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Une série au sujet du revenu de base sommaire - précédent - prochain article La révolution digitale et notre revenuLe revenu de base : pathologie et effet d’un mouvement social — V Johannes Mosmann
Le Revenu de Base Inconditionnel se comprend aussi comme un instrument pour la correction des conditions actuelles de fortune : les revenus croissants générés par des robots devraient être redistribués. Le soutien croissant par des forces néolibérales, sur lequel l’attention a déjà été attirée dans les contributions précédentes, devrait pour cette raison irriter pas mal de défenseurs du RBI. Qui donc ici s’abuse : les promoteurs néolibéraux de ce mouvement ou bien leurs partisans enthousiastes ? Dans ce qui va suivre, devrait être exploré plus précisément l’effet de la « révolution digitale » sur les diverses sortes de revenus contenus dans les prix des marchandises. Devant cet arrière-plan la question devrait être soulevée : qu’est à l’œuvre dans l’idée populaire d’une redistribution de revenu ?
Fréquemment, les tenants d’un revenu de bases comptent comme suit : aux revenus des êtres humains font face des revenus de robots. Parce que le travail automatisé croît toujours plus, les revenus des robots croissent en conséquence toujours plus tandis qu’en vis-à-vis se rabougrissent toujours plus les revenus du travail « gagne-pain », la question la plus importante résonne : qui devrait alors acheter précisément à l’avenir les produits fabriqués par les robots ? La réponse : nos « revenus gagne-pain » doivent être complétés par un revenu de base. Par cela un revenu est « redistribué » et le pouvoir d’achat des êtres humains est restauré. Vis-à-vis de cela, le fait banal devra tout d’abord être établit que seuls des êtres humains peuvent percevoir un revenu, les robots par contre pas. Dans le cas où de fait, des marchandises pourraient être un jour entièrement fabriquées sans participation d’êtres humains, ainsi cela aurait pour conséquence que ces marchandises ne devraient être achetées, ni à l’aide d’un revenu de base, ni d’une quelque autre façon. Des « coûts réels » aussi n’existent pas dans la relation d’économie de peuple ; cette relation a beaucoup plus le sens d’une économie de gestion d’entreprise de délimiter les propres coûts en personnel de ceux d’autres entreprises. Effectivement chaque prix de chaque marchandise se résout en définitive complètement en revenu d’êtres humains. La question est seulement de savoir dans quel rapport ce revenu des êtres humains se situe aux marchandises fabriquées avec l’aide des robots. En cela, il n’y a exactement deux possibilités et les deux ensemble définissent le prix de chaque marchandise : en partie il s’agit de revenu du travail, mais en partie aussi de rentes, c'est-à-dire de revenus dépourvus de prestations, qui seront par ex. rendus possibles, par des droits de propriété sur les robots.[1] Avant que pourra être discuté sur comment devraient être payés à l’avenir les prix de marchandises apparemment fabriquées seulement par des robots, les réalités se trouvant derrière les prix devront être envisagées. On pourra alors toutefois facilement établir que des deux point de vue, aussi bien eu égard au revenu du travail existant absolument encore qu’aux des « droits de jouissance » intercalés/enfichés, un paiement par un moyen fiscal, comme il plane devant le mouvement pour un revenu de base, conduit à l’impasse.
