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Une série au sujet du revenu de base sommaire - précédent - prochain article Le revenu de base comme stratégie de la Silicon-ValleyLe revenu de base : pathologie et effet d’un mouvement social — III Johannes Mosmann
Il existe une contrainte au travail, qui est fondée dans la nature de l’être humain. Comment celle-ci peut-elle être portée par la communauté ainsi qu’elle ne représente aucune contradiction à la liberté ? Qu’est-ce que cela signifie quand le « libre travailleur spirituel » ne doit plus demander après les conditions de son revenu ? Les deux premières parties de la série ont montré qu’une association/fusion de l’économie et de la liberté est seulement possible quand le temps total de travail disponible est partagé ainsi que chacun puisse, à côté de son travail, suivre encore ses impulsions spirituelles. La partie III de la série rend évidente pourquoi ceci ne se trouve pas dans l’intérêt de nombreux propriétaires de capital. Ils ont besoin de la scission de la société en chômeurs et travailleurs pour le maintien de leur propre pouvoir — et font avancer tout de suite à cause de cela l'introduction d'un revenu de base inconditionnel. Les possesseurs de capital de la Silicon Valley considèrent le progrès technologique ainsi que celui-ci ne réduirait pas le temps de travail dans son ensemble, mais rendait certains êtres humains superflus. On peut suivre cela par le penser, car leur pouvoir repose exactement sur ce paradigme. Quand donc dans l’avenir il n’y a plus assez de travail pour tous, la conclusion sera que ceux qui ne trouveraient pas de travail devraient être nourris de manière humaine. Le mouvement pour le revenu de base suit cette logique et parle d’une « fin du plein-emploi ». Qu’avec cela à présent les « employés » se chargent eux-mêmes de la justification de leurs « employeurs » et le célèbrent comme une doctrine du salut, c’est le résultat de l’éducation par le système du travail gagne-pain/rémunéré. Chacun fait lui-même l’expérience de comment partout des êtres humains sont remplacés par des machines. Pourtant cette preuve supposée pour la « fin du plein-emploi » repose sur une duperie. On ne voit pas que l’automatisation et l’informatisation/digitalisation ne rendent en soi aucuns êtres humains chômeurs, mais en premier l’ordonnancement, selon le droit de propriété, de ces aménagements justement à ces consortiums. Lorsqu’à l’intérieur d’un domaine économique clos pour la préparation des biens de consommations nécessaires doivent être utilisées dans l’ensemble « x » heures de travail par jour, il n’y a d'explication ni technique ni économique sur pourquoi ce nombre « x » ne sera pas divisé par le nombre d’êtres humains capables de travailler dans ce domaine-là. Que les uns doivent travailler 12 heures, et les aient la permission de ne pas travailler du tout, cela n’a aucune origine technique, mais résulte de nos conditions/rapports juridiques, en particulier à cause du droit de propriété et de la réglementation actuelle du temps de travail.
Expérience de calcul d'un revenu de base Les partisans d’un revenu de base inconditionnel renvoient volontiers à l’expérimentation dur revenu de base en Finlande. Moins connue ici au pays [NDT : en Allemagne donc] est la contre-expérimentation menée par le pays voisin, la Suède : celle-ci testa en parallèle à l’essai finnois, l’introduction de la journée de travail de 6 heures. L’expérience fut présentée par de nombreux journaux allemands comme un échec — sur la base d’un effet que l'on aurait pu se calculer facilement auparavant : payer le même salaire pour moins d’heures de travail et donc devoir embaucher plus de collaborateurs cela fut plus coûteux pour les employeurs qui y prenaient part. D’un autre côté cependant, et cela était également prévisible, le taux de chômage baissa en Suède. On doit naturellement mettre en rapport ces deux points de vue, et de cette manière avec d’autres encore pour acquérir une image de l’effet économique d’ensemble provoqué par une réduction du temps de travail. À partir d’une pure perspective d' économie