Le
rapport entre le
psycho-spirituel/l'âmique-spirituel
et le vécu physique-corporel du moi
et du corps astral dans le sommeil ;
atténuation/affaiblissement de ce
vécu à l'état de veille. Avec cela
peut être compris le côté extérieur
de la nature, mais pas amené de
l'ordre dans la structure sociale.
Augmentation du courage nécessaire.
Désintérêt vis-à-vis de la vie
spirituelle. L'endormissement/l'être
endormi lors de la confrontation du
se tenir vis-à-vis d'humain à humain
avec rapport notre être humain plus
profond. Lors de l'entrée dans le
monde spirituel, ce qui est endormi
se réveille. Ce n'est qu'au-delà du
seuil de la conscience sensorielle
que se trouvent les solutions aux
questions sociales. Les sensations
qui sont nécessaires pour ne pas
explorer dépourvu d'essence les
impulsions sociales sont comme
l'amour maternel sur le plan
physique. C'est dans la
reconnaissance de la nature divine
et spirituelle de l'humain que
repose la solution des questions
sociales. -- La logique et la
science européennes sont de la
conviction que l'humain est en fait
mauvais ; un élargissement de
l'horizon spirituel est nécessaire
pour parler fructueusement sur le
problème social.
|
|
Das Verhältnis des
Seelisch-Geistigen zum
Physisch-Leiblichen Erleben des Ich
und astralischen Leibes im Schlafe;
Abschwächung dieses Erlebens im
Wachzustand. Damit kann die
Außenseite der Natur verstanden,
nicht aber Ordnung in die soziale
Struktur gebracht werden.
Steigerung des Mutes notwendig.
Interesselosigkeit gegenüber dem
geistigen Leben. Das
Eingeschläfertwerden beim
Gegenüberstehen von Mensch zu Mensch
mit Bezug auf unser tieferes
menschliches Wesen. Beim Eintritt in
die geistige Welt wacht das auf, was
eingeschläfert wird. Erst jenseits
der Schwelle des sinnlichen
Bewußtseins liegen die Lösungen der
sozialen Fragen. Empfindungen, die
notwendig sind, um nicht wesenlos
die sozialen Impulse zu erforschen,
sind wie die Mutterliebe auf dem
physischen Plan. In der Anerkennung
der göttlich-geistigen Natur des
Menschen liegt die Lösung der
sozialen Frage. -- Europäische Logik
und Wissenschaft ist der
Überzeugung, daß der Mensch
eigentlich schlecht ist; eine
Erweiterung des geistigen Horizontes
ist notwendig, um fruchtbar über das
soziale Problem zu reden.
|
Lorsqu'il
a été parlé de ce qui empêche les
humains du présent de reconnaître
le monde spirituel tel qu'il doit
être conçu par la science de
l'esprit d'orientation
anthroposophique, il a été indiqué
vers deux choses dans la
constitution de l'âme humaine qui
effectuent cet empêchement/retenue
dans l'âme humaine. Il s'agit du
manque de courage, du manque de
force vis-à-vis de la
reconnaissance de l'esprit, et du
manque d'intérêt vis-à-vis de la
forme réelle de la vie
spirituelle. Or, j'aimerais toout
de suite aujourd'hui aborder ces
choses d'un point de vue duquel
j'ai encore moins indiqué
jusqu'ici. Lorsque de telles
choses sont discutées, il doit
toujours êtretenu compte que le
bon sens/la saine raison
analytique humaine ordinaire - je
l'ai souvent dit - suffit pour
comprendre toutes les choses de la
science de l'esprit, pour les
assimiler sans préjugés. On a, si
je puis dire, à notre époque, par
le fait que le bon sens
correctement appliqué suffit pour
comprendre les choses du monde
spirituel, dans un certain sens,
par cette simple compréhension,
par l'assimilation sans préjugés,
tout ce que le chercheur en
science de l'esprit a lui-même du
monde spirituel. Et si l'on a
seulement le courage et l'intérêt
d'assimiler ces choses par le bon
sens, on a alors soi-même la
possibilité de grimper lentement
et continuellement dans ce monde
spirituel selon que le karma
propre l'autorise. C'est déjà
nécessaire aujourd'hui et ce sera
de plus en plus nécessaire pour
tous les humains d'apprendre à
comprendre le monde spirituel
simplement dans la saine raison
analytique humaine, comme on parle
du monde spirituel dans la science
de l'esprit. Jusqu'à quel point
l'humain peut-il se rendre mûr
pour regarder lui-même dans le
monde spirituel, c'est une
question tout à fait différente,
c'est une question qui ne peut
être résolue que dans chaque
intérieur intime de l'âme, et que
chacun d'entre eux trouvera bien
dans cet intérieur de l'âme, s'il
cherche simplement à comprendre
les choses du monde spirituel à
travers le bon sens, qui n'est pas
altéré par la science de la nature
ou par d'autres choses.
|
01
|
Als gesprochen worden ist
von dem, was die Menschen der
Gegenwart abhält, sich zur
Anerkennung der geistigen Welt zu
finden, wie sie durch
anthroposophisch orientierte
Geisteswissenschaft gemeint sein
muß, so ist hingewiesen worden auf
zwei Dinge in der menschlichen
Seelenverfassung, die diese
Abhaltung in der menschlichen
Seele bewirken. Das ist auf die
Mutlosigkeit, Kraftlosigkeit
gegenüber der Anerkennung des
Geistes, und auf die
Interesselosigkeit gegenüber der
wirklichen Gestalt des geistigen
Lebens. Nun möchte ich gerade
heute auf diese Dinge von einem
Gesichtspunkte aus eingehen, von
dem aus ich bisher noch weniger
auf sie hingewiesen habe. Wenn
solche Dinge besprochen werden, so
muß immer berücksichtigt werden,
daß der gewöhnliche, gesunde
Menschenverstand — ich habe es oft
gesagt — ausreicht, um alle Dinge
der Geisteswissenschaft zu
verstehen, um alle Dinge der
Geisteswissenschaft vorurteilslos
in sich aufzunehmen. Man hat, wenn
ich so sagen darf, in unserer
Gegenwart durch diese Tatsache,
daß der richtig angewandte gesunde
Menschenverstand ausreicht, um
die Dinge der geistigen Welt zu
verstehen, in einem gewissen
Sinne durch dieses bloße
Verstehen, durch das
vorurteilslose Aufnehmen alles
dasjenige, was der untersuchende
Geisteswissenschafter selbst von
der geistigen Welt hat. Und man
hat, wenn man nur den Mut und das
Interesse hat, diese Dinge durch
den gesunden Menschenverstand
aufzunehmen, dann selbst die
Möglichkeit, langsam und
allmählich, je nachdem es das
eigene Karma gestattet, in diese
geistige Welt aufzusteigen. Das
ist schon heute notwendig und
wird immer mehr allen Menschen
notwendig sein, die geistige Welt
einfach im gesunden
Menschenverstande so verstehen zu
lernen, wie von der geistigen Welt
in der Geisteswissenschaft
gesprochen wird. Wie weit der
Mensch sich reif machen kann,
selbst in die geistige Welt
hineinzuschauen, das ist eine ganz
andere Frage, das ist eine Frage,
welche auch nur abgemacht werden
kann in jedem einzelnen intimsten
Seeleninneren, und die auch jeder
in diesem Seeleninneren richtig
abmachen wird, wenn er einfach
durch den gesunden, nicht durch
naturwissenschaftliche oder andere
Dinge beeinträchtigten
Menschenverstand die Dinge der
geistigen Welt zu verstehen sucht.
|
Maintenant,
il s'agit avant tout de cela :
pourquoi tant de gens évitent-ils
aujourd'hui de laisser régner ce
bon sens humain de telle sorte
qu'il puisse comprendre ce qui
vient de la science de l'esprit,
ou qu'il soit prêt à l'accepter ?
Eh bien, on peut s'instruire un
peu sur cette question en écoutant
ce qu'il en est des choses et des
êtres du monde spirituel lorsque
le chercheur de l'esprit entre
dans ce monde. Les époques plus
anciennes ont fait parler leurs
initiés sur beaucoup de choses
d'une manière différente de ce qui
doit être dit aujourd'hui en ce
qui concerne le monde spirituel.
Mais il y a bien sûr aussi
beaucoup de choses qui pouvaient
être dites dans les temps anciens
de la même manière qu'elles
peuvent l'être encore aujourd'hui.
On a notamment toujours dit, d'une
manière qui est encore juste
aujourd'hui, ce qui se passe
réellement lorsqu'un être humain
veut entrer dans le monde
spirituel dans un état
d'immaturité d'âme. Aujourd'hui,
cela peut se passer ainsi que
l'humain se dit : "Oh, quoi, le
bon sens ! -- Mais on doit au
moins faire un effort si l'on veut
saisir le monde spirituel ! Les
humains n'aiment pas cet effort ;
ils aiment davantage reconnaître
ceci ou cela sur la base de la foi
en l'autorité. Aujourd'hui, les
êtres humains aiment vraiment
beaucoup moins le bon sens qu'ils
ne le croient, et c'est pourquoi
ils aimeraient en quelque sorte
contourner cet usage de la sine
raison analytique humaine et
voudraient, ce qui leur semble
plus facile, même si le jugement
est peut-être inconscient, le
remplacer par toutes sortes de
couvaisons qu'ils nomment alors
méditation et du genre, pénétrer
directement dans la vie
spirituelle. C'est tout de suite
ce qui est très répandu, c'est que
l'on veut en fait pénétrer dans le
monde spirituel en contournant la
saine raison analytique humaine.
Mais les anciens initiés à ces
choses ont déjà dit ce qu'il
fallait et le répètent encore et
encore aujourd'hui. Si quelqu'un
veut entrer dans le monde
spirituel sans être mûr dans toute
son état d'âme, il arrive trop
facilement qu'au bout d'un certain
temps, il laisl échouer toute sa
tentative ; laisse échouer si
grossièrement sa tentative, qu'il
lui reste un sentiment semblable à
celui de toucher un charbon ardent
et d'être dans un état
intermédiaire de combustion ou de
dégonflement. Cette sensation est
très fréquente chez les méditants.
Ils n'essayent pas de faire preuve
de bon sens dans la même mesure
que l'ardeur avec laquelle ils
pratiquent ce que l'on appelle les
exercices, qui sont évidemment
tout à fait justifiés en soi. Mais
on a toujours insisté sur le fait
que la sains raison analytique
humaine ne doit pas être exclue et
qu'elle doit être appliquée de
manière active et énergique. Si
l'on essaie de pratiquer pendant
un certain temps de manière à
exclure le bon sens, et notamment
une certaine autodiscipline morale
que l'on n'a pas encore acquise,
alors il se produit précisément
cette particularité : on ressent
le tout comme si on touchait des
charbons ardents avec les doigts,
ou plutôt on ne touche pas
complètement, mais on recule.
C'est ainsi que les humains
reculent devant le monde
spirituel. Comme je l'ai dit, cela
a toujours été souligné. Cela a
été souligné parce qu'il s'agit
d'une expérience faite par
d'innombrables professeurs de la
science de l'esprit à des époques
antérieures, lorsqu'elles étaient
effectuées ataviquement, une
expérience qui peut aussi être
très souvent faite dans le
présent. On insiste sur ce point,
mais nous devons examiner
aujourd'hui la raison pour
laquelle cette sensation de
toucher et de se retirer comme si
c'était du charbon ardent
intervient.
|
02
|
Nun handelt es sich vor
allen Dingen darum : Warum
vermeiden es so viele Menschen,
diesen gesunden Menschenverstand
heute so walten zu lassen, daß er
dasjenige verstehen kann, oder
bereit ist, es aufzunehmen, was
aus der Geisteswissenschaft kommt?
Nun, über diese Frage kann man
sich etwas unterrichten, wenn man
hört, wie es eigentlich mit den
Dingen und Wesen der geistigen
Welt aussieht, wenn der
Geistesforscher in diese Welt
eintritt. Ältere Zeiten haben ihre
Eingeweihten über vieles anders
sprechen lassen in bezug auf die
geistige Welt, als heute
gesprochen werden muß. Aber es
gibt selbstverständlich auch
vieles, was in älteren Zeiten
ähnlich gesagt werden konnte, wie
es heute noch gesagt werden kann.
So namentlich ist immer in einer
Weise, die heute noch richtig ist,
ausgesprochen worden, was
eigentlich geschieht, wenn ein
Mensch in einem seelisch unreifen
Zustande in die geistige Welt
eintreten will. Heute kann ja das
so geschehen, daß der Mensch sich
sagt : Ach was, gesunder
Menschenverstand! -- Den muß man
aber mindestens anstrengen, wenn
man die geistige Welt erfassen
will! Diese Anstrengung lieben die
Menschen nicht; sie lieben es
mehr, auf Autoritätsglauben hin
das oder jenes anzuerkennen.
Gesunden Menschenverstand lieben
heute die Menschen wirklich viel
weniger, als sie glauben, und da
möchten sie gewissermaßen diesen
Gebrauch des gesunden
Menschenverstandes umgehen und
möchten, was ihnen leichter dünkt,
wenn auch vielleicht das Urteil
unbewußt gefällt wird, durch
allerlei Brüten, das sie dann
Meditation nennen und
dergleichen, in die geistige Welt
direkt eindringen. Gerade das ist
sehr verbreitet, daß man
eigentlich in die geistige Welt
eindringen möchte mit Umgehung des
gesunden Menschenverstandes. Da
haben aber schon ältere in diese
Dinge Eingeweihte das Richtige
gesagt und wiederholen es heute
immer wiederum. Wenn jemand unreif
in seiner ganzen Seelenverfassung
eindringen will in die geistige
Welt, dann kommt es nur
allzuleicht vor, daß er nach
einiger Zeit seinen ganzen Versuch
scheitern läßt; so ungefähr
scheitern läßt, daß ihm ein Gefühl
zurückbleibt, welches ähnlich ist
dem, wenn man eine heißglühende
Kohle anfaßt und in dem
Zwischenzustand ist, sich zu
verbrennen oder abzulassen. Diese
Empfindung ist eine solche, die
sehr häufig auftritt bei
Meditanten. Sie versuchen nicht,
in demselben Maße ihren gesunden
Menschenverstand walten zu lassen
wie den Eifer bei den sogenannten
Übungen, die ja an sich
selbstverständlich sehr berechtigt
sind. Aber es ist immer betont
worden: Der gesunde
Menschenverstand darf nicht
ausgeschlossen werden, und er muß
aktiv, emsig angewendet werden.
Wenn man versucht, eine Zeitlang
so zu üben, daß man den gesunden
Menschenverstand ausschließt,
namentlich auch eine gewisse
moralische Selbstzucht
ausschließt, die man sich eben
noch nicht erworben hat, dann
tritt eben dieses Eigentümliche
ein, daß man das Ganze so
empfindet, wie wenn man mit den
Fingern glühende Kohlen berührt,
oder vielmehr nicht ganz berührt,
sondern zurückzuckt. So zucken die
Menschen vor der geistigen Welt
zurück. Wie gesagt, es ist das
immer betont worden. Es ist betont
worden, weil es eine Erfahrung
ist, die unzählige Lehrer der
Geisteswissenschaft in früheren
Zeiten, als sie atavistisch
betrieben worden ist, gemacht
haben, eine Erfahrung, die auch in
der Gegenwart sehr vielfach
gemacht werden kann. Es wird das
betont, aber wir müssen heute
einmal darauf sehen, was der Grund
ist, warum diese Empfindung des
Anrührens und Zurückzuckens wie
vor glühender Kohle eigentlich
eintritt.
|
Maintenant,
si nous cherchons à comprendre ce
fait, nous pouvons nous rappeler
une vérité fondamentale de notre
science de l'esprit qui nous est
tout à fait familière, à savoir
comment nous nous comportons en
tant qu'êtres humains lorsque nous
envisageons notre vie complète,
qui alterne entre veille et
sommeil. Si nous conservons les
anciennes expressions, nous
pouvons dire que, pendant que nous
dormons, nous laissons le corps
physique et le corps éthérique
dans le lit, et que nous nous
sommes écoulés, si je puis
m'exprimer ainsi, avec le moi et
le corps astral dans le monde qui
nous entoure par ailleurs. Nous ne
sommes alors pas dans l'enveloppe
de notre corps lorsque nous
dormons, nous sommes répandus dans
le monde tout autour de nous.
Notre conscience en tant qu'être
humain est si faible lorsque nous
dormons. Lorsque l'état de sommeil
n'est pas interrompu par des
rêves, ce qui signifie une
certaine élevation de l'intencité
de la conscience, mais quand nous
saisissons de l'oeil le sommeil
dépourvu de réve, alors notre
conscience est si faible que nous
ne sommes pas conscients de la
somme infiniment importante
d'expériences que nous traversons
lorsque nous sommes dans l'état
entre l'endormissement et le
réveil. Or, c'est tout de suite ce
que nous devrions saisir de
l'oeil, non la mot abstrait :
pendant le sommeil, nous sommes
dans le Je et dans le corps astral
en dehors du corps physique-, mais
nous devons saisir de l'oeil que
notre vie est immensément riche
entre l'endormissement et le
réveil. Nous ne le savons
seulement pas parce que notre
conscience est alors affaiblie,
parce que notre conscience du
sommeil n'est pas encore aussi
forte que la conscience que nous
pouvons associer à l'outil du
corps physique. En effet, une
expérience extrêmement intense est
vécue par le Je et le corps astral
à l'intérieur du monde dans lequel
nous sommes sinon aussi, une
expérience intense. Seulement,
l'humain est empêché par son état
terrestre habituel de percevoir
directement cette vie, cette vie
que l'on déploie en se forçant à
travers, si je puis m'exprimer
ainsi, en tant que Je et corps
astral, à travers les mêmes choses
dans lesquelles nous nous trouvons
aussi lorsque nous nous servons de
notre corps physique et de ses
instruments à l'état de veille. La
vie dans l'état de sommeil est
immensément riche. Mais cette vie
ne s'arrête pas lorsque nous nous
réveillons et que nous nous
immergeons dans notre corps
physique et notre corps éthérique.
Même à ce moment-là, nous sommes
reliés à notre environnement par
notre Je et par notre corps astral
d'une manière dont la conscience
ordinaire n'a aucun presentiment.
Seulement ce n'est justement pas
remarqué. On peut maintenant
saisir ce rapport tout de suite de
l'oeil plus exactement . On peut
se demander : comment est donc
cela en fait, ce qui là se donne
comme rapport entre notre d'âme et
d'espirit et notre
physique-corporel ?
|
03
|
Nun können wir, wenn wir
Verständnis suchen für diese
Tatsache, uns an eine
Grundwahrheit unserer
Geisteswissenschaft erinnern, die
uns völlig geläufig ist, nämlich
daran, wie wir uns als Menschen
verhalten, wenn wir unser volles
Leben, das zwischen Wachen und
Schlafen wechselt, ins Auge
fassen. Wenn wir die alten
Ausdrücke beibehalten, so können
wir sagen, daß wir, während wir
schlafen, den physischen Leib und
den ätherischen Leib im Bette
liegen lassen und mit dem Ich und
dem astralischen Leib in der Welt,
die uns sonst umgibt,
ausgeflossen sind, wenn ich mich
so ausdrücken darf. Wir sind dann
nicht in dem Gehäuse unseres
Leibes, wenn wir schlafen, wir
sind in der Welt ringsumher
ausgegossen. Unser Bewußtsein als
das eines Menschen ist dann, wenn
wir schlafen, so gering. Wenn der
Schlafzustand nicht durch Träume
unterbrochen wird, was eine
gewisse Erhöhung der Intensität
des Bewußtseins bedeutet, sondern
wenn wir den traumlosen Schlaf ins
Auge fassen, dann ist unser
Bewußtsein so gering, daß wir
nicht die unendlich bedeutsame
Summe von Erlebnissen gewahr
werden, die wir durchmachen, wenn
wir in dem Zustande zwischen
Einschlafen und Aufwachen sind.
