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Collection: 03 - Vie spirituelle libre
Sujet : L'artiste et la cellule économique originelle.
 
Les références Rudolf Steiner Oeuvres complètes GA337b 098-110 (1999) 30/08/1920
Traducteur: FG version au 02/04/2016 Editeur: SITE

 

Paul Baumann : dans quel rapport l'artiste se tient-il à la cellule sociale originelle respectivement à sa prestation de travail ? N'a-t-il pas aussi des prestations de travail à réaliser aux temps de la préparation ?

Rudolf Steiner : quand il s'agit d'art et de vie sociale ainsi j'ai en fait toujours un certain sentiment insatisfaisant dans une discussion concernant ces deux choses, pour la simple raison que déjà toute la façon de la disposition des pensées, de la disposition d'âme, qui vient en question, quand on parle de formation sociale, de structure sociale, doit être quelque chose d'autre que celle qu'on doit avoir quand on devrait parler d'art, de sa provenance correcte de la nature humaine et sa revendication dans la vie.

Dans une certaine relation, les deux domaines ne sont pas correctement comparables. Et tout de suite parce qu'ils ne le sont pas – pas, parce qu'ils le sont, mais parce ce qu'ils ne le sont pas – il me semble, qu'on peut tout de suite éclairer du point de vue de la tri-articulation de l'organisme social, toute la position de l'art à l'artiste et à l'humanité. Quand toutefois on parle de l'art dans l'organisme social, ainsi on ne devrait pas oublier un instant que l'art appartient aux plus hautes fleurs de la vie humaine et qu' est dommageable à l'art tout ce qui est à lui ainsi qu'on ne peut le compter aux plus hautes fleurs de l'organisation de la vie humaine.Et ainsi on doit dire : sera-t-il possible à un organisme social tri-articulé d'organiser la vie ainsi que l'artiste et l'art peuvent être issus de cette vie, ainsi ce sera une certaine preuve pour l'exactitude, aussi pour la justification intérieure de la tri-articulation de l'organisme social. Mais il ne se laissera pas bien poser la question : comment doit-on aménager l'un ou l'autre dans l'organisme social tri-articulé pour arriver à un soin correct de l'art ou à un faire-valoir correct de l'artiste ? Avant toute chose sera donc la question : comment vivront les humains dans l'organisme social tri-articulé ? On peut dire : si l'idée de la tri-articulation de l'organisme social était une quelque idée utopiste, ainsi on pourrait naturellement dire ce qu'on dit d'utopies : les humains vivront heureux – si heureux que cela peut seulement être. - Maintenant l'idée de la triarticulation de l'organisme social ne part pas du tout de telles conditions utopiques, mais elle demande simplement : comment est la structure conforme à la nature, la structure évidente de l'organisme social ?

On pourrait donc bien se représenter qu'un être humain quelconque aurait l'idée que l'être humain pourrait donc être bien plus beau qu'il n'est, et que la nature n'aurait en fait pas tout fait, pour rendre l'humain assez beau. Oui, mais ainsi qu'est une fois le monde en entier, ainsi l'être humain devrait devenir, comme il est. Il peut naturellement être qu'un quelque Lénine ou Trotsky dise : l'organisme social doit être ainsi et ainsi. - Mais il ne s'agit pas du tout de cela. Il s'agit tout aussi peu de ce que quelqu'un se représente une essence de l'être humain autre que celle qui peut se constituer à partir du tout de la nature. Il s'agit de quelles légités internes (NDT ou lois internes, pour ne pas utiliser « légalité » trop juridique) doit avoir l'organisme social. Et si on comprend de ce point de vue pratique de part en part l'organisme social tri-articulé ainsi on peut alors aussi déjà gagner des représentations sur ce qui deviendra possible dans cet organisme social tri-articulé. Dans l'organisme social tri-articulé, avant toutes choses, sera possible une certaine mise à profit économique du temps, sans qu'on ait besoin d'utiliser la contrainte au travail ou de semblables belles choses qui élimineraient toute liberté à la base. Il sera simplement impossible par les choses comme elles se montrent dans l'organisme social tri-articulé, que, comme maintenant, tant d'humains glandent inutilisés. Je sais qu'avec ces mots « glandent inutilisés » on suscite des malentendus ; car les gens diront : oui, les véritables glandeurs, les véritables musardeurs dans la vie ce ne sont seulement très peu. - Mais il ne s'agit pas de cela, mais il s'agit de si ces humains qui font beaucoup, font quelque chose qui est absolument nécessaire pour la vie, s'ils font quelque chose, qui se place rationnel, fructueux dans la vie.

