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Die Drei, n°3/2014.

Stephan Eisenhut

La métamorphose de l’idée des conseils

(Traduction Daniel Kmiecik avec quelques modifications de François Germani)

Rudolf Steiner sur les conseils d’ouvriers et la socialisation dans le sens de la Dreigliederung de l’organisme social

Après la Première Guerre mondiale naquit,  durant un temps très court en Allemagne, un mouvement de formation de conseils sur une base démocratique, qui fut fortement combattu par le côté bourgeois, mais au-devant duquel Rudolf Steiner, dans le cadre de son engagement politique d’alors, s’avança de manière étonnamment positive. — Stephan Eisenhut explore ici, à l’appui d’un nouveau volume de l’édition complète[1], quel rôle pouvaient jouer les conseils d’ouvriers et d’entreprise dans un organisme social dreigegliedert, à l’occasion de quoi aussi, il en vient à parler des points foncièrement faibles de notre démocratie actuelle.

Rudolf Steiner et le mouvement des conseils

Pendant la révolution de novembre 1918 et l’effondrement de l’empire allemand, il se produisit, en Allemagne, la formation spontanée de conseils d’ouvriers, de paysans et de soldats. À Berlin, surgit pendant quelque huit semaines, un double pouvoir, celui des conseils et le gouvernement du Reich de Friedrich Ebert. En Bavière, les conseils votèrent la destitution du roi Louis III, et proclamèrent même le premier ministre-président de la nouvelle république de Bavière. Le gouvernement des conseils, qui s’était opposé, était fortement inspiré par des idées socialistes et par la base démocratique. Beaucoup de représentants voyaient aussi un modèle dans le système des soviets, qui s’était constitué après la révolution d’octobre en Russie. C'est pourquoi il fut peu étonnant qu’à l’encontre de ce genre d’aspirations, se conclussent aussitôt des alliances de cercles d’intérêts, qui jusque-là avaient peu à faire les uns avec les autres. Ainsi, les représentants de la grosse industrie, sous la direction de Hugo Stinnes, s’allièrent aux critiques du socialisme, aux syndicats proches du SPD et aux syndicats chrétiens. Les syndicats proches du SPD voyaient en cela un moyen d’empêcher la socialisation menaçante des moyens de production, les syndicats chrétiens y reconnaissaient la chance de faire prévaloir des revendications souhaitées ardemment de longue date contre les employeurs. Friedrich Ebert lui-même, par peur devant une république des conseils, selon le modèle russe, conclut un pacte secret avec le général Wilhelm Groener, qui lui assurait le soutien de l’armée impériale/allemande. La direction centrale/suprême/supérieur de l’armée de terre commença par la mise en place d’un corps franc à partir d’officiers et hommes de troupe bien disposés à l’égard de la monarchie, pour pouvoir s’opposer efficacement au présumé danger bolchevique menaçant. Ce corps franc participa massivement à la défaite sanglante de la république des conseils de Munich jusqu’au 2 mai 1919.

Dans cette période turbulente, Rudolf Steiner arriva à Stuttgart le 20 avril 1919. Dans les semaines précédentes, il avait tenu en Suisse de nombreuses conférences sur l’idée de la Dreigliederung de l’organisme social, qui se trouvent aussi à la base de son ouvrage « Les points essentiels de la question sociale ». [2] Rudolf Steiner, qui suivait attentivement depuis la Suisse l’évolution de la situation en Allemagne, devait à présent, face au public allemand, tenir compte d’une tout autre situation politique. Pour un homme originaire du milieu bourgeois, il s’avança étonnamment sans préjugé à la rencontre du mouvement allemand des conseils ; malgré la puissante résistance de toutes les classes possibles, il vit, quant à lui dans l’idée des conseils, une forme d’avenir réelle, ou selon le cas en germe, qui bien entendu devait encore être développée correctement. Le 16 mai 1919, il insista, dans une conférence publique : « On n’a vraiment pas besoin de discuter pour savoir si les conseils sont une réalité ou pas. Ils en sont une en partie, et il le deviendront de plus en plus, personne ne pourra plus les refouler, ils renaîtront sous de tout autres formes que celles qui sont déjà existantes. Le penser conforme au réel, exige de nous que nous créions le terrain sur lequel peut être œuvré avec ces conseils. »[3]

Cette » déclaration est étonnante, quand on réfléchit qu’en vérité, à ce moment-là, il était déjà visible qu’un système de conseils avait à peine encore quelques chances de s’imposer face aux forces persistantes en Allemagne. Pourtant, bien qu’auparavant même le gouvernement des conseils de Munich, aussi bien à cause de ses propres contradictions internes que face à la violence du corps franc, avait dû capituler, il affirmait encore : « Personne ne pourra refouler les conseils ». Quelques semaines plus tard, les formes persistantes en Allemagne avaient fini nonobstant par imposer le système parlementaire contre le système des conseils et par étouffer définitivement l’impulsion du mouvement des conseils.

 

Mouvement des conseils et l’idée de la Dreigliederung

Pourquoi Rudolf Steiner a-t-il si massivement pris position pour le mouvement des conseils ? Des matériaux, qui peuvent jeter une lumière nouvelle sur cette question, sont maintenant parus dans un nouveau volume de l’édition complète des oeuvres de Rudolf Steiner. Les éditeurs autour de Alexander Lüscher ont en outre exploité les carnets de notes de Rudolf Steiner de cette époque et des comptes-rendus des sessions des conseils d’ouvriers à Stuttgart, auxquels Rudolf Steiner prit part et en ont reconstitué les conférences qui n’avaient pas été prises en sténographie et qu’il avait données à cette période-là. Le volume Conseils d’ouvriers et socialisation est censé compléter ainsi le volume déjà publié en 1989, par Walter Kugler : Conseils d’entreprise et socialisation.[4] Un troisième volume, Conseils culturels et socialisation va suivre prochainement. Les éditeurs veulent faire valoir de l’engagement de Rudolf Steiner que celui-ci différenciait l’idée des comités dans l’esprit de la Dreigliederung : à partir des énergies de la vie économique se constituerait d’après cela une communauté d’entreprises parfaitement indépendante de l’État. Steiner tendait ici à une socialisation générale et non pas à la socialisation d’entreprises particulières. Dans un premier pas, fut tenté d’instaurer une relation entre des conseils d’entreprises de même nature, pour pouvoir, dans un pas suivant, former un lien entre toutes les entreprises.[5]Les conseils d’ouvriers, par contre, devaient se former à partir des énergies/forces de la vie juridique/du droit. Il s’agissait avant tout ici des questions centrales du droit du travail, en particulier d'établir la régulation du temps de travail sur une base démocratique. Pour les intérêts de la vie de l’esprit eussent encore été compétents des conseils culturels encore à fonder.[6]

Rudolf Steiner alla si positivement à la rencontre du mouvement des conseils, parce qu’il pouvait exactement distinguer entre ce qui vivait dans les cœurs [Gemüter] des ouvriers et ce qui vivait dans leurs représentations. Les énergies du cœur provenaient d’une couche de réalité profonde ; les représentations, en revanche, se trouvaient tout d’abord fortement influencées par le penser politique intellectuel de leurs meneurs. Ce penser ne s’enracinait carrément pas dans une réalité. C’est pourquoi Steiner tenta de conformer ces représentations pour qu’elles indiquassent de nouveau ce qui était en action. C’est ce qu’il appelait un penser conforme à la réalité. Si l’on suit les pourparlers reconstitués dans le volume sur les conseils d’ouvriers, alors il se révèle que les orateurs entraient difficilement dans les idées de Rudolf Steiner, tandis qu’au contraire, les résultats des votes parmi la communauté des ouvriers reflétaient eux un large assentiment à ses développements. C’est pourquoi il semble qu’il ait vu encore une petite chance, nonobstant réelle, d’aider une réalité d’esprit et d’âme se signalant d'abord tendrement à une forme d’apparition extérieure appropriée. Il prit son parti d’un échec possible.

Pour l’écriture de l’histoire, une tentative de Steiner d’exercer ainsi une influence sur la mise en forme des conseils d’ouvriers, représente purement et simplement un épisode remarquable à l’intérieur de la confusion de l’année 1919. Malgré tout, cela vaut la peine d’explorer plus précisément ce qu’il voulait véritablement au-delà. Le fait concret qu’il ne parlait pas des conseils d’ouvriers ni dans ses « Points essentiels de la question sociale », rédigés peu avant son arrivée à Stuttgart, ni dans son Cours d’économie politique [7] donné en 1922, ne signifie pas qu’il considérât lui-même son engagement purement et simplement comme un épisode. Dans les deux développements, la réalité d’âme et d’esprit, qui est en quête d’une forme extérieure convenable, est pareillement et exactement décrite. Elle est purement et simplement appelée autrement.

 

La contradiction entre démocratie et gouvernement

Les conseils d’ouvriers dans l’esprit de Steiner n’avaient aucune fonction de gouvernement politique. Il les pensait quand même comme des organes centraux d’une vie du droit démocratiquement organisée, qui eût à veiller, avant tout, à l’articulation correcte de travail dans l’organisme social. Les meneurs du mouvement des conseils ouvriers maniaient au contraire les conseils comme des organes politiques de direction. Il va de soi qu’ils s’en estimaient eux-mêmes les meneurs politiques appropriés. Ils pensaient donc sous les mêmes formes du penser que celles de leurs opposants sortis des sédiments sociaux-démocrates « progressifs », conservateurs et bourgeois. À partir de ce penser, ils pouvaient très bien parler de « démocratie », mais dans leur action effective en tant que meneurs des ouvriers ils pratiquaient (a)le contraire. Dans cette contradiction, on peut voir une raison déterminante de l’échec du mouvement des conseils d’ouvriers.

Gouvernement et démocratie sont des contraires, qui ne se laissent pas directement concilier l’un avec l’autre. Cela est encore peu compris dans le temps présent. Dans les époques anciennes, on savait, par contre, que si le gouvernement devait réussir, il devait être aristocratique. Car seuls les meilleurs (aristo~//aristos = meilleurs) sont en position, de donner à une communauté un but commun qui peut porter.[8] Si l’on installe un « gouvernement démocratique », alors s’imposeront les plus hardis et les plus matois des meneurs, et donc ceux-là qui maîtrisent au mieux les instruments de l’influence politique. Il n’en résulte alors aucune démocratie, mais au contraire, au maximum une oligarchie « démocratiquement légitimée » et, au pire des cas, une tyrannie. L’opposition entre direction et démocratie ne se laisse résoudre ni par une reprise de formes étatiques anciennes, autocratiques, ni encore simplement, en ignorant le temps présent. Car cet oubli mène nécessairement à l’anéantissement de la vie de l’esprit.