Nun ist gerade das, was wir
wirklich ins Auge fassen sollen,
nicht das abstrakte Wort: Im
Schlafe sind wir im Ich und im
astralischen Leib außer dem
physischen Leibe —, sondern das
sollen wir ins Auge fassen, daß
unser Leben ein ungeheuer reiches
ist zwischen dem Einschlafen und
dem Aufwachen. Wir wissen es nur
nicht, weil unser Bewußtsein dann
geschwächt ist, weil unser
Schlafbewußtsein noch nicht so
stark ist wie dasjenige
Bewußtsein, das wir mit dem
Werkzeuge des physischen Leibes
verbinden können. In der Tat, ein
ungeheuer intensives Erleben
findet statt vom Ich und vom
astralischen Leib innerhalb der
Welt, in der wir sonst auch
drinnen sind, ein intensives
Erleben. Nur wird der Mensch durch
seinen gewöhnlichen Erdenzustand
behütet davor, dieses Leben
unmittelbar wahrzunehmen, dieses
Leben, das man entfaltet, indem
man sich, wenn ich mich so
ausdrücken darf, als Ich und
astralischer Leib hindurchzwängt
durch dieselben Dinge zunächst, in
denen wir auch dann sind, wenn wir
im Wachzustande uns unseres
physischen Leibes und seiner
Werkzeuge bedienen. Das Leben im
Schlafzustand ist ein ungeheuer
reiches. Aber dieses Leben hört
nicht auf, wenn wir aufwachen und
in unseren physischen Leib und
Ätherleib untertauchen. Wir sind
auch dann durch unser Ich und
durch unseren astralischen Leib
mit unserer Umwelt verbunden in
einer Weise, von der das
gewöhnliche Bewußtsein keine
Ahnung hat. Nur wird es eben nicht
bemerkt. Man kann nun dieses
Verhältnis gerade genauer ins Auge
fassen. Man kann sich fragen : Wie
ist denn das nun eigentlich, was
da als Verhältnis unseres
Seelisch-Geistigen zu unserem
Physisch-Leiblichen sich ergibt?
|
Ce
serait une très grave chose pour
notre état d'expérience/de vécut
actuel si nous devions constamment
- ce que nous ne faisons pas du
tout, mais si nous le faisions,
nous devrions toujours le faire,
nous ne pourrions pas faire
autrement - percevoir ce que nous
vivons en dormant avec les choses
à l'extérieur dans l'espace et
dans le temps. Notre corps a en
effet une certaine particularité
par rapport à ces expériences. On
peut dire qu'il atténue ces
expériences. Tout ce que nous
vivons en réalité avec notre
environnement, notre corps
l'affaiblit, et nous ne percevons
que l'affaiblissement de notre
corps, pas nos expériences
réelles. Nos expériences réelles
se comportent par rapport à ce que
nous percevons de notre
environnement à travers notre
corps - et c'est une image très,
très pertinente, parce qu'elle
n'est pas simplement une image,
mais correspond à une réalité
occulte -, notre corps ou les
expériences de notre corps se
comportent par rapport à nos
expériences réelles, comme la
lumière du soleil qui brille sur
la pierre et qui revient de la
pierre de telle sorte que nous
puissions voir la pierre, se
comporter par rapport à la lumière
réelle du soleil qui nous regarde
en vis-à-vis d'en haut du soleil.
Regardez la pierre sur laquelle
tombe la lumière du soleil : vous
pouvez regarder la pierre, vous
pouvez supporter avec vos yeux la
lumière réfléchie, celle qui vous
est renvoyée. Si vous vous tournez
de la pierre vers le soleil et que
vous le regardez fixement, vous
serez ébloui. Il en va à peu près
de même pour le rapport entre nos
expériences réelles par rapport à
notre environnement et ce que nous
vivons à travers les outils de
notre corps. Ce que nous vivons
réellement avec notre
environnement a la force de la
lumière du soleil, et ce que nous
vivons à travers les instruments
du corps n'a de cette force que
l'affaiblissement, que la lumière
atténuée que nous renvoie un objet
quelconque de la force de la
lumière du soleil. Nous sommes des
êtres solaires dans notre être le
plus intime, mais nous ne pouvons
pas encore supporter d'être des
êtres solaires. C'est pourquoi, de
même que nous devons regarder avec
nos yeux physiques extérieurs la
lumière atténuée du soleil, parce
que la lumière directe du soleil
nous éblouit, nous devons
percevoir notre environnement à
travers l'expérience atténuée de
notre corps et de ses instruments,
parce que nous ne pouvons pas nous
opposer directement à ce que nous
vivons réellement de notre
environnement. Nous sommes en
effet, en tant qu'êtres humains,
comme si nous étions éblouis par
le rayon de soleil, et ce que nous
connaissons de nous-mêmes et du
monde n'est pas de notre essence,
n'est pas comme s'il était vécu
directement dans le rayon de
soleil coulant, mais est comme la
lumière qui nous est renvoyée par
les objets et qui n'éblouit plus
nos yeux. Mais vous pouvez en
déduire que si vous vous réveillez
dans le monde que la conscience
ordinaire ne peut pas supporter,
vous ne pourrez pas le voir. Mais
vous pouvez en déduire que lorsque
vous vous réveillez dans un monde
que la conscience ordinaire ne
peut supporter, vous avez
l'impression d'être à l'intérieur
d'un rayon de soleil, comme si
vous viviez réellement avec le
rayon de soleil. Et dans
l'expérience réelle, dans le vécu
réel, c'est même le rayon de
soleil très concentré.
|
04
|
Es wäre für unseren
gegenwärtigen Erlebniszustand eine
sehr schlimme Sache, wenn wir
immerfort — was wir gar nicht tun,
aber wenn wir es täten, müßten wir
es immerfort tun, wir könnten gar
nicht anders — wahrnehmen müßten,
was wir schlafend mit den Dingen
draußen im Raum und in der Zeit
erleben. Unser Leib nämlich hat
eine gewisse Eigentümlichkeit
gegenüber diesen Erlebnissen. Er
schwächt, so kann man sagen, diese
Erlebnisse ab. Alles das, was wir
eigentlich in Wahrheit erleben mit
unserer Umwelt, das schwächt unser
Leib ab, und wir nehmen nur die
Abschwächung unseres Leibes wahr,
nicht unsere wirklichen
Erlebnisse. Unsere wirklichen
Erlebnisse verhalten sich zu dem,
was wir durch unseren Leib von
unserer Umgebung wahrnehmen — und
das ist ein sehr, sehr treffendes
Bild, weil es eigentlich nicht
bloß ein Bild ist, sondern einer
okkulten Wirklichkeit entspricht
—, unser Leib oder die Erlebnisse
unseres Leibes verhalten sich zu
unseren wirklichen Erlebnissen,
wie sich das Sonnenlicht, das auf
den Stein scheint und vom Stein so
zurückkommt, so daß wir den Stein
sehen können, zu dem wirklichen
Sonnenlichte verhält, das uns
oben von der Sonne entgegenschaut.
Sehen Sie auf den Stein, auf den
das Sonnenlicht fällt: Sie können
den Stein anschauen, das
reflektierte, das zurückgeworfene
Licht können Sie mit Ihren Augen
vertragen. *Wenden Sie sich vom
Stein zur Sonne und schauen starr
in die Sonne, werden Sie
geblendet. So ist es ungefähr mit
dem Verhältnis unserer wirklichen
Erlebnisse gegenüber unserer
Umwelt zu dem, was wir durch die
Werkzeuge unseres Leibes erleben.
Das, was wir wirklich mit der
Umgebung erleben, hat die Stärke
des Sonnenlichtes, und dasjenige,
was wir durch die Werkzeuge des
Leibes erleben, hat von dieser
Stärke bloß jene Abschwächung,
welche das abgeschwächte Licht,
das uns irgendein Gegenstand
zurückwirft, von der Stärke des
Sonnenlichtes hat. Wir sind
Sonnenwesen in unserem innersten
Menschen; aber wir können es jetzt
noch nicht ertragen, Sonnenwesen
zu sein. Daher müssen wir, so wie
wir mit unseren äußeren physischen
Augen sehen müssen auf das
abgeschwächte Sonnenlicht, weil
uns das direkte Sonnenlicht
blendet, unsere Umgebung
wahrnehmen durch das abgeschwächte
Erlebnis unseres Leibes und
seiner Werkzeuge, weil wir nicht
unmittelbar uns entgegenstellen
können dem, was wir wirklich von
unserer Umgebung erleben. Wir
sind tatsächlich so als Menschen,
wie wenn wir geblendet wären vom
Sonnenstrahl, und das, was wir von
uns und von der Welt wissen, ist
nicht unseres Wesens, ist nicht,
als wenn es unmittelbar erlebt
würde im strömenden Sonnenstrahl,
sondern ist so wie das Licht, das
uns zurückgeworfen wird von den
Gegenständen und das unsere Augen
nicht mehr blendet. Daraus können
Sie aber entnehmen, daß wenn Sie
nun aufwachen in der Welt, die das
gewöhnliche Bewußtsein nicht
ertragen kann, Sie das Gefühl
haben, wie wenn Sie im
Sonnenstrahl drinnen wären, wie
wenn Sie wirklich mit dem
Sonnenstrahl leben würden. Und in
der wirklichen Erfahrung, im
wirklichen Erlebnis ist es sogar
der sehr konzentrierte
Sonnenstrahl.
|
Vous
avez là le fait, comme est dit
souvent, que les gens rejettent
l'expérience de la science de
l'esprit comme des charbons
ardents. Ils entrent dans une
région de l'expérience où l'on vit
ce que l'expérience d'âme est
lorsque l'on se brûle physiquement
le doigt : là, on recule d'abord,
on ne veut pas le brûler. Vous ne
devez évidemment pas inverser ce
que je dis : personne ne peut
accéder à l'expérience spirituelle
en se brûlant physiquement le
doigt. C'est pourquoi j'ai dit que
dans la science de l'esprit, il
faut toujours parler avec
précision de l'expérience d'âme
lorsque l'on se brûle le doigt.
|
05
|
Da haben Sie die Tatsache
für dasjenige, was oftmals gesagt
wird, daß die Leute wie
heißglühende Kohlen das
geisteswissenschaftliche Erlebnis
wegwerfen. Sie kommen in eine
Region des Erlebens hinein, in der
so erlebt wird, wie das seelische
Erlebnis ist, wenn Sie sich
physisch den Finger verbrennen: da
zucken Sie zunächst zurück,
wollen ihn nicht verbrennen. Sie
dürfen nur das, was ich sage,
natürlich nicht umkehren: Niemand
kann dadurch, daß er sich physisch
den Finger verbrennt, zum
geistigen Erlebnisse kommen.
Deshalb sagte ich — in der
Geisteswissenschaft muß immer
genau gesprochen werden wie das
seelische Erlebnis, wenn man sich
den Finger verbrennt.
|
En
fait, l'entrée dans le monde
spirituel n'est pas du tout ce qui
provoque la béatitude chez
l'humain, mais cette entrée dans
le monde spirituel est telle
qu'elle doit être achetée - il y a
bien sûr beaucoup d'autres
expériences de ce genre - par le
malheur intérieur, pourrait-on
dire, que l'on éprouve lorsqu'on
se brûle par le feu, par exemple.
Spirituellement, on vit d'abord
exactement la même chose avec les
choses, les entités et les
processus du monde spirituel que
lorsqu'on se brûle, par exemple.
Les véritables expériences du
monde spirituel doivent être
acquises par de telles expériences
douloureuses. Ce qui, dans ces
expériences du monde spirituel,
procure la félicité, ce qui donne
satisfaction à la vie, c'est le
reflet/la brillance en retour de
la pensée. Celui qui reçoit ces
expériences par communication et
qui les comprend par le bon sens
humain peut les avoir, tout comme
celui qui entre dans le monde
spirituel. Il faut bien sûr que
des humains individuelles entrent
dans le monde spirituel, sinon il
ne serait jamais possible
d'expérimenter quoi que ce soit du
monde spirituel.
|
06
|
Tatsächlich ist es so,
daß der Eintritt in die geistige
Welt zunächst durchaus nicht
dasjenige ist, was im Menschen
eitel Seligkeit bewirkt, sondern
dieser Eintritt in die geistige
Welt ist ein solcher, daß er — es
gibt natürlich viele andere solche
Erlebnisse — erkauft werden muß
mit jener inneren, man könnte
schon sagen Unseligkeit, welche
man erlebt, wenn man sich zum
Beispiel durch Feuer verbrennt.
Geistig erlebt man zunächst genau
dasselbe mit den Dingen und
Wesenheiten und Vorgängen der
geistigen Welt, wie wenn man sich
zum Beispiel verbrennt. Die
wirklichen Erfahrungen der
geistigen Welt müssen durch solche
leidvollen Erlebnisse erworben
werden. Dasjenige, was von diesen
Erfahrungen der geistigen Welt
Seligkeit bereitet, was
Befriedigung dem Leben gibt, das
ist der Gedankennachglanz. Das
kann derjenige, der durch
Mitteilung diese Erlebnisse
bekommt und durch den gesunden
Menschenverstand sie auffaßt,
ebenso haben wie derjenige, der
eintritt in die geistige Welt. Nur
müssen natürlich einzelne
Menschen in die geistige Welt
eintreten, sonst würde niemals
irgend etwas erfahren werden
können von der geistigen Welt.
|
Le
fait que j'ai évoqué doit être
pris en compte. Au fond, il n'est
pas si difficile de déduire des
faits extérieurs ce que je viens
d'exposer. Vous trouverez partout
où l'on parle sérieusement, sans
charlatanisme, du monde spirituel,
que l'on parle toujours du passage
non pas par des expériences
joyeuses, mais par des expériences
douloureuses. Et vous savez, comme
j'en ai souvent parlé, que celui
qui a acquis un peu de
connaissances réelles du monde
spirituel dans sa vie ne regarde
pas d'un mauvais œil les douleurs
de sa vie, les souffrances de sa
vie. Car il se dit : "J'accepte
certainement les joies et les
moments d'exaltation de la vie
comme un don divin et je me
réjouis de mon sort, de ce que de
tels moments de joie et
d'exaltation me soient accordés ;
mais je tiens mes connaissances de
mes douleurs, je tiens mes
connaissances de mes douleurs. Des
souffrances. - C'est ce que diront
tous ceux qui ont acquis de
véritables connaissances du monde
spirituel. Ici, sur la Terre
physique, les connaissances du
monde spirituel ne peuvent pas
être acquises autrement que de
cette manière.
|
07
|
Diese Tatsache, die ich
angeführt habe, die muß
berücksichtigt werden. Es ist im
Grunde genommen nicht so
schwierig, schon aus äußeren
Tatsachen das zu entnehmen, was
ich jetzt auseinandergesetzt habe.
Sie werden überall finden, da wo
im Ernste, nicht scharlatanhaft,
von der geistigen Welt gesprochen
wird, daß immer gesprochen wird
von dem Durchgang nicht durch
freudige, sondern durch leidvolle
Erlebnisse. Und Sie wissen, wie
oft ich es besprochen habe, daß
derjenige, der sich ein wenig
wirkliche Erkenntnisse der
geistigen Welt im Leben erworben
hat, auf die Schmerzen seines
Lebens, auf das Leid seines Lebens
nicht unwirsch zurückblickt. Denn
ein solcher sagt sich: Die
Freuden, die erhebenden Momente
des Lebens nehme ich gewiß als
eine göttliche Gabe dankbar hin
und juble über mein Schicksal, daß
mir solche freudvolle, erhebende
Momente zuteil geworden sind;
aber meine Erkenntnisse habe ich
von meinen Schmerzen, meine
Erkenntnisse habe ich von meinen.
Leiden. — Das wird jeder sagen,
der wirkliche Erkenntnisse der
geistigen Welt erworben hat. Hier
auf der physischen Erde lassen
sich Erkenntnisse der geistigen
Welt nicht anders als auf diese
Weise erwerben.
|
Et
maintenant vous pouvez comprendre
pourquoi les gens reculent devant
la compréhension du monde
spirituel, bien que cette
compréhension puisse être acquise
par le bon sens humain. En effet,
on ne recule habituellement que
devant ce qui ne recule pas dans
la compréhension, et devant ce qui
ne recule pas non plus dans la vie
extérieure. Or, vous seriez
naturellement extrêmement
déraisonnable et insensé si vous
vouliez vous brûler les doigts au
hasard pour savoir ce qu'il en
est. Et encore, si vous vous
brûlez les doigts, vous faites si
peu attention à l'expérience d'âme
que vous n'acquérez pas non plus
une véritable expérience de ce que
c'est que de se brûler les doigts.
Il y a même un fait psychologique
qui ne peut être compris
correctement que si on le voit à
la lumière de ce qui flue de ces
connaissances. Vous aurez
peut-être déjà remarqué - je ne
m'adresse pas à l'un d'entre vous
en particulier, car je ne présume
pas de chacun d'entre vous, mais
je crois évidemment seulement
qu'il a entendu parler de ces
choses - mais vous 'aurez entendu
d'autres personnes et remarqué à
d'autres qu'elles crient
lorsqu'elles se brûlent les
doigts. Maintenant, pourquoi
maints humains crient-ils quand
ils se brûlent les doigts ? Pour
la simple raison qu'en criant
ainsi, ils étouffent l'expérience
d'âme. Les humains crient et se
plaignent en cas de douleur pour
se soulager. Et ainsi, ils ne
peuvent pas non plus exprimer le
contenu complet de la douleur dans
leur esprit. c'est vraiment noyer
la souffrance, l'exprimer. Bref,
dans la vie ordinaire, l'humain
n'a pas beaucoup d'expérience des
choses qui sont vécues dans le
monde spirituel. Pourtant, le bon
sens permet de comprendre les
choses, parce qu'elles ont partout
des analogies dans le monde
physique extérieur, dans lequel
nous faisons nos expériences. Les
choses de la vie spirituelle ne
sont pas du tout
incompréhensibles, mais il faut se
décider à augmenter certaines
qualités de l'âme, par exemple le
courage. Il faut tout simplement
avoir le courage que l'on n'a
généralement pas quand on fait
quelque chose qui nous fait
reculer parce que cela fait mal.
Il faut avoir ce courage, car
pénétrer dans le monde spirituel
fait toujours mal. Il faut donc
augmenter certaines forces de
l'âme. C'est nécessaire, mais
beaucoup de gens ne veulent pas le
faire à l'heure actuelle,
augmenter les qualités de l'âme de
la manière systématique indiquée
par exemple dans mon livre
"Comment acquérir des
connaissances des mondes
supérieurs". S'ils les
augmentaient, alors leur
patrimoine de concepts, leur bon
sens, pourrait facilement
comprendre les expériences du
doigt dans le monde spirituel, qui
sont, comme je l'ai décrit, des
expériences de souffrance. Nous
vivons à une époque où une telle
élévation de l'état d'âme humain
est nécessaire, parce que sinon,
l'humanité ne peut atteindre son
but terrestre, parce que sinon
devraient survenir catastrophes
sur catastrophes et finalement
venir le chaos.
|
08
|
Und nun können Sie es
verstehen, warum die Leute
zurückzucken vor dem Verständnisse
der geistigen Welt, trotzdem
dieses Verständnis mit dem
gesunden Menschenverstand zu
erwerben ist. Man zuckt ja
gewöhnlich nur vor dem nicht
zurück im Verstehen, vor dem man
auch nicht zurückzuckt im äußeren
Leben. Nun wären Sie natürlich
höchst unvernünftig und närrisch,
wenn Sie sich willkürlich die
Finger verbrennen wollten, um
einmal auch zu wissen, wie das
ist. Und wiederum, wenn Sie sich
die Finger verbrennen, so geben
Sie so wenig auf das seelische
Erlebnis dabei acht, daß Sie auch
da nicht eine eigentliche
Erfahrung erwerben, wie es ist,
wenn man sich die Finger
verbrennt. Ja es gibt sogar eine
psychologische Tatsache, welche
richtig nur aufgefaßt wird, wenn
man sie in dem Lichte sieht, das
aus diesen Erkenntnissen fließt.
