Institut pour une triarticulation sociale
(contenu spécifique au site français)
Conditions d'utilisation.

Accueil

 

Deutsch English Dutch Skandinavisk Français Italiano Español Português (Brasileiro) Russisch
Recherche
 contact   BLOG  impressum 
Collection:

Œuvres complètes de Rudolf Steiner - GA188

LE GOETHÉANISME, UNE IMPULSION DE TRANSFORMATION
ET UNE PENSÉE DE RÉSURRECTION.
SCIENCE HUMAINE ET SOCIALE.




NEUVIÈME CONFÉRENCE - Dornach, le 26 janvier 1919
Les migrations de peuple d'alors et de maintenant - L'homuncule social
 NEUNTER VORTRAG - Dornach, 26. Januar 1919
Die Völkerwanderung von einst und von jetzt - Der soziale Homunkulus

 


 

Les références Rudolf Steiner Œuvres complètes ga 188  179-201 1999  26/01/1919



Original





Traducteur: FG v.01 - 26/05/2024 Editeur: SITE




La migration des peuples d'hier et d'aujourd'hui - L'homoncule social. Triartiulation de l'organisme social. Opposition entre les ouvriers et les entrepreneurs. Aucune confiance des ouvriers dans la force de la pensée : exigence de changement de l'ordre économique. Origine du marxisme : une impulsion scientifique. Manquent des concepts à mesure de réalité. La migration de peuple de tribus barbares d'Est en Ouest et la vague de christianisme qui lui est venue en vis-à-vis vis. Aujourd'hui, migration de peuple verticale de bas en haut. Nécessité d'une nouvelle révélation spirituelle d'en haut. La terre en relation sociale, un organisme global. La socialisation n'est pas possible sur un territoire limité. Nécessité de la séparation du concept de valeur d'économie de peuple de l'humain concept de travail. Définitions étrangères à la réalité du concept de valeur. Valeur d'économie de peuple : état/contexte de tension entre marchandise (base/fondement de nature) et besoin (spirituel).


Die Völkerwanderung von einst und von jetzt — Der soziale Homunkulus Dreigliederung des sozialen Organismus. Gegensatz zwischen Arbeitern und Unternehmern. Kein Vertrauen der Arbeiter in die Kraft des Gedan­kens: Forderung nach Veränderung der Wirtschaftsordnung. Ursprung des Marxismus ein wissenschaftlicher Impuls. Fehlen wirklichkeitsgemä­ßer Begriffe. Die Völkerwanderung barbarischer Stämme von Ost nach West und die ihr entgegenkommende Welle des Christentums. Heute ver­tikale Völkerwanderung von unten nach oben. Notwendigkeit einer neu­en geistigen Offenbarung von oben. Die Erde in sozialer Beziehung ein Gesamtorganismus. Sozialisierung auf beschränktem Territorium nicht möglich. Notwendig die Abtrennung des volkswirtschaftlichen Wertbe­griffs vom menschlichen Arbeitsbegriff. Wirklichkeitsfremde Definitio­nen des Wertbegriffs. Volkswirtschaftlicher Wert: Spannungszustand zwi­schen Ware (Naturgrundlage) und Bedürfnis (Geistiges).

J'ai souvent pris l'occasion, au cours de ces réflexions, d'attirer l'attention sur la manière dont l'humain contemporain peut apprendre des événements décisifs, profonds, voire torrentiels, de notre époque, précisément en ce qui concerne les questions les plus importantes de la vie ; comment, cependant, très peu d'humains contemporains cultivent déjà comme méthode cet apprentissage des événements. On pense généralement que l'on apprend des événements en les jugeant et en considérant le jugement que l'on a porté sur eux comme une expérience. Cela peut être très satisfaisant pour l'humain. Mais pour ce dont le présent a tant besoin, pour le savoir social, ce n'est pas seulement tout à fait insuffisant, mais aussi tout à fait inapproprié. Il ne s'agit pas de déverser son jugement sur les événements, mais d'apprendre réellement des événements, de laisser les événements juger par eux-mêmes. Et c'est ce que vous ressentirez, dans les considérations les plus diverses qui sont faites ici, comme étant précisément les méthodes de la science de l'esprit, lorsque cette science de l'esprit est appliquée à des événements physiques extérieurs, par exemple donc à des événements sociaux. Et là, je pense que l'on peut tirer des enseignements d'un phénomène très important des temps modernes en ce qui concerne la vie sociale. J'ai déjà fait allusion à cette question, mais j'aimerais placer en tête de nos réflexions actuelles

01

Öfter habe ich Gelegenheit genommen, bei diesen Betrachtungen dar­auf aufmerksam zu machen, wie gerade mit Bezug auf die wichtigsten Lebensfragen der Mensch der Gegenwart lernen kann von den ein­schneidenden, tiefgehenden, ja sintflutartigen Ereignissen unserer Gegenwart; wie allerdings dieses Lernen von den Ereignissen von den wenigsten Menschen der Gegenwart eigentlich schon als Methode gepflegt wird. Man meint meistens, man lerne dadurch von den Er­eignissen, daß man die Ereignisse beurteilt und dann das Urteil, das man gefällt hat über die Ereignisse, als Erfahrung betrachtet. Das kann für den Menschen sehr befriedigend sein. Aber für dasjenige, was der Gegenwart so not tut, für soziales Wissen, ist es nicht nur ganz ungenügend, sondern auch ganz ungeeignet. Da handelt es sich darum, daß man nicht sein Urteil über die Ereignisse ausgießt, sondern wirklich von den Ereignissen lernt, die Ereignisse selber urteilen läßt. Und dieses werden Sie in den mannigfaltigsten Betrachtungen, die hier angestellt werden, gerade als die Methoden der Geisteswissen­schaft empfinden, wenn diese Geisteswissenschaft angewendet wird auf äußeres physisches Geschehen, also zum Beispiel auf soziales Ge­schehen. Und da glaube ich, daß man insbesondere von einer ganz außerordentlich bedeutsamen Erscheinung der neueren Zeit mit Be­zug auf das soziale Leben lernen kann. Angedeutet habe ich die Sache schon, ich möchte aber an die Spitze unserer heutigen Betrachtungen noch einmal das entsprechende Aperçu setzen.

Aujourd’hui, quand on essaye de se mettre d’accord sur la question sociale avec un membre de la population laborieuse des humains, sur ce qui importe en toutes choses dans les affaires contemporaines et qui, de l'autre côté, a reçu de préférence l'impulsion intérieure pour sa façon de voir du marxisme, on apprend toujours qu'une telle personnalité n'a au départ que très peu d'estime, en ce qui concerne le travail social et la pensée sociale, de ce que l'on appelle la bonne volonté ou des principes éthiques. Vous trouverez toujours qu'une telle personnalité se comporte de la manière suivante. Supposons que vous ayez dit que vous voyiez la base d'une solution à la question sociale dans le fait que, avant tout, les humains qui occupent certaines positions dirigeantes, notamment les personnes de la classe dite des entrepreneurs, reçoivent un sentiment social, qu'elles reçoivent le sentiment de comment une existence digne de l'humain pour tous les humains devrait absolument être créer. Nous supposons que vous vouliez parler d'une élévation du niveau de sensibilité morale des classes bourgeoises à une telle personnalité de la grande masse de la population ouvrière. En l'état actuel des choses, si vous exprimez un tel point de vue, ce membre de la grande masse de la population ouvrière sourira/ricanera d'abord. Il dira que vous êtes naïf de croire que les sentiments ou l'activité émotionnelle peuvent résoudre la question sociale d'une manière ou d'une autre aujourd'hui. Un tel membre de la grande masse de la population ouvrière dira que tout ce qui émane des sentiments de la classe dirigeante des humains d'affaires n'a aucune importance. Car cette classe d'humains entrepreneurs peut bien s'imaginer ce qu'elle veut en ce qui concerne ses sentiments éthiques et moraux, de la manière dont le monde est organisé aujourd'hui, en ce sens qu'il se divise en une classe d'entrepreneurs et une classe d'ouvriers, c'est ainsi que l'entrepreneur, aussi bon soit-il, doit exploiter. Et l'humain de la population ouvrière ne veut rien savoir d'une élévation du sens social, parce qu'il dit : tout cela ne sert à rien, tout dépend de la prise de conscience par la classe ouvrière de ses rapports de classe, de la transformation de la situation sociale par cette population ouvrière elle-même, à partir de ses propres conditions, de telle sorte que la misère générale cesse ou soit atténuée. Il ne s'agit pas d'élever le sentiment moral, mais de faire en sorte que la classe d'humains qui est avant tout opprimée par l'ordre économique actuel du capital, que cette classe opprimée et misérable, en luttant, parvienne à un autre ordre économique, non capitaliste, à un changement des conditions, à un changement de l'ordre économique.

02

Wenn man heute sich zu verständigen versucht über . die soziale Frage mit einem Mitgliede der arbeitenden Menschenbevölkerung, auf die es in allen Dingen in den heutigen Angelegenheiten ankommt, und die auf der andern Seite vorzugsweise den inneren Impuls für ihre Anschauung bekommen hat aus dem Marxismus heraus, dann erfährt man immer, daß eine solche Persönlichkeit sehr wenig zu­nächst hält, in bezug auf soziale Arbeit und soziales Denken, von dem sogenannten guten Willen oder von den ethischen Grundsätzen. Sie werden immer wieder finden, daß eine solche Persönlichkeit sich in der folgenden Weise verhält. Nehmen wir an, Sie sagten, Sie sähen die Grundlage einer Lösung der sozialen Frage darinnen, daß vor allen Dingen die Menschen, die gewisse Führerstellungen haben, namentlich die Menschen der sogenannten Unternehmerklasse, soziale Empfindung bekommen, daß sie Empfindung dafür bekommen, wie ein menschenwürdiges Dasein für alle Menschen unbedingt geschaffen werden müsse. Von einem Heben des moralischen Empfindungsniveaus der bürgerlichen Menschenklassen, nehmen wir an, wollten Sie zu einer solchen Persönlichkeit der breiten Masse der Arbeiterbevölkerung sprechen. So wie die Dinge heute liegen, wird zunächst dieses Mitglied der breiten Masse der Arbeiterbevölkerung, wenn Sie solch eine Ansicht kundgeben, lächeln. Es wird sagen, Sie seien naiv, daran zu glauben, daß man durch Gefühle oder Gefühlsbetätigung die soziale Frage in irgendeiner Weise heute lösen könne. Auf all das, was aus dem Gefühle der führenden Unternehmermenschenklasse fließt, wird solch ein Mitglied der breiten Masse der Arbeiterbevölkerung sagen, kommt es gar nicht an. Denn diese Unternehmermenschenklasse mag sich einbilden was sie will mit Bezug auf ihre ethischen und moralischen Gefühle, so wie die Welt einmal heute eingerichtet ist, indem sie zerfällt in eine Unternehmerklasse und eine Arbeiterklasse, so muß der Unternehmer, er mag ein noch so guter Mensch sein, ausbeuten. Und von einer Hebung des sozialen Sinnes will der Mensch der Arbeiterbevölkerung nichts wissen, weil er sagt : Das hilft alles nichts, alles hängt davon ab, daß sich die Arbeiterklasse ihrer Klassenverhältnisse bewußt werde, daß diese arbeitende Bevölkerung selber von ihren Verhältnissen aus eine solche Umformung der sozialen Lage herbeiführe, daß die allgemeine Verelendung aufhöre beziehungsweise gemildert werde. Nicht auf eine Hebung des moralischen Empfindens kommt es an, sondern darauf, daß durch diejenige Menschenklasse, die vor allen Dingen durch die gegenwärtige wirtschaftliche Kapitalwirtschaftsordnung gedrückt wird, daß durch diese gedrückte, elende Menschenklasse im Kampfe eine andere, nichtkapitalistische Wirtschaftsordnung herbeigeführt werde, eine Veränderung der Zustände, Veränderung der Wirtschaftsordnung.

En d'autres termes, ne pas du tout avoir confiance dans la force de la pensée, ne pas du tout avoir confiance dans le fait que l'on puisse améliorer quelque chose dans la situation sociale de la vie par une compréhension correcte, par une conception/saisie correcte de la vie. On a récemment ressenti comme une vérité la parution dans un journal humoristique/une feuille de blagues de l'image d'un humain au corps assez long et aux jambes minuscules ; il était représenté comme le seul à ne pas encore gouverner en Allemagne, car tous les autres gouvernent déjà dans un conseil quelconque, mais lui, avec ses petites jambes, est toujours resté en arrière, et il était ainsi le seul humain à ne pas encore faire partie d'un conseil et à ne pas gouverner en Allemagne. - On peut ressentir cela comme une sorte de vérité. On pourrait très bien s'imaginer qu'aujourd'hui, par exemple, dans l'un des nombreux conseils qui se forment dans les pays du centre, il se passe ce qui suit. On peut s'imaginer que si l'on parlait aujourd'hui dans un tel cercle de ce que l'on doit considérer comme juste en raison de la compréhension de l'évolution et des besoins de l'humanité, les humains qui écoutent diraient, s'ils appartiennent à la population laborieuse : Qu'est-ce que tu veux absolument nous dire ? Tu appartiens à la bourgeoisie ! Du fait que tu appartiens à la bourgeoisie, tu penses d'emblée de telle sorte que ta pensée va dans le sens de l'ordre économique actuel. Il est bien plus utile pour l'amélioration de la situation sociale que nous te rendions inoffensif d'une manière ou d'une autre et que tu n'aies plus rien à dire, plutôt que d'entendre de ta part quelque chose qui serait utile à l'évolution de la situation sociale.

03

Das heißt mit andern Worten, gar kein Vertrauen haben zu der Kraft des Gedankens, gar kein Vertrauen haben dazu, daß man durch ein richtiges Erfassen, durch eine richtige Auffassung des Lebens irgend etwas in der sozialen Lage des Lebens bessern könne. Man hat es neulich einmal als eine Wahrheit empfunden, als in einem Witz-blatte die Abbildung eines Menschen erschien, welcher einen ziem­lich langen Körper hatte und winzig kleine Beine; er war abgebildet als der einzige, der in Deutschland noch nicht regiere, denn alle andern regieren schon in irgendeinem Rat mit, der aber mit seinen kurzen Beinchen ist immer zurückgeblieben, und so war er der einzige Mensch, der in Deutschland noch nicht einem Rat angehört und nicht regiert. - Das kann man schon als eine Art von Wahrheit empfin­den. Man könnte sich ganz gut vorstellen, daß zum Beispiel heute, sagen wir in einem der vielen Räte, die in den Mittelländern gebildet werden, folgendes passiere. Man kann sich vorstellen, daß wenn man in einem solchen Zirkel heute von dem spräche, was man aus der Ein­sicht in die Menschheitsentwickelung und dem Menschheitsbedürf­nisse heraus als das Richtige ansehen muß, einem die Menschen, die da zuhören, sagten, wenn sie der arbeitenden Bevölkerung angehören: Was willst du uns denn da überhaupt erzählen? Du gehörst der Bour­geoisie an ! Dadurch, daß du der Bourgeoisie angehörst, denkst du von vornherein so, daß dein Denken im Sinne der gegenwärtigen Wirtschaftsordnung ist. Viel nützlicher für die Hebung der sozialen Lage ist es, wenn wir dich unschädlich machen auf irgendeine Art und du überhaupt nichts mehr zu sagen hast, als daß wir von dir irgend etwas hören sollen, was nützlich wäre für die Fortentwickelung der sozialen Lage.

Les choses sont justement déjà poussées à l'extrême. Et parce que les choses sont poussées à l'extrême, il est nécessaire que l'on acquière aussi la possibilité de voir clairement. Bien sûr, la plupart des humains ne veulent pas voir clair aujourd'hui, surtout pas ceux qui se réunissent habituellement dans les congrès de conseils, car ils veulent juger sur tout autre chose que sur la clarté. Mais ce que chaque prolétaire d'aujourd'hui, chaque membre de la grande masse de la population ouvrière, si on le saisit au bon moment - et c'est ce dont il s'agit, car aujourd'hui il est vraiment important de saisir le moment correct, il devrait envisager qu'il rejette toute possibilité d'apporter par la pensée une amélioration sociale dans l'évolution de l'humanité. On peut maintenant lui demander ce qui l'a amené à cette conception, ce qui l'a amené à penser que seul un changement d'état/de contexte pouvait entraîner une amélioration de la situation sociale. - Il n'y a qu'une seule réponse possible à partir des faits. Toute l'énorme force - et c'est une énorme force - du mouvement social ouvrier moderne repose sur la pensée de Karl Marx et de ses partisans. Il s'agit toutefois d'une pensée pénétrante. L'idée que la pensée ne vaut rien, c'est la théorie marxiste.

Mais c'est une pensée qui a en fait provoqué la sensibilité socialiste actuelle. Cette sensibilité socialiste, qui ne veut rien savoir de l'impulsivité de la pensée, repose sur l'impulsivité de pensées.

04

Die Dinge sind eben schon durchaus auf die Spitze getrieben. Und weil die Dinge auf die Spitze getrieben sind, ist es notwendig, daß man sich auch die Möglichkeit erwirbt, klar zu sehen. Nun natürlich, klar sehen wollen ja heute die meisten Menschen nicht, am wenigsten diejenigen, die in Kongreßräten gewöhnlich zusammenkommen, denn die wollen nach ganz andern Dingen urteilen als nach Klarheit. Aber das, was auch jeder Proletarier heute, jeder Angehörige der breiten Masse der Arbeiterbevölkerung, wenn man ihn im richtigen Momente erfaßt — und darauf kommt es an, denn es kommt heute wirklich an auf die Erfassung des richtigen Momentes —, einsehen müßte, das ist, daß er jede Möglichkeit, durch den Gedanken eine soziale Besserung in der Entwickelung der Menschheit herbeizuführen, ableugnet. Nun kann man ihn fragen, wodurch er zu dieser Anschauung gekommen ist, wodurch er dazugekommen ist, daß nur durch die Änderung der Zustände eine Verbesserung der sozialen Lage herbeigeführt werden könne. — Da gibt es nur eine von den Tatsachen abzulesende Antwort. Die ganze ungeheure Wucht — und sie ist eine ungeheure Wucht — der modernen sozialen arbeitermäßigen Bewegung ruht auf dem Gedanken von Karl Marx und seinen Anhängern. Es ist allerdings ein durchgreifender Gedanke. Der Gedanke, daß der Gedanke nichts wert ist, das ist ja marxistische Theorie. Aber ein Gedanke ist es, der eigentlich die gegenwärtige sozialistische Empfindungsweise hervorgerufen hat. Diese sozialistische Empfindungsweise, die gar nichts von der Impulsivität des Gedankens wissen will, ruht auf der Impulsivität von Gedanken.

J'ai dit un jour, dans une conférence prononcée devant des prolétaires, que celui qui regarde l'histoire mondiale et recherche les forces réelles qui sont actives dans le développement de l'humanité, trouve que jamais, sauf dans un seul cas, une impulsion vraiment scientifique n'est devenue une impulsion historique mondiale. Cherchez partout et cherchez les véritables impulsions : il n'y a jamais eu d'impulsions scientifiques, sauf dans un seul cas où le marxisme a renouvelé le mouvement prolétarien. Lassalle l'a bien senti lorsqu'il a prononcé son grand et percutant discours sur la science et les ouvriers. Car le seul mouvement véritablement scientifique, en tant que mouvement politique et social, est le mouvement ouvrier moderne. Il est donc entaché de toutes les erreurs, de toutes les impasses de la science moderne, tout de suite parce qu'il est issu de la science moderne. Mais il est entièrement issu de la pensée.

