Ce
qu'il vaut fondamentalement de
considérer lorsqu’on veut parler
de tri-articulation. Sur le
développement de la vie de
l’esprit et de l’économie. Sur la
nécessité pour le tournant
historique de développer le
sentiment approprié. Certains
aspects que l'orateur doit
considérer. De l'éloquence. Des
formes d'expression et de leur
développement historique et
géographique: La belle, correcte
et bonne parole - Ethique de la
parole. Sur la langue des
théosophes. De la nécessité de la
liberté dans le maniement de la
langue.
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Was
es grundsätzlich zu
berücksichtigen gilt, wenn man
über Dreigliederung sprechen will.
Über die Entwicklung des Geistes-
und Wirtschaftslebens. Über die
Notwendigkeit für den historischen
Wendepunkt das entsprechende
Gefiihl zu entwickeln. Einige
Aspekte, die der Redner zu
berücksichtigen hat. Von der
Eloquenz. Formen des Sprechens und
ihre historisch-geographische
Entwicklung: Das schöne, richtige
und gute Sprechen. — Sprachethik.
Über die Sprache der Theosophen.
Von der Notwendigkeit der Freiheit
in der Handhabung der Sprache.
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Lorsque
nous commençons aujourd'hui à parler
de l'anthroposophie et du mouvement
de la triarticulation avec ses
différentes conséquences - qui naît
de l'anthroposophie et doit être
pensé à partir d'elle -, nous devons
avant tout garder à l'esprit qu'il
est difficile d'être compris. Et
sans ce sentiment que c'est
difficile d'être compris, nous ne
pourrons guère nous en sortir de
manière satisfaisante en tant
qu'orateurs pour du
spirituel-scientifique
anthroposophique et de tout ce qui
s'y rapporte. Car si l'on veut
parler de l'anthroposophie de
manière appropriée, il faut en fait
parler différemment de ce que l'on a
l'habitude de dire sur les choses en
général, selon les traditions de la
parole/de l'énoncer. On s'est en
effet diversement habitué à parler,
aussi sur des choses
anthroposophiques comme on s'est
tement habitué à parler, notamment
dans le temps du matérialisme. Mais
par là, on déconstruit plutôt la
compréhension pour l'anthroposophie
qu'on ne lui ouvre l'accès.
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01
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Wenn
wir heute darangehen, zu sprechen
über Anthroposophie und die
Dreigliederungsbewegung mit ihren
verschiedenen Konsequenzen — die ja
aus Anthroposophie heraus entspringt
und im Grunde aus ihr heraus
gedacht werden muß —, dann müssen
wir uns vor allen Dingen vor die
Seele halten, daß es schwer ist,
verstanden zu werden. Und ohne diese
Empfindung, daß es schwer ist,
verstanden zu werden, werden wir
wohl kaum in einer uns
befriedigenden Art zurechtkommen
können als Redner für
anthroposophisch
Geisteswissenschaftliches und alles,
was damit zusammenhängt. Denn wenn
sachgemäß über Anthroposophie
gesprochen werden soll, muß
eigentlich durchaus anders
gesprochen werden, als man nach den
Traditionen des Sprechens gewohnt
ist, über Dinge überhaupt zu
sprechen. Man hat sich ja vielfach
gewöhnt, auch über anthroposophische
Dinge so zu sprechen, wie man eben
gewohnt worden ist zu sprechen,
namentlich in der Zeit des
Materialismus. Aber dadurch verbaut
man eher das Verständnis für
Anthroposophie, als daß man zu ihr
den Zugang eröffnete.
|
Nous
devrons tout d'abord une fois nous
rendre dans une certaine mesure
entièrement clair le contenu, la
matière, qui se présente à nous avec
l'anthroposophie et ses
conséquences. Et comme je l'ai déjà
dit hier, j'aurai à faire ici, dans
ces conférences, à une application
de l'éloquence tout de suite
seulement dans les choses
anthroposophiques et y appartenant,
de sorte que ce que j'ai à dire ne
vaut justement que pour cela.
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02
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Wir
werden uns zunächst einmal nur das
Inhaltliche, das Stoffliche
gewissermaßen ganz klarmachen
müssen, das uns mit Anthroposophie
und ihren Konsequenzen
entgegentritt. Und ich werde es ja
hier in diesen Vorträgen, wie ich
schon gestern sagte, durchaus zu tun
haben mit einem Anwenden des
Rednerischen gerade nur in
anthroposophischen und
dazugehörigen Dingen, so daß, was
ich zu sagen habe, eben nur dafür
gilt.
|
Nous
devons maintenant nous rendre clair
que, tout d'abord, pour, disons, la
chose principale de la
triarticulation, le sentiment doit
donc être éveillé dans notre
humanité actuelle. Au fond, il faut
partir du principe que le public
actuel ne sait tout d'abord rien
commencer de correct avec le concept
de la triarticulation, et notre
discours doit lentement conduire à
lui amener un sentiment de cette
triarticulation.
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03
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Wir
müssen uns nun klarmachen, daß
zunächst für, sagen wir, die
Hauptsache der Dreigliederung das
Gefühl ja erst rege gemacht werden
muß in unserer gegenwärtigen
Menschheit. Es muß im Grunde
genommen vorausgesetzt werden, daß
ein gegenwärtiges Publikum zunächst
mit dem Begriff der Dreigliederung
nichts rechtes anzufangen weiß, und
unser Sprechen muß langsam dazu
führen, dem Publikum erst eine
Empfindung von dieser Dreigliederung
beizubringen.
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26
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A
l'époque où le matérialisme régnait,
on avait l'habitude de présenter
oralement les choses du monde
extérieur de façon descriptive. On
avait là une sorte d'instruction
dans le monde extérieur lui-même. Et
en outre, l'objet du monde extérieur
était, j'aimerais dire, trop établi
pour que l'on n'aurait pas cru que
la façon dont on parlait des choses
du monde extérieur serait finalement
indifférente/égale, si l'on donnait
seulement aux humains un guide pour
contempler ce monde extérieur.
Maintenant, et finalemet c'est donc
aussi ainsi, quand l'on fait quelque
part, disons, une conférence
expérimentale populaire et que l'on
expose aux gens comment telle ou
telle substance réagit dans la
cornue, alors ils voient comment
cette substance réagit dans la
cornue, et que l'on parle de telle
ou telle manière - un peu mieux, un
peu moins bien, un peu plus
correctement, un peu moins
correctement - cela ne fait
finalement aucune différence. Et peu
à peu, c'est devenu un peu comme ça
que l'on assiste à de telles
conférences et à de tels discours,
pour voir ce qui est expérimenté, et
ce qui est encore dit, on l'emporte
avec soi comme une sorte de bruit de
fond plus ou moins agréable ou
désagréable. Il faut dire ces choses
de manière un peu radicale, afin de
montrer la bonne direction dans
laquelle la civilisation se déplace
par rapport à ces choses. Et
lorsqu'il s'agit de ce que l'on veut
stimuler chez les gens pour le
faire, pour le vouloir, on pense
qu'on devrait placer justement des
idéaux devant les gens, là ils
devraient s'habituer à saisir des
idéaux, et la on fait voie alors de
proche en proche toujours plus dans
l'utopiste, lorsqu'il s'agit par
exemple des choses de la
triarticulation de l'organisme
social.
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04
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Man
ist ja gewohnt worden in der Zeit,
in welcher der Materialismus
geherrscht hat, rednerisch die Dinge
der Außenwelt in beschreibender Art
vorzubringen. Da hatte man in der
Außenwelt selber eine Art von
Anleitung. Und außerdem war das
Objekt der Außenwelt, ich möchte
sagen, zu feststehend, als daß man
nicht geglaubt hätte, wie man rede
über die Dinge der Außenwelt, das
sei schließlich gleichgültig, wenn
man nur den Menschen zur Anschauung
dieser Außenwelt eine Anleitung auf
den Weg gebe. Nun, und schließlich
ist es ja auch so: Wenn man
irgendwo, sagen wir, einen populären
Experimentalvortrag hält und dabei
den Leuten vorführt, wie dieser oder
jener Stoff in der Retorte reagiert,
dann sehen sie, wie dieser Stoff in
der Retorte reagiert, und ob man da
nun so oder so redet — ein bißchen
besser, ein bißchen weniger gut, ein
bißchen sachgemäßer, ein bißchen
unsachgemäßer —, macht ja
schließlich nichts aus. Und nach und
nach ist es schon ein wenig so
geworden, daß solche Vorträge und
solche Reden besucht werden, damit
man dasjenige sieht, was
experimentiert wird, und was da noch
gesprochen wird, das nimmt man eben
wie eine Art mehr oder weniger
angenehmen oder unangenehmen
Nebengeräusches mit. Man muß diese
Dinge etwas radikal aussprechen,
damit man gerade in die richtige
Richtung weist, in der sich die
Zivilisation in bezug auf diese
Dinge bewegt. Und wenn es sich dann
um dasjenige handelt, was man in den
Leuten für das Tun, für das Wollen
anregen will, da meint man, man
müsse vor die Leute eben Ideale
hinstellen, da müßten sie sich
gewöhnen, Ideale aufzufassen, und da
gleitet man dann nach und nach immer
mehr ins Utopistische hinüber, wenn
es sich um so etwas handelt wie zum
Beispiel die Dinge der
Dreigliederung des sozialen
Organismus.
|
C'est
ce qui s'est passé à bien des
égards: beaucoup d'humains qui
parlent aujourd'hui de la
triarticulation suscitent l'opinion
— par la façon dont ils parlent —
qu'il s'agit d'une sorte d'utopie,
de quelque chose à quoi on devrait
aspirer. Et puisque l'on a toujours
l'opinion que ce qu'il faut viser ne
peut arriver le plus souvent que
dans cinquante ans, dans cent ans —
ou certains prolongent encore le
temps — on se permet aussi,
inconsciemment, de parler des choses
comme si elles n'étaient mûres que
dans cent ou cinquante ans.
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05
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So
ist es ja auch in vieler Beziehung
gekommen: Viele Menschen, die heute
über die Dreigliederung reden, rufen
durchaus die Meinung hervor — durch
die Art, wie sie reden —, daß es
sich um irgendeine Utopie handle,
um irgend etwas, was man anstreben
solle. Und da man immer die Meinung
hat, dasjenige, was angestrebt
werden soll, das müsse meistens erst
kommen können in fünfzig, in hundert
Jahren — oder manche dehnen die Zeit
noch länger aus —, so gestattet man
sich dann auch, ganz unbewußt, über
die Dinge so zu reden, als wenn sie
eben erst in hundert oder fünfzig
Jahren reif wären, heranzukommen.
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27
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Très
vite, on s'écarte de la réalité et
on parle dessus: comment un bazar
sera-t-il aménagé dans l'organisme
social triarticulé ? Quelle sera la
relation de l'individu avec la
machine à coudre dans l'organisme
social triarticulé ? — et ainsi de
suite. En effet, ces questions sont
posées en abondance face à une
aspiration telle que celle à la
triarticulation de l'organisme
social. Face à une telle aspiration
qui, avec toutes ses racines, sort
de la réalité, on ne devrait
absolument pas parler ainsi
utopiquement. Car, au moins, il faut
toujours faire naître ce sentiment
que la triarticulation de
l'organisme social n'est pas quelque
chose que l'on puisse faire, que
l'on puisse faire, dans le sens où
l'on fait des constitutions d'État
dans un parlement du type de celui
de l'Assemblée nationale de Weimar.
Ça se fait ! Mais dans le même sens,
on ne peut pas parler de faire
l'organisme social triarticulé.
|
|
Man
gleitet sehr bald von der
Wirklichkeit ab und redet dann
darüber: Wie wird ein Krämerladen
eingerichtet sein beim
dreigliedrigen sozialen Organismus?
Wie wird das Verhältnis des
einzelnen Menschen zur Nähmaschine
sein im dreigliedrigen sozialen
Organismus? — und so weiter. Diese
Fragen werden ja wirklich in Fülle
gestellt gegenüber einer Bestrebung,
wie die zur Dreigliederung des
sozialen Organismus eine ist.
Gegenüber einer solchen Bestrebung,
die mit allen ihren Wurzeln aus der
Wirklichkeit herauskommt, sollte man
durchaus nicht in dieser Weise
utopistisch reden. Denn mindestens
dieses Gefühl sollte man immer
hervorrufen, daß ja die
Dreigliederung des sozialen
Organismus nichts ist, was man
machen kann, machen kann in dem
Sinne, wie man in irgendeinem
Parlamente von der Art, wie zum
Beispiel die Weimarische
Nationalversammlung eines war,
Staatsverfassungen macht. Die macht
man! Aber in demselben Sinne kann
man nicht sprechen vom Machen des
dreigliedrigen sozialen Organismus.
|
On
peut tout aussi peu dire que l'on
devrait organiser pour que la
triarticulation en sorte. Ce qui est
un organisme, on ne l'organise
justement pas ; cela croit. C'est
justement l'essence de l'organisme
que l'on n'a pas à l'organiser,
qu'il s'organise lui-même. Ce que
l'on peut organiser n'est pas un
organisme. C'est avec ces sentiments
que nous devons aborder les choses
dès le début, sinon nous ne pourrons
pas trouver la possibilité d'une
expression appropriée.
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06
|
Ebensowenig
kann man davon sprechen, daß man
organisieren soll, damit die
Dreigliederung herauskäme. Was ein
Organismus ist, das organisiert man
eben nicht; das wächst. Es ist ja
gerade das Wesen des Organismus, daß
man ihn nicht zu organisieren hat,
daß er sich selbst organisiert. Was
man organisieren kann, ist kein
Organismus. Mit diesen Empfindungen
müssen wir von vornherein an die
Dinge herangehen, sonst werden wir
nicht die Möglichkeit des
sachgemäßen Ausdrucks finden
können.
|
La
triarticulation est quelque chose
qui découle/s'en suit tout
simplement de la cohabitation
naturelle des humains. On peut
falsifier cette cohabitation
naturelle des humains en étendant,
comme cela a été le cas par exemple
dans l'histoire récente, les
particularités de l'un des membres,
le membre juridique et étatique, aux
deux autres. Alors, ces deux autres
membres sont tout simplement
corrompus parce qu'ils ne peuvent
pas prospérer, comme quelqu'un ne
peut pas prospérer si on lui met un
vêtement inapproprié, trop lourd
pour lui ou quelque chose de ce
genre.
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07
|
Die
Dreigliederung ist etwas, das ja
einfach aus dem natürlichen
Zusammenleben der Menschen folgt.
Man kann dieses natürliche
Zusammenleben der Menschen
fälschen, indem man, wie es zum
Beispiel in der neueren Geschichte
der Fall gewesen ist, die
Eigentümlichkeiten des einen
Gliedes, des rechtlich-staatlichen
Gliedes, auf die beiden anderen
ausdehnt. Dann werden einfach diese
beiden anderen Glieder korrumpiert,
weil sie nicht gedeihen können, so
wie jemand nicht gedeihen kann,
wenn man ihm ein ungeeignetes Gewand
anzieht, das ihm zu schwer ist oder
dergleichen.
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28
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Dans
le contexte naturel des humains vit
la triarticulation de l'organisme
social, vit la vie de l'esprit
indépendante, vit la vie de droit ou
étatique, qui est placée sur la
majorité (le fait d'être majeur) des
humains, vit aussi la vie économique
qui ne se façonne qu'à partir
d'elle-même. On peut mettre des
camisoles de force à la vie de
l'esprit et à la vie de l'économie,
bien qu'on n'en ait pas besoin ;
mais alors leur vie propre s'affirme
continuellement, et ce que nous
voyons alors à l'extérieur, c'est
précisément l'affirmation de la vie
propre. Il est donc nécessaire de
montrer l'évidence de la
triarticulation de l'organisme
social à partir de la nature de
l'humain et de la nature de la
cohabitation sociale. Voyons donc
comment, en Europe, la vie de
l'esprit était tout à fait
indépendante et libre jusqu'au 13e
et 14e siècle, où l'on a d'abord
poussé ce qui était une vie de
l'esprit libre et indépendante dans
les universités. C'est précisément à
cette époque que les universités ont
été fondées, et que les universités
se sont peu à peu glissées dans la
vie de l'État. On peut donc dire que
c'est le cas : Du 13ème au 16ème,
17ème siècle environ, les
universités se sont glissées dans la
vie de l'État, et avec les
universités, sans que les gens ne
l'aient vraiment remarqué, les
autres institutions d'enseignement
et d'éducation. Elles les ont tout
simplement suivi. Nous avons cela
d'un côté.
