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Œuvres complètes de Rudolf Steiner - GA334

DE L'ÉTAT UNITAIRE À L’ORGANISME SOCIAL TRI-ARTICULÉ.




LES FONDEMENTS SPIRITUELS SCIENTIFIQUES DE LA SANTÉ CORPORELLE ET D'ÂME -
Deuxième conférence,
Bâle, 6 janvier 1920
DIE GEISTESWISSENSCHAFTLICHEN GRUNDLAGEN DER LEIBLICHEN UND SEELISCHEN GESUNDHEIT -
Zweiter Vortrag,
Basel, 6. Januar 1920

 


 

Les références Rudolf Steiner Œuvres complètes ga 334  035-056 1983  06/01/1920



Original





Traducteur: FG v.01 - 09/05/2022 Editeur: SITE

Avant d'aborder demain, à la suite de l'exposé introductif d'hier sur les chemins et les buts de la science de l'esprit, les conséquences importantes de cette science de l'esprit, qui touchent immédiatement l'intérêt du présent, et qui traitent du point de vue de la science de l'esprit sur les forces morales, sociales et religieuses de l'être humain, j'aimerais insérer aujourd'hui une considération sur ce que la science de l'esprit a à dire sur la santé corporelle et d'âme de l'humain. Une considération, telle que celle d'aujourd'hui, est justifiée par le fait que finalement, l'humain pourra seulement se fixer des objectifs moraux dignes de l'humain, se fixer des tâches sociales et produire une vie religieuse correspondante à partir des profondeurs de son âme, que si ces objectifs et ces productions sont fondés sur ce que l'on peut appeler sa capacité, qui repose sur la santé corporelle, d'âme et spirituelle.

01

Bevor ich anschließend an die gestrigen einleitenden Ausführungen über Wege und Ziele der Geisteswissenschaft morgen zu jenen wichtigen, insbesondere das Interesse der Gegenwart unmittelbar berührenden Konsequenzen dieser Geisteswissenschaft schreiten werde, welche den geisteswissenschaftlichen Gesichtspunkt für die sittlichen, sozialen und religiösen Kräfte des Menschenwesens behandeln, möchte ich heute eine Betrachtung einfügen über dasjeni­ge, was Geisteswissenschaft zu sagen hat über leibliche und seelische Gesundheit des Menschen. Gerechtfertigt wird eine solche Betrach­tung wie die heutige ja auch deshalb sein, weil schließlich der Mensch sich nur dann menschenwerte und menschenwürdige sittli­che Ziele setzen, soziale Aufgaben stellen und ein entsprechend religiöses Leben aus den Untergründen seiner Seele wird hervor­bringen können, wenn zugrunde liegt diesen seinen Zielsetzungen und Hervorbringungen das, was man nennen kann seine auf leib­licher, seelischer und geistiger Gesundheit ruhende Tüchtigkeit.

Vous supposerez d'emblée que si l'on devait parler du fondement de la santé dans le sens spirituel scientifique anthroposophique, alors ce sont tout de suite les facteurs spirituels et d'âme qui y entrent en considération qui seront particulièrement touchés. Maintenant, avec une telle réflexion, on se heurte cependant aussitôt à l'une des questions les plus anciennes et en même temps, on peut le dire, les plus controversées de la vision du monde humaine : la question du pendant du psychique-spirituel dans l'entité humaine avec le physique-corporel absolument. On a beaucoup réfléchi, on a fait beaucoup de recherches avec les moyens de différents domaines scientifiques sur cette question : comment le spirituel-psychique de l'humain s'articule-t-il en fait avec le physique-corporel ?

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Sie werden von vornherein voraussetzen, daß, wenn im geisteswissenschaftlich-anthroposophischen Sinne über die Grundlage des Gesundseins gesprochen werden soll, dann gerade die geistigen und seelischen Faktoren, die dabei in Betracht kommen, besonders berührt werden. Nun stößt man aber mit einer solchen Betrachtung sofort auf eine der ältesten und zu gleicher Zeit, man darf sagen, strittigsten Fragen menschlicher Weltanschauung: auf die Frage nach dem Zusammenhange des Seelisch-Geistigen in der Men­schenwesenheit mit dem Leiblich-Physischen überhaupt. Vieles ist nachgedacht, vieles ist nachgeforscht worden mit den Mitteln ver­schiedener wissenschaftlicher Gebiete über diese Frage: Wie verhau sich eigentlich das Geistig-Seelische des Menschen zum Leiblich-Physischen?

La science de l'esprit pensée ici doit se placer au point de vue où elle ne peut pas considérer d'emblée cette question telle qu'elle est habituellement posée, comme étant correctement posée. On demande habituellement : comment l'esprit ou l'âme de l'humain se rapporte-t-il à son corps, à son organisation physique ? On ne tient en cela pas compte de si ce que nous pouvons appeler la constitution d'âme et la capacité d'âme de l'humain, placés sous le coup de l'arbitraire, ne fonde pas, peut-être de différentes manières, chez différents humains, un rapport particulier entre l'esprit et le corps, si l'humain ne pouvait pas, par certains rapports, intervenir dans son organisation corporelle précisément par ces forces qu'il développe dans son âme. Et cette question ne peut être traitée que par une considération spirituelle scientifique, comme celle que je me suis permis de démarrer hier devant vous. Car si nous considérons tout de suite ce qui a conduit la science occidentale à ses triomphes, dans le sens où elle a été caractérisée hier, nous devons dire qu'il ne s'agit pas d'un élément qui mène à l'humain, mais d'un élément qui, sous une certaine relation, éloigne en fait de l'humain.

03

Die hier gemeinte Geisteswissenschaft muß sich auf den Stand punkt stellen, daß sie diese Frage so, wie sie gewöhnlich gestellt wird, nicht von vornherein schon als eine richtig gestellte ansehen kann. Man fragt gewöhnlich: Wie verhält sich des Menschen Geist oder Seele zu seinem Leib, zu seiner physischen Organisation? Man berücksichtigt dabei nicht, ob das, was wir die unter die Willkür gestellte Seelenverfassung und Seelentüchtigkeit des Menschen nen­nen können, nicht vielleicht in verschiedener Weise bei verschie­denen Menschen ein besonderes Verhältnis begründet zwischen Geist und Leib, ob nicht eingreifen könnte durch gewisse Verhält­nisse der Mensch gerade durch diese Kräfte, die er in seiner Seele entwickelt, in seine leibliche Organisation. Und diese Frage kann eigentlich nur eine geisteswissenschaftliche Betrachtung behandeln, wie diejenige ist, die ich mir erlaubte gestern vor Ihnen anzustellen. Denn gerade wenn wir das in Betracht ziehen, was die Wissenschaft des Abendlandes in dem Sinne, wie sie gestern charakterisiert worden ist, zu ihren Triumphen geführt hat, so müssen wir sagen: es ist dies nicht ein Element, das zum Menschen hinführt, sondern es ist ein Element, das in einer gewissen Beziehung eigentlich vom Menschen entfernt.

Qu'est-ce que le scientifique qui a adopté les principes des trois ou quatre derniers siècles recherche particulièrement dans sa science ? Il s'efforce en particulier d'obtenir des représentations des choses extérieures et de l'humain dans lesquelles les impulsions des sensations et de la volonté humaine interviennent le moins possible, voire pas du tout. Plus on parvient à distinguer tout ce que l'on peut appeler le subjectif-personnel de l'observation scientifique, plus on croit avoir atteint l'idéal de cette observation scientifique. Aujourd'hui, le physicien, le biologiste ne croit plus pouvoir remplir sa mission s'il mêle à ses constatations quelque chose qui peut seulement être saisi intérieurement dans l'âme.

04

Was strebt der Wissenschafter, welcher die Grundsätze der letzten drei bis vier Jahrhunderte angenommen hat, für seine Wissen­schaft besonders an? Er strebt besonders an, solche Vorstellungen über die äußeren Dinge und auch über den Menschen zu gewinnen, in die sich möglichst wenig, ja womöglich gar nicht einmischen die menschlichen Gefühle und Willensimpulse. Je mehr man alles das, was man das Subjektiv-Persönliche nennen kann, auseinanderzu­halten vermag von wissenschaftlicher Betrachtung, um so mehr glaubt man das Ideal dieser wissenschaftlichen Betrachtung erfüllt. Der Physiker, der Biologe glaubt heute seiner Aufgabe nicht mehr nachkommen zu können, wenn er irgend etwas, was nur innerlich in der Seele erfaßt werden kann, in seine Feststellungen einmischt.

Si j'ai la permission de remémorer à ce que j'ai caractérisé hier comme un idéal de la vision orientale du monde, appartenant à un passé lointain, il doit être dit que, puisque l'humain tout entier y était mis à contribution pour cette transformation, pour ce développement de la nature humaine qui, en Orient, constituait la base d'une vision du monde, cette méthode était l'antithèse complète de ce qui nous apparaît aujourd'hui comme un idéal scientifique.

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Wenn ich erinnern darf an dasjenige, was ich als ein allerdings einer weiten Vergangenheit angehöriges Ideal orientalischer Weltbetrachtung gestern charakterisierte, so muß gesagt werden: da dort der ganze Mensch herangezogen wurde zu jener Umwandlung, zu jener Entwickelung der Menschennatur, die im Orient die Grundla­ge zu einer Weltanschauung bildeten, so war diese Methode das völlige Gegenbild von dem, was uns heute als wissenschaftliches Ideal erscheint.

Maintenant, quand on s'adonne à de telles choses, on doit aujourd'hui se défaire de bien des préjugés qui valent là, j'aimerais dire, comme des évidences, mais qui, dans peu de temps, ne seront plus des évidences, mais des préjugés conditionnés par l'éducation de l'humanité au cours des trois ou quatre derniers siècles.

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Nun muß man, wenn man sich solchen Dingen hingibt, heute gar viele Vorurteile abstreifen, die da gelten, ich möchte sagen, als Selbstverständlichkeit, die aber in kurzer Zeit keine Selbstverständ­lichkeiten mehr sein werden, sondern Vorurteile, die durch die Menschheitserziehung der letzten drei bis vier Jahrhunderte bedingt sind.

Si l'on se penche vraiment sur le caractère fondamental de ce qui caractérise toute notre pensée imprégnée de science, on constate qu'en fait, seule une partie, un membre de toute la nature humaine trouvent aujourd'hui grâce devant cette pensée : ce que l'on peut appeler l'élément intellectualiste, l'élément qui s'élève vers les pensées dénuées/libres de sentiment et de volonté, qui ne veut rien ajouter à ce représenter à partir de sa propre nature humaine subjective. De ce fait, l'humain entier en tant que tel ne participe pas au travail scientifique le plus important, mais seulement ce qui, de l'humain, est justement le porteur de la vie psychique/d'âme intellectualiste.

07

Wenn man wirklich eingeht auf den Grundcharakter desjenigen, was all unser durch die Wissenschaft imprägniertes Denken kenn­zeichnet, so findet man, daß eigentlich vor diesem Denken heute nur ein Teil, ein Glied der ganzen Menschennatur Gnade findet: dasjeni­ge, was man nennen kann das intellektualistische Element, das Element, das zu den gefühls- und willensfreien Gedanken aufsteigt, das nichts hinzutun will aus der eigenen, subjektiven Menschenna­tur zu diesem Vorstellen. Dadurch aber nimmt gerade an der wichtigsten wissenschaftlichen Arbeit der ganze Mensch als solcher nicht teil, sondern nur dasjenige vom Menschen, was eben der Träger des intellektualistischen Seelenlebens ist.

Ce que j'ai caractérisé hier comme l'effort véritablement occidental vers une vision du monde spirituelle-scientifique veut à nouveau, sans revenir aux idéaux orientaux, développer à partir de toute la nature humaine les forces de l'âme qui produisent une vision du monde. C'est pourquoi j'ai dû caractériser hier de la manière suivante les chemins de connaissance qui mènent à une telle vision du monde spirituelle scientifique orientée anthroposophiquement. Tandis que l'humain qui est purement scientifique développe spirituellement scientifiquement avec ses expériences ou avec son observation de la nature le représenter intellectualiste, celui qui veut s'élever à une vision spirituelle scientifique, doit remonter des profondeurs de sa vie psychique des sentiments purifiés, des impulsions de volonté purifiées. Il doit cependant se plonger dans un monde de pensées. Il doit justement ainsi pouvoir travailler intellectualistement comme seulement le scientifique le plus exact. Mais il se tient avec son être humain d'une autre manière que ce scientifique exact à l'intellectualité. Il s'immerge dans des mondes d'idées, il s'immerge dans ce que sinon seule la pensée pâle et à puissance d'ombre livre habituellement. Mais ainsi que l'on participe sinon seulement aux événements de la vie extérieure avec ses sympathies et ses antipathies, avec tout son monde émotionnel/de sensations, de même que l'on participe sinon seulement aux exigences de la vie avec ses impulsions de volonté, de même, chez celui qui veut chercher le chemin dans le monde spirituel dans le sens de cette science de l'esprit, le sentir, le vouloir, les sympathies et les antipathies accompagnent les pensées, les idées. Avec la façon et la manière dont les idées agissent/œuvrent, dont elles se positionnent les unes par rapport aux autres, on relie un élément intérieur de sympathie et d'antipathie, un vouloir intérieur que sinon on amène seulement en vis-à-vis à/de l'humain de chair et de sang ou de la nature dans un sens moindre, ou que l'on développe quand on a faim ou soif, ou quand d'autres tâches de la vie ordinaire sont posées. On est aussi intérieurement vivant que dans le vouloir sous l'influence de la faim et de la soif, que dans les sentiments que l'on développe envers des personnes aimées ou haïes, on est aussi intérieurement vivant dans les méthodes qui devraient conduire à la compréhension de la science de l'esprit. L'être humain tout entier, avec ses sentiments et son vouloir, prend part à ces méthodes. Cela développe justement d'autres connaissances, d'autres rapports avec le monde extérieur et aussi aux autres humains que la simple activité/propulsion intellectualiste.

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Was ich gestern charakterisierte als das wahrhaft abendländische Streben nach einer geisteswissenschaftlichen Weltanschauung, das will wieder, ohne etwa zurückzukehren zu orientalischen Idealen, aus der ganzen Menschennatur heraus die Seelenkräfte entwickeln, die eine Weltanschauung produzieren. Daher mußte ich gestern etwa in der folgenden Weise die Erkenntniswege charakterisieren, die zu einer solchen anthroposophisch orientierten geisteswissenschaftlichen Weltanschauung führen. Während der Mensch, der bloß wissenschaftlich ist, mit seinen Experimenten oder mit seiner Naturbeobachtung zusammen das intellektualistische Vorstellen geisteswissenschaftlichen entwickelt, muß derjenige, der zu einer geisteswissenschaftlichen Anschauung aufsteigen will, aus den Tiefen seines Seelenlebens heraufholen geläuterte Gefühle, geläuterte Willensimpulse. Er muß sich allerdings versenken in eine Gedankenwelt. Er muß ebenso intellektualistisch arbeiten können wie nur der exakteste Wissenschafter. Aber er steht mit seinem Menschen in anderer Weise als dieser exakte Wissenschafter zur Intellektualität. Er versenkt sich in Ideenwelten, er versenkt sich in dasjenige, was sonst nur der blasse, schattenhafte Gedanke liefert. Aber so, wie man sonst nur an den Ereignissen des äußeren Lebens mit seinen Sympathien und Antipa­thien, mit seiner ganzen Gefühlswelt teilnimmt, wie man sonst nur an den Forderungen des Lebens mit seinen Willensimpulsen teil­nimmt, so begleiten bei demjenigen, der den Weg in die geistige Welt hinein suchen will im Sinne dieser Geisteswissenschaft, das Fühlen, das Wollen, die Sympathien und Antipathien den Gedan­ken, die Ideen. Mit der Art und Weise, wie die Ideen wirken, wie sie sich zueinander stellen, verbindet man ein innerliches Sympathie-und Antipathie-Element, ein innerliches Wollen, das man sonst nur etwa dem Menschen von Fleisch und Blut oder der Natur in geringerem Sinne entgegenbringt oder das man entwickelt, wenn man Hunger oder Durst hat, oder wenn andere Aufgaben des gewöhnlichen Lebens gestellt sind. So innerlich lebendig wie im Wollen unter dem Einflusse von Hunger und Durst, wie in den Gefühlen, die man zu geliebten oder gehaßten Menschen entwik­kelt, so innerlich lebendig ist man bei den Methoden, die zur geisteswissenschaftlichen Einsicht führen sollen. Der ganze Mensch mit seinem Fühlen und Wollen nimmt teil an diesen Methoden. Das entwickelt eben andere Erkenntnisse, andere Verhältnisse zur Außenwelt und auch zu den anderen Menschen als bloß das intel­lektualistische Treiben.

Si maintenant ces connaissances qui deviennent de cette manière le contenu de la science de l'esprit - qui donc toutefois sont un livre à sept sceaux pour les cercles les plus larges de l'humanité actuelle, non pas parce que les spécialistes de la science de l'esprit scellent ce livre avec sept sceaux, mais parce que ceux qui devraient aborder cette science de l'esprit, pour ne pas avoir à l'aborder, le scellent d'abord avec les sept sceaux de leurs préjugés, de leurs moqueries et de leurs railleries -, si ce contenu de la science de l'esprit est alors reçu par les humains, si l'âme de l'humain s'unit à lui, alors il agit aussi différemment que le contenu du pur savoir intellectualiste. Il saisit immédiatement l'âme entière de l'humain. Il déverse des énergies, des forces dans l'âme entière de l'humain. Et lorsque le contenu de la science de l'esprit est acquis de telle sorte qu'il correspond aux grands pendants de la loi universelle, alors il déverse en quelque sorte dans l'âme humaine les mêmes forces que celles dont l'organisme humain est construit. Car l'organisme humain est construit à partir des forces du monde. La connaissance spirituelle scientifique remonte à nouveau à ces forces du monde. Il doit donc y avoir une harmonie/correspondance intérieure entre ce qui est connu par la science de l'esprit à partir de la légalité/légité du monde et ce qui naît de l'organisation de l'être humain en tant qu'être humain lui-même, en ce sens que l'être humain reçoit sa propre organisation à partir des fondements de l'ordre du monde.

