Version 2 au 1er
décembre 2013
(NDT : La première version
de cette traduction portait la mention : "à revoir
avec une personne compétente. Ne pas tirer de
conclusion hâtive sur un propos très daté". La
voici revue et corrigée avec cette aide. Ce n'est
pas fini, une troisième viendra probablement, tant
le propos peut prêter à malentendus.
Présentation du passage.
Le présent extrait est tiré d'une des séries de
cours que R. Steiner donna à des étudiants en
théologie venus le trouver au sujet d'un renouveau
religieux chrétien qui donnera la « Communauté des chrétiens »
toujours active aujourd'hui.
Il est alors institutionnellement distinct du
mouvement anthroposophique comme de celui pour la
triarticulation de l'organisme social même si bien
entendu certaines personnes peuvent être impliquées
dans chacun de ceux-ci.
C'est le principal passage où R.
Steiner dépeint à la fois la formation d'une
communauté religieuse spécifique autour de
l'initiative d'un pasteur/prédicateur et l'articulation
de celle-ci à l'organisme social lui même sous
l'angle de sa triarticulation. Cette
triarticulation qui promeut particulièrement la
liberté spirituelle de l'individu dans l'autonomie
de la vie spirituelle-culturelle organisée dans
l'organisme social.
Outre la possibilité d'y voir aussi
peut-être l'archétype du rapport de tout un chacun,
porteur d'initiative quelle qu'elle soit, à toute
communauté humaine en formation correspondante, il
m'apparait,comme particulièrement intéressant qu'il
s'attarde alors sur deux thèmes : la vie
économique et le mariage. FG.)
Ce que donc vous devrez chercher en
première ligne, c'est bien la formation de communauté.
Et là, vous ne pourrez rien d'autre, pour arriver à un
but imprégné de réalité, que de développer de la
triarticulation pratique, être vraiment conscient de
comment on peut développer de la triarticulation. Vous
n'avez pas besoin, justement dans vos métiers,
absolument pas besoin de faire de l'agitation de
manière abstraite pour la triarticulation. Il est
justement bien [possible] dans votre métier de
travailler très pratiquement pour la triarticulation.
Mais cela ne va pas autrement, que vous cherchiez le
chemin vers ceux auxquels vous voulez parler. Il doit
être trouvé un véritable chemin pour former des
communautés.
Seulement, on n'a pas besoin de croire
que, quand on fait quelque chose de tel, on doit
devenir un révolutionnaire au sens radical. On n'en a
pas du tout besoin.
Il peut très bien se présenter que vous
arriviez par les voies les plus régulières à quelque
fonction de pasteur, fonction de prédicateur. Il peut
aussi se présenter, qu'il vous soit possible, de
diriger ainsi les rapports matériels extérieurs ici ou
là, que vous fondiez une communauté pleinement libre.
Mais de telles communautés libres et de telles, dans
lesquelles on a le souci d'introduire la liberté de la
vie religieuse, à laquelle vous tendez — je vous prie
de ne pas me mécomprendre, ce ne doit pas être la
prédication du pur principe de pouvoir, mais le
principe justifié de pouvoir —, quand ce que vous
ambitionnez/aspirez devient un pouvoir, cela signifie,
quand vous avez un certain nombre de sympathisants (NDT : à votre point de vue ou
mentalité). Autre chose ne
fera pas d'impression sur le monde. Vous devez avoir
effectivement la possibilité d'avoir comme prédicateur
des gens sur un grand territoire qui sont de vos
cercles entièrement concrets.
Pour cela il devra bien être une fois nécessaire que
ce cercle que vous avez maintenant, vous le fassiez
encore dix fois plus grand. Cela sera dans une
certaine mesure votre premier devoir, que vous vous
recherchiez tout d'abord un cercle de sympathisants
aussi grand sur le chemin sur lequel s'est constitué
le plus petit cercle.
Alors seulement, quand dans les lieux les plus
éloignés — naturellement lieux relativement les plus
éloignés — sera visible, comment le même effort
apparait, lorsqu'une cohésion avec vous est sur un
grand territoire, alors vous pourrez pratiquement
avancer vers une telle formation de communauté, égal,
si vous êtes parvenus à la fonction de prédicateur par
une voie reconnue aujourd'hui ou autrement. (NDT
au fond une “prédication” formatrice de
communauté).
