Institut pour une triarticulation sociale
(contenu spécifique au site français)
Conditions d'utilisation.

Accueil

 

Deutsch English Dutch Skandinavisk Français Italiano Español Português (Brasileiro) Russisch
Recherche
 contact   BLOG  impressum 
Collection:

Œuvres complètes de Rudolf Steiner - GA188

LE GOETHÉANISME, UNE IMPULSION DE TRANSFORMATION
ET UNE PENSÉE DE RÉSURRECTION.
SCIENCE HUMAINE ET SOCIALE.




HUITIÈME CONFÉRENCE - Dornach, le 25 janvier 1919
Le rapport de la science de l'humain à la science du social - Les trois cabires - L'homme tripartite et l'organisme social tripartite
ACHTER VORTRAG - Dornach, 25. Januar 1919
Das Verhältnis der Menschenwissenschaft zur Sozialwissenschaft - Die drei Kabiren - Der dreigeteilte Mensch und der dreigeteilte soziale Organismus

 


 

Les références Rudolf Steiner Œuvres complètes ga 188  168-178 1999  25/01/1919



Original





Traducteur: FG v.01 - 15/05/2024 Editeur: SITE

Le rapport entre la science de l'humain à la science sociale - Les trois cabires - L'humain tripartite et l'organisme social tripartite La période avant et après le milieu du XIXe siècle. La triarticulation. La crise du matérialisme. Les trois cabires et le quatrième cabire. Les "Lettres esthétiques" de Schiller. Imagination, inspiration, intuition. Triarticulation de l'organisme social : vie de l'économie, vie de l'état, vie de l'esprit. Le secret du métabolisme (stimulation) et de l'activité de tête (production). Les pensée comme nourriture de l'organisme social. Perte de l'esprit et perte de la base de nature dans l'organisme social après le milieu du 19e siècle.


Das Verhältnis der Menschenwissenschaft zur Sozialwissen­schaft — Die drei Kabiren — Der dreigeteilte Mensch und der dreigeteilte soziale Organismus Die Zeit vor und nach der Mitte des 19. Jahrhunderts. Die Dreigliederung. Krise des Materialismus. Die drei Kabiren und der vierte Kabir. Schillers «Ästhetische Briefe». Imagination, Inspiration, Intuition. Dreigliederung des sozialen Organismus: Wirtschaftsleben, Staatsleben, Geistesleben. Das Geheimnis des Stoffwechsels (Anregung) und der Kopftätigkeit (Produk­tion). Gedanken als Nahrung des sozialen Organismus. Verlust des Geistes und Verlust der Naturgrundlage im sozialen Organismus nach der Mitte des 19. Jahrhunderts.


Ce qui m'importait particulièrement hier, c'était de montrer, à l'exemple des "Lettres sur l'éducation esthétique" de Schiller d'une part, et du "Conte du serpent vert et de la belle Lilia" de Goethe d'autre part, comment, avant le milieu du 19e siècle, toute la manière de se représenter et de ressentir le monde était différente, précisément chez les esprits éminents, de ce qu'elle était après le milieu du 19e siècle. C'est tout de suite à partir de tels exemples que l'on peut voir à quel point ce milieu du 19e siècle a marqué une césure considérable et significative. Nous avons parlé de cette césure dans l'évolution de l'humanité de différents points de vue, nous avons souligné qu'en ce milieu du 19e siècle, il y a en quelque sorte une crise du matérialisme, une crise dans la mesure où la sensibilité matérialiste prend le dessus dans l'ensemble des représentations et des sentiments humains, dans la conception du monde, dans la conception de la vie, etc.

01

Worauf es mir gestern besonders ankam, war, an dem Beispiel von Schillers «Briefen über ästhetische Erziehung» einerseits, Goethes «Märchen von der grünen Schlange und der schönen Lilie» anderer­seits zu zeigen, wie vor der Mitte des 19. Jahrhunderts die ganze Art des Vorstellens und Empfindens über die Welt gerade bei hervor­ragenden Geistern anders war als nach der Mitte des 19. Jahrhunderts. Gerade an solchen Beispielen kann man so recht sehen, welch ein be­trächtlicher, bedeutsamer Einschnitt in dieser Mitte des 19. Jahr­hunderts zu verzeichnen ist. Wir haben ja von diesem Einschnitt in die ganze Menschheitsentwickelung von verschiedenen Gesichts­punkten aus gesprochen, haben darauf hingewiesen, daß in dieser Mitte des 19. Jahrhunderts gewissermaßen eine Krisis des Materialis­mus ist, eine Krisis insofern, als materialistische Empfindungsweise die Oberhand gewinnt in der ganzen menschlichen Vorstellung und Empfindung, Weltanschauung, Lebensauffassung und so weiter.

Or, celui qui veut observer ces choses de manière approfondie, qui a le courage et l'intérêt de les observer de manière approfondie, est frappé par toutes sortes de choses, par le renversement qui s'est en fait produit. Retirez de la représentation d'aujourd'hui la scène avec les cabires, essayez de lire dans cette scène de "Faust" tout ce qui se rapporte aux cabires, essayez de suivre chaque ligne avec un intérêt vraiment profond, et vous verrez comment Goethe, par ses instincts spiritualisés, était encore absolument à l'intérieur de la connaissance pressentie. C'est à travers de telles représentations et de tels actes de mystère, tels que les Grecs les avaient en s'appuyant par exemple sur les cabires, que s'exprime pour l'humain quelque chose de très élevé en ce qui concerne l'aspiration à la connaissance et autres choses de ce genre. C'est à juste titre que Goethe a associé ces cabires au chemin qui doit mener de l'homoncule à l'homo. C'est à juste titre qu'il a associé ces cabires au mystère du devenir humain.

02

Nun fällt demjenigen, der diese Dinge eindringlich betrachten will, der den Mut und das Interesse hat, diese Dinge eindringlich zu be­trachten, an allem möglichen auf, welcher Umschwung sich da eigent­lich vollzogen hat. Nehmen Sie aus der heutigen Vorstellung die Szene mit den Kabiren heraus, versuchen Sie einmal, in dieser «Faust»-Szene nachzulesen alles, was sich auf die Kabiren bezieht, versuchen Sie, jede einzelne Zeile wirklich mit tieferem Interesse zu verfolgen, und Sie werden sehen, wie Goethe durch seine vergeistigten Instinkte durchaus noch drinnenstand in dem ahnenden Erkennen. Durch solche Vorstellungen und Mysterienverrichtungen, wie sie die Griechen hatten in Anlehnung zum Beispiel an die Kabiren, drückt sich für den Menschen ein Höchstes in bezug auch auf das Erkenntnisstreben und dergleichen aus. Diese Kabiren brachte Goethe mit Recht zusammen mit dem Wege, der führen soll vom Homunkulus zum Homo. Er brachte diese Kabiren mit Recht zusammen mit dem Geheimnisse des menschlichen Werdens.

168



Trois cabires sont amenés. Nous parlons d'abord de trois membres humains. Avant d'aborder l'intérieur véritable de l'humain, nous parlons de trois membres humains : le corps physique, le corps éthérique, le corps astral. En parlant de ces membres humains, on suscite tout de suite la critique de ces humains qui se croient aujourd'hui particulièrement intelligents, qui se croient aujourd'hui particulièrement scientifiques. Ainsi, par exemple, ces personnes objectent : pourquoi donc diviser, subdiviser l'humain unitaire ? L'humain serait quand même une unité, c'est schématique si l'on divise l'humain en de tels membres. - Oui, mais la chose n'est pas ainsi, elle n'est pas aussi simple. Certes, si l'on se basait simplement sur une division schématique de l'humain, on n'aurait pas besoin d'accorder une importance particulière à ces membres. Mais ces membres particuliers, que l'on semble abstraire de l'ensemble de l'humain, sont tous en relation avec de toutes autres sphères de l'univers. Du fait que l'humain a un corps physique tel qu'il l'a aujourd'hui, du fait que ce corps physique s'est développé depuis son origine saturnienne jusqu'à l'époque actuelle, l'humain appartient à l'espace, à la sphère de l'espace. Et par son corps éthérique, l'humain appartient à la sphère du temps. Ainsi, en appartenant à deux sphères totalement différentes l'une de l'autre, en étant, pourrait-on dire, cristallisé hors/à partir du monde du temps et de l'espace, l'humain se compose d'un corps physique et d'un corps éthérique. Il n'y a rien d'arbitraire et de schématique dans cette division, dans cette articulation de l'être humain. Cela repose en fait sur l'ensemble du lien entre l'humain et l'univers. Et par son corps astral, l'humain appartient déjà à l'extra-spatial et à l'extra-temporel.

03

Drei Kabiren werden herangebracht. Wir reden von drei mensch­lichen Gliedern zunächst. Bevor wir auf das wahrhaft Innere des Menschen gehen, reden wir von drei menschlichen Gliedern: von dem physischen Leib, dem ätherischen Leib, dem astralischen Leib. Indem man von diesen menschlichen Gliedern spricht, erregt man ja sogleich die Kritik derjenigen Menschen, die sich heute besonders gescheit dünken, die sich heute besonders wissenschaftlich dünken. So wenden zum Beispiel solche Leute ein : Warum denn den einheitlichen Men­schen teilen, gliedern? Der Mensch sei doch eine Einheit, es sei sche­matisch, wenn man den Menschen in solche Glieder auseinander-schält. — Ja, aber so ist die Sache nicht, so einfach liegt sie nicht. Gewiß, wenn bloß eine schematische Einteilung des Menschen zu­grunde läge, brauchte man keinen besonderen Wert auf diese Glieder zu legen. Aber diese einzelnen Glieder, die man scheinbar so abstrahiert von dem ganzen Menschen, stehen ja alle mit ganz andern Sphären des Weltenalls in Verbindung. Dadurch, daß der Mensch einen physi­schen Leib hat, so wie er ihn heute hat, wie sich dieser physische Leib von seiner saturnischen Anlage heraus entwickelt hat bis in die heutige Zeit, dadurch gehört der Mensch dem Raume an, der Sphäre des Raumes. Und durch seinen ätherischen Leib gehört der Mensch der Sphäre der Zeit an. Also indem der Mensch den zwei total von­einander verschiedenen Sphären angehört, indem er, man könnte sagen, aus der Welt der Zeit und des Raumes herauskristallisiert ist, besteht er aus physischem Leib und aus Ätherleib. Das ist nichts Will­kürlich-Schematisches, was man da als Einteilung, als Gliederung des Menschen anführt. Das beruht tatsächlich auf dem ganzen Zusammen­hang des Menschen mit dem Weltenall. Und durch seinen astralischen Leib gehört der Mensch schon dem Außerräumlichen und Außerzeitlichen an.

