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Œuvres complètes de Rudolf Steiner - GA188

LE GOETHÉANISME, UNE IMPULSION DE TRANSFORMATION
ET UNE PENSÉE DE RÉSURRECTION.
SCIENCE HUMAINE ET SOCIALE.




  DIXIÈME CONFÉRENCE - Dornach, le 31 janvier 1919

Quelle forme peuvent prendre les revendications sociales dans le présent ?
 ZEHNTER VORTRAG - Dornach, 31. Januar 1919

Welche Gestalt können die sozialen Forderungen in der Ge­genwart haben?

 


 

Les références Rudolf Steiner Œuvres complètes ga 188  202-219 1999  31/01/1919



Original





Traducteur: FG v.01 - 16/06/2024 Editeur: SITE

Ordre économique des XVIe et XVIIe siècles : corporations, guildes, etc. Dislocation de ces liens avec l'épanouissement/le déploiement de l'âme de conscience. Développement de l'individualisme économique par la manière de production capitaliste. Situation actuelle à l'Ouest : impulsions démocratiques bourgeoises sans compréhension pour le mouvement prolétarien ; au centre et à l'Est : structures étatiques en ruine, économie détruite. Les "programmes d'Erfurt" de la social-démocratie : transposition des conceptions de science de la nature sur l'organisme social. Karl Kautsky. Jaffé . Les prestations des machines en rapport au travail humain.


Wirtschaftsordnung des 16. und 17. Jahrhunderts: Zünfte, Gilden usw. Zertrümmerung dieser Zusammenhänge mit der Entfaltung der Bewußt­seinsseele. Entwicklung des wirtschaftlichen Individualismus durch die kapitalistische Produktionsweise. Gegenwärtige Lage im Westen: Bürger­lich-demokratische Impulse ohne Verständnis für die proletarische Bewe­gung; Mitte und Osten: Verfallene Staatsgebilde, zerstörte Wirtschaft. Die «Erfurter Programme» der Sozialdemokratie: Übertragung naturwissen­schaftlicher Vorstellungen auf den sozialen Organismus. Karl Kautsky. Jaffé. Maschinenleistungen im Verhältnis zur menschlichen Arbeit.

On peut dire qu'une grave tragédie pèse sur l'humanité actuelle. Cela vous apparaîtra clairement dans le contenu des diverses considérations que nous avons charruées ces derniers temps. Ces considérations ont porté en grande partie sur différents points de vue qui entrent en ligne de compte dans le développement du problème social, de l'énigme sociale de notre époque. Et c'est tout de suite par rapport à cette énigme sociale que nous pouvons dire qu'une certaine tragédie sérieuse pèse sur l'humanité actuelle. Nous voyons comment la question sociale, qui a été jusqu'à présent plus ou moins considérée comme une question théorique par de nombreuses personnes, en particulier par ce qu'on appelle l'intelligentsia, prend une forme pratique vraiment très significative à travers de vastes territoires du monde civilisé. Et ce qui est déjà tragique par rapport à cette affaire, c'est que c'est précisément là où l'énigme sociale apparaît directement à la surface de l'être-là dans la vie pratique que les humains, on peut le dire, de toutes les professions et de toutes les classes sociales, sont extraordinairement mal préparés à la situation sociale du présent. Si les humains se trouvent maintenant placés dans le monde de telle sorte qu'ils se voient obligés, en de nombreux endroits, non seulement de tenir des discours sur la question sociale, comme c'était le cas auparavant, mais de juger de ceci ou de cela en ce qui concerne l'organisation sociale - il est facile de voir dans les conditions actuelles que cela doit se produire -, alors les humains ne trouvent pas la possibilité d'acquérir des points de départ pour de tels jugements. Ils ne trouvent pas la possibilité de développer la pensée juste pour de tels jugements, qui sont devenus aujourd'hui d'une brûlante nécessité. Nous voyons bien qu'au cours des derniers siècles, les dirigeants de la bourgeoisie ont adopté, pour l'usage quotidien, mais aussi pour l'usage hebdomadaire et annuel de leur pensée, certaines formes de pensée qui, même si ce n'est pas toujours le cas, sont issues de la pensée de science de la nature des temps modernes. Donc des humains qui absolument pensent actuellement, même s'ils ne pensent pas du tout aux sciences de la nature, pensent en fait selon la science de la nature ; ils pensent ainsi que c'est bon, dans la science de la nature, ainsi que celle-ci s'est formée actuellement. Et avec ce penser on n'avance aussi pas d'un véritable pas plus loin dans les affaires sociales. Mais les gens ne veulent le plus souvent pas encore se l'avouer aujourd'hui. Ils aimeraient attribuer toute la confusion qui s'est installée à toutes sortes d'autres choses. Ils aimeraient ne pas encore jeter un coup d'oeil sur ce qu'ils devraient en fait se dire : nous sommes devant à un chaos social en rapport à une grande partie du monde civilisé ; nous devons avoir un jugement, mais nous n'avons pas vraiment de points de repère pour ce jugement dans les habitudes de pensée que nous avons charuées jusqu'à présent.

01

Man kann sagen: Es lagert eine ernste Tragik über der gegenwärtigen Menschheit. Das wird Ihnen ja hervorgehen aus dem Inhalte der man­cherlei Betrachtungen, die wir gerade in der letzten Zeit gepflogen haben. Diese Betrachtungen erstreckten sich zum größten Teile weit­aus über verschiedene Gesichtspunkte, die mit Bezug auf die Ent­wickelung des sozialen Problems, des sozialen Rätsels in unserer Zeit in Betracht kommen. Und gerade mit Bezug auf dieses soziale Rätsel können wir sagen, daß eben eine gewisse ernste Tragik über der gegen­wärtigen Menschheit lagert. Wir sehen ja, wie die soziale Frage, die mehr oder weniger von vielen Leuten, insbesondere der sogenannten Intelligenz, bisher mehr für eine theoretische Frage angesehen wor­den ist, eine wahrhaftig recht bedeutungsvolle, praktische Gestalt durch große Territorien der zivilisierten Welt hindurch gewinnt. Und was schon zum Tragischen gehört in bezug auf diese Sache, das ist, daß nun gerade da, wo das soziale Rätsel im praktischen Leben un­mittelbar an die Oberfläche des Daseins tritt, die Menschen, man kann sagen, aller Berufsstände und aller sozialen Klassen, in außerordent­lich schlechter Weise auf die soziale Situation der Gegenwart vor­bereitet sind. Wenn sich die Menschen jetzt so in die Welt gestellt finden, daß sie an zahlreichen Orten sich genötigt sehen, nicht nur, wie dies früher der Fall war, Reden zu halten über die soziale Frage, sondern zu urteilen über das oder jenes in bezug auf die soziale Ge­staltung — daß dies eintreten muß, läßt sich leicht einsehen aus den Verhältnissen der Gegenwart —, dann finden die Menschen nicht die Möglichkeit, Ausgangspunkte für solches Urteilen zu gewinnen. Sie finden nicht die Möglichkeit, für solche Urteile, die heute nun einmal brennend notwendig geworden sind, das rechte Denken zu entfalten. Sehen wir doch, daß im Laufe der letzten Jahrhunderte die führenden Menschen des Bürgertums eigentlich angenommen haben für den Tagesgebrauch und auch für den Wochen- und Jahresgebrauch ihres Denkens gewisse Gedankenformen, die, wenn auch das nicht immer ersichtlich ist, aus dem naturwissenschaftlichen Denken der neueren Zeit abstammen. Also Menschen, die überhaupt heute denken, denken eigentlich, wenn sie auch ganz und gar nicht über Naturwissenschaftliches denken, naturwissenschaftlich; sie denken so, wie es gut ist, in der Naturwissenschaft, so wie sich diese heute gestaltet hat, zu denken. Und mit diesem Denken kommt man eben mit Bezug auf alle sozialen Angelegenheiten auch nicht einen wirklichen Schritt weiter. Das wollen sich die Leute aber heute meistens noch nicht gestehen. Sie möchten alle die Wirrnis, die eingetreten ist, allerlei andern Dingen zuschreiben. Sie möchten noch nicht hinblicken darauf, daß sie sich eigentlich sagen müßten: Wir stehen in bezug auf einen großen Teil der zivilisierten Welt vor einem sozialen Chaos; wir müssen ein Urteil haben, aber wir haben eigentlich keine Anhaltspunkte für dieses Urteil in den Denkgewohnheiten, die wir bisher gepflogen haben.

On doit, quand on veut pousser devant les yeux toute la gravité tragique du fait ainsi évoqué, se rendre clair ce qui suit. On doit se rendre remarquable comment, depuis le 16e et le 17e siècle, s'est lentement préparé ce qui a éclaté aujourd'hui, et comment, depuis le 16e et le 17e siècle, l'humanité dirigeante n'a rien fait pour se faire une idée réelle de ce qui est nécessaire. Les ordres économiques qui ont été brisés depuis les 16e et 17e siècles ne sont justement plus là aujourd'hui. Ils ont été remplacés, au fond, par une sorte de chaos économique, ou mieux dit, d'anarchie économique, jusqu'au milieu du 19e siècle. Depuis le milieu du 19e siècle, l'humanité s'efforça à nouveau à un tel façonnement des collectivités sociales par lequel on devrait sortir de l'anarchie économique. Mais elle y aspirait avec des moyens insuffisants. Considérons cette situation des choses une fois d'un peu plus près, toutefois seulement d'un peu plus près exactement.

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Man muß, wenn man sich die ganze schwere Tragik der hiermit angedeuteten Tatsache vor das Auge rücken will, sich das Folgende klarmachen. Man muß sich bemerklich machen, wie seit dem 16., 17. Jahrhunderte sich langsam vorbereitet hat dasjenige, was heute zum Ausbruch gekommen ist, und wie seit dem 16. und 17. Jahrhun­dert im Grunde gerade die führende Menschheit nichts getan hat, um sich ein Urteil wirklich zu verschaffen über das, was notwendig ist. Die Wirtschaftsordnungen, die seit dem 16. und 17. Jahrhundert zer­sprengt worden sind, sie sind heute eben nicht mehr da. Es hat sich an ihre Stelle im Grunde genommen, man kann sagen, bis in die Mitte des 19. Jahrhunderts herein eine Art wirtschaftliches Chaos, oder besser gesagt, eine wirtschaftliche Anarchie gesetzt. Seit der Mitte des 19. Jahrhunderts wiederum strebte die Menschheit zu einer solchen Gestaltung der sozialen Körperschaften, wodurch man aus der wirtschaftlichen Anarchie herauskommen sollte. Aber sie strebte dem zu mit unzulänglichen Mitteln. Betrachten wir diese Sachlage einmal ein klein wenig, allerdings nur ein klein wenig genauer.

Si nous regardons en arrière, avant le 16e ou le 17e siècle, nous voyons que l'humanité était économiquement membrée/articulée en associations professionnelles plus ou moins solides, dont la structure interne est aujourd'hui encore peu connue des gens, mais elles étaient structurées et organisées de telle sorte qu'elles pouvaient, dans une certaine relation, offrir une sorte de satisfaction à la vie de l'humanité de l'époque. C'était avant toute chose dans les organisations professionnelles qui existaient sous forme de corporations, de guildes et ainsi de suite, que l'individu avait la possibilité d'être intéressé de tout son être à son organisation professionnelle. On pourrait dire qu'il était intéressé avec toutes ses aspirations. Celui qui appartenait à une organisation professionnelle en tant qu'apprenti pouvait espérer devenir un jour compagnon, voire maître. Il pouvait espérer gravir les échelons sociaux. Et même dans une autre direction, en ce qui concerne la régulation de la production et de la consommation, ces organisations ont été plus ou moins utiles à certaines périodes de l'évolution de l'humanité.

03

Wir sehen ja, wenn wir in die Zeit vor dem 16. oder 17. Jahrhundert zurückblicken, wirtschaftlich die Menschheit gegliedert in mehr oder weniger feste Berufsverbände, deren inneres Gefüge den Leuten heute noch wenig bekannt ist, die aber so gegliedert, so angeordnet waren, daß sie in einer gewissen Beziehung für das Leben der damaligen Menschheit eine Art Befriedigung bieten konnten. Es war vor allen Dingen in den Berufsorganisationen, die als Zünfte, Gilden und so weiter existiert haben, für den einzelnen Menschen die Möglichkeit vorhanden, mit seinem ganzen Wesen an seiner Berufsorganisation interessiert zu sein. Er war interessiert mit allen seinen Aspirationen, könnte man sagen. Derjenige, welcher einer Berufsorganisation als Lehrling angehörte, konnte hoffen, einmal Geselle, ja Meister zu werden. Er konnte hoffen, auf der sozialen Stufenleiter hinaufzusteigen. Und auch in anderer Richtung, mit der Beziehung auf die Regelung von Produktion und Konsum waren für gewisse Zeitverhältnisse in der Zeitentwickelung der Menschheit diese Organisationen mehr oder weniger. dienlich.

C'est alors que monta l'époque moderne. Nous savons, grâce à nos considérations spirituelles-scientifiques, comment ce temps récent est en fait d'après son être/essence intérieure. L'humain veut se placer consciemment au sommet de sa propre personnalité. Il veut développer l'âme de conscience. C'est quand même, quand aussi masqué par les différentes conditions/rapports, l'impulsion intérieure de ce qui lutte, de ce qui se développe dans le temps récent. Les anciennes associations professionnelles, qui étaient nées d'aspirations humaines tout à fait différentes, n'étaient plus adaptées à cette aspiration à développer l'élément personnel, individuel, de l'être humain. Nous voyons donc comment, à partir du 16e et du 17e siècle, un certain individualisme se développe aussi dans le domaine de la vie de l'économie, comment les anciennes associations, les anciennes communautés sociales sont détruites. Nous voyons certains phénomènes de transition lors du passage à cette désintégration ; nous voyons comment, précisément aux 15e et 16e siècles, se forme temporairement ce que l'on pourrait appeler la monopolisation de différentes branches de production. Mais nous voyons ensuite comment, sous l'influence de l'individualisme économique, se développe une sorte de mouvement anti-monopole qui dure en fait jusqu'au milieu du 19e siècle, et qui a ensuite conduit à la récente manière de production capitaliste. Cette nouvelle manière de production capitaliste tient compte, d'une certaine manière, de l'individualisme. Les anciennes communautés professionnelles ont éclaté, l'initiative économique est passée aux humains individuels, aux capitalistes qui sont devenus des entrepreneurs et dont le courage de prendre des risques a déterminé si maintenant la vie économique a prospéré ou non. À côté, l'être technique moderne s'est développé et a complètement transformé toute la vie économique, créant en fait d'abord la classe prolétaire moderne. Et la conséquence en fut que le capitalisme se développa d'un côté, et le prolétariat de l'autre, et qu'en raison de la vie au jour le jour/de la main à la bouche, par l'inattention et le manque d'intérêt des humains dirigeants pour la vie économique, il y eut finalement une incompréhension complète entre les capitalistes dirigeants et leurs partisans/annexes et la population prolétarienne laborieuse. Les grandes différences qui existent à travers le monde, précisément en ce qui concerne la situation sociale de l'humanité - nous les avons examinées -, sont ignorées par une grande partie de ceux qui veulent aujourd'hui s'attaquer au problème social d'une manière ou d'une autre. Il faut garder à l'esprit que les États occidentaux d'Europe, avec leur annexe américaine, se sont tournés au cours des dernières années vers ce que l'on peut appeler la démocratie bourgeoise. Cette démocratie bourgeoise compte sur certains idéaux de liberté et d'égalité, qu'elle transfère ensuite à la vie économique. Mais cette démocratie bourgeoise est restée jusqu'à un certain point arriérée, arriérée dans la mesure où elle applique les principes, les principes, en quelque sorte les points du programme de la bourgeoisie, tels qu'ils se sont formés avant l'ère moderne des machines proprement dite. Nous voyons donc que dans les pays occidentaux, cette démocratie bourgeoise se développe, se donne un corps, une certaine forme sociale, mais qu'elle est peu à peu influencée par ce qui est le produit de l'âge moderne des machines, influencée par le prolétariat. Or, dans ces pays occidentaux, on ne compte pas encore de manière radicale avec la population prolétarienne.

