Institut pour une triarticulation sociale
(contenu spécifique au site français)
Conditions d'utilisation.

Accueil

 

Deutsch English Dutch Skandinavisk Français Italiano Español Português (Brasileiro) Russisch
Recherche
 contact   BLOG  impressum 
Collection:

Œuvres complètes de Rudolf Steiner - GA339

Anthroposophie, tri-articulation sociale et art de la parole




TROISIÈME CONFÉRENCE Dornach, 13 octobre 1921

DRITTER VORTRAG Dornach, 13. Oktober 1921

 


 

Les références Rudolf Steiner Œuvres complètes ga 339  044-062 1984  13/10/1921



Original





Traducteur: FG v.01 - 11/08/2024 Editeur: SITE

Sur la double pénétration de la substance du discours : Composition du discours, tirer toutes les expériences de la vie immédiate. - Un troisième aspect: élaborer les idées de telle sorte qu'ils peuvent se tenir en face de la satisfaction intérieure de l'âme. Rattacher au public et à ce qui peut être observé dans le présent sur les trois membres de l'organisme social. Sur les orateurs de discussion. Les concepts sont a développer à partir des expériences de la sensation prolétarienne. Sur le caractère d'idéologie de la vie de l’esprit à l'exemple de la « légende de Lessing » de Franz Mehring,. Idéologie, conscience de classe, plus-value, force de travail. De l'intellectualisme et de l'abstrait dans la vie sociale. Sur les sensations de la bourgeoisie. Synthèse et conclusion.


Über die zweifache Durchdringung des Redestoffes: Komposition der Rede, Zu-Rate-Ziehen aller Erfahrungen aus dem unmittelbaren Leben. — Ein dritter Gesichtspunkt: die Ideen so ausarbeiten, daß sie zur inneren Befriedigung vor der Seele stehen können. Anknüpfen an das Publikum und an das, was in der Gegenwart über die drei Glieder des sozialen Organismus bemerkt werden kann. Über die Diskussionsredner. Die Begriffe sind aus den Erfahrungen des proletarischen Empfindens zu entwickeln. Über den Ideologiecharakter des Geisteslebens am Beispiel von Franz Mehrings «Lessing-Legende». Ideologie, Klassenbewußtsein, Mehrwert, Arbeitskraft. Vom Intellektualismus und dem Abstrakten im sozialen Leben. Über die Empfindungen der Bourgeoisie. Zusammenfassung und Schlußfolgerung.




L'une des tâches que l'on peut se poser en tant qu'orateur dans un domaine donné consistera à pénétrer d'une manière appropriée la substance à traiter. Il y a une double pénétration de la substance, dans la mesure où la communication de cette substance par la parole entre en ligne de compte. La première consiste à s'approprier la substance d'un discours de telle sorte que l'on puisse le structurer, qu'on soit en mesure, d'une certaine manière, de lui donner une composition. Sans composition, il est impossible de comprendre un discours. L'auditeur peut apprécier l'un ou l'autre d'un discours non composé, mais en réalité, un discours non composé n'est pas enregistré. Dans la mesure où il s'agit de la préparation, il s'agit donc que l'on envisage : chaque discours doit nécessairement devenir mauvais en ce qui concerne l'accueil par les auditeurs, qui ne s'est fait qu'en imaginant une interprétation après l'autre, une phrase après l'autre, et en quelque sorte l'un après l'autre dans la préparation. Si l'on n'est pas en mesure, du moins à un stade quelconque de la préparation, d'examiner l'ensemble du discours comme un tout, on ne peut pas s'attendre à ce qu'il soit compris. Faire émerger en quelque sorte tout le discours d'une pensée globale qu'on décompose, et faire émerger la composition en partant d'une telle pensée unique qui englobe tout le discours, c'est la première chose.

01

Es wird sich, zu den Aufgaben, die man sich auf einem bestimmten Gebiete als Redner stellen kann, darum handeln, den Stoff, den man zu behandeln hat, in der entsprechenden Weise zunächst selber zu durchdringen. Es gibt eine zweifache Durchdringung des Stoffes, in­sofern die Mitteilung über diesen Stoff durch das Reden in Betracht kommt. Das erste ist, sich den Stoff für eine entsprechende Rede anzu­eignen so, daß man ihn gliedern kann, daß man gewissermaßen in die Lage versetzt ist, der Rede eine Komposition zu geben. Ohne Kom­position kann eine Rede eigentlich nicht verstanden werden. Es kann dem Zuhörer an einer nichtkomponierten Rede das eine oder das an­dere gefallen; aber in Wirklichkeit aufgenommen wird eine nicht­komponierte Rede nicht. Insofern die Vorbereitung in Betracht kommt, muß es sich daher darum handeln, daß man einsieht: Jede Rede muß unbedingt schlecht werden in bezug auf die Aufnahme durch die Zu­hörer, welche nur so entstanden ist, daß man einfach eine Ausführung nach der anderen, einen Satz nach dem anderen sich vorgestellt hat und eines nach dem anderen in der Vorbereitung gewissermaßen durch­genommen hat. Ist man nicht in der Lage, wenigstens in irgendeinem Stadium der Vorbereitung die ganze Rede als ein Ganzes zu über­schauen, dann kann man eigentlich nicht auf Verstandenwerden rech­nen. Hervorgehenlassen die ganze Rede gewissermaßen aus einem umfassenden Gedanken, den man gliedert, und Entstehenlassen der Komposition dadurch, daß man von einem solchen einheitlichen, das Ganze der Rede umfassenden Gedanken ausgeht, das ist das erste.

L'autre consiste à tirer de la vie immédiate toutes les expériences que l'on peut avoir dans le domaine du discours, c'est-à-dire, si possible, rappeler tout ce que l'on a vécu directement dans le sujet en question et, après qu'on ai devant soi une sorte de composition du discours, essayer de laisser ici ou la entrer les expériences dans cette composition.

02

Das andere ist das Zu-Rate-Ziehen aller Erfahrungen, die man für das Gebiet der Rede aus dem unmittelbaren Leben heraus haben kann, also möglichst in die Erinnerung rufen alles dasjenige, was man in der betreffenden Sache unmittelbar erlebt hat, und versuchen, nach­dem man eine Art Komposition der Rede vor sich hat, die Erfahrun­gen in diese Komposition da oder dort hineinfließen zu lassen.

44



Ce sera généralement l'esquisse à préparer. On a donc tout le discours devant soi en préparation, comme dans un tableau. Et on a ce tableau devant soi avec tellement de précision qu'on peut, comme ce sera à la mesure de la nature, placer les différentes expériences dont on se souvient, d'une manière ou d'une autre, comme si l'on avait écrit sur le papier: a, b, c, d, et qu'on avait maintenant une expérience; on sait qu'elle appartient à d, une autre à f, une autre à a, de sorte qu'on est en quelque sorte indépendant de la suite des pensées telles qu'elles seront présentées par la suite, en ce qui concerne cette accumulation/collecte d'expériences. . Qu'on le fasse en le mettant sur papier ou qu'on le fasse en toute liberté sans l'aide du papier, cela dépendra seulement du fait que celui qui dépend du papier parlera moins bien et celui qui ne dépend pas du papier parlera un peu mieux. Mais on peut naturellement faire absolument les deux.

03

Das wird im allgemeinen die Skizze zum Vorbereiten sein. Man hat also dann in der Vorbereitung das Ganze der Rede vor sich wie in einem Tableau. Und so genau hat man dieses Tableau vor sich, daß man, wie es ja naturgemäß sein wird, die einzelnen Erfahrungen, an die man sich erinnert, in beliebiger Weise dahin oder dorthin unter­bringen kann, wie wenn man auf dem Papier aufgeschrieben hätte: a, b, c, d, und man nun eine Erfahrung hätte; man weiß, sie gehört unter d, eine andere unter f, eine andere gehört unter a, so daß man also gewissermaßen von der Folge der Gedanken, wie sie nachher vorgebracht werden sollen, in bezug auf dieses Aufsammeln der Er­fahrungen unabhängig ist. Ob man so etwas macht, indem man es zu Papier bringt, oder ob man es in freier Verarbeitung ohne Zuhilfe­nahme des Papiers macht, davon wird ja nur abhängen, daß derjenige, der auf das Papier angewiesen ist, eben schlechter reden wird, und der­jenige, der auf das Papier nicht angewiesen ist, etwas besser reden wird. Aber man kann natürlich durchaus beides machen.

Maintenant, il s'agit que l'on fasse encore une troisième chose, et c'est, après que l'on ait d'un côté le tout — je ne dis jamais : le squelette — et de l'autre côté les expériences individuelles/particulières, on a besoin d'élaborer les idées qui se donnent de telle sorte que ces choses puissent se tenir devant l'âme jusqu'à la satisfaction intérieure la plus complète.

04

Nun handelt es sich aber darum, daß man noch ein Drittes absol­viert, und das ist, nachdem man auf der einen Seite das Ganze hat — ich sage niemals: das Gerippe hat — und auf der anderen Seite die ein­zelnen Erfahrungen, hat man nötig, die Ideen, die sich ergeben, so weit auszuarbeiten, daß diese Dinge bis zur vollständigsten eigenen inneren Befriedigung vor der Seele stehen können.

Imaginons, par exemple, que nous voulions faire un discours sur la triarticulation. Ici, nous nous dirons : après une introduction, dont nous parlerons encore, et avant une conclusion, dont nous parlerons aussi encore, la composition d'un tel discours est en fait déterminée par la chose elle-même. La pensée unifiée est donnée par la chose même. C'est ce que je dis dans cet exemple. Si l'on vit spirituellement correctement, c'est vrai pour tous les cas, c'est pareil pour tous. Mais prenons cet exemple évident de la triarticulation de l'organisme social dont nous voulons parler. Il est évident d'emblée que l'examen de notre thème nous conduit à trois membres. Nous aurons à traiter l'essence de la vie spirituelle, l'essence de la vie juridique-étatique et l'essence de la vie économique.

05

Nehmen wir also als Beispiel an, wir wollten eine Rede halten über Dreigliederung. Hier werden wir uns sagen: Nach einer Einleitung, über die werden wir noch sprechen, und vor einem Schlusse, über den wir auch noch sprechen, ist eigentlich die Komposition einer solchen Rede durch die Sache selbst gegeben. Der einheitliche Gedanke ist durch die Sache selbst gegeben. Ich sage das bei diesem Beispiel. Wenn man ordentlich geistig lebt, so gilt das eigentlich für jeden einzelnen Fall, es gilt für alles gleich. Aber nehmen wir dieses uns naheliegende Bei­spiel der Dreigliederung des sozialen Organismus, über die wir reden wollen. Da ist von vornherein das gegeben, daß uns die Behandlung unseres Themas drei Glieder ergibt. Wir werden zu behandeln haben das Wesen des geistigen Lebens, das Wesen des rechtlich-staatlichen Lebens und das Wesen des wirtschaftlichen Lebens.

45



Toutefois il s'agira maintenant, que par une introduction correspondante— dont nous parlerons encore, comme je l'ai dit — non provoquions un sentiment chez nos auditeurs qu'il y a absolument un sens de parler de ces choses, d'une transformation de ces choses, dans le présent. Il s'agira alors de ne pas partir d'explications sur ce qu'il faut entendre par une vie de l'esprit libre, par une vie juridique-étatique fondée sur l'égalité, par une vie l'économie fondée sur les associations, mais de conduire à ces choses-là. Et c'est là qu'il faudra aller en s'attachant à ce qui est d'abord le plus éminemment présent sur les trois membres de l'organisme social, c'est-à-dire ce qui est perceptible le plus intensément par l'humain d'aujourd'hui. Ce n'est que par là que l'on pourra donc rattacher à du familier.

06

Nun wird es sich allerdings darum handeln, daß wir durch eine entsprechende Einleitung — über die wir, wie gesagt, noch reden wer­den — eine Empfindung davon hervorrufen bei den Zuhörern, daß es überhaupt einen Sinn hat, über diese Dinge, über eine Wandlung in diesen Dingen, in der Gegenwart zu sprechen. Dann aber wird es sich darum handeln, nicht gleich etwa von Erklärungen auszugehen, was zu verstehen ist unter einem freien Geistesleben, unter einem auf Gleich­heit begründeten rechtlich-staatlichen Leben, unter einem auf Assozia­tionen begründeten Wirtschaftsleben, sondern man wird hinführen müssen zu diesen Dingen. Und da wird man hinführen müssen dadurch, daß man anknüpft an dasjenige, was zunächst in allerhervorragend­stem Maße über die drei Glieder des sozialen Organismus in der Ge­genwart vorhanden ist, was also am intensivsten durch den Menschen der Gegenwart bemerkt werden kann. Nur dadurch wird man ja an Bekanntes anknüpfen.

Supposons que nous ayons un public, et que ce public puisse être le plus agréable et le plus sympathique pour nous, qui serait un mélange de population bourgeoise, de population prolétarienne, celle-ci encore avec toutes les nuances possibles – et s’il y a, naturellement, aussi quelques aristocrates parmi eux, même des aristocrates suisses, alors naturellement , ça ne nuit absolument pas. Supposons donc que nous ayons un public de toutes les classes de la société jetées l'une dans l'autre comme des dés. J'insiste sur ce point parce qu'en tant qu'orateur, on devrait toujours sentir à qui on a à parler avant de commencer à parler. On devrait déjà se mettre vivement/vivant dans la situation d'après cette direction.

07

Nehmen wir an, wir hätten ein Publikum, und ein solches Publi­kum kann uns ja am angenehmsten und am sympathischsten sein, das zusammengemischt wäre aus bürgerlicher Bevölkerung, aus proleta­rischer Bevölkerung — diese wiederum mit allen möglichen Nuancen —, und wenn dann natürlich auch ein paar Adelige dabei sind, schweize­rische Adelige sogar, so schadet das natürlich durchaus nichts. Neh­men wir also an, wir hätten so ein aus allen Gesellschaftsklassen durch­einandergewürfeltes Publikum. Ich betone das aus dem Grunde, weil man eigentlich als Redner dieses immer erfühlen soll, zu wem man zu sprechen hat, bevor man an das Sprechen herangeht. Man sollte sich schon lebendig in die Situation nach dieser Richtung hineinversetzen.

Or, que va­t­on devoir se dire d'abord sur ce que l'on peut faire dans le public d'aujourd'hui en ce qui concerne l'organisme social triarticulé? On se dira qu'il se laisse d'abord extrêmement difficile de se rattacher à des concepts du public bourgeois, parce que la bourgeoisie s'est, à l'époque récente, fait exceptionnellement peu de représentations sur les rapports sociaux, parce qu'elle a, dans une certaine mesure végétée jusque-là, dépourvue de pensées en rapport à la vie sociale. Cela donnerait toujours une impression académique si l'on voulait parler de ces choses dans le cercle des pensées d'un public bourgeois aujourd'hui.

08

Nun, was wird man sich selber zunächst sagen müssen über das­jenige, woran man bei dem heutigen Publikum anknüpfen kann in be­zug auf den dreigliedrigen sozialen Organismus? Man wird sich sagen: An Begriffe des Bourgeoispublikums läßt sich zunächst außerordent­lich schwer anknüpfen, weil sich die Bourgeoisie über soziale Verhält­nisse in der neueren Zeit außerordentlich wenig Vorstellungen gemacht hat, weil sie gewissermaßen gedankenlos in bezug auf das soziale Le­ben dahinvegetiert hat. Es würde immer einen akademischen Eindruck machen, wenn man aus dem Gedankenkreis eines bürgerlichen Publikums heute reden wollte über diese Dinge.

46



De l'autre côté, on se rendra compte que, dans les trois domaines de l'organisme social, il existe dans la population prolétarienne des concepts extraordinairement prononcés, aussi des sentiments extraordinairement prononcés et aussi une volonté sociale extraordinairement prononcée. Et cela signifie que tout de suite la signature de notre temps actuel, que justement à l'intérieur de la population prolétarienne, ces concepts cultivés sont là.


Andererseits aber wird man sich doch darüber klar sein können, daß über alle drei Gebiete des sozialen Organismus innerhalb der proletarischen Bevölkerung außer­ordentlich ausgeprägte Begriffe vorhanden sind, auch ausgeprägte Empfindungen, und auch ein ausgeprägtes soziales Wollen. Und es be­deutet das gerade die Signatur unserer heutigen Zeit, daß eben inner­halb der proletarischen Bevölkerung diese ausgebildeten Begriffe da sind.

