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Institut pour une triarticulation sociale
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Collection: 04 - LA VIE ECONOMIQUE ASSOCIATIVE
Sujet: La monnaie n'appartient pas aux tâches de l'Etat.
 
Les références Rudolf Steiner Oeuvres complètes GA023 103-106 (1980) 00/04/1919
Traducteur: SY Editeur: SITE

 

[03/48] Celui dont l'avis est que la distinction des trois parties de l'organisme social a seulement une valeur idéelle et qu'elle se produira d'elle-même tout aussi bien dans l'organisme étatique unitaire ou dans une coopérative économique englobant tout le territoire d'un Etat et basée sur la propriété collective des moyens de production, cette personne devrait diriger son attention sur la forme particulière des institutions sociales qui devront apparaître quand la triarticulation sera réalisée. Ce ne sera plus alors, par exemple, l'administration de l'Etat qui aura à reconnaître l'argent comme moyen juridique de paiement; mais cette reconnaissance reposera sur des dispositions qui émaneront des corps administratifs de l'organisation économique. Car, dans un organisme social sain, l'argent ne peut être autre chose qu'une contre-valeur d'assignation, pour des marchandises produites par d'autres personnes, marchandises que l'on peut se procurer dans tout le domaine de la vie économique, parce qu'on a livré, à ce domaine, des marchandises qu'on a soi-même produites. Par le circuit monétaire, un domaine économique devient une unité économique. Par le biais de toute la vie économique, chacun produit pour chacun. A l'intérieur du domaine économique, on n'a affaire qu'avec des valeurs de marchandises. Pour ce domaine, les productions qui résultent de l'organisation spirituelle et de l'organisation de l'Etat prennent également le caractère de marchandise. Ce qu'un maître d'école fournit à ses élèves est marchandise, pour le circuit économique. On paie aussi peu au maître ses facultés individuelles que l'on paie au travailleur sa capacité de travail. A l'un et à l'autre, on ne peut payer que ce qui, émanant d'eux, peut être un produit de leur activité et marchandise à l'intérieur du circuit économique. La façon dont la libre initiative et le droit doivent agir, pour que la marchandise soit produite, réside en dehors du circuit économique, au même titre que l'effet des forces de la nature sur le rendement du blé d'une bonne année, ou d'une mauvaise, est en dehors du circuit économique. Eu égard à la part du revenu économique qu'elle requiert, l'organisation spirituelle est, de même que l'Etat, un producteur de marchandises. Cependant, ce qu'ils produisent n'est pas marchandise à l'intérieur de leur propre domaine; cela ne devient marchandise qu'une fois repris par le circuit économique. Ils ne font ni l'un ni l'autre de commerce dans leur propre domaine; c'est l'administration de l'organisme économique qui fait du commerce avec ce qu'ils produisent.

 

 

[03/49] La valeur purement économique d'une marchandise (ou d'une prestation), pour autant qu'elle s'exprime par l'argent qui représente sa contre-valeur, dépendra de la pertinence de l'administration de l'économie qui se formera à l'intérieur de l'organisme économique. Jusqu'à quel point pourra se développer la fécondité économique, sur la base spirituelle et juridique qui sera créée par les autres parties de l'organisme social, cela dépendra des mesures prises par cette administration. Le prix d'une marchandise sera alors l'expression du fait que cette marchandise sera produite en quantité correspondant aux besoins, par les institutions de l'organisme économique. Si les conditions exposées dans cet écrit étaient remplies, alors l'impulsion qui veut accumuler de la richesse par la seule quantité de la production ne sera pas déterminante dans la vie économique; mais par les coopératives naissantes qui se lient entre elles des manières les plus diverses, la production de marchandises s'adaptera aux besoins. Par là s'établira, dans l'organisme social, entre la valeur de l'argent et les dispositifs de production, la relation correspondant à ces besoins. (...)

Une fois remplies ces conditions, le problème monétaire sera placé sur une base saine. Car peu importe la forme donnée à la monnaie conformément aux circonstances extérieures: la monnaie sera l'organisation sensée de la totalité de l'organisme économique par sa propre administration. Un Etat politique ne pourra jamais résoudre le problème monétaire d'une façon satisfaisante par des lois; à notre époque, les Etats ne le résoudront que s'ils renoncent, quant à eux, à la solution, et laissent faire le nécessaire par les organismes économiques, qui auront à se séparer d'eux.