1. Le revenu du travailleur Aussi loin que les prix des marchandises fabriquées avec l’aide des robots mènent à l’expression des exigences après un revenu du travail, se pose la question de la réciprocité. Car les êtres humains qui, par ex., programment les robots, extraient les matières premières pour les chips [en anglais dans les texte = puces informatiques ici¸ ndt], fabriquent l’huile des machines et ainsi de suite, peuvent le faire seulement parce que leurs enfants peuvent aller à l’école dans l’intervalle, parce que leur vieille mère reçoit de bons soins adéquats à la maison de retraite et ainsi de suite. — Justement ces besoins viennent donc à l’expression dans le prix des marchandises. Par là est aussi visible pourquoi, à l’inverse, n’a pas la permission d’être exclu du départ qu’en tout cas a une valeur, ce que maintenant les êtres humains restants font, qui ne sont plus associés à la fabrication des marchandises concernées — tout au contraire. Pourquoi la question d’une réciprocité, eu égard aux activités en dehors de la production appuyée sur des robots, devrait-elle être soudainement obsolète ? Pour ces activités aussi, des revenu sont finalement nécessaires, c’est-à-dire que ces productions aussi ont un prix et sont aussi loin justement aussi des « marchandises », comme ce qui est, par exemple, industriellement fini avec l’aide de robots. Quand maintenant le mouvement pour un revenu de base promeut que le « travail à l’être humain », quelque peu dans le soin, devra à l’avenir être facilité par un revenu de base, il n’affirme rien d’autre que : ceci est le prix pour la prestation de soin. Toutefois, le prix que le mouvement du revenu de base estime pour cela est beaucoup trop bas pour permettre un soin dignes de l’être humain. Seulement parce que le nombre des employés recule par l’industrialisation progressant dans certains domaines, tous les domaines qui restent ne seront pas soudainement absorbés/avalés par un univers parallèle — quand bien même cela plairait aux techno-investisseurs. Ce qui se passe là est bien plus une partie de cette même économie reposant sur le partage/la division du travail, la réciprocité. Ce qui est correct dans les thèses du mouvement pour un revenu de base, c’est seulement la constatation que dans de nombreux domaines de production est produite de plus en plus avec de moins en moins d’êtres humains. Ce processus est pourtant aussi ancien que l’économie elle-même. Pour les revenus du travail cela signifie tout d’abord seulement que les revenus disparaissent en rapport dans les domaines dans lesquels on peut maintenant travailler avec moins d’êtres humains, et se trouvent donc à disposition pour d’autres branches. Celui qui délaisse un secteur de l’économie sur la base de la rationalisation, emporte son revenu avec lui du point de vue de l’économie de peuple.
De la manière esquissée par le mouvement pour un revenu de base, le problème de « la digitalisation » n’existe donc pas. Le prétendu déséquilibre entre revenu d’êtres humains et revenu de robots est une fantaisie qui jaillit d’une humanisation infantile du monde des machines. Le processus réel de « digitalisation » est bien plus un tout autre.
2. Le revenu du capitaliste Tout d’abord, la digitalisation rend moins cher les processus de travail sur lesquels elle sera appliquée. Cette réduction des coûts est à nouveau du capital pour celui qui la rend possible par son génie. Le « gain » prouve que sur une branche de production est agit effectivement en réduisant le coût, c’est-à-dire que des êtres humains peuvent être libérés de ce travail et peuvent par cela à nouveau satisfaire d’autres besoins dans de nouvelles branches de production et élever ainsi le revenu de tous les êtres humains. Le capitaliste coopère donc absolument, quand aussi d’une autre façon. Bien sûr des questions surgissent ici : dans quelle ampleur le gain devrait-il devenir le revenu des entrepreneurs ? Combien par contre devrait en revenir à cette entreprise ou d’autres, donc redevenir revenu de travail ? Combien devrait-il en être retransmis à tous les êtres humains sous forme de baisse de prix ? De telles réflexions n’ont pourtant rien à faire avec une distribution inconditionnelle d’argent à l’ensemble des « citoyens » d’un pays. L’idée d’une « redistribution » de cette sorte méprise le fait fondamental que le gain pourrait seulement naître absolument par l’intervention d’une personnalité bien particulière dans le processus économique et conserve sa valeur d’économie de peuple seulement en lien avec celui-ci. L’argent est un capital précieux, aux mains d’une personnalité appropriée d’entrepreneur qui multiplie les biens de consommation, par contre, aux mains de tout autre être humain quelconque ce n’est qu’un bon pour retirer une marchandise qui justifie la consommation de biens déjà disponible. Celui qui « redistribue » inconditionnellement des gains sans égard aux prestations concrètes, tarit leur source, empêche l’efficacité du capital et dirige la force humaine de travail dans le n’importe où — le résultat en serait l’appauvrissement de masse.
