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Œuvres complètes de Rudolf Steiner - GA334

DE L'ÉTAT UNITAIRE À L’ORGANISME SOCIAL TRI-ARTICULÉ.




LES FORCES MORALES ET RELIGIEUSES DANS LE SENS DE LA SCIENCE DE L'ESPRIT

Troisième conférence,
Bâle, 7 janvier 1920

DIE SITTLICHEN UND RELIGIÖSEN KRÄFTE IM SINNE DER GEISTESWISSENSCHAFT


Dritter Vortrag,
Basel, 7. Januar 1920 [p. 57]

 


 

Les références Rudolf Steiner Œuvres complètes ga 334  057-079 1983  07/01/1920



Original





Traducteur: FG v.01 - 01/11/2022 Editeur: SITE

Une vision du monde, telle qu'elle veut l'être la spirituelle scientifique, doit faire ses preuves en donnant à l'humain un appui pour ce dont il a besoin dans la vie. Le soutien pour la vie doit être ce que nous pouvons appeler l'aptitude morale, la force morale. Mais le soutien pour la vie doit aussi être, entre autres, ce que nous pouvons appeler la constitution intérieure de l'âme qui peut être donnée à l'humain par le fait qu'il se sent membre du grand ensemble cosmique, qu'il se sent intégré dans l'ensemble cosmique de la manière qui correspond à ce que l'on peut appeler son besoin religieux. En ce qui concerne tout d'abord la force morale intérieure de l'humain, Schopenhauer a prononcé une parole excellente, même si les explications ultérieures qu'il a attachées à ces paroles à sa manière semblent assez contestables. Il a dit : prêcher la morale est facile, fonder la morale est difficile. - C'est effectivement une parole de vie. Car comprendre en général ce qu'est le bien, ce que la vie morale exige de nous, c'est relativement facile en tant qu'affaire d'intellect. Par contre, faire surgir des forces primitives de l'âme les impulsions nécessaires à l'humain pour qu'il se place dans la structure de la vie comme un être moralement fort, cela est difficile. Mais cela signifie d'abord fonder la morale. Fonder la morale ne signifie pas simplement dire ce qui est bon, ce qui est moral. Fonder la morale, c'est donner à l'humain des impulsions qui, en étant absorbées dans sa vie psychique, deviennent en lui une véritable force, une véritable compétence.

01

Eine Anschauung von der Welt, wie sie ja auch die geisteswissen­schaftliche sein will, muß sich dadurch bewähren, daß sie dem Menschen eine Stütze gibt für dasjenige, was er im Leben braucht. Stütze für das Leben muß das sein, was wir nennen können morali­sche Tüchtigkeit, moralische Kraft. Stütze für das Leben muß aber auch unter anderem dasjenige sein, was wir nennen können die innere Seelenverfassung, die dem Menschen werden kann dadurch, daß er sich in dem großen Weltenganzen als ein Glied fühlt, daß er sich so eingegliedert fühlt in das Weltenganze, wie es entspricht dem, was man nennen kann sein religiöses Bedürfnis. Was nun zunächst die innere moralische Kraft des Menschen betrifft, so hat Schopenhauer ein treffliches Wort gesprochen, wenn auch die weite­ren Ausführungen, die er an diese Worte in seiner Art geknüpft hat, recht anfechtbar erscheinen. Er sagte: Moral predigen ist leicht, Moral begründen ist schwierig. — Dies ist tatsächlich ein wahres Lebenswort. Denn einsehen im allgemeinen, was das Gute ist, was das moralische Leben von uns fordert, das ist als eine Sache des Intellektes verhältnismäßig leicht. Dagegen heraufholen aus den Urkräften der Seele diejenigen Antriebe, die im Menschen notwen­dig sind, damit er sich in das Lebensgefüge als ein moralisch Kraftvoller hineinstellt, das ist schwierig. Das aber heißt erst Moral begründen. Moral begründen heißt nicht bloß sagen, was gut, was moralisch ist. Moral begründen heißt an den Menschen solche Impulse heranbringen, welche, indem er sie in sein Seelenleben aufnimmt, in ihm eine wirkliche Kraft, eine wirkliche Tüchtigkeit werden.

Or, l'humain de notre stade actuel de civilisation se trouve, en ce qui concerne sa conscience morale, d'une manière tout à fait singulière dans le monde, d'une manière qui n'est pas toujours pleinement consciente, mais qui est la raison de bien des incertitudes et de l'insécurité qui se manifestent dans la vie des humains. D'un côté, nous avons notre savoir orienté vers l'intellectualisme, notre connaissance qui nous permet de pénétrer dans les phénomènes naturels, qui nous permet d'absorber jusqu'à un certain degré l'ensemble du monde dans notre représenter, qui nous permet de nous faire des représentations sur l'essence de l'humain dans une mesure toutefois très limitée, comme nous l'avons vu dans les deux dernières réflexions ici.

02

Nun steht der Mensch unserer gegenwärtigen Zivilisationsstufe mit Bezug auf sein sittliches Bewußtsein in einer ganz eigenartigen Weise in der Welt drinnen, in einer Weise, die durchaus nicht immer voll bewußt beobachtet wird, die aber der Grund ist für mancherlei Unsicherheit und Haltlosigkeit, die sich im Leben der Menschen geltend machen. Wir haben auf der einen Seite unser intellektuali­stisch orientiertes Wissen, unsere Erkenntnis, die es uns möglich macht, in die Naturerscheinungen einzudringen, die es uns möglich macht, das Weltenganze in unser Vorstellen bis zu einem gewissen Grade aufzunehmen, die es uns möglich macht, in einem allerdings, wie wir in den zwei letzten Betrachtungen hier gesehen haben, sehr eingeschränkten Maße uns auch Vorstellungen über das Wesen des Menschen zu machen.

À côté de ce qui brille en nous comme faculté de connaissance, comme tout ce qui est, j'aimerais dire, dirigé par notre logique humaine, à côté de tout cela s'affirme, doit s'affirmer en l'humain un autre élément de son être, celui d'où jaillissent pour lui son devoir moral, son amour moral, bref, les impulsions à agir moralement. Et il faut dire que l'humain moderne vit d'un côté dans ses facultés de connaissance et leurs résultats, et d'autre part dans ce qui constitue ses motivations morales. Les deux sont des contenus de l'âme. Mais pour cet humain moderne, il n'y a au fond que peu de médiation entre les deux, si peu de médiation que Kant, par exemple, a pu s'exprimer ainsi : Deux choses sont pour lui les plus précieuses au monde, le ciel étoilé au-dessus de lui, la loi morale en lui. - Mais justement, ce type de représentation kantienne, qui se trouve dans l'humain moderne occidental, ne connaît pas de pont entre ce qui conduit à la connaissance du monde d'un côté, et ce que sont les impulsions morales de l'autre côté. Avec quelle soudaineté Kant considère la vie de la connaissance dans sa "Critique de la raison pure", la vie morale dans sa "Critique de la raison pratique".

03

Neben dem, was da in uns aufleuchtet als unsere Erkenntnisfähig­keit, als alles dasjenige, was, ich möchte sagen, dirigiert wird von unserer Menschenlogik, neben all dem macht sich geltend, muß sich geltend machen im Menschen ein anderes Element seines Wesens, dasjenige, aus dem ihm seine sittliche Pflicht, seine sittliche Liebe, kurz, die Antriebe zum moralischen Handeln quellen. Und man muß sagen: der moderne Mensch lebt auf der einen Seite in seinen Erkenntnisfähigkeiten und ihren Ergebnissen, auf der anderen Seite lebt er in dem, was seine moralischen Antriebe sind. Beides sind Seeleninhalte. Aber es ist für diesen modernen Menschen im Grun­de genommen zunächst wenig Vermittlung zwischen beiden, so wenig Vermittlung, daß zum Beispiel Kant den Ausspruch tun konnte: Zweierlei sei ihm das Wertvollste in der Welt, der gestirnte Himmel über ihm, das moralische Gesetz in ihm. — Aber gerade diese Kantsche Vorstellungsart, die in dem modernen Menschen west, sie kennt keine Brücke zwischen dem, was zur Erkenntnis der Welt auf der einen Seite führt, und dem, was moralische Impulse auf der anderen Seite sind. Wie unvermittelt betrachtet Kant das Er­kenntnisleben in seiner «Kritik der reinen Vernunft», das morali­sche Leben in seiner «Kritik der praktischen Vernunft».

Et nous devons en fait dire, si nous sommes tout à fait honnêtes vis-à-vis de notre conscience du temps, qu'il y a là un abîme entre deux types d'expériences de la nature humaine. En se faisant des idées sur le cours de l'évolution du monde dans les domaines de connaissance les plus divers, la science actuelle observe les événements de la nature depuis les êtres vivants les plus simples, et même depuis la nature inorganique jusqu'à l'humain. Elle se fait des idées sur la manière dont s'est formé l'ensemble du monde qui nous est directement présenté. Elle se fait aussi des idées sur les processus par lesquels pourrait se dérouler la fin de cet ensemble cosmique qui nous est d'abord présenté. Mais maintenant, de l'humain, qui est pourtant englobé dans cet ordre naturel, jaillit ce qu'il appelle ses idéaux moraux. Et l'humain ressent ces idéaux moraux de telle sorte qu'il ne peut en fait se sentir lui-même précieux que s'il suit ces idéaux, s'il y a un accord entre lui et ces idéaux. L'humain fait dépendre sa valeur de ces idéaux moraux. Mais si nous nous imaginons qu'un jour, grâce aux forces de la nature auxquelles l'humain aura accès par sa connaissance, l'ensemble du monde qui nous est accessible ira vers sa fin, que restera-t-il pour la conscience actuelle de notre époque de ce que l'humain crée à partir de ses idéaux moraux, de ses impulsions morales ? Celui qui est honnête, qui n'enveloppe pas dans le nébuleux ce qui est la conscience actuelle du temps, doit se dire que ces idéaux moraux sont, face à la vision actuelle de la science de la nature, quelque chose que l'humain doit certes suivre dans sa vie, mais qui ne donne rien qui puisse triompher un jour, lorsque la terre, avec l'humain lui-même, ira vers sa destruction.

04

Und wir müssen eigentlich sagen, wenn wir völlig ehrlich sind gegenüber unserem Zeitbewußtsein, daß hier ein Abgrund liegt zwischen zweierlei Erlebnissen der Menschennatur. Indem die heutige Wissenschaft sich Vorstellungen macht über den Gang der Weltenentwickelung in den verschiedensten Wissensgebieten, be­trachtet sie das Geschehen der Natur von den einfachsten Lebewe‑ sen, ja von der unorganischen Natur an bis herauf zum Menschen. Sie macht sich Vorstellungen darüber, wie etwa dieses uns unmit­telbar vorliegende Weltenganze entstanden sei. Sie macht sich auch Vorstellungen, in welchen Vorgängen das einstmalige Ende dieses uns zunächst vorliegenden Weltenganzen sich abspielen könnte. Aber nun quillt aus dem Menschen, der doch eingesponnen ist in diese Naturordnung, das hervor, was er seine sittlichen Ideale nennt. Und diese sittlichen Ideale empfindet der Mensch so, daß er eigentlich sich selbst nur als wertvoll fühlen kann, wenn er diesen Idealen folgt, wenn eine Übereinstimmung ist zwischen ihm und diesen Idealen. Der Mensch macht seinen Wert abhängig von diesen sittlichen Idealen. Aber wenn wir uns vorstellen, daß einstmals durch die Naturkräfte, die dem Menschen zugänglich werden durch seine Erkenntnis, das uns zugängliche Weltenganze seinem Ende entgegengeht, wo bleibt für das heutige Zeitbewußtsein dasjenige, was der Mensch aus seinen sittlichen Idealen, aus seinen morali­schen Antrieben heraus schafft? Wer ehrlich ist, wer nicht in Nebuloses einhüllt dasjenige, was heutiges Zeitbewußtsein ist, der muß sich sagen: Diese sittlichen Ideale sind vor der gegenwärtigen naturwissenschaftlichen Anschauung etwas, wonach sich der Mensch im Leben zwar richten muß, wodurch aber nichts entsteht, was einstmals triumphieren könnte, wenn die Erde mit dem Men­schen selbst ihrem Untergang entgegengeht.

Il faut seulement s'avouer que, pour la conscience contemporaine, il n'y a pas de pont entre les facultés cognitives qui conduisent au savoir de la nature et les facultés qui nous dominent en tant qu'êtres moraux. L'humain n'est pas conscient de tout ce qui se passe dans les profondeurs de son âme. Beaucoup de choses restent inconscientes. Mais ce qui gronde inconsciemment en bas se manifeste dans la vie par des dysharmonies, par des manifestations de maladies psychiques ou même corporelles. Et celui qui veut seulement regarder sans préjugés ce qui se passe aujourd'hui devra se dire : notre vie est en train d'onduler, et les humains sont dans cette vie avec toutes sortes de divisions psychiques et corporelles. Et ce qui s'agite là s'agite d'une profondeur dans laquelle quelque chose est actif, comme ces faibles forces humaines qui ne peuvent pas construire de pont entre la vie morale et la connaissance de la nature. La science de l'esprit orientée anthroposophiquement se pose ces questions de la manière suivante. Elle doit abandonner tout ce qui, d'une part, n'est qu'une vision théorique de la réalité extérieure. Elle doit donc reconnaître - comme je l'ai expliqué dans les deux dernières conférences - tout ce qui, dans cette vision de la nature, voudrait en quelque sorte exclure l'humain, afin qu'une objectivité correcte puisse seulement apparaître.

05

Es ist für das heutige Zeitbewußtsein, das muß man sich nur gestehen, keine Brücke zwischen den Erkenntnisfähigkeiten, die zum Naturwissen führen, und den Fähigkeiten, welche uns beherr­schen, indem wir sittliche Wesen sind. Dem Menschen wird nicht alles bewußt, was in den Tiefen seiner Seele vorgeht. Vieles bleibt unbewußt. Aber was da unten unbewußt rumort, das macht sich geltend im Leben durch Disharmonien, durch seelische oder sogar leibliche Krankheitserscheinungen. Und wer nur unbefangen sehen will in dasjenige, wa.s heute vorgeht, der wird sich sagen müssen: da wogt unser Leben, und da sind die Menschen in diesem Leben drinnen mit allen möglichen seelischen und leiblichen Zwiespalten. Und das, was da wogt, das wogt auf aus einer Tiefe herauf, in der allerdings so etwas tätig ist wie jene schwachen Menschheitskräfte, die keine Brücke bauen können zwischen dem moralischen Leben und dem Naturerkennen. Anthroposophisch orientierte Geisteswis‑ senschaft stellt sich zu diesen Fragen in der folgenden Art. Sie muß verlassen alles dasjenige, was auf der einen Seite nur theoretische Anschauung der äußeren Wirklichkeit ist. Sie muß also alles das erkennen — das habe ich in den beiden letzten Vorträgen hier ausgeführt —, was den Menschen gewissermaßen bei dieser An‑ schauung von der Natur ausschalten möchte, damit nur ja eine rechte Objektivität entstehen könne.

Ce que j'ai décrit comme étant le chemin vers le monde spirituel se présente donc - j'aimerais le dire encore une fois en résumant - à peu près de la façon suivante : tout d'abord, celui qui veut suivre ce chemin dans le monde spirituel doit s'adonner à un certain travail psychique et spirituel intérieur. Dans mes livres, j'ai appelé cet exercice intérieur, ce travail spirituel intérieur, un travail de méditation, un travail de concentration. Ce travail permet à l'humain de se confronter à sa vie de représentation autrement que cela se passe dans la vie ordinaire, lorsque nous suivons les phénomènes de la nature ou aussi la vie sociale. C'est une communion complète avec les représentations qui, sinon, n'accompagnent les impressions extérieures que sous forme d'ombres. Comme nous nous confrontons sinon aux humains, à la nature ou à toute autre chose dans la vie physique avec nos sentiments, nos sympathies et nos antipathies, comme nous nous confrontons aux faits avec nos émotions de volonté, nous nous tenons aux pures représentations en tant que personnes qui cherchent le chemin du monde spirituel. Comment les représentations se présentent nous excite, cela défie notre sympathie et notre antipathie, elle stimule toute notre force vitale. Cela devient pour nous un destin. Tandis que nous sommes tout à fait tranquilles à l'extérieur, nous traversons intérieurement quelque chose qui n'est pas du tout plus faible que ce que nous traversons par ailleurs comme destin de vie dans le monde extérieur. Nous doublons dans une certaine mesure notre vie. Alors qu'en temps normal nous nous agitons, développons sympathie et antipathie, faisons valoir des impulsions de volonté uniquement dans la vie extérieure, face à des événements extérieurs, nous portons dans notre vie intérieure de pensée ce qui ne nous occupe normalement que dans ce monde matériel extérieur. Pouvons-nous le faire - et chaque être humain peut le faire s'il s'exerce de la manière que j'ai décrit dans mon livre "Comment acquiert-on des connaissances des mondes supérieurs ? " ou dans ma "Science secrète" -, l'humain parvient à le faire réellement, il arrive finalement un instant où il a des images du monde non seulement lorsqu'il ouvre ses sens, lorsqu'il entend ou voit, mais où il a des images purement issues de la vie représentative, des images si pleines de contenu - si j'ai la permission d'utiliser cette expression -, des images si pleines de contenu comme elles nous viennent normalement seulement par la perception sensorielle. Elles proviennent de cette vie de représentation renforcée et accentuée. Sans avoir la perception sensorielle, nous vivons dans un monde d'images comme sinon, elles nous viennent seulement par la perception sensorielle.

