenigen Leuten,
die über wirtschaftliche Fragen
nachdachten, wie man am besten
derjenigen wirtschaftlichen
Bewegung Geltung verschaffen
könnte, welche man
Freihandelsbewegung nennt. Man
untersuchte von einem gewissen
Gesichtspunkte aus, welche
Schädigungen das internationale
Wirtschaftsleben dadurch
erleidet, daß an den Grenzen der
Länder Zölle erhoben werden und
dergleichen; Zölle, denen die
verschiedensten Absichten
zugrunde liegen. Kurz, es gab
einmal Parlamente — jetzt sind
sie ja schon lange vorbei die
Zeiten —, in denen man als ein
Ideal, als ein wirtschaftliches
Ideal, die Freihandelsbewegung
ansah. Man hat dann nach einem
Mittel gesonnen in gewissen
Kreisen, wie man den Freihandel,
den Zollfreihandel vor allen
Dingen fördern kann. Da lag man
sich in den Haaren, so stark lag
man sich in den Haaren, daß man
sagte: Durch die Liebe und durch
die Schutzzollfrage wird man in
der Welt am meisten närrisch.
Da lagen sich dazumal die
Anhänger der Goldwährung und die
Anhänger des Metallismus, der
Gold- und Silberwährung in den
Haaren. Die Anhänger der
vermeintlichen Goldwährung, das
waren diejenigen Menschen, die
da sagten aus ihrer
wissenschaftlich‑
wirtschaftlichen Einsicht
heraus: Indem wir die
Goldwährung fördern, fördern
wir den Freihandel. — Das war
wirtschaftlich-wissenschaftliche
Überzeugung.
|
Qu'est-ce
qui s'est passé dans la réalité ?
Il est vrai que le hasard a voulu
qu'après le lancement de ces
déclamations scientifiques et
économiques, d'importantes
découvertes d'or aient été faites
en Afrique, et que les pays qui ne
disposaient que de peu de
ressources dans les régions où
l'or avait été découvert aient pu
le produire en quantité
particulièrement importante. Mais
on devrait toujours compter avec
de telles choses, on devrait
surtout compter avec l'analogie du
chimiste, avec ce que j'ai cité
pour illustrer mon propos. Mais en
réalité, qu'est-ce qui s'est passé
? Il s'est avéré que
l'introduction de la monnaie-or a
déclenché partout le mouvement de
protection douanière, c'est-à-dire
que la réalité a montré exactement
le contraire de ce que l'on avait
prédit en théorie sur la base de
la pensée économique.
|
07
|
Was hat dann die
Wirklichkeit ergeben? Es hat sich
allerdings der Zufall ereignet,
daß gerade, nachdem diese
wissenschaftlich-wirtschaftlichen
Deklamationen losgelassen waren,
daß da gerade bedeutende
Goldfunde in Afrika gemacht worden
sind, und diejenigen Länder,
welche wenig hatten gerade von den
Gebieten, in denen Gold gefunden
wurde, konnten das Gold in
besonders reichlichem Maße
ausprägen. Aber mit solchen Dingen
müßte man ja eigentlich immer
rechnen, müßte vor allen Dingen
das Analogon des Chemikers
rechnen damit, was ich zur
Verdeutlichung angeführt habe.
Aber in Wirklichkeit, was hat sich
ergeben? Es hat sich ergeben, daß
durch Einführung der Goldwährung
überall die Schutzzollbewegung in
die Wege geleitet worden ist, das
heißt, die Wirklichkeit hat genau
das Gegenteil von dem gezeigt, was
man theoretisch aus
wirtschaftlichem Denken
vorausgesagt hat.
|
C'est
exactement ce qui s'est passé
lorsqu'un chimiste a rendu le
linge brun sale avec un produit
censé le blanchir. Comme je l'ai
dit, on pourrait citer de nombreux
exemples de ce genre, où la
réalité n'est pas du tout touchée
par la pensée économique, où la
réalité va justement dans le sens
contraire. On pourrait citer de
nombreux exemples de ce genre.
|
08
|
Genau so ist es
eingetroffen, wie wenn ein
Chemiker mit einem Mittel, das
bleichen soll die Wäsche, die
Wäsche schmutzig braun machte.
Wie gesagt, solche Beispiele
könnte man viele anführen, wo
aus dem wirtschaftlichen Denken
heraus die Wirklichkeit nicht im
allerentferntesten berührt wird,
wo die Wirklichkeit gerade im
entgegengesetzten Sinne
verläuft. Solche Beispiele
könnte man viele anführen.
|
Ceux
qui posent aujourd'hui la question
de savoir s'il y a une crise
économique, une crise économique
internationale, n'ont qu'à
regarder la situation. Cette crise
économique est partout à nos
portes. Les gens pensent toutefois
de différentes manières à sa forme
particulière et à sa cause. Mais
peut-on vraiment espérer qu'avec
une telle façon de penser la
réalité, un phénomène aussi
compliqué, un fait aussi compliqué
que la crise économique
internationale, puisse être
compris sans plus ?
|
09
|
Wer heute die Frage
aufwirft: Gibt es eine
wirtschaftliche Krise, eine
internationale wirtschaftliche
Krise? — der braucht ja
wahrhaftig nur auf die
Verhältnisse zu schauen. Diese
wirtschaftliche Krise ist ja
überall vor der Türe. Über die
besondere Gestaltung und über die
Ursache denken allerdings die
Leute in der verschiedensten
Weise. Aber kann man denn
eigentlich hoffen, daß bei einem
so gearteten Denken gegenüber der
Wirklichkeit ein so kompliziertes
Phänomen, eine so komplizierte
Tatsache, wie die internationale
Wirtschaftskrise, ohne weiteres
verstanden werden kann?
|
N'est-ce
pas, ça ne peut être le cas !
Maintenant vous allez dire : "Ah,
voilà quelqu'un qui prétend que
les penseurs économiques sont tous
stupides, qu'ils ne savent rien ;
l'économie tourne et les penseurs
économiques sont tous stupides.
Non, je n'affirme absolument pas
que tous sont stupides, j'affirme
plutôt qu'il y a parmi les humains
économiques des gens très
intelligents, beaucoup plus
intelligents à certains égards que
dans toutes les autres professions
de la vie, mais que ce qu'ont dit
les monométallistes, les partisans
de la monnaie-or, et ce qui s'est
passé, était le contraire de ce
que les gens très intelligents ont
défendu dans des phrases et des
tournures et des théories très
intelligentes. Non, je ne prétends
pas du tout que tous les
économistes sont stupides, mais je
veux justement partir du fait
étrange que la civilisation
moderne a donné naissance à ce
phénomène singulier que l'on peut
être un brillant penseur
économique et penser exactement le
contraire de ce qui est réel dans
la vie économique ! C'est un
phénomène frappant, un phénomène
qui se manifeste encore par le
fait que l'on est en fait assez
impuissant face à la confusion
européenne actuelle, précisément
dans les cercles de ceux qui ont
le mieux appris à penser
économiquement de manière
traditionnelle.
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10
|
Nicht wahr, das
kann nicht der Fall sein! Nun
werden Sie sagen: Aha, da ist
einer, der behauptet, die
wirtschaftlichen Denker seien
alle dumm, sie wissen alle
nichts; die Wirtschaft läuft,
und die wirtschaftlichen Denker
sind alle dumm. Nein, ich
behaupte durchaus nicht, daß
alle dumm seien, behaupte
vielmehr, daß es unter den
wirtschaftlichen Menschen sehr
gescheite Leute gibt, in
gewisser Beziehung viel
gescheiter als in allen anderen
Berufen des Lebens, daß aber
dasjenige, was die
Monometallisten, die Anhänger
der Goldwährung waren, geredet
haben, und das, was geschehen
ist, das Gegenteil von dem war,
was die sehr gescheiten Leute in
sehr gescheiten Sätzen und
Wendungen und Theorien vertreten
haben. Nein, das behaupte ich
durchaus nicht, daß alle
Wirtschafter dumm sind, sondern
ich will gerade ausgehen von der
merkwürdigen Tatsache, daß die
moderne Zivilisation die
eigentümliche Erscheinung
heraufgebracht hat, daß man ein
glänzender wirtschaftlicher
Denker sein kann, und genau das
Gegenteil von dem denken kann,
was im wirtschaftlichen Leben
Wirklichkeit ist! Das ist eine
auffällige Erscheinung, eine
Erscheinung, die sich aber auch
darinnen noch zeigt, daß man
eigentlich gegenüber der
heutigen europäischen
Verwirrung ziemlich hilflos ist
gerade in den Kreisen
derjenigen, die in
hergebrachter Weise das
wirtschaftliche Denken am besten
gelernt haben.
|
Et
c'est là que vous voyez, c'est là
que je voudrais affirmer que ce
que l'on a simplement acquis comme
technique de pensée, grâce à la
saine science de l'esprit qui est
pratiquée dans le mouvement dont
Dornach est le représentant
extérieur, grâce à cette technique
de pensée, il est également
possible de percer à jour les
choses de la réalité extérieure,
dont on peut simplement prouver
par d'innombrables exemples
qu'elles ne sont justement pas
percées à jour par ceux que l'on
considère comme des spécialistes.
|
11
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Und da sehen Sie, da
möchte ich eben behaupten, daß
dasjenige, was man sich einfach
als eine Denktechnik angeeignet
hat, durch die gesunde
Geisteswissenschaft, welche in
derjenigen Bewegung getrieben
wird, für die Dornach der äußere
Repräsentant ist, durch diese
Denktechnik ist es möglich, die
Dinge in der äußeren Wirklichkeit
auch zu durchschauen, von denen
man eben durch unzählige
Beispiele einfach beweisen kann,
daß sie gerade von denjenigen
nicht durchschaut werden, die man
als Fachleute ansieht.
|
Vous
voyez, avant toute chose,
lorsqu'on parle de crises
économiques - les gens pensent
généralement à ce qui se passe
entre la consommation et la
production -, on parle d'une crise
économique lorsqu'il y a une
surproduction qui ne peut pas être
utilisée par la consommation. On
peut tout aussi bien prouver que
la crise économique ne vient pas
de la surproduction, mais de la
sous-consommation, tout simplement
parce que les gens, qui n'ont
peut-être pas assez d'argent pour
acheter ce qu'ils produisent,
n'achètent pas assez. Et ce qui
est étrange, c'est que l'on peut
prouver l'un et l'autre. Si vous
passez en revue les crises
économiques de 1919, vous
constatez que l'une d'entre elles
a pour cause la surproduction,
l'autre la sous-consommation, la
troisième des causes tout à fait
différentes, par exemple comme un
mauvais rapport entre le
capitalisme et les travailleurs,
ou, ce qui est également valable
pour des cas isolés, que les
crises économiques doivent
survenir lorsqu'on épargne trop
dans une grande communauté
humaine, et ainsi de suite. Eh
bien, toutes ces choses ne
tiennent pas compte de ce qui est
le plus important pour la vie
économique actuelle.
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12
|
Sehen Sie, vor allen
Dingen, wenn von wirtschaftlichen
Krisen zu reden ist — die Leute
denken ja dann gewöhnlich an
dasjenige, was etwa in den
Konstellationen liegt zwischen
Konsum und zwischen Produktion —,
man redet davon, eine
Wirtschaftskrise tritt dann ein,
wenn eine Überproduktion da ist,
die vom Konsum nicht aufgebraucht
werden kann. Man kann ebensogut
beweisen, daß die Wirtschaftskrise
nicht von der Überproduktion
komme, sondern vom Unterkonsum
kommt, einfach davon, daß dann die
Leute, die vielleicht auch nicht
genug Geld haben, um sich das
Produzierte zu kaufen, also zu
wenig einkaufen. Und das
Merkwürdige ist, man kann das eine
und das andere beweisen. Wenn Sie
die Wirtschaftskrisen nur von
1919 durchgehen, finden Sie, die
eine hat als Ursache
Überproduktion, die andere hat als
Ursache Unterkonsumtion, die
dritte hat wieder ganz andere
Ursachen, wie zum Beispiel ein
falsches Verhälnis zwischen
Kapitalismus und Arbeiterschaft,
oder, was auch wiederum für
einzelne Fälle gilt, daß die
wirtschaftlichen Krisen da kommen
müssen, wenn man zuviel spart in
einer großen Menschengemeinschaft
und so weiter. Nun, alle diese
Dinge berücksichtigen nicht
dasjenige, was gerade für das
Wirtschaftsleben der Gegenwart
das Allerallerwichtigste ist.
|
Là,
j'ai donc la permission de
vraiment parler d'une sorte
d'expérience personnelle. Il y a
longtemps déjà, c'était à la fin
des années 90 du siècle dernier et
au début de ce siècle, j'ai appris
à connaître en profondeur les
ouvriers d'Europe centrale.
J'étais professeur dans une école
d'éducation ouvrière, mais j'avais
ainsi pu avoir de véritables
contacts avec le mouvement ouvrier
de tous les côtés. Et j'ai appris
à les connaître, premièrement,
parce que les conférences les plus
diverses que j'avais à tenir
étaient parfois suivies de
discussions très animées, qui
montraient ce que l'on pensait
dans les cercles les plus larges
de la classe ouvrière en pleine
croissance. D'autre part, je me
suis vu accueilli avec mes propres
conférences, et j'ai pu voir
comment on peut absorber en soi ce
qui n'est pas seulement économique
et ainsi de suite. Et celui qui a
vécu, je dirais, avec un certain
sens de l'observation des
conditions humaines et sans
préjugés, sait quelle erreur on
commet aujourd'hui en pensant
qu'il y a plus dans les simples
catégories économiques, comme le
capital et le salaire et autres,
ou l'importation et l'exportation,
le commerce, la finance, la
balance des paiements, la valeur
et autres choses, dans ces choses
que ce qui se passe seulement à la
surface. Non, c'est vraiment dans
ces choses que se trouve, pour la
crise actuelle, ce qui ne se passe
qu'en surface. Car tout ce qui se
passe dans la vie économique part
finalement de l'humain, des
pensées de l'humain, et de ce que
l'humain fait, de sorte qu'il en
résulte des qualifications de
rapports de capitaux et de
salaires, d'importations et
d'exportations et ainsi de suite,
de fluctuations de valeurs. Cela
dépend finalement de ce qui
ressort de la pensée des humains.
|
13
|
Da darf ich ja
wirklich aus einer Art
persönlicher Erfahrung heraus
sprechen. Es ist jetzt schon
lange her, es war Ende der
neunziger Jahre des vorigen
Jahrhunderts und im Anfange
dieses Jahrhunderts, da lernte
ich gründlich die
mitteleuropäische
Arbeiterschaft kennen. Ich war
Lehrer an einer
Arbeiter-Bildungsschule, hatte
aber dadurch Zusammenhänge mit
der Arbeiterbewegung nach allen
Seiten hin wirklich bekommen
können. Und ich lernte kennen
erstens dadurch, daß sich an die
verschiedensten Vorträge, die
ich zu halten hatte, zuweilen
sehr lebhafte Diskussionen
angeschlossen haben, die
zeigten, was man in den
breitesten Kreisen der
heranwachsenden Arbeiterschaft
denkt. Auf der anderen Seite sah
ich mich mit meinen eigenen
Vorträgen aufgenommen, und
konnte sehen, wie man da in sich
aufnehmen kann, was nicht bloß
wirtschaftlich und so weiter
ist. Und derjenige, der, ich
möchte sagen, mit einem gewissen
beobachtenden Sinn für
menschliche Verhältnisse und
ohne Vorurteile in so etwas
gelebt hat, der weiß zu sagen,
welcher Irrtum es ist, wenn man
heute meint, in bloßen
wirtschaftlichen Kategorien,
wie Kapital und Lohn und
dergleichen, oder Einfuhr und
Ausfuhr, Handel, Finanz,
Zahlungsbilanz, Valuta und
anderen Dingen, in diesen ingen
läge mehr als dasjenige, was
sich nur an der Oberfläche
abspielt. Nein, in diesen Dingen
liegt wirklich für die
gegenwärtige Krise dasjenige,
was sich nur an der Oberfläche
abspielt. Denn alles dasjenige,
was sich im wirtschaftlichen
Leben abspielt, geht zuletzt
doch von dem Menschen aus, von
den Gedanken der Menschen aus,
und was die Menschen tun, so daß
herauskommen Qualifikationen von
Kapital- und Lohnverhältnissen,
von Einfuhr und Ausfuhr und so
weiter, von Valutaschwankungen.
Das ist zuletzt abhängig von
dem, was aus den Gedanken der
Menschen hervorgeht.
|
Vous
voyez, je peux vraiment parler là
sans préjugés, car j'ai été
pendant cinq ou six ans enseignant
parmi les ouvriers et j'ai réussi
à ce qu'il y ait finalement un
grand nombre de partisans parmi
les ouvriers, mais qu'un beau
jour, les dirigeants de cette
classe ouvrière aient remarqué
qu'il y avait là quelqu'un qu'on
ne pouvait pas tolérer, qu'il y
avait quelqu'un qui n'enseignait
pas le marxisme orthodoxe, qu'il y
avait quelqu'un qui s'efforçait de
faire entrer dans les cœurs et
dans les esprits tout autre chose
que la doctrine orthodoxe.
|
14
|
Sehen Sie, ich kann da
wirklich unbefangen sprechen, denn
ich war durch fünf bis sechs Jahre
eben Lehrer unter Arbeitern und
habe es dahin gebracht, daß
zuletzt allerdings eine große
Anhängerschaft da war unter den
Arbeitern, daß aber eines schönen
Tages die Führer dieser
Arbeiterschaft merkten, daß da
einer ist, den man nicht dulden
kann, daß da einer ist, der nicht
orthodoxen Marxismus lehrt, daß
da einer ist, der sich bemüht,
ganz anderes in die Herzen und in
die Gemüter hineinzubringen als
die orthodoxe Lehre ist.
|
Une
séance a été organisée avec mes
élèves. Des centaines de mes
élèves étaient présents à cette
réunion, ainsi que des dirigeants
ouvriers, certes de second rang,
mais habilement de premier rang,
qui ont avancé toutes sortes
d'arguments, dont le fait que
j'étais une personnalité
impossible dans le mouvement
ouvrier. J'ai dit : "Oui, mais
voulez-vous à l'avenir cultiver
ici quelque chose qui soit valable
pour l'avenir, et vous ne
comprenez pas la chose la plus
simple, la liberté d'enseignement
? L'un des dirigeants a tout de
même réussi à prononcer ce mot :
Liberté d'enseignement ? Non, nous
ne connaissons que la contrainte
raisonnable ! Et malgré le vote de
tous contre les quatre, contre les
quatre dirigeants, mon activité
était bien sûr tout à fait
impossible plus avant.
|
15
|
Es wurde eine
Sitzung mit meinen Schülern
abgehalten. Dazumal waren bei
der Sitzung Hunderte meiner
Schüler anwesend, und
Arbeiterführer, zwar von zweiter
Garnitur, aber geschickt von
erster Garnitur, die alles
mögliche vorbrachten, so auch:
daß ich eben in der
Arbeiterbewegung eine unmögliche
Persönlichkeit sei. Ich sagte:
Ja, aber wollen Sie wohl in
Zukunft hier etwas pflegen, was
für die Zukunft taugen soll, und
Sie verstehen nicht das
Einfachste, Lehrfreiheit? Da
brachte es doch einer der Führer
dahin, das Wort auszusprechen:
Lehrfreiheit? Nein, wir kennen
nur vernünftigen Zwang! Und
trotzdem die Abstimmung mit
allen gegen die vier war, gegen
die vier Führer, war meine
Tätigkeit ferner natürlich ganz
unmöglich.
|
Cela,
voyez-vous, m'autorise à parler
avec une certaine impartialité,
sur la base des faits, de ce qui
se passe aujourd'hui dans la vie
économique de l'Europe
internationale.
|
16
|
Das, sehen Sie, das
berechtigt mich, eben aus den
Tatsachen heraus doch mit einiger
Unbefangenheit über dasjenige zu
sprechen, was heute sich
eigentlich hineinstellt ganz im
internationalen Europa in das
Wirtschaftsleben.
|
Mais
il faut aussi pouvoir étudier
réellement ce qui émane de
l'humain lui-même, et ce qui
provoque en fait les catégories
dont j'ai parlé et que l'on
énumère habituellement. Il faut
d'abord se demander : quelles sont
les particularités de la foi qui
s'est peu à peu répandue dans le
prolétariat européen ?
|
17
|
Aber man muß auch
dasjenige wirklich studieren
können, was aus dem Menschen
selbst herauskommt, und was jene
Kategorien, von denen ich
gesprochen habe, die man
gewöhnlich aufzählt, eigentlich
erst bewirkt. Man muß sich
zunächst fragen: Was für
Eigentümlichkeiten hat denn der
Glaube, der sich allmählich
ausgebreitet hat in dem
europäischen Proletariat?
|
Voyez-vous,
le signe le plus caractéristique
de la conception de millions de
personnes est que, premièrement,
les gens pensent à la vie de
l'esprit de telle manière que tout
ce que l'humain produit
spirituellement, y compris ce
qu'il produit de son esprit comme
droit, comme coutume, comme
religion, comme science, n'est
rien d'autre que quelque chose que
le cerveau humain enfante de
manière abstraite, qui est une
sorte de superstructure
idéologique sur la seule réalité,
la sous-structure, la seule
réalité : la vie économique de
production et de consommation.
|
18
|
Sehen Sie, das
charakteristischste Zeichen für
die Anschauung von Millionen von
Menschen ist, daß die Leute
erstens gegenüber dem
Geistesleben so denken, daß
alles dasjenige, was der Mensch
geistig hervorbringe, auch
dasjenige, was er aus seinem
Geiste heraus als Recht, als
Sitte, als Religion
hervorbringe, als Wissenschaft
hervorbringe, daß das nichts
weiter ist als etwas, was in
abstrakter Art das menschliche
Gehirn gebiert, was eine Art von
ideologischem Oberbau ist auf
der einzigen Wirklichkeit, dem
Unterbau, der einzigen
Wirklichkeit: dem
wirtschaftlichen Produktions-
und Konsumtionsleben.
|
Cela
s'est installé chez des millions
et des millions de personnes. Je
ne veux pas examiner maintenant
dans quelle mesure cela remonte à
la théorie de Marx et Engels, mais
cela s'est fixé chez des millions
et des millions de personnes :
toute la vie spirituelle est une
idéologie, quelque chose qui est
simplement issu de la vie
économique.
|
19
|
Das hat sich festgesetzt
bei Millionen und aber Millionen
von Menschen. Ich will jetzt nicht
untersuchen, inwieweit das
zurückgeht auf die Theorie des
Marx und Engels, festgesetzt hat
sich das in Millionen und aber
Millionen von Menschen: Das ganze
geistige Leben ist eine Ideologie,
etwas bloß aus dem
Wirtschaftsleben
Herausgewachsenes.
|
Oui,
peut-être que dans les cercles de
ceux qui se sentent très
intelligents économiquement, on
pensera peu à la crise économique
actuelle dans la vie
internationale, à cette croyance
du prolétariat. Mais c'est
justement la grande erreur de
penser peu aux choses les plus
importantes aujourd'hui. Car on
n'apprend pas à reconnaître d'où
provient la crise, d'où provient
ce qui vit dans l'inconscient des
humains, et d'où provient pourtant
le malheur économique, si l'on ne
porte pas son regard sur la vie
psychique de la grande masse. Il
faut prendre en considération la
vie psychique de la grande masse,
car on peut croire que la vie
spirituelle n'est qu'une
idéologie, mais on ne peut pas
vivre avec, et l'humain se désole,
l'humain perd pied dans la vie.
|
20
|
Ja, vielleicht wird
man doch in den Kreisen
derjenigen, die sich
wirtschaftlich sehr gescheit
fühlen, gering denken mit Bezug
auf die gegenwärtige
wirtschaftliche Krisis im
internationalen Leben, über
diesen Glauben des Proletariats.
Aber das ist gerade der große
Fehler, daß man über die
wichtigsten Dinge heute gering
denkt. Denn man lernt nicht
erkennen, woraus die Krise
entspringt, woraus dasjenige
entspringt namentlich, was im
Unbewußten der Menschen lebt,
und woraus doch das
wirtschaftliche Unheil
hervorgeht, wenn man nicht den
Blick auf das Seelenleben der
großen Masse richtet. Man muß
das Seelenleben der großen Masse
ins Auge fassen; denn es läßt
sich das glauben, Geistesleben
sei nur eine Ideologie, aber es
läßt sich nicht damit leben, und
der Mensch verödet, der Mensch
verliert den Halt im Leben.
|
Et
c'est cela qui est particulier :
la grande masse s'accroche avec un
fanatisme sans pareil à ces
doctrines, notamment la masse qui
donne aujourd'hui le ton dans
certains milieux économiques
ouvriers, la masse s'accroche avec
fanatisme à ces doctrines ; mais
elle s'y désole de plus en plus.
|
21
|
Und das ist das
Eigentümliche: Mit einem
Fanatismus ohnegleichen hängt die
große Masse an diesen Lehren, die
Masse namentlich, die heute in
gewissen wirtschaftlichen
Arbeiterkreisen den Ton angibt,
mit Fanatismus hängt die Masse an
diesen Lehren; aber immer mehr
verödet sie dabei.
|
Comment
cela est-il arrivé ? Le
matérialisme n'est pas issu de
cette classe ouvrière elle-même,
le matérialisme est né au cours
des quatre derniers siècles dans
les cercles dirigeants. Seulement,
les cercles dirigeants ont
conservé les anciennes traditions
par une certaine demi-mesure.