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08
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Im
natürlichen Zusammenhang der
Menschen lebt die Dreigliederung
des sozialen Organismus, lebt das
selbständige Geistesleben, lebt das
Rechts- oder Staatsleben, das auf
die Mündigkeit der Menschen gestellt
ist, lebt auch das nur aus sich
heraus sich gestaltende
Wirtschaftsleben. Man kann dem
Geistesleben und kann dem
Wirtschaftsleben Zwangsjacken
anlegen, obwohl man es nicht nötig
hat; aber dann macht sich
fortwährend ihr Eigenleben geltend,
und was wir dann im Äußeren erleben,
ist eben das Sich-geltend-Machen des
Eigenlebens. Es ist also notwendig,
aus der Natur des Menschen und aus
der Natur des sozialen
Zusammenlebens die
Selbstverständlichkeit der
Dreigliederung des sozialen
Organismus zu zeigen. Sehen wir
doch, wie in Europa das Geistesleben
durchaus selbständig und frei war
bis zum 13., 14. Jahrhundert, wo man
das, was freies, selbständiges
Geistesleben war, zuerst in die
Universitäten hineingeschoben hat.
Sie finden gerade in dieser Zeit
die Begründung der Universitäten,
und die Universitäten schlüpften
dann nach und nach wiederum in das
Staatsleben hinein. So daß man
sagen kann: Etwa vom 13. bis zum
16., 17. Jahrhundert schlüpfen die
Universitäten in das Staatsleben
hinein, und mit den Universitäten,
ohne daß es ja eigentlich die Leute
bemerkt haben, auch die übrigen
Unterrichts- und
Erziehungsanstalten. Sie sind ihnen
einfach nachgefolgt. Das haben wir
auf der einen Seite.
|
Et
de l'autre côté, nous avons jusqu'à
la même époque la libre activité
économique, qui a trouvé son
expression proprement
centre-européenne dans les
communautés économiques villageoises
libres. Et de même que la vie de
l'esprit libre s'est glissée dans
les universités, qui sont d'abord
localisées et qui se glissent
ensuite sous l'État, de même
l'organisation économique reçoit
d'abord une certaine administration
au sens juridique du terme, dans la
mesure où les villes apparaissent de
plus en plus et où elles organisent
d'abord cette vie économique, alors
qu'auparavant elle se développait
lorsque les communautés villageoises
étaient dominantes. Et puis nous
voyons comment ce qui était
centralisé dans les villes se glisse
de plus en plus dans les grands
territoires des États. Nous voyons
donc comment la tendance des temps
modernes est de laisser la vie
spirituelle d'une part, et la vie
économique d'autre part, s'insinuer
dans les États, qui prennent de plus
en plus le caractère des
territoires/domaines constitués
selon le droit romain. C'est ce qui
s'est en fait passé à l'époque
moderne.
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09
|
Und
auf der anderen Seite haben wir
ungefähr bis zu demselben Zeitalter
das freie wirtschaftliche Walten,
das seinen eigentlichen
mitteleuropäischen Ausdruck
gefunden hat in den freien
wirtschaftlichen Dorfgemeinschaften.
Und wie das freie Geistesleben
hineingeschlüpft ist in die
Universitäten, die zuerst
lokalisiert sind und die dann
unterschlüpfen unter den Staat, so
bekommt dasjenige, was
wirtschaftliche Organisation ist,
zuerst eine gewisse Verwaltung im
rechtlichen Sinn, indem die Städte
immer mehr und mehr auftauchen und
die Städte nun dieses
wirtschaftliche Leben zunächst
organisieren, während es früher
gewachsen ist, als die Dorfgemeinden
tonangebend waren. Und dann sehen
wir, wie nun auch immer wieder mehr
und mehr dasjenige, was in den
Städten zentralisiert war,
unterkriecht in die größeren
Territorien der Staaten. Wir sehen
also, wie die Tendenz der neueren
Zeit darauf hinausgeht, auf der
einen Seite das Geistesleben, auf
der anderen Seite das
Wirtschaftsleben unterkriechen zu
lassen in die Staaten, die immer
mehr und mehr den Charakter der nach
römischem Rechte konstituierten
Gebiete annehmen. Das war eigentlich
die Entwickelung in der neueren
Zeit.
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29
|
|
|
Et
nous en sommes arrivés au point de
l'évolution historique où les choses
ne peuvent plus continuer ainsi, où
il faut à nouveau développer un cœur
et un sens pour la vie de l'esprit
libre, parce que tout simplement
l'esprit ne progresse pas lorsqu'il
est dans la camisole de force, parce
qu'il ne progresse qu'en apparence,
mais qu'en réalité il reste quand
même à la traîne, ne peut jamais
célébrer de véritables naissances,
mais tout au plus des renaissances.
Et il en va de même pour la vie de
l'économie. Nous nous trouvons
aujourd'hui à l'époque où nous
devons absolument inverser le
mouvement qui s'est développé dans
le monde civilisé d'Europe, avec son
annexe américaine, et où la
direction opposée doit être prise.
Car ce qui a évolué pendant un
certain temps doit arriver à un
point où quelque chose de nouveau
doit commencer. Sinon, on court le
risque de faire comme si une plante
devait pousser et qu'on disait qu'on
ne la laisse pas germer, mais
qu'elle doit continuer à pousser, à
fleurir. N'est-ce pas, c'est ainsi
qu'elle pousserait : elle produirait
une fleur ; maintenant pas de germe,
mais à nouveau une fleur, à nouveau
une fleur, et ainsi de suite. Il est
donc tout à fait nécessaire que l'on
se retrouve tout à fait
intérieurement dans ces choses, et
que l'on développe un sentiment pour
le tournant historique sur lequel
nous nous trouvons aujourd'hui.
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10
|
Und
an dem Punkte der geschichtlichen
Entwickelung sind wir angelangt, wo
es so nicht mehr weitergeht, wo sich
wiederum ein Herz und ein Sinn
entwickeln muß für freies
Geistesleben, weil einfach der Geist
nicht fortschreitet, wenn er in der
Zwangsjacke ist, weil er nur
scheinbar fortschreitet, in Wahrheit
aber dennoch zurückbleibt, niemals
wirkliche Geburten, sondern
höchstens Renaissancen feiern kann.
Und ebenso ist es mit dem
Wirtschaftsleben. Wir stehen eben
heute einfach in dem Zeitalter, wo
wir die Bewegung, die sich gerade in
der zivilisierten Welt Europas mit
ihrem amerikanischen Anhange
entwikkelt hat, unbedingt
rückgängig machen müssen, wo die
entgegengesetzte Richtung einsetzen
muß. Denn dasjenige, was eine
Zeitlang sich fortentwickelt hat,
muß an einem Punkt ankommen, wo
etwas Neues einsetzen muß. Sonst
kommt man in die Gefahr, es ebenso
zu machen, wie man es machen würde,
wenn eine Pflanze wachsen sollte und
man sagen würde, man läßt sie nicht
zum Keimen kommen, sondern sie soll
weiter wachsen, sie soll immer
weiter, weiter blühen. Nicht wahr,
so würde sie wachsen: eine Blüte
hervorbringen; jetzt keinen Keim,
sondern wieder eine Blüte, wieder
eine Blüte und so fort. Es ist also
durchaus notwendig, daß man sich in
diese Dinge ganz innerlich
hineinfindet, und daß man ein
Gefühl entwickelt für den
historischen Wendepunkt, auf dem
wir heute stehen.
|
Mais
de même que dans un organisme,
chaque détail est nécessairement
formé comme il l'est, de même dans
le monde dans lequel nous vivons et
que nous contribuons à façonner,
tout doit être formé comme il doit
l'être dans le sens du tout à sa
place. Vous ne pouvez pas imaginer,
si vous pensez réellement, que votre
lobe d'oreille soit formé, ne
serait-ce qu'un tout petit peu,
différemment de ce qu'il est en
fonction de tout votre organisme. Si
votre lobe d'oreille était un tant
soit peu différent, vous devriez
avoir un tout autre nez, vous
devriez avoir d'autres bouts de
doigts, et ainsi de suite. Et ainsi,
le discours dans lequel se déverse
quelque chose qui prend vraiment de
nouvelles formes doit absolument
être tenu - de même que le lobe de
l'oreille est formé dans le sens de
l'humain entier --- dans le sens de
la chose entière.
|
11
|
Aber
geradeso wie in einem Organismus
jede Einzelheit notwendig so geformt
ist, wie sie eben geformt ist, so
ist in der Welt, in der wir leben
und an der wir mitgestalten, alles
so zu formen, wie es im Sinne des
Ganzen an seinem Orte geformt werden
muß. Sie können sich nicht denken,
wenn Sie real denken, daß Ihr
Ohrläppchen auch nur im
allergeringsten anders geformt
wäre, als es eben ist in Gemäßheit
Ihres ganzen Organismus. Wäre Ihr
Ohrläppchen nur ein bißchen anders
geformt, dann müßten Sie auch eine
ganz andere Nase, Sie müßten andere
Fingerspitzen haben und so weiter.
Und so muß auch die Rede, in die
sich etwas ergießt, was wirklich
neue Formen annimmt, durchaus — so
wie das Ohrläppchen im Sinne des
ganzen Menschen geformt ist --- im
Sinne der ganzen Sache gehalten
sein.
|
30
|
|
|
Elle
ne peut pas être tenue de la façon
que l'on peut apprendre quelque
chose de la prédication. Car la
prédication, telle que nous l'avons
encore aujourd'hui, repose sur une
tradition qui remonte en fait à
l'Orient ancien ; et elle repose en
effet sur une position particulière
que l'humain tout entier avait dans
l'Orient ancien par rapport au
langage. Cette particularité s'est
ensuite perpétuée, de sorte qu'elle
a vécu d'une certaine manière libre
en Grèce, a vécu à Rome, et montre
aujourd'hui son dernier éclat de la
manière la plus claire dans la
relation particulière que le
Français entretient avec sa langue.
Je ne veux pas dire par là que
chaque Français prêche lorsqu'il
parle, mais un rapport semblable à
celui qui a dû se développer à
partir du rapport oriental à la
langue subsiste encore dans le
maniement français de la langue,
mais seulement dans un mouvement
absolument abrupt.
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12
|
Sie
kann nicht gehalten sein in der Art,
die man lernen kann etwa von der
Predigtrede. Denn die Predigtrede,
wie wir sie heute noch immer haben,
beruht auf der Tradition, die
eigentlich zurückgeht bis in den
alten Orient; und sie beruht ja auf
einer besonderen Stellung, welche
der ganze Mensch im alten Orient zu
der Sprache hatte. Diese
Eigentümlichkeit ist dann
fortgesetzt worden, so daß sie lebte
in einer gewissen freien Weise in
Griechenland, lebte in Rom und heute
ihr letztes Aufflackern am
deutlichsten zeigt in dem besonderen
Verhältnis, das der Franzose zu
seiner Sprache hat. Nicht als ob ich
damit sagen wollte, daß jeder
Franzose predigt, wenn er spricht,
aber ein ähnliches Verhältnis, wie
es sich aus dem orientalischen
Verhältnis zur Sprache entwickeln
mußte, lebt durchaus noch in der
französischen Handhabung der Sprache
weiter fort, nur eben durchaus in
abschüssiger Bewegung.
|
Cet
élément vers lequel nous pouvons
regarder en ce qui concerne le
langagier s'est exprimé lorsque l'on
apprenait encore à parler de la même
manière que l'on pouvait l'apprendre
plus tard, mais déjà au stade de la
décadence, auprès des professeurs
qui vivaient en fait comme des
momies des temps anciens, et qui
portaient le titre de "professeur
d'éloquence". Autrefois, il y avait
presque dans chaque université, dans
chaque école, dans les séminaires et
ainsi de suite, un tel professeur
d'éloquence, de rhétorique. Le
célèbre Curtius à Berlin portait
encore officiellement le titre de
"professeur d'éloquence". Mais
l'histoire est devenue trop stupide
pour lui et il n'a pas présenté
d'éloquence, mais s'est montré
professeur d'éloquence uniquement en
étant toujours envoyé par le collège
des professeurs lors d'occasions
festives, parce que c'était toujours
la tâche du professeur d'éloquence.
Curtius s'est fait un point
d'honneur de remplir sa mission pour
ces occasions festives en tenant le
moins possible compte des anciennes
règles de l'éloquence. D'ailleurs,
c'était trop bête pour lui d'être
professeur d'éloquence à une époque
où les professeurs d'éloquence n'ont
plus leur place, et il a fait de
l'histoire de l'art, de l'histoire
de l'art grec. Mais dans l'annuaire
de l'université, il était mentionné
comme "professeur d'éloquence". Cela
nous renvoie à un élément qui était
tout à fait présent dans le discours
des temps anciens.
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13
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Dieses
Element, zu dem wir da hinschauen
können in bezug auf das Sprachliche,
das ist zum Ausdrucke gekommen, als
man das Reden noch etwa so lernte,
wie man es dann später, aber schon
im Verfallsstadium, lernen konnte
von den Professoren, die eigentlich
durchaus wie Mumien aus alten Zeiten
weiterlebten, und die den Titel
trugen «Professor für Eloquenz». Es
war in früheren Zeiten fast an jeder
Universität, an jeder Schule, auch
an den Seminarien und so weiter,
solch ein Professor für Eloquenz,
für Rhetorik. Der berühmte Curtius
in Berlin führte eigentlich
offiziell noch den Titel «Professor
für Eloquenz». Aber die Geschichte
ist ihm zu dumm geworden und er hat
nicht Eloquenz vorgetragen, sondern
hat sich als Professor für Eloquenz
nur dadurch gezeigt, daß er vom
Professorenkollegium immer
ausgeschickt worden ist bei
festlichen Gelegenheiten, weil das
immer die Aufgabe des Professors für
Eloquenz war. Da hat es sich Curtius
allerdings sehr angelegen sein
lassen, seine Aufgabe für solche
festlichen Gelegenheiten dadurch zu
lösen, daß er die alten Regeln der
Eloquenz möglichst wenig
berücksichtigt hat. Im übrigen war
es ihm zu dumm, Professor der
Eloquenz zu sein in Zeiten, in die
eben Professoren der Eloquenz nicht
mehr hineinpassen, und er hat
Kunstgeschichte, griechische
Kunstgeschichte vorgetragen. Aber im
Universitätsverzeichnis war er
angeführt als «Professor der
Eloquenz». Das weist uns zurück auf
ein Element, das im Reden in den
alten Zeiten durchaus vorhanden
war.
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31
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Maintenant,
si nous prenons quelque chose de
particulièrement caractéristique, la
formation du discours pour les
langues d'Europe centrale, donc pour
l'allemand par exemple, tout ce que
l'on peut désigner par le mot
éloquence au sens originel n'a pas
le moindre sens. Car ces langues ont
déjà intégré quelque chose qui est
tout à fait différent de ce qui
était propre au discours à l'époque
où l'éloquence devait être prise au
sérieux. L'éloquence existe pour le
grec et le latin. Pour la langue
allemande, l'éloquence est quelque
chose de tout à fait impossible, si
l'on regarde intérieurement ce qui
est essentiel.
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14
|
Nun,
wenn wir etwas, was ganz besonders
charakteristisch ist, die Ausbildung
des Redens für die
mitteleuropäischen Sprachen, also
für das Deutsche etwa, nehmen, so
hat ja alles, was man im
ursprünglichen Sinne mit dem Wort
Eloquenz bezeichnen kann, nicht den
allergeringsten Sinn. Denn in diese
Sprachen ist schon etwas
eingeflossen, was durchaus anders
ist als dasjenige, was dem Reden in
den Zeiten eigen war, wo man die
Eloquenz ernst nehmen mußte. Für die
griechische, für die lateinische
Sprache gibt es Eloquenz. Für die
deutsche Sprache ist eine Eloquenz
etwas ganz Unmögliches, wenn man
innerlich auf das Wesenhafte sieht.
|
Or,
nous vivons aujourd'hui dans une
transition. On ne peut pas non plus
continuer à utiliser ce qui était
l'élément de discours de la langue
allemande. Il faut absolument
essayer de sortir de cet élément de
discours et d'entrer dans un autre
élément de discours. Et c'est là une
des tâches que doit accomplir, dans
un certain sens, celui qui doit
parler de l'anthroposophie ou de la
triarticulation de manière
fructueuse aujourd'hui. Car ce n'est
que lorsqu'un grand nombre de
personnes seront capables de parler
de cette manière que
l'anthroposophie et la
triartiulation seront correctement
comprises par le public, même dans
des conférences particulięres, alors
qu'ils ne sont pas rares ceux qui ne
développent qu'une
pseudo-compréhension et des
pseudo-confessions.
