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12.09.2005
C-03-40 L’économie et l’argent dans la vie humaine. Dans : GOETHEANUM Nr. 48/2002, p. 894 ss.
Le courant d’argent sociétal coule à la rencontre du courant de la création de valeurs et de services. Il n’est finalement rien d’autre que la conscience sociétalement documentée pour la prestation de ce qui advient dans la création de valeurs : décompte de ces évènements, décompte des évènements d’investissement dans l’économie et la culture.
GOETHEANUM
Hebdomadaire pour l’Anthroposophie
Nº 48 24 novembre 2002 81e année
Trad. FG v2 au 20/10/2013

L’économie et l’argent dans la vie humaine

Essai de Benediktus Hardorp

Échelons de prestations de l’être actif pour les autres...
Des représentations très confuses, c'est-à-dire généralement superficielles et induisant en erreur, existent aujourd’hui très souvent sur deux états de fait fondamentaux de la vie sociale d’une part « l’économie » et d’autre part « l’argent ». Il est la plupart du temps question « de faire avec de faibles moyens » ou d’autres généralités approchantes. Ces représentations ne saisissent cependant pas la réalité, quand déjà elles expriment quelque chose de compréhensible, et par conséquent ne la dépeigne pas conceptuellement.
D’un point de vue anthroposophique serait à faire valoir vis-à-vis de cela – au fond très simplement - : « faire l’économie » est le produire et répartir organisé de prestations des humains les uns pour les autres – c’est bien ainsi en réalité. Et « l’économie » est de ce point de vue l’organisation façonnée de cet être actif pour les autres. Finalement se présente, à y regarder de plus près, un advenir ramifié de création sociétale de valeur et de consommation des valeurs. Le comportement fondamental dans cet être actif pour les autres est l’échange de prestations humaines (généralement déguisé sous la forme de « l’achat ». Le prestataire ne vit la plupart du temps pas de sa propre prestation dans l’actuel monde de la division du travail –, mais des résultats du travail des autres – comme il peut se le rendre clair lui-même rapidement. Une des prochaines phases de développement plus haute de ce comportement fondamental d’échange de services (prestation) est montrée par la mise en oeuvre de prestations dans le temps (le prêt) – pour le déploiement de la productivité du récipiendaire de la prestation (investissement) avec partage subséquent des gains visés. Une étape encore ultérieure supplémentaire est la libre (absolument libre) orientation de la prestation (sans retour ou attende de contrepartie) qui sert pour le maintien des facultés culturelles fondamentales du tout social et à son développement d’ensemble –comme vie spirituelle de la société. Nous comprenons cette dernière comme donation (avec la « forme usée » de la donation forcée à travers les impôts).
Les porteurs de prestation placés libres pour de tels déploiements d’initiative apportent par la suite de leur côté aussi des prestations sans lien « calculateur » étroit a des contre-prestations correspondantes, cela signifie, qu’ici est fait de plus en plus dans une forme d’utilité collective en regard de ce qui doit être fait d’utile (pas sur la contrepartie). En cela est atteint de manière renouvelée un échelon plus élevé et développé du tout social. Les gens ne font pas seulement (dans le comportement d’échange) pour d’autres, mais ils « re – mercient » (NDT dans le sens d’une dette, en allemand « verdanken » signifie avoir une dette comme remercier, l’auteur sépare « ver » – de « danken », qui seul signifie seulement remercier pour accentuer le caractère de dette « morale ») d’autres de l’espace libre pour le développement de leurs initiatives et remercient de leur côté par des prestations libres.

 

... et la signification de l’argent

L’argent est dans tout cela la conscience documentée du processus fondamental décrit apparaissant sous des formes très différentes (comme petite monnaie, billets de banques ou ordre de virements et ainsi de suite) : il prend au fur et à mesure les trois formes de l’achat (échange de prestations), du prêt (développement des prestations sous la forme d’obligations mutuelles sous forme de participation) et celle du don ( donation de prestation pour le déploiement d’initiative sans contrepartie).L’argent s’introduit comme médiateur – en mettant en valeur de nouvelles dimensions du pour les uns les autres – dans le déploiement des prestations dans la société ; il ne peut être en cela un but de commerce lui-même, car, vu en lui - même, l’argent n’est pas consommable.

