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                                      |  Rejet
                                              de la spiritualité comme
                                              caractéristique de notre époque.
                                              Formation de concepts abstraits.
                                              Le matérialisme comme émanation
                                              des doctrines de l'Église.
                                              L'animal vit dans des concepts
                                              abstraits. Différence dans la
                                              conception des sens entre l'animal
                                              et l'humain. "L'âme humaine et
                                              l'âme animale" de Wasmann. Le
                                              dépassement du/le passage devant
                                              le gardien du seuil à l'époque de
                                              l'âme consciente/de conscience.
                                              L'abstraction des concepts conduit
                                              l'humain à l'animal, une
                                              régression/marche en arrière dans
                                              la marche en avant. Crainte chez
                                              les animaux, car le monde
                                              terrestre leur est étranger. Futur
                                              état de peur des humains qui ne
                                              peuvent pas assimiler le monde
                                              spirituel. (Représentations
                                              folles de l' "humanité blanche")
 
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                                          Die
                                              Antwort der Geisteswissenschaft
                                              auf die wichtigsten Fragen der
                                              Zeit Ablehnung der Geistigkeit als
                                              Charakteristikon unserer Zeit.
                                              Bildung abstrakter Begriffe.
                                              Materialismus als Ausfluß der
                                              Kirchenlehren. Das Tier lebt in
                                              abstrakten Begriffen. Unterschied
                                              in der Sinnesanschauung zwischen
                                              Tier und Mensch. «Menschen- und
                                              Tierseele» von Wasmann. Das
                                              Vorüberschreiten am Hüter der
                                              Schwelle im Zeitalter der
                                              Bewußtseinsseele. Abstraktion der
                                              Begriffe führt den Menschen zum
                                              Tier herunter, ein Zurückschreiten
                                              im Vorwärtsschreiten. Furcht bei
                                              den Tieren, weil ihnen die
                                              Erdenwelt fremd ist. Zukünftiger
                                              Furchtzustand der Menschen, welche
                                              die spirituelle Welt nicht
                                              aufnehmen können.   |  
                                      |  
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                                      |  Combien
                                                de fois avons-nous dû souligner
                                                ici que les vérités de la
                                                science de l'esprit,
                                                lorsqu'elles sont énoncées,
                                                peuvent facilement être mal
                                                comprises dans l'une ou l'autre
                                                direction. Et je vous ai donc
                                                aussi parlé des raisons les plus
                                                diverses pour lesquelles il est
                                                certainement facile de
                                                méconnaître et de mal comprendre
                                                ces conceptions et ces façons de
                                                voir spirituelles-scientifiques.
                                                Il faut dire et redire qu'il est
                                                bien sûr extrêmement facile,
                                                quand on a eu peu d'occasions de
                                                se plonger/s'approfondir dans le
                                                spirituel, de trouver ici ou là
                                                que les choses qui viennent au
                                                jour
                                                spirituellement-scientifiquement
                                                ne sont pas pleinement fondées
                                                ou du genre. Il est aussi
                                                extrêmement facile de dire :
                                                comment celui-ci ou celui-là qui
                                                communique quelque chose
                                                spirituellement-scientifiquement
                                                le sait-il ? - si l'on ne veut
                                                pas entrer dans le détail de ce
                                                qu'il a lui-même souvent avancé
                                                à ce sujet, d'où il sait ces
                                                choses, et si l'on ne forme son
                                                jugement que sur la base de ce
                                                que l'on sait soi-même. Ce n'est
                                                pas difficile de dire : "Comment
                                                peut-il savoir cela ? Je ne le
                                                sais quand même pas ! - et de
                                                déclarer ensuite souverainement
                                                : Ce que je ne sais pas, cela
                                                aussi aucun autre ne le sait, là
                                                un autre ne peut tout au plus
                                                quand même le croire ! - Mais un
                                                tel jugement vient seulement en
                                                l'état parce que l'on n'accepte
                                                pas d'entrer en matière sur les
                                                sources desquelles les
                                                connaissances
                                                spirituelles-scientifiques
                                                doivent être créées, en
                                                particulier en nos temps
                                                actuels. |  01 |  Wie
                                                oft mußten wir eigentlich hier
                                                betonen, daß die
                                                geisteswissenschaftlichen
                                                Wahrheiten, wenn sie
                                                ausgesprochen werden, nach der
                                                einen oder andern Richtung hin
                                                leicht mißzuverstehen sind. Und
                                                ich habe Ihnen ja auch von den
                                                verschiedensten Gründen
                                                gesprochen, aus denen es sicher
                                                leicht ist, diese
                                                geisteswissenschaftlichen
                                                Anschauungen und Erkenntnisse
                                                zu mißkennen, mißzuverstehen. Es
                                                ist immer wieder und wiederum zu
                                                sagen, daß es natürlich ungemein
                                                leicht ist, wenn man wenig
                                                Gelegenheit gehabt hat, sich in
                                                Spirituelles zu vertiefen, da
                                                oder dort zu finden, daß die
                                                Dinge, die
                                                geisteswissenschaftlich zutage
                                                treten, nicht voll begründet
                                                sind oder dergleichen. Es ist
                                                auch ungemein leicht zu sagen:
                                                Woher weiß denn der oder jener,
                                                welcher geisteswissenschaftlich
                                                etwas mitteilt, woher weiß er
                                                das? — wenn man nicht darauf
                                                eingehen will, das zu
                                                durchschauen, was er selbst
                                                oftmals darüber vorgebracht hat,
                                                von woher er diese Dinge weiß,
                                                und man lediglich das Urteil
                                                sich bildet nach dem, was man
                                                selber weiß. Das ist ja nicht
                                                schwer zu sagen: Woher kann der
                                                das wissen? Ich weiß es doch
                                                nicht! — und dann souverän zu
                                                erklären: Dasjenige, was ich
                                                nicht weiß, das weiß auch kein
                                                anderer, da kann ein anderer
                                                höchstens doch nur noch
                                                glauben! — Aber ein solches
                                                Urteil kommt nur dadurch
                                                zustande, daß man sich eben gar
                                                nicht darauf einläßt, auf die
                                                Quellen einzugehen, aus denen
                                                insbesondere in der heutigen
                                                Zeit geisteswissenschaftliche
                                                Erkenntnisse geschöpft werden
                                                müssen. |  
                                      |  Parmi
                                                les malentendus qui se sont
                                                produits de cette sorte, peut
                                                aussi appartenir que l'on croit
                                                que la science de l'esprit
                                                voudrait prononcer en bloc une
                                                condamnation, un jugement
                                                d'anéantissement sur toutes
                                                l'aspiration du temps, pour
                                                autant que cette aspiration
                                                émane de personnalités qui se
                                                trouvent en dehors de la science
                                                de l'esprit. Mais là aussi,
                                                repose seulement un malentendu.
                                                C'est tout de suite le
                                                spécialiste de la science de
                                                l'esprit, qui considère avec
                                                sérieux et dignité l'état actuel
                                                du monde, qui tiendra compte de
                                                l'état d'esprit, de l'état d'âme
                                                des contemporains et se posera
                                                la question : Qu'est-ce qui se
                                                passe dans l'âme des
                                                contemporains sérieux du
                                                présent, dans la direction dans
                                                laquelle il faut justement
                                                chercher à améliorer certaines
                                                choses qui méritent d'être
                                                améliorées ou qui doivent l'être
                                                ? - Mais ce qui doit avant tout
                                                être saisi de l'oeil comme un
                                                fait extraordinairement
                                                marquant, en particulier dans le
                                                présent, c'est qu'est refusé
                                                tout de suite, parfois par les
                                                contemporains les plus
                                                aspirants, d'entrer concrètement
                                                dans le savoir du monde
                                                spirituel, dans la connaissance
                                                du monde spirituel, qui peut se
                                                présenter devant l'humain comme
                                                une réalité et pas purement
                                                comme quelque chose que l'on
                                                peut appréhender par une somme
                                                de concepts. Aujourd'hui, la
                                                plupart des humains aimeraient
                                                justement que leurs expériences
                                                se limitent au monde des sens et
                                                qu'ils admettent tout au plus
                                                que le monde spirituel est
                                                accessible par des concepts, par
                                                des idées. Ils ne veulent pas
                                                s'associer à une recherche qui
                                                parle de moyens de pénétrer
                                                réellement dans le monde
                                                spirituel conformément à
                                                l'expérience vécue. Ce refus de
                                                la spiritualité réelle est
                                                cependant un trait
                                                caractéristique de notre époque
                                                ; c'est un trait de notre époque
                                                dont nous devons tenir compte,
                                                en particulier nous qui essayons
                                                de nous placer sur le terrain de
                                                la science de l'esprit. Sinon,
                                                nous restons en dehors de cette
                                                science de l'esprit, nous
                                                contentant d'y adhérer comme
                                                s'il s'agissait d'une chose qui
                                                devrait être prise en
                                                considération à côté d'autres
                                                choses qui viennent au jour dans
                                                le présent. |  02 |  Zu
                                                den auf diese Art zustande
                                                gekommenen Mißverständnissen
                                                kann nun auch gehören, daß man
                                                glaubt, die Geisteswissenschaft
                                                wolle in Bausch und Bogen ein
                                                Verdammungs-, ein
                                                Vernichtungsurteil aussprechen
                                                über das ganze Streben der Zeit,
                                                insofern dieses Streben von
                                                Persönlichkeiten ausgeht, die
                                                außerhalb der
                                                Geisteswissenschaft stehen.
                                                Aber auch da liegt nur ein
                                                Mißverständnis vor. Gerade der
                                                Geisteswissenschafter, der
                                                ernst und würdig den heutigen
                                                Weltzustand ins Auge faßt, wird
                                                wohl eingehen auf die
                                                Gemütslage, auf die
                                                Seelenstimmung der Zeitgenossen
                                                und wird sich die Frage
                                                vorlegen: Was geht in den Seelen
                                                der ernsten Zeitgenossen der
                                                Gegenwart vor, in der Richtung,
                                                in der eine Besserung manches
                                                Verbesserungswürdigen oder
                                                Verbesserungsnotwendigen eben
                                                gesucht werden muß? — Was aber
                                                hier vor allen Dingen als eine
                                                besonders in der Gegenwart
                                                außerordentlich markante
                                                Tatsache ins Auge gefaßt werden
                                                muß, das ist, daß gerade
                                                abgelehnt wird, manchmal von den
                                                strebendsten Zeitgenossen
                                                abgelehnt wird das konkrete
                                                Eingehen auf das Wissen von der
                                                geistigen Welt, auf die
                                                Erkenntnis von der geistigen
                                                Welt, die als eine Wirklichkeit
                                                vor den Menschen treten kann und
                                                nicht bloß als etwas, was man
                                                durch eine Summe von Begriffen
                                                erschließt. Die meisten Menschen
                                                möchten eben heute mit ihren
                                                Erfahrungen nur in der
                                                Sinneswelt stehenbleiben und
                                                eine geistige Welt höchstens
                                                zugeben als durch Begriffe,
                                                durch Ideen erschließbar. Sie
                                                möchten sich nicht anschließen
                                                an eine Forschung, welche von
                                                Mitteln spricht, in die geistige
                                                Welt erlebnisgemäß wirklich
                                                einzudringen. Dieses Ablehnen
                                                der wirklichen Geistigkeit, das
                                                ist allerdings ein
                                                charakteristischer Zug unserer
                                                Zeit; das ist ein Zug unserer
                                                Zeit, den insbesondere wir, die
                                                wir versuchen, uns auf den Boden
                                                der Geisteswissenschaft zu
                                                stellen, berücksichtigen müssen.
                                                Sonst bleiben wir doch außerhalb
                                                dieser Geisteswissenschaft
                                                stehen, uns nur auf sie
                                                einlassend als wie auf etwas,
                                                was neben andern Dingen, die in
                                                der Gegenwart zutage treten,
                                                doch auch berücksichtigt werden
                                                sollte. |  
                                      |  J'ai
                                                récemment montré ici, en vous
                                                présentant les pensées de
                                                Walther Rathenau, que le
                                                spécialiste de science de
                                                l'esprit est déjà en mesure,
                                                dans les limites où les
                                                directions de pensée actuelles
                                                sont à apprécier, d'apprécier
                                                aussi réellement ces courants de
                                                pensée. Mais ce qui est
                                                frappant, c'est ce refus du
                                                véritable impact spirituel qui
                                                doit venir à notre époque. Ce
                                                rejet, on peut en faire
                                                l'expérience à chaque pas, si
                                                l'on est attentif à ce que les
                                                gens pensent aujourd'hui.
                                                Certes, le bouleversement de la
                                                situation mondiale actuelle
                                                s'est manifesté devant beaucoup
                                                d'humains ; il y a des humains
                                                qui savent apprécier tout le
                                                sérieux du temps présent actuel
                                                et qui ont déjà compris
                                                l'apprécier depuis quelque
                                                temps. Là aussi, je vous prie de
                                                ne pas vous laisser aller à
                                                l'arrogance de maints
                                                anthroposophe et de penser que
                                                l'anthroposophie, en tant que
                                                telle, donne déjà une
                                                information pour mieux apprécier
                                                le sérieux du temps que les gens
                                                qui se trouvent en dehors du
                                                mouvement anthroposophique, ne
                                                l'apprécient. Car on aimerait
                                                aussi qu'à l'intérieur de ce
                                                mouvement anthroposophique,
                                                certains soient davantage
                                                touchés dans leur âme par ce qui
                                                est décisif dans notre situation
                                                mondiale actuelle. On trouve
                                                trop souvent dans nos rangs des
                                                humains qui, malgré la gravité
                                                de l'époque, n'aiment pas
                                                regarder cette gravité et
                                                préfèrent s'occuper de leur
                                                propre personnalité plutôt que
                                                d'éveiller en eux un certain
                                                intérêt pour les grandes
                                                questions qui puisent par
                                                l'humanité. |  03 |  Ich
                                                habe vor kurzem hier, dadurch,
                                                daß ich Ihnen die Gedanken
                                                Walther Rathenaus vorführte,
                                                gezeigt, daß der
                                                Geisteswissenschafter schon in
                                                der Lage ist, innerhalb der
                                                Grenzen, in welcher gegenwärtige
                                                Gedankenrichtungen zu würdigen
                                                sind, diese Gedankenrichtungen
                                                auch wirklich zu würdigen. Aber
                                                auffällig ist eben doch diese
                                                Zurückweisung des wirklichen
                                                geistigen Einschlages, der in
                                                unserer Zeit kommen soll. Dieses
                                                Ablehnen kann man ja auf Schritt
                                                und Tritt erfahren, wenn man
                                                aufmerksam ist auf das, was die
                                                Leute heute denken. Gewiß, es
                                                ist vor viele Menschen in der
                                                Gegenwart das Erschütternde der
                                                gegenwärtigen Weltenlage
                                                getreten; es gibt Menschen, die
                                                den ganzen Ernst der
                                                gegenwärtigen Zeit zu würdigen
                                                verstehen und auch schon seit
                                                einiger Zeit zu würdigen
                                                verstanden haben. Auch da bitte
                                                ich Sie, sich durchaus nicht der
                                                Hochnäsigkeit mancher
                                                Anthroposophen zu befleißigen
                                                und zu meinen, daß
                                                Anthroposophie als solche schon
                                                eine Anweisung gibt, besser den
                                                Ernst der Zeit zu würdigen, als
                                                ihn Leute würdigen, die
                                                außerhalb der anthroposophischen
                                                Bewegung stehen. Denn man möchte
                                                auch, daß innerhalb dieser
                                                anthroposophischen Bewegung gar
                                                mancher mehr in seinem Gemüte
                                                berührt würde von dem
                                                Entscheidenden in unserer
                                                gegenwärtigen Weltenlage. Man
                                                findet nur allzuhäufig gerade
                                                innerhalb unserer Reihen
                                                Menschen, die heute, trotz des
                                                Ernstes der Zeit, nicht auf
                                                diesen Ernst hinblicken mögen
                                                und lieber sich mit ihrer
                                                eigenen werten Persönlichkeit
                                                beschäftigen, statt einiges
                                                Interesse für die großen Fragen
                                                in sich zu erregen, die durch
                                                die Menschheit pulsieren. |  
                                      |  Pour
                                                la réflexion d'aujourd'hui, je
                                                vais partir d'un exemple qui
                                                m'est tombé entre les mains, on
                                                peut dire par hasard - si on ne
                                                se méprend pas sur le mot, et
                                                nous n'avons pas besoin de nous
                                                méprendre sur le mot - ; un
                                                essai qui est cependant
                                                aujourd'hui dépassé dans la
                                                mesure où il a été écrit alors
                                                que la dite guerre battait
                                                encore son plein. L'essai est
                                                donc aujourd'hui dépassé. Il
                                                n'est pas non plus très
                                                percutant, car il traite de la
                                                plupart des choses dont il parle
                                                de manière très unilatérale.
                                                Mais il est le fruit d'un humain
                                                - cela se voit à son attitude et
                                                à sa manière d'écrire - qui
                                                réfléchit sérieusement à ce qui
                                                doit se passer, à ce que le
                                                monde doit attendre des
                                                événements. Il présente, dans
                                                cet essai, la manière dont les
                                                puissances occidentales, les
                                                puissances centrales et les
                                                puissances orientales se sont
                                                progressivement comportées au
                                                sein de la catastrophe des
                                                dernières années. Il présente
                                                les grands dangers, certes
                                                unilatéraux, mais tout de même,
                                                qui guettent aujourd'hui et
                                                guetteront l'avenir à partir de
                                                cette catastrophe. L'auteur a
                                                une certaine vision du monde. Il
                                                ne considère pas le monde
                                                uniquement du point de vue des
                                                frontières nationales ; il
                                                arrive encore aux humains
                                                d'aujourd'hui de ne considérer
                                                le monde que du point de vue de
                                                leurs frontières nationales, et
                                                s'ils peuvent se rassurer en se
                                                disant que telle ou telle chose
                                                n'a pas encore eu lieu dans leur
                                                pays, alors ils ne sont pas
                                                inquiets. L'auteur de cet
                                                article ne voit tout de même pas
                                                seulement les alentours du
                                                clocher de l'église, mais il
                                                voit quand même quelque chose de
                                                la perspective du monde. Et en
                                                résumant ses pensées, il arrive
                                                à une phrase très étrange. Il
                                                dit : "Qu'un destin terrible
                                                attend l'humanité blanche ; cela
                                                me semble certain en toutes
                                                circonstances, à moins qu'une
                                                période de suprématie de la
                                                sagesse ne succède très vite à
                                                celle de la passion et de
                                                l'illusion. Nous vivons en effet
                                                depuis longtemps dans la période
                                                qui ressemble beaucoup à celle
                                                des migrations de peuples. Le
                                                rythme est énormément accéléré
                                                par la guerre mondiale. Ce qui
                                                correspond aux tribus
                                                germaniques immigrant alors de
                                                l'extérieur dans d'anciennes
                                                terres cultivées, ce sont les
                                                couches populaires inférieures
                                                considérables et ascendantes,
                                                qui sont très différentes, tant
                                                par le sang que par l'héritage
                                                culturel, de celles qui
                                                dominaient jusqu'alors. Le fait
                                                que cette "migration des
                                                peuples" - il est en effet
                                                beaucoup plus approprié de
                                                parler de migration des peuples
                                                que de guerre - "ait lieu est
                                                une bonne chose dans la mesure
                                                où elle conditionne un
                                                élargissement, un élargissement
                                                de la base culturelle et une
                                                élévation du niveau global. Mais
                                                c'est très dangereux si elle se
                                                déroule trop rapidement. Et ce
                                                danger s'accroît à mesure que la
                                                guerre mondiale se prolonge". |  04 |  Ich
                                                will bei der heutigen
                                                Betrachtung von einem Beispiel
                                                ausgehen, das mir, man kann
                                                sagen zufällig — wenn man das
                                                Wort nicht mißversteht, und wir
                                                brauchen es nicht mißzuverstehen
                                                — in die Hände gekommen ist;
                                                ein Aufsatz, der allerdings
                                                insofern heute veraltet ist, als
                                                er geschrieben wurde, während
                                                der sogenannte Krieg noch in
                                                vollem Gange war. Also der
                                                Aufsatz ist heute veraltet. Er
                                                ist auch sonst nicht gerade
                                                eindringlich, da er die meisten
                                                Dinge, die er bespricht, sehr
                                                einseitig behandelt. Allein er
                                                rührt doch her von einem
                                                Menschen — das sieht man nach
                                                der ganzen Haltung, nach der
                                                ganzen Schreibweise —, der sich
                                                die ernstesten Gedanken darüber
                                                macht, was nun eigentlich
                                                geschehen soll, was die Welt von
                                                den Ereignissen zu erwarten
                                                hat. Er stellt dar, dieser
                                                Aufsatz, wie sich die
                                                Westmächte, die Mittelmächte,
                                                die Ostmächte allmählich
                                                verhalten haben innerhalb der
                                                Katastrophe der letzten Jahre.
                                                Er stellt die großen Gefahren,
                                                wenn auch einseitig, aber doch
                                                immerhin dar, die aus dieser
                                                Katastrophe heraus heute lauern
                                                und in die Zukunft hineinlauern
                                                werden. Der Verfasser hat einen
                                                gewissen Weltblick. Er
                                                betrachtet die Welt nicht nur
                                                vom Gesichtspunkt der
                                                Landesgrenzen; auch das soll ja
                                                unter den heutigen Menschen noch
                                                vorkommen, daß sie die Welt nur
                                                vom Gesichtspunkt ihrer
                                                Landesgrenzen betrachten, und
                                                wenn sie sich dann beruhigen
                                                können, daß innerhalb ihres
                                                Landes das oder jenes noch nicht
                                                stattfindet, dann sind sie
                                                unbesorgt. Der Verfasser dieses
                                                Aufsatzes sieht immerhin nicht
                                                nur den Umkreis des Kirchturmes,
                                                sondern er sieht doch etwas von
                                                der Weltperspektive. Und seine
                                                Gedanken zusammenfassend, kommt
                                                er zu einem sehr merkwürdigen
                                                Satze. Er sagt: «Daß ein
                                                furchtbares Schicksal der weißen
                                                Menschheit winkt; dies scheint
                                                mir unter allen Umständen gewiß,
                                                es sei denn, daß eine Periode
                                                supremer Weisheitsherrschaft
                                                sehr bald die der Leidenschaft
                                                und Wahnvorstellungen ablöst.
                                                Wir leben in der Tat seit lange
                                                schon in der Periode, die mit
                                                der Völkerwanderungszeit viel
                                                Ähnlichkeit hat. Das Tempo wird
                                                durch den Weltkrieg ungeheuer
                                                beschleunigt. Was den damals von
                                                außen in altes Kulturland
                                                einwandernden Germanenstämmen
                                                entspricht, sind die
                                                beträchtlichen, aufsteigenden
                                                unteren Volksschichten, die
                                                sowohl dem Blut wie dem
                                                Kulturerbe nach von den bisher
                                                herrschenden sehr verschieden
                                                sind. Daß diese Völkerwanderung»
                                                — es ist in der Tat viel besser,
                                                von einer Völkerwanderung als
                                                von einem Kriege zu sprechen --
                                                «überhaupt stattfindet, ist gut
                                                insofern, als sie Verbreitung
                                                bedingt, eine Verbreitung der
                                                Kulturbasis und eine Hebung vom
                                                Gesamtniveau. Sehr gefährlich
                                                aber ist es, wenn sie zu schnell
                                                verläuft. Und diese Gefahr wird
                                                vergrößert, je länger der
                                                Weltkrieg dauert.» |  
                                      |  L'essai
                                                est aujourd'hui dépassé/vieilli.
                                                Le danger n'est pas devenu moins
                                                grand, mais comme il tire tous
                                                ses arguments de la guerre qui
                                                fait encore rage, ses arguments
                                                sont vieillis. Mais ce qui doit
                                                nous intéresser ici, c'est
                                                surtout la première phrase que
                                                j'ai lue : "Qu'un destin
                                                terrible guette l'humanité
                                                blanche me semble certain en
                                                toutes circonstances, à moins
                                                qu'une période de règne suprême
                                                de la sagesse ne succède très
                                                vite à celle de la passion et
                                                des representations illusoires".
                                                - Car cela est en fait
                                                absolument correct en tant que
                                                vérité abstraite. Et si
                                                quelqu'un dit une fois que le
                                                seul salut de l'humanité réside
                                                dans le fait de se tourner vers
                                                un règne suprême de sagesse, et
                                                non vers quelque autre
                                                charlatanisme politique ou
                                                social, alors nous devons
                                                reconnaître un tel fait, une
                                                telle direction de pensée. Mais
                                                nous ne devons absolument pas
                                                oublier que ce sont précisément
                                                ces humains, dont nous devons
                                                admettre qu'ils sont saisis dans
                                                toutes les profondeurs de leur
                                                être par la gravité de la
                                                situation actuelle, que ce sont
                                                précisément ces humains qui,
                                                lorsqu'il s'agit de dire en quoi
                                                consistent les conceptions de la
                                                sagesse qui devraient dissoudre
                                                les anciennes représentations
                                                chimèriques, qui retombent
                                                aussitôt sur de vieilles
                                                représentations chimériques
                                                devenues de belles paroles. Car
                                                c'est justement la tragédie,
                                                c'est le terrible destin de
                                                notre époque, que les humains
                                                deviennent certes attentifs à
                                                cela : Il est nécessaire de se
                                                tourner vers l'esprit - mais que
                                                la peur et l'angoisse les
                                                envahissent toujours lorsqu'ils
                                                doivent se tourner vers l'esprit
                                                ; qu'ils sont alors aussitôt
                                                prêts à recourir aux
                                                représentations illusoires qui
                                                ont poussé l'humanité dans le
                                                terrible destin actuel. Nous
                                                avons donc seulement besoin de
                                                prendre l'exemple d'une
                                                orientation des représentations
                                                très répandue. |  05 |  Der
                                                Aufsatz ist heute veraltet. Die
                                                Gefahr ist nicht weniger groß
                                                geworden, aber da er alle
                                                Argumente aus dem noch
                                                vorhandenen Kriegswüten
                                                ableitet, so sind seine
                                                Argumente veraltet. Uns aber muß
                                                hier insbesondere der erste Satz
                                                interessieren, den ich
                                                vorgelesen habe: «Daß ein
                                                furchtbares Schicksal der weißen
                                                Menschheit winkt, scheint mir
                                                unter allen Umständen gewiß, es
                                                sei denn, daß eine Periode
                                                supremer Weisheitsherrschaft
                                                sehr bald die der Leidenschaft
                                                und Wahnvorstellungen ablöst.»