Quand vous saisissez des yeux une quelque branche de la vie – je veux tout de suite prendre celle qui est donc la plus fragile dans cette vie actuelle -, quand par exemple, vous saisissez des yeux le journalisme et voyez combien de force humaine de travail est nécessaire, du compagnon typographe jusqu'à tous les autres qui sont occupés avec ce que se réalisent les journaux. Rassemblés tout ce qui est fourni là comme travail – la plus grande partie de ce travail sera fourni par des musardeurs dans la vie, car la plus grande part de ce travail est en fait du travail inutile. On peut faire tout cela plus rationnellement, sans occuper autant de gens à cela. Il ne s'agit pas qu'on laisse s'occuper autant d'humains que possible avec quelque chose, afin qu'ils puissent vivre, mais de ce que dans le sens d'un véritable cycle de vie sociale seront accomplies ces occupations qui sont nécessaires à un déploiement prospère de cette vie, de ce cycle social. Tout ce qui aujourd'hui apparaît de chaotique en rapport à l'utilisation de la force humaine de travail, cela est donc suspendu ensemble avec ce que nous n'avons, en fait, pas du tout d'organisme social, mais nous avons en fait un chaos social suscité par la divinisation de l’État unitaire. J'ai souvent mis des exemples de ce chaos social en avant. Supposez seulement combien de livres seront une fois imprimés aujourd'hui desquels ne seront pas vendus cinquante exemplaires. Maintenant, prenez un tel livre – tant d'êtres humains y sont occupés jusqu'à ce qu'il soit fini ! Ceux-là ont leurs revenu, mais ils font du travail entièrement inutile. S'ils faisaient autre chose, ce serait plus intelligent, et par cela d'innombrables autres humains seraient déchargé d'un autre côté.
Mais ainsi d'innombrables typographes travaillent, d'innombrables relieurs travaillent, ils font des piles de livres – le plus souvent ce sont des poèmes lyriques, mais aussi d'autres choses viennent encore en considération -, des piles de livres sont fabriquées ; presque toutes doivent de nouveau être pilonnées. Mais de telles choses inutiles il y en a beaucoup dans la vie d'aujourd'hui, d'innombrables sont absolument inutiles. Qu'est-ce que cela signifie ? Pensez-vous une fois notre organisme humain ne serait pas articulé convenablement dans le système des nerfs et des sens, qui a sa localisation dans la tête, dans le système rythmique et le système des membres qui de manière régulière coopèrent et par là œuvrent économiquement. Pensez-vous une fois, nous serions ainsi un être unitaire, où tout va pêle-mêle, où partout sera fabriqué de l'inutile, que tout doit de nouveau vite s'écouler : ce que l'humain aurait aujourd'hui d'organes exutoires pour choses inutiles, ce serait pas du tout suffisant. Nous devons réfléchir à cela.Nous devons nous être clair là-dessus qu'il s'agit que cet organisme social doit être articulé, qu'il doit réellement être organisé intérieurement selon des lois ; alors il sera aussi économique. Alors, le travail humain se tiendra partout à sa juste place, et avant toutes choses, il ne sera plus accompli de travail inutile. Qu'est-ce qui s’ensuit ? Les humains auront du temps. Et alors, mais très chers présents, alors la base est pour la première fois donnée pour des activités telles que sont l'art et des choses semblables. A cela appartient du temps. Et à partir du temps viendra à l'art ce qui doit être là, et l'art œuvrera alors ensemble avec autre chose, il œuvrera ensemble avec la libre vie de l'esprit. Cette libre vie de l'esprit ressort (NDT ou part) de ce qu'ensemble avec le temps disponible dans l'organisme tri-articulé soient développés les talents -pas de cette manière perverse, comme c'est le cas aujourd'hui, mais d'une manière plus conforme à la nature. Quand l'organisme spirituel libre sera vraiment isolé des autres organismes, alors le nombre des génies méconnus baissera essentiellement, car une évolution bien plus naturelle sera là. On suivra bien moins de rêveries de n'importe quelque condition d'artistes (NDT Kunstlertum) et de ce genre. Donc, le déploiement des talents sera placé sur un sol plus conforme à la nature simplement par le déploiement de la libre vie de l'esprit.
Et encore quelque chose d'autre est nécessaire si l'art devait se déployer : est nécessaire le sens artistique, le besoin artistique, l'exigence et le besoin à la mesure de la nature après l'art . Tout cela doit se montrer à partir de la tri-articulation de l'organisme social comme cela qui justement se constitue quand une vie en commun sociale organisée est là, pas une chaotique comme aujourd'hui. Voyez-vous, avant toutes choses nous sommes donc rentrés dans les temps récents dans le chaos de la sensibilité artistique. La sensibilité artistique originelle, celle qui avec une force élémentaire prend source de la connaissance, cela a donc complètement et totalement disparu sous la formation moderne. Cela reviendrait si nous nous développions dans le sens de la tri-articulation de l'organisme social. Et on doit maintenant se penser ainsi la totalité de ce qui naît là.