D'une part, ils ont commencé à
penser de manière matérialiste à
la vie extérieure dans laquelle
ils se trouvent, et d'autre part,
ils ont conservé les anciennes
traditions comme leur religion,
leur moralité, et ainsi de suite,
et tiennent au fond une double
comptabilité de vie.
|
22
|
Wie ist das gekommen? Der
Materialismus ist nicht dieser
Arbeiterschaft selbst
entsprungen, der Materialismus ist
entsprungen in den letzten vier
Jahrhunderten in den führenden
Kreisen. Nur, die führenden Kreise
haben sich aus einer gewissen
Halbheit heraus die alten
Traditionen bewahrt. Auf der einen
Seite haben sie über das äußere
Leben, in dem sie drinnenstehen,
materialistisch zu denken
begonnen, auf der anderen Seite
haben sie sich die alten
Traditionen als ihre Religion, als
ihre Sittlichkeit und so weiter
bewahrt, und führen im Grunde
genommen eine doppelte
Lebensbuchführung.
|
Cela
l'ouvrier ne le peut pas qui a été
appelé à quitter ce à quoi il
était autrefois attaché, ce avec
quoi il avait grandi :
l'artisanat, dont il aimait les
produits dans lesquels il déposait
sa vie. Il a été appelé à la
machine abstraite, placé dans
l'usine abstraite. Il cherche son
salut dans ce que les autres ne
prennent qu'à moitié. On peut en
juger quand on a été à
l'intérieur. Cela s'est fait petit
à petit. Et c'est ainsi que cette
grande non-compréhension est née
en Europe.
|
23
|
Das kann der
Arbeiter nicht, der
hinweggerufen worden ist von
dem, woran er früher stand, mit
dem er zusammengewachsen war:
vom Handwerk, dessen Produkte er
lieb hatte, in die er sein Leben
hineinlegte. Er ist hingerufen
worden an die abstrakte
Maschine, in die abstrakte
Fabrik hineingestellt. Er sucht
sein Heil in demjenigen, das die
anderen nur zur Hälfte nehmen.
Man kann es eben beurteilen,
wenn man darinnen gestanden hat.
Das hat sich nach und nach
heraus ergeben. Und so ist in
Europa jenes große
Nichtverstehen entstanden.
|
Cette
incompréhension pèse aujourd'hui
sur l'Europe comme un terrible
destin. En haut, il y a ceux qui
doivent gérer les capitaux, il y a
ceux qui doivent diriger la vie de
l'économie, qui pourraient la
diriger s'ils le voulaient
seulement, qui pourraient aussi
transformer le matérialisme en une
vision saine du monde, qui
pourraient aussi être pratiques.
La sont ceux qui pourraient tout
s'ils le voulaient.
|
24
|
Das liegt wie ein
furchtbares Schicksal heute über
Europa, dieses Nichtverstehen. Da
sind oben diejenigen, die die
Kapitalien zu verwalten haben, da
sind oben diejenigen, die das
Wirtschaftsleben zu leiten haben,
die es leiten könnten, wenn sie
nur wollten, die auch den
Materialismus umwandeln könnten in
eine gesunde Weltanschauung, die
auch praktisch sein könnten. Da
sind diejenigen, die alles
könnten, wenn sie wollten.
|
En
bas, il y a ceux qui ont pris au
sérieux ce qui s'est formé comme
matérialisme dans ces cercles
dirigeants, qui ne peuvent rien,
qui croient, en disant qu'il faut
combattre le capitalisme, qu'on
peut obtenir quelque chose avec
cette phrase ; qui ne savent pas
qu'on ne peut pas du tout avoir de
vie économique sans capitalisme au
sens moderne du terme, que sans
capitalisme on ne peut que
retourner dans la barbarie.
L'ouvrier est devenu impuissant
dans ses pensées, impuissant face
à la réalité dans toute l'Europe,
l'ouvrier qui a été contraint à la
machine, qui imagine sérieusement
les théories qui, je dirais,
tombent comme des sous-produits de
la vie chez les autres, avec
lesquelles on ne peut pas vivre,
ni même faire de l'économie, comme
le montrent justement des choses
comme le métallisme et le
monométallisme et autres.
|
25
|
Da sind unten
diejenigen, die ernst genommen
haben dasjenige, was sich als
Materialismus bei diesen
führenden Kreisen
herausgebildet hat, die nichts
können, die da glauben, indem
sie sagen: den Kapitalismus muß
man bekämpfen —, man könne
irgend etwas mit dieser Phrase
erreichen; die da nicht wissen,
daß man ja Wirtschaftsleben
ohne Kapitalismus im modernen
Sinne des Wortes überhaupt nicht
haben kann, daß man ohne
Kapitalismus nur in die Barbarei
zurückkehren kann. Hilflos in
seinen Gedanken, hilflos
gegenüber der Wirklichkeit ist
der Arbeiter geworden über ganz
Europa hin, der Arbeiter, der an
die Maschine gezwängt worden
ist, der sich ausmalt im Ernste
diejenigen Theorien, die, ich
möchte sagen, als Nebenprodukte
des Lebens bei den anderen
abfallen, mit denen man nicht
leben, und wohl auch nicht
wirtschaften kann, wie eben
solche Dinge wie der Metallismus
und Monometallismus und
ähnliches zeigen.
|
Cette
grande mécompréhension qu'a-t-elle
amené en haut ? Maintenant, vous
pouvez le voir ce qu'elle a
apporté dans l'évolution des
rapports européens. Regardez la
Russie. En Russie, conformément à
la particularité du peuple, il
s'est produit quelque chose qui
est difficile à étudier pour celui
qui regarde ces choses sans
préjugés et sans être un
agitateur. Il y avait de
nombreuses différenciations des
idéaux socialistes et sociaux en
Russie. Qu'y avait-il dans cette
Russie jusqu'en 1914 ? Retenu par
le militarisme russe, retenu par
le tsarisme que tant de gens
haïssaient, ce qui vivait dans les
larges masses, ce qui constituait
précisément dans ces larges masses
ce à partir de quoi il n'était pas
possible de trouver un pont vers
l'autre, ce qui vivait dans les
cercles dirigeants. On ne voulait
pas atteindre ce qu'on aurait dû
atteindre : construire le pont,
construire ce pont en tant que
dirigeants, en tant
qu'intellectuels. Nous voyons
monter le capitalisme moderne.
Nous voyons monter
l'individualisme moderne avec
l'appel d'une foule de millions de
personnes dans les usines, sur les
machines. Ce qu'il aurait été
nécessaire de faire, de recourir à
une nouvelle pensée pratique,
comme il aurait été nécessaire, du
côté des intellectuels, de se
faire le guide, de gagner la
confiance, de faire comprendre aux
grandes masses que l'on sait
vraiment mettre en œuvre, même
sérieusement, les allures de la
vie de l'économie, on n'a rien
fait de tout cela. On a vécu pour
soi, une classe supérieure. On a
laissé les autres étudier. Le
prolétariat a tout de suite
beaucoup étudié, il s'est
simplement consacré en solitaire à
ce qui était les déchets de
l'éducation, les déchets
matérialistes de l'éducation.
|
26
|
Dieses große
Mißverstehen, was hat es denn
heraufgebracht? Nun, Sie können
es sehen an der Entwickelung der
europäischen Verhältnisse, was
es heraufgebracht hat. Sehen Sie
sich Rußland an. In Rußland hat
sich der Volkseigentümlichkeit
gemäß etwas ergeben, was
schwierig zu studieren ist für
den, der unbefangen und
vorurteilsfrei, ohne ein
Agitator zu sein, auf diese
Dinge hinsieht. Es waren viele
Differenzierungen der
sozialistischen und sozialen
Ideale in Rußland da. Was war da
in diesem Rußland bis 1914?
Durch den russischen
Militarismus niedergehalten,
niedergehalten durch den von so
vielen gehaßten Zarismus, war
dasjenige, was in den breiten
Massen lebte, was gerade in
diesen breiten Massen dasjenige
bildete, von dem keine Brücke zu
finden war zu dem anderen, was
in den leitenden Kreisen lebte.
Man wollte nicht dasjenige
erreichen, was man hätte
erreichen müssen: die Brücke zu
bauen, als Führende, als
Intellektuelle diese Brücke zu
bauen. Wir sehen heraufkommen
den modernen Kapitalismus. Wir
sehen heraufkommen den modernen
Individualismus mit dem
Hereinrufen einer
millionenfachen Menschenmenge in
Fabriken, an Maschinen. Was da
notwendig gewesen wäre, zu einem
neuen praktischen Denken zu
greifen, wie es notwendig
gewesen wäre, auf seiten der
Intellektuellen, sich zum Führer
zu machen, Vertrauen zu
gewinnen, begreiflich zu machen
den großen Massen, daß man
versteht, die Allüren des
Wirtschaftslebens wirklich auch
im Ernste durchzuführen, man
hat nichts von dem getan. Man
hat für sich gelebt, eine
Oberschicht. Man hat die anderen
studieren lassen. Studiert hat
ja gerade das Proletariat
außerordentlich viel, einfach
einsam für sich hingegeben an
dasjenige, was Abfallprodukte
der Bildung, materialistische
Abfallprodukte der Bildung
waren.
|
Aujourd'hui,
les fruits en sont là, dans la
crise économique de l'Europe.
C'est un destin tragique,
conditionné par l'esprit.
|
27
|
Heute sind die Früchte
davon in der Wirtschaftskrisis
Europas da. Es ist ein geistig
bedingtes, tragisches Schicksal.
|
Ensuite,
les catastrophes guerrières
européennes sont nées de ce qui
retenait ce que l'on ne voulait
pas pénétrer spirituellement, ce
que l'on ne voulait pas imposer
spirituellement par des
conceptions raisonnables, ce que
l'on voulait retenir par la
violence physique extérieure du
militarisme et de la monarchie
absolue ou de n'importe quel autre
pouvoir, de ce qui était utilisé
pour rendre inoffensif ce que l'on
ne voulait pas vaincre
spirituellement.
|
28
|
Dann kamen aus dem
heraus geboren, was niederhielt
dasjenige, was man nicht geistig
durchdringen wollte, was man
nicht geistig durchsetzen wollte
mit vernünftigen Anschauungen,
was man niederhalten wollte
durch äußere physische Gewalt
des Militarismus und desjenigen
der absoluten Monarchie oder
irgendwelcher anderer Mächte,
aus dem heraus, was gebraucht
wurde, um unschädlich zu machen
dasjenige, was man nicht geistig
bezwingen wollte, aus dem heraus
kamen die europäischen
Kriegskatastrophen.
|
Et
que s'est-il passé ensuite ? Le
léninisme et le trotskisme sont
alors apparus en Russie. Non pas
du socialisme russe, oh non, le
léninisme et le trotskisme ne sont
pas du tout nés du socialisme
russe. Jamais rien de tel que le
léninisme et le trotskisme
n'aurait pu naître du socialisme
russe. Quelque chose de tout à
fait différent serait apparu si
l'on avait cherché une entente
raisonnable entre les
intellectuels et la grande masse
de la population. Non, Lénine et
Trotsky ne sont pas nés de la
révolution ! Lénine et Trotsky
sont sortis des cercles de ce que
la guerre a apporté comme
résultat, de ce qui est devenu par
la guerre comme conséquence ultime
du militarisme, c'est de là que
Lénine et Trotsky sont sortis. Les
résultats de la guerre sont entrés
en Russie et ont à nouveau étouffé
ce qui voulait venir d'en bas et
avec lequel on aurait dû
s'entendre. Lénine et Trotsky ne
sont pas des héros du socialisme ;
ils sont les fils de la
catastrophe de la guerre
européenne et n'ont été possibles
que parce que la misère des
conséquences de la guerre s'est
étendue sur la Russie. Et ce qui
s'est passé dans le reste de
l'Europe, lisez le très beau livre
- mais on pourrait en suivre bien
d'autres - de Keynes, "Les
conséquences économiques de la
conclusion de la paix en Europe".
Ce qui s'est répandu dans le reste
de l'Europe, qu'est-ce que c'est ?
Est-ce la profession de foi de la
pensée économique ; est-ce
l'aspiration économique jusqu'en
1914 qui nous a conduits à la
terrible catastrophe ? Non, ce
n'est pas cela, mais ce que nous
vivons, y compris tous les soucis
de devise de certains pays, n'est
pas un retour sain à des vues
saines, que l'on croit pouvoir
obtenir en disant que la maladie
se serait rendue absurde par les
catastrophes. Ce que nous vivons
est le résultat de la guerre.
C'est sur la base d'un jugement à
très, très courte vue qu'un
général allemand a prononcé les
mots qui ont été souvent répétés
pendant cette catastrophe de
guerre : la guerre n'est que la
politique menée par d'autres
moyens.
|
29
|
Und was entstand
dann? Dann entstand für Rußland
der Leninismus, der
Trotzkismus. Nicht etwa heraus
aus dem russischen Sozialismus,
o nein, am allerwenigsten ist
der Leninismus und Trotzkismus
aus dem russischen Sozialismus
heraus geboren. Niemals hätte
etwas wie der Leninismus und der
Totzkismus aus dem russischen
Sozialismus heraus geboren
werden können. Da wäre etwas
ganz anderes herausgekommen,
wenn man Verständigung gesucht
hätte in vernünftiger Weise von
Seiten der Intellektuellen zur
Seite der breiten Masse der
Bevölkerung. Nein, Lenin und
Trotzki sind nicht aus der
Revolution herausgewachsen!
Lenin und Trotzki sind aus den
Kreisen herausgewachsen
desjenigen, was der Krieg als
Ergebnis gebracht hat,
desjenigen, was durch den Krieg
geworden ist als letzte
Konsequenz des Militarismus,
daraus sind Lenin und Trotzki
erwachsen. Die Ergebnisse des
Krieges sind eingezogen in
Rußland und haben neuerdings
dasjenige, was von unten
heraufwollte, mit dem man sich
hätte verständigen sollen,
niedergehalten. Lenin und
Trotzki sind keine Helden des
Sozialismus; sie sind die Söhne
der europäischen
Kriegskatastrophe und sind nur
dadurch möglich geworden, daß
über Rußland sich das Elend der
Kriegsfolgen ausgebreitet hat.
Und dasjenige, was im übrigen
Europa war, lesen Sie das sehr
schöne Buch — aber man könnte
vieles andere noch verfolgen —
von Keynes, «Die ökonomischen
Folgen des europäischen
Friedensschlusses». Dasjenige,
was sich über das übrige Europa
ausbreitete -- was ist es denn?
Ist es etwa das Bekenntnis des
wirtschaftlichen Denkens; ist es
das wirtschaft‑ liche Streben
bis 1914, das uns in die
furchtbare Katastrophe
hineingebracht hat? Nein, das
ist es nicht, sondern dasjenige,
was wir erleben, einschließlich
aller Valutasorgen einzelner
Länder, ist nicht ein gesundes
Zurückkehren zu gesunden
Ansichten, die man glaubt
bekommen zu können dadurch, daß
die Krankheit sich ad absurdum
geführt habe durch die
Katastrophen. Dasjenige, was wir
erleben, ist Ergebnis des
Krieges. Aus einem sehr, sehr
kurzsichtigen Urteil heraus hat
ein deutscher General die Worte
geprägt, die während dieser
Kriegskatastrophe vielfach
nachgesprochen worden sind: Der
Krieg ist nur die Politik mit
anderen Mitteln ausgeführt.
|
Pendant
la guerre, j'ai toujours comparé
ce dicton à la parole : le divorce
n'est que la continuation du
mariage par d'autres moyens ! Mais
avec une certaine variante juste,
on pourrait quand même dire :
cette paix, en particulier dans le
domaine de la vie économique,
n'est que la continuation de la
guerre par d'autres moyens. Ce
n'est vraiment pas ce que l'on dit
en considérant la situation
économique actuelle d'un point de
vue agitateur ou d'un autre, mais
c'est ce que disent même des juges
objectifs, du côté qui serait
aujourd'hui le plus fondé à porter
un jugement objectif, du côté des
Anglais, c'est ce que dit Keynes
dans son livre "Les conséquences
économiques de la conclusion de la
paix".
|
30
|
Ich habe während
des Krieges immer wieder dieses
Diktum mit dem Wort verglichen:
Die Scheidung ist nur die Ehe
mit anderen Mitteln fortgeführt!
Aber mit einer gewissen
richtigen Variante könnte man
doch sagen: Dieser Friede ist,
insbesondere auf dem Gebiete des
Wirtschaftslebens, nur die
Fortführung des Krieges mit
anderen Mitteln. Das sagt man
wahrhaftig nicht wiederum mit
einer agitatorisch oder von
irgendeiner Seite her gefärbten
Betrachtung der gegenwärtigen
wirtschaftlichen Zustände,
sondern das sagen selbst so
objektive Urteiler, von
derjenigen Seite, die heute am
allermeisten Veranlassung hätte,
objektiv zu urteilen, von seiten
der Engländer, das sagt eben
Keynes in seinem Buche «Die
ökonomischen Folgen des
Friedensschlusses».
|
Maintenant
voyez-vous, si l'on considère
vraiment ces choses, alors on doit
dire : Oh, les causes des
catastrophes économiques actuelles
sont beaucoup, beaucoup plus
profondes ! Et enfin, il suffit
d'observer la vie économique
actuelle telle qu'elle s'est
développée. Il n'est pas
nécessaire de se laisser captiver
par les déclamations unilatérales
sur le capitalisme et
l'anticapitalisme, mais il suffit
de s'abandonner aux faits
objectifs et certainement
justifiés par les conditions
modernes, à savoir que notre vie
économique est intimement mêlée à
ce que nous devons appeler
l'économie monétaire.
|
31
|
Nun, sehen Sie, wenn man
diese Dinge wirklich ins Auge
faßt, dann muß man sagen: Oh,
viel, viel tiefer liegen die
Ursachen der gegenwärtigen
wirtschaftlichen Katastrophen! Und
schließlich, man braucht ja nur
einmal das heutige
Wirtschaftsleben, wie es sich
heraufentwickelt hat, zu
betrachten. Man braucht sich nicht
gefangennehmen zu lassen von den
einseitigen Deklamationen über
Kapitalismus und Antikapitalismus,
sondern man braucht sich nur den
objektiven und gewiß durch die
modernen Verhältnisse
berechtigten Tatsachen
hinzugeben, daß unser
Wirtschaftsleben innig verquickt
ist mit dem, was wir nennen müssen
die Geldwirtschaft.
|
Je
suis bien entendu loin de l'idée
saugrenue de vouloir combattre
l'économie monétaire. Il ne peut
pas s'agir de cela, car je
considérerais cela comme une idée
insensée, tout
comme je considère comme une
idée insensée de vouloir
réformer l'argent d'une manière
ou d'une autre. Non, mais ce dont il
s'agit, c'est qu'en raison de
l'ensemble des conditions
économiques modernes, ce qui est
présent dans l'argent est devenu
abstrait au sein de la vie
économique.
|
32
|
Nun, ich bin
selbstverständlich weit entfernt
von der närrischen Idee, etwa
die Geldwirtschaft bekämpfen zu
wollen. Darum kann es sich nicht
handeln, denn das würde ich eben
für eine närrische Idee halten,
ebenso gut wie ich es für eine
närrische Idee halte, das Geld
irgendwie auch reformieren zu
wollen. Nein, sondern dasjenige,
um was es sich handelt, ist, daß
durch die ganzen modernen
wirtschaftlichen Verhältnisse
dasjenige, was im Gelde
vorliegt, innerhalb des
Wirtschaftslebens abstrakt
geworden ist.
|
Un
journaliste économique anglais a
dit à juste titre : les fonctions
réelles de l'argent dans notre vie
économique sont extrêmement
compliquées et ne peuvent pas
vraiment être décortiquées. -
C'est vrai. Mais je pourrais me
faire comprendre par une
comparaison.
|
33
|
Ein englischer
ökonomischer Zeitungsmann sagte
mit vollem Rechte: Welche
Funktionen eigentlich das Geld in
unserem Wirtschaftsleben hat, das
ist außerordentlich verwickelt und
eigentlich gar nicht wirklich
auseinander zu schälen für eine
Betrachtung. — So ist es ja. Aber
ich könnte mich durch einen
Vergleich klarmachen.
|
Voyez-vous,
mes très chers présents, si
quelqu'un est un penseur d'une
entité assez abstraite, s'il passe
toujours immédiatement du
particulier au général, s'il voit
par exemple dans la prairie toutes
sortes de fleurs portant un nom
concret et dit ensuite : plantes
ou fleurs - et compare "fleurs" à
animal et ainsi de suite, il pense
de manière abstraite. Il apporte
des pensées abstraites qui
englobent beaucoup de choses, et
les étend comme un tapis sur les
parties concrètes.
|
34
|
Sehen Sie, meine sehr
verehrten Anwesenden, wenn jemand
ein Denker ist von recht
abstrakter Wesenheit, wenn er
immer gleich übergeht von dem
Besonderen zum Allgemeinen, wenn
er etwa draußen auf der Wiese
allerlei Blumen mit einem
konkreten Namen sieht, und dann
sagt: Pflanzen oder Blumen — und
«Blumen» vergleicht mit Tier und
so weiter, so denkt er abstrakt.
Er bringt abstrakte Gedanken, die
vieles umfassen, und breitet sie
wie einen Teppich aus über die
konkreten Teile.
|
Il
en va de même pour l'argent dans
la vie économique réelle. L'argent
apporte dans la vie économique
réelle, dans la réalité, un
élément tout à fait abstrait.
Pensez donc, si je suis le
propriétaire de 50 francs, je
suis justement le propriétaire de
ces 50 francs, et il est tout
à fait indifférent au départ, si
j'ai les 50 francs dans mon
porte-monnaie, que je m'achète
demain un lapin avec les
50 francs ou que je m'achète
de la farine ou une montre en
argent, ou que je m'achète un
costume ou quelque chose de
semblable. Le caractère concret de
la vie économique s'arrête face au
caractère abstrait de l'argent.
Cela se manifeste au moment où
l'argent s'échange contre de
l'argent, où l'on achète de
l'argent. On peut le mieux voir
comment, tout comme les
abstractions se cachent de la
réalité de la pensée, comment
l'abstraction de l'argent se cache
de la réalité. Voyez-vous, si vous
avez suivi les journaux en
Allemagne ces dernières semaines,
vous avez pu constater que les
gens se sont réjouis de la petite
amélioration de la devise. Mais
elle a ensuite baissé. Et celui
qui connaît le contexte profond ne
sera pas très impressionné par une
amélioration temporaire de cette
devise. Mais l'affaire a été
attribuée à toutes les causes
possibles, sans qu'il y ait autre
chose en arrière-plan que le fait
que des billets allemands présents
en Espagne aient été achetés en
bourse par des Américains à la
suite d'une constellation
particulière, d'une intention
particulière, et que cela ait
provoqué une petite hausse de la
devise allemande. Cela a échappé
aux regards pour la simple raison
que chaque fois que l'argent en
tant que tel circule dans le
commerce, chaque fois que l'argent
est négocié en tant que tel, cela
est éloigné de la vie économique
concrète et on ne voit plus le
contexte. De même que lorsque
quelqu'un parle de manière
abstraite, une roue de moulin
tourne dans la tête et on n'a plus
aucune idée de ce qu'il veut dire
par son abstraction, de même,
lorsqu'il s'agit de manipulations
monétaires, on ne sait plus ce qui
se passe réellement dans la vie
économique.
|
35
|
So ist es im
wirklichen Wirtschaftsleben mit
dem Gelde. Das Geld bringt in
das reale wirtschaftliche Leben,
in die Wirklichkeit ein ganz
abstraktes Element hinein.
Denken Sie doch, wenn ich der
Besitzer von 50 Franken bin, so
bin ich eben der Besitzer dieser
50 Franken, und es ist ganz
gleichgültig zunächst, wenn ich
die 50 Franken im Portemonnaie
habe, ob ich mir morgen für die
50 Franken einen Hasen oder ob
ich mir Mehl oder irgendeine
silberne Uhr kaufe, oder ob ich
mir einen Rock kaufen werde oder
dergleichen. Die Konkretheit
des Wirtschaftslebens hört auf
gegenüber der Abstraktheit des
Geldes. Das kommt dann zum
Vorschein in dem Augenblicke, wo
Geld gegen Geld steht, wo man
Geld kauft. Man kann das am
besten sehen, wie sich, geradeso
wie die Abstraktionen sich
verbergen vor der Realität des
Denkens, wie sich die
Abstraktheit des Geldes
verbirgt vor der Realität. Sehen
Sie, wer in den letzten Wochen
die Zeitungen verfolgt hat in
Deutschland, der konnte finden,
daß die Leute eine große Freude
gehabt haben über das bißchen
Besserwerden der Valuta. Sie ist
ja dann aber zurückgegangen. Und
wer die tieferen Zusammenhänge
kennt, der wird sich nicht sehr
imponieren lassen von
zeitweiligem Besserwerden dieser
Valuta. Nun, aber allen
möglichen Ursachen wurde die
Sache zugeschoben, wobei aber im
Hintergrunde nichts anderes
stand, als daß in Spanien
vorhandene deutsche Noten durch
irgendeine besondere
Konstellation, durch eine
besondere Absicht von
Amerikanern an der Börse gekauft
worden sind, und daß das das
bißchen Hinaufschnellen der
deutschen Valuta bewirkt hat.