Mais nous devons alors toutefois traiter ces concepts avec une grande prudence, car nous provoquerons très facilement le préjugé selon lequel nous voulons être partisans de la tendance prolétarienne. C'est ce préjugé que nous devrions en fait combattre par toute notre façon et manière d'intervenir. Mais nous verrons donc toutefois que, si nous partons de concepts prolétariens, nous nous exposons d'abord à de graves malentendus. En effet, ces malentendus se sont perpétués à l'époque où l'on pouvait encore travailler en Europe centrale, à partir d'avril 1919, pour la triarticulation de l'organisme social. Une population bourgeoise n'entend que ce qu'elle a ressenti pendant des décennies de l'agitation du prolétariat, à partir de certains concepts. Comme on pense soi-même la chose, cela n'est d'abord presque pas du tout saisi.

08

Diese Begriffe sind dann aber allerdings von uns mit großer Vor­sicht zu behandeln, denn wir werden sehr leicht das Vorurteil hervor­rufen, daß wir nach der proletarischen Richtung hin parteiisch sein wollen. Dieses Vorurteil sollen wir durch die ganze Art und Weise unseres Auftretens eigentlich bekämpfen. Wir werden ja allerdings se­hen, daß wir uns, wenn wir von proletarischen Begriffen ausgehen, zunächst schweren Mißverständnissen aussetzen. Diese Mißverständ­nisse haben sich ja in der Tat fortwährend ergeben in der Zeit, als noch in Mitteleuropa gewirkt werden konnte, so vom April 1919 ab, für die Dreigliederung des sozialen Organismus. Eine bürgerliche Bevöl­kerung hört nur das, was sie durch Jahrzehnte aus dem agitatorischen Auftreten des Proletariats empfunden hat, heraus aus bestimmten Be­griffen. Wie man die Sache selbst meint, das wird zunächst fast gar nicht aufgefaßt.

On doit être bien clair sur ce que l'action dans le monde doit être absolument saisie dans le sens, aimerais-je dire, de l'ordre du monde. L'ordre du monde est tel — vous avez seulement besoin de regarder les poissons de la mer — qu'un très, très grand nombre de germes sont déposés et que peu d'entre eux deviennent des poissons. Il doit en être ainsi. Mais avec cette tendance naturelle, vous devez aussi aborder les tâches qui sont à résoudre en tant qu'orateur: quand aussi seulement très peu, et ceux-ci peu existé, se trouvent d'abord lors du premier discours, alors est en fait déjà atteint un maximum de ce qui peut être atteint. Il s'agit donc de choses pour lesquelles l'on tient ainsi dans la vie, par exemple comme pour la triarticulation de l'organisme social, que ce qui peut être accompli sur des voies orales/oratoires n'a justement jamais la permission d'être abandonné/laissé tomber,

09

Man muß sich klar sein darüber, daß das Wirken in der Welt über­haupt im Sinne, möchte ich sagen, der Weltenordnung erfaßt werden muß. Die Weltenordnung ist so — Sie brauchen nur bei den Fischen im Meer nachzusehen —, daß sehr, sehr viele Fischkeime abgelegt wer­den und nur wenige zu Fischen werden. Das muß so sein. Aber mit dieser Naturtendenz müssen Sie auch an die Aufgaben herangehen, welche von Ihnen als Redner zu lösen sind: Wenn sich auch nur ganz wenige, und diese wenig angeregt, zunächst finden bei der ersten Rede, dann ist eigentlich schon ein Maximum desjenigen erreicht, was er­reicht werden kann. Es handelt sich ja bei Dingen, für die man so drin­nensteht im Leben wie etwa für die Dreigliederung des sozialen Orga­nismus, darum, daß dann dasjenige, was auf rednerischem Wege ge­leistet werden kann, eben niemals fallengelassen werden darf,

47



mais doit être repris et formé d'une manière ou d'une autre, que ce soit par d'autres discours ou d'une quelque autre manière. On peut dire qu'en fait aucun discours est vain qui soit tenu dans cette attitude et à laquelle se rattache alors le nécessaire.


sondern aufgefangen werden muß und auf irgendeine Weise fortgebildet wer­den muß, sei es durch weitere Reden, sei es in irgendeiner anderen Weise. Man kann sagen: Keine Rede ist eigentlich vergeblich, welche aus dieser Gesinnung heraus gehalten wird und an die sich eben dann das Nötige anschließt.

Mais on doit étre pleinement clair avec soi sur ce qu'aussi chez une population prolétarienne en fait, lorsque l'on parle tout de suite de ce qu'elle pense aujourd'hui au sens de ses théories, telles qu'elles existent depuis des décennies, que là aussi on sera absolument mal compris. On ne peut pas quelque peu se poser la question : comment le fait-on maintenant afin qu'on ne soit pas mal compris? -- On doit seulement le faire correctement ! Mais pour cela il ne peut s'agir de se poser quelque peu la question : comment le fait-on donc pour ne pas être mal compris? — Elle n'est pas difficile à résoudre, la question : comment le fait-on pour ne pas être mal compris? — On dit aux gens ce qu'ils ont déjà pensé sans cela de toute façon! On leur légue importe comment le marxisme ou quelque chose comme ça. Alors, naturellement on sera compris.

10

Aber man muß sich völlig klar darüber sein, daß man auch bei einer proletarischen Bevölkerung eigentlich, wenn man gerade aus dem her­aus spricht, was sie heute denkt im Sinne ihrer Theorien, wie sie seit Jahrzehnten bestehen, daß man auch da durchaus mißverstanden wird. Man kann sich nicht etwa die Frage stellen: Wie macht man es nun, damit man nicht mißverstanden wird? -- Man muß es nur richtig machen! Aber darum kann es sich gar nicht handeln, sich etwa die Frage vorzulegen: Wie macht man es denn, damit man nicht mißver­standen wird? — Sie ist nicht schwer zu lösen, die Frage: Wie macht man es, damit man nicht mißverstanden wird? — Man sagt den Leuten, was sie ohnedies schon gedacht haben! Man tradiert ihnen irgendwie Marxismus oder so etwas. Dann wird man natürlich verstanden.

Mais il n'y a aucun intérêt à être compris de cette manière. Sinon, on fera très bientôt l'expérience suivante — nous devons être tout à fait clairs sur cette expérience — si on parle aujourd'hui à une assemblée prolétarienne afin qu'elle puisse au moins comprendre la terminologie — et on doit s'y efforcer — alors nous remarquerons, en particulier dans la discussion, que ceux qui discutent n'ont rien compris. Les autres, on n'apprend pas à les connaître parce qu'ils ne participent pas aux discussions. Ceux qui n'ont rien compris participent généralement aux discussions après de tels discours. Et chez ceux-là, on remarquera justement quelque chose qui repose dans la ligne suivante. J'ai tenu moi-même d'innombrables discours sur la triarticulation de l'organisme social devant, comme on l'appelle en Allemagne, des "sociaux-démocrates majoritaires", "sociaux-démocrates" indépendants, des communistes, et ainsi de suite. Maintenant, on remarquera là : si maintenant quelqu'un se place dans la discussion et croit pouvoir parler, c'est habituellement ainsi qu'il vous réponde comme si on n'avait pas parlé du tout, mais comme si quelqu'un avait parlé comme on aurait parlé en tant qu'agitateur social-démocrate il y a trente ans dans les réunions de peuple.

11

Aber es liegt ja kein Interesse vor, in dieser Weise verstanden zu werden. Sonst wird man ja sehr bald die folgende Erfahrung machen — über diese Erfahrung muß man sich völlig klar sein —: Redet man heute zu einer Proletarierversammlung so, daß sie wenigstens die Termino­logie verstehen kann — und das muß man anstreben —, dann wird man, insbesondere in der Diskussion, bemerken, daß diejenigen, die disku­tieren, nichts verstanden haben. Die anderen lernt man meistens nicht kennen, weil sie sich nicht an den Diskussionen beteiligen. Die nichts verstanden haben, beteiligen sich gewöhnlich nach solchen Reden an den Diskussionen. Und bei denen wird man eben etwas bemerken, was in der folgenden Linie liegt. Unzählige Reden habe ich selber gehal­ten über die Dreigliederung des sozialen Organismus vor, wie man es in Deutschland nennt, «Mehrheits-Sozialdemokraten», unabhängigen «Sozialdemokraten», Kommunisten und so weiter. Nun, man wird da bemerken: Wenn sich nun jemand in der Diskussion hinstellt und glaubt, reden zu können, so ist es ja meistens so, daß er einem ant­wortet, als ob man eigentlich gar nicht geredet hätte, sondern als ob irgend jemand geredet hätte so, wie man ungefähr als sozialdemokratischer Agitator vor dreißig Jahren in Volksversammlungen geredet hätte.

48



On se sent soudainement complètement transformé. On se dit à peu prêt : «Oui, le Malheur aurait-il dû t'arriver que tu sois obsédé par le vieux Bébel en ce moment ? Car ainsi te sera donc en fait été à ton encontre! Les concernés entendent même physiquement rien d'autre que ce qu'ils sont habitués à entendre depuis des décennies. Même physiquement, ils n'entendent sinon rien — non quelque peu purement psychiquement/selon l'âme — même physiquement, ils n'entendent que ce à quoi ils sont habitués depuis longtemps. Et puis ils disent : Oui, le conférencier ne nous a rien dit de nouveau! — Car ils ont, parce qu'il était nécessaire d'utiliser la terminologie, immédiatement à l'oreille — pas d'abord dans l'âme — le contexte de terminologie traduit dans ce qu'ils ont été habitués depuis longtemps. Et puis ils continuent à parler dans le sens de ce qu'ils sont habitués depuis longtemps.


Man fühlt sich plötzlich ganz verwandelt. Man sagt sich unge­fähr: Ja, sollte dir denn das Malheur passiert sein, daß du besessen warst in diesem Momente von dem alten Bebel? Denn so wird dir ja eigentlich entgegengetreten! Die Betreffenden hören selbst physisch nichts anderes, als was sie gewohnt sind, seit Jahrzehnten zu hören. Selbst physisch hören sie sonst nichts — nicht etwa bloß seelisch —, selbst physisch hören sie nur, was sie lange gewohnt sind. Und dann sagen sie: Ja, eigentlich hat uns der Vortragende gar nichts Neues ge­sagt! — Denn sie haben, weil man genötigt war, die Terminologie zu gebrauchen, sofort schon im Ohr — nicht erst in der Seele — den gan­zen Zusammenhang der Terminologie übersetzt in das, was sie seit langem gewohnt gewesen sind. Und dann reden sie weiter fort im Sinne dessen, was sie seit langem gewohnt gewesen sind.

Ainsi se déroulèrent d'innombrables discussions. Tout au plus qu'une nuance nouvelle apparaissait parfois dans l'affaire, lorsque les communistes s'exprimaient à partir de leurs points de vue nouvellement acquis et disaient: «Il est avant tout nécessaire que l'on ait le pouvoir politique !» Ce serait tout à fait naturel — je parle d'expérience et je cite des exemples qui se sont déjà produits — que l'on ait d'abord le pouvoir politique ! Et si — comme l'a dit un jour quelqu'un — s'il avait le pouvoir politique, disons par exemple — comme ministre de la police, ainsi il ne s'engagerait pas lui-même en tant qu'officier d'état-major, car il serait réparateur de chaussures et il sait très bien qu'un réparateur de chaussures ne sait rien des obligations d'un officier d'état-major. S'il était ministre de la police, puisqu'il est réparateur de chaussures, il ne s'engagerait pas lui-même en tant qu'officier d'état-major. — Il ne s'est pas rendu compte qu'il disait implicitement : être nommé ministre de la police, il se sent bien appelé, mais pas du tout officier d'état-major ! C'était une sorte de nuance nouvelle pour la discussion. Les nuances ont donc à peu près toujours été tenues dans ce style.

12

So ungefähr verliefen unzählige Diskussionen. Höchstens, daß manchmal eine neue Nuance dadurch in die Sache hineinkam, daß die Kommunisten nun von ihrem neu errungenen Standpunkte aus auftra­ten und nun etwa erklärten: Vor allen Dingen sei es notwendig, daß man die politische Macht habe! Es sei ja ganz natürlich — ich rede aus der Erfahrung heraus und gebe Beispiele, die durchaus vorgekommen sind —, daß man zuerst die politische Macht habe! Und wenn — so sagte zum Beispiel einmal einer wenn er die politische Macht hätte, sagen wir zum Beispiel — so meinte er — als Polizeiminister, so würde er ja auch nicht als Standesbeamten sich selber anstellen, denn er sei ein Schuhflicker, und er könne sehr gut einsehen, daß ein Schuhflicker von den Verpflichtungen eines Standesbeamten nichts wisse. Er würde durchaus nicht, wenn er Polizeiminister wäre, da er ein Schuhflicker sei, sich selber als Standesbeamten anstellen! — Er merkte nicht, daß er eigentlich implicite sagte: Zum Polizeiminister gerade angestellt zu werden, fühle er sich ganz gut berufen, aber zum Standesbeamten durchaus nicht! Das war für die Diskussion eine Art neuer Nuance. Die Nuancen waren ja ungefähr immer in diesem Stil gehalten.

Maintenant, malgré cela cependant, nous devons être conscients que, parce que nous devrions justement être compris, doit être parlé à partir de l'âme des gens. Le subconscient va néanmoins avec dans un certain sens quand on parle partir de l'âme.

13

Nun, trotzdem aber müssen wir uns klar sein, daß, weil wir eben verstanden werden sollen, aus der Seele der Leute heraus geredet wer­den muß. Das Unterbewußte geht dennoch nämlich, wenn aus der Seele heraus geredet wird, in einem gewissen Sinne mit.

49



En particulier si, d'ailleurs, l'ordre du discours a été tel que je l'ai indiqué et tel que je l'exposerai plus loin. Mais nous devons alors avoir des concepts réellement formulables à partir de l'expérience, c'est-à-dire, en l'occurrence, de l'expérience de la sensibilité prolétarienne.


Insbesondere, wenn im übrigen die Rede so angeordnet worden ist, wie ich es schon angedeutet habe und wie ich es im weiteren auseinandersetzen werde. Aber wir müssen dann über dasjenige, was in Betracht kommt, wirk­lich aus der Erfahrung, das heißt in diesem Falle, aus den Erfahrungen des proletarischen Empfindens heraus formulierbare Begriffe haben.

Prenons une fois le membre spirituel de l'organisme social triarticulé. En ce qui concerne ce membre spirituel, le prolétaire s'est formé, depuis la montée du marxisme, des concepts très clairs, à savoir celui d'idéologie. Il dit : la vie de l'esprit, cela n'a en soi aucune réalité. La religion, les concepts de droit , les concepts moraux, etc., l'art, la science elle-même, ce n'est rien en soi. En soi, il n'y a en fait que des processus économiques. On peut voir dans l'histoire du monde comment le réel réside dans la façon dont les couches de la population se situent dans la vie de l'économie. En fonction de l'état d'une couche de la population à l'autre dans la vie de l'économie, les concepts, les sentiments dans la religion, la science, l'art, la coutume, le droit, etc., doivent se former d'eux-mêmes, comme une sorte de fumée qui s'en dégage. Ce ne sont pas des réalités, du droit, des coutumes, de la religion, de l'art, mais une idéologie. — Cette expression «idéologie», avec le sentiment que je viens de décrire, a été entendue depuis des dizaines d'années dans toutes les assemblées sociales-démocrates ou autres. Et c'était un moyen d'éducation particulièrement bien formé pour amener l'humain à comprendre : la population bourgeoise parle de la vérité en soi, des valeurs de la science, des valeurs de la religion, des valeurs de la morale, des valeurs de l'art — mais tout cela n'est pas en soi, mais tout cela est l'écume qui surgit du processus économique. Un des leaders du monde prolétarien, Franz Mehring, a poussé cette affaire à un radicalisme particulier dans un livre intitulé «La légende de Lessing».