Sie werden vielleicht schon
bemerkt haben -- ich spreche das
nicht zu einem einzelnen von
Ihnen, denn jedem einzelnen mute
ich das natürlich nicht zu,
sondern ich glaube
selbstverständlich nur, daß er von
diesen Dingen gehört hat —, aber
Sie werden es von andern gehört
und an andern gemerkt haben, daß
sie, wenn sie sich die Finger
verbrennen, schreien. Nun, warum
schreien manche Menschen, wenn sie
sich die Finger verbrennen? Aus
dem einfachen Grunde, weil man
durch dieses Schreien das
seelische Erlebnis dabei übertönt.
Die Menschen schreien und jammern
überhaupt bei Schmerzen, um sie
sich zu erleichtern. Und so können
sie auch nicht den vollen Inhalt
des Schmerzes im vollen
Bewußtsein dann erleben, wenn sie
schreien; das ist wirklich ein
Übertönen des Leides, die
Äußerung des Leides. Kurz, der
Mensch hat im gewöhnlichen Leben
nicht viel Erfahrung über
diejenigen Dinge, die in der
geistigen Welt erfahren werden.
Dennoch liegt das vor, daß man
durch den gesunden
Menschenverstand die Dinge
begreifen kann, weil sie überall
Analogien haben in der äußeren
physischen Welt, in der wir unsere
Erfahrungen machen. Unverständlich
sind die Dinge des geistigen
Lebens eben durchaus nicht, aber
man muß sich dazu entschließen,
gewisse Seeleneigenschaften zu
steigern, zum Beispiel den Mut.
Man muß einfach den Mut haben, den
man gewöhnlich nicht hat, wenn man
etwas tut, wovor man zurückzuckt,
weil es weh tut. Diesen Mut muß
man haben, denn in die geistige
Welt einzudringen, tut immer weh.
Also man muß gewisse Seelenkräfte
steigern. Das ist notwendig, das
wollen aber sehr viele Menschen in
der Gegenwart nicht,
Seeleneigenschaften steigern in
der systematischen Weise, wie es
angegeben ist zum Beispiel in
meinem Buch «Wie erlangt man
Erkenntnisse der höheren Welten?».
Würden sie sie steigern, dann
würde auch in ihrem
Begriffsvermögen, in ihrem
gesunden Menschenverstand leicht
walten dasjenige, was notwendig
ist, um durch diesen gesunden
Menschenverstand die Erlebnisse
des Fingers in der geistigen
Welt, das in diesem Sinne nun, wie
ich es geschildert habe, ein
leidvolles ist, zu verstehen. Wir
leben einmal in einer Epoche, in
der eine solche Steigerung der
menschlichen Seelenverfassung
notwendig ist, weil sonst die
Menschheit ihr Erdenziel nicht
erreichen kann, weil sonst
Katastrophe über Katastrophe
eintreten müßte und endlich das
Chaos kommen würde.
|
Mais
maintenant, en discutant de ces
choses, j'ai fortement insisté sur
une autre chose, tout de suite en
ce temps où cela est
particulièrement nécessaire. C'est
qu'avec cet affaiblissement de la
constitution de l'âme qui existe
maintenant déjà une fois chez
l'humain actuel, on peut être un
excellent naturaliste/chercheur de
la nature dans le sens actuel du
terme, et on peut aussi, avec
cette raison analytique qui n'est
pas la saine raison analytique
humaine, mais la raison analytique
humaine portée haute par
l'autorité de science de la
nature, tout de suite bien
comprendre ce qui est l'extérieur
de notre environnement physique ;
on ne peut pas le comprendre
spirituellement de l'intérieur,
mais on peut tout juste bien
comprendre l'extérieur. Mais ce
que l'on ne peut pas faire avec
les concepts que donne la science
de la nature, ce que l'humanité
actuelle est habituée à faire avec
sa pensée, c'est mettre de l'ordre
dans la structure sociale de la
cohabitation humaine qui devient
peu à peu chaotique. En d'autres
termes, les exigences sociales du
présent et du prochain avenir ne
pourront jamais être résolues par
ce que l'on peut appeler la pensée
sur la nature et les phénomènes
naturels. C'est précisément sur ce
point que nos contemporains ont
encore beaucoup à apprendre. C'est
tout de suite sur ce point que nos
contemporains ne suivent pas ce
que la science de l'esprit doit
dire à partir de la compréhension
la plus intime de l'essence de
notre monde. En effet, malgré
toutes les objections qui se sont
de plus en plus faites
aujourd'hui, la science de
l'esprit doit dire de suite sur ce
point que, quoique que soient
patauger alentour et d'octobre
alentour sur le domaine des
questions sociales, tous ces
pataugements alentour et toute ces
doctorances ne mèneront à rien. Au
contraire, elles conduiront à une
confusion sociale encore plus
grande que celle qui existe déjà
dans certains domaines de
l'être-là terrestre, si l'on ne
reconnaît pas que la compréhension
des questions sociales ne peut
provenir que de la compréhension
spirituelle de l'être-là mondial.
Les questions sociales doivent
être résolues
spirituellement-scientifiquement.
Tout le reste, dans ces domaines,
n'est que du dilettantisme.
|
09
|
Nun habe ich aber, indem
ich diese Dinge erörtert habe,
gerade in dieser Zeit, in der es
ganz besonders notwendig ist, ein
anderes stark betont. Das ist, daß
man mit jener Abschwächung der
Seelenverfassung, die nun schon
einmal vorhanden ist beim
gegenwärtigen Menschen,
vorzüglicher Naturforscher im
gegenwärtigen Sinne des Wortes
sein kann, und man kann auch mit
diesem Verstande, der nicht der
gesunde Menschenverstand ist,
sondern der durch
naturwissenschaftliche Autorität
hochgetragene Menschenverstand
ist, dasjenige, was die Außenseite
unserer physischen Umgebung ist,
gerade gut verstehen; man kann es
nicht innerlich geistig verstehen,
aber man kann die Außenseite
gerade gut verstehen. Was
man aber nicht kann mit den
Begriffen, welche die
Naturwissenschaft gibt, nicht
kann mit dem, was gerade an
Aufwendung des Denkens die
heutige Menschheit gewöhnt ist,
das ist: Ordnung bringen in die
nach und nach chaotisch werdende
soziale Struktur des
menschlichen Zusammenlebens.
Mit andern Worten: Die
sozialen Forderungen der
Gegenwart und der nächsten
Zukunft, sie werden niemals
lösbar sein durch dasjenige,
was das Denken über die Natur
und Naturerscheinungen genannt
werden kann. Gerade in
diesem Punkte müssen unsere
Zeitgenossen noch ungeheuer viel
lernen. Gerade in diesem Punkte
gehen einmal unsere Zeitgenossen
nicht mit dem, was
Geisteswissenschaft aus dem
innersten Verständnis des Wesens
unserer Welt heraus sagen muß.
Geisteswissenschaft muß ja trotz
aller Einwände, die immer mehr und
mehr heute gemacht werden, gerade
in diesem Punkte sagen: Wie auch
herumgepfuscht und herumgedoktert
wird auf dem Gebiete der sozialen
Fragen, all dieses Herumpfuschen
und Herumdoktern wird zu nichts
führen, ja im Gegenteil, es wird
zu noch größerer sozialer
Verwirrung führen, als es in
einzelnen Gebieten des
Erdendaseins schon da ist, wenn
nicht anerkannt wird, daß die
Einsichten in die sozialen Fragen
nur aus der geistigen Erfassung
des Weltendaseins kommen können.
Die sozialen Fragen müssen
geisteswissenschaftlich gelöst
werden. Alles übrige ist auf
diesen Gebieten Dilettantismus.
|
Pour
parler des choses d'un certain
point de vue, nous devons nous
tourner vers l'autre. Ce qui
empêche actuellement les humains
de s'approcher de la science de
l'esprit, c'est leur manque
d'intérêt pour la vie spirituelle.
Presque tous les naturalistes
actuels ont onc ce manque
d'intérêt pour la vie spirituelle.
Ils sont indifférents à la vie
spirituelle. Ils la nient ou
mettent en lois ce qu'ils
observent avec leurs sens
physiques, ce qui peut être
observé au microscope ou au
télescope ; mais ils ne
s'intéressent pas à ce que chaque
regard, chaque regard réel sur la
nature révèle : que derrière les
phénomènes et les faits naturels,
il y a du spirituel. Mais ce
manque d'intérêt pour l'esprit est
particulièrement présent
aujourd'hui chez ceux qui veulent
tripatouiller et doctorer les
questions sociales alentour. Et
là, il y a encore une raison
particulière.
|
10
|
Da müssen wir, um von
einem gewissen Gesichtspunkte aus
über die Dinge zu sprechen, uns an
das andere wenden. Was die
Menschen gegenwärtig so sehr
abhält, an das
Geisteswissenschaftliche
heranzudringen, das ist die
Interesselosigkeit gegenüber dem
geistigen Leben. Diese
Interesselosigkeit gegenüber dem
geistigen Leben haben ja fast alle
Naturforscher der Gegenwart. Sie
sind gleichgültig gegenüber dem
geistigen Leben. Sie negieren es
oder bringen in Gesetze, was sie
mit den physischen Sinnen
beobachten, was sich durch das
Mikroskop oder Teleskop beobachten
läßt; aber sie haben kein
Interesse an dem, was jeder
Blick, jeder wirkliche Blick in
die Natur verrät: daß hinter den
Naturerscheinungen und
Naturtatsachen Geistiges waltet.
Aber insbesondere ist diese
Interesselosigkeit gegenüber dem
Geiste heute vorhanden bei denen,
die in den sozialen Fragen
herumpfuschen und herumdoktern
wollen. Und da liegt noch ein
besonderer Grund vor.
|
Vous
pourrez déduire des différentes
choses dont j'ai parlé ces
derniers temps que nous sommes
dans un état d'âme intérieur tout
à fait particulier lorsque nous
sommes en face de l'humain en tant
qu'être humain. J'ai exprimé de
manière radicale la constitution
d'âme dans lequel nous nous
trouvons lorsque nous sommes en
face de l'humain. Je vous ai dit
qu'en fait, le fait de se tenir en
vis-à-vis d'humain à humain a
toujours quelque chose d'endormant
sur nous. En ce qui concerne les
particularités les plus intimes de
notre être humain, nous nous
endormons en fait par la présence
de l'autre humain. Que notre
comportement extérieur nous trompe
sur cet endormissement, cela n'a
rien d'étonnant. Car certes, nous
voyons l'autre humain avec des
yeux, nous lui tendons même la
main et le touchons, mais cela
n'empêche pas que notre être
humain profond soit endormi par
l'autre humain. De même que nous
nous endormons le soir par rapport
à la nature extérieure, de même
quelque chose en nous s'endort par
la présence de l'autre humain.
Mais lorsque cela s'endort, ça ne
cesse pas pour autant d'être
actif. Et c'est ainsi que se
produisent sans cesse des effets
d'humain à humain dans la vie
sociale, dont les humains ne
peuvent avoir une conscience
claire tout de suite parce qu'ils
sont avec des humains. C'est tout
de suite ce qu'il y a de plus
important dans la vie sociale qui
échappe aux humains en ce qui
concerne la conscience ordinaire,
parce que c'est tout de suite pour
ce qu'il y a de plus important
dans la vie sociale que la faculté
de représentation est endormie et
que l'humain agit instinctivement.
Il n'est pas étonnant que dans la
vie sociale d'aujourd'hui, où
l'intellect est le plus facile à
endormir dans la représentation
des images, les instincts les plus
fous règnent et sont même déclarés
tout à fait justifiés en tant
qu'instincts les plus fous, parce
que la pensée claire sur ces
choses est simplement endormie par
la coexistence de l'humain et de
l'humain. Mais à l'instant où
l'humain entre dans le monde
spirituel, l'arf qui est endormi
se réveille, et ce qui se passe
entre l'humain et l'humain devient
clair. C'est donc là que peuvent
être trouvées les solutions aux
soi-disant questions sociales et
aux problèmes sociaux. Des
revendications. Elles ne peuvent
donc être trouvées, comme je l'ai
déjà dit ici, qu'au-delà du seuil
de la conscience sensorielle. Et
ce que l'humanité voudra avoir à
l'avenir comme solutions aux
questions sociales, si ce sont de
vraies solutions aux questions
sociales, ne pourra être obtenu
que par la voie de la science de
l'esprit, c'est-à-dire la science
du suprasensible, parce que toute
vie commune des humains dans ses
soubassements intimes est de
nature suprasensible.
|
11
|
Aus mancherlei Dingen,
die ich in der letzten Zeit
besprochen habe, werden Sie
entnehmen können, daß wir in einem
ganz besonderen inneren
Seelenleben sind, wenn wir als
Mensch dem Menschen
gegenüberstehen. Ich habe es
radikal ausgedrückt, in welcher
Seelenverfassung wir da sind,
wenn wir als Mensch dem Menschen
gegenüberstehen. Ich habe Ihnen
gesagt: Eigentlich hat das
einander Gegenüberstehen von
Mensch zu Mensch auf uns immer
etwas Einschläferndes. Wir
schlafen mit Bezug auf die
innersten Eigentümlichkeiten
unseres Menschenwesens eigentlich
ein durch die Gegenwart des andern
Menschen. Daß wir durch unser
äußeres Verhalten über dieses
Einschlafen getäuscht werden, das
ist nicht zu verwundern. Denn
gewiß, wir sehen mit Augen den
andern Menschen, wir reichen ihm
sogar die Hand und betasten ihn,
aber das hindert doch nicht, daß
unser tieferes menschliches Wesen
durch den andern Menschen
eingeschläfert wird. So wie wir
abends mit Bezug auf die äußere
Natur einschlafen, so schläft
etwas in uns ein durch die
Gegenwart des andern Menschen.
Aber wenn es einschläft, hört es
deshalb nicht auf, wirksam zu
sein. Und so finden immerfort
Wirkungen von Mensch zu Mensch
statt im sozialen Leben, über die
die Menschen gerade dadurch, daß
sie mit Menschen zusammen sind,
kein klares Bewußtsein haben
können. Gerade das Wichtigste im
sozialen Leben entgeht den
Menschen in bezug auf das
gewöhnliche Bewußtsein, weil für
dieses Wichtigste im sozialen
Leben eigentlich gerade das
Vorstellungsvermögen
eingeschläfert wird und der Mensch
instinktiv handelt. Kein Wunder,
daß im sozialen Leben heute, wo im
Bildvorstellen der Intellekt am
leichtesten einzuschläfern ist,
die wüstesten Instinkte walten
und sogar als wüsteste Instinkte
für ganz berechtigt erklärt
werden, weil das klare Denken
über diese Dinge einfach durch das
Zusammensein von Mensch und
Mensch eingeschläfert wird. Aber
in dem Augenblicke, wo der Mensch
in die geistige Welt eintritt, da
wacht das arf, was
eingeschläfert wird, da
wird klar, was zwischen Mensch und
Menschen waltet. Da können daher
auch gefunden werden die Lösungen
der sogenannten sozialen Fragen
und sozialen. Forderungen. Die
können also nur gefunden werden,
wie ich schon einmal hier sagte,
jenseits der Schwelle des
sinnlichen Bewußtseins. Und was
die Menschheit wird haben wollen
in der Zukunft von sogenannten
Lösungen der sozialen Fragen, das
wird, wenn es wahre Lösungen der
sozialen Fragen sein sollen, nur
gewonnen werden können auf dem
Wege der Geisteswissenschaft, das
heißt, der Wissenschaft vom
übersinnlichen, weil alles
Zusammenleben der Menschen in
seinen intimeren Unterlagen
übersinnlicher Natur ist.
|
Mais
si l'on veut vivre spirituellement
les choses qui se rapportent à
l'humain et à l'humanité, qui se
rapportent à la structure sociale
humaine, il faut introduire dans
tout son patrimoine de
représentation, dans tout ce que
l'on vit, quelque chose dont vous
verrez tout à l'heure que ce n'est
guère disponible aujourd'hui dans
la conscience ordinaire. Il
n'existe ici, dans le monde
physique, qu'une seule chose en
matière de sensations et de
sentiments qui soit identique aux
sensations et aux sentiments que
quelqu'un doit avoir s'il veut
explorer non pas l'absence
d'essence, mais essentiellement
les lois sociales, les impulsions
sociales. Cela n'existe que de
manière limitée ici, dans le monde
physique, et ce, lorsqu'il existe
un rapport complètement sain,
complètement juste entre le père,
la mère et l'enfant, dans
l'attraction du père, de la mère
et de l'enfant. Dans tout ce qui
peut être vécu dans
l'environnement du monde entre
l'humain et l'humain, cela
n'existe pas d'abord pour la
conscience ordinaire.
|
12
|
Wenn man aber diejenigen
Dinge geistig erleben will, die
sich auf Mensch und Menschheit
beziehen, die sich auf die
menschliche soziale Struktur
beziehen, da muß man in sein
ganzes Vorstellungsvermögen, in
alles das, was man erlebt, etwas
hineinbringen, wovon Sie gleich
sehen werden, daß es heute im
gewöhnlichen Bewußtsein kaum
vorhanden ist. Es gibt nur eines
hier in der physischen Welt an
Empfindungen, an Gefühlen, welche
gleich sind mit den Empfindungen
und Gefühlen, die jemand haben
muß, wenn er nicht wesenlos,
sondern wesentlich die sozialen
Gesetze, die sozialen Impulse
erforschen will. Das gibt es nur
eingeschränkt hier in der
physischen Welt, und zwar dann,
wenn ein vollständig gesundes, ein
vollständig richtiges Verhältnis
vorhanden ist zwischen Vater,
Mutter und Kind, im Heranziehen
von Vater, Mutter und Kind. In
allem, was sonst erlebt werden
kann im Umkreis der Welt zwischen
Mensch und Mensch, gibt es das
nicht zunächst für das gewöhnliche
Bewußtsein.
|
Maintenant,
essayez de vous rendre clair cet
amour maternel, cet amour que la
mère déploie lorsqu'elle met
directement au monde un enfant,
cet amour maternel pour l'enfant
qui jaillit tout naturellement de
la nature - vous pouvez déjà le
faire dans ce radicalisme, et
demandez maintenant si cet amour
maternel est présent dans toutes
les études scientifiques que les
savants ont l'habitude de faire -
même les savants qui font des
études de sciences sociales ? Il
faut avoir cet amour maternel pour
les pensées que l'on déploient sur
la structure sociale, si l'on veut
que ces pensées soient
essentielles et non pas sans
essence. Dans la vie humaine, il
n'y a rien d'autre qui puisse être
pensé correctement sur le plan
social que ce qui est pensé
socialement avec l'amour maternel.
|
13
|
Nun versuchen Sie, diese
Mutterliebe sich klarzumachen,
jene Liebe, welche die Mutter
entfaltet, wenn sie ein Kind
unmittelbar geboren hat, diese
ganz selbstverständlich aus der
Natur quellende Mutterliebe zum
Kinde — Sie können es schon in
diesem Radikalismus tun , und
fragen Sie jetzt, ob in all den
wissenschaftlichen
Untersuchungen, welche Gelehrte
gewöhnlich pflegen — auch solche
Gelehrte, welche
sozialwissenschaftliche
Untersuchungen machen —, diese
Mutterliebe waltet? Diese
Mutterliebe muß man haben zu den
Gedanken, die man über die
soziale Struktur entfaltet, wenn
diese Gedanken wesentlich sein
sollen und nicht wesenlos. Es gibt
im menschlichen Leben nichts
anderes, was sozial richtig
gedacht sein könnte, als
dasjenige, welches mit Mutterliebe
sozial gedacht ist.
|
Et
maintenant, prenez les différents
réformateurs sociaux et penseurs
sociaux. Essayez par exemple de
laisser agir sur vous quelque
chose comme les écrits de Karl
Marx, de Schmoller ou de Koscher,
ou de qui vous voulez, et
demandez-vous si, en élaborant
leurs soi-disant lois
sociopolitiques, ils laissent agir
dans cette élaboration des lois
sociopolitiques la même chose que
ce qui vit normalement dans
l'amour maternel pour l'enfant,
lorsque cet amour maternel se
déploie sainement ? Mais il faut
indiquer sur ce point : une
solution saine à ce que l'on
appelle la question sociale n'est
pas possible autrement que si
cette solution vient de penseurs
qui -- vous comprendrez ce que je
veux dire en m'exprimant ainsi
maintenant -- peuvent développer
l'amour maternel en résolvant
leurs problèmes. C'est une chose
très humaine dont dépend la
solution des exigences sociales
actuelles. Ce n'est pas une
question de perspicacité ou de
sagesse ordinaire ou de foi
d'érudit, mais c'est une question
d'augmentation de la capacité
d'amour jusqu'au degré où l'amour
maternel se développe, ou nous
pouvons aussi dire l'amour
immédiat et intime dans la
cohabitation du père, de la mère
et de l'enfant.
|
14
|
Und nun nehmen Sie die
verschiedenen sozialen
Reformatoren und sozialen Denker.