05

Ich habe einmal in einem Vortrage, der vor Proletariern gesprochen worden ist, gesagt: Derjenige, der sich in der Weltgeschichte umsieht und nach den wirklichen Kräften forscht, die in der Menschheitsent­wickelung tätig sind, der findet, daß noch niemals, außer in einem einzigen Falle, ein wirklich wissenschaftlicher Impuls zu einem welt­geschichtlichen Impuls geworden ist. Forschen Sie überall, und for­schen Sie nach den wirklichen Impulsen: Wissenschaftliche Impulse waren es nie, außer in einem einzigen Falle, wo durch Marxismus die proletarische Bewegung erneuert worden ist. Lassalle hat das richtig empfunden, als er seine große, eindringliche Rede über die Wissen­schaft und die Arbeiter gehalten hat. Denn die einzige wirklich wis­senschaftliche Bewegung als politische, soziale Bewegung, ist die moderne Arbeiterbewegung. Sie ist daher behaftet mit allen Fehlern, mit allen Aussichtslosigkeiten gerade der neuzeitlichen Wissenschaft, weil sie aus der neuzeitlichen Wissenschaft entsprungen ist. Aber sie geht ganz aus dem Gedanken hervor.

Pensez à cette colossale contradiction qui a été ainsi introduite dans la vie moderne : la pensée selon laquelle la pensée, qui ne serait rien, est celle qui a eu le plus d'impact au cours des soixante à soixante-dix dernières années. C'est ce que l'on peut apprendre du déroulement des soixante à soixante-dix dernières années. Et c'est un enseignement pénétrant, frappant parce qu'on voit que l'effet des pensées dépend de tout autre chose que du contenu de la pensée. N'est-ce pas, une pensée, la pensée de Karl Marx a été particulièrement efficace. Mais si nous examinons son contenu, c'est que le contenu de la pensée n'a pas d'importance, mais seulement les conditions économiques. C'est quelque chose d'énorme, si l'on a le talent de se plonger dans cette contradiction de pensées, dans cette vivante contradiction de pensées des temps récents, pour la compréhension du présent.

06

Denken Sie sich diesen kolossalen Widerspruch, der so herein­gestellt worden ist in das moderne Leben: Der Gedanke, daß der Gedanke nichts wert sei, der hat als Gedanke am allermeisten gewirkt in den letzten sechzig bis siebzig Jahren. Das kann man lernen von dem Verlaufe der letzten sechzig bis siebzig Jahre. Und das ist eine eindringliche Lehre, eindringlich deswegen, weil man sieht, daß es bei der Wirkung der Gedanken auf etwas ganz anderes ankommt als auf den Inhalt des Gedankens. Nicht wahr, ein Gedanke, der Gedanke von Karl Marx war ganz besonders wirksam. Aber wenn wir ihn seinem Inhalte nach prüfen, so ist es der, daß der Gedankeninhalt keine Bedeutung hat, sondern nur die wirtschaftlichen Zustände. Es ist etwas Ungeheures, wenn man Begabung hat, sich in diesen Gedankenwiderspruch zu vertiefen, in diesen lebendigen Gedankenwiderspruch der neueren Zeit, für das Verständnis der Gegenwart.

Et pourtant, c'est ce qu'il est si nécessaire d'assimiler, surtout à l'heure actuelle, que le contenu des théories, le contenu des programmes n'a en fait aucune importance, que l'efficacité de la pensée repose sur quelque chose d'essentiellement différent : sur le rapport entre la pensée en question et la constitution des humains qui reçoivent cette pensée. Si Karl Marx n'avait pas développé sa pensée, telle qu'il l'a exprimée à partir de 1848, du "Manifeste communiste", puis mise en œuvre dans son système d'économie politique et dans son grand ouvrage "Le Capital", de l'année 1848 jusqu'aux années 70, mais peut-être, disons, en 1800 ou 1796, cette pensée serait restée totalement inefficace ; personne ne se serait intéressé à cette pensée. Vous avez là une clé pour une chose importante. Imaginez que les œuvres de Karl Marx aient été mises au monde cinquante ans plus tôt, elles auraient été réduites à néant ! A partir de 1848, lorsque le niveau de vie général du prolétariat est devenu déterminé, ces œuvres ne sont pas devenues des maculatures, mais elles sont devenues une impulsion internationale, de sorte qu'elles survivent maintenant dans le bolchevisme russe, dans tout le chaos d'Europe centrale qui est déjà là et qui ne cessera de croître, qui saisira la terre entière.

07

Und doch ist es das, was gerade in der Gegenwart so notwendig ist, in sich aufzunehmen, daß der Inhalt von Theorien, der Inhalt von Programmen eigentlich gar keine Bedeutung hat, daß die Wirksam­keit des Gedankens auf etwas wesentlich anderem beruht: auf dem Verhältnis des betreffenden Gedankens zu der Verfassung der Men­schen, die diesen Gedanken bekommen. Hätte Karl Marx seinen Ge­danken, wie er ihn vom Jahre 1848 an, vom «Kommunistischen Ma­nifest» an ausgesprochen, dann durchgeführt hat in seinem System der politischen Ökonomie und in seinem großen Werke «Das Kapi­tal», nicht vom Jahre 1848 bis in die siebziger Jahre hinein ausgeführt, sondern vielleicht, sagen wir, im Jahre 1800 oder 1796, so wäre dieser Gedanke ganz unwirksam geblieben; niemand hätte sich für diesen Gedanken interessiert. Da haben Sie einen Schlüssel für eine wichtige Sache. Denken Sie sich die Werke von Karl Marx meinetwillen nur fünfzig Jahre früher in die Welt gesetzt, sie wären Makulatur ge­worden! Vom Jahre 1848 an, wo der allgemeine Lebensstand des Proletariats ein bestimmter geworden war, da sind diese Werke nicht Makulatur geworden, sondern da sind sie internationaler Impuls ge­worden, so daß sie nun fortleben im russischen Bolschewismus, fort­leben in dem ganzen mitteleuropäischen Chaos, das schon da ist und noch immer größer werden wird, das die ganze Erde ergreifen wird.

Une telle chose vous rendra attentifs à ce qu'il s'agit plus de ces cinquante années d'affirmation précoce ou tardive d'une chose que du contenu. Un contenu a seulement une signification en tant que contenu à une certaine époque. C'est pourquoi ce n'est pas non plus de ma part un quelconque violon d'Ingres que de dire, par exemple pour la science de l'esprit anthroposophique, que c'est maintenant qu'elle doit être dite, qu'elle doit entrer dans le cœur des humains, car c'est maintenant que les humains doivent l'accueillir. - Ici, il s'agit d'autre chose. Dans le cas du marxisme, c'était quelque chose qui s'est allumé de soi-même ; dans le cas de la science de l'esprit, c'est quelque chose qui doit être reçu par les humains grâce à la liberté. Si l'on comprend d'une part que la compréhension des humains est vraiment quelque chose qui est soumis à l'évolution, alors on comprendra aussi plus facilement beaucoup d'autres choses qui sont, on peut déjà le dire, aussi nécessaires que possible pour comprendre ce que les humains ne veulent absolument pas voir. On rencontre aujourd'hui des choses monstrueuses quand on tombe sur les pensées des humains telles qu'elles se présentent actuellement dans ce qu'on appelle la vie de l'esprit, mais qui n'est pas une vraie vie de l'esprit. Celui qui veut vérifier cette chose peut faire des contrôles aléatoires partout. Que l'on ouvre par exemple un cahier d'une revue paraissant en Suisse, où un écrivain apparaissant souvent dans cette revue s'exprime une fois de plus sur une certaine question du temps. Dans cet essai, où il s'exprime ainsi, il en vient à parler de ce qu'il entend réellement par peuple. Il parle de la culpabilité des différentes personnalités dans la guerre ; il parle, ce qui est d'une part très juste, de la manière dont les personnalités dirigeantes de la population d'Europe centrale doivent être accusées - j'ai déjà expliqué ici que l'on ne peut pas utiliser le concept de culpabilité -, mais il trouve ensuite nécessaire de dire ce qu'est à son avis le peuple. Or, nous voyons comment ce monsieur définit en quelque sorte le peuple : il compte parmi ce peuple les neuf dixièmes de l'humanité d'un territoire qui comprend par exemple l'Allemagne, l'Autriche, l'Angleterre, la France et ainsi de suite. Et il dit de ce peuple qu'il s'agit de l'ensemble des personnalités non éduquées, non libres, dépendantes de chefs dans le sens le plus large du terme, et qui ont justement besoin de chefs.

08

Solches wird Sie aufmerksam darauf machen, daß auf diese fünfzig Jahre des Früher- oder Später-Sagens einer Sache viel mehr ankommt als auf den Inhalt. Ein Inhalt hat nur eine Bedeutung als Inhalt in einer gewissen Zeit. Daher ist es auch nicht von mir irgendeine Liebhaberei, wenn ich auch zum Beispiel für anthroposophische Geisteswissenschaft sage: Jetzt muß sie gesagt werden, jetzt muß sie in die Herzen der Menschen hineinkommen, denn jetzt ist der Zeitpunkt, wo sie die Menschen aufnehmen sollen. — Hier handelt es sich um etwas anderes. Beim Marxismus war es etwas, was von selbst gezündet hat; bei der Geisteswissenschaft ist es etwas, was durch Freiheit von den Menschen aufgenommen werden muß. Wenn man dieses auf der einen Seite versteht, daß das Verständnis der Menschen wirklich auch etwas ist, was der Entwickelung unterworfen ist, dann wird man auch manches andere leichter begreifen, was, man darf schon sagen, so notwendig wie nur möglich ist, zu begreifen, was die Menschen eigentlich durchaus nicht einsehen wollen. Man trifft in einer Beziehung heute Ungeheuerliches, wenn man auf die Gedanken der Menschen stößt, wie sie jetzt im sogenannten Geistesleben sind, das aber kein wirkliches Geistesleben ist. Wer diese Sache nachprüfen will, kann ja überall die Stichproben machen. Man schlage zum Beispiel ein Heft einer in der Schweiz hier erscheinenden Zeitschrift auf, wo ein in dieser Zeitschrift oftmals auftretender Schriftsteller sich wieder einmal über eine bestimmte Zeitfrage ausläßt. Er kommt in diesem Aufsatz, wo er sich so ausläßt, darauf zu sprechen, was er eigentlich unter dem Volke versteht. Er redet von der Schuld der verschiedenen Persönlichkeiten am Kriege; er spricht davon, was ja auf der einen Seite viel Richtiges hat, wie führende Persönlichkeiten innerhalb der mitteleuropäischen Bevölkerung anzuklagen sind — daß man den Schuldbegriff nicht anwenden kann, das habe ich ja hier schon ausgeführt —; dann aber findet er es nötig zu sagen, was seiner Meinung nach eigentlich das Volk ist. Nun sehen wir, wie dieser Herr das Volk gewissermaßen definiert : Er rechnet zu diesem Volke neun Zehntel der Menschheit eines Gebietes, das zum Beispiel Deutschland, Österreich, England, Frankreich und so weiter umfaßt. Und von diesem Volke sagt er, es sei die Gesamtheit der ungebildeten, unfreien, in weitestem Sinne von Führern abhängigen, eben führerbedürftigen Persönlichkeiten.

Cet homme définit donc le peuple comme les humains non éduqués, non indépendants, dépendants, ayant besoin d'être dirigés dans le sens le plus large du terme. Or, si l'on examinait sous toutes les coutures, comme on dit, la plupart des personnalités actuelles appartenant à la classe bourgeoise ou à une classe encore plus élevée, il est probable que, si elles devaient dire ce qu'elles entendent par peuple, elles répondraient à peu près la même chose : c'est l'humanité large, inculte, non indépendante, dépendante, ayant besoin d'un chef, les neuf dixièmes de l'humanité totale. Il faudrait donc dire que seul un dixième est éduqué, autonome, indépendant, n'a pas besoin de chef. C'est généralement le cas de ceux qui ont le droit de juger de ce qu'est réellement un peuple.

09

Dieser Mann definiert also das Volk als die ungebildeten, unselb­ständigen, abhängigen, in weitestem Sinne führerbedürftigen Men­schen. Nun, wenn man die meisten heutigen Persönlichkeiten, die der bürgerlichen oder einer noch höheren Menschenklasse angehören, auf Herz und Nieren, wie man sagt, prüfen würde, so würden sie wahr­scheinlich auch, wenn sie sich aussprechen sollten, was sie unter dem Volke verstehen, ungefähr dasselbe antworten: Es ist die breite, un­gebildete, unselbständige, abhängige, führerbedürftige Menschheit, neun Zehntel der Gesamtmenschheit. Nur ein Zehntel, müßte man demnach sagen, ist gebildet, ist selbständig, ist unabhängig, bedarf keines Führers. Dazu rechnen sich gewöhnlich diejenigen, die sich ein Urteil zutrauen über das, was eigentlich Volk ist.

Face à de telles concepts, qui sont importants au sens le plus noble du terme si l'on veut se forger un jugement social, il est avant tout nécessaire de se poser valablement la question de savoir s'il s'agit d'une notion conforme à la réalité au sens le plus large du terme : considérer les neuf dixièmes de la population comme une foule inculte, non indépendante, dépendante, ayant besoin d'être dirigée. C'est une question que doit se poser chacun qui veut acquérir un jugement social indépendant. Toutefois, si l'on veut s'entendre sur de telles questions, il faut déjà laisser l'intensité de la pensée se former un peu grâce à ce que l'on peut obtenir de la science de l'esprit pour cette intensité de la pensée. Car tout le reste, qui donne aujourd'hui de l'intensité à la pensée, ne suffit pas, on le voit bien à l'absence de pensée qui domine aujourd'hui la foule. Je ne sais pas si l'on peut appeler cela un hasard - en réalité, il n'y a pas de hasard - mais ces derniers mois, j'ai trouvé un proverbe cité à maintes reprises lorsque les circonstances étaient discutées en public, tantôt par l'un, tantôt par l'autre. Ce proverbe disait : "Seuls les veaux les plus stupides choisissent eux-mêmes leur boucher". - Les gens trouvent tout naturel d'appliquer ce proverbe. Tout le monde trouve évident que ce proverbe a un sens. Je n'y trouve pas le moindre sens, car je crois que ce ne seraient pas les veaux les plus stupides, mais tout de suite les plus intelligents, qui se choisiraient ceux-ci comme leurs bouchers - puisqu'ils doivent déjà mourir, et que ces veaux n'entrent pas en ligne de compte pour autre chose -, ceux qui provoquent cette mort de la manière la moins douloureuse, tandis que ceux qui ne choisissent rien s'en tireront probablement le plus mal. C'est tout de suite le contraire qui serait exact : seuls les veaux les plus intelligents se choisissent leurs bouchers eux-mêmes. Mais de même que ces choses sont acceptées sans réfléchir, de même les jugements importants qui doivent être modifiés sont acceptés ; car l'humain veut volontiers s'épargner le travail de la pensée, l'activité de la pensée, lorsqu'il examine la vie, il ne veut pas utiliser cette force de pensée.

10

Gegenüber solchen Begriffen, die im eminentesten Sinne wichtig sind, wenn man sich ein soziales Urteil bilden will, ist es vor allen Dingen notwendig, sich in gültiger Weise die Frage vorzulegen, ob das ein wirklichkeitsgemäßer Begriff im weitesten Sinne des Wortes ist: neun Zehntel der Bevölkerung als ungebildete, unselbständige, abhängige, führerbedürftige Menge anzusehen. Das ist eine Frage, die jeder sich vorlegen muß, der sich ein selbständiges soziales Urteil an­eignen will. Allerdings, wenn man sich über solche Fragen verständi­gen will, dann muß man schon die Intensität des Gedankens ein wenig sich heranbilden lassen durch das, was man an Hand der Geistes­wissenschaft für diese Intensität des Gedankens gewinnen kann. Denn alles übrige, was heute dem Denken Intensität gibt, reicht nicht hin, das sieht man ja an all der Gedankenlosigkeit, die heute die Menge beherrscht. Ich weiß nicht, kann man es Zufall nennen — in Wirklich­keit gibt es ja nicht einen Zufall ich habe in den letzten Monaten ein Sprichwort immer wieder und wiederum zitiert gefunden, wenn so die Verhältnisse in der Öffentlichkeit besprochen wurden, bald von dem, bald von jenem. Dieses Sprichwort war: «Nur die allerdümmsten Kälber wählen ihre Metzger selber». — Die Leute finden es ganz selbst­verständlich, dieses Sprichwort anzuwenden. Jeder findet es selbst­verständlich, daß dieses Sprichwort einen Sinn hat. Ich finde nicht den geringsten Sinn dabei, denn ich glaube, daß das nicht die dümm­sten, sondern gerade die gescheitesten Kälber wären, denn dann würden sie sich diejenigen als ihre Metzger wählen -- da sie ja doch schon sterben müssen, und für anderes kommen ja diese Kälber nicht in Betracht —, die dieses Sterben am schmerzlosesten bewirken, während diejenigen, die sich nichts wählen, wahrscheinlich am schlechtesten wegkommen werden. Da wäre gerade das Gegenteil richtig : Nur die gescheitesten Kälber wählen sich ihre Metzger selber. Aber geradeso wie diese Dinge gedankenlos hingenommen werden, so werden auch wichtige Urteile, die geändert werden müssen, hingenommen; denn der Mensch will sich gern beim überblicken des Lebens eigentlich die Gedankenarbeit, die Gedankenbetätigung ersparen, er will diese Gedankenkraft nicht anwenden.

Une activité de pensée plus aigüe, voilà ce dont nous avons besoin aujourd'hui pour parvenir à des concepts conformes à la réalité. Même si l'idée que les personnes non éduquées, non autonomes, dépendantes, ayant besoin d'être guidées, représentent neuf dixièmes de l'ensemble du peuple, a quelque chose de séduisant pour les personnes dites avancées, comme on les appelle dans le sens de la sagesse scolaire actuelle, des Lumières actuelles, de la conscience démocratique actuelle, cela n'a pas de valeur réelle, et ce pour la raison suivante.

11

Schärfere Gedankentätigkeit, das ist es, was wir heute brauchen, um zu wirklichkeitsgemäßen Begriffen zu kommen. Mag bei dem so­genannten Fortgeschrittenen, wie man ihn im Sinne der heutigen Schulweisheit, der heutigen Aufklärung, des heutigen demokrati­schen Bewußtseins nennt, auch der Gedanke etwas noch so Ver­lockendes haben: die Ungebildeten, Unselbständigen, Abhängigen, Führerbedürftigen betragen neun Zehntel des gesamten Volkes — einen Wirklichkeitswert hat das nicht, und zwar aus folgendem Grunde.

Partons du fait historique, qui peut être très instructif à cet égard. N'est-il pas vrai que le christianisme est né dans une province inconnue de l'Empire romain, grâce au mystère du Golgotha ? Au sein de l'Empire romain d'alors, qui avait déjà absorbé la Grèce, vivait une population qui portait vraiment en son sein une sagesse profonde, une sagesse significative. L'Église a dû faire de terribles efforts pour effacer les traces de l'ancienne gnose - je l'ai déjà expliqué ici -. Mais cette gnose était là. Le savoir suprême/le plus haut était là. En effet, au sein de l'Empire romain, à l'époque de la naissance du christianisme, la plus haute sagesse était déjà présente. Il n'est pas question de le nier d'une quelconque manière. Mais il était impossible que cette sagesse la plus haute ait absorbé l'impulsion historiquement forte du christianisme. La forte impulsion du christianisme - j'en ai parlé l'autre jour - a été reçue par les barbares du nord, qui n'avaient pas cette sagesse des populations méridionales. Ce n'est que lorsque les barbares du nord sont venus à la rencontre de la vague du christianisme que le christianisme s'est développé comme il allait le faire pendant le reste de la quatrième période post-atlantique et même au début de la cinquième période post-atlantique. Ce n'est qu'aujourd'hui qu'un autre rapport est venu.

