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« Ils m'entendaient volontiers, ils ne pouvaient me comprendre »
Rudolf Steiner

Alexander Caspar, Kilchberg, Suisse
05.2019

trad F. Germani v. 01 au 27/09/2019, un texte exigeant
dont je ne mesure pas encore toutes les intrications,
original allemand

Pourquoi la théorie de l'économie fondée par Rudolf Steiner n'a-t-elle pas été comprise, et d’ailleurs pas seulement comme une science théorique, mais aussi comme une science pratique, comme une science de l'être et du devrait-être ? Pour répondre à cette question, nous clarifions tout d'abord le problème dont il s’agit, puis nous examinerons alors comment l'aborde la science actuelle et comment l’aborde Rudolf Steiner. En ce sens, le présent document n'est pas une pure répétition de déclarations antérieures sur les fondements d'une économie associative en tant que domaine partiel d'une société articulée en vie de l’économie, de droit et de l’esprit, mais veut démontrer comment seulement en premier une évolution supplémentaire en rapport à la connaissance peut aider les êtres humains actuels à résoudre les problèmes économiques, sociaux et aussi de santé.

Le problème de l'économie

Le déclencheur de l'activité économique, ce sont les besoins. Ceux-ci seront satisfaits par les résultats du travail, également appelés prestations, qui consistent principalement en substances de la nature et seront produites selon la division du travail. Et ici se pose la première question à la science de l’économie, et d’ailleurs en tant que science du devrait être : Comment ces prestations doivent-elles s'évaluer mutuellement, afin que chaque fournisseur de prestation puisse satisfaire ses besoins par les prestations d’autres fournisseurs de prestations à partir du bénéfice de la vente de sa prestation, dans le temps dont il a besoin pour produire une prestation identique ou de même valeur ? C'est la question après la « valeur économique » des prestations et après leur « prix correct », qui s’oriente d’après la « valeur économique » comme grandeur de comparaison.

En réalité, toute activité économique consiste seulement en cela : apporter ce que sont des produits, donc des prestations, à l'échange parmi les humains, et l'échange parmi les humains se vit dans la formation de prix. Les revenus seront payés des bénéfices des prestations atteints au moyen des prix. Les questions du prix et du revenu sont donc les questions cardinales de l'économie. Les revenus représentent les besoins, les prix les prestations. La deuxième question qui se pose à la science du devrait-être mentionnée est maintenant la suivante : comment peut, pour l'individu en tant que porteur de besoins et apporteur de prestations, rester assuré l'équilibre entre le prix de la prestation et le revenu, donc la compensation entre le besoin et la valeur de la prestation, quand dans le déroulement de l’économie aussi bien les besoins qu’aussi la technique de fabrication, la pondération quantitative et tarifaire/des prix des prestations particulières à l’intérieur de la valeur totale/d’ensemble de la production changent constamment ?

Pourquoi l’actuelle science de l'économie ne pose-t-elle pas ces questions ? Ne peut-elle pas du tout se la poser pour des raisons méthodiques de connaissance ?