Versuchen Sie zum Beispiel so
etwas auf sich wirken zu lassen,
wie die Schriften von Karl Marx,
Schmoller oder Koscher, oder wen
Sie wollen, und fragen Sie sich,
ob diese, indem sie ihre
sogenannten sozialpolitischen
Gesetze ausdenken, in diesem
Ausdenken der sozialpolitischen
Gesetze dasselbe walten lassen,
was sonst in der Mutterliebe zu
dem Kinde lebt, wenn sich diese
Mutterliebe gesund entfaltet?
Aber auf das muß man hinweisen:
Eine gesunde Lösung der
sogenannten sozialen Frage ist
nicht anders möglich, als wenn
diese Lösung kommt von Denkern,
welche -- Sie werden verstehen,
was ich meine, wenn ich mich jetzt
so ausdrücke — Mutterliebe
entfalten können beim Lösen ihrer
Probleme. Es ist eine sehr
menschliche Sache, von der die
Lösung der sozialen Forderungen in
der Gegenwart abhängt. Es ist
nicht eine Sache des Scharfsinns
oder der gewöhnlichen Klugheit
oder des Gelehrtenglaubens,
sondern es ist eine Sache der
Erhöhung der Liebefähigkeit bis zu
dem Grade, wie sich Mutterliebe
entfaltet, oder wir können auch
sagen, die unmittelbare, intime
Liebe in dem Zusammenleben von
Vater, Mutter und Kind.
|
Vous
allez à juste titre faire une
objection. Vous direz : "Eh bien,
sur la Terre, les choses sont déjà
ainsi faites que la structure
sociale a, en quelque sorte, pour
sa plus petite taille, la famille,
et sur la Terre, cette famille est
bien sûr pleinement justifiée en
tant que telle, et l'humanité
entière ne peut tout de même pas
devenir une famille ! - C'est une
objection qui viendra
naturellement tout de suite. Mais
si l'on devait concevoir des lois
sociales avec l'amour maternel, il
devrait en résulter en fait que
toute l'humanité devienne une
famille. Cela ne peut évidemment
pas être le cas. Seul celui qui se
rend compte de ce qu'est une
pensée vraie et non une pensée
abstraite charlatanesque devra
s'avouer que l'humain ne peut
naturellement pas se comporter
immédiatement avec chaque enfant
comme avec son enfant, que chaque
enfant ne peut pas se comporter
avec chaque autre femme, chaque
autre humain comme il se comporte
avec son père, sa mère, et ainsi
de suite. L'humanité entière ne
peut donc pas devenir une famille.
C'est tout à fait exact, mais
justement parce que c'est exact,
il y a une autre nécessité. Nous
pouvons ainsi que nous vivons ici
comme humains physiques sur la
Terre physique, pas fonder une
famille de l'humanité entière, et
qui voudrait cela, voudrait
naturellement un non sens . Mais
nous le pouvons quand même dans un
autre sens. Et dans un autre sens
ça doit même se passer. À l'humain
physique nous ne pouvons nous
tenir ainsi que se tiennent père,
mère et enfant. Quand dans
l'humanité la connaissance saisira
sa place que dans chaque humain
vit un spirituel d'âme, que dans
chaque humain un être
divin-spirituel luit vers dehors
par les yeux, que de ses mots
résonne l'annonce/l'ambassade d'un
être divin-spirituel, quand avec
d'autres termes ne sera plus
purement reconnu un abstracto, sur
l'humain a une âme immortelle,
mais en un sentiment immediat dans
l'entrée en vis-à-vis d'humain à
humain c'est reconnu : si je
contemple l'humain dans les yeux,
ainsi me brille dehors un infini,
si n'entend l'humain parler, ainsi
parle non purement le son
physique, mais il résonne l'être
divin-spirituel de son âme - cela
devient une sensation immédiate,
comme nous ressentons une surface
quelconque en bleu ou en rouge,
nous pourrons ressentir que
l'humain, en s'exprimant, est de
nature divine-spirituelle, nous
n'apprendrons pas purement à
reconnaître, conformément à la
foi, que l'humain a une âme
immortelle, mais nous percevrons
immediatement cette âme immortelle
dans l'expression de l'humain :
alors est venu le moment où, non
pas par rapport à l'humain
physique, mais par rapport à ce
que l'humain renferme intimement
en lui, en tant qu'humain
spirituel et d'âme, nous pouvons
nous comporter comme si toute
l'humanité était une grande
famille. Car nous pouvons entrer
dans cette relation avec l'âme
spirituelle de chaque être humain.
C'est ce qui rendra possible,
uniquement, la solution de la
question dite sociale. C'est
pourquoi cette solution à la
question sociale est simplement
donnée par la reconnaissance de la
nature divine et spirituelle de
l'humain, par la reconnaissance du
fait que ce qui se passe ici sur
Terre en tant que corps physique
de l'humain n'est que l'expression
extérieure de quelque chose qui
brille en chaque humain depuis
l'éternité. Nous pouvons nous
comporter avec ce qui nous vient
de l'éternité dans l'humain comme
nous nous comportons dans le
rapport correct en vis-à-vis
correct de la famille la plus
proche. Nous le pouvons le faire,
nous le pouvons dans toutes les
directions. Nous pouvons alors, si
nous le reconnaissons, faire
preuve d'un amour pour l'humain
aussi grand que l'amour familial.
|
15
|
Nun werden Sie mit Recht
einen Einwand machen. Sie werden
sagen: Nun, auf der Erde ist die
Sache schon einmal so
eingerichtet, daß die soziale
Struktur gewissermaßen zu ihrer
engsten Kleinheit die Familie hat,
und auf der Erde ist diese Familie
als solche selbstverständlich
voll berechtigt, und es kann doch
nicht die ganze Menschheit eine
Familie werden! — Das ist ein
Einwand, der natürlich sofort
kommen wird. Aber wenn man
ausdenken soll soziale Gesetze mit
Mutterliebe, so müßte eigentlich
daraus folgen, daß die ganze
Menschheit eine Familie wird. Das
kann natürlich nicht sein. Nur
derjenige, der sich Rechenschaft
davon gibt, was ein wahrer Gedanke
und kein scharlatanhaft abstrakter
Gedanke ist, der wird sich
gestehen müssen, daß natürlich so
unmittelbar der Mensch sich nicht
zu jedem Kinde so verhalten kann
wie zu seinem Kinde, daß nicht
jedes Kind sich zu jeder andern
Frau, zu jedem andern Mann so
verhalten kann, wie es sich zum
Vater, zur Mutter verhält und so
weiter. Also kann nicht die ganze
Menschheit eine Familie werden.
Das ist ganz richtig, aber eben
weil das richtig ist, liegt eine
andere Notwendigkeit vor. Wir
können so, wie wir als physische
Menschen hier auf der physischen
Erde leben, ganz und gar nicht aus
der ganzen Menschheit eine Familie
gründen, und wer das wollte, der
würde natürlich einen Unsinn
wollen. Aber wir können es in
anderem Sinne doch. Und in
anderem Sinne muß es sogar
geschehen. Zum physischen Menschen
können wir nicht so stehen, wie
Vater, Mutter und Kind stehen.
Aber wenn in der Menschheit Platz
greifen wird die Erkenntnis, daß
in jedem Menschen ein
Geistig-Seelisches lebt, daß in
jedem Menschen durch die Augen
herausleuchtet ein
göttlich-geistiges Wesen, aus
seinen Worten erklingt die
Botschaft eines göttlich-geistigen
Wesens, wenn mit andern Worten
nicht mehr bloß in abstracto
anerkannt wird, daß der Mensch
eine unsterbliche Seele hat,
sondern in unmittelbarer
Empfindung im Gegenübertreten von
Mensch zu Mensch es anerkannt
wird: Schaue ich dem Menschen ins
Auge, so leuchtet mir heraus eine
Unendlichkeit, höre ich den
Menschen sprechen, so spricht
nicht bloß der physische Ton,
sondern es erklingt das
göttlich-geistige Wesen seiner
Seele —, wird das unmittelbare
Empfindung, so wie wir irgendeine
Fläche blau oder rot empfinden,
werden wir empfinden können, daß
der Mensch, indem er sich äußert,
göttlich-geistiger Natur ist,
lernen wir nicht bloß
glaubensgemäß anerkennen, daß der
Mensch eine unsterbliche Seele
hat, sondern nehmen wir diese
unsterbliche Seele in der Äußerung
des Menschen, unmittelbar wahr :
dann ist der Moment eingetreten,
wo wir zwar nicht in bezug auf den
physischen Menschen, aber mit
Bezug auf dasjenige, was der
Mensch intim in seinem Inneren
birgt als geistig-seelischer
Mensch, uns so verhalten können,
wie wenn die ganze Menschheit eine
große Familie wäre. Denn zu dem
Geistig-Seelischen eines jeden
Menschen können wir in diese
Beziehung treten. Das ist
dasjenige, was aber allein
möglich machen wird, all einzig,
die Lösung der sogenannten
sozialen Frage. Daher ist diese
Lösung der sozialen Frage einfach
gegeben in der Anerkennung der
göttlich-geistigen Natur des
Menschen, in der Anerkennung
dessen, daß dasjenige, was vom
Menschen hier als physischer Leib
auf der Erde herumgeht, nur der
äußere Ausdruck ist für etwas, was
in jedem Menschen aus der Ewigkeit
hereinleuchtet. Zu dem, was uns da
im Menschen aus der Ewigkeit
hereinleuchtet, können wir uns
verhalten in demselben Sinne, wie
wir uns im richtigen Verhältnis
der engsten Familie verhalten. Das
können wir, können wir in jeder
Richtung. Wir können dann, wenn
wir dies anerkennen, jene
Menschenliebe aufbringen, die so
groß ist wie die Familienliebe.
|
L'objection
n'est évidemment pas valable et il
serait très superficiel de
considérer les choses ainsi :
"Oui, mais il y a aussi des
humains mauvais ! - Mes chers
amis, il y a aussi de mauvais
enfants que nous devons justement
punir ; mais nous les punissons
avec amour ! Au moment où nous
verrons le divin-spirituel briller
dans l'humain, nous punirons là où
ce sera nécessaire, mais nous
punirons avec amour. Nous
apprendrons avant tout une chose
que nous ne pratiquons, je dirais,
qu'instinctivement, lorsque nous
sommes en famille avec un autre
être humain : lorsque nous sommes
en famille face à un autre être
humain, nous punissons, mais nous
ne haïssons pas l'être humain.
Nous ne haïssons pas l'humain qui
est notre fils, même si nous le
punissons, mais nous haïssons le
vice qu'il a. Nous aimons
l'humain, mais nous haïssons ses
méfaits et ses mauvaises actions,
car nous savons faire la
différence entre l'humain et
quelque chose qui li est venu.
Lorsque les humains comprendront
un jour cette grande et énorme
différence qui existe entre
l'amour de l'humain et la haine
des méfaits qui l'atteignent,
alors s'établira une relation
correcte d'humain à humain. Si
nous suivons notre nature humaine
la plus profonde, nous n'avons
jamais la possibilité de haïr un
être humain. Nous avons bien sûr
de nombreuses raisons de haïr les
crimes, les méfaits, la faiblesse
de caractère, le manque de
caractère de l'humain. La grande
erreur que nous commettons en
matière de comportement social
consiste généralement à
transmettre à l'humain ce que nous
sommes censés apporter à
l'injustice et au crime. Nous le
faisons instinctivement
aujourd'hui, mais nous devons être
conscients que l'évolution récente
de l'humanité tend à séparer la
haine de l'injustice de l'amour
que l'on éprouve malgré tout pour
l'humain.
|
16
|
Der Einwand gilt ja
selbstverständlich nicht, und es
wäre auch sehr oberflächlich, wenn
man die Dinge so betrachtete: Ja,
aber es gibt doch auch schlechte
Menschen! — Meine lieben Freunde,
es gibt auch schlechte Kinder, die
wir eben strafen müssen; aber wir
bestrafen sie mit Liebe! In dem
Augenblicke, wo wir in den
Menschen herein-leuchten sehen das
Göttlich-Geistige, werden wir, wo
es notwendig ist, bestrafen, aber
wir werden mit Liebe bestrafen.
Wir werden vor allen Dingen eines
lernen, was wir nur, ich möchte
sagen, instinktiv üben, wenn wir
familienhaft einem andern Menschen
gegenüberstehen: Wenn wir
familienhaft einem andern Menschen
gegenüberstehen, dann strafen
wir, aber wir hassen nicht den
Menschen. Wir hassen nicht den
Menschen, der unser Sohn ist, auch
wenn wir ihn strafen, aber wir
hassen das Laster, das er hat. Den
Menschen lieben wir; seine Untaten
und seine Ungezogenheit, die
hassen wir, da wissen wir zu
trennen zwischen dem Menschen und
etwas, was ihn angefallen hat.
Wenn die Menschen einmal jenen
großen, gewaltigen Unterschied
verstehen werden, der da besteht
zwischen Menschenliebe und Haß
auf die Untaten, die den Menschen
anfallen, dann wird ein richtiges
Verhältnis von Mensch zu Mensch
sich einstellen. Wir haben, wenn
wir unserer innersten menschlichen
Natur folgen, niemals die
Möglichkeit, einen Menschen zu
hassen. Wir haben
selbst‑verständlich viele
Veranlassung, menschliche
Verbrechen, Untaten, menschliche
Charakterschwäche, menschliche
Charakterlosigkeit zu hassen. Der
große Irrtum, den wir im sozialen
Verhalten begehen, besteht dann in
der Regel darin, daß wir
dasjenige, was wir der Untat und
dem Verbrechen entgegenbringen
sollen, auf den Menschen
übertragen. Wir tun es heute
instinktiv, müssen uns aber dessen
bewußt sein, daß die neuere
Entwickelung der Menschheit in der
Linie liegt, zu trennen zwischen
dem Haß gegenüber der Untat, und
der Liebe, die man zu dem Menschen
trotzdem empfindet.
|
En
reconnaissant de telles vérités,
on ferait plus pour résoudre les
revendications sociales brûlantes
d'aujourd'hui qu'avec bien
d'autres choses qui passent
aujourd'hui dans le monde comme du
bricolage socialiste ou du
doctrinarisme socialiste. Il est
difficile de parler efficacement
de telles choses face au
matérialisme, qui a partout besoin
de matériel, pour la simple raison
que les humains sont aujourd'hui -
ce qui est plus dommageable que
les théories matérialistes -
souvent matérialistes dans leurs
instincts. Le crime, le manque de
caractère, on ne peut pas les
voir, ils n'existent pas
matériellement ; mais comme on
veut haïr le matériel, on
s'attache à l'humain matériel avec
sa haine. Il en résulte
d'innombrables malentendus.
|
17
|
Mit der Anerkennung
solcher Wahrheiten würde mehr
getan sein für die Lösung der
heute brennenden sozialen
Forderungen als mit manchem
andern, was heute als
sozialistische Pfuscherei oder
sozialistischer Doktrinarismus
durch die Welt geht. Es ist
gegenüber dem Materialismus, der
überall das derb Materielle
braucht, schwierig, von solchen
Dingen wirkungsvoll zu sprechen,
aus dem einfachen Grunde, weil die
Menschen heute — was schädlicher
ist als die materialistischen
Theorien — in ihren Instinkten
vielfach materialistisch sind. Das
Verbrechen, die
Charakterlosigkeit, die kann man
nicht sehen, die sind nicht
materiell vorhanden; weil man aber
das Materielle hassen will, hält
man sich an den materiellen
Menschen mit seinem Haß. Daraus
entstehen unzählige
Mißverständnisse.
|
Ce
qui résulte aussi d'un grave
malentendu, c'est que l'on confond
parfois l'être humain avec ce
qu'il fait, à cause de sentiments
et d'émotions mal compris. On
devient nonchalant dans le
jugement de ce que font les
humains, en disant : "Ah, nous ne
voulons pas faire de mal à
l'humain ; l'amour de l'humain me
contraint à fermer les yeux ici ou
là. -- Si l'appréciation de la
chose ne se fait qu'en fixant son
regard sur ce qui est fait en tant
que délit et en ne confondant pas
l'humain dans sa vie psychique la
plus intime avec le délit, alors
le jugement juste coulera déjà.
D'une part, il est plus commode,
si l'on n'aime pas quelqu'un,
d'être juste envers lui, comme on
le dit souvent ; mais il est aussi
commode d'excuser les erreurs par
lesquelles un humain peut agir de
manière nuisible dans le monde
extérieur, parce que cela nous
convient ainsi. Dans le contexte
global de l'humanité, il est
essentiel que nous puissions
séparer ce sur quoi peut
réellement porter notre antipathie
de ce qu'est directement l'humain
en tant que tel.
|
18
|
Was auch als ein
schlimmes Mißverständnis daraus
entsteht, ist, daß man manchmal
aus irgendwelchen mißverstandenen
Empfindungen und Gefühlen heraus
auch nach der andern Richtung den
Menschen mit dem verwechselt, was
er tut. Man wird lässig in der
Beurteilung desjenigen, was die
Menschen tun, indem man sagt: Ach,
wir wollen doch dem Menschen nicht
weh tun; Menschenliebe zwingt
mich, da oder dort ein Auge
zuzudrücken. -- Geschieht die
Beurteilung der Sache nur so, daß
man das Auge richtet auf
dasjenige, was als Untat getan
wird, und nicht den Menschen in
seinem innersten Seelenleben mit
der Untat verwechselt, dann wird
schon das richtige Urteil
erfließen. Bequemer ist es auf der
einen Seite, wenn man ohnedies
jemanden nicht mag, gegen ihn, wie
man oftmals sagt, gerecht zu sein;
bequem ist es aber auch, Fehler,
durch die ein Mensch schädlich
wirken kann in der äußeren Welt,
zu entschuldigen, weil einem das
so paßt. Im Gesamtzusammenhang der
Menschheit kommt ungeheuer vieles
darauf an, daß wir trennen können
dasjenige, worauf wirklich unsere
Antipathie gehen darf, und
dasjenige, was de r Mensch als
solcher unmittelbar ist.
|
J'ai
souvent souligné que ce n'est
pas une critique de la culture
et des conditions temporelles
qui doit être exprimée dans de
tels contextes depuis ce lieu,
mais une simple caractéristique.