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15
|
Nun
leben wir aber heute durchaus in
einem Übergange. Das kann auch nicht
fortgebraucht werden, was etwa das
Redeelement der deutschen Sprache
war. Es muß durchaus versucht
werden, aus diesem Redeelement
herauszukommen und in ein anderes
Redeelement hineinzukommen. Und das
ist mit die Aufgabe, die in einem
gewissen Sinne zu lösen hat, wer
über Anthroposophie oder
Dreigliederung heute fruchtbar reden
soll. Denn erst, wenn eine größere
Anzahl von Menschen so zu reden
vermag, werden Anthroposophie und
Dreigliederung in der Öffentlichkeit
auch in einzelnen Vorträgen richtig
verstanden werden, während nicht
wenige sind, die nur ein
Pseudoverständnis und
Pseudobekenntnisse entwickeln.
|
Si
nous regardons en arrière l'élément
particulier qui existait en ce qui
concerne la parole à l'époque où le
maniement de l'éloquence a été
conservé, nous devons dire qu'il en
était ainsi : le langage sortait de
l'humain, de manière tout à fait
naïve, comme ses doigts poussent,
comme ses deuxièmes dents poussent.
Le processus d'imitation a donné
naissance à la parole, au langage et
à toute son organisation. Et ce
n'est qu'après le langage que l'on
est arrivé à l'utilisation de la
pensée.
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16
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Wenn
wir zurückblicken auf das besondere
Element, das in bezug auf das Reden
in den Zeiten vorhanden war, aus
denen sich erhalten hat die
Handhabung der Eloquenz, so müssen
wir sagen: Da war es so, daß die
Sprache wie herauswuchs aus dem
Menschen, in ganz naiver Weise, wie
seine Finger wachsen, wie seine
zweiten Zähne wachsen. Im
Nachahmungsprozeß ergab sich das
Sprechen, ergab sich die Sprache mit
ihrer ganzen Organisation. Und man
kam erst nach der Sprache zu dem
Gebrauch des Denkens.
|
Et
maintenant, lorsque l'humain
s'adressait à d'autres humains pour
une tâche quelconque, il devait
veiller à ce que l'expérience
intérieure, l'expérience de la
pensée, s'enclenche en quelque sorte
dans le langage. La phrase était là.
Elle était d'une certaine manière
|
17
|
Und
nun war es so, daß der Mensch, wenn
er zu anderen Menschen unter
irgendeiner Aufgabe sprach, darauf
zu sehen hatte, daß das innere
Erlebnis, das Gedankenerlebnis
gewissermaßen einschnappte in die
Sprache. Die Satzfügung war da. Sie
war in einer gewissen Weise
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32
|
|
|
élastique
et extensible. Et plus intime que le
langage était l'élément de la
pensée. On ressentait l'élément de
la pensée comme quelque chose de
plus intérieur que le langage, puis
on le faisait entrer dans le
langage, de sorte qu'il s'insère
dans le langage, tout comme on met
dans le marbre ce qu'on a comme idée
d'une statue ou quelque chose comme
ça. C'était absolument une
élaboration artistique de la langue.
Il y avait même une certaine
similitude entre la façon dont on
parlait en prose et la façon dont on
s'exprimait en poétique. La
rhétorique, l'éloquence avaient des
règles qui ne différaient pas du
tout de celles de l'expression
poétique. Je voudrais ajouter ici,
pour ne pas être mal compris, que le
développement de la langue n'exclut
pas la poésie. Ce que je dis
maintenant, je le dis pour des
expressions plus anciennes, et je
vous prie de ne pas le prendre comme
si j'allais dire qu'il n'y a plus de
poésie aujourd'hui. Nous n'avons
qu'à traiter le langage différemment
dans la poésie. Mais cela n'a pas sa
place ici; je voudrais simplement le
mettre entre parenthèses pour ne pas
être mal compris.
|
|
elastisch
und dehnbar. Und innerlicher als die
Sprache war das Gedankenelement.
Man erlebte das Gedankenelement als
etwas Innerlicheres als die Sprache
und ließ es dann einschnappen in die
Sprache, so daß es hineinpaßte,
geradeso wie man in den Marmor
hineinpaßt, was man als die Idee
irgendeiner Statue oder dergleichen
hat. Es war durchaus ein
künstlerisches Bearbeiten der
Sprache. Es hatte sogar die Art und
Weise, wie man auch im Prosaischen
zu sprechen hatte, etwas Ähnliches
mit dem, wie man sich im Poetischen
auszudrücken hatte. Rhetorik,
Eloquenz hatten Regeln, die gar
nicht unähnlich waren den Regeln
des poetischen Ausdruckes. Ich
möchte hier, damit ich nicht
mißverstanden werde, einfügen, daß
die Entwickelung der Sprache nicht
etwa die Poesie ausschließt. Was ich
jetzt sage, sage ich für ältere
Arten des Ausdruckes, und ich bitte,
das nicht so aufzufassen, als wenn
ich behaupten wollte, heute könne es
überhaupt nicht mehr Poesie geben.
Wir haben nur nötig, die Sprache in
der Poesie anders zu behandeln.
Aber das gehört ja nicht hierher;
das möchte ich nur in Parenthese
einfügen, damit ich nicht
mißverstanden werde.
|
Et
si nous nous demandons maintenant :
comment pouvait-on parler à cette
époque où la pensée, le contenu de
sentiment se refermait dans la
langue? — C’était beau de parler!
C'était la première tâche: parler
bien. Bien parler, on ne peut donc
qu'apprendre en ce qu'on
s'approfondi dans l'ancienne façon
de parler. On avait à parler beau.
Et le beau parler est absolument un
don qui vient de l'Orient à
l'humanité. On aimerait dire: on
avait à parler beau jusqu'à ce que
l'on considère en fait comme l'idéal
de la parole le chant, le chant de
la langue. Et seule une forme de
cette belle parole est la
prédication, ce en quoi maint est
écarté/rayé/ôté. Car le plein beau
parlé est la parole cultuelle. Si le
parler cultuel se déverse dans la
prédication, mainte chose est déjà
rayée/ôté. Mais malgré tout, la
prédication est une fille du beau
parler dans le culte.
|
18
|
Und
wenn wir nun fragen: Wie hatte man
also in dieser Zeit zu sprechen, in
welcher der Gedanke, der
Empfindungsgehalt in die Sprache
einschnappte? — Man hatte schön zu
sprechen! Das war die erste Aufgabe:
schön zu sprechen. Schön sprechen
kann man daher eigentlich auch nur
lernen, indem man sich vertieft in
die alte Art zu sprechen. Schön zu
sprechen hatte man. Und das schöne
Sprechen ist durchaus eine Gabe,
welche der Menschheit aus dem
Oriente zukommt. Man möchte sagen:
Schön zu sprechen hatte man bis
dahin, daß man eigentlich als Ideal
des Sprechens angesehen hat das
Singen, das Singen der Sprache. Und
nur eine Form dieses Schönsprechens
ist das Predigen, wobei manches
abgestreift ist von dem
Schönsprechen. Denn das volle
Schönsprechen ist das kultische
Sprechen. Gießt sich das kultische
Sprechen in die Predigt ans, so ist
schon manches abgestreift. Aber
immerhin ist die Predigt eine
Tochter des Schönsprechens im
Kultus.
|
La
seconde forme, qui s'est exprimée en
particulier dans la langue allemande
et dans d'autres langues semblables,
est celle qui n'est pas du tout
conditionnée, de sorte qu'il n'est
plus possible de faire la
distinction entre le mot et le
comprendre, le mot et l'expérience
de la pensée; le mot est devenu
abstrait,
|
19
|
Die
zweite Form, die dann insbesondere
ja in der deutschen Sprache und in
ähnlichen Sprachen zum Ausdruck
gekommen ist, ist diese, die
eigentlich gar nicht bedingt ist, so
daß man gar nicht mehr recht
unterscheiden kann zwischen dem
Worte und dem Begreifen, dem Worte
und dem Gedankenerlebnis; das Wort
ist abstrakt geworden,
|
33
|
|
|
de
sorte qu'il se distingue/comporte
lui-même comme une sorte de pensée.
C'est l'élément où est ôté la
compréhension pour la langue
elle-même. Cela ne peut plus se
refermer parce que le refermant et
ce qui, devrait être dans le
refermé, le ressent déja d'emblée
comme une chose.
|
|
so
daß es selbst wie eine Art Gedanke
sich ausnimmt. Es ist das Element,
wo abgestreift ist das Verständnis
für die Sprache selbst. Es kann
nicht mehr einschnappen, weil man
das Einschnappende und dasjenige, in
das eingeschnappt werden soll, schon
von vornherein wie Eines empfindet.
|
Qui
est clair aujourd'hui en allemand,
par exemple, lorsqu'il écrit
«concept», que c'est le
concevoir/conceptualiser
substantivé, le co-ncevoir/
co-saisir, c'est-à-dire le saisir
avec un préfixe, est donc exécuter
le saisir à quelque chose, que le
concept n'est rien d'autre que la
vue/contemplation objective
substantivée ? À une époque, le
terme/concept «concept» s’est formé
alors que l’on avait encore une
sensation vivante du corps éthérique
qui saisi les choses. De sorte qu'à
ce moment-là, on pouvait vraiment
former le concept du concept, parce
que la saisie avec le corps physique
est justement seulement une image de
l'attaque/la saisie avec le corps
éthérique.
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20
|
Wer
ist sich denn heute im Deutschen zum
Beispiel klar, wenn er aufschreibt
«Begriff», daß dies das
substantivierte Begreifen ist, das
Be-greifen, das Greifen mit einer
Vorsilbe ist also, das Greifen an
etwas ausführen, daß «Begriff» also
nichts anderes ist als das
substantivierte gegenständliche
Anschauen? In einer Zeit ist der
Begriff «Begriff» gebildet worden,
als man noch eine lebendige
Empfindung hatte von dem
.Ätherleibe, der die Dinge angreift.
So daß man dazumal wirklich den
Begriff des Begriffes bilden konnte,
weil das Angreifen mit dem
physischen Leibe eben nur ein Bild
ist von dem Angreifen mit dem
Ätherleibe.
|
Mais
pour entendre le concept dans le mot
concept, cela implique que l'on
ressente le langage comme un
organisme propre. Dans les éléments
du parler dont j'informe maintenant,
là nage donc langue et concept
toujours l'un dans l'autre, là n'est
pas du tout cette séparation acérée
qui existait jadis en Orient, où la
langue est un organisme, plus
extérieur, et ce qui s'exprime, vit
intérieurement. Et se (re)fermer
devrait, lors du parler, le vivant
interieurement dans la forme
languagière, et d'ailleurs refermer
ainsi que le vivant intérieurement
soit le contenu, et ce dans quoi
c'est renfermé, la forme extérieure.
Et ce renfermé devrait se passer
dans le sens du beau, de sorte que
l'on est un véritable artiste du
langage si l'on veut parler.
|
21
|
Aber,
um in dem Worte Begriff das
Begreifen zu hören, dazu gehört ja,
daß man die Sprache als einen
eigenen Organismus empfindet. In
dem Elemente des Sprechens, von dem
ich jetzt berichte, da schwimmt ja
Sprache und Begriff immer
durcheinander, da ist gar nicht jene
scharfe Trennung, die einst im
Oriente vorhanden war, wo die
Sprache ein Organismus ist, mehr
äußerlich ist, und das, was sich
ausspricht, innerlich lebt. Und
einschnappen mußte beim Reden das
innerlich Lebende in die sprachliche
Form, und zwar so einschnappen, daß
das innerlich Lebende der Inhalt
ist, und das, worin es
einschnappte, die äußere Form. Und
dieses Einschnappen mußte im Sinne
des Schönen geschehen, so daß man
also ein wirklicher Sprachkünstler
ist, wenn man reden will.
|
Ce
n'est plus le cas lorsque, par
exemple, on n'a plus aucun sentiment
pour faire la distinction entre
marcher (Gehen) et courir (Laufen)
en ce qui concerne le langagier en
tant que tel. Marcher: deux e, on y
va sans effort; e est toujours
l'expression du sentiment de la
faible participation que l'on a à sa
propre activité. Si vous avez un
'au' dans le mot, la participation a
augmenté.
|
22
|
Das
ist nicht mehr der Fall, wenn man
zum Beispiel keine Empfindung mehr
dafür hat, zu unterscheiden zwischen
Gehen und Laufen in bezug auf das
Sprachliche als solches. Gehen: zwei
e, man wandelt dahin, ohne daß man
sich dabei anstrengt; e ist immer
der Empfindungsausdruck für die
geringe Teilnahme, die man hat an
der eigenen Tätigkeit. Wenn man ein
au im Worte hat, da ist diese
Teilnahme gesteigert.
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34
|
|
|
Lors
du courir , ça en vient aussi au
ronfler/haleter (Schnaufen), où le
même vocable/voyelle (Vokal) est à
l'intérieur. Là l'intérieur vient en
agitation. Il doit y avoir un
son/une consonne qui indique cette
modification de l'intérieur. Mais
tout cela n'est plus là aujourd'hui;
le langage est devenu abstrait. Il
est, comme les pensées se déversant
là dedans elles-mêmes, pour toute la
région méddiane/centrale et aussi
notamment pour la région occidentale
de la civilisation.
|
|
Beim
Laufen kommt es auch zum Schnaufen,
wo derselbe Vokal drinnen ist. Da
kommt das Innere in Aufruhr. Da muß
ein Laut da sein, der diese
Modifikation des Inneren andeutet.
Aber das alles ist ja heute nicht
mehr da; die Sprache ist abstrakt
geworden. Sie ist wie die
dahinfließenden Gedanken selber für
das ganze mittlere und namentlich
auch für das westliche Gebiet der
Zivilisation.
|
Dans
chaque mot particulier, il est
possible de voir une image, une
imagination, et dans cette image on
peut vivre comme dans quelque chose
de relativement objectif. Celui qui,
dans les temps anciens, a été
confronté à la langue, n'aura pas
non plus été en mesure de la
considérer comme quelque chose qui
n'aurait pas été objectivement lié à
lui et dans lequel le subjectif
s'est répandu, comme il n'a jamais
perdu de vue que sa veste est
quelque chose d'objectif et qu'elle
n'a pas grandi avec son corps comme
une autre peau.
|
23
|
In
jedem einzelnen Worte ist es
möglich, ein Bild, eine Imagination
zu schauen, und in diesem Bilde kann
man so leben wie in etwas relativ
Objektivem. Derjenige, der noch in
älteren Zeiten der Sprache
gegenübergestanden hat, der wird
ebensowenig in die Lage gekommen
sein, die Sprache als etwas zu
betrachten, das nicht objektiv mit
ihm verbunden gewesen wäre und in
das das Subjektive sich
hineinergossen hätte, wie er
niemals aus dem Auge verloren hat,
daß sein Rock etwas Objektives ist
und nicht mit seinem Leibe als eine
andere Haut zusammengewachsen ist.
|
La
seconde marche du langage, par
contre, prend donc absolument tout
l'organisme du langage comme une
autre peau de l'âme, alors
qu'auparavant le langage était
beaucoup plus lâche, j'aimerais dire
comme un habit était là. Je parle
maintenant de la marche de la langue
où il ne s'agit plus avant tout de
parler beau, mais de parler
correctement, où il ne s'agissait
pas de rhétorique et d'éloquence,
mais de logique, où la grammaire
elle-même est devenue tellement
logique qu'on a simplement — et cela
depuis l'époque d'Aristote —
développé la logique des formes
grammaticales, abstrait la logique
des formes grammaticales. Tout a
donc nager là ensemble : pensée et
parole. La phrase est ce à quoi on
développe le jugement. Mais le
jugement est en fait tellement
déposé dans la phrase que l'on ne le
vit plus intérieurement de manière
indépendante. Parler correctement,
c'est devenu la signature.
|
24
|
Die
zweite Stufe der Sprache dagegen
nimmt ja überhaupt den ganzen
Organismus der Sprache wie eine
andere Haut der Seele, während die
Sprache vorher viel loser, ich
möchte sagen, wie ein Kleid da war.
