Avertissement du "webmaster"
Préférant promouvoir positivement ce qui le mérite,
j'évite d'ordinaire de commenter (colonne de droite) directement
des textes d'une tri-articulation que je considère comme erronée
au sens de celle laissée en chantier par Rudolf Steiner. Je
préfère aussi donner la parole à d'autres que moi.
Mais que ce texte (colonne de gauche), et sur ce sujet, ait été
publié tel quel dans le bulletin international de la
section pédagogique au Goethéanum du début d'été, est
venu s'ajouter aux inquiétudes qu'on peut légitimement avoir
face à ce qui se déploie ou est déployé (selon qu'on y prête ou
non une intention de la part de certains milieux) actuellement.
F. G. 22/08/2021
Covid-19
& nouvel ordre mondial
Basé
sur la triarticulation sociale de Rudolf
Steiner
Dr
Bindu Chowdary
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Étude
critique à la lumière d’une étude approfondie
de la triarticulation tant humaine que sociale
telle que laissée par l’œuvre de R. Steiner
actuellement disponible
par F. Germani
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Vasudhaiva
Kutumbakam – le concept du Maha-Upanishad –
qui signifie que « le monde est une famille »,
a été prouvé par la pandémie que le monde vit
aujourd’hui. Il n'y a aucune discrimination de
classe, caste, couleur, croyance, pays ou
continent. Le monde entier souffre de
difficultés en raison de l'éclosion de la
menace qui nous a tous engloutis. Il semble
que nous sommes tous un – dans la douleur,
dans notre effort pour empêcher la progression
de cette douleur, et dans la recherche de la
solution à ce problème nouvellement apparu,
inhabituel, imprévu et unique.
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Considérer l'actuelle "pandémie" comme
un "problème nouvellement apparu, inhabituel,
imprévu et unique (par dessus le marché !)"
montre déjà a quel point est encore vivace une
aspiration humaine flottant encore dans les
limbes et incapable de se saisir ne serait ce
que de l'histoire. Cela R. Steiner en parle
assez vite en son parcours quand il réalise les
limites du mouvement théosophique qui accueilli
d'abord. Bien entendu tout ce qui suit n'a peut
être pas la même signification pour des êtres
nés et vivant aujourd'hui encore en orient que
pour nous en Europe, ou encore en occident.
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L'assaut
du virus Corona à conduit à de nombreuses
spéculations. Mais ce n'est pas le sujet de
discussion ici. La situation actuelle, la
propagation du virus corona – la maladie et
les décès – a toujours été flashés sur les
médias sociaux depuis qu'il est devenu connu.
Cela ne doit pas être réitéré ici.
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Étrangement,ce
qui me vint d'image à cette lecture, c'est celle
des trois petits singes se bouchant
respectivement les yeux, les oreilles et la
bouche. Il semble qu'en milieux thérapeutique
cela serait repris comme garantie de protection
au patient, de la part du thérapeute, sur ce
qu'il exprimera. Très bien, mais chacun peut
aussi être amené à se protéger lui-même ainsi.
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Nous
devons nous éveiller aux leçons qu'il nous a
enseignées et sûrement le monde ne sera pas le
même après que les confinements soient levés.
Il est maintenant temps de demander : Un
nouvel ordre social émergera-t-il ou un nouvel
ordre mondial peut-il être établi après cet
événement massif qui a fait des ravages
partout dans le monde?
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Ici, on tente de comprendre l'impact
de cette pandémie sur les trois domaines de
l'existence humaine – économique,
politique/légale et sociale/culturelle.
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Le fond de tri
articulation, pour qui veut vraiment l'étudier,
peut aider chacun a sortir de la naïveté sociale
puis tenter de contribuer a en faire évoluer les
règles.