Cette trinité, dans une certaine mesure la trinité de l'enveloppe humaine, est présentée dans les trois cabires. Le quatrième "n'a pas voulu venir". Et c'est lui qui pense pour eux tous ! Si nous remontons des trois enveloppes vers le Je humain, nous avons d'abord dans ce je humain ce qui dépasse l'espace et le temps, même l'intemporel, l'inspatial de l'astral. Mais ce Je de l'humain n'est devenu conscient qu'au cours de la période qui a suivi le culte samothracien des cabires. Les Grecs avaient certes leur croyance en l'immortalité, issue de l'ancienne doctrine sacrée samothrace, mais c'est au cours de la période gréco-latine que devait naître la conscience du Je. C'est pourquoi le quatrième, qui représente la relation entre le Je et le cosmos, ne voulait pas venir. Et combien cela était éloigné du secret des cabires, qui renvoie d'abord à ce qui était là dans le devenir humain. Les trois plus hauts, le cinquième, le sixième et le septième, sont encore "à interroger dans l'Olympe" : le soi-esprit, l'esprit de vie, l'humain-esprit. Ils viendront, comme nous le savons, dans le sixième et le septième espace-temps. Et personne n'a absolument encore pensé au huitième !

04

Diese Trinität, gewissermaßen die menschliche Hüllentrinität, wird vorgeführt in den drei Kabiren. Der vierte «wollte nicht kommen». Und der ist es, der für sie alle denkt! Steigen wir herauf von den drei Hüllen zum menschlichen Ich, so haben wir in diesem menschlichen Ich zunächst das, was über Raum und Zeit, selbst über das Zeitlose, Raumlose des Astralischen herausragt. Aber dieses Ich des Menschen kam ja erst zum Bewußtsein gerade in dem Zeitraume, der auf die samothrakische Kabirenverehrung folgte. Die Griechen hatten aus der uralt heiligen samothrakischen Lehre allerdings ihren Glauben an das Unsterbliche; aber innerhalb des griechisch-lateinischen Zeitraumes sollte erst das Bewußtsein von dem Ich geboren werden. Daher wollte der vierte nicht kommen, der dasjenige repräsentiert, was als Verhältnis besteht zwischen dem Ich und dem Kosmos. Und wie ferne lag das dem Kabirengeheimnis, das zunächst hinweist auf das, was da war in dem Menschenwerden. Die drei höchsten, der fünfte, sechste und siebente, die sind noch «im Olymp zu erfragen»: Geist-selbst, Lebensgeist, Geistesmensch. Die kommen, wie wir wissen, im sechsten und siebenten Zeitraume. Und an den achten hat überhaupt noch niemand gedacht!

Nous voyons effectivement, exprimé sous la forme ancienne, le secret de l'humanité tel qu'il était voilé à Samothrace dans les mystères dont les Grecs ont tiré le meilleur pour leur connaissance de l'âme, pour leur sagesse de l'âme, et même le meilleur pour leur poésie, dans la mesure où celle-ci se rapportait à l'humain. Ce qui est important, c'est que l'on reconnaisse que dès que l'on tourne le regard vers ces temps anciens, que Goethe a donc tenté de faire revivre, on découvre une connaissance du lien entre l'humain et l'univers. L'humain se sentait apparenté à tous les secrets de l'être-là. L'humain savait qu'il n'était pas seulement enfermé dans les limites de sa peau, mais qu'il appartenait à l'univers entier et vaste. Et ce qui est enfermé dans sa peau n'est que l'image de son être particulier.

05

Wir erblicken tatsächlich in der alten Form ausgesprochen das Menschheitsgeheimnis, wie es in Samothrake in denjenigen Mysterien verhüllt war, von denen die Griechen das Beste für ihr Seelenwissen, für ihre Seelenweisheit, ja auch das Beste für ihre Dichtung, insofern sich diese auf den Menschen bezog, genommen haben. Das ist das Wichtige, daß man erkennt: Sobald man den Blick zurückwendet in diese alten Zeiten, die Goethe also wiederum zu beleben versuchte, so schaut man hinein in ein Wissen vom Zusammenhang des Menschen mit dem Weltenall. Der Mensch fühlte sich verwandt mit allen Ge­heimnissen des Daseins. Der Mensch wußte : er ist nicht bloß ein­geschlossen in die Grenzen seiner Haut, er gehört dem ganzen, weiten Weltenall an. Und dasjenige, was in seiner Haut eingeschlossen ist, ist nur das Bild seines besonderen Wesens.

On peut dire qu'un reflet, un dernier écho de cette conception du lien entre l'humain et l'univers se trouve encore dans des écrits tels que les "Lettres sur l'éducation esthétique" de Schiller, et qu'il est, je dirais, l'air spirituel pénétrant de la vie dans un poème tel que le "Conte du serpent vert et de la belle Lilia" de Goethe. Goethe a effectivement essayé, à sa manière, de représenter de manière imagée ce qui place l'humain dans la communauté humaine. Ce sont alors vingt forces de l'âme que Goethe laissent apparaître représentées sous forme de figures de contes.

06

Man kann sagen: Ein Abglanz, ein letzter Nachhall dieser An­schauung über den Zusammenhang des Menschen mit dem Weltenall findet sich noch in solchen Schriften wie in Schillers «Briefen über ästhetische Erziehung», und findet sich als, ich möchte sagen, die durchdringende geistige Lebensluft in einer solchen Dichtung wie Goethes «Märchen von der grünen Schlange und der schönen Lilie». Da hat Goethe tatsächlich in seiner Art bildhaft darzustellen versucht, was den Menschen hineinstellt in die Menschengemeinschaft. Es sind dann zwanzig Seelenkräfte, die Goethe in Form der Märchenfiguren auftreten läßt.

170



Mais en faisant apparaître ces vingt forces de l'âme, Goethe montre comment ces forces de l'âme passent d'un humain à un autre dans la vie sociale. Dans ce conte, Goethe a créé des imaginations sur le cours de l'évolution sociale à travers l'humanité. Ces imaginations, telles que Goethe les a créées, telles qu'il a juxtaposé le roi de la sagesse, le roi de l'apparence, le roi de la violence, et telles qu'il laisse s'effondrer en lui-même le roi qui relie chaotiquement les trois - la sagesse, l'apparence et la violence -, cette manière de présenter les choses montre, à sa manière, ce qui doit être saisi aujourd'hui de manière tout à fait intensive et consciente sous d'autres points de vue.


Aber indem Goethe diese zwanzig Seelenkräfte auf­treten läßt, zeigt er, wie diese Seelenkräfte von einem Menschen zum andern im sozialen Leben hinüberführen. Goethe hat in diesem Mär­chen Imaginationen geschaffen von dem Gang der sozialen Ent­wickelung durch die Menschheit hindurch. Diese Imaginationen, so wie sie Goethe geschaffen hat, wie er nebeneinandergestellt hat den König der Weisheit, den König des Scheines, den König der Gewalt, und wie er zerfallen läßt in sich selber den König, der alle drei — Weis­heit, Schein und Gewalt — chaotisch miteinander verbindet, diese Art, wie er das darstellt, die zeigt in seiner Art, was heute ganz intensiv und von andern Gesichtspunkten aus bewußt erfaßt werden muß.

Mais on ne peut pas s'arrêter aujourd'hui au conte de Goethe. Celui qui veut s'arrêter aujourd'hui au conte de Goethe et à sa représentation ne fait en fait que purement jouer. Vous savez, le même thème, les mêmes impulsions que Goethe a représentées dans le conte, sont représentés dans mon premier mystère "La porte de l'initiation". Mais ils sont représentés avec la conscience qu'au milieu du XIXe siècle, quelque chose est arrivé qui rend nécessaire que de telles choses soient représentées aujourd'hui à partir d'impulsions tout à fait différentes et plus pressantes. J'ai attiré hier l'attention sur la manière dont doit se faire la transition entre la considération de l'époque précédente et l'époque à la sortie de laquelle nous nous trouvons. Mais ce que nous devons reconquérir, ce qui était présent dans les temps anciens comme le dernier écho de la clairvoyance atavique sur ces choses, c'est la conscience de la relation de l'humain avec l'univers entier, la conscience de ce secret que vous trouverez exprimé au début de mon deuxième mystère, où il est montré par Capsius comment l'action de tous les dieux se résume finalement à représenter l'humain. Pourquoi une prise de conscience de cette signification cosmique de l'humain, de cette place de l'humain dans le cosmos tout entier, est-elle si importante pour notre époque ? C'est tout de suite parce que nous sommes sur le point de devoir saisir spirituellement la vie la plus quotidienne, la vie immédiatement extérieure. Et cette vie sociale extérieure, on ne peut pas la saisir si l'on ne peut pas se baser sur une réelle vision de l'essence de l'humain. Dès l'instant où l'on commence, comme le font aujourd'hui certains professeurs d'économie politique et comme cela vit même dans la conscience triviale de la plupart des humains, dès l'instant où l'on commence à placer l'humain lui-même dans la structure sociale dans son ensemble, on ne peut qu'échouer en ce qui concerne la question sociale, parce que l'humain, avec son essence, dépasse ce que représente réellement la question sociale.