Processus de conscience cachés
Les problèmes actuels de notre vie sociale – souvent décrit avec le concept clef de « globalisation » - apparaissent en ce que l’activité économique est vécue comme travail pour soi-même – à la place de travail pour les autres – et – absurdement – manié comme tel (décrit comme « principe de rationalisation » dans l’actuelle science économique). En cela le sens factuel du travail (comme principe d’initiation de la vie en société pour la vie humaine individuelle) est caché. Le Je supérieur, qui agit de manière désintéressée, disparaît du champ de vue ; en lieu et place le « je inférieur » (égoïsme) est pris en compte et règne. Les relations essentielles seront en cela – d’après leurs significations - réduites au plan de « l’utilitaire », et l’universelle « achetabilité du monde » répond alors – à vrai dire seulement en apparence – à la question du sens de l’être-actif-les-uns-pour-les-autres.



Tout peut être payé en apparence : la terre non travaillée par les hommes, le travail d’autres hommes, les systèmes sociaux de l’homme lui-même – tout cela devient dans une certaine mesure « chosifiable » et objet de placement en argent à des fins personnelles. La participation personnelle à des regroupements sociaux (personnes morales) devient (comme une chose à manier) participation en capital à celle - ci. L’essence initialement décrite comme significative du tout - décrite juridiquement comme « personnalité associative » (ou « personne juridique » - est masquée comme partie de la réalité. À la place du travail en commun réglé par le droit social s’introduisent des (vieux) ordres hiérarchiques ; on se « chosifie » soi-même et « cède » sa force de travail, malgré que personne, lorsqu’il fournit ce travail, ne peut vraiment s’en détacher. L’achat (justifié) de marchandise, qui dans le courant de création de valeurs doit être formé de manière associative, devient (presque) exception ; par contre, le commerce avec en fait l’incessible – le facteur de production fond et sol, le travail, le capital et finalement l’argent – gagne par contre toujours plus d’espace et obtient la supériorité pour la conscience.
Nous ne demandons plus que : « comment est la bourse (le « Dax » -NDT : ou le « CAC40 ») aujourd’hui ? », « Où peut-on acheter peu cher du « travail (des chômeurs) », « Où peut se faire une spéculation immobilière ? » Ces questions dévient évidemment l’attention des participants de l’être actif des hommes pour les hommes – aussi quand finalement elles forment la réalité. Il n’est pas demandé : « Où est de la pénurie, ou de l’excédent – comment arrive-t-on à équilibrer les deux dans des conditions viables ? À la place on voudrait (comme individu) rapidement arriver « à quelque chose » et alors – comme « chômeur de haute façon » - vivre de sa fortune. En réalité cela nous conduit tout d’abord de manière inobservée dans des tissages de destin du prédateur vis-à-vis des proies, auxquelles nous appartenons à chaque fois aussi. Le tout (l’ensemble) social éprouve à la place du « gain » attendu, la « perte » des « actifs » justes fictifs (par valorisation boursière spéculative). La redistribution a eu lieu.


Déviation et orientation de la conscience

 Comment allons-nous sortir des déviations trompeuses de la vision du monde qu’a notre société ; comment orientons-nous à nouveau notre regard sur la réalité ? Comment reconnaissons-nous les puissances qui dévient notre conscience en y étant actives ; comment obtenons-nous un accès à celles y aidant, à celles qui la renforcent ? Les puissances déviantes promettent tout d’abord un « gain » rapide : elles laissent « travailler notre argent pour nous » et placent, comme déjà dit, l’individu libre dans une « vie sans travail et sans soucis » par la consommation de ce bénéfice. Elles utilisent la technique de domination des autres dans les systèmes sociaux par « l’achat » de positions directrices lors d’échange des actions des entreprises (comparez par exemple Vodafon/Mannesmann) : une sorte de « simonie » moderne est maniée là avec des places de conseil d’administration (à la place de sièges d’évêques).
- Elles étouffent la conscience, de ce que chaque exigence de prestation à partir de la création de valeur sociétale suppose l’apport préalable par d’autres.
« Consommation sans travail » d’une part et « puissance sans auto éducation morale ou lien moral » d’autre part sont pour le moment les appâts de la déviation de conscience (« séduction, subornation »)

 

Orienter le regard sur le plan de l’essence...
Le chemin de formation de la vie sociale comme lieu de développement humain individuel et en même temps de paix sociale pour la société ne vit pas de telles promesses ou « perspectives de gains ». Il requiert bien plus, d’orienter d’abord le regard sur l’essence spirituelle de l’homme, sur la sphère de son Soi supérieur, non égoïste – tout d’abord (seulement) reconnaître que ce Soi supérieur – comme « état de fait d’initiatives » - existe donc aussi dans notre vie (à côté de notre Soi inférieur ou habituel). L’initiative est la forme de vie du Soi supérieur dans la vie ordinaire ou « normale ». L’initiative surgit en vérité comme état de fait spirituel observable dans la vie de notre monde. Le regard formé par là même sur le Soi supérieur – le sien comme celui d’un autre humain doit cependant toujours être appréhendé à nouveau ; le regard séduisant, trompeur se donne par contre (presque) de lui-même.