d'entreprise, une réduction du temps de travail n’a peut-être aucun sens ; mais selon l'économie d’ensemble, c’est-à-dire en considération du bien-être de tous les participants, très volontier. Au lieu d’adapter les temps de travail individuels au temps de travail d’ensemble disponible, les activistes du revenu de base et les techno-investisseurs scellent à présent la « fin du plein-emploi » — à l’aide d’un revenu minimum garanti par l’état. Ce serait une continuation absolument logique de l’évolution erronée actuelle. Et d'ailleurs moins à cause des coûts (apparemment) plus élevés des temps de travail plus courts, mais avant tout pour la raison que dans un plein emploi, l’instrument le plus important du dumping des salaires se perdrait : bref, la scission de la société en travaillants et en chômeurs. Finalement, c'est en premier la raréfaction des places de travail qui fait de la force du travail une marchandise peut chère. L’introduction d’un revenu de base inconditionnel — pour le moins dans les nations industrialisées dirigeantes — ne semble donc pas entièrement irréaliste de cette perspective. Ainsi Elon Musk, le chef de Tesla calcule fermement avec cela. Musk a obtenu 5 milliards de $ de subventions fiscales, avec une fortune personnelle de 20 milliards de $, il est une des 100 personnes les plus riches de cette planète et il est le patron de 13 000 subalternes. Ses employés fixes américains, Tesla les paye pour le boulonnage de la belle nouvelle auto mondiale environ 15 $ brut à l’heure, pour un travail hebdomadaire qui va jusqu’à 72 heures. Au sujet d’un soutien pour le revenu de base inconditionnel, il remarque : « Mais je voudrais tirer au clair le fait que ce ne sont pas là des choses que je me souhaite, mais des choses dont je pense qu’elles se passeront vraisemblablement ».[1] « Y combinator », le plus gros incubateur de la Silicon Valley fait un pas de plus. « Y combinator » rassemble des talents issus du monde entier, leur fournit un capital risque (concernant jusqu’à présent 1 464 entreprises), pour alors avec des private-equity-Fonds, comme par exemple, « Sequoia capital » (Apple, Google, Youtube) former ensuite les start-ups prometteuses de réussites, en consortiums mondiaux — et en contrepartie, acquérir les droits de propriété sur leurs technologies. Les capitalistes du risque déclarent ouvertement leur espoir de développer en définitive autant de « technologies disruptives » que possible, c’est-à-dire de détruire des infrastructures existantes et en mettre de nouvelles, plus rationnelles à leur place.[2] Prenons l’exemple d’Amazon : on ne veut pas seulement posséder une firme, mais plus encore, le marché en tant que tel, parce que l’on crée ainsi de nouvelles dépendances auxquelles personne ne peut se soustraire. Ces dépendances permettent alors de revendiquer, indépendamment des coûts effectifs ou des prestations effectivement réalisées, des taxes pour l’utilisation de l’infrastructure, respectivement, pour la participation au marché. C’est une renaissance des instituts juridiques/de droit médiévales sous l’habillage du « hipster » californien et en tant que telle, une des causes principales du chômage. À présent les californiens veulent introduire le revenu de base inconditionnel. « Y combinator » dépense déjà une petite fortune pour cela. Pourquoi ? Parce que l’automatisation rendait toujours plus d’êtres humains superflus. La première phase d’essai est engagée actuellement : mille personnes choisies au hasard reçoivent de Y combinator pour 5 ans 1000 $ par mois — inconditionnellement. Ce n’est tout d’abord qu’un test, pour rassembler des informations sur les répercussions psychologiques. Pour lui — à savoir, le chef de la firme, Sam Altman — la chose n’est pas claire de savoir si, au moyen d’un revenu de base inconditionnel, « le bonheur net des gens serait augmenté, ou bien si, eu égard au sens et à l’accomplissement, nous sommes quand même dépendants de notre travail ».[3] Dans le cas où le test fournit les réponses espérées, le revenu de base sera testé au niveau des états en collaboration avec les autorités US.
