« Ils m'entendaient
volontiers, ils ne pouvaient me comprendre »
Rudolf Steiner
Alexander
Caspar, Kilchberg, Suisse
05.2019
trad F. Germani v. 01
au 27/09/2019, un texte exigeant
dont je ne mesure pas encore toutes les intrications,
original allemand
Pourquoi la théorie de l'économie fondée par
Rudolf Steiner n'a-t-elle pas été comprise, et d’ailleurs
pas seulement comme une science théorique, mais aussi comme
une science pratique, comme une science de l'être et du
devrait-être ? Pour répondre à cette question, nous
clarifions tout d'abord le problème dont il s’agit, puis
nous examinerons alors comment l'aborde la science actuelle
et comment l’aborde Rudolf Steiner. En ce sens, le présent
document n'est pas une pure répétition de déclarations
antérieures sur les fondements d'une économie associative en
tant que domaine partiel d'une société articulée en vie de
l’économie, de droit et de l’esprit, mais veut démontrer
comment seulement en premier une évolution supplémentaire en
rapport à la connaissance peut aider les êtres humains
actuels à résoudre les problèmes économiques, sociaux et
aussi de santé.
Le problème de l'économie
Le déclencheur de l'activité économique, ce sont
les besoins. Ceux-ci seront satisfaits par les résultats du
travail, également appelés prestations, qui consistent
principalement en substances de la nature et seront
produites selon la division du travail. Et ici se pose la
première question à la science de l’économie, et d’ailleurs
en tant que science du devrait être : Comment ces
prestations doivent-elles s'évaluer mutuellement, afin que
chaque fournisseur de prestation puisse satisfaire ses
besoins par les prestations d’autres fournisseurs de
prestations à partir du bénéfice de la vente de sa
prestation, dans le temps dont il a besoin pour produire une
prestation identique ou de même valeur ? C'est la question
après la « valeur économique » des prestations et
après leur « prix correct », qui s’oriente d’après
la « valeur économique » comme grandeur de
comparaison.
En réalité, toute activité économique consiste
seulement en cela : apporter ce que sont des produits,
donc des prestations, à l'échange parmi les humains, et
l'échange parmi les humains se vit dans la formation de
prix. Les revenus seront payés des bénéfices des prestations
atteints au moyen des prix. Les questions du prix et du
revenu sont donc les questions cardinales de l'économie. Les
revenus représentent les besoins, les prix les prestations.
La deuxième question qui se pose à la science du
devrait-être mentionnée est maintenant la suivante : comment
peut, pour l'individu en tant que porteur de besoins et
apporteur de prestations, rester assuré l'équilibre entre le
prix de la prestation et le revenu, donc la compensation
entre le besoin et la valeur de la prestation, quand dans le
déroulement de l’économie aussi bien les besoins qu’aussi la
technique de fabrication, la pondération quantitative et
tarifaire/des prix des prestations particulières à
l’intérieur de la valeur totale/d’ensemble de la production
changent constamment ?
Pourquoi l’actuelle science de l'économie ne
pose-t-elle pas ces questions ? Ne peut-elle pas du tout se
la poser pour des raisons méthodiques de connaissance ?