09

Wenn nun diejenigen Erkenntnisse, die auf diese Weise Inhalt der Geisteswissenschaft werden — die ja allerdings für die weitesten Kreise der gegenwärtigen Menschheit ein Buch mit sieben Siegeln sind, nicht etwa, weil die Geisteswissenschafter dieses Buch mit sieben Siegeln versiegeln, sondern weil diejenigen, die herangehen sollten an diese Geisteswissenschaft, damit sie nicht heranzugehen brauchen, erst mit den sieben Siegeln ihrer Vorurteile und ihres Hohnes und Spottes es versiegeln —, wenn dieser Inhalt der Geisteswissenschaft dann von den Menschen aufgenommen wird, wenn sich die Seele des Menschen mit ihm vereint, so wirkt er daher auch anders als der Inhalt des bloß intellektualistischen Wissens. Er ergreift unmittelbar die ganze Seele des Menschen. Er gießt Ener­gien, Kräfte in diese ganze Seele des Menschen. Und wenn der Inhalt der Geisteswissenschaft so gewonnen ist, daß er entspricht den großen weltgesetzlichen Zusammenhängen, dann gießt er gewisser­maßen dieselben Kräfte in die menschliche Seele, aus denen der menschliche Organismus aufgebaut ist. Denn der menschliche Or­ganismus ist aus den Kräften der Welt heraus aufgebaut. Das geisteswissenschaftliche Erkennen geht wiederum zurück zu diesen Kräften der Welt. Also muß es ein innerliches Zusammenstimmen zwischen demjenigen geben, was aus der Weltgesetzlichkeit heraus erkannt wird durch Geisteswissenschaft, und dem, was bei der Organisation des Menschenwesens entsteht als der Mensch selbst, indem der Mensch aus den Grundlagen der Weltenordnung heraus seine eigene Organisation empfängt.

Mais cela a pour conséquence qu'il existe un tout autre rapport entre ce que l'on absorbe comme contenu de la science de l'esprit et l'ensemble de l'évolution de l'humain, qu'entre ce qui occupe seulement l'intellect, comme la science de la nature ou comme aujourd'hui la science sociale et d'autres choses semblables, et cet humain lui-même. Mais il y a quelque chose qui voile ce rapport. C'est pourquoi il est difficile pour celui qui n'a pas encore pénétré le sens propre de la science de l'esprit de se faire des représentations exactes sur de telles choses. Il doit absolument être dit : de même que la nature saine de l'humain est organisée de façon saine à partir du monde, de même ce qui est le contenu de la science de l'esprit est gagné de façon saine et peut donc, puisque çà comprend l'humain tout entier, agir non seulement sur l'intellect, mais à nouveau sur l'humain tout entier. Si l'on dit cela, celui qui est profane en matière de science de l'esprit tirera aujourd'hui la conclusion suivante. Il dira : "Certes, je veux bien admettre, tout d'abord de manière hypothétique, qu'en tant que spécialiste de la science de l'esprit, tu tires des pensées saines de ta contemplation du monde. Les pensées qui sont intellectuellement à puissance d'ombre n'agissent pas sur l'organisme humain ; les tiennes sont saisies sous prise en compte de toute la nature humaine, elles agissent donc sur l'organisme humain, on pourra donc les utiliser, supposons-le hypothétiquement, dans le sens de la nature humaine saine. Disons donc que ces pensées que tu développes par ta science de l'esprit comme des pensées saines, nous allons les utiliser de telle sorte que nous nous en remplissions, que nous les laissions agir sur nous, alors elles pourront agir comme un médicament, justement contre les déviations de la nature humaine par rapport à la santé.

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Das aber hat zur Folge, daß ein ganz anderes Verhältnis besteht zwischen dem, was man als Inhalt der Geisteswissenschaft aufnimmt, und der ganzen Entwickelung des Menschen, als zwischen dem, was nur den Intellekt beschäftigt, wie die Naturwissenschaft oder wie heute die Sozialwissenschaft und ähnliches, und diesem Menschen selbst. Aber es gibt etwas, was dieses Verhältnis verhüllt. Dadurch ist es schwierig für den, der noch nicht in den eigentlichen Sinn der Geisteswissenschaft eingedrungen ist, sich über solche Dinge genaue Vorstellungen zu machen. Durchaus muß gesagt werden: Wie die gesunde Natur des Menschen in gesunder Art aus der Welt heraus organisiert ist, so wird in gesunder Art das gewon­nen, was Inhalt der Geisteswissenschaft ist, und kann daher, da es den ganzen Menschen begreift, nicht nur auf den Intellekt, sondern wiederum auf den ganzen Menschen zurückwirken. Wenn man das sagt, so wird heute derjenige, der der Geisteswissenschaft gegenüber Laie ist, etwa folgenden Schluß ziehen. Er wird sagen: Gewiß, ich will dir zunächst hypothetisch zugeben, du ziehst als Geisteswissen­schafter gesunde Gedanken aus deiner Weltbetrachtung. Gedanken, die intellektualistisch schattenhaft sind, die wirken nicht auf den menschlichen Organismus; die deinigen sind unter der Inanspruchnahme der ganzen Menschennatur gefaßt, sie wirken also auf den menschlichen Organismus, also wird man sie brauchen können, nehmen wir hypothetisch an, im Sinne der gesunden Menschenna­tur. Sagen wir also: diejenigen Gedanken, die du durch deine Geisteswissenschaft als gesunde Gedanken entwickelst, werden wir so anwenden, daß wir uns mit ihnen erfüllen, sie auf uns wirken lassen, dann werden sie wie eine Arznei eben gegen Abirrungen der menschlichen Natur von der Gesundheit wirken können.

Aussi évidente que serait cette hypothèse, et aussi crédible qu'elle ait pu être chez certains humains superstitieux, elle correspond peu à la réalité telle que je viens de l'énoncer. Et c'est ici qu'il est nécessaire de toucher, je dirais, aux fondements qui doivent être posés pour que l'on puisse comprendre de façon correcte l'interaction entre le spirituel-psychique sain et la corporéité saine. Lorsque, par la naissance ou la conception, l'être humain passe des mondes spirituels à l'existence physique en se revêtant d'un corps physique, nous voyons bien comment ce qui se revêt de ce corps physique au niveau spirituel et psychique a besoin de temps pour s'exprimer. L'enfant arrive dans le monde physique avec ses dispositions. Mais il doit grandir. Nous pouvons suivre comment, de mois en mois, d'année en année, de décennie en décennie, dans l'organisation physique sort en premier/d'abord ce qui est prédisposé spirituellement dans l'humain. Celui qui, grâce à la science de l'esprit qui est pensée ici, acquiert la possibilité de pénétrer dans le pendant réel entre le spirituel-âme et le corporel-physique, il vient maintenant à la connaissance suivante, non par une quelconque fantaisie logique, mais par une observation pénétrante, tout à fait consciencieuse et poursuivie longtemps de la vie pendant de longues périodes :

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So naheliegend diese Hypothese wäre, und soviel Glauben sie auch bei gewissen abergläubischen Menschen gefunden hat, so wenig entspricht sie so, wie ich sie jetzt eben ausgesprochen habe, der Wirklichkeit. Und hier ist es nötig, gerade, ich möchte sagen, das Fundament zu berühren, das gelegt werden muß, damit man in der richtigen Art das Zusammenwirken zwischen gesundem Geistig-Seelischen und gesunder Leiblichkeit einsehen kann. Wenn der Mensch durch die Geburt oder durch die Empfängnis aus geistigen Welten in das physische Dasein tritt, indem er sich umkleidet mit einem physischen Leib, so sehen wir ja, wie dasjenige, was geistig-seelisch sich mit diesem physischen Leib umkleidet, Zeit braucht, um sich auszuwirken. Das Kind kommt mit seinen Anlagen in der physischen Welt an. Aber es muß heranwachsen. Wir können verfolgen, wie von Monat zu Monat, von Jahr zu Jahr, von Jahrzehnt zu Jahrzehnt in der physischen Organisation erst dasjenige herauskommt, was geistig-seelisch im Menschen veranlagt ist. Wer sich durch die hier gemeinte Geisteswissenschaft die Möglichkeit erwirbt, einzudringen in den wirklichen Zusammenhang zwischen Geistig-Seelischem und Leiblich-Physischem, der kommt nun nicht durch irgendeine logische Phantasie, sondern durch eine eindringliche, ganz gewissenhafte und durch lange Zeiten fortgesetzte Beob­achtung des Lebens zu folgender Erkenntnis:

De même que la nature globale de l'humain a besoin de temps pour s'intégrer/se membrer/s'articuler en tant que spirituel-âme dans l'organisation physique, de même tout ce que nous absorbons spirituellement-psychiquement a d'abord besoin de temps pour s'intégrer dans l'organisation physique-corporelle. Si donc, en tant qu'enfant de huit ans, ou en tant qu'humain de vingt ans, ou encore en tant qu'humain de cinquante ans, j'absorbe un contenu spirituel ou psychique quelconque, si mon âme est saisie par un tel contenu, alors ce contenu est, par rapport à mon organisation corporelle, aussi jeune que l'âme d'un enfant par rapport à l'organisation corporelle, et un tel contenu psychique a besoin de temps pour se répercuter dans le corps. On ne peut donc pas espérer inventer, à la manière de l'art américain de la guérison par la pensée, des pensées qui seraient introduites dans l'être humain comme un médicament/une médecine liquide et qui agiraient immédiatement. Non, il faut du temps pour que le contenu spirituel et psychique se transforme en pénétrant de plus en plus le corps physique. L'un des contenus spirituels et psychiques/d'âme a besoin de moins de temps, l'autre de plus de temps, mais le temps doit s'écouler entre l'instant où un contenu spirituel et psychique est absorbé de manière abstraite, où nous le pénétrons à la mesure de connaissance, et le moment où il nous a trans-organisé.

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So wie die Gesamtnatur des Menschen Zeit braucht, um sich als Geistig-Seelisches einzugliedern der physischen Organisation, so bedarf alles das, was wir geistig-seelisch aufnehmen, erst der Zeit, um sich einzugliedern in die physisch-leibliche Organisation. Wenn ich also als achtjähriges Kind oder als zwanzigjähriger oder erst als fünfzigjähriger Mensch irgend etwas aufnehme von geistig-seelischem Inhalt, wenn irgend etwas meine Seele ergreift von solchem Inhalte, dann ist dieser Inhalt im Verhältnis zu meiner leiblichen Organisation da, wo er in meine Seele eintritt, so jung wie die Seele eines Kindes in bezug auf die leibliche Organisation, und es braucht ein solcher seelischer Inhalt Zeit, um sich im Leibe auszuwirken. Man kann daher nicht hoffen, daß man nach Art amerikanischer Gedankenheilungskunst Gedanken erfinden kann, die dem Menschen wie eine flüssige Medizin eingegeben werden und die unmittelbar wirken. Nein, zu jener Umwandlung, die der gei­stig-seelische Inhalt erfährt dadurch, daß er immer mehr und mehr das Leiblich-Physische durchdringt, bedarf es Zeit. Der eine gei­stig-seelische Inhalt braucht weniger, der andere mehr Zeit, aber Zeit muß verfließen zwischen dem Augenblick, wo ein geistig-seelischer Inhalt abstrakt aufgenommen wird, wo wir ihn er­kenntnismäßig durchdringen, und dem Zustande, wo er uns durch­organisiert hat.

Ce que je vous raconte ici n'est pas une idée quelconque que l'on attache à la légère aux phénomènes de la vie, mais c'est quelque chose que l'on trouve de manière aussi consciencieuse que n'importe quel résultat de laboratoire ou de clinique, et même beaucoup plus consciencieusement. Pour de telles recherches, on part tout d'abord des chemins que l'absorption spirituelle quotidienne habituelle suit chez l'humain, en ce sens que l'humain peut plus tard faire ressurgir de ses profondeurs de l'âme ce qu'il a absorbé une fois dans cette âme. La plupart des gens passent tout simplement à côté des chemins que la vie de l'âme emprunte en ce qui concerne la mémoire ; ils n'observent pas comment cela se vit tout autrement lorsque nous nous souvenons de quelque chose que nous avons vécu il y a des décennies et de quelque chose que nous avons vécu il y a trois jours. Nous faisons remonter l'un et l'autre des profondeurs de l'âme, certes. Mais ce que nous avons vécu il y a trois jours, ou même il y a trois ans, se révèle, pour celui qui a la capacité d'observer de telles choses, comme quelque chose qui est, je dirais, remonté des profondeurs de la vie psychique, qui est encore absolument un contenu psychique/d'âme. Ce dont on se souvient peut-être, en tant qu'humain plus âgé, comme des expériences de son enfance, on le fait remonter des profondeurs de l'âme. Si l'on observe le processus, on voit comment cela est déjà intimement lié à toute la corporéité, comment cela imprègne notre corporéité comme un sang psychique/d'âme, comment cela a fortement pris le caractère qu'ont les forces qui désignent ce qui a mesure d'habitude en nous.

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Was ich Ihnen hier erzähle, das ist nicht irgendeine Idee, die man leichtfertig anknüpft an die Lebenserscheinungen, sondern das ist etwas, was in so gewissenhafter Weise gefunden wird wie nur irgendein Laboratorium- oder Klinik-Ergebnis, ja viel gewissen­hafter. Man geht bei solchen Untersuchungen zunächst aus von den Wegen, die das gewöhnliche alltägliche geistige Aufnehmen im Menschen durchmacht, indem der Mensch erinnerungsmäßig dasje­nige später wieder aus seinen Seelentiefen hervorzaubern kann, was er einmal in diese Seele hinein aufgenommen hat. An den Wegen, die das Seelenleben mit Bezug ,auf die Erinnerung macht, gehen ja die allermeisten Menschen im Leben einfach vorbei; sie beobachten nicht, wie es ganz anders sich erlebt, wenn wir uns an etwas erinnern, was wir vor Jahrzehnten erlebt haben, und an etwas, was wir vor drei Tagen erlebt haben. Das eine und das andere holen wir aus den Seelentiefen herauf, gewiß. Das aber, was wir vor drei Tagen oder selbst noch vor drei Jahren erlebt haben, das erweist sich vor dem, der Beobachtungsvermögen hat für solche Dinge, als etwas, was, ich möchte sagen, aus geringen Tiefen des Seelenlebens herauf­geholt wird, was noch durchaus seelischer Inhalt ist. Dasjenige, an das man sich vielleicht als älterer Mensch als an die Erlebnisse seiner Kindheit erinnert, das holt man aus Seelentiefen herauf. Beobachtet man den Vorgang, so schaut man, wie das schon innig verflochten ist mit der ganzen Leiblichkeit, wie es wie ein seelisches Blut unsere Leiblichkeit durchdringt, wie es stark den Charakter angenommen hat, den die Kräfte haben, die das Gewohnheitsmäßige in uns bezeichnen.

Ce n'est bien sûr que le début de la méthode détaillée qui permet d'observer comment, au fil du temps, ce que nous recevons comme contenu spirituel et psychique s'unit avec le physique corporel. Mais vous comprendrez par là comment la science de l'esprit doit exiger que sa façon de cultiver la santé corporelle, psychique ne soit pas seulement comptée parmi les arts qui agissent sur l'instant, mais comment elle fait appel à ce qui est premièrement l'éducation des enfants, deuxièmement l'éducation du peuple et la vie de peuple. Car la science de l'esprit doit œuvrer avec prévoyance, j'aimerais dire avec un visage prophétique, en rapport à la santé de l'humain.

14

Das ist freilich nur der Anfang jener ausführlichen Methode, durch die beobachtet wird, wie im Laufe der Zeit erst dasjenige, was wir als geistig-seelischen Inhalt aufnehmen, sich vereint mit dem Leiblich-Physischen. Daraus aber werden Sie einsehen, wie Geisteswissenschaft verlangen muß, daß ihre Art, leibliche, seelische Gesundheit zu pflegen, nicht nur unter die augenblicklich wirken­den Künste gerechnet werde, sondern wie sie appelliert an dasjenige, was erstens Kindererziehung ist, zweitens was Volkserziehung und Volksleben ist. Denn mit Voraussicht, ich möchte sagen, mit einem prophetischen Gesichte muß Geisteswissenschaft in bezug auf das Gesundsein des Menschen wirken.

Si l'on examine ce que je touche ici, alors on remarque d'abord ce que cela signifie lorsque dans la méthode d'éducation sont intégrées des impulsions spirituelles scientifiques, lorsque nos enfants sont effectivement éduqués de telle sorte que les motivations éducatives sont maintenues dans le sens spirituel scientifique ; et alors les choses que l'on amène aux enfants sont imprégnées, non pas de théories spirituelles-scientifiques - le monde n'a pas à en avoir peur - mais mentalité spirituelle scientifique, d'une constitution d'âme spirituelle scientifique, et avant tout avec un feu spirituel scientifique pédagogique. Par cela sera déjà descendu dans l'âme tranquille d'enfant ce qui devrais alors se lier à l'organisation psychique et physique, ce qui y grandit et qui, parce que c'est sain, croit de manière saine avec l'organisation humaine et la rend saine et forte, capable de résistance aux influences extérieures.

15

Durchschaut man das, was ich hier berühre, dann merkt man erst, was es bedeutet, wenn in die Erziehungsmethode geisteswissenschaftliche Impulse aufgenommen werden, wenn tatsächlich unsere Kinder so erzogen werden, daß die Erziehungsantriebe in geistes­wissenschaftlichem Sinne gehalten werden; und dann werden die Dinge, die man den Kindern beibringt, durchdrungen, nicht etwa mit geisteswissenschaftlichen Theorien — davor braucht die Welt keine Angst zu haben —, aber mit geisteswissenschaftlicher Gesin­nung, mit geisteswissenschaftlicher Seelenverfassung, vor allen Din­gen mit geisteswissenschaftlichem pädagogischem Feuer. Dadurch wird schon in das Kindergemüt das gesenkt, was sich dann verbin­den soll mit der seelischen und physischen Organisation, was heranwächst und was, weil es gesund ist, in gesunder Weise verwächst mit der menschlichen Organisation und sie gesund und stark macht, widerstandsfähig macht gegen äußere Einflüsse.