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Le
Dr Rudolf Steiner, philosophe autrichien,
réformateur social, architecte et scientifique
spirituel, a présenté son idée de «d’ordre
social tri-articulé». Il a affirmé que les
trois domaines de l'activité humaine –
économique, juridique-politique et
sociale-culturelle doivent être compris comme
opérant indépendamment l'un de l'autre. Ce
n'est que lorsque l'humanité reconnaît et
comprend les caractéristiques de chaque
domaine et organise la société de manière à ce
que chaque sphère bénéficie de l'autonomie,
que l'existence et la poursuite d'une société
saine deviennent une réalité au niveau local
et mondial.
|
Passablement
loin de la fable maintenant convenue des trois
domaines du journal de 20 heure distinguant
affaires économiques (grands groupes
internationaux), politique et culturelles,
R. Steiner nous
montre comment trois systèmes de vie autonomes
mais interdépendants permettent ou freinent,
selon les cas, l'unilatéralité dangereuse de
chaque autre. Cette triarticulation
fonctionnelle, une fois préparée lors de la
gestation dans le corps humain peut même ensuite
être lue dans ses formes. Ce n'est pas aussi
facilement le cas dans la vie sociale. Le
rapport de cette triarticulation corporelle
d'origine fonctionnelle à celle de la vie
sociale ne saurait, sans de fréquentes et graves
erreurs être reporté par de simples analogies.
C'est malheureusement encore bien trop souvent
le cas aujourd'hui.
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La
sphère économique s'intéresse à la conversion
des ressources naturelles – royaumes minéraux,
végétaux et animaux – en marchandises qui
répondent aux besoins humains. Selon la
perspective tri-articulée, l'activité
économique devrait être organisée et réalisée
dans l'esprit de la Fraternité avec le seul
but de répondre aux besoins de tous les êtres
humains sur cette terre.
|
C'est donc le
domaine économique qui fascine actuellement au
point de gommer quasiment les deux autres de la
conscience. Certains font observer qu'il serait
par essence déjà fraternel. Serait-ce en quelque
sorte pour se défendre de l'ancienne approche
qui y voit tous les tords et voudrait le régir
moralement, le subordonner en quelque sorte (par
nostalgie ?) via le droit à une vie de l'esprit
qui semble s'évaporer de plus en plus partout.
Mais malheureusement, il leur échappe quand même
souvent encore les conditions dans lesquelles,
cette essence pourrait s'exprimer vraiment. Pour
cela il leur faudrait peut-être trouver les
voies pour se soustraire à la fascination
évoquée… Faire place, peut être à l'histoire des
différents courants des civilisations
préchrétiennes, aux conditions l'émergence,
après la Grèce antique de la notion même de
droit dans l'ancienne Rome puis à la lente
émancipation individuelle qui suivit notamment
au Moyen-âge , à la Renaissance, au temps dit
des Lumières par la maîtrise grandissante, et se
répandant, des facultés arrachées à l'esprit
englobant de l'Orient (l'Inde aussi ?) d'avant
l'histoire proprement dit.
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Qu'est-ce
que le virus corona a fait au monde ? Nous
voyons cette Fraternité surgissant et
répandant «l’importance du besoin vs profit».
Les pays se sont dits prêts à s'aider
mutuellement, que ce soit les États-Unis
d'Amérique, par exemple, à demander des
médicaments en provenance de l'Inde ou s'ils
aident d'autres pays.
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|
Les
riches ont donné d’énormes quantités pour
répondre aux besoins des personnes qu’ils ne
connaissent même pas, mais seulement parce
qu’ils font partie de la société humaine. Ces
actes humanitaires reflètent le principe de la
fraternité non seulement au sein d'une
société, mais aussi parmi les nations. Ainsi,
comme le principe va, il est maintenant très
évident que les ayants ont à s'occuper des non
ayants. La pandémie a contribué à susciter ce
sentiment chez les êtres humains en général.
Cette attitude humaine doit être propagée,
cultivée, soutenue, même à l'avenir.
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Comment se
fait-ils que des "riches" auraient fait preuve
d' "actes humanitaires" qui ne serait justement
plus possible, et nécessaires, si était vraiment
mises sur pieds les conditions sociales pour un
véritable jugement économique des flux, tant de
marchandises que de l'argent leur correspondant.
