Ecole libre Waldorf

Institut pour une triarticulation sociale
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Collection: 111-Qu'est-ce qu'une école libre ?



Sujet:Un professeur Waldorf n'a pas d'instance au dessus de lui.

 

Les références Rudolf Steiner Oeuvres complètes 298 080-082 (1980) 30/11/19219





Traducteur: Vincent Choisnel Editeur: Novalis

 

Les choses que l'on cultive chez nous sont vraiment tirées de ce que j'ai appelé la connaissance de l'homme. Et c'est précisément la caractéristique de notre école. C'est bien pour cela aussi, au fond, que les enfants, autant que nous pouvons le voir, aiment énormément venir à l'école. Je ne manque jamais en effet de venir de temps en temps à l'école et de participer . aux cours. Nous nous efforçons de travailler à partir de la nature de l'enfant, de telle façon que celui-ci éprouve en quelque sorte le sentiment suivant : Je voudrais en effet savoir, savoir faire, ce que je dois savoir et savoir faire ici — et qu'il n'ait pas le sentiment que cela lui est inculqué de force. Il faut évidemment y parvenir d'une façon particulière pour chaque thème de travail, car chacun est différent.
Et ensuite tout l'enseignement doit être imprégné d'un certain principe éducatif. On ne peut y parvenir que si l'enseignant est lui-même totalement présent dans la vie de l'esprit. Il ne peut le faire s'il ne connaît pas aussi la responsabilité vis-à-vis de la vie de l'esprit. Mais, mes très chers auditeurs, la grande responsabilité vis-à-vis de la vie de l'esprit, on ne la connaît que si on ne vous l'a pas remplacée par un sentiment de responsabilité purement extérieur. Quand on se contente de se conformer à ce que la législation prescrit pour chaque classe, on se croit également libre de la nécessité de chercher et de sentir, semaine après semaine, ce qu'on doit faire concernant le thème de travail du moment, et comment on doit le faire. Puiser, encore et encore, à la source vivante de l'esprit, tel est le propre de nos enseignants. C'est là qu'il faut se sentir responsable vis-à-vis de la vie de l'esprit. Alors on doit savoir que la vie de l'esprit est libre, alors l'école doit pouvoir s'administrer elle-même, alors l'enseignant n'a pas le droit d'être un fonctionnaire ; il doit être complètement son propre maître ; car il reconnaît un maître plus éminent en tant qu'une instance extérieure : la vie de l'esprit elle-même, avec laquelle il entretient une relation immédiate, et non à travers des autorités scolaires, des recteurs ou des inspecteurs ou des inspecteurs généraux, des directeurs d'étude, et ainsi de suite. La vie d'une véritable école libre21 a besoin de cette mise en relation directe avec les sources de la vie de l'esprit. Car ce n'est que quand on possède en soi cette relation que l'on peut transmettre aussi dans la salle de classe la source de l'esprit aux enfants. C'est à cela que nous aspirons de plus en plus, c'est cela que nous voulons. Et nous avons nous-mêmes minutieusement vérifié mois après mois, pendant la période où nous avons oeuvré, comment nos principes, nos méthodes artistiques, agissent chez les enfants. Et dans les années qui viennent, beaucoup de choses s'accompliront déjà selon d'autres points de vue, selon des points de vue plus complets qu'au cours de l'année précédente. Et c'est ainsi que nous souhaitons diriger cette école, à partir d'une vie directe, comme il ne peut en être autrement lorsqu'elle jaillit de fondements spirituels. Ne craignez pas que nous voulions faire de cette école une école idéologique et que nous voulions inculquer aux enfants des dogmes peut-être anthroposophiques ou autres. Cela ne nous vient pas à l'idée. Celui qui prétendrait que nous voulons inculquer aux enfants certaines choses qui seraient précisément des convictions anthroposophiques ne dirait pas la vérité. Nous voulons plutôt — précisément en vertu de ce qu'est pour nous l'anthroposophie — développer un art pédagogique. C'est au « comment » de la pédagogie que nous voulons accéder à partir de notre connaissance spirituelle. Nous ne voulons pas inculquer aux enfants ce que nous pensons, nous croyons au contraire que la science de l'esprit se différencie de tout autre type de science en ceci qu'elle comble l'être humain tout entier, qu'elle le rend habile dans tous les domaines, surtout en ce qui concerne la façon de traiter les êtres humains. C'est à ce « comment » que nous voulons être attentifs, pas au « quoi ». Le « quoi » résulte des nécessités sociales ; cela, on doit le rechercher, avec un intérêt total, dans ce que l'homme est censé savoir et savoir faire, s'il doit se situer dans son époque en homme capable. Mais le « comment », comment on doit apprendre quelque chose aux enfants, cela ne résulte que d'une connaissance précise, profonde et pleine d'amour de l'être humain. C'est elle qui doit régner et oeuvrer au sein de notre école Waldorf.
[...]
Au sein de notre collège d'enseignants et dans tout ce qui est lié à notre enseignement, nous avons besoin de vivre en permanence dans l'amour du travail d'enseignant, dans l'amour du soin porté aux enfants. On y parvient par le fait que, derrière notre collège d'enseignants et derrière tous ceux qui ont à faire avec notre école, se tient une véritable vie spirituelle, une vie spirituelle qui porte un regard honnête et sincère sur l'essor et le progrès spirituel, économique, étatique de l'humanité. On y parvient par le fait que cette attitude pédagogique, que l'habileté dans l'art d'enseigner, telles qu'elles doivent oeuvrer dans notre école, sont entourées du mur que forment des parents qui nous considèrent avec compréhension et vouent à notre école une cordiale amitié. Si nous les avons, alors, mes chers amis, l'oeuvre de notre école réussira ; et nous pouvons être convaincus, mes chers auditeurs, qu'en faisant du bien à notre école, à vos enfants, nous faisons aussi, en même temps, du bien à toute l'humanité, telle qu'elle doit se développer à l'avenir. Car accomplir un véritable travail d'éducation, un véritable travail scolaire, signifie en même temps accomplir un sérieux et vrai travail de progrès pour l'humanité.