Le cul-de-sac de l’actuelle théorie de l'économie
La définition actuelle du prix comme fonction de
l'offre et de la demande fait entrer/rejette la théorie de
l'économie dans le champ d'une économie purement
contemplative, donc d'une pure science de l'être. Elle
repose sur la méthode de science de la nature selon laquelle
seul le monde extérieur, transmis par l'observation à
travers la perception sensorielle, possède le caractère de
réalité. L'observation du marché fondée sur ce principe voit
dans le prix le résultat de l'offre de biens et de la
demande de biens, de bien contre bien ou de bien contre
argent, voit qu'en cas de déséquilibre entre l'offre et la
demande, le prix grimpe ou chute jusqu'à ce que l'offre et
la demande soient amenées à se couvrir par la répercussion
du prix sur elles, donc qu'un prix d'équilibre s’installe,
mais qui repose sur le hasard du marché. En rapport à cet
équilibre essentiel entre les besoins et la valeur des
prestations dans le cadre de la question sociale, la
représentation abstraite de prix, comme résultat de l'offre
et de la demande, ne dit rien, le prix reste dans
l’indéterminé vis-à-vis de la référence qui rend seulement
en premier possible la compensation entre le besoin et la
valeur de la prestation, à savoir la mesure des
valorisations réciproques de prestations et les revenus. Le
problème de cette compensation réside dans l'équilibre à
établir entre les revenus et la valeur des prestations, afin
que chacun puisse avec son revenu provenant du bénéfice de
la vente de sa prestation, satisfaire ses besoins des
prestations des autres dans le temps jusqu’où il a produit
une prestation identique ou de même valeur, et que les
prestations acquises conditionnées par les besoins se
tiennent en équilibre de valeur avec son revenu. Cela
signifie qu’à l’intérieur du processus de
fabrication/production des prestations, la valeur devra être
saisie, le besoin et la fabrication doivent être accordée
d’une même façon aux prestations pour la couverture des
besoins, ainsi qu'elles se re/couvrent en cela, et à ce que
chaque apporteur de prestation dans son rapport au nombre de
la population participe proportionnellement aux prestations
des autres. A côté de cela, l'équilibre entre la valeur de
la prestation et le revenu de tout un chacun doit rester
préservé dans le cours supplémentaire de l'activité
économique, aussi quand, conditionnés par les besoins,
s’imposent des reports quantitatifs dans le détail des
fabrications des prestations. Comment cette valeur,
caractérisée ci-dessus comme « valeur
économique », à l’intérieur de la formation de la
valeur à laquelle compte encore la formation du capital,
encore à expliquer, à saisir nouvellement, pourra être vue
et aussi saisie par des chiffres en forme de création
d’argent comme grandeur de référence/d’orientation -
identique au quota social (voir graphique) – sera traité
ci-dessous dans la section sur l'approche de Rudolf Steiner
pour résoudre la dite compensation essentielle.
Le prix en argent venant en l’état aujourd'hui,
qui, dans la compréhension traditionnelle sera considéré
d'emblée comme identique dans sa définition à la valeur
économique de la prestation, est un nombre indéfini,
reposant sur le hasard du marché. En cela l'économie de
l’argent joue un rôle dans la formation des prix, et comme
la création d’argent actuelle n'a aucun rapport interne
nécessaire avec la valeur économique réelle en raison d'un
manque de connaissance, les prix (aléatoires/de hasard) et
les revenus deviennent des variables conditionnées les unes
aux autres dont se dérivent les actuelles fragilités aux
conjonctures.
L'absence
de relation entre la jusqu’à présent création d'argent et la
valeur réelle de la prestation, comme elle est caractérisée
ci-dessus, livre le prix pour la prestation au hasard du
marché, car il est impossible d'établir un rapport chiffré
comparatif à la grandeur de référence/d’orientation définie
ci-dessus pour le prix « correct » des prestations
et pour lesquelles ce revenu correspondant n'existe pas dès le
départ, ne pourra pas du tout être établi, ce avec quoi
pourrait être réaliser seulement en premier la compensation
entre besoins et valeur des prestations. L'absence de relation
entre l’actuel prix de marché, à justement cette grandeur de
référence, livre à nouveau non seulement selon le prix, mais
aussi en mesure de quantité, la production de biens au hasard
du marché, en ce que maintenant ce n'est plus le besoin, mais
le rendement du capital, le profit comme signe de
reconnaissance, induisant la demande, pour la justification de
la production des biens qui devient l’initiateur de l'activité
économique. L'impulsion de l'activité économique repose
maintenant en se générer le revenu le plus élevé possible par
la quantité de biens produits. Pour ce faire, les producteurs
doivent se rendre dans d'autres pays et s’y générer des
ventes. Mais cette vente « mondialisée/globalisée »
se fonde sur la lutte de concurrence par les prix, sur le
rapport de coercition économique entre capital et salaire,
rapport dans lequel la vente de marchandises et la formation
de prix sont contraints, conditionnés par le système.