Précisément pour sauver l’intention fondamentale du mouvement des conseils ouvriers, Rudolf Steiner poussa à une séparation complète de la vie spirituelle et de la vie juridique et avec cela, à une séparation entre gouvernement et exercice politique du pouvoir. Gouverner repose sur une faculté, qui est propre à l’individualité particulière : c’est donc une tâche de la vie de l’esprit.[9] Par contre, les lois promulguées par l’État sont ancrées dans le sentiment général du droit. Elles ne peuvent plus, en général, être décrétées — en général en fait de moins en moins (b)par un sage potentat (ou par une élite), mais doivent être légalisées par une vie juridique démocratique. Le domaine qui peut seul être réglementé par les lois de l’État est délimité par les questions sur lesquelles tous les êtres humains majeurs ont les mêmes droits de jugement. Une multitude de domaines de la vie, qui sont aujourd’hui réglementés par l’État politique, n’appartiennent fonctionnellement pas à la vie du droit, mais au contraire, soit au domaine d’organisation de la vie économique ou bien à celui de la vie de l’esprit.[10]

Dans l’aspiration de la communauté des ouvriers à la démocratie, Steiner voyait une profonde justification, car elle révélait que l’évolution de conscience des êtres humains en était arrivée à un  point où la masse dans son ampleur avait atteint la maturité. Cette réalité d’âme et d’esprit « qui ne se laisse pas refouler », Steiner voulait lui rendre justice. Mais en même temps, il observait que l’idée de gouvernement était encore appliquée dans une forme ancienne, non encore métamorphosée au plan politique. Et ces meneurs se comportaient en cela parfaitement inconsciemment comme s’ils pouvaient résoudre les problèmes complexes qui avaient pris naissance à la suite du partage du travail, à la façon de quelqu’un, qui est encore traversé d’une sagesse ancienne d’âme et d’esprit. Dans les anciennes théocraties, cela était encore effectivement possible. Car, premièrement leurs rois-prêtres étaient encore réellement imprégnés d’une sagesse divine et spirituelle, deuxièmement, les relations humaines n’étaient pas entremêlées dans une vie économique globale et troisièmement,  une partie prépondérante de la population se trouvait encore dans un état de conscience non mature. Vie économique et vie juridique — principalement dans la mesure où l’on pouvait parler déjà du droit — étaient encore complètement inféodées à une vie spirituelle paternaliste.

 

L’auto-extinction de la vie spirituelle moderne et ses conséquences

L’actuelle vie de l’esprit a perdu toute relation au divin et à l’Esprit. C’est en cela que repose sa problématique. Cette vie de l’esprit ne peut que penser et agir à partir d’un centre. Si elle veut « organiser » une communauté dans une masse plus grande, elle a besoin pour cela du pouvoir ou de l’autorité de l’État. La conséquence en est une bureaucratie débordante, qui intervient en réglementant dans tous les domaines et fait naître avec cela plus de problèmes qu’elle n’en résout.  En face d’elle se trouve une vie économique globalisée, qui engendre des contraintes, que la politique, au travers des mesures qu’elle prend, ne peut que suivre. [11]La vie de l’esprit, en tant que société autonome et facteur efficace est éteinte sur cette voie. Elle devient simplement une breloque de l’État.

Mais la tâche d’une vie de l’esprit moderne, c’est justement que l’être humain découvre une relation individuelle et libre avec l’esprit. Dans la mesure où il y parvient, il en naît d’autres qualités de direction. Celles-ci agissent en guidant sans que pour autant des moyens de pouvoir injustifiés soient nécessaires. C’est précisément le critérium de distinction entre le nouveau et l’ancien moyen de pouvoir, ce dernier doit appeler à l’aide un pouvoir devenu obsolète. Sous un gouvernement dans un sens nouveau, l’être humain se sent interpellé selon l’esprit, l’âme et le corps. Car il est incité à découvrir de manière autonome sa relation individuelle avec l’esprit. Au contraire, une vie de l’esprit qui s’édifie sur des recours à des pouvoirs non justifiés ne fait qu’exprimer que ses guides ne peuvent trouver aucune relation individuelle à l’esprit. Elle ne reconnaît pas le potentiel d’évolution spirituelle des êtres humains, au contraire, elle peut purement et simplement juger ceux-ci selon leur existence physique et leurs manifestations d’âme. Mais en cela, elle s’est ajustée à la qualité de la vie juridique, à l’intérieur de laquelle l’être humain est placé seulement selon l’âme et le corps.

Tandis que Rudolf Steiner limite la tâche des conseils d’ouvriers à la délibération et à la consultation démocratique sur des questions, vis-à-vis desquelles tous les êtres humains majeurs sont égaux dans leur faculté de jugement, il rend justice à la qualité du droit. La fonction de base de la vie juridique publique, c’est de garantir la sécurité et l’égalité de tous les êtres humains.[12] Le besoin de sécurité surgit de la corporéité de l’être humain, le besoin d’égalité de traitement provient de l’âme devenue majeure. Par la vie économique moderne, justement, la sécurité et l’égalité des êtres humains qui travaillent sont mises en danger dans une mesure maximale. C’est pourquoi il est foncièrement conforme à la cause de pourvoir aux questions juridiques centrales par un organe qui est caractérisé comme un conseil d’ouvriers.

La vie économique sert les besoins du corps. Sous les conditions du partage global du travail, elle ne peut avoir aucun égard aux besoins de l’âme et de l’esprit. Tout ce qui est absorbé en elle doit devenir marchandise. Celle-ci est parfaitement détachée de l’être humain. Si la vie juridique n’est pas fécondée par la vie spirituelle, alors l’être humain se réduit à un être qui n’est conçu que de corps et d’âme. Si la vie économique commence à dominer l’être humain, il est alors de plus en plus réduit à ce qui provient simplement de sa corporéité.[13] Exactement pour empêcher cette réduction de l’être humain, Steiner tenta de montrer ce qui peut devenir marchandise et quoi pas.



Droit et pouvoir

La vie juridique peut recevoir les idées de la vie spirituelle, par lesquelles elle se met à définir les droits conformes aux choses. La vénalité des droits de propriété des biens-fonds ou bien d’usines entières provoque que le propriétaire obtient un pouvoir économique sur les non-propriétaires. Cet exercice du pouvoir devient seulement anonyme du fait que ces droits de propriété sont négociés sur le marché. Dans la mesure où cet exercice nuisible de pouvoir est percé à jour par l’ouvrier individuel et la communauté humaine, on laissera instaurer les changements de lois nécessaires pour exclure le mercantilisme de tels droits de propriété. Ceci sera entravé par une vie de l’esprit bourgeoise non libre. Celle-ci trouve en effet toujours des raisons plausibles par lesquelles ces droits de propriété doivent rester en tout cas négociables. Elle trouve pourtant, dans sa variante socialiste, pareillement des raisons plausibles pour qu'ils doivent être étatisés. Rudolf Steiner tenta nettement, dans les débats avec les représentants du conseil des ouvriers Groß-Stuttgart (NDT Grand-Stuttgart), d’attirer l’attention sur de tels rapports. Ainsi nota-t-il par exemple, dans son carnet de notes à la date de la discussion du 27 mai 1919 : « Les moyens de production produits représentent la possibilité industrielle de produire plus loin : ils amènent les non-propriétaires sous le pouvoir de leurs propriétaires, si cette possession est maintenue — lors d’une possession générale, il en résulterait : l’arbitraire du pouvoir central — sinon il en résulte l’arbitraire du possesseur privé : cela veut dire que la rente de capital comme la rente foncière rendent l’économie anti-sociale et doivent donc s’amortir au cours du temps. »

D’une manière analogue à celle d’Aristote, dans son Éthique à Nicomaque, Steiner décrit deux formes de déviation d’un état standard sain et recherche ensuite une troisième forme qui rende justice aux circonstances de la vie. Dans les points essentiels de la question sociale, il avait développé pour cela, en correspondance, un droit de propriété qui est amené dans le flot de la vie sociale[14] : l’entrepreneur possède le droit de propriété aussi longtemps qu’il est actif et productif pour d’autres. S’il met fin à son activité, il ne peut plus continuer à tirer aucun avantage de ce droit de propriété — par exemple par une rente de capital ou foncière continuant à courir. Sur cette voie il devient possible que les travailleurs ne soient plus soumis à l'arbitraire du pouvoir central ni sous celle des propriétaires individuels.



Une socialisation adéquate

Une réelle libre vie de l’esprit ne règne pas. Elle ne mobilise aucun pouvoir politique, pour imposer ses représentations (c). La vie juridique est nonobstant renvoyée au fait que la vie de l’esprit a l’intuition des formes du droit possibles à la vie. Sur la configuration concrète desquelles, on peut ensuite négocier et voter démocratiquement. Dans la vie économique, il s’agit de percevoir les besoins se transformant dans le cours du temps et toujours de nouveau instaurer à neuf les conditions qui permettent de satisfaire aussi ces besoins de manière sensée. Mais pour cela il est aussi nécessaire que les facultés individuelles puissent se déployer dans le lieu où elles offrent à la communauté la meilleure utilité. Si quelqu’un dispose des facultés correspondantes, qui peuvent être utilisées, ne peut être une question de la vie économique. Il ne peut être non plus question d’en décider par décisions majoritaires dans la vie du droit; seuls peuvent décider de telles questions ceux qui ont eux-mêmes les facultés en question de donner les instructions pour le travail. Ce n’est foncièrement possible que si ceux qui réalisent[15] le travail peuvent aussi avoir confiance dans la direction du travail. Relativement à cela, Rudolf Steiner nota dans son carnet de notes pour la discussion du 21 mai :

« 1.) À la société actuelle = capital : le pouvoir de l’économie — force de travail : la contrainte économique

prix des marchandises : résultat de la concurrence économique.