06

Was ich als Weg in die geistige Welt charakterisierte, das stellt sich ja — ich möchte zusammenfassend das noch einmal sagen — etwa in der folgenden Art dar: Zunächst muß sich derjenige, der diesen Weg in die geistige Welt hinein gehen will, einer gewissen inneren seelisch-geistigen Arbeit hingeben. In meinen Büchern habe ich zusammenfassend dieses innere Üben, dieses innere geistig-seelische Arbeiten eine Meditations-, eine Konzentrationsarbeit genannt. Diese Arbeit bringt den Menschen in die Lage, sich seinem Vorstellungsleben anders gegenüberzustellen, als das im gewöhnlichen Leben geschieht, wenn wir die Naturerscheinungen oder auch das soziale Leben verfolgen. Es ist ein vollständiges Zusam‑ mensein mit den Vorstellungen, die sonst nur schattenhaft die äußeren Eindrücke begleiten. Wie wir sonst, so sagte ich, mit unserem Gefühl, mit unseren Sympathien und Antipathien Menschen oder der Natur oder sonst etwas im physischen Leben gegenüberstehen, wie wir Tatsachen gegenüberstehen mit unseren Willensemotionen, so stehen wir als einer, der den Weg in die geistige Welt sucht, den bloßen Vorstellungen gegenüber. Wie Vorstellungen auftreten, das regt uns auf, das fordert unsere Sympathie und Antipathie heraus, das regt unsere ganze Lebenskraft an. Das wird für uns ein Schicksal. Wir machen, während wir äußerlich ganz ruhig sind, innerlich etwas durch, was durchaus nicht schwä‑ cher ist als dasjenige, was wir sonst als Lebensschicksal in der äußeren Welt durchmachen. Wir verdoppeln gewissermaßen unser Leben. Während wir sonst in Aufregung geraten, Sympathie und Antipathie entwickeln, Willensimpulse geltend machen nur im äußeren Leben, äußeren Ereignissen gegenüber, tragen wir das, was uns sonst nur in dieser äußeren materiellen Welt beschäftigt, hinein in unser inneres Gedankenleben. Können wir dies — und jeder Mensch kann es, wenn er in der Art sich übt, wie ich es beschrieben habe in meinem Buche «Wie erlangt man Erkenntnisse der höheren Welten?» oder in meiner «Geheimwissenschaft» —, kommt der Mensch dazu, dies wirklich auszuführen, so tritt für ihn zuletzt ein Augenblick ein, in dem er Bilder der Welt nicht nur hat, wenn er seine Sinne öffnet, wenn er hört oder sieht, sondern wo er Bilder hat rein aus dem Vorstellungsleben heraus, so vollinhaltliche Bilder — wenn ich den Ausdruck gebrauchen darf —, so vollsaftige Bilder, wie sie sonst nur durch die Sinneswahrnehmung uns kommen. Die kommen durch dieses also verstärkte und verschärfte Vorstellungs­leben. Ohne das Sinneswahrnehmen zu haben, leben wir in einer Welt von Bildern, wie sie uns sonst nur werden durch die Sinnes­wahrnehmung.

Mais une autre expérience significative y est attachée - ces choses peuvent seulement être comprises comme des expériences vécues, la logique abstraite, la soi-disant démonstration ne permet pas de les atteindre -, une autre expérience y est liée : Nous apprenons à savoir, par une telle pratique, ce que cela signifie de développer une activité psychiqud et spirituelle indépendamment de l'activité corporelle. Il se produit un moment où l'humain peut - si je peux m'exprimer ainsi - s'avouer à juste titre être un matérialiste, aussi étrange et paradoxal que cela puisse paraître. À ce moment-là, il peut dire : oui, dans la vie ordinaire, nous sommes entièrement dépendants de l'instrument de notre corps. Nous pensons à travers l'outil de notre système nerveux. Mais c'est justement la caractéristique de cette vie extérieure, que nous la parcourons en ne pouvant développer le spirituel-d'âme que s'il se sert des outils du corps. Mais ce spirituel-d'âme n'est pas obligé de se servir purement des instruments corporels. Grâce aux efforts décrits, il peut se détacher de l'outil corporel, il peut devenir libre d'emprunter. On peut toujours spéculer et philosopher autant qu'on veut avec le matérialisme. Si on ne lui oppose que ce que l'on peut savoir de la vie ordinaire, on ne le réfutera jamais, car pour la vie ordinaire, le matérialisme a raison. On ne peut réfuter le matérialisme que par la pratique spirituelle, en détachant l'âme-esprit du corps dans l'expérience directe. On représente en images - j'ai appelé cela dans les livres cités représenter imaginatif ou imagination -, on représente en images, mais en dehors du corps, le "dehors" n'étant évidemment pas à représenter dans l'espace, mais indépendamment du corps. C'est l'un des côtés de ce que l'on doit apprendre à connaître à l'intérieur de la science de l'esprit orientée anthroposophiquement, afin de pouvoir vraiment jeter le pont qui ne peut pas être jeté de la manière que nous avons décrite. Ce que l'on obtient de cette façon comme contenu de la connaissance imaginative n'est pas dans le corps humain, c'est en dehors du corps humain et donne l'explication pratique que notre être le plus intime, avant de s'être revêtu de ce corps, était dans le monde spirituel et psychique. Car on n'est pas seulement en dehors du corps, on est en dehors du temps dans lequel on vit avec le corps. De cette façon, on vit vraiment ce qui est prénatal ou, disons, ce qui se trouve avant la conception physique dans l'être humain. De même qu'une lumière extérieure brille dans la pièce, de même notre vie prénatale brille dans notre vie actuelle dans cette imagination.

07

Damit ist aber ein anderes bedeutsames Erlebnis verknüpft — diese Dinge können nur als Erlebnisse verstanden werden, abstrakte Logik, sogenannte Beweisführung führt nicht an sie heran —, ein anderes Erlebnis ist damit verbunden: Wir lernen wissen durch solches Üben, was es heißt, eine geistig-seelische Tätigkeit unabhän­gig von der leiblichen Tätigkeit zu entwickeln. Es tritt der Augen­blick für den Menschen ein, wo er sich — wenn ich mich so ausdrücken darf — mit Recht gestehen darf, ein Materialist zu sein, so sonderbar und paradox das klingt. Er darf in diesem Augenblick sagen: jawohl, im gewöhnlichen Leben sind wir ganz abhängig von dem Werkzeug unseres Leibes. Da denken wir durch das Werkzeug unseres Nervensystems. Aber das ist eben gerade das Charakteri­stische dieses äußeren Lebens, daß wir es durchmessen, indem wir das Geistig-Seelische nur dann entwickeln können, wenn es sich der leiblichen Werkzeuge bedient. Aber dieses Geistig-Seelische ist nicht angewiesen darauf, sich bloß der leiblichen Werkzeuge zu bedienen. Es kann sich durch die geschilderten Anstrengungen loslösen von dem leiblichen Werkzeug, kann leihfrei. werden. Man kann noch soviel spekulieren und philosophieren mit dem Materia­lismus. Wenn man nur das gegen ihn ins Feld führt, was man wissen kann aus dem gewöhnlichen Leben, wird man ihn nie widerlegen, denn für das gewöhnliche Leben hat der Materialismus Recht. Widerlegen kann man den Materialismus nur durch die spirituelle Praxis, dadurch, daß man im unmittelbaren Erleben loslöst das Seelisch-Geistige von dem Leiblichen. Man stellt in Bildern vor — ich nannte es in den genannten Büchern imaginatives Vorstellen oder Imagination —, man stellt in Bildern vor, aber außerhalb des Leibes, wobei das «außerhalb» selbstverständlich nicht räumlich, sondern unabhängig vom Leibe vorzustellen ist. Das ist die eine Seite desjenigen, was man kennenlernen muß innerhalb der anthroposo­phisch orientierten Geisteswissenschaft, um die Brücke, die auf die Art nicht geschlagen werden kann, wie wir es geschildert haben, wirklich zu schlagen. Was man auf diese Art erlangt als Inhalt der imaginativen Erkenntnis, das ist nicht im Menschenleibe, das ist außerhalb des Menschenleibes und gibt die praktische Erklärung, daß unser innerstes Wesen, bevor es sich mit diesem Leibe umklei­det hat, in der geistig-seelischen Welt war. Denn man ist nicht nur außerhalb des Leibes, man ist außerhalb der Zeit, in der man mit dem Leibe lebt. Man erlebt auf diese Art wirklich das Vorgeburtli­che, oder sagen wir, das vor der physischen Empfängnis Liegende im Menschen. Wie ein Licht von außerhalb in das Zimmer herein­scheint, so scheint unser vorgeburtliches Leben in dieser Imagina­tion in unser gegenwärtiges Leben herein.

Ce qui transparaît là n'est pas purement des pensées, cela a un contenu vivant. Ce contenu vivant se révèle/dévoile comme quelque chose de très particulier. Il se dévoile comme un certain, j'aimerais dire, contenu d'intelligence. Alors que nous cultivons, aiguisons, renforçons la vie de représentation de la façon que j'ai décrite, nous sortons de nous-mêmes pour entrer dans un contenu de volonté qui, en même temps, a quelque chose de vivant. C'est le contenu de la volonté qui crée en nous ce qui se revêt du corps physique, ce que nous n'avons pas par hérédité, ce que nous n'avons absolument pas du monde physique.

08

Was da hereinscheint, das sind jetzt nicht bloß Gedanken, das hat einen lebendigen Inhalt. Dieser lebendige Inhalt enthüllt sich als etwas ganz Besonderes. Er enthüllt sich als ein gewisser, ich möchte sagen, Intelligenzinhalt. Während wir also auf die Art, wie ich es geschildert habe, das Vorstellungsleben pflegen, schärfen, erkraften, kommen wir aus uns selber heraus in einen Willensinhalt hinein, der aber zu gleicher Zeit etwas Lebendiges hat. Es ist der Willensinhalt, der dasjenige in uns schafft, was sich mit dem physischen Leib umkleidet, was wir nicht durch Vererbung, was wir überhaupt nicht aus der physischen Welt haben.

La science de l'esprit orientée anthroposophiquement ne parvient pas à la connaissance de l'immortalité par une élaboration spéculative de la vie ordinaire, mais par la culture d'une faculté de connaissance qui n'est tout d'abord pas là dans la vie ordinaire. Mais ce qui est particulièrement important pour nous aujourd'hui, c'est que nous, humains, parvenons de cette manière à l'extérieur de notre corps physique, même en dehors du temps, dans lequel vit notre corps physique. On arrive là à des idées qui sont encore difficilement représentables pour la plus grande partie des humains actuels, mais qui doivent constituer un membre important dans l'évolution de l'humanité vers l'avenir.

09

Zur Erkenntnis der Unsterblichkeit gelangt die anthroposo­phisch orientierte Geisteswissenschaft nicht durch spekulatives Ver­arbeiten des gewöhnlichen Lebens, sondern durch die Kultivierung einer Erkenntnisfähigkeit, die zunächst im gewöhnlichen Leben nicht da ist. Was heute für uns besonders wichtig ist, ist aber, daß wir Menschen auf diese Weise außerhalb unseres physischen Leibes gelangen, sogar außerhalb der Zeit, in der unser physischer Leib lebt. Man gelangt da zu Ideen, die für den größten Teil der gegenwär­tigen Menschen noch schwer vorstellbar sind, die aber ein wichtiges Glied in der Entwickelung der Menschheit nach der Zukunft zu werden bilden müssen.

Et maintenant, il se produit quelque chose de très étrange quand on ne fait pas seulement des exercices d'un côté, celui de la vie de représentation, mais quand on fait aussi des exercices du côté de la vie de la volonté. Nous, les humains, nous vivons, j'aimerais dire, comme Faust vit sa vie, qui dit là : "J'ai seulement couru à travers le monde. - Nous courrons à travers le monde. Certes, nous traversons une évolution entre la naissance et la mort, de mois en mois, d'année en année, de décennie en décennie ; mais nous traversons cette évolution en nous abandonnant en quelque sorte à l'objectivité extérieure : la main sur le cœur, combien d'humains font-ils autrement que de se laisser porter par la vie, que ce soit par la vie d'enfant, où les adultes les éduquent, ou par la vie ultérieure et son destin ? Ils deviennent plus parfaits parce que le monde les rend plus parfaits. Mais que font donc la plupart des humains sinon qu'ils s'abandonnent au courant de la vie ? Ce n'est pas en s'abandonnant au courant de la vie que l'on parvient au chemin de la science de l'esprit dont il est question ici. Il est nécessaire que l'on prenne en charge sa propre culture, que l'on travaille effectivement sur soi-même de telle sorte que l'on n'évolue pas seulement par la vie qui se présente à nous par le destin, mais que l'on évolue en se disant : tu veux t'implanter telle ou telle direction de mentalité. Maintenant, on travaille à s'implanter cette direction de mentalité.

10

Und jetzt stellt sich etwas sehr Merkwürdiges heraus, wenn man nicht nur nach der einen Seite hin, nach der des Vorstellungslebens Übungen macht, sondern wenn man auch nach der Seite des Willens­lebens Übungen macht. Wir Menschen leben, ich möchte sagen, so, wie Faust das Leben durchmacht, der da sagt: Ich bin nur durch die Welt gerannt. — Wir rennen durch die Welt. Gewiß, wir machen eine Entwickelung durch zwischen Geburt und Tod, von Monat zu Monat, von Jahr zu Jahr, von Jahrzehnt zu Jahrzehnt; aber wir machen diese Entwickelung durch, indem wir uns gewissermaßen der äußeren Objektivität überlassen:' Hand aufs Herz, wie viele Menschen tun es denn anders, als sich vom Leben, sei es vom Kindesleben, wo die Erwachsenen sie erziehen, sei es von dem späteren Leben und seinem Schicksal tragen lassen? Sie werden vollkommener, weil die Welt sie vollkommener macht. Aber was tun denn die meisten Menschen anderes, als daß sie sich eben dem Strom des Lebens überlassen? Mit diesem Sich-Überlassen dem Strom des Lebens kommt man allerdings nicht auf den hier gemein­ten geisteswissenschaftlichen Weg. Da ist notwendig, daß man in Selbsttätigkeit seine Selbstzucht übernimmt, daß man tatsächlich an sich so arbeitet, daß man nicht nur durch das Leben, das an einen durch das Schicksal herantritt, sich weiterentwickelt, sondern daß man sich weiterentwickelt dadurch, daß man sich vornimmt: du willst dir diese oder jene Gesinnungsrichtung einpflanzen. Jetzt arbeitet man daran, diese Gesinnungsrichtung sich einzupflanzen.

On peut entreprendre quelque chose de tel à petite ou à grande échelle. Mais il y a une grande différence si on conduit seulement quelque chose à soi-même, dans la culture de son propre être, en s'abandonnant à la vie, ou si on prend en main cette culture de son propre soi à nouveau par son propre woi. Par cette prise en main, on apprend à connaître la volonté dans son efficacité, car on apprend à reconnaître quelles sont les résistances qui s'opposent à cette volonté lorsqu'on veut maintenant la cultiver en culture de soi. Oh, on apprend à connaître toutes sortes de choses de cette manière, on renforce avant tout ses propres forces du spirituel-d'âme, et on remarquera très vite, si l'on pratique de tels exercices de discipline personnelle - mais n doit les pratiquer pendant des années -, que des forces intérieures s'accroissent alors. Ces forces intérieures sont de telle sorte que nous ne les trouvons pas dans la nature extérieure. Elles sont de telle sorte que nous ne les trouvons aussi pas dans la vie de l'âme ordinaire que nous portions en nous avant nos exercices. Nous découvrons ces forces seulement lorsque nous démarrons un tel exercice intérieur. Ces forces sont capables de faire quelque chose de très précis : elles sont capables d'absorber dans notre propre moi, de manière beaucoup plus consciente, les impulsions morales qui, autrement, jaillissent dans l'âme de manière instinctive, comme indéterminée et séparée des facultés de connaissance. Mais comprenez-moi bien, non pas dans le soi que nous développons dans notre corps, mais dans ce soi que nous développons lorsque nous sortons de notre corps avec notre imagination, de la manière décrite précédemment. Nous ne pouvons pas faire entrer la vraie forme des pulsions/motivations morales dans notre corps sensible, dans notre connaissance sensorielle ; mais nous obtenons ce qui se tient ainsi isolé que Kant l'a placé de manière tout à fait isolée comme un impératif catégorique, nous l'obtenons dedans dans notre soi qui s'est séparé du corps.

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Man kann im kleinen, man kann im großen so etwas unternehmen. Aber es ist ein großer Unterschied, ob man irgend etwas an sich selbst, in der Zucht seines eigenen Wesens nur ausführt, indem man sich dem Leben überläßt, oder ob man diese Zucht des eigenen Selbst wiederum durch das eigene Selbst in die Hand nimmt. Man lernt durch dieses In-die-Hand-Nehmen den Willen in seiner Wirk­samkeit kennen; denn man lernt erkennen, was für Widerstände diesem Willen entgegenstehen, wenn man ihn nun in Selbstzucht kultivieren will. Oh, man lernt auf diese Weise allerlei kennen, man verstärkt vor allen Dingen die eigenen Kräfte des Geistig-Seeli­schen, und man wird sehr bald bemerken, wenn man solche Übun­gen in Selbstzucht ausübt -- aber man muß sie jahrelang ausüben —, daß einem dann innere Kräfte zuwachsen. Diese inneren Kräfte, die sind von solcher Art, daß wir sie nicht in der äußeren Natur finden. Sie sind von solcher Art, daß wir sie auch nicht in dem gewöhnlichen Seelenleben finden, das wir vor unseren Übungen in uns getragen haben. Diese Kräfte entdecken wir erst, wenn wir eben eine solche innere Übung mit uns anstellen. Diese Kräfte sind zu etwas ganz Bestimmtem imstande: Sie sind imstande, die moralischen Antriebe, die sonst wie instinktiv, wie unbestimmt und getrennt von den Erkenntnisfähigkeiten aufquellen in der Seele, in unser eigenes Selbst viel bewußter aufzunehmen. Aber verstehen Sie mich recht, nicht in das Selbst, das wir entwickeln in unserem Leibe, sondern in dasjenige Selbst, das wir entwickeln, wenn wir auf die vorhin geschilderte Weise aus unserem Leibe heraustreten mit unserer Imagination. Nicht können wir die wahre Gestalt der moralischen Antriebe in unseren sinnlichen Leib, in unser sinnliches Erkennen hereinbekommen; aber wir bekommen das, was so isoliert dasteht, daß Kant es ganz isoliert als kategorischen Imperativ hinstellte, wir bekommen das herein in unser Selbst, das sich vom Leibe getrennt hat.

Et alors, ce que j'ai décrit tout à l'heure comme imagination, comme représentations imagées, est imprégné de ce que l'on peut appeler la force objective des impulsions morales ; il est imprégné de l'inspiration morale. Nous reconnaissons maintenant que ce qui jaillit en nous comme impératifs moraux, comme idéaux moraux, ne s'enracine pas purement en nous, mais dans l'ensemble du monde. Nous apprenons, en étant en dehors de notre humain physique, à reconnaître que ce qui n'apparaît pas dans sa véritable forme à l'intérieur de l'organisation physique est, dans cette véritable forme dans laquelle nous le reconnaissons par une vision imaginative, des forces objectives du monde.

12

Und dann wird das, was ich vorhin geschildert habe als Imagina­tion, als Bildvorstellungen, durchtränkt von dem, was man nennen kann die objektive Kraft der sittlichen Impulse; es wird durchtränkt von der sittlichen Inspiration. Wir erkennen jetzt, daß dasjenige, was in uns als sittliche Imperative, als sittliche Ideale aufquillt, nicht bloß in uns wurzelt, daß es im Weltenganzen wurzelt. Wir lernen, indem wir außerhalb unseres physischen Menschen sind, erkennen, daß dasjenige, was in seiner wahren Gestalt nicht innerhalb der physischen Organisation erscheint, in dieser seiner wahren Gestalt, in der wir es erkennen durch imaginatives Anschauen, objektive Kräfte der Welt sind.