3. Le revenu du rentier Maintenant le sain déploiement de l’efficacité du capital esquissé ci-dessus sera toutefois saisit d’un point déterminé par la vie de droit, par lequel l’effet de réduction des coûts de la digitalisation sera sapé. À l’exemple du prestataire de commandes online « liferando », ce processus se laisse passablement bien observer : c’est tout d’abord le génie de du fondateur Christoph Gerber. Celui-ci rationalise absolument dans l’intérêt des clients, et de nos revenus à tous, le processus de commande et de livraison auprès des services de livraison d’aliments. Plus les clients utilisent la technologie de Gerber, plus ces derniers deviennent dépendants de « Lieferando ». En théorie, le repas commandé devrait à présent être moins cher puisque du travail est épargné au moyen de l’organisation se propageant à la gestion de la circulation du livreur et aux commandes automatisées et donc du revenu échappe de cette branche qui peut se retrouver ensuite à disposition d’une autre branche (et ici, par exemple les anciens collaborateurs des pizzeria). Mais le repas ne devient pas meilleur marché, tout au contraire. Car en 2014, Gerber vend le droit sur cette technologie pour 103 millions de dollar à un consortium néerlandais. Des capitalistes du risque embarquent, qui à nouveau se tiennent sous une pression énorme pour rendre possible des rendements extraordinaires pour leurs bailleurs de fonds. Parmi les investisseurs, il y a, par exemple, « Macquarie Capital » d’Australie qui gère/administre, pour ces « clients » du monde entier (caisses de pension, assurances, etc.), un patrimoine de 306 milliards d’Euro en ce qu’ils achètent et revendent apportant des gains des droits de propriétés, respectivement en retirant des gains des affaires courantes. Les conséquences son faciles à comprendre : les restaurants doivent sans cesse payer des provisions plus élevées au prestataire du service de commandes online et en correspondance, les clients des prix plus élevés pour la pizza afin de financer les rentes et assurances vie des Australiens.[2]
Tous les exercices de calcul se perdent dans le fantastique aussi longtemps qu’on ne remarque pas la différence fondamentale entre l’organisation des processus de travail par l’esprit humain, d’un côté (capitalisme), et le commerce avec le droit sur cet esprit de l’autre côté (économie des rentes). Ce dernier a seulement et uniquement l’objectif de relever la différence entre prix de marchandise et revenu du travail, et donc d’engendrer par principe des revenus dépourvus de prestations en supprimant de nouveau l’effet levier positif de la rationalisation. Ce n’est pas la disparition des postes de travail dans maintes branches qui engendre le déséquilibre, mais que les produits correspondants devront être payés comme si ces postes de travail étaient encore disponibles. D’une certaine manière, des fantômes seront payés. Par cela d’autres branches tombent en fait sous pression. Là, les revenus ne peuvent pas se développer ainsi que s’ensuit en fait à partir de la prestation de service de rationalisation des commandes.
4. Le réflexe du mouvement pour le revenu de base À cette pression le mouvement pour un revenu de base réagit avec un réflexe : ainsi que le rentier peut se rendre possible un revenu dépourvu de prestation à l’aide du droit sur le moyen de production, ainsi le « citoyen » devrait à nouveau par la voie de droit même se rendre possible un revenu dépourvu de prestation — quand aussi seulement un mini-revenu. Les deux côtés veulent donc manipuler l’échange de prestation en ce qu’ils font l’État avocat de leurs intérêts de consommation. Au premier coup d’œil cela apparaît seulement légitime : les revenus qui devraient en fait disparaître sur la base de la digitalisation dans les branches concernées, seraient transformés au lieu de cela en revenus dépourvus de prestations, affluent maintenant en retour aux êtres humains ainsi que l’axiome semble de nouveau correspondre : celui qui ne sera plus utilisé à cause de la digitalisation dans une branche emporte avec lui son revenu au-delà dans une autre. Seulement il s’agit à présent de revenus dépourvus de prestations. On n’a pas la permission de ne pas voir qu’ici sera répartit après qu’un déséquilibre est né entre les branches, après que par des droits, la formation des prix a été manipulée et qu’un revenu dépourvu de prestation a été généré. Si ce gain prend naissance comme ce qu’on appelle un « revenu de rentes » à partir de la capitalisation du droit et de la dégradation de l’être humain en récipiendaire de salaire, les dommages économiques engendrés par cela ne se laissent pas réparer, en ce qu’on redistribue de nouveau après cela la rente à ceux qui ont payé de leur dignité humaine et complète