                                                — Denn das ist in der Tat. als
                                                abstrakte Wahrheit unbedingt
                                                richtig. Und wenn jemand es
                                                einmal ausspricht, daß die
                                                einzige Rettung der Menschheit
                                                in dem Sich-Hinwenden zu einer
                                                supremen Weisheitsherrschaft
                                                liegt, und nicht zu
                                                irgendwelchen andern
                                                politischen oder sozialen
                                                Quacksalbereien, dann müssen wir
                                                eine solche Tatsache, eine
                                                solche Gedankenrichtung
                                                anerkennen. Aber wir dürfen
                                                dabei eben durchaus nicht
                                                vergessen, daß gerade solche
                                                Menschen, von denen wir zugeben
                                                müssen, daß sie in allen Tiefen
                                                ihres Wesens ergriffen sind von
                                                dem Ernst der Zeitlage, daß
                                                gerade solche Menschen, wenn es
                                                sich nun darum handelt, zu
                                                sagen, worin denn die
                                                Weisheitsvorstellungen bestehen,
                                                die die alten Wahnvorstellungen
                                                ab‑ lösen sollen, daß sie dann
                                                doch gleich wieder zurückfallen
                                                auf irgendwelche, zu schönen
                                                Worten gewordene alte
                                                Wahnvorstellungen. Denn das ist
                                                gerade die Tragik, das ist das
                                                furchtbare Schicksal unserer
                                                Zeit, daß die Menschen zwar
                                                aufmerksam darauf werden: Es ist
                                                notwendig, zum Geiste sich
                                                hinzuwenden —, daß sie aber
                                                immer Furcht und Angst
                                                überkommt, wenn sie sich zum
                                                Geiste hinwenden sollen; daß sie
                                                dann gleich wieder bereit sind,
                                                nach den alten Wahnvorstellungen
                                                zu greifen, die die Menschheit
                                                hineingetrieben haben in das
                                                gegenwärtige furchtbare
                                                Schicksal. Wir brauchen ja nur
                                                das Beispiel einer sehr
                                                verbreiteten
                                                Vorstellungsrichtung zu nehmen. |  
                                      |  Croyez-vous
                                                que si vous demandiez à un
                                                représentant, disons trivial, de
                                                la confession de foi catholique
                                                romaine, s'il serait enclin à
                                                croire que les anciennes
                                                conceptions ont conduit à
                                                l'époque catastrophique,
                                                qu'elles doivent être remplacées
                                                par de nouvelles, croyez-vous
                                                qu'il serait vraiment enclin à
                                                croire à la nécessité de
                                                renouveler les conceptions qui
                                                n'ont pas pu sauver l'humanité
                                                de cette terrible catastrophe ?
                                                Non, il dirait : si seulement
                                                les humains redeviennent
                                                correctement catholiques
                                                romains, ils seront déjà
                                                heureux. - Et il ne lui
                                                viendrait même pas à l'idée de
                                                se dire qu'ils ont eu le temps
                                                d'être catholiques romains
                                                pendant mille neuf cents ans et
                                                qu'ils sont malgré tout arrivés
                                                à la catastrophe ; que la
                                                catastrophe doit donc au moins
                                                enseigner que l'on a besoin de
                                                nouvelles impulsions. Ce n'est
                                                qu'un exemple parmi tant
                                                d'autres. Il est nécessaire de
                                                montrer/conduire devant les yeux
                                                sans réserve les pendants qui
                                                existent sur ce point. |  06 |  Glauben
                                                Sie, wenn Sie einen
                                                richtiggehenden, sagen wir
                                                trivial, Vertreter des
                                                römisch-katholischen
                                                Kirchenbekenntnisses fragen, ob
                                                er geneigt sein würde zu
                                                glauben, daß die alten
                                                Vorstellungen in die
                                                katastrophale Zeit hineingeführt
                                                haben, daß sie von neuen
                                                abgelöst werden müssen, glauben
                                                Sie, daß er wirklich geneigt
                                                sein würde, an die Notwendigkeit
                                                einer Erneuerung derjenigen
                                                Vorstellungen zu glauben, welche
                                                die Menschheit nicht retten
                                                haben können vor dieser
                                                furchtbaren Katastrophe? Nein,
                                                er würde sagen: Wenn die
                                                Menschen nur wiederum richtig
                                                römisch-katholisch werden, dann
                                                werden sie schon glücklich
                                                werden. — Und er wird gar nicht
                                                auf den Einfall kommen, sich zu
                                                sagen, daß sie doch
                                                tausendneunhundert Jahre
                                                hindurch Zeit gehabt haben,
                                                römisch-katholisch zu sein und
                                                dennoch in die Katastrophe
                                                hineingekommen sind; daß also
                                                zum mindesten die Katastrophe
                                                lehren muß, daß man neue Impulse
                                                braucht. Das ist nur ein
                                                Beispiel für viele. Es ist
                                                überhaupt notwendig, gerade mit
                                                Bezug auf diesen Punkt
                                                rückhaltlos die Zusammenhänge,
                                                die da bestehen, vor Augen zu
                                                führen. |  
                                      |  Il
                                                est facile aujourd'hui, même
                                                pour un adepte de telle ou telle
                                                Église considéré comme
                                                authentique, de dire : le
                                                haeckelisme ou le matérialisme,
                                                c'est une chose diabolique, il
                                                faut l'éradiquer avec souche et
                                                tige. - C'est le contraire de ce
                                                qui peut conduire les humains à
                                                un état d'âme salutaire. Oui, on
                                                peut bien parler ainsi, mais si
                                                l'on s'en tient à cette
                                                affirmation et que l'on
                                                n'examine pas le contexte qui
                                                entre en ligne de compte, alors
                                                il sera impossible d'arriver à
                                                quelque chose qui soit en accord
                                                avec le présent et encore moins
                                                l'avenir proche. Car si vous
                                                prenez un sentiment quelconque
                                                de vision du monde, teinté de
                                                matérialisme, et que vous vous
                                                demandez : d'où vient-il
                                                historiquement ? - alors, si
                                                vous voulez vraiment y voir plus
                                                clair, vous ne pourrez pas vous
                                                empêcher de vous dire : au fond,
                                                elle vient justement de la
                                                manière dont le christianisme a
                                                été représenté pendant mille
                                                neuf cents ans par les
                                                différentes confessions. Celui
                                                qui voit plus loin sait que le
                                                haeckelisme n'aurait pas été
                                                possible sans le christianisme
                                                de l'Église qui l'a précédé. Il
                                                y a des gens qui sont restés sur
                                                le point de vue de l'Église,
                                                disons tel qu'il était au Moyen
                                                Âge ; ils défendent encore
                                                aujourd'hui les pensées que
                                                l'Église avait au Moyen Âge.
                                                D'autres ont fait évoluer ces
                                                idées. Et ceux qui les ont
                                                développées, parmi eux, il y a
                                                par exemple Ernst Haeckel. Il
                                                est un descendant direct des
                                                idées cultivées par les
                                                différentes églises pendant des
                                                siècles. Cela n'est pas né en
                                                dehors de l'Église, c'est une
                                                vérité qui s'est développée au
                                                sens profond du terme au sein
                                                des doctrines de l'Église.
                                                Toutefois, on reconnaître
                                                seulement correctement les
                                                pendants lorsqu'on se feconde un
                                                peu avec des vues
                                                spirituelles-scientifiques pour
                                                saisir ces choses de l'oeil. |  07 |  Es
                                                ist heute leicht, selbst für
                                                einen als echt geltenden
                                                Anhänger dieser oder jener
                                                Kirche, zu sagen: Der
                                                Haeckelismus oder der
                                                Materialismus, das ist eine
                                                Teufelssache, das muß mit Stumpf
                                                und Stiel ausgerottet werden. —
                                                Das ist das Gegenteil von dem,
                                                was die Menschen in eine
                                                heilsame Seelenverfassung
                                                hineinführen kann. Ja, man kann
                                                wohl so sprechen, aber wenn man
                                                bei dieser Aussage bleibt und
                                                nicht die Zusammenhänge
                                                untersucht, die dabei in
                                                Betracht kommen, dann wird man
                                                unmöglich zu etwas kommen
                                                können, was der Gegenwart und
                                                noch weniger der nächsten
                                                Zukunft heilsam sein kann. Denn
                                                wenn Sie irgendeine
                                                materialistisch gefärbte
                                                Weltanschauungsempfindung
                                                aufnehmen und sich fragen: Woher
                                                kommt sie historisch? — dann
                                                werden Sie, wenn Sie wirklich
                                                Einsicht gewinnen wollen, gar
                                                nicht umhin können, sich zuletzt
                                                doch zu sagen: sie kommt ja im
                                                Grunde gerade aus der Art, das
                                                Christentum zu vertreten, wie
                                                dieses Christentum
                                                tausendneunhundert Jahre lang
                                                von den verschiedenen
                                                Konfessionen vertreten worden
                                                ist. Der Tiefersehende weiß, daß
                                                Haeckelismus ohne das
                                                vorangehende Christentum der
                                                Kirche gar nicht möglich gewesen
                                                wäre. Es gibt Leute, die sind
                                                auf dem Standpunkt der Kirche
                                                zurückgeblieben, sagen wir, wie
                                                sie im Mittelalter war; die
                                                vertreten heute noch immer die
                                                Gedanken, die die Kirche im
                                                Mittelalter gehabt hat. Andere
                                                haben diese Gedanken
                                                weitergebildet. Und diejenigen,
                                                die sie weitergebildet haben,
                                                unter denen ist zum Beispiel
                                                Ernst Haeckel. Er ist ein
                                                gerader Abkömmling der durch die
                                                verschiedenen Kirchen
                                                jahrhundertelang gepflogenen
                                                Vorstellungen. Das ist nicht
                                                außerhalb der Kirche entstanden,
                                                das ist im tieferen Sinne
                                                durchaus innerhalb der
                                                Kirchenlehren entstandene
                                                Wahrheit. Allerdings, richtig
                                                die Zusammenhänge erkennen wird
                                                man erst dann, wenn man sich ein
                                                wenig befruchtet mit
                                                geisteswissenschaftlichen
                                                Einsichten, um diese Dinge ins
                                                Auge zu fassen. |  
                                      |  Je
                                                veux donc aujourd'hui - même si
                                                certains d'entre vous diront
                                                peut-être que la chose est trop
                                                difficile, mais rien n'a la
                                                permission de nous être trop
                                                difficile, on doit faire preuve
                                                de discernement -, j'aimerais
                                                tout d'abord vous exposer un
                                                point en particulier. |  08 |  Ich
                                                will Ihnen daher heute — obwohl
                                                vielleicht einzelne von Ihnen
                                                sagen werden, die Sache ist zu
                                                schwer, aber es darf uns nichts
                                                zu schwer sein, man soll
                                                Einsicht gewinnen —, ich möchte
                                                Ihnen heute zunächst einmal
                                                einen Punkt besonders
                                                auseinandersetzen. |  
                                      |  Si
                                                vous lisez aujourd'hui les
                                                écrits d'inspiration
                                                philosophique d'érudits bien
                                                formés, par exemple catholiques,
                                                vous trouverez partout, en
                                                rapport avec un certain point,
                                                une vision très précise. Et on
                                                peut dire que vous trouverez
                                                cette conception formée chez les
                                                meilleurs de ces catholiques
                                                formés. - Je voudrais tout de
                                                suite faire remarquer que je ne
                                                suis pas du tout enclin à
                                                sous-estimer la formation
                                                formelle du clergé catholique
                                                par exemple. Je connais très
                                                bien - je l'ai aussi exprimé
                                                dans mon livre "Vom
                                                Menschenrätsel" (De l'énigme de
                                                l'humain) - la meilleure
                                                formation que possèdent
                                                justement maints théologiens
                                                catholiques, lorsqu'ils écrivent
                                                philosophiquement, par rapport
                                                aux écrits des savants
                                                philosophes qui ne sont pas
                                                passés par la théologie
                                                catholique, par exemple. Sous ce
                                                rapport, il faut dire que la
                                                littérature savante, la
                                                littérature théologique des
                                                ministres protestants, des
                                                ministres réformés, est loin
                                                derrière la bonne formation
                                                philosophique des théologiens
                                                catholiques. Ces gens ont, grâce
                                                à leur formation rigoureuse, une
                                                certaine capacité à former leurs
                                                concepts de manière vraiment
                                                plastique ; ils ont - ce que,
                                                par exemple, les humains qui
                                                sont aujourd'hui célèbres dans
                                                la littérature philosophique non
                                                catholique n'ont même pas une
                                                fois comme présentiment - une
                                                certaine faculté à envisager ce
                                                qu'est un concept, ce qu'est une
                                                idée, et du genre, bref, ces
                                                gens ont une certaine formation.
                                                Il n'est même pas nécessaire de
                                                prendre un livre de Haeckel, on
                                                peut prendre un livre d'Eucken
                                                pour constater cette pagaille
                                                conceptuelle, cette horrible
                                                discussion simplement
                                                feuilletoniste sur les concepts
                                                les plus importants, ou bien on
                                                peut prendre un livre de Bergson
                                                par exemple, où l'on a toujours
                                                le sentiment qu'il intercepte
                                                les concepts sans pouvoir les
                                                manipuler, comme le célèbre
                                                Chinois qui veut se retourner et
                                                qui intercepte toujours sa
                                                natte. Vous ne trouverez pas
                                                cette vacillation absolue dans
                                                le monde des concepts, qui est
                                                le cas chez ces gens non formés,
                                                si vous vous laissez aller à la
                                                littérature philosophique issue
                                                du clergé catholique, de sorte
                                                que, par exemple, un livre comme
                                                l'Histoire de l'idéalisme en
                                                trois volumes d'Otto Willmann,
                                                un catholique pur et dur qui
                                                affiche son catholicisme à
                                                chaque page, est bien plus élevé
                                                que la plupart de ce qui est
                                                écrit aujourd'hui dans le
                                                domaine philosophique par des
                                                non-catholiques. On peut
                                                absolument savoir tout cela et
                                                prendre néanmoins le point de
                                                vue que l'on doit adopter en
                                                tant que spécialiste en science
                                                de l'esprit. L'infériorité de
                                                l'esprit peut décider
                                                différemment dans ce domaine,
                                                elle peut par exemple être
                                                d'avis que parce qu'il y a une
                                                bonne formation, elle a plus de
                                                valeur. Mais on peut absolument
                                                aussi faire preuve d'objectivité
                                                lorsqu'on est contraint
                                                d'adopter un certain point de
                                                vue dans la vie. |  09 |  Wenn
                                                Sie heute philosophisch
                                                angehauchte Schriften gut
                                                geschulter, zum Beispiel
                                                katholischer Gelehrter lesen, da
                                                werden Sie überall mit Bezug auf
                                                einen gewissen Punkt eine ganz
                                                bestimmte Anschauung ausgebildet
                                                finden. Und man kann sagen: Sie
                                                finden diese Anschauung
                                                ausgebildet bei den allerbesten
                                                dieser katholisch geschulten
                                                Gelehrten. — Ich möchte dabei
                                                gleich bemerken, daß ich
                                                durchaus nicht geneigt bin, die
                                                formale Schulung des
                                                katholischen Klerus zum
                                                Beispiel zu unterschätzen. Ich
                                                kenne sehr gut — ich habe das
                                                auch ausgesprochen in meinem
                                                Buch «Vom Menschenrätsel» — die
                                                bessere Schulung, die gerade
                                                manche katholischen Theologen
                                                haben, wenn sie philosophisch
                                                schreiben, gegenüber den
                                                Schreibereien der nicht durch
                                                die katholische Theologie
                                                gegangenen philosophischen
                                                Gelehrten zum Beispiel. In
                                                dieser Beziehung, muß man sagen,
                                                ist die gelehrte Literatur, die
                                                theologische Literatur der
                                                protestantischen, der
                                                reformierten Geistlichen weit
                                                zurück hinter der guten
                                                philosophischen Schulung der
                                                katholischen Theologen. Diese
                                                Leute haben durch ihre strenge
                                                Schulung eine gewisse Fähigkeit,
                                                ihre Begriffe wirklich plastisch
                                                auszubilden; sie haben — was zum
                                                Beispiel Menschen, die heute
                                                berühmt sind in der
                                                nichtkatholischen
                                                philosophischen Literatur, nicht
                                                einmal als Ahnung haben — eine
                                                gewisse Fähigkeit, einzusehen,
                                                was ein Begriff ist, was eine
                                                Idee ist und dergleichen, kurz,
                                                diese Leute haben eine gewisse
                                                Schulung. Man braucht nicht
                                                einmal ein Buch von Haeckel zu
                                                nehmen, man kann ein Buch von
                                                Eucken nehmen, um diese
                                                Begriffspurzelei festzustellen,
                                                diese schreckliche, bloß
                                                feuilletonistische Herumrederei
                                                über die wichtigsten Begriffe,
                                                oder man kann zum Beispiel ein
                                                Buch von Bergson nehmen, wo man
                                                immer das Gefühl hat: der fängt
                                                die Begriffe ab, ohne mit ihnen
                                                hantieren zu können, wie der
                                                bekannte Chinese, der sich
                                                umdrehen will und immer seinen
                                                Zopf abfängt. Dieses absolute
                                                Taumeln in der Begriffswelt, das
                                                bei diesen ungeschulten Leuten
                                                der Fall ist, das werden Sie
                                                nicht finden, wenn Sie sich
                                                einlassen auf die vom
                                                katholischen Klerus ausgehende
                                                philosophische Literatur, so daß
                                                in dieser Beziehung zum Beispiel
                                                ein Buch wie die dreibändige
                                                «Geschichte des Idealismus» von
                                                Otto Willmann, einem waschechten
                                                Katholiken, der auf jeder Seite
                                                seinen Katholizismus zur Schau
                                                trägt, weit höher steht als das
                                                meiste, was von
                                                nichtkatholischer Seite gerade
                                                heute auf philosophischem
                                                Gebiete geschrieben wird. Das
                                                alles kann man durchaus wissen
                                                und dennoch den Standpunkt
                                                einnehmen, den man eben als
                                                Geisteswissenschafter einnehmen
                                                muß. Inferiorität des Geistes
                                                mag auf diesem Gebiete anders
                                                entscheiden, mag zum Beispiel
                                                der Meinung sein: weil da gute
                                                Schulung ist, so ist sie
                                                überhaupt mehr wert. Nun, das
                                                mag sein; aber man kann durchaus
                                                sich auch der Objektivität
                                                befleißen, wenn man genötigt
                                                ist, einen bestimmten
                                                Gesichtspunkt im Leben
                                                einzunehmen. |  
                                      |  Il
                                                y a un point qui viendra
                                                toujours vers vous dans cette
                                                littérature philosophique
                                                catholique bien formée, un point
                                                qui aussi a considérablement
                                                beaucoup d'éblouissant pour le
                                                penseur actuel, c'est celui qui
                                                vient toujours en considération
                                                lorsque les gens viennent à
                                                parler de la différence de
                                                l'humain à l'animal. N'est-ce
                                                pas, les lecteurs ordinaires de
                                                Haeckel et les connaisseurs de
                                                Haeckel s'efforceront toujours
                                                d'estomper autant que possible
                                                la différence entre l'humain et
                                                l'animal, de faire croire que
                                                l'humain n'est dans son ensemble
                                                qu'un animal en quelque sorte
                                                plus évolué. Les savants
                                                catholiques ne font pas cela,
                                                mais ils mettent toujours en
                                                avant ce qui leur semble être
                                                une différence radicale entre
                                                l'humain et l'animal. Ils
                                                soulignent que l'animal en reste
                                                à la vision ordinaire qu'il
                                                acquiert de l'objet qu'il sent
                                                maintenant, de l'objet suivant
                                                qu'il sent ou contemple ensuite,
                                                et ainsi de suite ; que l'animal
                                                ne reste en quelque sorte
                                                toujours que dans des
                                                représentations individuelles
                                                particulières, tandis que
                                                l'humain a la faculté de se
                                                former des concepts abstraits
                                                déduits, de résumer les choses.
                                                C'est en effet une différence
                                                radicale, parce que l'humain, si
                                                l'on conçoit les choses ainsi,
                                                se distingue vraiment
                                                radicalement de l'animal.
                                                L'animal, qui ne considère que
                                                les détails, ne peut pas former
                                                en lui la spiritualité, parce
                                                que les concepts abstraits
                                                doivent vivre dans la
                                                spiritualité. Et c'est ainsi que
                                                l'on doit en arriver à
                                                reconnaître que dans l'humain
                                                vit cette âme particulière qui
                                                justement forme les concepts
                                                abstraits, tandis que l'animal
                                                avec sa sorte de vie intérieure
                                                particulière ne peut former ces
                                                concepts abstraits. |  10 |  Ein
                                                Punkt wird Ihnen in dieser gut
                                                geschulten katholischen philo‑
                                                sophischen Literatur immer
                                                entgegentreten, ein Punkt, der
                                                auch ungemein viel Blendendes
                                                für den heutigen Denker hat; das
                                                ist der, der immer in Betracht
                                                kommt, wenn die Leute zu
                                                sprechen kommen auf den
                                                Unterschied des Menschen vom
                                                Tiere. Nicht wahr, die
                                                gewöhnlichen Haeckel-Leser und
                                                Haeckel-Bekenner, die werden ja
                                                immer darauf ausgehen, den
                                                Unterschied des Menschen vom
                                                Tier möglichst zu verwischen,
                                                möglichst den Glauben zu
                                                erwecken, daß der Mensch im
                                                ganzen nur ein gewissermaßen
                                                höher ausgebildetes Tier ist.
                                                Das tun die katholischen
                                                Gelehrten nicht, sondern sie
                                                heben immer etwas hervor, was
                                                ihnen als radikaler Unterschied
                                                erscheint zwischen dem Menschen
                                                und dem Tiere. Sie heben hervor,
                                                daß das Tier bei der
                                                gewöhnlichen Anschauung bleibt,
                                                die es gewinnt von dem
                                                Gegenstand, den es jetzt
                                                beriecht, von dem nächsten
                                                Gegenstand, den es dann beriecht
                                                oder beschaut und so weiter; daß
                                                das Tier gewissermaßen immer nur
                                                in einzelnen individuellen
                                                Vorstellungen bleibt, während
                                                der Mensch die Fähigkeit hat,
                                                abgezogene, abstrakte Begriffe
                                                sich zu bilden, die Dinge
                                                zusammenzufassen. Das ist in der
                                                Tat ein radikaler Unterschied,
                                                weil der Mensch, wenn man die
                                                Sache so auffaßt, dadurch sich
                                                wirklich radikal vom Tier
                                                unterscheidet. Das Tier, das nur
                                                die Einzelheiten ins Auge faßt,
                                                kann nicht in sich die
                                                Geistigkeit ausbilden, weil ja
                                                die abstrakten Begriffe in der
                                                Geistigkeit leben müssen. Und
                                                dadurch muß man dazu kommen,
                                                anzuerkennen, daß im Menschen
                                                diese besondere Seele lebt, die
                                                eben die abstrakten Begriffe
                                                bildet, während das Tier mit
                                                seiner besonderen Art des
                                                Innenlebens diese abstrakten
                                                Begriffe nicht bilden kann. |  
                                      |  Celui
                                                qui considère les débats
                                                catholiques sur ce point se dit
                                                : c'est quelque chose
                                                d'extrêmement important qu'une
                                                bonne formation philosophique
                                                puisse attirer l'attention sur
                                                ce point décisif, radicalement
                                                décisif, de la différence entre
                                                l'humain et l'animal. De nos
                                                jours, les humains n'apprécient
                                                pas du tout la portée d'une
                                                telle chose. Par exemple,
                                                lorsque le tapage organisé par
                                                Drews a commencé, lorsque la
                                                question de savoir si Jésus
                                                avait vécu ou non a été
                                                soulevée, lorsqu'une grande
                                                réunion s'est tenue à Berlin, où
                                                toutes sortes de gens ont parlé
                                                sur le problème : Jésus a-t-il
                                                vécu ? - le théologien
                                                catholique Warmann en a
                                                également parlé, et il ne
                                                pouvait bien sûr que dire des
                                                choses que les autres
                                                considéraient comme très
                                                rétrogrades. Mais malgré le fait
                                                que les coryphées, notamment de
                                                la théologie protestante
                                                berlinoise, aient parlé à
                                                l'époque, deux déclarations, ou
                                                plutôt les documents de ces
                                                déclarations, me sont apparus
                                                dans les discours de l'époque
                                                comme étant vraiment d'un niveau
                                                un peu meilleur - pas au niveau
                                                actuel, mais à un niveau un peu
                                                meilleur. L'une d'entre elles
                                                était une déclaration qu'un
                                                érudit - je ne veux rien dire de
                                                mal, mais plutôt faire l'éloge
                                                de cet humain - avait faite à
                                                l'époque. Je ne pense pas
                                                pouvoir mieux le louer qu'en
                                                l'appelant un érudit tapageur de
                                                tout premier ordre. Cet humain
                                                aurait en effet pu faire
                                                beaucoup grâce à sa perspicacité
                                                et à ses connaissances
                                                singulières dans les domaines
                                                les plus divers, grâce à un
                                                grand savoir. Déjà à l'époque où
                                                je le fréquentais - c'était il y
                                                a dix-huit ou dix-neuf ans - il
                                                écrivait depuis quinze ans, je
                                                crois, une révision de la
                                                logique, et je pense qu'il doit
                                                encore y travailler depuis, car
                                                cette révision de la logique ne
                                                m'est pas parvenue entre-temps.
                                                Il avait déjà dit à l'époque, ce
                                                qui est tout à fait juste, que
                                                les humains étaient en fait tout
                                                à fait terribles dans le
                                                présent, qu'ils étaient en effet
                                                tout à fait terribles quand ils
                                                ne se sentaient pas en sécurité,
                                                quand ils commencent à penser,
                                                parce qu'il suffit d'entendre
                                                deux ou trois phrases
                                                aujourd'hui, que ce soit dans
                                                une conversation scientifique ou
                                                non scientifique, pour voir la
                                                plus terrible des illogies
                                                s'installer. Cela, pensait-il,
                                                que les humains devraient
                                                observer pour ne pas tomber dans
                                                les représentations illusoires
                                                les plus horribles qui existent
                                                aujourd'hui, cela pourrait être
                                                écrit sur un quart de page, il
                                                suffit de tenir compte de ce
                                                quart de page. Je ne sais pas
                                                s'il veut réaliser ce quart de
                                                page comme une révision de la
                                                logique; comme je l'ai dit, cela
                                                faisait déjà quinze ans,
                                                dix-huit ou dix-neuf ans se sont
                                                écoulés depuis, je ne sais pas
                                                où il en est aujourd'hui avec
                                                cette révision de la logique.
