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Vrai prix, vrai revenu
5 mai au 3 octobre 2014

 

retour à la présentation des expositions

1 - Vrai prix, vrai revenu

Les deux principaux problèmes d’aujourd’hui – manque de revenu et dettes endémiques – ne sont que les deux faces d’une même pièce. Leur origine ne vient pas d’un groupe de personnes qui profite d’un autre, mais du simple fait que lorsque quelqu’un a besoin d’un certain montant pour couvrir ses dépenses et qu’il ne le reçoit pas, il doit emprunter la différence. La dette est donc engendrée par un revenu insuffisant. Et manquer de revenu signifie ne pas recevoir assez pour couvrir ses besoins. C’est la thèse explorée ici.
Dans l’histoire de l’économie, cet e idée a des antécédents qui sont avancés déjà par Aristote, puis revisités par Thomas d’Aquin. L’idée réapparaît ensuite chez Rudolf Steiner dans ses écrits et ses conférences sur l’économie.
Cette présentation souligne les idées principales de ces trois importants économistes. Avant la prédominance des concepts actuels basés sur l’intérêt personnel et la concurrence, la vie économique était comprise comme mutuelle: une affaire de coopération. Le pas nécessaire aujourd’hui est de penser par-delà nos propres intérêts et de développer une forme moderne de mutualité.
Comme aujourd’hui, nous vivons dans une économie monétisée, il se pose nécessairement la question de l’argent. Pour avoir de vrais prix et de vrais revenus, l’argent lui-même doit devenir vrai. C’est donc important de reconnaître l’argent comme moyen d’échange et non pas comme quelque chose qui a une valeur en soi et qui peut être commercialisé. (Ceci sera exploré lors d’une prochaine exposition.)


2 - Vrai prix au lieu de revenu de base inconditionnel


Fin octobre 2013, une initiative populaire en faveur d’un revenu de base inconditionnel versé à l’ensemble de la population a été déposée à la chancellerie de la Confédération suisse. Le peuple suisse sera donc appelé prochainement à voter sur ce sujet. Par son inconditionnalité cette proposition fait l’éloge d’une libération de l’exigence de travailler. Une perspective qui pourrait sembler prometteuse. Mais en est-il bien ainsi?
En y regardant de près, la réalité est bien différente. Le revenu de base inconditionnel ne s’en prend qu’au symptôme – le besoin de revenu – laissant le mal sous-jacent continuer ses ravages: une économie basée sur des prix toujours plus bas, induisant partout et pour le plus grand nombre une lutte désespérée pour la survie. De plus, il corrompt la compréhension du travail et notre relation à lui, minant ainsi un des fondements de la dignité humaine. Enfin et surtout, un tel revenu inconditionnel augmente dangereusement la dépendance de chacun envers celui qui le distribue – l’État ou ses institutions.
Comment se réapproprier le processus économique pour pouvoir assurer dignement un revenu à chacun? Pour cela, il suffit de commencer par repenser le prix et de le mettre au service de l’humain.
Lors d’un achat, c’est le prix qui compte. Mais tout dépend de l’attitude. Imaginons un monde où le prix de chaque chose serait tel que celle ou celui qui l’a réalisé obtiendrait une somme suffisant à satisfaire ses besoins, tous ses besoins, y compris naturellement les besoins de ceux qui lui appart ennent, jusqu’à ce qu’il ait de nouveau élaboré une chose semblable. Un tel prix pourrait être considéré comme <vrai›.
L’acheteur payant un tel vrai prix permet rait que le revenu de toutes celles et ceux qui sont engagés dans une prestation puisse entièrement couvrir leurs besoins – de manière à ne pas devoir emprunter la différence et s’endetter – et cela, pas seulement au niveau local, mais où que ce soit dans le monde. Que peut-on espérer de plus noble, de plus ennoblissant?
En exigeant un revenu de base inconditionnel, les auteurs de l’initiative veulent conÞ er à une autorité supérieure la tâche d’apporter selon un jugement centralisé un revenu qui permet e de couvrir les besoins de base à partir de ressources indéfinies, probablement des impôts. Une économie associative par contre, en s’engageant pour des prix vrais, at end de chacun de mettre la main à la pâte et de se réapproprier le processus économique, là où il le peut, là où il est directement impliqué, l’arrachant ainsi aux lois des marchés. Le revenu de l’autre devient alors l’affaire de chacun, via ses propres achats, lui permet ant de couvrir ses besoins – ou l’obligeant à s’endetter. L’avenir nous appartient. Cet e responsabilité doit être portée consciemment entre nous plutôt que transférée à l’État.
Cherchant à garantir un revenu pour chacun, le revenu de base inconditionnel et les prix vrais vont des chemins diamétralement opposés.

