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Institut pour une tri-articulation sociale
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Collection ga 191:

Compréhension sociale à partir des connaissances de science de l’esprit.




 QUATORZIÈME CONFERENCE 
Dornach, le 14 novembre 1919
VIERZEHNTER VORTRAG,
Dornach, 14. November 1919            

 


 

Les références Rudolf Steiner Œuvres complètes ga 191 013-030 (1972) 03/10/1919




Original





Traducteur: FG v.01- 15/12/2020 Éditeur: SITE

Les dernières conférences vous auront montré comment l'humain en arrive à une sorte de représentation illusoire du monde extérieur, comment en effet ce qui est généralement compris comme un contexte naturel dépend intérieurement de l'humanité elle-même, et comment nous ne pouvons avoir une vision réelle du monde qu'en regardant la terre, et le monde en général, dans son intégralité, c'est-à-dire en regardant l'humain comme une partie de celui-ci et en considérant l'interrelation, le rapport changeant de l'humain avec le monde. Sinon, nous arriverons toujours à une abstraction sans être/essence, à une pure conception abstraite du monde minéral, ou tout au plus du monde végétal et animal, mais qui ne jouent aucun rôle fort dans la façon actuelle de voir la nature. <<<<Lorsque l'on parle du contexte naturel, on considère généralement le simple contexte minéral de la nature, auquel on rattache ensuite ce court épisode, que l'on appelle historique, comme une vérité d'un tout autre genre. À partir de cette conception, qui n'atteint pas vraiment le niveau de l'humain, l'humanité doit abandonner le présent. Nous avons donné les raisons pour lesquelles l'humanité doit s'écarter de ces vues qui, comme vous le savez, se sont formées avec une certaine nécessité depuis trois ou quatre siècles. Je veux aujourd’hui seulement évoquer pour autant que les humains sont de plus en plus dépendants en rapport à leurs savoirs extérieurs, leurs connaissances extérieures, de leur corps physique et ses nécessités, s'ils ne veulent rien faire pour leur propre développement, pour la production d'un savoir supérieur, qui doit être attaqué par la volonté. Il s’agira de cela à l'avenir : Soit l'humanité doit succomber de ce qu’on peut gagner du monde en restant, j’aimerais dire, comme on est, comme on est né, qu’on ne veut pas gagner d'autres concepts et idées que ceux que l’on a justement parce qu’on se trouve placer dans le monde par la naissance et par l’éducation ordinaire, comme elle est encore courante aujourd'hui ; c'est une possibilité. L'autre possibilité est que les humains perdent l’habitude de croire qu’on pourrait simplement parce qu’on est né en tant qu'humain savoir tout ce qui est désirable, juger tout le réel et qu’ils construisent un véritable développement de l'humain, comme c'est indiqué/évoqué par la science de l’esprit. Ce serait alors l'autre chemin. L'humanité devra suivre ce dernier chemin, sinon la Terre irait seulement vers sa destruction. Ce que je viens de dire, on peut également le considérer géographiquement dans une certaine mesure, et il alors cela gagne une signification toute particulière pour le présent.

01

Aus den letzten Vorträgen werden Sie ersehen haben, wie der Mensch zu einer Art illusorischer Vorstellung von der Außenwelt kommt, wie in der Tat dasjenige, was als Naturzusammenhang gewöhnlich auf­gefaßt wird, innerlich abhängig ist von der Menschheit selbst, und wie wir nur dadurch eine wirkliche Weltanschauung gewinnen können, daß wir die Erde, überhaupt die Welt in ihrer Ganzheit betrachten, also so betrachten, daß wir den Menschen dazugehörig ansehen und die Wechselbeziehung, das Wechselverhältnis des Menschen zur Welt ins Auge fassen. Sonst kommen wir immer zu einem wesenlosen Abstraktum, zu einer bloßen abstrakten Auffassung der mineralischen, höchstens noch der pflanzlichen und der tierischen Welt, die aber beide gegenüber der gegenwärtigen Naturanschauung auch schon keine starke Rolle mehr spielen. Es wird, wenn man von dem Natur­zusammenhang spricht, in der Regel der bloße mineralische Natur­zusammenhang ins Auge gefaßt, an den man dann diese kurze Epi­sode, die man die geschichtliche nennt, als eine ganz anders geartete Wahrheit anhängt. Von dieser Auffassung, die eigentlich nicht bis zum Menschen herantritt, muß die Menschheit von der Gegenwart an ab­kommen. Wir haben von den verschiedensten Gesichtspunkten her die Gründe angeführt, warum die Menschheit abkommen muß von diesen Anschauungen, die sich, wie Sie wissen, ja auch mit einer gewissen Notwendigkeit seit drei bis vier Jahrhunderten heraus­gebildet haben. Ich will heute nur soviel erwähnen, daß die Men­schen immer mehr und mehr mit Bezug auf ihr äußeres Wissen, auf ihre äußere Erkenntnis abhängig werden von ihrem physischen Leib und seinen Notwendigkeiten, wenn sie nichts zu ihrer eigenen Ent­wickelung, zur Hervorbringung einer höheren Erkenntnis, die durch den Willen in Angriff genommen werden muß, tun wollen. Es wird sich in der Zukunft darum handeln: Entweder muß die Menschheit demjenigen verfallen, was man als Anschauung von der Welt ge­winnen kann dadurch, daß man, ich möchte sagen, bleibt, wie man ist, wie man geboren worden ist, daß man keine anderen Begriffe und Ideen gewinnen will als diejenigen, die man eben hat dadurch, daß man sich in die Welt hereingestellt findet durch die Geburt und durch die gewöhnliche Erziehung, wie sie heute noch üblich ist; das ist die eine Möglichkeit. Die andere Möglichkeit ist diese, daß die Menschen abkommen davon zu glauben, man könne einfach dadurch, daß man als Mensch geboren ist, alles Wünschenswerte wissen, alles Wirkliche beurteilen, und daß sie aufbauen eine wirkliche Entwicke­lung des Menschen, wie sie durch die Geisteswissenschaft angedeutet ist. Das wäre dann der andere Weg. Diesen letzteren Weg wird die Menschheit gehen müssen, sonst würde die Erde nur dem Verfall entgegengehen. Man kann, was ich eben gesagt habe, auch gewisser­maßen geographisch betrachten, und dann gewinnt es für die Gegen­wart eine ganz besondere Bedeutung.

Si nous remontons seulement assez loin dans l’évolution de la terre, alors nous trouvons que l'humain ne s'enracine pas dans l'existence terrestre elle-même. Vous savez donc qu'avant l’évolution terrestre, l'humain a connu un long développement antérieur. Vous trouverez cette évolution décrite dans mon "Science secrète en esquisse". Vous savez que l'humain a été ramené, pour ainsi dire, à une existence purement spirituelle et qu'il est descendu de cette existence purement spirituelle à une existence sur terre. Or il est vrai qu'avec cette descente de l'humain dans l'existence terrestre, l'humanité a emporté avec elle une connaissance généralisée, on pourrait l'appeler héréditaire, une sagesse primordiale, une sagesse héréditaire ; une sagesse qui était telle qu'elle était en fait une sagesse uniforme pour toute l'humanité. Vous trouverez une description détaillée de ces choses dans mon cycle de conférences "La mission des âmes particulières de peuple" à Kristiania. Ce savoir héréditaire était donc unifié. Lorsque je parle de connaissances, je comprends non seulement ce que l'on appelle habituellement ainsi dans le domaine de la science, mais aussi tout ce que l'humain peut prendre en lui dans son monde de l'âme en tant que façon de voir son environnement mondial et de sa vie.

02

Wenn wir nur weit genug zurückgehen in die Erdenentwickelung, dann finden wir, wie der Mensch nicht im irdischen Dasein selber wurzelt. Sie wissen ja, daß der Mensch vor der irdischen Entwicke­lung eine lange vorherige Entwickelung durchgemacht hat. Sie finden diese Entwickelung in meiner «Geheimwissenschaft im Umriß» be­schrieben. Sie wissen, daß der Mensch dann wiederum gewisser­maßen zurückgenommen worden ist in ein rein geistiges Dasein und aus diesem rein geistigen Dasein heruntergestiegen ist zum Erden-dasein. Nun ist es in der Tat so, daß mit diesem Heruntersteigen des Menschen ins Erdendasein von der Menschheit mitgenommen worden ist ein ausgebreitetes, man kann es nennen Erbwissen, eine Urweisheit, eine Erbweisheit; eine Weisheit, die so war, daß sie eigentlich für die ganze Menschheit eine einheitliche war. Im ein­zelnen finden Sie diese Dinge geschildert in meinem Vortrags­zyklus «Die Mission einzelner Volksseelen» in Kristiania. Dieses Erbwissen war also ein einheitliches. Ich verstehe, indem ich vom Wissen rede, jetzt nicht bloß dasjenige, was man gewöhnlich inner­halb der Wissenschaft so nennt, sondern alles dasjenige, was der Mensch überhaupt in seine Seelenwelt als eine Anschauung von seiner Weltumgebung und von seinem Leben aufnehmen kann.

Aujourd'hui, ce savoir primordial est devenu plus spécifique. Il est devenu si spécifique qu'il est devenu différent selon les différents territoires de la terre. Si vous regardez de l'extérieur ce qu'on appelle la culture des différents peuples de la terre - ou mieux encore, si vous regardez les différents chapitres de notre science de l’esprit où la question est traitée - vous pouvez vous dire : ce que les humains des différents peuples ont connu a toujours été différent. On peut distinguer une culture indienne, une culture chinoise, une culture japonaise, une culture européenne, et dans la culture européenne à nouveau spécifiée pour les différents territoires européens, puis une culture américaine et ainsi de suite.

03

Nun hat sich dieses Urwissen spezifiziert. Es hat sich so spezifiziert, daß es verschieden geworden ist je nach den verschiedenen Territorien der Erde. Wenn Sie das äußerlich betrachten, was man die Kultur der verschiedenen Erdenvölker nennt — besser noch kön­nen Sie das überschauen, wenn Sie die verschiedenen Kapitel unserer Geisteswissenschaft zu Hilfe nehmen, wo die Sache behandelt wird —, können Sie sich sagen : Was die Menschen der verschiedenen Völker­schaften gewußt haben, war von jeher verschieden. Sie können un­terscheiden eine indische Kultur, eine chinesische Kultur, eine japa­nische Kultur, eine europäische Kultur, und in der europäischen Kultur wiederum spezifiziert für die einzelnen europäischen Terri­torien, dann eine amerikanische Kultur und so weiter.

Si vous vous demandez : comment la sagesse héréditaire et primale en est-elle venue à cette spécification, comment est-elle devenue de plus en plus différenciée ? - vous pourrez alors vous donner comme réponse : là étaient fautives les conditions/rapports internes, les dispositions internes des peuples. - Mais pour l’essentiel, se montrent toujours des adaptations de ces conditions intérieures des peuples aux conditions extérieures de la Terre. Et on reçoit au moins une image de la différenciation lorsque vous essayez de trouver le pendant entre ce qui est, disons, la culture indienne et les caractéristiques géographiques climatiques du pays indien. De la même manière, on se fait une idée de la spécificité de la culture russe quand on regarde le pendant de l'être humain russe avec sa terre. On peut maintenant dire qu’en rapport à ces conditions, l'humanité contemporaine, comme elle l'est à bien des égards, est dans une sorte de crise. - Cette dépendance de l'humain à l'égard de ses territoires est devenue progressivement la plus grande pensable au XIXe siècle. Toutefois, les humains se sont émancipés, émancipés de leurs territoires avec leur conscience, c'est exact ; mais ils sont quand même devenus plus dépendants de leurs territoires à cause de cela. On peut le constater lorsqu'on compare, par exemple, la façon dont un Grec se tenait à l'ancienne Grèce et la façon dont, par exemple, un Anglais moderne ou un Allemand se tient toujours à ses pays. Les Grecs avaient encore beaucoup dans leur culture, dans leur éducation, de la sagesse primordiale. Ils étaient peut-être physiquement plus dépendants de leur territoire grec que les humains d'aujourd'hui ne le sont de leur territoire. Mais cette dépendance plus forte a été levée, a été allégée par l'être intérieur empli avec la sagesse primordiale, avec le savoir primordial. Ce savoir primordial s'est progressivement effacé pour l'humanité. Nous pouvons clairement montrer comment vers le milieu du 15e siècle, la compréhension immédiate de certaines sagesses primordiales a cessé, et comment même les traditions de ces sagesses primordiales se sont progressivement asséchées au 19e siècle. Artificiellement, je dirais, comme les plantes dans les serres, la sagesse primitive est encore conservée dans toutes sortes de sociétés secrètes, qui en font parfois de très mauvaises choses. Mais ces sociétés secrètes ont conservé la sagesse primordiale au XIXe siècle - au XVIIIe siècle, c'était autre chose - de telle sorte qu'on peut dire qu'elles sont, en quelque sorte, comme les plantes dans les serres. Après tout, qu'est-ce que les symboles maçonniques d'aujourd'hui ont à voir d’autre avec la sagesse primordiale dont ils sont issus, que ce que les plantes plantées dans des serres ont à voir avec celles qui poussent dans la nature ? Les symboles maçonniques n'ont pas une fois tant à voir avec la sagesse primitive que celles-ci.

04

Wenn Sie sich fragen: Wodurch ist die Erb- und Urweisheit zu dieser Spezifizierung gekommen, wodurch ist sie immer mehr und mehr differenziert worden? — so werden Sie sich zur Antwort geben können: Da waren schuld daran die inneren Verhältnisse, die inneren Anlagen der Völker. — Aber im wesentlichen zeigen sich immer Anpassungen dieser inneren Verhältnisse der Völker an die äußeren Verhältnisse der Erde. Und man bekommt wenigstens ein Bild über die Differenzierung, wenn man versucht, den Zusammenhang zu finden zwischen dem, was, sagen wir, indische Kultur ist und der klimatischen geographischen Beschaffenheit des indischen Landes. Ebenso bekommt man eine Vorstellung von dem Spezifischen der russischen Kultur, wenn man den Zusammenhang des russischen Menschen mit seiner Erde betrachtet. Nun kann man sagen: In bezug auf diese Verhältnisse befindet sich die gegenwärtige Mensch­heit, wie sie es in so vieler Beziehung ist, in einer Art Krisis. — Diese Abhängigkeit des Menschen von seinen Territorien ist im 19. Jahrhundert allmählich die denkbar größte geworden. Allerdings, die Menschen haben sich emanzipiert, mit ihrem Bewußtsein eman­zipiert von ihren Territorien, das ist richtig; aber sie sind deshalb doch abhängiger geworden von diesen ihren Territorien. Man kann das sehen, wenn man vergleicht, wie, sagen wir, noch ein Grieche zu dem alten Griechenland stand, und wie etwa ein moderner Eng­länder oder noch der Deutsche zu seinen Ländern steht. Die Griechen hatten noch vieles in ihrer Kultur, in ihrer Bildung von der Urweisheit. Sie waren vielleicht physisch stärker abhängig von ihrem griechischen Territorium, als die heutigen Menschen von ihrem Terri­torium abhängig sind. Aber diese stärkere Abhängigkeit wurde auf­gehoben, wurde gemildert durch das innere Erfülltsein mit der Ur­weisheit, mit dem Urwissen. Dieses Urwissen ist allmählich für die Menschheit verglommen. Wir können ganz deutlich nachweisen, wie um die Mitte des 15. Jahrhunderts das unmittelbare Verständnis für gewisse Urweistümer aufhört, und wie selbst die Traditionen dieser Urweistümer im 19. Jahrhundert allmählich versiegen. Künstlich wer­den ja, ich möchte sagen, wie Pflanzen in den Treibhäusern, die Ur­weisheiten noch aufbewahrt in allerlei Geheimgesellschaften, die manchmal sehr Schlimmes damit treiben. Aber diese Geheimgesell­schaften bewahrten die Urweisheit im 19. Jahrhundert so auf — im 18. Jahrhundert war es noch etwas anderes —, daß man sagen kann, sie sind gleichsam wie Pflanzen in Treibhäusern. Was haben schließlich die Freimaurersymbole heute noch mit der Urweisheit, aus der sie stammen, anderes zu tun, als die in Treibhäusern gepflanzten Pflanzen mit den in der freien Natur wachsenden Pflanzen ? Nicht einmal so viel wie diese mit jenen haben die Symbole der Frei­maurer mit der Urweisheit noch zu tun.

Mais tout de suite parce que les humains perdent leur imprégnation intérieure à la sagesse primitive, ils deviennent encore plus dépendants de leurs territoires. Et sans qu'à nouveau un trésor de vérités spirituelles à développer librement soit à nouveau conquis, les humains se différencieraient complètement sur la terre d’après leurs territoires.