12

Gehen wir aus von der historischen Tatsache, die sehr viel lehren kann in dieser Beziehung. Nicht wahr, das Christentum entstand in einer unbekannten Provinz des Römischen Reiches durch das Myste­rium von Golgatha. Innerhalb des damaligen Römischen Reiches, das ja auch das Griechentum schon in sich aufgenommen hatte, lebte eine Bevölkerung, die in ihrem Schoße wahrhaftig eine tiefe, eine be­deutungsvolle Weisheit trug. Die Kirche hat furchtbare Anstrengun­gen machen müssen, um die alte Gnosis — ich habe das hier einmal auseinandergesetzt -- ihren Spuren nach zu verwischen. Aber diese Gnosis war da. Höchstes Wissen war da. In der Tat, innerhalb des Schoßes des Römischen Reiches war in der Zeit der Entstehung des Christentums höchste Weisheit schon vorhanden. Das ist gar nicht in irgendeiner Weise abzuleugnen. Aber es war unmöglich, daß diese höchste Weisheit den historisch starken Impuls des Christentums in sich aufgenommen hätte. Der starke Impuls des Christentums -- ich habe neulich erst davon gesprochen — ist aufgenommen worden von den nördlichen Barbaren, die diese Weisheit der südländischen Bevölkerung nicht hatten. Erst als die nördlichen Barbaren entgegenkamen der Welle des Christentums, lebte sich das Christentum so aus, wie es sich für den Rest der vierten nachatlantischen Zeit und auch noch für den Anfang der fünften nachatlantischen Zeit ausleben sollte. Erst heute ist ein anderes Verhältnis gekommen.

Ce dont on doit tenir compte, c'est que ce n'est pas la spiritualité la plus développée et la plus abstraite pour une certaine époque qui est capable d'accueillir l'impulsion historique dans sa plus grande force, mais que c'est tout de suite l'entité de l'humain apparemment la plus arriérée, la plus liée à la nature instinctive, qui peut accueillir l'impulsion de la manière la plus forte. Le jugement que je viens d'indiquer sur les neuf dixièmes de l'humanité inculte, dépendante et ayant besoin d'être dirigée, ne dit pas grand-chose de plus que cette humanité se distingue par sa spiritualité de ceux qui se croient être les humains dirigeants. Mais ces soi-disant dirigeants ont déjà un intellect dégénéré, une intelligence décadente. Dans les neuf dixièmes de l'humanité, soi-disant inculte, dépendante, ayant besoin d'être dirigée, il y a, comme on pourrait le dire, une intelligence encore latente qui est énormément plus réceptive à la forte impulsion spirituelle qui doit être reçue aujourd'hui, qui est énormément plus forte que celle qui est à trouver dans l'ainsi nommée intelligence avec l'intelligence décadente. Ce qui sépare aujourd'hui le porteur des impulsions spirituelles de la grande masse réceptive, ce n'est pas cette grande masse elle-même, ce ne sont pas les âmes de la grande masse de l'humanité, mais ce sont les guides, c'est la compagnie des dirigeants. Et ce leadership, même des prolétaires les plus socialistes, ce leadership, est lui-même entièrement imprégné, traversé de l'esprit décadent de la bourgeoisie. C'est ce qui est nécessaire avant tout : un aveu pur et propre que pour les impulsions réelles de l'évolution spirituelle, il faut vraiment trouver le chemin vers les humains soi-disant incultes, dépendants, ayant besoin d'un chef, non indépendants, quand on a seulement une vue dans l'effet particulier de cette intelligence.

13

Dasjenige, was man dabei berücksichtigen muß, ist, daß nicht die für ein gewisses Zeitalter höchst entwickelte, abstrakt gewordene Geistigkeit den historischen Impuls in seiner größten Stärke auf­zunehmen vermag, sondern daß gerade die scheinbar zurückgeblie­bene, mehr mit der instinktiven menschlichen Natur zusammen­hängende Wesenheit des Menschen den Impuls in der stärksten Weise aufnehmen kann. Es wird nicht viel mehr gesagt mit dem Urteil, das ich gerade vorhin angegeben habe über die neun Zehntel der un­gebildeten, abhängigen, führerbedürftigen Menschheit, als daß sich diese Menschheit mit Bezug auf ihre Geistigkeit unterscheide von denjenigen, die sich als die führenden Menschen dünken. Aber diese sogenannten führenden Menschen, sie haben schon einen degenerier­ten Verstand, eine dekadente Intelligenz. In der neun Zehntel be­tragenden, sogenannten ungebildeten, abhängigen, führerbedürftigen Menschheit ist, wie man sagen könnte, eine Intelligenz noch latent verborgen, die ungeheuer viel empfänglicher ist für den starken gei­stigen Impuls, der heute aufgenommen werden soll, der ungeheuer viel stärker ist als derjenige, der bei der sogenannten Intelligenz mit der dekadenten Intelligenz zu finden ist. Dasjenige, was heute den Träger der geistigen Impulse trennt von der empfänglichen breiten Masse, das ist nicht diese breite Masse selbst, das sind nicht die Seelen der breiten Masse der Menschheit, sondern das sind die Führer, das ist die Führerschaft. Und diese Führerschaft auch der sozialistische­sten Proletarier, diese Führerschaft, die ist selbst ganz mit dem deka­denten Verstande der Bourgeoisie getränkt, durchzogen. Das ist das­jenige, was vor allen Dingen notwendig ist: ein reinliches, sauberes Geständnis, daß für die wirklichen Impulse geistiger Entwickelung der Weg zu den sogenannten ungebildeten, abhängigen, führer­bedürftigen, unselbständigen Menschen wirklich zu finden ist, wenn man nur Einsicht hat in die eigentümliche Wirkung dieser Intelligenz.

En fait, aucune classe d'humains n'a jamais été plus fantastique/formidable que cette bourgeoisie qui, aujourd'hui, réprouve tant la fantaisie/l'imagination. Car ce qui est le plus fantastique, c'est la pratique actuelle. Tout ce qui se veut aujourd'hui pratique dans la vie ne l'est en fait purement que par le fait que cela s'est pour ainsi dire légalement procuré la possibilité de s'imposer, de s'imposer tandis que l'autre, qui ne s'est pas procuré la possibilité de s'imposer, a beau être en soi très habile, très pratique, ça ne s'impose justement pas. On doit avoir le sentiment qu'aujourd'hui, dans les larges masses qui ne sont pas guidées, mais séduites par leurs dirigeants, quelque chose s'est imposé depuis l'époque que l'on désigne habituellement dans l'histoire, même si c'est un peu incorrect, comme l'époque de la migration des peuples. À cette époque, des peuples barbares sont dans une certaine mesure montés et ont tout de suite absorbé ce que les peuples développés ne pouvaient plus absorber. Aujourd'hui, ce n'est pas d'un endroit quelconque, mais du soubassement prolétarien de l'humanité que monte une migration de peuples. C'est cela qui est important. Mais il faut aller au-devant de cette migration des peuples. Faites une hypothèse. Pensez donc : toutes les migrations que les livres d'histoire décrivent habituellement comme des migrations de peuples, toutes ces migrations des Goths, des Huns, des Vandales, des Suèves et ainsi de suite, plus tard des Mongols, qui sont habituellement décrites comme des migrations de peuples, se seraient déroulées, mais en se déroulant dans la direction de l'est vers le sud-ouest, ces migrations de peuples n'auraient pas rencontré la vague du christianisme. Supposons que cette vague de christianisme soit restée à l'écart ; imaginez à quel point le monde aurait été différent ! Vous ne pouvez vous représenter toute la période ultérieure que par le fait que ces tribus barbares sont passées de l'est vers le sud-ouest et que la vague chrétienne est venue à leur rencontre.

14

Phantastischer als dasjenige Bürgertum, welches die Phantasie heute so sehr verpönt, war eigentlich noch keine Menschenklasse. Denn das Phantastischste ist die heutige Praxis. Alles das, was heute lebens­praktisch sein will, ist es eigentlich bloß dadurch, daß es sich sozu­sagen gesetzlich die Möglichkeit verschafft hat, sich durchzudrücken, sich durchzudrängen, während der andere, der sich nicht die Mög­lichkeit verschafft hat, sich durchzudrängen, an sich noch so geschickt, noch so praktisch sein mag, er drückt sich eben nicht durch. Man muß eine Empfindung haben dafür, daß wirklich heute in den breiten Mas­sen, die nicht geführt sind, sondern verführt durch ihre Führer, etwas nachgedrängt hat aus jener Zeit, die gewöhnlich in der Geschichte, wenn auch etwas unrichtig, als die Zeit der Völkerwanderung be­zeichnet wird. Damals kamen gewissermaßen barbarische Völker her­auf, die gerade dasjenige aufgenommen haben, was die entwickelten Völker nicht mehr aufnehmen konnten. Heute strebt nicht von irgend­einem Orte her, sondern von dem proletarischen Untergrunde der Menschheit strebt herauf eine Völkerwanderung. Das ist das Wich­tige. Aber dieser Völkerwanderung muß entgegengekommen wer­den. Setzen Sie eine Hypothese. Denken Sie einmal: All das, was ge­wöhnlich in den Geschichtsbüchern durch die Völkerwanderung be­zeichnet wird, all diese Wanderungen der Goten, der Hunnen, der Vandalen, der Sueven und so weiter, später der Mongolen, die ge­wöhnlich als Völkerwanderung geschildert werden, die hätten sich vollzogen, aber indem sich diese Völkerwanderungen vollzogen hät­ten in der Richtung von Osten nach Südwesten, wäre ihnen nicht ent­gegengekommen die Welle des Christentums. Nehmen wir an, diese Welle des Christentums wäre weggeblieben; denken Sie sich, wie anders die Welt geworden wäre! Sie können sich überhaupt die ganze spätere Zeit nur dadurch vorstellen, daß diese barbarischen Stämme herübergezogen sind aus dem Osten nach dem Südwesten und ihnen die christliche Welle entgegengekommen ist.

Aujourd'hui, la chose est ainsi que l'élément prolétarien monte des profondeurs. Et aujourd'hui, à cet élément prolétarien, doit venir en vis-à-vis d'en haut un spirituel, une saisie spirituelle-scientifique des rapports sociaux, de la vision du monde absolument. Et celui qui ne veut pas croire qu'il est nécessaire qu'une nouvelle révélation spirituelle vienne à l'encontre de cette migration des peuples, qui se déroule aujourd'hui non pas dans le sens horizontal, mais simplement dans le sens vertical, celui qui veut s'arrêter à l'ancienne révélation spirituelle adaptée au sens horizontal, bref, celui qui veut s'arrêter à la forme romaine de la propagation du christianisme, celui qui ne veut pas se trouver, par le langage de la science de l'esprit, pour saisir la nouvelle révélation du Christ passé par le mystère du Golgotha, celui-là passe à côté de ce qui est le plus important pour le présent, celui-là passe à côté de ce qui serait passé à côté au début du Moyen Âge si la vague de la propagation du christianisme n'était pas venue à la rencontre de la vague barbare qui se déroulait de l'Est vers le Sud-Ouest. A l'époque aussi, entre la vague du christianisme et la vague des barbares se trouvaient tous les humains qui étaient justement les plus cultivés de l'empire grec et de l'empire romain. Aujourd'hui, entre la vague spirituelle qui doit se diriger vers le bas et la vague prolétarienne qui doit se diriger vers le haut, se trouvent tous ceux qui veulent s'accrocher aux anciennes notions sous la direction de la soi-disant intelligentsia et notamment de la science, qui est tout à fait stérile dans ce domaine. Mais ce à quoi il faut parvenir, c'est avant tout à l'absence de préjugés pour les concepts tels que nous les avons développés ici hier et avant-hier, qui donnent la possibilité de former un jugement social. On n'obtient pas de jugement social si on ne comprend pas l'organisme social. Savez-vous ce qui se passe lorsqu'un professeur d'économie politique moyen, suivi par d'autres, ou un dirigeant politique, parle aujourd'hui des pendants sociaux et de peuple, et ainsi de suite, savez-vous ce qui en ressort par rapport à l'organisme social ? L'homoncule social ! C'est ce qu'il faudrait enfin envisager, c'est que tous les gens qui ont essayé d'expliquer l'organisme social sans saisir en pensées la trimembrité/triarticulité, avec rapport à l'organisme social ont purement amené l'homonculus, comme Goethe pense, que par la conception ordinaire sensorielle et d'entendement/de raison analytique on arrive seulement à l'homonculus, non à l'homo.

15

Heute ist die Sache so, daß aus den Tiefen heraufkommt das pro­letarische Element. Und heute muß diesem proletarischen Element entgegenkommen von oben ein Geistiges, ein geisteswissenschaftliches Ergreifen der sozialen Verhältnisse, der Weltanschauung überhaupt. Und derjenige, der nicht glauben will, daß es nötig ist, daß dieser Völkerwanderung, die heute nur nicht in waagrechter, sondern einfach in senkrechter Richtung vor sich geht, entgegenkommt eine neue geistige Offenbarung, der stehenbleiben will bei der alten, für die waagrechte Richtung geeigneten geistigen Offenbarung, kurz, wer stehenbleiben will bei der römischen Form der Christentumsverbreitung, wer nicht sich finden will durch die Sprache der Geisteswissenschaft zu der Ergreifung der neuen Offenbarung des durch das Mysterium von Golgatha gegangenen Christus, der versäumt das Allerwichtigste, was für die Gegenwart notwendig ist, der versäumt so viel, wie in dem Beginne des Mittelalters versäumt worden wäre, wenn der barbarischen Welle, die vom Osten nach dem Südwesten sich wälzte, nicht die Welle der Christentumsverbreitung entgegengekommen wäre. Auch damals standen zwischen der Welle des Christentums und der Welle der Barbaren alle diejenigen Menschen, die gerade die Gebildeten waren des Griechenreiches und des Römerreiches. Heute stehen zwischen der Welle, die als geistige Welle nach unten entgegendringen soll der nach oben gehenden proletarischen Welle, ja alle diejenigen, die an den alten Begriffen festhalten wollen unter der Führung der sogenannten Intelligenz und namentlich der auf diesem Gebiete ganz unfruchtbaren Wissenschaft. Das aber, wozu man es bringen muß, das ist vor allen Dingen Vorurteilslosigkeit für solche Begriffe, wie wir sie gestern und vorgestern hier entwickelt haben, welche einem die Möglichkeit geben, ein soziales Urteil zu bilden. Ein soziales Urteil bekommt man nicht, wenn man nicht den sozialen Organismus versteht. Wissen Sie, was das ist, das herauskommt, wenn heute so ein richtiger Durchschnittsprofessor der Volkswirtschaftslehre, dem dann die andern folgen, oder so ein richtiger politischer Führer über Volks- und soziale Zusammenhänge und so weiter spricht, wissen Sie, was da herauskommt in bezug, auf den sozialen Organismus ? Der soziale Homunkulus ! Das ist dasjenige, was man endlich einsehen sollte, daß alle die Leute, die versucht haben, den sozialen Organismus ohne die Erkenntnis der Dreigliedrigkeit in Gedanken zu fassen, mit Bezug auf den sozialen Organismus bloß den Homunkulus herbeigeführt haben, wie Goethe meint, daß durch die gewöhnliche sinnliche und verstandesmäßige Auffassung man auch nur zum Homunkulus, nicht zum Homo kommt.

Car, voyez-vous, en ce qui concerne l'organisme social, la plupart des humains ne peuvent absolument pas penser encore aujourd'hui, parce qu'il leur manque les principes directeurs de cette pensée. Je l'ai déjà mentionné : dans ces domaines, les humains partent de l'idée étrange et grotesque qu'un État particulier ou un territoire national/domaine de peuple particulier/isolé est un organisme pour soi. Ils veulent carrément créer des organismes populaires/de peuple. C'est une absurdité en soi. Je l'ai déjà expliqué : si l'on veut comparer quelque chose en ce qui concerne la cohabitation des humains sur la Terre, on ne peut considérer que la Terre entière comme un organisme ; une région étatique particulière ou un domaine/une région à mesure de peuple particulière peut seulement être un membre dans l'organisme. Si l'on veut utiliser le concept d'organisme, il doit s'agir d'un organisme achevé/clos. Celui qui veut fonder l'économie nationale, l'économie politique/de peuple, le socialisme sur le territoire/domaine/la région d'un pays particulier, ressemble à un humain qui aimerait, disons, fonder l'anatomie de l'humain entier à partir de la pure main , de la jambe ou de l'estomac. C'est de cela qu'il s'agit dans une mesure bien plus haute que ce que les humains se le représententent aujourd'hui. Car cette triarticulation que je vous ai citée ne donne pas des résumés abstraits comme ceux auxquels les humains actuels sont habitués, mais elle donne tout de suite un placer vivant dans les rouages d'économie de peuple, dans les rouages sociaux.  Celui qui a purement appris l'anatomie de l'estomac ne comprendra pas l'anatomie de la tête, du cou. Mais celui qui connaît l'anatomie de l'humain pourra, le moment venu, juger correctement de l'estomac, de la tête et du cou. C'est ainsi : celui qui connaît l'organisme social dans ses conditions de vie internes - et c'est quelque chose qui doit partir de cette triarticulation - sait se placer dans les conditions correctes, qu'il ait à juger maintenant des conditions sociales/rapports sociaux en Russie ou en Angleterre ou en Allemagne ou n'importe où sinon.

16

Denn sehen Sie, mit Bezug auf den sozialen Organismus können die meisten Menschen heute überhaupt noch nicht denken, weil ihnen die Leitmotive dieses Denkens fehlen. Ich habe es ja schon einmal erwähnt: Die Menschen gehen auf diesen Gebieten aus von der son­derbaren, grotesken Idee, daß ein einzelner Staat oder ein einzelnes Volksgebiet ein Organismus für sich sei. Sie wollen geradezu Volks­organismen errichten. Das ist an sich ein Unsinn. Ich habe es einmal ausgeführt: Wenn man etwas vergleichen will in bezug auf das Zu­sammenleben der Menschen über die Erde hin, so darf man nur die ganze Erde wie einen Organismus ansehen; ein einzelnes staatliches oder volksmäßiges Gebiet kann nur ein Glied sein im Organismus. Will man den Begriff des Organismus gebrauchen, so muß das ein abgeschlossener Organismus sein. Derjenige, welcher Nationalöko­nomie, Volkswirtschaftslehre, Sozialismus begründen will auf dem Gebiete eines einzelnen Landes, der gleicht einem Menschen, der, sagen wir, die Anatomie des ganzen Menschen aus der bloßen Hand oder dem Bein oder dem Magen begründen möchte. Darauf kommt es in viel höherem Maße an, als sich die Menschen heute vorstellen. Denn diese Dreigliederung, die ich Ihnen angeführt habe, die gibt nicht solche abstrakten Zusammenfassungen, wie sie die heutigen Menschen gewohnt sind, sondern die gibt gerade ein lebendiges Hin­einstellen in das volkswirtschaftliche Getriebe, in das soziale Getriebe. Wer bloß gelernt hat die Anatomie des Magens, der wird nicht ver­stehen die Anatomie des Kopfes, des Halses. Wer aber die Anatomie des Menschen kennt, der wird, wenn es darauf ankommt, auch den Magen richtig beurteilen können, den Kopf richtig beurteilen, den Hals richtig beurteilen können. So ist es : Wer den sozialen Organis­mus in seinen inneren Lebensbedingungen — und das ist etwas, das ausgehen muß von dieser Dreigliederung — kennt, der weiß sich in die richtigen Verhältnisse zu setzen, ob er nun die sozialen Verhältnisse in Rußland oder England oder in Deutschland oder irgendwo sonst zu beurteilen hat.

Aujourd'hui, vous faites la découverte étrangement affligeante que les gens parlent des pays comme si ces pays étaient là pour eux-mêmes. Ils pensent qu'ils peuvent provoquer une quelconque socialisation ou quelque chose de similaire en ce qui concerne des régions particulières séparées. C'est ce qui constitue l'une des erreurs fondamentales de notre temps et qui, dans la pratique, peut vraiment conduire au plus grand malheur. Aujourd'hui, il est malsain/seulement non salutaire de croire que l'on peut faire une quelque chose sur un certain territoire limité, sans tenir compte du fait que, depuis le milieu du 19e siècle, la Terre est un organisme global en relation sociale. On doit tout simplement tenir compte de la réalité, sinon on ne peut avancer d'aucune manière.