04

Nun kam die neuere Zeit herauf. Wir wissen ja aus unseren geistes­wissenschaftlichen Betrachtungen, wie diese neuere Zeit eigentlich ihrem Wesen nach innerlich ist. Der Mensch will sich bewußt auf die Spitze seiner eigenen Persönlichkeit stellen. Er will die Bewußtseins­seele entfalten. Das ist doch, wenn es auch maskiert ist durch die ver­schiedenen Verhältnisse, der innere Impuls desjenigen, was da kämpft, was sich da entwickelt in der neueren Zeit. Für dieses Streben nach der Ausgestaltung des persönlichen, des individuellen Elementes im Men­schen waren die alten Berufsverbände, die aus ganz andern mensch­lichen Aspirationen heraus [entstanden] waren, eben nicht mehr geeig­net. So daß wir sehen, wie sich vom 16., 17. Jahrhundert an auch auf dem Gebiete des Wirtschaftslebens ein gewisser Individualismus ent­wickelt, wie die alten Verbände, die alten sozialen Gemeinschaften zertrümmert werden. Wir sehen beim Übergange in diese Zertrümme­rung gewisse Übergangserscheinungen; wir sehen, wie gerade im 15., 16. Jahrhundert sich vorübergehend dasjenige ausbildet, was man nennen könnte die Monopolisierung verschiedener Produktions­zweige. Wir sehen aber dann, wie sich gerade unter dem Einflusse des wirtschaftlichen Individualismus eine Art Antimonopolbewegung entwickelt, die im Grunde genommen bis in die Mitte des 19. Jahrhun­derts hinein dauert, und die dann geführt hat zu der neueren kapitalistischen Produktionsweise. Diese neuere kapitalistische Produktionsweise trägt dem Individualismus in einer gewissen Weise Rechnung. Die alten Berufsgemeinschaften wurden zersprengt, die wirtschaftliche Initiative ging an die einzelnen Menschen über, an die Kapitalisten, welche Unternehmer wurden und von deren Risikomut es abhing, ob nun das wirtschaftliche Leben gedieh oder nicht gedieh. Daneben entwickelte sich das moderne technische Wesen, welches ganz und gar umgestaltete das ganze wirtschaftliche Leben, welches eigentlich erst schuf die moderne Proletarierklasse. Und die Folge davon war, daß sich auf der einen Seite der Kapitalismus, auf der andern Seite das Proletariat entwickelte, und daß durch das Leben von der Hand in den Mund, durch die Unaufmerksamkeit und Uninteressiertheit der führenden Menschen an dem wirtschaftlichen Leben, zuletzt ein vollständiges Nichtverstehen zwischen den führenden Kapitalisten und ihrem Anhange und der arbeitenden Proletarierbevölkerung eintrat. Die großen Unterschiede, die über die Erde hin gerade mit Bezug auf die soziale Lage der Menschheit bestehen — wir haben sie betrachtet —, über sie sieht ein großer Teil gerade derer hinweg, die heute an dem sozialen Problem in der einen oder in der andern Weise herumpfuschen wollen. Man muß bedenken, daß die Weststaaten Europas mit ihrem amerikanischen Anhange sich im Laufe der neueren Zeit durchaus zugewandt haben dem, was man nennen kann bürgerliche Demokratie. Diese bürgerliche Demokratie rechnet mit gewissen Freiheits- und Gleichheitsidealen, die sie dann auch auf das wirtschaftliche Leben überträgt. Aber sie, diese bürgerliche Demokratie, ist bis zu einem gewissen Grade rückständig geblieben, rückständig geblieben insofern, als sie die Grundsätze, die Prinzipien, gewissermaßen die Programmpunkte des Bürgertums anwendet, so wie sie sich ergeben haben vor dem eigentlichen modernen Maschinenzeitalter. So daß wir sehen, daß in den Westländern diese bürgerliche Demokratie sich entwickelt, sich ihre Körperschaft, eine gewisse soziale Gestaltung gibt, aber nach und nach durchwirkt wird von dem, was Produkt des modernen Maschinenzeitalters ist, durchwirkt wird von dem Proletariat. Nun wird in diesen Weststaaten noch nicht in radikaler Weise gerechnet mit der proletarischen Bevölkerung.

Nous voyons alors comment, en Europe centrale, l'évolution récente a montré de manière terriblement claire où nous allons. Quelle était donc la nature fondamentale de ces États moyens ? Oui, la nature fondamentale de ces États moyens était que la structure étatique était ancestrale. Les concepts selon lesquels les structures étatiques se sont formées en Europe centrale, et jusqu'en Russie, étaient au fond des concepts ancestraux. On les avait conservés de telle sorte - qu'ils soient monarchiques ou non, cela n'entre pas en ligne de compte - que l'on a développé les collectivités pour en faire des structures étatiques dites modernes. Ces structures étatiques modernes d'Europe centrale et jusqu'en Russie sont en fait des vestiges de la conception et de la sensibilité médiévales. Elles sont aussi conçues de telle sorte que leur structure correspond à du moyenâgeux. Mais la vie ne se plie pas à de tels concepts. Dans les territoires où de telles collectivités se sont formées, l'économie, le corps économique est né d'une nécessité bien plus forte que celle qui s'était transplantée depuis le Moyen-Âge. Et ce corps économique a ses propres lois, il exige ses propres lois.

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Wir sehen dann, wie in Mitteleuropa gerade die Entwickelung der neueren Zeit in einer erschreckend klaren Weise gezeigt hat, wohin eigentlich der Weg geht. Was ist denn eigentlich das Grundwesen dieser Mittelstaaten gewesen? Ja, das Grundwesen dieser Mittel­staaten war dieses, daß das staatliche Gefüge ein Uralthergebrachtes war. Die Begriffe, nach denen sich die staatlichen Gefüge in Mittel­europa gebildet haben, auch bis nach Rußland hinein gebildet haben, diese Begriffe waren im Grunde uralt hergebrachte. Man hatte sie so bewahrt — ob nun monarchisch oder nicht monarchisch, das kommt ja dabei weniger in Betracht —, daß man ausgebaut hat die Körper­schaften zu sogenannten modernen Staatsgebilden. Diese modernen Staatsgebilde Mitteleuropas und bis nach Rußland hinein sind eigent­lich durchaus Reste mittelalterlicher Anschauungs- und Empfindungs­weise. Sie sind auch so gefügt, daß ihr Gefüge Mittelalterlichem ent­spricht. Aber das Leben fügt sich solchen Begriffen nicht. In den Ter­ritorien, auf denen sich solche Körperschaften herausgebildet haben, entstand aus einer Notwendigkeit, die eine viel stärkere ist als das­jenige, was da aus dem Mittelalter herauf sich verpflanzt hatte, die Wirtschaft, entstand der Wirtschaftskörper. Und dieser Wirtschafts­körper, der hat seine eigenen Gesetze, der fordert seine eigenen Ge­setze.

Maintenant entra de part en part le générateur de maladie que les exigences de la moderne vie de l'économie se sont tournées vers les anciennes structures étatiques et l'on a cru pouvoir faire pénétrer cette vie de l'économie dans les anciennes structures d'état. D'une certaine manière, ce qui était ou est un élément tout à fait nouveau, la vie de l'économie, devait être inséré dans le corps de l'État, qui a grandi à partir de conditions tout à fait différentes. C'est alors que s'est produite la catastrophe moderne, la terrible catastrophe de ces dernières années. Et au sein de cette catastrophe, il s'est avéré - car cela fait partie de la compréhension du déroulement de cette catastrophe, ce que je vais dire maintenant - qu'il est impossible d'unifier la vie de l'économie moderne avec les anciens concepts d'État. Il s'avère maintenant, après que cette catastrophe ait pris un caractère de crise au cours des derniers mois, que ces structures étatiques d'Europe centrale sont maintenant balayées. Les structures étatiques ont disparu, le corps social économique aussi, et il ne peut plus y avoir par la suite - comme tout un chacun pourrait le comprendre aujourd'hui - de couplage des nouvelles exigences économiques avec les anciennes corporations d'État, parce que ces anciennes corporations d'État, au lieu de se moderniser dans le sens de la vie moderne, se sont laissés balayer.

06

Nun trat das durch und durch Krankhafte ein, daß die Erforder­nisse des modernen Wirtschaftslebens sich wandten an die alten Staatsgebilde und daß man glaubte, dieses Wirtschaftsleben mit den alten Staatsgebilden durchdringen zu können. In einer gewissen Weise sollte dasjenige, was ganz neues Element war oder ist, das Wirtschafts­leben, eingefügt werden in den Staatskörper, der aus ganz andern Bedingungen heraus gewachsen ist. Da geschah die moderne Kata­strophe, diese furchtbare Katastrophe der letzten Jahre. Und inner­halb dieser Katastrophe zeigte sich — denn das gehört zum Verständ­nis des Verlaufs dieser Katastrophe, was ich jetzt sagen werde —, daß es unmöglich ist, das moderne Wirtschaftsleben mit den alten Staats­begriffen zu vereinigen. Es zeigt sich nunmehr, nachdem diese Kata­strophe einen Krisencharakter angenommen hat in den letzten Mona­ten, das dadurch, daß ja diese mitteleuropäischen Staatsgebilde nun hinweggefegt sind. Die Staatsgebilde sind fort, der soziale Wirtschaftskörper auch, und es kann im weiteren Verlaufe — das könnte heute schon jeder Einsichtige einsehen — gar nicht mehr eine Zusammenkoppelung der neuen Wirtschaftsforderungen mit den alten Staatskörperschaften stattfinden, aus dem Grunde, weil diese alten Staatskörperschaften, statt daß sie sich modernisiert hätten im Sinne des modernen Lebens, sich haben hinwegfegen lassen.

On se tient là devant une perspective singulière. Dans les États occidentaux, le mouvement qui doit s'étendre à toute l'humanité moderne est provisoirement arrêté. Il ne peut être arrêté que tant que les anciennes impulsions démocratiques bourgeoises, qui ne tiennent pas encore compte de la vie de l'économie moderne, sont si fortes qu'elles peuvent étouffer la vie prolétarienne. Dès l'instant où cette vie prolétarienne ne pourra plus être réprimée dans les États occidentaux, l'humanité myope de ces États occidentaux devra aussi envisager qu'elle joue aujourd'hui à un jeu de hasard avec la vie. Les humains ne veulent absolument pas s'entendre dire cela en temps voulu. Mais pour les pays d'Europe centrale et orientale, l'étincelle est déjà tombée dans le baril de poudre. Ce n'est qu'un anachronisme si, par pure paresse de pensée, on y parle encore de concepts qui n'existent plus, qui ne sont plus là. Au lieu de prendre conscience qu'il faut vraiment s'adresser à de nouveaux concepts, on continue dans certains cercles à parler de la Russie, de l'Allemagne, voire de l'Autriche, qui n'existe même plus extérieurement. Certains parlent encore ainsi, alors que dans ces domaines, il apparaît déjà clairement que ce qui a été transmis de longue date devrait tout simplement être abandonné, y compris dans les formes de pensée. Cela, les humains veulent si difficilement le comprendre qu'ils ne devraient pas seulement porter des jugements sur ce qui leur heurte le bout du nez immediatement - car ces jugement ne seront jamais pertinents-, mais qu'ils ont à transformer leur apprendre avec leur penser. Cela les humains du présent veulent bien correctement difficilement le comprendre.

07

Man steht da vor einer eigentümlichen Perspektive. In den West­staaten ist vorläufig aufgehalten die Bewegung, welche über die ganze moderne Menschheit kommen muß. Sie kann nur aufgehalten werden so lange, als die alten, noch nicht mit dem modernen Wirtschaftsleben rechnenden bürgerlich-demokratischen Impulse so stark sind, daß sie das proletarische Leben unterdrücken können. In dem Augenblicke, wo dieses proletarische Leben in den Weststaaten nicht mehr unter­drückt werden kann, wird die kurzsichtige Menschheit dieser West­staaten schon auch einsehen, daß sie heute eigentlich mit dem Leben ein Hasardspiel treibt. Das wollen sich ja die Menschen durchaus nie­mals zur rechten Zeit sagen lassen. Für die Mittel- und Oststaaten Europas ist aber der Funke bereits ins Pulverfaß gefallen. Es ist nur ein Anachronismus, wenn da aus reiner Denkfaulheit noch geredet wird von Begriffen, die es gar nicht mehr gibt, die gar nichtmehr da sind. Statt zu dem Bewußtsein zu kommen, daß man sich wirklich an neue Begriffe zu wenden hat, redet man in gewissen Kreisen noch immer von Rußland, von Deutschland, sogar von Österreich, das es selbst äußerlich nicht mehr gibt. Einzelne reden immer noch so, wäh­rend es sich auf diesen Gebieten schon durchaus zeigt, daß dasjenige, was von altersher überliefert ist, einfach aufgegeben werden müßte auch in den Denkformen. Das wollen die Menschen so schwer be­greifen, daß sie nicht nur irgendwie Urteile fällen sollen über das, was unmittelbar an ihre Nase stößt — denn diese Urteile werden niemals zutreffend sein —, sondern daß sie mit ihrem Denken umzulernen haben. Das wollen die Menschen der Gegenwart recht schwer be­greifen.

Maintenant, cette volonté de ne pas comprendre la nécessité de réapprendre/retourner l'appris, cela repose principalement sur ce que les humains sont convaincus comme des rocs que la façon de penser comme elle s'est développée au cours des derniers siècles et comme elle convient si traordinairement bien aux professions scientifiques, est absolument inappropriée à la résolution de la question sociale. Cela les humains ne veulent pas le comprendre. Ils ne veulent pas comprendre qu'ils ont développé une certaine pensée et que le monde extérieur a développé une certaine vie qui exige une toute autre pensée que celle qu'ils ont eux-mêmes développée. C'est ce que les humains ont du mal à comprendre, bien que les faits qui entrent en considération parlent un langage extraordinairement significatif.

08

Nun, dieses Nichtbegreifenwollen der Notwendigkeit des Um­lernens, das beruht hauptsächlich darauf, daß die Menschen so felsenfest überzeugt sind, daß die Art des Denkens, wie sie sich in den letzten Jahrhunderten entwickelt hat und wie sie für die naturwissenschaftlichen Berufe so außerordentlich gut paßt, für die Lösung der sozialen Frage absolut ungeeignet ist. Das wollen die Menschen nicht begreifen. Sie wollen nicht einsehen, daß sie ein gewisses Denken entwickelt haben, und daß die Außenwelt ein gewisses Leben entwickelt hat, das ganz anderes Denken fordert als dasjenige, welches sie selbst entwickelt haben. Das ist, was die Menschen schwer einsehen wollen, obwohl die Tatsachen, die da in Betracht kommen, eine außerordentlich bedeutsame Sprache sprechen.