On doit donc, quand on parle à partir du point de vue de l'organisme social tri-articulé, parler seulement comme praticien et pas en théoricien, on n'a pas le droit de demander après des principes, mais on doit demander après des faits, et là on doit dire, que, ce que j'ai maintenant évoqué, peut venir bien plus vite, qu'on le pense. Et qu'est-ce qui se constitue alors ? Alors se constituent pour les choses les plus variées – pour par de la vie de l'esprit, pour part à partir de la vie de l'économie – des associations. Et on ne devrait en fait pas se représenter n'importe comment ce que feront ces associations emboîté en paragraphe et principes. Dans ces associations seront à nouveau des êtres humains qui à partir de toute la chaleur de la sensibilité et du vécu humains pourront rendre des jugements. Il ressortira des associations des humains lesquels par ce qu'ils font sinon dans la vie, se procureront une certaine validité, qui ne leur sera pas garantie par l’État, par un titre de conseiller.

Si là maintenant les gens sont conseillers secrets à la cour ou conseillers d'entreprise ou conseillers sanitaires et semblable : les gens n'auront pas une validité par ces choses abstraites à partir de l'organisme social tri-articulé, mais par ce qu'ils font, qui vit perpétuellement. Par les associations, les choses vivront, ce ne sont pas des paragraphes qui vivront, mais il se constituera ce que des êtres humains ayant avec droit une validité traiteront les uns avec les autres dans les associations; il se présentera ce qui est maintenant disponible en caricature comme l'ainsi nommée opinion publique.
On doit seulement se représenter cela entièrement concret, ce qui par l'interaction vivante peut venir à réalisation.

Aux associations appartiennent donc aussi ceux qui viennent de la vie libre de l'esprit. Oui, là pourra en fait à nouveau être donné quelque chose sur l'expérience de vie dans un être humain, qui, comme jugements justifiés, peut déterminer les choses.
Et quand vous prenez cela seulement dans les significations entièrement concrètes, là s'en formera ce qui suit : l'artiste pourra vraiment gagner aussi matériellement pour son œuvre d'art à partir de ce jugement public, ce qui viendra à validité à partir des associations.
Il pourra se développer vraiment à partir de ces rapports, que ce qui rendra possible, qu'un artiste, aussi quand il aurait avoir besoin de trente ans pour un chef-d’œuvre, puisse recevoir malgré tout autant pour ce chef-d’œuvre qu'il peut satisfasse à ses besoins pour les 30 ans dont il a besoin pour un nouveau chef d’œuvre.- ce qui donc de toute façon, quand il est déjà agé de 60 ou 70 ans, ne rentre peut-être plus en considération.