L'évacuation des chômeurs L’introduction d'un revenu de base inconditionnel serait un coup génial [en français dans le texte, ndt] pour les techno-investisseurs : ce ne sont plus les possesseurs du capital, mais au contraire c’est le peuple qui scelle avec cela l’exploitation de droit privée du progrès technique. La large masse serait donc exclue durablement de l’accès au capital et aux moyens de production, mais tout en acclamant cet événement à l’instar de la « liberté au lieu du plein-emploi ». Pour les dépendants d’un revenu de base inconditionnel, la fin de la griserie viendrait toutefois bien vite : la possibilité de donner un sens à leur propre travail serait entièrement perdue. Car c’est de cet accès-là au capital et aux moyens de production (et non pas, par exemple, de ce que « l’on ferait, si l’on était pourvu d’un revenu ») que dépend la possibilité de s’acquitter d’un travail doté d’une relevance sociale et de co-déterminer les rapports sociaux. Sans accès au capital et aux moyens de production, l’être humain se voit dégradé en pur consommateur et excrété hors de la vie sociale. Avec l’aide de son revenu de base, il aurait alors, évidemment (aussi loi que cela suffirait pour vivre) la « liberté » de faire n'importe quoi ; il pourrait bêcher son jardin, écrire un poème ou faire n’importe quoi d’autre. Cela serait alors toutefois sans importance au plan économique. Un travail devient seulement social dans l’instant où il sert de manière correcte les besoins d'autres êtres humains, à savoir qu’il est en prise avec le processus mondial de division/partage du travail et crée ainsi ces rapports de valeur qui rendent possible la consommation, donc le revenu. La manière dont l’individu détermine son activité n’est pas décisive dans la relation sociale, mais jusqu'où il trouve la possibilité de laisser son travail se voir à l’inverse déterminé par le processus économique du partage du travail. Pour cela, il est pourtant renvoyé à des instruments qui se trouvent, entre autre, en possession de Altman & Co. Et de cela, ceux-ci sont absolument conscients. Il s’agit justement avec le revenu de base inconditionnel de la question de savoir ce qu’on est censé faire avec tous les êtres humains aptes au travail employés qui, sur la base de l’ordonnancement selon le droit de propriété du capital et de la technologie sont excrétés en dehors de la société — et de minimiser dans le même temps les coûts de subsistance de ceux qui ne sont pas aptes au travail. En ce qu'on remplace ainsi l'ensemble des prestations sociales par un revenu de base inconditionnel, on attrape deux mouches d’un seul coup de tapette. Il serait au contraire social de garantir, à ceux qui ne peuvent plus collaborer, un revenu essentiellement plus élevé qu’un revenu de base, et d’un autre côté, d'amener ceux qui sont aptes au travail en situation de pouvoir réellement collaborer à la société. À l’encontre de cela se tiennent les intérêts particuliers de ceux qui, sur la base des rapports de droit actuels, peuvent être considérés comme possesseurs d’une place de travail. A partir de ces perspectives se calcule notamment quand un groupe travaille de nombreuses heures chaque jour au moyen de production, pendant que l’autre ne prend pas part du tout à ce travail, mais sera nourri par nécessité au moyen d’un revenu de base étatique et auquel la question de l'entretien équitable de ceux qui ne sont pas aptes au travail ou atteignent l’âge de la retraite, aimeraient continuer à se former et ainsi de suite est laissé entièrement de côté. Les deux motifs du travail rémunéré/gagne-pain Le système du travail rémunéré connaît deux motifs aux travail : soit l’être humain travaille pour ce qu’il reçoit après son travail, donc pour le salaire ou bien il veut se réaliser à l’intérieur de son travail même. Le mouvement pour un revenu de base inconditionnel reprend se paradigme et le pousse au sommet, en ce que d'un côté, il redéfini le concept de travail comme ce qui lui apparaît comme sensé et considère, d’un autre côté, le revenu de base inconditionnel comme un moyen de pression pour exiger des possesseurs du capital des salaires plus élevés pour le « travail de merde [Dreckarbeit] » (quant à savoir réellement si ce dernier intervient ou bien si la pression n’agissait pas plutôt dans la direction inverse, la question reste posée jusqu’à nouvel ordre). Les deux motivations, réalisation de soi et salaire plus élevé, sont dans chaque cas des motifs égoïstes — égoïstes au sens que dans les deux cas, la motivation repose dans un enrichissement du Je : comme enrichissement matériel (salaire) respectivement comme enrichissement de l’âme (accomplissement du sens). Que l’on puisse vendre la prétendue perspective d’une augmentation de salaire comme un « dépassement du travail rémunéré », est naturellement curieux. Dans chaque cas le mouvement pour un revenu de base inconditionnel ne croit pas, d'après cela, que l’être humain pourra être motivé au travail par quelque chose d’autre que par l’égoïsme.
