Quelques
indications méthodiques pour
l’orateur : parler lyriquement sur
la vie de l’esprit, dramatiquement
sur des rapports de droit , de
manière épique sur des rapports
d’économie. - Aspects du contenu
sur la vie de l’économie. Sur
l’administration du capital, des
conditions de marché, et le
système d’association.. - Points
de vues supplémentaires pour la
préparation d’un discours: se
tourner vers la compagnie des
auditeurs, de la futilité de la
préparation littérale et de
formuler des formules, des slogans
; correspondance- entre début et
fin d'un discours -. Indication
pour la «gymnastique de la voix"
et quelques exercices vocaux.
Digression sur la manière égoïste
et désintéressée de d’écrire et
parler Sur l'expérience des
consonnes. Exercices pour
développer la sensation de la
langue et la saisie du génie de la
langue.
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Einige
methodische Hinweise für den
Redner: Lyrisch sprechen über das
geistige Leben, dramatisch über
Rechtsverhältnisse, episch über
Wirtschaftsverhältnisse. —
Inhaltliche Aspekte zum
Wirtschaftsleben: Über die
Verwaltung des Kapitals,
Marktverhältnisse und das
Assoziationswesen. — Weitere
Gesichtspunkte zur Vorbereitung
einer Rede: Hinwenden zur
Zuhörerschaft; von der
Sinnlosigkeit der wortwörtlichen
Vorbereitung und dem Gebrauch von
Schlagworten; Schlagsätze
formulieren; Korrespondenz
zwischen Anfang und Ende einer
Rede. — Hinweise für das
«Sprachturnen» und einige
Sprachübungen. Exkurs über die
egoistische und selbstlose Art zu
schreiben und zu sprechen. Über
das Erleben des Lautlichen.
Übungen zur Entwicklung der
Sprachempfindung und zum Erfassen
des Sprachgenius.
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J'ai
essayé de décrire comment, par
exemple, on peut former un exposé
de triarticulation à partir d'une
pensée, et alors aussi classifier.
Ce que j'ai dit contenait en effet
à la fois le général de ce que
l'on peut dire sur l'ensemble de
l'organisme social, comme aussi
des indications sur ce qui peut se
produire dans les deux premiers
membres, notamment lors de la
discussion de la vie spirituelle
et lors la discussion de
l'organisme juridique-étatique.
Vous en aurez vu comment on peut
procéder se préparant en contenu
pour un tel exposé.
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01
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Versucht
habe ich zu charakterisieren, wie
man etwa einen
Dreigliederungsvortrag aus einem
Gedanken heraus formen und dann
auch einteilen kann. In dem, was
ich sagte, war ja enthalten sowohl
das Allgemeine, was man
vorbringen kann über den gesamten
sozialen Organismus, wie auch
Hinweise darauf, was in den ersten
zwei Gliedern vorkommen kann,
nämlich bei der Besprechung des
geistigen Lebens und bei der
Besprechung des
rechtlich-staatlichen Organismus.
Sie werden daraus gesehen haben,
wie man, inhaltlich sich
vorbereitend für einen solchen
Vortrag, vorgehen kann.
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Maintenant
on peut cependant aussi, en ce
qu'on s'immerge/se vive dans les
pensées et les sentiments, se
préparer au Comment, et nous nous
comprendrons peut-être au mieux si
je dis que la préparation au
Comment doit être telle que nous
nous efforçons déjà à ressentir et
alors aussi à parler ce qui se
rapporte à la vie spirituelle,
dans un langage plus lyrique —
sans tomber naturellement dans le
chanter ou de même ou le réciter
—, dans un langage lyrique, dans
un enthousiasme calme, de sorte
qu'à travers la façon et la
manière dont on présente les
choses, on trahisse que tout ce
qu'on a à dire sur la vie de
l'esprit vient de soi-même. On
devrait absolument provoquer la
représentation que l'on est
enthousiaste pour ce que l'on
réclame pour la partie spirituelle
de l'organisme social.
Naturellement, ça n'a pas la
permission d'être un enthousiasme
faux-mystique, sentimental, d'un
enthousiasme fait. Nous atteignons
cela si nous nous préparons
justement d'abord purement dans la
représentation, dans
l'expérience/le vécu intérieur
jusqu'au ton, à la façon dont une
telle chose pourrait être dite. Je
dis expressément: comment quelque
peu quelque chose de tel pourrait
être dit — parce que nous ne
devrions jamais nous lier
littéralement, mais ce que nous
préparons est en quelque sorte un
discours se jouant en pensées, et
nous sommes absolument préparé à
ce que nous disons alors, à
nouveau dans une autre
formulation.
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02
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Nun,
man kann sich aber auch, indem man
sich in die Gedanken und
Empfindungen hineinlebt, auf das
Wie vorbereiten, und wir werden
uns vielleicht am besten
verstehen, wenn ich sage, daß die
Vorbereitung auf das Wie so sein
soll, daß wir uns bemühen, schon
zu empfinden und dann auch zu
sprechen dasjenige, was sich
bezieht auf das geistige Leben, in
einer mehr lyrischen Sprache —
ohne daß wir selbstverständlich
ins Singen oder dergleichen oder
ins Rezitieren verfallen —, in
einer lyrischen Sprache, in
ruhiger Begeisterung, so daß man
verrät durch die Art und Weise,
wie man die Dinge vorbringt, daß
alles, was man über das
Geistesleben zu sagen hat, aus
einem selbst heraus kommt. Man
soll durchaus die Vorstellung
hervorrufen, daß man begeistert
ist für das, was man verlangt für
den geistigen Teil des sozialen
Organismus. Natürlich darf es
nicht falsch-mystische,
sentimentale Begeisterung, nicht
gemachte Begeisterung sein. Das
erreichen wir, wenn wir uns eben
zuerst bloß in der Vorstellung, im
inneren Erleben bis auf den Ton
hin vorbereiten darauf, wie etwa
so etwas gesagt werden könnte. Ich
sage ausdrücklich: wie etwa so
etwas gesagt werden könnte — aus
dem Grunde, weil wir uns niemals
wortwörtlich binden sollen,
sondern was wir vorbereiten, ist
gewissermaßen eine bloß in
Gedanken sich abspielende Rede,
und wir sind durchaus darauf
gefaßt, das, was wir dann sagen,
wiederum in anderer Formulierung
zu sagen.
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84
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Mais
lorsque nous parlons sur des
rapports juridiques, là nous
devrions déjà faire l'essai de
parler dramatiquement.
C'est-à-dire que lorsque nous
parlons de l'égalité des humains,
en l'examinant par des exemples,
nous devrions essayer de nous
penser autant que possible dans
l'autre humain. Nous devrions,
quelque peu, appeler devant notre
âme la représentation que comment
celui qui cherche un travail fait
valoir le droit pour ce travail au
sens des «points centraux de la
question sociale». Et nous
devrions alors dans une certain
mesure, en ce que nous rendons
remarquable d'un côté que nous
parlons partir de l'autre, de sa
revendication juridique, nous
devrions alors rendre remarquable
comment, par un léger changement
de la situation de la voix, nous
pouvons passer à comment on
devrait satisfaire à une telle
revendication à partir des raisons
humaines universelles/générales.
Donc le discours/parler
dramatique, très fortement modulé,
qui provoque chez les auditeurs le
sentiment qu'on pourrait se penser
dans l'âme d'autres humains, ce
sera ce que nous devrions utiliser
lors du parler sur des rapports de
droit.
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03
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Wenn
wir aber reden über
Rechtsverhältnisse, da sollten wir
schon den Versuch machen,
dramatisch zu sprechen. Das heißt:
Wenn wir sprechen über die
Gleichheit der Menschen, diese
durch Beispiele erörternd,
sollten wir versuchen, uns
möglichst hineinzudenken in den
anderen Menschen. Wir sollten etwa
die Vorstellung vor unsere Seele
rufen, wie derjenige, der eine
Arbeit sucht, das Recht für diese
Arbeit geltend macht im Sinne der
«Kernpunkte der sozialen Frage».
Und wir sollten dann
gewissermaßen, indem wir auf der
einen Seite bemerklich machen, daß
wir aus dem anderen heraus reden,
aus seiner rechtlichen Forderung,
wir sollten dann bemerklich
machen, wie wir durch eine leise
Änderung der Stimmlage dazu
übergehen, wie man aus allgemein
menschlichen Gründen heraus solch
eine Forderung erfüllen müsse.
Also dramatisches Sprechen, sehr
stark moduliertes dramatisches
Sprechen, das die Empfindung bei
den Zuhörern hervorruft, man könne
sich in die Seele von anderen
Menschen hineindenken, das wird
dasjenige sein, was wir verwenden
sollten beim Sprechen über
Rechtsverhältnisse.
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Et
lorsque nous parlons sur des
rapports économiques, là il s'agit
donc principalement que nous
parlions absolument à partir des
expériences. Lorsque l'on parle
sur des rapports économiques dans
le sens de la triarticulation de
l'organisme social, on ne devrait
absolument pas laisser croire
qu'il pourrait aussi seulement y
avoir quelque chose comme une
économie nationale théorique. On
devrait beaucoup plus limiter le
principal à décrire des cas de la
vie économique elle-même, qu'il
s'agisse de cas que l'on se
reproduit ou qu'il s'agisse de cas
que l'on s'efforce de synthétiser,
comme ils devraient ou pourraient
être. Mais dans ces derniers cas -
comme ils devraient ou pourraient
être - on ne devrait jamais
négliger/laisser hors d'attention
de parler à partir de l'expérience
économique. Quand on parle sur la
vie économique, on devrait en fait
parler épiquement. Tout de suite
lorsque l'on présente ce qui est
écrit dans les «points essentiels
de la question sociale», on
devrait parler comme si l'on
n'avait aucunes opinions
préconçues de la vie économique,
ne pensait pas du tout que ça
devrait être ainsi ou que ça
devrait être autrement, mais comme
si l'on pouvait tout se laisser
dire des faits.
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04
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Und
beim Sprechen über wirtschaftliche
Verhältnisse, da handelt es sich
ja hauptsächlich darum, daß wir
durchaus aus den Erfahrungen
heraus sprechen. Man sollte
überhaupt, wenn man im Sinne der
Dreigliederung des sozialen
Organismus über wirtschaftliche
Verhältnisse spricht, gar nicht
den Glauben aufkommen lassen, daß
es so etwas wie eine theoretische
Nationalökonomie auch nur geben
könnte. Man soll vielmehr das
Hauptsächlichste darauf
beschränken, Fälle aus dem
wirtschaftlichen Leben selber zu
beschreiben, seien es Fälle, die
man nachbeschreibt, oder seien es
Fälle, die man sich
zusammenstellt, wie sie etwa sein
sollten oder sein könnten. Aber
bei den letzteren Fällen — wie sie
etwa sein sollten oder sein
könnten — soll man niemals außer
acht lassen, aus der
wirtschaftlichen Erfahrung heraus
zu sprechen. Man soll eigentlich,
wenn man über das wirtschaftliche
Leben spricht, episch sprechen.
Gerade wenn man das vorbringt, was
in den «Kernpunkten der sozialen
Frage» steht, soll man so
sprechen, wie wenn man eigentlich
über das wirtschaftliche Leben gar
keine Vor meinungen hätte, gar
nicht meinte, das soll so sein
oder das soll anders sein,
sondern wie wenn man sich alles,
alles von den Tatsachen sagen
ließe.
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85
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On
peut donc provoquer une certaine
impression qu'il est correct, par
exemple, de faire passer la
gestion du capital de celui qui
n'y participe plus lui-même à
quelqu'un qui peut à nouveau y
participer. Mais on ne peut parler
aussi d'une telle chose que si on
la présente aux humains à l'aide
de descriptions de ce qui se passe
lorsqu'il s'agit de simples
rapports héréditaires et de ce qui
peut se passer lorsqu'il s'agit
d'une transition, comme cela est
décrit dans les «points
fondamentaux de la question
sociale». Ce n'est qu'en le
présentant de façon assez vivante,
comme si on décrivait la réalité,
devant les humains, que l'on peut
dire que le discours se tient
réellement à l'intérieur de la vie
économique. Et tout de suite par
cela on rendra la pensée
d'association compréhensible,
plausible. On rendra plausible que
l'humain individuel ne sait rien
de la vie de l'économie, qu'au
fond, il est tout à fait
tributaire, pour juger de ce qui
doit se passer dans la vie de
l'économie, de s'entendre avec
autrui, de sorte qu'en réalité, ce
n'est que des groupes d'individus
qu'il est possible d'émettre un
véritable jugement économique et
que l'on est donc tributaire des
associations.
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05
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Man
kann ja eine gewisse Empfindung
hervorrufen, daß es zum Beispiel
richtig ist, Kapitalverwaltungen
übergehen zu lassen von
demjenigen, der nicht mehr selbst
daran beteiligt ist, an jemanden,
der wiederum beteiligt sein kann.
Man kann aber über so etwas auch
nur sprechen, wenn man es vor die
Menschen hinstellt an der Hand von
Beschreibungen dessen, was
geschieht, wenn bloße
Blutserbverhältnisse sind, und
dessen, was geschehen kann, wenn
ein solches übergehen stattfindet,
wie es in den «Kernpunkten der
sozialen Frage» beschrieben ist.
Man kann nur dadurch, daß man
dieses recht lebendig, wie wenn
man die Wirklichkeit abschriebe,
vor die Menschen hinstellt, so
sprechen, daß das Sprechen im
wirtschaftlichen Leben wirklich
drinnensteht. Und gerade dadurch
wird man auch den
Assoziationsgedanken begreiflich,
plausibel machen. Man wird
plausibel machen, daß der einzelne
Mensch eigentlich gar nichts weiß
über das Wirtschaftsleben, daß er
im Grunde genommen ganz darauf
angewiesen ist, wenn er zu einem
Urteil über das kommen will, was
im Wirtschaftsleben zu geschehen
hat, sich mit anderen zu
verständigen, so daß eigentlich
immer nur aus Menschengruppen ein
wirkliches wirtschaftliches Urteil
hervorgehen kann und man also
angewiesen ist auf die
Assoziationen.
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On
buttera peut-être sur une
compréhension si on rend attentif
que donc beaucoup de ce qui existe
aujourd'hui est en fait le fruit
d'anciennes associations
instinctives. Songez seulement une
fois comment les choses-marché
abstraites actuelles rassemblent
des choses dont le rassemblement
et nouveau la redistribution aux
consommateurs ne peut pas du tout
être survolée. Mais comment en
est-on arrivé à ce rapport de
marché? Fondamentalement, à partir
de l'association instinctive, un
certain nombre de villages étaient
autour d'un endroit plus grand et
où les gens échangeaient leurs
produits. On n’appelait pas cela
une association. On n'exprimait
absolument aucun mot ; mais en
réalité, c'était une association
instinctive. Ces gens qui se
réunissaient ici pour le marché
étaient associés à tous ceux qui
vivaient dans les villages
environnants. Ils pouvaient
s'attendre à un certain chiffre
d'affaires, comme l'a montré
l'expérience. Ainsi, d'après la
consommation, ils ont pu réguler
la production dans des contextes
très vivants.
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06
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Man
wird dann vielleicht auf
Verständnis stoßen, wenn man
darauf aufmerksam macht, daß ja
vieles von dem, was heute besteht,
eigentlich aus alten instinktiven
Assoziationen hervorgegangen ist.
Bedenken sie nur einmal, wie der
heutige abstrakte Markt Dinge
zusammenbringt, deren
Zusammenkommen und wiederum
Weiterverteiltwerden an den
Konsumenten gar nicht überschaut
werden kann. Aber wie ist man denn
überhaupt zu diesem
Marktverhältnis gekommen? Im
Grunde genommen aus der
instinktiven Assoziation heraus,
indem eine Anzahl von Dörfern in
solch einer Entfernung, daß man
hin- und zurückgehen kann im
Tage, um einen größeren Ort herum
waren und da die Leute ihre
Produkte austauschten. Das nannte
man nicht eine Assoziation. Man
sprach überhaupt kein Wort aus;
aber in Wirklichkeit war es eine
instinktive Assoziation.