17

Heute machen Sie die sonderbar betrübliche Entdeckung, daß die Menschen über die Länder reden, als wenn diese Länder für sich da wären. Sie denken, sie können irgendwelche Sozialisierungen oder dergleichen bewirken mit Bezug auf einzelne abgetrennte Gebiete. Das ist dasjenige, was darstellt einen der Grundirrtümer unserer Zeit, und was in der Praxis wirklich zu dem allergrößten Unheil führen kann. Heute ist es nur unheilsam zu glauben, daß man auf einem ge­wissen beschränkten Territorium irgend etwas machen kann, ohne Rücksicht zu nehmen darauf, daß seit der Mitte des 19. Jahrhunderts die Erde ein Gesamtorganismus in sozialer Beziehung ist. Mit der Wirklichkeit muß eben einfach gerechnet werden, sonst kommt man auf keine Weise irgendwie weiter.

Vous en voyez qu'il s'agit avant tout d'acquérir l'absence de préjugés, d'être vraiment à la hauteur, par l'absence de préjugés, du jugement que l'on peut laisser aux choses elles-mêmes. Car ce n'est que par l'absence de préjugés que l'on peut apprendre des choses. Une remarque qui vous sera toujours et encore opposée, lorsque sera parlé des rapports sociaux, comme est parlé ici, c'est celle que l'on ne peut guère se représenter comment la valeur d'économie de peuple devrait être séparée du travail humain. Les économistes les plus érudits sont les moins à même de se le penser aujourd'hui. Si les gens apprenaient un peu de l'histoire, ils se diraient : Platon et Aristote n'ont pas encore pu se penser que l'esclave ne faisait pas partie des valeurs d'économie de peuple ; Platon et Aristote considéraient encore comme nécessaire, selon l'économie de peuple, la disponibilité d'une population d'esclaves assez grosse. Maintenant, aucune personne sensée ne considère actuellement la présence d'une population d'esclaves comme une nécessité d'économie de peuple au sens de l'ancien empire grec et romain. Mais les humains considèrent encore aujourd'hui comme une nécessité que la force de travail humain soit une marchandise au même sens que n'importe quel autre bien.

18

Sie sehen daraus, daß es sich vor allen Dingen darum handelt, sich Vorurteilslosigkeit zu erwerben, wirklich gewachsen zu werden durch Vorurteilslosigkeit dem Urteil, das man den Dingen selbst überlassen kann. Denn nur durch Vorurteilslosigkeit kann man von den Dingen lernen. Ein Ausspruch, der Ihnen immer wieder und wiederum ent­gegentreten wird, wenn so über die sozialen Verhältnisse gesprochen wird, wie hier gesprochen wird, das ist der, daß man sich ja kaum vorstellen kann, wie der volkswirtschaftliche Wert getrennt werden soll von der menschlichen Arbeit. Am wenigsten können sich das heute die gelehrten Volkswirtschafter denken. Würden die Leute ein klein wenig von der Geschichte lernen, so würden sie sich sagen: Plato und Aristoteles haben sich noch nicht denken können, daß unter den volkswirtschaftlichen Werten nicht der Sklave sei; Plato und Aristoteles betrachteten noch als volkswirtschaftlich notwendig das Vorhandensein einer ziemlich großen Sklavenbevölkerung. Nun, heute betrachtet kein vernünftiger Mensch das Vorhandensein einer Sklavenbevölkerung im Sinne des alten Griechen- und Römerreiches als eine volkswirtschaftliche Notwendigkeit. Aber die Menschen be­trachten es heute noch als eine Notwendigkeit, daß menschliche Arbeitskraft in demselben Sinne eine Ware sein soll wie irgendein anderes Gut.

Maintenant, essayons de faire en sorte que la triarticulation mentionnée ici se réalise progressivement. Elle ne peut se réaliser que lentement. Nous ne travaillons pas ici à un bouleversement soudain, mais à une orientation, à la prise de mesures individuelles/particulières dans le sens de cette orientation. Et tout peut être mis en place dès aujourd'hui dans tous les détails, ce qui est nécessaire pour que ces directives soient vraiment respectées, si l'on n'est pas un stupide humain de programme, mais si l'on est un humain vivant de la réalité, qui veut se plonger dans les faits eux-mêmes, dans le mouvement vivant des faits, et c'est ce que l'humain devrait faire aujourd'hui, c'est de cela dont il s'agit justement. Si l'on agit dans le sens de cette direction qui introduit peu à peu la triarticulation, en ce qu'on sépare les trois membres qui se sont fondus ensemble ainsi au cours de la dernière évolution et par cela ont donné naissance à un organisme social malade qui s'est exprimé dans la dernière catastrophe à puissance maladive, on essaie de séparer/propulser l'un hors de l'autre ce qui a ainsi fondu ensemble, dans les trois membres comme je les caractérise toujours ici : on arrive alors à une évolution saine, conforme à la réalité. Et alors se réalise déjà d'elle-même la séparation progressive du concept de valeur d'économie de peuple du concept de travail humain. Tout de suite ainsi que l'esclave a cessé d'être une marchandise, tout de suite ainsi la force de travail humaine cessera d'être une marchandise.

Ce n'est pas en faisant des lois qui interdisent de considérer la force de travail humaine comme une marchandise, mais en procédant à la véritable dissociation des opérations spirituelles, économiques et étatiques. Par cela, le bien qui, en tant que marchandise, constitue une valeur d'économie de peuple se détache de ce qui est aujourd'hui cristallisé dans la marchandise : la force de travail humaine employée/utilisée.

19

Nun, suchen wir dahin zu wirken, daß die hier angeführte Drei­gliederung sich allmählich realisiert. Sie kann sich nur langsam reali­sieren. Nicht auf Umsturz plötzlicher Art wird hier hingearbeitet, sondern auf Richtunggeben, auf Treffen von Maßnahmen im ein­zelnen im Sinne dieser Richtung. Und alles kann heute schon so ein­gerichtet werden in allen Einzelheiten, was einrichtungsbedürftig ist, daß diese Richtlinien wirklich eingehalten werden, wenn man nicht stupider Programmensch ist, sondern wenn man ein lebendiger Wirk­lichkeitsmensch ist, der sich hineinbegeben will in die Tatsachen selbst, in die lebendige Bewegung der Tatsachen, und das sollte eben heute der Mensch, darauf kommt es eben an. Wirkt man im Sinne jener Richtung, die allmählich die Dreigliederung einführt, indem man die drei Glieder trennt, die so zusammengeschmolzen sind in der letzten Entwickelung und dadurch einen kranken sozialen Organis­mus hervorgebracht haben, der sich in der letzten krankhaften Kata­strophe ausgelebt hat, versucht man dasjenige, was sich so zusam­mengeschmolzen hat, auseinanderzutreiben in die drei Glieder, wie ich sie immer charakterisiere hier : dann kommt man zu einer ge­sunden, wirklichkeitsgemäßen Entwickelung. Und dann realisiert sich schon von selber die allmähliche Abtrennung des volkswirtschaft­lichen Wertbegriffes von dem menschlichen Arbeitsbegriff. Geradeso wie der Sklave aufgehört hat, eine Ware zu sein, geradeso wird die menschliche Arbeitskraft aufhören, eine Ware zu sein. Nicht da­durch, daß man Gesetze macht, in denen man verbietet, die mensch­liche Arbeitskraft als Ware zu betrachten, sondern dadurch, daß man das wirkliche Auseinandergehen der geistigen, der wirtschaftlichen und der staatlichen Verrichtungen betreibt. Dadurch wird das Gut, das allein als Ware volkswirtschaftlichen Wert darstellt, gelöst von dem, was heute kristallisiert ist in der Ware : die aufgewendete mensch­liche Arbeitskraft.

À cet égard, il est tout à fait épouvantable de constater la confusion conceptuelle que l'on rencontre chez des humains qui, aujourd'hui, veulent souvent s'exprimer et participer à la nécessaire refonte des rapports. Permettez-moi de vous donner un exemple. Il y a la grande masse des dits marxistes, qui sont conscients de cela: si je fais l'acquisition d'un bien aujourd'hui, si j'achète une marchandise, la force de travail qui a produit cette marchandise est stockée/sauvegardée dans cette marchandise. Je dois payer avec la force de travail humaine qui est dedans, en ce que je paye la marchandise. - Oui, dans les conditions actuelles, il en est naturellement ainsi ; mais c'est tout de suite de cela qu'il s'agit, que l'on sépare, dans le processus réel, non purement dans le concept, la force de travail de la marchandise proprement dite. Pour cela, il est bien sûr nécessaire que l'on s'approprie des notions vraiment claires sur ces choses.

20

In bezug darauf ist es geradezu furchtbar, welchen Begriffsverwirrungen man bei Menschen begegnet, die heute oft reden und mitreden wollen bei der notwendigen Neugestaltung der Verhältnisse. Dafür lassen Sie mich Ihnen ein Beispiel anführen. Da ist die breite Masse der sogenannten Marxisten, die sind sich klar darüber: Wenn ich ein Gut heute erwerbe, eine Ware erwerbe, so ist in dieser Ware aufge­speichert die menschliche Arbeitskraft, durch die diese Ware erzeugt worden ist. Ich muß mitbezahlen die menschliche Arbeitskraft, die dadrinnen ist, indem ich die Ware bezahle. — Ja, unter den heutigen Verhältnissen ist es natürlich so; aber darum handelt es sich ja gerade, daß man abtrennt im realen Prozeß, nicht bloß im Begriff, die Arbeits­kraft von der eigentlichen Ware. Dazu ist es natürlich notwendig, daß man über diese Dinge sich wirklich klare Begriffe aneignet.

Maintenant, il se laisse facilement réfuter que la force de travail stockée dans la marchandise repose dedans comme une valeur d'économie de peuple. Quelqu'un qui n'est justement pas marxiste, qui considère à nouveau la chose d'un autre point de vue, dit qu'il serait incorrect que l'économie de peuple soit poussée/propulsée à coller ensemble la force de travail et la marchandise ; ce serait tout de suite le contraire. La marchandise, la marchandise finie que l'on a, est en fait là aujourd'hui dans l'ordre économique capitaliste pour économiser le travail. - Et en effet, la marchandise dans une certaine mesure à pouvoir/force d'achat est déjà là pour économiser la force de travail. Pensez une fois que vous soyez peintre ; vous peignez un tableau qui vaut dix mille francs, qui peut être vendu pour dix mille francs dans les conditions économiques actuelles. Pour ces dix mille francs, vous pouvez laisser travailler tant et tant de gens pour vous dans les conditions actuelles. Le fait que vous ayez l'objet/le contexte de valeur de ce tableau, par cela vous pouvez laisser travailler tant et tant de gens pour vous. Pensez que si vous ne vendiez pas le tableau et que vous deviez faire vous-même tout ce que vous faites faire à d'autres, en vendant le tableau pour dix mille francs, tout le travail que vous devriez faire ! Vous devriez fabriquer vos chaussures et non seulement vos vêtements, mais vous devriez même tisser vous-même le tissu de vos vêtements et ainsi de suite ; vous devriez d'abord vous procurer les matières premières et tout cela, le processus économique est en effet extrêmement compliqué. Mais cela n'a rien à voir, pense un quelque penseur de l'économie de peuple, avec le fait que le travail est cristallisé dans la marchandise, mais avec le fait que l'on économise du travail justement parce que l'on a une marchandise vendable. La valeur d'économie de peuple d'un bien reposerait tout de suite sur ce combien de travail on économiserait par cela ; non combien de de travail a été appliqué sur ce bien, mais combien de travail serait épargné.

21

Nun läßt sich das leicht widerlegen, daß in der Ware aufgespeicherte Arbeitskraft als volkswirtschaftlicher Wert drinnen liegt. Einer, der eben nicht Marxist ist, der die Sache wiederum von einem andern Gesichtspunkte betrachtet, sagt, es sei unrichtig, daß die Volkswirt­schaft getrieben würde zu einem Zusammenkleben von Arbeitskraft und Ware; es sei gerade umgekehrt. Ware, fertige Ware, die man hat, die sei eigentlich da heute in der kapitalistischen Wirtschaftsordnung, um Arbeit zu ersparen. — Und in der Tat, gewissermaßen kaufkräftige Ware ist schon da, um Arbeitskraft zu ersparen. Denken Sie einmal, Sie seien Maler; Sie malen ein Bild, das zehntausend Franken wert ist, für zehntausend Franken unter den heutigen wirtschaftlichen Ver­hältnissen verkauft werden kann. Da können Sie für diese zehntau­send Franken unter den heutigen Verhältnissen so und so viel Leute für sich arbeiten lassen. Dadurch, daß Sie den Wertgegenstand dieses Bildes haben, dadurch können Sie so und so viel Leute für sich arbei­ten lassen. Denken Sie, wenn Sie das Bild nicht verkaufen würden und Sie würden alles das selber tun müssen, was Sie andere für sich arbeiten lassen, dadurch, daß Sie das Bild um zehntausend Franken verkaufen, was Sie da alles arbeiten müßten ! Sie müßten sich Ihre Schuhe machen und nicht nur Ihre Kleider, sondern sogar den Stoff für die Kleider müßten Sie sich selber weben und dergleichen; Sie müßten sich erst die Rohstoffe verschaffen und das alles, der wirt­schaftliche Prozeß ist ja ein ungeheuer komplizierter. Aber damit hat es nichts zu tun, meint irgendein volkswirtschaftlicher Den­ker, daß Arbeit kristallisiert ist in der Ware, sondern damit, daß man gerade dadurch, daß man verkaufsfähige Ware hat, Arbeit erspart. Also der volkswirtschaftliche Wert eines Gutes beruhe gerade darauf, wieviel Arbeit man dadurch erspare; nicht wieviel Arbeit auf dieses Gut verwendet worden ist, sondern wieviel Arbeit erspart werde.

Il y a donc aujourd'hui deux partis, dont l'un prétend que la valeur économique réside dans la quantité de travail qui a été incorporée dans ce bien. Or, dans le cas d'un tableau, on ne peut vraiment pas comparer le travail qui y a été incorporé avec le travail qui a été épargné en vendant le tableau selon la valeur qu'il a dans la circulation économique. Dans certaines circonstances, un peintre talentueux peut réaliser un tel tableau, disons, en un mois, prêt à être vendu. Sa force de travail est alors ce qui s'est cristallisé en un mois. Mais cela importe beaucoup moins que le travail qu'il économise ainsi. C'est ainsi qu'il devient capitaliste, parce qu'il économise/(ndt : s'épargne ?) du travail ; c'est ainsi que naît l'ordre économique capitaliste, parce qu'il peut employer tant et tant de gens grâce au travail qu'il économise grâce à son bien.

22

So gibt es also heute zwei Parteien, von denen die eine behauptet, der volkswirtschaftliche Wert bestehe in dem, wieviel Arbeit hinein­gemacht worden ist in dieses Gut. Nun, da kann man bei einem Bild wirklich nicht vergleichen die Arbeit, die da hineinverwoben worden ist, mit der Arbeit, die erspart wurde dadurch, daß man das Bild nach jenem Werte, den das Bild in der volkswirtschaftlichen Zirkulation hat, verkauft. Unter Umständen kann ein begabter Maler ein solches Bild, sagen wir, in einem Monat verkaufsfertig zustande bringen. Dann ist seine Arbeitskraft das, was hineinkristallisiert ist in einem Monat. Aber darauf kommt es viel weniger an, als auf die Arbeit, die er dadurch erspart. Dadurch wird er ja dann zum Kapitalisten, daß er Arbeit erspart; dadurch wird gerade die kapitalistische Wirtschafts­ordnung hervorgerufen, daß er so und so viel Leute beschäftigen kann durch die Arbeit, die er erspart durch sein Gut.

Vous avez la deux définitions opposées. La première définition : la valeur économique d'un bien ou d'une marchandise consiste en la quantité de travail utilisée pour produire cette marchandise. L'autre définition : la valeur économique d'une marchandise consiste en la quantité de travail que l'on économise/épargne en ayant ce bien ou cette marchandise. Deux définitions tout à fait opposées, mais qui s'opposent en ce qui concerne leur signification réelle. Car il serait tout à fait différent qu'un bien quelconque soit évalué d'après le travail de production ou le travail épargné. Dans le processus de circulation d'économie de peuple, n'a lieu ni l'un ni l'autre. Vous avez seulement besoin de vous représenter une chose, si je devais exposer l'exemple plus loin : pensez-vous ce tableau dont je parle, qui est donc acheté pour dix mille francs au peintre selon les idées que l'on se fait à une certaine époque, disons à l'époque actuelle, pensez-vous que ce tableau est encore chez le peintre. Il vaut donc dix mille francs. Mais supposons qu'il ait été acheté, qu'il soit maintenant dans le salon de Monsieur Mendelssohn, qui n'est pas peintre ; c'est là qu'il est accroché, là seulement peu de gens le voit. Définissez maintenant la valeur d'économie de peuple de ce tableau, elle consiste en la somme de travail dépensée/utilisée/mise en œuvre. Vous voyez que vous ne pouvez pas appliquer cela, ni à Lenbach, ni à Monsieur Mendelssohn, car pour l'un comme pour l'autre, la valeur d'économie de peuple n'est pas là dedans. Donc, pour Lenbach ou n'importe quel peintre contemporain, la valeur immédiate consiste bien sûr dans le travail qu'il économise/épargne ; mais pour Monsieur Mendelssohn, elle n'existe déjà plus, car il n'économise rien. Donc, si vous voulez considérer la chose selon l'économie de peuple, vous pouvez, si vous êtes unilatéral, appliquer ce concept au peintre qui produit le tableau ; là, vous pouvez donner cette définition. Si vous voulez définir en référence à celui qui a acheté le tableau et l'accroche dans la chambre, alors cette définition économique de la valeur n'existe déjà plus dans la réalité. C'est ce qui est si extrêmement important que les humains sont aujourd'hui enclins à définir facilement/légèrement s'ils ont copié/reluqué quelque chose des rapports. Là, ils définissent bientôt/aussitôt. Il n'est alors pas étonnant que l'un ait telle opinion et l'autre telle autre. Évidemment, celui qui prend la définition d'économie de peuple d'un tableau dans l'atelier de Lenbach arrive à une toute autre opinion que celui qui prend la définition d'économie de peuple d'un tableau dans le salon de Monsieur Mendelssohn. Alors les gens peuvent aussi disputer.