Le dépassement du travail rémunéré Mais il existe encore un troisième motif — et l’on doit être prêt à construire sur celui-ci, pour surmonter effectivement le système du travail rémunéré. Pour cela on devrait toutefois arriver immédiatement sur ces idéaux, avec lesquels le mouvement du revenu de base veut juste rendre savoureux[et « juteux » pour les GAFA, ndtDK] un mandat payé par l'état . C’est-à-dire que l’on voudrait partir tout d’abord de ce que l’être humain ne dispose pas seulement de motivations égoïstes, mais aussi de motivations sociales au véritable sens du mot, de sorte que l’on pût se représenter qu’il n'aspirerait, si son revenu était assuré, ni à une augmentation de salaire en dédommagement du « travail de merde », ni à la réalisation de soi à l'intérieur du temps de travail, mais chercherait à réaliser les autres êtres humains à l’intérieur du temps de travail, c’est-à-dire satisfaire leurs besoins et s’acquitter du « travail de merde ». Le « travail de merde » serait lui-même le motif immédiat, par ce que la valeur du travail ne serait pas mesurée à ce qu’on gagne pour soi-même par le travail, mais quelle la valeur concrète il possède pour les besoins corporels de l’humanité de par la Terre. Ce n’est plus l’égoïsme, mais l’altruisme qui éperonnerait alors l’être humain au travail. Qui tient cela pour utopique, à celui-là manque le contact aux gens/peuple « simple », a exactement ces êtres humains-là dont le sentiment du droit se montre souvent blessé par les revendications du mouvement du revenu de base.[4] Chez ces humains, on peut en fait réellement faire l'expérience de l’altruisme, aussi quand cela aimerait être recouvert par toutes sortes de motifs égoïstes. On peut observer, par exemple dans « les activités productives » des choses graves, à commencer par la peur face à l'existence des employés jusqu’à la consommation abusive de stupéfiants pendant le temps de travail. Mais on peut aussi observer encore quelque chose d’autre : les êtres humains mesurent le sens de leur travail non pas seulement au salaire, ni déjà pas du tout en un quelconque « accomplissement », mais au contraire directement dans ce que représente la valeur du produit final pour d’autres êtres humains. En règle général ils sont fiers de ne pas agir d'une libre détermination de soi pendant un certain temps de la journée, mais de laisser déterminer leur action par les nécessités de la vie en société. Naturellement chacun lutte pour la survie, et personne n’affirmerait de soi qu’il se manifesterait encore au travail sans perspective d'un salaire. Dans la chaleur, dans toute la saleté et la puanteur, aucun ne peut trouver sens ou accomplissement. Mais pour cela la conscience vit que la valeur de son propre travail est définie par les besoins d’autres humains étrangers, et parce que lui sera encore adjoint un quelque « sens » pour le déploiement de la personnalité propre qui dépasserait bien au-delà.
L’altruisme réellement existant Ce même altruisme se trouve dans toutes les couches de la société, et avec cela aussi chez ceux les puissants. Ce qui a été exprimé ci-dessus de manière critique à l’encontre de la forme actuelle du capitalisme, n’est pas en contradiction à ce que, de l’autre côté, les impulsions contraires vivent aussi dans les âmes des propriétaires de capital. « L’opinion publique » a la vue très courte relativement à ceci. On tient pour entendu que des motifs d’ensemble, par exemple ceux d’un manager de consortium, se meuvent n'importe où entre la cupidité envers la richesse matérielle et la création d’un monument personnel [à cet égard l’ouvrage extraordinaire d’Eric Reger, qui concerne la « culasse » du cœur de la Ruhr », et dont l’action se déroule entre 1918 et 1931, L’union de la main ferme est monument exemplaire à ce sujet. ndtDK]. On ne voit pas l’élément tiers : tout de suite les managers les plus capables s’identifient avec les contextes humains dont ils sont responsables et retirent le sens de leur activité directement de l’évolution prospère de ces contextes. [par contre, quand cette évolution (économique, bien sûr) n’est plus prospère et que l’on démonte les usines sur une fin de semaine et qu’on les délocalise en Chine cela est dû aux circonstances du marché ou de la conjoncture toujours sacré(e)! Je n’ai jamais vu de managers français déclarer que c’est de sa faute et se faire hara-kiri comme au Japon ndt]. L’altruisme est donc toute