C'est pourquoi vous comprendrez
que je dise que l'humanité dite
occidentale et civilisée,
l'humanité d'Europe avec son
annexe américaine, a dû passer
pendant un certain temps par ce
stade qui consiste non seulement
à prendre les choses de manière
matérialiste du point de vue de
science de la nature, mais aussi
à prendre la vie de manière
matérialiste, en confondant les
humains avec leurs actes dans le
sens indiqué. Cela est dû à
l'éducation : pour que les
autres qualités puissent se
développer correctement, les
humains devaient passer par le
stade du matérialisme dans ce
domaine aussi. Mais les humains
qui sont restés à des stades
antérieurs de la culture ont
conservé de nombreux éléments
des stades antérieurs de la
culture, dans lesquels il y
avait encore une clairvoyance
atavique. Et la clairvoyance
atavique a pour conséquence des
sensations et des états d'âme
bien précis. En tant
qu'Européens, nous ne pouvons
être à la hauteur de ce qui nous
attend de certains côtés que si
nous considérons ce qui a été
dit aujourd'hui. Car n'oublions
pas, par exemple, que des
penseurs considérés comme très
éclairés, comme Emmanuel Kant,
parlent --- et ce n'est qu'à
partir de certains fondements,
non pas du christianisme, mais
de l'ecclésiologie - du mal
radical dans la nature humaine.
Et combien est répandue cette
erreur — nous pouvons l’appeler
ainsi — selon laquelle la nature
humaine est en réalité méchante
en elle-même ! Dans le monde
civilisé de l'Europe et son
annexe américaine, on dit que si
la nature humaine n'est pas
maîtrisée, elle est mauvaise. —
C'est en fait un point de vue
européen, c'est un point de vue
de l'Église européenne.
|
19
|
Ich habe oft betont :
Nicht eine Kritik der Kultur und
Zeitverhältnisse soll das sein,
was in solchen Zusammenhängen von
diesem Orte aus ausgesprochen
wird, sondern eine einfache
Charakteristik. Daher werden Sie
es auch verstehen, wenn ich sage :
Die sogenannte abendländische
zivilisierte Menschheit, die
Menschheit Europas mit ihrem
amerikanischen Anhang, die mußte
eine Zeitlang durchgehen durch
dieses Stadium, nicht nur die
Dinge naturwissenschaftlich
materialistisch zu nehmen,
sondern auch das Leben
materialistisch zu nehmen, indem
man die Menschen verwechselt mit
ihren Taten in dem angedeuteten
Sinne. Das lag in der Erziehung :
damit sich die andern
Eigenschaften richtig entwickeln
können, mußten die Menschen
durchgehen durch das Stadium des
Materialismus auch auf diesem
Gebiete. Aber Menschen, die
zurückgeblieben sind auf früheren
Kulturstufen, die haben
Mannigfaltiges sich bewahrt von
früheren Kulturstufen, in denen
es noch atavistisches Hellsehen
gab. Und atavistisches Hellsehen
hat dann im Gefolge ganz bestimmte
Empfindungsrichtungen und
Seelenverfassungen. Wir Europäer
können erst gewachsen werden dem,
was von gewissen Seiten auf uns
anstürmt, wenn wir dies bedenken,
was heute ausgeführt worden ist.
Denn vergessen wir zum Beispiel
folgendes nicht : Denker, die als
sehr erleuchtet angesehen werden,
wie zum Beispiel Immanuel Kant,
sprechen --- und das ist ja nur
aus gewissen Untergründen nicht
des Christentums, sondern des
Kirchentums heraus — von dem
radikal Bösen in der menschlichen
Natur. Und wie verbreitet ist
dieser Irrtum — wir können es
schon so nennen—, daß die
menschliche Natur eigentlich in
ihrem Inneren böse ist ! In der
zivilisierten Welt Europas und
ihrem amerikanischen Anhang sagt
man: Wenn die menschliche Natur
nicht gebändigt wird, so ist sie
böse. — Das ist eigentlich eine
europäische Ansicht, das ist eine
Ansicht des europäischen
Kirchentums.
|
Il y
a une humanité qui n'a pas cette
vision, qui a conservé une autre
vision des temps passés. C'est
par exemple le cas de l'humanité
chinoise. Dans la vision
chinoise du monde, c'est la
phrase, le principe qui prévaut
: l'humain est bon par nature !
- C'est une différence énorme,
qui joue un rôle beaucoup plus
important qu'on ne le pense dans
ce conflit de l'humanité qui va
se former. Bien sûr, quand on
parle de ces choses aujourd'hui,
les gens n'y croient pas plus
que si l'on avait parlé en 1900
de la guerre dans laquelle nous
sommes maintenant engagés. Mais
il est vrai qu'un conflit se
prépare aussi entre l'humanité
asiatique et l'humanité
européenne. Et là, des choses
tout à fait différentes de
celles qui ont joué ou jouent
encore et continueront de jouer
un rôle dans le conflit
catastrophique dans lequel nous
nous trouvons.
|
20
|
Es gibt eine Menschheit,
die hat diese Ansicht nicht, die
hat sich aus früheren Zeiten eine
andere Ansicht bewahrt. Das ist
zum Beispiel die chinesische
Menschheit. In der chinesischen
Weltanschauung als solcher
herrscht der Satz, herrscht das
Prinzip: Der Mensch ist von Natur
aus gut! — Es ist ein gewaltiger
Unterschied, der eine viel
größere Rolle spielt, als man
meint, in jenem Konflikte der
Menschheit, der sich ausbilden
wird. Freilich, wenn man heute von
diesen Dingen redet, glauben einem
die Leute das ebensowenig, wie
wenn man im Jahre 1900 von dem
Krieg gesprochen hätte, in dem wir
jetzt drinnen-stehen. Aber wahr
ist es deshalb doch, daß ein
Konflikt sich vorbereitet auch
zwischen der asiatischen und der
europäischen Menschheit. Und da
werden noch ganz andere Dinge eine
Rolle spielen, als sie gespielt
haben, oder noch spielen und
weiter spielen werden in dem
katastrophalen Konflikt, in dem
wir drinnenstehen.
|
Il y
a déjà une grande différence
dans la manière de ressentir les
choses, que l'on soit convaincu,
comme le Chinois, que l'humain
est bon par nature, ou que l'on
soit convaincu, comme
l'Européen, que l'humain est
naturellement affecté par le mal
radical. Le fait qu'un humain
pense d'une manière et qu'un
autre pense d'une autre manière
s'exprime dans tout le
tempérament de vie, dans toute
la constitution de l'âme de vie.
Les humains s'en tiennent le
plus souvent aux aspects
extérieurs des conflits de la
vie ; ce qui se trouve à la base
dans les natures les plus
intimes, ils en tiennent
habituellement quand même peu
compte.
|
21
|
Das ist schon in der
ganzen Empfindungsweise ein großer
Unterschied, ob man wie der
Chinese davon überzeugt ist: Der
Mensch ist von Natur aus gut —
oder wie der Europäer : Der Mensch
ist von Natur aus mit dem radikal
Bösen behaftet —, das ist schon
ein großer Unterschied, ob ein
Mensch so oder so denkt, vom
völkermäßigen
Weltanschauungsstandpunkte aus.
Daß der eine Mensch so und der
andere so denkt, das äußert sich
in dem ganzen Lebenstemperament,
in der ganzen
Lebensseelenverfassung. Die
Menschen bleiben ja zumeist an
den Äußerlichkeiten der
Lebenskonflikte hängen; was in den
innersten Naturen zugrunde liegt,
darauf nehmen sie gewöhnlich doch
wenig Rücksicht.
|
Je
veux seulement mentionner une
chose. Voyez-vous, ce fait que
l'humain européen, même s'il ne
se l'avoue pas d'habitude, est
au fond toujours convaincu que
l'humain est en fait mauvais et
qu'il doit d'abord devenir sage
par l'éducation et par la
maîtrise, la maîtrise de l'État
ou autre, ce fait est
historiquement et nécessairement
intimement lié à quelque chose
d'autre : il est lié - non pas
le fait lui-même, mais les
qualités de sentiment qui le
sous-tendent - au fait que
l'humain européen a développé
une certaine vie dans l'âme sous
la forme que l'on appelle
logique et science. C'est
pourquoi vous comprendrez que de
vrais connaisseurs du chinois,
c'est-à-dire non pas des
connaisseurs européens, mais des
Chinois eux-mêmes, des
connaisseurs du chinois qui ont
aussi connu l'Europe, comme par
exemple Ku Hung-Ming, dont vous
avez souvent parlé ici,
soulignent qu'il n'y a pas de
contre-mots pour logique et
science dans la langue chinoise.
Ce que nous appelons science
européenne, ce que nous appelons
logique européenne, le Chinois
n'a donc absolument aucun mot
pour cela, parce qu'il n'a pas
la chose, parce que ce que les
Européens croient être la
science chinoise est tout autre
chose que ce que nous appelons
science, et ce que nous appelons
logique est tout autre chose que
ce que nous, Européens, croyons
être la logique dans l'âme des
Chinois. Les humains sont si
différents sur terre ! C'est sur
cela qu'il faut porter son
regard. Sans que l'on oriente le
coup d'oeil là-dessus, une
discussion fructueuse sur le
problème social n'est donc pas
possible . Mais si l'on regarde
cela, l'horizon spirituel
s'élargit. Et cet élargissement
de l'horizon spirituel, c'est
précisément ce qui est
nécessaire pour une saine
compréhension de l science de
l'esprit.
|
22
|
Ich will nur eines
erwähnen. Sehen Sie, dieser
Umstand, daß der europäische
Mensch, wenn er es sich auch
gewöhnlich nicht gesteht, im
Grunde genommen immer überzeugt
ist, daß der Mensch eigentlich
schlecht ist und daß er erst brav
werden muß durch Erziehung und
durch Bändigung, Staats- oder
sonstige Bändigung, diese
Tatsache hängt
historisch-notwendig innig
zusammen mit etwas anderem: sie
hängt damit zusammen — nicht die
Tatsache selbst, aber die
Empfindungsqualitäten, die ihr
zugrunde liegen —, daß der
europäische Mensch ein gewisses
Leben in der Seele ausgebildet hat
in der Form, die man mit Logik und
Wissenschaft bezeichnet. Daher
werden Sie es begreiflich finden,
daß wirkliche Kenner des
Chinesischen, das heißt nicht
europäische Kenner, sondern
Chinesen selber, Kenner des
Chinesischen, die auch Europa
kennengelernt haben, wie zum
Beispiel der Ihnen hier öfter
erwähnte Ku Hung-Ming, daß die
betonen, es gäbe in der
chinesischen Sprache keine
Gegenworte für Logik und
Wissenschaft. Was wir europäische
Wissenschaft nennen, was wir
europäische Logik nennen, dafür
hat also der Chinese überhaupt
kein Wort, weil er die Sache nicht
hat, weil dasjenige, wovon die
Europäer glauben, daß es
chinesische Wissenschaft ist,
etwas ganz anderes ist, als was
wir Wissenschaft nennen, und was
wir Logik nennen, etwas ganz
anderes, als wovon wir Europäer
glauben, es sei Logik in der Seele
der Chinesen. So verschieden sind
die Menschen auf der Erde! Darauf
muß man den Blick richten. Ohne
daß man den Blick darauf richtet,
ist ein fruchtbares Reden über das
soziale Problem ja nicht möglich.
Wenn man aber auf solches den
Blick richtet, dann erweitert sich
der geistige Horizont. Und diese
Erweiterung des geistigen
Horizontes, die ist es namentlich,
welche für das gesunde Verständnis
von Geisteswissenschaft notwendig
ist.
|
Et
si l'on s'interroge sur les
différentes choses - nous avons
donc déjà touché deux choses
aujourd'hui, nous pouvons encore
en toucher une troisième -, si
l'on se demande pourquoi les
humains se tiennent encore
aujourd'hui, par habitude, si
éloignés des connaissances
spirituelles-scienfiques ces
spirituelles, la raison en est,
entre autres, que les horizons,
l'horizon spirituel de l'humanité
actuelle est très étroit. Quelle
que soit la manière dont l'humain
se distingue et se montre grand
par son horizon spirituel dans le
présent, l'horizon spirituel des
humains actuels est très étroit.
Son étroitesse se manifeste
notamment par le fait qu'à l'heure
actuelle, l'humain a généralement
beaucoup de mal à sortir de
lui-même en ce qui concerne
certaines choses. Et cela
n'influence pas seulement sa
compréhension, cela influence
aussi toute sa vie de sympathie et
d'antipathie.
|
23
|
Und wenn man nach den
mancherlei Dingen frägt -- wir
haben ja heute schon zwei Dinge
berührt, können noch ein drittes
berühren —, wenn man frägt, warum
die Menschen sich gewohnheitsmäßig
heute noch so fernhalten von den
geisteswissenschaftlichen
Erkenntnissen, so ist unter
anderem auch der Grund vorliegend,
daß die Horizonte, der geistige
Horizont der gegenwärtigen
Menschheit ein sehr enger ist. Wie
sich der Mensch auch hervortut,
groß tut mit seinem geistigen
Horizont in der Gegenwart, der
geistige Horizont der
gegenwärtigen Menschen ist ein
sehr enger. Er zeigt sich in
seiner Enge namentlich dadurch,
daß der Mensch in der Regel es in
der Gegenwart außerordentlich
schwierig hat, mit Bezug auf
gewisse Dinge aus sich selber
herauszugehen. Und das beeinflußt
nicht nur sein Verständnis, das
beeinflußt auch sein ganzes
Sympathie- und Antipathieleben.
|
J'aimerais
vous mentionner encore une fois un
fait qui est connu de beaucoup
d'entre vous - c'est-à-dire que
l'effet de ce fait est connu de
beaucoup d'entre vous - et que
j'ai déjà mentionné. Vous savez
qu'il y a des années, il existait
une certaine relation entre la
Société théosophique et les
personnes qui forment aujourd'hui
la Société anthroposophique. Or,
j'ai justement vécu des choses
étranges de la part de membres
éminents de la Société
théosophique. Comme vous le savez,
j'ai déjà publié au début de ce
siècle des communications tirées
de ce que l'on appelle la
Chronique Akashique, des
communications dont je peux dire,
comme pour tout le reste que je
communique du monde spirituel,
qu'elles reposent sur une
expérience personnelle. Lorsque
ces communications ont été lues
par un membre éminent de la
Société théosophique, on ne
pouvait pas comprendre qu'une
telle chose puisse exister. On m'a
demandé : comment ces
communications ont-elles été
faites ? - Et il n'était même pas
possible de se comprendre, parce
que la méthode de recherche
spirituelle-scientifique vraiment
adaptée à notre époque était
totalement inconnue dans ce
cercle. On faisait des recherches
de manière plus médiumnique. En
fait, on voulait nommer le médium
ou la personne semblable à un
médium par lequel ces
communications de la chronique
akashique avaient été réalisées.
Le fait qu'elles se donnent
vraiment par une certaine
constitution d'âme humaine qui
s'immisce dans le suprasensible
par une observation immédiate.
C'est là que se manifeste
l'étroitesse d'esprit humaine.
Même dans un domaine aussi
important, on ne croit possible
que ce qui vous est familier, ce
qui vous est proche.
|
24
|
Ich möchte Ihnen eine
Tatsache, die einer ganzen Anzahl
von Ihnen ja als Tatsache bekannt
ist — das heißt, die Wirkung
dieser Tatsache ist einer ganzen
Anzahl von Ihnen bekannt —, die
ich schon einmal erwähnt habe,
noch einmal erwähnen. Sie wissen,
daß ein gewisses Verhältnis
bestanden hat vor Jahren zwischen
der sogenannten Theosophischen
Gesellschaft und denjenigen
Menschen, die heute die
Anthroposophische Gesellschaft
bilden. Nun habe ich gerade von
hervorragenden Mitgliedern der
Theosophischen Gesellschaft
Merkwürdiges erlebt. Ich habe ja
schon im Anfange dieses
Jahrhunderts, wie Sie wissen,
Mitteilungen aus der sogenannten
Akasha-Chronik veröffentlicht,
Mitteilungen, von denen ich sagen
darf, ebenso wie von allem
übrigen, das ich aus der geistigen
Welt mitteile, daß es auf
persönlicher Erfahrung beruht.
Als diese Mitteilungen gelesen
wurden von einem hervorragenden
Mitgliede der Theosophischen
Gesellschaft, konnte man gar
nicht verstehen, daß es so etwas
gibt. Man fragte mich: Wie kommen
diese Mitteilungen zustande? — Und
es war gar nicht möglich, sich
überhaupt zu verständigen, weil
die wirklich der heutigen Zeit
angemessene Methode
geisteswissenschaftlicher
Forschung in jenem Kreise
überhaupt ganz unbekannt war. Da
forschte man auf mehr mediale
Weise. Man wollte eigentlich im
Grunde das Medium oder die
mediumähnliche Person genannt
haben, _durch welche diese
Akasha-Chronik-Mitteilungen
zustande gekommen sind. Daß sie
wirklich durch eine gewisse, ins
Übersinnliche hineinragende
menschliche Seelenverfassung in
unmittelbarer Beobachtung sich
ergeben, das hielt man für
unmöglich. In solchen Dingen
spricht sich menschliche
Engherzigkeit aus. Man hält,
selbst auf einem so wichtigen
Gebiete, nur das für möglich, was
einem geläufig ist, was einem nahe
liegt.
|
Eh
bien, j'ai tout de suite cité cet
exemple parce qu'on ne peut pas du
tout pénétrer dans la science de
l'esprit si l'on est étroit
d'esprit. Mais dans la vie
ordinaire, cette étroitesse
d'esprit est aujourd'hui courante
: tout ramener à son point de vue
personnel et habituel. C'est ce
que devraient considérer avant
tout ceux qui se réclament de
notre mouvement
spirituel-scientifique. Je vais
maintenant dire quelque chose qui
n'aurait peut-être pas besoin
d'être dit ainsi si l'on ne disait
les choses qu'intérieurement et
systématiquement, mais qu'il est
déjà nécessaire de dire dans le
contexte extérieur de la vie. Ceux
qui s'intéressent de plus près à
notre mouvement savent à quel
point les sources de ce mouvement
sont attaquées, contestées, haïes
par certains, qui étaient d'abord
de bons partisans. J'ai déjà parlé
de ces choses de différents points
de vue la dernière fois. J'ai
parlé la dernière fois des raisons
de ces oppositions ici ou là. Mais
de telles oppositions deviennent
très souvent particulièrement
intenses lorsqu'elles se
manifestent chez des personnes
appartenant à telle ou telle
société, disons occulte. La haine
de certains membres de telle ou
telle société, qui se développe à
l'égard de ce qui est représenté
ici comme science de l'esprit, est
parfois vraiment très forte, et
elle prend parfois des formes
grotesques, et il n'est pas
inutile d'envisager ces choses,
car nous devons envisager tout ce
qui peut justement nous amener à
appartenir à ce mouvement avec le
plus grand sérieux. Il est vrai
que rien n'est plus charlatanesque
dans le monde que la
représentation des affaires
spirituelles par toutes sortes de
sociétés. C'est pourquoi il est si
facile de soupçonner ce qui se
présente comme un mouvement
spirituel-scientifique, car il y a
vraiment beaucoup de charlatanisme
dans le monde. Celui qui le veut
peut facilement trouver un accord
en disant : "Oui, il y a eu une
société qui a prétendu chasser la
sagesse du monde entier ; il s'est
avéré par la suite que c'était du
charlatanisme. Et puis une autre
est apparue : elle s'est à nouveau
révélée être du charlatanisme ! -
Il faut le reconnaître, de telles
charlataneries existent en nombre
infini dans le monde. Il faut donc
avoir du discernement pour
distinguer le vrai du charlatan.
|
25
|
Nun, ich habe gerade
dieses Beispiel angeführt, weil
man ja gar nicht in die
Geisteswissenschaft eindringen
kann, wenn man engherzig ist.