Le gain de capital dans la compréhension
actuelle est l'excédent pouvant être retiré individuellement
par l’argent du bénéfice des ventes d'un résultat du travail
après déduction des coûts du travail utilisés à sa
production. Ce système traditionnel de capital et de
salaires se dérive du concept romain de propriété, qui
amalgame le juridique et l'économique. Une conception
erronée du capital qui y remonte et l'économie
traditionnelle de l’argent orientée vers la thésaurisation,
ont conduit les entreprises économiques à une contrainte de
croissance qui est marquée par l'usure et la consommation
des marchandises et du travail.
Qu'un produit dégage ou non un gain sur le
marché est un signe qu'il peut être produit ou non. Le
dégagement de gains est à nouveau dépendant de la demande.
Mais cela est problématique dans la vie économique actuelle,
parce qu’existe/subsiste toujours la question si les revenus
correspondants se tiennent à disposition de la demande. Si
l'on veut fabriquer un produit sous le signe de
reconnaissance du profit, là-dessus la demande aimerait
décider. Mais la demande seule ne peut décider si un bien
peut être produit/fabriqué à un prix qui correspond à la
valeur de tous les autres biens dont le producteur a besoin
pour la satisfaction de ses besoins jusqu'à ce qu'il ait de
nouveau fabriqué un bien identique ou de même valeur, y
compris les besoins qui devront être satisfaits par lui chez
d’autres humains.
Une troisième question se pose maintenant, à
savoir : le signe de reconnaissance du profit ne devrait-il
pas être remplacé par une médiation rationnelle synthétique
entre consommation et production, en ce que les entreprises
organisent par des transfert entre elles du travail, de
manière associative, leur production en concertation sur les
besoins en accord l'une avec l'autre, chaque fois en termes
de quantité et de valeur à l’intérieur de la production
totale, de telle manière que les bénéfices des ventes
couvrent les revenus de ceux qui y sont actifs en sus des
revenus supplémentaires à gagner pour les non actifs dans la
production de biens, ce en quoi – sur la base d’une
compréhension du capital conforme à la réalité– conditionner
par la rationalisation, prix inclus, toujours plus de
prestations reviennent aux revenus ?
L'approche d’une nouvelle connaissance
Comment Rudolf Steiner aborde-t-il maintenant en
pensées la solution de la compensation non résolue entre les
besoins et la valeur des prestations ?
Il part de la connaissance qui se dérive déjà de
ses premiers écrits épistémologiques fondamentaux, à savoir
que l'humain se trouve entre deux forces qui le constituent
corporellement et spirituellement et qui conduisent à des
connaissances de l’ordre des représentations et à des
actions corporelles. Économiquement, l'humain se trouve
entre la substance en forme de nature et l'esprit dans
l'apparition de l'intelligence humaine. La nature et
l'intelligence forment, avec le travail qui les relie, les
deux pôles de la formation de valeur des prestations. Aux
prestations font face les besoins qui accordent une valeur
aux prestations. A ceux-ci se tient en vis-à-vis la valeur
des prestations, qui résulte de leur évaluation mutuelle de
telle sorte que chaque prestataire d'un service puisse
satisfaire ses besoins, et ceux de ses proches, des
prestations des autres prestataires dans le temps nécessaire
pour produire une prestation égale ou de même valeur.