07

Man kann aber heute beim Goetheschen Märchen nicht stehen­bleiben. Derjenige, der heute beim Goetheschen Märchen und seiner Darstellung stehenbleiben will, 'spielt eigentlich bloß. Sie wissen ja, dasselbe Thema, dieselben Impulse, die Goethe im Märchen darstellte, sind dargestellt in meinem ersten Mysterium «Die Pforte der Ein­weihung». Aber sie sind dargestellt mit dem Bewußtsein, daß in der Mitte des 19. Jahrhunderts etwas gekommen ist, was notwendig macht, daß aus ganz andern, eindringlicheren Impulsen heraus solche Dinge heute dargestellt werden. Ich habe gestern aufmerksam darauf ge­macht, wie der Übergang sein muß von dem Hinblicken auf das frühere Zeitalter zu dem Zeitalter, an dessen Ausgang wir stehen. Das aber, was wir uns wieder erringen müssen, was in alten Zeiten vor­handen war wie der letzte Nachklang des atavistischen Hellsehens über diese Dinge, das ist das Bewußtsein von dem Zusammenhange des Menschen mit dem ganzen Weltenall, das Bewußtsein von jenem Geheimnis, das Sie in meinem zweiten Mysterium im Anfange aus­gedrückt finden, wo dargestellt wird durch Capesius, wie aller Götter Wirken zuletzt darauf hinausläuft, den Menschen darzustellen. Warum ist ein Bewußtsein von dieser kosmischen Bedeutung des Menschen, von diesem Hineingestelltsein des Menschen in den ganzen Kosmos für unsere Zeit so ganz besonders wichtig ? Gerade deshalb, weil wir davor stehen, das Alleralltäglichste, das unmittelbar äußere Leben geistig erfassen zu müssen. Und dieses äußere soziale Leben, man kann es nicht erfassen, wenn man nicht zugrunde legen kann eine wirkliche Anschauung von dem Wesen des Menschen. In dem Augenblicke, wo man beginnt, so wie es heute manche Volkswirtschaftslehrer tun und wie es sogar im Trivialbewußtsein der meisten Menschen lebt, in dem Augenblicke, wo man beginnt, den Menschen selber in die soziale Struktur in seiner Gänze hineinzustellen, muß man mit Bezug auf die soziale Frage scheitern, weil der Mensch mit seinem Wesen herausragt aus dem, was die soziale Frage eigentlich darstellt.

Je vous l'ai dit hier : on a à distinguer trois membres dans la nature humaine. La façon dont on les nomme est une chose pour soi. Nous les appelons aujourd'hui l'humain nerveux et sensoriel, l'humain du rythme, l'humain du métabolisme. Nous devons distinguer trois choses par rapport à une structure sociale véritablement ordonnée organiquement : le spirituel, l'État purement régulateur, le gestionnaire-économique. L'humain est en contact avec cette vie sociale, l'humain se tient à l'intérieur. Mais il se tient déjà dans une certaine mesure, dans sa triarticulation, à l'inverse de la triarticulation de l'organisme social. Remarquez qu'il est toujours nécessaire de souligner que l'on ne construit pas, que l'on ne cherche pas des analogies, que l'on n'interprète pas ces choses en termes abstraits, mais que l'on mène une véritable recherche spirituelle. Ainsi, celui qui compare l'hiver de la Terre à la nuit ou au sommeil, et l'été à la veille, n'arrive à rien, alors que pour la Terre, l'été représente justement le sommeil, et l'hiver la veille. Celui qui pense l'évolution de l'humanité en analogie avec l'évolution/le développement de l'humain individuel n'obtient rien. Tandis que l'individu progresse de l'enfance à l'âge de vieillard, l'humanité régresse de la vieillesse à l'enfance. La recherche réelle montre justement quelque chose de tout à fait différent de ce que les humains imaginent de manière fantaisiste. Ne pas faire d'analogies, mais regarder les choses telles qu'elles sont ! Si nous saisissons de l'œil l'humain triarticulé, nous avons d'abord le spirituel de l'humain dans la sphère sensorielle et nerveuse. Ensuite, nous avons ce qui est intermédiaire dans la sphère rythmique et ce qui est inférieur dans le métabolisme. Vous pouvez lire les détails dans mon livre "Von Seelenrätsel" (Des énigmes de l'âme). Mais j'ai attiré l'attention sur ce que dans le métabolisme se trouve en fait l'empreinte du plus haut, du spirituel. C'est pourquoi, lorsque nous voyons le spirituel, le métabolisme correspond à l'intuition, le rythme correspond à l'inspiration, et la vie sensorielle nerveuse correspond à l'imagination. L'humain est un être triarticulé. Mais le véritable organisme social vers lequel tend l'humanité actuelle dans la cinquième période post-atlantique est lui aussi triarticulé. Seulement, en observant cette triarticulation, nous ne devons pas négliger/laisser hors d'attention ce qui suit.

08

Ich habe Ihnen gestern gesagt: Drei Glieder hat man zu unter­scheiden in der menschlichen Natur. Wie man sie benennt, ist eine Sache für sich. Wir nennen sie heute den Nerven- und Sinnesmenschen, den Menschen des Rhythmus, den Menschen des Stoffwechsels. Dreier­lei haben wir zu unterscheiden in bezug auf eine wirklich organisch geordnete soziale Struktur : das Geistige, das rein regulierende Staat­liche, das Wirtschaftlich-Ökonomische. Der Mensch berührt sich mit diesem sozialen Leben, der Mensch steht drinnen. Aber er steht ge­wissermaßen schon in seiner Dreigliederung umgekehrt da, als die Dreigliederung des sozialen Organismus ist. Beachten Sie das : Es ist immer notwendig, darauf hinzuweisen, daß man ja nicht konstruiere, nicht Analogien sucht, nicht in abstrakten Begriffen solche Dinge aus­deutet, sondern wirkliche geistige Forschung treibt. So kommt auch derjenige zu nichts, der den Winter der Erde etwa vergleicht mit der Nacht oder mit dem Schlaf, und den Sommer mit dem Wachen, wäh­rend für die Erde der Sommer gerade das Schlafen darstellt, und der Winter das Wachen. Nichts erreicht derjenige, der sich die Entwicke­lung der Menschheit in Analogie denkt mit der Entwickelung des Einzelmenschen. Während der Einzelmensch von der Kindheit bis zum Greisenalter vorschreitet, schreitet die Menschheit zurück vom Greisenalter in die Kindheit. Wirkliche Forschung zeigt eben etwas ganz anderes als das, was die Menschen phantastisch aussinnen. Nur ja keine Analogien spinnen, sondern die Dinge ansehen, wie sie sind! Wenn wir den dreigliedrigen Menschen ins Auge fassen, so haben wir zunächst das Geistige des Menschen in der Sinnes-Nervensphäre. Dann haben wir das Mittlere in der rhythmischen Sphäre, das Untere in dem Stoffwechsel. Sie können das Genauere nachlesen in meinem Buche «Von Seelenrätseln». Aber ich habe aufmerksam darauf gemacht: Im Stoffwechsel ist eigentlich der Abdruck des Höchsten, des Geistigen. Der Stoffwechsel entspricht daher, wenn wir das Geistige sehen, der Intuition, das Rhythmische entspricht der Inspiration, und das Nerven-Sinnesleben entspricht der Imagination. Der Mensch ist ein dreigliedriges Wesen. Aber auch der richtige soziale Organismus, dem die gegenwärtige Menschheit im fünften nachatlantischen Zeitraum zustrebt, ist dreigliedrig. Nur haben wir da, indem wir diese Dreigliederung beobachten, das Folgende nicht außer acht zu lassen.

Où repose en fait chez l'humain ce qui est visé dans l'organisme humain - non pas dans l'humain tout entier, mais dans l'organisme humain ? Oui, le monde a une vision très compliquée de cette question, et la vision réelle, la vraie vision, semble compliquée aux humains. Le physiologiste pur et dur d'aujourd'hui pense, comme je l'ai déjà dit hier, que les humains mangent et s'empiffrent de nourriture ; ensuite, l'organisme choisit parmi ces aliments ce dont il a besoin et rejette le reste. Il transforme cela en lui-même, et c'est ainsi, n'est-ce pas, jour après jour. Eh bien, je vous ai dit hier que ce métabolisme n'était que le métabolisme quotidien, et que de ce métabolisme ne dépendait pas directement l'autre métabolisme, celui qui fait passer l'humain des premières dents aux dents définitives, puis à nouveau à la maturité sexuelle. Ce métabolisme, qui s'étend sur de longues périodes entre la naissance et la mort, n'est pas lié à la fois au gavage et à la transformation des aliments et ainsi de suite, mais il est basé sur d'autres lois et d'autres transformations de substances. J'ai déjà attiré l'attention sur ce point hier. Mais que signifie donc cette nourriture quotidienne que nous absorbons ? Nous arrivons alors à un chapitre où l'on doit à nouveau entrer en conflit avec la science ordinaire/conventionnelle actuelle.