Cela se présentera. Cela se présentera vraiment – quand on prend toute la chose non en ignare -, que l'artiste à partir d'un tel organisme social tri-articulé pourra être dédommagé pour son œuvre d'art au sens de la cellule économique originelle.
Il ne peut aujourd'hui pas être dédommagé parce que là sont disponibles des situations de prix si non naturelles. En fait, les êtres humains ne peuvent aujourd'hui pas du tout payer à l'artiste ce qu'en fait il devrait exiger, quand il pense seulement brièvement quelque peu sur lui. Mais aujourd'hui il pense : j'ai mené à bien un tableau quelconque, et oui, quand je reçois aussi seulement tant que j'ai assez pour les trois prochains mois, alors je prends cela – je n'arrive naturellement pas à terminer en trois mois aucune œuvre convenable, mais les gens ne le comprennent aussi pas -, et là je les tape justement de nouveau dans trois mois.

Maintenant ces choses se présenteront, j'aimerais dire, d'abord comme l'extrait le plus haut ; c'est pourquoi en fait on ne peut pas bien discuter sur ces choses d'emblée. J'éprouve toujours comme quelque chose de fâcheux, de discuter sur ces choses – n'est-ce pas, d'après le théorème de Pythagore le carré de l’hypoténuse est donc une fois pour toutes égal au carré des deux côtés, mais il est impossible quand maintenant on a ce théorème, de parler d'emblée sur tous les degrés possibles de l'application, mais il vaudra partout.
C'est aussi ainsi avec l'organisme social tri-articulé. Il ne se laisse pas spécifier ce qui devrait se donner comme la plus haute fleur de la vie sociale. Pour cela une discussion sur ces choses est en fait fâcheuse, car ce sont des domaines trop disparates – la vie sociale et la vie artistique.

Mais quand nous prenons maintenant les choses dans le détail, ainsi nous devons dire : quelque chose comme cet édifice de Dornach, celui-là devait donc naître, il devait naître à partir d'un certain devoir de culture et de civilisation du présent, de la reconnaissance de ce devoir. Et j'aimerai dire : S'il y avait encore moins d'êtres humains qui ont une brume bleue de ce qui a été en fait construit et sculpter et peint ici, il aurait quand même dû naître d'une quelque manière. Mais cet édifice a naturellement seulement pu naître parce que les moyens matériels étaient là, mais il sera seulement terminé quand encore d'autres moyens matériels seront là. Il ne se laisse pas parler ainsi sur ces questions qu'on dise : oui, une quelque chose doit devenir -, car le devoir, quand on parle de ces choses, a au fond quand même une tout autre signification. Et ainsi je pense : on devrait avant toute chose être bien clair sur ce que cette liberté du mouvement humain qui est nécessaire pour donner à l'art sa correcte base sera suscitée par l'organisme social tri-articulé.
Et en premier, quand des bases conforme à la nature sont là pour la vie sociale, chaque être humain prendra correctement racine dans cette vie sociale.

Finalement, il s'agit là vraiment plus de la chose que des paroles.

Voyez-vous, je me rappelle par exemple les années quatre-vingt du siècle dernier. Nous avions tout de suite cette époque du développement artistique bourgeois, où le théâtre était dominé par les comédies d'un Paul Lindau, d'un Blumenthal, de ceux donc qui tous installaient ainsi assez de paille du genre théâtre, drame ou comédie sur la scène ; nous avions la dernière phase, n'est-ce pas, de la peinture conventionnelle et ainsi de suite. Cette fois-là parut un livre d'un être humain infiniment borné – un être humain duquel, quand on le voyait extérieurement, ont pouvait dire rien d'autre que : il ne peut qu'être borné. - Et ce livre que promouvait-il donc ? Il ne promouvait rien de plus urgent que, oui, que justement cet art, que nous avons eu là, cet art de théâtre, cet art de sculpture, cet art musical et ainsi de suite. - Tout cela n'a pas de fond et de sol social, cela est déraciné, et tout doit à nouveau être formé à partir du social.

