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                                         Hier, je me suis permis
                                              d'expliquer comment trois
                                              puissances destructrices agissent
                                              dans les phénomènes de déclin de
                                              notre temps : la domination
                                              mondiale de la phrase, la
                                              domination mondiale de la
                                              convention, la domination mondiale
                                              de la routine. Et j'ai déjà essayé
                                              hier d'indiquer comment le
                                              discours rempli de pensées, la
                                              pensée imprégnée de substance
                                              spirituelle, qui peut s'exprimer
                                              par le langage dans la vie sociale
                                              des humains, devrait à nouveau
                                              remplacer la phrase. Et j'ai
                                              essayé d'indiquer dans ce contexte
                                              comment la convention doit être
                                              remplacée, précisément par la
                                              revitalisation de la vie de
                                              l'esprit, par ce qui peut naître
                                              de l'interaction vivante des
                                              humains majeurs vivant ensemble au
                                              sens démocratique. Et j'ai essayé
                                              d'indiquer comment la pratique de
                                              la vie, imprégnée de spiritualité,
                                              devait remplacer la pure routine,
                                              la routine dépourvue d'esprit. 
                                       | 
                                      
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                                         Gestern
                                              erlaubte ich mir auszuführen, wie
                                              in den Niedergangserscheinungen
                                              unserer Zeit drei zerstörende
                                              Mächte wirken: die Weltherrschaft
                                              der Phrase, die Weltherrschaft der
                                              Konvention, die Weltherrschaft der
                                              Routine. Und ich versuchte gestern
                                              schon anzudeuten, wie treten
                                              müsse an die Stelle der Phrase
                                              wiederum die gedankenerfüllte
                                              Rede, der von geistiger Substanz
                                              durchdrungene Gedanke, der sich
                                              durch die Sprache ausleben kann im
                                              sozialen Leben der Menschen. Und
                                              ich versuchte damit im
                                              Zusammenhang anzudeuten, wie an
                                              die Stelle der Konvention treten
                                              müsse gerade durch die
                                              Wiederbelebung des Geisteslebens
                                              dasjenige, was auch aus der
                                              lebendigen Wechselwirkung der im
                                              demokratischen Sinne miteinander
                                              lebenden mündigen Menschen allein
                                              entstehen kann. Und anzudeuten
                                              versuchte ich, wie an die Stelle
                                              der bloßen Routine, der geistlosen
                                              Routine, treten müsse die
                                              durchgeistigte Lebenspraxis. 
                                       | 
                                     
                                    
                                      | 
                                         Si l'on caractérise
                                              d'abord toutes ces choses de
                                              l'extérieur, elles semblent en
                                              fait ne toucher que des faits
                                              superficiels de notre vie
                                              actuelle. Mais en réalité, elles
                                              poussent précisément vers ce qui,
                                              d'un côté, s'enracine dans
                                              l'intimité la plus profonde de
                                              l'être humain, et qui, de l'autre,
                                              s'exprime dans les faits sociaux
                                              les plus significatifs, les plus
                                              envahissants et les plus
                                              déterminants pour la vie. 
                                       | 
                                      
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                                       | 
                                      
                                         Wenn
                                              man zunächst alle diese Dinge nur
                                              von außen her charakterisiert, so
                                              scheinen sie eigentlich auch
                                              Oberflächentatsachen unseres
                                              gegenwärtigen Lebens nur zu
                                              berühren. In Wahrheit aber drängen
                                              sie hin gerade zu demjenigen, was
                                              auf der einen Seite im
                                              Allerintimsten der
                                              Menschenwesenheit wurzelt, was auf
                                              der anderen Seite aber auch
                                              wiederum sich auslebt in den
                                              bedeutsamsten, eingreifendsten
                                              und für das Leben maßgebenden
                                              sozialen Tatsachen. 
                                       | 
                                     
                                    
                                      | 
                                         Hier déjà, j'ai indiqué
                                              comment il fallait rechercher dans
                                              un symptôme déterminé l'une des
                                              causes fondamentales de notre
                                              civilisation actuelle, traversée
                                              par tant de forces destructrices.
                                              J'ai attiré l'attention sur le
                                              fait que depuis trois ou quatre
                                              siècles, c'est essentiellement la
                                              connaissance de science de la
                                              nature qui constitue la base de
                                              notre vision du monde, de cette
                                              vision du monde qui veut fonder la
                                              nouveauté. Ce qui existe par
                                              ailleurs dans notre vie sociale,
                                              ce sont les impulsions
                                              traditionnelles à la vision du
                                              monde. Ce qui est nouveau, ce qui
                                              motive vraiment les humains depuis
                                              trois ou quatre siècles, c'est la
                                              question suivante : de quelle
                                              manière une vision du monde
                                              peut-elle s'écouler à partir des
                                              bases de science de la nature de
                                              la connaissance humaine ? Il n'est
                                              pas étonnant que sous l'impulsion
                                              de fonder ainsi une vision du
                                              monde, les forces de la vie
                                              psychique humaine qui se sont
                                              développées sont précisément
                                              celles qui sont aptes à donner vie
                                              à une telle vision du monde. Un
                                              type de pensée et un type de
                                              volonté très particuliers se sont
                                              développés au cours des derniers
                                              siècles et ont atteint un certain
                                              point culminant de leur activité à
                                              l'heure actuelle. La recherche sur
                                              la nature souligne toujours et
                                              encore qu'il est important pour
                                              elle, pour sa méthode
                                              consciencieuse, d'explorer le
                                              monde des faits, de sorte que rien
                                              n'entre dans ce qui est établi sur
                                              les faits eux-mêmes, que rien
                                              n'entre dans ce qui vient de
                                              l'humain, de la personnalité
                                              humaine elle-même. C'est en vain
                                              que des esprits comme Goethe, qui
                                              ont compris à quelle partialité
                                              devait conduire une simple
                                              connaissance de la nature, une
                                              connaissance de la nature séparée
                                              de l'humain, ont attiré
                                              l'attention sur le fait que la
                                              connaissance réelle, utilisable
                                              pour une vision globale du monde,
                                              ne devait pas être séparée de
                                              l'humain, sur le fait que même le
                                              fait physique extérieur devait
                                              être considéré en relation avec
                                              l'humain qui se trouve dans le
                                              monde. D'un autre côté, on peut
                                              tout de même dire que cette
                                              approche séparée de l'humain a de
                                              nouveau célébré ses grands
                                              triomphes en amenant le monde de
                                              la technique à ce qu'il est
                                              aujourd'hui. Mais tout cela n'a pu
                                              voir le jour que sous l'influence
                                              d'un certain type de pensée, une
                                              pensée qui s'abandonne soit à ce
                                              que la nature offre d'elle-même à
                                              l'observation, soit à ce que nous
                                              pouvons représenter par
                                              l'expérimentation. Comprendre le
                                              langage des faits eux-mêmes, c'est
                                              l'idéal de cette pensée. 
                                       | 
                                      
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                                         Nun
                                              habe ich schon gestern angedeutet,
                                              wie man an einem bestimmten
                                              Symptom aufsuchen müsse eine der
                                              Grundursachen unserer
                                              gegenwärtigen, von so vielen
                                              Zerstörungskräften durchsetzten
                                              Zivilisation. Ich habe darauf
                                              aufmerksam gemacht, daß seit drei
                                              bis vier Jahrhunderten es im
                                              wesentlichen die
                                              naturwissenschaftliche Erkenntnis
                                              ist, welche die Grundlage unserer
                                              Weltanschauung abgibt, derjenigen
                                              Weltanschauung, die Neues
                                              begründen will. Was sonst in
                                              unserem sozialen Leben vorhanden
                                              ist, es sind die traditionellen
                                              Impulse zur Weltanschauung. Was
                                              neu fruchtet, was die Menschen
                                              wirklich bewegt seit drei bis vier
                                              Jahrhunderten, das ist die Frage:
                                              In welcher Art kann aus den
                                              naturwissenschaftlichen Grundlagen
                                              des menschlichen Erkennens eine
                                              Weltanschauung fließen? Kein
                                              Wunder, daß unter dem Drang, auf
                                              diese Weise eine Weltanschauung zu
                                              begründen, gerade diejenigen
                                              Kräfte des menschlichen
                                              Seelenlebens sich ausgebildet
                                              haben, die geeignet sind, eine
                                              solche Weltanschauung ins Leben zu
                                              rufen. Eine ganz bestimmte Art des
                                              Denkens und eine ganz bestimmte
                                              Art des Wollens hat sich in diesen
                                              letzten Jahrhunderten
                                              herausgebildet und ist in unserer
                                              Gegenwart bis zu einem gewissen
                                              Höhepunkt des Wirkens gekommen.
                                              Die Naturforschung betont ja immer
                                              wieder und wiederum, daß es für
                                              sie, für ihre gewissenhafte
                                              Methode darauf ankomme, die Welt
                                              der Tatsachen zu erforschen, so
                                              daß nichts einfließe in dasjenige,
                                              was ausgemacht wird über die
                                              Tatsachen selbst, daß da nichts
                                              einfließe von dem, was aus dem
                                              Menschen, aus der menschlichen
                                              Persönlichkeit selbst kommt.
                                              Vergeblich haben solche Geister
                                              wie Goethe, die einsahen, zu
                                              welcher Einseitigkeit bloßes
                                              Naturerkennen, vom Menschen
                                              abgesondertes Naturerkennen
                                              führen müsse, aufmerksam darauf
                                              gemacht, wie wirkliches, zu einer
                                              umfassenden Weltanschauung
                                              brauchbares Erkennen nicht
                                              abgesondert werden dürfe vom
                                              Menschen, wie selbst die äußere
                                              physikalische Tatsache im
                                              Zusammenhange mit dem in der Welt
                                              stehenden Menschen betrachtet
                                              werden müsse. Allein auf der
                                              anderen Seite kann man doch
                                              sagen, daß diese vom Menschen
                                              abgesonderte Betrachtungsweise
                                              wiederum ihre großen Triumphe
                                              gefeiert hat dadurch, daß sie die
                                              Welt der Technik zu dem gebracht
                                              hat, was diese eben heute ist. Das
                                              alles aber konnte nur unter dem
                                              Einflusse einer gewissen Art des
                                              Denkens entstehen; jenes Denkens,
                                              das sich hingibt entweder dem, was
                                              die Natur durch sich selbst der
                                              Beobachtung darbietet, oder
                                              demjenigen, was wir im Experimente
                                              darstellen können. Die Sprache der
                                              Tatsachen selber zu verstehen, es
                                              ist das Ideal dieses Denkens. 
                                       | 
                                     
                                    
                                      | 
                                         Celui qui, en plus de la
                                              science de l'esprit, a aussi eu
                                              affaire à la science de la nature
                                              de manière consciencieuse et
                                              méthodique, sait ce qu'est la
                                              volonté humaine, ce qui nous
                                              pousse à accomplir notre tâche
                                              extérieurement dans la vie, à
                                              entrer en contact et en relation
                                              avec d'autres humains, en d'autres
                                              termes, à nous placer dans l'être
                                              social. Oui, les grands triomphes
                                              de la science de la nature et de
                                              la technique n'ont été possibles
                                              que parce que l'humain a appris à
                                              penser de telle sorte que cette
                                              pensée soit aussi peu influencée
                                              que possible par sa volonté. On
                                              peut dire qu'une sorte d'habitude
                                              de pensée s'est développée sous
                                              l'influence de ce fait au cours
                                              des trois ou quatre derniers
                                              siècles. 
                                       | 
                                      
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                                       | 
                                      
                                         In
                                              dieses Denken fließt wenig von dem
                                              hinein — derjenige, der gerade
                                              neben Geisteswissenschaft auch mit
                                              Naturwissenschaft in
                                              gewissenhafter Weise, in
                                              methodischer Weise zu tun gehabt
                                              hat, der weiß es, was menschlicher
                                              Wille ist, von dem, was uns
                                              impulsiert, indem wir äußerlich im
                                              Leben unsere Aufgabe vollziehen,
                                              indem wir mit anderen Menschen in
                                              Berührung und in Beziehung treten,
                                              indem wir mit anderen Worten ins
                                              soziale Wesen uns hineinstellen.
                                              Ja, die großen Triumphe der
                                              Naturwissenschaft und der Technik
                                              sind nur möglich geworden dadurch,
                                              daß gewissermaßen der Mensch
                                              denken gelernt hat in der Weise,
                                              daß dieses Denken so wenig wie
                                              möglich von seinem Wollen
                                              beeinflußt ist. Eine Art von
                                              Denkgewohnheit, kann man schon
                                              sagen, ist unter dem Einflusse
                                              dieser Tatsache im Laufe der
                                              letzten drei bis vier Jahrhunderte
                                              entstanden. 
                                       | 
                                     
                                    
                                      | 
                                         Or, avec une telle
                                              pensée, on peut reconnaître de
                                              grandes choses dans le domaine du
                                              monde minéral, du monde végétal
                                              encore, déjà moins dans le monde
                                              animal, et - comme je l'ai déjà
                                              indiqué hier - on ne peut rien
                                              reconnaître du tout en ce qui
                                              concerne la véritable nature de
                                              l'humain. Et le fait que l'on
                                              n'ait pas formé d'autre pensée à
                                              côté de cette pensée, je dirais,
                                              dépourvue de volonté, s'explique
                                              d'une certaine manière par la
                                              crainte de tout ce qui entre dans
                                              notre pensée lorsque l'humain, de
                                              lui-même, de sa volonté, donne à
                                              cette pensée sa structure, son
                                              organisation. Le fantastique,
                                              l'arbitraire peuvent ainsi
                                              s'introduire dans la pensée par le
                                              biais de la volonté humaine. Et
                                              l'on ne cesse de souligner à quel
                                              point les visions du monde de
                                              certains philosophes, qui ont
                                              pourtant introduit le vouloir
                                              humain dans leur pensée, sont
                                              fantastiques, en comparaison avec
                                              les résultats sûrs auxquels sont
                                              parvenus les naturalistes, qui ont
                                              laissé parle seul ce que leur
                                              disait la nature elle-même ou
                                              l'expérience. 
                                       | 
                                      
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                                       | 
                                      
                                         Nun
                                              kann man mit einem solchen Denken
                                              Großartiges erkennen auf dem
                                              Gebiete der mineralischen Welt,
                                              der pflanzlichen Welt noch,
                                              weniger schon der tierischen Welt
                                              und — wie ich gestern schon
                                              angedeutet habe — gar nichts
                                              erkennen mit Bezug auf das wahre
                                              Wesen des Menschen. Und daß man
                                              neben diesem, ich möchte sagen,
                                              willensentblößten Denken kein
                                              anderes Denken ausgebildet hat,
                                              das hat seinen Grund in einer
                                              gewissen Weise in der Furcht vor
                                              alle dem, was in unser Denken
                                              hineinkommt, wenn der Mensch von
                                              sich aus, von seinem Willen,
                                              diesem Denken seine Struktur,
                                              seine Organisation gibt.
                                              Phantastik, Willkürlichkeit kann
                                              auf diesem Wege durch das
                                              menschliche Wollen in das Denken
                                              hineinkommen. Und immer wieder und
                                              wiederum wird darauf hingewiesen,
                                              wie phantastisch die
                                              Weltanschauungen gewisser
                                              Philosophen sich ausnehmen, die
                                              allerdings menschliches Wollen in
                                              ihr Denken hineingelegt haben,
                                              gegenüber den sicheren
                                              Ergebnissen, zu denen
                                              Naturforscher gekommen sind, die
                                              ganz allein sprechen ließen
                                              dasjenige, was die Natur ihnen
                                              selbst oder das Experiment sagte. 
                                       | 
                                     
                                    
                                      | 
                                         On n'a justement pas su
                                              qu'il était possible d'imprégner
                                              la pensée humaine de volonté de
                                              telle sorte que, dans cette pensée
                                              bien entraînée et portée par la
                                              volonté, tout arbitraire
                                              disparaisse, comme il disparaît
                                              par rapport à la pensée qui ne
                                              s'occupe que de faits extérieurs
                                              ou d'expériences. Pour trouver une
                                              telle pensée imprégnée de volonté,
                                              il faut cependant des exercices
                                              intérieurs de l'âme accomplis avec
                                              énergie, soin et patience. Pour
                                              cela, il faut que l'humain qui
                                              veut devenir un chercheur de
                                              l'esprit, qui veut vraiment
                                              pénétrer dans le monde spirituel,
                                              d'où seul peut jaillir la
                                              connaissance de l'humain, que
                                              l'humain se réserve toujours et
                                              encore, pendant de longues
                                              périodes et avec une méthodologie
                                              intérieure de l'âme, des pensées
                                              sur lesquelles il ne développe
                                              rien d'autre qu'un vouloir
                                              intérieur, qu'il développe sur ces
                                              pensées un vouloir tel qu'on ne le
                                              développe normalement que dans le
                                              monde extérieur. Dans le monde
                                              extérieur, on aime, on hait, on
                                              prend telle ou telle activité, on
                                              rejette telle ou telle activité.
                                              Dans le monde extérieur, on a
                                              affaire à quelque chose sur lequel
                                              on peut simplement avoir des
                                              opinions. On a affaire à ce qui
                                              contient des crises en soi. Ce que
                                              l'on reconnaît par sa volonté dans
                                              le monde extérieur, ou ce contre
                                              quoi on se bat, il faut le porter
                                              dans le monde de ses pensées si
                                              l'on veut devenir un chercheur
                                              d'esprit, et l'on remarquera peu à
                                              peu que ces pensées deviennent
                                              vraiment des puissances portées
                                              par la volonté, imprégnées de
                                              légalité/légité intérieure. Vous
                                              devez seulement accepter ce que je
                                              viens de dire dans une apparente
                                              abstraction, de telle sorte que le
                                              travail qui est ainsi caractérisé,
                                              le travail intérieur de l'âme, est
                                              un travail qui prend beaucoup de
                                              temps, qui n'est vraiment pas
                                              moins méthodique, même s'il est
                                              effectué sur le champ spirituel,
                                              que tout ce que nous faisons avec
                                              les instruments de précision les
                                              plus exacts pour nos expériences
                                              de chimie ou de physique. De même
                                              que le chimiste ou le physicien
                                              réalise ses expériences avec
                                              précision, de même le chercheur
                                              d'esprit réalise ce qui est la
                                              pesée d'une pensée par rapport à
                                              une autre, l'effet d'une pensée
                                              sur l'autre. Il en arrive ainsi à
                                              ce que la pensée abstraite, qui
                                              s'est justement formée sous
                                              l'influence de la recherche
                                              scientifique au cours des trois ou
                                              quatre derniers siècles, s'élève à
                                              une pensée intérieurement vivante,
                                              à une pensée qui est plus une
                                              vision d'images de type spirituel
                                              que la pensée abstraite
                                              habituelle. C'est l'un des aspects
                                              qui doit être formé à la véritable
                                              connaissance de l'humain, parce
                                              qu'il est impossible d'utiliser
                                              cette pensée abstraite pour cette
                                              connaissance de l'humain, qui doit
                                              être une connaissance de l'esprit,
                                              une vision de l'esprit qui célèbre
                                              ses grands triomphes dans la
                                              science de la nature. Mais cette
                                              pensée, qui est parfaitement à sa
                                              place dans la science de la
                                              nature, cette pensée a certains
                                              résultats, je dirais même
                                              impossibles, en particulier dans
                                              la vie sociale au sens le plus
                                              large. Plus notre pensée devient
                                              abstraite, plus elle devient
                                              autoritaire/ayant raison chez
                                              l'individu. Certes, on devient
                                              très critique, on devient
                                              consciencieux, on devient
                                              méthodique en appliquant la pensée
                                              qui a été cultivée au cours des
                                              trois ou quatre derniers siècles.
                                              Mais on devient tout de même
                                              autoritaire en ce qui concerne son
                                              intégration sociale dans
                                              l'humanité entière ou dans une
                                              partie de l'humanité. Il suffit de
                                              faire une recherche et on verra si
                                              l'on s'en tient à la pensée qui a
                                              fait la grandeur de la science de
                                              la nature : On s'habitue à avoir
                                              toujours raison - et l'autre a
                                              aussi raison ! Et les humains, ce
                                              serait l'extrême, ne pourraient au
                                              fond plus rien se communiquer. 
                                       | 
                                      
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                                         Man
                                              hat eben nicht gewußt, daß es
                                              möglich ist, das Denken des
                                              Menschen mit dem Willen so zu
                                              durchdringen, daß bei diesem
                                              wohlgeschulten, willengetragenen
                                              Denken ebenso jede Willkür
                                              verschwindet, wie sie verschwindet
                                              gegenüber jenem Denken, das sich
                                              nur mit äußeren Tatsachen oder mit
                                              Experimenten befaßt. Um ein
                                              solches Denken, das vom Willen
                                              durchdrungen ist, aufzufinden,
                                              dazu gehören allerdings mit
                                              Energie, Sorgfalt und Geduld
                                              vollbrachte innerliche
                                              Seelenübungen. Dazu gehört, daß
                                              der Mensch, der ein
                                              Geistesforscher werden will, der
                                              wirklich eindringen will in die
                                              geistige Welt, aus der allein
                                              heraus Erkenntnis des Menschen
                                              erfließen kann, daß der Mensch
                                              sich immer wieder und wiederum
                                              durch lange Zeiten und mit
                                              innerlicher Seelenmethodik
                                              Gedanken vorhält, an denen er
                                              nichts anderes entwickelt, als
                                              innerliches Wollen, daß er an
                                              diesen Gedanken ein solches Wollen
                                              entwickelt, wie man es sonst nur
                                              in der äußeren Welt entwickelt. In
                                              der äußeren Welt liebt man, haßt
                                              man, man nimmt diese oder jene
                                              Tätigkeit auf, weist diese oder
                                              jene Tätigkeit ab. Man hat es in
                                              der äußeren Welt zu tun mit etwas,
                                              worüber man bloß Ansichten haben
                                              kann. Man hat es mit dem zu tun,
                                              was Krisen in sich enthält.
                                              Dasjenige, was man da in der
                                              äußeren Welt durch seinen Willen
                                              erkennt, oder wovon man bekämpft
                                              wird, das muß man hineintragen,
                                              wenn man Geistesforscher werden
                                              will, in die Welt seiner Gedanken,
                                              und man wird nach und nach
                                              bemerken, daß diese Gedanken
                                              wirklich willengetragene Mächte
                                              werden, von innerer
                                              Gesetzmäßigkeit durchtränkt. Sie
                                              müssen nur das, was ich jetzt eben
                                              in scheinbarer Abstraktheit gesagt
                                              habe, so hinnehmen, daß die
                                              Arbeit, die damit charakterisiert
                                              wird, die innere Seelenarbeit,
                                              eine solche ist, die lange Zeit in
                                              Anspruch nimmt, die wahrhaftig
                                              nicht weniger methodisch, wenn
                                              auch auf geistigem Felde,
                                              durchgeführt wird, als alles
                                              dasjenige, was wir mit den
                                              exaktesten Präzisionsinstrumenten
                                              für unsere chemischen oder
                                              physikalischen Experimente
                                              durchführen. Wie der Chemiker
                                              oder der Physiker exakt seine
                                              Experimente durchführt, so führt
                                              der Geistesforscher dasjenige
                                              durch, was Abwägen des einen
                                              Gedankens an dem anderen ist,
                                              Wirkung des einen Gedankens auf
                                              den anderen. Er kommt dadurch
                                              dazu, daß das abstrakte Denken,
                                              das gerade unter dem Einfluß des
                                              naturwissenschaftlichen Forschens
                                              im Laufe der drei bis vier letzten
                                              Jahrhunderte sich herausgebildet
                                              hat, zu einem innerlich lebendigen
                                              Denken aufsteigt, zu einem Denken,
                                              das mehr ein Bildanschauen
                                              geistiger Art ist als das
                                              gewöhnliche abstrakte Denken. Das
                                              ist die eine Seite, die
                                              ausgebildet werden muß zu
                                              wirklicher Menschenerkenntnis,
                                              weil es unmöglich ist, jenes
                                              abstrakte Denken zu gebrauchen für
                                              diese Menschenerkenntnis, die eine
                                              Geist-Erkenntnis sein muß, eine
                                              Geistanschauung, das in der
                                              Naturwissenschaft seine großen
                                              Triumphe feiert. Allein dieses
                                              Denken, das in der
                                              Naturwissenschaft voll am Platze
                                              ist, dieses Denken hat
                                              insbesondere im sozialen Leben im
                                              weitesten Sinne gewisse, ich
                                              möchte sagen, unmögliche
                                              Ergebnisse. Je abstrakter unser
                                              Denken wird, desto
                                              rechthaberischer im einzelnen
                                              Menschen wird es. Gewiß, man wird
                                              sehr kritisch, man wird
                                              gewissenhaft, man wird methodisch,
                                              wenn man das in den letzten drei
                                              bis vier Jahrhunderten
                                              großgezogene Denken anwendet. Aber
                                              man wird doch in bezug auf seine
                                              soziale Eingliederung in die ganze
                                              Menschheit oder in einen Teil der
                                              Menschheit rechthaberisch. Man
                                              forsche nur einmal nach und man
                                              wird sehen, wenn man sich an das
                                              Denken hält, das die
                                              Naturwissenschaft groß gemacht
                                              hat: Man gewöhnt sich daran, immer
                                              recht zu haben — und der andere
                                              hat auch recht! Und die Menschen,
                                              das würde das Extrem sein, könnten
                                              sich im Grunde genommen eigentlich
                                              gar nichts mehr mitteilen. 
                                       | 
                                     
                                    
                                      | 
                                         Ne vivons-nous pas au
                                              milieu de cette situation ? Celui
                                              qui a traversé une expérience de
                                              vie riche en épreuves et qui a
                                              lutté pendant des décennies avec
                                              les problèmes, celui qui est
                                              obligé, à partir de l'éducation
                                              actuelle de l'humanité, de
                                              présenter ces problèmes dans les
                                              formes usuelles praticables des
                                              concepts spirituels scientifiques,
                                              ne trouve-t-il pas partout les
                                              gens les plus jeunes qui viennent
                                              dire, avec leur expérience d'une
                                              décennie et demie tout au plus :
                                              voilà mon point de vue, voilà ce
                                              que je pense, voilà ce que
                                              j'oppose aux riches expériences de
                                              la vie. Et finalement,
                                              abstraitement parlant, on ne peut
                                              même pas donner tort à ces
                                              débutants de la vie, qui peuvent
                                              tout aussi bien penser logiquement
                                              que les vieillards expérimentés de
                                              la vie, car ce qui constitue le
                                              nerf de notre connaissance
                                              scientifique actuelle n'est pas
                                              fondamentalement lié aux
                                              développements humains, c'est
                                              quelque chose que l'on atteint,
                                              dans lequel on se trouve, et que
                                              l'on obtient finalement quand on a
                                              atteint un certain degré de
                                              maturité. On peut donc dire que
                                              cette pensée abstraite, cet
                                              intellectualisme, qui a maintenant
                                              atteint un haut degré de
                                              perfection, donne à chacun quelque
                                              chose qu'il voudrait communiquer à
                                              tout autre, mais que l'autre sait
                                              déjà par lui-même. On aimerait
                                              communiquer dans la vie sociale.
                                              On ne peut pas se communiquer
                                              parce que l'autre n'est pas enclin
                                              à recevoir la communication, mais
                                              tout au plus à lui opposer son
                                              point de vue. 
                                       | 
                                      
                                          07 
                                       | 
                                      
                                         Leben
                                              wir nicht mitten in diesem
                                              Zustande? Findet nicht heute
                                              derjenige, der durch eine
                                              prüfungsreiche Lebenserfahrung
                                              gegangen ist und durch Jahrzehnte
                                              gerungen hat mit den Problemen,
                                              der genötigt ist, aus der heutigen
                                              Menschheitserziehung heraus diese
                                              Probleme in den gangbaren
                                              gebräuchlichen Formen der
                                              geisteswissenschaftlichen
                                              Begriffe darzustellen, findet er
                                              nicht überall die jüngsten Leute,
                                              die kommen und sagen mit ihrer
                                              anderthalb Jahrzehnte höchstens
                                              dauernden Erfahrung: Das ist mein
                                              Standpunkt, das denke ich, das
                                              setze ich entgegen den reichen
                                              Lebenserfahrungen. Und
                                              schließlich, abstrakt genommen,
                                              kann man diesen Lebensanfängern,
                                              die ebensogut logisch denken
                                              können wie die lebenserfahrenen
                                              Greise, man kann ihnen nicht
                                              einmal unrecht geben, denn
                                              dasjenige, was den Nerv ausmacht
                                              unseres gegenwärtigen
                                              wissenschaftlichen Erkennens, das
                                              ist im Grunde nicht gebunden an
                                              menschliche Entwickelungen, das
                                              ist etwas, was man erreicht,
                                              wohinein man sich findet, und was
                                              man schließlich, wenn man einen
                                              gewissen Grad von Erwachsenheit
                                              erreicht hat, eben erlangt. Und so
                                              kann man sagen: Dieses abstrakte
                                              Denken, dieser
                                              intellektualismu.s, der es ieute
                                              zu einem hohen Grade an
                                              Vollkommenheit gebracht hat, der
                                              gibt jedem etwas, was er
                                              eigentlich jedem anderen mitteilen
                                              möchte, aber was der andere schon
                                              von sich selber aus weiß. Man
                                              möchte sich mitteilen im sozialen
                                              Leben. Man kann sich nicht
                                              mitteilen, weil der andere nicht
                                              geneigt ist, die Mitteilung zu
                                              empfangen, sondern höchstens ihr
                                              seinen Standpunkt
                                              entgegenzustemmen. 
                                       | 
                                     
                                    
                                      | 
                                         Ce que la science de la
                                              nature fait de grand est
                                              inapplicable dans la vie sociale,
                                              parce que l'humain donne par là
                                              quelque chose, veut donner quelque
                                              chose qu'aucun autre ne veut
                                              vraiment recevoir, parce qu'il
                                              croit déjà l'avoir. Celui qui
                                              réfléchit correctement à ce qui
                                              est la véritable direction
                                              fondamentale de toute notre vie
                                              psychique actuelle, verra une
                                              grande partie des forces de
                                              destruction qui existent
                                              aujourd'hui dans notre vie
                                              sociale, ce qui sépare les humains
                                              au lieu de les réunir, il devra le
                                              voir en partie dans ce que je
                                              viens de caractériser comme une
                                              particularité et une conséquence
                                              sociale de la pensée abstraite,
                                              précisément adaptée à la science
                                              de la nature. 
                                       | 
                                      
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                                         Was
                                              die Naturwissenschaft groß macht,
                                              das ist unanwendbar im sozialen
                                              Leben, denn der Mensch gibt
                                              dadurch etwas, möchte etwas geben,
                                              was kein anderer eigentlich
                                              empfangen will, weil er es schon
                                              zu haben glaubt. Wer nur richtig
                                              durchdenkt dasjenige, was die
                                              wirkliche Grundrichtung unseres
                                              ganzen heutigen Seelenlebens ist,
                                              der wird vieles von dem, was heute
                                              in unserem sozialen Leben an
                                              Zerstörungskräften vorhanden ist,
                                              was die Menschen auseinander-.
                                              treibt, statt sie
                                              zusammenzuführen, er wird es zum
                                              Teil in dem sehen müssen, was ich
                                              jetzt als eine Eigentümlichkeit
                                              und soziale Konsequenz des
                                              abstrakten, gerade für die
                                              Naturwissenschaft tauglichen
                                              Denkens charakterisiert habe. 
                                       | 
                                     