Steiner crée la compensation entre la valeur de
besoin et la valeur de la production en ce qu’il les
reconduit sur le moment d’apparition, où les deux
coïncident, se couvrent ; et c'est le minimum d’existence,
c'est-à-dire le résultat du travail corporel du nombre d'une
population à la base naturelle dont il a besoin pour son
existence. Tout travail qui sera fournit corporellement,
peut seulement venir du nombre de la population, et tout ce
à quoi se lie le travail corporel, vient du sol, car c'est
ce dont l'humain a besoin, ce dont il vit. Maintenant, dans
l'économie basée sur la division du travail, dans laquelle,
grâce à la formation de capital encore à expliquer, le
travail corporel diminue par rapport au travail spirituel
sous forme d'organisation et de conduite du travail
corporel, la valeur de besoin et la valeur de prestation
dérivent l’une de l’autre. Mais l'équilibre entre le besoin
et la prestation peut rester préservé en ce qu’un chiffre
sera attaché au minimum d’existence : la création d'argent.
En tant que nombre, il détermine la valeur en argent du
résultat du travail corporel de la population caractérisé et
est lié avec cela au nombre de la population. Par tête de
population, le chiffre représente pour le besoin de
l'individu, le revenu, et pour sa prestation, sa valeur, ce
en quoi le prix représente une grandeur de comparaison; en
sa particularité comme grandeur de référence/d’orientation
pour le revenu et la valeur de la prestation, ce chiffre
porte aussi dans le graphique la désignation « quota
social ». L'équilibre reste maintenu dans le
déroulement économique quand la production des prestations
sera en ce qui concerne la quantité de manière associative
ainsi que son prix de vente, qui à l’origine de la création
d’argent exprime le chiffre de revenu fixé, avec quoi la
grandeur sur-ordonnée caractérisée décrite précédemment
reste maintenue entre le prix "correct", comme la valeur
réelle de la prestation et le revenu. Avec d'autres mots, la
compensation entre les besoins et la valeur des prestations
est donnée et reste maintenue quand les prix des produits,
par une pondération associative concernant la quantité,
respectent les quotas sociaux des personnes occupées à la
production de biens plus les quotas sociaux supplémentaires
qu'ils doivent générer, c'est-à-dire les quotas sociaux des
personnes occupées dans l'éducation et la santé, celles
occupées dans la fonction publique/le service de l’état, les
personnes âgées, les enfants et les mères.
La valeur totale de l’ensemble des prestations
ne change pas pour une même population, même si les
prestations attribuables aux revenus
individuels/particuliers augmentent quantitativement et
qualitativement du fait d'un développement culturel
croissant en forme de différenciation avec l'organisation et
la conduite du travail par l'intelligence humaine, parce que
grâce à cela, le plus de prestations est compensé par le
moins de travail corporel. Les deux pôles de formation de la
valeur économique, le travail corporel sur la nature et
l'organisation intelligente du travail (travail spirituel),
se tiennent en rapport polaire inverse l’un à l’autre. La
formation effective de capital réside donc dans l’épargne de
travail corporel immédiatement au sol et ne repose pas, au
sens où on l'entend aujourd'hui, dans l'excédent restant du
bénéfice des ventes après déduction des coûts salariaux
pouvant être éliminé individuellement par des moyens
monétaires.
La nouvelle compréhension du capital se
dérivant de la polarité inverse de la formation de la valeur
économique comme contre-valeur au moyen d'une organisation
intelligente du travail corporel immédiatement économisé à
la nature, rend clair que le financement des actifs des
secteurs de la santé et de la formation, tout comme celui
des retraités doit survenir au moyen des quotas sociaux qui
doivent être générés en plus par ceux qui sont actifs dans
la production des biens, mais pourrons aussi être générés
grâce à une formation correspondante de capital.
Le lien entre la science de l'être et la science du devrait-être
Avec la création de l’argent décrite ci-dessus,
par laquelle la masse monétaire se lève/se réalise par les
prestations et l'argent devient comptabilité des
prestations, la valeur de nature définie comme le résultat
d'un travail corporel immédiatement au sol est
convertie/transformée en valeur économique mesurable, en la
mesure originelle, la grandeur de référence/d’orientation
pour les prix et les revenus à la place du chiffre
indéterminé des prix dans l’autre cas. Avec cela ce qui est
conditionné en la forme de ladite valeur de nature devient
le conditionnant : à savoir cette valeur de nature dans la
fonction du chiffre d'argent devient la grandeur
d’orientation/référence de prix pour le revenu et la
production, et dans le parallélisme ainsi créé de la valeur
de chose et de signe, se relient la science de l'être et
celle du devrait-être.