C'étaient de terribles belles phrases, mais c'était en fait un terrible bazar démoralisant, car cela ne prenait racine nulle part dans la vie.
Et pour cela j'aimerais déjà dire : il ne s'agit pas aujourd'hui qu'on dise du correct sur de telles choses, mais qu'on ressente de la manière correcte à partir des véritables nécessités de vie, et cela signifie : on doit ressentir la nécessité de la transformation, du remaniement de la vie. Cela rend tout de suite nécessaire d'orienter le regard sur ce domaine que nous devons avant toute chose sortir de la phrase.

Et ainsi, il s'agit de ce que, quand on parle de la tri-articulation de l'organisme social, on comprenne tout d'abord soi-même cette tri-articulation ; les autres choses, elles se montreront alors.

Je crois qu'au fond on parle déjà incorrectement de l'art quand, absolument, on parle beaucoup de lui. Dans l'art on devrait peindre, dans l'art on devrait sculpter, dans l'art on devrait construire, mais on devrait le plus possible parler peu de l'art. Sûrement, il y a différentes façons de parler de l'art, mais cela doit alors à nouveau être en soi quelque chose d'artistique. Il y a donc aussi naturellement un art des pensées. Il sera donc dans les œuvres d'art de la pensée construit quelque chose de tout aussi justifié que dans les autres arts, l'art de la peinture et ainsi de suite.
Mais ce qui sera produit artistiquement, est alors donc -quand on regarde le créatif – quelque chose, dont on ne peut pas dire, ce devrait être produit ainsi ou ainsi ou accepté ainsi ou ainsi, mais toute nécessité de la vie doit se transformer là en une sorte d'évidence.

Il est déjà nécessaire qu'on se familiarise par exemple avec la pensée : quand donc pas de génie n'est là, ainsi il ne peut y avoir d'art convenable - Là tout le discuter sur comment l'organisme social devrait être organisé, afin que l'artiste soit mis en valeur de manière correcte, ne sert alors à rien.

On peut au plus dire alors  : dans un organisme social allant sinon quand même convenablement, un art correspondant sera là quand le plus de génies possible sont là ; alors l'art correct sera seulement là. - mais ils doivent d'abord être là, ces génies. Et comme ils devraient être mis en valeur – maintenant très certainement, la vie de maints êtres humains géniaux est extraordinairement tragique, mais que des génies pourront vraiment œuvrer maintenant dans le monde, que des génies pourront mettre en valeur les dispositions reçues par la naissance, cela pourra seulement se montrer dans une libre vie de l'esprit, car seulement là sera une véritable vie de l'esprit.

Là on pourra alors aussi dépasser ce qui aujourd'hui donc est non artistique au sens le plus éminent. N'est-ce pas, quelque chose comme la Renaissance et le gothique, ce furent des catégories qui au fond furent saisies d'une réalité pleinenement vivante. Ce fut vie, et la vie est toujours quelque chose d'universel. Et pour cela Monsieur Uehli avait complètement raison quand il parla que quelque chose comme le gothique et la renaissance étaient nés de tout le contexte social du temps jadis.

Les divisions que nous avons depuis peu de temps dans le domaine artistique sont donc en fait, j'aimerais dire, toujours de plus en plus apparues purement artificiellement, et elles sont apparues parce que le principe de la vie bourgeoise s'est étendu dans la vie spirituelle. N'est-ce pas, la vie bourgeoise a produit des rentiers, c'est à dire des fainéants, qui vivent de la rente de leur fortune.
Je pense ainsi : si ceux-ci avaient tout de suite assez d'ambition, ils deviendraient artistes. Mais en cela il ne s'agit pas de créer quelque chose qui est n'importe comment une nécessité humaine particularisée , mais il s'agit de créer quelque chose de l'ambition humaine, qui, quand elle sera aussi ordinairement niée, sera alors quand même disponible. Et là se déracine alors – comme a été très justement dit par Monsieur Uehli – l'aspiration artistique véritable.