14

Nehmen wir einmal das geistige Glied des dreigliedrigen sozialen Organismus. In bezug auf dieses geistige Glied hat der Proletarier seit dem' Heraufkommen des Marxismus sich sehr deutliche Begriffe her­ausgebildet, nämlich den Begriff der Ideologie. Er sagt: Geistesleben, das hat für sich gar keine Wirklichkeit. Religion, Rechtsbegriffe, Sit­tenbegriffe und so weiter, Kunst, Wissenschaft selber, das ist nichts für sich. Für sich existieren eigentlich nur wirtschaftliche Prozesse. Man kann verfolgen in der weltgeschichtlichen Entwickelung, wie das wahrhaft Wirkliche in der Art und Weise besteht, wie die eine Schichte der Bevölkerung zu der anderen steht im Wirtschaftsleben. Darnach, wie die eine Schichte der Bevölkerung zu der anderen steht im Wirt­schaftsleben, darnach müssen sich ganz von selbst, wie eine Art Rauch, der daraus hervorsteigt, die Begriffe, die Empfindungen in Religion, Wissenschaft, Kunst, Sitte, Recht und so weiter bilden. Das sind keine Wirklichkeiten, Recht, Sitte, Religion, Kunst, sondern eine Ideologie. — Diesen Ausdruck «Ideologie», mit dem Gefühl, wie ich es eben jetzt charakterisiert habe, ihn konnte man hören seit Jahrzehnten in allen sozialdemokratischen oder sonstigen proletarischen Versammlungen. Und es war geradezu ein besonders ausgebildetes Erziehungsmittel, den Menschen zum Verständnis zu bringen: Die bürgerliche Bevölkerung spricht von der Wahrheit an sich, von dem Werte der Wissenschaft, von dem Werte der Religion, von dem Werte der Sittlichkeit, der Kunst —, aber das ist ja alles nichts in Wirklichkeit für sich, sondern das alles sind die Schaumbilder, die aufsteigen aus dem wirtschaft­lichen Prozesse. Einer der Führer der proletarischen Welt, Franz Meh­ring, hat diese Sache ja bis zum besonderen Radikalismus getrieben in einem Buche «Die Lessing-Legende».

50



Il y avait là un livre, toutefois peu important, d'un professeur bourgeois, Erich Schmidt, sur Lessing. Il n'est pas très important parce qu'il ne s'agit pas vraiment de Lessing, mais d'une statue en papier mâché, appelée à tort «Lessing», et à laquelle Erich Schmidt rattache les observations, les récits et les communications dont il était capable précisément grâce à son talent particulier ou à son manque de talent. Il ne s'agit pas d'un humain dans ce livre, mais d'une statue en papier mâché, appelée «Lessing». Que ce professeur bourgeois n'avait pas une idée très claire du Lessing vivant, mais seulement d'une lecture en papier mâché, cela m'était déjà apparu lorsque le livre « Lessing » d'Erich Schmidt n'était pas encore écrit, lorsque j'entendis Erich Schmidt parler à Vienne dans un discours à l'Académie des Sciences de Vienne, où il résumait en un seul discours les débuts des premiers chapitres de ce livre de Lessing. À l'époque, j'ai été particulièrement touché par ce discours, qui montrait à quel point il n'y a pas besoin de dire quoi que ce soit quand on se trouve dans une certaine position sociale et qu'on peut parler, c'est-à-dire même devant une académie des sciences éclairée. En effet, aux endroits les plus importants où Erich Schmidt présentait à l'époque quelque chose qui devait caractériser la personnalité dont il parlait, il disait toujours, en faisant ressortir quelque chose de la méthode de travail de Lessing et de l'orthographe de Lessing: c'est vraiment Lessingsch! — Et ce mot: c'est du vrai Lessingsch ! — on l'a entendu, je crois, cinquante fois au cours de ce discours académique.

15

Da war erschienen ein allerdings nicht sehr bedeutendes Buch eines Bourgeoisprofessors, des Erich Schmidt, über Lessing. Es ist deshalb nicht sehr bedeutend, weil darin nicht eigentlich Lessing behandelt wird, sondern eine Statue aus Papiermaché, welche fälschlich «Lessing» genannt wird, und an die Erich Schmidt die Bemerkungen und Erzäh­lungen und Mitteilungen anknüpft, deren er eben durch seine beson­dere Begabung oder Unbegabung fähig war. Man hat es gar nicht mit einem Menschen zu tun in diesem Buche, sondern mit einer Statue aus Papiermaché, genannt «Lessing». Daß dieser Bourgeoisprofessor keine besonders klaren Vorstellungen hatte über den lebendigen Lessing, son­dern nur über einen Papiermaché-Lessing, das ging mir schon hervor, als das Buch «Lessing» von Erich Schmidt noch gar nicht geschrieben war, als ich Erich Schmidt reden hörte in Wien in einer Rede in der Wiener Akademie der Wissenschaften, wo er so die ersten Anfänge der ersten Kapitel dieses Lessing-Buches zusammengefaßt vorgebracht hatte als eine Rede. Ich war dazumal eigentümlich berührt von dieser Rede, die so recht zeigte, wie man eben, wenn man sonst in eine gewisse soziale Position hineingestellt ist und reden darf, also selbst vor einer erlauchten Akademie der Wissenschaften, eigentlich inhaltlich gar nichts zu sagen braucht. Denn bei den wichtigsten Stellen, wo Erich Schmidt damals etwas vorbrachte, was charakteristisch sein sollte für die Persönlichkeit, die er besprach, da sagte er immer, indem er irgend etwas heraushob aus Lessings Arbeitsweise und aus Lessings Schreib­weise: Das ist echt Lessingsch! — Und dieses Wort: Das ist echt Les­singsch! —, das hörte man, ich glaube, fünfzigmal während dieser Aka­demierede.

Or, si l'on a affaire à Ernst Müller de Neu-Babelsberg et qu'on doit le caractériser, on pourra dire exactement le même contenu, si l'on raconte sa façon particulière de ranger, disons, son tas de fumier : c'est vraiment du Müllersch!- On aura dit quelque chose qui a le même poids.

16

Nun, wenn man es zu tun hat mit dem Ernst Müller aus Neu-Ba­belsberg und man ihn zu charakterisieren hat, so wird man mit ge­nau demselben Inhalt sagen können, wenn man erzählt seine besondere Art, wie er, sagen wir, seinen Misthaufen in Ordnung bringt: Das ist echt Müllersch!- Man wird etwas gesagt haben, das ein ganz gleich schweres Gewicht hat.

On avait donc affaire avec quelque chose d'extraordinairement insignifiant. Mais un véritable écrivain social-démocrate, comme Franz Mehringl’était, il écrivit ce significatif du livre Lessing d'Erich Schmidt au circonstances qu'Erich Schmidt justement avait mis en garde un professeur bourgeois et qu'il avait dit : c'est justement un produit bourgeois. —

17

Man hatte es also zu tun mit etwas außerordentlich Unbedeuten­dem. Aber ein richtiger sozialdemokratischer Schriftsteller, wie Franz Mehring war, der schrieb dies bedeutende des Erich Schmidtschen Lessing-Buches dem Umstande zu, daß eben Erich Schmidt ein Bour­geoisprofessor warn und er sagte: Das ist eben ein Bourgeoisprodukt. —

51



Et maintenant, il opposait son produit prolétarien. Il appelait ce livre «La Légende de Lessing». Il s'agit d'examiner les conditions économiques dans lesquelles les parents de Lessing ont vécu, ce qu'ils ont fait, comment Lessing lui-même a été placé dans la vie économique dans sa jeunesse, comment il a dû devenir journaliste, comment il a dû injecter de l'argent — c'est aussi un contexte économique — et ainsi de suite. En bref, il montre comment la conception «Lao-koon» de Lessing, la «Dramaturgie de Hambourg» de Lessing, la «Minna von Barnhelm» de Lessing ont dû être ce qu'elles sont, du fait que Lessing a grandi de ces conditions économiques particulières.


Und jetzt stellte er sein proletarisches Produkt dagegen. «Die Lessing-Legende» nannte er dieses Buch. Da wird nun untersucht, in welchen wirtschaftlichen Verhältnissen Lessings Voreltern gelebt haben, was sie getrieben haben, wie dann Lessing selber in der Jugend ins Wirtschafts­leben hineingestellt worden ist, wie er Journalist werden mußte, wie er Geld pumpen mußte — das ist ja auch ein wirtschaftlicher Zusam­menhang — und so weiter. Kurz, es wird gezeigt, wie Lessings «Lao­koon»-Auffassung, wie Lessings «Hamburgische Dramaturgie», wie Lessings «Minna von Barnhelm» so sein mußten, wie sie eben sind, da­durch, daß Lessing aus diesen bestimmten wirtschaftlichen Verhältnis­sen herausgewachsen ist.

Sur le modèle du livre «La Légende de Lessing» du savant de parti Mehring, un élève de mon école de formation ouvrière — j'ai fourni pendant des années une école de formation ouvrière, y compris dans l'enseignement de l'élocution — a démontré dans un discours que la philosophie kantienne est née tout simplement des conditions économiques à partir desquelles Kant s'est développé. Et des choses semblables vous sont arrivées là-bas et peuvent encore vous arriver aujourd'hui, bien qu'elles soient devenues plus ou moins courantes aujourd'hui. Mais c'était le cas. Et cela signifiait que, sur la vie spirituelle, le prolétariat moderne avait en général le point de vue: tout ce qui existe dans la vie spirituelle, c'est de l'idéologie.

18

Nach dem Muster dieses Buches «Die Lessing-Legende» des Partei­gelehrten Mehring hat dann einmal ein Schüler meiner Arbeiterbil­dungsschule — ich habe ja jahrelang eine Arbeiterbildungsschule ver­sorgt, auch in der Redelehre — in einer Proberede bewiesen, daß die Kantsche Philosophie eben einfach aus den wirtschaftlichen Verhält­nissen hervorgegangen ist, aus denen Kant sich entwickelt hat. Und ähnliche Dinge begegneten einem da immer und können einem wohl auch noch heute begegnen, obwohl sie heute mehr oder weniger schon zur Phrase geworden sind. Aber es war durchaus so. Und das hat be­deutet, daß über das geistige Leben der moderne Proletarier überhaupt die Anschauung hatte: Alles, was im geistigen Leben vorhanden ist, ist Ideologie.

En rapport à la vie étatique, le prolétaire ne fait valoir que ce qui, dans les rapports économiques, se révèle être une relation d'humain à humain. Mais pour lui, ce sont les classes. La classe dominante domine les autres classes. Et celui qui est à l'intérieur de la classe développe alors la conscience de classe. En fait, ce que le prolétaire moderne comprend de la vie étatique, c'est la classe, et ce qui lui est proche, c'est la conscience de classe.

19

In bezug auf das staatlich-rechtliche Leben, da läßt der Proleta­rier nur gelten, was sich wiederum innerhalb der wirtschaftlichen Ver­hältnisse als Beziehung von Mensch zu Mensch herausstellt. Das sind aber für ihn die Klassen. Die herrschende Klasse beherrscht die anderen Klassen. Und derjenige, der innerhalb der Klasse steht, entwickelt dann das Klassenbewußtsein. So daß eigentlich dasjenige, was der moderne Proletarier von dem staatlich-rechtlichen Leben begreift, die Klasse ist, und was ihm nahegeht, das Klassenbewußtsein ist.

Le troisième membre de l'organisme social est l'économique. Là aussi, à l'intérieur du prolétariat, il y a des concepts strictement contourés, et le concept point central, que l'on retrouve toujours à nouveau, comme les concepts d'idéologie et de conscience de classe, c'est le concept de valeur ajoutée/plus-value.

20

Das dritte Glied des sozialen Organismus ist das wirtschaftliche. Auch da sind innerhalb des Proletariats streng umrissene Begriffe, und der Mittelpunktsbegriff, der immer wiederum gefunden wird, eben­so wie die Begriffe Ideologie und Klassenbewußtsein, das ist der Begriff des Mehrwertes.

52



Le prolétaire comprend que lorsqu'on fait de l'économie, une certaine valeur apparaît dans le produit économique; de cette valeur, il reçoit comme salaire une partie déterminée, l'autre part part pour quelque chose d'autre. C'est ce qu'il décrit comme la «valeur ajoutée/plus-value» et il s'occupe maintenant de cette plus-value dont il a le sentiment qu'elle est prise de la valeur de ses produits de travail.


Der Proletarier begreift: Wenn gewirtschaftet wird, so kommt im wirtschaftlichen Produkt ein bestimmter Wert zum Vorschein; von diesem Werte bekommt er als Lohn einen bestimmten Teil, das andere geht fort für irgend etwas anderes. Das bezeichnet er als «Mehrwert» und beschäftigt sich nun mit diesem Mehrwert, von dem er das Gefühl hat, daß er ihm von dem Werte seiner Arbeitspro­dukte genommen werde.

En y réfléchissant, on peut voir qu'il existe en effet, au sein de cette classe de population qui s'est formée comme la classe active et, en fait, agressive dans les temps récents, des notions clairement définies pour les trois domaines de l'organisme social triarticulé. La vie sociale se manifeste de trois manières — dirait un vrai théoricien prolétarien —, d'abord par sa réalité, par l'économie productrice de valeur. Cette économie productrice de valeur livre la valeur ajoutée/plus-value de la vie économique elle-même. Les rapports de force qui s'en établissent vont, dans la vie économique, la seule réalité, diviser les humains socialement actifs en classes, de sorte que, lorsqu'elles réfléchissent à leur valeur humaine, elles en viennent à la conscience de classe et non à la conscience humaine. Et puis se développe comme ce que l'on a volontiers pour le dimanche, ce dont on a besoin— mais aussi comme cela entre les deux — pour que les machines soient bien conçues, pour que l'on puisse inventer de temps à autre pendant ses heures libres, n'est-ce pas, et ainsi de suite, alors se développe l'idéologie qui émerge comme un produit de fumée de la réalité réelle, de la vie économique.

21

Man kann, indem man die Dinge so durchdenkt, sehen, wie in der Tat innerhalb derjenigen Bevölkerungsklasse, die sich als die aktive, als die eigentlich aggressive in der neueren Zeit heraufgebildet hat, deutlich umrissene Begriffe für die drei Gebiete des dreigliedrigen so­zialen Organismus vorhanden sind. Das soziale Leben offenbart sich in dreifacher Weise — würde etwa ein richtiger proletarischer Theore­tiker sagen —, es offenbart sich erstens durch seine Wirklichkeit, durch die wertproduzierende Wirtschaft. Diese wertproduzierende Wirt­schaft liefert aus dem wirtschaftlichen Leben selbst den Mehrwert. Durch die Machtverhältnisse, die sich herausbilden, werden im wirt­schaftlichen Leben als in der einzigen Wirklichkeit die sozial tätigen Menschen in Klassen zerspalten, so daß sie, wenn sie über ihren Men­schenwert nachdenken, zu dem Klassenbewußtsein, nicht zu dem Men­schenbewußtsein kommen. Und dann entwickelt sich als dasjenige, was man für den Sonntag gern hat, was man braucht — aber auch so zwi­schendurch —, damit die Maschinen richtig ausgedacht werden, damit man auch ab und zu in freien Stunden, nicht wahr, Erfindungen ma­chen kann und so weiter, dann entwickelt sich die Ideologie, die sich aber ergibt als ein Rauchprodukt aus der eigentlichen Wirklichkeit, aus dem wirtschaftlichen Leben.

Je ne caricature très certainement pas, mais je décris ce qui a vécu en des millions, non pas en des milliers, mais en des millions d'esprits dans les décennies qui ont précédé la guerre, et ce qui s'est poursuivi pendant la guerre. Le prolétaire a donc déjà en lui un concept de la triarticulation de l'organisme social, et on peut s'y rattacher.

22

Ich karikiere ganz gewiß nicht, sondern ich schildere, was in Mil­lionen, nicht etwa in Tausenden, sondern in Millionen von Köpfen lebte in den Jahrzehnten, die dem Kriege vorausgegangen sind, und was sich auch durch den Krieg fortsetzte. Der Proletarier hat also schon einen Begriff von der Dreigliederung des sozialen Organismus in sich, und man kann da anknüpfen.

53



On peut encore rattacher cela dans un sens plus large. On peut rattacher en ce qu'au cours des dernières années, la vie économique, essentiellement parce qu'elle porte en elle sa propre nécessité, s'est particulièrement développée et que les autres éléments de la vie, la vie spirituelle et la vie étatique, sont restés à la traîne. Dans la vie économique, les humains ne pouvaient pas rester à la traîne. Ils ont dû passer d'abord aux transports/échanges mondiaux, puis à l'économie mondiale dans le dernier tiers du XIXe siècle. Il y a là une nécessité intrinsèque. En un sens, cela se fait tout seul jusqu'à ce qu'on le ruine, comme cela s'est produit avec la guerre. Mais parce que les autres choses n'ont pas suivi, parce qu'un intellectualisme abstrait s'est développé dans les autres choses, la perception de la vie de l'économie a eu une influence considérable, surtout par son caractère suggestif sur toute la population. Et ce qui semblait suggestif ne s'est pas seulement fixé dans les représentations, c'est devenu des institutions. L'intellectualisme a progressivement saisi entièrement la vie sociale.

