revenu de base et tri-articulation
Institut pour une triarticulation sociale

 

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Une série au sujet du revenu de base                      sommaire - précédent - prochain article

Formation de revenu et droit de l'humain

Le revenu de base : pathologie et effet d’un mouvement social — IV

Johannes Mosmann



Par les rapports du temps présent, le résultat des trois premiers articles de cette série pourra être rassemblé ainsi, l’être humain sera de plus en plus rendu étranger au « sens [à l’esprit, ou signification de, ndtDK] » de son travail. Le revenu de base a été critiqué en tant que continuation conséquente de cette évolution faussée. La présente partie va montrer maintenant comment actuellement par le commerce avec certains droits la force d’expression des prix a été tellement affaiblie qu’une appréhension consciente des processus économiques semble désormais à peine possible. Car le fondement d’une économie qui fonctionne c’est une formation du prix nette et transparente. L’article va démontrer comment l’introduction d’un revenu inconditionnel de base mènerait à un découplage entre prix des marchandises et revenu, et avec cela à un renforcement de la non-transparence. Ce n’est pas un mélange instinctif de questions d’économie et de questions de droit qui mène à une société digne de l’être humain, mais une clarification consciente des conditions opposés des deux domaines. Dans ce contexte la thèse du mouvement pour un revenu de base sera discutée, d’après laquelle un revenu est un « droit de l’humain ».


Que l’on se représente les cellules d’un organisme humain qui fussent équipées d’une conscience. Le corps agirait nonobstant comme un miroir, de sorte que les cellules pussent certes se percevoir elles-mêmes mais pourtant pas l’organisme  et l’importance qu’elles ont pour celui-ci. Le destin de l’organisme dépendrait maintenant de jusqu’où vivrait une image du processus d’ensemble dans la conscience individuelle de chaque cellule, afin que chacune de leur activité à nouveau, mais maintenant de soi-même s’orienter à l’organisme et ainsi finalement aussi assurer pouvoir sécuriser la propre survie. Aussi longtemps que la possibilité pour cela n’a pas été trouvée, les cellules seraient rejetées à leur état d’esprit subjectif  d’existence et durent construire le « sens » de leur activité dans une certaine mesure à partir d’elles-mêmes. Et par cela l’organisme serait malade. En quelques endroits se formeraient des tumeurs cancéreuses, à d’autres par contre, des organes seraient sous-alimentés et dépériraient. — Par une telle comparaison, la nature de la « question du revenu » pourra peut être devenir compréhensible. Aussi loin que l’être humain a besoin d’un revenu, quelque chose de totalement analogue se joue dans l’organisme social. L’être humain vit au moyen de l’organisme mondial de l’économie. Ce dernier est cependant dépendant de son côté de ce que l’être humain parvient à intégrer/articuler en retour son activité dans cet organisme, pendant qu’il vit de l’organisme. L’être humain qui travaille sait notamment tout d’abord seulement, qu’il lave ce sol, qu’il active ce levier, qu’il cuit ce petit-pain, qu’il peint ce tableau ou qu’il enseigne à cet enfant. Il ne pénètre pas comment son propre travail se place dans l’ensemble du processus de l’économie mondiale, comment les valeurs fabriquées par lui entre en interaction avec d’autres valeurs et jusqu’où, donc, la propre prestation est effectivement un processus de vie dans un organisme unitaire qui enserre le monde. Cela apparaît soudainement arbitraire, qu’à un certain moment, il s’acquitte tout de suite de cette activité ou d’une toute autre.

Mais cela n’est pas arbitraire. Alors que l’auto-ravitaillement/l’autarcie régnait encore, l’être humain pouvait encore comprendre le pendant réel entre revenu et travail : là il devait, pour apaiser sa soif, se rendre à la fontaine. Le sens du travail était donc donné objectivement par le besoin. C’était insensé d’avoir une quelque opinion personnelle là-dessus. Dans une économie de division/partage du travail, le travail qui conduit par l’exemple à apaiser sa soif, sera fragmenté partagé/divisé et de nouveau réuni dans divers processus isolés,. Le sens du travail est pourtant resté le même. Seulement il est, sur la base de la division/du partage plus perceptible immédiatement par l’individu. Pour pouvoir saisir le sens, est maintenant nécessaire une perception élargie par-dessus le du champ de vision personnel, reproduisant l’entrelacs compliqué de l’économie du monde divisant/partageant le travail.