Aber im gewöhnlichen Leben ist
diese Engherzigkeit heute das
übliche: alles immer auf den
persönlichen, gerade gewohnten
Standpunkt zurückzubeziehen. Das
ist es, was jene bedenken müßten
vor allen Dingen, die sich gerade
zu unserer
geisteswissenschaftlichen Bewegung
bekennen. Ich werde jetzt etwas
sagen, was ja, wenn man die Dinge
nur innerlich systematisch sagen
würde, vielleicht nicht so gesagt
zu werden brauchte, was aber im
äußeren Lebenszusammenhange zu
sagen schon notwendig ist.
Diejenigen, die sich genauer um
unsere Bewegung bekümmern, wissen
ja, wie sehr die Quellen dieser
Bewegung angegriffen werden,
angefeindet werden, gehaßt werden
von manchen, die vorerst gute
Anhänger waren. Ich habe schon das
letzte Mal von verschiedenen
Gesichtspunkten über diese Dinge
gesprochen. Nun, es ist nicht
überflüssig, sich die Gründe
solcher Gegnerschaften von
gewissen Seiten klarzumachen. über
die Gründe solcher Gegnerschaften
da oder dort habe ich ja das
letzte Mal gesprochen. Aber
besonders intensiv werden solche
Gegnerschaften sehr häufig dann,
wenn sie auftreten bei Leuten,
welche diesen oder jenen, sagen
wir okkulten Gesellschaften
angehören. Der Haß mancher der
oder jener Gesellschaft
Angehörigen, der sich entwickelt
gegenüber dem, was hier als
Geisteswissenschaft vertreten
wird, der ist manchmal ein
wirklich stark hervorstechender,
und er nimmt manchmal groteske
Formen an, und es ist nicht
unnötig, diese Dinge ins Auge zu
fassen, denn wir sollen alles ins
Auge fassen, was uns gerade dazu
bringen kann, mit völligem Ernste
dieser Bewegung anzugehören. Es
ist ja wahr, mit nichts wird in
der Welt mehr Scharlatanerie
getrieben als mit der Vertretung
von geistigen Angelegenheiten
durch allerlei Gesellschaften.
Daher ist es so leicht, dasjenige
zu verdächtigen, was als
geisteswissenschaftliche Bewegung
auftritt, weil ja wirklich so viel
Scharlatanerie in der Welt
getrieben wird. Derjenige, der es
dann will, kann leicht Zustimmung
finden, wenn er sagt: Ja, da ist
einmal eine Gesellschaft
aufgetreten, die hat behauptet,
daß sie die Weisheit aller Welt
vertreibt; es hat sich nachher als
Scharlatanerie enthüllt. Und dann
ist dort eine andere aufgetreten:
wieder hat es sich als
Scharlatanerie enthüllt! — Das muß
zugegeben werden, solche
Scharlatanerien gibt es unendlich
viel in der Welt. Da muß man schon
Unterscheidungsvermögen haben, um
das Wahre von dem
Scharlatanhaften zu
unterscheiden.
|
Mais
un autre cas peut se présenter. Il
peut par exemple se produire une
certaine insécurité dans l'âme.
Une telle incertitude peut
consister en ce qui suit : un tel
humain peut alors prendre
connaissance de ce qui se passe
ici. S'il n'a pas l'esprit ouvert,
s'il poursuit des buts personnels,
il peut se retrouver dans l'état
d'esprit ambivalent suivant. Il
peut évoquer tous les dangers, il
peut se dire : "Ah, qu'est-ce que
c'est ? J'ai si souvent entendu
parler de sociétés secrètes ou
autres ; je n'y ai jamais rien vu
de la connaissance, de la vraie
connaissance ! On parle certes de
tout et de rien, c'est écrit dans
les livres, c'est raconté dans les
rituels, mais une connaissance
aussi vivante ne s'y écoule pas.
Est-ce que ce qui se nomme
anthroposophie est de même nature
ou est-ce autre chose ? - Il peut
alors se retrouver dans une humeur
ambivalente. Si l'on ne peut pas
entrer en matière sur ce qui vit
réellement ici, on peut se dire,
en traduisant trivialement, que
l'anthroposophie n'est pas une
science : Est-ce le même vertige
que le vertige qui m'est plus
agréable parce qu'il n'est pas si
exigeant ?
|
26
|
Aber es kann ein anderer
Fall eintreten. Es kann zum
Beispiel eine gewisse Unsicherheit
in der Seele eintreten. Solche
Unsicherheit kann in folgendem
bestehen: Ein solcher Mensch kann
dann bekannt-werden mit dem, was
hier getrieben wird. Wenn er nun
nicht einen offenen Sinn hat, wenn
er Persönliches verfolgt, dann
kann er in folgende zwiespältige
Seelenstimmung kommen. Er kann auf
alle Gefahren hinweisen, er kann
sich sagen: Ach, wie ist das nun?
Ich habe ja so oft gehört von
geheimen oder sonstigen
Gesellschaften; etwas von
Erkenntnis, wirklicher Erkenntnis
habe ich da nicht erlebt! Man
redet zwar von allem Möglichen, es
steht in den Büchern, es wird in
den Ritualen verzapft, aber so
lebendige Erkenntnis fließt da
nicht. Ist nun dasjenige, was sich
da Anthroposophie nennt, von
derselben Art, oder ist es etwas
anderes? — Da kann er in
zwiespältige Seelenstimmung
kommen. Wenn man nicht eingehen
kann auf dasjenige, was hier
wirklich lebt, ist es so, daß man
sich, trivial übersetzt, sagen
kann: Ist das derselbe Schwindel
wie der Schwindel, der mir
eigentlich angenehmer ist, weil
er nicht so große Anforderungen
stellt?
|
Les
choses que j'exprime ici ne sont
pas si irréelles. Et si elles sont
exprimées, c'est avant tout parce
que je veux attirer l'attention
sur le fait que le sérieux et la
dignité - ce que j'ai souvent dit
- et la capacité de discernement
sont nécessaires pour éviter le
désagrément, qui se produit très
souvent, de la présence d'une vie
spirituelle réelle autour de soi,
tandis qu'on préférerait en fait
avoir le parler sur la vie
spirituelle, car c'est plus
confortable. C'est précisément le
fait que ce que j'ai souligné dans
mon livre "Théosophie" soit vrai
ici, que l'on ne parle que
d'expériences spirituelles, qui
suscite tant d'opposition.
L'opposition à la Société
théosophique n'est apparue qu'au
moment où l'on a remarqué que l'on
prétendait y parler d'expériences
spirituelles réelles. On ne
pouvait pas le supporter. On
voulait bien avoir des gens qui
répétaient ce qui était présenté
là, qui le répétaient avec un
certain zèle ; mais la recherche
spirituelle indépendante, c'était
au fond le grand péché contre le
saint esprit de la Société
Théosophique. Et cette recherche
spirituelle indépendante n'a pas
encore la vie facile dans le monde
d'aujourd'hui. C'est ce que j'ai
voulu indiquer l'autre jour à la
fin de ma réflexion. Et il vous
sera nécessaire d'envisager ces
choses avec un sens sain, mais
aussi avec le plus grand sérieux.
Le temps est sérieux, et cela doit
être sérieux ce que nous voulons
recevoir du monde spirituel comme
le remède du temps.
|
27
|
Die Dinge, die ich
hiermit ausspreche, sind nicht so
irreal. Und sie sind vor allen
Dingen aus dem Grunde
ausgesprochen, weil ich darauf
hinweisen will, daß schon eben
Ernst und Würde — was ich oft
gesagt habe -- und
Unterscheidungsvermögen notwendig
ist, damit nicht das Unangenehme
eintritt, was sehr häufig
eintritt, daß wirkliches
Geistesleben um einem herum ist,
während man eigentlich lieber das
Gerede über das geistige Leben
haben möchte, denn das ist
bequemer. Gerade der Umstand, daß
hier das wahr ist, was ich in
meinem Buche «Theosophie» betont
habe, daß nur von geistigen
Erfahrungen geredet wird, gerade
das ist, was so viel
Gegnerschaften hervorruft. Die
Gegnerschaft der Theosophischen
Gesellschaft ist auch eigentlich
erst in dem Momente gekommen, als
dort bemerkt worden ist, daß hier
Anspruch darauf erhoben wird, daß
wirkliche geistige Erfahrungen
besprochen werden. Das konnte man
nicht vertragen. Man wollte zwar
gern Leute haben, die nachsprechen
dasjenige, was dort vorgetragen
wird, die mit einem gewissen Eifer
das nachsprechen; aber
selbständige geistige Forschung,
das war doch im Grunde genommen
die große Sünde wider den heiligen
Geist der Theosophischen
Gesellschaft. Und diese
selbständige Geistesforschung,
die hat es heute noch nicht gar so
leicht in der Welt. Darauf wollte
ich auch neulich am Schluß in
meiner Betrachtung hindeuten. Und
es wird Ihnen schon nötig sein,
gerade diese Dinge mit gesundem
Sinn, aber auch mit vollem Ernst
ins Auge zu fassen. Die Zeit ist
ernst, und das muß ernst sein, was
wir als das Heilmittel der Zeit
aus der geistigen Welt heraus
empfangen wollen.
|
De
cela, nous voulons alors parler
délai plus avant.
|
28
|
Davon wollen wir dann
morgen weiterreden.
|
Français
seulement
QUATRIÈME CONFÉRENCE - Dornach, le 10 janvier
1919
Le rapport entre le
psycho-spirituel/l'âmique-spirituel et le
vécu physique-corporel du moi et du corps
astral dans le sommeil ;
atténuation/affaiblissement de ce vécu à
l'état de veille. Avec cela peut être
compris le côté extérieur de la nature, mais
pas amené de l'ordre dans la structure
sociale. Augmentation du courage nécessaire.
Désintérêt vis-à-vis de la vie spirituelle.
L'endormissement/l'être endormi lors de la
confrontation du se tenir vis-à-vis d'humain
à humain avec rapport notre être humain plus
profond. Lors de l'entrée dans le monde
spirituel, ce qui est endormi se réveille.
Ce n'est qu'au-delà du seuil de la
conscience sensorielle que se trouvent les
solutions aux questions sociales. Les
sensations qui sont nécessaires pour ne pas
explorer dépourvu d'essence les impulsions
sociales sont comme l'amour maternel sur le
plan physique. C'est dans la reconnaissance
de la nature divine et spirituelle de
l'humain que repose la solution des
questions sociales. -- La logique et la
science européennes sont de la conviction
que l'humain est en fait mauvais ; un
élargissement de l'horizon spirituel est
nécessaire pour parler fructueusement sur le
problème social.
01
Lorsqu'il a été parlé de ce qui empêche les
humains du présent de reconnaître le monde
spirituel tel qu'il doit être conçu par la
science de l'esprit d'orientation
anthroposophique, il a été indiqué vers deux
choses dans la constitution de l'âme humaine
qui effectuent cet empêchement/retenue dans
l'âme humaine. Il s'agit du manque de courage,
du manque de force vis-à-vis de la
reconnaissance de l'esprit, et du manque
d'intérêt vis-à-vis de la forme réelle de la
vie spirituelle. Or, j'aimerais toout de suite
aujourd'hui aborder ces choses d'un point de
vue duquel j'ai encore moins indiqué
jusqu'ici. Lorsque de telles choses sont
discutées, il doit toujours êtretenu compte
que le bon sens/la saine raison analytique
humaine ordinaire - je l'ai souvent dit -
suffit pour comprendre toutes les choses de la
science de l'esprit, pour les assimiler sans
préjugés. On a, si je puis dire, à notre
époque, par le fait que le bon sens
correctement appliqué suffit pour comprendre
les choses du monde spirituel, dans un certain
sens, par cette simple compréhension, par
l'assimilation sans préjugés, tout ce que le
chercheur en science de l'esprit a lui-même du
monde spirituel. Et si l'on a seulement le
courage et l'intérêt d'assimiler ces choses
par le bon sens, on a alors soi-même la
possibilité de grimper lentement et
continuellement dans ce monde spirituel selon
que le karma propre l'autorise. C'est déjà
nécessaire aujourd'hui et ce sera de plus en
plus nécessaire pour tous les humains
d'apprendre à comprendre le monde spirituel
simplement dans la saine raison analytique
humaine, comme on parle du monde spirituel
dans la science de l'esprit. Jusqu'à quel
point l'humain peut-il se rendre mûr pour
regarder lui-même dans le monde spirituel,
c'est une question tout à fait différente,
c'est une question qui ne peut être résolue
que dans chaque intérieur intime de l'âme, et
que chacun d'entre eux trouvera bien dans cet
intérieur de l'âme, s'il cherche simplement à
comprendre les choses du monde spirituel à
travers le bon sens, qui n'est pas altéré par
la science de la nature ou par d'autres
choses.
02
Maintenant, il s'agit avant tout de cela :
pourquoi tant de gens évitent-ils aujourd'hui
de laisser régner ce bon sens humain de telle
sorte qu'il puisse comprendre ce qui vient de
la science de l'esprit, ou qu'il soit prêt à
l'accepter ? Eh bien, on peut s'instruire un
peu sur cette question en écoutant ce qu'il en
est des choses et des êtres du monde spirituel
lorsque le chercheur de l'esprit entre dans ce
monde. Les époques plus anciennes ont fait
parler leurs initiés sur beaucoup de choses
d'une manière différente de ce qui doit être
dit aujourd'hui en ce qui concerne le monde
spirituel. Mais il y a bien sûr aussi beaucoup
de choses qui pouvaient être dites dans les
temps anciens de la même manière qu'elles
peuvent l'être encore aujourd'hui. On a
notamment toujours dit, d'une manière qui est
encore juste aujourd'hui, ce qui se passe
réellement lorsqu'un être humain veut entrer
dans le monde spirituel dans un état
d'immaturité d'âme. Aujourd'hui, cela peut se
passer ainsi que l'humain se dit : "Oh, quoi,
le bon sens ! -- Mais on doit au moins faire
un effort si l'on veut saisir le monde
spirituel ! Les humains n'aiment pas cet
effort ; ils aiment davantage reconnaître ceci
ou cela sur la base de la foi en l'autorité.
Aujourd'hui, les êtres humains aiment vraiment
beaucoup moins le bon sens qu'ils ne le
croient, et c'est pourquoi ils aimeraient en
quelque sorte contourner cet usage de la sine
raison analytique humaine et voudraient, ce
qui leur semble plus facile, même si le
jugement est peut-être inconscient, le
remplacer par toutes sortes de couvaisons
qu'ils nomment alors méditation et du genre,
pénétrer directement dans la vie spirituelle.
C'est tout de suite ce qui est très répandu,
c'est que l'on veut en fait pénétrer dans le
monde spirituel en contournant la saine raison
analytique humaine. Mais les anciens initiés à
ces choses ont déjà dit ce qu'il fallait et le
répètent encore et encore aujourd'hui. Si
quelqu'un veut entrer dans le monde spirituel
sans être mûr dans toute son état d'âme, il
arrive trop facilement qu'au bout d'un certain
temps, il laisl échouer toute sa tentative ;
laisse échouer si grossièrement sa tentative,
qu'il lui reste un sentiment semblable à celui
de toucher un charbon ardent et d'être dans un
état intermédiaire de combustion ou de
dégonflement. Cette sensation est très
fréquente chez les méditants. Ils n'essayent
pas de faire preuve de bon sens dans la même
mesure que l'ardeur avec laquelle ils
pratiquent ce que l'on appelle les exercices,
qui sont évidemment tout à fait justifiés en
soi. Mais on a toujours insisté sur le fait
que la sains raison analytique humaine ne doit
pas être exclue et qu'elle doit être appliquée
de manière active et énergique. Si l'on essaie
de pratiquer pendant un certain temps de
manière à exclure le bon sens, et notamment
une certaine autodiscipline morale que l'on
n'a pas encore acquise, alors il se produit
précisément cette particularité : on ressent
le tout comme si on touchait des charbons
ardents avec les doigts, ou plutôt on ne
touche pas complètement, mais on recule. C'est
ainsi que les humains reculent devant le monde
spirituel. Comme je l'ai dit, cela a toujours
été souligné. Cela a été souligné parce qu'il
s'agit d'une expérience faite par
d'innombrables professeurs de la science de
l'esprit à des époques antérieures,
lorsqu'elles étaient effectuées ataviquement,
une expérience qui peut aussi être très
souvent faite dans le présent. On insiste sur
ce point, mais nous devons examiner
aujourd'hui la raison pour laquelle cette
sensation de toucher et de se retirer comme si
c'était du charbon ardent intervient.
03
Maintenant, si nous cherchons à comprendre ce
fait, nous pouvons nous rappeler une vérité
fondamentale de notre science de l'esprit qui
nous est tout à fait familière, à savoir
comment nous nous comportons en tant qu'êtres
humains lorsque nous envisageons notre vie
complète, qui alterne entre veille et sommeil.
Si nous conservons les anciennes expressions,
nous pouvons dire que, pendant que nous
dormons, nous laissons le corps physique et le
corps éthérique dans le lit, et que nous nous
sommes écoulés, si je puis m'exprimer ainsi,
avec le moi et le corps astral dans le monde
qui nous entoure par ailleurs. Nous ne sommes
alors pas dans l'enveloppe de notre corps
lorsque nous dormons, nous sommes répandus
dans le monde tout autour de nous. Notre
conscience en tant qu'être humain est si
faible lorsque nous dormons. Lorsque l'état de
sommeil n'est pas interrompu par des rêves, ce
qui signifie une certaine élevation de
l'intencité de la conscience, mais quand nous
saisissons de l'oeil le sommeil dépourvu de
réve, alors notre conscience est si faible que
nous ne sommes pas conscients de la somme
infiniment importante d'expériences que nous
traversons lorsque nous sommes dans l'état
entre l'endormissement et le réveil. Or, c'est
tout de suite ce que nous devrions saisir de
l'oeil, non la mot abstrait : pendant le
sommeil, nous sommes dans le Je et dans le
corps astral en dehors du corps physique-,
mais nous devons saisir de l'oeil que notre
vie est immensément riche entre
l'endormissement et le réveil. Nous ne le
savons seulement pas parce que notre
conscience est alors affaiblie, parce que
notre conscience du sommeil n'est pas encore
aussi forte que la conscience que nous pouvons
associer à l'outil du corps physique. En
effet, une expérience extrêmement intense est
vécue par le Je et le corps astral à
l'intérieur du monde dans lequel nous sommes
sinon aussi, une expérience intense.