 Le cul-de-sac de l’actuelle théorie de l'économie

La définition actuelle du prix comme fonction de l'offre et de la demande fait entrer/rejette la théorie de l'économie dans le champ d'une économie purement contemplative, donc d'une pure science de l'être. Elle repose sur la méthode de science de la nature selon laquelle seul le monde extérieur, transmis par l'observation à travers la perception sensorielle, possède le caractère de réalité. L'observation du marché fondée sur ce principe voit dans le prix le résultat de l'offre de biens et de la demande de biens, de bien contre bien ou de bien contre argent, voit qu'en cas de déséquilibre entre l'offre et la demande, le prix grimpe ou chute jusqu'à ce que l'offre et la demande soient amenées à se couvrir par la répercussion du prix sur elles, donc qu'un prix d'équilibre s’installe, mais qui repose sur le hasard du marché. En rapport à cet équilibre essentiel entre les besoins et la valeur des prestations dans le cadre de la question sociale, la représentation abstraite de prix, comme résultat de l'offre et de la demande, ne dit rien, le prix reste dans l’indéterminé vis-à-vis de la référence qui rend seulement en premier possible la compensation entre le besoin et la valeur de la prestation, à savoir la mesure des valorisations réciproques de prestations et les revenus. Le problème de cette compensation réside dans l'équilibre à établir entre les revenus et la valeur des prestations, afin que chacun puisse avec son revenu provenant du bénéfice de la vente de sa prestation, satisfaire ses besoins des prestations des autres dans le temps jusqu’où il a produit une prestation identique ou de même valeur, et que les prestations acquises conditionnées par les besoins se tiennent en équilibre de valeur avec son revenu. Cela signifie qu’à l’intérieur du processus de fabrication/production des prestations, la valeur devra être saisie, le besoin et la fabrication doivent être accordée d’une même façon aux prestations pour la couverture des besoins, ainsi qu'elles se re/couvrent en cela, et à ce que chaque apporteur de prestation dans son rapport au nombre de la population participe proportionnellement aux prestations des autres. A côté de cela, l'équilibre entre la valeur de la prestation et le revenu de tout un chacun doit rester préservé dans le cours supplémentaire de l'activité économique, aussi quand, conditionnés par les besoins, s’imposent des reports quantitatifs dans le détail des fabrications des prestations. Comment cette valeur, caractérisée ci-dessus comme « valeur économique », à l’intérieur de la formation de la valeur à laquelle compte encore la formation du capital, encore à expliquer, à saisir nouvellement, pourra être vue et aussi saisie par des chiffres en forme de création d’argent comme grandeur de référence/d’orientation - identique au quota social (voir graphique) – sera traité ci-dessous dans la section sur l'approche de Rudolf Steiner pour résoudre la dite compensation essentielle.

Le prix en argent venant en l’état aujourd'hui, qui, dans la compréhension traditionnelle sera considéré d'emblée comme identique dans sa définition à la valeur économique de la prestation, est un nombre indéfini, reposant sur le hasard du marché. En cela l'économie de l’argent joue un rôle dans la formation des prix, et comme la création d’argent actuelle n'a aucun rapport interne nécessaire avec la valeur économique réelle en raison d'un manque de connaissance, les prix (aléatoires/de hasard) et les revenus deviennent des variables conditionnées les unes aux autres dont se dérivent les actuelles fragilités aux conjonctures.

L'absence de relation entre la jusqu’à présent création d'argent et la valeur réelle de la prestation, comme elle est caractérisée ci-dessus, livre le prix pour la prestation au hasard du marché, car il est impossible d'établir un rapport chiffré comparatif à la grandeur de référence/d’orientation définie ci-dessus pour le prix « correct » des prestations et pour lesquelles ce revenu correspondant n'existe pas dès le départ, ne pourra pas du tout être établi, ce avec quoi pourrait être réaliser seulement en premier la compensation entre besoins et valeur des prestations. L'absence de relation entre l’actuel prix de marché, à justement cette grandeur de référence, livre à nouveau non seulement selon le prix, mais aussi en mesure de quantité, la production de biens au hasard du marché, en ce que maintenant ce n'est plus le besoin, mais le rendement du capital, le profit comme signe de reconnaissance, induisant la demande, pour la justification de la production des biens qui devient l’initiateur de l'activité économique. L'impulsion de l'activité économique repose maintenant en se générer le revenu le plus élevé possible par la quantité de biens produits. Pour ce faire, les producteurs doivent se rendre dans d'autres pays et s’y générer des ventes. Mais cette vente « mondialisée/globalisée » se fonde sur la lutte de concurrence par les prix, sur le rapport de coercition économique entre capital et salaire, rapport dans lequel la vente de marchandises et la formation de prix sont contraints, conditionnés par le système.

Le gain de capital dans la compréhension actuelle est l'excédent pouvant être retiré individuellement par l’argent du bénéfice des ventes d'un résultat du travail après déduction des coûts du travail utilisés à sa production. Ce système traditionnel de capital et de salaires se dérive du concept romain de propriété, qui amalgame le juridique et l'économique. Une conception erronée du capital qui y remonte et l'économie traditionnelle de l’argent orientée vers la thésaurisation, ont conduit les entreprises économiques à une contrainte de croissance qui est marquée par l'usure et la consommation des marchandises et du travail.

Qu'un produit dégage ou non un gain sur le marché est un signe qu'il peut être produit ou non. Le dégagement de gains est à nouveau dépendant de la demande. Mais cela est problématique dans la vie économique actuelle, parce qu’existe/subsiste toujours la question si les revenus correspondants se tiennent à disposition de la demande. Si l'on veut fabriquer un produit sous le signe de reconnaissance du profit, là-dessus la demande aimerait décider. Mais la demande seule ne peut décider si un bien peut être produit/fabriqué à un prix qui correspond à la valeur de tous les autres biens dont le producteur a besoin pour la satisfaction de ses besoins jusqu'à ce qu'il ait de nouveau fabriqué un bien identique ou de même valeur, y compris les besoins qui devront être satisfaits par lui chez d’autres humains.