Lorsque le monde comprendra toute l'importance de ce que la science de l'esprit peut apporter ici, les belles - je ne dis pas cela ironiquement, mais au sens le plus sérieux du terme - toutes les belles théories sur les maladies infectieuses et autres, qui ne sont considérées aujourd'hui que de manière unilatérale, ne disparaîtront pas progressivement, mais deviendront moins importantes. Bien plus que la manière dont les bacilles et les bactéries s'installent dans notre organisme, on regardera à quel point nous sommes devenus forts d'âme et d'esprit pour résister à ces invasions. Cette force ne nécessitera pas de remède extérieur dans la nature humaine, mais le remède qui renforce l'humain intérieurement, à partir de l'esprit et de l'âme, par un contenu sain de la science de l'esprit. C'est ainsi que les soins de santé publique, tout de suite par la science de l'esprit, sont placés sur une base essentiellement autre que celle dont rêvent ceux qui croient que le salut de l'évolution humaine peut seulement résider dans la poursuite des vues actuelles.

16

Wenn die Welt einmal die volle Bedeutung dessen, was hier Geisteswissenschaft leisten kann, einsehen wird, dann werden all­mählich nicht verschwinden, aber von geringerer Bedeutung wer­den alle die schönen — ich sage das nicht ironisch, sondern durchaus im ernsten Sinne —, all die schönen Theorien von Infektionskrank­heiten und dergleichen, die heute nur in einseitiger Weise betrachtet werden. Es wird viel mehr als auf die Art, wie die Bazillen und Bakterien einziehen in unseren Organismus, darauf gesehen wer­den, wie stark wir von der Seele und vom Geiste geworden sind, um diesen Invasionen zu widerstehen. Diese Stärke wird in der mensch­lichen Natur kein äußeres Heilmittel bedingen, aber das Heilmittel, das innerlich den Menschen stärkt vom Geiste und von der Seele aus durch einen gesunden geisteswissenschaftlichen Inhalt. Damit wird allerdings öffentliche Gesundheitspflege gerade durch Geisteswis­senschaft auf eine wesentlich andere Grundlage gestellt, als die sich träumen lassen, die glauben, daß nur im Fortgange der gegenwär­tigen Ansichten das Heil der menschlichen Entwickelung liegen könne.

Parmi beaucoup d'autres choses, j'aimerais seulement attirer l'attention sur une sur laquelle j'ai déjà attiré l'attention de quelques personnalités ici dans cette ville, à partir d'autres points de vue. Aujourd'hui, par exemple, dans l'éducation et l'enseignement, on accorde une grande importance à ce que l'on appelle la contemplation, et ce à juste titre, car dans certaines limites, il est bon d'amener l'enfant directement devant ce qu'il peut contempler extérieurement ou intérieurement, et de lui laisser imaginer ses représentations, ses concepts, de telle sorte qu'il les déduise lui-même. Mais tout ne peut pas être apporté ainsi à l'enfant tout dont il a besoin pour se développer et mener un être-là digne de l'humain. C'est pourquoi beaucoup doit migrer dans l'enfant purement en regardant vers son éducateur, vers son enseignant comme vers son autorité, vers celui qui développe un certain feu dans l'éduquer, dans l'enseigner, qui transmet les impondérables de soi à l'enfant avec son feu. Il pourra y avoir alors maintes choses que l'enfant absorbe dans la croyance que l'autorité y croit, mais il ne les comprend pas encore.

17

Ich möchte unter vielem nur auf eines aufmerksam machen, auf das ich von anderen Gesichtspunkten aus auch hier in dieser Stadt schon einige Persönlichkeiten aufmerksam gemacht habe. Heute legt man zum Beispiel in der Erziehung, im Unterricht einen ungeheuren Wert auf die sogenannte Anschauung, mit Recht, denn innerhalb gewisser Grenzen ist es gut, wenn man das Kind unmit­telbar hinführt vor das äußerlich oder innerlich Anschaubare und seine Vorstellungen, seine Begriffe sich ihm einbilden läßt so, daß es sie selbst abzieht. Aber nicht alles kann in dieser Weise an das Kind herangebracht werden, wessen es bedarf zu seiner Entwickelung für ein menschenwürdiges Dasein. Und so muß in das Kind vieles einziehen bloß dadurch, daß es hinaufsieht zu seinem Erzieher, zu seinem Unterrichter als zu seiner Autorität, zu dem, der ein gewis­ses Feuer im Erziehen, im Unterrichten entwickelt, der Impondera­bilien mit seinem Feuer von sich in das Kind hinüberleitet. Da wird es dann manches geben können, was das Kind aufnimmt in dem Glauben, die Autorität glaube an das; es versteht es aber noch nicht.

Alors les temps peuvent arriver, peut-être au bout de quinze ou vingt ans, après que l'enfant a quitté l'école, où il se souvient : tu as appris cela à l'époque et tu ne l'as pas compris, maintenant tu es devenu mûr, maintenant tu le fais remonter de la source de ton âme par purement par mesure de mémoire. Maintenant, tu le comprends. Celui qui connaît la vie de l'âme de l'humain sait qu'une telle compréhension de ce que l'on a déjà porté dans son âme pendant des années, peut-être des décennies, transmise par une maturation ultérieure, développe des forces qui renforcent l'humain intérieurement ; rien ne déverse dans la volonté une telle énergie du plus profond de l'âme que l'apprentissage de la compréhension de quelque chose par sa propre force de maturation, de quelque chose que l'on a assimilé il y a des années sur la base d'une autorité, d'une communication.

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Dann können die Zeiten eintreten vielleicht nach fünfzehn, zwanzig Jahren, nachdem das Kind die Schule verlassen hat, wo es sich erinnert: das hast du dazumal gelernt und nicht verstanden, jetzt bist du reif geworden, jetzt holst du es rein gedächtnismäßig aus deinem Seelenquell herauf. Jetzt verstehst du es. Wer das Seelenleben des Menschen kennt, der weiß, daß ein solches durch späteres Reifwer­den vermitteltes Verstehen desjenigen, was man schon Jahre, viel­leicht Jahrzehnte in der Seele getragen hat, Kräfte entwickelt, die innerlich den Menschen erstarken; es gießt in den Willen nichts eine solche Energie hinein vom Innersten der Seele aus wie das Verstehen-lernen von etwas durch seine eigene Reifekraft, von etwas, was man vor Jahren auf Autorität, auf Mitteilung hin aufgenommen hat.

Ainsi, la pédagogie peut être liée à l'hygiène idéelle, à l'hygiène spirituelle. Lorsqu’une fois nos soins de santé publique seront vraiment imprégnés de telles vastes visions, alors le spirituel pour premier, qui s'enracine dans l'humanité, pourra vraiment déployer ses énergies si bénéfiques/salutaires pour l'humanité. Tandis que tout ce que nous absorbons seulement par l'intellect et sa formation est dans une certaine mesure détaché de l'humain et ne peut donc pas œuvrer en retour sur toute la nature humaine, ce qui est extrait de toute la nature humaine, le spirituel scientifique, pourra aussi œuvrer en retour sur toute cette nature humaine. Et nous avons la possibilité d'agir de manière extrêmement favorable dans cette direction, si nous ne nous contentons pas, en médecine, d'obtenir des résultats instantanés, mais si nous nous efforçons de soigner la santé en tenant compte des lois universelles, et donc aussi des lois temporelles. Malheureusement, l'humanité actuelle est ainsi faite qu'elle n'aime pas du tout regarder ce qui échappe à l'instant et dont l'effet va, j'aimerais dire, dans le grand. L'humain actuel aimerait de préférence se prendre l'autorisation des lois cosmiques de devenir malade quand bon lui semble - vous comprenez que je ne l'entends pas au sens entièrement littéral, mais c'est quelque chose comme ça parmi les tendances de la nature humaine - et alors il aimerait pouvoir être à nouveau guéri à l'instant. Mais ce qu'il faut voir, c'est que la forte énergie intérieure soit développée dans les éducations populaires particulières, oui que les forces de guérison de l'âme et de l'esprit soient réellement amenées à déploiement chez les humains tout au long de leur vie. De ce point de vue, on envisagera que la santé physique et psychique dépend beaucoup de ce que soit développé une vie de l'âme si forte, si énergique chez l'humain, que cette vie de l'âme forte, énergique puisse réellement aussi intervenir dans l'être corporel.

19

So kann verbunden werden Pädagogik mit ideeller, mit spirituel­ler Hygiene. Wenn einmal wirklich unsere öffentliche Gesundheits­pflege durchzogen werden wird mit solchen weitgehenden An­schauungen, dann wird erst das Geistige, das in der Menschheit wurzelt, seine für die Menschheit so heilsamen Energien wirklich entfalten können. Während all das, was wir nur aufnehmen durch den Intellekt und seine Ausbildung, gewissermaßen vom Menschen losgelöst ist und daher auch nicht auf den Menschen zurückwirken kann, wird das, was aus der ganzen Menschennatur herausgeholt ist, das Geisteswissenschaftliche, auch zurückwirken können auf diese ganze Menschennatur. Und wir haben, wenn wir auch in der Medizin nicht bloß auf Augenblickserfolge, sondern auf eine Ge­sundheitspflege sehen, die mit den Weltgesetzen, also auch mit den Zeitgesetzen rechnet, wir haben die Möglichkeit, ungeheuer Günsti­ges in dieser Richtung zu wirken. Nur ist leider die gegenwärtige Menschheit so geartet, daß sie gar nicht gern hinschaut auf dasjeni­ge, was sich dem Augenblick entzieht und was mit seiner Wirkung, ich möchte sagen, ins Große geht. Der gegenwärtige Mensch möch­te sich am liebsten von den Weltgesetzen die Erlaubnis nehmen, krank zu werden, wenn es ihm beliebt — Sie verstehen, daß ich das nicht in ganz wörtlichem Sinne meine, aber es ist so etwas unter den Neigungen der Menschennatur - und dann möchte er wiederum im Augenblicke geheilt werden können. Auf was aber gesehen werden muß, das ist, daß die innerliche starke Energie entwickelt werde in einzelnen Volkserziehungen, ja durch das ganze Leben hindurch in den Menschen die gesundenden, die Heilkräfte von der Seele, vom Geiste aus wirklich zur Entfaltung zu bringen. Von diesem Ge­sichtspunkt aus wird man einsehen, daß leibliche und seelische Gesundheit gar sehr davon abhängt, daß ein so starkes, ein so energisches Seelenleben in den Menschen heranentwickelt werde, daß dieses starke, energische Seelenleben wirklich auch in das leibliche Wesen eingreifen kann.

Pour cela, il est à nouveau nécessaire d'étendre l'observation sur de plus longues périodes. Ce qui œuvre sur notre intellect n'œuvre pas en même temps sur notre volonté. Et nous pouvons toutefois, si nous n'avons jamais œuvré sur notre volonté, nous efforcer à n'importe quel âge de la vie avec des idées et des pensées aussi saines que possible d'agir sur notre âme à partir de l'intellect, nous n'aurons aucun succès. Car de l'intellect, un quelconque contenu spirituel et psychique n'intervient pas immédiatement dans la nature humaine. Nous devons aussi agir sur la volonté. Nous agissons sur la volonté par tout ce qui éveille notre intérêt pour le monde, par tout ce qui éveille notre part, notre participation aimante au monde. Les humains traversent souvent le monde, j'aimerais dire, avec une certaine imbécillité/faiblesse de sens. Certes, il y a aussi des causes qui reposent plus profondes, mais l'une des causes de l'imbécillité est que l'on n'a pas su développer chez de tels humains, alors qu'elles étaient encore des enfants, des intérêts vastes et profonds pour tout ce qui œuvre et vit dans leur environnement, car développer cet intérêt cela œuvre sur la volonté. Et c'est seulement lorsque la volonté est renforcée de cette manière que ce qui œuvre sur l'intellect peut aussi à nouveau gagner de l'influence sur l'humain entier. Le pire qui puisse arriver à l'humain en rapport sa santé physique et d'âme, c'est que son organisation physique et corporelle se sépare de son être psychique et spirituel. Dans le médiumnisme, cette séparation de l'organisation physique de l'humain d'avec son essence psycho-spirituelle est provoquée de manière expérimentale. Nous voyons alors que l'être spirituel-psychique est quasiment paralysé, endormi pour un certain temps, afin que le corporel-physique, auquel le spirituel est cependant toujours lié, œuvre comme automatiquement. Considéré d'un point de vue correct, l'être médian n'est rien d'autre qu'une véritable maladie, une véritable discordance entre le spirituel-psychique devenu totalement non énergique et le physique-corporel qui prend donc le dessus/gagnant de ce fait la main haute. C'est pourquoi le médiumnisme, lorsqu'il est radicalement étendu, est toujours lié à la paralysie de la volonté, à la paralysie totale de l'âme du médium concerné. Et comme la moralité peut seulement jaillir de l'énergie d'âme, une certaine descente morale est généralement liée au médiumnisme. C'est tout de suite à partir de la vue dans le pendant entre la santé spirituelle d'âme et la santé physique-corporelle que tout ce qui constitue le côté d'ombre du médiumnisme peut réellement être envisagé.

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Dazu ist wiederum die Ausdehnung der Betrachtungsweise über größere Zeiträume notwendig. Dasjenige, was auf unsern Intellekt wirkt, wirkt nicht zu gleicher Zeit auf unsern Willen. Und wir können uns allerdings, wenn wir niemals auf unsern Willen gewirkt haben, in irgendeinem Lebensalter mit noch so gesunden Ideen und Gedanken anstrengen, um vom Intellekt aus auf unsere Seele zu wirken, wir werden keinen Erfolg haben. Denn vom Intellekt aus greift nicht unmittelbar irgendein geistig-seelischer Inhalt in die Menschennatur ein. Wir müssen auch auf den Willen einwirken. Auf den Willen wirken wir ein durch alles das, was unser Interesse an der Welt erregt, was unsern Anteil, unsere liebevolle Teilnahme an der Welt erregt. Menschen gehen oftmals durch die Welt, ich möchte sagen, mit einem gewissen Schwachsinn. Gewiß, es gibt auch tiefer liegende Ursachen, aber eine der Ursachen des Schwach­sinns ist, daß man nicht verstanden hat bei solchen Menschen, als sie noch Kinder waren, weitgehende, tiefeingreifende Interessen für alles, was in ihrer Umgebung wirkt und lebt, zu entfalten, denn dieses Interesse-Entfalten, das wirkt auf den Willen. Und nur, wenn der Wille in dieser Weise gestärkt wird, kann später dasjenige, was auf den Intellekt wirkt, auch wiederum auf den ganzen Menschen Einfluß gewinnen. Das Schlimmste, was dem Menschen in bezug auf seine leibliche und seelische Gesundheit passieren kann, ist, daß seine leiblich-physische Organisation sich abtrennt von seinem seelisch-geistigen Wesen. Geradezu experimentell wird diese Ab­trennung der physischen Organisation des Menschen von seinem seelisch-geistigen Wesen beim Mediumismus herbeigeführt. Da sehen wir, daß das geistig-seelische Wesen geradezu gelähmt, einge­schläfert wird für eine gewisse Zeit, damit das Leiblich-Physische, mit dem aber auch Geistiges immer verbunden ist, wie automatisch wirkt. Von einem richtigen Gesichtspunkt aus angesehen ist das mediale Wesen nichts anderes als eine wirkliche Krankheit, ein wirklicher Mißklang zwischen dem ganz unenergisch gewordenen Geistig-Seelischen und dem daher die Oberhand gewinnenden Leiblich-Physischen. Daher ist auch immer Mediumismus, wenn er radikal ausgedehnt wird, verbunden mit der Willenslähmung, mit der ganzen Seelenlähmung des betreffenden Mediums. Und da das Moralische nur aus der seelischen Energie erquellen kann, so ist in der Regel auch ein gewisses moralisches Herabkommen mit dem Mediumismus verbunden. Gerade aus der Einsicht in den Zusam­menhang zwischen geistig-seelischer Gesundheit und physisch-leib­licher Gesundheit kann alles, was Schattenseite des Mediumismus ist, auch wirklich eingesehen werden.

Si seulement ceux qui jugent la science de l'esprit sans en connaître la véritable nature n'associaient pas trop souvent cette science de l'esprit à toutes les aberrations de l'esprit du temps ou de l'époque récente en général, que je signale ici ! Il est cependant plus facile de faire appel au médiumnisme sans esprit pour apprendre quelque chose sur le monde spirituel que de faire appel à la science de l'esprit qui exige des efforts. Lorsque l'on fait appel au médiumnisme, on se laisse informer sur l'esprit par un médium dont on a d'abord éteint/déconnecté l'esprit. C'est une méthode commode pour accéder à l'esprit. La science de l'esprit réclame toutefois que l'on n'éteigne pas l'esprit chez un autre pour apprendre quelque chose sur l'esprit, mais que l'on amène l'esprit en soi-même à un épanouissement/déploiement et à un développement plus élevés, afin qu'il puisse conduire ses forces dans le monde spirituel et qu'elles y fassent l'expérience des particularités du monde spirituel. Si l'on voulait considérer la science de l'esprit sans préjugés, on verrait précisément comment elle est le remède universel contre des aberrations telles que celles auxquelles je viens de faire allusion en quelques mots.