23

Sie haben da zwei entgegengesetzte Definitionen. Die eine Defini­tion: Der volkswirtschaftliche Wert eines Gutes oder einer Ware be­steht darin, wieviel Arbeitskraft verwendet worden ist, um diese Ware herzustellen. Die andere Definition: Der volkswirtschaftliche Wert einer Ware besteht darin, wieviel Arbeit man erspart dadurch, daß man dieses Gut oder diese Ware hat. Zwei ganz entgegen­gesetzte Definitionen, die aber entgegengesetzt sind in bezug auf ihre Wirklichkeitsbedeutung. Denn es wäre ganz verschieden, wenn wirk­lich bewertet würde irgendein Gut nach der Herstellungsarbeit oder nach der ersparten Arbeit. Im volkswirtschaftlichen Zirkulations­prozeß findet nämlich weder das eine noch das andere statt. Sie brau­chen sich nur eines, wenn ich das Beispiel weiter ausführen soll, vor­zustellen: Denken Sie sich, dieses Bild, von dem ich rede, das also nach den Vorstellungen, die man in einem bestimmten Zeitalter, also sagen wir, in der Gegenwart hat, für zehntausend Franken dem Maler abgekauft wird, denken Sie sich, dieses Bild sei noch beim Maler. Da ist es also zehntausend Franken wert. Nehmen wir an, es sei aber nun gekauft, es sei jetzt im Salon des Herrn Mendelssohn, der kein Maler ist; da hängt es drinnen, da sehen es nur wenige Leute an. Definieren Sie nun den volkswirtschaftlichen Wert dieses Bildes, der besteht in der Summe der aufgewendeten Arbeit. Sie sehen, das können Sie nicht anwenden, weder auf Lenbach, noch auf den Herrn Mendelssohn, denn für beide besteht der volkswirtschaftliche Wert nicht darinnen. Also für Lenbach oder irgendeinen Maler der Gegenwart besteht unmittelbar der Wert freilich in der Arbeit, die er erspart; aber für den Herrn Mendelssohn schon nicht mehr, denn er erspart nichts. Also wenn Sie volkswirtschaftlich die Sache ansehen wollen, können Sie, wenn Sie einseitig sind, anwenden diesen Begriff auf den Maler, der das Bild produziert; da können Sie diese Definition geben. Wenn Sie definieren wollen mit Bezug auf den, der das Bild gekauft hat und es sich ins Zimmer hängt, dann existiert schon in der Wirklichkeit nicht mehr diese volkswirtschaftliche Definition des Wertes. Das ist es, was so ungeheuer wichtig ist, daß die Menschen heute geneigt sind, leicht zu definieren, wenn sie irgendwo etwas abgeguckt haben von den Verhältnissen. Da definieren sie gleich. Dann ist es gar kein Wunder, daß der eine diese Ansicht hat, der andere jene. Selbstverständlich, derjenige, der sich die volkswirtschaftliche Definition eines Bildes aus dem Atelier von Lenbach entnimmt, kommt zu einer ganz andern Ansicht als der, der sich die volkswirtschaftliche Definition eines Bildes aus dem Salon des Herrn Mendelssohn entnimmt. Dann können die Leute auch streiten.

Et c'est ainsi que se produisent aujourd'hui toutes les querelles dans les domaines sociaux, parce que les humains ne remontent pas jusqu'aux impulsions originelles. Il faut pour cela le sens de la réalité, que seule la formation/l’entraînement à la science de l'esprit peut donner. Vous pouvez trouver aujourd'hui des centaines de définitions dans le domaine de l'économie de peuple, et vous n'aurez que des peines de cœur à cause de l'absence de réalité de ces définitions, à cause de l'absence terrible de réalité de ces définitions, que vous pouvez toujours prouver parce qu'elles correspondent toujours à un certain domaine. Vous pouvez dire : la valeur d'économie de peuple consiste dans le travail que l'on économise - si vous deviez justement parler du point de vue du travailleur spirituel. Vous pouvez aussi dire : la valeur d'économie de peuple consiste dans le travail effectué/appliqué - quand vous voulez parler du point de vue du travailleur manuel prolétarien.

24

Und so sind alle die Streite, die auf sozialen Gebieten heute vor­kommen, weil die Menschen nicht bis zu den ursprünglichen Impul­sen zurückgehen. Dazu gehört allerdings Wirklichkeitssinn, den nur die Schulung der Geisteswissenschaft gibt. Sie können heute Hunderte von Definitionen auf volkswirtschaftlichem Gebiete finden, und Sie werden nur Herzschmerz bekommen über die Wirklichkeitsfremdheit dieser Definitionen, über das furchtbar Wirklichkeitsfremde dieser Definitionen, die Sie immer beweisen können, weil sie immer wieder­um auf ein gewisses Gebiet passen. Sie können sagen: Der volkswirt­schaftliche Wert besteht in der Arbeit, die man erspart —, wenn Sie just vom Gesichtspunkt des geistigen Arbeiters reden sollen. Sie kön­nen auch sagen: Der volkswirtschaftliche Wert besteht in der aufgewendeten Arbeit —, wenn Sie vom Standpunkt des proletarischen Handarbeiters sprechen wollen.

Je vous ai donné un autre exemple tiré de l'économie de peuple. Comme je vous l'ai dit, dans le domaine de l'économie de peuple, il y a ce qu'on appelle les nominalistes et les métallistes en ce qui concerne la théorie de l'argent. Oui, ils se disputent terriblement. Les uns considèrent que l'argent est une marchandise, qu'il vaut ce qu'il vaut en or ou en argent, les autres qu'il n'est que le signe d'une valeur existante. Les uns, les nominalistes, les autres, les métallistes, se disputent à mort, définissent et disputent. Oui, tous ces gens ne savent rien de la réalité. L'argent devient notamment ainsi que le nominalisme est juste si l'on vit dans le temps où il y a un e fort recul de la production ; si la misère/le besoin est là, alors le nominalisme devient juste. Quand il y a abondance, le métallisme devient exact. Les deux sont justes devant la réalité, une fois ceci, une fois cela. Jamais les concepts, tels que les humains se les forment unilatéralement, ne peuvent être appliqués de manière salutaire à une totalité. Dans la totalité, il s'agit toujours de rassembler ce qui est complet, de ne pas définir unilatéralement, et d'avoir un sens pour saisir dans la réalité ce qui donne des éclaircissements.

25

Ich habe Ihnen ein anderes Beispiel aus der Volkswirtschaft an­gegeben. Es gibt, wie ich Ihnen sagte, auf dem Gebiete der Volks­wirtschaft die sogenannten Nominalisten und Metallisten in bezug auf die Theorie des Geldes. Ja, die streiten sich furchtbar herum. Die einen betrachten das Geld so, daß es als Ware gilt, daß es das wert ist, was es als Gold oder Silber wert ist, die andern nur als Zeichen für einen vorhandenen Wert. Die einen, die Nominalisten, die andern, die Metallisten, die streiten sich auf Tod und Leben, definieren und streiten sich. Ja, die Leute wissen alle nichts von der Wirklichkeit. Das Geld wird nämlich so, daß der Nominalismus richtig ist, wenn man in der Zeit lebt, in welcher ein starker Rückgang in der Produk­tion ist; wenn Not da ist, dann wird der Nominalismus richtig. Wenn Überfluß da ist, wird der Metallismus richtig. Es ist eben beides rich­tig vor der Wirklichkeit, das eine Mal das, das andere Mal jenes. Nie­mals sind die Begriffe so, wie sich die Menschen sie einseitig bilden, jemals heilsam anzuwenden auf eine Totalität. Bei der Totalität han­delt es sich immer darum, daß man das Vollständige zusammenbringt, daß man nicht einseitig definiert, und daß man einen Sinn dafür hat, wo man packen kann in der Wirklichkeit dasjenige, was Aufschluß gibt.

La question peut maintenant émerger : Où naît la valeur d'économie de peuple ? Elle ne naît pas lors de la cristallisation du travail dans la marchandise, ni lors de l'économie du travail par la marchandise ; ce n'est pas là que naît la valeur d'économie de peuple. La valeur d'économie de peuple est un état/contexte de tension. N'est-ce pas, si vous avez ici un conducteur électrique (il est dessiné) qui peut se décharger ici, et si l'électricité est captée ici, il se crée un état de tension entre les deux, entre le déchargeur et ce sur quoi la décharge se transmet. Il s'efforce de se décharger avec une certaine force. Si la tension n'est pas assez élevée, la décharge n'a pas lieu. Si la tension est suffisamment élevée, la décharge a lieu.

26

Nun kann die Frage auftauchen: Wo entsteht der volkswirtschaft­liche Wert? Er entsteht nicht bei dem Hineinkristallisieren der Arbeit in die Ware, nicht bei dem Ersparen der Arbeit durch die Ware; da entsteht überall nicht der volkswirtschaftliche Wert. Der volkswirt­schaftliche Wert ist ein Spannungszustand. Nicht wahr, wenn Sie hier einen elektrischen Konduktor haben (es wird gezeichnet), der sich hier entladen kann, und hier die Elektrizität aufgefangen wird, so entsteht zwischen den zweien, zwischen Entlader und dem, worauf die Entladung übergeht, ein Spannungszustand. Es strebt mit einer gewissen Stärke hinüber, um sich zu entladen. Wenn die Spannung nicht groß genug ist, findet keine Entladung statt. Wenn die Span­nung groß genug ist, findet eine Entladung statt.

De la même manière, la valeur d'économie de peuple est une sorte d'état de tension, une telle valeur d'économie de peuple que l'on peut décrire en disant : d'un côté, il y a le bien, la marchandise, dans ses qualités et en outre par rapport au lieu où elle peut être consommée ; donc d'un côté, il y a la marchandise dans un lieu et un temps déterminés. De l'autre côté, il y a le besoin , ce qui est la même chose que l'intérêt artificiel ou naturel. C'est cet état de tension qui donne la véritable valeur économique, rien d'autre. Le concept de travail n'y est pas du tout. Il doit s'associer d'une autre manière au processus de circulation des marchandises dans l'organisme social. Ce qui est à l'intérieur de la production de la valeur économique, c'est la tension particulière qui existe, comme la tension entre un conducteur électrique et un récepteur, entre la présence d'une marchandise qualifiée déterminée à un endroit et à un moment déterminés, et le besoin de cette marchandise. C'est cela seul qui détermine la valeur d'économie de peuple. L'effort que Monsieur Lenbach doit fournir pour achever son tableau en un temps donné grâce à son talent, et le travail qu'il s'épargne grâce à ce tableau, ne déterminent que la valeur de propriété/possession privée de Monsieur Lenbach. Mais il en va de même pour tous les autres travaux et leur rapport à la marchandise. Tout cela ne détermine pas la valeur d'économie de peuple. Mais la valeur d'économie de peuple de chaque moment est donnée par le désir/le réclamer, le besoin d'un côté, et par la marchandise qualifiée à un endroit et à un moment donnés de l'autre. C'est ce qui fait la valeur d'économie de peuple concrète d'une marchandise. Vous pouvez l'appliquer partout. Seulement, vous venez par cela tout de suite hors du pur organisme d'économie de peuple et vous entrez tout de suite dans la tripartition sociale (ndt : ici bien tripartition). Car vous avez d'un côté le bien, la marchandise, qui vous conduit vers l'économie, laquelle ne peut jamais être créée par la simple circulation, mais d'après le terrain et la terre/fond et sol/foncier, de l'autre d'après la base naturelle/de nature. Cette base de nature doit être-là. Elle ne peut pas être mise sur le dos de l'État. Elle doit être là d'un côté. De l'autre côté, vous avez le besoin. Mais cela vous conduit vers le spirituel, cela vous introduit dans le monde spirituel de l'humain ; car combien les besoins des barbares incultes et des humains cultivés sont différents ! Deux autres éléments entrent en jeu dans l'essence purement d'économie de peuple. C'est cela qui est important, c'est de cela qu'il s'agit : que là deux autres éléments interviennent. De sorte que nous avons l'organisme social exactement comme l'organisme , qui a d'un côté la poitrine, la tête, dans laquelle intervient le monde spirituel, et de l'autre l'organisme alimentaire, dans lequel intervient le côté physique. Par cela, l'humain est un être triarticulé. Mais l'organisme social est lui aussi triarticulé, dans la mesure où interviennent d'un côté tout ce qui génère les besoins eux-mêmes, qui n'ont jamais la permission d'être générés en tant que tels par le processus d'économie de peuple, et de l'autre côté tout ce que génère/produit la nature. Cela conduit à la triarticulité/trimembrité. Au milieu se trouve ce qui relie les deux.


In ähnlicher Weise ist auch der volkswirtschaftliche Wert eine Art Spannungszustand, ein solcher volkswirtschaftlicher Wert, den man beschreiben kann, indem man sagt: Auf der einen Seite steht das Gut, die Ware, in ihren Qualitäten und außerdem mit Bezug auf den Ort, an dem sie konsumiert werden kann; also auf der einen Seite steht die Ware an einem bestimmten Ort und in bestimmter Zeit. Auf der andern Seite steht das menschliche Bedürfnis, was dasselbe ist wie künstliches oder natürliches Interesse. Dieser Spannungszustand gibt den wahren volkswirtschaftlichen Wert, nichts anderes. Der Arbeitsbegriff ist da gar nicht darinnen. Der muß sich in einer andern Weise assoziieren mit dem Warenzirkulationsprozeß im sozialen Organismus. Das, was drinnen ist in der Erzeugung des volkswirtschaftlichen Wertes, das ist die eigentümliche Spannung, die wie die Spannung zwischen einem elektrischen Konduktor und einem Empfänger besteht, zwischen dem Vorhandensein einer bestimmt qualifizierten Ware an einem bestimmten Orte und einer bestimmten Zeit, und dem menschlichen Bedürfnis, das nach dieser Ware da ist. Das bestimmt allein den volkswirtschaftlichen Wert. Die Mühe, die Herr Lenbach aufwenden muß, um durch sein Talent das Bild in einer bestimmten Zeit fertigzukriegen, und die Arbeit, die er sich durch das Bild erspart, bestimmen nur den Privatbesitzeswert des Herrn Lenbach. So ist es aber auch bei aller andern Arbeit und ihrem Verhältnis zur Ware. Das bestimmt alles nicht den volkswirtschaftlichen Wert. Aber der volkswirtschaftliche Wert in jedem Moment ist gegeben durch das Verlangen, das Bedürfnis auf der einen Seite, und die bestimmt qualifizierte Ware an einem bestimmten Ort und zu einer bestimmten Zeit auf der andern Seite. Das macht den konkreten volkswirtschaftlichen Wert einer Ware aus. Dieses können Sie überall anwenden. Nur kommen Sie dadurch aus dem bloßen volkswirtschaftlichen Organismus eben gerade hinaus, und hier kommen Sie gerade hinein in die soziale Dreiteilung. Denn Sie haben auf der einen Seite das Gut, die Ware, die Sie hinführt nach der Wirtschaft, die niemals durch die bloße Zirkulation geschaffen werden kann, sondern nach Grund und Boden, nach der andern Naturgrundlage. Diese Naturgrundlage muß da sein. Die kann nicht dem Staate aufgebuckelt werden. Die muß auf der einen Seite da sein. Auf der andern Seite haben Sie das Bedürfnis. Dies führt Sie aber nach dem Geistigen hin, das führt in die geistige Welt des Menschen ein; denn wie verschieden sind die Bedürfnisse unkultivierter Barbaren und kultivierter Menschen ! Da spielen in das rein volkswirtschaftliche Wesen zwei andere Elemente hinein. Das ist das Wichtige, das ist dasjenige, worauf es ankommt : daß da zwei andere Elenente hineinspielen. So daß wir den sozialen Organismus geradeso haben wie den menschlichen Organismus, der auf der einen Seite die Brust, den Kopf hat, in den die geistige Welt hineinspielt, und auf der andern Seite hat den Nahrungsorganismus, wo die physische Seite hineinspielt. Dadurch ist der Mensch ein dreigliedriges Wesen. Aber auch der soziale Organismus ist ein dreigliedriger, indem auf der einen Seite alles dasjenige hineinspielt, was die Bedürfnisse selbst erzeugt, die niemals durch den volkswirtschaftlichen Prozeß erzeugt werden dürfen als solche, und auf der andern Seite dasjenige, was die Natur erzeugt. Das führt zur Dreigliedrigkeit. In der Mitte ist dasjenige, was beide verbindet.

Il vous suffit de réfléchir à ce qui suit pour vous rendre compte de l'immense fécondité, de la fécondité sociale de ce qui a été exprimé ici. D'après ce que je viens de dire, le besoin n'a jamais la permission d'être généré par un processus social propre, par un processus économique propre, mais le besoin doit tout de suite être développé de l'extérieur par un autre processus, qu'il s'agisse d'un éthique ou d'un autre processus culturel. En des temps malsains, les besoins sont développés de manière purement économique, et là-dessus les humains qui pensent de manière malsaine sont en fait contents/heureux. À l'époque qui a conduit à notre catastrophe sociale, à l'époque où le carcinome social, la maladie sociale cancéreuse, s'est peu à peu développée, vous avez pu voir à tous les coins de rue comment le besoin qui ne devait pas venir de la structure sociale elle-même, mais qui devait venir d'autres tâches culturelles de l'humanité dans la structure sociale, devait être généré par le processus social lui-même. Pendant un certain temps, on a toujours lu et relu : "Faites de bonnes soupes avec Maggi ! - Eh bien, le besoin de Maggi ne serait certainement pas né sans cette publicité ! Cette publicité est issue de la pure économie de peuple. Ce n'est pas un besoin qui s'est produit de manière réelle. Créer ainsi des besoins, susciter un intérêt artificiel pour un produit déterminé, c'est tout aussi malsain et cela doit conduire à la maladie de l'organisme social que si, en tant que médecin, vous vouliez par exemple encourager un garçon qui devrait apprendre quelque chose, non pas par des moyens moraux, mais en lui donnant une petite pilule pour que, grâce à cette pilule, il soit peut-être stimulé ici ou là et devienne plus assidu grâce à son estomac. C'est ce genre de bricolage social, qui résulte du fait que l'on a tout mis sur le dos d'un soi-disant monon, d'un homoncule social, qui est à l'origine de notre présent catastrophique. Car ce n'est pas l'organisme social lui-même qui à la permission de produire les besoins d'un côté, et de l'autre coté, il n'a pas non plus la permission de produire des marchandises qui devraient seulement servir l'organisme social en tant que tel. L'organisme social doit recevoir la marchandise livrée de la base naturelle. Il doit recevoir les besoins livrés de l'autre côté, de l'évolution de l'humanité elle-même.

27

Sie brauchen nur folgendes sich zu überlegen, so werden Sie die ungeheure Fruchtbarkeit, die soziale Fruchtbarkeit desjenigen, was hier ausgesprochen ist, schon merken. Nach dem, was ich hier eben schon ausgesprochen habe, darf niemals das Bedürfnis durch einen sozialen Eigenprozeß, durch einen wirtschaftlichen Eigenprozeß er­zeugt werden, sondern das Bedürfnis muß gerade von außen herein entwickelt werden durch einen andern, sei es durch einen ethischen oder einen andern Kulturprozeß. In ungesunden Zeiten werden Be­dürfnisse rein volkswirtschaftlich entwickelt, und darüber sind die ungesund denkenden Menschen eigentlich froh. Sie haben in der Zeit, die gerade zu unserer sozialen Katastrophe geführt hat, in der Zeit, wo das soziale Karzinom, die soziale Krebskrankheit sich allmählich heraufgesteigert hat, an allen Ecken und Enden sehen können, wie das Bedürfnis, das nicht aus der sozialen Struktur selber kommen, son­dern das von anderen Kulturaufgaben der Menschheit her hineinkom­men sollte in die soziale Struktur, wie das durch den sozialen Prozeß selbst erzeugt werden sollte. Eine Zeitlang las man immer wieder : Kocht mit Maggi gute Suppen ! — Nun, das Bedürfnis nach Maggi wäre ganz gewiß nicht entstanden ohne diese Reklame! Diese Reklame ist aus der reinen Volkswirtschaft heraus. Das ist kein Bedürfnis, das sich auf wirkliche Weise ergeben hat. So Bedürfnisse erzeugen, so ein künstliches Interesse für ein bestimmtes Produkt erzeugen, das ist geradeso unheilsam und muß zur Krankheit des sozialen Organismus führen, als wenn Sie als Arzt zum Beispiel den Knaben, der etwas lernen soll, nicht durch moralische Mittel zum Fleiß anfeuern wollten, sondern wenn Sie ihm ein Pülverchen gäben, damit er durch dieses Pülverchen vielleicht da oder dort eine Aufrüttelung erlebe und durch seinen Magen fleißiger werde. Solche sozialen Pfuschereien, die dadurch zustande gekommen sind, daß man alles aufgebuckelt hat einem sogenannten Monon, einem sozialen Homunkulus, das ist es, was unsere katastrophale Gegenwart herbeigeführt hat. Denn es darf eben nicht der soziale Organismus selber auf der einen Seite die Bedürfnisse erzeugen, und auf der andern Seite darf er auch nicht Ware erzeugen, die nur dem sozialen Organismus als solchem dienen soll. Der soziale Organismus muß die Ware geliefert bekommen von der Naturgrundlage. Er muß die Bedürfnisse geliefert bekommen auf der andern Seite. von der Menschheitsentwickelung selbst.