Das entzog sich den Blicken aus
dem einfachen Grunde, weil immer
dann, wenn das Geld als solches
im Handel umläuft, wenn Geld als
solches gehandelt wird, dann
steht das ferne dem konkreten
Wirtschaftsleben, und man sieht
nicht mehr die Zusammenhänge. So
wie wenn jemand eben abstrakt
spricht, einem ein Mühlrad im
Kopfe herumgeht und man nicht
mehr eine Ahnung davon hat, was
er eigentlich mit seiner
Abstraktheit meint, so weiß man
nicht mehr bei den
Geldmanipulationen, was nun
eigentlich im Wirtschaftsleben
vor sich geht.
|
Vous
voyez, dans ces domaines, il
s'agit essentiellement d'un
devenir étranger du moyen
d'échange qu'est l'argent dans la
vie économique proprement dite ;
et c'est la raison pour laquelle
nous sommes entrés dans une crise
économique aussi terrible. Car
cette crise économique était en
fait déjà là avant la guerre, et
la guerre n'était que l'expression
de cette crise économique.
[Lacune.]
|
36
|
Sehen Sie, in diesen
Dingen liegt es im wesentlichen in
einem Fremdwerden des
Verkehrsmittels Geld im
eigentlichen Wirtschaftsleben;
und das ist der Grund, daß wir in
eine so furchtbare
Wirtschaftskrise hineingekommen
sind. Denn diese
Wirtschaftskrisis war eigentlich
schon vor dem Kriege da, und der
Krieg war nur der Ausdruck für
diese Wirtschaftskrise. [Lücke.]
|
Vous
voyez, quelqu'un aurait pu, disons
en 1865, avoir les plus grandes
installations possibles pour la
navigation aérienne, mais il n'a
pas pu les faire fonctionner parce
qu'il n'y avait pas encore de
navigation aérienne ! Il ne sert à
rien d'être simplement intelligent
dans n'importe quel domaine de la
vie. Si les circonstances nous
éloignent de l'expérience directe
de ce qui doit être vécu, alors
toute pensée intelligente ne sert
à rien. Et c'est précisément dans
le domaine économique, comme dans
d'autres domaines, que l'on a été
entraîné loin de la vie réelle, ce
que toute la civilisation moderne
a produit en soudant de plus en
plus les trois domaines principaux
de la vie : la vie de l'esprit, la
vie politique ou de droit et la
vie de l'économie, en un État
unitaire.
|
37
|
Sehen Sie, es
könnte ja einer, sagen wir, im
Jahre 1865, die größtmöglichen
Anlagen gehabt haben für die
Luftschiffahrt, — er konnte
diese Anlagen nicht betätigen,
weil es noch keine
Luftschifffahrt gab! Es hilft
nichts, auf irgendeinem Gebiete
des Lebens bloß gescheit zu
sein. Wenn einen die
Verhältnisse hinwegführen von
dem unmittelbaren Erleben
desjenigen, das erlebt werden
soll, dann hilft einem jeglicher
gescheite Gedanke gar nichts.
Und daß man gerade auf
wirtschaftlichem Gebiete, wie
auch auf anderen Gebieten,
hinweggetrieben worden ist vom
wirklichen Leben, das brachte
die ganze moderne Zivilisation
dadurch hervor, daß man die drei
Hauptgebiete des Lebens:
Geistesleben, politisches oder
Rechtsleben und
Wirtschaftsleben, immer mehr und
mehr zu einem Einheitsstaat
zusammengeschweißt hat.
|
L'économie
monétaire a favorisé cette fusion
au sein de l'État unitaire. Comme
je l'ai dit, je vous prie de ne
pas vous méprendre sur mes
intentions, qui seraient de
m'opposer à l'économie monétaire.
Je veux seulement attirer
l'attention sur le fait que ce qui
n'a pas été saisi par l'économie
monétaire doit précisément
conduire à la santé de notre vie
économique !
|
38
|
Dem Zusammenschweißen in
dem Einheitsstaat war die
Geldwirtschaft günstig. Wie
gesagt, ich bitte, mich durchaus
nicht mißzuverstehen, daß ich etwa
gegen die Geldwirtschaft irgend
etwas einwenden wolle. Ich will
nur darauf hinweisen, wie
dasjenige, was nicht erfaßt
worden ist von der Geldwirtschaft,
gerade zur Gesundung unseres
wirtschaftlichen Lebens führen
muß!
|
On
a toujours fait valoir, et encore
une fois dans les idées récentes,
que l'État unitaire est une
panacée. Cette panacée a été mise
en lumière par les dirigeants
actuels, mais aussi par les
socialistes ; car que veulent les
socialistes ? Utiliser le cadre,
le cadre étendu de l'État, pour y
construire leurs illusions
socialistes. Même Lénine et
Trotsky n'ont rien fait d'autre
que d'arroser de leurs concepts
abstraits socialistes ce que la
guerre leur avait laissé de
l'ancien État tsariste russe.
Cette pensée de l'État unitaire
est devenue, au cours des trois ou
quatre dernières décennies - celui
qui sait vraiment regarder
l'histoire sait que cela ne fait
pas si longtemps en réalité - pour
ainsi dire seulement la pensée de
tous ceux qui croient vouloir le
bien de tous les rapports publics
et qui, par conséquent, négligent
de voir ce qui mûrit dans la
réalité de l'humanité : que dans
la réalité de l'humanité mûrit le
besoin d'arriver, par rapport à la
vie de l'esprit, le besoin
d'arriver, par rapport à la vie de
droit ou d'état et par rapport à
la vie de l'économie, à des
constellations tout à fait
différentes de celles que l'on a
eues jusqu'à présent. Je veux
aborder la chose par un bout,
aimerais-je dire.
|
39
|
Es ist ja immer
wieder und wiederum in den
Gedanken der neueren Zeit dies
geltend gemacht worden, daß der
Einheitsstaat ein Allheilmittel
ist. Dieses Allheilmittel, es
hat vorgeleuchtet den bis jetzt
führenden Leuten, aber auch den
Sozialisten; denn was wollen die
Sozialisten? Den Rahmen, den
ausgewalzten Rahmen des Staates
benützen, um ihre
sozialistischen Trugschlüsse
[Lücke] hineinzubauen. Sogar
Lenin und Trotzki taten nichts
anderes als dasjenige, was ihnen
der Krieg übriggelassen hat von
dem alten russischen Zarenstaat,
zu übergießen mit ihren
sozialistischen abstrakten
Begriffen. Dieser Gedanke des
Einheitsstaates ist in den
letzten drei bis vier
Jahrzehnten — wer die Geschichte
wirklich zu betrachten weiß, der
weiß, daß es erst so lange her
ist in Wirklichkeit — sozusagen
erst der Gedanke all derjenigen
geworden, die glauben, das
Richtige aller öffentlichen
Verhältnisse zu wollen, und die
darüber versäumen, zu sehen, was
in der Wirklichkeit der
Menschheit heranreift: daß
heranreift in der Wirklichkeit
der Menschheit der Drang,
gegenüber dem Geistesleben, der
Drang, gegenüber dem Rechts-
oder Staatsleben und gegenüber
dem Wirtschaftsleben zu ganz
anderen Konstellationen zu
kommen, als man sie bisher
gehabt hat. Ich will an einem
Zipfel, möchte ich sagen, die
Sache anfassen.
|
Dans
certaines régions de la vie
européenne, ce que nous appelons
le droit successoral se détache
d'anciennes institutions. Le droit
d'héritage est lié aux rapports de
liens de sang entre les humains.
Si vous suivez ce qui
émane/rayonne du droit successoral
dans l'ensemble des rapports
publics, aussi dans la
configuration des pendants entre
les États et les sociétés, vous
verrez combien de choses dépendent
également de ce droit successoral
dans la vie économique. Le droit
successoral a une influence sur
certaines personnes dans telle ou
telle branche économique, il fait
entrer les gens, ils sont
là-dedans, et c'est à partir de
leurs facultés que se font des
choses particulières. Mais
finalement, c'est à partir de ces
choses particulières que se
compose une grande partie de la
vie économique globale. Bref, nous
avons le droit de succession
étroitement lié aux liens du sang,
à ce qui est organisé de la nature
dans l'humanité.
|
40
|
In manchen Gebieten
des europäischen Lebens ragt
hervor aus alten Einrichtungen
dasjenige, was wir das Erbrecht
nennen. Erbrecht, es hängt
zusammen mit den Verhältnissen
der Blutsbande der Menschen.
Verfolgen Sie dasjenige, was von
dem Erbrecht ausstrahlt in die
ganzen öffentlichen
Verhältnisse, auch in die
Konfiguration der Staaten- und
Gesellschaftszusammenhänge, so
werden Sie sehen, wie viel auch
im wirtschaftlichen Leben an
diesem Erbrecht hängt. Das
Erbrecht wirkt bei gewissen
Leuten in diese oder jene
Wirtschaftszweige hinein, es
bringt die Leute hinein, sie
sind da drinnen, und aus ihren
Fähigkeiten heraus werden
einzelne Dinge. Aber
schließlich, aus diesen
einzelnen Dingen setzt sich
wiederum ein großer Teil des
Gesamtwirtschaftslebens
zusammen. Kurz, wir haben das
Erbrecht eng gebunden an
Blutsbande, an dasjenige, was
von der Natur in der Menschheit
organisiert ist.
|
Que
s'est-il donc passé au cours des
trois ou quatre derniers siècles
dans ces États qui se considèrent
comme les plus exemplaires ? On a
appris l'organiser de la nature.
On attribue aux Allemands en
particulier la capacité
d'organiser. Ils n'ont su le faire
que si bien qu'ils l'ont déformé
jusqu'à la mécanisation. Mais cela
s'est essentiellement répandu sur
l'ensemble du monde civilisé.
L'organiser, qui est propre à
l'humanité de par sa nature, a été
transférée/porté dans la vie
sociale. Et cette organiser, qui
est pendant aux liens du sang, cet
organiser, qui a un aspect très
symptomatique - il y en a beaucoup
d'autres - dans le droit de
succession, cet organiser, au
fond, ressort aussi très
clairement dans l'organisation de
la vie spirituelle. Et finalement
- toutefois l'Église catholique
veut être une institution
démocratique qui permette à ceux
qui sont en bas de l'échelle de
s'élever jusqu'aux plus hauts
postes de la hiérarchie
ecclésiastique - dans la pratique,
ce qui a soudé ces choses, comme
les anciennes organisations liées
par les liens du sang, s'est aussi
glissé dans les organisations
ecclésiastiques catholiques ; car
finalement, plus de nobles sont
devenus archevêques que d'autres,
et ainsi de suite.
|
41
|
Was ist denn
geschehen gerade in denjenigen
Staaten, die sich am
allermustergültigsten betrachten
in den letzten drei bis vier
Jahrhunderten? Man hat von der
Natur das Organisieren gelernt.
Man schreibt ja besonders den
Deutschen das Organisieren zu.
Sie haben es nur so gut gekonnt,
daß sie es bis zum Mechanisieren
verzerrt haben. Aber es ist im
wesentlichen über die ganze
zivilisierte Welt ausgegossen.
Man hat das Organisieren, das
von der Natur aus der Menschheit
eigentümlich ist, auch in das
soziale Leben hineingetragen.
Und dieses Organisieren, das mit
den Blutsbanden zusammenhängt,
dieses Organisieren, das ein
sehr Symptomatisches — es gibt
viele andere — im Erbrecht hat,
dieses Organisieren, es kommt ja
im Grunde genommen sehr deutlich
auch in der Organisation des
geistigen Lebens heraus. Und
schließlich — allerdings will
die katholische Kirche eine
demokratische Einrichtung sein,
die denjenigen, der da unten aus
dem alleruntersten Stande ist,
auch unter Umständen
heraufkommen läßt bis zu den
höchsten Stellen der kirchlichen
Hierarchien — hat sich in der
Praxis aber auch da dasjenige,
was zusammengeschweißt hat
solche Dinge, wie die alten
Organisationen, die an den
Blutsbanden hängen, auch in
katholische
Kirchenorganisationen
hineingeschlichen; denn
schließlich waren doch mehr
Hochadlige Erzbischöfe geworden
als andere und so weiter.
|
Bref,
nous voyons en beaucoup de
relations comment ce qui provient
des liens du sang dépasse dans
l'ordre social moderne ; et ce qui
s'exprime particulièrement dans
des choses comme le droit de
succession, le genre humain l'a en
fait dépassé par sa conscience la
plus intime. Si quelqu'un dit :
l'humain est l'humain et qu'il
désigne un enfant de sept ans et
un adulte de quarante ans, vous
rirez. Vous ne direz pas que
l'humain de quarante ans ne fait
que rire. Vous ne direz pas que
l'humain de quarante ans ne fait
que rire. Vous ne direz pas que
l'humain de quarante ans n'est que
la conséquence de l'humain de
trente-cinq ans, de l'humain de
trente ans et ainsi de suite, mais
vous regarderez l'humain de telle
manière que ce qui réside dans son
essence se développe à partir de
ses profondeurs. Ce n'est qu'au
cours de l'histoire que l'on en
est arrivé à la conclusion stupide
que ce qui suit est toujours
l'effet de ce qui précède, alors
que depuis longtemps le genre
humain est tel que les phases
successives de son essence la plus
intime se produisent de la même
manière que le changement de dents
ou la maturité sexuelle chez
l'individu. Ainsi, tout
simplement, au cours des derniers
temps, alors que les éléments
hérités de la vie spirituelle,
économique et juridique sont
restés ceux qui sont issus des
anciens liens du sang et des
conditions qui en découlent, alors
que les anciens droits publics
sont restés, l'humain a
inconsciemment ressenti le besoin
d'un nouvel ordre, le besoin que
quelque chose d'autre doive
intervenir.
|
42
|
Kurz, wir sehen in
vieler Beziehung, wie hereinragt
in die moderne gesellschaftliche
Ordnung, was aus den Blutsbanden
kommt; und was in solchen
Dingen, wie dem Erbrecht,
besonders zum Aus‑ druck kommt,
darüber ist aber eigentlich das
Menschengeschlecht mit seinem
innersten Bewußtsein
hinausgewachsen. Wenn einer
sagt: Mensch ist Mensch und
weist auf ein siebenjähriges
Kind und auf einen
vierzigjährigen erwachsenen
Menschen, so werden Sie lachen.
Sie werden nicht sagen, daß der
vierzigjährige Mensch nur
lachen. Sie werden nicht sagen,
daß der vierzigjährige Mensch
nur lachen. Sie werden nicht
sagen, daß der vierzigjährige
Mensch nur etwa die Folge des
fünfunddreißigjährigen, des
dreißigjährigen und so weiter
Menschen ist, sondern Sie werden
so auf den Menschen hinschauen,
wie aus seinen Tiefen heraus
dasjenige sich entwickelt, was
in seinem Wesen liegt. Nur in
der Geschichte ist man zu der
törichten Anschauung gekommen,
daß immer nur das Folgende die
Wirkung des Vorhergehenden ist,
während seit langer Zeit das
Menschengeschlecht so ist, daß
die aufeinanderfolgenden Phasen
in seinem innersten Wesen sich
so ergeben, wie etwa Zahnwechsel
oder Geschlechtsreife in dem
einzelnen Individuum. So hat
sich einfach während der letzten
Zeit, während als Erbteile im
Geistesleben, Wirtschafts- und
Rechtsleben diejenigen Dinge
geblieben sind, die aus den
alten Blutsbanden und den
dadurch bedingten Verhältnissen
hervorgegangen sind, während die
alten öffentlichen Rechte
geblieben sind, hat sich in dem
Menschen unbewußt festgesetzt
der Drang nach einer neuen
Ordnung, nach dem, daß etwas
anderes eintreten soll.
|
Là
vous voyez, quand on veut essayer
d'écouter ce que les humains
veulent vraiment, on voit
apparaître quelque chose comme
dans mes "Points essentiels de la
question sociale". Mais on ne
remarque pas comment ces choses
sont tirées de la vraie réalité et
de la vraie pratique, de ce que la
vie exige aujourd'hui. Nous avons
le droit d'héritage issu de
l'ancienne évolution de
l'humanité. On veut le conserver,
tout comme un humain qui ne
comprend pas qu'à vingt ans, on
doit être différent de ce qu'on
était à douze ou quatorze ans,
veut conserver ses douze ou
quatorze ans d'évolution. Bien
sûr, on ne voudra pas de telles
folies dans le détail. C'est là
que nous avons le droit
d'héritage. C'est devenu une chose
à laquelle la conscience des
humains ne veut pas se soumettre.
L'humain tient aujourd'hui, par un
sentiment élémentaire, trop à son
individualité pour vouloir
s'accrocher, même si c'est
extérieurement par convention, au
moyen conventionnel du droit
d'héritage [lacune]. Si l'on est
honnête et que l'on écoute ce que
veut réellement l'humanité, on
arrive à ce que vous trouverez
dans les "Points essentiels de la
question sociale", où il est
montré que l'humanité aspire à un
ordre social dans lequel l'humain,
qui possède certaines facultés,
est lié aux moyens de production,
ou, disons au capital. S'il n'est
plus en mesure d'associer ces
capacités, la somme des moyens de
production ou le capital doit être
transféré à une personne
compétente. C'est là que l'on voit
comment l'ancien temps doit
évoluer vers le nouveau. L'ancien
temps faisait dépendre la
configuration économique du sang.
Le temps nouveau rend la
configuration de la vie économique
dépendante - elle l'est déjà dans
la conscience des humains - et
veut la rendre dépendante de ce
qui est vécu consciemment. Ainsi,
dans le nouvel ordre, on ne parle
pas de droit d'héritage au sens
habituel du terme. C'est pour
cette raison que l'on met souvent
en doute aujourd'hui, par exemple,
le droit de succession, que l'on
doute que l'on puisse parler de
droit de succession. Il doit
seulement être question du fait
que si, grâce à mes capacités,
j'ai acquis une somme de moyens de
production qui me permet de
réaliser quelque chose, si j'ai
accumulé un capital, j'ai
l'obligation, lorsque je ne peux
plus être moi-même
l'administrateur, de le
transmettre à un autre qui, à son
tour, doit y être lié selon ses
capacités. Ce qui dépendait
uniquement du sang doit être
remplacé par la raison et
l'individualité humaine.
|
43
|
Da sehen Sie, wenn
man versuchen will, zu
erlauschen, was die Menschen
wirklich wollen, dann erscheint
eben so etwas wie in meinen
«Kernpunkten der sozialen
Frage». Man beachtet nur nicht,
wie in der wahren Wirklichkeit
und wahren Praxis, dem, was das
Leben heute fordert, diese Dinge
abgelauscht sind. Da haben wir
das Erbrecht aus der alten
Menschheitsentwickelung heraus.
Man will es behalten so wie etwa
seine zwölfjährige oder
vierzehnjährige
Entwickelungszeit ein Mensch
behalten wollte, der nicht
einsieht, daß man mit zwanzig
anders sein muß als mit zwölf
und vierzehn Jahren. Man wird
natürlich im einzelnen solche
Torheiten nicht wollen. Da haben
wir das Erbrecht. Es ist zu
etwas geworden, wohinein sich
das Bewußtsein der Menschen
nicht fügen will. Der Mensch
hält heute aus einem elementaren
Gefühl heraus zu viel von seiner
Individualität, als daß er, wenn
er auch äußerlich aus
Konvention festhalten will an
dem konventionellen Mittel des
Erbrechts [Lücke]. Ist man
ehrlich und hört hin auf das,
was die Menschheit eigentlich
will, so kommt man auf das, was
Sie ausgeführt finden in den
«Kernpunkten der sozialen
Frage», wo gezeigt ist, daß die
Menschheit hintendiert in einer
sozialen Ordnung nach einem
Verbundensein des Menschen, der
gewisse Fähigkeiten hat, mit den
Produktionsmitteln, oder sagen
wir mit dem Kapital. Kann er
diese Fähigkeiten damit nicht
mehr verbinden, dann muß die
Summe der Produktionsmittel oder
das Kapital von ihm übergehen
wiederum an einen Befähigten. Da
zeigt sich, wie die alte Zeit in
die neue Zeit hineinwachsen muß.
Die alte Zeit machte abhängig
die wirtschaftliche
Konfiguration vom Blute. Die
neue Zeit macht abhängig — im
Bewußtsein der Menschen ist es
schon vorhanden —, will abhängig
machen die Konfiguration des
Wirtschaftslebens von dem, was
bewußt erlebt wird. So daß in
der neuen Ordnung nicht im
gewöhnlichen Sinne vom Erbrecht
gesprochen wird. Es wird aus
diesem Grunde vielfach heute zum
Beispiel das Erbrecht
angezweifelt, es wird
angezweifelt, daß vom Erbrecht
die Rede sein kann. Es soll nur
davon die Rede sein, daß, wenn
ich durch meine Fähigkeiten mir
eine Summe von
Produktionsmitteln erworben
habe, durch die ich etwas
erreichen kann, ein Kapital
angesammelt habe, so habe ich
die Verpflichtung, wenn ich
selber nicht mehr der Verwalter
sein kann, das an einen anderen
zu übertragen, der wiederum,
seinen Fähigkeiten nach, damit
verbunden sein muß. Ersetzt
werden muß durch Vernunft und
Menschenindividualität das, was
nur vom Blute abhängig war.
|
Cela
semble radical pour certains, mais
ce n'est pas dit par un quelconque
radicalisme, mais seulement
entendu à partir de ce que
l'humanité veut réellement de
manière inconsciente.
|
44
|
Das klingt für manchen
radikal, aber es ist ja nicht aus
irgendeinem Radikalismus
gesprochen, sondern nur erlauscht
aus dem, was unbewußt die
Menschheit eigentlich will.
|
Si
l'on considère de cette manière ce
qui se présente aujourd'hui comme
l'évolution de l'humanité, on
arrive à la conclusion que, grâce
au point de vue que les humains
ont atteint dans la science
générale du genre humain, dans la
vie de l'esprit, dans la vie de
droit ou d'état et dans la vie de
l'économie, ils sont aujourd'hui
arrivés à un point tel qu'ils ne
se laissent plus comprimer dans
l'État unitaire.
|
45
|
Betrachtet man in
dieser Weise dasjenige, was sich
heute als
Menschheitsentwickelung
darstellt, dann kommt man
darauf, daß ja durch den
Standpunkt, den die Menschen
erreicht haben in der
allgemeinen Wissenschaft des
menschlichen Geschlechtes, im
Geistesleben, Rechts- oder
Staatsleben und Wirtschaftsleben
heute eben so weit gekommen
sind, daß sie sich nicht mehr in
den Einheitsstaat
zusammenpressen lassen.
|
C'est
ici que commence l'impulsion pour
la triarticulation de l'organisme
social, de telle sorte qu'elle
exige pour la vie de l'esprit
d'être complètement autonome,
qu'elle exige ce qui est peut-être
le plus combattu aujourd'hui,
parce que l’on considère comme
particulièrement intelligent de
faire de l'État le gardien de la
vie de l'esprit. Mais cela doit
être exigé de celui qui reconnaît
aujourd'hui ce que l'humanité veut
inconsciemment, à savoir que la
vie de l'esprit est entièrement
placée sur elle-même.
|
46
|
Hier setzt der Impuls für
die Dreigliederung des sozialen
Organismus ein, so ein, daß er
verlangt für das Geistesleben ein
vollständiges
Auf-sich-selbst-Gestelltsein, daß
er verlangt dasjenige, was heute
gerade vielleicht am meisten
bekämpft werden wird, weil man es
für besonders gescheit hält, den
Staat zum Wächter über das
Geistesleben zu machen. Das aber
muß verlangt werden von dem, der
heute erkennt, was die Menschheit
unbewußt will, daß das
Geistesleben völlig auf sich
selbst gestellt wird.
|
Prenons
l'un des éléments les plus
importants : le système public
d'écoles. Depuis l'enseignant de
la classe d'école la plus basse
jusqu'à l'enseignant le plus
élevé, tout doit être de
l'autogestion.
|
47
|
Nehmen wir einen der
wichtigsten Teile: das öffentliche
Schulwesen. Vom Lehrer der
untersten Schulklasse bis hinauf
zum höchsten Lehrer muß alles
Selbstverwaltung sein.
|
Vous
voyez, c'est sur ces principes
pédagogiques et didactiques qui
découlent d'une telle manière de
pensée que j'ai été appelé à
fonder l'école Waldorf à
Stuttgart. Emil Molt, le fabricant
local de l'usine Waldorf-Astoria,
a créé cette école Waldorf. Il
m'incombait de donner à l'école
Waldorf son fondement spirituel,
et jusqu'à aujourd'hui, même si
cela n'est parfois pas visible de
l'extérieur, c'est à moi qu'a été
confiée la véritable direction, la
véritable gestion de l'école.