05

Aber gerade dadurch, daß die Menschen das innere Durchdrungen-sein mit der Urweisheit verlieren, werden sie erst recht abhängig von ihren Territorien. Und ohne daß wiederum errungen würde ein frei zu entwickelnder Schatz von Geisteswahrheiten, würden die Menschen über die Erde hin ganz sich differenzieren nach ihren Territorien.

Nous pouvons en effet, j’aimerais dire, distinguer trois types, que nous avons déjà distingués d'autres points de vue. Aujourd'hui, nous pouvons dire que si les impulsions spirituelles-scientifiques ne se répandaient pas dans le monde, l'Occident ne ferait qu'affirmer des vérités économiques, qui, après tout, peuvent produire bien d'autres choses hors de leur sein. Mais la pensée économique, les idées économiques seraient l'essentiel. De l'Orient viendrait ce qui est essentiellement des vérités spirituelles. L'Asie se limitera de plus en plus, même si c'est peut-être à des vérités très décadentes, quand même spirituelles. L'Europe centrale cultiverait plus le domaine intellectuel. Et cela se ferait particulièrement valoir, l avec une certaine tradition des temps anciens, l avec ce qui souffle par-dessus de l'Ouest de vérités économiques, et ce souffle de l'Est de vérités spirituelles. Mais les humains qui vivraient sur ces trois grands types de l’articulation/du membrement de la terre, se spécifieraient de plus en plus selon cette direction. La tendance de notre présent vise absolument à amener à régner cette spécification de l'humanité. On peut dire, et je vous demande/prie de prendre cela bien, bien au sérieux : Si un impact scientifique spirituel ne s’imposait pas au monde, l'Est deviendrait progressivement totalement incapable de gérer une économie propre, de développer de la pensée économique. L'Est viendrait seulement en situation de produire, c'est-à-dire cultiver directement la terre, transformer directement les produits naturels avec les outils livrés par l'Ouest. Mais tout ce qui gère à partir de la raison synthétique humaine se développerait en Occident. Et de ce point de vue, la catastrophe de la guerre mondiale qui vient de se terminer n'est que le début de la tendance - j'utiliserai une expression populaire - à pénétrer économiquement l'Est à partir de l'Ouest, c'est-à-dire à faire de l'Est une zone où les humains travaillent, et de l'Ouest une zone où les humains travaillent avec ce que l'Est travaille à partir de la nature. - Où en cela est une frontière entre l'Est et l'Ouest, il n'est pas nécessaire de le fixer, car c'est quelque chose de variable.

06

Wir können da in der Tat, ich möchte sagen, drei Typen unter­scheiden, die wir von anderen Gesichtspunkten aus ja schon unter­schieden haben. Wir können heute sagen : Wenn nicht geisteswissen­schaftliche Impulse sich in der Welt ausbreiten, würden von Westen herüber nur geltend gemacht werden wirtschaftliche Wahrheiten, die ja aus ihrem Schoße manches andere auch hervorbringen können. Aber das wirtschaftliche Denken, die wirtschaftlichen Vorstellungen würden das Wesentliche sein. Es würde vom Osten herüber dasjenige kommen, was im wesentlichen geistige Wahrheiten wären. Asien wird immer mehr und mehr, wenn auch vielleicht auf sehr dekadente, so doch auf geistige Wahrheiten sich beschränken. Mitteleuropa würde mehr das intellektuelle Gebiet pflegen. Und das würde sich ja ganz besonders geltend machen, verbunden mit etwas Tradition von alten Zeiten her, verbunden mit dem, was herüberweht aus dem Westen von wirtschaftlichen Wahrheiten, und was herüberweht aus dem Osten von geistigen Wahrheiten. Die Menschen aber, die über diese drei Haupttypen der Erdengliederung hin leben würden, würden sich im­mer mehr und mehr nach dieser Richtung spezifizieren. Die Tendenz unserer Gegenwart zielt durchaus darauf hin, diese Spezifizierung der Menschheit tatsächlich zur Herrschaft zu bringen. Man kann sagen, und ich bitte, das recht, recht ernst zu nehmen: Würde nicht ein geisteswissenschaftlicher Einschlag die Welt durchsetzen, so würde der Osten allmählich ganz unfähig werden, eine eigene Wirtschaft zu treiben, wirtschaftliches Denken zu entwickeln. Der Osten würde nur in die Lage kommen zu produzieren, das heißt, unmittelbar den Boden zu bebauen, unmittelbar Naturprodukte zu verarbeiten mit den Werkzeugen, die geliefert werden von dem Westen. Aber alles dasjenige, was von der menschlichen Vernunft aus wirtschaftet, würde sich im Westen entwickeln. Und von diesem Gesichtspunkte aus angesehen, ist die eben abgelaufene Weltkriegskatastrophe nichts an­deres als der Anfang zu der Tendenz — ich will in einem beliebten Ausdruck sprechen —, den Osten von dem Westen aus wirtschaftlich zu durchdringen; das heißt, den Osten zu einem Gebiet zu machen, in dem die Leute arbeiten, und den Westen zu einem Gebiet zu machen, in dem gewirtschaftet wird mit demjenigen, was der Osten aus der Natur heraus arbeitet. — Wo dabei die Grenze zwischen dem Osten und dem Westen ist, das braucht nicht festgesetzt zu werden, denn das ist etwas Variables.

Si la tendance qui règne actuellement irait-elle plus loin, si elle n’était spirituellement imposée, ainsi sans aucun doute – on a seulement besoin de l’exprimer hypothétiquementdevra apparaître que tout l'Est deviendrait un objet d'exploitation économique pour l'Ouest. Et on verrait ce cours de développement pour ce qui est donné pour l'humanité de la Terre. On le considérerait comme le plus juste et le plus évident. Il n'y a pas d'autre moyen que d'amener dans cette tendance ce qui ne fait pas de la moitié de l'humanité des Hilotes, et de l'autre moitié de l'humanité des utilisateurs de ces Hilotes, que de pénétrer la terre avec de la spiritualité commune à conquérir à nouveau.

07

Ginge die heute herrschende Tendenz weiter, würde sie nicht gei­stig durchsetzt, so würde ganz zweifellos — man braucht es nur hypothetisch auszusprechen — das entstehen müssen, daß der ganze Osten wirtschaftlich ein Ausbeutungsobjekt würde für den Westen. Und man würde diesen Gang der Entwickelung für dasjenige an­sehen, was das Gegebene für die Erdenmenschheit ist. Man würde es als das ganz Gerechte und Selbstverständliche ansehen. Es gibt kein anderes Mittel, in diese Tendenz das hineinzubringen, was nicht die halbe Menschheit zu Heloten, die andere Menschheit zu Be­nützern dieser Heloten macht, als die Erde mit der wiederum zu er­ringenden gemeinsamen Geistigkeit zu durchdringen.

Quand on exprime ces choses, l'humain actuel les repousse encore volontiers loin de lui. L'humain actuel n'est que trop enclin à repousser ces choses d'un geste de la main, pour la simple raison qu'il est extérieurement inconfortable pour lui de se confronter à la vraie réalité aujourd'hui. L’humain se dit : "Même si la pénétration économique de l'Est se produit, cela n’ira donc pas si vite que je le vive encore. - Ceux qui ont des enfants pensent déjà plus sérieusement pour leurs enfants, mais ils s’embrouillent donc alors un peu par la perspective de temps meilleurs et autres. Mais pour approfondir la question, il faut savoir qu'il n'y a pas d'autre moyen de façonner l'avenir de l'humanité que de pénétrer la Terre non seulement économiquement, mais aussi spirituellement - ces pensées très peu d’humains se les font par une certaine commodité. On peut dire que l'humanité a reçu de trois côtés la configuration actuelle de sa vie culturelle. Et il est extraordinairement intéressant de saisir une fois de l’œil ces trois aspects de la vie culturelle terrestre, particulièrement pour notre tâche que nous voulons nous fixer dans ces conférences.

08

Wenn man diese Dinge ausspricht, so stößt sie der heutige Mensch noch gern von sich weg. Der heutige Mensch ist nur zu geneigt, diese Dinge mit einer Handbewegung von sich zu schieben, aus dem einfachen Grunde, weil es ihm äußerlich unbequem ist, sich der wahren Wirklichkeit heute gegenüberzustellen. Der Mensch sagt sich: Nun, wenn auch die wirtschaftliche Durchdringung des Ostens ge­schieht, so schnell wird es ja doch nicht gehen, daß ich es noch erlebe. — Diejenigen, die Kinder haben, die denken zwar dann schon etwas ernster für ihre Kinder, aber sie benebeln sich ja dann doch am liebsten ein bißchen damit, daß vielleicht wieder bessere Zeiten kommen und dergleichen. Aber darauf im Innersten einzugehen: daß es kein anderes Mittel gibt, die Zukunft der Menschheit menschen­würdig zu gestalten, als die Erde nicht nur wirtschaftlich, sondern auch geistig zu durchdringen — diesen Gedanken machen sich aus einer gewissen Bequemlichkeit heraus doch die allerwenigsten Men­schen. Man kann sagen, daß von drei Seiten her die Menschheit die gegenwärtige Konfiguration ihres Kulturlebens erhalten hat. Und es ist außerordentlich interessant, gerade diese drei Seiten des irdischen Kulturlebens einmal ins Auge zu fassen, besonders für unsere Auf­gabe, die wir uns in diesen Vorträgen jetzt stellen wollen.

Voyez-vous, quand on regarde le territoire/domaine de la Terre d'est en ouest, alors on doit dire ce qui suit : tout ce que l'humanité a comme certaines bases de vérités éthiques, de vérités morales, elle l’a quand même de l'Orient. La forme dans laquelle l'Orient a autrefois développé simultanément ses principes éthiques avec une façon générale/universelle de voir le monde, la forme de la cosmologie générale, et ainsi de suite, elle a été perdue. Mais, comme un vestige de la pensée et des sentiments orientaux, une certaine éthique est restée. De ce point de vue, lisez les discours de Rabindranath Tagore rassemblés sous le titre "Nationalisme". Vous verrez qu'il ne reste presque rien des grands enseignements de sagesse cosmique qui vivaient autrefois dans les âmes tranquilles des humains en Orient. Mais : c'est extraordinairement intéressant. Celui qui lis avec compréhension ces discours de Tagore, rassemblés sous le titre "Nationalisme", il se dira: le pathos moral qui y vit - et c'est là le principal de ces discours -, la volonté éthique qui les habite, la critique morale sévère qui est faite de tout le mécanisme individuel de l'Occident, le mécanisme politique encore pire de l'Occident, l'éthos qui habite ces discours de Tagore, tout cela ne pourrait être dit sans que l'ancienne sagesse primordiale de l'Asie soit derrière, même si elle ne vit plus extérieurement dans notre conscience aujourd'hui. Avec la sagesse qui a été créée des étoiles, les vérités morales ont été abreuvée qui résonne depuis l’Orient, quand parlent de telles gens que ce Rabindranath Tagore. Et quand on n'examine pas tout avec des préjugés, mais entièrement impartial, ce qui s'est développé en Europe centrale et en Occident en matière d'éducation/de formation, ainsi on doit dire : ce qui vivait là, que ce soit chez les philosophes ou non-philosophes, que ce soit chez les humains les plus simples, que ce soi chez le cultivé, ce qui abreuve éthiquement et moralement les humains du centre et de l'Ouest du domaine de la terre, tout s'est au fond instillé du règne de l'Asie, de l'Orient. L'Orient est le véritable pays d’origine de l'éthos, de l'éthique.

09

Sehen Sie, wenn man das Erdengebiet von Osten gegen Westen hin überblickt, so muß man folgendes sagen: Alles dasjenige, was die Menschheit als einen gewissen Grundstock von ethischen Wahr­heiten, von sittlichen Wahrheiten hat, das hat sie eben doch vom Orient. Die Form, in welcher der Orient einstmals mit einer all­gemeinen Weltanschauung zugleich seine ethischen Prinzipien ent­wickelt hat, die Form der allgemeinen Kosmologie und so weiter, sie ist verlorengegangen. Aber geblieben ist, wie ein Rest des orienta­lischen Denkens und Empfindens, eine gewisse Ethik. Lesen Sie ein­mal von diesem Gesichtspunkte aus die Reden, die Rabindranath Tagore gehalten hat, die gesammelt sind unter dem Titel «Nationalis­mus». Sie werden sehen, darin ist kaum noch etwas zu finden von den großen kosmischen Weisheitslehren, die einstmals im Osten in den Menschengemütern gelebt haben. Aber: es ist außerordentlich inter­essant. Wer mit Verständnis diese unter dem Titel «Nationalismus» gesammelten Reden des Tagore liest, der wird sich sagen: Das sitt­liche Pathos, das darin lebt — und das ist bei diesen Reden sogar die Hauptsache —, der ethische Wille, der darinnen lebt, diese herbe sittliche Kritik, die geübt wird an dem ganzen individuellen Mecha­nismus des Westens, die geübt wird an dem noch schlimmeren poli­tischen Mechanismus des Westens, das alles, was lebt an Ethos in diesen Reden des Tagore, das alles könnte nicht gesagt werden, ohne daß dahintersteht, wenn es auch heute äußerlich im Bewußtsein nicht mehr lebt, die alte Urweisheit Asiens. Mit der Weisheit, die aus den Sternen geschöpft worden ist, wurden getränkt die sittlichen Wahr­heiten, die aus dem Orient herüberklingen, wenn solche Leute reden wie dieser Rabindranath Tagore. Und wenn man nicht mit Vor­urteilen, sondern ganz unbefangen alles prüft, was sich an Bildung in Mitteleuropa und im Westen entwickelt hat, so muß man sagen: Was da lebte, sei es bei den Philosophen oder Nichtphilosophen, sei es bei den einfachsten Menschen, sei es beim Durchgebildeten, dasjenige, was ethisch-sittlich die Menschen des mittleren und des westlichen Erdengebietes durchtränkt, das ist alles im Grunde genom­men herausgeträufelt aus Asiatentum, aus dem Orient. Der Orient ist die eigentliche Heimat des Ethos, der Ethik.

Si nous jetons un coup d’œil vers l'Ouest, dont la culture s'est, j’aimerais dire, déroulée devant les yeux de l'histoire, nous voyons comment entre plus en considération le traitement/l’élaboration intellectuelle à la mesure de la raison analytique de manifestation du malheur, ce qui se rapporte au principe d'utilité. C'est un grand contraire/opposition que l'humanité devrait en fait s’amener à la conscience, entre ce qui vit comme le pathos dans les discours de Tagore et ce qui vit dans tout ce qui est formé en Occident comme point de vue de l’utilisation, de l'utilité.

10

Wenn wir nach dem Westen blicken, dessen Kultur sich ja, ich möchte sagen, vor den geschichtlichen Augen abgespielt hat, so sehen wir, wie da mehr das verstandesmäßige intellektuelle Verarbeiten der Weherscheinungen in Betracht kommt, dasjenige, was sich auf das Nützlichkeitsprinzip bezieht. Es ist ein großer Gegensatz, den sich eigentlich die Menschheit zum Bewußtsein bringen müßte, zwischen so etwas, was lebt als Pathos in den Reden des Tagore, und dem­jenigen, was lebt in alledem, was im Westen ausgebildet wird als der Nützlichkeits-, als der Utilitätsstandpunkt.

Si l'on voulait parler de manière radicale, il faudrait dire : quelque chose comme, disons, des philosophes comme John Stuart Mill ou des économistes nationaux comme Adam Smith ou d’intellectualiste philosophique comme Bergson, quelque chose comme cela reste pour l'Asiatique, même s'il essaie de le comprendre, quelque chose qui repose pleinement en dehors de son être. Il peut le considérer comme un fait intéressant quelque chose de tel soit aussi dit par des humains, mais il ne sera jamais tenté de produire de telles choses, qui font référence à l'utilité humaine extérieure, à partir de son propre être. L'Asiatique méprise profondément l'être européen et américain, car il adopte partout le point de vue de l'utilité, qui peut seulement être maîtrisé par l'intellect, avec la raison analytique. Et ainsi est aussi venu que les sortes de pensées et de représentation liée à l'idée d'"utilité" sont avant tout le produit de l'Ouest.