Qu'en serait-il, dans ce dernier cas aussi, de
tout cet argent, d'ailleurs le plus répendu, ne
correspondant qu'à des fractions de pouvoir
politique, - justement par absence de
triarticulation -, mais a aucune marchandise
consommable ? Ce jugement, R. Steiner l'a
présenté comme seul vraiment efficace à travers
des institutions partant du local, regroupant
tous les acteurs aux intérêts d'abord
contradictoires,des branches de l'économie, pour
s'étendre au monde entier. Il les appelait
"Assoziationnen" et les envisageait comme bien
autre chose qu'humanitaires ou bêtement
(instinctivement) "fraternelles". Bien qu'alors
encore inspirant, le temps des fraternités des
bâtisseurs de cathédrales était déjà révolu.
|
La
sphère médiane de la
tri-articulation sociale est la
sphère des droits légaux
ou politiques. Rudolf Steiner
pensait que cette sphère devrait
garantir que les humains sont
traités de manière égale. De la
perspective tri-articulée, cette
sphère se rapporte aux droits de
l'homme qui ne peuvent être entravés
par les entités commerciales. Les
questions politiques relatives aux
droits de l'homme sont uniquement le
sujet du domaine politique et
juridique. Le principe à appliquer
ici est l'égalité, dont la mise en
œuvre ne peut être compromise en
aucune circonstance, quelle que soit
la caste, la couleur, la croyance ou
le sexe.
|
S'il y a une
sphère médiane dans l'organisme humain, bien
plus délicat est d'en identifier une
correctement dans le "corps" social. C'est le
domaine le plus difficile à cerner et R. Steiner
a utilisé plus de 700 expressions pour le
qualifier. Cela tout en retirant tant de
prérogatives à l'État "unitaire" de son temps,
qu'on peut se demander lesquelles lui restaient.
Mais alors d'autant plus vitales ! Pas des
"droits de l'homme non entravés par l'
économie"… Et des hommes égaux ? La belle
affaire si on ne se pose donc pas la question de
ce en quoi ils le sont vraiment et de ce en quoi
il vaudraient mieux qu'ils ne soient jamais
considérés comme tels (identiques). La première
déclaration des droits de l'homme et du
citoyen met quand même déjà un peu sur la voie
en précisant : égaux en droit ! Mais si une
chose est de réciter un credo, une autre de
pratiquer l'égalité et la loi sans dégâts (pour
le "génie de la nation" comme on disait autour
de 1789). Et la dite crise attribuée au corona
montre plutôt ça.
|
Qu'est-ce
que le virus corona a fait ? Les détenteurs du
pouvoir politique (Premiers Ministres &
Présidents) mettent maintenant l'accent sur
l'importance d'un but commun, c'est-à-dire de
protéger le droit à la vie de tous dans la
société. Ici, ils sont obligés d'appliquer le
principe de l'égalité. Il ne peut y avoir
aucune discrimination dans l'effort de sauver
des vies. C'est la seule et la plus importante
entreprise du domaine politique depuis que le
confinement a été annoncé par divers
gouvernements. Tout le monde doit suivre les
règles établies et les gouvernements prennent
très au sérieux la mise en œuvre de ces
règles. Les personnes appartenant aux
différentes strates de la société dans tous
les pays sont touchées. Aucun gouvernement ne
peut se permettre de négliger une partie de la
société.
|
Ne faire aucune
discrimination dans "sauver des vies" ? Quand la
réalité d'une gouvernance centralisée ou
hiérarchisée semble malheureusement, pour une
conscience éveillée, devoir choisir forcément entre les vies
à sauver de manière privilégiée ?
Et puis, plus
profondément, l'être humain se résumerait-il
maintenant uniquement à la vie ? Sans voir que
cette vie que l'on prétend protéger ne réduit
même pas l'humain à l'animal, mais au végétal.
Végétal que d'ailleurs on malmène qui plus est
partout depuis longtemps où on peut croire ne
pas avoir à s'en soucier. Certes, ce qui en nous
est visiblement vivant sur Terre, que nous avons
tous bien en commun, ce sont les rythmes quasi
identiques, non vraiment individualisables, de
nos échanges physiques vitaux aériens et
liquides, là où chacun sait quasiment
aujourd'hui que l'accès tant à l'air qu'a l'eau
pose déjà qualitativement des questions
d'égalité. Et dans ces rythmes, justement, il
n'est aucunement question de liberté, ni même de
véritable conscience… ils sont souvent juste
l'occasion de rêves et de sentiments encore a
éclairer de notre individualité s'appuyant sur
cette vie, la
déconstruisant de ce fait.
Et l'état en
chacun de nous de ce rapport
construction-déconstruction (vie-mort) est-il
encore seulement donné comme au tout début de
l'humanité, comme aujourd'hui encore aux bêtes…
ou bien est-ce qu'une quelque chose d'une
hominisation d'abord, puis d'une
individualisation ensuite, s'est-elle frayé un
chemin dans le ressenti en une lente évolution ?