J'aimerais attirer l'attention sur un fait qui dans un sens éminent, s'il était correctement pris en compte, serait instructif. Les personnes qui s'intéressaient de manière plus impartiale au développement de la vie moderne ont pu, d'une certaine manière, vivre une sorte de surprise théorique au début des années quatre-vingt-dix du siècle dernier, lorsque la social-démocratie allemande, qui a toujours été la tendance la plus avancée de la social-démocratie, est passée de son idéal antérieur à l'idéal de ce que l'on appelle le "programme d'Erfurt" - élaboré au début des années quatre-vingt-dix lors des jours du congrès du parti à Erfurt. Dans ces idéaux antérieurs, si je peux utiliser cette expression pour désigner simplement certains objectifs de propagande, il y a encore quelque chose, aimerais-je dire, du penser non de science de la nature. Avec le programme d'Erfurt, le mouvement ouvrier moderne débouche entièrement sur la superstition à l'égard de la pensée de science de la nature. A partir de là, on veut en fait d'abord à maîtriser toute la question sociale à l'intérieur du prolétariat de telle sorte que l'on n'utilise pour cette maîtrise que de la pensée formée selon la science de la nature. On peut dire que tout ce qui constituait les idéaux sociaux-démocrates des ouvriers avant le programme d'Erfurt se résumait à deux points du programme, à deux idéaux. Ces deux points étaient, premièrement, l'abolition du système du travail salarié et, deuxièmement, l'élimination de toutes les inégalités sociopolitiques. Ainsi, vous avez ces deux points de programme reposant à la base, j'aimerais dire, encore un penser beaucoup plus général/universel qui fait souche de jugements de l'humanité, qui était à mesure de sentiment, instinctif et devenu conscient dans les derniers siècles, et qui compte fondamentalement sur l'humain comme le centre des aspirations sociales. On veut donc abolir le travail salarié, le système du travail salarié. Cela signifie que l'on veut donner à l'humain une existence/un être-là digne de l'humain - cela n'a jamais été clair dans les esprits, ce que nous présentons maintenant clairement à partir de la science de l'esprit - en n'assimilant plus le travail d'un humain à une chose qui est vendue comme marchandise, en ne traitant pas la force de travail comme une marchandise. On veut abolir le système du travail salarié et on veut mettre en place un autre système qui n'oblige plus l'humain à vendre son travail personnel. C'est donc quelque chose qui compte encore avec l'humain en général/l'universellement humain . Il en va de même pour l'élimination/la mise de côté de l'inégalité sociale et politique.

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Ich möchte auf eine Tatsache hinweisen, die eine in eminentestem Sinne lehrreiche wäre, wenn sie richtig ins Auge gefaßt würde. Die­jenigen Menschen, die sich unbefangener interessierten für die Ent­wickelung des modernen Lebens, die haben im Beginne der neun­ziger Jahre des vorigen Jahrhunderts in einer gewissen Weise eine Art, man könnte sagen, theoretische Überraschung erleben können, als die deutsche Sozialdemokratie, die ja die fortgeschrittenste Richtung in der Sozialdemokratie immer war, von ihrem früheren Ideal zu dem Ideal des sogenannten «Erfurter Programmes» — aus­gearbeitet im Anfange der neunziger Jahre am Erfurter Parteitage — übergegangen war. In diesen früheren Idealen, wenn ich den Aus­druck einfach für gewisse propagandistische Ziele gebrauchen darf, da lebt noch etwas, man möchte sagen, von unnaturwissenschaft­lichem Denken. Mit dem Erfurter Programm mündet die moderne Arbeiterbewegung ganz und gar ein in den Aberglauben gegenüber dem naturwissenschaftlichen Denken. Von da ab will man eigentlich erst die ganze soziale Frage innerhalb des Proletariats so bewältigen, daß man zu dieser Bewältigung nur naturwissenschaftlich geschultes Denken verwendet. Man kann sagen: In zwei Programmpunkten, in zwei Idealen lief zusammen alles dasjenige, was sozialdemokratische Ideale der Arbeiterschaft vor dem Erfurter Programm waren. Diese zwei Punkte waren erstens die Abschaffung des Systems der Lohn­arbeit, zweitens die Beseitigung aller sozialpolitischen Ungleichheit. So haben Sie diesen zwei Programmpunkten zugrunde liegend, ich möchte sagen, ein viel allgemeineres Denken noch, ein Denken, das aus Urteilen der Menschheit stammt, das gefühlsmäßig, instinktiv war und bewußt geworden ist in den letzten Jahrhunderten, und das im Grunde genommen mit dem Menschen als dem Mittelpunkt des sozialen Strebens rechnet. Man will also die Lohnarbeit, das System der Lohnarbeit abschaffen. Das heißt, man will dem Menschen ein menschenwürdiges Dasein geben dadurch — es war ja das immer unklar in den Köpfen, was wir nun aus der Geisteswissenschaft heraus klar darstellen —, daß man nicht mehr die Arbeit eines Menschen der Sache gleichstellt, die als Ware verkauft wird, daß man die Arbeitskraft nicht als Ware behandelt. Man will das System der Lohnarbeit abschaffen und will ein anderes System, das den Menschen nicht mehr nötigt zum Verkauf seiner persönlichen Arbeit, aufstellen. Das ist also etwas, was noch mit dem Allgemein-Menschlichen rechnet. Ebenso die Beseitigung der sozialen und politischen Ungleichheit.

Cette idée fondamentale de l'idéal socialiste d'autrefois a été abandonnée au début des années 90 du siècle dernier avec le programme d'Erfurt. Et là, deux autres points sont devenus les objectifs. Ces deux autres points sont, premièrement, la transformation de la propriété privée capitaliste des moyens de production en propriété sociale/sociétale, c'est-à-dire la socialisation des moyens de production. Les machines, le foncier et ainsi de suite, doivent passer de la propriété privée à la propriété sociale/sociétale. C'était le premier point. Le deuxième point était la transformation de la production marchande en production socialiste, réalisée par et pour le corps social/sociétal. Ces deux points du programme sont, dans la forme de pensée qui y prévaut, tout à fait adaptés à la pensée purement de science de la nature des temps modernes. Il n'est plus parlé de ce que l'humain doive acquérir ou conquérir quoi que ce soit. Il n'est pas parlé d'abolir le système du travail salarié. Il n'est pas question d'une quelconque suppression/mise de côté de l'inégalité sociale ou politique, mais il est parlé d'un processus, vu de l'humain, entièrement extérieur, qui doit s'accomplir, de quelque chose qui doit s'accomplir selon le processus de la cause et de l'effet, comme se montrent les phénomènes naturels eux-même dans leur déroulement, dominée par la cause et l'effet. Il devrait simplement, tout à fait égal, ce que l'humain subit par cela comme transformation, être transformé la propriété privée des moyens de production en propriété commune des moyens de production. Et l'ordre économique ne doit plus être celui de la production de marchandises, mais celui de la production socialiste : la communauté elle-même doit produire, et ce qui est produit doit aussi être là pour la communauté. La production de marchandises, c'est-à-dire la production que l'individu promeut par son initiative privée et qui est ensuite livrée sur le marché pour y être à son tour achetée par les autres, se distingue de la production socialiste par le fait que la production socialiste applique en quelque sorte à l'ensemble de la communauté le principe de l'autoproduction, où celui qui produit quelque chose le consomme à son tour. La production de marchandises compte avec l'humain individuel. L'un des individus produit quelque chose, le met sur le marché ; l'autre individu le retire du marché en l'achetant. La production socialiste revient à nouveau à la production primaire/originelle, où l'individu produit lui-même ce qu'il consomme - du moins les gens s'imaginent que cela a existé autrefois -, mais maintenant ce n'est pas l'individu qui doit le faire, mais la communauté. Le marché cesse, c'est une communauté quelconque qui produit ce qui est à produire. Le produit ne devient pas une marchandise, mais c'est reparti sur ceux qui appartiennent à la communauté ; ceux qui le fabrique, ils le consomme aussi.

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Diese eigentliche Grundidee des sozialistischen Ideales früherer Zei­ten wurde aufgegeben mit dem Beginne der neunziger Jahre des vorigen Jahrhunderts mit dem sogenannten Erfurter Programm. Und da wurden nun zwei andere Punkte geradezu die Zielpunkte. Diese zwei andern Punkte sind erstens die Verwandlung des kapitalistischen Privateigentums an Produktionsmitteln in gesellschaftliches Eigen­tum, also die Vergesellschaftung der Produktionsmittel. Maschinen, Grund und Boden und so weiter, die sollen aus dem Privateigentum in das gesellschaftliche Eigentum übergehen. Das war der erste Punkt. Der zweite Punkt war Umwandlung der Warenproduktion in sozia­listische Produktion, die durch und für den gesellschaftlichen Körper geleistet wird. Diese zwei Programmpunkte, die sind in der Denk­form, die in ihnen herrschend ist, ganz und gar angepaßt dem rein naturwissenschaftlichen Denken der neueren Zeit. Da ist nicht mehr die Rede davon, daß sich der Mensch irgend etwas erwerben oder er­obern soll. Da ist nicht die Rede davon, daß das System der Lohn­arbeit abgeschafft werden soll. Da ist nicht die Rede von irgendeiner Beseitigung von sozialer oder politischer Ungleichheit, sondern da ist die Rede von einem ganz vom Menschen absehenden äußeren Prozeß, der sich vollziehen soll, von etwas, das sich so unter dem Gange von Ursache und Wirkung vollziehen soll, wie sich die Naturereignisse selbst in ihrem Gange beherrscht von Ursache und Wirkung zeigen. Es soll einfach, ganz gleichgültig, was der Mensch dadurch für eine Umwandlung erleidet, das Privateigentum an Produktionsmitteln in Gemeineigentum an Produktionsmitteln verwandelt werden. Und es soll die Wirtschaftsordnung nicht mehr die der Warenproduktion sein, sondern die sozialistische Produktion: Die Gemeinschaft selbst soll produzieren, und das, was produziert ist, soll auch für die Gemeinschaft da sein. Warenproduktion, das heißt Produktion, die der einzelne aus seiner Privatinitiative heraus fördert und die dann auf den Markt geliefert wird, um auf dem Markt wiederum von den andern gekauft zu werden, die unterscheidet sich von der sozialistischen Produktion dadurch, daß die sozialistische Produktion gewissermaßen das Prinzip der Eigenproduktion, wo derjenige, der etwas produziert, es auch wiederum selbst verbraucht, auf die ganze Gemeinschaft überträgt. Die Warenproduktion rechnet mit dem individuellen Menschen. Der eine individuelle Mensch produziert etwas, gibt es auf den Markt; der andere individuelle Mensch nimmt es vom Markt durch Kauf weg. Die sozialistische Produktion kehrt wiederum zurück zur Urproduktion, wo der einzelne dasjenige selbst produziert, was er verbraucht — wenigstens bilden sich die Leute ein, daß es das einmal gegeben hat —, aber jetzt soll nicht der einzelne es machen, sondern die Gemeinschaft. Der Markt hört auf, es produziert irgendeine Gemeinschaft dasjenige, was zu produzieren ist. Das Produzierte wird nicht Ware, sondern es wird verteilt auf diejenigen, die der Gemeinschaft angehören; die es fabrizieren, die konsumieren es auch.

Il s'agit donc de transposer les concepts de pure science de la nature à l'organisme social. Aujourd'hui, les gens n'aiment pas du tout s'engager dans des différences comme celles qui apparaissent dans le programme socialiste avant le congrès d'Erfurt et dans le programme socialiste après le congrès d'Erfurt, parce que les gens n'aiment pas du tout penser aujourd'hui, bien qu'ils s'imaginent tellement de choses sur leur pensée.

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Da handelt es sich also darum, die rein naturwissenschaftlichen Be­griffe auf den sozialen Organismus zu übertragen. Auf solche Unter­schiede, wie einer hervortritt in dem sozialistischen Programm vor dem Erfurter Parteitag und in dem sozialistischen Programm nach dem Erfurter Parteitag, lassen sich die Leute heute gar nicht gerne ein, weil die Leute heute überhaupt gar nicht gern denken, trotzdem sie sich auf ihr Denken so ungeheuer viel einbilden.

Mais une autre misère s'y ajoute. Cette misère, nous pouvons l'étudier en particulier si nous considérons, je dirais, l'un des écrivains classiques qui ont œuvré à l'intérieur de l'énigme sociale, lorsque celle-ci était encore une question plus théorique, par exemple Karl Kautsky. Kautsky dit dans un de ses écrits, en essayant de démontrer que l'ordre économique capitaliste doit passer à l'ordre socialiste, que lors de cette transition, la production de marchandises en tant que telle doit cesser et qu'elle doit être remplacée par l'autoconsommation/la consommation propre, de sorte que le consommateur soit en même temps le producteur, c'est-à-dire une communauté. Mais il soulève en même temps la question : Quelle peut être cette communauté ? Et là, il donne la réponse : ce ne peut être naturellement que l'État moderne. - Cela signifie qu'il donne la réponse qu'il n'aurait en tout cas pas dû donner. Il n'a pas compris, et les gens de sa sorte ne le comprennent pas encore aujourd'hui, que l'État qu'ils appellent l'État moderne n'était pas du tout une entité moderne. Les États qui ont été balayés en Europe centrale et orientale n'étaient pas des entités modernes, mais ils existaient depuis toujours dans des conditions tout à fait différentes de celles de la vie économique moderne, et il n'y avait tout simplement pas de lien - comme ces gens le pensaient - entre la vie économique moderne et ces entités étatiques. C'est pourquoi nous voyons que ces structures étatiques ont été balayées. Il ne restera rien qui ne soit une question dans tous les domaines de la vie pratique ; il ne restera que des questions. Et pour répondre à ces questions, qui ne sont pas théoriques, mais qui sont des faits, il faudra justement une pensée entièrement nouvelle. Comme je vous l'ai montré dans les réflexions que nous avons charruées ces dernières semaines, cette nouvelle pensée règne donc en ce que l'on envisagera qu'on devrait étudier les lois fondamentales de l'organisation de l'humanité comme on étudie spirituellement-scientifiquement les lois fondamentales de l'organisation individuelle de l'humain.

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Nun kommt aber eine andere Misere dazu. Diese Misere können wir insbesondere dann gut studieren, wenn wir, ich möchte sagen, einen der klassischen Schriftsteller betrachten, die sich betätigt haben innerhalb des sozialen Rätsels, als dieses noch eine mehr theoretische Frage war, zum Beispiel Karl Kautsky. Kautsky sagt in einer seiner Schriften, indem er nachzuweisen versucht, daß die kapitalistische Wirtschaftsordnung in die sozialistische übergehen müsse, daß bei diesem Übergang die Warenproduktion als solche aufhören müsse und daß an ihre Stelle treten müsse der Eigenkonsum, so daß also der Konsument zu gleicher Zeit der Produzent ist, das heißt eine Gemeinschaft. Aber nun wirft er zu gleicher Zeit die Frage auf: Welches kann diese Gemeinschaft sein? Und da gibt er die Antwort : Das kann natürlich nur der moderne Staat sein. — Das heißt, er gibt die Antwort, die er jedenfalls nicht hätte geben dürfen. Er hat nicht eingesehen, und die Leute von seiner Art sehen es bis heute nicht ein, daß der Staat, den sie den modernen Staat nennen, durchaus kein modernes Gebilde war. Jene Staaten, die für Mittel- und Osteuropa hinweggefegt sind, sind keine modernen Gebilde gewesen, sondern sie sind aus ganz andern Bedingungen, als sie im modernen Wirtschaftsleben enthalten sind, von alters her dagewesen, und es war einfach keine Verbindung zu sehen — in solcher Weise, wie sich diese Menschen das dachten — zwischen dem modernen Wirtschaftsleben und diesen Staatsgebilden. Daher sehen wir, daß da diese Staatsgebilde weggefegt sind. Dasjenige, was von ihnen noch zurückgeblieben ist, sind ja eigentlich Gespenster, die in den Köpfen der Menschen spuken, und es wird auch das noch hinweggefegt werden. Es wird nichts zurückbleiben, was nicht eine Frage wäre auf allen Gebieten des praktischen Lebens ; es werden nur Fragen zurückbleiben. Und zur Beantwortung dieser Fragen, die nicht theoretisch sind, sondern die Tatsachen sind, wird man eben ein durch und durch neues Denken brauchen. Dieses neue Denken waltet ja, wie ich Ihnen gezeigt habe in unseren Betrachtungen, die wir die letzten Wochen gepflogen haben, dieses neuere Denken waltet ja darinnen, daß man einsehen wird, man müsse die Grundgesetze einer Menschheitsorganisation so studieren, wie man geisteswissenschaftlich studiert die Grundgesetze der einzelnen menschlichen individuellen Organisation.