ainsi le salaire par une pré-rente. Bien plus, les problèmes desquels on était partis se multiplient. La « question de la répartition » est soluble seulement quand elle sera comprise comme d’économie réelle et non monétairement, c’est-à-dire lorsque la répartition peut être définie avant que d’une certaine façon et manière du gain soit apparu. Répartir selon l’économie réelle, cela veut dire que les courants monétaires/d’argent ne doivent pas du tout d’abord se découpler des prestations. En considération de l’exemple ci-dessus cela signifierait que les pizzas devraient être payées seulement aussi cher qu’après la rationalisation, devra encore être dépenser pour du revenu de travail (naturellement aussi dans le management, etc.), ainsi que dans d’autres branches plus de revenus correspondant se tiennent à disposition. Celui qui veut répartir réellement doit donc pouvoir se penser les capitalistes comme des administrateurs fiduciaires et les citoyens comme des donneurs de confiance. L’administrateurs fiduciaire gère le capital dans l’intérêt de la communauté, mais ne peut pas le vendre. Alors les prix des marchandises baissent avec la rationalisation et les revenus des consommateurs peuvent s’élever en correspondance. Puisque l’identité de la gestion du capital et de la propriété, est depuis longtemps déjà abolie (le capitaliste est aujourd’hui un « administrateur fiduciaire » engagé par d’innombrables actionnaires), on pourrait mener les débats se rattachant à cela sur quelle signification ce « prorata de propriété » s’avère véritablement conforme à l’époque. La voie du mouvement pour un revenu de base, par contre, de conserver des prix faussés par des revenus de rentes et alors de relever (en apparence), par un revenu dépourvu de prestation, le pouvoir d’achat des « citoyens », est tout aussi exactement impossible que de faire baisser la fièvre au moyen d’une manipulation du thermomètre qui la mesure : le récipiendaire d’un revenu de base aura d’autant plus à payer pour les droits de jouissance comptés dans les prix des marchandises qu’il semble tout d’abord gagner en pouvoir d’achat. Lorsque, par exemple, voici quelques années, le taux de référence du Harz IV fut relevé pour les loyers, du jour au lendemain, il n’y eut plus aucunes maisons disponibles sous ce taux de base relevé. Cela veut dire que par un canal ou un autre, un revenu de base sera toujours dévoré par les valeurs croissantes de patrimoine, de sorte qu’en définitive rien du tout ne sera redistribué. Le « droit » au paiement d’un mini-revenu dépourvu de prestation ne peut jamais concourir avec le « droit » au moyen de production. C’est pourquoi le calcul, d’après lequel un revenu de base devrait exercer une pression sur le possesseur d’une place de travail, s’avère aussi faux. C’est bien plus le contraire qui aura lieu : survivra celui qui avec un revenu de base ira encore au moins au travail huit heures par jour. Mais parce que chacun a déjà un revenu de base, le salaire pour le travail disponible, de manière limitée comme avant, sombrera de manière illimitée. Celui qui veut survivre devra gagner pour cela un revenu de base et mendier les deux, salaire et pain, auprès des propriétaires du capital. Celui qui par contre pour des raisons quelconques, par exemple, sur la base d’obstacles pour sa vie d’âme (lesquels jouent un rôle chez une grande partie de ceux qui perçoivent le Hartz IV) est empêché de vendre sa force de travail, souffrira alors de la faim.
5. Le revenu des malades et des personnes âgées « Le revenu de base remplace en principe complètement l’état social actuel. La protection vieillesse légale, l’assurance maladie et l’assurance chômage sont supprimées. Celui qui voudrait avoir quelque chose d’autre par-dessus le revenu de base, doit s’assurer lui-même à titre privé », récapitule Thomas Straubbar.[3] Straubbar est professeur en relations économiques internationales à Hambourg, ambassadeur du think-tank [« boîte à idée(s) », ndt] « Initiative de la nouvelle économie sociale de marché » et activiste pour le revenu de base. Bien entendu de nombreux partisans du revenu de base se défendent d’un prétendu « accaparement » par le néolibéralisme — avec le revenu de base, il s’agirait de quelque chose de tout autre. Les bonnes intentions de la plupart des partisans ne devraient absolument pas être remises en question ici. Ce qui est décisif, ce n’est pas ce qui est en vue avec le paiement d’un revenu de base inconditionnelle, mais ce qu’il provoque en faits. Et cela, théoriciens néo-libéraux et techno-investisseurs l’ont bien mieux percé à jour que les troufions rempli de bonne foi du mouvement. En vérité le revenu de base inconditionnel est un programme d’épargne sociale comme il n’en a jamais existé auparavant.