Vous pourrez agir ainsi que vous pourrez
alors attacher (NDT :
littéralement : enchaîner) intérieurement,
moralement vos enfants de paroisse les uns aux autres.
Lorsque je dis « enchaîner», cela ne signifie pas,
amarrer à des chaînes d'esclaves. À cela appartient de
toute façon, que les membres de la communauté
reçoivent par vous la conscience de vivre dans une
certaine fraternité. Les communautés doivent avoir en
elles des sensations concrètes de fraternité et elles
doivent reconnaître à leur dirigeant-prédicateur une
autorité toute naturelle, vers laquelle elles se
tournent aussi dans des questions concrètes. Cela
signifie, vous devez d'abord dans ces communautés, qui
n'ont pas besoin de se nommer communautés de frères ou
similaire de manière agitatrice, avant toutes choses
vous attirer une autorité évidente — aussi particulier
que cela apparaît tout d'abord — en rapport à la vie
économique. Il doit être possible que soit cherché
conseil auprès de vous dans des affaires économiques
et dans tout ce qui dépend d'affaires économiques, à
partir de la connaissance personnelle du membre de
communauté. Il doit devenir possible, qu'on ait la
sensation, qu'on reçoive une sorte de directive à
partir du monde spirituel, lorsqu'on demande au
prédicateur.
Voyez-vous, lorsque l'on peut contempler
la vie, alors viennent vers vous dans le visible de
petits symptômes de ce qui en fait doit être
dispensateur de directions. J'allais une fois par une
rue de Berlin et rencontrais un prédicateur connu par
moi de longue date. Il portait un sac de voyage. Je
voulus être poli et lui adresser une quelconque
question. La suite fut naturellement que je lui
adressais la question, qui se donnait par la situation
: « Partez-vous en voyage ? » — « Non », me
répondit-il, « je vais justement à un acte de fonction
». — Maintenant vous aimeriez voir là-dedans quelque
chose d'extraordinairement non significatif ; mais de
tout le contexte, la chose m'apparaît
exceptionnellement significative. Le prédicateur
rencontré était avant tout plus théologien que
prédicateur dans son action, mais il était absolument
intérieurement un humain profondément sérieux ; il
avait dans son sac de voyage les choses, dont il avait
besoin pour un baptême et parlait néanmoins ainsi,
sentait ainsi, que vis-à-vis d'un humain, duquel il
pouvait avoir le présupposé, qu'il pouvait comprendre
une autre expression, il pouvait exprimer : « Je vais
à un acte officiel » — C'est à peu près comme pour un
policier, quand un voleur doit être cherché, qui va
aussi à un acte administratif.
Cela devrait absolument tout à fait
disparaître de l'activité du prédicateur, que d'une
certaine manière chez lui le rapport avec la vie
extérieure étatique ou similaire se place à l'avant de
la conscience. Il doit bien dans toute la manière de
sentir, comment alors elle se déverse dans la parole,
est contenu cela, qui sera exécuté là, par une telle
personnalité, qui agit de sa personnalité humaine
consciente de Dieu, à partir de la libre impulsion de
la personnalité humaine.
La conscience doit être disponible : je ne le fais pas
comme acte officiel, je le fais évidemment à partir de
mon intériorité, parce que la force divine me conduit
à cela.
Vous pouvez voir cela comme une chose accessoire.
Justement le fait que l'on regarde de telles choses
comme des choses accessoires, c'est peut-être le plus
important dans les dégâts de l'actuelle action
religieuse. Si de telles choses étaient à nouveau
regardées comme choses principales, cela jusque dans
les plus petites sensations de l'humain se sachant
parcouru de l'immédiat être-là du divin dans le
physique, et que le prédicateur se sente comme
autorité telle, qu'il sait, je porte la vie divine
là-dedans, je n'accomplis pas un acte officiel dans le
sens actuel, mais j'accomplis une mission du Dieu — ,
alors seulement il transfèrera sur ses enfants de
paroisse ce qui en impondérables doit être transférer.