                                    
                                      | 
                                         La science de l'esprit
                                              conduira au-delà de cette pensée,
                                              parce qu'elle cultive ce qui reste
                                              inconscient dans la pensée
                                              actuelle, parce qu'elle pousse le
                                              vouloir - c'est justement ce qui
                                              reste inconscient - dans cette
                                              pensée, parce qu'elle développe la
                                              pensée volontaire. Et c'est à
                                              partir de la pensée volontaire que
                                              peut s'effectuer une véritable
                                              connaissance de l'être humain.
                                              Mais ce n'est qu'un élément. 
                                       | 
                                      
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                                       | 
                                      
                                         Über
                                              dieses Denken hinaus wird
                                              Geisteswissenschaft führen, weil
                                              sie kultiviert dasjenige, was
                                              unbewußt bleibt in dem heute
                                              gebräuchlichen Denken, weil sie
                                              das Wollen -- das ist es eben, was
                                              unbewußt bleibt — in dieses Denken
                                              hineindrängt, weil sie
                                              willentliches Denken entwickelt.
                                              Und aus dem willentlichen Denken
                                              heraus kann wirkliche
                                              Menschenkenntnis erfolgen. Aber
                                              das ist nur das eine Element. 
                                       | 
                                     
                                    
                                      | 
                                         L'autre chose est que
                                              c'est précisément sous l'influence
                                              de ce mode de pensée, tel qu'il
                                              est apparu dans la vision
                                              scientifique du monde, que
                                              l'humain en est venu à opposer la
                                              pensée dépouillée de volonté à la
                                              volonté dépouillée de pensée. Au
                                              fond, l'humain d'aujourd'hui est
                                              constitué de cette dualité, de cet
                                              élément de l'âme que l'on ne peut
                                              pas désigner autrement que par la
                                              pensée dénuée de volonté, et de
                                              l'autre élément de l'âme que l'on
                                              doit désigner par le vouloir dénué
                                              de pensée. La connaissance en
                                              science de l'esprit, de même
                                              qu'elle essaie de faire entrer la
                                              volonté dans la pensée, cherche à
                                              amener l'humain qui veut devenir
                                              un chercheur en science de
                                              l'esprit à faire face à ses
                                              propres actes, aux résultats de sa
                                              volonté, avec une telle
                                              objectivité que l'on ne se trouve
                                              normalement que face à des faits
                                              extérieurs. L'humain doit devenir,
                                              lorsqu'il s'engage sur le chemin
                                              de l'étude de l'esprit, un
                                              observateur fidèle de ce qu'il
                                              fait lui-même, de ce qu'il veut
                                              lui-même. D'une certaine manière,
                                              il doit d'abord se distinguer
                                              idéalement et marcher à côté de
                                              lui-même, comme dans quelque chose
                                              de plus élevé que lui. Et ce
                                              Supérieur à côté de lui-même doit
                                              observer l'humain dans tout ce
                                              qu'il fait, comme on ne l'observe
                                              habituellement que lorsqu'on
                                              observe les faits extérieurs de la
                                              nature ou l'expérience. Car c'est
                                              alors que l'on apprend à
                                              développer des pensées sur ce qui,
                                              au cours des trois ou quatre
                                              derniers siècles, est le plus
                                              souvent dominé et impulsé par les
                                              émotions les plus personnelles, en
                                              particulier dans certains cercles
                                              radicaux extrêmes. On apprend à
                                              reconnaître dans les pensées ce
                                              que l'on ne voit pas du tout
                                              autrement, dont les pensées
                                              restent sinon complètement dans
                                              l'inconscient. 
                                       | 
                                      
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                                       | 
                                      
                                         Das
                                              andere ist, daß gerade unter dem
                                              Einfluß dieser Denkweise, wie sie
                                              in der naturwissenschaftlichen
                                              Weltanschauung hervorgetreten
                                              ist, der Mensch auch dazu gekommen
                                              ist, gegenüberzustellen dem
                                              willensentblößten Denken das
                                              gedankenentblößte Wollen. Aus
                                              dieser Zweiheit besteht im Grunde
                                              genommen der heutige Mensch, aus
                                              jenem Seelenelemente, das man
                                              nicht anders bezeichnen kann, als
                                              willensentblößtes Denken, und aus
                                              dem anderen Seelenelemente, das
                                              man bezeichnen muß als
                                              gedankenentblößtes Wollen.
                                              Geisteswissenschaftliche
                                              Erkenntnis, sie sucht ebenso, wie
                                              sie den Willen hineinzuschieben
                                              versucht in das Denken, den
                                              Menschen, der ein Geistesforscher
                                              werden will, dazu zu bringen,
                                              seinen eigenen Handlungen, seinen
                                              eigenen Willensergebnissen mit
                                              einer solchen Objektivität
                                              gegenüberzustehen, wie man sonst
                                              nur gegenübersteht äußeren
                                              Tatsachen. Der Mensch muß werden,
                                              wenn er sich auf den Weg des
                                              Geistesforschens begibt, ein
                                              treuer Beobachter dessen, was er
                                              selber tut, was er selber will.
                                              Gewissermaßen muß er sich ideell
                                              zunächst herausheben und muß wie
                                              in einem Höheren von sich selbst
                                              neben sich einhergehen. Und dieses
                                              Höhere neben sich selbst muß den
                                              Menschen so beobachten in allem,
                                              was er tut, wie man sonst nur
                                              beobachtet, wenn man äußere
                                              Naturtatsachen oder das Experiment
                                              beobachtet. Denn dann lernt man an
                                              etwas Gedanken entwickeln, was
                                              gerade in den letzten drei bis
                                              vier Jahrhunderten am
                                              allermeisten, besonders bei
                                              gewissen radikalen extremen
                                              Kreisen, nur beherrscht und
                                              impulsiert wird von den
                                              persönlichsten Emotionen. Man
                                              lernt erkennen dasjenige in
                                              Gedanken, worauf man sonst
                                              eigentlich gar nicht sieht, dessen
                                              Gedanken sonst völlig im
                                              Unbewußten bleiben. 
                                       | 
                                     
                                    
                                      | 
                                         Et c'est pourquoi, parce
                                              que l'être humain se décompose en
                                              ces deux éléments, nous voyons
                                              aujourd'hui, d'un côté, la
                                              connaissance abstraite de science
                                              de la nature, qui ne concerne que
                                              l'extra-humain, et les impulsions
                                              sociales qui n'agissent que comme
                                              des instincts personnels. Nous
                                              voyons comment la science de la
                                              nature s'est élevée à certaines
                                              hauteurs, comment on veut
                                              maintenant, par exemple à l'Est -
                                              et cela ne s'arrêtera pas à l'Est
                                              -, malheureusement, tirer de
                                              l'éducation que l'on a tirée de
                                              cette pensée scientifique des
                                              principes pour la coexistence
                                              sociale des humains, mais comment
                                              il s'avère à l'Est que l'on ne
                                              peut rien faire d'autre avec la
                                              politique sociale de science de la
                                              nature que d'organiser les
                                              instincts humains les plus
                                              sauvages, organiser de telle sorte
                                              que l'organisation doit conduire
                                              l'humanité dans le déclin. 
                                       | 
                                      
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                                       | 
                                      
                                         Und
                                              deshalb, weil der Mensch in diese
                                              beiden Elemente zerfällt, sehen
                                              wir auch heute auseinandergerissen
                                              auf der einen Seite die abstrakt
                                              naturwissenschaftliche Erkenntnis,
                                              die nur auf das Außermenschliche
                                              geht, und die sozialen Impulse
                                              bloß als persönliche Instinkte
                                              wirksam. Wir sehen, wie die
                                              Naturwissenschaft auf gewisse
                                              Höhen gestiegen ist, wie man aus
                                              der Erziehung, die man aus diesem
                                              naturwissenschaftlichen Denken
                                              gewonnen hat, jetzt zum Beispiel
                                              im Osten — und es wird nicht beim
                                              Osten verbleiben, leider
                                              Grundsätze daraus gewinnen will
                                              für das soziale Zusammenleben der
                                              Menschen, wie sich aber in diesem
                                              Osten zeigt, daß man mit
                                              naturwissenschaftlicher
                                              Sozialpolitik nichts anderes kann,
                                              als wüsteste menschliche
                                              Instinkte organisieren,
                                              organisieren so, daß die
                                              Organisation die Menschheit in den
                                              Untergang hineintreiben muß. 
                                       | 
                                     
                                    
                                      | 
                                         Ces choses sont pendantes
                                              à ce qui est devenu grand au cours
                                              des derniers siècles, et il faut
                                              les considérer dans ce contexte.
                                              Ce n'est que lorsqu'on cultivera
                                              la volonté dans la pensée, comme
                                              je l'ai indiqué, puis la pensée
                                              dans le vouloir - vous pouvez
                                              trouver la description exacte dans
                                              mes livres "Comment acquiert-on
                                              des connaissances des mondes
                                              supérieurs" et dans la deuxième
                                              partie de ma "Science secrète", et
                                              dans des livres similaires -, ce
                                              n'est que lorsqu'on fondera une
                                              telle science de l'esprit de cette
                                              manière, qui peut pénétrer dans
                                              l'essence réelle de l'humain,
                                              qu'une telle science ne sera pas
                                              impuissante face à la personnalité
                                              humaine tout entière. Oui, notre
                                              science actuelle est impuissante
                                              face à la personnalité humaine
                                              tout entière, car la pensée dans
                                              laquelle la volonté n'entre pas en
                                              jeu est une simple occupation de
                                              la tête humaine, c'est un
                                              intellectualisme qui n'a aucune
                                              force de communication pour la
                                              vie. La connaissance spirituelle
                                              telle qu'elle se forme peu à peu
                                              en une vision du monde à partir
                                              des bases que je n'ai pu
                                              qu'esquisser maintenant, la
                                              science de l'esprit est quelque
                                              chose qui ne s'empare pas
                                              seulement des pensées humaines, de
                                              l'intellect humain, mais de la
                                              personnalité humaine tout entière.
                                              Parce qu'elle est issue de la
                                              volonté, de la pensée portée par
                                              la volonté, elle place cette
                                              pensée humaine dans la communauté
                                              sociale, et parce qu'elle porte la
                                              pensée dans le vouloir, elle peut
                                              aussi stimuler en l'humain des
                                              pensées qui engendrent une
                                              véritable pratique de la vie, pas
                                              simplement une routine, mais une
                                              pratique de la vie qui ne peut
                                              justement reposer que sur des
                                              idées, sur un vouloir porté par
                                              l'esprit. 
                                       | 
                                      
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                                       | 
                                      
                                         Diese
                                              Dinge hängen zusammen mit dem, was
                                              in den letzten Jahrhunderten groß
                                              geworden ist, und man muß sie in
                                              diesem Zusammenhange betrachten.
                                              Erst dann, wenn man den Willen
                                              kultiviert im Denken, wie ich es
                                              angedeutet habe, dann das Denken
                                              im Wollen kultiviert — die genaue
                                              Beschreibung können Sie in meinen
                                              Büchern «Wie erlangt man
                                              Erkenntnisse der höheren Welten?»
                                              und im zweiten Teile meiner
                                              «Geheimwissenschaft», und in
                                              ähnlichen Büchern finden —, erst
                                              dann, wenn man eine solche
                                              Geisteswissenschaft auf diese Art
                                              begründet, die in das wirkliche
                                              Wesen des Menschen eindringen
                                              kann, wird eine solche
                                              Wissenschaft nicht machtlos
                                              gegenüberstehen der ganzen
                                              menschlichen Persönlichkeit. Ja,
                                              unsere gegenwärtige Wissenschaft,
                                              sie steht der ganzen menschlichen
                                              Persönlichkeit machtlos gegenüber,
                                              denn dasjenige Denken, in das
                                              nicht der Wille hineinpulsiert, es
                                              ist eine Beschäftigung bloß des
                                              menschlichen Kopfes, es ist
                                              Intellektualismus, der keine
                                              mitteilende Kraft für das Leben
                                              hat. Geistige Erkenntnis, wie sie
                                              nach und nach zu einer
                                              Weltanschauung sich formt aus
                                              solchen Grundlagen heraus, wie ich
                                              sie jetzt nur andeuten konnte,
                                              Geisteswissenschaft ist etwas,
                                              was' nicht nur die menschlichen
                                              Gedanken, den menschlichen
                                              Intellekt, sondern was die ganze
                                              menschliche Persönlichkeit
                                              ergreift. Weil sie aus dem Willen
                                              hervorgegangen ist, aus dem
                                              willengetragenen Denken, stellt
                                              sie dieses menschliche Denken
                                              hinein in die soziale
                                              Gemeinschaft, und weil sie den
                                              Gedanken hineinträgt in das
                                              Wollen, kann sie auch Gedanken im
                                              Menschen anregen, welche
                                              wahrhaftige Lebenspraxis
                                              hervorbringen, nicht bloß
                                              Routine, sondern Lebenspraxis, die
                                              eben nur beruhen kann auf Ideen,
                                              auf geistgetragenem Wollen. 
                                       | 
                                     
                                    
                                      | 
                                         Nous avons surtout besoin
                                              aujourd'hui d'une telle vision du
                                              monde spirituelle scientifique sur
                                              le terrain de cette vie de
                                              l'esprit, qui est la plus
                                              importante pour le public, nous en
                                              avons besoin sur le terrain de
                                              l'art de l'éducation. Et c'est
                                              tout de suite dans l'art de
                                              l'éducation que l'on peut explorer
                                              la vérité intérieure de ce que je
                                              viens de caractériser comme les
                                              principes d'une science de
                                              l'esprit. Dans l'école Waldorf
                                              déjà mentionnée, qui a été créée
                                              sous l'égide de notre ami Monsieur
                                              Molt à Stuttgart, on a essayé de
                                              fonder la pédagogie en tant qu'art
                                              de l'éducation sur la base de la
                                              science de l'esprit. Cette école
                                              Waldorf ne veut pas être une école
                                              de vision du monde. Ces humains
                                              qui disent qu'elle veut être une
                                              école dans laquelle la science de
                                              l'esprit d'orientation
                                              anthroposophique est transmise dès
                                              l'enfance à la place des anciennes
                                              visions du monde disent la
                                              non-vérité. Ce n'est pas de cela
                                              qu'il s'agit dans cette école,
                                              mais plutôt du fait que ce que
                                              l'on entend ici par science de
                                              l'esprit peut justement saisir la
                                              volonté de l'humain, imprégner son
                                              action, et que ce qui, dans
                                              d'autres visions du monde, ne
                                              reste qu'une pensée, une idée,
                                              peut être saisi méthodiquement
                                              dans la vision du monde de la
                                              science de l'esprit orientée
                                              anthroposophiquement. C'est
                                              pourquoi, dans le cas de l'école
                                              Waldorf de Stuttgart, il ne s'agit
                                              pas de ce que l'on veut
                                              transmettre aux enfants en termes
                                              de contenu, mais il s'agit de
                                              faire en sorte que notre science
                                              de l'esprit devienne une méthode,
                                              qu'elle devienne le fondement de
                                              l'enseignement, de l'éducation, de
                                              l'action et de la volonté du
                                              maître. 
                                       | 
                                      
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                                       | 
                                      
                                         Solche
                                              geisteswissenschaftliche
                                              Weltanschauung, wir brauchen sie
                                              heute vor allen Dingen auf dem
                                              Boden desjenigen Geisteslebens,
                                              das für die Öffentlichkeit das
                                              Allerwichtigste ist, wir brauchen
                                              sie auf dem Boden der
                                              Erziehungskunst. Und gerade in der
                                              Erziehungskunst kann man die
                                              innere Wahrheit desjenigen
                                              erforschen, was ich als Prinzipien
                                              einer Geisteswissenschaft eben
                                              charakterisiert habe. In der schon
                                              erwähnten «Waldorfschule», die
                                              unter der Ägide unseres Freundes,
                                              des Herrn Molt in Stuttgart
                                              errichtet worden ist, fi ist
                                              versucht worden, auf
                                              geisteswissenschaftlicher
                                              Grundlage Pädagogik als
                                              Erziehungskunst zu begründen.
                                              Diese Waldorfschule will nicht
                                              eine Weltanschauungsschule sein.
                                              Diejenigen Menschen sagen die
                                              Unwahrheit, welche sagen, sie will
                                              eine Schule sein, in die anstelle
                                              alter Weltanschauungen
                                              anthroposophisch orientierte
                                              Geisteswissenschaft schon in das
                                              Kind hineingetragen wird. Darum
                                              handelt es sich gerade bei dieser
                                              Schule nicht, sondern darum
                                              handelt es sich, daß das, was als
                                              Geisteswissenschaft hier gemeint
                                              ist, eben den Willen des Menschen
                                              erfassen kann, sein Handeln
                                              durchdringen kann und daß
                                              dasjenige, was in anderen
                                              Weltanschauungen nur Gedanke, Idee
                                              bleibt, bei der anthroposophisch
                                              orientierten
                                              geisteswissenschaftlichen
                                              Weltanschauung methodisch gefaßt
                                              werden kann. Daher handelt es
                                              sich bei der Waldorfschule in
                                              Stuttgart nicht darum, was man
                                              inhaltlich an die Kinder
                                              heranbringen will, sondern es
                                              handelt sich darum, daß unsere
                                              Geisteswissenschaft in ihr Methode
                                              wird, wird dasjenige, was die
                                              Grundlage abgibt zu der
                                              Verrichtung im Lehren, im
                                              Erziehen, zum Handeln, zum Wollen
                                              des Lehrers. 
                                       | 
                                     
                                    
                                      | 
                                         Mais pour cela, il
                                              appartient toutefois que cette
                                              pédagogie, cet art de l'éducation
                                              soit construit sur une véritable
                                              connaissance de l'humain. Une
                                              véritable connaissance de l'humain
                                              se donne seulement des méthodes
                                              que j'ai décrites aujourd'hui. On
                                              y apprend à reconnaître comment, à
                                              partir du spirituel intérieur, on
                                              peut avant tout distinguer
                                              certaines époques dans l'humain en
                                              devenir. Ces époques sont ce que
                                              l'on ignore aujourd'hui
                                              superficiellement dans l'être
                                              humain, même dans la science qui
                                              se veut très exacte. On voit
                                              certains processus chez l'enfant
                                              lorsque, vers la septième année,
                                              il change de dents. Mais celui qui
                                              regarde plus profondément dans la
                                              nature humaine voit aussi comment,
                                              pendant cette période de
                                              changement de dents, il se produit
                                              chez l'enfant une métamorphose
                                              complète de toute sa vie
                                              psychique/de l'âme. Alors que dans
                                              la première période, de la
                                              naissance à la septième année,
                                              tout ce que fait l'enfant, tout ce
                                              pour quoi il se sent enclin et
                                              capable, provient du principe de
                                              l'imitation, de l'imitation, d'une
                                              empathie avec tout ce que fait
                                              l'entourage, avec la poussée
                                              dentaire, vers la septième année,
                                              commence chez l'enfant l'époque où
                                              ses capacités intérieures le
                                              prédisposent à l'autorité. Jusqu'à
                                              l'âge de sept ans, l'enfant, comme
                                              s'il s'agissait d'une vie
                                              élémentaire évidente, fera
                                              lui-même, dans les mouvements de
                                              ses mains et dans la formation de
                                              son langage, ce que font les
                                              adultes de son entourage. Il se
                                              mêlera entièrement à ce qui émane
                                              même des impondérables des pensées
                                              et des représentations de son
                                              entourage. Dès la septième année,
                                              l'enfant a besoin, dans son
                                              entourage, de celui dont il peut
                                              croire qu'il sait, dans un certain
                                              sens, ce qui est juste ; il a
                                              besoin d'autorité. On a beau
                                              s'insurger aujourd'hui contre
                                              l'autorité, il faut tenir compte
                                              du fait que depuis l'âge de sept
                                              ans jusqu'à l'âge de la maturité
                                              sexuelle, l'autorité est quelque
                                              chose sous l'influence duquel
                                              l'humain doit se trouver s'il veut
                                              se développer sainement. Car une
                                              deuxième période de l'enfance
                                              humaine est celle qui va de la
                                              poussée des dents à la maturité
                                              sexuelle, jusqu'à quatorze ans
                                              environ. Approximativement, dis-je
                                              ; ce n'est pas un jeu de chiffres
                                              qui entre en ligne de compte, mais
                                              ce sont les étapes importantes,
                                              les changements des métamorphoses
                                              de la vie qui entrent en ligne de
                                              compte. Vers la quatorzième année,
                                              l'humain atteint la maturité
                                              sexuelle. C'est là qu'intervient
                                              une transformation complète de sa
                                              vie psychique/de l'âme, c'est là
                                              qu'intervient ce qui le rend
                                              intérieurement capable de juger de
                                              façon autonome, de s'opposer au
                                              monde avec ce qui naît en lui
                                              comme jugement, tandis que de la
                                              septième à la quatorzième année,
                                              il s'épanouit lorsqu'il peut avoir
                                              à côté de lui l'autorité vers
                                              laquelle il regarde. 
                                       | 
                                      
                                          14 
                                       | 
                                      
                                         Dazu
                                              gehört aber allerdings, daß diese
                                              Pädagogik, diese Erziehungskunst
                                              gebaut werde auf wirkliche
                                              Menschenkenntnis. Wirkliche
                                              Menschenkenntnis ergibt sich nur
                                              mit den Methoden, die ich heute
                                              andeutend charakterisiert habe. Da
                                              lernt man erkennen, wie aus dem
                                              inneren Seelisch-Geistigen heraus
                                              vor allen Dingen gewisse Epochen
                                              sich unterscheiden lassen in dem
                                              werdenden Menschen. Diese Epochen,
                                              sie sind dasjenige in der
                                              menschlichen Wesenheit, worüber
                                              man heute oftmals selbst in der
                                              Wissenschaft, die sich sehr exakt
                                              dünkt, oberflächlich hinweggeht.
                                              Man sieht ja in dem Kinde gewisse
                                              Vorgänge, wenn um das siebente
                                              Jahr herum der Zahnwechsel
                                              eintritt. Aber derjenige, der
                                              tiefer hineinschaut in die
                                              menschliche Natur, der sieht auch,
                                              wie in dieser Zeit des
                                              Zahnwechsels im Kinde eine
                                              vollständige Metamorphose des
                                              ganzen Seelenlebens vor sich
                                              geht. Während in der ersten Zeit,
                                              von der Geburt bis zum siebenten
                                              Jahre, alles, was das Kind treibt,
                                              wozu das Kind sich geneigt,
                                              befähigt fühlt, herausstammt aus
                                              dem Prinzip der Imitation, der
                                              Nachahmung, aus einem
                                              Sich-Hineinfühlen in alles
                                              dasjenige, was die Umgebung tut,
                                              beginnt mit dem Zahnwechsel
                                              ungefähr gegen das siebente Jahr
                                              beim Kinde die Epoche, wo es durch
                                              seine inneren Fähigkeiten auf
                                              Autorität hin angelegt ist. Wie
                                              durch das selbstverständliche
                                              elementarische Leben wird das Kind
                                              bis zum siebenten Jahr hin selbst
                                              in seinen Handbewegungen, in der
                                              Formung seiner Sprache dasjenige
                                              tun, was die Erwachsenen seiner
                                              Umgebung tun. Es wird sich ganz
                                              hineinverweben in dasjenige, was
                                              ausströmt selbst von den
                                              Imponderabilien der Gedanken- und
                                              Vorstellungsrichtungen der
                                              Umgebung. Vom siebenten Jahr an
                                              braucht das Kind in seiner
                                              Umgebung den, von dem es glauben
                                              kann: der weiß in gewissem Sinne
                                              das Richtige; es braucht die
                                              Autorität. Man mag heute noch so
                                              sehr gegen Autorität wettern, man
                                              sollte berücksichtigen, daß
                                              Autorität vom siebenten Jahr an
                                              ungefähr bis zu dem Jahre, wo die
                                              Geschlechtsreife eintritt, etwas
                                              ist, unter dessen Einfluß der
                                              Mensch stehen muß, wenn er sich
                                              gesund entwickeln will. Denn eine
                                              zweite Epoche in der menschlichen
                                              Kindheit ist diese vom Zahnwechsel
                                              bis zu der Geschlechtsreife, bis
                                              zum vierzehnten Jahre ungefähr.
                                              Ungefähr, sage ich; hier ist nicht
                                              irgendein Zahlenspiel in Frage
                                              kommend, sondern es sind die
                                              wichtigen Abschnitte, die
                                              Umänderungen der
                                              Lebensmetamorphosen sind es, die
                                              in Frage kommen. Mit diesem
                                              vierzehnten Jahre ungefähr wird
                                              der Mensch geschlechtsreif. Da
                                              tritt eine vollständige Umwandlung
                                              seines Seelenlebens ein, da tritt
                                              dasjenige ein, was ihn innerlich
                                              befähigt, selbständig zu urteilen,
                                              der Welt sich entgegenzustellen
                                              mit dem, was als Urteil in seinem
                                              Inneren entsteht, während er vom
                                              siebenten bis vierzehnten Jahr
                                              recht gedeiht, wenn er neben sich
                                              die Autorität haben kann, zu der
                                              er aufschaut. 
                                       | 
                                     
                                    
                                      | 
                                         Or, c'est justement
                                              pendant les années qui vont de la
                                              poussée dentaire à la maturité
                                              sexuelle que l'on doit s'occuper
                                              de l'enfant en matière
                                              d'enseignement et d'éducation
                                              pendant ce que l'on appelle
                                              l'école primaire. Mais même
                                              pendant cette période, on peut
                                              encore distinguer certaines
                                              époques, sous-époques. L'instinct
                                              d'imitation qui émane de l'être le
                                              plus intime de l'humain jusqu'à
                                              l'âge de sept ans s'étend encore,
                                              en s'affaiblissant, mais en se
                                              manifestant clairement, au-delà de
                                              la septième année jusqu'à la
                                              neuvième année. Et celui qui, par
                                              la science de l'esprit,
                                              s'approprie un sens vivant de la
                                              manière dont se manifeste chez
                                              chaque enfant cette interaction de
                                              la capacité d'imitation, du besoin
                                              d'autorité dans tout apprentissage
                                              et vis-à-vis de toute éducation,
                                              pourra voir dans chaque enfant,
                                              même s'il a la plus grande classe
                                              devant lui, un problème
                                              d'éducation propre. Car un tel
                                              humain, en tant qu'éducateur et
                                              enseignant, ne pourra pas
                                              s'adonner à une quelconque
                                              pédagogie normative, à une
                                              pédagogie qui, à son tour, pose
                                              des principes abstraits, par
                                              exemple à partir de
                                              l'intellectualisme : c'est ainsi
                                              qu'il faut éduquer, ou c'est ainsi
                                              qu'il faut éduquer -- non, celui
                                              qui est devenu enseignant par la
                                              science de l'esprit voit dans
                                              l'enfant en devenir quelque chose
                                              que l'artiste voit dans chaque
                                              individu qu'il crée : toujours une
                                              nouveauté et une nouveauté. Il n'y
                                              a pas de principes pédagogiques
                                              abstraits, il y a une découverte
                                              vivante de l'enfant, une création
                                              à partir de l'enfant lui-même, une
                                              résolution de l'énigme de ce qui
                                              est caché dans l'enfant, de ce qui
                                              veut sortir par la corporalité en
                                              tant que spirituel-âme. Car c'est
                                              le propre de la connaissance de
                                              l'esprit, qui doit être appliquée
                                              avant tout dans l'art de
                                              l'éducation, que cette
                                              connaissance de l'esprit ramène
                                              l'humain à la vitalité immédiate.
                                              Ce n'est pas le cas de
                                              l'intellectualisme, de la
                                              connaissance abstraite. Si j'ai
                                              compris quelque chose de manière
                                              abstraite, eh bien, je l'ai
                                              compris, je le transporte ensuite
                                              dans la vie. Je me souviens tout
                                              au plus de ce que j'ai déjà
                                              appris. Il n'en va pas de même
                                              pour la connaissance de l'esprit.
                                              Celui qui n'a fait que quelques
                                              pas dans cette connaissance de
                                              l'esprit sait que cette
                                              connaissance de l'esprit ne donne
                                              rien dont on puisse simplement se
                                              souvenir. De même, la connaissance
                                              de l'esprit ne donne rien dont on
                                              puisse simplement se souvenir,
                                              tout comme ce que j'ai mangé et bu
                                              aujourd'hui peut me donner quelque
                                              chose dont je puisse simplement me
                                              souvenir demain et les jours
                                              suivants ; on n'est pas satisfait
                                              en tant qu'être humain si l'on ne
                                              doit se souvenir que de ce que
                                              l'on a mangé il y a quatre
                                              semaines. Mais on est satisfait,
                                              en tant qu'être humain qui a
                                              assimilé une connaissance
                                              abstraite, si l'on se souvient de
                                              ce que l'on a appris ou acquis il
                                              y a quatre semaines. Il n'en va
                                              pas de même avec la connaissance
                                              de l'esprit. La connaissance de
                                              l'esprit s'entrelace avec l'être
                                              humain, elle descend, est digérée
                                              et doit toujours être ravivée,
                                              elle entre ainsi dans les
                                              phénomènes de la vie. 
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                                         Nun
                                              sind es gerade die Jahre vom
                                              Zahnwechsel bis zu der
                                              Geschlechtsreife, in denen man das
                                              Kind zu betreuen hat in
                                              Unterricht und Erziehung während
                                              seiner sogenannten Volksschulzeit.
                                              Aber auch in dieser Zeit kann man
                                              noch gewisse Epochen,
                                              Unterepochen unterscheiden.
                                              Dasjenige, was als
                                              Nachahmungstrieb aus der innersten
                                              Wesenheit des Menschen heraus bis
                                              zum siebenten Jahre waltet, es
                                              erstreckt sich noch in seiner
                                              Abschwächung, aber deutlich sich
                                              offenbarend, über das siebente
                                              Jahre hinaus bis ins neunte
                                              Lebensjahr hinein. Und derjenige,
                                              der sich aneignet durch
                                              Geisteswissenschaft einen
                                              lebendigen Sinn, wie in jedem
                                              einzelnen Kinde zum Vorschein
                                              kommt dieses Zusammenspielen von
                                              Nachahmungsfähigkeit, von
                                              Autoritätsbedürfnis in allem
                                              Lernen und gegenüber aller
                                              Erziehung, der wird in jedem
                                              Kinde, selbst wenn er die größte
                                              Klasse vor sich hat, ein eigenes
                                              Erziehungsproblem sehen können.
                                              Denn ein solcher Mensch als
                                              Erzieher und Lehrer wird nicht
                                              hingegeben sein können irgendeiner
                                              Normpädagogik, nicht einer
                                              Pädagogik, die wiederum abstrakte
                                              Grundsätze etwa aufstellt aus dem
                                              Intellektualismus heraus : so muß
                                              man erziehen, oder so muß man
                                              erziehen -- nein, derjenige, der
                                              durch Geisteswissenschaft zum
                                              Lehrer geworden ist, der sieht in
                                              dem werdenden Kinde etwas, was der
                                              Künstler in jedem einzelnen, das
                                              er schafft, sieht: immer wieder
                                              ein Neues und ein Neues. Da gibt
                                              es nicht abstrakte pädagogische
                                              Grundsätze, da gibt es ein
                                              lebendiges Sich-Hineinfinden in
                                              das Kind, ein Herausschaffen aus
                                              dem Kinde selbst, ein Rätsellösen
                                              desjenigen, was im Kinde verborgen
                                              ist, was durch die Leiblichkeit
                                              als ein Geistig-Seelisches heraus
                                              will. Denn das ist das
                                              Eigentümliche beim
                                              Geist-Erkennen, das vor allen
                                              Dingen in der Erziehungskunst zur
                                              Anwendung kommen muß, daß dieses
                                              Geist-Erkennen den Menschen
                                              zurückführt zur unmittelbaren
                                              Lebendigkeit. Das ist beim
                                              Intellektualismus, beim abstrakten
                                              Erkennen nicht der Fall. Wenn ich
                                              abstrakt irgend etwas aufgefaßt
                                              habe, nun, da habe ich es
                                              aufgefaßt, da trage ich es dann
                                              weiter ins Leben fort. Da erinnere
                                              ich mich höchstens an dasjenige,
                                              was ich schon gelernt habe. So ist
                                              es bei der Geist-Erkenntnis nicht.
                                              Derjenige, der nur einige Schritte
                                              in dieser Geist-Erkenntnis gemacht
                                              hat, der weiß, daß diese
                                              Geist-Erkenntnis nichts gibt,
                                              woran man sich bloß erinnern kann.
                                              Ebensowenig gibt Geist-Erkenntnis
                                              etwas, woran man sich bloß
                                              erinnern kann, wie dasjenige, was
                                              ich heute gegessen und getrunken
                                              habe, mir etwas geben kann, woran
                                              ich mich morgen und die folgenden
                                              Tage bloß erinnern kann; man ist
                                              nicht zufrieden als Mensch, wenn
                                              man sich nur erinnern soll an
                                              dasjenige, was man gegessen hat
                                              vor vier Wochen. Aber man ist
                                              zufrieden als Mensch, der eine
                                              abstrakte Erkenntnis aufgenommen
                                              hat, wenn man sich an das
                                              erinnert, was man vor vier Wochen
                                              gelernt hat oder sich angeeignet
                                              hat. Mit Geist-Erkenntnis ist es
                                              nicht so. Geist-Erkenntnis verwebt
                                              sich dem menschlichen Wesen, geht
                                              hinunter, wird verdaut und muß
                                              immer neu belebt werden, geht so
                                              hinein in die Erscheinungen des
                                              Lebens. 
                                       | 
                                     