Une troisième question se pose maintenant, à savoir : le signe de reconnaissance du profit ne devrait-il pas être remplacé par une médiation rationnelle synthétique entre consommation et production, en ce que les entreprises organisent par des transfert entre elles du travail, de manière associative, leur production en concertation sur les besoins en accord l'une avec l'autre, chaque fois en termes de quantité et de valeur à l’intérieur de la production totale, de telle manière que les bénéfices des ventes couvrent les revenus de ceux qui y sont actifs en sus des revenus supplémentaires à gagner pour les non actifs dans la production de biens, ce en quoi – sur la base d’une compréhension du capital conforme à la réalité– conditionner par la rationalisation, prix inclus, toujours plus de prestations reviennent aux revenus ?

L'approche d’une nouvelle connaissance

Comment Rudolf Steiner aborde-t-il maintenant en pensées la solution de la compensation non résolue entre les besoins et la valeur des prestations ?

Il part de la connaissance qui se dérive déjà de ses premiers écrits épistémologiques fondamentaux, à savoir que l'humain se trouve entre deux forces qui le constituent corporellement et spirituellement et qui conduisent à des connaissances de l’ordre des représentations et à des actions corporelles. Économiquement, l'humain se trouve entre la substance en forme de nature et l'esprit dans l'apparition de l'intelligence humaine. La nature et l'intelligence forment, avec le travail qui les relie, les deux pôles de la formation de valeur des prestations. Aux prestations font face les besoins qui accordent une valeur aux prestations. A ceux-ci se tient en vis-à-vis la valeur des prestations, qui résulte de leur évaluation mutuelle de telle sorte que chaque prestataire d'un service puisse satisfaire ses besoins, et ceux de ses proches, des prestations des autres prestataires dans le temps nécessaire pour produire une prestation égale ou de même valeur.

Steiner crée la compensation entre la valeur de besoin et la valeur de la production en ce qu’il les reconduit sur le moment d’apparition, où les deux coïncident, se couvrent ; et c'est le minimum d’existence, c'est-à-dire le résultat du travail corporel du nombre d'une population à la base naturelle dont il a besoin pour son existence. Tout travail qui sera fournit corporellement, peut seulement venir du nombre de la population, et tout ce à quoi se lie le travail corporel, vient du sol, car c'est ce dont l'humain a besoin, ce dont il vit. Maintenant, dans l'économie basée sur la division du travail, dans laquelle, grâce à la formation de capital encore à expliquer, le travail corporel diminue par rapport au travail spirituel sous forme d'organisation et de conduite du travail corporel, la valeur de besoin et la valeur de prestation dérivent l’une de l’autre. Mais l'équilibre entre le besoin et la prestation peut rester préservé en ce qu’un chiffre sera attaché au minimum d’existence : la création d'argent. En tant que nombre, il détermine la valeur en argent du résultat du travail corporel de la population caractérisé et est lié avec cela au nombre de la population. Par tête de population, le chiffre représente pour le besoin de l'individu, le revenu, et pour sa prestation, sa valeur, ce en quoi le prix représente une grandeur de comparaison; en sa particularité comme grandeur de référence/d’orientation pour le revenu et la valeur de la prestation, ce chiffre porte aussi dans le graphique la désignation « quota social ». L'équilibre reste maintenu dans le déroulement économique quand la production des prestations sera en ce qui concerne la quantité de manière associative ainsi que son prix de vente, qui à l’origine de la création d’argent exprime le chiffre de revenu fixé, avec quoi la grandeur sur-ordonnée caractérisée décrite précédemment reste maintenue entre le prix "correct", comme la valeur réelle de la prestation et le revenu. Avec d'autres mots, la compensation entre les besoins et la valeur des prestations est donnée et reste maintenue quand les prix des produits, par une pondération associative concernant la quantité, respectent les quotas sociaux des personnes occupées à la production de biens plus les quotas sociaux supplémentaires qu'ils doivent générer, c'est-à-dire les quotas sociaux des personnes occupées dans l'éducation et la santé, celles occupées dans la fonction publique/le service de l’état, les personnes âgées, les enfants et les mères.