Une telle vision peut s'imposer à l'humain qui accueille correctement, avec son bon sens/sa saine raison analytique humaine, ce que le chercheur en sciences de l'esprit parvient à dire à partir de sa vision du monde spirituel. Celui qui s'imprègne d'une telle vision ressent quelque chose de tout à fait particulier par rapport à ce que sont aujourd'hui les conférences publiques populaires. Cela peut paraître étrange si je l'exprime, mais j'aimerais dire que celui qui accueille sans préjugé cette inspiration dans l'imagination, qui coïncide avec les forces morales qui sont dans la vie humaine, et qui s'imagine comment, de nos jours, grâce à la connaissance de l'esprit, une telle chose peut être comprise, aimerait bien se dire : si seulement une telle connaissance pouvait saisir les humains, seulement aussi fortement qu'ils soient saisis lorsqu'ils entendent que les rayons X ou la télégraphie sans fil ont été trouvés ! Au vu de ce qui se passe dans l'âme d'un chercheur de l'esprit, on aimerait dire qu'il est très nécessaire pour la civilisation actuelle que les humains en viennent à apprécier les forces qui peuvent être trouvées sur le chemin spirituel pour le renforcement de l'humain, tout comme ce qui peut être utile et bénéfique dans la vie extérieure.

13

Solch eine Anschauung kann dem Menschen aufgehen, der richtig mit seinem gesunden Menschenverstand das aufnimmt, was der Geistesforscher zu sagen vermag aus seiner Anschauung der geisti­gen Welt heraus. Wer sich mit solcher Anschauung durchdringt, der fühlt gegenüber dem, was heute populäre öffentliche Vorträge sind, etwas ganz besonderes. Es klingt vielleicht sonderbar, wenn ich das ausspreche, aber ich möchte sagen: Wer dieses Inspirierte in der Imagination, das sich deckt mit den sittlichen Kräften, die im Menschenleben sind, unbefangen aufnimmt und sich vorstellt, wie in der Gegenwart durch Geist-Erkenntnis so etwas durchschaut werden kann, der möchte sich am liebsten denken: wenn doch solch eine Erkenntnis die Menschen ergreifen könnte, nur so stark wenig­stens, wie sie ergriffen werden, wenn sie hören, die Röntgenstrahlen oder die drahtlose Telegraphie sind gefunden worden! Man möchte angesichts desjenigen, was sich da in die Seele eines Geistesforschers senkt, sagen: es ist sehr notwendig für die Zivilisation der Gegen­wart, daß die Menschen dahin kommen, das auf geistigem Wege an Kräften für Menschenerstarkung zu Findende ebenso zu schätzen wie das, was nützlich und förderlich sein kann im äußeren Leben.

Avec cela nous avons comme je le crois touché une exigence importante de la civilisation actuelle. Les connaissances spirituelles scientifiques, je le répète, ne sont pas des spéculations, ce sont des expériences. Et si, si peu de gens les acceptent encore aujourd'hui, c'est parce que la plupart d'entre eux se laissent aveugler par les conceptions matérialistes de science de la nature, se jettent leurs propres préjugés sur le chemin, n'utilisent pas leur bon sens et ne peuvent donc pas examiner de manière correcte ce que dit le scientifique de l'esprit. Ils disent toujours : nous ne pouvons pas voir nous-mêmes ce que dit le chercheur de l'esprit. Je voudrais savoir combien de gens qui croient aux passages de Vénus ont déjà vu un passage de Vénus ! J'aimerais savoir combien de personnes qui disent que l'eau est composée d'hydrogène et d'oxygène ont déjà observé dans un laboratoire comment on établit que l'eau est composée d'hydrogène et d'oxygène, et ainsi de suite. Il existe pourtant une logique du bon sens. Grâce à elle, on peut vérifier ce que dit le chercheur de l'esprit. Je ne peux certainement pas peindre des illusions devant ceux qui utilisent leur bon sens, je ne peux pas leur raconter des fantaisies, car ils peuvent faire attention, grâce à leur bon sens, si je parle comme un exalté ou si je parle dans des rapports logiques, si je parle comme quelqu'un qui met idée sur idée, comme on le fait aussi dans la science la plus exacte. Celui qui acquiert une telle connaissance saine de l'humain et une telle vision de l'humain pourra distinguer s'il a devant lui un fantaisiste ou un humain qui doit être pris au sérieux parce qu'il sait habiller sa vision de formes logiques saines et qu'il ne donne pas l'impression d'être un exalté. Nous devons décider de beaucoup de choses dans la vie de cette manière ; pourquoi ne déciderions-nous pas ainsi de ce qui est le plus important : la compréhension de l'ordre du monde ? La science de l'esprit est quelque chose de vécu, quelque chose qui doit être expérimenté, pas quelque chose qui s'obtient uniquement par des déductions logiques.

14

Damit haben wir, wie ich glaube, an eine wichtige Zivilisations­forderung der Gegenwart gerührt. Die geisteswissenschaftlichen Er­kenntnisse sind, ich sage es noch einmal, keine Spekulation, sie sind Erlebnisse. Und daß sie von so wenigen heute noch angenommen werden, das beruht darauf, daß die meisten sich blenden lassen von den materialistischen naturwissenschaftlichen Anschauungen, sich ihre Vorurteile selber in den Weg werfen, ihren gesunden Men­schenverstand nicht anwenden, daher nicht in der richtigen Weise prüfen können, was der Geisteswissenschafter sagt. Sie sagen im‑ mer: wir können das ja nicht selber sehen, was der Geistesforscher sagt. Ich möchte wissen, wie viele Leute, die an die Venus-Durch­gänge glauben, jemals einen Venus-Durchgang gesehen haben! Ich möchte wissen, wie viele Leute, die da sagen, das Wasser besteht aus Wasserstoff und Sauerstoff, jemals in einem Laboratorium beobach­tet haben, wie man feststellt, daß Wasser aus Wasserstoff und Sauerstoff besteht und so weiter. Es gibt doch eine Logik des gesunden Menschenverstands. Durch sie kann man prüfen, was der Geistesforscher sagt. Ich kann gewiß vor denjenigen, die ihren gesunden Menschenverstand gebrauchen, keine Illusionen hinma­len, keine Phantastereien vor sie hinschwätzen, denn sie können achtgeben durch ihren gesunden Menschenverstand, ob ich rede wie ein Schwärmer oder ob ich in logischen Zusammenhängen rede, ob ich rede wie jemand, der Idee auf Idee stellt, wie man das auch in der exaktesten Wissenschaft tut. Wer sich eine solche gesunde Men­schenerkenntnis und Menschenanschauung erwirbt, der wird unter­scheiden können, ob er einen Phantasten vor sich hat oder einen Menschen, der dadurch, daß er seine Anschauung in gesunde logische Formen zu kleiden weiß und auch sonst nicht den Eindruck eines Schwärmers macht, ernst zu nehmen ist. Vieles im Leben müssen wir auf diese Art entscheiden; warum sollten wir dasjenige, was zum Wichtigsten gehört: die Einsicht in die Weltenordnung, nicht so entscheiden? Auf eine andere Art läßt sich zunächst für den, der nicht selbst Geistesforscher werden kann — bis zu einem gewis­sen Grade kann aber jeder ein Geistesforscher werden, wie ich es in den genannten Büchern dargestellt habe —, auf eine andere Art läßt sich das nicht feststellen; denn Geisteswissenschaft ist etwas Erleb­tes, etwas, was erfahren werden muß, nicht etwas, was nur durch logische Schlußfolgerungen erreicht wird.

Si l'on apprend donc à connaître les visions du monde par, j'aimerais dire, la combinaison entre l'imagination et la moralité inspirée, alors on apprend à connaître encore autre chose, alors on apprend à reconnaître ce qu'il en est de la contradiction entre ce que l'on appelle la causalité naturelle, la nécessité naturelle, et l'élément dans lequel l'humain vit en tant que dans sa liberté. Car c'est seulement dans l'élément de la liberté que nous pouvons vivre avec nos impulsions morales. Nous regardons la nature extérieure. Ce que l'on appelle le lien nécessaire entre ce qui suit et ce qui précède, ce que l'on appelle la causalité générale, exerce une influence écrasante sur la conception de la nature qui s'est développée au cours des trois ou quatre derniers siècles. C'est ainsi que la nature, y compris l'être humain, se présente, comme si tout était saisi par une nécessité naturelle. Mais alors, il en irait mal de notre liberté ; nous ne pourrions pas agir autrement que ce que la nécessité naturelle impose en nous. La liberté serait une impossibilité si le monde était constitué comme le veut la vision de science de la nature devenue populaire au cours des trois ou quatre derniers siècles.

15

Lernt man also die Weltanschauungen durch, ich möchte sagen, die Kombination zwischen Imagination und inspirierter Sittlichkeit kennen, dann lernt man noch etwas anderes kennen, dann lernt man erkennen, was es mit dem Widerspruche für ein Bewenden hat zwischen der sogenannten Naturkausalität, der Naturnotwendig­keit, und dem Elemente, in dem der Mensch als in seiner Freiheit lebt. Denn nur in dem Elemente der Freiheit können wir mit unseren sittlichen Impulsen leben. Wir sehen hinaus in die äußere Natur. Überwältigend wirkt auf die Naturanschauung, die sich in den letzten drei bis vier Jahrhunderten herausgebildet hat, dasjeni­ge, was man den notwendigen Zusammenhang des Folgenden mit dem Vorhergehenden, was man die allgemeine Ursächlichkeit nennt. So stellt sich die Natur einschließlich der Menschenwesen­heit dar, als ob alles von einer Naturnotwendigkeit ergriffen wäre. Dann stünde es aber schlimm mit unserer Freiheit; dann könnten wir nicht anders handeln, als die Naturnotwendigkeit in uns das Handeln erzwingt. Freiheit wäre eine Unmöglichkeit, wenn die Welt so beschaffen wäre, wie die in den letzten drei bis vier Jahrhunderten beliebt gewordene naturwissenschaftliche Anschau­ung will.

Mais si l'on a acquis le point de vue que je viens de décrire, le point de vue de l'observation en dehors du corps humain, alors tout ce qui est imprégné de nécessité se présente à nous en quelque sorte comme une sorte de corps naturel. Et ce corps naturel fait naître en tous lieux possibles une âme naturelle, un esprit naturel. Le corps naturel est en quelque sorte ce que le monde en devenir a éjecté et rejeté ; l'esprit naturel, l'âme naturelle est ce qui croît dans l'avenir.

16

Aber wenn man den Standpunkt errungen hat, den ich eben geschildert habe, den Standpunkt der Beobachtung außerhalb des menschlichen Leibes, dann stellt sich einem alles dasjenige, was von Notwendigkeit durchdrungen ist, gewissermaßen als eine Art Na­turleib dar. Und dieser Naturleib treibt an allen möglichen Stellen eine Naturseele, einen Naturgeist hervor. Der Naturleib ist gleich­sam dasjenige, was ausgeworfen und abgeworfen hat die werdende Welt; der Naturgeist, die Naturseele ist dasjenige, was in die Zukunft hinüberwächst.

De même que lorsque je vois un cadavre devant moi, ce cadavre n'a plus la possibilité de suivre autre chose que les nécessités que le spirituel-d'âme qui l'a habité lui a dictées, de même ce qui est cadavérique dans la nature extérieure n'a rien en lui de plus que les nécessités. Mais à chaque endroit, ce qui pousse dans l'avenir jaillit. Notre science de la nature a seulement été habituée à observer le cadavre de la nature, elle ne voit donc partout que la nécessité. La science de l'esprit doit s'y ajouter. Elle verra la vie qui germe, éclôt partout.

17

So wie, wenn ich einen Leichnam vor mir sehe, dieser Leichnam keine Möglichkeit mehr hat, etwas anderem zu folgen als den Notwendigkeiten, die veranlagt hat das Geistig-Seelische, das in ihm gewohnt hat, so hat dasjenige, was leichenhaft ist an der äußeren Natur, nichts in sich von Antrieben als Notwendigkeiten. Aber an jeder Stelle sprießt hervor, was in die Zukunft hinüberwächst. Unsere Naturwissenschaft ist nur gewohnt worden, den Natur­leichnam zu beobachten, sieht daher überall nur die Notwendigkeit. Geisteswissenschaft muß dazukommen. Die wird das überall sprie­ßende, sprossende Leben sehen.

Mais l'humain est ainsi placé, d'un côté, dans la causalité naturelle et de l'autre côté, dans ce qui est aussi là, mais qui ne contient pas de causalité, mais qui contient quelque chose qui est égal à l'élément de liberté vécu intérieurement.

18

Damit aber ist der Mensch auf der einen Seite in die Naturkausa­lität hineingestellt, auf der anderen Seite hineingestellt in dasjenige, was auch da ist, aber keine Kausalität enthält, sondern etwas enthält, was gleich ist mit dem innerlich erlebten Elemente der Freiheit.

Cet élément de liberté, nous l'expérimentons tel que je l'ai présenté dans ma "Philosophie de la liberté", lorsque nous nous élevons à la pensée intérieurement transparente et pure, qui est en fait une émanation de notre activité de volonté. Vous trouverez plus de détails dans ma "Philosophie de la liberté".

19

Dieses Element der Freiheit erleben wir so, wie ich es dargestellt habe in meiner «Philosophie der Freiheit», wenn wir uns erheben zum innerlich durchsichtigen, reinen Denken, das aber eigentlich ein Ausfluß unserer Willenstätigkeit ist. Das Genauere finden Sie in dieser meiner «Philosophie der Freiheit».

Ainsi, ce que nous conquérons en nous créant une possibilité de connaissance en dehors du corps humain nous transporte dans un monde où l'opposition entre la nécessité naturelle et la liberté devient explicable. Nous apprenons à connaître la liberté elle-même dans le monde. Nous apprenons à nous sentir dans un monde où la liberté est/génère. Si je vous décris quelque chose comme ça, ce n'est pas pour vous montrer uniquement le contenu de ce que je décris, mais j'aimerais vous montrer ce que je décris parce que j’aimerais vous y montrer comment l'humain arrive à un certain état d'âme en s'imprégnant de connaissances qui sont tirées de telles régions, en ce qu'il se vivifie avec telles connaissances.

20

So trägt uns dasjenige, was wir uns erringen, indem wir uns eine Erkenntnismöglichkeit schaffen außerhalb des menschlichen Leibes, hinein in eine Welt, wo der Gegensatz erklärlich wird zwischen Naturnotwendigkeit und Freiheit. Wir lernen die Freiheit selber in der Welt kennen. Wir lernen uns fühlen in einer Welt, in welcher die Freiheit west. Wenn ich Ihnen so etwas schildere, dann schildere ich es Ihnen nicht, um Ihnen gewissermaßen nur den Inhalt desjenigen, was ich schildere, zu zeigen, sondern ich möchte Ihnen das, was ich schilde‑re, aus dem Grunde darstellen, weil ich daran zeigen möchte, wie der Mensch in eine gewisse Seelenverfassung kommt, indem er sich mit Erkenntnissen, die aus solchen Regionen herausgeholt sind, durchdringt, indem er sich belebt mit solchen Erkenntnissen.

De même que nous sommes envahis par de la joie lorsque nous vivons un événement extraordinairement joyeux comme maints humains, quand ils ont bu tant et tant de vin de Moselle, sont complètement envahis par cette humeur qui vient justement du vin de Moselle, de même l'état d'âme entier de l'humain peut être saisi par quelque chose de si réellement spirituel qui pénètre l'humain. Quand sa constitution d'âme a-t-elle été saisie par quelque chose dont elle n'est d'abord saisie que dans la vie extérieure, mais alors à force d'ombre ? Lorsque l'impératif catégorique ou la conscience s'éveille face aux obligations morales.

21

Wie wir, wenn wir meinetwillen ein außerordentlich freudiges Ereignis erleben, von Freude durchdrungen werden, wie manche Menschen, wenn sie so und soviel Mosel getrunken haben, von jener Stimmung ganz durchdrungen werden, die eben vom Moselwein kommt, so kann auch die ganze Seelenverfassung des Menschen ergriffen werden von etwas so Real-Spirituellem, das den Menschen durchdringt. Wann ist seine Seelenverfassung von etwas ergriffen worden, von dem sie zunächst nur im äußeren Leben, dann aber schattenhaft ergriffen ist? Wenn gegenüber den sittlichen Verpflichtungen der kategorische Imperativ oder das Gewissen sich regt.

Mais le contenu de cette conscience s'éclaire maintenant, et il prend aussi une autre nuance de sentiment. Car que s'est-il réellement passé - que l'humain soit lui-même un chercheur d'esprit, qu'il reçoive ce que le chercheur d'esprit apporte par son bon sens humain et l'intègre comme connaissances dans son âme -, que s'est-il passé avec l'humain ? Il s'est associé à quelque chose, il s'est associé à quelque chose avec lequel on ne peut s'associer que si l'on sort de soi-même, si l'on s'aliène à soi-même. Vous ne trouverez pas de meilleure définition, plus réaliste, de l'amour et du sentiment amoureux que ce que l'on peut décrire comme l'état d'âme qui vous envahit lorsque vous pénétrez sans corps dans l'essentialité du monde extérieur. Si les impératifs moraux agissent autrement comme une contrainte, ils peuvent être coulés dans une forme telle qu'ils apparaissent imprégnés du même sentiment dont doivent être imprégnées les connaissances de la science de l'esprit. Ces impulsions morales, ces impératifs moraux peuvent apprendre de ce que l'on reçoit comme humeur de l'âme en recevant la science de l'esprit ; cette morale peut être réchauffée par ce qui doit vivre dans la science de l'esprit au sens le plus élevé : l'amour.

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Aber der Inhalt dieses Gewissens wird jetzt hell, und er wird auch eine andere Gefühlsnuance annehmen. Denn was ist eigentlich geschehen — ob der Mensch nun selber ein Geistesforscher ist, ob er das, was der Geistesforscher bringt, durch seinen gesunden Men‑ schenverstand aufnimmt und als Erkenntnisse seiner Seele einver‑ leibt —, was ist denn mit dem Menschen geschehen? Er ist mit etwas zusammengegangen, hat sich mit etwas zusammengeschlossen, mit dem man nur zusammenkommt, wenn man aus sich herausgeht, wenn man sich seiner selbst entfremdet. Sie finden keine bessere, realistischere Definition der Liebe und des Liebesgefühls als dasjeni­ge, was man schildern kann als die Seelenverfassung, die einen überkommt, wenn man leibfrei hineindringt in die Wesenhaftigkeit der äußeren Welt. Wirken die sittlichen Imperative sonst wie ein Zwang, so können sie in eine solche Form gegossen werden, daß sie durchdrungen erscheinen von derselben Stimmung, von der die geisteswissenschaftlichen Erkenntnisse durchdrungen sein müssen. Diese sittlichen Antriebe, diese moralischen Imperative können lernen von dem, was man als Seelenstimmung bekommt im Auf­nehmen von Geisteswissenschaft; diese Moral kann durchwärmt werden von dem, was in Geisteswissenschaft leben muß im höch­sten Sinne: von Liebe.