C'est pourquoi la question de la population n'a aussi jamais la permission de devenir une question sociale. Et cela signifie justement la méconnaissance du rapport correct entre humain et économie de peuple, que j'ai évoquée hier. Cela signifie qu'à notre époque, on ne sait pas faire la différence entre le porc et l'humain, comme je l'ai indiqué hier à la fin, cela signifie que l'on fait du problème de la population un problème social. Si une forte multiplication/augmentation des humains ou un maintien de la population à un certain niveau est souhaitable, cela n'a jamais la permission de dépendre de considérations d'économie de peuple, mais là d'autres considérations éthiques et spirituelles doivent être prises en compte. En discutant de cette question, il faut tout particulièrement tenir compte du fait que si l'on travaille artificiellement, par le biais de l'économie de peuple, à une augmentation importante de la population, on contraint alors des âmes qui n'ont peut-être pas voulu s'incarner avant quatre ou cinq décennies à descendre dès maintenant, et à descendre de cette manière dans un état/contexte d'autant plus mauvais. Ainsi, une augmentation de la population, sous circonstances, signifie une contrainte, que vous exercez sur les âmes, qui doivent ensuite entrer dans l'incarnation corporelle dans un état d'autant plus mauvais. C'est ce qui explique le niveau de marécage moral dans certaines circonstances. La question de l'augmentation ou de la stabilité de la population, ou même de sa diminution, ne doit jamais être une question d'économie, mais doit être une question éthique, morale, bref, absolument de la conception d'esprit et même spirituelle de la vie et du monde. Toutes ces choses n'entrent dans une sphère saine que si elles sont saisies spirituellement-scientifiquement. C'est pourquoi vous comprendrez la nécessité d'une fondation spirituelle-scientifique de toute pensée sociale. Si vous aimiez vraiment vous occuper de tout ce qui se dit et s'écrit actuellement sur la question sociale, alors vous seriez déjà poussé, en voyant la stérilité qui se cache dans toutes ces choses, à vouloir enfin appliquer cette pensée aiguë qui est nécessaire à ces choses.

28

Daher darf auch niemals eine soziale Frage werden die Frage der Bevölkerung. Und das bedeutet eben die Verkennung des richtigen Vérhältnisses zwischen Mensch und Volkswirtschaft, auf die ich gestern hingedeutet habe. Das bedeutet, daß man in unserer Zeit nicht weiß den Unterschied zwischen Schwein und Mensch, wie ich gestern am Schluß angedeutet habe, das bedeutet eben, daß man das Bevölke­rungsproblem zu einem sozialen Problem macht. Ob wünschenswert ist eine starke Vermehrung der Menschen oder ein Erhalten der Be­völkerung auf einem bestimmten Niveau der Bevölkerungszahl, das darf niemals von volkswirtschaftlichen Erwägungen abhängen, son­dern da müssen andere, ethische, spirituelle Erwägungen mitsprechen. Bei Erörterung dieser Frage muß ganz besonders bedacht werden, daß, wenn man künstlich durch Volkswirtschaft hinarbeitet auf eine bedeutende Vermehrung der Bevölkerung, daß man dann Seelen, die vielleicht sich erst nach vier oder fünf Jahrzehnten haben verkörpern wollen, zwingt, daß sie jetzt schon herunterkommen, um in um so schlechterem Zustande auf diese Weise herunterzukommen. So daß eine Bevölkerungszunahme unter Umständen einen Zwang bedeutet, den Sie auf die Seelen ausüben, die dann in um so schlechterer Verfassung in die Körperinkarnation hinein müssen. Dadurch kommt dann das moralische Sumpfniveau unter Umständen. Die Frage der Bevölkerungszunahme oder Stabilität oder selbst die der Bevölkerungsabnahme, die darf niemals eine volkswirtschaftliche Frage, sondern muß eine Frage der ethischen, der moralischen, kurz, überhaupt der geistigen und sogar der spirituellen Lebens- und Weltanschauung sein. Alle diese Dinge kommen nur in eine gesunde Sphäre hinein, wenn sie geisteswissenschaftlich erfaßt werden. Daher werden Sie begreifen die Notwendigkeit einer geisteswissenschaftlichen Fundierung alles sozialen Denkens. Wenn Sie sich wirklich befassen möchten mit all dem scheusäligen Zeug, was über die soziale Frage gegenwärtig geredet, geschrieben wird, dann würden Sie, indem Sie sehen, welche Unfruchtbarkeit eben in all diesen Dingen steckt, schon dadurch getrieben werden, endlich jenes scharfe Denken anwenden zu wollen, das zu diesen Dingen notwendig ist.

Tout comme les successeurs de Platon et d'Aristote ont dû se décider à dire : L'humain en tant qu'esclave ne doit pas être une marchandise, les successeurs de l'humanité actuelle doivent apprendre à dire : la force de travail ne doit en aucun cas être une marchandise, mais l'humain doit être poussé à servir et à travailler pour ses semblables par d'autres impulsions, et non par la valeur de ce qu'il produit. La valeur d'économie de peuple de ce qui est produit ne pourra jamais être réglée en fonction du travail dépensé ou épargné, mais uniquement en fonction du rapport de détente justifié entre la marchandise et les besoins. Ce n'est donc ni la force de travail accumulée ni la force de travail épargnée qui décide, car on ne se tient pas par son travail dans le processus d'économie de peuple, on ne travaille pas pour l'épargne du travail, mais on achève simplement la marchandise par le travail pour qu'elle entre dans un rapport de tension déterminé avec le besoin correspondant. Le besoin correspondant peut déterminer qu'une marchandise à laquelle on consacre beaucoup de travail doit sous circonstances être bon marché, le besoin peut déterminer, dans un processus d'économie de peuple sain, qu'un travail auquel peu de travail doit être appliqué, est peut-être même plus cher ; le travail fourni ne peut pas être déterminant. C'est ce qui ressort de la confrontation/discussion actuelle. C'est pourquoi, pour celui qui voit clair dans ces choses, il en résulte l'exigence radicale d'aller chercher l'impulsion au travail d'un tout autre côté que la valeur d'économie de peuple de la marchandise, qui est justement déterminée par le rapport de tension évoqué.

29

Geradeso wie sich die Nachfolger von Plato und Aristoteles ent­schließen mußten zu sagen: Der Mensch als Sklave darf nicht Ware sein —, so müssen sich eben die Nachfolger der heutigen Menschheit sagen lernen: Auf keinen Fall darf die Arbeitskraft Ware sein —, son­dern durch andere Impulse muß der Mensch zum Dienen, zum Ar­beiten für seine Mitmenschen getrieben werden, nicht durch den Wert desjenigen, was er erzeugt. Der volkswirtschaftliche Wert desjenigen, was erzeugt wird, wird niemals geregelt werden dürfen nach der auf­gewendeten oder ersparten Arbeit, sondern lediglich nach dem be­rechtigten Entspannungsverhältnis der Ware und solchen mensch­lichen Bedürfnissen. Da entscheidet also weder aufgespeicherte noch ersparte Arbeitskraft; denn man steht nicht durch seine Arbeit im volkswirtschaftlichen Prozesse, man arbeitet nicht für Ersparung der Arbeit, sondern man arbeitet lediglich Ware fertig, damit sie in ein bestimmtes Spannungsverhältnis zum entsprechenden Bedürfnisse trete. Das entsprechende Bedürfnis kann bestimmen, daß eine Ware, auf die sehr viele Arbeit aufgewendet wird, unter Umständen billig sein muß, das Bedürfnis kann bestimmen im gesunden volkswirt­schaftlichen Prozesse, daß eine Arbeit, auf die wenig Arbeit auf‑ gewendet werden muß, vielleicht sogar teurer ist; die aufgewendete Arbeit kann nicht entscheidend sein. Das ergibt sich aus der heutigen Auseinandersetzung. Daher ergibt sich für den, der diese Dinge durchschaut, die radikale Forderung, den Impuls zum menschlichen Arbeiten von ganz anderer Seite her zu holen als von dem volkswirtschaftlichen Wert der Ware, der eben bestimmt wird durch das angedeutete Spannungsverhältnis.

Seul celui qui comprend ces choses peut alors décider des deux questions sociales importantes qui se posent aujourd'hui : l'obligation de travailler, l'obligation au travail comme le veulent les bolcheviks, ou le droit au travail, comme aussi on le nomme. Mais celui qui ne fouille pas dans les profondeurs auxquelles nous avons fait allusion aujourd'hui ne parlera jamais que de choses confuses et insensées, qu'il parle de droit au travail ou d'obligation de travailler/contrainte au travail à n'importe quel poste ou dans n'importe quel but. Ce n'est qu'en creusant dans les profondeurs que l'on a le droit de parler de telles questions. Et c'est aujourd'hui une question sérieuse que d'acquérir le droit d'avoir la permission d'avoir son mot à dire sur ces choses. Alors, de cela plus la prochaine fois.

30

Der allein, der diese Dinge durchschaut, kann dann entscheiden über die zwei wichtigen heute sozial vorliegenden Fragen: Arbeits­zwang, Zwang zur Arbeit, wie die Bolschewisten es wollen, oder Recht auf Arbeit, wie man es auch nenne. Derjenige aber, der nicht in solchen Tiefen schürft, auf welche wir heute hingedeutet haben, der wird immer nur konfuses, törichtes Zeug reden, gleichgültig ob er auf irgendeinem Posten oder zu irgendeinem Zwecke von Arbeits­recht oder Arbeitszwang redet. Nur wenn man im Tiefen schürft, hat man ein Recht, über solche Fragen zu sprechen. Und es ist heute eine ernste Frage, sich ein Recht zu erwerben, bei diesen Dingen mit­sprechen zu dürfen. Davon dann das nächste Mal weiter.

 Français seulement

NEUVIÈME CONFÉRENCE - Dornach, le 26 janvier 1919 -
Les migrations de peuple d'alors et de maintenant - L'homuncule social