11

Wenn man radikal sprechen möchte, müßte man sagen : So etwas wie bei, sagen wir Philosophen wie John Stuart Mill oder National­ökonomen wie Adam Smith oder intellektualisch Philosophisches wie bei Bergson, so etwas bleibt für den Asiaten, selbst wenn er es zu ver­stehen sucht, etwas, was völlig außerhalb seines Wesens liegt. Er kann es als eine interessante Tatsache auffassen, daß so etwas auch von Menschen gesagt wird, aber er wird niemals versucht sein, derlei Dinge, die sich auf die äußere menschliche Nützlichkeit beziehen, aus seinem eigenen Wesen hervorzubringen. Der Asiate verachtet gründ­lich das europäische und amerikanische Wesen, weil es ihm überall den Nützlichkeitsstandpunkt entgegenbringt, der nur mit dem Intel­lekt, mit dem Verstande beherrscht werden kann. Und so ist es auch gekommen, daß die mit der Idee «Nützlichkeit» verbundenen Denk-und Vorstellungsarten vor allen Dingen das Produkt des Westens sind.

Comme auparavant, j'ai rendu attentif à ce que, la sagesse primitive a été spécifiée de par la terre d’après les peuples, ainsi nous pouvons maintenant distinguer les grands types : Le type éthique à l'Est, à l'Orient, le type d'utilité intellectualiste en Occident, à l'Ouest. Entre les deux, il y a toujours ce que j’aimerais appeler le troisième type, le type esthétique. Le type esthétique qui essaie de faire passer, de faire passer. Le type esthétique est en fait autant une caractéristique de l'Europe centrale que le type éthique de l'Orient, et le type utilitaire, intellectualiste, de l'Occident.

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Wie ich vorhin darauf aufmerksam gemacht habe, daß sich über die Erde hin nach Völkern die Urweisheit spezifiziert hat, so können wir jetzt die großen Typen unterscheiden: Den ethischen Typus im Osten, im Orient, den intellektualistischen Utilitätstypus im Okzident, im Westen. Dazwischen sucht sich immer das durchzudrücken, durch­zudrängen, was ich nennen möchte den dritten Typus, den ästhe­tischen Typus. Der ästhetische Typus ist eigentlich ebenso Mittel­europa eigen, wie dem Orient eigen ist der ethische Typus, wie dem Okzident eigen ist der utilitarische, intellektualistische Typus.

On a seulement besoin de se souvenir d'une apparition pour pouvoir prouver à partir de faits extérieurs comment le type esthétique de l'être humain veut s'affirmer, surtout depuis l'Europe centrale. Tandis qu'à l'Ouest, la Révolution française fait rage d'un côté, mais portait ses fruits de l’autre, l'Est était pris dans des rêves spirituels, voyons comment, par exemple, Schiller écrit ses "Lettres sur l'éducation esthétique de l'humain". Elles se rattachent directement à la Révolution française ; mais elles veulent résoudre le problème que la Révolution française a soulevé politiquement, d'une manière purement humaniste, humaine. Elles veulent faire purement intérieurement de l'humain un être humain libre. Et il est intéressant que toute l'approche de Schiller dans les "Lettres esthétiques" repose sur ce qu'il rejette l'intellectualiste, le point de vue purement d’utilité d'un côté, et le point de vue purement éthique de l'autre. Voyez-vous, le point de vue purement éthique quelqu’un l’a aussi une fois rationalisé, intellectualisé. Tout dans le monde est guidé par diverses métamorphoses, et puis cela apparaît dans une forme tout autre. Ainsi, le point de vue éthique de l'Orient n'est bien certainement pas intellectualiste, mais on peut aussi le saisir comme l'intellect, on peut l’intellectualiser, le "königsbergisé", alors il est kantien. Cela a été là, et de Kant provient ce beau dicton : "Devoir, toi grand et sublime nom, qui ne saisit en toi rien de populaire/d’apprécié qui conduise à soi quelque chose d’enjôleur, mais réclame de la soumission...", nommément de la soumission à la moralité. Schiller a déclaré là contre : "J'aime servir mes amis, mais quand même malheureusement je le fais avec inclination,/Et ainsi cela m'enquiquine souvent que je ne sois pas vertueux". Schiller, en tant que véritable/correct Européen central, ne pouvait pas absorber cette intellectualisation kantienne, königsbergienne de l'éthique. Pour lui, l'humain n'était pas un être humain à part entière qui devait d'abord se soumettre au devoir pour faire son devoir. Pour lui, l'humain était un être humain à part entière qui ressentait en lui l'envie de faire ce qui est le pleinement moral. C’est pourquoi Schiller rejeta le rigorisme éthique de Kant. Justement ainsi il rejeta aussi le principe purement intellectuel d'autorité, et il a vu dans la production et la jouissance du beau, c'est-à-dire dans le comportement esthétique de l'humain, la plus haute expression libre de la nature humaine. Il a écrit ses "Lettres esthétiques", aimerait-on dire, comme une description de la personne de Goethe. Il s’était donc difficilement résolu à la reconnaissance de Goethe. Schiller est parti d'une envie/jalousie et d'une réticence intérieure à l'égard de Goethe. On pourrait dire : pour Schiller, il y a eu une époque de sa jeunesse où la salive dans sa bouche devenait toujours amère quand on parlait de Goethe. Ensuite, ils ont appris à se connaître. Mais ils ont alors appris non seulement à se respecter, mais aussi à se fondre réciproquement l’un dans l’autre. Et alors Schiller a écrit ses "Lettres sur l'éducation esthétique de l'humain" comme une biographie spirituelle, comme une caractéristique spirituelle de Goethe. Tout ce qui est écrit dans ces "Lettres esthétiques" n'aurait jamais pu être écrit si Goethe n'avait pas montré à Schiller l'exemple de ce qui y est écrit.

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Man braucht nur an eine Erscheinung zu erinnern, um auch aus äußeren Tatsachen den Beweis erbringen zu können, wie gerade aus Mitteleuropa heraus der ästhetische Typus des Menschenwesens sich geltend machen will. Während im Westen die Französische Revolu­tion einerseits wütete, andererseits ihre Früchte trug, der Osten in spirituellen Träumen befangen war, sehen wir, wie zum Beispiel Schil­ler seine « Briefe über die ästhetische Erziehung des Menschen» schreibt. Sie knüpfen direkt an die Französische Revolution an; aber sie wollen das Problem, das die Französische Revolution politisch aufgeworfen hat, rein humanistisch, menschlich lösen. Sie wollen den Menschen rein innerlich zu einem freien Menschen machen. Und inter­essant ist es, daß die ganze Betrachtungsweise Schillers in den «Ästhetischen Briefen» darauf beruht, daß er auf der einen Seite den intellek­tualistischen, den reinen Nützlichkeitsstandpunkt abweist, auf der anderen Seite ebenso den bloßen ethischen Standpunkt. Sehen Sie, den ethischen Standpunkt hat auch einmal einer rationalisiert, intellektua­lisiert. Alles in der Welt wird durch verschiedene Metamorphosen geleitet, und dann erscheint es in einer ganz anderen Form. So ist der ethische Standpunkt des Orients ganz gewiß nicht intellektualistisch, aber man kann ihn auch wie den Intellekt auffassen, man kann ihn intellektualisieren, «königsbergisieren », dann ist er Kantisch. Das ist dagewesen, und von Kant rührt ja jener schöne Ausspruch her: «Pflicht ! du erhabener großer Name, der du nichts Beliebtes, was Einschmeichelung bei sich führt, in dir fassest, sondern Unterwerfung verlangst ...», nämlich Unterwerfung unter die Sittlichkeit. Schiller sagte dagegen: «Gerne dien' ich den Freunden, doch tu' ich es leider mit Neigung, / Und so wurmt es mir oft, daß ich nicht tugendhaft bin.» Schiller konnte als der richtige mitteleuropäische Mensch nicht in sich aufnehmen diese kantische, die königsbergische Intellektuali­sierung der Ethik. Für ihn war der Mensch kein Vollmensch, der erst sich der Pflicht unterwerfen mußte, um die Pflicht zu tun. Für ihn war der Mensch ein Vollmensch, der in sich die Neigung verspürte, das zu tun, was das Sittlich-Wertvolle ist. Daher wies Schiller den ethischen Rigorismus eines Kant zurück. Ebenso wies er aber zurück das rein intellektuelle Autoritätsprinzip, und er sah in den Hervor­bringungen und in dem Genusse des Schönen, also in einem ästhe­tischen Verhalten des Menschen, die höchste freie Äußerung der Menschennatur. Er schrieb seine «Ästhetischen Briefe», man möchte sagen, wie eine Personenbeschreibung Goethes. Er hatte sich ja schwer durchgerungen zur Anerkennung Goethes. Schiller ging aus von einem Neid und von einem innerlichen Widerwillen gegen Goethe. Man könnte sagen: Für Schiller gab es eine Zeit seiner Jugend, in welcher ihm der Speichel im Munde immer bitter wurde, wenn von Goethe die Rede war. Dann lernten sie sich kennen. Dann lernten sie sich aber auch nicht nur achten, sondern gegenseitig ineinander aufgehen. Und dann schrieb Schiller wie eine geistige Biographie, wie eine geistige Charakteristik Goethes seine «Briefe über die ästhetische Erziehung des Menschen». Alles, was in diesen «Ästhetischen Briefen» steht, könnte niemals geschrieben worden sein, wenn Goethe dasjenige, was darinnen steht, nicht Schiller vorgelebt hätte.

Au début de leur amitié, le 23 août 1794, Schiller a écrit cette lettre à Goethe, que j'ai souvent citée : « Pendant longtemps, bien que de très loin, j'ai observé le cours de votre esprit ». Et maintenant, il décrit Goethe comme l'esprit qui est en fait un Grec ressuscité, afin que nous puissions voir comment est rattaché là avec la première aube de l'esprit esthétique de l'Europe centrale, avec la Grèce.

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Schiller hat ja im Beginne ihrer Freundschaft jenen Brief vom 23. August 1794, den ich oft zitiert habe, an Goethe geschrieben : « Lange schon habe ich, obgleich aus ziemlicher Ferne, dem Gang Ihres Geistes zugesehen.» Und nun beschreibt er Goethe als den Geist, der eigentlich ein wiedererstandener Grieche sei, so daß wir sehen, wie da angeknüpft wird an die erste Morgenröte des ästhetischen Geistes Mitteleuropas, an Griechenland.

Et chez Goethe, nous voyons comment il s’élabore hors de l'élément le plus intellectuel à une reconnaissance de la vérité, qui est saisie justement ainsi par l'art comme par la science. Si vous suivez comment Goethe a étudié l'éthique de Spinoza avec Herder, comment alors Goethe va en Italie et écrit chez lui, dans les œuvres d'art qu'il voit émerger/provenir de l'esprit grec, il voit la "nécessité", il voit "Dieu", ainsi on peut dire : l'intellectualisme de Spinoza devient esthétique avec Goethe dans son voyage italien à la vue des œuvres d'art. Et Goethe témoigne de ce que les Grecs ont procédé d’après les mêmes lois dans la création de leurs œuvres d'art, d’après lesquelles la nature elle-même procède, et qu'il croit être sur leur piste. Cela signifie que Goethe n’est pas de l’avis que lorsque l'on crée une œuvre d'art, alors on crée quelque chose de fantastique, et que seule la science serait strictement vraie. Non, Goethe était de la façon de voir que ce qui repose dans le véritable art est en premier correctement le contenu de vérité le plus profond de l'existence/l’être-là de la nature, donc une façon esthétique de voir le monde. Et ainsi on peut dire : l'Occident - intellectuel, utilitaire ; les régions moyennes de la Rerre - esthétique ; l'Est - éthique, moral. Et il est tout à fait exact de dire que partout où, que ce soit dans l'Est, au milieu ou dans l'Ouest, des vérités éthiques sont apparues, originellement elles ont pris naissance de l'Est. Il est entièrement égal si des vérités utilitaires apparaissent au Milieu ou dans l’Est, elles sont originaires de l'Ouest. Du beau vient des régions médianes. On peut suivre partout de cette manière le cours de ces trois éléments de vie de l’humain. On peut parfois la suivre loin jusque dans les détails. Voyez-vous, si on est destiné par son karma à fonder l'anthroposophie en Europe centrale, alors quelque chose doit vivre dans cette anthroposophie à partir de cette foi de Goethe selon laquelle finalement le même élément qui vit dans l'art est aussi l'élément de vérité, que le même élément qui s'exprime dans la peinture, dans la sculpture, même dans l'architecture, doit aussi vivre dans la construction des pensées de la vérité. Oui, comme j'ai essayé de le faire dans le premier chapitre de ma "Philosophie de la liberté" - maintenant dans la nouvelle édition c'est le dernier – on doit venir à dire que le philosophe, l’humain qui fonde une façon de voir le monde, doit être un "artiste" conceptuel. Le concept de l'artiste conceptuel, c'est ce que l’on rejette sinon. Là, j'ai dû l'accepter. Tout cela est sorti d'un esprit.

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Und bei Goethe sehen wir, wie er aus dem intellektuellsten Elemente sich herausarbeitet zu einer Anerkennung von Wahrheit, die ebenso durch die Kunst wie durch die Wissenschaft gefaßt wird. Wenn Sie verfolgen, wie Goethe mit Herder die Ethik des Spinoza studiert hat, wie dann Goethe nach Italien fährt und nach Hause schreibt, in den Kunstwerken, die er aus griechischem Geiste hervorgegangen sieht, sehe er «Notwendigkeit», sehe er «Gott», so kann man sagen: Der Intellektualismus des Spinoza wird bei Goethe auf seiner italienischen Reise im Anblicke der Kunstwerke ästhetisch. Und Goethe legt Zeug­nis dafür ab, daß die Griechen nach denselben Gesetzen verfahren sind beim Schaffen ihrer Kunstwerke, nach denen die Natur selbst ver­fährt, und denen er auf der Spur zu sein glaubt. Das heißt, Goethe ist nicht der Ansicht, wenn man ein Kunstwerk schaffe, dann schaffe man etwas Phantastisches, und nur Wissenschaft sei streng wahr. Nein, Goethe war der Anschauung, daß dasjenige, was in der wahren Kunst drinnenliegt, erst recht der tiefere Wahrheitsgehalt des Naturdaseins ist, also eine ästhetische Weltanschauung. Und so kann man sagen : Okzident — intellektualisch, utilitarisch; die mittleren Erdgegenden — ästhetisch; der Osten — ethisch, moralisch. Und es ist durchaus richtig, zu sagen: Wo immer, sei es im Osten oder in der Mitte oder im Westen, ethische Wahrheiten aufgetreten sind, ursprünglich stammen sie aus dem Osten. Es ist ganz gleichgültig, ob in der Mitte oder im Osten utilitarische Wahrheiten auftreten, ursprünglich stammen sie aus dem Westen. Schönes stammt aus den mittleren Gegenden. Man kann überall den Gang dieser drei Lebenselemente des Menschen in dieser Weise verfolgen. Man kann ihn manchmal bis weit in die Einzel­heiten hinein verfolgen. Sehen Sie, wenn man durch sein Karma dazu bestimmt ist, in Mitteleuropa Anthroposophie zu begründen, dann muß in dieser Anthroposophie etwas leben von jenem Goethe-Glauben, daß schließlich dasselbe Element, das in der Kunst lebt, auch das Element der Wahrheit ist, daß dasselbe Element, das in der Ma­lerei, in der Plastik, sogar in der Architektur zum Ausdruck kommt, auch im Gedankenbau der Wahrheit leben muß. Ja, man muß, wie ich es versucht habe im ersten Kapitel meiner «Philosophie der Freiheit» — jetzt in der Neuauflage ist es das letzte —, dazu kommen, zu sagen, daß der Philosoph, der Mensch, der eine Weltanschauung begründet, ein Begriffs-«Künstler» sein müsse. Den Begriff des Begriffskünst­lers, den lehnt man sonst ab. Dort habe ich ihn akzeptieren müssen. Es ist das alles aus einem Geiste heraus.

Toutes les idées que l’on extériorise ainsi reçoivent des caractères déterminés qui portent les couleurs de ce que j’ai justement dit. Alors sont écrit des livres, comme celui d'Aimée Blech, par exemple, qui vient d'être publié comme un pamphlet, avec toutes sortes de calomnies malveillantes, délibérément malveillantes, dans lesquelles, par exemple, il est écrit : Dans ce qui est présenté comme anthroposophie de ce côté (celui de Steiner), il y a toutefois maintes belles choses, mais cela répugne à la clarté de l'esprit français ! - Certes cela répugne à l'intellectualité, la formulation sobre et rhétorique des concepts. De telles gens veulent de préférence avoir reproduit quelque chose de grossièrement matériel, de saisissable, car cela se laisse saisir avec des contours conceptuels plus aigus. On peut donc suivre ces choses jusque dans les moindres détails. Je pourrais vous montrer maintes choses très détaillées qui expliqueraient ce que je viens de vous exposer dans les grandes lignes. Mais je veux en rester à ce que je viens de dire, parce que c'est en fait tout de suite un train de détails extraordinairement intéressant.