L'aspiration artistique intérieure qui est toute sincère et vraie ne peut au fond pas du tout se déraciner, mais de tout abstrait dans la vie, la vie artistique peut naturellement se déraciner – quand la vie se déracine absolument.
Et dans une telle vie artistique déracinée, là viennent alors des choses, qui ont leur fondation dans les sarments (NDT les rejets annuels de la vigne, qu'on épampre pour ne garder que l'utile au port des fruits qu'elle peut raisonnablement porter, que cette image soit utilisée après déracinement m'est encore mystérieux) de la vie, non plus dans la vie elle-même, viennent alors les slogans « impressionnisme », « expressionnisme » et semblables.
Ce sont des choses, dans lesquelles on a toujours la nécessité, – parce qu'elles sont ainsi découpées les unes des autres - de d'abord les rassembler à nouveau. Quand on parle de l'impressionnisme et de l'expressionnisme – tout cela est clichés, paroles. Mais quand nous parlons de notre eurythmie, alors nous devons -n'est-ce pas, parce que ces choses sont maintenant là -, alors nous devons dans l'eurythmie faire les expressions à nouveau impressions et les impressions à nouveau expressions. Cela est extraordinairement important qu'on se devienne clair là-dessus que de tels slogans, de telles abstractions didactiques comme « impressionnisme » et « expressionnisme », s'introduisent en fait toujours là quand la vie originelle n'est pas là.
Car de tels mots – on peut les utiliser sur tout. Qu'est-ce donc qui n'est pas une expression. Quand quelqu'un fait un mauvais poème, c'est aussi une expression, quand quelqu'un éternue, c'est aussi une expression. Et ainsi, on peut finalement décrire tout, aussi l'édifice de Dornach, comme une expression. Mais il ne s'agit pas de cela, mais il s'agit de ce qu'on caractérise les choses à partir d'un support de vie concret.

Alors, on ne saisira pas des slogans, mais on viendra à des choses, qui peuvent peu importe comment, être pensées sérieusement.

Je veux une fois comparer : dans la société théosophique sera parlé d'« égalité des religions ». Quand maintenant quelqu'un vient à des abstractions comme égalité ou unité des religions, alors on vient aussi sur d'autres domaines à de telles abstractions terribles, ainsi que par exemple on pouvait dire : Maintenant oui, tout ce qui se trouve sur la table, c'est « ingrédient alimentaire ». - Ainsi comme on peut éplucher partout un identique dans l'antiquité, dans la Perse, dans la théosophie, dans le judaïsme, ainsi on peut notamment établir l'identique aussi au poivre, au sel, au paprika et encore à d'autres choses, à savoir « l'ingrédient alimentaire ». Mais là on voit bientôt qu'il s'agit du concret, sinon cela pourrait arriver à quelqu'un qu'on sale le café et sucre la soupe.

Il s'agit de ce qu'on ait la volonté, d'arriver sur le concret. Mais alors c'est à nouveau ainsi que, tout de suite à l'artistique, les catégories qui sont apparues dans les temps récents, on les éprouve au fond comme quelque chose de tout particulièrement sarmenteux.
Je ne suis absolument pas au point de vue de condamner tout ce que fournissent maintenant les individus, qui se nomment expressionnistes – parce qu'il doit bien y avoir une fois de tels noms -. Au contraire, je crois même, que je peux avoir un cœur très large et que je peux même avoir un cœur pour de telles prestations expressionnistes, que d'autres humains considèrent comme quelque chose d'amidonner ensemble (NDT lit. coller ensemble par de l'amidon). Mais la théorisation qui sera attachée à de telles choses, cela me semble vraiment éloigner les êtres humains de saines bases de vie.
Et c'est aujourd'hui factuellement aussi ainsi que beaucoup d'êtres humains connaissent seulement encore la vie de sources dérivées.
Il y a des êtres humains, qui ne connaissent pas la vie, mais connaissent Ibsen ou Tolstoï ou Rabindranath Tagore, qui maintenant, dans les cercles qui ne peuvent s'acquérir un jugement propre, commencent à devenir une sorte de mode. Et quand aujourd'hui on voit, comment les gens s'activent alentour dans les sarments de la vie, alors on l'éprouve quand même comme une nécessité qu'une fois à nouveau soit accentué comment dans un organisme social sain – et cela devrait être le tri-articulé – comment là justement cet être-déraciner doit cesser.
De ce point de vue maintes remarques de Monsieur Uehli me semblent d'une signification toute particulière.