C'est ce que j'ai essayé de montrer dans ma "Philosophie de la liberté", à savoir que l'impulsion la plus digne de l'humain pour l'action morale est l'amour. Au sein de l'évolution moderne de l'esprit, il a déjà été question de ces choses de manière plus instinctive qu'il ne peut l'être aujourd'hui, alors que nous pouvons, si nous le voulons, être plus avancés dans la science de l'esprit. Kant a parlé une fois de l'obligation impérative, de l'impératif catégorique qui, j'aimerais dire, dompte l'humain et qui ne permet aucune ingérence d'une quelconque sympathie. Ce que l'on fait par devoir moral, on le fait parce qu'on le doit. C'est pourquoi Kant dit : devoir, sublime et grand nom, qui ne porte rien chez toi qui puisse signifier flatterie ou quoi que ce soit de ce genre, mais seulement la soumission la plus stricte. - Schiller trouvait que cette soumission servile au devoir n'était pas digne de l'humain. Et il a opposé à cette exécution kantienne ce qu'il a si bien, si magnifiquement exprimé dans ses "Lettres sur l'éducation esthétique de l'humain".

23

Das versuchte ich wiederum zu zeigen in meiner «Philosophie der Freiheit», daß des Menschen würdigster Antrieb für das sittliche Handeln die Liebe ist. Innerhalb der modernen Geistesentwicke­lung war von diesen Dingen schon einmal, mehr instinktiv die Rede, als es heute schon sein kann, wo wir eben in der Geisteswissen­schaft, wenn wir wollen, vorgeschritten sein können. Kant sprach einstmals von der zwingenden Pflicht, von dem, ich möchte sagen, den Menschen bändigenden kategorischen Imperativ, der nichts gestattet von Einmischung irgendeiner Sympathie. Was man tut aus sittlicher Pflicht, tut man, weil man es muß. Kant sagt deshalb: Pflicht, du erhabener, großer Name, der du nichts bei dir führest, was Einschmeichelung oder dergleichen bedeutet, sondern nur strengste Unterwerfung. — Schiller fand dieses sklavische Unter­werfen unter die Pflicht nicht menschenwürdig. Und er setzte entgegen dieser Kantschen Ausführung das, was er so schön, so großartig ausgedrückt hat in seinen «Briefen über die ästhetische Erziehung des Menschen».

Mais nous avons seulement besoin de prendre une petite épigramme que Schiller a forgée contre ce concept kantien rigoriste et rigide du devoir, et nous avons une opposition humaine importante en ce qui concerne la vie morale : "Je sers volontiers mes amis" - dit Schiller - "mais je le fais malheureusement avec inclination. Et c'est ainsi que je m'en veux souvent de ne pas être vertueux". Il veut dire qu'au sens kantien, il ne faudrait pas aimer servir ses amis, mais se soumettre au devoir en obéissant. Mais ce qui peut rendre la vie humaine digne d'être vécue, c'est l'accomplissement de ce que Goethe dit en quelques mots de manière tout à fait monumentale : le devoir, où l'on aime ce que l'on se commande à soi-même. - Mais le sentiment d'aimer ce que l'on se commande à soi-même ne peut être stimulé que par l'état de l'âme humaine qui vient en état dans l'acquisition de la science de l'esprit.

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Aber wir brauchen nur ein kleines Epigramm zu nehmen, das Schiller geprägt hat gegen diesen Kantschen rigoristischen, starren Pflichtbegriff, so haben wir einen wichtigen menschlichen Gegen­satz in bezug auf das sittliche Leben: «Gerne dien' ich den Freun­den» — sagt Schiller — «doch tu ich es leider mit Neigung. Und so wurmt es mich oft, daß ich nicht tugendhaft bin.» Er meint, im Kantschen Sinne müßte man nicht gerne den Freunden dienen, sondern sich gehorchend der Pflicht unterwerfen. Das aber, was das Menschenleben erst menschenwert machen kann, das ist, wenn erfüllt wird, was Goethe in ein paar Worten ganz monumental sagt: Pflicht, wo man liebt, was man sich selbst befiehlt. — Aber die Stimmung, zu lieben, was man sich selbst befiehlt, sie kann nur angefeuert werden aus jener Verfassung der menschlichen Seele, die im Erwerben der Geisteswissenschaft zustande kommt.

Ainsi, lorsque l'on se plonge dans la science de l'esprit, il n'y a pas quelque chose qui se déroule à côté de la vie, comme prêcher la morale, mais il y a là un développement de force qui saisit directement le vouloir moral. Il y a là un fondement de la morale. Il y a là ce qui déverse en l'humain l'amour moral. La science de l'esprit ne prêche pas seulement la morale, la science de l'esprit, lorsqu'elle est prise dans tout son sérieux, dans toute sa force, fonde la morale, non pas en donnant des paroles de morale, mais en donnant la force de l'amour vertueux, de la vertu aimante.

25

So ist, wenn man sich in die Geisteswissenschaft vertieft, nicht etwas neben dem Leben herlaufend, wie Moral predigen, sondern es ist darinnen eine Kraftentwickelung, welche das sittliche Wollen unmittelbar ergreift. Es ist ein Begründen der Moral da. Es ist dasjenige da, was in den Menschen hineingießt die sittliche Liebe. Geisteswissenschaft predigt nicht bloß Moral, Geisteswissenschaft, wenn sie in ihrem vollen Ernst, in ihrer vollen Kraft genommen wird, begründet die Moral, doch indem sie nicht Worte der Mo­ral gibt, sondern Kraft zur tugendlichen Liebe, zur liebenden Tugend gibt.

La science de l'esprit n'est pas purement une théorie, elle est vie. Et lorsque l'on s'approprie de la science de l'esprit, ce n'est pas purement une réflexion, c'est quelque chose comme une absorption de la vie, comme la respiration elle-même. C'est ce que cette science de l'esprit veut apporter à la civilisation moderne dans le domaine moral, c'est ce qu'elle doit lui apporter. Car dans les temps anciens, je l'ai évoqué avant-hier, on avait aussi une science de l'esprit, mais une science instinctive. D'où venait la science de l'esprit de l'ancienne sagesse orientale qui s'est développée il y a des millénaires ? Il s'agissait d'un sourd, d'un onirique se rendre le monde image. Elle montait des instincts humains, de la vie des pulsions humaines. Cette science de l'esprit était instinctive. Les humains voyaient dans la nature par une sorte de clairvoyance. Et cette clairvoyance était liée à leur sang, était liée à leur corporéité extérieure. Mais les impulsions morales de l'époque étaient également liées à ce sang, à cette corporéité extérieure. Les deux provenaient d'une source. L'humanité - je l'ai dit et répété en ces jours - traverse une évolution et croit que nous pouvons être comme les humains d'il y a des millénaires ; cela revient à croire que l'humain adulte peut être comme l'enfant. Nous ne pouvons plus nous tenir au point de vue des arts de clairvoyance primitifs de l'ancien Orient ou de l'ancienne Égypte. Nous sommes passés au galiléisme, au copernicisme. Nous avons progressé vers la vision qui monte dans l'intellect. Dans ces anciennes visions orientales, l'intellect n'était pas encore développé. Mais pour cela revanche, nous devons aussi chercher les impulsions de notre action morale de l'esprit et non des l'instinct.

26

Geisteswissenschaft ist eben nicht bloß Theorie, sie ist Leben. Und wenn man Geisteswissenschaft sich aneignet, so ist es nicht bloß ein Nachdenken, so ist es etwas wie ein Aufnehmen des Lebens wie beim Atmen selber. Das ist es, was diese Geisteswissenschaft der modernen Zivilisation auf sittlichem Gebiete leisten möchte, was sie ihr leisten muß. Denn in alten Zeiten, ich habe das vorgestern angedeutet, hatte man • auch eine Geisteswissenschaft, aber eine instinktive. Woher kam die Geisteswissenschaft der alten, vor Jahrtausenden sich entwickelnden orientalischen Weisheit? Es war ein dumpfes, traumhaftes Sich-Verbildlichen der Welt. Es kam herauf aus den menschlichen Instinkten, aus dem menschlichen Triebleben. Instinktiv war diese Geisteswissenschaft. Die Men­schen sahen hinein durch eine Art Hellsehen in die Natur. Und dieses Hellsehen war verbunden mit ihrem Blute, war verbunden mit ihrer äußeren Leiblichkeit. Mit diesem Blute, mit dieser äußeren Leiblichkeit waren aber auch verbunden die damaligen sittlichen Antriebe. Beides kam aus einer Quelle. Die Menschheit — ich habe es gerade in diesen Tagen immer wieder gesagt — macht eine Entwik­kelung durch und glaubt, wir könnten so sein wie die Menschen vor Jahrtausenden; das kommt dem gleich, zu glauben, der erwachsene Mann könnte gleich sein dem Kinde. Wir können nicht mehr auf dem Standpunkt der primitiven hellseherischen Künste des alten Orients oder des alten Ägyptens stehen. Wir sind vorgerückt zum Galileismus, zum Kopernikanismus. Wir sind vorgerückt zu demje­nigen Anschauen, das im Intellekt aufgeht. In jenen alten orientali­schen Anschauungen war der Intellekt noch nicht entwickelt. Dafür müssen wir aber auch aus dem Geiste heraus, nicht aus dem Instinkte heraus die Impulse unseres sittlichen Handelns holen.

C'est ce qui est le plus grave aujourd'hui : en parlant d'idéaux ou d'impulsions de vie, les humains absolutisent toujours tout. Lorsqu'aujourd'hui, un humain de parti ou un théoricien exalté qui voudrait instaurer le royaume millénaire se présente, il dit : je veux ceci ou cela pour l'humanité - et il pense que ce qu'il dit là est bon pour l'humanité dans toutes les époques suivantes et sur toute la terre. Ce serait bon dans le sens le plus absolu. Celui qui regarde vraiment dans la vie de l'humanité en développement sait que ce qui est bon, ce qui est valable pour la vision du monde, ne correspond toujours qu'à une certaine époque, qu'il faut connaître la nature de cette époque. Lors de conférences précédentes, j'ai souvent dit ici que la science de l'esprit, orientée anthroposophiquement, telle que je l'exprime ici, ne s'imagine pas être quelque chose d'absolu. Mais elle croit qu'elle parle depuis le cœur du présent et de l'avenir proche, qu'elle dit pour les âmes humaines ce dont ces âmes humaines ont besoin dans le présent et l'avenir proche. Mais elle sait très bien, cette science de l'esprit, que lorsque, dans cinq cents ans, quelqu'un parlera à nouveau des grandes énigmes de l'immensité et des affaires de l'humanité, il parlera sur un autre ton, d'une autre manière, car il n'y a rien d'absolu dans ce sens, rien d'éternellement durable.

27

Das ist heute das Schlimmste, daß die Menschen, indem sie von Idealen oder Lebensimpulsen reden, immer alles verabsolutieren. Wenn heute irgendein Parteimensch oder ein schwärmerischer Theoretiker, der das tausendjährige Reich herbeiführen möchte, auftritt, da sagen sie: dies oder jenes will ich für die Menschheit — und sie denken sich dabei, das, was sie da aussprechen, sei gut für die Menschheit in alle folgenden Zeiten hinein und über die ganze Erde hin. Das sei im absolutesten Sinne gut. Wer wirklich hineinschaut in das Leben der sich entwickelnden Menschheit, der weiß, daß dasje­nige, was gut ist, was gültig ist für die Weltanschauung, immer nur für ein gewisses Zeitalter entsprechend ist, daß man die Natur dieses Zeitalters kennen muß. Ich habe bei früheren Vorträgen hier öfter gesagt: Geisteswissenschaft, anthroposophisch orientiert, wie ich sie hier ausspreche, bildet sich nicht ein, etwas Absolutes zu sein. Sie glaubt aber, daß sie aus dem Herzen der Gegenwart und der nächsten Zukunft heraus so redet, daß sie für Menschenseelen das sagt, was diese Menschenseelen in der Gegenwart und in der nächsten Zukunft brauchen. Sie weiß aber sehr gut, diese Geistes­wissenschaft: wenn in fünfhundert Jahren wiederum jemand spre­chen wird von den großen Weitenrätseln und von den Menschheits‑ angelegenheiten, so wird er =in anderen Tönen, in anderer Art sprechen, denn es gibt nichts Absolutes in diesem Sinne, nichts ewig Dauerndes.

C'est tout de suite par cela que nous agissons dans la vie, en ce que nous sommes capables de la comprendre dans sa vivacité, dans sa métamorphose, aussi là où nous sommes. Il est plus facile d'établir des idéaux absolus dans l'abstraction que de connaître d'abord son époque et de parler de ce qui lui convient à partir de l'essence de cette époque. Ensuite, lorsque l'humain, en recevant les impulsions spirituelles scientifiques, s'imprégnera, comme cela a été indiqué, de ce qui lui vient de l'esprit, alors il saura qu'en tant qu'être humain, il est esprit, il est âme, alors il saura qu'il vit à travers le monde en tant qu'esprit et âme. Et alors, il s'adressera à tout autre être humain en tant qu'esprit et âme. On aimerait dire qu'il en proviendra un monstrueux si cela devient une science de l'esprit dans la vie humaine, si cela devient une mentalité imprégnant cette vie humaine, ainsi que l'on affronte l'autre humain avec une pleine conscience, comme une énigme que l'on doit résoudre, parce que l'on regarde avec chaque humain dans un infini, dans des souterrains et des abîmes spirituels.

28

Gerade dadurch wirken wir im Leben, daß wir es in seiner Lebendigkeit, in seiner Metamorphose auch da, wo wir drinnen-stehen, entsprechend aufzufassen vermögen. Leichter ist es, in Abstraktionen absolute Ideale aufzustellen, als erst sein Zeitalter kennenzulernen und aus dem Wesen dieses Zeitalters heraus das zu sprechen, was ihm angemessen ist. Dann, wenn aus dem Aufneh­men der geisteswissenschaftlichen Impulse der Mensch sich so, wie das angeführt worden ist, durchdringt mit dem, was ihm vom Geiste kommt, dann wird er wissen, daß er als Mensch Geist ist, Seele ist, dann wird er wissen, daß er lebt durch die Welt als Geist und Seele. Und dann wird er jeden anderen Menschen als Geist und Seele ansprechen. Ein Ungeheures, möchte man sagen, wird hervorgehen, wenn das zur Geisteswissenschaft wird im Menschenleben, zu dieses Menschenleben durchtränkender Gesinnung wird so, daß man mit vollem Bewußtsein dem anderen Menschen entgegentritt wie einem Rätsel, das man zu lösen hat, weil man mit jedem Menschen in ein Unendliches, in geistige Untergründe und Abgrün­de hineinblickt.

Ce qui se forme là à partir de cette vision réelle du cohumain en tant qu'esprit et âme donnera des forces sociales et morales qui devront constituer la base d'un véritable traitement de la question sociale si brûlante à notre époque. Je ne peux pas me représenter autre chose que ceux qui souffrent certains tourments de l'âme, qui pénètrent toute l'essence de la question sociale et qui, en même temps, laissent agir sur eux la constitution actuelle de l'humanité. Nous vivons à une époque où la question sociale doit être résolue d'une certaine manière. Nous vivons en même temps à une époque où les promoteurs de l'ordre social sont habités par les pulsions les plus antisociales, où l'exigence d'une organisation sociale de la vie apparaît comme la contrepartie de ce qui vit dans l'âme humaine comme pulsions antisociales. On a beau élaborer les plus beaux programmes, on a beau se faire de belles idées sur ce qui doit devenir la solution de la question sociale, on ne peut trouver un chemin vers la solution que si l'esprit est vu, senti, ressenti parmi les humains, si les humains se confrontent les uns aux autres de telle sorte qu'ils respectent, protègent, honorent, aiment l'esprit et l'âme de leurs semblables, et pas seulement ce que l'on a aujourd'hui à côté de soi dans son prochain/cohumain.

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Was sich da bildet aus diesem wirklichen Anschauen des Mitmen­schen als Geist und Seele, das wird sozial-sittliche Kräfte geben, welche die Grundlage werden bilden müssen für eine wirkliche Behandlung der so brennenden sozialen Frage in unserer Zeit. Ich kann mir nicht anders vorstellen, als daß ,diejenigen geradezu gewis­se Seelenqualen leiden, die das ganze Wesen der sozialen Frage durchschauen und zu gleicher Zeit die heutige Menschheitsverfas­sung auf sich wirken lassen. Wir leben in einer Zeit, wo die soziale Frage gelöst sein will in einer bestimmten Weise. Wir leben zugleich in einer Zeit, in der die Förderer der sozialen Ordnung durch­seelt sind von den antisozialsten Trieben, wo einem die Forderung nach sozialer Gestaltung des Lebens wie der Widerpart erscheint zu dem, was in den Menschenseelen als antisoziale Triebe lebt. Man mag die schönsten Programme aufstellen, man mag sich noch so schönen Vorstellungen hingeben über das, was werden soll zur Lö­sung der sozialen Frage, ein Weg zur Lösung kann sich nur fin­den, wenn Geist geschaut, gefühlt, empfunden wird unter den Menschen, wenn die Menschen so einander gegenübertreten, daß sie in ihren Mitmenschen achten, schützen, ehren, lieben Geist und Seele, nicht bloß dasjenige, was man heute im Mitmenschen neben sich hat.

C'est pourquoi, dans mon livre "Les points essentiels de la question sociale", j'ai exigé que la vie de l'esprit soit séparée du reste de la vie sociale, afin que cette vie de l'esprit ne puisse être placée que sur ses propres bases, qu'elle puisse suivre purement la nature humaine, indépendamment de l'État et indépendamment des impulsions économiques. Seule une telle vie de l'esprit libre répandra réellement parmi les humains des instincts sociaux, des conceptions et des mentalités sociales. La moralité sociale dépend aussi de l'assimilation par les humains, dans leur état d'âme, de ce qu'ils peuvent devenir en suivant ce que l'on a à dire à partir des recherches de la science de l'esprit.