23

Man kann noch in weiterem Sinne anknüpfen. Man kann anknüp­fen daran, daß sich in der neueren Zeit im Grunde genommen das wirtschaftliche Leben, weil es ja seine eigene Notwendigkeit in sich trägt, besonders entwickelt hat, und daß die anderen Lebenselemente, das geistige Leben und das staatlich-rechtliche Leben, zurückgeblieben sind. Im wirtschaftlichen Leben konnten die Menschen nicht zurückbleiben. Sie mußten erst zum Weltverkehr, dann zur Weltwirtschaft im letzten Drittel des 19. Jahrhunderts übergehen. Da liegt eine innere Notwen­digkeit. Das macht sich in gewissem Sinne von selbst, bis man es rui­niert, wie es durch den Krieg geschehen ist. Aber weil die anderen Dinge nicht nachgekommen sind, weil sich in den anderen Dingen ein ab­strakter Intellektualismus entwickelt hat, wurde die Empfindung vom Wirtschaftsleben in hervorragendem Maße einflußreich, wirkte in er­ster Linie durch ihren Charakter suggestiv auf alle Bevölkerung. Und was da suggestiv wirkte, das hat sich nicht etwa nur in den Vorstel­lungen festgelegt, sondern das ist zu Einrichtungen geworden. Der In­tellektualismus hat allmählich das soziale Leben ganz ergriffen.

L'abstraction, l'abstrait, est propre à l'intellectualisme. On a dans la vie, disons, du beurre; on a dans la vie, disons, une Vierge de Raphaël; on a dans la vie, disons, une brosse à dents; on a dans la vie, disons, une œuvre philosophique; on a dans la vie, disons, un creuset de poudre pour femmes, etc. La vie est pleine de choses, n'est-ce pas ? Je pourrais continuer longtemps. Mais vous ne contesterez pas que ces choses sont très, très différentes les unes des autres et que, si l'on veut se faire des concepts de toutes ces choses, ces concepts, ces représentations deviennent très, très différentes les unes des autres. Mais dans la vie sociale récente, quelque chose s'est développé qui est devenu extrêmement important pour toutes les conditions de vie, et qui n'est pas très différencié. Car, disons, du beurre dans une certaine quantité coûte deux francs; une Vierge de Raphaël coûte deux millions de francs; une brosse à dents coûte peut-être deux francs et demi; un ouvrage philosophique — ce sera peut-être le moins cher — qui coûte, disons, soixante-dix francs par exemplaire, s'il est mince; un creuset de poudre, s'il est particulièrement bon, dix francs.

24

Dem Intellektualismus ist eigen die Abstraktion, das Abstrakte. Man hat im Leben, sagen wir, Butter; man hat im Leben, sagen wir, eine Raffaelsche Madonna; man hat im Leben, sagen wir, eine Zahn­bürste; man hat im Leben, sagen wir, ein philosophisches Werk; man hat im Leben, sagen wir, einen Pudertigel für Frauen und so weiter. Im Leben gibt es ja viel, nicht wahr. Ich könnte ja diese Reihe lange fortsetzen. Aber Sie werden nicht bestreiten, daß diese Dinge sehr, sehr verschieden voneinander sind, und daß, wenn man sich Begriffe ma­chen will von all diesen Dingen, diese Begriffe, diese Vorstellungen sehr, sehr verschieden voneinander werden. Aber im neueren sozialen Leben entwickelte sich doch etwas, was außerordentlich bedeutsam wurde für alle Lebensverhältnisse, und was gar nicht so sehr differen­ziert ist. Denn, sagen wir, Butter von einer gewissen Menge kostet zwei Franken; eine Raffaelsche Madonna kostet zwei Millionen Franken; eine Zahnbürste kostet vielleicht jetzt bloß zweieinhalb Franken; ein philosophisches Werk — es wird vielleicht am billigsten sein —, das kostet, sagen wir, im Einzelexemplar vielleicht, wenn es dünn ist, sieb­zig Rappen; ein Pudertigel, wenn er besonders gut ist, zehn Franken.

Maintenant nous avons ramené toute la chose au même/à l'égal ! Maintenant nous avons purement besoin de prendre différemment, ce qui donc aussi appartient à nouveau à un champ, les chiffres. Mais nous avons répandu une abstraction, le prix en argent, partout.

25

Jetzt haben wir die ganze Sache auf gleich gebracht! Jetzt brauchen wir bloß das, was ja auch wiederum auf ein Feld gehört, die Zahlen, verschieden zu nehmen. Aber wir haben eine Abstraktion, den Geld­preis, über alles ausgebreitet.

54



Cela s'est particulièrement ancré/rendu vivant dans la manière de penser des humains, même s'ils ne se l'avouent pas toujours. Certes, celui qui est poète se considère naturellement comme le centre du monde, alors il ne se juge pas ainsi, ni celui qui est philosophe, etc. Ou encore celui qui est peintre ! Mais le monde aujourd'hui juge toutes ces choses dans ce style dans l'évaluation sociale des humains. Et c'est là qu'il ressort finalement, disons, qu'un poète pour un éditeur, depuis le moment où il a commencé à écrire son roman jusqu'au moment où il l'a terminé, si l'éditeur est noble, ce poète vaut dix mille francs. C'est donc le prix d'un poète pour un certain temps, n'est-ce pas ? Nous l'avons aussi amené à l'abstraction équivalente. [Il est écrit au tableau]

26

Das hat sich ganz besonders eingelebt in die Denkweise der Men­schen, wenn sich die Menschen das auch nicht immer gestehen. Gewiß, derjenige, der ein Dichter ist, hält sich selbstverständlich für den Mit­telpunkt der Welt, der beurteilt sich dann nicht so; ebensowenig der­jenige, der ein Philosoph ist und so weiter. Oder erst gar der, der ein Maler ist! Aber die Welt beurteilt diese Sachen heute alle in diesem Stil in der sozialen Bewertung der Menschen. Und da kommt es schon zuletzt heraus, daß, sagen wir, ein Dichter für einen Verleger – von dem Zeitraume an, wo er angefangen hat, seinen Roman zu schreiben, bis zu der Zeit, wo er ihn beendet hat –, wenn der Verleger edel ist, dieser Dichter zehntausend Franken wert ist. Das ist also der Preis eines Dichters für eine gewisse Zeit, nicht wahr. Wir haben ihn auch auf die gleichwertige Abstraktion gebracht. [Es wird an die Tafel geschrieben.]

2.— Fr. Beurre

2 000 000.— Fr. Madone Raphaël

2.50 Fr. Brosse à dents

—.70 Fr. Œuvre philosophique

10.— Fr. Crevettes en poudre

10 000.— Fr. Poète

3.— Fr. Main-d'œuvre/force de travail journalière


2.— Fr. Butter

2 000 000.— Fr. Raffaelsche Madonna 2.50 Fr. Zahnbürste

—.70 Fr. Philosophisches Werk

10.— Fr. Pudertigel

10 000.— Fr. Dichter

3.— Fr. Tägliche Arbeitskraft

Je pourrais donner quelques exemples, mais j'ai déjà dit que la bourgeoisie n'y réfléchissait pas très profondément. Naturellement, le poète se croit tout à fait spécial dans sa petite chambre du haut, je pense maintenant ce qui se trouve posé à un étage très loin en haut, mais dans la vie sociale, pour quelque chose de très particulier, il valait là dix mille francs. Mais il n'y faisait pas attention s'il n'appartenait pas tout de suite au prolétariat. Il n'y faisait pas attention. Mais le prolétaire y faisait attention. En effet, il tirait de tout cela la conséquence suivante: tu n'as pas de beurre, tu n'as pas de poudre, tu n'as pas d'ouvrage philosophique, mais tu as ta force de travail; tu l'offre au fabricant, et elle vaut pour le fabricant, disons, trois francs par jour: force de travail journalière.


Nun ich könnte auch da mancherlei Beispiele anführen; aber ich habe schon gesagt: Die Bourgeoisie dachte ja über diese Dinge nicht sehr tief nach. Der Dichter hält sich natürlich in seinem Oberstübchen – ich meine jetzt dasjenige, das in einer Etage weit oben gelegen ist – für etwas ganz Besonderes, aber im sozialen Leben, da war er halt eben zehntausend Franken wert. Aber er achtete es nicht, wenn er nicht gerade dem Proletariat angehörte. Er achtete das nicht. Aber der Pro­letarier achtete das. Der zog nämlich aus alledem die Konsequenz: Du hast nicht Butter, du hast nicht Puder, du hast kein philosophisches Werk, aber du hast deine Arbeitskraft; die bietest du dem Fabrikan­ten an, und die ist für den Fabrikanten, sagen wir, täglich drei Fran­ken wert: Tägliche Arbeitskraft.

55



Si j'ai écrit ici «poète», vous devez me le pardonner, car on a pu faire l'expérience que le poète a été encore un peu plus mal traité au cours des dernières décennies que le prolétaire avec sa force de travail quotidienne. En effet, ce dernier pouvait se défendre mieux que le poète, et les dix mille francs pour le poète ne valaient généralement pas plus que les trois francs de salaire du travail pour l'ouvrier prolétarien, à l'exception, bien sûr, de quelques-uns, comme il était évident que de tels poètes comme — je ne sais pas si beaucoup se souviennent encore d'elle — la bienheureuse Marlitt, qui a gagné un très grand salaire avec le «Mystère de la vieille Mamsell», roman dont la meilleure critique serait sans doute celle qui, jadis, aurait été, comme quelqu'un a dit: Ô Livre, si seulement tu étais resté quand même le Mystère/secret de l'ancienne Mamsell !

27

Daß ich hierher geschrieben habe «Dichter», das müssen Sie mir verzeihen aus dem Grunde, weil man die Erfahrung machen konnte, daß der Dichter eben noch um ein Stückchen schlechter behandelt worden ist im Laufe der letzten Jahrzehnte als der Proletarier mit sei­ner täglichen Arbeitskraft. Denn der letztere konnte sich noch besser wehren als der Dichter, und die zehntausend Franken für den Dichter waren in der Regel nicht mehr wert als die drei Franken Arbeitslohn für die proletarische Arbeitskraft, mit Ausnahme von einzelnen na­türlich, wie es ja selbstverständlich war, daß solche Dichter wie zum Beispiel — ich weiß nicht, ob sich viele noch an sie erinnern — die selige Marlitt, die ja ganz großartig verdient hat mit dem «Geheimnis der alten Mamsell», was ein Roman ist, über den die beste Kritik wohl die wäre, wie einmal einer gesagt hat: O Buch, wärest du doch das Ge­heimnis der alten Mamsell geblieben!

Maintenant, le travailleur réfléchissait à ce qu'il était devenu en étant placé dans l'abstraction des prix, respectivement sa force de travail avait été placée là. Et qu'est-ce donc une chose dans la vie de l’économie parce que ça a un prix ? C'est une marchandise. Dans la vie de l'économie, tout ce pour quoi un prix peut justement être payé doit valoir comme marchandise. Je disais que la vie de la bourgeoisie se déroulait avec une certaine indifférence à ce genre de choses. Mais c'est du prolétariat que montèrent ces concepts, et c'est de là qu'est née le concept : nous sommes nous-mêmes devenus une marchandise avec notre force de travail.

28

Nun, der Arbeiter dachte nach über das, was er dadurch geworden ist, daß er in die Abstraktion der Preise hineingestellt worden ist, re­spektive seine Arbeitskraft da hineingestellt worden ist. Und was ist denn etwas im Wirtschaftsleben dadurch, daß es einen Preis hat? Es ist eine Ware. Als Ware im wirtschaftlichen Leben muß alles gelten, wofür eben ein Preis bezahlt werden kann. Ich sagte, das Leben der Bour­geoisie verläuft mit einer gewissen Gleichgültigkeit gegenüber solchen Sachen. Aus dem Proletariat aber kamen diese Begriffe herauf, und dadurch entstand der Begriff: Wir selber sind mit unserer Arbeitskraft zu einer Ware geworden.

C'est quelque chose qui a maintenant œuvré avec les trois autres concepts. Et celui qui comprend vraiment bien la vie moderne sait, s'il comprend correctement les quatre notions d'idéologie, de conscience de classe, de valeur ajoutée, de force de travail en tant que marchandise, de sorte qu'avec ces quatre notions, il peut s'insérer dans la vie à la mesure de l'expérience, qu'avec ces quatre notions, il atteint d'abord la réalité de conscience qui existe tout de suite chez la population active, chez cette population qui veut consciemment une transformation des rapports sociaux. Et ainsi on a la tache de réfléchir sur comment traiter ces quatre concepts.

29

Das ist etwas, was nun mit den drei anderen Begriffen zusammen­gewirkt hat. Und wer eigentlich das moderne Leben richtig versteht, der weiß, wenn er die vier Begriffe Ideologie, Klassenbewußtsein, Mehrwert, Arbeitskraft als Ware richtig versteht, so daß er sich mit diesen vier Begriffen erfahrungsgemäß hineinstellen kann in das Leben, daß er mit diesen vier Begriffen zunächst die Bewußtseinsrealität trifft, die gerade bei der aktiven Bevölkerung, bei derjenigen Bevölkerung, die bewußt eine Umwandelung der sozialen Verhältnisse will, vorhan­den ist. Und so hat man denn die Aufgabe, darüber nachzudenken, wie man diese vier Begriffe zu behandeln hat.

56



Si maintenant on a mélangé un auditoire de population prolétarienne et bourgeoise, on aura besoin de parler ainsi que l'on fasse remarquer d'abord comment le prolétaire a nécessairement dû arriver à ces choses, que la vie moderne n'a permis au prolétaire de connaître que les processus de la vie de l'économie. Il en est ainsi, disons, depuis le milieu du XVe siècle. C'est là que ça commence lentement. Car si nous remontons au milieu du XVe siècle, nous voyons comment l'être humain est encore lié à ses produits. Celui qui fabrique une clé y met son âme. Celui qui fait une chaussure y met son âme. Et je suis tout à fait certain que chez les humains qui ont développé ces choses de manière saine, il n'y avait aucun mépris pour une telle chose. J'en suis tout à fait convaincu — pas seulement convaincu subjectivement, mais de telles choses, on peut les prouver, quand il s'agit de ce que — : Jakob Böhme a certainement fait ses bottes tout aussi volontiers qu'il a écrit ses œuvres philosophiques, ses œuvres mystiques, ou Hans Sachs, par exemple. Ces choses — que l'on méprise l'un, ce qui est matériel, que l'on surestime l'autre, ce qui est spirituel —, ne sont montées qu'avec l'intellectualisme et ses abstractions dans tous les domaines. Il s'est justement introduit que la vie économique moderne, dans laquelle s'est déversée la technique, a séparé l'humain de ses produits, de sorte qu'il ne peut plus lier de l'amour véritable avec le produire. Les gens qui développent encore l'amour pour certaines branches de métiers en produisant se font toujours plus rares. Ce n'est que dans les professions dites spirituelles que cet amour existe encore. D'où l'anormal dans la distribution sociale et même l'articulation dans les temps récents. On doit déjà passer à l'Est — ce n'est peut-être plus possible aujourd'hui, mais c'était le cas il y a des décennies — pour y trouver encore la joie de travailler. Je dois avouer que j'ai été ravi, ému, quand j'ai rencontré, il y a des dizaines d'années, à Budapest, un coiffeur que j'avais engagé pour me couper les cheveux, qui dansait toujours autour de moi et, après avoir à nouveau descendu quelque chose avec les ciseaux, me disait en prenant le miroir:

30

Wenn man nun eine Zuhörerschaft hat gemischt aus Proletariern und bourgeoiser Bevölkerung, da wird man nötig haben, so zu spre­chen, daß man zunächst bemerklich macht, wie der Proletarier not­wendigerweise zu diesen Dingen kommen mußte, wie der Proletarier durch das moderne Leben nichts hat kennen lernen können als die Vorgänge des Wirtschaftslebens. So ist es ja geworden, sagen wir seit der Mitte des 15. Jahrhunderts. Da fängt es langsam an. Denn gehen wir zurück hinter diese Mitte des 15. Jahrhunderts, so sehen wir, wie im Wesen der Mensch noch zusammenhängt mit seinem Produkte. Wer einen Schlüssel macht, legt seine Seele in diesen Schlüssel hinein. Wer einen Schuh macht, legt seine Seele in den Schuh hinein. Und ich bin ganz gewiß, daß bei den Menschen, bei denen sich diese Dinge in ge­sunder Weise fortentwickelt haben, keine Verachtung irgendeiner sol­chen Sache vorhanden war. Ich bin völlig davon überzeugt — nicht nur subjektiv überzeugt, sondern solche Dinge kann man schon beweisen, wenn es darauf ankommt —: Jakob Böhme hat ganz gewiß ebensogerne seine Stiefel gemacht wie seine philosophischen Werke, seine mystischen Werke geschrieben, oder Hans Sachs zum Beispiel. Diese Dinge — daß das eine verachtet wird, was materiell ist, das andere überschätzt wird, was geistig ist —, die sind auch erst mit dem Intellektualismus und sei­nen Abstraktionen auf allen Gebieten heraufgekommen. Es ist eben dieses eingetreten, daß der Mensch durch das moderne wirtschaftliche Leben, in das die Technik sich hineinergossen hat, von seinem Produkte getrennt worden ist, so daß ihn keine wirkliche Liebe mehr mit dem Produzieren verbinden kann. Es werden die Leute, die noch für ge­wisse Berufszweige mit dem Produzieren Liebe entwickeln, immer seltener und seltener. Nur bei den sogenannten geistigen Berufszweigen ist diese Liebe noch vorhanden. Daher das Unnatürliche in der sozialen Verteilung und selbst Gliederung in der neueren Zeit. Man muß schon nach dem Osten hinübergehen — heute wird es vielleicht auch nicht mehr möglich sein, aber v ūr Jahrzehnten war es so —, um da noch Be- rufsfreude zu finden. Ich muß gestehen, ich war tief entzückt, geradezu ergriffen, als ich vor Jahrzehnten in Budapest einen Haarschneider, den ich in Anspruch nahm zum Haarschneiden, kennenlernte, und der immer herumtanzte um mich und, nachdem er wiederum etwas mit der Schere heruntergekriegt hatte, sagte, indem er den Spiegel nahm:

57



c'est une belle coupe que je fais! C'est une belle coupe que je fais là. — S'il vous plaît, trouvez-vous aujourd'hui dans la civilisation même des coiffeurs aussi capables d'enthousiasme !