Si nous étudions les lois fondamentales de l'organisation humaine individuelle, vous savez que nous arrivons à la triade du système sensoriel-nerveux, du système rythmique et du système métabolique. Et ce n'est qu'en comprenant l'interdépendance de ces trois systèmes dans l'organisme que l'on peut comprendre ce qu'est l'humain dans le temps. Dans le domaine de la vie extérieure, cela correspond à la compréhension des trois éléments de l'organisme social, qui doit se décomposer en un système spirituel, en un système économique et - si nous pouvons nous exprimer ainsi - en un système de droit, dans lesquels seulement le système de droit extérieur, le système de droit politique est contenu, mais dont est exclu le droit privé ou le droit pénal.

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Wenn wir die Grundgesetze der einzelnen menschlichen Organisa­tion studieren, so wissen Sie, wir kommen auf die Dreiheit von Sinnes‑ Nervensystem, von rhythmischem System und von Stoffwechselsystem. Und nur wenn man das Ineinandergreifen dieser drei Systeme im Organismus versteht, versteht man dasjenige, was der Mensch in der Zeit ist. Dem entspricht auf dem Gebiete des äußeren Lebens das Verständnis für die drei Glieder des sozialen Organismus, der zerfallen muß in ein geistiges System, in ein wirtschaftliches System und — wenn wir so sagen dürfen — in ein Rechtssystem, in dem nur das äußere Rechtssystem, das politische Rechtssystem enthalten ist, von dem aber ausgeschlossen ist das Privatrecht oder Strafrecht.

Tout de suite ainsi que la science de la nature moderne ne veut rien savoir de cette triarticulation de l'humain et met tout ce qui est en l'humain dans le même sac/en une même prestation, ainsi la pensée sociale moderne ne veut rien savoir de cette triarticulation du corps social. Et c'est parce qu'elle ne veut rien savoir de cette triarticulation/ce trimembrement du corps social qu'elle se trouve et se trouvera si désemparée tant qu'elle ne voudra rien savoir de ce qui doit se passer face aux grandes exigences pratiques que chaque jour apporte aujourd'hui. Une régénération de la pensée est justement nécessaire. Il est nécessaire de reconnaître qu'avec les concepts modernes de science de la nature, qui rendent de grands services dans un certain domaine, on ne peut pas faire un seul pas en avant dans le domaine de la vie sociale.

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Geradeso wie die moderne Naturwissenschaft nichts wissen will von dieser Dreigliederung des Menschen und alles, was im Menschen ist, über einen Leisten schlägt, so will das moderne soziale Denken nichts wissen von dieser Dreigliederung des sozialen Körpers. Und weil sie nichts wissen will von dieser Dreigliederung des sozialen Körpers, steht sie so ratlos und wird ratlos stehen, solange sie nichts wissen will von dem, was zu geschehen hat gegenüber den großen praktischen Anforderungen, die eigentlich heute jeder Tag bringt. Es ist eben eine Regeneration des Denkens notwendig. Es ist notwendig, einzusehen, daß man mit den modernen naturwissenschaftlichen Be­griffen, die auf einem gewissen Gebiete ihren großen Dienst tun, ge­rade auf dem Gebiete des sozialen Lebens eben auch nicht einen ein­zigen Schritt wirklich vorwärtskommen kann.

Et c'est ainsi que nous voyons apparaître des phénomènes tout à fait étranges. On peut dire que ce n'est vraiment plus un phénomène extraordinaire que les gens commencent à penser plus ou moins socialement, et ce n'était pas non plus un phénomène extraordinaire que certains humains pensaient socialement avant la terrible catastrophe de ces dernières années, qui montre justement en partie l'énigme sociale dans sa forme originelle. Mais nous constatons alors, précisément lorsque nous observons les principaux professeurs d'économie de peuple dans leurs conceptions, dans leurs idées principales, à quel point ces gens sont en fait désemparées face aux phénomènes. Je vais vous lire, par exemple, une définition qu'un professeur d'économie politique/de peuple respecté dans certains cercles, Jaffé, a donnée de ce qu'il considère comme l'état idéal souhaitable d'un organisme social. Jaffé décrit d'une manière qui correspond tout à fait aux notions auxquelles l'humanité moderne est parvenue dans ce domaine, ce qu'il croit devoir décrire, et il résume ensuite comment il pense que l'état social doit correspondre aux exigences de l'humanité moderne, aux exigences du développement industriel moderne et des autres développements. Regardez cette définition, que je qualifierais de fondamentale, qui n'est vraiment pas l'un des produits les plus insignifiants de la pensée économique moderne. Je veux donc lire très lentement ce que Jaffé indique comme étant l'état idéal de l'organisme social qui doit venir. Il s'agit de ce que "l'état/le contexte de l'organisation économique dans lequel tous les membres du peuple sont soudés en une unité organique, chacun étant placé à sa place de membre serviteur d'une communauté qui, en fin de compte, le sert lui-même, qui lui assure non seulement extérieurement une existence digne de l'humain, mais qui confère aussi à son travail la dernière dignité, parce qu'il ne poursuit pas des buts individuels, mais est au service de la collectivité".

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Und so sehen wir ganz merkwürdige Erscheinungen eintreten. Man kann sagen, es ist ja eigentlich wahrhaftig keine absonderliche Er­scheinung mehr, daß die Leute anfangen, mehr oder weniger sozial zu denken, und es war auch schon keine absonderliche Erscheinung, daß gewisse Menschen sozial dachten, bevor diese furchtbare Kata­strophe der letzten Jahre, die ja zum Teil gerade das soziale Rätsel in seiner Urgestalt zeigt, eingetreten ist. Aber wir gewahren dann, ge­rade wenn wir die führenden Volkswirtschaftslehrer in ihren An­schauungen, in ihren Hauptgedanken betrachten, wie ratlos vor den Erscheinungen diese Leute eigentlich dastehen. Ichs will Ihnen zum Beispiel eine Definition vorlesen, welche ein in gewissen Kreisen an­gesehener Volkswirtschaftslehrer, nämlich Jaffé, gegeben hat von dem, was er sich denkt als den wünschenswerten idealen Zustand eines sozialen Organismus. Jaffé schildert in einer Weise, die durchaus den Begriffen entspricht, zu denen es einmal die moderne Menschheit auf diesem Gebiete gebracht hat, was er glaubt schildern zu müssen, und faßt dann zusammen, wie er sich denkt, daß der soziale Zustand sein müsse, der den Forderungen der modernen Menschheit, den Forderungen auch der modernen industriellen und sonstigen Entwickelung entspricht. Sehen Sie auf diese, ich möchte sagen, grundgescheite Definition, die wahrhaftig nicht eines der unbedeutendsten Produkte modernen volkswirtschaftlichen Denkens bedeutet. Also ich will ganz langsam lesen, was Jaffé als den Idealzustand für den sozialen Organismus, der da kommen soll, angibt. Es sei das «jener Zustand der wirtschaftlichen Organisation, in dem alle Glieder des Volkes verwachsen sind zu einer organischen Einheit, jeder an seinen Platz eingeordnet als dienendes Glied einer Gemeinschaft, die zuletzt ihm selber dient, die ihm nicht nur äußerlich ein menschenwürdiges Dasein sichert, sondern auch seiner Arbeit die letzte Würde verleiht, weil sie nicht individuelle Zwecke verfolgt, sondern Dienst ist für die Allgemeinheit».

Je crois qu'une grande partie de ces humains qui développent leur pensée dans le sens des habitudes de pensée du présent trouvent cette définition extrêmement pertinente et spirituelle, qu'elles diront même qu'elle est tout ce qu'il y a de plus souhaitable. On devrait aspirer à un état d'organisation économique dans lequel chaque individu est correctement intégré, placé à sa place, accomplissant son travail qui lui assure non seulement une existence digne de l'humain, mais qui le sert aussi en ce qu'il fournit lui-même par ce travail le service correspondant à la communauté. Avoir obtenu une telle définition donnera à certains, qui croient aujourd'hui pouvoir penser correctement, l'impression suivante : Mon Dieu, comme je suis intelligent, car j'ai enfin trouvé comment cela doit être, comment la chose doit être en réalité ! - Et pourtant : "La pauvreté vient de la pauvreté ! "C'est aussi une définition du travail, et ces définitions ne se distinguent absolument pas de la définition selon laquelle la pauvreté vient de la pauvreté. Car cette définition est telle qu'elle est en fait tout aussi bien adaptée à l'organisation sociale actuelle que nous avons, ou du moins que nous avons eue jusqu'à la guerre, ou que certains États, comme l'Allemagne, ont eue pendant la guerre. Mais on peut aussi dire qu'aucun État du présent ne correspond à cette définition. Une telle définition est l'image type du non-dit le plus abstrait. Et c'est ainsi que l'on peut voir aujourd'hui les gens déployer leur intelligence sur des systèmes qui, en fin de compte, ne s'approchent même pas de la réalité avec ce qu'ils produisent comme définitions intelligentes. Car prenons cette définition de Jaffe. Il veut décrire un état économique idéal pour l'avenir. Il s'agit d'un état d'organisation économique dans lequel tous les membres du peuple sont soudés en une unité organique. C'est vraiment le cas aussitôt qu'il y a un État, même le plus mauvais ! Tous les membres du peuple sont malgré tout liés d'une manière ou d'une autre en une unité organique. Si l'humain a répandu la lèpre sur tous ses membres, tous les membres sont aussi atteints de la lèpre, ils sont soudés en une unité organique ! Vous pouvez en effet rencontrer/atteindre un corps lépreux et un corps sain avec exactement la même définition, si seulement vous gardez cette définition générale de manière appropriée. Tant que vous vous en restez à la théorie, personne ne le remarque. Mais si la situation est telle que maintenant, que la maladie est déclarée et devrait être guérie, là s'avèrent les concepts qu'alors les gens ont, le patrimoine/la capacité de jugement, qu'alors les gens ont, justement comme absolument inapproprié.

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Ich glaube, daß ein großer Teil derjenigen Menschen, die so recht im Sinne der Denkgewohnheiten der Gegenwart ihr Denken ent­falten, diese Definition außerordentlich treffend und geistreich finden, daß sie sogar sagen werden, sie sei alles, was ja eigentlich nur wün­schenswert sein kann. Man solle anstreben einen Zustand wirtschaft­licher Organisation, in dem jeder einzelne richtig eingegliedert ist, an seinen Platz gestellt ist, seine Arbeit verrichtet, die ihm nicht nur ein menschenwürdiges Dasein zusichert, sondern die ihm auch dadurch dient, daß er selber wiederum mit dieser Arbeit den entsprechenden Dienst der Gemeinschaft liefert. Solch eine Definition errungen zu haben, wird auf manchen, der heute glaubt, richtig denken zu kön­nen, so den Eindruck machen: Gott, wie bin ich gescheit, denn ich hab es endlich gefunden, wie das sein muß, wie eigentlich die Sache sein muß! - Und dennoch: «Die Armut kommt von der Pauvreté! » - Jenes ist auch eine Definition der Arbeit, und jene Definitionen unter­scheiden sich von der Definition, daß die Armut von der Pauvreté kommt, durchaus nicht. Denn diese Definition ist so, daß sie eigent‑ lich ebenso gut paßt auf die gegenwärtige soziale Organisation, die wir haben, oder wenigstens bis zum Kriege gehabt haben, oder welche einzelne Staaten, wie zum Beispiel Deutschland, während des Krieges gehabt hat. Aber man kann auch sagen: Gar kein Staat der Gegenwart paßt auf diese Definition. Es ist solch eine Definition das Musterbild abstraktesten Nichtssagens. Und so kann man es heute erleben, daß die Leute Gescheitheiten an Systemen entfalten, die zuletzt eigentlich im Grunde genommen mit dem, was sie als ihre gescheiten Definitionen herausbringen, aber auch gar nicht einmal leise an die Wirklichkeit herantippen. Denn nehmen wir doch einmal diese Jaffe-Definition. Er will schildern einen idealen wirtschaftlichen Zustand der Zukunft. Das soll jener Zustand wirtschaftlicher Organisation sein, in dem alle Glieder des Volkes verwachsen sind zu einer organischen Einheit. Das ist nun wirklich der Fall, sobald irgendein Staat, und zwar auch der schlechteste, da ist! Alle Glieder des Volkes sind trotzdem irgendwie zu einer organischen Einheit verwachsen. Wenn der Mensch den Aussatz über alle seine Glieder verbreitet hat, sind auch alle Glieder mit einer Aussätzigkeit behaftet, sind zu einer organischen Einheit verwachsen! Sie können einen aussätzigen Körper und einen gesunden Körper nämlich mit genau derselben Definition treffen, wenn Sie nur diese Definition in entsprechender Weise allgemein halten. Solange Sie bei der Theorie bleiben, merkt es keiner. Wenn aber die Lage so ist wie jetzt, daß die Krankheit ausgebrochen ist und geheilt werden soll, da erweisen sich die Begriffe, die dann die Leute haben, das Urteilsvermögen, das dann die Leute haben, eben als absolut ungeeignet.

Alors, plus loin, il dit "... où chacun est placé à sa place comme membre serviteur d'une communauté...". Eh bien, c'est vraiment ce qui s'est passé pour la plupart des humains, par exemple à l'intérieur de l'Empire allemand, à l'exception de quelques personnes qui ne voulaient absolument rien avoir à faire avec un État, à savoir que chacun est un membre serviteur dans un ensemble, n'est-ce pas ? Au moins, il dépose son bulletin de vote. "Membre serviteur d'une communauté qui finalement le sert lui-même", c'est vrai aussi, c'est vrai pour la pire des structures étatiques. "Qui ne lui assure pas pas seulement une existence/un être-là extérieurement", quelque chose ressort un peu, mais cela reste une phrase, un appendice, car c'est une phrase prononcée en dessous du reste de la phraséologie. Pour "mais donne aussi à son travail la dignité ultime", tout dépend de ce que l'on entend par cette dignité. "Parce qu'il ne poursuit pas des objectifs individuels, mais est un service pour la collectivité", cela peut être le cas même dans le pire des États !