21

Wenn diejenigen, die ohne Kenntnis des eigentlichen Wesens der Geisteswissenschaft über diese urteilen, nur nicht allzu oft diese Geisteswissenschaft zusammenwerfen würden mit all den Verir­rungen des Zeitgeistes oder überhaupt der neueren Zeit, auf die ich hier hinweise! Es ist allerdings leichter, zu appellieren an den geistlosen Mediumismus, um etwas zu erfahren über die geistige Welt, als zu appellieren an die Geisteswissenschaft, die Anstren­gungen fordert. Wenn man an den Mediumismus appelliert, so läßt man sich über den Geist berichten von einem Medium, bei dem man erst den Geist ausschaltet. Es ist eine bequeme Methode, zum Geiste zu kommen. Geisteswissenschaft verlangt allerdings, daß man nicht bei einem anderen den Geist ausschalte, um über den Geist etwas zu erfahren, sondern daß man den Geist in sich selber zur höheren Entfaltung und Entwickelung bringe, damit er seine Kräfte hineinge­leiten kann in die geistige Welt, daß sie dort die Eigentümlichkeiten der geistigen Welt erfahren. Wollte man vorurteilslos die Geistes­wissenschaft betrachten, so würde man geradezu sehen, wie sie das Universalheilmittel ist gegen solche Verirrungen, wie diejenigen sind, auf die ich jetzt mit ein paar Worten hingedeutet habe.

Ainsi on peut dire que le soin de la santé est une conséquence nécessaire de ce que la science de l'esprit veut porter dans l'évolution de l'humanité. Mais évidemment va la nature humaine est soumise à de multiples influences. Personne n'a la permission d'interpréter ce que j'ai dit jusqu'à présent comme si je voulais dire que toutes les maladies devaient être éliminées quelque peu une fois par le soin de la science de l'esprit. Je ne pense absolument pas ça. Les maladies ont leurs causes. Plus important que la connaissance de leurs causes est le processus de leur guérison. Et ici, il s'agit que toutefois la science de l'esprit ait aussi quelque chose à dire, non seulement sur ce soin de la santé qui a des bases spirituelles scientifiques, mais aussi sur la médecine elle-même, comme sur toutes les pratiques de vie. C'est un fait que beaucoup nient, parce qu'ils ne veulent pas s'avouer la vérité sur ce point, mais c'est un fait qui existe bel et bien : beaucoup d'humains et de femmes qui pensent vraiment en profondeur et qui ont fait des études de médecine aujourd'hui, lorsqu'ils se sentent lâchés sur l'humanité souffrante, sont saisis par les pires tourments de l'âme, parce qu'il leur apparaît alors quelles exigences l'organisme humain, lorsqu'il s'égare de la santé dans le malade, pose à la vue humaine, et combien peu il peut tout de suite être gagné des moyens de connaissance et des méthodes de connaissance de l'approche purement de science de la nature pour cet ouvrage médical. C'est tout de suite à la médecine que se montre si bie le côté d'ombre de la pure observation de science de la nature, qui a d'ailleurs aussi un côté lumineux en ce qui concerne la vision de la simple nature extérieure. En médecine, le côté d'ombre est là. Car on doit seulement faire attention à ce qui suit : cette science de la nature, que ce soit dit encore une fois, met sa valeur principale à débrancher entièrement l'humain, en ce qu'elle considère le monde intellectuellement et cherche intellectuellement ensemble avec les expériences, ses lois naturelles. On apprend ce que l'on peut apprendre de l'observation de l'efficacité de tel ou tel remède sur l'humain malade, de l'efficacité de tel ou tel produit de la nature sur l'humain. Mais il nous manque la vision intérieure du pendant premièrement de l'ensemble de la nature humaine, mais deuxièmement, du pendant entre ce qui est produit à dehors dans la nature, que ce soit comme nourriture, que ce soi comme remède, et l'être humain lui-même. Et on remarque en premier lorsqu'on aimerait passer de manière aussi impartiale de la pure science de la nature à la médecine ce que cela signifie d'exclure l'humain de la manière de considérer les choses et d'appliquer ensuite à la nature de l'humain ce que l'on a obtenu par une telle manière de considérer les choses. Cela se retourne contre la science naturelle, qui élimine tout ce qui peut germer dans la nature humaine, afin d'arriver, comme elle le dit, à l'objectivité correcte. C'est là qu'elle arrive à l'objectivité. Mais l'humain n'est pas dans cette objectivité. L'humain s'élimine/se déconnecte d'abord lui-même. Il n'est donc pas étonnant qu'il n'ait pas l'humain dans la science qu'il est en train de former. Maintenant, on doit appliquer cette science à l'humain. On ne peut pas le faire, parce qu'on n'a pas tenu compte de l'humain.

22

So kann man sagen: Gesundheitspflege ist eine notwendige Kon­sequenz desjenigen, was Geisteswissenschaft hineintragen will in die Menschheitsentwickelung. Aber selbstverständlich ist die Men­schennatur mannigfaltigen Einflüssen unterworfen. Niemand darf dasjenige, was ich bisher besprochen habe, so deuten, als ob ich meinen wollte, daß durch die Pflege der Geisteswissenschaft etwa einmal alle Krankheiten aus der Welt geschafft werden sollten. Das meine ich durchaus nicht. Krankheiten haben ihre Ursachen. Wich­tiger als die Erkenntnis ihrer Ursachen ist der Prozeß ihrer Heilung. Und hier handelt es sich darum, daß allerdings die Geisteswissen­schaft auch etwas zu sagen hat nicht nur über jene Gesundheits­pflege, die geisteswissenschaftliche Grundlagen hat, sondern daß sie, wie über alle Lebenspraxis, so auch über die Medizin selber etwas zu sagen hat. Es ist eine zwar von vielen geleugnete, weil sie sich in diesem Punkt den wahren Tatbestand nicht gestehen wollen, aber doch eben bestehende Tatsache, daß viele wirklich gründlich denkende Menschen, die durch das medizinische Studium heute gegangen sind, wenn sie sich dann losgelassen fühlen auf die leiden­de Menschheit, von den herbsten Seelenqualen befallen werden, weil ihnen dann vor Augen tritt, welche Anforderungen der mensch­liche Organismus, wenn er vom Gesunden abirrt in das Kranke hinein, an die menschliche Einsicht stellt, und wie wenig gerade aus den Erkenntnismitteln und Erkenntnismethoden der rein naturwis­senschaftlichen Betrachtungsweise für dieses medizinische Wirken gewonnen werden kann. Gerade an der Medizin zeigt sich so recht die Schattenseite der bloßen naturwissenschaftlichen Betrachtung, die übrigens mit Bezug auf die Anschauung über die bloße äußere Natur auch eine Lichtseite hat. In der Medizin ist die Schattenseite da. Denn man muß nur das Folgende beachten: Diese Naturwissen­schaft, noch einmal sei es gesagt, legt ihren Hauptwert darauf, den Menschen ganz auszuschalten, indem sie intellektualistisch die Welt betrachtet und intellektualistisch mit den Experimenten zusammen ihre Naturgesetze sucht. Man lernt das, was man aus der Beobach­tung lernen kann von der Wirksamkeit dieser oder jener Heilmittel auf den kranken Menschen, von der Wirksamkeit überhaupt dieses oder jenes Naturprodukts auf den Menschen. Aber es fehlt einem das innere Anschauen von dem Zusammenhange erstens der ganzen Menschennatur, zweitens aber von dem Zusammenhange zwischen dem, was draußen in der Natur hervorgebracht wird, sei es als Nahrung, sei es als Heilmittel, und der menschlichen Wesenheit selber. Und man merkt erst, wenn man in solch unbefangener Weise von der bloßen Naturwissenschaft zur Medizin fortschreiten möchte, was es heißt, den Menschen ausschalten von der Betrachtungsweise, und nachher das, was man durch eine solche Betrachtungsweise gewonnen hat, auf die Natur des Menschen anwenden. Das rächt sich, daß Naturwissenschaft alles, was in der Menschennatur aufsprießen kann, ausschaltet, um, wie sie sagt, zur rechten Objektivität zu kommen. Da kommt sie zur Objektivität. Allein in dieser Objektivität ist der Mensch nicht drinnen. Der Mensch schaltet erst sich selbst aus. Kein Wunder, daß er in der Wissenschaft, die er nun ausbildet, den Menschen nicht drinnen hat. Nun soll man anwenden diese Wissenschaft auf den Menschen. Man kann es nicht, weil man auf den Menschen keine Rücksicht genommen hat.

C'est tout le contraire qui se produit dans ce à quoi aspire la science de l'esprit orientée anthroposophiquement. Là, c'est l'humain tout entier qui est appelé à gagner des jugements sur l'humain et sur le monde. Là toutefois les connaissances sont alors fondées autrement. Pour me rendre clair sur ce point, j'aimerais rappeler aujourd'hui comment la science de l'esprit qui est pensée ici n'est au fond qu'un développement de ce qui a été fondé dans le premier élément comme une nouvelle connaissance de la nature par le naturaliste bien connu, et non par le poète Goethe. C'est tout de suite pour cela que nous appelons notre bâtiment sur la colline de Dornach le Goetheanum, parce que nous voulons pratiquer le goethéanisme, mais pas le goethéanisme tel que le pratiquent les chercheurs de Goethe, qui croient que l'esprit de Goethe s'est arrêté en 1832 et qu'il faut étudier ce que cet esprit de Goethe a produit pour pratiquer la science de Goethe. Non, nous pratiquons un goethéanisme qui ne remonte pas à 1832, mais qui est un goethéanisme par l'esprit de Goethe qui continue d'agir aujourd'hui en 1920. Mais ce qui apparaît encore de manière tout à fait élémentaire chez Goethe peut être saisi aujourd'hui dans une formation plus élevée du cours d'évolution de l'humanité.

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Das volle Gegenteil findet statt bei dem, was anthroposophisch orientierte Geisteswissenschaft anstrebt. Da wird der ganze Mensch aufgerufen, um über den Menschen und über die Welt Urteile zu gewinnen. Da allerdings werden die Erkenntnisse auch anders fundiert. Um mich in diesem Punkte klarzumachen, möchte ich auch heute daran erinnern, wie die Geisteswissenschaft, die hier gemeint ist, im Grunde genommen nur eine Ausgestaltung desjeni‑gen ist, was in dem ersten Elemente wie eine neue Erkenntnis der Natur begründet worden ist durch den vielverkannten Naturforscher, nicht den Dichter Goethe. Gerade deshalb nennen wir ja unseren Bau draußen auf dem Dornacher Hügel das Goetheanum, weil wir Goetheanismus treiben wollen, allerdings nicht Goetheanis‑ mus, wie ihn die Goethe-Forscher treiben, die glauben, der Goethe‑ sche Geist habe 1832 aufgehört, und man müsse studieren, was dieser Goethesche Geist hervorgebracht hat, um Goethe-Wissenschaft zu treiben. Nein, wir treiben einen Goetheanismus, der nicht zurückgeht auf 1832, sondern der ein Goetheanismus ist durch den fortwirkenden Goethe-Geist heute vom Jahre 1920. Aber was bei Goethe noch ganz elementar auftritt, kann heute eben in einer höheren Ausbildung vom Entwickelungsgang der Menschheit er­griffen werden.

Je vais maintenant mentionner quelque chose d'apparemment bien éloigné, mais qui me permettra de montrer comment, en partant du goethéanisme, on arrive aux plus hauts sommets de la science de l'esprit. Goethe a cherché les similitudes, les parentés, notamment dans la nature des êtres vivants. Il s'est rendu compte que la plante entière n'est qu'une feuille compliquée et qu'une seule feuille de plante est une plante entière, mais de forme simple. C'est ainsi que Goethe a vu dans chaque membre d'un organisme la métamorphose, la forme de transformation de l'autre membre. C'est ainsi qu'il a cherché d'où venaient les formes énigmatiques, voire mystérieuses pour l'observateur impartial, des os du crâne humain. Lorsqu'il se rendit un jour au cimetière des juifs à Venise, il trouva un crâne de mouton fendu de manière particulièrement heureuse. Les os étaient tellement disloqués que leur forme agissait directement sur l'âme de Goethe. Et en regardant cette forme, il se dit : oui, ces os du crâne ne sont rien d'autre que des os de la colonne vertébrale transformés, métamorphosés. Si les os simples de la colonne vertébrale, presque en forme d'anneau, se transforment - c'est l'avis de Goethe - de telle sorte que certains prolongements se développent plus fortement, que certains bourrelets s'aplatissent, alors la croissance transformée de la colonne vertébrale simple donne naissance à l'os du crâne. C'est ainsi que Goethe a pu exprimer pour la première fois ce qui, avec une certaine modification, est aussi le résultat de notre anatomie humaine actuelle, à savoir que les os du crâne sont des vertèbres dorsales transformées. Je me permets de raconter une sorte d'expérience personnelle à ce sujet, car cela expliquera aussi la chose dont je parle. Ces conceptions de Goethe m'étaient particulièrement proches depuis la fin des années soixante-dix du XIXe siècle. J'ai déjà commencé à écrire sur la vision du monde scientifique de Goethe à cette époque. Cette conception de la transformation des os du crâne, des vertèbres en os du crâne, constituait également un élément de ce que j'ai élaboré plus précisément pour la vision du monde de Goethe. Mais je me disais, comment cela aurait-il pu échapper à un esprit aussi universel que Goethe, que si l'on parle de la transformation des vertèbres en os du crâne, il faut passer à la vision de la transformation de la simple structure nerveuse de la moelle épinière en la structure compliquée du cerveau, de sorte que l'on doit aussi considérer le cerveau comme une transformation de la simple structure nerveuse qui se trouve justement dans la vertèbre de la moelle épinière. Et lorsque, à la fin des années quatre-vingt du siècle dernier, je fus nommé à Weimar pour collaborer aux archives Goethe et Schiller en vue de la réédition ou de la première publication des écrits de Goethe non encore publiés, ce fut bien sûr pour moi une tâche très agréable que d'examiner s'il était possible de trouver quelque part une trace montrant que Goethe avait déjà cette conception de la transformation du cerveau à partir de simples ganglions nerveux.

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Nun will ich etwas scheinbar recht Fernliegendes erwähnen, an dem ich aber werde anschaulich machen können, wie man vom Goetheanismus ausgehend zu den höchsten Höhen der Geisteswis­senschaft kommt. Goethe ging nach den Ähnlichkeiten, den Ver­wandtschaften namentlich in der Natur der Lebewesen. Ihm ist es klar geworden, wie die ganze Pflanze nur ein kompliziertes Blatt ist und ein einzelnes Pflanzenblatt eine 'ganze Pflanze, nur einfach gestaltet. So sah Goethe in jedem Gliede eines Organismus die Metamorphose, die Umwandlungsform des anderen Gliedes. So hat er gesucht, woher die rätselvollen, für den unbefangenen Beobach­ter nämlich rätselvollen, Formen der menschlichen Schädelknochen herkommen. Als er, er erzählt es selbst, einmal auf den Juden­kirchhof in Venedig ging, da fand er einen besonders glücklich gespaltenen Schafschädel liegen. Die Knochen waren so auseinan­dergefallen, daß ihre Form unmittelbar auf Goethes Seele wirkte. Und so, wie er diese Form anschaute, da sagte er sich: Ja, diese Schädelknochen sind nichts anderes als umgestaltete, metamorpho­sierte Rückgratsknochen. Wenn sich die einfachen fast ringförmi­gen Rückenwirbelknochen — so ist Goethes Ansicht -- so umwan­deln, daß gewisse Fortsetzungen stärker anwachsen, gewisse Wülste sich abflachen, so entsteht durch ein umgebildetes Wachstum des einfachen Rückenwirbels der Schädelknochen. Dadurch konnte Goethe zum ersten Mal dasjenige aussprechen, was mit einer gewis­sen Modifikation ein Ergebnis auch unserer heutigen menschlichen Anatomie ist, daß die Schädelknochen umgewandelte Rücken­markwirbel sind. Ich darf im Zusammenhange damit, weil es ja auch die Sache, die ich meine, erläutern wird, eine Art persönlichen Erlebnisses erzählen. Mir lagen ja diese Goetheschen Anschauun­gen seit dem Ende der siebziger Jahre des 19. Jahrhunderts beson­ders nahe. Nun, ich habe bereits dazumal begonnen zu schreiben über die Goethesche naturwissenschaftliche Weltanschauung. Auch diese Anschauung von der Umwandlung der Schädelknochen, der Wirbelknochen in Schädelknochen bildete ein Bestandstück desje‑ nigen, was ich für die Goethesche Weltanschauung näher ausarbei‑ tete. Aber ich sagte mir, wie könnte es einem so universellen Geiste wie Goethe entgangen sein, daß man ja, wenn man von der Umbil‑ dung der Wirbelknochen in Schädelknochen spricht, fortschreiten müsse zu der Anschauung von der Umbildung des einfachen Ner‑ vengebildes im Rückenmark in den komplizierten Bau des Gehirns, so daß man auch anschauen müsse das Gehirn als eine Umwandlung des einfachen Nervengebildes, das eben im Rückenmarkwirbel drinnensitzt. Und als ich dann am Ende der achtziger Jahre des vorigen Jahrhunderts nach Weimar berufen wurde, um mitzuar‑ beiten am Goethe- und Schiller-Archiv für die Neuherausgabe oder überhaupt erste Herausgabe der noch unveröffentlichten Goethe‑ schen Schriften, da war es mir selbstverständlich eine liebe Aufgabe, nun zu untersuchen, ob vielleicht irgendwo etwas zu finden sei von einer Spur, daß Goethe auch diese Anschauung von der Formum‑ wandlung des Gehirns aus einfachen Nervenganglien schon hatte.

Et voilà que lorsque j'ai mis la main sur un carnet aux traits de crayon mal écrits datant des années quatre-vingt-dix du XVIIIe siècle, j'y ai trouvé notée par Goethe cette conception du cerveau humain, tout à fait comme je l'avais supposé !

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Und siehe da, als ich ein Notizbuch mit schlecht geschriebenen Bleistiftstrichen aus den neunziger Jahren des 18. Jahrhunderts in die Hand bekam, da stand von Goethe aufnotiert diese Anschauung über das menschliche Gehirn ganz so, wie ich es vermutet hatte!

J'attire votre attention sur une autre manière de voir - chez Goethe, elle n'apparaît toutefois que de manière élémentaire -, sur une autre manière de voir que celle qui se contente d'observer intellectuellement les lois de la nature. J'attire votre attention sur un mode d'observation, tel qu'il siège instinctivement chez Goethe, qui prend en compte l'humain tout entier. Dans le genre de méthode analytique expérimentale décomposante qui est aujourd'hui usuelle dans la science de la nature, on ne parvient pas à voir correctement de telles transformations, car on doit tout prendre en compte, et pas seulement ce que l'on peut mesurer et compter. Il faut aussi tenir compte de ce que l'on peut observer seulement par son intensité, sa qualité. Dans la science de l'esprit, il faut aller encore plus loin.