Seulement, l'humain est empêché par son état
terrestre habituel de percevoir directement
cette vie, cette vie que l'on déploie en se
forçant à travers, si je puis m'exprimer
ainsi, en tant que Je et corps astral, à
travers les mêmes choses dans lesquelles nous
nous trouvons aussi lorsque nous nous servons
de notre corps physique et de ses instruments
à l'état de veille. La vie dans l'état de
sommeil est immensément riche. Mais cette vie
ne s'arrête pas lorsque nous nous réveillons
et que nous nous immergeons dans notre corps
physique et notre corps éthérique. Même à ce
moment-là, nous sommes reliés à notre
environnement par notre Je et par notre corps
astral d'une manière dont la conscience
ordinaire n'a aucun presentiment. Seulement ce
n'est justement pas remarqué. On peut
maintenant saisir ce rapport tout de suite de
l'oeil plus exactement . On peut se demander :
comment est donc cela en fait, ce qui là se
donne comme rapport entre notre d'âme et
d'espirit et notre physique-corporel ?
04
Ce serait une très grave chose pour notre état
d'expérience/de vécut actuel si nous devions
constamment - ce que nous ne faisons pas du
tout, mais si nous le faisions, nous devrions
toujours le faire, nous ne pourrions pas faire
autrement - percevoir ce que nous vivons en
dormant avec les choses à l'extérieur dans
l'espace et dans le temps. Notre corps a en
effet une certaine particularité par rapport à
ces expériences. On peut dire qu'il atténue
ces expériences. Tout ce que nous vivons en
réalité avec notre environnement, notre corps
l'affaiblit, et nous ne percevons que
l'affaiblissement de notre corps, pas nos
expériences réelles. Nos expériences réelles
se comportent par rapport à ce que nous
percevons de notre environnement à travers
notre corps - et c'est une image très, très
pertinente, parce qu'elle n'est pas simplement
une image, mais correspond à une réalité
occulte -, notre corps ou les expériences de
notre corps se comportent par rapport à nos
expériences réelles, comme la lumière du
soleil qui brille sur la pierre et qui revient
de la pierre de telle sorte que nous puissions
voir la pierre, se comporter par rapport à la
lumière réelle du soleil qui nous regarde en
vis-à-vis d'en haut du soleil. Regardez la
pierre sur laquelle tombe la lumière du soleil
: vous pouvez regarder la pierre, vous pouvez
supporter avec vos yeux la lumière réfléchie,
celle qui vous est renvoyée. Si vous vous
tournez de la pierre vers le soleil et que
vous le regardez fixement, vous serez ébloui.
Il en va à peu près de même pour le rapport
entre nos expériences réelles par rapport à
notre environnement et ce que nous vivons à
travers les outils de notre corps. Ce que nous
vivons réellement avec notre environnement a
la force de la lumière du soleil, et ce que
nous vivons à travers les instruments du corps
n'a de cette force que l'affaiblissement, que
la lumière atténuée que nous renvoie un objet
quelconque de la force de la lumière du
soleil. Nous sommes des êtres solaires dans
notre être le plus intime, mais nous ne
pouvons pas encore supporter d'être des êtres
solaires. C'est pourquoi, de même que nous
devons regarder avec nos yeux physiques
extérieurs la lumière atténuée du soleil,
parce que la lumière directe du soleil nous
éblouit, nous devons percevoir notre
environnement à travers l'expérience atténuée
de notre corps et de ses instruments, parce
que nous ne pouvons pas nous opposer
directement à ce que nous vivons réellement de
notre environnement. Nous sommes en effet, en
tant qu'êtres humains, comme si nous étions
éblouis par le rayon de soleil, et ce que nous
connaissons de nous-mêmes et du monde n'est
pas de notre essence, n'est pas comme s'il
était vécu directement dans le rayon de soleil
coulant, mais est comme la lumière qui nous
est renvoyée par les objets et qui n'éblouit
plus nos yeux. Mais vous pouvez en déduire que
si vous vous réveillez dans le monde que la
conscience ordinaire ne peut pas supporter,
vous ne pourrez pas le voir. Mais vous pouvez
en déduire que lorsque vous vous réveillez
dans un monde que la conscience ordinaire ne
peut supporter, vous avez l'impression d'être
à l'intérieur d'un rayon de soleil, comme si
vous viviez réellement avec le rayon de
soleil. Et dans l'expérience réelle, dans le
vécu réel, c'est même le rayon de soleil très
concentré.
05
Vous avez là le fait, comme est dit souvent,
que les gens rejettent l'expérience de la
science de l'esprit comme des charbons
ardents. Ils entrent dans une région de
l'expérience où l'on vit ce que l'expérience
d'âme est lorsque l'on se brûle physiquement
le doigt : là, on recule d'abord, on ne veut
pas le brûler. Vous ne devez évidemment pas
inverser ce que je dis : personne ne peut
accéder à l'expérience spirituelle en se
brûlant physiquement le doigt. C'est pourquoi
j'ai dit que dans la science de l'esprit, il
faut toujours parler avec précision de
l'expérience d'âme lorsque l'on se brûle le
doigt.
06
En fait, l'entrée dans le monde spirituel
n'est pas du tout ce qui provoque la béatitude
chez l'humain, mais cette entrée dans le monde
spirituel est telle qu'elle doit être achetée
- il y a bien sûr beaucoup d'autres
expériences de ce genre - par le malheur
intérieur, pourrait-on dire, que l'on éprouve
lorsqu'on se brûle par le feu, par exemple.
Spirituellement, on vit d'abord exactement la
même chose avec les choses, les entités et les
processus du monde spirituel que lorsqu'on se
brûle, par exemple. Les véritables expériences
du monde spirituel doivent être acquises par
de telles expériences douloureuses. Ce qui,
dans ces expériences du monde spirituel,
procure la félicité, ce qui donne satisfaction
à la vie, c'est le reflet/la brillance en
retour de la pensée. Celui qui reçoit ces
expériences par communication et qui les
comprend par le bon sens humain peut les
avoir, tout comme celui qui entre dans le
monde spirituel. Il faut bien sûr que des
humains individuelles entrent dans le monde
spirituel, sinon il ne serait jamais possible
d'expérimenter quoi que ce soit du monde
spirituel.
07
Le fait que j'ai évoqué doit être pris en
compte. Au fond, il n'est pas si difficile de
déduire des faits extérieurs ce que je viens
d'exposer. Vous trouverez partout où l'on
parle sérieusement, sans charlatanisme, du
monde spirituel, que l'on parle toujours du
passage non pas par des expériences joyeuses,
mais par des expériences douloureuses. Et vous
savez, comme j'en ai souvent parlé, que celui
qui a acquis un peu de connaissances réelles
du monde spirituel dans sa vie ne regarde pas
d'un mauvais œil les douleurs de sa vie, les
souffrances de sa vie. Car il se dit :
"J'accepte certainement les joies et les
moments d'exaltation de la vie comme un don
divin et je me réjouis de mon sort, de ce que
de tels moments de joie et d'exaltation me
soient accordés ; mais je tiens mes
connaissances de mes douleurs, je tiens mes
connaissances de mes douleurs. Des
souffrances. - C'est ce que diront tous ceux
qui ont acquis de véritables connaissances du
monde spirituel. Ici, sur la Terre physique,
les connaissances du monde spirituel ne
peuvent pas être acquises autrement que de
cette manière.
08
Et maintenant vous pouvez comprendre pourquoi
les gens reculent devant la compréhension du
monde spirituel, bien que cette compréhension
puisse être acquise par le bon sens humain. En
effet, on ne recule habituellement que devant
ce qui ne recule pas dans la compréhension, et
devant ce qui ne recule pas non plus dans la
vie extérieure. Or, vous seriez naturellement
extrêmement déraisonnable et insensé si vous
vouliez vous brûler les doigts au hasard pour
savoir ce qu'il en est. Et encore, si vous
vous brûlez les doigts, vous faites si peu
attention à l'expérience d'âme que vous
n'acquérez pas non plus une véritable
expérience de ce que c'est que de se brûler
les doigts. Il y a même un fait psychologique
qui ne peut être compris correctement que si
on le voit à la lumière de ce qui flue de ces
connaissances. Vous aurez peut-être déjà
remarqué - je ne m'adresse pas à l'un d'entre
vous en particulier, car je ne présume pas de
chacun d'entre vous, mais je crois évidemment
seulement qu'il a entendu parler de ces choses
- mais vous 'aurez entendu d'autres personnes
et remarqué à d'autres qu'elles crient
lorsqu'elles se brûlent les doigts.
Maintenant, pourquoi maints humains crient-ils
quand ils se brûlent les doigts ? Pour la
simple raison qu'en criant ainsi, ils
étouffent l'expérience d'âme. Les humains
crient et se plaignent en cas de douleur pour
se soulager. Et ainsi, ils ne peuvent pas non
plus exprimer le contenu complet de la douleur
dans leur esprit. c'est vraiment noyer la
souffrance, l'exprimer. Bref, dans la vie
ordinaire, l'humain n'a pas beaucoup
d'expérience des choses qui sont vécues dans
le monde spirituel. Pourtant, le bon sens
permet de comprendre les choses, parce
qu'elles ont partout des analogies dans le
monde physique extérieur, dans lequel nous
faisons nos expériences. Les choses de la vie
spirituelle ne sont pas du tout
incompréhensibles, mais il faut se décider à
augmenter certaines qualités de l'âme, par
exemple le courage. Il faut tout simplement
avoir le courage que l'on n'a généralement pas
quand on fait quelque chose qui nous fait
reculer parce que cela fait mal. Il faut avoir
ce courage, car pénétrer dans le monde
spirituel fait toujours mal. Il faut donc
augmenter certaines forces de l'âme. C'est
nécessaire, mais beaucoup de gens ne veulent
pas le faire à l'heure actuelle, augmenter les
qualités de l'âme de la manière systématique
indiquée par exemple dans mon livre "Comment
acquérir des connaissances des mondes
supérieurs". S'ils les augmentaient, alors
leur patrimoine de concepts, leur bon sens,
pourrait facilement comprendre les expériences
du doigt dans le monde spirituel, qui sont,
comme je l'ai décrit, des expériences de
souffrance. Nous vivons à une époque où une
telle élévation de l'état d'âme humain est
nécessaire, parce que sinon, l'humanité ne
peut atteindre son but terrestre, parce que
sinon devraient survenir catastrophes sur
catastrophes et finalement venir le chaos.
09
Mais maintenant, en discutant de ces choses,
j'ai fortement insisté sur une autre chose,
tout de suite en ce temps où cela est
particulièrement nécessaire. C'est qu'avec cet
affaiblissement de la constitution de l'âme
qui existe maintenant déjà une fois chez
l'humain actuel, on peut être un excellent
naturaliste/chercheur de la nature dans le
sens actuel du terme, et on peut aussi, avec
cette raison analytique qui n'est pas la saine
raison analytique humaine, mais la raison
analytique humaine portée haute par l'autorité
de science de la nature, tout de suite bien
comprendre ce qui est l'extérieur de notre
environnement physique ; on ne peut pas le
comprendre spirituellement de l'intérieur,
mais on peut tout juste bien comprendre
l'extérieur. Mais ce que l'on ne peut pas
faire avec les concepts que donne la science
de la nature, ce que l'humanité actuelle est
habituée à faire avec sa pensée, c'est mettre
de l'ordre dans la structure sociale de la
cohabitation humaine qui devient peu à peu
chaotique. En d'autres termes, les exigences
sociales du présent et du prochain avenir ne
pourront jamais être résolues par ce que l'on
peut appeler la pensée sur la nature et les
phénomènes naturels. C'est précisément sur ce
point que nos contemporains ont encore
beaucoup à apprendre. C'est tout de suite sur
ce point que nos contemporains ne suivent pas
ce que la science de l'esprit doit dire à
partir de la compréhension la plus intime de
l'essence de notre monde. En effet, malgré
toutes les objections qui se sont de plus en
plus faites aujourd'hui, la science de
l'esprit doit dire de suite sur ce point que,
quoique que soient patauger alentour et
d'octobre alentour sur le domaine des
questions sociales, tous ces pataugements
alentour et toute ces doctorances ne mèneront
à rien. Au contraire, elles conduiront à une
confusion sociale encore plus grande que celle
qui existe déjà dans certains domaines de
l'être-là terrestre, si l'on ne reconnaît pas
que la compréhension des questions sociales ne
peut provenir que de la compréhension
spirituelle de l'être-là mondial. Les
questions sociales doivent être résolues
spirituellement-scientifiquement. Tout le
reste, dans ces domaines, n'est que du
dilettantisme.
10
Pour parler des choses d'un certain point de
vue, nous devons nous tourner vers l'autre. Ce
qui empêche actuellement les humains de
s'approcher de la science de l'esprit, c'est
leur manque d'intérêt pour la vie spirituelle.
Presque tous les naturalistes actuels ont onc
ce manque d'intérêt pour la vie spirituelle.
Ils sont indifférents à la vie spirituelle.
Ils la nient ou mettent en lois ce qu'ils
observent avec leurs sens physiques, ce qui
peut être observé au microscope ou au
télescope ; mais ils ne s'intéressent pas à ce
que chaque regard, chaque regard réel sur la
nature révèle : que derrière les phénomènes et
les faits naturels, il y a du spirituel. Mais
ce manque d'intérêt pour l'esprit est
particulièrement présent aujourd'hui chez ceux
qui veulent tripatouiller et doctorer les
questions sociales alentour. Et là, il y a
encore une raison particulière.
11
Vous pourrez déduire des différentes choses
dont j'ai parlé ces derniers temps que nous
sommes dans un état d'âme intérieur tout à
fait particulier lorsque nous sommes en face
de l'humain en tant qu'être humain. J'ai
exprimé de manière radicale la constitution
d'âme dans lequel nous nous trouvons lorsque
nous sommes en face de l'humain. Je vous ai
dit qu'en fait, le fait de se tenir en
vis-à-vis d'humain à humain a toujours quelque
chose d'endormant sur nous. En ce qui concerne
les particularités les plus intimes de notre
être humain, nous nous endormons en fait par
la présence de l'autre humain. Que notre
comportement extérieur nous trompe sur cet
endormissement, cela n'a rien d'étonnant. Car
certes, nous voyons l'autre humain avec des
yeux, nous lui tendons même la main et le
touchons, mais cela n'empêche pas que notre
être humain profond soit endormi par l'autre
humain. De même que nous nous endormons le
soir par rapport à la nature extérieure, de
même quelque chose en nous s'endort par la
présence de l'autre humain. Mais lorsque cela
s'endort, ça ne cesse pas pour autant d'être
actif. Et c'est ainsi que se produisent sans
cesse des effets d'humain à humain dans la vie
sociale, dont les humains ne peuvent avoir une
conscience claire tout de suite parce qu'ils
sont avec des humains. C'est tout de suite ce
qu'il y a de plus important dans la vie
sociale qui échappe aux humains en ce qui
concerne la conscience ordinaire, parce que
c'est tout de suite pour ce qu'il y a de plus
important dans la vie sociale que la faculté
de représentation est endormie et que l'humain
agit instinctivement. Il n'est pas étonnant
que dans la vie sociale d'aujourd'hui, où
l'intellect est le plus facile à endormir dans
la représentation des images, les instincts
les plus fous règnent et sont même déclarés
tout à fait justifiés en tant qu'instincts les
plus fous, parce que la pensée claire sur ces
choses est simplement endormie par la
coexistence de l'humain et de l'humain. Mais à
l'instant où l'humain entre dans le monde
spirituel, l'arf qui est endormi se réveille,
et ce qui se passe entre l'humain et l'humain
devient clair. C'est donc là que peuvent être
trouvées les solutions aux soi-disant
questions sociales et aux problèmes sociaux.
Des revendications. Elles ne peuvent donc être
trouvées, comme je l'ai déjà dit ici,
qu'au-delà du seuil de la conscience
sensorielle. Et ce que l'humanité voudra avoir
à l'avenir comme solutions aux questions
sociales, si ce sont de vraies solutions aux
questions sociales, ne pourra être obtenu que
par la voie de la science de l'esprit,
c'est-à-dire la science du suprasensible,
parce que toute vie commune des humains dans
ses soubassements intimes est de nature
suprasensible.
12
Mais si l'on veut vivre spirituellement les
choses qui se rapportent à l'humain et à
l'humanité, qui se rapportent à la structure
sociale humaine, il faut introduire dans tout
son patrimoine de représentation, dans tout ce
que l'on vit, quelque chose dont vous verrez
tout à l'heure que ce n'est guère disponible
aujourd'hui dans la conscience ordinaire. Il
n'existe ici, dans le monde physique, qu'une
seule chose en matière de sensations et de
sentiments qui soit identique aux sensations
et aux sentiments que quelqu'un doit avoir
s'il veut explorer non pas l'absence
d'essence, mais essentiellement les lois
sociales, les impulsions sociales. Cela
n'existe que de manière limitée ici, dans le
monde physique, et ce, lorsqu'il existe un
rapport complètement sain, complètement juste
entre le père, la mère et l'enfant, dans
l'attraction du père, de la mère et de
l'enfant. Dans tout ce qui peut être vécu dans
l'environnement du monde entre l'humain et
l'humain, cela n'existe pas d'abord pour la
conscience ordinaire.
13
Maintenant, essayez de vous rendre clair cet
amour maternel, cet amour que la mère déploie
lorsqu'elle met directement au monde un
enfant, cet amour maternel pour l'enfant qui
jaillit tout naturellement de la nature - vous
pouvez déjà le faire dans ce radicalisme, et
demandez maintenant si cet amour maternel est
présent dans toutes les études scientifiques
que les savants ont l'habitude de faire - même
les savants qui font des études de sciences
sociales ? Il faut avoir cet amour maternel
pour les pensées que l'on déploient sur la
structure sociale, si l'on veut que ces
pensées soient essentielles et non pas sans
essence. Dans la vie humaine, il n'y a rien
d'autre qui puisse être pensé correctement sur
le plan social que ce qui est pensé
socialement avec l'amour maternel.
14
Et maintenant, prenez les différents
réformateurs sociaux et penseurs sociaux.
Essayez par exemple de laisser agir sur vous
quelque chose comme les écrits de Karl Marx,
de Schmoller ou de Koscher, ou de qui vous
voulez, et demandez-vous si, en élaborant
leurs soi-disant lois sociopolitiques, ils
laissent agir dans cette élaboration des lois
sociopolitiques la même chose que ce qui vit
normalement dans l'amour maternel pour
l'enfant, lorsque cet amour maternel se
déploie sainement ? Mais il faut indiquer sur
ce point : une solution saine à ce que l'on
appelle la question sociale n'est pas possible
autrement que si cette solution vient de
penseurs qui -- vous comprendrez ce que je
veux dire en m'exprimant ainsi maintenant --
peuvent développer l'amour maternel en
résolvant leurs problèmes. C'est une chose
très humaine dont dépend la solution des
exigences sociales actuelles. Ce n'est pas une
question de perspicacité ou de sagesse
ordinaire ou de foi d'érudit, mais c'est une
question d'augmentation de la capacité d'amour
jusqu'au degré où l'amour maternel se
développe, ou nous pouvons aussi dire l'amour
immédiat et intime dans la cohabitation du
père, de la mère et de l'enfant.
15
Vous allez à juste titre faire une objection.
Vous direz : "Eh bien, sur la Terre, les
choses sont déjà ainsi faites que la structure
sociale a, en quelque sorte, pour sa plus
petite taille, la famille, et sur la Terre,
cette famille est bien sûr pleinement
justifiée en tant que telle, et l'humanité
entière ne peut tout de même pas devenir une
famille ! - C'est une objection qui viendra
naturellement tout de suite. Mais si l'on
devait concevoir des lois sociales avec
l'amour maternel, il devrait en résulter en
fait que toute l'humanité devienne une
famille. Cela ne peut évidemment pas être le
cas. Seul celui qui se rend compte de ce
qu'est une pensée vraie et non une pensée
abstraite charlatanesque devra s'avouer que
l'humain ne peut naturellement pas se
comporter immédiatement avec chaque enfant
comme avec son enfant, que chaque enfant ne
peut pas se comporter avec chaque autre femme,
chaque autre humain comme il se comporte avec
son père, sa mère, et ainsi de suite.