Ein wunderbarer Schnitt, den ich da mache! Ein wunderbarer Schnitt, den ich da mache! — Bitte, suchen Sie sich heute in der eigentlichen Zivili­sation noch solchen begeisterungsfähigen Haarschneider!

Ce qui s'est introduit, c'est la séparation de l'humain de ses produits. Il ne s'en soucie plus. Il est placé à la machine. En quoi l'intéresse-cette machine ! Elle intéresse tout au plus — pas une fois plus le constructeur, mais tout au plus l'inventeur, et l'intérêt que l'inventeur y a n'est généralement pas vraiment social. Parce que l'intérêt social ne commence qu'à partir du moment où l'on peut déterminer la valeur possible de la rente, maintenant oui, quand on a donc réduit l'histoire au prix.

31

Was also eingetreten ist, ist die Trennung des Menschen von seinem Produkte. Es ist ihm gleichgültig geworden. Er wird an die Maschine hingestellt. Was interessiert ihn diese Maschine! Sie interessiert ja höch­stens — nicht einmal mehr den Konstrukteur, sondern höchstens den Erfinder, und das Interesse, das der Erfinder daran hat, ist meistens kein wirklich soziales. Denn das soziale Interesse fängt erst dann an, wenn man den möglichen Wert für die Rendite herausfinden kann, nun ja, wenn man also die Geschichte auf den Preis reduziert hat.

Mais ce que le prolétaire moderne a appris de préférence, c'est la vie de l'économie. Il est placé dans cela. S'il devait s'approcher de la vie spirituelle, cela n'a rien à voir avec sa vie psychique/d'âme immédiate. Ça n'émeut/ne meut pas l'âme. Il le prend comme quelque chose d'étranger, comme une idéologie. Cela repose dans le processus historique moderne que cette idéologie s'est développée.

32

Dasjenige aber, was vorzugsweise der moderne Proletarier kennen­gelernt hat, das ist das Wirtschaftsleben. In das ist er hineingestellt. Soll er an das geistige Leben herangehen, so hängt ihm das nirgends mit seinem unmittelbaren seelischen Leben zusammen. Es bewegt nicht die Seele. Er nimmt es als etwas Fremdes auf, als Ideologie. Es liegt im modernen geschichtlichen Prozeß, daß sich diese Ideologie entwickelt hat.

Mais si vous réussissez seulement à faire sentir au prolétariat qu'il en est ainsi, alors vous avez atteint le commencement de ce que vous devez accomplir. Car aujourd'hui, le prolétaire vous écoute d'abord avec le sentiment que c'est une nécessité naturelle absolue que tout art, toute science, toute religion, tout est idéologie. Loin, loin de lui, de penser qu'avec cette vision, il n'est devenu que le produit de l'évolution moderne. C'est très dur de lui faire comprendre. S'il s'en rend compte, alors il se retourne avec toute sa façon de penser, alors il lui devient terrible que tout ne devrait être qu'une idéologie, alors lui devient toute l'illusion de cette vision. Il est, pour ainsi dire, celui qui est le mieux préparé au fait que tout est devenu idéologie, à ressentir du dégoût; mais vous devez aller jusqu'au sentiment. Les pensées que vous développez à ce sujet ou que vous avez développées en vous-même n'intéressent pas l'auditeur. Vous l'amenez de la manière dont je l'ai décrit au sentir de la chose. Car il s'agit de redresser la chose pour les prolétaires de cette manière, en ce qu'on donne cette coloration au détail de ses phrases.

33

Gelingt es Ihnen aber erst, eine Empfindung in dem Proletarier hervorzurufen, daß das so ist, dann haben Sie den Anfang dessen er­reicht, was Sie erreichen sollen. Denn der Proletarier hört Sie heute zunächst mit dem Gefühl an: Es liegt ja in einer absoluten Naturnot­wendigkeit, daß alle Kunst, alle Wissenschaft, alle Religion, alles Ideo­logie ist. Weit, weit entfernt liegt es ihm, daran zu denken, daß er mit dieser Anschauung ja eben gerade nur das Produkt der neuzeitlichen Entwickelung geworden ist. Es ist sehr schwer, ihm das begreiflich zu machen. Merkt er es, dann kehrt er mit seiner ganzen Denkweise um, dann wird es ihm schrecklich, daß alles nur eine Ideologie sein soll, dann wird er sich des ganz Illusionären dieser Anschauung bewußt. Er ist sozusagen derjenige, der am besten dazu vorbereitet ist, über die Tatsache, daß alles zur Ideologie geworden ist, Ekel zu empfinden; aber Sie müssen bis zur Empfindung kommen. Die Gedanken, die Sie darüber entwickeln oder bei sich selber entwickelt haben, die inter­essieren den Zuhörer nicht. Sie bringen ihn in der Weise, wie ich es ge­schildert habe, zum Fühlen der Sache. Denn es handelt sich darum, daß man die Sache für die Proletarier auf diese Weise, indem man einzel­nen seiner Sätze diese Färbung gibt, zurechtrückt.

58



Pour la bourgeoisie, il faut réorganiser les choses autrement, car ce qui est très bon pour les prolétaires est très mauvais pour la bourgeoisie dans ce domaine. Et il ne s'agit pas seulement de parler correctement, mais, dans la diversité actuelle de la vie, il s'agit de bon parler, au sens strict du terme, et de parler aussi, autant que possible, pour le bourgeois. On doit maintenant faire comprendre à ce bourgeois que c'est en se montrant indifférent à ce qui s'élevait qu'il a fait venir la chose. Par son action, ou plutôt par son inaction, la chose est devenue une idéologie pour le prolétariat. Il faut alors faire comprendre au bourgeois que la religion était jadis quelque chose qui remplissait l'humain tout entier d'une ardeur intérieure, d'où est sorti tout ce que l'humain doit faire au fond dans le monde extérieur. La coutume était ce qui était sacré pour l'humain pour la vie sociale. L'art était quelque chose qui permettait à l'humain de surmonter les duretés et les pesanteurs de la vie physique et ainsi de suite. Mais comme la valeur de ces biens spirituels a sombré au cours des derniers siècles! Telle que le bourgeois la tient/maintient, l'ouvrier ne peut plus l'éprouver que comme une idéologie.

34

Für die Bourgeoisie muß man die Sache wieder anders zurecht­rücken, denn, was für die Proletarier sehr gut ist, das ist für die Bour­geoisie auf diesem Gebiete sehr schlecht. Und es handelt sich nicht dar­um, daß man bloß richtig redet, sondern bei der heutigen Mannigfaltig­keit des Lebens handelt es sich darum, daß man gut redet, in dem gestri­gen Sinne, und daß man auch, soweit es geht, für den Bourgeois redet. Diesem Bourgeois muß man nun klarmachen, daß er ja dadurch, daß er gegenüber dem, was heraufgezogen ist, gleichgültig war, die Sache hat kommen machen. Durch seine Betätigung oder vielmehr Nichtbetäti­gung ist die Sache so geworden, daß sie für den Proletarier Ideologie geworden ist. Dem Bourgeois muß man dann begreiflich machen: Re­ligion war einmal etwas, was den ganzen Menschen mit innerer Glut erfüllte, aus dem alles hervorgegangen ist, was der Mensch im Grunde genommen in der äußeren Welt auszuführen hat. Sitte war dasjenige, was den Menschen für das soziale Leben heilig war. Kunst war etwas, wodurch sich der Mensch hinweghalf über die Härten und Schweren des physischen Lebens und so weiter. Aber wie ist im Verlaufe der letzten Jahrhunderte der Wert dieser geistigen Güter hinuntergesun­ken! So wie der Bourgeois sie hält, so kann sie der Arbeiter nicht mehr anders denn als Ideologie empfinden.

Supposons que, pour une raison quelconque, l'ouvrier vienne au comptoir de l'entrepreneur. Il a ainsi ses avis sur tout le cours de l'entreprise. Supposons que le comptable auquel il a été fait appel, ou l'entrepreneur lui-même, est justement sortir.

35

Nehmen wir einmal den Fall an, der Arbeiter käme aus irgendeinem Grunde ins Kontor des Unternehmers. Er hat so seine Ansichten über den ganzen Gang des Unternehmens. Nehmen wir an, der Buchhalter, zu dem er gerufen worden ist, oder der Unternehmer selbst ist eben hinausgegangen.

59



Il y a là un grand livre dans lequel il y a beaucoup de choses écrites. L'ouvrier a son point de vue sur la façon dont ces chiffres parlent. C'est ce qu'il vient de développer. Eh bien, parce que le comptable ou l'entrepreneur est dehors et qu'il est en avance d'une demi-minute, il fait défiler et tourne la première page. Il y est écrit: «Avec Dieu !» Là il devient attentif que cet élément religieux, qui est écrit «Avec Dieu !» sur la première page, est vraiment l'idéologie pure, parce qu'il n'y a vraiment pas beaucoup de «avec Dieu» dans ce qui est écrit sur les pages suivantes du livre, l'ouvrier en est entièrement convaincu. Cela repose entièrement dans le style dont il se pense absolument les conditions du monde : autant de ce que les gens appellent religion, mœurs, etc., est vrai que dans ce livre, ce qui est écrit à la première page: «Avec Dieu». Je ne sais pas si, en Suisse, à la première page de ces livres est écrit «Avec Dieu !» ; mais il est très répandu d'avoir son livre de caisse, son journal, etc. «Avec Dieu».


Da liegt ein großes Buch, in das vieles eingetragen ist. Über die Art und Weise, wie diese Zahlen dadrinnen sprechen, hat der Arbeiter so seine Ansichten. Die hat er sich ja eben entwickelt. Nun, weil der Buchhalter oder der Unternehmer gerade draußen ist und er um eine halbe Minute zu früh gekommen ist, da blättert er um und schlägt die erste Seite auf. Da steht: «Mit Gott!» Da wird er aufmerk­sam, daß nun wahrhaftig dieses religiöse Element, daß da auf der ersten Seite «Mit Gott!» steht, nun wirklich die reine Ideologie ist, denn daß nun wirklich nicht -viel «mit Gott» ist, was auf den folgenden Seiten des Buches steht, davon ist der Arbeiter ganz überzeugt. Das liegt ganz in dem Stile, wie er sich die Weltverhältnisse überhaupt denkt: So viel ist von dem wahr, was die Leute Religion, Sitte und so weiter nennen, wie in diesem Buche von dem wahr ist, was auf der ersten Seite steht: «Mit Gott». Ich weiß nicht, ob in der Schweiz in diesen Büchern auch auf der ersten Seite steht «Mit Gott!»; aber es ist sehr verbreitet, daß man sein Kassabuch, Journal und so weiter «Mit Gott» hat.

Il s'agit donc qu'on rende clair au bourgeois qu'il est l'instigateur de la conception de l'idéologie chez le prolétariat.

36

Es handelt sich also darum, daß man dem Bourgeois klarmacht: Er ist der Veranlasser, daß beim Proletariat die Auffassung entstanden ist von der Ideologie.

Tout le monde aura sa part. On en est alors au point de pouvoir discuter comment la vie spirituelle doit redevenir réalité, puisqu'elle est réellement devenue idéologie. Si l'on n'a de l'esprit que des idées, pas le rapport avec l'être et l'entité spirituels réels, alors c'est une idéologie. De là, on obtient le pont vers le domaine où l'on peut évoquer une représentation de la réalité de la vie spirituelle. Et alors il devient possible de montrer que la vie spirituelle est précisément une réalité fermée sur soi, non un produit de la vie économique, non une pure idéologie, mais un réel fondé sur soi-même. On doit susciter/provoquer le sentiment que la vie spirituelle est un réel fondé sur soi. Un réel fondé en soi est quelque chose d'autre qu'un réel fondé en soi purement abstrait, car le fondé abstraitement doit être fondé d'ailleurs.

37

Dann hat jeder seinen Teil. Dann ist man so weit, daß man nun aus­einandersetzen kann, wie das geistige Leben wiederum Realität ge­winnen muß, weil es ja zur Ideologie wirklich geworden ist. Wenn man vom Geiste nur Ideen hat, nicht den Zusammenhang mit dem wirklichen geistigen Sein und Wesen, dann ist es eben eine Ideologie. So bekommt man von da aus die Brücke zu dem Gebiet, auf dem man eine Vorstellung hervorrufen kann von der Realität des geistigen Le­bens. Und dann wird es einem möglich, darauf hinzuweisen, wie das geistige Leben eben eine in sich geschlossene Realität, nicht ein Pro­dukt des wirtschaftlichen Lebens, nicht eine bloße Ideologie ist, son­dern ein in sich selbst gegründetes Reales ist. Ein Empfinden muß man dafür hervorrufen, daß das geistige Leben ein in sich begründetes Reales ist. Ein in sich begründetes Reales ist etwas anderes als ein in sich bloß abstrakt Begründetes, denn das abstrakt Begründete muß von woan­ders aus begründet sein.

Le prolétaire dit : l'idéologie est fondée à partir de la vie économique. — Mais pour autant que l'humain ne s'adonne qu'à des idées abstraites dans sa vie spirituelle, c'est justement aussi absolument quelque chose de fumeux, quelque chose d'illusoire. Ce n'est que quand on pénètre à travers cette sorte de fumée, cet illusionnaire, par cette idée à la réalité de la vie de l'esprit, comme c'est le cas par l'anthroposophie, que la vie spirituelle peut être ressentie comme un réel. Si la vie spirituelle est seulement une idéologie, ainsi ces idées jaillissent justement de la vie économique.

38

Der Proletarier sagt: Die Ideologie ist von dem wirtschaftlichen Leben aus begründet. — Insofern aber der Mensch sich in seinem geisti­gen Leben nur abstrakten Ideen hingibt, ist das eben auch durchaus etwas Rauchartiges, etwas Illusionäres. Erst wenn man durch dieses Rauchartige, durch dieses Illusionäre, durch die Idee zu der Realität des Geisteslebens durchdringt, wie es durch Anthroposophie geschieht, erst dann kann wiederum das geistige Leben als ein reales empfunden werden. Wenn das geistige Leben nur eine Ideologie ist, so strömen eben diese Ideen herauf aus dem wirtschaftlichen Leben.

60



Là on doit les organiser, là on doit leur procurer une efficacité et une organisation artificielles. C'est aussi ce que l'État a fait. A l'époque où la vie spirituelle s'évaporait en idéologie, l’État l'a prise en main pour donner à la chose au moins la réalité que l'on n'a pas vécue dans le monde spirituel lui-même.