2.) À la société à laquelle on aspire : direction spirituelle : fondée sur la confiance

force de travail : fondée sur le droit humain./ prix des marchandises ; fondé sur le besoin humain. —

Il y a partout des ponts de confiance à former — »[16]


La base de confiance à l’égard de la direction du travail capitaliste et bourgeoise était fortement perturbée en 1919. Rudolf Steiner voulait par conséquent écarter les conseils d’ouvriers de l'absurdité de la conduite de la vie économique par leurs meneurs politiques et d’une socialisation abstraite, au sens de la nationalisation des moyens de production. Que les meneurs ouvriers ne furent pas particulièrement enthousiasmés par de telles idées, cela peut se comprendre aussi. Les meneurs politiques des conseils durent considérer Steiner comme une sorte d’habile agent du capital, car celui-ci agissait de sorte que les anciens entrepreneurs ( donc les représentants du capital), dans la mesure où ils pourraient être considérés comme capables, puissent aussi de nouveau être reconnus par ceux qui fournissent le travail. Steiner voulait rendre intelligible le fait que les problèmes sociaux n’avaient pas surgi de manière primaire de l’ancienne direction du travail — indépendamment du fait que celle-ci était toutefois digne d’amélioration —, mais avant tout des rapports de pouvoir nuisibles y étant liés. Exatement ceux-ci qui devaient être surmontés, mais par la Dreigliederung. Alexander Lüscher reconstruit avec une grande clarté comme suit ce cheminement idéel à partir des notes éparses de Rudolf Steiner et de ses excellentes connaissances propres des exposés correspondants de Steiner :

« On doit distinguer trois composantes/membres dans le rapport social, qui se constitue de la collaboration du capital et de la force de travail humaine : l’activité entrepreneuriale, qui doit reposer sur la base des facultés individuelles d’une personne ou d’un groupe de personnes ; la relation de l’entrepreneur au travailleur, qui doit être une relation du droit ; la production d’une chose, qui dans la circulation de la vie économique, renferme une valeur de marchandise/marchande. Si la Dreigliederung est réalisée, alors le travailleur ne peut plus du tout être à la solde du capital (NDT Litt.un mercenaire du capital); il se trouve dans une relation de droit à l’entrepreneur, qui devient directeur du travail. Par le déploiement de ses facultés individuelles en tant qu’entrepreneur il est pour ainsi dire devenu un >organisateur du travail<. Le rapport entre le directeur du travail et le fournisseur du travail, qui collaborent ensemble à la réalisation d’un produit, reposera donc sur la fixation de la participation de chacun. L’entrepreneur, le directeur d’exploitation, obtient par là la position d’un fidéicommissaire/administrateur fiduciaire du capital qui lui est confié comme mandat de la collectivité. Mais le directeur d’exploitation ne doit pas être restreint dans sa libre initiative ; mais il doit s’orienter d’après le marché et les intérêts de consommation. Entre son exploitation et les organes du côté de la consommation doit naître une collaboration vivante. »[17]


Rudolf Steiner reconnaît l’origine primordiale de la formation du capital dans l'efficacité de la vie de l’esprit. Étant donné que les meneurs des ouvriers ne pouvaient pas distinguer entre vie de l’esprit, vie du droit et vie de l'économie, ils devaient le considérer comme un agent du capital. Penser correctement, le « capitaliste » est un travailleur de l’esprit. Et celui-ci a besoin de fait d’un milieu de liberté pour ses initiatives. Son ennemie, c’est la bureaucratie qui, pour la défense de communauté d’intérêts présumés, prolifère toujours plus et étouffe de par là toute initiative. Les idées de Steiner au sujet du droit de propriété en bien-fonds et moyens de production sont une base pour ce que la libre initiative de l’entrepreneur, qui dirige le travail, ne soit plus entravée et que néanmoins les fruits ou résultats de cette initiative profitent aussi à la communauté. Que pourtant sur cette voie, une accumulation trop forte de capital entre les mains d’un seul devient impossible, Steiner fut alors inversement considéré par les élites économiques de l’époque comme une sorte de démagogue socialiste.

Combien Rudolf Steiner s’est énormément efforcé pour que directeurs du travail et fournisseurs du travail puissent se rencontrer en se comprenant mutuellement, s’exprime dans les entrées suivantes de carnet de notes :

« On doit se regarder plein de compréhension la société humaine :

1.)      Il est nécessaire que l’humain soit là qui.... invente la machine et dirige le travail à elle.

2.)      Il est nécessaire que l’être humain soit là, qui sert la machine, qui travaille

 : L’intérêt aux deux peut seulement être là quand dans l'activité elle-même est fiché l'art. »[18]


Il est intéressant qu’émerge ici un motif en tant que médiateur, que Rudolf Steiner avait déjà utilisé dans le quatrième Drame-Mystère de 1913. Là il laisse en effet expliquer l’entrepreneur Hilarius Gottgetreu à son chef de bureau qu’il ne voudrait plus livrer la « prestation de travail » (NDT lit. Le rendement ) « au marché de la vie terrestre sans réfléchir », mais au contraire désormais laisserait organiser par un artiste. Il poursuit :

« Ainsi ce que mécaniquement nous pouvons fournir,
Recevra formé artistiquement par
son esprit,
Et que nous livrerons à
l’usage quotidien des humains,
Ce qui est utile et porte noble beauté.
L’industrie devrait devenir unité avec
l’art
Pénétrer
de goût la vie de tous les jours.
J’ajoute ainsi au corps sensible mort

Comme
m’apparaît notre travail —
L’âme qui première
lui octroie le sens. »[19]

 

Pourtant ce drame montre déjà comment Rudolf Steiner lui-même estimait cela incroyablement difficile, d’ancrer une telle impulsion dans la vie extérieure. Car l’entreprise, dont il s’agit dans le drame et avec laquelle on est censé parvenir à introduire une vie d’âme dans le travail, est menacée d'échec dès le début. Elle échoue enfin, suite aussi aux difficultés d’importants protagonistes a se diriger eux-mêmes à partir de leurs propres forces intérieures. C’est pourquoi, malgré toute leur aspiration, ils engendrent une vie de l’esprit qui apparaît extérieurement peu digne de foi.

Pour le contexte considéré ici, il est significatif que dans le drame aussi bien les artistes que les inventeurs et directeurs du travail, apparaissent comme représentants de la vie de l’esprit.  Ils sont actifs (dirigeant) soit comme créateurs, soit comme donneurs d’orientation. Le fournisseur du travail est par contre recevant primaire. Iil reçoit aussi bien l’outil inventé ou amélioré par l’inventeur que l’objectif prédéfini de son activité par le directeur du travail. Les deux éléments sont nécessaires à la réalisation d’une prestation orientée sur un besoin. Mais la force de travail ne peut pas être réclamée en cela au-delà de la mesure. Elle doit être protégée par la vie de droit démocratique. Dans cette mesure, le fournisseur de travail doit être considéré à partir de cette perspective comme représentant de la vie de droit.


Conducteur et fournisseur du travail devraient collaborer ensemble dans un organe de la vie de l'économie, le conseil d’entreprise. À cela deux points de vue sont décisifs, un particulier à l’entreprise et un d'économie globale. Pour l’entreprise particulière, Rudolf Steiner note : « le conseil d’entreprise se tient entre le travailleur et le directeur du travail ». Ici le conseil d’entreprise a la tâche « de pouvoir être un réel intermédiaire pour ces contrats, qui doivent être conclus entre les travailleurs et les conducteurs du travail de l’avenir, qui ne seront pas des capitalistes. »[20] Autrement dit : ici sera déterminé le niveau concret des revenus qui sont nécessaires pour pouvoir produire à l'avenir des prestations déterminées. Mais ceux-ci ne peuvent être déterminés ni autocratiquement par le directeur d’entreprise, ni démocratiquement par la communauté des travailleurs, mais seront au contraire négociés dans le cadre du possible selon considérations des réalités particulières. Mais cela alors est seulement possible réalistement quand le conseil d’entreprise a aussi une relation réelle avec ce qui est présence publique hors de l’entreprise. Ici Rudolf Steiner voyait pareillement des possibilités parfaitement réelles qu’il esquissa de manière très différentiée dans ses carnets de notes. Suivre les traces de ces différenciations serait l’objet d’une plus large considération. À cet endroit soit seulement renvoyé qu'au sens de Steiner, à ce pôle économique il s'agit toujours, de comment les circonstances concrètes de la vie dans le contexte sociale peuvent être faites perceptibles et avec cela d’abord absolument évaluables communautairement[21].


Considération finale

Des critiques pourraient reprocher au volume « Conseils d’ouvriers et socialisation » qu’en vérité tout ce qui est noté dans les carnets de Rudolf Steiner fut déjà exposé une fois à un endroit ou l’autre, en un quelque endroit, dans l’œuvre complète. Les reconstructions des conférences sur la base des matériaux épars ne pourraient déjà pas du tout être considérées comme authentiques. En outre, le volume Conseils d’entreprise et socialisation traite déjà des conseils d’ouvriers et inversement, le volume Conseils d’ouvriers et socialisation traite aussi des conseils d’entreprise. Pourquoi donc cette répartition ? Celui qui argumente ainsi méconnaît la valeur inestimable des matériaux dans leur forme, laquelle les éditeurs ont rendus accessibles. Il se peut que presque tous les contenus du volume soient à découvrir éparpillés dans l’édition complète. Mais pourtant en se préoccupant des esquisses concises des carnets de notes de Rudolf Steiner, ces idées peuvent être principalement à nouveau refocalisées. Et en cela, les solides reconstructions d’Alexander Lüscher y aident beaucoup. Évidemment, ce ne sont pas d'authentiques termes de Rudolf Steiner[22], donc cela est aussi clairement indiqué dans chaque reconstruction. Le lecteur a ainsi la possibilité de cheminer de-ci de-là entre les inscriptions des carnets de notes et les reconstructions, en vérifiant[23]. Celui qui s’abandonne à cette activité intérieure remarquera comment les éditeurs ont proprement travaillé. Avant tout, ils ne sont pas laissés influencés par des interprètes ultérieurs de la Dreigliederung, mais ont essayé simplement de découvrir les relations qui sont cachées dans les matériaux donnés. « Conseils d’ouvriers et socialisation » devient par là un important volume de complément qui apparaît à un moment, où la tentative de Rudolf Steiner, de saisir le concept des conseils conformément à la réalité, est à peu de chose près complètement oubliée.