Aussi loin que nous convient l’orientation du regard sur l’essentiel de la vie humaine ainsi évoquée – le moi supérieur -, nous permet aussi un nouveau regard sur les faits économiques de cette vie. Cela devient particulièrement important à l’âge des formes actuelles de la globalisation. Ces faits prennent du coup justement une forme nouvelle et éclairante. Nous comprenons seulement maintenant correctement la chose fondamentale toute simple que nous ne nous nourrissons et ne pouvons pas nous maintenir en vie par notre « aspiration au bénéfice » ou notre « gain », mais en remerciant finalement (presque) exclusivement les prestations (investissement en temps) d’autres hommes. Nous leurs (et au contexte mondial – pas seulement nous-mêmes) devons notre entretien quotidien, « notre pain quotidien » ; nous nous dégrevons de cette prise en compte par des prestations, en ce que nous-mêmes produisons pour les autres et nous même – comme personne – par les prestations fournies par nous (valeurs) nous « tournons vers » elles. (NDT : « zu-wenden »dans le texte, sans le tiret : gratifier) Plus les motivations d’un tel commerce sont l’expression de la prise en compte des besoins des autres, moins joue un rôle la question de la contre-prestation (« é-changée »), plus elle est guérissante pour le contexte social (loi sociale fondamentale). C’est justement ainsi ! Mais le monde reste pourtant ainsi ordonné, que « la prestation signifie la contreprestation » (comparez avec R.Steiner : Esprit de la terre dans le premier « Drame-mystère ») ; la juste compensation est fournie en effet par le contexte du monde – le « marché » formé socialement – sur la base du jugement des autres (« associativement ») ; je ne dois pas absolument l’organiser pour moi seul, cela signifie faire de mon jugement la mesure (obligée) de la paix sociale. Je dois beaucoup plus m’impliquer –comme tous les autres d’ailleurs- dans le grand processus de jugement, d’appréciation sociale. Je lâche prise, le monde répond


... ou « rafler » la prestation des autres
Qui par contre croit qu’il devrait sur la base d’un droit de propriété transitoire à fond et sol (souvent peu fondé), sur la base d’un droit au travail des autres ou de plus sur la base de tels droits à des systèmes sociaux (la société par actions présente en elle la chosification des droits d’affiliation et le droit de « commerce » qui en résulte rend cela aujourd’hui possible) s’assurer l’accès aux résultats de la création de valeur sociétale – sans apporter une contre-prestation pour cela -, celui-là suit la sagesse de Méphisto ( comparer pour cette dernière le « rapport d’activité » dans « Faust II », acte 5)et rafle la création de valeur d’autres sur le mode du piratage. Le « bénéfice » de Méphisto – « Nous sommes partis avec seulement deux bateaux, nous sommes maintenant vingt au port » - s’explique par la soustraction par la force du résultat d’autres, sans avoir fourni soit même une prestation (contre prestation). Cette dernière est soustraite aux prestataires lors du résultat de leur prestation.
Peut-on mieux décrire le commerce de valeurs papier à la Bourse – en son sens plus intrinsèque - que Goethe ne le fait à cet endroit ? La différence par rapport au vol ordinaire se tient seulement en ce que le commerce actuel de valeurs mobilières dans la vie sociale apparaît juridiquement « légal » - alors, le non-droit de la piraterie est aujourd’hui reconnu –. La même chose vaut pour le commerce du travail des autres (réglé par le « droit du travail ») et le commerce (la spéculation) avec fond et sol.

Finalement, ne devraient comme moyens de production, lesquels sont donc finalement fond et sol, n’être mis à disposition pour production à partir ou sur lui, par ceux qui en ont donc la capacité et seulement le temps défini par cette dernière, ou tout autant limité temporairement, pour un usage conforme (habiter). La vieille constitution des biens communaux prenait mieux à coeur la propriété foncière, en sont genre et en son temps les réalités citées que notre monde « moderne ».