09

Wo liegt eigentlich dasjenige beim Menschen, worauf es im mensch­lichen Organismus abgesehen ist — nicht im ganzen Menschen, sondern im menschlichen Organismus ? Ja, hierüber hat die Welt nun einmal eine ganz vertrackte Ansicht, und die wirkliche Ansicht, die wahre An­sicht, die kommt den Menschen vertrackt vor. Der heutige wasch­echte Physiologe, der denkt sich, wie ich schon gestern sagte: Die Menschen essen, stopfen so die Nahrungsmittel in sich hinein; dann wählt sich der Organismus aus diesen Nahrungsmitteln das aus, was er braucht, das andere stößt er aus. Das verwandelt er in sich selber, und so geht es, nicht wahr, Tag für Tag. Nun, ich habe Ihnen gestern gesagt, daß dieser Stoffwechsel so überhaupt nur den tagtäglichen Stoffwechsel bedeutet, und daß von diesem Stoffwechsel gar nicht unmittelbar der andere Stoffwechsel abhängt, der den Menschen hin­überführt von den ersten Zähnen zu den bleibenden Zähnen, dann wieder über die Geschlechtsreife und so weiter. Dieser Stoffwechsel, der sich ausdehnt über die großen Zeiträume zwischen Geburt und Tod, der hängt nicht mit dem zugleich zusammen, mit dem Hinein­stopfen und Umwandeln von Nahrungsmitteln und so weiter, sondern dem liegen andere Gesetze und andere Substanzverarbeitungen zu­grunde. Darauf habe ich ja schon gestern hingewiesen. Was bedeutet denn aber überhaupt diese tägliche Nahrung, die wir in uns aufnehmen? Da kommen wir auf ein Kapitel, wo man nun wiederum in den heftigsten Widerstreit kommen muß mit der gewöhnlichen heutigen Wissenschaft.

S'il vous plaît, je ne veux pas vous inciter à ne pas manger maintenant, s'il vous plaît, ne tirez pas de conclusions compliquées et absurdes des choses qui sont dites pour le savoir, pour la connaissance, de peur que quelqu'un n'en tire toutes sortes de folies comme conséquences ! Mais pourquoi mangeons-nous, en fait ? Mangeons-nous pour avoir en nous ce qui est hors de nous ? Non, mais nous mangeons pour que les différentes substances qui entrent en nous produisent des manifestations de force particulières, et contre ces manifestations de force, notre organisme se défend, et pour cette défense, nous devons avoir l'impulsion par la nourriture. Vous pouvez vous représenter cela de manière imagée : En absorbant les aliments, ces aliments provoquent en vous de petites explosions ; vous avez besoin de ces explosions parce que vous devez les détruire à votre tour, vous devez à nouveau les paralyser, les détruire, et c'est dans cette destruction que se développe votre force intérieure. L'humain a besoin d'être poussé, stimulé, et ce qui est pour nous la nourriture est essentiellement une stimulation. Car ce que nous sommes en tant qu'êtres humains, nous le recevons en fait mystérieusement d'ailleurs.

10

Bitte, ich will Sie jetzt nicht zum Nichtessen veranlassen, bitte nur ja keine vertrackten, unsinnigen Schlüsse aus den Dingen zu ziehen, die um des Wissens, um der Erkenntnis Willen gesagt werden, nicht daß jemand allerlei Tollheiten daraus als Konsequenzen zieht! Aber warum essen wir denn eigentlich? Essen wir, damit wir das, was außer uns ist, in uns haben? Nein, sondern wir essen, damit die verschiedenen Stoffe, die in uns gelangen, besondere Kraftäußerungen vollziehen, und gegen diese Kraftäußerungen wehrt sich unser Organismus, und zu diesem Wehren müssen wir den Anstoß haben durch das Essen. Sie können sich bildlich vorstellen: Indem Sie die Nahrungsmittel in sich aufnehmen, verursachen diese Nahrungsmittel in Ihnen kleine Explosionen; diese Explosionen brauchen Sie, weil Sie sie wiederum zerstören müssen, wiederum ablähmen, vernichten müssen, und in diesem Vernichten entwickelt sich eigentlich Ihre innere Kraft., Der Mensch braucht Anstoß, Anregung, und im wesentlichen ist das, was uns die Nahrung ist, Anregung. Denn dasjenige, was wir als Mensch sind, das bekommen wir in der Tat auf geheimnisvolle Weise ganz woanders her.

Vous vous souvenez que j'ai déjà dit à plusieurs reprises que la tête est en fait creuse. C'est ce qui lui permet de recevoir de l'univers ce qui est productif dans l'humain. Et cette production est en quelque sorte simplement attirée hors de la tête. C'est ainsi que la tête retrouve ses droits. La tête est en fait, à bien des égards, la partie la moins importante ; elle est le dernier vestige de l'incarnation précédente. Elle est ce qui, par exemple, ne pourrait pas penser sans l'activité rythmique. On croit toujours que la tête pense. En réalité, elle ne pense pas, elle ne fait que refléter les pensées. Mais c'est ainsi qu'elle retrouve son honneur, c'est-à-dire qu'elle est ce qui est réellement productif. Et l'humain a besoin, pour développer cette production, qu'en plus du rythme règne en lui le métabolisme, qui est le stimulateur permanent. Le métabolisme est donc le stimulant permanent par lequel l'humain entre en relation avec le monde extérieur.

11

Sie erinnern sich, ich sagte schon öfter : Der Kopf ist eigentlich hohl. Dadurch kann er aus dem Weltenall dasjenige aufnehmen, was im Menschen produktiv ist. Und diese Produktion, die wird gewisser­maßen aus dem Kopf nur herausgelockt. So kommt der Kopf wieder­um zu seinem Rechte. Der Kopf ist ja eigentlich in vieler Beziehung der unwichtigste Teil; er ist das letzte Überbleibsel aus der vorher­gehenden Inkarnation. Er ist dasjenige, was zum Beispiel ohne die rhythmische Tätigkeit nicht denken könnte. Man glaubt immer, der Kopf denke. Er denkt in Wirklichkeit nicht, sondern er reflektiert nur die Gedanken. Aber dadurch kommt er wieder zu seinen Ehren, daß er das eigentlich Produktive ist. Und der Mensch ist darauf angewiesen, um diese Produktion zu entfalten, daß außer dem Rhythmus in ihm auch noch der Stoffwechsel herrscht, der der fortwährende Anreger ist. Der Stoffwechsel ist also der fortwährende Anreger, durch den kommt der Mensch mit der Außenwelt in Beziehung.

Qu'en est-il chez l'organisme social ? En réalité, c'est l'inverse. Ce qui est intérieur chez l'humain, ce que l'humain porte intérieurement en soi, ce par quoi il a sa tête creuse, ce qui a besoin d'être stimulé de l'extérieur par le métabolisme, c'est pour l'organisme social ainsi la base comme pour nous les aliments. Ce qui est pour nous ce que nous mangeons est pour l'organisme social ce que les humains produisent à partir de leur vie nerveuse et sensorielle. Donc l'État, ou mieux dit, l'organisme social, est un être organique qui mange, si j'ai la permission d'utiliser l'expression, ce que les humains imaginent, ce que les humains inventent, ce qui vient de la spiritualité humaine.

12

Wie ist es nun beim sozialen Organismus? Da ist es nämlich in Wahrheit umgekehrt. Was beim Menschen innerlich ist, was der Mensch innerlich in sich trägt, durch das er seinen Hohlkopf hat, was da der Anregung von außen bedarf durch den Stoffwechsel, das ist für den sozialen Organismus so die Grundlage, wie für uns die Nahrungs­mittel. Was für uns das ist, was wir essen, das ist für den sozialen Orga‑ nismus das, was die Menschen aus ihrem Nerven- und Sinnesleben hervorbringen. Also der Staat, oder besser gesagt, der soziale Organismus, ist ein organisches Wesen, welches, wenn ich den Ausdruck gebrauchen darf, dasjenige ißt, was die Menschen ausdenken, was die Menschen erfinden, was aus der menschlichen Geistigkeit kommt.

Si vous enlevez la véritable force fondamentale, la véritable caractéristique fondamentale de la spiritualité humaine, à savoir la liberté, la liberté individuelle, c'est exactement comme si vous vouliez laisser l'humain grandir sans lui donner à manger. Les humains libres, ` individuels, qui se placent dans une structure sociale contraignante et rendent stérile leur libre spiritualité, font mourir la structure sociale, tout comme doit mourir un humain auquel vous ne donnez pas de nourriture. Ce que les têtes humaines apportent dans le monde, ce sont les aliments pour l'organisme social.

13

Nehmen Sie die eigentliche Grundkraft, die eigentliche Grund­eigenschaft aus der menschlichen Geistigkeit hinweg, nämlich die Freiheit, die individuelle Freiheit, so ist das genau so, wie wenn Sie den Menschen heranwachsen lassen wollten, ohne ihm zu essen zu geben. Die freien, ` individuellen Menschen, die sich in eine soziale Zwangsstruktur hineinstellen und ihre freie Geistigkeit steril machen, lassen ebenso die soziale Struktur absterben, wie ein Mensch ab­sterben muß, dem Sie keine Nahrungsmittel geben. Das, was die menschlichen Köpfe in die Welt hereinbringen, das sind die Nahrungs­mittel für den sozialen Organismus.

De sorte que l'on peut dire : ce qui est productif dans la sphère nerveuse et sensorielle est la nourriture de l'organisme social. -- Ce qui est le système rythmique chez l'humain correspond dans l'organisme social à tout ce qui devrait être transféré à l'État, comme je l'ai déjà dit hier : tout ce qui se rapporte à la régulation, à la légalité extérieure, donc à la légalité étatique. Et qu'est-ce qui est maintenant le productif dans l'État ? Ce qui sort de la base naturelle au sens large, la vie de l économie. C'est dans une certaine mesure la tête de l'État. La vie économique, la base naturelle, tout ce qui est produit, c'est en quelque sorte la tête. C'est l'inverse de l'humain individuel. De sorte que nous pouvons tout aussi bien dire : de même que l'humain est productif par ses nerfs et ses sens, de même l'organisme social est productif par sa base naturelle. Et comme l'humain obtient son métabolisme de la nature, ainsi l'organisme social obtient sa nourriture à partir de la tête de l'humain.