Ich spreche jetzt von der Stufe der
Sprache, bei der nicht mehr in
erster Linie in Betracht kommt,
schön zu sprechen, sondern richtig
zu sprechen, bei der es sich nicht
um Rhetorik und Eloquenz, sondern um
Logik handelte, in der die Grammatik
selber so weit logisch wurde, daß
man ja einfach — und zwar kommt das
seit Aristoteles' Zeiten langsam
herauf — aus den grammatikalischen
Formen die logischen entwickelte,
von den grammatikalischen die
logischen abstrahierte. Es ist ja
alles da zusammengeschwommen:
Gedanke und Wort. Der Satz ist
dasjenige, woran man das Urteil
entwickelt. Aber das Urteil ist ja
eigentlich in dem Satze so gelegen,
daß man es nicht mehr innerlich
selbständig erlebt. Richtigsprechen,
das ist die Signatur geworden.
|
Or,
nous assistons déjà aujourd'hui à
l'émergence/la montée d'un nouvel
élément de la parole, seulement
appliqué partout au mauvais endroit,
transposé dans un tout mauvais
domaine. L'humanité doit son beau
parler à l'Orient. Le parler-correct
se trouve dans la zone médiane de la
civilisation. Et nous devons
regarder vers l'Ouest si nous
cherchons le troisième élément.
|
25
|
Nun
aber sehen wir heute schon ein neues
Element res Sprechens heraufkommen,
nur überall am falschen Ort
angewendet, auf ein ganz falsches
Gebiet übertragen. Das Schönsprechen
verdankt die Menschheit dem Orient.
Das Richtigsprechen liegt im
mittleren Gebiet der Zivilisation.
Und nach dem Westen müssen wir
hinschauen, wenn wir das dritte
Element, suchen.
|
35
|
|
|
Mais
dans cet Occident, cela monte
d'abord complètement corrompu.
Comment ça monte ? Eh bien, tout
d'abord, le langage est devenu
abstrait. Ce qui est un organisme
verbal est presque déja un organisme
de pensées. Et en Occident, cela
s'est progressivement intensifié au
point que l'on pourrait même trouver
amusant de discuter de ces choses.
Mais le progrès est déjà absolument
disponible, dans un domaine
entièrement faux.
|
26
|
Aber
in diesem Westen kommt es zunächst
ganz korrumpiert herauf. Wie kommt
es herauf? Nun, zunächst ist die
Sprache abstrakt geworden. Was
Wortorganismus ist, das ist fast
schon Gedankenorganismus. Und im
Westen hat sich das allmählich so
gesteigert, daß man es dort
vielleicht sogar für spaßhaft
ansehen würde, solche Dinge noch zu
erörtern. Aber es ist schon, auf
einem ganz falschen Gebiete, der
Fortschritt durchaus vorhanden.
|
Voyez-vous,
en Amérique, c'est tout de suite
dans le dernier tiers du XIXe siècle
qu'est apparue une tendance
philosophique qu'on appelle le
«pragmatisme». En Angleterre, on
l'appelait alors «humanisme». James
est le représentant en Amérique,
Schiller le représentant en
Angleterre. Il y a là des
personnalités qui sont déjà en train
d'élargir un peu ces choses. Le
mérite d'avoir précisément élargi
cette notion d'humanisme, dans un
très beau sens, revient au
professeur Mackenzie, qui était ici
il y a peu.
|
27
|
Sehen
Sie, in Amerika hat sich aufgetan
gerade im letzten Drittel des 19.
Jahrhunderts eine philosophische
Richtung, welche «Pragmatismus»
genannt wird. In England hat man sie
dann «Humanismus» genannt. James ist
der Vertreter in Amerika, Schiller
der Vertreter in England. Es sind
dann Persönlichkeiten da, die nun
schon daran sind, diese Dinge etwas
zu erweitern. So gebührt das
Verdienst, gerade diesen Begriff des
Humanismus in einem sehr schönen
Sinne erweitert zu haben, dem
neulich hier anwesend gewesenen
Professor Mackenzie.
|
Vers
où courent ces efforts ? Je pense
maintenant du pragmatisme américain
et de l'humanisme anglais. Ils
proviennent d'un scepticisme total à
l'égard de la connaissance : la
vérité est quelque chose qu'il n'y a
pas du tout !. Si nous posons deux
affirmations, nous les posons en
fait pour la raison que nous ayons
des points de repère dans la vie.
Parler d'un «atome» — on ne peut y
trouver aucune raison particulière
de vérité; mais il est utile, en
chimie, de se fonder sur la théorie
de l'atome; c'est pourquoi nous
établissons le concept d'atome. Il
est utilisable, il est utile. Il n'y
a pas d'autre vérité que celle qui
vit dans des concepts utiles,
utilisables pour la vie. «Dieu»,
qu'il existe ou non, il ne s'agit
pas de cela. La vérité, c'est
quelque chose qui ne nous regarde
pas. Mais on ne peut pas bien vivre
si l'on n'établit pas le concept
«Dieu»; on peut vraiment bien vivre
si l'on vit comme s'il y avait un
Dieu. Alors nous l'avons créé parce
que c'est un concept utile et
utilisale pour la vie. Si la Terre a
commencé au sens de la théorie de
Kant-Laplace et qu'elle finira au
sens de la théorie mécanique de la
chaleur, personne n'en sait rien du
point de vue de la vérité — je ne
fais que citer —, mais il est utile
à notre pensée de représenter le
début et la fin de la Terre de cette
façon.
|
28
|
Worauf
laufen diese Bestrebungen denn
hinaus? Ich meine jetzt den
amerikanischen Pragmatismus und den
englischen Humanismus. Sie gehen
hervor aus einer vollständigen
Skepsis gegenüber der Erkenntnis:
Wahrheit ist etwas, was es
eigentlich gar nicht gibt! Wenn wir
zwei Behauptungen aufstellen, so
stellen wir sie eigentlich aus dem
Grunde auf, um im Leben Richtpunkte
zu haben. Von einem «Atom» zu
sprechen — man kann nicht
irgendeinen besonderen
Wahrheitsgrund dafür aufbringen;
aber es ist nützlich, in der Chemie
die Atomtheorie zugrunde zu legen;
also stellen wir den Begriff des
Atoms auf. Er ist brauchbar, er ist
nützlich. Es gibt keine andere
Wahrheit als eine solche, die in
nützlichen, für das Leben
brauchbaren Begriffen lebt. «Gott»,
ob es ihn gibt oder nicht, darauf
kommt es nicht an. Wahrheit, das ist
so irgend etwas, was uns nichts
angeht. Doch es läßt sich nicht gut
leben, wenn man nicht den Begriff
«Gott» aufstellt; es läßt sich
wirklich gut leben, wenn man so
lebt, als ob es einen Gott gäbe.
Also stellen wir ihn auf, weil es
ein für das Leben brauchbarer,
nützlicher Begriff ist. Ob die Erde
im Sinne der Kant-Laplaceschen
Theorie begonnen hat und im Sinne
der mechanischen Wärmetheorie enden
wird, vom Wahrheitsstandpunkt aus
weiß kein Mensch etwas darüber — ich
referiere jetzt bloß —, aber es ist
nützlich für unser Denken, sich den
Anfang der Erde und das Ende der
Erde so vorzustellen.
|
36
|
|
|
C'est
l'enseignement pragmatique de James
et aussi essentiellement
l'enseignement humaniste de
Schiller. Finalement, on ne sait pas
non plus si l'humain, du point de
vue de la vérité, a réellement une
âme. On peut en discuter jusqu'à la
fin du monde pour savoir s'il y a
une âme ou non, mais c'est utile, si
l'on veut comprendre tout ce que
l'humain fait dans la vie,
d'accepter une âme.
|
|
Das
ist die pragmatistische Lehre von
James und auch im wesentlichen die
humanistische Lehre von Schiller.
Schließlich weiß man auch gar nicht,
ob der Mensch nun wirklich, wenn man
vom Wahrheitsstandpunkt ausgeht,
eine Seele hat. Darüber kann man
diskutieren bis ans Ende der Welt,
ob es eine Seele gibt oder nicht,
aber nützlich ist es, wenn man all
das, was der Mensch da im Leben
ausführt, begreifen will, eine Seele
anzunehmen.
|
Naturellement,
tout ce qui se passe dans un endroit
de notre civilisation aujourd'hui se
propage dans d'autres endroits. Et
pour de telles choses, qui sont
apparues instinctivement en
Occident, l'Allemand a dû trouver
quelque chose qui est maintenant
plus conceptuel, qui est plus facile
à comprendre conceptuellement. Et de
là naquit la philosophie du «si Si»:
qu'il y ait ou non un atome, cela
n'a pas d'importance; nous
considérons les phénomènes comme
«si» il y avait un atome. Que le
bien puisse se réaliser ou non, on
ne peut pas décider; nous regardons
la vie «comme si» le bien pouvait se
réaliser. Pour savoir s'il y a un
Dieu ou non, on pourrait en discuter
jusqu'à la fin du monde; mais nous
regardons la vie de telle manière
que nous agissons «comme si» il y
avait un Dieu. Voilà la philosophie
«comme si».
|
29
|
Natürlich,
es verbreitet sich alles das, was da
an einem Orte heute in unserer
Zivilisation auftritt, wiederum über
die anderen Orte. Und für solche
Dinge, die instinktiv im Westen
aufgetreten sind, mußte der Deutsche
etwas finden, was nun mehr
begrifflich ist, was sich leichter
begrifflich durchschauen läßt. Und
daraus entstand die Philosophie des
«Als Ob»: Ob es ein Atom gibt oder
nicht, darauf kommt es nicht an; wir
betrachten die Erscheinungen so,
«als ob» es ein Atom gäbe. Ob das
Gute sich realisieren kann oder
nicht, darüber kann man nicht
entscheiden; wir betrachten das
Leben so, «als ob» das Gute sich
realisieren könnte. Ob es einen Gott
gibt oder nicht, darüber könnte man
ja bis ans Ende der Welt streiten;
wir betrachten aber das Leben so,
daß wir handeln, «als ob» es einen
Gott gäbe. Da haben Sie die «Als
Ob»-Philosophie.
|
On
fait peu attention à ces choses
parce qu'on se pense: maintenant
donc, en Amérique, il y a James avec
ses élèves, en Angleterre, il y a
Schiller avec ses élèves; il y a
Vaihinger, qui a écrit la
philosophie du «si si»: ce sont
quelques hurluberlus qui vivent
comme ça dans une sorte de maison de
coucou- dans les nuages, et en quoi
ça regarde les autres humains !
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30
|
Man
beachtet diese Dinge wenig, weil man
sich denkt: Nun ja, da sitzt in
Amerika der James mit seinen
Schülern, da sitzt Schiller in
England mit seinen Schülern; da ist
der Vaihinger, der die Philosophie
des «Als Ob» geschrieben hat: das
sind so ein paar Käuze, die leben so
in einer Art Wolkenkuckucksheim, und
was geht das die anderen Menschen
an!
|
Mais
qui a l'oreille pour cela, entend
aujourd'hui résonner partout la
philosophie «comme si»: presque tous
les humains parlent dans le sens de
la philosophie «comme si». Les
philosophes ne sont que des mecs
drôles. Ils parlent toujours de ce
que les autres font inconsciemment.
Si l'on est suffisamment franc pour
cela, on entend rarement aujourd'hui
un humain utiliser ses mots
autrement, en relation avec son cœur
et avec toute son âme, avec tout son
être humain qui parle autrement que
si les choses étaient telles qu'il
les exprime.
|
31
|
Wer
aber das Ohr dafür hat, der hört
heute die «Als Ob»-Philosophie
schon überall anklingen: Fast alle
Menschen reden im Sinne der «Als
Ob»-Philosophie. Die Philosophen
sind nur ganz spaßige Kerle. Die
plauschen immer das aus, was die
anderen Menschen unbewußt machen.
Wenn man unbefangen genug dazu ist,
so hört man heute nur selten einen
Menschen, der seine Worte noch
anders gebraucht, im Zusammenhang
mit seinem Herzen und mit seiner
ganzen Seele, mit seinem ganzen
Menschen, der anders spricht, als
wie wenn die Sache so wäre, wie er
sie ausdrückt.
|
37
|
|
|
On
n'a pas ordinairement l'oreille pour
entendre, dans le son et la nuance
de la parole, que ce «si» vit à
l'intérieur, qu'au fond, les humains
sont déjà saisit par ce «si» à
travers toute la civilisation.
|
|
Man
hat nur gewöhnlich nicht das Ohr
dafür, im Klang und in der
Farbentönung des Sprechens zu hören,
daß dieses «Als Ob» drinnen lebt,
daß im Grunde genommen die Menschen
schon über die ganze Zivilisation
hin von diesem «Als Ob» ergriffen
sind.
|
Mais
comme les choses finissent par se
corrompre, il y a quelque chose de
corrompu au début, qu'il faut
maintenant développer dans un sens
plus élevé pour la gestion du
discours en anthroposophie, en
triarticulation, et ainsi de suite.
"Ces choses sont si sérieuses, si
importantes que nous devrions en
parler spécialement. Car il s'agira
d'élever la trivialité «Nous
utilisons des concepts parce qu'ils
sont utiles à la vie», cette
trivialité d'une théorie
matérialiste de l'utilité dans
l'éthique et peut-être, à travers
l'éthique, dans le religieux. Car la
tâche qui nous attend, si nous
voulons agir dans le sens de
l'anthroposophie et de la
triarticulation, est d'apprendre à
ce que nous pouvons nous approprier
de l'histoire — pour la belle
parole, pour la parole correcte —,
la bonne parole, que nous obtenions
une oreille pour la bonne parole.
|
32
|
Aber
so, wie sonst die Dinge am Ende in
Korruption kommen, zeigt sich da
etwas korrumpiert am Anfange, was
nun gerade in einem höheren Sinne
entwickelt werden muß für die
Handhabung der Rede in
Anthroposophie, in Dreigliederung
und so weiter. So ernst, so wichtig
sind "diese Dinge, daß wir über sie
eigentlich extra reden sollten. Denn
es wird sich darum handeln, daß wir
die Trivialität «Wir gebrauchen
Begriffe, weil sie nützlich sind für
das Leben», daß wir diese
Trivialität einer materialistischen
Utilitätstheorie ins Ethische
hinaufheben und vielleicht durch das
Ethische ins Religiöse. Denn die
Aufgabe steht vor uns, wenn wir
wirken wollen im Sinne von
Anthroposophie und von
Dreigliederung, daß wir hinzulernen
zu dem, was wir aus der Geschichte
uns aneignen können — zu dem
Schönsprechen, zu dem
Richtigsprechen —, das Gutsprechen,
daß wir ein Ohr erhalten für das
Gutsprechen.
|
Jusqu'à
présent, j'ai peu remarqué que
lorsque j'ai fait allusion au cours
de mes conférences à ce bien parler
en ce sens, - je l'ai fait très
souvent - en ce que j'ai toujours
dit qu'aujourd'hui, il ne s'agit pas
seulement que ce que l'on dit soit
juste dans le sens logique et
abstrait, mais qu'il s'agit que
quelque chose dit dans un certain
contexte, ou de s'abstenir de le
dire, de ne pas le dire dans ce
contexte ; que l'on développe le
sentiment qu'une chose ne doit pas
seulement être juste, mais qu'elle
est justifiée dans son contexte,
qu'elle peut être bonne dans un
certain contexte, ou mauvaise dans
un certain contexte. Nous devons
apprendre, au-delà de la rhétorique,
au-delà de la logique, une véritable
éthique de la parole. Nous devons
savoir comment, dans un certain
contexte, nous pouvons nous
permettre des choses qui ne seraient
pas du tout permises dans un autre
contexte.
|
33
|
Ich
habe bis jetzt wenig bemerkt, daß es
aufgefallen ist, wenn ich im
Verlaufe meiner Vorträge hingewiesen
habe — ich habe es sehr häufig getan
— auf dieses in diesem Sinne
Gutsprechen, indem ich immer gesagt
habe, es komme heute nicht allein
darauf an, daß dasjenige, was man
sagt, im logisch-abstrakten Sinne
richtig ist, sondern es komme darauf
an, daß in einem gewissen
Zusammenhang etwas gesagt wird, oder
auch unterlassen wird zu sagen,
nicht gesagt wird in diesem
Zusammenhange; daß man ein Gefühl
dafür entwickelt, daß etwas nicht
nur richtig sein soll, sondern daß
es in seinem Zusammenhang drinnen
gerechtfertigt ist, daß es gut sein
kann in einem gewissen
Zusammenhange, oder schlecht sein
kann in einem gewissen
Zusammenhange. Wir müssen lernen,
über die Rhetorik, über die Logik
hinaus eine wirkliche Ethik des
Sprechens. Wir müssen wissen, wie
wir uns in einem gewissen
Zusammenhange Dinge erlauben dürfen,
die in einem anderen Zusammenhange
gar nicht gestattet wären.