                                    
                                      | 
                                         Si quelqu'un était un
                                              grand chercheur d'esprit dans sa
                                              quarantième année et qu'il ne
                                              continuait pas à entretenir un
                                              contact vivant avec ce qui est à
                                              connaître, il mourrait de faim par
                                              rapport au contenu
                                              psycho-spirituel, comme mourrait
                                              de faim celui qui cesserait de
                                              manger à l'âge de quarante ans. La
                                              connaissance abstraite telle que
                                              la science de la nature l'a rendue
                                              grande, peut se contenter de
                                              phénomènes. Elle est terminée une
                                              fois pour toutes. La connaissance
                                              spirituelle met l'être humain en
                                              pendant vivant avec son
                                              environnement, elle doit sans
                                              cesse être renouvelée si elle ne
                                              veut pas mourir, elle devient
                                              semblable dans la vie à ce que
                                              sont, dans un domaine inférieur,
                                              le manger et le boire. 
                                       | 
                                      
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                                       | 
                                      
                                         Wenn
                                              irgend jemand ein großer
                                              Geistesforscher wäre in seinem
                                              vierzigsten Lebensjahre und er
                                              würde nicht fortpflegen immerfort
                                              den lebendigen Umgang mit dem, was
                                              zu erkennen ist, er würde
                                              gegenüber dem seelisch-geistigen
                                              Inhalt so verhungern, wie jemand
                                              verhungern würde, der mit seinem
                                              vierzigsten Jahre zu essen
                                              aufhörte. Abstrakte Erkenntnis,
                                              wie sie die Naturwissenschaft groß
                                              gemacht hat, die kann zufrieden
                                              sein mit Erscheinungen. Die ist
                                              einmal abgeschlossen.
                                              Geist-Erkenntnis bringt den
                                              Menschen in lebendigen
                                              Zusammenhang mit seiner Umgebung,
                                              muß immerfort erneuert werden,
                                              wenn sie nicht absterben soll,
                                              wird im Leben ähnlich, wie auf
                                              einem niedrigeren Gebiete Essen
                                              und Trinken. 
                                       | 
                                     
                                    
                                      | 
                                         En disant cela, le monde
                                              devrait reconnaître à quel point
                                              cette connaissance de l'esprit est
                                              radicalement différente de celle
                                              que l'on croit aujourd'hui être la
                                              seule possible. Mais
                                              représentez-vous que cette
                                              connaissance de l'esprit imprègne
                                              tout ce que l'éducateur et
                                              l'enseignant veulent faire,
                                              qu'elle imprègne ses actes, ses
                                              pensées lorsqu'il entre dans la
                                              salle de classe, comme le fer
                                              vivifie notre sang - imaginez un
                                              état d'esprit qui vient d'une
                                              connaissance de l'esprit et qui
                                              sait que vous devez vous occuper
                                              de chaque individu en particulier,
                                              que vous ne pouvez rien retenir,
                                              que vous devez faire face à chaque
                                              enfant comme à une nouvelle énigme
                                              - cela donne en premier une
                                              véritable pédagogie, une pédagogie
                                              vivante. Aujourd'hui, on parle
                                              beaucoup d'éduquer
                                              l'individualité. On donne aussi
                                              toutes sortes de beaux principes
                                              abstraits à ce sujet - on
                                              n'obtiendra rien de cette manière.
                                              On n'obtiendra quelque chose pour
                                              notre époque exigeante en matière
                                              de vie que si l'on fonde une
                                              pédagogie en tant qu'art. Cette
                                              pédagogie en tant qu'art, qui
                                              regarde à l'intérieur de l'humain
                                              à tout moment, oublie la science
                                              de la connaissance, comme
                                              l'artiste se débarrasse de toute
                                              esthétique et de tout lorsqu'il
                                              veut créer positivement. À quoi
                                              "nous servent tous les principes
                                              sur la beauté si nous voulons
                                              façonner l'argile ! Celui qui sait
                                              ce qu'est la création artistique
                                              me donne raison. À quoi servent
                                              toutes les règles pédagogiques si
                                              nous devons commencer à déchiffrer
                                              et à développer ce qui se trouve
                                              dans l'âme et l'esprit de l'enfant
                                              ? Il s'agit ici de devenir des
                                              artistes en tant que pédagogues.
                                              Nous pouvons le devenir si la
                                              science de l'esprit pénètre dans
                                              notre civilisation en tant
                                              qu'élément vivant. 
                                       | 
                                      
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                                       | 
                                      
                                         Indem
                                              man so etwas ausspricht, sollte
                                              die Welt erkennen, wie radikal
                                              verschieden diese Geist-Erkenntnis
                                              von derjenigen ist, von der man
                                              heute glaubt, daß sie die einzig
                                              mögliche ist. Aber stellen Sie
                                              sich vor, diese Geist-Erkenntnis
                                              durchdringend alles dasjenige, was
                                              der Erzieher und der Unterrichter
                                              tun will, so durchdringend, seine
                                              Handlungen, seine Gedanken, wenn
                                              er das Schulzimmer betritt, wie
                                              das Eisen unser Blut belebt —
                                              stellen Sie sich vor eine
                                              Gesinnung, die aus einer
                                              Geist-Erkenntnis kommt und die
                                              weiß: du mußt jedes einzelne
                                              Individuum besonders anfassen, du
                                              kannst dir nichts merken, du mußt
                                              jedem Kinde als einem neuen Rätsel
                                              gegenüberstehen — das gibt erst
                                              eine wirkliche Pädagogik, eine
                                              lebensvolle Pädagogik. Man redet
                                              heute viel davon, man soll die
                                              Individualität erziehen. Man gibt
                                              auch allerlei schöne abstrakte
                                              Grundsätze darüber — dadurch wird
                                              man nichts erreichen. Erreichen
                                              für unsere Leben fordernde Zeit
                                              wird man nur dadurch etwas, daß
                                              man eine Pädagogik als Kunst
                                              begründet. Diese Pädagogik als
                                              Kunst, die hineinschaut jederzeit
                                              aufs neue in den Menschen, sie
                                              vergißt die
                                              Erkenntniswissenschaft, wie der
                                              Künstler alle Ästhetik und alles
                                              wegwirft, wenn er positiv schaffen
                                              will. Was "nützen uns alle
                                              Grundsätze über das Schöne, wenn
                                              wir den Ton formen wollen!
                                              Derjenige, der weiß, was
                                              künstlerisch Schaffen ist, der
                                              gibt mir recht darin. Was nützen
                                              uns alle pädagogischen Regeln,
                                              wenn wir dasjenige, was als
                                              Seelisch-Geistiges im Kinde ist,
                                              zu enträtseln beginnen und
                                              entwickeln sollen? Da handelt es
                                              sich darum, daß wir als Pädagogen
                                              zu Künstlern werden. Das können
                                              wir werden, wenn in unsere
                                              Zivilisation Geisteswissenschaft
                                              als ein lebendiger Bestandteil
                                              eindringt. 
                                       | 
                                     
                                    
                                      | 
                                         Mais nous verrons alors
                                              aussi comment, à l'âge où le sens
                                              de l'imitation et le sens de
                                              l'autorité s'équilibrent entre
                                              sept et neuf ans, nous devons
                                              former la volonté, comment nous ne
                                              devons pas accorder trop
                                              d'importance à l'intellect de
                                              l'enfant. Nous ne devons surtout
                                              pas transmettre à l'enfant, de
                                              manière non artistique, ce qui est
                                              fixé par la convention humaine.
                                              Nous ne devons pas amener à
                                              l'enfant, comme une convention, ce
                                              qui parle simplement à
                                              l'intellect. C'est aussi la forme
                                              des lettres, c'est aussi
                                              l'écriture, la lecture. Tout cela,
                                              tel que nous l'avons aujourd'hui,
                                              car nous ne sommes plus à l'époque
                                              de l'ancienne écriture
                                              pictographique, repose sur une
                                              convention humaine. Nous devons
                                              nous en débarrasser. C'est
                                              pourquoi, à l'école Waldorf, on
                                              essaie de faire naître la lecture
                                              et l'écriture - d'abord l'écriture
                                              - à partir de l'artistique. On
                                              essaie d'abord de dessiner, voire
                                              de peindre, des formes à partir
                                              desquelles on peut ensuite
                                              construire les formes des lettres
                                              ; donc d'abord l'artistique, puis
                                              l'intellectuel. Mais pour que ce
                                              que la nature de l'enfant désire
                                              vraiment à cette époque puisse
                                              germer de la bonne manière, tout
                                              doit être conçu en fonction de cet
                                              enseignement artistique. Et
                                              maintenant que nous donnons notre
                                              enseignement à l'école Waldorf
                                              depuis quelques mois seulement,
                                              nous voyons comment il est
                                              vraiment possible de travailler à
                                              partir de l'artistique, comment il
                                              est possible, surtout dans le
                                              domaine de la musique, du chant,
                                              de l'eurythmie, de l'art des sons
                                              animés - car c'est encore
                                              l'eurythmie pour l'enfant -,
                                              comment il est possible de donner
                                              à l'enfant quelque chose que sa
                                              nature exige, que sa nature veut,
                                              mais qui en même temps rend le
                                              sens artistique flexible, le sens
                                              artistique enclin à recevoir le
                                              monde entier de manière
                                              artistique. Alors, à l'approche de
                                              la neuvième année, lorsque
                                              l'humain peut établir son rapport
                                              entre le moi et le monde
                                              extérieur, on peut se diriger
                                              expérimentalement vers ce qui est
                                              une description de la nature, on
                                              peut alors faire naître la science
                                              à partir de l'artistique. 
                                       | 
                                      
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                                       | 
                                      
                                         Dann
                                              werden wir aber auch sehen, wie
                                              wir in der Zeit, wo zwischen dem
                                              siebenten und neunten Jahre der
                                              Nachahmungssinn mit dem
                                              Autoritätssinn sich die Waage
                                              hält, wie wir da gerade den Willen
                                              ausbilden müssen, wie wir da nicht
                                              auf den Intellekt des Kindes zu
                                              große Bedeutung legen dürfen. Da
                                              dürfen wir vor allen Dingen nicht
                                              unkünstlerisch an das Kind
                                              heranbringen, was durch
                                              menschliche Konvention festgelegt
                                              ist. Wir dürfen nicht dasjenige,.
                                              was bloß zum Intellekt spricht,
                                              als Konvention an das Kind
                                              heranbringen. Das sind auch die
                                              Buchstabenformen, das ist auch
                                              Schreiben, Lesen. All das beruht,
                                              so wie wir es heute haben, denn
                                              wir sind nicht mehr in der Zeit
                                              der alten Bilderschrift, auf
                                              menschlicher Konvention. Wir
                                              müssen davon loskommen. Daher wird
                                              in der Waldorfschule versucht,
                                              Lesen und Schreiben — zunächst
                                              Schreiben — aus dem Künstlerischen
                                              hervorzurufen. Es wird versucht,
                                              zuerst solche Formen zu zeichnen,
                                              ja auch zu malen, aus denen sich
                                              dann aufbauen lassen die
                                              Buchstabenformen; also erst das
                                              Künstlerische, daraus dann das
                                              Intellektualistische. Damit aber
                                              dasjenige, was eigentlich die
                                              Kindesnatur begehrt in diesem
                                              Zeitalter, in der richtigen Weise
                                              aufsprossen kann, muß alles auf
                                              diesen künstlerischen Unterricht
                                              angelegt sein. Und jetzt, wo wir
                                              erst einige Monate in der
                                              Waldorfschule unseren Unterricht
                                              geben, jetzt sehen wir, wie
                                              wirklich aus dem Künstlerischen
                                              sich heraus arbeiten läßt, wie es
                                              möglich ist, vor allen Dingen im
                                              Musikalischen, im Gesanglichen, im
                                              Eurythmischen, in beseelter
                                              Tonkunst — denn das ist für das
                                              Kind noch die Eurythmie —, wie es
                                              möglich ist, in alledem dem Kinde
                                              etwas zu geben, das seine Natur
                                              fordert, das seine Natur will, das
                                              aber zu gleicher Zeit den
                                              künstlerischen Sinn biegsam macht,
                                              den künstlerischen Sinn geneigt
                                              macht, die ganze Welt in
                                              künstlerischer Weise
                                              entgegenzunehmen. Dann kann man,
                                              wenn das neunte Jahr herankommt,
                                              wo der Mensch sein Verhältnis
                                              setzen kann zwischen dem Ich und
                                              der Außenwelt, dann kann man
                                              experimentell zusteuern auf
                                              dasjenige, was Naturbeschreibung
                                              ist, dann kann man Wissenschaft
                                              hervorrufen aus dem
                                              Künstlerischen. 
                                       | 
                                     
                                    
                                      | 
                                         Toutefois, il faut
                                              toujours tenir compte du fait -
                                              aussi étrange, aussi trivial que
                                              cela puisse paraître, il faut le
                                              dire - que l'humain est l'humain.
                                              L'aménagement de ce que l'on
                                              appelle l'emploi du temps, tel que
                                              nous l'avons souvent aujourd'hui,
                                              ne tient pas compte du fait que
                                              l'humain est un être humain. Il
                                              n'y a rien de plus antipédagogique
                                              que d'enseigner à l'enfant trois
                                              quarts d'heure de ceci, puis trois
                                              quarts d'heure de quelque chose de
                                              totalement opposé. Trois quarts
                                              d'heure de religion, trois quarts
                                              d'heure de calcul, trois quarts
                                              d'heure d'écriture et ainsi de
                                              suite. A l'école Waldorf, nous
                                              cherchons à tout faire ressortir
                                              des lois qui s'expriment dans
                                              l'âme et l'esprit de l'enfant. Il
                                              est cependant nécessaire de
                                              pratiquer quelque chose, par
                                              exemple le calcul, pendant trois,
                                              quatre, cinq ou six semaines,
                                              uniquement et exclusivement, sans
                                              horaire, et ce n'est que lorsque
                                              l'on a assimilé un certain volume
                                              de travail que l'on passe à autre
                                              chose. Cela devient une
                                              concentration de l'enseignement. A
                                              la fin de l'année scolaire, on
                                              peut alors résumer tout ce qui
                                              entre en ligne de compte par des
                                              révisions. Mais l'emploi du temps
                                              est en fait l'ennemi de tout
                                              véritable art éducatif. 
                                       | 
                                      
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                                       | 
                                      
                                         Allerdings
                                              muß da darauf Rücksicht genommen
                                              werden immer -so sonderbar, so
                                              trivial es klingt, es muß gesagt
                                              werden —, daß der Mensch Mensch
                                              ist. Nicht Rücksicht darauf, daß
                                              der Mensch Mensch ist, nimmt die
                                              Einrichtung, wie wir sie heute
                                              vielfach haben, des sogenannten
                                              Stundenplanes. Nichts
                                              Unpädagogischeres gibt es, als dem
                                              Kinde beizubringen
                                              Dreiviertelstunden das, nachher
                                              gleich Dreiviertelstunden etwas
                                              ganz Entgegengesetztes.
                                              Dreiviertelstunden Religion,
                                              Dreiviertelstunden Rechnen,
                                              Dreiviertelstunden Schreiben und
                                              so weiter. Wir suchen in der
                                              Waldorfschule alles hervorzuholen
                                              aus den Gesetzen, die im
                                              Seelisch-Geistigen des Kindes sich
                                              selber aussprechen. Da ist
                                              allerdings nötig, daß man irgend
                                              etwas, zum Beispiel Rechnen, durch
                                              drei, vier, fünf bis sechs Wochen
                                              einzig und allein treibt, ohne
                                              Stundenplan, und erst wenn man ein
                                              bestimmtes Pensum aufgearbeitet
                                              hat, geht man zu etwas anderem
                                              über. Das wird Konzentration des
                                              Unterrichtes. Es kann dann am Ende
                                              des Schuljahres durch
                                              Wiederholungen alles, was in
                                              Betracht kommt, zusammengefaßt
                                              werden. Aber der Stundenplan, der
                                              ist eigentlich der Feind jeder
                                              wirklichen Erziehungskunst. 
                                       | 
                                     
                                    
                                      | 
                                         Et c'est ainsi que l'on
                                              parvient non seulement à obtenir
                                              quelque chose en ce qui concerne
                                              la direction éducative et
                                              pédagogique de l'enfant, mais
                                              aussi à déduire les nécessités du
                                              plan d'études à partir du
                                              développement de l'enfant
                                              lui-même. Lorsque j'ai donné aux
                                              enseignants de l'école Waldorf le
                                              cours pédagogique qui les a
                                              préparés à leur tâche, j'ai
                                              surtout veillé à élaborer un
                                              programme d'enseignement qui soit
                                              en fait le simple résultat de ce
                                              que l'enfant exige de la sixième,
                                              septième à la huitième, neuvième
                                              année, de la neuvième à la
                                              douzième année, de la douzième
                                              année à la maturité sexuelle. Si
                                              l'on a le sens et la compréhension
                                              de l'être humain par la science de
                                              l'esprit, on peut lire d'année en
                                              année ce qui doit être fait à
                                              partir de ce que la nature humaine
                                              développe de manière élémentaire,
                                              et on peut le lire avec un sens
                                              pédagogique profond, en entrant
                                              dans la salle de classe, à partir
                                              de ce que nous disent les visages
                                              des enfants assis devant nous.
                                              C'est ainsi que l'on tente - je ne
                                              peux que vous en donner une
                                              esquisse, je ne peux évidemment
                                              pas décrire ces choses dans tous
                                              les détails - d'apporter une vie
                                              directe par la science de l'esprit
                                              dans l'un des domaines sociaux les
                                              plus importants, l'art de
                                              l'éducation. 
                                       | 
                                      
                                          20 
                                       | 
                                      
                                         Und
                                              auf diese Weise gelangt man dazu,
                                              nicht nur in bezug auf die
                                              erzieherische und unterrichtende
                                              Führung des Kindes etwas zu
                                              erringen, sondern man gelangt
                                              dazu, aus der Entwickelung des
                                              Kindes selber die Notwendigkeiten
                                              des Lehrplanes abzulesen. Als ich
                                              für die Lehrer der Waldorfschule
                                              den pädagogischen Kursus
                                              abgehalten habe, der sie
                                              vorbereitet hat zu ihrer Aufgabe,
                                              da war ich vor allen Dingen darauf
                                              bedacht, einen Lehrplan
                                              auszuarbeiten, der eigentlich das
                                              bloße Ergebnis desjenigen ist, was
                                              das Kind verlangt vom sechsten,
                                              siebenten bis zum achten, neunten
                                              Jahre, vom neunten Jahre bis zum
                                              zwölften Jahre, vom zwölften Jahre
                                              bis zur Geschlechtsreife. Ablesen
                                              aus dem, was elementar die
                                              Menschennatur entwickelt,
                                              dasjenige, was getan werden soll,
                                              man kann es, wenn man Sinn und
                                              Verständnis für das Menschenwesen
                                              durch Geisteswissenschaft hat, von
                                              Jahr zu Jahr, und man kann es,
                                              wenn man das Schulzimmer betritt,
                                              mit tiefem pädagogischen Sinn
                                              ablesen dem, was einem die
                                              Gesichter der Kinder sagen, die
                                              vor einem sitzen. So wird versucht
                                              — ich kann es Ihnen nur
                                              skizzieren, kann
                                              selbstverständlich nicht diese
                                              Dinge bis in alle Einzelheiten
                                              schildern —, durch
                                              Geisteswissenschaft unmittelbares
                                              Leben hineinzubringen in eines der
                                              wichtigsten sozialen Gebiete, in
                                              die Erziehungskunst. 
                                       | 
                                     
                                    
                                      | 
                                         Toutes les abstractions,
                                              tout ce qui fait la grandeur de la
                                              technique, ne sont pas fructueuses
                                              lorsqu'il s'agit de rassembler les
                                              humains. Le véritable art de
                                              l'éducation doit chercher ses
                                              sources dans la science de
                                              l'esprit. Elle ne pourra le faire
                                              que si, dans le sens de la
                                              triarticulation de l'organisme
                                              social, la vie spirituelle est
                                              libérée de la vie étatique,
                                              libérée de la vie économique. En
                                              fait, ce n'est que grâce au fait
                                              que la loi scolaire du Wurtemberg
                                              comporte encore un trou dans
                                              lequel on pouvait se glisser,
                                              qu'il a été possible d'y faire
                                              entrer l'école Waldorf en tant
                                              qu'école libre, dans laquelle on
                                              peut vraiment procéder selon des
                                              principes pédagogiques et
                                              artistiques. Pour accepter la
                                              science de l'esprit, il n'est pas
                                              nécessaire de devenir chercheur en
                                              sciences de l'esprit. De même que
                                              l'on peut accepter l'astronomie
                                              moderne ou la chimie moderne sans
                                              avoir besoin de devenir astronome
                                              ou chimiste, de même que l'on n'a
                                              besoin que du bon sens, de même
                                              n'a-t-on besoin que du bon sens,
                                              si seulement on ne se laisse pas
                                              influencer par des préjugés, pour
                                              accueillir ce que le chercheur en
                                              sciences spirituelles fait
                                              remonter à la surface des
                                              profondeurs de l'âme. Mais si l'on
                                              s'imprègne de ce qui est reconnu à
                                              partir de pensées portées par la
                                              volonté, à partir d'un vouloir
                                              porté par la pensée, alors on
                                              obtient aussi l'enthousiasme
                                              nécessaire pour la vie, qui manque
                                              à l'humanité endormie
                                              d'aujourd'hui et qui doit venir si
                                              l'on veut que les choses
                                              s'améliorent. 
                                       | 
                                      
                                          21 
                                       | 
                                      
                                         Alle
                                              Abstraktionen, alles dasjenige,
                                              was die Technik groß macht, das
                                              ist nicht fruchtbar da, wo es sich
                                              darum handelt, die Menschen
                                              zusammenzubringen. Wirkliche
                                              Erziehungskunst, sie wird ihre
                                              Quellen suchen müssen in der
                                              Geisteswissenschaft. Sie wird es
                                              nur können, wenn im Sinne der
                                              Dreigliederung des sozialen
                                              Organismus das geistige Leben
                                              befreit ist vom staatlichen,
                                              befreit ist vom wirtschaftlichen
                                              Leben. Eigentlich nur dadurch, daß
                                              das Württembergische Schulgesetz
                                              noch ein Loch hat, in das man
                                              hineinschlüpfen konnte, war es
                                              möglich, die Waldorfschule in
                                              dieses Loch hineinzubringen als
                                              eine freie Schule, in der wirklich
                                              verfahren werden kann nach
                                              pädagogisch-künstlerischen
                                              Prinzipien. Um die
                                              Geisteswissenschaft anzunehmen,
                                              braucht man nicht Geistesforscher
                                              zu werden. So wie man die moderne
                                              Astronomie oder die moderne Chemie
                                              annehmen kann und man nicht
                                              Astronom oder Chemiker zu werden
                                              braucht, wie man dazu nur den
                                              gesunden Menschenverstand nötig
                                              hat, so hat man auch nur den
                                              gesunden Menschenverstand nötig,
                                              wenn man sich nur nicht von
                                              Vorurteilen beeinflussen läßt, um
                                              dasjenige aufzunehmen, was der
                                              geisteswissenschaftliche Forscher
                                              aus den Tiefen der Seele an die
                                              Oberfläche fördert. Aber wenn man
                                              sich durchdringt mit dem, was aus
                                              willen-getragenen Gedanken, aus
                                              gedankengetragenem Wollen heraus
                                              erkannt wird, dann bekommt man
                                              auch die nötige
                                              Lebensbegeisterung, die der
                                              heutigen schlafenden Menschheit
                                              fehlt und die kommen muß, wenn es
                                              besser werden soll. 
                                       | 
                                     
                                    
                                      | 
                                         Tant qu'un nombre
                                              suffisamment important de
                                              personnes n'exigera pas
                                              énergiquement ce qui est
                                              nécessaire à une nouvelle
                                              construction, celle-ci ne sortira
                                              pas d'elle-même d'un coin
                                              quelconque. L'évolution actuelle
                                              de l'humanité est prédisposée à
                                              exiger les grands objectifs de la
                                              vie à partir de la volonté, de la
                                              volonté consciente. Nous avons
                                              mené assez longtemps cette
                                              politique qui regarde toujours
                                              avec diplomatie ce qui se trouve
                                              là [lacune] et après laquelle on
                                              dit : cela finira par s'arranger.
                                              Aujourd'hui, les gens voient la
                                              situation se dégrader de jour en
                                              jour ; chaque jour, ils croient
                                              que ce qui vient de se produire va
                                              rester. On n'a pas le moindre sens
                                              pour le fait que dans le déclin
                                              doit être reconnue la force du
                                              relèvement. Et ainsi, comme dans
                                              l'art de l'éducation, il faudra
                                              aussi chercher dans la vie
                                              populaire les forces qui peuvent
                                              conduire à une nouvelle
                                              construction. Là aussi, il ne peut
                                              s'agir que des forces qui viennent
                                              de l'esprit, de la connaissance de
                                              l'esprit, de la contemplation de
                                              l'esprit. Comme les deux éléments
                                              de l'âme auxquels j'ai fait
                                              allusion s'opposent aujourd'hui
                                              dans notre vie sociale, dans notre
                                              vie populaire ! La pensée
                                              abstraite, que tout humain possède
                                              en fait - il est tout à fait
                                              indifférent que l'on soit sorti de
                                              l'atelier du cordonnier, que l'on
                                              soit le fils du cordonnier ou
                                              [lacune], si l'on est arrivé à un
                                              certain niveau de pensée. Cette
                                              pensée, elle est indépendante de
                                              la personnalité, c'est à partir de
                                              cette pensée que l'on a son point
                                              de vue. Mais tous ces points de
                                              vue ne sont en fait pas
                                              nécessaires, car chaque être
                                              humain a en fait le droit d'avoir
                                              son propre point de vue, et il
                                              pourrait en fait parcourir le
                                              monde avec ce point de vue comme
                                              un solitaire. On n'a pas besoin de
                                              vivre ensemble si chacun a "son
                                              point de vue", si personne n'a
                                              rien à dire à l'autre. 
                                       | 
                                      
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                                       | 
                                      
                                         Bevor
                                              nicht von einer genügend großen
                                              Anzahl von Menschen energisch
                                              verlangt wird dasjenige, was
                                              notwendig ist zu einem Neuaufbau,
                                              wird es nicht aus irgendwelcher
                                              Ecke von selbst heraus kommen. Die
                                              heutige Menschheitsentwickelung
                                              ist dazu veranlagt, aus dem
                                              Wollen, aus dem bewußten Wollen
                                              heraus die großen Lebensziele zu
                                              fordern. jene Politik haben wir
                                              lange genug getrieben, die immer
                                              diplomatisch hinschaut auf
                                              dasjenige, was dort [Lücke] und
                                              nach der man sagt: es wird sich
                                              schon wieder geben. Heute sehen
                                              die Menschen, wie es täglich
                                              schlechter wird; jeden Tag von
                                              neuem glauben sie, es bleibe bei
                                              dem, was gerade eingetreten ist.
                                              Man hat nicht den geringsten Sinn
                                              dafür, daß erkannt werden muß im
                                              Niedergange die Kraft des
                                              Aufganges. Und so wird man, wie in
                                              der Erziehungskunst, auch im
                                              Volksleben suchen müssen selbst
                                              diejenigen Kräfte, die zum
                                              Neuaufbau führen können. Es können
                                              auch da nur jene Kräfte sein,
                                              welche da kommen aus dem Geiste,
                                              aus der Erkenntnis des Geistes,
                                              aus dem Anschauen des Geistes. Wie
                                              stehen sich doch jene zwei
                                              Seelenelemente in unserem sozialen
                                              Leben, in unserem Volksleben heute
                                              gegenüber, auf die ich
                                              hingedeutet habe! Das abstrakte
                                              Denken, das eigentlich jeder
                                              Mensch hat — es ist ja ganz
                                              gleichgültig, ob man
                                              herausgewachsen ist aus der
                                              Schusterwerkstätte, der Sohn des
                                              Schusters ist oder [Lücke], wenn
                                              man es bis zu einer Stufe des
                                              Denkens gebracht hat. Dieses
                                              Denken, es ist unabhängig vom
                                              Persönlichen, von diesem Denken
                                              aus hat man seinen Standpunkt.
                                              Aber diese Standpunkte sind ja
                                              alle eigentlich nicht notwendig,
                                              denn jeder Mensch hat eigentlich
                                              das Recht für seinen eigenen
                                              Standpunkt, und er könnte
                                              eigentlich mit diesem Standpunkt
                                              als ein Einsamer durch die Welt
                                              ziehen. Man braucht gar nicht
                                              miteinander zu leben, wenn jeder
                                              «seinen Standpunkt» hat, wenn
                                              keiner dem anderen etwas zu sagen
                                              hat. 
                                       | 
                                     