Diejenigen Leute, welche hier sich
zum Markt vereinigten, waren
assoziiert mit all denen, die in
den Dörfern herum wohnten. Sie
konnten rechnen auf einen
bestimmten Absatz, der sich
erfahrungsgemäß ergab. Daher
konnten sie nach dem Konsum die
Produktion regeln in ganz
lebendigen Zusammenhängen.
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86
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Dans
de telles économies primitives, il
existait des relations
associatives qui seulement ne se
manifestaient pas en tant que
telles.
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In
solchen primitiven Wirtschaften
waren durchaus assoziative
Verhältnisse, die sich nur nicht
als solche aussprachen, vorhanden.
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Avec
l'élargissement des territoires
économiques, tout cela est devenu
ingérable et, en particulier,
alors dépourvu de sens vis-à-vis
de l'économie mondiale. L'économie
mondiale, qui n'a vu le jour qu'au
cours du dernier tiers du XIXe
siècle, a tout réduit dans
l'abstrait, c'est-à-dire dans la
vie économique au pur argent ou du
chiffre d'affaires en valeur
d'argent/monétaire, jusqu'à ce que
justement ce réduire se soit
conduit à l' absurde.
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07
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Das
alles ist mit der Vergrößerung der
wirtschaftlichen Territorien
unüberschaubar geworden, und
insbesondere dann sinnlos geworden
gegenüber der Weltwirtschaft. Die
Weltwirtschaft, zu der es ja erst
gekommen ist im letzten Drittel
des 19. Jahrhunderts, die hat ja
alles ins Abstrakte, das heißt, im
wirtschaftlichen Leben auf den
bloßen Geld- oder Geldeswertumsatz
reduziert, bis sich eben dieses
Reduzieren ad absurdum geführt
hat.
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N'est-il
pas vrai que lorsque le Japon
était en guerre avec la Chine et
que le Japon l'avait gagnée, il
était très facile de payer
l'indemnité de guerre en remettant
un chèque à l'ambassadeur
japonais, que l'ambassadeur
japonais pouvait ensuite remettre
à une banque au Japon? C'est un
processus réel. Il y avait des
valeurs à l'intérieur de ce
chèque, qui est de l'argent et de
la valeur monétaire. Il y avait
des valeurs dedans. Si vous
imaginez qu'à l'époque tout cela
aurait dû être transféré d'un
territoire à l'autre, cela aurait
été difficile dans les conditions
actuelles. Mais la façon dont le
Japon et la Chine étaient intégrés
dans l'économie mondiale l'a rendu
possible. Mais cela s'est conduit
de soi-même à l'absurde. Dans les
échanges/le commerce entre
l'Allemagne et la France, cela ne
s'est plus avéré possible. Je
pense donc que l'on peut, à partir
des contextes économiques, au
mieux discuter les choses, et
alors exposer la nécessité du
principe d'association.
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08
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Nicht
wahr, als Japan mit China Krieg
geführt und Japan den Krieg
gewonnen hatte, da konnte man sehr
einfach die Kriegsentschädigung
zahlen, indem einfach der
chinesische Minister dem
japanischen Gesandten einen Check
übergab, den der japanische
Gesandte dann in Japan auf eine
Bank geben konnte. Das ist ein
tatsächlicher Vorgang. Da waren
eben Werte darinnen in diesem
Check, der Geld und Geldeswert
eben ist. Es waren Werte darinnen.
Wenn Sie sich vorstellen, daß das
dazumal alles von dem einen
Territorium in das andere hätte
übergeführt werden sollen, es
wäre unter den neuzeitlichen
Verhältnissen eben schwer
gegangen. Aber so konnte man durch
die ganze Art und Weise, wie Japan
und China in die ganze
Weltwirtschaft hineingestellt
waren, das machen. Aber das hat
sich ja selbst ad absurdum
geführt. In dem Handel zwischen
Deutschland und Frankreich hat
sich das nicht mehr als möglich
erwiesen. Ich meine also, man kann
aus den wirtschaftlichen
Zusammenhängen heraus am besten
die Dinge erörtern, und dann die
Notwendigkeit des assoziativen
Prinzips darlegen.
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On
aura alors à articuler à nouveau
d'une certaine manière cette
matière, tout de suite en rapport
à la vie de l'économie, et on aura
ensuite à passer à certaines
conclusions dont j'ai déjà dit
qu'elles doivent à nouveau être
rédigées mot pour mot, ou du moins
presque littéralement.
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09
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Dann
wird man sich diesen Stoff gerade
mit Bezug auf das
Wirtschaftsleben auch in einer
gewissen Weise wiederum zu
gliedern haben, und wird dann
überzugehen haben zu einigen
Schlußsätzen, von denen ich schon
gesagt habe, daß sie wiederum
wortwörtlich verfaßt werden sollen
oder wenigstens nahezu wörtlich.
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Alors,
comment va se passer la
préparation d'un discours? Eh
bien, si possible, on cherche à
entrer dans la situation ou dans
celle à laquelle l'auditoire est
prêt, en formulant les premières
phrases comme on l'estime
nécessaire.
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10
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Wie
wird sich denn also eigentlich die
Vorbereitung für eine Rede
ausnehmen? Nun, man suche
möglichst in die Situation oder in
dasjenige, worauf die
Zuhörerschaft vorbereitet ist,
hineinzukommen dadurch, daß man
die ersten Sätze so gestaltet, wie
man es eben für notwendig hält.
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On
aura plus d'ennuis avec des
auditeurs tout à fait non
préparés, moins d'ennuis quand on
parle à un cercle que l'on trouve
se tenant déjà à l'intérieur de la
chose, du moins dans les
sentiments correspondants, dans
les exigences que l'on formule.
Dans ce cas, on n'écrira pas le
reste du discours, pas plus qu'on
n'écrira de purs slogans.
L'expérience montre que
l'élaboration littérale aboutit
tout aussi peu à un bon discours
que l'inscription de purs slogans.
L'inscription ne l'est au fond
pas, parce qu'elle vous lie et
vous met facilement mal à l'aise
lorsque la mémoire cahote, ce qui
est tout de suite le plus facile
lorsque le discours est écrit mot
pour mot. Les slogans dévient très
facilement à rendre l'ensemble de
la préparation trop abstraite. Par
contre, ce qu'il y a de mieux à
écrire et à apporter sous forme de
manuscrit si l'on a besoin de s'y
tenir, c'est une série de phrases
bien formulées qui ne prétendent
pas être prononcées comme faisant
partie intégrante du discours,
mais qui disent: premièrement,
deuxièmement, troisièmement,
quatrièmement, et ainsi de suite,
qui donnent en quelque sorte des
extraits, de sorte qu'une phrase
peut devenir dix, huit ou douze.
Mais il faut noter ce genre de
phrases. On ne s'écrit donc pas
«la vie de l'esprit en tant
qu'indépendante», mais «la vie de
l'esprit peut seulement prospérer
si elle agit librement
d'elle-même». C'est-à-dire, des
phrases-slogans. Si vous faites
cela, vous ferez l'expérience que
de tels slogans permettent
d'entrer dans un laps de temps
relativement court dans une
certaine liberté d'expression qui
a justement seulement la
direction/l'échelle des
phases-slogans.
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Man
wird größere Mühe haben bei ganz
unvorbereiteten Zuhörern, kleinere
Mühe, wenn man zu einem Kreis
spricht, den man schon in der
Sache drinnenstehend findet,
wenigstens in den entsprechenden
Empfindungen, von den Forderungen,
die man erhebt. Dann wird man den
übrigen Teil der Rede weder
aufschreiben, noch wird man bloße
Schlagworte hinschreiben. Die
Erfahrung zeigt, daß die wörtliche
Ausarbeitung ebensowenig zu einer
guten Rede führt wie das bloße
Aufschreiben von Schlagworten. Das
Aufschreiben aus dem Grunde nicht,
weil es einen bindet und dadurch
leicht Verlegenheit bringt, wenn
das Gedächtnis holpert, was gerade
dann am leichtesten der Fall ist,
wenn die Rede wortwörtlich
aufgeschrieben ist. Schlagworte
verleiten sehr leicht dazu, die
ganze Vorbereitung zu abstrakt zu
gestalten. Dagegen ist dasjenige,
was man am besten aufschreibt und
auch als Manuskript mitbringt,
wenn man nötig hat, sich an so
etwas zu halten, eine Reihe
richtig formulierter Sätze als
Schlagsätze, die nicht den
Anspruch darauf machen, daß man
sie auch so sagt als einen
Bestandteil der Rede, sondern die
dastehen: erstens, zweitens,
drittens, viertens und so weiter,
die gewissermaßen Extrakte geben,
so daß aus einem Satz vielleicht
zehn oder acht oder zwölf werden.
Aber man schreibe sich solche
Sätze auf. Man schreibe sich also
nicht etwa auf «Geistesleben als
selbständig», sondern «Das
Geistesleben kann nur gedeihen,
wenn es frei aus sich heraus
selbständig wirkt». Also
Schlagsätze. Sie werden dann,
wenn Sie so etwas tun, selbst die
Erfahrung machen, daß man durch
solche Schlagsätze am allerbesten
in verhältnismäßig kurzer Zeit in
eine gewisse Möglichkeit des
freien Sprechens, das eben nur die
Leiter der Schlagsätze hat,
hineinkommt.
|
Pour
la fin, il est souvent très bon,
quand on, d'une certaine manière,
du moins doucement, reconduit à
nouveau au début, c'est-à-dire si
la fin a, d'une certaine manière,
quelque chose qui était déjà
inclus comme motif au début.
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11
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Für
den Schluß ist es oftmals sehr
gut, wenn man in einer gewissen
Weise, wenigstens leise, zum
Anfang wiederum zurückführt, wenn
also der Schluß in einer gewissen
Weise etwas hat, was als Motiv
schon im Anfang enthalten war.
|
Et
alors, de telles phrases donnent
facilement la possibilité de se
préparer réellement, comme on l'a
laissé entendre tout à l'heure, en
les inscrivant sur sa feuille.
Alors, disons que l'on se
réfléchit: ce que tu as à dire
pour la vie spirituelle doit avoir
en toi une sorte de caractère
lyrique ;
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12
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Und
dann geben einem solche
Schlagsätze leicht die
Möglichkeit, nun wirklich sich so
vorzubereiten, wie vorhin
angedeutet wurde, indem man sich
auf seinem Blättchen diese
Schlagsätze aufgeschrieben hat.
Also, sagen wir, man überlegt
sich: Was du für das geistige
Leben zu sagen hast, muß in dir
eine Art lyrischen Charakter
haben;
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88
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|
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ce
que tu as à dire pour la vie de
droit doit avoir en toi une sorte
de caractère dramatique; ce que tu
as à dire pour la vie économique
doit avoir en toi un caractère
narratif-épique, un caractère
narratif-épique tranquille. --
Alors, en effet, naîtra un peu
instinctivement la dépendance et
aussi l'art de former quelque
chose comme çà dans la formulation
des phrases-slogans comme je l'ai
suggéré. La préparation surviendra
entièrement à mesure
d'émotion/sensation, de telle
sorte qu'en effet, la façon dont
on parle s'incorpore dans ce que
l'on a à dire sur le fond.
|
|
was
du für das Rechtsleben zu sagen
hast, muß in dir eine Art
dramatischen Charakter haben; das
für das Wirtschaftsleben muß in
dir einen erzählend-epischen
Charakter, einen ruhig
erzählend-epischen Charakter
haben. -- Dann wird in der Tat
schon instinktiv ein wenig die
hervorgehen und auch die Kunst
hervorgehen, in der Formulierung
der Schlagsätze so etwas
auszubilden, wie ich es angedeutet
habe. Es wird die Vorbereitung
ganz gefühlsmäßig so erfolgen, daß
in der Tat die Art, wie man redet,
hineinwächst in das, was man
inhaltlich zu sagen hat.
|
Mais
pour cela, est toutefois
nécessaire que l'on ait, dans une
certaine mesure, amené à
l'instinct ce qui est censé être
la maîtrise du langage, je dirais,
c'est-à-dire que l'on ressent
réellement les organes du langage
comme on le ferait si l'on voulait
faire quelque chose avec le
marteau. On peut y arriver en
pratiquant un peu de gymnastique
linguistique.
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13
|
Dazu
ist aber allerdings notwendig, daß
man nun gewissermaßen das, was
Sprachbeherrschung sein soll, bis,
ich möchte sagen, zum Instinkt
gebracht hat, daß man also
tatsächlich die Sprachorgane so
fühlt, wie man etwa den Hammer
fühlen würde, wenn man irgend
etwas mit dem Hammer machen
wollte. Das kann man dann
erreichen, wenn man ein wenig
Sprachturnen übt.
|
N'est-ce
pas, lorsque l'on exerce des
gymnastiques, ce ne sont pas non
plus des mouvements qui sont
exercés dans la vie réelle, mais
ce sont des mouvements qui vous
rendent souple, habile. Et c'est
ainsi qu'il faut rendre les
organes de la parole souples,
plastiques. Mais pour que cette
souplesse, cette flexion soit liée
à la vie intérieure de l'âme, de
sorte que l'on apprend à sentir le
son dans la parole. Dans le cours
de séminaire que j'ai donné aux
professeurs de Waldorf à Stuttgart
il y a plus de deux ans, j'ai
rassemblé une série d'exercices
linguistiques de ce type que je
voudrais vous communiquer ici. Ils
sont tels que, le plus souvent,
leur contenu ne les empêche pas de
s'imprégner purement de l'élément
linguistique, mais qu'ils se
bornent à pratiquer une
gymnastique linguistique. Si l'on
essaie de dire ces phrases encore
et encore à haute voix, mais de
les dire de telle manière qu'on
essaie toujours : comment fais-tu
le mieux avec la langue, comment
fais-tu le mieux avec les lèvres,
pour produire précisément cette
séquence sonore? — alors on se
rend indépendant du parler même,
et alors on peut accorder d'autant
plus d'importance à la préparation
d'âme pour le parler.
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14
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Nicht
wahr, wenn man Turnen übt, so sind
das auch nicht Bewegungen, welche
dann im wirklichen Leben ausgeübt
werden, aber es sind Bewegungen,
die einen geschmeidig, geschickt
machen. Und so soll man auch die
Sprachorgane geschmeidig, biegsam
machen. So aber, daß dieses
Geschmeidig-, Biegsammachen mit
dem inneren Seelenleben
zusammenhängt, so daß man fühlen
lernt den Laut im Sagen. Ich habe
in dem seminaristischen Kursus,
den ich den Waldorflehrern in
Stuttgart vor jetzt mehr als zwei
Jahren gehalten habe, eine Reihe
von solchen Sprachübungen
zusammengestellt, die ich Ihnen
hier auch mitteilen möchte. Sie
sind nun so, daß sie zumeist durch
ihren Inhalt nicht davon abhalten,
rein in das Sprachelement sich
hineinzuleben, sondern daß sie
lediglich darauf ausgehen, ein
Sprachturnen zu üben. Wenn man
diese Sätze versucht, immer wieder
und wiederum sich laut zu sagen,
aber so zu sagen, daß man immer
probiert: Wie machst du es am
besten mit der Zunge, wie am
besten mit den Lippen, daß du
gerade diese Lautfolge
herausbringst? —, dann macht man
sich unabhängig von dem Sprechen
selber, und dann kann man um so
mehr auf das seelische Vorbereiten
für das Sprechen Wert legen.
|
Je
vais donc vous lire une série de
phrases qui n'ont souvent aucun
sens sur le fond, mais qui sont
les meilleures pour rendre les
organes de la langue plus souples
pour parler.
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15
|
Ich
werde Ihnen also eine Reihe von
solchen, für das Inhaltliche
oftmals sinnlosen Sätzen vorlesen,
die aber dazu best;mrnt sind, die
Sprachorgane geschmeidig zum Reden
zu gestalten.
