triarticulation

Institut pour une triarticulation sociale
(version française du site allemand)
Conditions d'utilisation.

Accueil

 

Deutsch English Dutch Skandinavisk Français Italiano Español Português (Brasileiro) Russisch
Recherche
 Contact   BLOG  Impressum 

Collection: 09 - Nationalisme et âmes de peuple



Sujet : Soit subjectivité du peuple ou de l'individu.

 

Les références Rudolf Steiner Oeuvres complètes GA064 114-123 (1959) 27/11/1914





Traducteur: Editeur: revue

 

Or il est certes déjà difficile à notre époque de parler de l'âme individuelle de l'homme au sens de la science de l'esprit comme cela sera fait ici parce que, face au courant matérialiste de l'époque répandu sous bien des formes, il n'est pas tout à fait facile de maintenir l'entité effective, intérieure, véritable de l'âme individuelle, parce que cette essentialité est mise en doute, niée. Mais encore plus éloigné que la vie de l'âme individuelle pour le penser naturaliste, le penser matérialiste, ce penser qui croit aujourd'hui devoir refuser de bien des façons le fait psycho-spirituel dans sa signification véritable parce qu'il prétend se tenir sur le sol ferme des sciences de la nature — encore plus éloigné pour lui se trouve être ce qu'on peut désigner par l'expression « âme du peuple ». L'âme du peuple serait-elle donc autre chose — dit le mode de pensée naturaliste — que la conjonction de tout ce qui se manifeste à partir des âmes individuelles, de tout ce qui fait la cohésion d'une certaine communauté d'êtres humains, mais qui n'a d'existence effective que dans les différents individus humains ?

Dès la première conférence que je me suis permis de faire cet hiver, je remarquai que les grands événements de notre temps, le sacrifice de tant d'âmes, amène tout de même à regarder les « âmes des peuples » comme quelque chose de réel. Il a beau en être plus ou moins conscient, celui qui se sacrifie, appelé par le destin du temps, entend bien, par le sacrifice qu'il fait à l'âme du peuple, quelque chose de réel, quelque chose qui vit ; qui a une substance intérieure. Même les philosophes de notre temps, si peu enclins à l'observation spirituelle proprement dite, quand ils tentent de pénétrer en profondeur dans les circonstances de l'histoire, dans les circonstances de la vie en commun des hommes, ne peuvent tout de même pas passer à côté de l'idée d'une âme commune, en d'autres termes de l'idée de « l'âme du peuple ». C'est ainsi donc que Wundt, le philosophe de Leipzig, qui jouit maintenant d'un si grand crédit et dont on ne peut vraiment pas prétendre qu'il tende à considérer les choses dans le sens de la science de l'esprit, n'a tout de même pas pu faire autrement que de voir dans l'esprit d'une communauté une chose réelle à laquelle il attribue un organisme, voire une personnalité. Des choses comme celles-là rendent attentif au fait que celui qui s'occupe de choses philosophiques doit tout de même au moins s'approcher de ce qu'apporte la science de l'esprit et que ce n'est au fond rien d'autre que le défaut de connaissance de la science de l'esprit qui fait croire que la vie spirituelle et la réalité spirituelle ne seraient qu'un appendice de la réalité extérieure. Wundt lui-même voit un certain organisme dans ce qui se constitue au sein d'un peuple à travers la langue, les moeurs, la conception religieuse, au point même de dire qu'il s'y manifeste une certainepersonnalité. Mais la philosophie extérieure n'est malgré tout pas parvenue jusqu'à présent à considérer véritablement les choses dans le sens de la science de l'esprit. Pour cela il est nécessaire que l'on parte de fondements tels que ceux sur lesquels on a attiré l'attention au cours de la conférence d'hier.