                                    
                                      | 
                                         Mais c'est le propre de
                                              la connaissance de l'esprit que de
                                              s'affranchir complètement de ces
                                              "points de vue", de cette position
                                              sur des points de vue, pour
                                              devenir en fait quelque chose qui
                                              rend les humains réceptifs à la
                                              vie, à une véritable école. Celui
                                              qui se familiarise avec la science
                                              de l'esprit dans le sens où nous
                                              l'entendons ici en tant que
                                              science d'orientation
                                              anthroposophique, telle qu'elle
                                              est représentée par l'édifice de
                                              Dornach, pour lui, chaque personne
                                              qu'il rencontre dans la vie
                                              devient un problème intéressant.
                                              L'enfant lui-même, c'est justement
                                              important pour l'art de
                                              l'éducation ; l'enfant devient un
                                              problème intéressant. Et de même
                                              que dans la vie physique on
                                              ressent la faim par rapport à la
                                              nature extérieure, de même qu'on
                                              doit s'unir à la nature
                                              extérieure, de même on ressent, en
                                              tant que spécialiste de la science
                                              de l'esprit, le besoin de se
                                              confronter toujours et encore à ce
                                              que les autres humains pensent, à
                                              ce que les autres humains pensent,
                                              ressentent et veulent. La science
                                              de l'esprit nous met en contact
                                              avec les humains dans le sens le
                                              plus large du terme. 
                                       | 
                                      
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                                       | 
                                      
                                         Das
                                              aber ist das Eigentümliche bei der
                                              Geist-Erkenntnis, daß sie von
                                              diesen «Standpunkten», von diesem
                                              Stehen auf Standpunkten ganz
                                              loskommt, daß sie eigentlich wird
                                              etwas, was Menschen empfänglich
                                              macht für das Leben, für eine
                                              wahre Schule. Derjenige, der sich
                                              mit Geisteswissenschaft in dem
                                              Sinne, wie sie hier als
                                              anthroposophisch orientierte
                                              gemeint ist, wie sie durch den
                                              Dornacher Bau repräsentiert wird,
                                              bekannt macht, für den wird jeder
                                              einzelne Mensch, dem er im Leben
                                              begegnet, ein interessantes
                                              Problem. Das Kind selbst, das ist
                                              ja wichtig gerade für die
                                              Erziehungskunst; das Kind wird
                                              ein interessantes Problem. Und so
                                              wie man im physischen Leben Hunger
                                              fühlt gegenüber der äußeren Natur,
                                              wie man sich verbinden muß mit der
                                              äußeren Natur, so fühlt man als
                                              Geisteswissenschafter das
                                              Bedürfnis, sich immer und immer
                                              mit dem auseinanderzusetzen, was
                                              andere Menschen meinen, was andere
                                              Menschen denken, empfinden und
                                              wollen. Geisteswissenschaft bringt
                                              uns im weitesten Umfange mit den
                                              Menschen zusammen. 
                                       | 
                                     
                                    
                                      | 
                                         Aujourd'hui, le chercheur
                                              en sciences humaines peut dire
                                              avant tout que lorsqu'il lit
                                              d'autres visions du monde, il les
                                              laisse agir sur lui différemment
                                              des autres humains. Il s'interroge
                                              moins sur ce qui est erreur ou
                                              vérité, car c'est le plus souvent
                                              son propre point de vue qui en
                                              décide, et c'est sur ce point de
                                              vue je me suis donc tout de suite
                                              exprimé. Mais, quelle que soit
                                              l'erreur présumée produite par tel
                                              ou tel en pensant ou en agissant,
                                              ce que l'être humain nous présente
                                              est le complément de notre propre
                                              être lorsque nous nous imprégnons
                                              de la science de l'esprit. De même
                                              que le naturaliste a besoin de se
                                              confronter à l'expérimentation, le
                                              chercheur de l'esprit a besoin de
                                              se confronter à tout ce qui est
                                              humain. S'il fonde une vision du
                                              monde, celle-ci devient une
                                              impulsion sociale, parce qu'elle
                                              ne sépare pas les humains, parce
                                              qu'elle les rassemble ; parce
                                              qu'elle introduit à son tour la
                                              vie individuelle dans ce qui n'est
                                              sinon qu'un point de vue abstrait
                                              que chacun peut avoir vis-à-vis de
                                              tous. Le chercheur d'esprit se
                                              trouve face au petit enfant qui ne
                                              sait peut-être que balbutier, qui
                                              ne sait peut-être même pas
                                              balbutier, qui peut lui révéler
                                              des secrets à partir de regards
                                              élémentaires à travers son œil
                                              encore tout enfantin. Il reçoit
                                              des révélations de tout ce qui est
                                              humain. Ainsi, ce que la science
                                              de l'esprit a à dire, si on
                                              l'intègre une fois dans la vie
                                              humaine, devient une impulsion
                                              pour la vie sociale des humains.
                                              De même que la connaissance
                                              scientifique a extrait du langage
                                              humain le contenu de la pensée, de
                                              même qu'elle a créé la phrase, de
                                              même la science de l'esprit
                                              introduira dans notre langage une
                                              substantialité spirituelle
                                              vivante, et notre langage, par le
                                              fait que la science de l'esprit
                                              conduit l'humain à l'humain,
                                              deviendra le principal moyen
                                              d'amélioration sociale pour les
                                              temps à venir. 
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                                         Heute
                                              kann der Geisteswissenschafter vor
                                              allen Dingen sagen: wenn er andere
                                              Weltanschauungen liest, oh, er
                                              läßt sie anders auf sich wirken
                                              als andere Menschen. Er fragt
                                              weniger nach dem, was Irrtum oder
                                              Wahrheit ist, denn das ist ja
                                              zumeist nur der eigene Standpunkt,
                                              der darüber entscheidet, und über
                                              diesen Standpunkt habe ich mich ja
                                              gerade ausgesprochen. Aber wie
                                              groß auch der vermeintliche Irrtum
                                              sein mag, der von dem oder jenem
                                              hervorgebracht wird denkend oder
                                              handelnd, dasjenige, was der
                                              Mensch uns darlebt, es ist die
                                              Ergänzung unseres eigenen Wesens,
                                              wenn wir uns von
                                              Geisteswissenschaft durchdringen.
                                              So wie der Naturforscher das
                                              Bedürfnis hat, sich mit dem
                                              Experiment auseinanderzusetzen, so
                                              hat der Geistesforscher das
                                              Bedürfnis, sich mit allem
                                              Menschlichen auseinanderzusetzen.
                                              Begründet er eine Weltanschauung,
                                              so wird sie zu einem sozialen
                                              Impuls, weil sie die Menschen
                                              nicht auseinanderbringt, weil sie
                                              die Menschen zusammenführt; weil
                                              sie wiederum individuelles Leben
                                              hineinbringt in dasjenige, was
                                              sonst nur abstrakter Standpunkt
                                              ist, den jeder jedem gegenüber
                                              haben kann. Der Geistesforscher,
                                              er tritt dem kleinen Kinde
                                              gegenüber, das vielleicht nur
                                              lallen kann, vielleicht nicht
                                              einmal lallen kann, das aus
                                              elementaren Blicken heraus ihm
                                              Geheimnisse durch das noch ganz
                                              kindliche Auge enthüllen kann. Er
                                              empfängt Offenbarungen von allem
                                              Menschlichen. Dadurch wird
                                              dasjenige, was
                                              Geisteswissenschaft zu sagen hat,
                                              wenn man es nur einmal aufnehmen
                                              wird in das menschliche Leben, zum
                                              Impuls für soziales Zusammensein
                                              der Menschen. So wie die
                                              naturwissenschaftliche Erkenntnis
                                              herausgeholt hat aus der
                                              menschlichen Sprache den
                                              Gedankeninhalt, so wie sie die
                                              Phrase geschaffen hat, so wird
                                              Geisteswissenschaft in unsere
                                              Sprache hineingeheimnissen
                                              lebendige geistige
                                              Substantialität, und unsere
                                              Sprache wird dadurch, daß
                                              Geisteswissenschaft den Menschen
                                              zum Menschen führt, zu dem
                                              wichtigsten sozialen
                                              Besserungsmittel für die kommende
                                              Zeit werden. 
                                       | 
                                     
                                    
                                      | 
                                         Et c'est tout de suite
                                              parce que la connaissance est
                                              devenue si abstraite d'un côté,
                                              que la volonté est devenue
                                              dépendante des simples émotions,
                                              des simples instincts personnels,
                                              comme je l'ai aussi expliqué
                                              aujourd'hui. Du fait que la
                                              science de l'esprit crée ses
                                              contenus à partir de la volonté
                                              portée par la pensée, ce qu'elle
                                              peut donner à l'humain est la base
                                              d'intérêts plus vastes que ceux
                                              que peuvent donner le simple
                                              sentiment personnel, le simple
                                              égoïsme personnel. En conclusion,
                                              qu'est-ce qui est devenu
                                              l'impactant dans la vie sociale au
                                              cours des trois ou quatre derniers
                                              siècles ? L'impactant est devenu
                                              l'égoïsme. Si l'on ne peut pas
                                              s'élever par la connaissance
                                              [lacune] vers l'humain, si
                                              l'humain ne peut pas nous
                                              pénétrer, alors nous ne pouvons
                                              faire valoir que l'égoïsme dans la
                                              vie sociale. Mais dès l'instant où
                                              nous avons la vie de l'esprit dans
                                              son indépendance, et que nous
                                              pouvons ainsi fonder cette
                                              indépendance dans l'art de
                                              l'éducation que j'ai esquissée
                                              aujourd'hui, et dès l'instant où
                                              nous imprégnons notre volonté
                                              d'idées, nous pouvons trouver le
                                              chemin de l'humain à l'humain dans
                                              notre vie économique, nous pouvons
                                              former des associations à partir
                                              des états de professions, nous
                                              pouvons former des associations à
                                              partir de la réunion de
                                              consommateurs et de producteurs,
                                              nous pouvons former une structure
                                              économique dans l'organisme social
                                              qui est précisément construite sur
                                              ce qu'un humain peut apprendre
                                              d'un autre, sur ce qu'un humain
                                              peut expérimenter d'un autre. La
                                              routine de la vie se transforme
                                              ainsi en pratique de la vie. Plus
                                              on observe la vie humaine de
                                              l'intérieur, plus on regarde la
                                              vie humaine elle-même, plus la
                                              nécessité de la triarticulation de
                                              l'organisme social s'impose de
                                              toutes parts. Et de même que d'un
                                              côté la vie de l'économie est
                                              fécondée par un vouloir imprégné
                                              d'idées, et de l'autre la vie de
                                              l'esprit [lacune], de même ce qui
                                              se passe entre les humains - à
                                              notre époque, cela ne se passe en
                                              fait que sous forme de convention,
                                              et ce à tel point, que l'on veut
                                              aussi la convention sous la forme
                                              de la Société des Nations entre
                                              les peuples -, devient un élément
                                              vivant dans la vie de droit
                                              étatique, qui doit se tenir en
                                              face des autres membres
                                              indépendants, de la vie de
                                              l'esprit indépendante, de la vie
                                              de l'économie indépendante, en
                                              tant que membre indépendant de
                                              l'organisme social triarticulé.
                                              Mais vous voyez en même temps,
                                              tout de suite à partir de
                                              l'exemple de l'art de l'éducation,
                                              comment la science de l'esprit,
                                              comment cette science de l'esprit
                                              doit être la base sur laquelle
                                              doit être édifiée la structure de
                                              l'organisme social triarticulé,
                                              intervient dans la vie populaire,
                                              dans la vie sociale. Oh, à quoi
                                              est-on arrivé à notre époque sous
                                              l'influence des deux éléments
                                              d'âme que nous venons de décrire ?
                                              D'un côté, nous avons, la pensée
                                              abstraite qui dépasse, j'aimerais
                                              dire, toute individualité humaine,
                                              et qui est la même chez tous les
                                              humains qui sont parvenus à la
                                              capacité de cette pensée
                                              intellectuelle logiquement
                                              abstraite. Parce que c'est la même
                                              chose, il est nécessaire que ce
                                              que l'humain ne peut pas acquérir
                                              en tant qu'humain abstrait, ce
                                              qu'il veut acquérir dans la
                                              communauté sociale, s'appuie sur
                                              le sous-humain, sur les simples
                                              instincts, sur les instincts
                                              égoïstes. Et c'est ainsi que nous
                                              voyons, comme à l'époque du
                                              darwinisme, où l'on a remarqué
                                              dans le règne animal la lutte pour
                                              l'existence, même si elle n'était
                                              que limitée, comment les
                                              naturalistes ont voulu devenir des
                                              politiciens sociaux, des
                                              scientifiques sociaux, et ont
                                              maintenant voulu établir la lutte
                                              pour l'existence comme une
                                              évidence dans la vie humaine. Oui,
                                              il est même vrai que la lutte pour
                                              l'existence ferait rage dans la
                                              vie humaine si seuls les instincts
                                              de l'égoïsme pouvaient être actifs
                                              dans la vie sociale. Et [cette
                                              lutte pour l'existence], Lénine et
                                              Trotsky veulent aussi la mener ;
                                              ils ne feront qu'organiser
                                              l'égoïsme. Cela, tous ceux qui
                                              peuvent voir la vie humaine
                                              aujourd'hui le savent. Tout le
                                              reste ne sera qu'un masque. Nous
                                              voyons déjà aujourd'hui la
                                              fausseté interne du léninisme, qui
                                              promet aux gens des montagnes
                                              d'or, un temps de travail court,
                                              et qui en est déjà arrivé à
                                              établir un temps de travail de
                                              douze heures, parce que cela
                                              s'avère être une nécessité dans le
                                              cadre du mécanisme que l'on veut
                                              introduire. 
                                       | 
                                      
                                          25 
                                       | 
                                      
                                         Und
                                              gerade dadurch, daß die Erkenntnis
                                              auf der einen Seite so abstrakt
                                              geworden ist, ist der Wille
                                              abhängig geworden von den bloßen
                                              Emotionen, von den bloßen
                                              persönlichen Instinkten, wie ich
                                              heute auch ausgeführt habe.
                                              Dadurch, daß Geisteswissenschaft
                                              herausschafft ihre Inhalte aus dem
                                              gedankengetragenen Willen, dadurch
                                              ist das, was sie dem Menschen
                                              geben kann, die Grundlage für
                                              weitergehende Interessen, als sie
                                              das bloß persönliche Fühlen, der
                                              bloß persönliche Egoismus geben
                                              kann. Was ist denn zum Schluß in
                                              den letzten drei bis vier
                                              Jahrhunderten im sozialen Leben
                                              das Ausschlaggebende geworden? Das
                                              Ausschlaggebende ist der Egoismus
                                              geworden. Wenn man sich nicht
                                              erheben kann durch die Erkenntnis,
                                              [Lücke] zu dem Menschlichen, wenn
                                              das Menschliche uns nicht
                                              durchdringen kann, dann können wir
                                              im sozialen Leben nur den Egoismus
                                              geltend machen. In dem Augenblicke
                                              aber, wo wir das Geistesleben in
                                              seiner Selbständigkeit haben, und
                                              dadurch jene Selbständigkeit
                                              begründen können in der
                                              Erziehungskunst, die ich heute
                                              skizziert habe, und in dem
                                              Augenblick, wo wir unser Wollen
                                              von Ideen durchdringen, können wir
                                              in unserem Wirtschaftsleben den
                                              Weg finden von Mensch zu Mensch,
                                              können aus den Berufsständen,
                                              können aus dem Zusammenfügen von
                                              Konsumenten und Produzenten
                                              Assoziationen bilden, können
                                              bilden eine Wirtschaftsstruktur im
                                              sozialen Organismus, die aufgebaut
                                              ist gerade auf demjenigen, was
                                              ein Mensch vom anderen lernen
                                              kann, was ein Mensch vom anderen
                                              erfahren kann. Lebensroutine wird
                                              sich verwandeln dadurch in
                                              Lebenspraxis. Je innerlicher man
                                              betrachtet das Menschenleben, je
                                              mehr man auf das Menschenleben
                                              selbst hinsieht, desto mehr drängt
                                              sich aus jeder Ecke die
                                              Notwendigkeit der Dreigliederung
                                              des sozialen Organismus heraus.
                                              Und wie auf der einen Seite das
                                              Wirtschaftsleben befruchtet wird
                                              durch ein von Ideen durchdrungenem
                                              Wollen, auf der anderen Seite das
                                              Geistesleben [Lücke], so wird
                                              dasjenige, was zwischen Mensch zu
                                              Mensch sich abspielt — in der
                                              heutigen Zeit spielt es sich
                                              eigentlich nur als Konvention ab,
                                              und zwar so sehr, daß man
                                              Konvention auch will in Form des
                                              Völkerbundes zwischen den Völkern
                                              —, zum lebendigen Elemente im
                                              staatlichen Rechtsleben, das als
                                              ein selbständiges Glied im
                                              dreigliedrigen sozialen Organismus
                                              den anderen selbständigen
                                              Gliedern, dem selbständigen
                                              Geistesleben, dem selbständigen
                                              Wirtschaftsleben gegenüberstehen
                                              soll. Aber Sie sehen zugleich
                                              gerade an dem Beispiel der
                                              Erziehungskunst, wie in das
                                              Volksleben, in das soziale Leben
                                              hereingreift die
                                              Geisteswissenschaft, wie diese
                                              Geisteswissenschaft es sein muß,
                                              auf deren Grundlagen aufgebaut
                                              werden muß die Struktur des
                                              dreigliedrigen sozialen
                                              Organismus. Oh, zu was allem ist
                                              man gekommen in der neuesten Zeit
                                              unter dem Einflusse der zwei
                                              geschilderten Seelenelemente! Da
                                              haben wir auf der einen Seite das,
                                              ich möchte sagen, über alle
                                              menschliche Individualität
                                              hinausgreifende abstrakte Denken,
                                              das gleich ist bei allen Menschen,
                                              die es zu der Fähigkeit dieses
                                              logisch abstrakten
                                              intellektualistischen Denkens
                                              gebracht haben. Weil das gleich
                                              ist, deshalb ist auch notwendig,
                                              daß dasjenige, was der Mensch doch
                                              nicht als abstrakter Mensch
                                              erlangen kann, was er erwerben
                                              will in der sozialen Gemeinschaft,
                                              daß sich das auf das
                                              Untermenschliche, auf die bloßen
                                              Instinkte, auf die egoistischen
                                              Instinkte aufbaut. Und so sehen
                                              wir, wie in der Zeit des
                                              Darwinismus, wo man bemerkt hat
                                              im Tierreiche den allerdings auch
                                              da nur eingeschränkt geltenden
                                              Kampf ums Dasein, wie es gekommen
                                              ist, daß Naturforscher
                                              Sozialpolitiker,
                                              Sozialwissenschafter werden
                                              wollten, und nun auch im
                                              Menschenleben den Kampf ums Dasein
                                              statuieren wollten als das
                                              Selbstverständliche. Ja, es ist
                                              sogar wahr, daß der Kampf ums
                                              Dasein im Menschenleben wüten
                                              würde, wenn nur die Instinkte des
                                              Egoismus im sozialen Leben tätig
                                              sein könnten. Und [diesen Kampf
                                              ums Dasein wollen] auch Lenin und
                                              Trotzki statuieren; sie werden nur
                                              den Egoismus organisieren. Das
                                              weiß jeder, der das Menschenleben
                                              heute durchschauen kann. Alles
                                              übrige wird eine Maske sein. Wir
                                              sehen schon heute die innere
                                              Unwahrheit des Leninismus, der den
                                              Leuten goldene Berge verspricht,
                                              kurze Arbeitszeit, und jetzt
                                              bereits dabei angekommen ist,
                                              zwölfstündige Arbeitszeit zu
                                              statuieren, weil sich das als eine
                                              Notwendigkeit herausstellt
                                              innerhalb des Mechanismus, den man
                                              da einführen will. 
                                       | 
                                     
                                    
                                      | 
                                         Mais dans la vie humaine,
                                              ce qui est présent en lui en tant
                                              que pensée abstraite, ce qui est
                                              identique chez tous les humains,
                                              ne pourra jamais dire oui à cette
                                              lutte pour l'existence, il sera
                                              toujours insatisfait de cette
                                              lutte pour l'existence, il
                                              aspirera toujours à l'harmonie, au
                                              dépassement de la lutte pour
                                              l'existence. Mais si nous ne
                                              parvenons pas à insuffler une
                                              véritable spiritualité dans
                                              l'intellectualisme abstrait, le
                                              monde de l'abstraction sera trop
                                              faible pour faire sortir l'égoïsme
                                              de la vie sociale. Et d'un autre
                                              côté, l'égoïsme restera brutal si
                                              on n'y verse pas ce que seules la
                                              connaissance de l'esprit, la
                                              vision de l'esprit peuvent
                                              apporter à l'humain. Ce qui se
                                              présente aujourd'hui de manière
                                              dualiste chez l'humain, d'un côté
                                              l'intellectualisme abstrait, de
                                              l'autre le simple fonctionnement
                                              des instincts, ne peut trouver son
                                              équilibre que si les deux peuvent
                                              être imprégnés par l'esprit. Si
                                              les pensées sont spiritualisées,
                                              elles s'approchent de l'humain
                                              individuel et font de cet humain
                                              individuel celui qui ne veut pas
                                              seulement avoir raison, qui ne
                                              peut pas seulement donner ce que
                                              les autres ne veulent pas, mais
                                              qui doit sans cesse se confronter
                                              aux autres humains, qui doit sans
                                              cesse mener avec les autres
                                              humains le langage de la pensée,
                                              en quelque sorte, au lieu du
                                              langage des phrases. Mais celui-ci
                                              ne peut être mené qu'à partir
                                              d'une vie spirituelle qui n'est
                                              pas seulement construite sur le
                                              souvenir, mais qui, comme la faim
                                              et la soif, est construite sur le
                                              renouvellement quotidien, sur la
                                              métamorphose de la vie, qui doit
                                              sans cesse se renouveler, quand
                                              bien même elle serait déjà
                                              parvenue au plus haut niveau. Cela
                                              ne peut se produire que si les
                                              instincts sont pénétrés par les
                                              pensées qui naissent de la manière
                                              que j'ai décrite aujourd'hui.
                                              Alors, l'humain pourra vouloir,
                                              dans le cadre de ses associations
                                              économiques, ce qui dépasse
                                              l'humain individuel. Alors, la vie
                                              de l'économie pourra être
                                              spirituelle. Il est vrai
                                              qu'aujourd'hui, quand on regarde
                                              le monde, quand on regarde la vie
                                              réelle, la nécessité de ce que
                                              l'on peut exiger comme
                                              triarticulation de l'organisme
                                              social se fait sentir. Ce n'est
                                              pas une utopie. Seuls les humains
                                              qui n'ont pas le sens de la
                                              réalité, qui sont eux-mêmes des
                                              utopistes, et qui déclarent donc
                                              utopique tout ce qui ne va pas
                                              dans leurs utopies, qualifient la
                                              triarticulation d'utopie. 
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                                         Aber
                                              niemals wird im Menschenleben das,
                                              was in ihm als abstraktes Denken
                                              vorhanden ist, was bei allen
                                              Menschen gleich ist, ja sagen
                                              können zu diesem Kampf ums Dasein,
                                              das wird immer unzufrieden sein
                                              mit diesem Kampf ums Dasein, das
                                              wird immer nach Harmonie, nach
                                              Überwindung des Kampfes ums Dasein
                                              hinstreben. Wenn wir aber nicht
                                              dazu gelangen, hineinzugießen
                                              wirkliche Geistigkeit in den
                                              abstrakten Intellektualismus, so
                                              wird die Welt der Abstraktion zu
                                              schwach sein, um aus dem sozialen
                                              Leben den Egoismus
                                              herauszubringen. Und auf der
                                              anderen Seite wird der Egoismus
                                              brutal bleiben, wenn in ihn nicht
                                              hineingegossen wird dasjenige, was
                                              nur Geist-Erkenntnis, Geistesschau
                                              über den Menschen bringen kann.
                                              Dasjenige, was im Menschen heute
                                              dualistisch auftritt, auf der
                                              einen Seite der abstrakte
                                              Intellektualismus, auf der anderen
                                              Seite das bloße Walten der
                                              Instinkte, es kann nur seinen
                                              Ausgleich finden dadurch, daß
                                              beides durchdrungen werden kann
                                              vom Geiste. Werden die Gedanken
                                              vergeistigt, dann werden sie an
                                              den individuellen Menschen
                                              herangebracht und machen diesen
                                              individuellen Menschen zu dem, der
                                              nicht nur recht haben will, der
                                              nicht nur dasjenige geben kann,
                                              was die anderen nicht wollen,
                                              sondern der sich mit den anderen
                                              Menschen fortwährend
                                              auseinandersetzen muß, fortwährend
                                              mit den anderen Menschen
                                              gewissermaßen anstelle der
                                              Phrasensprache die Gedankensprache
                                              führen muß. Die wird aber nur
                                              geführt aus einem Geistesleben
                                              heraus, das nicht bloß auf die
                                              Erinnerung gebaut ist, sondern das
                                              wie Hunger und Durst auf die
                                              tägliche Erneuerung, auf die
                                              Metamorphose des Lebens gebaut
                                              ist, das immerfort sich erneuern
                                              muß, wenn es auch bis zum Höchsten
                                              schon gediehen wäre. Das kann nur
                                              geschehen, wenn die Instinkte
                                              durchdrungen werden von
                                              denjenigen Gedanken, die auf die
                                              Art entstehen, wie ich das heute
                                              geschildert habe. Dann wird der
                                              Mensch innerhalb seiner
                                              wirtschaftlichen Assoziationen
                                              dasjenige wollen können, was über
                                              den einzelnen Menschen hinausgeht.
                                              Dann wird das Wirtschaftsleben
                                              durchgeistigt sein können. Es ist
                                              schon so, wo man die Welt auch
                                              anfaßt heute, wo man hineinschaut
                                              ins wirklichkeitsgemäße Leben, da
                                              ergibt sich die Notwendigkeit zu
                                              dem, was man als Dreigliederung
                                              des sozialen Organismus fordern
                                              kann. Das ist nicht eine Utopie.
                                              Als Utopie bezeichnen die
                                              Dreigliederung nur diejenigen
                                              Menschen, die keinen
                                              Wirklichkeitssinn haben, die
                                              selber Utopisten sind, und die
                                              daher alles dasjenige, was ihnen
                                              in ihre Utopien nicht hineinpaßt,
                                              zur Utopie erklären. 
                                       | 
                                     
                                    
                                      | 
                                         Ce qui est présenté au
                                              monde comme l'impulsion de la
                                              triarticulation de l'organisme
                                              social est tiré de la vie pleine.
                                              Mais cela montre aussi que cette
                                              vie pleine exige aujourd'hui une
                                              imprégnation de ce qui peut être
                                              saisi de manière vivante dans la
                                              vision de l'esprit. Cette vision
                                              de l'esprit est nécessaire à
                                              l'humain. Et tant que l'on n'aura
                                              pas reconnu que l'humain n'est pas
                                              un simple être naturel, on ne
                                              pourra pas parvenir à une solution
                                              des problèmes sociaux si pressants
                                              aujourd'hui. Il y a des années,
                                              lorsque le matérialisme théorique
                                              était à son apogée, les gens qui
                                              pouvaient déjà voir que ce
                                              matérialisme théorique devait
                                              aussi conduire au matérialisme
                                              pratique se sont emportés contre
                                              ce matérialisme. Mais on ne peut
                                              pas s'empêcher de dire qu'en fin
                                              de compte, les humains qui sont
                                              devenus des matérialistes
                                              théoriques, comme Haeckel et
                                              d'autres, n'étaient pas aussi des
                                              humains intelligents. On se trouve
                                              alors face à un phénomène
                                              singulier : des esprits vraiment
                                              brillants sont devenus
                                              matérialistes. Pourquoi ? Ils sont
                                              devenus matérialistes parce que la
                                              pensée qui s'est développée au
                                              cours des trois ou quatre derniers
                                              siècles en tant que pensée
                                              abstraite - cela devient clair
                                              pour les chercheurs en sciences de
                                              l'esprit - doit être expliquée de
                                              manière matérialiste. Cette pensée
                                              qui fait la grandeur de la science
                                              de la nature est liée à l'outil du
                                              cerveau, à l'outil du corps
                                              humain. La pensée s'arrête à/avec
                                              la mort. Seul si nous insufflons
                                              la volonté dans nos opérations de
                                              pensée, si nous ne nous laissons
                                              pas seulement guider par
                                              l'observation de la nature et
                                              l'expérimentation, si nous
                                              insufflons dans la pensée ce qui
                                              s'élève de la volonté, alors il en
                                              résulte quelque chose qui peut
                                              devenir libre du corps, qui est
                                              vraiment psycho-spirituel. Le
                                              matérialisme avait raison pour la
                                              pensée qui s'est développée au
                                              cours des trois ou quatre derniers
                                              siècles et qui a atteint son
                                              apogée à l'époque actuelle. Il
                                              faut expliquer cela de manière
                                              matérialiste. C'est pourquoi les
                                              humains les plus intelligents sont
                                              devenus matérialistes dans la
                                              deuxième moitié du XIXe siècle,
                                              parce qu'ils se sont finalement
                                              retrouvés face à la grande énigme
                                              suivante : qu'en est-il de la
                                              pensée ordinaire qui atteint une
                                              telle hauteur précisément dans la
                                              science de la nature ? Cela doit
                                              être expliqué de manière
                                              matérialiste. Le matérialisme, à
                                              sa manière, a pleinement raison,
                                              et personne ne peut être
                                              spiritualiste, au sens de la
                                              science de l'esprit orientée
                                              anthroposophiquement, s'il ne sait
                                              pas que le matérialisme a raison
                                              dans son domaine limité. Celui qui
                                              pose la question : Soit le
                                              matérialisme, soit le
                                              spiritualisme ? - il fait fausse
                                              route. Car le matérialisme a son
                                              domaine, et il faut bien
                                              comprendre que si l'humain veut
                                              sauver le spirituel, il doit aussi
                                              aller au-delà de la pensée dont il
                                              est si fier aujourd'hui. De même,
                                              un véritable ordre social
                                              souhaitable ne pourra jamais voir
                                              le jour si l'humain ne veut fonder
                                              ces ordres sociaux qu'à partir des
                                              émotions égoïstes ordinaires, car
                                              celles-ci ne peuvent fonder que la
                                              lutte pour l'existence, et non un
                                              rêve social à la Lénine. L'humain
                                              peut seulement fonder un véritable
                                              ordre social s'il déverse dans
                                              cette vie sociale le
                                              spirituel-d'âme tel qu'il est
                                              décrit aujourd'hui et tel qu'il
                                              est stimulé en lui par cette
                                              vision du monde qui vient de la
                                              vision de l'esprit. L'humain
                                              pourra alors reconnaître et
                                              réaliser par la vie ce que Goethe
                                              avait planant devant lui lorsqu'il
                                              a posé son regard sur l'essence de
                                              l'humain et s'est demandé :
                                              "comment l'humain se tient-il en
                                              fait à la nature ? - Goethe se
                                              disait : "Si nous considérons tout
                                              cela, depuis les merveilleuses
                                              étoiles au-dessus de nous jusqu'à
                                              tout ce qui se présente comme
                                              nature autour de nous dans les
                                              différents règnes, nous devons
                                              regarder l'humain, face à cette
                                              nature, comment il absorbe cette
                                              nature en lui, comment il la
                                              transforme, comment il la fait
                                              naître en lui comme quelque chose
                                              de nouveau, créant une nature
                                              supérieure par l'humain dans
                                              l'humain, une nature supérieure
                                              qui est spirituelle-âme,
                                              psychique-spirituelle. C'est ce
                                              qu'exprime si bien Goethe en
                                              disant : 
                                       | 
                                      