3 - Aristote
384-322

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Aristote, Buste en marbre. Musée national, Rome. ©Dagli orti/Art archive.

«Un homme libre est l’homme qui sait comment
donner, de la bonne manière, à la bonne personne,
le montant juste au bon moment»
– Éthique, Livre IV, Chapitre 1.

Aristote, dont le nom signifie ‹la meilleure raison›, est né à Stagira, aujourd’hui Thessalonique. Son père Nicomaque était le médecin personnel du roi de Macédoine. A l’âge de 18 ans, Aristote entre à l’académie de Platon à Athènes et y reste durant 22 ans. En 342 il devient le maître d’Alexandre le Grand. Se sentant en danger mais aussi pour éviter qu’Athènes ne ‹pêche une seconde fois contre la philosophie› (une référence à la mort de Socrate), il se retire à Chalkis, où il restera jusqu’à sa mort en 322.
Aristote a vécu en un temps et un lieu où l’orientation de l’homme par les anciennes traditions orientales se tournait vers l’ouest, quand l’ancienne conscience imagée a fait place à ses dix catégories fondant ainsi la pensée moderne et son indépendance.
Avec la conquête de l’ancienne Grèce par les latins et la disparition de son œuvre vers l’Arabie, Aristote devint pratiquement inconnu à l’ouest, excepté pour son Organon, traduit en latin par Boèce au 7ème siècle.

 

4 - Prix et justice


L’idée du ‹prix vrai› plonge ses racines très loin, dans les écrits d’Aristote, le véritable
père de l’économie moderne et le fondateur de la pensée ‹occidentale›. Il l’aborde par la just ce et le ‹milieu›, ce sens interne de l’équilibre. Il avait en cela une ferme croyance; on pouvait s’y fier:
«Voilà pourquoi toutes les choses échangeables doivent, jusqu’à un certain point, pouvoir être comparées entre elles; et c’est ce qui a donné lieu à l’établissement de la monnaie, qui est comme une mesure commune, puisqu’elle sert à tout évaluer, et, par conséquent, le défaut aussi bien que l’excès: par exemple, quelle quant té de chaussures peut être égale à la valeur d’une maison, ou d’une quant té donnée d’aliments. Il faut donc qu’il y ait entre l’architecte et le cordonnier, le même rapport qu’il y a entre une maison, ou une quant té d’aliments, et une quantdéterminée de chaussures; car, sans cela, il n’y aura ni commerce ni échange; et cela ne saurait se faire, si l’on n’établit pas, jusqu’à un certain point, l’égalité [entre les produits].
Il doit donc y avoir pour tout, comme on vient de le dire, une commune mesure; et, dans le vrai, c’est le besoin qui est le lien commun de la société: car, si les hommes n’avaient aucuns besoins, ou s’ils n’avaient pas tous des besoins semblables, il n’y aurait point d’échange, ou, du moins, il ne se ferait pas de la même manière. Par l’effet des conventions, la monnaie a été, pour ainsi dire, substituée à ce besoin; et voilà pourquoi on lui a donné le nom de numisma, parce qu’elle doit son existence à la loi (nomos), et non pas à la nature, et qu’il dépend de nous de la changer...»
Pour que les échanges entre les êtres humains soient et restent équilibrés, Aristote les réduit à un dénominateur commun, la valeur, que l’argent permet ra de comparer. Puis il revient à l’humain pour trouver une commune mesure, et ce sera le ‹besoin› des différents acteurs économiques.