Pendant des semaines, j'ai donné
aux enseignants un cours de
pédagogie en séminaire, afin
d'indiquer la direction dans
laquelle cette école devait
œuvrer.
|
48
|
Sehen Sie, über
jene pädagogisch-didaktischen
Prinzipien, die sich ergeben aus
einer solchen Denkweise, war ich
ja dazu berufen, in Stuttgart
die Waldorfschule zu begründen.
Emil Molt, der dortige Fabrikant
der Waldorf-Astoria-Fabrik, hat
diese Waldorfschule
eingerichtet. Mir oblag es, der
Waldorfschule die geistige
Grundlage zu geben, und bis
heute ist mir — wenn auch
zuweilen von außen nicht
erkennbar — die eigentliche
Leitung, die eigentliche Führung
der Schule übertragen. Und da
hatte ich wochenlang für die
Lehrer einen seminaristischen,
pädagogischen Kursus gegeben, um
eben die Richtung anzugeben, in
der diese Schule wirken soll.
|
Oui,
j'ai aussi été contraint là - vous
aurez l'occasion de voir jusqu'où
nous sommes allés jusqu'à présent
- de reconnaître la pente sur
laquelle se trouve la vie de
l'esprit dans son domaine le plus
important, le système d'école.
J'ai naturellement dû élaborer des
programmes d'enseignement et, pour
m'orienter, j'ai dû voir ce qui
existait pour répondre aux
objectifs et aux programmes
scolaires actuels.
|
49
|
Ja, da war ich auch
genötigt — zu sehen, wie weit wir
es bis jetzt gebracht haben, wird
Ihnen noch Gelegenheit geboten
werden —, da war ich auch
genötigt, sehen Sie, zu erkennen,
auf welcher abschüssigen Bahn
gerade das Geistesleben an seinem
wichtigsten Gebiete, dem
Schulwesen, sich befindet. Ich
mußte ja natürlich auch Lehrpläne
ausarbeiten, und mußte, um mich zu
orientieren, einsehen, was da ist,
um den gegenwärtigen
Schul-Lehrzielen und Lehrplänen
gerecht zu werden.
|
Maintenant,
mes très chers présents, je peux
encore me souvenir - il y a
longtemps, il est vrai, lorsque
j'étais moi-même à l'école ou que
je fréquentais des enseignants -
que tout ce qui concernait les
programmes scolaires tenait sur
une page ; maintenant, ce sont de
gros livres et tout est spécifié
dans les moindres détails. D'un
côté, il y a ce que les artistes
pédagogiques et les scientifiques
pédagogiques mettent dans leurs
livres, ce qu'ils transmettent à
l'enseignant. Il y a d'un côté ce
qui provient de la connaissance et
de l'expertise. Ensuite, il y a le
côté bureaucratique qui vient de
l'État. C'est beaucoup plus
important qu'on ne le pense ! Cela
n'a aucune justification que
quelque chose d'autre que
l'expertise technique s'exprime
dans l'administration de la vie de
l'esprit. Cela apparaît tout de
suite clairement, par exemple,
dans le domaine du système
d'école. Comme les humains
seraient éduqués différemment et
placés dans la vie de l'économie
si la vie de l'esprit pouvait
s'administrer totalement
librement, uniquement à partir de
ses propres fondements ! Seul
celui qui a vraiment acquis un
jugement sain sur le contexte de
la vie spirituelle libre, du
développement des facultés
humaines à partir de l'expérience
spirituelle libre, et sur sa
signification pour la vie de
l'économie et la vie de l'État,
peut en prendre la mesure. - Il
s'agit d'en arriver finalement sur
quelle est la place de la vie de
l'esprit dans l'ensemble de
l'évolution humaine ?
|
50
|
Nun, meine sehr
verehrten Anwesenden, ich kann
mich noch erinnern — es ist
allerdings lange her, als ich
selber in der Schule war, oder
mit Lehrern verkehrt habe —, da
war es so, daß alles
Schulprogrammäßige, es war so
etwas Gedrucktes, noch auf einer
Seite stand; jetzt sind das
dicke Bücher geworden, und alles
ist bis ins einzelne hinein
spezifiziert. Auf der einen
Seite hat man dasjenige, was die
pädagogischen Künstler und
pädagogischen Wissenschafter in
ihre Bücher hineinlegen, was sie
übermitteln dem Lehrenden. Da
hat man dasjenige, was aus der
Sachkenntnis und Fachkunde
heraus kommt. Dann das
Bürokratische, das vom Staate
herkommt. Viel wichtiger als man
denkt ist das! Es hat keine
Berechtigung, daß irgend etwas
anderes hineinspricht als das
sachlich Fachkundige in die
Verwaltung des Geisteslebens.
Gerade zum Beispiel auf dem
Gebiete des Schulwesens zeigt
sich das mit Deutlichkeit. Wie
anders würden die Menschen
erzogen und hineingestellt ins
Wirtschaftsleben, wenn das
Geistesleben völlig frei, nur
aus seinen eigenen Grundlagen
heraus sich verwalten könnte!
Das kann nur derjenige ermessen,
der wirklich sich ein gesundes
Urteil über den Zusammenhang
des freien geistigen Lebens, des
Entwickelns der menschlichen
Fähigkeiten aus dem freien
geistigen Erleben heraus, auch
in bezug auf die Bedeutung für
das Wirtschaftsleben und das
Staatsleben erworben hat. — Da
handelt es sich darum, daß man
endlich darauf kommt: Wie steht
das Geistesleben in der ganzen
menschlichen Entwickelung
darinnen?
|
Maintenant,
mes très chers présents, la vie de
l'esprit est organisée. Et la vie
de l'esprit est d'autant plus
organisée qu'un domaine est plus
élémentaire. Considérez-le à
l'exemple de la famille. Regardez
comment l'individu grandit hors de
la famille, comment le fils
grandit dans l'art, hors de ce qui
ressemblait à son père ou à sa
mère, pas seulement physiquement,
mais aussi spirituellement et
d'âme. Plus on remonte dans le
temps, plus on voit, à travers ce
qui sort des familles, comment là
la vie de l'esprit est tout de
suite organisée de la nature.
|
51
|
Nun, meine sehr
verehrten Anwesenden, das
Geistesleben ist organisiert.
Und das Geistesleben ist um so
mehr organisiert, um so
elementarer ein Gebiet ist.
Betrachten Sie es an dem
Beispiel der Familie. Sehen Sie
sich an, wie der einzelne aus
der Familie herauswächst, der
eine Sohn ins Künstlerische
hereinwächst, heraus aus dem,
was Vater oder Mutter ähnlich
war, nicht nur äußerlich
physisch, sondern
geistig-seelisch. Man sieht
gerade, je weiter man zurückgeht
in den Jahren, an dem, was aus
den Familien herauswächst, wie
da von Natur aus gerade das
Geistesleben organisiert ist.
|
En
quoi consiste donc ce que nous
avons à fournir pour la vie de
l'esprit ? En ce qui concerne les
individus particuliers, cela
consiste à faire sortir l'individu
particulier de l'organisation :
nous devons surmonter
l'organisation, l'organisation qui
est donnée par la nature ; nous
devons éduquer l'individu dans la
liberté. La liberté doit d'abord
être acquise au cours de la vie
terrestre. La liberté ne peut être
acquise que si nous sommes
vraiment capables, en tant
qu'enseignants, en tant
qu'éducateurs ou en tant que
participants à la vie de l'esprit,
de comprendre l'humain, de
travailler à partir des capacités
individuelles de l'humain et de
placer l'humain dans la vie de
l'économie selon les capacités
avec lesquelles il se révèle à
nous sous forme d'impulsions dans
le pendant de la nature.
|
52
|
Worin besteht denn
dasjenige, was wir für das
Geistesleben zu leisten haben? In
bezug auf die einzelnen Individuen
besteht es darin, daß wir das
einzelne Individuum
herauszubringen haben aus der
Organisation: Wir müssen die
Organisation überwinden, die
Organisation, die von Natur
gegeben ist; wir müssen den
einzelnen in die Freiheit hinein
erziehen. Die Freiheit muß im
Erdenleben erst erworben werden.
Dann kann die Freiheit nur
erworben werden, wenn wir wirklich
imstande sein werden, als Lehrer,
als Erzieher oder eben als
Teilnehmer des Geisteslebens den
Menschen zu verstehen, aus den
individuellsten Fähigkeiten des
Menschen heraus zu arbeiten, und
den Menschen auch ins
Wirtschaftsleben hinein zu stellen
gemäß den Fähigkeiten, mit denen
er impulsiert im
Naturzusammenhange sich uns
offenbart.
|
C'est
le propre de la vie de l'esprit
que l'on doit dire : tout de suite
celui qui pense honnêtement sur la
démocratie pense précisément de la
même manière que la maturité
sexuelle arrive chez l'humain à la
quatorzième ou seizième année.
C'est ainsi que la tendance à la
démocratie s'est imposée à
l'humanité au cours des trois ou
quatre derniers siècles. Tout de
suite celui qui pense honnêtement
exige que toutes les affaires que
les humains développent lorsqu'ils
atteignent leur majorité soient
traitées de manière à ce qu'ils
soient égaux entre égaux et qu'ils
aient à régler/ordonner les
choses. Cela se donnera dans ce
qui constitue l'éducation/la
formation humaine dans le domaine
de la vie de l'esprit. Cela dépend
tellement de la capacité et des
connaissances individuelles de
l'humain que cela ne peut jamais
être l'objet d'une administration
ou d'une constitution
démocratique, mais seulement d'une
autogestion de cette vie de
l'esprit. La vie de l'esprit est
organisée, et elle doit être
arrachée à l'organisation.
|
53
|
Das ist das
eigentümliche des Geisteslebens,
daß man sagen muß: Gerade
derjenige, der ehrlich über die
Demokratie denkt, der denkt
gerade so, wie im vierzehnten,
sechzehnten Jahre über den
Menschen kommt die
Geschlechtsreife. So ist über
die Menschheit gekommen im Laufe
der letzten drei bis vier
Jahrhunderte die Tendenz nach
der Demokratie. Gerade
derjenige, der ehrlich denkt,
verlangt, daß alle diejenigen
Angelegenheiten, die die
Menschen entwickeln, wenn sie
mündig geworden sind, so
behandelt werden, daß sie als
gleiche unter gleichen die Dinge
zu ordnen haben. Das wird sich
ergeben in demjenigen, was
Menschenbildung ist im Gebiete
des Geisteslebens. Das hängt so
sehr ab von der menschlichen
einzelnen Fähigkeit und
Sachkenntnis, so daß das niemals
Gegenstand der demokratischen
Verwaltung oder Verfassung sein
darf, so daß das nur gestellt
sein darf auf Selbstverwaltung
dieses Geisteslebens. Das
geistige Leben, es ist
organisiert, und es muß der
Organisation entrissen werden.
|
Et
la vie de l'économie ? La vie de
l'économie ne peut pas être
organisée [lacune]. Des gens
idéologiques, étrangers au monde,
indiquent tous les idéaux
utopistes possibles selon quelles
formes la vie de l'économie
devrait s'organiser, par quoi on
devrait faire entrer la vie de
l'économie dans telle ou telle
structure. Ce serait la mort de la
vie de l'économie ! Cette
absurdité, on l'a commencée
lorsque la soi-disant République
allemande a voulu se mettre sur
pied. C'est tout aussi absurde que
l'économiste planificateur qui
pense que la vie de l'économie on
peut l'organiser ! Celui qui
comprend quelque chose de la vie
de l'économie, il sait pourtant
que la vie économique ne peut pas
être organisée ! La vie de
l'économique peut seulement
grandir ensemble en un tout en
associations. Cela signifie que la
vie de l'économie ne peut pas être
organisée d'en haut ou d'une
direction ou d'un côté quelconque,
mais que la vie de l'économie ne
peut être couronnée de succès que
dans des associations qui se
développent à partir des
professions, à partir de celles
qui vont ensemble, qui vont
ensemble dans un certain domaine
de production, dans un certain
domaine de consommation.
|
54
|
Und das
Wirtschaftsleben? Das
Wirtschaftsleben kann nicht
organisiert werden [Lücke].
Ideologische, weltfremde Leute
geben in allen möglichen
utopistischen Idealen an, nach
welchen Formen sich das
Wirtschaftsleben organisieren
soll, wodurch man das
Wirtschaftsleben in diese oder
jene Struktur hineinbringen
soll. Das wäre der Tod des
Wirtschaftslebens! Diesen Unsinn
hat man begonnen, als die
sogenannte Deutsche Republik
sich zuerst auf die Beine hat
stellen wollen. Ebenso unsinnig
ist es, wie der Planwirtschafter
denkt: Das Wirtschaftsleben kann
man organisieren! Wer etwas
versteht von dem
Wirtschaftsleben, der weiß aber:
Das Wirtschaftsleben kann man
nicht organisieren! Das
Wirtschaftsleben kann nur in
Assoziationen zu einem Ganzen
zusammenwachsen. Das heißt: Das
Wirtschaftsleben kann nicht von
oben oder von irgendeiner
Richtung her, von irgendeiner
Seite her organisiert werden,
sondern das Wirtschaftsleben
kann nur in Assoziationen, die
herauswachsen aus den
Berufsständen, aus denjenigen,
die zusammengehören, auf einem
gewissen Produktionsgebiete
zusammengehören, auf einem
gewissen Konsumtionsgebiete,
erfolgreich sein.
|
Ce
qui a des intérêts similaires se
membre/s'articule/se rattache dans
les associations, à ce qui a des
intérêts apparentés. Les intérêts
apparentés ont un enchaînement. Un
enchaînement, une
subdivision/transarticulation ne
se forment cependant pas ainsi
qu'on l'organise de l'extérieur,
mais parce qu'un membre se
rattache/se membre à ces
associations par l'intermédiaire
d'autres membres. Il s'agit d'un
enchaînement et d'un
enchevêtrement d'humains tels
qu'ils sont dans la vie, qui
poussent/grandissent vers dehors
de la vie, qui ont des
connaissances et des facultés dans
un domaine déterminé de la vie de
l'économie, qui ont grandi dans la
vie de l'économie d'une certaine
manière, qui peuvent aussi gagner
la confiance parce qu'ils se
tiennent dans la vie, parce qu'ils
sont en un certain sens apparenté
à une branche. Mais il est
nécessaire que cette branche se
rattache/se membre associativement
à la suivante, de sorte que l'on
ne soit pas contraint, d'en venir
à chercher, par hasard, à partir
de l'abstraction de l'acquisition
d'argent, mais parce que l'on sait
qu'en se tenant à l'intérieur d'un
travail économique associatif, on
se tourne dans ce but au
représentant d'une autre
association. Celui-ci sait à
nouveau comment cela se comporte
là.
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55
|
Dasjenige, was
gleichartige Interessen hat,
gliedert sich an in den
Assoziationen an dasjenige, was
verwandte Interessen hat.
Verwandte Interessen haben eine
Verkettung. Eine Verkettung,
eine Durchgliederung bildet sich
aber nicht so, daß man sie von
außen her organisiert, sondern
dadurch, daß sich ein Glied
durch andere Glieder an diese
Assoziationen anhängt. Es
handelt sich um eine Verkettung
und Verschlingung von solchen
Menschen, die darinnen stehen im
Leben, die herauswachsen aus dem
Leben, die Sachkenntnis und
Fähigkeit auf einem bestimmten
Gebiete des Wirtschaftslebens
haben, die hineingewachsen sind
in das Wirtschaftsleben in
einer bestimmten Weise, die auch
Vertrauen gewinnen können, weil
sie drinnenstehen, weil sie in
gewissem Sinne einem Zweige
verwandt sind. Aber notwendig
ist es, daß dieser Zweig sich
assoziativ angliedert an den
nächsten, so daß man nicht in
einer zufälligen Weise gezwungen
ist, von der Abstraktheit des
Gelderwerbes heraus zu kommen,
zu suchen, sondern weil man
weiß, daß es, indem man in einer
assoziationswirtschaftlichen
Arbeit drinnensteht, man sich zu
diesem Zwecke an den Vertreter
einer anderen Assoziation
wendet. Der weiß wiederum, wie
es sich da verhält.
|
Oui,
voyez-vous, mes très chers
présents, là ça en sort, quand on
a une telle vie économique fondée
sur l'association, que
l'intelligence de la pensée
économique nous aide un peu ! À
quoi sert l'intelligence quand on
est confronté à l'opacité de la
vie économique ? On peut le voir
avec le monométallisme, le
libre-échange. Ils ont justement
entraîné les droits de douane
protecteurs dans leur sillage.
Aujourd'hui, on ne voit pas
clairement à travers dans la vie
de l'économie. Les conditions de
vie doivent d'abord être amenées
par lesquelles on peut voir à
travers les pendants. On verra à
travers les pendants économiques
lorsque celui qui fait partie
d'une association s'entendra avec
celui qui fait partie d'une autre
association à partir d'un autre
carrefour. S'il peut s'adresser
directement à cette association ou
à n'importe quelle autre, alors
l'intelligence l'aide un peu,
comme elle est pendante par les
associations, et ces pendants, ces
mesures, on doit les saisir d'une
manière ou d'une autre, et même
les arcs pourraient être tendus
aussi loin que la réalité le
permet à travers la chaîne des
associations. C'était donc la
particularité de l'économie
jusqu'à présent de ne pas avoir la
possibilité de progresser de cette
manière et de laisser les choses
en grandir. Cela, mes très chers
présents, n'est toujours pas
embrassé du regard actuellement.
|
56
|
Ja, sehen Sie,
meine sehr verehrten Anwesenden,
da kommt es heraus, wenn man ein
solches, auf Assoziation
gebautes Wirtschaftsleben hat,
daß einem die Gescheitheit des
wirtschaftlichen Denkens etwas
hilft! Was hilft einem die
Gescheitheit, wenn man dem
undurchsichtigen
Wirtschaftsleben gegenübersteht?
Das kann man sehen an dem
Monometallismus, dem Freihandel.
Sie haben gerade die Schutzzölle
in ihrem Gefolge bewirkt. Man
durchschaut das Wirtschaftsleben
heute nicht. Es müssen erst die
Lebensverhältnisse herbeigeführt
werden, durch die man
Zusammenhänge durchschauen
kann. Man wird die
wirtschaftlichen Zusammenhänge
durchschauen, wenn sich
derjenige von einer Assoziation
meinetwillen von einem anderen
Kreuzpunkte aus mit dem, der in
einer anderen Assoziation
drinnensteht, verständigt. Wenn
sich der an diese oder
irgendeine andere Assoziation
unmittelbar wenden kann, dann
hilft einem die Gescheitheit
etwas, so wie sie durch die
Assoziationen zusammenhängt, und
diese Zusammenhänge, diese
Maßregeln muß man irgendwie
ergreifen, und selbst so weit
könnten die Bögen gespannt
werden, wie die Wirklichkeit
durch die Kette der
Assoziationen hindurch erlaubt.
Das war ja die Eigentümlichkeit
in der bisherigen Wirtschaft,
daß einem die Möglichkeit
fehlte, auf diese Weise
fortzuschreiten und die Dinge
auswachsen zu lassen. Das, meine
sehr verehrten Anwesenden, ist
heute noch immer nicht
durchschaut.
|
Ce
n'est vraiment pas par une
quelconque surestimation que je
dis cela, mais je le dis parce que
je pense que chacun peut
l'envisager aujourd'hui. Il n'a
pas été reconnu que cette
triarticulation de l'organisme
social doit intervenir pour
l'indépendance de la vie de
l'esprit, de cette vie de
l'économie qui est construite sur
des associations et sur rien
d'autre que des associations,
entièrement sur les associations
qui émergent/grandissent du
sous-sol économique lui-même,
tandis que l'État doit rester pour
ce qui se trouve entre les deux,
n'a pas la permission d'avoir à
faire avec la vie de l'économie,
n'a pas la permission d'avoir à
faire avec la libre vie de
l'esprit. La vie de l'esprit doit
être construite sur la
connaissance de l'humain
individuel et sur sa capacité. Ce
qui est économique doit être fondé
sur cette expérience pratique et
cette maîtrise de la vie
économique, qui peuvent être
acquises par l'échange/le trafic
vivant d'association à
association. L'État n'a rien à
voir avec ces deux aspects. L'État
a quelque chose à faire avec les
humains qui se tiennent de cette
manière dans la vie de l'économie,
qui se tiennent de l'autre côté
dans la vie de l'esprit, qui se
trouveront avec tous les humains
devenus majeurs dans la vie
démocratique de l'État, où le
droit public est établi, qui
rayonne alors d'un côté dans la
vie de l'esprit, de l'autre dans
la vie de l'économie. On n’a pas
besoin de craindre que les trois
membres de l'organisme social
tombent l'un hors de l'autre. Ils
seront reliés par les humains. Un
humain se trouve à l'intérieur
d'un cercle, l'autre à l'intérieur
de l'autre. Les trois
organisations ne sont séparées que
pour le bien/salut de l'humanité,
parce que les conditions devenues
plus compliquées des temps
modernes exigent cette
articulation de l'organisme
social.
|
57
|
Wahrhaftig nicht
aus irgendeiner
Selbstüberschätzung sage ich
das, sondern ich sage es, weil
ich glaube, daß das heute jeder
einsehen kann. Es ist nicht
erkannt worden, daß diese
Dreigliederung des sozialen
Organismus eintreten muß für die
Selbständigkeit des
Geisteslebens, desjenigen
Wirtschaftslebens, das auf
Assoziationen und auf nichts
anderem als auf Assoziationen
gebaut ist, ganz und gar auf die
aus dem wirtschaftlichen
Untergrund selbst
herauswachsenden Assoziationen,
während der Staat bleiben muß
für das, was dazwischen ist,
nichts zu tun haben darf mit dem
Wirtschaftsleben, nichts zu tun
haben darf mit dem freien
Geistesleben. Das Geistesleben
muß auf die Erkenntnis des
einzelnen Menschen und auf seine
Tüchtigkeit aufgebaut sein.
Dasjenige, was wirtschaftlich
ist, muß aufgebaut sein auf jene
praktischen Erfahrungen und
Handhabungen des
Wirtschaftslebens, die erworben
werden können in dem lebendigen
Verkehr von Assoziation mit
Assoziation. Mit beidem hat der
Staat nichts zu tun. Der Staat
hat etwas zu tun mit den
Menschen, die auf diese Weise im
Wirtschaftsleben stehen, auf der
anderen Seite im Geistesleben
stehen, die sich finden werden
mit allen mündig gewordenen
Menschen im demokratischen
Staatsleben, wo das öffentliche
Recht festgesetzt ist, das dann
ausstrahlt auf der einen Seite
ins Geistesleben, auf der
anderen Seite ins
Wirtschaftsleben. Man braucht
sich nicht zu fürchten, daß die
drei Glieder des sozialen
Organismus auseinanderfallen
werden. Sie werden sich
verbinden durch die Menschen.
Der eine Mensch steht in dem
einen Kreis drinnen, der andere
in dem anderen. Die drei
Organisationen sind nur zum
Heile der Menschheit getrennt,
weil die komplizierter
gewordenen Verhältnisse der
neueren Zeit diese Gliederung
des sozialen Organismus fordern.
|
C'est
ce qui peut vraiment intervenir de
manière salutaire dans la vie
économique entièrement secouée par
des crises. J'ai dit dans mon
livre "Les points essentiels de la
question sociale" : l'idée de la
triarticulation n'est pas une
utopie quelconque, la pensée de
triarticulation peut se rattacher
partout à la réalité immédiate.
Cette réalité immédiate doit être
prise telle qu'elle est, mais elle
doit à son tour croître vers la
guérison par une vie associative,
libre d'États sur le domaine
économique. Démembrer la vie de
l'économie de l'organiser de
l'État et placer cette vie de
l'économie sur ses propres lois,
qui peuvent seulement se donner
d'association à association, voilà
ce qui est nécessaire. Cela semble
abstrait, mais, mes très chers
participants, ce n'est pas
abstrait, c'est la chose la plus
concrète.
|
58
|
Das ist es, was
wirklich gesundend eingreifen
kann in das ganz und gar von
Krisen erschütterte
Wirtschaftsleben. Ich sagte in
meinem Buche «Die Kernpunkte der
sozialen Frage»: Der
Dreigliederungsgedanke ist
nicht irgendeine Utopie, der
Dreigliederungsgedanke kann
überall an die unmittelbare
Wirklichkeit anknüpfen. Diese
unmittelbare Wirklichkeit soll
genommen werden so, wie sie ist;
aber sie soll wiederum in die
Gesundung hineinwachsen durch
staatsfreies, assoziatives Leben
auf dem Gebiete des
Wirtschaftlichen.