une force réelle dans la vie sociétale [tiens !, on est passé de l’économie à la société…et là d’accord ! ndtDK] L'altruisme est donc une force entièrement réelle dans la vie sociale/de la société, seulement il est partout recouvert par des motivations contraires. Si l’on voulait maintenant prendre au sérieux les idéaux du mouvement pour un revenu de base, on devrait tout d’abord commencer à construire ni sur le salaire ni sur l’aspiration après la réalisation de soi, mais promouvoir pratiquement cet altruisme qui sera actuellement rendu méconnaissable en étant recouvert par l'empilement des plus différents intérêts égoïstes. On devait penser selon l'éducation populaire. La dernière chose sur quoi succomberait serait d'embrumer des sentiments sociaux par l'incitation des intérêts personnels autour au moyen de la stimulation, en ce qu'on demanderait : « Que ferais-tu, quand étais veillé à ton revenu ? » On placerait beaucoup plus de côté l’altruisme déjà disponible des institutions immédiatement pratiques, par celles où il pourrait se vivre à fond et se renforcer — des institutions, qui permettent tout de suite pas de devoir rechercher le sens du travail dans l’âme personnelle, mais de le reconnaître dans sa signification pour l’humanité. Ces institutions pratiques seraient entre autre une configuration conforme à l’époque du droit de propriété, une réglementation du travail correspondant à la réalité, et en particulier un élargissement de l’économie de marché autour de processus communicatifs, qui améliorent l’orientation des besoins de la production et rendent solvable le « problème de son pilotage ».
Séparation du travail et du revenu Notre droit de propriété permet qu’il soit possible au possesseur de place de travail que d'avance lui appartienne les produits du travail de l'humain qui travaille. Il vend alors ces produits du travail sur le marché. Du bénéfice/de la recette, il cède aux producteurs à nouveau quelque chose. Ce partage de la recette forcé par le droit de propriété ne sera pas considéré/regardé comme partage, parce qu’est donc présupposé : au propriétaire n’appartient pas seulement l’entreprise, mais aussi le produit final. Ainsi l’illusion prend naissance que l’entrepreneur ne partagerait pas la recette mais dans un acte entièrement nouveau achèterait la force de travail du producteur. Mais au plan des faits, il n’achète pas de force de travail, mais les produits du travail pour les revendre/vendre plus loin. Mais parce que l’état définit : le produit du producteur est toujours déjà en possession de l’entrepreneur, l'entrepreneur peut déterminer maintenant déterminer seul le rapport de la répartition de la recette — et crée ainsi l’illusion du caractère de marchandise du travail.[5] L’être humain qui travaille se voit ainsi coupé du but de son propre travail et doit au lieu de cela s’orienter au « salaire » qu’il obtient du possesseur de sa place de travail. Avec cela se place, à côté du marché des marchandises, un second « marché » : le « marché du travail » ainsi nommé. Le possesseur de places de travail apparaît sur ce marché(-d’apparence) comme un « donneur de travail/employeur », et le donneur de travail de fait, l’être humain qui travaille donc, en vis-à-vis de cela, comme « preneur de travail ». Ce dernier « prend » finalement l’autorisation de travailler du possesseur de places de travail. Parce que la place de travail est en même temps une place de revenu, l’être humain qui travaille développe un intérêt, qui s’est détaché du but du travail au « maintien/ce qu’il reçoit » de sa propre place de travail. La situation grotesque prend naissance que l’être humain doit lutter pour le travail en tant que tel, indépendamment de son sens. En soi, le travail a cependant aucun sens. Il le reçoit en premier par le besoin qu’il sert à chaque fois. Aussi longtemps que l’on considère le travail lui-même comme une « marchandise » et par conséquence doit marchander pour le « prix » de cette prétendue marchandise, ce fait est voilé. La lutte salariale, c'est-à-dire l’égoïsme, sera faite force de propulsion/motivation de l’économie. On doit d’abord rompre la construction de notre actuel droit de propriété si les pendants réels, purement économiques, devraient devenir visibles. Alors il n’y aurait en fait plus personne, à qui l’on pourrait vendre son « travail ». On aurait alors bien plus à faire dans chaque entreprise/exploitation avec l'entrelacs