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89
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Qu'il
t'ait menti, il ne faut pas nous en
faire l'éloge
(Daß er dir log,
uns darf es nicht loben,)
est
la plus simple. Un peu plus
compliqué:
N'emmène
pas les nonnes dans des moulins
infatigables
(Nimm nicht Nonnen
in nimmermüde Mühlen)
Et
il faut essayer de plus en plus
d'adoucir, de plier, de creuser,
d'élever les organes de la parole
selon l'ordre du son. Un autre
exemple:
Devinez-moi
plusieurs énigmes juste correctement
(Rate mir mehrere
Rätsel nur richtig)
|
|
Daß
er dir log, uns darf es nicht loben
ist
das Einfachste. Ein schon etwas
Komplizierteres:
Nimm
nicht Nonnen in nimmermüde Mühlen
Und
man soll immer mehr versuchen,
angemessen der Lautfolge die
Sprachorgane zu geschmeidigen, zu
biegen, zu hohlen, zu erhabenen. Ein
anderes Beispiel:
Rate
mir mehrere Rätsel nur richtig
|
Bien
sûr, il ne suffit pas de le dire
une ou dix fois, mais encore et
encore. Car si les organes de la
langue sont déjà souples, ils
peuvent encore devenir plus
souples.
|
|
Es
genügt natürlich nicht, einmal
oder zehnmal so etwas zu sagen,
sondern immer wieder und wiederum.
Denn wenn die Sprachorgane auch
schon biegsam sind, sie können
noch immer biegsamer werden.
|
Un
exemple dont je pense qu'il est
particulièrement utile est
celui-ci:
Redlich
ratsam (Honnêtement conseillé)
Rüstet
rühmlich (Armement glorieusement )
Riesig
rächend (Énorme vengeur)
Ruhig
rollend (Tranquillement roulant)
Reuige
Rosse ( Pleurs chevaux)
|
16
|
Ein
Beispiel, von dem ich glaube, daß
es ganz besonders nützlich ist,
ist das Folgende:
Redlich
ratsam
Rüstet
rühmlich
Riesig
rächend
Ruhig
rollend
Reuige
Rosse
|
Dans
le même temps, on a l'occasion de
corriger sa respiration pendant
les pauses, ce qu'il faut voir et
ce qu'un tel exercice peut très
bien faire en particulier.
|
|
Dabei
hat man auch zugleich die
Gelegenheit, in den Zwischenpausen
den Atem in Ordnung zu bringen,
worauf man sehen muß, und was
insbesondere durch solch eine
Übung sehr gut gemacht werden
kann.
|
De
la même manière — toutes les
lettres, tous les sons n'ont pas
la même valeur pour cette
gymnastique — vous avancerez si
vous avez, par exemple, ce qui
suit:
|
17
|
In
einer ähnlichen Weise — es haben
nicht alle Buchstaben, nicht alle
Laute den gleichen Wert für dieses
Turnen — kommen Sie vorwärts, wenn
Sie zum Beispiel das Folgende
haben:
|
Tape-à-l'œil
loue (Protzig
preist)
Bains brûlant (Bäder brünstig)
Polissant mignon(Polternd
putzig)
Bien
sage
bricolant (Bieder
bastelnd)
Poudre piquant
(Puder
patzend)
Montagneux gémissant (Bergig
brüstend)
|
|
Protzig
preist
Bäder
brünstig
Polternd
putzig
Bieder
bastelnd
Puder
patzend
Bergig
|
90
|
|
|
Si
vous parvenez petit à petit à vous
retrouver dans cette séquence
sonore, vous en aurez beaucoup.
|
|
Wenn
es Ihnen gelingt, nach und nach
sich hineinzufinden in diese
Lautfolge, so haben Sie viel
davon.
|
Si
l'on a fait de tels exercices, on
peut aussi essayer de faire les
exercices qui aboutissent alors
nécessairement à mettre de l'humeur
dans la prononciation des sons. J'ai
essayé de donner un exemple de la
façon dont le son peut s'infiltrer
dans l'humeur, en l'occurrence:
|
18
|
Hat
man solche Übungen gemacht, dann
kann man auch versuchen,
diejenigen Übungen zu machen, die
dann notwendig darauf
hinauslaufen, schon Stimmung
hineinzubringen in das Sprechen
der Laute. Ich habe ein Beispiel,
wie das Lauten in die Stimmung
hinein sich ergießen kann,
versucht, in dem Folgenden zu
geben:
|
L'accomplissement
va (Erfüllung geht)
Par
espoir (Durch
Hoffnung)
Va
par désir (Geht
durch Sehnen)
Par
volonté (Durch
Wollen)
|
|
Erfüllung
geht
Durch Hoffnung
Geht durch Sehnen
Durch Wollen
|
|
|
|
et
maintenant ça entre plus dans le
son, ce qui maintient l'ambiance
dans le son lui-même:
|
|
und
jetzt kommt es mehr ins Lauten
hinein, wodurch gerade hier die
Stimmung im Laut selber
festgehalten wird:
|
Volonté
souffle (Wollen weht)
Dans le tissant (Im Webenden)
Souffle dans le tremblant (Weht im Bebenden)
Tisse tremblant (Webt bebend)
Tisse liant (Webend bindend)
Dans le trouver (Im Finden)
Trouvant enveloppant (Findend
windend )
Annonçant (Kündend)
|
|
Wollen
weht
Im Webenden
Weht im Bebenden
Webt
bebend
Webend bindend
Im Finden
Findend windend
Kündend
|
Vous
verrez toujours, quand vous faites
ces exercices, comment vous êtes
capable de réguler votre
respiration sans être gêné par la
respiration, si vous vous en tenez
simplement au son. Ces derniers
temps, on a inventé toutes sortes
de méthodes plus ou moins
ingénieuses pour respirer et pour
tout ce qui accompagne la parole
et le chant. Tout cela ne sert à
rien, car la parole, avec tout ce
qu'elle implique, y compris la
respiration, doit être apprise
dans la parole elle-même.
C'est-à-dire qu'il faut apprendre
à parler de telle sorte que, dans
les nécessités qui découlent de la
séquence des sons, des relations
des mots, la respiration aussi se
régule naturellement. Ce n'est
qu'en parlant qu'on doit apprendre
à respirer en parlant.
|
|
Sie
werden immer sehen, wenn Sie
gerade diese Übungen machen, wie
Sie in der Lage sind, ohne daß Sie
der Atem stört, den Atem zu
regulieren, wenn Sie sich einfach
an das Lauten halten. Man hat in
der neueren Zeit allerlei mehr
oder weniger pfiffige Methoden für
das Atmen und für alles mögliche,
was die Begleittatsachen sind des
Sprechens und Singens,
ausgedacht. Allein das alles sind
eigentlich Nichtsnutzigkeiten,
denn Sprechen soll mit allem, was
dazugehört, auch mit dem Atmen,
durchaus im Sprechen selbst
gelernt werden. Das heißt, man
soll lernen so zu sprechen, daß in
den Notwendigkeiten, die die
Lautfolge, die Wortzusammenhänge
ergeben, auch der Atem sich wie
selbstverständlich mitreguliert.
Man soll also nur im Sprechen auch
das Atmen beim Sprechen lernen.
|
91
|
|
|
Il
faut donc que les exercices de
prononciation soient tels que, si
on les sent bien d'après le son,
non pas d'après le contenu, mais
d'après le son, on soit obligé,
par ce juste-sentir du son, de
modeler/façonner correctement
aussi le souffle.
|
|
Es
sollen also die Sprechübungen so
sein, daß man, wenn man sie
richtig fühlt dem Lauten nach,
nicht dem Inhalte, sondern dem
Lauten nach, genötigt ist, durch
dieses Richtig-fühlen des Lautens
auch den Atem richtig zu
gestalten.
|
Le
contenu de l'ambiance est déjà ce
qui est maintenant le proverbe
suivant. Il a quatre lignes. Ces
quatre lignes sont disposées de
telle sorte qu'elles sont en
quelque sorte une ascension.
Chaque ligne suscite une attente.
Et la cinquième ligne est la
conclusion et apporte
l'accomplissement. Il faut
maintenant s'efforcer d'appliquer
réellement ce mouvement de parole
que je viens de décrire. Le
proverbe dit :
|
19
|
Auf
das Inhaltliche wiederum der
Stimmung geht schon dasjenige, was
nun der folgende Spruch ist. Er
hat vier Zeilen. Diese vier Zeilen
sind so angeordnet, daß sie
gewissermaßen ein Aufstieg sind.
Jede Zeile erregt eine Erwartung.
Und die fünfte Zeile ist der
Abschluß und bringt Erfüllung. Nun
soll man sich bemühen, diese
Sprechbewegung, die ich eben
charakterisiert habe, wirklich
auszuführen. Der Spruch heißt:
|
Dans
les espaces immensément vastes,
Dans les temps sans fin,
Dans les profondeurs de l'âme
humaine,
Dans la manifestation des mondes :
Cherche la solution de la grande
énigme
(In den unermeßlich weiten Räumen,
In den endenlosen Zeiten,
In der Menschenseele Tiefen,
In der Weltenoff enbarung:
Suche des großen Rätsels Lösung)
|
|
In
den unermeßlich weiten Räumen, In
den endenlosen Zeiten,
In der Menschenseele Tiefen,
In der Weltenoff enbarung:
Suche des großen Rätsels Lösung
|
Vous
avez là la cinquième ligne comme
la réalisation de l'attente
progressive qui a été frappée dans
les quatre premières lignes.
|
|
Da
haben Sie die fünfte Zeile als die
Erfüllung jener stufenweisen
Erwartung, die in den vier ersten
Zeilen angeschlagen ist.
|
Maintenant,
on peut aussi essayer, oui, je
dirais, d'introduire l'ambiance de
la situation dans le son, dans la
façon de parler, dans le Comment
de parler. Et pour cela, j'ai
conçu l'exercice suivant. Imaginez
une grenouille verte assez grosse,
assise devant vous, la bouche
ouverte. Imaginez une grenouille
géante, la bouche ouverte, face à
laquelle vous faites face.
Maintenant, imaginez l'affection
que vous pouvez avoir pour cette
grenouille. Dans cet affect, il y
aura de l'humour, il y en aura
beaucoup d'autres; c'est ce que
l'on évoque très vivement dans
l'âme. On s'adresse à cette
grenouille comme ça :
|
20
|
Nun
kann man auch versuchen, schon,
ich möchte sagen, die Stimmung
der Situation in das Lauten, in
die Sprechart, in das Wie des
Sprechens hineinzubringen. Und
dazu habe ich folgende Übung
geformt. Man stelle sich vor
einen recht großen grünen Frosch,
der vor einem sitzt mit offenem
Mund. Also einen riesigen Frosch
stelle man sich vor mit offenem
Mund, dem man gegenübersteht. Und
nun stelle man sich vor, was man
für Affekte haben kann gegenüber
diesem Frosch. In dem Affekt wird
Humor drinnen sein, manches andere
drinnen sein; das rufe man recht
lebhaft in der Seele hervor. Dann
spreche man diesen Frosch so an:
|
Balbutie
chants suave
Lippement cuilleron
Lobé/lache en lambeaux
Du frai amphibien
(Lalle
Lieder lieblich
Lipplicher Laffe
Lappiger lumpiger
Laichiger Lurch)
|
|
Lalle
Lieder lieblich
Lipplicher
Laffe
Lappiger
lumpiger
Laichiger
Lurch
|
Représentez-vous
une fois : un champ,
par-dessus lequel va un cheval. Il
ne s’agit pas du contenu. Vous
devez naturellement vous
représenter maintenant, que les
chevaux sifflent!
|
|
Stellen
Sie sich einmal vor: einen Acker,
darüber gehe ein Pferd. Auf den
Inhalt kommt es nicht an. Sie
müssen sich natürlich jetzt
vorstellen, daß die Pferde
pfeifen!
|
92
|
|
|
Maintenant,
prononcez le fait que vous avez
ici comme suit:
|
|
Nun
sprechen Sie die Tatsache, die Sie
hier haben, folgendermaßen aus:
|
Siffler
sifflant
Chevaux curetonnants
Charrues soignant
Pêches parquantes
(Pfiffig
pfeifen
Pfäffische Pferde
Pflegend Pflüge
Pferchend Pfirsiche)
|
|
Pfiffig
pfeifen
Pfäffische
Pferde
Pflegend
Pflüge
Pferchend
Pfirsiche
|
Et
puis vous changez ça en disant :
|
|
und
dann variieren Sie das, indem Sie
so sprechen:
|
Siffler
sifflant de godets
Curetonnants chevaux glissants
Soignantes charrues sautillantes
Parquantes pêches nouant
(Pfiffig
pfeifen aus Näpfen
Pfäffische Pferde schlüpfend
Pflegend Pflüge hüpfend
Pferchend Pfirsiche knüpfend)
|
|
Pfiffig
pfeifen aus Näpfen
Pfäffische
Pferde schlüpfend
Pflegend
Pflüge hüpfend
Pferchend
Pfirsiche knüpfend
|
Et
alors — mais s'il vous plaît,
apprenez-le par cœur, de sorte que
vous puissiez dire l'une et
l'autre forme l'une après l'autre
— une troisième forme. Apprenez
les trois par cœur et essayez de
les parler si couramment que vous
ne vous tromperez jamais d'une
forme dans la prononciation de
l'autre. C'est ce qui compte. Pour
la troisième forme, prenez:
|
|
Und
dann — aber bitte, lernen Sie es
auswendig, so daß Sie recht
geläufig die eine und die andere
Form hintereinander sagen können —
noch eine dritte Form. Lernen Sie
alle drei auswendig, und versuchen
Sie, sie so geläufig zu sprechen,
daß Sie niemals die eine Form im
Aussprechen der anderen beirrt.
Darauf kommt es hier an. Als
dritte Form nehmen Sie:
|
Sifflant
de tête siffler de godets
De godets curetonnants chevaux
glissants
Cîmmantes soignantes charrues
sautaillantes
Tipfend (ndt : même une recherche
internet renvoie au mot tel quel
dans le present passage)
parquantes pêches nouant
|
|
Kopfpfiffig
pfeifen aus Näpfen
Napfpfäffische
Pferde schlüpfend
Wipfend
pflegend Pflüge hüpfend
Tipfend
pferchend Pfirsiche knüpfend
|
Donc,
l'un après l'autre, de sorte que
vous pouvez mémoriser les trois
formes, de sorte que vous ne serez
jamais dérangé par l'une dans
l'autre.
|
|
Also
das hintereinander, so daß man
auswendig die drei Formen kann, so
daß Sie niemals das eine in dem
anderen stört.
|
Vous
pouvez faire de même avec les deux
proverbes suivants:
|
21
|
Ein
Ähnliches können Sie dann etwa mit
den folgenden zwei Sprüchen
machen:
|
Les
hérétiques bégayaient lamentablement
En fin de compte facilement
sceptiques
(Ketzer
petzten jetzt kläglich
Letztlich
leicht skeptisch)
|
|
Ketzer
petzten jetzt kläglich
Letztlich
leicht skeptisch
|
|
|
|
et
maintenant l'autre forme:
|
|
und
nun die andere Form:
|
Les
croassements d'hérétiques
mouchardent maintenant
lamentablement
Finalement,
tout à coup, légèrement sceptiques
(Ketzerkrächzer
petzten jetzt kläglich
Letztlich plötzlich leicht
skeptisch)
|
|
Ketzerkrächzer
petzten jetzt kläglich
Letztlich
plötzlich leicht skeptisch
|
A
nouveau, mémoriser et parler l'un
après l'autre !
|
|
Wiederum
auswendig lernen und
hintereinander sprechen!
|
93
|
|
|
On
peut obtenir la langue souple
quand on pratique quelque peu ce
qui suit :
|
22
|
Man
kann die Sprache geschmeidig
kriegen, wenn man etwa das
Folgende übt:
|
Seulement
ne cours jamais repenti
Avide
ricannant
Nœud
poinçonnant
Gageur
liand
(Nur
renn nimmer reuig
Gierig
grinsend
Knoten
knipsend
Pfänder
knüpfend)
|
|
Nur
renn nimmer reuig
Gierig
grinsend
Knoten
knipsend
Pfänder
knüpfend
|
Il
faut s'habituer à dire cette
séquence sonore: il suffit de
courir... Vous verrez ce que vous
avez pour votre langue, vos
organes du langage, si vous faites
de tels exercices.
|
|
Man
muß sich gewöhnen, diese Lautfolge
zu sagen: Nur renn ... Sie werden
schon sehen, was Sie für Ihre
Zunge, Ihre Sprachorgane haben,
wenn Sie solche Übungen machen.