 

Stephan Eisenhut, né en 1964 à Coblence, études en économie politique à Fribourg en Brisgau, thème de recherche sur « Les fondements en science spirituelle de la science sociale chez Rudolf Steiner », formation d’instituteur à Mannheim, 1997-2000 enseignant à l’école Rudolf Steiner Mittelrhein, depuis 2001 gérant de la société de publications Mercurial (GmbH) — Adresse c/0 mercurial-Publikationsgesellschaft mbH, Alt-Niederursel 45, 60439 FRANKFURT, Courriel : gf@mercurial.de.

 

[1]Rudolf Steiner : Conseil d’ouvriers et socialisation dans le sens de la Dreigliederung de l’organisme social. Exposés, allocutions et débats des votes dans les assemblées des conseils d’ouvriers du Wurtemebreg et autres commissions d’ouvriers à Stuttgart entre le 7 mai 1919 et le 17 juin 1919, édité par Alexander Lüscher, Adrian Gonzerbach et Andrea Leubin, (GA 331a), Dornach 2013, 224 pages, 41,50 €.

[2]Rudolf Steiner : Les points essentiels de la question sociale (1919 ; GA 23), Dornach 1976.

[3]Rudolf Steiner : Reconfiguration de l’organisme social (1919 ; GA 330), Dornach 1983, p.202. Alexander Lüscher renvoie dans son introduction à Conseils d’ouvriers et socialisation à cet endroit.

[4] Rudolf Steiner : Conseils d’entreprise et socialisation. Soirées-débats avec les comités d’ouvriers des grandes entreprises de Stuttgart (1919 ; GA 331), Dornach 1989.

[5] Voir Rudolf Steiner : Conseils d’entreprises et socialisation, à l’endroit cité précédemment, pp.31 et suiv.

[6]Voir Rudolf Steiner : Conseils d’ouvriers et socialisation, à l’endroit cité précédemment, p.65.

[7]Rudofl Steiner : Cours d’économie politique (1922 ; GA 340), Dornach 2002.

[8]Voir Stephen : Esclavage moderne et Christianisme — l’émancipation du travail et du droit (Au sujet de la composition du Cours d’économie politique) dans Die Drei, n°6/2012, pp.27 et suiv., en particulier le chapitre : De la monarchie à la démocratie, pp.31 et suiv.

[9] Les termes « Führung » « gouvernement » et « Führer » « meneur » ont dans l’espace germanophone des non-entrepreneurs une connotation négative à cause des expériences national-socialistes. En opposition à cela dans l’espace anglophone les termes « leader » et « Leadership » sont mis en valeur ; le leadership veut dire d’inspirer et motiver ceux que l’on guide  avec des visions ; il procure créativité, innovation, rempli de sens et changement (voir Cornelia Hegele-Raih : Was ist Leadership ?, http://www.harvardbusinessmanager.de/heft/artikel/a-620896.html). Le concept de meneur chez Rudolf Steiner va dans une direction parfaitement analogue, mais se rapporte cependant à l’activité d’entités spirituelles. Voir aussi Stephen Eisenhut : Le dépassement de l’égoïsme économique en tant que problème de direction, dans Die Drei, n°10/2012, pp.45 et suiv.

[10] Voir à ce propos aussi la contribution de Dietrich Spitta dans cette revue : L’Articulation du droit en droit privé, droit public et droit pénal [traduit en français et disponible auprès du traducteur : DDDS314.DOC, ndt]

[11] Angela Merkel caractérisa celle-ci, avec euphémisme, par le terme de « démocratie conforme au marché » À celle-ci s’oppose l’idée développée par Walter Lippmann et reprise par Vladimir Poutine de « démocratie dirigée » (voir : http://de.wikipedia.org/wiki/Gelenkte_Democratie). Toutes ces deux formes ont en commun qu’elles éteignent la démocratie réelle.

[12]Voir Rudolf Steiner : La question sociale,(1919 ; GA 328), Dornach 1977, p.39.

[13] Jusqu'à présent, je n’ai pas trouvé de référence directe dans laquelle Rudolf Steiner s’exprime sur les relations « vie de l’esprit — esprit/âme/corps » et « vie économique — corps ». Elle s’avère relativement évidente à partir des contextes. Dans une conférence du 19.12.1919, il en parle en disant comment une vie économique qui est « embobinée par les habitudes du penser anglo-américaines rampe « entièrement au sol » doit nécessairement mener dans la maladie de la culture et à la mort de la culture, si ne lui vient au devant « aucune vie du droit et aucune vie de l’esprit à partir de la liberté » ; voir Rudolf Steiner : La mission de Michel (1919, GA 194) Dornach 1994, pp.234-236.

[14] Voir Rudolf Steiner : Les points essentiels de la question sociale, à l’endroit cité précédemment, p.126.

[15]Rudolf Steiner remplace la paire conceptuelle : employé/employeur par fournisseur du travail/dirigeant du travail. La première paire exprime un rapport de pouvoir : l’employeur met à disposition un emploi à son moyen de production. Tout ce qui sera fourni à cet emploi et une propriété contractuelle de “l’employeur”. La paire conceptuelle fournisseur du travail/dirigeant du travail exprime par contre un rapport fonctionnel. Le fournisseur du travail a la faculté d’exercer une fourniture de travail autonome et dans certaines circonstances aussi très créative. Cependant, il n’a pas la faculté d’insérer cette fourniture du travail de manière sensée dans l’ensemble économique. Cela revient en propre à celui qui dirige justement le travail. Et dans certaines circonstances, il ne dispose pas lui-même pleinement des facultés dont dispose le fournisseur du travail. Avec cela le directeur du travail ne conduit pas (sauf cas exceptionnel) la progression du travail du fournisseur de travail, mais il dirige au contraire la fourniture du travail au lieu où elle est concrètement utilisée.

[16] Rudolf Steiner : Conseils d’ouvriers et socialisation, à l’endroit cité précédemment pp.140/141, Carnet de notes 45.

[17] À l’endroit cité précédemment, p.62.

[18]À l’endroit cité précédemment, pp.138/139.

[19] Quatrième Drame-Mystère, L’éveil de l’âme dans Rudolf Steiner : Quatre Drames-Mystères (1901-13) ; GA 14), Dornach 1998. (Traduction française légèrement modifiée « pour coller au sens » ; voir celle de l’édition française Triades de 1967, à la page 392, premier tableau : vers 66-75, ndt)

[20]Voir Rudolf Steiner : Réorganisation de l’organisme social (1919 ; GA 330), Dornach 1983, p.206 et du même auteur : Conseils de travailleurs et socialisation à l’endroit cité précédemment, Carnet de notes 106, p.131.

[21]Rudolf Steiner différentie le concept des conseils au pôle économique en trois conseils spécialisés : 1. conseils économiques, 2. conseils d’entreprise, et 3. conseils de circulation. Si l’on suit la manière dont il se représente la collaboration de ces trois conseils, il peut en naître une compréhension pour l’action des associations économiques.

[22]Par exemple, il est aussi question, avec les Conférences avec les enseignants des écoles Waldorf de 1919 à 1924 (GA 300a-c ; Dornach 1995) , à beaucoup d'endroits de de la teneur même des paroles de Rudolf Steiner à partir des notes des participants. Sauf que là ce n’y est pas si nettement signalé.

[23]Malheureusement, a été omis d’indiquer aux reconstruction correspondantes, le numéro de page exact, où les endroits de notes sont à retrouver. Ceci aurait facilité un peu le travail du lecteur.

die Drei 3/2014



Notes de Daniel Kmiecik :

(a)     Le traducteur peut témoigner lui-même, qu’en 1981, juste après le passage de le « gauche » au pouvoir en France et suite à sa demande d’agir syndicalement auprès du gouvernement en place pour protester contre la recherche qui stagnait déjà à l’époque, il s’est entendu répondre par son responsable de la section syndicale de Lille I du SNCS (Syndicat National des Chercheurs Scientifiques) qu’il fallait comprendre que « nos « amis » étaient au pouvoir et qu’il ne fallait pas les gêner » (sic !). En récompense à cette position conciliante et pour ses bons et loyaux services rendus à l’État, ce même responsable de section s’est vu quelques années plus tard récompensé par la direction de l’UFR de science sociale de Lille I.

Comme quoi, rien n’a changé depuis 1919, même après une guerre mondiale de plus et la violation épouvantable et définitive de la dignité humaine et des droits de l’homme …

(b)     Parmi les derniers de ce genre, Frédéric II de Prusse, Catherine II de Russie, monarques « éclairés » et Napoléon Bonaparte, inventeur du Code civil qu’il a exporté en Europe avec ses conquêtes.

(c)     Un mauvais exemple en fut donné, au sein même de la Société anthroposophique générale (SAG), par Manfred Schmidt-époux Brabant qui mit à pied un journaliste de l’équipe de rédaction de Das Goetheanum dans les années 90, entraînant la démission, par solidarité, de toute l’équipe rédactionnelle, sans doute la meilleure du siècle passé, qui travaillait dans l’esprit de Rudolf Steiner. La cause en fut une lettre de Zajonc, président de la SAG américaine à l’époque, se plaignant du ton libre du journaliste Amnon Reuveni qui risquait selon lui « de le mettre mal à l’aise vis-à-vis des autorités américaines. C’est vrai qu’au Goetheanum, il est rare de voir des gens s’exprimer librement et pourtant nous y sommes théoriquement bel et bien dans la vie de l’esprit. Pour justifier sa décision, M. Schmidt s’est déclaré agissant dans le domaine économique, en tant que responsable éditeur de la publication Das Goetheanum. Face à la protestation de 300 lecteurs lui reprochant le non-respect de sa part de la liberté éditoriale de l’équipe rédactionnelle, il a donc précisé que le respect de la liberté (de l’auteur Reuveni) et celui de la démocratie (des lecteurs) n’appartiennent pas à l’exercice de sa responsabilité d’éditeur de la revue…

Die Drei, n°3/2014.

Stephan Eisenhut

Die Verwandlung des Rätegedankens



Rudolf Steiner über Arbeiterräte und Sozialisierung im Sinne der Dreigliederung des sozialen Organismus

Nach dem Ersten Weltkrieg entstand in Deutschland kurzzeitig eine basisdemokratische Rätebewegung, die von bürgerlicher Seite stark bekämpft wurde, auf die Rudolf Steiner aber im Rahmen seines damaligen politischen Engagements erstaunlich positiv zuging. — Stephan Eisenhut untersucht anhand eines neu erschienenen Bandes in der Gesamtausga­be,' welche Rolle Arbeiter- und Betriebsräte in einem dreigegliederten sozialen Organis­mus spielen könnten, wobei auch grundsätzliche Schwachpunkte unserer gegenwärtigen Demokratie zur Sprache kommen.