Ce que nous avons fait remarquer, c'est qu'il existe une évolution de l'âme humaine due à la stimulation de forces intérieures, due à la domination de combats intérieurs, par laquelle l'âme se prépare pour percevoir le spirituel, le monde spirituel, et par quoi l'âme se hausse par ce qu'elle vit jusqu'à cette expérience que l'on doit alors formuler de telle façon que l'on dira : On se ressent soi-même au sein du monde spirituel comme une pensée d'entités spirituelles supérieures ; de même que nos pensées vivent en nous, de même on se ressent soi-même, du fait de son évolution psychique, comme une pensée d'entités spirituelles supérieures'. Et l'attention a été attirée sur le fait que ce que le psycho-spirituel proprement dit englobe dans l'homme, qui dans le sommeil ordinaire vit en dehors du corps humain depuis l'endormissement jusqu'au réveil, est éclairé, illuminé par cette évolution psychique ; si bien que l'homme se sait vraiment à l'intérieur de ce en quoi il vit sinon inconsciemment depuis l'endormissement jusqu'au réveil, qu'il se sait vivant par là dans son être spirituel proprement dit et par là dans son être supérieur proprement dit, de même qu'il se sait sinon dans la nature extérieure de par son existence physique. Mais l'attention a également été attirée sur le fait que l'homme, dans la vie obscure du sommeil, n'est pas capable d'illuminer son âme de la conscience de l'être spirituel. Nous avons dit que le désir de plonger à nouveau dans son corps physique l'emplit de l'endormissement au réveil ; et ce désir a comme pour effet d'embrumer, de troubler ce qui se produirait sinon, une fois l'âme affranchie du corps durant le sommeil afin de reposer dans le sein du monde spirituel.

Car on peut dire : la science de l'esprit comprend comment l'âme doit absolument être une réalité autonome, se sachant libérée du corps, et elle sait aussi comment l'âme, dans l'état dans lequel elle peut entrer chaque jour du fait de l'endormissement, ne peut rien savoir de cet état, car sa conscience est amoindrie. Cependant, l'investigateur spirituel, en découvrant ainsi la nature particulière, l'essence intime de l'âme humaine libérée du corps, découvre d'une autre façon encore ce que signifie : s'immerger à nouveau dans son corps physique lors du réveil. Et il faut ici énoncer une découverte importante de la science de l'esprit, un résultat important de la recherche en science de l'esprit.