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Alle Ideen, die man so äußert, bekommen bestimmte Charaktere, die die Farben tragen von dem, was ich eben gesagt habe. Dann werden aber Bücher geschrieben, wie zum Beispiel dasjenige von Aimée Blech, das kürzlich wie ein Pamphlet erschienen ist, mit allerlei böswilligen, bewußt böswilligen Verleumdungen, in denen zum Bei­spiel auch steht: In demjenigen, was da als Anthroposophie vor­gebracht wird von dieser (Steiners) Seite, da ist ja allerdings man­ches Schöne drinnen; aber das widerstrebt der Klarheit des franzö­sischen Geistes ! — Gewiß widerstrebt es der Intellektualität, dem nüchtern-rhetorischen Fassen der Begriffe. Solche Leute wollen lieber derbmateriell Greifbares nachgebildet haben, denn das läßt sich mit schärferen Begriffskonturen fassen. Also bis in die Einzelheiten kann man diese Dinge durchaus verfolgen. Ich könnte Ihnen manche sehr stark nach dem Detailmalen hingehende Dinge vorführen, die Ihnen das erläutern würden, was ich eben in großen Zügen ausgeführt habe. Ich will es aber bei dem, was ich eben angeführt habe, bewenden lassen, denn dies ist eigentlich gerade als ein Detailzug außerordent­lich interessant.

Il s'agit maintenant de reconnaître que, par exemple, la morale, l'art et l'intellectualisme ne sont pas simplement produits en Occident. O non, l'art est pris dans les régions du milieu, l'éthique en Orient, et l'élément intellectuel, l'élément d'utilité, y est ajouté. De la même manière, une sorte d'élément esthétique est cultivé au milieu, et tout ce qui a été repris, surtout au XIXe siècle, est repris de l'Occident dans cet élément esthétique. Il serait intéressant d'écrire le cours de la biologie de ce point de vue. Si vous lisez aujourd'hui la théorie de la métamorphose de Goethe, vous y trouverez une grande théorie de l'évolution. Mais l'Occident le trouvera toujours esthétiquement contaminé. Car de l'Occident, l'élément darwinien a pénétré au XIXe siècle, qui est devenu dépendant de l'Occident dans le monde entier, dans la théorie de l'évolution. Cela a amené le point de vue de l'utilité, la théorie de l'opportunité. Vous trouverez la doctrine de l'opportunité complètement éliminée dans Goethe, car Goethe est partout imprégné d'esthétisme. Il ne faudrait pas qu'à l'avenir, les humains, tout comme ils sont économiquement différenciés - comme je viens de le dire - ne veuillent rien accepter les uns des autres, parce que cela répandrait progressivement un certain éthos sur la Terre, en Asie, comme on le trouve représenté par des sons si ardents dans Rabindranath Tagore. Elle se répandrait en Europe centrale sous une forme quelque peu différente, que certains Nietzsche Gigerl ont déjà représentée, mais à la manière de Gigerl, un certain "Au-delà du bien et du mal", une certaine esthétisation allant même au-delà des concepts moraux. Nous voyons là le cortège triomphal de cette esthétisation au XIXe siècle, très, très s'affirmée, particulièrement vers la fin du XIXe siècle. Et il déverserait sur l'Occident le simple point de vue de l'utilité : l'intelligence dans le point de vue de l'utilité, l'imitation de l'élément spirituel du point de vue de l'utilité, et ainsi de suite. Seule la pénétration de l'humanité avec un vrai spirituel, avec un vrai élément spirituel, peut y remédier. Pour cela, bien sûr, la condition préalable est que cet élément spirituel soit pris pleinement au sérieux, que l'on développe la volonté de voir les choses telles qu'elles sont aujourd'hui pour ceux qui veulent vraiment être libres de tout préjugé. Cette catastrophe de guerre a fait remonter à la surface beaucoup de choses très étranges. Elle a également fait apparaître des phénomènes parfois extrêmement inconfortables, mais qui sont aussi instructifs. Permettez-moi de vous parler d'un de ces phénomènes.

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Nun handelt es sich darum, daß man das durchdringend einsehe, daß zum Beispiel nicht im Okzident auch Sittlichkeit und Kunst und Intellektualismus einfach hervorgebracht werden. 0 nein, da wird die Kunst von den mittleren Gegenden, die Ethik vom Orient genommen, und hinzugefügt das intellektualische Element, das Utilitätselement. Ebenso wird in der Mitte eine Art ästhetisches Element gepflegt, und alles, was namentlich im 19. Jahrhundert aufgenommen worden ist in dieses ästhetische Element, das ist vom Westen herübergenommen. Es wäre interessant, einmal den Gang der Biologie von diesem Gesichtspunkte aus zu schreiben. Lesen Sie heute Goethes Meta­morphosenlehre, so können Sie darin eine großartige Evolutions­theorie finden. Aber der Westen wird sie immer ästhetisch ver­seucht finden. Denn vom Westen her ist eingedrungen in das 19. Jahrhundert, das über die ganze Erde hin vom Westen abhängig geworden ist, das darwinistische Element in die Evolutionslehre. Das hat hineingebracht den Utilitätsstandpunkt, die Zweckmäßigkeits­lehre. Die Zweckmäßigkeitslehre finden Sie ganz ausgeschaltet bei Goethe, weil Goethe überall durchdrungen ist von Ästhetizismus. Es sollte nicht sein, daß in dieser Weise in der Zukunft die Men­schen gerade so, wie sie wirtschaftlich — das habe ich vorhin charak­terisiert — differenziert sind, nichts voneinander annehmen wollen; denn dadurch würde sich auf der Erde allmählich ausbreiten über Asien ein gewisses Ethos, wie man es mit solchen feurigklingenden Tönen vertreten findet bei Rabindranath Tagore. Es würde sich aus­breiten im Mitteleuropa in einer etwas anderen Form, was gewisse Nietzsche-Gigerl schon vertreten haben, aber eben in gigerlhafter Weise, ein gewisses «Jenseits von Gut und Böse», ein gewisses Ästhe­tisieren selbst über moralische Begriffe. Wir sehen da den Siegeszug dieses Ästhetisierens im 19. Jahrhundert, besonders gegen das Ende des 19. Jahrhunderts sehr, sehr sich geltend machen. Und es würde sich der bloße Nützlichkeitsstandpunkt über den Westen ergießen : Gescheitheit im Nützlichkeitsstandpunkt, Nachbildung des geistigen Elementes dem Nützlichkeitsstandpunkt und so weiter. Dem kann allein abhelfen die Durchdringung der Menschheit mit einem wirk­lichen Geistigen, mit einem wirklichen spirituellen Elemente. Dazu ist natürlich die Voraussetzung, daß dieses spirituelle Element voll ernst genommen werde, daß man den Willen entwickelt, die Dinge so an­zusehen, wie sie sich heute dem darstellen, der wirklich unbefangen sein will. Diese Kriegskatastrophe hat ja manches sehr Merkwürdige an die Oberfläche gefördert. Sie hat auch Erscheinungen an die Ober­fläche gefördert, die zum Teil höchst unbehaglich sind, die aber zum anderen Teil lehrreich sind. Ich will Ihnen eine solche Erscheinung einmal erwähnen.

Voyez-vous, dans la littérature allemande du présent paraissent - on ne peut déjà plus suivre le rythme avec la lecture - presque chaque semaine maintenant - des "sécrétions", je voudrais dire - des omissions des humains les plus différents sur leur participation au cours des événements guerriers et politiques, et on pouvait lire ce que de telles têtes, je dis expressément "têtes", on pensé comme Jagon, comme Bethmann - Michaelis, je crois, nous a encore épargné -, Tirpitt, Ludendorff, et toute une série pourraient encore être nommées. Oui, cela met mal à l’aise de lire ce genre de choses d'un côté. Mais d'un autre côté, c'est très intéressant ! C’est très intéressant du point de vue suivant. Vous voyez, vous pouvez vivre des livres comme ceux de Bethmann ou de Tirpitz avec des points de vue tout à fait opposés, mais – qu’est-ce que signifie ici points de vue, n’est-ce pas ! -, il s’agit justement de ce que l'un a été traité avec l'œil et l'autre avec le talon de la botte pendant un certain temps ! Bethmann a été traité du regard/de l’œil par le "plus haut seigneur" pendant un certain temps, Tirpitz avec le talon de sa botte, et d’après cela ils ont des points de vue différents. Nous ne voulons donc pas entrer davantage dans ce point de vue. Il est beaucoup moins important que de voir quel esprit vit dans ces écrits.

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Sehen Sie, innerhalb der deutschen Literatur der Gegenwart erschei­nen -- man kann schon gar nicht mehr mit dem Lesen nachkommen — fast in jeder Woche jetzt die — «Ausschleimungen» wollte ich sagen — Auslassungen der verschiedensten Menschen über ihre Beteiligung an dem Verlauf der kriegerischen und politischen Ereignisse, und wir konnten lesen, was solche Köpfe, ich sage ausdrücklich «Köpfe», gedacht haben wie Jagon, wie Bethmann — Michaelis, glaube ich, hat uns noch verschont —, Tirpitt, Ludendorff, und eine ganze Reihe könnte man noch nennen. Ja, es ist unbehaglich von der einen Seite, das Zeug zu lesen. Aber es ist auf der anderen Seite wiederum höchst interessant! Es ist höchst interessant vom folgenden Standpunkte aus. Sehen Sie, man kann ja solche Bücher wie das von Bethmann oder das von Tir­pitz mit ganz entgegengesetzten Standpunkten erleben, aber — was heißt hier Standpunkte, nicht wahr ! —, es kommt eben manchmal dar­auf an, ob der eine mit dem Auge, der andere mit dem Stiefelabsatz behandelt wurde während einer gewissen Zeit! Bethmann ist während einer gewissen Zeit von dem «allerhöchsten Herrn» mit dem Auge, Tirpitz mit dem Stiefelabsatz behandelt worden, danach haben sie ver­schiedene Standpunkte. Also auf den Standpunkt wollen wir uns nicht weiter einlassen. Darauf kommt es viel weniger an, als zu sehen, wel­cher Geist in solchen Schriften lebt.

Maintenant on peut donc tout d'abord faire une fois ce qui suit. Vous voyez, c'est moi qui ai fait l'expérience : Après avoir supporté toute la sauce trouble de ces écrits, cette sauce Bethmann et Tirpitz, j'ai essayé de lire un certain nombre d'essais de Herman Grimm, que j'ai beaucoup aimé, et d’ailleurs ceux que les non-Allemands trouveraient chauvins, mais c'est encore un point de vue, et ce n'est pas ce qui m'importe, ce qui m'importe c'est l'esprit qui les habite. À première vue, on peut se poser la question : oui, quel est l'esprit, la sorte de représentation, la constitution intérieure d’âme de la sauce Bethmann-Tirpitz par rapport à ce qui vit, ma foi, dans les considérations politiques de Herman Grimm ? - Là, on doit dire : pour Herman Grimm Goethe a vécu, et il n'a pas vécu en vain ; il a été là pour lui. Pour Bethmann, pour Tirpitz, il n'était pas là. Je ne veux pas dire qu'ils ne l'ont pas lu. Il aurait peut-être été plus intelligent qu'ils ne le lisent pas, mais il n'était pas là pour eux. Tout d'abord, me résonne que ce qui est écrit dans ces livres me semble avoir été écrit par des lansquenets médiévaux, même avec la logique des lansquenets médiévaux. La logique de Ludendorff, par exemple, est particulièrement intéressante. C'est lui qui a eu "le grand mérite" de faire pencher la balance en faveur du transport de Lénine dans un wagon scellé à travers l'Allemagne vers la Russie. Il est le véritable "importateur" du bolchevisme en Russie. Pour le nier dans son livre, il n'a pas le front, bien qu'il ait eu le front pour beaucoup. Il dit donc ce qui suit. Il dit : "Amener Lénine en Russie était une nécessité militaire ; mais les dirigeants politiques auraient dû éviter les mauvaises conséquences de cela ; ils ne l'ont tout simplement pas fait. - Vous voyez, c'est la logique de ces messieurs ! Mais je ne dis pas que Clemenceau avait une meilleure logique. Je vous demande donc de ne pas penser que je prends parti dans quoi que ce soit ; Lloyd George et Wilson n'ont pas non plus de meilleure logique, mais ce n'est pas si facile de le constater chez eux.

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Nun kann man ja zunächst einmal folgendes machen. Sehen Sie, ich habe das Experiment angestellt: Nachdem ich die ganze trübe Sauce dieser Schriften, diese Bethmann- und Tirpitz-Sauce habe über mich ergehen lassen, habe ich versucht, wiederum einmal eine Reihe der mir ja sehr lieben Herman Grimmschen Aufsätze zu lesen, und zwar diejenigen, die von Nichtdeutschen allerdings chauvinistisch deutsch gefunden werden würden, aber das ist ja wiederum ein Standpunkt, und darauf kommt es mir nicht an, sondern es kommt mir auf den Geist an, der darin lebt. Nun kann man zunächst beim ersten Anblick die Frage aufwerfen: Ja, wie steht der Geist, die Vorstel­lungsart, die innere Seelenverfassung der Bethmann-Tirpitz-Sauce zu dem, was in Herman Grimms meinetwillen politischen Betrach­tungen lebt? — Da muß man sagen: Für Herman Grimm hat Goethe gelebt, und nicht umsonst gelebt; er war für ihn da. Für Beth­mann, für Tirpitz war er nicht da. Ich will nicht sagen, daß sie ihn nicht gelesen haben. Es wäre vielleicht gescheiter, wenn sie ihn nicht gelesen hätten; aber er war für sie nicht da. Zunächst klingt einem, so sagte ich mir, was in diesen Büchern steht, so, wie wenn es von mittelalterlichen Landsknechten, auch durchaus mit der Logik der mittelalterlichen Landsknechte, geschrieben wäre. Besonders inter­essant ist ja zum Beispiel Ludendorffs Logik. Er ist ja derjenige, der sich «das große Verdienst» erworben hat, den Ausschlag gegeben zu haben, daß Lenin im plombierten Wagen durch Deutschland nach Rußland befördert worden ist. Er ist der eigentliche «Importeur» des Bolschewismus in Rußland. Das glatthin abzuleugnen in seinem Buche, hat er nicht die Stirn, obwohl er zu vielem die Stirne hatte. Deshalb sagt er das Folgende. Er sagt: Lenin nach Rußland zu brin­gen, das war eine militärische Notwendigkeit; aber die politische Lei­tung hätte die schlimmen Folgen davon abwenden sollen; das hat sie eben unterlassen. — Sehen Sie, das ist die Logik dieser Herren! Aber ich will durchaus nicht behaupten, daß Clemenceau eine bessere Logik hatte. Also ich bitte, durchaus nicht zu glauben, daß ich für irgend etwas Partei nehme; auch Lloyd George, Wilson haben keine besseren Logiken; aber es ist bei diesen nicht so leicht zu konstatieren.

Oui, c'est ce qu’on se dit en premier. Mais ensuite, la chose continue. Ensuite, si vous cherchez une comparaison historique, vous vous apercevez qu'il faut remonter assez loin dans le temps. Il y a une curieuse similitude entre la façon de penser, la sorte de représenter notamment chez Tirpitz et Ludendorff, et la sorte de penser de ces humains qui ont dirigé ladite culture de Rome aux premier et deuxième siècles avant Jésus-Christ. Et on peut même dire, si l'on veut y établir une communauté d'âmes intime, que c'est comme si la façon de penser de l'ancienne Rome préchrétienne devait réapparaître et comme si tout ce qui s'est passé depuis lors, y compris le christianisme - même si les messieurs parlent extérieurement du Christ et d'autres choses du même genre - n'avait pas été là.

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Ja, das sagt man sich zunächst. Dann aber geht die Sache weiter. Dann findet man, wenn man einen geschichtlichen Vergleich sucht, daß man ziemlich weit zurückgehen muß. Eine merkwürdige Ähn­lichkeit besteht zwischen der Art des Denkens, der Art des Vorstel­lens namentlich bei Tirpitz und bei Ludendorff, und der Art des Den­kens derjenigen Menschen, die im 1. und 2. vorchristlichen Jahrhun­dert die sogenannte Kultur Roms geleitet haben. Und man kann eigentlich, wenn man da eine intime Seelengemeinschaft konstatieren will, sagen : Es ist so, als ob die Denkweise des alten vorchristlichen Roms wieder auftauchen würde und als ob alles dasjenige, was seitdem, einschließlich des Christentums, sich zugetragen hat — wenn die Herren auch äußerlich von Christus und dergleichen sprechen —, nicht dagewesen wäre.