Qui est
aujourd'hui garant de cet équilibre
incontournable entre mort et vie en chacun de
nous et à chaque instant ? Le président et son
premier ministre ? Mon médecin ? Ou finalement
déjà d'abord moi-même ?
Car sinon cela
aurait-il un quelque sens d'insister encore sur
un troisième domaine de l'organisation d'une vie
en société dont la plupart aujourd'hui ne font
de facto qu'un appendice de la vie de l’État ou
de l'économie ? Ne pourrions-nous pas laisser
plutôt l'affaire au mâle ou à la femelle
dominante du troupeau ou de la meute ?
|
La
leçon apprise pour l’avenir est que la vie de
tous et le droit de vivre sont un droit
fondamental de tous dans la société. Le
système politique et juridique doit adopter
cette pensée et la mettre en pratique.
|
C'est pourquoi
cette façon de voir me semble surtout servir
d'illusion venant d'un passé révolu
satisfaisant, à l'ancienne, un sentiment présent
encore non éclairé par une connaissance des
tenants et aboutissants sociaux. Notre chère
doctoresse semble non seulement dans le vœu
pieu, mais aussi dans la soumission (aveugle?!)
a une égalité rêvée ne faisant de plus
finalement que peu de place à une pratique de la
liberté.
|
Le
troisième domaine – culturel/social –
reconnaît que les capacités humaines sont des
dotations spirituelles. Il a pour tâche de
trouver le meilleur moyen de déployer ces
capacités. Ici le principe clé est la Liberté.
Le domaine culturel et social comprend
l'éducation, la science, l'art, la religion et
le travail des juges. Il vise à instaurer une
certaine coopération entre les êtres humains,
fondée sur la libre interaction et la libre
association des individus avec l'individualité
sans aucune force extérieure ni contrainte –
politique ou économique. De telles forces
extérieures ne font qu'entraver
l'élargissement de la nature la plus
intérieure des êtres humains. Ce n'est que par
la liberté parfaite que l'on peut faire
ressortir ce qui se trouve en un seul être.
|
Alors, si on
parle de spirituel dans la société, il est
permis de se demander duquel on parle. Et à
partir de quelle compétence. Particulièrement
intéressante alors est la mention du travail des
juges qui dénote quand même une étude un peu
plus poussée que d'ordinaire de la façon de voir
de R. Steiner (même si, à ma connaissance, on
est encore loin de s'accorder sur ce qu'il a
ébauché là). Car généralement ce travail est
assimilé au domaine de droit, aux rapports
étatiques réduit abusivement à un juridique
d'autant plus global et mythique, qu'il y est
fait actuellement appel (parce que beaucoup se
sentent plus malmenés par l’État que ce à quoi
ils sont accoutumés d’ordinaire), en dernier
recours, et avant désespoir, alors que
d'habitude on le considère barbant ! Mais,
malgré tout, ce spirituel continue a flotter,
bien que dans sa vie quotidienne d'engagement
pratique dans le domaine pédagogique, l'auteure
ne flotte probablement pas dans les rapports
interindividuels et de petits groupes pourvu
qu'ils ne se heurtent pas a une vie de droit
trop puissante (je suis peut être mal informé,
mais comme dans beaucoup de pays dits du tiers
monde - comme il y eu un tiers état chez nous
avant la révolution (?) - il peut y avoir des
lois, mais souvent des administrations bien
moins puissantes de facto et qui de ce fait
doivent d'avantage faire avec la médiation
"populaire") et se satisfassent de l'ordre
économique. En ce sens est alors
extraordinairement intéressant et reste
profondément consternant que soit oublié (après
le travail du juge dans la vie de l'esprit dans
l'application de la législation concoctée dans
la sphère de droit si possible démocratique),
qu'il devrait appartenir tout autant aux taches
de la vie de l'esprit telle que conçue par R.
Steiner, aussi
l'administration des moyens de production (aussi bien
les sols que les entreprises qui en élaborent
les fruits annuels comme aussi les trésors
accumulés aux fil des millénaires - minerais,
huiles, gaz - ou qui offrent toutes sortes
d'autres services, marchands ou non).
|
Ce
que le virus corona a apporté dans cette
sphère est difficile à mesurer. Mais chaque
individu vit une sorte de liberté de faire ce
qu’il aime parce qu’il n’y a pas de
restrictions externes à la liberté des gens,
sauf la règle de rester à la maison pour être
en sécurité.
|
Et voici
qu'évidemment, il lui est alors difficile de
mesurer ce que cette vie de l'esprit, juste un
peu plus confinée que d'habitude dans la
conception ordinaire qu'elle semble en avoir.