Herausgliedern das
Wirtschaftsleben aus dem
Organisieren des Staates und
Stellen dieses Wirtschaftsleben
auf seine eigenen Gesetze, die
sich nur ergeben können von
Assoziation zu Assoziation, das
ist es, was notwendig ist. Das
sieht abstrakt aus, aber meine
sehr verehrten Anwesenden, es
ist nicht abstrakt, es ist das
allerkonkreteste.
|
Les
économistes sont là, il s'agit
seulement de rechercher
l'association correspondante, sans
se soucier des frontières
politiques, selon les rapports de
parenté qui existent entre la
production et la consommation,
entre telle branche
professionnelle, entre telle
branche de production et telle
autre branche de production. Et à
la longue, une aspiration
solidaire des humains engagés dans
la vie de l'économie
internationale devrait
effectivement réussir à s'en
sortir face aux efforts qui se
manifestent aujourd'hui ici ou là
pour améliorer la devise et ainsi
de suite. Il suffit de penser à la
manière dont la simple économie
abstraite peut se détacher des
conditions réelles. Prenez
l'Allemagne avant 1914 : en une
année, 5 à 6 milliards de capital
ont été épargnés et
gagnés/élaborés. Les nouvelles
émissions, y compris les
obligations hypothécaires, les
dettes inscrites au registre
foncier et tout ce qui a été
dépensé pour des constructions
luxueuses, de nouveaux logements
et autres, représentaient au total
environ 11 milliards de marks
avant 1914. Un capital de 5 à 6
milliards a été gagné, épargné,
les nouvelles émissions se sont
élevées à 11 milliards, le double
! Qu'est-ce que cela signifie ?
Cela signifie que l'on se situe
au-delà de l'économie réelle, car
l'économie réelle doit être
travaillée : au-delà de l'économie
réelle, il y a la valeur du
capital, le double de ce qu'est la
valeur réelle du capital. En
effet, la valeur du capital
produite n'aurait dû apparaître
que sous la forme de nouvelles
émissions et d'obligations
garanties d'un montant de 5 à 6
milliards de marks. C'est ce qu'il
y avait en réalité. Pensez-vous où
cela nous mènerait si l'économie
monétaire abstraite s'émancipait
ainsi de la vie économique
concrète !
|
59
|
Die Wirtschafter
sind da, es handelt sich nur
darum, daß sie nach den
verwandten Beziehungen, die da
herrschen zwischen Produktion
und Konsumtion, zwischen dem
einen Berufszweig, zwischen dem
einen Produktionszweig und dem
anderen Produktionszweig
entsprechende Assoziation,
unbekümmert um politische
Grenzen, anstreben. Und es würde
auf die Dauer tatsächlich einem
solidarischen Streben der
international in das
Wirtschaftsleben
hineingestellten Menschen
gelingen müssen, gegenüber den
Bestrebungen, die heute da oder
dort zur Verbesserung der Valuta
und so weiter auftreten,
gegenüber denen zurecht zu
kommen. Man denke nur einmal,
wie sich das bloße abstrakte
Wirtschaften im Gelde von den
realen Verhältnissen loslösen
kann. Nehmen Sie Deutschland vor
dem Jahre 1914. Da wurde
ungefähr in einem Jahre 5 bis 6
Milliarden Kapital erspart und
erarbeitet. Neue Emissionen auch
unter Einbeziehung von
Pfandobligationen,
Grundbuchschulden und alldem,
was ausgegeben wurde für
Luxusbauten, neue Wohnungen und
dergleichen, das gab zusammen
vor dem Jahre 1914 ungefähr 11
Milliarden Mark. Erarbeitet,
erspart wurde ein Kapital von 5
bis 6 Milliarden, neue
Emissionen beliefen sich auf 11
Milliarden, doppelt so viel! Was
bedeutet das? Das bedeutet: man
bewegt sich jenseits der
wirklichen Wirtschaft, denn die
wirkliche Wirtschaft muß
erarbeitet werden: jenseits der
wirklichen Wirtschaft steckt der
Kapitalwert, um das doppelte
dessen, was der reale
Kapitalwert ist. Denn der
erarbeitete Kapitalwert hätte
bloß aus neuen Emissionen und
Pfandrechtsobligationen in Höhe
von 5 bis 6 Milliarden Mark
erscheinen dürfen. Das war ja in
Wirklichkeit da. Denken Sie
sich, wohin das führt, wenn in
dieser Weise sich die abstrakte
Geldwirtschaft emanzipiert von
der konkreten des
Wirtschaftslebens!
|
Cela
ne peut être guéri que si l'humain
rencontre à nouveau les
expériences de la vie économique
elle-même, c'est-à-dire que celui
qui se trouve dans un domaine de
la vie de l'économie s'associe
avec le système dans lequel se
trouve un autre, avec le système
dans un autre domaine. Ce que
montre la triarticulation de
l'organisme social n'est pas une
chose dilettante, ce n'est pas
quelque chose d'utopique, c'est
quelque chose qui touche partout
immédiatement la vie pratique. Et
les gens ne s'y retrouvent pas
aujourd'hui dans cette idée de
triarticulation pour une raison
bien précise : ils ne veulent pas
encore compter avec ce que nous
soyons plongés dans une grande
confusion, ils aimeraient toujours
aider par de petites portes de
mélange et de petits moyens. Cela
ne marchera pas, mes très chers
présents ! Si quelqu'un est très
malade, il doit aussi recourir à
des médicaments puissants. Ce que
l'on recommande habituellement
comme remèdes sociaux ne suffira
pas. Il faut toutefois admettre
que ce qui se présente sous cette
idée de triarticulation de
l'organisme social veut être un
remède puissant. Mais il n'y a pas
que le proverbe qui s'applique : à
gros morceau, grosse pièce, mais
aussi l'autre proverbe : à une
maladie grave, il faut aussi un
remède radical. Et je crois que
celui qui est capable de voir la
confusion toujours plus grande de
la vie économique internationale
en Europe, ce glissement vers la
barbarie, aura tout de même assez
de sérieux pour regarder un peu ce
qui croit pouvoir mener de ce
déclin à une nouvelle ascension,
ce qui croit justement être le
résultat d'un véritable suivi de
la situation, non pas d'un suivi
tel que l'ont fait les
monométallistes, mais d'un suivi
réel des circonstances, de sorte
que l'on se retrouve comme celui
qui traite le linge avec un
produit chimique et le rend
ensuite noir ou brun - par rapport
à la réalité -, je pense que si
l'on comprend l'ampleur du danger
européen, on s'approchera alors
sérieusement de l'étude du remède.
C'est ce qui importe, et c'est ce
sur quoi j'ai voulu attirer
l'attention de diverses manières
depuis si longtemps, et c'est ce
que j'ai voulu indiquer
aujourd'hui encore, mes très chers
présents, par ces mots, de la
manière la plus sérieuse.
|
60
|
Das ist nur zu
heilen dadurch, daß der Mensch
wiederum mit den Erfahrungen des
Wirtschaftslebens selbst
zusammenkommt, das heißt, daß
der im Wirtschaftsleben in einem
Gebiete stehende sich assoziiert
mit dem System, in dem ein
anderer drinnensteht, mit dem
System auf einem anderen
Gebiete. Dasjenige, was
Dreigliederung des sozialen
Organismus zeigt, ist keine
dilettantische Sache, ist nichts
Utopistisches, ist etwas, was
überall das praktische Leben
unmittelbar angreift. Und die
Leute finden sich heute mit
dieser Dreigliederungsidee aus
einem ganz bestimmten Grunde
nicht zurecht: sie wollen noch
nicht rechnen damit, daß wir in
einer großen Verwirrung
drinnenstehen, sie möchten immer
mit kleinen Mixtürchen und mit
kleinen Mittelchen helfen. Das
wird nicht gehen, meine sehr
verehrten Anwesenden! Wenn einer
stark krank ist, dann muß er
auch zu starken Arzneien
greifen. Mit demjenigen, was man
sonst empfiehlt an sozialen
Heilmitteln, wird man nicht
auskommen. Es ist allerdings
zuzugeben, daß dasjenige, was
unter dieser Idee der
Dreigliederung des sozialen
Organismus auftritt, ein starkes
Heilmittel sein will. Allein es
gilt ja nicht bloß das
Sprichwort: Auf einen groben
Klotz gehört ein grober Keil,
sondern es gilt auch das andere
Sprichwort: Auf eine schwere
Krankheit gehört auch ein
radikales Heilmittel. Und ich
glaube, derjenige, der die immer
größer und größer werdende
Verwirrung des internationalen
Wirtschaftslebens in Europa
durchschauen kann, dieses
Hineingehen in die Barbarei,
der wird doch Ernst genug dazu
haben, ein wenig sich
anzuschauen dasjenige, was
glaubt herausführen zu können
aus diesem Niedergang zu einem
neuen Aufstieg, was glaubt,
gerade aus einem wirklichen
Verfolgen der Verhältnisse,
nicht aus einem solchen, wie es
die Monometallisten gemacht
haben, sondern aus einem
wirklichen Verfolgen der
Verhältnisse, so daß man
dasteht, wie der, der mit
chemischem Mittel die Wäsche
behandelt und sie dann schwarz
oder braun macht — gegenüber der
Wirklichkeit —, man wird, glaube
ich, wenn man die Größe der
europäischen Gefahr einsieht,
man wird dann doch im Ernste
herantreten an das Studium des
Heilmittels. Das ist dasjenige,
worauf es ankommt, und worauf
ich jetzt schon seit so langer
Zeit in der verschiedensten
Weise aufmerksam machen wollte,
und worauf ich auch wiederum
heute, meine sehr verehrten
Anwesenden, mit diesen Worten in
ernsthaftester Art habe
hindeuten wollen.
|
Tout
d'abord, la question m'a été posée
:
|
61
|
Zunächst ist die Frage an
mich gerichtet worden:
|
La
propriété du capital est-elle
supprimée dans l'organisme social
triarticulé ?
|
62
|
Wird im dreigliedrigen
sozialen Organismus der
Kapitalbesitz aufgehoben?
|
Voyez-vous,
il s'agit en réalité d'autre chose
que de la propriété du capital. Il
s'agit d'abord de la possibilité
de travailler sous forme de
capital. Il n'est pas possible,
dans notre vie moderne compliquée,
que le capital en tant que tel
soit supprimé, comme tant de gens
le demandent de manière
incompréhensible. On a bien sûr
besoin de capital, même si ce
n'est que sous la forme de moyens
de production. On a besoin de
capital pour pouvoir mettre en
œuvre l'appareil économique
moderne. Le capital doit donc être
là.
|
63
|
Sehen Sie, es
handelt sich ja wirklich der
Realität gegenüber um etwas
anderes, als um den
Kapitalbesitz. Es handelt sich
darum, daß erstens möglich ist,
kapitalmäßig zu arbeiten. Es ist
nicht möglich, daß in unserem
komplizierten modernen Leben
etwa das Kapital als solches,
wie so viele unverständigerweise
fordern, abgeschafft würde. Man
braucht ja selbstverständlich
Kapital, wenn auch nur in Form
der Produktionsmittel. Man
braucht Kapital, um den
modernen Wirtschaftsapparat in
Wirksamkeit setzen zu können.
Also das Kapital muß da sein.
|
Je
l'ai expliqué plus en détail dans
mon livre "Les points essentiels
de la question sociale". Mais il
s'agit justement de trouver, pour
la gestion du capital par celui
qui, par ses capacités dans un
domaine quelconque, est appelé à
gérer ce capital, qui l'a en
quelque sorte réuni ou qui l'a
obtenu d'une autre manière, les
voies indiquées dans mon livre
"Les points essentiels de la
question sociale dans les
nécessités vitales du présent et
de l'avenir" à propos de ce
capital, à savoir qu'il ne gère ce
capital, ou la production, que
tant qu'il peut être présent
lui-même - de ce point de vue, la
terre est aussi un moyen de
production. Ensuite, qu'il
s'agisse de la terre ou d'autres
moyens de production, ils passent
à leur tour à quelqu'un d'autre,
de la manière dont la personne
concernée peut encore les régler
elle-même, qui est à son tour liée
à eux par ses capacités. C'est
ainsi que, peu à peu, il
apparaîtra que plus il y aura de
gens capables, plus la vie
économique sera fructueuse, parce
que la gestion du capital pourra
vraiment être transmise aux gens
capables.
|
64
|
Ich habe das
genauer ausgeführt in meinem
Buche «Die Kernpunkte der
sozialen Frage». Aber es handelt
sich eben darum, über die
Verwaltung des Kapitals von
demjenigen, der durch seine
Fähigkeiten in irgendeinem
Gebiet dazu berufen ist, dieses
Kapital zu verwalten, der es
gewissermaßen zusammengebracht
hat, oder auf eine andere Weise
erreicht hat, die Wege zu
finden, wie sie in meinem Buche
«Die Kernpunkte der sozialen
Frage in den
Lebensnotwendigkeiten der
Gegenwart und Zukunft» über
dieses Kapital angegeben sind,
daß der dieses Kapital nur
solange verwaltet,
beziehungsweise die Produktion,
solange verwaltet — Grund und
Boden ist von diesem
Gesichtspunkt aus auch ein
Produktionsmittel —, als er
selber dabei sein kann. Dann
geht, sei es Grund und Boden,
seien es andere
Produktionsmittel, dann geht es
wiederum über auf einen anderen
in der Weise, wie der
Betreffende selbst es noch
regeln kann, der nun wiederum
durch seine Fähigkeiten damit
verknüpft ist. So wird
allmählich sich von selbst das
herausbilden, daß das
Wirtschaftsleben um so
fruchtbarer werden kann, je mehr
fähige Leute da sind, weil
wirklich auf die fähigen Leute
die Kapitalverwaltung übergehen
kann.
|
Vous
voyez, il ne s'agit pas du tout
d'être autre chose que
l'administrateur de ce qui doit
être considéré comme un capital.
Aujourd'hui, les gens ne peuvent
pas encore se l'imaginer ainsi.
Mais prenez quelque chose qui est,
je dirais, déjà exemplaire d'une
certaine manière, comme ce que
j'ai dû mentionner à plusieurs
reprises dans mon exposé, le
bâtiment de Dornach.
|
65
|
Sehen Sie, es kommt
durchaus nicht darauf an, etwas
anderes zu sein, als der Verwalter
desjenigen, was als Kapital
aufgefaßt werden soll. Das können
sich heute die Menschen noch nicht
so vorstellen. Aber nehmen Sie nur
so etwas, was, ich möchte sagen,
schon in einer gewissen Weise
vorbildlich dasteht, wie gerade
das, was ich im Vortrag öfter
erwähnen mußte, den Dornacher Bau.
|
On
peut se poser la question : à qui
appartient-il donc ? En fait, il
n'appartient à personne au sens
ancien du terme. Il n'a de sens
que s'il est transmis à la
personne qui pourra le diriger de
manière appropriée. Il suffit de
trouver les moyens de le diriger.
|
66
|
Es kann die Frage
entstehen: Wem gehört denn der? Er
gehört eigentlich nicht in dem
alten Sinne irgend jemandem. Er
hat nur dann Sinn, wenn er an
denjenigen einmal übergeht, der
ihn in der entsprechenden Weise
einmal leiten kann. Es müssen nur
die Mittel und Wege gefunden
werden, um ihn zu leiten.
|
Ce
qui peut être réalisé avec un
institut plus ou moins idéal, peut
aussi l'être, justement si on le
fait dans un esprit pratique, avec
n'importe quelle institution
pratique, avec n'importe quelle
usine. Et vous pouvez facilement
imaginer une structure sociale qui
remplace l'ancienne propriété liée
aux liens du sang par la gestion
de celui qui dispose d'un capital
sur la base de ses capacités.
|
67
|
Das, was mit einem
mehr oder weniger idealen
Institut erreicht werden kann,
es kann auch, gerade wenn man es
im praktischen Geiste tut, mit
jeder praktischen Einrichtung,
mit jeder Fabrik geschehen. Und
Sie können sich leicht eine
soziale Struktur denken, durch
die der alte, an die Blutsbande
geknüpfte Besitz ersetzt wird,
durch die Verwaltung desjenigen,
der über Kapital verfügt auf
Grund von Fähigkeiten.
|
J'y
associe la question qui a été
posée oralement tout à l'heure par
un monsieur :
|
68
|
Damit will ich dann
gleich verknüpfen die Frage, die
hier mündlich vorhin von einem
Herrn gestellt worden ist:
|
Dans
quelle mesure ces institutions
pourront-elles éliminer ce que
l'on appelle l'exploitation ?
|
69
|
Inwiefern werden diese
Einrichtungen die sogenannte
Ausbeutung beseitigen können?
|
Il
est tout à fait clair que cette
exploitation ne peut exister que
tant qu'il y a un pouvoir
personnel dans le domaine
économique. Dans mon livre "Les
points essentiels de la question
sociale", je vous explique comment
l'organisme social se présente en
trois parties et comment la vie
économique est entièrement
organisée d'un point de vue
économique. Dans une entreprise,
disons qu'il y a le chef de
travail et les prestataires de
travail, peut-être aussi
structurés hiérarchiquement, le
chef de travail supérieur, le chef
de travail intermédiaire et ainsi
de suite jusqu'au travailleur
manuel proprement dit. Personne ne
se trouve dans un rapport de force
économique avec un autre. Car la
position de l'humain devenu majeur
par rapport à l'humain devenu
majeur n'est pas du tout réglée
dans la vie économique. Dans la
vie économique, on a affaire à
l'économie. Mais la position de
l'humain devenu majeur par rapport
à l'humain devenu majeur, c'est
justement l'objet de la vie
étatique ou juridique, la mesure,
la durée du travail, tout cela
s'ordonne d'une manière ou d'une
autre dans le domaine étatique,
politique ou juridique. On m'a
objecté que cette triarticulation
de l'organisme social était déjà
celle que Platon défendait en
divisant la société humaine en
état nourricier, état de défense
et état d'enseignement, - m'a-t-on
dit.
|
70
|
Da ist es ganz
klar, daß diese Ausbeutung doch
nur so lange da sein kann, so
lange auch persönliche Macht da
ist im Wirtschaftlichen. Sie
finden in meinem Buche «Die
Kernpunkte der sozialen Frage»
ausgeführt, wie der soziale
Organismus in drei Gliedern
auftritt, wie das
Wirtschaftsleben ganz aus
wirtschaftlichen
Gesichtspunkten heraus
gestaltet ist. Da stehen dann,
sagen wir, in einem Betrieb
drinnen, der Arbeitsleiter und
die Arbeitsleister, vielleicht
auch hierarchisch gegliedert
oberste Arbeitsleiter, mittlere
und so weiter bis zu dem
eigentlichen Handarbeiter.
Keiner steht zu einem anderen in
einem wirtschaftlichen
Machtverhältnisse. Denn die
Stellung des mündig gewordenen
Menschen zum mündig gewordenen
Menschen, die wird gar nicht im
Wirtschaftsleben geregelt. Im
Wirtschaftsleben hat man es zu
tun mit Wirtschaft. Die Stellung
aber des mündig gewordenen
Menschen zum mündig gewordenen
Menschen, das ist eben
Gegenstand des Staats- oder
Rechtslebens, das Maß, die Dauer
der Arbeit, das ordnet sich
irgendwie gegenseitig im
staatlichen, politischen oder
rechtlichen Gebiete. Diese
Dreigliederung des sozialen
Organismus, hat man mir
eingewendet, ist ja dasjenige,
was schon Plato vertreten hat,
indem er die menschliche
Gesellschaft in Nährstand,
Wehrstand, Lehrstand gegliedert
hat, — so wurde mir gesagt.
|
Non,
mes très chers présents. C'est
exactement le contraire de ce que
Platon a dit, quand il a divisé la
société humaine en trois groupes :
la classe nourricière, la classe
militaire et la classe enseignante
; il a divisé les humains en ces
trois groupes, et chaque individu
appartenait à l'un de ces trois
groupes. Aujourd'hui, ce ne sont
pas les humains qui sont divisés,
mais l'organisation qui se
présente comme triarticulée, et
chaque humain, avec ses intérêts,
se trouve dans les trois
organisations, l'un d'une certaine
manière, l'autre d'une autre.
|
71
|
Nein, sehr verehrte
Anwesende. Es ist das gerade
Gegenteil von dem, wenn Plato
gesagt hat, die menschliche
Gesellschaft sei eingeteilt in
Nährstand, Wehrstand, Lehrstand;
da gliederte er die Menschen in
diese drei Gruppen, und der
einzelne gehörte zu einer der drei
Gruppen. Heute handelt es sich
darum, daß nicht die Menschen
gegliedert werden, sondern daß die
Organisation als eine
dreigliedrige auftritt, und jeder
Mensch mit seinen Interessen in
allen drei Organisationen
drinnensteht, der eine so, der
andere so.
|
Pensez
qu'un humain a des enfants. De ce
fait, il se trouve dans
l'organisation spirituelle par le
biais du système scolaire. Il se
trouve d'emblée, comme tout être
humain devenu majeur, dans
l'organisation juridique en tant
qu'égal aux autres, indépendamment
de ce qu'il est, s'il a une autre
profession ou une autre activité
qu'un autre. Et il se trouve dans
l'organisation économique, car
l'enseignant, dans la mesure où il
doit manger et boire, fait partie
de l'organisme économique. C'est
ce qui entre en ligne de compte :
ce ne sont pas les humains qui
sont structurés, mais l'organisme
social qui est structuré.
|
72
|
Denken Sie sich,
ein Mensch hat Kinder. Dadurch
steht er in der geistigen
Organisation durch das
Schulwesen drinnen. Er steht von
vornherein wie jeder Mensch als
ein mündiggewordener Mensch als
ein gleicher anderen gegenüber
in der rechtlichen Organisation
drinnen, gleichgültig, was er
ist, ob er irgendeinen anderen
Beruf oder irgendeine andere
Betätigung hat als ein anderer.
Und er steht in der
wirtschaftlichen Organisation
drinnen, denn der Lehrer,
insoferne er essen und trinken
muß, gehört dem wirtschaftlichen
Organismus an. Das ist
dasjenige, was in Betracht
kommt: Nicht die Menschen sind
gegliedert, sondern der
gesellschaftliche Organismus
ist gegliedert.
|
Mais
cela rend impossible tout ce qui
conduit à l'exploitation au sens
actuel du terme. Ce qui conduit
aujourd'hui à l'exploitation,
c'est premièrement le pouvoir
politique extérieur, y compris
celui de l'individu humain,
c'est-à-dire le pouvoir politique
qui est réglé politiquement.
Deuxièmement : le pouvoir
économique. Le pouvoir économique,
par exemple, dans le rapport
salarial, c'est impossible. Car à
l'avenir, si l'on pouvait penser
que les humains se trouveraient
vraiment en nombre suffisant et
que l'organisme social triarticulé
imprimerait sa marque sur les
rapports sains, si on lui donnait
accès, il ne pourrait pas y avoir
de véritable exploitation dans cet
organisme social triarticulé. Mais
une chose serait reconnue :
voyez-vous, tous les idéaux
sociaux, lorsqu'ils se manifestent
aujourd'hui de manière aussi
globale, relèvent plus ou moins du
bricolage, pour la simple raison
qu'ils ne tiennent pas compte des
conditions réelles. Les gens
pensent en effet toujours :
comment l'organisme social doit-il
être aménagé pour que tout le
monde aille bien ? Bien sûr,
chacun a encore ses opinions
subjectives à ce sujet. Ce n'est
pas du tout la question que pose
l'idée de la triarticulation de
l'organisme social ! Car bien sûr,
si vous considérez un organisme
naturel, l'organisme du lion ou
quelque chose comme ça, vous
pouvez idéalement penser à quelque
chose de bien mieux aménagé que
l'organisme du lion. Il suffit de
penser à sa possibilité à partir
de ses conditions. Ainsi, les
idées de la triarticulation ne
pensent pas à un royaume
millénaire, ne croient pas à un
paradis sur Terre, mais l'idée de
la triarticulation se demande
quelle organisation sociale est
possible si les humains sont tels
qu'ils sont. C'est alors qu'elle
obtient la structure sociale qui
réside dans l'organisme social
triarticulé. L'organisation
associative de la vie de
l’économie vous montre à quel
point les choses sont pensées à
partir de la réalité.
|
73
|
Dadurch aber ist
alles dasjenige unmöglich, was
gerade im heutigen Sinne zur
Ausbeutung führt. Zur Ausbeutung
führt heute erstens: äußere
politische Macht, auch die des
menschlichen Individuums, also
politische Macht, die politisch
geregelt sind. Zweitens:
wirtschaftliche Macht.