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Dann weiter sagt er «... wo jeder an seinem Platze eingeordnet als dienendes Glied einer Gemeinschaft ist...» Nun, das ist ja nun wirk­lich zum Beispiel innerhalb des Deutschen Reiches, mit Ausnahme der paar wenigen Leute, die absolut nichts mit einem Staate zu tun haben wollten, doch eigentlich für die meisten Menschen so der Fall gewesen, daß jeder irgendein dienendes Glied im Ganzen ist, nicht wahr. Mindestens gibt er ja den Stimmzettel ab. «Dienendes Glied einer Gemeinschaft, die zuletzt ihm selber dient», stimmt auch, stimmt für das schlechteste staatliche Gebilde. «Die ihm nicht nur äußerlich ein Dasein sichert», da tritt so ein bißchen etwas hervor, aber es bleibt ein Phrasenhaftes, Angehängtes, denn es ist so ein unter der übrigen Phraseologie Gesagtes. Bei « sondern auch seiner Arbeit die letzte Würde verleiht», kommt es darauf an, was man unter dieser Würde versteht. «Weil sie nicht individuelle Zwecke verfolgt, sondern Dienst ist für die Allgemeinheit», das kann auch beim schlechtesten Staate der Fall sein!

Une définition intelligente d'un professeur d'économie de peuple réputé n'est rien d'autre que : la pauvreté vient de la pauvreté. - Une grande partie de l'humanité souffre aujourd'hui pratiquement de cette caractéristique de l'abstraction sans essence. C'est à peine si les gens se rendent compte de ce qui se tisse et s'occidentalise comme réalité derrière les apparences. Que l'on songe seulement à quel point les humains sont loin d'envisager, ne serait-ce que dans la pratique, quelque chose comme la triarticulation, que nous citons ici comme l'essentiel fondamental ! Les humains s'imaginent encore aujourd'hui qu'ils pourraient trouver une formule quelconque qui permettrait, disons par exemple - c'est devenu un mot-clé - de "socialiser". Oui, ce n'est pas beaucoup mieux, même si la comparaison est un peu boiteuse, que si quelqu'un devait trouver une science par laquelle on peut digérer. L'organisme humain doit digérer dans sa vie réelle. Pour cela, il doit être divisé en trois dans sa vie réelle ; alors, il entretiendra en réalité la fonction vitale de manière adéquate grâce à la bonne coopération des trois membres. Si vous structurez réellement la communauté selon la triplicité/triade, vous n'avez pas besoin d'une formule de socialisation, alors ce qui veut se socialiser se socialisera de soi-même.

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Eine gescheite Definition von einem angesehenen Volkswirtschafts­lehrer ist nichts anderes als : Armut kommt von der Pauvreté. — An dieser Eigenschaft der wesenlosen Abstraktheit leidet ein großer Teil der Menschheit heute praktisch. Kaum dämmert den Leuten auf, was als Wirklichkeit hinter den Erscheinungen webt und west. Man be­denke doch nur, wie weit die Menschen entfernt sind, so etwas wie die Dreigliederung, die wir hier als das Grundwesentliche anführen, auch nur praktisch ins Auge zu fassen! Die Menschen denken sich heute noch immer, sie könnten irgendeine Formel finden, durch welche, sagen wir zum Beispiel — es ist Schlagwort jetzt geworden — «sozialisiert» werden könnte. Ja, es ist das nicht viel besser, wenn auch der Vergleich ein wenig hinkt, als wenn jemand eine Wissenschaft finden sollte, durch welche verdaut werden kann. Verdauen muß der menschliche Organismus in seinem wirklichen Leben. Dazu muß er in seinem wirklichen Leben dreigeteilt sein; dann wird er schon durch das rechte Zusammenwirken der drei Glieder die Lebensfunktion in Realität entsprechend unterhalten. Gliedern Sie die Gemeinschaft wirk­lich nach der Dreiheit, dann brauchen Sie keine Formel für Soziali­sierung, dann sozialisiert sich das, was sich sozialisieren will, von selbst.

Pensez seulement une fois à la complexité infinie de ce qui se passe dans l'organisme humain. Pensez donc, si vous deviez imaginer tout ce qui se passe dans les deux heures qui suivent votre repas de midi ! Vous avez mangé, ce que vous avez mangé est digéré : c'est un processus extrêmement compliqué, qui se décompose en d'innombrables détails. Pensez donc que vous devriez y réfléchir : vous ne pourriez évidemment pas y réfléchir du tout ! Et si la digestion de tout le monde dépendait du fait qu'on y réfléchisse, vous ne pourriez pas vivre un seul jour ; vous ne pourriez pas vivre un seul jour. Aujourd'hui, ici ou là, des comités veulent se réunir pour trouver les formes de socialisation. Or, ce qui est la vie publique de l'humanité est aussi un processus très compliqué, qui ne peut pas plus être arrêté dans ses détails que le processus de digestion, par exemple, ou le processus de pensée lui-même, ou le processus de respiration. Mais si l'on a des impulsions triarticulées et qu'on les laisse agir ensemble, alors il se passe ce qui est correct. Prenez un exemple. On ne peut guère lire aujourd'hui un écrivain socialiste ou social sans être étonné de ses connaissances extraordinairement riches. Les écrivains bourgeois, mais surtout les écrivains socialistes, ont rassemblé une somme énorme de toutes sortes de statistiques et d'autres matériaux historiques, jusqu'à l'époque la plus récente, afin d'étudier l'évolution nécessaire de l'humanité jusqu'à nos jours. A partir de ce qui s'est développé, ils veulent maintenant reconnaître les nécessités de la manière dont on doit, disons, socialiser. Mais dans ce processus, qui se déroule au sein de la communauté humaine, les choses se passent de manière singulière. Ils saisissent un phénomène par un bout quelconque, et il leur échappe aussitôt par l'autre bout ! Ils socialisent alors, comme il leur semble nécessaire de socialiser, en prenant à l'une des extrémités, toute l'histoire leur glisse des mains de l'autre côté.

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Bedenken Sie nur einmal, wie unendlich kompliziert das, was sich im menschlichen Organismus abspielt, ist. Denken Sie einmal, wenn Sie alles das ausdenken müßten, was in den zwei Stunden nach Ihrem Mittagsmahl geschieht! Sie haben gegessen, das Gegessene wird ver­daut: das ist ein ungeheuer komplizierter Prozeß, der in unzählige Einzelheiten zerfällt. Denken Sie einmal, Sie sollten das durchdenken: Sie könnten es natürlich durchaus nicht durchdenken! Und wenn jedermanns Verdauung davon abhinge, daß man sie durchdächte, dann könnten Sie nicht einen Tag leben; nicht einen einzigen Tag könnten Sie leben. Heute möchten sich da oder dort Komitees zusammensetzen, um die Formen zu finden, wie man sozialisiert. Nun ist aber das, was öffentliches Leben der Menschheit ist, auch ein durch und durch komplizierter Prozeß, der ebensowenig in seinen Einzelheiten abgefangen werden kann, wie der Verdauungsprozeß zum Beispiel oder der Denkprozeß selbst, oder der Atmungsprozeß in seinen Einzelheiten abgefangen werden kann. Aber wenn man die dreigliedrigen Impulse hat und zusammenwirken läßt, dann geschieht das Richtige. Nehmen Sie ein Beispiel. Man kann heute kaum einen sozialistischen oder sozialen Schriftsteller lesen, ohne daß man staunen wird über seine außerordentlich reichen Kenntnisse. Weniger die bürgerlichen, aber insbesondere die sozialistischen Schriftsteller haben eine Unsumme von allem möglichen statistischem und anderem historischem Material zusammengetragen, bis in die neueste Zeit herein, um den notwendigen Werdegang der Menschheit bis in die Gegenwart zu studieren. An dem, was sich entwickelt hat, wollen sie nun die Notwendigkeiten erkennen, wie man, sagen wir, sozialisieren soll. Aber bei diesem Prozesse, der sich innerhalb der menschlichen Gemeinschaft abspielt, da geht es eigentümlich zu. Sie packen eine Erscheinung an irgendeinem Zipfel, und sie entschlüpft ihnen sogleich am andern Zipfel! Sozialisieren sie dann, so wie es ihnen zu sozialisieren notwendig erscheint, indem sie beim einen Zipfel anfassen, entschlüpft ihnen die ganze Geschichte nach der andern Seite.

Considérons cela un peu par exemple. Prenons un seul fait : en 1910, une usine américaine de fabrication de rails de chemin de fer pouvait produire en deux jours et demi autant de rails de chemin de fer que dix ans auparavant en une semaine entière. Mais toute la semaine, les ouvriers étaient à nouveau occupés ! Pour se faire une idée de la relation entre l'entrepreneur et l'ouvrier, on peut dire que ces ouvriers produisent en une semaine le double de ce qui était produit en 1900. Bien sûr, chaque ouvrier travaille deux fois plus pour le marché ! Cela se remarque aux différents rapports des ouvriers. Ce qui est réalisé par l'ouvrier s'exprime naturellement dans la question prolétarienne. L'ouvrier sait naturellement très bien que l'entrepreneur gagne le double, plus que le double, et il en résulte des facteurs par lesquels l'ouvrier exige le double de l'entrepreneur.Mais si l'on théorise maintenant et que l'on dit : "Eh bien, on peut payer l'ouvrier, peut-être pas le double, mais on peut le payer plus, car l'entrepreneur gagne naturellement tant et tant plus", on n'a saisi la question qu'à un seul bout. A l'autre bout, elle nous glisse à nouveau des mains, car les rails deviennent d'autant moins chers. Et cette baisse du prix des rails se manifeste à nouveau dans d'autres phénomènes de la vie sociale et corrige ce qui apparaît d'un côté comme une question prolétarienne. . On peut dire que les rapports sont si compliqués dans l'organisme social que si l'on aborde une question quelconque d'un point de vue, d'autres points de vue paralysent immédiatement ce que l'on a à dire.

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Betrachten wir das einmal etwas beispielsweise. Nehmen wir nur die eine Tatsache: Im Jahre 1910 konnten von einem amerikanischen Werke, in welchem Eisenbahnschienen fabriziert werden, in zwei­einhalb Tagen ebensoviel Eisenbahnschienen hergestellt werden, als noch zehn Jahre vorher in einer ganzen Woche. Aber die ganze Woche wurden doch wiederum die Arbeiter beschäftigt ! Nun kann man sagen, um zu einer Anschauung zu kommen über das Verhältnis von Unternehmer und Arbeiter: Diese Arbeiter produzieren in der Woche das Doppelte von dem, was 1900 produziert wurde. Natürlich arbeitet jeder Arbeiter das Doppelte für den Markt! Das merkt an verschiede­nen Verhältnissen der Arbeiter. Was durch den Arbeiter zustande gebracht wird, kommt natürlich in der proletarischen Frage zum Ausdruck. Der Arbeiter weiß natürlich ganz gut, daß der Unternehmer das Doppelte, mehr als das Doppelte verdient, und es ergeben sich Faktoren, wodurch der Arbeiter vom Unternehmer das Doppelte verlangt. Aber wenn man jetzt theoretisiert und sagt: Nun ja, es kann ja dem Arbeiter, wenn auch vielleicht nicht das Doppelte, aber es kann mehr bezahlt werden, denn der Unternehmer verdient natürlich um so und so viel mehr —, so hat man die Sache erst bei dem einen Zipfel erfaßt. Bei dem andern Zipfel rutscht sie einem wieder aus der Hand, denn die Schienen werden um so und so viel billiger. Und dieses Billigerwerden der Schienen, das kommt an andern Erscheinungen des sozialen Lebens wiederum zum Vorschein und korrigiert das, was als proletarische Frage auf der einen Seite erscheint. Man kann sagen: Die Verhältnisse sind im sozialen Organismus so kompliziert, daß, wenn man eben von einem Gesichtspunkte aus irgendeine Frage in Angriff nimmt, gleich andere Gesichtspunkte das, was man zu sagen hat, paralysieren.

Prenez un autre exemple. Prenez l'économie de peuple allemande. Je vous ai expliqué dans des considérations antérieures comment les machines retirent en quelque sorte la force de travail humaine des humains. On peut tout de suite dire de l'économie de peuple allemande qu'au cours des dernières décennies - elle a connu un essor considérable -, si l'on fait même abstraction des performances des locomotives, les machines ont fourni autant de travail que soixante-dix ou quatre-vingt millions d'humains, c'est-à-dire plus que la population de l'Allemagne. Une partie seulement de la population allemande est ouvrière, d'où il résulte qu'en Allemagne, dans l'économie moderne, dans les dernières années avant la guerre, un ouvrier a fait ce que quatre ou cinq ouvriers faisaient avant l'introduction de la machine. Imaginez le bouleversement que cela représente pour la vie générale ! Mais ce qui se produit là se produit à tant de points de la vie que si vous voulez socialiser d'une manière ou d'une autre en vous référant à un point de vue, vous faites les pires choses en vous référant à d'autres points de vue. Car cette vie sociale est justement aussi compliquée que la vie d'un être organique quelconque. Et cela ne peut pas être la tâche de mettre dans une formule quelconque comment les choses doivent se passer, mais de donner à l'organisme social cette structure/cette articulation/ce membrement par lequelle il travaille de lui-même et met ainsi les choses en ordre, comme l'organisme humain met ses fonctions en ordre.Il ne peut s'agir que de cela.

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Nehmen Sie ein anderes Beispiel. Nehmen Sie die deutsche Volks­wirtschaft. Ich habe Ihnen ja in früheren Betrachtungen ausgeführt, wie die Maschinen gewissermaßen den Menschen menschliche Ar­beitskraft abnehmen. Man kann gerade von der deutschen Volkswirt­schaft sagen, daß in den letzten Jahrzehnten — sie hat ja da einen un­geheueren Aufschwung erlebt —, wenn man sogar von den Leistungen der Lokomotiven absieht, die Maschinen so viel geleistet haben, wie siebzig, achtzig Millionen Menschen leisten, das heißt mehr als die Bevölkerung Deutschlands. Von der Bevölkerung Deutschlands ist wiederum nur ein Teil Arbeiter, woraus folgt, daß in Deutschland bei der neueren Volkswirtschaft in den letzten Jahren vor dem Kriege ein Arbeiter dasjenige geleistet hat, was vier bis fünf Arbeiter vor der Einführung der Maschine geleistet haben. Denken Sie sich, welcher Umschwung das für das allgemeine Leben bedeutet ! Aber das, was da auftritt, tritt an so vielen Punkten des Lebens auf, daß, wenn Sie irgendwie sozialisieren wollen mit Bezug auf einen Gesichtspunkt, Sie die schlimmsten Dinge mit Bezug auf andere Gesichtspunkte an­richten. Denn dieses soziale Leben ist ebenso kompliziert wie das Leben irgendeines organischen Wesens. Und nicht das kann die Aufgabe sein, in irgendeine Formel zu bringen, wie die Dinge zu geschehen haben, sondern dem sozialen Organismus diejenige Gliederung zu geben, durch die er von selbst arbeitet und die Dinge so in Ordnung bringt, wie der menschliche Organismus seine Funktionen in Ordnung bringt. Darum kann es sich nur handeln.

Vous voyez donc qu'il faut appréhender la chose d'un tout autre côté. Elle doit être appréhendée du côté de la pénétration de l'essence/l'être réel de l'organisme social. C'est ce qui est plus important que tous les discours sur la communauté et la formation de communautés. Ce sera une extraordinaire école pour les pays d'Europe centrale et orientale, qui devront bientôt envisager qu'ils ne peuvent plus parler de nationalisation des moyens de production au sens habituel du terme. Pour l'instant, les gens parlent encore de ces choses selon leurs anciennes habitudes de pensée et ne pensent pas que les États ne sont plus là, qu'ils ont disparu, qu'il faut créer à leur place quelque chose de tout à fait nouveau, qui n'existe pas encore. On choisira tout d'abord des gens qui ont encore les anciennes notions en tête. Ils feront quelque chose selon ces anciennes notions, mais ce sera aussi peu un être humain que l'homoncule dans la cornue de Wagner. On verra alors qu'il n'est pas possible de procéder ainsi et il faudra se convaincre par la vie pratique que toutes les notions confuses que les dernières décennies ont fait remonter à la surface sont vraiment impossibles face aux situations pratiques auxquelles l'humanité est confrontée aujourd'hui.