La migration des peuples d'hier et d'aujourd'hui - L'homoncule social. Triartiulation de l'organisme social. Opposition entre les ouvriers et les entrepreneurs. Aucune confiance des ouvriers dans la force de la pensée : exigence de changement de l'ordre économique. Origine du marxisme : une impulsion scientifique. Manquent des concepts à mesure de réalité. La migration de peuple de tribus barbares d'Est en Ouest et la vague de christianisme qui lui est venue en vis-à-vis vis. Aujourd'hui, migration de peuple verticale de bas en haut. Nécessité d'une nouvelle révélation spirituelle d'en haut. La terre en relation sociale, un organisme global. La socialisation n'est pas possible sur un territoire limité. Nécessité de la séparation du concept de valeur d'économie de peuple de l'humain concept de travail. Définitions étrangères à la réalité du concept de valeur. Valeur d'économie de peuple : état/contexte de tension entre marchandise (base/fondement de nature) et besoin (spirituel).
01
J'ai souvent pris l'occasion, au cours de ces réflexions, d'attirer l'attention sur la manière dont l'humain contemporain peut apprendre des événements décisifs, profonds, voire torrentiels, de notre époque, précisément en ce qui concerne les questions les plus importantes de la vie ; comment, cependant, très peu d'humains contemporains cultivent déjà comme méthode cet apprentissage des événements. On pense généralement que l'on apprend des événements en les jugeant et en considérant le jugement que l'on a porté sur eux comme une expérience. Cela peut être très satisfaisant pour l'humain. Mais pour ce dont le présent a tant besoin, pour le savoir social, ce n'est pas seulement tout à fait insuffisant, mais aussi tout à fait inapproprié. Il ne s'agit pas de déverser son jugement sur les événements, mais d'apprendre réellement des événements, de laisser les événements juger par eux-mêmes. Et c'est ce que vous ressentirez, dans les considérations les plus diverses qui sont faites ici, comme étant précisément les méthodes de la science de l'esprit, lorsque cette science de l'esprit est appliquée à des événements physiques extérieurs, par exemple donc à des événements sociaux. Et là, je pense que l'on peut tirer des enseignements d'un phénomène très important des temps modernes en ce qui concerne la vie sociale. J'ai déjà fait allusion à cette question, mais j'aimerais placer en tête de nos réflexions actuelles
02
Aujourd’hui, quand on essaye de se mettre d’accord sur la question sociale avec un membre de la population laborieuse des humains, sur ce qui importe en toutes choses dans les affaires contemporaines et qui, de l'autre côté, a reçu de préférence l'impulsion intérieure pour sa façon de voir du marxisme, on apprend toujours qu'une telle personnalité n'a au départ que très peu d'estime, en ce qui concerne le travail social et la pensée sociale, de ce que l'on appelle la bonne volonté ou des principes éthiques. Vous trouverez toujours qu'une telle personnalité se comporte de la manière suivante. Supposons que vous ayez dit que vous voyiez la base d'une solution à la question sociale dans le fait que, avant tout, les humains qui occupent certaines positions dirigeantes, notamment les personnes de la classe dite des entrepreneurs, reçoivent un sentiment social, qu'elles reçoivent le sentiment de comment une existence digne de l'humain pour tous les humains devrait absolument être créer. Nous supposons que vous vouliez parler d'une élévation du niveau de sensibilité morale des classes bourgeoises à une telle personnalité de la grande masse de la population ouvrière. En l'état actuel des choses, si vous exprimez un tel point de vue, ce membre de la grande masse de la population ouvrière sourira/ricanera d'abord. Il dira que vous êtes naïf de croire que les sentiments ou l'activité émotionnelle peuvent résoudre la question sociale d'une manière ou d'une autre aujourd'hui. Un tel membre de la grande masse de la population ouvrière dira que tout ce qui émane des sentiments de la classe dirigeante des humains d'affaires n'a aucune importance. Car cette classe d'humains entrepreneurs peut bien s'imaginer ce qu'elle veut en ce qui concerne ses sentiments éthiques et moraux, de la manière dont le monde est organisé aujourd'hui, en ce sens qu'il se divise en une classe d'entrepreneurs et une classe d'ouvriers, c'est ainsi que l'entrepreneur, aussi bon soit-il, doit exploiter. Et l'humain de la population ouvrière ne veut rien savoir d'une élévation du sens social, parce qu'il dit : tout cela ne sert à rien, tout dépend de la prise de conscience par la classe ouvrière de ses rapports de classe, de la transformation de la situation sociale par cette population ouvrière elle-même, à partir de ses propres conditions, de telle sorte que la misère générale cesse ou soit atténuée. Il ne s'agit pas d'élever le sentiment moral, mais de faire en sorte que la classe d'humains qui est avant tout opprimée par l'ordre économique actuel du capital, que cette classe opprimée et misérable, en luttant, parvienne à un autre ordre économique, non capitaliste, à un changement des conditions, à un changement de l'ordre économique.
03
En d'autres termes, ne pas du tout avoir confiance dans la force de la pensée, ne pas du tout avoir confiance dans le fait que l'on puisse améliorer quelque chose dans la situation sociale de la vie par une compréhension correcte, par une conception/saisie correcte de la vie. On a récemment ressenti comme une vérité la parution dans un journal humoristique/une feuille de blagues de l'image d'un humain au corps assez long et aux jambes minuscules ; il était représenté comme le seul à ne pas encore gouverner en Allemagne, car tous les autres gouvernent déjà dans un conseil quelconque, mais lui, avec ses petites jambes, est toujours resté en arrière, et il était ainsi le seul humain à ne pas encore faire partie d'un conseil et à ne pas gouverner en Allemagne. - On peut ressentir cela comme une sorte de vérité. On pourrait très bien s'imaginer qu'aujourd'hui, par exemple, dans l'un des nombreux conseils qui se forment dans les pays du centre, il se passe ce qui suit. On peut s'imaginer que si l'on parlait aujourd'hui dans un tel cercle de ce que l'on doit considérer comme juste en raison de la compréhension de l'évolution et des besoins de l'humanité, les humains qui écoutent diraient, s'ils appartiennent à la population laborieuse : Qu'est-ce que tu veux absolument nous dire ? Tu appartiens à la bourgeoisie ! Du fait que tu appartiens à la bourgeoisie, tu penses d'emblée de telle sorte que ta pensée va dans le sens de l'ordre économique actuel. Il est bien plus utile pour l'amélioration de la situation sociale que nous te rendions inoffensif d'une manière ou d'une autre et que tu n'aies plus rien à dire, plutôt que d'entendre de ta part quelque chose qui serait utile à l'évolution de la situation sociale.
04
Les choses sont justement déjà poussées à l'extrême. Et parce que les choses sont poussées à l'extrême, il est nécessaire que l'on acquière aussi la possibilité de voir clairement. Bien sûr, la plupart des humains ne veulent pas voir clair aujourd'hui, surtout pas ceux qui se réunissent habituellement dans les congrès de conseils, car ils veulent juger sur tout autre chose que sur la clarté. Mais ce que chaque prolétaire d'aujourd'hui, chaque membre de la grande masse de la population ouvrière, si on le saisit au bon moment - et c'est ce dont il s'agit, car aujourd'hui il est vraiment important de saisir le moment correct, il devrait envisager qu'il rejette toute possibilité d'apporter par la pensée une amélioration sociale dans l'évolution de l'humanité. On peut maintenant lui demander ce qui l'a amené à cette conception, ce qui l'a amené à penser que seul un changement d'état/de contexte pouvait entraîner une amélioration de la situation sociale. - Il n'y a qu'une seule réponse possible à partir des faits. Toute l'énorme force - et c'est une énorme force - du mouvement social ouvrier moderne repose sur la pensée de Karl Marx et de ses partisans. Il s'agit toutefois d'une pensée pénétrante. L'idée que la pensée ne vaut rien, c'est la théorie marxiste.
Mais c'est une pensée qui a en fait provoqué la sensibilité socialiste actuelle. Cette sensibilité socialiste, qui ne veut rien savoir de l'impulsivité de la pensée, repose sur l'impulsivité de pensées.
05
J'ai dit un jour, dans une conférence prononcée devant des prolétaires, que celui qui regarde l'histoire mondiale et recherche les forces réelles qui sont actives dans le développement de l'humanité, trouve que jamais, sauf dans un seul cas, une impulsion vraiment scientifique n'est devenue une impulsion historique mondiale. Cherchez partout et cherchez les véritables impulsions : il n'y a jamais eu d'impulsions scientifiques, sauf dans un seul cas où le marxisme a renouvelé le mouvement prolétarien. Lassalle l'a bien senti lorsqu'il a prononcé son grand et percutant discours sur la science et les ouvriers. Car le seul mouvement véritablement scientifique, en tant que mouvement politique et social, est le mouvement ouvrier moderne. Il est donc entaché de toutes les erreurs, de toutes les impasses de la science moderne, tout de suite parce qu'il est issu de la science moderne. Mais il est entièrement issu de la pensée.
06
Pensez à cette colossale contradiction qui a été ainsi introduite dans la vie moderne : la pensée selon laquelle la pensée, qui ne serait rien, est celle qui a eu le plus d'impact au cours des soixante à soixante-dix dernières années. C'est ce que l'on peut apprendre du déroulement des soixante à soixante-dix dernières années. Et c'est un enseignement pénétrant, frappant parce qu'on voit que l'effet des pensées dépend de tout autre chose que du contenu de la pensée. N'est-ce pas, une pensée, la pensée de Karl Marx a été particulièrement efficace. Mais si nous examinons son contenu, c'est que le contenu de la pensée n'a pas d'importance, mais seulement les conditions économiques. C'est quelque chose d'énorme, si l'on a le talent de se plonger dans cette contradiction de pensées, dans cette vivante contradiction de pensées des temps récents, pour la compréhension du présent.
07
Et pourtant, c'est ce qu'il est si nécessaire d'assimiler, surtout à l'heure actuelle, que le contenu des théories, le contenu des programmes n'a en fait aucune importance, que l'efficacité de la pensée repose sur quelque chose d'essentiellement différent : sur le rapport entre la pensée en question et la constitution des humains qui reçoivent cette pensée. Si Karl Marx n'avait pas développé sa pensée, telle qu'il l'a exprimée à partir de 1848, du "Manifeste communiste", puis mise en œuvre dans son système d'économie politique et dans son grand ouvrage "Le Capital", de l'année 1848 jusqu'aux années 70, mais peut-être, disons, en 1800 ou 1796, cette pensée serait restée totalement inefficace ; personne ne se serait intéressé à cette pensée. Vous avez là une clé pour une chose importante. Imaginez que les œuvres de Karl Marx aient été mises au monde cinquante ans plus tôt, elles auraient été réduites à néant ! A partir de 1848, lorsque le niveau de vie général du prolétariat est devenu déterminé, ces œuvres ne sont pas devenues des maculatures, mais elles sont devenues une impulsion internationale, de sorte qu'elles survivent maintenant dans le bolchevisme russe, dans tout le chaos d'Europe centrale qui est déjà là et qui ne cessera de croître, qui saisira la terre entière.
08
Une telle chose vous rendra attentifs à ce qu'il s'agit plus de ces cinquante années d'affirmation précoce ou tardive d'une chose que du contenu. Un contenu a seulement une signification en tant que contenu à une certaine époque. C'est pourquoi ce n'est pas non plus de ma part un quelconque violon d'Ingres que de dire, par exemple pour la science de l'esprit anthroposophique, que c'est maintenant qu'elle doit être dite, qu'elle doit entrer dans le cœur des humains, car c'est maintenant que les humains doivent l'accueillir. - Ici, il s'agit d'autre chose. Dans le cas du marxisme, c'était quelque chose qui s'est allumé de soi-même ; dans le cas de la science de l'esprit, c'est quelque chose qui doit être reçu par les humains grâce à la liberté. Si l'on comprend d'une part que la compréhension des humains est vraiment quelque chose qui est soumis à l'évolution, alors on comprendra aussi plus facilement beaucoup d'autres choses qui sont, on peut déjà le dire, aussi nécessaires que possible pour comprendre ce que les humains ne veulent absolument pas voir. On rencontre aujourd'hui des choses monstrueuses quand on tombe sur les pensées des humains telles qu'elles se présentent actuellement dans ce qu'on appelle la vie de l'esprit, mais qui n'est pas une vraie vie de l'esprit. Celui qui veut vérifier cette chose peut faire des contrôles aléatoires partout. Que l'on ouvre par exemple un cahier d'une revue paraissant en Suisse, où un écrivain apparaissant souvent dans cette revue s'exprime une fois de plus sur une certaine question du temps. Dans cet essai, où il s'exprime ainsi, il en vient à parler de ce qu'il entend réellement par peuple. Il parle de la culpabilité des différentes personnalités dans la guerre ; il parle, ce qui est d'une part très juste, de la manière dont les personnalités dirigeantes de la population d'Europe centrale doivent être accusées - j'ai déjà expliqué ici que l'on ne peut pas utiliser le concept de culpabilité -, mais il trouve ensuite nécessaire de dire ce qu'est à son avis le peuple. Or, nous voyons comment ce monsieur définit en quelque sorte le peuple : il compte parmi ce peuple les neuf dixièmes de l'humanité d'un territoire qui comprend par exemple l'Allemagne, l'Autriche, l'Angleterre, la France et ainsi de suite. Et il dit de ce peuple qu'il s'agit de l'ensemble des personnalités non éduquées, non libres, dépendantes de chefs dans le sens le plus large du terme, et qui ont justement besoin de chefs.
09
Cet homme définit donc le peuple comme les humains non éduqués, non indépendants, dépendants, ayant besoin d'être dirigés dans le sens le plus large du terme. Or, si l'on examinait sous toutes les coutures, comme on dit, la plupart des personnalités actuelles appartenant à la classe bourgeoise ou à une classe encore plus élevée, il est probable que, si elles devaient dire ce qu'elles entendent par peuple, elles répondraient à peu près la même chose : c'est l'humanité large, inculte, non indépendante, dépendante, ayant besoin d'un chef, les neuf dixièmes de l'humanité totale. Il faudrait donc dire que seul un dixième est éduqué, autonome, indépendant, n'a pas besoin de chef. C'est généralement le cas de ceux qui ont le droit de juger de ce qu'est réellement un peuple.
10
Face à de telles concepts, qui sont importants au sens le plus noble du terme si l'on veut se forger un jugement social, il est avant tout nécessaire de se poser valablement la question de savoir s'il s'agit d'une notion conforme à la réalité au sens le plus large du terme : considérer les neuf dixièmes de la population comme une foule inculte, non indépendante, dépendante, ayant besoin d'être dirigée. C'est une question que doit se poser chacun qui veut acquérir un jugement social indépendant. Toutefois, si l'on veut s'entendre sur de telles questions, il faut déjà laisser l'intensité de la pensée se former un peu grâce à ce que l'on peut obtenir de la science de l'esprit pour cette intensité de la pensée. Car tout le reste, qui donne aujourd'hui de l'intensité à la pensée, ne suffit pas, on le voit bien à l'absence de pensée qui domine aujourd'hui la foule. Je ne sais pas si l'on peut appeler cela un hasard - en réalité, il n'y a pas de hasard - mais ces derniers mois, j'ai trouvé un proverbe cité à maintes reprises lorsque les circonstances étaient discutées en public, tantôt par l'un, tantôt par l'autre. Ce proverbe disait : "Seuls les veaux les plus stupides choisissent eux-mêmes leur boucher". - Les gens trouvent tout naturel d'appliquer ce proverbe. Tout le monde trouve évident que ce proverbe a un sens. Je n'y trouve pas le moindre sens, car je crois que ce ne seraient pas les veaux les plus stupides, mais tout de suite les plus intelligents, qui se choisiraient ceux-ci comme leurs bouchers - puisqu'ils doivent déjà mourir, et que ces veaux n'entrent pas en ligne de compte pour autre chose -, ceux qui provoquent cette mort de la manière la moins douloureuse, tandis que ceux qui ne choisissent rien s'en tireront probablement le plus mal. C'est tout de suite le contraire qui serait exact : seuls les veaux les plus intelligents se choisissent leurs bouchers eux-mêmes. Mais de même que ces choses sont acceptées sans réfléchir, de même les jugements importants qui doivent être modifiés sont acceptés ; car l'humain veut volontiers s'épargner le travail de la pensée, l'activité de la pensée, lorsqu'il examine la vie, il ne veut pas utiliser cette force de pensée.
11
Une activité de pensée plus aigüe, voilà ce dont nous avons besoin aujourd'hui pour parvenir à des concepts conformes à la réalité. Même si l'idée que les personnes non éduquées, non autonomes, dépendantes, ayant besoin d'être guidées, représentent neuf dixièmes de l'ensemble du peuple, a quelque chose de séduisant pour les personnes dites avancées, comme on les appelle dans le sens de la sagesse scolaire actuelle, des Lumières actuelles, de la conscience démocratique actuelle, cela n'a pas de valeur réelle, et ce pour la raison suivante.
12
Partons du fait historique, qui peut être très instructif à cet égard. N'est-il pas vrai que le christianisme est né dans une province inconnue de l'Empire romain, grâce au mystère du Golgotha ? Au sein de l'Empire romain d'alors, qui avait déjà absorbé la Grèce, vivait une population qui portait vraiment en son sein une sagesse profonde, une sagesse significative. L'Église a dû faire de terribles efforts pour effacer les traces de l'ancienne gnose - je l'ai déjà expliqué ici -. Mais cette gnose était là. Le savoir suprême/le plus haut était là. En effet, au sein de l'Empire romain, à l'époque de la naissance du christianisme, la plus haute sagesse était déjà présente. Il n'est pas question de le nier d'une quelconque manière. Mais il était impossible que cette sagesse la plus haute ait absorbé l'impulsion historiquement forte du christianisme. La forte impulsion du christianisme - j'en ai parlé l'autre jour - a été reçue par les barbares du nord, qui n'avaient pas cette sagesse des populations méridionales. Ce n'est que lorsque les barbares du nord sont venus à la rencontre de la vague du christianisme que le christianisme s'est développé comme il allait le faire pendant le reste de la quatrième période post-atlantique et même au début de la cinquième période post-atlantique. Ce n'est qu'aujourd'hui qu'un autre rapport est venu.
13
Ce dont on doit tenir compte, c'est que ce n'est pas la spiritualité la plus développée et la plus abstraite pour une certaine époque qui est capable d'accueillir l'impulsion historique dans sa plus grande force, mais que c'est tout de suite l'entité de l'humain apparemment la plus arriérée, la plus liée à la nature instinctive, qui peut accueillir l'impulsion de la manière la plus forte. Le jugement que je viens d'indiquer sur les neuf dixièmes de l'humanité inculte, dépendante et ayant besoin d'être dirigée, ne dit pas grand-chose de plus que cette humanité se distingue par sa spiritualité de ceux qui se croient être les humains dirigeants. Mais ces soi-disant dirigeants ont déjà un intellect dégénéré, une intelligence décadente. Dans les neuf dixièmes de l'humanité, soi-disant inculte, dépendante, ayant besoin d'être dirigée, il y a, comme on pourrait le dire, une intelligence encore latente qui est énormément plus réceptive à la forte impulsion spirituelle qui doit être reçue aujourd'hui, qui est énormément plus forte que celle qui est à trouver dans l'ainsi nommée intelligence avec l'intelligence décadente. Ce qui sépare aujourd'hui le porteur des impulsions spirituelles de la grande masse réceptive, ce n'est pas cette grande masse elle-même, ce ne sont pas les âmes de la grande masse de l'humanité, mais ce sont les guides, c'est la compagnie des dirigeants. Et ce leadership, même des prolétaires les plus socialistes, ce leadership, est lui-même entièrement imprégné, traversé de l'esprit décadent de la bourgeoisie. C'est ce qui est nécessaire avant tout : un aveu pur et propre que pour les impulsions réelles de l'évolution spirituelle, il faut vraiment trouver le chemin vers les humains soi-disant incultes, dépendants, ayant besoin d'un chef, non indépendants, quand on a seulement une vue dans l'effet particulier de cette intelligence.