Da muß man sie organisieren, da muß man ihnen eine künstliche Wirksamkeit und Or­ganisation verschaffen. Das hat ja auch der Staat getan. In dem Zeit­alter, wo das geistige Leben in Ideologie verdunstete, hat der Staat es in die Hand genommen, um der Sache wenigstens die Realität, die man nicht in der geistigen Welt selber erlebt hat, zu geben.

Ainsi on doit essayer de faire comprendre comment ce que l'État a donné de manière non justifiée à la vie spirituelle, puisqu'elle est devenue idéologie, a une réalité. Cela doit donc quand même avoir une réalité. Quand on n'a pas de jambes et qu'on veut marcher, on doit s'en laisser faire des artificielles. Quelque chose doit donc avoir réalité pour exister. Mais la vie spirituelle doit avoir sa propre réalité. Là on doit éprouver, que la vie spirituelle doit avoir sa propre réalité.

39

So muß man versuchen, begreiflich zu machen, wie dasjenige, was der Staat unberechtigterweise dem geistigen Leben gegeben hat, da es Ideologie geworden ist, Realität hat. Es muß ja doch eine Realität ha­ben. Wenn man eben keine eigenen Beine hat und doch gehen will, muß man sich künstliche machen lassen. Es muß ja etwas, um zu existieren, Realität haben. Aber das geistige Leben soll seine eigene Realität haben. Das muß man empfinden, daß das geistige Leben seine eigene Realität haben muß.

Mais d'abord, vous œuvrerez toutefois paradoxal, tant pour la population bourgeoise que pour la population prolétarienne. Et vous devez provoquer une conscience de ce que vous œuvrez paradoxal. Vous le pouvez en provoquant justement tout de suite aux gens qui vous écoutent une représentation que vous pensez déjà justement ainsi que le prolétaire en ce que vous parlez à partir de sa langue, comme au bourgeois en ce que vous parlez à partir de sa langue. Mais alors, après que vous ayez développé quelque chose de tel, ce qui est possible avec l'aide de cette mémoire que l'on peut avoir d'expériences dans la vie, après avoir traversé quelque chose comme ça dans la préparation, vous en venez à parler aux gens d'une manière qui, peu à peu, peut susciter une compréhension pour les choses pour lesquelles il faut justement le provoquer.

40

Zunächst werden Sie allerdings paradox wirken, sowohl bei der bürgerlichen wie bei der proletarischen Bevölkerung. Und Sie müssen ein Bewußtsein davon hervorrufen, daß Sie paradox wirken. Das können Sie dadurch, daß Sie eben gerade bei den Leuten, die Ihnen zuhören, eine Vorstellung davon hervorrufen, daß Sie schon ebenso denken, wie der Proletarier, indem Sie aus seiner Sprache heraus re­den, wie der Bürgerliche, indem Sie aus seiner Sprache heraus reden. Dann aber, nachdem Sie solches entwickelt haben, was mit Hilfe jener Erinnerung, die man an Erfahrungen im Leben haben kann, möglich ist, nachdem Sie so etwas in der Vorbereitung durchgemacht haben, kommen Sie dazu, zu den Menschen so zu sprechen, daß nach und nach ein Verständnis für die Dinge hervorgerufen werden kann, für die es eben hervorgerufen werden muß.

On n'apprend pas à parler par une introduction extérieure. On doit en quelque sorte apprendre à parler en ce qu'on comprenne comment mettre dans le rapport correct la pensée reposant derrière le discours et l'expérience qui précède/repose avant le discours.

41

Reden kann man nicht durch eine äußerliche Anleitung lernen. Re­den muß man gewissermaßen dadurch lernen, daß man das hinter dem Reden liegende Denken und das vor dem Reden liegende Erfahren zu dem Reden in ein richtiges Verhältnis zu bringen versteht.

Maintenant, j'ai justement essayé aujourd'hui de vous montrer comment la substance doit tout d'abord être traitée. J'ai rattaché à du familier pour vous montrer comment la substance ne doit pas être saisie d'une théorie quelconque, comment elle doit être saisie de la vie, comment elle doit être préparée, pour alors la traiter avec éloquence.

42

Nun habe ich eben heute versucht, Ihnen zu zeigen, wie der Stoff zunächst behandelt werden muß. Ich habe an Bekanntes angeknüpft, um Ihnen zu zeigen, wie der Stoff nicht aus irgendeiner Theorie her- aus ~~geschöpft werden darf, wie er aus dem Leben heraus gefaßt werdenmuß, wie er zubereitet werden muß, um ihn dann rednerisch zu behandeln.

61



Ce que j'ai dit aujourd'hui, chacun devrait en fait le faire à sa façon, maintenant lui-même comme préparation à parler. En ce qu’on fait une telle préparant, le discours devient percutant. Par ce qu’on fait une préparation pensante — préparations au membrement/à l’articulation du discours, comme je l'ai dit au début de mes explications d'aujourd'hui: d'une pensée qui est alors composée/façonnée en composition —, le discours devient clair, de sorte que l'auditeur puisse le recevoir comme un tout/une unité. Par ce que l'orateur apporte à la pensée, il ne doit pas interférer dans ses propres pensées. Car lorsqu'il donne ses propres pensées, elles sont, comme je l'ai déjà dit, telles qu'elles n'intéressent personne en particulier. Ce n'est qu'en ce qu’on utilise sa propre pensée pour membrer/articuler le discours qu'il devient clair, et par le clair, compréhensible.


Was ich heute gesprochen habe, das sollte eigentlich jeder in seiner Art nun selber machen als Vorbereitung für das Reden. Dadurch, daß man solche Vorbereitung macht, wird die Rede eindringlich. Da­durch, daß man denkerische Vorbereitungen macht — Vorbereitungen zur Gliederung der Rede, wie ich im Anfange der heutigen Ausfüh­rungen gesagt habe: von einem Gedanken, der dann gestaltet wird zur Komposition —, dadurch wird die Rede übersichtlich, so daß der Zu­hörer sie auch als Einheit bekommen kann. Durch das, was der Redner mitbringt an Denken, soll er nicht in seine eigenen Gedanken hinein­wirken. Denn wenn er seine eigenen Gedanken gibt, sind sie, wie ich schon gesagt habe, so, daß sie keinen einzelnen Menschen interessie­ren. Erst dadurch, daß man sein eigenes Denken verwendet, um die Rede zu gliedern, dadurch wird sie übersichtlich, und durch das über­sichtliche verständlich.

Par les expériences que l'orateur cherche et rassemble partout — les pires expériences valent toujours mieux qu’aucune! — le discours devient percutant. Par exemple, si vous racontez à quelqu'un ce qui vous est arrivé, ma foi, lorsque vous traversez un village où l'un a failli vous gifler, il est toujours préférable de juger la vie sur la base de cette expérience plutôt que de faire des théories. Sortir de l'expérience les choses à travers lesquelles la parole prend du sang, parce qu'à travers la pensée, elle n'a que des nerfs. Elle reçoit du sang par l'expérience, et c'est par ce sang qui vient de l'expérience que la parole devient pénétrante. Pour l'auditoire, vous parlez à travers la composition, pour le cœur de l'auditoire, vous parlez à travers votre expérience. C'est ce qu'il faut considérer comme une règle d'or. Eh bien, nous pouvons aller de l'avant étape par étape. Je voulais tout d'abord vous montrer, de manière plus générale, comment on peut progressivement transformer la substance en ce qu'elle est censée être. Alors demain, à trois heures de nouveau la suite.

43

Durch die Erfahrungen, die der Redner überall zusammensuchen soll — die schlechtesten Erfahrungen sind noch immer besser als gar keine! — wird die Rede eindringlich. Wenn Sie zum Beispiel irgend je­mandem erzählen, was Ihnen passiert ist, meinetwillen als Sie durch ein Dorf gingen, wo Ihnen beinahe einer eine Ohrfeige gegeben hat, so ist es noch immer besser, wenn Sie aus einer solchen Erfahrung heraus das Leben beurteilen, als wenn Sie bloß theoretisieren. Heraus aus der Erfahrung die Dinge holen, durch die die Rede Blut bekommt, denn durch das Denken hat sie nur Nerven. Blut bekommt sie durch die Er­fahrung, und durch dieses Blut, das aus der Erfahrung kommt, wird die Rede eindringlich. Zum Verstande der Zuhörer reden Sie durch die Komposition, zum Herzen der Zuhörer reden Sie durch Ihre Erfah­rung. Das ist es, was man wie eine goldene Regel betrachten soll. Nun, wir können Schritt für Schritt vorwärtsgehen. Ich wollte zunächst heute mehr im groben zeigen, wie man den Stoff allmählich umwandeln kann zu dem, was er dann in der Rede zu sein hat. Dann morgen um drei Uhr wieder Fortsetzung.

62



 Français seulement


TROISIÈME CONFÉRENCE Dornach, 13 octobre 1921

Sur la double pénétration de la substance du discours : Composition du discours, tirer toutes les expériences de la vie immédiate. - Un troisième aspect: élaborer les idées de telle sorte qu'ils peuvent se tenir en face de la satisfaction intérieure de l'âme. Rattacher au public et à ce qui peut être observé dans le présent sur les trois membres de l'organisme social. Sur les orateurs de discussion. Les concepts sont a développer à partir des expériences de la sensation prolétarienne. Sur le caractère d'idéologie de la vie de l’esprit à l'exemple de la « légende de Lessing » de Franz Mehring,. Idéologie, conscience de classe, plus-value, force de travail. De l'intellectualisme et de l'abstrait dans la vie sociale. Sur les sensations de la bourgeoisie. Synthèse et conclusion.