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Ich weise Sie dabei hin auf eine andere Anschauungsweise bei Goethe tritt sie allerdings noch elementar nur zutage —, auf eine andere Anschauungsweise, als die die Naturgesetze bloß intellektua‑ listisch beobachtende ist. Ich weise Sie auf eine Betrachtungsweise hin, wie sie instinktiv in Goethe sitzt, die den ganzen Menschen zu Hilfe nimmt. In der Art von zergliedernder analytischer Experimen‑ tiermethode, die heute in der Naturwissenschaft üblich ist, kommt man nicht darauf, solche Umwandlungen richtig zu sehen, denn man muß da alles berücksichtigen, nicht bloß dasjenige, was man messen und zählen kann. Man muß auch dasjenige berücksichtigen, was man nur seiner Intensität, seiner Qualität nach beobachten kann. In der Geisteswissenschaft muß man noch weiter vorrücken.

Là on doit observer effectivement les choses selon les propriétés que l'esprit du monde, ce qui est d'âme du monde, leur imprime et que l'on ne trouve pas dans la méthode scientifique extérieure.

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Da muß man die Dinge tatsächlich beobachten nach Eigenschaften, die ihnen der Geist der Welt, das Seelische der Welt aufprägt, die man bei der äußerlichen wissenschaftlichen Methode eben nicht findet.

On arrive alors à des résultats tels que celui que l'on pourrait croire n'être qu'un apéritif, mais qui n'est pas un apéritif, mais le résultat d'un travail spirituel scientifique duquel je peux dire que j'ai travaillé pendant plus de trente ans, ce résultat qui membre l'humain en trois, j'aimerais dire, sous-membres de sa nature. On suppose habituellement que ce qui est spirituel dans l'humain, ce qui est d'âme, serait lié à son système nerveux sensoriel. C'est donc la vision unilatérale actuelle - celui qui connaît l'évolution de la science comprend qu'il devait en être ainsi - que l'humain croit aujourd'hui que la vie spirituelle et d'âme dépendrait uniquement et exclusivement du système nerveux. Vous pouvez lire ce que j'ai à dire sur ce point à partir de recherches spirituelles scientifiques, dans mon livre "Von Seelenrätseln" (Des énigmes de l'âme), paru il y a deux ans. J'ai essayé d'y montrer que dans la nature humaine, seule la vie intellectualiste et sensorielle est liée au système nerveux sensoriel en tant qu'outil, ce qui observe les objets par les sens et les traite intellectuellement. Par contre, la vie émotionnelle/de sensation de l'humain est liée immédiatement, et non pas purement médiatement/indirectement, à la vie rythmique dans l'humain, cette vie rythmique laquelle comprend/inclut le système respiratoire, le système de circulation sanguine qui lui est lié, et qui est pendant d'une façon particulière au support/porteur du système intellectualiste, et d'ailleurs ainsi : nous avons en nous, comme élément le plus important de notre cerveau, ce qu'on appelle le liquide céphalorachidien. Notre cerveau est d'abord un organe nerveux qui doit traiter ce qui est transmis par les sens. Mais ce cerveau baigne dans l'eau du cerveau. Et ce liquide céphalorachidien, qui remplit notre cavité principale, notre cavité médullaire, a une fonction particulière. Lorsque nous expirons, le liquide céphalorachidien descend de haut en bas. Le diaphragme monte vers le haut, le liquide céphalo-rachidien monte vers le bas, et inversement à l'inspiration. Ainsi, nous sommes dans un rythme continu de montée et de descente du liquide céphalorachidien.

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Dann kommt ma'h zu solchen Resultaten wie demjenigen, von dem man glauben könnte, daß es vielleicht nur ein Aperçu sei, das aber kein Aperçu ist, sondern das Ergebnis einer geisteswissenschaft­lichen Arbeit, von der ich sagen darf, daß ich mehr als dreißig Jahre an ihr gearbeitet habe, jenes Ergebnis, das den Menschen gliedert in drei, ich möchte sagen, Unterglieder seiner Natur. Gewöhnlich nimmt man an, daß das, was im Menschen geistig ist, Seelisches ist, an sein Sinnes-Nervensystem gebunden sei. Das ist ja die heutige einseitige Anschauung — derjenige, der die Entwickelung der Wis­senschaft kennt, der begreift, daß das hat so kommen müssen —, daß der Mensch heute glaubt, das geistig-seelische Leben hänge einzig und allein an dem Nervensystem. Sie können nachlesen, was ich über diesen Punkt zu sagen habe aus geisteswissenschaftlichen Untersuchungen heraus, in meinem vor zwei Jahren erschienenen Buch «Von Seelenrätseln». Da versuchte ich zu zeigen, daß an das Sinnes-Nervensystem als sein Werkzeug in der menschlichen Natur nur gebunden ist das intellektualistisch-sinnliche Leben, dasjenige, was sinnlich die Gegenstände beobachtet und sie intellektuell verar­beitet. Dagegen ist das Gefühlsleben des Menschen gebunden unmit­telbar, nicht bloß mittelbar, an das rhythmische Leben im Men­schen, jenes rhythmische Leben, welches einschließt das Atmungs­system, das damit zusammenhängende Blutzirkulationssystem, und das mit dem Träger des intellektualistischen Systems in einer eigen­tümlichen Art zusammenhängt, und zwar so: Wir haben in uns als wichtigsten Bestandteil unseres Gehirns das sogenannte Gehirn­wasser. Unser Gehirn ist allerdings zunächst ein Nervenorgan, das weiterzuverarbeiten hat dasjenige, was durch die Sinne vermittelt wird. Aber dieses Gehirn schwimmt im Gehirnwasser. Und dieses Gehirnwasser, das ausfüllt unsere Haupteshöhle, unsere Rücken­markshöhle, es hat eine besondere Aufgabe. Atmen wir aus, senkt sich das Gehirnwasser von oben nach unten. Das Zwerchfell steigt in die Höhe, das Gehirnwasser steigt dadurch nach unten; umgekehrt beim Einatmen. So daß wir in einem fortwährenden Rhyth­mus des auf- und absteigenden Gehirnwassers drinnen sind.

Ce rythme du liquide céphalorachidien ascendant et descendant est le support extérieur de la vie émotionnelle dans l'humain. Et c'est par l'interaction entre ce que vivent les nerfs cérébraux et ce qui se produit en tant que rythme à travers le liquide céphalorachidien que naît ce qui est un échange entre les sentiments et les pensées.

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Dieser Rhythmus des auf- und absteigenden Gehirnwassers ist der äußere Träger des Gefühlslebens im Menschen. Und durch die Wechselwirkung desjenigen, was die Gehirnnerven erleben, mit dem, was als solcher Rhythmus erfolgt durch das Gehirnwasser, entsteht das, was Austausch zwischen den Gefühlen und den Ge­danken ist.

C'est là un point où la connaissance anthroposophique de l'être humain devra parcourir un long chemin si l'on veut comprendre correctement l'être humain dans son entité psycho-spirituelle et dans son entité physique. Ce n'est qu'en développant en soi les méthodes de connaissance caractérisées dans mon livre "Comment acquiert-on des connaissances des mondes supérieurs", dans ma "Science secrète" et dans d'autres de mes écrits, que l'on apprend vraiment à reconnaître - en ayant une expérience intérieure de l'âme capable de percer ces choses - comment séparer la vie affective de la vie intellectuelle. Sinon, elles se mélangent. Et l'humain avec la science ordinaire n'apprend pas du tout à reconnaître que le cerveau, que l'appareil nerveux-sensoriel n'est porteur que de l'intellectuel, tandis que le rythmique dans l'humain est porteur de la vie sentimentale.

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Hier liegt ein Punkt, wo anthroposophisch orientierte Erkenntnis der Menschenwesenheit einen weiten Weg wird durchzumachen haben, wenn der Mensch richtig in seiner seelisch-geistigen und seiner physischen Wesenheit verstanden werden soll. Nur dann, wenn man jene Erkenntnismethoden in sich entwickelt, welche charakterisiert sind in meinem Buche «Wie erlangt man Erkennt­nisse der höheren Welten?», in meiner «Geheimwissenschaft», in anderen meiner Schriften, dann lernt man wirklich erkennen — indem man ein innerliches Seelenerleben hat, das solches zu durch­schauen vermag —, wie sich abtrennen läßt Gefühlsleben von intel­lektuellem Leben. Sonst vermischen sie sich. Und der Mensch mit der gewöhnlichen Wissenschaft lernt gar nicht erkennen, daß das Gehirn, daß der Nerven-Sinnes-Apparat nur Träger des Intellek­tuellen ist, während das Rhythmische im Menschen Träger des Gefühlslebens ist.

Et justement ainsi, le support de la vie de la volonté est le métabolisme, partout où il se produit, le métabolisme ; le métabolisme dans le cerveau est également le support de la vie de la volonté. Mais avec l'activité nerveuse-sensorielle, avec l'activité rythmique, avec l'activité métabolique, l'essence de l'humain est épuisée en ce qui concerne ses fonctions. C'est l'humain tout entier. C'est cet humain tout entier que la science de l'esprit orientée anthroposophiquement cherche à saisir à partir des forces de connaissance de l'humain tout entier. C'est pourquoi, parce qu'elle s'aide de tout ce qui ne provient pas seulement de l'intellect, de la vie émotionnelle et de son support, de l'activité rythmique de l'humain, parce qu'elle tire aussi ses connaissances de ce qui se tisse et vit spirituellement dans le métabolisme, elle peut saisir l'humain tout entier. C'est ainsi qu'elle apprend à reconnaître ce que signifient les poumons, le foie, la rate et les autres organes de l'humain, car ces choses ne peuvent être reconnues que par le biais de l'imprégnation spirituelle des choses.

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Und ebenso ist Träger des Willenslebens der Stoffwechsel, über­all, wo er vorkommt, der Stoffwechsel; auch der Stoffwechsel im Gehirn ist Träger des Willenslebens. Aber mit der Nerven-Sinnestä­tigkeit, mit der rhythmischen Tätigkeit, mit der Stoffwechseltätig­keit ist das Wesen des Menschen in bezug auf seine Funktionen erschöpft. Das ist der ganze Mensch. Diesen ganzen Menschen sucht aus den Erkenntniskräften wiederum des ganzen Menschen anthroposophisch orientierte Geisteswissenschaft zu erfassen. Da­her, weil sie zu Hilfe nimmt alles dasjenige, was nicht bloß aus dem Intellekt, was aus dem Gefühlsleben und was aus seinem Träger, aus der rhythmischen Tätigkeit des Menschen kommt, weil sie auch aus dem, was geistig im Stoffwechsel webt und lebt, ihre Erkenntnisse hervorholt, kann sie den ganzen Menschen erfassen. Dadurch lernt sie eigentlich erst erkennen, was Lunge, was Leber, was Milz, was die anderen Organe im Menschen bedeuten; denn das läßt sich nur auf dem Weg erkennen, der zu Hilfe nimmt die geistige Imprä­gnation der Dinge.

On obtient ainsi une connaissance intuitive de l'humain et on ouvre la voie à une médecine intuitive. En considérant l'humain comme un mécanisme, on n'apprend pas à le connaître. On apprend seulement à reconnaître ce qu'il y a de mécanique en lui. Si l'on saisit l'humain de telle sorte que l'on élargisse encore la vision de Goethe, qui est intuitive, que l'on spiritualise encore plus, alors seulement les différents organes de l'humain deviennent compréhensibles dans leurs métamorphoses. Mais ensuite, lorsque l'on a appris à connaître la signification de ces différentes métamorphoses de l'organisme humain, on peut alors replacer l'humain que l'on a maintenant saisi dans la nature. Si l'on commence par reconnaître la nature en éliminant l'humain, on ne peut pas non plus replacer l'humain dans la nature. Si l'on apprend à connaître réellement l'humain tel que je l'ai décrit, on peut le replacer dans la nature. On étudie son organologie, et on apprend à reconnaître la profonde parenté qui existe entre l'humain et le cosmos. On découvre alors le lien entre la nourriture prélevée dans la nature extérieure et l'organisation humaine. Mais on découvre aussi le lien entre le remède tiré de la nature extérieure ou de l'âme pour la guérison spirituelle, et la nature humaine tout entière.

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Dadurch erlangt man eine intuitive Menschenerkenntnis, und man schafft den Weg zu einer intuitiven Medizin. Dadurch, daß man den Menschen betrachtet wie einen Mechanismus, lernt man ihn nicht erkennen. Man lernt nur das Mechanische an ihm erken­nen. Dadurch, daß man den Menschen so erfaßt, daß man die Goethesche Anschauungsweise, die intuitiv ist, noch weiter aus­dehnt, noch weiter vergeistigt, dadurch werden einem erst die einzelnen Organe des Menschen in ihren Metamorphosen durch­schaubar. Dann aber, wenn man kennengelernt hat, was diese einzelnen Metamorphosen des menschlichen Organismus bedeu­ten, dann kann man den Menschen, den man jetzt erfaßt hat, in die Natur wiederum hineinstellen. Wenn man die Natur erst so er­kennt, daß man den Menschen ausschaltet, dann kann man den Menschen auch nicht wiederum in die Natur hineinstellen. Lernt man den Menschen so, wie ich ihn geschildert habe, wirklich kennen, so kann man ihn auch wieder in die Natur hineinstellen. Man studiert seine Organologie, und man lernt erkennen die tiefe Verwandtschaft, die zwischen dem Menschen und dem Kosmos besteht. Dann geht einem der Zusammenhang auf zwischen dem Nahrungsmittel, das aus der äußeren Natur genommen wird, und der menschlichen Organisation. Dann geht einem aber auch der Zusammenhang auf zwischen dem Heilmittel, das aus der äußeren Natur oder auch aus dem seelischen bei der geistigen Heilung genommen wird, und der ganzen Menschennatur.

Je n'ai pu que schématiser cette manière de vision de l'humain. Mais ce que j'ai esquissé là, c'est le chemin qui mène de la science de l'esprit orientée anthroposophiquement à une médecine intuitive, à la médecine à laquelle, je voudrais dire, aspirent aujourd'hui tant de personnes qui ont suivi sans préjugés le cursus des études médicales et qui se sentent ensuite lâchées dans l'humanité souffrante. L'élément intuitif, spirituel, leur manque dans ce qui a agi sur eux dans la connaissance de l'humain et l'art de la guérison. C'est précisément en médecine que l'on voit le plus intensément à quoi aboutit une science qui exclut l'humain de ses méthodes.

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Nur ski77ieren konnte ich diese Anschauungsweise über den Menschen. Aber was ich da skizziert habe, das ist der Weg aus der anthroposophisch orientierten Geisteswissenschaft heraus in eine intuitive Medizin, in diejenige Medizin, nach der, ich möchte sagen, sich heute so viele sehnen, die vorurteilslos den Gang des medizinischen Studiums durchgemacht haben und dann auf die leidende Menschheit sich losgelassen fühlen. Sie vermissen in demje­nigen, was auf sie gewirkt hat in Menschenerkenntnis und Men­schenheilungskunst, das intuitive, das geistige Element. Gerade in der Medizin zeigt sich am intensivsten, wozu es eine Wissenschaft bringt, welche den Menschen ausschließt bei ihren Methoden.

Oh, je sais qu'avec ce que j'exprime donc, je me trouve encore devant un mur de préjugés dans le présent. Mais ce mur de préjugés doit être abordé encore et encore. Il faudra longtemps avant que le chemin esquissé ici soit tenté par un plus grand nombre d'humains, car il est moins confortable que celui emprunté aujourd'hui. Car de même que la plante entière est déjà une feuille compliquée au sens de Goethe, de même l'humain entier est en quelque sorte composé de trois humains : l'humain qui pense et qui absorbe par les sens, l'humain rythmique, l'humain métabolique. Chacun d'eux représente d'une certaine manière un humain, et c'est à partir de ces trois humains que l'on doit construire la nature globale de l'humain. Et chaque membre de l'humain se trouve dans une relation différente avec la nature extérieure. Mais ce qu'est ce lien mystérieux entre le remède et la maladie ne peut être révélé que par la médecine intuitive décrite ici.

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Oh, ich weiß, daß ich mit dem, was ich also ausspreche, noch vor einer Mauer von Vorurteilen in der Gegenwart stehe. Aber diese Mauer von Vorurteilen, sie muß wieder und wiederum angespro­chen werden. Es wird lange dauern, bis man den hier skizzierten Weg von einer größeren Anzahl von Menschen wird versucht finden, weil er allerdings weniger bequem ist als derjenige Weg, der heute eingeschlagen wird. Denn so, wie die ganze Pflanze schon im Goetheschen Sinne ein kompliziertes Blatt ist, so ist der ganze Mensch gewissermaßen aus drei Menschen zusammengesetzt: aus dem denkenden und durch die Sinne aufnehmenden Menschen, aus dem rhythmischen Menschen, aus dem Stoffwechselmenschen. Jeder stellt in einer gewissen Weise einen Menschen dar, und man muß aus den drei Menschen sich die Gesamtnatur des Menschen aufbauen. Und jedes Glied des Menschen steht in einer anderen Beziehung zur äußeren Natur. Das aber, was jener geheimnisvolle Zusammenhang zwischen Heilmittel und Krankheit ist, das kann nur der hier gekennzeichneten intuitiven Medizin aufgehen.

Je sais aussi que beaucoup de gens ressentent encore aujourd'hui comme une prétention de la science de l'esprit dont il est question ici, le fait qu'elle pense maintenant, en plus de bien d'autres choses, à la réforme de la médecine. Elle doit y penser en vertu d'un devoir sacré envers le progrès de l'humanité. Car elle doit comprendre que le chemin que la science de la nature a emprunté en bien des domaines au cours des trois ou quatre derniers siècles ne pourra jamais devenir un chemin salutaire pour le traitement de l'humain malade. De même que l'artiste lui-même ne peut être un véritable artiste s'il ne connaît qu'intellectuellement les lois esthétiques, de même le médecin ne peut être un guérisseur s'il ne connaît que ce qui est aujourd'hui les lois de la nature. Il doit pouvoir s'immerger avec tout son être dans le tissage et l'essence de la nature elle-même. Il doit pouvoir s'immerger dans la nature qui crée et qui tisse. Alors, il pourra aussi suivre avec un intérêt profond les chemins que la nature emprunte lors de l'être malade. Alors, à partir de la vision de l'humain sain, la vision de l'humain malade lui apparaîtra.