                                                Mais je veux le féliciter en
                                                l'appelant un vagabond plein
                                                d'esprit, parce qu'avec ça, je
                                                veux indiquer que s'il n'était
                                                pas un vagabond riche d'esprit,
                                                il pourrait fournir terriblement
                                                beaucoup. Il a cette fois là,
                                                dit quelque chose de très beau,
                                                il a notamment dit : "Oui,
                                                l'Église catholique a dû
                                                entendre un jour que les
                                                comètes, qui se composent d'un
                                                noyau et d'une queue, sont des
                                                corps célestes comme les autres
                                                et qu'elles se déplacent selon
                                                des lois, comme les autres corps
                                                célestes. Lorsqu'il ne fut plus
                                                possible de nier que les comètes
                                                étaient des corps célestes comme
                                                les autres, l'Église catholique
                                                se décida à admettre que l'on
                                                appliquait aussi aux comètes les
                                                autres lois de la trajectoire
                                                céleste, mais elle ne l'admit
                                                d'abord qu'en ce qui concerne le
                                                noyau, pas encore en ce qui
                                                concerne la queue. - Eh bien, il
                                                voulait seulement exprimer
                                                symboliquement que l'Église
                                                catholique n'est généralement
                                                encline à admettre que le strict
                                                nécessaire, comme elle l'a
                                                autorisé en 1827 avec la vision
                                                copernicienne du monde pour ses
                                                adeptes ; mais que même
                                                lorsqu'elle doit admettre le
                                                strict nécessaire, elle retient
                                                au moins encore la queue de la
                                                chose ! C'est une remarque qui
                                                me semble caractériser assez
                                                bien la situation. |  11 |  Wer
                                                auf diesen Punkt hin die
                                                entsprechenden katholischen
                                                Auseinandersetzungen ins Auge
                                                faßt, der sagt sich: Das ist
                                                etwas ungeheuer Bedeutsames, daß
                                                durch gute philosophische
                                                Schulung auf diesen
                                                entscheidenden, radikal
                                                entscheidenden Punkt in dem
                                                Unterschied zwischen Mensch und
                                                Tier richtig hingewiesen werden
                                                kann. Die Menschen würdigen in
                                                der Gegenwart gar nicht die
                                                Tragweite einer solchen Sache.
                                                Als zum Beispiel der Rummel
                                                dazumal losgegangen war, den
                                                Drews veranstaltet hat, diese
                                                Auseinandersetzung, ob Jesus
                                                gelebt hat oder nicht, als
                                                damals in Berlin eine große
                                                Versammlung abgehalten worden
                                                ist, wo alle möglichen und
                                                unmöglichen Leute geredet haben
                                                über das Problem: Hat Jesus
                                                gelebt? — da hat auch der
                                                katholische Theologe Warmann
                                                darüber gesprochen, und er
                                                konnte natürlich nur Dinge
                                                sagen, die die andern als sehr
                                                rückständig betrachtet haben.
                                                Aber trotzdem dazumal eigentlich
                                                die Koryphäen, namentlich der
                                                Berliner protestantischen
                                                Theologie, geredet haben, so
                                                sind mir im Grunde genommen in
                                                den damaligen Reden doch als
                                                wirklich auf einem etwas
                                                besseren Niveau — nicht auf dem
                                                Gegenwartsniveau, aber einem
                                                etwas besseren Niveau — zwei
                                                Aussprüche beziehungsweise die
                                                Unterlagen dieser Aussprüche
                                                erschienen. Das eine war eine
                                                Ausführung, die ein — ich will
                                                damit gar nichts Schlimmes
                                                sagen, sondern eigentlich den
                                                Mann loben — gelehrter Bummler
                                                allerersten Ranges dazumal
                                                losgelassen hat. Ich glaube ihn
                                                nicht besser loben zu können,
                                                als indem ich ihn einen
                                                gelehrten Bummler allerersten
                                                Ranges nenne. Der Mann hätte
                                                nämlich durch seinen Scharfsinn
                                                und durch seine eigenartigen
                                                Kenntnisse auf den
                                                verschiedensten Gebieten, durch
                                                ein großes Wissen viel leisten
                                                können. Schon damals, als ich
                                                mit ihm verkehrte -- das ist
                                                achtzehn, neunzehn Jahre her —,
                                                hatte er schon seit fünfzehn
                                                Jahren, glaube ich, an einer
                                                Revision der Logik geschrieben,
                                                und ich glaube, er muß auch
                                                seither noch daran schreiben,
                                                denn diese Revision der Logik
                                                ist mir mittlerweile nicht zu
                                                Gesicht gekommen. Er hat dazumal
                                                schon gesagt, was ganz richtig
                                                ist : die Menschen seien
                                                eigentlich ganz fürchterlich in
                                                der Gegenwart, sie seien nämlich
                                                dann ganz fürchterlich, wenn sie
                                                zu denken anfangen, denn man
                                                brauche nur zwei, drei Sätze,
                                                sei es in einem
                                                wissenschaftlichen oder in einem
                                                unwissenschaftlichen Gespräch
                                                heute zu hören, um zu
                                                beobachten, wie gleich die
                                                furchtbarste Unlogik einsetzt.
                                                Das, meinte er, was die Menschen
                                                beobachten müßten, damit sie
                                                nicht in die grauslichsten
                                                Wahnvorstellungen kommen, die
                                                heute gang und gäbe sind, das
                                                ließe sich auf eine Quartseite
                                                aufschreiben, man brauche nur
                                                diese Quartseite wirklich zu
                                                berücksichtigen. Ich weiß ja
                                                nicht, ob er diese Quartseite
                                                als Revision der Logik zustande
                                                bringen will; wie gesagt,
                                                dazumal waren es schon fünfzehn
                                                Jahre, seither sind noch
                                                achtzehn, neunzehn Jahre
                                                verflossen, ich weiß nicht, wie
                                                weit er jetzt ist mit dieser
                                                Revision der Logik. Aber ich
                                                will ihn also loben, indem ich
                                                ihn einen geistreichen,
                                                geistvollen Bummelanten nenne,
                                                weil ich damit andeuten will,
                                                daß er, wenn er nicht ein
                                                geistreicher Bummelant wäre,
                                                furchtbar viel leisten könnte.
                                                Der hat dazumal etwas sehr
                                                Schönes gesagt, er hat nämlich
                                                gesagt: Ja, die katholische
                                                Kirche mußte eines Tages hören,
                                                daß die Kometen, die ja aus Kern
                                                und Schwanz bestehen,
                                                Himmelskörper wie die andern
                                                sind und nach Gesetzen sich
                                                bewegen, wie die andern
                                                Himmelskörper auch. Als nun gar
                                                nicht mehr geleugnet werden
                                                konnte, nach den Dingen, die da
                                                einmal vorlagen, daß die Kometen
                                                auch solche Himmelskörper seien
                                                wie die andern, da entschloß
                                                sich die katholische Kirche
                                                zuzugeben, daß man auf die
                                                Kometen auch die übrigen
                                                Himmelsbahngesetze anwende; aber
                                                sie gab es zunächst nur mit
                                                Bezug auf den Kern, noch nicht
                                                mit Bezug auf den Schwanz zu. —
                                                Nun, er wollte damit symbolisch
                                                nur ausdrükken, daß die
                                                katholische Kirche in der Regel
                                                nur geneigt ist, das
                                                Notwendigste zuzugeben, wie sie
                                                ja 1827 erst die kopernikanische
                                                Weltanschauung für ihre Bekenner
                                                erlaubt hat; daß sie aber selbst
                                                dann, wenn sie das Notwendigste
                                                zugeben muß, wenigstens noch den
                                                Schwanz von der Sache
                                                zurückbehält! Das ist eine
                                                Bemerkung, von der ich fand, daß
                                                sie eigentlich ganz gut die
                                                Situation charakterisierte. |  
                                      |  Mais
                                                l'autre remarque, c'était
                                                justement celle du chercheur
                                                catholique sur les fourmis
                                                Wasmann - c'est un excellent
                                                chercheur sur les fourmis, mais
                                                c'est aussi un philosophe bien
                                                formé - qui a dit : "En fait,
                                                messieurs, vous ne pouvez pas me
                                                comprendre, parce qu'en réalité,
                                                vous ne savez pas tous comment
                                                on pense philosophiquement ;
                                                celui qui pense
                                                philosophiquement ne parle pas
                                                comme vous ! - Et en effet, il
                                                avait raison, il ne fait aucun
                                                doute qu'il a touché le
                                                fond/avec cela atteint t le clou
                                                sur la tête. Or, il y a tout de
                                                suite un petit ouvrage
                                                sympathique de Wasmann sur la
                                                différence entre l'humain et
                                                l'animal, qui met fortement en
                                                évidence ce que je viens
                                                d'évoquer : cette capacité des
                                                humains à penser réellement en
                                                termes abstraits, que l'animal
                                                ne doit justement pas avoir.
                                                C'est quelque chose
                                                d'extraordinairement
                                                éblouissant, parce que c'est
                                                convaincant dans une certaine
                                                direction pour celui qui s'est
                                                suffisamment formé dans sa
                                                pensée pour pouvoir saisir dans
                                                l'oeil toute la force d'une
                                                telle affirmation. |  12 |  Die
                                                andere Bemerkung aber, die war
                                                getan eben gerade von dem
                                                katholischen Ameisenforscher
                                                Wasmann — er ist ein
                                                ausgezeichneter Ameisenforscher,
                                                aber er ist auch ein gut
                                                geschulter Philosoph —, der da
                                                sagte : Eigentlich, meine
                                                Herren, können Sie mich ja gar
                                                nicht verstehen, denn in
                                                Wirklichkeit wissen Sie alle
                                                nicht, wie man philosophisch
                                                denkt; derjenige, der
                                                philosophisch denkt, der redet
                                                eben nicht so wie Sie! — Und in
                                                der Tat, er hatte damit recht,
                                                es ist ganz zweifellos, daß er
                                                damit den Nagel auf den Kopf
                                                traf. Nun gibt es gerade eine
                                                kleine, nette Schrift von
                                                Wasmann über den Unterschied
                                                zwischen Mensch und Tier, welche
                                                scharf hervorhebt, was ich jetzt
                                                eben angedeutet habe: diese
                                                Fähigkeit der Menschen, wirklich
                                                in abstrakten Begriffen zu
                                                denken, die das Tier eben nicht
                                                haben soll. Das ist etwas, was
                                                außerordentlich blendend ist,
                                                weil es ja nach einer gewissen
                                                Richtung hin überzeugend ist
                                                für den, der sich nur in seinem
                                                Denken so weit geschult hat, daß
                                                er die ganze Tragkraft einer
                                                solchen Behauptung ins Auge
                                                fassen kann. |  
                                      |  Mais
                                                regardons maintenant la chose
                                                spirituellement-scientifiquement,
                                                là toute l'histoire qui entrera
                                                devant les yeux dans sa
                                                signification. Si nous partons
                                                spirituellement-scientifiquement
                                                des conceptions et des
                                                expériences que l'on peut gagner
                                                là-dessus dans le monde
                                                spirituel, on comprend d'un côté
                                                que sans les considérations
                                                spirituelles scientifiques,
                                                cette affirmation éblouissante
                                                dont je viens de parler, ne peut
                                                venir en l'état, qu'elle doit
                                                aussi être en fait valable pour
                                                chacun qui ne veut pas devenir
                                                spécialiste de la science de
                                                l'esprit, tout de suite s'il est
                                                bien formé philosophiquement ;
                                                cela, on le l'envisage d'un
                                                côté. Mais de l'autre côté, on
                                                voit ce qui suit, on le voit
                                                simplement en observant les
                                                choses dans le monde : si l'on
                                                compare l'humain à l'animal avec
                                                des conditions préalables
                                                spirituelles-scientifiques,
                                                alors se montre que l'humain est
                                                certes confronté aux choses du
                                                monde par des observations
                                                isolées/particulières et se
                                                forme ensuite des concepts
                                                abstraits par toutes sortes
                                                d'opérations de penser dans
                                                lesquelles il résume ce qu'il
                                                voit par unité. On peut aussi
                                                admettre que l'animal n'a pas
                                                cette abstraction, que l'animal
                                                n'exerce pas cette activité
                                                d'abstraction. Mais ce qui est
                                                curieux, c'est que les concepts
                                                abstraits ne manquent pas à
                                                l'animal, que l'animal vit avec
                                                son âme tout de suite dans les
                                                concepts les plus abstraits que
                                                nous, les humains, nous formons
                                                avec peine, et que l'animal n'a
                                                pas la vision
                                                individuelle/particulière comme
                                                nous. Ce que nous avons en
                                                avance, c'est justement que nous
                                                avons une utilisation beaucoup
                                                plus libre des sens, une façon
                                                bien précise d'interaction entre
                                                les sens et les émotions
                                                intérieures et les impulsions de
                                                la volonté. C'est ce que nous
                                                avons de plus que l'animal. Mais
                                                la sécurité de l'instinct qu'ont
                                                les animaux repose précisément
                                                sur le fait que l'animal vit dès
                                                le départ avec des concepts
                                                abstraits que nous devons
                                                d'abord former. Ce qui nous
                                                distingue de l'animal, c'est que
                                                nos sens s'émancipent et
                                                deviennent plus libres dans leur
                                                utilisation vers le monde
                                                extérieur, et que nous pouvons
                                                aussi injecter dans nos sens la
                                                volonté que l'animal ne peut pas
                                                injecter. Mais ce que nous, les
                                                humains, n'avons pas, et que
                                                nous devons d'abord acquérir,
                                                les concepts abstraits, c'est
                                                précisément l'animal qui les a,
                                                aussi étrange que cela puisse
                                                paraître. Certes, chaque animal
                                                n'a qu'un domaine déterminé,
                                                mais dans ce domaine, l'animal a
                                                de telles notions abstraites,
                                                aussi étrange que cela puisse
                                                nous paraître. L'humain est
                                                obligé de voir un, deux, trois
                                                chiens ; il s'en sert pour
                                                former le concept abstrait de
                                                "chien". L'animal a dans ce
                                                domaine, et très précisément, le
                                                même concept abstrait de "chien"
                                                que nous, il n'a pas besoin de
                                                se le former. Nous devons
                                                d'abord le former, l'animal n'en
                                                a pas besoin. Mais l'animal n'a
                                                pas la capacité de distinguer
                                                exactement un chien d'un autre,
                                                de l'individualiser exactement
                                                par les perceptions
                                                sensorielles. |  13 |  Aber
                                                nun sehen wir die Sache einmal
                                                geisteswissenschaftlich an, da
                                                wird Ihnen erst die ganze
                                                Geschichte in ihrer Bedeutung
                                                vor Augen treten. Wenn wir
                                                geisteswissenschaftlich ausgehen
                                                von den Anschauungen, von den
                                                Erfahrungen, die man darüber
                                                gewinnen kann in der
                                                spirituellen Welt, dann begreift
                                                man auf der einen Seite, daß
                                                ohne die
                                                geisteswissenschaftlichen
                                                Betrachtungen diese blendende
                                                Behauptung zustande kommen kann,
                                                von der ich eben gesprochen
                                                habe, daß sie auch eigentlich
                                                für jeden, der nicht
                                                Geisteswissenschafter werden
                                                will, gelten muß, gerade wenn er
                                                gut philosophisch geschult ist;
                                                das sieht man auf der einen
                                                Seite ein. Auf der andern Seite
                                                sieht man aber folgendes, man
                                                sieht es einfach, indem man die
                                                Dinge in der Welt betrachtet:
                                                Wenn man mit
                                                geisteswissenschaftlichen
                                                Voraussetzungen den Menschen mit
                                                dem Tiere vergleicht, dann zeigt
                                                sich, daß der Mensch zwar den
                                                Dingen der Welt gegenübertritt
                                                in einzelnen Beobachtungen und
                                                sich dann abstrakte Begriffe
                                                bildet durch allerlei
                                                Denkoperationen, in denen er
                                                zusammenfaßt, was er vereinzelt
                                                sieht. Man kann auch zugeben,
                                                daß das Tier diese Abstraktion
                                                nicht hat, daß das Tier diese
                                                Tätigkeit der Abstraktion nicht
                                                ausübt. Aber das Kuriose ist,
                                                daß die abstrakten Begriffe dem
                                                Tiere nicht fehlen, daß das Tier
                                                mit seiner Seele gerade in den
                                                allerabstraktesten Begriffen
                                                lebt, die wir Menschen uns
                                                mühevoll bilden, und daß das
                                                Tier die einzelne Anschauung
                                                nicht so hat wie wir. Was wir
                                                voraushaben, ist gerade, daß wir
                                                einen viel freieren Gebrauch der
                                                Sinne, eine ganz bestimmte Art
                                                von Zusammenwirken von Sinnen
                                                und inneren Emotionen und
                                                Willensimpulsen haben. Das haben
                                                wir vor dem Tier voraus. Aber
                                                die Sicherheit des Instinktes,
                                                welche die Tiere haben, die
                                                beruht gerade darauf, daß das
                                                Tier von vornherein mit solchen
                                                abstrakten Begriffen lebt, die
                                                wir uns erst bilden müssen.
                                                Worin wir uns von dem Tier
                                                unterscheiden, das ist, daß sich
                                                unsere Sinne emanzipieren und
                                                freier werden im Gebrauch nach
                                                der Außenwelt zu, und daß wir
                                                auch in unsere Sinne den Willen
                                                hineingießen können, den das
                                                Tier nicht hineingießen kann.
                                                Aber das, was wir Menschen nicht
                                                haben, sondern uns erst erwerben
                                                müssen, die abstrakten Begriffe,
                                                die hat gerade das Tier, so
                                                sonderbar es einem erscheinen
                                                mag. Gewiß, es hat jedes Tier
                                                nur ein bestimmtes Gebiet, aber
                                                auf diesem Gebiete hat das Tier
                                                solche abstrakten Begriffe, so
                                                sonderbar es einem er‑ scheinen
                                                mag. Der Mensch ist darauf
                                                angewiesen, einen, zwei, drei
                                                Hunde zu sehen; er bildet sich
                                                daraus den abstrakten Begriff
                                                «Hund». Das Tier hat auf diesem
                                                Gebiete, und zwar ganz genau,
                                                denselben abstrakten Begriff
                                                «Hund», den wir haben, es
                                                braucht sich ihn nicht zu
                                                bilden. Wir müssen uns ihn erst
                                                bilden, das Tier braucht das
                                                nicht. Aber das Tier hat nicht
                                                die Fähigkeit, den einen Hund
                                                von dem andern genau zu
                                                unterscheiden, genau zu
                                                individualisieren durch die
                                                Sinneswahrnehmungen. |  
                                      |  Si
                                                nous n'acquérons pas la capacité
                                                d'accéder au véritable état des
                                                faits de la réalité par la
                                                science de l'esprit, nous nous
                                                trompons à un certain niveau sur
                                                ce qui est le plus essentiel.
                                                Nous croyons que parce que nous,
                                                les humains, devons développer
                                                la capacité de former des
                                                concepts abstraits, nous nous
                                                distinguons par ces concepts
                                                abstraits de l'animal qui ne
                                                possède pas cette capacité. Mais
                                                l'animal n'a pas du tout besoin
                                                de cette capacité, car il
                                                possède d'emblée les concepts
                                                abstraits. L'animal a un tout
                                                autre type de vision sensorielle
                                                que nous, les humains. C'est
                                                justement la vision extérieure
                                                des sens qui est entièrement
                                                différente. |  14 |  Wenn
                                                wir uns nicht die Fähigkeit
                                                erwerben, durch
                                                Geisteswissenschaft auf den
                                                wahren Tatbestand der
                                                Wirklichkeit einzugehen, so
                                                täuschen wir uns in einer
                                                gewissen Beziehung über das
                                                Allerwesentlichste. Wir
                                                glauben, weil wir Menschen die
                                                Fähigkeit entwickeln müssen,
                                                abstrakte Begriffe zu bilden, so
                                                unterscheiden wir uns durch die
                                                abstrakten Begriffe vom Tiere,
                                                das diese Fähigkeit nicht
                                                besitzt. Aber das Tier braucht
                                                diese Fähigkeit gar nicht, weil
                                                es die abstrakten Begriffe von
                                                vornherein hat. Das Tier hat
                                                eine ganz andere Art von
                                                Sinnesanschauung als wir
                                                Menschen. Gerade die äußere
                                                Sinnesanschauung ist ganz
                                                verschieden. |  
                                      |  En
                                                cette relation, une
                                                transformation saisissant
                                                profondémént dans
                                                lesreprésentations humaines est
                                                nécessaire. Car les humains se
                                                sont instruits de toutes sortes
                                                de concepts de science de la
                                                nature qui sont déjà devenus
                                                populaires aujourd'hui. Soit ils
                                                ont pu les apprendre dans une
                                                certaine école, par un
                                                enseignement direct, soit ils se
                                                sont instruits par cette eau de
                                                vaisselle - j'allais dire par
                                                cette lecture des journaux - par
                                                laquelle les représentations des
                                                science de la nature se
                                                répandent aujourd'hui dans le
                                                monde entier. Mais les humains
                                                sont dominés par ces
                                                représententations de science de
                                                la nature. En ce qui concerne ce
                                                que je viens de vous indiquer,
                                                les humains sont profondément
                                                dominés par une tendance, que
                                                l'on pourrait presque qualifier
                                                d'instinctive, à croire que
                                                l'animal voit vraiment la même
                                                chose que l'humain dans son
                                                environnement. Lorsqu'il se
                                                promène avec son chien, il a la
                                                croyance instinctive que le
                                                chien voit le monde comme il le
                                                voit, qu'il voit l'herbe
                                                colorée, le blé coloré, les
                                                pierres colorées, tout comme
                                                lui. Et puis, s'il est capable
                                                de penser un tant soit peu, il a
                                                aussi encore la croiyance : il
                                                peut lui-même faire des
                                                abstractions et a donc des
                                                concepts abstraits, mais son
                                                chien ne fait pas d'abstraction,
                                                et ainsi de suite. Et pourtant,
                                                ce n'est pas le cas. Ce chien
                                                qui marche à côté de nous vit
                                                tout aussi bien que nous dans
                                                les concepts abstraits. Oui, il
                                                y vit même plus intensément que
                                                nous. Il n'a même pas besoin de
                                                les acquérir, mais il vit
                                                intensément en eux dès le début.
                                                Mais il n'a pas la vision
                                                extérieure, qui lui donne une
                                                toute autre image : il suffit
                                                d'être attentif à certaines
                                                observations que l'on peut faire
                                                dans la vie. Cependant, on ne
                                                prend pas toujours les choses
                                                suffisamment au sérieux. Je
                                                pourrais vous citer un grand
                                                nombre d'exemples qui vous
                                                montreraient comment l'humain,
                                                de manière purement instinctive,
                                                pense de manière erronée/tordue
                                                dans ce sens. Par exemple, une
                                                fois, c'était à Zurich, je
                                                crois, je suis sorti dans la rue
                                                après une conférence donnée lors
                                                d'une soirée de Branche. Un
                                                cocher m'attendait, et le cheval
                                                ne voulait pas vraiment aller,
                                                il faisait mine de redouter un
                                                peu. Le cocher dit alors : "Il a
                                                peur de son ombre. - Il voyait
                                                bien sûr l'ombre du cheval que
                                                la lanterne projetait sur le
                                                mur, et il supposait donc que le
                                                cheval voyait cette ombre
                                                exactement comme lui. Il n'avait
                                                bien sûr aucune idée de ce qui
                                                se passait, si je puis dire,
                                                dans l'âme du cheval et de ce
                                                qui se passait dans son âme. Il
                                                voit l'ombre du cheval, mais le
                                                cheval a un sentiment vivant
                                                d'être dans cette partie de
                                                l'espace du corps éthérique où
                                                l'ombre se forme. Cela est un
                                                tout autre processus, en rapport
                                                à la vision intérieure un tout
                                                autre processus. |  15 |  In
                                                dieser Beziehung ist sogar eine
                                                sehr tief eingreifende
                                                Umwandlung in den menschlichen
                                                Vorstellungen notwendig. Denn
                                                über allerlei
                                                naturwissenschaftliche Begriffe,
                                                die heute schon populär geworden
                                                sind, haben sich ja die Menschen
                                                unterrichtet. Entweder haben sie
                                                sie in einer gewissen Schule,
                                                durch direkten Unterricht lernen
                                                können, oder sie haben sich
                                                unterrichtet durch jenes
                                                Abwaschwasser — ich wollte sagen
                                                durch jene Zeitungslektüre —,
                                                womit heute die
                                                naturwissenschaftlichen
                                                Vorstellungen in alle Welt
                                                hinausströmen. Aber die Menschen
                                                sind beherrscht von diesen
                                                naturwissenschaftlichen
                                                Vorstellungen. Mit Bezug auf
                                                das, was ich Ihnen eben
                                                angedeutet habe, da sind die
                                                Menschen ganz tief beherrscht
                                                von einem, fast könnte man
                                                sagen, instinktiven Hang zu
                                                glauben, daß das Tier wirklich
                                                in der Umgebung dasselbe sieht
                                                wie der Mensch. Wenn er mit
                                                seinem Hunde spazieren geht, so
                                                hat er den instinktiven Glauben,
                                                daß der Hund die Welt so sieht,
                                                wie er sie sieht, daß er ebenso
                                                das Gras farbig, den Weizen
                                                gefärbt, die Steine gefärbt
                                                sieht, wie er selber. Und dann
                                                hat er, wenn er einigermaßen
                                                denken kann, auch noch den
                                                Glauben: er selber kann
                                                abstrahieren und hat daher
                                                abstrakte Begriffe, sein Hund
                                                aber abstrahiert nicht und so
                                                weiter. Und dennoch ist es nicht
                                                so. Dieser Hund, der neben uns
                                                geht, lebt geradeso in den
                                                abstrakten Begriffen wie wir.