L'investigateur spirituel éprouve consciemment cette immersion dans le corps physique. De même qu'il parvient à éprouver consciemment en lui ce qui est inconscient dans le sommeil, de même il éprouve aussi la manière dont l'âme vit dans ce corps quand elle s'immerge à nouveau dans le corps. Et il sait que, de même que dans le sommeil l'âme est obscurcie dans sa conscience, de même lorsqu'elle est immergée dans le corps et qu'elle vit en celui-ci, elle est on pourrait dire plus vigile qu'elle peut l'être par ses propres forces. De même que dans le sommeil elle est plus engourdie dans sa conscience qu'elle pourrait l'être par ses propres forces â cause du désir présent en elle, de même elle est, pendant le jour, plus éveillée, plus claire, plus pénétrée de lumière qu'elle pourrait l'être de par sa force propre. Par son immersion dans le corps, elle peut prendre part à ce qu'elle est capable d'éprouver dans le corps ; mais cette immersion procure une expérience plus éveillée que par la force que l'âme apporte par elle-même.
C'est là que se manifeste à l'investigateur spirituel la vérité de la formule selon laquelle tout ce qui vient à nous dans le monde extérieur sous une forme purement physique est pénétré de spirituel, que dans toute chose physique vit au fond du spirituel. Et de même que l'homme entre dans sa lumière d'âme intérieure, il s'immerge dans son corps et sait qu'il n'est pas seulement corps mais qu'il est pénétré d'esprit et pénétré d'âme ; et dans la réalité d'âme qu'il perçoit en s'immergeant dans son corps se trouve ce qui mène une véritable vie en esprit — non seulement personnelle mais suprapersonnelle, que nous ne rencontrons pas si nous vivons dans ce que nous traversons entre endormissement et réveil, mais dans lequel nous vivons si nous nous immergeons dans le corps. Parmi beaucoup d'autres réalités spirituelles, nous 1 rencontrons dans notre corps ce qu'on peut appeler âme du peuple. Cette âme du peuple, elle pénètre notre corps d'esprit, elle le pénètre d'âme. Avec notre corps ne nous est pas seulement donné une matérialité corporelle ; avec notre corps, que nous utilisons comme notre instrument entre la naissance et la mort, nous est donné aussi ce qui pénètre d'âme notre corps et qui n'est pas de même nature que notre propre « âme personnelle ». Ce qui s'unit à notre 1 propre âme personnelle quand nous nous immergeons dans le corps, c'est ce qui est esprit du peuple, âme du peuple. En nous endormant, nous quittons aussi à chaque) fois en quelque sorte la demeure de l'âme à laquelle nous appartenons. L'investigateur spirituel — j'ai souvent attiré l'attention là-dessus — n'a pas peur qu'on lui reproche le dualisme qui contredirait le « monisme » lorsqu'il fait remarquer que l'homme est une dualité, qu'il se dissocie à chaque fois qu'il s'endort pour se transformer d'une unité en une dualité ; il a aussi peu peur que le chimiste a peur qu'on lui reproche le dualisme quand il dit de l'eau qu'elle se compose d'hydrogène et d'oxygène. Dans les hommes, dans la mesure où nous les considérons en tant que configurations physiques extérieures, ne vit pas seulement l'âme individuelle qui va de vie en vie, qui s'incarne toujours à nouveau dans des vies terrestres répétées ; dans ce qui se déplace en tant que configurations physiques, au contraire, vit encore une autre réalité psychique, vivent les véritables âmes des peuples imprégnées de conscience. Les
(âmes des peuples sont seulement imprégnées de conscience d'une autre façon que les âmes humaines individuelles ; et pour que nous puissions nous représenter à quel point cette âme du peuple est d'une nature dee7e7ie attirons l'attention là-dessus de la manière suivante.