|
38
|
|
|
Permettez-moi
à présent de prendre un exemple
évident, qui a peut-être pu venir à
certains d'entre vous qui ont
assisté aux conférences jusqu'ici :
j'ai parle de ce que, dans un
certain contexte, Goethe n'était en
fait pas réellement né. J'ai dit que
Goethe s'est longtemps efforcé de
s'exprimer de façon pittoresque, de
dessiner, mais qu'il n'en est rien
devenu, que cela s'est ensuite
répandu dans ses poèmes, et que dans
les poèmes, par exemple dans
«Iphigénie» ou surtout dans «La
Fille Naturelle», il n'y a pas de
poèmes au sens figuré/d'une
spiritualité d'essaim. Les gens ont
appelé ces poèmes de Goethe, comme
de «marbre lisse et marbre froid»,
parce qu'ils sont presque
sculpturaux, parce qu'ils sont
plastiques. Goethe avait des
facultés qui n'ont pas vraiment mûri
jusqu'à l'incarnation; il n'est pas
vraiment né. — Voyez-vous, dans le
contexte où je l'ai dit
dernièrement, on pouvait le dire
avec certitude. Mais imaginez si
l'un d'eux soutenait cela comme une
thèse pour lui-même, au sens absolu
! Ce serait non seulement illogique,
mais aussi complètement insensé.
|
34
|
Da
darf ich jetzt ein naheliegendes
Beispiel gebrauchen, das vielleicht
schon einigen von Ihnen, die
letzthin bei den Vorträgen anwesend
waren, hat auffallen können: Ich
habe in einem gewissen Zusammenhang
davon gesprochen, daß Goethe
eigentlich in Wirklichkeit gar nicht
geboren ist. Ich habe davon
gesprochen, daß Goethe lange Zeit
sich bemüht hat, malerisch sich
auszudrücken, zu zeichnen, aber daß
daraus nichts geworden ist, daß das
dann übergeflossen ist in seine
Dichtungen, und daß wiederum in den
Dichtungen, wie zum Beispiel in
«Iphigenie» oder besonders in der
«Natürlichen Tochter» ja gar nicht
im schwärmerischen Sinne Dichtungen
vorliegen. «Marmorglatt und
marmorkalt», haben die Leute diese
Dichtungen Goethes genannt, weil sie
fast bildhauerisch sind, weil sie
plastisch sind. Goethe hatte lauter
Fähigkeiten, die eigentlich gar
nicht bis zur Menschwerdung gediehen
sind; er ist gar nicht wirklich
geboren. — Sehen Sie, in jenem
Zusammenhang, in dem ich das
ausgesprochen habe letzthin, konnte
man es ganz gewiß sagen. Aber denken
Sie sich, wenn das einer als eine
These für sich im absoluten Sinne
vertreten würde! Es wäre nicht nur
unlogisch; es wäre
selbstverständlich ganz verrückt.
|
Parler
à partir du contexte de la vie est
quelque chose d'autre que de trouver
l'adéquation ou la justesse d'un
contexte de mots pour le contexte de
la pensée et de la sensation. D'un
contexte vivant à un endroit donné,
faire naître un dicton ou quelque
chose de semblable, c'est ce qui
fait passer de la beauté, de la
justesse à l'ethos du langage, dans
lequel on sent, quand on dit une
phrase, s'il faut la prononcer ou ne
pas la prononcer dans tout le
contexte. Là encore, il y a, mais à
présent, une intégration
intériorisée, non pas avec le
langage, mais avec le discours.
C'est ce que j'appellerais la bonne
parole ou la mauvaise parole; la
troisième forme. A côté du beau et
du laid/détestable, à côté du
correct ou de l'incorrect, vient le
bon parler ou le mauvais parler dans
le sens que j'ai maintenant décrit.
|
35
|
Aus
dem Lebenszusammenhang heraus
sprechen ist etwas anderes, als die
Adäquatheit oder Richtigkeit eines
Wortzusammenhanges finden für den
Gedanken- und
Empfindungszusammenhang. Heraus
entstehen lassen aus einem
lebendigen Zusammenhange an einer
bestimmten Stelle ein Diktum oder
dergleichen, das ist dasjenige, was
hinüberführt von der Schönheit, von
der Richtigkeit zu dem Ethos der
Sprache, wobei man empfindet, wenn
man einen Satz ausspricht, ob man
ihn aussprechen darf oder nicht
aussprechen darf in dem ganzen
Zusammenhange. Da gibt es wiederum,
aber jetzt ein verinnerlichtes
Zusammenwachsen, jetzt nicht mit
der Sprache, sondern mit der Rede.
Das ist es, was ich das Gutsprechen
oder Schlechtsprechen nennen möchte;
die dritte Form. Neben dem Schön-
und Häßlichsprechen, neben dem
Richtig- oder Unrichtigsprechen
kommt das Gut- oder
Schlechtsprechen in dem Sinne, wie
ich das jetzt dargestellt habe.
|
Aujourd'hui
encore, est diversement rependu
l'avis qu'il y a des phrases que
l'on forme et que l'on peut dire à
chaque occasion, parce qu'elles sont
absolument valables. En effet, de
telles phrases n'existent plus en
réalité pour notre vie actuelle,
mais toute phrase qui est possible
dans un contexte donné est déjà
impossible dans un autre contexte.
|
36
|
Es
ist heute noch vielfach die Ansicht
verbreitet, es gäbe Sätze, die man
formt und die man dann bei jeder
Gelegenheit sprechen könne, weil sie
absolut gelten. Solche Sätze gibt es
nämlich in Wirklichkeit für unser
Leben in der Gegenwart nicht mehr,
sondern jeder Satz, der in einem
gewissen Zusammenhang möglich ist,
ist für einen anderen Zusammenhang
heute schon unmöglich.
|
39
|
|
|
C'est-à-dire
que nous sommes entrés dans une ère
de développement humain où nous
avons besoin d'attirer notre
attention sur cette diversité de
l'expérience.
|
|
Das
heißt, wir sind in eine Epoche der
Menschheitsentwickelung eingetreten,
wo wir nötig haben, auf diese
Vielseitigkeit des Erlebens unser
Augenmerk zu lenken.
|
L'Oriental,
qui vivait avec toute sa pensée dans
un petit territoire, le Grec, qui
vivait avec sa vie de l'esprit, sa
vie de droit, sa vie de l'économie
dans un petit territoire, versait
aussi dans sa langue quelque chose
qui doit ressembler à une œuvre
d'art linguistique. Comment est-ce
donc avec une œuvre d'art ? C'est
ainsi que dans un seul objet fermé
apparaît en fait un infini dans un
domaine déterminé. Ainsi même, bien
que unilatéralement, le beau a été
défini par Hegel, Hartmann et
d'autres : c'est l'aspect de l'idée
dans une forme accomplie/close.
C'est la première chose à laquelle
j'ai dû m'opposer dans mon discours
de Vienne «Goethe, père d'une
nouvelle esthétique», que le beau
est «l'apparition de l'idée dans sa
forme extérieure», en montrant que
c'est précisément l'inverse qu'il
faut penser: que le beau naît
lorsque l'on donne à la forme
l'apparence de l'infini.
|
37
|
Der
Orientale, der mit seinem ganzen
Denken in einem kleinen Territorium
lebte, auch noch der Grieche, der
mit seinem Geistesleben, mit seinem
Rechtsleben, mit seinem
Wirtschaftsleben auf einem kleinen
Territorium lebte, der goß auch in
seine Sprache etwas hinein, was so
aussieht, wie ein sprachliches
Kunstwerk aussehen muß. Wie ist es
denn bei einem Kunstwerk? So ist es,
daß in einem einzelnen geschlossenen
Objekte eigentlich ein Unendliches
erscheint auf einem bestimmten
Gebiete. So ist sogar, wenn auch
einseitig, das Schöne definiert
worden von Hegel, von Hartmann und
anderen: Es ist die Erscheinung der
Idee in einem abgeschlossenen
Formgebilde. Es ist das erste,
wogegen ich mich wenden mußte in
meinem Wiener Vortrag «Goethe als
Vater einer neuen ,Ästhetik», daß
das Schöne «die Erscheinung der Idee
in der äußeren Form» sei, indem ich
zeigte, daß man gerade das
Umgekehrte meinen müsse: daß das
Schöne entsteht, wenn man der Form
den Schein des Unendlichen gibt.
|
Et
il en est ainsi de la langue qui, en
quelque sorte, apparaît aussi comme
un territoire limité, comme un
territoire qui renferme la
signification possible dans des
limites/frontières : si cette langue
doit saisir ce qui est infini dans
la vie intérieure de l'âme et de
l'esprit. Il faut que cela s'exprime
sous une belle forme.
|
38
|
Und
so ist es mit der Sprache, die
gewissermaßen auch als begrenztes
Territorium auftritt, als
Territorium, welches die mögliche
Bedeutung in Grenzen einschließt:
wenn in diese Sprache einschnappen
muß dasjenige, was eigentlich an
innerem Seelen- und Geistesleben
unendlich ist. Da muß es in schöner
Form zum Ausdrucke kommen.
|
Lors
du parler correctement, la ça doit
être adéquat, que la phrase aille au
jugement, le concept au mot. Les
Romains y ont été contraints,
d'autant plus que leur territoire
s'est étendu toujours plus grand et
plus grand : leur langue s'est
transformée du beau dans le logique,
d'où la coutume d'enseigner la
logique aux gens tout de suite dans
la langue latine. Ils l'y on donc
avez aussi très bien apprise.
|
39
|
Beim
Richtigsprechen, da muß es adäquat
sein, da muß der Satz zum Urteil,
der Begriff zum Wort passen. Dazu
waren die Römer genötigt, ganz
besonders als ihr Territorium immer
größer und größer wurde: da formte
sich ihre Sprache um aus dem Schönen
ins Logische, daher dann die Sitte
beibehalten worden ist, gerade in
der lateinischen Sprache den Leuten
Logik beizubringen. Sie haben es ja
auch daran ganz gut gelernt.
|
Mais
maintenant nous avons à nouveau
dépassé ce stade. Maintenant, il est
nécessaire que nous apprenions à
ressentir le langage avec éthos, que
nous gagnions dans une certaine
mesure une sorte de moralité du
parler dans notre discours, en
sachant que nous avons quelque chose
à nous permettre ou à ne pas faire
quelque chose dans un contexte
donné.
|
40
|
Aber
nun sind wir wiederum über dieses
Stadium hinaus. Nun ist es
notwendig, daß wir die Sprache
empfinden lernen mit Ethos, daß wir
gewissermaßen eine Art Moralität des
Sprechens in unsere Rede hinein
gewinnen, indem wir wissen, wir
haben uns in einem gewissen
Zusammenhange etwas zu gestatten
oder etwas zu versagen.
|
40
|
|
|
Là
ne se (re)ferme pas a chose de la
manière dont je l'ai décrit plus
tôt, mais nous utilisons là, en ce
que nous avons besoin du mot, ce
mot, pour caractériser. Là s'arrête
tout définir ; là le mot est
utilisé, pour caractériser. Là le
mot sera manipulé de telle sorte
qu'en fait, on sent chaque mot comme
quelque chose d'insuffisant, chaque
phrase comme quelque chose
d'insuffisant, et on a l'envie de
caractériser ce que l'on veut placer
devant l'humanité des plus
différents côtés, dans une certaine
mesure de faire le tour de la chose
et de la caractériser des plus
différents côtés. J'ai souvent
insisté sur le fait que telle devait
être la manière de présentation de
l'anthroposophie. J'ai souvent
insisté sur le fait qu'on ne devrait
pas croire que l'on peut trouver le
bon mot, la bonne phrase, mais qu'on
peut seulement se comporter ainsi
que le photographe qui, pour montrer
un arbre, prend au moins quatre
aspects. Doit donc être élevée une
vision qui, dans une philosophie
abstraite et triviale, se vit comme
«pragmatisme» et «humanisme», il
faut l'élever dans le domaine de
l'éthique. Et alors elle doit
d'abord s'exercer dans l'ethos de la
langue : nous devons apprendre à bon
parler. C'est-à-dire que nous
devons, pour parler, faire
l'expérience de tout ce que nous
vivons sinon en rapport à l'éthique,
la morale/l'enseignement éthique.
|
|
Da
schnappt die Sache nicht ein in der
Weise, wie ich es früher geschildert
habe, sondern da verwenden wir,
indem wir das Wort gebrauchen,
dieses Wort, um zu charakterisieren.
Da hört alles Definieren auf; da
wird das Wort verwendet, um zu
charakterisieren. Da wird das Wort
so gehandhabt, daß man eigentlich
jedes Wort als etwas Ungenügendes
empfindet, jeden Satz als etwas
Ungenügendes empfindet, und den
Drang hat, dasjenige, was man
hinstellen will vor die Menschheit,
von den verschiedensten Seiten her
zu charakterisieren, gewissermaßen
um die Sache herumzugehen und sie
von den verschiedensten Seiten zu
charakterisieren. Ich habe oft
betont, daß das die
Darstellungsweise der Anthroposophie
sein muß. Ich habe es oft betont,
daß man ja nicht glauben solle, man
könne das adäquate Wort, den
adäquaten Satz finden, sondern man
kann sich nur so verhalten wie der
Photograph, der, um einen Baum zu
zeigen, wenigstens vier Aspekte
nimmt. Also her-aufgehoben werden
muß eine Anschauung, die sich in
einer abstrakten, trivialen
Philosophie als «Pragmatismus» und
«Humanismus» auslebt, heraufgehoben
muß sie werden ins Gebiet des
Ethischen. Und dann muß sie sich
zuerst ausleben im Ethos der
Sprache: Wir müssen gut sprechen
lernen. Das heißt, wir müssen für
das Sprechen etwas erleben von
alldem, was wir sonst erleben in
bezug auf die Ethik, die
Sittenlehre.
|
Prises
au fond, les choses sont devenues
correctement contemplables ces
derniers temps. Nous avons là, dans
le parler des théosophes, une
antiquité simplement liée au
langage, c'est-à-dire antique par
rapport aux derniers siècles de
coloration matérialiste: «corps
physique» — eh bien, il est épais;
«corps éthérique» — il est plus
mince, brumeux; «corps astral» —
encore plus mince, mais seulement
plus mince; «moi» — encore plus
mince. Or, il y a toujours et
toujours de nouveaux membres de
l'entité humaine : cela devient
toujours plus mince. On ne sait plus
comment arriver à cette minceur,
mais en tout cas elle devient de
plus en plus mince. On ne peut pas
sortir du matérialisme. C'est aussi
la marque distinctive de cette
littérature théosophique. Et c'est
toujours la marque de ce qui se
passe quand on parle de ces choses,
depuis le discours théorique jusqu'à
ce
|
41
|
Und
im Grunde genommen ist ja die Sache
in der neueren Zeit recht
anschaulich geworden. Da haben wir
im Sprechen der Theosophen eine
einfach schon durch die Sprache
bedingte Altertümlichkeit, nämlich
altertümlich in bezug auf die
letzten Jahrhunderte
materialistischer Färbung:
«physischer Leib» — nun, er ist
dick; «Ätherleib» — er ist dünner,
nebelhaft; «astralischer Leib» —
wiederum dünner, aber eben doch nur
dünner; «Ich» — noch dünner. Nun
kommen ja immerfort und immerfort
neue Glieder der menschlichen
Wesenheit: das wird immer dünner.
Man weiß zuletzt schon gar nicht
mehr, wie man zu dieser Dünnheit
noch kommen kann, aber jedenfalls
wird es nur immer dünner und
dünner. Man kommt aus dem
Materialismus nicht heraus. Das ist
ja auch das Kennzeichen dieser
theosophischen Literatur. Und das
ist immer das Kennzeichen, was da
auftritt, wenn über diese Dinge
gesprochen werden soll, von dem
theoretischen Sprechen bis zu dem,
|
41
|
|
|
que
j'ai vécu une fois dans la Société
Théosophique de Paris, je crois que
c'était en 1906. Une dame, qui était
une vraie théosophe, voulait dire
combien elle aimait les différents
discours qui ont été prononcés dans
la salle où nous étions, et elle a
dit: il y a là de si bonnes
vibrations! -- Et on lui fit
remarquer: en fait, c'était comme
quelque chose que l'on renifle. Donc
les odeurs laissées par les discours
et que l'on pouvait ainsi sentir
comme ça, il était en fait pensé à
elles.
|
|
was
ich einmal innerhalb der
Theosophischen Gesellschaft in Paris
erlebt habe, ich glaube, es war
1906. Da wollte eine Dame, die eine
richtige kernfeste Theosophin war,
ausdrücken, wie gut ihr einzelne
Reden gefallen haben, die in dem
Saal, wo wir waren, gesprochen
worden sind; und da sagte sie: Es
sind so gute Vibrationen da! — Und
man merkte ihr an: eigentlich war
dieses gemeint wie etwas, das man
schnüffelt. Also die Düfte, die da
zurückgeblieben waren von den Reden
und die man so etwas erschnüffeln
konnte, die waren eigentlich
gemeint.
|
Nous
devons apprendre à détacher/arracher
libre le langage de l'adéquation.