 

Le devoir de l’argent
L’argent a le devoir de former dans l’économie moderne, la conscience pour l’état à un moment donné des échanges dans les rapports de production (état des comptes) entre les humains tout comme la conscience pour le développement de ce qu’ils apportent comme facultés à produire (investissements de toutes sortes) et pour la sécurisation de ces facultés dans la durée. L’argent n’est au fond rien d’autre que cette conscience déversée en diverses formes documentaires. Correctement ordonné (« apprivoisé »), il apporte, cet ordre ou prestation de conscience, en ce qu’il aide à former consciemment les trois états de fait fondamentaux de la vie économique dans la vie sociale (cela signifie rend respectivement conscient le « non calculable »):

premièrement, l’échange de valeur réciproque par l’achat (régulation de la mise en oeuvre du point de vue de la création de valeur de l’apport individuel en prestation et du besoin approprié),

deuxièmement le développement (comme la stabilisation) de processus concrets de production par l’emprunt (financement des investissements) et

-troisièmement la formation universelle des facultés pour le tout cité auparavant – avant tout le système éducatif – par subventions de nature ciblée ou donation (affectation de résultats de création de valeur – ou investissements – dans le développement des facultés des générations futures ou bien des humains actuellement productifs).


Les états de fait cités en « deux » et « trois » font en même temps apparaître clairement qu’il s’agit lors du problème de société de chaque placement d’argent (consommation ou prévoyance) de la question de comment nous rendons les générations suivantes – les nouvelles forces productives - aptes pour les tâches sociétales (à venir). Dans la relation entre les trois régions d’argent se trouve aussi caché le secret de « l’âge » de l’argent.


Orientation de la vie à partir d’une juste compréhension
Qui a une fois compris fondamentalement le contexte introduit plus haut – comme une vérité mathématique -, celui-là sait de manière inoubliable pour lui, qu’on ne peut dans la vie sociale ni « gagner » de l’argent, ni le laisser « travailler » pour soi (on ne peut sur ce chemin que partager des bénéfices) et que cela vaut pour chaque « bénéfice » privé, hérité ou gagné.
De lui aussi on ne peut vivre (soi-même) ; il ne peut que permettre l’accès – légitime ou illégitime - de son possesseur aux prestations des autres. Pour cet accès chaque dépositaire d’avoir privé a toujours encore à se justifier : il n’en va pas de la « propriété personnelle » mais du solde approprié du « bilan de prestation » sociétal, d’une valorisation de prestation réciproque justifiable – ou de la forme organique de cette vie sociale, absolument sa viabilité, son devenir comme organisme social.
Finalement, cela ne peut se donner que par le jugement social des parties prenantes, pas à partir du faire-valoir les uns vis-à-vis des autres de « droits (de) propr(iétés) » individuels (NDT en allemand « Eigentum » comme « propriété » en français sont des mots construits à partir d’une racine expriment ce qui est « propre », littéralement le mot se traduirait « règne du propre », et l’auteur isole donc cette racine dans le mot). Finalement, si la chose doit marcher sainement sur le plan social, beaucoup plus doivent suivre le premier.

Le texte ci-dessus se réfère en particulier aux exposés fondamentaux sur l’argent du « cours d’économie nationale » (GA 340) de Rudolf Steiner. Voir aussi « Éléments d’une nouvelle convention de l’argent et sa signification pour l’économie financière de l’entreprise », dissertation de l’auteur (NDT en allemand), Freiburg 1958, 2e éd. Heidelberg 1971.

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12.09.2005
C-03-40 Wirtschaft und Geld im menschlichen Leben. In: GOETHEANUM Nr. 48/2002, S. 894 ff.
Der gesellschaftliche Geldstrom fließt demWertschöpfungs- oder Leistungsstrom entgegen. Er ist letztlich nichts anders als das gesellschaftlich dokumentierte Bewusstsein für die Leistung des Wertschöpfungsgeschehens: Abrechnung dieses Geschehens, Abrechnung des Investitionsgeschehens in Wirtschaft und Kultur.
GOETHEANUM Wochenschrift für Anthroposophie
Nr. 48 • 24. November 2002         81. Jahrgang

Wirtschaft und Geld im menschlichen Leben

Essay von Benediktus Hardorp


Leistungsstufen des Füreinander-Tätigseins ...
Über zwei wesentliche Grundtatbestände des sozialen Lebens einerseits <Wirtschaft> und andererseits <Geld> — bestehen heute oft sehr verschwommene, das heißt zumeist oberflächliche und irreführende
Vorstellungen. Vom <Umgang mit knappen Mitteln> oder ähnlichen Allgemeinheiten ist da meist die Rede. Diese Vorstellungen erreichen, wenn sie überhaupt etwas Verständliches aussagen, die soziale Realität aber nicht und bilden sie folglich auch nicht begrifflich ab.