Au moment où l'homme se voit confronté à la réalité extérieure, il se trouve face à elle de telle façon qu'en fonction de toutes les dispositions de son caractère, en fonction de toutes les nuances de sa vie psychique, ou bien il s'est pour ainsi dire adonné, dans l'observation des choses, à la dimension objective du monde extérieur, ou bien il vit de telle manière qu'il incline peu à diriger son regard au-delà de l'horizon du monde extérieur, qu'il veut plutôt vivre avec ce qui vit dans sa propre âme, en ressentir le rythme. Cette opposition nous apparaît, nous le savons, lorsque nous considérons Goethe et Schiller. Le penser de Goethe, que l'on a qualifié à bon droit d'« objectif», repose sur les choses, s'étend sur les choses ; il vit de telle façon que Goethe vit avec les choses et inspire pour ainsi dire leur spiritualité comme une atmosphère spirituelle. Le regard de Schiller était ainsi fait qu'il était moins orienté vers la périphérie des choses, mais davantage tourné vers l'âme elle-même, vers ce qui pulse là, intérieurement, rythmiquement. Ce qui s'en va vivre tout au long de l'histoire en tant qu'âme du peuple est d'une nature telle que pour cette âme du peuple le monde extérieur qui existe pour l'âme humaine individuelle n'existe pas. De même que les choses de la nature alentour existent pour nous, de même nous existons nous-mêmes pour l'âme du peuple.
Nos âmes qui entrent toujours dans les corps au réveilsont pour ainsi dire les objets [Objekte] d'observation de l'âme du peuple entrant én nous, tout comme les objets [Gegenstände] de la nature sont nos objets [Objekte]* d'observation. Tandis que nous nous immergeons dans le corps, nous sommes — on ne peut pas dire — « aperçus » mais "accourus par la pulsation volontaire de la force et de
'activité de l'âme du peuple. L'âme du peuple s'oriente — vers nous.
Or, la différence qui peut se faire jour, c'est que l'âme du peuple s'oriente davantage vers ce qui entre dans le cors que dans l'âme humaine indivduelle. L'impulsion volontaire de l'âme du peuple, comme je l'ai mis en évidence avec l'exemple de l'âme humaine individuelle chez Goethe par rapport à la nature, peut pour ainsi dire saisir davantage en nous l'âme individuelle, peut se vouer davantage à l'âme individuelle ; ou bien l'âme du peuple peut vivre davantage en elle-même, comme je l'ai montré en étudiant Schiller, elle peut vivre davantage pour ce qu'elle peut éprouver comme son propre bien à l'aide de la corporéité humaine. Nous voyons ainsi dans l'âme du peuple une conscience personnelle pour laquelle nos âmes sont pour ainsi dire ce que la nature est pour nous. — On pourrait encore dire bien d'autres choses sur les âmes des peuples et leurs particularités à partir de certaines spécificités de l'âme humaine. Mais on comprendra que, de même que les âmes humaines individuelles sont extrêmement diverses, qu'elles se comportent de façons extrêmement diverses par rapport au monde, selon que le regard vers l'intérieur ou vers l'extérieur marque plus ou moins l'âme, de même les âmes des peuples pourront, elles aussi,
* Rudolf Steiner distingue ici deux formes du rapport d'une âme à son environnement : l'âme est active dans une relation de connaissance (1), ou reste neutre (2). Le français parle d'x objets » dans les deux cas, Steiner d'Objekt ou de Gegenstand selon le cas.
se comporter différemment par rapport aux âmes humaines qu'elles regroupent dans les peuples. Et la façon dont les âmes des peuples se comportent vis-à-vis des âmes humaines individuelles, cela donne le cours de l'histoire, donne le cours de ce qui se passe effectivement. C'est selon la manière dont se nuancent les âmes des peuples qu'elles vivent invisibles dans ce que nous appelons l'histoire humaine. Et je voudrais maintenant essayer de décrire — au moins pour quelques âmes des peuples effectivement réelles — ce que la recherche spirituelle a à dire sur la nature des âmes des peuples. Ceux des auditeurs qui ont entendu les conférences conçues pour des cercles plus restreints sauront qu'une telle description n'est pas tout juste suscitée par le grand moment du temps*, mais que j'ai toujours présenté ces faits de la même façon en tant que résultat de l'investigation spirituelle concernant les âmes des peuples, durant de longues années, avant que lei impulsions du temps présent amènent à nouveau les âmes à considérer plus précisément ce qui vit dans les peuples.
Quand nous considérons les âmes des peuples telles qu'elles se manifestent dans l'histoire, nous pourrions remonter très loin dans l'évolution de l'humanité, telle que cette évolution de l'humanité est dévoilée par la recherche spirituelle. Nous nous contenterons de remonter jusqu'au point de l'évolution cosmique de l'humanité qui d'une certaine façon est encore propre à éclairer pour le présent ce qui nous intéressera le plus aujourd'hui. Nous pouvons suivre un type particulier d'âme du peuple en remontant jusqu'à la vie de l'ancienne Égypte, qui était apparentée à l'ancienne vie chaldéenne, babylonienne et assyrienne,
* La guerre avait commencé durant l'été 1914, soit quatre mois plus tôt ; l'Autriche avait déclaré la guerre à la Serbie le 28 juillet 1914. (NdT.)
jusqu'à cette vie qui a précédé la vie grecque, la vie romaine dans l'évolution de l'humanité. L'investigateur spirituel parle alors de véritables âmes des peuples, qui se manifestaient dans ce qu'était la vie égyptienne, chaldéenne, assyrienne, de la même façon que l'âme individuelle se manifeste dans le corps humain. Ce n'est pas seulement sous une forme « symbolique » que l'on dit que ces âmes des peuples ont un organisme et une personnalité ; au contraire, autant il est vrai qu'une âme personnelle, consciente d'elle-même, se manifeste dans le corps individuel de l'homme, autant il Est vrai que, dans ce qui historiquement s'accomplit au
sein des peuples, dans les événements, se manifeste, saisissable dans le suprasensible, une âme du peuple véritablement consciente d'elle-même, de la façon qui est indiquée ; de sorte que l'on s'immerge consciemment dans ces âmes des peuples si l'on prépare son âme à en prendre conscience comme il a été indiqué hier*.