|
Il
s'agit d'un exercice un peu plus
long, d'un exercice qui permet de
provoquer cet assouplissement de
la parole — je crois que les
acteurs ont trouvé par la suite
que c'est de cette façon qu'ils
assouplissent le mieux leur
langage —:
|
23
|
Nun
eine etwas länger dauernde, eine
solche Übung, wodurch dieses
Geschmeidigwerden im Sprechen
hervorgerufen werden kann — ich
glaube, es haben ja hinterher
schon Schauspieler gefunden, daß
sie auf diese Weise am besten ihre
Sprache geschmeidig machen —:
|
A
l'encontre contraindre, bien que
À
double usage voleur à trop peu vingt
nains
Les
filandreux cancers
Sûrement
cherchant geuletonnent
Que
mangeant bruyamment soupirant
Flexible
le plus vite possible
Ronronnant
claquent
(Zuwider
zwingen zwar
Zweizweckige
Zwacker zu wenig Zwanzig Zwerge
Die
sehnige Krebse
Sicher
suchend schmausen
Daß
schmatzende Schmachter Schmiegsam
schnellstens
Schnurrig
schnalzen)
|
|
Zuwider
zwingen zwar
Zweizweckige
Zwacker zu wenig Zwanzig Zwerge
Die
sehnige Krebse
Sicher
suchend schmausen
Daß
schmatzende Schmachter Schmiegsam
schnellstens
Schnurrig
schnalzen
|
Ensuite:
on a parfois besoin de la présence
de l'esprit dans la parole
immédiate. On peut la former
quelque peu par ce qui suit :
|
|
Dann:
Man braucht zuweilen
Geistesgegenwart im unmittelbaren
Sprechen. Man kann sie sich durch
folgendes etwa ausbilden:
|
Clair
babil plick glick
Sonne
hochet correct
Pétaradant
piétinant/trotinnant
Chevaux
trottinants
(Klipp
plapp plick glick
Klingt
Klapperrichtig
Knatternd
trappend
Rossegetrippel)
|
|
Klipp
plapp plick glick
Klingt
Klapperrichtig
Knatternd
trappend
Rossegetrippel
|
Ensuite,
pour approfondir la présence de
l'esprit dans la parole, voici
deux exemples qui peuvent être
rassemblés:
|
|
Dann:
zum weiteren
Geistesgegenwärtigsein im Sprechen
die folgenden zwei Beispiele, die
zusammengestellt werden können:
|
Boucle
serpent rapide
Torsadé
trouvé réveillé parties
(Schlinge
Schlange geschwinde
Gewundene
Fundewecken weg)
|
|
Schlinge
Schlange geschwinde
Gewundene
Fundewecken weg
|
94
|
|
|
Il
y a aussi le «réveillé parti»
dedans. Mais alors le même motif
comme motif sonore, comme ceci :
|
|
Da
ist auch das «Wecken weg» drinnen.
Dann aber dasselbe Motiv als
Lautmotiv so:
|
Torsadé
trouvé réveillé
Rapide
boucle serpent partie
(Gewundene
Fundewecken
Geschwinde
schlinge Schlange weg)
|
|
Gewundene
Fundewecken
Geschwinde
schlinge Schlange weg
|
Alors
pour le rendre vigoureux de la
langue, que l'on a la langue ainsi
que l'on puisse si une fois en
abattre une dans la discussion —
une telle chose est déjà
nécessaire dans la langue! —
l'exemple suivant:
|
|
Dann
zu dem Kräftigmachen der Sprache,
daß man die Sprache so hat, daß
man auch einmal einem eins in der
Diskussion herunterhauen kann — so
etwas ist schon in der Sprache
nötig! —, das folgende Beispiel:
|
Marche
languissant
Branlant
garnement
Crackle
bavardant à gauche
Preste
s'éloigner de l'avant
(Marsch
schmachtender
Klappriger Racker
Krackle plappernd linkisch
Flink von vorne fort)
|
|
Marsch
schmachtender
Klappriger
Racker
Krackle
plappernd linkisch
Flink
von vorne fort
|
Pour
quelqu'un qui bégaie un peu, voici
deux exemples:
|
|
Dann
wären für jemanden, der etwas
stottert, die folgenden zwei
Beispiele noch anzuführen:
|
Prends-moi
jamais
Qui
se, aqueux,
Avec
parties partage/communique
(Nimm
mir nimmer
Was sich wässerig
Mit Teilen mitteilt)
|
|
Nimm
mir nimmer
Was
sich wässerig
Mit
Teilen mitteilt
|
Il
est tout de suite bon pour
n'importe quel bégayeur cet
exemple. On peut aussi le dire de
la manière suivante alors lors
bégaiement:
|
|
Es
ist für jeden Stotterer gerade
dieses Beispiel gut. Man kann es
auch in der folgenden Weise dann
sagen beim Stottern:
|
Jamais
me prends
Aqueuse
enveloppe/lange
Qui
se mal partage/communique
Avec
partager ton discours
(Nimmer
nimm mir
Wässerige Wickel
Was sich schlecht mitteilt
Mit Teilen deiner Rede)
|
|
Nimmer
nimm mir
Wässerige
Wickel
Was
sich schlecht mitteilt
Mit
Teilen deiner Rede
|
Ce
qui compte, naturellement c'est
que le bégayeur se donne de la
peine.
|
|
Es
kommt natürlich darauf an, daß
sich der Stotterer Mühe gibt.
|
On
ne devrait absolument pas croire
que ce que j'aimerais appeler des
gymnastiques de parler, on puisse
ou qu'on doive seulement pratiquer
à des phrases qui ont un sens pour
la raison analytique. Car, dans
les phrases qui ont un sens pour
la raison analytique, l'attention
pour le sens prédomine d'abord
inconsciemment-instinctivement
trop pour que nous puissions
compter correctement sur le son,
sur la parole. Et il est déjà
nécessaire que, lorsque nous
voulons parler, nous prenions
aussi en considération le fait
que, d'une certaine manière, nous
nous débarrassons de parler de
nous-mêmes, nous débarrassons
réellement
|
24
|
Man
soll durchaus nicht glauben, daß
man das, was ich Redeturnen nennen
möchte, nur an für den Verstand
sinnvollen Sätzen üben kann oder
auch nur üben soll. Denn an den
für den Verstand sinnvollen Sätzen
überwiegt zunächst
unbewußt-instinktiv zu stark die
Aufmerksamkeit für den Sinn, als
daß wir richtig rechneten mit dem
Lauten, mit dem Sagen. Und es ist
schon notwendig, daß wir, wenn wir
reden wollen, auch darauf
Rücksicht nehmen, daß wir das
Reden in einem gewissen Sinne
losbringen von uns selber,
wirklich losbringen
|
95
|
|
|
de
nous-mêmes. Tout de suite ainsi
qu'on peut détacher l'écriture de
soi-même, ainsi on peut donc aussi
détacher la parole de soi-même.
|
|
von
uns selber. Geradeso wie man die
Schrift losbringen kann von sich
selber, so kann man ja auch das
Reden losbringen von sich selber.
|
Il
y a deux façons d'écrire chez un
humain. La première, c'est que
l'humain écrit égoïstement, qu'il
a dans une certaine mesure les
formes de lettres dans ses membres
et qu'il les laisse couler dehors
de ses membres. Ce type d'écriture
a été particulièrement apprécié
pendant un certain temps — et
c'est probablement encore le cas
aujourd'hui — lorsque l'on a donné
des cours d'écriture à des
employés commerciaux ou assimilés.
J'ai vu, par exemple, qu'un tel
enseignement de l'écriture était
dispensé aux employés commerciaux
de telle sorte qu'ils devaient
développer chaque lettre à partir
d'une sorte de courbe. Ils ont dû
apprendre à vibrer avec la main,
puis mettre l'oscillation sur
papier, de sorte que tout soit
dans la main, dans les membres, et
qu'en fait, on n'écrit qu'avec la
main. Une autre façon d'écrire est
la façon non égoïste, la façon
désintéressée d'écrire. Elle
consiste à écrire non pas avec la
main, mais avec l'œil,
c'est-à-dire à regarder toujours
et à dessiner la lettre, de sorte
que l'on ne tient pas compte de ce
qui se trouve dans la structure de
la main, que l'on procède en fait
comme lorsqu'on dessine,
c'est-à-dire qu'on n'a pas une
écriture dont on est l'esclave,
mais qu'on a peu à peu la peine
d'écrire son nom comme on l'a
écrit d'habitude. Il est si facile
pour la plupart des gens d'écrire
leur nom comme ils l'ont fait
d'habitude. Il leur échappe. Mais
les gens qui mettent quelque chose
d'artistique dans l'écriture, ils
l'écrivent avec l’œil. Ils suivent
la trajectoire de l'œil. C'est là,
en effet, que l'écriture se sépare
de l'humain. Là l'humain peut
alors — bien qu'il ne soit pas
souhaitable dans une certaine
relation de le pratiquer — imiter
les écritures, les varier de
diverses manières. Je ne dis pas
qu'on devrait le pratiquer
particulièrement, mais je dis
qu'il s'agit d'un extrême lorsque
l'on peint l'écriture. C'est
l'écrire le plus désintéressé. Par
contre, l'écrire à partir des
membres est le plus sien, plus
égoïste.
|
25
|
Es
gibt zweierlei Arten, zu schreiben
bei einem Menschen. Die eine Art
besteht darinnen, daß der Mensch
egoistisch schreibt, daß er
gewissermaßen die
Buchstabenformen in seinen
Gliedern hat und sie aus den
Gliedern herausfließen läßt. Auf
ein solches Schreiben hat man
insbesondere eine Zeitlang —
wahrscheinlich ist es auch jetzt
noch der Fall — dann viel gesehen,
wenn man für kaufmännisch
Anzustellende oder ähnliche Leute
Schreibunterricht gegeben hat. Ich
habe zum Beispiel einmal
beobachtet, wie ein solcher
Schreibunterricht für
kaufmännische Angestellte so
erteilt worden ist, daß die
Betreffenden jeden Buchstaben aus
einer Art Kurve heraus entwickeln
mußten. Sie mußten Schwingen
lernen mit der Hand, dann das
Schwingen zu Papier bringen, so
daß alles in der Hand, in den
Gliedern ist, und man eigentlich
mit nichts anderem als mit der
Hand dabei ist beim Schreiben.
Eine andere Art, zu schreiben, ist
die nichtegoistische, die
selbstlose Art des Schreibens.
Sie besteht darin, daß man
eigentlich nicht mit der Hand,
sondern mit dem Auge schreibt,
also immer hinschaut und im Grunde
genommen den Buchstaben zeichnet,
so daß das im geringen Maße in
Betracht kommt, was in der
Gliederung der Hand liegt, daß man
eigentlich ebenso verfährt wie
beim Zeichnen, wo man also nicht
eine Handschrift hat, deren Sklave
man ist, sondern wo man nach und
nach Mühe hat, selbst seinen Namen
noch ebenso zu schreiben, wie man
ihn sonst geschrieben hat. Den
meisten Menschen ist es ja so
furchtbar leicht, ihren Namen so
zu schreiben, wie man ihn sonst
geschrieben hat. Er kommt ihnen
aus der Hand. Aber die Menschen,
die etwas Künstlerisches in die
Schrift hineinlegen, die schreiben
mit dem Auge. Sie verfolgen die
Strichführung mit dem Auge. Da
sondert sich in der Tat die
Schrift ab vom Menschen. Da kann
dann der Mensch — obwohl es nicht
wünschenswert ist in einer
gewissen Beziehung, das zu
praktizieren — Schriften
nachahmen, in verschiedener Weise
Schriften variieren. Ich sage
nicht, daß man das besonders
praktizieren soll, aber ich sage,
daß es als ein Extrem herauskommt,
wenn man die Schrift malt. Das ist
das selbstlosere Schreiben. Das
Schreiben heraus aus den Gliedern
dagegen ist das selbstische, das
egoistische.
|
96
|
|
|
La
langue est aussi égoïste chez la
plupart des humains. Elle sort des
organes du langage. Mais peu à
peu, vous pouvez vous habituer à
ressentir votre langue comme si
elle respirait autour de vous,
comme si les mots volaient autour
de vous. Vous pouvez vraiment
avoir une sorte de sentiment de
vos mots. C'est là que la parole
se sépare de l'humain. Ça devient
objectif. L'humain s'entend
instinctivement lui-même. C'est
comme si sa tête s'agrandissait en
parlant, et on sent autour de soi
le tissage des sons et des mots.
On apprend petit à petit à écouter
les sons, les mots. Et c'est
précisément ce qu'on peut faire
avec ce genre d'exercices. En
effet, on ne se contente pas de
hurler dans une pièce — je veux
dire, par hurlement, on ne se
contente pas seulement de crier à
haute voix; on peut aussi crier à
voix basse lorsque l'on ne parle
que pour soi-même, tel qu'il
ressort des organes de la parole
—, mais on vit réellement avec
l'espace en parlant. On sent en
quelque sorte la résonance dans
l'espace. Dans certaines théories
du langage — théories de
l'enseignement des langues ou de
l'apprentissage des langues, si
vous voulez — c'est devenu, ces
derniers temps, une absurdité
bégayante en permettant aux gens
de parler avec des résonances
corporelles, des résonances
abdominales, des résonances
nasales, etc. Mais toutes ces
résonances intérieures sont une
non vertu. Une résonance réelle ne
peut être qu'une expérience vécue.
Mais on ne le sent pas quand le
son frappe à l'intérieur du nez,
mais on le sent juste devant le
nez, à l'extérieur. De sorte qu'en
fait, la langue reçoit quelque
chose de la plénitude. La langue
de l'orateur doit être complète.
L'orateur devrait avaler le moins
possible.
|
26
|
Auch
die Sprache ist bei den meisten
Menschen egoistisch. Sie kommt
einfach aus den Sprachorganen
heraus. Sie können sich aber
allmählich angewöhnen, Ihre
Sprache so zu empfinden, als wenn
sie eigentlich um Sie
herumhauchte, als wenn die Worte
um Sie herumflögen. Sie können
wirklich eine Art Empfindung von
Ihren Worten haben. Da sondert
sich das Sprechen vom Menschen ab.
Es wird objektiv. Der Mensch hört
sich ganz instinktiv selber
sprechen. Es wird gleichsam im
Sprechen sein Kopf größer, und man
fühlt um sich herum das Weben der
Laute und der Worte. Man lernt
allmählich hinhören auf die Laute,
auf die Worte. Und das kann man
eben gerade durch solche Übungen
erreichen. Dadurch aber wird dann
in der Tat nicht bloß
hineingebrüllt in einen Raum — ich
meine mit Brüllen jetzt nicht bloß
laut schreien; man kann auch
lispelnd brüllen, wenn man nur für
sich selber eigentlich redet, so
wie es aus den Sprachorganen
herauskommt —, sondern man lebt im
Sprechen wirklich mit dem Raum.
Man fühlt gewissermaßen im Raume
die Resonanz. Das ist bei gewissen
Sprachtheorien — Sprachlehr- oder
Sprachlerntheorien, wenn Sie
wollen — in der neueren Zeit zum
stammelnden Unfug geworden, indem
man die Leute mit Körperresonanzen
sprechen läßt, Bauchresonanzen,
Nasenresonanzen und so weiter.
Alle diese inneren Resonanzen sind
aber eine Untugend. Eine wirkliche
Resonanz kann nur eine erlebte
sein. Die fühlt man aber dann
nicht etwa in dem Anstoßen des
Lautes ans Innere der Nase,
sondern die fühlt man erst vor der
Nase, außen. So daß tatsächlich
die Sprache etwas bekommt vom
Vollen. Voll werden soll überhaupt
die Sprache des Redners. Der
Redner soll möglichst wenig
verschlucken.
|
Ne
croyez pas que cela soit
insignifiant pour l'orateur, mais
c'est hautement important pour
l'orateur. Car si nous apportons
vraiment de manière correcte
quelque chose aux humains dépend
entièrement de notre capacité à
nous comporter vis-à-vis de la
langue elle-même. Il n'est pas
nécessaire d'aller aussi loin
qu'un acteur que j'ai connu
autrefois, qui ne disait jamais
amis mais toujours devenus amis (Freunden
- Freundete),
parce qu'il voulait se poser dans
chaque syllabe. Il l'a fait
jusqu'à l'extrême. Mais il faut
développer le don instinctif de ne
pas avaler les syllabes, ni les
formes de syllabes, ni les
façonnements de syllabes.
|
27
|
Glauben
Sie nicht, daß dies für den Redner
unbedeutend ist, sondern es ist
höchst bedeutend für den Redner.