Vous voyez, on pense souvent, quand on dit du luciférien qu'il reste en retard dans l'humanité, qu'on pense seulement en dehors du monde. Dans le monde lui-même, ce principe de l’être retardé/attardé ressort très fortement. On peut dire que les grands pré-césariens de la Rome antique sont nés à nouveau en de tels humains. Et tout ce qui s'est passé en Europe de plus n'est pas vraiment là pour eux.

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Sehen Sie, man denkt oftmals, wenn man vom Luziferischen sagt, daß es zurückgeblieben ist in der Menschheit, man meine nur Außerweltliches. In der Welt selbst tritt dieses Prinzip des Zurückgeblieben-seins ganz stark hervor. Man kann sagen: die vorcäsarischen Größen des alten Rom sind wiederum erstanden in solchen Leuten. Und alles, was sich weiter zugetragen hat in Europa, ist für sie eigentlich nicht da.

Ce phénomène devrait être observé par les humains d'aujourd'hui sans parti pris. Il faudrait en tenir compte. Car c'est seulement ainsi qu'une position de jugement libre et puissante peut être obtenue pour le présent. L'époque actuelle exige beaucoup de la capacité des humains à juger. Tout cela doit être dit quand on dit qu'il est nécessaire que ce présent soit imprégné d'impulsions spirituelles. En surface, il est facile de se dire : "Eh bien, le présent doit être imprégné d'impulsions spirituelles ! - Mais la question n'est quand même pas si simple. Il suffit de vérifier une seule fois si les impulsions spirituelles ont porté des fruits souhaitables là où elles ont obtenu un certain accès à l'humanité. Vous voyez, après tout, nous devons également nous dire ce qui suit. Prenons certaines brochures, certains pamphlets qui ont été rédigés. Ils ont été écrits par des adeptes de longue date, il en a même été écrits dans lesquels ce qui ici figure comme la science de l’esprit est "correctement" placée dans le monde, mais à l'envers, à l'envers ! Ce sont quand même aussi des plantes qui ont poussé sur le sol, sur lequel on tente de communiquer des biens spirituels aux humains d'aujourd'hui. Et quiconque croirait là que le processus est déjà achevé, qui consiste à ce que lesdits adeptes transforment en l'inverse ce qui est transmis comme biens spirituels, serait naïf. Ce n'est pas du tout terminé ! Il n'est pas aussi facile qu'on pourrait le penser de tenir compte du fait que des vérités spirituelles doivent être introduites dans l'humanité. Car, telle qu'elle est aujourd'hui, l'humanité tend à se différencier selon les trois types que j'ai décrits : éthique, esthétique, intellectuel, mais à l'intérieur de ces trois types, elle tend à nouveau à aller plus loin.

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Diese Erscheinung müßte heute von den Menschen unbefangen beobachtet werden. Sie müßte ins Auge gefaßt werden. Denn nur dadurch gewinnt man einen freien, der Sache mächtigen Standpunkt der Beurteilung für die Gegenwart. Die Gegenwart stellt große An­forderungen an die Beurteilungsfähigkeit der Menschen. Das alles muß gesagt werden, wenn davon die Rede ist, es sei notwendig, daß diese Gegenwart durchdrungen werde mit geistigen Impulsen. Es ist ja oberflächlich betrachtet leicht, sich zu sagen: Nun ja, es muß eben die Gegenwart mit geistigen Impulsen durchdrungen werden! — Aber die Sache ist doch nicht so einfach. Sie brauchen ja nur einmal zu prüfen, ob denn geistige Impulse überall, wo sie in die Menschheit einen gewissen Zugang gewonnen haben, wünschenswerte Früchte getragen haben. Sehen Sie, schließlich muß man sich doch auch das Folgende sagen. Nehmen wir einmal gewisse Broschüren, gewisse Pamphlete, die geschrieben worden sind. Es sind solche geschrieben worden von langjährigen Anhängern, es sind sogar solche geschrie­ben worden, in welchen das, was hier als Geisteswissenschaft figuriert, «richtig» in die Welt gesetzt wird, nur wird es umgekehrt, um­gestülpt! Das sind doch auch Pflanzen, die auf dem Boden gewachsen sind, auf dem versucht wird, heute Geistesgut den Menschen mit­zuteilen. Und wer da glauben würde, der Prozeß sei schon abgelaufen, der darin besteht, daß durch sogenannte Anhänger ins Gegenteil ver­kehrt wird dasjenige, was als Geistesgut übermittelt ist, der wäre ja naiv. Das ist durchaus nicht abgeschlossen! Es ist durchaus nicht so leicht, wie man denkt, mit der Tatsache zu rechnen, daß spirituelle Wahrheiten in die Menschheit gebracht werden sollen. Denn so, wie zunächst die Menschheit heute ist, tendiert sie eben dahin, sich zu differenzieren vor allem nach den drei Typen, die ich charakterisiert habe : dem ethischen, dem ästhetischen, dem intellektualistischen, aber innerhalb dessen wiederum weiter.

Or, les vérités spirituelles ne sont pas aptes à être reçues uniquement par des humains qui les abordent avec une telle différenciation. Il est tout à fait impossible que les vérités spirituelles soient reçues purement par des personnes qui les abordent avec cette différenciation et avec d'autres différenciations encore du présent. Pensez-vous quand même que les humains de tous bords/cotés fassent aujourd'hui pression pour se fermer en des chauvinismes nationaux. Oui, si vous voulez reprendre avec le chauvinisme national les vérités humaines et spirituelles générales/universelles, vous les retournez déjà en leur contraire. Il est impossible aujourd'hui de communiquer sans plus attendre ce qu'il serait souhaitable de communiquer d'un certain point de vue. Car les humains tendent vers une telle différenciation comme cela a été décrit. C’est pourquoi il est naturellement nécessaire qu’avant toutes choses l'intérêt des humains soit appelé à s’éveiller à partir des côtés qui sont déjà disponibles, formés comme tels. Il est nécessaire qu’il soit rattaché d'une certaine manière à ce qui est là, mais que soit tenu compte de ce que les humains ont tendance à s'éloigner de l'ancienne sagesse et à ne mettre en place que des différenciations territoriales sur la terre. C'est pourquoi il n'est pas possible de répandre des règnes spirituels de sagesse parmi l'humanité sans diffuser un certain éthos. Maintes personnes ont lu le livre "Comment acquiert-on des connaissances des mondes supérieurs". Ce livre a été beaucoup lu depuis un certain temps déjà. Ces gens ont trouvé que les premiers conseils qui sont donnés là seraient éthique, que l'on pouvait être entièrement d'accord avec cela sur le plan éthique. - Ils ont raison ; le premier conseil qui est donné doit être éthique, et il doit être un extrait de la meilleure éthique/du meilleur éthos de la culture de la terre. Mais d'un autre côté, il est également nécessaire de cultiver un certain élément artistique. Cela a causé des difficultés particulières au sein du mouvement anthroposophique, car il y avait au départ une certaine aversion pour l'artistique. On s’est efforcés d'atteindre un symbolisme abstrait, esthétique et indifférent. Et il y a encore aujourd'hui des mouvements qui se disent "théosophiques", qui rejettent tout ce qui est artistique. C'était donc un bon destin, un bon karma pour notre mouvement, que nous puissions aussi faire des tentatives artistiques ici à Dornach et pouvions obtenir ces expériences artistiques élaborer hors d'éléments symboliques abstraits. Peut-être, si certains avaient eu raison, aurions-nous vu de nombreuses croix noires entourées de sept taches en forme de rose, symboles profonds tout alentour de notre édifice ! Bien sûr, il fallait se défendre contre cet être symbolique, il fallait s'efforcer de créer des éléments à partir d’éléments artistiques.

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Nun sind die spirituellen Wahrheiten nicht dazu angetan, von Men­schen, die mit einer solchen Differenzierung an sie herantreten, rein aufgenommen zu werden. Es ist ganz unmöglich, daß die spirituellen Wahrheiten von Menschen rein aufgenommen werden, die mit dieser Differenzierung und mit noch anderen Differenzierungen aus der Gegenwart an sie herantreten. Denken Sie sich doch, daß auf allen Seiten heute die Menschen dahin drängen, sich in nationale Chauvi­nismen abzuschließen. Ja, wenn Sie mit nationalem Chauvinismus die allgemein menschlichen und spirituellen Wahrheiten aufnehmen wollen, so verkehren Sie sie schon dadurch in das Gegenteil. Es ist unmöglich, heute ohne weiteres das mitzuteilen, was mitzuteilen von einem gewissen Gesichtspunkte aus wünschenswert wäre. Denn die Menschen tendieren nach einer solchen Differenzierung, wie es ge­schildert worden ist. Daher ist es natürlich notwendig, daß vor allen Dingen von den Seiten her das Interesse der Menschen wachgerufen werde, die als solche schon ausgebildet vorhanden sind. Es ist not­wendig, daß in einer gewissen Weise angeknüpft werde an dasjenige, was da ist, aber daß darauf Rücksicht genommen werde, daß die Men­schen die Tendenz haben, sich zu entfernen von der alten Erbweisheit und nichts an die Stelle zu setzen als die territorialen Differenzierungen über die Erde hin. Deshalb geht es eben nicht, spirituelle Weistümer unter der Menschheit zu verbreiten, ohne ein gewisses Ethos zu ver­breiten. Es haben mancherlei Leute das Buch «Wie erlangt man Er­kenntnisse der höheren Welten?» gelesen. Seit einiger Zeit werden ja diese Bücher sehr viel gelesen. Diese Leute haben gefunden, daß die ersten Ratschläge, die da gegeben werden, ethische seien, daß man ethisch damit ja ganz einverstanden sein könne. — Sie haben recht; die ersten Ratschläge, die gegeben werden, müssen ethische sein und sie müssen gerade einen Extrakt bilden des besten Ethos der Erden­kultur. Aber auf der anderen Seite ist es auch notwendig, daß ein gewisses künstlerisches Element gepflegt werde. Das hat innerhalb der anthroposophischen Bewegung ja ganz besondere Schwierigkeiten gemacht; denn innerhalb der anthroposophischen Bewegung war zu­nächst eine gewisse Abneigung gerade gegen das Künstlerische. Man hat nach einem abstrakten, ästhetischen, gleichgültigen Symbolismus gestrebt. Und es gibt heute noch Bewegungen, die sich «theosophisch» nennen, die alles Künstlerische ablehnen. Deshalb war es ein gutes Schicksal, ein gutes Karma unserer Bewegung, daß wir auch künst­lerische Versuche hier in Dornach machen und diese künstlerischen Versuche herausarbeiten konnten aus dem abstrakt symbolischen Ele­mente. Vielleicht würde man, wäre es nach manchen gegangen, viele schwarze Kreuze mit sieben rosenähnlichen Klecksen ringsherum als tiefsinnige Symbole unseres Baues sehen ! Gegen dieses symbolische Wesen mußte man sich natürlich wehren, mußte streben, aus dem künstlerischen Elemente heraus zu schaffen.

Cela doit donc être rattaché à la meilleure tradition - quand aussi j'appelle tradition des 'impulsions- de l’être culturel humain. Et avant tout, doit être fait attention à ce que ces choses soient absolument des vérités profondes et sérieuses qui sonnent ainsi que celle-ci : Quiconque veut parvenir à une véritable connaissance doit cultiver le sens de la vérité en lui-même. - Quand on parle radicalement de cette question, on touche à quelque chose qui semble déjà extrêmement offensant pour beaucoup d’humains. Car le strict respect de la vérité partout est quelque chose qui est extraordinairement inconfortable pour beaucoup d’humains aujourd'hui, quelque chose qu'ils retouchent au moins dans leur vie. Mais un être faux, même s'il est faux par sentimentalité, ne va pas de pair avec ce qu'est le sens strict de la vérité, qu'exige une véritable dévotion à ces vérités, qui, par exemple par le biais de l'anthroposophie, veulent entrer dans le monde.

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Es muß also an die beste Tradition -- wenn ich auch Impulse Tradition nenne — des menschlichen Kulturwesens angeknüpft wer­den. Und vor allen Dingen muß beachtet werden, daß diese Dinge durchaus tiefe, ernste Wahrheiten sind, die so klingen wie diese: Wer zu einer wirklichen Erkenntnis kommen will, muß in sich den Wahr­heitssinn pflegen. — Man berührt, wenn man radikal über diese Sache spricht, etwas, was schon für viele Menschen außerordentlich anstößig klingt. Denn das strenge Hinblicken überall auf die Wahrheit ist etwas, was vielen Menschen heute außerordentlich unbequem ist, was sie zum mindesten im Leben retuschieren. Aber es geht ein unwahres Wesen, wenn es auch nur unwahr aus Sentimentalität ist, nicht zusam­men mit dem, was der strenge Wahrheitssinn ist, den eine wirkliche Hingabe an jene Wahrheiten fordert, die zum Beispiel durch Anthro­posophie in die Welt wollen.

En cette relation, les confessions en particulier ont beaucoup péché, car elles ont cultivé quelque chose qui n'est plus compatible avec un sens plein et pur de la vérité. Certaines sortes de piété ont été élevées dans le monde, qui s'adonnent à l'égoïsme humain plutôt qu'à la vérité humaine. C'est pourquoi il est particulièrement nécessaire de veiller à la culture de la vérité intérieure, à laquelle il est fait référence dans différents passages des écrits anthroposophiques.



Aujourd'hui, la vie elle-même exige de l'humain de nombreuses contre-vérités, et l'on peut dire qu'il y
a clairement deux tendances aujourd'hui, qui provoquent une certaine réticence de l'humanité à prendre des vérités en fonction des faits. On a tendance aujourd'hui à caractériser les choses en fonction des préférences, et non en fonction de ce que disent les faits eux-mêmes. Aujourd'hui - et j'ai dû le mentionner dans d'autres contextes dans le monde dernièrement - on décrit comme un humain pratique qui est, dans une certaine direction, un routinier, qui agit impitoyablement dans sa propre sphère à partir d'une certaine brutalité et qui rejette tout ce qui ne sert pas cette conception de l’effort routinier. Selon ce point de vue, on distingue les humains "pratiques" et les humains "fantastiques". Et avec une certaine contre-vérité historique mondiale, les conséquences de ces choses se sont révélées terribles, surtout au cours du XIXe siècle et jusqu'à nos jours. Il était même difficile, avant cette catastrophe de la guerre mondiale, la grande épreuve venue sur l'humanité, de dire certaines des choses qui caractérisent les choses sans réserve et sans parti pris. Je vais bientôt publier un recueil de certains de mes essais les plus importants des années 80 et 90, pour montrer comment il fallait essayer de dire certaines vérités, comme à travers des colonnes/des failles. Parmi ces essais, il y en aura un : "Bismarck, l'humain de la réussite politique", dans lequel j'essaierai de dire comment les succès qui ont émané de cette personnalité sont certainement basés sur le fait que cette personnalité n'a pratiquement jamais vu plus loin que quelques pas sous son nez. -- Mais il ne servait à rien de jeter ces choses au visage du monde s'il n'y avait en fait personne pour les ramasser/accueillir. Mais nous devons maintenant partir d'une certaine base, du fait que cette catastrophe de la guerre mondiale peut nous apprendre beaucoup. Pour la plupart des humains, bien sûr, on ne peut rien apprendre des faits. Ils avaient autrefois un certain nombre de jugements, et ils ne les modifient pas. Ils ne peuvent pas comprendre ce qu'il y a au fond, si l'on parle de tirer des leçons des faits.