Rudolf Steiner und die Rätebewegung

Während der Novemberrevolution 1918 und dem Zusammen­bruch des deutschen Kaiserreiches kam es in Deutschland zur spontanen Bildung von Arbeiter-, Bauern- und Soldatenräten. In Berlin entstand für etwa acht Wochen eine Doppelherrschaft von Räten und der Reichregierung Friedrich Eberts. In Bayern wähl­ten die Räte nach Absetzung König Ludwigs III. sogar den ersten Ministerpräsidenten der neu ausgerufenen bayerischen Republik. Die angestrebte Räteregierung war stark inspiriert von sozialis­tischem und basisdemokratischem Gedankengut. Viele Vertreter sahen auch ein Vorbild in dem System der Sowjets, das sich nach der russischen Oktoberrevolution herausgebildet hatte. Wenig verwunderlich war daher, dass sogleich gegen diese Art Bestre­bungen Bündnisse aus Interessenkreisen geschlossen wurden, die bisher wenig miteinander zu tun hatten. So verbündeten sich die Vertreter der Großindustrie unter Führung von Hugo Stinnes mit sozialismuskritischen, SPD-nahen und christlichen Gewerkschaf­tern. Die SPD-nahen Gewerkschaften sahen darin einen Weg, die drohende Sozialisierung der Produktionsmittel zu verhindern, die christlichen Gewerkschaften erkannten die Chance, langersehnte Forderungen gegen die Arbeitgeber durchzusetzen. Friedrich Ebert selbst schloss aus Furcht vor einer Räterepublik nach russischem Vorbild mit General Wilhelm Groener einen Geheimpakt, der ihm die Unterstützung des deutschen Heeres zusicherte. Die Obers­te Heeresleitung begann mit der Aufstellung von Freikorps aus monarchistisch gesinnten Offizieren und Mannschaften, um der vermeintlich drohenden bolschewistischen Gefahr wirksam entge­gentreten zu können. An der besonders blutigen Niederschlagung der Münchener Räterepublik bis zum 2. Mai 1919 waren diese Freikorps maßgeblich beteiligt.


In dieser turbulenten Zeit kam Rudolf Steiner am 20. April 1919 nach Stuttgart. In den Wochen zuvor hatte er in der Schweiz zahlreiche Vorträge über die Idee der Dreigliederung des so­zialen Organismus gehalten, die auch seiner Schrift Die Kern­punkte der sozialen Frage zugrunde liegen.' Rudolf Steiner, der die Entwicklung in Deutschland von der Schweiz aus aufmerk­sam verfolgte, musste beim deutschen Publikum nun die voll­kommen andere politische Situation berücksichtigen. Für im bürgerlichen Milieu beheimatete Menschen geht er erstaunlich unvoreingenommen auf die deutsche Rätebewegung zu; trotz des gewaltigen Widerstandes aus allen möglichen Schichten sieht er im Rätegedanken eine Wirklichkeit bzw. eine keimhafte Zukunftsform, die allerdings noch richtig entfaltet werden müs­se. Am 16. Mai 1919 betonte er in einem öffentlichen Vortrag: »Es braucht wahrhaftig nicht diskutiert zu werden darüber, ob die Räte eine Wirklichkeit sind oder nicht. Sie sind es zum Teil, sie werden es immer mehr werden, kein Mensch wird sie wie­der zurücktreiben können, sie werden in noch ganz anderen Formen auferstehen, als sie schon da sind. Das wirklichkeitsge­mäße Denken, das fordert von uns, dass wir den Boden schaf­fen, auf dem mit diesen Räten gearbeitet werden kann.«3

Diese Aussage ist erstaunlich, wenn man bedenkt, dass eigent­lich zu diesem Zeitpunkt schon ersichtlich war, dass ein Räte­system kaum noch Chancen haben würde, sich in Deutschland gegen die beharrenden Kräfte durchzusetzen. Dennoch, obwohl kurz zuvor sogar die Münchner Räteregierung sowohl an den eigenen inneren Widersprüchen als auch vor der Gewalt der Freikorps kapituliert hatte, behauptete er: »Kein Mensch wird die Räte wieder zurücktreiben können.« Doch schon wenige Wochen später hatten die beharrenden Kräfte das parlamen­tarische System gegen das Rätesystems durchgesetzt und den Impuls der Rätebewegung endgültig erstickt.


Rätebewegung und die Idee der Dreigliederung

Warum hat sich Rudolf Steiner im Frühling 1919 so massiv für die Rätebewegung eingesetzt? Materialien, die ein neues Licht auf diese Frage werfen können, sind nun in einem neuen Band der Rudolf Steiner-Gesamtausgabe erschienen. Die Herausgeber um Alexander Lüscher haben hierzu die Notizbücher Rudolf Steiners aus dieser Zeit und Protokolle von Sitzungen der Arbeiterräte in Stuttgart, an denen Rudolf Steiner teilgenommen hat, ausgewertet und daraus die Grundgedanken nicht mitstenographierter Vorträ­ge rekonstruiert, die er in diesem Zusammenhang gehalten hat. Der Band Arbeiterräte und Sozialisierung soll den bereits 1989 von Walter Kugler herausgegebenen Band Betriebsräte und Sozia­lisierung ergänzen 4 Ein dritter Band Kulturräte und Sozialisierung wird in nächster Zeit folgen. Die Herausgeber wollen dem Ansatz Rudolf Steiners Geltung verschaffen, dass dieser den Rätegedan­ken im Sinne der Idee der Dreigliederung ausdifferenzierte: Aus den Kräften des Wirtschaftsleben würde sich demnach eine vom Staat vollkommen unabhängige Betriebsräteschaft herauskonsti­tuieren. Steiner strebte hier eine Gesamtsozialisierung und nicht eine Sozialisierung einzelner Betriebe an. Im ersten Schritt wurde versucht, eine Beziehung zwischen den Betriebsräten gleichar­tiger Betriebe herzustellen, um im nächsten Schritt ein Band zwischen allen Betrieben knüpfen zu können.' - Die Arbeiterräte hingegen sollten sich aus den Kräften des Rechtslebens bilden. Hier ging es vor allem darum, zentrale Fragen des Arbeitsrechtes, insbesondere die Regulierung der Arbeitszeit, auf demokratischer Basis festzulegen. Für die Belange des Geisteslebens wären noch zu gründende Kulturräte zuständig geworden.'


Rudolf Steiner ging auf die Rätebewegung so positiv zu, weil er genau zwischen dem, was in den Gemütern der Arbeiter und dem, was in ihren Vorstellungen lebte, unterscheiden konnte. Die Gemütskräfte entstammten einer tieferen Wirklichkeits­schicht; die Vorstellungen hin gegen waren zunächst stark von dem politischen Denken der intellektuellen Arbeiterführer be­einflusst. Gerade dieses Denken wurzelte jedoch nicht in einer Wirklichkeit. Daher versuchte Steiner diese Vorstellungen so umzubilden, dass sie wieder auf das deuten, was wirkt. Das nennt er wirklichkeitsgemäßes Denken. Verfolgt man die rekon­struierten Besprechungen in dem Arbeiterräteband, dann zeigt sich, dass die Wortführer es sehr schwer hatten, auf die Ge­danken Steiners einzugehen, während im Gegensatz dazu die Abstimmungsergebnisse unter der Arbeiterschaft eine breite Zu­stimmung zu seinen Ausführungen widerspiegelten. Er scheint daher eine kleine, aber doch reale Chance gesehen zu haben, einer sich erst zart andeutenden geistigen-seelischen Wirklich­keit zu einer angemessenen äußeren Erscheinungsform zu ver­helfen. Ein mögliches Scheitern nahm er in Kauf.

Für die Geschichtsschreibung stellt Steiners Versuch, einen Ein­fluss auf die Gestaltung der Arbeiterräte auszuüben, lediglich eine merkwürdige Episode innerhalb der Wirren des Jahres 1919 dar. Trotzdem lohnt es sich, genauer zu untersuchen, worauf er eigentlich hinaus wollte. Die Tatsache, dass er weder in den kurz vor seiner Ankunft in Stuttgart verfassten Kernpunkten der sozialen Frage noch in dem 1922 gehaltenen Nationalökono­mischen Kurs' von Arbeiterräten spricht, bedeutet nicht, dass er selbst sein Engagement lediglich als eine Episode betrachtete. In beiden Ausführungen wird die seelische-geistige Wirklichkeit, die nach einer angemessenen äußeren Form sucht, ebenfalls genau beschrieben. Sie wird lediglich anders benannt



Der Widerspruch von Demokratie und Führung

Die Arbeiterräte im Sinne Steiners hatten keine politische Füh­rungsfunktion. Dennoch dachte er sie als Zentralorgane eines basisdemokratisch gestalteten Rechtslebens, welches vor allem die richtige Eingliederung der Arbeit in den sozialen Organismus zu besorgen hat. Die Führer der Arbeiterrätebewegung behan­delten die Räte hingegen als politische Führungsorgane. Selbst­verständlich erachteten sie sich dabei selbst als die geeigneten politischen Führer. Sie dachten in den gleichen bürgerlichen Denkformen, wie ihre Gegner aus den konservativ-bürgerlichen und »progressiv«-sozialdemokratischen Lagern. Aus diesem Denken konnten sie zwar sehr gut von »Demokratie« sprechen, in ihrem faktischen Handeln als Arbeiterführer praktizierten sie aber das Gegenteil davon. In diesem Widerspruch kann man einen maßgeblichen Grund für das Scheitern der Arbeiterräte­bewegung sehen.

Führung und Demokratie sind Gegensätze, die sich nicht unmit­telbar miteinander vereinbaren lassen. Das wird in der Gegenwart wenig verstanden. In alten Zeiten wusste man hingegen, dass, wenn Führung gelingen soll, sie aristokratisch sein muss. Denn nur die Besten (tiptatoç/aristos = Bester) sind in der Lage, einer Gemeinschaft ein tragfähiges gemeinsames Ziel zu geben.' Rich­tet man eine »demokratische Führung« ein, dann werden sich die Dreistesten und Listigsten, also diejenigen, die die Instrumente der politischen Beeinflussung am besten beherrschen, als Führer durchsetzen. Dadurch entsteht aber keine Demokratie, sondern höchstens eine »demokratisch legitimierte« Oligarchie und im schlimmsten Fall eine Tyrannis. Der Gegensatz zwischen Füh­rung und Demokratie lässt sich aber weder durch einen Rückgriff auf ältere, autokratischere Staatsformen lösen noch einfach in der Gegenwart ignorieren. Denn letzteres führt notwendig zur Vernichtung des geistigen Lebens.