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Also Sie sehen, es muß die Sache von einer ganz andern Seite auf­gefaßt werden. Sie muß von der Seite aufgefaßt werden, in das wirk­liche Wesen des sozialen Organismus wirklich einzudringen. Das ist es, was wichtiger ist als alles Reden von Gemeinschaft und Gemein­schaftsbildung. Es wird eine außerordentlich gute Schule für die mit­teleuropäischen und osteuropäischen Länder sein, daß sie bald ein­sehen müssen, wie sie nicht mehr von Verstaatlichung der Produk­tionsmittel im gewöhnlichen Sinne reden können. Vorläufig reden die Leute nach alten Denkgewohnheiten noch von diesen Dingen und bedenken nicht, daß die Staaten ja nicht mehr da sind, daß sie fort sind, daß an ihrer Stelle etwas ganz Neues geschaffen werden muß, was noch nicht da ist. Man wird zunächst einmal Leute wählen, die noch die alten Begriffe im Kopfe haben. Die werden nach diesen alten Begriffen irgend etwas tun, was aber so wenig ein Mensch sein wird, wie der Homunkulus in der Wagnerschen Retorte. Dann wird man sehen, daß es so nicht geht und wird sich erst durch das praktische Leben überzeugen müssen, daß wirklich alle die konfusen Begriffe, welche die letzten Jahrzehnte auf die Oberfläche gebracht haben, un­möglich sind gegenüber den praktischen Situationen, vor welche die Menschheit heute gestellt ist.

Cela attirera votre attention sur le fait qu'il s'agit avant tout d'examiner la réalité de telle sorte que l'on puisse en tirer la conclusion suivante : quelle forme peuvent prendre ces exigences sociales dans le présent ? J'ai attiré l'attention sur un point à maintes reprises. Les prolétaires peuvent dire aujourd'hui ce qu'ils veulent ; ce qu'un humain dit aujourd'hui est le plus souvent indifférent/égal, parce que ce qu'il dit existe dans sa conscience supérieure, tandis que ce qu'il demande, ce qui lui importe, est contenu dans sa conscience inférieure.

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Das wird Sie aufmerksam darauf machen, daß es ja vor allen Dingen sich darum handelt, erst einmal die Wirklichkeit so zu prüfen, daß man aus dieser Wirklichkeit herausbekommt: welche Gestalt können überhaupt diese sozialen Forderungen in der Gegenwart haben? Auf eines habe ich ja hier immer wieder und wiederum hingewiesen. Mö­gen die Proletarier heute sagen, was sie wollen; wag heute ein Mensch sagt, ist überhaupt zumeist gleichgültig, weil das, was er sagt, in seinem Oberbewußtsein existiert, während das, was er fordert, das, worum es ihm zu tun ist, in seinem Unterbewußtsein enthalten ist.

Aujourd'hui, on n'apprend presque pas à connaître les humains par ce qu'ils disent. On apprend beaucoup plus à les connaître par ce qui émerge de leur subconscient, par la manière dont les humains parlent, que par le contenu de ce qu'ils disent. Car le contenu de ce qu'ils disent n'est la plupart du temps que le contenu reproduit d'une époque morte ou déjà morte. Ce qui siège dans le sous-âmique/sous l'âme des humains, c'est ce qui est nouveau.


Man lernt heute die Menschen fast gar nicht durch das kennen, was sie reden. Durch das, was aus ihrem Unterbewußtsein heraufdämmert, durch die Art und Weise, wie die Menschen reden, lernt man sie viel mehr kennen als durch den Inhalt dessen, was sie reden. Denn der Inhalt dessen, was sie reden, ist zumeist nur der fortgepflanzte Inhalt einer absterbenden oder schon abgestorbenen Zeit. Das, was in dem Unterseelischen der Menschen sitzt, das ist dasjenige, was neu ist.

Et c'est ainsi que nous voyons la population prolétarienne répandre partout des concepts catégoriques, des mots qui lui ont été inculqués par le marxisme ou par d'autres sources. Et en vérité, parmi les impulsions - que n'y a-t-il pas parmi les impulsions ! -, c'est avant tout l'impulsion de ne plus laisser la force de travail humaine être une marchandise. Si l'on demande aujourd'hui au prolétaire moderne : Qu'est-ce que tu veux au juste ? - il répond : je veux la nationalisation ou la socialisation des moyens de production, je veux la socialisation et ainsi de suite. - Si, parmi les différents points que l'on peut connaître sous leur forme réelle, il mettait particulièrement l'accent sur le point suivant : je veux que ma force de travail ne soit plus une marchandise, mais quelque chose de tout à fait différent, alors il dirait la vérité.

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Und so sehen wir denn, daß die proletarische Bevölkerung überall hinstreut kategorische Begriffe, Worte, die ihr eingetrichtert sind aus dem Marxismus oder aus sonstigen Quellen. Und in Wahrheit ist unter den Impulsen — was ist nicht alles unter den Impulsen! —, vor allen Dingen der Impuls, die menschliche Arbeitskraft nicht mehr Ware sein zu lassen. Fragt man heute den modernen Proletarier : Was willst du eigentlich? — antwortet er: Ich will Verstaatlichung oder Ver­gesellschaftung der Produktionsmittel, ich will Sozialisierung und so weiter. — Würde er unter den verschiedenen Punkten, die man ja alle in ihrer wahren Gestalt kennenlernen kann, besonders Gewicht legen auf den Punkt: Ich will, daß meine Arbeitskraft fernerhin nicht Ware sei, sondern etwas ganz anderes —, dann würde er die Wahrheit sagen.

Ainsi, dans cette pensée moderne, le plus ancien est mélangé à ce qui est inconsciemment contenu dans l'âme humaine comme la plus nouvelle, la plus moderne des exigences. Et les humains n'en sont pas conscients. C'est pourquoi nous voyons surgir une exigence qui est donc vraiment devenue sans objet pour une grande partie du monde cultivé : l'exigence de remplacer les anciennes communautés par des entreprises privées. Il est en fait grotesque pour les États qui ont disparu que l'État doive maintenant devenir entrepreneur à la place des entrepreneurs privés. Celui qui n'est plus là doit devenir l'entrepreneur ! Pourtant, les gens pataugent à cette question. On voit donc à quel point cette pensée et cette sensibilité modernes ont abouti à une impasse. Et c'est tout de suite de la question de savoir dans quelle mesure l'État ou toute autre communauté existante peut ou ne peut pas se substituer directement à l'entreprise privée, sur cette question sera parlé plus précisément demain.

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So ist in diesem modernen Denken das Allerallerälteste untermischt mit demjenigen, was unbewußt als die neueste, als die modernste Forderung in den Menschenseelen enthalten ist. Und dessen sind sich die Menschen wiederum nicht bewußt. Daher sehen wir eine Forde­rung auftreten, die also wirklich schon für einen großen Teil der ge­bildeten Welt gegenstandslos geworden ist: die Forderung, die alten Gemeinschaften an die Stelle der Privatunternehmer zu setzen. Es ist eigentlich grotesk für diejenigen Staaten, die verschwunden sind, daß der Staat nun Unternehmer werden soll an Stelle der Privatunterneh­mer. Einer, der gar nicht mehr da ist, soll der Unternehmer werden! Dennoch pfuschen die Leute an dieser Frage herum. Daran sieht man eben, wie in eine Sackgasse hineingemündet ist dieses moderne Den­ken und Empfinden. Und gerade darüber, inwiefern der Staat oder irgendeine bestehende Gemeinschaft direkt an die Stelle des Privat­unternehmens treten kann oder nicht treten kann, über diese Frage wollen wir dann morgen noch genauer sprechen.

 Français seulement



DIXIÈME CONFÉRENCE - Dornach, le 31 janvier 1919

Quelle forme peuvent prendre les revendications sociales dans le présent ?

Quelle forme peuvent avoir les revendications sociales dans le présent ? Ordre économique des XVIe et XVIIe siècles : corporations, guildes, etc. Dislocation de ces liens avec l'épanouissement/le déploiement de l'âme de conscience. Développement de l'individualisme économique par la manière de production capitaliste. Situation actuelle à l'Ouest : impulsions démocratiques bourgeoises sans compréhension pour le mouvement prolétarien ; au centre et à l'Est : structures étatiques en ruine, économie détruite. Les "programmes d'Erfurt" de la social-démocratie : transposition des conceptions de science de la nature sur l'organisme social. Karl Kautsky. Jaffé . Les prestations des machines en rapport au travail humain.