Von anthroposophischer Sicht wäre demgegenüber — sehr einfach im Grunde — geltend zu machen: <Wirtschaften> ist das organisierte Erzeugen und Zuwenden von Leistungen der Menschen füreinander — so ist es nämlich realiter. Und <Wirtschaft> ist in diesem Verständnis die gestaltete
Organisation dieses Füreinander-Tätigseins. Letzteres stellt sich bei näherem Zusehen als ein vielfach verzweigtes gesellschaftliches Wertschöpfungs- und Werteverbrauchsgeschehen dar.
Grundsachverhalt in diesem Füreinander­Tätigsein ist der Austausch menschlicher Leistungen (zumeist in die Form des <Kaufens> gekleidet). Der Leistende lebt — wie er sich selbst rasch klarmachen kann — in der heutigen arbeitsteiligen Welt überwiegend nicht von seiner eigenen Leistung, sondern von den Arbeitsergebnissen anderer.
Eine zu diesem Grundsachverhalt des Leistungsaustausches hinzutretende nächste, <höhere> Entwicklungsstufe stellt die Leistungszuwendung auf Zeit (die Leihe) — zur Produktivitätsentfaltung des Leistungsempfängers (Investition) mit nachfolgender Teilung des erzielten Ertrages — dar. Eine darüber hinausgehende weitere Stufe ist die freie (unbedingte) Leistungszuwendung (ohne Rückgewährs- oder Gegenleistungsansprüche), die der Initiativentfaltung geistigerLeistungsträger zum Erhalt der kulturellen Fähigkeitsgrundlage des gesellschaftlichen Ganzen und zu dessen Gesamtentwicklung — als geistiges Leben der Gesellschaft — dient. Wir verstehen letzteres als Schenkung (mit der <Ermüdungsform> der Zwangsschenkung über die Steuer). Die zu solcher Initiativentfaltung freigestellten Leistungsträger erbringen in der Folge auch ihrerseits Leistungen ohne enge <rechnerische> Bindung an entsprechende Gegenleistungen, das heißt, es wird hier zunehmend in gemeinnütziger Form im Hinblicken auf das zu tun Nötige (nicht auf die Gegenleistung) geleistet. Damit wird erneut eine höhere und entwickeltere Stufe des sozialen Ganzen erzielt. Menschen leisten nicht nur (im Austauschverhältnis) für andere, sondern sie <ver-danken> anderen den Freiraum ihrer Initiativentfaltung und danken ihrerseits mit freien Leistungen.

 

 

 

...und die Bedeutung des Geldes

Geld ist in alledem das in sehr verschiedenen Formen auftretende dokumentierte Bewußtsein (als Münze, Banknote oder Giralgeldzeichen und so weiter) der genannten Grundprozesse: es nimmt demgemäß die drei Formen des Kaufens (Leistungsaustausch), des Leihens (Leistungsentfaltung unter Gegenseitigkeitsbedingungen in Form der Anteilhabe) und die des Schenkens (Leistungszuwendung zur Initiativentfaltung ohne Gegenleistungsbindung) an. Das Geld tritt lediglich vermittelnd — damit aber neue Dimensionen des Füreinanders erschließend — in die gesellschaftliche Leistungsentfaltung ein; es kann selbst darin kein Ziel wirtschaftlichen Handelns sein, da es — für sich gesehen — als Geld nicht konsumfähig ist.

Verdeckendes Vorgangsbewußtsein
Die gegenwärtigen Probleme unseres sozialen Lebens — oft mit dem Suchbegriff <Globalisierung> bezeichnet — entstehen dadurch, daß <Wirtschaften> als Arbeit für sich selbst — statt als Arbeit für andere erlebt und — sinnwidrig — so gehandhabt wird (als <Rationalprinzip> in der heutigen Wirtschaftswissenschaft bezeichnet). Damit wird die faktische Sinnhaftigkeit der Arbeit (als ein Schulungsprinzip des gesellschaftlichen Lebens für das
individuelle menschliche Leben) zunächst verdeckt. Das höhere Ich, das selbstlos handelt, verschwindet aus dem Blickfeld; dieses wird statt dessen ganz vom <niederen Ich> (Egoismus) in Anspruch genommen und beherrscht. Die Wesensrelationen zwischen Menschen werden damit — ihrer Sinnhaftigkeit nach — auf die Ebene des <Nutzens> reduziert, und die allgemeine <Käuflichkeit der Welt> beantwortet nun — allerdings nur scheinbar — die Frage nach dem Sinn desFüreinander-tätig-Seins.