Wirtschaftliche Macht zum
Beispiel beim Lohnverhältnis,
das ist unmöglich. Denn es wird
in der Zukunft, — also ich
meine, wenn man daran denken
könnte, daß wirklich die
Menschen in einer genügend
großen Anzahl sich finden würden
und dadurch den gesunden
Verhältnissen das aufgeprägt
würde durch den dreigliedrigen
sozialen Organismus, wenn ihm
Eingang verschafft würde — es
würde in diesem dreigliedrigen
sozialen Organismus gar nicht
zu einer wirklichen Ausbeutung
kommen können. Aber es würde
allerdings eines erkannt werden:
Sehen Sie, alle sozialen Ideale
sind mehr oder weniger, wenn sie
heute so umfassend auftreten,
mehr oder weniger Kurpfuscherei,
aus dem einfachen Grunde, weil
sie nicht unter Berücksichtigung
der wirklichen Verhältnisse
geschehen. Die Menschen denken
nämlich immer: Wie muß der
soziale Organismus eingerichtet
werden, damit es allen Leuten
gut geht? Natürlich hat darüber
noch jeder seine subjektiven
Ansichten. So fragt die Idee der
Dreigliederung des sozialen
Organismus gar nicht! Denn
selbstverständlich, wenn Sie
einen natürlichen Organismus
betrachten, den Löwenorganismus
oder so etwas, Sie können sich
ideal etwas viel besser
eingerichtetes denken als den
Löwenorganismus. Man muß nur aus
seinen Bedingungen heraus an
seine Möglichkeit denken. So
denken auch die Ideen der
Dreigliederung nicht an ein
tausendjähriges Reich, glauben
nicht an ein Paradies auf Erden,
sondern die Idee der
Dreigliederung fragt, welche
gesellschaftliche Gestaltung ist
möglich, wenn die Menschen so
sind, wie sie sind. Da bekommt
sie heraus die gesellschaftliche
Gliederung, die im
dreigliedrigen sozialen
Organismus liegt. Gerade aus
der assoziativen Gestaltung des
Wirtschaftslebens ersehen Sie,
wie durchaus aus der
Wirklichkeit heraus die Sachen
gedacht sind.
|
Oui,
il est en fait très facile
d'établir des programmes sociaux,
des programmes globaux ! Oh, je me
souviens encore des années
quatre-vingt du XIXe siècle :
j'étais souvent au café nommé
Griensteidl de Vienne, qui était
si célèbre parce que les anciens
quarante-huitards le fréquentaient
déjà ; pendant la révolution, il
est devenu le café des
littéraires. Karl Kraus, dont on a
déjà entendu parler en Suisse, a
écrit son petit livre "Die
demolierte Literatur" (La
littérature démolie) sur ce café
Griensteidl très célèbre. C'était
effectivement le cas, car tous
ceux qui allaient au café
Griensteidl s'imaginaient être de
grands humains. C'est ainsi qu'à
chaque table, l'après-midi, quand
on buvait son café, la question
sociale était résolue trois fois,
entre deux et quatre heures, et
par les mêmes personnes la nuit,
jusqu'après minuit, si l'on
n'attachait pas trop d'importance
au "Sperr-Sechserl" !
|
74
|
Ja, es ist im
Grunde genommen recht leicht,
soziale Programme aufzustellen,
umfassende Programme! Oh, ich
weiß mich noch zu erinnern in
den achtziger Jahren des 19.
Jahrhunderts: Ich war recht oft
im Wiener sogenannten Cafe
Griensteidl, das so berühmt war,
weil schon die alten
Achtundvierziger dort verkehrt
haben; während der Revolution
ist es das Literaten-Cafe
geworden. Karl Kraus, von dem
man ja in der Schweiz schon
gehört hat, hat über dieses
recht berühmte Cafe Griensteidl
sein Büchelchen «Die demolierte
Literatur» geschrieben. Es war
in der Tat so; denn jeder, der
ins Cafe Griensteidl ging,
bildete sich ein, ein großer
Mann zu sein. So wurde also
eigentlich an jedem Tische
nachmittags, wenn man seinen
Kaffee trank, an jedem Tische
die soziale Frage dreimal
gelöst, zwischen zwei und vier
Uhr, und von denselben Menschen
in der Nacht, bis nach
Mitternacht, wenn man nicht
gerade auf das «Sperr-Sechserl»
zu großen Wert legte!
|
On
peut donc très bien trouver des
solutions programmatiques à cette
question sociale !
|
75
|
Also programmäßige
Lösungen dieser sozialen Frage
lassen sich sehr gut finden!
|
Vous
voyez, si on ne regarde pas du
tout la réalité, mais qu'on
travaille à partir de programmes
et d'idéaux abstraits, on peut
imaginer des organisations à
profusion.
|
76
|
Sehen Sie, wenn man
überhaupt nicht auf die
Wirklichkeit sieht, sondern aus
Programmen und abstrakten Idealen
heraus arbeitet, so lassen sich
Organisationen ausdenken in Hülle
und Fülle.
|
Goethe
a si bien satirisé la forme
abstraite des visions du monde
dans son poème : "Le monde est une
salade d'anchois !" On peut tout
aussi bien dire comment le monde,
au lieu de se composer d'atomes
abstraits, comme on le fait par
exemple chez les monistes, on peut
tout aussi bien dire que le monde
est une salade d'anchois et le
prouver ; ou bien on peut aller
aussi loin que Gustav Theodor
Fechner, qui a prouvé très
exactement dans une très jolie
petite brochure, un petit écrit,
que la lune est composée d’iode.
Vous y trouverez une preuve très
précise. Ainsi, si l'on pense de
manière abstraite, on peut prouver
tout ce que l'on veut. C'est
justement ce qui fait que les gens
se trompent tellement, qu'ils
suivent l'abstrait et n'entrent
pas dans la réalité. Mais il ne
suffit pas d'être logique. Il faut
en plus être conforme à la
réalité. La pensée réelle doit
avoir une double nature : Logicité
et conformité à la réalité. L'une
est généralement concevable sans
l'autre. Mais avant tout, la
conformité à la réalité est
nécessaire.
|
77
|
Goethe hat so sehr
schön das abstrakte Gestalten
von Weltanschauungen
persifliert in seinem Gedichte:
«Die Welt ist ein
Sardellensalat!» Man kann
ebensogut sagen, wie die Welt,
statt daß sie aus abstrakten
Atomen besteht, wie man zum
Beispiel bei den Monisten
vorgeht, man kann ebensogut
sagen, daß die Welt ein
Sardellensalat ist, und das
beweisen; oder man kann so weit
gehen wie Gustav Theodor
Fechner, der ganz exakt in einer
sehr netten kleinen Broschüre,
einer kleinen Schrift bewiesen
hat, daß der Mond aus Jodin
besteht. Sie finden da einen
sehr exakten Beweis. So kann man
im Grunde genommen, wenn man
abstrakt denkt, alles Mögliche
beweisen. Das ist eben gerade
das, wodurch die Leute so sehr
in Irrtümer hineinkommen, daß
sie dem Abstrakten nachgehen,
und nicht in die Wirklichkeit
hineingehen. Aber es genügt
nicht, daß man logisch ist. Man
muß außerdem noch
wirklichkeitsgemäß sein. Ein
zweifaches muß das wirkliche
Denken haben: Logizität und
Wirkli.cnkeitsgemäßheit. Das
eine ist ohne das andere meist
denkbar. Aber vor allen ingen:
das Wirklichkeitsgemäße ist
notwendig.
|
C'est
pourquoi il est également
nécessaire de ne pas imaginer un
état quelconque du monde et de
forger des programmes en
conséquence, mais de se demander
ce qui est possible. C'est la
question fondamentale pour la
triarticulation de l'organisme
social ! Et il n'y a absolument
aucune possibilité d'exploitation
au sens actuel du terme. Vous
voyez, toutes les choses ont deux
côtés ! De son point de vue, même
le capitaliste peut dire qu'il est
exploité. N'est-ce pas, il s'agit
de regarder ce qui est possible.
|
78
|
Und so ist es auch
notwendig, daß man sich nicht
einen beliebigen Zustand der
Welt vorstellt und daraufhin
Programme schmiedet, sondern es
ist notwendig, daß man fragt:
Was ist möglich? Das ist die
Grundfrage für die
Dreigliederung des sozialen
Organismus! Und es ist gar keine
Möglichkeit vorhanden, daß in
dem heutigen Sinne eine
Ausbeutung stattfindet. Sehen
Sie, alle Sachen haben zwei
Seiten! Von seinem
Gesichtspunkte aus kann sogar
der Kapitalist sagen: er wird
ausgebeutet. Nicht wahr, es
handelt sich darum, daß man auf
das Mögliche hinsieht.
|
Ensuite,
il y a une autre question
intéressante :
|
79
|
Dann ist noch eine
interessante Frage da:
|
Qu'est-ce
que les idées présentées doivent
faire pour écarter le danger du
bolchevisme ?
|
80
|
Was hat durch die
vorgetragenen Gedanken zur
Abwendung der Gefahr des
Bolschewismus zu geschehen?
|
Vous
voyez, il faut le dire encore et
encore - et ce n'est pas pour rien
que je le répète encore et encore
dans le journal de Stuttgart sur
la triarticulation, qui paraît
chaque semaine, et j'ai déjà
développé cette idée dans le
journal consacré à la
triarticulation de l'organisme
social ici en Suisse : dans
"Sozialen Zukunft", qui est rédigé
par le Dr. Boos, qui est
particulièrement adapté aux
conditions suisses et dans lequel
la triarticulation est représentée
ici en Suisse, qu'il est avant
tout nécessaire que l'idée de la
triarticulation prenne place dans
un nombre suffisamment important
d'esprits. Il faut d'abord la
comprendre. Les gens doivent être
là et la comprendre pour qu'elle
puisse prendre racine. Car, mes
très chers présents, cette pensée
de triarticulation, ou ce qu'elle
deviendra, sera alors le seul
véritable remède aux maux actuels.
|
81
|
Sehen Sie, es muß immer
wieder und wiederum das gesagt
werden — und nicht umsonst
wiederhole ich es immer wieder und
wiederum in der Stuttgarter
Dreigliederungszeitung, die jede
Woche erscheint und ich habe den
Gedanken schon auch ausgeführt in
der Zeitung, die der
Dreigliederung des sozialen
Organismus gewidmet ist hier in
der Schweiz: in der «Sozialen
Zukunft», die von Dr. Boos hier
redigiert wird und besonders
ausgeführt wird für schweizerische
Verhältnisse, und in der vertreten
wird die Dreigliederung hier in
der Schweiz, daß es notwendig ist
vor allen Dingen, daß der
Dreigliederungsgedanke in einer
genügend großen Anzahl von Köpfen
Platz greife. Man muß ihn erst
verstehen. Die Menschen müssen da
sein und ihn verstehen, damit er
Wurzel fassen kann. Denn, meine
sehr verehrten Anwesenden, dann
ist er selber, dieser
Dreigliederungsgedanke,
beziehungsweise das, was aus ihm
wird, die einzig wirkliche
Abwendung gegenwärtigen Übels.
|
Français
seulement
LA CRISE ÉCONOMIQUE ACTUELLE ET
L'ASSAINISSEMENT DE LA VIE ÉCONOMIQUE PAR LA
TRIARTICULATION DE L'ORGANISME SOCIAL -
Bâle, le 26 avril 1920
Pour économistes à l'occasion dela foire aux
'échantillon à Bâle dans la grande salle des
« Rebleuten » (NDT gens de la vigne ?)
Activités de science de l’esprit comme base
pour saisir la réalité. Le concept de crise
dans l'économie. Superstructure idéologique
et réalité. L'origine du matérialisme. Sur
l’histoire du développement de la Russie. Le
rapport de l'économie de l'argent à
l'ensemble de la vie de l'économie. L'État
unitaire comme une panacée dans la
conscience du présent. La signification du
droit d'héritage dans la vie économique et
de droit actuelle. Les trois exigences de
base de l’impulsion de tri-articulation :
une vie de l’esprit libérale, une vie de
droit démocratique, la vie de l’économie
formée associativement.
Réponse aux questions
01
J'imagine que le rédacteur d'un journal
humoristique pourrait être séduit par
l'intervention du constructeur de l'Université
libre des sciences spirituelles de Dornach, le
Goetheanum, lors de l'organisation d'une foire
d'échantillons sur l'assainissement de la vie
économique. Car il est déjà bien établi dans
la conscience générale de l'époque que rien ne
pourrait être plus éloigné l'un de l'autre que
ce que les hommes qui connaissent
superficiellement la chose s'imaginent sous la
mystique nébuleuse du Goetheanum de Dornach,
et que l'on considère comme la pratique de la
vie. Et pourtant, il pourrait peut-être
sembler encore plus paradoxal et amusant que
ce soit précisément ces derniers temps, ces
dernières semaines, dans un lieu du sud de
l'Allemagne - et la Suisse suivra ce modèle
dans un avenir très proche - que l'on
s'apprête à fonder, précisément par le courant
d'esprit et de vision du monde représenté à
Dornach, des entreprises purement économiques,
une société anonyme pour la promotion de
valeurs économiques et spirituelles réelles.
02
Comme je l'ai dit, cela pourrait paraître
encore plus paradoxal. Car on voit dans un
mouvement spirituel tel que celui dont le
bâtiment de Dornach est censé être
l'expression extérieure, on y voit quelque
chose de tout à fait impraticable, qui n'a de
raison d'être que si l'on doit se détourner
plus ou moins des véritables objectifs
pratiques de la vie pour se reposer le
dimanche.
03
Maintenant, mes très chers présents, je ne
veux absolument pas vous retenir longtemps, en
guise d'introduction, par un quelconque exposé
sur les tâches du mouvement spirituel
représenté par le Goetheanum. Mais je voudrais
seulement dire que ce mouvement spirituel, par
sa particularité, veut être la base de la
pratique de vie dont nous avons besoin
aujourd'hui pour sortir de ce dans quoi nous
sommes entrés, de ce que l'on a toujours
considéré comme si pratique, et qui s'est
montré si particulièrement pratique dans la
ruine de la civilisation européenne au cours
des cinq ou six dernières années !
04
Certes, dans cette université libre de la
science de l'esprit dont il est question ici,
le regard de l'humain ne doit pas seulement se
tourner vers ce qui se présente à l'humain
dans le monde matériel extérieur, mais
l'humanité doit une fois de plus être rendue
attentive au fait que tout ce qui est matériel
repose sur du spirituel, et que l'on ne peut
justement pas comprendre le matériel si l'on
ne comprend pas le spirituel qui le sous-tend.
Mais je ne veux pas parler aujourd'hui de la
manière dont le monde spirituel doit être
ouvert ni des chemins que l'individu doit
emprunter pour accéder à ce monde spirituel
réel et effectif. On en a parlé dans les
différents livres qui ont été publiés en
abondance sur ce sujet. Mais je voudrais
parler du fait que c'est précisément le type
particulier d'activité spirituelle qui doit
être cultivé pour obtenir ce que l'on appelle
la science de l'esprit, qui, par ce type
particulier d'activité et d'effort spirituels,
produit quelque chose dans l'humain qui ne le
rend pas impratique, mais tout de suite
pratique, en lui ouvrant un regard sain et
sans illusion sur la réalité. Aussi étrange
que cela puisse paraître, l'école supérieure
de Dornach n'a pas pour but de fuir la
réalité, bien au contraire. L'objectif de
l'école supérieure de Dornach est
l'acquisition d'un regard sain sur la réalité,
l'acquisition d'un tel regard sain qui peut
voir ce qui se passe aussi dans chaque
réalité, qui doit être dirigée par l'humain
lui-même, avant tout aussi dans la réalité
économique.
05
Et pour m'exprimer encore plus clairement sur
ce que je pense en fait, j'aimerais illustrer
ce que j'ai à dire par la comparaison
suivante.
06
Voyez-vous, mes très chers présents, si
quelqu'un prétendait, en tant que chimiste,
avoir inventé un moyen de blanchir le linge,
un nouveau moyen de blanchir le linge, et
qu'il se met ensuite à utiliser ce moyen, et
que le linge devient brun sale à cause de ce
moyen, on ne le considérerait probablement pas
comme un bon chimiste, et on dirait qu'il ne
comprend en fait rien à la véritable science
chimique. Il en va de même aujourd'hui dans le
domaine de la technique et de la vie
extérieure, dans la mesure où ce domaine
dépend de la pensée scientifique. Mais ce
n'est absolument pas le cas lorsqu'il s'agit
de la technique qui se manifeste dans la vie
économique, dans la gestion de la vie
économique, et qui doit dépendre d'une manière
ou d'une autre d'une pensée économique saine,
d'une véritable économie, disons nationale ou
sociale, ou semblable. Vous voyez, un exemple
de cela — mais je pourrais en citer beaucoup :
Il y a quelque temps déjà, on se disputait
beaucoup dans le monde international parmi les
personnes qui réfléchissaient aux questions
économiques, sur la meilleure façon de faire
triompher le mouvement économique que l'on
appelle le mouvement de libre-échange. On
étudiait d'un certain point de vue les
dommages causés à la vie économique
internationale par l'imposition de droits de
douane et autres aux frontières des pays,
droits de douane qui étaient motivés par les
intentions les plus diverses. Bref, il y a eu
des parlements - il y a bien longtemps
maintenant que cette époque est révolue - où
l'on considérait le libre-échange comme un
idéal, comme un idéal économique. On a alors
cherché dans certains cercles un moyen de
promouvoir le libre-échange, le libre-échange
douanier avant toute chose. On s'est alors
pris aux cheveux, on s'est tellement pris aux
cheveux qu'on a dit : c'est par l'amour et par
la question des droits de douane que l'on
devient le plus fou au monde. Les partisans de
la monnaie d'or et les partisans du
métallisme, de la monnaie d'or et d'argent,
étaient alors à couteaux tirés. Les partisans
de la prétendue monnaie d'or étaient les
personnes qui disaient, sur la base de leurs
connaissances scientifiques et économiques,
que la monnaie d'or n'était pas une monnaie :
en favorisant la monnaie-or, nous favorisons
le libre-échange. - C'était une conviction
économique et scientifique.
07
Qu'est-ce qui s'est passé dans la réalité ? Il
est vrai que le hasard a voulu qu'après le
lancement de ces déclamations scientifiques et
économiques, d'importantes découvertes d'or
aient été faites en Afrique, et que les pays
qui ne disposaient que de peu de ressources
dans les régions où l'or avait été découvert
aient pu le produire en quantité
particulièrement importante. Mais on devrait
toujours compter avec de telles choses, on
devrait surtout compter avec l'analogie du
chimiste, avec ce que j'ai cité pour illustrer
mon propos. Mais en réalité, qu'est-ce qui
s'est passé ? Il s'est avéré que
l'introduction de la monnaie-or a déclenché
partout le mouvement de protection douanière,
c'est-à-dire que la réalité a montré
exactement le contraire de ce que l'on avait
prédit en théorie sur la base de la pensée
économique.
08
C'est exactement ce qui s'est passé lorsqu'un
chimiste a rendu le linge brun sale avec un
produit censé le blanchir. Comme je l'ai dit,
on pourrait citer de nombreux exemples de ce
genre, où la réalité n'est pas du tout touchée
par la pensée économique, où la réalité va
justement dans le sens contraire. On pourrait
citer de nombreux exemples de ce genre.
09
Ceux qui posent aujourd'hui la question de
savoir s'il y a une crise économique, une
crise économique internationale, n'ont qu'à
regarder la situation. Cette crise économique
est partout à nos portes. Les gens pensent
toutefois de différentes manières à sa forme
particulière et à sa cause. Mais peut-on
vraiment espérer qu'avec une telle façon de
penser la réalité, un phénomène aussi
compliqué, un fait aussi compliqué que la
crise économique internationale, puisse être
compris sans plus ?
10
N'est-ce pas, ça ne peut être le cas !
Maintenant vous allez dire : "Ah, voilà
quelqu'un qui prétend que les penseurs
économiques sont tous stupides, qu'ils ne
savent rien ; l'économie tourne et les
penseurs économiques sont tous stupides. Non,
je n'affirme absolument pas que tous sont
stupides, j'affirme plutôt qu'il y a parmi les
humains économiques des gens très
intelligents, beaucoup plus intelligents à
certains égards que dans toutes les autres
professions de la vie, mais que ce qu'ont dit
les monométallistes, les partisans de la
monnaie-or, et ce qui s'est passé, était le
contraire de ce que les gens très intelligents
ont défendu dans des phrases et des tournures
et des théories très intelligentes. Non, je ne
prétends pas du tout que tous les économistes
sont stupides, mais je veux justement partir
du fait étrange que la civilisation moderne a
donné naissance à ce phénomène singulier que
l'on peut être un brillant penseur économique
et penser exactement le contraire de ce qui
est réel dans la vie économique ! C'est un
phénomène frappant, un phénomène qui se
manifeste encore par le fait que l'on est en
fait assez impuissant face à la confusion
européenne actuelle, précisément dans les
cercles de ceux qui ont le mieux appris à
penser économiquement de manière
traditionnelle.
11
Et c'est là que vous voyez, c'est là que je
voudrais affirmer que ce que l'on a simplement
acquis comme technique de pensée, grâce à la
saine science de l'esprit qui est pratiquée
dans le mouvement dont Dornach est le
représentant extérieur, grâce à cette
technique de pensée, il est également possible
de percer à jour les choses de la réalité
extérieure, dont on peut simplement prouver
par d'innombrables exemples qu'elles ne sont
justement pas percées à jour par ceux que l'on
considère comme des spécialistes.
12
Vous voyez, avant toute chose, lorsqu'on parle
de crises économiques - les gens pensent
généralement à ce qui se passe entre la
consommation et la production -, on parle
d'une crise économique lorsqu'il y a une
surproduction qui ne peut pas être utilisée
par la consommation. On peut tout aussi bien
prouver que la crise économique ne vient pas
de la surproduction, mais de la
sous-consommation, tout simplement parce que
les gens, qui n'ont peut-être pas assez
d'argent pour acheter ce qu'ils produisent,
n'achètent pas assez. Et ce qui est étrange,
c'est que l'on peut prouver l'un et l'autre.
Si vous passez en revue les crises économiques
de 1919, vous constatez que l'une d'entre
elles a pour cause la surproduction, l'autre
la sous-consommation, la troisième des causes
tout à fait différentes, par exemple comme un
mauvais rapport entre le capitalisme et les
travailleurs, ou, ce qui est également valable
pour des cas isolés, que les crises
économiques doivent survenir lorsqu'on épargne
trop dans une grande communauté humaine, et
ainsi de suite. Eh bien, toutes ces choses ne
tiennent pas compte de ce qui est le plus
important pour la vie économique actuelle.
13
Là, j'ai donc la permission de vraiment parler
d'une sorte d'expérience personnelle. Il y a
longtemps déjà, c'était à la fin des années 90
du siècle dernier et au début de ce siècle,
j'ai appris à connaître en profondeur les
ouvriers d'Europe centrale. J'étais professeur
dans une école d'éducation ouvrière, mais
j'avais ainsi pu avoir de véritables contacts
avec le mouvement ouvrier de tous les côtés.
Et j'ai appris à les connaître, premièrement,
parce que les conférences les plus diverses
que j'avais à tenir étaient parfois suivies de
discussions très animées, qui montraient ce
que l'on pensait dans les cercles les plus
larges de la classe ouvrière en pleine
croissance. D'autre part, je me suis vu
accueilli avec mes propres conférences, et
j'ai pu voir comment on peut absorber en soi
ce qui n'est pas seulement économique et ainsi
de suite. Et celui qui a vécu, je dirais, avec
un certain sens de l'observation des
conditions humaines et sans préjugés, sait
quelle erreur on commet aujourd'hui en pensant
qu'il y a plus dans les simples catégories
économiques, comme le capital et le salaire et
autres, ou l'importation et l'exportation, le
commerce, la finance, la balance des
paiements, la valeur et autres choses, dans
ces choses que ce qui se passe seulement à la
surface. Non, c'est vraiment dans ces choses
que se trouve, pour la crise actuelle, ce qui
ne se passe qu'en surface. Car tout ce qui se
passe dans la vie économique part finalement
de l'humain, des pensées de l'humain, et de ce
que l'humain fait, de sorte qu'il en résulte
des qualifications de rapports de capitaux et
de salaires, d'importations et d'exportations
et ainsi de suite, de fluctuations de valeurs.
Cela dépend finalement de ce qui ressort de la
pensée des humains.
14
Vous voyez, je peux vraiment parler là sans
préjugés, car j'ai été pendant cinq ou six ans
enseignant parmi les ouvriers et j'ai réussi à
ce qu'il y ait finalement un grand nombre de
partisans parmi les ouvriers, mais qu'un beau
jour, les dirigeants de cette classe ouvrière
aient remarqué qu'il y avait là quelqu'un
qu'on ne pouvait pas tolérer, qu'il y avait
quelqu'un qui n'enseignait pas le marxisme
orthodoxe, qu'il y avait quelqu'un qui
s'efforçait de faire entrer dans les cœurs et
dans les esprits tout autre chose que la
doctrine orthodoxe.
15
Une séance a été organisée avec mes élèves.
Des centaines de mes élèves étaient présents à
cette réunion, ainsi que des dirigeants
ouvriers, certes de second rang, mais
habilement de premier rang, qui ont avancé
toutes sortes d'arguments, dont le fait que
j'étais une personnalité impossible dans le
mouvement ouvrier. J'ai dit : "Oui, mais
voulez-vous à l'avenir cultiver ici quelque
chose qui soit valable pour l'avenir, et vous
ne comprenez pas la chose la plus simple, la
liberté d'enseignement ? L'un des dirigeants a
tout de même réussi à prononcer ce mot :
Liberté d'enseignement ? Non, nous ne
connaissons que la contrainte raisonnable ! Et
malgré le vote de tous contre les quatre,
contre les quatre dirigeants, mon activité
était bien sûr tout à fait impossible plus
avant.
16
Cela, voyez-vous, m'autorise à parler avec une
certaine impartialité, sur la base des faits,
de ce qui se passe aujourd'hui dans la vie
économique de l'Europe internationale.
17
Mais il faut aussi pouvoir étudier réellement
ce qui émane de l'humain lui-même, et ce qui
provoque en fait les catégories dont j'ai
parlé et que l'on énumère habituellement. Il
faut d'abord se demander : quelles sont les
particularités de la foi qui s'est peu à peu
répandue dans le prolétariat européen ?