14
En fait, aucune classe d'humains n'a jamais été plus fantastique/formidable que cette bourgeoisie qui, aujourd'hui, réprouve tant la fantaisie/l'imagination. Car ce qui est le plus fantastique, c'est la pratique actuelle. Tout ce qui se veut aujourd'hui pratique dans la vie ne l'est en fait purement que par le fait que cela s'est pour ainsi dire légalement procuré la possibilité de s'imposer, de s'imposer tandis que l'autre, qui ne s'est pas procuré la possibilité de s'imposer, a beau être en soi très habile, très pratique, ça ne s'impose justement pas. On doit avoir le sentiment qu'aujourd'hui, dans les larges masses qui ne sont pas guidées, mais séduites par leurs dirigeants, quelque chose s'est imposé depuis l'époque que l'on désigne habituellement dans l'histoire, même si c'est un peu incorrect, comme l'époque de la migration des peuples. À cette époque, des peuples barbares sont dans une certaine mesure montés et ont tout de suite absorbé ce que les peuples développés ne pouvaient plus absorber. Aujourd'hui, ce n'est pas d'un endroit quelconque, mais du soubassement prolétarien de l'humanité que monte une migration de peuples. C'est cela qui est important. Mais il faut aller au-devant de cette migration des peuples. Faites une hypothèse. Pensez donc : toutes les migrations que les livres d'histoire décrivent habituellement comme des migrations de peuples, toutes ces migrations des Goths, des Huns, des Vandales, des Suèves et ainsi de suite, plus tard des Mongols, qui sont habituellement décrites comme des migrations de peuples, se seraient déroulées, mais en se déroulant dans la direction de l'est vers le sud-ouest, ces migrations de peuples n'auraient pas rencontré la vague du christianisme. Supposons que cette vague de christianisme soit restée à l'écart ; imaginez à quel point le monde aurait été différent ! Vous ne pouvez vous représenter toute la période ultérieure que par le fait que ces tribus barbares sont passées de l'est vers le sud-ouest et que la vague chrétienne est venue à leur rencontre.
15
Aujourd'hui, la chose est ainsi que l'élément prolétarien monte des profondeurs. Et aujourd'hui, à cet élément prolétarien, doit venir en vis-à-vis d'en haut un spirituel, une saisie spirituelle-scientifique des rapports sociaux, de la vision du monde absolument. Et celui qui ne veut pas croire qu'il est nécessaire qu'une nouvelle révélation spirituelle vienne à l'encontre de cette migration des peuples, qui se déroule aujourd'hui non pas dans le sens horizontal, mais simplement dans le sens vertical, celui qui veut s'arrêter à l'ancienne révélation spirituelle adaptée au sens horizontal, bref, celui qui veut s'arrêter à la forme romaine de la propagation du christianisme, celui qui ne veut pas se trouver, par le langage de la science de l'esprit, pour saisir la nouvelle révélation du Christ passé par le mystère du Golgotha, celui-là passe à côté de ce qui est le plus important pour le présent, celui-là passe à côté de ce qui serait passé à côté au début du Moyen Âge si la vague de la propagation du christianisme n'était pas venue à la rencontre de la vague barbare qui se déroulait de l'Est vers le Sud-Ouest. A l'époque aussi, entre la vague du christianisme et la vague des barbares se trouvaient tous les humains qui étaient justement les plus cultivés de l'empire grec et de l'empire romain. Aujourd'hui, entre la vague spirituelle qui doit se diriger vers le bas et la vague prolétarienne qui doit se diriger vers le haut, se trouvent tous ceux qui veulent s'accrocher aux anciennes notions sous la direction de la soi-disant intelligentsia et notamment de la science, qui est tout à fait stérile dans ce domaine. Mais ce à quoi il faut parvenir, c'est avant tout à l'absence de préjugés pour les concepts tels que nous les avons développés ici hier et avant-hier, qui donnent la possibilité de former un jugement social. On n'obtient pas de jugement social si on ne comprend pas l'organisme social. Savez-vous ce qui se passe lorsqu'un professeur d'économie politique moyen, suivi par d'autres, ou un dirigeant politique, parle aujourd'hui des pendants sociaux et de peuple, et ainsi de suite, savez-vous ce qui en ressort par rapport à l'organisme social ? L'homoncule social ! C'est ce qu'il faudrait enfin envisager, c'est que tous les gens qui ont essayé d'expliquer l'organisme social sans saisir en pensées la trimembrité/triarticulité, avec rapport à l'organisme social ont purement amené l'homonculus, comme Goethe pense, que par la conception ordinaire sensorielle et d'entendement/de raison analytique on arrive seulement à l'homonculus, non à l'homo.
16
Car, voyez-vous, en ce qui concerne l'organisme social, la plupart des humains ne peuvent absolument pas penser encore aujourd'hui, parce qu'il leur manque les principes directeurs de cette pensée. Je l'ai déjà mentionné : dans ces domaines, les humains partent de l'idée étrange et grotesque qu'un État particulier ou un territoire national/domaine de peuple particulier/isolé est un organisme pour soi. Ils veulent carrément créer des organismes populaires/de peuple. C'est une absurdité en soi. Je l'ai déjà expliqué : si l'on veut comparer quelque chose en ce qui concerne la cohabitation des humains sur la Terre, on ne peut considérer que la Terre entière comme un organisme ; une région étatique particulière ou un domaine/une région à mesure de peuple particulière peut seulement être un membre dans l'organisme. Si l'on veut utiliser le concept d'organisme, il doit s'agir d'un organisme achevé/clos. Celui qui veut fonder l'économie nationale, l'économie politique/de peuple, le socialisme sur le territoire/domaine/la région d'un pays particulier, ressemble à un humain qui aimerait, disons, fonder l'anatomie de l'humain entier à partir de la pure main , de la jambe ou de l'estomac. C'est de cela qu'il s'agit dans une mesure bien plus haute que ce que les humains se le représententent aujourd'hui. Car cette triarticulation que je vous ai citée ne donne pas des résumés abstraits comme ceux auxquels les humains actuels sont habitués, mais elle donne tout de suite un placer vivant dans les rouages d'économie de peuple, dans les rouages sociaux. Celui qui a purement appris l'anatomie de l'estomac ne comprendra pas l'anatomie de la tête, du cou. Mais celui qui connaît l'anatomie de l'humain pourra, le moment venu, juger correctement de l'estomac, de la tête et du cou. C'est ainsi : celui qui connaît l'organisme social dans ses conditions de vie internes - et c'est quelque chose qui doit partir de cette triarticulation - sait se placer dans les conditions correctes, qu'il ait à juger maintenant des conditions sociales/rapports sociaux en Russie ou en Angleterre ou en Allemagne ou n'importe où sinon.
17
Aujourd'hui, vous faites la découverte étrangement affligeante que les gens parlent des pays comme si ces pays étaient là pour eux-mêmes. Ils pensent qu'ils peuvent provoquer une quelconque socialisation ou quelque chose de similaire en ce qui concerne des régions particulières séparées. C'est ce qui constitue l'une des erreurs fondamentales de notre temps et qui, dans la pratique, peut vraiment conduire au plus grand malheur. Aujourd'hui, il est malsain/seulement non salutaire de croire que l'on peut faire une quelque chose sur un certain territoire limité, sans tenir compte du fait que, depuis le milieu du 19e siècle, la Terre est un organisme global en relation sociale. On doit tout simplement tenir compte de la réalité, sinon on ne peut avancer d'aucune manière.
18
Vous en voyez qu'il s'agit avant tout d'acquérir l'absence de préjugés, d'être vraiment à la hauteur, par l'absence de préjugés, du jugement que l'on peut laisser aux choses elles-mêmes. Car ce n'est que par l'absence de préjugés que l'on peut apprendre des choses. Une remarque qui vous sera toujours et encore opposée, lorsque sera parlé des rapports sociaux, comme est parlé ici, c'est celle que l'on ne peut guère se représenter comment la valeur d'économie de peuple devrait être séparée du travail humain. Les économistes les plus érudits sont les moins à même de se le penser aujourd'hui. Si les gens apprenaient un peu de l'histoire, ils se diraient : Platon et Aristote n'ont pas encore pu se penser que l'esclave ne faisait pas partie des valeurs d'économie de peuple ; Platon et Aristote considéraient encore comme nécessaire, selon l'économie de peuple, la disponibilité d'une population d'esclaves assez grosse. Maintenant, aucune personne sensée ne considère actuellement la présence d'une population d'esclaves comme une nécessité d'économie de peuple au sens de l'ancien empire grec et romain. Mais les humains considèrent encore aujourd'hui comme une nécessité que la force de travail humain soit une marchandise au même sens que n'importe quel autre bien.
19
Maintenant, essayons de faire en sorte que la triarticulation mentionnée ici se réalise progressivement. Elle ne peut se réaliser que lentement. Nous ne travaillons pas ici à un bouleversement soudain, mais à une orientation, à la prise de mesures individuelles/particulières dans le sens de cette orientation. Et tout peut être mis en place dès aujourd'hui dans tous les détails, ce qui est nécessaire pour que ces directives soient vraiment respectées, si l'on n'est pas un stupide humain de programme, mais si l'on est un humain vivant de la réalité, qui veut se plonger dans les faits eux-mêmes, dans le mouvement vivant des faits, et c'est ce que l'humain devrait faire aujourd'hui, c'est de cela dont il s'agit justement. Si l'on agit dans le sens de cette direction qui introduit peu à peu la triarticulation, en ce qu'on sépare les trois membres qui se sont fondus ensemble ainsi au cours de la dernière évolution et par cela ont donné naissance à un organisme social malade qui s'est exprimé dans la dernière catastrophe à puissance maladive, on essaie de séparer/propulser l'un hors de l'autre ce qui a ainsi fondu ensemble, dans les trois membres comme je les caractérise toujours ici : on arrive alors à une évolution saine, conforme à la réalité. Et alors se réalise déjà d'elle-même la séparation progressive du concept de valeur d'économie de peuple du concept de travail humain. Tout de suite ainsi que l'esclave a cessé d'être une marchandise, tout de suite ainsi la force de travail humaine cessera d'être une marchandise.
Ce n'est pas en faisant des lois qui interdisent de considérer la force de travail humaine comme une marchandise, mais en procédant à la véritable dissociation des opérations spirituelles, économiques et étatiques. Par cela, le bien qui, en tant que marchandise, constitue une valeur d'économie de peuple se détache de ce qui est aujourd'hui cristallisé dans la marchandise : la force de travail humaine employée/utilisée.
20
À cet égard, il est tout à fait épouvantable de constater la confusion conceptuelle que l'on rencontre chez des humains qui, aujourd'hui, veulent souvent s'exprimer et participer à la nécessaire refonte des rapports. Permettez-moi de vous donner un exemple. Il y a la grande masse des dits marxistes, qui sont conscients de cela: si je fais l'acquisition d'un bien aujourd'hui, si j'achète une marchandise, la force de travail qui a produit cette marchandise est stockée/sauvegardée dans cette marchandise. Je dois payer avec la force de travail humaine qui est dedans, en ce que je paye la marchandise. - Oui, dans les conditions actuelles, il en est naturellement ainsi ; mais c'est tout de suite de cela qu'il s'agit, que l'on sépare, dans le processus réel, non purement dans le concept, la force de travail de la marchandise proprement dite. Pour cela, il est bien sûr nécessaire que l'on s'approprie des notions vraiment claires sur ces choses.
21
Maintenant, il se laisse facilement réfuter que la force de travail stockée dans la marchandise repose dedans comme une valeur d'économie de peuple. Quelqu'un qui n'est justement pas marxiste, qui considère à nouveau la chose d'un autre point de vue, dit qu'il serait incorrect que l'économie de peuple soit poussée/propulsée à coller ensemble la force de travail et la marchandise ; ce serait tout de suite le contraire. La marchandise, la marchandise finie que l'on a, est en fait là aujourd'hui dans l'ordre économique capitaliste pour économiser le travail. - Et en effet, la marchandise dans une certaine mesure à pouvoir/force d'achat est déjà là pour économiser la force de travail. Pensez une fois que vous soyez peintre ; vous peignez un tableau qui vaut dix mille francs, qui peut être vendu pour dix mille francs dans les conditions économiques actuelles. Pour ces dix mille francs, vous pouvez laisser travailler tant et tant de gens pour vous dans les conditions actuelles. Le fait que vous ayez l'objet/le contexte de valeur de ce tableau, par cela vous pouvez laisser travailler tant et tant de gens pour vous. Pensez que si vous ne vendiez pas le tableau et que vous deviez faire vous-même tout ce que vous faites faire à d'autres, en vendant le tableau pour dix mille francs, tout le travail que vous devriez faire ! Vous devriez fabriquer vos chaussures et non seulement vos vêtements, mais vous devriez même tisser vous-même le tissu de vos vêtements et ainsi de suite ; vous devriez d'abord vous procurer les matières premières et tout cela, le processus économique est en effet extrêmement compliqué. Mais cela n'a rien à voir, pense un quelque penseur de l'économie de peuple, avec le fait que le travail est cristallisé dans la marchandise, mais avec le fait que l'on économise du travail justement parce que l'on a une marchandise vendable. La valeur d'économie de peuple d'un bien reposerait tout de suite sur ce combien de travail on économiserait par cela ; non combien de de travail a été appliqué sur ce bien, mais combien de travail serait épargné.
22
Il y a donc aujourd'hui deux partis, dont l'un prétend que la valeur économique réside dans la quantité de travail qui a été incorporée dans ce bien. Or, dans le cas d'un tableau, on ne peut vraiment pas comparer le travail qui y a été incorporé avec le travail qui a été épargné en vendant le tableau selon la valeur qu'il a dans la circulation économique. Dans certaines circonstances, un peintre talentueux peut réaliser un tel tableau, disons, en un mois, prêt à être vendu. Sa force de travail est alors ce qui s'est cristallisé en un mois. Mais cela importe beaucoup moins que le travail qu'il économise ainsi. C'est ainsi qu'il devient capitaliste, parce qu'il économise/(ndt : s'épargne ?) du travail ; c'est ainsi que naît l'ordre économique capitaliste, parce qu'il peut employer tant et tant de gens grâce au travail qu'il économise grâce à son bien.
23
Vous avez la deux définitions opposées. La première définition : la valeur économique d'un bien ou d'une marchandise consiste en la quantité de travail utilisée pour produire cette marchandise. L'autre définition : la valeur économique d'une marchandise consiste en la quantité de travail que l'on économise/épargne en ayant ce bien ou cette marchandise. Deux définitions tout à fait opposées, mais qui s'opposent en ce qui concerne leur signification réelle. Car il serait tout à fait différent qu'un bien quelconque soit évalué d'après le travail de production ou le travail épargné. Dans le processus de circulation d'économie de peuple, n'a lieu ni l'un ni l'autre. Vous avez seulement besoin de vous représenter une chose, si je devais exposer l'exemple plus loin : pensez-vous ce tableau dont je parle, qui est donc acheté pour dix mille francs au peintre selon les idées que l'on se fait à une certaine époque, disons à l'époque actuelle, pensez-vous que ce tableau est encore chez le peintre. Il vaut donc dix mille francs. Mais supposons qu'il ait été acheté, qu'il soit maintenant dans le salon de Monsieur Mendelssohn, qui n'est pas peintre ; c'est là qu'il est accroché, là seulement peu de gens le voit. Définissez maintenant la valeur d'économie de peuple de ce tableau, elle consiste en la somme de travail dépensée/utilisée/mise en œuvre. Vous voyez que vous ne pouvez pas appliquer cela, ni à Lenbach, ni à Monsieur Mendelssohn, car pour l'un comme pour l'autre, la valeur d'économie de peuple n'est pas là dedans. Donc, pour Lenbach ou n'importe quel peintre contemporain, la valeur immédiate consiste bien sûr dans le travail qu'il économise/épargne ; mais pour Monsieur Mendelssohn, elle n'existe déjà plus, car il n'économise rien. Donc, si vous voulez considérer la chose selon l'économie de peuple, vous pouvez, si vous êtes unilatéral, appliquer ce concept au peintre qui produit le tableau ; là, vous pouvez donner cette définition. Si vous voulez définir en référence à celui qui a acheté le tableau et l'accroche dans la chambre, alors cette définition économique de la valeur n'existe déjà plus dans la réalité. C'est ce qui est si extrêmement important que les humains sont aujourd'hui enclins à définir facilement/légèrement s'ils ont copié/reluqué quelque chose des rapports. Là, ils définissent bientôt/aussitôt. Il n'est alors pas étonnant que l'un ait telle opinion et l'autre telle autre. Évidemment, celui qui prend la définition d'économie de peuple d'un tableau dans l'atelier de Lenbach arrive à une toute autre opinion que celui qui prend la définition d'économie de peuple d'un tableau dans le salon de Monsieur Mendelssohn. Alors les gens peuvent aussi disputer.
24
Et c'est ainsi que se produisent aujourd'hui toutes les querelles dans les domaines sociaux, parce que les humains ne remontent pas jusqu'aux impulsions originelles. Il faut pour cela le sens de la réalité, que seule la formation/l’entraînement à la science de l'esprit peut donner. Vous pouvez trouver aujourd'hui des centaines de définitions dans le domaine de l'économie de peuple, et vous n'aurez que des peines de cœur à cause de l'absence de réalité de ces définitions, à cause de l'absence terrible de réalité de ces définitions, que vous pouvez toujours prouver parce qu'elles correspondent toujours à un certain domaine. Vous pouvez dire : la valeur d'économie de peuple consiste dans le travail que l'on économise - si vous deviez justement parler du point de vue du travailleur spirituel. Vous pouvez aussi dire : la valeur d'économie de peuple consiste dans le travail effectué/appliqué - quand vous voulez parler du point de vue du travailleur manuel prolétarien.
25
Je vous ai donné un autre exemple tiré de l'économie de peuple. Comme je vous l'ai dit, dans le domaine de l'économie de peuple, il y a ce qu'on appelle les nominalistes et les métallistes en ce qui concerne la théorie de l'argent. Oui, ils se disputent terriblement. Les uns considèrent que l'argent est une marchandise, qu'il vaut ce qu'il vaut en or ou en argent, les autres qu'il n'est que le signe d'une valeur existante. Les uns, les nominalistes, les autres, les métallistes, se disputent à mort, définissent et disputent. Oui, tous ces gens ne savent rien de la réalité. L'argent devient notamment ainsi que le nominalisme est juste si l'on vit dans le temps où il y a un e fort recul de la production ; si la misère/le besoin est là, alors le nominalisme devient juste. Quand il y a abondance, le métallisme devient exact. Les deux sont justes devant la réalité, une fois ceci, une fois cela. Jamais les concepts, tels que les humains se les forment unilatéralement, ne peuvent être appliqués de manière salutaire à une totalité. Dans la totalité, il s'agit toujours de rassembler ce qui est complet, de ne pas définir unilatéralement, et d'avoir un sens pour saisir dans la réalité ce qui donne des éclaircissements.
26
La question peut maintenant émerger : Où naît la valeur d'économie de peuple ? Elle ne naît pas lors de la cristallisation du travail dans la marchandise, ni lors de l'économie du travail par la marchandise ; ce n'est pas là que naît la valeur d'économie de peuple. La valeur d'économie de peuple est un état/contexte de tension. N'est-ce pas, si vous avez ici un conducteur électrique (il est dessiné) qui peut se décharger ici, et si l'électricité est captée ici, il se crée un état de tension entre les deux, entre le déchargeur et ce sur quoi la décharge se transmet. Il s'efforce de se décharger avec une certaine force. Si la tension n'est pas assez élevée, la décharge n'a pas lieu. Si la tension est suffisamment élevée, la décharge a lieu.

De la même manière, la valeur d'économie de peuple est une sorte d'état de tension, une telle valeur d'économie de peuple que l'on peut décrire en disant : d'un côté, il y a le bien, la marchandise, dans ses qualités et en outre par rapport au lieu où elle peut être consommée ; donc d'un côté, il y a la marchandise dans un lieu et un temps déterminés. De l'autre côté, il y a le besoin , ce qui est la même chose que l'intérêt artificiel ou naturel. C'est cet état de tension qui donne la véritable valeur économique, rien d'autre. Le concept de travail n'y est pas du tout. Il doit s'associer d'une autre manière au processus de circulation des marchandises dans l'organisme social. Ce qui est à l'intérieur de la production de la valeur économique, c'est la tension particulière qui existe, comme la tension entre un conducteur électrique et un récepteur, entre la présence d'une marchandise qualifiée déterminée à un endroit et à un moment déterminés, et le besoin de cette marchandise. C'est cela seul qui détermine la valeur d'économie de peuple. L'effort que Monsieur Lenbach doit fournir pour achever son tableau en un temps donné grâce à son talent, et le travail qu'il s'épargne grâce à ce tableau, ne déterminent que la valeur de propriété/possession privée de Monsieur Lenbach. Mais il en va de même pour tous les autres travaux et leur rapport à la marchandise. Tout cela ne détermine pas la valeur d'économie de peuple. Mais la valeur d'économie de peuple de chaque moment est donnée par le désir/le réclamer, le besoin d'un côté, et par la marchandise qualifiée à un endroit et à un moment donnés de l'autre. C'est ce qui fait la valeur d'économie de peuple concrète d'une marchandise. Vous pouvez l'appliquer partout. Seulement, vous venez par cela tout de suite hors du pur organisme d'économie de peuple et vous entrez tout de suite dans la tripartition sociale (ndt : ici bien tripartition). Car vous avez d'un côté le bien, la marchandise, qui vous conduit vers l'économie, laquelle ne peut jamais être créée par la simple circulation, mais d'après le terrain et la terre/fond et sol/foncier, de l'autre d'après la base naturelle/de nature. Cette base de nature doit être-là. Elle ne peut pas être mise sur le dos de l'État. Elle doit être là d'un côté. De l'autre côté, vous avez le besoin. Mais cela vous conduit vers le spirituel, cela vous introduit dans le monde spirituel de l'humain ; car combien les besoins des barbares incultes et des humains cultivés sont différents ! Deux autres éléments entrent en jeu dans l'essence purement d'économie de peuple. C'est cela qui est important, c'est de cela qu'il s'agit : que là deux autres éléments interviennent. De sorte que nous avons l'organisme social exactement comme l'organisme , qui a d'un côté la poitrine, la tête, dans laquelle intervient le monde spirituel, et de l'autre l'organisme alimentaire, dans lequel intervient le côté physique. Par cela, l'humain est un être triarticulé. Mais l'organisme social est lui aussi triarticulé, dans la mesure où interviennent d'un côté tout ce qui génère les besoins eux-mêmes, qui n'ont jamais la permission d'être générés en tant que tels par le processus d'économie de peuple, et de l'autre côté tout ce que génère/produit la nature. Cela conduit à la triarticulité/trimembrité. Au milieu se trouve ce qui relie les deux.
27
Il vous suffit de réfléchir à ce qui suit pour vous rendre compte de l'immense fécondité, de la fécondité sociale de ce qui a été exprimé ici. D'après ce que je viens de dire, le besoin n'a jamais la permission d'être généré par un processus social propre, par un processus économique propre, mais le besoin doit tout de suite être développé de l'extérieur par un autre processus, qu'il s'agisse d'un éthique ou d'un autre processus culturel. En des temps malsains, les besoins sont développés de manière purement économique, et là-dessus les humains qui pensent de manière malsaine sont en fait contents/heureux. À l'époque qui a conduit à notre catastrophe sociale, à l'époque où le carcinome social, la maladie sociale cancéreuse, s'est peu à peu développée, vous avez pu voir à tous les coins de rue comment le besoin qui ne devait pas venir de la structure sociale elle-même, mais qui devait venir d'autres tâches culturelles de l'humanité dans la structure sociale, devait être généré par le processus social lui-même. Pendant un certain temps, on a toujours lu et relu : "Faites de bonnes soupes avec Maggi ! - Eh bien, le besoin de Maggi ne serait certainement pas né sans cette publicité ! Cette publicité est issue de la pure économie de peuple. Ce n'est pas un besoin qui s'est produit de manière réelle. Créer ainsi des besoins, susciter un intérêt artificiel pour un produit déterminé, c'est tout aussi malsain et cela doit conduire à la maladie de l'organisme social que si, en tant que médecin, vous vouliez par exemple encourager un garçon qui devrait apprendre quelque chose, non pas par des moyens moraux, mais en lui donnant une petite pilule pour que, grâce à cette pilule, il soit peut-être stimulé ici ou là et devienne plus assidu grâce à son estomac. C'est ce genre de bricolage social, qui résulte du fait que l'on a tout mis sur le dos d'un soi-disant monon, d'un homoncule social, qui est à l'origine de notre présent catastrophique. Car ce n'est pas l'organisme social lui-même qui à la permission de produire les besoins d'un côté, et de l'autre coté, il n'a pas non plus la permission de produire des marchandises qui devraient seulement servir l'organisme social en tant que tel. L'organisme social doit recevoir la marchandise livrée de la base naturelle. Il doit recevoir les besoins livrés de l'autre côté, de l'évolution de l'humanité elle-même.
28
C'est pourquoi la question de la population n'a aussi jamais la permission de devenir une question sociale. Et cela signifie justement la méconnaissance du rapport correct entre humain et économie de peuple, que j'ai évoquée hier. Cela signifie qu'à notre époque, on ne sait pas faire la différence entre le porc et l'humain, comme je l'ai indiqué hier à la fin, cela signifie que l'on fait du problème de la population un problème social. Si une forte multiplication/augmentation des humains ou un maintien de la population à un certain niveau est souhaitable, cela n'a jamais la permission de dépendre de considérations d'économie de peuple, mais là d'autres considérations éthiques et spirituelles doivent être prises en compte. En discutant de cette question, il faut tout particulièrement tenir compte du fait que si l'on travaille artificiellement, par le biais de l'économie de peuple, à une augmentation importante de la population, on contraint alors des âmes qui n'ont peut-être pas voulu s'incarner avant quatre ou cinq décennies à descendre dès maintenant, et à descendre de cette manière dans un état/contexte d'autant plus mauvais. Ainsi, une augmentation de la population, sous circonstances, signifie une contrainte, que vous exercez sur les âmes, qui doivent ensuite entrer dans l'incarnation corporelle dans un état d'autant plus mauvais. C'est ce qui explique le niveau de marécage moral dans certaines circonstances. La question de l'augmentation ou de la stabilité de la population, ou même de sa diminution, ne doit jamais être une question d'économie, mais doit être une question éthique, morale, bref, absolument de la conception d'esprit et même spirituelle de la vie et du monde. Toutes ces choses n'entrent dans une sphère saine que si elles sont saisies spirituellement-scientifiquement. C'est pourquoi vous comprendrez la nécessité d'une fondation spirituelle-scientifique de toute pensée sociale. Si vous aimiez vraiment vous occuper de tout ce qui se dit et s'écrit actuellement sur la question sociale, alors vous seriez déjà poussé, en voyant la stérilité qui se cache dans toutes ces choses, à vouloir enfin appliquer cette pensée aiguë qui est nécessaire à ces choses.
29
Tout comme les successeurs de Platon et d'Aristote ont dû se décider à dire : L'humain en tant qu'esclave ne doit pas être une marchandise, les successeurs de l'humanité actuelle doivent apprendre à dire : la force de travail ne doit en aucun cas être une marchandise, mais l'humain doit être poussé à servir et à travailler pour ses semblables par d'autres impulsions, et non par la valeur de ce qu'il produit. La valeur d'économie de peuple de ce qui est produit ne pourra jamais être réglée en fonction du travail dépensé ou épargné, mais uniquement en fonction du rapport de détente justifié entre la marchandise et les besoins. Ce n'est donc ni la force de travail accumulée ni la force de travail épargnée qui décide, car on ne se tient pas par son travail dans le processus d'économie de peuple, on ne travaille pas pour l'épargne du travail, mais on achève simplement la marchandise par le travail pour qu'elle entre dans un rapport de tension déterminé avec le besoin correspondant. Le besoin correspondant peut déterminer qu'une marchandise à laquelle on consacre beaucoup de travail doit sous circonstances être bon marché, le besoin peut déterminer, dans un processus d'économie de peuple sain, qu'un travail auquel peu de travail doit être appliqué, est peut-être même plus cher ; le travail fourni ne peut pas être déterminant. C'est ce qui ressort de la confrontation/discussion actuelle. C'est pourquoi, pour celui qui voit clair dans ces choses, il en résulte l'exigence radicale d'aller chercher l'impulsion au travail d'un tout autre côté que la valeur d'économie de peuple de la marchandise, qui est justement déterminée par le rapport de tension évoqué.
30
Seul celui qui comprend ces choses peut alors décider des deux questions sociales importantes qui se posent aujourd'hui : l'obligation de travailler, l'obligation au travail comme le veulent les bolcheviks, ou le droit au travail, comme aussi on le nomme. Mais celui qui ne fouille pas dans les profondeurs auxquelles nous avons fait allusion aujourd'hui ne parlera jamais que de choses confuses et insensées, qu'il parle de droit au travail ou d'obligation de travailler/contrainte au travail à n'importe quel poste ou dans n'importe quel but. Ce n'est qu'en creusant dans les profondeurs que l'on a le droit de parler de telles questions. Et c'est aujourd'hui une question sérieuse que d'acquérir le droit d'avoir la permission d'avoir son mot à dire sur ces choses. Alors, de cela plus la prochaine fois.