Alles kann scheinbar bezahlbar werden: die nicht von Menschen geschaffene Erde, die Arbeit anderer Menschen, die sozialen Systeme der Menschen selbst — dies alles wird gewissermaßen <verdinglicht> und Gegenstand eigennütziger <Geldanlagen>. Die persönliche Anteilhabe am sozialen Verband(Körperschaften) wird zum dinglichen (wie eine Sache zu handhabenden) Kapitalanteil an diesem. Die ursprünglich gesehene Wesenhaftigkeit des Ganzen — juristisch als <Verbandspersönlichkeit> (oder <juristische Person>) bezeichnet — wird als Realitätsbestandteil ausgeblendet. An die Stelle gesellschaftsrechtlich geregelter Zusammenarbeit treten (alte) hierarchische Ordnungen; man <verdingt> sich selbst und <veräußert> seine Arbeitskraft, obwohl niemand sich, wenn er diese Arbeit leistet, tatsächlich von ihr trennen kann. Der (berechtigte) Warenkauf, der im Wertschöpfungsstrom assoziativ gestaltet werden soll, wird (fast) zum Ausnahmefall; der Handel dagegen mit eigentlich Unveräußerlichem — den Produktionsfaktoren Grund und Boden, der Arbeit, dem Kapital und schließlich mit Geld — gewinnt statt dessen immer mehr Raum und erlangt für das Bewußtsein die Oberhand.
Wir fragen nur noch: <Wie steht die Börse (der <Dax>) heute?>, <Wo kann man `Arbeit' (Arbeitslose) billig einkaufen?>, <Wo läßt sich eine Immobilienspekulation machen?> Diese Fragen lenken die Aufmerksamkeit der Beteiligten ersichtlich vom Tätigsein der Menschen für Menschen ab — auch wenn letzteres die Realität bildet. Es wird nicht gefragt: <Wo ist Mangel, wo Überfluß — wie läßt sich beides in lebbaren menschlichen Lebenslagen miteinander zum Ausgleich bringen?> Statt dessen möchte man es (als einzelner) rasch <zu etwas> bringen und dann — als <Arbeitsloser höherer Art> — von seinem Vermögen leben. In Wirklichkeit führt uns dies in zunächst unbemerkte Schicksalsverstrickungen der Schädiger gegenüber den Geschädigten, zu denen wir allerdings auch jeweils selbst gehören. Das soziale Ganze erlebt statt des erwarteten <Gewinnes> den <Verlust> des lediglich (durch spekulative Börsenbewertungen) fiktiven <Vermögens>. Stattgefunden hat: Umverteilung.


Ablenkung und Orientierung des Bewußtseins

Wie kommen wir aus diesen uns irreführenden Ablenkungen unserer gesellschaftlichen Weltsicht heraus; wie wenden wir den Blick wieder auf die Realität? Wie erkennen wir die unser Bewußtsein ablenkenden, in ihm wirksamen Mächte; wie erhalten wir Zugang zu den es stärkenden, zu den ihm helfenden Mächten? Die ablenkenden Mächte versprechen zunächst raschen <Erfolg>:
- Sie lassen <unser Geld für uns arbeiten> und stellen, wie dann gesagt wird, deneinzelnen für den Genuß aus diesem
Gelderwerb in einem <arbeits- und
sorgenfreien Leben> frei. - Sie vermitteln die Technik der Beherrschung anderer in sozialen Systemen durch den <Kauf> von Führungspositionen beim Unternehmensaktientausch (vergleiche zum Beispiel Vodafon/Mannesmann): eine Art moderner <Simonie> mit Vorstandsposten (statt Bischofssitzen) wird da gehandhabt. - Sie unterdrücken das Bewußtsein, daß jede Leistungsinanspruchnahme aus der gesellschaftlichen Wertschöpfung die vorausgehende Leistungserbringung durch andere voraussetzt.
<Arbeitsloser Genuß> einerseits und <Macht ohne moralische Selbstschulung oder moralische Bindung> andererseits sind zunächst die Lockmittel der Bewußtseinsablenkung (<Verführung>).