Denn ob wir in der richtigen
Weise etwas an die Menschen
heranbringen, das hängt durchaus
davon ab, wie wir in der Lage
sind, uns zur Sprache selbst zu
verhalten. Man braucht ja nicht
gleich soweit zu gehen wie ein mir
einst befreundeter Schauspieler,
der niemals Freunden sagte,
sondern immer Freundete, weil er
sich in jede Silbe hineinlegen
wollte. Das tat er bis zum Extrem.
Aber man soll schon die
instinktive Begabung entwickeln,
nicht Silben, nicht Silbenformen,
nicht Silbengestaltungen zu ver‑
|
97
|
|
|
C'est
possible si l'on essaie de
s'insérer dans le langage
rythmique de manière à l'anticiper
en s'insérant dans l'ensemble de
la configuration sonore:
|
|
schlucken.
Das kann man, wenn man versucht,
in rhythmische Sprache sich so
hineinzufinden, daß man sie sich
vorsagt mit einem Hineinlegen in
die ganze Lautgestaltung:
|
Et
il bat, et bouillonne, et gronde, et
gronde,
comme
si l'eau se mêlait avec le feu...
(Und
es wallet und siedet und brauset
und zischt,
Wie wenn Wasser mit Feuer sich
mengt …)
|
|
Und
es wallet und siedet und brauset und
zischt,
Wie
wenn Wasser mit Feuer sich mengt ...
|
Donc,
s'immerger non seulement dans le
son en tant que tel, mais aussi
dans la configuration du son, dans
cette rondeur et cette angulaire
du son.
|
|
Also:
sich hineinlegen nicht nur in den
Laut als solchen, sondern auch in
die Lautgestaltung, in dieses
Runden und Eckigen des Lautes.
|
Si
quelqu'un croit pouvoir parler
sans y déposer de la valeur, il
vit dans la même erreur qu'une âme
humaine qui, entre la mort et la
nouvelle naissance, est arrivée au
point de descendre sur Terre et
qui ne veut pas se figer parce
qu'elle ne veut pas entrer dans
les schémas de l'estomac, des
poumons, des reins, etc. Il s'agit
tout simplement d'utiliser pour
parler tout ce qui, en fait, forme
le discours.
|
28
|
Wenn
jemand glaubt, er könne ein Redner
werden, ohne auf dieses Wert zu
legen, so lebt er in demselben
Irrtum wie eine Menschenseele, die
zwischen Tod und neuer Geburt an
dem Punkte angekommen ist, auf die
Erde herunterzusteigen und die
sich nicht verleiblichen will,
weil sie nicht eingehen will auf
Gestaltungen des Magens, der
Lunge, der Niere und so weiter. Es
handelt sich durchaus darum, daß
zum Reden alles herangezogen
werden muß, was die Rede
tatsächlich fertig gestaltet.
|
On
devrait donc malgré tout valoriser
l'organisme du langage et son
génie. Il ne faut pas oublier que
cet attachement à l'organisme du
langage, au génie du langage, est
créatif. À celui qui ne s'occupe
pas intérieurement du langage ne
viennent pas d'images, ne viennent
pas de pensées, il reste
désorienté dans la pensée et il
devient un abstrait dans la
parole, sinon un pédant. C'est
tout de suite dans l'expérience du
son, de l'image dans la formation
même du langage qu'il y a quelque
chose qui attire de notre âme les
pensées dont nous avons besoin
pour les porter devant nos
auditeurs. Il repose justement
dans l'expérience de la Parole
quelque chose de créatif en
rapport à l'humain intérieur. Cela
ne doit jamais être négligé. C'est
extrêmement important. En général,
nous devrions être dominés par le
sentiment que le mot, la séquence,
la forme des mots, la forme des
phrases sont liés à l'ensemble de
notre organisation. De même que
l'on peut en quelque sorte deviner
l'humain à partir de la
physionomie, il est tout à fait
possible — je ne parle pas de ce
qu'il nous dit, mais du comment du
langage — de ressentir l'humain
tout entier à partir du comment du
langage.
|
29
|
Man
soll also auf den Organismus der
Sprache und ihren Genius immerhin
Wert legen. Man soll nicht
vergessen, daß dieses Wertlegen
auf den Organismus der Sprache,
auf den Genius der Sprache
bildschöpferisch ist. Wer sich
nicht innerlich hörend mit der
Sprache beschäftigt, dem kommen
nicht Bilder, dem kommen nicht
Gedanken, der bleibt ungelenk im
Denken, und er wird ein
Abstraktling im Sprechen, wenn
nicht gar ein Pedant. Gerade an
dem Erleben des Lautlichen, des
Bildhaften in der Sprachformung
selbst liegt etwas, was
herauslockt aus unserer Seele auch
die Gedanken, die wir brauchen, um
sie vor die Zuhörer hinzutragen.
Es liegt eben in dem Erleben des
Wortes etwas Schöpferisches mit
Bezug auf den inneren Menschen.
Das sollte niemals außer acht
gelassen werden. Das ist
außerordentlich wichtig. Es
sollte uns überhaupt durchaus die
Empfindung beherrschen, wie das
Wort, die Wortfolge, die
Wortgestaltung, die
Satzgestaltung, wie diese
zusammenhängen mit unserer ganzen
Organisation. Geradeso wie man
aus der Physiognomie den Menschen
gewissermaßen erraten kann, so
kann man natürlich erst recht —
ich meine jetzt nicht aus dem, was
er uns sagt, sondern aus dem Wie
der Sprache — den ganzen Menschen
erfühlen aus dem Wie der Sprache.
|
98
|
|
|
Mais
ce comment du langage sort de tout
l'humain. Et il s'agit absolument
aussi, de manière légère, bien
sûr, non pas en nous traitant
comme un patient, mais de manière
légère, de prendre aussi en
considération le corps physique.
Par exemple, pour quelqu'un qui,
par l'éducation ou peut-être même
par l'hérédité, est enclin à
parler de façon pédante, il est
bon d'essayer de se défaire de la
pédanterie en prenant du thé
stimulant qu'il boit de temps en
temps. Comme je l'ai dit, ces
choses doivent être faites avec
prudence. Pour l'un, ce thé est
bon, pour l'autre, un autre. Le
thé ordinaire, qui est, comme je
l'ai dit à plusieurs reprises, un
très bon aliment diplomatique:
parce que les diplomates doivent
être riches d'esprit, c'est-à-dire
qu'ils doivent bavarder
incohérents, et cela ne doit pas
être pédant, mais cela doit avoir
la facilité de passer d'une phrase
à l'autre. C'est pourquoi le thé
est déjà la boisson diplomatique.
Le café, ce la fait logique. C'est
pourquoi les journalistes écrivent
leurs articles parce qu'ils ne
sont généralement pas très
logiques par nature, très souvent
dans des cafés. Aujourd'hui,
depuis l'époque de la machine à
écrire, les choses sont un peu
différentes; mais autrefois, on
voyait des journalistes en groupe
dans des cafés, craquant la plume
et buvant du café, de sorte qu'une
pensée puisse réellement s'aligner
sur l'autre. Donc, si vous trouvez
que vous avez trop de thé, alors
le café est quelque chose qui peut
avoir un effet compensateur. Mais
comme je l'ai dit, ce n'est pas
tout à fait médicamenteux, mais
c'est tout de même dans ce sens.
Et si, par exemple, quelqu'un est
enclin à interférer dans le
discours, disons, si quelqu'un dit
«he» après trois syllabes ou
quelque chose de semblable, je lui
conseille de boire deux fois par
semaine un peu de thé à la feuille
de moutarde, le soir, et il verra
l'effet bénéfique que cela peut
avoir.
|
30
|
Aber
dieses Wie der Sprache kommt aus
dem ganzen Menschen heraus. Und es
handelt sich durchaus auch darum,
daß wir, in leichter Weise
natürlich, nicht indem wir uns so
behandeln wie einen Patienten,
sondern in leichter Weise, auch
den physischen Leib ins Auge
fassen. Es ist zum Beispiel für
jemanden, der durch Erziehung oder
vielleicht sogar durch Vererbung
dazu veranlagt ist, pedantisch zu
sprechen, gut, wenn er versucht,
durch anregenden Tee, den er ab
und zu zu sich nimmt, sich die
Pedanterie abzugewöhnen. Diese
Dinge müssen, wie gesagt,
vorsichtig gemacht werden. Für den
einen ist dieser Tee, für den
anderen ein anderer Tee gut. Der
gewöhnliche Tee, der ist ja, wie
ich öfter erwähnt habe, eine sehr
gute Diplomatenkost: weil die
Diplomaten geistreich sein
müssen, das heißt,
unzusammenhängend eins hinter dem
anderen plappern müssen, und das
darf nur ja nicht pedantisch
sein, sondern das muß die
Leichtigkeit des Übergangs von
einem Satz zum anderen aufweisen.
Daher ist schon der Tee das
Diplomatengetränk. Der Kaffee
aber, der macht logisch. Daher
schreiben Journalisten ihre
Artikel, weil sie gewöhnlich von
Natur aus nicht sehr logisch
sind, sehr häufig in
Kaffeehäusern. Jetzt, seit der
Schreibmaschinenzeit, sind ja die
Dinge etwas anders; aber früher
konnte man in ganzen Trupps
Journalisten in Kaffeehäusern
antreffen, an der Schreibfeder
knuspernd und Kaffee trinkend,
damit ein Gedanke nun wirklich
auch an den anderen sich anreihen
konnte. Also, wenn man findet,
daß man zuviel von dem Teeartigen
hat, dann ist der Kaffee etwas,
das ausgleichend wirken kann. Aber
wie gesagt, das alles ist eben
nicht ganz arzneimäßig gemeint,
aber doch in der Richtung liegend.
Und wenn zum Beispiel jemand
veranlagt ist, irgendwelche
störenden Laute in die Rede
hineinzumischen — sagen wir, wenn
jemand «he» sagt nach jeder
dritten Silbe oder dergleichen,
dann rate ich ihm, etwas
schwachen Sennesblättertee
zweimal in der Woche abends zu
trinken, und er wird sehen, was
das für eine günstige Wirkung
ausübt.
|
C'est
déjà ainsi. Là les choses qui
s'expriment dans la parole, dans
la langue, doivent provenir de
l'être humain tout entier, il ne
faut pas les négliger. Ce n'est
pas seulement le cas dans les
grandes lignes. Naturellement, on
l'entend au parler quand il vient
d'un humain qui a laissé couler
d'innombrables quantités de bière
à travers sa
|
31
|
Es
ist schon so: Da die Dinge, die in
der Rede, in der Sprache zum
Ausdruck kommen, aus dem ganzen
Menschen kommen müssen, darf da
durchaus nicht die iät
vernachlässigt werden. Es ist das
nicht bloß im groben der Fall.
Natürlich hört man es der Rede an,
wenn sie von einem Menschen kommt,
der endlose Mengen Bier durch
seine
|
99
|
|
|
gorge
ou quelque chose comme ça. C'est
en gros le cas. Celui qui a
l'oreille pour le parler sait très
bien si un orateur est un buveur
de thé ou un buveur de café, s'il
souffre de constipation ou au
contraire. Dans la langue, tout
s'exprime avec une certitude
absolue et tout cela doit être
pris en considération. On commence
à s'intéresser instinctivement à
ces choses quand, comme je l'ai
dit, on sent la langue dans
l'entourage.
|
|
Kehle
hat strömen lassen, oder
dergleichen. Das ist im groben der
Fall. Wer ein Ohr hat für das
Sprechen, der weiß ganz gut, ob
irgendein Sprecher ein Teetrinker
oder ein Kaffeetrinker ist, ob er
an Obstipationen oder am
Gegenteil leidet. In der Sprache
drückt sich alles mit einer
absoluten Sicherheit aus, und auf
all das muß durchaus Rücksicht
genommen werden. Man wird
allmählich instinktiv sich auf
diese Dinge einlassen, wenn man
so, wie ich es sagte, die Sprache
in der Umgebung fühlt.
|
Cependant,
les différentes langues ont
tendance à être entendues dans
l'environnement de manière
différente, à des degrés
différents. Une langue comme le
latin, qui se prête
particulièrement bien à être
entendue. L'italien aussi. Je
pense maintenant, être entendu par
l'orateur lui-même comme objectif.
L'anglais, par exemple, n'y est
guère adapté, car il s'agit d'une
langue très semblable à l'écriture
qui sort des membres. Plus les
langues deviennent abstraites,
moins elles sont aptes à être
entendues intérieurement, à
devenir objectives. Comment
résonne encore dans les temps
anciens la chanson allemande
Nibelungen:
|
32
|
Allerdings,
die verschiedenen Sprachen neigen
in verschiedener Art, in
verschiedenem Grade dazu, so in
der Umgebung gehört zu werden.
Eine Sprache wie die lateinische,
die eignet sich besonders dazu,
gehört zu werden. Das Italienische
auch. Ich meine jetzt, vom
Sprecher selbst als objektiv
gehört zu werden. Wenig eignet
sich zum Beispiel die englische
Sprache dazu, weil diese als
Sprache sehr ähnlich ist dem
Schreiben, das aus den Gliedern
heraus fließt. Je abstrakter die
Sprachen werden, desto weniger
eignen sie sich dazu, innerlich
gehört zu werden, objektiv zu
werden. Wie tönt noch in älteren
Zeiten das deutsche
Nibelungenlied:
|
traduction quasi impossible allemand
13e voir plus vieux |
|
|
Nous
est en de vieux contes
De
héros louables, de joie et
d'honnêteté, de querelles élogieuses
Ez wuohs dans Buregonden daz chauffé
dans tous les pays Kriemhilt
chauffée ;
Dar umbe muosen dëgene
merveilleusement vil semé
de gros travail;
de pleurer et de se lamenter,
Aimeriez-vous seulement merveille
entendre dire.
un vil noble vierge,
pas plus belle mohte sin, diu wart
une belle wip, veut délaisser ta
lippe. |
|
Uns
ist in alten maeren
Von
heleden lobebaeren, von freude unt
hôchgeztten, von küener recken
striten
Ez
wuohs in Buregonden daz in allen
landen Kriemhilt geheizen;
Dar
umbe muosen dëgene
wunders
vil geseit
von
grôzer arebeit;
von
weinen unde klagen,
müget
ir nu wunder hoeren sagen.
ein
vil edel magedtn,
niht
schoeners mohte sin, diu wart ein
schoene wip, vil verliesen dën lip. |
C'est
ce qui s'entend en ce qu'on parle
! À de telles choses, on doit
apprendre à ressentir/éprouver le
langage. Bien sûr, les langues
deviennent abstraites au cours de
leur évolution. On doit alors
apporter plus le concret à partir
de l'intérieur , le tombant sous
le sens. Abstrait placé côte à
côte, quelle est la différence:
|
|
Das
hört sich, indem man spricht! An
solchen Dingen muß man lernen, die
Sprache zu empfinden. Natürlich,
es werden die Sprachen im Laufe
ihrer Entwickelung abstrakt. Man
muß dann mehr von innen heraus das
Konkrete hineinbringen, das
Sinnenfällige hineinbringen.