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Darum habe ich in meinem Buch «Die Kernpunkte der sozialen Frage» die Absonderung des Geisteslebens von dem übrigen sozia­len Leben gefordert, damit dieses Geistesleben nur auf seine eigenen Untergründe gestellt werden kann, unabhängig vom Staatlichen und unabhängig von wirtschaftlichen Impulsen rein der Menschen­natur folgen kann. Nur ein solches freies Geistesleben wird wirklich auch soziale Triebe, soziale Auffassungen und Gesinnungen unter die Menschen verbreiten. Auch die soziale Sittlichkeit hängt daran, daß die Menschen in ihre Seelenverfassung das aufnehmen, was ihnen werden kann im Verfolge dessen, was man zu sagen hat aus den Forschungen der Geisteswissenschaft heraus.

Et l'élément religieux, dans lequel l'humain doit reposer en tant qu'ensemble précieux et digne, afin qu'il ne se sente pas comme un simple voyageur solitaire dans le monde, mais comme un membre de l'ensemble du monde, ne peut être attisé et stimulé, dans le sens dont l'humain moderne a besoin, que par ce qui est conquis comme ambiance dans la poursuite de la science de l'esprit.

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Und das, worin der Mensch als in einem werten und würdigen Ganzen ruhen muß, damit er sich nicht als bloßer einsamer Welten­wanderer fühle, sondern als ein Glied des Weltenganzen, das religiö­se Element, es kann in dem Sinne, wie das der moderne Mensch braucht, wohl auch nur angefacht und angefeuert werden durch dasjenige, was als Stimmung errungen wird im Verfolgen der Gesteswissenschaft.

Ces événements de l'ordre cosmique ou de l'évolution humaine sur lesquels se portent les regards des sentiments religieux, ils sont là comme des faits. Le mystère du Golgotha, par exemple, se tient là comme un fait. Ce qui s'est passé en Palestine au début de notre ère, l'incarnation du Christ en Jésus, est un fait. Il faut distinguer ce fait, ce fait objectif, de la manière dont l'humain s'approche de la compréhension, de la contemplation d'un tel fait. À l'époque où le christianisme s'est d'abord répandu, il a pu s'écouler au sein des conceptions de l'humanité qui étaient encore venues de l'Orient ancien, on a compris ce qui s'est passé en Palestine comme l'événement du Golgotha avec des représentations qui venaient d'une certaine manière des temps anciens, des conceptions primitives de l'humanité. Tout au long des siècles, les humains qui pouvaient l'être étaient honnêtes et sincères, comprenant l'événement du Golgotha à travers de telles représentations. Puis vint l'époque où le galiléisme fit son apparition, où Giordano Bruno dépassa l'espace d'une manière si étrange pour la vision humaine, en montrant que ce qui est là-haut le firmament bleu n'est que ce qui vit en nous-mêmes, les limites que nous fixons nous-mêmes, tandis que dans un vaste océan spatial, les étoiles sont à l'infini. Tout ce que Copernic a apporté, tout ce qui a été introduit dans la nouvelle vision du monde extérieur par les esprits qui ont vécu jusqu'à aujourd'hui, est arrivé. À cette époque, les humains se sont habitués intérieurement à une autre vision du monde que celle par laquelle le christianisme a d'abord été compris. C'est aussi à cette époque qu'un nouveau rapport doit être établi avec les fondements religieux de l'évolution de l'humanité. Il ne s'agit pas d'ébranler les faits qui sont à la base de l'évolution religieuse de l'humanité. Mais il s'agit de faire appel aujourd'hui à la conscience humaine moderne de telle sorte que l'humain d'aujourd'hui puisse comprendre l'événement du Christ à partir de son état d'âme, comme il le doit.

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Diejenigen Ereignisse der Weltenordnung oder der menschlichen Entwickelung, auf die die religiösen Empfindungen hinschauen, sie stehen als Tatsache da. Als Tatsache steht da zum Beispiel das Mysterium von Golgatha. Als Tatsache steht da, was im Beginn unserer Zeitrechnung in Palästina sich abgespielt hat als die Menschwerdung des Christus in dem Jesus. Man muß unterschei­den diese Tatsache, diese objektive Tatsache, von der Art und Weise, wie der Mensch sich nähert dem Verstehen, dem Anschauen einer solchen Tatsache. in den Zeiten, in denen das Christentum sich zuerst ausgebreitet hat, da konnte es strömen innerhalb der Menschheitsgesinnungen, die noch herübergekommen sind aus dem alten Orient, man verstand das, was in Palästina als das Ereignis von Golgatha geschehen ist, mit den Vorstellungen, die in gewisser Weise aus alten Zeiten, aus urtümlichen Menschheitsanschauungen stammten. Durch die Jahrhunderte hindurch waren die Menschen, die es sein konnten, ehrlich und aufrichtig, indem sie das Ereignis von Golgatha verstanden durch solche Vorstellungen. Dann kam aber die Zeit, in welcher der Galileismus auftauchte, in welcher Giordano Bruno in einer so merkwürdigen Weise für die mensch­liche Anschauung den Raum überwand, indem er zeigte, daß, was da oben blaues Firmament ist, nur dasjenige ist, was in uns selber lebt, die Grenzen, die wir selber setzen, während in einem weit ausgedehnten Raumesmeere die Sterne sind in einer Unendlichkeit. Es kam alles dasjenige, was Kopernikus brachte, was gebracht wurde in die neuere Weltanschauung des Äußerlichen durch die Geister, die gelebt haben bis heute. In dieser Zeit haben die Men­schen innerlich sich gewöhnt an ein anderes Anschauen der Welt, als dasjenige war, durch das zuerst das Christentum begriffen worden ist. In dieser Zeit muß auch ein neues Verhältnis gewonnen werden zu den religiösen Grundlagen der Menschheitsentwickelung. Nicht handelt es sich darum, etwas zu erschüttern an den Tatsachen, die der religiösen Entwickelung der Menschheit zugrunde liegen. Es handelt sich aber darum, heute an das moderne Menschengewissen so zu appellieren, daß der Mensch der heutigen Zeit aus seiner Seelenverfassung heraus so, wie er es muß, das Christus-Ereignis verstehen könne.

Ceux qui sont les plus honnêtes et les plus respectueux envers la religion sont ceux qui disent qu'il faut aussi chercher un nouveau chemin vers les faits anciens sur le terrain religieux. La science de l'esprit orientée anthroposophiquement devient la meilleure préparation à la compréhension moderne du christianisme ou d'autres contenus religieux. Ceux qui ne l'admettent pas ne sont pas honnêtes avec la vie religieuse, car ils veulent préserver les chemins qui mènent aux fondements de la vie religieuse, auxquels l'humain d'aujourd'hui, s'il rend hommage aux conceptions de son temps, ne peut pas rendre hommage.

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Die meinen es mit der Religion am ehrlichsten und am ehrerbietig­sten, die da sagen: ein neuer Weg muß auch zu den alten Tatsachen auf religiösem Boden gesucht werden. Geisteswissenschaft, anthro­posophisch orientiert, wird die beste Vorbereitung, in der moder­nen Art das Christentum oder andere religiöse Inhalte zu verstehen. Diejenigen meinen es nicht ehrlich mit dem religiösen Leben, die das nicht zugeben, denn sie wollen Wege bewahren zu den Grundlagen des religiösen Lebens, denen heute der Mensch, wenn er sonst den Anschauungen seiner Zeit huldigt, nicht huldigen kann.

Nous en sommes arrivés au matérialisme à l'époque moderne. Certes, différentes sortes d'humains sont devenus les instigateurs du matérialisme ; mais parmi ces humains, il y a aussi ceux qui ont conservé certaines anciennes habitudes de vie dans l'évolution de l'humanité, des habitudes de vie qui sont allées jusqu'à donner aux confessions un monopole sur tout ce qui peut être dit sur l'esprit et l'âme. Du fait que les confessions de foi avaient seules le droit de décider de ce qu'il fallait croire sur l'esprit et l'âme, la recherche sur la nature s'est retrouvée sans esprit. La recherche sur la nature croit aujourd'hui qu'elle a pris sa forme parce qu'il doit en être ainsi dans la recherche sur la nature, qu'il faut éliminer l'esprit. Oh non, la recherche sur la nature est devenue ainsi parce qu'autrefois il était interdit de faire des recherches sur la nature avec l'esprit, car c'était l'Église qui décidait de l'esprit et de l'âme. Et aujourd'hui, on perpétue les habitudes et on les affiche en plus comme un jugement scientifique sans préjugés.

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Wir haben es in der neueren Zeit zum Materialismus gebracht. Gewiß, verschiedene Arten von Menschen sind die Veranlasser des Materialismus geworden; aber unter diesen Menschen sind auch die, welche bewahrt haben gewisse alte Lebensgewohnheiten in der Menschheitsentwickelung, Lebensgewohnheiten, die dahin gingen, daß man den Bekenntnissen ein Monopol gegeben hat auf alles das, was über Geist und Seele zu sagen ist. Dadurch, daß die Bekennt­nisse allein das Recht hatten, zu entscheiden, was man glauben müsse über Geist und Seele, dadurch kam es, daß die Naturfor­schung ohne Geist forschte. Die Naturforschung glaubt heute, sie habe ihre Gestalt dadurch angenommen, daß es eben so sein müsse beim Naturforschen, daß man ausschalten müsse den Geist. O nein, die Naturforschung ist so geworden, weil in früheren Zeiten es verboten war, über die Natur mit Geist zu forschen, denn über den Geist und über die Seele hatte die Kirche zu entscheiden. Und heute setzt man die Gewohnheiten fort und posaunt sie noch dazu aus als vorurteilsloses wissenschaftliches Urteil.

Qu'on regarde seulement une fois chez de tels chercheurs qui doivent être loués au plus haut point dans le sens d'une recherche matérialiste, par exemple comme le père jésuite et chercheur sur les fourmis Wasmann, l'excellent chercheur matérialiste dans le domaine de la recherche sur la nature, un chercheur qui ne laisse pas non plus entrer une once d'esprit de ce qui est le dogme. L'esprit et l'âme doivent rester en dehors de cela. C'est pourquoi la science extérieure est matérialiste. Ce ne sont pas les porteurs des religions de confession qui sont les fondateurs du matérialisme moderne, loin de là. Aussi paradoxal que cela puisse paraître aujourd'hui, c'est ainsi : parce que l'Église n'a pas permis à l'esprit d'entrer dans la contemplation de la nature, la science de la nature est devenue dépourvue d'esprit. Les autres n'ont fait qu'en prendre l'habitude. La science de l'esprit d'orientation anthroposophique doit réintroduire l'esprit dans l'étude de la nature. Encore une fois, je voudrais dire que cette science de l'esprit ne se base pas sur le fait que l'esprit doit seulement, comme dans le matérialisme, faire de temps en temps des visites de logis ou de brèves visites passagères, afin que l'humain puisse se convaincre qu'il y a un esprit - non, cette science de l'esprit veut montrer que dans les petites et les grandes choses, dans tout ce qui est matériel, il y a toujours et partout de l'esprit, que l'on peut toujours et partout suivre l'esprit. Mais du fait que la science de l'esprit orientée anthroposophiquement explore toujours et partout l'esprit dans ce qu'il y a de plus matériel, elle démontre qu'il n'y a pas plus de matière à côté de l'esprit en tant qu'entité indépendante qu'il n'y a de glace dans l'eau en tant qu'entité indépendante - la glace est de l'eau transformée, l'eau est refroidie, la matière est esprit, solidifiée. Il suffit de l'expliquer de manière correcte. En montrant comment l'esprit agit partout où il y a de la matière, partout où il y a une vie extérieure, et en amenant l'humain à s'unir à l'esprit qui agit, la science de l'esprit orientée anthroposophiquement fournit aujourd'hui encore les impulsions nécessaires à un véritable approfondissement religieux.

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Man sehe nur einmal nach bei solchen Forschern, die im Sinne von materialistischer Forschung aufs höchste gelobt werden müs­sen, wie zum Beispiel bei dem Jesuitenpater und Ameisenforscher Wasmann, dem ausgezeichneten materialistischen Forscher auf dem Gebiete der Naturforschung, ein Forscher, der aber auch nicht ein Quentchen Geist hineinfließen läßt von demjenigen, was das Dog­ma ist. Da muß Geist und Seele herausbleiben. Deshalb: äußere Wissenschaft materialistisch. Nicht zum geringsten Teile sind die Träger der Bekenntnisreligionen die Begründer des modernen Mate­rialismus. So paradox das heute klingt, es ist so: weil die Kirche in die Naturbetrachtung den Geist hineinzutragen nicht erlaubte, deshalb ist die Naturwissenschaft geistlos geworden. Die anderen haben sich das nur als Gewohnheit angeeignet. Anthroposophisch orientierte Geisteswissenschaft muß in die Naturforschung wieder den Geist hineintragen. Noch einmal möchte ich sagen: Nicht steht diese Geisteswissenschaft auf dem Boden, daß der Geist nur wie beim Materialismus zuweilen Logierbesuche oder kurze vorüberge­hende Besuche machen soll, damit der Mensch sich überzeugen kann, daß es einen Geist gibt — nein, diese Geisteswissenschaft will zeigen, daß im Kleinen und Großen, in allem Materiellen immer und überall Geist ist, daß man immer und überall den Geist verfolgen kann. Dadurch aber, daß anthroposophisch orientierte Geisteswis­senschaft immer und überall im Materiellsten den Geist erforscht, darlegt, daß es ein Materielles neben dem Geist ebensowenig als Selbständiges gibt, wie es Eis in dem Wasser als Selbständiges gibt — Eis ist verwandeltes Wasser, ist Wasser abgekühlt, Materie ist Geist, verfestigt. Man muß es im einzelnen nur in der richtigen Weise erklären. Indem anthroposophisch orientierte Geisteswissenschaft zeigt, wie überall, wo Materie ist, wo äußeres Leben ist, Geist waltet und den Menschen dazu bringt, sich mit dem waltenden Geiste zu verbinden, liefert sie auch heute die Antriebe zu einer wirklichen religiösen Vertiefung.

Mais on vit donc bien des choses différentes sur ce champ. Voyez-vous, voici l'expérience d'un homme même bien intentionné. Quelqu'un dit : la science de l'esprit telle que la donne Steiner, je ne peux pas l'examiner ; elle peut contenir des vérités, mais il faut la tenir complètement à l'écart de toute vie religieuse, car la vie religieuse, loin de toute connaissance, doit représenter une relation directe, une union directe de l'humain avec Dieu. Et maintenant, l'intéressé dit très curieusement : à notre époque, nous avons trop d'intérêt religieux, trop d'expérience religieuse, les humains veulent toujours vivre quelque chose de religieux. Ils veulent avoir un intérêt religieux. On n'a pas besoin de tout cela dans la religion. Dans la religion, on n'a besoin que de l'unité immédiate de l'humain avec Dieu. Fini, dit l'homme d'église en question, avec tout intérêt religieux, toute expérience religieuse.

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Aber man erlebt ja auf diesem Felde gar mancherlei. Sehen Sie, ein Erlebnis von einem sogar gutwilligen Manne ist das Folgende. Da sagt jemand: die Geisteswissenschaft, wie sie der Steiner gibt, ich kann sie nicht prüfen; sie mag Wahrheiten enthalten, aber man soll sie ganz fernhalten von jeglichem religiösen Leben, denn das religiö­se Leben, das muß fern von aller Kenntnis ein unmittelbares Ver­hältnis, eine unmittelbare Einheit des Menschen mit Gott darstellen. Und nun sagt der Betreffende sehr merkwürdig: wir haben in unserer Zeit zu viel von religiösem Interesse, von religiösem Erle­ben, die Menschen wollen nur immer etwas Religiöses erleben. Sie wollen religiöses Interesse haben. Das braucht man alles nicht in der Religion. In der Religion braucht man nur unmittelbare Einheit des Menschen mit Gott. Weg, sagt der betreffende Kirchenmann, mit allem religiösen Interesse, mit allem religiösen Erleben.

Eh bien, un humain sans préjugés doit dire aujourd'hui que si les humains aspirent encore aujourd'hui à une expérience religieuse peu claire, s'ils éveillent encore en eux un intérêt religieux peu clair, c'est justement le début de cette aspiration à trouver vraiment un chemin, comme je vous l'ai décrit maintenant, vers l'élément religieux. Celui qui veut honnêtement et sincèrement la vie religieuse devrait saisir l'impulsion de l'intérêt religieux, de l'expérience religieuse. Au lieu de cela, l'humain d'Église réprouve l'expérience religieuse, l'intérêt religieux. On se demande aujourd'hui où se trouve la véritable compréhension religieuse, chez ceux qui parlent ainsi ou chez ceux qui essaient de parler comme je vous ai parlé aujourd'hui. Mais là aussi, il faut reconnaître les gens à leurs fruits.

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Nun, ein vorurteilsloser Mensch muß heute sagen, wenn die Menschen heute auch noch nach einem unklaren religiösen Erleben lechzen, wenn sie auch noch ein unklares religiöses Interesse in sich erwecken, so ist das eben der Anfang zu jener Sehnsucht, wirklich einen Weg, wie ich ihn Ihnen jetzt geschildert habe, in das religiöse Element hinein zu finden. Wer es ehrlich und aufrichtig mit dem religiösen Leben meint, der sollte ergreifen jenen Trieb des religiö‑ sen Interesses, des religiösen Erlebens. Statt dessen verpönt der Kirchenmann religiöses Erleben, religiöses Interesse. Man fragt heute, wo wirkliches religiöses Verständnis ist, bei denen, die so sprechen, oder bei denjenigen, die versuchen, so zu sprechen, wie ich heute zu Ihnen gesprochen habe. Allerdings, man muß auch da an ihren Früchten die Leute erkennen.

Un homme qui est aussi un homme d'Église, mais qui est aussi professeur d'université, a tenté récemment, dans une conférence, de réfuter la science de l'esprit orientée anthroposophiquement. Deux de mes jeunes amis ont assisté à cette conférence, et ils ont pu s'exprimer ensuite lors de la discussion. Comme le contexte l'exigeait, ces deux jeunes gens, qui avaient pourtant bien reçu les impulsions de la science de l'esprit, ont présenté des paroles de la Bible pour prouver à quel point ce qui est écrit dans la Bible, si on le comprend correctement, correspond à ce que la science de l'esprit orientée anthroposophiquement a à dire dans ce domaine. Et là, le président, qui était un vrai homme d'Église, n'a pas pu s'empêcher de dire à un moment donné : "Le Christ n'a pas raison : ici, le Christ se trompe ! On pouvait lui rétorquer : tu crois donc en un Dieu qui se trompe ! Belle attitude/mentalité religieuse. Elle fleurit étrangement aujourd'hui. La mentalité religieuse est seulement authentique lorsqu'elle se transforme en vie morale. Mais là, on fait de drôles d'expériences. Je trouve maintenant que toute une série de journaux allemands ont menti du début à la fin sur ce qui apparaît comme conséquence sociale dans cette science de l'esprit orientée anthroposophiquement, et c'est à peu près ce qui peut être dit de plus général. Mais les humains trouvent cela compatible avec la morale d'aujourd'hui, à une époque où ce qui suit peut se produire, disons, comme conséquence morale de la pratique religieuse. Récemment, dans une ville, un chanoine, c'est-à-dire un homme d'Église de type catholique, a tenu une conférence sur cette science de l'esprit, et à la fin, il a dit : convainquez-vous en lisant les écrits de l'adversaire de la vision du monde que cet homme défend, car vous ne pouvez pas lire ses propres écrits ni ceux de ses partisans. Le pape a en effet interdit aux catholiques de les lire.

