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Institut pour une triarticulation sociale
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La tri-articulation de l'humain et la tri-articulation de l'organisme social

Le phénomène du "renversement" de l'activité d’âme de l'être humain vis-à-vis de ce qui est de la sorte dans l'organisme social

Hans Kühn (1967)

trad. F. Germani
Tiré des annexes du livre

En quoi la tri-articulation de l'organisme humain est-elle comparable à la tri-articulation de l'organisme social ? Si l'on se rend conscient qu'ici comme là, est à  penser sur l'interaction mutuelle de trois systèmes fonctionnels autonomes, il semble justifié de chercher un rapport. Ce sont donc les forces de l'âme humaine dans leur triple diversité d'où provient toute organisation et articulation sociale.
Rudolf Steiner s'est exprimé comme suit dans les "Kernpunkte" (1) sur la manière dont ce rapport doit être embrassé cognitivement :
Car le but n'est pas de transplanter dans l'organisme social une quelconque vérité adaptée aux faits de science de la nature ; mais une chose tout à fait différente, que la pensée humaine, le sentiment humain, apprennent à sentir ce qui est possible pour la vie en observant l'organisme naturel, et puissent ensuite appliquer cette manière de sentiment à l'organisme social..... La crise historique actuelle de l'humanité exige que certaines sensations apparaissent dans chaque être humain individuel, que le stimulus pour ces sensations soit donné par le système éducatif et scolaire de la même manière que pour l'apprentissage des quatre sortes de calcul (2).> La formation de la sensibilité pour la vie possible dans l'interaction de trois corps différents>, comme l'exige la réalité sociale, est donc à rechercher dans la comparaison entre le tri-articulation humaine et sociale.
Dans son livre Von Seelenrätseln (3) (annexe 6), Rudolf Steiner présente en détail le lien entre l'organisme humain tri-articulé, les facultés de l'âme et les stades de la cognition, ainsi que nous puissions en lire la référence/le rapport social : L'activité représentative et synthétiquement rationnelle de l'âme reçoit ses impulsions du système neurosensoriel. Grâce à elle, nous prenons conscience des exigences du monde extérieur matériel, des besoins de nos semblables. C'est donc principalement dans la vie économique associative que nous faisons intervenir notre force de représentation, notre raison synthétique. En revanche, la capacité de l'âme volitive reçoit ses intentions de l'humain de mouvement et de régénération orienté vers le cosmique-futur. Elle est en même temps la faculté spirituelle d'idée (qui vient), de formation créatrice d'idées ; avec elle, nous nous situons dans la vie spirituelle de la société. Finalement, le centre rythmique de notre corporéité est la base organique de la faculté ressentante de l'âme, avec laquelle nous nous plaçons dans la vie de droit, prenant part, soupesant et jugeant (4).
Ainsi, l'affectation des modes supérieurs de cognition à l'action sociale correcte devient également transparente. Ce sont les imaginations qui peuvent être mises à contribution dans les délibérations associatives, tandis que l'inspiration s'exprime par les sensations dans le domaine juridique et l'intuition par la vie dans le domaine spirituel.
La vie doit s'écouler dans une vie de l’esprit indépendante.
La vie de droit doit être imprégnée de sensations pour le purement humain.
Dans la vie de l’économique, la conduite associative et rationnellement synthétique doit être développée par la formation de communauté.
Dans la mesure où la sphère spirituelle est assignée à la vie, la sphère de droit à la sensation, et la sphère économique à la raison, le familier (renversement), l'opposition intérieure des articulations les unes aux autres entre en apparition ici comme une impulsion d’avenir, mais qui parle clairement dans la forme actuelle de la question sociale. Avec cela, les trois centres fonctionnels de l'organisme humain doivent être opposés à ceux de l'organisme social de telle sorte que
la vie économique et le système sensoriel et nerveux,
la vie de droit et le système rythmique actif dans l'activité cardiaque, pulmonaire et érectile,
la vie de l’esprit et le système métabolisme-membre agissant dans les dons de l'individu
 correspondent les uns aux autres. Rudolf Steiner précise dans les « Points fondamentaux » comme cercles de tâches :
Pour la vie de l’économie, les rapports matérielles avec le monde extérieur ;
pour la vie de droit, le rapport d'être humain à être humain,
pour la vie de l’esprit, ce qui doit jaillir de l' individualité  humaine particulière.
Les parallèles sont également présents en relation physiologique. Ainsi, le processus de dégradation du cerveau dans l'activité de la pensée correspond à la dégradation de la base de la nature par la production économique, et la vie impulsive dans la sphère de la culture correspond aux impulsions de mouvement des membres. L'activité spirituelle des humains vivifie et renouvelle la communauté tout comme la vie rythmique de l'humain individuel est vivifiée et renouvelée par ce qui lui parvient de son système métabolique et des membres. Et la communauté de droit repose sur son fondement naturel tout comme la conscience individuelle de l'humain repose sur ses perceptions sensorielles. La vie économique est, en quelque sorte, la tête de l'État ... De même que l'homme est productif grâce à ses nerfs et à ses sens, de même l'organisme social est productif grâce à sa base naturelle ... On ne comprend correctement l'organisme social par rapport à l'humain que si l'on met l'humain à l'envers. Ici, dans la tête de l'humain, se trouve en fait le sol/foncier de l'humain. L'humain se développe de haut en bas, l'organisme d'État se développe de bas en haut. Sa tête, si l'on veut déjà la comparer à l'humain, se trouve en bas (5). >
En ce que cette façon de voir comprend la vie dans son devenir - l'organisme social est un être humain inversé : il grandit comme la plante enracinée dans la terre et s'élève jusqu'à l'épanouissement de la vie culturelle et spirituelle - la rigidité semblable à un modèle de la contre-image marxiste de la base économique et de la superstructure culturelle devient également claire.
Les vues acquises font sentir combien les membres de la vie en société doivent être aussi strictement séparés que les centres fonctionnels de l'organisme naturel sont séparés les uns des autres pour parvenir à une interaction harmonieuse. L’articulation de l'État est saine lorsqu'elle reflète les rapports corporelles humains.
Un complément et un approfondissement de cette présentation est offert par le schéma reproduit esquissé par Rudolf Steiner dans une conversation pour Roman Boos. Ici, sur la base des termes médiévaux Sal, Mercure et Soufre, la comparaison de l'être humain individuel avec le corps social est effectuée (6).
A nouveau, nous avons l'inversion de l'entité humaine tri-articulée au regard de l'organisme social. Un aspect supplémentaire est indiqué dans le croquis en considérant le rapport de l'individu au corps social dans son ensemble. Ici, l'élément mercuriel se pose désormais en médiateur entre le pôle individuel sulfureux et le sal comme constitutionnalité. (Une ligne pointillée tracée ultérieurement clarifie ce pendant).
(Question : Peut-on réunir les anciens "trois principes" avec les trois membres de l'organisme social en prenant le droit comme "sel", l'économie comme "mercurius" et la vie spirituelle comme "soufre" ?
Rudolf Steiner : Il faut faire attention ici. Chez l'individu humain correspond :
Le sel à la tête
Mercure à la poitrine
Soufre à l’humain inférieur
Mais chez le corps social :
Soufre – vie de l’esprit
Mercure - droit
Sel - économie
En dehors de cela, on doit encore considérer le rapport de l'individu humain et du corps de société entre eux, et là signifie :