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Ich weiß auch, daß es viele Menschen heute noch als eine Anma­ßung der hier gemeinten Geisteswissenschaft empfinden, daß sie neben manchem anderen nun auch noch an die Reform der Medizin denke. Sie muß daran denken aus einer heiligen Verpflichtung gegenüber dem Menschheitsfortschritt. Denn sie muß einsehen, wie niemals der Weg, den die Naturwissenschaft zum Segen auf so vielen Gebieten in den letzten drei bis vier Jahrhunderten gegangen ist, ein heilsamer werden kann für die Behandlung des kranken Menschen. So, wie der Künstler selber kein wirklicher Künstler sein kann, wenn er nur intellektuell die ästhetischen Gesetze kennt, so kann der Arzt kein Heiler sein, wenn er nur dasjenige kennt, was heute Naturgesetze sind. Er muß sich mit seinem ganzen Menschen einleben können in das Weben und Wesen der Natur selber. Er muß untertauchen können in die schaffende und webende Natur. Dann wird er mit innigem Anteil verfolgen können auch jene Wege, welche die Natur einschlägt beim Kranksein. Dann wird ihm aufgehen aus der Anschauung des gesunden Menschen die Anschau­ung des kranken Menschen.

Non seulement la science de l'esprit doit indiquer une hygiène qu'elle gagne à partir des forces spirituelles, mais la science de l'esprit doit ouvrir la perspective d'une médecine intuitive. Celui qui s'engage dans cette science de l'esprit entendra comment je n'ai caractérisé aujourd'hui qu'à grands traits et de manière générale et abstraite un chemin vers une médecine intuitive, mais comment beaucoup de ce que j'ai esquissé ici est déjà développé, comment beaucoup de choses attendent seulement le moment où les représentants officiels du savoir médical viendront et s'approprieront la compréhension qu'elles doivent être prises en compte. Ainsi en ce qui concerne les maladies physiques du corps, ainsi en ce qui concerne les maladies de l'âme elle-même. On doit aujourd'hui paraître immodeste si l'on veut attirer l'attention sur ce que la science de l'esprit pense pouvoir fournir au salut et à l'être humain à partir de bonnes bases de connaissance.

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Nicht nur daß Geisteswissenschaft hinzuweisen hat auf eine Hygiene, die sie aus geistigen Kräften heraus gewinnt, Geisteswis­senschaft muß die Perspektive eröffnen auf eine intuitive Medizin. Wer sich einläßt auf diese Geisteswissenschaft, der wird vernehmen, wie ich heute nur in großen Strichen und im allgemeinen, im Abstrakten einen Weg charakterisiert habe zu einer intuitiven Medi­zin, wie aber manches von dem, was ich hier skizziert habe, schon ausgebaut ist, wie manches nur wartet auf den Moment, an dem die offiziellen Vertreter medizinischen Wissens kommen und sich die Einsicht aneignen, daß es aufgenommen werden müsse. So in bezug auf physische Krankheiten des Leibes, so in bezug auf Erkran­kungen der Seele selber. Man muß heute schon wie unbescheiden erscheinen, wenn man auf das hinweisen will, was aus guten Er­kenntnisgrundlagen heraus für Menschenheil und Menschenwesen Geisteswissenschaft glaubt leisten zu können.

J'aimerais gagner la transition vers ce que j'aurai à exposer demain sur la nature morale, religieuse et sociale de l'humain en concluant maintenant sur le fait que, précisément dans un tel domaine, comme celui d'une véritable médecine intuitive, l'idéal du spécialiste en science de l'esprit serait de pouvoir s'exprimer une fois devant ceux qui sont tout à fait compétents. S'ils se présentaient et s'ils laissaient parler leur expertise sans préjugés, ils verraient alors quelle fécondation cette expertise pourrait justement recevoir de la part de la science de l'esprit. La science de l'esprit ne craint pas la critique des experts. La science de l'esprit n'est pas un dilettantisme amateur. La science de l'esprit essaie de puiser dans des bases scientifiques plus profondes que la science extérieure habituelle. La science de l'esprit sait que le sens profane, et non l'expertise, est la seule chose dont elle pourrait peut-être avoir peur si elle n'avait pas perdu depuis longtemps l'habitude d'avoir peur pour des raisons facilement compréhensibles. La science de l'esprit n'a pas à craindre l'expertise, l'absence de préjugés, elle n'a pas à en avoir peur. Elle sait que plus on considérera ses résultats de manière experte, plus on s'y intéressera dans un sens positif. C'est précisément dans ce que l'on peut envisager comme perspective d'une médecine intuitive que l'on aimerait rappeler un vieux mot dont je ne veux pas examiner aujourd'hui la valeur universelle, mais qui doit certainement s'appliquer, dans un certain sens restreint, à la manière de voir qui se montre prête à trouver son application dans l'art de traiter l'humain malade. Les anciens sages ont dit que le semblable n'est connu que par le semblable. Pour soigner l'humain, il faut d'abord le connaître. Ce que l'humain fait aujourd'hui dans la science n'est pas l'humain tout entier, ce n'est donc pas l'humain, ce n'est donc pas un semblable de l'humain. Si l'humain entier est appelé à la connaissance de l'humain, alors ce qui est semblable - l'humain - sera connu par ce qui est semblable - l'humain. Et alors naîtra une connaissance de l'humain et un art de traiter l'humain qui, d'un côté, préservera la santé de l'humain dans la vie sociale, autant qu'elle peut l'être, et qui, de l'autre côté, traitera la maladie comme elle ne peut l'être qu'à partir de la réunion de tous les véritables facteurs de guérison.

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Ich möchte den Übergang zu dem, was ich morgen werde ausein­anderzusetzen haben über die sittliche, die religiöse und soziale Natur des Menschen, dadurch gewinnen, daß ich jetzt zum Schlusse hinweise darauf, wie gerade auf einem solchen Gebiet, wie dem einer wirklichen intuitiven Medizin, es das Ideal des Geisteswissen­schafters wäre, einmal sich aussprechen zu können vor denjenigen, die ganz sachverständig sind. Würden sie sich einfinden und würden sie ihre Sachverständigkeit vorurteilslos sprechen lassen, dann wür­den sie sehen, welche Befruchtung gerade diese Sachverständigkeit erfahren könnte von seiten der Geisteswissenschaft. Geisteswissen­schaft fürchtet die Kritik der Sachverständigen nicht. Geisteswissen­schaft ist kein laienhafter Dilettantismus. Geisteswissenschaft ver­sucht zu schöpfen aus tieferen wissenschaftlichen Grundlagen her­aus, als die gewöhnliche heutige äußere Wissenschaft ist. Geisteswis­senschaft weiß, daß laienhafter Sinn, nicht Sachverständigkeit dasje‑ nige ist, vor dem sie sich vielleicht fürchten könnte, wenn sie sich nicht das Fürchten längst abgewöhnt hätte aus leicht begreiflichen Gründen. Vor Sachverständigkeit, vor Vorurteilslosigkeit hat Gei­steswissenschaft keine Scheu zu tragen, sich nicht zu fürchten. Sie weiß: je sachverständiger man ihre Ergebnisse betrachten wird, desto mehr wird man im positiven Sinne auf sie eingehen. Gerade an dem, was einem als Perspektive einer intuitiven Medizin vor­schweben kann, möchte man erinnern an ein altes Wort, dessen Universalwert ich heute nicht untersuchen möchte, das aber in einem gewissen eingeschränkten Sinne ganz gewiß für diejenige Anschauungsweise gelten muß, die sich willig zeigt, ihre Anwen­dung zu finden in der Behandlungskunst des kranken Menschen. Alte Weise haben gesagt: Gleiches werde nur von Gleichem er­kannt. Um den Menschen zu heilen, muß man ihn erst erkennen. Was vom Menschen heute in der Wissenschaft sich betätigt, ist nicht der ganze Mensch, darum nicht der Mensch, darum nicht ein dem Menschen Gleiches. Wenn der ganze Mensch aufgerufen wird zur Erkenntnis des Menschen, dann wird Gleiches — der Mensch — von Gleichem — von dem Menschen — erkannt werden. Und dann wird eine Menschenerkenntnis und eine Menschenbehandlungskunst entstehen, welche auf der einen Seite des Menschen Gesundheit erhalten wird im sozialen Zusammenleben, soviel sie nur erhalten werden kann, und welche auf der anderen Seite die Krankheit so behandeln wird, wie sie nur aus der Zusammennahme aller wirkli­chen Heilfaktoren heraus behandelt werden kann.

 