14

So daß man sagen kann: Das Produktive aus Nerven- und Sinnes­sphäre ist die Nahrung für den sozialen Organismus. -- Das, was beim Menschen das rhythmische System ist, dem entspricht allerdings im sozialen Organismus alles dasjenige, was eigentlich dem Staate über­tragen werden soll, wie ich schon gestern sagte: alles, was sich auf Regulierung, auf die äußere Gesetzlichkeit, also staatliche Gesetz­mäßigkeit bezieht. Und was ist nun im Staat das Produktive? Das­jenige, was aus der Naturgrundlage im weiteren Sinne herauskommt, das Wirtschaftsleben. Das ist gewissermaßen der Kopf des Staates. Das Wirtschaftsleben, die Naturgrundlage, alles das, was produziert wird, das ist gewissermaßen der Kopf. Es ist umgekehrt wie beim individuellen Menschen. So daß wir ebensogut sagen können: Wie der Mensch produktiv ist durch seine Nerven und Sinne, so ist der soziale Organismus durch seine Naturgrundlage produktiv. Und wie der Mensch seinen Stoffwechsel von der Natur erhält, so erhält der so­ziale Organismus seine Nahrung aus dem Menschenkopf heraus.

Vous pouvez seulement comprendre correctement l'organisme social dans le rapport à l'humain si vous mettez l'humain sur la tête. C'est ici, dans la tête de l'humain, que se trouve en fait fond et sol/foncier de l'humain. L'humain grandit du haut vers le bas, l'organisme étatique

15

Den sozialen Organismus verstehen Sie im Verhältnis zum Men­schen nur richtig, wenn Sie den Menschen auf den Kopf stellen. Hier im Menschenkopf ist eigentlich der Grund und Boden des Menschen. Der Mensch wächst von oben nach unten, der staatliche Organismus



[Humain, de haut en bas] *

[Organisme social, de bas en haut] *

Imagination

Sphère sensorielle-nerveuse (productive)

Nourriture pour l'organisme social [ .- têtes humaines]

Inspiration
Intuition

Sphère rythmique Métabolisme (Stimulant)

Légalité de l'État Base naturelle [vie économique]

* Entre crochets, ajouté par l’éditeur pour clarification.


* In eckigen Klammern: Vom Herausgeber zur Verdeutlichung hinzugefügt.

grandit de bas vers en haut. Si l'on veut le comparer à l'humain, il a la tête en bas, se tient sur la tête et a les jambes en haut. Il reçoit sa nourriture des humains individuels isolés/particuliers. C'est ainsi qu'on doit comprendre intérieurement ce qu'est l'organisme social. Le jeu des analogies n'a pas d'importance, mais la prise en compte/le coup d'œil sur la vraie réalité, la véritable réalité, c'est ce dont il s'agit .


wächst von unten nach oben. Er hat seinen Kopf, wenn man ihn schon mit dem Menschen vergleichen will, unten und steht auf dem Kopf und hat seine Beine oben. Seine Nahrung bekommt er aus dem einzelnen individuellen Menschen. So muß man innerlich das, was sozialer Organismus ist, verstehen. Analogiespiel macht nichts aus ; aber der Hinblick auf die wahre Wirklichkeit, auf die echte Realität, das ist es, worauf es ankommt.

N'est-il pas vrai qu'au cours du 19e siècle, c'est précisément parce que ce tournant important du milieu du 19e siècle s'est imposé que nous avons enregistré la véritable tendance au matérialisme, l'abandon du spirituel. C'était la grande marée du matérialisme. Que s'est-il donc passé en rapport à la conception humaine du monde ? Oui, en ce qui concerne la conception humaine du monde, il est arrivé que les humains ont perdu l'esprit du suprasensible. Ils ont perdu ce qui devait tout de suite être fourni par leur tête creuse ; ce qui doit entrer dans la tête creuse, les humains l'ont perdu. Ils ne veulent compter que sur le hasard de l'expérimentation pour toutes les inventions et les découvertes. Aussi fiers, aussi arrogants que soient les acquis de la deuxième moitié du 19e siècle, étudiez l'histoire de la pensée, vous verrez comment même les plus grandes de ces conquêtes ne reposent pas sur l'initiative directe de la tête, mais sur des constellations qui se sont introduites au cours de l'expérimenter. On a perdu le dieu, on a perdu l'esprit, en ce sens que l'on n'a plus tendu la tête vers l'esprit.

16

Nicht wahr, wir haben im Laufe des 19. Jahrhunderts, gerade indem dieser wichtige Einschnitt in der Mitte des 19. Jahrhunderts sich gel­tend machte, die eigentliche Neigung zum Materialismus, die Abkehr vom Geistigen zu verzeichnen. Es war die Hochflut des Materialismus. Was. ist da eigentlich geschehen mit Bezug auf die menschliche Welt­auffassung? Ja, mit Bezug auf die menschliche Weltauffassung ist das geschehen, daß die Menschen den Geist des Übersinnlichen verloren haben. Sie haben das verloren, was gerade durch ihren Hohlkopf an Produktion geleistet werden sollte; was in den Hohlkopf hinein­kommen soll, das haben die Menschen verloren. Sie wollen sich nur verlassen mit Bezug auf alle Erfindungen und Entdeckungen auf den Zufall des Experimentieren. So stolz, so hochmütig man auf die Errungenschaften aus der zweiten Hälfte des 19. Jahrhunderts ist, studieren Sie die Geistesgeschichte, Sie werden sehen, wie selbst die größten dieser Errungenschaften nicht auf der unmittelbaren Initiative des Kopfes, sondern auf Konstellationen beruhen, die eingetreten sind im Verlaufe des Experimentierens. Man hat den Gott, man hat den Geist verloren, indem man mit dem Kopf nicht mehr entgegenstrebte dem Geist.

Quelle serait donc l'image inverse dans l'organisme social ? On perdrait les bases naturelles, on se battrait sans tenir compte des bases naturelles. C'est en effet le caractère du débat social dans la deuxième moitié du 19e siècle et jusqu'à aujourd'hui, aujourd'hui le plus violemment. Car aujourd'hui, les gens parlent d'institutions sociales, de socialisation de l'économie humaine et d'autres choses de ce genre : c'est ainsi qu'ils omettent dans ce débat la base naturelle proprement dite, la manière dont il faut produire, comme les matérialistes omettent ce que la tête doit faire dans l'humain. Si l'époque matérialiste perd l'esprit de la vision du monde, l'organisme social correspondant perd la véritable matière de l'économie, du contexte social. Et c'est dans le devenir social que réside le grand danger qui correspond à la perte de l'esprit dans la vision matérialiste du monde : la perte d'une production qui satisfasse le plus possible l'humanité, d'une compréhension la plus large possible de ce qui est le productif.

17

Was wäre denn im sozialen Organismus das Gegenbild? Da würde man die Naturgrundlagen verlieren, da würde man gerade herum­streiten, ohne auf die Naturgrundlage Rücksicht zu nehmen. Das ist in der Tat der Charakter des sozialen Debattierens in der zweiten Hälfte des 19. Jahrhunderts und bis heute, heute am heftigsten. Denn heute reden die Leute über soziale Einrichtungen, über Sozialisierung der menschlichen Wirtschaft und dergleichen : Gerade so lassen sie weg bei diesem Debattieren die eigentliche Naturgrundlage, die Art und Weise, wie produziert werden soll, wie die Materialisten weglassen dasjenige, was der Kopf in dem Menschen machen soll. Verliert die materialistische Zeit den Geist aus der Weltanschauung, so verliert der entsprechende soziale Organismus die eigentliche Materie aus der Wirtschaft, aus dem sozialen Zusammenhang heraus. Und im sozialen Werden besteht die große Gefahr, die dem Verlust des Geistes in der materialistischen Weltanschauung entspricht: im Verlust einer die Menschheit möglichst befriedigenden Produktion, einer möglichsten Einsicht in das Produktive.

On ne peut pas arriver à la compréhension de la structure sociale si l'on ne se forme pas à la triarticulation de l'humain et si l'on n'apprend pas par cela comment on doit façonner le rapport entre la science humaine et la science sociale. Sinon, on évalue tout de manière erronée. Nos savants économistes nationaux, par lesquels tant de misère est arrivée dans le monde, parce que les autres pensent de même, parce qu'ils n'admettent que les expériences, nos savants économistes nationaux ne savent en fait rien de ce rapport de l'humain à la structure sociale. Car cela peut seulement être gagné par science de l'esprit. Nos savants en économie nationale, nos professeurs d'économie politique/de peuple se disputent sérieusement pour savoir si un porcelet ou un humain est d'une plus grande valeur économique. N'est-ce pas, on peut avancer beaucoup d'arguments en faveur de l'un comme de l'autre, du point de vue de ceux que les gens ont tout de suite. Les uns prétendent qu'un porcelet serait de plus de valeur dans l'économie nationale qu'un humain. Car le porcelet représente en effet quelque chose que l'on peut manger, donc quelque chose qui convient à la consommation, qui a une valeur économique. On ne peut pas manger un humain, il mange même les choses lui-même, il ne représente aucune valeur économique pour maintes personnes. Mais certains pensent autrement et disent : "Oui, mais l'humain produit des valeurs économiques, et celles-ci seront là ! Il aide donc indirectement tant et tant de porcelets à exister, et ainsi de suite. Maintenant, comme dit, il est disputer sur de telles choses ! Il s'agit en effet d'une question qui fait l'objet d'un débat parmi les professeurs d'économie pour savoir si un cochon ou un humain représente la plus grande valeur économique.