La digitalisation est un thème pleinement différent comme quelque peu une maladie de Parkinson. À longue échéance, « l’état social » peut seulement survivre si le chômage engendré par nos rapports économiques et juridiques arbitraires ne sera pas plus longtemps mélangé avec le chômage conditionné par la maladie ou l’âge. La réponse à la digitalisation repose dans la résolution du « problème de pilotage » dans une production orientée par le besoin mais aussi dans un ordre d’exercice de la propriété conforme à l’époque et ainsi de suite, comme cela a été exposé ici. Par contre la question du revenu pour tous ceux qui ne peuvent pas travailler, par exemple les enfants, les vieillards ou les malades, c’est quelque chose de tout autre. Le masquage des raisons toutes différentes pour le chômage est le véritable crime du système Hartz IV. Le mouvement pour un revenu de base inconditionnel veut à présent pousser le principe de l’Agenda 2010 [que le Président Macron admire comme un exemple et veut appliquer en France, ndtDK] à l’extrême : chômage conditionné par licenciement, vieillissement et maladie, congés de formation, manque d’entrain etc ; — tout cela sera rejeter dans le même pot. Chacun reçoit un minimum d’existence, sans condition naturellement. Celui qui serait capable de travailler, aurait de l’entrain et trouvera effectivement un travail payé, peut, il est vrai, s’en sortir mieux que les autres groupes. Mais qu’en est-il donc de ceux qui ne sont pas en situation de le faire ?
Pour une grande partie de ceux qui perçoivent actuellement le Hartz IV, l’obstacle, par exemple, n’est pas, la digitalisation mais une maladie de l’âme. Dès 2013, une étude mit au jour qu’on avait diagnostiqué des perturbations psychiques pour un tiers de ceux qui reçoivent l’ALG-II [ArbeitLosendGeld II, autre appellation de l’Agenda 2010, l’allocation chômage ndt]. Le véritable chiffre non-officiel devrait largement être plus élevé, étant donné que beaucoup de malades, en particulier ceux gravement atteints, ne consultent jamais un médecin. Ces êtres humains n’obtiennent pourtant aucun revenu humainement digne parce que depuis l’Agenda 2010, ils se trouveront jetés dans le même pot que ceux qui ne trouvent pas de travail ou ne veulent pas travailler. À cela se rajoute que chacun devenant inapte au travail, par exemple suite à un handicap ou une gêne et n’a pu contracter d’assurance privée correspondante, sera poussé dans la « Grundsicherung » , l’assurance de base — et reçoit avec cela 416 € par mois de payement de soutien.[4] Or cela concerne plus d’un million de personnes en Allemagne.
Beaucoup d’autres choses de ce genre seraient encore à ajouter ici. Lorsque le mouvement pour un revenu de base fait donc le compte que les actuelles prestations de transferts suffiraient déjà pour financer un revenu de base, il passe ainsi sous silence le fait que celles-ci ne suffisent déjà pas pour les deux groupes d’inaptes au travail et d’aptes au travail pour rendre possible un vie humaine digne. On doit penser en dehors de cela que le budget de l’état, dans la concurrence des nations autour de l’« endroit » le meilleur marché sera présentement artificiellement réduit, en ce qu’on privatise de plus en plus la prévoyance vieillesse comme « pension de retraite d’entreprise » et déposée chez des sociétés comme Black-Rock ou Macquarie capital. Ces pensions de retraite d’entreprises gonflent alors les prix, comme exposé ici et dévaluent avec cela à nouveau les rentes légales — un cercle diabolique. Mais cela signifie que partir des coûts actuels, complètement distordus de l’état social et « démontrer » avec cela que le revenu de base est finançable, c’est manifestement un mauvais calcul. À cela se rajoute que l’argent, quand bien même suffirait-il arithmétiquement, ne suffirait quand même pas. À savoir que garantir un revenu d’état dépourvu de prestation, se répercute notamment autrement sur la valeur de l’argent que si l’on permet une vie dignement humaine aux nécessiteux et place pour cela à la base les revenus du travail comme valeur de comparaison. Par un revenu de base chacun paierait avec le prix des marchandises les revenus de base de ses concitoyen, pendant que resterait pleinement ouverte si ceux-ci se trouveraient en pendant avec une prestation ou pas. Celà n’est rien d’autre qu’une dévaluation de l’argent et conduit donc immédiatement à l’inflation. Cette dernière intervient nécessairement toujours lorsque se découplent revenu et prestation, lorsque donc seront émis plus de bons de retrait/d’achat que de prestations correspondantes.