Or la spécificité des âmes des peuples qui fondaient la vie égyptienne, la vie babylonienne, assyrienne et chaldéenne, c'est que ces âmes menaient à un haut degré une vie qui leur était propre — comme cela n'existe plus tout au plus qu'approximativement dans la vie des peuples asiatiques, africains —, si bien que l'on peut dire que les ' âmes des peuples s'occupaient peu des âmes particulières < individuelles. L'âme particulière individuelle des hommes, tout en menant sa vie corporelle, s'identifiait à ce qu'était l'âme du peuple, en une certaine extinction de son individualité. L'âme du peuple se manifestait beaucoup plus dans ce que les hommes accomplissaient que ne pouvaient se manifester les hommes individuels. Et c'est cela qui
* Allusion â la conférence du 26 novembre 1914 dans le même recueil :
L'âme humaine dans la vie et dans la mort, considérée du point de vue de la science de l'esprit.
conditionne le caractère singulier de la civilisation égyptienne et de la civilisation chaldéenne, babylonienne, assyrienne.
Au sujet des âmes des peuples, la science de l'esprit montre que, parce qu'elles vivent dans l'invisible, elles sont apparentées à toute la spiritualité qui pénètre toute matérialité. Du fait que l'homme s'est retiré davantage dans son âme à l'époque moderne, la nature est alors devenue pour lui l'autre pôle, ce qui est là comme « inanimé », ce qui ne se révèle pas partout à lui comme pénétré d'esprit et d'âme. Quand l'homme de l'ancienne Égypte, de l'ancienne Chaldée regardait l'univers, il voyait encore dans la marche des astres, dans le mouvement des corps célestes, à un degré beaucoup plus élevé que cela n'a pu être le cas plus tard, dans les mouvements qui se déroulaient dans les nuages et dans l'eau également, dans la formation du pays à partir de l'élément de l'eau — partout il voyait l'expression du spirituel au sein de la réalité matérielle. De même que l'homme, quand il regarde autrui en
(face, voit dans les mouvements et les transformations de son visage l'expression de l'âme, de même l'Égyptien ou le Chaldéen uni à son âme du peuple de la façon qui a été décrite voyait dans ce qu'on appelle aujourd'hui l'aspect « astrologique » du monde un résultat de la façon dont la physionomie de l'être intérieur, de l'être spirituel parle dans toutes les données extérieures, dans toutes les données matérielles. C'est ainsi que le ciel, que l'univers entier se pénétraient d'âme ; ou plutôt, à l'époque où l'âme du peuple parlait encore dans l'homme, celui-ci voyait transparaître à travers tous les gestes de la nature, à travers toute la physionomie extérieure de la nature, une réalité spirituelle.
Le progrès intérieur de l'humanité consista justement en ceci qu'à la place de l'action de l'âme du peuple égyptien et l'âme du peuple chaldéen apparurent au cours du
temps l'âme du,peuple grec et l'âme du peuple romain. L'âme du peuple grec, l'âme du peuple romain se distinguent de l'âme du peuple égyptien et de l'âme du peuple chaldéen en ceci qu'elles sont moins occupées d'elles-mêmes, qu'elles s'adonnent pleines d'amour à l'individualité_ humaine, C'est ainsi que se fait jour pour la première fois dans la civilisation grecque ce que l'on peut caractériser comme une préservation de l'individualité humaine, même si celle-ci s'immerge au sein de l'âme du peuple ; et tout ce que l'âme du peuple grec a produit de grand en art, en littérature, en philosophie est un résultat de cette relation particulière entre l'âme individuelle et l'âme du peuple.