C'est à dire une vie apparemment confinée au
sentiment et à l’esprit personnel. Ce faisant
elle pratique presque (par besoin de positivité rassurante
?) la tonalité ou orientation d'âme
propagée par la réussite grandissante (et aux
puissants moyens), cultivée mondialement par les
principaux propriétaires des moyens de
production mondiaux se regroupant en forum.
|
Les
enseignants ont commencé à développer des
moyens novateurs de rencontrer leurs
étudiants. Ceux du domaine des arts
s'expriment librement par la poésie, la
peinture, la musique, etc. Les gens sont
devenus plus spirituellement inclinés et ont
commencé un processus d'introspection pour
lequel ils ont rarement trouvé le temps et
l'inclinaison avant l'épidémie. Les gens, de
toutes les couches et de tous les horizons de
la vie, ont connu une liberté nouvelle pour
reconnaître leur individualité, car ils ont pu
se libérer de l'ornière de la routine. Il est
très important que les individus maintiennent
cette liberté d'évoluer et cela peut se
produire si la fraternité et l'égalité
deviennent les normes de la société humaine.
|
Qu'est ce que pourrait donc bien
générer d'autre sinon ce recours privé au devenu
culturel, en si peu de temps, même s'il permet à
certains adultes privilégiés, mais isolés des
lieux d'exercices de l'individualisation à
l'intérieur de corps sociaux qui ne soit ceux de
la famille ou du clan, mais ceux de la recherche
commune des formes sociales futures dont les
rodages furent bien freinés par des politiques
de confinement discutables souvent non
concertées.
Si la vie de
l'esprit est effectivement à centrer sur la
promotion des facultés individuelles et
l'avancée à connaître le monde toujours de manière
nouvelle. Cela se fait toujours dans la
rencontre. En ce sens, la culture comme traces
sauvés dans le physique des acquis, du devenu de
jadis, vaut surtout comme exercice ou entretien
solitaire, chez l'adulte, pour au moins
régénérer sa contribution seul ou dans une ou
des communautés de travail, forcément tournées
vers d'autres. On comprend alors mieux que
l'essentiel du domaine social de la vie moderne
de l'esprit, dans une gradation de libre à
demi-libre, se trouve, socialement parlant, dans
toute entreprise. Pas dans un éventuel "temps
libre privé" en réalité destiné à la
reconstruction des forces de vie. Et ce temps là
peut d'ailleurs être fixé démocratiquement dans
sa quantité moyenne (et prendre ce temps imposé
de confinement pour du temps libre me laisse
rêveur).
|
Si la société comprend la «liberté»
comme caractéristique de ce domaine, alors
même que le confinement se termine, ce domaine
culturel peut exister en liberté. L'ingérence
minimale des autorités politiques et
juridiques dans les domaines de l'éducation,
de l'art, de la science aidera les gens à
enrichir leur soi interne en particulier,
ainsi que la société dans son ensemble,
rendant la vie utile et belle.
|
Qu'il s'agisse
donc de :
-
s'exercer
avec d'autres à comprendre les échanges
économiques et s'y insérer adéquatement à
ses aspirations à contribuer,
-
piloter
l'évolution de ce qui peut faire l'objet de
lois parce que concernant chacun de la même
manière dans la rencontre démocratique,
-
et donc,
bien sûr développer ou restaurer ses
facultés d'abord individuelles auprès des
personnes choisies aussi longtemps qu'on les juge
aptes à aider pour ensuite connaître et
transformer le monde ou en aider d'autres,
c'est toujours
cette vie personnelle de l'esprit qui s’insère, sur trois
modes, dans le corps social tout entier. Et
lorsque il s'agit de vie sociale, pas personnelle, véritablement
sociale de l'esprit au sens étendu de R.