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                                       | 
                                      
                                         Dasjenige,
                                              was der Welt entgegengehalten wird
                                              als der Impuls der Dreigliederung
                                              des sozialen Organismus, es ist
                                              aus dem vollen Leben
                                              herausgegriffen. Es zeigt aber
                                              auch, daß dieses volle Leben heute
                                              fordert eine Durchdringung mit
                                              dem, was lebendig in Geistesschau
                                              ergriffen werden kann. Diese
                                              Geistesschau ist dem Menschen
                                              notwendig. Und ehe man nicht
                                              erkannt, daß der Mensch nicht ein
                                              bloßes Naturwesen ist, ehedem wird
                                              man nicht zu einer Lösung der
                                              heute so drängenden sozialen
                                              Probleme kommen können. Vor
                                              Jahren, als der theoretische
                                              Materialismus in seiner Blüte
                                              stand, da haben sich die Leute
                                              ereifert, die schon durchschauen
                                              konnten, daß dieser theoretische
                                              Materialismus auch zum praktischen
                                              Materialismus führen müsse, sie
                                              haben sich ereifert gegen diesen
                                              Materialismus. Aber man kann doch
                                              nicht umhin zu sagen, daß
                                              schließlich die Menschen, die
                                              theoretische Materialisten
                                              geworden sind, wie Haeckel und
                                              ähnliche, nicht auch gescheite
                                              Menschen gewesen sind. Man steht
                                              da der eigentümlichen Erscheinung
                                              gegenüber, daß wahrhaft helle
                                              Köpfe Materialisten geworden sind.
                                              Warum? Sie sind Materialisten
                                              geworden, weil das Denken, das
                                              sich im Laufe der letzten drei bis
                                              vier Jahrhunderte als das
                                              abstrakte Denken entwikkelt hat —
                                              gerade für den Geistesforscher
                                              wird das klar —, materialistisch
                                              erklärt werden muß. Dasjenige
                                              Denken, das die Naturwissenschaft
                                              groß macht, das ist an das
                                              Werkzeug des Gehirns, an das
                                              Werkzeug des menschlichen Leibes
                                              gebunden. Das Denken hört mit dem
                                              Tode auf. Allein wenn wir den
                                              Willen hineingießen in unsere
                                              Gedankenoperationen, wenn wir uns
                                              nicht nur leiten lassen von
                                              Naturbeobachtung und Experiment,
                                              wenn wir das Denken durchgießen
                                              mit demjenigen, was aus dem Willen
                                              aufsteigt, dann ergibt sich etwas,
                                              was leibfrei werden kann, was
                                              wirklich seelisch-geistig ist. Der
                                              Materialismus hatte recht für
                                              dasjenige Denken, das gerade in
                                              den letzten drei bis vier
                                              Jahrhunderten groß geworden und
                                              auf seinen Höhepunkt gekommen ist
                                              in die Gegenwart herein. Das muß
                                              man materialistisch erklären.
                                              Daher sind die gescheitesten
                                              Menschen in der zweiten Hälfte des
                                              19. Jahrhunderts Materialisten
                                              geworden, weil ihnen schließlich
                                              nur vorlag das große Rätsel: Wie
                                              ist es mit dem gewöhnlichen
                                              Denken, das gerade in der
                                              Naturwissenschaft zu solcher Höhe
                                              kommt? Das muß materialistisch
                                              erklärt werden. Der Materialismus
                                              auf seine Art ist in vollem Recht,
                                              und keiner kann im Sinne
                                              anthroposophisch orientierter
                                              Geisteswissenschaft Spiritualist
                                              sein, der nicht weiß, daß der
                                              Materialismus auf seinem
                                              eingeschränkten Gebiete sein Recht
                                              hat. Wer nun die Frage stellt:
                                              Entweder Materialismus oder
                                              Spiritualismus? — der ist auf dem
                                              Holzwege. Denn der Materialismus
                                              hat sein Gebiet, und man muß sich
                                              klar darüber sein, daß der Mensch,
                                              will er das Seelisch-Geistige
                                              retten, auch über das Denken
                                              hinauskommen muß, auf das er heute
                                              so stolz ist. Und ebenso wird
                                              niemals eine wirkliche soziale
                                              wünschenswerte Ordnung eintreten
                                              können, wenn der Mensch nur aus
                                              den gewöhnlichen egoistischen
                                              Emotionen heraus diese sozialen
                                              Ordnungen begründen will, denn die
                                              können nur den Kampf ums Dasein
                                              begründen, nicht einen Leninschen
                                              sozialen Traum. Eine wirkliche
                                              soziale Ordnung kann der Mensch
                                              nur begründen, wenn er das
                                              Geistig-Seelische, wie es heute
                                              geschildert ist, und wie es
                                              angeregt in ihm wird durch jene
                                              Weltanschauung, die aus der
                                              Geistesschau kommt, in dieses
                                              soziale Leben hineingießt. Dann
                                              wird der Mensch erkennen und durch
                                              das Leben bewahrheiten können, was
                                              Goethe vorschwebte, als er seinen
                                              Blick richtete auf das Wesen des
                                              Menschen und sich fragte: Wie
                                              steht eigentlich der Mensch zur
                                              Natur? — Goethe sagte sich: Wenn
                                              wir alles das überblicken, von den
                                              wunderbaren Sternen obën bis zu
                                              all dem, was sich in den
                                              verschiedenen Reichen darbietet
                                              als Natur um uns herum, müssen wir
                                              den Menschen anschauen,
                                              gegenüberstehend dieser Natur, wie
                                              er diese Natur in sich aufnimmt,
                                              wie er sie umformt, wie er sie als
                                              etwas Neues in sich schaffend
                                              erstehen läßt, eine höhere Natur
                                              durch den Menschen im Menschen
                                              schaffend, eine höhere Natur, die
                                              geist-seelisch, seelisch-geistig
                                              ist. Das drückt Goethe so schön
                                              aus, indem er sagt: 
                                       | 
                                     
                                    
                                      | 
                                         "En ce que l'humain est
                                              placé au sommet de la nature,
                                              ainsi il se considère de nouveau
                                              comme une nature entière, qui a à
                                              nouveau à produire un sommet en
                                              elle-même. Pour cela, il s'élève
                                              en s'imprégnant de toutes les
                                              perfections et vertus, en appelant
                                              le choix, l'ordre, l'harmonie et
                                              la signification, et en s'élevant
                                              enfin jusqu'à la production de
                                              l'œuvre d'art, qui occupe une
                                              place brillante à côté de ses
                                              autres actes et œuvres". Et comme
                                              le complément de cette pensée est
                                              l'autre, qui se trouve dans le
                                              livre sur Winckelmann, où l'on
                                              trouve aussi celle qui vient
                                              d'être mentionnée, lorsque Goethe
                                              dit : "Quand la saine nature de
                                              l'humain agit/œuvre comme un tout,
                                              s'il se sent dans le monde comme
                                              dans un grand, beau, digne et
                                              précieux ensemble, si le confort
                                              harmonieux lui accordait un pur et
                                              libre ravissement ; alors
                                              l'univers, s'il pouvait se sentir
                                              lui-même, pousserait des cris de
                                              joie comme s'il était arrivé à son
                                              but et admirerait le sommet de son
                                              propre devenir et de son essence.
                                              Car à quoi sert toute la dépense
                                              de soleils, de planètes et de
                                              lunes, d'étoiles et de voies
                                              lactées, de comètes et de taches
                                              nébuleuses, de mondes devenus et
                                              en devenir, si ce n'est, pour
                                              finir, qu'un humain heureux se
                                              réjouit inconsciemment de son
                                              existence/être-là ?" 
                                       | 
                                      
                                          28 
                                       | 
                                      
                                         «Indem
                                              der Mensch auf den Gipfel der
                                              Natur gestellt ist, so sieht er
                                              sich wieder als eine ganze Natur
                                              an, die in sich abermals einen
                                              Gipfel hervorzubringen hat. Dazu
                                              steigert er sich, indem er sich
                                              mit allen Vollkommenheiten und
                                              Tugenden durchdringt, Wahl,
                                              Ordnung, Harmonie und Bedeutung
                                              aufruft, und sich endlich bis zur
                                              Produktion des Kunstwerkes erhebt,
                                              das neben seinen übrigen Taten und
                                              Werken einen glänzenden Platz
                                              einnimmt.» Und wie die Ergänzung
                                              zu diesem Gedanken ist der andere,
                                              der in dem Buche über Winckelmann
                                              steht, in dem auch der eben
                                              genannte zu finden ist, wenn
                                              Goethe sagt: «Wenn die gesunde
                                              Natur des Menschen als ein Ganzes
                                              wirkt, wenn er sich in der Welt
                                              als in einem großen, schönen,
                                              würdigen und werten Ganzen fühlt,
                                              wenn das harmonische Behagen ihm
                                              ein reines freies Entzücken
                                              gewährt; dann würde das Weltall,
                                              wenn es sich selbst empfinden
                                              könnte, als an sein Ziel gelangt
                                              aufjauchzen und den Gipfel des
                                              eigenen Werdens und Wesens
                                              bewundern. Denn wozu dient all der
                                              Aufwand von Sonnen und Planeten
                                              und Monden, von Sternen und
                                              Milchstraßen, von Kometen und
                                              Nebelflecken, von gewordenen und
                                              werdenden Welten, wenn sich nicht
                                              zuletzt ein glücklicher Mensch
                                              unbewußt seines Daseins erfreut?» 
                                       | 
                                     
                                    
                                      | 
                                         C'est à partir d'une
                                              telle mentalité, qui conduit
                                              l'humain à travers la nature, par
                                              la nature, vers lui-même, vers le
                                              psycho-spirituel, c'est à partir
                                              d'un tel état d'esprit que peut
                                              naître ce qui devrait construire
                                              notre vie sociale. Mais elle ne
                                              naîtra que si l'humain, par sa
                                              volonté, dirige son regard vers ce
                                              que l'exploration de la vie de
                                              l'esprit elle-même peut lui
                                              donner. 
                                       | 
                                      
                                          29 
                                       | 
                                      
                                         Aus
                                              solcher Gesinnung heraus, die den
                                              Menschen durch die Natur, über die
                                              Natur zu sich selbst, zum
                                              Seelisch-Geistigen führt, aus
                                              solcher Gesinnung heraus kann nur
                                              dasjenige entstehen, was unser
                                              soziales Leben aufbauen soll. Aber
                                              es wird nur entstehen, wenn der
                                              Mensch durch seinen Willen seine
                                              Blicke hinlenkt auf dasjenige, was
                                              ihm die Erforschung des
                                              Geisteslebens selber geben kann. 
                                       | 
                                     
                                    
                                      | 
                                         C'est pourquoi il doit
                                              être dit : ce n'est pas dans les
                                              institutions extérieures et dans
                                              leur transformation que nous
                                              devons voir ce qui peut nous
                                              conduire plus loin. Quelle que
                                              soit la manière dont nous
                                              transformons les institutions
                                              extérieures, cela ne conduira pas
                                              à une nouvelle construction. Cela
                                              ne peut se faire que si l'humain
                                              va chercher en lui-même ce qui en
                                              lui tend actuellement à la
                                              destruction. Car tout ce qui est
                                              extérieur dans la vie de l'humain
                                              est fait par l'humain lui-même,
                                              par l'essence la plus intime de
                                              l'humain. Ce n'est qu'en
                                              réapprenant, en repensant que nous
                                              pouvons avancer. Il n'y aura pas
                                              d'amélioration plus tôt que
                                              lorsqu'un nombre suffisamment
                                              important d'êtres humains auront
                                              le courage de repenser, de
                                              réapprendre. Et finalement, ce qui
                                              pourra un jour venir à nouveau sur
                                              l'humanité en tant que forces
                                              constructives devra provenir du
                                              courage de s'élever vers l'esprit
                                              réel, afin que celui-ci puisse,
                                              comme je l'ai déjà dit hier à la
                                              fin, éliminer peu à peu, mais
                                              efficacement, le non-esprit. 
                                         
                                       | 
                                      
                                          30 
                                       | 
                                      
                                         Daher
                                              muß gesagt werden: Nicht in
                                              äußeren Institutionen und in ihrer
                                              Umgestaltung sollen wir dasjenige
                                              sehen, was uns weiterführen kann.
                                              Wie wir auch äußere Institutionen
                                              umgestalten mögen, es wird doch zu
                                              keinem Neuaufbau führen. Zu einem
                                              solchen kann nur führen, wenn der
                                              Mensch dasjenige, was in ihm
                                              gegenwärtig zur Zerstörung neigt,
                                              in Ceinem eigenen Inneren selber
                                              aufsucht. Denn alles Äußere, was
                                              im Leben des Menschen entsteht,
                                              wird von dem Menschen selbst, von
                                              dem innersten Wesen des Menschen
                                              gemacht. Nur durch Umlernen, nur
                                              durch Umdenken können wir
                                              vorwärtskommen. 'naher kann es
                                              nicht früher besser werden, als
                                              bis eine genügend große Anzahl von
                                              Menschen den Mut aufbringt zum
                                              Umdenken, zum Umlernen. Und
                                              schließlich wird dasjenige, was
                                              einstmals wiederum als aufbauende
                                              Kräfte über die Menschheit kommen
                                              kann, hervorgehen müssen aus dem
                                              Mute zur Erhebung zum wirklichen
                                              Geiste, damit dieser, wie ich
                                              schon gestern am Schlusse sagte,
                                              nach und nach, aber wirksam den
                                              Ungeist beseitigen könne. 
                                       | 
                                     
                                    
                                      | 
                                         [Un débat s'ensuit]. 
                                       | 
                                      
                                          31 
                                       | 
                                      
                                         [Es
                                              folgt eine Aussprache.] 
                                       | 
                                     
                                    
                                      | 
                                         Mot de la fin 
                                       | 
                                      
                                          32 
                                       | 
                                      
                                         Schlußwort 
                                       | 
                                     
                                    
                                      | 
                                         Mes très chers présents.
                                              Je n'ai aucun point d'appui
                                              particulier dans les propos de M.
                                              B. pour dire quelque chose
                                              d'important dans cette conclusion,
                                              car il a donné l'exemple de la
                                              manière dont on juge, à partir de
                                              la pensée abstraite de notre
                                              époque, ce que l'on aimerait dire
                                              à partir de la pensée féconde de
                                              l'esprit. C'est pourquoi je
                                              voudrais dire quelques mots à
                                              l'intention des auditeurs qui
                                              auraient pu mal comprendre ce que
                                              j'ai dit sur le programme/plan
                                              scolaire. 
                                       | 
                                      
                                          33 
                                       | 
                                      
                                         Meine
                                              sehr verehrten Anwesenden! Ich
                                              habe eigentlich keinen besonderen
                                              Anhaltspunkt aus den Ausführungen
                                              des Herrn B. heraus, um irgend
                                              etwas Erhebliches in diesem
                                              Schlußwort zu sagen, denn er hat
                                              ,das Beispiel erbracht, wie man
                                              aus dem abstrakten Denken der
                                              Gegenwart heraus dasjenige
                                              beurteilt, was eben aus dem
                                              geistbefruchteten Denken heraus
                                              gern gesagt sein möchte. Und daher
                                              möchte ich für diejenigen der
                                              verehrten Zuhörer, welche etwa
                                              auch, aber vielleicht doch
                                              berechtigt, mißverstanden haben
                                              könnten dasjenige, was ich über
                                              den Lehrplan gesagt habe, einige
                                              Worte hier anbringen. 
                                       | 
                                     
                                    
                                      | 
                                         Ce que j'ai dit sur le
                                              plan scolaire, c'est qu'il devrait
                                              viser la concentration. Je n'ai
                                              pas dit qu'il ne devait pas y
                                              avoir d'alternance. Mis à part le
                                              fait que l'on pourrait se demander
                                              si cette alternance doit être
                                              créée après trois à cinq semaines
                                              pour le calcul, ou si c'est mieux
                                              ou pas, c'est une question
                                              purement didactique qui ne peut
                                              pas être traitée de manière
                                              agitatrice, mais uniquement de
                                              manière objective. Mais à part
                                              cela, il faut travailler sur la
                                              concentration dans l'enseignement,
                                              c'est-à-dire qu'il faut traiter
                                              une certaine charge de travail de
                                              telle sorte que l'emploi du temps
                                              ne nous gêne pas, qu'on puisse
                                              vraiment travailler pendant trois
                                              à six semaines, aussi longtemps
                                              qu'il le faut, sans être
                                              interrompu par autre chose. Il va
                                              de soi que l'on tient pleinement
                                              compte de l'entité de l'enfant.
                                              Pour que vous ne vous mépreniez
                                              pas, j'aimerais vous expliquer
                                              comment cela se passe dans
                                              n'importe quelle classe de l'école
                                              Waldorf. Prenons la cinquième
                                              classe de l'école primaire. Je
                                              pourrais tout aussi bien citer la
                                              première. Les cours commencent
                                              quelques minutes après huit heures
                                              du matin. Pendant les deux
                                              premières heures, on travaille
                                              justement à cette concentration
                                              dans ce qui, dans les matières
                                              scolaires habituelles, est
                                              déconcentré par l'emploi du temps,
                                              réparti sur une courte durée sans
                                              aucune concentration. Ainsi,
                                              pendant ces deux premières heures,
                                              jusqu'à quelques minutes après dix
                                              heures, on travaille de manière
                                              concentrée sur ce que l'on
                                              considère habituellement comme le
                                              contenu des matières scolaires.
                                              Ainsi, pendant ce temps, disons un
                                              nombre suffisamment important de
                                              semaines, on travaille le calcul,
                                              puis à nouveau l'étude des langues
                                              pendant un certain nombre de
                                              semaines, et ainsi de suite.
                                              Ensuite vient ce qui rend possible
                                              une concentration en la pratiquant
                                              d'une certaine manière ; chez
                                              nous, on enseigne les langues
                                              étrangères dès les plus petits
                                              enfants, le français et l'anglais,
                                              de sorte que les premières classes
                                              reçoivent déjà un enseignement en
                                              langue étrangère. Et c'est très
                                              impressionnant de voir ces petits
                                              bouts de chou arriver à leurs
                                              cours et de constater qu'ils ont
                                              effectivement fait des progrès
                                              avec une grande joie en quelques
                                              semaines dans l'enseignement des
                                              langues étrangères. On travaille
                                              vraiment avec eux sur
                                              l'utilisation de la langue. Pour
                                              la première classe, c'est déjà le
                                              cas pendant cinq à six semaines ;
                                              on y travaille le français jusqu'à
                                              onze heures, l'anglais jusqu'à
                                              midi. Ensuite, les enfants
                                              rentrent chez eux. Et certains
                                              après-midi - les enfants ont
                                              suffisamment de temps libre, cela
                                              fait aussi partie de l'alternance,
                                              qu'ils sortent à nouveau -
                                              certains après-midi, quand ils
                                              reviennent, ils ont du chant, de
                                              la musique et de l'eurythmie, de
                                              la gymnastique pourvue d'âme, de
                                              l'art du mouvement pourvu d'âme.
                                              Dans cet art du mouvement pourvu
                                              d'âme, les enfants n'ont pas
                                              purement une gymnastique
                                              physiologique, qui est aussi
                                              pratiquée, mais un mouvement
                                              transspiritualisé. Ils ont pour
                                              ainsi dire un langage muet donné
                                              dans l'eurythmie. Les enfants s'y
                                              trouvent extraordinairement bien.
                                              Et lorsqu'il y a souvent des
                                              représentations d'eurythmie lors
                                              de journées où les enfants sont
                                              convoqués pour des fêtes
                                              particulières, les enfants s'y
                                              pressent et on voit comment tout
                                              cela vit. On ne peut donc pas dire
                                              qu'il n'y a pas de variété ou que
                                              l'on ne tient pas compte de ce qui
                                              correspond à la nature de
                                              l'enfant. Mais si l'on dit
                                              maintenant : si les enfants
                                              s'ennuient trop, il faut trouver
                                              autre chose - oui, mes très chers
                                              présents, c'est tout de suite la
                                              tâche de ne jamais laisser les
                                              enfants s'ennuyer ! Les enfants se
                                              fâchent tout au plus une fois
                                              parce que quelque chose les pique,
                                              mais par ennui - il faut y veiller
                                              - ils ne veulent jamais que
                                              l'enseignement s'arrête d'une
                                              manière ou d'une autre. Et j'ai
                                              déjà pu me rendre compte, dans ce
                                              court laps de temps, puisque j'ai
                                              fréquenté l'école deux fois
                                              pendant une longue période et que
                                              j'ai toujours l'enseignement entre
                                              les mains, de la vie qui est ainsi
                                              réellement apportée à l'ensemble
                                              de l'enseignement. 
                                       | 
                                      
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                                       | 
                                      
                                         Was
                                              ich über den Lehrplan gesagt habe,
                                              das ist das, daß er auf
                                              Konzentration hinarbeiten sollte.
                                              Ich habe nicht gesagt, daß keine
                                              Abwechslung da sein sollte.
                                              Abgesehen davon, daß man ja
                                              streiten könnte, ob diese
                                              Abwechslung nach drei bis fünf
                                              Wochen geschaffen werden soll für
                                              das Rechnen, oder ob das besser
                                              ist oder das, das ist eine rein
                                              didaktische Frage, die sich nicht
                                              agitatorisch behandeln läßt,
                                              sondern nur sachlich. Aber
                                              abgesehen davon: man hat auf
                                              Konzentration im Unterricht zu
                                              arbeiten, daß man also ein
                                              gewisses Pensum so aufzuarbeiten
                                              hat, daß einen der Stundenplan
                                              dabei nicht geniert, daß man
                                              wirklich drei bis sechs Wochen, so
                                              lange es notwendig ist, ein Pensum
                                              durcharbeitet, ohne durch etwas
                                              anderes unterbrochen zu sein.
                                              Selbstverständlich wird dabei der
                                              Wesenheit des Kindes voll Rechnung
                                              getragen. Damit Sie mich nicht
                                              mißverstehen, möchte ich Ihnen
                                              ausführen, wie es etwa in
                                              irgendeiner Klasse der
                                              Waldorfschule zugeht. Nehmen wir
                                              die fünfte Volksschulklasse. Ich
                                              könnte ebensogut die erste
                                              anführen. Da beginnt der
                                              Unterricht einige Minuten nach
                                              acht Uhr morgens. Da wird zunächst
                                              in den ersten zwei Stunden eben
                                              auf diese Konzentration in dem
                                              hingewirkt, was sonst in den
                                              gewöhnlichen Schulgegenständen
                                              durch den Stundenplan
                                              dekonzentriert, ohne alle
                                              Konzentration verteilt wird auf
                                              kurze Zeit. So daß also in diesen
                                              zwei ersten Stunden bis etwa ein
                                              paar Minuten nach zehn Uhr in
                                              konzentrierter Weise auf das
                                              hingearbeitet wird, was man sonst
                                              als Inhalt der Schulgegenstände
                                              anschaut. So daß also in dieser
                                              Zeit, sagen wir, durch eine
                                              genügend große Anzahl von Wochen,
                                              Rechnen getrieben wird, dann
                                              wieder Sprachlehre durch eine
                                              Anzahl von Wochen und so weiter.
                                              Dann kommt anschließend dasjenige,
                                              was eine Konzentration dadurch
                                              möglich macht, daß man es in einer
                                              gewissen Weise treibt; schon bei
                                              den kleinsten Kindern wird bei uns
                                              fremdsprachlicher Unterricht
                                              getrieben, französischer und
                                              englischer Unterricht, so daß
                                              schon die ersten Klassen
                                              fremdsprachlichen Unterricht
                                              bekommen. Und es übt einen großen
                                              Eindruck aus, wenn man die kleinen
                                              Sputze kommen sieht in ihre
                                              Stunden und sieht, wie sie
                                              tatsächlich mit einer großen
                                              Freude Fortschritte in den wenigen
                                              Wochen schon gemacht haben im
                                              fremdsprachlichen Unterricht. Da
                                              wird mit ihnen tatsächlich auf das
                                              Gebrauchen der Sprache hin
                                              gearbeitet. Also fünf bis sechs
                                              Wochen ist es bei der ersten
                                              Klasse schon so der Fall; da wird
                                              dann bis elf Uhr Französisch, bis
                                              zwölf Uhr Englisch getrieben. Dann
                                              gehen die Kinder nach Hause. Und
                                              an einigen Nachmittagen — die
                                              Kinder haben genug frei, das
                                              gehört auch zur Abwechslung, daß
                                              sie nun wieder hinauskommen —, an
                                              einigen Nachmittagen, wenn sie nun
                                              wieder kommen, haben sie Gesang,
                                              Musik und Eurythmie, beseeltes
                                              Turnen, beseelte Bewegungskunst.
                                              In dieser beseelten Bewegungskunst
                                              haben die Kinder nicht bloß
                                              physiologisches Turnen, das auch
                                              getrieben wird, sondern
                                              durchgeistigte Bewegung. Sie haben
                                              gleichsam eine stumme Sprache in
                                              der Eurythmie gegeben. In das
                                              finden sich die Kinder
                                              außerordentlich gut hinein. Und
                                              wenn öfter einmal an solchen
                                              Tagen, wo die Kinder zu besonderen
                                              Festlichkeiten zusammengerufen
                                              werden, dann Eurythmieaufführungen
                                              sind, dann drängen sich die Kinder
                                              dazu, dann sieht man, wie das
                                              alles lebt. So daß also davon gar
                                              keine Rede sein kann, daß keine
                                              Abwechslung sei oder keine
                                              Rücksicht auf dasjenige, was der
                                              Natur des Kindes entspricht,
                                              genommen werde. Wenn nun aber
                                              gesagt wird: Wenn es den Kindern
                                              zu langweilig wird, muß etwas
                                              anderes kommen — ja, meine sehr
                                              verehrten Anwesenden, das ist
                                              gerade die Aufgabe, daß es niemals
                                              den Kindern zu langweilig wird!
                                              Die Kinder werden höchstens
                                              einmal ungezogen, weil sie irgend
                                              etwas sticht, aber aus
                                              Langweiligkeit — dafür muß Sorge
                                              getragen werden — wollen sie
                                              niemals, daß der Unterricht
                                              irgendwie aufhöre. Und ich konnte
                                              mich schon in dieser kurzen Zeit,
                                              da ich ja zweimal durch längere
                                              Zeit die Schule besucht habe und
                                              den Unterricht eigentlich immer in
                                              meiner Hand habe, ich konnte mich
                                              überzeugen, wie auf diese Weise
                                              tatsächlich Leben in den ganzen
                                              Unterricht hineingebracht wird. 
                                       | 
                                     
                                    
                                      | 
                                         Mes très chers présents,
                                              si l'on ne veut pas fonder par le
                                              bavardage, mais par l'action, ce
                                              qui est un droit égal pour tous,
                                              il ne faut vraiment pas s'énerver
                                              de manière bavarde sur la
                                              différence entre les entrepreneurs
                                              et les ouvriers, qui existe encore
                                              aujourd'hui malgré tout le
                                              bavardage ; elle est simplement là
                                              comme un fait, et quand on parle
                                              aujourd'hui, on ne peut vraiment
                                              pas effacer cette différence pour
                                              le moment. Dans l'école Waldorf,
                                              l'enfant du prolétariat est assis
                                              à côté de l'enfant de
                                              l'entrepreneur. Les enfants sont
                                              éduqués dans une unité complète,
                                              et l'égalité des droits pour tous
                                              est fondée en acte ! Alors qu'avec
                                              tout le bavardage et l'agitation :
                                              il ne faut pas qu'il y ait des
                                              "entrepreneurs" et des "ouvriers",
                                              on n'arrivera à rien, mais ils
                                              doivent avoir les mêmes droits.
                                              Bref, ce n'est pas en bavardant
                                              que l'on résoudra la question,
                                              mais uniquement en créant des
                                              objectifs et, surtout, en
                                              envisageant une véritable solution
                                              à la question sociale. Ce n'est
                                              pas en bavardant avec des phrases
                                              d'agitation chaque fois qu'il
                                              s'agit de passer à l'action que
                                              l'on fera un seul pas vers
                                              l'amélioration ! C'est ce qui
                                              importe aujourd'hui de faire la
                                              différence entre l'action et le
                                              bavardage. 
                                       | 
                                      
                                          35 
                                       | 
                                      
                                         Meine
                                              sehr verehrten Anwesenden, wenn
                                              man nicht durch Schwätzen, sondern
                                              durch die Tat dasjenige begründen
                                              will, was gleiches Recht für alle
                                              ist, so muß man sich wirklich
                                              nicht in geschwätziger Weise über
                                              den Unterschied zwischen
                                              Unternehmer und Arbeitern
                                              aufregen, der da heute trotz allen
                                              Geschwätzes doch noch vorhanden
                                              ist; er ist einfach als eine
                                              Tatsache da, und wenn man heute
                                              redet, so kann man nun wahrhaftig
                                              diesen Unterschied vorläufig nicht
                                              hinweg-wischen. Es handelt sich
                                              darum bei der Waldorfschule, daß
                                              in der Tat das Proletarierkind
                                              sitzt neben dem Unternehmerkind.
                                              Die Kinder werden in vollständiger
                                              Einheit erzogen, und da wird durch
                                              die Tat gleiches Recht für alle
                                              begründet! Während mit allem
                                              Geschwätz und allem agitatorischen
                                              Herumreden: es müssen nicht
                                              «Unternehmer» und «Arbeiter» da
                                              sein, man noch nichts erreichen
                                              wird, sondern sie müssen gleiches
                                              Recht haben. Kurz, mit Schwätzen
                                              läßt sich die Frage nicht lösen,
                                              einzig und allein dadurch, daß man
                                              Ziele schafft, und vor allen
                                              Dingen die wirkliche Lösung der
                                              sozialen Frage ins Auge faßt.
                                              Dadurch, daß man immer dann, wenn
                                              es sich um die Tat handelt,
                                              hineinschwätzt mit agitatorischen
                                              Phrasen, dadurch kann doch nicht
                                              ein einziger Schritt zur Besserung
                                              jemals gemacht werden! Das ist es,
                                              worauf es heute ankommt, zu
                                              unterscheiden zwischen Tat und
                                              Schwätzen. 
                                       | 
                                     
                                    
                                      | 
                                         Si l'on ne fait pas cette
                                              différence entre les bavards et
                                              ceux qui veulent faire quelque
                                              chose, on n'arrivera pas à une
                                              branche verte, mais les bavards
                                              parleront à mort carrément tout
                                              ordre social. De nos jours, il
                                              n'est pas possible d'obtenir quoi
                                              que ce soit avec de beaux
                                              bavardages, même si ce bavardage
                                              part d'une justification de
                                              l'égalité. L'égalité des droits
                                              doit être fondée, et parler
                                              purement d'égalité de droit ne
                                              mène à rien.   
                                       | 
                                      