Pour une telle perception, qui seule peut donner le « sens » du travail, un seul point d’appui s’offre actuellement à la conscience : ce qu’on appelle le « mécanisme du marché ». Aussi loin que le revenu individuel dépend du prix qu’atteint la prestation correspondante sur le marché, « l’offre » peut s’orienter à la « demande ». L’avènement du prix [au sens où pour « avoir » un prix, il faut qu’il advienne, comme le Messie…, et dans ce cas, je ne plaisant pas du tout, ce n’est pas une blague car ici est la question ! ndtDK] est donc le processus qui, saisi de manière correcte, s’épaissit/se condense en un « organe de perception » pour les processus dans l’organisme mondial de l’économique. C’est pourquoi à cet endroit, par exemple, Rudolf Steiner commence aussi avec son concept « d’économie associative ». Toutefois on pourra à peine réfléchir sur une autre formation supplémentaire de cet « organe de perception », sans devenir attentifs à quelles « distorsions » troublent déjà actuellement sa saine activité.[1]

 

Marchandises et droits

Les distorsions viennent pour l’essentiel en l’état parce que sur le marché seront aussi commercées/traitées comme des marchandises des choses qui ne sont en fait aucun produit de la vie de l’économie. La protection de l’état/étatique pour la libre disposition du moyen de production et du capital quelque peu ne repose pas de son côté sur un travail humain, mais se constitue en dehors du processus de l’économie comme un droit, par exemple, par un processus démocratique. Quand maintenant cette protection étatique de son côté sera regardée comme une marchandise, c’est-à-dire qu’elle se voit placée en face des produits du travail humain, quelque peu sous forme d’actions, la loi de l’offre et de la demande est alors hors d’usage. Un exemple, le plus grand propriétaire de parts des 30 plus grandes entreprises allemandes, parmi lesquelles Siemens, Bayer Chemie, Telekom, entre autres, c’est la plus grande banque fantôme du monde dénommée mystérieusement BlackRock, qui avec une participation de presque 60 milliards dans la totalité des entreprises DAX, est le plus grand employeur/possesseur de places de travail d’Allemagne, avec tout juste 35 milliards, suit à la deuxième place le gouvernement fédéral, et aux troisième et quatrième places, alors la famille Merck et le Private Equity-Fonds « Vanguard ».[2]

BlackRock administre pour l’essentiel l’argent des caisses américaines de pension, institutions officielles et assurances. Celui qui achète aujourd’hui une machine à laver  de Siemens, paye avec le prix donc seulement pour part la machine à laver. Aussi loin que le prix est absolument une expression de ce qui doit être consommé dans la chaîne de production, donc une demande des producteurs. Mais pour une part largement plus grande sont financés par le prix de cette machine à laver, des contextes/pendants qui n’ont rien à faire avec une machine à laver. Cela pourrait être, par exemple la rente de la police de New York, une université américaine, ou bien l’assurance vie de Madame XY de Nuremberg. Et la chaîne de production est à nouveau traversée de processus semblables, c’est-à-dire qu’au long de tout le processus de production jusqu’à la machine finie, le prix est gonflé.

Par cela le prix perd sa fonction de « thermomètre » pour l’économie. Un prix relativement plus élevé d’une marchandise en rapport à d’autres marchandises serait l’expression d’une sous-production dans les pures conditions d’économie de marché.