Steiner, on commence alors à comprendre pourquoi
il en parle comme du métabolisme (et non du
cerveau) à la base de la santé de l' "organisme"
social, et pourquoi elle demande la plus grande
diversité de traitements.
|
Citer
Rudolf Steiner dans ce contexte est important
parce qu'il reflète l'essence de ce qui est
dit ici. Il a dit: «Une vie sociale saine ne
se trouve que lorsque, dans le miroir de
chaque âme, toute la communauté trouve sa
réflexion, et quand, dans toute la communauté,
vit la vertu de chacun».
|
Alors devient
envisageable ce que la conscience encore bien
trop symbolique de la Révolution française ne
pouvait encore concevoir qu'en idéaux
personnifiés en statues allégoriques, célébrer
en culte de l'Être suprême avant de le noyer
dans le sang de la Terreur puis dans la
domination européenne de Napoléon.
Cette
révolution mit cependant fin à la tripartition en trois états
juridiques (clercs, noblesse,tiers) pour nous
faire tous citoyens d'un même État républicain.
On se libérait d'un ordre ancien et de
l'embastillement arbitraire et cela semblait
suffire à la Liberté. Et avant de penser
Fraternité, on souligna d'abord le droit de tous
(en principe) à la Propriété. Cela ne se sait
peut-être pas encore aujourd'hui partout en/aux
Indes. Et pas non plus que nous en sommes
quasiment souvent encore là en notre fierté
nationale.
|
Les
trois principes de la Liberté, de l'Égalité et
de la Fraternité était comprise la célèbre
devise de la Révolution française. C'est alors
que la nécessité d'un ordre social
tri-articulé a été ressenti très profondément.
Les trois sphères Social/Cultural, Politique
et Economique doivent suivre le principe
correspondant pour créer un nouveau système
social dans tous les pays et aussi parmi les
pays du monde entier. Ce n’est qu’à ce moment
que l’idée de “Vasudhaiva Kutumbakam”
fructifie.
|
Et ce que R.
Steiner apporta environ 150 ans plus tard reste
généralement encore reçu sur ce mode bien que
lui descendit des aspirations et des idéaux dans
des propos s'assimilant aux sciences sociales
alors naissantes et aux « luttes » de
son temps. C'est à dire aux conditions de
réalisation du quotidien et du proche avenir, à
ce qui lui permet de dire alors que c'est bien
chaque individu qui, parce qu'il est désormais
dans les trois domaines, contribuerait à réguler
l'ensemble.
Oserais-je
ajouter : pourvu qu'il s'en saisisse ! (Au delà
de la fable convenue.)
Et c'est
pourquoi il m'a semblé inacceptable que la
section pédagogique au Goethéanum publie, sans
plus, un tel propos par les temps qui couvrent
et compte tenu de l'origine socio-spirituelle de
l'école Waldorf. Certes, professeurs et parents
sont aujourd'hui divisés face à la situation,
mais un tel texte peut-il aider en quoi que ce
soit ?
|
Par
conséquent, devenons conscient que ces
qualités appartiennent aux réalités
spécifiques de la société, réfléchissons à
leur mise en œuvre et apportons un changement
très nécessaire. La pandémie a un but – la
nature s'est nettoyée. Prenons cette occasion
pour créer un nouveau monde en continuant les
pratiques qui ont commencé pendant la période
de crise en suivant les grands et fondamentaux
principes de la Fraternité, de l'Egalité et de
la Liberté.
|
J’espère ne pas
avoir que critiqué, et remis quand même
un peu des cheminements (*) de R. Steiner dans
notre présent qui finalement en est resté en
beaucoup de choses avant ce qu'il apporta au début du siècle
qui précéda le notre. Il semble que nous avons
donc encore 200 ans environ pour en faire
quelque chose. Il serait donc dommage d'en
rester a une triarticulation d'opérette qui,
telle une bonne lessive, me semble laver plus
blanc que blanc.
|
Ceci
est un bref aperçu de l’ordre social
tri-articulé et de ce que cette pandémie a
fait à la société. L'idée de cette nouvelle
société peut être amarrée et finalement
transformée en réalité, faisant de cette
planète un meilleur endroit pour vivre.
|
(*) Je
pourrais, s'il en était vraiment besoin,
documenter chacun de ceux évoqués ici par des
liens aux citations correspondantes présentes
sur le site que je documente maintenant depuis
bientôt dix ans par de nombreuses traductions
inédites (au sens d'éditions papiers
classiques). Je me tiens donc à disposition.
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