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Institut pour une triarticulation sociale
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ESSAI SUR LES LIMITES DE L’ACTION DE L’ÉTAT par Wilhelm von HUMBOLDT (1767-1835) traduit de l’allemand par Henri Chrétien en 1867

in Chap. III

Pour choisir un exemple, combien le caractère développé dans un peuple par l’agriculture laissée libre ne se distingue-t-il pas dans l’histoire ? Le travail qu’il consacre au sol et la récolte qui l’en dédommage rapprochent tendrement l’homme de son champ et de son foyer. La participation à l’effort béni, la jouissance en commun du gain, établissent dans chaque famille une douce liaison, dont n’est même pas entièrement exclu le taureau, compagnon du travail. Les fruits qu’il faut semer et récolter, mais qui poussent chaque année et ne trompent que rarement l’espérance, rendent l’homme patient, confiant, économe. Le don toujours reçu directement des mains de la nature ; le sentiment toujours s’imposant que, si c’est la main de l’homme qui doit répandre la semence, ce n’est pas elle qui la fait germer et croître ; la continuelle dépendance de la saison favorable donne aux cœurs la pensée tantôt terrible, tantôt douce d’êtres supérieurs ; elle inspire tour à tour la crainte et l’espoir ; et cela pousse à la prière et à la reconnaissance. L’image vivante de la grandeur la plus simple, de l’ordre le plus indestructible, de la bonté la plus immense, forme des âmes dotées de grandeur, de simplicité, de douceur, soumises de façon heureuse à la morale et aux lois. Toujours habituée à produire, jamais à détruire, l’agriculture est pacifique ; elle est loin de l’insulte et de la vengeance ; mais elle est remplie du sentiment que toute agression non provoquée est injuste, et elle est animée d’un courage intrépide contre tout destructeur de sa paix.

 

Ideen zu einem Versuch die Grenzen der Wirksamkeit des Staates zu bestimmen Wilhelm von Humboldt

 

Wie sehr zeichnet sich nicht, um ein Beispiel zu wählen, in der Geschichte der Charakter aus, welchen der ungestörte Landbau in einem Volke bildet. Die Arbeit, welche es dem Boden widmet, und die Ernte, womit derselbe es wieder belohnt, fesseln es süß an seinen Acker und seinen Herd; Teilnahme der segenvollen Mühe und gemeinschaftlicher Genuß des Gewonnenen schlingen ein liebevolles Band um jede Familie, von dem selbst der mitarbeitende Stier nicht ganz ausgeschlossen wird. Die Frucht, die gesäet und geerntet werden muß, aber alljährlich wiederkehrt und nur selten die Hoffnung täuscht, macht geduldig, vertrauend und sparsam; das unmittelbare Empfangen aus der Hand der Natur, das immer sich aufdrängende Gefühl, daß, wenn gleich die Hand des Menschen den Samen ausstreuen muß, doch nicht sie es ist, von welcher Wachstum und Gedeihen kommt; die ewige Abhängigkeit von günstiger und ungünstiger Witterung flößt den Gemütern bald schauderhafte, bald frohe Ahndungen höherer Wesen, wechselweis Furcht und Hoffnung ein und führt zu Gebet und Dank; das lebendige Bild der einfachsten Erhabenheit, der ungestörtesten Ordnung und der mildesten Güte bildet die Seelen einfach, groß, sanft und der Sitte und dem Gesetz froh unterworfen. Immer gewohnt hervorzubringen, nie zu zerstören, ist der Ackerbauer friedlich und von Beleidigung und Rache fern, aber er füllt von dem Gefühl der Ungerechtigkeit eines ungereizten Angriffs und gegen jeden Störer seines Friedens mit unerschrockenem Mut beseelt.