01
On peut dire qu'une grave tragédie pèse sur l'humanité actuelle. Cela vous apparaîtra clairement dans le contenu des diverses considérations que nous avons charruées ces derniers temps. Ces considérations ont porté en grande partie sur différents points de vue qui entrent en ligne de compte dans le développement du problème social, de l'énigme sociale de notre époque. Et c'est tout de suite par rapport à cette énigme sociale que nous pouvons dire qu'une certaine tragédie sérieuse pèse sur l'humanité actuelle. Nous voyons comment la question sociale, qui a été jusqu'à présent plus ou moins considérée comme une question théorique par de nombreuses personnes, en particulier par ce qu'on appelle l'intelligentsia, prend une forme pratique vraiment très significative à travers de vastes territoires du monde civilisé. Et ce qui est déjà tragique par rapport à cette affaire, c'est que c'est précisément là où l'énigme sociale apparaît directement à la surface de l'être-là dans la vie pratique que les humains, on peut le dire, de toutes les professions et de toutes les classes sociales, sont extraordinairement mal préparés à la situation sociale du présent. Si les humains se trouvent maintenant placés dans le monde de telle sorte qu'ils se voient obligés, en de nombreux endroits, non seulement de tenir des discours sur la question sociale, comme c'était le cas auparavant, mais de juger de ceci ou de cela en ce qui concerne l'organisation sociale - il est facile de voir dans les conditions actuelles que cela doit se produire -, alors les humains ne trouvent pas la possibilité d'acquérir des points de départ pour de tels jugements. Ils ne trouvent pas la possibilité de développer la pensée juste pour de tels jugements, qui sont devenus aujourd'hui d'une brûlante nécessité. Nous voyons bien qu'au cours des derniers siècles, les dirigeants de la bourgeoisie ont adopté, pour l'usage quotidien, mais aussi pour l'usage hebdomadaire et annuel de leur pensée, certaines formes de pensée qui, même si ce n'est pas toujours le cas, sont issues de la pensée de science de la nature des temps modernes. Donc des humains qui absolument pensent actuellement, même s'ils ne pensent pas du tout aux sciences de la nature, pensent en fait selon la science de la nature ; ils pensent ainsi que c'est bon, dans la science de la nature, ainsi que celle-ci s'est formée actuellement. Et avec ce penser on n'avance aussi pas d'un véritable pas plus loin dans les affaires sociales. Mais les gens ne veulent le plus souvent pas encore se l'avouer aujourd'hui. Ils aimeraient attribuer toute la confusion qui s'est installée à toutes sortes d'autres choses. Ils aimeraient ne pas encore jeter un coup d'oeil sur ce qu'ils devraient en fait se dire : nous sommes devant à un chaos social en rapport à une grande partie du monde civilisé ; nous devons avoir un jugement, mais nous n'avons pas vraiment de points de repère pour ce jugement dans les habitudes de pensée que nous avons charuées jusqu'à présent.
02
On doit, quand on veut pousser devant les yeux toute la gravité tragique du fait ainsi évoqué, se rendre clair ce qui suit. On doit se rendre remarquable comment, depuis le 16e et le 17e siècle, s'est lentement préparé ce qui a éclaté aujourd'hui, et comment, depuis le 16e et le 17e siècle, l'humanité dirigeante n'a rien fait pour se faire une idée réelle de ce qui est nécessaire. Les ordres économiques qui ont été brisés depuis les 16e et 17e siècles ne sont justement plus là aujourd'hui. Ils ont été remplacés, au fond, par une sorte de chaos économique, ou mieux dit, d'anarchie économique, jusqu'au milieu du 19e siècle. Depuis le milieu du 19e siècle, l'humanité s'efforça à nouveau à un tel façonnement des collectivités sociales par lequel on devrait sortir de l'anarchie économique. Mais elle y aspirait avec des moyens insuffisants. Considérons cette situation des choses une fois d'un peu plus près, toutefois seulement d'un peu plus près exactement.
03
Si nous regardons en arrière, avant le 16e ou le 17e siècle, nous voyons que l'humanité était économiquement membrée/articulée en associations professionnelles plus ou moins solides, dont la structure interne est aujourd'hui encore peu connue des gens, mais elles étaient structurées et organisées de telle sorte qu'elles pouvaient, dans une certaine relation, offrir une sorte de satisfaction à la vie de l'humanité de l'époque. C'était avant toute chose dans les organisations professionnelles qui existaient sous forme de corporations, de guildes et ainsi de suite, que l'individu avait la possibilité d'être intéressé de tout son être à son organisation professionnelle. On pourrait dire qu'il était intéressé avec toutes ses aspirations. Celui qui appartenait à une organisation professionnelle en tant qu'apprenti pouvait espérer devenir un jour compagnon, voire maître. Il pouvait espérer gravir les échelons sociaux. Et même dans une autre direction, en ce qui concerne la régulation de la production et de la consommation, ces organisations ont été plus ou moins utiles à certaines périodes de l'évolution de l'humanité.
04
C'est alors que monta l'époque moderne. Nous savons, grâce à nos considérations spirituelles-scientifiques, comment ce temps récent est en fait d'après son être/essence intérieure. L'humain veut se placer consciemment au sommet de sa propre personnalité. Il veut développer l'âme de conscience. C'est quand même, quand aussi masqué par les différentes conditions/rapports, l'impulsion intérieure de ce qui lutte, de ce qui se développe dans le temps récent. Les anciennes associations professionnelles, qui étaient nées d'aspirations humaines tout à fait différentes, n'étaient plus adaptées à cette aspiration à développer l'élément personnel, individuel, de l'être humain. Nous voyons donc comment, à partir du 16e et du 17e siècle, un certain individualisme se développe aussi dans le domaine de la vie de l'économie, comment les anciennes associations, les anciennes communautés sociales sont détruites. Nous voyons certains phénomènes de transition lors du passage à cette désintégration ; nous voyons comment, précisément aux 15e et 16e siècles, se forme temporairement ce que l'on pourrait appeler la monopolisation de différentes branches de production. Mais nous voyons ensuite comment, sous l'influence de l'individualisme économique, se développe une sorte de mouvement anti-monopole qui dure en fait jusqu'au milieu du 19e siècle, et qui a ensuite conduit à la récente manière de production capitaliste. Cette nouvelle manière de production capitaliste tient compte, d'une certaine manière, de l'individualisme. Les anciennes communautés professionnelles ont éclaté, l'initiative économique est passée aux humains individuels, aux capitalistes qui sont devenus des entrepreneurs et dont le courage de prendre des risques a déterminé si maintenant la vie économique a prospéré ou non. À côté, l'être technique moderne s'est développé et a complètement transformé toute la vie économique, créant en fait d'abord la classe prolétaire moderne. Et la conséquence en fut que le capitalisme se développa d'un côté, et le prolétariat de l'autre, et qu'en raison de la vie au jour le jour/de la main à la bouche, par l'inattention et le manque d'intérêt des humains dirigeants pour la vie économique, il y eut finalement une incompréhension complète entre les capitalistes dirigeants et leurs partisans/annexes et la population prolétarienne laborieuse. Les grandes différences qui existent à travers le monde, précisément en ce qui concerne la situation sociale de l'humanité - nous les avons examinées -, sont ignorées par une grande partie de ceux qui veulent aujourd'hui s'attaquer au problème social d'une manière ou d'une autre. Il faut garder à l'esprit que les États occidentaux d'Europe, avec leur annexe américaine, se sont tournés au cours des dernières années vers ce que l'on peut appeler la démocratie bourgeoise. Cette démocratie bourgeoise compte sur certains idéaux de liberté et d'égalité, qu'elle transfère ensuite à la vie économique. Mais cette démocratie bourgeoise est restée jusqu'à un certain point arriérée, arriérée dans la mesure où elle applique les principes, les principes, en quelque sorte les points du programme de la bourgeoisie, tels qu'ils se sont formés avant l'ère moderne des machines proprement dite. Nous voyons donc que dans les pays occidentaux, cette démocratie bourgeoise se développe, se donne un corps, une certaine forme sociale, mais qu'elle est peu à peu influencée par ce qui est le produit de l'âge moderne des machines, influencée par le prolétariat. Or, dans ces pays occidentaux, on ne compte pas encore de manière radicale avec la population prolétarienne.
05
Nous voyons alors comment, en Europe centrale, l'évolution récente a montré de manière terriblement claire où nous allons. Quelle était donc la nature fondamentale de ces États moyens ? Oui, la nature fondamentale de ces États moyens était que la structure étatique était ancestrale. Les concepts selon lesquels les structures étatiques se sont formées en Europe centrale, et jusqu'en Russie, étaient au fond des concepts ancestraux. On les avait conservés de telle sorte - qu'ils soient monarchiques ou non, cela n'entre pas en ligne de compte - que l'on a développé les collectivités pour en faire des structures étatiques dites modernes. Ces structures étatiques modernes d'Europe centrale et jusqu'en Russie sont en fait des vestiges de la conception et de la sensibilité médiévales. Elles sont aussi conçues de telle sorte que leur structure correspond à du moyenâgeux. Mais la vie ne se plie pas à de tels concepts. Dans les territoires où de telles collectivités se sont formées, l'économie, le corps économique est né d'une nécessité bien plus forte que celle qui s'était transplantée depuis le Moyen-Âge. Et ce corps économique a ses propres lois, il exige ses propres lois.
06
Maintenant entra de part en part le générateur de maladie que les exigences de la moderne vie de l'économie se sont tournées vers les anciennes structures étatiques et l'on a cru pouvoir faire pénétrer cette vie de l'économie dans les anciennes structures d'état. D'une certaine manière, ce qui était ou est un élément tout à fait nouveau, la vie de l'économie, devait être inséré dans le corps de l'État, qui a grandi à partir de conditions tout à fait différentes. C'est alors que s'est produite la catastrophe moderne, la terrible catastrophe de ces dernières années. Et au sein de cette catastrophe, il s'est avéré - car cela fait partie de la compréhension du déroulement de cette catastrophe, ce que je vais dire maintenant - qu'il est impossible d'unifier la vie de l'économie moderne avec les anciens concepts d'État. Il s'avère maintenant, après que cette catastrophe ait pris un caractère de crise au cours des derniers mois, que ces structures étatiques d'Europe centrale sont maintenant balayées. Les structures étatiques ont disparu, le corps social économique aussi, et il ne peut plus y avoir par la suite - comme tout un chacun pourrait le comprendre aujourd'hui - de couplage des nouvelles exigences économiques avec les anciennes corporations d'État, parce que ces anciennes corporations d'État, au lieu de se moderniser dans le sens de la vie moderne, se sont laissés balayer.
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On se tient là devant une perspective singulière. Dans les États occidentaux, le mouvement qui doit s'étendre à toute l'humanité moderne est provisoirement arrêté. Il ne peut être arrêté que tant que les anciennes impulsions démocratiques bourgeoises, qui ne tiennent pas encore compte de la vie de l'économie moderne, sont si fortes qu'elles peuvent étouffer la vie prolétarienne. Dès l'instant où cette vie prolétarienne ne pourra plus être réprimée dans les États occidentaux, l'humanité myope de ces États occidentaux devra aussi envisager qu'elle joue aujourd'hui à un jeu de hasard avec la vie. Les humains ne veulent absolument pas s'entendre dire cela en temps voulu. Mais pour les pays d'Europe centrale et orientale, l'étincelle est déjà tombée dans le baril de poudre. Ce n'est qu'un anachronisme si, par pure paresse de pensée, on y parle encore de concepts qui n'existent plus, qui ne sont plus là. Au lieu de prendre conscience qu'il faut vraiment s'adresser à de nouveaux concepts, on continue dans certains cercles à parler de la Russie, de l'Allemagne, voire de l'Autriche, qui n'existe même plus extérieurement. Certains parlent encore ainsi, alors que dans ces domaines, il apparaît déjà clairement que ce qui a été transmis de longue date devrait tout simplement être abandonné, y compris dans les formes de pensée. Cela, les humains veulent si difficilement le comprendre qu'ils ne devraient pas seulement porter des jugements sur ce qui leur heurte le bout du nez immediatement - car ces jugement ne seront jamais pertinents-, mais qu'ils ont à transformer leur apprendre avec leur penser. Cela les humains du présent veulent bien correctement difficilement le comprendre.
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Maintenant, cette volonté de ne pas comprendre la nécessité de réapprendre/retourner l'appris, cela repose principalement sur ce que les humains sont convaincus comme des rocs que la façon de penser comme elle s'est développée au cours des derniers siècles et comme elle convient si traordinairement bien aux professions scientifiques, est absolument inappropriée à la résolution de la question sociale. Cela les humains ne veulent pas le comprendre. Ils ne veulent pas comprendre qu'ils ont développé une certaine pensée et que le monde extérieur a développé une certaine vie qui exige une toute autre pensée que celle qu'ils ont eux-mêmes développée. C'est ce que les humains ont du mal à comprendre, bien que les faits qui entrent en considération parlent un langage extraordinairement significatif.
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J'aimerais attirer l'attention sur un fait qui dans un sens éminent, s'il était correctement pris en compte, serait instructif. Les personnes qui s'intéressaient de manière plus impartiale au développement de la vie moderne ont pu, d'une certaine manière, vivre une sorte de surprise théorique au début des années quatre-vingt-dix du siècle dernier, lorsque la social-démocratie allemande, qui a toujours été la tendance la plus avancée de la social-démocratie, est passée de son idéal antérieur à l'idéal de ce que l'on appelle le "programme d'Erfurt" - élaboré au début des années quatre-vingt-dix lors des jours du congrès du parti à Erfurt. Dans ces idéaux antérieurs, si je peux utiliser cette expression pour désigner simplement certains objectifs de propagande, il y a encore quelque chose, aimerais-je dire, du penser non de science de la nature. Avec le programme d'Erfurt, le mouvement ouvrier moderne débouche entièrement sur la superstition à l'égard de la pensée de science de la nature. A partir de là, on veut en fait d'abord à maîtriser toute la question sociale à l'intérieur du prolétariat de telle sorte que l'on n'utilise pour cette maîtrise que de la pensée formée selon la science de la nature. On peut dire que tout ce qui constituait les idéaux sociaux-démocrates des ouvriers avant le programme d'Erfurt se résumait à deux points du programme, à deux idéaux. Ces deux points étaient, premièrement, l'abolition du système du travail salarié et, deuxièmement, l'élimination de toutes les inégalités sociopolitiques. Ainsi, vous avez ces deux points de programme reposant à la base, j'aimerais dire, encore un penser beaucoup plus général/universel qui fait souche de jugements de l'humanité, qui était à mesure de sentiment, instinctif et devenu conscient dans les derniers siècles, et qui compte fondamentalement sur l'humain comme le centre des aspirations sociales. On veut donc abolir le travail salarié, le système du travail salarié. Cela signifie que l'on veut donner à l'humain une existence/un être-là digne de l'humain - cela n'a jamais été clair dans les esprits, ce que nous présentons maintenant clairement à partir de la science de l'esprit - en n'assimilant plus le travail d'un humain à une chose qui est vendue comme marchandise, en ne traitant pas la force de travail comme une marchandise. On veut abolir le système du travail salarié et on veut mettre en place un autre système qui n'oblige plus l'humain à vendre son travail personnel. C'est donc quelque chose qui compte encore avec l'humain en général/l'universellement humain . Il en va de même pour l'élimination/la mise de côté de l'inégalité sociale et politique.
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Cette idée fondamentale de l'idéal socialiste d'autrefois a été abandonnée au début des années 90 du siècle dernier avec le programme d'Erfurt. Et là, deux autres points sont devenus les objectifs. Ces deux autres points sont, premièrement, la transformation de la propriété privée capitaliste des moyens de production en propriété sociale/sociétale, c'est-à-dire la socialisation des moyens de production. Les machines, le foncier et ainsi de suite, doivent passer de la propriété privée à la propriété sociale/sociétale. C'était le premier point. Le deuxième point était la transformation de la production marchande en production socialiste, réalisée par et pour le corps social/sociétal. Ces deux points du programme sont, dans la forme de pensée qui y prévaut, tout à fait adaptés à la pensée purement de science de la nature des temps modernes. Il n'est plus parlé de ce que l'humain doive acquérir ou conquérir quoi que ce soit. Il n'est pas parlé d'abolir le système du travail salarié. Il n'est pas question d'une quelconque suppression/mise de côté de l'inégalité sociale ou politique, mais il est parlé d'un processus, vu de l'humain, entièrement extérieur, qui doit s'accomplir, de quelque chose qui doit s'accomplir selon le processus de la cause et de l'effet, comme se montrent les phénomènes naturels eux-même dans leur déroulement, dominée par la cause et l'effet. Il devrait simplement, tout à fait égal, ce que l'humain subit par cela comme transformation, être transformé la propriété privée des moyens de production en propriété commune des moyens de production. Et l'ordre économique ne doit plus être celui de la production de marchandises, mais celui de la production socialiste : la communauté elle-même doit produire, et ce qui est produit doit aussi être là pour la communauté. La production de marchandises, c'est-à-dire la production que l'individu promeut par son initiative privée et qui est ensuite livrée sur le marché pour y être à son tour achetée par les autres, se distingue de la production socialiste par le fait que la production socialiste applique en quelque sorte à l'ensemble de la communauté le principe de l'autoproduction, où celui qui produit quelque chose le consomme à son tour. La production de marchandises compte avec l'humain individuel. L'un des individus produit quelque chose, le met sur le marché ; l'autre individu le retire du marché en l'achetant. La production socialiste revient à nouveau à la production primaire/originelle, où l'individu produit lui-même ce qu'il consomme - du moins les gens s'imaginent que cela a existé autrefois -, mais maintenant ce n'est pas l'individu qui doit le faire, mais la communauté. Le marché cesse, c'est une communauté quelconque qui produit ce qui est à produire. Le produit ne devient pas une marchandise, mais c'est reparti sur ceux qui appartiennent à la communauté ; ceux qui le fabrique, ils le consomme aussi.
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Il s'agit donc de transposer les concepts de pure science de la nature à l'organisme social. Aujourd'hui, les gens n'aiment pas du tout s'engager dans des différences comme celles qui apparaissent dans le programme socialiste avant le congrès d'Erfurt et dans le programme socialiste après le congrès d'Erfurt, parce que les gens n'aiment pas du tout penser aujourd'hui, bien qu'ils s'imaginent tellement de choses sur leur pensée.
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Mais une autre misère s'y ajoute. Cette misère, nous pouvons l'étudier en particulier si nous considérons, je dirais, l'un des écrivains classiques qui ont œuvré à l'intérieur de l'énigme sociale, lorsque celle-ci était encore une question plus théorique, par exemple Karl Kautsky. Kautsky dit dans un de ses écrits, en essayant de démontrer que l'ordre économique capitaliste doit passer à l'ordre socialiste, que lors de cette transition, la production de marchandises en tant que telle doit cesser et qu'elle doit être remplacée par l'autoconsommation/la consommation propre, de sorte que le consommateur soit en même temps le producteur, c'est-à-dire une communauté. Mais il soulève en même temps la question : Quelle peut être cette communauté ? Et là, il donne la réponse : ce ne peut être naturellement que l'État moderne. - Cela signifie qu'il donne la réponse qu'il n'aurait en tout cas pas dû donner. Il n'a pas compris, et les gens de sa sorte ne le comprennent pas encore aujourd'hui, que l'État qu'ils appellent l'État moderne n'était pas du tout une entité moderne. Les États qui ont été balayés en Europe centrale et orientale n'étaient pas des entités modernes, mais ils existaient depuis toujours dans des conditions tout à fait différentes de celles de la vie économique moderne, et il n'y avait tout simplement pas de lien - comme ces gens le pensaient - entre la vie économique moderne et ces entités étatiques. C'est pourquoi nous voyons que ces structures étatiques ont été balayées. Il ne restera rien qui ne soit une question dans tous les domaines de la vie pratique ; il ne restera que des questions. Et pour répondre à ces questions, qui ne sont pas théoriques, mais qui sont des faits, il faudra justement une pensée entièrement nouvelle. Comme je vous l'ai montré dans les réflexions que nous avons charruées ces dernières semaines, cette nouvelle pensée règne donc en ce que l'on envisagera qu'on devrait étudier les lois fondamentales de l'organisation de l'humanité comme on étudie spirituellement-scientifiquement les lois fondamentales de l'organisation individuelle de l'humain.
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Si nous étudions les lois fondamentales de l'organisation humaine individuelle, vous savez que nous arrivons à la triade du système sensoriel-nerveux, du système rythmique et du système métabolique. Et ce n'est qu'en comprenant l'interdépendance de ces trois systèmes dans l'organisme que l'on peut comprendre ce qu'est l'humain dans le temps. Dans le domaine de la vie extérieure, cela correspond à la compréhension des trois éléments de l'organisme social, qui doit se décomposer en un système spirituel, en un système économique et - si nous pouvons nous exprimer ainsi - en un système de droit, dans lesquels seulement le système de droit extérieur, le système de droit politique est contenu, mais dont est exclu le droit privé ou le droit pénal.
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Tout de suite ainsi que la science de la nature moderne ne veut rien savoir de cette triarticulation de l'humain et met tout ce qui est en l'humain dans le même sac/en une même prestation, ainsi la pensée sociale moderne ne veut rien savoir de cette triarticulation du corps social. Et c'est parce qu'elle ne veut rien savoir de cette triarticulation/ce trimembrement du corps social qu'elle se trouve et se trouvera si désemparée tant qu'elle ne voudra rien savoir de ce qui doit se passer face aux grandes exigences pratiques que chaque jour apporte aujourd'hui. Une régénération de la pensée est justement nécessaire. Il est nécessaire de reconnaître qu'avec les concepts modernes de science de la nature, qui rendent de grands services dans un certain domaine, on ne peut pas faire un seul pas en avant dans le domaine de la vie sociale.
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Et c'est ainsi que nous voyons apparaître des phénomènes tout à fait étranges. On peut dire que ce n'est vraiment plus un phénomène extraordinaire que les gens commencent à penser plus ou moins socialement, et ce n'était pas non plus un phénomène extraordinaire que certains humains pensaient socialement avant la terrible catastrophe de ces dernières années, qui montre justement en partie l'énigme sociale dans sa forme originelle. Mais nous constatons alors, précisément lorsque nous observons les principaux professeurs d'économie de peuple dans leurs conceptions, dans leurs idées principales, à quel point ces gens sont en fait désemparées face aux phénomènes. Je vais vous lire, par exemple, une définition qu'un professeur d'économie politique/de peuple respecté dans certains cercles, Jaffé, a donnée de ce qu'il considère comme l'état idéal souhaitable d'un organisme social. Jaffé décrit d'une manière qui correspond tout à fait aux notions auxquelles l'humanité moderne est parvenue dans ce domaine, ce qu'il croit devoir décrire, et il résume ensuite comment il pense que l'état social doit correspondre aux exigences de l'humanité moderne, aux exigences du développement industriel moderne et des autres développements. Regardez cette définition, que je qualifierais de fondamentale, qui n'est vraiment pas l'un des produits les plus insignifiants de la pensée économique moderne. Je veux donc lire très lentement ce que Jaffé indique comme étant l'état idéal de l'organisme social qui doit venir. Il s'agit de ce que "l'état/le contexte de l'organisation économique dans lequel tous les membres du peuple sont soudés en une unité organique, chacun étant placé à sa place de membre serviteur d'une communauté qui, en fin de compte, le sert lui-même, qui lui assure non seulement extérieurement une existence digne de l'humain, mais qui confère aussi à son travail la dernière dignité, parce qu'il ne poursuit pas des buts individuels, mais est au service de la collectivité".
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Je crois qu'une grande partie de ces humains qui développent leur pensée dans le sens des habitudes de pensée du présent trouvent cette définition extrêmement pertinente et spirituelle, qu'elles diront même qu'elle est tout ce qu'il y a de plus souhaitable. On devrait aspirer à un état d'organisation économique dans lequel chaque individu est correctement intégré, placé à sa place, accomplissant son travail qui lui assure non seulement une existence digne de l'humain, mais qui le sert aussi en ce qu'il fournit lui-même par ce travail le service correspondant à la communauté. Avoir obtenu une telle définition donnera à certains, qui croient aujourd'hui pouvoir penser correctement, l'impression suivante : Mon Dieu, comme je suis intelligent, car j'ai enfin trouvé comment cela doit être, comment la chose doit être en réalité ! - Et pourtant : "La pauvreté vient de la pauvreté ! "C'est aussi une définition du travail, et ces définitions ne se distinguent absolument pas de la définition selon laquelle la pauvreté vient de la pauvreté. Car cette définition est telle qu'elle est en fait tout aussi bien adaptée à l'organisation sociale actuelle que nous avons, ou du moins que nous avons eue jusqu'à la guerre, ou que certains États, comme l'Allemagne, ont eue pendant la guerre. Mais on peut aussi dire qu'aucun État du présent ne correspond à cette définition. Une telle définition est l'image type du non-dit le plus abstrait. Et c'est ainsi que l'on peut voir aujourd'hui les gens déployer leur intelligence sur des systèmes qui, en fin de compte, ne s'approchent même pas de la réalité avec ce qu'ils produisent comme définitions intelligentes. Car prenons cette définition de Jaffe. Il veut décrire un état économique idéal pour l'avenir. Il s'agit d'un état d'organisation économique dans lequel tous les membres du peuple sont soudés en une unité organique. C'est vraiment le cas aussitôt qu'il y a un État, même le plus mauvais ! Tous les membres du peuple sont malgré tout liés d'une manière ou d'une autre en une unité organique. Si l'humain a répandu la lèpre sur tous ses membres, tous les membres sont aussi atteints de la lèpre, ils sont soudés en une unité organique ! Vous pouvez en effet rencontrer/atteindre un corps lépreux et un corps sain avec exactement la même définition, si seulement vous gardez cette définition générale de manière appropriée. Tant que vous vous en restez à la théorie, personne ne le remarque. Mais si la situation est telle que maintenant, que la maladie est déclarée et devrait être guérie, là s'avèrent les concepts qu'alors les gens ont, le patrimoine/la capacité de jugement, qu'alors les gens ont, justement comme absolument inapproprié.
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Alors, plus loin, il dit "... où chacun est placé à sa place comme membre serviteur d'une communauté...". Eh bien, c'est vraiment ce qui s'est passé pour la plupart des humains, par exemple à l'intérieur de l'Empire allemand, à l'exception de quelques personnes qui ne voulaient absolument rien avoir à faire avec un État, à savoir que chacun est un membre serviteur dans un ensemble, n'est-ce pas ? Au moins, il dépose son bulletin de vote. "Membre serviteur d'une communauté qui finalement le sert lui-même", c'est vrai aussi, c'est vrai pour la pire des structures étatiques. "Qui ne lui assure pas pas seulement une existence/un être-là extérieurement", quelque chose ressort un peu, mais cela reste une phrase, un appendice, car c'est une phrase prononcée en dessous du reste de la phraséologie. Pour "mais donne aussi à son travail la dignité ultime", tout dépend de ce que l'on entend par cette dignité. "Parce qu'il ne poursuit pas des objectifs individuels, mais est un service pour la collectivité", cela peut être le cas même dans le pire des États !
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Une définition intelligente d'un professeur d'économie de peuple réputé n'est rien d'autre que : la pauvreté vient de la pauvreté. - Une grande partie de l'humanité souffre aujourd'hui pratiquement de cette caractéristique de l'abstraction sans essence. C'est à peine si les gens se rendent compte de ce qui se tisse et s'occidentalise comme réalité derrière les apparences. Que l'on songe seulement à quel point les humains sont loin d'envisager, ne serait-ce que dans la pratique, quelque chose comme la triarticulation, que nous citons ici comme l'essentiel fondamental ! Les humains s'imaginent encore aujourd'hui qu'ils pourraient trouver une formule quelconque qui permettrait, disons par exemple - c'est devenu un mot-clé - de "socialiser". Oui, ce n'est pas beaucoup mieux, même si la comparaison est un peu boiteuse, que si quelqu'un devait trouver une science par laquelle on peut digérer. L'organisme humain doit digérer dans sa vie réelle. Pour cela, il doit être divisé en trois dans sa vie réelle ; alors, il entretiendra en réalité la fonction vitale de manière adéquate grâce à la bonne coopération des trois membres. Si vous structurez réellement la communauté selon la triplicité/triade, vous n'avez pas besoin d'une formule de socialisation, alors ce qui veut se socialiser se socialisera de soi-même.
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Pensez seulement une fois à la complexité infinie de ce qui se passe dans l'organisme humain. Pensez donc, si vous deviez imaginer tout ce qui se passe dans les deux heures qui suivent votre repas de midi ! Vous avez mangé, ce que vous avez mangé est digéré : c'est un processus extrêmement compliqué, qui se décompose en d'innombrables détails. Pensez donc que vous devriez y réfléchir : vous ne pourriez évidemment pas y réfléchir du tout ! Et si la digestion de tout le monde dépendait du fait qu'on y réfléchisse, vous ne pourriez pas vivre un seul jour ; vous ne pourriez pas vivre un seul jour. Aujourd'hui, ici ou là, des comités veulent se réunir pour trouver les formes de socialisation. Or, ce qui est la vie publique de l'humanité est aussi un processus très compliqué, qui ne peut pas plus être arrêté dans ses détails que le processus de digestion, par exemple, ou le processus de pensée lui-même, ou le processus de respiration. Mais si l'on a des impulsions triarticulées et qu'on les laisse agir ensemble, alors il se passe ce qui est correct. Prenez un exemple. On ne peut guère lire aujourd'hui un écrivain socialiste ou social sans être étonné de ses connaissances extraordinairement riches. Les écrivains bourgeois, mais surtout les écrivains socialistes, ont rassemblé une somme énorme de toutes sortes de statistiques et d'autres matériaux historiques, jusqu'à l'époque la plus récente, afin d'étudier l'évolution nécessaire de l'humanité jusqu'à nos jours. A partir de ce qui s'est développé, ils veulent maintenant reconnaître les nécessités de la manière dont on doit, disons, socialiser. Mais dans ce processus, qui se déroule au sein de la communauté humaine, les choses se passent de manière singulière. Ils saisissent un phénomène par un bout quelconque, et il leur échappe aussitôt par l'autre bout ! Ils socialisent alors, comme il leur semble nécessaire de socialiser, en prenant à l'une des extrémités, toute l'histoire leur glisse des mains de l'autre côté.
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Considérons cela un peu par exemple. Prenons un seul fait : en 1910, une usine américaine de fabrication de rails de chemin de fer pouvait produire en deux jours et demi autant de rails de chemin de fer que dix ans auparavant en une semaine entière. Mais toute la semaine, les ouvriers étaient à nouveau occupés ! Pour se faire une idée de la relation entre l'entrepreneur et l'ouvrier, on peut dire que ces ouvriers produisent en une semaine le double de ce qui était produit en 1900. Bien sûr, chaque ouvrier travaille deux fois plus pour le marché ! Cela se remarque aux différents rapports des ouvriers. Ce qui est réalisé par l'ouvrier s'exprime naturellement dans la question prolétarienne. L'ouvrier sait naturellement très bien que l'entrepreneur gagne le double, plus que le double, et il en résulte des facteurs par lesquels l'ouvrier exige le double de l'entrepreneur.Mais si l'on théorise maintenant et que l'on dit : "Eh bien, on peut payer l'ouvrier, peut-être pas le double, mais on peut le payer plus, car l'entrepreneur gagne naturellement tant et tant plus", on n'a saisi la question qu'à un seul bout. A l'autre bout, elle nous glisse à nouveau des mains, car les rails deviennent d'autant moins chers. Et cette baisse du prix des rails se manifeste à nouveau dans d'autres phénomènes de la vie sociale et corrige ce qui apparaît d'un côté comme une question prolétarienne. . On peut dire que les rapports sont si compliqués dans l'organisme social que si l'on aborde une question quelconque d'un point de vue, d'autres points de vue paralysent immédiatement ce que l'on a à dire.
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Prenez un autre exemple. Prenez l'économie de peuple allemande. Je vous ai expliqué dans des considérations antérieures comment les machines retirent en quelque sorte la force de travail humaine des humains. On peut tout de suite dire de l'économie de peuple allemande qu'au cours des dernières décennies - elle a connu un essor considérable -, si l'on fait même abstraction des performances des locomotives, les machines ont fourni autant de travail que soixante-dix ou quatre-vingt millions d'humains, c'est-à-dire plus que la population de l'Allemagne. Une partie seulement de la population allemande est ouvrière, d'où il résulte qu'en Allemagne, dans l'économie moderne, dans les dernières années avant la guerre, un ouvrier a fait ce que quatre ou cinq ouvriers faisaient avant l'introduction de la machine. Imaginez le bouleversement que cela représente pour la vie générale ! Mais ce qui se produit là se produit à tant de points de la vie que si vous voulez socialiser d'une manière ou d'une autre en vous référant à un point de vue, vous faites les pires choses en vous référant à d'autres points de vue. Car cette vie sociale est justement aussi compliquée que la vie d'un être organique quelconque. Et cela ne peut pas être la tâche de mettre dans une formule quelconque comment les choses doivent se passer, mais de donner à l'organisme social cette structure/cette articulation/ce membrement par lequelle il travaille de lui-même et met ainsi les choses en ordre, comme l'organisme humain met ses fonctions en ordre.Il ne peut s'agir que de cela.
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Vous voyez donc qu'il faut appréhender la chose d'un tout autre côté. Elle doit être appréhendée du côté de la pénétration de l'essence/l'être réel de l'organisme social. C'est ce qui est plus important que tous les discours sur la communauté et la formation de communautés. Ce sera une extraordinaire école pour les pays d'Europe centrale et orientale, qui devront bientôt envisager qu'ils ne peuvent plus parler de nationalisation des moyens de production au sens habituel du terme. Pour l'instant, les gens parlent encore de ces choses selon leurs anciennes habitudes de pensée et ne pensent pas que les États ne sont plus là, qu'ils ont disparu, qu'il faut créer à leur place quelque chose de tout à fait nouveau, qui n'existe pas encore. On choisira tout d'abord des gens qui ont encore les anciennes notions en tête. Ils feront quelque chose selon ces anciennes notions, mais ce sera aussi peu un être humain que l'homoncule dans la cornue de Wagner. On verra alors qu'il n'est pas possible de procéder ainsi et il faudra se convaincre par la vie pratique que toutes les notions confuses que les dernières décennies ont fait remonter à la surface sont vraiment impossibles face aux situations pratiques auxquelles l'humanité est confrontée aujourd'hui.
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Cela attirera votre attention sur le fait qu'il s'agit avant tout d'examiner la réalité de telle sorte que l'on puisse en tirer la conclusion suivante : quelle forme peuvent prendre ces exigences sociales dans le présent ? J'ai attiré l'attention sur un point à maintes reprises. Les prolétaires peuvent dire aujourd'hui ce qu'ils veulent ; ce qu'un humain dit aujourd'hui est le plus souvent indifférent/égal, parce que ce qu'il dit existe dans sa conscience supérieure, tandis que ce qu'il demande, ce qui lui importe, est contenu dans sa conscience inférieure.