La valeur totale de l’ensemble des prestations ne change pas pour une même population, même si les prestations attribuables aux revenus individuels/particuliers augmentent quantitativement et qualitativement du fait d'un développement culturel croissant en forme de différenciation avec l'organisation et la conduite du travail par l'intelligence humaine, parce que grâce à cela, le plus de prestations est compensé par le moins de travail corporel. Les deux pôles de formation de la valeur économique, le travail corporel sur la nature et l'organisation intelligente du travail (travail spirituel), se tiennent en rapport polaire inverse l’un à l’autre. La formation effective de capital réside donc dans l’épargne de travail corporel immédiatement au sol et ne repose pas, au sens où on l'entend aujourd'hui, dans l'excédent restant du bénéfice des ventes après déduction des coûts salariaux pouvant être éliminé individuellement par des moyens monétaires.

 La nouvelle compréhension du capital se dérivant de la polarité inverse de la formation de la valeur économique comme contre-valeur au moyen d'une organisation intelligente du travail corporel immédiatement économisé à la nature, rend clair que le financement des actifs des secteurs de la santé et de la formation, tout comme celui des retraités doit survenir au moyen des quotas sociaux qui doivent être générés en plus par ceux qui sont actifs dans la production des biens, mais pourrons aussi être générés grâce à une formation correspondante de capital.

Le lien entre la science de l'être et la science du devrait-être

Avec la création de l’argent décrite ci-dessus, par laquelle la masse monétaire se lève/se réalise par les prestations et l'argent devient comptabilité des prestations, la valeur de nature définie comme le résultat d'un travail corporel immédiatement au sol est convertie/transformée en valeur économique mesurable, en la mesure originelle, la grandeur de référence/d’orientation pour les prix et les revenus à la place du chiffre indéterminé des prix dans l’autre cas. Avec cela ce qui est conditionné en la forme de ladite valeur de nature devient le conditionnant : à savoir cette valeur de nature dans la fonction du chiffre d'argent devient la grandeur d’orientation/référence de prix pour le revenu et la production, et dans le parallélisme ainsi créé de la valeur de chose et de signe, se relient la science de l'être et celle du devrait-être.

 

Qu’est ce qui maintenant, chez Rudolf Steiner, conduit évidemment plus loin vis-à-vis de la théorie conventionnelle de l'économie? Clarifions-nous encore une fois la méthodologie des deux approches pensantes : la théorie actuelle part entièrement du résultat final du travail, tout à fait d’après la méthode et la façon de voir de la connaissance de science de la nature dominante. Dans cette façon de voir, la vérité est le reflet idéel d'un réel extérieur, transcendant, une réalité qui sera fournie par des processus causant des perceptions sensorielles. Dans cette façon de voir, reste ouvert comment les processus causatifs gagnés empiriquement passent dans les perceptions effectuées. Connaître est la répétition conceptuelle d'une réalité qui existe même sans le connaissant. L'accord d'un concept donné intérieurement avec la perception sensorielle donnée extérieurement n'est pas basé sur la certitude ; il a un caractère hypothétique. Le rôle de l'être humain en tant que connaissant est réduit à celui d'un spectateur en dehors du transcendant. Le problème demeure : comment ce que l'être humain expérimente comme externe dans la perception sensorielle est-il lié à ce qu'il expérimente comme intérieur dans la pensée ? C'est aussi la question du pendant de l'ordre naturel du monde avec l'ordre moral du monde. L'épistémologie/la théorie de la connaissance caractérisée ne permet pas de répondre à cette question, car elle considère les perceptions sensorielles comme étant basées sur elles-mêmes, contenues en elles-mêmes et en tant que telles comme des expériences intérieures, qui par elles-mêmes ne montrent rien qui indique sur une réalité.