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Ein Mann, der auch ein Kirchenmann, aber allerdings daneben auch noch Universitätsprofessor ist, versuchte in einem Vortrag vor kurzem eine Widerlegung der anthroposophisch orientierten Gei­steswissenschaft. Zwei junge Freunde von mir waren in diesem Vortrag, und sie konnten nachher in der Diskussion sprechen. Weil der Zusammenhang es ergab, so brachten diese beiden jungen Leute, die aber gut aufgenommen hatten die Impulse der Geisteswissen­schaft, Worte der Bibel vor, um zu beweisen, wie übereinstimme das, was in der Bibel steht, wenn es richtig verstanden wird, mit demjenigen, was auf diesem Gebiete anthroposophisch orientierte Geisteswissenschaft zu sagen hat. Und da wußte sich der Vorsit­zende, der ein richtiger Kirchenmann war, nicht anders zu helfen, als daß er sagte an einer Stelle: Hier irrt Christus! Es konnte ihm erwidert werden: Also du glaubst an einen Gott, der irrt! Schöne religiöse Gesinnung. Sie treibt sonderbare Blüten heute. Religiöse Gesinnung ist nur echt, wenn sie ins wirklich moralische Leben übertritt. Da macht man allerdings sonderbare Erfahrungen. So ziemlich das Allergemeinste, was gesagt werden kann, finde ich jetzt durch eine ganze Reihe deutscher Zeitungen über dasjenige, was als soziale Konsequenz auftritt in dieser anthroposophisch orientierten Geisteswissenschaft, vom Anfang bis zum Ende erlogen. Aber die Menschen finden es mit einer Moral heute vereinbar, allerdings in einer Zeit, in der das Folgende als Moralkonsequenz religiöser Praxis, sagen wir, geschehen kann. Vor kurzem hat auch in einer Stadt ein Domkapitular, also ein Kirchenmann von der katholischen Art, einen Vortrag gehalten über diese hier vertretene Geisteswis­senschaft, und am Schlusse hat er gesagt: überzeugen Sie sich aus den gegnerischen Schriften, was der Mann für eine Weltanschauung vertritt, denn seine eigenen Schriften und die seiner Anhänger dürfen Sie nicht lesen. Die hat nämlich zum Lesen für Katholiken der Papst verboten.

La recommandation d'apprendre quelque chose à partir de ce qui est malveillant, à partir des écrits adverses les plus malveillants, est la conséquence morale de certaines pratiques religieuses actuelles. Il n'est pas étonnant que ce que nous avons vécu au cours des cinq dernières années se soit déversé sur le monde à partir de tels fondements de la vie. Ne s'agissait-il pas d'une dérive superficielle du mensonge, de la haine de l'humain et de bien d'autres choses, mais qui s'enracinait et s'enracine encore aujourd'hui dans les profondeurs de l'âme humaine ? Le fait que l'on a vécu ne devrait-il pas inciter à se demander très sérieusement s'il n'est pas nécessaire de réapprendre à fond ? Une sorte d'immoralité historique mondiale n'est-elle pas apparue à la surface de l'histoire mondiale actuelle ? Ou est-ce un sentiment religieux qui s'est manifesté dans le monde au cours des cinq dernières années ? Les mentalités qui n'auraient pas eu des siècles, des millénaires pour travailler à l'amélioration de l'humanité, vous voyez aujourd'hui leurs fruits ! La théologie du XIXe siècle ne sait plus rien de la spiritualité de l'événement du Golgotha. Cette spiritualité, ce Christ divin dans l'humain Jésus, sera retrouvé sur le chemin de la science de l'esprit orientée anthroposophiquement. De là, elle pénétrera à nouveau dans les âmes humaines pour les inciter à ne pas se contenter de prêcher la morale, mais à fonder en elles le bon instinct, la bonne impulsion de l'action et du travail moraux dans le monde. Un renouvellement, une construction ne sont-ils pas manifestement nécessaires ? Cette nécessité ne s'impose-t-elle pas si l'on considère les événements des cinq ou six dernières années, n'y voit-on pas les fruits de ce qui a vécu pendant des siècles sous la surface et qui est maintenant remonté à la surface ? Cela ne devrait-il pas être la preuve de la nécessité d'un travail religieux et moral approfondi ?

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Die Empfehlung, etwas kennenzulernen aus dem Übelgewollten, aus den übelwollendsten gegnerischen Schriften, das ist moralische Konsequenz mancher religiösen Praxis der Gegenwart. Kein Wun­der, daß aus solchen Untergründen des Lebens über die Welt hin sich das ergossen hat, was wir in den letzten fünf Jahren erlebt haben. Oder war es nicht ein An-die-Oberfläche-Treiben von Lüge und Menschenhaß und vielem anderen, was aber wurzelte und heute noch wurzelt in den Tiefen der Menschenseelen? Sollte die Tatsa­che, die man erlebt hat, nicht Veranlassung geben, ganz ernstlich mit sich zu Rate zu gehen, ob nicht ein gründliches Umlernen notwen­dig sei? Ist nicht an die Oberfläche des Welthistorischen in der Gegenwart so etwas wie welthistorische Unmoral gekommen? Oder ist es religiöse Gesinnung, die sich in den letzten fünf Jahren in der Welt ausgelebt hat? Die Gesinnungen, die nicht Jahrhunderte, die Jahrtausende Zeit gehabt hätten, an der Verbesserung der Menschheit zu arbeiten, Sie sehen heute ihre Früchte! Die Theologie des 19. Jahrhunderts weiß nichts mehr von der Geistigkeit des Ereignisses von Golgatha. Diese Geistigkeit, dieser göttliche Chri­stus in dem Menschen Jesus, auf dem Wege anthroposophisch orientierter Geisteswissenschaft wird er wieder gefunden werden. Von da aus wird er wiederum in die Menschenseelen einziehen, um sie zu veranlassen, daß sie nicht bloß predigen von Moral, sondern daß in ihnen begründet werde das richtige Triebhafte, das richtige Impulsive des moralischen Wirkens und Arbeitens in der Welt. Ist nicht eine Erneuerung, ein Aufbau augenscheinlich notwendig? Stellt sich diese Notwendigkeit nicht heraus, wenn man die Ereignis­se der letzten fünf bis sechs Jahre betrachtet, sieht man nicht da die Früchte desjenigen, was jahrhundertelang unter der Oberfläche gelebt hat und jetzt heraufgekommen ist? Sollte das nicht Beweis sein, daß gründliche religiös-moralische Arbeit notwendig ist?

La science de l'esprit orientée anthroposophiquement veut collaborer à ce travail, dont toute personne impartiale doit aujourd'hui admettre la nécessité si elle ne dort pas avec son âme au milieu des grands événements de l'époque. Et celui qui veut la critiquer, la condamner devrait d'abord se poser la question fondamentale : veut-elle sincèrement collaborer au progrès réel de l'humanité ? - Et lorsqu'il se sera consciencieusement informé, de manière à pouvoir porter un jugement à ce sujet, alors seulement apparaîtra dans quelle mesure cette science de l'esprit orientée anthroposophiquement a le droit d'y collaborer. Car elle veut collaborer honnêtement et sincèrement au progrès nécessaire, au changement de mentalité et au réapprentissage de l'humanité.

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An dieser Arbeit, deren Notwendigkeit jeder Unbefangene heute zugeben muß, wenn er nicht mit seiner Seele schläft innerhalb der großen Ereignisse der Zeit, möchte die anthroposophisch orientierte Geisteswissenschaft mitarbeiten. Und wer sie kritisieren, wer sie verdammen will, der sollte erst die gründliche Frage aufwerfen: will sie ehrlich mitarbeiten an dem wirklichen Fortschritt der Menschheit? — Und wenn er sich gewissenhaft davon unterrichtet hat, so daß er ein Urteil darüber hat gewinnen können, dann wird sich erst zeigen, inwiefern diese anthroposophisch orientierte Gei­steswissenschaft ein Recht hat, mitzuarbeiten. Denn sie möchte ehrlich und aufrichtig an dem notwendigen Fortschritt, an dem notwendigen Umdenken und Umlernen der Menschheit mit­arbeiten.

 

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LES FORCES MORALES ET RELIGIEUSES DANS LE SENS DE LA SCIENCE DE L'ESPRIT

Troisième conférence, Bâle, 7 janvier 1920


LES FORCES MORALES ET RELIGIEUSES DANS LE SENS DE LA SCIENCE DE L'ESPRIT -
Troisième conférence,
Bâle, 7 janvier 1920