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In dieser Beziehung haben insbesondere die Konfessionen viel ge­sündigt, denn die Konfessionen haben etwas gezüchtet, was mit einem vollen, reinen Wahrheitssinn durchaus nicht mehr vereinbar ist. Gewisse Arten von Frömmigkeiten wurden heraufgetragen in der Welt, die eher dem menschlichen Egoismus frönen, als dem mensch­lichen Wahrheitsgefühl entsprechen. Deshalb ist es so ganz besonders nötig, daß wirklich Aufmerksamkeit verwendet werde auf das Pflegen von innerer Wahrhaftigkeit, worauf ja an den verschiedensten Stellen der anthroposophischen Schriften hingewiesen wird. Das Leben selber fordert heute vom Menschen vieles Unwahre, und man kann sagen, es gibt heute deutlich zweierlei Tendenzen, welche in der Menschheit eine gewisse Abneigung, Wahrheiten nach den Tatsachen zu nehmen, hervorbringen. Es ist heute die Tendenz vorhanden, Dinge nach Vor­lieben zu charakterisieren, nicht nach dem, was die Tatsachen selber sprechen. Man bezeichnet heute — ich habe das in anderem Zusam­menhang in der letzten Zeit ja viel in der Welt erwähnen müssen — denjenigen als einen praktischen Menschen, der nach einer gewissen Richtung hin ein routinierter ist, der aus einer gewissen Brutalität heraus innerhalb seines Bereiches rücksichtslos wirkt und alles das­jenige von sich weist, was nicht zu dieser Auffassung routinehaften Strebens dient. Nach diesem Gesichtspunkte unterscheidet man «prak­tische» Menschen und «phantastische». Und mit einer gewissen welt­historischen Unwahrhaftigkeit haben sich die Konsequenzen dieser Dinge gerade im Lauf des 19. Jahrhunderts und bis in unsere Tage herein furchtbar gezeigt. Es war ja sogar schwer, bevor diese Welt­kriegskatastrophe, die große Prüfung über die Menschheit gekommen ist, einiges von dem zu sagen, was die Dinge rückhaltlos unbe­fangen charakterisiert. Ich werde demnächst eine Sammlung von ein­zelnen wichtigeren meiner in den achtziger, neunziger Jahren erschie­nenen Aufsätze erscheinen lassen, um zu zeigen, wie damals versucht werden mußte, ich möchte sagen, wie durch Spalten hindurch manche Wahrheiten zu sagen. Unter diesen Aufsätzen wird auch der eine : «Bismarck, der Mann des politischen Erfolges», in welchem ich zu sagen versuche, wie die Erfolge, die von dieser Persönlichkeit aus­gegangen sind, durchaus darauf beruhen, daß diese Persönlichkeit im Grunde nie weiter gesehen hat als ganz wenige Schritte vor ihre Nase hin. -- Aber es hatte ja auch keinen Sinn, der Welt diese Dinge ins Gesicht zu werfen, wenn eigentlich kein Mensch da war, der diese Dinge aufnehmen konnte. Jetzt aber muß ausgegangen werden von einer gewissen Grundlage, davon, daß diese Weltkriegskatastrophe doch vieles lehren kann. Für die meisten Menschen natürlich ist nichts zu lernen von den Tatsachen. Sie haben einmal einen gewissen Fonds von Urteilen, und den ändern sie nicht. Sie können nicht be­greifen, was zugrunde liegt, wenn man überhaupt von dem Lernen von Tatsachen spricht.

Je le raconte à chaque humain que je guide ici autour de l’édifice : si je devais esquisser une deuxième fois un tel édifice, je le ferais autrement. - Je ne le referais certainement plus jamais de la même manière. Avec cela, rien n'est objecté à cette construction, mais moi-même, je ne le referais jamais de la même manière, parce qu'il faut bien sûr apprendre de ce qui a été fait, de ce qui est un fait. - Ce matin, j'ai lu avec horreur que le maréchal Hindenburg avait déclaré que s'il devait à nouveau faire cette guerre aujourd'hui, il ferait exactement la même chose que ce qu’il a fait.

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Ich erzähle es jedem Menschen, den ich hier im Bau herumführe: Würde ich ein zweites Mal einen solchen Bau zu skizzieren haben, so würde ich ihn anders machen. — Gewiß würde ich ihn niemals wieder­um in derselben Weise machen. Damit ist ja nichts eingewendet gegen diesen Bau; aber ich selbst würde ihn niemals wiederum in der­selben Weise machen, weil man natürlich von dem, was gemacht ist, was als Tatsache dasteht, zu lernen hat. — Heute morgen las ich zu meinem Entsetzen, daß der Feldmarschall Hindenburg gesagt hat, wenn er heute wiederum diesen Krieg zu führen hätte, so würde er ganz genau dasselbe machen, was er getan hat.

Oui, voyez-vous, ces choses sont lues, on lit par-dessus ces choses et on ne remarque pas comment on doit gagner une compréhension du temps par les enseignements qui sont si durement donnés par cette catastrophe de la guerre mondiale. Aujourd'hui, chacun devrait lire ce qui sonne à ses oreilles du monde extérieur - je pense avec cela naturellement aussi ce qu'il a lu - avec le contexte approprié, et il devrait pouvoir se dire : dans les affaires importantes, la révision du jugement est nécessaire, indispensable. Jusqu'à cette catastrophe de la guerre mondiale, les humains avaient apparemment le droit de qualifier Bismarck d'humain pratique. Herman Grimm le voit comme une "tour" de pratique/praxis. La catastrophe mondiale a appris qu'il était un fantasque, et il faudrait être à l'aise avec ce jugement, car la création du Reich était bien sûr un fantasme/une fantasquerie.

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Ja, sehen Sie, diese Dinge werden gelesen, über diese Dinge liest man hinweg und man merkt nicht, wie man ein Verständnis der Zeit gewinnen muß durch die Lehren, die in so herber Weise aufgegeben werden durch diese Weltkriegskatastrophe. Es sollte heute jeder das­jenige, was an seine Ohren klingt aus der Welt heraus — ich meine da­mit natürlich auch das Gelesene —, mit dem entsprechenden Hinter­grunde lesen, und er sollte sich sagen können : In wichtigen Dingen ist Revision des Urteilens notwendig, unerläßlich. Man hatte ein äußeres, scheinbares Recht bis zu dieser Weltkriegskatastrophe, Bismarck einen praktischen Menschen zu nennen. Herman Grimm sieht ihn als einen «Turm» von Praxis an. Die Weltkatastrophe hat gelehrt, daß er ein Phantast war, und man müßte sich zu diesem Urteil bequemen, denn die Schöpfung des Reiches war natürlich eine Phantasterei.

Voyez-vous, je veux vous faire comprendre que c'est la vie et que cela doit être la vie de trouver les illusions aussi dans la moralité-historique. J'ai montré ici dimanche dernier comment on doit constater les illusions dans le contexte de la nature ; comment, dans le contexte de la nature, les choses se tiennent côte à côte et la science de la nature les décrit, et comment on doit alors dire que l'humanité est réellement impliquée dans ce qui se passe dans le contexte de la nature, comment, par conséquent, ce que la science de la nature dit sur le contexte de la nature peut être un tissu d'illusions. Je voulais vous faire comprendre aujourd'hui combien il est nécessaire de se laisser corriger des faits de l'histoire et de la vie, car les choses se montrent souvent longtemps comme seulement une apparence. Aujourd'hui, des personnes qui étaient considérées par beaucoup comme les plus pratiques est souvent contraint de les considérer comme des fantômes. Mais on doit s’accommoder à réviser son jugement. Aujourd'hui, à chaque moment de la vie, il y a non seulement une grande opportunité, mais aussi la nécessité de réviser ce jugement. Et avec son attitude, on ne sera à ce que veut être le mouvement anthroposophique que si l'on se dit : je dois réviser mon jugement, réviser les choses peut-être les plus importantes ! - Les jugements sur le contexte naturel peuvent généralement être révisés par la science de l’esprit elle-même. Les jugements sur la vie ne seront révisés que si ce qui est nécessaire comme conviction/mentalité/attitude pour le mouvement anthroposophique est vraiment développé en soi.

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Sehen Sie, ich will Ihnen begreiflich machen, daß es das Leben ist und das Leben sein muß, die Illusionen auch im Moralisch-Histo­rischen aufzufinden. Ich habe letzten Sonntag hier gezeigt, wie man im Naturzusammenhang die Illusionen konstatieren muß; wie im Naturzusammenhang die Dinge nebeneinanderstehen und die Natur­forschung sie schildert, und wie man dann sagen muß, daß die Menschheit eigentlich beteiligt ist an dem, was geschieht im Natur­zusammenhang, wie also dasjenige, was die Naturwissenschaft über den Naturzusammenhang sagt, ein Gewebe sein kann von Illusionen. Ich wollte Ihnen heute begreiflich machen, wie man aus den Tat­sachen der Geschichte und des Lebens sich korrigieren lassen muß, weil die Dinge sich äußerlich zunächst oftmals für lange Zeiten hin nur als ein Schein zeigen. Heute wird man vielfach gezwungen, Menschen, die von vielen wie selbstverständlich als die praktischsten Menschen angeschaut wurden, als Phantasten anzuschauen. Aber man muß sich dazu bequemen, sein Urteil zu revidieren. Es gibt heute an jeder Stelle des Lebens nicht nur Gelegenheit genug, sondern auch die Notwendigkeit, dieses Urteil zu revidieren. Und man ist nur dann mit seiner Gesinnung bei dem, was anthroposophische Bewegung sein will, wenn man sich sagt: Ich muß mein Urteil revidieren, revi­dieren vielleicht über die allerwichtigsten Dinge! — Urteile über den Naturzusammenhang kann man in der Regel revidieren durch die Geisteswissenschaft selbst. Urteile über das Leben wird man nur revi­dieren, wenn man das, was man als Gesinnung braucht für die anthro­posophische Bewegung, wirklich in sich selbst entwickelt.


Français seul



01

Les dernières conférences vous auront montré comment l'humain en arrive à une sorte de représentation illusoire du monde extérieur, comment en effet ce qui est généralement compris comme un contexte naturel dépend intérieurement de l'humanité elle-même, et comment nous ne pouvons avoir une vision réelle du monde qu'en regardant la terre, et le monde en général, dans son intégralité, c'est-à-dire en regardant l'humain comme une partie de celui-ci et en considérant l'interrelation, le rapport changeant de l'humain avec le monde. Sinon, nous arriverons toujours à une abstraction sans être/essence, à une pure conception abstraite du monde minéral, ou tout au plus du monde végétal et animal, mais qui ne jouent aucun rôle fort dans la façon actuelle de voir la nature. <<<<Lorsque l'on parle du contexte naturel, on considère généralement le simple contexte minéral de la nature, auquel on rattache ensuite ce court épisode, que l'on appelle historique, comme une vérité d'un tout autre genre. À partir de cette conception, qui n'atteint pas vraiment le niveau de l'humain, l'humanité doit abandonner le présent. Nous avons donné les raisons pour lesquelles l'humanité doit s'écarter de ces vues qui, comme vous le savez, se sont formées avec une certaine nécessité depuis trois ou quatre siècles. Je veux aujourd’hui seulement évoquer pour autant que les humains sont de plus en plus dépendants en rapport à leurs savoirs extérieurs, leurs connaissances extérieures, de leur corps physique et ses nécessités, s'ils ne veulent rien faire pour leur propre développement, pour la production d'un savoir supérieur, qui doit être attaqué par la volonté. Il s’agira de cela à l'avenir : Soit l'humanité doit succomber de ce qu’on peut gagner du monde en restant, j’aimerais dire, comme on est, comme on est né, qu’on ne veut pas gagner d'autres concepts et idées que ceux que l’on a justement parce qu’on se trouve placer dans le monde par la naissance et par l’éducation ordinaire, comme elle est encore courante aujourd'hui ; c'est une possibilité. L'autre possibilité est que les humains perdent l’habitude de croire qu’on pourrait simplement parce qu’on est né en tant qu'humain savoir tout ce qui est désirable, juger tout le réel et qu’ils construisent un véritable développement de l'humain, comme c'est indiqué/évoqué par la science de l’esprit. Ce serait alors l'autre chemin. L'humanité devra suivre ce dernier chemin, sinon la Terre irait seulement vers sa destruction. Ce que je viens de dire, on peut également le considérer géographiquement dans une certaine mesure, et il alors cela gagne une signification toute particulière pour le présent.

02

Si nous remontons seulement assez loin dans l’évolution de la terre, alors nous trouvons que l'humain ne s'enracine pas dans l'existence terrestre elle-même. Vous savez donc qu'avant l’évolution terrestre, l'humain a connu un long développement antérieur. Vous trouverez cette évolution décrite dans mon "Science secrète en esquisse". Vous savez que l'humain a été ramené, pour ainsi dire, à une existence purement spirituelle et qu'il est descendu de cette existence purement spirituelle à une existence sur terre. Or il est vrai qu'avec cette descente de l'humain dans l'existence terrestre, l'humanité a emporté avec elle une connaissance généralisée, on pourrait l'appeler héréditaire, une sagesse primordiale, une sagesse héréditaire ; une sagesse qui était telle qu'elle était en fait une sagesse uniforme pour toute l'humanité. Vous trouverez une description détaillée de ces choses dans mon cycle de conférences "La mission des âmes particulières de peuple" à Kristiania. Ce savoir héréditaire était donc unifié. Lorsque je parle de connaissances, je comprends non seulement ce que l'on appelle habituellement ainsi dans le domaine de la science, mais aussi tout ce que l'humain peut prendre en lui dans son monde de l'âme en tant que façon de voir son environnement mondial et de sa vie.

03

Aujourd'hui, ce savoir primordial est devenu plus spécifique. Il est devenu si spécifique qu'il est devenu différent selon les différents territoires de la terre. Si vous regardez de l'extérieur ce qu'on appelle la culture des différents peuples de la terre - ou mieux encore, si vous regardez les différents chapitres de notre science de l’esprit où la question est traitée - vous pouvez vous dire : ce que les humains des différents peuples ont connu a toujours été différent. On peut distinguer une culture indienne, une culture chinoise, une culture japonaise, une culture européenne, et dans la culture européenne à nouveau spécifiée pour les différents territoires européens, puis une culture américaine et ainsi de suite.

04

Si vous vous demandez : comment la sagesse héréditaire et primale en est-elle venue à cette spécification, comment est-elle devenue de plus en plus différenciée ? - vous pourrez alors vous donner comme réponse : là étaient fautives les conditions/rapports internes, les dispositions internes des peuples. - Mais pour l’essentiel, se montrent toujours des adaptations de ces conditions intérieures des peuples aux conditions extérieures de la Terre. Et on reçoit au moins une image de la différenciation lorsque vous essayez de trouver le pendant entre ce qui est, disons, la culture indienne et les caractéristiques géographiques climatiques du pays indien. De la même manière, on se fait une idée de la spécificité de la culture russe quand on regarde le pendant de l'être humain russe avec sa terre. On peut maintenant dire qu’en rapport à ces conditions, l'humanité contemporaine, comme elle l'est à bien des égards, est dans une sorte de crise. - Cette dépendance de l'humain à l'égard de ses territoires est devenue progressivement la plus grande pensable au XIXe siècle. Toutefois, les humains se sont émancipés, émancipés de leurs territoires avec leur conscience, c'est exact ; mais ils sont quand même devenus plus dépendants de leurs territoires à cause de cela. On peut le constater lorsqu'on compare, par exemple, la façon dont un Grec se tenait à l'ancienne Grèce et la façon dont, par exemple, un Anglais moderne ou un Allemand se tient toujours à ses pays. Les Grecs avaient encore beaucoup dans leur culture, dans leur éducation, de la sagesse primordiale. Ils étaient peut-être physiquement plus dépendants de leur territoire grec que les humains d'aujourd'hui ne le sont de leur territoire. Mais cette dépendance plus forte a été levée, a été allégée par l'être intérieur empli avec la sagesse primordiale, avec le savoir primordial. Ce savoir primordial s'est progressivement effacé pour l'humanité. Nous pouvons clairement montrer comment vers le milieu du 15e siècle, la compréhension immédiate de certaines sagesses primordiales a cessé, et comment même les traditions de ces sagesses primordiales se sont progressivement asséchées au 19e siècle. Artificiellement, je dirais, comme les plantes dans les serres, la sagesse primitive est encore conservée dans toutes sortes de sociétés secrètes, qui en font parfois de très mauvaises choses. Mais ces sociétés secrètes ont conservé la sagesse primordiale au XIXe siècle - au XVIIIe siècle, c'était autre chose - de telle sorte qu'on peut dire qu'elles sont, en quelque sorte, comme les plantes dans les serres. Après tout, qu'est-ce que les symboles maçonniques d'aujourd'hui ont à voir d’autre avec la sagesse primordiale dont ils sont issus, que ce que les plantes plantées dans des serres ont à voir avec celles qui poussent dans la nature ? Les symboles maçonniques n'ont pas une fois tant à voir avec la sagesse primitive que celles-ci.

05

Mais tout de suite parce que les humains perdent leur imprégnation intérieure à la sagesse primitive, ils deviennent encore plus dépendants de leurs territoires. Et sans qu'à nouveau un trésor de vérités spirituelles à développer librement soit à nouveau conquis, les humains se différencieraient complètement sur la terre d’après leurs territoires.

