Traduction FG - original

La société civile est-elle la réalisation de la vie spirituelle libre ? 
Considérations sur les thèses de Nicanor Perlas

Thomas Meyer

 12/1999

 La revue Herder  Correspondance, Numéro 8, août 1999 apporta un entretien avec le politologue catholique Warnfried Dettling. Celui-ci s'exprime là dedans comme suit sur le particulièrement « nouveau » du concept de société citoyenne :

 « Question : pour échapper à ce dualisme ordopolitique [entre le marché et l'État], vous propagez la notion de “société citoyenne” ? Comment celui-là peut-il élargir la perspective rétrécie sur l'état et/ou le marché ? Qu’est le neuf à ce sujet ?

Dettling : La nouveauté à la société citoyenne qui conduit au-delà du dualisme État-marché, est le point de vue sur l’ainsi nommé troisième secteur, justement sur les relations sociales. Nous avons besoin de toutes les trois perspectives : une société citoyenne active, un État activant et socialement responsable et une économie qui reconnaît ses limites et en même temps développé un flair pour ce qu'une société économiquement prospère, mais socialement dévastée n'a pas d'avenir. " Ehrenfried Pfeiffer a été une fois mis au clair par un jésuite américain de premier plan que la manière d’exploiter biodynamique constitue la meilleure base pour un ordre social de l'avenir.( 1 ) Cela ne signifie naturellement pas aussi qu’avec cela on veuille de tel côté promouvoir aussi l'anthroposophie de laquelle cette manière de produire est donc issue. Si maintenant, du côté catholique un concept semblable (marché, gouvernement, société citoyenne) à la triarticulation est propagé (même si bien sûr que superficiellement), ainsi cela ne se passe aussi pas certainement pour promouvoir l'idée de triarticulation de Steiner, mais probablement plus à lui substituer quelque chose de similaire et donc avec cela la laisser apparaître inutile. Ce serait donc naïf pour ne pas dire absurde, de propager cette nouvelle «société citoyenne» à partir du côté anthroposophique comme si elle représentait une réalisation de l'idée de triarticulation de Steiner, comme l'a récemment été suggérée par Nicanor Perlas, le représentant actuel du travail anthroposophique aux Philippines, et d’ailleurs dans le numéro d'ouverture d’Anthroposophie dans le monde (1/1998, p.9). Perlas fait là dedans l'éloge de l'ouvrage volumineux de Jean Cohen et Andrew Arato Société civile et en théorie politique ( 2 ) , dans laquelle ni la triarticulation de Steiner ni pourtant celle-ci même n’est encore pas du tout mentionnée nulle part à la marge, alors que les idées des théoriciens sociaux tels que Jürgen Habermas, entre autres, seront référencées dans l'espace suffisant comme "l'une des défenses modernes les plus strictes et complètes de la triarticulation." Comment peut-on du côté anthroposophique caractériser de cette façon une œuvre dans laquelle l’idée de Steiner d'une triarticulation de l’organisme social est absolument ignorée ? ( 3 ) 

Il ne s'agit en aucun cas de polémiquer par rapport aux objectifs sociaux de l'Église catholique, respectivement du propagateur d'une «société citoyenne» - dans laquelle du légitime peut aussi être vu. Mais il devrait du point de vue anthroposophique de science de l’esprit aussi être clairement vu lorsque des objectifs sociaux politiques catholiques ou autres - sont assimilés ou mélangé - consciemment ou inconsciemment - à ceux de la science spirituelle de Rudolf Steiner. Une telle confusion doit être aussi être rejeté par un point de vue vraiment de science de l’esprit.

Thomas Meyer

Source: L’Européen , 12/1999, pages 17, Reproduit avec la permission de la revue