18

Nun, zu dem Verständnis der sozialen Struktur kann man nicht kommen, wenn man nicht sich schult an der Dreigliederung des Menschen und dadurch lernt, wie man das Verhältnis der Menschen­wissenschaft zur Sozialwissenschaft gestalten muß. Sonst bewertet man nämlich alles falsch. Unsere gelehrten Nationalökonomen, durch die so viel Elend in die Welt gekommen ist, weil die andern auch so denken, weil sie ja nur die Experimente gelten lassen, unsere gelehrten Nationalökonomen wissen ja in der Tat gar nichts über dieses Ver­hältnis des Menschen zur sozialen Struktur. Denn das kann nur durch Geisteswissenschaft gewonnen werden. Allen Ernstes streiten sich unsere nationalökonomischen Gelehrten, unsere Volkswirtschafts­lehrer, ob ein Ferkel oder ein Mensch ein größerer volkswirtschaft­licher Wert ist. Nicht wahr, für beides läßt sich sehr viel vom Stand­punkte derjenigen Argumente, die die Leute gerade haben, vor­bringen. Die einen behaupten, ein Ferkel wäre wertvoller in der Volkswirtschaft als ein Mensch, denn das Ferkel stellt eben etwas dar, was man essen kann, also etwas, was zum Konsum geeignet ist, was einen volkswirtschaftlichen Wert hat. Einen Menschen kann man nicht essen, er ißt selber sogar die Dinge weg, er stellt für manche Leute keinen volkswirtschaftlichen Wert dar. Manche denken aber wiederum anders, die sagen: Nun ja, aber der Mensch produziert volkswirtschaftliche Werte, und diese werden dann da sein! Er verhilft also indirekt so und so viel Ferkeln zu ihrem Dasein und so weiter. Nun, wie gesagt, über solche Dinge wird gestritten! Es ist in der Tat dies eine Frage, die erörtert wird unter den Volkswirtschaftslehrern, ob ein Ferkel oder ein Mensch den größeren volkswirtschaftlichen Wert darstelle.

Eh bien, ce n'est qu'un exemple grotesque. Mais c'est effectivement à ce genre de choses grotesques que se rattache, pour celui qui voit plus loin, ce qui vit dans notre présent catastrophique. Car on peut déjà dire : le savoir qui suffit pour progresser de manière grandiose dans la science de la nature, le savoir qui livre le résultat grandiose de science de la nature , qui permet merveilleusement de comparer l'embryon du porcelet à l'embryon du chien, à l'embryon de l'humain, à l'embryon de la chauve-souris, etc, et de former schématiquement à partir de là la pensée qui suffit à produire toutes sortes de choses physiologiques, biologiques, minéralogiques, géologiques au sens de l'époque actuelle, cette pensée, cette manière de relier les pensées ne suffit pas à distinguer, du point de vue de l'économie nationale, ce qui est le plus important, un cochon ou un humain. Et tant que l'on n'envisagera pas que l'on peut être un grand naturaliste/chercheur/investigateur de la nature sans pouvoir distinguer économiquement entre un cochon et un humain, aussi longtemps il n'y aura pas de salut dans la connaissance de la question sociale. Les humains doivent admettre sans ménagement que ce qui fait aujourd'hui la grandeur de la pensée dans le domaine de science de la nature ne permet pas de distinguer la valeur d'économie de peuple d'un porcelet de la soi-disant valeur d'économie de peuple de l'humain. De cela, nous voulons alors continuer à parler demain.

19

Nun, das ist nur ein groteskes Beispiel. Aber an solchen grotesken Dingen hängt tatsächlich für den tiefer Einsichtigen das, was lebt in unserer katastrophalen Gegenwart. Denn man kann schon sagen: Das Wissen, das ausreicht, um in der Naturwissenschâft grandios weiterzukommen, das Wissen, das großartige naturwissenschaftliche Ergebnisse liefert, das wunderbar in die Möglichkeit versetzt, den Embryo des Ferkels zu vergleichen mit dem Embryo des Hundes, mit dem Embryo des Menschen, mit dem Embryo der Fledermaus und so weiter, und daraus schematisch dasjenige Denken zu bilden, welches ausreicht, um allerlei Physiologisches, Biologisches, Mineralogisches, Geologisches im Sinne der heutigen Zeit zu produzieren, dieses Den­ken, diese Art, Gedanken zu verbinden, reicht nicht aus, um volks­wirtschaftlich zu unterscheiden, was wichtiger ist, ein Schwein oder ein Mensch. Und bevor man dies nicht einsieht, daß man ein großer Naturforscher sein kann, ohne volkswirtschaftlich unterscheiden zu können zwischen einem Schwein und einem Menschen, so lange gibt es kein Heil in bezug auf die Erkenntnis der sozialen Frage. Dies muß rücksichtslos eingestanden werden von den Menschen, daß das­jenige, was heute die Größe des Denkens ausmacht auf dem natur­wissenschaftlichen Gebiet, nicht unterscheiden läßt den volkswirt­schaftlichen Wert eines Ferkels von dem sogenannten volkswirt­schaftlichen Wert des Menschen. Davon wollen wir dann morgen weiter sprechen.

 

Français seulement


HUITIÈME CONFÉRENCE - Dornach, le 25 janvier 1919
Le rapport de la science de l'humain à la science du social - Les trois cabires - L'homme tripartite et l'organisme social tripartite


Le rapport entre la science de l'humain à la science sociale - Les trois cabires - L'humain tripartite et l'organisme social tripartite La période avant et après le milieu du XIXe siècle. La triarticulation. La crise du matérialisme. Les trois cabires et le quatrième cabire. Les "Lettres esthétiques" de Schiller. Imagination, inspiration, intuition. Triarticulation de l'organisme social : vie de l'économie, vie de l'état, vie de l'esprit. Le secret du métabolisme (stimulation) et de l'activité de tête (production). Les pensée comme nourriture de l'organisme social. Perte de l'esprit et perte de la base de nature dans l'organisme social après le milieu du 19e siècle.
01
Ce qui m'importait particulièrement hier, c'était de montrer, à l'exemple des "Lettres sur l'éducation esthétique" de Schiller d'une part, et du "Conte du serpent vert et de la belle Lilia" de Goethe d'autre part, comment, avant le milieu du 19e siècle, toute la manière de se représenter et de ressentir le monde était différente, précisément chez les esprits éminents, de ce qu'elle était après le milieu du 19e siècle. C'est tout de suite à partir de tels exemples que l'on peut voir à quel point ce milieu du 19e siècle a marqué une césure considérable et significative. Nous avons parlé de cette césure dans l'évolution de l'humanité de différents points de vue, nous avons souligné qu'en ce milieu du 19e siècle, il y a en quelque sorte une crise du matérialisme, une crise dans la mesure où la sensibilité matérialiste prend le dessus dans l'ensemble des représentations et des sentiments humains, dans la conception du monde, dans la conception de la vie, etc.
02
Or, celui qui veut observer ces choses de manière approfondie, qui a le courage et l'intérêt de les observer de manière approfondie, est frappé par toutes sortes de choses, par le renversement qui s'est en fait produit. Retirez de la représentation d'aujourd'hui la scène avec les cabires, essayez de lire dans cette scène de "Faust" tout ce qui se rapporte aux cabires, essayez de suivre chaque ligne avec un intérêt vraiment profond, et vous verrez comment Goethe, par ses instincts spiritualisés, était encore absolument à l'intérieur de la connaissance pressentie. C'est à travers de telles représentations et de tels actes de mystère, tels que les Grecs les avaient en s'appuyant par exemple sur les cabires, que s'exprime pour l'humain quelque chose de très élevé en ce qui concerne l'aspiration à la connaissance et autres choses de ce genre. C'est à juste titre que Goethe a associé ces cabires au chemin qui doit mener de l'homoncule à l'homo. C'est à juste titre qu'il a associé ces cabires au mystère du devenir humain.