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                                       | 
                                      
                                         Wenn
                                              man diesen Unterschied nicht
                                              machen wird zwischen den
                                              Schwätzern und denjenigen, die
                                              etwas tun wollen, wird man nicht
                                              auf einen grünen Zweig kommen,
                                              sondern es werden die Schwätzer
                                              alle soziale Ordnung geradezu
                                              totreden. Mit schönem Geschwätz
                                              ist in unserer heutigen Zeit
                                              nichts zu erreichen, wenn dieses
                                              Geschwätz noch so sehr von
                                              Gleichberechtigung ausgeht.
                                              Gleichberechtigtheit muß begründet
                                              werden, von Gleichberechtigtheit
                                              bloß zu schwätzen, damit ist gar
                                              nichts erreicht. 
                                       | 
                                     
                                    
                                      | 
                                         Une autre question, mes
                                              très chers présents : Ne faut-il
                                              pas aujourd'hui créer les
                                              conditions matérielles préalables
                                              pour les personnes économiquement
                                              opprimées afin de leur offrir la
                                              possibilité d'absorber du
                                              spirituel ? J'ai tout de suite
                                              écrit un article dans le dernier
                                              ou l'avant-dernier numéro de la
                                              revue "Dreigliederung des sozialen
                                              Organismus (Tri articulation de
                                              l'organisme social)", qui paraît à
                                              Stuttgart :   
                                       | 
                                      
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                                       | 
                                      
                                         Eine
                                              andere Frage, meine sehr verehrten
                                              Anwesenden: Muß heute dem
                                              wirtschaftlich Bedrückten nicht
                                              die materielle Vorbedingung
                                              geschaffen sein, damit ihm die
                                              Möglichkeit geboten wird,
                                              Geistiges aufzunehmen? Ich habe
                                              gerade in der letzten oder in der
                                              vorletzten Nummer der Zeitschrift
                                              für «Dreigliederung des sozialen
                                              Organismus», die in Stuttgart
                                              erscheint, einen Artikel
                                              geschrieben: 
                                       | 
                                     
                                    
                                      | 
                                         "Les idées et le pain" -
                                              pour opposer au préjugé courant le
                                              pays selon lequel, lorsque du côté
                                              des rassasiés et ceux qui peuvent
                                              encore se rassasier aujourd'hui
                                              est toujours de nouveau et de
                                              nouveau indiqué sur : Il n'y a
                                              rien d'autre à faire pour résoudre
                                              la question sociale que de faire
                                              travailler les gens. C'est facile
                                              à dire ! Il s'agit de faire en
                                              sorte que les gens voient un but,
                                              un sens à leur travail ! Mais d'un
                                              autre côté, rien n'est fait non
                                              plus si l'on dit toujours de
                                              l'autre côté : il faut d'abord
                                              donner du pain aux gens, ensuite
                                              ils s'élèveront spirituellement,
                                              ou alors on peut faire en sorte
                                              qu'ils s'élèvent spirituellement.
                                              C'est le travail spirituel qui
                                              permet d'obtenir du pain. Il faut
                                              organiser, il faut, d'une certaine
                                              manière, donner une structure
                                              quelconque, une structure sociale,
                                              à ce qui est travaillé, sinon le
                                              pain ne peut pas être produit. Si
                                              une terrible vague de famine
                                              s'étend aujourd'hui sur l'Europe
                                              centrale, cette vague de famine -
                                              même si la situation n'était
                                              évidemment pas bonne auparavant,
                                              nous ne voulons pas en discuter
                                              maintenant - n'est pas venue du
                                              fait que le pain s'est
                                              soudainement retiré de l'humain,
                                              mais du fait que les humains sont
                                              entrés dans un ordre social par la
                                              catastrophe de la guerre, au sein
                                              duquel aucun pain n'est produit,
                                              au sein duquel aucune idée n'agit
                                              pour faire travailler le pain. Les
                                              idées qui ont été adorées jusqu'en
                                              1914 par les gens qui étaient les
                                              leaders ont été rendues absurdes
                                              par les cinq ou six dernières
                                              années, elles ont été rejetées.
                                              Nous avons besoin de nouvelles
                                              idées ! Et si l'on ne se décide
                                              pas à dire : nous avons besoin
                                              d'idées nouvelles - c'est par ces
                                              idées nouvelles que l'ordre social
                                              sera organisé, que le pain
                                              nécessaire sera créé ; si l'on ne
                                              se décide pas à le faire, nous ne
                                              parviendrons pas de manière
                                              salutaire à un développement
                                              ultérieur dans l'avenir. 
                                       | 
                                      
                                          38 
                                       | 
                                      
                                         «Ideen
                                              und Brot» —, um entgegenzutreten
                                              dem landläufigen Vorurteil, daß,
                                              wenn von seiten der Gesättigten
                                              und auch heute noch
                                              Sich-sättigen-Könnenden immer
                                              wieder und wieder darauf
                                              hingewiesen wird: Es braucht ja
                                              nichts anderes getan zu werden, um
                                              die soziale Frage zu lösen, als
                                              daß die Leute arbeiten. Das ist
                                              leicht gesagt! Es handelt sich
                                              darum, daß die Leute ein Ziel
                                              sehen, einen Sinn in ihrer Arbeit!
                                              Aber auf der anderen Seite ist
                                              auch nichts damit getan, wenn
                                              immer gesagt wird von der anderen
                                              Seite: Erst muß den Leuten Brot
                                              geschaffen werden, dann werden sie
                                              geistig hochkom‑ men, oder dann
                                              kann man dafür sorgen, daß sie
                                              geistig hochkom‑ men. Geistige
                                              Arbeit ist es ja, welche dazu
                                              führt, daß das Brot erarbeitet
                                              werde. Man muß organisieren, man
                                              muß in einer gewissen Weise
                                              dasjenige, was gearbeitet wird, in
                                              irgendeine Struktur bringen, in
                                              eine soziale, sonst kann das Brot
                                              nicht entstehen. Wenn jetzt über
                                              Mitteleuropa eine furchtbare
                                              Hungersnotwelle sich ausbreitet,
                                              so ist ja diese Hungersnotwelle —
                                              wenn es auch vorher
                                              selbstverständlich nicht gut war,
                                              darüber wollen wir uns jetzt nicht
                                              unteralten — nicht gekommen
                                              dadurch, daß plötzlich das Brot
                                              sich entzogen hat dem Menschen,
                                              sondern daß die Menschen in eine
                                              soziale Ordnung hineingekommen
                                              sind durch die Kriegskatastrophe,
                                              innerhalb welcher kein Brot
                                              erarbeitet wird, innerhalb welcher
                                              keine Ideen wirken, die das Brot
                                              erarbeiten lassen. Die Ideen, die
                                              bis 1914 von den Leuten angebetet
                                              worden sind, die die Führenden
                                              waren, die sind ad absurdum
                                              geführt durch die letzten fünf bis
                                              sechs Jahre, die sind abgetan. Wir
                                              brauchen neue Ideen! Und wenn man
                                              sich nicht entschließt, sich zu
                                              sagen: Wir brauchen neue Ideen —,
                                              durch diese neuen Ideen wird die
                                              soziale Ordnung organisiert,
                                              dadurch wird das nötige Brot
                                              geschaffen; wenn man sich nicht
                                              entschließt dazu, dann kommen wir
                                              doch in keiner heilsamen Weise zur
                                              Weiterentwickelung in die Zukunft
                                              hinein. 
                                       | 
                                     
                                    
                                      | 
                                         Il est très étrange de
                                              constater, j'aimerais dire, dans
                                              certains cas, que les gens ne
                                              veulent pas admettre comment se
                                              situe et se déroule la vérité.
                                              L'un des plus radicaux était
                                              certainement le prince Krapotkin
                                              jusqu'en 1914. Lorsqu'il est
                                              reparti en Russie, on a entendu
                                              peu de temps après : oui, si nous
                                              recevons seulement du pain de
                                              l'Occident, les choses iront mieux
                                              ! - Et à côté de cela, on
                                              entendait dire qu'il écrivait une
                                              "éthique". Vous voyez, c'est ce
                                              qui nous a ruinés, le fait que les
                                              gens aient d'un côté la vie
                                              matérielle, de l'autre une vie
                                              spirituelle abstraite, et que rien
                                              de cette vie spirituelle abstraite
                                              n'intervienne dans la vie
                                              réellement matérielle. L'esprit ne
                                              se manifeste pas par le fait qu'on
                                              l'adore, l'esprit se manifeste par
                                              le fait qu'il devient capable de
                                              dominer et d'organiser aussi la
                                              matière. C'est précisément ce qui
                                              est grave, que nos confessions en
                                              soient arrivées à vouloir
                                              simplement donner à l'humain un
                                              beau contenu lorsqu'il a cessé de
                                              travailler, ou tout au plus une
                                              directive sur la première page
                                              blanche du grand livre, où il est
                                              écrit : "Avec Dieu" - même si ce
                                              qui est traité là en débit et en
                                              crédit ne justifie absolument pas
                                              toujours qu'il soit écrit : "Avec
                                              Dieu" ! Mais c'est là que se
                                              manifestent les phénomènes de
                                              déclin de notre époque, que nous
                                              avons perdu le pouvoir de trouver
                                              la transition vers la vie
                                              matérielle par le biais de ce à
                                              quoi nous adhérons
                                              spirituellement, que c'est
                                              précisément l'attitude qui prévaut
                                              et qui dit : "Ah oui, ne pas lier
                                              la vie matérielle à l'esprit !
                                              L'esprit est quelque chose de tout
                                              à fait sublime, il faut le garder
                                              libre de la vie matérielle ! -
                                              Non, l'esprit n'est pas là pour
                                              qu'on le tienne à l'écart de la
                                              vie matérielle, pour qu'en sortant
                                              de l'usine, il ne soit qu'une
                                              sensation du dimanche après-midi,
                                              aussi noble soit-elle, mais
                                              l'esprit est là pour qu'on le
                                              fasse entrer par la porte de
                                              l'usine, pour que les machines
                                              fonctionnent selon l'esprit, pour
                                              que les ouvriers soient organisés
                                              selon l'esprit. L'esprit est là
                                              pour cela, pour qu'il pénètre la
                                              vie matérielle ! Et nous avons
                                              péri parce que ce n'est pas le
                                              cas, parce que nous avons une vie
                                              spirituelle abstraite à côté d'une
                                              vie matérielle sans esprit,
                                              dominée par de simples routiniers.
                                              Les choses ne s'amélioreront pas
                                              avant que l'esprit ne devienne si
                                              puissant qu'il puisse dominer la
                                              matière. Ce n'est pas à l'esprit
                                              étranger à la matière, étranger au
                                              monde, que la science de l'esprit
                                              veut conduire, mais à l'esprit qui
                                              peut dominer les humains, que l'on
                                              ne trouve pas seulement lorsqu'on
                                              est heureux de pouvoir sortir de
                                              l'usine, mais que l'on apporte
                                              joyeusement dans l'usine, afin que
                                              chaque geste individuel se fasse à
                                              la lumière de cette vie de
                                              l'esprit. 
                                       | 
                                      
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                                       | 
                                      
                                         Es
                                              ist sehr merkwürdig, wie sich, ich
                                              möchte sagen, im einzelnen Falle
                                              zeigt, daß die Menschen sich nicht
                                              eingestehen wollen, wie eigentlich
                                              die Wahrheit liegt und läuft.
                                              Einer der Radikalsten war gewiß
                                              bis zum Jahr 1914 der Fürst
                                              Krapotkin. Als er wieder nach
                                              Rußland gegangen war, da hörte man
                                              bald danach: Ja, wenn wir nur von
                                              dem Westen Brot bekommen, dann
                                              wird es schon besser gehen! — Und
                                              daneben hörte man, daß er eine
                                              «Ethik» schreibt. Sehen Sie, das
                                              ist dasjenige, was uns zugrunde
                                              gerichtet hat, daß die Leute auf
                                              der einen Seite das materielle
                                              Leben haben, auf der anderen Seite
                                              ein abstraktes Geistesleben, und
                                              daß von dem abstrakten
                                              Geistesleben nichts hereinspielt
                                              in das wirklich materielle Leben.
                                              Der Geist zeigt sich nicht
                                              dadurch, daß man ihn anbetet, der
                                              Geist zeigt sich dadurch, daß er
                                              fähig wird, auch die Materie zu
                                              beherrschen und zu organisieren.
                                              Das ist gerade das Schlimme, daß
                                              unsere Bekenntnisse es dahin
                                              gebracht haben, dem Menschen einen
                                              schönen Inhalt bloß geben zu
                                              wollen, wenn er aufgehört hat zu
                                              arbeiten, oder höchstens eine
                                              Direktive auf der ersten weißen
                                              Seite des Hauptbuches, wo steht:
                                              «Mit Gott» — wenn auch das, was da
                                              in Soll und Haben verarbeitet
                                              wird, durchaus nicht immer
                                              rechtfertigt, daß da steht: «Mit
                                              Gott»! Aber darinnen zeigen sich
                                              die Niedergangserscheinungen
                                              unserer Zeit, daß wir die Macht
                                              verloren haben, über das, wozu wir
                                              uns geistig bekennen, den Übergang
                                              zu finden zum materiellen Leben,
                                              daß geradezu die Gesinnung
                                              herrschend wird, die da sagt: Ach
                                              ja nicht verknüpfen das materielle
                                              Leben mit dem Geist! Der Geist ist
                                              etwas ganz Erhabenes, den muß man
                                              frei halten vom materiellen Leben!
                                              — Nein, nicht dazu ist der Geist
                                              da, daß man ihn freihält vom
                                              materiellen Leben, daß man ihn,
                                              wenn man aus der Fabrik
                                              herausgeht, ihn als
                                              Sonntag-Nachmittag-Sensation nur
                                              haben kann, wenn auch noch so
                                              edler Art, sondern dazu ist der
                                              Geist da, daß man ihn durch das
                                              Tor der Fabrik hineinträgt, daß
                                              die Maschinen nach dem Geiste
                                              gehen, daß die Arbeiter nach dem
                                              Geiste organisiert sind. Dazu ist
                                              der Geist da, daß er das
                                              materielle Leben durchdringe! Und
                                              daran sind wir zugrunde gegangen,
                                              daß das nicht der Fall ist, daß
                                              wir ein abstraktes Geistesleben
                                              neben einem geistlosen, von bloßen
                                              Routiniers beherrschten
                                              materiellen Leben haben. Eher wird
                                              es nicht besser, bis der Geist so
                                              mächtig wird, daß er die Materie
                                              beherrschen kann. Nicht der der
                                              Materie fremde, weltenfremde Geist
                                              ist es, zu dem Geisteswissenschaft
                                              führen will, sondern der Geist,
                                              der die Menschen beherrschen kann,
                                              den man nicht nur findet, wenn man
                                              froh ist, daß man aus der Fabrik
                                              hinausgehen kann, sondern den man
                                              froh und freudig in die Fabrik
                                              hineinträgt, damit jeder einzelne
                                              Handgriff im Lichte dieses
                                              Geisteslebens geschehe. 
                                       | 
                                     
                                    
                                      | 
                                         Ceux qui veulent l'esprit
                                              dans le sens où nous l'entendons
                                              ici ne veulent vraiment pas un
                                              esprit non pratique, ils veulent
                                              l'esprit qui n'a vraiment pas
                                              seulement quelque chose à dire
                                              dans le monde, qui n'a pas
                                              seulement quelque chose à dire qui
                                              puisse nous réjouir aux heures
                                              libres, mais un esprit qui, en
                                              dominant la matière, organise la
                                              vie peut se lier intimement à la
                                              vie. C'est de cet esprit, ou de
                                              son acceptation que dépendra notre
                                              volonté, si nous le renions, de
                                              naviguer de plus en plus
                                              profondément dans le malheur ou
                                              non. C'est entre ce "ou bien ou
                                              bien" qu'il faut choisir
                                              aujourd'hui. Plus il y aura
                                              d'humains qui décideront de
                                              s'engager dans cet esprit actif,
                                              mieux ce sera pour l'avenir de
                                              l'humanité. 
                                       | 
                                      
                                          40 
                                       | 
                                      
                                         Diejenigen,
                                              die in dem Sinne, wie es hier
                                              gemeint ist, den Geist wollen, die
                                              wollen wahrhaftig nicht einen
                                              unpraktischen Geist, die wollen
                                              den Geist, der in der Welt
                                              wirklich nicht nur etwas zu
                                              schwatzen hat, nicht nur etwas zu
                                              sagen hat, was einen in freien
                                              Stunden erfreuen kann, sondern
                                              einen Geist, der dadurch, daß er
                                              die Materie beherrscht, das Leben
                                              durchorganisiert, mit dem Leben
                                              sich innig verbinden kann. Von
                                              diesem Geiste beziehungsweise von
                                              seiner Annahme wird es abhängen,
                                              ob wir, wenn wir ihn verleugnen,
                                              immer tiefer und tiefer in das
                                              Unglück hineinsegeln wollen oder
                                              nicht. Zwischen diesem
                                              «Entweder-Oder» muß man heute
                                              entscheiden. Je mehr Menschen
                                              entscheiden werden dahin, daß sie
                                              sich zu diesem tätigen Geist
                                              aufraffen, desto besser wird es
                                              für die Zukunft der Menschheit
                                              sein. 
                                       | 
                                     
                                    
                                      | 
                                         C'est ce que je voulais
                                              encore ajouter à mes paroles
                                              d'aujourd'hui. 
                                       | 
                                      
                                          41 
                                       | 
                                      
                                         Das
                                              ist dasjenige, was ich zu meinen
                                              heutigen Worten noch hinzufügen
                                              wollte. 
                                       | 
                                     
                                  
                                 
                                  
                                Français
                                  seulement 
                                 
                                    LES FORCES SPIRITUELLES DANS L'ART DE
                                    L'ÉDUCATION ET DANS LA VIE POPULAIRE -  
                                  Deuxième conférence, Zurich, 18 mars 1920 
                                   