Car il ne peut être adaptée qu'au
matériel. Si nous voulons l'utiliser
pour le spirituel dans le sens de
l'ère actuelle de l'évolution de
l'humanité, alors nous devons le
libérer. La liberté doit alors
entrer dans la maîtrise de la
langue. Et si l'on ne prend pas ces
choses de façon abstraite, mais de
façon vivante, la première chose où
doit entrer la philosophie de la
liberté, c'est dans le parler, dans
la manipulation/l'avoir en mains du
langage. Car c'est ce dont on a
besoin, sinon on ne trouvera pas le
passage, par exemple, à la
caractéristique de la vie de
l'esprit libre.
|
42
|
Wir
müssen lernen, die Sprache
loszureißen von der Adäquatheit.
Denn sie kann adäquat sein nur dem
Materiellen. Wollen wir sie für das
Spirituelle verwenden im Sinne der
heutigen Entwickelungsepoche der
Menschheit, dann müssen wir sie
freibekommen. Dann muß Freiheit in
das Handhaben der Sprache
hineinkommen. Und wenn man diese
Dinge nicht abstrakt, sondern
lebensvoll nimmt, so ist das erste,
wo hineinkommen muß Philosophie der
Freiheit in das Sprechen, in die
Handhabung der Sprache. Denn das hat
man nötig, sonst wird man nicht den
Übergang finden zum Beispiel zu der
Charakteristik des freien
Geisteslebens.
|
Voyez-vous,
pour la vie de l'esprit libre,
c'est-à-dire la vie de l'esprit qui
est là partir de ses propres lois,
il n'y a pas encore beaucoup de
compréhension dans l'humanité
actuelle. En effet, la plupart du
temps, on entend par vie de l'esprit
libre une structure dans laquelle
vivent des humains, dont chacun
chante son propre Kikeriki, où
chaque coq — excusez-moi l'image un
peu étrange — piaille sur son propre
tas de fumier, et où se forment
ensuite les consonances les plus
incroyables de ce crier. En réalité,
dans la vie de l'esprit libre,
l'harmonie s'établit, parce que
l'esprit vit, et non les égoïstes
particuliers, parce que l'esprit
peut réellement mener une vie propre
au-delà des égoïstes particuliers.
|
43
|
Sehen
Sie, für freies Geistesleben, das
heißt Geistesleben, das aus seinen
eigenen Gesetzen heraus da ist, es
ist noch nicht sehr viel
Verständnis in der gegenwärtigen
Menschheit dafür vorhanden. Denn
meistens versteht man unter freiem
Geistesleben ein Gebilde, in dem
Menschen leben, von denen jeder nach
seinem eigenen Kikeriki kräht, wo
jeder Hahn — verzeihen Sie das etwas
merkwürdige Bild — auf seinem
eigenen Misthaufen kräht, und wo
dann die unglaublichsten
Zusammenklänge aus diesem Krähen
zustandekommen. In Wirklichkeit
kommt beim freien Geistesleben
nämlich durchaus Harmonie zustande,
weil der Geist lebt, nicht die
einzelnen Egoisten, weil der Geist
wirklich über die einzelnen
Egoisten hinüber ein eigenes Leben
führen kann.
|
Par
exemple — on doit dire ces choses
dès aujourd'hui — notre école
Waldorf de Stuttgart est dotée d'un
esprit école Waldorf indépendant du
corps enseignant dans lequel le
corps enseignant s'installe et dans
lequel il devient de plus en plus
clair
|
44
|
Es
ist zum Beispiel — man muß diese
Dinge schon heute sagen — für unsere
Waldorfschule in Stuttgart durchaus
ein Waldorfschulgeist da, der
unabhängig ist von der Lehrerschaft,
in den die Lehrerschaft sich
hineinlebt, und in dem es immer mehr
und mehr klar wird,
|
42
|
|
|
que
l'un peut être plus ou moins
capable, mais que l'esprit a une vie
propre.
|
|
daß
unter Umständen der eine fähiger
oder unfähiger sein kann — der Geist
aber hat ein eigenes Leben.
|
C'est
une abstraction dont les humains se
font encore aujourd'hui une
représentation lorsqu'on parle
d'«esprit libre». Ce n'est pas du
tout une réalité. L'esprit libre est
quelque chose qui vit vraiment parmi
les humains, il suffit de le laisser
venir à l'être-là, et ce qui œuvre
parmi les humains, il suffit de le
laisser venir à l'être-là.
|
45
|
Es
ist eine Abstraktion, von der sich
heute noch die Menschen eine
Vorstellung machen, wenn sie von
«freiem Geist» sprechen. Das ist ja
gar keine Wirklichkeit. Der freie
Geist ist etwas, was wirklich lebt
unter den Menschen, man muß ihn nur
zum Dasein kommen lassen, und was
wirkt unter den Menschen, man muß
ihn nur zum Dasein kommen lassen.
|
Ce
dont je vous ai parlé aujourd'hui,
j'en ai au fond aussi seulement
parlé pour que ce dont nous sommes
censés bénéficier ici soit fondé sur
des sentiments principaux,
c'est-à-dire sur le sentiment de la
gravité des choses. Je ne puis
évidemment pas croire qu'à présent
tout le monde sortira de la même
manière et que, comme les anciens
ont beau parlé, les médians/centraux
correctement, maintenant tous
parleront bon ! Mais vous ne pouvez
pas à cause de cela non plus
objecter: à quoi servent toutes nos
interventions si nous ne pouvons
donc quand même pas aussitôt bon
parler ? — Il s'agit cependant de
nous recevions réellement le
sentiment du sérieux de la situation
dans laquelle nous devrions nous
vivre, que nous sachions : ce qui
est voulu là, est quelque chose
d'organique en soi, qu'une nécessité
de la forme doit s'exprimer peu à
peu dans le langage, comme s'exprime
dans le lobe de l'oreille une
nécessité de la forme, comme il ne
peut en être autrement selon comment
l'humain tout entier est.
|
46
|
Was
ich heute zu Ihnen gesprochen habe,
habe ich im Grunde auch nur
gesprochen, um das, was wir hier
profitieren sollen, von
prinzipiellen Empfindungen ausgehen
zu lassen, also von der Empfindung
des Ernstes der Sache. Ich kann
natürlich nicht meinen, daß jetzt
alle gleich hinausgehen und so, wie
die Alten schön gesprochen haben,
die Mittleren richtig, nun alle gut
sprechen werden! Aber Sie können
deshalb auch nicht einwenden: Was
helfen uns denn dann unsere ganzen
Vorträge, wenn wir ja doch nicht
gleich gut sprechen können? —
Sondern es handelt sich darum, daß
wir wirklich die Empfindung bekommen
von dem Ernst der Lage, in die wir
uns dadurch hineinleben sollen, daß
wir wissen: Was da gewollt wird, ist
etwas in sich so organisch Ganzes,
daß sich selbst in der Sprache nach
und nach ausdrücken muß eine
Notwendigkeit der Form, wie sich in
dem Ohrläppchen eine Notwendigkeit
der Form ausdrückt, wie das nicht
anders sein kann, je nachdem der
ganze Mensch ist.
|
J'essaierai
donc de rapprocher encore plus ce
qui est aujourd'hui le contenu de
l'anthroposophie et de la
triarticulation chez nous, avec la
façon dont ce devrait être approché
des humains. Et j'entrerai de plus
en plus du principe dans le concret
et dans ce qui doit reposer toujours
de plus en plus à la base du
pratiquer.
|
47
|
So
werde ich versuchen, dann noch näher
zusammenzubringen, was nun bei uns
Inhalt von Anthroposophie und
Dreigliederung ist, mit der Art, wie
es an die Menschen herangebracht
werden soll. Und ich werde aus dem
Prinzipiellen in das Konkrete und in
dasjenige, was dem Praktizieren
zugrunde liegen soll, immer mehr und
mehr hereinkommen.
|
43
|
|
|
Français
seulement
DEUXIÈME CONFÉRENCE Dornach, 12 octobre 1921
Trad. F. Germani v. 02 - 04/08/2024
Ce qu'il vaut fondamentalement de
considérer lorsqu’on veut parler de
tri-articulation. Sur le développement de la
vie de l’esprit et de l’économie. Sur la
nécessité pour le tournant historique de
développer le sentiment approprié. Certains
aspects que l'orateur doit considérer. De
l'éloquence. Des formes d'expression et de
leur développement historique et
géographique: La belle, correcte et bonne
parole - Ethique de la parole. Sur la langue
des théosophes. De la nécessité de la
liberté dans le maniement de la langue.
01
Lorsque nous commençons aujourd'hui à parler
de l'anthroposophie et du mouvement de la
triarticulation avec ses différentes
conséquences - qui naît de l'anthroposophie et
doit être pensé à partir d'elle -, nous devons
avant tout garder à l'esprit qu'il est
difficile d'être compris. Et sans ce sentiment
que c'est difficile d'être compris, nous ne
pourrons guère nous en sortir de manière
satisfaisante en tant qu'orateurs pour du
spirituel-scientifique anthroposophique et de
tout ce qui s'y rapporte. Car si l'on veut
parler de l'anthroposophie de manière
appropriée, il faut en fait parler
différemment de ce que l'on a l'habitude de
dire sur les choses en général, selon les
traditions de la parole/de l'énoncer. On s'est
en effet diversement habitué à parler, aussi
sur des choses anthroposophiques comme on
s'est tement habitué à parler, notamment dans
le temps du matérialisme. Mais par là, on
déconstruit plutôt la compréhension pour
l'anthroposophie qu'on ne lui ouvre l'accès.
02
Nous devrons tout d'abord une fois nous rendre
dans une certaine mesure entièrement clair le
contenu, la matière, qui se présente à nous
avec l'anthroposophie et ses conséquences. Et
comme je l'ai déjà dit hier, j'aurai à faire
ici, dans ces conférences, à une application
de l'éloquence tout de suite seulement dans
les choses anthroposophiques et y appartenant,
de sorte que ce que j'ai à dire ne vaut
justement que pour cela.
03
Nous devons maintenant nous rendre clair que,
tout d'abord, pour, disons, la chose
principale de la triarticulation, le sentiment
doit donc être éveillé dans notre humanité
actuelle. Au fond, il faut partir du principe
que le public actuel ne sait tout d'abord rien
commencer de correct avec le concept de la
triarticulation, et notre discours doit
lentement conduire à lui amener un sentiment
de cette triarticulation.
04
A l'époque où le matérialisme régnait, on
avait l'habitude de présenter oralement les
choses du monde extérieur de façon
descriptive. On avait là une sorte
d'instruction dans le monde extérieur
lui-même. Et en outre, l'objet du monde
extérieur était, j'aimerais dire, trop établi
pour que l'on n'aurait pas cru que la façon
dont on parlait des choses du monde extérieur
serait finalement indifférente/égale, si l'on
donnait seulement aux humains un guide pour
contempler ce monde extérieur. Maintenant, et
finalemet c'est donc aussi ainsi, quand l'on
fait quelque part, disons, une conférence
expérimentale populaire et que l'on expose aux
gens comment telle ou telle substance réagit
dans la cornue, alors ils voient comment cette
substance réagit dans la cornue, et que l'on
parle de telle ou telle manière - un peu
mieux, un peu moins bien, un peu plus
correctement, un peu moins correctement - cela
ne fait finalement aucune différence. Et peu à
peu, c'est devenu un peu comme ça que l'on
assiste à de telles conférences et à de tels
discours, pour voir ce qui est expérimenté, et
ce qui est encore dit, on l'emporte avec soi
comme une sorte de bruit de fond plus ou moins
agréable ou désagréable. Il faut dire ces
choses de manière un peu radicale, afin de
montrer la bonne direction dans laquelle la
civilisation se déplace par rapport à ces
choses. Et lorsqu'il s'agit de ce que l'on
veut stimuler chez les gens pour le faire,
pour le vouloir, on pense qu'on devrait placer
justement des idéaux devant les gens, là ils
devraient s'habituer à saisir des idéaux, et
la on fait voie alors de proche en proche
toujours plus dans l'utopiste, lorsqu'il
s'agit par exemple des choses de la
triarticulation de l'organisme social.
05
C'est ce qui s'est passé à bien des égards:
beaucoup d'humains qui parlent aujourd'hui de
la triarticulation suscitent l'opinion — par
la façon dont ils parlent — qu'il s'agit d'une
sorte d'utopie, de quelque chose à quoi on
devrait aspirer. Et puisque l'on a toujours
l'opinion que ce qu'il faut viser ne peut
arriver le plus souvent que dans cinquante
ans, dans cent ans — ou certains prolongent
encore le temps — on se permet aussi,
inconsciemment, de parler des choses comme si
elles n'étaient mûres que dans cent ou
cinquante ans. Très vite, on s'écarte de la
réalité et on parle dessus: comment un bazar
sera-t-il aménagé dans l'organisme social
triarticulé ? Quelle sera la relation de
l'individu avec la machine à coudre dans
l'organisme social triarticulé ? — et ainsi de
suite. En effet, ces questions sont posées en
abondance face à une aspiration telle que
celle à la triarticulation de l'organisme
social. Face à une telle aspiration qui, avec
toutes ses racines, sort de la réalité, on ne
devrait absolument pas parler ainsi
utopiquement. Car, au moins, il faut toujours
faire naître ce sentiment que la
triarticulation de l'organisme social n'est
pas quelque chose que l'on puisse faire, que
l'on puisse faire, dans le sens où l'on fait
des constitutions d'État dans un parlement du
type de celui de l'Assemblée nationale de
Weimar. Ça se fait ! Mais dans le même sens,
on ne peut pas parler de faire l'organisme
social triarticulé.
06
On peut tout aussi peu dire que l'on devrait
organiser pour que la triarticulation en
sorte. Ce qui est un organisme, on ne
l'organise justement pas ; cela croit. C'est
justement l'essence de l'organisme que l'on
n'a pas à l'organiser, qu'il s'organise
lui-même. Ce que l'on peut organiser n'est pas
un organisme. C'est avec ces sentiments que
nous devons aborder les choses dès le début,
sinon nous ne pourrons pas trouver la
possibilité d'une expression appropriée.
07
La triarticulation est quelque chose qui
découle/s'en suit tout simplement de la
cohabitation naturelle des humains. On peut
falsifier cette cohabitation naturelle des
humains en étendant, comme cela a été le cas
par exemple dans l'histoire récente, les
particularités de l'un des membres, le membre
juridique et étatique, aux deux autres. Alors,
ces deux autres membres sont tout simplement
corrompus parce qu'ils ne peuvent pas
prospérer, comme quelqu'un ne peut pas
prospérer si on lui met un vêtement
inapproprié, trop lourd pour lui ou quelque
chose de ce genre.
08
Dans le contexte naturel des humains vit la
triarticulation de l'organisme social, vit la
vie de l'esprit indépendante, vit la vie de
droit ou étatique, qui est placée sur la
majorité (le fait d'être majeur) des humains,
vit aussi la vie économique qui ne se façonne
qu'à partir d'elle-même. On peut mettre des
camisoles de force à la vie de l'esprit et à
la vie de l'économie, bien qu'on n'en ait pas
besoin ; mais alors leur vie propre s'affirme
continuellement, et ce que nous voyons alors à
l'extérieur, c'est précisément l'affirmation
de la vie propre. Il est donc nécessaire de
montrer l'évidence de la triarticulation de
l'organisme social à partir de la nature de
l'humain et de la nature de la cohabitation
sociale. Voyons donc comment, en Europe, la
vie de l'esprit était tout à fait indépendante
et libre jusqu'au 13e et 14e siècle, où l'on a
d'abord poussé ce qui était une vie de
l'esprit libre et indépendante dans les
universités. C'est précisément à cette époque
que les universités ont été fondées, et que
les universités se sont peu à peu glissées
dans la vie de l'État. On peut donc dire que
c'est le cas : Du 13ème au 16ème, 17ème siècle
environ, les universités se sont glissées dans
la vie de l'État, et avec les universités,
sans que les gens ne l'aient vraiment
remarqué, les autres institutions
d'enseignement et d'éducation. Elles les ont
tout simplement suivi. Nous avons cela d'un
côté.