Une redistribution transparente et équitable est seulement possible quand les marchandises et des droits ne seront pas plus longtemps mélangés : ainsi que d’un côté les rapports du prix n’auront pas la permission d’être manipulées par des droits, que ce soit par des droits de propriété ou par un revenu de base, ainsi de l’autre côté, enfants, malades et vieillards devraient évidemment avoir une revendication de droit sur un revenu. Le revenu de base inverse ce contexte en une contre-image grotesque en ce qu’il étatise la consommation et en en contrepartie privatise l’assistance. Straubbar pour le moins, ne se trompe donc pas dans son calcul quand il fait le compte que « celui qui aimerait avoir plus au-delà du revenu de base, doit s’assurer lui-même à titre privé ». Il serait alors naturel que Straubbar pense avec cela ceux qui doivent effectivement vivre du revenu de base, car ils ne pourront pas dépenser pour le fond d’assurance de leur rente vieillesse.
6. Pour les nécessiteux un résultat franchement nul En ce que le mouvement pour le revenu de base veut atteler l’état pour des intérêts économiques, il ne voit pas que c’est exactement ce réflexe qui engendre en premier les rapports inhumains du présent. Quand sera échu à tous le même droit de consommation, le « droit » à une consommation inconditionnelle s’abroger d’ailleurs de nouveau, de sorte que les rapports de revenu continuent purement à être régulés par les droits de propriété inégalement répartis. C’est pourquoi les néolibéraux peuvent dire : Bien ! Laissez les faire ! Que le revenu de base soit introduit ou pas, en ressort finalement la même chose : 1000 ou 1500 Euro c’est le nouveau zéro, au cas où le revenu de base arrive. Pourtant avec ce nouveau niveau-zéro toutes les prestations sociales actuelles seraient fixées ou bien renchéries en correspondance pour rester au niveau actuel. Vues au plan de l’économie de peuple, les « prestations de transferts » de l’état, financées par l’impôt, sont un moins : quelque chose s’écoule de la vie de l’économie qui ne contribue directement en rien à la production de marchandises. La même chose vaut pour tout ce qui devra être réuni pour la subsistance de la police, des fonctionnaires administratifs et autres. La vie de l’état participera proportionnellement aux résultats de la vie de l’économie, mais il est justement renvoyé sur celle-ci, parce que de son côté il ne produit pas de recettes (pour autant qu’il n’est pas lui-même actif au niveau entrepreneurial). Que, par exemple, la sécurité du droit représente aussi indirectement une valeur économique, ne fait pas d’elle une création de valeur au sens économique et là où elle est pourtant considérée ainsi, à savoir qu’elle devient achetable, alors l’état cesse d’être un état, respectivement, devient corrompu. À l’exception du mouvement pour le revenu de base, cet état des choses est conscient à toutes les initiatives sociales — pour autant que l’on comptera avec l’engagement de moyens fiscaux, alors c’est toujours au sens d’une dépense du côté économique. C’est totalement égal à quelle hauteur on garantit par exemple des prestations d’entretien à des êtres humains incapables de travailler, si l’état y rattache ou pas des conditions — c’est un fait que chaque prestation de subsistance de l’état sera économiquement produite par des êtres humains qui travaillent. Le mouvement pour un revenu de base est le premier qui renverse cela « cul par dessus tête » [guillemets du traducteur] : des redevances devront être considérées au plan économique comme un support du travail. C’est l’image du baron de Münschhausen qui se tire lui-même du marécage par les cheveux : on consomme et en consommant on verse un impôt qui à son tour forme un revenu que l’on consomme. Cela ne fonctionne pas. Comme contre-preuve, on aimerait conduire dans le champ le socialisme réellement existant ou bien des activités actuelles de l’état qui rappellent le socialisme. Mais alors on ne doit cependant pas ne pas voir que dans ces cas, l’état apparaît lui-même comme entrepreneur et dirige le travail — ce qui n’aurait la permission d’être au sens de « liberté au lieu du plein emploi ».[5]
7. La nostalgie envers le rédempteur-machines Le revenu de base inconditionnel ne veut la conduite du travail ni par l’économie de marché, ni par l’état, mais le travail devrait justement être « librement autodéterminé ». Éventuellement cela serait possible sous une condition préalable : si l’être humain n’aurait plus besoin de ses organes sensoriels pour percevoir l’autre être humain ; s’il connaissait les processus mondiaux de formation de valeur et les rapports de productions se transformant incessamment et ainsi de suite, par simple intuition et que pour cela il ne serait pas renvoyé à l’observation du marché. Il pourrait alors déterminer son travail lui-même tandis qu’il resterait en même temps un travail au sens économique. Le revenu de base est la vision d’une libération des faits concrets de l’être-là physique, une ex-carnation de l’humanité et relie sur cette base la scène ésotérique en Allemagne avec les techno-investisseurs de la Silicon Valley.