Gerade um die basisdemokratische Grundintention der Arbei­terrätebewegung zu retten, drängte  Rudolf Steiner auf eine vollkommene Trennung von Geistesleben und Rechtsleben und damit zugleich auf eine Trennung von Führung und politischer Machtausübung. Führung beruht auf einer Fähigkeit, die der einzelnen Individualität eigen ist; sie ist daher Aufgabe des Geis­teslebens? Hingegen müssen die vom Staat erlassenen Gesetze im allgemeinen Rechtsempfinden verankert sein. Sie können nicht mehr von einem - in der Regel weniger - weisen Herr­scher (oder von einer Elite) erlassen werden, sondern müssen vom demokratischen Rechtsleben legalisiert werden. Nur ist das Gebiet, welches durch staatliche Gesetze reguliert werden kann, durch die Fragen eingegrenzt, über die alle mündig gewordenen Menschen gleich urteilsfähig sind. Eine Vielzahl von Lebensbe­reichen, die heute durch den politischen Staat reguliert werden, gehören funktional nicht ins Rechtsleben, sondern entweder in den Gestaltungsbereich des Wirtschaftslebens oder des Geistes­lebens.10

In dem Streben der Arbeiterschaft nach Demokratie sah Rudolf Steiner eine tiefe Berechtigung, denn es zeigte, dass die Bewusst­seinsentwicklung der Menschen an einen Punkt gelangt war, in dem die breite Masse die Fähigkeit der Mündigkeit erlangt hatte. Dieser seelisch-geistigen Wirklichkeit, »die sich nicht wieder zurücktreiben lässt«, wollte Steiner gerecht werden. Zugleich beobachtete er aber, dass der Führungsgedanke in einer alten, un-verwandelten Form auf das politische Leben angewendet wurde. Darin selbst vollkommen unbewusst, verhielten sich diese Führer so, als ob sie die komplexen Probleme, die durch die moderne arbeitsteilige Wirtschaft entstanden sind, in einer Weise lösen könnten, wie jemand, der von einer göttlich-geistigen Weisheit durchdrungen ist. In den alten Theokratien war dieses in der Tat möglich. Denn erstens konnten deren Priesterkönige sich wirk­lich mit einer göttlich-geistigen Weisheit durchdringen, zweitens waren die menschlichen Verhältnisse nicht in ein globales Wirt­schaftsleben eingeflochten und drittens war der überwiegende Teil der Bevölkerung noch in einem unmündigen Bewusstseins­zustand. Wirtschaftsleben und Rechtsleben - insofern man da­mals überhaupt schon von Recht sprechen konnte - waren noch ganz in ein paternalistisches Geistesleben eingebunden.


Die Selbstauslöschung des modernen Geisteslebens und ihre Folgen

Das Geistesleben der Gegenwart hat jegliche Beziehung zu einem Göttlich-Geistigen verloren. Darin liegt seine Problema­tik. Dieses Geistesleben kann nur von einem Zentrum her den­ken und wirken. Will es Gemeinschaft in einem größeren Maß »organisieren«, braucht es dazu den Staat als Machtmittel. Die Folge ist eine ausufernde Bürokratie, die in alle Lebensbereiche regulierend eingreift und dabei mehr Probleme hervorruft als löst. Dem gegenüber steht ein globalisiertes Wirtschaftsleben, welches Zwänge erzeugt, denen die Politik in ihren Maßnah­men nur folgen kann." Das Geistesleben als eigenständig gesell­schaftlich wirksamer Faktor wird auf diesem Wege ausgelöscht. Es wird bloßes Anhängsel des Staates.


Die Aufgabe des modernen Geisteslebens ist aber gerade, dass der Mensch eine individuelle und lebendige Beziehung zum Geist findet. In dem Maße, wie dieses gelingt, entstehen neue Führungsqualitäten. Diese wirken führend, ohne dass der Ein­satz von unberechtigten Machtmitteln erforderlich ist. Es ist gera­de das Unterscheidungskriterium von neuer und alter Führung, das letztere unzeitgemäße Machtmittel zur Hilfe nehmen muss. Unter einer Führung im neuen Sinne fühlt sich der Mensch nach Geist, Seele und Leib angesprochen. Denn er wird angeregt, sei­ne individuelle Beziehung zum Geist selbständig zu finden. Ein Geistesleben hingegen, das auf den Einsatz von unberechtigten Machtmitteln baut, bringt nur zum Ausdruck, dass seine Führer keine individuelle Beziehung zum Geist finden können. Es er­kennt nicht das geistige Entwicklungspotenzial der Menschen, sondern kann diese lediglich nach ihrem leiblichen Dasein und ihren seelischen Äußerungen beurteilen. Damit hat es sich aber der Qualität des Rechtslebens angeglichen, in das der Mensch nur nach Seele und Leib hineingestellt ist.

 

Indem Rudolf Steiner die Aufgabe der Arbeiterräte auf die Beratung und demokratische Abstimmung von Fragen be­schränkt, gegenüber denen alle mündigen Menschen gleich ur­teilsfähig sind, wird er der Qualität des Rechtslebens gerecht. Die Grundfunktion des öffentlichen Rechtslebens ist es, die Sicherheit und Gleichheit aller Menschen zu gewährleisten.12 Das Sicherheitsbedürfnis entspringt aus der Leiblichkeit des Menschen, das Bedürfnis nach Gleichbehandlung entstammt der mündig gewordenen Seele. Durch das moderne Wirt­schaftsleben sind gerade die Sicherheit und die Gleichheit des arbeitenden Menschen in höchstem Maße gefährdet. Deswe­gen ist es durchaus sachgemäß, die zentralen Rechtsfragen in einem Organ zu beraten, das als Arbeiterrat bezeichnet wird.


Das Wirtschaftsleben dient den Bedürfnissen des Leibes. Unter den Bedingungen der globalen Arbeitsteilung kann es aus sich heraus keine Rücksicht auf die Bedürfnisse der Seele und des Geistes nehmen. Alles was es in sich aufnimmt, muss zur Ware werden. Diese ist aber vollkommen abgelöst vom Menschen. Wird das Rechtsleben nicht vom Geistesleben befruchtet, dann reduziert es den Menschen auf ein Wesen, das nur nach Seele und Leib erfasst wird. Beginnt das Wirtschaftsleben zu dominie­ren, dann wird der Mensch immer mehr auf das reduziert, was bloß aus seiner Leiblichkeit stammt.13 Genau um diese Reduk­tion des Menschen zu verhindern, versuchte Steiner zu zeigen, was Ware werden kann und was nicht.


Recht und Macht

Das Rechtsleben kann vom Geistesleben die Ideen empfangen, durch die sich sachgemäße Rechte definieren lassen. Die Ver­käuflichkeit von Eigentumsrechten an Grund und Boden oder ganzen Fabriken bewirkt, dass der Eigentümer wirtschaftliche Macht über die Nicht-Eigentümer erlangt. Diese Machtausü­bung wird nur dadurch anonymisiert, dass diese Eigentums­rechte auf Märkten gehandelt werden. In dem Maße, wie die­se den einzelnen Arbeiter und die menschliche Gemeinschaft schädigende Machtausübung durchschaut wird, werden sich Gesetzesänderungen durchsetzen lassen, die die Handelbarkeit von solchen Eigentumsrechten ausschließt. Verhindert wird dieses durch ein bürgerliches, unfreies Geistesleben. Dieses fin­det immer plausible Gründe, warum diese Eigentumsrechte auf jeden Fall handelbar sein müssen. Es findet jedoch in seiner sozialistischen Variante genauso plausible Gründe, warum sie verstaatlicht werden müssen. Deutlich versuchte Rudolf Stei­ner in den Besprechungen mit den Vertretern des Arbeiterrates Groß-Stuttgart auf solche Zusammenhänge aufmerksam zu ma­chen. So notierte er beispielsweise in seinem Notizbuch für die Besprechung vom 27. Mai 1919: »Die producierten Produc­tionsmittel stellen da[r) die Möglichkeit industriell weiter zu produzieren: Sie bringen die Nicht = Besitzer in die Gewalt ihrer Besitzer, wenn der Besitz erhalten bleibt - bei Allgemeinbesitz würde entstehen: die Willkür der Centralgewalt - sonst entsteht die Willkür der einzelnen Besitzer: d[as) h[eißt) Kapitalrente und Bodenrente machen die Volkswirtschaft unsozial und müs­sen sich im Laufe der Zeit tilgen.«

 

Ähnlich wie Aristoteles in seiner Nikomachischen Ethik beschreibt Steiner zwei Formen der Abweichung vom gesunden Zustand und sucht dann eine dritte Form, die den Lebensver­hältnissen gerecht wird. In Die Kernpunkte der sozialen Frage hatte er hierzu entsprechend den Gedanken eines Eigentums-rechtes entwickelt, welches in den Fluss des sozialen Lebens gebracht wird:14 Der Unternehmer besitzt das Eigentumsrecht so lange, wie er damit für andere produktiv tätig ist. Beendet er die Tätigkeit, kann er aus diesem Eigentumsrecht keinen weiteren Nutzen - etwa durch weiterlaufende Kapital- oder Bodenrenten - mehr ziehen. Auf diesem Wege wird es möglich, dass die Ar­beiter weder der Willkür der Zentralgewalt unterworfen werden noch der Willkür der einzelnen Besitzer.