09
Et de l'autre côté, nous avons jusqu'à la même
époque la libre activité économique, qui a
trouvé son expression proprement
centre-européenne dans les communautés
économiques villageoises libres. Et de même
que la vie de l'esprit libre s'est glissée
dans les universités, qui sont d'abord
localisées et qui se glissent ensuite sous
l'État, de même l'organisation économique
reçoit d'abord une certaine administration au
sens juridique du terme, dans la mesure où les
villes apparaissent de plus en plus et où
elles organisent d'abord cette vie économique,
alors qu'auparavant elle se développait
lorsque les communautés villageoises étaient
dominantes. Et puis nous voyons comment ce qui
était centralisé dans les villes se glisse de
plus en plus dans les grands territoires des
États. Nous voyons donc comment la tendance
des temps modernes est de laisser la vie
spirituelle d'une part, et la vie économique
d'autre part, s'insinuer dans les États, qui
prennent de plus en plus le caractère des
territoires/domaines constitués selon le droit
romain. C'est ce qui s'est en fait passé à
l'époque moderne.
10
Et nous en sommes arrivés au point de
l'évolution historique où les choses ne
peuvent plus continuer ainsi, où il faut à
nouveau développer un cœur et un sens pour la
vie de l'esprit libre, parce que tout
simplement l'esprit ne progresse pas lorsqu'il
est dans la camisole de force, parce qu'il ne
progresse qu'en apparence, mais qu'en réalité
il reste quand même à la traîne, ne peut
jamais célébrer de véritables naissances, mais
tout au plus des renaissances. Et il en va de
même pour la vie de l'économie. Nous nous
trouvons aujourd'hui à l'époque où nous devons
absolument inverser le mouvement qui s'est
développé dans le monde civilisé d'Europe,
avec son annexe américaine, et où la direction
opposée doit être prise. Car ce qui a évolué
pendant un certain temps doit arriver à un
point où quelque chose de nouveau doit
commencer. Sinon, on court le risque de faire
comme si une plante devait pousser et qu'on
disait qu'on ne la laisse pas germer, mais
qu'elle doit continuer à pousser, à fleurir.
N'est-ce pas, c'est ainsi qu'elle pousserait :
elle produirait une fleur ; maintenant pas de
germe, mais à nouveau une fleur, à nouveau une
fleur, et ainsi de suite. Il est donc tout à
fait nécessaire que l'on se retrouve tout à
fait intérieurement dans ces choses, et que
l'on développe un sentiment pour le tournant
historique sur lequel nous nous trouvons
aujourd'hui.
11
Mais de même que dans un organisme, chaque
détail est nécessairement formé comme il
l'est, de même dans le monde dans lequel nous
vivons et que nous contribuons à façonner,
tout doit être formé comme il doit l'être dans
le sens du tout à sa place. Vous ne pouvez pas
imaginer, si vous pensez réellement, que votre
lobe d'oreille soit formé, ne serait-ce qu'un
tout petit peu, différemment de ce qu'il est
en fonction de tout votre organisme. Si votre
lobe d'oreille était un tant soit peu
différent, vous devriez avoir un tout autre
nez, vous devriez avoir d'autres bouts de
doigts, et ainsi de suite. Et ainsi, le
discours dans lequel se déverse quelque chose
qui prend vraiment de nouvelles formes doit
absolument être tenu - de même que le lobe de
l'oreille est formé dans le sens de l'humain
entier --- dans le sens de la chose entière.
12
Elle ne peut pas être tenue de la façon que
l'on peut apprendre quelque chose de la
prédication. Car la prédication, telle que
nous l'avons encore aujourd'hui, repose sur
une tradition qui remonte en fait à l'Orient
ancien ; et elle repose en effet sur une
position particulière que l'humain tout entier
avait dans l'Orient ancien par rapport au
langage. Cette particularité s'est ensuite
perpétuée, de sorte qu'elle a vécu d'une
certaine manière libre en Grèce, a vécu à
Rome, et montre aujourd'hui son dernier éclat
de la manière la plus claire dans la relation
particulière que le Français entretient avec
sa langue. Je ne veux pas dire par là que
chaque Français prêche lorsqu'il parle, mais
un rapport semblable à celui qui a dû se
développer à partir du rapport oriental à la
langue subsiste encore dans le maniement
français de la langue, mais seulement dans un
mouvement absolument abrupt.
13
Cet élément vers lequel nous pouvons regarder
en ce qui concerne le langagier s'est exprimé
lorsque l'on apprenait encore à parler de la
même manière que l'on pouvait l'apprendre plus
tard, mais déjà au stade de la décadence,
auprès des professeurs qui vivaient en fait
comme des momies des temps anciens, et qui
portaient le titre de "professeur
d'éloquence". Autrefois, il y avait presque
dans chaque université, dans chaque école,
dans les séminaires et ainsi de suite, un tel
professeur d'éloquence, de rhétorique. Le
célèbre Curtius à Berlin portait encore
officiellement le titre de "professeur
d'éloquence". Mais l'histoire est devenue trop
stupide pour lui et il n'a pas présenté
d'éloquence, mais s'est montré professeur
d'éloquence uniquement en étant toujours
envoyé par le collège des professeurs lors
d'occasions festives, parce que c'était
toujours la tâche du professeur d'éloquence.
Curtius s'est fait un point d'honneur de
remplir sa mission pour ces occasions festives
en tenant le moins possible compte des
anciennes règles de l'éloquence. D'ailleurs,
c'était trop bête pour lui d'être professeur
d'éloquence à une époque où les professeurs
d'éloquence n'ont plus leur place, et il a
fait de l'histoire de l'art, de l'histoire de
l'art grec. Mais dans l'annuaire de
l'université, il était mentionné comme
"professeur d'éloquence". Cela nous renvoie à
un élément qui était tout à fait présent dans
le discours des temps anciens.
14
Maintenant, si nous prenons quelque chose de
particulièrement caractéristique, la formation
du discours pour les langues d'Europe
centrale, donc pour l'allemand par exemple,
tout ce que l'on peut désigner par le mot
éloquence au sens originel n'a pas le moindre
sens. Car ces langues ont déjà intégré quelque
chose qui est tout à fait différent de ce qui
était propre au discours à l'époque où
l'éloquence devait être prise au sérieux.
L'éloquence existe pour le grec et le latin.
Pour la langue allemande, l'éloquence est
quelque chose de tout à fait impossible, si
l'on regarde intérieurement ce qui est
essentiel.
15
Or, nous vivons aujourd'hui dans une
transition. On ne peut pas non plus continuer
à utiliser ce qui était l'élément de discours
de la langue allemande. Il faut absolument
essayer de sortir de cet élément de discours
et d'entrer dans un autre élément de discours.
Et c'est là une des tâches que doit accomplir,
dans un certain sens, celui qui doit parler de
l'anthroposophie ou de la triarticulation de
manière fructueuse aujourd'hui. Car ce n'est
que lorsqu'un grand nombre de personnes seront
capables de parler de cette manière que
l'anthroposophie et la triartiulation seront
correctement comprises par le public, même
dans des conférences particulięres, alors
qu'ils ne sont pas rares ceux qui ne
développent qu'une pseudo-compréhension et des
pseudo-confessions.
16
Si nous regardons en arrière l'élément
particulier qui existait en ce qui concerne la
parole à l'époque où le maniement de
l'éloquence a été conservé, nous devons dire
qu'il en était ainsi : le langage sortait de
l'humain, de manière tout à fait naïve, comme
ses doigts poussent, comme ses deuxièmes dents
poussent. Le processus d'imitation a donné
naissance à la parole, au langage et à toute
son organisation. Et ce n'est qu'après le
langage que l'on est arrivé à l'utilisation de
la pensée.
17
Et maintenant, lorsque l'humain s'adressait à
d'autres humains pour une tâche quelconque, il
devait veiller à ce que l'expérience
intérieure, l'expérience de la pensée,
s'enclenche en quelque sorte dans le langage.
La phrase était là. Elle était d'une certaine
manière élastique et extensible. Et plus
intime que le langage était l'élément de la
pensée. On ressentait l'élément de la pensée
comme quelque chose de plus intérieur que le
langage, puis on le faisait entrer dans le
langage, de sorte qu'il s'insère dans le
langage, tout comme on met dans le marbre ce
qu'on a comme idée d'une statue ou quelque
chose comme ça. C'était absolument une
élaboration artistique de la langue. Il y
avait même une certaine similitude entre la
façon dont on parlait en prose et la façon
dont on s'exprimait en poétique. La
rhétorique, l'éloquence avaient des règles qui
ne différaient pas du tout de celles de
l'expression poétique. Je voudrais ajouter
ici, pour ne pas être mal compris, que le
développement de la langue n'exclut pas la
poésie. Ce que je dis maintenant, je le dis
pour des expressions plus anciennes, et je
vous prie de ne pas le prendre comme si
j'allais dire qu'il n'y a plus de poésie
aujourd'hui. Nous n'avons qu'à traiter le
langage différemment dans la poésie. Mais cela
n'a pas sa place ici; je voudrais simplement
le mettre entre parenthèses pour ne pas être
mal compris.
18
Et si nous nous demandons maintenant : comment
pouvait-on parler à cette époque où la pensée,
le contenu de sentiment se refermait dans la
langue? — C’était beau de parler! C'était la
première tâche: parler bien. Bien parler, on
ne peut donc qu'apprendre en ce qu'on
s'approfondi dans l'ancienne façon de parler.
On avait à parler beau. Et le beau parler est
absolument un don qui vient de l'Orient à
l'humanité. On aimerait dire: on avait à
parler beau jusqu'à ce que l'on considère en
fait comme l'idéal de la parole le chant, le
chant de la langue. Et seule une forme de
cette belle parole est la prédication, ce en
quoi maint est écarté/rayé/ôté. Car le plein
beau parlé est la parole cultuelle. Si le
parler cultuel se déverse dans la prédication,
mainte chose est déjà rayée/ôté. Mais malgré
tout, la prédication est une fille du beau
parler dans le culte.
19
La seconde forme, qui s'est exprimée en
particulier dans la langue allemande et dans
d'autres langues semblables, est celle qui
n'est pas du tout conditionnée, de sorte qu'il
n'est plus possible de faire la distinction
entre le mot et le comprendre, le mot et
l'expérience de la pensée; le mot est devenu
abstrait, de sorte qu'il se distingue/comporte
lui-même comme une sorte de pensée. C'est
l'élément où est ôté la compréhension pour la
langue elle-même. Cela ne peut plus se
refermer parce que le refermant et ce qui,
devrait être dans le refermé, le ressent déja
d'emblée comme une chose.
20
Qui est clair aujourd'hui en allemand, par
exemple, lorsqu'il écrit «concept», que c'est
le concevoir/conceptualiser substantivé, le
co-ncevoir/ co-saisir, c'est-à-dire le saisir
avec un préfixe, est donc exécuter le saisir à
quelque chose, que le concept n'est rien
d'autre que la vue/contemplation objective
substantivée ? À une époque, le terme/concept
«concept» s’est formé alors que l’on avait
encore une sensation vivante du corps
éthérique qui saisi les choses. De sorte qu'à
ce moment-là, on pouvait vraiment former le
concept du concept, parce que la saisie avec
le corps physique est justement seulement une
image de l'attaque/la saisie avec le corps
éthérique.
21
Mais pour entendre le concept dans le mot
concept, cela implique que l'on ressente le
langage comme un organisme propre. Dans les
éléments du parler dont j'informe maintenant,
là nage donc langue et concept toujours l'un
dans l'autre, là n'est pas du tout cette
séparation acérée qui existait jadis en
Orient, où la langue est un organisme, plus
extérieur, et ce qui s'exprime, vit
intérieurement. Et se (re)fermer devrait, lors
du parler, le vivant interieurement dans la
forme languagière, et d'ailleurs refermer
ainsi que le vivant intérieurement soit le
contenu, et ce dans quoi c'est renfermé, la
forme extérieure. Et ce renfermé devrait se
passer dans le sens du beau, de sorte que l'on
est un véritable artiste du langage si l'on
veut parler.
22
Ce n'est plus le cas lorsque, par exemple, on
n'a plus aucun sentiment pour faire la
distinction entre marcher (Gehen) et courir
(Laufen) en ce qui concerne le langagier en
tant que tel. Marcher: deux e, on y va sans
effort; e est toujours l'expression du
sentiment de la faible participation que l'on
a à sa propre activité. Si vous avez un 'au'
dans le mot, la participation a augmenté. Lors
du courir , ça en vient aussi au
ronfler/haleter (Schnaufen), où le même
vocable/voyelle (Vokal) est à l'intérieur. Là
l'intérieur vient en agitation. Il doit y
avoir un son/une consonne qui indique cette
modification de l'intérieur. Mais tout cela
n'est plus là aujourd'hui; le langage est
devenu abstrait. Il est, comme les pensées se
déversant là dedans elles-mêmes, pour toute la
région méddiane/centrale et aussi notamment
pour la région occidentale de la civilisation.
23
Dans chaque mot particulier, il est possible
de voir une image, une imagination, et dans
cette image on peut vivre comme dans quelque
chose de relativement objectif. Celui qui,
dans les temps anciens, a été confronté à la
langue, n'aura pas non plus été en mesure de
la considérer comme quelque chose qui n'aurait
pas été objectivement lié à lui et dans lequel
le subjectif s'est répandu, comme il n'a
jamais perdu de vue que sa veste est quelque
chose d'objectif et qu'elle n'a pas grandi
avec son corps comme une autre peau.
24
La seconde marche du langage, par contre,
prend donc absolument tout l'organisme du
langage comme une autre peau de l'âme, alors
qu'auparavant le langage était beaucoup plus
lâche, j'aimerais dire comme un habit était
là. Je parle maintenant de la marche de la
langue où il ne s'agit plus avant tout de
parler beau, mais de parler correctement, où
il ne s'agissait pas de rhétorique et
d'éloquence, mais de logique, où la grammaire
elle-même est devenue tellement logique qu'on
a simplement — et cela depuis l'époque
d'Aristote — développé la logique des formes
grammaticales, abstrait la logique des formes
grammaticales. Tout a donc nager là ensemble :
pensée et parole. La phrase est ce à quoi on
développe le jugement. Mais le jugement est en
fait tellement déposé dans la phrase que l'on
ne le vit plus intérieurement de manière
indépendante. Parler correctement, c'est
devenu la signature.
25
Or, nous assistons déjà aujourd'hui à
l'émergence/la montée d'un nouvel élément de
la parole, seulement appliqué partout au
mauvais endroit, transposé dans un tout
mauvais domaine. L'humanité doit son beau
parler à l'Orient. Le parler-correct se trouve
dans la zone médiane de la civilisation. Et
nous devons regarder vers l'Ouest si nous
cherchons le troisième élément.
26
Mais dans cet Occident, cela monte d'abord
complètement corrompu. Comment ça monte ? Eh
bien, tout d'abord, le langage est devenu
abstrait. Ce qui est un organisme verbal est
presque déja un organisme de pensées. Et en
Occident, cela s'est progressivement
intensifié au point que l'on pourrait même
trouver amusant de discuter de ces choses.
Mais le progrès est déjà absolument
disponible, dans un domaine entièrement faux.
27
Voyez-vous, en Amérique, c'est tout de suite
dans le dernier tiers du XIXe siècle qu'est
apparue une tendance philosophique qu'on
appelle le «pragmatisme». En Angleterre, on
l'appelait alors «humanisme». James est le
représentant en Amérique, Schiller le
représentant en Angleterre. Il y a là des
personnalités qui sont déjà en train d'élargir
un peu ces choses. Le mérite d'avoir
précisément élargi cette notion d'humanisme,
dans un très beau sens, revient au professeur
Mackenzie, qui était ici il y a peu.
28
Vers où courent ces efforts ? Je pense
maintenant du pragmatisme américain et de
l'humanisme anglais. Ils proviennent d'un
scepticisme total à l'égard de la connaissance
: la vérité est quelque chose qu'il n'y a pas
du tout !. Si nous posons deux affirmations,
nous les posons en fait pour la raison que
nous ayons des points de repère dans la vie.