Ces derniers n’ont inscrits sur leur bannière rien moins que la sauvegarde de l’humanité des conditions de l’existence physique. Le fondateur de Google, Sergeï Brin, veut, par exemple, « guérir la mort »[6] et le fondateur de Paypal, Peter Thiel, affirme sur la mort : « On peut l’accepter, on peut la mépriser, ou bien on peut la combattre. » Thiel la combat en s’injectant du sang de jeunes êtres humains[7], d’autres se laisseront congeler après leur décès, ou bien se creusent la tête [en attendant, ndtDK] sur la vie éternelle de l’âme sous la forme d’un cloud [« nuage » informatique disparaissant lors d’une panne de courant, ndt].[8] Voilà il est vrai des exemples extrêmes, mais ils rendent évidente l’attitude de base : pour tout problème humain, il y a donc une solution technique. En correspondance, la question sociale est aussi purement comprise techniquement : une sorte d’être-machine mondial devrait nourrir, occuper et animer l’être humain. Le mouvement pour un revenu de base inconditionnel en livre pour cela l’unanimité de disposition émotive des masses. En cela une économie purement conduite de manière intuitive aimerait être absolument désirée comme un idéal d’avenir — jusque-là, l’être humain a encore besoin de ses yeux et de ses oreilles, d’un cœur et de raison, pour décrypter à l’organisme social l’endroit où il sera utilisé. En ce qu’il apporte prématurément un possible idéal d’avenir, le mouvement pour un revenu de base se verrouille au présent — en enterrant avec cela son propre idéal. L’âme ne pénètre pas dans les rapports présents, mais se coupe le cordon ombilical et passe de plus en plus dans un état analogue au rêve [ou au cauchemar, cela dépendant de la culture de chacun, ndt]. Dans l’espace de vacuité ainsi créé affluent à présent seulement les impulsions des techno-investisseurs. Celles-ci ne sont pas moins ésotériques, pourtant sur un modèle inversé : alors que les ésotéristes du centre et de l’est de l’Europe voulaient pour ainsi dire retirer leur âme hors de la matière, les plus à l’Ouest [ceux du grand Far Ouest - l’ouest lointain, ndtDK] veulent de manière analogue pour cela avec une matière affinée, pénétrer dans ces domaines que l’âme laisse derrière elle [lorsqu’elle quitte cette vallée de larmes celle-là et pas de silicone… ndtDK]. Dans le mouvement pour un revenu de base inconditionnel, les deux impulsions opèrent ensemble l’Europe du centre exaltée-ésotérique et l’Ouest technocratique. Là où en fait, l’être humain en tant qu’humain devrait toujours être plus présent, notamment dans les relations économiques immédiates, là, l’utopie l’en retire conformément à sa conscience. Une autorité étatique devrait créer le revenu, sur ,quel chemin aussi toujours, et l’être humain individuel devrait déterminer purement intuitivement vis-à-vis de cela, ce qu’il « travaille ». L’attachement/le lien de chaque être humain avec l’autre par le travail et la consommation de par tout le globe terrestre sera supprimée avec cela comme vie de l’âme et de l’esprit et refoulée dans la sphère d’un ouvrage de puissance physique-naturelle. Cela veut dire que le contenu réel de l’idée d’un revenu de base est le refoulement psychologique de l’organisme économique dans l’inconscient. Ce que l’être humain ne peut plus appréhender avec cela est réquisitionné par les forces du passé : la technique, en groupement avec le concept de propriété[9] romain-catholique, se place aux endroits où des relations humaines pourraient seulement agir immédiatement socialement — le rédempteur-machines nous libère de la Terre.