18
Voyez-vous, le signe le plus caractéristique
de la conception de millions de personnes est
que, premièrement, les gens pensent à la vie
de l'esprit de telle manière que tout ce que
l'humain produit spirituellement, y compris ce
qu'il produit de son esprit comme droit, comme
coutume, comme religion, comme science, n'est
rien d'autre que quelque chose que le cerveau
humain enfante de manière abstraite, qui est
une sorte de superstructure idéologique sur la
seule réalité, la sous-structure, la seule
réalité : la vie économique de production et
de consommation.
19
Cela s'est installé chez des millions et des
millions de personnes. Je ne veux pas examiner
maintenant dans quelle mesure cela remonte à
la théorie de Marx et Engels, mais cela s'est
fixé chez des millions et des millions de
personnes : toute la vie spirituelle est une
idéologie, quelque chose qui est simplement
issu de la vie économique.
20
Oui, peut-être que dans les cercles de ceux
qui se sentent très intelligents
économiquement, on pensera peu à la crise
économique actuelle dans la vie
internationale, à cette croyance du
prolétariat. Mais c'est justement la grande
erreur de penser peu aux choses les plus
importantes aujourd'hui. Car on n'apprend pas
à reconnaître d'où provient la crise, d'où
provient ce qui vit dans l'inconscient des
humains, et d'où provient pourtant le malheur
économique, si l'on ne porte pas son regard
sur la vie psychique de la grande masse. Il
faut prendre en considération la vie psychique
de la grande masse, car on peut croire que la
vie spirituelle n'est qu'une idéologie, mais
on ne peut pas vivre avec, et l'humain se
désole, l'humain perd pied dans la vie.
21
Et c'est cela qui est particulier : la grande
masse s'accroche avec un fanatisme sans pareil
à ces doctrines, notamment la masse qui donne
aujourd'hui le ton dans certains milieux
économiques ouvriers, la masse s'accroche avec
fanatisme à ces doctrines ; mais elle s'y
désole de plus en plus.
22
Comment cela est-il arrivé ? Le matérialisme
n'est pas issu de cette classe ouvrière
elle-même, le matérialisme est né au cours des
quatre derniers siècles dans les cercles
dirigeants. Seulement, les cercles dirigeants
ont conservé les anciennes traditions par une
certaine demi-mesure. D'une part, ils ont
commencé à penser de manière matérialiste à la
vie extérieure dans laquelle ils se trouvent,
et d'autre part, ils ont conservé les
anciennes traditions comme leur religion, leur
moralité, et ainsi de suite, et tiennent au
fond une double comptabilité de vie.
23
Cela l'ouvrier ne le peut pas qui a été appelé
à quitter ce à quoi il était autrefois
attaché, ce avec quoi il avait grandi :
l'artisanat, dont il aimait les produits dans
lesquels il déposait sa vie. Il a été appelé à
la machine abstraite, placé dans l'usine
abstraite. Il cherche son salut dans ce que
les autres ne prennent qu'à moitié. On peut en
juger quand on a été à l'intérieur. Cela s'est
fait petit à petit. Et c'est ainsi que cette
grande non-compréhension est née en Europe.
24
Cette incompréhension pèse aujourd'hui sur
l'Europe comme un terrible destin. En haut, il
y a ceux qui doivent gérer les capitaux, il y
a ceux qui doivent diriger la vie de
l'économie, qui pourraient la diriger s'ils le
voulaient seulement, qui pourraient aussi
transformer le matérialisme en une vision
saine du monde, qui pourraient aussi être
pratiques. La sont ceux qui pourraient tout
s'ils le voulaient.
25
En bas, il y a ceux qui ont pris au sérieux ce
qui s'est formé comme matérialisme dans ces
cercles dirigeants, qui ne peuvent rien, qui
croient, en disant qu'il faut combattre le
capitalisme, qu'on peut obtenir quelque chose
avec cette phrase ; qui ne savent pas qu'on ne
peut pas du tout avoir de vie économique sans
capitalisme au sens moderne du terme, que sans
capitalisme on ne peut que retourner dans la
barbarie. L'ouvrier est devenu impuissant dans
ses pensées, impuissant face à la réalité dans
toute l'Europe, l'ouvrier qui a été contraint
à la machine, qui imagine sérieusement les
théories qui, je dirais, tombent comme des
sous-produits de la vie chez les autres, avec
lesquelles on ne peut pas vivre, ni même faire
de l'économie, comme le montrent justement des
choses comme le métallisme et le
monométallisme et autres.
26
Cette grande mécompréhension qu'a-t-elle amené
en haut ? Maintenant, vous pouvez le voir ce
qu'elle a apporté dans l'évolution des
rapports européens. Regardez la Russie. En
Russie, conformément à la particularité du
peuple, il s'est produit quelque chose qui est
difficile à étudier pour celui qui regarde ces
choses sans préjugés et sans être un
agitateur. Il y avait de nombreuses
différenciations des idéaux socialistes et
sociaux en Russie. Qu'y avait-il dans cette
Russie jusqu'en 1914 ? Retenu par le
militarisme russe, retenu par le tsarisme que
tant de gens haïssaient, ce qui vivait dans
les larges masses, ce qui constituait
précisément dans ces larges masses ce à partir
de quoi il n'était pas possible de trouver un
pont vers l'autre, ce qui vivait dans les
cercles dirigeants. On ne voulait pas
atteindre ce qu'on aurait dû atteindre :
construire le pont, construire ce pont en tant
que dirigeants, en tant qu'intellectuels. Nous
voyons monter le capitalisme moderne. Nous
voyons monter l'individualisme moderne avec
l'appel d'une foule de millions de personnes
dans les usines, sur les machines. Ce qu'il
aurait été nécessaire de faire, de recourir à
une nouvelle pensée pratique, comme il aurait
été nécessaire, du côté des intellectuels, de
se faire le guide, de gagner la confiance, de
faire comprendre aux grandes masses que l'on
sait vraiment mettre en œuvre, même
sérieusement, les allures de la vie de
l'économie, on n'a rien fait de tout cela. On
a vécu pour soi, une classe supérieure. On a
laissé les autres étudier. Le prolétariat a
tout de suite beaucoup étudié, il s'est
simplement consacré en solitaire à ce qui
était les déchets de l'éducation, les déchets
matérialistes de l'éducation.
27
Aujourd'hui, les fruits en sont là, dans la
crise économique de l'Europe. C'est un destin
tragique, conditionné par l'esprit.
28
Ensuite, les catastrophes guerrières
européennes sont nées de ce qui retenait ce
que l'on ne voulait pas pénétrer
spirituellement, ce que l'on ne voulait pas
imposer spirituellement par des conceptions
raisonnables, ce que l'on voulait retenir par
la violence physique extérieure du militarisme
et de la monarchie absolue ou de n'importe
quel autre pouvoir, de ce qui était utilisé
pour rendre inoffensif ce que l'on ne voulait
pas vaincre spirituellement.
29
Et que s'est-il passé ensuite ? Le léninisme
et le trotskisme sont alors apparus en Russie.
Non pas du socialisme russe, oh non, le
léninisme et le trotskisme ne sont pas du tout
nés du socialisme russe. Jamais rien de tel
que le léninisme et le trotskisme n'aurait pu
naître du socialisme russe. Quelque chose de
tout à fait différent serait apparu si l'on
avait cherché une entente raisonnable entre
les intellectuels et la grande masse de la
population. Non, Lénine et Trotsky ne sont pas
nés de la révolution ! Lénine et Trotsky sont
sortis des cercles de ce que la guerre a
apporté comme résultat, de ce qui est devenu
par la guerre comme conséquence ultime du
militarisme, c'est de là que Lénine et Trotsky
sont sortis. Les résultats de la guerre sont
entrés en Russie et ont à nouveau étouffé ce
qui voulait venir d'en bas et avec lequel on
aurait dû s'entendre. Lénine et Trotsky ne
sont pas des héros du socialisme ; ils sont
les fils de la catastrophe de la guerre
européenne et n'ont été possibles que parce
que la misère des conséquences de la guerre
s'est étendue sur la Russie. Et ce qui s'est
passé dans le reste de l'Europe, lisez le très
beau livre - mais on pourrait en suivre bien
d'autres - de Keynes, "Les conséquences
économiques de la conclusion de la paix en
Europe". Ce qui s'est répandu dans le reste de
l'Europe, qu'est-ce que c'est ? Est-ce la
profession de foi de la pensée économique ;
est-ce l'aspiration économique jusqu'en 1914
qui nous a conduits à la terrible catastrophe
? Non, ce n'est pas cela, mais ce que nous
vivons, y compris tous les soucis de devise de
certains pays, n'est pas un retour sain à des
vues saines, que l'on croit pouvoir obtenir en
disant que la maladie se serait rendue absurde
par les catastrophes. Ce que nous vivons est
le résultat de la guerre. C'est sur la base
d'un jugement à très, très courte vue qu'un
général allemand a prononcé les mots qui ont
été souvent répétés pendant cette catastrophe
de guerre : la guerre n'est que la politique
menée par d'autres moyens.
30
Pendant la guerre, j'ai toujours comparé ce
dicton à la parole : le divorce n'est que la
continuation du mariage par d'autres moyens !
Mais avec une certaine variante juste, on
pourrait quand même dire : cette paix, en
particulier dans le domaine de la vie
économique, n'est que la continuation de la
guerre par d'autres moyens. Ce n'est vraiment
pas ce que l'on dit en considérant la
situation économique actuelle d'un point de
vue agitateur ou d'un autre, mais c'est ce que
disent même des juges objectifs, du côté qui
serait aujourd'hui le plus fondé à porter un
jugement objectif, du côté des Anglais, c'est
ce que dit Keynes dans son livre "Les
conséquences économiques de la conclusion de
la paix".
31
Maintenant voyez-vous, si l'on considère
vraiment ces choses, alors on doit dire : Oh,
les causes des catastrophes économiques
actuelles sont beaucoup, beaucoup plus
profondes ! Et enfin, il suffit d'observer la
vie économique actuelle telle qu'elle s'est
développée. Il n'est pas nécessaire de se
laisser captiver par les déclamations
unilatérales sur le capitalisme et
l'anticapitalisme, mais il suffit de
s'abandonner aux faits objectifs et
certainement justifiés par les conditions
modernes, à savoir que notre vie économique
est intimement mêlée à ce que nous devons
appeler l'économie monétaire.
32
Je suis bien entendu loin de l'idée saugrenue
de vouloir combattre l'économie monétaire. Il
ne peut pas s'agir de cela, car je
considérerais cela comme une idée insensée,
tout comme je considère comme une idée
insensée de vouloir réformer l'argent d'une
manière ou d'une autre. Non, mais ce dont il
s'agit, c'est qu'en raison de l'ensemble des
conditions économiques modernes, ce qui est
présent dans l'argent est devenu abstrait au
sein de la vie économique.
33
Un journaliste économique anglais a dit à
juste titre : les fonctions réelles de
l'argent dans notre vie économique sont
extrêmement compliquées et ne peuvent pas
vraiment être décortiquées. - C'est vrai. Mais
je pourrais me faire comprendre par une
comparaison.
34
Voyez-vous, mes très chers présents, si
quelqu'un est un penseur d'une entité assez
abstraite, s'il passe toujours immédiatement
du particulier au général, s'il voit par
exemple dans la prairie toutes sortes de
fleurs portant un nom concret et dit ensuite :
plantes ou fleurs - et compare "fleurs" à
animal et ainsi de suite, il pense de manière
abstraite. Il apporte des pensées abstraites
qui englobent beaucoup de choses, et les étend
comme un tapis sur les parties concrètes.
35
Il en va de même pour l'argent dans la vie
économique réelle. L'argent apporte dans la
vie économique réelle, dans la réalité, un
élément tout à fait abstrait. Pensez donc, si
je suis le propriétaire de 50 francs, je
suis justement le propriétaire de ces
50 francs, et il est tout à fait
indifférent au départ, si j'ai les
50 francs dans mon porte-monnaie, que je
m'achète demain un lapin avec les
50 francs ou que je m'achète de la farine
ou une montre en argent, ou que je m'achète un
costume ou quelque chose de semblable. Le
caractère concret de la vie économique
s'arrête face au caractère abstrait de
l'argent. Cela se manifeste au moment où
l'argent s'échange contre de l'argent, où l'on
achète de l'argent. On peut le mieux voir
comment, tout comme les abstractions se
cachent de la réalité de la pensée, comment
l'abstraction de l'argent se cache de la
réalité. Voyez-vous, si vous avez suivi les
journaux en Allemagne ces dernières semaines,
vous avez pu constater que les gens se sont
réjouis de la petite amélioration de la
devise. Mais elle a ensuite baissé. Et celui
qui connaît le contexte profond ne sera pas
très impressionné par une amélioration
temporaire de cette devise. Mais l'affaire a
été attribuée à toutes les causes possibles,
sans qu'il y ait autre chose en arrière-plan
que le fait que des billets allemands présents
en Espagne aient été achetés en bourse par des
Américains à la suite d'une constellation
particulière, d'une intention particulière, et
que cela ait provoqué une petite hausse de la
devise allemande. Cela a échappé aux regards
pour la simple raison que chaque fois que
l'argent en tant que tel circule dans le
commerce, chaque fois que l'argent est négocié
en tant que tel, cela est éloigné de la vie
économique concrète et on ne voit plus le
contexte. De même que lorsque quelqu'un parle
de manière abstraite, une roue de moulin
tourne dans la tête et on n'a plus aucune idée
de ce qu'il veut dire par son abstraction, de
même, lorsqu'il s'agit de manipulations
monétaires, on ne sait plus ce qui se passe
réellement dans la vie économique.
36
Vous voyez, dans ces domaines, il s'agit
essentiellement d'un devenir étranger du moyen
d'échange qu'est l'argent dans la vie
économique proprement dite ; et c'est la
raison pour laquelle nous sommes entrés dans
une crise économique aussi terrible. Car cette
crise économique était en fait déjà là avant
la guerre, et la guerre n'était que
l'expression de cette crise économique.
[Lacune.]
37
Vous voyez, quelqu'un aurait pu, disons en
1865, avoir les plus grandes installations
possibles pour la navigation aérienne, mais il
n'a pas pu les faire fonctionner parce qu'il
n'y avait pas encore de navigation aérienne !
Il ne sert à rien d'être simplement
intelligent dans n'importe quel domaine de la
vie. Si les circonstances nous éloignent de
l'expérience directe de ce qui doit être vécu,
alors toute pensée intelligente ne sert à
rien. Et c'est précisément dans le domaine
économique, comme dans d'autres domaines, que
l'on a été entraîné loin de la vie réelle, ce
que toute la civilisation moderne a produit en
soudant de plus en plus les trois domaines
principaux de la vie : la vie de l'esprit, la
vie politique ou de droit et la vie de
l'économie, en un État unitaire.
38
L'économie monétaire a favorisé cette fusion
au sein de l'État unitaire. Comme je l'ai dit,
je vous prie de ne pas vous méprendre sur mes
intentions, qui seraient de m'opposer à
l'économie monétaire. Je veux seulement
attirer l'attention sur le fait que ce qui n'a
pas été saisi par l'économie monétaire doit
précisément conduire à la santé de notre vie
économique !
39
On a toujours fait valoir, et encore une fois
dans les idées récentes, que l'État unitaire
est une panacée. Cette panacée a été mise en
lumière par les dirigeants actuels, mais aussi
par les socialistes ; car que veulent les
socialistes ? Utiliser le cadre, le cadre
étendu de l'État, pour y construire leurs
illusions socialistes. Même Lénine et Trotsky
n'ont rien fait d'autre que d'arroser de leurs
concepts abstraits socialistes ce que la
guerre leur avait laissé de l'ancien État
tsariste russe. Cette pensée de l'État
unitaire est devenue, au cours des trois ou
quatre dernières décennies - celui qui sait
vraiment regarder l'histoire sait que cela ne
fait pas si longtemps en réalité - pour ainsi
dire seulement la pensée de tous ceux qui
croient vouloir le bien de tous les rapports
publics et qui, par conséquent, négligent de
voir ce qui mûrit dans la réalité de
l'humanité : que dans la réalité de l'humanité
mûrit le besoin d'arriver, par rapport à la
vie de l'esprit, le besoin d'arriver, par
rapport à la vie de droit ou d'état et par
rapport à la vie de l'économie, à des
constellations tout à fait différentes de
celles que l'on a eues jusqu'à présent. Je
veux aborder la chose par un bout, aimerais-je
dire.
40
Dans certaines régions de la vie européenne,
ce que nous appelons le droit successoral se
détache d'anciennes institutions. Le droit
d'héritage est lié aux rapports de liens de
sang entre les humains. Si vous suivez ce qui
émane/rayonne du droit successoral dans
l'ensemble des rapports publics, aussi dans la
configuration des pendants entre les États et
les sociétés, vous verrez combien de choses
dépendent également de ce droit successoral
dans la vie économique. Le droit successoral a
une influence sur certaines personnes dans
telle ou telle branche économique, il fait
entrer les gens, ils sont là-dedans, et c'est
à partir de leurs facultés que se font des
choses particulières. Mais finalement, c'est à
partir de ces choses particulières que se
compose une grande partie de la vie économique
globale. Bref, nous avons le droit de
succession étroitement lié aux liens du sang,
à ce qui est organisé de la nature dans
l'humanité.
41
Que s'est-il donc passé au cours des trois ou
quatre derniers siècles dans ces États qui se
considèrent comme les plus exemplaires ? On a
appris l'organiser de la nature. On attribue
aux Allemands en particulier la capacité
d'organiser. Ils n'ont su le faire que si bien
qu'ils l'ont déformé jusqu'à la mécanisation.
Mais cela s'est essentiellement répandu sur
l'ensemble du monde civilisé. L'organiser, qui
est propre à l'humanité de par sa nature, a
été transférée/porté dans la vie sociale. Et
cette organiser, qui est pendant aux liens du
sang, cet organiser, qui a un aspect très
symptomatique - il y en a beaucoup d'autres -
dans le droit de succession, cet organiser, au
fond, ressort aussi très clairement dans
l'organisation de la vie spirituelle. Et
finalement - toutefois l'Église catholique
veut être une institution démocratique qui
permette à ceux qui sont en bas de l'échelle
de s'élever jusqu'aux plus hauts postes de la
hiérarchie ecclésiastique - dans la pratique,
ce qui a soudé ces choses, comme les anciennes
organisations liées par les liens du sang,
s'est aussi glissé dans les organisations
ecclésiastiques catholiques ; car finalement,
plus de nobles sont devenus archevêques que
d'autres, et ainsi de suite.
42
Bref, nous voyons en beaucoup de relations
comment ce qui provient des liens du sang
dépasse dans l'ordre social moderne ; et ce
qui s'exprime particulièrement dans des choses
comme le droit de succession, le genre humain
l'a en fait dépassé par sa conscience la plus
intime. Si quelqu'un dit : l'humain est
l'humain et qu'il désigne un enfant de sept
ans et un adulte de quarante ans, vous rirez.
Vous ne direz pas que l'humain de quarante ans
ne fait que rire. Vous ne direz pas que
l'humain de quarante ans ne fait que rire.
Vous ne direz pas que l'humain de quarante ans
n'est que la conséquence de l'humain de
trente-cinq ans, de l'humain de trente ans et
ainsi de suite, mais vous regarderez l'humain
de telle manière que ce qui réside dans son
essence se développe à partir de ses
profondeurs. Ce n'est qu'au cours de
l'histoire que l'on en est arrivé à la
conclusion stupide que ce qui suit est
toujours l'effet de ce qui précède, alors que
depuis longtemps le genre humain est tel que
les phases successives de son essence la plus
intime se produisent de la même manière que le
changement de dents ou la maturité sexuelle
chez l'individu. Ainsi, tout simplement, au
cours des derniers temps, alors que les
éléments hérités de la vie spirituelle,
économique et juridique sont restés ceux qui
sont issus des anciens liens du sang et des
conditions qui en découlent, alors que les
anciens droits publics sont restés, l'humain a
inconsciemment ressenti le besoin d'un nouvel
ordre, le besoin que quelque chose d'autre
doive intervenir.
43
Là vous voyez, quand on veut essayer d'écouter
ce que les humains veulent vraiment, on voit
apparaître quelque chose comme dans mes
"Points essentiels de la question sociale".
Mais on ne remarque pas comment ces choses
sont tirées de la vraie réalité et de la vraie
pratique, de ce que la vie exige aujourd'hui.
Nous avons le droit d'héritage issu de
l'ancienne évolution de l'humanité. On veut le
conserver, tout comme un humain qui ne
comprend pas qu'à vingt ans, on doit être
différent de ce qu'on était à douze ou
quatorze ans, veut conserver ses douze ou
quatorze ans d'évolution. Bien sûr, on ne
voudra pas de telles folies dans le détail.
C'est là que nous avons le droit d'héritage.
C'est devenu une chose à laquelle la
conscience des humains ne veut pas se
soumettre. L'humain tient aujourd'hui, par un
sentiment élémentaire, trop à son
individualité pour vouloir s'accrocher, même
si c'est extérieurement par convention, au
moyen conventionnel du droit d'héritage
[lacune]. Si l'on est honnête et que l'on
écoute ce que veut réellement l'humanité, on
arrive à ce que vous trouverez dans les
"Points essentiels de la question sociale", où
il est montré que l'humanité aspire à un ordre
social dans lequel l'humain, qui possède
certaines facultés, est lié aux moyens de
production, ou, disons au capital. S'il n'est
plus en mesure d'associer ces capacités, la
somme des moyens de production ou le capital
doit être transféré à une personne compétente.
C'est là que l'on voit comment l'ancien temps
doit évoluer vers le nouveau. L'ancien temps
faisait dépendre la configuration économique
du sang. Le temps nouveau rend la
configuration de la vie économique dépendante
- elle l'est déjà dans la conscience des
humains - et veut la rendre dépendante de ce
qui est vécu consciemment. Ainsi, dans le
nouvel ordre, on ne parle pas de droit
d'héritage au sens habituel du terme. C'est
pour cette raison que l'on met souvent en
doute aujourd'hui, par exemple, le droit de
succession, que l'on doute que l'on puisse
parler de droit de succession. Il doit
seulement être question du fait que si, grâce
à mes capacités, j'ai acquis une somme de
moyens de production qui me permet de réaliser
quelque chose, si j'ai accumulé un capital,
j'ai l'obligation, lorsque je ne peux plus
être moi-même l'administrateur, de le
transmettre à un autre qui, à son tour, doit y
être lié selon ses capacités. Ce qui dépendait
uniquement du sang doit être remplacé par la
raison et l'individualité humaine.
44
Cela semble radical pour certains, mais ce
n'est pas dit par un quelconque radicalisme,
mais seulement entendu à partir de ce que
l'humanité veut réellement de manière
inconsciente.
45
Si l'on considère de cette manière ce qui se
présente aujourd'hui comme l'évolution de
l'humanité, on arrive à la conclusion que,
grâce au point de vue que les humains ont
atteint dans la science générale du genre
humain, dans la vie de l'esprit, dans la vie
de droit ou d'état et dans la vie de
l'économie, ils sont aujourd'hui arrivés à un
point tel qu'ils ne se laissent plus comprimer
dans l'État unitaire.
46
C'est ici que commence l'impulsion pour la
triarticulation de l'organisme social, de
telle sorte qu'elle exige pour la vie de
l'esprit d'être complètement autonome, qu'elle
exige ce qui est peut-être le plus combattu
aujourd'hui, parce que l’on considère comme
particulièrement intelligent de faire de
l'État le gardien de la vie de l'esprit. Mais
cela doit être exigé de celui qui reconnaît
aujourd'hui ce que l'humanité veut
inconsciemment, à savoir que la vie de
l'esprit est entièrement placée sur elle-même.
47
Prenons l'un des éléments les plus importants
: le système public d'écoles. Depuis
l'enseignant de la classe d'école la plus
basse jusqu'à l'enseignant le plus élevé, tout
doit être de l'autogestion.
48
Vous voyez, c'est sur ces principes
pédagogiques et didactiques qui découlent
d'une telle manière de pensée que j'ai été
appelé à fonder l'école Waldorf à Stuttgart.
Emil Molt, le fabricant local de l'usine
Waldorf-Astoria, a créé cette école Waldorf.
Il m'incombait de donner à l'école Waldorf son
fondement spirituel, et jusqu'à aujourd'hui,
même si cela n'est parfois pas visible de
l'extérieur, c'est à moi qu'a été confiée la
véritable direction, la véritable gestion de
l'école. Pendant des semaines, j'ai donné aux
enseignants un cours de pédagogie en
séminaire, afin d'indiquer la direction dans
laquelle cette école devait œuvrer.
49
Oui, j'ai aussi été contraint là - vous aurez
l'occasion de voir jusqu'où nous sommes allés
jusqu'à présent - de reconnaître la pente sur
laquelle se trouve la vie de l'esprit dans son
domaine le plus important, le système d'école.
J'ai naturellement dû élaborer des programmes
d'enseignement et, pour m'orienter, j'ai dû
voir ce qui existait pour répondre aux
objectifs et aux programmes scolaires actuels.
50
Maintenant, mes très chers présents, je peux
encore me souvenir - il y a longtemps, il est
vrai, lorsque j'étais moi-même à l'école ou
que je fréquentais des enseignants - que tout
ce qui concernait les programmes scolaires
tenait sur une page ; maintenant, ce sont de
gros livres et tout est spécifié dans les
moindres détails. D'un côté, il y a ce que les
artistes pédagogiques et les scientifiques
pédagogiques mettent dans leurs livres, ce
qu'ils transmettent à l'enseignant. Il y a
d'un côté ce qui provient de la connaissance
et de l'expertise. Ensuite, il y a le côté
bureaucratique qui vient de l'État. C'est
beaucoup plus important qu'on ne le pense !