Le marché réagirait, le capital affluerait dans le secteur correspondant et cela conduirait à une extension de production, c’est-à-dire à réduire le prix d’une marchandise. Mais cela présuppose que le prix d’une marchandise est effectivement l’expression de ce qui est demandé dans le contexte de sa fabrication. Aussitôt que les prix contiennent des parties constitutives qui ne se trouvent en aucune sorte de pendant avec la fabrication des marchandises concernées, dès lors, se perd largement la fonction indicatrice du prix comme aussi l’effet rendant bon marché de l’investissement. Ne se laisse plus juger si la marchandise est « trop chère » ou « trop bon marché » en rapport à d’autres marchandises. Inversement, l’afflux de capital pour la marchandise présumée chère — aussi loin que le capital ne va justement pas dans la production, mais se lie avec le droit au moyen de production — ne mène tout de suite pas à une réduction des prix. Cet effet a joué par exemple, dans la crise de denrées alimentaire de 2007 et il a coûté la vie à plusieurs millions d’humains.[3] D’un autre côté, un prix favorable/avantageux apparaît vite comme « trop » bon marché vis-à-vis du prix enflé par des rapports de droit, aussi quand, mesuré à l’aune de la demande, ce dernier ne l’est effectivement pas. Car le coiffeur, par exemple, doit donc, ce qu’il paye pour la machine à laver et ainsi à d’autres endroits pour des semblants de valeur, à nouveau laisser fluer dans ses propres prix, et ainsi doit aussi le faire l’entrepreneur en bâtiment et ainsi de suite. Le résultat en est un pseudo-marché parfaitement chaotique, sur lequel les participants, indépendamment de leur « succès » de fait, roulent tantôt s’enfonçant, tantôt remontant.

 

Découplage du prix des marchandises et des revenus

Un marché « libre » serait au contraire un marché qui pourrait se développer librement selon les lois de la vie de l’économie et qui ne serait pas manipulé par la vie de droit, que ce soit par le commerce avec des actions etc., que ce soit par la construction d’un « marché du travail ».[4] Un tel marché libre est combattu dans la même mesure par le socialisme et le libéralisme. Le socialiste ne veut aucun marché libre, parce qu’il considère l’état comme un entrepreneur ; le libéral ne veut aucun marché libre, parce qu’il aimerait falsifier l’avènement du prix par le commerce avec des droits en sa faveur. Vu ainsi, cela aimerait apparaître utopique d’exclure/de déconnecter le commerce avec des droit et de régler les prix. Le chemin opposé du mouvement du revenu de base, nommément découpler revenus et prix des marchandises et réduire ainsi à néant/détruire la force d’expression des prix, est néanmoins impensable dans une économie de partage/division du travail [Peut-être est-ce là la raison pour laquelle Steiner n’y pensât même point, ndtDK]. Ce n’est pas la question morale abstraite si l’être humain avec une revenu de base « verrait encore» « lui-même » un « sens » dans le travail qui est décisive, mais jusqu’où il pourrait encore alors absolument encore orienter son activité’ à la valeur objective du travail. Mais cela ne signifie pas qu’on doive rester planté à la loi de l’offre et de la demande, mais seulement que dans une économie mondiale de partage/division du travail, on ne peut au moins reculer derrière cette loi sans se détruire/s’anéantir soi-même. Mais si l’on reconnaît les conformités aux lois/légités économiques, des voies se laissent absolument décrire comment celles-ci pourront être placées au service de l’humanité. Une fois admis, par exemple, que l’on parviendrait à sortir le droit de la circulation des marchandises. Alors il ne se tiendrait plus en vis-à-vis sur le marché des marchandises et des droit, mais des marchandises et des marchandises. Cela signifie que le prix serait l’expression de la demande après un argent tel qu’il deviendra immédiatement nécessaire pour des revenus du travail dans la production des marchandises concernées. Ce que par contre demandent les caisses de pension, ce que demande la vie de l’esprit, et ainsi de suite, se placeraient à côté, comme une exigence autonome. Alors les prix auraient une force d’expression, pendant que d’un autre côté, les coûts effectifs, par exemple de la retraite vieillesse, qui sont déposés aujourd’hui pour une grande part dans des sociétés comme BlackRock et réduisent artificiellement le budget de l’état, seraient de nouveau visibles. On pourrait maintenant interpréter les prix (ce à quoi, toutefois d’autres informations seraient nécessaires ; mais ce n’est pas le lieu ici de l’expliquer). Dans le résultat on pourrait juger si une marchandise, mesurée à la situation du besoin, est « trop » chère ou « trop » bon marché, et diriger en correspondance les flux de capitaux. Des revenus se trouveraient donc constamment à disposition là où la consommation représente effectivement le fondement pour une activité, laquelle contribue à son tour à un promotion correspondante de l’organisme.