5 - Aristote, économiste


 «On a donné à la monnaie le nom de numisma (νόμισμα), parce qu’elle doit son existence à la loi, nomos (νόμῳ), et non pas à la nature, et qu’il dépend de nous de la changer...»
– Aristote, Éthique.
«Nous ne pouvons accomplir de bonnes actons ... si nous manquons de ressources.»
–Aristote (cité par Robert Skidelsky, dans Keynes, The Return of the Master, Allen Lane, Londres 2009.)
«Aristote fut le premier économiste analytique... C’est lui qui a conduit à la fondation de la science et qui en premier a posé le problème économique avec lequel se sont débat us tous les penseurs ultérieurs. Aristote pousse plus loin la définition de l’argent de Platon comme un symbole permettant l’échange. Il montre comment l’inconvénient du troc conduit au développement de l’échange indirect, comment les mesures de taille et de poids sont remplacées par la monnaie et comment naît le commerce pour lui-même et la recherche du profit. Le motif naturel de l’échange, la meilleure satisfaction des souhaits, est perdu de vue; l’accumulat on de l’argent devient une fin en soi.
La pire forme de profit est celle qui ut lise l’argent lui-même comme source: l’usure. L’argent a pour but d’être utilisé comme moyen d’échange, mais pas pour s’accroître par des intérêts; par nature il est stérile; par l’usure il se multiplie, et cela doit être la chose la plus contre nature de tous les moyens de faire de l’argent.»
– Eric Roll: Une histoire de la pensée économique, Faber et Faber, Londres 1992.

 

6 - Thomas d’Aquin
1225-1274


Thomas d'Aquin, attribué d Sandro Boticelli, XVème siècle. ©The Granger Collection, New York

.«Si quelqu’un était grandement aidé par quelque chose qui appart ent à quelqu’un d’autre, et que le vendeur de même ne serait pas lésé de le perdre, le vendeur ne devrait pas le vendre à un prix plus élevé: parce que le service rendu qui va chez l’acheteur ne provient pas du vendeur, mais du fait que l’acheteur en a besoin...»
— Summa Theologica, 2-2, q. 77, art. 1


Le philosophe Thomas d’Aquin est né dans la ville italienne d’Aquino. Sa famille souhaitait le voir entrer dans les rangs de la prêtrise dans l’espoir qu’il pourrait y acquérir une haute position ecclésiastique. Mais Thomas avait d’autres idées. Alors qu’il était encore étudiant à l’université de Naples, il devint moine dominicain. Il consacra sa vie à l’ordre des Dominicains, en tant qu’étudiant et professeur. Il enseigna d’abord à l’Université de Paris, à l’époque, la plus importante d’Europe. Comme sa réputation grandissait, il put rejoindre la cour papale à Rome, où sa pensée avait un profond impact sur les vues de l’église officielle. Thomas d’Aquin acquit une remarquable réputation d’érudit déjà durant sa vie et est encore maintenant considéré comme l’un des penseurs les plus influents du Moyen-Âge.
Entre 1266 et 1273, il écrivit sa Summa Theologica. Ce travail eut pour eff et un regain d’intérêt pour Aristote en Europe, qui a duré jusqu’à la Renaissance. Se référant à Aristote comme ‹le› philosophe, Thomas d’Aquin (et les autres penseurs scolastiques) ont ‹christianisé› l’aristotélisme.
Comme Aristote s’était tenu devant le seuil d’une nouvelle ère caractérisée par une nouvelle indépendance du penser, ainsi Thomas d’Aquin inaugura un âge qui caractérise un accroissement de l’indépendance du sentiment.