                                                Ja, er lebt sogar intensiver
                                                darinnen als wir. Er braucht sie
                                                auch gar nicht zu erwerben,
                                                sondern er lebt vom Anfange an
                                                intensiv darinnen. Aber die
                                                äußere Anschauung hat er nicht
                                                so, die gibt ihm ein ganz
                                                anderes Bild: Sie brauchen nur
                                                aufmerksam zu sein auf gewisse
                                                Beobachtungen, die man im Leben
                                                machen kann. Allerdings, man
                                                nimmt die Dinge nicht immer
                                                ernst genug. Ich könnte Ihnen
                                                eine ganze Anzahl von Beispielen
                                                anführen, aus denen Ihnen
                                                hervorgehen würde, wie der
                                                Mensch rein instinktiv in dieser
                                                Richtung verkehrt denkt. Zum
                                                Beispiel ging ich einmal, es war
                                                in Zürich, glaube ich, von einem
                                                Vortrag, der an einem Zweigabend
                                                gehalten worden war, auf die
                                                Straße. Da wartete ein Kutscher,
                                                und das Pferd wollte nicht recht
                                                gehen, machte Miene, ein bißchen
                                                zu scheuen. Da sagte der
                                                Kutscher: Das fürchtet sich vor
                                                seinem Schatten. — Er sah
                                                natürlich den Schatten des
                                                Pferdes, den die Laterne auf die
                                                Wand warf, und deshalb setzte er
                                                voraus, daß das Pferd ganz genau
                                                ebenso diesen Schatten sehe wie
                                                er. Er hatte natürlich keine
                                                Ahnung davon, was, wenn ich
                                                sagen darf, in der Seele des
                                                Pferdes und was in seiner Seele
                                                vorgeht. Er sieht den Schatten
                                                des Pferdes, aber das Pferd hat
                                                ein lebendiges Gefühl vom Sein
                                                in jenem Raumteil des
                                                Ätherleibes, wo sich der
                                                Schatten bildet. Das ist ein
                                                ganz anderer Vorgang, in bezug
                                                auf die innere Anschauung ein
                                                ganz anderer Vorgang. |  
                                      |  Vous
                                                avez là le choc entre le mode de
                                                pensée jusqu'à présent, jusque
                                                dans les visions/façons de voir
                                                les plus élémentaires et
                                                instinctives des humains naïfs,
                                                àvec ce qui doit entrer
                                                spirituellement-scientifiquement
                                                nouveau dans les humains. Ils
                                                devront toutefois d'abord
                                                apprécier avec le plus grand
                                                sérieux ce qui repose en fait à
                                                la base ici. Car, en ce qui
                                                concerne de telles choses, le
                                                matérialisme le plus absolu d'un
                                                Vogt ou d'un Moleschott ou d'un
                                                Clifford ou d'un Spencer, et
                                                ainsi de suite, se distingue
                                                beaucoup moins du concept
                                                traditionnel de confession de
                                                foi des différentes confessions
                                                que ne se distingue ce qui, en
                                                tant que nouveau mode de pensée
                                                reposant à la base de la science
                                                de l'esprit doit se distinguer
                                                de ces confessions de foi.. Car
                                                en fait, certains matérialistes
                                                pensent aujourd'hui que l'humain
                                                n'est pas très différent de
                                                l'animal. - Ils ont entendu une
                                                fois sonner quelque chose à ce
                                                sujet, même s'ils n'ont pas
                                                entendu les cloches sonner, à
                                                savoir que l'humain peut se
                                                faire des concepts abstraits,
                                                qui sont tout de même quelque
                                                chose de différent des simples
                                                représentations sensorielles
                                                habituelles ; mais ils se disent
                                                : des concepts abstraits, ce
                                                n'est peut-être pas quelque
                                                chose d'aussi important, d'aussi
                                                essentiel, donc au fond,
                                                l'humain ne se distingue pas de
                                                l'animal. - Tout le matérialisme
                                                actuel est en fait une création
                                                des confessions d'églises. Il
                                                suffit d'envisager cela très
                                                sérieusement, et l'on verra
                                                qu'un renouvellement du mode de
                                                représentation de l'âme humaine
                                                entre ici en ligne de compte, si
                                                l'on ne veut pas en rester là :
                                                maintenant, à nouveau, retour
                                                aux anciennes représentations,
                                                et tout ira déjà bien ! |  16 |  Da
                                                haben Sie das Aufeinanderprallen
                                                der bisherigen Denkweise bis in
                                                die elementarsten,
                                                instinktivsten Anschauungen
                                                naiver Menschen hinein mit dem,
                                                was geisteswissenschaftlich neu
                                                in die Menschen hineinkommen
                                                muß. Sie werden allerdings erst
                                                mit allem Ernste würdigen
                                                müssen, was hier eigentlich
                                                zugrunde liegt. Denn mit Bezug
                                                auf solche Dinge unterscheidet
                                                sich der ärgste Materialismus
                                                eines Vogt oder Moleschott oder
                                                Clifford oder Spencer und so
                                                weiter viel weniger von dêm
                                                hergebrachten Bekenntnisbegriffe
                                                der einzelnen Konfessionen, als
                                                sich dasjenige unterscheidet,
                                                was als eine neue Denkweise der
                                                Geisteswissenschaft zugrunde
                                                liegend von diesen Bekenntnissen
                                                sich unterscheiden muß. Denn
                                                eigentlich denken gewisse
                                                Materialisten doch heute : Der
                                                Mensch unterscheidet sich nicht
                                                sehr vom Tiere. — Sie haben auch
                                                einmal etwas davon läuten
                                                gehört, wenn auch nicht die
                                                Glocken zusammenschlagen
                                                vernommen, daß der Mensch sich
                                                abstrakte Begriffe machen kann,
                                                die doch etwas anderes sind als
                                                die gewöhnlichen bloß sinnlichen
                                                Vorstellungen; aber sie sagen
                                                sich: Abstrakte Begriffe, das
                                                ist vielleicht doch nicht so
                                                etwas Wichtiges, so etwas
                                                Wesentliches, also im Grunde
                                                genommen unterscheidet sich der
                                                Mensch nicht von dem Tiere. —
                                                Der gesamte Materialismus der
                                                Gegenwart ist eigentlich eine
                                                Schöpfung der
                                                Kirchenbekenntnisse. Das muß man
                                                nur wirklich ganz ernsthaftig
                                                ins Auge fassen, dann wird man
                                                sehen, daß eine Erneuerung der
                                                Vorstellungsart der
                                                Menschenseelen hier in Betracht
                                                kommt, wenn man nicht dabei
                                                stehenbleiben will: Nun wiederum
                                                zurück zu den alten
                                                Vorstellungen, dann wird es
                                                schon gut gehen! |  
                                      |  Mais
                                                on ne peut pas dire quelque peu
                                                que les humains pourraient tout
                                                simplement s'abstenir de se
                                                tourner vers une véritable vie
                                                de l'esprit et que les choses
                                                pourraient continuer ainsi !
                                                Non, ceux qui disent "qu'un
                                                terrible destin attend
                                                l'humanité blanche me semble
                                                certain en toutes circonstances,
                                                à moins qu'une période de
                                                suprématie de la sagesse ne
                                                succède très vite à celle de la
                                                passion et des illusions" ont
                                                raison. Seulement, de telles
                                                gens devraient aussi reconnaître
                                                que la plus grande partie des
                                                représentations scientifiques
                                                sur le monde actuel appartient
                                                aux representation
                                                illusoires/folles. Cela devrait
                                                justement être reconnu. Dans le
                                                courant de son évolution,
                                                l'humanité est arrivée au point
                                                que nous caractérisons souvent
                                                en disant que depuis le XVe
                                                siècle, l'humanité est dans
                                                l'ère de l'âme de conscience. Et
                                                cette évolution de l'âme
                                                consciente se déroule de la
                                                manière que je viens de décrire
                                                à plusieurs reprises. Voyons une
                                                caractéristique très importante
                                                de l'évolution de l'âme de
                                                conscience. |  17 |  Man
                                                kann aber nicht etwa sagen, daß
                                                die Menschen es einfach
                                                unterlassen könnten, sich nun zu
                                                wirklichem Geistesleben
                                                hinzuwenden, und es auch so
                                                weitergehen könnte! Nein,
                                                diejenigen haben schon recht,
                                                die da sagen, «... daß ein
                                                furchtbares Schicksal der
                                                weißen Menschheit winkt,
                                                scheint mir unter allen
                                                Umständen gewiß, es sei denn,
                                                daß eine Periode supremer
                                                Weisheitsherrschaft sehr bald
                                                die der Leidenschaft und
                                                Wahnvorstellungen ablöst». Nur
                                                sollten solche Leute auch
                                                einsehen, daß zu den
                                                Wahnvorstellungen der größte
                                                Teil der wissenschaftlichen
                                                Vorstellungen über die Welt
                                                heute gehört. Das sollte eben
                                                durchaus eingesehen werden. Die
                                                Menschheit ist in ihrer
                                                Entwickelungsströmung an dem
                                                Punkt angekommen, den wir
                                                oftmals dadurch
                                                charakterisieren, daß wir sagen:
                                                Seit dem 15. Jahrhundert ist
                                                die Menschheit im Zeitalter der
                                                Bewußtseinsseele. Und diese
                                                Entwickelung der
                                                Bewußtseinsseele findet so
                                                statt, wie ich es eben öfter
                                                charakterisiert habe. Sehen wir
                                                einmal auf ein sehr wichtiges
                                                Charakteristikon mit Bezug auf
                                                die Entwickelung der
                                                Bewußtseinsseele hin. |  
                                      |  Je
                                                vous l'ai déjà évoqué la
                                                dernière fois : tout ce que le
                                                chercheur en esprit reconnaît,
                                                c'est-à-dire ce qu'il élève dans
                                                la conscience, tout de suite de
                                                telles choses qui reposent dans
                                                l'évolution de l'humanité, cela
                                                se passe dans le subconscient
                                                des humains, même si on ne le
                                                reconnaît pas. En se développant
                                                vers l'avenir, l'humanité passe
                                                par certaines expériences. Elle
                                                passe inconsciemment par ces
                                                expériences si elle ne préfère
                                                pas les amener à la conscience,
                                                ce qui devrait justement se
                                                produire à l'âge du
                                                développement de l'âme de
                                                conscience. Mais c'est tout de
                                                suite à cette époque du
                                                développement de l'âme
                                                consciente que beaucoup de
                                                choses qui parviennent à
                                                l'humain dans son subconscient
                                                sont aujourd'hui encore
                                                repoussées. |  18 |  Ich
                                                habe Ihnen schon das letzte Mal
                                                angedeutet: Alles was der
                                                Geistesforscher erkennt, das
                                                heißt ins Bewußtsein heraufhebt
                                                gerade von solchen Dingen, die
                                                in der Entwickelung der
                                                Menschheit liegen, das geht,
                                                auch wenn es nicht erkannt wird,
                                                bei den Menschen im
                                                Unterbewußtsein vor sich. Die
                                                Menschheit geht einmal, indem
                                                sie nach der Zukunft hin sich
                                                entwickelt, durch gewisse
                                                Erfahrungen hindurch. Sie geht
                                                unbewußt durch diese Erfahrungen
                                                hindurch, wenn sie es nicht
                                                vorzieht, sie ins Bewußtsein
                                                heraufzubringen, was eben im
                                                Zeitalter der
                                                Bewußtseinsseelenentwickelung
                                                geschehen sollte. Aber gerade in
                                                diesem Zeitalter der
                                                Bewußtseinsseelenentwikkelung
                                                wird heute noch manches, was an
                                                den Menschen im Unterbewußtsein
                                                herantritt, zurückgestoßen. |  
                                      |  Entre
                                                autres, une certaine partie de
                                                l'expérience que l'on peut
                                                appeler la rencontre avec le
                                                "gardien du seuil" s'approche de
                                                plus en plus de l'humain.
                                                Certes, si l'on veut vraiment
                                                entrer dans le monde spirituel
                                                en pleine conscience, développer
                                                des imaginations, des
                                                inspirations, des intuitions, il
                                                faut entrer dans le domaine du
                                                monde suprasensible à un degré
                                                beaucoup plus élevé, avec des
                                                expériences plus riches, des
                                                expériences tout à fait
                                                différentes. Il faut passer
                                                devant le gardien du seuil de
                                                manière plus approfondie - si je
                                                peux me permettre d'utiliser
                                                cette expression - que toute
                                                l'humanité ne doit le faire au
                                                cours de l'âge de l'âme
                                                consciente. Mais dans une
                                                certaine mesure, l'humain doit
                                                simplement passer devant le
                                                Gardien du Seuil jusqu'à la fin
                                                de l'évolution de l'âme de
                                                conscience. Il peut alors avoir
                                                la commodité de laisser ce
                                                passage entièrement dans le
                                                subconscient. Mais la science de
                                                l'esprit est justement là pour
                                                que cela ne se produise pas.
                                                Elle doit attirer l'attention
                                                sur le fait que cela fait partie
                                                des événements qui se déroulent
                                                actuellement dans le
                                                développement/l'évolution de
                                                l'humanité. Et celui qui empêche
                                                aujourd'hui les humains de
                                                pratiquer la science de l'esprit
                                                ne veut en fait rien de moins
                                                que forcer les humains à passer,
                                                non pas consciemment, mais
                                                inconsciemment, devant le
                                                gardien du seuil qui, en cette
                                                époque, fait simplement son
                                                entrée dans l'horizon des
                                                humains. |  19 |  Unter
                                                anderem tritt mehr und mehr ein
                                                gewisser Teil desjenigen
                                                Erlebnisses an den Menschen
                                                heran, das man nennen kann die
                                                Begegnung mit dem «Hüter der
                                                Schwelle». Gewiß,
                                                            will man wirklich in
                                                            die geistige Welt
                                                            vollbewußt
                                                            eintreten,
                                                            Imaginationen,
                                                            Inspirationen,
                                                            Intuitionen
                                                            entwickeln, so muß
                                                            man in viel höherem
                                                            Maße mit
                                                            reichlicheren
                                                            Erfahrungen, mit
                                                            ganz andern
                                                            Erfahrungen noch
                                                            eintreten in das
                                                            Gebiet der
                                                            übersinnlichen Welt.
                                                            Man muß gründlicher
                                                            — wenn ich mich des
                                                            Ausdrucks bedienen
                                                            darf — beim Hüter
                                                            der Schwelle
                                                            vorbeischreiten, als
                                                            die ganze Menschheit
                                                            im Laufe des
                                                            Zeitalters der
                                                            Bewußtseinsseele
                                                            dies tun muß. Aber
                                                in einem gewissen Grade muß der
                                                Mensch einfach bis zum Ende der
                                                Bewußtseinsseelenentwickelung an
                                                dem Hüter der Schwelle
                                                vorbeigeschritten sein. Er kann
                                                nun die Bequemlichkeit haben,
                                                dieses Vorbeischreiten ganz im
                                                Unterbewußtsein zu lassen. Daß
                                                dies aber nicht geschehe, dazu
                                                ist gerade Geisteswissenschaft
                                                da. Sie soll darauf aufmerksam
                                                machen, daß das eben jetzt zu
                                                den Geschehnissen gehört, die
                                                sich in der
                                                Menschheitsentwickelung
                                                vollziehen. Und derjenige, der
                                                heute die Leute abhält von
                                                Geisteswissenschaft, will
                                                eigentlich nichts Geringeres,
                                                als die Menschen zwingen, nicht
                                                bewußt, sondern unbewußt am
                                                Hüter der Schwelle
                                                vorbeizukommen, der eben einfach
                                                in diesem Zeitalter in den
                                                Horizont der Menschen
                                                hereintritt. |  
                                      |  En
                                                d'autres termes, pendant les
                                                2160 ans que dure l'ère de
                                                l'évolution de l'âme consciente,
                                                à partir de 1413 environ,
                                                l'humanité doit passer par le
                                                Gardien du Seuil dans une
                                                incarnation quelconque et vivre
                                                en partie les expériences que
                                                l'on peut avoir auprès du
                                                Gardien du Seuil. L'humain peut
                                                se laisser forcer par l'humain
                                                de mentalité matérialiste de
                                                passer inconsciemment ; ou il
                                                peut prendre librement la
                                                décision d'être attentif à la
                                                science de l'esprit et
                                                d'entendre, soit par
                                                l'introspection, soit par le bon
                                                sens/la saine raison analytique
                                                humaine, prendre/percevoir
                                                quelque chose à ce passage
                                                devant le gardien du seuil. Et
                                                lors de ce passage devant le
                                                gardien du seuil, on entend
                                                précisément ce qui permet à
                                                l'humain de se former des
                                                représentations justes et
                                                pertinentes sur le monde
                                                suprasensible concret, des
                                                représentations d'abord qui sont
                                                en situation d'amener avant tout
                                                le représenter lui-même, le
                                                penser, dans une certaine
                                                direction libre, impartiale et
                                                favorable à la réalité. |  20 |  Mit
                                                andern Worten : die Menschheit
                                                muß in den 2160 Jahren, welche
                                                das Zeitalter der
                                                Bewußtseinsseelenentwickelung
                                                dauert, von 1413 an ungefähr, in
                                                irgendeiner Inkarnation an dem
                                                Hüter der Schwelle vorbeikommen
                                                und teilweise die Erlebnisse,
                                                die man bei dem Hüter der
                                                Schwelle haben kann, erleben.
                                                Der Mensch kann sich von
                                                materialistisch gesinnten
                                                Menschen zwingen lassen,
                                                unbewußt vorbeizugehen; oder er
                                                kann in Freiheit ergreifen den
                                                Entschluß, auf
                                                Geisteswissenschaft aufmerksam
                                                zu sein und, sei es durch
                                                Selbstschau, sei es durch den
                                                gesunden Menschenverstand, etwas
                                                über dieses Vorbeigehen an dem
                                                Hüter der Schwelle zu vernehmen.
                                                Und bei diesem Vorbeigehen an
                                                dem Hüter der Schwelle wird eben
                                                das vernommen, was den Menschen
                                                befähigt, sich richtige,
                                                zutreffende Vorstellungen zu
                                                bilden über die konkrete
                                                übersinnliche Welt,
                                                Vorstellungen zunächst, welche
                                                in der Lage sind, vor allen
                                                Dingen das Vorstellen selbst,
                                                das Denken, in eine gewisse
                                                freie, unbefangene,
                                                wirklichkeitsfreundliche
                                                Richtung zu bringen. |  
                                      |  C'est
                                                ce que j'ai souvent décrit comme
                                                étant la plus grande conquête de
                                                la science de l'esprit, à savoir
                                                que la pensée devient plus
                                                sensible/amicale à la réalité,
                                                qu'elle peut réellement prendre
                                                en compte les impulsions qui
                                                reposent dans les événements, et
                                                non purement, de manière
                                                abstraite, comme la science de
                                                la nature sait extérieurement
                                                quelque chose sur les processus.
                                                Savoir certaines choses du monde
                                                spirituel, c'est ce qui devient
                                                nécessaire à l'humain. Par cela
                                                l'humain doit être transposé
                                                dans la situation d'apprendre à
                                                juger sa position dans le monde
                                                du point de vue de l'horizon
                                                spirituel, alors qu'aujourd'hui
                                                il ne peut juger sa position
                                                dans le monde que du point de
                                                vue de l'horizon sensoriel. Vous
                                                jugez déjà quelque chose de
                                                nouveau et de correct lorsque,
                                                par exemple, vous faites
                                                fructifier en vous une pensée
                                                telle que les animaux n'ont
                                                quelque peu aucune
                                                représentation abstraite, mais
                                                qu'ils vivent tout de suite dans
                                                les représentations les plus
                                                abstraites, et que l'humain se
                                                distingue de l'animal par une
                                                certaine formation de ses sens,
                                                qui s'émancipent du lien étroit
                                                avec la vie corporelle. Ce n'est
                                                qu'ainsi que vous parvenez à des
                                                idées justes sur la différence
                                                entre l'humain et l'animal.
                                                Extérieurement, cela se traduit
                                                par le fait que l'organisation
                                                des sens chez les animaux se
                                                trouve dans un rapport vital
                                                très prononcé avec l'ensemble de
                                                l'organisation du corps. Chez
                                                l'animal, l'organisation du
                                                corps s'étend de manière très
                                                significative jusqu'aux sens. |  21 |  Das
                                                habe ich ja oftmals als die
                                                größte Errungenschaft der
                                                Geisteswissenschaft bezeichnet,
                                                daß das Denken
                                                wirklichkeitsfreundlicher wird,
                                                daß es wirklich eingehen kann
                                                auf die Impulse, die in dem
                                                Geschehen liegen, und nicht
                                                bloß in abstrahierter Weise wie
                                                die Naturwissenschaft äußerlich
                                                etwas über die Vorgänge weiß.
                                                Gewisse Dinge der geistigen Welt
                                                zu wissen, das ist es, was den
                                                Menschen notwendig wird. Dadurch
                                                muß der Mensch in die Lage
                                                versetzt werden, seine Stellung
                                                in der Welt vom Gesichtspunkte
                                                eines geistigen Horizontes aus
                                                beurteilen zu lernen, während er
                                                heute seine Stellung in der Welt
                                                nur vom Standpunkte des
                                                sinnlichen Horizontes aus zu
                                                beurteilen vermag. Sie
                                                beurteilen schon etwas neu und
                                                richtig, wenn Sie zum Beispiel
                                                einen solchen Gedanken fruchtbar
                                                in sich machen, daß die Tiere
                                                nicht etwa keine abstrakten
                                                Vorstellungen haben, sondern daß
                                                sie gerade in den abstraktesten
                                                Vorstellungen leben, und daß der
                                                Mensch sich vom Tier
                                                unterscheidet durch eine gewisse
                                                Ausbildung seiner Sinne, die
                                                sich emanzipieren von dem engen
                                                Zusammenhang mit dem
                                                Körperleben. Dadurch kommen Sie
                                                eigentlich erst zu zutreffenden
                                                Vorstellungen über den
                                                Unterschied des Menschen von dem
                                                Tier. Äußerlich drückt sich das
                                                so aus, daß die Organisation der
                                                Sinne bei den Tieren in einem
                                                sehr ausgesprochenen
                                                Lebenszusammenhang steht mit der
                                                gesamten Organisation des
                                                Leibes. Die Organisation des
                                                Leibes erstreckt sich beim Tier
                                                sehr bedeutsam noch in den Sinn
                                                hinein. |  
                                      |  Prenez
                                                l'œil, par exemple. Il est bien
                                                connu des naturalistes que les
                                                animaux inférieurs ont en eux
                                                des organes, par exemple
                                                l'éventail ou l'apophyse-épée,
                                                qui sont remplis de sang et qui
                                                établissent un lien vivant entre
                                                l'intérieur de l'œil et
                                                l'ensemble de l'organisation,
                                                alors que l'œil humain n'a pas
                                                cette organisation, mais est
                                                beaucoup plus indépendant. Cette
                                                indépendance accrue des sens,
                                                cette émancipation des sens par
                                                rapport à l'organisation
                                                globale, c'est quelque chose qui
                                                ne se produit que chez l'humain.
                                                Mais chez l'humain, l'ensemble
                                                du monde des sens est beaucoup
                                                plus en relation avec la volonté
                                                que chez l'animal. J'ai exprimé
                                                cela différemment du point de
                                                vue morphologique. J'ai attiré
                                                votre attention sur la même
                                                chose d'un autre point de vue,
                                                en disant : si vous prenez
                                                l'organisme triarticulé, organes
                                                des extrémités, poitrine, tête,
                                                si je schématise, c'est ainsi
                                                chez l'animal : ceci est
                                                l'organisme de la tête (dessin
                                                de gauche, p. 32), ceci est
                                                l'organisme de la poitrine, ceci
                                                est l'organisme des extrémités.
                                                La tête se trouve immediatement
                                                au-dessus de la terre. La terre
                                                est sous l'organisme de la tête
                                                - approximativement bien sûr,
                                                mais par essence - chez tous les
                                                animaux. La colonne vertébrale
                                                est perpendiculaire à l'axe ou
                                                au rayon de la Terre. Chez
                                                l'humain, la tête repose sur son
                                                propre organisme thoracique et
                                                sur l'organisme de ses membres.
                                                Chez l'humain, sa tête repose
                                                sur son propre organisme
                                                thoracique et sur l'organisme de
                                                ses extrémités. Chez l'humain,
                                                l'organisme thoracique est sous
                                                l'organisme principal, comme
                                                chez l'animal la terre est sous
                                                l'organisme principal. La tête
                                                de l'humain repose sur sa propre
                                                terre. Chez l'animal, il y a
                                                donc une séparation entre
                                                l'organisme de la volonté,
                                                notamment l'organisme des
                                                extrémités, les extrémités
                                                postérieures, et la tête. Chez
                                                l'humain, la volonté,
                                                l'organisme de la volonté est
                                                directement intégré à
                                                l'organisme de la tête et
                                                l'ensemble se trouve dans le
                                                rayon terrestre. Ainsi, les sens
                                                sont en quelque sorte traversés
                                                par la volonté, et c'est ce qui
                                                caractérise l'humain. En
                                                réalité, il se distingue de
                                                l'animal par le fait que les
                                                sens sont traversés par la
                                                volonté. Chez l'animal, les sens
                                                ne sont pas traversés par la
                                                volonté, mais par un élément
                                                plus profond ; d'où le lien plus
                                                intime entre l'organisation des
                                                sens et l'organisme entier.
                                                L'humain vit beaucoup plus dans
                                                le monde extérieur, l'animal vit
                                                beaucoup plus dans son propre
                                                monde intérieur. En ce que
                                                l'humain se sert de ses outils
                                                sensoriels, il vit beaucoup plus
                                                dans le monde extérieur. |  22 |  Nehmen
                                                Sie das Auge. Es ist den
                                                Naturwissenschaftern durchaus
                                                bekannt, daß Augen niederer
                                                Tiere Organe in sich haben, zum
                                                Beispiel den Fächer oder den
                                                Schwertfortsatz, welche
                                                bluterfüllt sind, welche
                                                lebendig einen Zusammenhang
                                                zwischen dem Augeninneren und
                                                der ganzen Organisation
                                                herstellen, während das
                                                menschliche Auge diese
                                                Organisation nicht hat, sondern
                                                viel selbständiger ist. Dieses
                                                Selbständigerwerden der Sinne,
                                                dieses Emanzipieren der Sinne
                                                von der Gesamtorganisation, das
                                                ist etwas, was erst beim
                                                Menschen eintritt. Dadurch aber
                                                ist beim Menschen die ganze Welt
                                                der Sinne viel mehr im
                                                Zusammenhang mit dem Willen als
                                                beim Tier. Ich habe das einmal
                                                morphologisch anders
                                                ausgedrückt. Ich habe Sie von
                                                einem andern Gesichtspunkte aus
                                                auf dieselbe Sache aufmerksam
                                                gemacht, indem ich sagte : Wenn
                                                Sie den dreigliedrigen
                                                Organismus nehmen,
                                                Extremitätenorgane, Brust, Kopf,
                                                so ist das, wenn ich schematisch
                                                zeichne, beim Tier so : dies der
                                                Kopforganismus (Zeichnung links,
                                                S. 32), dies der
                                                Brustorganismus, dies der
                                                Extremitätenorganismus. Der Kopf
                                                steht unmittelbar über der Erde.