Aujourd'hui, on n'apprend presque pas à connaître les humains par ce qu'ils disent. On apprend beaucoup plus à les connaître par ce qui émerge de leur subconscient, par la manière dont les humains parlent, que par le contenu de ce qu'ils disent. Car le contenu de ce qu'ils disent n'est la plupart du temps que le contenu reproduit d'une époque morte ou déjà morte. Ce qui siège dans le sous-âmique/sous l'âme des humains, c'est ce qui est nouveau.
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Et c'est ainsi que nous voyons la population prolétarienne répandre partout des concepts catégoriques, des mots qui lui ont été inculqués par le marxisme ou par d'autres sources. Et en vérité, parmi les impulsions - que n'y a-t-il pas parmi les impulsions ! -, c'est avant tout l'impulsion de ne plus laisser la force de travail humaine être une marchandise. Si l'on demande aujourd'hui au prolétaire moderne : Qu'est-ce que tu veux au juste ? - il répond : je veux la nationalisation ou la socialisation des moyens de production, je veux la socialisation et ainsi de suite. - Si, parmi les différents points que l'on peut connaître sous leur forme réelle, il mettait particulièrement l'accent sur le point suivant : je veux que ma force de travail ne soit plus une marchandise, mais quelque chose de tout à fait différent, alors il dirait la vérité.
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Ainsi, dans cette pensée moderne, le plus ancien est mélangé à ce qui est inconsciemment contenu dans l'âme humaine comme la plus nouvelle, la plus moderne des exigences. Et les humains n'en sont pas conscients. C'est pourquoi nous voyons surgir une exigence qui est donc vraiment devenue sans objet pour une grande partie du monde cultivé : l'exigence de remplacer les anciennes communautés par des entreprises privées. Il est en fait grotesque pour les États qui ont disparu que l'État doive maintenant devenir entrepreneur à la place des entrepreneurs privés. Celui qui n'est plus là doit devenir l'entrepreneur ! Pourtant, les gens pataugent à cette question. On voit donc à quel point cette pensée et cette sensibilité modernes ont abouti à une impasse. Et c'est tout de suite de la question de savoir dans quelle mesure l'État ou toute autre communauté existante peut ou ne peut pas se substituer directement à l'entreprise privée, sur cette question sera parlé plus précisément demain.