7 - Thomas d’Aquin sur l’économie


Juste prix
Du temps de Thomas d’Aquin, l’église catholique non seulement dirigeait la vie culturelle et morale de chacun, mais aussi leurs affaires économiques, le taux des intérêts en part culier. Mais le temps a commencé à pointer où les êtres humains sont devenus capables de faire ce jugement directement, ressentant par eux-mêmes quand un prix était équitable pour chaque part e. Thomas d’Aquin avait foi en les capacités humaines pour une économie équitable.
Pour Eric Roll, les idées de Thomas d’Aquin ne sont pas vraiment originales. Elles sont essentiellement une réitération de celles d’Aristote, adaptées à la doctrine de l’Église de son temps (13ème siècle). Thomas d’Aquin a accepté la proposition d’Aristote selon laquelle le commerce est contre-nature, y ajoutant que ceux qui s’y engageaient risquaient de perdre la Grâce. Il ne pouvait être justifié que si le profit était ‹juste›, sous-entendu pas ‹privatisé› par l’individu, mais dévolu à l’intérêt général.
Usure
Thomas d’Aquin se fait l’écho d’une ancienne tradition chrétienne avec sa condamnation de l’intérêt basé sur le prêt de l’argent, vu en son temps comme de l’usure. Pour renforcer son argument il cite des passages de la Bible, incluant une déclaration de Jésus mentionnée dans l’évangile de Luc: «...prêtez sans rien espérer en retour.» En plus, il y ajouta la vision d’Aristote qui pensait que l’usure représente un profit non équitable effectué aux dépends de l’emprunteur. Dans les mots de Thomas d’Aquin: «...recevoir des intérêts de l’argent prêté est en soi injuste, puisque c’est une vente de quelque chose qui n’existe pas.»
Commerce équitable
Thomas d’Aquin souhaitait aussi étendre l’explication incomplète de l’éthique de l’échange apportée par Aristote qui voyait une injustice dans le fait de vendre des choses à des prix plus élevés que ceux payés pour eux. Au contraire Thomas d’Aquin réalisa que les marchands méritaient un retour qui ne couvrait pas seulement leurs frais, mais aussi leur propre travail ainsi qu’une prime pour le risque. Donc Thomas d’Aquin suggéra que la société devait être prête à tolérer les activités des marchands aussi longtemps que leurs gains sur le commerce étaient modérés et que leur richesse était utilisée au profit de la communauté toute entière: «il n’y a pas de raison que le gain [du commerce] ne soit pas dirigé vers des choses nécessaires ou même une Þ n honorable; ainsi le commerce a été rendu licite; tel un homme qui ut lise de modérés gains acquis en commerçant pour supporter son ménage ou même aider les nécessiteux.»

 

8 - Rudolf Steiner
1861-1925

 

 

Rudolf Steiner 1916, ® Photo Otto Rietmann, Dokumentation am Goetheanum

«Les doctrines économiques de notre époque... commencent généralement par des définitions de valeurs et de prix. Or, en premier lieu, il faut une présentation du processus de l’économie... La question du prix est finalement ce vers quoi aboutissent les débats économiques les plus importants car dans le prix culminent toutes les impulsions et toutes les forces qui agissent dans l’économie.»
— Cours d’économie 1922


Né dans la monarchie austro-hongroise, Rudolf Steiner est beaucoup de choses à la fois: philosophe, scientifique et... économiste. Il vécut et participa aux événements concentrés sur Vienne à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème. Il put faire ainsi directement l’expérience de la pensée de l’époque, de la politique et de l’économie.
Cela n’est pas pour rien qu’une des principales écoles de pensée d’aujourd’hui est l’‹École autrichienne›. Cependant l’approche de Steiner, l’économie associative, diffère de l’économie libérale, en ce sens que les libéraux s’en remettent aux forces du marché, tandis que les économistes de gauche à l’État. Pour Steiner, l’agent de toute vie économique est l’être humain individuel, avec ses pensées et ses actes. Pas seulement quand il s’agit de son propre intérêt mais quand il est capable d’élargir son égoïsme pour y inclure toute la famille humaine.
Tout au long de sa vie, Rudolf Steiner a souvent parlé et écrit à propos des questions sociales et économiques, toujours avec prescience et consistance. Ses écrits dans ce domaine incluent Les fondements de l’organisme social (1919) et le Cours d’économie (1922).
C’est un long chemin de Thomas d’Aquin à Rudolf Steiner, comme ce le fut d’Aristote à Thomas d’Aquin. Rien ne s’est-il passé entre temps? En fait, l’économie s’est fait piéger par le rationalisme des Lumières et en a gardé une image de l’existence humaine seulement mue par l’intérêt personnel. De même pour l’économie des nations.
Le 20ème siècle a vu le début d’une économie mondiale à laquelle appartiennent les idées de Rudolf Steiner. Cela conduit à des lois économiques complètement différentes, une situation bien connue en physique: les lois d’un système ouvert ne sont plus les mêmes lorsque le système se ferme sur lui-même. De plus, l’humanité ajoute l’indépendance du vouloir, à celle de la pensée et du sentiment.