Abstrakt nebeneinandergestellt,
was ist für ein Unterschied:
|
100
|
|
|
Nous
est en anciens contes merveilleux
dit
|
|
Uns
ist in alten maeren wunders vil
geseit
|
A
nous sera dans de vieux contes
merveilleux beaucoup raconté
|
|
Uns
wird in alten Märchen Wunderbares
viel erzählt
|
Et
ainsi de suite !
|
|
und
so weiter!
|
Naturellement,
si l'on s'habitue à l'écoute, il
est possible de l'introduire dans
la nouvelle langue, et il y a
beaucoup à faire dans la langue
pour qu'elle devienne réellement
quelque chose qui a son propre
génie. Mais il y a précisément de
tels exercices pour faire se
refermer l'un sur l'autre
l'entendre dans l'esprit et le
parler de l'esprit. Et là, je veux
encore amener une formule:
|
33
|
Es
kann aber natürlich, wenn man sich
an das Hören gewöhnt, dieses auch
in die neuere Sprache
hineingebracht werden, und da kann
viel in der Sprache darauf
hingewirkt werden, daß die Sprache
wirklich etwas wird, was einen
eigenen Genius hat. Aber es
gehören eben solche Übungen dazu,
um aufeinander einschnappen zu
machen das Hören im Geiste und das
Sprechen aus dem Geiste. Und da
will ich denn noch einmal die eine
Formel anführen:
|
Accomplissement
va
Par espoir
Passe par soupirer
Par vouloir
Volonté souffle
Dans le tissant
Souffle dans le frémissant
Tisse fremissant
Tissant lint
Dans le trouver
Trouvant enroulant
Annonçant/témoignant.
(Erfüllung geht
Durch Hoffnung
Geht durch Sehnen
Durch Wollen
Wollen weht
Im Webenden
Weht im Bebenden
Webt bebend
Webend bindend
Im Finden
Findend windend
Kündend.)
|
|
Erfüllung
geht
Durch
Hoffnung
Geht
durch Sehnen
Durch
Wollen
Wollen
weht
Im
Webenden
Weht
im Bebenden
Webt
bebend
Webend
bindend
Im
Finden
Findend
windend
Kündend.
|
Ce
n'est qu'en plaçant un son dans
différents contextes, qu'on arrive
à la sensation du son, à la
métamorphose du son et à la
contemplation de la parole, à la
contemplation du mot.
|
34
|
Nur
eben dadurch, daß man den einen
Laut in verschiedene Zusammenhänge
hineinstellt, kommt man zum
Empfinden des Lautes, zur
Metamorphose des Lautes und zum
Anschauen des Wortes, zum Schauen
des Wortes.
|
Quand
alors quelque chose comme je l'ai
décrit aujourd'hui dans le faire
la disposition par des
phrases-slogans, comme notre
préparation intérieure d'âme
s'unit à ce que nous obtenons de
la langue de cette manière, alors
ça passe justement à la parole.
|
35
|
Wenn
sich dann so etwas, wie ich es
heute dargestellt habe im
Dispositionenmachen durch
Schlagsätze, als unsere innerlich
seelische Vorbereitung mit dem
vereinigt, was wir in dieser Weise
aus der Sprache heraus gewinnen,
dann geht es eben zu dem Reden
hin.
|
On
a besoin encore d'une chose pour e
parler, en dehors de toutes les
choses que j'ai déjà mentionnées :
la responsabilité ! Cela signifie
que l'on doit sentir que l'on n'a
pas le droit d'étaler toutes ses
incartades linguistiques devant un
public.
|
36
|
Eines
braucht man noch zu dem Reden
außer all den Dingen, die ich
schon erwähnt habe:
Verantwortlichkeit! Das heißt, man
soll fühlen, daß man kein Recht
hat, alle seine
Sprachungezogenheiten auskramen zu
dürfen vor einem Publikum.
|
101
|
|
|
On
devrait apprendre à ressentir que
pour se présenter en public, on a
déjà besoin d'une éducation
linguistique, un sortir de
soi-même et un sculpter en rapport
à la langue. Responsabilité
vis-à-vis de la langue ! Il est
donc confortable de s'en tenir à
parler comme justement on parle,
et d'avaler tout ce qu'on est
habitué, à avaler, à tordre et à
briser, et presser et étirer les
mots comme ça nous est
confortable. Mais on n'a pas la
permission de s'arrêter à cet
écrasement, à cette pression, à
cet étirement, à ces angles et
semblable, mais on doit essayer de
venir en aide à son discours, même
dans ce formel. Si on vient
justement en aide simplement à son
discours de cette manière, aussi
amené cela par un certain respect
pour le public, à aborder la
parole avec une certaine timidité,
à parler avec respect pour le
public. Et c'est absolument
nécessaire. On peut le faire si
l'on travaille l'aspect d'âme d'un
côté, et l'aspect plus physique
que j'ai donné aujourd'hui dans la
deuxième partie de la discussion,
de l'autre côté. Même si l'on n'a
que des discours occasionnels à
tenir, ce genre de choses entre
fortement en considération.
|
|
Man
soll fühlen lernen, daß man zum
öffentlichen Auftreten
Spracherziehung, ein Herausgehen
aus sich selbst und ein
Plastizieren in bezug auf die
Sprache eben schon nötig hat.
Verantwortlichkeit gegenüber der
Sprache! Es ist ja bequem, dabei
stehenzubleiben, zu sprechen, wie
man eben spricht, und zu
verschlucken, wieviel man gewohnt
ist, zu verschlucken, zu quetschen
und biegen und brechen und drücken
und dehnen die Worte, wie es einem
bequem ist. Aber man darf eben bei
diesem Quetschen und Drücken und
Dehnen und Ecken und Ähnlichem
nicht stehenbleiben, sondern muß
versuchen, auch in diesem Formalen
seinem Reden zu Hilfe zu kommen.
Man wird eben einfach, wenn man in
dieser Weise seinem Reden zu Hilfe
kommt, auch dazu geführt, mit
einem gewissen Respekt vor dem
Publikum zu sprechen, mit einer
gewissen Scheu an das Sprechen
heranzugehen, mit Respekt vor dem
Publikum zu sprechen. Und das ist
durchaus nötig. Das kann man, wenn
man das Seelische auf der einen
Seite ausarbeitet, und das mehr
Physische, das ich heute im
zweiten Teil der
Auseinandersetzung gegeben habe,
auf der anderen Seite. Auch wenn
man nur Gelegenheitsreden zu
halten hat, so kommen durchaus
derlei Dinge stark in Betracht.
|
Disons
par exemple que l'on a à disserter
de la construction, du Goetheanum.
Au fond, on devrait alors, parce
qu'on ne peut évidemment pas faire
une préparation en extra pour
chaque dissertation, se préparer
au moins deux fois par semaine
pour le discours correspondant,
comme je l'ai expliqué. En fait,
on ne devrait parler de manière
improvisée que si l'on s'exerce en
quelque sorte à la préparation
comme un exercice permanent.
|
37
|
Sagen
wir zum Beispiel, man hat den Bau,
das Goetheanum, zu erörtern. Dann
sollte man im Grunde genommen,
weil man natürlich nicht zu jeder
Erörterung eine Extravorbereitung
machen kann, sich wenigstens
zweimal in der Woche zu der
entsprechenden Rede entsprechend
vorbereiten, wie ich es
auseinandergesetzt habe. Man
sollte eigentlich nur aus dem
Stegreif reden, wenn man
gewissermaßen das Vorbereiten als
eine ständige Übung übt.
|
C'est
alors que l'on découvrira comment,
je dirais, le formel s'associe au
contenu. Et c'est justement de ce
point que nous aurons à reparler
demain : du lien entre la pratique
formelle et la pratique d'âme.
|
38
|
Dann
wird man auch finden, wie sich,
ich möchte sagen, das Formale mit
dem Inhaltlichen verbindet. Und
gerade über diesen Punkt werden
wir dann morgen nochmals zu
sprechen haben: über die
Verbindung der formalen Praxis
mit der seelischen Praxis.
|
Le
cours est donc malheureusement
court ; on ne peut guère aller
au-delà de l'introduction. Mais je
trouverais irresponsable de ne pas
avoir dit tout de suite ce que
j'ai dit au cours de ces exposés.
|
39
|
Der
Kurs ist ja leider kurz; man kann
kaum über die Einleitung
hinauskommen. Aber ich würde es
unverantwortlich finden, gerade
dasjenige nicht gesagt zu haben,
was ich im Verlaufe dieser
Vorträge gesagt habe.
|
102
|
|
|
Français
seulement
CINQUIÈME CONFÉRENCE Dornach, le 15 octobre
1921
Trad. F.G. V.01 - 20240911
Quelques indications méthodiques pour
l’orateur : parler lyriquement sur la vie de
l’esprit, dramatiquement sur des rapports de
droit , de manière épique sur des rapports
d’économie. - Aspects du contenu sur la vie de
l’économie. Sur l’administration du capital,
des conditions de marché, et le système
d’association.. - Points de vues
supplémentaires pour la préparation d’un
discours: se tourner vers la compagnie des
auditeurs, de la futilité de la préparation
littérale et de formuler des formules, des
slogans ; correspondance- entre début et fin
d'un discours -. Indication pour la
«gymnastique de la voix" et quelques exercices
vocaux. Digression sur la manière égoïste et
désintéressée de d’écrire et parler Sur
l'expérience des consonnes. Exercices pour
développer la sensation de la langue et la
saisie du génie de la langue.
01
J'ai essayé de décrire comment, par exemple,
on peut former un exposé de triarticulation à
partir d'une pensée, et alors aussi
classifier. Ce que j'ai dit contenait en effet
à la fois le général de ce que l'on peut dire
sur l'ensemble de l'organisme social, comme
aussi des indications sur ce qui peut se
produire dans les deux premiers membres,
notamment lors de la discussion de la vie
spirituelle et lors la discussion de
l'organisme juridique-étatique. Vous en aurez
vu comment on peut procéder se préparant en
contenu pour un tel exposé.
02
Maintenant on peut cependant aussi, en ce
qu'on s'immerge/se vive dans les pensées et
les sentiments, se préparer au Comment, et
nous nous comprendrons peut-être au mieux si
je dis que la préparation au Comment doit être
telle que nous nous efforçons déjà à ressentir
et alors aussi à parler ce qui se rapporte à
la vie spirituelle, dans un langage plus
lyrique — sans tomber naturellement dans le
chanter ou de même ou le réciter —, dans un
langage lyrique, dans un enthousiasme calme,
de sorte qu'à travers la façon et la manière
dont on présente les choses, on trahisse que
tout ce qu'on a à dire sur la vie de l'esprit
vient de soi-même. On devrait absolument
provoquer la représentation que l'on est
enthousiaste pour ce que l'on réclame pour la
partie spirituelle de l'organisme social.
Naturellement, ça n'a pas la permission d'être
un enthousiasme faux-mystique, sentimental,
d'un enthousiasme fait. Nous atteignons cela
si nous nous préparons justement d'abord
purement dans la représentation, dans
l'expérience/le vécu intérieur jusqu'au ton, à
la façon dont une telle chose pourrait être
dite. Je dis expressément: comment quelque peu
quelque chose de tel pourrait être dit — parce
que nous ne devrions jamais nous lier
littéralement, mais ce que nous préparons est
en quelque sorte un discours se jouant en
pensées, et nous sommes absolument préparé à
ce que nous disons alors, à nouveau dans une
autre formulation.
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03
Mais lorsque nous parlons sur des rapports
juridiques, là nous devrions déjà faire
l'essai de parler dramatiquement. C'est-à-dire
que lorsque nous parlons de l'égalité des
humains, en l'examinant par des exemples, nous
devrions essayer de nous penser autant que
possible dans l'autre humain. Nous devrions,
quelque peu, appeler devant notre âme la
représentation que comment celui qui cherche
un travail fait valoir le droit pour ce
travail au sens des «points centraux de la
question sociale». Et nous devrions alors dans
une certain mesure, en ce que nous rendons
remarquable d'un côté que nous parlons partir
de l'autre, de sa revendication juridique,
nous devrions alors rendre remarquable
comment, par un léger changement de la
situation de la voix, nous pouvons passer à
comment on devrait satisfaire à une telle
revendication à partir des raisons humaines
universelles/générales. Donc le
discours/parler dramatique, très fortement
modulé, qui provoque chez les auditeurs le
sentiment qu'on pourrait se penser dans l'âme
d'autres humains, ce sera ce que nous devrions
utiliser lors du parler sur des rapports de
droit.
04
Et lorsque nous parlons sur des rapports
économiques, là il s'agit donc principalement
que nous parlions absolument à partir des
expériences. Lorsque l'on parle sur des
rapports économiques dans le sens de la
triarticulation de l'organisme social, on ne
devrait absolument pas laisser croire qu'il
pourrait aussi seulement y avoir quelque chose
comme une économie nationale théorique. On
devrait beaucoup plus limiter le principal à
décrire des cas de la vie économique
elle-même, qu'il s'agisse de cas que l'on se
reproduit ou qu'il s'agisse de cas que l'on
s'efforce de synthétiser, comme ils devraient
ou pourraient être. Mais dans ces derniers cas
- comme ils devraient ou pourraient être - on
ne devrait jamais négliger/laisser hors
d'attention de parler à partir de l'expérience
économique. Quand on parle sur la vie
économique, on devrait en fait parler
épiquement. Tout de suite lorsque l'on
présente ce qui est écrit dans les «points
essentiels de la question sociale», on devrait
parler comme si l'on n'avait aucunes opinions
préconçues de la vie économique, ne pensait
pas du tout que ça devrait être ainsi ou que
ça devrait être autrement, mais comme si l'on
pouvait tout se laisser dire des faits.
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05
On peut donc provoquer une certaine impression
qu'il est correct, par exemple, de faire
passer la gestion du capital de celui qui n'y
participe plus lui-même à quelqu'un qui peut à
nouveau y participer. Mais on ne peut parler
aussi d'une telle chose que si on la présente
aux humains à l'aide de descriptions de ce qui
se passe lorsqu'il s'agit de simples rapports
héréditaires et de ce qui peut se passer
lorsqu'il s'agit d'une transition, comme cela
est décrit dans les «points fondamentaux de la
question sociale». Ce n'est qu'en le
présentant de façon assez vivante, comme si on
décrivait la réalité, devant les humains, que
l'on peut dire que le discours se tient
réellement à l'intérieur de la vie économique.
Et tout de suite par cela on rendra la pensée
d'association compréhensible, plausible. On
rendra plausible que l'humain individuel ne
sait rien de la vie de l'économie, qu'au fond,
il est tout à fait tributaire, pour juger de
ce qui doit se passer dans la vie de
l'économie, de s'entendre avec autrui, de
sorte qu'en réalité, ce n'est que des groupes
d'individus qu'il est possible d'émettre un
véritable jugement économique et que l'on est
donc tributaire des associations.
06
On buttera peut-être sur une compréhension si
on rend attentif que donc beaucoup de ce qui
existe aujourd'hui est en fait le fruit
d'anciennes associations instinctives. Songez
seulement une fois comment les choses-marché
abstraites actuelles rassemblent des choses
dont le rassemblement et nouveau la
redistribution aux consommateurs ne peut pas
du tout être survolée. Mais comment en est-on
arrivé à ce rapport de marché?
Fondamentalement, à partir de l'association
instinctive, un certain nombre de villages
étaient autour d'un endroit plus grand et où
les gens échangeaient leurs produits. On
n’appelait pas cela une association. On
n'exprimait absolument aucun mot ; mais en
réalité, c'était une association instinctive.
Ces gens qui se réunissaient ici pour le
marché étaient associés à tous ceux qui
vivaient dans les villages environnants. Ils
pouvaient s'attendre à un certain chiffre
d'affaires, comme l'a montré l'expérience.
Ainsi, d'après la consommation, ils ont pu
réguler la production dans des contextes très
vivants.
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Dans de telles économies primitives, il
existait des relations associatives qui
seulement ne se manifestaient pas en tant que
telles.
07
Avec l'élargissement des territoires
économiques, tout cela est devenu ingérable
et, en particulier, alors dépourvu de sens
vis-à-vis de l'économie mondiale. L'économie
mondiale, qui n'a vu le jour qu'au cours du
dernier tiers du XIXe siècle, a tout réduit
dans l'abstrait, c'est-à-dire dans la vie
économique au pur argent ou du chiffre
d'affaires en valeur d'argent/monétaire,
jusqu'à ce que justement ce réduire se soit
conduit à l' absurde.