Qu’est ce qui maintenant, chez Rudolf Steiner,
conduit évidemment plus loin vis-à-vis de la théorie
conventionnelle de l'économie? Clarifions-nous encore une
fois la méthodologie des deux approches pensantes : la
théorie actuelle part entièrement du résultat final du
travail, tout à fait d’après la méthode et la façon de voir
de la connaissance de science de la nature dominante. Dans
cette façon de voir, la vérité est le reflet idéel d'un réel
extérieur, transcendant, une réalité qui sera fournie par
des processus causant des perceptions sensorielles. Dans
cette façon de voir, reste ouvert comment les processus
causatifs gagnés empiriquement passent dans les perceptions
effectuées. Connaître est la répétition conceptuelle d'une
réalité qui existe même sans le connaissant. L'accord d'un
concept donné intérieurement avec la perception sensorielle
donnée extérieurement n'est pas basé sur la certitude ; il a
un caractère hypothétique. Le rôle de l'être humain en tant
que connaissant est réduit à celui d'un spectateur en dehors
du transcendant. Le problème demeure : comment ce que l'être
humain expérimente comme externe dans la perception
sensorielle est-il lié à ce qu'il expérimente comme
intérieur dans la pensée ? C'est aussi la question du
pendant de l'ordre naturel du monde avec l'ordre moral du
monde. L'épistémologie/la théorie de la connaissance
caractérisée ne permet pas de répondre à cette question, car
elle considère les perceptions sensorielles comme étant
basées sur elles-mêmes, contenues en elles-mêmes et en tant
que telles comme des expériences intérieures, qui par
elles-mêmes ne montrent rien qui indique sur une réalité.
Dans sa théorie de l’économie, Rudolf Steiner
part de deux processus créateurs de valeur : premièrement,
le travail appliqué à la nature en tant que substance et,
deuxièmement, le travail organisé par l'esprit sous la forme
de l'intelligence. Dans la connaissance il part de ce
qu’avec l'être humain deux forces viennent à la
manifestation, et d’ailleurs avec lui comme "victime" et
"auteur" en même temps, le constituant et apparaissent à
travers lui dans le processus de connaissance : c’est
pourquoi l'anthroposophie. On n’a la permission de se
représenter aucune des deux forces comme existant pour
elle-même ; elles apparaissent toujours ensemble, se
conditionnent l’une l’autre et constituent ensemble la
réalité. L'une est à penser contre un centre comme force
centrale ou force de pression, l'autre périphériquement
vis-à-vis d’une sphère comme force universelle ou
d'aspiration. La force centrale œuvre en séparant, en
isolant, en individualisant ; la force universelle
inversement polaire à cela, reliante, dissolvante,
généralisante. Tout d’abord, seule la force centrale entre
dans la conscience de l'être humain d'aujourd'hui comme de
l’"extérieur " sous la forme de la pesanteur. La pensée,
basée sur la force universelle avec son reliant et
généralisant, entre dans la conscience comme "intérieure",
mais comme activité seulement parce que, et aussi loin
qu’elle est liée à la volonté, comme la volonté nous est
seulement consciente, aussi loin qu’elle est liée avec la
pensée. La force centrale se poursuit/s’étend "vers dedans",
physiologiquement comme fonction nerveuse et
psychologiquement/selon l’âme comme volonté ; la force
universelle "vers dehors", physiologiquement comme
métabolisme et dans la nature comme force de croissance.
L'être humain expérimente les deux forces sous la forme
d'une double inversion (voir schéma).