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LES FONDEMENTS SPIRITUELS SCIENTIFIQUES DE LA SANTÉ CORPORELLE ET D'ÂME -
Deuxième conférence, Bâle, 6 janvier 1920
01
Avant d'aborder demain, à la suite de l'exposé introductif d'hier sur les chemins et les buts de la science de l'esprit, les conséquences importantes de cette science de l'esprit, qui touchent immédiatement l'intérêt du présent, et qui traitent du point de vue de la science de l'esprit sur les forces morales, sociales et religieuses de l'être humain, j'aimerais insérer aujourd'hui une considération sur ce que la science de l'esprit a à dire sur la santé corporelle et d'âme de l'humain. Une considération, telle que celle d'aujourd'hui, est justifiée par le fait que finalement, l'humain pourra seulement se fixer des objectifs moraux dignes de l'humain, se fixer des tâches sociales et produire une vie religieuse correspondante à partir des profondeurs de son âme, que si ces objectifs et ces productions sont fondés sur ce que l'on peut appeler sa capacité, qui repose sur la santé corporelle, d'âme et spirituelle.
02
Vous supposerez d'emblée que si l'on devait parler du fondement de la santé dans le sens spirituel scientifique anthroposophique, alors ce sont tout de suite les facteurs spirituels et d'âme qui y entrent en considération qui seront particulièrement touchés. Maintenant, avec une telle réflexion, on se heurte cependant aussitôt à l'une des questions les plus anciennes et en même temps, on peut le dire, les plus controversées de la vision du monde humaine : la question du pendant du psychique-spirituel dans l'entité humaine avec le physique-corporel absolument. On a beaucoup réfléchi, on a fait beaucoup de recherches avec les moyens de différents domaines scientifiques sur cette question : comment le spirituel-psychique de l'humain s'articule-t-il en fait avec le physique-corporel ?
03
La science de l'esprit pensée ici doit se placer au point de vue où elle ne peut pas considérer d'emblée cette question telle qu'elle est habituellement posée, comme étant correctement posée. On demande habituellement : comment l'esprit ou l'âme de l'humain se rapporte-t-il à son corps, à son organisation physique ? On ne tient en cela pas compte de si ce que nous pouvons appeler la constitution d'âme et la capacité d'âme de l'humain, placés sous le coup de l'arbitraire, ne fonde pas, peut-être de différentes manières, chez différents humains, un rapport particulier entre l'esprit et le corps, si l'humain ne pouvait pas, par certains rapports, intervenir dans son organisation corporelle précisément par ces forces qu'il développe dans son âme. Et cette question ne peut être traitée que par une considération spirituelle scientifique, comme celle que je me suis permis de démarrer hier devant vous. Car si nous considérons tout de suite ce qui a conduit la science occidentale à ses triomphes, dans le sens où elle a été caractérisée hier, nous devons dire qu'il ne s'agit pas d'un élément qui mène à l'humain, mais d'un élément qui, sous une certaine relation, éloigne en fait de l'humain.
04
Qu'est-ce que le scientifique qui a adopté les principes des trois ou quatre derniers siècles recherche particulièrement dans sa science ? Il s'efforce en particulier d'obtenir des représentations des choses extérieures et de l'humain dans lesquelles les impulsions des sensations et de la volonté humaine interviennent le moins possible, voire pas du tout. Plus on parvient à distinguer tout ce que l'on peut appeler le subjectif-personnel de l'observation scientifique, plus on croit avoir atteint l'idéal de cette observation scientifique. Aujourd'hui, le physicien, le biologiste ne croit plus pouvoir remplir sa mission s'il mêle à ses constatations quelque chose qui peut seulement être saisi intérieurement dans l'âme.
05
Si j'ai la permission de remémorer à ce que j'ai caractérisé hier comme un idéal de la vision orientale du monde, appartenant à un passé lointain, il doit être dit que, puisque l'humain tout entier y était mis à contribution pour cette transformation, pour ce développement de la nature humaine qui, en Orient, constituait la base d'une vision du monde, cette méthode était l'antithèse complète de ce qui nous apparaît aujourd'hui comme un idéal scientifique.
06
Maintenant, quand on s'adonne à de telles choses, on doit aujourd'hui se défaire de bien des préjugés qui valent là, j'aimerais dire, comme des évidences, mais qui, dans peu de temps, ne seront plus des évidences, mais des préjugés conditionnés par l'éducation de l'humanité au cours des trois ou quatre derniers siècles.
07
Si l'on se penche vraiment sur le caractère fondamental de ce qui caractérise toute notre pensée imprégnée de science, on constate qu'en fait, seule une partie, un membre de toute la nature humaine trouvent aujourd'hui grâce devant cette pensée : ce que l'on peut appeler l'élément intellectualiste, l'élément qui s'élève vers les pensées dénuées/libres de sentiment et de volonté, qui ne veut rien ajouter à ce représenter à partir de sa propre nature humaine subjective. De ce fait, l'humain entier en tant que tel ne participe pas au travail scientifique le plus important, mais seulement ce qui, de l'humain, est justement le porteur de la vie psychique/d'âme intellectualiste.
08
Ce que j'ai caractérisé hier comme l'effort véritablement occidental vers une vision du monde spirituelle-scientifique veut à nouveau, sans revenir aux idéaux orientaux, développer à partir de toute la nature humaine les forces de l'âme qui produisent une vision du monde. C'est pourquoi j'ai dû caractériser hier de la manière suivante les chemins de connaissance qui mènent à une telle vision du monde spirituelle scientifique orientée anthroposophiquement. Tandis que l'humain qui est purement scientifique développe spirituellement scientifiquement avec ses expériences ou avec son observation de la nature le représenter intellectualiste, celui qui veut s'élever à une vision spirituelle scientifique, doit remonter des profondeurs de sa vie psychique des sentiments purifiés, des impulsions de volonté purifiées. Il doit cependant se plonger dans un monde de pensées. Il doit justement ainsi pouvoir travailler intellectualistement comme seulement le scientifique le plus exact. Mais il se tient avec son être humain d'une autre manière que ce scientifique exact à l'intellectualité. Il s'immerge dans des mondes d'idées, il s'immerge dans ce que sinon seule la pensée pâle et à puissance d'ombre livre habituellement. Mais ainsi que l'on participe sinon seulement aux événements de la vie extérieure avec ses sympathies et ses antipathies, avec tout son monde émotionnel/de sensations, de même que l'on participe sinon seulement aux exigences de la vie avec ses impulsions de volonté, de même, chez celui qui veut chercher le chemin dans le monde spirituel dans le sens de cette science de l'esprit, le sentir, le vouloir, les sympathies et les antipathies accompagnent les pensées, les idées. Avec la façon et la manière dont les idées agissent/œuvrent, dont elles se positionnent les unes par rapport aux autres, on relie un élément intérieur de sympathie et d'antipathie, un vouloir intérieur que sinon on amène seulement en vis-à-vis à/de l'humain de chair et de sang ou de la nature dans un sens moindre, ou que l'on développe quand on a faim ou soif, ou quand d'autres tâches de la vie ordinaire sont posées. On est aussi intérieurement vivant que dans le vouloir sous l'influence de la faim et de la soif, que dans les sentiments que l'on développe envers des personnes aimées ou haïes, on est aussi intérieurement vivant dans les méthodes qui devraient conduire à la compréhension de la science de l'esprit. L'être humain tout entier, avec ses sentiments et son vouloir, prend part à ces méthodes. Cela développe justement d'autres connaissances, d'autres rapports avec le monde extérieur et aussi aux autres humains que la simple activité/propulsion intellectualiste.
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Si maintenant ces connaissances qui deviennent de cette manière le contenu de la science de l'esprit - qui donc toutefois sont un livre à sept sceaux pour les cercles les plus larges de l'humanité actuelle, non pas parce que les spécialistes de la science de l'esprit scellent ce livre avec sept sceaux, mais parce que ceux qui devraient aborder cette science de l'esprit, pour ne pas avoir à l'aborder, le scellent d'abord avec les sept sceaux de leurs préjugés, de leurs moqueries et de leurs railleries -, si ce contenu de la science de l'esprit est alors reçu par les humains, si l'âme de l'humain s'unit à lui, alors il agit aussi différemment que le contenu du pur savoir intellectualiste. Il saisit immédiatement l'âme entière de l'humain. Il déverse des énergies, des forces dans l'âme entière de l'humain. Et lorsque le contenu de la science de l'esprit est acquis de telle sorte qu'il correspond aux grands pendants de la loi universelle, alors il déverse en quelque sorte dans l'âme humaine les mêmes forces que celles dont l'organisme humain est construit. Car l'organisme humain est construit à partir des forces du monde. La connaissance spirituelle scientifique remonte à nouveau à ces forces du monde. Il doit donc y avoir une harmonie/correspondance intérieure entre ce qui est connu par la science de l'esprit à partir de la légalité/légité du monde et ce qui naît de l'organisation de l'être humain en tant qu'être humain lui-même, en ce sens que l'être humain reçoit sa propre organisation à partir des fondements de l'ordre du monde.
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Mais cela a pour conséquence qu'il existe un tout autre rapport entre ce que l'on absorbe comme contenu de la science de l'esprit et l'ensemble de l'évolution de l'humain, qu'entre ce qui occupe seulement l'intellect, comme la science de la nature ou comme aujourd'hui la science sociale et d'autres choses semblables, et cet humain lui-même. Mais il y a quelque chose qui voile ce rapport. C'est pourquoi il est difficile pour celui qui n'a pas encore pénétré le sens propre de la science de l'esprit de se faire des représentations exactes sur de telles choses. Il doit absolument être dit : de même que la nature saine de l'humain est organisée de façon saine à partir du monde, de même ce qui est le contenu de la science de l'esprit est gagné de façon saine et peut donc, puisque çà comprend l'humain tout entier, agir non seulement sur l'intellect, mais à nouveau sur l'humain tout entier. Si l'on dit cela, celui qui est profane en matière de science de l'esprit tirera aujourd'hui la conclusion suivante. Il dira : "Certes, je veux bien admettre, tout d'abord de manière hypothétique, qu'en tant que spécialiste de la science de l'esprit, tu tires des pensées saines de ta contemplation du monde. Les pensées qui sont intellectuellement à puissance d'ombre n'agissent pas sur l'organisme humain ; les tiennes sont saisies sous prise en compte de toute la nature humaine, elles agissent donc sur l'organisme humain, on pourra donc les utiliser, supposons-le hypothétiquement, dans le sens de la nature humaine saine. Disons donc que ces pensées que tu développes par ta science de l'esprit comme des pensées saines, nous allons les utiliser de telle sorte que nous nous en remplissions, que nous les laissions agir sur nous, alors elles pourront agir comme un médicament, justement contre les déviations de la nature humaine par rapport à la santé.
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Aussi évidente que serait cette hypothèse, et aussi crédible qu'elle ait pu être chez certains humains superstitieux, elle correspond peu à la réalité telle que je viens de l'énoncer. Et c'est ici qu'il est nécessaire de toucher, je dirais, aux fondements qui doivent être posés pour que l'on puisse comprendre de façon correcte l'interaction entre le spirituel-psychique sain et la corporéité saine. Lorsque, par la naissance ou la conception, l'être humain passe des mondes spirituels à l'existence physique en se revêtant d'un corps physique, nous voyons bien comment ce qui se revêt de ce corps physique au niveau spirituel et psychique a besoin de temps pour s'exprimer. L'enfant arrive dans le monde physique avec ses dispositions. Mais il doit grandir. Nous pouvons suivre comment, de mois en mois, d'année en année, de décennie en décennie, dans l'organisation physique sort en premier/d'abord ce qui est prédisposé spirituellement dans l'humain. Celui qui, grâce à la science de l'esprit qui est pensée ici, acquiert la possibilité de pénétrer dans le pendant réel entre le spirituel-âme et le corporel-physique, il vient maintenant à la connaissance suivante, non par une quelconque fantaisie logique, mais par une observation pénétrante, tout à fait consciencieuse et poursuivie longtemps de la vie pendant de longues périodes :
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De même que la nature globale de l'humain a besoin de temps pour s'intégrer/se membrer/s'articuler en tant que spirituel-âme dans l'organisation physique, de même tout ce que nous absorbons spirituellement-psychiquement a d'abord besoin de temps pour s'intégrer dans l'organisation physique-corporelle. Si donc, en tant qu'enfant de huit ans, ou en tant qu'humain de vingt ans, ou encore en tant qu'humain de cinquante ans, j'absorbe un contenu spirituel ou psychique quelconque, si mon âme est saisie par un tel contenu, alors ce contenu est, par rapport à mon organisation corporelle, aussi jeune que l'âme d'un enfant par rapport à l'organisation corporelle, et un tel contenu psychique a besoin de temps pour se répercuter dans le corps. On ne peut donc pas espérer inventer, à la manière de l'art américain de la guérison par la pensée, des pensées qui seraient introduites dans l'être humain comme un médicament/une médecine liquide et qui agiraient immédiatement. Non, il faut du temps pour que le contenu spirituel et psychique se transforme en pénétrant de plus en plus le corps physique. L'un des contenus spirituels et psychiques/d'âme a besoin de moins de temps, l'autre de plus de temps, mais le temps doit s'écouler entre l'instant où un contenu spirituel et psychique est absorbé de manière abstraite, où nous le pénétrons à la mesure de connaissance, et le moment où il nous a trans-organisé.
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Ce que je vous raconte ici n'est pas une idée quelconque que l'on attache à la légère aux phénomènes de la vie, mais c'est quelque chose que l'on trouve de manière aussi consciencieuse que n'importe quel résultat de laboratoire ou de clinique, et même beaucoup plus consciencieusement. Pour de telles recherches, on part tout d'abord des chemins que l'absorption spirituelle quotidienne habituelle suit chez l'humain, en ce sens que l'humain peut plus tard faire ressurgir de ses profondeurs de l'âme ce qu'il a absorbé une fois dans cette âme. La plupart des gens passent tout simplement à côté des chemins que la vie de l'âme emprunte en ce qui concerne la mémoire ; ils n'observent pas comment cela se vit tout autrement lorsque nous nous souvenons de quelque chose que nous avons vécu il y a des décennies et de quelque chose que nous avons vécu il y a trois jours. Nous faisons remonter l'un et l'autre des profondeurs de l'âme, certes. Mais ce que nous avons vécu il y a trois jours, ou même il y a trois ans, se révèle, pour celui qui a la capacité d'observer de telles choses, comme quelque chose qui est, je dirais, remonté des profondeurs de la vie psychique, qui est encore absolument un contenu psychique/d'âme. Ce dont on se souvient peut-être, en tant qu'humain plus âgé, comme des expériences de son enfance, on le fait remonter des profondeurs de l'âme. Si l'on observe le processus, on voit comment cela est déjà intimement lié à toute la corporéité, comment cela imprègne notre corporéité comme un sang psychique/d'âme, comment cela a fortement pris le caractère qu'ont les forces qui désignent ce qui a mesure d'habitude en nous.
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Ce n'est bien sûr que le début de la méthode détaillée qui permet d'observer comment, au fil du temps, ce que nous recevons comme contenu spirituel et psychique s'unit avec le physique corporel. Mais vous comprendrez par là comment la science de l'esprit doit exiger que sa façon de cultiver la santé corporelle, psychique ne soit pas seulement comptée parmi les arts qui agissent sur l'instant, mais comment elle fait appel à ce qui est premièrement l'éducation des enfants, deuxièmement l'éducation du peuple et la vie de peuple. Car la science de l'esprit doit œuvrer avec prévoyance, j'aimerais dire avec un visage prophétique, en rapport à la santé de l'humain.
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Si l'on examine ce que je touche ici, alors on remarque d'abord ce que cela signifie lorsque dans la méthode d'éducation sont intégrées des impulsions spirituelles scientifiques, lorsque nos enfants sont effectivement éduqués de telle sorte que les motivations éducatives sont maintenues dans le sens spirituel scientifique ; et alors les choses que l'on amène aux enfants sont imprégnées, non pas de théories spirituelles-scientifiques - le monde n'a pas à en avoir peur - mais mentalité spirituelle scientifique, d'une constitution d'âme spirituelle scientifique, et avant tout avec un feu spirituel scientifique pédagogique. Par cela sera déjà descendu dans l'âme tranquille d'enfant ce qui devrais alors se lier à l'organisation psychique et physique, ce qui y grandit et qui, parce que c'est sain, croit de manière saine avec l'organisation humaine et la rend saine et forte, capable de résistance aux influences extérieures.
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Lorsque le monde comprendra toute l'importance de ce que la science de l'esprit peut apporter ici, les belles - je ne dis pas cela ironiquement, mais au sens le plus sérieux du terme - toutes les belles théories sur les maladies infectieuses et autres, qui ne sont considérées aujourd'hui que de manière unilatérale, ne disparaîtront pas progressivement, mais deviendront moins importantes. Bien plus que la manière dont les bacilles et les bactéries s'installent dans notre organisme, on regardera à quel point nous sommes devenus forts d'âme et d'esprit pour résister à ces invasions. Cette force ne nécessitera pas de remède extérieur dans la nature humaine, mais le remède qui renforce l'humain intérieurement, à partir de l'esprit et de l'âme, par un contenu sain de la science de l'esprit. C'est ainsi que les soins de santé publique, tout de suite par la science de l'esprit, sont placés sur une base essentiellement autre que celle dont rêvent ceux qui croient que le salut de l'évolution humaine peut seulement résider dans la poursuite des vues actuelles.
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Parmi beaucoup d'autres choses, j'aimerais seulement attirer l'attention sur une sur laquelle j'ai déjà attiré l'attention de quelques personnalités ici dans cette ville, à partir d'autres points de vue. Aujourd'hui, par exemple, dans l'éducation et l'enseignement, on accorde une grande importance à ce que l'on appelle la contemplation, et ce à juste titre, car dans certaines limites, il est bon d'amener l'enfant directement devant ce qu'il peut contempler extérieurement ou intérieurement, et de lui laisser imaginer ses représentations, ses concepts, de telle sorte qu'il les déduise lui-même. Mais tout ne peut pas être apporté ainsi à l'enfant tout dont il a besoin pour se développer et mener un être-là digne de l'humain. C'est pourquoi beaucoup doit migrer dans l'enfant purement en regardant vers son éducateur, vers son enseignant comme vers son autorité, vers celui qui développe un certain feu dans l'éduquer, dans l'enseigner, qui transmet les impondérables de soi à l'enfant avec son feu. Il pourra y avoir alors maintes choses que l'enfant absorbe dans la croyance que l'autorité y croit, mais il ne les comprend pas encore.
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Alors les temps peuvent arriver, peut-être au bout de quinze ou vingt ans, après que l'enfant a quitté l'école, où il se souvient : tu as appris cela à l'époque et tu ne l'as pas compris, maintenant tu es devenu mûr, maintenant tu le fais remonter de la source de ton âme par purement par mesure de mémoire. Maintenant, tu le comprends. Celui qui connaît la vie de l'âme de l'humain sait qu'une telle compréhension de ce que l'on a déjà porté dans son âme pendant des années, peut-être des décennies, transmise par une maturation ultérieure, développe des forces qui renforcent l'humain intérieurement ; rien ne déverse dans la volonté une telle énergie du plus profond de l'âme que l'apprentissage de la compréhension de quelque chose par sa propre force de maturation, de quelque chose que l'on a assimilé il y a des années sur la base d'une autorité, d'une communication.
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Ainsi, la pédagogie peut être liée à l'hygiène idéelle, à l'hygiène spirituelle. Lorsqu’une fois nos soins de santé publique seront vraiment imprégnés de telles vastes visions, alors le spirituel pour premier, qui s'enracine dans l'humanité, pourra vraiment déployer ses énergies si bénéfiques/salutaires pour l'humanité. Tandis que tout ce que nous absorbons seulement par l'intellect et sa formation est dans une certaine mesure détaché de l'humain et ne peut donc pas œuvrer en retour sur toute la nature humaine, ce qui est extrait de toute la nature humaine, le spirituel scientifique, pourra aussi œuvrer en retour sur toute cette nature humaine. Et nous avons la possibilité d'agir de manière extrêmement favorable dans cette direction, si nous ne nous contentons pas, en médecine, d'obtenir des résultats instantanés, mais si nous nous efforçons de soigner la santé en tenant compte des lois universelles, et donc aussi des lois temporelles. Malheureusement, l'humanité actuelle est ainsi faite qu'elle n'aime pas du tout regarder ce qui échappe à l'instant et dont l'effet va, j'aimerais dire, dans le grand. L'humain actuel aimerait de préférence se prendre l'autorisation des lois cosmiques de devenir malade quand bon lui semble - vous comprenez que je ne l'entends pas au sens entièrement littéral, mais c'est quelque chose comme ça parmi les tendances de la nature humaine - et alors il aimerait pouvoir être à nouveau guéri à l'instant. Mais ce qu'il faut voir, c'est que la forte énergie intérieure soit développée dans les éducations populaires particulières, oui que les forces de guérison de l'âme et de l'esprit soient réellement amenées à déploiement chez les humains tout au long de leur vie. De ce point de vue, on envisagera que la santé physique et psychique dépend beaucoup de ce que soit développé une vie de l'âme si forte, si énergique chez l'humain, que cette vie de l'âme forte, énergique puisse réellement aussi intervenir dans l'être corporel.