                                  De la pensée scientifique dénudée de volonté à
                                  la pensée vivante parcourue d’âme. Le
                                  dépassement de la volonté dénudée de penser
                                  par volonté portée par l’esprit. La science de
                                  l’esprit orientée anthroposophiquement comme
                                  base méthodologique de l'art de l'éducation.
                                  Époques dans le développement de l'enfant. La
                                  signification de l’artistique pour
                                  l'éducation. Pensées sur la formation de plan
                                  d'enseignement et d’heure de cours.
                                  L'extension de notre propre être par la
                                  science de l’esprit pour le dépassement de la
                                  pensée abstraite. Nécessité et sens des
                                  réalités d’un organisme social tri-articulé. 
                                  Mots de conclusion après une discussion 
                                  01 
                                  Hier, je me suis permis d'expliquer comment
                                  trois puissances destructrices agissent dans
                                  les phénomènes de déclin de notre temps : la
                                  domination mondiale de la phrase, la
                                  domination mondiale de la convention, la
                                  domination mondiale de la routine. Et j'ai
                                  déjà essayé hier d'indiquer comment le
                                  discours rempli de pensées, la pensée
                                  imprégnée de substance spirituelle, qui peut
                                  s'exprimer par le langage dans la vie sociale
                                  des humains, devrait à nouveau remplacer la
                                  phrase. Et j'ai essayé d'indiquer dans ce
                                  contexte comment la convention doit être
                                  remplacée, précisément par la revitalisation
                                  de la vie de l'esprit, par ce qui peut naître
                                  de l'interaction vivante des humains majeurs
                                  vivant ensemble au sens démocratique. Et j'ai
                                  essayé d'indiquer comment la pratique de la
                                  vie, imprégnée de spiritualité, devait
                                  remplacer la pure routine, la routine
                                  dépourvue d'esprit. 
                                  02 
                                  Si l'on caractérise d'abord toutes ces choses
                                  de l'extérieur, elles semblent en fait ne
                                  toucher que des faits superficiels de notre
                                  vie actuelle. Mais en réalité, elles poussent
                                  précisément vers ce qui, d'un côté, s'enracine
                                  dans l'intimité la plus profonde de l'être
                                  humain, et qui, de l'autre, s'exprime dans les
                                  faits sociaux les plus significatifs, les plus
                                  envahissants et les plus déterminants pour la
                                  vie. 
                                  03 
                                  Hier déjà, j'ai indiqué comment il fallait
                                  rechercher dans un symptôme déterminé l'une
                                  des causes fondamentales de notre civilisation
                                  actuelle, traversée par tant de forces
                                  destructrices. J'ai attiré l'attention sur le
                                  fait que depuis trois ou quatre siècles, c'est
                                  essentiellement la connaissance de science de
                                  la nature qui constitue la base de notre
                                  vision du monde, de cette vision du monde qui
                                  veut fonder la nouveauté. Ce qui existe par
                                  ailleurs dans notre vie sociale, ce sont les
                                  impulsions traditionnelles à la vision du
                                  monde. Ce qui est nouveau, ce qui motive
                                  vraiment les humains depuis trois ou quatre
                                  siècles, c'est la question suivante : de
                                  quelle manière une vision du monde peut-elle
                                  s'écouler à partir des bases de science de la
                                  nature de la connaissance humaine ? Il n'est
                                  pas étonnant que sous l'impulsion de fonder
                                  ainsi une vision du monde, les forces de la
                                  vie psychique humaine qui se sont développées
                                  sont précisément celles qui sont aptes à
                                  donner vie à une telle vision du monde. Un
                                  type de pensée et un type de volonté très
                                  particuliers se sont développés au cours des
                                  derniers siècles et ont atteint un certain
                                  point culminant de leur activité à l'heure
                                  actuelle. La recherche sur la nature souligne
                                  toujours et encore qu'il est important pour
                                  elle, pour sa méthode consciencieuse,
                                  d'explorer le monde des faits, de sorte que
                                  rien n'entre dans ce qui est établi sur les
                                  faits eux-mêmes, que rien n'entre dans ce qui
                                  vient de l'humain, de la personnalité humaine
                                  elle-même. C'est en vain que des esprits comme
                                  Goethe, qui ont compris à quelle partialité
                                  devait conduire une simple connaissance de la
                                  nature, une connaissance de la nature séparée
                                  de l'humain, ont attiré l'attention sur le
                                  fait que la connaissance réelle, utilisable
                                  pour une vision globale du monde, ne devait
                                  pas être séparée de l'humain, sur le fait que
                                  même le fait physique extérieur devait être
                                  considéré en relation avec l'humain qui se
                                  trouve dans le monde. D'un autre côté, on peut
                                  tout de même dire que cette approche séparée
                                  de l'humain a de nouveau célébré ses grands
                                  triomphes en amenant le monde de la technique
                                  à ce qu'il est aujourd'hui. Mais tout cela n'a
                                  pu voir le jour que sous l'influence d'un
                                  certain type de pensée, une pensée qui
                                  s'abandonne soit à ce que la nature offre
                                  d'elle-même à l'observation, soit à ce que
                                  nous pouvons représenter par
                                  l'expérimentation. Comprendre le langage des
                                  faits eux-mêmes, c'est l'idéal de cette
                                  pensée. 
                                  04 
                                  Celui qui, en plus de la science de l'esprit,
                                  a aussi eu affaire à la science de la nature
                                  de manière consciencieuse et méthodique, sait
                                  ce qu'est la volonté humaine, ce qui nous
                                  pousse à accomplir notre tâche extérieurement
                                  dans la vie, à entrer en contact et en
                                  relation avec d'autres humains, en d'autres
                                  termes, à nous placer dans l'être social. Oui,
                                  les grands triomphes de la science de la
                                  nature et de la technique n'ont été possibles
                                  que parce que l'humain a appris à penser de
                                  telle sorte que cette pensée soit aussi peu
                                  influencée que possible par sa volonté. On
                                  peut dire qu'une sorte d'habitude de pensée
                                  s'est développée sous l'influence de ce fait
                                  au cours des trois ou quatre derniers siècles. 
                                  05 
                                  Or, avec une telle pensée, on peut reconnaître
                                  de grandes choses dans le domaine du monde
                                  minéral, du monde végétal encore, déjà moins
                                  dans le monde animal, et - comme je l'ai déjà
                                  indiqué hier - on ne peut rien reconnaître du
                                  tout en ce qui concerne la véritable nature de
                                  l'humain. Et le fait que l'on n'ait pas formé
                                  d'autre pensée à côté de cette pensée, je
                                  dirais, dépourvue de volonté, s'explique d'une
                                  certaine manière par la crainte de tout ce qui
                                  entre dans notre pensée lorsque l'humain, de
                                  lui-même, de sa volonté, donne à cette pensée
                                  sa structure, son organisation. Le
                                  fantastique, l'arbitraire peuvent ainsi
                                  s'introduire dans la pensée par le biais de la
                                  volonté humaine. Et l'on ne cesse de souligner
                                  à quel point les visions du monde de certains
                                  philosophes, qui ont pourtant introduit le
                                  vouloir humain dans leur pensée, sont
                                  fantastiques, en comparaison avec les
                                  résultats sûrs auxquels sont parvenus les
                                  naturalistes, qui ont laissé parle seul ce que
                                  leur disait la nature elle-même ou
                                  l'expérience. 
                                  06 
                                  On n'a justement pas su qu'il était possible
                                  d'imprégner la pensée humaine de volonté de
                                  telle sorte que, dans cette pensée bien
                                  entraînée et portée par la volonté, tout
                                  arbitraire disparaisse, comme il disparaît par
                                  rapport à la pensée qui ne s'occupe que de
                                  faits extérieurs ou d'expériences. Pour
                                  trouver une telle pensée imprégnée de volonté,
                                  il faut cependant des exercices intérieurs de
                                  l'âme accomplis avec énergie, soin et
                                  patience. Pour cela, il faut que l'humain qui
                                  veut devenir un chercheur de l'esprit, qui
                                  veut vraiment pénétrer dans le monde
                                  spirituel, d'où seul peut jaillir la
                                  connaissance de l'humain, que l'humain se
                                  réserve toujours et encore, pendant de longues
                                  périodes et avec une méthodologie intérieure
                                  de l'âme, des pensées sur lesquelles il ne
                                  développe rien d'autre qu'un vouloir
                                  intérieur, qu'il développe sur ces pensées un
                                  vouloir tel qu'on ne le développe normalement
                                  que dans le monde extérieur. Dans le monde
                                  extérieur, on aime, on hait, on prend telle ou
                                  telle activité, on rejette telle ou telle
                                  activité. Dans le monde extérieur, on a
                                  affaire à quelque chose sur lequel on peut
                                  simplement avoir des opinions. On a affaire à
                                  ce qui contient des crises en soi. Ce que l'on
                                  reconnaît par sa volonté dans le monde
                                  extérieur, ou ce contre quoi on se bat, il
                                  faut le porter dans le monde de ses pensées si
                                  l'on veut devenir un chercheur d'esprit, et
                                  l'on remarquera peu à peu que ces pensées
                                  deviennent vraiment des puissances portées par
                                  la volonté, imprégnées de légalité/légité
                                  intérieure. Vous devez seulement accepter ce
                                  que je viens de dire dans une apparente
                                  abstraction, de telle sorte que le travail qui
                                  est ainsi caractérisé, le travail intérieur de
                                  l'âme, est un travail qui prend beaucoup de
                                  temps, qui n'est vraiment pas moins
                                  méthodique, même s'il est effectué sur le
                                  champ spirituel, que tout ce que nous faisons
                                  avec les instruments de précision les plus
                                  exacts pour nos expériences de chimie ou de
                                  physique. De même que le chimiste ou le
                                  physicien réalise ses expériences avec
                                  précision, de même le chercheur d'esprit
                                  réalise ce qui est la pesée d'une pensée par
                                  rapport à une autre, l'effet d'une pensée sur
                                  l'autre. Il en arrive ainsi à ce que la pensée
                                  abstraite, qui s'est justement formée sous
                                  l'influence de la recherche scientifique au
                                  cours des trois ou quatre derniers siècles,
                                  s'élève à une pensée intérieurement vivante, à
                                  une pensée qui est plus une vision d'images de
                                  type spirituel que la pensée abstraite
                                  habituelle. C'est l'un des aspects qui doit
                                  être formé à la véritable connaissance de
                                  l'humain, parce qu'il est impossible
                                  d'utiliser cette pensée abstraite pour cette
                                  connaissance de l'humain, qui doit être une
                                  connaissance de l'esprit, une vision de
                                  l'esprit qui célèbre ses grands triomphes dans
                                  la science de la nature. Mais cette pensée,
                                  qui est parfaitement à sa place dans la
                                  science de la nature, cette pensée a certains
                                  résultats, je dirais même impossibles, en
                                  particulier dans la vie sociale au sens le
                                  plus large. Plus notre pensée devient
                                  abstraite, plus elle devient autoritaire/ayant
                                  raison chez l'individu. Certes, on devient
                                  très critique, on devient consciencieux, on
                                  devient méthodique en appliquant la pensée qui
                                  a été cultivée au cours des trois ou quatre
                                  derniers siècles. Mais on devient tout de même
                                  autoritaire en ce qui concerne son intégration
                                  sociale dans l'humanité entière ou dans une
                                  partie de l'humanité. Il suffit de faire une
                                  recherche et on verra si l'on s'en tient à la
                                  pensée qui a fait la grandeur de la science de
                                  la nature : On s'habitue à avoir toujours
                                  raison - et l'autre a aussi raison ! Et les
                                  humains, ce serait l'extrême, ne pourraient au
                                  fond plus rien se communiquer. 
                                  07 
                                  Ne vivons-nous pas au milieu de cette
                                  situation ? Celui qui a traversé une
                                  expérience de vie riche en épreuves et qui a
                                  lutté pendant des décennies avec les
                                  problèmes, celui qui est obligé, à partir de
                                  l'éducation actuelle de l'humanité, de
                                  présenter ces problèmes dans les formes
                                  usuelles praticables des concepts spirituels
                                  scientifiques, ne trouve-t-il pas partout les
                                  gens les plus jeunes qui viennent dire, avec
                                  leur expérience d'une décennie et demie tout
                                  au plus : voilà mon point de vue, voilà ce que
                                  je pense, voilà ce que j'oppose aux riches
                                  expériences de la vie. Et finalement,
                                  abstraitement parlant, on ne peut même pas
                                  donner tort à ces débutants de la vie, qui
                                  peuvent tout aussi bien penser logiquement que
                                  les vieillards expérimentés de la vie, car ce
                                  qui constitue le nerf de notre connaissance
                                  scientifique actuelle n'est pas
                                  fondamentalement lié aux développements
                                  humains, c'est quelque chose que l'on atteint,
                                  dans lequel on se trouve, et que l'on obtient
                                  finalement quand on a atteint un certain degré
                                  de maturité. On peut donc dire que cette
                                  pensée abstraite, cet intellectualisme, qui a
                                  maintenant atteint un haut degré de
                                  perfection, donne à chacun quelque chose qu'il
                                  voudrait communiquer à tout autre, mais que
                                  l'autre sait déjà par lui-même. On aimerait
                                  communiquer dans la vie sociale. On ne peut
                                  pas se communiquer parce que l'autre n'est pas
                                  enclin à recevoir la communication, mais tout
                                  au plus à lui opposer son point de vue. 
                                  08 
                                  Ce que la science de la nature fait de grand
                                  est inapplicable dans la vie sociale, parce
                                  que l'humain donne par là quelque chose, veut
                                  donner quelque chose qu'aucun autre ne veut
                                  vraiment recevoir, parce qu'il croit déjà
                                  l'avoir. Celui qui réfléchit correctement à ce
                                  qui est la véritable direction fondamentale de
                                  toute notre vie psychique actuelle, verra une
                                  grande partie des forces de destruction qui
                                  existent aujourd'hui dans notre vie sociale,
                                  ce qui sépare les humains au lieu de les
                                  réunir, il devra le voir en partie dans ce que
                                  je viens de caractériser comme une
                                  particularité et une conséquence sociale de la
                                  pensée abstraite, précisément adaptée à la
                                  science de la nature. 
                                  09 
                                  La science de l'esprit conduira au-delà de
                                  cette pensée, parce qu'elle cultive ce qui
                                  reste inconscient dans la pensée actuelle,
                                  parce qu'elle pousse le vouloir - c'est
                                  justement ce qui reste inconscient - dans
                                  cette pensée, parce qu'elle développe la
                                  pensée volontaire. Et c'est à partir de la
                                  pensée volontaire que peut s'effectuer une
                                  véritable connaissance de l'être humain. Mais
                                  ce n'est qu'un élément. 
                                  10 
                                  L'autre chose est que c'est précisément sous
                                  l'influence de ce mode de pensée, tel qu'il
                                  est apparu dans la vision scientifique du
                                  monde, que l'humain en est venu à opposer la
                                  pensée dépouillée de volonté à la volonté
                                  dépouillée de pensée. Au fond, l'humain
                                  d'aujourd'hui est constitué de cette dualité,
                                  de cet élément de l'âme que l'on ne peut pas
                                  désigner autrement que par la pensée dénuée de
                                  volonté, et de l'autre élément de l'âme que
                                  l'on doit désigner par le vouloir dénué de
                                  pensée. La connaissance en science de
                                  l'esprit, de même qu'elle essaie de faire
                                  entrer la volonté dans la pensée, cherche à
                                  amener l'humain qui veut devenir un chercheur
                                  en science de l'esprit à faire face à ses
                                  propres actes, aux résultats de sa volonté,
                                  avec une telle objectivité que l'on ne se
                                  trouve normalement que face à des faits
                                  extérieurs. L'humain doit devenir, lorsqu'il
                                  s'engage sur le chemin de l'étude de l'esprit,
                                  un observateur fidèle de ce qu'il fait
                                  lui-même, de ce qu'il veut lui-même. D'une
                                  certaine manière, il doit d'abord se
                                  distinguer idéalement et marcher à côté de
                                  lui-même, comme dans quelque chose de plus
                                  élevé que lui. Et ce Supérieur à côté de
                                  lui-même doit observer l'humain dans tout ce
                                  qu'il fait, comme on ne l'observe
                                  habituellement que lorsqu'on observe les faits
                                  extérieurs de la nature ou l'expérience. Car
                                  c'est alors que l'on apprend à développer des
                                  pensées sur ce qui, au cours des trois ou
                                  quatre derniers siècles, est le plus souvent
                                  dominé et impulsé par les émotions les plus
                                  personnelles, en particulier dans certains
                                  cercles radicaux extrêmes. On apprend à
                                  reconnaître dans les pensées ce que l'on ne
                                  voit pas du tout autrement, dont les pensées
                                  restent sinon complètement dans l'inconscient. 
                                  11 
                                  Et c'est pourquoi, parce que l'être humain se
                                  décompose en ces deux éléments, nous voyons
                                  aujourd'hui, d'un côté, la connaissance
                                  abstraite de science de la nature, qui ne
                                  concerne que l'extra-humain, et les impulsions
                                  sociales qui n'agissent que comme des
                                  instincts personnels. Nous voyons comment la
                                  science de la nature s'est élevée à certaines
                                  hauteurs, comment on veut maintenant, par
                                  exemple à l'Est - et cela ne s'arrêtera pas à
                                  l'Est -, malheureusement, tirer de l'éducation
                                  que l'on a tirée de cette pensée scientifique
                                  des principes pour la coexistence sociale des
                                  humains, mais comment il s'avère à l'Est que
                                  l'on ne peut rien faire d'autre avec la
                                  politique sociale de science de la nature que
                                  d'organiser les instincts humains les plus
                                  sauvages, organiser de telle sorte que
                                  l'organisation doit conduire l'humanité dans
                                  le déclin. 
                                  12 
                                  Ces choses sont pendantes à ce qui est devenu
                                  grand au cours des derniers siècles, et il
                                  faut les considérer dans ce contexte. Ce n'est
                                  que lorsqu'on cultivera la volonté dans la
                                  pensée, comme je l'ai indiqué, puis la pensée
                                  dans le vouloir - vous pouvez trouver la
                                  description exacte dans mes livres "Comment
                                  acquiert-on des connaissances des mondes
                                  supérieurs" et dans la deuxième partie de ma
                                  "Science secrète", et dans des livres
                                  similaires -, ce n'est que lorsqu'on fondera
                                  une telle science de l'esprit de cette
                                  manière, qui peut pénétrer dans l'essence
                                  réelle de l'humain, qu'une telle science ne
                                  sera pas impuissante face à la personnalité
                                  humaine tout entière. Oui, notre science
                                  actuelle est impuissante face à la
                                  personnalité humaine tout entière, car la
                                  pensée dans laquelle la volonté n'entre pas en
                                  jeu est une simple occupation de la tête
                                  humaine, c'est un intellectualisme qui n'a
                                  aucune force de communication pour la vie. La
                                  connaissance spirituelle telle qu'elle se
                                  forme peu à peu en une vision du monde à
                                  partir des bases que je n'ai pu qu'esquisser
                                  maintenant, la science de l'esprit est quelque
                                  chose qui ne s'empare pas seulement des
                                  pensées humaines, de l'intellect humain, mais
                                  de la personnalité humaine tout entière. Parce
                                  qu'elle est issue de la volonté, de la pensée
                                  portée par la volonté, elle place cette pensée
                                  humaine dans la communauté sociale, et parce
                                  qu'elle porte la pensée dans le vouloir, elle
                                  peut aussi stimuler en l'humain des pensées
                                  qui engendrent une véritable pratique de la
                                  vie, pas simplement une routine, mais une
                                  pratique de la vie qui ne peut justement
                                  reposer que sur des idées, sur un vouloir
                                  porté par l'esprit. 
                                  13 
                                  Nous avons surtout besoin aujourd'hui d'une
                                  telle vision du monde spirituelle scientifique
                                  sur le terrain de cette vie de l'esprit, qui
                                  est la plus importante pour le public, nous en
                                  avons besoin sur le terrain de l'art de
                                  l'éducation. Et c'est tout de suite dans l'art
                                  de l'éducation que l'on peut explorer la
                                  vérité intérieure de ce que je viens de
                                  caractériser comme les principes d'une science
                                  de l'esprit. Dans l'école Waldorf déjà
                                  mentionnée, qui a été créée sous l'égide de
                                  notre ami Monsieur Molt à Stuttgart, on a
                                  essayé de fonder la pédagogie en tant qu'art
                                  de l'éducation sur la base de la science de
                                  l'esprit. Cette école Waldorf ne veut pas être
                                  une école de vision du monde. Ces humains qui
                                  disent qu'elle veut être une école dans
                                  laquelle la science de l'esprit d'orientation
                                  anthroposophique est transmise dès l'enfance à
                                  la place des anciennes visions du monde disent
                                  la non-vérité. Ce n'est pas de cela qu'il
                                  s'agit dans cette école, mais plutôt du fait
                                  que ce que l'on entend ici par science de
                                  l'esprit peut justement saisir la volonté de
                                  l'humain, imprégner son action, et que ce qui,
                                  dans d'autres visions du monde, ne reste
                                  qu'une pensée, une idée, peut être saisi
                                  méthodiquement dans la vision du monde de la
                                  science de l'esprit orientée
                                  anthroposophiquement. C'est pourquoi, dans le
                                  cas de l'école Waldorf de Stuttgart, il ne
                                  s'agit pas de ce que l'on veut transmettre aux
                                  enfants en termes de contenu, mais il s'agit
                                  de faire en sorte que notre science de
                                  l'esprit devienne une méthode, qu'elle
                                  devienne le fondement de l'enseignement, de
                                  l'éducation, de l'action et de la volonté du
                                  maître. 
                                  14 
                                  Mais pour cela, il appartient toutefois que
                                  cette pédagogie, cet art de l'éducation soit
                                  construit sur une véritable connaissance de
                                  l'humain. Une véritable connaissance de
                                  l'humain se donne seulement des méthodes que
                                  j'ai décrites aujourd'hui. On y apprend à
                                  reconnaître comment, à partir du spirituel
                                  intérieur, on peut avant tout distinguer
                                  certaines époques dans l'humain en devenir.
                                  Ces époques sont ce que l'on ignore
                                  aujourd'hui superficiellement dans l'être
                                  humain, même dans la science qui se veut très
                                  exacte. On voit certains processus chez
                                  l'enfant lorsque, vers la septième année, il
                                  change de dents. Mais celui qui regarde plus
                                  profondément dans la nature humaine voit aussi
                                  comment, pendant cette période de changement
                                  de dents, il se produit chez l'enfant une
                                  métamorphose complète de toute sa vie
                                  psychique/de l'âme. Alors que dans la première
                                  période, de la naissance à la septième année,
                                  tout ce que fait l'enfant, tout ce pour quoi
                                  il se sent enclin et capable, provient du
                                  principe de l'imitation, de l'imitation, d'une
                                  empathie avec tout ce que fait l'entourage,
                                  avec la poussée dentaire, vers la septième
                                  année, commence chez l'enfant l'époque où ses
                                  capacités intérieures le prédisposent à
                                  l'autorité. Jusqu'à l'âge de sept ans,
                                  l'enfant, comme s'il s'agissait d'une vie
                                  élémentaire évidente, fera lui-même, dans les
                                  mouvements de ses mains et dans la formation
                                  de son langage, ce que font les adultes de son
                                  entourage. Il se mêlera entièrement à ce qui
                                  émane même des impondérables des pensées et
                                  des représentations de son entourage. Dès la
                                  septième année, l'enfant a besoin, dans son
                                  entourage, de celui dont il peut croire qu'il
                                  sait, dans un certain sens, ce qui est juste ;
                                  il a besoin d'autorité. On a beau s'insurger
                                  aujourd'hui contre l'autorité, il faut tenir
                                  compte du fait que depuis l'âge de sept ans
                                  jusqu'à l'âge de la maturité sexuelle,
                                  l'autorité est quelque chose sous l'influence
                                  duquel l'humain doit se trouver s'il veut se
                                  développer sainement. Car une deuxième période
                                  de l'enfance humaine est celle qui va de la
                                  poussée des dents à la maturité sexuelle,
                                  jusqu'à quatorze ans environ.
                                  Approximativement, dis-je ; ce n'est pas un
                                  jeu de chiffres qui entre en ligne de compte,
                                  mais ce sont les étapes importantes, les
                                  changements des métamorphoses de la vie qui
                                  entrent en ligne de compte. Vers la
                                  quatorzième année, l'humain atteint la
                                  maturité sexuelle. C'est là qu'intervient une
                                  transformation complète de sa vie psychique/de
                                  l'âme, c'est là qu'intervient ce qui le rend
                                  intérieurement capable de juger de façon
                                  autonome, de s'opposer au monde avec ce qui
                                  naît en lui comme jugement, tandis que de la
                                  septième à la quatorzième année, il s'épanouit
                                  lorsqu'il peut avoir à côté de lui l'autorité
                                  vers laquelle il regarde. 
                                  15 
                                  Or, c'est justement pendant les années qui
                                  vont de la poussée dentaire à la maturité
                                  sexuelle que l'on doit s'occuper de l'enfant
                                  en matière d'enseignement et d'éducation
                                  pendant ce que l'on appelle l'école primaire.
                                  Mais même pendant cette période, on peut
                                  encore distinguer certaines époques,
                                  sous-époques. L'instinct d'imitation qui émane
                                  de l'être le plus intime de l'humain jusqu'à
                                  l'âge de sept ans s'étend encore, en
                                  s'affaiblissant, mais en se manifestant
                                  clairement, au-delà de la septième année
                                  jusqu'à la neuvième année. Et celui qui, par
                                  la science de l'esprit, s'approprie un sens
                                  vivant de la manière dont se manifeste chez
                                  chaque enfant cette interaction de la capacité
                                  d'imitation, du besoin d'autorité dans tout
                                  apprentissage et vis-à-vis de toute éducation,
                                  pourra voir dans chaque enfant, même s'il a la
                                  plus grande classe devant lui, un problème
                                  d'éducation propre. Car un tel humain, en tant
                                  qu'éducateur et enseignant, ne pourra pas
                                  s'adonner à une quelconque pédagogie
                                  normative, à une pédagogie qui, à son tour,
                                  pose des principes abstraits, par exemple à
                                  partir de l'intellectualisme : c'est ainsi
                                  qu'il faut éduquer, ou c'est ainsi qu'il faut
                                  éduquer -- non, celui qui est devenu
                                  enseignant par la science de l'esprit voit
                                  dans l'enfant en devenir quelque chose que
                                  l'artiste voit dans chaque individu qu'il crée
                                  : toujours une nouveauté et une nouveauté. Il
                                  n'y a pas de principes pédagogiques abstraits,
                                  il y a une découverte vivante de l'enfant, une
                                  création à partir de l'enfant lui-même, une
                                  résolution de l'énigme de ce qui est caché
                                  dans l'enfant, de ce qui veut sortir par la
                                  corporalité en tant que spirituel-âme. Car
                                  c'est le propre de la connaissance de
                                  l'esprit, qui doit être appliquée avant tout
                                  dans l'art de l'éducation, que cette
                                  connaissance de l'esprit ramène l'humain à la
                                  vitalité immédiate. Ce n'est pas le cas de
                                  l'intellectualisme, de la connaissance
                                  abstraite. Si j'ai compris quelque chose de
                                  manière abstraite, eh bien, je l'ai compris,
                                  je le transporte ensuite dans la vie. Je me
                                  souviens tout au plus de ce que j'ai déjà
                                  appris. Il n'en va pas de même pour la
                                  connaissance de l'esprit. Celui qui n'a fait
                                  que quelques pas dans cette connaissance de
                                  l'esprit sait que cette connaissance de
                                  l'esprit ne donne rien dont on puisse
                                  simplement se souvenir. De même, la
                                  connaissance de l'esprit ne donne rien dont on
                                  puisse simplement se souvenir, tout comme ce
                                  que j'ai mangé et bu aujourd'hui peut me
                                  donner quelque chose dont je puisse simplement
                                  me souvenir demain et les jours suivants ; on
                                  n'est pas satisfait en tant qu'être humain si
                                  l'on ne doit se souvenir que de ce que l'on a
                                  mangé il y a quatre semaines. Mais on est
                                  satisfait, en tant qu'être humain qui a
                                  assimilé une connaissance abstraite, si l'on
                                  se souvient de ce que l'on a appris ou acquis
                                  il y a quatre semaines. Il n'en va pas de même
                                  avec la connaissance de l'esprit. La
                                  connaissance de l'esprit s'entrelace avec
                                  l'être humain, elle descend, est digérée et
                                  doit toujours être ravivée, elle entre ainsi
                                  dans les phénomènes de la vie. 
                                  16 
                                  Si quelqu'un était un grand chercheur d'esprit
                                  dans sa quarantième année et qu'il ne
                                  continuait pas à entretenir un contact vivant
                                  avec ce qui est à connaître, il mourrait de
                                  faim par rapport au contenu psycho-spirituel,
                                  comme mourrait de faim celui qui cesserait de
                                  manger à l'âge de quarante ans. La
                                  connaissance abstraite telle que la science de
                                  la nature l'a rendue grande, peut se contenter
                                  de phénomènes. Elle est terminée une fois pour
                                  toutes. La connaissance spirituelle met l'être
                                  humain en pendant vivant avec son
                                  environnement, elle doit sans cesse être
                                  renouvelée si elle ne veut pas mourir, elle
                                  devient semblable dans la vie à ce que sont,
                                  dans un domaine inférieur, le manger et le
                                  boire. 
                                  17 
                                  En disant cela, le monde devrait reconnaître à
                                  quel point cette connaissance de l'esprit est
                                  radicalement différente de celle que l'on
                                  croit aujourd'hui être la seule possible. Mais
                                  représentez-vous que cette connaissance de
                                  l'esprit imprègne tout ce que l'éducateur et
                                  l'enseignant veulent faire, qu'elle imprègne
                                  ses actes, ses pensées lorsqu'il entre dans la
                                  salle de classe, comme le fer vivifie notre
                                  sang - imaginez un état d'esprit qui vient
                                  d'une connaissance de l'esprit et qui sait que
                                  vous devez vous occuper de chaque individu en
                                  particulier, que vous ne pouvez rien retenir,
                                  que vous devez faire face à chaque enfant
                                  comme à une nouvelle énigme - cela donne en
                                  premier une véritable pédagogie, une pédagogie
                                  vivante. Aujourd'hui, on parle beaucoup
                                  d'éduquer l'individualité. On donne aussi
                                  toutes sortes de beaux principes abstraits à
                                  ce sujet - on n'obtiendra rien de cette
                                  manière. On n'obtiendra quelque chose pour
                                  notre époque exigeante en matière de vie que
                                  si l'on fonde une pédagogie en tant qu'art.
                                  Cette pédagogie en tant qu'art, qui regarde à
                                  l'intérieur de l'humain à tout moment, oublie
                                  la science de la connaissance, comme l'artiste
                                  se débarrasse de toute esthétique et de tout
                                  lorsqu'il veut créer positivement. À quoi
                                  "nous servent tous les principes sur la beauté
                                  si nous voulons façonner l'argile ! Celui qui
                                  sait ce qu'est la création artistique me donne
                                  raison. À quoi servent toutes les règles
                                  pédagogiques si nous devons commencer à
                                  déchiffrer et à développer ce qui se trouve
                                  dans l'âme et l'esprit de l'enfant ? Il s'agit
                                  ici de devenir des artistes en tant que
                                  pédagogues. Nous pouvons le devenir si la
                                  science de l'esprit pénètre dans notre
                                  civilisation en tant qu'élément vivant. 
                                  18 
                                  Mais nous verrons alors aussi comment, à l'âge
                                  où le sens de l'imitation et le sens de
                                  l'autorité s'équilibrent entre sept et neuf
                                  ans, nous devons former la volonté, comment
                                  nous ne devons pas accorder trop d'importance
                                  à l'intellect de l'enfant. Nous ne devons
                                  surtout pas transmettre à l'enfant, de manière
                                  non artistique, ce qui est fixé par la
                                  convention humaine. Nous ne devons pas amener
                                  à l'enfant, comme une convention, ce qui parle
                                  simplement à l'intellect. C'est aussi la forme
                                  des lettres, c'est aussi l'écriture, la
                                  lecture. Tout cela, tel que nous l'avons
                                  aujourd'hui, car nous ne sommes plus à
                                  l'époque de l'ancienne écriture
                                  pictographique, repose sur une convention
                                  humaine. Nous devons nous en débarrasser.
                                  C'est pourquoi, à l'école Waldorf, on essaie
                                  de faire naître la lecture et l'écriture -
                                  d'abord l'écriture - à partir de l'artistique.
                                  On essaie d'abord de dessiner, voire de
                                  peindre, des formes à partir desquelles on
                                  peut ensuite construire les formes des lettres
                                  ; donc d'abord l'artistique, puis
                                  l'intellectuel. Mais pour que ce que la nature
                                  de l'enfant désire vraiment à cette époque
                                  puisse germer de la bonne manière, tout doit
                                  être conçu en fonction de cet enseignement
                                  artistique. Et maintenant que nous donnons
                                  notre enseignement à l'école Waldorf depuis
                                  quelques mois seulement, nous voyons comment
                                  il est vraiment possible de travailler à
                                  partir de l'artistique, comment il est
                                  possible, surtout dans le domaine de la
                                  musique, du chant, de l'eurythmie, de l'art
                                  des sons animés - car c'est encore l'eurythmie
                                  pour l'enfant -, comment il est possible de
                                  donner à l'enfant quelque chose que sa nature
                                  exige, que sa nature veut, mais qui en même
                                  temps rend le sens artistique flexible, le
                                  sens artistique enclin à recevoir le monde
                                  entier de manière artistique. Alors, à
                                  l'approche de la neuvième année, lorsque
                                  l'humain peut établir son rapport entre le moi
                                  et le monde extérieur, on peut se diriger
                                  expérimentalement vers ce qui est une
                                  description de la nature, on peut alors faire
                                  naître la science à partir de l'artistique. 
                                  19 
                                  Toutefois, il faut toujours tenir compte du
                                  fait - aussi étrange, aussi trivial que cela
                                  puisse paraître, il faut le dire - que
                                  l'humain est l'humain. L'aménagement de ce que
                                  l'on appelle l'emploi du temps, tel que nous
                                  l'avons souvent aujourd'hui, ne tient pas
                                  compte du fait que l'humain est un être
                                  humain. Il n'y a rien de plus antipédagogique
                                  que d'enseigner à l'enfant trois quarts
                                  d'heure de ceci, puis trois quarts d'heure de
                                  quelque chose de totalement opposé. Trois
                                  quarts d'heure de religion, trois quarts
                                  d'heure de calcul, trois quarts d'heure
                                  d'écriture et ainsi de suite. A l'école
                                  Waldorf, nous cherchons à tout faire ressortir
                                  des lois qui s'expriment dans l'âme et
                                  l'esprit de l'enfant. Il est cependant
                                  nécessaire de pratiquer quelque chose, par
                                  exemple le calcul, pendant trois, quatre, cinq
                                  ou six semaines, uniquement et exclusivement,
                                  sans horaire, et ce n'est que lorsque l'on a
                                  assimilé un certain volume de travail que l'on
                                  passe à autre chose. Cela devient une
                                  concentration de l'enseignement. A la fin de
                                  l'année scolaire, on peut alors résumer tout
                                  ce qui entre en ligne de compte par des
                                  révisions. Mais l'emploi du temps est en fait
                                  l'ennemi de tout véritable art éducatif. 
                                  20 
                                  Et c'est ainsi que l'on parvient non seulement
                                  à obtenir quelque chose en ce qui concerne la
                                  direction éducative et pédagogique de
                                  l'enfant, mais aussi à déduire les nécessités
                                  du plan d'études à partir du développement de
                                  l'enfant lui-même. Lorsque j'ai donné aux
                                  enseignants de l'école Waldorf le cours
                                  pédagogique qui les a préparés à leur tâche,
                                  j'ai surtout veillé à élaborer un programme
                                  d'enseignement qui soit en fait le simple
                                  résultat de ce que l'enfant exige de la
                                  sixième, septième à la huitième, neuvième
                                  année, de la neuvième à la douzième année, de
                                  la douzième année à la maturité sexuelle. Si
                                  l'on a le sens et la compréhension de l'être
                                  humain par la science de l'esprit, on peut
                                  lire d'année en année ce qui doit être fait à
                                  partir de ce que la nature humaine développe
                                  de manière élémentaire, et on peut le lire
                                  avec un sens pédagogique profond, en entrant
                                  dans la salle de classe, à partir de ce que
                                  nous disent les visages des enfants assis
                                  devant nous. C'est ainsi que l'on tente - je
                                  ne peux que vous en donner une esquisse, je ne
                                  peux évidemment pas décrire ces choses dans
                                  tous les détails - d'apporter une vie directe
                                  par la science de l'esprit dans l'un des
                                  domaines sociaux les plus importants, l'art de
                                  l'éducation. 
                                  21 
                                  Toutes les abstractions, tout ce qui fait la
                                  grandeur de la technique, ne sont pas
                                  fructueuses lorsqu'il s'agit de rassembler les
                                  humains. Le véritable art de l'éducation doit
                                  chercher ses sources dans la science de
                                  l'esprit. Elle ne pourra le faire que si, dans
                                  le sens de la triarticulation de l'organisme
                                  social, la vie spirituelle est libérée de la
                                  vie étatique, libérée de la vie économique. En
                                  fait, ce n'est que grâce au fait que la loi
                                  scolaire du Wurtemberg comporte encore un trou
                                  dans lequel on pouvait se glisser, qu'il a été
                                  possible d'y faire entrer l'école Waldorf en
                                  tant qu'école libre, dans laquelle on peut
                                  vraiment procéder selon des principes
                                  pédagogiques et artistiques. Pour accepter la
                                  science de l'esprit, il n'est pas nécessaire
                                  de devenir chercheur en sciences de l'esprit.
                                  De même que l'on peut accepter l'astronomie
                                  moderne ou la chimie moderne sans avoir besoin
                                  de devenir astronome ou chimiste, de même que
                                  l'on n'a besoin que du bon sens, de même
                                  n'a-t-on besoin que du bon sens, si seulement
                                  on ne se laisse pas influencer par des
                                  préjugés, pour accueillir ce que le chercheur
                                  en sciences spirituelles fait remonter à la
                                  surface des profondeurs de l'âme. Mais si l'on
                                  s'imprègne de ce qui est reconnu à partir de
                                  pensées portées par la volonté, à partir d'un
                                  vouloir porté par la pensée, alors on obtient
                                  aussi l'enthousiasme nécessaire pour la vie,
                                  qui manque à l'humanité endormie d'aujourd'hui
                                  et qui doit venir si l'on veut que les choses
                                  s'améliorent. 
                                  22 
                                  Tant qu'un nombre suffisamment important de
                                  personnes n'exigera pas énergiquement ce qui
                                  est nécessaire à une nouvelle construction,
                                  celle-ci ne sortira pas d'elle-même d'un coin
                                  quelconque. L'évolution actuelle de l'humanité
                                  est prédisposée à exiger les grands objectifs
                                  de la vie à partir de la volonté, de la
                                  volonté consciente. Nous avons mené assez
                                  longtemps cette politique qui regarde toujours
                                  avec diplomatie ce qui se trouve là [lacune]
                                  et après laquelle on dit : cela finira par
                                  s'arranger. Aujourd'hui, les gens voient la
                                  situation se dégrader de jour en jour ; chaque
                                  jour, ils croient que ce qui vient de se
                                  produire va rester. On n'a pas le moindre sens
                                  pour le fait que dans le déclin doit être
                                  reconnue la force du relèvement. Et ainsi,
                                  comme dans l'art de l'éducation, il faudra
                                  aussi chercher dans la vie populaire les
                                  forces qui peuvent conduire à une nouvelle
                                  construction. Là aussi, il ne peut s'agir que
                                  des forces qui viennent de l'esprit, de la
                                  connaissance de l'esprit, de la contemplation
                                  de l'esprit. Comme les deux éléments de l'âme
                                  auxquels j'ai fait allusion s'opposent
                                  aujourd'hui dans notre vie sociale, dans notre
                                  vie populaire ! La pensée abstraite, que tout
                                  humain possède en fait - il est tout à fait
                                  indifférent que l'on soit sorti de l'atelier
                                  du cordonnier, que l'on soit le fils du
                                  cordonnier ou [lacune], si l'on est arrivé à
                                  un certain niveau de pensée. Cette pensée,
                                  elle est indépendante de la personnalité,
                                  c'est à partir de cette pensée que l'on a son
                                  point de vue. Mais tous ces points de vue ne
                                  sont en fait pas nécessaires, car chaque être
                                  humain a en fait le droit d'avoir son propre
                                  point de vue, et il pourrait en fait parcourir
                                  le monde avec ce point de vue comme un
                                  solitaire. On n'a pas besoin de vivre ensemble
                                  si chacun a "son point de vue", si personne
                                  n'a rien à dire à l'autre. 
                                  23 
                                  Mais c'est le propre de la connaissance de
                                  l'esprit que de s'affranchir complètement de
                                  ces "points de vue", de cette position sur des
                                  points de vue, pour devenir en fait quelque
                                  chose qui rend les humains réceptifs à la vie,
                                  à une véritable école. Celui qui se
                                  familiarise avec la science de l'esprit dans
                                  le sens où nous l'entendons ici en tant que
                                  science d'orientation anthroposophique, telle
                                  qu'elle est représentée par l'édifice de
                                  Dornach, pour lui, chaque personne qu'il
                                  rencontre dans la vie devient un problème
                                  intéressant. L'enfant lui-même, c'est
                                  justement important pour l'art de l'éducation
                                  ; l'enfant devient un problème intéressant. Et
                                  de même que dans la vie physique on ressent la
                                  faim par rapport à la nature extérieure, de
                                  même qu'on doit s'unir à la nature extérieure,
                                  de même on ressent, en tant que spécialiste de
                                  la science de l'esprit, le besoin de se
                                  confronter toujours et encore à ce que les
                                  autres humains pensent, à ce que les autres
                                  humains pensent, ressentent et veulent. La
                                  science de l'esprit nous met en contact avec
                                  les humains dans le sens le plus large du
                                  terme. 
                                  24 
                                  Aujourd'hui, le chercheur en sciences humaines
                                  peut dire avant tout que lorsqu'il lit
                                  d'autres visions du monde, il les laisse agir
                                  sur lui différemment des autres humains. Il
                                  s'interroge moins sur ce qui est erreur ou
                                  vérité, car c'est le plus souvent son propre
                                  point de vue qui en décide, et c'est sur ce
                                  point de vue je me suis donc tout de suite
                                  exprimé. Mais, quelle que soit l'erreur
                                  présumée produite par tel ou tel en pensant ou
                                  en agissant, ce que l'être humain nous
                                  présente est le complément de notre propre
                                  être lorsque nous nous imprégnons de la
                                  science de l'esprit. De même que le
                                  naturaliste a besoin de se confronter à
                                  l'expérimentation, le chercheur de l'esprit a
                                  besoin de se confronter à tout ce qui est
                                  humain. S'il fonde une vision du monde,
                                  celle-ci devient une impulsion sociale, parce
                                  qu'elle ne sépare pas les humains, parce
                                  qu'elle les rassemble ; parce qu'elle
                                  introduit à son tour la vie individuelle dans
                                  ce qui n'est sinon qu'un point de vue abstrait
                                  que chacun peut avoir vis-à-vis de tous. Le
                                  chercheur d'esprit se trouve face au petit
                                  enfant qui ne sait peut-être que balbutier,
                                  qui ne sait peut-être même pas balbutier, qui
                                  peut lui révéler des secrets à partir de
                                  regards élémentaires à travers son œil encore
                                  tout enfantin. Il reçoit des révélations de
                                  tout ce qui est humain. Ainsi, ce que la
                                  science de l'esprit a à dire, si on l'intègre
                                  une fois dans la vie humaine, devient une
                                  impulsion pour la vie sociale des humains. De
                                  même que la connaissance scientifique a
                                  extrait du langage humain le contenu de la
                                  pensée, de même qu'elle a créé la phrase, de
                                  même la science de l'esprit introduira dans
                                  notre langage une substantialité spirituelle
                                  vivante, et notre langage, par le fait que la
                                  science de l'esprit conduit l'humain à
                                  l'humain, deviendra le principal moyen
                                  d'amélioration sociale pour les temps à venir. 
                                  25 
                                  Et c'est tout de suite parce que la
                                  connaissance est devenue si abstraite d'un
                                  côté, que la volonté est devenue dépendante
                                  des simples émotions, des simples instincts
                                  personnels, comme je l'ai aussi expliqué
                                  aujourd'hui. Du fait que la science de
                                  l'esprit crée ses contenus à partir de la
                                  volonté portée par la pensée, ce qu'elle peut
                                  donner à l'humain est la base d'intérêts plus
                                  vastes que ceux que peuvent donner le simple
                                  sentiment personnel, le simple égoïsme
                                  personnel. En conclusion, qu'est-ce qui est
                                  devenu l'impactant dans la vie sociale au
                                  cours des trois ou quatre derniers siècles ?
                                  L'impactant est devenu l'égoïsme. Si l'on ne
                                  peut pas s'élever par la connaissance [lacune]
                                  vers l'humain, si l'humain ne peut pas nous
                                  pénétrer, alors nous ne pouvons faire valoir
                                  que l'égoïsme dans la vie sociale. Mais dès
                                  l'instant où nous avons la vie de l'esprit
                                  dans son indépendance, et que nous pouvons
                                  ainsi fonder cette indépendance dans l'art de
                                  l'éducation que j'ai esquissée aujourd'hui, et
                                  dès l'instant où nous imprégnons notre volonté
                                  d'idées, nous pouvons trouver le chemin de
                                  l'humain à l'humain dans notre vie économique,
                                  nous pouvons former des associations à partir
                                  des états de professions, nous pouvons former
                                  des associations à partir de la réunion de
                                  consommateurs et de producteurs, nous pouvons
                                  former une structure économique dans
                                  l'organisme social qui est précisément
                                  construite sur ce qu'un humain peut apprendre
                                  d'un autre, sur ce qu'un humain peut
                                  expérimenter d'un autre. La routine de la vie
                                  se transforme ainsi en pratique de la vie.
                                  Plus on observe la vie humaine de l'intérieur,
                                  plus on regarde la vie humaine elle-même, plus
                                  la nécessité de la triarticulation de
                                  l'organisme social s'impose de toutes parts.
                                  Et de même que d'un côté la vie de l'économie
                                  est fécondée par un vouloir imprégné d'idées,
                                  et de l'autre la vie de l'esprit [lacune], de
                                  même ce qui se passe entre les humains - à
                                  notre époque, cela ne se passe en fait que
                                  sous forme de convention, et ce à tel point,
                                  que l'on veut aussi la convention sous la
                                  forme de la Société des Nations entre les
                                  peuples -, devient un élément vivant dans la
                                  vie de droit étatique, qui doit se tenir en
                                  face des autres membres indépendants, de la
                                  vie de l'esprit indépendante, de la vie de
                                  l'économie indépendante, en tant que membre
                                  indépendant de l'organisme social triarticulé.
                                  Mais vous voyez en même temps, tout de suite à
                                  partir de l'exemple de l'art de l'éducation,
                                  comment la science de l'esprit, comment cette
                                  science de l'esprit doit être la base sur
                                  laquelle doit être édifiée la structure de
                                  l'organisme social triarticulé, intervient
                                  dans la vie populaire, dans la vie sociale.
                                  Oh, à quoi est-on arrivé à notre époque sous
                                  l'influence des deux éléments d'âme que nous
                                  venons de décrire ? D'un côté, nous avons, la
                                  pensée abstraite qui dépasse, j'aimerais dire,
                                  toute individualité humaine, et qui est la
                                  même chez tous les humains qui sont parvenus à
                                  la capacité de cette pensée intellectuelle
                                  logiquement abstraite. Parce que c'est la même
                                  chose, il est nécessaire que ce que l'humain
                                  ne peut pas acquérir en tant qu'humain
                                  abstrait, ce qu'il veut acquérir dans la
                                  communauté sociale, s'appuie sur le
                                  sous-humain, sur les simples instincts, sur
                                  les instincts égoïstes. Et c'est ainsi que
                                  nous voyons, comme à l'époque du darwinisme,
                                  où l'on a remarqué dans le règne animal la
                                  lutte pour l'existence, même si elle n'était
                                  que limitée, comment les naturalistes ont
                                  voulu devenir des politiciens sociaux, des
                                  scientifiques sociaux, et ont maintenant voulu
                                  établir la lutte pour l'existence comme une
                                  évidence dans la vie humaine. Oui, il est même
                                  vrai que la lutte pour l'existence ferait rage
                                  dans la vie humaine si seuls les instincts de
                                  l'égoïsme pouvaient être actifs dans la vie
                                  sociale. Et [cette lutte pour l'existence],
                                  Lénine et Trotsky veulent aussi la mener ; ils
                                  ne feront qu'organiser l'égoïsme. Cela, tous
                                  ceux qui peuvent voir la vie humaine
                                  aujourd'hui le savent. Tout le reste ne sera
                                  qu'un masque. Nous voyons déjà aujourd'hui la
                                  fausseté interne du léninisme, qui promet aux
                                  gens des montagnes d'or, un temps de travail
                                  court, et qui en est déjà arrivé à établir un
                                  temps de travail de douze heures, parce que
                                  cela s'avère être une nécessité dans le cadre
                                  du mécanisme que l'on veut introduire. 
                                  26 
                                  Mais dans la vie humaine, ce qui est présent
                                  en lui en tant que pensée abstraite, ce qui
                                  est identique chez tous les humains, ne pourra
                                  jamais dire oui à cette lutte pour
                                  l'existence, il sera toujours insatisfait de
                                  cette lutte pour l'existence, il aspirera
                                  toujours à l'harmonie, au dépassement de la
                                  lutte pour l'existence. Mais si nous ne
                                  parvenons pas à insuffler une véritable
                                  spiritualité dans l'intellectualisme abstrait,
                                  le monde de l'abstraction sera trop faible
                                  pour faire sortir l'égoïsme de la vie sociale.
                                  Et d'un autre côté, l'égoïsme restera brutal
                                  si on n'y verse pas ce que seules la
                                  connaissance de l'esprit, la vision de
                                  l'esprit peuvent apporter à l'humain. Ce qui
                                  se présente aujourd'hui de manière dualiste
                                  chez l'humain, d'un côté l'intellectualisme
                                  abstrait, de l'autre le simple fonctionnement
                                  des instincts, ne peut trouver son équilibre
                                  que si les deux peuvent être imprégnés par
                                  l'esprit. Si les pensées sont spiritualisées,
                                  elles s'approchent de l'humain individuel et
                                  font de cet humain individuel celui qui ne
                                  veut pas seulement avoir raison, qui ne peut
                                  pas seulement donner ce que les autres ne
                                  veulent pas, mais qui doit sans cesse se
                                  confronter aux autres humains, qui doit sans
                                  cesse mener avec les autres humains le langage
                                  de la pensée, en quelque sorte, au lieu du
                                  langage des phrases. Mais celui-ci ne peut
                                  être mené qu'à partir d'une vie spirituelle
                                  qui n'est pas seulement construite sur le
                                  souvenir, mais qui, comme la faim et la soif,
                                  est construite sur le renouvellement
                                  quotidien, sur la métamorphose de la vie, qui
                                  doit sans cesse se renouveler, quand bien même
                                  elle serait déjà parvenue au plus haut niveau.
                                  Cela ne peut se produire que si les instincts
                                  sont pénétrés par les pensées qui naissent de
                                  la manière que j'ai décrite aujourd'hui.
                                  Alors, l'humain pourra vouloir, dans le cadre
                                  de ses associations économiques, ce qui
                                  dépasse l'humain individuel. Alors, la vie de
                                  l'économie pourra être spirituelle. Il est
                                  vrai qu'aujourd'hui, quand on regarde le
                                  monde, quand on regarde la vie réelle, la
                                  nécessité de ce que l'on peut exiger comme
                                  triarticulation de l'organisme social se fait
                                  sentir. Ce n'est pas une utopie. Seuls les
                                  humains qui n'ont pas le sens de la réalité,
                                  qui sont eux-mêmes des utopistes, et qui
                                  déclarent donc utopique tout ce qui ne va pas
                                  dans leurs utopies, qualifient la
                                  triarticulation d'utopie. 
                                  27 
                                  Ce qui est présenté au monde comme l'impulsion
                                  de la triarticulation de l'organisme social
                                  est tiré de la vie pleine. Mais cela montre
                                  aussi que cette vie pleine exige aujourd'hui
                                  une imprégnation de ce qui peut être saisi de
                                  manière vivante dans la vision de l'esprit.
                                  Cette vision de l'esprit est nécessaire à
                                  l'humain. Et tant que l'on n'aura pas reconnu
                                  que l'humain n'est pas un simple être naturel,
                                  on ne pourra pas parvenir à une solution des
                                  problèmes sociaux si pressants aujourd'hui. Il
                                  y a des années, lorsque le matérialisme
                                  théorique était à son apogée, les gens qui
                                  pouvaient déjà voir que ce matérialisme
                                  théorique devait aussi conduire au
                                  matérialisme pratique se sont emportés contre
                                  ce matérialisme. Mais on ne peut pas
                                  s'empêcher de dire qu'en fin de compte, les
                                  humains qui sont devenus des matérialistes
                                  théoriques, comme Haeckel et d'autres,
                                  n'étaient pas aussi des humains intelligents.
                                  On se trouve alors face à un phénomène
                                  singulier : des esprits vraiment brillants
                                  sont devenus matérialistes. Pourquoi ? Ils
                                  sont devenus matérialistes parce que la pensée
                                  qui s'est développée au cours des trois ou
                                  quatre derniers siècles en tant que pensée
                                  abstraite - cela devient clair pour les
                                  chercheurs en sciences de l'esprit - doit être
                                  expliquée de manière matérialiste. Cette
                                  pensée qui fait la grandeur de la science de
                                  la nature est liée à l'outil du cerveau, à
                                  l'outil du corps humain. La pensée s'arrête
                                  à/avec la mort. Seul si nous insufflons la
                                  volonté dans nos opérations de pensée, si nous
                                  ne nous laissons pas seulement guider par
                                  l'observation de la nature et
                                  l'expérimentation, si nous insufflons dans la
                                  pensée ce qui s'élève de la volonté, alors il
                                  en résulte quelque chose qui peut devenir
                                  libre du corps, qui est vraiment
                                  psycho-spirituel. Le matérialisme avait raison
                                  pour la pensée qui s'est développée au cours
                                  des trois ou quatre derniers siècles et qui a
                                  atteint son apogée à l'époque actuelle. Il
                                  faut expliquer cela de manière matérialiste.
                                  C'est pourquoi les humains les plus
                                  intelligents sont devenus matérialistes dans
                                  la deuxième moitié du XIXe siècle, parce
                                  qu'ils se sont finalement retrouvés face à la
                                  grande énigme suivante : qu'en est-il de la
                                  pensée ordinaire qui atteint une telle hauteur
                                  précisément dans la science de la nature ?
                                  Cela doit être expliqué de manière
                                  matérialiste. Le matérialisme, à sa manière, a
                                  pleinement raison, et personne ne peut être
                                  spiritualiste, au sens de la science de
                                  l'esprit orientée anthroposophiquement, s'il
                                  ne sait pas que le matérialisme a raison dans
                                  son domaine limité. Celui qui pose la question
                                  : Soit le matérialisme, soit le spiritualisme
                                  ? - il fait fausse route. Car le matérialisme
                                  a son domaine, et il faut bien comprendre que
                                  si l'humain veut sauver le spirituel, il doit
                                  aussi aller au-delà de la pensée dont il est
                                  si fier aujourd'hui. De même, un véritable
                                  ordre social souhaitable ne pourra jamais voir
                                  le jour si l'humain ne veut fonder ces ordres
                                  sociaux qu'à partir des émotions égoïstes
                                  ordinaires, car celles-ci ne peuvent fonder
                                  que la lutte pour l'existence, et non un rêve
                                  social à la Lénine. L'humain peut seulement
                                  fonder un véritable ordre social s'il déverse
                                  dans cette vie sociale le spirituel-d'âme tel
                                  qu'il est décrit aujourd'hui et tel qu'il est
                                  stimulé en lui par cette vision du monde qui
                                  vient de la vision de l'esprit. L'humain
                                  pourra alors reconnaître et réaliser par la
                                  vie ce que Goethe avait planant devant lui
                                  lorsqu'il a posé son regard sur l'essence de
                                  l'humain et s'est demandé : "comment l'humain
                                  se tient-il en fait à la nature ? - Goethe se
                                  disait : "Si nous considérons tout cela,
                                  depuis les merveilleuses étoiles au-dessus de
                                  nous jusqu'à tout ce qui se présente comme
                                  nature autour de nous dans les différents
                                  règnes, nous devons regarder l'humain, face à
                                  cette nature, comment il absorbe cette nature
                                  en lui, comment il la transforme, comment il
                                  la fait naître en lui comme quelque chose de
                                  nouveau, créant une nature supérieure par
                                  l'humain dans l'humain, une nature supérieure
                                  qui est spirituelle-âme,
                                  psychique-spirituelle. C'est ce qu'exprime si
                                  bien Goethe en disant : 
                                  28 
                                  "En ce que l'humain est placé au sommet de la
                                  nature, ainsi il se considère de nouveau comme
                                  une nature entière, qui a à nouveau à produire
                                  un sommet en elle-même. Pour cela, il s'élève
                                  en s'imprégnant de toutes les perfections et
                                  vertus, en appelant le choix, l'ordre,
                                  l'harmonie et la signification, et en
                                  s'élevant enfin jusqu'à la production de
                                  l'œuvre d'art, qui occupe une place brillante
                                  à côté de ses autres actes et œuvres". Et
                                  comme le complément de cette pensée est
                                  l'autre, qui se trouve dans le livre sur
                                  Winckelmann, où l'on trouve aussi celle qui
                                  vient d'être mentionnée, lorsque Goethe dit :
                                  "Quand la saine nature de l'humain agit/œuvre
                                  comme un tout, s'il se sent dans le monde
                                  comme dans un grand, beau, digne et précieux
                                  ensemble, si le confort harmonieux lui
                                  accordait un pur et libre ravissement ; alors
                                  l'univers, s'il pouvait se sentir lui-même,
                                  pousserait des cris de joie comme s'il était
                                  arrivé à son but et admirerait le sommet de
                                  son propre devenir et de son essence. Car à
                                  quoi sert toute la dépense de soleils, de
                                  planètes et de lunes, d'étoiles et de voies
                                  lactées, de comètes et de taches nébuleuses,
                                  de mondes devenus et en devenir, si ce n'est,
                                  pour finir, qu'un humain heureux se réjouit
                                  inconsciemment de son existence/être-là ?" 
                                  29 
                                  C'est à partir d'une telle mentalité, qui
                                  conduit l'humain à travers la nature, par la
                                  nature, vers lui-même, vers le
                                  psycho-spirituel, c'est à partir d'un tel état
                                  d'esprit que peut naître ce qui devrait
                                  construire notre vie sociale. Mais elle ne
                                  naîtra que si l'humain, par sa volonté, dirige
                                  son regard vers ce que l'exploration de la vie
                                  de l'esprit elle-même peut lui donner. 
                                  30 
                                  C'est pourquoi il doit être dit : ce n'est pas
                                  dans les institutions extérieures et dans leur
                                  transformation que nous devons voir ce qui
                                  peut nous conduire plus loin. Quelle que soit
                                  la manière dont nous transformons les
                                  institutions extérieures, cela ne conduira pas
                                  à une nouvelle construction. Cela ne peut se
                                  faire que si l'humain va chercher en lui-même
                                  ce qui en lui tend actuellement à la
                                  destruction. Car tout ce qui est extérieur
                                  dans la vie de l'humain est fait par l'humain
                                  lui-même, par l'essence la plus intime de
                                  l'humain. Ce n'est qu'en réapprenant, en
                                  repensant que nous pouvons avancer. Il n'y
                                  aura pas d'amélioration plus tôt que lorsqu'un
                                  nombre suffisamment important d'êtres humains
                                  auront le courage de repenser, de réapprendre.
                                  Et finalement, ce qui pourra un jour venir à
                                  nouveau sur l'humanité en tant que forces
                                  constructives devra provenir du courage de
                                  s'élever vers l'esprit réel, afin que celui-ci
                                  puisse, comme je l'ai déjà dit hier à la fin,
                                  éliminer peu à peu, mais efficacement, le
                                  non-esprit.  
                                  31 
                                  [Un débat s'ensuit]. 
                                  32 
                                  Mot de la fin 
                                  33 
                                  Mes très chers présents. Je n'ai aucun point
                                  d'appui particulier dans les propos de M. B.
                                  pour dire quelque chose d'important dans cette
                                  conclusion, car il a donné l'exemple de la
                                  manière dont on juge, à partir de la pensée
                                  abstraite de notre époque, ce que l'on
                                  aimerait dire à partir de la pensée féconde de
                                  l'esprit. C'est pourquoi je voudrais dire
                                  quelques mots à l'intention des auditeurs qui
                                  auraient pu mal comprendre ce que j'ai dit sur
                                  le programme/plan scolaire. 
                                  34 
                                  Ce que j'ai dit sur le plan scolaire, c'est
                                  qu'il devrait viser la concentration. Je n'ai
                                  pas dit qu'il ne devait pas y avoir
                                  d'alternance. Mis à part le fait que l'on
                                  pourrait se demander si cette alternance doit
                                  être créée après trois à cinq semaines pour le
                                  calcul, ou si c'est mieux ou pas, c'est une
                                  question purement didactique qui ne peut pas
                                  être traitée de manière agitatrice, mais
                                  uniquement de manière objective. Mais à part
                                  cela, il faut travailler sur la concentration
                                  dans l'enseignement, c'est-à-dire qu'il faut
                                  traiter une certaine charge de travail de
                                  telle sorte que l'emploi du temps ne nous gêne
                                  pas, qu'on puisse vraiment travailler pendant
                                  trois à six semaines, aussi longtemps qu'il le
                                  faut, sans être interrompu par autre chose. Il
                                  va de soi que l'on tient pleinement compte de
                                  l'entité de l'enfant. Pour que vous ne vous
                                  mépreniez pas, j'aimerais vous expliquer
                                  comment cela se passe dans n'importe quelle
                                  classe de l'école Waldorf. Prenons la
                                  cinquième classe de l'école primaire. Je
                                  pourrais tout aussi bien citer la première.
                                  Les cours commencent quelques minutes après
                                  huit heures du matin. Pendant les deux
                                  premières heures, on travaille justement à
                                  cette concentration dans ce qui, dans les
                                  matières scolaires habituelles, est
                                  déconcentré par l'emploi du temps, réparti sur
                                  une courte durée sans aucune concentration.
                                  Ainsi, pendant ces deux premières heures,
                                  jusqu'à quelques minutes après dix heures, on
                                  travaille de manière concentrée sur ce que
                                  l'on considère habituellement comme le contenu
                                  des matières scolaires. Ainsi, pendant ce
                                  temps, disons un nombre suffisamment important
                                  de semaines, on travaille le calcul, puis à
                                  nouveau l'étude des langues pendant un certain
                                  nombre de semaines, et ainsi de suite. Ensuite
                                  vient ce qui rend possible une concentration
                                  en la pratiquant d'une certaine manière ; chez
                                  nous, on enseigne les langues étrangères dès
                                  les plus petits enfants, le français et
                                  l'anglais, de sorte que les premières classes
                                  reçoivent déjà un enseignement en langue
                                  étrangère. Et c'est très impressionnant de
                                  voir ces petits bouts de chou arriver à leurs
                                  cours et de constater qu'ils ont effectivement
                                  fait des progrès avec une grande joie en
                                  quelques semaines dans l'enseignement des
                                  langues étrangères. On travaille vraiment avec
                                  eux sur l'utilisation de la langue. Pour la
                                  première classe, c'est déjà le cas pendant
                                  cinq à six semaines ; on y travaille le
                                  français jusqu'à onze heures, l'anglais
                                  jusqu'à midi. Ensuite, les enfants rentrent
                                  chez eux. Et certains après-midi - les enfants
                                  ont suffisamment de temps libre, cela fait
                                  aussi partie de l'alternance, qu'ils sortent à
                                  nouveau - certains après-midi, quand ils
                                  reviennent, ils ont du chant, de la musique et
                                  de l'eurythmie, de la gymnastique pourvue
                                  d'âme, de l'art du mouvement pourvu d'âme.
                                  Dans cet art du mouvement pourvu d'âme, les
                                  enfants n'ont pas purement une gymnastique
                                  physiologique, qui est aussi pratiquée, mais
                                  un mouvement transspiritualisé. Ils ont pour
                                  ainsi dire un langage muet donné dans
                                  l'eurythmie. Les enfants s'y trouvent
                                  extraordinairement bien. Et lorsqu'il y a
                                  souvent des représentations d'eurythmie lors
                                  de journées où les enfants sont convoqués pour
                                  des fêtes particulières, les enfants s'y
                                  pressent et on voit comment tout cela vit. On
                                  ne peut donc pas dire qu'il n'y a pas de
                                  variété ou que l'on ne tient pas compte de ce
                                  qui correspond à la nature de l'enfant. Mais
                                  si l'on dit maintenant : si les enfants
                                  s'ennuient trop, il faut trouver autre chose -
                                  oui, mes très chers présents, c'est tout de
                                  suite la tâche de ne jamais laisser les
                                  enfants s'ennuyer ! Les enfants se fâchent
                                  tout au plus une fois parce que quelque chose
                                  les pique, mais par ennui - il faut y veiller
                                  - ils ne veulent jamais que l'enseignement
                                  s'arrête d'une manière ou d'une autre. Et j'ai
                                  déjà pu me rendre compte, dans ce court laps
                                  de temps, puisque j'ai fréquenté l'école deux
                                  fois pendant une longue période et que j'ai
                                  toujours l'enseignement entre les mains, de la
                                  vie qui est ainsi réellement apportée à
                                  l'ensemble de l'enseignement. 
                                  35 
                                  Mes très chers présents, si l'on ne veut pas
                                  fonder par le bavardage, mais par l'action, ce
                                  qui est un droit égal pour tous, il ne faut
                                  vraiment pas s'énerver de manière bavarde sur
                                  la différence entre les entrepreneurs et les
                                  ouvriers, qui existe encore aujourd'hui malgré
                                  tout le bavardage ; elle est simplement là
                                  comme un fait, et quand on parle aujourd'hui,
                                  on ne peut vraiment pas effacer cette
                                  différence pour le moment. Dans l'école
                                  Waldorf, l'enfant du prolétariat est assis à
                                  côté de l'enfant de l'entrepreneur. Les
                                  enfants sont éduqués dans une unité complète,
                                  et l'égalité des droits pour tous est fondée
                                  en acte ! Alors qu'avec tout le bavardage et
                                  l'agitation : il ne faut pas qu'il y ait des
                                  "entrepreneurs" et des "ouvriers", on
                                  n'arrivera à rien, mais ils doivent avoir les
                                  mêmes droits. Bref, ce n'est pas en bavardant
                                  que l'on résoudra la question, mais uniquement
                                  en créant des objectifs et, surtout, en
                                  envisageant une véritable solution à la
                                  question sociale. Ce n'est pas en bavardant
                                  avec des phrases d'agitation chaque fois qu'il
                                  s'agit de passer à l'action que l'on fera un
                                  seul pas vers l'amélioration ! C'est ce qui
                                  importe aujourd'hui de faire la différence
                                  entre l'action et le bavardage. 
                                  36 
                                  Si l'on ne fait pas cette différence entre les
                                  bavards et ceux qui veulent faire quelque
                                  chose, on n'arrivera pas à une branche verte,
                                  mais les bavards parleront à mort carrément
                                  tout ordre social. De nos jours, il n'est pas
                                  possible d'obtenir quoi que ce soit avec de
                                  beaux bavardages, même si ce bavardage part
                                  d'une justification de l'égalité. L'égalité
                                  des droits doit être fondée, et parler
                                  purement d'égalité de droit ne mène à rien.  
                                  37 
                                  Une autre question, mes très chers présents :
                                  Ne faut-il pas aujourd'hui créer les
                                  conditions matérielles préalables pour les
                                  personnes économiquement opprimées afin de
                                  leur offrir la possibilité d'absorber du
                                  spirituel ? J'ai tout de suite écrit un
                                  article dans le dernier ou l'avant-dernier
                                  numéro de la revue "Dreigliederung des
                                  sozialen Organismus (Tri articulation de
                                  l'organisme social)", qui paraît à Stuttgart :
                                   