168
03
Trois cabires sont amenés. Nous parlons d'abord de trois membres humains. Avant d'aborder l'intérieur véritable de l'humain, nous parlons de trois membres humains : le corps physique, le corps éthérique, le corps astral. En parlant de ces membres humains, on suscite tout de suite la critique de ces humains qui se croient aujourd'hui particulièrement intelligents, qui se croient aujourd'hui particulièrement scientifiques. Ainsi, par exemple, ces personnes objectent : pourquoi donc diviser, subdiviser l'humain unitaire ? L'humain serait quand même une unité, c'est schématique si l'on divise l'humain en de tels membres. - Oui, mais la chose n'est pas ainsi, elle n'est pas aussi simple. Certes, si l'on se basait simplement sur une division schématique de l'humain, on n'aurait pas besoin d'accorder une importance particulière à ces membres. Mais ces membres particuliers, que l'on semble abstraire de l'ensemble de l'humain, sont tous en relation avec de toutes autres sphères de l'univers. Du fait que l'humain a un corps physique tel qu'il l'a aujourd'hui, du fait que ce corps physique s'est développé depuis son origine saturnienne jusqu'à l'époque actuelle, l'humain appartient à l'espace, à la sphère de l'espace. Et par son corps éthérique, l'humain appartient à la sphère du temps. Ainsi, en appartenant à deux sphères totalement différentes l'une de l'autre, en étant, pourrait-on dire, cristallisé hors/à partir du monde du temps et de l'espace, l'humain se compose d'un corps physique et d'un corps éthérique. Il n'y a rien d'arbitraire et de schématique dans cette division, dans cette articulation de l'être humain. Cela repose en fait sur l'ensemble du lien entre l'humain et l'univers. Et par son corps astral, l'humain appartient déjà à l'extra-spatial et à l'extra-temporel.
04
Cette trinité, dans une certaine mesure la trinité de l'enveloppe humaine, est présentée dans les trois cabires. Le quatrième "n'a pas voulu venir". Et c'est lui qui pense pour eux tous ! Si nous remontons des trois enveloppes vers le Je humain, nous avons d'abord dans ce je humain ce qui dépasse l'espace et le temps, même l'intemporel, l'inspatial de l'astral. Mais ce Je de l'humain n'est devenu conscient qu'au cours de la période qui a suivi le culte samothracien des cabires. Les Grecs avaient certes leur croyance en l'immortalité, issue de l'ancienne doctrine sacrée samothrace, mais c'est au cours de la période gréco-latine que devait naître la conscience du Je. C'est pourquoi le quatrième, qui représente la relation entre le Je et le cosmos, ne voulait pas venir. Et combien cela était éloigné du secret des cabires, qui renvoie d'abord à ce qui était là dans le devenir humain. Les trois plus hauts, le cinquième, le sixième et le septième, sont encore "à interroger dans l'Olympe" : le soi-esprit, l'esprit de vie, l'humain-esprit. Ils viendront, comme nous le savons, dans le sixième et le septième espace-temps. Et personne n'a absolument encore pensé au huitième !
05
Nous voyons effectivement, exprimé sous la forme ancienne, le secret de l'humanité tel qu'il était voilé à Samothrace dans les mystères dont les Grecs ont tiré le meilleur pour leur connaissance de l'âme, pour leur sagesse de l'âme, et même le meilleur pour leur poésie, dans la mesure où celle-ci se rapportait à l'humain. Ce qui est important, c'est que l'on reconnaisse que dès que l'on tourne le regard vers ces temps anciens, que Goethe a donc tenté de faire revivre, on découvre une connaissance du lien entre l'humain et l'univers. L'humain se sentait apparenté à tous les secrets de l'être-là. L'humain savait qu'il n'était pas seulement enfermé dans les limites de sa peau, mais qu'il appartenait à l'univers entier et vaste. Et ce qui est enfermé dans sa peau n'est que l'image de son être particulier.
06
On peut dire qu'un reflet, un dernier écho de cette conception du lien entre l'humain et l'univers se trouve encore dans des écrits tels que les "Lettres sur l'éducation esthétique" de Schiller, et qu'il est, je dirais, l'air spirituel pénétrant de la vie dans un poème tel que le "Conte du serpent vert et de la belle Lilia" de Goethe. Goethe a effectivement essayé, à sa manière, de représenter de manière imagée ce qui place l'humain dans la communauté humaine. Ce sont alors vingt forces de l'âme que Goethe laissent apparaître représentées sous forme de figures de contes.

170

Mais en faisant apparaître ces vingt forces de l'âme, Goethe montre comment ces forces de l'âme passent d'un humain à un autre dans la vie sociale. Dans ce conte, Goethe a créé des imaginations sur le cours de l'évolution sociale à travers l'humanité. Ces imaginations, telles que Goethe les a créées, telles qu'il a juxtaposé le roi de la sagesse, le roi de l'apparence, le roi de la violence, et telles qu'il laisse s'effondrer en lui-même le roi qui relie chaotiquement les trois - la sagesse, l'apparence et la violence -, cette manière de présenter les choses montre, à sa manière, ce qui doit être saisi aujourd'hui de manière tout à fait intensive et consciente sous d'autres points de vue.
07
Mais on ne peut pas s'arrêter aujourd'hui au conte de Goethe. Celui qui veut s'arrêter aujourd'hui au conte de Goethe et à sa représentation ne fait en fait que purement jouer. Vous savez, le même thème, les mêmes impulsions que Goethe a représentées dans le conte, sont représentés dans mon premier mystère "La porte de l'initiation". Mais ils sont représentés avec la conscience qu'au milieu du XIXe siècle, quelque chose est arrivé qui rend nécessaire que de telles choses soient représentées aujourd'hui à partir d'impulsions tout à fait différentes et plus pressantes. J'ai attiré hier l'attention sur la manière dont doit se faire la transition entre la considération de l'époque précédente et l'époque à la sortie de laquelle nous nous trouvons. Mais ce que nous devons reconquérir, ce qui était présent dans les temps anciens comme le dernier écho de la clairvoyance atavique sur ces choses, c'est la conscience de la relation de l'humain avec l'univers entier, la conscience de ce secret que vous trouverez exprimé au début de mon deuxième mystère, où il est montré par Capsius comment l'action de tous les dieux se résume finalement à représenter l'humain. Pourquoi une prise de conscience de cette signification cosmique de l'humain, de cette place de l'humain dans le cosmos tout entier, est-elle si importante pour notre époque ? C'est tout de suite parce que nous sommes sur le point de devoir saisir spirituellement la vie la plus quotidienne, la vie immédiatement extérieure. Et cette vie sociale extérieure, on ne peut pas la saisir si l'on ne peut pas se baser sur une réelle vision de l'essence de l'humain. Dès l'instant où l'on commence, comme le font aujourd'hui certains professeurs d'économie politique et comme cela vit même dans la conscience triviale de la plupart des humains, dès l'instant où l'on commence à placer l'humain lui-même dans la structure sociale dans son ensemble, on ne peut qu'échouer en ce qui concerne la question sociale, parce que l'humain, avec son essence, dépasse ce que représente réellement la question sociale.
08
Je vous l'ai dit hier : on a à distinguer trois membres dans la nature humaine. La façon dont on les nomme est une chose pour soi. Nous les appelons aujourd'hui l'humain nerveux et sensoriel, l'humain du rythme, l'humain du métabolisme. Nous devons distinguer trois choses par rapport à une structure sociale véritablement ordonnée organiquement : le spirituel, l'État purement régulateur, le gestionnaire-économique. L'humain est en contact avec cette vie sociale, l'humain se tient à l'intérieur. Mais il se tient déjà dans une certaine mesure, dans sa triarticulation, à l'inverse de la triarticulation de l'organisme social. Remarquez qu'il est toujours nécessaire de souligner que l'on ne construit pas, que l'on ne cherche pas des analogies, que l'on n'interprète pas ces choses en termes abstraits, mais que l'on mène une véritable recherche spirituelle. Ainsi, celui qui compare l'hiver de la Terre à la nuit ou au sommeil, et l'été à la veille, n'arrive à rien, alors que pour la Terre, l'été représente justement le sommeil, et l'hiver la veille. Celui qui pense l'évolution de l'humanité en analogie avec l'évolution/le développement de l'humain individuel n'obtient rien. Tandis que l'individu progresse de l'enfance à l'âge de vieillard, l'humanité régresse de la vieillesse à l'enfance. La recherche réelle montre justement quelque chose de tout à fait différent de ce que les humains imaginent de manière fantaisiste. Ne pas faire d'analogies, mais regarder les choses telles qu'elles sont ! Si nous saisissons de l'œil l'humain triarticulé, nous avons d'abord le spirituel de l'humain dans la sphère sensorielle et nerveuse. Ensuite, nous avons ce qui est intermédiaire dans la sphère rythmique et ce qui est inférieur dans le métabolisme. Vous pouvez lire les détails dans mon livre "Von Seelenrätsel" (Des énigmes de l'âme). Mais j'ai attiré l'attention sur ce que dans le métabolisme se trouve en fait l'empreinte du plus haut, du spirituel. C'est pourquoi, lorsque nous voyons le spirituel, le métabolisme correspond à l'intuition, le rythme correspond à l'inspiration, et la vie sensorielle nerveuse correspond à l'imagination. L'humain est un être triarticulé. Mais le véritable organisme social vers lequel tend l'humanité actuelle dans la cinquième période post-atlantique est lui aussi triarticulé. Seulement, en observant cette triarticulation, nous ne devons pas négliger/laisser hors d'attention ce qui suit.
09
Où repose en fait chez l'humain ce qui est visé dans l'organisme humain - non pas dans l'humain tout entier, mais dans l'organisme humain ? Oui, le monde a une vision très compliquée de cette question, et la vision réelle, la vraie vision, semble compliquée aux humains. Le physiologiste pur et dur d'aujourd'hui pense, comme je l'ai déjà dit hier, que les humains mangent et s'empiffrent de nourriture ; ensuite, l'organisme choisit parmi ces aliments ce dont il a besoin et rejette le reste. Il transforme cela en lui-même, et c'est ainsi, n'est-ce pas, jour après jour. Eh bien, je vous ai dit hier que ce métabolisme n'était que le métabolisme quotidien, et que de ce métabolisme ne dépendait pas directement l'autre métabolisme, celui qui fait passer l'humain des premières dents aux dents définitives, puis à nouveau à la maturité sexuelle. Ce métabolisme, qui s'étend sur de longues périodes entre la naissance et la mort, n'est pas lié à la fois au gavage et à la transformation des aliments et ainsi de suite, mais il est basé sur d'autres lois et d'autres transformations de substances. J'ai déjà attiré l'attention sur ce point hier. Mais que signifie donc cette nourriture quotidienne que nous absorbons ? Nous arrivons alors à un chapitre où l'on doit à nouveau entrer en conflit avec la science ordinaire/conventionnelle actuelle.
10
S'il vous plaît, je ne veux pas vous inciter à ne pas manger maintenant, s'il vous plaît, ne tirez pas de conclusions compliquées et absurdes des choses qui sont dites pour le savoir, pour la connaissance, de peur que quelqu'un n'en tire toutes sortes de folies comme conséquences ! Mais pourquoi mangeons-nous, en fait ? Mangeons-nous pour avoir en nous ce qui est hors de nous ? Non, mais nous mangeons pour que les différentes substances qui entrent en nous produisent des manifestations de force particulières, et contre ces manifestations de force, notre organisme se défend, et pour cette défense, nous devons avoir l'impulsion par la nourriture. Vous pouvez vous représenter cela de manière imagée : En absorbant les aliments, ces aliments provoquent en vous de petites explosions ; vous avez besoin de ces explosions parce que vous devez les détruire à votre tour, vous devez à nouveau les paralyser, les détruire, et c'est dans cette destruction que se développe votre force intérieure. L'humain a besoin d'être poussé, stimulé, et ce qui est pour nous la nourriture est essentiellement une stimulation. Car ce que nous sommes en tant qu'êtres humains, nous le recevons en fait mystérieusement d'ailleurs.
11
Vous vous souvenez que j'ai déjà dit à plusieurs reprises que la tête est en fait creuse. C'est ce qui lui permet de recevoir de l'univers ce qui est productif dans l'humain. Et cette production est en quelque sorte simplement attirée hors de la tête. C'est ainsi que la tête retrouve ses droits. La tête est en fait, à bien des égards, la partie la moins importante ; elle est le dernier vestige de l'incarnation précédente. Elle est ce qui, par exemple, ne pourrait pas penser sans l'activité rythmique. On croit toujours que la tête pense. En réalité, elle ne pense pas, elle ne fait que refléter les pensées. Mais c'est ainsi qu'elle retrouve son honneur, c'est-à-dire qu'elle est ce qui est réellement productif. Et l'humain a besoin, pour développer cette production, qu'en plus du rythme règne en lui le métabolisme, qui est le stimulateur permanent. Le métabolisme est donc le stimulant permanent par lequel l'humain entre en relation avec le monde extérieur.
12
Qu'en est-il chez l'organisme social ? En réalité, c'est l'inverse. Ce qui est intérieur chez l'humain, ce que l'humain porte intérieurement en soi, ce par quoi il a sa tête creuse, ce qui a besoin d'être stimulé de l'extérieur par le métabolisme, c'est pour l'organisme social ainsi la base comme pour nous les aliments. Ce qui est pour nous ce que nous mangeons est pour l'organisme social ce que les humains produisent à partir de leur vie nerveuse et sensorielle. Donc l'État, ou mieux dit, l'organisme social, est un être organique qui mange, si j'ai la permission d'utiliser l'expression, ce que les humains imaginent, ce que les humains inventent, ce qui vient de la spiritualité humaine.
13
Si vous enlevez la véritable force fondamentale, la véritable caractéristique fondamentale de la spiritualité humaine, à savoir la liberté, la liberté individuelle, c'est exactement comme si vous vouliez laisser l'humain grandir sans lui donner à manger. Les humains libres, ` individuels, qui se placent dans une structure sociale contraignante et rendent stérile leur libre spiritualité, font mourir la structure sociale, tout comme doit mourir un humain auquel vous ne donnez pas de nourriture. Ce que les têtes humaines apportent dans le monde, ce sont les aliments pour l'organisme social.
14
De sorte que l'on peut dire : ce qui est productif dans la sphère nerveuse et sensorielle est la nourriture de l'organisme social. -- Ce qui est le système rythmique chez l'humain correspond dans l'organisme social à tout ce qui devrait être transféré à l'État, comme je l'ai déjà dit hier : tout ce qui se rapporte à la régulation, à la légalité extérieure, donc à la légalité étatique. Et qu'est-ce qui est maintenant le productif dans l'État ? Ce qui sort de la base naturelle au sens large, la vie de l économie. C'est dans une certaine mesure la tête de l'État. La vie économique, la base naturelle, tout ce qui est produit, c'est en quelque sorte la tête. C'est l'inverse de l'humain individuel. De sorte que nous pouvons tout aussi bien dire : de même que l'humain est productif par ses nerfs et ses sens, de même l'organisme social est productif par sa base naturelle. Et comme l'humain obtient son métabolisme de la nature, ainsi l'organisme social obtient sa nourriture à partir de la tête de l'humain.
15
Vous pouvez seulement comprendre correctement l'organisme social dans le rapport à l'humain si vous mettez l'humain sur la tête. C'est ici, dans la tête de l'humain, que se trouve en fait fond et sol/foncier de l'humain. L'humain grandit du haut vers le bas, l'organisme étatique