Den Blick auf die Wesensebene richten ...
Der Weg zur Gestaltung der sozialen Welt als Ort individueller menschlicher Entwicklung und zugleich als Ort von sozialem Frieden für die Gemeinschaft lebt nicht von solchen Versprechungen oder <Erfolgsaussichten>. Er fordert vielmehr, den Blick zuerst auf das geistige Wesen des Menschen, auf die Sphäre seines höheren, unegoistischen Selbstes zu lenken - und zunächst (nur) anzuerkennen, daß es dieses höhere Selbst (neben dem niederen oder gewöhnlichen Selbst) doch auch - als <initiativen Tatbestand> gleichsam - in unserer Lebenswelt gibt. Denn Initiative ist die Lebensform des höheren Selbst im gewöhnlichen oder <normalen> Leben. Die Initiative tritt in Wirklichkeit als spiritueller Tatbestand beobachtbar in unserer Lebenswelt auf. Der damit zugleich geforderte Blick auf das höhere Selbst - das eigene wie das der anderen Menschen - muß jedoch stets neu errungen werden; der verführerische, ablenkende Blick dagegen ergibt sich demgegenüber (fast) wie von selbst.
Soweit uns die damit angesprochene Blicklenkung auf das Wesenhafte im menschlichen Leben - das höhere Ich - gelingt, ermöglicht sie uns auch einen neuen Blick auf die wirtschaftlichen Tatsachen dieses Lebens. Dies wird besonders im Zeitalter der heutigen Form des Globalisierungsgeschehens wichtig. Dessen Tatsachen nehmen nämlich auf einmal eine neue und erhellende Gestalt an. Wir verstehen jetzt erst die ganz einfache Grundtatsache richtig, daß wir uns nicht von unserem <Erwerbsstreben> oder unserem <Gelderwerb> ernähren und am Leben erhalten können, sondern daß wir letzteres (fast) ausschließlich den Leistungen (Lebenszeiteinsätzen) der anderen Menschen verdanken. Ihnen (und dem Weltzusammenhang - nur nicht uns selbst) schulden wir unseren täglichen Lebensunterhalt, <unser täglich Brot>; wir entschulden uns für diese Leistungsinanspruchnahme, indem wir selber für diese anderen Werte schaffen und ihnen uns selbst - als Person - sowie durch die durch unsere Tätigkeit geschaffenen Leistungen (Werte) <zu-wenden>. Je mehr der Antrieb zu solchem Handeln aus der wahrgenommenen Bedürftigkeit der anderen sich ergibt, je weniger dabei die Frage der erhaltenen (<er-tauschten>) Gegenleistung eine Rolle spielt, desto heilsamer ist es für den sozialen Zusammenhang (soziales Hauptgesetz). So ist es eben! Die Welt bleibt aber dennoch so geordnet, daß «Leistung stets entspricht der
Gegenleistung» (vergleiche R. Steiner: Erdgeist im ersten <Mysteriendrama>); den rechten Ausgleich besorgt dann nämlich der Weltzusammenhang - der sozial gestaltete <Markt> - aufgrund des Urteils der anderen (<assoziativ>); ich muß ihn nicht unbedingt für mich selbst <organisieren>, das heißt mein Urteil zum (erzwungenen) Maßstab des sozialen Friedens machen wollen. Ich muß mich vielmehr in den großen assoziativen Urteilsprozeß - wie alle anderen auch - einbringen. Ich lasse los; die Welt antwortet.

... oder die Leistungen anderer <beihakeln>
 Wer dagegen meint, er müsse aufgrund eines (meist wenig begründeten) vorübergehenden Eigentumsrechtes an Grund und Boden, aufgrund eines Rechtes an der Arbeitskraft anderer oder gar aufgrund eines solchen Rechtes an sozialen Systemen (die Aktiengesellschaft stellt die Verdinglichung von Mitgliedschaftsrechten an ihr dar, und der daraus folgende <Handel> mit ihnen ermöglicht das heute) sich den Zugang zu gesellschaftlichen Wertschöpfungsergebnissen verschaffen - ohne dabei eine Gegenleistung für die so erhaltenen Werte zu erbringen -, der folgt der Weisheit des Mephisto (vergleiche dessen <Geschäftsbericht> in <Faust II>, 5. Akt) und <hakelt>
piratenmäßig die Wertschöpfungsleistungen anderer <bei>. Den <Erfolg> des Mephisto - «nur mit zwei Schiffen ging es fort, mit zwanzig sind wir hier im Port» - erklärt sich aus der gewaltsamen Wegnahme der Wertschöpfungsergebnisse anderer, ohne selbst eine eigene Leistung (Gegenleistung) erbracht zu haben. Die letztere wird den Leistungserbringern bei der Wegnahme ihrer Leistungen im Ergebnis vorenthalten.
Kann man den Wertpapierhandel an der Börse - seinem ihm innewohnenden Sinn nach - treffender beschreiben, als Goethe dies an dieser Stelle tut? Der Unterschied zum gewöhnlichen Raub besteht nur darin, daß der heutige Wertpapierhandel im sozialen Leben rechtlich <legal> erscheint - während das Unrecht bei der Piraterie offen zutage liegt. - Ein Gleiches gilt für den Handel mit der Arbeit anderer (geregelt als <Arbeitsrecht>) und für den Handel (die <Spekulation>) mit Grund und Boden.
Letzterer dürfte als Produktionsmittel, welche Grund und Boden am Ende ja doch sind, nur den zur Produktion mit oder auf ihm, durch die dazu Fähigen also und nur für die durch letzteres definierte Zeit zur Verfügung gestellt werden oder, ebenso zeitlich befristet, für angemessene Konsumzwecke (Wohnen). Die alte Allmendeverfassung des Grundbesitzes beherzigte, auf ihre Weise und zu ihrer Zeit, die genannten Gegebenheiten besser als unsere <moderne> Welt.