Capacité de connaissance et motivations morales. Chemin à la connaissance imaginative. Exercices pour développer la vie de volonté. La pénétration des imaginations par inspirations morales. Connaissances de sciences de l’esprit comme expériences. Causalité naturelle et la liberté dans leur rapport à la moralité. Amour comme la plus digne motivation à l’action morale. Science de l’esprit non pas comme un prédicateur, mais fondateur de la morale. La connaissance d'esprit et d'âme et de leur importance pour la science actuelle.
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Une vision du monde, telle qu'elle veut l'être la spirituelle scientifique, doit faire ses preuves en donnant à l'humain un appui pour ce dont il a besoin dans la vie. Le soutien pour la vie doit être ce que nous pouvons appeler l'aptitude morale, la force morale. Mais le soutien pour la vie doit aussi être, entre autres, ce que nous pouvons appeler la constitution intérieure de l'âme qui peut être donnée à l'humain par le fait qu'il se sent membre du grand ensemble cosmique, qu'il se sent intégré dans l'ensemble cosmique de la manière qui correspond à ce que l'on peut appeler son besoin religieux. En ce qui concerne tout d'abord la force morale intérieure de l'humain, Schopenhauer a prononcé une parole excellente, même si les explications ultérieures qu'il a attachées à ces paroles à sa manière semblent assez contestables. Il a dit : prêcher la morale est facile, fonder la morale est difficile. - C'est effectivement une parole de vie. Car comprendre en général ce qu'est le bien, ce que la vie morale exige de nous, c'est relativement facile en tant qu'affaire d'intellect. Par contre, faire surgir des forces primitives de l'âme les impulsions nécessaires à l'humain pour qu'il se place dans la structure de la vie comme un être moralement fort, cela est difficile. Mais cela signifie d'abord fonder la morale. Fonder la morale ne signifie pas simplement dire ce qui est bon, ce qui est moral. Fonder la morale, c'est donner à l'humain des impulsions qui, en étant absorbées dans sa vie psychique, deviennent en lui une véritable force, une véritable compétence.
02
Or, l'humain de notre stade actuel de civilisation se trouve, en ce qui concerne sa conscience morale, d'une manière tout à fait singulière dans le monde, d'une manière qui n'est pas toujours pleinement consciente, mais qui est la raison de bien des incertitudes et de l'insécurité qui se manifestent dans la vie des humains. D'un côté, nous avons notre savoir orienté vers l'intellectualisme, notre connaissance qui nous permet de pénétrer dans les phénomènes naturels, qui nous permet d'absorber jusqu'à un certain degré l'ensemble du monde dans notre représenter, qui nous permet de nous faire des représentations sur l'essence de l'humain dans une mesure toutefois très limitée, comme nous l'avons vu dans les deux dernières réflexions ici.
03
À côté de ce qui brille en nous comme faculté de connaissance, comme tout ce qui est, j'aimerais dire, dirigé par notre logique humaine, à côté de tout cela s'affirme, doit s'affirmer en l'humain un autre élément de son être, celui d'où jaillissent pour lui son devoir moral, son amour moral, bref, les impulsions à agir moralement. Et il faut dire que l'humain moderne vit d'un côté dans ses facultés de connaissance et leurs résultats, et d'autre part dans ce qui constitue ses motivations morales. Les deux sont des contenus de l'âme. Mais pour cet humain moderne, il n'y a au fond que peu de médiation entre les deux, si peu de médiation que Kant, par exemple, a pu s'exprimer ainsi : Deux choses sont pour lui les plus précieuses au monde, le ciel étoilé au-dessus de lui, la loi morale en lui. - Mais justement, ce type de représentation kantienne, qui se trouve dans l'humain moderne occidental, ne connaît pas de pont entre ce qui conduit à la connaissance du monde d'un côté, et ce que sont les impulsions morales de l'autre côté. Avec quelle soudaineté Kant considère la vie de la connaissance dans sa "Critique de la raison pure", la vie morale dans sa "Critique de la raison pratique".
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Et nous devons en fait dire, si nous sommes tout à fait honnêtes vis-à-vis de notre conscience du temps, qu'il y a là un abîme entre deux types d'expériences de la nature humaine. En se faisant des idées sur le cours de l'évolution du monde dans les domaines de connaissance les plus divers, la science actuelle observe les événements de la nature depuis les êtres vivants les plus simples, et même depuis la nature inorganique jusqu'à l'humain. Elle se fait des idées sur la manière dont s'est formé l'ensemble du monde qui nous est directement présenté. Elle se fait aussi des idées sur les processus par lesquels pourrait se dérouler la fin de cet ensemble cosmique qui nous est d'abord présenté. Mais maintenant, de l'humain, qui est pourtant englobé dans cet ordre naturel, jaillit ce qu'il appelle ses idéaux moraux. Et l'humain ressent ces idéaux moraux de telle sorte qu'il ne peut en fait se sentir lui-même précieux que s'il suit ces idéaux, s'il y a un accord entre lui et ces idéaux. L'humain fait dépendre sa valeur de ces idéaux moraux. Mais si nous nous imaginons qu'un jour, grâce aux forces de la nature auxquelles l'humain aura accès par sa connaissance, l'ensemble du monde qui nous est accessible ira vers sa fin, que restera-t-il pour la conscience actuelle de notre époque de ce que l'humain crée à partir de ses idéaux moraux, de ses impulsions morales ? Celui qui est honnête, qui n'enveloppe pas dans le nébuleux ce qui est la conscience actuelle du temps, doit se dire que ces idéaux moraux sont, face à la vision actuelle de la science de la nature, quelque chose que l'humain doit certes suivre dans sa vie, mais qui ne donne rien qui puisse triompher un jour, lorsque la terre, avec l'humain lui-même, ira vers sa destruction.
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Il faut seulement s'avouer que, pour la conscience contemporaine, il n'y a pas de pont entre les facultés cognitives qui conduisent au savoir de la nature et les facultés qui nous dominent en tant qu'êtres moraux. L'humain n'est pas conscient de tout ce qui se passe dans les profondeurs de son âme. Beaucoup de choses restent inconscientes. Mais ce qui gronde inconsciemment en bas se manifeste dans la vie par des dysharmonies, par des manifestations de maladies psychiques ou même corporelles. Et celui qui veut seulement regarder sans préjugés ce qui se passe aujourd'hui devra se dire : notre vie est en train d'onduler, et les humains sont dans cette vie avec toutes sortes de divisions psychiques et corporelles. Et ce qui s'agite là s'agite d'une profondeur dans laquelle quelque chose est actif, comme ces faibles forces humaines qui ne peuvent pas construire de pont entre la vie morale et la connaissance de la nature. La science de l'esprit orientée anthroposophiquement se pose ces questions de la manière suivante. Elle doit abandonner tout ce qui, d'une part, n'est qu'une vision théorique de la réalité extérieure. Elle doit donc reconnaître - comme je l'ai expliqué dans les deux dernières conférences - tout ce qui, dans cette vision de la nature, voudrait en quelque sorte exclure l'humain, afin qu'une objectivité correcte puisse seulement apparaître.
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Ce que j'ai décrit comme étant le chemin vers le monde spirituel se présente donc - j'aimerais le dire encore une fois en résumant - à peu près de la façon suivante : tout d'abord, celui qui veut suivre ce chemin dans le monde spirituel doit s'adonner à un certain travail psychique et spirituel intérieur. Dans mes livres, j'ai appelé cet exercice intérieur, ce travail spirituel intérieur, un travail de méditation, un travail de concentration. Ce travail permet à l'humain de se confronter à sa vie de représentation autrement que cela se passe dans la vie ordinaire, lorsque nous suivons les phénomènes de la nature ou aussi la vie sociale. C'est une communion complète avec les représentations qui, sinon, n'accompagnent les impressions extérieures que sous forme d'ombres. Comme nous nous confrontons sinon aux humains, à la nature ou à toute autre chose dans la vie physique avec nos sentiments, nos sympathies et nos antipathies, comme nous nous confrontons aux faits avec nos émotions de volonté, nous nous tenons aux pures représentations en tant que personnes qui cherchent le chemin du monde spirituel. Comment les représentations se présentent nous excite, cela défie notre sympathie et notre antipathie, elle stimule toute notre force vitale. Cela devient pour nous un destin. Tandis que nous sommes tout à fait tranquilles à l'extérieur, nous traversons intérieurement quelque chose qui n'est pas du tout plus faible que ce que nous traversons par ailleurs comme destin de vie dans le monde extérieur. Nous doublons dans une certaine mesure notre vie. Alors qu'en temps normal nous nous agitons, développons sympathie et antipathie, faisons valoir des impulsions de volonté uniquement dans la vie extérieure, face à des événements extérieurs, nous portons dans notre vie intérieure de pensée ce qui ne nous occupe normalement que dans ce monde matériel extérieur. Pouvons-nous le faire - et chaque être humain peut le faire s'il s'exerce de la manière que j'ai décrit dans mon livre "Comment acquiert-on des connaissances des mondes supérieurs ? " ou dans ma "Science secrète" -, l'humain parvient à le faire réellement, il arrive finalement un instant où il a des images du monde non seulement lorsqu'il ouvre ses sens, lorsqu'il entend ou voit, mais où il a des images purement issues de la vie représentative, des images si pleines de contenu - si j'ai la permission d'utiliser cette expression -, des images si pleines de contenu comme elles nous viennent normalement seulement par la perception sensorielle. Elles proviennent de cette vie de représentation renforcée et accentuée. Sans avoir la perception sensorielle, nous vivons dans un monde d'images comme sinon, elles nous viennent seulement par la perception sensorielle.
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Mais une autre expérience significative y est attachée - ces choses peuvent seulement être comprises comme des expériences vécues, la logique abstraite, la soi-disant démonstration ne permet pas de les atteindre -, une autre expérience y est liée : Nous apprenons à savoir, par une telle pratique, ce que cela signifie de développer une activité psychiqud et spirituelle indépendamment de l'activité corporelle. Il se produit un moment où l'humain peut - si je peux m'exprimer ainsi - s'avouer à juste titre être un matérialiste, aussi étrange et paradoxal que cela puisse paraître. À ce moment-là, il peut dire : oui, dans la vie ordinaire, nous sommes entièrement dépendants de l'instrument de notre corps. Nous pensons à travers l'outil de notre système nerveux. Mais c'est justement la caractéristique de cette vie extérieure, que nous la parcourons en ne pouvant développer le spirituel-d'âme que s'il se sert des outils du corps. Mais ce spirituel-d'âme n'est pas obligé de se servir purement des instruments corporels. Grâce aux efforts décrits, il peut se détacher de l'outil corporel, il peut devenir libre d'emprunter. On peut toujours spéculer et philosopher autant qu'on veut avec le matérialisme. Si on ne lui oppose que ce que l'on peut savoir de la vie ordinaire, on ne le réfutera jamais, car pour la vie ordinaire, le matérialisme a raison. On ne peut réfuter le matérialisme que par la pratique spirituelle, en détachant l'âme-esprit du corps dans l'expérience directe. On représente en images - j'ai appelé cela dans les livres cités représenter imaginatif ou imagination -, on représente en images, mais en dehors du corps, le "dehors" n'étant évidemment pas à représenter dans l'espace, mais indépendamment du corps. C'est l'un des côtés de ce que l'on doit apprendre à connaître à l'intérieur de la science de l'esprit orientée anthroposophiquement, afin de pouvoir vraiment jeter le pont qui ne peut pas être jeté de la manière que nous avons décrite. Ce que l'on obtient de cette façon comme contenu de la connaissance imaginative n'est pas dans le corps humain, c'est en dehors du corps humain et donne l'explication pratique que notre être le plus intime, avant de s'être revêtu de ce corps, était dans le monde spirituel et psychique. Car on n'est pas seulement en dehors du corps, on est en dehors du temps dans lequel on vit avec le corps. De cette façon, on vit vraiment ce qui est prénatal ou, disons, ce qui se trouve avant la conception physique dans l'être humain. De même qu'une lumière extérieure brille dans la pièce, de même notre vie prénatale brille dans notre vie actuelle dans cette imagination.
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Ce qui transparaît là n'est pas purement des pensées, cela a un contenu vivant. Ce contenu vivant se révèle/dévoile comme quelque chose de très particulier. Il se dévoile comme un certain, j'aimerais dire, contenu d'intelligence. Alors que nous cultivons, aiguisons, renforçons la vie de représentation de la façon que j'ai décrite, nous sortons de nous-mêmes pour entrer dans un contenu de volonté qui, en même temps, a quelque chose de vivant. C'est le contenu de la volonté qui crée en nous ce qui se revêt du corps physique, ce que nous n'avons pas par hérédité, ce que nous n'avons absolument pas du monde physique.
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La science de l'esprit orientée anthroposophiquement ne parvient pas à la connaissance de l'immortalité par une élaboration spéculative de la vie ordinaire, mais par la culture d'une faculté de connaissance qui n'est tout d'abord pas là dans la vie ordinaire. Mais ce qui est particulièrement important pour nous aujourd'hui, c'est que nous, humains, parvenons de cette manière à l'extérieur de notre corps physique, même en dehors du temps, dans lequel vit notre corps physique. On arrive là à des idées qui sont encore difficilement représentables pour la plus grande partie des humains actuels, mais qui doivent constituer un membre important dans l'évolution de l'humanité vers l'avenir.
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Et maintenant, il se produit quelque chose de très étrange quand on ne fait pas seulement des exercices d'un côté, celui de la vie de représentation, mais quand on fait aussi des exercices du côté de la vie de la volonté. Nous, les humains, nous vivons, j'aimerais dire, comme Faust vit sa vie, qui dit là : "J'ai seulement couru à travers le monde. - Nous courrons à travers le monde. Certes, nous traversons une évolution entre la naissance et la mort, de mois en mois, d'année en année, de décennie en décennie ; mais nous traversons cette évolution en nous abandonnant en quelque sorte à l'objectivité extérieure : la main sur le cœur, combien d'humains font-ils autrement que de se laisser porter par la vie, que ce soit par la vie d'enfant, où les adultes les éduquent, ou par la vie ultérieure et son destin ? Ils deviennent plus parfaits parce que le monde les rend plus parfaits. Mais que font donc la plupart des humains sinon qu'ils s'abandonnent au courant de la vie ? Ce n'est pas en s'abandonnant au courant de la vie que l'on parvient au chemin de la science de l'esprit dont il est question ici. Il est nécessaire que l'on prenne en charge sa propre culture, que l'on travaille effectivement sur soi-même de telle sorte que l'on n'évolue pas seulement par la vie qui se présente à nous par le destin, mais que l'on évolue en se disant : tu veux t'implanter telle ou telle direction de mentalité. Maintenant, on travaille à s'implanter cette direction de mentalité.
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On peut entreprendre quelque chose de tel à petite ou à grande échelle. Mais il y a une grande différence si on conduit seulement quelque chose à soi-même, dans la culture de son propre être, en s'abandonnant à la vie, ou si on prend en main cette culture de son propre soi à nouveau par son propre woi. Par cette prise en main, on apprend à connaître la volonté dans son efficacité, car on apprend à reconnaître quelles sont les résistances qui s'opposent à cette volonté lorsqu'on veut maintenant la cultiver en culture de soi. Oh, on apprend à connaître toutes sortes de choses de cette manière, on renforce avant tout ses propres forces du spirituel-d'âme, et on remarquera très vite, si l'on pratique de tels exercices de discipline personnelle - mais n doit les pratiquer pendant des années -, que des forces intérieures s'accroissent alors. Ces forces intérieures sont de telle sorte que nous ne les trouvons pas dans la nature extérieure. Elles sont de telle sorte que nous ne les trouvons aussi pas dans la vie de l'âme ordinaire que nous portions en nous avant nos exercices. Nous découvrons ces forces seulement lorsque nous démarrons un tel exercice intérieur. Ces forces sont capables de faire quelque chose de très précis : elles sont capables d'absorber dans notre propre moi, de manière beaucoup plus consciente, les impulsions morales qui, autrement, jaillissent dans l'âme de manière instinctive, comme indéterminée et séparée des facultés de connaissance. Mais comprenez-moi bien, non pas dans le soi que nous développons dans notre corps, mais dans ce soi que nous développons lorsque nous sortons de notre corps avec notre imagination, de la manière décrite précédemment. Nous ne pouvons pas faire entrer la vraie forme des pulsions/motivations morales dans notre corps sensible, dans notre connaissance sensorielle ; mais nous obtenons ce qui se tient ainsi isolé que Kant l'a placé de manière tout à fait isolée comme un impératif catégorique, nous l'obtenons dedans dans notre soi qui s'est séparé du corps.
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Et alors, ce que j'ai décrit tout à l'heure comme imagination, comme représentations imagées, est imprégné de ce que l'on peut appeler la force objective des impulsions morales ; il est imprégné de l'inspiration morale. Nous reconnaissons maintenant que ce qui jaillit en nous comme impératifs moraux, comme idéaux moraux, ne s'enracine pas purement en nous, mais dans l'ensemble du monde. Nous apprenons, en étant en dehors de notre humain physique, à reconnaître que ce qui n'apparaît pas dans sa véritable forme à l'intérieur de l'organisation physique est, dans cette véritable forme dans laquelle nous le reconnaissons par une vision imaginative, des forces objectives du monde.
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Une telle vision peut s'imposer à l'humain qui accueille correctement, avec son bon sens/sa saine raison analytique humaine, ce que le chercheur en sciences de l'esprit parvient à dire à partir de sa vision du monde spirituel. Celui qui s'imprègne d'une telle vision ressent quelque chose de tout à fait particulier par rapport à ce que sont aujourd'hui les conférences publiques populaires. Cela peut paraître étrange si je l'exprime, mais j'aimerais dire que celui qui accueille sans préjugé cette inspiration dans l'imagination, qui coïncide avec les forces morales qui sont dans la vie humaine, et qui s'imagine comment, de nos jours, grâce à la connaissance de l'esprit, une telle chose peut être comprise, aimerait bien se dire : si seulement une telle connaissance pouvait saisir les humains, seulement aussi fortement qu'ils soient saisis lorsqu'ils entendent que les rayons X ou la télégraphie sans fil ont été trouvés ! Au vu de ce qui se passe dans l'âme d'un chercheur de l'esprit, on aimerait dire qu'il est très nécessaire pour la civilisation actuelle que les humains en viennent à apprécier les forces qui peuvent être trouvées sur le chemin spirituel pour le renforcement de l'humain, tout comme ce qui peut être utile et bénéfique dans la vie extérieure.
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 Avec cela nous avons comme je le crois touché une exigence importante de la civilisation actuelle. Les connaissances spirituelles scientifiques, je le répète, ne sont pas des spéculations, ce sont des expériences. Et si, si peu de gens les acceptent encore aujourd'hui, c'est parce que la plupart d'entre eux se laissent aveugler par les conceptions matérialistes de science de la nature, se jettent leurs propres préjugés sur le chemin, n'utilisent pas leur bon sens et ne peuvent donc pas examiner de manière correcte ce que dit le scientifique de l'esprit. Ils disent toujours : nous ne pouvons pas voir nous-mêmes ce que dit le chercheur de l'esprit. Je voudrais savoir combien de gens qui croient aux passages de Vénus ont déjà vu un passage de Vénus ! J'aimerais savoir combien de personnes qui disent que l'eau est composée d'hydrogène et d'oxygène ont déjà observé dans un laboratoire comment on établit que l'eau est composée d'hydrogène et d'oxygène, et ainsi de suite. Il existe pourtant une logique du bon sens. Grâce à elle, on peut vérifier ce que dit le chercheur de l'esprit. Je ne peux certainement pas peindre des illusions devant ceux qui utilisent leur bon sens, je ne peux pas leur raconter des fantaisies, car ils peuvent faire attention, grâce à leur bon sens, si je parle comme un exalté ou si je parle dans des rapports logiques, si je parle comme quelqu'un qui met idée sur idée, comme on le fait aussi dans la science la plus exacte. Celui qui acquiert une telle connaissance saine de l'humain et une telle vision de l'humain pourra distinguer s'il a devant lui un fantaisiste ou un humain qui doit être pris au sérieux parce qu'il sait habiller sa vision de formes logiques saines et qu'il ne donne pas l'impression d'être un exalté. Nous devons décider de beaucoup de choses dans la vie de cette manière ; pourquoi ne déciderions-nous pas ainsi de ce qui est le plus important : la compréhension de l'ordre du monde ? La science de l'esprit est quelque chose de vécu, quelque chose qui doit être expérimenté, pas quelque chose qui s'obtient uniquement par des déductions logiques.
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Si l'on apprend donc à connaître les visions du monde par, j'aimerais dire, la combinaison entre l'imagination et la moralité inspirée, alors on apprend à connaître encore autre chose, alors on apprend à reconnaître ce qu'il en est de la contradiction entre ce que l'on appelle la causalité naturelle, la nécessité naturelle, et l'élément dans lequel l'humain vit en tant que dans sa liberté. Car c'est seulement dans l'élément de la liberté que nous pouvons vivre avec nos impulsions morales. Nous regardons la nature extérieure. Ce que l'on appelle le lien nécessaire entre ce qui suit et ce qui précède, ce que l'on appelle la causalité générale, exerce une influence écrasante sur la conception de la nature qui s'est développée au cours des trois ou quatre derniers siècles. C'est ainsi que la nature, y compris l'être humain, se présente, comme si tout était saisi par une nécessité naturelle. Mais alors, il en irait mal de notre liberté ; nous ne pourrions pas agir autrement que ce que la nécessité naturelle impose en nous. La liberté serait une impossibilité si le monde était constitué comme le veut la vision de science de la nature devenue populaire au cours des trois ou quatre derniers siècles.
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Mais si l'on a acquis le point de vue que je viens de décrire, le point de vue de l'observation en dehors du corps humain, alors tout ce qui est imprégné de nécessité se présente à nous en quelque sorte comme une sorte de corps naturel. Et ce corps naturel fait naître en tous lieux possibles une âme naturelle, un esprit naturel. Le corps naturel est en quelque sorte ce que le monde en devenir a éjecté et rejeté ; l'esprit naturel, l'âme naturelle est ce qui croît dans l'avenir.
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De même que lorsque je vois un cadavre devant moi, ce cadavre n'a plus la possibilité de suivre autre chose que les nécessités que le spirituel-d'âme qui l'a habité lui a dictées, de même ce qui est cadavérique dans la nature extérieure n'a rien en lui de plus que les nécessités. Mais à chaque endroit, ce qui pousse dans l'avenir jaillit. Notre science de la nature a seulement été habituée à observer le cadavre de la nature, elle ne voit donc partout que la nécessité. La science de l'esprit doit s'y ajouter. Elle verra la vie qui germe, éclôt partout.
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Mais l'humain est ainsi placé, d'un côté, dans la causalité naturelle et de l'autre côté, dans ce qui est aussi là, mais qui ne contient pas de causalité, mais qui contient quelque chose qui est égal à l'élément de liberté vécu intérieurement.
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Cet élément de liberté, nous l'expérimentons tel que je l'ai présenté dans ma "Philosophie de la liberté", lorsque nous nous élevons à la pensée intérieurement transparente et pure, qui est en fait une émanation de notre activité de volonté. Vous trouverez plus de détails dans ma "Philosophie de la liberté".