Formation de revenus par les prix des marchandises

La condition préalable absolue pour cela est le couplage du prix des marchandises et des revenus. Quand le prix de marché pour la propre production ne suffit plus, pour en retirer son nécessaire revenu, c’est (aussi longtemps que des rapports de droit faussées n’entrent pas en considération) un signal de prendre un autre travail, aussi loin que s’en laisse notamment conclure que le besoin ne serait sinon pas atteint. Si l’on pouvait par contre séparer le prix des marchandises et les revenus, plus personne ne saurait quand il travaillerait pour d’autres et quand il travaillerait seulement pour lui-même.  Quel prix devrait-on appliquer pour le propre produit, si l’on ne devait pas vivre de ce prix, parce que l’on perçoit ne revenu de base inconditionnel par un moyen fiscal ? Ce que le producteur demande ne se laisserait plus lire foncièrement au prix d’une marchandise, et quelle estime connaît effectivement son travail. Mesuré au besoin, le travail pourrait être utilisé à de tout autres endroits — personne en ferait l’expérience, respectivement chacun souffrirait après coup de la détresse qui en résulterait. On serait simplement  subventionner transversalement par-dessus toutes les branches et l’on ne pourrait jamais trouver cette répartition du travail sur les branches, qui correspondrait aux besoins réels — personne ne travaillerait réellement pour d’autres, mais chacun en fait pour soi, ce par quoi chacun aurait alors moins de revenu.

En vérité l’idéal de la séparation entre revenu et travail coïncide donc avec l’idéal du couplage des prix des marchandises et des revenus — voir ceci est en même temps le chemin vers une humanisation de l’économie. Au lieu de continuer à fausser le marché, on devrait aspirer aux rapports par lesquels l’être humain peut trouver immédiatement la valeur de son travail dans le résultat du travail et ne doit plus le chercher à l’écart/hors jeu, dans le salaire pour une activité qui sinon est vécue comme insensée, ou bien dans  « comment le travail se ressent pour lui-même ». En cela on se heurte alors à la question véritablement pratique : comment l’avènement du prix peut-il être interprété correctement et le capital dirigé en correspondance ? Comment l’être humain qui travaille approche-t-il les besoins des ses semblables, comment la production peut-elle, par exemple, en arriver finalement  à reconnaître la demande déjà avant la production comme une commande exactement définie ? Comment la banque du futur  pourra-t-elle accorder un crédit en connaissance d’un besoin effectif (lequel seul peut en assurer le reflux), au lieu d’esquiver, tel un ersatz de cette connaissance, vers des « sécurités » comme les bien-fonds et renchérir la production ?


Un revenu est-il un droit de l’humain ?

D’une manière ou d’une autre, tous les rejets économiques remontent au problème de base de l’économie mondiale de division du travail : le problème du pilotage, respectivement la répartition correcte du revenu du travail et de l’utilisation des ressources. Ce problème économique pourra seulement être résolu économiquement, c’est-à-dire au moyen de la pondération des rapports corrects entre les branches de l’économie. Le chemin vers une résolution de la question économique est actuellement pourtant  contrefait parce que l’être humain « moderne » peut seulement se comprendre jusqu’à présent dans une relation sociale seulement comme « citoyen » , c’est-à-dire cherche toutes les possibilités de configuration dans le domaine juridique et veut agir de là sur l’économie. Dans l’économie elle-même, comme membre de l’organisme-humanité englobant le monde, il est  encore à peine parvenu à la conscience — ici c’est, jusqu’à présent, une « main invisible » qui guide encore sa destinée.