J'ai malheureusement, bien que j'ai parlé suffisamment longtemps, pas pu ajouter beaucoup, car qui parle avec sens artistique sur ces choses – cela s'est aussi montré dans le discours de Monsieur Baumann -, il doit justement parler ainsi que le discours sur toutes les questions qui aujourd'hui tourbillonnent ainsi sur la position de l'artiste – par exemple, si on doit exposer ou non ou si des génies échouent ou non -, est en fait pris à la base, passablement inutile.
Je pense, qu'on devrait bien plus considérer cela ; alors, cela conduirait déjà au correct. L'un est-il un artiste, alors il peut aussi souffrir de la faim, alors il peut aussi avoir du matin au soir un métier l'occupant ; il déploiera encore sa génialité artistique la nuit.
Cela ne se laisse pas réprimer. Est-il un artiste, alors il vivra sa vie artistiquement aussi s'il doit sinon fendre du bois ou nettoyer des bottes – il vivra sa vie artistique, et quand bien même il la vivrait pour rien d'autre que pour sa propre chambre, pour sa propre armoire. Ce sont des choses, qui absolument ne peuvent justement être traitées rationnellement, qui j'aimerais le dire, devraient elle-mêmes aussi être traitée un petit peu artistiquement.

Et l'être-traité-artistiquement exclu au fond l'ignorance, cela ne se laisse pas emphilistiniser (NDT de « philistins », tribu voisine des tribus d'Israël. Utilisé à l'époque, il semble, dans le milieu étudiant pour équivalent de ce que sera l'expression « petit bourgeois »). Et maintenant c'est en fait ainsi, n'est-ce pas, quand on devrait amener l'humanité dans son ensemble dans un tel ordre social, alors on ne peut pas articuler dedans conformément à des paragraphes ou conformément à des principes ce qui justement dépend seulement de la génialité personnelle. On doit en fait toujours, aussi quand on parle de la position de l'art dans la vie, avoir un quelque chose d'une sensation artistique, et alors les choses passeront en fait dans la parole libre, dans la création libre ; on ne peut circoncire cela. Là les choses qui sont si nécessaires à la vie ont le droit de ne pas être tracées au compas.

J'aimerais dire, c'est nécessaire qu'on parle sur l'art à partir de la sensation artistique et qu'on ait déjà une fois un petit peu de philistrosité dans ses veines – on n'a donc pas besoin de rendre tout de suite cela si grave -, quand on devrait parler de ce qui est universellement humain.

Car, mes très chers présents, ce serait grave, quand dans la vie il y aurait seulement des êtres humains tels, qu'ils seraient artistes ou quand tous ceux qui croient qu'ils devraient venir à être reconnus comme artistes, quand ils seraient vraiment reconnus. J'aimerai savoir ce qui alors devrait devenir de la vie. Pour la vie, la génialité est toutefois nécessaire, mais la philistrosité est déjà aussi nécessaire pour la vie. Et s'il n'y avait pas de philistrosité, ainsi il n'y aurait très vite aussi plus de génialité. Les catégories « bien » et « mauvais » ne se laissent utiliser sans plus sur la vie, mais la vie est multiforme. Parler on peut beaucoup, mais on devrait en fait ne parler de rien d'autre, que ce qui est pris de la vie elle-même.