06

Nous pouvons en effet, j’aimerais dire, distinguer trois types, que nous avons déjà distingués d'autres points de vue. Aujourd'hui, nous pouvons dire que si les impulsions spirituelles-scientifiques ne se répandaient pas dans le monde, l'Occident ne ferait qu'affirmer des vérités économiques, qui, après tout, peuvent produire bien d'autres choses hors de leur sein. Mais la pensée économique, les idées économiques seraient l'essentiel. De l'Orient viendrait ce qui est essentiellement des vérités spirituelles. L'Asie se limitera de plus en plus, même si c'est peut-être à des vérités très décadentes, quand même spirituelles. L'Europe centrale cultiverait plus le domaine intellectuel. Et cela se ferait particulièrement valoir, l avec une certaine tradition des temps anciens, l avec ce qui souffle par-dessus de l'Ouest de vérités économiques, et ce souffle de l'Est de vérités spirituelles. Mais les humains qui vivraient sur ces trois grands types de l’articulation/du membrement de la terre, se spécifieraient de plus en plus selon cette direction. La tendance de notre présent vise absolument à amener à régner cette spécification de l'humanité. On peut dire, et je vous demande/prie de prendre cela bien, bien au sérieux : Si un impact scientifique spirituel ne s’imposait pas au monde, l'Est deviendrait progressivement totalement incapable de gérer une économie propre, de développer de la pensée économique. L'Est viendrait seulement en situation de produire, c'est-à-dire cultiver directement la terre, transformer directement les produits naturels avec les outils livrés par l'Ouest. Mais tout ce qui gère à partir de la raison synthétique humaine se développerait en Occident. Et de ce point de vue, la catastrophe de la guerre mondiale qui vient de se terminer n'est que le début de la tendance - j'utiliserai une expression populaire - à pénétrer économiquement l'Est à partir de l'Ouest, c'est-à-dire à faire de l'Est une zone où les humains travaillent, et de l'Ouest une zone où les humains travaillent avec ce que l'Est travaille à partir de la nature. - Où en cela est une frontière entre l'Est et l'Ouest, il n'est pas nécessaire de le fixer, car c'est quelque chose de variable.

07

Si la tendance qui règne actuellement irait-elle plus loin, si elle n’était spirituellement imposée, ainsi sans aucun doute – on a seulement besoin de l’exprimer hypothétiquementdevra apparaître que tout l'Est deviendrait un objet d'exploitation économique pour l'Ouest. Et on verrait ce cours de développement pour ce qui est donné pour l'humanité de la Terre. On le considérerait comme le plus juste et le plus évident. Il n'y a pas d'autre moyen que d'amener dans cette tendance ce qui ne fait pas de la moitié de l'humanité des Hilotes, et de l'autre moitié de l'humanité des utilisateurs de ces Hilotes, que de pénétrer la terre avec de la spiritualité commune à conquérir à nouveau.

08

Quand on exprime ces choses, l'humain actuel les repousse encore volontiers loin de lui. L'humain actuel n'est que trop enclin à repousser ces choses d'un geste de la main, pour la simple raison qu'il est extérieurement inconfortable pour lui de se confronter à la vraie réalité aujourd'hui. L’humain se dit : "Même si la pénétration économique de l'Est se produit, cela n’ira donc pas si vite que je le vive encore. - Ceux qui ont des enfants pensent déjà plus sérieusement pour leurs enfants, mais ils s’embrouillent donc alors un peu par la perspective de temps meilleurs et autres. Mais pour approfondir la question, il faut savoir qu'il n'y a pas d'autre moyen de façonner l'avenir de l'humanité que de pénétrer la Terre non seulement économiquement, mais aussi spirituellement - ces pensées très peu d’humains se les font par une certaine commodité. On peut dire que l'humanité a reçu de trois côtés la configuration actuelle de sa vie culturelle. Et il est extraordinairement intéressant de saisir une fois de l’œil ces trois aspects de la vie culturelle terrestre, particulièrement pour notre tâche que nous voulons nous fixer dans ces conférences.

09

Voyez-vous, quand on regarde le territoire/domaine de la Terre d'est en ouest, alors on doit dire ce qui suit : tout ce que l'humanité a comme certaines bases de vérités éthiques, de vérités morales, elle l’a quand même de l'Orient. La forme dans laquelle l'Orient a autrefois développé simultanément ses principes éthiques avec une façon générale/universelle de voir le monde, la forme de la cosmologie générale, et ainsi de suite, elle a été perdue. Mais, comme un vestige de la pensée et des sentiments orientaux, une certaine éthique est restée. De ce point de vue, lisez les discours de Rabindranath Tagore rassemblés sous le titre "Nationalisme". Vous verrez qu'il ne reste presque rien des grands enseignements de sagesse cosmique qui vivaient autrefois dans les âmes tranquilles des humains en Orient. Mais : c'est extraordinairement intéressant. Celui qui lis avec compréhension ces discours de Tagore, rassemblés sous le titre "Nationalisme", il se dira: le pathos moral qui y vit - et c'est là le principal de ces discours -, la volonté éthique qui les habite, la critique morale sévère qui est faite de tout le mécanisme individuel de l'Occident, le mécanisme politique encore pire de l'Occident, l'éthos qui habite ces discours de Tagore, tout cela ne pourrait être dit sans que l'ancienne sagesse primordiale de l'Asie soit derrière, même si elle ne vit plus extérieurement dans notre conscience aujourd'hui. Avec la sagesse qui a été créée des étoiles, les vérités morales ont été abreuvée qui résonne depuis l’Orient, quand parlent de telles gens que ce Rabindranath Tagore. Et quand on n'examine pas tout avec des préjugés, mais entièrement impartial, ce qui s'est développé en Europe centrale et en Occident en matière d'éducation/de formation, ainsi on doit dire : ce qui vivait là, que ce soit chez les philosophes ou non-philosophes, que ce soit chez les humains les plus simples, que ce soi chez le cultivé, ce qui abreuve éthiquement et moralement les humains du centre et de l'Ouest du domaine de la terre, tout s'est au fond instillé du règne de l'Asie, de l'Orient. L'Orient est le véritable pays d’origine de l'éthos, de l'éthique.

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Si nous jetons un coup d’œil vers l'Ouest, dont la culture s'est, j’aimerais dire, déroulée devant les yeux de l'histoire, nous voyons comment entre plus en considération le traitement/l’élaboration intellectuelle à la mesure de la raison analytique de manifestation du malheur, ce qui se rapporte au principe d'utilité. C'est un grand contraire/opposition que l'humanité devrait en fait s’amener à la conscience, entre ce qui vit comme le pathos dans les discours de Tagore et ce qui vit dans tout ce qui est formé en Occident comme point de vue de l’utilisation, de l'utilité.

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Si l'on voulait parler de manière radicale, il faudrait dire : quelque chose comme, disons, des philosophes comme John Stuart Mill ou des économistes nationaux comme Adam Smith ou d’intellectualiste philosophique comme Bergson, quelque chose comme cela reste pour l'Asiatique, même s'il essaie de le comprendre, quelque chose qui repose pleinement en dehors de son être. Il peut le considérer comme un fait intéressant quelque chose de tel soit aussi dit par des humains, mais il ne sera jamais tenté de produire de telles choses, qui font référence à l'utilité humaine extérieure, à partir de son propre être. L'Asiatique méprise profondément l'être européen et américain, car il adopte partout le point de vue de l'utilité, qui peut seulement être maîtrisé par l'intellect, avec la raison analytique. Et ainsi est aussi venu que les sortes de pensées et de représentation liée à l'idée d'"utilité" sont avant tout le produit de l'Ouest.

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Comme auparavant, j'ai rendu attentif à ce que, la sagesse primitive a été spécifiée de par la terre d’après les peuples, ainsi nous pouvons maintenant distinguer les grands types : Le type éthique à l'Est, à l'Orient, le type d'utilité intellectualiste en Occident, à l'Ouest. Entre les deux, il y a toujours ce que j’aimerais appeler le troisième type, le type esthétique. Le type esthétique qui essaie de faire passer, de faire passer. Le type esthétique est en fait autant une caractéristique de l'Europe centrale que le type éthique de l'Orient, et le type utilitaire, intellectualiste, de l'Occident.

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On a seulement besoin de se souvenir d'une apparition pour pouvoir prouver à partir de faits extérieurs comment le type esthétique de l'être humain veut s'affirmer, surtout depuis l'Europe centrale. Tandis qu'à l'Ouest, la Révolution française fait rage d'un côté, mais portait ses fruits de l’autre, l'Est était pris dans des rêves spirituels, voyons comment, par exemple, Schiller écrit ses "Lettres sur l'éducation esthétique de l'humain". Elles se rattachent directement à la Révolution française ; mais elles veulent résoudre le problème que la Révolution française a soulevé politiquement, d'une manière purement humaniste, humaine. Elles veulent faire purement intérieurement de l'humain un être humain libre. Et il est intéressant que toute l'approche de Schiller dans les "Lettres esthétiques" repose sur ce qu'il rejette l'intellectualiste, le point de vue purement d’utilité d'un côté, et le point de vue purement éthique de l'autre. Voyez-vous, le point de vue purement éthique quelqu’un l’a aussi une fois rationalisé, intellectualisé. Tout dans le monde est guidé par diverses métamorphoses, et puis cela apparaît dans une forme tout autre. Ainsi, le point de vue éthique de l'Orient n'est bien certainement pas intellectualiste, mais on peut aussi le saisir comme l'intellect, on peut l’intellectualiser, le "königsbergisé", alors il est kantien. Cela a été là, et de Kant provient ce beau dicton : "Devoir, toi grand et sublime nom, qui ne saisit en toi rien de populaire/d’apprécié qui conduise à soi quelque chose d’enjôleur, mais réclame de la soumission...", nommément de la soumission à la moralité. Schiller a déclaré là contre : "J'aime servir mes amis, mais quand même malheureusement je le fais avec inclination,/Et ainsi cela m'enquiquine souvent que je ne sois pas vertueux". Schiller, en tant que véritable/correct Européen central, ne pouvait pas absorber cette intellectualisation kantienne, königsbergienne de l'éthique. Pour lui, l'humain n'était pas un être humain à part entière qui devait d'abord se soumettre au devoir pour faire son devoir. Pour lui, l'humain était un être humain à part entière qui ressentait en lui l'envie de faire ce qui est le pleinement moral. C’est pourquoi Schiller rejeta le rigorisme éthique de Kant. Justement ainsi il rejeta aussi le principe purement intellectuel d'autorité, et il a vu dans la production et la jouissance du beau, c'est-à-dire dans le comportement esthétique de l'humain, la plus haute expression libre de la nature humaine. Il a écrit ses "Lettres esthétiques", aimerait-on dire, comme une description de la personne de Goethe. Il s’était donc difficilement résolu à la reconnaissance de Goethe. Schiller est parti d'une envie/jalousie et d'une réticence intérieure à l'égard de Goethe. On pourrait dire : pour Schiller, il y a eu une époque de sa jeunesse où la salive dans sa bouche devenait toujours amère quand on parlait de Goethe. Ensuite, ils ont appris à se connaître. Mais ils ont alors appris non seulement à se respecter, mais aussi à se fondre réciproquement l’un dans l’autre. Et alors Schiller a écrit ses "Lettres sur l'éducation esthétique de l'humain" comme une biographie spirituelle, comme une caractéristique spirituelle de Goethe. Tout ce qui est écrit dans ces "Lettres esthétiques" n'aurait jamais pu être écrit si Goethe n'avait pas montré à Schiller l'exemple de ce qui y est écrit.

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Au début de leur amitié, le 23 août 1794, Schiller a écrit cette lettre à Goethe, que j'ai souvent citée : « Pendant longtemps, bien que de très loin, j'ai observé le cours de votre esprit ». Et maintenant, il décrit Goethe comme l'esprit qui est en fait un Grec ressuscité, afin que nous puissions voir comment est rattaché là avec la première aube de l'esprit esthétique de l'Europe centrale, avec la Grèce.

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Et chez Goethe, nous voyons comment il s’élabore hors de l'élément le plus intellectuel à une reconnaissance de la vérité, qui est saisie justement ainsi par l'art comme par la science. Si vous suivez comment Goethe a étudié l'éthique de Spinoza avec Herder, comment alors Goethe va en Italie et écrit chez lui, dans les œuvres d'art qu'il voit émerger/provenir de l'esprit grec, il voit la "nécessité", il voit "Dieu", ainsi on peut dire : l'intellectualisme de Spinoza devient esthétique avec Goethe dans son voyage italien à la vue des œuvres d'art. Et Goethe témoigne de ce que les Grecs ont procédé d’après les mêmes lois dans la création de leurs œuvres d'art, d’après lesquelles la nature elle-même procède, et qu'il croit être sur leur piste. Cela signifie que Goethe n’est pas de l’avis que lorsque l'on crée une œuvre d'art, alors on crée quelque chose de fantastique, et que seule la science serait strictement vraie. Non, Goethe était de la façon de voir que ce qui repose dans le véritable art est en premier correctement le contenu de vérité le plus profond de l'existence/l’être-là de la nature, donc une façon esthétique de voir le monde. Et ainsi on peut dire : l'Occident - intellectuel, utilitaire ; les régions moyennes de la Rerre - esthétique ; l'Est - éthique, moral. Et il est tout à fait exact de dire que partout où, que ce soit dans l'Est, au milieu ou dans l'Ouest, des vérités éthiques sont apparues, originellement elles ont pris naissance de l'Est. Il est entièrement égal si des vérités utilitaires apparaissent au Milieu ou dans l’Est, elles sont originaires de l'Ouest. Du beau vient des régions médianes. On peut suivre partout de cette manière le cours de ces trois éléments de vie de l’humain. On peut parfois la suivre loin jusque dans les détails. Voyez-vous, si on est destiné par son karma à fonder l'anthroposophie en Europe centrale, alors quelque chose doit vivre dans cette anthroposophie à partir de cette foi de Goethe selon laquelle finalement le même élément qui vit dans l'art est aussi l'élément de vérité, que le même élément qui s'exprime dans la peinture, dans la sculpture, même dans l'architecture, doit aussi vivre dans la construction des pensées de la vérité. Oui, comme j'ai essayé de le faire dans le premier chapitre de ma "Philosophie de la liberté" - maintenant dans la nouvelle édition c'est le dernier – on doit venir à dire que le philosophe, l’humain qui fonde une façon de voir le monde, doit être un "artiste" conceptuel. Le concept de l'artiste conceptuel, c'est ce que l’on rejette sinon. Là, j'ai dû l'accepter. Tout cela est sorti d'un esprit.

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Toutes les idées que l’on extériorise ainsi reçoivent des caractères déterminés qui portent les couleurs de ce que j’ai justement dit. Alors sont écrit des livres, comme celui d'Aimée Blech, par exemple, qui vient d'être publié comme un pamphlet, avec toutes sortes de calomnies malveillantes, délibérément malveillantes, dans lesquelles, par exemple, il est écrit : Dans ce qui est présenté comme anthroposophie de ce côté (celui de Steiner), il y a toutefois maintes belles choses, mais cela répugne à la clarté de l'esprit français ! - Certes cela répugne à l'intellectualité, la formulation sobre et rhétorique des concepts. De telles gens veulent de préférence avoir reproduit quelque chose de grossièrement matériel, de saisissable, car cela se laisse saisir avec des contours conceptuels plus aigus. On peut donc suivre ces choses jusque dans les moindres détails. Je pourrais vous montrer maintes choses très détaillées qui expliqueraient ce que je viens de vous exposer dans les grandes lignes. Mais je veux en rester à ce que je viens de dire, parce que c'est en fait tout de suite un train de détails extraordinairement intéressant.

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Il s'agit maintenant de reconnaître que, par exemple, la morale, l'art et l'intellectualisme ne sont pas simplement produits en Occident. O non, l'art est pris dans les régions du milieu, l'éthique en Orient, et l'élément intellectuel, l'élément d'utilité, y est ajouté. De la même manière, une sorte d'élément esthétique est cultivé au milieu, et tout ce qui a été repris, surtout au XIXe siècle, est repris de l'Occident dans cet élément esthétique. Il serait intéressant d'écrire le cours de la biologie de ce point de vue. Si vous lisez aujourd'hui la théorie de la métamorphose de Goethe, vous y trouverez une grande théorie de l'évolution. Mais l'Occident le trouvera toujours esthétiquement contaminé. Car de l'Occident, l'élément darwinien a pénétré au XIXe siècle, qui est devenu dépendant de l'Occident dans le monde entier, dans la théorie de l'évolution. Cela a amené le point de vue de l'utilité, la théorie de l'opportunité. Vous trouverez la doctrine de l'opportunité complètement éliminée dans Goethe, car Goethe est partout imprégné d'esthétisme. Il ne faudrait pas qu'à l'avenir, les humains, tout comme ils sont économiquement différenciés - comme je viens de le dire - ne veuillent rien accepter les uns des autres, parce que cela répandrait progressivement un certain éthos sur la Terre, en Asie, comme on le trouve représenté par des sons si ardents dans Rabindranath Tagore. Elle se répandrait en Europe centrale sous une forme quelque peu différente, que certains Nietzsche Gigerl ont déjà représentée, mais à la manière de Gigerl, un certain "Au-delà du bien et du mal", une certaine esthétisation allant même au-delà des concepts moraux. Nous voyons là le cortège triomphal de cette esthétisation au XIXe siècle, très, très s'affirmée, particulièrement vers la fin du XIXe siècle. Et il déverserait sur l'Occident le simple point de vue de l'utilité : l'intelligence dans le point de vue de l'utilité, l'imitation de l'élément spirituel du point de vue de l'utilité, et ainsi de suite. Seule la pénétration de l'humanité avec un vrai spirituel, avec un vrai élément spirituel, peut y remédier. Pour cela, bien sûr, la condition préalable est que cet élément spirituel soit pris pleinement au sérieux, que l'on développe la volonté de voir les choses telles qu'elles sont aujourd'hui pour ceux qui veulent vraiment être libres de tout préjugé. Cette catastrophe de guerre a fait remonter à la surface beaucoup de choses très étranges. Elle a également fait apparaître des phénomènes parfois extrêmement inconfortables, mais qui sont aussi instructifs. Permettez-moi de vous parler d'un de ces phénomènes.