Sal - corps social
Soufre – individu
Mercurius - se situe entre les deux (voir dessin).



Le corps social se tient sur la tête. La base naturelle contient les "dotations" d'un organisme social, correspondant à la tête. Le membre spirituel de l'organisme social est alimenté par l'individu. L'ordre de droit correspond par cela à l'humain de poitrine qui a un effet régulateur entre les deux autres – quand aussi pas de manière rythmique (7).


Littérature
( 1 ) - Rudolf Steiner, Les points clés de la question sociale dans les nécessités vitales du présent et de l'avenir. GA 23, 6ème édition. Dornach 1976.
( 2 ) - Cf. également l'essai de R. Steiner (Les racines de la vie sociale>, in : Essais sur la tri-articulation de l'organisme social et sur la situation contemporaine 1915-1921. GA 24, Dornach 1961.
( 3 ) - Rudolf Steiner, Des énigmes de l'âme. GA 21, 4ème édition. Dornach 1976.
( 4 ) - Sur le tri-articulation de l'organisme humain, comparer aussi la conférence du 6 juillet 1919 in : Geisteswissenschaftliche Behandlung sozialer und pädagogischer Fragen (Traitement en science de l’esprit de question pédagogiques et sociales. GA 192, Dornach 1964 ; et sur les rapports physiologiques de l'être humain intérieur et extérieur, la conférence du 14 avril 1919 in : Impulsions passées et futures dans les événements sociaux. GA 190, 2e édition. Dornach 1971.
( 5 ) - Conférence du 25. 1. 1919 in : Le Goetheanisme, un élan de transformation et une pensée de résurrection. GA 188, 2e édition. Dornach 1967.
( 6 ) - Sur la conception médiévale des termes Sal, Mercur, Sulphur il y a des déclarations de R. Steiner de différents points de vue, par exemple dans la conférence du 20. 3. 1917, dans : Bausteine zu einer Erkenntnis des Mysteriums von Golgatha (Pierres de construction pour une connaissance du mystère du Golgotha). Métamorphose cosmique et humaine. GA 175, 3e édition. Dornach 1961 ; et dans la conférence du 27. 9. 1911 dans : Le christianisme ésotérique et l'orientation spirituelle de l'humanité. GA 130, Dornach 1962. Il existe également des propos informatifs à ce sujet donnés aux médecins anthroposophes.
( 7 ) - Publié dans <Beiträge zur Dreigliederung des sozialen Organismus>, 12. Jg. H. 3/4, juin 1967.