L’état national devrait piquer à la main invisible les plus gros morceaux du gâteau pour ses citoyens. À cette fin, les citoyens s’unissent et forment des « partis » ou d’autres formes politiques de communautés d’intérêts. Celles-ci devraient alors à nouveau mettre en chemin des lois qui vont à la rencontre des besoins propres. La même chose que chez d’autres ils condamnent comme du « lobbyisme », le citoyen l’appelle « démocratie » aussitôt que cela sert son propre revenu. En ce qu’avec cela finalement chacun, qu’il soit journalier/salarié à la journée ou gros actionnaire, louche sur l’économie à travers le droit, tous ferment les yeux sur le droit. Un sens pour le droit objectif, lequel a une permanence au-delà de toute situation d’intérêts et à cause de cela peut seul être contenu d’une authentique démocratie, ce droit est aujourd’hui exactement ainsi peu façonné que la perception esquissée ci-dessus de la valeur objective du travail.  Oui, on tient cela pour une prétention de parler absolument d’un droit objectif. Il n’en est pas moins vrai qu’un sens s’annonce pour le droit objectif qui franchit de plus en plus nettement les frontières nationales. Par exemple, beaucoup parlent entre temps d’un « droit à la nourriture » ou bien d’un « droit de l’humain à un revenu ». Bien sûr c’est tout d’abord un fait de sensibilité/sentiment et en tant que tel, ni « correct », ni « faux ». Pour pouvoir retirer des conséquences pratiques, cette sensation doit d’abord être examinée à la réalité et ainsi transférée en des pensées claires. Où donc repose pour préciser le sens plus profond de cette sensibilité/ce sentiment ?


Le droit à l’existence de l’être humain

L’existence physique de l’être humain ne s’achève pas à ses limites corporelles perceptibles à l’œil extérieur, mais est pendant avec les substances qui constituent le corps. Avec cela chaque corps humain exprime une surface du sol de la Terre, aussi loin qu’il s’édifie à partir des substances qu’il absorbe par les aliments produits sur la Terre. Quand donc est attribué à chaque humain un « droit à la vie et une garantie d’intégrité corporelle [unversehrtheit, à savoir ici, faites attention ! le droit de conserver son « caractère indemne », ce qui n’est pas tout à fait exactement l’intangibilité proclamée désormais par la GrundGesetz, dont il va s’agir tout de suite… ndtDK] » comme la constitution de la République Fédérale d’Allemagne le retient/consigne, ainsi on peut préciser, sans aller au-delà de cette Constitution qu’on est donc tout aussi peu en droit de trancher la tête de quelqu’un, qu’on est en droit de lui prendre le moyen par lequel il doit maintenir son existence corporel.

On pourra donc constater tout d’abord purement objectivement que chaque être humain, à sa naissance, prétend à une certaine surface de la Terre. Si maintenant on voulait toutefois traduire immédiatement dans les conditions extérieures cette revendication de droit que l’être humain pose par sa simple existence, alors la Terre serait fractionnée en environ  8 milliards de parcelles de paysage, car autant d’êtres humains vivent sur la Terre. Chacun produirait donc ce qui lui est nécessaire pour vivre sur cette surface revendiquée par lui, serait ainsi auto-suffisant. Alors il n’y aurait aucune économie, car l’économie naît avec le partage/la répartition du travail. Mais maintenant nous avons aujourd’hui une économie mondiale de division du travail à un haut degré. Ce dont il s’agit, c’est de penser correctement conformément au droit le pas qui va de l’auto-suffisance à l’économie mondiale de partage du travail en le pensant, à savoir ainsi que chaque « droit d’existence » donné avec la naissance ne perde sa validité.