Dans sa théorie de l’économie, Rudolf Steiner part de deux processus créateurs de valeur : premièrement, le travail appliqué à la nature en tant que substance et, deuxièmement, le travail organisé par l'esprit sous la forme de l'intelligence. Dans la connaissance il part de ce qu’avec l'être humain deux forces viennent à la manifestation, et d’ailleurs avec lui comme "victime" et "auteur" en même temps, le constituant et apparaissent à travers lui dans le processus de connaissance : c’est pourquoi l'anthroposophie. On n’a la permission de se représenter aucune des deux forces comme existant pour elle-même ; elles apparaissent toujours ensemble, se conditionnent l’une l’autre et constituent ensemble la réalité. L'une est à penser contre un centre comme force centrale ou force de pression, l'autre périphériquement vis-à-vis d’une sphère comme force universelle ou d'aspiration. La force centrale œuvre en séparant, en isolant, en individualisant ; la force universelle inversement polaire à cela, reliante, dissolvante, généralisante. Tout d’abord, seule la force centrale entre dans la conscience de l'être humain d'aujourd'hui comme de l’"extérieur " sous la forme de la pesanteur. La pensée, basée sur la force universelle avec son reliant et généralisant, entre dans la conscience comme "intérieure", mais comme activité seulement parce que, et aussi loin qu’elle est liée à la volonté, comme la volonté nous est seulement consciente, aussi loin qu’elle est liée avec la pensée. La force centrale se poursuit/s’étend "vers dedans", physiologiquement comme fonction nerveuse et psychologiquement/selon l’âme comme volonté ; la force universelle "vers dehors", physiologiquement comme métabolisme et dans la nature comme force de croissance. L'être humain expérimente les deux forces sous la forme d'une double inversion (voir schéma).

Dans le sens du polaire-inverse, les impulsions de volonté sont à voir avec les processus métaboliques et les représentations avec la fonction nerveuse. La réalité unifiée nous apparaît d'abord en vertu de l'inversion comme opposition/incompatibilité, résultat d'un processus polaire inverse qui se manifeste dans la perception et la pensée et est relevé/élevé dans le processus cognitif/de connaissance. Aucune des deux activités cognitives/de connaissance (percevoir et penser) ne peut être considérée comme absolue, reposant sur elle-même ; elles œuvrent toujours ensemble. Derrière la saisie et la ressouvenance d'une pensée, se joue le même processus que lors de l'apparition d'une perception sensorielle. D'abord nous expérimentons comme "extérieur" seulement les perceptions et comme "intérieur" seulement les concepts. Au début, nous n'expérimentons pas la pensée comme une force universelle dehors, co-agissant lors de la venue en l’état d'une perception sensorielle. Le fait que les perceptions sensorielles soient d'abord vécues comme quelque chose d'absolu, reposant sur elles-mêmes, devra être compris comme un support de la pensée conditionné selon un développement historique sur le chemin d’une pensée individuelle et libre. Si les processus qui sont actifs lors de la venue en l’état d’une perception sensorielle pouvaient immédiatement être vécus en continu vers "dedans", respectivement la pensée vers "dehors" comme une force universelle, ce seraient des processus de vie et non des processus de conscience. Si la pensée est toujours plus guidée par la volonté, la mémoire, respectivement le souvenir, entre comme donné à la place de la perception sensorielle, ce qui provoque que l’activité  de pensée non consciente impliquée dans la venue en l’état de la perception sensorielle passe dans la pensée consciente. Et cette pensée active avec les éléments des représentations de mémoire, sera perçue comme telle.

 La question se lève maintenant : Y a-t-il une place dans la conscience humaine où les deux forces coïncident et interagissent/collaborent ? Oui, dans le « je », en ce que l'être humain crée cette réalité à partir de sa pensée, à partir de la volonté de penser, avec le concept du « je ».

Aussi longtemps que seule la force centrale émerge dans la conscience, le je s'imagine/se croit en dehors de la transcendance avec le contenu de ses concepts et de ses représentations et voit dans les perceptions sensorielles fournies de l'extérieur quelque chose reposant sur soi-même, quelque chose d'absolu. La philosophie conventionnelle en tant qu'épistémologie a échoué à cette façon de voir parce qu'elle n'a pas reconnu que la pensée, qui repose sur la force universelle, est participante – tout d’abord inconsciemment – lors de la venue en l’état de la perception sensorielle.

Avec la connaissance des deux forces décidant de la réalité, le je commence à se savoir dans la légité du transcendant et à comprendre la polarité inverse des forces. Il en résulte, pour se tenir dans l'économique, la compréhension entre la nature sous forme de substance et l'esprit dans l'apparition de l'intelligence et comme agissant l’économie au moyen du travail entre les pôles de valeur de nature et de valeur d’esprit. Sans cette connaissance, on n’arrive pas dans la situation de saisir la valeur économique, respectivement le quota social, comme le moyen de compensation entre le besoin et la valeur de la prestation.