[10] Il aimerait être possible d’automatiser largement de nombreux domaines de la production matérielle. De même de nombreuses prestations de service peuvent être réalisées par des robots. D’un autre côté, dans de nombreux domaines le degré possible d’automatisation a déjà été dépassé, de sorte qu’inversement, le travail de machine doit être remplacé par du travail humain. Car l’automatisation brise le pendant immédiat de la perception sensible ce qui conduit souvent à des produits plus mauvais, en partie même absolument à la destruction des bases économiques. C’est le cas par exemple en agriculture. Celle-ci est déjà automatisée dans une mesure telle qu’au plan économique elle n’est plus du tout possible, parce que sans un pendant direct entre l’être humain et la nature, telle qu’il est donné seulement dans les structures paysannes, la productivité du sol s’effondre effectivement. Avec l’augmentation croissante de la population mondiale, la nécessité croit aussi d’utiliser le sol de manière optimale, à savoir de diriger toujours plus d’êtres humains tout de suite dans le travail matériel. Cela importe pareillement dans la formation, les soins et de nombreux autres domaines sur la perception immédiate, laquelle seule permet la qualité de la « prestation de service» nécessaire à la participation de la vie de l’âme. Oui, la même chose se laisserait affirmer des tâches de gestion et de planification jusque dans la vente des assurances et de beaucoup d’autres choses qui justement semblent aussi bien fonctionner digitalement qu’en apparence. En réalité par la division/partage croissant(e) du travail le processus humain de production/prestation ne sera pas du tout réduit, mais simplement toujours plus transformé sur le plan de la vie de l’âme. Cela aura une conséquence effroyable sur la vie de la communauté si ce processus ne sera pas élevé en conscience, mais au contraire recouvert des voiles des questions de droit et de pouvoir. Plus l’automatisation progresse, d’autant moins un revenu de base étatique est possible, parce que l’humanité est d’autant plus renvoyée à reconnaître la relation saine entre agriculture, industrie et vie de l’esprit, à travers l’avènement des prix et de rendre possible à l’individu de s’orienter consciemment à l’être de besoin « humain ». Die Drei 6/2018. (Traduction Daniel Kmiecik revu F. Germani, original allemand)
[1] Voir les développements sur la banque de l’ombre BlackRock, dans la quatrième contribution de cette série : Formation de revenu et droit de l’homme, dans Die Drei 5/2018, pp.8 et suiv.— http://diedrei.org/tl_files/hefte/2018/Heft5_2018/03-Mosmann-DD1805.pdf [2] https://orange.handelsblatt.com/artikel/11629 [3] www.stern.de/wirtschaft/geld/grundeinkommen-warumoekonom-thomas-straubbar-ans-grundeinkommen-glaubt-7330376.html
[4] www.fr.de/politik/meinung/gastbeitraege/hartz-iv-416-euro-reichen-nicht-fuer-die-menschenwuerde-a-1471873 [5] http://blog.freiheitstattvollbeschaeftigung.de [6] www.huffingtonpost.de/2017/05/06/silicon-valley-unsterblichkeit-taktik_n_16451270.html [7] www.faz.net/aktuell/wirtzschaft/stammzellen-wie-das-silicon-valley-das-sterben-agbschaffem-will-15164400.html [8] https://t3n.de/silicon-valley-tod-ueberwinden-638284/ [9] Voir Johannes Mosmann : Domination d’un esprit mort — au sujet du développement historique de la spéculation financière et les conditions de vie d’une libre vie de l’esprit, dans Die Drei 3/2009, p.11 — http://diedrei.org/tl_fileshefte/2009/heft3_2009/Mosmann-Herrschaft.pdf [10] Au sujet du lien entre technologie moderne et fuite gnostique du monde voir la contribution de Andreas Neider : Attention et aveuglement cognitif, dans ce numéro de Die Drei aux pages 29-38. [Traduit en français et disponible sans plus auprès du traducteur (DDAN618.DOC). ndt]
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