 

C’est possible, quand on se rend clair ce qui suit : dans un autoravitaillement/une autosuffisance, chacun s’acquitte de tout mais pour lui-même. Dans une économie de partage du travail, les domaines du travail seront partagés, c’est-à-dire que l’un, par exemple, est entièrement paysan, l’autre est totalement disigner-graphique et ainsi de suite, mais justement non plus pour soi, mais pour les autres. Mais cela signifie que les surfaces utiles cultivées augmentant en se réunissant, le partage du sol devient inégal. Chacun ne travaille plus pour soi-même sur sa parcelle, mais [qui deviennent aussi rares qu’ils en souffrent désormais d’autant et disparaissent prématurément, ndtDK] revendiquent quelques-peu d’énormes surfaces, mais sur lesquelles ils travaillent pour les autres et d’autres revendiquent par exemple seulement une place dans une communauté de bureaux, d’où ils travaillent à nouveau pour les autres. À tout corps correspond naturellement encore une surface de la Terre, aussi loin qu’il s’édifie des substances qui seront cultivées pour lui sur cette surface [très mal d’ailleurs en méthodes « conventionnelles », raison pour laquelle, par exemple, la silice lui faisant défaut, il a mal aux riens en plus ! ndtDK]. Maintenant, il intervient, toutefois indirectement, à travers le travail d’autres êtres humains [spécialisé, ndt] sur cette surface. Que l’inégale répartition du sol reposant à la base des rapports de droit pourra avec cela être comprise dans la mesure : une personne A se retire de son droit de surface du sol acquis par sa naissance, pour une personne B, afin que B puisse produire sur cette surface un aliment pour A. Mais B ne peut entreprendre ce travail pour A, que parce que A se charge en contrepartie d’une autre activité pour B. Le droit d’existence est garanti aussi longtemps que A et B échangent les denrées produites par chacune d’elles de sorte que toutes deux puissent vivre. Chacun a donc aussi dans cette mesure un droit sur les marchandises de l’autre tandis qu’elle contribue à quelque chose de valeur équivalente. Mais pourtant dès que A passe outre et se met à revendiquer des marchandises produites par B avec l’aide du pouvoir de l’état, au lieu de les échanger contre un produit de valeur équivalente produit par B, donc dispose, d’un « revenu de base », l’existence de B sera lésée — et parce que la lésion de B détruit le processus économique de division du travail, aussi le droit d’existence de A. On ne perce pas à jour ces rapports seulement parce qu’ils ont déjà  connu une infinie complexité lorsque l’être humain pose aujourd’hui le pied sur la Terre. Pourtant entre ma consommation et la nature se tient, dans un monde de partage du travail, toujours l’autre humain qui transforme la nature pour moi de manière telle que je puisse justement la consommer. Ce serait injuste de lui enlever simplement ses productions, sans faire de mon côté ce qui lui  rend  justement possible en premier le travail pour moi. Qui ne veut pas échanger des prestations, mais consommer avec l’aide d’un « droit » supposé, intervient directement sur la force de travail d’autres humains et les fait ses esclaves. Il ne se tient plus alors sur le terrain d’une vie de droit démocratique, mais privatise le pouvoir d’état. Il ne s’agit donc pas si le revenu dépourvu de prestation de l’attributaire d’un revenu de base aimerait être motivée autrement que le revenu dépourvu de prestation d’un déposant de edge-fonds, mais de ce que dans ces deux cas l’échange de production est manipulé et avec cela blessé ce droit d’existence, que vise en fait le mouvement pour un revenu de base.