08
N'est-il pas vrai que lorsque le Japon était
en guerre avec la Chine et que le Japon
l'avait gagnée, il était très facile de payer
l'indemnité de guerre en remettant un chèque à
l'ambassadeur japonais, que l'ambassadeur
japonais pouvait ensuite remettre à une banque
au Japon? C'est un processus réel. Il y avait
des valeurs à l'intérieur de ce chèque, qui
est de l'argent et de la valeur monétaire. Il
y avait des valeurs dedans. Si vous imaginez
qu'à l'époque tout cela aurait dû être
transféré d'un territoire à l'autre, cela
aurait été difficile dans les conditions
actuelles. Mais la façon dont le Japon et la
Chine étaient intégrés dans l'économie
mondiale l'a rendu possible. Mais cela s'est
conduit de soi-même à l'absurde. Dans les
échanges/le commerce entre l'Allemagne et la
France, cela ne s'est plus avéré possible. Je
pense donc que l'on peut, à partir des
contextes économiques, au mieux discuter les
choses, et alors exposer la nécessité du
principe d'association.
09
On aura alors à articuler à nouveau d'une
certaine manière cette matière, tout de suite
en rapport à la vie de l'économie, et on aura
ensuite à passer à certaines conclusions dont
j'ai déjà dit qu'elles doivent à nouveau être
rédigées mot pour mot, ou du moins presque
littéralement.
10
Alors, comment va se passer la préparation
d'un discours? Eh bien, si possible, on
cherche à entrer dans la situation ou dans
celle à laquelle l'auditoire est prêt, en
formulant les premières phrases comme on
l'estime nécessaire.
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On aura plus d'ennuis avec des auditeurs tout
à fait non préparés, moins d'ennuis quand on
parle à un cercle que l'on trouve se tenant
déjà à l'intérieur de la chose, du moins dans
les sentiments correspondants, dans les
exigences que l'on formule. Dans ce cas, on
n'écrira pas le reste du discours, pas plus
qu'on n'écrira de purs slogans. L'expérience
montre que l'élaboration littérale aboutit
tout aussi peu à un bon discours que
l'inscription de purs slogans. L'inscription
ne l'est au fond pas, parce qu'elle vous lie
et vous met facilement mal à l'aise lorsque la
mémoire cahote, ce qui est tout de suite le
plus facile lorsque le discours est écrit mot
pour mot. Les slogans dévient très facilement
à rendre l'ensemble de la préparation trop
abstraite. Par contre, ce qu'il y a de mieux à
écrire et à apporter sous forme de manuscrit
si l'on a besoin de s'y tenir, c'est une série
de phrases bien formulées qui ne prétendent
pas être prononcées comme faisant partie
intégrante du discours, mais qui disent:
premièrement, deuxièmement, troisièmement,
quatrièmement, et ainsi de suite, qui donnent
en quelque sorte des extraits, de sorte qu'une
phrase peut devenir dix, huit ou douze. Mais
il faut noter ce genre de phrases. On ne
s'écrit donc pas «la vie de l'esprit en tant
qu'indépendante», mais «la vie de l'esprit
peut seulement prospérer si elle agit
librement d'elle-même». C'est-à-dire, des
phrases-slogans. Si vous faites cela, vous
ferez l'expérience que de tels slogans
permettent d'entrer dans un laps de temps
relativement court dans une certaine liberté
d'expression qui a justement seulement la
direction/l'échelle des phases-slogans.
11
Pour la fin, il est souvent très bon, quand
on, d'une certaine manière, du moins
doucement, reconduit à nouveau au début,
c'est-à-dire si la fin a, d'une certaine
manière, quelque chose qui était déjà inclus
comme motif au début.
12
Et alors, de telles phrases donnent facilement
la possibilité de se préparer réellement,
comme on l'a laissé entendre tout à l'heure,
en les inscrivant sur sa feuille. Alors,
disons que l'on se réfléchit: ce que tu as à
dire pour la vie spirituelle doit avoir en toi
une sorte de caractère lyrique ;
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ce que tu as à dire pour la vie de droit doit
avoir en toi une sorte de caractère
dramatique; ce que tu as à dire pour la vie
économique doit avoir en toi un caractère
narratif-épique, un caractère narratif-épique
tranquille. -- Alors, en effet, naîtra un peu
instinctivement la dépendance et aussi l'art
de former quelque chose comme çà dans la
formulation des phrases-slogans comme je l'ai
suggéré. La préparation surviendra entièrement
à mesure d'émotion/sensation, de telle sorte
qu'en effet, la façon dont on parle
s'incorpore dans ce que l'on a à dire sur le
fond.
13
Mais pour cela, est toutefois nécessaire que
l'on ait, dans une certaine mesure, amené à
l'instinct ce qui est censé être la maîtrise
du langage, je dirais, c'est-à-dire que l'on
ressent réellement les organes du langage
comme on le ferait si l'on voulait faire
quelque chose avec le marteau. On peut y
arriver en pratiquant un peu de gymnastique
linguistique.
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N'est-ce pas, lorsque l'on exerce des
gymnastiques, ce ne sont pas non plus des
mouvements qui sont exercés dans la vie
réelle, mais ce sont des mouvements qui vous
rendent souple, habile. Et c'est ainsi qu'il
faut rendre les organes de la parole souples,
plastiques. Mais pour que cette souplesse,
cette flexion soit liée à la vie intérieure de
l'âme, de sorte que l'on apprend à sentir le
son dans la parole. Dans le cours de séminaire
que j'ai donné aux professeurs de Waldorf à
Stuttgart il y a plus de deux ans, j'ai
rassemblé une série d'exercices linguistiques
de ce type que je voudrais vous communiquer
ici. Ils sont tels que, le plus souvent, leur
contenu ne les empêche pas de s'imprégner
purement de l'élément linguistique, mais
qu'ils se bornent à pratiquer une gymnastique
linguistique. Si l'on essaie de dire ces
phrases encore et encore à haute voix, mais de
les dire de telle manière qu'on essaie
toujours : comment fais-tu le mieux avec la
langue, comment fais-tu le mieux avec les
lèvres, pour produire précisément cette
séquence sonore? — alors on se rend
indépendant du parler même, et alors on peut
accorder d'autant plus d'importance à la
préparation d'âme pour le parler.
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Je vais donc vous lire une série de phrases
qui n'ont souvent aucun sens sur le fond, mais
qui sont les meilleures pour rendre les
organes de la langue plus souples pour parler.
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Qu'il t'ait menti, il ne faut pas nous en
faire l'éloge
(Daß er dir log, uns darf es nicht loben,)
est la plus simple. Un peu plus compliqué:
N'emmène pas les nonnes dans des moulins
infatigables
(Nimm nicht Nonnen in nimmermüde Mühlen)
Et il faut essayer de plus en plus d'adoucir,
de plier, de creuser, d'élever les organes de
la parole selon l'ordre du son. Un autre
exemple:
Devinez-moi plusieurs énigmes juste
correctement
(Rate mir mehrere Rätsel nur richtig)
Bien sûr, il ne suffit pas de le dire une ou
dix fois, mais encore et encore. Car si les
organes de la langue sont déjà souples, ils
peuvent encore devenir plus souples.
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Un exemple dont je pense qu'il est
particulièrement utile est celui-ci:
Redlich ratsam (Honnêtement conseillé)
Rüstet rühmlich (Armement glorieusement )
Riesig rächend (Énorme vengeur)
Ruhig rollend (Tranquillement roulant)
Reuige Rosse ( Pleurs chevaux)
Dans le même temps, on a l'occasion de
corriger sa respiration pendant les pauses, ce
qu'il faut voir et ce qu'un tel exercice peut
très bien faire en particulier.
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De la même manière — toutes les lettres, tous
les sons n'ont pas la même valeur pour cette
gymnastique — vous avancerez si vous avez, par
exemple, ce qui suit:
Tape-à-l'œil loue (Protzig preist)
Bains brûlant (Bäder brünstig)
Polissant mignon(Polternd putzig)
Bien sage bricolant (Bieder bastelnd)
Poudre piquant (Puder patzend)
Montagneux gémissant (Bergig brüstend)
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Si vous parvenez petit à petit à vous
retrouver dans cette séquence sonore, vous en
aurez beaucoup.
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Si l'on a fait de tels exercices, on peut
aussi essayer de faire les exercices qui
aboutissent alors nécessairement à mettre de
l'humeur dans la prononciation des sons. J'ai
essayé de donner un exemple de la façon dont
le son peut s'infiltrer dans l'humeur, en
l'occurrence:
L'accomplissement va (Erfüllung geht)
Par espoir (Durch Hoffnung)
Va par désir (Geht durch Sehnen)
Par volonté (Durch Wollen)
et maintenant ça entre plus dans le son, ce
qui maintient l'ambiance dans le son lui-même:
Volonté souffle (Wollen weht)
Dans le tissant (Im Webenden)
Souffle dans le tremblant (Weht im Bebenden)
Tisse tremblant (Webt bebend)
Tisse liant (Webend bindend)
Dans le trouver (Im Finden)
Trouvant enveloppant (Findend windend )
Annonçant (Kündend)
Vous verrez toujours, quand vous faites ces
exercices, comment vous êtes capable de
réguler votre respiration sans être gêné par
la respiration, si vous vous en tenez
simplement au son. Ces derniers temps, on a
inventé toutes sortes de méthodes plus ou
moins ingénieuses pour respirer et pour tout
ce qui accompagne la parole et le chant. Tout
cela ne sert à rien, car la parole, avec tout
ce qu'elle implique, y compris la respiration,
doit être apprise dans la parole elle-même.
C'est-à-dire qu'il faut apprendre à parler de
telle sorte que, dans les nécessités qui
découlent de la séquence des sons, des
relations des mots, la respiration aussi se
régule naturellement. Ce n'est qu'en parlant
qu'on doit apprendre à respirer en parlant.
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Il faut donc que les exercices de
prononciation soient tels que, si on les sent
bien d'après le son, non pas d'après le
contenu, mais d'après le son, on soit obligé,
par ce juste-sentir du son, de
modeler/façonner correctement aussi le
souffle.
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Le contenu de l'ambiance est déjà ce qui est
maintenant le proverbe suivant. Il a quatre
lignes. Ces quatre lignes sont disposées de
telle sorte qu'elles sont en quelque sorte une
ascension. Chaque ligne suscite une attente.
Et la cinquième ligne est la conclusion et
apporte l'accomplissement. Il faut maintenant
s'efforcer d'appliquer réellement ce mouvement
de parole que je viens de décrire. Le proverbe
dit :
Dans les espaces immensément vastes,
Dans les temps sans fin,
Dans les profondeurs de l'âme humaine,
Dans la manifestation des mondes :
Cherche la solution de la grande énigme
(In den unermeßlich weiten Räumen, In den
endenlosen Zeiten,
In der Menschenseele Tiefen,
In der Weltenoff enbarung:
Suche des großen Rätsels Lösung)
Vous avez là la cinquième ligne comme la
réalisation de l'attente progressive qui a été
frappée dans les quatre premières lignes.
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Maintenant, on peut aussi essayer, oui, je
dirais, d'introduire l'ambiance de la
situation dans le son, dans la façon de
parler, dans le Comment de parler. Et pour
cela, j'ai conçu l'exercice suivant. Imaginez
une grenouille verte assez grosse, assise
devant vous, la bouche ouverte. Imaginez une
grenouille géante, la bouche ouverte, face à
laquelle vous faites face. Maintenant,
imaginez l'affection que vous pouvez avoir
pour cette grenouille. Dans cet affect, il y
aura de l'humour, il y en aura beaucoup
d'autres; c'est ce que l'on évoque très
vivement dans l'âme. On s'adresse à cette
grenouille comme ça :
Balbutie chants suave
Lippement cuilleron
Lobé/lache en lambeaux
Du frai amphibien
(Lalle Lieder lieblich
Lipplicher Laffe
Lappiger lumpiger
Laichiger Lurch)
Représentez-vous une fois : un champ,
par-dessus lequel va un cheval. Il ne s’agit
pas du contenu. Vous devez naturellement vous
représenter maintenant, que les chevaux
sifflent!
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Maintenant, prononcez le fait que vous avez
ici comme suit:
Siffler sifflant
Chevaux curetonnants
Charrues soignant
Pêches parquantes
(Pfiffig pfeifen
Pfäffische Pferde
Pflegend Pflüge
Pferchend Pfirsiche)
Et puis vous changez ça en disant :
Siffler sifflant de godets
Curetonnants chevaux glissants
Soignantes charrues sautillantes
Parquantes pêches nouant
(Pfiffig pfeifen aus Näpfen
Pfäffische Pferde schlüpfend
Pflegend Pflüge hüpfend
Pferchend Pfirsiche knüpfend)
Et alors — mais s'il vous plaît, apprenez-le
par cœur, de sorte que vous puissiez dire
l'une et l'autre forme l'une après l'autre —
une troisième forme. Apprenez les trois par
cœur et essayez de les parler si couramment
que vous ne vous tromperez jamais d'une forme
dans la prononciation de l'autre. C'est ce qui
compte. Pour la troisième forme, prenez:
Sifflant de tête siffler de godets
De godets curetonnants chevaux glissants
Cîmmantes soignantes charrues
sautaillantes
Tipfend (ndt : même une recherche internet
renvoie au mot tel quel dans le present
passage) parquantes pêches nouant
Donc, l'un après l'autre, de sorte que vous
pouvez mémoriser les trois formes, de sorte
que vous ne serez jamais dérangé par l'une
dans l'autre.
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Vous pouvez faire de même avec les deux
proverbes suivants:
Les hérétiques bégayaient lamentablement
En fin de compte facilement sceptiques
(Ketzer petzten jetzt kläglich
Letztlich leicht skeptisch)
et maintenant l'autre forme:
Les croassements d'hérétiques mouchardent
maintenant lamentablement
Finalement, tout à coup, légèrement sceptiques
(Ketzerkrächzer petzten jetzt kläglich
Letztlich plötzlich leicht skeptisch)
A nouveau, mémoriser et parler l'un après
l'autre !
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22
On peut obtenir la langue souple quand on
pratique quelque peu ce qui suit :
Seulement ne cours jamais repenti
Avide ricannant
Nœud poinçonnant
Gageur liand
(Nur renn nimmer reuig
Gierig grinsend
Knoten knipsend
Pfänder knüpfend)
Il faut s'habituer à dire cette séquence
sonore: il suffit de courir... Vous verrez ce
que vous avez pour votre langue, vos organes
du langage, si vous faites de tels exercices.
23
Il s'agit d'un exercice un peu plus long, d'un
exercice qui permet de provoquer cet
assouplissement de la parole — je crois que
les acteurs ont trouvé par la suite que c'est
de cette façon qu'ils assouplissent le mieux
leur langage —:
A l'encontre contraindre, bien que
À double usage voleur à trop peu vingt nains
Les filandreux cancers
Sûrement cherchant geuletonnent
Que mangeant bruyamment soupirant
Flexible le plus vite possible
Ronronnant claquent
(Zuwider zwingen zwar
Zweizweckige Zwacker zu wenig Zwanzig Zwerge
Die sehnige Krebse
Sicher suchend schmausen
Daß schmatzende Schmachter Schmiegsam
schnellstens
Schnurrig schnalzen)
Ensuite: on a parfois besoin de la présence de
l'esprit dans la parole immédiate. On peut la
former quelque peu par ce qui suit :
Clair babil plick glick
Sonne hochet correct
Pétaradant piétinant/trotinnant
Chevaux trottinants
(Klipp plapp plick glick
Klingt Klapperrichtig
Knatternd trappend
Rossegetrippel)
Ensuite, pour approfondir la présence de
l'esprit dans la parole, voici deux exemples
qui peuvent être rassemblés:
Boucle serpent rapide
Torsadé trouvé réveillé parties
(Schlinge Schlange geschwinde
Gewundene Fundewecken weg)
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Il y a aussi le «réveillé parti» dedans. Mais
alors le même motif comme motif sonore, comme
ceci :
Torsadé trouvé réveillé
Rapide boucle serpent partie
(Gewundene Fundewecken
Geschwinde schlinge Schlange weg)
Alors pour le rendre vigoureux de la langue,
que l'on a la langue ainsi que l'on puisse si
une fois en abattre une dans la discussion —
une telle chose est déjà nécessaire dans la
langue! — l'exemple suivant:
Marche languissant
Branlant garnement
Crackle bavardant à gauche
Preste s'éloigner de l'avant
(Marsch schmachtender
Klappriger Racker
Krackle plappernd linkisch
Flink von vorne fort)
Pour quelqu'un qui bégaie un peu, voici deux
exemples:
Prends-moi jamais
Qui se, aqueux,
Avec parties partage/communique
(Nimm mir nimmer
Was sich wässerig
Mit Teilen mitteilt)
Il est tout de suite bon pour n'importe quel
bégayeur cet exemple. On peut aussi le dire de
la manière suivante alors lors bégaiement:
Jamais me prends
Aqueuse enveloppe/lange
Qui se mal partage/communique
Avec partager ton discours
(Nimmer nimm mir
Wässerige Wickel
Was sich schlecht mitteilt
Mit Teilen deiner Rede)
Ce qui compte, naturellement c'est que le
bégayeur se donne de la peine.
