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Collection: 09 - Nationalisme et âmes de peuple
Sujet : Le plus individuel en même temps le plus universel
 
Les références Rudolf Steiner Oeuvres complètes GA103 174-176 (1995) 30/05/1908
Traducteur: Editeur: Triades

 

Ce qu'exigent les temps nouveaux, - n'est rien d'autre qu'un appel encore inconscient pour que les hommes répondent à ce que demande d'eux l'âme de conscience.

Si nous regardons plus loin, nous apercevons en esprit encore autre chose. Nous voyons, à l'époque qui suivra la nôtre, l'être humain s'élever jusqu'au Moi spirituel ou Manas. A cette époque, il possédera, à un degré bien plus élevé qu'aujourd'hui, une sorte de sagesse universelle dont il sera pénétré. On en verra poindre quelque chose lorsqu'on ressentira que ce qui est le plus profondément individuel en l'homme est en même temps le bien universel de tous les hommes. Etre soi-même, être un individu, comme on le comprend aujourd'hui, ce n'est pas encore être soi-même à un degré bien élevé. A l'individu, à la personnalité, se rattache le plus souvent le fait que les hommes se disputent, ont des opinions divergentes, et s'imaginent que s'ils ne cultivaient pas en eux des opinions particulières, différentes des autres, ils ne seraient pas eux-mêmes. C'est justement parce que les hommes veulent être indépendants qu'ils arrivent fatalement à des divergences d'opinion ; mais c'est là un point de vue secondaire. En fait, la paix et l'harmonie se réaliseront le mieux parmi les hommes lorsque ceux-ci auront Je plus développé leur individualité. Leurs opinions différeront tant qu'ils ne seront pas encore complètement adombrés par le Moi spirituel, et que ces opinions ne seront pas véritablement éprouvées au plus profond du coeur humain.

 

 

 

Il existe aujourd'hui certaines opinions ressenties en commun, signes avant-coureurs de l'union qui pourra venir plus tard ; ce sont les vérités mathématiques et géométriques. Il ne peut y avoir qu'une seule opinion sur leur compte. Si un million d'hommes disait que 2 X 2 = 5, et que vous reconnaissiez en vous-même que 2 X 2 = 4, rien ne vous en ferait démordre ; vous sauriez que les autres se trompent. De même, si on vous affirmait que la somme des trois angles d'un triangle n'est pas égale à 180°, on ne vous persuaderait pas.

Quand les sources de la vérité seront toujours plus ressenties dans l'individualité humaine fortifiée, ce sera l'époque du développement de Marras, ce que l'on considérera comme la plus haute vérité, même avec son sentiment, sera accepté par tous les hommes comme le sont aujourd'hui les vérités mathématiques. Sur ces dernières, l'accord est déjà fait aujourd'hui ; on discute quant aux autres vérités, non point qu'il puisse y avoir deux avis différents et tous deux exacts au sujet d'une même chose, mais parce que les hommes ne sont pas encore assez avancés pour vaincre lgs sympathies et les antipathies personnelles qui élèvent entre eux des barrières. Si les opinions intervenaient encore à l'égard des vérités mathématiques, on verrait peut-être les ménagères être d'avis que deux et deux font cinq, au lieu de quatre ! Et de même que ces vérités sont aujourd'hui reconnues, on comprend, lorsqu'on entre plus profondément dans la nature des choses, qu'il doit être également impossible d'être d'avis différents à l'égard des vérités supérieures, — mais faut-il encore s'être élevé jusqu'à elles. Quand on y arrive, • ce qu'une àme découvre alors concorde exactement avec ce que trouve l'autre, sans discussion possible. C'est là seulement la garantie de la véritable paix, de la fraternité ; car il n'y a qu'une seule vérité, qui est l'expression du Soleil spirituel. Regardez donc comme les plantes poussent : chaque plante, séparément, est tournée vers le soleil, et pourtant il n'y a qu'un soleil. Ainsi, lorsqu'au cours de la sixième époque, Manas pénétrera les hommes, il y aura réellement alors comme un Soleil spirituel vers lequel tous tendront et en qui tous s'accorderont. Telle est l'immense perspective que nous ouvre la sixième époque. Et la septième, c'est l'esprit de vie ou Bouclili qui pénétrera en un certain sens dans notre évolution (1).

 

 

C'est là un avenir encore bien lointain, et nous ne pouvons que le pressentir ; mais dès à présent nous sommes sûrs d'une chose, c'est que cette sixième époque sera très importante, car à l'aide d'une sagesse universelle elle fera régner la paix et la fraternité. Il en sera ainsi parce que le moi supérieur, sous sa première forme (Moi spirituel), descendra en l'homme, non plus seulement pour quelques élus, mais pour tout être humain parvenu à un degré normal
d'évolution. Un lien s'établira entre le moi de l'homme ainsi développé et le Moi supérieur, celui qui unifie. Nous pouvons appeler cela des épousailles spirituelles. Et c'est le nom de « noces » qu'on a toujours donné au sein de l'ésotérisme chrétien 'à l'union du moi de l'homme et du Moi spirituel ou Manas. Mais tout se tient profondément dans le monde, et l'homme ne peut pas pour ainsi dire tendre simplement la main pour attirer à lui Manas ; il faut qu'il parvienne à un degré plus avancé d'évolution pour qu'il puisse s'aider lui-même à cet égard.