La valeur résultant d'un travail corporel immédiat à la nature est à penser comme le minimum d’existence réparti sur le nombre de la population. Le travail corporel épargné par l’organisation intelligente se compense avec la valeur matérielle fabriquée par l’organisation intelligente du travail. Ce qui œuvre en vis-à-vis de l'organisation intelligente du travail corporel du sol– respectivement l’élaboration de la nature, reconduit la valeur des prestations matérielles particulières toujours plus différenciées en ce qui concerne un paiement d’argent à un moindre, c'est-à-dire qu'elles deviennent meilleures marché en prix. Mais la valeur totale des prestations reste la même pour la même population. Au séparant de la force centrale repose à la base quelque chose de compensatoire avec « l'aspiration » contraire de la force universelle. Grâce au capital du « travailleur spirituel », la personne active dans le travail du sol (agriculteur) élimine du capital, et place le « travailleur spirituel » libre du travail du sol. Le « travailleur spirituel » (médecin, enseignant) consomme le capital que le travail du sol lui épargne. Les deux activités - agriculteur / médecin - sont à considérer comme plus et moins. Le médecin n’est pas à voir comme l'agriculteur en ce qui concerne le rapport entre son revenu au pôle de création de valeur appartenant à cela, sinon il devrait déclarer chacun malade pour arriver à un revenu. Le financement actuel du système de soins de santé, qui n'est pas fondé sur la formation de valeurs polaires inverses, en fait un puits sans fond/un tonneau sans sol.

Répétons encore une fois la formation de la valeur polaire inverse : Tout ce avec quoi le travail corporel se lie vient du sol, prend origine de la nature. C'est de ça que vit l'être humain. Le travail spirituel épargne le travail corporel, il conduit à plus de prestations matérielles, il augmente la formation matérielle de valeur, c'est-à-dire, il crée du capital qui place le « travailleur spirituel » libre du travail corporel au sol, l’entretien. D'un point de vue économique, la valeur du travail spirituel correspond à ce qu'il épargne de travail corporel immédiatement au sol.

La vue unilatérale et abstraite de la l’approvisionnement d’argent au moyen de recouvrements non transparent d’impôts et d'autres taxes pour le financement des secteurs de la formation/science, de la santé ainsi que des pensions des personnes âgées aura un effet de plus en plus désastreux sur les conditions de vie de la société. Cela peut seulement être évité en reconnaissant le pendant entre la valeur des prestations et des revenus, ce qui exige aussi une nouvelle compréhension de la création d’argent et de la formation de capital. Avec cela un tissu supplémentaire de conflit serait pris/enlevé à la société, qui consiste en ce qu’à partir de la conception traditionnelle, dépassée du capital sera ambitionné, par l’intermédiaire d’une consommation accrue de substances et un accroissement de la masse d’argent, de viser une formation de capital et de patrimoine/richesse, dont l'absorption parasitaire des bénéfices de la production de biens est censée couvrir argumentativement les revenus individuels avant tout à l’âge de la retraite. La pression qui est liée avec cela sur les revenus des preneurs de travail conduit à un écart entre les revenus les plus bas et les plus élevés, qui doit à nouveau être redistribué au moyens d’impôts et de taxes. Les taxes et les impôts liés aux biens servent aussi à l'État unitaire pour diriger les besoins et le comportement de consommateurs de la population, ce par quoi il amalgame non seulement l'économique avec le juridique, mais aussi le spirituel (scientifique). L’amalgame des trois facteurs sociétaux économie, droit / politique et formation / science, tout comme le manque de reconnaissance du lien entre la valeur des prestations et des revenus dans le processus économique fera que les humains en ce siècle seront encore exceptionnellement troublés. Ce sera le cas parce qu'on n'était pas disposé, mais donc aussi incapable, de répondre fondamentalement aux pensées de Rudolf Steiner sans projeter des images déformées, à partir d'habitudes de pensée dépassées, dans ses perspicaces cours de pensée.

Alexander Caspar, né en 1934, a été pendant de nombreuses années membre de la direction d'une banque privée liée à l'industrie à Zurich. Entre 1991 et 2000, consultant indépendant. Auteur de divers articles en sciences sociales et du livre : "Das neue Geld - Mittler zwischen Bedürfnis und Wert der Leistung" ( Le nouvel argent, médiateur entre besoin et valeur de la prestation. Actuellement épuisé, nous travaillons à sa réédition et traduction.)