Dans le sens du polaire-inverse, les impulsions
de volonté sont à voir avec les processus métaboliques et
les représentations avec la fonction nerveuse. La réalité
unifiée nous apparaît d'abord en vertu de l'inversion comme
opposition/incompatibilité, résultat d'un processus polaire
inverse qui se manifeste dans la perception et la pensée et
est relevé/élevé dans le processus cognitif/de connaissance.
Aucune des deux activités cognitives/de connaissance
(percevoir et penser) ne peut être considérée comme absolue,
reposant sur elle-même ; elles œuvrent toujours ensemble.
Derrière la saisie et la ressouvenance d'une pensée, se joue
le même processus que lors de l'apparition d'une perception
sensorielle. D'abord nous expérimentons comme "extérieur"
seulement les perceptions et comme "intérieur" seulement les
concepts. Au début, nous n'expérimentons pas la pensée comme
une force universelle dehors, co-agissant lors de la venue
en l’état d'une perception sensorielle. Le fait que les
perceptions sensorielles soient d'abord vécues comme quelque
chose d'absolu, reposant sur elles-mêmes, devra être compris
comme un support de la pensée conditionné selon un
développement historique sur le chemin d’une pensée
individuelle et libre. Si les processus qui sont actifs lors
de la venue en l’état d’une perception sensorielle pouvaient
immédiatement être vécus en continu vers "dedans",
respectivement la pensée vers "dehors" comme une force
universelle, ce seraient des processus de vie et non des
processus de conscience. Si la pensée est toujours plus
guidée par la volonté, la mémoire, respectivement le
souvenir, entre comme donné à la place de la perception
sensorielle, ce qui provoque que l’activité de
pensée non consciente impliquée dans la venue en l’état de
la perception sensorielle passe dans la pensée consciente.
Et cette pensée active avec les éléments des représentations
de mémoire, sera perçue comme telle.
La question se lève maintenant : Y a-t-il
une place dans la conscience humaine où les deux forces
coïncident et interagissent/collaborent ? Oui, dans le
« je », en ce que l'être humain crée cette réalité
à partir de sa pensée, à partir de la volonté de penser,
avec le concept du « je ».
Aussi longtemps que seule la force centrale
émerge dans la conscience, le je s'imagine/se croit en
dehors de la transcendance avec le contenu de ses concepts
et de ses représentations et voit dans les perceptions
sensorielles fournies de l'extérieur quelque chose reposant
sur soi-même, quelque chose d'absolu. La philosophie
conventionnelle en tant qu'épistémologie a échoué à cette
façon de voir parce qu'elle n'a pas reconnu que la pensée,
qui repose sur la force universelle, est participante – tout
d’abord inconsciemment – lors de la venue en l’état de la
perception sensorielle.
Avec la connaissance des deux forces décidant de
la réalité, le je commence à se savoir dans la légité du
transcendant et à comprendre la polarité inverse des forces.
Il en résulte, pour se tenir dans l'économique, la
compréhension entre la nature sous forme de substance et
l'esprit dans l'apparition de l'intelligence et comme
agissant l’économie au moyen du travail entre les pôles de
valeur de nature et de valeur d’esprit. Sans cette
connaissance, on n’arrive pas dans la situation de saisir la
valeur économique, respectivement le quota social, comme le
moyen de compensation entre le besoin et la valeur de la
prestation.
La valeur résultant d'un travail corporel
immédiat à la nature est à penser comme le minimum
d’existence réparti sur le nombre de la population. Le
travail corporel épargné par l’organisation intelligente se
compense avec la valeur matérielle fabriquée par
l’organisation intelligente du travail. Ce qui œuvre en
vis-à-vis de l'organisation intelligente du travail corporel
du sol– respectivement l’élaboration de la nature, reconduit
la valeur des prestations matérielles particulières toujours
plus différenciées en ce qui concerne un paiement d’argent à
un moindre, c'est-à-dire qu'elles deviennent meilleures
marché en prix. Mais la valeur totale des prestations reste
la même pour la même population. Au séparant de la force
centrale repose à la base quelque chose de compensatoire
avec « l'aspiration » contraire de la force
universelle. Grâce au capital du « travailleur
spirituel », la personne active dans le travail du sol
(agriculteur) élimine du capital, et place le
« travailleur spirituel » libre du travail du sol.