de relations d’êtres humains travaillant ensemble, dont chacun justement apporte sa prestation. Étant donné qu'avec cela personne ne peut vendre son travail et par conséquence aussi ne peut exiger un salaire de personne, on aura maintenant à conclure deux sortes de contrat : un contrat pour prestation et contre-prestation au sens réel (« Je soude les platines ensemble, toi tu diriges l’entreprise de manière entrepreneuriale etc. ») et un second contrat sur le partage ce qui est rapporté par la production économique en commun. Il ne sera donc pas échangé du « travail » contre de l’argent, mais prestation contre prestation. Cela a toujours été sans plus déjà le processus réel — maintenant la réalité économique et le processus contractuel seront amenés en coïncidence pour la première fois. Par cela la chose elle-même, à savoir le produit, respectivement la satisfaction des besoins d'autres êtres humains, se voit poussée en point central du travail. En même temps, l’être humain qui travaille perd l'intérêt au maintien de sa place de travail. Aussitôt que le revenu sera vécu en effet dans sa réalité économique, c’est-à-dire comme quotient de la production d'ensemble, auquel on contribue par son propre travail, l’être humain qui travaille doit tout de suite aspirer à ce que des places de travail apparaissent seulement là où elles correspondent aux rapports/conditions de consommation et disparaissent de nouveau là où elles ne le font plus. Maintenir des postes de travail, qui ne sont pas justifiés par la situation économique mondiale dans son ensemble, avec l’aide des moyens fiscaux artificiels, ou bien même entièrement découplées de la demande au moyen d’un revenu de base, afin que le travail fût aménagé pour l’amour de lui-même, c’est la quintessence de la stupidité. Revenu pour tous ? Évidemment chacun a un intérêt à une sécurité la
plus grande possible de son revenu, indépendamment du lieu
où il sera mérité dans l’organisme économique. Une telle
sécurité de revenu ne pourra pourtant pas tout de suite
être atteinte dans une économie du partage du travail par
le maintien artificiel d’activités qui ne seront pas
demandées, mais seulement par cela que chacun oriente son
activité à la situation du besoin, pour lequel à à nouveau
l’événement du prix est un indicateur important. Si cela
réussit ainsi chacun a simplement par cela un revenu qu’il
arrive toujours exactement à l’endroit/la place dans
l'organisme de l'économie où peut au mieux agir pour la
satisfaction des besoins des autres. Celui qui veut continuer à penser dans cette direction devra sortir aussi aller au-delà du concept de l’économie sociale de marché. Ce concept compte/calcule toutefois sur un point déjà avec les conformités aux lois de l’économie mondiale de division/partage du travail, aussi loin notamment qu'il reconnaît la formation du prix sur un « marché » d'après la loi de l’offre et de la demande. L’erreur de l’économie sociale de marché ne repose pas quelque peu dans ce qu’elle laisse agir chaque/cette loi ou qu’elle aimerait « trop peu » réguler, mais dans ce que jusqu’à présent ne voit pas à travers la dimension entière, ni peut l'ordonner dans son contexte conforme à la nature. Le « mécanisme du marché » ainsi nommé décrit effectivement seulement une « tranche » des pendants de conformités aux lois de l’événement du marché. Pour pénétrer le processus économique d’une manière conforme aux exigences de la conscience, on devra, d’un côté, approfondir ces pendants, de l’autre côté, avoir libéré le marché, des influences qui lui sont étrangères qui le corrompent actuellement tout en déformant/distordant la formation du prix. Comment cela peut aller, sera traité dans la prochaine partie de cette série. Die Drei 4/2018. (Traduction Daniel Kmiecik, revue par François Germani, original allemand)
[2] Christopher Kees : Silicon Valley : Ce qui vient à nous depuis la vallée la plus puissante du monde, Munich 2014, pp.133 et suiv. [4] Voir Johannes Mosman : La dépendance du revenu du travail humain, dans Die Drei 1-2/2018, p.11. [Traduit en français et disponible sur simple demande sans plus auprès du traducteur, ndt]. [5] Voir Stephan Eisenhut : La loi sociale principale et le financement du libre travail spirituel dans Die Drei 6/2017, pp.64 et suiv. [Traduit en français et disponible sur simple demande sans plus auprès du traducteur, ndt]
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