                                                Die Erde ist unter dem
                                                Kopforganismus — natürlich
                                                approximativ, aber dem Wesen
                                                nach -- bei allen Tieren. Das
                                                Rückgrat steht senkrecht auf der
                                                Erdachse oder dem Erdradius.
                                                Beim Menschen ist es so, daß
                                                sein Kopf auf seinem eigenen
                                                Brustorganismus und
                                                Extremitätenorganismus steht.
                                                Beim Menschen ist der
                                                Brustorganismus so unter dem
                                                Hauptesorganismus, wie beim Tier
                                                die Erde unter dem
                                                Hauptesorganismus ist. Der
                                                Mensch steht mit dem Kopf auf
                                                seiner eigenen Erde. Dadurch ist
                                                beim Tiere eine
                                                Auseinanderhaltung vorhanden
                                                zwischen dem Willensorganismus,
                                                namentlich dem
                                                Extremitätenorganismus, den
                                                rückwärtigen Extremitäten, und
                                                dem Haupte. Beim Menschen ist
                                                unmittelbar der Wille, der
                                                Willensorganismus in den
                                                Kopforganismus eingeschaltet und
                                                das Ganze im Erdradius. Dadurch
                                                werden die Sinne gewissermaßen
                                                durchflossen von dem Willen,
                                                und das ist das
                                                Charakteristische beim
                                                Menschen. Dadurch unterscheidet
                                                er sich in Wirklichkeit von dem
                                                Tiere, daß die Sinne von dem
                                                Willen durchflossen werden. Beim
                                                Tiere werden die Sinne nicht
                                                vom Willen, sondern von einem
                                                tieferen Elemente durchflossen;
                                                daher auch der innigere
                                                Zusammenhang der Organisation
                                                der Sinne mit dem
                                                Gesamtorganismus. Der Mensch
                                                lebt viel mehr in der Außenwelt,
                                                das Tier lebt viel mehr in
                                                seiner eigenen inneren Welt.
                                                Indem der Mensch sich seiner
                                                sinnlichen Werkzeuge bedient,
                                                lebt er viel mehr in der
                                                Außenwelt. |  
                                      |  Maintenant,
                                                considérez que nous vivons dans
                                                l'ère de l'âme de conscience.
                                                Qu'est-ce que cela signifie ?
                                                Cela signifie, comme je vous
                                                l'ai expliqué plusieurs fois,
                                                que nous avançons justement vers
                                                le fait que dans la conscience
                                                il n'y a que le reflet, que des
                                                images miroir, puisque l'âge de
                                                l'âme consciente est aussi l'âge
                                                de l'intellectualisme. C'est
                                                seulement à l'époque de
                                                l'intellectualisme que l'on
                                                développe la faculté
                                                d'abstraction aussi purement
                                                comme un art. C'est à cette
                                                époque d'intellectualisme et de
                                                matérialisme que les concepts
                                                les plus abstraits ont été
                                                formés. |  23 |  Nun
                                                bedenken Sie, jetzt leben wir im
                                                Zeitalter der Bewußtseinsseele.
                                                Was bedeutet das? Das bedeutet,
                                                wie ich Ihnen jetzt einige Male
                                                ausgeführt habe, daß wir gerade
                                                vorrücken dazu, daß im
                                                Bewußtsein nur die Spiegelung,
                                                nur Spiegelbilder vorhanden
                                                sind, da das Zeitalter der
                                                Bewußtseinsseele auch das
                                                Zeitalter des Intellektualismus
                                                ist. Das Abstraktionsvermögen so
                                                rein als eine Kunst auszubilden,
                                                das tut man eigentlich erst im
                                                Zeitalter des Intellektualismus.
                                                In diesem Zeitalter des
                                                Intellektualismus und
                                                Materialismus, da bildete man
                                                die abstraktesten Begriffe aus. |  
                                      |  Nous
                                                pouvons maintenant penser à deux
                                                personnes ; l'une est un
                                                philosophe bien formé, aussi
                                                bien formé que le sont les
                                                théologiens catholiques. Il
                                                devrait dire quelque chose de
                                                son point de vue, mais il ne le
                                                dira pas, parce qu'il voit que
                                                le matérialisme s'est développé
                                                à partir de l'évolution
                                                séculaire du christianisme, et
                                                cela lui est désagréable ; mais
                                                il devrait en fait dire : cet
                                                humain dans l'ère de l'âme de
                                                con peut le mieux former dew
                                                concepts abstraits, il s'est
                                                donc LD plus souvent dresse au
                                                dessus de l'animal. |  24 |  Nun
                                                können wir uns zwei Leute
                                                denken; der eine ist ein gut
                                                geschulter Philosoph, so gut
                                                geschult, wie es katholische
                                                Theologen sind. Dieser eine
                                                müßte eigentlich von seinem
                                                Gesichtspunkte aus etwas sagen,
                                                was er aber nicht sagen wird,
                                                weil er die Bescherung sieht,
                                                daß aus der jahrhundertealten
                                                Entwickelung des Christentums
                                                sich der Materialismus
                                                herausentwickelt hat, und das
                                                ist ihm unangenehm; aber er
                                                müßte eigentlich sagen: Dieser
                                                Mensch im Zeitalter der
                                                Bewußtseinsseele kann am besten
                                                abstrakte Begriffe bilden, er
                                                hat sich also am meisten über
                                                das Tier erhoben. |  
                                      |  Mais
                                                le spécialiste de la science de
                                                l'esprit peut aussi venir et
                                                dire : à cette époque de
                                                l'évolution de l'âme de
                                                conscience, ce qui caractérise
                                                l'humain, c'est tout de suite
                                                qu'il a la faculté de développer
                                                très fortement des concepts
                                                abstraits. - Où cela le
                                                mène-t-il ? Il revient tout de
                                                suite au cahier
                                                d'animaux ! Et cela explique
                                                énormément de choses. Cela vous
                                                explique pourquoi la tendance de
                                                l'humain à se rapprocher le plus
                                                possible de l'animal provient
                                                précisément du fait que l'on
                                                entre dans les abstractions des
                                                concepts. Mais cela vous
                                                explique aussi quelque chose qui
                                                se produit souvent aujourd'hui
                                                dans la pratique et la conduite
                                                de la vie. Les sciences
                                                deviennent de plus en plus
                                                abstraites, et dans la vie
                                                sociale, l'humain en vient de
                                                plus en plus à vouloir vivre
                                                comme le bétail bien aimé,
                                                c'est-à-dire en ne subvenant
                                                qu'aux besoins quotidiens de la
                                                faim et autres. Le
                                                contexte/pendant interne entre
                                                la capacité d'abstraction et
                                                l'animalité, c'est ce que montre
                                                la science de l'esprit. Ce
                                                pendant intérieur, l'humain le
                                                vit en toutes circonstances
                                                comme une expérience à l'âge du
                                                développement de l'âme
                                                consciente. S'il est empêché de
                                                la manière décrite précédemment,
                                                il le traverse inconsciemment.
                                                De nombreux êtres humains
                                                traversent ce qui leur dit dans
                                                les profondeurs de leur âme : tu
                                                deviens de plus en plus
                                                semblable à l'animal ; en
                                                progressant, tu deviens de plus
                                                en plus semblable à l'animal. -
                                                C'est l'effroi qu'éprouvent les
                                                humains face à la progression
                                                sur la voie. C'est aussi ce qui
                                                incite les humains à rester si
                                                volontiers conservateurs avec
                                                les anciens concepts. |  25 |  Es
                                                kann aber auch der
                                                Geisteswissenschafter kommen und
                                                sagen: In diesem Zeitalter der
                                                Bewußtseinsseelenentwickelung
                                                ist das Charakteristische für
                                                den Menschen gerade das, daß er
                                                die Fähigkeit, abstrakte
                                                Begriffe auszubilden, ganz
                                                besonders stark entwickeln kann.
                                                — Wohin kommt er dadurch ? Er
                                                kommt gerade dadurch in die Tierheft
                                                zurück ! Und das erklärt
                                                ungeheuer vieles. Das erklärt
                                                Ihnen, warum auch der Hang des
                                                Menschen, sich möglichst dem
                                                Tiere zu nähern, gerade dadurch
                                                entsteht, daß man in die
                                                Abstraktionen der Begriffe
                                                hineinkommt. Das erklärt Ihnen
                                                aber auch etwas, was vielfach in
                                                der Lebenspraxis und
                                                Lebensführung heute auftritt.
                                                Die Wissenschaften werden immer
                                                abstrakter und abstrakter, und
                                                im sozialen Leben kommt der
                                                Mensch immer mehr dazu, so leben
                                                zu wollen, wie eigentlich das
                                                liebe Vieh lebt, nämlich nur für
                                                die alleralltäglichsten
                                                Hunger-und sonstigen Bedürfnisse
                                                zu sorgen. Den inneren
                                                Zusammenhang zwischen
                                                Abstraktionsvermögen und
                                                Tierheit, den zeigt die
                                                Geisteswissenschaft auf. Diesen
                                                inneren Zusammenhang, den macht
                                                der Mensch unter allen Umständen
                                                als Erlebnis im Zeitalter der
                                                Bewußtseinsseelenentwickelung
                                                durch. Wird er gehindert in der
                                                vorher charakterisierten Weise,
                                                so macht er ihn unbewußt durch.
                                                Es machen zahlreiche Menschen
                                                das durch, was in den Tiefen
                                                ihrer Seelen ihnen sagt: Du
                                                wirst ja dem Tiere immer
                                                ähnlicher; gerade indem du
                                                vorwärtskommst, wirst du immer
                                                mehr dem Tiere ähnlich. — Das
                                                ist der Schreck, den die
                                                Menschen bekommen vor dem
                                                Vorschreiten auf der Bahn. Das
                                                ist es auch, was die Menschen
                                                veranlaßt, so gerne bei alten
                                                Begriffen konservativ zu
                                                verweilen. |  
                                      |  Cela
                                                a-t-il la permission d'être ?
                                                Cette visibilité inconsciente de
                                                l'animalité au gardien du seuil
                                                peut-elle arrêter les humains
                                                d'aller de l'avant ? Non, cela
                                                n'a pas la permission d'arriver
                                                ; mais une autre chose doit se
                                                produire. En reculant dans
                                                l'apparente progression, il faut
                                                que le recul se fasse de telle
                                                sorte qu'il n'ait pas lieu,
                                                comme ce serait absolument le
                                                cas si l'on ne développait que
                                                la faculté d'abstraction,
                                                simplement comme un va-et-vient
                                                : on arriverait alors à des
                                                stades antérieurs de l'évolution
                                                de l'humanité, oui, on
                                                arriverait même à la corruption.
                                                Non, il faut reculer, mais de
                                                telle manière, en faisant des
                                                allers-retours (dessin de
                                                droite, p. 3 2), qu'il y ait une
                                                élévation, et cette élévation
                                                doit conduire au spirituel. |  26 |  Darf
                                                das sein? Darf dieses unbewußte
                                                Sichtbarwerden der Tierheit am
                                                Hüter der Schwelle die Menschen
                                                abhalten vom Vorwärtsschreiten?
                                                Nein, das darf nicht geschehen;
                                                aber ein anderes muß eintreten.
                                                Indem man zurückschreitet im
                                                scheinbaren Vorwärtsschreiten,
                                                muß das Zurückschreiten so
                                                geschehen, daß es nicht, wie es
                                                unbedingt sein würde, wenn man
                                                nur das Abstraktionsvermögen
                                                ausbilden würde, einfach
                                                stattfindet so hin und her : da
                                                würde man bei früheren Stufen
                                                der Menschheitsentwickelung
                                                ankommen, ja, man käme
                                                überhaupt bei der Vertierung
                                                an. Nein, zurückgeschritten muß
                                                werden, aber so, hin und her
                                                (Zeichnung rechts, S. 3 2), daß
                                                eine Erhöhung stattfindet, und
                                                diese Erhöhung muß in das
                                                Geistige hineinführen. |  
                                      |  Ce
                                                que nous perdons en entrant dans
                                                l'abstraction, nous devons le
                                                paralyser en remplissant nos
                                                reflets/images-miroir abstraites
                                                avec du spirituel, en absorbant
                                                le spirituel dans l'abstraction.
                                                C'est par là que nous avançons.
                                                Devant le gardien du seuil,
                                                l'humain est placé, consciemment
                                                ou inconsciemment, devant la
                                                terrible décision suivante :
                                                soit devenir, par les concepts
                                                abstraits, "plus animal que la
                                                bête" et "enfouir son nez dans
                                                chaque fromage blanc", pour
                                                reprendre le "Faust" de Goethe,
                                                soit, au moment où il entre dans
                                                l'abstraction, verser dans ces
                                                concepts abstraits ce qui émane
                                                des mondes spirituels, comme
                                                nous l'avons caractérisé ces
                                                jours-ci. C'est alors seulement
                                                que l'humain commence à
                                                apprécier correctement sa
                                                position dans le monde, car il
                                                se perçoit alors comme étant en
                                                évolution, car alors il se
                                                saisit des concepts comme dans
                                                cette évolution, alors il sait
                                                pourquoi en un certain point de
                                                cette évolution le danger le
                                                menace de sombrer dans
                                                l'animalité, tout de suite par
                                                les abstractions. Lorsque
                                                l'humain se trouvait au niveau
                                                animal dans les périodes de
                                                culture primitive, il se
                                                distinguait des animaux par ses
                                                sens et non par ses concepts
                                                abstraits. Les animaux avaient
                                                mieux les concepts abstraits. Ce
                                                n'est qu'aujourd'hui qu'il peut
                                                développer ces concepts
                                                abstraits en cas de besoin. Les
                                                animaux les ont bien mieux. Je
                                                l'ai expliqué une fois par un
                                                autre exemple, en vous disant :
                                                depuis combien de temps l'humain
                                                a-t-il essayé de faire du papier
                                                dans l'évolution historique ? La
                                                guêpe fait son nid avec du
                                                papier, elle le fait depuis des
                                                millions d'années ! Et regardez
                                                ce que les animaux révèlent en
                                                termes de sagesse,
                                                d'intellectualité et de capacité
                                                d'abstraction, même si c'est de
                                                manière unilatérale. On appelle
                                                cela sottement l'instinct. Mais
                                                si l'on voit clair dans cette
                                                affaire, on sait que très peu
                                                d'êtres humains sont aujourd'hui
                                                capables, avec leur capacité
                                                d'abstraction, d'aller au-delà
                                                de l'unilatéralité des classes
                                                animales actuelles, avec ce
                                                qu'ils préparent de leur
                                                capacité d'abstraction. |  27 |  Dasjenige,
                                                was wir verlieren, indem wir in
                                                die Abstraktion hineinschreiten,
                                                das müssen wir dadurch
                                                paralysieren, daß wir unsere
                                                abstrakten Spiegelbilder mit
                                                Geistigem ausfüllen, daß wir das
                                                Geistige aufnehmen in die
                                                Abstraktion hinein. Dadurch
                                                kommen wir vorwärts. Der Mensch
                                                ist vor dem Hüter der Schwelle,
                                                sei es bewußt oder unbewußt, vor
                                                die furchtbare Entscheidung
                                                gestellt: entweder durch die
                                                abstrakten Begriffe nur
                                                «tierischer als das Tier» zu
                                                werden und «in jeden Quark seine
                                                Nase zu begraben», um mit
                                                Goethes «Faust» zu sprechen,
                                                oder aber in dem Augenblicke, wo
                                                er in die Abstraktion eintritt,
                                                in diese abstrakten Begriffe
                                                dasjenige hineinzugießen, was
                                                aus geistigen Welten
                                                herausströmt, so wie wir das in
                                                diesen Tagen charakterisiert
                                                haben. Dann beginnt der Mensch
                                                seine Stellung innerhalb der
                                                Welt erst richtig zu würdigen,
                                                denn dann faßt er sich auf als
                                                in der Entwickelung begriffen,
                                                dann weiß er, warum ihm in einem
                                                bestimm‑ ten Punkte dieser
                                                Entwickelung die Gefahr droht,
                                                herunterzusinken in die Tierheit
                                                gerade durch die Abstraktionen.
                                                Als der Mensch auf der Tierstufe
                                                stand in primitiven
                                                Kulturperioden, da unterschied
                                                er sich durch seine Sinne von
                                                den Tieren, nicht durch seine
                                                abstrakten Begriffe. Die
                                                abstrakten Begriffe hatten die
                                                Tiere besser. Er kann diese
                                                abstrakten Begriffe erst heute
                                                zur Not entwickeln. Die Tiere
                                                haben sie viel besser. Ich habe
                                                es einmal ausgeführt durch ein
                                                anderes Beispiel, indem ich
                                                Ihnen sagte: Wie lang ist es
                                                denn her, daß in der
                                                geschichtlichen Entwickelung der
                                                Mensch versucht hat, Papier zu
                                                machen? Die Wespe macht ihr Nest
                                                aus Papier, die kann es seit
                                                Jahrmillionen! Und sehen Sie
                                                sich an, was aber in wirkendem,
                                                waltendem Verstand an Klugheit,
                                                an Intellektualität, an
                                                Abstraktionsvermögen durch die
                                                Tiere zutage tritt, wenn auch
                                                durch die verschiedenen Tiere in
                                                einseitiger Weise. Man nennt es
                                                törichterweise Instinkt. Aber
                                                wenn man die Sache durchschaut,
                                                so weiß man: Die weitaus
                                                wenigsten Menschen sind heute
                                                mit dem, was sie an
                                                Abstraktionsvermögen haben, so
                                                weit, daß sie etwa über die
                                                Einseitigkeiten der heutigen
                                                Tierklassen mit dem, was sie aus
                                                ihrem Abstraktionsvermögen
                                                bereiten, hinaus wären. |  
                                      |  L'humain
                                                est donc placé devant cette
                                                décision importante : soit
                                                retourner à l'animalité dans une
                                                très large mesure, être plus
                                                animal que n'importe quel
                                                animal, pour utiliser
                                                l'expression méphistophélique
                                                dans "Faust" -
                                                Ahriman-Méphistophélès aimerait
                                                en effet atteindre cela dans
                                                l'humain, avec l'humain -, soit
                                                accueillir le spirituel. |  28 |  Vor
                                                diese wichtige Entscheidung also
                                                ist der Mensch gestellt:
                                                entweder zur Tierheit
                                                zurückzukehren in sehr starkem
                                                Maße, tierischer als jedes Tier
                                                zu sein, um den
                                                mephistophelischen Ausdruck im
                                                «Faust» zu gebrauchen —
                                                Ahriman-Mephistopheles möchte ja
                                                das im Menschen, mit dem
                                                Menschen erreichen —, oder aber
                                                das Spirituelle aufzunehmen. |  
                                      |  Il
                                                est déjà necessaire une certaine
                                                intensité du representer si l'on
                                                veut savoir aujourd'hui ce qui
                                                est réellement tracé pour les
                                                humains dans l'évolution du
                                                temps, dans les nécessités
                                                temporelles. Il faut alors
                                                creuser très, très profondément
                                                dans le devenir du monde, il ne
                                                faut pas non plus craindre de se
                                                préparer, par des concepts
                                                spirituels-scientifiques, à des
                                                concepts plus difficiles et
                                                porteurs de réalité. Car bien
                                                sûr, si quelqu'un entend pour la
                                                première fois quelque chose
                                                comme ce que j'ai dit
                                                aujourd'hui, il dira : "C'est de
                                                la folie pure ! - C'est
                                                compréhensible. Mais on pourrait
                                                aussi s'imaginer que quelqu'un
                                                considère une très grande partie
                                                de ce que les "intelligents" ont
                                                fait depuis des années comme une
                                                grande folie, et il pourrait
                                                considérer de très grandes
                                                majorités comme folles ; mais
                                                alors il pourrait aussi trouver
                                                compréhensible pourquoi ces très
                                                grandes majorités le
                                                considèrent, lui, comme un
                                                déviant, comme fou. Car dans une
                                                société de fous, ce n'est
                                                généralement pas le fou qui est
                                                considéré comme fou, mais
                                                l'humain intelligent. |  29 |  Es
                                                ist schon eine gewisse
                                                Intensität des Vorstellens
                                                notwendig, wenn man heute wissen
                                                will, was eigentlich im
                                                Werdegang der Zeit, in den
                                                zeitlichen Notwendigkeiten den
                                                Menschen vorgezeichnet ist. Da
                                                muß man schon sehr, sehr tief
                                                hineinschürfen in das
                                                Weltenwerden, da muß man es
                                                auch nicht scheuen, sich durch
                                                geisteswissenschaftliche
                                                Begriffe vorzubereiten für die
                                                schwierigeren und die
                                                Wirklichkeit tragenden
                                                Begriffe. Denn natürlich, wenn
                                                einer so etwas, wie ich es heute
                                                gesagt habe, das erste Mal hört,
                                                wird er sagen: Das ist ja die
                                                reine Verrücktheit! — Das ist
                                                begreiflich. Aber man könnte
                                                sich auch vorstellen, daß jemand
                                                sehr vieles von dem, was die
                                                «Gescheiten» seit Jahren
                                                gemacht haben, als eine große
                                                Verrücktheit ansieht, und er
                                                könnte sehr große Mehrheiten für
                                                verrückt halten; dann aber
                                                könnte er auch begreiflich
                                                finden, warum diese sehr großen
                                                Mehrheiten ihn, als einen
                                                Abweichenden, für verrückt
                                                halten. Denn in einer
                                                Gesellschaft von Verrückten wird
                                                gewöhnlich nicht der Verrückte,
                                                sondern der Gescheite für
                                                verrückt gehalten. |  
                                      |  Mais
                                                l'humain apprend par cela à
                                                féconder a solument toute sa
                                                vision du monde. Et il apprend
                                                tout de suite à féconder ce qui,
                                                en réalité, l'a toujours déjà
                                                distingué de l'animal. Au fond,
                                                l'humain n'est pas très attentif
                                                à ses propres facultés, et il le
                                                sera de moins en moins si, à
                                                l'époque de l'âme de conscience,
                                                il ne développe que
                                                l'intellectualité. Si l'on
                                                retourne à des temps plus
                                                anciens, on trouve encore très
                                                souvent chez les humains riches
                                                de sens qu'ils avaient aussi un
                                                certain sens de l'environnement.
                                                Si l'on prend les
                                                représentations que les humains
                                                d'autrefois se faisaient de
                                                certains animaux par exemple,
                                                elles sont souvent riches de
                                                sens. Les idées des livres de
                                                zoologie d'aujourd'hui sont
                                                parfois tout à fait honorables
                                                du point de vue de la formation
                                                de l'abstraction, mais elles ne
                                                sont pas riches de sens. Avant
                                                toute chose, j'aimerais vous
                                                demander si, parmi les idées que
                                                vous recevez aujourd'hui à
                                                l'école, il y en a vraiment qui
                                                peuvent vous faire entrer de
                                                manière sensée, disons dans la
                                                vie des animaux ? Est-ce que les
                                                humains d'aujourd'hui, en
                                                regardant un grand nombre
                                                d'animaux, voient encore le
                                                regard craintif avec lequel des
                                                troupes entières, des groupes
                                                entiers d'animaux regardent le
                                                monde, le regard craintif et
                                                angoissé ? Oh, nous apprendrons
                                                à le voir à nouveau, lorsque
                                                nous serons parvenus, grâce à
                                                notre faculté d'abstraction, à
                                                un point tel qu'il nous aura
                                                poussés vers le gardien du
                                                seuil, que nous pourrons à
                                                nouveau développer de la
                                                compassion pour l'animal ! Non
                                                pas cette compassion qui est
                                                aujourd'hui souvent cultivée
                                                artificiellement, mais qui
                                                correspond à une expérience
                                                intérieure élémentaire. On peut
                                                dire que sur tous les animaux
                                                supérieurs, sur tous les animaux
                                                à sang chaud, se répand une
                                                étrange anxiété, un regard
                                                anxieux dans le monde. Je suis
                                                allé une fois avec un homme qui
                                                était instruit académique, et
                                                nous avons vu à partir d'un
                                                certain point de la route des
                                                cerfs, des cerfs qui fuyaient de
                                                tout le possible. Là, cet homme
                                                me dit : il doit y avoir quelque
                                                chose à la base de tout cela,
                                                c'est que dans les temps
                                                anciens, les humains ont torturé
                                                les animaux, les ont abattus ou
                                                quelque chose comme ça, et c'est
                                                ainsi que les âmes des animaux
                                                se sont habituées à avoir peur
                                                de l'humain. - Mais les animaux
                                                ont aussi peur d'autres choses,
                                                pas purement de l'humain. |  30 |  Der
                                                Mensch lernt dadurch aber
                                                überhaupt befruchten sein ganzes
                                                Anschauen der Welt. Und er lernt
                                                gerade das befruchten, was ihn
                                                in Wirklichkeit vom Tiere schon
                                                immer unterschieden hat. Es ist
                                                ja der Mensch im Grunde genommen
                                                recht unaufmerksam auf seine
                                                eigenen Fähigkeiten, und er wird
                                                immer unaufmerksamer werden,
                                                wenn er im Zeitalter der
                                                Bewußtseinsseele nur die
                                                Intellektualität ausbildet. Wenn
                                                man zurückgeht in frühere
                                                Zeiten, findet man bei
                                                sinnreichen Menschen noch sehr
                                                häufig, daß sie auch einen
                                                gewissen Sinn hatten für die
                                                Umgebung. Wenn man die
                                                Vorstellungen nimmt, die sich
                                                frühere Menschen über gewisse
                                                Tiere zum Beispiel bildeten, so
                                                sind diese oft sinnreich. Die
                                                Vorstellungen der heutigen
                                                Zoologiebücher sind manchmal vom
                                                Standpunkte der
                                                Abstraktionsbildung aus ja ganz
                                                brav und recht anerkennenswert,
                                                aber sinnreich sind sie nicht.