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Pour cela, il est à nouveau nécessaire d'étendre l'observation sur de plus longues périodes. Ce qui œuvre sur notre intellect n'œuvre pas en même temps sur notre volonté. Et nous pouvons toutefois, si nous n'avons jamais œuvré sur notre volonté, nous efforcer à n'importe quel âge de la vie avec des idées et des pensées aussi saines que possible d'agir sur notre âme à partir de l'intellect, nous n'aurons aucun succès. Car de l'intellect, un quelconque contenu spirituel et psychique n'intervient pas immédiatement dans la nature humaine. Nous devons aussi agir sur la volonté. Nous agissons sur la volonté par tout ce qui éveille notre intérêt pour le monde, par tout ce qui éveille notre part, notre participation aimante au monde. Les humains traversent souvent le monde, j'aimerais dire, avec une certaine imbécillité/faiblesse de sens. Certes, il y a aussi des causes qui reposent plus profondes, mais l'une des causes de l'imbécillité est que l'on n'a pas su développer chez de tels humains, alors qu'elles étaient encore des enfants, des intérêts vastes et profonds pour tout ce qui œuvre et vit dans leur environnement, car développer cet intérêt cela œuvre sur la volonté. Et c'est seulement lorsque la volonté est renforcée de cette manière que ce qui œuvre sur l'intellect peut aussi à nouveau gagner de l'influence sur l'humain entier. Le pire qui puisse arriver à l'humain en rapport sa santé physique et d'âme, c'est que son organisation physique et corporelle se sépare de son être psychique et spirituel. Dans le médiumnisme, cette séparation de l'organisation physique de l'humain d'avec son essence psycho-spirituelle est provoquée de manière expérimentale. Nous voyons alors que l'être spirituel-psychique est quasiment paralysé, endormi pour un certain temps, afin que le corporel-physique, auquel le spirituel est cependant toujours lié, œuvre comme automatiquement. Considéré d'un point de vue correct, l'être médian n'est rien d'autre qu'une véritable maladie, une véritable discordance entre le spirituel-psychique devenu totalement non énergique et le physique-corporel qui prend donc le dessus/gagnant de ce fait la main haute. C'est pourquoi le médiumnisme, lorsqu'il est radicalement étendu, est toujours lié à la paralysie de la volonté, à la paralysie totale de l'âme du médium concerné. Et comme la moralité peut seulement jaillir de l'énergie d'âme, une certaine descente morale est généralement liée au médiumnisme. C'est tout de suite à partir de la vue dans le pendant entre la santé spirituelle d'âme et la santé physique-corporelle que tout ce qui constitue le côté d'ombre du médiumnisme peut réellement être envisagé.
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Si seulement ceux qui jugent la science de l'esprit sans en connaître la véritable nature n'associaient pas trop souvent cette science de l'esprit à toutes les aberrations de l'esprit du temps ou de l'époque récente en général, que je signale ici ! Il est cependant plus facile de faire appel au médiumnisme sans esprit pour apprendre quelque chose sur le monde spirituel que de faire appel à la science de l'esprit qui exige des efforts. Lorsque l'on fait appel au médiumnisme, on se laisse informer sur l'esprit par un médium dont on a d'abord éteint/déconnecté l'esprit. C'est une méthode commode pour accéder à l'esprit. La science de l'esprit réclame toutefois que l'on n'éteigne pas l'esprit chez un autre pour apprendre quelque chose sur l'esprit, mais que l'on amène l'esprit en soi-même à un épanouissement/déploiement et à un développement plus élevés, afin qu'il puisse conduire ses forces dans le monde spirituel et qu'elles y fassent l'expérience des particularités du monde spirituel. Si l'on voulait considérer la science de l'esprit sans préjugés, on verrait précisément comment elle est le remède universel contre des aberrations telles que celles auxquelles je viens de faire allusion en quelques mots.
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Ainsi on peut dire que le soin de la santé est une conséquence nécessaire de ce que la science de l'esprit veut porter dans l'évolution de l'humanité. Mais évidemment va la nature humaine est soumise à de multiples influences. Personne n'a la permission d'interpréter ce que j'ai dit jusqu'à présent comme si je voulais dire que toutes les maladies devaient être éliminées quelque peu une fois par le soin de la science de l'esprit. Je ne pense absolument pas ça. Les maladies ont leurs causes. Plus important que la connaissance de leurs causes est le processus de leur guérison. Et ici, il s'agit que toutefois la science de l'esprit ait aussi quelque chose à dire, non seulement sur ce soin de la santé qui a des bases spirituelles scientifiques, mais aussi sur la médecine elle-même, comme sur toutes les pratiques de vie. C'est un fait que beaucoup nient, parce qu'ils ne veulent pas s'avouer la vérité sur ce point, mais c'est un fait qui existe bel et bien : beaucoup d'humains et de femmes qui pensent vraiment en profondeur et qui ont fait des études de médecine aujourd'hui, lorsqu'ils se sentent lâchés sur l'humanité souffrante, sont saisis par les pires tourments de l'âme, parce qu'il leur apparaît alors quelles exigences l'organisme humain, lorsqu'il s'égare de la santé dans le malade, pose à la vue humaine, et combien peu il peut tout de suite être gagné des moyens de connaissance et des méthodes de connaissance de l'approche purement de science de la nature pour cet ouvrage médical. C'est tout de suite à la médecine que se montre si bie le côté d'ombre de la pure observation de science de la nature, qui a d'ailleurs aussi un côté lumineux en ce qui concerne la vision de la simple nature extérieure. En médecine, le côté d'ombre est là. Car on doit seulement faire attention à ce qui suit : cette science de la nature, que ce soit dit encore une fois, met sa valeur principale à débrancher entièrement l'humain, en ce qu'elle considère le monde intellectuellement et cherche intellectuellement ensemble avec les expériences, ses lois naturelles. On apprend ce que l'on peut apprendre de l'observation de l'efficacité de tel ou tel remède sur l'humain malade, de l'efficacité de tel ou tel produit de la nature sur l'humain. Mais il nous manque la vision intérieure du pendant premièrement de l'ensemble de la nature humaine, mais deuxièmement, du pendant entre ce qui est produit à dehors dans la nature, que ce soit comme nourriture, que ce soi comme remède, et l'être humain lui-même. Et on remarque en premier lorsqu'on aimerait passer de manière aussi impartiale de la pure science de la nature à la médecine ce que cela signifie d'exclure l'humain de la manière de considérer les choses et d'appliquer ensuite à la nature de l'humain ce que l'on a obtenu par une telle manière de considérer les choses. Cela se retourne contre la science naturelle, qui élimine tout ce qui peut germer dans la nature humaine, afin d'arriver, comme elle le dit, à l'objectivité correcte. C'est là qu'elle arrive à l'objectivité. Mais l'humain n'est pas dans cette objectivité. L'humain s'élimine/se déconnecte d'abord lui-même. Il n'est donc pas étonnant qu'il n'ait pas l'humain dans la science qu'il est en train de former. Maintenant, on doit appliquer cette science à l'humain. On ne peut pas le faire, parce qu'on n'a pas tenu compte de l'humain.
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C'est tout le contraire qui se produit dans ce à quoi aspire la science de l'esprit orientée anthroposophiquement. Là, c'est l'humain tout entier qui est appelé à gagner des jugements sur l'humain et sur le monde. Là toutefois les connaissances sont alors fondées autrement. Pour me rendre clair sur ce point, j'aimerais rappeler aujourd'hui comment la science de l'esprit qui est pensée ici n'est au fond qu'un développement de ce qui a été fondé dans le premier élément comme une nouvelle connaissance de la nature par le naturaliste bien connu, et non par le poète Goethe. C'est tout de suite pour cela que nous appelons notre bâtiment sur la colline de Dornach le Goetheanum, parce que nous voulons pratiquer le goethéanisme, mais pas le goethéanisme tel que le pratiquent les chercheurs de Goethe, qui croient que l'esprit de Goethe s'est arrêté en 1832 et qu'il faut étudier ce que cet esprit de Goethe a produit pour pratiquer la science de Goethe. Non, nous pratiquons un goethéanisme qui ne remonte pas à 1832, mais qui est un goethéanisme par l'esprit de Goethe qui continue d'agir aujourd'hui en 1920. Mais ce qui apparaît encore de manière tout à fait élémentaire chez Goethe peut être saisi aujourd'hui dans une formation plus élevée du cours d'évolution de l'humanité.
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Je vais maintenant mentionner quelque chose d'apparemment bien éloigné, mais qui me permettra de montrer comment, en partant du goethéanisme, on arrive aux plus hauts sommets de la science de l'esprit. Goethe a cherché les similitudes, les parentés, notamment dans la nature des êtres vivants. Il s'est rendu compte que la plante entière n'est qu'une feuille compliquée et qu'une seule feuille de plante est une plante entière, mais de forme simple. C'est ainsi que Goethe a vu dans chaque membre d'un organisme la métamorphose, la forme de transformation de l'autre membre. C'est ainsi qu'il a cherché d'où venaient les formes énigmatiques, voire mystérieuses pour l'observateur impartial, des os du crâne humain. Lorsqu'il se rendit un jour au cimetière des juifs à Venise, il trouva un crâne de mouton fendu de manière particulièrement heureuse. Les os étaient tellement disloqués que leur forme agissait directement sur l'âme de Goethe. Et en regardant cette forme, il se dit : oui, ces os du crâne ne sont rien d'autre que des os de la colonne vertébrale transformés, métamorphosés. Si les os simples de la colonne vertébrale, presque en forme d'anneau, se transforment - c'est l'avis de Goethe - de telle sorte que certains prolongements se développent plus fortement, que certains bourrelets s'aplatissent, alors la croissance transformée de la colonne vertébrale simple donne naissance à l'os du crâne. C'est ainsi que Goethe a pu exprimer pour la première fois ce qui, avec une certaine modification, est aussi le résultat de notre anatomie humaine actuelle, à savoir que les os du crâne sont des vertèbres dorsales transformées. Je me permets de raconter une sorte d'expérience personnelle à ce sujet, car cela expliquera aussi la chose dont je parle. Ces conceptions de Goethe m'étaient particulièrement proches depuis la fin des années soixante-dix du XIXe siècle. J'ai déjà commencé à écrire sur la vision du monde scientifique de Goethe à cette époque. Cette conception de la transformation des os du crâne, des vertèbres en os du crâne, constituait également un élément de ce que j'ai élaboré plus précisément pour la vision du monde de Goethe. Mais je me disais, comment cela aurait-il pu échapper à un esprit aussi universel que Goethe, que si l'on parle de la transformation des vertèbres en os du crâne, il faut passer à la vision de la transformation de la simple structure nerveuse de la moelle épinière en la structure compliquée du cerveau, de sorte que l'on doit aussi considérer le cerveau comme une transformation de la simple structure nerveuse qui se trouve justement dans la vertèbre de la moelle épinière. Et lorsque, à la fin des années quatre-vingt du siècle dernier, je fus nommé à Weimar pour collaborer aux archives Goethe et Schiller en vue de la réédition ou de la première publication des écrits de Goethe non encore publiés, ce fut bien sûr pour moi une tâche très agréable que d'examiner s'il était possible de trouver quelque part une trace montrant que Goethe avait déjà cette conception de la transformation du cerveau à partir de simples ganglions nerveux.
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Et voilà que lorsque j'ai mis la main sur un carnet aux traits de crayon mal écrits datant des années quatre-vingt-dix du XVIIIe siècle, j'y ai trouvé notée par Goethe cette conception du cerveau humain, tout à fait comme je l'avais supposé !
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J'attire votre attention sur une autre manière de voir - chez Goethe, elle n'apparaît toutefois que de manière élémentaire -, sur une autre manière de voir que celle qui se contente d'observer intellectuellement les lois de la nature. J'attire votre attention sur un mode d'observation, tel qu'il siège instinctivement chez Goethe, qui prend en compte l'humain tout entier. Dans le genre de méthode analytique expérimentale décomposante qui est aujourd'hui usuelle dans la science de la nature, on ne parvient pas à voir correctement de telles transformations, car on doit tout prendre en compte, et pas seulement ce que l'on peut mesurer et compter. Il faut aussi tenir compte de ce que l'on peut observer seulement par son intensité, sa qualité. Dans la science de l'esprit, il faut aller encore plus loin.
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Là on doit observer effectivement les choses selon les propriétés que l'esprit du monde, ce qui est d'âme du monde, leur imprime et que l'on ne trouve pas dans la méthode scientifique extérieure.
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On arrive alors à des résultats tels que celui que l'on pourrait croire n'être qu'un apéritif, mais qui n'est pas un apéritif, mais le résultat d'un travail spirituel scientifique duquel je peux dire que j'ai travaillé pendant plus de trente ans, ce résultat qui membre l'humain en trois, j'aimerais dire, sous-membres de sa nature. On suppose habituellement que ce qui est spirituel dans l'humain, ce qui est d'âme, serait lié à son système nerveux sensoriel. C'est donc la vision unilatérale actuelle - celui qui connaît l'évolution de la science comprend qu'il devait en être ainsi - que l'humain croit aujourd'hui que la vie spirituelle et d'âme dépendrait uniquement et exclusivement du système nerveux. Vous pouvez lire ce que j'ai à dire sur ce point à partir de recherches spirituelles scientifiques, dans mon livre "Von Seelenrätseln" (Des énigmes de l'âme), paru il y a deux ans. J'ai essayé d'y montrer que dans la nature humaine, seule la vie intellectualiste et sensorielle est liée au système nerveux sensoriel en tant qu'outil, ce qui observe les objets par les sens et les traite intellectuellement. Par contre, la vie émotionnelle/de sensation de l'humain est liée immédiatement, et non pas purement médiatement/indirectement, à la vie rythmique dans l'humain, cette vie rythmique laquelle comprend/inclut le système respiratoire, le système de circulation sanguine qui lui est lié, et qui est pendant d'une façon particulière au support/porteur du système intellectualiste, et d'ailleurs ainsi : nous avons en nous, comme élément le plus important de notre cerveau, ce qu'on appelle le liquide céphalorachidien. Notre cerveau est d'abord un organe nerveux qui doit traiter ce qui est transmis par les sens. Mais ce cerveau baigne dans l'eau du cerveau. Et ce liquide céphalorachidien, qui remplit notre cavité principale, notre cavité médullaire, a une fonction particulière. Lorsque nous expirons, le liquide céphalorachidien descend de haut en bas. Le diaphragme monte vers le haut, le liquide céphalo-rachidien monte vers le bas, et inversement à l'inspiration. Ainsi, nous sommes dans un rythme continu de montée et de descente du liquide céphalorachidien.
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Ce rythme du liquide céphalorachidien ascendant et descendant est le support extérieur de la vie émotionnelle dans l'humain. Et c'est par l'interaction entre ce que vivent les nerfs cérébraux et ce qui se produit en tant que rythme à travers le liquide céphalorachidien que naît ce qui est un échange entre les sentiments et les pensées.
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C'est là un point où la connaissance anthroposophique de l'être humain devra parcourir un long chemin si l'on veut comprendre correctement l'être humain dans son entité psycho-spirituelle et dans son entité physique. Ce n'est qu'en développant en soi les méthodes de connaissance caractérisées dans mon livre "Comment acquiert-on des connaissances des mondes supérieurs", dans ma "Science secrète" et dans d'autres de mes écrits, que l'on apprend vraiment à reconnaître - en ayant une expérience intérieure de l'âme capable de percer ces choses - comment séparer la vie affective de la vie intellectuelle. Sinon, elles se mélangent. Et l'humain avec la science ordinaire n'apprend pas du tout à reconnaître que le cerveau, que l'appareil nerveux-sensoriel n'est porteur que de l'intellectuel, tandis que le rythmique dans l'humain est porteur de la vie sentimentale.
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Et justement ainsi, le support de la vie de la volonté est le métabolisme, partout où il se produit, le métabolisme ; le métabolisme dans le cerveau est également le support de la vie de la volonté. Mais avec l'activité nerveuse-sensorielle, avec l'activité rythmique, avec l'activité métabolique, l'essence de l'humain est épuisée en ce qui concerne ses fonctions. C'est l'humain tout entier. C'est cet humain tout entier que la science de l'esprit orientée anthroposophiquement cherche à saisir à partir des forces de connaissance de l'humain tout entier. C'est pourquoi, parce qu'elle s'aide de tout ce qui ne provient pas seulement de l'intellect, de la vie émotionnelle et de son support, de l'activité rythmique de l'humain, parce qu'elle tire aussi ses connaissances de ce qui se tisse et vit spirituellement dans le métabolisme, elle peut saisir l'humain tout entier. C'est ainsi qu'elle apprend à reconnaître ce que signifient les poumons, le foie, la rate et les autres organes de l'humain, car ces choses ne peuvent être reconnues que par le biais de l'imprégnation spirituelle des choses.
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On obtient ainsi une connaissance intuitive de l'humain et on ouvre la voie à une médecine intuitive. En considérant l'humain comme un mécanisme, on n'apprend pas à le connaître. On apprend seulement à reconnaître ce qu'il y a de mécanique en lui. Si l'on saisit l'humain de telle sorte que l'on élargisse encore la vision de Goethe, qui est intuitive, que l'on spiritualise encore plus, alors seulement les différents organes de l'humain deviennent compréhensibles dans leurs métamorphoses. Mais ensuite, lorsque l'on a appris à connaître la signification de ces différentes métamorphoses de l'organisme humain, on peut alors replacer l'humain que l'on a maintenant saisi dans la nature. Si l'on commence par reconnaître la nature en éliminant l'humain, on ne peut pas non plus replacer l'humain dans la nature. Si l'on apprend à connaître réellement l'humain tel que je l'ai décrit, on peut le replacer dans la nature. On étudie son organologie, et on apprend à reconnaître la profonde parenté qui existe entre l'humain et le cosmos. On découvre alors le lien entre la nourriture prélevée dans la nature extérieure et l'organisation humaine. Mais on découvre aussi le lien entre le remède tiré de la nature extérieure ou de l'âme pour la guérison spirituelle, et la nature humaine tout entière.
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Je n'ai pu que schématiser cette manière de vision de l'humain. Mais ce que j'ai esquissé là, c'est le chemin qui mène de la science de l'esprit orientée anthroposophiquement à une médecine intuitive, à la médecine à laquelle, je voudrais dire, aspirent aujourd'hui tant de personnes qui ont suivi sans préjugés le cursus des études médicales et qui se sentent ensuite lâchées dans l'humanité souffrante. L'élément intuitif, spirituel, leur manque dans ce qui a agi sur eux dans la connaissance de l'humain et l'art de la guérison. C'est précisément en médecine que l'on voit le plus intensément à quoi aboutit une science qui exclut l'humain de ses méthodes.
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Oh, je sais qu'avec ce que j'exprime donc, je me trouve encore devant un mur de préjugés dans le présent. Mais ce mur de préjugés doit être abordé encore et encore. Il faudra longtemps avant que le chemin esquissé ici soit tenté par un plus grand nombre d'humains, car il est moins confortable que celui emprunté aujourd'hui. Car de même que la plante entière est déjà une feuille compliquée au sens de Goethe, de même l'humain entier est en quelque sorte composé de trois humains : l'humain qui pense et qui absorbe par les sens, l'humain rythmique, l'humain métabolique. Chacun d'eux représente d'une certaine manière un humain, et c'est à partir de ces trois humains que l'on doit construire la nature globale de l'humain. Et chaque membre de l'humain se trouve dans une relation différente avec la nature extérieure. Mais ce qu'est ce lien mystérieux entre le remède et la maladie ne peut être révélé que par la médecine intuitive décrite ici.
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Je sais aussi que beaucoup de gens ressentent encore aujourd'hui comme une prétention de la science de l'esprit dont il est question ici, le fait qu'elle pense maintenant, en plus de bien d'autres choses, à la réforme de la médecine. Elle doit y penser en vertu d'un devoir sacré envers le progrès de l'humanité. Car elle doit comprendre que le chemin que la science de la nature a emprunté en bien des domaines au cours des trois ou quatre derniers siècles ne pourra jamais devenir un chemin salutaire pour le traitement de l'humain malade. De même que l'artiste lui-même ne peut être un véritable artiste s'il ne connaît qu'intellectuellement les lois esthétiques, de même le médecin ne peut être un guérisseur s'il ne connaît que ce qui est aujourd'hui les lois de la nature. Il doit pouvoir s'immerger avec tout son être dans le tissage et l'essence de la nature elle-même. Il doit pouvoir s'immerger dans la nature qui crée et qui tisse. Alors, il pourra aussi suivre avec un intérêt profond les chemins que la nature emprunte lors de l'être malade. Alors, à partir de la vision de l'humain sain, la vision de l'humain malade lui apparaîtra.
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Non seulement la science de l'esprit doit indiquer une hygiène qu'elle gagne à partir des forces spirituelles, mais la science de l'esprit doit ouvrir la perspective d'une médecine intuitive. Celui qui s'engage dans cette science de l'esprit entendra comment je n'ai caractérisé aujourd'hui qu'à grands traits et de manière générale et abstraite un chemin vers une médecine intuitive, mais comment beaucoup de ce que j'ai esquissé ici est déjà développé, comment beaucoup de choses attendent seulement le moment où les représentants officiels du savoir médical viendront et s'approprieront la compréhension qu'elles doivent être prises en compte. Ainsi en ce qui concerne les maladies physiques du corps, ainsi en ce qui concerne les maladies de l'âme elle-même. On doit aujourd'hui paraître immodeste si l'on veut attirer l'attention sur ce que la science de l'esprit pense pouvoir fournir au salut et à l'être humain à partir de bonnes bases de connaissance.
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J'aimerais gagner la transition vers ce que j'aurai à exposer demain sur la nature morale, religieuse et sociale de l'humain en concluant maintenant sur le fait que, précisément dans un tel domaine, comme celui d'une véritable médecine intuitive, l'idéal du spécialiste en science de l'esprit serait de pouvoir s'exprimer une fois devant ceux qui sont tout à fait compétents. S'ils se présentaient et s'ils laissaient parler leur expertise sans préjugés, ils verraient alors quelle fécondation cette expertise pourrait justement recevoir de la part de la science de l'esprit. La science de l'esprit ne craint pas la critique des experts. La science de l'esprit n'est pas un dilettantisme amateur. La science de l'esprit essaie de puiser dans des bases scientifiques plus profondes que la science extérieure habituelle. La science de l'esprit sait que le sens profane, et non l'expertise, est la seule chose dont elle pourrait peut-être avoir peur si elle n'avait pas perdu depuis longtemps l'habitude d'avoir peur pour des raisons facilement compréhensibles. La science de l'esprit n'a pas à craindre l'expertise, l'absence de préjugés, elle n'a pas à en avoir peur. Elle sait que plus on considérera ses résultats de manière experte, plus on s'y intéressera dans un sens positif. C'est précisément dans ce que l'on peut envisager comme perspective d'une médecine intuitive que l'on aimerait rappeler un vieux mot dont je ne veux pas examiner aujourd'hui la valeur universelle, mais qui doit certainement s'appliquer, dans un certain sens restreint, à la manière de voir qui se montre prête à trouver son application dans l'art de traiter l'humain malade. Les anciens sages ont dit que le semblable n'est connu que par le semblable. Pour soigner l'humain, il faut d'abord le connaître. Ce que l'humain fait aujourd'hui dans la science n'est pas l'humain tout entier, ce n'est donc pas l'humain, ce n'est donc pas un semblable de l'humain. Si l'humain entier est appelé à la connaissance de l'humain, alors ce qui est semblable - l'humain - sera connu par ce qui est semblable - l'humain. Et alors naîtra une connaissance de l'humain et un art de traiter l'humain qui, d'un côté, préservera la santé de l'humain dans la vie sociale, autant qu'elle peut l'être, et qui, de l'autre côté, traitera la maladie comme elle ne peut l'être qu'à partir de la réunion de tous les véritables facteurs de guérison.