01
L'une des tâches que l'on peut se poser en tant qu'orateur dans un domaine donné consistera à pénétrer d'une manière appropriée la substance à traiter. Il y a une double pénétration de la substance, dans la mesure où la communication de cette substance par la parole entre en ligne de compte. La première consiste à s'approprier la substance  d'un discours de telle sorte que l'on puisse le structurer, qu'on soit en mesure, d'une certaine manière, de lui donner une composition. Sans composition, il est impossible de comprendre un discours. L'auditeur peut apprécier l'un ou l'autre d'un discours non composé, mais en réalité, un discours non composé n'est pas enregistré. Dans la mesure où il s'agit de la préparation, il s'agit donc que l'on envisage : chaque discours doit nécessairement devenir mauvais en ce qui concerne l'accueil par les auditeurs, qui ne s'est fait qu'en imaginant une interprétation après l'autre, une phrase après l'autre, et en quelque sorte l'un après l'autre dans la préparation. Si l'on n'est pas en mesure, du moins à un stade quelconque de la préparation, d'examiner l'ensemble du discours comme un tout, on ne peut pas s'attendre à ce qu'il soit compris. Faire émerger en quelque sorte tout le discours d'une pensée globale qu'on décompose, et faire émerger la composition en partant d'une telle pensée unique qui englobe tout le discours, c'est la première chose.
02
L'autre consiste à tirer de la vie immédiate toutes les expériences que l'on peut avoir dans le domaine du discours, c'est-à-dire, si possible, rappeler tout ce que l'on a vécu directement dans le sujet en question et, après qu'on ai devant soi une sorte de composition du discours, essayer de laisser ici ou la entrer les expériences dans cette composition.
03
Ce sera généralement l'esquisse à préparer. On a donc tout le discours devant soi en préparation, comme dans un tableau. Et on a ce tableau devant soi avec tellement de précision qu'on peut, comme ce sera à la mesure de la nature, placer les différentes expériences dont on se souvient, d'une manière ou d'une autre, comme si l'on avait écrit sur le papier: a, b, c, d, et qu'on avait maintenant une expérience; on sait qu'elle appartient à d, une autre à f, une autre à a, de sorte qu'on est en quelque sorte indépendant de la suite des pensées telles qu'elles seront présentées par la suite, en ce qui concerne cette accumulation/collecte d'expériences. . Qu'on le fasse en le mettant sur papier ou qu'on le fasse en toute liberté sans l'aide du papier, cela dépendra seulement du fait que celui qui dépend du papier parlera moins bien et celui qui ne dépend pas du papier parlera un peu mieux. Mais on peut naturellement faire absolument les deux.
04
Maintenant, il s'agit que l'on fasse encore une troisième chose, et c'est, après que l'on ait d'un côté le tout — je ne dis jamais : le squelette — et de l'autre côté les expériences individuelles/particulières, on a besoin d'élaborer les idées qui se donnent de telle sorte que ces choses puissent se tenir devant l'âme jusqu'à la satisfaction intérieure la plus complète.
05
Imaginons, par exemple, que nous voulions faire un discours sur la triarticulation. Ici, nous nous dirons : après une introduction, dont nous parlerons encore, et avant une conclusion, dont nous parlerons aussi encore, la composition d'un tel discours est en fait déterminée par la chose elle-même. La pensée unifiée est donnée par la chose même. C'est ce que je dis dans cet exemple. Si l'on vit spirituellement correctement, c'est vrai pour tous les cas, c'est pareil pour tous. Mais prenons cet exemple évident de la triarticulation de l'organisme social dont nous voulons parler. Il est évident d'emblée que l'examen de notre thème nous conduit à trois membres. Nous aurons à traiter l'essence de la vie spirituelle, l'essence de la vie juridique-étatique et l'essence de la vie économique.
06
Toutefois il s'agira maintenant, que par une introduction correspondante— dont nous parlerons encore, comme je l'ai dit — non provoquions un sentiment chez nos auditeurs qu'il y a absolument un sens de parler de ces choses, d'une transformation de ces choses, dans le présent. Il s'agira alors de ne pas partir d'explications sur ce qu'il faut entendre par une vie de l'esprit libre, par une vie juridique-étatique fondée sur l'égalité, par une vie l'économie fondée sur les associations, mais de conduire à ces choses-là. Et c'est là qu'il faudra aller en s'attachant à ce qui est d'abord le plus éminemment présent sur les trois membres de l'organisme social, c'est-à-dire ce qui est perceptible le plus intensément par l'humain d'aujourd'hui. Ce n'est que par là que l'on pourra donc rattacher à du familier.
07
Supposons que nous ayons un public, et que ce public puisse être le plus agréable et le plus sympathique pour nous, qui serait un mélange de population bourgeoise, de population prolétarienne, celle-ci encore avec toutes les nuances possibles – et s’il y a, naturellement, aussi quelques aristocrates parmi eux, même des aristocrates suisses, alors naturellement , ça ne nuit absolument pas. Supposons donc que nous ayons un public de toutes les classes de la société jetées l'une dans l'autre comme des dés. J'insiste sur ce point parce qu'en tant qu'orateur, on devrait toujours sentir à qui on a à parler avant de commencer à parler. On devrait déjà se mettre vivement/vivant dans la situation d'après cette direction.
08
Or, que va­t­on devoir se dire d'abord sur ce que l'on peut faire dans le public d'aujourd'hui en ce qui concerne l'organisme social triarticulé? On se dira qu'il se laisse d'abord extrêmement difficile de se rattacher à des concepts du public bourgeois, parce que la bourgeoisie s'est, à l'époque récente, fait exceptionnellement peu de représentations sur les rapports sociaux, parce qu'elle a, dans une certaine mesure végétée jusque-là, dépourvue de pensées en rapport à la vie sociale. Cela donnerait toujours une impression académique si l'on voulait parler de ces choses dans le cercle des pensées d'un public bourgeois aujourd'hui. De l'autre côté, on se rendra compte que, dans les trois domaines de l'organisme social, il existe dans la population prolétarienne des concepts extraordinairement prononcés, aussi des sentiments extraordinairement prononcés et aussi une volonté sociale extraordinairement prononcée. Et cela signifie que tout de suite la signature de notre temps actuel, que justement à l'intérieur de la population prolétarienne, ces concepts cultivés sont là.
08
Mais nous devons alors toutefois traiter ces concepts avec une grande prudence, car nous provoquerons très facilement le préjugé selon lequel nous voulons être partisans de la tendance prolétarienne. C'est ce préjugé que nous devrions en fait combattre par toute notre façon et manière d'intervenir. Mais nous verrons donc toutefois que, si nous partons de concepts prolétariens, nous nous exposons d'abord à de graves malentendus. En effet, ces malentendus se sont perpétués à l'époque où l'on pouvait encore travailler en Europe centrale, à partir d'avril 1919, pour la triarticulation de l'organisme social. Une population bourgeoise n'entend que ce qu'elle a ressenti pendant des décennies de l'agitation du prolétariat, à partir de certains concepts. Comme on pense soi-même la chose, cela n'est d'abord presque pas du tout saisi.
09
On doit être bien clair sur ce que l'action dans le monde doit être absolument saisie dans le sens, aimerais-je dire, de l'ordre du monde. L'ordre du monde est tel — vous avez seulement besoin de regarder les poissons de la mer — qu'un très, très grand nombre de germes sont déposés et que peu d'entre eux deviennent des poissons. Il doit en être ainsi. Mais avec cette tendance naturelle, vous devez aussi aborder les tâches qui sont à résoudre en tant qu'orateur: quand aussi seulement très peu, et ceux-ci peu existé, se trouvent d'abord lors du premier discours, alors est en fait déjà atteint un maximum de ce qui peut être atteint. Il s'agit donc de choses pour lesquelles l'on tient ainsi dans la vie, par exemple comme pour la triarticulation de l'organisme social, que ce qui peut être accompli sur des voies orales/oratoires n'a justement jamais la permission d'être abandonné/laissé tomber, mais doit être repris et formé d'une manière ou d'une autre, que ce soit par d'autres discours ou d'une quelque autre manière. On peut dire qu'en fait aucun discours est vain qui soit tenu dans cette attitude et à laquelle se rattache alors le nécessaire.
10
Mais on doit étre pleinement clair avec soi sur ce qu'aussi chez une population prolétarienne en fait, lorsque l'on parle tout de suite de ce qu'elle pense aujourd'hui au sens de ses théories, telles qu'elles existent depuis des décennies, que là aussi on sera absolument mal compris. On ne peut pas quelque peu se poser la question : comment le fait-on maintenant afin qu'on ne soit pas mal compris? -- On doit seulement le faire correctement ! Mais pour cela il ne peut s'agir de se poser quelque peu la question : comment le fait-on donc pour ne pas être mal compris? — Elle n'est pas difficile à résoudre, la question : comment le fait-on pour ne pas être mal compris? — On dit aux gens ce qu'ils ont déjà pensé sans cela de toute façon! On leur légue importe comment le marxisme ou quelque chose comme ça. Alors, naturellement on sera compris.
11
Mais il n'y a aucun intérêt à être compris de cette manière. Sinon, on fera très bientôt l'expérience suivante — nous devons être tout à fait clairs sur cette expérience — si on parle aujourd'hui à une assemblée prolétarienne afin qu'elle puisse au moins comprendre la terminologie — et on doit s'y efforcer — alors nous remarquerons, en particulier dans la discussion, que ceux qui discutent n'ont rien compris. Les autres, on n'apprend pas à les connaître parce qu'ils ne participent pas aux discussions. Ceux qui n'ont rien compris participent généralement aux discussions après de tels discours. Et chez ceux-là, on remarquera justement quelque chose qui repose dans la ligne suivante. J'ai tenu moi-même d'innombrables discours sur la triarticulation de l'organisme social devant, comme on l'appelle en Allemagne, des "sociaux-démocrates majoritaires", "sociaux-démocrates" indépendants, des communistes, et ainsi de suite. Maintenant, on remarquera là : si maintenant quelqu'un se place dans la discussion et croit pouvoir parler, c'est habituellement ainsi qu'il vous réponde comme si on n'avait pas parlé du tout, mais comme si quelqu'un avait parlé comme on aurait parlé en tant qu'agitateur social-démocrate il y a trente ans dans les réunions de peuple. On se sent soudainement complètement transformé. On se dit à peu prêt : «Oui, le Malheur aurait-il dû t'arriver que tu sois obsédé par le vieux Bébel en ce moment ? Car ainsi te sera donc en fait été à ton encontre! Les concernés entendent même physiquement rien d'autre que ce qu'ils sont habitués à entendre depuis des décennies. Même physiquement, ils n'entendent sinon rien — non quelque peu purement psychiquement/selon l'âme — même physiquement, ils n'entendent que ce à quoi ils sont habitués depuis longtemps. Et puis ils disent : Oui, le conférencier ne nous a rien dit de nouveau! — Car ils ont, parce qu'il était nécessaire d'utiliser la terminologie, immédiatement à l'oreille — pas d'abord dans l'âme — le contexte de terminologie traduit dans ce qu'ils ont été habitués depuis longtemps. Et puis ils continuent à parler dans le sens de ce qu'ils sont habitués depuis longtemps.
12
Ainsi se déroulèrent d'innombrables discussions. Tout au plus qu'une nuance nouvelle apparaissait parfois dans l'affaire, lorsque les communistes s'exprimaient à partir de leurs points de vue nouvellement acquis et disaient: «Il est avant tout nécessaire que l'on ait le pouvoir politique !» Ce serait tout à fait naturel — je parle d'expérience et je cite des exemples qui se sont déjà produits — que l'on ait d'abord le pouvoir politique ! Et si — comme l'a dit un jour quelqu'un — s'il avait le pouvoir politique, disons par exemple — comme ministre de la police, ainsi il ne s'engagerait pas lui-même en tant qu'officier d'état-major, car il serait réparateur de chaussures et il sait très bien qu'un réparateur de chaussures ne sait rien des obligations d'un officier d'état-major. S'il était ministre de la police, puisqu'il est réparateur de chaussures, il ne s'engagerait pas lui-même en tant qu'officier d'état-major. — Il ne s'est pas rendu compte qu'il disait implicitement : être nommé ministre de la police, il se sent bien appelé, mais pas du tout officier d'état-major ! C'était une sorte de nuance nouvelle pour la discussion. Les nuances ont donc à peu près toujours été tenues dans ce style.
13
Maintenant, malgré cela cependant, nous devons être conscients que, parce que nous devrions justement être compris, doit être parlé à partir de l'âme des gens. Le subconscient va néanmoins avec dans un certain sens quand on parle partir de l'âme. En particulier si, d'ailleurs, l'ordre du discours a été tel que je l'ai indiqué et tel que je l'exposerai plus loin. Mais nous devons alors avoir des concepts réellement formulables à partir de l'expérience, c'est-à-dire, en l'occurrence, de l'expérience de la sensibilité prolétarienne.
14
Prenons une fois le membre spirituel de l'organisme social triarticulé. En ce qui concerne ce membre spirituel, le prolétaire s'est formé, depuis la montée du marxisme, des concepts très clairs, à savoir celui d'idéologie. Il dit : la vie de l'esprit, cela n'a en soi aucune réalité. La religion, les concepts de droit , les concepts moraux, etc., l'art, la science elle-même, ce n'est rien en soi. En soi, il n'y a en fait que des processus économiques. On peut voir dans l'histoire du monde comment le réel réside dans la façon dont les couches de la population se situent dans la vie de l'économie. En fonction de l'état d'une couche de la population à l'autre dans la vie de l'économie, les concepts, les sentiments dans la religion, la science, l'art, la coutume, le droit, etc., doivent se former d'eux-mêmes, comme une sorte de fumée qui s'en dégage. Ce ne sont pas des réalités, du droit, des coutumes, de la religion, de l'art, mais une idéologie. — Cette expression «idéologie», avec le sentiment que je viens de décrire, a été entendue depuis des dizaines d'années dans toutes les assemblées sociales-démocrates ou autres. Et c'était un moyen d'éducation particulièrement bien formé pour amener l'humain à comprendre : la population bourgeoise parle de la vérité en soi, des valeurs de la science, des valeurs de la religion, des valeurs de la morale, des valeurs de l'art — mais tout cela n'est pas en soi, mais tout cela est l'écume qui surgit du processus économique. Un des leaders du monde prolétarien, Franz Mehring, a poussé cette affaire à un radicalisme particulier dans un livre intitulé «La légende de Lessing».
15
Il y avait là un livre, toutefois peu important, d'un professeur bourgeois, Erich Schmidt, sur Lessing. Il n'est pas très important parce qu'il ne s'agit pas vraiment de Lessing, mais d'une statue en papier mâché, appelée à tort «Lessing», et à laquelle Erich Schmidt rattache les observations, les récits et les communications dont il était capable précisément grâce à son talent particulier ou à son manque de talent. Il ne s'agit pas d'un humain dans ce livre, mais d'une statue en papier mâché, appelée «Lessing». Que ce professeur bourgeois n'avait pas une idée très claire du Lessing vivant, mais seulement d'une lecture en papier mâché, cela m'était déjà apparu lorsque le livre « Lessing » d'Erich Schmidt n'était pas encore écrit, lorsque j'entendis Erich Schmidt parler à Vienne dans un discours à l'Académie des Sciences de Vienne, où il résumait en un seul discours les débuts des premiers chapitres de ce livre de Lessing. À l'époque, j'ai été particulièrement touché par ce discours, qui montrait à quel point il n'y a pas besoin de dire quoi que ce soit quand on se trouve dans une certaine position sociale et qu'on peut parler, c'est-à-dire même devant une académie des sciences éclairée. En effet, aux endroits les plus importants où Erich Schmidt présentait à l'époque quelque chose qui devait caractériser la personnalité dont il parlait, il disait toujours, en faisant ressortir quelque chose de la méthode de travail de Lessing et de l'orthographe de Lessing: c'est vraiment Lessingsch! — Et ce mot: c'est du vrai Lessingsch ! — on l'a entendu, je crois, cinquante fois au cours de ce discours académique.
16
Or, si l'on a affaire à Ernst Müller de Neu-Babelsberg et qu'on doit le caractériser, on pourra dire exactement le même contenu, si l'on raconte sa façon particulière de ranger, disons, son tas de fumier : c'est vraiment du Müllersch!- On aura dit quelque chose qui a le même poids.
17
On avait donc affaire avec quelque chose d'extraordinairement insignifiant. Mais un véritable écrivain social-démocrate, comme Franz Mehringl’était, il écrivit ce significatif du livre  Lessing d'Erich Schmidt au circonstances qu'Erich Schmidt justement avait mis en garde un professeur bourgeois et qu'il avait dit : c'est justement un produit bourgeois. — Et maintenant, il opposait son produit prolétarien. Il appelait ce livre «La Légende de Lessing». Il s'agit d'examiner les conditions économiques dans lesquelles les parents de Lessing ont vécu, ce qu'ils ont fait, comment Lessing lui-même a été placé dans la vie économique dans sa jeunesse, comment il a dû devenir journaliste, comment il a dû injecter de l'argent — c'est aussi un contexte économique — et ainsi de suite. En bref, il montre comment la conception «Lao-koon» de Lessing, la «Dramaturgie de Hambourg» de Lessing, la «Minna von Barnhelm» de Lessing ont dû être ce qu'elles sont, du fait que Lessing a grandi de ces conditions économiques particulières.
18
Sur le modèle du livre «La Légende de Lessing» du savant de parti Mehring, un élève de mon école de formation ouvrière — j'ai fourni pendant des années une école de formation ouvrière, y compris dans l'enseignement de l'élocution — a démontré dans un discours que la philosophie kantienne est née tout simplement des conditions économiques à partir desquelles Kant s'est développé. Et des choses semblables vous sont arrivées là-bas et peuvent encore vous arriver aujourd'hui, bien qu'elles soient devenues plus ou moins courantes aujourd'hui. Mais c'était le cas. Et cela signifiait que, sur la vie spirituelle, le prolétariat moderne avait en général le point de vue: tout ce qui existe dans la vie spirituelle, c'est de l'idéologie.
19
En rapport à la vie étatique, le prolétaire ne fait valoir que ce qui, dans les rapports économiques, se révèle être une relation d'humain à humain. Mais pour lui, ce sont les classes. La classe dominante domine les autres classes. Et celui qui est à l'intérieur de la classe développe alors la conscience de classe. En fait, ce que le prolétaire moderne comprend de la vie étatique, c'est la classe, et ce qui lui est proche, c'est la conscience de classe.
20
Le troisième membre de l'organisme social est l'économique. Là aussi, à l'intérieur du prolétariat, il y a des concepts strictement contourés, et le concept point central, que l'on retrouve toujours à nouveau, comme les concepts d'idéologie et de conscience de classe, c'est le concept de valeur ajoutée/plus-value. Le prolétaire comprend que lorsqu'on fait de l'économie, une certaine valeur apparaît dans le produit économique; de cette valeur, il reçoit comme salaire une partie déterminée, l'autre part part pour quelque chose d'autre. C'est ce qu'il décrit comme la «valeur ajoutée/plus-value» et il s'occupe maintenant de cette plus-value dont il a le sentiment qu'elle est prise de la valeur de ses produits de travail.
21
En y réfléchissant, on peut voir qu'il existe en effet, au sein de cette classe de population qui s'est formée comme la classe active et, en fait, agressive dans les temps récents, des notions clairement définies pour les trois domaines de l'organisme social triarticulé. La vie sociale se manifeste de trois manières — dirait un vrai théoricien prolétarien —, d'abord par sa réalité, par l'économie productrice de valeur. Cette économie productrice de valeur livre la valeur ajoutée/plus-value de la vie économique elle-même. Les rapports de force qui s'en établissent vont, dans la vie économique, la seule réalité, diviser les humains socialement actifs en classes, de sorte que, lorsqu'elles réfléchissent à leur valeur humaine, elles en viennent à la conscience de classe et non à la conscience humaine. Et puis se développe comme ce que l'on a volontiers pour le dimanche, ce dont on a besoin— mais aussi comme cela entre les deux — pour que les machines soient bien conçues, pour que l'on puisse inventer de temps à autre pendant ses heures libres, n'est-ce pas, et ainsi de suite, alors se développe l'idéologie qui émerge comme un produit de fumée de la réalité réelle, de la vie économique.
22
Je ne caricature très certainement pas, mais je décris ce qui a vécu en des millions, non pas en des milliers, mais en des millions d'esprits dans les décennies qui ont précédé la guerre, et ce qui s'est poursuivi pendant la guerre. Le prolétaire a donc déjà en lui un concept de la triarticulation de l'organisme social, et on peut s'y rattacher.
23
On peut encore rattacher cela dans un sens plus large. On peut rattacher en ce qu'au cours des dernières années, la vie économique, essentiellement parce qu'elle porte en elle sa propre nécessité, s'est particulièrement développée et que les autres éléments de la vie, la vie spirituelle et la vie étatique, sont restés à la traîne. Dans la vie économique, les humains ne pouvaient pas rester à la traîne. Ils ont dû passer d'abord aux transports/échanges mondiaux, puis à l'économie mondiale dans le dernier tiers du XIXe siècle. Il y a là une nécessité intrinsèque. En un sens, cela se fait tout seul jusqu'à ce qu'on le ruine, comme cela s'est produit avec la guerre. Mais parce que les autres choses n'ont pas suivi, parce qu'un intellectualisme abstrait s'est développé dans les autres choses, la perception de la vie de l'économie a eu une influence considérable, surtout par son caractère suggestif sur toute la population. Et ce qui semblait suggestif ne s'est pas seulement fixé dans les représentations, c'est devenu des institutions. L'intellectualisme a progressivement saisi entièrement la vie sociale.
24
L'abstraction, l'abstrait, est propre à l'intellectualisme. On a dans la vie, disons, du beurre; on a dans la vie, disons, une Vierge de Raphaël; on a dans la vie, disons, une brosse à dents; on a dans la vie, disons, une œuvre philosophique; on a dans la vie, disons, un creuset de poudre pour femmes, etc. La vie est pleine de choses, n'est-ce pas ? Je pourrais continuer longtemps. Mais vous ne contesterez pas que ces choses sont très, très différentes les unes des autres et que, si l'on veut se faire des concepts de toutes ces choses, ces concepts, ces représentations deviennent très, très différentes les unes des autres. Mais dans la vie sociale récente, quelque chose s'est développé qui est devenu extrêmement important pour toutes les conditions de vie, et qui n'est pas très différencié. Car, disons, du beurre dans une certaine quantité coûte deux francs; une Vierge de Raphaël coûte deux millions de francs; une brosse à dents coûte peut-être deux francs et demi; un ouvrage philosophique — ce sera peut-être le moins cher — qui coûte, disons, soixante-dix francs par exemplaire, s'il est mince; un creuset de poudre, s'il est particulièrement bon, dix francs.
25
Maintenant nous avons ramené toute la chose au même/à l'égal ! Maintenant nous avons purement besoin de prendre différemment, ce qui donc aussi appartient à nouveau à un champ, les chiffres. Mais nous avons répandu une abstraction, le prix en argent, partout.
26
Cela s'est particulièrement ancré/rendu vivant dans la manière de penser des humains, même s'ils ne se l'avouent pas toujours. Certes, celui qui est poète se considère naturellement comme le centre du monde, alors il ne se juge pas ainsi, ni celui qui est philosophe, etc. Ou encore celui qui est peintre ! Mais le monde aujourd'hui juge toutes ces choses dans ce style dans l'évaluation sociale des humains. Et c'est là qu'il ressort finalement, disons, qu'un poète pour un éditeur, depuis le moment où il a commencé à écrire son roman jusqu'au moment où il l'a terminé, si l'éditeur est noble, ce poète vaut dix mille francs. C'est donc le prix d'un poète pour un certain temps, n'est-ce pas ? Nous l'avons aussi amené à l'abstraction équivalente. [Il est écrit au tableau]