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Voyez-vous, dans la littérature allemande du présent paraissent - on ne peut déjà plus suivre le rythme avec la lecture - presque chaque semaine maintenant - des "sécrétions", je voudrais dire - des omissions des humains les plus différents sur leur participation au cours des événements guerriers et politiques, et on pouvait lire ce que de telles têtes, je dis expressément "têtes", on pensé comme Jagon, comme Bethmann - Michaelis, je crois, nous a encore épargné -, Tirpitt, Ludendorff, et toute une série pourraient encore être nommées. Oui, cela met mal à l’aise de lire ce genre de choses d'un côté. Mais d'un autre côté, c'est très intéressant ! C’est très intéressant du point de vue suivant. Vous voyez, vous pouvez vivre des livres comme ceux de Bethmann ou de Tirpitz avec des points de vue tout à fait opposés, mais – qu’est-ce que signifie ici points de vue, n’est-ce pas ! -, il s’agit justement de ce que l'un a été traité avec l'œil et l'autre avec le talon de la botte pendant un certain temps ! Bethmann a été traité du regard/de l’œil par le "plus haut seigneur" pendant un certain temps, Tirpitz avec le talon de sa botte, et d’après cela ils ont des points de vue différents. Nous ne voulons donc pas entrer davantage dans ce point de vue. Il est beaucoup moins important que de voir quel esprit vit dans ces écrits.

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Maintenant on peut donc tout d'abord faire une fois ce qui suit. Vous voyez, c'est moi qui ai fait l'expérience : Après avoir supporté toute la sauce trouble de ces écrits, cette sauce Bethmann et Tirpitz, j'ai essayé de lire un certain nombre d'essais de Herman Grimm, que j'ai beaucoup aimé, et d’ailleurs ceux que les non-Allemands trouveraient chauvins, mais c'est encore un point de vue, et ce n'est pas ce qui m'importe, ce qui m'importe c'est l'esprit qui les habite. À première vue, on peut se poser la question : oui, quel est l'esprit, la sorte de représentation, la constitution intérieure d’âme de la sauce Bethmann-Tirpitz par rapport à ce qui vit, ma foi, dans les considérations politiques de Herman Grimm ? - Là, on doit dire : pour Herman Grimm Goethe a vécu, et il n'a pas vécu en vain ; il a été là pour lui. Pour Bethmann, pour Tirpitz, il n'était pas là. Je ne veux pas dire qu'ils ne l'ont pas lu. Il aurait peut-être été plus intelligent qu'ils ne le lisent pas, mais il n'était pas là pour eux. Tout d'abord, me résonne que ce qui est écrit dans ces livres me semble avoir été écrit par des lansquenets médiévaux, même avec la logique des lansquenets médiévaux. La logique de Ludendorff, par exemple, est particulièrement intéressante. C'est lui qui a eu "le grand mérite" de faire pencher la balance en faveur du transport de Lénine dans un wagon scellé à travers l'Allemagne vers la Russie. Il est le véritable "importateur" du bolchevisme en Russie. Pour le nier dans son livre, il n'a pas le front, bien qu'il ait eu le front pour beaucoup. Il dit donc ce qui suit. Il dit : "Amener Lénine en Russie était une nécessité militaire ; mais les dirigeants politiques auraient dû éviter les mauvaises conséquences de cela ; ils ne l'ont tout simplement pas fait. - Vous voyez, c'est la logique de ces messieurs ! Mais je ne dis pas que Clemenceau avait une meilleure logique. Je vous demande donc de ne pas penser que je prends parti dans quoi que ce soit ; Lloyd George et Wilson n'ont pas non plus de meilleure logique, mais ce n'est pas si facile de le constater chez eux.

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Oui, c'est ce qu’on se dit en premier. Mais ensuite, la chose continue. Ensuite, si vous cherchez une comparaison historique, vous vous apercevez qu'il faut remonter assez loin dans le temps. Il y a une curieuse similitude entre la façon de penser, la sorte de représenter notamment chez Tirpitz et Ludendorff, et la sorte de penser de ces humains qui ont dirigé ladite culture de Rome aux premier et deuxième siècles avant Jésus-Christ. Et on peut même dire, si l'on veut y établir une communauté d'âmes intime, que c'est comme si la façon de penser de l'ancienne Rome préchrétienne devait réapparaître et comme si tout ce qui s'est passé depuis lors, y compris le christianisme - même si les messieurs parlent extérieurement du Christ et d'autres choses du même genre - n'avait pas été là.

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Vous voyez, on pense souvent, quand on dit du luciférien qu'il reste en retard dans l'humanité, qu'on pense seulement en dehors du monde. Dans le monde lui-même, ce principe de l’être retardé/attardé ressort très fortement. On peut dire que les grands pré-césariens de la Rome antique sont nés à nouveau en de tels humains. Et tout ce qui s'est passé en Europe de plus n'est pas vraiment là pour eux.

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Ce phénomène devrait être observé par les humains d'aujourd'hui sans parti pris. Il faudrait en tenir compte. Car c'est seulement ainsi qu'une position de jugement libre et puissante peut être obtenue pour le présent. L'époque actuelle exige beaucoup de la capacité des humains à juger. Tout cela doit être dit quand on dit qu'il est nécessaire que ce présent soit imprégné d'impulsions spirituelles. En surface, il est facile de se dire : "Eh bien, le présent doit être imprégné d'impulsions spirituelles ! - Mais la question n'est quand même pas si simple. Il suffit de vérifier une seule fois si les impulsions spirituelles ont porté des fruits souhaitables là où elles ont obtenu un certain accès à l'humanité. Vous voyez, après tout, nous devons également nous dire ce qui suit. Prenons certaines brochures, certains pamphlets qui ont été rédigés. Ils ont été écrits par des adeptes de longue date, il en a même été écrits dans lesquels ce qui ici figure comme la science de l’esprit est "correctement" placée dans le monde, mais à l'envers, à l'envers ! Ce sont quand même aussi des plantes qui ont poussé sur le sol, sur lequel on tente de communiquer des biens spirituels aux humains d'aujourd'hui. Et quiconque croirait là que le processus est déjà achevé, qui consiste à ce que lesdits adeptes transforment en l'inverse ce qui est transmis comme biens spirituels, serait naïf. Ce n'est pas du tout terminé ! Il n'est pas aussi facile qu'on pourrait le penser de tenir compte du fait que des vérités spirituelles doivent être introduites dans l'humanité. Car, telle qu'elle est aujourd'hui, l'humanité tend à se différencier selon les trois types que j'ai décrits : éthique, esthétique, intellectuel, mais à l'intérieur de ces trois types, elle tend à nouveau à aller plus loin.

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Or, les vérités spirituelles ne sont pas aptes à être reçues uniquement par des humains qui les abordent avec une telle différenciation. Il est tout à fait impossible que les vérités spirituelles soient reçues purement par des personnes qui les abordent avec cette différenciation et avec d'autres différenciations encore du présent. Pensez-vous quand même que les humains de tous bords/cotés fassent aujourd'hui pression pour se fermer en des chauvinismes nationaux. Oui, si vous voulez reprendre avec le chauvinisme national les vérités humaines et spirituelles générales/universelles, vous les retournez déjà en leur contraire. Il est impossible aujourd'hui de communiquer sans plus attendre ce qu'il serait souhaitable de communiquer d'un certain point de vue. Car les humains tendent vers une telle différenciation comme cela a été décrit. C’est pourquoi il est naturellement nécessaire qu’avant toutes choses l'intérêt des humains soit appelé à s’éveiller à partir des côtés qui sont déjà disponibles, formés comme tels. Il est nécessaire qu’il soit rattaché d'une certaine manière à ce qui est là, mais que soit tenu compte de ce que les humains ont tendance à s'éloigner de l'ancienne sagesse et à ne mettre en place que des différenciations territoriales sur la terre. C'est pourquoi il n'est pas possible de répandre des règnes spirituels de sagesse parmi l'humanité sans diffuser un certain éthos. Maintes personnes ont lu le livre "Comment acquiert-on des connaissances des mondes supérieurs". Ce livre a été beaucoup lu depuis un certain temps déjà. Ces gens ont trouvé que les premiers conseils qui sont donnés là seraient éthique, que l'on pouvait être entièrement d'accord avec cela sur le plan éthique. - Ils ont raison ; le premier conseil qui est donné doit être éthique, et il doit être un extrait de la meilleure éthique/du meilleur éthos de la culture de la terre. Mais d'un autre côté, il est également nécessaire de cultiver un certain élément artistique. Cela a causé des difficultés particulières au sein du mouvement anthroposophique, car il y avait au départ une certaine aversion pour l'artistique. On s’est efforcés d'atteindre un symbolisme abstrait, esthétique et indifférent. Et il y a encore aujourd'hui des mouvements qui se disent "théosophiques", qui rejettent tout ce qui est artistique. C'était donc un bon destin, un bon karma pour notre mouvement, que nous puissions aussi faire des tentatives artistiques ici à Dornach et pouvions obtenir ces expériences artistiques élaborer hors d'éléments symboliques abstraits.
Peut-être, si certains avaient eu raison, aurions-nous vu de nombreuses croix noires entourées de sept taches en forme de rose, symboles profonds
tout alentour de notre édifice ! Bien sûr, il fallait se défendre contre cet être symbolique, il fallait s'efforcer de créer des éléments à partir d’éléments artistiques.

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Cela doit donc être rattaché à la meilleure tradition - quand aussi j'appelle tradition des 'impulsions- de l’être culturel humain. Et avant tout, doit être fait attention à ce que ces choses soient absolument des vérités profondes et sérieuses qui sonnent ainsi que celle-ci : Quiconque veut parvenir à une véritable connaissance doit cultiver le sens de la vérité en lui-même. - Quand on parle radicalement de cette question, on touche à quelque chose qui semble déjà extrêmement offensant pour beaucoup d’humains. Car le strict respect de la vérité partout est quelque chose qui est extraordinairement inconfortable pour beaucoup d’humains aujourd'hui, quelque chose qu'ils retouchent au moins dans leur vie. Mais un être faux, même s'il est faux par sentimentalité, ne va pas de pair avec ce qu'est le sens strict de la vérité, qu'exige une véritable dévotion à ces vérités, qui, par exemple par le biais de l'anthroposophie, veulent entrer dans le monde.

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En cette relation, les confessions en particulier ont beaucoup péché, car elles ont cultivé quelque chose qui n'est plus compatible avec un sens plein et pur de la vérité. Certaines sortes de piété ont été élevées dans le monde, qui s'adonnent à l'égoïsme humain plutôt qu'à la vérité humaine. C'est pourquoi il est particulièrement nécessaire de veiller à la culture de la vérité intérieure, à laquelle il est fait référence dans différents passages des écrits anthroposophiques. Aujourd'hui, la vie elle-même exige de l'humain de nombreuses contre-vérités, et l'on peut dire qu'il y a clairement deux tendances aujourd'hui, qui provoquent une certaine réticence de l'humanité à prendre des vérités en fonction des faits. On a tendance aujourd'hui à caractériser les choses en fonction des préférences, et non en fonction de ce que disent les faits eux-mêmes. Aujourd'hui - et j'ai dû le mentionner dans d'autres contextes dans le monde dernièrement - on décrit comme un humain pratique qui est, dans une certaine direction, un routinier, qui agit impitoyablement dans sa propre sphère à partir d'une certaine brutalité et qui rejette tout ce qui ne sert pas cette conception de l’effort routinier. Selon ce point de vue, on distingue les humains "pratiques" et les humains "fantastiques". Et avec une certaine contre-vérité historique mondiale, les conséquences de ces choses se sont révélées terribles, surtout au cours du XIXe siècle et jusqu'à nos jours. Il était même difficile, avant cette catastrophe de la guerre mondiale, la grande épreuve venue sur l'humanité, de dire certaines des choses qui caractérisent les choses sans réserve et sans parti pris. Je vais bientôt publier un recueil de certains de mes essais les plus importants des années 80 et 90, pour montrer comment il fallait essayer de dire certaines vérités, comme à travers des colonnes/des failles. Parmi ces essais, il y en aura un : "Bismarck, l'humain de la réussite politique", dans lequel j'essaierai de dire comment les succès qui ont émané de cette personnalité sont certainement basés sur le fait que cette personnalité n'a pratiquement jamais vu plus loin que quelques pas sous son nez. -- Mais il ne servait à rien de jeter ces choses au visage du monde s'il n'y avait en fait personne pour les ramasser/accueillir. Mais nous devons maintenant partir d'une certaine base, du fait que cette catastrophe de la guerre mondiale peut nous apprendre beaucoup. Pour la plupart des humains, bien sûr, on ne peut rien apprendre des faits. Ils avaient autrefois un certain nombre de jugements, et ils ne les modifient pas. Ils ne peuvent pas comprendre ce qu'il y a au fond, si l'on parle de tirer des leçons des faits.

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Je le raconte à chaque humain que je guide ici autour de l’édifice : si je devais esquisser une deuxième fois un tel édifice, je le ferais autrement. - Je ne le referais certainement plus jamais de la même manière. Avec cela, rien n'est objecté à cette construction, mais moi-même, je ne le referais jamais de la même manière, parce qu'il faut bien sûr apprendre de ce qui a été fait, de ce qui est un fait. - Ce matin, j'ai lu avec horreur que le maréchal Hindenburg avait déclaré que s'il devait à nouveau faire cette guerre aujourd'hui, il ferait exactement la même chose que ce qu’il a fait.

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Oui, voyez-vous, ces choses sont lues, on lit par-dessus ces choses et on ne remarque pas comment on doit gagner une compréhension du temps par les enseignements qui sont si durement donnés par cette catastrophe de la guerre mondiale. Aujourd'hui, chacun devrait lire ce qui sonne à ses oreilles du monde extérieur - je pense avec cela naturellement aussi ce qu'il a lu - avec le contexte approprié, et il devrait pouvoir se dire : dans les affaires importantes, la révision du jugement est nécessaire, indispensable. Jusqu'à cette catastrophe de la guerre mondiale, les humains avaient apparemment le droit de qualifier Bismarck d'humain pratique. Herman Grimm le voit comme une "tour" de pratique/praxis. La catastrophe mondiale a appris qu'il était un fantasque, et il faudrait être à l'aise avec ce jugement, car la création du Reich était bien sûr un fantasme/une fantasquerie.

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Voyez-vous, je veux vous faire comprendre que c'est la vie et que cela doit être la vie de trouver les illusions aussi dans la moralité-historique. J'ai montré ici dimanche dernier comment on doit constater les illusions dans le contexte de la nature ; comment, dans le contexte de la nature, les choses se tiennent côte à côte et la science de la nature les décrit, et comment on doit alors dire que l'humanité est réellement impliquée dans ce qui se passe dans le contexte de la nature, comment, par conséquent, ce que la science de la nature dit sur le contexte de la nature peut être un tissu d'illusions. Je voulais vous faire comprendre aujourd'hui combien il est nécessaire de se laisser corriger des faits de l'histoire et de la vie, car les choses se montrent souvent longtemps comme seulement une apparence. Aujourd'hui, des personnes qui étaient considérées par beaucoup comme les plus pratiques est souvent contraint de les considérer comme des fantômes. Mais on doit s’accommoder à réviser son jugement. Aujourd'hui, à chaque moment de la vie, il y a non seulement une grande opportunité, mais aussi la nécessité de réviser ce jugement. Et avec son attitude, on ne sera à ce que veut être le mouvement anthroposophique que si l'on se dit : je dois réviser mon jugement, réviser les choses peut-être les plus importantes ! - Les jugements sur le contexte naturel peuvent généralement être révisés par la science de l’esprit elle-même. Les jugements sur la vie ne seront révisés que si ce qui est nécessaire comme conviction/mentalité/attitude pour le mouvement anthroposophique est vraiment développé en soi.