L'humanité entière ne peut donc pas devenir
une famille. C'est tout à fait exact, mais
justement parce que c'est exact, il y a une
autre nécessité. Nous pouvons ainsi que nous
vivons ici comme humains physiques sur la
Terre physique, pas fonder une famille de
l'humanité entière, et qui voudrait cela,
voudrait naturellement un non sens . Mais nous
le pouvons quand même dans un autre sens. Et
dans un autre sens ça doit même se passer. À
l'humain physique nous ne pouvons nous tenir
ainsi que se tiennent père, mère et enfant.
Quand dans l'humanité la connaissance saisira
sa place que dans chaque humain vit un
spirituel d'âme, que dans chaque humain un
être divin-spirituel luit vers dehors par les
yeux, que de ses mots résonne
l'annonce/l'ambassade d'un être
divin-spirituel, quand avec d'autres termes ne
sera plus purement reconnu un abstracto, sur
l'humain a une âme immortelle, mais en un
sentiment immediat dans l'entrée en vis-à-vis
d'humain à humain c'est reconnu : si je
contemple l'humain dans les yeux, ainsi me
brille dehors un infini, si n'entend l'humain
parler, ainsi parle non purement le son
physique, mais il résonne l'être
divin-spirituel de son âme - cela devient une
sensation immédiate, comme nous ressentons une
surface quelconque en bleu ou en rouge, nous
pourrons ressentir que l'humain, en
s'exprimant, est de nature divine-spirituelle,
nous n'apprendrons pas purement à reconnaître,
conformément à la foi, que l'humain a une âme
immortelle, mais nous percevrons immediatement
cette âme immortelle dans l'expression de
l'humain : alors est venu le moment où, non
pas par rapport à l'humain physique, mais par
rapport à ce que l'humain renferme intimement
en lui, en tant qu'humain spirituel et d'âme,
nous pouvons nous comporter comme si toute
l'humanité était une grande famille. Car nous
pouvons entrer dans cette relation avec l'âme
spirituelle de chaque être humain. C'est ce
qui rendra possible, uniquement, la solution
de la question dite sociale. C'est pourquoi
cette solution à la question sociale est
simplement donnée par la reconnaissance de la
nature divine et spirituelle de l'humain, par
la reconnaissance du fait que ce qui se passe
ici sur Terre en tant que corps physique de
l'humain n'est que l'expression extérieure de
quelque chose qui brille en chaque humain
depuis l'éternité. Nous pouvons nous comporter
avec ce qui nous vient de l'éternité dans
l'humain comme nous nous comportons dans le
rapport correct en vis-à-vis correct de la
famille la plus proche. Nous le pouvons le
faire, nous le pouvons dans toutes les
directions. Nous pouvons alors, si nous le
reconnaissons, faire preuve d'un amour pour
l'humain aussi grand que l'amour familial.
16
L'objection n'est évidemment pas valable et il
serait très superficiel de considérer les
choses ainsi : "Oui, mais il y a aussi des
humains mauvais ! - Mes chers amis, il y a
aussi de mauvais enfants que nous devons
justement punir ; mais nous les punissons avec
amour ! Au moment où nous verrons le
divin-spirituel briller dans l'humain, nous
punirons là où ce sera nécessaire, mais nous
punirons avec amour. Nous apprendrons avant
tout une chose que nous ne pratiquons, je
dirais, qu'instinctivement, lorsque nous
sommes en famille avec un autre être humain :
lorsque nous sommes en famille face à un autre
être humain, nous punissons, mais nous ne
haïssons pas l'être humain. Nous ne haïssons
pas l'humain qui est notre fils, même si nous
le punissons, mais nous haïssons le vice qu'il
a. Nous aimons l'humain, mais nous haïssons
ses méfaits et ses mauvaises actions, car nous
savons faire la différence entre l'humain et
quelque chose qui li est venu. Lorsque les
humains comprendront un jour cette grande et
énorme différence qui existe entre l'amour de
l'humain et la haine des méfaits qui
l'atteignent, alors s'établira une relation
correcte d'humain à humain. Si nous suivons
notre nature humaine la plus profonde, nous
n'avons jamais la possibilité de haïr un être
humain. Nous avons bien sûr de nombreuses
raisons de haïr les crimes, les méfaits, la
faiblesse de caractère, le manque de caractère
de l'humain. La grande erreur que nous
commettons en matière de comportement social
consiste généralement à transmettre à l'humain
ce que nous sommes censés apporter à
l'injustice et au crime. Nous le faisons
instinctivement aujourd'hui, mais nous devons
être conscients que l'évolution récente de
l'humanité tend à séparer la haine de
l'injustice de l'amour que l'on éprouve malgré
tout pour l'humain.
17
En reconnaissant de telles vérités, on ferait
plus pour résoudre les revendications sociales
brûlantes d'aujourd'hui qu'avec bien d'autres
choses qui passent aujourd'hui dans le monde
comme du bricolage socialiste ou du
doctrinarisme socialiste. Il est difficile de
parler efficacement de telles choses face au
matérialisme, qui a partout besoin de
matériel, pour la simple raison que les
humains sont aujourd'hui - ce qui est plus
dommageable que les théories matérialistes -
souvent matérialistes dans leurs instincts. Le
crime, le manque de caractère, on ne peut pas
les voir, ils n'existent pas matériellement ;
mais comme on veut haïr le matériel, on
s'attache à l'humain matériel avec sa haine.
Il en résulte d'innombrables malentendus.
18
Ce qui résulte aussi d'un grave malentendu,
c'est que l'on confond parfois l'être humain
avec ce qu'il fait, à cause de sentiments et
d'émotions mal compris. On devient nonchalant
dans le jugement de ce que font les humains,
en disant : "Ah, nous ne voulons pas faire de
mal à l'humain ; l'amour de l'humain me
contraint à fermer les yeux ici ou là. -- Si
l'appréciation de la chose ne se fait qu'en
fixant son regard sur ce qui est fait en tant
que délit et en ne confondant pas l'humain
dans sa vie psychique la plus intime avec le
délit, alors le jugement juste coulera déjà.
D'une part, il est plus commode, si l'on
n'aime pas quelqu'un, d'être juste envers lui,
comme on le dit souvent ; mais il est aussi
commode d'excuser les erreurs par lesquelles
un humain peut agir de manière nuisible dans
le monde extérieur, parce que cela nous
convient ainsi. Dans le contexte global de
l'humanité, il est essentiel que nous
puissions séparer ce sur quoi peut réellement
porter notre antipathie de ce qu'est
directement l'humain en tant que tel.
19
J'ai souvent souligné que ce n'est pas une
critique de la culture et des conditions
temporelles qui doit être exprimée dans de
tels contextes depuis ce lieu, mais une simple
caractéristique. C'est pourquoi vous
comprendrez que je dise que l'humanité dite
occidentale et civilisée, l'humanité d'Europe
avec son annexe américaine, a dû passer
pendant un certain temps par ce stade qui
consiste non seulement à prendre les choses de
manière matérialiste du point de vue de
science de la nature, mais aussi à prendre la
vie de manière matérialiste, en confondant les
humains avec leurs actes dans le sens indiqué.
Cela est dû à l'éducation : pour que les
autres qualités puissent se développer
correctement, les humains devaient passer par
le stade du matérialisme dans ce domaine
aussi. Mais les humains qui sont restés à des
stades antérieurs de la culture ont conservé
de nombreux éléments des stades antérieurs de
la culture, dans lesquels il y avait encore
une clairvoyance atavique. Et la clairvoyance
atavique a pour conséquence des sensations et
des états d'âme bien précis. En tant
qu'Européens, nous ne pouvons être à la
hauteur de ce qui nous attend de certains
côtés que si nous considérons ce qui a été dit
aujourd'hui. Car n'oublions pas, par exemple,
que des penseurs considérés comme très
éclairés, comme Emmanuel Kant, parlent --- et
ce n'est qu'à partir de certains fondements,
non pas du christianisme, mais de
l'ecclésiologie - du mal radical dans la
nature humaine. Et combien est répandue cette
erreur — nous pouvons l’appeler ainsi — selon
laquelle la nature humaine est en réalité
méchante en elle-même ! Dans le monde civilisé
de l'Europe et son annexe américaine, on dit
que si la nature humaine n'est pas maîtrisée,
elle est mauvaise. — C'est en fait un point de
vue européen, c'est un point de vue de
l'Église européenne.
20
Il y a une humanité qui n'a pas cette vision,
qui a conservé une autre vision des temps
passés. C'est par exemple le cas de l'humanité
chinoise. Dans la vision chinoise du monde,
c'est la phrase, le principe qui prévaut :
l'humain est bon par nature ! - C'est une
différence énorme, qui joue un rôle beaucoup
plus important qu'on ne le pense dans ce
conflit de l'humanité qui va se former. Bien
sûr, quand on parle de ces choses aujourd'hui,
les gens n'y croient pas plus que si l'on
avait parlé en 1900 de la guerre dans laquelle
nous sommes maintenant engagés. Mais il est
vrai qu'un conflit se prépare aussi entre
l'humanité asiatique et l'humanité européenne.
Et là, des choses tout à fait différentes de
celles qui ont joué ou jouent encore et
continueront de jouer un rôle dans le conflit
catastrophique dans lequel nous nous trouvons.
21
Il y a déjà une grande différence dans la
manière de ressentir les choses, que l'on soit
convaincu, comme le Chinois, que l'humain est
bon par nature, ou que l'on soit convaincu,
comme l'Européen, que l'humain est
naturellement affecté par le mal radical. Le
fait qu'un humain pense d'une manière et qu'un
autre pense d'une autre manière s'exprime dans
tout le tempérament de vie, dans toute la
constitution de l'âme de vie. Les humains s'en
tiennent le plus souvent aux aspects
extérieurs des conflits de la vie ; ce qui se
trouve à la base dans les natures les plus
intimes, ils en tiennent habituellement quand
même peu compte.
22
Je veux seulement mentionner une chose.
Voyez-vous, ce fait que l'humain européen,
même s'il ne se l'avoue pas d'habitude, est au
fond toujours convaincu que l'humain est en
fait mauvais et qu'il doit d'abord devenir
sage par l'éducation et par la maîtrise, la
maîtrise de l'État ou autre, ce fait est
historiquement et nécessairement intimement
lié à quelque chose d'autre : il est lié - non
pas le fait lui-même, mais les qualités de
sentiment qui le sous-tendent - au fait que
l'humain européen a développé une certaine vie
dans l'âme sous la forme que l'on appelle
logique et science. C'est pourquoi vous
comprendrez que de vrais connaisseurs du
chinois, c'est-à-dire non pas des connaisseurs
européens, mais des Chinois eux-mêmes, des
connaisseurs du chinois qui ont aussi connu
l'Europe, comme par exemple Ku Hung-Ming, dont
vous avez souvent parlé ici, soulignent qu'il
n'y a pas de contre-mots pour logique et
science dans la langue chinoise. Ce que nous
appelons science européenne, ce que nous
appelons logique européenne, le Chinois n'a
donc absolument aucun mot pour cela, parce
qu'il n'a pas la chose, parce que ce que les
Européens croient être la science chinoise est
tout autre chose que ce que nous appelons
science, et ce que nous appelons logique est
tout autre chose que ce que nous, Européens,
croyons être la logique dans l'âme des
Chinois. Les humains sont si différents sur
terre ! C'est sur cela qu'il faut porter son
regard. Sans que l'on oriente le coup d'oeil
là-dessus, une discussion fructueuse sur le
problème social n'est donc pas possible . Mais
si l'on regarde cela, l'horizon spirituel
s'élargit. Et cet élargissement de l'horizon
spirituel, c'est précisément ce qui est
nécessaire pour une saine compréhension de l
science de l'esprit.
23
Et si l'on s'interroge sur les différentes
choses - nous avons donc déjà touché deux
choses aujourd'hui, nous pouvons encore en
toucher une troisième -, si l'on se demande
pourquoi les humains se tiennent encore
aujourd'hui, par habitude, si éloignés des
connaissances spirituelles-scienfiques ces
spirituelles, la raison en est, entre autres,
que les horizons, l'horizon spirituel de
l'humanité actuelle est très étroit. Quelle
que soit la manière dont l'humain se distingue
et se montre grand par son horizon spirituel
dans le présent, l'horizon spirituel des
humains actuels est très étroit. Son
étroitesse se manifeste notamment par le fait
qu'à l'heure actuelle, l'humain a généralement
beaucoup de mal à sortir de lui-même en ce qui
concerne certaines choses. Et cela n'influence
pas seulement sa compréhension, cela influence
aussi toute sa vie de sympathie et
d'antipathie.
24
J'aimerais vous mentionner encore une fois un
fait qui est connu de beaucoup d'entre vous -
c'est-à-dire que l'effet de ce fait est connu
de beaucoup d'entre vous - et que j'ai déjà
mentionné. Vous savez qu'il y a des années, il
existait une certaine relation entre la
Société théosophique et les personnes qui
forment aujourd'hui la Société
anthroposophique. Or, j'ai justement vécu des
choses étranges de la part de membres éminents
de la Société théosophique. Comme vous le
savez, j'ai déjà publié au début de ce siècle
des communications tirées de ce que l'on
appelle la Chronique Akashique, des
communications dont je peux dire, comme pour
tout le reste que je communique du monde
spirituel, qu'elles reposent sur une
expérience personnelle. Lorsque ces
communications ont été lues par un membre
éminent de la Société théosophique, on ne
pouvait pas comprendre qu'une telle chose
puisse exister. On m'a demandé : comment ces
communications ont-elles été faites ? - Et il
n'était même pas possible de se comprendre,
parce que la méthode de recherche
spirituelle-scientifique vraiment adaptée à
notre époque était totalement inconnue dans ce
cercle. On faisait des recherches de manière
plus médiumnique. En fait, on voulait nommer
le médium ou la personne semblable à un médium
par lequel ces communications de la chronique
akashique avaient été réalisées. Le fait
qu'elles se donnent vraiment par une certaine
constitution d'âme humaine qui s'immisce dans
le suprasensible par une observation
immédiate. C'est là que se manifeste
l'étroitesse d'esprit humaine. Même dans un
domaine aussi important, on ne croit possible
que ce qui vous est familier, ce qui vous est
proche.
25
Eh bien, j'ai tout de suite cité cet exemple
parce qu'on ne peut pas du tout pénétrer dans
la science de l'esprit si l'on est étroit
d'esprit. Mais dans la vie ordinaire, cette
étroitesse d'esprit est aujourd'hui courante :
tout ramener à son point de vue personnel et
habituel. C'est ce que devraient considérer
avant tout ceux qui se réclament de notre
mouvement spirituel-scientifique. Je vais
maintenant dire quelque chose qui n'aurait
peut-être pas besoin d'être dit ainsi si l'on
ne disait les choses qu'intérieurement et
systématiquement, mais qu'il est déjà
nécessaire de dire dans le contexte extérieur
de la vie. Ceux qui s'intéressent de plus près
à notre mouvement savent à quel point les
sources de ce mouvement sont attaquées,
contestées, haïes par certains, qui étaient
d'abord de bons partisans. J'ai déjà parlé de
ces choses de différents points de vue la
dernière fois. J'ai parlé la dernière fois des
raisons de ces oppositions ici ou là. Mais de
telles oppositions deviennent très souvent
particulièrement intenses lorsqu'elles se
manifestent chez des personnes appartenant à
telle ou telle société, disons occulte. La
haine de certains membres de telle ou telle
société, qui se développe à l'égard de ce qui
est représenté ici comme science de l'esprit,
est parfois vraiment très forte, et elle prend
parfois des formes grotesques, et il n'est pas
inutile d'envisager ces choses, car nous
devons envisager tout ce qui peut justement
nous amener à appartenir à ce mouvement avec
le plus grand sérieux. Il est vrai que rien
n'est plus charlatanesque dans le monde que la
représentation des affaires spirituelles par
toutes sortes de sociétés. C'est pourquoi il
est si facile de soupçonner ce qui se présente
comme un mouvement spirituel-scientifique, car
il y a vraiment beaucoup de charlatanisme dans
le monde. Celui qui le veut peut facilement
trouver un accord en disant : "Oui, il y a eu
une société qui a prétendu chasser la sagesse
du monde entier ; il s'est avéré par la suite
que c'était du charlatanisme. Et puis une
autre est apparue : elle s'est à nouveau
révélée être du charlatanisme ! - Il faut le
reconnaître, de telles charlataneries existent
en nombre infini dans le monde. Il faut donc
avoir du discernement pour distinguer le vrai
du charlatan.
26
Mais un autre cas peut se présenter. Il peut
par exemple se produire une certaine
insécurité dans l'âme. Une telle incertitude
peut consister en ce qui suit : un tel humain
peut alors prendre connaissance de ce qui se
passe ici. S'il n'a pas l'esprit ouvert, s'il
poursuit des buts personnels, il peut se
retrouver dans l'état d'esprit ambivalent
suivant. Il peut évoquer tous les dangers, il
peut se dire : "Ah, qu'est-ce que c'est ? J'ai
si souvent entendu parler de sociétés secrètes
ou autres ; je n'y ai jamais rien vu de la
connaissance, de la vraie connaissance ! On
parle certes de tout et de rien, c'est écrit
dans les livres, c'est raconté dans les
rituels, mais une connaissance aussi vivante
ne s'y écoule pas. Est-ce que ce qui se nomme
anthroposophie est de même nature ou est-ce
autre chose ? - Il peut alors se retrouver
dans une humeur ambivalente. Si l'on ne peut
pas entrer en matière sur ce qui vit
réellement ici, on peut se dire, en traduisant
trivialement, que l'anthroposophie n'est pas
une science : Est-ce le même vertige que le
vertige qui m'est plus agréable parce qu'il
n'est pas si exigeant ?
27
Les choses que j'exprime ici ne sont pas si
irréelles. Et si elles sont exprimées, c'est
avant tout parce que je veux attirer
l'attention sur le fait que le sérieux et la
dignité - ce que j'ai souvent dit - et la
capacité de discernement sont nécessaires pour
éviter le désagrément, qui se produit très
souvent, de la présence d'une vie spirituelle
réelle autour de soi, tandis qu'on préférerait
en fait avoir le parler sur la vie
spirituelle, car c'est plus confortable. C'est
précisément le fait que ce que j'ai souligné
dans mon livre "Théosophie" soit vrai ici, que
l'on ne parle que d'expériences spirituelles,
qui suscite tant d'opposition. L'opposition à
la Société théosophique n'est apparue qu'au
moment où l'on a remarqué que l'on prétendait
y parler d'expériences spirituelles réelles.
On ne pouvait pas le supporter. On voulait
bien avoir des gens qui répétaient ce qui
était présenté là, qui le répétaient avec un
certain zèle ; mais la recherche spirituelle
indépendante, c'était au fond le grand péché
contre le saint esprit de la Société
Théosophique. Et cette recherche spirituelle
indépendante n'a pas encore la vie facile dans
le monde d'aujourd'hui. C'est ce que j'ai
voulu indiquer l'autre jour à la fin de ma
réflexion. Et il vous sera nécessaire
d'envisager ces choses avec un sens sain, mais
aussi avec le plus grand sérieux. Le temps est
sérieux, et cela doit être sérieux ce que nous
voulons recevoir du monde spirituel comme le
remède du temps.
28
De cela, nous voulons alors parler délai plus
avant.
|