Die Aufgabe des Geldes
Das Geld hat in der modernen Wirtschaft die Aufgabe, Bewußtsein für den jeweils gegebenen Stand des Austausches der Leistungsbeziehungen (Abrechnungsstand) unter Menschen sowie Bewußtsein für die Entwicklung der sie hervorbringenden Leistungsfähigkeit (Investitionen aller Art) und für die Sicherung dieser Leistungsfähigkeit auf Dauer (durch das Bildungswesen) zu schaffen. Geld ist im Grunde nichts anderes als dieses in diversen Dokumentationsformen sich niederschlagende Bewußtsein. Es erbringt, richtig geordnet (<gezähmt>), diese Ordnungs oder Bewußtseinsleistung, indem es die folgenden drei Grundtatbestände des wirtschaftlichen Lebens bewußt im sozialen Leben gestalten hilft (das heißt <abrechenbar> beziehungsweise bewußt macht):
erstens den gegenseitigen Werteaustausch durch Kaufen (Regelung der Zuwendungen aus der Wertschöpfung angesichts des eigenen Leistungsbeitrages und des angemessenen Bedarfes),

zweitens die Entwicklung (wie
Stabilisierung) der konkreten Produktionsverfassung durch Leihen («Investitionsfinanzierung») und

— drittens die allgemeine Fähigkeitsbildung- für alles zuvor Genannte — vor allem durch das Bildungswesen — durch Zuwendungen gezielter Art oder Schenken (Widmung von Wertschöpfungsergebnissen — oder Investition — in allgemeine Fähigkeitsentwicklung der nachfolgenden Generation beziehungsweise der jeweils produktiven Menschen).
  Die unter <zweitens> und <drittens> genannten Tatbestände machen zugleich deutlich, daß es sich beim gesellschaftlichen Problem jeder Geldanlage (Konsum- oder Daseinsvorsorge) um die Frage handelt, wie wir die jeweils nachfolgende Generation — die neuen produktiven Kräfte — für die (kommenden) gesellschaftlichen Aufgaben leistungsfähig machen. In der Relationsbildung unter den drei Geldgebieten liegt auch das Geheimnis des <Alterns> des Geldes verborgen.

 

Lebensorientierung aus rechtem Verständnis
Wer den oben angeführten Zusammenhang einmal grundlegend — wie eine mathematische Wahrheit — begriffen hat, der weiß auf eine für ihn unverlierbare Weise, daß man im gesellschaftlichen Leben weder am Geld <verdienen> noch es für sich <arbeiten> lassen kann (man kann auf diesem Wege nur Vermögen umverteilen) und daß dies ebenso für jedes private, ererbte oder erworbene <Vermögen> gilt. Auch von ihm kann man nicht (selbst) leben; es kann seinem jeweiligen — rechten oder unrechten — Besitzer nur den Zugang zu den Leistungen anderer
verschaffen. Für diesen Zugang hätte sich jeder private Vermögensbesitz grundsätzlich aber immer noch zu rechtfertigen: es geht dabei ja nicht nur um den <persönlichen Besitz>, sondern um den angemessenen Ausgleich der gesellschaftlichen <Leistungsbilanz>, um eine sozial vertretbare gegenseitige Leistungsbewertung — oder um die organische Gestalt dieses sozialen Lebens, seine Lebbarkeit überhaupt, sein Werden als sozialer Organismus. Letzteres kann sich nur aus dem sozialen Urteil der Beteiligten, nicht aus dem Geltend-machen vorübergehender persönlicher <Eigen(tums)rechte> einzelner ergeben. Letztere müssen vielmehr, wenn die Sache sozial gesund verlaufen soll, aus ersterem folgen.

Der obenstehende Text fußt insbesondere auf den grundlegenden Ausführungen zum Geld in Rudolf Steiners <Nationalökonomischem Kurs> (GA 340). Vergleiche auch vom Verfasser: <Elemente einer Neubestimmung des Geldes und ihre Bedeutung für die Finanzwirtschaft der Unternehmung>, Dissertation, Freiburg 1958, 2. Aufl. Heidelberg 1971.