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On ne devrait absolument pas croire que ce que
j'aimerais appeler des gymnastiques de parler,
on puisse ou qu'on doive seulement pratiquer à
des phrases qui ont un sens pour la raison
analytique. Car, dans les phrases qui ont un
sens pour la raison analytique, l'attention
pour le sens prédomine d'abord
inconsciemment-instinctivement trop pour que
nous puissions compter correctement sur le
son, sur la parole. Et il est déjà nécessaire
que, lorsque nous voulons parler, nous
prenions aussi en considération le fait que,
d'une certaine manière, nous nous débarrassons
de parler de nous-mêmes, nous débarrassons
réellement
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de nous-mêmes. Tout de suite ainsi qu'on peut
détacher l'écriture de soi-même, ainsi on peut
donc aussi détacher la parole de soi-même.
25
Il y a deux façons d'écrire chez un humain. La
première, c'est que l'humain écrit
égoïstement, qu'il a dans une certaine mesure
les formes de lettres dans ses membres et
qu'il les laisse couler dehors de ses membres.
Ce type d'écriture a été particulièrement
apprécié pendant un certain temps — et c'est
probablement encore le cas aujourd'hui —
lorsque l'on a donné des cours d'écriture à
des employés commerciaux ou assimilés. J'ai
vu, par exemple, qu'un tel enseignement de
l'écriture était dispensé aux employés
commerciaux de telle sorte qu'ils devaient
développer chaque lettre à partir d'une sorte
de courbe. Ils ont dû apprendre à vibrer avec
la main, puis mettre l'oscillation sur papier,
de sorte que tout soit dans la main, dans les
membres, et qu'en fait, on n'écrit qu'avec la
main. Une autre façon d'écrire est la façon
non égoïste, la façon désintéressée d'écrire.
Elle consiste à écrire non pas avec la main,
mais avec l'œil, c'est-à-dire à regarder
toujours et à dessiner la lettre, de sorte que
l'on ne tient pas compte de ce qui se trouve
dans la structure de la main, que l'on procède
en fait comme lorsqu'on dessine, c'est-à-dire
qu'on n'a pas une écriture dont on est
l'esclave, mais qu'on a peu à peu la peine
d'écrire son nom comme on l'a écrit
d'habitude. Il est si facile pour la plupart
des gens d'écrire leur nom comme ils l'ont
fait d'habitude. Il leur échappe. Mais les
gens qui mettent quelque chose d'artistique
dans l'écriture, ils l'écrivent avec l’œil.
Ils suivent la trajectoire de l'œil. C'est là,
en effet, que l'écriture se sépare de
l'humain. Là l'humain peut alors — bien qu'il
ne soit pas souhaitable dans une certaine
relation de le pratiquer — imiter les
écritures, les varier de diverses manières. Je
ne dis pas qu'on devrait le pratiquer
particulièrement, mais je dis qu'il s'agit
d'un extrême lorsque l'on peint l'écriture.
C'est l'écrire le plus désintéressé. Par
contre, l'écrire à partir des membres est le
plus sien, plus égoïste.
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26
La langue est aussi égoïste chez la plupart
des humains. Elle sort des organes du langage.
Mais peu à peu, vous pouvez vous habituer à
ressentir votre langue comme si elle respirait
autour de vous, comme si les mots volaient
autour de vous. Vous pouvez vraiment avoir une
sorte de sentiment de vos mots. C'est là que
la parole se sépare de l'humain. Ça devient
objectif. L'humain s'entend instinctivement
lui-même. C'est comme si sa tête
s'agrandissait en parlant, et on sent autour
de soi le tissage des sons et des mots. On
apprend petit à petit à écouter les sons, les
mots. Et c'est précisément ce qu'on peut faire
avec ce genre d'exercices. En effet, on ne se
contente pas de hurler dans une pièce — je
veux dire, par hurlement, on ne se contente
pas seulement de crier à haute voix; on peut
aussi crier à voix basse lorsque l'on ne parle
que pour soi-même, tel qu'il ressort des
organes de la parole —, mais on vit réellement
avec l'espace en parlant. On sent en quelque
sorte la résonance dans l'espace. Dans
certaines théories du langage — théories de
l'enseignement des langues ou de
l'apprentissage des langues, si vous voulez —
c'est devenu, ces derniers temps, une
absurdité bégayante en permettant aux gens de
parler avec des résonances corporelles, des
résonances abdominales, des résonances
nasales, etc. Mais toutes ces résonances
intérieures sont une non vertu. Une résonance
réelle ne peut être qu'une expérience vécue.
Mais on ne le sent pas quand le son frappe à
l'intérieur du nez, mais on le sent juste
devant le nez, à l'extérieur. De sorte qu'en
fait, la langue reçoit quelque chose de la
plénitude. La langue de l'orateur doit être
complète. L'orateur devrait avaler le moins
possible.
27
Ne croyez pas que cela soit insignifiant pour
l'orateur, mais c'est hautement important pour
l'orateur. Car si nous apportons vraiment de
manière correcte quelque chose aux humains
dépend entièrement de notre capacité à nous
comporter vis-à-vis de la langue elle-même. Il
n'est pas nécessaire d'aller aussi loin qu'un
acteur que j'ai connu autrefois, qui ne disait
jamais amis mais toujours devenus amis
(Freunden - Freundete), parce qu'il voulait
se poser dans chaque syllabe. Il l'a fait
jusqu'à l'extrême. Mais il faut développer le
don instinctif de ne pas avaler les syllabes,
ni les formes de syllabes, ni les façonnements
de syllabes.
97
C'est possible si l'on essaie de s'insérer
dans le langage rythmique de manière à
l'anticiper en s'insérant dans l'ensemble de
la configuration sonore:
Et il bat, et bouillonne, et gronde, et
gronde,
comme si l'eau se mêlait avec le feu...
(Und es wallet und siedet und brauset und
zischt,
Wie wenn Wasser mit Feuer sich mengt …)
Donc, s'immerger non seulement dans le son en
tant que tel, mais aussi dans la configuration
du son, dans cette rondeur et cette angulaire
du son.
28
Si quelqu'un croit pouvoir parler sans y
déposer de la valeur, il vit dans la même
erreur qu'une âme humaine qui, entre la mort
et la nouvelle naissance, est arrivée au point
de descendre sur Terre et qui ne veut pas se
figer parce qu'elle ne veut pas entrer dans
les schémas de l'estomac, des poumons, des
reins, etc. Il s'agit tout simplement
d'utiliser pour parler tout ce qui, en fait,
forme le discours.
29
On devrait donc malgré tout valoriser
l'organisme du langage et son génie. Il ne
faut pas oublier que cet attachement à
l'organisme du langage, au génie du langage,
est créatif. À celui qui ne s'occupe pas
intérieurement du langage ne viennent pas
d'images, ne viennent pas de pensées, il reste
désorienté dans la pensée et il devient un
abstrait dans la parole, sinon un pédant.
C'est tout de suite dans l'expérience du son,
de l'image dans la formation même du langage
qu'il y a quelque chose qui attire de notre
âme les pensées dont nous avons besoin pour
les porter devant nos auditeurs. Il repose
justement dans l'expérience de la Parole
quelque chose de créatif en rapport à l'humain
intérieur. Cela ne doit jamais être négligé.
C'est extrêmement important. En général, nous
devrions être dominés par le sentiment que le
mot, la séquence, la forme des mots, la forme
des phrases sont liés à l'ensemble de notre
organisation. De même que l'on peut en quelque
sorte deviner l'humain à partir de la
physionomie, il est tout à fait possible — je
ne parle pas de ce qu'il nous dit, mais du
comment du langage — de ressentir l'humain
tout entier à partir du comment du langage.
98
30
Mais ce comment du langage sort de tout
l'humain. Et il s'agit absolument aussi, de
manière légère, bien sûr, non pas en nous
traitant comme un patient, mais de manière
légère, de prendre aussi en considération le
corps physique. Par exemple, pour quelqu'un
qui, par l'éducation ou peut-être même par
l'hérédité, est enclin à parler de façon
pédante, il est bon d'essayer de se défaire de
la pédanterie en prenant du thé stimulant
qu'il boit de temps en temps. Comme je l'ai
dit, ces choses doivent être faites avec
prudence. Pour l'un, ce thé est bon, pour
l'autre, un autre. Le thé ordinaire, qui est,
comme je l'ai dit à plusieurs reprises, un
très bon aliment diplomatique: parce que les
diplomates doivent être riches d'esprit,
c'est-à-dire qu'ils doivent bavarder
incohérents, et cela ne doit pas être pédant,
mais cela doit avoir la facilité de passer
d'une phrase à l'autre. C'est pourquoi le thé
est déjà la boisson diplomatique. Le café, ce
la fait logique. C'est pourquoi les
journalistes écrivent leurs articles parce
qu'ils ne sont généralement pas très logiques
par nature, très souvent dans des cafés.
Aujourd'hui, depuis l'époque de la machine à
écrire, les choses sont un peu différentes;
mais autrefois, on voyait des journalistes en
groupe dans des cafés, craquant la plume et
buvant du café, de sorte qu'une pensée puisse
réellement s'aligner sur l'autre. Donc, si
vous trouvez que vous avez trop de thé, alors
le café est quelque chose qui peut avoir un
effet compensateur. Mais comme je l'ai dit, ce
n'est pas tout à fait médicamenteux, mais
c'est tout de même dans ce sens. Et si, par
exemple, quelqu'un est enclin à interférer
dans le discours, disons, si quelqu'un dit
«he» après trois syllabes ou quelque chose de
semblable, je lui conseille de boire deux fois
par semaine un peu de thé à la feuille de
moutarde, le soir, et il verra l'effet
bénéfique que cela peut avoir.
31
C'est déjà ainsi. Là les choses qui
s'expriment dans la parole, dans la langue,
doivent provenir de l'être humain tout entier,
il ne faut pas les négliger. Ce n'est pas
seulement le cas dans les grandes lignes.
Naturellement, on l'entend au parler quand il
vient d'un humain qui a laissé couler
d'innombrables quantités de bière à travers sa
99
gorge ou quelque chose comme ça. C'est en gros
le cas. Celui qui a l'oreille pour le parler
sait très bien si un orateur est un buveur de
thé ou un buveur de café, s'il souffre de
constipation ou au contraire. Dans la langue,
tout s'exprime avec une certitude absolue et
tout cela doit être pris en considération. On
commence à s'intéresser instinctivement à ces
choses quand, comme je l'ai dit, on sent la
langue dans l'entourage.
32
Cependant, les différentes langues ont
tendance à être entendues dans l'environnement
de manière différente, à des degrés
différents. Une langue comme le latin, qui se
prête particulièrement bien à être entendue.
L'italien aussi. Je pense maintenant, être
entendu par l'orateur lui-même comme objectif.
L'anglais, par exemple, n'y est guère adapté,
car il s'agit d'une langue très semblable à
l'écriture qui sort des membres. Plus les
langues deviennent abstraites, moins elles
sont aptes à être entendues intérieurement, à
devenir objectives. Comment résonne encore
dans les temps anciens la chanson allemande
Nibelungen:
Nous est en de vieux contes
De héros louables, de joie et d'honnêteté, de
querelles élogieuses
Ez wuohs dans Buregonden daz chauffé dans tous
les pays Kriemhilt chauffée ;
Dar umbe muosen dëgene
merveilleusement vil semé
de gros travail;
de pleurer et de se lamenter,
Aimeriez-vous seulement merveille entendre
dire.
un vil noble vierge,
pas plus belle mohte sin, diu wart une belle
wip, veut délaisser ta lippe.
C'est ce qui s'entend en ce qu'on parle ! À de
telles choses, on doit apprendre à
ressentir/éprouver le langage. Bien sûr, les
langues deviennent abstraites au cours de leur
évolution. On doit alors apporter plus le
concret à partir de l'intérieur , le tombant
sous le sens. Abstrait placé côte à côte,
quelle est la différence:
100
Nous est en anciens contes merveilleux dit
A nous sera dans de vieux contes merveilleux
beaucoup raconté
Et ainsi de suite !
33
Naturellement, si l'on s'habitue à l'écoute,
il est possible de l'introduire dans la
nouvelle langue, et il y a beaucoup à faire
dans la langue pour qu'elle devienne
réellement quelque chose qui a son propre
génie. Mais il y a précisément de tels
exercices pour faire se refermer l'un sur
l'autre l'entendre dans l'esprit et le parler
de l'esprit. Et là, je veux encore amener une
formule:
Accomplissement va
Par espoir
Passe par soupirer
Par vouloir
Volonté souffle
Dans le tissant
Souffle dans le frémissant
Tisse fremissant
Tissant lint
Dans le trouver
Trouvant enroulant
Annonçant/témoignant.
(Erfüllung geht
Durch Hoffnung
Geht durch Sehnen
Durch Wollen
Wollen weht
Im Webenden
Weht im Bebenden
Webt bebend
Webend bindend
Im Finden
Findend windend
Kündend.)
34
Ce n'est qu'en plaçant un son dans différents
contextes, qu'on arrive à la sensation du son,
à la métamorphose du son et à la contemplation
de la parole, à la contemplation du mot.
35
Quand alors quelque chose comme je l'ai décrit
aujourd'hui dans le faire la disposition par
des phrases-slogans, comme notre préparation
intérieure d'âme s'unit à ce que nous obtenons
de la langue de cette manière, alors ça passe
justement à la parole.
36
On a besoin encore d'une chose pour e parler,
en dehors de toutes les choses que j'ai déjà
mentionnées : la responsabilité ! Cela
signifie que l'on doit sentir que l'on n'a pas
le droit d'étaler toutes ses incartades
linguistiques devant un public.
101
On devrait apprendre à ressentir que pour se
présenter en public, on a déjà besoin d'une
éducation linguistique, un sortir de soi-même
et un sculpter en rapport à la langue.
Responsabilité vis-à-vis de la langue ! Il est
donc confortable de s'en tenir à parler comme
justement on parle, et d'avaler tout ce qu'on
est habitué, à avaler, à tordre et à briser,
et presser et étirer les mots comme ça nous
est confortable. Mais on n'a pas la permission
de s'arrêter à cet écrasement, à cette
pression, à cet étirement, à ces angles et
semblable, mais on doit essayer de venir en
aide à son discours, même dans ce formel. Si
on vient justement en aide simplement à son
discours de cette manière, aussi amené cela
par un certain respect pour le public, à
aborder la parole avec une certaine timidité,
à parler avec respect pour le public. Et c'est
absolument nécessaire. On peut le faire si
l'on travaille l'aspect d'âme d'un côté, et
l'aspect plus physique que j'ai donné
aujourd'hui dans la deuxième partie de la
discussion, de l'autre côté. Même si l'on n'a
que des discours occasionnels à tenir, ce
genre de choses entre fortement en
considération.
37
Disons par exemple que l'on a à disserter de
la construction, du Goetheanum. Au fond, on
devrait alors, parce qu'on ne peut évidemment
pas faire une préparation en extra pour chaque
dissertation, se préparer au moins deux fois
par semaine pour le discours correspondant,
comme je l'ai expliqué. En fait, on ne devrait
parler de manière improvisée que si l'on
s'exerce en quelque sorte à la préparation
comme un exercice permanent.
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C'est alors que l'on découvrira comment, je
dirais, le formel s'associe au contenu. Et
c'est justement de ce point que nous aurons à
reparler demain : du lien entre la pratique
formelle et la pratique d'âme.
39
Le cours est donc malheureusement court ; on
ne peut guère aller au-delà de l'introduction.
Mais je trouverais irresponsable de ne pas
avoir dit tout de suite ce que j'ai dit au
cours de ces exposés.
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