Cela n'a aucune justification que quelque
chose d'autre que l'expertise technique
s'exprime dans l'administration de la vie de
l'esprit. Cela apparaît tout de suite
clairement, par exemple, dans le domaine du
système d'école. Comme les humains seraient
éduqués différemment et placés dans la vie de
l'économie si la vie de l'esprit pouvait
s'administrer totalement librement, uniquement
à partir de ses propres fondements ! Seul
celui qui a vraiment acquis un jugement sain
sur le contexte de la vie spirituelle libre,
du développement des facultés humaines à
partir de l'expérience spirituelle libre, et
sur sa signification pour la vie de l'économie
et la vie de l'État, peut en prendre la
mesure. - Il s'agit d'en arriver finalement
sur quelle est la place de la vie de l'esprit
dans l'ensemble de l'évolution humaine ?
51
Maintenant, mes très chers présents, la vie de
l'esprit est organisée. Et la vie de l'esprit
est d'autant plus organisée qu'un domaine est
plus élémentaire. Considérez-le à l'exemple de
la famille. Regardez comment l'individu
grandit hors de la famille, comment le fils
grandit dans l'art, hors de ce qui ressemblait
à son père ou à sa mère, pas seulement
physiquement, mais aussi spirituellement et
d'âme. Plus on remonte dans le temps, plus on
voit, à travers ce qui sort des familles,
comment là la vie de l'esprit est tout de
suite organisée de la nature.
52
En quoi consiste donc ce que nous avons à
fournir pour la vie de l'esprit ? En ce qui
concerne les individus particuliers, cela
consiste à faire sortir l'individu particulier
de l'organisation : nous devons surmonter
l'organisation, l'organisation qui est donnée
par la nature ; nous devons éduquer l'individu
dans la liberté. La liberté doit d'abord être
acquise au cours de la vie terrestre. La
liberté ne peut être acquise que si nous
sommes vraiment capables, en tant
qu'enseignants, en tant qu'éducateurs ou en
tant que participants à la vie de l'esprit, de
comprendre l'humain, de travailler à partir
des capacités individuelles de l'humain et de
placer l'humain dans la vie de l'économie
selon les capacités avec lesquelles il se
révèle à nous sous forme d'impulsions dans le
pendant de la nature.
53
C'est le propre de la vie de l'esprit que l'on
doit dire : tout de suite celui qui pense
honnêtement sur la démocratie pense
précisément de la même manière que la maturité
sexuelle arrive chez l'humain à la quatorzième
ou seizième année. C'est ainsi que la tendance
à la démocratie s'est imposée à l'humanité au
cours des trois ou quatre derniers siècles.
Tout de suite celui qui pense honnêtement
exige que toutes les affaires que les humains
développent lorsqu'ils atteignent leur
majorité soient traitées de manière à ce
qu'ils soient égaux entre égaux et qu'ils
aient à régler/ordonner les choses. Cela se
donnera dans ce qui constitue l'éducation/la
formation humaine dans le domaine de la vie de
l'esprit. Cela dépend tellement de la capacité
et des connaissances individuelles de l'humain
que cela ne peut jamais être l'objet d'une
administration ou d'une constitution
démocratique, mais seulement d'une autogestion
de cette vie de l'esprit. La vie de l'esprit
est organisée, et elle doit être arrachée à
l'organisation.
54
Et la vie de l'économie ? La vie de l'économie
ne peut pas être organisée [lacune]. Des gens
idéologiques, étrangers au monde, indiquent
tous les idéaux utopistes possibles selon
quelles formes la vie de l'économie devrait
s'organiser, par quoi on devrait faire entrer
la vie de l'économie dans telle ou telle
structure. Ce serait la mort de la vie de
l'économie ! Cette absurdité, on l'a commencée
lorsque la soi-disant République allemande a
voulu se mettre sur pied. C'est tout aussi
absurde que l'économiste planificateur qui
pense que la vie de l'économie on peut
l'organiser ! Celui qui comprend quelque chose
de la vie de l'économie, il sait pourtant que
la vie économique ne peut pas être organisée !
La vie de l'économique peut seulement grandir
ensemble en un tout en associations. Cela
signifie que la vie de l'économie ne peut pas
être organisée d'en haut ou d'une direction ou
d'un côté quelconque, mais que la vie de
l'économie ne peut être couronnée de succès
que dans des associations qui se développent à
partir des professions, à partir de celles qui
vont ensemble, qui vont ensemble dans un
certain domaine de production, dans un certain
domaine de consommation.
55
Ce qui a des intérêts similaires se
membre/s'articule/se rattache dans les
associations, à ce qui a des intérêts
apparentés. Les intérêts apparentés ont un
enchaînement. Un enchaînement, une
subdivision/transarticulation ne se forment
cependant pas ainsi qu'on l'organise de
l'extérieur, mais parce qu'un membre se
rattache/se membre à ces associations par
l'intermédiaire d'autres membres. Il s'agit
d'un enchaînement et d'un enchevêtrement
d'humains tels qu'ils sont dans la vie, qui
poussent/grandissent vers dehors de la vie,
qui ont des connaissances et des facultés dans
un domaine déterminé de la vie de l'économie,
qui ont grandi dans la vie de l'économie d'une
certaine manière, qui peuvent aussi gagner la
confiance parce qu'ils se tiennent dans la
vie, parce qu'ils sont en un certain sens
apparenté à une branche. Mais il est
nécessaire que cette branche se rattache/se
membre associativement à la suivante, de sorte
que l'on ne soit pas contraint, d'en venir à
chercher, par hasard, à partir de
l'abstraction de l'acquisition d'argent, mais
parce que l'on sait qu'en se tenant à
l'intérieur d'un travail économique
associatif, on se tourne dans ce but au
représentant d'une autre association. Celui-ci
sait à nouveau comment cela se comporte là.
56
Oui, voyez-vous, mes très chers présents, là
ça en sort, quand on a une telle vie
économique fondée sur l'association, que
l'intelligence de la pensée économique nous
aide un peu ! À quoi sert l'intelligence quand
on est confronté à l'opacité de la vie
économique ? On peut le voir avec le
monométallisme, le libre-échange. Ils ont
justement entraîné les droits de douane
protecteurs dans leur sillage. Aujourd'hui, on
ne voit pas clairement à travers dans la vie
de l'économie. Les conditions de vie doivent
d'abord être amenées par lesquelles on peut
voir à travers les pendants. On verra à
travers les pendants économiques lorsque celui
qui fait partie d'une association s'entendra
avec celui qui fait partie d'une autre
association à partir d'un autre carrefour.
S'il peut s'adresser directement à cette
association ou à n'importe quelle autre, alors
l'intelligence l'aide un peu, comme elle est
pendante par les associations, et ces
pendants, ces mesures, on doit les saisir
d'une manière ou d'une autre, et même les arcs
pourraient être tendus aussi loin que la
réalité le permet à travers la chaîne des
associations. C'était donc la particularité de
l'économie jusqu'à présent de ne pas avoir la
possibilité de progresser de cette manière et
de laisser les choses en grandir. Cela, mes
très chers présents, n'est toujours pas
embrassé du regard actuellement.
57
Ce n'est vraiment pas par une quelconque
surestimation que je dis cela, mais je le dis
parce que je pense que chacun peut l'envisager
aujourd'hui. Il n'a pas été reconnu que cette
triarticulation de l'organisme social doit
intervenir pour l'indépendance de la vie de
l'esprit, de cette vie de l'économie qui est
construite sur des associations et sur rien
d'autre que des associations, entièrement sur
les associations qui émergent/grandissent du
sous-sol économique lui-même, tandis que
l'État doit rester pour ce qui se trouve entre
les deux, n'a pas la permission d'avoir à
faire avec la vie de l'économie, n'a pas la
permission d'avoir à faire avec la libre vie
de l'esprit. La vie de l'esprit doit être
construite sur la connaissance de l'humain
individuel et sur sa capacité. Ce qui est
économique doit être fondé sur cette
expérience pratique et cette maîtrise de la
vie économique, qui peuvent être acquises par
l'échange/le trafic vivant d'association à
association. L'État n'a rien à voir avec ces
deux aspects. L'État a quelque chose à faire
avec les humains qui se tiennent de cette
manière dans la vie de l'économie, qui se
tiennent de l'autre côté dans la vie de
l'esprit, qui se trouveront avec tous les
humains devenus majeurs dans la vie
démocratique de l'État, où le droit public est
établi, qui rayonne alors d'un côté dans la
vie de l'esprit, de l'autre dans la vie de
l'économie. On n’a pas besoin de craindre que
les trois membres de l'organisme social
tombent l'un hors de l'autre. Ils seront
reliés par les humains. Un humain se trouve à
l'intérieur d'un cercle, l'autre à l'intérieur
de l'autre. Les trois organisations ne sont
séparées que pour le bien/salut de l'humanité,
parce que les conditions devenues plus
compliquées des temps modernes exigent cette
articulation de l'organisme social.
58
C'est ce qui peut vraiment intervenir de
manière salutaire dans la vie économique
entièrement secouée par des crises. J'ai dit
dans mon livre "Les points essentiels de la
question sociale" : l'idée de la
triarticulation n'est pas une utopie
quelconque, la pensée de triarticulation peut
se rattacher partout à la réalité immédiate.
Cette réalité immédiate doit être prise telle
qu'elle est, mais elle doit à son tour croître
vers la guérison par une vie associative,
libre d'États sur le domaine économique.
Démembrer la vie de l'économie de l'organiser
de l'État et placer cette vie de l'économie
sur ses propres lois, qui peuvent seulement se
donner d'association à association, voilà ce
qui est nécessaire. Cela semble abstrait,
mais, mes très chers participants, ce n'est
pas abstrait, c'est la chose la plus concrète.
59
Les économistes sont là, il s'agit seulement
de rechercher l'association correspondante,
sans se soucier des frontières politiques,
selon les rapports de parenté qui existent
entre la production et la consommation, entre
telle branche professionnelle, entre telle
branche de production et telle autre branche
de production. Et à la longue, une aspiration
solidaire des humains engagés dans la vie de
l'économie internationale devrait
effectivement réussir à s'en sortir face aux
efforts qui se manifestent aujourd'hui ici ou
là pour améliorer la devise et ainsi de suite.
Il suffit de penser à la manière dont la
simple économie abstraite peut se détacher des
conditions réelles. Prenez l'Allemagne avant
1914 : en une année, 5 à 6 milliards de
capital ont été épargnés et gagnés/élaborés.
Les nouvelles émissions, y compris les
obligations hypothécaires, les dettes
inscrites au registre foncier et tout ce qui a
été dépensé pour des constructions luxueuses,
de nouveaux logements et autres,
représentaient au total environ 11 milliards
de marks avant 1914. Un capital de 5 à 6
milliards a été gagné, épargné, les nouvelles
émissions se sont élevées à 11 milliards, le
double ! Qu'est-ce que cela signifie ? Cela
signifie que l'on se situe au-delà de
l'économie réelle, car l'économie réelle doit
être travaillée : au-delà de l'économie
réelle, il y a la valeur du capital, le double
de ce qu'est la valeur réelle du capital. En
effet, la valeur du capital produite n'aurait
dû apparaître que sous la forme de nouvelles
émissions et d'obligations garanties d'un
montant de 5 à 6 milliards de marks. C'est ce
qu'il y avait en réalité. Pensez-vous où cela
nous mènerait si l'économie monétaire
abstraite s'émancipait ainsi de la vie
économique concrète !
60
Cela ne peut être guéri que si l'humain
rencontre à nouveau les expériences de la vie
économique elle-même, c'est-à-dire que celui
qui se trouve dans un domaine de la vie de
l'économie s'associe avec le système dans
lequel se trouve un autre, avec le système
dans un autre domaine. Ce que montre la
triarticulation de l'organisme social n'est
pas une chose dilettante, ce n'est pas quelque
chose d'utopique, c'est quelque chose qui
touche partout immédiatement la vie pratique.
Et les gens ne s'y retrouvent pas aujourd'hui
dans cette idée de triarticulation pour une
raison bien précise : ils ne veulent pas
encore compter avec ce que nous soyons plongés
dans une grande confusion, ils aimeraient
toujours aider par de petites portes de
mélange et de petits moyens. Cela ne marchera
pas, mes très chers présents ! Si
quelqu'un est très malade, il doit aussi
recourir à des médicaments puissants. Ce que
l'on recommande habituellement comme remèdes
sociaux ne suffira pas. Il faut toutefois
admettre que ce qui se présente sous cette
idée de triarticulation de l'organisme social
veut être un remède puissant. Mais il n'y a
pas que le proverbe qui s'applique : à gros
morceau, grosse pièce, mais aussi l'autre
proverbe : à une maladie grave, il faut aussi
un remède radical. Et je crois que celui qui
est capable de voir la confusion toujours plus
grande de la vie économique internationale en
Europe, ce glissement vers la barbarie, aura
tout de même assez de sérieux pour regarder un
peu ce qui croit pouvoir mener de ce déclin à
une nouvelle ascension, ce qui croit justement
être le résultat d'un véritable suivi de la
situation, non pas d'un suivi tel que l'ont
fait les monométallistes, mais d'un suivi réel
des circonstances, de sorte que l'on se
retrouve comme celui qui traite le linge avec
un produit chimique et le rend ensuite noir ou
brun - par rapport à la réalité -, je pense
que si l'on comprend l'ampleur du danger
européen, on s'approchera alors sérieusement
de l'étude du remède. C'est ce qui importe, et
c'est ce sur quoi j'ai voulu attirer
l'attention de diverses manières depuis si
longtemps, et c'est ce que j'ai voulu indiquer
aujourd'hui encore, mes très chers présents,
par ces mots, de la manière la plus sérieuse.
61
Tout d'abord, la question m'a été posée :
62
La propriété du capital est-elle supprimée
dans l'organisme social triarticulé ?
63
Voyez-vous, il s'agit en réalité d'autre chose
que de la propriété du capital. Il s'agit
d'abord de la possibilité de travailler sous
forme de capital. Il n'est pas possible, dans
notre vie moderne compliquée, que le capital
en tant que tel soit supprimé, comme tant de
gens le demandent de manière incompréhensible.
On a bien sûr besoin de capital, même si ce
n'est que sous la forme de moyens de
production. On a besoin de capital pour
pouvoir mettre en œuvre l'appareil économique
moderne. Le capital doit donc être là.
64
Je l'ai expliqué plus en détail dans mon livre
"Les points essentiels de la question
sociale". Mais il s'agit justement de trouver,
pour la gestion du capital par celui qui, par
ses capacités dans un domaine quelconque, est
appelé à gérer ce capital, qui l'a en quelque
sorte réuni ou qui l'a obtenu d'une autre
manière, les voies indiquées dans mon livre
"Les points essentiels de la question sociale
dans les nécessités vitales du présent et de
l'avenir" à propos de ce capital, à savoir
qu'il ne gère ce capital, ou la production,
que tant qu'il peut être présent lui-même - de
ce point de vue, la terre est aussi un moyen
de production. Ensuite, qu'il s'agisse de la
terre ou d'autres moyens de production, ils
passent à leur tour à quelqu'un d'autre, de la
manière dont la personne concernée peut encore
les régler elle-même, qui est à son tour liée
à eux par ses capacités. C'est ainsi que, peu
à peu, il apparaîtra que plus il y aura de
gens capables, plus la vie économique sera
fructueuse, parce que la gestion du capital
pourra vraiment être transmise aux gens
capables.
65
Vous voyez, il ne s'agit pas du tout d'être
autre chose que l'administrateur de ce qui
doit être considéré comme un capital.
Aujourd'hui, les gens ne peuvent pas encore se
l'imaginer ainsi. Mais prenez quelque chose
qui est, je dirais, déjà exemplaire d'une
certaine manière, comme ce que j'ai dû
mentionner à plusieurs reprises dans mon
exposé, le bâtiment de Dornach.
66
On peut se poser la question : à qui
appartient-il donc ? En fait, il n'appartient
à personne au sens ancien du terme. Il n'a de
sens que s'il est transmis à la personne qui
pourra le diriger de manière appropriée. Il
suffit de trouver les moyens de le diriger.
67
Ce qui peut être réalisé avec un institut plus
ou moins idéal, peut aussi l'être, justement
si on le fait dans un esprit pratique, avec
n'importe quelle institution pratique, avec
n'importe quelle usine. Et vous pouvez
facilement imaginer une structure sociale qui
remplace l'ancienne propriété liée aux liens
du sang par la gestion de celui qui dispose
d'un capital sur la base de ses capacités.
68
J'y associe la question qui a été posée
oralement tout à l'heure par un monsieur :
69
Dans quelle mesure ces institutions
pourront-elles éliminer ce que l'on appelle
l'exploitation ?
70
Il est tout à fait clair que cette
exploitation ne peut exister que tant qu'il y
a un pouvoir personnel dans le domaine
économique. Dans mon livre "Les points
essentiels de la question sociale", je vous
explique comment l'organisme social se
présente en trois parties et comment la vie
économique est entièrement organisée d'un
point de vue économique. Dans une entreprise,
disons qu'il y a le chef de travail et les
prestataires de travail, peut-être aussi
structurés hiérarchiquement, le chef de
travail supérieur, le chef de travail
intermédiaire et ainsi de suite jusqu'au
travailleur manuel proprement dit. Personne ne
se trouve dans un rapport de force économique
avec un autre. Car la position de l'humain
devenu majeur par rapport à l'humain devenu
majeur n'est pas du tout réglée dans la vie
économique. Dans la vie économique, on a
affaire à l'économie. Mais la position de
l'humain devenu majeur par rapport à l'humain
devenu majeur, c'est justement l'objet de la
vie étatique ou juridique, la mesure, la durée
du travail, tout cela s'ordonne d'une manière
ou d'une autre dans le domaine étatique,
politique ou juridique. On m'a objecté que
cette triarticulation de l'organisme social
était déjà celle que Platon défendait en
divisant la société humaine en état
nourricier, état de défense et état
d'enseignement, - m'a-t-on dit.
71
Non, mes très chers présents. C'est exactement
le contraire de ce que Platon a dit, quand il
a divisé la société humaine en trois groupes :
la classe nourricière, la classe militaire et
la classe enseignante ; il a divisé les
humains en ces trois groupes, et chaque
individu appartenait à l'un de ces trois
groupes. Aujourd'hui, ce ne sont pas les
humains qui sont divisés, mais l'organisation
qui se présente comme triarticulée, et chaque
humain, avec ses intérêts, se trouve dans les
trois organisations, l'un d'une certaine
manière, l'autre d'une autre.
72
Pensez qu'un humain a des enfants. De ce fait,
il se trouve dans l'organisation spirituelle
par le biais du système scolaire. Il se trouve
d'emblée, comme tout être humain devenu
majeur, dans l'organisation juridique en tant
qu'égal aux autres, indépendamment de ce qu'il
est, s'il a une autre profession ou une autre
activité qu'un autre. Et il se trouve dans
l'organisation économique, car l'enseignant,
dans la mesure où il doit manger et boire,
fait partie de l'organisme économique. C'est
ce qui entre en ligne de compte : ce ne sont
pas les humains qui sont structurés, mais
l'organisme social qui est structuré.
73
Mais cela rend impossible tout ce qui conduit
à l'exploitation au sens actuel du terme. Ce
qui conduit aujourd'hui à l'exploitation,
c'est premièrement le pouvoir politique
extérieur, y compris celui de l'individu
humain, c'est-à-dire le pouvoir politique qui
est réglé politiquement. Deuxièmement : le
pouvoir économique. Le pouvoir économique, par
exemple, dans le rapport salarial, c'est
impossible. Car à l'avenir, si l'on pouvait
penser que les humains se trouveraient
vraiment en nombre suffisant et que
l'organisme social triarticulé imprimerait sa
marque sur les rapports sains, si on lui
donnait accès, il ne pourrait pas y avoir de
véritable exploitation dans cet organisme
social triarticulé. Mais une chose serait
reconnue : voyez-vous, tous les idéaux
sociaux, lorsqu'ils se manifestent aujourd'hui
de manière aussi globale, relèvent plus ou
moins du bricolage, pour la simple raison
qu'ils ne tiennent pas compte des conditions
réelles. Les gens pensent en effet toujours :
comment l'organisme social doit-il être
aménagé pour que tout le monde aille bien ?
Bien sûr, chacun a encore ses opinions
subjectives à ce sujet. Ce n'est pas du tout
la question que pose l'idée de la
triarticulation de l'organisme social ! Car
bien sûr, si vous considérez un organisme
naturel, l'organisme du lion ou quelque chose
comme ça, vous pouvez idéalement penser à
quelque chose de bien mieux aménagé que
l'organisme du lion. Il suffit de penser à sa
possibilité à partir de ses conditions. Ainsi,
les idées de la triarticulation ne pensent pas
à un royaume millénaire, ne croient pas à un
paradis sur Terre, mais l'idée de la
triarticulation se demande quelle organisation
sociale est possible si les humains sont tels
qu'ils sont. C'est alors qu'elle obtient la
structure sociale qui réside dans l'organisme
social triarticulé. L'organisation associative
de la vie de l’économie vous montre à quel
point les choses sont pensées à partir de la
réalité.
74
Oui, il est en fait très facile d'établir des
programmes sociaux, des programmes globaux !
Oh, je me souviens encore des années
quatre-vingt du XIXe siècle : j'étais souvent
au café nommé Griensteidl de Vienne, qui était
si célèbre parce que les anciens
quarante-huitards le fréquentaient déjà ;
pendant la révolution, il est devenu le café
des littéraires. Karl Kraus, dont on a déjà
entendu parler en Suisse, a écrit son petit
livre "Die demolierte Literatur" (La
littérature démolie) sur ce café Griensteidl
très célèbre. C'était effectivement le cas,
car tous ceux qui allaient au café Griensteidl
s'imaginaient être de grands humains. C'est
ainsi qu'à chaque table, l'après-midi, quand
on buvait son café, la question sociale était
résolue trois fois, entre deux et quatre
heures, et par les mêmes personnes la nuit,
jusqu'après minuit, si l'on n'attachait pas
trop d'importance au "Sperr-Sechserl" !
75
On peut donc très bien trouver des solutions
programmatiques à cette question sociale !
76
Vous voyez, si on ne regarde pas du tout la
réalité, mais qu'on travaille à partir de
programmes et d'idéaux abstraits, on peut
imaginer des organisations à profusion.
77
Goethe a si bien satirisé la forme abstraite
des visions du monde dans son poème : "Le
monde est une salade d'anchois !" On peut tout
aussi bien dire comment le monde, au lieu de
se composer d'atomes abstraits, comme on le
fait par exemple chez les monistes, on peut
tout aussi bien dire que le monde est une
salade d'anchois et le prouver ; ou bien on
peut aller aussi loin que Gustav Theodor
Fechner, qui a prouvé très exactement dans une
très jolie petite brochure, un petit écrit,
que la lune est composée d’iode. Vous y
trouverez une preuve très précise. Ainsi, si
l'on pense de manière abstraite, on peut
prouver tout ce que l'on veut. C'est justement
ce qui fait que les gens se trompent
tellement, qu'ils suivent l'abstrait et
n'entrent pas dans la réalité. Mais il ne
suffit pas d'être logique. Il faut en plus
être conforme à la réalité. La pensée réelle
doit avoir une double nature : Logicité et
conformité à la réalité. L'une est
généralement concevable sans l'autre. Mais
avant tout, la conformité à la réalité est
nécessaire.
78
C'est pourquoi il est également nécessaire de
ne pas imaginer un état quelconque du monde et
de forger des programmes en conséquence, mais
de se demander ce qui est possible. C'est la
question fondamentale pour la triarticulation
de l'organisme social ! Et il n'y a absolument
aucune possibilité d'exploitation au sens
actuel du terme. Vous voyez, toutes les choses
ont deux côtés ! De son point de vue, même le
capitaliste peut dire qu'il est exploité.
N'est-ce pas, il s'agit de regarder ce qui est
possible.
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Ensuite, il y a une autre question
intéressante :
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Qu'est-ce que les idées présentées doivent
faire pour écarter le danger du bolchevisme ?
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Vous voyez, il faut le dire encore et encore -
et ce n'est pas pour rien que je le répète
encore et encore dans le journal de Stuttgart
sur la triarticulation, qui paraît chaque
semaine, et j'ai déjà développé cette idée
dans le journal consacré à la triarticulation
de l'organisme social ici en Suisse : dans
"Sozialen Zukunft", qui est rédigé par le Dr.
Boos, qui est particulièrement adapté aux
conditions suisses et dans lequel la
triarticulation est représentée ici en Suisse,
qu'il est avant tout nécessaire que l'idée de
la triarticulation prenne place dans un nombre
suffisamment important d'esprits. Il faut
d'abord la comprendre. Les gens doivent être
là et la comprendre pour qu'elle puisse
prendre racine. Car, mes très chers présents,
cette pensée de triarticulation, ou ce qu'elle
deviendra, sera alors le seul véritable remède
aux maux actuels.
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