Eine sachgemäße Sozialisierung

Ein wirklich freies Geistesleben herrscht nicht. Es setzt keine politischen Machtmittel ein, um seine Vorstellungen durchzu­setzen. Das Rechtsleben ist jedoch darauf angewiesen, dass das Geistesleben lebensmögliche Rechtsformen intuiert. Über deren konkrete Ausgestaltung kann dann demokratisch verhandelt und abgestimmt werden. Im Wirtschaftsleben geht es darum, die im Zeitablauf sich wandelnden Bedürfnisse wahrzunehmen und immer wieder aufs Neue die Bedingungen herzustellen, welche ermöglichen, diese Bedürfnisse auch sinnvoll zu befrie­digen. Dazu ist es aber notwendig, dass sich die individuellen Fähigkeiten an dem Ort entfalten können, an dem sie der Ge­meinschaft den besten Nutzen stiften. Ob jemand auch über die entsprechende Fähigkeiten verfügt, die gebraucht werden, kann keine Frage des Wirtschaftslebens sein. Es kann darüber auch nicht wie im Rechtsleben per Majoritätsbeschlüsse entschieden werden; nur diejenigen können solche Fragen entscheiden, die selbst die Fähigkeit haben, die Arbeit anzuleiten. Das ist nur möglich, wenn die Arbeitsleister15 auch Vertrauen zu der Ar­beitsleitung entwickeln können. Entsprechend notiert Rudolf Steiner zur Besprechung vom 21. Mai in sein Notizbuch:

»1.) An der gegenwärtigen Gesellschaft = Kapital: die wirtschaftliche Macht - Arbeitkraft: der wirtschaftliche Zwang

Waarenpreis: das Ergebnis der wirtschaftlichen Concurrenz.

2.) In der angestrebten Gesellschaft: geistige Leitung: gestellt auf Vertrauen

Arbeitskraft: gestellt auf das menschliche Recht. / Waarenpreis: gestellt auf das menschliche Bedürfnis. -

Es sind überall Brücken des Vertrauens zu bilden -«11

Die Vertrauensbasis zur kapitalistisch-bürgerlichen Arbeitslei­tung war 1919 verständlicherweise stark gestört. Rudolf Steiner wollte die Arbeiterräte daher von der Sinnlosigkeit der Steue­rung des Wirtschaftslebens durch ihre politischen Führer und einer abstrakten Sozialisierung im Sinne der Verstaatlichung der Produktionsmittel abbringen. Dass von solchen Ideen die Arbei­terführer nicht sonderlich begeistert waren, ist leicht nachvoll­ziehbar. Sie mussten Steiner als eine Art geschickten Agenten des Kapitals betrachten, denn dieser wirkte darauf hin, dass die alten Unternehmer (also die Vertreter des Kapitals), insofern sie als fähig angesehen werden konnten, auch von den Arbeitsleistern wieder anerkannt werden. Steiner wollte deutlich machen, dass die sozialen Probleme nicht primär aus der alten Arbeitsleitung entsprungen sind - unabhängig davon, dass diese ebenfalls ver­besserungswürdig war -, sondern vor allem aus den damit ver­bundenen schädlichen Machtverhältnissen. Genau diese sollten aber durch die Dreigliederung überwunden werden. Alexander Lüscher rekonstruiert diesen Gedankengang mit großer Klarheit aus den spärlichen Notizen Rudolf Steiners und aus seinen eige­nen ausgezeichneten Kenntnissen entsprechender Ausführungen Steiners wie folgt:

 

»Man muss in dem sozialen Verhältnis, das in dem Zusammen­wirken von Kapital und menschlicher Arbeitskraft entsteht, drei Glieder unterscheiden: die Unternehmertätigkeit, die auf der Grundlage der individuellen Fähigkeiten einer Person oder einer Gruppe von Personen beruhen muss; das Verhältnis des Unter­nehmers zum Arbeiter, das ein Rechtsverhältnis sein muss; das Hervorbringen einer Sache, die im Kreislauf des Wirtschaftslebens einen Warenwert erhält. Wird die Dreigliederung verwirklicht, so kann der Arbeitnehmer gar nicht mehr Söldner des Kapitals sein; er steht in einem Rechtsverhältnis zum Unternehmer, der zum Arbeitleiter wird. Durch die Entfaltung seiner individuellen Fä­higkeiten als Unternehmer wird er sozusagen zu einem >Veran­stalter der Arbeit<. Das Verhältnis zwischen dem Arbeitleiter und dem Arbeitleister, die beim Zustandekommen eines Produktes zusammenwirken, wird auf der Festsetzung des Anteils eines je­den beruhen. Der Unternehmer, der Betriebsleiter, erhält dadurch die Stellung eines Treuhänders für das ihm anvertraute Kapital im Auftrage der Gesamtheit. Aber der Betriebsleiter soll nicht in seiner freien Initiative eingeschränkt sein; er muss sich aber am Markt und Konsuminteresse orientieren. Zwischen seinem Betrieb und den Organen auf der Konsumseite muss ein lebendiges Zu­sammenwirken entstehen.«»


Rudolf Steiner erkennt den Ursprung der Kapitalbildung in der Wirksamkeit des Geisteslebens. Da die Arbeiterführer nicht zwi­schen Geistesleben, Rechtsleben und Wirtschaftsleben unter­scheiden konnten, mussten sie ihn als einen Agenten des Kapi­tals ansehen. Richtig gedacht ist der »Kapitalist« ein Geistesar­beiter. Und dieser braucht in der Tat ein Milieu der Freiheit für seine Initiativen. Sein Feind ist die Bürokratie, die zur Wahrung vermeintlicher Gemeinschaftsinteressen immer mehr überbordet und dadurch jegliche Initiative erstickt. Steiners Ideen zum Eigentumsrecht an Grund und Boden und Produktionsmitteln sind eine Grundlage dafür, dass die freie Initiative des Arbeit leitenden Unternehmers bürokratisch nicht behindert wird und dennoch die Früchte dieser Initiative auch der Gemeinschaft zugute kommen Da jedoch auf diesem Wege eine zu starke Ak­kumulation des Kapitals in der Hand Einzelner unmöglich wird, wurde Steiner nun umgekehrt von den damaligen Wirtschaftseliten als eine Art sozialistischer Demagoge betrachtet.

Wie sehr Rudolf Steiner darum bemüht war, dass sich Arbeitslei­ter und Arbeitsleister verständnisvoll begegnen können, kommt auch in folgendem Notizbucheintrag zum Ausdruck:

»Man muß sich die menschliche Gesellschaft verständnisvoll ansehen:

1.)     Es ist notwendig, dass der Mensch da ist, der die        Maschine erdenkt und die Arbeit an ihr leitet.                       

2.)     Es ist notwendig, dass der Mensch da ist, der die Maschine bedient, der arbeitet.

das Interesse an beiden kann aber nur da sein, wenn im Gewerbe selbst die Kunst steckt

Interessant ist, dass als Vermittelndes hier ein Motiv auftaucht, welches Rudolf Steiner schon im vierten Mysteriendrama von 1913 verwendet hatte. Dort lässt er nämlich den Unternehmer Hilarius Gottgetreu seinem Bürochef erklären, dass er die »Ar­beitsleistung« nicht mehr »gedankenlos dem Markt des Erdenlebens« überliefern wolle, sondern fortan durch einen Künstler gestalten lasse. Er fährt fort:

»So wird, was wir mechanisch leisten können,
von seinem Geiste künstlerisch gestaltet,
und zu der Menschen Taggebrauch dann liefern,
was nützlich ist und edle Schönheit trägt.
Gewerbe soll mit Kunst zur Einheit werden,
alltäglich Leben mit Geschmack durchdringen.
Ich füge so zum toten Sinnesleib,
als welche. unsre Arbeit mir erscheint,
die Seele, die ihr erst den Sinn verleiht.«19


Doch schon dieses Drama zeigt, als wie unglaublich schwer es Rudolf Steiner selbst einschätze, einen solchen Ansatz im äußeren Leben zu verankern. Denn die Unternehmung, um die es im Drama geht und mit der eine Durchseelung der Arbeit er­reicht werden soll, ist von Anfang an vom Scheitern bedroht. Sie scheitert zuletzt auch an den Schwierigkeiten wichtiger Prota­gonisten, sich aus eigener innerer Kraft heraus selbst zu führen. Deshalb erzeugen sie trotz allen Strebens ein Geistesleben, das nach außen unglaubwürdig erscheint.


Für den hier betrachten Zusammenhang ist von Bedeutung, dass im Drama sowohl Künstler als auch Erfinder und Arbeitsleiter als Repräsentanten des Geisteslebens erscheinen. Sie sind entweder schöpferisch oder Orientierung gebend (leitend) tätig. Der Ar­beitsleister ist hingegen primär empfangend. Er empfängt sowohl das durch den Erfinder geschaffene oder verbesserte Werkzeug als auch das vom Arbeitsleiter vorgegebene Ziel seiner Tätigkeit. Beide Elemente sind für das Zustandekommen der auf ein frem­des Bedürfnis ausgerichteten Leistung notwendig. Die Arbeits­kraft darf dabei aber nicht über die Maße beansprucht werden. Sie muss durch das demokratische Rechtsleben geschützt wer­den. Insofern kann aus dieser Perspektive der Arbeitsleister als Repräsentant des Rechtslebens betrachtet werden.

Arbeitsleiter und Arbeitsleister sollen in einem Organ des Wirt­schaftslebens, dem Betriebsrat, zusammenwirken. Dabei sind zwei Gesichtspunkte entscheidend, ein einzelbetrieblicher und ein gesamtwirtschaftlicher. Für den Einzelbetrieb notiert sich Rudolf Steiner: »der Betriebsrat steht zwischen dem Arbeiter und Arbeitsleiter«. Hier wird der Betriebsrat die Aufgabe haben, »wirklich Vermittler sein zu können für jene Verträge, die über die Leistungen abgeschlossen werden müssen zwischen den Arbeitern und Arbeitsleitern der Zukunft, die keine Kapitalisten sein werden.«2° Mit anderen Worten: Hier wird die konkrete Höhe der Einkommen bestimmt, die notwendig sind, um bestimmte Leistungen in Zukunft erstellen können. Diese können aber weder autokratisch durch den Betriebsleiter noch demokratisch durch die Arbeiterschaft festgelegt werden, sondern werden im Rahmen des Möglichen unter Berücksichtigung besonderer Gegebenheiten ausgehandelt. Das ist realistisch aber nur dann möglich, wenn der Betriebsrat auch ein reales Verhältnis zur außerbetrieblichen Öffentlichkeit hat. Hier sah Rudolf Steiner ebenfalls ganz reale Möglichkeiten, die er in seinen Notizbüchern sehr differenziert skizzierte. Diesen Ausdifferenzierungen nachzuspüren wäre Aufgabe einer weiteren Betrachtung. An dieser Stelle sei nur darauf verwiesen, dass es im Sinne Steiners an diesem Wirtschaftspol immer darum geht, wie die konkreten Lebensverhältnisse im sozialen Kontext wahrnehmbar und damit überhaupt erst gemein­schaftlich beurteilbar gemacht werden können.21