La réglementation démocratique du temps de travail

Il ne peut y avoir de « droit au revenu » si le sentiment du droit/la sensibilité juridique se tenant derrière cette exigence devrait être prise au sérieux. Au lieu d’essayer d’empiéter avec le droit sur l’économie, le citoyen devrait s’éveiller au droit en tant que tel et affirmer celui-ci vis-à-vis de l’économie. Le droit de propriété, par ex., au contraire du partage du travail, est une convention et peut donc être défini autrement par nous pour cela. Car est-ce qu’un droit de propriété qui exclut une partie de l’humanité de la collaboration et attelle les autres démesurément à l’économie, est vraiment en accord avec notre concept de dignité humaine ? Mais le temps de travail aussi, que chacun met quotidiennement à disposition de l’organisme de l’économie, est une convention. En Allemagne, il est pour l’essentiel réglementé par la loi sur le temps de travail (Arbeitszeitgesetz ; ArbZG). Ici le législateur avait manifestement l’intuition juste : le temps de travail en tant que tel n’est pas l’affaire de la vie de l’économie, mais appartient, en considération de la dignité humaine, aux tâches les plus originellement primordiales de l’état. On devrait maintenant penser cela par conséquent à sa fin, en ce qu’on ferme les portes de derrière aux syndicats et aux employeurs et constate démocratiquement : « La dignité humaine est intangible. Elle peut seulement être garantie quand l’être humain ne sera pas complètement pris en compte par l’économie de division du travail. À l’intérieur de son temps de travail l’être humain se spécialise et ne peut avec cela pas déployer toute sa personnalité. C’est pourquoi le temps que l’individu à la permission de travailler, par exemple sur la chaîne de montage chez Audi, comme conducteur de métro à la BVG ou bien caissier[ère] chez Lidl, est limité à 6 heures par jour. Seul qui permet que le nécessaire à  la vie pourra être gérer économiquement à l’intérieur d’un temps de travail fixé démocratiquement, reçoit une autorisation de gestion entrepreneuriale.

Dans la vie de l’économie, l’être humain est placé par ses besoins, dans la vie de l’esprit par son individualité particulière. La mise en place des lois n’a pas la permission de toucher aux deux, si elle doit contenir du droit. De manière intéressante œuvrent alors de telles lois qui ne servent ni des besoins économiques, ni des intérêts culturels spécifiques, mais amènent purement à l’expression le droit en tant que tel, utile en retour à la vie de économie et à la vie de l’esprit. Dans l’exemple ci-dessus : un temps de travail,  fixé seulement en considération de la dignité humaine, joue en contre partie pour un plein emploi, d’une répartition correcte du revenu et ainsi de suite, mais permet d’un autre côté le loisir requis pour la culture et la vie de l’esprit.

En ce qu’elle tente de présenter le revenu de base comme un prétendu moyen de pression pour une plus haute rémunération du « travail de merde », le mouvement éveille l’impression qu’il s’agit pour lui de la perception des  « droits » de l’humain travaillant. Une revenu de base conduit quand même pour une part, comme cela sera à montrer dans la prochaine partie, à un plus mauvais paiement des prestations de travail. Mais pour l’autre la vie de droit sera tout de suite éliminée par cela. Car une fois  adoptée, la combine pourrait fonctionner et un revenu de base mènerait effectivement à une meilleure rémunération — alors se poserait quand même la question : est-ce vraiment une « chose privée », si l’un passe 12 heures sur une chaîne de montage pour un bon salaire en perdant sa dignité humaine, pendant que l’autre ne collabore pas du tout ? Est-ce que la critique du « travail d’esclave » se réfère purement au prix correct pour un esclave ? Est-ce alors en ordre d’acheter la force du travail en tant que telle dès que le fric est bon ?

Qui a en tête la dignité de l’humain, là où il parle des « droits » des êtres humains qui travaillent, n’abandonnera le temps de travail quotidien à aucun « marché du travail », mais le réglemente/le régule sur un sol démocratique.

Die Drei 5/2018.

(Traduction Daniel Kmiecik, notablement revue par FG, original allemand)

 


[1] Voir Stephen Eisenhut : « Gestion d’argent et formation d’association » dans ce numéro

[2] Voir : www.wiwo.de/finanzen/boerse/investoren-wem-gehoert-der-dax/19775016.html

[3] Voir, par exemple, les déclarations du courtier en bourse Dirk Müller devant le Bundestag, le 27 juin 2011 : www.youtube.com/watsch?v=MeWelyY33DY

[4] Voir Johannes Mosmann : Le revenu de base comme une stratégie de la Silicon-Valley, dans Die Drei 4/2018.