Le « travailleur spirituel » (médecin, enseignant)
consomme le capital que le travail du sol lui épargne. Les
deux activités - agriculteur / médecin - sont à considérer
comme plus et moins. Le médecin n’est pas à voir comme
l'agriculteur en ce qui concerne le rapport entre son revenu
au pôle de création de valeur appartenant à cela, sinon il
devrait déclarer chacun malade pour arriver à un revenu. Le
financement actuel du système de soins de santé, qui n'est
pas fondé sur la formation de valeurs polaires inverses, en
fait un puits sans fond/un tonneau sans sol.
Répétons encore une fois la formation de la
valeur polaire inverse : Tout ce avec quoi le travail
corporel se lie vient du sol, prend origine de la nature.
C'est de ça que vit l'être humain. Le travail spirituel
épargne le travail corporel, il conduit à plus de
prestations matérielles, il augmente la formation matérielle
de valeur, c'est-à-dire, il crée du capital qui place le
« travailleur spirituel » libre du travail
corporel au sol, l’entretien. D'un point de vue économique,
la valeur du travail spirituel correspond à ce qu'il épargne
de travail corporel immédiatement au sol.
La vue unilatérale et abstraite de la
l’approvisionnement d’argent au moyen de recouvrements non
transparent d’impôts et d'autres taxes pour le financement
des secteurs de la formation/science, de la santé ainsi que
des pensions des personnes âgées aura un effet de plus en
plus désastreux sur les conditions de vie de la société.
Cela peut seulement être évité en reconnaissant le pendant
entre la valeur des prestations et des revenus, ce qui exige
aussi une nouvelle compréhension de la création d’argent et
de la formation de capital. Avec cela un tissu
supplémentaire de conflit serait pris/enlevé à la société,
qui consiste en ce qu’à partir de la conception
traditionnelle, dépassée du capital sera ambitionné, par
l’intermédiaire d’une consommation accrue de substances et
un accroissement de la masse d’argent, de viser une
formation de capital et de patrimoine/richesse, dont
l'absorption parasitaire des bénéfices de la production de
biens est censée couvrir argumentativement les revenus
individuels avant tout à l’âge de la retraite. La pression
qui est liée avec cela sur les revenus des preneurs de
travail conduit à un écart entre les revenus les plus bas et
les plus élevés, qui doit à nouveau être redistribué au
moyens d’impôts et de taxes. Les taxes et les impôts liés
aux biens servent aussi à l'État unitaire pour diriger les
besoins et le comportement de consommateurs de la
population, ce par quoi il amalgame non seulement
l'économique avec le juridique, mais aussi le spirituel
(scientifique). L’amalgame des trois facteurs sociétaux
économie, droit / politique et formation / science, tout
comme le manque de reconnaissance du lien entre la valeur
des prestations et des revenus dans le processus économique
fera que les humains en ce siècle seront encore
exceptionnellement troublés. Ce sera le cas parce qu'on
n'était pas disposé, mais donc aussi incapable, de répondre
fondamentalement aux pensées de Rudolf Steiner sans projeter
des images déformées, à partir d'habitudes de pensée
dépassées, dans ses perspicaces cours de pensée.
Alexander
Caspar, né en 1934, a été pendant de nombreuses années
membre de la direction d'une banque privée liée à
l'industrie à Zurich. Entre 1991 et 2000, consultant
indépendant. Auteur de divers articles en sciences sociales
et du livre : "Das neue Geld - Mittler zwischen Bedürfnis
und Wert der Leistung" ( Le nouvel argent, médiateur entre
besoin et valeur de la prestation. Actuellement épuisé, nous
travaillons à sa réédition et traduction.)
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