Ceci est apparemment vraiment bien loin de la vie
économique. Et néanmoins, on n'a pas le droit, comme
les affaires reposent aujourd'hui, de tenir les choses
auxquelles nous tendons ici à Stuttgart dans le
domaine de la triarticulation pour donnant la mesure
pour d'autres domaines de la vie. Nous travaillons la
triarticulation à partir de la globalité de
l'organisme social. Mais pour votre métier, il s'agit
cependant de quelque chose d'autre.
Pour votre métier il s'agit de ce que chacun des trois
membres — ceux qui, aussi s'ils ne sont pas
correctement organisés, sont là en réalité —,
d'imprégner ces trois membres de vie
spirituelle-religieuse* ; ainsi que — bien que règne
une pleine liberté dans la recherche de conseil à
l'intérieur de la communauté, à l'intérieur de
laquelle se joue naturellement aussi la vie économique
— à ce que dans une certaine mesure la condition
évidente soit là, que dans les choses économiques,
dans lesquelles il s'agit de ce que la vie spirituelle
coule dans la paroisse, qu'on cherche la décision chez
le prédicateur, le pasteur.
Ce doit être un tel unisson, et avant toutes choses
le pasteur doit vivre en rapport intime avec la vie de
soutien mutuel d'ensemble de sa communauté. Il doit se
tenir dans une certaine mesure dans un rapport
connaissant avec la compensation des inégalités
sociales. Cela doit être visé dans la communauté. On
doit de fait être le conseiller des hommes, et on doit
dans un certain rapport être le conseiller aidant des
femmes, on doit être une aide à la bienfaisance des
femmes et ainsi de suite.
Tant les hommes qu'aussi les femmes doivent
absolument avoir là la sensation évidente, là le
prêtre a son mot à dire quand il s'agit de leurs
possibilités d'organiser dans un sens plus élevé la
vie économique, l'aide économique, la coopération
économique.
Sans un intérêt, un intérêt faisant avec dans la vie
économique, des communautés religieuses ne se laissent
pas fonder, en particulier dans les temps aujourd'hui
difficiles de la vie économique.
N'est-ce pas, nous pouvons présenter de
telles choses comme un idéal, mais dans l'un ou
l'autre domaine on aura la possibilité de se
rapprocher plus ou moins de l'idéal. Vous trouverez
bien sûr sans fin beaucoup de résistances, si vous
visez quelque chose comme ça. Vous trouverez des
rejets, mais vous devez arriver à l'amener à ce que
les membres de votre communauté accueillent cette
conscience, que j'ai justement caractérisée, et que
par votre demande la nécessité se fasse, de viser dans
la vie économique la direction lancée par le
prédicateur.
Je dois dire à cette place que beaucoup
doit rester idéal, avant toutes choses doit encore
rester idéal aujourd'hui, ce qui doit être la part de
la vie juridique, de la vie de l'État de ce que vit le
prédicateur dans la communauté. Je veux présenter un
exemple concret.
De ce que la vie religieuse a toujours
plus perdu le sol réel, de telles choses sont apparues
comme elles semblent extraordinairement éclairées aux
humains d'aujourd'hui, mais comme elles sapent
cependant fondamentalement la vie religieuse hors de
la vie sociale.
C'est par exemple le point de vue, qu'on
a aujourd'hui sur la législation du mariage. Il est
sans aucun doute tout à fait nécessaire que la
législation du mariage — qu'on la pense autrement à
partir d'autres conditions strictes ou moins strictes
—, il est, sous toutes les circonstances, nécessaire
que la législation sur le mariage s'insère dans une
certaine mesure dans la triarticulation de l'organisme
social. Mais à cela est naturellement nécessaire, que
soit senti clairement au sujet du mariage, qu'il
représente dans sa propre institution une image de la
triarticulation de l'organisme social. Il est
premièrement une communauté économique et doit
s'articuler dans l'organisme social, aussi loin qu'il
a sa part économique. Il doit donc être recherché un
rapport entre chaque communauté économique que
constitue le mariage, et les associations.
À cela ne peut aujourd'hui à peine être que pensé,
mais des communautés doit surgir cette conscience,
qu'avant tout le côté économique du mariage soit porté
par les mesures des associations, par les mesures de
la vie économique.