                                                Vor allen Dingen möchte ich Sie
                                                einmal fragen, ob unter den
                                                Vorstellungen, die Sie heute in
                                                der Schule aufnehmen, wirklich
                                                solche sind, die Sie sinnvoll
                                                hereinführen können, sagen wir
                                                in das Leben der Tiere? Sehen
                                                denn heute die Menschen noch,
                                                hinschauend über eine große
                                                Anzahl von Tieren, den
                                                ängstlichen Blick, mit dem ganze
                                                Scharen, ganze Gruppen von
                                                Tieren in die Welt schauen, den
                                                furchtsamen, ängstlichen Blick?
                                                Oh, wir werden ihn wieder sehen
                                                lernen, wenn wir durch das
                                                Abstraktionsvermögen nur so weit
                                                gekommen sind, daß es uns zum
                                                Hüter der Schwelle getrieben
                                                hat, daß wir wiederum Mitgefühl
                                                entwickeln können mit dem Tiere!
                                                Nicht jenes Mitgefühl, das heute
                                                oftmals künstlich anerzogen
                                                wird, sondern das einem
                                                elementaren inneren Erleben
                                                entspricht. Man kann sagen: Über
                                                die gesamten höheren Tiere, die
                                                gesamten warmblütigen Tiere,
                                                breitet sich aus ein
                                                eigentümliches Ängstlichsein,
                                                ein ängstliches Hineinschauen in
                                                die Welt. Ich ging einmal mit
                                                einem Manne, der akademisch
                                                gebildet war, und wir sahen von
                                                einem gewissen Punkte des Weges
                                                aus Rehe, Hirsche, die vor allem
                                                möglichen davonliefen. Da sagte
                                                dieser Mann zu mir : Da muß doch
                                                dem irgendwie zugrunde liegen,
                                                daß in alten Zeiten die Menschen
                                                die Tiere gequält haben,
                                                geschossen haben oder
                                                dergleichen, und dadurch haben
                                                sich die Tierseelen gewöhnt,
                                                sich vor dem Menschen zu
                                                fürchten. — Aber die Tiere
                                                fürchten sich ja auch vor
                                                anderem, nicht bloß vor dem
                                                Menschen. |  
                                      |  On
                                                essaie donc de comprendre
                                                pourquoi certains animaux ont
                                                peur. Ce n'est pas nécessaire.
                                                La peur est en effet une
                                                caractéristique générale et
                                                universelle des animaux. Si
                                                certains animaux n'ont pas peur,
                                                c'est justement parce qu'ils ont
                                                été dressés et habitués d'une
                                                certaine manière. La peur est
                                                tout à fait propre à l'animal
                                                parce que l'animal a dans une
                                                large mesure la capacité
                                                d'abstraction, les concepts
                                                abstraits. C'est en cela que
                                                l'animal vit. Le monde que vous
                                                acquérez lorsque vous avez
                                                longuement étudié, lorsque vous
                                                avez longuement fait des
                                                abstractions, c'est le monde
                                                dans lequel vit l'animal ; et le
                                                monde dans lequel l'humain vit
                                                ici sur Terre par ses sens est
                                                beaucoup plus inconnu à l'animal
                                                qu'à l'humain, bien que l'animal
                                                ait des sens, et c'est de
                                                l'inconnu qu'on a peur. C'est
                                                tout à fait conforme à une
                                                vérité profonde. L'animal
                                                regarde le monde avec peur. Cela
                                                a une certaine portée. Je l'ai
                                                exprimé récemment dans un
                                                article que j'ai écrit sur
                                                l'ahrimanisme et le
                                                luciférianisme dans la vie
                                                humaine dans le dernier numéro
                                                de la revue "Das Reich" : Les
                                                humains ont peur de la vie
                                                spirituelle. -- Comment se
                                                fait-il qu'ils soient si
                                                effrayés ? Cela vient du fait
                                                qu'ils doivent maintenant
                                                s'approcher du gardien du seuil
                                                dans leur subconscient. C'est là
                                                qu'ils sont confrontés à la
                                                décision dont j'ai parlé. Ils se
                                                rapprochent alors de l'animal.
                                                L'animal a peur. Les animaux
                                                passent par la région de la
                                                peur. Tels sont les rapports. Et
                                                l'état de peur s'accroîtra de
                                                plus en plus si les humains ne
                                                s'efforcent pas sérieusement de
                                                connaître vraiment, d'accueillir
                                                vraiment en eux ce monde qui
                                                doit s'approcher d'eux, le monde
                                                spirituel. |  31 |  Also
                                                man versucht zu erforschen,
                                                warum sich gewisse Tiere
                                                fürchten. Das braucht man nicht
                                                zu erforschen. Das Fürchten ist
                                                nämlich eine ganz generelle,
                                                allgemeine Eigenschaft der
                                                Tiere. Wenn sich manche Tiere
                                                nicht fürchten, so beruht das
                                                gerade auf Abrichten und
                                                Gewöhnen in irgendeiner Weise.
                                                Das Fürchten ist dem Tiere ganz
                                                eigen aus dem Grunde, weil das
                                                Tier in hohem Maße die Fähigkeit
                                                der Abstraktion hat, die
                                                abstrakten Begriffe. In denen
                                                lebt das Tier. Die Welt, die Sie
                                                sich erwerben, wenn Sie lange
                                                studieren, wenn Sie lange
                                                abstrahiert haben, das ist die
                                                Welt, in der das Tier lebt; und
                                                die Welt, in welcher der Mensch
                                                hier auf der Erde durch seine
                                                Sinne lebt, die ist dem Tier,
                                                trotzdem das Tier Sinne hat,
                                                viel unbekannter als dem
                                                Menschen, und vor dem
                                                Unbekannten fürchtet man sich.
                                                Das ist durchaus einer tiefen
                                                Wahrheit entsprechend. Das Tier
                                                sieht ängstlich in die Welt. Das
                                                hat eine gewisse Tragweite. Ich
                                                habe es neulich ausgesprochen
                                                in einem Aufsatz, den ich über
                                                das Ahrimanische und
                                                Luziferische im Menschenleben im
                                                letzten Hefte der Zeitschrift
                                                «Das Reich» geschrieben habe:
                                                Die Menschen fürchten sich vor
                                                dem geistigen Leben. -- Wie
                                                kommt es denn, daß sie so in
                                                Furcht hineinkommen? Es kommt
                                                davon her, daß sie jetzt an den
                                                Hüter der Schwelle heran müssen
                                                im Unterbewußtsein. Da stehen
                                                sie vor dieser Entscheidung,
                                                von der ich gesprochen habe. Da
                                                kommen sie dem Tiere näher. Das
                                                Tier hat Furcht. Durch die
                                                Furchtregion gehen die Tiere
                                                durch. So sind die
                                                Zusammenhänge. Und der
                                                Furchtzustand wird immer größer
                                                und größer werden, wenn die
                                                Menschen sich nicht ernstlich
                                                bemühen werden, diejenige Welt,
                                                die an sie herantreten muß, die
                                                spirituelle Welt, wirklich
                                                kennenzulernen, wirklich in sich
                                                aufzunehmen. |  
                                      |  Il
                                                n'y a plus que quelques humains
                                                dans les temps modernes chez
                                                lesquelles les représentations
                                                délirantes générales ont laissé
                                                une trace des anciennes
                                                représentations ataviques de la
                                                réalité du monde. Si l'on
                                                considère l'animal dans le
                                                contexte global de l'évolution
                                                de la nature, si l'on considère
                                                son organisation dans le
                                                contexte global de l'ordre
                                                naturel, qu'en est-il de
                                                l'animal ? Lorsque l'ancienne
                                                évolution lunaire existait, il
                                                n'y avait pas encore de
                                                différenciation entre les
                                                animaux supérieurs et l'humain
                                                actuel en ce qui concerne
                                                l'organisation extérieure.
                                                Celle-ci n'est qu'un résultat de
                                                l'évolution terrestre. L'humain
                                                a suivi l'évolution terrestre
                                                normale, pas l'animal. L'animal
                                                s'est en quelque sorte desséché
                                                au cours de l'évolution lunaire.
                                                Son organisation ne correspond
                                                pas à l'évolution terrestre.
                                                Celui qui a compris cela - à
                                                l'époque récente, peu de gens
                                                l'ont compris instinctivement,
                                                Hegel entre autres - répond à la
                                                question : qu'est-ce que
                                                l'animal en réalité par rapport
                                                à sa forme d'organisation ? - en
                                                disant : la nature tombe malade,
                                                et la maladie de la nature est
                                                l'animal, notamment l'animal
                                                supérieur. - Dans l'organisation
                                                animale, c'est la maladie de la
                                                nature qui agit, la maladie de
                                                la Terre entière. Le fait que la
                                                Terre tombe malade, qu'elle
                                                retombe malade dans l'ancienne
                                                évolution lunaire, c'est
                                                l'animalité supérieure ; pas
                                                tellement les animaux
                                                inférieurs, mais l'animalité
                                                supérieure. Mais c'est aussi
                                                quelque chose qui se présente
                                                inconsciemment à l'humain au
                                                moment décisif, lorsqu'il passe
                                                devant le gardien du seuil, s'il
                                                ne le veut pas consciemment. |  32 |  Es
                                                gibt nur noch einige ganz wenige
                                                Menschen in der neueren Zeit,
                                                bei denen sich durch die
                                                allgemeinen Wahnvorstellungen
                                                etwas von früheren,
                                                atavistischen
                                                Weltwirklichkeitsvorstellungen
                                                durchgestoßen hat. Wenn man das
                                                Tier im ganzen Zusammenhang mit
                                                der Naturentwickelung
                                                betrachtet, wenn man sich seine
                                                Organisation dann ansieht im
                                                ganzen Zusammenhang mit der
                                                Naturordnung, was ist denn
                                                eigentlich mit dem Tiere? Als
                                                die alte Mondenentwickelung
                                                vorhanden war, da war in bezug
                                                auf die äußere Organisation noch
                                                keine Differenzierung
                                                eingetreten zwischen den höheren
                                                Tieren und dem heutigen
                                                Menschen. Die ist erst ein
                                                Ergebnis der Erdenentwickelung.
                                                Der Mensch hat die normale
                                                Erdenentwickelung mitgemacht,
                                                das Tier nicht. Das Tier ist
                                                gleichsam in der
                                                Mondenentwickelung vertrocknet.
                                                Es stimmt nicht zusammen seine
                                                Organisation mit der
                                                Erdenentwickelung. Wer das
                                                durchschaut — es haben es in der
                                                neueren Zeit eben wenige
                                                instinktiv durchschaut, Hegel
                                                unter anderem —, der beantwortet
                                                sich die Frage : Was ist denn
                                                eigentlich das Tier in bezug auf
                                                seine Organisationsform? —
                                                damit, daß er sagt: Die Natur
                                                wird krank, und die Krankheit
                                                der Natur ist das Tier,
                                                namentlich das höhere Tier. — In
                                                der tierischen Organisation
                                                waltet die Krankheit der Natur,
                                                die Krankheit der ganzen Erde.
                                                Das Krankwerden der Erde, das
                                                kranke Zurücksinken in die alte
                                                Mondenentwickelung ist die
                                                höhere Tierheit; nicht so sehr
                                                die niederen Tiere, aber die
                                                höhere Tierheit. Das aber ist
                                                auch etwas, was dem Menschen in
                                                dem entscheidenden Augenblicke
                                                unbewußt entgegentritt, wenn er
                                                an dem Hüter der Schwelle
                                                vorbeikommt, falls er es nicht
                                                bewußt will. |  
                                      |  Et
                                                si vous tenez compte de ce que
                                                je viens de vous dire, de la
                                                manière dont je vous ai présenté
                                                il y a quelque temps la
                                                répartition des rencontres avec
                                                le Gardien du seuil dans leur
                                                différenciation sur l'Ouest
                                                américain, sur le Centre
                                                européen, sur l'Est, si vous
                                                tenez compte de tout cela, vous
                                                verrez comment on peut
                                                s'orienter sur ce qui se passe
                                                sur la Terre dans l'humanité, si
                                                on se laisse seulement aller à
                                                ces choses. Et si l'on se laisse
                                                aller à ces choses, alors on
                                                comprend que l'humain en
                                                arriverait vraiment à penser
                                                enfin différemment sur lui-même
                                                et aussi sur son rapport avec
                                                ses semblables. C'est la
                                                question que tous les gens
                                                sérieux devraient soulever à
                                                l'heure actuelle, la question
                                                qui peut suivre une phrase comme
                                                celle mentionnée : "Qu'un
                                                terrible destin attend
                                                l'humanité blanche, cela me
                                                semble certain en toutes
                                                circonstances, à moins qu'une
                                                période de suprématie de la
                                                sagesse ne succède très vite à
                                                celle de la passion et des
                                                représentations
                                                délirantes/illusoires". Où
                                                trouver ces représentations de
                                                sagesse, comment les obtenir,
                                                c'est en effet ce à quoi la
                                                science de l'esprit voudrait
                                                répondre. Mais ce faisant, elle
                                                veut répondre aux questions les
                                                plus importantes de notre
                                                époque. Et si quelqu'un vient,
                                                qui ressent aussi profondément
                                                qu'un tel humain ce qui est
                                                nécessaire au présent, on peut
                                                lui dire : si tu ne veux plus
                                                craindre qu'un destin terrible
                                                guette l'humanité blanche, alors
                                                engage-toi dans une observation
                                                spirituelle à scientifique du
                                                monde et de ses phénomènes ! |  33 |  Und
                                                wenn Sie das, was ich Ihnen
                                                jetzt gesagt habe,
                                                zusammenhalten damit, wie ich
                                                Ihnen die Verteilung der
                                                Begegnungen mit dem Hüter der
                                                Schwelle in ihrer
                                                Differenzierung über den
                                                amerikanischen Westen, über die
                                                europäische Mitte, über den
                                                Osten vor einiger Zeit
                                                vorgetragen habe, wenn Sie das
                                                zusammenhalten, dann werden Sie
                                                sehen, wie man sich orientieren
                                                kann über das, was auf der Erde
                                                in der Menschheit geschieht,
                                                wenn man sich nur auf diese
                                                Dinge einläßt. Und läßt man sich
                                                auf diese Dinge ein, dann
                                                begreift man, daß der Mensch
                                                wirklich dazu kommen würde,
                                                endlich einmal anders zu denken
                                                über sich und auch über das
                                                Verhältnis zu seinen
                                                Mitmenschen. Die Frage sollten
                                                alle ernsteren Leute in der
                                                Gegenwart doch aufwerfen, die
                                                Frage, die sich an einen solchen
                                                Satz anschließen kann wie der
                                                erwähnte : «Daß ein furchtbares
                                                Schicksal der weißen Menschheit
                                                winkt, dies scheint mir unter
                                                allen Umständen gewiß, es sei
                                                denn, daß eine Periode supremer
                                                Weisheitsherrschaft sehr bald
                                                die der Leidenschaft und
                                                Wahnvorstellungen ablöst.» Wo
                                                diese Weisheitsvorstellungen zu
                                                finden sind, wie sie zu bekommen
                                                sind, darauf möchte nämlich die
                                                Geisteswissenschaft Antwort
                                                geben. Damit möchte sie aber auf
                                                die allerwichtigsten Fragen der
                                                Gegenwart Antwort geben. Und
                                                wenn jemand kommt, der so
                                                gründlich das, was der Gegenwart
                                                notwendig ist, empfindet, wie
                                                solch ein Mann, so kann man ihm
                                                sagen: Wenn du nicht weiter
                                                fürchten willst, daß der weißen
                                                Menschheit ein furchtbares
                                                Schicksal winkt, dann lasse dich
                                                ein auf eine
                                                geisteswissenschaftliche
                                                Betrachtung der Welt und ihrer
                                                Erscheinungen! |  
                                      |  De
                                                cela, nous voulons alors
                                                continuer à parler demain. |  34 |  Davon
                                                wollen wir dann morgen weiter
                                                reden. |  
                                      |    |  
 |  
 |    Français
                                  seulement PREMIÈRE CONFÉRENCE - Dornach, le 3 janvier
                                    1919
 La réponse de la sciences de l'esprit aux
                                    questions les plus importantes de l'époque
 Rejet de la
                                    spiritualité comme caractéristique de notre
                                    époque. Formation de concepts abstraits. Le
                                    matérialisme comme émanation des doctrines
                                    de l'Église. L'animal vit dans des concepts
                                    abstraits. Différence dans la conception des
                                    sens entre l'animal et l'humain. "L'âme
                                    humaine et l'âme animale" de Wasmann. Le
                                    dépassement du/le passage devant le gardien
                                    du seuil à l'époque de l'âme consciente/de
                                    conscience. L'abstraction des concepts
                                    conduit l'humain à l'animal, une
                                    régression/marche en arrière dans la marche
                                    en avant. Crainte chez les animaux, car le
                                    monde terrestre leur est étranger. Futur
                                    état de peur des humains qui ne peuvent pas
                                    assimiler le monde spirituel. (Représentations folles de l' "humanité
                                    blanche")
 01Combien de fois avons-nous dû souligner ici
                                  que les vérités de la science de l'esprit,
                                  lorsqu'elles sont énoncées, peuvent facilement
                                  être mal comprises dans l'une ou l'autre
                                  direction. Et je vous ai donc aussi parlé des
                                  raisons les plus diverses pour lesquelles il
                                  est certainement facile de méconnaître et de
                                  mal comprendre ces conceptions et ces façons
                                  de voir spirituelles-scientifiques. Il faut
                                  dire et redire qu'il est bien sûr extrêmement
                                  facile, quand on a eu peu d'occasions de se
                                  plonger/s'approfondir dans le spirituel, de
                                  trouver ici ou là que les choses qui viennent
                                  au jour spirituellement-scientifiquement ne
                                  sont pas pleinement fondées ou du genre. Il
                                  est aussi extrêmement facile de dire : comment
                                  celui-ci ou celui-là qui communique quelque
                                  chose spirituellement-scientifiquement le
                                  sait-il ? - si l'on ne veut pas entrer dans le
                                  détail de ce qu'il a lui-même souvent avancé à
                                  ce sujet, d'où il sait ces choses, et si l'on
                                  ne forme son jugement que sur la base de ce
                                  que l'on sait soi-même. Ce n'est pas difficile
                                  de dire : "Comment peut-il savoir cela ? Je ne
                                  le sais quand même pas ! - et de déclarer
                                  ensuite souverainement : Ce que je ne sais
                                  pas, cela aussi aucun autre ne le sait, là un
                                  autre ne peut tout au plus quand même le
                                  croire ! - Mais un tel jugement vient
                                  seulement en l'état parce que l'on n'accepte
                                  pas d'entrer en matière sur les sources
                                  desquelles les connaissances
                                  spirituelles-scientifiques doivent être
                                  créées, en particulier en nos temps actuels.
 02
 Parmi les malentendus qui se sont produits de
                                  cette sorte, peut aussi appartenir que l'on
                                  croit que la science de l'esprit voudrait
                                  prononcer en bloc une condamnation, un
                                  jugement d'anéantissement sur toutes
                                  l'aspiration du temps, pour autant que cette
                                  aspiration émane de personnalités qui se
                                  trouvent en dehors de la science de l'esprit.
                                  Mais là aussi, repose seulement un malentendu.
                                  C'est tout de suite le spécialiste de la
                                  science de l'esprit, qui considère avec
                                  sérieux et dignité l'état actuel du monde, qui
                                  tiendra compte de l'état d'esprit, de l'état
                                  d'âme des contemporains et se posera la
                                  question : Qu'est-ce qui se passe dans l'âme
                                  des contemporains sérieux du présent, dans la
                                  direction dans laquelle il faut justement
                                  chercher à améliorer certaines choses qui
                                  méritent d'être améliorées ou qui doivent
                                  l'être ? - Mais ce qui doit avant tout être
                                  saisi de l'oeil comme un fait
                                  extraordinairement marquant, en particulier
                                  dans le présent, c'est qu'est refusé tout de
                                  suite, parfois par les contemporains les plus
                                  aspirants, d'entrer concrètement dans le
                                  savoir du monde spirituel, dans la
                                  connaissance du monde spirituel, qui peut se
                                  présenter devant l'humain comme une réalité et
                                  pas purement comme quelque chose que l'on peut
                                  appréhender par une somme de concepts.
                                  Aujourd'hui, la plupart des humains aimeraient
                                  justement que leurs expériences se limitent au
                                  monde des sens et qu'ils admettent tout au
                                  plus que le monde spirituel est accessible par
                                  des concepts, par des idées. Ils ne veulent
                                  pas s'associer à une recherche qui parle de
                                  moyens de pénétrer réellement dans le monde
                                  spirituel conformément à l'expérience vécue.
                                  Ce refus de la spiritualité réelle est
                                  cependant un trait caractéristique de notre
                                  époque ; c'est un trait de notre époque dont
                                  nous devons tenir compte, en particulier nous
                                  qui essayons de nous placer sur le terrain de
                                  la science de l'esprit. Sinon, nous restons en
                                  dehors de cette science de l'esprit, nous
                                  contentant d'y adhérer comme s'il s'agissait
                                  d'une chose qui devrait être prise en
                                  considération à côté d'autres choses qui
                                  viennent au jour dans le présent.
 03
 J'ai récemment montré ici, en vous présentant
                                  les pensées de Walther Rathenau, que le
                                  spécialiste de science de l'esprit est déjà en
                                  mesure, dans les limites où les directions de
                                  pensée actuelles sont à apprécier, d'apprécier
                                  aussi réellement ces courants de pensée. Mais
                                  ce qui est frappant, c'est ce refus du
                                  véritable impact spirituel qui doit venir à
                                  notre époque. Ce rejet, on peut en faire
                                  l'expérience à chaque pas, si l'on est
                                  attentif à ce que les gens pensent
                                  aujourd'hui. Certes, le bouleversement de la
                                  situation mondiale actuelle s'est manifesté
                                  devant beaucoup d'humains ; il y a des humains
                                  qui savent apprécier tout le sérieux du temps
                                  présent actuel et qui ont déjà compris
                                  l'apprécier depuis quelque temps. Là aussi, je
                                  vous prie de ne pas vous laisser aller à
                                  l'arrogance de maints anthroposophe et de
                                  penser que l'anthroposophie, en tant que
                                  telle, donne déjà une information pour mieux
                                  apprécier le sérieux du temps que les gens qui
                                  se trouvent en dehors du mouvement
                                  anthroposophique, ne l'apprécient. Car on
                                  aimerait aussi qu'à l'intérieur de ce
                                  mouvement anthroposophique, certains soient
                                  davantage touchés dans leur âme par ce qui est
                                  décisif dans notre situation mondiale
                                  actuelle. On trouve trop souvent dans nos
                                  rangs des humains qui, malgré la gravité de
                                  l'époque, n'aiment pas regarder cette gravité
                                  et préfèrent s'occuper de leur propre
                                  personnalité plutôt que d'éveiller en eux un
                                  certain intérêt pour les grandes questions qui
                                  puisent par l'humanité.
 04
 Pour la réflexion d'aujourd'hui, je vais
                                  partir d'un exemple qui m'est tombé entre les
                                  mains, on peut dire par hasard - si on ne se
                                  méprend pas sur le mot, et nous n'avons pas
                                  besoin de nous méprendre sur le mot - ; un
                                  essai qui est cependant aujourd'hui dépassé
                                  dans la mesure où il a été écrit alors que la
                                  dite guerre battait encore son plein. L'essai
                                  est donc aujourd'hui dépassé. Il n'est pas non
                                  plus très percutant, car il traite de la
                                  plupart des choses dont il parle de manière
                                  très unilatérale. Mais il est le fruit d'un
                                  humain - cela se voit à son attitude et à sa
                                  manière d'écrire - qui réfléchit sérieusement
                                  à ce qui doit se passer, à ce que le monde
                                  doit attendre des événements. Il présente,
                                  dans cet essai, la manière dont les puissances
                                  occidentales, les puissances centrales et les
                                  puissances orientales se sont progressivement
                                  comportées au sein de la catastrophe des
                                  dernières années. Il présente les grands
                                  dangers, certes unilatéraux, mais tout de
                                  même, qui guettent aujourd'hui et guetteront
                                  l'avenir à partir de cette catastrophe.
                                  L'auteur a une certaine vision du monde. Il ne
                                  considère pas le monde uniquement du point de
                                  vue des frontières nationales ; il arrive
                                  encore aux humains d'aujourd'hui de ne
                                  considérer le monde que du point de vue de
                                  leurs frontières nationales, et s'ils peuvent
                                  se rassurer en se disant que telle ou telle
                                  chose n'a pas encore eu lieu dans leur pays,
                                  alors ils ne sont pas inquiets. L'auteur de
                                  cet article ne voit tout de même pas seulement
                                  les alentours du clocher de l'église, mais il
                                  voit quand même quelque chose de la
                                  perspective du monde. Et en résumant ses
                                  pensées, il arrive à une phrase très étrange.
                                  Il dit : "Qu'un destin terrible attend
                                  l'humanité blanche ; cela me semble certain en
                                  toutes circonstances, à moins qu'une période
                                  de suprématie de la sagesse ne succède très
                                  vite à celle de la passion et de l'illusion.
                                  Nous vivons en effet depuis longtemps dans la
                                  période qui ressemble beaucoup à celle des
                                  migrations de peuples. Le rythme est
                                  énormément accéléré par la guerre mondiale. Ce
                                  qui correspond aux tribus germaniques
                                  immigrant alors de l'extérieur dans
                                  d'anciennes terres cultivées, ce sont les
                                  couches populaires inférieures considérables
                                  et ascendantes, qui sont très différentes,
                                  tant par le sang que par l'héritage culturel,
                                  de celles qui dominaient jusqu'alors. Le fait
                                  que cette "migration des peuples" - il est en
                                  effet beaucoup plus approprié de parler de
                                  migration des peuples que de guerre - "ait
                                  lieu est une bonne chose dans la mesure où
                                  elle conditionne un élargissement, un
                                  élargissement de la base culturelle et une
                                  élévation du niveau global. Mais c'est très
                                  dangereux si elle se déroule trop rapidement.
                                  Et ce danger s'accroît à mesure que la guerre
                                  mondiale se prolonge".