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Ainsi, ce que nous conquérons en nous créant une possibilité de connaissance en dehors du corps humain nous transporte dans un monde où l'opposition entre la nécessité naturelle et la liberté devient explicable. Nous apprenons à connaître la liberté elle-même dans le monde. Nous apprenons à nous sentir dans un monde où la liberté est/génère. Si je vous décris quelque chose comme ça, ce n'est pas pour vous montrer uniquement le contenu de ce que je décris, mais j'aimerais vous montrer ce que je décris parce que j’aimerais vous y montrer comment l'humain arrive à un certain état d'âme en s'imprégnant de connaissances qui sont tirées de telles régions, en ce qu'il se vivifie avec telles connaissances.
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De même que nous sommes envahis par de la joie lorsque nous vivons un événement extraordinairement joyeux comme maints humains, quand ils ont bu tant et tant de vin de Moselle, sont complètement envahis par cette humeur qui vient justement du vin de Moselle, de même l'état d'âme entier de l'humain peut être saisi par quelque chose de si réellement spirituel qui pénètre l'humain. Quand sa constitution d'âme a-t-elle été saisie par quelque chose dont elle n'est d'abord saisie que dans la vie extérieure, mais alors à force d'ombre ? Lorsque l'impératif catégorique ou la conscience s'éveille face aux obligations morales.
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Mais le contenu de cette conscience s'éclaire maintenant, et il prend aussi une autre nuance de sentiment. Car que s'est-il réellement passé - que l'humain soit lui-même un chercheur d'esprit, qu'il reçoive ce que le chercheur d'esprit apporte par son bon sens humain et l'intègre comme connaissances dans son âme -, que s'est-il passé avec l'humain ? Il s'est associé à quelque chose, il s'est associé à quelque chose avec lequel on ne peut s'associer que si l'on sort de soi-même, si l'on s'aliène à soi-même. Vous ne trouverez pas de meilleure définition, plus réaliste, de l'amour et du sentiment amoureux que ce que l'on peut décrire comme l'état d'âme qui vous envahit lorsque vous pénétrez sans corps dans l'essentialité du monde extérieur. Si les impératifs moraux agissent autrement comme une contrainte, ils peuvent être coulés dans une forme telle qu'ils apparaissent imprégnés du même sentiment dont doivent être imprégnées les connaissances de la science de l'esprit. Ces impulsions morales, ces impératifs moraux peuvent apprendre de ce que l'on reçoit comme humeur de l'âme en recevant la science de l'esprit ; cette morale peut être réchauffée par ce qui doit vivre dans la science de l'esprit au sens le plus élevé : l'amour.
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C'est ce que j'ai essayé de montrer dans ma "Philosophie de la liberté", à savoir que l'impulsion la plus digne de l'humain pour l'action morale est l'amour. Au sein de l'évolution moderne de l'esprit, il a déjà été question de ces choses de manière plus instinctive qu'il ne peut l'être aujourd'hui, alors que nous pouvons, si nous le voulons, être plus avancés dans la science de l'esprit. Kant a parlé une fois de l'obligation impérative, de l'impératif catégorique qui, j'aimerais dire, dompte l'humain et qui ne permet aucune ingérence d'une quelconque sympathie. Ce que l'on fait par devoir moral, on le fait parce qu'on le doit. C'est pourquoi Kant dit : devoir, sublime et grand nom, qui ne porte rien chez toi qui puisse signifier flatterie ou quoi que ce soit de ce genre, mais seulement la soumission la plus stricte. - Schiller trouvait que cette soumission servile au devoir n'était pas digne de l'humain. Et il a opposé à cette exécution kantienne ce qu'il a si bien, si magnifiquement exprimé dans ses "Lettres sur l'éducation esthétique de l'humain".
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Mais nous avons seulement besoin de prendre une petite épigramme que Schiller a forgée contre ce concept kantien rigoriste et rigide du devoir, et nous avons une opposition humaine importante en ce qui concerne la vie morale : "Je sers volontiers mes amis" - dit Schiller - "mais je le fais malheureusement avec inclination. Et c'est ainsi que je m'en veux souvent de ne pas être vertueux". Il veut dire qu'au sens kantien, il ne faudrait pas aimer servir ses amis, mais se soumettre au devoir en obéissant. Mais ce qui peut rendre la vie humaine digne d'être vécue, c'est l'accomplissement de ce que Goethe dit en quelques mots de manière tout à fait monumentale : le devoir, où l'on aime ce que l'on se commande à soi-même. - Mais le sentiment d'aimer ce que l'on se commande à soi-même ne peut être stimulé que par l'état de l'âme humaine qui vient en état dans l'acquisition de la science de l'esprit.
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Ainsi, lorsque l'on se plonge dans la science de l'esprit, il n'y a pas quelque chose qui se déroule à côté de la vie, comme prêcher la morale, mais il y a là un développement de force qui saisit directement le vouloir moral. Il y a là un fondement de la morale. Il y a là ce qui déverse en l'humain l'amour moral. La science de l'esprit ne prêche pas seulement la morale, la science de l'esprit, lorsqu'elle est prise dans tout son sérieux, dans toute sa force, fonde la morale, non pas en donnant des paroles de morale, mais en donnant la force de l'amour vertueux, de la vertu aimante.
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La science de l'esprit n'est pas purement une théorie, elle est vie. Et lorsque l'on s'approprie de la science de l'esprit, ce n'est pas purement une réflexion, c'est quelque chose comme une absorption de la vie, comme la respiration elle-même. C'est ce que cette science de l'esprit veut apporter à la civilisation moderne dans le domaine moral, c'est ce qu'elle doit lui apporter. Car dans les temps anciens, je l'ai évoqué avant-hier, on avait aussi une science de l'esprit, mais une science instinctive. D'où venait la science de l'esprit de l'ancienne sagesse orientale qui s'est développée il y a des millénaires ? Il s'agissait d'un sourd, d'un onirique se rendre le monde image. Elle montait des instincts humains, de la vie des pulsions humaines. Cette science de l'esprit était instinctive. Les humains voyaient dans la nature par une sorte de clairvoyance. Et cette clairvoyance était liée à leur sang, était liée à leur corporéité extérieure. Mais les impulsions morales de l'époque étaient également liées à ce sang, à cette corporéité extérieure. Les deux provenaient d'une source. L'humanité - je l'ai dit et répété en ces jours - traverse une évolution et croit que nous pouvons être comme les humains d'il y a des millénaires ; cela revient à croire que l'humain adulte peut être comme l'enfant. Nous ne pouvons plus nous tenir au point de vue des arts de clairvoyance primitifs de l'ancien Orient ou de l'ancienne Égypte. Nous sommes passés au galiléisme, au copernicisme. Nous avons progressé vers la vision qui monte dans l'intellect. Dans ces anciennes visions orientales, l'intellect n'était pas encore développé. Mais pour cela revanche, nous devons aussi chercher les impulsions de notre action morale de l'esprit et non des l'instinct.
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C'est ce qui est le plus grave aujourd'hui : en parlant d'idéaux ou d'impulsions de vie, les humains absolutisent toujours tout. Lorsqu'aujourd'hui, un humain de parti ou un théoricien exalté qui voudrait instaurer le royaume millénaire se présente, il dit : je veux ceci ou cela pour l'humanité - et il pense que ce qu'il dit là est bon pour l'humanité dans toutes les époques suivantes et sur toute la terre. Ce serait bon dans le sens le plus absolu. Celui qui regarde vraiment dans la vie de l'humanité en développement sait que ce qui est bon, ce qui est valable pour la vision du monde, ne correspond toujours qu'à une certaine époque, qu'il faut connaître la nature de cette époque. Lors de conférences précédentes, j'ai souvent dit ici que la science de l'esprit, orientée anthroposophiquement, telle que je l'exprime ici, ne s'imagine pas être quelque chose d'absolu. Mais elle croit qu'elle parle depuis le cœur du présent et de l'avenir proche, qu'elle dit pour les âmes humaines ce dont ces âmes humaines ont besoin dans le présent et l'avenir proche. Mais elle sait très bien, cette science de l'esprit, que lorsque, dans cinq cents ans, quelqu'un parlera à nouveau des grandes énigmes de l'immensité et des affaires de l'humanité, il parlera sur un autre ton, d'une autre manière, car il n'y a rien d'absolu dans ce sens, rien d'éternellement durable.
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C'est tout de suite par cela que nous agissons dans la vie, en ce que nous sommes capables de la comprendre dans sa vivacité, dans sa métamorphose, aussi là où nous sommes. Il est plus facile d'établir des idéaux absolus dans l'abstraction que de connaître d'abord son époque et de parler de ce qui lui convient à partir de l'essence de cette époque. Ensuite, lorsque l'humain, en recevant les impulsions spirituelles scientifiques, s'imprégnera, comme cela a été indiqué, de ce qui lui vient de l'esprit, alors il saura qu'en tant qu'être humain, il est esprit, il est âme, alors il saura qu'il vit à travers le monde en tant qu'esprit et âme. Et alors, il s'adressera à tout autre être humain en tant qu'esprit et âme. On aimerait dire qu'il en proviendra un monstrueux si cela devient une science de l'esprit dans la vie humaine, si cela devient une mentalité imprégnant cette vie humaine, ainsi que l'on affronte l'autre humain avec une pleine conscience, comme une énigme que l'on doit résoudre, parce que l'on regarde avec chaque humain dans un infini, dans des souterrains et des abîmes spirituels.
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Ce qui se forme là à partir de cette vision réelle du cohumain en tant qu'esprit et âme donnera des forces sociales et morales qui devront constituer la base d'un véritable traitement de la question sociale si brûlante à notre époque. Je ne peux pas me représenter autre chose que ceux qui souffrent certains tourments de l'âme, qui pénètrent toute l'essence de la question sociale et qui, en même temps, laissent agir sur eux la constitution actuelle de l'humanité. Nous vivons à une époque où la question sociale doit être résolue d'une certaine manière. Nous vivons en même temps à une époque où les promoteurs de l'ordre social sont habités par les pulsions les plus antisociales, où l'exigence d'une organisation sociale de la vie apparaît comme la contrepartie de ce qui vit dans l'âme humaine comme pulsions antisociales. On a beau élaborer les plus beaux programmes, on a beau se faire de belles idées sur ce qui doit devenir la solution de la question sociale, on ne peut trouver un chemin vers la solution que si l'esprit est vu, senti, ressenti parmi les humains, si les humains se confrontent les uns aux autres de telle sorte qu'ils respectent, protègent, honorent, aiment l'esprit et l'âme de leurs semblables, et pas seulement ce que l'on a aujourd'hui à côté de soi dans son prochain/cohumain.
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C'est pourquoi, dans mon livre "Les points essentiels de la question sociale", j'ai exigé que la vie de l'esprit soit séparée du reste de la vie sociale, afin que cette vie de l'esprit ne puisse être placée que sur ses propres bases, qu'elle puisse suivre purement la nature humaine, indépendamment de l'État et indépendamment des impulsions économiques. Seule une telle vie de l'esprit libre répandra réellement parmi les humains des instincts sociaux, des conceptions et des mentalités sociales. La moralité sociale dépend aussi de l'assimilation par les humains, dans leur état d'âme, de ce qu'ils peuvent devenir en suivant ce que l'on a à dire à partir des recherches de la science de l'esprit.
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Et l'élément religieux, dans lequel l'humain doit reposer en tant qu'ensemble précieux et digne, afin qu'il ne se sente pas comme un simple voyageur solitaire dans le monde, mais comme un membre de l'ensemble du monde, ne peut être attisé et stimulé, dans le sens dont l'humain moderne a besoin, que par ce qui est conquis comme ambiance dans la poursuite de la science de l'esprit.
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Ces événements de l'ordre cosmique ou de l'évolution humaine sur lesquels se portent les regards des sentiments religieux, ils sont là comme des faits. Le mystère du Golgotha, par exemple, se tient là comme un fait. Ce qui s'est passé en Palestine au début de notre ère, l'incarnation du Christ en Jésus, est un fait. Il faut distinguer ce fait, ce fait objectif, de la manière dont l'humain s'approche de la compréhension, de la contemplation d'un tel fait. À l'époque où le christianisme s'est d'abord répandu, il a pu s'écouler au sein des conceptions de l'humanité qui étaient encore venues de l'Orient ancien, on a compris ce qui s'est passé en Palestine comme l'événement du Golgotha avec des représentations qui venaient d'une certaine manière des temps anciens, des conceptions primitives de l'humanité. Tout au long des siècles, les humains qui pouvaient l'être étaient honnêtes et sincères, comprenant l'événement du Golgotha à travers de telles représentations. Puis vint l'époque où le galiléisme fit son apparition, où Giordano Bruno dépassa l'espace d'une manière si étrange pour la vision humaine, en montrant que ce qui est là-haut le firmament bleu n'est que ce qui vit en nous-mêmes, les limites que nous fixons nous-mêmes, tandis que dans un vaste océan spatial, les étoiles sont à l'infini. Tout ce que Copernic a apporté, tout ce qui a été introduit dans la nouvelle vision du monde extérieur par les esprits qui ont vécu jusqu'à aujourd'hui, est arrivé. À cette époque, les humains se sont habitués intérieurement à une autre vision du monde que celle par laquelle le christianisme a d'abord été compris. C'est aussi à cette époque qu'un nouveau rapport doit être établi avec les fondements religieux de l'évolution de l'humanité. Il ne s'agit pas d'ébranler les faits qui sont à la base de l'évolution religieuse de l'humanité. Mais il s'agit de faire appel aujourd'hui à la conscience humaine moderne de telle sorte que l'humain d'aujourd'hui puisse comprendre l'événement du Christ à partir de son état d'âme, comme il le doit.
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Ceux qui sont les plus honnêtes et les plus respectueux envers la religion sont ceux qui disent qu'il faut aussi chercher un nouveau chemin vers les faits anciens sur le terrain religieux. La science de l'esprit orientée anthroposophiquement devient la meilleure préparation à la compréhension moderne du christianisme ou d'autres contenus religieux. Ceux qui ne l'admettent pas ne sont pas honnêtes avec la vie religieuse, car ils veulent préserver les chemins qui mènent aux fondements de la vie religieuse, auxquels l'humain d'aujourd'hui, s'il rend hommage aux conceptions de son temps, ne peut pas rendre hommage.
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Nous en sommes arrivés au matérialisme à l'époque moderne. Certes, différentes sortes d'humains sont devenus les instigateurs du matérialisme ; mais parmi ces humains, il y a aussi ceux qui ont conservé certaines anciennes habitudes de vie dans l'évolution de l'humanité, des habitudes de vie qui sont allées jusqu'à donner aux confessions un monopole sur tout ce qui peut être dit sur l'esprit et l'âme. Du fait que les confessions de foi avaient seules le droit de décider de ce qu'il fallait croire sur l'esprit et l'âme, la recherche sur la nature s'est retrouvée sans esprit. La recherche sur la nature croit aujourd'hui qu'elle a pris sa forme parce qu'il doit en être ainsi dans la recherche sur la nature, qu'il faut éliminer l'esprit. Oh non, la recherche sur la nature est devenue ainsi parce qu'autrefois il était interdit de faire des recherches sur la nature avec l'esprit, car c'était l'Église qui décidait de l'esprit et de l'âme. Et aujourd'hui, on perpétue les habitudes et on les affiche en plus comme un jugement scientifique sans préjugés.
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Qu'on regarde seulement une fois chez de tels chercheurs qui doivent être loués au plus haut point dans le sens d'une recherche matérialiste, par exemple comme le père jésuite et chercheur sur les fourmis Wasmann, l'excellent chercheur matérialiste dans le domaine de la recherche sur la nature, un chercheur qui ne laisse pas non plus entrer une once d'esprit de ce qui est le dogme. L'esprit et l'âme doivent rester en dehors de cela. C'est pourquoi la science extérieure est matérialiste. Ce ne sont pas les porteurs des religions de confession qui sont les fondateurs du matérialisme moderne, loin de là. Aussi paradoxal que cela puisse paraître aujourd'hui, c'est ainsi : parce que l'Église n'a pas permis à l'esprit d'entrer dans la contemplation de la nature, la science de la nature est devenue dépourvue d'esprit. Les autres n'ont fait qu'en prendre l'habitude. La science de l'esprit d'orientation anthroposophique doit réintroduire l'esprit dans l'étude de la nature. Encore une fois, je voudrais dire que cette science de l'esprit ne se base pas sur le fait que l'esprit doit seulement, comme dans le matérialisme, faire de temps en temps des visites de logis ou de brèves visites passagères, afin que l'humain puisse se convaincre qu'il y a un esprit - non, cette science de l'esprit veut montrer que dans les petites et les grandes choses, dans tout ce qui est matériel, il y a toujours et partout de l'esprit, que l'on peut toujours et partout suivre l'esprit. Mais du fait que la science de l'esprit orientée anthroposophiquement explore toujours et partout l'esprit dans ce qu'il y a de plus matériel, elle démontre qu'il n'y a pas plus de matière à côté de l'esprit en tant qu'entité indépendante qu'il n'y a de glace dans l'eau en tant qu'entité indépendante - la glace est de l'eau transformée, l'eau est refroidie, la matière est esprit, solidifiée. Il suffit de l'expliquer de manière correcte. En montrant comment l'esprit agit partout où il y a de la matière, partout où il y a une vie extérieure, et en amenant l'humain à s'unir à l'esprit qui agit, la science de l'esprit orientée anthroposophiquement fournit aujourd'hui encore les impulsions nécessaires à un véritable approfondissement religieux.
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Mais on vit donc bien des choses différentes sur ce champ. Voyez-vous, voici l'expérience d'un homme même bien intentionné. Quelqu'un dit : la science de l'esprit telle que la donne Steiner, je ne peux pas l'examiner ; elle peut contenir des vérités, mais il faut la tenir complètement à l'écart de toute vie religieuse, car la vie religieuse, loin de toute connaissance, doit représenter une relation directe, une union directe de l'humain avec Dieu. Et maintenant, l'intéressé dit très curieusement : à notre époque, nous avons trop d'intérêt religieux, trop d'expérience religieuse, les humains veulent toujours vivre quelque chose de religieux. Ils veulent avoir un intérêt religieux. On n'a pas besoin de tout cela dans la religion. Dans la religion, on n'a besoin que de l'unité immédiate de l'humain avec Dieu. Fini, dit l'homme d'église en question, avec tout intérêt religieux, toute expérience religieuse.
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Eh bien, un humain sans préjugés doit dire aujourd'hui que si les humains aspirent encore aujourd'hui à une expérience religieuse peu claire, s'ils éveillent encore en eux un intérêt religieux peu clair, c'est justement le début de cette aspiration à trouver vraiment un chemin, comme je vous l'ai décrit maintenant, vers l'élément religieux. Celui qui veut honnêtement et sincèrement la vie religieuse devrait saisir l'impulsion de l'intérêt religieux, de l'expérience religieuse. Au lieu de cela, l'humain d'Église réprouve l'expérience religieuse, l'intérêt religieux. On se demande aujourd'hui où se trouve la véritable compréhension religieuse, chez ceux qui parlent ainsi ou chez ceux qui essaient de parler comme je vous ai parlé aujourd'hui. Mais là aussi, il faut reconnaître les gens à leurs fruits.
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Un homme qui est aussi un homme d'Église, mais qui est aussi professeur d'université, a tenté récemment, dans une conférence, de réfuter la science de l'esprit orientée anthroposophiquement. Deux de mes jeunes amis ont assisté à cette conférence, et ils ont pu s'exprimer ensuite lors de la discussion. Comme le contexte l'exigeait, ces deux jeunes gens, qui avaient pourtant bien reçu les impulsions de la science de l'esprit, ont présenté des paroles de la Bible pour prouver à quel point ce qui est écrit dans la Bible, si on le comprend correctement, correspond à ce que la science de l'esprit orientée anthroposophiquement a à dire dans ce domaine. Et là, le président, qui était un vrai homme d'Église, n'a pas pu s'empêcher de dire à un moment donné : "Le Christ n'a pas raison : ici, le Christ se trompe ! On pouvait lui rétorquer : tu crois donc en un Dieu qui se trompe ! Belle attitude/mentalité religieuse. Elle fleurit étrangement aujourd'hui. La mentalité religieuse est seulement authentique lorsqu'elle se transforme en vie morale. Mais là, on fait de drôles d'expériences. Je trouve maintenant que toute une série de journaux allemands ont menti du début à la fin sur ce qui apparaît comme conséquence sociale dans cette science de l'esprit orientée anthroposophiquement, et c'est à peu près ce qui peut être dit de plus général. Mais les humains trouvent cela compatible avec la morale d'aujourd'hui, à une époque où ce qui suit peut se produire, disons, comme conséquence morale de la pratique religieuse. Récemment, dans une ville, un chanoine, c'est-à-dire un homme d'Église de type catholique, a tenu une conférence sur cette science de l'esprit, et à la fin, il a dit : convainquez-vous en lisant les écrits de l'adversaire de la vision du monde que cet homme défend, car vous ne pouvez pas lire ses propres écrits ni ceux de ses partisans. Le pape a en effet interdit aux catholiques de les lire.
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La recommandation d'apprendre quelque chose à partir de ce qui est malveillant, à partir des écrits adverses les plus malveillants, est la conséquence morale de certaines pratiques religieuses actuelles. Il n'est pas étonnant que ce que nous avons vécu au cours des cinq dernières années se soit déversé sur le monde à partir de tels fondements de la vie. Ne s'agissait-il pas d'une dérive superficielle du mensonge, de la haine de l'humain et de bien d'autres choses, mais qui s'enracinait et s'enracine encore aujourd'hui dans les profondeurs de l'âme humaine ? Le fait que l'on a vécu ne devrait-il pas inciter à se demander très sérieusement s'il n'est pas nécessaire de réapprendre à fond ? Une sorte d'immoralité historique mondiale n'est-elle pas apparue à la surface de l'histoire mondiale actuelle ? Ou est-ce un sentiment religieux qui s'est manifesté dans le monde au cours des cinq dernières années ? Les mentalités qui n'auraient pas eu des siècles, des millénaires pour travailler à l'amélioration de l'humanité, vous voyez aujourd'hui leurs fruits ! La théologie du XIXe siècle ne sait plus rien de la spiritualité de l'événement du Golgotha. Cette spiritualité, ce Christ divin dans l'humain Jésus, sera retrouvé sur le chemin de la science de l'esprit orientée anthroposophiquement. De là, elle pénétrera à nouveau dans les âmes humaines pour les inciter à ne pas se contenter de prêcher la morale, mais à fonder en elles le bon instinct, la bonne impulsion de l'action et du travail moraux dans le monde. Un renouvellement, une construction ne sont-ils pas manifestement nécessaires ? Cette nécessité ne s'impose-t-elle pas si l'on considère les événements des cinq ou six dernières années, n'y voit-on pas les fruits de ce qui a vécu pendant des siècles sous la surface et qui est maintenant remonté à la surface ? Cela ne devrait-il pas être la preuve de la nécessité d'un travail religieux et moral approfondi ?
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La science de l'esprit orientée anthroposophiquement veut collaborer à ce travail, dont toute personne impartiale doit aujourd'hui admettre la nécessité si elle ne dort pas avec son âme au milieu des grands événements de l'époque. Et celui qui veut la critiquer, la condamner devrait d'abord se poser la question fondamentale : veut-elle sincèrement collaborer au progrès réel de l'humanité ? - Et lorsqu'il se sera consciencieusement informé, de manière à pouvoir porter un jugement à ce sujet, alors seulement apparaîtra dans quelle mesure cette science de l'esprit orientée anthroposophiquement a le droit d'y collaborer. Car elle veut collaborer honnêtement et sincèrement au progrès nécessaire, au changement de mentalité et au réapprentissage de l'humanité.