La deuxième est que les conditions de
droit soient clairement ressenties comme une condition
en soi, et que l'état n'ait à dire que dans le rapport
juridique du mariage, que donc la décision de mariage
entre homme et femme ne concerne l'État qu'aussi loin,
que c'est une affaire de droit, qui dépend de l'État.
Par contre, vous devrez revendiquer
comme votre affaire originelle propre à l'intérieur de
la communauté religieuse la bénédiction du mariage en
une manière pleinement libre à partir de votre (leur?) décision.
Vous devrez donc viser comme un idéal,
que la bénédiction religieuse du mariage sera placée
dans la liberté de la décision religieuse, et que
cette décision sera absolument respectée, de sorte
qu'elle soit regardée comme base pour l'autre, que
donc de fait par la confiance, qui existe dans la
communauté, soit recherchée tout d'abord pour le
mariage la décision du pasteur ou du prédicateur. Je
sais naturellement, qu'une telle chose est considérée
aujourd'hui peut être même par beaucoup de gens
évangéliques comme quelque chose de tout à fait non
conforme au temps, mais de nouveau je ne peux que dire
: qu'on regarde de telles choses comme inappropriées
au temps, là se montrent les dégâts de la vie de la
civilisation, qui bien inévitablement sape la vie
religieuse.
Aussi, vous devrez apporter à vos
paroissiens la conscience que de fait le noyau
spirituel intérieur du mariage a à faire avec la vie
religieuse et doit devenir absolument pratique sur ce
domaine de la triarticulation, cela signifie, que
toutes les trois parties du mariage doivent petit à
petit trouver leur arrangement/organisation dans la
vie sociale, que donc toutes ces trois choses doivent
être dedans. On ne doit pas se représenter la
triarticulation ainsi, qu'on monte un programme de
manière utopique et dise, on doit triarticuler les
choses.
On les articule en ces trois membres, lorsqu'on
saisit, que dans chaque institution de la vie, la
triarticulation est implicitement contenue, et comment
on peut former les choses particulières afin que la
triarticulation repose à la base. On n'a peut-être pas
besoin à l'intérieur de son métier de poser un poids
si fort, pour représenter in abstracto la
triarticulation; mais on doit comprendre, comment la
vie exige, que cette triarticulation vienne, cela
signifie, que chacun des membres particuliers de
l'organisme social est une vraiment concrète réalité
étant là (NDT daseiende
Realität).
Naturellement, vous expérimenterez
aujourd'hui de grosses résistances contre cela, mais
justement sur un tel point vous pouvez, si vous
oeuvrer tout d'abord éclairant dans votre communauté,
déployer au mieux le rapport, dans lequel se tient la
vie spirituelle — dans laquelle bien sûr avant toute
chose l'élément religieux doit être contenu —, lequel
doit devenir, non pas, je voudrais dire, des
interpellations mutuelles bienveillantes, qu'on se
porte mutuellement (NDT Avec une
tonalité de courtoisie formelle et superficielle),
mais qu'en fait on se pose comme son idéal la chose
promue.
Naturellement, vous devez être prévenus
qu'on vous apposera les plus grosses résistances.
Et troisièmement : vous devez avoir la
possibilité de développer maintenant, ce qui dans la
triple articulation de l'organisme social doit
signifier la vie libre de l'esprit.
Nous n'avons plus aujourd'hui de vie de
l'esprit du tout dans l'organisme social global, nous
avons une vie intellectuelle, mais nous n'avons pas de
vie spirituelle.
Nous n'avons plus, voudrais-je dire, de
fréquentation des dieux avec les humains.
Nous n'avons pas la conscience, que dans
tout ce qui se passe extérieurement dans le monde
physique, l'oeuvre divine doit être là par nous même,
et que le réel esprit serait porté dans le monde, que
donc tant dans les agissements qui se jouent dans la
vie économique, qu'aussi les fixations du droit, qui
se jouent en la vie de l'État et notamment, que
l'enseignement de la jeunesse et aussi l'instruction
de l'âge doivent être l'acte libre de la participation
d'humains à cette vie spirituelle. — C'est justement,
ce qui doit être considéré.
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