9

1906


«...aucune caste ou classe apporte délibérément, avec de mauvaises intentions, la souffrance à d’autres. Toutes les affirma-tons faites dans ce sens sont basées sur un manque de discernement.»
«Personne n’est opprimé ni exploité par le fait que je porte tel ou tel habit, mais seulement par le fait que je rémunère insuffisamment celui qui me confectionne l’habit. L’ouvrier qui achète pour peu d’argent son habit bon marché est, sous ce rapport, envers son semblable exactement dans la même situation que l’homme riche... Que je sois riche ou pauvre, je suis un exploiteur si j’achète des objets qui ne sont pas suffisamment payés.»
«En réalité, personne aujourd’hui ne devrait appeler qui que ce soit d’autre un oppresseur, car s’il examine scrupuleusement son propre cas, il ne fera pas long avant de découvrir l’oppresseur en lui-même.»
«Si aujourd’hui j’achète un manteau, il semblera parfaitement naturel que dans les conditions actuelles je l’achète aussi bon marché que possible. C’est-à-dire que je ne considère que moi-même.»
«La nature de l’exploitation tient au fait qu’un homme acquiert les produits du travail d’un autre dans l’optique de son intérêt personnel. Que je possède peu ou beaucoup, si je m’en sers pour satisfaire mon intérêt personnel, il est inévitable que de ce fait l’autre soit exploité.»


1922


«Un (vrai prix› existe quand quelqu’un, pour un produit qu’il a élaboré, reçoit en contre-part e une somme suffi sante pour qu’il puisse satisfaire ses besoins, tous ses besoins, dans lesquels sont naturellement compris les besoins de ceux qui lui appartiennent, jusqu’à ce qu’il ait de nouveau élaboré un produit semblable». Abstraite comme elle est, cet e formule est malgré tout exhaustive. Il s’agit, lors de l’élaboration de telles formules, qu’elles contiennent réellement toutes les particularités concrètes. Et je pense que cet e formule est aussi satisfaisante, pour l’économie, que le théorème de Pythagore l’est pour tous les triangles rectangles. Or, dans le théorème en question on doit faire entrer toutes les longueurs des côtés du triangle tandis que la formule d’un prix vrai doit contenir un nombre de facteurs bien plus élevé. Comprendre comment faire entrer dans cet e formule l’ent er du processus économique, c’est pratiquer la science économique.»
– Rudolf Steiner


10 - Rudolf Steiner, économiste


Bien qu’encore peu connu comme économiste, Rudolf Steiner a apporté une contribution significative à la science économique qui pourrait bien montrer sa pertinence et sa grande portée dans une économie globale au dysfonctionnement croissant.


Vrai revenu
Loi sociale fondamentale 1906
«Le bien-être d’une communauté d’êtres humains travaillant ensemble est d’autant plus grand qu’est réduit le profit personnel que chacun peut tirer de son travail, c’est-à-dire qu’il cède de son profit à la communauté, et que ses besoins sont assurés non par son propre travail mais par celui des autres membres de la collectivité».


Vrai prix
Formule du vrai prix 1922
«Un (vrai prix› existe quand quelqu’un, pour un produit qu’il a élaboré, reçoit en contre-part e une somme suffisante pour qu’il puisse sat sfaire ses besoins, tous ses besoins, dans lesquels sont naturellement compris les besoins de ceux qui lui appartiennent, jusqu’à ce qu’il ait de nouveau élaboré un produit semblable».
La culmination de l’œuvre de Steiner en tant qu’économiste est un cours formé de 14 conférences données en juillet-août 1922 à un moment où l’hyperinflation et l’instabilité sociale et économique due à l’écroulement de l’étalon-or, était omniprésente. Liés à la fin de la première guerre mondiale et seulement masqués depuis lors, ces problèmes hantent encore la situation économique actuelle – comme la constante crainte d’une crise  financière en est le témoin.
Dans le cadre de la Conférence d’Économie du Goetheanum, plusieurs chercheurs dans le monde reprennent les travaux de Steiner pour leur pertinence face aux circonstances actuelles.