[Humain, de haut en bas] *

[Organisme social, de bas en haut] *

Imagination

Sphère sensorielle-nerveuse (productive)

Nourriture pour l'organisme social
[ .- têtes humaines]

Inspiration

Intuition

Sphère rythmique
Métabolisme (Stimulant)

Légalité de l'État
Base naturelle [vie économique]

* Entre crochets, ajouté par l’éditeur pour clarification.

grandit de bas vers en haut. Si l'on veut le comparer à l'humain, il a la tête en bas, se tient sur la tête et a les jambes en haut. Il reçoit sa nourriture des humains individuels isolés/particuliers. C'est ainsi qu'on doit comprendre intérieurement ce qu'est l'organisme social. Le jeu des analogies n'a pas d'importance, mais la prise en compte/le coup d'œil sur la vraie réalité, la véritable réalité, c'est ce dont il s'agit .
16
N'est-il pas vrai qu'au cours du 19e siècle, c'est précisément parce que ce tournant important du milieu du 19e siècle s'est imposé que nous avons enregistré la véritable tendance au matérialisme, l'abandon du spirituel. C'était la grande marée du matérialisme. Que s'est-il donc passé en rapport à la conception humaine du monde ? Oui, en ce qui concerne la conception humaine du monde, il est arrivé que les humains ont perdu l'esprit du suprasensible. Ils ont perdu ce qui devait tout de suite être fourni par leur tête creuse ; ce qui doit entrer dans la tête creuse, les humains l'ont perdu. Ils ne veulent compter que sur le hasard de l'expérimentation pour toutes les inventions et les découvertes. Aussi fiers, aussi arrogants que soient les acquis de la deuxième moitié du 19e siècle, étudiez l'histoire de la pensée, vous verrez comment même les plus grandes de ces conquêtes ne reposent pas sur l'initiative directe de la tête, mais sur des constellations qui se sont introduites au cours de l'expérimenter. On a perdu le dieu, on a perdu l'esprit, en ce sens que l'on n'a plus tendu la tête vers l'esprit.
17
Quelle serait donc l'image inverse dans l'organisme social ? On perdrait les bases naturelles, on se battrait sans tenir compte des bases naturelles. C'est en effet le caractère du débat social dans la deuxième moitié du 19e siècle et jusqu'à aujourd'hui, aujourd'hui le plus violemment. Car aujourd'hui, les gens parlent d'institutions sociales, de socialisation de l'économie humaine et d'autres choses de ce genre : c'est ainsi qu'ils omettent dans ce débat la base naturelle proprement dite, la manière dont il faut produire, comme les matérialistes omettent ce que la tête doit faire dans l'humain. Si l'époque matérialiste perd l'esprit de la vision du monde, l'organisme social correspondant perd la véritable matière de l'économie, du contexte social. Et c'est dans le devenir social que réside le grand danger qui correspond à la perte de l'esprit dans la vision matérialiste du monde : la perte d'une production qui satisfasse le plus possible l'humanité, d'une compréhension la plus large possible de ce qui est le productif.
18
On ne peut pas arriver à la compréhension de la structure sociale si l'on ne se forme pas à la triarticulation de l'humain et si l'on n'apprend pas par cela comment on doit façonner le rapport entre la science humaine et la science sociale. Sinon, on évalue tout de manière erronée. Nos savants économistes nationaux, par lesquels tant de misère est arrivée dans le monde, parce que les autres pensent de même, parce qu'ils n'admettent que les expériences, nos savants économistes nationaux ne savent en fait rien de ce rapport de l'humain à la structure sociale. Car cela peut seulement être gagné par science de l'esprit. Nos savants en économie nationale, nos professeurs d'économie politique/de peuple se disputent sérieusement pour savoir si un porcelet ou un humain est d'une plus grande valeur économique. N'est-ce pas, on peut avancer beaucoup d'arguments en faveur de l'un comme de l'autre, du point de vue de ceux que les gens ont tout de suite. Les uns prétendent qu'un porcelet serait de plus de valeur dans l'économie nationale qu'un humain. Car le porcelet représente en effet quelque chose que l'on peut manger, donc quelque chose qui convient à la consommation, qui a une valeur économique. On ne peut pas manger un humain, il mange même les choses lui-même, il ne représente aucune valeur économique pour maintes personnes. Mais certains pensent autrement et disent : "Oui, mais l'humain produit des valeurs économiques, et celles-ci seront là ! Il aide donc indirectement tant et tant de porcelets à exister, et ainsi de suite. Maintenant, comme dit, il est disputer sur de telles choses ! Il s'agit en effet d'une question qui fait l'objet d'un débat parmi les professeurs d'économie pour savoir si un cochon ou un humain représente la plus grande valeur économique.
19
Eh bien, ce n'est qu'un exemple grotesque. Mais c'est effectivement à ce genre de choses grotesques que se rattache, pour celui qui voit plus loin, ce qui vit dans notre présent catastrophique. Car on peut déjà dire : le savoir qui suffit pour progresser de manière grandiose dans la science de la nature, le savoir qui livre le résultat grandiose de science de la nature , qui permet merveilleusement de comparer l'embryon du porcelet à l'embryon du chien, à l'embryon de l'humain, à l'embryon de la chauve-souris, etc, et de former schématiquement à partir de là la pensée qui suffit à produire toutes sortes de choses physiologiques, biologiques, minéralogiques, géologiques au sens de l'époque actuelle, cette pensée, cette manière de relier les pensées ne suffit pas à distinguer, du point de vue de l'économie nationale, ce qui est le plus important, un cochon ou un humain. Et tant que l'on n'envisagera pas que l'on peut être un grand naturaliste/chercheur/investigateur de la nature sans pouvoir distinguer économiquement entre un cochon et un humain, aussi longtemps il n'y aura pas de salut dans la connaissance de la question sociale. Les humains doivent admettre sans ménagement que ce qui fait aujourd'hui la grandeur de la pensée dans le domaine de science de la nature ne permet pas de distinguer la valeur d'économie de peuple d'un porcelet de la soi-disant valeur d'économie de peuple de l'humain. De cela, nous voulons alors continuer à parler demain.