 05
 L'essai est aujourd'hui dépassé/vieilli. Le
                                  danger n'est pas devenu moins grand, mais
                                  comme il tire tous ses arguments de la guerre
                                  qui fait encore rage, ses arguments sont
                                  vieillis. Mais ce qui doit nous intéresser
                                  ici, c'est surtout la première phrase que j'ai
                                  lue : "Qu'un destin terrible guette l'humanité
                                  blanche me semble certain en toutes
                                  circonstances, à moins qu'une période de règne
                                  suprême de la sagesse ne succède très vite à
                                  celle de la passion et des representations
                                  illusoires". - Car cela est en fait absolument
                                  correct en tant que vérité abstraite. Et si
                                  quelqu'un dit une fois que le seul salut de
                                  l'humanité réside dans le fait de se tourner
                                  vers un règne suprême de sagesse, et non vers
                                  quelque autre charlatanisme politique ou
                                  social, alors nous devons reconnaître un tel
                                  fait, une telle direction de pensée. Mais nous
                                  ne devons absolument pas oublier que ce sont
                                  précisément ces humains, dont nous devons
                                  admettre qu'ils sont saisis dans toutes les
                                  profondeurs de leur être par la gravité de la
                                  situation actuelle, que ce sont précisément
                                  ces humains qui, lorsqu'il s'agit de dire en
                                  quoi consistent les conceptions de la sagesse
                                  qui devraient dissoudre les anciennes
                                  représentations chimèriques, qui retombent
                                  aussitôt sur de vieilles représentations
                                  chimériques devenues de belles paroles. Car
                                  c'est justement la tragédie, c'est le terrible
                                  destin de notre époque, que les humains
                                  deviennent certes attentifs à cela : Il est
                                  nécessaire de se tourner vers l'esprit - mais
                                  que la peur et l'angoisse les envahissent
                                  toujours lorsqu'ils doivent se tourner vers
                                  l'esprit ; qu'ils sont alors aussitôt prêts à
                                  recourir aux représentations illusoires qui
                                  ont poussé l'humanité dans le terrible destin
                                  actuel. Nous avons donc seulement besoin de
                                  prendre l'exemple d'une orientation des
                                  représentations très répandue.
 06
 Croyez-vous que si vous demandiez à un
                                  représentant, disons trivial, de la confession
                                  de foi catholique romaine, s'il serait enclin
                                  à croire que les anciennes conceptions ont
                                  conduit à l'époque catastrophique, qu'elles
                                  doivent être remplacées par de nouvelles,
                                  croyez-vous qu'il serait vraiment enclin à
                                  croire à la nécessité de renouveler les
                                  conceptions qui n'ont pas pu sauver l'humanité
                                  de cette terrible catastrophe ? Non, il dirait
                                  : si seulement les humains redeviennent
                                  correctement catholiques romains, ils seront
                                  déjà heureux. - Et il ne lui viendrait même
                                  pas à l'idée de se dire qu'ils ont eu le temps
                                  d'être catholiques romains pendant mille neuf
                                  cents ans et qu'ils sont malgré tout arrivés à
                                  la catastrophe ; que la catastrophe doit donc
                                  au moins enseigner que l'on a besoin de
                                  nouvelles impulsions. Ce n'est qu'un exemple
                                  parmi tant d'autres. Il est nécessaire de
                                  montrer/conduire devant les yeux sans réserve
                                  les pendants qui existent sur ce point.
 07
 Il est facile aujourd'hui, même pour un adepte
                                  de telle ou telle Église considéré comme
                                  authentique, de dire : le haeckelisme ou le
                                  matérialisme, c'est une chose diabolique, il
                                  faut l'éradiquer avec souche et tige. - C'est
                                  le contraire de ce qui peut conduire les
                                  humains à un état d'âme salutaire. Oui, on
                                  peut bien parler ainsi, mais si l'on s'en
                                  tient à cette affirmation et que l'on
                                  n'examine pas le contexte qui entre en ligne
                                  de compte, alors il sera impossible d'arriver
                                  à quelque chose qui soit en accord avec le
                                  présent et encore moins l'avenir proche. Car
                                  si vous prenez un sentiment quelconque de
                                  vision du monde, teinté de matérialisme, et
                                  que vous vous demandez : d'où vient-il
                                  historiquement ? - alors, si vous voulez
                                  vraiment y voir plus clair, vous ne pourrez
                                  pas vous empêcher de vous dire : au fond, elle
                                  vient justement de la manière dont le
                                  christianisme a été représenté pendant mille
                                  neuf cents ans par les différentes
                                  confessions. Celui qui voit plus loin sait que
                                  le haeckelisme n'aurait pas été possible sans
                                  le christianisme de l'Église qui l'a précédé.
                                  Il y a des gens qui sont restés sur le point
                                  de vue de l'Église, disons tel qu'il était au
                                  Moyen Âge ; ils défendent encore aujourd'hui
                                  les pensées que l'Église avait au Moyen Âge.
                                  D'autres ont fait évoluer ces idées. Et ceux
                                  qui les ont développées, parmi eux, il y a par
                                  exemple Ernst Haeckel. Il est un descendant
                                  direct des idées cultivées par les différentes
                                  églises pendant des siècles. Cela n'est pas né
                                  en dehors de l'Église, c'est une vérité qui
                                  s'est développée au sens profond du terme au
                                  sein des doctrines de l'Église. Toutefois, on
                                  reconnaître seulement correctement les
                                  pendants lorsqu'on se feconde un peu avec des
                                  vues spirituelles-scientifiques pour saisir
                                  ces choses de l'oeil.
 08
 Je veux donc aujourd'hui - même si certains
                                  d'entre vous diront peut-être que la chose est
                                  trop difficile, mais rien n'a la permission de
                                  nous être trop difficile, on doit faire preuve
                                  de discernement -, j'aimerais tout d'abord
                                  vous exposer un point en particulier.
 09
 Si vous lisez aujourd'hui les écrits
                                  d'inspiration philosophique d'érudits bien
                                  formés, par exemple catholiques, vous
                                  trouverez partout, en rapport avec un certain
                                  point, une vision très précise. Et on peut
                                  dire que vous trouverez cette conception
                                  formée chez les meilleurs de ces catholiques
                                  formés. - Je voudrais tout de suite faire
                                  remarquer que je ne suis pas du tout enclin à
                                  sous-estimer la formation formelle du clergé
                                  catholique par exemple. Je connais très bien -
                                  je l'ai aussi exprimé dans mon livre "Vom
                                  Menschenrätsel" (De l'énigme de l'humain) - la
                                  meilleure formation que possèdent justement
                                  maints théologiens catholiques, lorsqu'ils
                                  écrivent philosophiquement, par rapport aux
                                  écrits des savants philosophes qui ne sont pas
                                  passés par la théologie catholique, par
                                  exemple. Sous ce rapport, il faut dire que la
                                  littérature savante, la littérature
                                  théologique des ministres protestants, des
                                  ministres réformés, est loin derrière la bonne
                                  formation philosophique des théologiens
                                  catholiques. Ces gens ont, grâce à leur
                                  formation rigoureuse, une certaine capacité à
                                  former leurs concepts de manière vraiment
                                  plastique ; ils ont - ce que, par exemple, les
                                  humains qui sont aujourd'hui célèbres dans la
                                  littérature philosophique non catholique n'ont
                                  même pas une fois comme présentiment - une
                                  certaine faculté à envisager ce qu'est un
                                  concept, ce qu'est une idée, et du genre,
                                  bref, ces gens ont une certaine formation. Il
                                  n'est même pas nécessaire de prendre un livre
                                  de Haeckel, on peut prendre un livre d'Eucken
                                  pour constater cette pagaille conceptuelle,
                                  cette horrible discussion simplement
                                  feuilletoniste sur les concepts les plus
                                  importants, ou bien on peut prendre un livre
                                  de Bergson par exemple, où l'on a toujours le
                                  sentiment qu'il intercepte les concepts sans
                                  pouvoir les manipuler, comme le célèbre
                                  Chinois qui veut se retourner et qui
                                  intercepte toujours sa natte. Vous ne
                                  trouverez pas cette vacillation absolue dans
                                  le monde des concepts, qui est le cas chez ces
                                  gens non formés, si vous vous laissez aller à
                                  la littérature philosophique issue du clergé
                                  catholique, de sorte que, par exemple, un
                                  livre comme l'Histoire de l'idéalisme en trois
                                  volumes d'Otto Willmann, un catholique pur et
                                  dur qui affiche son catholicisme à chaque
                                  page, est bien plus élevé que la plupart de ce
                                  qui est écrit aujourd'hui dans le domaine
                                  philosophique par des non-catholiques. On peut
                                  absolument savoir tout cela et prendre
                                  néanmoins le point de vue que l'on doit
                                  adopter en tant que spécialiste en science de
                                  l'esprit. L'infériorité de l'esprit peut
                                  décider différemment dans ce domaine, elle
                                  peut par exemple être d'avis que parce qu'il y
                                  a une bonne formation, elle a plus de valeur.
                                  Mais on peut absolument aussi faire preuve
                                  d'objectivité lorsqu'on est contraint
                                  d'adopter un certain point de vue dans la vie.
 10
 Il y a un point qui viendra toujours vers vous
                                  dans cette littérature philosophique
                                  catholique bien formée, un point qui aussi a
                                  considérablement beaucoup d'éblouissant pour
                                  le penseur actuel, c'est celui qui vient
                                  toujours en considération lorsque les gens
                                  viennent à parler de la différence de l'humain
                                  à l'animal. N'est-ce pas, les lecteurs
                                  ordinaires de Haeckel et les connaisseurs de
                                  Haeckel s'efforceront toujours d'estomper
                                  autant que possible la différence entre
                                  l'humain et l'animal, de faire croire que
                                  l'humain n'est dans son ensemble qu'un animal
                                  en quelque sorte plus évolué. Les savants
                                  catholiques ne font pas cela, mais ils mettent
                                  toujours en avant ce qui leur semble être une
                                  différence radicale entre l'humain et
                                  l'animal. Ils soulignent que l'animal en reste
                                  à la vision ordinaire qu'il acquiert de
                                  l'objet qu'il sent maintenant, de l'objet
                                  suivant qu'il sent ou contemple ensuite, et
                                  ainsi de suite ; que l'animal ne reste en
                                  quelque sorte toujours que dans des
                                  représentations individuelles particulières,
                                  tandis que l'humain a la faculté de se former
                                  des concepts abstraits déduits, de résumer les
                                  choses. C'est en effet une différence
                                  radicale, parce que l'humain, si l'on conçoit
                                  les choses ainsi, se distingue vraiment
                                  radicalement de l'animal. L'animal, qui ne
                                  considère que les détails, ne peut pas former
                                  en lui la spiritualité, parce que les concepts
                                  abstraits doivent vivre dans la spiritualité.
                                  Et c'est ainsi que l'on doit en arriver à
                                  reconnaître que dans l'humain vit cette âme
                                  particulière qui justement forme les concepts
                                  abstraits, tandis que l'animal avec sa sorte
                                  de vie intérieure particulière ne peut former
                                  ces concepts abstraits.
 11
 Celui qui considère les débats catholiques sur
                                  ce point se dit : c'est quelque chose
                                  d'extrêmement important qu'une bonne formation
                                  philosophique puisse attirer l'attention sur
                                  ce point décisif, radicalement décisif, de la
                                  différence entre l'humain et l'animal. De nos
                                  jours, les humains n'apprécient pas du tout la
                                  portée d'une telle chose. Par exemple, lorsque
                                  le tapage organisé par Drews a commencé,
                                  lorsque la question de savoir si Jésus avait
                                  vécu ou non a été soulevée, lorsqu'une grande
                                  réunion s'est tenue à Berlin, où toutes sortes
                                  de gens ont parlé sur le problème : Jésus
                                  a-t-il vécu ? - le théologien catholique
                                  Warmann en a également parlé, et il ne pouvait
                                  bien sûr que dire des choses que les autres
                                  considéraient comme très rétrogrades. Mais
                                  malgré le fait que les coryphées, notamment de
                                  la théologie protestante berlinoise, aient
                                  parlé à l'époque, deux déclarations, ou plutôt
                                  les documents de ces déclarations, me sont
                                  apparus dans les discours de l'époque comme
                                  étant vraiment d'un niveau un peu meilleur -
                                  pas au niveau actuel, mais à un niveau un peu
                                  meilleur. L'une d'entre elles était une
                                  déclaration qu'un érudit - je ne veux rien
                                  dire de mal, mais plutôt faire l'éloge de cet
                                  humain - avait faite à l'époque. Je ne pense
                                  pas pouvoir mieux le louer qu'en l'appelant un
                                  érudit tapageur de tout premier ordre. Cet
                                  humain aurait en effet pu faire beaucoup grâce
                                  à sa perspicacité et à ses connaissances
                                  singulières dans les domaines les plus divers,
                                  grâce à un grand savoir. Déjà à l'époque où je
                                  le fréquentais - c'était il y a dix-huit ou
                                  dix-neuf ans - il écrivait depuis quinze ans,
                                  je crois, une révision de la logique, et je
                                  pense qu'il doit encore y travailler depuis,
                                  car cette révision de la logique ne m'est pas
                                  parvenue entre-temps. Il avait déjà dit à
                                  l'époque, ce qui est tout à fait juste, que
                                  les humains étaient en fait tout à fait
                                  terribles dans le présent, qu'ils étaient en
                                  effet tout à fait terribles quand ils ne se
                                  sentaient pas en sécurité, quand ils
                                  commencent à penser, parce qu'il suffit
                                  d'entendre deux ou trois phrases aujourd'hui,
                                  que ce soit dans une conversation scientifique
                                  ou non scientifique, pour voir la plus
                                  terrible des illogies s'installer. Cela,
                                  pensait-il, que les humains devraient observer
                                  pour ne pas tomber dans les représentations
                                  illusoires les plus horribles qui existent
                                  aujourd'hui, cela pourrait être écrit sur un
                                  quart de page, il suffit de tenir compte de ce
                                  quart de page. Je ne sais pas s'il veut
                                  réaliser ce quart de page comme une révision
                                  de la logique; comme je l'ai dit, cela faisait
                                  déjà quinze ans, dix-huit ou dix-neuf ans se
                                  sont écoulés depuis, je ne sais pas où il en
                                  est aujourd'hui avec cette révision de la
                                  logique. Mais je veux le féliciter en
                                  l'appelant un vagabond plein d'esprit, parce
                                  qu'avec ça, je veux indiquer que s'il n'était
                                  pas un vagabond riche d'esprit, il pourrait
                                  fournir terriblement beaucoup. Il a cette fois
                                  là, dit quelque chose de très beau, il a
                                  notamment dit : "Oui, l'Église catholique a dû
                                  entendre un jour que les comètes, qui se
                                  composent d'un noyau et d'une queue, sont des
                                  corps célestes comme les autres et qu'elles se
                                  déplacent selon des lois, comme les autres
                                  corps célestes. Lorsqu'il ne fut plus possible
                                  de nier que les comètes étaient des corps
                                  célestes comme les autres, l'Église catholique
                                  se décida à admettre que l'on appliquait aussi
                                  aux comètes les autres lois de la trajectoire
                                  céleste, mais elle ne l'admit d'abord qu'en ce
                                  qui concerne le noyau, pas encore en ce qui
                                  concerne la queue. - Eh bien, il voulait
                                  seulement exprimer symboliquement que l'Église
                                  catholique n'est généralement encline à
                                  admettre que le strict nécessaire, comme elle
                                  l'a autorisé en 1827 avec la vision
                                  copernicienne du monde pour ses adeptes ; mais
                                  que même lorsqu'elle doit admettre le strict
                                  nécessaire, elle retient au moins encore la
                                  queue de la chose ! C'est une remarque qui me
                                  semble caractériser assez bien la situation.
 12
 Mais l'autre remarque, c'était justement celle
                                  du chercheur catholique sur les fourmis
                                  Wasmann - c'est un excellent chercheur sur les
                                  fourmis, mais c'est aussi un philosophe bien
                                  formé - qui a dit : "En fait, messieurs, vous
                                  ne pouvez pas me comprendre, parce qu'en
                                  réalité, vous ne savez pas tous comment on
                                  pense philosophiquement ; celui qui pense
                                  philosophiquement ne parle pas comme vous ! -
                                  Et en effet, il avait raison, il ne fait aucun
                                  doute qu'il a touché le fond/avec cela atteint
                                  t le clou sur la tête. Or, il y a tout de
                                  suite un petit ouvrage sympathique de Wasmann
                                  sur la différence entre l'humain et l'animal,
                                  qui met fortement en évidence ce que je viens
                                  d'évoquer : cette capacité des humains à
                                  penser réellement en termes abstraits, que
                                  l'animal ne doit justement pas avoir. C'est
                                  quelque chose d'extraordinairement
                                  éblouissant, parce que c'est convaincant dans
                                  une certaine direction pour celui qui s'est
                                  suffisamment formé dans sa pensée pour pouvoir
                                  saisir dans l'oeil toute la force d'une telle
                                  affirmation.
 13
 Mais regardons maintenant la chose
                                  spirituellement-scientifiquement, là toute
                                  l'histoire qui entrera devant les yeux dans sa
                                  signification. Si nous partons
                                  spirituellement-scientifiquement des
                                  conceptions et des expériences que l'on peut
                                  gagner là-dessus dans le monde spirituel, on
                                  comprend d'un côté que sans les considérations
                                  spirituelles scientifiques, cette affirmation
                                  éblouissante dont je viens de parler, ne peut
                                  venir en l'état, qu'elle doit aussi être en
                                  fait valable pour chacun qui ne veut pas
                                  devenir spécialiste de la science de l'esprit,
                                  tout de suite s'il est bien formé
                                  philosophiquement ; cela, on le l'envisage
                                  d'un côté. Mais de l'autre côté, on voit ce
                                  qui suit, on le voit simplement en observant
                                  les choses dans le monde : si l'on compare
                                  l'humain à l'animal avec des conditions
                                  préalables spirituelles-scientifiques, alors
                                  se montre que l'humain est certes confronté
                                  aux choses du monde par des observations
                                  isolées/particulières et se forme ensuite des
                                  concepts abstraits par toutes sortes
                                  d'opérations de penser dans lesquelles il
                                  résume ce qu'il voit par unité. On peut aussi
                                  admettre que l'animal n'a pas cette
                                  abstraction, que l'animal n'exerce pas cette
                                  activité d'abstraction. Mais ce qui est
                                  curieux, c'est que les concepts abstraits ne
                                  manquent pas à l'animal, que l'animal vit avec
                                  son âme tout de suite dans les concepts les
                                  plus abstraits que nous, les humains, nous
                                  formons avec peine, et que l'animal n'a pas la
                                  vision individuelle/particulière comme nous.
                                  Ce que nous avons en avance, c'est justement
                                  que nous avons une utilisation beaucoup plus
                                  libre des sens, une façon bien précise
                                  d'interaction entre les sens et les émotions
                                  intérieures et les impulsions de la volonté.
                                  C'est ce que nous avons de plus que l'animal.
                                  Mais la sécurité de l'instinct qu'ont les
                                  animaux repose précisément sur le fait que
                                  l'animal vit dès le départ avec des concepts
                                  abstraits que nous devons d'abord former. Ce
                                  qui nous distingue de l'animal, c'est que nos
                                  sens s'émancipent et deviennent plus libres
                                  dans leur utilisation vers le monde extérieur,
                                  et que nous pouvons aussi injecter dans nos
                                  sens la volonté que l'animal ne peut pas
                                  injecter. Mais ce que nous, les humains,
                                  n'avons pas, et que nous devons d'abord
                                  acquérir, les concepts abstraits, c'est
                                  précisément l'animal qui les a, aussi étrange
                                  que cela puisse paraître. Certes, chaque
                                  animal n'a qu'un domaine déterminé, mais dans
                                  ce domaine, l'animal a de telles notions
                                  abstraites, aussi étrange que cela puisse nous
                                  paraître. L'humain est obligé de voir un,
                                  deux, trois chiens ; il s'en sert pour former
                                  le concept abstrait de "chien". L'animal a
                                  dans ce domaine, et très précisément, le même
                                  concept abstrait de "chien" que nous, il n'a
                                  pas besoin de se le former. Nous devons
                                  d'abord le former, l'animal n'en a pas besoin.
                                  Mais l'animal n'a pas la capacité de
                                  distinguer exactement un chien d'un autre, de
                                  l'individualiser exactement par les
                                  perceptions sensorielles.
 14
 Si nous n'acquérons pas la capacité d'accéder
                                  au véritable état des faits de la réalité par
                                  la science de l'esprit, nous nous trompons à
                                  un certain niveau sur ce qui est le plus
                                  essentiel. Nous croyons que parce que nous,
                                  les humains, devons développer la capacité de
                                  former des concepts abstraits, nous nous
                                  distinguons par ces concepts abstraits de
                                  l'animal qui ne possède pas cette capacité.
                                  Mais l'animal n'a pas du tout besoin de cette
                                  capacité, car il possède d'emblée les concepts
                                  abstraits. L'animal a un tout autre type de
                                  vision sensorielle que nous, les humains.
                                  C'est justement la vision extérieure des sens
                                  qui est entièrement différente.
 15
 En cette relation, une transformation
                                  saisissant profondémént dans
                                  lesreprésentations humaines est nécessaire.
                                  Car les humains se sont instruits de toutes
                                  sortes de concepts de science de la nature qui
                                  sont déjà devenus populaires aujourd'hui. Soit
                                  ils ont pu les apprendre dans une certaine
                                  école, par un enseignement direct, soit ils se
                                  sont instruits par cette eau de vaisselle -
                                  j'allais dire par cette lecture des journaux -
                                  par laquelle les représentations des science
                                  de la nature se répandent aujourd'hui dans le
                                  monde entier. Mais les humains sont dominés
                                  par ces représententations de science de la
                                  nature. En ce qui concerne ce que je viens de
                                  vous indiquer, les humains sont profondément
                                  dominés par une tendance, que l'on pourrait
                                  presque qualifier d'instinctive, à croire que
                                  l'animal voit vraiment la même chose que
                                  l'humain dans son environnement. Lorsqu'il se
                                  promène avec son chien, il a la croyance
                                  instinctive que le chien voit le monde comme
                                  il le voit, qu'il voit l'herbe colorée, le blé
                                  coloré, les pierres colorées, tout comme lui.
                                  Et puis, s'il est capable de penser un tant
                                  soit peu, il a aussi encore la croiyance : il
                                  peut lui-même faire des abstractions et a donc
                                  des concepts abstraits, mais son chien ne fait
                                  pas d'abstraction, et ainsi de suite. Et
                                  pourtant, ce n'est pas le cas. Ce chien qui
                                  marche à côté de nous vit tout aussi bien que
                                  nous dans les concepts abstraits. Oui, il y
                                  vit même plus intensément que nous. Il n'a
                                  même pas besoin de les acquérir, mais il vit
                                  intensément en eux dès le début. Mais il n'a
                                  pas la vision extérieure, qui lui donne une
                                  toute autre image : il suffit d'être attentif
                                  à certaines observations que l'on peut faire
                                  dans la vie. Cependant, on ne prend pas
                                  toujours les choses suffisamment au sérieux.
                                  Je pourrais vous citer un grand nombre
                                  d'exemples qui vous montreraient comment
                                  l'humain, de manière purement instinctive,
                                  pense de manière erronée/tordue dans ce sens.
                                  Par exemple, une fois, c'était à Zurich, je
                                  crois, je suis sorti dans la rue après une
                                  conférence donnée lors d'une soirée de
                                  Branche. Un cocher m'attendait, et le cheval
                                  ne voulait pas vraiment aller, il faisait mine
                                  de redouter un peu. Le cocher dit alors : "Il
                                  a peur de son ombre. - Il voyait bien sûr
                                  l'ombre du cheval que la lanterne projetait
                                  sur le mur, et il supposait donc que le cheval
                                  voyait cette ombre exactement comme lui. Il
                                  n'avait bien sûr aucune idée de ce qui se
                                  passait, si je puis dire, dans l'âme du cheval
                                  et de ce qui se passait dans son âme. Il voit
                                  l'ombre du cheval, mais le cheval a un
                                  sentiment vivant d'être dans cette partie de
                                  l'espace du corps éthérique où l'ombre se
                                  forme. Cela est un tout autre processus, en
                                  rapport à la vision intérieure un tout autre
                                  processus.
 16
 Vous avez là le choc entre le mode de pensée
                                  jusqu'à présent, jusque dans les
                                  visions/façons de voir les plus élémentaires
                                  et instinctives des humains naïfs, àvec ce qui
                                  doit entrer spirituellement-scientifiquement
                                  nouveau dans les humains. Ils devront
                                  toutefois d'abord apprécier avec le plus grand
                                  sérieux ce qui repose en fait à la base ici.
                                  Car, en ce qui concerne de telles choses, le
                                  matérialisme le plus absolu d'un Vogt ou d'un
                                  Moleschott ou d'un Clifford ou d'un Spencer,
                                  et ainsi de suite, se distingue beaucoup moins
                                  du concept traditionnel de confession de foi
                                  des différentes confessions que ne se
                                  distingue ce qui, en tant que nouveau mode de
                                  pensée reposant à la base de la science de
                                  l'esprit doit se distinguer de ces confessions
                                  de foi.. Car en fait, certains matérialistes
                                  pensent aujourd'hui que l'humain n'est pas
                                  très différent de l'animal. - Ils ont entendu
                                  une fois sonner quelque chose à ce sujet, même
                                  s'ils n'ont pas entendu les cloches sonner, à
                                  savoir que l'humain peut se faire des concepts
                                  abstraits, qui sont tout de même quelque chose
                                  de différent des simples représentations
                                  sensorielles habituelles ; mais ils se disent
                                  : des concepts abstraits, ce n'est peut-être
                                  pas quelque chose d'aussi important, d'aussi
                                  essentiel, donc au fond, l'humain ne se
                                  distingue pas de l'animal. - Tout le
                                  matérialisme actuel est en fait une création
                                  des confessions d'églises. Il suffit
                                  d'envisager cela très sérieusement, et l'on
                                  verra qu'un renouvellement du mode de
                                  représentation de l'âme humaine entre ici en
                                  ligne de compte, si l'on ne veut pas en rester
                                  là : maintenant, à nouveau, retour aux
                                  anciennes représentations, et tout ira déjà
                                  bien !