 

Abschließende Betrachtung

Gegenüber dem Band Arbeiterräte und Sozialisierung könnten Kritiker einwenden, dass eigentlich alles, was in den Notizbü­chern Rudolf Steiners vermerkt ist, doch schon irgendwo in der Gesamtausgabe einmal ausgeführt wurde. Schon gar nicht könnten die Rekonstruktionen der Vorträge aufgrund der spär­lichen Materialien als authentisch angesehen werden. Zudem behandelt der Band Betriebsräte und Sozialisierung auch die Arbeiterräte und umgekehrt der Band Arbeiterräte und Sozia­lisierung auch die Betriebsräte. Warum also diese Aufteilung? Wer so argumentiert, verkennt den unschätzbaren Wert der Ma­terialien in ihrer Form, welche die Herausgeber zugänglich ge­macht haben. Es mag sein, dass nahezu alle Inhalte des Bandes verstreut in der Gesamtausgabe aufzufinden sind. Doch indem man sich mit den knappen Skizzen der Notizbücher Rudolf Steiners befasst, können diese Gedanken überhaupt erst wie­der neu fokussiert werden. Dabei helfen die gediegenen Re­konstruktionen Alexander Lüschers. Das sind selbstverständlich keine authentischen Wortlaute Rudolf Steiners,22 doch ist das bei jeder Rekonstruktion auch deutlich vermerkt. Der Leser hat so die Möglichkeit, zwischen den Notizbucheinträgen und den Rekonstruktionen prüfend hin- und herzugehen.23 Wer sich auf diese innere Aktivität einlässt, wird bemerken, wie sauber die Herausgeber gearbeitet haben. Vor allem haben sie sich nicht von späteren Dreigliederungsinterpreten beeinflussen lassen, sondern einfach versucht, die Beziehungen aufzufinden, die in den gegeben Materialien verborgen sind. Arbeiterräte und Sozi­alisierung wird dadurch zu einem wichtigen Ergänzungsband, der zu einer Zeit erscheint, in der der Versuch Rudolf Steiners, den Rätegedanken wirklichkeitsgemäß zu fassen, nahezu voll­kommen vergessen ist.



STEPHAN EISENHUT, geb. 1964 in Koblenz, Studium der Volkswirtschaftslehre in Freiburg i.Br., Forschungsarbeit über Die geisteswissenschaftlichen Grundla­gen der Sozialwissenschaft bei Rudolf Steiner, Ausbildung zum Klassenlehrer in Mannheim, 1997-2000 Lehrer an der Rudolf Steiner Schule Mittelrhein, seit 2001 Geschäftsführer der mercurial-Publikationsgesellschaft mbH, Alt­Niederursel 45, 60439 Frankfurt, E-Mail: gf@mercurial.de.



1 Rudolf Steiner: Arbeiterräte und Sozialisierung im Sinne der Dreigliederung des sozi­alen Organismus. Referate, Ansprachen und Diskussi­onsvoten in Versammlungen der Arbeiterräte Württem­bergs und anderer Arbeiterausschüsse in Stuttgart zwischen 7. Mai 1919 und 17. Juni 1919, hrsg. von Ale­xander Lüscher, Adrian Gonzenbach und Andrea Leubin, (GA 331a), Dornach 2013, 224 Seiten, 41,50 EUR.

2 Rudolf Steiner: Die Kernpunkte der sozialen Frage
(1919; GA 23), Dornach 1976.

3 Rudolf Steiner: Neugestal­tung des sozialen Organis­mus (1919; GA 330), Dor­nach 1983, S. 202 . Alexand­er Lüscher verweist in seiner Einführung zu Arbeiterräte und Sozialisierung auf diese Stelle.

4 Rudolf Steiner: Betriebs­räte und Sozialisierung. Dis­kussionsabende mit den Ar­beiterausschüssen der großen Betriebe Stuttgarts (1919; GA 331), Dornach 1989.

5 Vgl. Rudolf Steiner: Be­triebsräte und Sozialisierung, a.a.O., S. 31f.

6 Vgl. Rudolf Steiner: Arbei­terräte und Sozialisierung, a.a.O., S. 65.

7 Rudolf Steiner: Nationalö­konomischer Kurs (1922; GA 340), Dornach 2002.

8 Vgl. Stephan Eisenhut: Moderne Sklaverei und Christentum - Die Emanzipation von Arbeit und Recht (Zur Komposition des Nationalö­konomischen Kurses), in: DIE DREI 6/2012, S. 27ff., insbes. das Kapitel: Von der Monar­chie zur Demokratie, S. 31ff.

9 Die Worte »Führung« und »Führer« sind im deutschen Sprachraum bei Nicht-Unter­nehmern aufgrund der na­tionalsozialistischen Erfah­rungen negativ konnotiert. Im Gegensatz dazu bezeich­nen im angelsächsischen Sprachraum die Wörter »leader« und »leadership« besonders hervorgehobene Fähigkeiten: Leadership be­deutet, die Geführten mit Visionen zu inspirieren und zu motivieren; sie schafft Kreativität, Innovation, Sinnerfüllung und Wandel (sie­he Cornelia Hegele-Raih: Was ist Leadership?, http://www. harvardbusinessmanager. de/ heft/artikel/a-620896.html) . Der Führungsbegriff Rudolf Steiner geht in eine ganz ähnliche Richtung, bezieht aber dabei die Wirksamkeit geistiger Wesenheiten mit ein. Vgl. auch Stephan Ei­senhut: Die Überwindung des wirtschaftlichen Egoismus als Führungsproblem, in: DIE DREI, 10/2012, S. 45ff.


10 Vgl. hierzu auch den Beitrag von Dietrich Spitta in dieser Ausgabe: Die Glie­derung des Rechts in Privat­recht, öffentliches Recht und Strafrecht.


11 Angela Merkel bezeich­nete dieses euphemistisch »marktkonforme Demokra­tie«. Dieser steht der von Walter Lippmann entwickelte und von Wladimir Putin wie­der aufgegriffene Gedanke der »gelenkten Demokra­tie« gegenüber (vgl. http:// de.wikipedia.org/wiki/Ge­lenkte_Demokratie). Beide Formen haben gemeinsam, dass sie die wirkliche Demo­kratie auslöschen.

12 Vgl. Rudolf Steiner: Die soziale Frage (1919, GA 328), Dornach 1977, S.39

13 Eine direkte Belegstelle, in der Rudolf Steiner sich über die Beziehungen »Geis­tesleben - Geist/Seele/Leib«, »Rechtsleben - Seele/Leib« und »Wirtschaftsleben - Leib« äußert, habe ich bisher nicht gefunden. Sie ergibt sich aber relativ evident aus den Zusammenhängen. In einem Vortrag vom 19.12.1919 spricht er darüber, wie ein Wirtschaftsleben, das »ein­gefädelt von anglo-amerika­nischen Denkgewohnheiten« ganz »am Boden kriecht«, mit Notwendigkeit in die Kultur­krankheit und den Kultur­tod hineinführe, wenn ihm »kein Rechtsleben und kein Geistesleben aus der Freiheit entgegenkommt«; vgl. Rudolf Steiner: Die Sendung Micha­els (1919, GA194) Dornach 1994, S. 234-236.

14 Vgl. Rudolf Steiner: Die Kernpunkte der sozialen Fra­ge, a.a.O., S. 126.

15 Rudolf Steiner ersetzt das Begriffspaar: Arbeitnehmer/ Arbeitgeber durch Arbeits­leister/Arbeitsleiter. Erste­res Begriffspaar bringt ein Machtverhältnis zum Aus­druck: Der Arbeitgeber stellt einen Arbeitsplatz an seinen Produktionsmitteln zur Ver­fügung. Alles was an diesem Arbeitsplatz geleistet wird, ist vertragsgemäß Eigentum des »Arbeitsplatzgebers«. Das Begriffspaar Arbeitsleister/ Arbeitsleiter bringt hingegen ein funktionales Verhältnis zum Ausdruck. Der Arbeits­leister hat die Fähigkeit, eine Arbeitsleistung selbständig und unter Umständen auch sehr kreativ auszuüben. Doch hat er nicht die Fähig­keit, diese Arbeitsleistung sinnvoll in einen wirtschaft­lichen Gesamtzusammen­hang einzugliedern. Dem Arbeitsleiter ist gerade letzte­re Fähigkeit eigen. Und ihm mangeln unter Umständen vollständig die Fähigkeiten, über die der Arbeitsleister verfügt. Der Arbeitsleiter leitet somit nicht etwa (bzw. nur in Ausnahmefällen) die einzelnen Arbeitsschritte des Arbeitsleisters an, sondern er leitet die Arbeitsleistung an den Ort, wo sie konkret ge­braucht wird.

16 Rudolf Steiner: Arbei­terräte und Sozialisierung, a.a.O. S. 140/141, Notizbuch 45.

17 A.a.O., S. 62.

18 A.a.O., S. 138/139

19 Viertes Mysteriendrama Der Seelen Erwachen, in: Rudolf Steiner: Vier Mysteri­endramen (1910-13; GA 14), Dornach 1998.







20 Siehe Rudolf Steiner: Neugestaltung des sozialen Organismus (1919; GA 330), Dornach 1983, S. 206 und ders.: Arbeiterräte und Sozi­alisierung, a.a.O., Notizbuch 106, S. 131.

21 Rudolf Steiner differen­ziert den Rätegedanken am Wirtschaftspol in drei ver­schiedene Fachräte: 1. Wirtschaftsräte, 2. Betriebsräte und 3. Verkehrsräte. Verfolgt man, wie er sich das Zusam­menwirken dieser drei Räte vorstellt, so kann ein Ver­ständnis für das Wirken der wirtschaftlichen Assoziati­onen entstehen.



22 Beispielsweise handelt es sich bei den Konferenzen mit den Lehrern der Waldorf-schulen 1919 bis 1924 (GA 300a-c; Dornach 1995) auch an vielen Stellen um bloße Rekonstruktionen der Wortlaute Rudolf Steiners aus den Notizen der Teilnehmer. Nur das dieses dort nicht so deut­lich gekennzeichnet ist.

23 Leider wurde versäumt, bei den jeweiligen Rekon­struktionen die genaue Sei­tenzahl anzugeben, auf der die entsprechenden Notiz­buchstellen zu finden sind. Dieses hätte dem Leser die Arbeit ein wenig erleichtert.

die Drei 3/2014