Parler d'un «atome» — on ne peut y trouver
aucune raison particulière de vérité; mais il
est utile, en chimie, de se fonder sur la
théorie de l'atome; c'est pourquoi nous
établissons le concept d'atome. Il est
utilisable, il est utile. Il n'y a pas d'autre
vérité que celle qui vit dans des concepts
utiles, utilisables pour la vie. «Dieu», qu'il
existe ou non, il ne s'agit pas de cela. La
vérité, c'est quelque chose qui ne nous
regarde pas. Mais on ne peut pas bien vivre si
l'on n'établit pas le concept «Dieu»; on peut
vraiment bien vivre si l'on vit comme s'il y
avait un Dieu. Alors nous l'avons créé parce
que c'est un concept utile et utilisale pour
la vie. Si la Terre a commencé au sens de la
théorie de Kant-Laplace et qu'elle finira au
sens de la théorie mécanique de la chaleur,
personne n'en sait rien du point de vue de la
vérité — je ne fais que citer —, mais il est
utile à notre pensée de représenter le début
et la fin de la Terre de cette façon.
C'est l'enseignement pragmatique de James et
aussi essentiellement l'enseignement humaniste
de Schiller. Finalement, on ne sait pas non
plus si l'humain, du point de vue de la
vérité, a réellement une âme. On peut en
discuter jusqu'à la fin du monde pour savoir
s'il y a une âme ou non, mais c'est utile, si
l'on veut comprendre tout ce que l'humain fait
dans la vie, d'accepter une âme.
29
Naturellement, tout ce qui se passe dans un
endroit de notre civilisation aujourd'hui se
propage dans d'autres endroits. Et pour de
telles choses, qui sont apparues
instinctivement en Occident, l'Allemand a dû
trouver quelque chose qui est maintenant plus
conceptuel, qui est plus facile à comprendre
conceptuellement. Et de là naquit la
philosophie du «si Si»: qu'il y ait ou non un
atome, cela n'a pas d'importance; nous
considérons les phénomènes comme «si» il y
avait un atome. Que le bien puisse se réaliser
ou non, on ne peut pas décider; nous regardons
la vie «comme si» le bien pouvait se réaliser.
Pour savoir s'il y a un Dieu ou non, on
pourrait en discuter jusqu'à la fin du monde;
mais nous regardons la vie de telle manière
que nous agissons «comme si» il y avait un
Dieu. Voilà la philosophie «comme si».
30
On fait peu attention à ces choses parce qu'on
se pense: maintenant donc, en Amérique, il y a
James avec ses élèves, en Angleterre, il y a
Schiller avec ses élèves; il y a Vaihinger,
qui a écrit la philosophie du «si si»: ce sont
quelques hurluberlus qui vivent comme ça dans
une sorte de maison de coucou- dans les
nuages, et en quoi ça regarde les autres
humains !
31
Mais qui a l'oreille pour cela, entend
aujourd'hui résonner partout la philosophie
«comme si»: presque tous les humains parlent
dans le sens de la philosophie «comme si». Les
philosophes ne sont que des mecs drôles. Ils
parlent toujours de ce que les autres font
inconsciemment. Si l'on est suffisamment franc
pour cela, on entend rarement aujourd'hui un
humain utiliser ses mots autrement, en
relation avec son cœur et avec toute son âme,
avec tout son être humain qui parle autrement
que si les choses étaient telles qu'il les
exprime.
On n'a pas ordinairement l'oreille pour
entendre, dans le son et la nuance de la
parole, que ce «si» vit à l'intérieur, qu'au
fond, les humains sont déjà saisit par ce «si»
à travers toute la civilisation.
32
Mais comme les choses finissent par se
corrompre, il y a quelque chose de corrompu au
début, qu'il faut maintenant développer dans
un sens plus élevé pour la gestion du discours
en anthroposophie, en triarticulation, et
ainsi de suite. "Ces choses sont si sérieuses,
si importantes que nous devrions en parler
spécialement. Car il s'agira d'élever la
trivialité «Nous utilisons des concepts parce
qu'ils sont utiles à la vie», cette trivialité
d'une théorie matérialiste de l'utilité dans
l'éthique et peut-être, à travers l'éthique,
dans le religieux. Car la tâche qui nous
attend, si nous voulons agir dans le sens de
l'anthroposophie et de la triarticulation, est
d'apprendre à ce que nous pouvons nous
approprier de l'histoire — pour la belle
parole, pour la parole correcte —, la bonne
parole, que nous obtenions une oreille pour la
bonne parole.
33
Jusqu'à présent, j'ai peu remarqué que lorsque
j'ai fait allusion au cours de mes conférences
à ce bien parler en ce sens, - je l'ai fait
très souvent - en ce que j'ai toujours dit
qu'aujourd'hui, il ne s'agit pas seulement que
ce que l'on dit soit juste dans le sens
logique et abstrait, mais qu'il s'agit que
quelque chose dit dans un certain contexte, ou
de s'abstenir de le dire, de ne pas le dire
dans ce contexte ; que l'on développe le
sentiment qu'une chose ne doit pas seulement
être juste, mais qu'elle est justifiée dans
son contexte, qu'elle peut être bonne dans un
certain contexte, ou mauvaise dans un certain
contexte. Nous devons apprendre, au-delà de la
rhétorique, au-delà de la logique, une
véritable éthique de la parole. Nous devons
savoir comment, dans un certain contexte, nous
pouvons nous permettre des choses qui ne
seraient pas du tout permises dans un autre
contexte.
34
Permettez-moi à présent de prendre un exemple
évident, qui a peut-être pu venir à certains
d'entre vous qui ont assisté aux conférences
jusqu'ici : j'ai parle de ce que, dans un
certain contexte, Goethe n'était en fait pas
réellement né. J'ai dit que Goethe s'est
longtemps efforcé de s'exprimer de façon
pittoresque, de dessiner, mais qu'il n'en est
rien devenu, que cela s'est ensuite répandu
dans ses poèmes, et que dans les poèmes, par
exemple dans «Iphigénie» ou surtout dans «La
Fille Naturelle», il n'y a pas de poèmes au
sens figuré/d'une spiritualité d'essaim. Les
gens ont appelé ces poèmes de Goethe, comme de
«marbre lisse et marbre froid», parce qu'ils
sont presque sculpturaux, parce qu'ils sont
plastiques. Goethe avait des facultés qui
n'ont pas vraiment mûri jusqu'à l'incarnation;
il n'est pas vraiment né. — Voyez-vous, dans
le contexte où je l'ai dit dernièrement, on
pouvait le dire avec certitude. Mais imaginez
si l'un d'eux soutenait cela comme une thèse
pour lui-même, au sens absolu ! Ce serait non
seulement illogique, mais aussi complètement
insensé.
35
Parler à partir du contexte de la vie est
quelque chose d'autre que de trouver
l'adéquation ou la justesse d'un contexte de
mots pour le contexte de la pensée et de la
sensation. D'un contexte vivant à un endroit
donné, faire naître un dicton ou quelque chose
de semblable, c'est ce qui fait passer de la
beauté, de la justesse à l'ethos du langage,
dans lequel on sent, quand on dit une phrase,
s'il faut la prononcer ou ne pas la prononcer
dans tout le contexte. Là encore, il y a, mais
à présent, une intégration intériorisée, non
pas avec le langage, mais avec le discours.
C'est ce que j'appellerais la bonne parole ou
la mauvaise parole; la troisième forme. A côté
du beau et du laid/détestable, à côté du
correct ou de l'incorrect, vient le bon parler
ou le mauvais parler dans le sens que j'ai
maintenant décrit.
36
Aujourd'hui encore, est diversement rependu
l'avis qu'il y a des phrases que l'on forme et
que l'on peut dire à chaque occasion, parce
qu'elles sont absolument valables. En effet,
de telles phrases n'existent plus en réalité
pour notre vie actuelle, mais toute phrase qui
est possible dans un contexte donné est déjà
impossible dans un autre contexte.
C'est-à-dire que nous sommes entrés dans une
ère de développement humain où nous avons
besoin d'attirer notre attention sur cette
diversité de l'expérience.
37
L'Oriental, qui vivait avec toute sa pensée
dans un petit territoire, le Grec, qui vivait
avec sa vie de l'esprit, sa vie de droit, sa
vie de l'économie dans un petit territoire,
versait aussi dans sa langue quelque chose qui
doit ressembler à une œuvre d'art
linguistique. Comment est-ce donc avec une
œuvre d'art ? C'est ainsi que dans un seul
objet fermé apparaît en fait un infini dans un
domaine déterminé. Ainsi même, bien que
unilatéralement, le beau a été défini par
Hegel, Hartmann et d'autres : c'est l'aspect
de l'idée dans une forme accomplie/close.
C'est la première chose à laquelle j'ai dû
m'opposer dans mon discours de Vienne «Goethe,
père d'une nouvelle esthétique», que le beau
est «l'apparition de l'idée dans sa forme
extérieure», en montrant que c'est précisément
l'inverse qu'il faut penser: que le beau naît
lorsque l'on donne à la forme l'apparence de
l'infini.
38
Et il en est ainsi de la langue qui, en
quelque sorte, apparaît aussi comme un
territoire limité, comme un territoire qui
renferme la signification possible dans des
limites/frontières : si cette langue doit
saisir ce qui est infini dans la vie
intérieure de l'âme et de l'esprit. Il faut
que cela s'exprime sous une belle forme.
39
Lors du parler correctement, la ça doit être
adéquat, que la phrase aille au jugement, le
concept au mot. Les Romains y ont été
contraints, d'autant plus que leur territoire
s'est étendu toujours plus grand et plus grand
: leur langue s'est transformée du beau dans
le logique, d'où la coutume d'enseigner la
logique aux gens tout de suite dans la langue
latine. Ils l'y on donc avez aussi très bien
apprise.
40
Mais maintenant nous avons à nouveau dépassé
ce stade. Maintenant, il est nécessaire que
nous apprenions à ressentir le langage avec
éthos, que nous gagnions dans une certaine
mesure une sorte de moralité du parler dans
notre discours, en sachant que nous avons
quelque chose à nous permettre ou à ne pas
faire quelque chose dans un contexte donné.
Là ne se (re)ferme pas a chose de la manière
dont je l'ai décrit plus tôt, mais nous
utilisons là, en ce que nous avons besoin du
mot, ce mot, pour caractériser. Là s'arrête
tout définir ; là le mot est utilisé, pour
caractériser. Là le mot sera manipulé de telle
sorte qu'en fait, on sent chaque mot comme
quelque chose d'insuffisant, chaque phrase
comme quelque chose d'insuffisant, et on a
l'envie de caractériser ce que l'on veut
placer devant l'humanité des plus différents
côtés, dans une certaine mesure de faire le
tour de la chose et de la caractériser des
plus différents côtés. J'ai souvent insisté
sur le fait que telle devait être la manière
de présentation de l'anthroposophie. J'ai
souvent insisté sur le fait qu'on ne devrait
pas croire que l'on peut trouver le bon mot,
la bonne phrase, mais qu'on peut seulement se
comporter ainsi que le photographe qui, pour
montrer un arbre, prend au moins quatre
aspects. Doit donc être élevée une vision qui,
dans une philosophie abstraite et triviale, se
vit comme «pragmatisme» et «humanisme», il
faut l'élever dans le domaine de l'éthique. Et
alors elle doit d'abord s'exercer dans l'ethos
de la langue : nous devons apprendre à bon
parler. C'est-à-dire que nous devons, pour
parler, faire l'expérience de tout ce que nous
vivons sinon en rapport à l'éthique, la
morale/l'enseignement éthique.
41
Prises au fond, les choses sont devenues
correctement contemplables ces derniers temps.
Nous avons là, dans le parler des théosophes,
une antiquité simplement liée au langage,
c'est-à-dire antique par rapport aux derniers
siècles de coloration matérialiste: «corps
physique» — eh bien, il est épais; «corps
éthérique» — il est plus mince, brumeux;
«corps astral» — encore plus mince, mais
seulement plus mince; «moi» — encore plus
mince. Or, il y a toujours et toujours de
nouveaux membres de l'entité humaine : cela
devient toujours plus mince. On ne sait plus
comment arriver à cette minceur, mais en tout
cas elle devient de plus en plus mince. On ne
peut pas sortir du matérialisme. C'est aussi
la marque distinctive de cette littérature
théosophique. Et c'est toujours la marque de
ce qui se passe quand on parle de ces choses,
depuis le discours théorique jusqu'à ce que
j'ai vécu une fois dans la Société
Théosophique de Paris, je crois que c'était en
1906. Une dame, qui était une vraie théosophe,
voulait dire combien elle aimait les
différents discours qui ont été prononcés dans
la salle où nous étions, et elle a dit: il y a
là de si bonnes vibrations! -- Et on lui fit
remarquer: en fait, c'était comme quelque
chose que l'on renifle. Donc les odeurs
laissées par les discours et que l'on pouvait
ainsi sentir comme ça, il était en fait pensé
à elles.
42
Nous devons apprendre à détacher/arracher
libre le langage de l'adéquation. Car il ne
peut être adaptée qu'au matériel. Si nous
voulons l'utiliser pour le spirituel dans le
sens de l'ère actuelle de l'évolution de
l'humanité, alors nous devons le libérer. La
liberté doit alors entrer dans la maîtrise de
la langue. Et si l'on ne prend pas ces choses
de façon abstraite, mais de façon vivante, la
première chose où doit entrer la philosophie
de la liberté, c'est dans le parler, dans la
manipulation/l'avoir en mains du langage. Car
c'est ce dont on a besoin, sinon on ne
trouvera pas le passage, par exemple, à la
caractéristique de la vie de l'esprit libre.
43
Voyez-vous, pour la vie de l'esprit libre,
c'est-à-dire la vie de l'esprit qui est là
partir de ses propres lois, il n'y a pas
encore beaucoup de compréhension dans
l'humanité actuelle. En effet, la plupart du
temps, on entend par vie de l'esprit libre une
structure dans laquelle vivent des humains,
dont chacun chante son propre Kikeriki, où
chaque coq — excusez-moi l'image un peu
étrange — piaille sur son propre tas de
fumier, et où se forment ensuite les
consonances les plus incroyables de ce crier.
En réalité, dans la vie de l'esprit libre,
l'harmonie s'établit, parce que l'esprit vit,
et non les égoïstes particuliers, parce que
l'esprit peut réellement mener une vie propre
au-delà des égoïstes particuliers.
44
Par exemple — on doit dire ces choses dès
aujourd'hui — notre école Waldorf de Stuttgart
est dotée d'un esprit école Waldorf
indépendant du corps enseignant dans lequel le
corps enseignant s'installe et dans lequel il
devient de plus en plus clair que l'un peut
être plus ou moins capable, mais que l'esprit
a une vie propre.
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C'est une abstraction dont les humains se font
encore aujourd'hui une représentation
lorsqu'on parle d'«esprit libre». Ce n'est pas
du tout une réalité. L'esprit libre est
quelque chose qui vit vraiment parmi les
humains, il suffit de le laisser venir à
l'être-là, et ce qui œuvre parmi les humains,
il suffit de le laisser venir à l'être-là.
46
Ce dont je vous ai parlé aujourd'hui, j'en ai
au fond aussi seulement parlé pour que ce dont
nous sommes censés bénéficier ici soit fondé
sur des sentiments principaux, c'est-à-dire
sur le sentiment de la gravité des choses. Je
ne puis évidemment pas croire qu'à présent
tout le monde sortira de la même manière et
que, comme les anciens ont beau parlé, les
médians/centraux correctement, maintenant tous
parleront bon ! Mais vous ne pouvez pas à
cause de cela non plus objecter: à quoi
servent toutes nos interventions si nous ne
pouvons donc quand même pas aussitôt bon
parler ? — Il s'agit cependant de nous
recevions réellement le sentiment du sérieux
de la situation dans laquelle nous devrions
nous vivre, que nous sachions : ce qui est
voulu là, est quelque chose d'organique en
soi, qu'une nécessité de la forme doit
s'exprimer peu à peu dans le langage, comme
s'exprime dans le lobe de l'oreille une
nécessité de la forme, comme il ne peut en
être autrement selon comment l'humain tout
entier est.
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J'essaierai donc de rapprocher encore plus ce
qui est aujourd'hui le contenu de
l'anthroposophie et de la triarticulation chez
nous, avec la façon dont ce devrait être
approché des humains. Et j'entrerai de plus en
plus du principe dans le concret et dans ce
qui doit reposer toujours de plus en plus à la
base du pratiquer.
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