 17
 Mais on ne peut pas dire quelque peu que les
                                  humains pourraient tout simplement s'abstenir
                                  de se tourner vers une véritable vie de
                                  l'esprit et que les choses pourraient
                                  continuer ainsi ! Non, ceux qui disent "qu'un
                                  terrible destin attend l'humanité blanche me
                                  semble certain en toutes circonstances, à
                                  moins qu'une période de suprématie de la
                                  sagesse ne succède très vite à celle de la
                                  passion et des illusions" ont raison.
                                  Seulement, de telles gens devraient aussi
                                  reconnaître que la plus grande partie des
                                  représentations scientifiques sur le monde
                                  actuel appartient aux representation
                                  illusoires/folles. Cela devrait justement être
                                  reconnu. Dans le courant de son évolution,
                                  l'humanité est arrivée au point que nous
                                  caractérisons souvent en disant que depuis le
                                  XVe siècle, l'humanité est dans l'ère de l'âme
                                  de conscience. Et cette évolution de l'âme
                                  consciente se déroule de la manière que je
                                  viens de décrire à plusieurs reprises. Voyons
                                  une caractéristique très importante de
                                  l'évolution de l'âme de conscience.
 18
 Je vous l'ai déjà évoqué la dernière fois :
                                  tout ce que le chercheur en esprit reconnaît,
                                  c'est-à-dire ce qu'il élève dans la
                                  conscience, tout de suite de telles choses qui
                                  reposent dans l'évolution de l'humanité, cela
                                  se passe dans le subconscient des humains,
                                  même si on ne le reconnaît pas. En se
                                  développant vers l'avenir, l'humanité passe
                                  par certaines expériences. Elle passe
                                  inconsciemment par ces expériences si elle ne
                                  préfère pas les amener à la conscience, ce qui
                                  devrait justement se produire à l'âge du
                                  développement de l'âme de conscience. Mais
                                  c'est tout de suite à cette époque du
                                  développement de l'âme consciente que beaucoup
                                  de choses qui parviennent à l'humain dans son
                                  subconscient sont aujourd'hui encore
                                  repoussées.
 19
 Entre autres, une certaine partie de
                                  l'expérience que l'on peut appeler la
                                  rencontre avec le "gardien du seuil"
                                  s'approche de plus en plus de l'humain.
                                  Certes, si l'on veut vraiment entrer dans le
                                  monde spirituel en pleine conscience,
                                  développer des imaginations, des inspirations,
                                  des intuitions, il faut entrer dans le domaine
                                  du monde suprasensible à un degré beaucoup
                                  plus élevé, avec des expériences plus riches,
                                  des expériences tout à fait différentes. Il
                                  faut passer devant le gardien du seuil de
                                  manière plus approfondie - si je peux me
                                  permettre d'utiliser cette expression - que
                                  toute l'humanité ne doit le faire au cours de
                                  l'âge de l'âme consciente. Mais dans une
                                  certaine mesure, l'humain doit simplement
                                  passer devant le Gardien du Seuil jusqu'à la
                                  fin de l'évolution de l'âme de conscience. Il
                                  peut alors avoir la commodité de laisser ce
                                  passage entièrement dans le subconscient. Mais
                                  la science de l'esprit est justement là pour
                                  que cela ne se produise pas. Elle doit attirer
                                  l'attention sur le fait que cela fait partie
                                  des événements qui se déroulent actuellement
                                  dans le développement/l'évolution de
                                  l'humanité. Et celui qui empêche aujourd'hui
                                  les humains de pratiquer la science de
                                  l'esprit ne veut en fait rien de moins que
                                  forcer les humains à passer, non pas
                                  consciemment, mais inconsciemment, devant le
                                  gardien du seuil qui, en cette époque, fait
                                  simplement son entrée dans l'horizon des
                                  humains.
 20
 En d'autres termes, pendant les 2160 ans que
                                  dure l'ère de l'évolution de l'âme consciente,
                                  à partir de 1413 environ, l'humanité doit
                                  passer par le Gardien du Seuil dans une
                                  incarnation quelconque et vivre en partie les
                                  expériences que l'on peut avoir auprès du
                                  Gardien du Seuil. L'humain peut se laisser
                                  forcer par l'humain de mentalité matérialiste
                                  de passer inconsciemment ; ou il peut prendre
                                  librement la décision d'être attentif à la
                                  science de l'esprit et d'entendre, soit par
                                  l'introspection, soit par le bon sens/la saine
                                  raison analytique humaine, prendre/percevoir
                                  quelque chose à ce passage devant le gardien
                                  du seuil. Et lors de ce passage devant le
                                  gardien du seuil, on entend précisément ce qui
                                  permet à l'humain de se former des
                                  représentations justes et pertinentes sur le
                                  monde suprasensible concret, des
                                  représentations d'abord qui sont en situation
                                  d'amener avant tout le représenter lui-même,
                                  le penser, dans une certaine direction libre,
                                  impartiale et favorable à la réalité.
 21
 C'est ce que j'ai souvent décrit comme étant
                                  la plus grande conquête de la science de
                                  l'esprit, à savoir que la pensée devient plus
                                  sensible/amicale à la réalité, qu'elle peut
                                  réellement prendre en compte les impulsions
                                  qui reposent dans les événements, et non
                                  purement, de manière abstraite, comme la
                                  science de la nature sait extérieurement
                                  quelque chose sur les processus. Savoir
                                  certaines choses du monde spirituel, c'est ce
                                  qui devient nécessaire à l'humain. Par cela
                                  l'humain doit être transposé dans la situation
                                  d'apprendre à juger sa position dans le monde
                                  du point de vue de l'horizon spirituel, alors
                                  qu'aujourd'hui il ne peut juger sa position
                                  dans le monde que du point de vue de l'horizon
                                  sensoriel. Vous jugez déjà quelque chose de
                                  nouveau et de correct lorsque, par exemple,
                                  vous faites fructifier en vous une pensée
                                  telle que les animaux n'ont quelque peu aucune
                                  représentation abstraite, mais qu'ils vivent
                                  tout de suite dans les représentations les
                                  plus abstraites, et que l'humain se distingue
                                  de l'animal par une certaine formation de ses
                                  sens, qui s'émancipent du lien étroit avec la
                                  vie corporelle. Ce n'est qu'ainsi que vous
                                  parvenez à des idées justes sur la différence
                                  entre l'humain et l'animal. Extérieurement,
                                  cela se traduit par le fait que l'organisation
                                  des sens chez les animaux se trouve dans un
                                  rapport vital très prononcé avec l'ensemble de
                                  l'organisation du corps. Chez l'animal,
                                  l'organisation du corps s'étend de manière
                                  très significative jusqu'aux sens.
 22
 Prenez l'œil, par exemple. Il est bien connu
                                  des naturalistes que les animaux inférieurs
                                  ont en eux des organes, par exemple l'éventail
                                  ou l'apophyse-épée, qui sont remplis de sang
                                  et qui établissent un lien vivant entre
                                  l'intérieur de l'œil et l'ensemble de
                                  l'organisation, alors que l'œil humain n'a pas
                                  cette organisation, mais est beaucoup plus
                                  indépendant. Cette indépendance accrue des
                                  sens, cette émancipation des sens par rapport
                                  à l'organisation globale, c'est quelque chose
                                  qui ne se produit que chez l'humain. Mais chez
                                  l'humain, l'ensemble du monde des sens est
                                  beaucoup plus en relation avec la volonté que
                                  chez l'animal. J'ai exprimé cela différemment
                                  du point de vue morphologique. J'ai attiré
                                  votre attention sur la même chose d'un autre
                                  point de vue, en disant : si vous prenez
                                  l'organisme triarticulé, organes des
                                  extrémités, poitrine, tête, si je schématise,
                                  c'est ainsi chez l'animal : ceci est
                                  l'organisme de la tête (dessin de gauche, p.
                                  32), ceci est l'organisme de la poitrine, ceci
                                  est l'organisme des extrémités. La tête se
                                  trouve immediatement au-dessus de la terre. La
                                  terre est sous l'organisme de la tête -
                                  approximativement bien sûr, mais par essence -
                                  chez tous les animaux. La colonne vertébrale
                                  est perpendiculaire à l'axe ou au rayon de la
                                  Terre. Chez l'humain, la tête repose sur son
                                  propre organisme thoracique et sur l'organisme
                                  de ses membres. Chez l'humain, sa tête repose
                                  sur son propre organisme thoracique et sur
                                  l'organisme de ses extrémités. Chez l'humain,
                                  l'organisme thoracique est sous l'organisme
                                  principal, comme chez l'animal la terre est
                                  sous l'organisme principal. La tête de
                                  l'humain repose sur sa propre terre. Chez
                                  l'animal, il y a donc une séparation entre
                                  l'organisme de la volonté, notamment
                                  l'organisme des extrémités, les extrémités
                                  postérieures, et la tête. Chez l'humain, la
                                  volonté, l'organisme de la volonté est
                                  directement intégré à l'organisme de la tête
                                  et l'ensemble se trouve dans le rayon
                                  terrestre. Ainsi, les sens sont en quelque
                                  sorte traversés par la volonté, et c'est ce
                                  qui caractérise l'humain. En réalité, il se
                                  distingue de l'animal par le fait que les sens
                                  sont traversés par la volonté. Chez l'animal,
                                  les sens ne sont pas traversés par la volonté,
                                  mais par un élément plus profond ; d'où le
                                  lien plus intime entre l'organisation des sens
                                  et l'organisme entier. L'humain vit beaucoup
                                  plus dans le monde extérieur, l'animal vit
                                  beaucoup plus dans son propre monde intérieur.
                                  En ce que l'humain se sert de ses outils
                                  sensoriels, il vit beaucoup plus dans le monde
                                  extérieur.
 23
 Maintenant, considérez que nous vivons dans
                                  l'ère de l'âme de conscience. Qu'est-ce que
                                  cela signifie ? Cela signifie, comme je vous
                                  l'ai expliqué plusieurs fois, que nous
                                  avançons justement vers le fait que dans la
                                  conscience il n'y a que le reflet, que des
                                  images miroir, puisque l'âge de l'âme
                                  consciente est aussi l'âge de
                                  l'intellectualisme. C'est seulement à l'époque
                                  de l'intellectualisme que l'on développe la
                                  faculté d'abstraction aussi purement comme un
                                  art. C'est à cette époque d'intellectualisme
                                  et de matérialisme que les concepts les plus
                                  abstraits ont été formés.
 24
 Nous pouvons maintenant penser à deux
                                  personnes ; l'une est un philosophe bien
                                  formé, aussi bien formé que le sont les
                                  théologiens catholiques. Il devrait dire
                                  quelque chose de son point de vue, mais il ne
                                  le dira pas, parce qu'il voit que le
                                  matérialisme s'est développé à partir de
                                  l'évolution séculaire du christianisme, et
                                  cela lui est désagréable ; mais il devrait en
                                  fait dire : cet humain dans l'ère de l'âme de
                                  con peut le mieux former dew concepts
                                  abstraits, il s'est donc LD plus souvent
                                  dresse au dessus de l'animal.
 25
 Mais le spécialiste de la science de l'esprit
                                  peut aussi venir et dire : à cette époque de
                                  l'évolution de l'âme de conscience, ce qui
                                  caractérise l'humain, c'est tout de suite
                                  qu'il a la faculté de développer très
                                  fortement des concepts abstraits. - Où cela le
                                  mène-t-il ? Il revient tout de suite au cahier
                                  d'animaux ! Et cela explique énormément de
                                  choses. Cela vous explique pourquoi la
                                  tendance de l'humain à se rapprocher le plus
                                  possible de l'animal provient précisément du
                                  fait que l'on entre dans les abstractions des
                                  concepts. Mais cela vous explique aussi
                                  quelque chose qui se produit souvent
                                  aujourd'hui dans la pratique et la conduite de
                                  la vie. Les sciences deviennent de plus en
                                  plus abstraites, et dans la vie sociale,
                                  l'humain en vient de plus en plus à vouloir
                                  vivre comme le bétail bien aimé, c'est-à-dire
                                  en ne subvenant qu'aux besoins quotidiens de
                                  la faim et autres. Le contexte/pendant interne
                                  entre la capacité d'abstraction et
                                  l'animalité, c'est ce que montre la science de
                                  l'esprit. Ce pendant intérieur, l'humain le
                                  vit en toutes circonstances comme une
                                  expérience à l'âge du développement de l'âme
                                  consciente. S'il est empêché de la manière
                                  décrite précédemment, il le traverse
                                  inconsciemment. De nombreux êtres humains
                                  traversent ce qui leur dit dans les
                                  profondeurs de leur âme : tu deviens de plus
                                  en plus semblable à l'animal ; en progressant,
                                  tu deviens de plus en plus semblable à
                                  l'animal. - C'est l'effroi qu'éprouvent les
                                  humains face à la progression sur la voie.
                                  C'est aussi ce qui incite les humains à rester
                                  si volontiers conservateurs avec les anciens
                                  concepts.
 26
 Cela a-t-il la permission d'être ? Cette
                                  visibilité inconsciente de l'animalité au
                                  gardien du seuil peut-elle arrêter les humains
                                  d'aller de l'avant ? Non, cela n'a pas la
                                  permission d'arriver ; mais une autre chose
                                  doit se produire. En reculant dans l'apparente
                                  progression, il faut que le recul se fasse de
                                  telle sorte qu'il n'ait pas lieu, comme ce
                                  serait absolument le cas si l'on ne
                                  développait que la faculté d'abstraction,
                                  simplement comme un va-et-vient : on
                                  arriverait alors à des stades antérieurs de
                                  l'évolution de l'humanité, oui, on arriverait
                                  même à la corruption. Non, il faut reculer,
                                  mais de telle manière, en faisant des
                                  allers-retours (dessin de droite, p. 3 2),
                                  qu'il y ait une élévation, et cette élévation
                                  doit conduire au spirituel.
 27
 Ce que nous perdons en entrant dans
                                  l'abstraction, nous devons le paralyser en
                                  remplissant nos reflets/images-miroir
                                  abstraites avec du spirituel, en absorbant le
                                  spirituel dans l'abstraction. C'est par là que
                                  nous avançons. Devant le gardien du seuil,
                                  l'humain est placé, consciemment ou
                                  inconsciemment, devant la terrible décision
                                  suivante : soit devenir, par les concepts
                                  abstraits, "plus animal que la bête" et
                                  "enfouir son nez dans chaque fromage blanc",
                                  pour reprendre le "Faust" de Goethe, soit, au
                                  moment où il entre dans l'abstraction, verser
                                  dans ces concepts abstraits ce qui émane des
                                  mondes spirituels, comme nous l'avons
                                  caractérisé ces jours-ci. C'est alors
                                  seulement que l'humain commence à apprécier
                                  correctement sa position dans le monde, car il
                                  se perçoit alors comme étant en évolution, car
                                  alors il se saisit des concepts comme dans
                                  cette évolution, alors il sait pourquoi en un
                                  certain point de cette évolution le danger le
                                  menace de sombrer dans l'animalité, tout de
                                  suite par les abstractions. Lorsque l'humain
                                  se trouvait au niveau animal dans les périodes
                                  de culture primitive, il se distinguait des
                                  animaux par ses sens et non par ses concepts
                                  abstraits. Les animaux avaient mieux les
                                  concepts abstraits. Ce n'est qu'aujourd'hui
                                  qu'il peut développer ces concepts abstraits
                                  en cas de besoin. Les animaux les ont bien
                                  mieux. Je l'ai expliqué une fois par un autre
                                  exemple, en vous disant : depuis combien de
                                  temps l'humain a-t-il essayé de faire du
                                  papier dans l'évolution historique ? La guêpe
                                  fait son nid avec du papier, elle le fait
                                  depuis des millions d'années ! Et regardez ce
                                  que les animaux révèlent en termes de sagesse,
                                  d'intellectualité et de capacité
                                  d'abstraction, même si c'est de manière
                                  unilatérale. On appelle cela sottement
                                  l'instinct. Mais si l'on voit clair dans cette
                                  affaire, on sait que très peu d'êtres humains
                                  sont aujourd'hui capables, avec leur capacité
                                  d'abstraction, d'aller au-delà de
                                  l'unilatéralité des classes animales
                                  actuelles, avec ce qu'ils préparent de leur
                                  capacité d'abstraction.
 28
 L'humain est donc placé devant cette décision
                                  importante : soit retourner à l'animalité dans
                                  une très large mesure, être plus animal que
                                  n'importe quel animal, pour utiliser
                                  l'expression méphistophélique dans "Faust" -
                                  Ahriman-Méphistophélès aimerait en effet
                                  atteindre cela dans l'humain, avec l'humain -,
                                  soit accueillir le spirituel.
 29
 Il est déjà necessaire une certaine intensité
                                  du representer si l'on veut savoir aujourd'hui
                                  ce qui est réellement tracé pour les humains
                                  dans l'évolution du temps, dans les nécessités
                                  temporelles. Il faut alors creuser très, très
                                  profondément dans le devenir du monde, il ne
                                  faut pas non plus craindre de se préparer, par
                                  des concepts spirituels-scientifiques, à des
                                  concepts plus difficiles et porteurs de
                                  réalité. Car bien sûr, si quelqu'un entend
                                  pour la première fois quelque chose comme ce
                                  que j'ai dit aujourd'hui, il dira : "C'est de
                                  la folie pure ! - C'est compréhensible. Mais
                                  on pourrait aussi s'imaginer que quelqu'un
                                  considère une très grande partie de ce que les
                                  "intelligents" ont fait depuis des années
                                  comme une grande folie, et il pourrait
                                  considérer de très grandes majorités comme
                                  folles ; mais alors il pourrait aussi trouver
                                  compréhensible pourquoi ces très grandes
                                  majorités le considèrent, lui, comme un
                                  déviant, comme fou. Car dans une société de
                                  fous, ce n'est généralement pas le fou qui est
                                  considéré comme fou, mais l'humain
                                  intelligent.
 30
 Mais l'humain apprend par cela à féconder a
                                  solument toute sa vision du monde. Et il
                                  apprend tout de suite à féconder ce qui, en
                                  réalité, l'a toujours déjà distingué de
                                  l'animal. Au fond, l'humain n'est pas très
                                  attentif à ses propres facultés, et il le sera
                                  de moins en moins si, à l'époque de l'âme de
                                  conscience, il ne développe que
                                  l'intellectualité. Si l'on retourne à des
                                  temps plus anciens, on trouve encore très
                                  souvent chez les humains riches de sens qu'ils
                                  avaient aussi un certain sens de
                                  l'environnement. Si l'on prend les
                                  représentations que les humains d'autrefois se
                                  faisaient de certains animaux par exemple,
                                  elles sont souvent riches de sens. Les idées
                                  des livres de zoologie d'aujourd'hui sont
                                  parfois tout à fait honorables du point de vue
                                  de la formation de l'abstraction, mais elles
                                  ne sont pas riches de sens. Avant toute chose,
                                  j'aimerais vous demander si, parmi les idées
                                  que vous recevez aujourd'hui à l'école, il y
                                  en a vraiment qui peuvent vous faire entrer de
                                  manière sensée, disons dans la vie des animaux
                                  ? Est-ce que les humains d'aujourd'hui, en
                                  regardant un grand nombre d'animaux, voient
                                  encore le regard craintif avec lequel des
                                  troupes entières, des groupes entiers
                                  d'animaux regardent le monde, le regard
                                  craintif et angoissé ? Oh, nous apprendrons à
                                  le voir à nouveau, lorsque nous serons
                                  parvenus, grâce à notre faculté d'abstraction,
                                  à un point tel qu'il nous aura poussés vers le
                                  gardien du seuil, que nous pourrons à nouveau
                                  développer de la compassion pour l'animal !
                                  Non pas cette compassion qui est aujourd'hui
                                  souvent cultivée artificiellement, mais qui
                                  correspond à une expérience intérieure
                                  élémentaire. On peut dire que sur tous les
                                  animaux supérieurs, sur tous les animaux à
                                  sang chaud, se répand une étrange anxiété, un
                                  regard anxieux dans le monde. Je suis allé une
                                  fois avec un homme qui était instruit
                                  académique, et nous avons vu à partir d'un
                                  certain point de la route des cerfs, des cerfs
                                  qui fuyaient de tout le possible. Là, cet
                                  homme me dit : il doit y avoir quelque chose à
                                  la base de tout cela, c'est que dans les temps
                                  anciens, les humains ont torturé les animaux,
                                  les ont abattus ou quelque chose comme ça, et
                                  c'est ainsi que les âmes des animaux se sont
                                  habituées à avoir peur de l'humain. - Mais les
                                  animaux ont aussi peur d'autres choses, pas
                                  purement de l'humain.
 31
 On essaie donc de comprendre pourquoi certains
                                  animaux ont peur. Ce n'est pas nécessaire. La
                                  peur est en effet une caractéristique générale
                                  et universelle des animaux. Si certains
                                  animaux n'ont pas peur, c'est justement parce
                                  qu'ils ont été dressés et habitués d'une
                                  certaine manière. La peur est tout à fait
                                  propre à l'animal parce que l'animal a dans
                                  une large mesure la capacité d'abstraction,
                                  les concepts abstraits. C'est en cela que
                                  l'animal vit. Le monde que vous acquérez
                                  lorsque vous avez longuement étudié, lorsque
                                  vous avez longuement fait des abstractions,
                                  c'est le monde dans lequel vit l'animal ; et
                                  le monde dans lequel l'humain vit ici sur
                                  Terre par ses sens est beaucoup plus inconnu à
                                  l'animal qu'à l'humain, bien que l'animal ait
                                  des sens, et c'est de l'inconnu qu'on a peur.
                                  C'est tout à fait conforme à une vérité
                                  profonde. L'animal regarde le monde avec peur.
                                  Cela a une certaine portée. Je l'ai exprimé
                                  récemment dans un article que j'ai écrit sur
                                  l'ahrimanisme et le luciférianisme dans la vie
                                  humaine dans le dernier numéro de la revue
                                  "Das Reich" : Les humains ont peur de la vie
                                  spirituelle. -- Comment se fait-il qu'ils
                                  soient si effrayés ? Cela vient du fait qu'ils
                                  doivent maintenant s'approcher du gardien du
                                  seuil dans leur subconscient. C'est là qu'ils
                                  sont confrontés à la décision dont j'ai parlé.
                                  Ils se rapprochent alors de l'animal. L'animal
                                  a peur. Les animaux passent par la région de
                                  la peur. Tels sont les rapports. Et l'état de
                                  peur s'accroîtra de plus en plus si les
                                  humains ne s'efforcent pas sérieusement de
                                  connaître vraiment, d'accueillir vraiment en
                                  eux ce monde qui doit s'approcher d'eux, le
                                  monde spirituel.
 32
 Il n'y a plus que quelques humains dans les
                                  temps modernes chez lesquelles les
                                  représentations délirantes générales ont
                                  laissé une trace des anciennes représentations
                                  ataviques de la réalité du monde. Si l'on
                                  considère l'animal dans le contexte global de
                                  l'évolution de la nature, si l'on considère
                                  son organisation dans le contexte global de
                                  l'ordre naturel, qu'en est-il de l'animal ?
                                  Lorsque l'ancienne évolution lunaire existait,
                                  il n'y avait pas encore de différenciation
                                  entre les animaux supérieurs et l'humain
                                  actuel en ce qui concerne l'organisation
                                  extérieure. Celle-ci n'est qu'un résultat de
                                  l'évolution terrestre. L'humain a suivi
                                  l'évolution terrestre normale, pas l'animal.
                                  L'animal s'est en quelque sorte desséché au
                                  cours de l'évolution lunaire. Son organisation
                                  ne correspond pas à l'évolution terrestre.
                                  Celui qui a compris cela - à l'époque récente,
                                  peu de gens l'ont compris instinctivement,
                                  Hegel entre autres - répond à la question :
                                  qu'est-ce que l'animal en réalité par rapport
                                  à sa forme d'organisation ? - en disant : la
                                  nature tombe malade, et la maladie de la
                                  nature est l'animal, notamment l'animal
                                  supérieur. - Dans l'organisation animale,
                                  c'est la maladie de la nature qui agit, la
                                  maladie de la Terre entière. Le fait que la
                                  Terre tombe malade, qu'elle retombe malade
                                  dans l'ancienne évolution lunaire, c'est
                                  l'animalité supérieure ; pas tellement les
                                  animaux inférieurs, mais l'animalité
                                  supérieure. Mais c'est aussi quelque chose qui
                                  se présente inconsciemment à l'humain au
                                  moment décisif, lorsqu'il passe devant le
                                  gardien du seuil, s'il ne le veut pas
                                  consciemment.
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 Et si vous tenez compte de ce que je viens de
                                  vous dire, de la manière dont je vous ai
                                  présenté il y a quelque temps la répartition
                                  des rencontres avec le Gardien du seuil dans
                                  leur différenciation sur l'Ouest américain,
                                  sur le Centre européen, sur l'Est, si vous
                                  tenez compte de tout cela, vous verrez comment
                                  on peut s'orienter sur ce qui se passe sur la
                                  Terre dans l'humanité, si on se laisse
                                  seulement aller à ces choses. Et si l'on se
                                  laisse aller à ces choses, alors on comprend
                                  que l'humain en arriverait vraiment à penser
                                  enfin différemment sur lui-même et aussi sur
                                  son rapport avec ses semblables. C'est la
                                  question que tous les gens sérieux devraient
                                  soulever à l'heure actuelle, la question qui
                                  peut suivre une phrase comme celle mentionnée
                                  : "Qu'un terrible destin attend l'humanité
                                  blanche, cela me semble certain en toutes
                                  circonstances, à moins qu'une période de
                                  suprématie de la sagesse ne succède très vite
                                  à celle de la passion et des représentations
                                  délirantes/illusoires". Où trouver ces
                                  représentations de sagesse, comment les
                                  obtenir, c'est en effet ce à quoi la science
                                  de l'esprit voudrait répondre. Mais ce
                                  faisant, elle veut répondre aux questions les
                                  plus importantes de notre époque. Et si
                                  quelqu'un vient, qui ressent aussi
                                  profondément qu'un tel humain ce qui est
                                  nécessaire au présent, on peut lui dire : si
                                  tu ne veux plus craindre qu'un destin terrible
                                  guette l'humanité blanche, alors engage-toi
                                  dans une observation spirituelle à
                                  scientifique du monde et de ses phénomènes !
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 De cela, nous voulons alors continuer à parler
                                  demain.
 
 
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