                                  38 
                                  "Les idées et le pain" - pour opposer au
                                  préjugé courant le pays selon lequel, lorsque
                                  du côté des rassasiés et ceux qui peuvent
                                  encore se rassasier aujourd'hui est toujours
                                  de nouveau et de nouveau indiqué sur : Il n'y
                                  a rien d'autre à faire pour résoudre la
                                  question sociale que de faire travailler les
                                  gens. C'est facile à dire ! Il s'agit de faire
                                  en sorte que les gens voient un but, un sens à
                                  leur travail ! Mais d'un autre côté, rien
                                  n'est fait non plus si l'on dit toujours de
                                  l'autre côté : il faut d'abord donner du pain
                                  aux gens, ensuite ils s'élèveront
                                  spirituellement, ou alors on peut faire en
                                  sorte qu'ils s'élèvent spirituellement. C'est
                                  le travail spirituel qui permet d'obtenir du
                                  pain. Il faut organiser, il faut, d'une
                                  certaine manière, donner une structure
                                  quelconque, une structure sociale, à ce qui
                                  est travaillé, sinon le pain ne peut pas être
                                  produit. Si une terrible vague de famine
                                  s'étend aujourd'hui sur l'Europe centrale,
                                  cette vague de famine - même si la situation
                                  n'était évidemment pas bonne auparavant, nous
                                  ne voulons pas en discuter maintenant - n'est
                                  pas venue du fait que le pain s'est
                                  soudainement retiré de l'humain, mais du fait
                                  que les humains sont entrés dans un ordre
                                  social par la catastrophe de la guerre, au
                                  sein duquel aucun pain n'est produit, au sein
                                  duquel aucune idée n'agit pour faire
                                  travailler le pain. Les idées qui ont été
                                  adorées jusqu'en 1914 par les gens qui étaient
                                  les leaders ont été rendues absurdes par les
                                  cinq ou six dernières années, elles ont été
                                  rejetées. Nous avons besoin de nouvelles idées
                                  ! Et si l'on ne se décide pas à dire : nous
                                  avons besoin d'idées nouvelles - c'est par ces
                                  idées nouvelles que l'ordre social sera
                                  organisé, que le pain nécessaire sera créé ;
                                  si l'on ne se décide pas à le faire, nous ne
                                  parviendrons pas de manière salutaire à un
                                  développement ultérieur dans l'avenir. 
                                  39 
                                  Il est très étrange de constater, j'aimerais
                                  dire, dans certains cas, que les gens ne
                                  veulent pas admettre comment se situe et se
                                  déroule la vérité. L'un des plus radicaux
                                  était certainement le prince Krapotkin
                                  jusqu'en 1914. Lorsqu'il est reparti en
                                  Russie, on a entendu peu de temps après : oui,
                                  si nous recevons seulement du pain de
                                  l'Occident, les choses iront mieux ! - Et à
                                  côté de cela, on entendait dire qu'il écrivait
                                  une "éthique". Vous voyez, c'est ce qui nous a
                                  ruinés, le fait que les gens aient d'un côté
                                  la vie matérielle, de l'autre une vie
                                  spirituelle abstraite, et que rien de cette
                                  vie spirituelle abstraite n'intervienne dans
                                  la vie réellement matérielle. L'esprit ne se
                                  manifeste pas par le fait qu'on l'adore,
                                  l'esprit se manifeste par le fait qu'il
                                  devient capable de dominer et d'organiser
                                  aussi la matière. C'est précisément ce qui est
                                  grave, que nos confessions en soient arrivées
                                  à vouloir simplement donner à l'humain un beau
                                  contenu lorsqu'il a cessé de travailler, ou
                                  tout au plus une directive sur la première
                                  page blanche du grand livre, où il est écrit :
                                  "Avec Dieu" - même si ce qui est traité là en
                                  débit et en crédit ne justifie absolument pas
                                  toujours qu'il soit écrit : "Avec Dieu" ! Mais
                                  c'est là que se manifestent les phénomènes de
                                  déclin de notre époque, que nous avons perdu
                                  le pouvoir de trouver la transition vers la
                                  vie matérielle par le biais de ce à quoi nous
                                  adhérons spirituellement, que c'est
                                  précisément l'attitude qui prévaut et qui dit
                                  : "Ah oui, ne pas lier la vie matérielle à
                                  l'esprit ! L'esprit est quelque chose de tout
                                  à fait sublime, il faut le garder libre de la
                                  vie matérielle ! - Non, l'esprit n'est pas là
                                  pour qu'on le tienne à l'écart de la vie
                                  matérielle, pour qu'en sortant de l'usine, il
                                  ne soit qu'une sensation du dimanche
                                  après-midi, aussi noble soit-elle, mais
                                  l'esprit est là pour qu'on le fasse entrer par
                                  la porte de l'usine, pour que les machines
                                  fonctionnent selon l'esprit, pour que les
                                  ouvriers soient organisés selon l'esprit.
                                  L'esprit est là pour cela, pour qu'il pénètre
                                  la vie matérielle ! Et nous avons péri parce
                                  que ce n'est pas le cas, parce que nous avons
                                  une vie spirituelle abstraite à côté d'une vie
                                  matérielle sans esprit, dominée par de simples
                                  routiniers. Les choses ne s'amélioreront pas
                                  avant que l'esprit ne devienne si puissant
                                  qu'il puisse dominer la matière. Ce n'est pas
                                  à l'esprit étranger à la matière, étranger au
                                  monde, que la science de l'esprit veut
                                  conduire, mais à l'esprit qui peut dominer les
                                  humains, que l'on ne trouve pas seulement
                                  lorsqu'on est heureux de pouvoir sortir de
                                  l'usine, mais que l'on apporte joyeusement
                                  dans l'usine, afin que chaque geste individuel
                                  se fasse à la lumière de cette vie de
                                  l'esprit. 
                                  40 
                                  Ceux qui veulent l'esprit dans le sens où nous
                                  l'entendons ici ne veulent vraiment pas un
                                  esprit non pratique, ils veulent l'esprit qui
                                  n'a vraiment pas seulement quelque chose à
                                  dire dans le monde, qui n'a pas seulement
                                  quelque chose à dire qui puisse nous réjouir
                                  aux heures libres, mais un esprit qui, en
                                  dominant la matière, organise la vie peut se
                                  lier intimement à la vie. C'est de cet esprit,
                                  ou de son acceptation que dépendra notre
                                  volonté, si nous le renions, de naviguer de
                                  plus en plus profondément dans le malheur ou
                                  non. C'est entre ce "ou bien ou bien" qu'il
                                  faut choisir aujourd'hui. Plus il y aura
                                  d'humains qui décideront de s'engager dans cet
                                  esprit actif, mieux ce sera pour l'avenir de
                                  l'humanité. 
                                  41 
                                  C'est ce que je voulais encore ajouter à mes
                                  paroles d'aujourd'hui. 
                                   
                                 
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