2.— Fr. Beurre
2 000 000.— Fr. Madone Raphaël
2.50 Fr. Brosse à dents
—.70 Fr. Œuvre philosophique
10.— Fr. Crevettes en poudre
10 000.— Fr. Poète
3.— Fr. Main-d'œuvre/force de travail journalière

Je pourrais donner quelques exemples, mais j'ai déjà dit que la bourgeoisie n'y réfléchissait pas très profondément. Naturellement, le poète se croit tout à fait spécial dans sa petite chambre du haut, je pense maintenant ce qui se trouve posé à un étage très loin en haut, mais dans la vie sociale, pour quelque chose de très particulier, il valait là dix mille francs. Mais il n'y faisait pas attention s'il n'appartenait pas tout de suite au prolétariat. Il n'y faisait pas attention. Mais le prolétaire y faisait attention. En effet, il tirait de tout cela la conséquence suivante: tu n'as pas de beurre, tu n'as pas de poudre, tu n'as pas d'ouvrage philosophique, mais tu as ta force de travail; tu l'offre au fabricant, et elle vaut pour le fabricant, disons, trois francs par jour: force de travail journalière.
27
Si j'ai écrit ici «poète», vous devez me le pardonner, car on a pu faire l'expérience que le poète a été encore un peu plus mal traité au cours des dernières décennies que le prolétaire avec sa force de travail quotidienne. En effet, ce dernier pouvait se défendre mieux que le poète, et les dix mille francs pour le poète ne valaient généralement pas plus que les trois francs de salaire du travail pour l'ouvrier prolétarien, à l'exception, bien sûr, de quelques-uns, comme il était évident que de tels poètes comme — je ne sais pas si beaucoup se souviennent encore d'elle — la bienheureuse Marlitt, qui a gagné un très grand salaire avec le «Mystère de la vieille Mamsell», roman dont la meilleure critique serait sans doute celle qui, jadis, aurait été, comme quelqu'un a dit: Ô Livre, si seulement tu étais resté quand même le Mystère/secret de l'ancienne Mamsell !
28
Maintenant, le travailleur réfléchissait à ce qu'il était devenu en étant placé dans l'abstraction des prix, respectivement sa force de travail avait été placée là. Et qu'est-ce donc une chose dans la vie de l’économie parce que ça a un prix ? C'est une marchandise. Dans la vie de l'économie, tout ce pour quoi un prix peut justement être payé doit valoir comme marchandise. Je disais que la vie de la bourgeoisie se déroulait avec une certaine indifférence à ce genre de choses. Mais c'est du prolétariat que montèrent ces concepts, et c'est de là qu'est née le concept : nous sommes nous-mêmes devenus une marchandise avec notre force de travail.
29
C'est quelque chose qui a maintenant œuvré avec les trois autres concepts. Et celui qui comprend vraiment bien la vie moderne sait, s'il comprend correctement les quatre notions d'idéologie, de conscience de classe, de valeur ajoutée, de force de travail en tant que marchandise, de sorte qu'avec ces quatre notions, il peut s'insérer dans la vie à la mesure de l'expérience, qu'avec ces quatre notions, il atteint d'abord la réalité de conscience qui existe tout de suite chez la population active, chez cette population qui veut consciemment une transformation des rapports sociaux. Et ainsi on a la tache de réfléchir sur comment traiter ces quatre concepts.
30
Si maintenant on a mélangé un auditoire de population prolétarienne et bourgeoise, on aura besoin de parler ainsi que l'on fasse remarquer d'abord comment le prolétaire a nécessairement dû arriver à ces choses, que la vie moderne n'a permis au prolétaire de connaître que les processus de la vie de l'économie. Il en est ainsi, disons, depuis le milieu du XVe siècle. C'est là que ça commence lentement. Car si nous remontons au milieu du XVe siècle, nous voyons comment l'être humain est encore lié à ses produits. Celui qui fabrique une clé y met son âme. Celui qui fait une chaussure y met son âme. Et je suis tout à fait certain que chez les humains qui ont développé ces choses de manière saine, il n'y avait aucun mépris pour une telle chose. J'en suis tout à fait convaincu — pas seulement convaincu subjectivement, mais de telles choses, on peut les prouver, quand il s'agit de ce que — : Jakob Böhme a certainement fait ses bottes tout aussi volontiers qu'il a écrit ses œuvres philosophiques, ses œuvres mystiques, ou Hans Sachs, par exemple. Ces choses — que l'on méprise l'un, ce qui est matériel, que l'on surestime l'autre, ce qui est spirituel —, ne sont montées qu'avec l'intellectualisme et ses abstractions dans tous les domaines. Il s'est justement introduit que la vie économique moderne, dans laquelle s'est déversée la technique, a séparé l'humain de ses produits, de sorte qu'il ne peut plus lier de l'amour véritable avec le produire. Les gens qui développent encore l'amour pour certaines branches de métiers en produisant se font toujours plus rares. Ce n'est que dans les professions dites spirituelles que cet amour existe encore. D'où l'anormal dans la distribution sociale et même l'articulation dans les temps récents. On doit déjà passer à l'Est — ce n'est peut-être plus possible aujourd'hui, mais c'était le cas il y a des décennies — pour y trouver encore la joie de travailler. Je dois avouer que j'ai été ravi, ému, quand j'ai rencontré, il y a des dizaines d'années, à Budapest, un coiffeur que j'avais engagé pour me couper les cheveux, qui dansait toujours autour de moi et, après avoir à nouveau descendu quelque chose avec les ciseaux, me disait en prenant le miroir: c'est une belle coupe que je fais! C'est une belle coupe que je fais là. — S'il vous plaît, trouvez-vous aujourd'hui dans la civilisation même des coiffeurs aussi capables d'enthousiasme !
31
Ce qui s'est introduit, c'est la séparation de l'humain de ses produits. Il ne s'en soucie plus. Il est placé à la machine. En quoi l'intéresse-cette machine ! Elle intéresse tout au plus — pas une fois plus le constructeur, mais tout au plus l'inventeur, et l'intérêt que l'inventeur y a n'est généralement pas vraiment social. Parce que l'intérêt social ne commence qu'à partir du moment où l'on peut déterminer la valeur possible de la rente, maintenant oui, quand on a donc réduit l'histoire au prix.
32
Mais ce que le prolétaire moderne a appris de préférence, c'est la vie de l'économie. Il est placé dans cela. S'il devait s'approcher de la vie spirituelle, cela n'a rien à voir avec sa vie psychique/d'âme immédiate. Ça n'émeut/ne meut pas l'âme. Il le prend comme quelque chose d'étranger, comme une idéologie. Cela repose dans le processus historique moderne que cette idéologie s'est développée.
33
Mais si vous réussissez seulement à faire sentir au prolétariat qu'il en est ainsi, alors vous avez atteint le commencement de ce que vous devez accomplir. Car aujourd'hui, le prolétaire vous écoute d'abord avec le sentiment que c'est une nécessité naturelle absolue que tout art, toute science, toute religion, tout est idéologie. Loin, loin de lui, de penser qu'avec cette vision, il n'est devenu que le produit de l'évolution moderne. C'est très dur de lui faire comprendre. S'il s'en rend compte, alors il se retourne avec toute sa façon de penser, alors il lui devient terrible que tout ne devrait être qu'une idéologie, alors lui devient toute l'illusion de cette vision. Il est, pour ainsi dire, celui qui est le mieux préparé au fait que tout est devenu idéologie, à ressentir du dégoût; mais vous devez aller jusqu'au sentiment. Les pensées que vous développez à ce sujet ou que vous avez développées en vous-même n'intéressent pas l'auditeur. Vous l'amenez de la manière dont je l'ai décrit au sentir de la chose. Car il s'agit de redresser la chose pour les prolétaires de cette manière, en ce qu'on donne cette coloration au détail de ses phrases.
34
Pour la bourgeoisie, il faut réorganiser les choses autrement, car ce qui est très bon pour les prolétaires est très mauvais pour la bourgeoisie dans ce domaine. Et il ne s'agit pas seulement de parler correctement, mais, dans la diversité actuelle de la vie, il s'agit de bon parler, au sens strict du terme, et de parler aussi, autant que possible, pour le bourgeois. On doit maintenant faire comprendre à ce bourgeois que c'est en se montrant indifférent à ce qui s'élevait qu'il a fait venir la chose. Par son action, ou plutôt par son inaction, la chose est devenue une idéologie pour le prolétariat. Il faut alors faire comprendre au bourgeois que la religion était jadis quelque chose qui remplissait l'humain tout entier d'une ardeur intérieure, d'où est sorti tout ce que l'humain doit faire au fond dans le monde extérieur. La coutume était ce qui était sacré pour l'humain pour la vie sociale. L'art était quelque chose qui permettait à l'humain de surmonter les duretés et les pesanteurs de la vie physique et ainsi de suite. Mais comme la valeur de ces biens spirituels a sombré au cours des derniers siècles! Telle que le bourgeois la tient/maintient, l'ouvrier ne peut plus l'éprouver que comme une idéologie.
35
Supposons que, pour une raison quelconque, l'ouvrier vienne au comptoir de l'entrepreneur. Il a ainsi ses avis sur tout le cours de l'entreprise. Supposons que le comptable auquel il a été fait appel, ou l'entrepreneur lui-même, est justement sortir. Il y a là un grand livre dans lequel il y a beaucoup de choses écrites. L'ouvrier a son point de vue sur la façon dont ces chiffres parlent. C'est ce qu'il vient de développer. Eh bien, parce que le comptable ou l'entrepreneur est dehors et qu'il est en avance d'une demi-minute, il fait défiler et tourne la première page. Il y est écrit: «Avec Dieu !» Là il devient attentif que cet élément religieux, qui est écrit «Avec Dieu !» sur la première page, est vraiment l'idéologie pure, parce qu'il n'y a vraiment pas beaucoup de «avec Dieu» dans ce qui est écrit sur les pages suivantes du livre, l'ouvrier en est entièrement convaincu. Cela repose entièrement dans le style dont il se pense absolument les conditions du monde : autant de ce que les gens appellent religion, mœurs, etc., est vrai que dans ce livre, ce qui est écrit à la première page: «Avec Dieu». Je ne sais pas si, en Suisse, à la première page de ces livres est écrit «Avec Dieu !» ; mais il est très répandu d'avoir son livre de caisse, son journal, etc. «Avec Dieu».
36
Il s'agit donc qu'on rende clair au bourgeois qu'il est l'instigateur de la conception de l'idéologie chez le prolétariat.
37
Tout le monde aura sa part. On en est alors au point de pouvoir discuter comment la vie spirituelle doit redevenir réalité, puisqu'elle est réellement devenue idéologie. Si l'on n'a de l'esprit que des idées, pas le rapport avec l'être et l'entité spirituels réels, alors c'est une idéologie. De là, on obtient le pont vers le domaine où l'on peut évoquer une représentation de la réalité de la vie spirituelle. Et alors il devient possible de montrer que la vie spirituelle est précisément une réalité fermée sur soi, non un produit de la vie économique, non une pure idéologie, mais un réel fondé sur soi-même. On doit susciter/provoquer le sentiment que la vie spirituelle est un réel fondé sur soi. Un réel fondé en soi est quelque chose d'autre qu'un réel fondé en soi purement abstrait, car le fondé abstraitement doit être fondé d'ailleurs.
38
Le prolétaire dit : l'idéologie est fondée à partir de la vie économique. — Mais pour autant que l'humain ne s'adonne qu'à des idées abstraites dans sa vie spirituelle, c'est justement aussi absolument quelque chose de fumeux, quelque chose d'illusoire. Ce n'est que quand on pénètre à travers cette sorte de fumée, cet illusionnaire, par cette idée à la réalité de la vie de l'esprit, comme c'est le cas par l'anthroposophie, que la vie spirituelle peut être ressentie comme un réel. Si la vie spirituelle est seulement une idéologie, ainsi ces idées jaillissent justement de la vie économique.
Là on doit les organiser, là on doit leur procurer une efficacité et une organisation artificielles. C'est aussi ce que l'État a fait. A l'époque où la vie spirituelle s'évaporait en idéologie, l’État l'a prise en main pour donner à la chose au moins la réalité que l'on n'a pas vécue dans le monde spirituel lui-même.
39
Ainsi on doit essayer de faire comprendre comment ce que l'État a donné de manière non justifiée à la vie spirituelle, puisqu'elle est devenue idéologie, a une réalité. Cela doit donc quand même avoir une réalité. Quand on n'a pas de jambes et qu'on veut marcher, on doit s'en laisser faire des artificielles. Quelque chose doit donc avoir réalité pour exister. Mais la vie spirituelle doit avoir sa propre réalité. Là on doit éprouver, que la vie spirituelle doit avoir sa propre réalité.
40
Mais d'abord, vous œuvrerez toutefois paradoxal, tant pour la population bourgeoise que pour la population prolétarienne. Et vous devez provoquer une conscience de ce que vous œuvrez paradoxal. Vous le pouvez en provoquant justement tout de suite aux gens qui vous écoutent une représentation que vous pensez déjà justement ainsi que le prolétaire en ce que vous parlez à partir de sa langue, comme au bourgeois en ce que vous parlez à partir de sa langue. Mais alors, après que vous ayez développé quelque chose de tel, ce qui est possible avec l'aide de cette mémoire que l'on peut avoir d'expériences dans la vie, après avoir traversé quelque chose comme ça dans la préparation, vous en venez à parler aux gens d'une manière qui, peu à peu, peut susciter une compréhension pour les choses pour lesquelles il faut justement le provoquer.
41
On n'apprend pas à parler par une introduction extérieure. On doit en quelque sorte apprendre à parler en ce qu'on comprenne comment mettre dans le rapport correct la pensée reposant derrière le discours et l'expérience qui précède/repose avant le discours.
42
Maintenant, j'ai justement essayé aujourd'hui de vous montrer comment la substance doit tout d'abord être traitée. J'ai rattaché à du familier pour vous montrer comment la substance ne doit pas être saisie d'une théorie quelconque, comment elle doit être saisie de la vie, comment elle doit être préparée, pour alors la traiter avec éloquence. Ce que j'ai dit aujourd'hui, chacun devrait en fait le faire à sa façon, maintenant lui-même comme préparation à parler. En ce qu’on fait une telle préparant, le discours devient percutant. Par ce qu’on fait une préparation pensante — préparations au membrement/à l’articulation du discours, comme je l'ai dit au début de mes explications d'aujourd'hui: d'une pensée qui est alors composée/façonnée en composition —, le discours devient clair, de sorte que l'auditeur puisse le recevoir comme un tout/une unité. Par ce que l'orateur apporte à la pensée, il ne doit pas interférer dans ses propres pensées. Car lorsqu'il donne ses propres pensées, elles sont, comme je l'ai déjà dit, telles qu'elles n'intéressent personne en particulier. Ce n'est qu'en ce qu’on utilise sa propre pensée pour membrer/articuler le discours qu'il devient clair, et par le clair, compréhensible.
43
Par les expériences que l'orateur cherche et rassemble partout — les pires expériences valent toujours mieux qu’aucune! — le discours devient percutant. Par exemple, si vous racontez à quelqu'un ce qui vous est arrivé, ma foi, lorsque vous traversez un village où l'un a failli vous gifler, il est toujours préférable de juger la vie sur la base de cette expérience plutôt que de faire des théories. Sortir de l'expérience les choses à travers lesquelles la parole prend du sang, parce qu'à travers la pensée, elle n'a que des nerfs. Elle reçoit du sang par l'expérience, et c'est par ce sang qui vient de l'expérience que la parole devient pénétrante. Pour l'auditoire, vous parlez à travers la composition, pour le cœur de l'auditoire, vous parlez à travers votre expérience. C'est ce qu'il faut considérer comme une règle d'or. Eh bien, nous pouvons aller de l'avant étape par étape. Je voulais tout d'abord vous montrer, de manière plus générale, comment on peut progressivement transformer la substance en ce qu'elle est censée être. Alors demain, à trois heures de nouveau la suite.